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Le OV Show

Surmonter les Obstacles : Maodo Ndiaye et son Rêve de Devenir Pilote en Afrique

Surmonter les Obstacles : Maodo Ndiaye et son Rêve de Devenir Pilote en Afrique

1h57 |09/11/2025
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Description

Êtes-vous prêt à découvrir l'incroyable parcours d'un pilote qui a défié les attentes et surmonté ses peurs ? Dans cet épisode captivant du OV Show, Olivier Vullierme reçoit Maodo Ndiaye, un pilote sénégalais dont l'histoire inspirante vous fera réfléchir sur la puissance de la détermination et de la passion. Maodo, originaire de Dakar, partage avec nous les moments clés de son enfance qui ont éveillé son amour pour l'aviation, ainsi que les défis qu'il a dû surmonter pour réaliser son rêve de devenir pilote.



Au fil de la conversation, Maodo nous plonge dans ses souvenirs d'enfance, évoquant comment une simple fascination pour les avions s'est transformée en une ambition profonde. Grâce au soutien indéfectible de sa famille et à l'influence de mentors inspirants, Maodo a pu naviguer à travers les turbulences de son parcours. Ce témoignage poignant souligne l'importance du soutien familial et de l'accompagnement dans la réalisation de ses rêves.



Maodo partage également ses expériences enrichissantes de formation en Afrique du Sud, où il a acquis les compétences nécessaires pour devenir pilote professionnel. Il nous parle des différentes étapes qu'il a traversées, y compris les examens rigoureux qui testent non seulement ses compétences techniques, mais aussi sa résilience et sa détermination. Cet épisode du OV Show met en lumière la rigueur et la passion nécessaires pour réussir dans le domaine de l'aviation.



En fin d'épisode, Maodo évoque ses ambitions futures, notamment son rêve de devenir commandant de bord. Son message aux jeunes est clair : croyez en vos rêves et n'hésitez pas à poursuivre vos passions, peu importe les obstacles que vous pourriez rencontrer. Avec des histoires de persévérance, d'espoir et de réussite, cet épisode est un véritable appel à l'action pour tous ceux qui aspirent à réaliser leurs rêves.



Rejoignez-nous dans cet épisode inspirant du OV Show et laissez-vous emporter par le récit exceptionnel de Maodo Ndiaye. Vous découvrirez non seulement les défis auxquels il a fait face, mais également la force de l'esprit humain et le pouvoir de la passion. Ne manquez pas cette occasion de vous inspirer et de redécouvrir ce que signifie vraiment poursuivre ses rêves avec détermination.



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    J'habitais l'immeuble Air France, à côté de l'immeuble Québec.

  • Speaker #1

    Quel signe incroyable, l'immeuble Air France !

  • Speaker #0

    Exact, quand tu es jeune et que tu as une passion, tu as besoin de gens derrière qui puissent te tirer, qui puissent te réconforter, qui puissent te donner les bons conseils pour que tu enlèves ces préjugés et ces petites barrières. Et ça s'est très bien passé. C'était ma première expérience aussi avec un avion qui avait une petite panne. La sécurité au centre de l'aviation, pour moi, le premier vol, il est incroyable. Et là, j'ai compris que réellement, c'est ça mon rêve.

  • Speaker #2

    3, 2,

  • Speaker #1

    1, c'est parti ! Hello, hello les incroyaux, la team incroyable ! J'espère que vous allez bien. Bienvenue dans un nouvel épisode du Off-Show que vous nous écoutiez sur les plateformes d'écoute ou que vous nous regardiez sur Spotify ou sur YouTube. Installez-vous confortablement parce qu'aujourd'hui, c'est un épisode un petit peu spécial pour moi parce que j'affronte une de mes phobies aujourd'hui. Vous devez vous demander... Non, en fait, vous avez déjà vu la vignette. Vous savez déjà qui je reçois et de quoi on va parler. Mais aujourd'hui, je reçois... ... Un ami Je reçois quelqu'un qui s'envoie en l'air fréquemment Je reçois quelqu'un d'aventurier Quelqu'un qui visite le monde Je reçois le First Officer Maodo dans le OVE Show

  • Speaker #0

    Salut, salut, salut !

  • Speaker #1

    Bon, donc tu vas bien ?

  • Speaker #0

    Ça va super et toi ?

  • Speaker #1

    En forme ?

  • Speaker #0

    Ouais, super en forme.

  • Speaker #1

    Bien installé ?

  • Speaker #0

    Ouais, carrément, je suis bien.

  • Speaker #1

    T'es à l'aise ? Ouais. Ok, parce qu'il faut que tu sois à l'aise parce qu'aujourd'hui, tu viens me guérir. Aujourd'hui, c'est une thérapie pour moi. C'est pas toi qui viens raconter ton histoire, tu viens m'aider dans ma thérapie parce que, comme je l'ai dit, c'est une de mes phobies. L'avion, je ne sais pas pourquoi, mais depuis que je suis un peu plus adulte, quand je prends l'avion, je stresse trop. J'en connais une, Karel, qui va écouter ce podcast, elle va mettre un commentaire, oui, je confirme. Tu vois, tu vas bien ?

  • Speaker #0

    Ouais, super, ça va, je suis là.

  • Speaker #1

    Je suis content de te recevoir.

  • Speaker #0

    C'est un plaisir aussi, c'est un plaisir.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, on va apprendre à découvrir qui est Mordo, le First Officer. On va apprendre à savoir... Qu'est-ce qui t'a donné envie d'être pilote, ton parcours, et tu vas nous amener dans tes aventures. Mais d'abord, il y a une question que je pose à tous mes invités. C'est la question la plus dure du podcast, après tout est tranquille. C'est, aujourd'hui il y a quelqu'un qui ne te connaît pas. Maodo, comment tu te présentes ?

  • Speaker #0

    Je dirais que je suis Maodo Ndiaye, Sénégalais très fier de représenter le Sénégal déjà, et passionné d'aviation, de football. Je joue tout le temps au foot. Toute la semaine, si je ne suis pas dans les avions,

  • Speaker #1

    je suis au terrain de foot.

  • Speaker #0

    J'aime aussi le cyclisme. Je fais beaucoup de vélo. Je suis un très grand sportif.

  • Speaker #1

    Vous pouvez le voir, regardez. Vous avez vu.

  • Speaker #0

    Si je n'avais pas été, je dirais, pilote, j'aurais choisi le foot. Parce que c'est ma passion. Même avant d'aimer... les avions c'était le foot.

  • Speaker #1

    Ok, d'accord. Aujourd'hui Maudou c'est un passionné d'aviation, de foot, de cycliste 100% sénégalais.

  • Speaker #0

    Sénégalais, oui.

  • Speaker #1

    Ok, j'aime la description, j'aime la description. Mais t'inquiète, on va apprendre à te découvrir et tout. Donc toi, est-ce que toi tu es né à Dakar ?

  • Speaker #0

    Je suis né à Dakar,

  • Speaker #1

    oui. Ok, né à Dakar.

  • Speaker #0

    Je suis né à Dakar, j'ai grandi à Dakar. Plus particulièrement au Dakar Plateau. J'habitais l'immeuble Air France, à côté de l'immeuble Québec.

  • Speaker #1

    Quel signe incroyable, l'immeuble Air France !

  • Speaker #0

    Ah, exactement ! Eh,

  • Speaker #1

    le destin ! J'en ai marre dans ces épisodes de Dieu, tous les signes qu'il nous montre. Quel destin ! Il est né à l'immeuble Air France.

  • Speaker #0

    Et en plus, maman, elle travaillait dans l'armée, elle était assistante sociale, donc elle travaillait au cabinet du général, au niveau de l'état-major général. Et l'immeuble où j'habitais, il y avait que des pilotes militaires.

  • Speaker #1

    Ah ouais ?

  • Speaker #0

    Encore, voilà. Pilote militaire, médecin militaire. Donc, c'était un peu ça. Et donc, du coup, chaque vacances, on partait en colonie et on voyageait avec les avions militaires.

  • Speaker #1

    Ok. Ah ouais, en plus, ce n'est pas les avions genre long courrier ou... Non. C'est avions militaires, ça va être une expérience.

  • Speaker #0

    Avions de transport militaire.

  • Speaker #1

    Wow.

  • Speaker #0

    Donc, parfois, tu avais même des sièges de parachutistes.

  • Speaker #1

    Wow.

  • Speaker #0

    On s'assied dessus. et pendant le vol Pendant la croisière, ils nous ramenaient tous dans le cockpit. Pour voir. Deux par deux, on s'assied sur les sièges. C'était sympa. Et je pense que c'est de là où est née cette passion.

  • Speaker #1

    Ok, non t'inquiète, tu vas nous amener. Donc toi tu es des plateaux, boy Dakar.

  • Speaker #0

    Boy Dakar.

  • Speaker #1

    100% ?

  • Speaker #0

    100%.

  • Speaker #1

    Tu as une grande famille ?

  • Speaker #0

    Ouais, j'ai trois grands frères.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Et j'ai aussi des demi-frères et deux demi-sœurs.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et particulièrement, je suis le seul qui a totalement grandi à Dakar.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Parce que je suis le dernier. Ah, ok. De toute la famille.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Mes parents ont carrément un gap d'âge assez énorme par rapport à moi. Parce que pratiquement pendant mon enfance, mon papa était déjà à la retraite.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et ma mère n'en était pas très loin. Tous mes grands frères, ils ont fait l'école primaire à Saint-Louis.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et ma mère voulait toujours me garder près d'elle. Normal, c'est les derniers, bien sûr. Mais chaque année, en vacances, je partais à Saint-Louis. pour étudier le Coran et jouer au foot.

  • Speaker #1

    Et comment était l'enfance de Mardou dans tes souvenirs ? Quand tu repenses à ton enfance, c'était comment ?

  • Speaker #0

    C'était vraiment très bien parce que j'étais dans de très bonnes conditions, je dirais. Et surtout l'environnement où j'étais, ça m'a beaucoup aidé parce que l'éducation a été au top. Parce que j'habitais dans un immeuble où... Moi, c'était des familles de militaires très bien éduquées. On avait même un gardien, le grand-siège était un éducateur pour nous. Parce que parfois, il nous arrivait de vouloir sortir et vouloir jouer au foot vers 14 ans. dès que tu descends, le gars il te dit c'est trop tôt, tu remontes et donc du coup on a été très très bien éduqués, on ne sortait pas de l'immeuble jusqu'à peut-être quand on a commencé à être vers l'adolescence on commençait à sortir mais sinon on était dans un très bon cadre de vie l'école était à côté donc franchement j'ai pas eu une enfance très difficile t'as des bons souvenirs tant

  • Speaker #1

    mieux on va passer la partie tout ce qui est euh... collège, école primaire et tout. Pourquoi ? Parce que la question que je pose souvent à mes invités aussi, c'est le lycée, c'est la période où tu commences un peu à t'orienter dans ce que tu veux faire. Est-ce que toi, quand tu arrives au lycée, tu as déjà en tête ton plan de ce que tu veux être pilote ? Ou est-ce que tu ne l'as pas encore ? Et si tu ne l'as pas encore, dans ta tête, tu t'imagines faire quoi et tu t'orientes vers quoi au lycée ?

  • Speaker #0

    C'était très difficile. J'avais la passion, mais je ne savais pas comment le réaliser.

  • Speaker #1

    Donc tu avais déjà découvert ta passion avant d'arriver au lycée ?

  • Speaker #0

    J'avais une passion pour les avions, c'était clair. Mais je n'avais pas encore réfléchi au fait que je pouvais devenir pilote. Je n'y pensais pas. Pour moi, c'était inaccessible.

  • Speaker #1

    Pourquoi ?

  • Speaker #0

    C'était juste des préjugés. Tu te disais, tu vois le métier de pilote comme un métier d'astronaute, tu te dis, ça doit être super difficile. Je ne pourrais pas y arriver. Je n'ai pas le bagage technique pour ça.

  • Speaker #1

    C'est vrai que tu te dis, quand tu fais la comparaison avec Métis d'Astronautes, tu te dis, il faut que je sois premier dans tout.

  • Speaker #0

    Exactement, il faut que je sois un crack, il faut que je sois calé en mathématiques, en physique, tout ça.

  • Speaker #1

    C'est vrai que c'est les préjugés qu'on avait. Quand on nous donnait, en tout cas plus jeunes, pour moi, c'est ça, pilote, médecin, c'est des métiers où il faut que tu sois tellement précis, tellement bon.

  • Speaker #0

    Et aussi, je n'y mettais pas... trop du mien. Par exemple, je n'étais pas extraordinaire à l'école. Moi, comme tout le monde. Comme la plupart d'entre nous. Voilà, je ne vais pas mentir. Et donc, pendant la dédécence, j'avais qu'une seule vision. C'était quoi ? Je voulais juste quitter le Sénégal. Je voulais m'expatrier, faire mes études à l'étranger. Peu importe les études que je faisais.

  • Speaker #1

    Mais toi, pour toi, c'était j'ai mon bac, je veux partir.

  • Speaker #0

    J'ai mon bac, je veux partir. Je voulais juste changer. C'était un peu ça. Et... J'avais pas trop d'idées, je ne savais pas ce que je voulais faire. Je voyais les gens faire banque d'assurance, télécommunication. Ça ne m'intéressait pas trop, mais bon.

  • Speaker #1

    Vu que c'était la voie, allez,

  • Speaker #0

    on y va. Tant que je peux partir, je fais, il n'y a pas de problème. Et je pense que c'est en seconde et en première que j'étais à Yala Soren. Et là, j'avais un groupe d'amis. Ils étaient aussi passionnés d'aviation que moi. Ils m'ont fait découvrir le Flight Simulator. C'est une application sur l'ordinateur. Et après, tu as un petit joystick. Et ça te permet de faire des vols, des simulations. Et là, il y a eu un déclic là.

  • Speaker #1

    Alors attends, avant que tu nous racontes Flight Simulator, parce que tu as dit que tu avais déjà un premier goût pour l'aviation. C'est ça. Est-ce que tu es capable ? Dans ta mémoire, de te souvenir de qu'est-ce qui t'a déjà donné ce goût pour l'aviation, quel a été le déclic où tu t'es dit « waouh, j'aime ça » ?

  • Speaker #0

    En fait, tout le temps... Comme je disais au début, pendant les vacances, chaque année, on partait avec les avions militaires. C'était soit en Gambie, au Mali, et même pendant les vacances, je partais parfois à Ziganchor. Et comme ma maman travaillait dans l'armée, par période, j'avais des vols charter militaires qui allaient dans les régions. Donc ça m'est arrivé à plusieurs reprises de prendre l'avion sans pour autant prendre les avions de ligne, tout ça. Donc j'ai beaucoup voyagé en avion avec les avions militaires. et c'est Et tout le temps, je voyais, par exemple, j'ai mon mentor, qui est actuellement le chef d'état-major de l'armée de l'air, je peux citer son nom, le général El-Ajnian. À cette époque, on le voyait toujours en uniforme, il travaillait pour la présidence, sur l'avion présidentiel. Et quand on le voyait arriver, tous les petits... On était fiers de lui. Mais bien sûr. On le voyait arriver avec son uniforme.

  • Speaker #1

    Tu sais que c'est lui qui pilote l'avion présidentiel.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Il devait marcher au ralenti. Je suis sûr que quand vous le voyez, il arrive, il marche au ralenti.

  • Speaker #0

    Tout le monde se lève pour aller le saluer. On arrêtait le foot pour aller le saluer. Il arrivait, c'était comme Top Gun. C'était comme Tom Cruise qui arrive. Et c'était, franchement, on était tellement fiers. Moi, je me voyais à travers lui. Je me disais, je vais devenir comme lui. Et je pense que c'est une personne qui m'a... beaucoup, beaucoup inspiré. Avant même que je découvre que j'avais des gens qui étaient pilotes dans ma famille et tout.

  • Speaker #1

    Ah, il y a des gens ? Ok, ok.

  • Speaker #0

    Donc, j'ai deux cousins de ma mère qui sont pilotes.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Mais j'ai eu cette info un peu tard.

  • Speaker #1

    Plus tard, ouais. Mais ton premier rôle modèle, en tout cas, c'était lui.

  • Speaker #0

    C'est toujours lui, je dirais. Parce qu'il m'inspire toujours et on est toujours en contact. Il m'a vu grandir.

  • Speaker #1

    Masha'Allah.

  • Speaker #0

    Et il m'a transmis cette fibre.

  • Speaker #1

    Donc tes premiers souvenirs d'intérêt pour l'aviation, pour le métier, c'est ce monsieur-là ?

  • Speaker #0

    C'est ça, c'est l'armée.

  • Speaker #1

    Ok, c'est l'armée.

  • Speaker #0

    L'armée de l'air, voilà.

  • Speaker #1

    Ok, donc. au lycée, là tu découvres

  • Speaker #0

    Flight Simulator.

  • Speaker #1

    Ça te fait quoi quand tu découvres ça ?

  • Speaker #0

    Je passais toutes mes nuits là-dessus. Toutes mes nuits. Parce qu'en fait, le Flight Simulator, si tu veux, tu as tous les types d'avions. Tu peux les piloter. Pas besoin de faire tous les trucs que les pilotes font. Tu prends l'avion, tu le mets sur la piste, tu décolles. Et les vols, par exemple, si tu devais aller à Paris avec un avion, tu décolles l'aéroport de Yoff. C'est le même temps de vol que tu ferais sur vol normal. Donc ce que tu fais, en général tu décolles, tu mets l'autopilot, tu vas dormir. Et après tu mets un réveil, tu viens, tu fais l'atterrissage. C'est comme si tu le faisais en vrai. Donc c'était tellement passionnant et franchement je voulais en savoir un peu plus. Je voulais en savoir un peu plus. Je passais mon temps là dessus et c'est ça qui m'a... Permis de commencer à faire des recherches, à m'interroger, mon entourage, demander des infos. et je faisais des recherches comment devenir pilote je n'arrêtais pas de regarder

  • Speaker #1

    Aircrash par exemple c'est cette période où j'ai commencé c'était pendant alors je rigole je rigole parce qu'on parlait en off avant le tournage pour les gens qui ne savent pas ce que c'est Aircrash parce que je ne savais pas j'ai demandé à Marodou ce que c'était c'est une émission qui passe sur National Geographic National Geography et qui fait l'analyse un petit peu des différents accidents d'avions qu'il y a pu avoir et qui explique les raisons pour lesquelles il y a eu ces accidents.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et je lui ai dit... Donc toi, c'est des émissions de crash qui t'ont passionné à faire de l'aviation. Mais non, non, jamais de la vie.

  • Speaker #0

    En fait, ça me semblait bizarre aussi parce que je n'avais pas peur quand je regardais. Bien au contraire, j'étais super intéressé. Je me disais, wow, c'était pour ça qu'il y a eu le crash. En fait, toi,

  • Speaker #1

    c'était le côté explication qui t'intéressait.

  • Speaker #0

    Genre le fait de savoir comment il y a eu cet accident. Qu'est-ce qu'on aurait pu faire pour l'éviter ? Les procédures. Et ça, ça m'a amené à un truc que j'aime encore plus dans l'aviation, la sécurité. Parce que tout ce que les gens font, ça va dans ce sens. Sécurité, sécurité, sécurité. Et donc, tout le temps, j'entendais l'avion est le moyen le plus sûr. Et moi, je voyais ces crashs, je me demandais pourquoi ils disent ça. Et franchement, Aircrash, c'est une émission très, très intéressante. Tu as des experts, tu as des pilotes. Voilà quoi, c'est super intéressant. Et ça retrace réellement l'accident, comment ça s'est passé. Parce que dans l'avion, tu as deux enregistreurs. L'enregistreur phonique qui enregistre les dernières conversations de l'équipage. Et des contrôleurs et tout ce qui s'est dit et tout. Et tu as les enregistreurs de paramètres. Donc ça te permet de voir les données de vol et tout ça, et de faire une analyse. Donc c'est... Et tout ça, c'est juste pour la sécurité et c'est super super intéressant. Vraiment, je n'ai jamais eu peur des crashs et tout ça. Même mon premier vol dans un avion, sans pour autant penser que je voulais devenir pilote et tout, je me suis senti à l'aise.

  • Speaker #1

    Tu t'es senti chez toi, à ta place.

  • Speaker #0

    La première fois que j'ai pris un bateau, c'était pas pareil.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    J'avais le mal de mer.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais.

  • Speaker #0

    Arrêtez pas de vomir et tout. Mais dans l'avion, je me sentais... C'était tranquille, comme dans mon salon. Même mon premier vol en tant que pilote, J'étais juste wow.

  • Speaker #1

    j'ai pas de sourire on va y venir au premier vol t'inquiète mais c'est marrant parce que tu sais tu m'as rappelé Flight Simulator parce que moi j'avais oublié ça mais le fait que t'en aies parlé moi je me rappelle j'avais essayé de jouer en Flight Simulator hum hum Mais en fait, moi, je suis un gamer passif. Quand je dis que je suis un gamer passif, c'est-à-dire que tous mes jeux, je les mets en mode easy, je les mets en mode tranquille. Moi, je veux juste me détendre et jouer. Et quand je suis arrivé devant Flight Simulator, que j'ai vu cockpit d'avion, parce que pour les gens qui ne savent pas ce que c'est Flight Simulator, c'est un jeu de simulation. Mais en fait, c'est plus qu'un jeu, c'est vraiment une simulation d'aviation où vous pouvez avoir tous les modèles d'avion, tous les cockpits au moindre détail près. Tu es dans le cockpit, c'est juste que tu es devant un écran, mais tu peux apprendre, il y a des gens qui apprennent à piloter.

  • Speaker #0

    Et même, tu as des installations qui sont plus performantes, parce que tu as des simulations. Par exemple, les pilotes, nous, pour nos entraînements périodiques, on va dans des centres de formation où tu as des... des gros simulateurs. C'est le même cockpit d'avion qui est refait. Il n'y a aucune différence. Et le truc, il bouge comme dans la réalité. Il reproduit les jets et tout. Ça, c'est des simulateurs certifiés ou même les heures que tu fais, c'est un peu considéré comme des heures. Donc, c'est là où on reproduit toutes les procédures d'urgence. En général, les tests qu'ils font en vol, tout ça, ils le font dans les simulateurs et tout ça avant de commencer. Donc, et tu as les simulateurs ... quand tu descends un peu plus, et simulateurs où tu n'as que l'effet visuel.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Par exemple, tu as l'écran et tu vois parfois, même dans les écoles de pilotage, on les utilise, tu as des écrans, tu es dans un cockpit, mais le truc ne bouge pas. D'accord.

  • Speaker #1

    C'est juste la vision qui bouge.

  • Speaker #0

    Et tu as les simulateurs aussi que tu peux avoir chez toi, où tu as un yoke, comme dans l'avion, tu as un panel où tu as des boutons et tout ça, tu as des palonniers. Voilà quoi.

  • Speaker #1

    C'est un vrai univers.

  • Speaker #0

    C'est un vrai univers. Et tu as le plus basique, où tu peux juste jouer avec la souris, le clavier, ou tu as un petit joystick.

  • Speaker #1

    Ouais, toi c'est comme ça que tu commences, avec la souris, clavier, joystick.

  • Speaker #0

    Avec la souris. Après, j'avais un joystick. J'avais un groupe de potes, on se passait le... Il y avait un seul qui avait un joystick. Donc, chacun voulait l'avoir chez lui, la nuit, jouer.

  • Speaker #1

    Quand t'avais le joystick, t'étais le roi.

  • Speaker #0

    T'étais le roi. Ok. C'était ta, franchement. Ok.

  • Speaker #1

    Et donc, Flight Simulator, tu le découvres au lycée.

  • Speaker #0

    Au lycée.

  • Speaker #1

    Et donc ? Est-ce que quand tu finis ton bac, tu sais que c'est ça que tu veux faire ? Là, ça y est, t'es piqué, tu sais que c'est ça que tu veux faire ?

  • Speaker #0

    En terminale, c'est décidé. En terminale, j'avais fait des préinscriptions et tout ça, mais je me suis dit non, je ne vais pas faire quelque chose qui ne me passionne pas. Je ne connais rien en banque finale, je ne connais rien en télécommunication. Je ne sais même pas de quoi ça parle. Je sais que télécommunication, c'est les antiques, tout ça. Mais je me suis dit non, attends. J'ai eu un petit déclic aussi. En première, j'ai eu à faire un concours de l'armée de l'air. Mais j'étais encore un peu jeune et je pense que je n'avais pas encore un bon niveau. Donc, je ne l'ai pas réussi.

  • Speaker #1

    Un concours pour rentrer dans l'armée de l'air ?

  • Speaker #0

    Pour être pilote dans l'armée de l'air. Mais c'est une sélection très, très, très difficile. Je n'ai même pas passé le premier niveau parce qu'on était, je pense, au moins des centaines. C'était par phase, ils éliminaient, ils éliminaient. En général, ils n'en prenaient que peut-être 3, 4 personnes. Et il y avait des gens qui étaient déjà en bas de plus de... Ah oui, toi tu étais en première. J'étais en première, donc c'était juste pour un peu voir. Ça ne s'était pas très bien passé. Mais en terminale, je me suis dit là, il faut que je sois pilote. Et la seule chose qui m'a découragé, quand j'ai commencé à faire mes recherches, et que j'ai commencé à voir les prix, des études, je me suis dit ça va être chaud là c'est un problème parce que je viens d'une famille modeste, on n'est pas super riche et tout ça, je me dis écoute, 80 000 euros pour une formation pour 18 mois en plus je dis ça à mes parents, ils me disent même pas en rêve c'est 18 mois seulement ? en fait c'est des formations accélérées parce que si tu veux en aviation l'expérience est très importante par exemple, tu es jugé par rapport à tes heures de vol Oui. Après, tu as une formation théorique derrière et tout ça. Et tu ne t'arrêtes jamais d'apprendre. Tu ne vas jamais t'arrêter d'apprendre. Au fur et à mesure, tu évolues. Tu passes des certifications, tout ça, même en travaillant.

  • Speaker #1

    D'accord. Mais en tout cas, pour commencer à rentrer dans le milieu, il faut au moins déjà faire cette formation qui, en accéléré, peut être 18 mois. Et si ce n'est pas accéléré, c'est combien de temps ?

  • Speaker #0

    Ça dépend. Tu as la formation AB initiaux, en général, qui dure 18 mois. C'est qu'ils te prennent de ne rien. connaître en aviation à devenir pilote.

  • Speaker #1

    D'accord. Mais pilote, pour quel type d'avion ?

  • Speaker #0

    Il y a certaines compagnies, ils ont un programme KD, par exemple Air France, ils ont un programme KD, mais c'est 18 mois. Mais en général, ils préfèrent que tu passes par l'ENAC, l'École Nationale d'Aviation Civile.

  • Speaker #1

    Mais attends, tu fais 18 mois et tu peux piloter un avion de ligne ?

  • Speaker #0

    Un avion de ligne. Mais c'est pour ça, en fait, tu ne viens pas direct. Tu es first officer. Tu es second officer en commençant. Donc tu as, par exemple, quand tu es second officer, par exemple, on peut dire que tu ne fais pas les atterrisses à... Tu fais peut-être des collages, ça dépend. Il y a des conditions qui ne te permettent pas de piloter.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    C'est du plus basique.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Maintenant, quand tu es first officer, tu pilotes.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Mais tu fais ce qu'on appelle un line training. Ça dépend. Certaines compagnies peuvent t'amener sur les gros avions directs. D'accord. Donc, ils vont te mettre en progression. D'accord. Tu vas commencer sur un petit avion, le temps d'avoir un petit... mûrissement, après, au fur et à mesure tu avances.

  • Speaker #1

    D'accord, mais aujourd'hui, en tout cas, un jeune qui voudrait être pilote peut aller dans une école en 18 mois, devenir pilote. D'accord. Donc toi, quand tu vois ça, tu vois les prix, tu dis aïe.

  • Speaker #0

    Aïe. Je me dis, 18 mois déjà, je me dis waouh, c'est parfait. Genre, dans 18 mois je peux commencer à travailler. Dans un an et demi, je peux toucher mon rêve. Exactement. Je me dis, waouh, c'est bon ça. Je dis à mes parents, en plus, les salaires derrière, C'est un peu à la hauteur des études, parce que c'est comme un investissement. Tu investis sur un truc et après, derrière, tu as un bon salaire. Et je donne tous ces arguments à mes parents. Je leur dis, écoutez, voilà, c'est cher, mais quand même, derrière, ça peut se rattraper. Et ils me disent, écoute, il faut te rendre à la réalité. Cet argent, ça ne sort pas. Donc, j'ai dû faire plus de recherches, regarder. Et j'ai commencé à comprendre qu'en Europe c'était plus cher, aux États-Unis c'est un peu moins cher. Aux États-Unis, tu te demandes par exemple 40 000 dollars, 50 000 dollars. Mais jusque-là, c'est cher.

  • Speaker #1

    Ah oui, bien sûr, jusque-là c'est cher, mais c'est quasiment deux fois moins qu'en

  • Speaker #0

    Europe. C'est comme en Europe, exactement. Après, tu commences à comprendre un peu l'industrie, comment ça fonctionne, les différents pays et tout ça. Pour dire que j'ai atterri en Afrique du Sud, finalement. Et ça, c'est des années plus tard. Parce que bon, pour mon cursus... Après le bac, mes parents voulaient que je fasse, parce que c'était comme mon frère, il avait fait pharmacie et tout. Mon père voulait que je fasse soit médecine ou un truc, parce que j'étais pas mal en SVT.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Donc je me rappelle même, il m'avait amené chez un de ses amis qui était recteur ou je ne me rappelle même pas de quoi, pour me convaincre.

  • Speaker #1

    Il voulait t'amener dans la voie.

  • Speaker #0

    C'est ça, il voulait que je fasse biologie, un truc comme ça. Mais moi je ne voulais pas, je n'étais même pas intéressé. Ce jour-là, je me rappelle, à la sortie de notre entretien avec le monsieur, j'étais en larmes dans la voiture. Et mon père et ma mère étaient là et me disaient écoute si tu ne veux pas c'est pas grave on va pas te forcer. Et là j'ai eu un ouf de soulagement et c'est là que ma mère je m'appelle à ce moment dans l'aventure. Elle a fait genre pourtant tu as un long pilote. Je lui ai dit ah bon ? Je ne savais pas. Il me dit ouais tu as un long pilote et tout ça écoute on va essayer d'aller le voir et tout.

  • Speaker #1

    Et les mamans ?

  • Speaker #0

    J'ai commencé à être content quoi. Là t'as une bouffée d'air tu dis. C'est ça je me disais oh. Et là, on l'appelle, il était à Dakar. En ce moment, il était à Erkodiva. Là, il était à Dakar. Donc, on va chez lui et tout. Je lui dis, voilà, je viens de le rencontrer parce que je ne me rappelle pas trop de lui pendant mon enfance et tout. Parce qu'en général, quand tu es pilote, tu n'as pas vraiment une vie de famille. Et voilà, on va chez lui, on parle, on discute. Voilà, je vais être pilote, tout ça. Il nous explique quand même. Les études sont très chères et tout ça. En général, tu as des concours que tu peux passer. Ça dépend des compagnies. Par exemple, Air Sénégal peut dire, écoute, j'ai un besoin de pilote. Je vais faire un concours pour essayer de recruter des jeunes et les former.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    À cette période, on n'avait pas de compagnie aérienne au Sénégal. Si je me rappelle, je pense, non, on avait Sénégal Airlines. Mais il n'y avait pas de programme cadet, il n'y avait rien.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc les compagnies peuvent faire un appel. Je veux dire, entre guillemets, comme un appel d'offre.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Pour dire qu'en gros, on a besoin de pilotes.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Venez postuler. Et nous, en gros, ils prennent en charge la formation ?

  • Speaker #0

    Ils prennent tout en charge. C'était comme au temps de Air Sénégal International. Ils organisent des concours. Par exemple, disons, tu as besoin de 20 pilotes, par exemple. Tu lances un concours national, tu dis écoute, j'ai besoin que chaque candidat ait au moins un bac plus 2 en mathématiques et en physique. Et là tu lances au niveau national, les gens y font, tu élimines, tu élimines, tu élimines, jusqu'à en obtenir tes 20 que tu veux, tes 20 meilleurs. Et là... tu leur fais leur formation d'accord et après donc du coup ils te sont redevables disons qu'ils vont signer un ban c'est à dire pendant cinq ans tu es tu travailles avec eux tu peux pas voilà c'est comme ça que tu rembourses d'accord je comprends que tu fais je comprends donc il y avait ces options mais à cette période il n'y en avait pas vraiment et lui d'un coup on discute on discute il me dit comment c'est passionnant et tout et il m'expliquait d'un coup il me dit mais attends tu as un autre rang qui est pilote

  • Speaker #1

    Je lui dis wow.

  • Speaker #0

    Et il déçuit comme à maman. Et il lui dit écoute, tel, tel, c'est un pilote aussi. Et il a sa compagnie.

  • Speaker #1

    Oh wow.

  • Speaker #0

    Je lui dis wow, ok. Et il me dit écoute, on va aller le voir. Je lui dis ok. Et on a organisé le truc, on est allé le voir et tout. Et ça, c'est lui qui m'a fait encore plus rêver.

  • Speaker #1

    Ah ouais ?

  • Speaker #0

    Franchement... Il m'a fait rêver de ouf.

  • Speaker #1

    Pourquoi ?

  • Speaker #0

    Franchement, quand il me parlait de comment il avait fait sa formation aux Etats-Unis et tout, et il avait aussi galéré en fait.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Donc je me voyais un peu en lui parce qu'il me parlait de... Il avait commencé à l'aéroclub.

  • Speaker #1

    À l'aéroclub de Dakar ici ?

  • Speaker #0

    C'est lui qui m'a orienté là-bas en fait.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Il m'a parlé de l'aéroclub, il m'a parlé des petits vols qu'il faisait à Ausha droite. et comment il est arrivé aux États-Unis, il m'a transmis encore une fibre, encore une grosse. Mes deux oncles, ils m'ont vraiment... galvanisés, ils m'ont boosté. Et je pense dans ce métier, c'est de ça que plusieurs jeunes ont besoin. Par exemple, quand tu es jeune et que tu as une passion, tu as besoin de gens derrière qui puissent te tirer et qui puissent te réconforter, qui puissent te donner les bons conseils pour que tu enlèves ces préjugés et ces petites barrières.

  • Speaker #1

    Des gens qui te montrent que c'est possible. Des gens qui te montrent qu'ils sont passés par soit le même chemin que toi dans tes périodes de décision, soit même où ils ont eu des conditions pires que toi, mais ils ont réussi à y arriver et c'est pour ça que pour moi c'est important de te recevoir aujourd'hui parce que c'est ce qu'on essaie de transmettre, c'est ce qu'on espère c'est que quelqu'un regardera ce podcast un jour et se reconnaîtra dans ton parcours et il dira moi aussi je veux être pilote donc c'est pour ça que c'est important d'avoir des gens comme toi qui font les choses réellement au quotidien et de leur montrer que c'est possible donc tu rencontres ce nouvel oncle et voilà lui il me dit écoute moi Voilà.

  • Speaker #0

    Et c'était dans le sens de convaincre ma mère, parce qu'elle était là et j'avais mon grand frère aussi. Et il lui fait genre, écoute, il est pilote, dès qu'il finit sa formation, moi je le prends. Déjà, donc, c'était un boulot assuré, c'est pas évident. Donc il te dit, écoute, moi j'ai ma compagnie, dès qu'il finit, je le prends. Et donc, c'était une option, déjà, où ma mère commençait à réfléchir. Elle se disait, écoute, donc c'est possible. Et il lui fait genre, écoute, c'est vrai que c'est beaucoup d'argent. Il y a beaucoup de fonds et tout ça. Moi, ce que je lui conseille, c'est de commencer à l'aéroclub. Le temps de rassembler tout cet argent et tout ça. Et voilà. Moi, je ne connaissais pas l'aéroclub. Je viens de connaître l'aéroclub. Voilà, ma mère me dit écoute, donc va voir à l'aéroclub comment ça se passe et tout. J'appelle à l'aéroclub, ils me disent où c'est, ils m'expliquent. Et le lendemain, je pars.

  • Speaker #1

    Tu ne perds pas de temps, direct.

  • Speaker #0

    Je ne perds pas de temps. Je viens, je regarde l'aéroclub, je vois les petits avions. C'était la première fois que je voyais des petits avions. Genre, franchement, j'étais super content. Genre, je me disais wow, ça va peut-être se réaliser. Mais c'était juste un début. Je dirais que les problèmes commençaient là. C'est jamais facile. C'est jamais facile. Tu te disais, écoute, voilà la solution. C'était pas la solution. Moi, je viens à l'aéroclub quand même. Et voilà, la dame qui m'avait accueilli, la secrétaire, est super gentille. Elle me montre tous les formulaires et tout ça. L'heure de vol. C'était à 110 000, je pense. Donc, j'ai fait le calcul. Ils m'ont dit, écoute, tu dois faire 45 heures de vol. Avec les manuels, tout ça, ça te revenait à 8 millions. Déjà, c'était cher. Je me disais, c'est sûr que les parents, ils vont dire non. Je me dis, écoute, je vais tout prendre et tout. Je prends tout, je viens voir les parents, je leur dis écoute voilà le truc, je peux l'étaler, les vols c'est pas la peine que je les fasse tous ensemble et tout ça. Et même pour payer, c'est au fur et à mesure chacun avec son propre compte, chacun comment il avance et tout. Je respecte tout mais jusque là ils sont pas trop quand même.

  • Speaker #1

    Parce que si je comprends bien... C'est pas un programme que tu as à faire en six mois. Là, c'est toi. Quand tu veux venir, tu réserves. Tu viens faire ton cours. C'est ça. Donc, ça peut te prendre un an, deux ans.

  • Speaker #0

    Ça peut te prendre deux ans, trois ans, quatre ans. D'accord. Donc,

  • Speaker #1

    tu as la possibilité d'étaler. D'étaler, c'est ça. D'accord.

  • Speaker #0

    Plus ça se rapproche, plus c'est simple. Bien sûr. C'est un apprentissage. C'est comme l'auto-école.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Donc, du coup, déjà, je commence par la première partie, qui est les visites médicales. Donc pour être pilote, il faut... Vraiment avoir une très bonne santé. Là, j'étais vraiment stupéfait. Et ça me passionnait encore davantage. Quand j'ai vu toutes ces visites médicales que je devais passer, que je n'avais jamais pensé que j'allais faire même dans ma vie, je commence. Celui qui m'a le plus intrigué, c'était l'électroencéphalogramme. Tu viens, tu es allongé dans une pièce et on te met des électrodes sur la tête pour regarder ton activité cérébrale. Et tu fermes les yeux, il y a une lumière qui s'allume et qui s'éteint. devant toi pour voir comment ton cerveau réagit. C'était tellement bizarre.

  • Speaker #1

    Ah ouais, on ne s'imagine pas tout ça.

  • Speaker #0

    Je te promets, c'était une première. Et pour voir si tu n'avais pas des anomalies, ou bien si tu ne fais pas l'épilepsie, je pense,

  • Speaker #1

    des trucs comme ça.

  • Speaker #0

    Après, on te donne une série d'analyses à faire et après tu les ramènes chez un médecin aéronautique. Donc je fais les trois encéphalogrammes. Je vais faire un électrocardiogramme, je vais voir ma vision chez l'Optano, je fais un audiogramme, ils te mettent dans une cabine, tu mets des casques et ils te passent des sons sur différentes fréquences et quand tu entends le son, tu dois appuyer un bouton pour voir ton audition, comment elle se comporte, radio des poumons, des sinus, analyse biologique, sang et urine. Tu fais toute une panoplie de trucs.

  • Speaker #1

    En fait, tu sors de là, tu sais que tout va bien.

  • Speaker #0

    c'est comme si tu allais dans l'espace après voilà tout se termine, tu vas voir le médecin tu le ramènes tout,

  • Speaker #1

    il regarde tout et lui il t'ausculte il te fait deux petits tests et après là il te signe un papier pour dire que tu es apte donc là quand t'as fini tous ces tests t'as un papier qui dit que t'es officiellement apte physiquement à pouvoir suivre des cours de pilotage donc c'est ce qu'on appelle une

  • Speaker #0

    visite médicale et tu as plusieurs classes Il y a classe 2, classe 1. Et la classe 2, en général, c'est celle que tu utilises quand tu commences. C'est une période de deux ans si tu as moins de 40 ans. Et si tu as plus de 40 ans, c'est après une année, tu dois la renouveler.

  • Speaker #1

    Ok. Donc moins de 40 ans, tu dois refaire cette visite médicale tous les deux ans.

  • Speaker #0

    Tous les ans. Ah oui, tous les deux ans.

  • Speaker #1

    Tous les deux ans. Et quand tu as plus de 40 ans, c'est tous les ans que tu repasses cette visite médicale.

  • Speaker #0

    Et maintenant, quand tu deviens pilote professionnel, tu as une classe 1 en général. D'accord. La classe 1, c'est chaque année.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et quand tu as plus de 40 ans, c'est chaque 6 mois.

  • Speaker #1

    D'accord, ok.

  • Speaker #0

    Donc tu as des séries de tests. Et même pour les tests, il y en a que tu ne fais pas tous les 6 mois. D'accord. Il y en a que tu fais tous les 4 ans, ça dépend.

  • Speaker #1

    D'accord. c'est très important que tu le dises parce qu'on s'imagine pas On pense souvent machine quand on pense à l'avion, mais on ne pense pas que les pilotes font tous ces examens-là avec cette fréquence-là.

  • Speaker #0

    C'est ça, tout pour la sécurité. Parce que si tu as un petit pépin physique...

  • Speaker #1

    Et que tu n'es plus apte à piloter.

  • Speaker #0

    C'est ça, c'est pour ça qu'on est deux dans le cockpit déjà. Parce qu'on a ce qu'on appelle... Tu peux avoir un des deux qui peut tomber malade.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Par exemple, c'est pour ça, on ne nous sert jamais le même repas.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Parce que... Tout le temps. Voilà. Au cas où quelqu'un a un problème gastrique, food poisoning, au moins l'autre, il aura moins de chances de l'avoir.

  • Speaker #1

    Ok, donc sur tous vos vols...

  • Speaker #0

    Parce que c'est des choses qui sont arrivées.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Quand ça arrive, c'est là où les...

  • Speaker #1

    Tu vois, on n'y pense pas, mais c'est d'une logique évidente.

  • Speaker #0

    Ça peut arriver, c'est déjà arrivé, c'est pour ça qu'ils ont pris certaines directives pour dire écoute, maintenant, les gars au cockpit, ils ne vont pas prendre le même repas. Parfois, tu as même envie de prendre le même repas, et c'est l'hôtesse qui se dit non, c'est impossible. Tu ne peux pas manger la même chose.

  • Speaker #1

    C'est incroyable, tu vois ça c'est des détails que nous grand public on n'imagine même pas.

  • Speaker #0

    Et tout c'est pour juste la sécurité.

  • Speaker #1

    Ok, et toi quand tu fais tous ces tests là, ça te prend combien de temps les tests ?

  • Speaker #0

    Je dirais que ça m'a pris une semaine, l'histoire de prendre des rendez-vous avec les différents médecins et tout ça, mais c'est parce que c'est au Sénégal. En général dans d'autres pays où c'est très développé, tu as des centres qui sont dédiés à l'aviation médicale.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc du coup, tu arrives pendant une journée, tu peux faire tous ces tests. D'accord,

  • Speaker #1

    d'accord.

  • Speaker #0

    Mais ici, j'étais obligé. Bon, le médecin que j'utilisais, il a son cabinet, mais il te fait les ordonnances et tu vas faire les analyses. Et après,

  • Speaker #1

    tu reviens avec le résultat. D'accord,

  • Speaker #0

    je reviens. Déjà, ça,

  • Speaker #1

    c'est un premier tampon.

  • Speaker #0

    Je me dis ouf. Heureusement,

  • Speaker #1

    physiquement,

  • Speaker #0

    je suis capable d'être pilote. Et voilà, je m'inscris à l'aéroclub. Aéroclub c'était pas très compliqué non plus, tu es membre, tu peux venir suivre les cours théoriques. Je commence à suivre les cours théoriques, c'était tous les lundis, c'était super intéressant. Je bookinais aussi, j'avais les bouquins à la maison. Pour moi j'étais dans ma rampe de lancement. Je commence... Et ma mère, elle m'offre 5 heures de vol.

  • Speaker #1

    Oh là là ! Eh les mamans !

  • Speaker #0

    Et ça, ça m'a tellement... Mes parents, mon papa et ma maman, ils étaient derrière.

  • Speaker #1

    J'imagine ta joie quand tu as dû recevoir ce cadeau.

  • Speaker #0

    5 heures de vol, je me dis, écoute, 45 heures, 5 heures, ça va. Je peux commencer. Et je commence, 5 heures, mais j'ai fait l'erreur de les enchaîner.

  • Speaker #1

    Donc c'est allé trop vite le plaisir.

  • Speaker #0

    C'est allé trop vite, j'ai fait 5 heures de vol. J'ai kiffé, franchement, mon premier vol.

  • Speaker #1

    C'est ça que j'allais te demander,

  • Speaker #0

    est-ce que tu te souviens ? J'ai appelé tout le monde. Je pensais que j'allais rien faire. Je pensais que l'instructeur allait le montrer, comment on fait tout ça. On vient, il me montre déjà. C'était tellement bizarre. Le roulage, quand tu roules pour aller sur la piste, tu utilises tes pieds pour diriger l'avion. Après, il me faisait genre, est-ce que tu as le permis de conduire ? Je lui dis non. Il me dit, heureusement, parce que sinon, tu allais avoir un problème. Parce que...

  • Speaker #1

    Tu allais conduire comme une voiture.

  • Speaker #0

    Voilà, comme une voiture. Ça, je le savais, parce que je faisais du simulateur.

  • Speaker #1

    Quand tu dis que tu utilises tes pieds, tu as des pédales comme une voiture ?

  • Speaker #0

    Tu as deux pédales comme une voiture. Comme une voiture automatique, tu as deux pédales. Mais ces deux pédales... Quand tu pousses la pédale de gauche, l'avion tourne à gauche. Quand il est au sol. Et quand tu pousses la pédale de droite, l'avion tourne à droite. Donc c'est comme ça que tu diriges les avions, même les avions de ligne, ils sont dirigés par les pieds quand tu es au sol.

  • Speaker #1

    Et pour avancer tout droit, comment il fait ? Tu appuies les deux en même temps ?

  • Speaker #0

    Non, en fait, pour dire, c'est comme le volant qui est au sol, mais tu as ta manette. Ah d'accord,

  • Speaker #1

    donc tu as la manette qui te permet d'aller tout droit, et toi tu fais Ausha pour le garder droit avec les pédales. C'est ça.

  • Speaker #0

    les pédales Elle contrôle la roulette de nez. Tu as une petite roulette qui est devant l'avion et quand tu appuies sur une pédale, il fait tourner l'avion.

  • Speaker #1

    D'accord, ok.

  • Speaker #0

    Sur les gros avions, tu as une petite roulette ici qui te permet de tourner un petit volant.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, il me fait cette réflexion. Moi, bon, j'avais beaucoup de connaissances. Je dirais que j'avais des connaissances déjà de base, donc je connaissais un peu, mais il me faisait genre, si tu avais l'habitude, parce qu'il me disait qu'il avait des problèmes avec certains, qui n'avait aucune notion d'aviation et qui arrivait dans un avion pour la première fois et qui se trouve à diriger l'avion avec les pieds. Alors qu'ils ont l'habitude, c'est un effet moteur en fait. Bien sûr. Si tu as l'habitude de conduire avec tes pieds.

  • Speaker #1

    C'est des réflexes que ton cerveau a enregistrés.

  • Speaker #0

    Exactement. Donc après on rentre, ils me montrent comment on fait la visite pré-vol parce qu'avant chaque vol tu fais une visite complète.

  • Speaker #1

    De l'avion.

  • Speaker #0

    De l'avion, tu regardes l'état technique, l'extérieur, l'intérieur, tout ça. Et on commence. On est resté ce jour là, on est resté très longtemps pour qu'il m'explique un peu les procédures, tout ça pour démarrer l'avion, tout ce qu'il fallait tester, tout ça. On arrive sur la piste et il me dit voilà, il met les gaz et je ne savais pas que c'était moi qui devais décoller. Je ne savais pas, mais bon, il m'a assisté. Mais quand j'ai senti que c'était moi qui tirais, je voyais l'avion qui s'est levé.

  • Speaker #1

    Oh là là, la sensation.

  • Speaker #0

    La sensation est unique. Pour moi, le premier vol, il est incroyable.

  • Speaker #1

    Que tu sens que tu... Tu tires et ça monte.

  • Speaker #0

    En fait, juste le ressenti. J'avais l'habitude d'être dans le simulateur.

  • Speaker #1

    Avec ton joystick.

  • Speaker #0

    Mais le ressenti, il est unique. Je me retrouvais dans les airs. Je n'arrêtais pas de regarder un peu par le support. J'étais ému. J'étais trop content. Je n'arrêtais pas de sourire. Je suis super content. On fait un tour. On n'a même pas fait des exercices ce jour-là. Il m'a juste montré pour avoir de bonnes sensations. On est revenu. Je n'arrêtais pas d'appeler les gens. J'étais trop content. J'ai appelé mes anges. Je leur ai dit que la première expérience était trop bien. Ils m'ont encouragé. J'étais super content. Je suis rentré à la maison ce jour-là. J'étais trop content. J'ai raconté à mes parents. C'était un bon début. Et là, j'ai compris que réellement, c'est... C'est ça mon rêve.

  • Speaker #1

    Là, ça y est, c'est fini, t'as eu la piqûre, c'est bon. Là,

  • Speaker #0

    c'était impossible de faire marche arrière. Là, c'était impossible. Je ne m'imaginais pas faire autre chose.

  • Speaker #1

    La nuit, quand tu t'es couché, que t'es dans ton lit et que tu repenses à « Hé, j'ai piloté un avion aujourd'hui » .

  • Speaker #0

    J'étais comme un gamin qui venait d'avoir le jouet dont il rêvait pour Noël. Je continuais mes cours et j'étais très passionné. Je me rappelle à l'école, J'aimais pas trop trop les études, tu vois, quand tu es jeune et tout ça, voilà quoi. Mais là, rien que de savoir qu'il y a quelque chose derrière, un rêve, j'étais super passionné, super motivé. J'étudiais comme un fou,

  • Speaker #1

    quoi. T'avais trouvé ton truc.

  • Speaker #0

    Voilà, j'ai trouvé mon truc. J'ai fait mes 5 heures de vol, boum, c'était fini, blocage.

  • Speaker #1

    Il reste 40 à faire.

  • Speaker #0

    Il reste 40 à faire. Et même les 45, on te dit, c'est juste sur le papier. Mais en général, chacun a son évolution. Et on dit en aéroclub. Vu que ce n'est pas une formation continue d'entrée, tu prends ton temps et tout. En général, tu peux aller à 55, 60.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, écoute. Je fais mes cours théoriques tranquilles et tout. Et là, je sais qu'il y a un souci avec les fonds. Mes parents me disent, écoute, il faudra que tu attendes un peu. Est-ce que tu ne vas pas faire quelque chose à côté ? Aller à l'université, des trucs comme ça. Moi, je me suis dit, ils veulent juste m'amadouer. Je ne vais pas rentrer dans ça parce que je sais que... Si j'ouvre cette porte-là. Là, c'est foutu. Je me suis dit, écoute, non. Je leur ai dit, écoutez, moi, je peux prendre l'année sabbatique. Je vous laisse le temps de réunir quelques petits fonds et je continue. Ils me disent non, écoute ça, tu vas perdre du temps et tout. Je leur dis écoutez, moi, c'est tout ce que je veux faire. Je ne veux pas faire autre chose. Et j'étais très têtu. C'est aussi mon signe astrologique. Je suis scorpion. Et on me l'a toujours reproché. Ils me disent que tu es super têtu. Et c'était dans le bon sens. Voilà, c'est ça. Parce qu'au final, je n'ai pas regretté d'avoir été têtu à ce moment-là. Parce que peut-être j'aurais pu aller faire autre chose, j'aurais pu aller faire maths physique ou d'autres choses. Et à ce moment-là, ma grand-mère, paix à son âme, elle était à Saint-Louis. Donc j'ai décidé, je vais aller à Saint-Louis, rester là-bas quelques mois. Je suis allé à Saint-Louis un peu pour me ressourcer. En même temps, j'avais mes bouquins, je lisais et je faisais mes recherches à côté pour voir d'autres possibilités et tout, en attendant que mes parents réunissent. de l'argent et tout ça. Et voilà, je suis resté à Saint-Louis. Après, je suis revenu à Dakar. Et je suis resté très longtemps sans voler. Je peux dire, même quand je regarde mon carnet de vol, c'est une émotion parce que quand je revois le moment où j'ai commencé et le moment où j'ai repris, ça avait fait un an. Mais après, quand je suis revenu, mes parents m'ont payé 10 heures de vol. Et là je me suis dit écoute je vais pas faire la même erreur, je vais bien étaler ça au moins le temps que des fonds reviennent.

  • Speaker #1

    Pour ne plus avoir cette pause d'un an encore.

  • Speaker #0

    Voilà c'est ça. Donc je suis revenu et j'ai commencé, j'ai repris les vols et j'ai décidé de faire un vol par semaine.

  • Speaker #1

    Quand tu reprends ces heures de vol, disons on est en quelle année ? Parce qu'on n'a pas parlé d'années à peu près. Est-ce que tu serais...

  • Speaker #0

    En fait disons que j'ai eu le bac en 2011.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Et oui j'ai eu le bac en 2010-2011 donc pendant l'année 2011 j'ai commencé on peut dire la fin de l'année.

  • Speaker #1

    Fin de l'année 2011 c'est là où tu fais tes 5 heures ?

  • Speaker #0

    C'est là où je fais mes 5 heures.

  • Speaker #1

    Donc on est à peu près fin 2012 quand tu commences tes 10 heures de vol ?

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et donc disons que je suis resté un an, j'ai fait mes 5 heures en fin d'année 2011 et je suis revenu un an après.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et voilà en 2012 je commence les vols.

  • Speaker #1

    2013. Ouais, ça 2012. Fin 2012. Ouais, fin 2012-2013.

  • Speaker #0

    Donc je commence les vols et c'était tous les samedis. J'avais réservé mes vols que les samedis. Je faisais mes cours théoriques le lundi et le samedi, je venais... Et à cette époque, il y avait un club de simulateurs dans l'aéroclub. D'accord. Tout était bien installé et tout ça, donc je passais toutes mes journées là-bas. Disons, toute la semaine, j'étais à l'aéroclub. Ah ouais ? Voilà. Le lundi, c'était...

  • Speaker #1

    Les cours théoriques.

  • Speaker #0

    Les cours théoriques. Le reste de la semaine, j'étais dans le simulateur. J'étais avec d'autres jeunes, d'autres jeunes qui étaient comme moi, motivés et tout ça pour devenir pilote. Et même, pratiquement, je dirais, ils sont tous réussis, ils sont tous pilotes. Et on se rappelle cette galère.

  • Speaker #1

    Bien sûr, j'imagine.

  • Speaker #0

    Tout le temps, on passait la journée à l'aéroclub, on se promenait à l'aérogare, on allait acheter du pain au chocolat et tout ça. Ça fait plaisir quand on y repense. Bien sûr. On faisait du simulateur, on faisait une pause, on revenait.

  • Speaker #1

    Ça doit faire plaisir parce que vous dites, on n'a pas fait tous ces efforts-là pour rien.

  • Speaker #0

    Pour rien, au final. Donc du coup, les samedis, je faisais mes vols, une heure de vol chaque samedi. Et voilà, les parents ont commencé à rassembler un peu d'argent, donc ça a commencé à aller un peu plus vite. Donc parfois, il y avait des périodes creuses où je ne volais pas, c'est normal et tout. Et au bout de deux ans, finalement, j'ai réussi. J'ai eu ce qu'on appelle la licence de pilote privé. Et c'était un grand pas, je dirais, vers ce que je devais réaliser. J'étais très ému ce jour-là, je me rappelle. J'étais même en train de pleurer.

  • Speaker #1

    Mais bien sûr. T'imagines les années qui sont passées où tu as sacrifié des choses, où tu sais les efforts que les parents ont fournis pour t'aider à réaliser ce reste-là, et de voir que je l'ai fait. Ça y est, la première étape de mon projet est faite.

  • Speaker #0

    C'était la première étape du projet. Je ne pensais pas que j'allais arriver à ce stade. Et de l'avoir réalisé, ça m'a ouvert encore plus les yeux. Je me disais, écoute, il te reste du chemin.

  • Speaker #1

    Mais la première porte,

  • Speaker #0

    elle est là. J'avais mon PPL et tout. Et ça m'a fait plaisir, je pouvais voler parfois tout seul avec mes amis. Et j'ai eu beaucoup d'aide de l'aéroclub aussi. Je leur suis très reconnaissant parce que mon instructeur était aussi le président de l'aéroclub. Très sympa et il m'a très bien formé.

  • Speaker #1

    Monsieur Discatiati ?

  • Speaker #0

    Monsieur Discatiati, voilà. Je lui passe le salut. Et il a vu en moi peut-être des qualités qu'il n'a plus.

  • Speaker #1

    Euh...

  • Speaker #0

    Il avait demandé qu'on me donne les baptêmes de l'air.

  • Speaker #1

    Oh, trop bien.

  • Speaker #0

    Et tous les vols qui ne nécessitent pas d'instruction, les vols d'aéroclub, je les faisais. Et cela me permettait de diminuer le prix de ce que je devais payer plus tard.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et j'ai pu faire comme ça, disons... Presque une centaine d'heures pour l'aéroclub. Je faisais des baptêmes de l'air. Tu avais des pilotes qui venaient d'autres pays, de France, tout ça, qui venaient pour faire les baptêmes de l'air, un peu pour découvrir Dakar. Parfois, tu avais des vols où tu pouvais amener, je ne sais pas, des professeurs de Jean Mermoz, tu les amènes à Ziguinchor. Aller-retour, ça te faisait quatre heures de vol. J'avais des vols comme ça. Je volais, j'ai volé partout dans le Sénégal. Je suis allé à Tambacounda, Saint-Louis, Capskering, je suis allé partout. Et j'ai eu même des anecdotes par rapport à ça. Je me rappelle, j'ai eu un vol. C'était avec un ami, parce qu'après on gérait le Flight Simulator Club. J'avais un autre ami, il s'appelle Bruno. Et un jour... On devait aller chercher quelqu'un qui devait voyager sur Air France le soir même. C'était la saison des pluies.

  • Speaker #1

    Première anecdote,

  • Speaker #0

    c'était là. On regarde la météo, tout est bon, tout. Attends,

  • Speaker #1

    j'attache ma ceinture.

  • Speaker #0

    On se dit, écoute, là, on va à Zivianchor. Je lui dis, viens, tu m'accompagnes. On va à Zivianchor, on prend le gars et on l'amène à Dakar. Il a son vol sur Air France.

  • Speaker #1

    La météo, tout est nickel.

  • Speaker #0

    La météo était bonne et tout. Et là, on décolle tranquillement, on prend nos photos. Et à cette période, moi, quand je voyageais en général, je n'avais pas de GPS. Parce qu'à l'école, en général, tu as une carte. Les cartes aéronautiques, on prenait les cartes routières et on dessinait pour que ça devienne des cartes aéronautiques.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    On décolle, on va à Zivienchor. Et dès qu'on arrive vers Bandjoul, Bandjoul nous dit, écoutez, la météo est très, très mauvaise à Zivienchor. Donc il nous dit ça et moi je regarde droit devant, je vois que c'est sombre, c'est tout noir. Parce qu'à l'époque on faisait du VFR, c'est-à-dire c'est du vol à vue. Tu voles avec des références visuelles, tu n'as pas le droit de rentrer dans des nuages.

  • Speaker #1

    Il faut que tu aies ta visibilité devant.

  • Speaker #0

    Il faut que tu aies une certaine visibilité devant et même autour, en dessous et au-dessus. Donc je regarde et là je dois me décider. Et là, mon pote me dit « Non, on y va, on y va. » Je lui dis « Écoute, attends. » Moi, je regarde bien et je me dis « Écoute. » Je ne me mets pas la pression et je dis au gars « Écoute. » Je lui dis « Je fais demi-tour, je rentre à Dakar. » Je suis d'accord. Et je fais demi-tour, j'avais le carburant tout était normal et tout, j'avais bien géré. Et je fais demi-tour et je voyais qu'il pleuvait très fort à Ziegach. Donc je fais demi-tour, je reviens, je retravaille ce bandioul. Juste avant de sortir du bandioul, le gars me rappelle. Il me dit que there is an improvement. Le temps s'est dégagé carrément. Parce qu'en général, certaines pluies en Afrique, elles sont très rapides. L'orage passe très vite. Et moi, je réfléchis encore. Je regarde, est-ce que j'ai le carburant pour partir et rentrer à Dakar après ? Je regarde, je regarde, écoute. Je me décide, je lui dis, ok, je vais partir. Et en partant, je vois les cellules.

  • Speaker #1

    Donc attends, toi, tu es en l'air. Tu as fait demi-tour pour partir à Dakar. Pendant que tu es en l'air, il te dit que le temps s'est dégagé.

  • Speaker #0

    Donc tu refais demi-tour pour partir à Ziguinchor. Et toute cette période, j'étais dans l'espace aérien de Bandioul. Donc je fais l'aller, je traverse Bandioul. Il me dit, écoute, tu peux la météo s'améliorer. À un moment, j'ai eu un doute. Je me suis dit non, écoute, je suis déjà retourné, je rentre. après on me dit bon écoute On va juste voir comment ça se passe. Donc je suis revenu. On va juste voir. J'ai vu qu'il y avait une cellule. Donc je me suis dit, écoute, j'ai vu que là où c'était clair, je suis allé sur la côte. C'était très bien. Bon, je ne suivais plus mon plan de vol. J'étais obligé après de faire du homing sur le Vord. À ce moment-là, le Vord, il marchait très bien. Je suis allé carrément en mer. Là où c'était carrément dégagé, je vois que la cellule allait vers Brandjoul. Je suis allé en mer. après j'ai joint le... le vent de Ziegenchor et j'ai atterri. J'ai pris le gars, on est reparti, on est revenu. Mais c'était ma première expérience en mauvais temps. Mais elle s'est très bien passée parce que je n'ai pris aucun risque.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est ça, tu as été lucide de ne pas tenter ta chance et de dire allez… Exactement,

  • Speaker #0

    ce qu'il ne faut jamais faire en aviation, il ne faut jamais prendre de risques. Il faut toujours faire… plus sûr et faut pas s'aventurer dans des choses délicates ou difficiles parce que c'est un avion quoi c'est pas un jouet c'est même ta vie qui est en jeu donc après voilà j'ai eu cette expérience je me rappelle aussi j'ai eu une expérience cow-boy c'était un de nos avions qui était bloqué à Saint-Louis il avait un souci je pense c'était l'alternateur un truc comme ça et je Je devais partir par la route avec un mécano. pour qu'il le dépanne et que je rentre avec. On arrive à Saint-Louis très tôt le matin, on fait les tests, on démarre l'avion, il démarre. Il ne démarre pas, on lance l'hélice.

  • Speaker #1

    Comme c'est des petits avions, tu peux...

  • Speaker #0

    Voilà, il lance l'hélice et je démarre pour lui donner un peu de force. Ça a démarré, je faisais les tests magnétos, tout ça. Et dès que j'éteins, je rallume, ça ne s'allume pas. On fait ça trois fois, trois fois. Après, il me dit, écoute, c'est l'alternateur qui a un problème. Mais dès que l'avion est en route, ça va. Il n'y a pas de problème.

  • Speaker #1

    Je ne pourrai jamais faire ça.

  • Speaker #0

    Il me dit, écoute, tu sais ce qu'on fait ? On lance à la main et tu pars. Moi, je rentre par la route. Je lui dis, écoute.

  • Speaker #1

    Comment ça, tu rentres par la route ?

  • Speaker #0

    Il me dit, non, je ne suis jamais venu à ça. Je vais rentrer par la route. Je lui dis, toi, tu as peur.

  • Speaker #1

    Et toi, tu veux m'envoyer dans la rue ?

  • Speaker #0

    Il me dit, non, non, franchement, c'est sûr. Il n'y a aucun problème et tout. Je lui dis, OK, il n'y a pas de problème. De toute façon, je connais le principe. Je sais que l'alternateur, il permet de charger la batterie. Parce que les petits avions, c'est des moteurs à piston. Ils fonctionnent comme des moteurs de voiture.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Quand tu démarres...

  • Speaker #1

    Une fois qu'il a pris...

  • Speaker #0

    Une fois qu'il a pris, ça va. Tu aurais juste un problème s'il s'arrêtait, tu ne pourrais pas redémarrer. Donc je lui dis, ok, dans le principe, je suis d'accord. Et même en vol, peut-être des listes tournées toujours et tout ça. Je lui dis, écoute, vas-y, lance. Je pars. Et il a lancé, tac, et je suis parti. Mais heureusement, ça s'est très bien passé. Oui, oui. C'était ma première expérience aussi avec un avion qui avait une petite panne. Donc, j'ai ramené l'avion à Dakar. J'étais arrivé même avant qu'il quitte Saint-Louis.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Parce qu'il était encore à l'aéroport. Il me dit... Parce que c'était quoi ? C'était 45 minutes de vol, moins d'une heure. Tac, tu suis la côte, tranquille. Je suis allé à Dakar, je suis rentré chez moi. Après, j'y repense. Chaque fois, parfois, j'y repense. Je me dis, écoute, qu'est-ce que j'ai fait, moi ?

  • Speaker #1

    De toute façon, comme tu l'as dit, c'est vrai que d'un point de vue logique, quand tu connais le mécanisme,

  • Speaker #0

    quand tu connais le principe, et c'était rien de dangereux. Parce que même, certaines pannes, tu peux les dispatcher, tu peux faire avec certaines pannes. Tu as juste des procédures à respecter. Et l'aviation légère, elle est un peu comme ça.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, il fallait ramener l'avion ou bien il fallait ramener un alternateur à Saint-Louis pour dépanner. Mais c'était sûr, c'était safe. L'essentiel, quand tu fais un truc en aviation, c'est que ça soit safe. C'est juste ça.

  • Speaker #1

    Et donc ? Tu as eu ton diplôme.

  • Speaker #0

    J'ai eu mon diplôme.

  • Speaker #1

    Ton diplôme, donc tu l'obtiens. Donc là, tu es apte, tu es éligible à pouvoir piloter quoi comme type d'avion ? Des petits avions ?

  • Speaker #0

    En fait, des petits avions et tu ne peux pas être rémunéré.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    C'est juste... c'est juste ça par exemple tu peux être pilote sur ces petits avions mais tu peux pas être rémunéré d'accord pour être rémunéré il faut que tu fasses ce qu'on appelle un commercial pilot license une licence de pilote commercial d'accord et c'est ça qui te permet d'être payé d'accord donc là pendant ces années là ces deux années passées et aussi cette année que je suis resté pour faire les vols à l'aéroclub je gérais aussi le simulateur à l'aéroclub et j'avais beaucoup de jeunes qui venaient à qui je donnais des cours j'initiais en aviation et tout ça Et je découvre l'Afrique du Sud.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    À travers des recherches et tout ça, je ne connaissais pas très bien. Je commence à voir et je vois que les prix étaient très très bas.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    C'était encore la moitié.

  • Speaker #1

    Plus bas qu'aux États-Unis ?

  • Speaker #0

    Encore plus bas.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Parce que quand je me suis mis à regarder, une formation complète en Afrique du Sud, c'était vers 25 millions. Donc c'était moins qu'aux États-Unis. J'ai commencé à y réfléchir. Et déjà, moi, j'avais déjà mon PPL. Donc ça m'a enlevé une partie. Et j'avais aussi tout le mûrissement parce qu'en général, il te faut 100 heures de solo. C'est-à-dire, toi, tu es seul pilote à bord. Je les avais déjà parce que l'aéroclub m'avait aidé à les obtenir. donc j'ai drastiquement diminué de moitié tout ce que je devais payer. Donc ça a devenu encore plus léger pour les parents. Et ça leur a laissé le temps aussi, papa et maman, de réunir des fonds, de vendre des terrains, des maisons, tout ça. Et là, boum, j'ai les fonds. Je me rappelle, c'était en 2016, fin 2016. Voilà, je sais que maintenant j'ai les fronts pour partir. Et je commence à regarder les écoles et tout ça. Au début, ils ne voulaient pas trop, même mon oncle, ils ne voulaient pas trop parce qu'ils me disaient que Johannesburg, c'est dangereux quand même.

  • Speaker #1

    La ville.

  • Speaker #0

    La ville est dangereuse. Elle est très dangereuse, c'est vrai. Mais après plusieurs analyses, j'ai vu que l'école était là où c'était, c'était safe et tout ça. C'était une atmosphère assez safe. Ils ont fait de telle sorte que... Tu n'habites pas très loin de l'école. Bon, on a regardé tous les paramètres possibles et on a vu que c'était bon. Et février 2017, je suis parti. J'arrive dans un pays où je ne connais personne. Johannesburg, on vient me chercher, on m'amène à mon logement et tout. Et voilà, le rêve, il commence là-bas. Je peux dire Johannesburg. Mes meilleures années en termes d'apprentissage et tout ça, c'était là-bas.

  • Speaker #1

    Parce que là, tu as ta licence où tu peux faire des vols, mais tu n'es pas rémunéré et c'est sur certains modèles d'avions.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Tandis que quand tu arrives à Johannesburg, là, c'est pour passer à un autre cap. Là,

  • Speaker #0

    c'est la destination finale.

  • Speaker #1

    Là, c'est pour piloter des avions de ligne.

  • Speaker #0

    C'est là où tu peux devenir pilote. Là, on va t'appeler pilote.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    J'arrive à Johannesburg, je commence les cours et tout. J'ai fait la rencontre, il y avait un autre Sénégalais que moi, Sénégalais-Ivoirien, ça me faisait plaisir. Tu avais une petite communauté francophone, j'avais quelques copains congolais. Et c'était cool parce que c'était une bonne expérience, parce que tu avais énormément de nationalités. Tu avais des gens qui venaient de la Palestine, de la France, tu avais des gars qui venaient d'Égypte. Partout dans le monde. Ghana, partout. C'était un melting pot. J'avais différentes cultures.

  • Speaker #1

    Différentes cultures, mais tous animés par le même rêve de devenir pilote. La même passion. La même passion, oui.

  • Speaker #0

    Devenir pilote. Et là, je viens d'arriver. Je suis nouveau au Sénégal et tout. Les débuts étaient très difficiles. J'ai changé d'environnement. C'était pas recommencer à zéro, mais tout ce que j'avais appris devait être mis sur la table. Donc voilà quoi. Parce qu'ils vont vouloir voir ce que tu veux aussi. Donc déjà, je suis venu. La première chose, j'avais trois examens théoriques à faire. Et comme si tu dis OK, je ne savais pas comment ça se passait et tout. Je suis venu les deux premiers, je les ai ratés.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Comme si tu dis wow.

  • Speaker #1

    Wow.

  • Speaker #0

    Ils commençaient à me poser des questions, je me suis dit attends, les parents ils ont payé beaucoup d'argent, faut pas venir ici et déconner quoi. Donc je me suis mis à étudier comme un fou parce que j'avais peur, je me disais attends, deux examens et que tu échoues les premiers, tu viens d'arriver. Et là je me suis dit écoute, faut bien, faut te relever, j'ai commencé à bosser, bosser, bosser parce que le principe était un peu différent. Parce que je devais faire un examen sur la météo de l'hémisphère sud, qui était complètement différente de l'hémisphère nord. L'été, en Afrique du Sud,

  • Speaker #1

    c'est l'hiver ici.

  • Speaker #0

    Tout était changé. Et aussi, je devais apprendre la réglementation, qui est différente de la réglementation aérienne ici. Et donc, je me suis mis à Bokiné, à aller dans les forums pour voir un peu les questions, s'entraîner et tout ça. Et je suis revenu, j'ai passé tous les trois examens. tranquillement, et j'ai commencé les cours, le pilotage. Les premiers vols, c'est un peu aussi différent. Tout est en anglais. J'avais l'habitude un peu à Dakar de m'entraîner en anglais. Mais tout est différent. Par exemple, en Afrique du Sud, quand tu es au sol, tu es déjà à 4000 pieds.

  • Speaker #1

    Ah bah oui, effectivement.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que tu as, disons, tu as... Chaque mille pieds tu es à 300 mètres, donc tu es déjà à 1 km du sol. Déjà tu es haut, c'était quelque chose de bizarre dans ma tête. Il y avait beaucoup de trafic. C'était un petit aéroport, mais où tu avais une dizaine d'écoles de pilotage.

  • Speaker #1

    Ok, ouais. Tandis qu'ici à Dakar, il n'y en a qu'un.

  • Speaker #0

    Il n'y en a qu'un. Pourtant, à Dakar, tu as deux pistes et c'était l'aéroport international. Donc, tu avais les avions de ligne. Ah oui,

  • Speaker #1

    tu avais encore l'aéroport ouvert ici. C'était encore ouvert.

  • Speaker #0

    Mais là-bas, c'était plus dur parce que tu avais du trafic. tu avais au moins une dizaine d'avions qui tournaient en école. Donc, on allait dans des zones dédiées pour l'apprentissage. Tu décolles, tu vas là-bas. Et voilà. Les gars, ils voulaient voir ce que je valais. Donc, on commence à faire les exercices, tout ça.

  • Speaker #1

    Et tu voles sur le même type d'avion qu'à Dakar ? Je volais sur le même type d'avion.

  • Speaker #0

    Au début, vu qu'ils avaient vu que j'avais de l'expérience sur ce type d'avion, ils avaient deux types d'avions. Le PA-28, on l'appelle le Piper. Et tu as le Cessna 172. Donc, j'ai fait du Piper. On va, on fait des exercices, bon, rien... de trop difficile parce que je connaissais les exercices, les faits et tout ça. Mais bon, il y avait une manière pour les faire. Certains exercices comme des pas de moteur où tu simules que tu as perdu un moteur et que tu dois trouver un terrain et venir faire l'approche, atterrir et tout ça. Donc tu simules, tu fais ton approche jusqu'à proche du sol et tu repars.

  • Speaker #1

    Après tu repars, ok.

  • Speaker #0

    Donc après, ça m'a pris, je pense, dix heures pour faire ce qu'on appelle une conversion de licence parce que j'avais une licence sénégalaise. D'accord. Je devais la convertir en sud-africaine.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, ça m'a pris 10 heures. Bon, je suis arrivé quand même. Ils m'ont un peu secoué, mais ça va, ça va. J'avais dû répondre. Et j'avais été très bien formé à l'aéroclub, heureusement. Ça se passe super bien. Et là, je dois commencer mon night rating, c'est-à-dire tu fais une formation pour voler de nuit.

  • Speaker #1

    D'accord. Chose que tu n'avais pas faite à Dakar ?

  • Speaker #0

    Ouais. D'accord. Tu ne peux pas, bon, ils ne proposent pas ça ici. Donc tu voles de nuit et c'était tout le temps, quand les choses arrivaient, ça te faisait plus plaisir, ça te passionnait plus. Parce que voler la nuit, genre c'était super cool parce que tu voyais les lumières sur l'aéroport, sur la piste et tout ça, tu décolles. C'était trop bien, tu évolues de nuit, l'atmosphère est différente, c'est calme. C'était trop bien, franchement, j'ai super adoré. J'ai fait mon night rating, ça s'est bien passé aussi. Et là, je me retrouve dans une salle de classe pour commencer réellement ce qui m'avait amené là-bas.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Pour devenir pilote commercial.

  • Speaker #1

    Donc quand tu arrives en Afrique du Sud, c'est d'abord convertir ta licence.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Faire un certain temps de nuit.

  • Speaker #0

    De nuit.

  • Speaker #1

    Et après, là maintenant, tu peux commencer vraiment les cours.

  • Speaker #0

    Les cours, c'est ça. Donc je commence le commercial. On était, disons, une dizaine dans une classe à faire ce qu'on appelle les ground school. Et donc, on était, je me rappelle la dame, une capitaine qui nous faisait nos cours. Elle était très sympa, Louise. Et donc, on avait une dizaine d'examens à faire et c'était des examens très difficiles. Ah, je ne m'imagine même pas. Parce qu'ils se basent un peu sur le modèle british, parce qu'ils ont été colonisés par les british. Donc tout ce qu'ils font, c'est textuellement commun. Donc j'arrive. Premier cours, je me rappelle, c'était Instruments and Electronics. Et donc, on fait le cours en classe et après, tu vas chez toi, tu révises et après, tu dois booker toi-même ton examen. Parce qu'en aviation, ce n'est pas comme des évaluations pour tout le monde. Chacun a son rythme.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Chacun a son propre rythme.

  • Speaker #1

    D'accord, ce n'est pas un examen tel jour, tout le monde passe l'examen tel jour.

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Chacun a son rythme. Je devais faire le premier examen. On avait tous, je me rappelle, on avait tous booké ensemble. On était peut-être cinq à être très actifs. Ce jour-là, on avait booké tous le même jour parce que la ville où on faisait nos examens, c'était disons à une heure de route de là où on était.

  • Speaker #1

    Donc plutôt que chacun fasse aller-retour, vous dites on y va tous le même jour.

  • Speaker #0

    On y va le même jour, on partait ensemble, on prenait un Uber qui nous ramenait. Et quand on arrive, c'était ma première fois. Bon, ce n'était pas la première fois que j'allais là-bas, mais c'est la première fois que je venais passer un examen. Et la salle d'examen, il faut dire, c'est une très grande salle où tu as des ordinateurs. et c'était des box, tu pouvais en avoir une cinquantaine. Donc tu as 50 élèves qui arrivent, ils ne font pas le même examen, ils ne font pas la même licence. Il y en a qui font le PPL, d'autres qui font le CPL, d'autres qui font la TPL. Tu peux être en train de faire un instrument d'électronique, l'autre fait navigation, l'autre fait ça. Tu mets ton numéro de licence, c'est ça ton code.

  • Speaker #1

    Tu mets ton code, il y a ton examen à toi qui apparaît.

  • Speaker #0

    Tu rentres, tu ne fais rien rentrer là-bas, il y a des caméras. en face de toi, derrière toi.

  • Speaker #1

    Wow.

  • Speaker #0

    C'est surveillance complète. Et j'étais le seul à ne pas réussir cet examen.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    J'avais eu... En général, tu as besoin de 75% pour passer. Moi, j'avais 71.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Premier échec. Je me dis, oh là là.

  • Speaker #1

    À 4%.

  • Speaker #0

    4%. Ils avaient tous passé. Et voilà, c'était un peu dur, mais bon. J'ai quand même relevé la tête, c'était rien de perdu. Je me disais, écoute, c'est pas grave. Je suis retourné à la maison, j'ai bossé. En même temps, on faisait le deuxième cours, Human Performance, facteurs humains. Et je me suis dit, écoute, je vais faire les deux en même temps en pratique. Bon, c'est le travail. Je suis parti juste avant eux. J'ai refait l'examen, j'ai réussi. Et j'ai eu moins de temps pour réviser le deuxième. Mais quand on est parti, on a tous réussi l'examen.

  • Speaker #1

    J'allais te demander, est-ce que sur ces examens-là, est-ce que tu as un nombre d'échecs que tu dois... Par exemple, je te dis une bêtise, si tu le loupes trois fois, c'est fini ?

  • Speaker #0

    En fait, comment ça s'est fait, c'est que par exemple, quand tu commences ta licence là-bas, tu as disons huit examens qui sont les mains que tu dois faire.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Ces huit certifs, tu dois les passer en 18 mois.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Dès que tu vas écrire ton premier... Tu as 18 mois. 18 mois. Si au-delà des 18 mois, tu n'as pas fini, ils ont expiré. Tu dois commencer à zéro.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Tu pars pour un examen. Tu peux faire un examen quand tu veux. Si tu échoues à un examen, si tu as moins de 75%, mais tu as plus de 50%, tu peux le refaire dans une semaine.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Si tu l'échoues trois fois, tu es ajourné pendant trois mois pour cet examen.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Si tu as moins de 50%, tu es ajourné, non, c'est deux mois. Tu es ajourné deux mois. Donc, c'est comme ça que ça se passe.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et donc, tu as 18 mois pour tout finir.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, il arrive que certaines personnes sont là-bas. Et leur examen expire.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais.

  • Speaker #0

    Tu es obligé de recommencer.

  • Speaker #1

    On a un autre 18 mois.

  • Speaker #0

    Donc ça peut te prendre énormément de temps.

  • Speaker #1

    Ah oui, non, bien sûr. C'est pour ça que je te posais la question. Parce que je me dis, forcément, il y en a qui peuvent repasser un examen plusieurs fois.

  • Speaker #0

    Plusieurs fois.

  • Speaker #1

    Et ouais.

  • Speaker #0

    Et c'est arrivé. Et là, je finis Human Performance et je dois faire Météo. On vient tous pour faire Météo. Et là, 74. Aïe problème on nous disait que Erlo l'examen si tu parles pas bien anglais si tu comprends pas très bien tu peux te courir et boum je viens bon j'ai eu la meilleure note je pense j'ai eu 86 comme ça et là je prenais de la confiance bien sûr comment c'est là tu as

  • Speaker #1

    4 examens sur 8 sur les 8 mais tu as fait 50%

  • Speaker #0

    voilà et là je prenais la confiance et direct qu'est-ce que j'ai fait après je pense j'ai fait nav, c'était ma spécialité. J'ai eu 94. J'étais très fort en nav.

  • Speaker #1

    Donc là, tu as 5 sur 8.

  • Speaker #0

    Voilà. Et les autres, ils commençaient à... Parce qu'on était un groupe, c'était une promotion. Les autres, ils commençaient à ralentir. Moi, j'étais l'un. Alors que toi,

  • Speaker #1

    tu étais celui qui avait loupé les premiers examens.

  • Speaker #0

    Celui qui avait loupé en premier. Et là, j'étais devant. Peut-être après, on était... Je pense qu'on était trois. L'autre sénégalais et un gars du Malawi. On était trois à être devant. On était réguliers. Après, nav, je fais flight planning. Je pense aussi largement. Je suis 80 et quelques. Et après, je fais Radio 8, je passe aussi 94, un truc comme ça. Et il me restait ATG. Oui,

  • Speaker #1

    il restait un.

  • Speaker #0

    Il restait un seul. Et les autres, ils avaient ralenti. Moi, j'avais une cadence, j'étais tellement déterminé, parce que ça m'avait fait très mal de rater le premier. Donc, c'était un peu la course, une petite concurrence. Et là, je me dis, écoute, il me reste un examen, et il y a deux super examens à faire derrière. là il est assez simple. Je vais essayer de faire deux examens en même temps. J'ai essayé de faire ATG General Radio, j'ai raté ATG. J'ai eu 73 jeux bots, et j'ai passé Radio, donc je devrais faire ATG. Mais après, je suis revenu une semaine plus tard, je l'ai passé. Donc là, j'avais tout fini. Il me restait un seul, et c'était le monstre des examens. Parce qu'à cette période, le système avait changé. Le système SUDAF avait changé parce que ce qui s'était passé, il y avait des accidents qui se passaient. Il y avait beaucoup d'accidents en aviation légère. Et l'OACI avait demandé à ce que l'Afrique du Sud fasse des réformes par rapport à ces formations. D'accord. Parce que ce qui se passait, tu as ce qu'on appelle le vol aux instruments. C'est une qualification. C'est-à-dire que tu peux voler sans référence visuelle extérieure.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Tout à l'heure, je t'ai parlé de VFR. Oui, de vol à vue. Vol à vue. et tu vas... Ce qui te permet de rentrer dans des nuages. Et donc, tu vois, en Afrique du Sud, il y a beaucoup de montagnes. Il y a eu des crashes assez sévères quand même. Donc, eux, ils ont décidé maintenant ce qu'ils vont faire. Ils vont corser l'examen IFRS.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    C'est l'examen qui va rester. Si tu fais cet examen, ça équivaut à avoir fait tous les autres examens.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    En une fois. Parce que ce qu'ils ne voulaient plus, c'est qu'un élève PPL soit qualifié, par exemple, moi qui étais à l'aéroclub, et que j'ai... une qualification IFR. Donc, il voulait que quand tu fasses un examen IFR, ça revienne un peu à ce que tu es le niveau de quelqu'un qui a un CPL.

  • Speaker #1

    Donc, rappelle-moi parce que ça fait beaucoup de noms. Donc, CPL, c'est ? Commercial.

  • Speaker #0

    C'est ça qui te permet de voler et être rémunéré et on peut dire dans les gros avions.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Le PPL, c'est la licence de pilote privé. D'accord. C'est la première. Donc, si tu as la première licence, Si tu veux avoir une qualification, parce que les qualifications, c'est des titres que tu rajoutes sur ta licence. Donc, si tu veux avoir ce titre, tu fais un examen qui équivaut à l'ensemble des examens que ceux qui font le CPL font.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc ceux qui avaient corsé le truc, et c'était très dur. Je me rappelle à cette période, il y avait même des instructeurs qui étaient chez nous, qui n'avaient pas cette calife.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Parce qu'ils l'avaient ratée.

  • Speaker #1

    Wow.

  • Speaker #0

    Et quand tu le rates trois fois, comme je t'ai dit, c'est deux mois.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Et dans l'école, et je peux te dire, dans l'école et même dans l'aéroport où on était, il y avait une dizaine d'écoles, personne n'avait encore jamais passé cette également.

  • Speaker #1

    What ?

  • Speaker #0

    Donc c'était déjà...

  • Speaker #1

    Ah ouais, le monstre ! Quelque chose de fou ! Comme tu dis, c'était le monstre !

  • Speaker #0

    Parce que même, je me rappelle, un jour, on allait passer un examen et on avait un de nos instructeurs qui allait faire l'examen là et il avait échoué. Il nous disait, c'était un Zimbabwean, je me rappelle, il nous disait carrément, il nous disait, c'est impossible de passer cet examen. Personne ne va le passer. Ils nous disent, même vous, vous n'allez jamais passer cet examen. Parce qu'il avait le seum et il était un peu énervé. Et bon, il nous a un peu fait peur. Mais notre pote Cédric, il me disait, Sénégalais, il me disait, non, on va le passer. T'es sûr, on va le passer. Et tu avais beaucoup de gars qui avaient essayé et qui l'avaient échoué.

  • Speaker #1

    Juste pour que je sois sûr, c'est que des examens théoriques ? C'est que de l'écrit ? Il n'y a pas de simulateur ? Non, c'est que de l'écrit.

  • Speaker #0

    Que de l'écrit.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Que des connaissances.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et là... je m'enferme un mois, je commence à bosser. Parce que par exemple, tu dois voir les anciens qui ont déjà fait l'examen, tu leur demandes, ils te donnent des inputs, ils te disent écoute, tu as ce genre de questions qui peuvent arriver, ça, ça, ça. Ça c'est une période parce qu'en général, les examens qui sont normaux, tu as une date à base, tu as au moins des questions où tu peux t'enquêter. Ok, d'accord, des questions qui te préparent. Cet examen a été nouveau, donc personne ne le maîtrisait. Et donc je me suis enfermé un mois, bosser, bosser, bosser, bosser, bosser. Je me suis dit, écoute, je vais essayer. Et bizarrement, tout le monde dans mon école, genre quand tu vas faire cet examen, c'est comme si tu partais en gare. Que quand tu vas ressortir. Je suis parti et c'était la première fois que j'avais moins de 70. Ah ouais. 67%.

  • Speaker #1

    Ah ouais.

  • Speaker #0

    L'examen, il dure 4 heures. et tu as 100 questions. Tu t'assures que quand tu arrives à 50, ton cerveau est fatigué.

  • Speaker #1

    C'est ça, je ne sais pas ce que tu dis, ça doit être des cas tellement...

  • Speaker #0

    Des trucs mélangés, c'est tout qui vient. C'est comme... Non, c'est un examen très, très dur. J'arrive à 50 questions, ton cerveau est fatigué. Bah, écoute, mais au moins...

  • Speaker #1

    Mais tu as déjà 67.

  • Speaker #0

    Je me dis, écoute, cet examen-là n'est pas aussi dur qu'une journée qui dépend. Moi, je me suis dit, écoute, ça, je peux le passer. Je m'enferme encore. Je prends, je pense, deux semaines de plus. Je passe, je passe, je passe, je passe. Et je me dis, écoute, je vais aller le repasser. Je suis parti, j'ai eu 74. Et je me rappelle le jour-là, quand je revenais à l'école, tout le monde, j'avais les instructeurs, chacun a son instructeur personnel. Mon instructeur, il était confiant. Quand je reviens, je lui dis, j'ai 74, mon frère. Il me dit, non.

  • Speaker #1

    Parce qu'en plus, ça t'a les résultats tout de suite ?

  • Speaker #0

    Non, en fait, tu as l'ordinateur, dès que tu mets submit.

  • Speaker #1

    Il te donne ton résultat.

  • Speaker #0

    Il te dit « congratulations » ou il te dit « sorry » .

  • Speaker #1

    Oh là là !

  • Speaker #0

    Tu m'as appelé ces deux phases.

  • Speaker #1

    Quand tu dois avoir la pression avant d'appuyer sur le bouton.

  • Speaker #0

    Il y en a qui appuyaient et qui quittaient la salle sans regarder. Et quand tu sors dehors, le gars, il t'imprime ton document et c'est là où tu regardes. Mais franchement...

  • Speaker #1

    Donc là, tu l'as passé une fois, 67.

  • Speaker #0

    67. Deux semaines après, tu reviens,

  • Speaker #1

    74.

  • Speaker #0

    Donc il te reste une troisième tentative. Une troisième tentative. Je me dis cette fois, je dis à personne que je vais passer cette fois-là. je vais me préparer et je pars tout seul sans dire à personne j'avais juste dit à mon collègue et là je prépare et là j'ai eu 84 j'étais le premier j'étais le tout premier depuis cette ère à avoir eu cet examen dans toute l'école, dans tout l'aéroport Et là, quand je suis revenu...

  • Speaker #1

    Il est sorti en mode Iron Man, avec la fumée derrière, la guerre, tu marches.

  • Speaker #0

    Quand je suis arrivé à l'école, les gars n'en revenaient pas. Je leur ai montré mon coaching report. Directement, ils m'ont demandé tous mes notes. Ils ont sorti mes notes, ils étaient en train de photocopier. Et ils me disaient, quelques jours plus tard, il y a des gars d'autres écoles qui viennent ici, qui prennent des notes.

  • Speaker #1

    Incroyable.

  • Speaker #0

    C'était incroyable. Parce que tout le monde parlait de moi. Oui, tu es le premier à l'avoir reçu. J'étais le premier. Et les gens ont commencé à venir chez moi. pour que... voilà quoi.

  • Speaker #1

    Ouais, tu les conseilles, tu les coaches. Voilà,

  • Speaker #0

    je disais écoute, ce genre de questions, il faut faire comme ça, c'est ça, c'est ça. Il faut apprendre ce truc, il faut faire ça. J'avais une certaine expérience et je me rappelle. L'instructeur dont je te parlais qui était...

  • Speaker #1

    Le Zimbabwean qui a eu...

  • Speaker #0

    Il est venu chez moi. Il est venu à la maison, après il a passé l'examen, j'ai aidé, pas aidé mais j'ai eu à orienter, ils étaient quoi ? 3, 4, 5 personnes. Ils venaient tout le temps chez moi. Franchement après, les gens commençaient à passer ça simple. Moi j'ai eu mes 10 examens, en fait après je me rappelle à cette période, l'école n'avait plus eu... L'école est très présente dans les réseaux. Mais si tu regardes à cette période, ils n'avaient plus de personnes qui finissaient avec un commercial IFR. C'était toujours commercial, mais VFR. Donc, c'était une chance pour eux pour refaire une grosse pub. Donc, ils accélèrent ma formation. Je vais dans les simulateurs, je fais les vols, bimoteurs, tout ça. Pour moi, les vols sont plus simples que... que les examens théoriques.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Parce que les vols, c'est de la pratique. Et plus tu pratiques, plus tu perfectionnes. Donc les vols, j'ai passé ça facile, c'était rapide et tout. Et je fais mon test en vol tranquillement. Je finis ma formation tranquille.

  • Speaker #1

    Test en vol, ça veut dire que c'est avec un avion que tu pilotes ?

  • Speaker #0

    En fait, à l'issue de ta formation, tu as fini. Là, tu as un DFI, c'est un Design Flight Examiner. Il doit te tester. Tu ne le connais pas, tu ne l'as jamais vu. Il est là pour l'autorité de l'aviation civile. Pour montrer que tu connais tout, ta formation s'est bien passée. Donc tu fais en premier un test dans un simulateur. Tu vas avec lui, il te fait un test dans le simulateur, tu fais tes vols, tes procédures, tu viens atterrir, tout ça. Il te valide. C'est bon, tu as passé ça. Et le lendemain, tu fais un test en vol sur un avion bimoteur.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    pour valider ta qualification de vol sur un avion avec plusieurs moteurs.

  • Speaker #1

    Toi, tu avais déjà volé un bimoteur avant ce vol là ?

  • Speaker #0

    Oui, pendant la formation pratique, tu vas faire du bimoteur. Tu vas faire quelques petites heures, cinq heures. C'est pas très dur.

  • Speaker #1

    Est ce que c'est très différent de piloter l'avion que tu pilotais à l'aéroclub ?

  • Speaker #0

    Il est plus lourd. L'avion est plus lourd, il est plus performant, plus rapide. Et ça demande un peu plus quand même. Ce n'était pas très dur.

  • Speaker #1

    C'est ça. Est-ce que le passionné d'aviation, quand tu pilotes ce nouveau type d'avion, est-ce que tu as encore l'adrénaline, je veux dire, comme le premier vol que tu as fait ou est-ce que ça devient entre guillemets banal ? Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #0

    Je ne dirais pas banal, banal, parce qu'au début, ça montre que tu... Tu es en train d'avancer, de gravir les échelons. Donc, c'était assez spécial quand même de sentir que c'est toi qui pilote cet avion-là. Donc, c'était quelque chose. Ce n'est jamais la même sensation que ton premier vol. Oui,

  • Speaker #1

    c'est sûr.

  • Speaker #0

    Mais il y a quand même quelque chose de différent.

  • Speaker #1

    Parce que je me dis, le premier vol... et le premier gros avion. Tu vois, pour moi, j'imagine, en tant que public, ça doit être les deux moments dans une carrière de pilote que tu n'oublies pas. Parce que, tu sais, je ne veux pas dire de bêtises, mais tu vois, les 737, les trucs comme ça, quand tu dois tirer pour que l'avion commence à se lever et piloter ça, ça doit être aussi quelque chose.

  • Speaker #0

    Là, c'est une sensation à part.

  • Speaker #1

    Non, t'inquiète, tu vas nous raconter. Là,

  • Speaker #0

    t'inquiète même pas, on va y arriver.

  • Speaker #1

    Donc là, tu fais ton test avec l'inspecteur sur le bimoteur.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Tout se passe bien ?

  • Speaker #0

    Tout se passe bien, tranquille, sans problème. Et là, l'école s'est même empressée de faire la photo. Parce que j'ai passé le test et cinq minutes plus tard, c'était déjà dans la vidéo.

  • Speaker #1

    Parce qu'il était de la compo. C'est ça, il voulait dire que regardez, en venant chez nous, vous pouvez réussir cet examen monstrueux. que personne n'a réussi.

  • Speaker #0

    En fait, c'était un coup pour montrer parce que beaucoup d'écoles, beaucoup de gens commençaient à se décourager parce que l'examen était chaud. Maintenant, il y a une database, tout le monde le passe maintenant tranquillement. Mais avant, c'était chaud. C'était très chaud. Et là, du coup, quand je finis, j'avais deux options. Soit je rentre à la maison, soit je restais pour faire ce qu'on appelait un frozen ATPR. C'est-à-dire... C'est la dernière licence en aviation, la TPL.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    La licence de pilote de ligne.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et celle-là te permet plus tard de devenir commandant de bord. D'accord.

  • Speaker #1

    Parce que là, quand tu as fini ce diplôme-là, là maintenant, tu peux être rémunéré.

  • Speaker #0

    Tu peux être rémunéré. D'accord. Être copilote.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    First officer.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Dans une compagnie.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc là, vu que mon oncle m'avait promis un boulot.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Mais c'était un peu en stand-by à ce moment-là, parce que je lui avais prévenu que j'avais fini. Il m'a dit, bon, on va attendre un peu. Parce qu'il devait me requalifier sur un autre avion.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, je me suis dit, écoute, tant que je suis encore là, mon visa est encore valide, je vais essayer de pousser un peu plus. Et j'ai commencé à faire les examens de la TPL.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, ce n'était pas très, très dur, parce que c'était les mêmes examens avec peut-être 30% en plus.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    J'ai commencé à bosser, j'ai commencé à les passer. Une autre anecdote même, je me rappelle, beaucoup de mes amis étaient encore à l'école. Donc du coup, quand ils partaient en vol quelque part, ils voulaient m'avoir avec eux. Juste à côté, genre comme un petit safety. Et mon coloc, je m'appelle Jean-Paul, lui il aimait faire les vols la nuit. Parce que quand tu fais ton mûrissement, moi je n'avais pas besoin de mûrissement parce que j'avais déjà fini. On partait ensemble. Et je me rappelle, un jour... Je voulais pas partir. Il me disait non, il faut venir tout le temps. Voilà parce que j'avais un examen le lendemain. Le lendemain, vers je pense, j'avais mon examen vers 13h.

  • Speaker #1

    Ok,

  • Speaker #0

    il me dit non, on y va. Je lui dis écoute, je préfère rester bosser. Il me dit non, prends l'ordinateur, on part en vol. Tu études.

  • Speaker #1

    Toi tu bosses pendant que moi je pilote.

  • Speaker #0

    C'était deux heures de vol. On devait quitter Johannesburg. Là où on était, ça s'appelait Jermiston. Ok. On devait aller à Mafeking.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    C'est à deux heures. On arrive à Mafikeng, on se pose, on se dégourdit un peu les jambes et on doit repartir. Et on est arrivé très tard parce qu'on est arrivé, il était minuit, quelque chose comme ça. On démarre l'avion, il ne marche pas. Et moi, je pensais à mon exemple.

  • Speaker #1

    À ton examen du lendemain.

  • Speaker #0

    Je te promets, on démarre, on démarre, on démarre. L'avion ne veut pas. On a tout fait.

  • Speaker #1

    L'avion ne voulait pas. Parce que c'est deux heures d'avion, mais donc ça veut dire par route, c'est au moins...

  • Speaker #0

    Par route, on ne sait même pas. On ne connaît pas. En fait, nous, on ne connaît que l'aéroport. On ne connaît rien. Rien qui soit autour. On ne connaît pas. et on peut même pas laisser l'avion là-bas On commence à se poser des questions. Moi, je me dis, bon, de toute façon, l'examen, je serais obligé de perdre mon argent et de rebooker un autre jour. Et j'étais prêt pour le faire et tout. On était obligé de dormir dans l'avion. On a dormi dans l'avion. On est allé dans le terminal. Et au matin, quand il a commencé à faire clair, On a essayé et ça a marché. En fait, on a compris que l'avion avait un problème de démarrage à chaud.

  • Speaker #1

    Ok, il fallait laisser le moteur refroidir pour que ça rentre.

  • Speaker #0

    C'était le problème qu'il avait, donc on est arrivé au matin. On est arrivé, je pense, il était 10h, 11h, direct.

  • Speaker #1

    Toi, tu as couru, ben oui.

  • Speaker #0

    Je n'ai même pas pris ma douche. J'ai pris un Uber, je suis parti. J'ai passé l'examen, ça s'est bien passé.

  • Speaker #1

    Et donc, tu fais combien de temps en Afrique du Sud, tu m'as dit ?

  • Speaker #0

    J'ai fait deux ans.

  • Speaker #1

    Tu fais deux ans ?

  • Speaker #0

    J'ai fait deux ans.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Donc quand même, je dirais après Dakar, c'est l'endroit où je me sens chez moi. Parce que j'y ai vécu deux ans quand même et j'y ai retourné chaque année. Mais franchement, les gens sont super cool. C'est vrai que c'est un pays un peu dangereux à certains endroits.

  • Speaker #1

    C'est ça, tu dois savoir où tu vas, où tu ne vas pas et faire attention, bien sûr.

  • Speaker #0

    Et quand même, j'ai été vraiment... surpris de l'avancée aéronautique qu'ils ont. Ils ont beaucoup de compagnies aériennes déjà et ils ont beaucoup d'écoles de pilotage. Beaucoup de gens viennent de partout dans le monde faire leurs études.

  • Speaker #1

    C'est intéressant que tu dis ça parce qu'on n'imagine pas que l'Afrique du Sud puisse être un pôle de... Pour apprendre à piloter.

  • Speaker #0

    En fait, c'est ça. Et pourtant, l'Afrique du Sud, je me rappelle, il y a une ville qui s'appelle Senton City, et c'est la ville la plus riche d'Afrique. Franchement, en termes d'infrastructure, ils sont high level. C'est un pays, vraiment, je pense que ils sont... Je ne dirais pas que c'est un pays en voie de développement. Je dirais que c'est un pays développé. Et eux, ils... Ils disent que c'est l'Europe de l'Afrique. Franchement, ils sont très avancés en termes de technologie. Et même leur aviation est très développée. Et même les pilotes sud-africains sont très calés. Quand tu vas à l'Emirat Sousa, tu as...

  • Speaker #1

    Tu as beaucoup de pilotes qui ont passé sur l'Afrique.

  • Speaker #0

    Et la South African Airlines, c'est une très, très grande compagnie.

  • Speaker #1

    Et donc, quand tu finis tous tes diplômes en Afrique du Sud, Qu'est-ce que tu fais ? Tu rentres tout de suite au Sénégal ?

  • Speaker #0

    Je rentre à Dakar avec beaucoup d'émotion. Déjà, le fait, après deux ans, après avoir quitté le pays, je reviens avec quelque chose. Les parents étaient très fiers, très contents. C'était des moments d'émotion. On me faisait même des blagues pour reparler d'avant comment j'ai fait pour en arriver là. C'était un rêve.

  • Speaker #1

    Parce que ça, c'est un parcours de combien d'années au total ? Parce que tu fais deux ans en Afrique du Sud.

  • Speaker #0

    J'ai fait deux ans à l'aéroclimat. Tu as fait deux ans à l'aéroclimat. J'ai fait une année sabbatique, disons. Cinq ans. Cinq ans, ouais.

  • Speaker #1

    T'imagines ?

  • Speaker #0

    Pendant que d'autres, en 18 mois, ils sont déjà...

  • Speaker #1

    Toi, ça te prend cinq ans. Donc effectivement, quand tu finis tout ça, et en plus, toi, dans tes cinq ans, il y a des nouveaux examens qui n'existaient pas, que tu dois passer.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    J'imagine que quand tu finis ces cinq ans-là, tu dois te sentir wow.

  • Speaker #0

    Non, j'étais fier. Et les parents étaient super fiers. Bien sûr. Franchement, parce que d'un côté, j'ai vu ce que c'était de s'expatrier déjà. J'ai vu des jeunes qui étaient là-bas et qui n'étaient pas conscients. Les parents, quand ils investissent sur toi, c'est pour avoir quelque chose en retour. C'est pas pour que tu partes. J'aurais pu partir et... Voilà quoi.

  • Speaker #1

    Faire la fête,

  • Speaker #0

    bien sûr. Je me rappelle, je bossais tellement dur, je voyais les copains qui partaient en boîte, ils revenaient, je leur ouvrais le gate, je retournais bosser. Je faisais que ça, je faisais bosser, je ne m'amusais pas du tout. J'étais focus sur quelque chose. Parce que tout le temps, je repensais aux galères que mes parents, ils ont dû faire pour pouvoir financer mes enfants. Donc je leur devais ça. C'était un minimum, réussir et revenir leur dire écoute papa, maman, voilà ce que...

  • Speaker #1

    Vous vous êtes sacrifié pour moi.

  • Speaker #0

    Voilà ce que j'ai réalisé. Et pour ça, ils me l'ont même témoigné. Ils m'ont dit, écoute, tu aurais pu ne pas revenir avec quelque chose. Parce que beaucoup de gens parlent. Et après, cartouche ou bien, ils ne ramènent rien. Quand ils investissent, tu ne vois rien en retour. Cette fierté que les parents, ils ont, c'est juste de voir leur fils réussir. C'est ça. Ou leur fille réussir. C'est ça.

  • Speaker #1

    De savoir que notre fils avait un rêve.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    On a fait de notre mieux en tant que parent pour l'accompagner dans son rêve. Et il l'a réalisé. Et il l'a réalisé. Je pense que ça, ça n'a pas de valeur.

  • Speaker #0

    Ça n'a pas de valeur. Ça avait tout son sens. Et tout le temps, quand je repense, j'ai les larmes aux yeux. C'est beaucoup d'émotion. De voir ses parents se sacrifier pour pouvoir te permettre de réaliser certaines choses, c'est incroyable. Je ne les remercierai jamais autant. Pour ça, franchement, je leur serai éternellement reconnaissant. Parce que si j'en suis là où je suis aujourd'hui, c'est grâce à eux et au bon Dieu.

  • Speaker #1

    Comme tu l'as dit tout à l'heure, ta maman qui t'offre tes cinq premières heures, ce qu'ils font pour te donner les dix prochaines heures. T'aider pour aller en Afrique du Sud, tout. Donc, c'est leur rêve aussi qui s'accomplit.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et franchement, après ça, bon, tout le temps, tu vois comment le papa, il est fier. Tout le temps, quand il parle à quelqu'un, il est fier de te présenter. Mais bien sûr. Viens, Mahoudo, viens. C'est mon fils,

  • Speaker #1

    il est pilote.

  • Speaker #0

    C'est une fierté. En fait, je me sens gêné tout le temps quand elle le fait. Tout le temps, ma mère me dit, écoute, c'est une fierté. C'est sa fierté,

  • Speaker #1

    bien sûr. Il faut le laisser profiter.

  • Speaker #0

    Mon fils est pharmacien, mon fils est pilote. C'est une fierté. Après, j'ai compris. Et tout le temps, il est tellement fier. Et ça me fait tellement plaisir de pouvoir lui donner cette joie. Et voilà. Donc après l'Afrique du Sud, je rentre à Dakar. Et je vais voir mon oncle. Et il me dit, écoute, ces temps-ci, c'est un peu compliqué. Mais on va s'en charger. Donc je suis resté deux mois où je ne faisais rien et tout. Et puis d'un coup... Il me rappelle. Il vient à son bureau et tout ça. Il me parle, il m'explique. Il me dit, écoute, voilà, là, je veux te mettre sur cet avion, tout ça. Et hop, il me renvoie en Afrique du Sud.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Un mois, j'étais sur un Beechcraft 1900. C'est un avion de 19 places.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, j'ai volé dessus pendant un an à Transair.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et c'était des vols, on allait dans les mines d'or, ramener les miniers qui travaillaient là-bas. On faisait des vols sur Colda, on faisait des vols sur le Cap Scoring. Et aussi des vols privés, à la demande des vols VIP, ramener des autorités de différents pays, Guinée-Bissau, tout ça. Partir au Cap Vert, on faisait quand même des vols, c'était intéressant. Et j'ai beaucoup appris, c'était un avion qui était tout nouveau pour moi. idée. Quand je le vois et je vois un gros avion, bien sûr que c'était 19 places, parce que j'avais l'habitude des avions de 4 places, et c'était des avions de 19 places. Et c'était une belle expérience. Franchement, c'était une belle expérience que j'ai très bien vécue et où j'ai beaucoup appris. J'ai beaucoup appris et c'est ce qui a lancé ma carrière, on peut dire. Et c'est pendant cette année que... J'ai, avec Biram, bon Biram tu connais. Shout out à ton Biram. On s'est croisé à l'aéroclub, je me rappelle j'étais le premier à l'accueillir à l'aéroclub. Je ne me rappelle plus de quelle année, c'était je pense soit en 2015 ou quelque chose comme ça. C'était juste avant que je parte en Afrique du Sud.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Je l'accueillais à l'aéroclub, je lui ai montré un peu l'atmosphère et tout.

  • Speaker #1

    Pour les gens qui nous écoutent et qui ne savent pas qui est Biram, je vous explique rapidement. Biram, c'est un ami qu'on a en commun, qui est un grand passionné d'aviation lui aussi, qui était à l'aéroclub avec Maurodo. Et avec Maurodo, ils ont fait un projet ensemble. Et le projet, on en parlera dans le bonus. Donc si tu veux savoir de quel projet on parle... Plus en détail, il faudra aller voir le bonus. Mais bon, bref, qui sort mercredi prochain ?

  • Speaker #0

    Voilà. Donc, tu rencontres Biram. Donc, je rencontre Biram, on se parle et tout ça. On est devenus très potes, devenus un frère même. Et même quand j'étais en Afrique du Sud, on parlait tout le temps.

  • Speaker #1

    Normal, deux passionnés d'aviation ensemble.

  • Speaker #0

    On parlait d'avion, quand il faisait ses vols, il me demandait. Donc, on faisait tout ensemble et tout. Et quand je reviens cette année 2019, c'est de là où est né... le projet Flysen. Donc on a commencé à y penser. Et c'était une idée un peu folle.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Parce qu'on s'est assis, on était au bar de l'aéroclub, on faisait nos vols, parce que tout le temps, on allait au cap-skiing, on allait à Saint-Louis, on allait un peu partout. On faisait souvent des vols ensemble. Il ne volait pas sans que je sois avec lui. On était tout le temps ensemble. Je faisais mes vols à Transair, mais je volais avec lui quand même. Donc on était tout le temps, tout le temps ensemble. Et d'un coup on voit tout le temps des rallyes aériens qui viennent à Dakar. Le Riet Latte Goerre, le Toulous Saint-Louis. On voit des gens qui viennent à Dakar, on leur demande où ils venaient, ils nous disent on vient de France. Comme ça, facile. Et on se dit, les gens se baladent jusqu'ici avec leurs avions. Ils me disent pourquoi pas nous ? Je dis par. Moi, je n'y ai jamais trop pensé. Il me dit, écoute, on devrait essayer de faire ça. On essaie de prendre notre avion, on va en France. Je n'étais pas trop convaincu. Moi, je me disais, peut-être qu'il rêve trop. On n'aura jamais le temps. Pour moi, il y avait des préjugés. Je me disais, on disait toujours, c'est un truc de blanc. Mais lui, il était sérieux. Il était super sérieux. Et un jour, ce qu'il a fait... Il m'a dit, écoute, on va vraiment faire ça. Il a appelé l'Aipro, et Tierno. Et il leur a parlé du projet. Et on devait se retrouver à l'aéroclub pour discuter, voir comment on allait faire. Parce que vu que ça devait être quelque chose...

  • Speaker #1

    Qui devait être documenté, bien avant.

  • Speaker #0

    Parce que ça allait être une première. On a discuté du projet, tout ça. On a dit, écoute, on va mettre le projet, FlightSan. On a créé notre groupe WhatsApp, commencé à discuter. Écoute, là, Etierno s'occupe de la partie commerciale et tout ça, marketing, et nous, on s'occupe de la partie technique. Chacun de son côté, on fait nos travaux et tout ça. C'était très intéressant. On était ensemble tout le temps, on mangeait ensemble, on préparait les trucs, on allait voir certaines autorités, parce qu'on avait besoin aussi de fonds, de soins de soins et tout. On n'en a pas manqué. Certains n'ont pas cru au projet.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    D'autres y ont cru. Certains pensaient que c'était juste un buzz, un bad buzz, qu'après, on n'allait pas y aller. Et euh... Je me rappelle la date, je ne sais plus si je pense. En plus, à l'approche du projet, Air Sénégal m'avait contacté. Donc je devais quitter Transair pour aller à Air Sénégal. Et on avait fixé notre date, je ne me rappelle plus si c'était en fin juin. Je pense que c'était le 29 juin, un truc comme ça. Et juste avant, Air Sénégal m'appelle. On me dit, écoute, on veut que tu partes en formation tout de suite. Et là j'ai calé. Ils me disent écoute on a un slot pour toi, on veut que tu partes.

  • Speaker #1

    Ok. Et Air Sénégal ils t'appellent pour voler sur les gros avions maintenant.

  • Speaker #0

    Les gros avions. J'avais le choix. C'était j'abandonne le projet et je vais me concentrer sur ma carrière. Et là, parce qu'ils m'avaient déjà donné une date. Par exemple, ils m'avaient dit tu commences le 14 juillet. Donc j'avais un gap, je pouvais faire le projet FlightSan. Et là, ils veulent m'avancer. Et là, j'appelle Biram, je lui dis écoute, les gars veulent que je fasse ça, ça, ça. Mais je ne vais pas. je ne vais pas accepter. Je ne vais pas laisser tout ce travail derrière. Je ne vais pas le laisser pour rien. Je me dis, ma carrière est plus importante, c'est vrai, mais vu que je m'étais entendu sur ça, ça, ça, et là, j'ai refusé. Je lui ai dit, écoutez, j'ai mon projet. Je veux le faire d'abord. Donc, je préfère garder cette date du 14. J'aurais pu faire capoter le truc. Parce que si j'avais pensé qu'à moi...

  • Speaker #1

    Ah oui, bien sûr. Si tu avais pensé qu'à toi et ta carrière, ce projet que vous aviez monté depuis des mois, tu aurais pu s'arrêter.

  • Speaker #0

    Exactement. Donc, je me suis dit, écoute, il faut assurer ce coup. On a fait notre projet.

  • Speaker #1

    Le projet c'était faire Dakar-Paris.

  • Speaker #0

    Voilà, c'était de quitter Dakar. On voulait retracer l'histoire de Jean Mermoz, l'aéropostale, qui commence réellement à Saint-Louis. Du coup, ce qu'on a fait, la veille, on a pris l'avion, on est allé à Saint-Louis. On a dormi à Saint-Louis et on s'est levé de bonheur pour aller. Notre première étape, c'était Dakar jusqu'à Noidibou. Et je me rappelle... Au départ, il y avait le commandant de l'aéroport, de Saint-Louis, tout ça, quelques officiels. On a décollé. Moi, je ne croyais toujours pas. Dès qu'on a décollé, j'avais envie de faire pipi. Le stress commençait. Je me disais, attends, on est vraiment en train de faire ça ? On a décollé, on est allé à Noidibou, c'était trois heures de vol. Et ce qu'on faisait, c'était que...

  • Speaker #1

    Attends, attends. Laisse-le attendre le bonus. Juste leur dire qu'en tout cas, vous avez fait Saint-Louis, Paris.

  • Speaker #0

    Noidibou. Voilà, donc c'était de Saint-Louis jusqu'à Paris, à Lognes en banlieue parisienne.

  • Speaker #1

    Avec votre petit avion. Qui était quoi ? Trois places ? Quatre places ? C'est ça. Il y avait Sébastien avec vous ?

  • Speaker #0

    Sébastien sur le retour.

  • Speaker #1

    Sur le retour, d'accord. Donc vous avez fait un... Vous deux. jusqu'à Paris, depuis Dakar avec ce petit avion-là. On ne va pas dire en combien de jours, on ne va pas dire en combien de temps. Si vous voulez savoir, c'est pendant le bonus. D'accord ? Restez, attendez le bonus. Donc ça, tu fais ça. Cette aventure se termine.

  • Speaker #0

    Cette aventure se termine.

  • Speaker #1

    Et donc là, tu pars chez Air Sénégal.

  • Speaker #0

    Et là, dès que j'arrive, je dois rejoindre Air Sénégal.

  • Speaker #1

    Dès que tu arrives à Paris ?

  • Speaker #0

    En fait, non. On est arrivé à Paris, on a laissé l'avion là-bas. Après, on est revenu le prendre une semaine plus tard. et Et là, je dois rejoindre Air Sénégal. Donc Air Sénégal m'envoie à Toulouse. Je vais faire une formation de deux mois sur un avion, sur l'ATR. Et là, voilà, c'est là que ma carrière de pilote de ligne commence, avec Air Sénégal.

  • Speaker #1

    C'est comment le... C'est quoi la sensation ? Parce que tu nous as parlé de la sensation du premier vol. Parce que l'ATR, là, on parle vraiment de gros avions de ligne.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est un avion de turboprop 70 places.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    C'est pas encore le plus gros avion.

  • Speaker #1

    Le plus gros que tu aies piloté aujourd'hui, c'est quoi comme avion ?

  • Speaker #0

    Disons que c'est l'Airbus A321.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et l'A321, c'est un avion quand même. En fait, pour dire vrai, chaque fois que tu es dans une étape... Quand tu l'entames, c'est merveilleux, c'est génial. Ah ouais,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #0

    Et tu rêves du prochain. Ouais. Parce que, bizarrement, quand tu regardes... D'où tu es parti. Quand je reviens voler à l'aéroclub...

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Je trouve les avions trop petits.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Parfois même, genre, voilà quoi, tu rêves toujours plus grand. Bien sûr. Toujours plus grand, toujours plus grand. Mais maintenant, quand je vois la TR, je le trouve petit.

  • Speaker #1

    Et donc, quand tu fais tes tests pendant deux mois de préparation sur la TR et tout, c'est dans le but de faire quoi ? De travailler avec Air Sénégal sur la sous-région ?

  • Speaker #0

    En fait, c'est ça. En fait, en aviation, ce qui se passe, c'est que pour chaque type d'avion, quand tu es en aviation de ligne, chaque avion est spécifique. Tu ne peux pas voler sur deux avions différents.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Donc, si tu dois voler sur la terre, tu fais une formation que sur la terre.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Ça peut te prendre un mois, deux mois. Et après, tu commences à voler sur cet avion. Maintenant, le jour où la compagnie a besoin de toi sur un autre avion, ils t'envoient faire la formation sur cet avion. Et tu ne vas plus voler l'ancien, mais tu vas voler que ça.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, c'était pour ça. Donc, je commence à voler sur la terre. C'était plus les vols. Dans la sous région, c'est à dire les pays frontaliers, tu vas à Bandjoul, tu vas au Cap Skiering, Ziegenchor, Praia, Noachot, Bissau, Freetown, des trucs comme ça.

  • Speaker #1

    D'accord. Et ça te prend combien de temps pour arriver sur le plus gros ?

  • Speaker #0

    Donc j'ai fait deux ans déjà sur la terre. Air Sénégal a un projet, ramener l'Airbus A220 qui est un avion de dernière génération. C'est dommage, l'avion n'est pas resté longtemps. On l'a eu tout neuf. J'ai été l'un des premiers à être là-dessus. C'est un jet et un avion très futuristique. Franchement, il est excellent. C'est un des avions que j'aime le plus, je dirais. sur lesquelles j'ai volé.

  • Speaker #1

    Ça t'a fait quoi justement ? Moi c'est ça la question qui m'intéresse depuis tout à l'heure, c'est savoir entre le premier vol, la sensation que tu as eu la première fois que tu as volé, et quand tu tires la première fois ce type d'avion-là, et que tu sens que l'avion est en train de...

  • Speaker #0

    C'est là où j'ai ressenti le même truc que j'ai ressenti sur mon premier vol. Je n'ai même pas parlé de mon premier vol solo. Parce que le premier vol solo aussi, il est spécial. Quand l'instructeur te lâche, c'est-à-dire le premier vol sans l'instructeur, quand j'étais encore à l'aéroclub, comment ça se passe, c'est que tu décolles, l'instructeur ne te dit pas qu'il va te lâcher. Quand tu décolles, tu entends l'instructeur parler à la tour de contrôle. Il leur dit, je veux faire un lâcher, donc l'élève va partir solo. Et là, toi, tu l'entends.

  • Speaker #1

    Il ne t'a pas prévenu, toi, avant.

  • Speaker #0

    Il ne t'a pas prévenu. Donc, tu sais que quand vous allez vous poser, tu vas t'arrêter et lui, il va sortir. Et toi, tu vas repartir.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    C'est quelque chose d'incroyable. Donc,

  • Speaker #1

    tu es en l'air. Il dit à la tour de contrôle que vous allez réatterrir pour que lui descende au bord de la piste. Et toi, tu vas repartir.

  • Speaker #0

    Et toi, tu vas repartir. Il te dit, et il te briefe, il te dit, tu vas faire trois tours de piste et tu reviens me prendre. ici, comme ça on rentrera ensemble et là tu te dis tu ne dis rien en fait tu ne sais pas quoi dire et là il descend, je ferme la porte et je mets les gaz je pars, je décolle, l'avion devient plus léger déjà et là tu es tout seul tu as besoin même d'immortaliser ce moment parce que tu n'y crois pas toi-même Sur le premier, je me suis dit non, là, j'y crois pas. Je suis parti, j'ai fait le tour, je suis venu, je me suis posé. Je suis reparti. Il est sorti mon téléphone direct. Je me suis dit là, il faut que je montre à mes parents qu'aujourd'hui, j'ai volé tout seul. Une petite vidéo, je vole tout seul. J'ai fait mes trois tours de piste, je suis revenu. J'ai pris l'instructeur, je suis rentré. Ça, c'est une étape aussi de la carrière. qui est très importante. Ça te donne la confiance. Et ton premier vol solo, où tu vas, par exemple, à l'aéroclub, ton premier vol navigation solo, tu vas à Saint-Louis tout seul.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Tu décolles, c'est facile, tu suis la côte. Facile, hein ? Et tu as un triangle à faire aussi qu'on appelle, tu décolles de Dakar, tu es allé à Saint-Louis. Tu fais tamponner ton logbook par la tour pour montrer que tu es arrivé à Saint-Louis. Ensuite, tu quittes Saint-Louis, tu vas à Kaolac.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et tout sans GPS.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Tu as ton log de nav et ta carte. D'accord. Tu vas tirer à Kaolac. C'est un aéroport non contrôlé, tu vas à la météo, ils te tamponnent.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    et de ce cas là tu reviens à Dakar. Donc c'était ça.

  • Speaker #1

    Donc toi tes trois vols qui t'ont le plus marqué c'est le premier vol avec l'instructeur,

  • Speaker #0

    le premier vol solo et le vol sur le jet. Je me rappelle on a fait notre formation en Allemagne pour cet avion avec l'Ufthansa et quand on est rentré on devait faire ce qu'on appelle un base training, C'est-à-dire que tu devais piloter l'avion, faire... trois tours de piste. Et c'était, je me rappelle, avec des instructeurs canadiens. Donc je devais être le premier, je me rappelle, j'étais le premier. Ah non, on était deux. J'étais avec un capitaine et on devait faire ensemble. Chacun devait faire ses tours de piste. Mais c'était incroyable. Déjà, le jet, quand tu es dans le simulateur, La puissance qu'elle développe, c'est énorme. Même si tu as un retard, par exemple, quand tu mets les gaz, le temps que ça tourne, ça prend un peu de temps, mais c'est incroyable. Tu te mets sur la piste et tu décolles à des vitesses incroyables. Tu décolles avec des vitesses, disons, presque... 300 km heure. Sur la piste, tu es là, tu tires, l'avion est au monde. Incroyable.

  • Speaker #1

    D'un point de vue technologie, j'imagine pas tous les systèmes que vous avez dans le cockpit. C'est quoi l'outil technologique ? Qui t'impressionne le plus quand t'es dans ce type d'avion ? Ou tu regardes et tu te dis, mais quand même c'est une folie qu'on ait inventé ça, c'est fou.

  • Speaker #0

    En fait, il y en a pas mal. Parce qu'en fait, tu as les systèmes de protection qui sont dans l'avion. Exemple, qui empêchent au pilote de faire certaines erreurs. Exemple, tu as... La machine est tellement intelligente qu'elle te corrige sur certaines erreurs.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Donc... Et le truc c'est que, en tant que pilote, tu dois connaître tous les systèmes de l'avion. Et ça c'est très important. Tu dois connaître ta machine, tu dois savoir le pourquoi l'avion réagit d'une certaine manière. Tu dois savoir ce que tu fais et tu dois tout le temps être en avant sur l'avion. Tu ne dois pas te faire piloter, mais c'est toi qui pilote. Et il y a pas mal de systèmes qui sont super intéressants, surtout maintenant. par exemple sur l'Airbus A220 tu avais tu avais Par exemple, en cas de dépressurisation de l'avion, si tu es en vol et que tu as un problème de pressurisation, L'avion, il le détecte. Et quand il le détecte, c'est lui-même qui commence à descendre.

  • Speaker #1

    D'accord. Ce n'est même pas toi qui lance le système.

  • Speaker #0

    Tu ne lances pas le système. Lui, tu peux l'arrêter. Mais lui, il ressent qu'il y a un problème. Et lui, il descend tout de suite. Et toi, tu mets juste ton masque à oxygène. Et lui, il fait tomber les masques derrière, par exemple.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Tu as plein de systèmes qui sont comme ça, en fait. et si technologiquement, par exemple, l'Airbus A320, c'est un avion qui date des années 80. Quand tu montes dessus, quand tu apprends, tu te dis que cette technologie, elle est incroyable. Alors qu'il y a 30 ans.

  • Speaker #1

    C'est ça qui m'impressionne toujours. Quand je vois des avions dans le ciel, je me dis que... Ce que l'être humain est capable d'inventer.

  • Speaker #0

    Incroyable.

  • Speaker #1

    Quand tu vois ça, et tu sais, je te disais que moi, j'ai toujours quand même une angoisse quand je vais dans l'avion. Et tu vois, récemment, quand j'ai voyagé, je me suis posé la question de savoir, il y a combien de vols par jour dans le monde qui décollent ?

  • Speaker #0

    Il y en a des milliers.

  • Speaker #1

    J'ai demandé à Tchad GPT, qui m'a dit qu'à peu près en moyenne par jour, il y a entre 100 et 150 000 avions par jour qui décollent. Tu vois ? Et je cherchais cette donnée-là parce que comme on dit que c'est le moyen de transport le plus fiable au monde, je voulais me rassurer. Je me dis, ah oui, parce que ma belle-mère elle habite juste à côté de l'aéroport Charles de Gaulle. Donc je vois le nombre d'avions qui décollent toute la journée. C'est pour ça qu'il m'a amené à me poser cette question. Et quand tu vois ça, et quand tu vois ce volume d'avions qui décollent tous les jours et qu'effectivement tu vois le ratio d'accidents, tu te dis mais quelle technologie incroyable. incroyable que l'être humain a réalisé en construisant l'avion, en créant l'aviation. Et aujourd'hui, si on devait arrêter la conversation là, j'aurais deux questions pour toi. Tu dirais quoi justement à quelqu'un comme moi qui a cette angoisse de l'avion ? Qu'est-ce que tu peux nous dire pour qu'on se détende ?

  • Speaker #0

    En fait, pour moi, l'avion reste toujours le moyen le plus sûr. Et c'est de juste voir toute cette chaîne derrière. C'est en parlant à différentes personnes qui travaillent dans le domaine que là, on peut se rassurer. Par exemple, de la conception, comment les gens y pensent pour mettre un... Déjà, quand tu te dis un outil qui pèse des tonnes et des tonnes, qui se retrouve en l'air, et comme tu l'as dit, tu as 100 000 à 150 000 avions par jour, c'est... En fait, c'est toutes les mesures de sécurité qui sont derrière, qui sont très importantes. Avant que l'avion... Il y a une énorme chaîne. Par exemple, pour un vol, quand un vol doit partir, toute une chaîne qui est derrière. Oui. des opérations aériennes, tu as le CCO, tu as la maintenance, tu as les pilotes, tu as les hôtesses, tu as les superviseurs. Pour qu'un vol puisse se passer très bien, il y a toute une chaîne, c'est tout un travail et toutes ces personnes qui travaillent autour sont super, super qualifiées. Déjà, avant qu'un avion ne soit certifié. il y a des vols, des essais qu'ils font sur les avions. Ça peut prendre des années. Pour qu'un prototype d'avion puisse sortir, ça peut prendre 5 ans, 6 ans. Ils travaillent méticuleusement sur chaque avion pour qu'il ne se passe pas de problème. Il y a eu parfois des petits soucis sur certains types d'avions qu'on a dû rappeler ou il y a eu des accidents. Ça, c'est l'humain. Parce que l'erreur est humaine. En général, parfois, tu peux avoir certains petits problèmes, mais Rien que tout à l'heure, je parlais de Aircrash. Dès lors que toi, en tant que personne, tu sais ce qui se passe, c'est là où tu es en sécurité.

  • Speaker #1

    En sécurité, ouais.

  • Speaker #0

    Rien ne t'échappe. Parce que pour être pilote, pour moi, c'est ça, il faut être méticuleux. Il faut être sérieux. On ne laisse aucune chose passer. Il faut être... Comment on dit ça ? Il ne faut rien laisser passer. Pas une toute petite erreur. Parce qu'une petite erreur,

  • Speaker #1

    elle peut engendrer des milliers d'autres.

  • Speaker #0

    Exactement. C'est même pour ça qu'on est deux dans le cockpit. Les gens commencent à penser à... des études de monopilote. L'autre fois, on était en train de parler dans notre rencontre de l'IA. Est-ce que l'IA pourrait remplacer un pilote ? Il y a plein de persistances. Parce que maintenant, ça parle beaucoup de ça. Et pour moi, franchement, jusqu'à maintenant, je pense que l'avion est le moyen le plus sûr au monde. J'y travaille. Et je comprends pourquoi. Je sais, par exemple, en tant que pilote, ce que je subis en termes de formation pour pouvoir piloter certains avions, c'est quelque chose de très descriptif. Par exemple, quand on te dit que le pilote, il doit être entraîné à toute éventualité. Quand on va dans des simulateurs, on s'entraîne à des pannes moteurs, à tout type de panne hydraulique. train d'atterrissage qui ne sort pas, tout ça, on a des scénarios. Et on est préparé pour ça. Et chaque jour, tu as des incidents qui se passent. Chaque jour, tu as des problèmes. Parfois, tu as un avion qui a un feu moteur ou l'avion décolle, il perd un moteur, ou l'avion décolle, il a une panne hydraulique, ou son train ne veut pas sortir. Et chaque jour, tu l'as. Peut-être ici au Sénégal, dès que tu as un petit incident, c'est dans les journaux, tout ça. Mais si tu vas aux États-Unis, chaque jour, tu as des incidents. Les gens n'en parlent pas parce que Merci. C'est géré en toute sécurité. Tant que c'est géré en toute sécurité, ça ne fait pas vraiment de bruit. Et même ici, il y a eu des problèmes, et c'est tout le temps géré en toute sécurité. Et même quand on dit que l'avion est le plus sûr, c'est en termes de mouvements, c'est-à-dire en termes de décollage, atterrissage. Si tu prends tous ces mouvements... C'est des milliers et des milliers de mouvements par jour. Tu peux rester une année, tu n'entends aucun accident.

  • Speaker #1

    Bien sûr, bien sûr.

  • Speaker #0

    Juste pour montrer, parce qu'il mise sur la sécurité avant tout. La sécurité au centre de l'aviation. Tout ce qui n'est pas sûr est carrément dégagé de cette aire d'aviation-là. Que ce soit même en étant pilote. Tu dois être sûr. Tu dois être une valeur sûre. C'est pour ça, par exemple, tu as des visites médicales à faire. Tu as des contrôles en vol à faire. Même moi, en étant pilote, je suis contrôlé chaque six mois pour voir que j'ai un niveau standard. Sinon, je ne serais pas dans un cockpit. Et c'est valable pour tous les postes auxquels, par exemple, l'ingénieur qui... Ceux qui sont dans la conception des avions. Tout ça, même le contrôleur qui est perché dans la tour de contrôle, c'est cette sécurité qui prime au-dessus de tout. Et c'est ça qui fait que l'aviation est là où elle est actuellement. C'est la sécurité. Il n'y a rien d'autre. On ne parle que de sécurité. On mange, on dort, on ne fait que de la sécurité.

  • Speaker #1

    Et toi aujourd'hui, avec ce parcours-là, Merci. Est-ce que tu sais quoi tes ambitions ? Tu te vois, c'est quoi tes prochains rêves ? Parce que tu rêvais de piloter un avion, tu as piloté le premier petit, tu es allé après sur 19 places, 70 places, les bimoteurs dont tu parlais. C'est quoi tes rêves ? C'est quoi tes ambitions aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Mes ambitions, je dirais, c'est de gravir les échelons. c'est à dire euh Donc déjà acquérir plus d'expérience parce que ce que je disais en toute humilité parce qu'en général en étant pilote il faut être très humble, j'ai besoin d'acquérir le maximum d'heures de vol possibles, je travaille dans ça, essayer de voler au quotidien, d'augmenter mes heures de vol et comme tout pilote devenir commandant de bord, c'est l'ultime.

  • Speaker #1

    Pour passer commandant de bord, c'est quoi ? C'est un minimum d'heures et d'autres examens à passer ?

  • Speaker #0

    En fait, il y a une licence, je te parlais tout à l'heure de la TPL. Je l'ai passée aux États-Unis. Elle te permet de prétendre à devenir commandant de bord. Après, pour devenir commandant de bord, il faut beaucoup d'expérience. Il faut beaucoup d'heures de vol. Et ensuite, ça va dépendre de la compagnie. La compagnie, si elle a un besoin, elle lance une... On appelle la candidature et on dit écoute j'ai besoin de trois commandes en bord. Après il faut postuler, on fait des tests écrits, des tests pratiques et après à l'issue de ça on dit écoute, vous étiez... tu es 10 voilà les trois qu'on va retenir ok et après tu es formé ok tu as tu peux être commandant de bord tu peux être instructeur examinateur il ya plein de choses dans l'aviation mais tu as le prochain objectif inchallah c'est être commandant je l'espère inchallah inchallah c'est

  • Speaker #1

    tout ce qu'on te souhaite en tout cas Maudou ça a été un plaisir plaisir de te recevoir plaisir que tu nous que tu nous racontes c'est ça tout cet envers du décor qu'on ne peut pas imaginer tu vois le parcours que ça a été pour toi aujourd'hui d'être pilote je trouve que c'est super intéressant que tu sois là parce que C'est intéressant que des jeunes en Afrique, en général, puissent peut-être tomber sur ce podcast et se dire qu'on peut rêver d'être pilote, on peut rêver d'être dans les airs et on peut y arriver, surtout. Je trouve que ce qui a été très important dans l'épisode, ce que tu nous as expliqué, c'est... Avoir un entourage solide qui t'encourage, qui te pousse à réaliser tes rêves. Parce que comme tu l'as dit, tes parents auraient pu essayer de te pousser dans d'autres voies, mais... Ils ont vu que c'était le feu qui te rongeait, ils ont vu que c'était ta passion, ils t'ont encouragé. Ça a pris peut-être plus de temps que ce que tu voulais, mais ils ne t'ont pas abandonné, tu n'as pas abandonné. Moi c'est ça que je retiens beaucoup de ton histoire. Ça te montre qu'une passion peut t'amener à réaliser des choses extraordinaires. Parce que j'imagine que le maodo qui espérait avoir le joystick le soir pour jouer à Flight Simulator, s'ils savaient qu'aujourd'hui... Tu vois, il est sur ce type d'avion et qui pilote et qui va à travers le monde. Tu vois, aujourd'hui, je pense qu'il aurait des étoiles plein les yeux. Tu vois, si on lui disait qu'un jour, tu vas vraiment devenir pilote, que ce ne sera plus un joystick que tu auras devant toi. Donc, je trouve que c'est super inspirant. Et tu vois, j'ai beaucoup aimé la partie où tu nous as raconté les examens en Afrique du Sud, où tu as expliqué que vraiment, les heures... Le travail que tu as mis pour essayer de comprendre pourquoi tu avais échoué une première fois à l'examen, une deuxième fois, et toujours te remettre en question et toujours vouloir aller plus loin, toujours vouloir... pour repousser la limite, pour atteindre ton rêve. Parce que le seul fil conducteur de tout ça, c'est que c'est un gamin qui avait un rêve et qui fait tout pour atteindre son rêve jusqu'à devenir commandant. Donc c'est tout le mal qu'on te souhaite.

  • Speaker #0

    Inch'Allah.

  • Speaker #1

    Inch'Allah que tu reviennes dans ce fauteuil et nous dire que c'est bon. Là, je suis commandant. Et qu'est-ce que ça fait d'être commandant ? Donc vraiment, merci énormément de partager ton parcours. Merci énormément de faire rêver plein de jeunes Africains et Africaines parce qu'il y a de plus en plus en plus aussi de femmes pilotes. Et je trouve que c'est bien cette nouvelle génération parce que vous nous montrez, tu vois, sur les réseaux, vous nous montrez ce que c'est d'être pilote. Vous nous montrez qu'il y a des profils. T'as pas besoin d'avoir 40 ans, 50 ans pour être pilote. Parce que souvent, quand on pense pilote, on pense des gens qui sont d'un certain âge. Vous nous montrez que des pilotes africains... Ça existe, tu vois, parce que moi, je me rappelle plus jeune, j'avais l'impression de voir toujours que des vieux européens qui pilotaient, tu vois. Donc, je trouve que cette nouvelle ère qui documente, qui montre leur travail, ça nous permet de démocratiser le métier de pilote et de donner une nouvelle image, une image plus proche de nous, plus jeune du métier et qui montre que c'est possible aujourd'hui d'être pilote, que ce n'est pas un rêve si loin. Donc vraiment, encore une fois, merci énormément et n'oubliez pas ! Il y a le bonus qui arrive. Dans le bonus, il va nous raconter l'aventure avec Birame. En tout cas, ma la team incroyable ! J'espère que vous avez pris autant de plaisir que moi à écouter ou regarder cet épisode. Si vous avez des gens dans votre entourage, des enfants, des cousins, des neveux qui veulent devenir pilotes, envoyez-leur l'épisode pour qu'ils voient le parcours de Mordo qu'ils voient que c'est possible je vous invite à aller le suivre sur tous ces réseaux sur toutes ces plateformes pour voir ce qu'il fait au quotidien pour voir les paysages incroyables qu'il prend en photo depuis l'avion et je vous dis à très vite pour un nouvel épisode ciao la team incroyable peace

  • Speaker #2

    Allo me to reduce my soul My name is Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho

  • Speaker #1

    Ho Ho Ho Ho Ho Ho Au revoir

Chapters

  • Le déclic : de l’« immeuble Air France » au rêve de cockpit

    00:00

  • Parcours pour devenir pilote en Afrique : écoles, sélections, premiers choix

    15:41

  • Sécurité & visites médicales : ce que l’on vérifie avant d’entrer

    29:17

  • Licences & premières heures : PPL, conversions, cap sur la ligne

    44:37

  • Facteurs humains & vérité des vols : procédures, stress, passagers sereins

    01:04:19

  • Accès au marché : visas, prêts/financement, réseau & candidatures

    01:20:08

  • Feuille de route & conseils (jeunes, parents) + opportunités en Afrique

    01:40:51

Description

Êtes-vous prêt à découvrir l'incroyable parcours d'un pilote qui a défié les attentes et surmonté ses peurs ? Dans cet épisode captivant du OV Show, Olivier Vullierme reçoit Maodo Ndiaye, un pilote sénégalais dont l'histoire inspirante vous fera réfléchir sur la puissance de la détermination et de la passion. Maodo, originaire de Dakar, partage avec nous les moments clés de son enfance qui ont éveillé son amour pour l'aviation, ainsi que les défis qu'il a dû surmonter pour réaliser son rêve de devenir pilote.



Au fil de la conversation, Maodo nous plonge dans ses souvenirs d'enfance, évoquant comment une simple fascination pour les avions s'est transformée en une ambition profonde. Grâce au soutien indéfectible de sa famille et à l'influence de mentors inspirants, Maodo a pu naviguer à travers les turbulences de son parcours. Ce témoignage poignant souligne l'importance du soutien familial et de l'accompagnement dans la réalisation de ses rêves.



Maodo partage également ses expériences enrichissantes de formation en Afrique du Sud, où il a acquis les compétences nécessaires pour devenir pilote professionnel. Il nous parle des différentes étapes qu'il a traversées, y compris les examens rigoureux qui testent non seulement ses compétences techniques, mais aussi sa résilience et sa détermination. Cet épisode du OV Show met en lumière la rigueur et la passion nécessaires pour réussir dans le domaine de l'aviation.



En fin d'épisode, Maodo évoque ses ambitions futures, notamment son rêve de devenir commandant de bord. Son message aux jeunes est clair : croyez en vos rêves et n'hésitez pas à poursuivre vos passions, peu importe les obstacles que vous pourriez rencontrer. Avec des histoires de persévérance, d'espoir et de réussite, cet épisode est un véritable appel à l'action pour tous ceux qui aspirent à réaliser leurs rêves.



Rejoignez-nous dans cet épisode inspirant du OV Show et laissez-vous emporter par le récit exceptionnel de Maodo Ndiaye. Vous découvrirez non seulement les défis auxquels il a fait face, mais également la force de l'esprit humain et le pouvoir de la passion. Ne manquez pas cette occasion de vous inspirer et de redécouvrir ce que signifie vraiment poursuivre ses rêves avec détermination.



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    J'habitais l'immeuble Air France, à côté de l'immeuble Québec.

  • Speaker #1

    Quel signe incroyable, l'immeuble Air France !

  • Speaker #0

    Exact, quand tu es jeune et que tu as une passion, tu as besoin de gens derrière qui puissent te tirer, qui puissent te réconforter, qui puissent te donner les bons conseils pour que tu enlèves ces préjugés et ces petites barrières. Et ça s'est très bien passé. C'était ma première expérience aussi avec un avion qui avait une petite panne. La sécurité au centre de l'aviation, pour moi, le premier vol, il est incroyable. Et là, j'ai compris que réellement, c'est ça mon rêve.

  • Speaker #2

    3, 2,

  • Speaker #1

    1, c'est parti ! Hello, hello les incroyaux, la team incroyable ! J'espère que vous allez bien. Bienvenue dans un nouvel épisode du Off-Show que vous nous écoutiez sur les plateformes d'écoute ou que vous nous regardiez sur Spotify ou sur YouTube. Installez-vous confortablement parce qu'aujourd'hui, c'est un épisode un petit peu spécial pour moi parce que j'affronte une de mes phobies aujourd'hui. Vous devez vous demander... Non, en fait, vous avez déjà vu la vignette. Vous savez déjà qui je reçois et de quoi on va parler. Mais aujourd'hui, je reçois... ... Un ami Je reçois quelqu'un qui s'envoie en l'air fréquemment Je reçois quelqu'un d'aventurier Quelqu'un qui visite le monde Je reçois le First Officer Maodo dans le OVE Show

  • Speaker #0

    Salut, salut, salut !

  • Speaker #1

    Bon, donc tu vas bien ?

  • Speaker #0

    Ça va super et toi ?

  • Speaker #1

    En forme ?

  • Speaker #0

    Ouais, super en forme.

  • Speaker #1

    Bien installé ?

  • Speaker #0

    Ouais, carrément, je suis bien.

  • Speaker #1

    T'es à l'aise ? Ouais. Ok, parce qu'il faut que tu sois à l'aise parce qu'aujourd'hui, tu viens me guérir. Aujourd'hui, c'est une thérapie pour moi. C'est pas toi qui viens raconter ton histoire, tu viens m'aider dans ma thérapie parce que, comme je l'ai dit, c'est une de mes phobies. L'avion, je ne sais pas pourquoi, mais depuis que je suis un peu plus adulte, quand je prends l'avion, je stresse trop. J'en connais une, Karel, qui va écouter ce podcast, elle va mettre un commentaire, oui, je confirme. Tu vois, tu vas bien ?

  • Speaker #0

    Ouais, super, ça va, je suis là.

  • Speaker #1

    Je suis content de te recevoir.

  • Speaker #0

    C'est un plaisir aussi, c'est un plaisir.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, on va apprendre à découvrir qui est Mordo, le First Officer. On va apprendre à savoir... Qu'est-ce qui t'a donné envie d'être pilote, ton parcours, et tu vas nous amener dans tes aventures. Mais d'abord, il y a une question que je pose à tous mes invités. C'est la question la plus dure du podcast, après tout est tranquille. C'est, aujourd'hui il y a quelqu'un qui ne te connaît pas. Maodo, comment tu te présentes ?

  • Speaker #0

    Je dirais que je suis Maodo Ndiaye, Sénégalais très fier de représenter le Sénégal déjà, et passionné d'aviation, de football. Je joue tout le temps au foot. Toute la semaine, si je ne suis pas dans les avions,

  • Speaker #1

    je suis au terrain de foot.

  • Speaker #0

    J'aime aussi le cyclisme. Je fais beaucoup de vélo. Je suis un très grand sportif.

  • Speaker #1

    Vous pouvez le voir, regardez. Vous avez vu.

  • Speaker #0

    Si je n'avais pas été, je dirais, pilote, j'aurais choisi le foot. Parce que c'est ma passion. Même avant d'aimer... les avions c'était le foot.

  • Speaker #1

    Ok, d'accord. Aujourd'hui Maudou c'est un passionné d'aviation, de foot, de cycliste 100% sénégalais.

  • Speaker #0

    Sénégalais, oui.

  • Speaker #1

    Ok, j'aime la description, j'aime la description. Mais t'inquiète, on va apprendre à te découvrir et tout. Donc toi, est-ce que toi tu es né à Dakar ?

  • Speaker #0

    Je suis né à Dakar,

  • Speaker #1

    oui. Ok, né à Dakar.

  • Speaker #0

    Je suis né à Dakar, j'ai grandi à Dakar. Plus particulièrement au Dakar Plateau. J'habitais l'immeuble Air France, à côté de l'immeuble Québec.

  • Speaker #1

    Quel signe incroyable, l'immeuble Air France !

  • Speaker #0

    Ah, exactement ! Eh,

  • Speaker #1

    le destin ! J'en ai marre dans ces épisodes de Dieu, tous les signes qu'il nous montre. Quel destin ! Il est né à l'immeuble Air France.

  • Speaker #0

    Et en plus, maman, elle travaillait dans l'armée, elle était assistante sociale, donc elle travaillait au cabinet du général, au niveau de l'état-major général. Et l'immeuble où j'habitais, il y avait que des pilotes militaires.

  • Speaker #1

    Ah ouais ?

  • Speaker #0

    Encore, voilà. Pilote militaire, médecin militaire. Donc, c'était un peu ça. Et donc, du coup, chaque vacances, on partait en colonie et on voyageait avec les avions militaires.

  • Speaker #1

    Ok. Ah ouais, en plus, ce n'est pas les avions genre long courrier ou... Non. C'est avions militaires, ça va être une expérience.

  • Speaker #0

    Avions de transport militaire.

  • Speaker #1

    Wow.

  • Speaker #0

    Donc, parfois, tu avais même des sièges de parachutistes.

  • Speaker #1

    Wow.

  • Speaker #0

    On s'assied dessus. et pendant le vol Pendant la croisière, ils nous ramenaient tous dans le cockpit. Pour voir. Deux par deux, on s'assied sur les sièges. C'était sympa. Et je pense que c'est de là où est née cette passion.

  • Speaker #1

    Ok, non t'inquiète, tu vas nous amener. Donc toi tu es des plateaux, boy Dakar.

  • Speaker #0

    Boy Dakar.

  • Speaker #1

    100% ?

  • Speaker #0

    100%.

  • Speaker #1

    Tu as une grande famille ?

  • Speaker #0

    Ouais, j'ai trois grands frères.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Et j'ai aussi des demi-frères et deux demi-sœurs.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et particulièrement, je suis le seul qui a totalement grandi à Dakar.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Parce que je suis le dernier. Ah, ok. De toute la famille.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Mes parents ont carrément un gap d'âge assez énorme par rapport à moi. Parce que pratiquement pendant mon enfance, mon papa était déjà à la retraite.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et ma mère n'en était pas très loin. Tous mes grands frères, ils ont fait l'école primaire à Saint-Louis.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et ma mère voulait toujours me garder près d'elle. Normal, c'est les derniers, bien sûr. Mais chaque année, en vacances, je partais à Saint-Louis. pour étudier le Coran et jouer au foot.

  • Speaker #1

    Et comment était l'enfance de Mardou dans tes souvenirs ? Quand tu repenses à ton enfance, c'était comment ?

  • Speaker #0

    C'était vraiment très bien parce que j'étais dans de très bonnes conditions, je dirais. Et surtout l'environnement où j'étais, ça m'a beaucoup aidé parce que l'éducation a été au top. Parce que j'habitais dans un immeuble où... Moi, c'était des familles de militaires très bien éduquées. On avait même un gardien, le grand-siège était un éducateur pour nous. Parce que parfois, il nous arrivait de vouloir sortir et vouloir jouer au foot vers 14 ans. dès que tu descends, le gars il te dit c'est trop tôt, tu remontes et donc du coup on a été très très bien éduqués, on ne sortait pas de l'immeuble jusqu'à peut-être quand on a commencé à être vers l'adolescence on commençait à sortir mais sinon on était dans un très bon cadre de vie l'école était à côté donc franchement j'ai pas eu une enfance très difficile t'as des bons souvenirs tant

  • Speaker #1

    mieux on va passer la partie tout ce qui est euh... collège, école primaire et tout. Pourquoi ? Parce que la question que je pose souvent à mes invités aussi, c'est le lycée, c'est la période où tu commences un peu à t'orienter dans ce que tu veux faire. Est-ce que toi, quand tu arrives au lycée, tu as déjà en tête ton plan de ce que tu veux être pilote ? Ou est-ce que tu ne l'as pas encore ? Et si tu ne l'as pas encore, dans ta tête, tu t'imagines faire quoi et tu t'orientes vers quoi au lycée ?

  • Speaker #0

    C'était très difficile. J'avais la passion, mais je ne savais pas comment le réaliser.

  • Speaker #1

    Donc tu avais déjà découvert ta passion avant d'arriver au lycée ?

  • Speaker #0

    J'avais une passion pour les avions, c'était clair. Mais je n'avais pas encore réfléchi au fait que je pouvais devenir pilote. Je n'y pensais pas. Pour moi, c'était inaccessible.

  • Speaker #1

    Pourquoi ?

  • Speaker #0

    C'était juste des préjugés. Tu te disais, tu vois le métier de pilote comme un métier d'astronaute, tu te dis, ça doit être super difficile. Je ne pourrais pas y arriver. Je n'ai pas le bagage technique pour ça.

  • Speaker #1

    C'est vrai que tu te dis, quand tu fais la comparaison avec Métis d'Astronautes, tu te dis, il faut que je sois premier dans tout.

  • Speaker #0

    Exactement, il faut que je sois un crack, il faut que je sois calé en mathématiques, en physique, tout ça.

  • Speaker #1

    C'est vrai que c'est les préjugés qu'on avait. Quand on nous donnait, en tout cas plus jeunes, pour moi, c'est ça, pilote, médecin, c'est des métiers où il faut que tu sois tellement précis, tellement bon.

  • Speaker #0

    Et aussi, je n'y mettais pas... trop du mien. Par exemple, je n'étais pas extraordinaire à l'école. Moi, comme tout le monde. Comme la plupart d'entre nous. Voilà, je ne vais pas mentir. Et donc, pendant la dédécence, j'avais qu'une seule vision. C'était quoi ? Je voulais juste quitter le Sénégal. Je voulais m'expatrier, faire mes études à l'étranger. Peu importe les études que je faisais.

  • Speaker #1

    Mais toi, pour toi, c'était j'ai mon bac, je veux partir.

  • Speaker #0

    J'ai mon bac, je veux partir. Je voulais juste changer. C'était un peu ça. Et... J'avais pas trop d'idées, je ne savais pas ce que je voulais faire. Je voyais les gens faire banque d'assurance, télécommunication. Ça ne m'intéressait pas trop, mais bon.

  • Speaker #1

    Vu que c'était la voie, allez,

  • Speaker #0

    on y va. Tant que je peux partir, je fais, il n'y a pas de problème. Et je pense que c'est en seconde et en première que j'étais à Yala Soren. Et là, j'avais un groupe d'amis. Ils étaient aussi passionnés d'aviation que moi. Ils m'ont fait découvrir le Flight Simulator. C'est une application sur l'ordinateur. Et après, tu as un petit joystick. Et ça te permet de faire des vols, des simulations. Et là, il y a eu un déclic là.

  • Speaker #1

    Alors attends, avant que tu nous racontes Flight Simulator, parce que tu as dit que tu avais déjà un premier goût pour l'aviation. C'est ça. Est-ce que tu es capable ? Dans ta mémoire, de te souvenir de qu'est-ce qui t'a déjà donné ce goût pour l'aviation, quel a été le déclic où tu t'es dit « waouh, j'aime ça » ?

  • Speaker #0

    En fait, tout le temps... Comme je disais au début, pendant les vacances, chaque année, on partait avec les avions militaires. C'était soit en Gambie, au Mali, et même pendant les vacances, je partais parfois à Ziganchor. Et comme ma maman travaillait dans l'armée, par période, j'avais des vols charter militaires qui allaient dans les régions. Donc ça m'est arrivé à plusieurs reprises de prendre l'avion sans pour autant prendre les avions de ligne, tout ça. Donc j'ai beaucoup voyagé en avion avec les avions militaires. et c'est Et tout le temps, je voyais, par exemple, j'ai mon mentor, qui est actuellement le chef d'état-major de l'armée de l'air, je peux citer son nom, le général El-Ajnian. À cette époque, on le voyait toujours en uniforme, il travaillait pour la présidence, sur l'avion présidentiel. Et quand on le voyait arriver, tous les petits... On était fiers de lui. Mais bien sûr. On le voyait arriver avec son uniforme.

  • Speaker #1

    Tu sais que c'est lui qui pilote l'avion présidentiel.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Il devait marcher au ralenti. Je suis sûr que quand vous le voyez, il arrive, il marche au ralenti.

  • Speaker #0

    Tout le monde se lève pour aller le saluer. On arrêtait le foot pour aller le saluer. Il arrivait, c'était comme Top Gun. C'était comme Tom Cruise qui arrive. Et c'était, franchement, on était tellement fiers. Moi, je me voyais à travers lui. Je me disais, je vais devenir comme lui. Et je pense que c'est une personne qui m'a... beaucoup, beaucoup inspiré. Avant même que je découvre que j'avais des gens qui étaient pilotes dans ma famille et tout.

  • Speaker #1

    Ah, il y a des gens ? Ok, ok.

  • Speaker #0

    Donc, j'ai deux cousins de ma mère qui sont pilotes.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Mais j'ai eu cette info un peu tard.

  • Speaker #1

    Plus tard, ouais. Mais ton premier rôle modèle, en tout cas, c'était lui.

  • Speaker #0

    C'est toujours lui, je dirais. Parce qu'il m'inspire toujours et on est toujours en contact. Il m'a vu grandir.

  • Speaker #1

    Masha'Allah.

  • Speaker #0

    Et il m'a transmis cette fibre.

  • Speaker #1

    Donc tes premiers souvenirs d'intérêt pour l'aviation, pour le métier, c'est ce monsieur-là ?

  • Speaker #0

    C'est ça, c'est l'armée.

  • Speaker #1

    Ok, c'est l'armée.

  • Speaker #0

    L'armée de l'air, voilà.

  • Speaker #1

    Ok, donc. au lycée, là tu découvres

  • Speaker #0

    Flight Simulator.

  • Speaker #1

    Ça te fait quoi quand tu découvres ça ?

  • Speaker #0

    Je passais toutes mes nuits là-dessus. Toutes mes nuits. Parce qu'en fait, le Flight Simulator, si tu veux, tu as tous les types d'avions. Tu peux les piloter. Pas besoin de faire tous les trucs que les pilotes font. Tu prends l'avion, tu le mets sur la piste, tu décolles. Et les vols, par exemple, si tu devais aller à Paris avec un avion, tu décolles l'aéroport de Yoff. C'est le même temps de vol que tu ferais sur vol normal. Donc ce que tu fais, en général tu décolles, tu mets l'autopilot, tu vas dormir. Et après tu mets un réveil, tu viens, tu fais l'atterrissage. C'est comme si tu le faisais en vrai. Donc c'était tellement passionnant et franchement je voulais en savoir un peu plus. Je voulais en savoir un peu plus. Je passais mon temps là dessus et c'est ça qui m'a... Permis de commencer à faire des recherches, à m'interroger, mon entourage, demander des infos. et je faisais des recherches comment devenir pilote je n'arrêtais pas de regarder

  • Speaker #1

    Aircrash par exemple c'est cette période où j'ai commencé c'était pendant alors je rigole je rigole parce qu'on parlait en off avant le tournage pour les gens qui ne savent pas ce que c'est Aircrash parce que je ne savais pas j'ai demandé à Marodou ce que c'était c'est une émission qui passe sur National Geographic National Geography et qui fait l'analyse un petit peu des différents accidents d'avions qu'il y a pu avoir et qui explique les raisons pour lesquelles il y a eu ces accidents.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et je lui ai dit... Donc toi, c'est des émissions de crash qui t'ont passionné à faire de l'aviation. Mais non, non, jamais de la vie.

  • Speaker #0

    En fait, ça me semblait bizarre aussi parce que je n'avais pas peur quand je regardais. Bien au contraire, j'étais super intéressé. Je me disais, wow, c'était pour ça qu'il y a eu le crash. En fait, toi,

  • Speaker #1

    c'était le côté explication qui t'intéressait.

  • Speaker #0

    Genre le fait de savoir comment il y a eu cet accident. Qu'est-ce qu'on aurait pu faire pour l'éviter ? Les procédures. Et ça, ça m'a amené à un truc que j'aime encore plus dans l'aviation, la sécurité. Parce que tout ce que les gens font, ça va dans ce sens. Sécurité, sécurité, sécurité. Et donc, tout le temps, j'entendais l'avion est le moyen le plus sûr. Et moi, je voyais ces crashs, je me demandais pourquoi ils disent ça. Et franchement, Aircrash, c'est une émission très, très intéressante. Tu as des experts, tu as des pilotes. Voilà quoi, c'est super intéressant. Et ça retrace réellement l'accident, comment ça s'est passé. Parce que dans l'avion, tu as deux enregistreurs. L'enregistreur phonique qui enregistre les dernières conversations de l'équipage. Et des contrôleurs et tout ce qui s'est dit et tout. Et tu as les enregistreurs de paramètres. Donc ça te permet de voir les données de vol et tout ça, et de faire une analyse. Donc c'est... Et tout ça, c'est juste pour la sécurité et c'est super super intéressant. Vraiment, je n'ai jamais eu peur des crashs et tout ça. Même mon premier vol dans un avion, sans pour autant penser que je voulais devenir pilote et tout, je me suis senti à l'aise.

  • Speaker #1

    Tu t'es senti chez toi, à ta place.

  • Speaker #0

    La première fois que j'ai pris un bateau, c'était pas pareil.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    J'avais le mal de mer.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais.

  • Speaker #0

    Arrêtez pas de vomir et tout. Mais dans l'avion, je me sentais... C'était tranquille, comme dans mon salon. Même mon premier vol en tant que pilote, J'étais juste wow.

  • Speaker #1

    j'ai pas de sourire on va y venir au premier vol t'inquiète mais c'est marrant parce que tu sais tu m'as rappelé Flight Simulator parce que moi j'avais oublié ça mais le fait que t'en aies parlé moi je me rappelle j'avais essayé de jouer en Flight Simulator hum hum Mais en fait, moi, je suis un gamer passif. Quand je dis que je suis un gamer passif, c'est-à-dire que tous mes jeux, je les mets en mode easy, je les mets en mode tranquille. Moi, je veux juste me détendre et jouer. Et quand je suis arrivé devant Flight Simulator, que j'ai vu cockpit d'avion, parce que pour les gens qui ne savent pas ce que c'est Flight Simulator, c'est un jeu de simulation. Mais en fait, c'est plus qu'un jeu, c'est vraiment une simulation d'aviation où vous pouvez avoir tous les modèles d'avion, tous les cockpits au moindre détail près. Tu es dans le cockpit, c'est juste que tu es devant un écran, mais tu peux apprendre, il y a des gens qui apprennent à piloter.

  • Speaker #0

    Et même, tu as des installations qui sont plus performantes, parce que tu as des simulations. Par exemple, les pilotes, nous, pour nos entraînements périodiques, on va dans des centres de formation où tu as des... des gros simulateurs. C'est le même cockpit d'avion qui est refait. Il n'y a aucune différence. Et le truc, il bouge comme dans la réalité. Il reproduit les jets et tout. Ça, c'est des simulateurs certifiés ou même les heures que tu fais, c'est un peu considéré comme des heures. Donc, c'est là où on reproduit toutes les procédures d'urgence. En général, les tests qu'ils font en vol, tout ça, ils le font dans les simulateurs et tout ça avant de commencer. Donc, et tu as les simulateurs ... quand tu descends un peu plus, et simulateurs où tu n'as que l'effet visuel.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Par exemple, tu as l'écran et tu vois parfois, même dans les écoles de pilotage, on les utilise, tu as des écrans, tu es dans un cockpit, mais le truc ne bouge pas. D'accord.

  • Speaker #1

    C'est juste la vision qui bouge.

  • Speaker #0

    Et tu as les simulateurs aussi que tu peux avoir chez toi, où tu as un yoke, comme dans l'avion, tu as un panel où tu as des boutons et tout ça, tu as des palonniers. Voilà quoi.

  • Speaker #1

    C'est un vrai univers.

  • Speaker #0

    C'est un vrai univers. Et tu as le plus basique, où tu peux juste jouer avec la souris, le clavier, ou tu as un petit joystick.

  • Speaker #1

    Ouais, toi c'est comme ça que tu commences, avec la souris, clavier, joystick.

  • Speaker #0

    Avec la souris. Après, j'avais un joystick. J'avais un groupe de potes, on se passait le... Il y avait un seul qui avait un joystick. Donc, chacun voulait l'avoir chez lui, la nuit, jouer.

  • Speaker #1

    Quand t'avais le joystick, t'étais le roi.

  • Speaker #0

    T'étais le roi. Ok. C'était ta, franchement. Ok.

  • Speaker #1

    Et donc, Flight Simulator, tu le découvres au lycée.

  • Speaker #0

    Au lycée.

  • Speaker #1

    Et donc ? Est-ce que quand tu finis ton bac, tu sais que c'est ça que tu veux faire ? Là, ça y est, t'es piqué, tu sais que c'est ça que tu veux faire ?

  • Speaker #0

    En terminale, c'est décidé. En terminale, j'avais fait des préinscriptions et tout ça, mais je me suis dit non, je ne vais pas faire quelque chose qui ne me passionne pas. Je ne connais rien en banque finale, je ne connais rien en télécommunication. Je ne sais même pas de quoi ça parle. Je sais que télécommunication, c'est les antiques, tout ça. Mais je me suis dit non, attends. J'ai eu un petit déclic aussi. En première, j'ai eu à faire un concours de l'armée de l'air. Mais j'étais encore un peu jeune et je pense que je n'avais pas encore un bon niveau. Donc, je ne l'ai pas réussi.

  • Speaker #1

    Un concours pour rentrer dans l'armée de l'air ?

  • Speaker #0

    Pour être pilote dans l'armée de l'air. Mais c'est une sélection très, très, très difficile. Je n'ai même pas passé le premier niveau parce qu'on était, je pense, au moins des centaines. C'était par phase, ils éliminaient, ils éliminaient. En général, ils n'en prenaient que peut-être 3, 4 personnes. Et il y avait des gens qui étaient déjà en bas de plus de... Ah oui, toi tu étais en première. J'étais en première, donc c'était juste pour un peu voir. Ça ne s'était pas très bien passé. Mais en terminale, je me suis dit là, il faut que je sois pilote. Et la seule chose qui m'a découragé, quand j'ai commencé à faire mes recherches, et que j'ai commencé à voir les prix, des études, je me suis dit ça va être chaud là c'est un problème parce que je viens d'une famille modeste, on n'est pas super riche et tout ça, je me dis écoute, 80 000 euros pour une formation pour 18 mois en plus je dis ça à mes parents, ils me disent même pas en rêve c'est 18 mois seulement ? en fait c'est des formations accélérées parce que si tu veux en aviation l'expérience est très importante par exemple, tu es jugé par rapport à tes heures de vol Oui. Après, tu as une formation théorique derrière et tout ça. Et tu ne t'arrêtes jamais d'apprendre. Tu ne vas jamais t'arrêter d'apprendre. Au fur et à mesure, tu évolues. Tu passes des certifications, tout ça, même en travaillant.

  • Speaker #1

    D'accord. Mais en tout cas, pour commencer à rentrer dans le milieu, il faut au moins déjà faire cette formation qui, en accéléré, peut être 18 mois. Et si ce n'est pas accéléré, c'est combien de temps ?

  • Speaker #0

    Ça dépend. Tu as la formation AB initiaux, en général, qui dure 18 mois. C'est qu'ils te prennent de ne rien. connaître en aviation à devenir pilote.

  • Speaker #1

    D'accord. Mais pilote, pour quel type d'avion ?

  • Speaker #0

    Il y a certaines compagnies, ils ont un programme KD, par exemple Air France, ils ont un programme KD, mais c'est 18 mois. Mais en général, ils préfèrent que tu passes par l'ENAC, l'École Nationale d'Aviation Civile.

  • Speaker #1

    Mais attends, tu fais 18 mois et tu peux piloter un avion de ligne ?

  • Speaker #0

    Un avion de ligne. Mais c'est pour ça, en fait, tu ne viens pas direct. Tu es first officer. Tu es second officer en commençant. Donc tu as, par exemple, quand tu es second officer, par exemple, on peut dire que tu ne fais pas les atterrisses à... Tu fais peut-être des collages, ça dépend. Il y a des conditions qui ne te permettent pas de piloter.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    C'est du plus basique.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Maintenant, quand tu es first officer, tu pilotes.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Mais tu fais ce qu'on appelle un line training. Ça dépend. Certaines compagnies peuvent t'amener sur les gros avions directs. D'accord. Donc, ils vont te mettre en progression. D'accord. Tu vas commencer sur un petit avion, le temps d'avoir un petit... mûrissement, après, au fur et à mesure tu avances.

  • Speaker #1

    D'accord, mais aujourd'hui, en tout cas, un jeune qui voudrait être pilote peut aller dans une école en 18 mois, devenir pilote. D'accord. Donc toi, quand tu vois ça, tu vois les prix, tu dis aïe.

  • Speaker #0

    Aïe. Je me dis, 18 mois déjà, je me dis waouh, c'est parfait. Genre, dans 18 mois je peux commencer à travailler. Dans un an et demi, je peux toucher mon rêve. Exactement. Je me dis, waouh, c'est bon ça. Je dis à mes parents, en plus, les salaires derrière, C'est un peu à la hauteur des études, parce que c'est comme un investissement. Tu investis sur un truc et après, derrière, tu as un bon salaire. Et je donne tous ces arguments à mes parents. Je leur dis, écoutez, voilà, c'est cher, mais quand même, derrière, ça peut se rattraper. Et ils me disent, écoute, il faut te rendre à la réalité. Cet argent, ça ne sort pas. Donc, j'ai dû faire plus de recherches, regarder. Et j'ai commencé à comprendre qu'en Europe c'était plus cher, aux États-Unis c'est un peu moins cher. Aux États-Unis, tu te demandes par exemple 40 000 dollars, 50 000 dollars. Mais jusque-là, c'est cher.

  • Speaker #1

    Ah oui, bien sûr, jusque-là c'est cher, mais c'est quasiment deux fois moins qu'en

  • Speaker #0

    Europe. C'est comme en Europe, exactement. Après, tu commences à comprendre un peu l'industrie, comment ça fonctionne, les différents pays et tout ça. Pour dire que j'ai atterri en Afrique du Sud, finalement. Et ça, c'est des années plus tard. Parce que bon, pour mon cursus... Après le bac, mes parents voulaient que je fasse, parce que c'était comme mon frère, il avait fait pharmacie et tout. Mon père voulait que je fasse soit médecine ou un truc, parce que j'étais pas mal en SVT.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Donc je me rappelle même, il m'avait amené chez un de ses amis qui était recteur ou je ne me rappelle même pas de quoi, pour me convaincre.

  • Speaker #1

    Il voulait t'amener dans la voie.

  • Speaker #0

    C'est ça, il voulait que je fasse biologie, un truc comme ça. Mais moi je ne voulais pas, je n'étais même pas intéressé. Ce jour-là, je me rappelle, à la sortie de notre entretien avec le monsieur, j'étais en larmes dans la voiture. Et mon père et ma mère étaient là et me disaient écoute si tu ne veux pas c'est pas grave on va pas te forcer. Et là j'ai eu un ouf de soulagement et c'est là que ma mère je m'appelle à ce moment dans l'aventure. Elle a fait genre pourtant tu as un long pilote. Je lui ai dit ah bon ? Je ne savais pas. Il me dit ouais tu as un long pilote et tout ça écoute on va essayer d'aller le voir et tout.

  • Speaker #1

    Et les mamans ?

  • Speaker #0

    J'ai commencé à être content quoi. Là t'as une bouffée d'air tu dis. C'est ça je me disais oh. Et là, on l'appelle, il était à Dakar. En ce moment, il était à Erkodiva. Là, il était à Dakar. Donc, on va chez lui et tout. Je lui dis, voilà, je viens de le rencontrer parce que je ne me rappelle pas trop de lui pendant mon enfance et tout. Parce qu'en général, quand tu es pilote, tu n'as pas vraiment une vie de famille. Et voilà, on va chez lui, on parle, on discute. Voilà, je vais être pilote, tout ça. Il nous explique quand même. Les études sont très chères et tout ça. En général, tu as des concours que tu peux passer. Ça dépend des compagnies. Par exemple, Air Sénégal peut dire, écoute, j'ai un besoin de pilote. Je vais faire un concours pour essayer de recruter des jeunes et les former.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    À cette période, on n'avait pas de compagnie aérienne au Sénégal. Si je me rappelle, je pense, non, on avait Sénégal Airlines. Mais il n'y avait pas de programme cadet, il n'y avait rien.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc les compagnies peuvent faire un appel. Je veux dire, entre guillemets, comme un appel d'offre.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Pour dire qu'en gros, on a besoin de pilotes.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Venez postuler. Et nous, en gros, ils prennent en charge la formation ?

  • Speaker #0

    Ils prennent tout en charge. C'était comme au temps de Air Sénégal International. Ils organisent des concours. Par exemple, disons, tu as besoin de 20 pilotes, par exemple. Tu lances un concours national, tu dis écoute, j'ai besoin que chaque candidat ait au moins un bac plus 2 en mathématiques et en physique. Et là tu lances au niveau national, les gens y font, tu élimines, tu élimines, tu élimines, jusqu'à en obtenir tes 20 que tu veux, tes 20 meilleurs. Et là... tu leur fais leur formation d'accord et après donc du coup ils te sont redevables disons qu'ils vont signer un ban c'est à dire pendant cinq ans tu es tu travailles avec eux tu peux pas voilà c'est comme ça que tu rembourses d'accord je comprends que tu fais je comprends donc il y avait ces options mais à cette période il n'y en avait pas vraiment et lui d'un coup on discute on discute il me dit comment c'est passionnant et tout et il m'expliquait d'un coup il me dit mais attends tu as un autre rang qui est pilote

  • Speaker #1

    Je lui dis wow.

  • Speaker #0

    Et il déçuit comme à maman. Et il lui dit écoute, tel, tel, c'est un pilote aussi. Et il a sa compagnie.

  • Speaker #1

    Oh wow.

  • Speaker #0

    Je lui dis wow, ok. Et il me dit écoute, on va aller le voir. Je lui dis ok. Et on a organisé le truc, on est allé le voir et tout. Et ça, c'est lui qui m'a fait encore plus rêver.

  • Speaker #1

    Ah ouais ?

  • Speaker #0

    Franchement... Il m'a fait rêver de ouf.

  • Speaker #1

    Pourquoi ?

  • Speaker #0

    Franchement, quand il me parlait de comment il avait fait sa formation aux Etats-Unis et tout, et il avait aussi galéré en fait.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Donc je me voyais un peu en lui parce qu'il me parlait de... Il avait commencé à l'aéroclub.

  • Speaker #1

    À l'aéroclub de Dakar ici ?

  • Speaker #0

    C'est lui qui m'a orienté là-bas en fait.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Il m'a parlé de l'aéroclub, il m'a parlé des petits vols qu'il faisait à Ausha droite. et comment il est arrivé aux États-Unis, il m'a transmis encore une fibre, encore une grosse. Mes deux oncles, ils m'ont vraiment... galvanisés, ils m'ont boosté. Et je pense dans ce métier, c'est de ça que plusieurs jeunes ont besoin. Par exemple, quand tu es jeune et que tu as une passion, tu as besoin de gens derrière qui puissent te tirer et qui puissent te réconforter, qui puissent te donner les bons conseils pour que tu enlèves ces préjugés et ces petites barrières.

  • Speaker #1

    Des gens qui te montrent que c'est possible. Des gens qui te montrent qu'ils sont passés par soit le même chemin que toi dans tes périodes de décision, soit même où ils ont eu des conditions pires que toi, mais ils ont réussi à y arriver et c'est pour ça que pour moi c'est important de te recevoir aujourd'hui parce que c'est ce qu'on essaie de transmettre, c'est ce qu'on espère c'est que quelqu'un regardera ce podcast un jour et se reconnaîtra dans ton parcours et il dira moi aussi je veux être pilote donc c'est pour ça que c'est important d'avoir des gens comme toi qui font les choses réellement au quotidien et de leur montrer que c'est possible donc tu rencontres ce nouvel oncle et voilà lui il me dit écoute moi Voilà.

  • Speaker #0

    Et c'était dans le sens de convaincre ma mère, parce qu'elle était là et j'avais mon grand frère aussi. Et il lui fait genre, écoute, il est pilote, dès qu'il finit sa formation, moi je le prends. Déjà, donc, c'était un boulot assuré, c'est pas évident. Donc il te dit, écoute, moi j'ai ma compagnie, dès qu'il finit, je le prends. Et donc, c'était une option, déjà, où ma mère commençait à réfléchir. Elle se disait, écoute, donc c'est possible. Et il lui fait genre, écoute, c'est vrai que c'est beaucoup d'argent. Il y a beaucoup de fonds et tout ça. Moi, ce que je lui conseille, c'est de commencer à l'aéroclub. Le temps de rassembler tout cet argent et tout ça. Et voilà. Moi, je ne connaissais pas l'aéroclub. Je viens de connaître l'aéroclub. Voilà, ma mère me dit écoute, donc va voir à l'aéroclub comment ça se passe et tout. J'appelle à l'aéroclub, ils me disent où c'est, ils m'expliquent. Et le lendemain, je pars.

  • Speaker #1

    Tu ne perds pas de temps, direct.

  • Speaker #0

    Je ne perds pas de temps. Je viens, je regarde l'aéroclub, je vois les petits avions. C'était la première fois que je voyais des petits avions. Genre, franchement, j'étais super content. Genre, je me disais wow, ça va peut-être se réaliser. Mais c'était juste un début. Je dirais que les problèmes commençaient là. C'est jamais facile. C'est jamais facile. Tu te disais, écoute, voilà la solution. C'était pas la solution. Moi, je viens à l'aéroclub quand même. Et voilà, la dame qui m'avait accueilli, la secrétaire, est super gentille. Elle me montre tous les formulaires et tout ça. L'heure de vol. C'était à 110 000, je pense. Donc, j'ai fait le calcul. Ils m'ont dit, écoute, tu dois faire 45 heures de vol. Avec les manuels, tout ça, ça te revenait à 8 millions. Déjà, c'était cher. Je me disais, c'est sûr que les parents, ils vont dire non. Je me dis, écoute, je vais tout prendre et tout. Je prends tout, je viens voir les parents, je leur dis écoute voilà le truc, je peux l'étaler, les vols c'est pas la peine que je les fasse tous ensemble et tout ça. Et même pour payer, c'est au fur et à mesure chacun avec son propre compte, chacun comment il avance et tout. Je respecte tout mais jusque là ils sont pas trop quand même.

  • Speaker #1

    Parce que si je comprends bien... C'est pas un programme que tu as à faire en six mois. Là, c'est toi. Quand tu veux venir, tu réserves. Tu viens faire ton cours. C'est ça. Donc, ça peut te prendre un an, deux ans.

  • Speaker #0

    Ça peut te prendre deux ans, trois ans, quatre ans. D'accord. Donc,

  • Speaker #1

    tu as la possibilité d'étaler. D'étaler, c'est ça. D'accord.

  • Speaker #0

    Plus ça se rapproche, plus c'est simple. Bien sûr. C'est un apprentissage. C'est comme l'auto-école.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Donc, du coup, déjà, je commence par la première partie, qui est les visites médicales. Donc pour être pilote, il faut... Vraiment avoir une très bonne santé. Là, j'étais vraiment stupéfait. Et ça me passionnait encore davantage. Quand j'ai vu toutes ces visites médicales que je devais passer, que je n'avais jamais pensé que j'allais faire même dans ma vie, je commence. Celui qui m'a le plus intrigué, c'était l'électroencéphalogramme. Tu viens, tu es allongé dans une pièce et on te met des électrodes sur la tête pour regarder ton activité cérébrale. Et tu fermes les yeux, il y a une lumière qui s'allume et qui s'éteint. devant toi pour voir comment ton cerveau réagit. C'était tellement bizarre.

  • Speaker #1

    Ah ouais, on ne s'imagine pas tout ça.

  • Speaker #0

    Je te promets, c'était une première. Et pour voir si tu n'avais pas des anomalies, ou bien si tu ne fais pas l'épilepsie, je pense,

  • Speaker #1

    des trucs comme ça.

  • Speaker #0

    Après, on te donne une série d'analyses à faire et après tu les ramènes chez un médecin aéronautique. Donc je fais les trois encéphalogrammes. Je vais faire un électrocardiogramme, je vais voir ma vision chez l'Optano, je fais un audiogramme, ils te mettent dans une cabine, tu mets des casques et ils te passent des sons sur différentes fréquences et quand tu entends le son, tu dois appuyer un bouton pour voir ton audition, comment elle se comporte, radio des poumons, des sinus, analyse biologique, sang et urine. Tu fais toute une panoplie de trucs.

  • Speaker #1

    En fait, tu sors de là, tu sais que tout va bien.

  • Speaker #0

    c'est comme si tu allais dans l'espace après voilà tout se termine, tu vas voir le médecin tu le ramènes tout,

  • Speaker #1

    il regarde tout et lui il t'ausculte il te fait deux petits tests et après là il te signe un papier pour dire que tu es apte donc là quand t'as fini tous ces tests t'as un papier qui dit que t'es officiellement apte physiquement à pouvoir suivre des cours de pilotage donc c'est ce qu'on appelle une

  • Speaker #0

    visite médicale et tu as plusieurs classes Il y a classe 2, classe 1. Et la classe 2, en général, c'est celle que tu utilises quand tu commences. C'est une période de deux ans si tu as moins de 40 ans. Et si tu as plus de 40 ans, c'est après une année, tu dois la renouveler.

  • Speaker #1

    Ok. Donc moins de 40 ans, tu dois refaire cette visite médicale tous les deux ans.

  • Speaker #0

    Tous les ans. Ah oui, tous les deux ans.

  • Speaker #1

    Tous les deux ans. Et quand tu as plus de 40 ans, c'est tous les ans que tu repasses cette visite médicale.

  • Speaker #0

    Et maintenant, quand tu deviens pilote professionnel, tu as une classe 1 en général. D'accord. La classe 1, c'est chaque année.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et quand tu as plus de 40 ans, c'est chaque 6 mois.

  • Speaker #1

    D'accord, ok.

  • Speaker #0

    Donc tu as des séries de tests. Et même pour les tests, il y en a que tu ne fais pas tous les 6 mois. D'accord. Il y en a que tu fais tous les 4 ans, ça dépend.

  • Speaker #1

    D'accord. c'est très important que tu le dises parce qu'on s'imagine pas On pense souvent machine quand on pense à l'avion, mais on ne pense pas que les pilotes font tous ces examens-là avec cette fréquence-là.

  • Speaker #0

    C'est ça, tout pour la sécurité. Parce que si tu as un petit pépin physique...

  • Speaker #1

    Et que tu n'es plus apte à piloter.

  • Speaker #0

    C'est ça, c'est pour ça qu'on est deux dans le cockpit déjà. Parce qu'on a ce qu'on appelle... Tu peux avoir un des deux qui peut tomber malade.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Par exemple, c'est pour ça, on ne nous sert jamais le même repas.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Parce que... Tout le temps. Voilà. Au cas où quelqu'un a un problème gastrique, food poisoning, au moins l'autre, il aura moins de chances de l'avoir.

  • Speaker #1

    Ok, donc sur tous vos vols...

  • Speaker #0

    Parce que c'est des choses qui sont arrivées.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Quand ça arrive, c'est là où les...

  • Speaker #1

    Tu vois, on n'y pense pas, mais c'est d'une logique évidente.

  • Speaker #0

    Ça peut arriver, c'est déjà arrivé, c'est pour ça qu'ils ont pris certaines directives pour dire écoute, maintenant, les gars au cockpit, ils ne vont pas prendre le même repas. Parfois, tu as même envie de prendre le même repas, et c'est l'hôtesse qui se dit non, c'est impossible. Tu ne peux pas manger la même chose.

  • Speaker #1

    C'est incroyable, tu vois ça c'est des détails que nous grand public on n'imagine même pas.

  • Speaker #0

    Et tout c'est pour juste la sécurité.

  • Speaker #1

    Ok, et toi quand tu fais tous ces tests là, ça te prend combien de temps les tests ?

  • Speaker #0

    Je dirais que ça m'a pris une semaine, l'histoire de prendre des rendez-vous avec les différents médecins et tout ça, mais c'est parce que c'est au Sénégal. En général dans d'autres pays où c'est très développé, tu as des centres qui sont dédiés à l'aviation médicale.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc du coup, tu arrives pendant une journée, tu peux faire tous ces tests. D'accord,

  • Speaker #1

    d'accord.

  • Speaker #0

    Mais ici, j'étais obligé. Bon, le médecin que j'utilisais, il a son cabinet, mais il te fait les ordonnances et tu vas faire les analyses. Et après,

  • Speaker #1

    tu reviens avec le résultat. D'accord,

  • Speaker #0

    je reviens. Déjà, ça,

  • Speaker #1

    c'est un premier tampon.

  • Speaker #0

    Je me dis ouf. Heureusement,

  • Speaker #1

    physiquement,

  • Speaker #0

    je suis capable d'être pilote. Et voilà, je m'inscris à l'aéroclub. Aéroclub c'était pas très compliqué non plus, tu es membre, tu peux venir suivre les cours théoriques. Je commence à suivre les cours théoriques, c'était tous les lundis, c'était super intéressant. Je bookinais aussi, j'avais les bouquins à la maison. Pour moi j'étais dans ma rampe de lancement. Je commence... Et ma mère, elle m'offre 5 heures de vol.

  • Speaker #1

    Oh là là ! Eh les mamans !

  • Speaker #0

    Et ça, ça m'a tellement... Mes parents, mon papa et ma maman, ils étaient derrière.

  • Speaker #1

    J'imagine ta joie quand tu as dû recevoir ce cadeau.

  • Speaker #0

    5 heures de vol, je me dis, écoute, 45 heures, 5 heures, ça va. Je peux commencer. Et je commence, 5 heures, mais j'ai fait l'erreur de les enchaîner.

  • Speaker #1

    Donc c'est allé trop vite le plaisir.

  • Speaker #0

    C'est allé trop vite, j'ai fait 5 heures de vol. J'ai kiffé, franchement, mon premier vol.

  • Speaker #1

    C'est ça que j'allais te demander,

  • Speaker #0

    est-ce que tu te souviens ? J'ai appelé tout le monde. Je pensais que j'allais rien faire. Je pensais que l'instructeur allait le montrer, comment on fait tout ça. On vient, il me montre déjà. C'était tellement bizarre. Le roulage, quand tu roules pour aller sur la piste, tu utilises tes pieds pour diriger l'avion. Après, il me faisait genre, est-ce que tu as le permis de conduire ? Je lui dis non. Il me dit, heureusement, parce que sinon, tu allais avoir un problème. Parce que...

  • Speaker #1

    Tu allais conduire comme une voiture.

  • Speaker #0

    Voilà, comme une voiture. Ça, je le savais, parce que je faisais du simulateur.

  • Speaker #1

    Quand tu dis que tu utilises tes pieds, tu as des pédales comme une voiture ?

  • Speaker #0

    Tu as deux pédales comme une voiture. Comme une voiture automatique, tu as deux pédales. Mais ces deux pédales... Quand tu pousses la pédale de gauche, l'avion tourne à gauche. Quand il est au sol. Et quand tu pousses la pédale de droite, l'avion tourne à droite. Donc c'est comme ça que tu diriges les avions, même les avions de ligne, ils sont dirigés par les pieds quand tu es au sol.

  • Speaker #1

    Et pour avancer tout droit, comment il fait ? Tu appuies les deux en même temps ?

  • Speaker #0

    Non, en fait, pour dire, c'est comme le volant qui est au sol, mais tu as ta manette. Ah d'accord,

  • Speaker #1

    donc tu as la manette qui te permet d'aller tout droit, et toi tu fais Ausha pour le garder droit avec les pédales. C'est ça.

  • Speaker #0

    les pédales Elle contrôle la roulette de nez. Tu as une petite roulette qui est devant l'avion et quand tu appuies sur une pédale, il fait tourner l'avion.

  • Speaker #1

    D'accord, ok.

  • Speaker #0

    Sur les gros avions, tu as une petite roulette ici qui te permet de tourner un petit volant.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, il me fait cette réflexion. Moi, bon, j'avais beaucoup de connaissances. Je dirais que j'avais des connaissances déjà de base, donc je connaissais un peu, mais il me faisait genre, si tu avais l'habitude, parce qu'il me disait qu'il avait des problèmes avec certains, qui n'avait aucune notion d'aviation et qui arrivait dans un avion pour la première fois et qui se trouve à diriger l'avion avec les pieds. Alors qu'ils ont l'habitude, c'est un effet moteur en fait. Bien sûr. Si tu as l'habitude de conduire avec tes pieds.

  • Speaker #1

    C'est des réflexes que ton cerveau a enregistrés.

  • Speaker #0

    Exactement. Donc après on rentre, ils me montrent comment on fait la visite pré-vol parce qu'avant chaque vol tu fais une visite complète.

  • Speaker #1

    De l'avion.

  • Speaker #0

    De l'avion, tu regardes l'état technique, l'extérieur, l'intérieur, tout ça. Et on commence. On est resté ce jour là, on est resté très longtemps pour qu'il m'explique un peu les procédures, tout ça pour démarrer l'avion, tout ce qu'il fallait tester, tout ça. On arrive sur la piste et il me dit voilà, il met les gaz et je ne savais pas que c'était moi qui devais décoller. Je ne savais pas, mais bon, il m'a assisté. Mais quand j'ai senti que c'était moi qui tirais, je voyais l'avion qui s'est levé.

  • Speaker #1

    Oh là là, la sensation.

  • Speaker #0

    La sensation est unique. Pour moi, le premier vol, il est incroyable.

  • Speaker #1

    Que tu sens que tu... Tu tires et ça monte.

  • Speaker #0

    En fait, juste le ressenti. J'avais l'habitude d'être dans le simulateur.

  • Speaker #1

    Avec ton joystick.

  • Speaker #0

    Mais le ressenti, il est unique. Je me retrouvais dans les airs. Je n'arrêtais pas de regarder un peu par le support. J'étais ému. J'étais trop content. Je n'arrêtais pas de sourire. Je suis super content. On fait un tour. On n'a même pas fait des exercices ce jour-là. Il m'a juste montré pour avoir de bonnes sensations. On est revenu. Je n'arrêtais pas d'appeler les gens. J'étais trop content. J'ai appelé mes anges. Je leur ai dit que la première expérience était trop bien. Ils m'ont encouragé. J'étais super content. Je suis rentré à la maison ce jour-là. J'étais trop content. J'ai raconté à mes parents. C'était un bon début. Et là, j'ai compris que réellement, c'est... C'est ça mon rêve.

  • Speaker #1

    Là, ça y est, c'est fini, t'as eu la piqûre, c'est bon. Là,

  • Speaker #0

    c'était impossible de faire marche arrière. Là, c'était impossible. Je ne m'imaginais pas faire autre chose.

  • Speaker #1

    La nuit, quand tu t'es couché, que t'es dans ton lit et que tu repenses à « Hé, j'ai piloté un avion aujourd'hui » .

  • Speaker #0

    J'étais comme un gamin qui venait d'avoir le jouet dont il rêvait pour Noël. Je continuais mes cours et j'étais très passionné. Je me rappelle à l'école, J'aimais pas trop trop les études, tu vois, quand tu es jeune et tout ça, voilà quoi. Mais là, rien que de savoir qu'il y a quelque chose derrière, un rêve, j'étais super passionné, super motivé. J'étudiais comme un fou,

  • Speaker #1

    quoi. T'avais trouvé ton truc.

  • Speaker #0

    Voilà, j'ai trouvé mon truc. J'ai fait mes 5 heures de vol, boum, c'était fini, blocage.

  • Speaker #1

    Il reste 40 à faire.

  • Speaker #0

    Il reste 40 à faire. Et même les 45, on te dit, c'est juste sur le papier. Mais en général, chacun a son évolution. Et on dit en aéroclub. Vu que ce n'est pas une formation continue d'entrée, tu prends ton temps et tout. En général, tu peux aller à 55, 60.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, écoute. Je fais mes cours théoriques tranquilles et tout. Et là, je sais qu'il y a un souci avec les fonds. Mes parents me disent, écoute, il faudra que tu attendes un peu. Est-ce que tu ne vas pas faire quelque chose à côté ? Aller à l'université, des trucs comme ça. Moi, je me suis dit, ils veulent juste m'amadouer. Je ne vais pas rentrer dans ça parce que je sais que... Si j'ouvre cette porte-là. Là, c'est foutu. Je me suis dit, écoute, non. Je leur ai dit, écoutez, moi, je peux prendre l'année sabbatique. Je vous laisse le temps de réunir quelques petits fonds et je continue. Ils me disent non, écoute ça, tu vas perdre du temps et tout. Je leur dis écoutez, moi, c'est tout ce que je veux faire. Je ne veux pas faire autre chose. Et j'étais très têtu. C'est aussi mon signe astrologique. Je suis scorpion. Et on me l'a toujours reproché. Ils me disent que tu es super têtu. Et c'était dans le bon sens. Voilà, c'est ça. Parce qu'au final, je n'ai pas regretté d'avoir été têtu à ce moment-là. Parce que peut-être j'aurais pu aller faire autre chose, j'aurais pu aller faire maths physique ou d'autres choses. Et à ce moment-là, ma grand-mère, paix à son âme, elle était à Saint-Louis. Donc j'ai décidé, je vais aller à Saint-Louis, rester là-bas quelques mois. Je suis allé à Saint-Louis un peu pour me ressourcer. En même temps, j'avais mes bouquins, je lisais et je faisais mes recherches à côté pour voir d'autres possibilités et tout, en attendant que mes parents réunissent. de l'argent et tout ça. Et voilà, je suis resté à Saint-Louis. Après, je suis revenu à Dakar. Et je suis resté très longtemps sans voler. Je peux dire, même quand je regarde mon carnet de vol, c'est une émotion parce que quand je revois le moment où j'ai commencé et le moment où j'ai repris, ça avait fait un an. Mais après, quand je suis revenu, mes parents m'ont payé 10 heures de vol. Et là je me suis dit écoute je vais pas faire la même erreur, je vais bien étaler ça au moins le temps que des fonds reviennent.

  • Speaker #1

    Pour ne plus avoir cette pause d'un an encore.

  • Speaker #0

    Voilà c'est ça. Donc je suis revenu et j'ai commencé, j'ai repris les vols et j'ai décidé de faire un vol par semaine.

  • Speaker #1

    Quand tu reprends ces heures de vol, disons on est en quelle année ? Parce qu'on n'a pas parlé d'années à peu près. Est-ce que tu serais...

  • Speaker #0

    En fait disons que j'ai eu le bac en 2011.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Et oui j'ai eu le bac en 2010-2011 donc pendant l'année 2011 j'ai commencé on peut dire la fin de l'année.

  • Speaker #1

    Fin de l'année 2011 c'est là où tu fais tes 5 heures ?

  • Speaker #0

    C'est là où je fais mes 5 heures.

  • Speaker #1

    Donc on est à peu près fin 2012 quand tu commences tes 10 heures de vol ?

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et donc disons que je suis resté un an, j'ai fait mes 5 heures en fin d'année 2011 et je suis revenu un an après.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et voilà en 2012 je commence les vols.

  • Speaker #1

    2013. Ouais, ça 2012. Fin 2012. Ouais, fin 2012-2013.

  • Speaker #0

    Donc je commence les vols et c'était tous les samedis. J'avais réservé mes vols que les samedis. Je faisais mes cours théoriques le lundi et le samedi, je venais... Et à cette époque, il y avait un club de simulateurs dans l'aéroclub. D'accord. Tout était bien installé et tout ça, donc je passais toutes mes journées là-bas. Disons, toute la semaine, j'étais à l'aéroclub. Ah ouais ? Voilà. Le lundi, c'était...

  • Speaker #1

    Les cours théoriques.

  • Speaker #0

    Les cours théoriques. Le reste de la semaine, j'étais dans le simulateur. J'étais avec d'autres jeunes, d'autres jeunes qui étaient comme moi, motivés et tout ça pour devenir pilote. Et même, pratiquement, je dirais, ils sont tous réussis, ils sont tous pilotes. Et on se rappelle cette galère.

  • Speaker #1

    Bien sûr, j'imagine.

  • Speaker #0

    Tout le temps, on passait la journée à l'aéroclub, on se promenait à l'aérogare, on allait acheter du pain au chocolat et tout ça. Ça fait plaisir quand on y repense. Bien sûr. On faisait du simulateur, on faisait une pause, on revenait.

  • Speaker #1

    Ça doit faire plaisir parce que vous dites, on n'a pas fait tous ces efforts-là pour rien.

  • Speaker #0

    Pour rien, au final. Donc du coup, les samedis, je faisais mes vols, une heure de vol chaque samedi. Et voilà, les parents ont commencé à rassembler un peu d'argent, donc ça a commencé à aller un peu plus vite. Donc parfois, il y avait des périodes creuses où je ne volais pas, c'est normal et tout. Et au bout de deux ans, finalement, j'ai réussi. J'ai eu ce qu'on appelle la licence de pilote privé. Et c'était un grand pas, je dirais, vers ce que je devais réaliser. J'étais très ému ce jour-là, je me rappelle. J'étais même en train de pleurer.

  • Speaker #1

    Mais bien sûr. T'imagines les années qui sont passées où tu as sacrifié des choses, où tu sais les efforts que les parents ont fournis pour t'aider à réaliser ce reste-là, et de voir que je l'ai fait. Ça y est, la première étape de mon projet est faite.

  • Speaker #0

    C'était la première étape du projet. Je ne pensais pas que j'allais arriver à ce stade. Et de l'avoir réalisé, ça m'a ouvert encore plus les yeux. Je me disais, écoute, il te reste du chemin.

  • Speaker #1

    Mais la première porte,

  • Speaker #0

    elle est là. J'avais mon PPL et tout. Et ça m'a fait plaisir, je pouvais voler parfois tout seul avec mes amis. Et j'ai eu beaucoup d'aide de l'aéroclub aussi. Je leur suis très reconnaissant parce que mon instructeur était aussi le président de l'aéroclub. Très sympa et il m'a très bien formé.

  • Speaker #1

    Monsieur Discatiati ?

  • Speaker #0

    Monsieur Discatiati, voilà. Je lui passe le salut. Et il a vu en moi peut-être des qualités qu'il n'a plus.

  • Speaker #1

    Euh...

  • Speaker #0

    Il avait demandé qu'on me donne les baptêmes de l'air.

  • Speaker #1

    Oh, trop bien.

  • Speaker #0

    Et tous les vols qui ne nécessitent pas d'instruction, les vols d'aéroclub, je les faisais. Et cela me permettait de diminuer le prix de ce que je devais payer plus tard.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et j'ai pu faire comme ça, disons... Presque une centaine d'heures pour l'aéroclub. Je faisais des baptêmes de l'air. Tu avais des pilotes qui venaient d'autres pays, de France, tout ça, qui venaient pour faire les baptêmes de l'air, un peu pour découvrir Dakar. Parfois, tu avais des vols où tu pouvais amener, je ne sais pas, des professeurs de Jean Mermoz, tu les amènes à Ziguinchor. Aller-retour, ça te faisait quatre heures de vol. J'avais des vols comme ça. Je volais, j'ai volé partout dans le Sénégal. Je suis allé à Tambacounda, Saint-Louis, Capskering, je suis allé partout. Et j'ai eu même des anecdotes par rapport à ça. Je me rappelle, j'ai eu un vol. C'était avec un ami, parce qu'après on gérait le Flight Simulator Club. J'avais un autre ami, il s'appelle Bruno. Et un jour... On devait aller chercher quelqu'un qui devait voyager sur Air France le soir même. C'était la saison des pluies.

  • Speaker #1

    Première anecdote,

  • Speaker #0

    c'était là. On regarde la météo, tout est bon, tout. Attends,

  • Speaker #1

    j'attache ma ceinture.

  • Speaker #0

    On se dit, écoute, là, on va à Zivianchor. Je lui dis, viens, tu m'accompagnes. On va à Zivianchor, on prend le gars et on l'amène à Dakar. Il a son vol sur Air France.

  • Speaker #1

    La météo, tout est nickel.

  • Speaker #0

    La météo était bonne et tout. Et là, on décolle tranquillement, on prend nos photos. Et à cette période, moi, quand je voyageais en général, je n'avais pas de GPS. Parce qu'à l'école, en général, tu as une carte. Les cartes aéronautiques, on prenait les cartes routières et on dessinait pour que ça devienne des cartes aéronautiques.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    On décolle, on va à Zivienchor. Et dès qu'on arrive vers Bandjoul, Bandjoul nous dit, écoutez, la météo est très, très mauvaise à Zivienchor. Donc il nous dit ça et moi je regarde droit devant, je vois que c'est sombre, c'est tout noir. Parce qu'à l'époque on faisait du VFR, c'est-à-dire c'est du vol à vue. Tu voles avec des références visuelles, tu n'as pas le droit de rentrer dans des nuages.

  • Speaker #1

    Il faut que tu aies ta visibilité devant.

  • Speaker #0

    Il faut que tu aies une certaine visibilité devant et même autour, en dessous et au-dessus. Donc je regarde et là je dois me décider. Et là, mon pote me dit « Non, on y va, on y va. » Je lui dis « Écoute, attends. » Moi, je regarde bien et je me dis « Écoute. » Je ne me mets pas la pression et je dis au gars « Écoute. » Je lui dis « Je fais demi-tour, je rentre à Dakar. » Je suis d'accord. Et je fais demi-tour, j'avais le carburant tout était normal et tout, j'avais bien géré. Et je fais demi-tour et je voyais qu'il pleuvait très fort à Ziegach. Donc je fais demi-tour, je reviens, je retravaille ce bandioul. Juste avant de sortir du bandioul, le gars me rappelle. Il me dit que there is an improvement. Le temps s'est dégagé carrément. Parce qu'en général, certaines pluies en Afrique, elles sont très rapides. L'orage passe très vite. Et moi, je réfléchis encore. Je regarde, est-ce que j'ai le carburant pour partir et rentrer à Dakar après ? Je regarde, je regarde, écoute. Je me décide, je lui dis, ok, je vais partir. Et en partant, je vois les cellules.

  • Speaker #1

    Donc attends, toi, tu es en l'air. Tu as fait demi-tour pour partir à Dakar. Pendant que tu es en l'air, il te dit que le temps s'est dégagé.

  • Speaker #0

    Donc tu refais demi-tour pour partir à Ziguinchor. Et toute cette période, j'étais dans l'espace aérien de Bandioul. Donc je fais l'aller, je traverse Bandioul. Il me dit, écoute, tu peux la météo s'améliorer. À un moment, j'ai eu un doute. Je me suis dit non, écoute, je suis déjà retourné, je rentre. après on me dit bon écoute On va juste voir comment ça se passe. Donc je suis revenu. On va juste voir. J'ai vu qu'il y avait une cellule. Donc je me suis dit, écoute, j'ai vu que là où c'était clair, je suis allé sur la côte. C'était très bien. Bon, je ne suivais plus mon plan de vol. J'étais obligé après de faire du homing sur le Vord. À ce moment-là, le Vord, il marchait très bien. Je suis allé carrément en mer. Là où c'était carrément dégagé, je vois que la cellule allait vers Brandjoul. Je suis allé en mer. après j'ai joint le... le vent de Ziegenchor et j'ai atterri. J'ai pris le gars, on est reparti, on est revenu. Mais c'était ma première expérience en mauvais temps. Mais elle s'est très bien passée parce que je n'ai pris aucun risque.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est ça, tu as été lucide de ne pas tenter ta chance et de dire allez… Exactement,

  • Speaker #0

    ce qu'il ne faut jamais faire en aviation, il ne faut jamais prendre de risques. Il faut toujours faire… plus sûr et faut pas s'aventurer dans des choses délicates ou difficiles parce que c'est un avion quoi c'est pas un jouet c'est même ta vie qui est en jeu donc après voilà j'ai eu cette expérience je me rappelle aussi j'ai eu une expérience cow-boy c'était un de nos avions qui était bloqué à Saint-Louis il avait un souci je pense c'était l'alternateur un truc comme ça et je Je devais partir par la route avec un mécano. pour qu'il le dépanne et que je rentre avec. On arrive à Saint-Louis très tôt le matin, on fait les tests, on démarre l'avion, il démarre. Il ne démarre pas, on lance l'hélice.

  • Speaker #1

    Comme c'est des petits avions, tu peux...

  • Speaker #0

    Voilà, il lance l'hélice et je démarre pour lui donner un peu de force. Ça a démarré, je faisais les tests magnétos, tout ça. Et dès que j'éteins, je rallume, ça ne s'allume pas. On fait ça trois fois, trois fois. Après, il me dit, écoute, c'est l'alternateur qui a un problème. Mais dès que l'avion est en route, ça va. Il n'y a pas de problème.

  • Speaker #1

    Je ne pourrai jamais faire ça.

  • Speaker #0

    Il me dit, écoute, tu sais ce qu'on fait ? On lance à la main et tu pars. Moi, je rentre par la route. Je lui dis, écoute.

  • Speaker #1

    Comment ça, tu rentres par la route ?

  • Speaker #0

    Il me dit, non, je ne suis jamais venu à ça. Je vais rentrer par la route. Je lui dis, toi, tu as peur.

  • Speaker #1

    Et toi, tu veux m'envoyer dans la rue ?

  • Speaker #0

    Il me dit, non, non, franchement, c'est sûr. Il n'y a aucun problème et tout. Je lui dis, OK, il n'y a pas de problème. De toute façon, je connais le principe. Je sais que l'alternateur, il permet de charger la batterie. Parce que les petits avions, c'est des moteurs à piston. Ils fonctionnent comme des moteurs de voiture.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Quand tu démarres...

  • Speaker #1

    Une fois qu'il a pris...

  • Speaker #0

    Une fois qu'il a pris, ça va. Tu aurais juste un problème s'il s'arrêtait, tu ne pourrais pas redémarrer. Donc je lui dis, ok, dans le principe, je suis d'accord. Et même en vol, peut-être des listes tournées toujours et tout ça. Je lui dis, écoute, vas-y, lance. Je pars. Et il a lancé, tac, et je suis parti. Mais heureusement, ça s'est très bien passé. Oui, oui. C'était ma première expérience aussi avec un avion qui avait une petite panne. Donc, j'ai ramené l'avion à Dakar. J'étais arrivé même avant qu'il quitte Saint-Louis.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Parce qu'il était encore à l'aéroport. Il me dit... Parce que c'était quoi ? C'était 45 minutes de vol, moins d'une heure. Tac, tu suis la côte, tranquille. Je suis allé à Dakar, je suis rentré chez moi. Après, j'y repense. Chaque fois, parfois, j'y repense. Je me dis, écoute, qu'est-ce que j'ai fait, moi ?

  • Speaker #1

    De toute façon, comme tu l'as dit, c'est vrai que d'un point de vue logique, quand tu connais le mécanisme,

  • Speaker #0

    quand tu connais le principe, et c'était rien de dangereux. Parce que même, certaines pannes, tu peux les dispatcher, tu peux faire avec certaines pannes. Tu as juste des procédures à respecter. Et l'aviation légère, elle est un peu comme ça.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, il fallait ramener l'avion ou bien il fallait ramener un alternateur à Saint-Louis pour dépanner. Mais c'était sûr, c'était safe. L'essentiel, quand tu fais un truc en aviation, c'est que ça soit safe. C'est juste ça.

  • Speaker #1

    Et donc ? Tu as eu ton diplôme.

  • Speaker #0

    J'ai eu mon diplôme.

  • Speaker #1

    Ton diplôme, donc tu l'obtiens. Donc là, tu es apte, tu es éligible à pouvoir piloter quoi comme type d'avion ? Des petits avions ?

  • Speaker #0

    En fait, des petits avions et tu ne peux pas être rémunéré.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    C'est juste... c'est juste ça par exemple tu peux être pilote sur ces petits avions mais tu peux pas être rémunéré d'accord pour être rémunéré il faut que tu fasses ce qu'on appelle un commercial pilot license une licence de pilote commercial d'accord et c'est ça qui te permet d'être payé d'accord donc là pendant ces années là ces deux années passées et aussi cette année que je suis resté pour faire les vols à l'aéroclub je gérais aussi le simulateur à l'aéroclub et j'avais beaucoup de jeunes qui venaient à qui je donnais des cours j'initiais en aviation et tout ça Et je découvre l'Afrique du Sud.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    À travers des recherches et tout ça, je ne connaissais pas très bien. Je commence à voir et je vois que les prix étaient très très bas.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    C'était encore la moitié.

  • Speaker #1

    Plus bas qu'aux États-Unis ?

  • Speaker #0

    Encore plus bas.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Parce que quand je me suis mis à regarder, une formation complète en Afrique du Sud, c'était vers 25 millions. Donc c'était moins qu'aux États-Unis. J'ai commencé à y réfléchir. Et déjà, moi, j'avais déjà mon PPL. Donc ça m'a enlevé une partie. Et j'avais aussi tout le mûrissement parce qu'en général, il te faut 100 heures de solo. C'est-à-dire, toi, tu es seul pilote à bord. Je les avais déjà parce que l'aéroclub m'avait aidé à les obtenir. donc j'ai drastiquement diminué de moitié tout ce que je devais payer. Donc ça a devenu encore plus léger pour les parents. Et ça leur a laissé le temps aussi, papa et maman, de réunir des fonds, de vendre des terrains, des maisons, tout ça. Et là, boum, j'ai les fonds. Je me rappelle, c'était en 2016, fin 2016. Voilà, je sais que maintenant j'ai les fronts pour partir. Et je commence à regarder les écoles et tout ça. Au début, ils ne voulaient pas trop, même mon oncle, ils ne voulaient pas trop parce qu'ils me disaient que Johannesburg, c'est dangereux quand même.

  • Speaker #1

    La ville.

  • Speaker #0

    La ville est dangereuse. Elle est très dangereuse, c'est vrai. Mais après plusieurs analyses, j'ai vu que l'école était là où c'était, c'était safe et tout ça. C'était une atmosphère assez safe. Ils ont fait de telle sorte que... Tu n'habites pas très loin de l'école. Bon, on a regardé tous les paramètres possibles et on a vu que c'était bon. Et février 2017, je suis parti. J'arrive dans un pays où je ne connais personne. Johannesburg, on vient me chercher, on m'amène à mon logement et tout. Et voilà, le rêve, il commence là-bas. Je peux dire Johannesburg. Mes meilleures années en termes d'apprentissage et tout ça, c'était là-bas.

  • Speaker #1

    Parce que là, tu as ta licence où tu peux faire des vols, mais tu n'es pas rémunéré et c'est sur certains modèles d'avions.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Tandis que quand tu arrives à Johannesburg, là, c'est pour passer à un autre cap. Là,

  • Speaker #0

    c'est la destination finale.

  • Speaker #1

    Là, c'est pour piloter des avions de ligne.

  • Speaker #0

    C'est là où tu peux devenir pilote. Là, on va t'appeler pilote.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    J'arrive à Johannesburg, je commence les cours et tout. J'ai fait la rencontre, il y avait un autre Sénégalais que moi, Sénégalais-Ivoirien, ça me faisait plaisir. Tu avais une petite communauté francophone, j'avais quelques copains congolais. Et c'était cool parce que c'était une bonne expérience, parce que tu avais énormément de nationalités. Tu avais des gens qui venaient de la Palestine, de la France, tu avais des gars qui venaient d'Égypte. Partout dans le monde. Ghana, partout. C'était un melting pot. J'avais différentes cultures.

  • Speaker #1

    Différentes cultures, mais tous animés par le même rêve de devenir pilote. La même passion. La même passion, oui.

  • Speaker #0

    Devenir pilote. Et là, je viens d'arriver. Je suis nouveau au Sénégal et tout. Les débuts étaient très difficiles. J'ai changé d'environnement. C'était pas recommencer à zéro, mais tout ce que j'avais appris devait être mis sur la table. Donc voilà quoi. Parce qu'ils vont vouloir voir ce que tu veux aussi. Donc déjà, je suis venu. La première chose, j'avais trois examens théoriques à faire. Et comme si tu dis OK, je ne savais pas comment ça se passait et tout. Je suis venu les deux premiers, je les ai ratés.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Comme si tu dis wow.

  • Speaker #1

    Wow.

  • Speaker #0

    Ils commençaient à me poser des questions, je me suis dit attends, les parents ils ont payé beaucoup d'argent, faut pas venir ici et déconner quoi. Donc je me suis mis à étudier comme un fou parce que j'avais peur, je me disais attends, deux examens et que tu échoues les premiers, tu viens d'arriver. Et là je me suis dit écoute, faut bien, faut te relever, j'ai commencé à bosser, bosser, bosser parce que le principe était un peu différent. Parce que je devais faire un examen sur la météo de l'hémisphère sud, qui était complètement différente de l'hémisphère nord. L'été, en Afrique du Sud,

  • Speaker #1

    c'est l'hiver ici.

  • Speaker #0

    Tout était changé. Et aussi, je devais apprendre la réglementation, qui est différente de la réglementation aérienne ici. Et donc, je me suis mis à Bokiné, à aller dans les forums pour voir un peu les questions, s'entraîner et tout ça. Et je suis revenu, j'ai passé tous les trois examens. tranquillement, et j'ai commencé les cours, le pilotage. Les premiers vols, c'est un peu aussi différent. Tout est en anglais. J'avais l'habitude un peu à Dakar de m'entraîner en anglais. Mais tout est différent. Par exemple, en Afrique du Sud, quand tu es au sol, tu es déjà à 4000 pieds.

  • Speaker #1

    Ah bah oui, effectivement.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que tu as, disons, tu as... Chaque mille pieds tu es à 300 mètres, donc tu es déjà à 1 km du sol. Déjà tu es haut, c'était quelque chose de bizarre dans ma tête. Il y avait beaucoup de trafic. C'était un petit aéroport, mais où tu avais une dizaine d'écoles de pilotage.

  • Speaker #1

    Ok, ouais. Tandis qu'ici à Dakar, il n'y en a qu'un.

  • Speaker #0

    Il n'y en a qu'un. Pourtant, à Dakar, tu as deux pistes et c'était l'aéroport international. Donc, tu avais les avions de ligne. Ah oui,

  • Speaker #1

    tu avais encore l'aéroport ouvert ici. C'était encore ouvert.

  • Speaker #0

    Mais là-bas, c'était plus dur parce que tu avais du trafic. tu avais au moins une dizaine d'avions qui tournaient en école. Donc, on allait dans des zones dédiées pour l'apprentissage. Tu décolles, tu vas là-bas. Et voilà. Les gars, ils voulaient voir ce que je valais. Donc, on commence à faire les exercices, tout ça.

  • Speaker #1

    Et tu voles sur le même type d'avion qu'à Dakar ? Je volais sur le même type d'avion.

  • Speaker #0

    Au début, vu qu'ils avaient vu que j'avais de l'expérience sur ce type d'avion, ils avaient deux types d'avions. Le PA-28, on l'appelle le Piper. Et tu as le Cessna 172. Donc, j'ai fait du Piper. On va, on fait des exercices, bon, rien... de trop difficile parce que je connaissais les exercices, les faits et tout ça. Mais bon, il y avait une manière pour les faire. Certains exercices comme des pas de moteur où tu simules que tu as perdu un moteur et que tu dois trouver un terrain et venir faire l'approche, atterrir et tout ça. Donc tu simules, tu fais ton approche jusqu'à proche du sol et tu repars.

  • Speaker #1

    Après tu repars, ok.

  • Speaker #0

    Donc après, ça m'a pris, je pense, dix heures pour faire ce qu'on appelle une conversion de licence parce que j'avais une licence sénégalaise. D'accord. Je devais la convertir en sud-africaine.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, ça m'a pris 10 heures. Bon, je suis arrivé quand même. Ils m'ont un peu secoué, mais ça va, ça va. J'avais dû répondre. Et j'avais été très bien formé à l'aéroclub, heureusement. Ça se passe super bien. Et là, je dois commencer mon night rating, c'est-à-dire tu fais une formation pour voler de nuit.

  • Speaker #1

    D'accord. Chose que tu n'avais pas faite à Dakar ?

  • Speaker #0

    Ouais. D'accord. Tu ne peux pas, bon, ils ne proposent pas ça ici. Donc tu voles de nuit et c'était tout le temps, quand les choses arrivaient, ça te faisait plus plaisir, ça te passionnait plus. Parce que voler la nuit, genre c'était super cool parce que tu voyais les lumières sur l'aéroport, sur la piste et tout ça, tu décolles. C'était trop bien, tu évolues de nuit, l'atmosphère est différente, c'est calme. C'était trop bien, franchement, j'ai super adoré. J'ai fait mon night rating, ça s'est bien passé aussi. Et là, je me retrouve dans une salle de classe pour commencer réellement ce qui m'avait amené là-bas.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Pour devenir pilote commercial.

  • Speaker #1

    Donc quand tu arrives en Afrique du Sud, c'est d'abord convertir ta licence.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Faire un certain temps de nuit.

  • Speaker #0

    De nuit.

  • Speaker #1

    Et après, là maintenant, tu peux commencer vraiment les cours.

  • Speaker #0

    Les cours, c'est ça. Donc je commence le commercial. On était, disons, une dizaine dans une classe à faire ce qu'on appelle les ground school. Et donc, on était, je me rappelle la dame, une capitaine qui nous faisait nos cours. Elle était très sympa, Louise. Et donc, on avait une dizaine d'examens à faire et c'était des examens très difficiles. Ah, je ne m'imagine même pas. Parce qu'ils se basent un peu sur le modèle british, parce qu'ils ont été colonisés par les british. Donc tout ce qu'ils font, c'est textuellement commun. Donc j'arrive. Premier cours, je me rappelle, c'était Instruments and Electronics. Et donc, on fait le cours en classe et après, tu vas chez toi, tu révises et après, tu dois booker toi-même ton examen. Parce qu'en aviation, ce n'est pas comme des évaluations pour tout le monde. Chacun a son rythme.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Chacun a son propre rythme.

  • Speaker #1

    D'accord, ce n'est pas un examen tel jour, tout le monde passe l'examen tel jour.

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Chacun a son rythme. Je devais faire le premier examen. On avait tous, je me rappelle, on avait tous booké ensemble. On était peut-être cinq à être très actifs. Ce jour-là, on avait booké tous le même jour parce que la ville où on faisait nos examens, c'était disons à une heure de route de là où on était.

  • Speaker #1

    Donc plutôt que chacun fasse aller-retour, vous dites on y va tous le même jour.

  • Speaker #0

    On y va le même jour, on partait ensemble, on prenait un Uber qui nous ramenait. Et quand on arrive, c'était ma première fois. Bon, ce n'était pas la première fois que j'allais là-bas, mais c'est la première fois que je venais passer un examen. Et la salle d'examen, il faut dire, c'est une très grande salle où tu as des ordinateurs. et c'était des box, tu pouvais en avoir une cinquantaine. Donc tu as 50 élèves qui arrivent, ils ne font pas le même examen, ils ne font pas la même licence. Il y en a qui font le PPL, d'autres qui font le CPL, d'autres qui font la TPL. Tu peux être en train de faire un instrument d'électronique, l'autre fait navigation, l'autre fait ça. Tu mets ton numéro de licence, c'est ça ton code.

  • Speaker #1

    Tu mets ton code, il y a ton examen à toi qui apparaît.

  • Speaker #0

    Tu rentres, tu ne fais rien rentrer là-bas, il y a des caméras. en face de toi, derrière toi.

  • Speaker #1

    Wow.

  • Speaker #0

    C'est surveillance complète. Et j'étais le seul à ne pas réussir cet examen.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    J'avais eu... En général, tu as besoin de 75% pour passer. Moi, j'avais 71.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Premier échec. Je me dis, oh là là.

  • Speaker #1

    À 4%.

  • Speaker #0

    4%. Ils avaient tous passé. Et voilà, c'était un peu dur, mais bon. J'ai quand même relevé la tête, c'était rien de perdu. Je me disais, écoute, c'est pas grave. Je suis retourné à la maison, j'ai bossé. En même temps, on faisait le deuxième cours, Human Performance, facteurs humains. Et je me suis dit, écoute, je vais faire les deux en même temps en pratique. Bon, c'est le travail. Je suis parti juste avant eux. J'ai refait l'examen, j'ai réussi. Et j'ai eu moins de temps pour réviser le deuxième. Mais quand on est parti, on a tous réussi l'examen.

  • Speaker #1

    J'allais te demander, est-ce que sur ces examens-là, est-ce que tu as un nombre d'échecs que tu dois... Par exemple, je te dis une bêtise, si tu le loupes trois fois, c'est fini ?

  • Speaker #0

    En fait, comment ça s'est fait, c'est que par exemple, quand tu commences ta licence là-bas, tu as disons huit examens qui sont les mains que tu dois faire.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Ces huit certifs, tu dois les passer en 18 mois.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Dès que tu vas écrire ton premier... Tu as 18 mois. 18 mois. Si au-delà des 18 mois, tu n'as pas fini, ils ont expiré. Tu dois commencer à zéro.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Tu pars pour un examen. Tu peux faire un examen quand tu veux. Si tu échoues à un examen, si tu as moins de 75%, mais tu as plus de 50%, tu peux le refaire dans une semaine.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Si tu l'échoues trois fois, tu es ajourné pendant trois mois pour cet examen.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Si tu as moins de 50%, tu es ajourné, non, c'est deux mois. Tu es ajourné deux mois. Donc, c'est comme ça que ça se passe.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et donc, tu as 18 mois pour tout finir.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, il arrive que certaines personnes sont là-bas. Et leur examen expire.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais.

  • Speaker #0

    Tu es obligé de recommencer.

  • Speaker #1

    On a un autre 18 mois.

  • Speaker #0

    Donc ça peut te prendre énormément de temps.

  • Speaker #1

    Ah oui, non, bien sûr. C'est pour ça que je te posais la question. Parce que je me dis, forcément, il y en a qui peuvent repasser un examen plusieurs fois.

  • Speaker #0

    Plusieurs fois.

  • Speaker #1

    Et ouais.

  • Speaker #0

    Et c'est arrivé. Et là, je finis Human Performance et je dois faire Météo. On vient tous pour faire Météo. Et là, 74. Aïe problème on nous disait que Erlo l'examen si tu parles pas bien anglais si tu comprends pas très bien tu peux te courir et boum je viens bon j'ai eu la meilleure note je pense j'ai eu 86 comme ça et là je prenais de la confiance bien sûr comment c'est là tu as

  • Speaker #1

    4 examens sur 8 sur les 8 mais tu as fait 50%

  • Speaker #0

    voilà et là je prenais la confiance et direct qu'est-ce que j'ai fait après je pense j'ai fait nav, c'était ma spécialité. J'ai eu 94. J'étais très fort en nav.

  • Speaker #1

    Donc là, tu as 5 sur 8.

  • Speaker #0

    Voilà. Et les autres, ils commençaient à... Parce qu'on était un groupe, c'était une promotion. Les autres, ils commençaient à ralentir. Moi, j'étais l'un. Alors que toi,

  • Speaker #1

    tu étais celui qui avait loupé les premiers examens.

  • Speaker #0

    Celui qui avait loupé en premier. Et là, j'étais devant. Peut-être après, on était... Je pense qu'on était trois. L'autre sénégalais et un gars du Malawi. On était trois à être devant. On était réguliers. Après, nav, je fais flight planning. Je pense aussi largement. Je suis 80 et quelques. Et après, je fais Radio 8, je passe aussi 94, un truc comme ça. Et il me restait ATG. Oui,

  • Speaker #1

    il restait un.

  • Speaker #0

    Il restait un seul. Et les autres, ils avaient ralenti. Moi, j'avais une cadence, j'étais tellement déterminé, parce que ça m'avait fait très mal de rater le premier. Donc, c'était un peu la course, une petite concurrence. Et là, je me dis, écoute, il me reste un examen, et il y a deux super examens à faire derrière. là il est assez simple. Je vais essayer de faire deux examens en même temps. J'ai essayé de faire ATG General Radio, j'ai raté ATG. J'ai eu 73 jeux bots, et j'ai passé Radio, donc je devrais faire ATG. Mais après, je suis revenu une semaine plus tard, je l'ai passé. Donc là, j'avais tout fini. Il me restait un seul, et c'était le monstre des examens. Parce qu'à cette période, le système avait changé. Le système SUDAF avait changé parce que ce qui s'était passé, il y avait des accidents qui se passaient. Il y avait beaucoup d'accidents en aviation légère. Et l'OACI avait demandé à ce que l'Afrique du Sud fasse des réformes par rapport à ces formations. D'accord. Parce que ce qui se passait, tu as ce qu'on appelle le vol aux instruments. C'est une qualification. C'est-à-dire que tu peux voler sans référence visuelle extérieure.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Tout à l'heure, je t'ai parlé de VFR. Oui, de vol à vue. Vol à vue. et tu vas... Ce qui te permet de rentrer dans des nuages. Et donc, tu vois, en Afrique du Sud, il y a beaucoup de montagnes. Il y a eu des crashes assez sévères quand même. Donc, eux, ils ont décidé maintenant ce qu'ils vont faire. Ils vont corser l'examen IFRS.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    C'est l'examen qui va rester. Si tu fais cet examen, ça équivaut à avoir fait tous les autres examens.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    En une fois. Parce que ce qu'ils ne voulaient plus, c'est qu'un élève PPL soit qualifié, par exemple, moi qui étais à l'aéroclub, et que j'ai... une qualification IFR. Donc, il voulait que quand tu fasses un examen IFR, ça revienne un peu à ce que tu es le niveau de quelqu'un qui a un CPL.

  • Speaker #1

    Donc, rappelle-moi parce que ça fait beaucoup de noms. Donc, CPL, c'est ? Commercial.

  • Speaker #0

    C'est ça qui te permet de voler et être rémunéré et on peut dire dans les gros avions.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Le PPL, c'est la licence de pilote privé. D'accord. C'est la première. Donc, si tu as la première licence, Si tu veux avoir une qualification, parce que les qualifications, c'est des titres que tu rajoutes sur ta licence. Donc, si tu veux avoir ce titre, tu fais un examen qui équivaut à l'ensemble des examens que ceux qui font le CPL font.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc ceux qui avaient corsé le truc, et c'était très dur. Je me rappelle à cette période, il y avait même des instructeurs qui étaient chez nous, qui n'avaient pas cette calife.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Parce qu'ils l'avaient ratée.

  • Speaker #1

    Wow.

  • Speaker #0

    Et quand tu le rates trois fois, comme je t'ai dit, c'est deux mois.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Et dans l'école, et je peux te dire, dans l'école et même dans l'aéroport où on était, il y avait une dizaine d'écoles, personne n'avait encore jamais passé cette également.

  • Speaker #1

    What ?

  • Speaker #0

    Donc c'était déjà...

  • Speaker #1

    Ah ouais, le monstre ! Quelque chose de fou ! Comme tu dis, c'était le monstre !

  • Speaker #0

    Parce que même, je me rappelle, un jour, on allait passer un examen et on avait un de nos instructeurs qui allait faire l'examen là et il avait échoué. Il nous disait, c'était un Zimbabwean, je me rappelle, il nous disait carrément, il nous disait, c'est impossible de passer cet examen. Personne ne va le passer. Ils nous disent, même vous, vous n'allez jamais passer cet examen. Parce qu'il avait le seum et il était un peu énervé. Et bon, il nous a un peu fait peur. Mais notre pote Cédric, il me disait, Sénégalais, il me disait, non, on va le passer. T'es sûr, on va le passer. Et tu avais beaucoup de gars qui avaient essayé et qui l'avaient échoué.

  • Speaker #1

    Juste pour que je sois sûr, c'est que des examens théoriques ? C'est que de l'écrit ? Il n'y a pas de simulateur ? Non, c'est que de l'écrit.

  • Speaker #0

    Que de l'écrit.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Que des connaissances.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et là... je m'enferme un mois, je commence à bosser. Parce que par exemple, tu dois voir les anciens qui ont déjà fait l'examen, tu leur demandes, ils te donnent des inputs, ils te disent écoute, tu as ce genre de questions qui peuvent arriver, ça, ça, ça. Ça c'est une période parce qu'en général, les examens qui sont normaux, tu as une date à base, tu as au moins des questions où tu peux t'enquêter. Ok, d'accord, des questions qui te préparent. Cet examen a été nouveau, donc personne ne le maîtrisait. Et donc je me suis enfermé un mois, bosser, bosser, bosser, bosser, bosser. Je me suis dit, écoute, je vais essayer. Et bizarrement, tout le monde dans mon école, genre quand tu vas faire cet examen, c'est comme si tu partais en gare. Que quand tu vas ressortir. Je suis parti et c'était la première fois que j'avais moins de 70. Ah ouais. 67%.

  • Speaker #1

    Ah ouais.

  • Speaker #0

    L'examen, il dure 4 heures. et tu as 100 questions. Tu t'assures que quand tu arrives à 50, ton cerveau est fatigué.

  • Speaker #1

    C'est ça, je ne sais pas ce que tu dis, ça doit être des cas tellement...

  • Speaker #0

    Des trucs mélangés, c'est tout qui vient. C'est comme... Non, c'est un examen très, très dur. J'arrive à 50 questions, ton cerveau est fatigué. Bah, écoute, mais au moins...

  • Speaker #1

    Mais tu as déjà 67.

  • Speaker #0

    Je me dis, écoute, cet examen-là n'est pas aussi dur qu'une journée qui dépend. Moi, je me suis dit, écoute, ça, je peux le passer. Je m'enferme encore. Je prends, je pense, deux semaines de plus. Je passe, je passe, je passe, je passe. Et je me dis, écoute, je vais aller le repasser. Je suis parti, j'ai eu 74. Et je me rappelle le jour-là, quand je revenais à l'école, tout le monde, j'avais les instructeurs, chacun a son instructeur personnel. Mon instructeur, il était confiant. Quand je reviens, je lui dis, j'ai 74, mon frère. Il me dit, non.

  • Speaker #1

    Parce qu'en plus, ça t'a les résultats tout de suite ?

  • Speaker #0

    Non, en fait, tu as l'ordinateur, dès que tu mets submit.

  • Speaker #1

    Il te donne ton résultat.

  • Speaker #0

    Il te dit « congratulations » ou il te dit « sorry » .

  • Speaker #1

    Oh là là !

  • Speaker #0

    Tu m'as appelé ces deux phases.

  • Speaker #1

    Quand tu dois avoir la pression avant d'appuyer sur le bouton.

  • Speaker #0

    Il y en a qui appuyaient et qui quittaient la salle sans regarder. Et quand tu sors dehors, le gars, il t'imprime ton document et c'est là où tu regardes. Mais franchement...

  • Speaker #1

    Donc là, tu l'as passé une fois, 67.

  • Speaker #0

    67. Deux semaines après, tu reviens,

  • Speaker #1

    74.

  • Speaker #0

    Donc il te reste une troisième tentative. Une troisième tentative. Je me dis cette fois, je dis à personne que je vais passer cette fois-là. je vais me préparer et je pars tout seul sans dire à personne j'avais juste dit à mon collègue et là je prépare et là j'ai eu 84 j'étais le premier j'étais le tout premier depuis cette ère à avoir eu cet examen dans toute l'école, dans tout l'aéroport Et là, quand je suis revenu...

  • Speaker #1

    Il est sorti en mode Iron Man, avec la fumée derrière, la guerre, tu marches.

  • Speaker #0

    Quand je suis arrivé à l'école, les gars n'en revenaient pas. Je leur ai montré mon coaching report. Directement, ils m'ont demandé tous mes notes. Ils ont sorti mes notes, ils étaient en train de photocopier. Et ils me disaient, quelques jours plus tard, il y a des gars d'autres écoles qui viennent ici, qui prennent des notes.

  • Speaker #1

    Incroyable.

  • Speaker #0

    C'était incroyable. Parce que tout le monde parlait de moi. Oui, tu es le premier à l'avoir reçu. J'étais le premier. Et les gens ont commencé à venir chez moi. pour que... voilà quoi.

  • Speaker #1

    Ouais, tu les conseilles, tu les coaches. Voilà,

  • Speaker #0

    je disais écoute, ce genre de questions, il faut faire comme ça, c'est ça, c'est ça. Il faut apprendre ce truc, il faut faire ça. J'avais une certaine expérience et je me rappelle. L'instructeur dont je te parlais qui était...

  • Speaker #1

    Le Zimbabwean qui a eu...

  • Speaker #0

    Il est venu chez moi. Il est venu à la maison, après il a passé l'examen, j'ai aidé, pas aidé mais j'ai eu à orienter, ils étaient quoi ? 3, 4, 5 personnes. Ils venaient tout le temps chez moi. Franchement après, les gens commençaient à passer ça simple. Moi j'ai eu mes 10 examens, en fait après je me rappelle à cette période, l'école n'avait plus eu... L'école est très présente dans les réseaux. Mais si tu regardes à cette période, ils n'avaient plus de personnes qui finissaient avec un commercial IFR. C'était toujours commercial, mais VFR. Donc, c'était une chance pour eux pour refaire une grosse pub. Donc, ils accélèrent ma formation. Je vais dans les simulateurs, je fais les vols, bimoteurs, tout ça. Pour moi, les vols sont plus simples que... que les examens théoriques.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Parce que les vols, c'est de la pratique. Et plus tu pratiques, plus tu perfectionnes. Donc les vols, j'ai passé ça facile, c'était rapide et tout. Et je fais mon test en vol tranquillement. Je finis ma formation tranquille.

  • Speaker #1

    Test en vol, ça veut dire que c'est avec un avion que tu pilotes ?

  • Speaker #0

    En fait, à l'issue de ta formation, tu as fini. Là, tu as un DFI, c'est un Design Flight Examiner. Il doit te tester. Tu ne le connais pas, tu ne l'as jamais vu. Il est là pour l'autorité de l'aviation civile. Pour montrer que tu connais tout, ta formation s'est bien passée. Donc tu fais en premier un test dans un simulateur. Tu vas avec lui, il te fait un test dans le simulateur, tu fais tes vols, tes procédures, tu viens atterrir, tout ça. Il te valide. C'est bon, tu as passé ça. Et le lendemain, tu fais un test en vol sur un avion bimoteur.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    pour valider ta qualification de vol sur un avion avec plusieurs moteurs.

  • Speaker #1

    Toi, tu avais déjà volé un bimoteur avant ce vol là ?

  • Speaker #0

    Oui, pendant la formation pratique, tu vas faire du bimoteur. Tu vas faire quelques petites heures, cinq heures. C'est pas très dur.

  • Speaker #1

    Est ce que c'est très différent de piloter l'avion que tu pilotais à l'aéroclub ?

  • Speaker #0

    Il est plus lourd. L'avion est plus lourd, il est plus performant, plus rapide. Et ça demande un peu plus quand même. Ce n'était pas très dur.

  • Speaker #1

    C'est ça. Est-ce que le passionné d'aviation, quand tu pilotes ce nouveau type d'avion, est-ce que tu as encore l'adrénaline, je veux dire, comme le premier vol que tu as fait ou est-ce que ça devient entre guillemets banal ? Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #0

    Je ne dirais pas banal, banal, parce qu'au début, ça montre que tu... Tu es en train d'avancer, de gravir les échelons. Donc, c'était assez spécial quand même de sentir que c'est toi qui pilote cet avion-là. Donc, c'était quelque chose. Ce n'est jamais la même sensation que ton premier vol. Oui,

  • Speaker #1

    c'est sûr.

  • Speaker #0

    Mais il y a quand même quelque chose de différent.

  • Speaker #1

    Parce que je me dis, le premier vol... et le premier gros avion. Tu vois, pour moi, j'imagine, en tant que public, ça doit être les deux moments dans une carrière de pilote que tu n'oublies pas. Parce que, tu sais, je ne veux pas dire de bêtises, mais tu vois, les 737, les trucs comme ça, quand tu dois tirer pour que l'avion commence à se lever et piloter ça, ça doit être aussi quelque chose.

  • Speaker #0

    Là, c'est une sensation à part.

  • Speaker #1

    Non, t'inquiète, tu vas nous raconter. Là,

  • Speaker #0

    t'inquiète même pas, on va y arriver.

  • Speaker #1

    Donc là, tu fais ton test avec l'inspecteur sur le bimoteur.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Tout se passe bien ?

  • Speaker #0

    Tout se passe bien, tranquille, sans problème. Et là, l'école s'est même empressée de faire la photo. Parce que j'ai passé le test et cinq minutes plus tard, c'était déjà dans la vidéo.

  • Speaker #1

    Parce qu'il était de la compo. C'est ça, il voulait dire que regardez, en venant chez nous, vous pouvez réussir cet examen monstrueux. que personne n'a réussi.

  • Speaker #0

    En fait, c'était un coup pour montrer parce que beaucoup d'écoles, beaucoup de gens commençaient à se décourager parce que l'examen était chaud. Maintenant, il y a une database, tout le monde le passe maintenant tranquillement. Mais avant, c'était chaud. C'était très chaud. Et là, du coup, quand je finis, j'avais deux options. Soit je rentre à la maison, soit je restais pour faire ce qu'on appelait un frozen ATPR. C'est-à-dire... C'est la dernière licence en aviation, la TPL.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    La licence de pilote de ligne.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et celle-là te permet plus tard de devenir commandant de bord. D'accord.

  • Speaker #1

    Parce que là, quand tu as fini ce diplôme-là, là maintenant, tu peux être rémunéré.

  • Speaker #0

    Tu peux être rémunéré. D'accord. Être copilote.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    First officer.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Dans une compagnie.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc là, vu que mon oncle m'avait promis un boulot.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Mais c'était un peu en stand-by à ce moment-là, parce que je lui avais prévenu que j'avais fini. Il m'a dit, bon, on va attendre un peu. Parce qu'il devait me requalifier sur un autre avion.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, je me suis dit, écoute, tant que je suis encore là, mon visa est encore valide, je vais essayer de pousser un peu plus. Et j'ai commencé à faire les examens de la TPL.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, ce n'était pas très, très dur, parce que c'était les mêmes examens avec peut-être 30% en plus.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    J'ai commencé à bosser, j'ai commencé à les passer. Une autre anecdote même, je me rappelle, beaucoup de mes amis étaient encore à l'école. Donc du coup, quand ils partaient en vol quelque part, ils voulaient m'avoir avec eux. Juste à côté, genre comme un petit safety. Et mon coloc, je m'appelle Jean-Paul, lui il aimait faire les vols la nuit. Parce que quand tu fais ton mûrissement, moi je n'avais pas besoin de mûrissement parce que j'avais déjà fini. On partait ensemble. Et je me rappelle, un jour... Je voulais pas partir. Il me disait non, il faut venir tout le temps. Voilà parce que j'avais un examen le lendemain. Le lendemain, vers je pense, j'avais mon examen vers 13h.

  • Speaker #1

    Ok,

  • Speaker #0

    il me dit non, on y va. Je lui dis écoute, je préfère rester bosser. Il me dit non, prends l'ordinateur, on part en vol. Tu études.

  • Speaker #1

    Toi tu bosses pendant que moi je pilote.

  • Speaker #0

    C'était deux heures de vol. On devait quitter Johannesburg. Là où on était, ça s'appelait Jermiston. Ok. On devait aller à Mafeking.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    C'est à deux heures. On arrive à Mafikeng, on se pose, on se dégourdit un peu les jambes et on doit repartir. Et on est arrivé très tard parce qu'on est arrivé, il était minuit, quelque chose comme ça. On démarre l'avion, il ne marche pas. Et moi, je pensais à mon exemple.

  • Speaker #1

    À ton examen du lendemain.

  • Speaker #0

    Je te promets, on démarre, on démarre, on démarre. L'avion ne veut pas. On a tout fait.

  • Speaker #1

    L'avion ne voulait pas. Parce que c'est deux heures d'avion, mais donc ça veut dire par route, c'est au moins...

  • Speaker #0

    Par route, on ne sait même pas. On ne connaît pas. En fait, nous, on ne connaît que l'aéroport. On ne connaît rien. Rien qui soit autour. On ne connaît pas. et on peut même pas laisser l'avion là-bas On commence à se poser des questions. Moi, je me dis, bon, de toute façon, l'examen, je serais obligé de perdre mon argent et de rebooker un autre jour. Et j'étais prêt pour le faire et tout. On était obligé de dormir dans l'avion. On a dormi dans l'avion. On est allé dans le terminal. Et au matin, quand il a commencé à faire clair, On a essayé et ça a marché. En fait, on a compris que l'avion avait un problème de démarrage à chaud.

  • Speaker #1

    Ok, il fallait laisser le moteur refroidir pour que ça rentre.

  • Speaker #0

    C'était le problème qu'il avait, donc on est arrivé au matin. On est arrivé, je pense, il était 10h, 11h, direct.

  • Speaker #1

    Toi, tu as couru, ben oui.

  • Speaker #0

    Je n'ai même pas pris ma douche. J'ai pris un Uber, je suis parti. J'ai passé l'examen, ça s'est bien passé.

  • Speaker #1

    Et donc, tu fais combien de temps en Afrique du Sud, tu m'as dit ?

  • Speaker #0

    J'ai fait deux ans.

  • Speaker #1

    Tu fais deux ans ?

  • Speaker #0

    J'ai fait deux ans.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Donc quand même, je dirais après Dakar, c'est l'endroit où je me sens chez moi. Parce que j'y ai vécu deux ans quand même et j'y ai retourné chaque année. Mais franchement, les gens sont super cool. C'est vrai que c'est un pays un peu dangereux à certains endroits.

  • Speaker #1

    C'est ça, tu dois savoir où tu vas, où tu ne vas pas et faire attention, bien sûr.

  • Speaker #0

    Et quand même, j'ai été vraiment... surpris de l'avancée aéronautique qu'ils ont. Ils ont beaucoup de compagnies aériennes déjà et ils ont beaucoup d'écoles de pilotage. Beaucoup de gens viennent de partout dans le monde faire leurs études.

  • Speaker #1

    C'est intéressant que tu dis ça parce qu'on n'imagine pas que l'Afrique du Sud puisse être un pôle de... Pour apprendre à piloter.

  • Speaker #0

    En fait, c'est ça. Et pourtant, l'Afrique du Sud, je me rappelle, il y a une ville qui s'appelle Senton City, et c'est la ville la plus riche d'Afrique. Franchement, en termes d'infrastructure, ils sont high level. C'est un pays, vraiment, je pense que ils sont... Je ne dirais pas que c'est un pays en voie de développement. Je dirais que c'est un pays développé. Et eux, ils... Ils disent que c'est l'Europe de l'Afrique. Franchement, ils sont très avancés en termes de technologie. Et même leur aviation est très développée. Et même les pilotes sud-africains sont très calés. Quand tu vas à l'Emirat Sousa, tu as...

  • Speaker #1

    Tu as beaucoup de pilotes qui ont passé sur l'Afrique.

  • Speaker #0

    Et la South African Airlines, c'est une très, très grande compagnie.

  • Speaker #1

    Et donc, quand tu finis tous tes diplômes en Afrique du Sud, Qu'est-ce que tu fais ? Tu rentres tout de suite au Sénégal ?

  • Speaker #0

    Je rentre à Dakar avec beaucoup d'émotion. Déjà, le fait, après deux ans, après avoir quitté le pays, je reviens avec quelque chose. Les parents étaient très fiers, très contents. C'était des moments d'émotion. On me faisait même des blagues pour reparler d'avant comment j'ai fait pour en arriver là. C'était un rêve.

  • Speaker #1

    Parce que ça, c'est un parcours de combien d'années au total ? Parce que tu fais deux ans en Afrique du Sud.

  • Speaker #0

    J'ai fait deux ans à l'aéroclimat. Tu as fait deux ans à l'aéroclimat. J'ai fait une année sabbatique, disons. Cinq ans. Cinq ans, ouais.

  • Speaker #1

    T'imagines ?

  • Speaker #0

    Pendant que d'autres, en 18 mois, ils sont déjà...

  • Speaker #1

    Toi, ça te prend cinq ans. Donc effectivement, quand tu finis tout ça, et en plus, toi, dans tes cinq ans, il y a des nouveaux examens qui n'existaient pas, que tu dois passer.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    J'imagine que quand tu finis ces cinq ans-là, tu dois te sentir wow.

  • Speaker #0

    Non, j'étais fier. Et les parents étaient super fiers. Bien sûr. Franchement, parce que d'un côté, j'ai vu ce que c'était de s'expatrier déjà. J'ai vu des jeunes qui étaient là-bas et qui n'étaient pas conscients. Les parents, quand ils investissent sur toi, c'est pour avoir quelque chose en retour. C'est pas pour que tu partes. J'aurais pu partir et... Voilà quoi.

  • Speaker #1

    Faire la fête,

  • Speaker #0

    bien sûr. Je me rappelle, je bossais tellement dur, je voyais les copains qui partaient en boîte, ils revenaient, je leur ouvrais le gate, je retournais bosser. Je faisais que ça, je faisais bosser, je ne m'amusais pas du tout. J'étais focus sur quelque chose. Parce que tout le temps, je repensais aux galères que mes parents, ils ont dû faire pour pouvoir financer mes enfants. Donc je leur devais ça. C'était un minimum, réussir et revenir leur dire écoute papa, maman, voilà ce que...

  • Speaker #1

    Vous vous êtes sacrifié pour moi.

  • Speaker #0

    Voilà ce que j'ai réalisé. Et pour ça, ils me l'ont même témoigné. Ils m'ont dit, écoute, tu aurais pu ne pas revenir avec quelque chose. Parce que beaucoup de gens parlent. Et après, cartouche ou bien, ils ne ramènent rien. Quand ils investissent, tu ne vois rien en retour. Cette fierté que les parents, ils ont, c'est juste de voir leur fils réussir. C'est ça. Ou leur fille réussir. C'est ça.

  • Speaker #1

    De savoir que notre fils avait un rêve.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    On a fait de notre mieux en tant que parent pour l'accompagner dans son rêve. Et il l'a réalisé. Et il l'a réalisé. Je pense que ça, ça n'a pas de valeur.

  • Speaker #0

    Ça n'a pas de valeur. Ça avait tout son sens. Et tout le temps, quand je repense, j'ai les larmes aux yeux. C'est beaucoup d'émotion. De voir ses parents se sacrifier pour pouvoir te permettre de réaliser certaines choses, c'est incroyable. Je ne les remercierai jamais autant. Pour ça, franchement, je leur serai éternellement reconnaissant. Parce que si j'en suis là où je suis aujourd'hui, c'est grâce à eux et au bon Dieu.

  • Speaker #1

    Comme tu l'as dit tout à l'heure, ta maman qui t'offre tes cinq premières heures, ce qu'ils font pour te donner les dix prochaines heures. T'aider pour aller en Afrique du Sud, tout. Donc, c'est leur rêve aussi qui s'accomplit.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et franchement, après ça, bon, tout le temps, tu vois comment le papa, il est fier. Tout le temps, quand il parle à quelqu'un, il est fier de te présenter. Mais bien sûr. Viens, Mahoudo, viens. C'est mon fils,

  • Speaker #1

    il est pilote.

  • Speaker #0

    C'est une fierté. En fait, je me sens gêné tout le temps quand elle le fait. Tout le temps, ma mère me dit, écoute, c'est une fierté. C'est sa fierté,

  • Speaker #1

    bien sûr. Il faut le laisser profiter.

  • Speaker #0

    Mon fils est pharmacien, mon fils est pilote. C'est une fierté. Après, j'ai compris. Et tout le temps, il est tellement fier. Et ça me fait tellement plaisir de pouvoir lui donner cette joie. Et voilà. Donc après l'Afrique du Sud, je rentre à Dakar. Et je vais voir mon oncle. Et il me dit, écoute, ces temps-ci, c'est un peu compliqué. Mais on va s'en charger. Donc je suis resté deux mois où je ne faisais rien et tout. Et puis d'un coup... Il me rappelle. Il vient à son bureau et tout ça. Il me parle, il m'explique. Il me dit, écoute, voilà, là, je veux te mettre sur cet avion, tout ça. Et hop, il me renvoie en Afrique du Sud.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Un mois, j'étais sur un Beechcraft 1900. C'est un avion de 19 places.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, j'ai volé dessus pendant un an à Transair.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et c'était des vols, on allait dans les mines d'or, ramener les miniers qui travaillaient là-bas. On faisait des vols sur Colda, on faisait des vols sur le Cap Scoring. Et aussi des vols privés, à la demande des vols VIP, ramener des autorités de différents pays, Guinée-Bissau, tout ça. Partir au Cap Vert, on faisait quand même des vols, c'était intéressant. Et j'ai beaucoup appris, c'était un avion qui était tout nouveau pour moi. idée. Quand je le vois et je vois un gros avion, bien sûr que c'était 19 places, parce que j'avais l'habitude des avions de 4 places, et c'était des avions de 19 places. Et c'était une belle expérience. Franchement, c'était une belle expérience que j'ai très bien vécue et où j'ai beaucoup appris. J'ai beaucoup appris et c'est ce qui a lancé ma carrière, on peut dire. Et c'est pendant cette année que... J'ai, avec Biram, bon Biram tu connais. Shout out à ton Biram. On s'est croisé à l'aéroclub, je me rappelle j'étais le premier à l'accueillir à l'aéroclub. Je ne me rappelle plus de quelle année, c'était je pense soit en 2015 ou quelque chose comme ça. C'était juste avant que je parte en Afrique du Sud.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Je l'accueillais à l'aéroclub, je lui ai montré un peu l'atmosphère et tout.

  • Speaker #1

    Pour les gens qui nous écoutent et qui ne savent pas qui est Biram, je vous explique rapidement. Biram, c'est un ami qu'on a en commun, qui est un grand passionné d'aviation lui aussi, qui était à l'aéroclub avec Maurodo. Et avec Maurodo, ils ont fait un projet ensemble. Et le projet, on en parlera dans le bonus. Donc si tu veux savoir de quel projet on parle... Plus en détail, il faudra aller voir le bonus. Mais bon, bref, qui sort mercredi prochain ?

  • Speaker #0

    Voilà. Donc, tu rencontres Biram. Donc, je rencontre Biram, on se parle et tout ça. On est devenus très potes, devenus un frère même. Et même quand j'étais en Afrique du Sud, on parlait tout le temps.

  • Speaker #1

    Normal, deux passionnés d'aviation ensemble.

  • Speaker #0

    On parlait d'avion, quand il faisait ses vols, il me demandait. Donc, on faisait tout ensemble et tout. Et quand je reviens cette année 2019, c'est de là où est né... le projet Flysen. Donc on a commencé à y penser. Et c'était une idée un peu folle.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Parce qu'on s'est assis, on était au bar de l'aéroclub, on faisait nos vols, parce que tout le temps, on allait au cap-skiing, on allait à Saint-Louis, on allait un peu partout. On faisait souvent des vols ensemble. Il ne volait pas sans que je sois avec lui. On était tout le temps ensemble. Je faisais mes vols à Transair, mais je volais avec lui quand même. Donc on était tout le temps, tout le temps ensemble. Et d'un coup on voit tout le temps des rallyes aériens qui viennent à Dakar. Le Riet Latte Goerre, le Toulous Saint-Louis. On voit des gens qui viennent à Dakar, on leur demande où ils venaient, ils nous disent on vient de France. Comme ça, facile. Et on se dit, les gens se baladent jusqu'ici avec leurs avions. Ils me disent pourquoi pas nous ? Je dis par. Moi, je n'y ai jamais trop pensé. Il me dit, écoute, on devrait essayer de faire ça. On essaie de prendre notre avion, on va en France. Je n'étais pas trop convaincu. Moi, je me disais, peut-être qu'il rêve trop. On n'aura jamais le temps. Pour moi, il y avait des préjugés. Je me disais, on disait toujours, c'est un truc de blanc. Mais lui, il était sérieux. Il était super sérieux. Et un jour, ce qu'il a fait... Il m'a dit, écoute, on va vraiment faire ça. Il a appelé l'Aipro, et Tierno. Et il leur a parlé du projet. Et on devait se retrouver à l'aéroclub pour discuter, voir comment on allait faire. Parce que vu que ça devait être quelque chose...

  • Speaker #1

    Qui devait être documenté, bien avant.

  • Speaker #0

    Parce que ça allait être une première. On a discuté du projet, tout ça. On a dit, écoute, on va mettre le projet, FlightSan. On a créé notre groupe WhatsApp, commencé à discuter. Écoute, là, Etierno s'occupe de la partie commerciale et tout ça, marketing, et nous, on s'occupe de la partie technique. Chacun de son côté, on fait nos travaux et tout ça. C'était très intéressant. On était ensemble tout le temps, on mangeait ensemble, on préparait les trucs, on allait voir certaines autorités, parce qu'on avait besoin aussi de fonds, de soins de soins et tout. On n'en a pas manqué. Certains n'ont pas cru au projet.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    D'autres y ont cru. Certains pensaient que c'était juste un buzz, un bad buzz, qu'après, on n'allait pas y aller. Et euh... Je me rappelle la date, je ne sais plus si je pense. En plus, à l'approche du projet, Air Sénégal m'avait contacté. Donc je devais quitter Transair pour aller à Air Sénégal. Et on avait fixé notre date, je ne me rappelle plus si c'était en fin juin. Je pense que c'était le 29 juin, un truc comme ça. Et juste avant, Air Sénégal m'appelle. On me dit, écoute, on veut que tu partes en formation tout de suite. Et là j'ai calé. Ils me disent écoute on a un slot pour toi, on veut que tu partes.

  • Speaker #1

    Ok. Et Air Sénégal ils t'appellent pour voler sur les gros avions maintenant.

  • Speaker #0

    Les gros avions. J'avais le choix. C'était j'abandonne le projet et je vais me concentrer sur ma carrière. Et là, parce qu'ils m'avaient déjà donné une date. Par exemple, ils m'avaient dit tu commences le 14 juillet. Donc j'avais un gap, je pouvais faire le projet FlightSan. Et là, ils veulent m'avancer. Et là, j'appelle Biram, je lui dis écoute, les gars veulent que je fasse ça, ça, ça. Mais je ne vais pas. je ne vais pas accepter. Je ne vais pas laisser tout ce travail derrière. Je ne vais pas le laisser pour rien. Je me dis, ma carrière est plus importante, c'est vrai, mais vu que je m'étais entendu sur ça, ça, ça, et là, j'ai refusé. Je lui ai dit, écoutez, j'ai mon projet. Je veux le faire d'abord. Donc, je préfère garder cette date du 14. J'aurais pu faire capoter le truc. Parce que si j'avais pensé qu'à moi...

  • Speaker #1

    Ah oui, bien sûr. Si tu avais pensé qu'à toi et ta carrière, ce projet que vous aviez monté depuis des mois, tu aurais pu s'arrêter.

  • Speaker #0

    Exactement. Donc, je me suis dit, écoute, il faut assurer ce coup. On a fait notre projet.

  • Speaker #1

    Le projet c'était faire Dakar-Paris.

  • Speaker #0

    Voilà, c'était de quitter Dakar. On voulait retracer l'histoire de Jean Mermoz, l'aéropostale, qui commence réellement à Saint-Louis. Du coup, ce qu'on a fait, la veille, on a pris l'avion, on est allé à Saint-Louis. On a dormi à Saint-Louis et on s'est levé de bonheur pour aller. Notre première étape, c'était Dakar jusqu'à Noidibou. Et je me rappelle... Au départ, il y avait le commandant de l'aéroport, de Saint-Louis, tout ça, quelques officiels. On a décollé. Moi, je ne croyais toujours pas. Dès qu'on a décollé, j'avais envie de faire pipi. Le stress commençait. Je me disais, attends, on est vraiment en train de faire ça ? On a décollé, on est allé à Noidibou, c'était trois heures de vol. Et ce qu'on faisait, c'était que...

  • Speaker #1

    Attends, attends. Laisse-le attendre le bonus. Juste leur dire qu'en tout cas, vous avez fait Saint-Louis, Paris.

  • Speaker #0

    Noidibou. Voilà, donc c'était de Saint-Louis jusqu'à Paris, à Lognes en banlieue parisienne.

  • Speaker #1

    Avec votre petit avion. Qui était quoi ? Trois places ? Quatre places ? C'est ça. Il y avait Sébastien avec vous ?

  • Speaker #0

    Sébastien sur le retour.

  • Speaker #1

    Sur le retour, d'accord. Donc vous avez fait un... Vous deux. jusqu'à Paris, depuis Dakar avec ce petit avion-là. On ne va pas dire en combien de jours, on ne va pas dire en combien de temps. Si vous voulez savoir, c'est pendant le bonus. D'accord ? Restez, attendez le bonus. Donc ça, tu fais ça. Cette aventure se termine.

  • Speaker #0

    Cette aventure se termine.

  • Speaker #1

    Et donc là, tu pars chez Air Sénégal.

  • Speaker #0

    Et là, dès que j'arrive, je dois rejoindre Air Sénégal.

  • Speaker #1

    Dès que tu arrives à Paris ?

  • Speaker #0

    En fait, non. On est arrivé à Paris, on a laissé l'avion là-bas. Après, on est revenu le prendre une semaine plus tard. et Et là, je dois rejoindre Air Sénégal. Donc Air Sénégal m'envoie à Toulouse. Je vais faire une formation de deux mois sur un avion, sur l'ATR. Et là, voilà, c'est là que ma carrière de pilote de ligne commence, avec Air Sénégal.

  • Speaker #1

    C'est comment le... C'est quoi la sensation ? Parce que tu nous as parlé de la sensation du premier vol. Parce que l'ATR, là, on parle vraiment de gros avions de ligne.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est un avion de turboprop 70 places.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    C'est pas encore le plus gros avion.

  • Speaker #1

    Le plus gros que tu aies piloté aujourd'hui, c'est quoi comme avion ?

  • Speaker #0

    Disons que c'est l'Airbus A321.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et l'A321, c'est un avion quand même. En fait, pour dire vrai, chaque fois que tu es dans une étape... Quand tu l'entames, c'est merveilleux, c'est génial. Ah ouais,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #0

    Et tu rêves du prochain. Ouais. Parce que, bizarrement, quand tu regardes... D'où tu es parti. Quand je reviens voler à l'aéroclub...

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Je trouve les avions trop petits.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Parfois même, genre, voilà quoi, tu rêves toujours plus grand. Bien sûr. Toujours plus grand, toujours plus grand. Mais maintenant, quand je vois la TR, je le trouve petit.

  • Speaker #1

    Et donc, quand tu fais tes tests pendant deux mois de préparation sur la TR et tout, c'est dans le but de faire quoi ? De travailler avec Air Sénégal sur la sous-région ?

  • Speaker #0

    En fait, c'est ça. En fait, en aviation, ce qui se passe, c'est que pour chaque type d'avion, quand tu es en aviation de ligne, chaque avion est spécifique. Tu ne peux pas voler sur deux avions différents.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Donc, si tu dois voler sur la terre, tu fais une formation que sur la terre.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Ça peut te prendre un mois, deux mois. Et après, tu commences à voler sur cet avion. Maintenant, le jour où la compagnie a besoin de toi sur un autre avion, ils t'envoient faire la formation sur cet avion. Et tu ne vas plus voler l'ancien, mais tu vas voler que ça.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, c'était pour ça. Donc, je commence à voler sur la terre. C'était plus les vols. Dans la sous région, c'est à dire les pays frontaliers, tu vas à Bandjoul, tu vas au Cap Skiering, Ziegenchor, Praia, Noachot, Bissau, Freetown, des trucs comme ça.

  • Speaker #1

    D'accord. Et ça te prend combien de temps pour arriver sur le plus gros ?

  • Speaker #0

    Donc j'ai fait deux ans déjà sur la terre. Air Sénégal a un projet, ramener l'Airbus A220 qui est un avion de dernière génération. C'est dommage, l'avion n'est pas resté longtemps. On l'a eu tout neuf. J'ai été l'un des premiers à être là-dessus. C'est un jet et un avion très futuristique. Franchement, il est excellent. C'est un des avions que j'aime le plus, je dirais. sur lesquelles j'ai volé.

  • Speaker #1

    Ça t'a fait quoi justement ? Moi c'est ça la question qui m'intéresse depuis tout à l'heure, c'est savoir entre le premier vol, la sensation que tu as eu la première fois que tu as volé, et quand tu tires la première fois ce type d'avion-là, et que tu sens que l'avion est en train de...

  • Speaker #0

    C'est là où j'ai ressenti le même truc que j'ai ressenti sur mon premier vol. Je n'ai même pas parlé de mon premier vol solo. Parce que le premier vol solo aussi, il est spécial. Quand l'instructeur te lâche, c'est-à-dire le premier vol sans l'instructeur, quand j'étais encore à l'aéroclub, comment ça se passe, c'est que tu décolles, l'instructeur ne te dit pas qu'il va te lâcher. Quand tu décolles, tu entends l'instructeur parler à la tour de contrôle. Il leur dit, je veux faire un lâcher, donc l'élève va partir solo. Et là, toi, tu l'entends.

  • Speaker #1

    Il ne t'a pas prévenu, toi, avant.

  • Speaker #0

    Il ne t'a pas prévenu. Donc, tu sais que quand vous allez vous poser, tu vas t'arrêter et lui, il va sortir. Et toi, tu vas repartir.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    C'est quelque chose d'incroyable. Donc,

  • Speaker #1

    tu es en l'air. Il dit à la tour de contrôle que vous allez réatterrir pour que lui descende au bord de la piste. Et toi, tu vas repartir.

  • Speaker #0

    Et toi, tu vas repartir. Il te dit, et il te briefe, il te dit, tu vas faire trois tours de piste et tu reviens me prendre. ici, comme ça on rentrera ensemble et là tu te dis tu ne dis rien en fait tu ne sais pas quoi dire et là il descend, je ferme la porte et je mets les gaz je pars, je décolle, l'avion devient plus léger déjà et là tu es tout seul tu as besoin même d'immortaliser ce moment parce que tu n'y crois pas toi-même Sur le premier, je me suis dit non, là, j'y crois pas. Je suis parti, j'ai fait le tour, je suis venu, je me suis posé. Je suis reparti. Il est sorti mon téléphone direct. Je me suis dit là, il faut que je montre à mes parents qu'aujourd'hui, j'ai volé tout seul. Une petite vidéo, je vole tout seul. J'ai fait mes trois tours de piste, je suis revenu. J'ai pris l'instructeur, je suis rentré. Ça, c'est une étape aussi de la carrière. qui est très importante. Ça te donne la confiance. Et ton premier vol solo, où tu vas, par exemple, à l'aéroclub, ton premier vol navigation solo, tu vas à Saint-Louis tout seul.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Tu décolles, c'est facile, tu suis la côte. Facile, hein ? Et tu as un triangle à faire aussi qu'on appelle, tu décolles de Dakar, tu es allé à Saint-Louis. Tu fais tamponner ton logbook par la tour pour montrer que tu es arrivé à Saint-Louis. Ensuite, tu quittes Saint-Louis, tu vas à Kaolac.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et tout sans GPS.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Tu as ton log de nav et ta carte. D'accord. Tu vas tirer à Kaolac. C'est un aéroport non contrôlé, tu vas à la météo, ils te tamponnent.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    et de ce cas là tu reviens à Dakar. Donc c'était ça.

  • Speaker #1

    Donc toi tes trois vols qui t'ont le plus marqué c'est le premier vol avec l'instructeur,

  • Speaker #0

    le premier vol solo et le vol sur le jet. Je me rappelle on a fait notre formation en Allemagne pour cet avion avec l'Ufthansa et quand on est rentré on devait faire ce qu'on appelle un base training, C'est-à-dire que tu devais piloter l'avion, faire... trois tours de piste. Et c'était, je me rappelle, avec des instructeurs canadiens. Donc je devais être le premier, je me rappelle, j'étais le premier. Ah non, on était deux. J'étais avec un capitaine et on devait faire ensemble. Chacun devait faire ses tours de piste. Mais c'était incroyable. Déjà, le jet, quand tu es dans le simulateur, La puissance qu'elle développe, c'est énorme. Même si tu as un retard, par exemple, quand tu mets les gaz, le temps que ça tourne, ça prend un peu de temps, mais c'est incroyable. Tu te mets sur la piste et tu décolles à des vitesses incroyables. Tu décolles avec des vitesses, disons, presque... 300 km heure. Sur la piste, tu es là, tu tires, l'avion est au monde. Incroyable.

  • Speaker #1

    D'un point de vue technologie, j'imagine pas tous les systèmes que vous avez dans le cockpit. C'est quoi l'outil technologique ? Qui t'impressionne le plus quand t'es dans ce type d'avion ? Ou tu regardes et tu te dis, mais quand même c'est une folie qu'on ait inventé ça, c'est fou.

  • Speaker #0

    En fait, il y en a pas mal. Parce qu'en fait, tu as les systèmes de protection qui sont dans l'avion. Exemple, qui empêchent au pilote de faire certaines erreurs. Exemple, tu as... La machine est tellement intelligente qu'elle te corrige sur certaines erreurs.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Donc... Et le truc c'est que, en tant que pilote, tu dois connaître tous les systèmes de l'avion. Et ça c'est très important. Tu dois connaître ta machine, tu dois savoir le pourquoi l'avion réagit d'une certaine manière. Tu dois savoir ce que tu fais et tu dois tout le temps être en avant sur l'avion. Tu ne dois pas te faire piloter, mais c'est toi qui pilote. Et il y a pas mal de systèmes qui sont super intéressants, surtout maintenant. par exemple sur l'Airbus A220 tu avais tu avais Par exemple, en cas de dépressurisation de l'avion, si tu es en vol et que tu as un problème de pressurisation, L'avion, il le détecte. Et quand il le détecte, c'est lui-même qui commence à descendre.

  • Speaker #1

    D'accord. Ce n'est même pas toi qui lance le système.

  • Speaker #0

    Tu ne lances pas le système. Lui, tu peux l'arrêter. Mais lui, il ressent qu'il y a un problème. Et lui, il descend tout de suite. Et toi, tu mets juste ton masque à oxygène. Et lui, il fait tomber les masques derrière, par exemple.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Tu as plein de systèmes qui sont comme ça, en fait. et si technologiquement, par exemple, l'Airbus A320, c'est un avion qui date des années 80. Quand tu montes dessus, quand tu apprends, tu te dis que cette technologie, elle est incroyable. Alors qu'il y a 30 ans.

  • Speaker #1

    C'est ça qui m'impressionne toujours. Quand je vois des avions dans le ciel, je me dis que... Ce que l'être humain est capable d'inventer.

  • Speaker #0

    Incroyable.

  • Speaker #1

    Quand tu vois ça, et tu sais, je te disais que moi, j'ai toujours quand même une angoisse quand je vais dans l'avion. Et tu vois, récemment, quand j'ai voyagé, je me suis posé la question de savoir, il y a combien de vols par jour dans le monde qui décollent ?

  • Speaker #0

    Il y en a des milliers.

  • Speaker #1

    J'ai demandé à Tchad GPT, qui m'a dit qu'à peu près en moyenne par jour, il y a entre 100 et 150 000 avions par jour qui décollent. Tu vois ? Et je cherchais cette donnée-là parce que comme on dit que c'est le moyen de transport le plus fiable au monde, je voulais me rassurer. Je me dis, ah oui, parce que ma belle-mère elle habite juste à côté de l'aéroport Charles de Gaulle. Donc je vois le nombre d'avions qui décollent toute la journée. C'est pour ça qu'il m'a amené à me poser cette question. Et quand tu vois ça, et quand tu vois ce volume d'avions qui décollent tous les jours et qu'effectivement tu vois le ratio d'accidents, tu te dis mais quelle technologie incroyable. incroyable que l'être humain a réalisé en construisant l'avion, en créant l'aviation. Et aujourd'hui, si on devait arrêter la conversation là, j'aurais deux questions pour toi. Tu dirais quoi justement à quelqu'un comme moi qui a cette angoisse de l'avion ? Qu'est-ce que tu peux nous dire pour qu'on se détende ?

  • Speaker #0

    En fait, pour moi, l'avion reste toujours le moyen le plus sûr. Et c'est de juste voir toute cette chaîne derrière. C'est en parlant à différentes personnes qui travaillent dans le domaine que là, on peut se rassurer. Par exemple, de la conception, comment les gens y pensent pour mettre un... Déjà, quand tu te dis un outil qui pèse des tonnes et des tonnes, qui se retrouve en l'air, et comme tu l'as dit, tu as 100 000 à 150 000 avions par jour, c'est... En fait, c'est toutes les mesures de sécurité qui sont derrière, qui sont très importantes. Avant que l'avion... Il y a une énorme chaîne. Par exemple, pour un vol, quand un vol doit partir, toute une chaîne qui est derrière. Oui. des opérations aériennes, tu as le CCO, tu as la maintenance, tu as les pilotes, tu as les hôtesses, tu as les superviseurs. Pour qu'un vol puisse se passer très bien, il y a toute une chaîne, c'est tout un travail et toutes ces personnes qui travaillent autour sont super, super qualifiées. Déjà, avant qu'un avion ne soit certifié. il y a des vols, des essais qu'ils font sur les avions. Ça peut prendre des années. Pour qu'un prototype d'avion puisse sortir, ça peut prendre 5 ans, 6 ans. Ils travaillent méticuleusement sur chaque avion pour qu'il ne se passe pas de problème. Il y a eu parfois des petits soucis sur certains types d'avions qu'on a dû rappeler ou il y a eu des accidents. Ça, c'est l'humain. Parce que l'erreur est humaine. En général, parfois, tu peux avoir certains petits problèmes, mais Rien que tout à l'heure, je parlais de Aircrash. Dès lors que toi, en tant que personne, tu sais ce qui se passe, c'est là où tu es en sécurité.

  • Speaker #1

    En sécurité, ouais.

  • Speaker #0

    Rien ne t'échappe. Parce que pour être pilote, pour moi, c'est ça, il faut être méticuleux. Il faut être sérieux. On ne laisse aucune chose passer. Il faut être... Comment on dit ça ? Il ne faut rien laisser passer. Pas une toute petite erreur. Parce qu'une petite erreur,

  • Speaker #1

    elle peut engendrer des milliers d'autres.

  • Speaker #0

    Exactement. C'est même pour ça qu'on est deux dans le cockpit. Les gens commencent à penser à... des études de monopilote. L'autre fois, on était en train de parler dans notre rencontre de l'IA. Est-ce que l'IA pourrait remplacer un pilote ? Il y a plein de persistances. Parce que maintenant, ça parle beaucoup de ça. Et pour moi, franchement, jusqu'à maintenant, je pense que l'avion est le moyen le plus sûr au monde. J'y travaille. Et je comprends pourquoi. Je sais, par exemple, en tant que pilote, ce que je subis en termes de formation pour pouvoir piloter certains avions, c'est quelque chose de très descriptif. Par exemple, quand on te dit que le pilote, il doit être entraîné à toute éventualité. Quand on va dans des simulateurs, on s'entraîne à des pannes moteurs, à tout type de panne hydraulique. train d'atterrissage qui ne sort pas, tout ça, on a des scénarios. Et on est préparé pour ça. Et chaque jour, tu as des incidents qui se passent. Chaque jour, tu as des problèmes. Parfois, tu as un avion qui a un feu moteur ou l'avion décolle, il perd un moteur, ou l'avion décolle, il a une panne hydraulique, ou son train ne veut pas sortir. Et chaque jour, tu l'as. Peut-être ici au Sénégal, dès que tu as un petit incident, c'est dans les journaux, tout ça. Mais si tu vas aux États-Unis, chaque jour, tu as des incidents. Les gens n'en parlent pas parce que Merci. C'est géré en toute sécurité. Tant que c'est géré en toute sécurité, ça ne fait pas vraiment de bruit. Et même ici, il y a eu des problèmes, et c'est tout le temps géré en toute sécurité. Et même quand on dit que l'avion est le plus sûr, c'est en termes de mouvements, c'est-à-dire en termes de décollage, atterrissage. Si tu prends tous ces mouvements... C'est des milliers et des milliers de mouvements par jour. Tu peux rester une année, tu n'entends aucun accident.

  • Speaker #1

    Bien sûr, bien sûr.

  • Speaker #0

    Juste pour montrer, parce qu'il mise sur la sécurité avant tout. La sécurité au centre de l'aviation. Tout ce qui n'est pas sûr est carrément dégagé de cette aire d'aviation-là. Que ce soit même en étant pilote. Tu dois être sûr. Tu dois être une valeur sûre. C'est pour ça, par exemple, tu as des visites médicales à faire. Tu as des contrôles en vol à faire. Même moi, en étant pilote, je suis contrôlé chaque six mois pour voir que j'ai un niveau standard. Sinon, je ne serais pas dans un cockpit. Et c'est valable pour tous les postes auxquels, par exemple, l'ingénieur qui... Ceux qui sont dans la conception des avions. Tout ça, même le contrôleur qui est perché dans la tour de contrôle, c'est cette sécurité qui prime au-dessus de tout. Et c'est ça qui fait que l'aviation est là où elle est actuellement. C'est la sécurité. Il n'y a rien d'autre. On ne parle que de sécurité. On mange, on dort, on ne fait que de la sécurité.

  • Speaker #1

    Et toi aujourd'hui, avec ce parcours-là, Merci. Est-ce que tu sais quoi tes ambitions ? Tu te vois, c'est quoi tes prochains rêves ? Parce que tu rêvais de piloter un avion, tu as piloté le premier petit, tu es allé après sur 19 places, 70 places, les bimoteurs dont tu parlais. C'est quoi tes rêves ? C'est quoi tes ambitions aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Mes ambitions, je dirais, c'est de gravir les échelons. c'est à dire euh Donc déjà acquérir plus d'expérience parce que ce que je disais en toute humilité parce qu'en général en étant pilote il faut être très humble, j'ai besoin d'acquérir le maximum d'heures de vol possibles, je travaille dans ça, essayer de voler au quotidien, d'augmenter mes heures de vol et comme tout pilote devenir commandant de bord, c'est l'ultime.

  • Speaker #1

    Pour passer commandant de bord, c'est quoi ? C'est un minimum d'heures et d'autres examens à passer ?

  • Speaker #0

    En fait, il y a une licence, je te parlais tout à l'heure de la TPL. Je l'ai passée aux États-Unis. Elle te permet de prétendre à devenir commandant de bord. Après, pour devenir commandant de bord, il faut beaucoup d'expérience. Il faut beaucoup d'heures de vol. Et ensuite, ça va dépendre de la compagnie. La compagnie, si elle a un besoin, elle lance une... On appelle la candidature et on dit écoute j'ai besoin de trois commandes en bord. Après il faut postuler, on fait des tests écrits, des tests pratiques et après à l'issue de ça on dit écoute, vous étiez... tu es 10 voilà les trois qu'on va retenir ok et après tu es formé ok tu as tu peux être commandant de bord tu peux être instructeur examinateur il ya plein de choses dans l'aviation mais tu as le prochain objectif inchallah c'est être commandant je l'espère inchallah inchallah c'est

  • Speaker #1

    tout ce qu'on te souhaite en tout cas Maudou ça a été un plaisir plaisir de te recevoir plaisir que tu nous que tu nous racontes c'est ça tout cet envers du décor qu'on ne peut pas imaginer tu vois le parcours que ça a été pour toi aujourd'hui d'être pilote je trouve que c'est super intéressant que tu sois là parce que C'est intéressant que des jeunes en Afrique, en général, puissent peut-être tomber sur ce podcast et se dire qu'on peut rêver d'être pilote, on peut rêver d'être dans les airs et on peut y arriver, surtout. Je trouve que ce qui a été très important dans l'épisode, ce que tu nous as expliqué, c'est... Avoir un entourage solide qui t'encourage, qui te pousse à réaliser tes rêves. Parce que comme tu l'as dit, tes parents auraient pu essayer de te pousser dans d'autres voies, mais... Ils ont vu que c'était le feu qui te rongeait, ils ont vu que c'était ta passion, ils t'ont encouragé. Ça a pris peut-être plus de temps que ce que tu voulais, mais ils ne t'ont pas abandonné, tu n'as pas abandonné. Moi c'est ça que je retiens beaucoup de ton histoire. Ça te montre qu'une passion peut t'amener à réaliser des choses extraordinaires. Parce que j'imagine que le maodo qui espérait avoir le joystick le soir pour jouer à Flight Simulator, s'ils savaient qu'aujourd'hui... Tu vois, il est sur ce type d'avion et qui pilote et qui va à travers le monde. Tu vois, aujourd'hui, je pense qu'il aurait des étoiles plein les yeux. Tu vois, si on lui disait qu'un jour, tu vas vraiment devenir pilote, que ce ne sera plus un joystick que tu auras devant toi. Donc, je trouve que c'est super inspirant. Et tu vois, j'ai beaucoup aimé la partie où tu nous as raconté les examens en Afrique du Sud, où tu as expliqué que vraiment, les heures... Le travail que tu as mis pour essayer de comprendre pourquoi tu avais échoué une première fois à l'examen, une deuxième fois, et toujours te remettre en question et toujours vouloir aller plus loin, toujours vouloir... pour repousser la limite, pour atteindre ton rêve. Parce que le seul fil conducteur de tout ça, c'est que c'est un gamin qui avait un rêve et qui fait tout pour atteindre son rêve jusqu'à devenir commandant. Donc c'est tout le mal qu'on te souhaite.

  • Speaker #0

    Inch'Allah.

  • Speaker #1

    Inch'Allah que tu reviennes dans ce fauteuil et nous dire que c'est bon. Là, je suis commandant. Et qu'est-ce que ça fait d'être commandant ? Donc vraiment, merci énormément de partager ton parcours. Merci énormément de faire rêver plein de jeunes Africains et Africaines parce qu'il y a de plus en plus en plus aussi de femmes pilotes. Et je trouve que c'est bien cette nouvelle génération parce que vous nous montrez, tu vois, sur les réseaux, vous nous montrez ce que c'est d'être pilote. Vous nous montrez qu'il y a des profils. T'as pas besoin d'avoir 40 ans, 50 ans pour être pilote. Parce que souvent, quand on pense pilote, on pense des gens qui sont d'un certain âge. Vous nous montrez que des pilotes africains... Ça existe, tu vois, parce que moi, je me rappelle plus jeune, j'avais l'impression de voir toujours que des vieux européens qui pilotaient, tu vois. Donc, je trouve que cette nouvelle ère qui documente, qui montre leur travail, ça nous permet de démocratiser le métier de pilote et de donner une nouvelle image, une image plus proche de nous, plus jeune du métier et qui montre que c'est possible aujourd'hui d'être pilote, que ce n'est pas un rêve si loin. Donc vraiment, encore une fois, merci énormément et n'oubliez pas ! Il y a le bonus qui arrive. Dans le bonus, il va nous raconter l'aventure avec Birame. En tout cas, ma la team incroyable ! J'espère que vous avez pris autant de plaisir que moi à écouter ou regarder cet épisode. Si vous avez des gens dans votre entourage, des enfants, des cousins, des neveux qui veulent devenir pilotes, envoyez-leur l'épisode pour qu'ils voient le parcours de Mordo qu'ils voient que c'est possible je vous invite à aller le suivre sur tous ces réseaux sur toutes ces plateformes pour voir ce qu'il fait au quotidien pour voir les paysages incroyables qu'il prend en photo depuis l'avion et je vous dis à très vite pour un nouvel épisode ciao la team incroyable peace

  • Speaker #2

    Allo me to reduce my soul My name is Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho

  • Speaker #1

    Ho Ho Ho Ho Ho Ho Au revoir

Chapters

  • Le déclic : de l’« immeuble Air France » au rêve de cockpit

    00:00

  • Parcours pour devenir pilote en Afrique : écoles, sélections, premiers choix

    15:41

  • Sécurité & visites médicales : ce que l’on vérifie avant d’entrer

    29:17

  • Licences & premières heures : PPL, conversions, cap sur la ligne

    44:37

  • Facteurs humains & vérité des vols : procédures, stress, passagers sereins

    01:04:19

  • Accès au marché : visas, prêts/financement, réseau & candidatures

    01:20:08

  • Feuille de route & conseils (jeunes, parents) + opportunités en Afrique

    01:40:51

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Description

Êtes-vous prêt à découvrir l'incroyable parcours d'un pilote qui a défié les attentes et surmonté ses peurs ? Dans cet épisode captivant du OV Show, Olivier Vullierme reçoit Maodo Ndiaye, un pilote sénégalais dont l'histoire inspirante vous fera réfléchir sur la puissance de la détermination et de la passion. Maodo, originaire de Dakar, partage avec nous les moments clés de son enfance qui ont éveillé son amour pour l'aviation, ainsi que les défis qu'il a dû surmonter pour réaliser son rêve de devenir pilote.



Au fil de la conversation, Maodo nous plonge dans ses souvenirs d'enfance, évoquant comment une simple fascination pour les avions s'est transformée en une ambition profonde. Grâce au soutien indéfectible de sa famille et à l'influence de mentors inspirants, Maodo a pu naviguer à travers les turbulences de son parcours. Ce témoignage poignant souligne l'importance du soutien familial et de l'accompagnement dans la réalisation de ses rêves.



Maodo partage également ses expériences enrichissantes de formation en Afrique du Sud, où il a acquis les compétences nécessaires pour devenir pilote professionnel. Il nous parle des différentes étapes qu'il a traversées, y compris les examens rigoureux qui testent non seulement ses compétences techniques, mais aussi sa résilience et sa détermination. Cet épisode du OV Show met en lumière la rigueur et la passion nécessaires pour réussir dans le domaine de l'aviation.



En fin d'épisode, Maodo évoque ses ambitions futures, notamment son rêve de devenir commandant de bord. Son message aux jeunes est clair : croyez en vos rêves et n'hésitez pas à poursuivre vos passions, peu importe les obstacles que vous pourriez rencontrer. Avec des histoires de persévérance, d'espoir et de réussite, cet épisode est un véritable appel à l'action pour tous ceux qui aspirent à réaliser leurs rêves.



Rejoignez-nous dans cet épisode inspirant du OV Show et laissez-vous emporter par le récit exceptionnel de Maodo Ndiaye. Vous découvrirez non seulement les défis auxquels il a fait face, mais également la force de l'esprit humain et le pouvoir de la passion. Ne manquez pas cette occasion de vous inspirer et de redécouvrir ce que signifie vraiment poursuivre ses rêves avec détermination.



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    J'habitais l'immeuble Air France, à côté de l'immeuble Québec.

  • Speaker #1

    Quel signe incroyable, l'immeuble Air France !

  • Speaker #0

    Exact, quand tu es jeune et que tu as une passion, tu as besoin de gens derrière qui puissent te tirer, qui puissent te réconforter, qui puissent te donner les bons conseils pour que tu enlèves ces préjugés et ces petites barrières. Et ça s'est très bien passé. C'était ma première expérience aussi avec un avion qui avait une petite panne. La sécurité au centre de l'aviation, pour moi, le premier vol, il est incroyable. Et là, j'ai compris que réellement, c'est ça mon rêve.

  • Speaker #2

    3, 2,

  • Speaker #1

    1, c'est parti ! Hello, hello les incroyaux, la team incroyable ! J'espère que vous allez bien. Bienvenue dans un nouvel épisode du Off-Show que vous nous écoutiez sur les plateformes d'écoute ou que vous nous regardiez sur Spotify ou sur YouTube. Installez-vous confortablement parce qu'aujourd'hui, c'est un épisode un petit peu spécial pour moi parce que j'affronte une de mes phobies aujourd'hui. Vous devez vous demander... Non, en fait, vous avez déjà vu la vignette. Vous savez déjà qui je reçois et de quoi on va parler. Mais aujourd'hui, je reçois... ... Un ami Je reçois quelqu'un qui s'envoie en l'air fréquemment Je reçois quelqu'un d'aventurier Quelqu'un qui visite le monde Je reçois le First Officer Maodo dans le OVE Show

  • Speaker #0

    Salut, salut, salut !

  • Speaker #1

    Bon, donc tu vas bien ?

  • Speaker #0

    Ça va super et toi ?

  • Speaker #1

    En forme ?

  • Speaker #0

    Ouais, super en forme.

  • Speaker #1

    Bien installé ?

  • Speaker #0

    Ouais, carrément, je suis bien.

  • Speaker #1

    T'es à l'aise ? Ouais. Ok, parce qu'il faut que tu sois à l'aise parce qu'aujourd'hui, tu viens me guérir. Aujourd'hui, c'est une thérapie pour moi. C'est pas toi qui viens raconter ton histoire, tu viens m'aider dans ma thérapie parce que, comme je l'ai dit, c'est une de mes phobies. L'avion, je ne sais pas pourquoi, mais depuis que je suis un peu plus adulte, quand je prends l'avion, je stresse trop. J'en connais une, Karel, qui va écouter ce podcast, elle va mettre un commentaire, oui, je confirme. Tu vois, tu vas bien ?

  • Speaker #0

    Ouais, super, ça va, je suis là.

  • Speaker #1

    Je suis content de te recevoir.

  • Speaker #0

    C'est un plaisir aussi, c'est un plaisir.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, on va apprendre à découvrir qui est Mordo, le First Officer. On va apprendre à savoir... Qu'est-ce qui t'a donné envie d'être pilote, ton parcours, et tu vas nous amener dans tes aventures. Mais d'abord, il y a une question que je pose à tous mes invités. C'est la question la plus dure du podcast, après tout est tranquille. C'est, aujourd'hui il y a quelqu'un qui ne te connaît pas. Maodo, comment tu te présentes ?

  • Speaker #0

    Je dirais que je suis Maodo Ndiaye, Sénégalais très fier de représenter le Sénégal déjà, et passionné d'aviation, de football. Je joue tout le temps au foot. Toute la semaine, si je ne suis pas dans les avions,

  • Speaker #1

    je suis au terrain de foot.

  • Speaker #0

    J'aime aussi le cyclisme. Je fais beaucoup de vélo. Je suis un très grand sportif.

  • Speaker #1

    Vous pouvez le voir, regardez. Vous avez vu.

  • Speaker #0

    Si je n'avais pas été, je dirais, pilote, j'aurais choisi le foot. Parce que c'est ma passion. Même avant d'aimer... les avions c'était le foot.

  • Speaker #1

    Ok, d'accord. Aujourd'hui Maudou c'est un passionné d'aviation, de foot, de cycliste 100% sénégalais.

  • Speaker #0

    Sénégalais, oui.

  • Speaker #1

    Ok, j'aime la description, j'aime la description. Mais t'inquiète, on va apprendre à te découvrir et tout. Donc toi, est-ce que toi tu es né à Dakar ?

  • Speaker #0

    Je suis né à Dakar,

  • Speaker #1

    oui. Ok, né à Dakar.

  • Speaker #0

    Je suis né à Dakar, j'ai grandi à Dakar. Plus particulièrement au Dakar Plateau. J'habitais l'immeuble Air France, à côté de l'immeuble Québec.

  • Speaker #1

    Quel signe incroyable, l'immeuble Air France !

  • Speaker #0

    Ah, exactement ! Eh,

  • Speaker #1

    le destin ! J'en ai marre dans ces épisodes de Dieu, tous les signes qu'il nous montre. Quel destin ! Il est né à l'immeuble Air France.

  • Speaker #0

    Et en plus, maman, elle travaillait dans l'armée, elle était assistante sociale, donc elle travaillait au cabinet du général, au niveau de l'état-major général. Et l'immeuble où j'habitais, il y avait que des pilotes militaires.

  • Speaker #1

    Ah ouais ?

  • Speaker #0

    Encore, voilà. Pilote militaire, médecin militaire. Donc, c'était un peu ça. Et donc, du coup, chaque vacances, on partait en colonie et on voyageait avec les avions militaires.

  • Speaker #1

    Ok. Ah ouais, en plus, ce n'est pas les avions genre long courrier ou... Non. C'est avions militaires, ça va être une expérience.

  • Speaker #0

    Avions de transport militaire.

  • Speaker #1

    Wow.

  • Speaker #0

    Donc, parfois, tu avais même des sièges de parachutistes.

  • Speaker #1

    Wow.

  • Speaker #0

    On s'assied dessus. et pendant le vol Pendant la croisière, ils nous ramenaient tous dans le cockpit. Pour voir. Deux par deux, on s'assied sur les sièges. C'était sympa. Et je pense que c'est de là où est née cette passion.

  • Speaker #1

    Ok, non t'inquiète, tu vas nous amener. Donc toi tu es des plateaux, boy Dakar.

  • Speaker #0

    Boy Dakar.

  • Speaker #1

    100% ?

  • Speaker #0

    100%.

  • Speaker #1

    Tu as une grande famille ?

  • Speaker #0

    Ouais, j'ai trois grands frères.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Et j'ai aussi des demi-frères et deux demi-sœurs.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et particulièrement, je suis le seul qui a totalement grandi à Dakar.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Parce que je suis le dernier. Ah, ok. De toute la famille.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Mes parents ont carrément un gap d'âge assez énorme par rapport à moi. Parce que pratiquement pendant mon enfance, mon papa était déjà à la retraite.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et ma mère n'en était pas très loin. Tous mes grands frères, ils ont fait l'école primaire à Saint-Louis.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et ma mère voulait toujours me garder près d'elle. Normal, c'est les derniers, bien sûr. Mais chaque année, en vacances, je partais à Saint-Louis. pour étudier le Coran et jouer au foot.

  • Speaker #1

    Et comment était l'enfance de Mardou dans tes souvenirs ? Quand tu repenses à ton enfance, c'était comment ?

  • Speaker #0

    C'était vraiment très bien parce que j'étais dans de très bonnes conditions, je dirais. Et surtout l'environnement où j'étais, ça m'a beaucoup aidé parce que l'éducation a été au top. Parce que j'habitais dans un immeuble où... Moi, c'était des familles de militaires très bien éduquées. On avait même un gardien, le grand-siège était un éducateur pour nous. Parce que parfois, il nous arrivait de vouloir sortir et vouloir jouer au foot vers 14 ans. dès que tu descends, le gars il te dit c'est trop tôt, tu remontes et donc du coup on a été très très bien éduqués, on ne sortait pas de l'immeuble jusqu'à peut-être quand on a commencé à être vers l'adolescence on commençait à sortir mais sinon on était dans un très bon cadre de vie l'école était à côté donc franchement j'ai pas eu une enfance très difficile t'as des bons souvenirs tant

  • Speaker #1

    mieux on va passer la partie tout ce qui est euh... collège, école primaire et tout. Pourquoi ? Parce que la question que je pose souvent à mes invités aussi, c'est le lycée, c'est la période où tu commences un peu à t'orienter dans ce que tu veux faire. Est-ce que toi, quand tu arrives au lycée, tu as déjà en tête ton plan de ce que tu veux être pilote ? Ou est-ce que tu ne l'as pas encore ? Et si tu ne l'as pas encore, dans ta tête, tu t'imagines faire quoi et tu t'orientes vers quoi au lycée ?

  • Speaker #0

    C'était très difficile. J'avais la passion, mais je ne savais pas comment le réaliser.

  • Speaker #1

    Donc tu avais déjà découvert ta passion avant d'arriver au lycée ?

  • Speaker #0

    J'avais une passion pour les avions, c'était clair. Mais je n'avais pas encore réfléchi au fait que je pouvais devenir pilote. Je n'y pensais pas. Pour moi, c'était inaccessible.

  • Speaker #1

    Pourquoi ?

  • Speaker #0

    C'était juste des préjugés. Tu te disais, tu vois le métier de pilote comme un métier d'astronaute, tu te dis, ça doit être super difficile. Je ne pourrais pas y arriver. Je n'ai pas le bagage technique pour ça.

  • Speaker #1

    C'est vrai que tu te dis, quand tu fais la comparaison avec Métis d'Astronautes, tu te dis, il faut que je sois premier dans tout.

  • Speaker #0

    Exactement, il faut que je sois un crack, il faut que je sois calé en mathématiques, en physique, tout ça.

  • Speaker #1

    C'est vrai que c'est les préjugés qu'on avait. Quand on nous donnait, en tout cas plus jeunes, pour moi, c'est ça, pilote, médecin, c'est des métiers où il faut que tu sois tellement précis, tellement bon.

  • Speaker #0

    Et aussi, je n'y mettais pas... trop du mien. Par exemple, je n'étais pas extraordinaire à l'école. Moi, comme tout le monde. Comme la plupart d'entre nous. Voilà, je ne vais pas mentir. Et donc, pendant la dédécence, j'avais qu'une seule vision. C'était quoi ? Je voulais juste quitter le Sénégal. Je voulais m'expatrier, faire mes études à l'étranger. Peu importe les études que je faisais.

  • Speaker #1

    Mais toi, pour toi, c'était j'ai mon bac, je veux partir.

  • Speaker #0

    J'ai mon bac, je veux partir. Je voulais juste changer. C'était un peu ça. Et... J'avais pas trop d'idées, je ne savais pas ce que je voulais faire. Je voyais les gens faire banque d'assurance, télécommunication. Ça ne m'intéressait pas trop, mais bon.

  • Speaker #1

    Vu que c'était la voie, allez,

  • Speaker #0

    on y va. Tant que je peux partir, je fais, il n'y a pas de problème. Et je pense que c'est en seconde et en première que j'étais à Yala Soren. Et là, j'avais un groupe d'amis. Ils étaient aussi passionnés d'aviation que moi. Ils m'ont fait découvrir le Flight Simulator. C'est une application sur l'ordinateur. Et après, tu as un petit joystick. Et ça te permet de faire des vols, des simulations. Et là, il y a eu un déclic là.

  • Speaker #1

    Alors attends, avant que tu nous racontes Flight Simulator, parce que tu as dit que tu avais déjà un premier goût pour l'aviation. C'est ça. Est-ce que tu es capable ? Dans ta mémoire, de te souvenir de qu'est-ce qui t'a déjà donné ce goût pour l'aviation, quel a été le déclic où tu t'es dit « waouh, j'aime ça » ?

  • Speaker #0

    En fait, tout le temps... Comme je disais au début, pendant les vacances, chaque année, on partait avec les avions militaires. C'était soit en Gambie, au Mali, et même pendant les vacances, je partais parfois à Ziganchor. Et comme ma maman travaillait dans l'armée, par période, j'avais des vols charter militaires qui allaient dans les régions. Donc ça m'est arrivé à plusieurs reprises de prendre l'avion sans pour autant prendre les avions de ligne, tout ça. Donc j'ai beaucoup voyagé en avion avec les avions militaires. et c'est Et tout le temps, je voyais, par exemple, j'ai mon mentor, qui est actuellement le chef d'état-major de l'armée de l'air, je peux citer son nom, le général El-Ajnian. À cette époque, on le voyait toujours en uniforme, il travaillait pour la présidence, sur l'avion présidentiel. Et quand on le voyait arriver, tous les petits... On était fiers de lui. Mais bien sûr. On le voyait arriver avec son uniforme.

  • Speaker #1

    Tu sais que c'est lui qui pilote l'avion présidentiel.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Il devait marcher au ralenti. Je suis sûr que quand vous le voyez, il arrive, il marche au ralenti.

  • Speaker #0

    Tout le monde se lève pour aller le saluer. On arrêtait le foot pour aller le saluer. Il arrivait, c'était comme Top Gun. C'était comme Tom Cruise qui arrive. Et c'était, franchement, on était tellement fiers. Moi, je me voyais à travers lui. Je me disais, je vais devenir comme lui. Et je pense que c'est une personne qui m'a... beaucoup, beaucoup inspiré. Avant même que je découvre que j'avais des gens qui étaient pilotes dans ma famille et tout.

  • Speaker #1

    Ah, il y a des gens ? Ok, ok.

  • Speaker #0

    Donc, j'ai deux cousins de ma mère qui sont pilotes.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Mais j'ai eu cette info un peu tard.

  • Speaker #1

    Plus tard, ouais. Mais ton premier rôle modèle, en tout cas, c'était lui.

  • Speaker #0

    C'est toujours lui, je dirais. Parce qu'il m'inspire toujours et on est toujours en contact. Il m'a vu grandir.

  • Speaker #1

    Masha'Allah.

  • Speaker #0

    Et il m'a transmis cette fibre.

  • Speaker #1

    Donc tes premiers souvenirs d'intérêt pour l'aviation, pour le métier, c'est ce monsieur-là ?

  • Speaker #0

    C'est ça, c'est l'armée.

  • Speaker #1

    Ok, c'est l'armée.

  • Speaker #0

    L'armée de l'air, voilà.

  • Speaker #1

    Ok, donc. au lycée, là tu découvres

  • Speaker #0

    Flight Simulator.

  • Speaker #1

    Ça te fait quoi quand tu découvres ça ?

  • Speaker #0

    Je passais toutes mes nuits là-dessus. Toutes mes nuits. Parce qu'en fait, le Flight Simulator, si tu veux, tu as tous les types d'avions. Tu peux les piloter. Pas besoin de faire tous les trucs que les pilotes font. Tu prends l'avion, tu le mets sur la piste, tu décolles. Et les vols, par exemple, si tu devais aller à Paris avec un avion, tu décolles l'aéroport de Yoff. C'est le même temps de vol que tu ferais sur vol normal. Donc ce que tu fais, en général tu décolles, tu mets l'autopilot, tu vas dormir. Et après tu mets un réveil, tu viens, tu fais l'atterrissage. C'est comme si tu le faisais en vrai. Donc c'était tellement passionnant et franchement je voulais en savoir un peu plus. Je voulais en savoir un peu plus. Je passais mon temps là dessus et c'est ça qui m'a... Permis de commencer à faire des recherches, à m'interroger, mon entourage, demander des infos. et je faisais des recherches comment devenir pilote je n'arrêtais pas de regarder

  • Speaker #1

    Aircrash par exemple c'est cette période où j'ai commencé c'était pendant alors je rigole je rigole parce qu'on parlait en off avant le tournage pour les gens qui ne savent pas ce que c'est Aircrash parce que je ne savais pas j'ai demandé à Marodou ce que c'était c'est une émission qui passe sur National Geographic National Geography et qui fait l'analyse un petit peu des différents accidents d'avions qu'il y a pu avoir et qui explique les raisons pour lesquelles il y a eu ces accidents.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et je lui ai dit... Donc toi, c'est des émissions de crash qui t'ont passionné à faire de l'aviation. Mais non, non, jamais de la vie.

  • Speaker #0

    En fait, ça me semblait bizarre aussi parce que je n'avais pas peur quand je regardais. Bien au contraire, j'étais super intéressé. Je me disais, wow, c'était pour ça qu'il y a eu le crash. En fait, toi,

  • Speaker #1

    c'était le côté explication qui t'intéressait.

  • Speaker #0

    Genre le fait de savoir comment il y a eu cet accident. Qu'est-ce qu'on aurait pu faire pour l'éviter ? Les procédures. Et ça, ça m'a amené à un truc que j'aime encore plus dans l'aviation, la sécurité. Parce que tout ce que les gens font, ça va dans ce sens. Sécurité, sécurité, sécurité. Et donc, tout le temps, j'entendais l'avion est le moyen le plus sûr. Et moi, je voyais ces crashs, je me demandais pourquoi ils disent ça. Et franchement, Aircrash, c'est une émission très, très intéressante. Tu as des experts, tu as des pilotes. Voilà quoi, c'est super intéressant. Et ça retrace réellement l'accident, comment ça s'est passé. Parce que dans l'avion, tu as deux enregistreurs. L'enregistreur phonique qui enregistre les dernières conversations de l'équipage. Et des contrôleurs et tout ce qui s'est dit et tout. Et tu as les enregistreurs de paramètres. Donc ça te permet de voir les données de vol et tout ça, et de faire une analyse. Donc c'est... Et tout ça, c'est juste pour la sécurité et c'est super super intéressant. Vraiment, je n'ai jamais eu peur des crashs et tout ça. Même mon premier vol dans un avion, sans pour autant penser que je voulais devenir pilote et tout, je me suis senti à l'aise.

  • Speaker #1

    Tu t'es senti chez toi, à ta place.

  • Speaker #0

    La première fois que j'ai pris un bateau, c'était pas pareil.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    J'avais le mal de mer.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais.

  • Speaker #0

    Arrêtez pas de vomir et tout. Mais dans l'avion, je me sentais... C'était tranquille, comme dans mon salon. Même mon premier vol en tant que pilote, J'étais juste wow.

  • Speaker #1

    j'ai pas de sourire on va y venir au premier vol t'inquiète mais c'est marrant parce que tu sais tu m'as rappelé Flight Simulator parce que moi j'avais oublié ça mais le fait que t'en aies parlé moi je me rappelle j'avais essayé de jouer en Flight Simulator hum hum Mais en fait, moi, je suis un gamer passif. Quand je dis que je suis un gamer passif, c'est-à-dire que tous mes jeux, je les mets en mode easy, je les mets en mode tranquille. Moi, je veux juste me détendre et jouer. Et quand je suis arrivé devant Flight Simulator, que j'ai vu cockpit d'avion, parce que pour les gens qui ne savent pas ce que c'est Flight Simulator, c'est un jeu de simulation. Mais en fait, c'est plus qu'un jeu, c'est vraiment une simulation d'aviation où vous pouvez avoir tous les modèles d'avion, tous les cockpits au moindre détail près. Tu es dans le cockpit, c'est juste que tu es devant un écran, mais tu peux apprendre, il y a des gens qui apprennent à piloter.

  • Speaker #0

    Et même, tu as des installations qui sont plus performantes, parce que tu as des simulations. Par exemple, les pilotes, nous, pour nos entraînements périodiques, on va dans des centres de formation où tu as des... des gros simulateurs. C'est le même cockpit d'avion qui est refait. Il n'y a aucune différence. Et le truc, il bouge comme dans la réalité. Il reproduit les jets et tout. Ça, c'est des simulateurs certifiés ou même les heures que tu fais, c'est un peu considéré comme des heures. Donc, c'est là où on reproduit toutes les procédures d'urgence. En général, les tests qu'ils font en vol, tout ça, ils le font dans les simulateurs et tout ça avant de commencer. Donc, et tu as les simulateurs ... quand tu descends un peu plus, et simulateurs où tu n'as que l'effet visuel.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Par exemple, tu as l'écran et tu vois parfois, même dans les écoles de pilotage, on les utilise, tu as des écrans, tu es dans un cockpit, mais le truc ne bouge pas. D'accord.

  • Speaker #1

    C'est juste la vision qui bouge.

  • Speaker #0

    Et tu as les simulateurs aussi que tu peux avoir chez toi, où tu as un yoke, comme dans l'avion, tu as un panel où tu as des boutons et tout ça, tu as des palonniers. Voilà quoi.

  • Speaker #1

    C'est un vrai univers.

  • Speaker #0

    C'est un vrai univers. Et tu as le plus basique, où tu peux juste jouer avec la souris, le clavier, ou tu as un petit joystick.

  • Speaker #1

    Ouais, toi c'est comme ça que tu commences, avec la souris, clavier, joystick.

  • Speaker #0

    Avec la souris. Après, j'avais un joystick. J'avais un groupe de potes, on se passait le... Il y avait un seul qui avait un joystick. Donc, chacun voulait l'avoir chez lui, la nuit, jouer.

  • Speaker #1

    Quand t'avais le joystick, t'étais le roi.

  • Speaker #0

    T'étais le roi. Ok. C'était ta, franchement. Ok.

  • Speaker #1

    Et donc, Flight Simulator, tu le découvres au lycée.

  • Speaker #0

    Au lycée.

  • Speaker #1

    Et donc ? Est-ce que quand tu finis ton bac, tu sais que c'est ça que tu veux faire ? Là, ça y est, t'es piqué, tu sais que c'est ça que tu veux faire ?

  • Speaker #0

    En terminale, c'est décidé. En terminale, j'avais fait des préinscriptions et tout ça, mais je me suis dit non, je ne vais pas faire quelque chose qui ne me passionne pas. Je ne connais rien en banque finale, je ne connais rien en télécommunication. Je ne sais même pas de quoi ça parle. Je sais que télécommunication, c'est les antiques, tout ça. Mais je me suis dit non, attends. J'ai eu un petit déclic aussi. En première, j'ai eu à faire un concours de l'armée de l'air. Mais j'étais encore un peu jeune et je pense que je n'avais pas encore un bon niveau. Donc, je ne l'ai pas réussi.

  • Speaker #1

    Un concours pour rentrer dans l'armée de l'air ?

  • Speaker #0

    Pour être pilote dans l'armée de l'air. Mais c'est une sélection très, très, très difficile. Je n'ai même pas passé le premier niveau parce qu'on était, je pense, au moins des centaines. C'était par phase, ils éliminaient, ils éliminaient. En général, ils n'en prenaient que peut-être 3, 4 personnes. Et il y avait des gens qui étaient déjà en bas de plus de... Ah oui, toi tu étais en première. J'étais en première, donc c'était juste pour un peu voir. Ça ne s'était pas très bien passé. Mais en terminale, je me suis dit là, il faut que je sois pilote. Et la seule chose qui m'a découragé, quand j'ai commencé à faire mes recherches, et que j'ai commencé à voir les prix, des études, je me suis dit ça va être chaud là c'est un problème parce que je viens d'une famille modeste, on n'est pas super riche et tout ça, je me dis écoute, 80 000 euros pour une formation pour 18 mois en plus je dis ça à mes parents, ils me disent même pas en rêve c'est 18 mois seulement ? en fait c'est des formations accélérées parce que si tu veux en aviation l'expérience est très importante par exemple, tu es jugé par rapport à tes heures de vol Oui. Après, tu as une formation théorique derrière et tout ça. Et tu ne t'arrêtes jamais d'apprendre. Tu ne vas jamais t'arrêter d'apprendre. Au fur et à mesure, tu évolues. Tu passes des certifications, tout ça, même en travaillant.

  • Speaker #1

    D'accord. Mais en tout cas, pour commencer à rentrer dans le milieu, il faut au moins déjà faire cette formation qui, en accéléré, peut être 18 mois. Et si ce n'est pas accéléré, c'est combien de temps ?

  • Speaker #0

    Ça dépend. Tu as la formation AB initiaux, en général, qui dure 18 mois. C'est qu'ils te prennent de ne rien. connaître en aviation à devenir pilote.

  • Speaker #1

    D'accord. Mais pilote, pour quel type d'avion ?

  • Speaker #0

    Il y a certaines compagnies, ils ont un programme KD, par exemple Air France, ils ont un programme KD, mais c'est 18 mois. Mais en général, ils préfèrent que tu passes par l'ENAC, l'École Nationale d'Aviation Civile.

  • Speaker #1

    Mais attends, tu fais 18 mois et tu peux piloter un avion de ligne ?

  • Speaker #0

    Un avion de ligne. Mais c'est pour ça, en fait, tu ne viens pas direct. Tu es first officer. Tu es second officer en commençant. Donc tu as, par exemple, quand tu es second officer, par exemple, on peut dire que tu ne fais pas les atterrisses à... Tu fais peut-être des collages, ça dépend. Il y a des conditions qui ne te permettent pas de piloter.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    C'est du plus basique.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Maintenant, quand tu es first officer, tu pilotes.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Mais tu fais ce qu'on appelle un line training. Ça dépend. Certaines compagnies peuvent t'amener sur les gros avions directs. D'accord. Donc, ils vont te mettre en progression. D'accord. Tu vas commencer sur un petit avion, le temps d'avoir un petit... mûrissement, après, au fur et à mesure tu avances.

  • Speaker #1

    D'accord, mais aujourd'hui, en tout cas, un jeune qui voudrait être pilote peut aller dans une école en 18 mois, devenir pilote. D'accord. Donc toi, quand tu vois ça, tu vois les prix, tu dis aïe.

  • Speaker #0

    Aïe. Je me dis, 18 mois déjà, je me dis waouh, c'est parfait. Genre, dans 18 mois je peux commencer à travailler. Dans un an et demi, je peux toucher mon rêve. Exactement. Je me dis, waouh, c'est bon ça. Je dis à mes parents, en plus, les salaires derrière, C'est un peu à la hauteur des études, parce que c'est comme un investissement. Tu investis sur un truc et après, derrière, tu as un bon salaire. Et je donne tous ces arguments à mes parents. Je leur dis, écoutez, voilà, c'est cher, mais quand même, derrière, ça peut se rattraper. Et ils me disent, écoute, il faut te rendre à la réalité. Cet argent, ça ne sort pas. Donc, j'ai dû faire plus de recherches, regarder. Et j'ai commencé à comprendre qu'en Europe c'était plus cher, aux États-Unis c'est un peu moins cher. Aux États-Unis, tu te demandes par exemple 40 000 dollars, 50 000 dollars. Mais jusque-là, c'est cher.

  • Speaker #1

    Ah oui, bien sûr, jusque-là c'est cher, mais c'est quasiment deux fois moins qu'en

  • Speaker #0

    Europe. C'est comme en Europe, exactement. Après, tu commences à comprendre un peu l'industrie, comment ça fonctionne, les différents pays et tout ça. Pour dire que j'ai atterri en Afrique du Sud, finalement. Et ça, c'est des années plus tard. Parce que bon, pour mon cursus... Après le bac, mes parents voulaient que je fasse, parce que c'était comme mon frère, il avait fait pharmacie et tout. Mon père voulait que je fasse soit médecine ou un truc, parce que j'étais pas mal en SVT.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Donc je me rappelle même, il m'avait amené chez un de ses amis qui était recteur ou je ne me rappelle même pas de quoi, pour me convaincre.

  • Speaker #1

    Il voulait t'amener dans la voie.

  • Speaker #0

    C'est ça, il voulait que je fasse biologie, un truc comme ça. Mais moi je ne voulais pas, je n'étais même pas intéressé. Ce jour-là, je me rappelle, à la sortie de notre entretien avec le monsieur, j'étais en larmes dans la voiture. Et mon père et ma mère étaient là et me disaient écoute si tu ne veux pas c'est pas grave on va pas te forcer. Et là j'ai eu un ouf de soulagement et c'est là que ma mère je m'appelle à ce moment dans l'aventure. Elle a fait genre pourtant tu as un long pilote. Je lui ai dit ah bon ? Je ne savais pas. Il me dit ouais tu as un long pilote et tout ça écoute on va essayer d'aller le voir et tout.

  • Speaker #1

    Et les mamans ?

  • Speaker #0

    J'ai commencé à être content quoi. Là t'as une bouffée d'air tu dis. C'est ça je me disais oh. Et là, on l'appelle, il était à Dakar. En ce moment, il était à Erkodiva. Là, il était à Dakar. Donc, on va chez lui et tout. Je lui dis, voilà, je viens de le rencontrer parce que je ne me rappelle pas trop de lui pendant mon enfance et tout. Parce qu'en général, quand tu es pilote, tu n'as pas vraiment une vie de famille. Et voilà, on va chez lui, on parle, on discute. Voilà, je vais être pilote, tout ça. Il nous explique quand même. Les études sont très chères et tout ça. En général, tu as des concours que tu peux passer. Ça dépend des compagnies. Par exemple, Air Sénégal peut dire, écoute, j'ai un besoin de pilote. Je vais faire un concours pour essayer de recruter des jeunes et les former.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    À cette période, on n'avait pas de compagnie aérienne au Sénégal. Si je me rappelle, je pense, non, on avait Sénégal Airlines. Mais il n'y avait pas de programme cadet, il n'y avait rien.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc les compagnies peuvent faire un appel. Je veux dire, entre guillemets, comme un appel d'offre.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Pour dire qu'en gros, on a besoin de pilotes.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Venez postuler. Et nous, en gros, ils prennent en charge la formation ?

  • Speaker #0

    Ils prennent tout en charge. C'était comme au temps de Air Sénégal International. Ils organisent des concours. Par exemple, disons, tu as besoin de 20 pilotes, par exemple. Tu lances un concours national, tu dis écoute, j'ai besoin que chaque candidat ait au moins un bac plus 2 en mathématiques et en physique. Et là tu lances au niveau national, les gens y font, tu élimines, tu élimines, tu élimines, jusqu'à en obtenir tes 20 que tu veux, tes 20 meilleurs. Et là... tu leur fais leur formation d'accord et après donc du coup ils te sont redevables disons qu'ils vont signer un ban c'est à dire pendant cinq ans tu es tu travailles avec eux tu peux pas voilà c'est comme ça que tu rembourses d'accord je comprends que tu fais je comprends donc il y avait ces options mais à cette période il n'y en avait pas vraiment et lui d'un coup on discute on discute il me dit comment c'est passionnant et tout et il m'expliquait d'un coup il me dit mais attends tu as un autre rang qui est pilote

  • Speaker #1

    Je lui dis wow.

  • Speaker #0

    Et il déçuit comme à maman. Et il lui dit écoute, tel, tel, c'est un pilote aussi. Et il a sa compagnie.

  • Speaker #1

    Oh wow.

  • Speaker #0

    Je lui dis wow, ok. Et il me dit écoute, on va aller le voir. Je lui dis ok. Et on a organisé le truc, on est allé le voir et tout. Et ça, c'est lui qui m'a fait encore plus rêver.

  • Speaker #1

    Ah ouais ?

  • Speaker #0

    Franchement... Il m'a fait rêver de ouf.

  • Speaker #1

    Pourquoi ?

  • Speaker #0

    Franchement, quand il me parlait de comment il avait fait sa formation aux Etats-Unis et tout, et il avait aussi galéré en fait.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Donc je me voyais un peu en lui parce qu'il me parlait de... Il avait commencé à l'aéroclub.

  • Speaker #1

    À l'aéroclub de Dakar ici ?

  • Speaker #0

    C'est lui qui m'a orienté là-bas en fait.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Il m'a parlé de l'aéroclub, il m'a parlé des petits vols qu'il faisait à Ausha droite. et comment il est arrivé aux États-Unis, il m'a transmis encore une fibre, encore une grosse. Mes deux oncles, ils m'ont vraiment... galvanisés, ils m'ont boosté. Et je pense dans ce métier, c'est de ça que plusieurs jeunes ont besoin. Par exemple, quand tu es jeune et que tu as une passion, tu as besoin de gens derrière qui puissent te tirer et qui puissent te réconforter, qui puissent te donner les bons conseils pour que tu enlèves ces préjugés et ces petites barrières.

  • Speaker #1

    Des gens qui te montrent que c'est possible. Des gens qui te montrent qu'ils sont passés par soit le même chemin que toi dans tes périodes de décision, soit même où ils ont eu des conditions pires que toi, mais ils ont réussi à y arriver et c'est pour ça que pour moi c'est important de te recevoir aujourd'hui parce que c'est ce qu'on essaie de transmettre, c'est ce qu'on espère c'est que quelqu'un regardera ce podcast un jour et se reconnaîtra dans ton parcours et il dira moi aussi je veux être pilote donc c'est pour ça que c'est important d'avoir des gens comme toi qui font les choses réellement au quotidien et de leur montrer que c'est possible donc tu rencontres ce nouvel oncle et voilà lui il me dit écoute moi Voilà.

  • Speaker #0

    Et c'était dans le sens de convaincre ma mère, parce qu'elle était là et j'avais mon grand frère aussi. Et il lui fait genre, écoute, il est pilote, dès qu'il finit sa formation, moi je le prends. Déjà, donc, c'était un boulot assuré, c'est pas évident. Donc il te dit, écoute, moi j'ai ma compagnie, dès qu'il finit, je le prends. Et donc, c'était une option, déjà, où ma mère commençait à réfléchir. Elle se disait, écoute, donc c'est possible. Et il lui fait genre, écoute, c'est vrai que c'est beaucoup d'argent. Il y a beaucoup de fonds et tout ça. Moi, ce que je lui conseille, c'est de commencer à l'aéroclub. Le temps de rassembler tout cet argent et tout ça. Et voilà. Moi, je ne connaissais pas l'aéroclub. Je viens de connaître l'aéroclub. Voilà, ma mère me dit écoute, donc va voir à l'aéroclub comment ça se passe et tout. J'appelle à l'aéroclub, ils me disent où c'est, ils m'expliquent. Et le lendemain, je pars.

  • Speaker #1

    Tu ne perds pas de temps, direct.

  • Speaker #0

    Je ne perds pas de temps. Je viens, je regarde l'aéroclub, je vois les petits avions. C'était la première fois que je voyais des petits avions. Genre, franchement, j'étais super content. Genre, je me disais wow, ça va peut-être se réaliser. Mais c'était juste un début. Je dirais que les problèmes commençaient là. C'est jamais facile. C'est jamais facile. Tu te disais, écoute, voilà la solution. C'était pas la solution. Moi, je viens à l'aéroclub quand même. Et voilà, la dame qui m'avait accueilli, la secrétaire, est super gentille. Elle me montre tous les formulaires et tout ça. L'heure de vol. C'était à 110 000, je pense. Donc, j'ai fait le calcul. Ils m'ont dit, écoute, tu dois faire 45 heures de vol. Avec les manuels, tout ça, ça te revenait à 8 millions. Déjà, c'était cher. Je me disais, c'est sûr que les parents, ils vont dire non. Je me dis, écoute, je vais tout prendre et tout. Je prends tout, je viens voir les parents, je leur dis écoute voilà le truc, je peux l'étaler, les vols c'est pas la peine que je les fasse tous ensemble et tout ça. Et même pour payer, c'est au fur et à mesure chacun avec son propre compte, chacun comment il avance et tout. Je respecte tout mais jusque là ils sont pas trop quand même.

  • Speaker #1

    Parce que si je comprends bien... C'est pas un programme que tu as à faire en six mois. Là, c'est toi. Quand tu veux venir, tu réserves. Tu viens faire ton cours. C'est ça. Donc, ça peut te prendre un an, deux ans.

  • Speaker #0

    Ça peut te prendre deux ans, trois ans, quatre ans. D'accord. Donc,

  • Speaker #1

    tu as la possibilité d'étaler. D'étaler, c'est ça. D'accord.

  • Speaker #0

    Plus ça se rapproche, plus c'est simple. Bien sûr. C'est un apprentissage. C'est comme l'auto-école.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Donc, du coup, déjà, je commence par la première partie, qui est les visites médicales. Donc pour être pilote, il faut... Vraiment avoir une très bonne santé. Là, j'étais vraiment stupéfait. Et ça me passionnait encore davantage. Quand j'ai vu toutes ces visites médicales que je devais passer, que je n'avais jamais pensé que j'allais faire même dans ma vie, je commence. Celui qui m'a le plus intrigué, c'était l'électroencéphalogramme. Tu viens, tu es allongé dans une pièce et on te met des électrodes sur la tête pour regarder ton activité cérébrale. Et tu fermes les yeux, il y a une lumière qui s'allume et qui s'éteint. devant toi pour voir comment ton cerveau réagit. C'était tellement bizarre.

  • Speaker #1

    Ah ouais, on ne s'imagine pas tout ça.

  • Speaker #0

    Je te promets, c'était une première. Et pour voir si tu n'avais pas des anomalies, ou bien si tu ne fais pas l'épilepsie, je pense,

  • Speaker #1

    des trucs comme ça.

  • Speaker #0

    Après, on te donne une série d'analyses à faire et après tu les ramènes chez un médecin aéronautique. Donc je fais les trois encéphalogrammes. Je vais faire un électrocardiogramme, je vais voir ma vision chez l'Optano, je fais un audiogramme, ils te mettent dans une cabine, tu mets des casques et ils te passent des sons sur différentes fréquences et quand tu entends le son, tu dois appuyer un bouton pour voir ton audition, comment elle se comporte, radio des poumons, des sinus, analyse biologique, sang et urine. Tu fais toute une panoplie de trucs.

  • Speaker #1

    En fait, tu sors de là, tu sais que tout va bien.

  • Speaker #0

    c'est comme si tu allais dans l'espace après voilà tout se termine, tu vas voir le médecin tu le ramènes tout,

  • Speaker #1

    il regarde tout et lui il t'ausculte il te fait deux petits tests et après là il te signe un papier pour dire que tu es apte donc là quand t'as fini tous ces tests t'as un papier qui dit que t'es officiellement apte physiquement à pouvoir suivre des cours de pilotage donc c'est ce qu'on appelle une

  • Speaker #0

    visite médicale et tu as plusieurs classes Il y a classe 2, classe 1. Et la classe 2, en général, c'est celle que tu utilises quand tu commences. C'est une période de deux ans si tu as moins de 40 ans. Et si tu as plus de 40 ans, c'est après une année, tu dois la renouveler.

  • Speaker #1

    Ok. Donc moins de 40 ans, tu dois refaire cette visite médicale tous les deux ans.

  • Speaker #0

    Tous les ans. Ah oui, tous les deux ans.

  • Speaker #1

    Tous les deux ans. Et quand tu as plus de 40 ans, c'est tous les ans que tu repasses cette visite médicale.

  • Speaker #0

    Et maintenant, quand tu deviens pilote professionnel, tu as une classe 1 en général. D'accord. La classe 1, c'est chaque année.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et quand tu as plus de 40 ans, c'est chaque 6 mois.

  • Speaker #1

    D'accord, ok.

  • Speaker #0

    Donc tu as des séries de tests. Et même pour les tests, il y en a que tu ne fais pas tous les 6 mois. D'accord. Il y en a que tu fais tous les 4 ans, ça dépend.

  • Speaker #1

    D'accord. c'est très important que tu le dises parce qu'on s'imagine pas On pense souvent machine quand on pense à l'avion, mais on ne pense pas que les pilotes font tous ces examens-là avec cette fréquence-là.

  • Speaker #0

    C'est ça, tout pour la sécurité. Parce que si tu as un petit pépin physique...

  • Speaker #1

    Et que tu n'es plus apte à piloter.

  • Speaker #0

    C'est ça, c'est pour ça qu'on est deux dans le cockpit déjà. Parce qu'on a ce qu'on appelle... Tu peux avoir un des deux qui peut tomber malade.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Par exemple, c'est pour ça, on ne nous sert jamais le même repas.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Parce que... Tout le temps. Voilà. Au cas où quelqu'un a un problème gastrique, food poisoning, au moins l'autre, il aura moins de chances de l'avoir.

  • Speaker #1

    Ok, donc sur tous vos vols...

  • Speaker #0

    Parce que c'est des choses qui sont arrivées.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Quand ça arrive, c'est là où les...

  • Speaker #1

    Tu vois, on n'y pense pas, mais c'est d'une logique évidente.

  • Speaker #0

    Ça peut arriver, c'est déjà arrivé, c'est pour ça qu'ils ont pris certaines directives pour dire écoute, maintenant, les gars au cockpit, ils ne vont pas prendre le même repas. Parfois, tu as même envie de prendre le même repas, et c'est l'hôtesse qui se dit non, c'est impossible. Tu ne peux pas manger la même chose.

  • Speaker #1

    C'est incroyable, tu vois ça c'est des détails que nous grand public on n'imagine même pas.

  • Speaker #0

    Et tout c'est pour juste la sécurité.

  • Speaker #1

    Ok, et toi quand tu fais tous ces tests là, ça te prend combien de temps les tests ?

  • Speaker #0

    Je dirais que ça m'a pris une semaine, l'histoire de prendre des rendez-vous avec les différents médecins et tout ça, mais c'est parce que c'est au Sénégal. En général dans d'autres pays où c'est très développé, tu as des centres qui sont dédiés à l'aviation médicale.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc du coup, tu arrives pendant une journée, tu peux faire tous ces tests. D'accord,

  • Speaker #1

    d'accord.

  • Speaker #0

    Mais ici, j'étais obligé. Bon, le médecin que j'utilisais, il a son cabinet, mais il te fait les ordonnances et tu vas faire les analyses. Et après,

  • Speaker #1

    tu reviens avec le résultat. D'accord,

  • Speaker #0

    je reviens. Déjà, ça,

  • Speaker #1

    c'est un premier tampon.

  • Speaker #0

    Je me dis ouf. Heureusement,

  • Speaker #1

    physiquement,

  • Speaker #0

    je suis capable d'être pilote. Et voilà, je m'inscris à l'aéroclub. Aéroclub c'était pas très compliqué non plus, tu es membre, tu peux venir suivre les cours théoriques. Je commence à suivre les cours théoriques, c'était tous les lundis, c'était super intéressant. Je bookinais aussi, j'avais les bouquins à la maison. Pour moi j'étais dans ma rampe de lancement. Je commence... Et ma mère, elle m'offre 5 heures de vol.

  • Speaker #1

    Oh là là ! Eh les mamans !

  • Speaker #0

    Et ça, ça m'a tellement... Mes parents, mon papa et ma maman, ils étaient derrière.

  • Speaker #1

    J'imagine ta joie quand tu as dû recevoir ce cadeau.

  • Speaker #0

    5 heures de vol, je me dis, écoute, 45 heures, 5 heures, ça va. Je peux commencer. Et je commence, 5 heures, mais j'ai fait l'erreur de les enchaîner.

  • Speaker #1

    Donc c'est allé trop vite le plaisir.

  • Speaker #0

    C'est allé trop vite, j'ai fait 5 heures de vol. J'ai kiffé, franchement, mon premier vol.

  • Speaker #1

    C'est ça que j'allais te demander,

  • Speaker #0

    est-ce que tu te souviens ? J'ai appelé tout le monde. Je pensais que j'allais rien faire. Je pensais que l'instructeur allait le montrer, comment on fait tout ça. On vient, il me montre déjà. C'était tellement bizarre. Le roulage, quand tu roules pour aller sur la piste, tu utilises tes pieds pour diriger l'avion. Après, il me faisait genre, est-ce que tu as le permis de conduire ? Je lui dis non. Il me dit, heureusement, parce que sinon, tu allais avoir un problème. Parce que...

  • Speaker #1

    Tu allais conduire comme une voiture.

  • Speaker #0

    Voilà, comme une voiture. Ça, je le savais, parce que je faisais du simulateur.

  • Speaker #1

    Quand tu dis que tu utilises tes pieds, tu as des pédales comme une voiture ?

  • Speaker #0

    Tu as deux pédales comme une voiture. Comme une voiture automatique, tu as deux pédales. Mais ces deux pédales... Quand tu pousses la pédale de gauche, l'avion tourne à gauche. Quand il est au sol. Et quand tu pousses la pédale de droite, l'avion tourne à droite. Donc c'est comme ça que tu diriges les avions, même les avions de ligne, ils sont dirigés par les pieds quand tu es au sol.

  • Speaker #1

    Et pour avancer tout droit, comment il fait ? Tu appuies les deux en même temps ?

  • Speaker #0

    Non, en fait, pour dire, c'est comme le volant qui est au sol, mais tu as ta manette. Ah d'accord,

  • Speaker #1

    donc tu as la manette qui te permet d'aller tout droit, et toi tu fais Ausha pour le garder droit avec les pédales. C'est ça.

  • Speaker #0

    les pédales Elle contrôle la roulette de nez. Tu as une petite roulette qui est devant l'avion et quand tu appuies sur une pédale, il fait tourner l'avion.

  • Speaker #1

    D'accord, ok.

  • Speaker #0

    Sur les gros avions, tu as une petite roulette ici qui te permet de tourner un petit volant.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, il me fait cette réflexion. Moi, bon, j'avais beaucoup de connaissances. Je dirais que j'avais des connaissances déjà de base, donc je connaissais un peu, mais il me faisait genre, si tu avais l'habitude, parce qu'il me disait qu'il avait des problèmes avec certains, qui n'avait aucune notion d'aviation et qui arrivait dans un avion pour la première fois et qui se trouve à diriger l'avion avec les pieds. Alors qu'ils ont l'habitude, c'est un effet moteur en fait. Bien sûr. Si tu as l'habitude de conduire avec tes pieds.

  • Speaker #1

    C'est des réflexes que ton cerveau a enregistrés.

  • Speaker #0

    Exactement. Donc après on rentre, ils me montrent comment on fait la visite pré-vol parce qu'avant chaque vol tu fais une visite complète.

  • Speaker #1

    De l'avion.

  • Speaker #0

    De l'avion, tu regardes l'état technique, l'extérieur, l'intérieur, tout ça. Et on commence. On est resté ce jour là, on est resté très longtemps pour qu'il m'explique un peu les procédures, tout ça pour démarrer l'avion, tout ce qu'il fallait tester, tout ça. On arrive sur la piste et il me dit voilà, il met les gaz et je ne savais pas que c'était moi qui devais décoller. Je ne savais pas, mais bon, il m'a assisté. Mais quand j'ai senti que c'était moi qui tirais, je voyais l'avion qui s'est levé.

  • Speaker #1

    Oh là là, la sensation.

  • Speaker #0

    La sensation est unique. Pour moi, le premier vol, il est incroyable.

  • Speaker #1

    Que tu sens que tu... Tu tires et ça monte.

  • Speaker #0

    En fait, juste le ressenti. J'avais l'habitude d'être dans le simulateur.

  • Speaker #1

    Avec ton joystick.

  • Speaker #0

    Mais le ressenti, il est unique. Je me retrouvais dans les airs. Je n'arrêtais pas de regarder un peu par le support. J'étais ému. J'étais trop content. Je n'arrêtais pas de sourire. Je suis super content. On fait un tour. On n'a même pas fait des exercices ce jour-là. Il m'a juste montré pour avoir de bonnes sensations. On est revenu. Je n'arrêtais pas d'appeler les gens. J'étais trop content. J'ai appelé mes anges. Je leur ai dit que la première expérience était trop bien. Ils m'ont encouragé. J'étais super content. Je suis rentré à la maison ce jour-là. J'étais trop content. J'ai raconté à mes parents. C'était un bon début. Et là, j'ai compris que réellement, c'est... C'est ça mon rêve.

  • Speaker #1

    Là, ça y est, c'est fini, t'as eu la piqûre, c'est bon. Là,

  • Speaker #0

    c'était impossible de faire marche arrière. Là, c'était impossible. Je ne m'imaginais pas faire autre chose.

  • Speaker #1

    La nuit, quand tu t'es couché, que t'es dans ton lit et que tu repenses à « Hé, j'ai piloté un avion aujourd'hui » .

  • Speaker #0

    J'étais comme un gamin qui venait d'avoir le jouet dont il rêvait pour Noël. Je continuais mes cours et j'étais très passionné. Je me rappelle à l'école, J'aimais pas trop trop les études, tu vois, quand tu es jeune et tout ça, voilà quoi. Mais là, rien que de savoir qu'il y a quelque chose derrière, un rêve, j'étais super passionné, super motivé. J'étudiais comme un fou,

  • Speaker #1

    quoi. T'avais trouvé ton truc.

  • Speaker #0

    Voilà, j'ai trouvé mon truc. J'ai fait mes 5 heures de vol, boum, c'était fini, blocage.

  • Speaker #1

    Il reste 40 à faire.

  • Speaker #0

    Il reste 40 à faire. Et même les 45, on te dit, c'est juste sur le papier. Mais en général, chacun a son évolution. Et on dit en aéroclub. Vu que ce n'est pas une formation continue d'entrée, tu prends ton temps et tout. En général, tu peux aller à 55, 60.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, écoute. Je fais mes cours théoriques tranquilles et tout. Et là, je sais qu'il y a un souci avec les fonds. Mes parents me disent, écoute, il faudra que tu attendes un peu. Est-ce que tu ne vas pas faire quelque chose à côté ? Aller à l'université, des trucs comme ça. Moi, je me suis dit, ils veulent juste m'amadouer. Je ne vais pas rentrer dans ça parce que je sais que... Si j'ouvre cette porte-là. Là, c'est foutu. Je me suis dit, écoute, non. Je leur ai dit, écoutez, moi, je peux prendre l'année sabbatique. Je vous laisse le temps de réunir quelques petits fonds et je continue. Ils me disent non, écoute ça, tu vas perdre du temps et tout. Je leur dis écoutez, moi, c'est tout ce que je veux faire. Je ne veux pas faire autre chose. Et j'étais très têtu. C'est aussi mon signe astrologique. Je suis scorpion. Et on me l'a toujours reproché. Ils me disent que tu es super têtu. Et c'était dans le bon sens. Voilà, c'est ça. Parce qu'au final, je n'ai pas regretté d'avoir été têtu à ce moment-là. Parce que peut-être j'aurais pu aller faire autre chose, j'aurais pu aller faire maths physique ou d'autres choses. Et à ce moment-là, ma grand-mère, paix à son âme, elle était à Saint-Louis. Donc j'ai décidé, je vais aller à Saint-Louis, rester là-bas quelques mois. Je suis allé à Saint-Louis un peu pour me ressourcer. En même temps, j'avais mes bouquins, je lisais et je faisais mes recherches à côté pour voir d'autres possibilités et tout, en attendant que mes parents réunissent. de l'argent et tout ça. Et voilà, je suis resté à Saint-Louis. Après, je suis revenu à Dakar. Et je suis resté très longtemps sans voler. Je peux dire, même quand je regarde mon carnet de vol, c'est une émotion parce que quand je revois le moment où j'ai commencé et le moment où j'ai repris, ça avait fait un an. Mais après, quand je suis revenu, mes parents m'ont payé 10 heures de vol. Et là je me suis dit écoute je vais pas faire la même erreur, je vais bien étaler ça au moins le temps que des fonds reviennent.

  • Speaker #1

    Pour ne plus avoir cette pause d'un an encore.

  • Speaker #0

    Voilà c'est ça. Donc je suis revenu et j'ai commencé, j'ai repris les vols et j'ai décidé de faire un vol par semaine.

  • Speaker #1

    Quand tu reprends ces heures de vol, disons on est en quelle année ? Parce qu'on n'a pas parlé d'années à peu près. Est-ce que tu serais...

  • Speaker #0

    En fait disons que j'ai eu le bac en 2011.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Et oui j'ai eu le bac en 2010-2011 donc pendant l'année 2011 j'ai commencé on peut dire la fin de l'année.

  • Speaker #1

    Fin de l'année 2011 c'est là où tu fais tes 5 heures ?

  • Speaker #0

    C'est là où je fais mes 5 heures.

  • Speaker #1

    Donc on est à peu près fin 2012 quand tu commences tes 10 heures de vol ?

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et donc disons que je suis resté un an, j'ai fait mes 5 heures en fin d'année 2011 et je suis revenu un an après.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et voilà en 2012 je commence les vols.

  • Speaker #1

    2013. Ouais, ça 2012. Fin 2012. Ouais, fin 2012-2013.

  • Speaker #0

    Donc je commence les vols et c'était tous les samedis. J'avais réservé mes vols que les samedis. Je faisais mes cours théoriques le lundi et le samedi, je venais... Et à cette époque, il y avait un club de simulateurs dans l'aéroclub. D'accord. Tout était bien installé et tout ça, donc je passais toutes mes journées là-bas. Disons, toute la semaine, j'étais à l'aéroclub. Ah ouais ? Voilà. Le lundi, c'était...

  • Speaker #1

    Les cours théoriques.

  • Speaker #0

    Les cours théoriques. Le reste de la semaine, j'étais dans le simulateur. J'étais avec d'autres jeunes, d'autres jeunes qui étaient comme moi, motivés et tout ça pour devenir pilote. Et même, pratiquement, je dirais, ils sont tous réussis, ils sont tous pilotes. Et on se rappelle cette galère.

  • Speaker #1

    Bien sûr, j'imagine.

  • Speaker #0

    Tout le temps, on passait la journée à l'aéroclub, on se promenait à l'aérogare, on allait acheter du pain au chocolat et tout ça. Ça fait plaisir quand on y repense. Bien sûr. On faisait du simulateur, on faisait une pause, on revenait.

  • Speaker #1

    Ça doit faire plaisir parce que vous dites, on n'a pas fait tous ces efforts-là pour rien.

  • Speaker #0

    Pour rien, au final. Donc du coup, les samedis, je faisais mes vols, une heure de vol chaque samedi. Et voilà, les parents ont commencé à rassembler un peu d'argent, donc ça a commencé à aller un peu plus vite. Donc parfois, il y avait des périodes creuses où je ne volais pas, c'est normal et tout. Et au bout de deux ans, finalement, j'ai réussi. J'ai eu ce qu'on appelle la licence de pilote privé. Et c'était un grand pas, je dirais, vers ce que je devais réaliser. J'étais très ému ce jour-là, je me rappelle. J'étais même en train de pleurer.

  • Speaker #1

    Mais bien sûr. T'imagines les années qui sont passées où tu as sacrifié des choses, où tu sais les efforts que les parents ont fournis pour t'aider à réaliser ce reste-là, et de voir que je l'ai fait. Ça y est, la première étape de mon projet est faite.

  • Speaker #0

    C'était la première étape du projet. Je ne pensais pas que j'allais arriver à ce stade. Et de l'avoir réalisé, ça m'a ouvert encore plus les yeux. Je me disais, écoute, il te reste du chemin.

  • Speaker #1

    Mais la première porte,

  • Speaker #0

    elle est là. J'avais mon PPL et tout. Et ça m'a fait plaisir, je pouvais voler parfois tout seul avec mes amis. Et j'ai eu beaucoup d'aide de l'aéroclub aussi. Je leur suis très reconnaissant parce que mon instructeur était aussi le président de l'aéroclub. Très sympa et il m'a très bien formé.

  • Speaker #1

    Monsieur Discatiati ?

  • Speaker #0

    Monsieur Discatiati, voilà. Je lui passe le salut. Et il a vu en moi peut-être des qualités qu'il n'a plus.

  • Speaker #1

    Euh...

  • Speaker #0

    Il avait demandé qu'on me donne les baptêmes de l'air.

  • Speaker #1

    Oh, trop bien.

  • Speaker #0

    Et tous les vols qui ne nécessitent pas d'instruction, les vols d'aéroclub, je les faisais. Et cela me permettait de diminuer le prix de ce que je devais payer plus tard.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et j'ai pu faire comme ça, disons... Presque une centaine d'heures pour l'aéroclub. Je faisais des baptêmes de l'air. Tu avais des pilotes qui venaient d'autres pays, de France, tout ça, qui venaient pour faire les baptêmes de l'air, un peu pour découvrir Dakar. Parfois, tu avais des vols où tu pouvais amener, je ne sais pas, des professeurs de Jean Mermoz, tu les amènes à Ziguinchor. Aller-retour, ça te faisait quatre heures de vol. J'avais des vols comme ça. Je volais, j'ai volé partout dans le Sénégal. Je suis allé à Tambacounda, Saint-Louis, Capskering, je suis allé partout. Et j'ai eu même des anecdotes par rapport à ça. Je me rappelle, j'ai eu un vol. C'était avec un ami, parce qu'après on gérait le Flight Simulator Club. J'avais un autre ami, il s'appelle Bruno. Et un jour... On devait aller chercher quelqu'un qui devait voyager sur Air France le soir même. C'était la saison des pluies.

  • Speaker #1

    Première anecdote,

  • Speaker #0

    c'était là. On regarde la météo, tout est bon, tout. Attends,

  • Speaker #1

    j'attache ma ceinture.

  • Speaker #0

    On se dit, écoute, là, on va à Zivianchor. Je lui dis, viens, tu m'accompagnes. On va à Zivianchor, on prend le gars et on l'amène à Dakar. Il a son vol sur Air France.

  • Speaker #1

    La météo, tout est nickel.

  • Speaker #0

    La météo était bonne et tout. Et là, on décolle tranquillement, on prend nos photos. Et à cette période, moi, quand je voyageais en général, je n'avais pas de GPS. Parce qu'à l'école, en général, tu as une carte. Les cartes aéronautiques, on prenait les cartes routières et on dessinait pour que ça devienne des cartes aéronautiques.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    On décolle, on va à Zivienchor. Et dès qu'on arrive vers Bandjoul, Bandjoul nous dit, écoutez, la météo est très, très mauvaise à Zivienchor. Donc il nous dit ça et moi je regarde droit devant, je vois que c'est sombre, c'est tout noir. Parce qu'à l'époque on faisait du VFR, c'est-à-dire c'est du vol à vue. Tu voles avec des références visuelles, tu n'as pas le droit de rentrer dans des nuages.

  • Speaker #1

    Il faut que tu aies ta visibilité devant.

  • Speaker #0

    Il faut que tu aies une certaine visibilité devant et même autour, en dessous et au-dessus. Donc je regarde et là je dois me décider. Et là, mon pote me dit « Non, on y va, on y va. » Je lui dis « Écoute, attends. » Moi, je regarde bien et je me dis « Écoute. » Je ne me mets pas la pression et je dis au gars « Écoute. » Je lui dis « Je fais demi-tour, je rentre à Dakar. » Je suis d'accord. Et je fais demi-tour, j'avais le carburant tout était normal et tout, j'avais bien géré. Et je fais demi-tour et je voyais qu'il pleuvait très fort à Ziegach. Donc je fais demi-tour, je reviens, je retravaille ce bandioul. Juste avant de sortir du bandioul, le gars me rappelle. Il me dit que there is an improvement. Le temps s'est dégagé carrément. Parce qu'en général, certaines pluies en Afrique, elles sont très rapides. L'orage passe très vite. Et moi, je réfléchis encore. Je regarde, est-ce que j'ai le carburant pour partir et rentrer à Dakar après ? Je regarde, je regarde, écoute. Je me décide, je lui dis, ok, je vais partir. Et en partant, je vois les cellules.

  • Speaker #1

    Donc attends, toi, tu es en l'air. Tu as fait demi-tour pour partir à Dakar. Pendant que tu es en l'air, il te dit que le temps s'est dégagé.

  • Speaker #0

    Donc tu refais demi-tour pour partir à Ziguinchor. Et toute cette période, j'étais dans l'espace aérien de Bandioul. Donc je fais l'aller, je traverse Bandioul. Il me dit, écoute, tu peux la météo s'améliorer. À un moment, j'ai eu un doute. Je me suis dit non, écoute, je suis déjà retourné, je rentre. après on me dit bon écoute On va juste voir comment ça se passe. Donc je suis revenu. On va juste voir. J'ai vu qu'il y avait une cellule. Donc je me suis dit, écoute, j'ai vu que là où c'était clair, je suis allé sur la côte. C'était très bien. Bon, je ne suivais plus mon plan de vol. J'étais obligé après de faire du homing sur le Vord. À ce moment-là, le Vord, il marchait très bien. Je suis allé carrément en mer. Là où c'était carrément dégagé, je vois que la cellule allait vers Brandjoul. Je suis allé en mer. après j'ai joint le... le vent de Ziegenchor et j'ai atterri. J'ai pris le gars, on est reparti, on est revenu. Mais c'était ma première expérience en mauvais temps. Mais elle s'est très bien passée parce que je n'ai pris aucun risque.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est ça, tu as été lucide de ne pas tenter ta chance et de dire allez… Exactement,

  • Speaker #0

    ce qu'il ne faut jamais faire en aviation, il ne faut jamais prendre de risques. Il faut toujours faire… plus sûr et faut pas s'aventurer dans des choses délicates ou difficiles parce que c'est un avion quoi c'est pas un jouet c'est même ta vie qui est en jeu donc après voilà j'ai eu cette expérience je me rappelle aussi j'ai eu une expérience cow-boy c'était un de nos avions qui était bloqué à Saint-Louis il avait un souci je pense c'était l'alternateur un truc comme ça et je Je devais partir par la route avec un mécano. pour qu'il le dépanne et que je rentre avec. On arrive à Saint-Louis très tôt le matin, on fait les tests, on démarre l'avion, il démarre. Il ne démarre pas, on lance l'hélice.

  • Speaker #1

    Comme c'est des petits avions, tu peux...

  • Speaker #0

    Voilà, il lance l'hélice et je démarre pour lui donner un peu de force. Ça a démarré, je faisais les tests magnétos, tout ça. Et dès que j'éteins, je rallume, ça ne s'allume pas. On fait ça trois fois, trois fois. Après, il me dit, écoute, c'est l'alternateur qui a un problème. Mais dès que l'avion est en route, ça va. Il n'y a pas de problème.

  • Speaker #1

    Je ne pourrai jamais faire ça.

  • Speaker #0

    Il me dit, écoute, tu sais ce qu'on fait ? On lance à la main et tu pars. Moi, je rentre par la route. Je lui dis, écoute.

  • Speaker #1

    Comment ça, tu rentres par la route ?

  • Speaker #0

    Il me dit, non, je ne suis jamais venu à ça. Je vais rentrer par la route. Je lui dis, toi, tu as peur.

  • Speaker #1

    Et toi, tu veux m'envoyer dans la rue ?

  • Speaker #0

    Il me dit, non, non, franchement, c'est sûr. Il n'y a aucun problème et tout. Je lui dis, OK, il n'y a pas de problème. De toute façon, je connais le principe. Je sais que l'alternateur, il permet de charger la batterie. Parce que les petits avions, c'est des moteurs à piston. Ils fonctionnent comme des moteurs de voiture.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Quand tu démarres...

  • Speaker #1

    Une fois qu'il a pris...

  • Speaker #0

    Une fois qu'il a pris, ça va. Tu aurais juste un problème s'il s'arrêtait, tu ne pourrais pas redémarrer. Donc je lui dis, ok, dans le principe, je suis d'accord. Et même en vol, peut-être des listes tournées toujours et tout ça. Je lui dis, écoute, vas-y, lance. Je pars. Et il a lancé, tac, et je suis parti. Mais heureusement, ça s'est très bien passé. Oui, oui. C'était ma première expérience aussi avec un avion qui avait une petite panne. Donc, j'ai ramené l'avion à Dakar. J'étais arrivé même avant qu'il quitte Saint-Louis.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Parce qu'il était encore à l'aéroport. Il me dit... Parce que c'était quoi ? C'était 45 minutes de vol, moins d'une heure. Tac, tu suis la côte, tranquille. Je suis allé à Dakar, je suis rentré chez moi. Après, j'y repense. Chaque fois, parfois, j'y repense. Je me dis, écoute, qu'est-ce que j'ai fait, moi ?

  • Speaker #1

    De toute façon, comme tu l'as dit, c'est vrai que d'un point de vue logique, quand tu connais le mécanisme,

  • Speaker #0

    quand tu connais le principe, et c'était rien de dangereux. Parce que même, certaines pannes, tu peux les dispatcher, tu peux faire avec certaines pannes. Tu as juste des procédures à respecter. Et l'aviation légère, elle est un peu comme ça.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, il fallait ramener l'avion ou bien il fallait ramener un alternateur à Saint-Louis pour dépanner. Mais c'était sûr, c'était safe. L'essentiel, quand tu fais un truc en aviation, c'est que ça soit safe. C'est juste ça.

  • Speaker #1

    Et donc ? Tu as eu ton diplôme.

  • Speaker #0

    J'ai eu mon diplôme.

  • Speaker #1

    Ton diplôme, donc tu l'obtiens. Donc là, tu es apte, tu es éligible à pouvoir piloter quoi comme type d'avion ? Des petits avions ?

  • Speaker #0

    En fait, des petits avions et tu ne peux pas être rémunéré.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    C'est juste... c'est juste ça par exemple tu peux être pilote sur ces petits avions mais tu peux pas être rémunéré d'accord pour être rémunéré il faut que tu fasses ce qu'on appelle un commercial pilot license une licence de pilote commercial d'accord et c'est ça qui te permet d'être payé d'accord donc là pendant ces années là ces deux années passées et aussi cette année que je suis resté pour faire les vols à l'aéroclub je gérais aussi le simulateur à l'aéroclub et j'avais beaucoup de jeunes qui venaient à qui je donnais des cours j'initiais en aviation et tout ça Et je découvre l'Afrique du Sud.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    À travers des recherches et tout ça, je ne connaissais pas très bien. Je commence à voir et je vois que les prix étaient très très bas.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    C'était encore la moitié.

  • Speaker #1

    Plus bas qu'aux États-Unis ?

  • Speaker #0

    Encore plus bas.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Parce que quand je me suis mis à regarder, une formation complète en Afrique du Sud, c'était vers 25 millions. Donc c'était moins qu'aux États-Unis. J'ai commencé à y réfléchir. Et déjà, moi, j'avais déjà mon PPL. Donc ça m'a enlevé une partie. Et j'avais aussi tout le mûrissement parce qu'en général, il te faut 100 heures de solo. C'est-à-dire, toi, tu es seul pilote à bord. Je les avais déjà parce que l'aéroclub m'avait aidé à les obtenir. donc j'ai drastiquement diminué de moitié tout ce que je devais payer. Donc ça a devenu encore plus léger pour les parents. Et ça leur a laissé le temps aussi, papa et maman, de réunir des fonds, de vendre des terrains, des maisons, tout ça. Et là, boum, j'ai les fonds. Je me rappelle, c'était en 2016, fin 2016. Voilà, je sais que maintenant j'ai les fronts pour partir. Et je commence à regarder les écoles et tout ça. Au début, ils ne voulaient pas trop, même mon oncle, ils ne voulaient pas trop parce qu'ils me disaient que Johannesburg, c'est dangereux quand même.

  • Speaker #1

    La ville.

  • Speaker #0

    La ville est dangereuse. Elle est très dangereuse, c'est vrai. Mais après plusieurs analyses, j'ai vu que l'école était là où c'était, c'était safe et tout ça. C'était une atmosphère assez safe. Ils ont fait de telle sorte que... Tu n'habites pas très loin de l'école. Bon, on a regardé tous les paramètres possibles et on a vu que c'était bon. Et février 2017, je suis parti. J'arrive dans un pays où je ne connais personne. Johannesburg, on vient me chercher, on m'amène à mon logement et tout. Et voilà, le rêve, il commence là-bas. Je peux dire Johannesburg. Mes meilleures années en termes d'apprentissage et tout ça, c'était là-bas.

  • Speaker #1

    Parce que là, tu as ta licence où tu peux faire des vols, mais tu n'es pas rémunéré et c'est sur certains modèles d'avions.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Tandis que quand tu arrives à Johannesburg, là, c'est pour passer à un autre cap. Là,

  • Speaker #0

    c'est la destination finale.

  • Speaker #1

    Là, c'est pour piloter des avions de ligne.

  • Speaker #0

    C'est là où tu peux devenir pilote. Là, on va t'appeler pilote.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    J'arrive à Johannesburg, je commence les cours et tout. J'ai fait la rencontre, il y avait un autre Sénégalais que moi, Sénégalais-Ivoirien, ça me faisait plaisir. Tu avais une petite communauté francophone, j'avais quelques copains congolais. Et c'était cool parce que c'était une bonne expérience, parce que tu avais énormément de nationalités. Tu avais des gens qui venaient de la Palestine, de la France, tu avais des gars qui venaient d'Égypte. Partout dans le monde. Ghana, partout. C'était un melting pot. J'avais différentes cultures.

  • Speaker #1

    Différentes cultures, mais tous animés par le même rêve de devenir pilote. La même passion. La même passion, oui.

  • Speaker #0

    Devenir pilote. Et là, je viens d'arriver. Je suis nouveau au Sénégal et tout. Les débuts étaient très difficiles. J'ai changé d'environnement. C'était pas recommencer à zéro, mais tout ce que j'avais appris devait être mis sur la table. Donc voilà quoi. Parce qu'ils vont vouloir voir ce que tu veux aussi. Donc déjà, je suis venu. La première chose, j'avais trois examens théoriques à faire. Et comme si tu dis OK, je ne savais pas comment ça se passait et tout. Je suis venu les deux premiers, je les ai ratés.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Comme si tu dis wow.

  • Speaker #1

    Wow.

  • Speaker #0

    Ils commençaient à me poser des questions, je me suis dit attends, les parents ils ont payé beaucoup d'argent, faut pas venir ici et déconner quoi. Donc je me suis mis à étudier comme un fou parce que j'avais peur, je me disais attends, deux examens et que tu échoues les premiers, tu viens d'arriver. Et là je me suis dit écoute, faut bien, faut te relever, j'ai commencé à bosser, bosser, bosser parce que le principe était un peu différent. Parce que je devais faire un examen sur la météo de l'hémisphère sud, qui était complètement différente de l'hémisphère nord. L'été, en Afrique du Sud,

  • Speaker #1

    c'est l'hiver ici.

  • Speaker #0

    Tout était changé. Et aussi, je devais apprendre la réglementation, qui est différente de la réglementation aérienne ici. Et donc, je me suis mis à Bokiné, à aller dans les forums pour voir un peu les questions, s'entraîner et tout ça. Et je suis revenu, j'ai passé tous les trois examens. tranquillement, et j'ai commencé les cours, le pilotage. Les premiers vols, c'est un peu aussi différent. Tout est en anglais. J'avais l'habitude un peu à Dakar de m'entraîner en anglais. Mais tout est différent. Par exemple, en Afrique du Sud, quand tu es au sol, tu es déjà à 4000 pieds.

  • Speaker #1

    Ah bah oui, effectivement.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que tu as, disons, tu as... Chaque mille pieds tu es à 300 mètres, donc tu es déjà à 1 km du sol. Déjà tu es haut, c'était quelque chose de bizarre dans ma tête. Il y avait beaucoup de trafic. C'était un petit aéroport, mais où tu avais une dizaine d'écoles de pilotage.

  • Speaker #1

    Ok, ouais. Tandis qu'ici à Dakar, il n'y en a qu'un.

  • Speaker #0

    Il n'y en a qu'un. Pourtant, à Dakar, tu as deux pistes et c'était l'aéroport international. Donc, tu avais les avions de ligne. Ah oui,

  • Speaker #1

    tu avais encore l'aéroport ouvert ici. C'était encore ouvert.

  • Speaker #0

    Mais là-bas, c'était plus dur parce que tu avais du trafic. tu avais au moins une dizaine d'avions qui tournaient en école. Donc, on allait dans des zones dédiées pour l'apprentissage. Tu décolles, tu vas là-bas. Et voilà. Les gars, ils voulaient voir ce que je valais. Donc, on commence à faire les exercices, tout ça.

  • Speaker #1

    Et tu voles sur le même type d'avion qu'à Dakar ? Je volais sur le même type d'avion.

  • Speaker #0

    Au début, vu qu'ils avaient vu que j'avais de l'expérience sur ce type d'avion, ils avaient deux types d'avions. Le PA-28, on l'appelle le Piper. Et tu as le Cessna 172. Donc, j'ai fait du Piper. On va, on fait des exercices, bon, rien... de trop difficile parce que je connaissais les exercices, les faits et tout ça. Mais bon, il y avait une manière pour les faire. Certains exercices comme des pas de moteur où tu simules que tu as perdu un moteur et que tu dois trouver un terrain et venir faire l'approche, atterrir et tout ça. Donc tu simules, tu fais ton approche jusqu'à proche du sol et tu repars.

  • Speaker #1

    Après tu repars, ok.

  • Speaker #0

    Donc après, ça m'a pris, je pense, dix heures pour faire ce qu'on appelle une conversion de licence parce que j'avais une licence sénégalaise. D'accord. Je devais la convertir en sud-africaine.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, ça m'a pris 10 heures. Bon, je suis arrivé quand même. Ils m'ont un peu secoué, mais ça va, ça va. J'avais dû répondre. Et j'avais été très bien formé à l'aéroclub, heureusement. Ça se passe super bien. Et là, je dois commencer mon night rating, c'est-à-dire tu fais une formation pour voler de nuit.

  • Speaker #1

    D'accord. Chose que tu n'avais pas faite à Dakar ?

  • Speaker #0

    Ouais. D'accord. Tu ne peux pas, bon, ils ne proposent pas ça ici. Donc tu voles de nuit et c'était tout le temps, quand les choses arrivaient, ça te faisait plus plaisir, ça te passionnait plus. Parce que voler la nuit, genre c'était super cool parce que tu voyais les lumières sur l'aéroport, sur la piste et tout ça, tu décolles. C'était trop bien, tu évolues de nuit, l'atmosphère est différente, c'est calme. C'était trop bien, franchement, j'ai super adoré. J'ai fait mon night rating, ça s'est bien passé aussi. Et là, je me retrouve dans une salle de classe pour commencer réellement ce qui m'avait amené là-bas.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Pour devenir pilote commercial.

  • Speaker #1

    Donc quand tu arrives en Afrique du Sud, c'est d'abord convertir ta licence.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Faire un certain temps de nuit.

  • Speaker #0

    De nuit.

  • Speaker #1

    Et après, là maintenant, tu peux commencer vraiment les cours.

  • Speaker #0

    Les cours, c'est ça. Donc je commence le commercial. On était, disons, une dizaine dans une classe à faire ce qu'on appelle les ground school. Et donc, on était, je me rappelle la dame, une capitaine qui nous faisait nos cours. Elle était très sympa, Louise. Et donc, on avait une dizaine d'examens à faire et c'était des examens très difficiles. Ah, je ne m'imagine même pas. Parce qu'ils se basent un peu sur le modèle british, parce qu'ils ont été colonisés par les british. Donc tout ce qu'ils font, c'est textuellement commun. Donc j'arrive. Premier cours, je me rappelle, c'était Instruments and Electronics. Et donc, on fait le cours en classe et après, tu vas chez toi, tu révises et après, tu dois booker toi-même ton examen. Parce qu'en aviation, ce n'est pas comme des évaluations pour tout le monde. Chacun a son rythme.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Chacun a son propre rythme.

  • Speaker #1

    D'accord, ce n'est pas un examen tel jour, tout le monde passe l'examen tel jour.

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Chacun a son rythme. Je devais faire le premier examen. On avait tous, je me rappelle, on avait tous booké ensemble. On était peut-être cinq à être très actifs. Ce jour-là, on avait booké tous le même jour parce que la ville où on faisait nos examens, c'était disons à une heure de route de là où on était.

  • Speaker #1

    Donc plutôt que chacun fasse aller-retour, vous dites on y va tous le même jour.

  • Speaker #0

    On y va le même jour, on partait ensemble, on prenait un Uber qui nous ramenait. Et quand on arrive, c'était ma première fois. Bon, ce n'était pas la première fois que j'allais là-bas, mais c'est la première fois que je venais passer un examen. Et la salle d'examen, il faut dire, c'est une très grande salle où tu as des ordinateurs. et c'était des box, tu pouvais en avoir une cinquantaine. Donc tu as 50 élèves qui arrivent, ils ne font pas le même examen, ils ne font pas la même licence. Il y en a qui font le PPL, d'autres qui font le CPL, d'autres qui font la TPL. Tu peux être en train de faire un instrument d'électronique, l'autre fait navigation, l'autre fait ça. Tu mets ton numéro de licence, c'est ça ton code.

  • Speaker #1

    Tu mets ton code, il y a ton examen à toi qui apparaît.

  • Speaker #0

    Tu rentres, tu ne fais rien rentrer là-bas, il y a des caméras. en face de toi, derrière toi.

  • Speaker #1

    Wow.

  • Speaker #0

    C'est surveillance complète. Et j'étais le seul à ne pas réussir cet examen.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    J'avais eu... En général, tu as besoin de 75% pour passer. Moi, j'avais 71.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Premier échec. Je me dis, oh là là.

  • Speaker #1

    À 4%.

  • Speaker #0

    4%. Ils avaient tous passé. Et voilà, c'était un peu dur, mais bon. J'ai quand même relevé la tête, c'était rien de perdu. Je me disais, écoute, c'est pas grave. Je suis retourné à la maison, j'ai bossé. En même temps, on faisait le deuxième cours, Human Performance, facteurs humains. Et je me suis dit, écoute, je vais faire les deux en même temps en pratique. Bon, c'est le travail. Je suis parti juste avant eux. J'ai refait l'examen, j'ai réussi. Et j'ai eu moins de temps pour réviser le deuxième. Mais quand on est parti, on a tous réussi l'examen.

  • Speaker #1

    J'allais te demander, est-ce que sur ces examens-là, est-ce que tu as un nombre d'échecs que tu dois... Par exemple, je te dis une bêtise, si tu le loupes trois fois, c'est fini ?

  • Speaker #0

    En fait, comment ça s'est fait, c'est que par exemple, quand tu commences ta licence là-bas, tu as disons huit examens qui sont les mains que tu dois faire.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Ces huit certifs, tu dois les passer en 18 mois.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Dès que tu vas écrire ton premier... Tu as 18 mois. 18 mois. Si au-delà des 18 mois, tu n'as pas fini, ils ont expiré. Tu dois commencer à zéro.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Tu pars pour un examen. Tu peux faire un examen quand tu veux. Si tu échoues à un examen, si tu as moins de 75%, mais tu as plus de 50%, tu peux le refaire dans une semaine.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Si tu l'échoues trois fois, tu es ajourné pendant trois mois pour cet examen.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Si tu as moins de 50%, tu es ajourné, non, c'est deux mois. Tu es ajourné deux mois. Donc, c'est comme ça que ça se passe.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et donc, tu as 18 mois pour tout finir.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, il arrive que certaines personnes sont là-bas. Et leur examen expire.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais.

  • Speaker #0

    Tu es obligé de recommencer.

  • Speaker #1

    On a un autre 18 mois.

  • Speaker #0

    Donc ça peut te prendre énormément de temps.

  • Speaker #1

    Ah oui, non, bien sûr. C'est pour ça que je te posais la question. Parce que je me dis, forcément, il y en a qui peuvent repasser un examen plusieurs fois.

  • Speaker #0

    Plusieurs fois.

  • Speaker #1

    Et ouais.

  • Speaker #0

    Et c'est arrivé. Et là, je finis Human Performance et je dois faire Météo. On vient tous pour faire Météo. Et là, 74. Aïe problème on nous disait que Erlo l'examen si tu parles pas bien anglais si tu comprends pas très bien tu peux te courir et boum je viens bon j'ai eu la meilleure note je pense j'ai eu 86 comme ça et là je prenais de la confiance bien sûr comment c'est là tu as

  • Speaker #1

    4 examens sur 8 sur les 8 mais tu as fait 50%

  • Speaker #0

    voilà et là je prenais la confiance et direct qu'est-ce que j'ai fait après je pense j'ai fait nav, c'était ma spécialité. J'ai eu 94. J'étais très fort en nav.

  • Speaker #1

    Donc là, tu as 5 sur 8.

  • Speaker #0

    Voilà. Et les autres, ils commençaient à... Parce qu'on était un groupe, c'était une promotion. Les autres, ils commençaient à ralentir. Moi, j'étais l'un. Alors que toi,

  • Speaker #1

    tu étais celui qui avait loupé les premiers examens.

  • Speaker #0

    Celui qui avait loupé en premier. Et là, j'étais devant. Peut-être après, on était... Je pense qu'on était trois. L'autre sénégalais et un gars du Malawi. On était trois à être devant. On était réguliers. Après, nav, je fais flight planning. Je pense aussi largement. Je suis 80 et quelques. Et après, je fais Radio 8, je passe aussi 94, un truc comme ça. Et il me restait ATG. Oui,

  • Speaker #1

    il restait un.

  • Speaker #0

    Il restait un seul. Et les autres, ils avaient ralenti. Moi, j'avais une cadence, j'étais tellement déterminé, parce que ça m'avait fait très mal de rater le premier. Donc, c'était un peu la course, une petite concurrence. Et là, je me dis, écoute, il me reste un examen, et il y a deux super examens à faire derrière. là il est assez simple. Je vais essayer de faire deux examens en même temps. J'ai essayé de faire ATG General Radio, j'ai raté ATG. J'ai eu 73 jeux bots, et j'ai passé Radio, donc je devrais faire ATG. Mais après, je suis revenu une semaine plus tard, je l'ai passé. Donc là, j'avais tout fini. Il me restait un seul, et c'était le monstre des examens. Parce qu'à cette période, le système avait changé. Le système SUDAF avait changé parce que ce qui s'était passé, il y avait des accidents qui se passaient. Il y avait beaucoup d'accidents en aviation légère. Et l'OACI avait demandé à ce que l'Afrique du Sud fasse des réformes par rapport à ces formations. D'accord. Parce que ce qui se passait, tu as ce qu'on appelle le vol aux instruments. C'est une qualification. C'est-à-dire que tu peux voler sans référence visuelle extérieure.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Tout à l'heure, je t'ai parlé de VFR. Oui, de vol à vue. Vol à vue. et tu vas... Ce qui te permet de rentrer dans des nuages. Et donc, tu vois, en Afrique du Sud, il y a beaucoup de montagnes. Il y a eu des crashes assez sévères quand même. Donc, eux, ils ont décidé maintenant ce qu'ils vont faire. Ils vont corser l'examen IFRS.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    C'est l'examen qui va rester. Si tu fais cet examen, ça équivaut à avoir fait tous les autres examens.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    En une fois. Parce que ce qu'ils ne voulaient plus, c'est qu'un élève PPL soit qualifié, par exemple, moi qui étais à l'aéroclub, et que j'ai... une qualification IFR. Donc, il voulait que quand tu fasses un examen IFR, ça revienne un peu à ce que tu es le niveau de quelqu'un qui a un CPL.

  • Speaker #1

    Donc, rappelle-moi parce que ça fait beaucoup de noms. Donc, CPL, c'est ? Commercial.

  • Speaker #0

    C'est ça qui te permet de voler et être rémunéré et on peut dire dans les gros avions.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Le PPL, c'est la licence de pilote privé. D'accord. C'est la première. Donc, si tu as la première licence, Si tu veux avoir une qualification, parce que les qualifications, c'est des titres que tu rajoutes sur ta licence. Donc, si tu veux avoir ce titre, tu fais un examen qui équivaut à l'ensemble des examens que ceux qui font le CPL font.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc ceux qui avaient corsé le truc, et c'était très dur. Je me rappelle à cette période, il y avait même des instructeurs qui étaient chez nous, qui n'avaient pas cette calife.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Parce qu'ils l'avaient ratée.

  • Speaker #1

    Wow.

  • Speaker #0

    Et quand tu le rates trois fois, comme je t'ai dit, c'est deux mois.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Et dans l'école, et je peux te dire, dans l'école et même dans l'aéroport où on était, il y avait une dizaine d'écoles, personne n'avait encore jamais passé cette également.

  • Speaker #1

    What ?

  • Speaker #0

    Donc c'était déjà...

  • Speaker #1

    Ah ouais, le monstre ! Quelque chose de fou ! Comme tu dis, c'était le monstre !

  • Speaker #0

    Parce que même, je me rappelle, un jour, on allait passer un examen et on avait un de nos instructeurs qui allait faire l'examen là et il avait échoué. Il nous disait, c'était un Zimbabwean, je me rappelle, il nous disait carrément, il nous disait, c'est impossible de passer cet examen. Personne ne va le passer. Ils nous disent, même vous, vous n'allez jamais passer cet examen. Parce qu'il avait le seum et il était un peu énervé. Et bon, il nous a un peu fait peur. Mais notre pote Cédric, il me disait, Sénégalais, il me disait, non, on va le passer. T'es sûr, on va le passer. Et tu avais beaucoup de gars qui avaient essayé et qui l'avaient échoué.

  • Speaker #1

    Juste pour que je sois sûr, c'est que des examens théoriques ? C'est que de l'écrit ? Il n'y a pas de simulateur ? Non, c'est que de l'écrit.

  • Speaker #0

    Que de l'écrit.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Que des connaissances.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et là... je m'enferme un mois, je commence à bosser. Parce que par exemple, tu dois voir les anciens qui ont déjà fait l'examen, tu leur demandes, ils te donnent des inputs, ils te disent écoute, tu as ce genre de questions qui peuvent arriver, ça, ça, ça. Ça c'est une période parce qu'en général, les examens qui sont normaux, tu as une date à base, tu as au moins des questions où tu peux t'enquêter. Ok, d'accord, des questions qui te préparent. Cet examen a été nouveau, donc personne ne le maîtrisait. Et donc je me suis enfermé un mois, bosser, bosser, bosser, bosser, bosser. Je me suis dit, écoute, je vais essayer. Et bizarrement, tout le monde dans mon école, genre quand tu vas faire cet examen, c'est comme si tu partais en gare. Que quand tu vas ressortir. Je suis parti et c'était la première fois que j'avais moins de 70. Ah ouais. 67%.

  • Speaker #1

    Ah ouais.

  • Speaker #0

    L'examen, il dure 4 heures. et tu as 100 questions. Tu t'assures que quand tu arrives à 50, ton cerveau est fatigué.

  • Speaker #1

    C'est ça, je ne sais pas ce que tu dis, ça doit être des cas tellement...

  • Speaker #0

    Des trucs mélangés, c'est tout qui vient. C'est comme... Non, c'est un examen très, très dur. J'arrive à 50 questions, ton cerveau est fatigué. Bah, écoute, mais au moins...

  • Speaker #1

    Mais tu as déjà 67.

  • Speaker #0

    Je me dis, écoute, cet examen-là n'est pas aussi dur qu'une journée qui dépend. Moi, je me suis dit, écoute, ça, je peux le passer. Je m'enferme encore. Je prends, je pense, deux semaines de plus. Je passe, je passe, je passe, je passe. Et je me dis, écoute, je vais aller le repasser. Je suis parti, j'ai eu 74. Et je me rappelle le jour-là, quand je revenais à l'école, tout le monde, j'avais les instructeurs, chacun a son instructeur personnel. Mon instructeur, il était confiant. Quand je reviens, je lui dis, j'ai 74, mon frère. Il me dit, non.

  • Speaker #1

    Parce qu'en plus, ça t'a les résultats tout de suite ?

  • Speaker #0

    Non, en fait, tu as l'ordinateur, dès que tu mets submit.

  • Speaker #1

    Il te donne ton résultat.

  • Speaker #0

    Il te dit « congratulations » ou il te dit « sorry » .

  • Speaker #1

    Oh là là !

  • Speaker #0

    Tu m'as appelé ces deux phases.

  • Speaker #1

    Quand tu dois avoir la pression avant d'appuyer sur le bouton.

  • Speaker #0

    Il y en a qui appuyaient et qui quittaient la salle sans regarder. Et quand tu sors dehors, le gars, il t'imprime ton document et c'est là où tu regardes. Mais franchement...

  • Speaker #1

    Donc là, tu l'as passé une fois, 67.

  • Speaker #0

    67. Deux semaines après, tu reviens,

  • Speaker #1

    74.

  • Speaker #0

    Donc il te reste une troisième tentative. Une troisième tentative. Je me dis cette fois, je dis à personne que je vais passer cette fois-là. je vais me préparer et je pars tout seul sans dire à personne j'avais juste dit à mon collègue et là je prépare et là j'ai eu 84 j'étais le premier j'étais le tout premier depuis cette ère à avoir eu cet examen dans toute l'école, dans tout l'aéroport Et là, quand je suis revenu...

  • Speaker #1

    Il est sorti en mode Iron Man, avec la fumée derrière, la guerre, tu marches.

  • Speaker #0

    Quand je suis arrivé à l'école, les gars n'en revenaient pas. Je leur ai montré mon coaching report. Directement, ils m'ont demandé tous mes notes. Ils ont sorti mes notes, ils étaient en train de photocopier. Et ils me disaient, quelques jours plus tard, il y a des gars d'autres écoles qui viennent ici, qui prennent des notes.

  • Speaker #1

    Incroyable.

  • Speaker #0

    C'était incroyable. Parce que tout le monde parlait de moi. Oui, tu es le premier à l'avoir reçu. J'étais le premier. Et les gens ont commencé à venir chez moi. pour que... voilà quoi.

  • Speaker #1

    Ouais, tu les conseilles, tu les coaches. Voilà,

  • Speaker #0

    je disais écoute, ce genre de questions, il faut faire comme ça, c'est ça, c'est ça. Il faut apprendre ce truc, il faut faire ça. J'avais une certaine expérience et je me rappelle. L'instructeur dont je te parlais qui était...

  • Speaker #1

    Le Zimbabwean qui a eu...

  • Speaker #0

    Il est venu chez moi. Il est venu à la maison, après il a passé l'examen, j'ai aidé, pas aidé mais j'ai eu à orienter, ils étaient quoi ? 3, 4, 5 personnes. Ils venaient tout le temps chez moi. Franchement après, les gens commençaient à passer ça simple. Moi j'ai eu mes 10 examens, en fait après je me rappelle à cette période, l'école n'avait plus eu... L'école est très présente dans les réseaux. Mais si tu regardes à cette période, ils n'avaient plus de personnes qui finissaient avec un commercial IFR. C'était toujours commercial, mais VFR. Donc, c'était une chance pour eux pour refaire une grosse pub. Donc, ils accélèrent ma formation. Je vais dans les simulateurs, je fais les vols, bimoteurs, tout ça. Pour moi, les vols sont plus simples que... que les examens théoriques.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Parce que les vols, c'est de la pratique. Et plus tu pratiques, plus tu perfectionnes. Donc les vols, j'ai passé ça facile, c'était rapide et tout. Et je fais mon test en vol tranquillement. Je finis ma formation tranquille.

  • Speaker #1

    Test en vol, ça veut dire que c'est avec un avion que tu pilotes ?

  • Speaker #0

    En fait, à l'issue de ta formation, tu as fini. Là, tu as un DFI, c'est un Design Flight Examiner. Il doit te tester. Tu ne le connais pas, tu ne l'as jamais vu. Il est là pour l'autorité de l'aviation civile. Pour montrer que tu connais tout, ta formation s'est bien passée. Donc tu fais en premier un test dans un simulateur. Tu vas avec lui, il te fait un test dans le simulateur, tu fais tes vols, tes procédures, tu viens atterrir, tout ça. Il te valide. C'est bon, tu as passé ça. Et le lendemain, tu fais un test en vol sur un avion bimoteur.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    pour valider ta qualification de vol sur un avion avec plusieurs moteurs.

  • Speaker #1

    Toi, tu avais déjà volé un bimoteur avant ce vol là ?

  • Speaker #0

    Oui, pendant la formation pratique, tu vas faire du bimoteur. Tu vas faire quelques petites heures, cinq heures. C'est pas très dur.

  • Speaker #1

    Est ce que c'est très différent de piloter l'avion que tu pilotais à l'aéroclub ?

  • Speaker #0

    Il est plus lourd. L'avion est plus lourd, il est plus performant, plus rapide. Et ça demande un peu plus quand même. Ce n'était pas très dur.

  • Speaker #1

    C'est ça. Est-ce que le passionné d'aviation, quand tu pilotes ce nouveau type d'avion, est-ce que tu as encore l'adrénaline, je veux dire, comme le premier vol que tu as fait ou est-ce que ça devient entre guillemets banal ? Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #0

    Je ne dirais pas banal, banal, parce qu'au début, ça montre que tu... Tu es en train d'avancer, de gravir les échelons. Donc, c'était assez spécial quand même de sentir que c'est toi qui pilote cet avion-là. Donc, c'était quelque chose. Ce n'est jamais la même sensation que ton premier vol. Oui,

  • Speaker #1

    c'est sûr.

  • Speaker #0

    Mais il y a quand même quelque chose de différent.

  • Speaker #1

    Parce que je me dis, le premier vol... et le premier gros avion. Tu vois, pour moi, j'imagine, en tant que public, ça doit être les deux moments dans une carrière de pilote que tu n'oublies pas. Parce que, tu sais, je ne veux pas dire de bêtises, mais tu vois, les 737, les trucs comme ça, quand tu dois tirer pour que l'avion commence à se lever et piloter ça, ça doit être aussi quelque chose.

  • Speaker #0

    Là, c'est une sensation à part.

  • Speaker #1

    Non, t'inquiète, tu vas nous raconter. Là,

  • Speaker #0

    t'inquiète même pas, on va y arriver.

  • Speaker #1

    Donc là, tu fais ton test avec l'inspecteur sur le bimoteur.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Tout se passe bien ?

  • Speaker #0

    Tout se passe bien, tranquille, sans problème. Et là, l'école s'est même empressée de faire la photo. Parce que j'ai passé le test et cinq minutes plus tard, c'était déjà dans la vidéo.

  • Speaker #1

    Parce qu'il était de la compo. C'est ça, il voulait dire que regardez, en venant chez nous, vous pouvez réussir cet examen monstrueux. que personne n'a réussi.

  • Speaker #0

    En fait, c'était un coup pour montrer parce que beaucoup d'écoles, beaucoup de gens commençaient à se décourager parce que l'examen était chaud. Maintenant, il y a une database, tout le monde le passe maintenant tranquillement. Mais avant, c'était chaud. C'était très chaud. Et là, du coup, quand je finis, j'avais deux options. Soit je rentre à la maison, soit je restais pour faire ce qu'on appelait un frozen ATPR. C'est-à-dire... C'est la dernière licence en aviation, la TPL.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    La licence de pilote de ligne.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et celle-là te permet plus tard de devenir commandant de bord. D'accord.

  • Speaker #1

    Parce que là, quand tu as fini ce diplôme-là, là maintenant, tu peux être rémunéré.

  • Speaker #0

    Tu peux être rémunéré. D'accord. Être copilote.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    First officer.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Dans une compagnie.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc là, vu que mon oncle m'avait promis un boulot.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Mais c'était un peu en stand-by à ce moment-là, parce que je lui avais prévenu que j'avais fini. Il m'a dit, bon, on va attendre un peu. Parce qu'il devait me requalifier sur un autre avion.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, je me suis dit, écoute, tant que je suis encore là, mon visa est encore valide, je vais essayer de pousser un peu plus. Et j'ai commencé à faire les examens de la TPL.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, ce n'était pas très, très dur, parce que c'était les mêmes examens avec peut-être 30% en plus.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    J'ai commencé à bosser, j'ai commencé à les passer. Une autre anecdote même, je me rappelle, beaucoup de mes amis étaient encore à l'école. Donc du coup, quand ils partaient en vol quelque part, ils voulaient m'avoir avec eux. Juste à côté, genre comme un petit safety. Et mon coloc, je m'appelle Jean-Paul, lui il aimait faire les vols la nuit. Parce que quand tu fais ton mûrissement, moi je n'avais pas besoin de mûrissement parce que j'avais déjà fini. On partait ensemble. Et je me rappelle, un jour... Je voulais pas partir. Il me disait non, il faut venir tout le temps. Voilà parce que j'avais un examen le lendemain. Le lendemain, vers je pense, j'avais mon examen vers 13h.

  • Speaker #1

    Ok,

  • Speaker #0

    il me dit non, on y va. Je lui dis écoute, je préfère rester bosser. Il me dit non, prends l'ordinateur, on part en vol. Tu études.

  • Speaker #1

    Toi tu bosses pendant que moi je pilote.

  • Speaker #0

    C'était deux heures de vol. On devait quitter Johannesburg. Là où on était, ça s'appelait Jermiston. Ok. On devait aller à Mafeking.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    C'est à deux heures. On arrive à Mafikeng, on se pose, on se dégourdit un peu les jambes et on doit repartir. Et on est arrivé très tard parce qu'on est arrivé, il était minuit, quelque chose comme ça. On démarre l'avion, il ne marche pas. Et moi, je pensais à mon exemple.

  • Speaker #1

    À ton examen du lendemain.

  • Speaker #0

    Je te promets, on démarre, on démarre, on démarre. L'avion ne veut pas. On a tout fait.

  • Speaker #1

    L'avion ne voulait pas. Parce que c'est deux heures d'avion, mais donc ça veut dire par route, c'est au moins...

  • Speaker #0

    Par route, on ne sait même pas. On ne connaît pas. En fait, nous, on ne connaît que l'aéroport. On ne connaît rien. Rien qui soit autour. On ne connaît pas. et on peut même pas laisser l'avion là-bas On commence à se poser des questions. Moi, je me dis, bon, de toute façon, l'examen, je serais obligé de perdre mon argent et de rebooker un autre jour. Et j'étais prêt pour le faire et tout. On était obligé de dormir dans l'avion. On a dormi dans l'avion. On est allé dans le terminal. Et au matin, quand il a commencé à faire clair, On a essayé et ça a marché. En fait, on a compris que l'avion avait un problème de démarrage à chaud.

  • Speaker #1

    Ok, il fallait laisser le moteur refroidir pour que ça rentre.

  • Speaker #0

    C'était le problème qu'il avait, donc on est arrivé au matin. On est arrivé, je pense, il était 10h, 11h, direct.

  • Speaker #1

    Toi, tu as couru, ben oui.

  • Speaker #0

    Je n'ai même pas pris ma douche. J'ai pris un Uber, je suis parti. J'ai passé l'examen, ça s'est bien passé.

  • Speaker #1

    Et donc, tu fais combien de temps en Afrique du Sud, tu m'as dit ?

  • Speaker #0

    J'ai fait deux ans.

  • Speaker #1

    Tu fais deux ans ?

  • Speaker #0

    J'ai fait deux ans.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Donc quand même, je dirais après Dakar, c'est l'endroit où je me sens chez moi. Parce que j'y ai vécu deux ans quand même et j'y ai retourné chaque année. Mais franchement, les gens sont super cool. C'est vrai que c'est un pays un peu dangereux à certains endroits.

  • Speaker #1

    C'est ça, tu dois savoir où tu vas, où tu ne vas pas et faire attention, bien sûr.

  • Speaker #0

    Et quand même, j'ai été vraiment... surpris de l'avancée aéronautique qu'ils ont. Ils ont beaucoup de compagnies aériennes déjà et ils ont beaucoup d'écoles de pilotage. Beaucoup de gens viennent de partout dans le monde faire leurs études.

  • Speaker #1

    C'est intéressant que tu dis ça parce qu'on n'imagine pas que l'Afrique du Sud puisse être un pôle de... Pour apprendre à piloter.

  • Speaker #0

    En fait, c'est ça. Et pourtant, l'Afrique du Sud, je me rappelle, il y a une ville qui s'appelle Senton City, et c'est la ville la plus riche d'Afrique. Franchement, en termes d'infrastructure, ils sont high level. C'est un pays, vraiment, je pense que ils sont... Je ne dirais pas que c'est un pays en voie de développement. Je dirais que c'est un pays développé. Et eux, ils... Ils disent que c'est l'Europe de l'Afrique. Franchement, ils sont très avancés en termes de technologie. Et même leur aviation est très développée. Et même les pilotes sud-africains sont très calés. Quand tu vas à l'Emirat Sousa, tu as...

  • Speaker #1

    Tu as beaucoup de pilotes qui ont passé sur l'Afrique.

  • Speaker #0

    Et la South African Airlines, c'est une très, très grande compagnie.

  • Speaker #1

    Et donc, quand tu finis tous tes diplômes en Afrique du Sud, Qu'est-ce que tu fais ? Tu rentres tout de suite au Sénégal ?

  • Speaker #0

    Je rentre à Dakar avec beaucoup d'émotion. Déjà, le fait, après deux ans, après avoir quitté le pays, je reviens avec quelque chose. Les parents étaient très fiers, très contents. C'était des moments d'émotion. On me faisait même des blagues pour reparler d'avant comment j'ai fait pour en arriver là. C'était un rêve.

  • Speaker #1

    Parce que ça, c'est un parcours de combien d'années au total ? Parce que tu fais deux ans en Afrique du Sud.

  • Speaker #0

    J'ai fait deux ans à l'aéroclimat. Tu as fait deux ans à l'aéroclimat. J'ai fait une année sabbatique, disons. Cinq ans. Cinq ans, ouais.

  • Speaker #1

    T'imagines ?

  • Speaker #0

    Pendant que d'autres, en 18 mois, ils sont déjà...

  • Speaker #1

    Toi, ça te prend cinq ans. Donc effectivement, quand tu finis tout ça, et en plus, toi, dans tes cinq ans, il y a des nouveaux examens qui n'existaient pas, que tu dois passer.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    J'imagine que quand tu finis ces cinq ans-là, tu dois te sentir wow.

  • Speaker #0

    Non, j'étais fier. Et les parents étaient super fiers. Bien sûr. Franchement, parce que d'un côté, j'ai vu ce que c'était de s'expatrier déjà. J'ai vu des jeunes qui étaient là-bas et qui n'étaient pas conscients. Les parents, quand ils investissent sur toi, c'est pour avoir quelque chose en retour. C'est pas pour que tu partes. J'aurais pu partir et... Voilà quoi.

  • Speaker #1

    Faire la fête,

  • Speaker #0

    bien sûr. Je me rappelle, je bossais tellement dur, je voyais les copains qui partaient en boîte, ils revenaient, je leur ouvrais le gate, je retournais bosser. Je faisais que ça, je faisais bosser, je ne m'amusais pas du tout. J'étais focus sur quelque chose. Parce que tout le temps, je repensais aux galères que mes parents, ils ont dû faire pour pouvoir financer mes enfants. Donc je leur devais ça. C'était un minimum, réussir et revenir leur dire écoute papa, maman, voilà ce que...

  • Speaker #1

    Vous vous êtes sacrifié pour moi.

  • Speaker #0

    Voilà ce que j'ai réalisé. Et pour ça, ils me l'ont même témoigné. Ils m'ont dit, écoute, tu aurais pu ne pas revenir avec quelque chose. Parce que beaucoup de gens parlent. Et après, cartouche ou bien, ils ne ramènent rien. Quand ils investissent, tu ne vois rien en retour. Cette fierté que les parents, ils ont, c'est juste de voir leur fils réussir. C'est ça. Ou leur fille réussir. C'est ça.

  • Speaker #1

    De savoir que notre fils avait un rêve.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    On a fait de notre mieux en tant que parent pour l'accompagner dans son rêve. Et il l'a réalisé. Et il l'a réalisé. Je pense que ça, ça n'a pas de valeur.

  • Speaker #0

    Ça n'a pas de valeur. Ça avait tout son sens. Et tout le temps, quand je repense, j'ai les larmes aux yeux. C'est beaucoup d'émotion. De voir ses parents se sacrifier pour pouvoir te permettre de réaliser certaines choses, c'est incroyable. Je ne les remercierai jamais autant. Pour ça, franchement, je leur serai éternellement reconnaissant. Parce que si j'en suis là où je suis aujourd'hui, c'est grâce à eux et au bon Dieu.

  • Speaker #1

    Comme tu l'as dit tout à l'heure, ta maman qui t'offre tes cinq premières heures, ce qu'ils font pour te donner les dix prochaines heures. T'aider pour aller en Afrique du Sud, tout. Donc, c'est leur rêve aussi qui s'accomplit.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et franchement, après ça, bon, tout le temps, tu vois comment le papa, il est fier. Tout le temps, quand il parle à quelqu'un, il est fier de te présenter. Mais bien sûr. Viens, Mahoudo, viens. C'est mon fils,

  • Speaker #1

    il est pilote.

  • Speaker #0

    C'est une fierté. En fait, je me sens gêné tout le temps quand elle le fait. Tout le temps, ma mère me dit, écoute, c'est une fierté. C'est sa fierté,

  • Speaker #1

    bien sûr. Il faut le laisser profiter.

  • Speaker #0

    Mon fils est pharmacien, mon fils est pilote. C'est une fierté. Après, j'ai compris. Et tout le temps, il est tellement fier. Et ça me fait tellement plaisir de pouvoir lui donner cette joie. Et voilà. Donc après l'Afrique du Sud, je rentre à Dakar. Et je vais voir mon oncle. Et il me dit, écoute, ces temps-ci, c'est un peu compliqué. Mais on va s'en charger. Donc je suis resté deux mois où je ne faisais rien et tout. Et puis d'un coup... Il me rappelle. Il vient à son bureau et tout ça. Il me parle, il m'explique. Il me dit, écoute, voilà, là, je veux te mettre sur cet avion, tout ça. Et hop, il me renvoie en Afrique du Sud.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Un mois, j'étais sur un Beechcraft 1900. C'est un avion de 19 places.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, j'ai volé dessus pendant un an à Transair.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et c'était des vols, on allait dans les mines d'or, ramener les miniers qui travaillaient là-bas. On faisait des vols sur Colda, on faisait des vols sur le Cap Scoring. Et aussi des vols privés, à la demande des vols VIP, ramener des autorités de différents pays, Guinée-Bissau, tout ça. Partir au Cap Vert, on faisait quand même des vols, c'était intéressant. Et j'ai beaucoup appris, c'était un avion qui était tout nouveau pour moi. idée. Quand je le vois et je vois un gros avion, bien sûr que c'était 19 places, parce que j'avais l'habitude des avions de 4 places, et c'était des avions de 19 places. Et c'était une belle expérience. Franchement, c'était une belle expérience que j'ai très bien vécue et où j'ai beaucoup appris. J'ai beaucoup appris et c'est ce qui a lancé ma carrière, on peut dire. Et c'est pendant cette année que... J'ai, avec Biram, bon Biram tu connais. Shout out à ton Biram. On s'est croisé à l'aéroclub, je me rappelle j'étais le premier à l'accueillir à l'aéroclub. Je ne me rappelle plus de quelle année, c'était je pense soit en 2015 ou quelque chose comme ça. C'était juste avant que je parte en Afrique du Sud.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Je l'accueillais à l'aéroclub, je lui ai montré un peu l'atmosphère et tout.

  • Speaker #1

    Pour les gens qui nous écoutent et qui ne savent pas qui est Biram, je vous explique rapidement. Biram, c'est un ami qu'on a en commun, qui est un grand passionné d'aviation lui aussi, qui était à l'aéroclub avec Maurodo. Et avec Maurodo, ils ont fait un projet ensemble. Et le projet, on en parlera dans le bonus. Donc si tu veux savoir de quel projet on parle... Plus en détail, il faudra aller voir le bonus. Mais bon, bref, qui sort mercredi prochain ?

  • Speaker #0

    Voilà. Donc, tu rencontres Biram. Donc, je rencontre Biram, on se parle et tout ça. On est devenus très potes, devenus un frère même. Et même quand j'étais en Afrique du Sud, on parlait tout le temps.

  • Speaker #1

    Normal, deux passionnés d'aviation ensemble.

  • Speaker #0

    On parlait d'avion, quand il faisait ses vols, il me demandait. Donc, on faisait tout ensemble et tout. Et quand je reviens cette année 2019, c'est de là où est né... le projet Flysen. Donc on a commencé à y penser. Et c'était une idée un peu folle.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Parce qu'on s'est assis, on était au bar de l'aéroclub, on faisait nos vols, parce que tout le temps, on allait au cap-skiing, on allait à Saint-Louis, on allait un peu partout. On faisait souvent des vols ensemble. Il ne volait pas sans que je sois avec lui. On était tout le temps ensemble. Je faisais mes vols à Transair, mais je volais avec lui quand même. Donc on était tout le temps, tout le temps ensemble. Et d'un coup on voit tout le temps des rallyes aériens qui viennent à Dakar. Le Riet Latte Goerre, le Toulous Saint-Louis. On voit des gens qui viennent à Dakar, on leur demande où ils venaient, ils nous disent on vient de France. Comme ça, facile. Et on se dit, les gens se baladent jusqu'ici avec leurs avions. Ils me disent pourquoi pas nous ? Je dis par. Moi, je n'y ai jamais trop pensé. Il me dit, écoute, on devrait essayer de faire ça. On essaie de prendre notre avion, on va en France. Je n'étais pas trop convaincu. Moi, je me disais, peut-être qu'il rêve trop. On n'aura jamais le temps. Pour moi, il y avait des préjugés. Je me disais, on disait toujours, c'est un truc de blanc. Mais lui, il était sérieux. Il était super sérieux. Et un jour, ce qu'il a fait... Il m'a dit, écoute, on va vraiment faire ça. Il a appelé l'Aipro, et Tierno. Et il leur a parlé du projet. Et on devait se retrouver à l'aéroclub pour discuter, voir comment on allait faire. Parce que vu que ça devait être quelque chose...

  • Speaker #1

    Qui devait être documenté, bien avant.

  • Speaker #0

    Parce que ça allait être une première. On a discuté du projet, tout ça. On a dit, écoute, on va mettre le projet, FlightSan. On a créé notre groupe WhatsApp, commencé à discuter. Écoute, là, Etierno s'occupe de la partie commerciale et tout ça, marketing, et nous, on s'occupe de la partie technique. Chacun de son côté, on fait nos travaux et tout ça. C'était très intéressant. On était ensemble tout le temps, on mangeait ensemble, on préparait les trucs, on allait voir certaines autorités, parce qu'on avait besoin aussi de fonds, de soins de soins et tout. On n'en a pas manqué. Certains n'ont pas cru au projet.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    D'autres y ont cru. Certains pensaient que c'était juste un buzz, un bad buzz, qu'après, on n'allait pas y aller. Et euh... Je me rappelle la date, je ne sais plus si je pense. En plus, à l'approche du projet, Air Sénégal m'avait contacté. Donc je devais quitter Transair pour aller à Air Sénégal. Et on avait fixé notre date, je ne me rappelle plus si c'était en fin juin. Je pense que c'était le 29 juin, un truc comme ça. Et juste avant, Air Sénégal m'appelle. On me dit, écoute, on veut que tu partes en formation tout de suite. Et là j'ai calé. Ils me disent écoute on a un slot pour toi, on veut que tu partes.

  • Speaker #1

    Ok. Et Air Sénégal ils t'appellent pour voler sur les gros avions maintenant.

  • Speaker #0

    Les gros avions. J'avais le choix. C'était j'abandonne le projet et je vais me concentrer sur ma carrière. Et là, parce qu'ils m'avaient déjà donné une date. Par exemple, ils m'avaient dit tu commences le 14 juillet. Donc j'avais un gap, je pouvais faire le projet FlightSan. Et là, ils veulent m'avancer. Et là, j'appelle Biram, je lui dis écoute, les gars veulent que je fasse ça, ça, ça. Mais je ne vais pas. je ne vais pas accepter. Je ne vais pas laisser tout ce travail derrière. Je ne vais pas le laisser pour rien. Je me dis, ma carrière est plus importante, c'est vrai, mais vu que je m'étais entendu sur ça, ça, ça, et là, j'ai refusé. Je lui ai dit, écoutez, j'ai mon projet. Je veux le faire d'abord. Donc, je préfère garder cette date du 14. J'aurais pu faire capoter le truc. Parce que si j'avais pensé qu'à moi...

  • Speaker #1

    Ah oui, bien sûr. Si tu avais pensé qu'à toi et ta carrière, ce projet que vous aviez monté depuis des mois, tu aurais pu s'arrêter.

  • Speaker #0

    Exactement. Donc, je me suis dit, écoute, il faut assurer ce coup. On a fait notre projet.

  • Speaker #1

    Le projet c'était faire Dakar-Paris.

  • Speaker #0

    Voilà, c'était de quitter Dakar. On voulait retracer l'histoire de Jean Mermoz, l'aéropostale, qui commence réellement à Saint-Louis. Du coup, ce qu'on a fait, la veille, on a pris l'avion, on est allé à Saint-Louis. On a dormi à Saint-Louis et on s'est levé de bonheur pour aller. Notre première étape, c'était Dakar jusqu'à Noidibou. Et je me rappelle... Au départ, il y avait le commandant de l'aéroport, de Saint-Louis, tout ça, quelques officiels. On a décollé. Moi, je ne croyais toujours pas. Dès qu'on a décollé, j'avais envie de faire pipi. Le stress commençait. Je me disais, attends, on est vraiment en train de faire ça ? On a décollé, on est allé à Noidibou, c'était trois heures de vol. Et ce qu'on faisait, c'était que...

  • Speaker #1

    Attends, attends. Laisse-le attendre le bonus. Juste leur dire qu'en tout cas, vous avez fait Saint-Louis, Paris.

  • Speaker #0

    Noidibou. Voilà, donc c'était de Saint-Louis jusqu'à Paris, à Lognes en banlieue parisienne.

  • Speaker #1

    Avec votre petit avion. Qui était quoi ? Trois places ? Quatre places ? C'est ça. Il y avait Sébastien avec vous ?

  • Speaker #0

    Sébastien sur le retour.

  • Speaker #1

    Sur le retour, d'accord. Donc vous avez fait un... Vous deux. jusqu'à Paris, depuis Dakar avec ce petit avion-là. On ne va pas dire en combien de jours, on ne va pas dire en combien de temps. Si vous voulez savoir, c'est pendant le bonus. D'accord ? Restez, attendez le bonus. Donc ça, tu fais ça. Cette aventure se termine.

  • Speaker #0

    Cette aventure se termine.

  • Speaker #1

    Et donc là, tu pars chez Air Sénégal.

  • Speaker #0

    Et là, dès que j'arrive, je dois rejoindre Air Sénégal.

  • Speaker #1

    Dès que tu arrives à Paris ?

  • Speaker #0

    En fait, non. On est arrivé à Paris, on a laissé l'avion là-bas. Après, on est revenu le prendre une semaine plus tard. et Et là, je dois rejoindre Air Sénégal. Donc Air Sénégal m'envoie à Toulouse. Je vais faire une formation de deux mois sur un avion, sur l'ATR. Et là, voilà, c'est là que ma carrière de pilote de ligne commence, avec Air Sénégal.

  • Speaker #1

    C'est comment le... C'est quoi la sensation ? Parce que tu nous as parlé de la sensation du premier vol. Parce que l'ATR, là, on parle vraiment de gros avions de ligne.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est un avion de turboprop 70 places.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    C'est pas encore le plus gros avion.

  • Speaker #1

    Le plus gros que tu aies piloté aujourd'hui, c'est quoi comme avion ?

  • Speaker #0

    Disons que c'est l'Airbus A321.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et l'A321, c'est un avion quand même. En fait, pour dire vrai, chaque fois que tu es dans une étape... Quand tu l'entames, c'est merveilleux, c'est génial. Ah ouais,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #0

    Et tu rêves du prochain. Ouais. Parce que, bizarrement, quand tu regardes... D'où tu es parti. Quand je reviens voler à l'aéroclub...

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Je trouve les avions trop petits.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Parfois même, genre, voilà quoi, tu rêves toujours plus grand. Bien sûr. Toujours plus grand, toujours plus grand. Mais maintenant, quand je vois la TR, je le trouve petit.

  • Speaker #1

    Et donc, quand tu fais tes tests pendant deux mois de préparation sur la TR et tout, c'est dans le but de faire quoi ? De travailler avec Air Sénégal sur la sous-région ?

  • Speaker #0

    En fait, c'est ça. En fait, en aviation, ce qui se passe, c'est que pour chaque type d'avion, quand tu es en aviation de ligne, chaque avion est spécifique. Tu ne peux pas voler sur deux avions différents.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Donc, si tu dois voler sur la terre, tu fais une formation que sur la terre.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Ça peut te prendre un mois, deux mois. Et après, tu commences à voler sur cet avion. Maintenant, le jour où la compagnie a besoin de toi sur un autre avion, ils t'envoient faire la formation sur cet avion. Et tu ne vas plus voler l'ancien, mais tu vas voler que ça.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, c'était pour ça. Donc, je commence à voler sur la terre. C'était plus les vols. Dans la sous région, c'est à dire les pays frontaliers, tu vas à Bandjoul, tu vas au Cap Skiering, Ziegenchor, Praia, Noachot, Bissau, Freetown, des trucs comme ça.

  • Speaker #1

    D'accord. Et ça te prend combien de temps pour arriver sur le plus gros ?

  • Speaker #0

    Donc j'ai fait deux ans déjà sur la terre. Air Sénégal a un projet, ramener l'Airbus A220 qui est un avion de dernière génération. C'est dommage, l'avion n'est pas resté longtemps. On l'a eu tout neuf. J'ai été l'un des premiers à être là-dessus. C'est un jet et un avion très futuristique. Franchement, il est excellent. C'est un des avions que j'aime le plus, je dirais. sur lesquelles j'ai volé.

  • Speaker #1

    Ça t'a fait quoi justement ? Moi c'est ça la question qui m'intéresse depuis tout à l'heure, c'est savoir entre le premier vol, la sensation que tu as eu la première fois que tu as volé, et quand tu tires la première fois ce type d'avion-là, et que tu sens que l'avion est en train de...

  • Speaker #0

    C'est là où j'ai ressenti le même truc que j'ai ressenti sur mon premier vol. Je n'ai même pas parlé de mon premier vol solo. Parce que le premier vol solo aussi, il est spécial. Quand l'instructeur te lâche, c'est-à-dire le premier vol sans l'instructeur, quand j'étais encore à l'aéroclub, comment ça se passe, c'est que tu décolles, l'instructeur ne te dit pas qu'il va te lâcher. Quand tu décolles, tu entends l'instructeur parler à la tour de contrôle. Il leur dit, je veux faire un lâcher, donc l'élève va partir solo. Et là, toi, tu l'entends.

  • Speaker #1

    Il ne t'a pas prévenu, toi, avant.

  • Speaker #0

    Il ne t'a pas prévenu. Donc, tu sais que quand vous allez vous poser, tu vas t'arrêter et lui, il va sortir. Et toi, tu vas repartir.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    C'est quelque chose d'incroyable. Donc,

  • Speaker #1

    tu es en l'air. Il dit à la tour de contrôle que vous allez réatterrir pour que lui descende au bord de la piste. Et toi, tu vas repartir.

  • Speaker #0

    Et toi, tu vas repartir. Il te dit, et il te briefe, il te dit, tu vas faire trois tours de piste et tu reviens me prendre. ici, comme ça on rentrera ensemble et là tu te dis tu ne dis rien en fait tu ne sais pas quoi dire et là il descend, je ferme la porte et je mets les gaz je pars, je décolle, l'avion devient plus léger déjà et là tu es tout seul tu as besoin même d'immortaliser ce moment parce que tu n'y crois pas toi-même Sur le premier, je me suis dit non, là, j'y crois pas. Je suis parti, j'ai fait le tour, je suis venu, je me suis posé. Je suis reparti. Il est sorti mon téléphone direct. Je me suis dit là, il faut que je montre à mes parents qu'aujourd'hui, j'ai volé tout seul. Une petite vidéo, je vole tout seul. J'ai fait mes trois tours de piste, je suis revenu. J'ai pris l'instructeur, je suis rentré. Ça, c'est une étape aussi de la carrière. qui est très importante. Ça te donne la confiance. Et ton premier vol solo, où tu vas, par exemple, à l'aéroclub, ton premier vol navigation solo, tu vas à Saint-Louis tout seul.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Tu décolles, c'est facile, tu suis la côte. Facile, hein ? Et tu as un triangle à faire aussi qu'on appelle, tu décolles de Dakar, tu es allé à Saint-Louis. Tu fais tamponner ton logbook par la tour pour montrer que tu es arrivé à Saint-Louis. Ensuite, tu quittes Saint-Louis, tu vas à Kaolac.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et tout sans GPS.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Tu as ton log de nav et ta carte. D'accord. Tu vas tirer à Kaolac. C'est un aéroport non contrôlé, tu vas à la météo, ils te tamponnent.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    et de ce cas là tu reviens à Dakar. Donc c'était ça.

  • Speaker #1

    Donc toi tes trois vols qui t'ont le plus marqué c'est le premier vol avec l'instructeur,

  • Speaker #0

    le premier vol solo et le vol sur le jet. Je me rappelle on a fait notre formation en Allemagne pour cet avion avec l'Ufthansa et quand on est rentré on devait faire ce qu'on appelle un base training, C'est-à-dire que tu devais piloter l'avion, faire... trois tours de piste. Et c'était, je me rappelle, avec des instructeurs canadiens. Donc je devais être le premier, je me rappelle, j'étais le premier. Ah non, on était deux. J'étais avec un capitaine et on devait faire ensemble. Chacun devait faire ses tours de piste. Mais c'était incroyable. Déjà, le jet, quand tu es dans le simulateur, La puissance qu'elle développe, c'est énorme. Même si tu as un retard, par exemple, quand tu mets les gaz, le temps que ça tourne, ça prend un peu de temps, mais c'est incroyable. Tu te mets sur la piste et tu décolles à des vitesses incroyables. Tu décolles avec des vitesses, disons, presque... 300 km heure. Sur la piste, tu es là, tu tires, l'avion est au monde. Incroyable.

  • Speaker #1

    D'un point de vue technologie, j'imagine pas tous les systèmes que vous avez dans le cockpit. C'est quoi l'outil technologique ? Qui t'impressionne le plus quand t'es dans ce type d'avion ? Ou tu regardes et tu te dis, mais quand même c'est une folie qu'on ait inventé ça, c'est fou.

  • Speaker #0

    En fait, il y en a pas mal. Parce qu'en fait, tu as les systèmes de protection qui sont dans l'avion. Exemple, qui empêchent au pilote de faire certaines erreurs. Exemple, tu as... La machine est tellement intelligente qu'elle te corrige sur certaines erreurs.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Donc... Et le truc c'est que, en tant que pilote, tu dois connaître tous les systèmes de l'avion. Et ça c'est très important. Tu dois connaître ta machine, tu dois savoir le pourquoi l'avion réagit d'une certaine manière. Tu dois savoir ce que tu fais et tu dois tout le temps être en avant sur l'avion. Tu ne dois pas te faire piloter, mais c'est toi qui pilote. Et il y a pas mal de systèmes qui sont super intéressants, surtout maintenant. par exemple sur l'Airbus A220 tu avais tu avais Par exemple, en cas de dépressurisation de l'avion, si tu es en vol et que tu as un problème de pressurisation, L'avion, il le détecte. Et quand il le détecte, c'est lui-même qui commence à descendre.

  • Speaker #1

    D'accord. Ce n'est même pas toi qui lance le système.

  • Speaker #0

    Tu ne lances pas le système. Lui, tu peux l'arrêter. Mais lui, il ressent qu'il y a un problème. Et lui, il descend tout de suite. Et toi, tu mets juste ton masque à oxygène. Et lui, il fait tomber les masques derrière, par exemple.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Tu as plein de systèmes qui sont comme ça, en fait. et si technologiquement, par exemple, l'Airbus A320, c'est un avion qui date des années 80. Quand tu montes dessus, quand tu apprends, tu te dis que cette technologie, elle est incroyable. Alors qu'il y a 30 ans.

  • Speaker #1

    C'est ça qui m'impressionne toujours. Quand je vois des avions dans le ciel, je me dis que... Ce que l'être humain est capable d'inventer.

  • Speaker #0

    Incroyable.

  • Speaker #1

    Quand tu vois ça, et tu sais, je te disais que moi, j'ai toujours quand même une angoisse quand je vais dans l'avion. Et tu vois, récemment, quand j'ai voyagé, je me suis posé la question de savoir, il y a combien de vols par jour dans le monde qui décollent ?

  • Speaker #0

    Il y en a des milliers.

  • Speaker #1

    J'ai demandé à Tchad GPT, qui m'a dit qu'à peu près en moyenne par jour, il y a entre 100 et 150 000 avions par jour qui décollent. Tu vois ? Et je cherchais cette donnée-là parce que comme on dit que c'est le moyen de transport le plus fiable au monde, je voulais me rassurer. Je me dis, ah oui, parce que ma belle-mère elle habite juste à côté de l'aéroport Charles de Gaulle. Donc je vois le nombre d'avions qui décollent toute la journée. C'est pour ça qu'il m'a amené à me poser cette question. Et quand tu vois ça, et quand tu vois ce volume d'avions qui décollent tous les jours et qu'effectivement tu vois le ratio d'accidents, tu te dis mais quelle technologie incroyable. incroyable que l'être humain a réalisé en construisant l'avion, en créant l'aviation. Et aujourd'hui, si on devait arrêter la conversation là, j'aurais deux questions pour toi. Tu dirais quoi justement à quelqu'un comme moi qui a cette angoisse de l'avion ? Qu'est-ce que tu peux nous dire pour qu'on se détende ?

  • Speaker #0

    En fait, pour moi, l'avion reste toujours le moyen le plus sûr. Et c'est de juste voir toute cette chaîne derrière. C'est en parlant à différentes personnes qui travaillent dans le domaine que là, on peut se rassurer. Par exemple, de la conception, comment les gens y pensent pour mettre un... Déjà, quand tu te dis un outil qui pèse des tonnes et des tonnes, qui se retrouve en l'air, et comme tu l'as dit, tu as 100 000 à 150 000 avions par jour, c'est... En fait, c'est toutes les mesures de sécurité qui sont derrière, qui sont très importantes. Avant que l'avion... Il y a une énorme chaîne. Par exemple, pour un vol, quand un vol doit partir, toute une chaîne qui est derrière. Oui. des opérations aériennes, tu as le CCO, tu as la maintenance, tu as les pilotes, tu as les hôtesses, tu as les superviseurs. Pour qu'un vol puisse se passer très bien, il y a toute une chaîne, c'est tout un travail et toutes ces personnes qui travaillent autour sont super, super qualifiées. Déjà, avant qu'un avion ne soit certifié. il y a des vols, des essais qu'ils font sur les avions. Ça peut prendre des années. Pour qu'un prototype d'avion puisse sortir, ça peut prendre 5 ans, 6 ans. Ils travaillent méticuleusement sur chaque avion pour qu'il ne se passe pas de problème. Il y a eu parfois des petits soucis sur certains types d'avions qu'on a dû rappeler ou il y a eu des accidents. Ça, c'est l'humain. Parce que l'erreur est humaine. En général, parfois, tu peux avoir certains petits problèmes, mais Rien que tout à l'heure, je parlais de Aircrash. Dès lors que toi, en tant que personne, tu sais ce qui se passe, c'est là où tu es en sécurité.

  • Speaker #1

    En sécurité, ouais.

  • Speaker #0

    Rien ne t'échappe. Parce que pour être pilote, pour moi, c'est ça, il faut être méticuleux. Il faut être sérieux. On ne laisse aucune chose passer. Il faut être... Comment on dit ça ? Il ne faut rien laisser passer. Pas une toute petite erreur. Parce qu'une petite erreur,

  • Speaker #1

    elle peut engendrer des milliers d'autres.

  • Speaker #0

    Exactement. C'est même pour ça qu'on est deux dans le cockpit. Les gens commencent à penser à... des études de monopilote. L'autre fois, on était en train de parler dans notre rencontre de l'IA. Est-ce que l'IA pourrait remplacer un pilote ? Il y a plein de persistances. Parce que maintenant, ça parle beaucoup de ça. Et pour moi, franchement, jusqu'à maintenant, je pense que l'avion est le moyen le plus sûr au monde. J'y travaille. Et je comprends pourquoi. Je sais, par exemple, en tant que pilote, ce que je subis en termes de formation pour pouvoir piloter certains avions, c'est quelque chose de très descriptif. Par exemple, quand on te dit que le pilote, il doit être entraîné à toute éventualité. Quand on va dans des simulateurs, on s'entraîne à des pannes moteurs, à tout type de panne hydraulique. train d'atterrissage qui ne sort pas, tout ça, on a des scénarios. Et on est préparé pour ça. Et chaque jour, tu as des incidents qui se passent. Chaque jour, tu as des problèmes. Parfois, tu as un avion qui a un feu moteur ou l'avion décolle, il perd un moteur, ou l'avion décolle, il a une panne hydraulique, ou son train ne veut pas sortir. Et chaque jour, tu l'as. Peut-être ici au Sénégal, dès que tu as un petit incident, c'est dans les journaux, tout ça. Mais si tu vas aux États-Unis, chaque jour, tu as des incidents. Les gens n'en parlent pas parce que Merci. C'est géré en toute sécurité. Tant que c'est géré en toute sécurité, ça ne fait pas vraiment de bruit. Et même ici, il y a eu des problèmes, et c'est tout le temps géré en toute sécurité. Et même quand on dit que l'avion est le plus sûr, c'est en termes de mouvements, c'est-à-dire en termes de décollage, atterrissage. Si tu prends tous ces mouvements... C'est des milliers et des milliers de mouvements par jour. Tu peux rester une année, tu n'entends aucun accident.

  • Speaker #1

    Bien sûr, bien sûr.

  • Speaker #0

    Juste pour montrer, parce qu'il mise sur la sécurité avant tout. La sécurité au centre de l'aviation. Tout ce qui n'est pas sûr est carrément dégagé de cette aire d'aviation-là. Que ce soit même en étant pilote. Tu dois être sûr. Tu dois être une valeur sûre. C'est pour ça, par exemple, tu as des visites médicales à faire. Tu as des contrôles en vol à faire. Même moi, en étant pilote, je suis contrôlé chaque six mois pour voir que j'ai un niveau standard. Sinon, je ne serais pas dans un cockpit. Et c'est valable pour tous les postes auxquels, par exemple, l'ingénieur qui... Ceux qui sont dans la conception des avions. Tout ça, même le contrôleur qui est perché dans la tour de contrôle, c'est cette sécurité qui prime au-dessus de tout. Et c'est ça qui fait que l'aviation est là où elle est actuellement. C'est la sécurité. Il n'y a rien d'autre. On ne parle que de sécurité. On mange, on dort, on ne fait que de la sécurité.

  • Speaker #1

    Et toi aujourd'hui, avec ce parcours-là, Merci. Est-ce que tu sais quoi tes ambitions ? Tu te vois, c'est quoi tes prochains rêves ? Parce que tu rêvais de piloter un avion, tu as piloté le premier petit, tu es allé après sur 19 places, 70 places, les bimoteurs dont tu parlais. C'est quoi tes rêves ? C'est quoi tes ambitions aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Mes ambitions, je dirais, c'est de gravir les échelons. c'est à dire euh Donc déjà acquérir plus d'expérience parce que ce que je disais en toute humilité parce qu'en général en étant pilote il faut être très humble, j'ai besoin d'acquérir le maximum d'heures de vol possibles, je travaille dans ça, essayer de voler au quotidien, d'augmenter mes heures de vol et comme tout pilote devenir commandant de bord, c'est l'ultime.

  • Speaker #1

    Pour passer commandant de bord, c'est quoi ? C'est un minimum d'heures et d'autres examens à passer ?

  • Speaker #0

    En fait, il y a une licence, je te parlais tout à l'heure de la TPL. Je l'ai passée aux États-Unis. Elle te permet de prétendre à devenir commandant de bord. Après, pour devenir commandant de bord, il faut beaucoup d'expérience. Il faut beaucoup d'heures de vol. Et ensuite, ça va dépendre de la compagnie. La compagnie, si elle a un besoin, elle lance une... On appelle la candidature et on dit écoute j'ai besoin de trois commandes en bord. Après il faut postuler, on fait des tests écrits, des tests pratiques et après à l'issue de ça on dit écoute, vous étiez... tu es 10 voilà les trois qu'on va retenir ok et après tu es formé ok tu as tu peux être commandant de bord tu peux être instructeur examinateur il ya plein de choses dans l'aviation mais tu as le prochain objectif inchallah c'est être commandant je l'espère inchallah inchallah c'est

  • Speaker #1

    tout ce qu'on te souhaite en tout cas Maudou ça a été un plaisir plaisir de te recevoir plaisir que tu nous que tu nous racontes c'est ça tout cet envers du décor qu'on ne peut pas imaginer tu vois le parcours que ça a été pour toi aujourd'hui d'être pilote je trouve que c'est super intéressant que tu sois là parce que C'est intéressant que des jeunes en Afrique, en général, puissent peut-être tomber sur ce podcast et se dire qu'on peut rêver d'être pilote, on peut rêver d'être dans les airs et on peut y arriver, surtout. Je trouve que ce qui a été très important dans l'épisode, ce que tu nous as expliqué, c'est... Avoir un entourage solide qui t'encourage, qui te pousse à réaliser tes rêves. Parce que comme tu l'as dit, tes parents auraient pu essayer de te pousser dans d'autres voies, mais... Ils ont vu que c'était le feu qui te rongeait, ils ont vu que c'était ta passion, ils t'ont encouragé. Ça a pris peut-être plus de temps que ce que tu voulais, mais ils ne t'ont pas abandonné, tu n'as pas abandonné. Moi c'est ça que je retiens beaucoup de ton histoire. Ça te montre qu'une passion peut t'amener à réaliser des choses extraordinaires. Parce que j'imagine que le maodo qui espérait avoir le joystick le soir pour jouer à Flight Simulator, s'ils savaient qu'aujourd'hui... Tu vois, il est sur ce type d'avion et qui pilote et qui va à travers le monde. Tu vois, aujourd'hui, je pense qu'il aurait des étoiles plein les yeux. Tu vois, si on lui disait qu'un jour, tu vas vraiment devenir pilote, que ce ne sera plus un joystick que tu auras devant toi. Donc, je trouve que c'est super inspirant. Et tu vois, j'ai beaucoup aimé la partie où tu nous as raconté les examens en Afrique du Sud, où tu as expliqué que vraiment, les heures... Le travail que tu as mis pour essayer de comprendre pourquoi tu avais échoué une première fois à l'examen, une deuxième fois, et toujours te remettre en question et toujours vouloir aller plus loin, toujours vouloir... pour repousser la limite, pour atteindre ton rêve. Parce que le seul fil conducteur de tout ça, c'est que c'est un gamin qui avait un rêve et qui fait tout pour atteindre son rêve jusqu'à devenir commandant. Donc c'est tout le mal qu'on te souhaite.

  • Speaker #0

    Inch'Allah.

  • Speaker #1

    Inch'Allah que tu reviennes dans ce fauteuil et nous dire que c'est bon. Là, je suis commandant. Et qu'est-ce que ça fait d'être commandant ? Donc vraiment, merci énormément de partager ton parcours. Merci énormément de faire rêver plein de jeunes Africains et Africaines parce qu'il y a de plus en plus en plus aussi de femmes pilotes. Et je trouve que c'est bien cette nouvelle génération parce que vous nous montrez, tu vois, sur les réseaux, vous nous montrez ce que c'est d'être pilote. Vous nous montrez qu'il y a des profils. T'as pas besoin d'avoir 40 ans, 50 ans pour être pilote. Parce que souvent, quand on pense pilote, on pense des gens qui sont d'un certain âge. Vous nous montrez que des pilotes africains... Ça existe, tu vois, parce que moi, je me rappelle plus jeune, j'avais l'impression de voir toujours que des vieux européens qui pilotaient, tu vois. Donc, je trouve que cette nouvelle ère qui documente, qui montre leur travail, ça nous permet de démocratiser le métier de pilote et de donner une nouvelle image, une image plus proche de nous, plus jeune du métier et qui montre que c'est possible aujourd'hui d'être pilote, que ce n'est pas un rêve si loin. Donc vraiment, encore une fois, merci énormément et n'oubliez pas ! Il y a le bonus qui arrive. Dans le bonus, il va nous raconter l'aventure avec Birame. En tout cas, ma la team incroyable ! J'espère que vous avez pris autant de plaisir que moi à écouter ou regarder cet épisode. Si vous avez des gens dans votre entourage, des enfants, des cousins, des neveux qui veulent devenir pilotes, envoyez-leur l'épisode pour qu'ils voient le parcours de Mordo qu'ils voient que c'est possible je vous invite à aller le suivre sur tous ces réseaux sur toutes ces plateformes pour voir ce qu'il fait au quotidien pour voir les paysages incroyables qu'il prend en photo depuis l'avion et je vous dis à très vite pour un nouvel épisode ciao la team incroyable peace

  • Speaker #2

    Allo me to reduce my soul My name is Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho

  • Speaker #1

    Ho Ho Ho Ho Ho Ho Au revoir

Chapters

  • Le déclic : de l’« immeuble Air France » au rêve de cockpit

    00:00

  • Parcours pour devenir pilote en Afrique : écoles, sélections, premiers choix

    15:41

  • Sécurité & visites médicales : ce que l’on vérifie avant d’entrer

    29:17

  • Licences & premières heures : PPL, conversions, cap sur la ligne

    44:37

  • Facteurs humains & vérité des vols : procédures, stress, passagers sereins

    01:04:19

  • Accès au marché : visas, prêts/financement, réseau & candidatures

    01:20:08

  • Feuille de route & conseils (jeunes, parents) + opportunités en Afrique

    01:40:51

Description

Êtes-vous prêt à découvrir l'incroyable parcours d'un pilote qui a défié les attentes et surmonté ses peurs ? Dans cet épisode captivant du OV Show, Olivier Vullierme reçoit Maodo Ndiaye, un pilote sénégalais dont l'histoire inspirante vous fera réfléchir sur la puissance de la détermination et de la passion. Maodo, originaire de Dakar, partage avec nous les moments clés de son enfance qui ont éveillé son amour pour l'aviation, ainsi que les défis qu'il a dû surmonter pour réaliser son rêve de devenir pilote.



Au fil de la conversation, Maodo nous plonge dans ses souvenirs d'enfance, évoquant comment une simple fascination pour les avions s'est transformée en une ambition profonde. Grâce au soutien indéfectible de sa famille et à l'influence de mentors inspirants, Maodo a pu naviguer à travers les turbulences de son parcours. Ce témoignage poignant souligne l'importance du soutien familial et de l'accompagnement dans la réalisation de ses rêves.



Maodo partage également ses expériences enrichissantes de formation en Afrique du Sud, où il a acquis les compétences nécessaires pour devenir pilote professionnel. Il nous parle des différentes étapes qu'il a traversées, y compris les examens rigoureux qui testent non seulement ses compétences techniques, mais aussi sa résilience et sa détermination. Cet épisode du OV Show met en lumière la rigueur et la passion nécessaires pour réussir dans le domaine de l'aviation.



En fin d'épisode, Maodo évoque ses ambitions futures, notamment son rêve de devenir commandant de bord. Son message aux jeunes est clair : croyez en vos rêves et n'hésitez pas à poursuivre vos passions, peu importe les obstacles que vous pourriez rencontrer. Avec des histoires de persévérance, d'espoir et de réussite, cet épisode est un véritable appel à l'action pour tous ceux qui aspirent à réaliser leurs rêves.



Rejoignez-nous dans cet épisode inspirant du OV Show et laissez-vous emporter par le récit exceptionnel de Maodo Ndiaye. Vous découvrirez non seulement les défis auxquels il a fait face, mais également la force de l'esprit humain et le pouvoir de la passion. Ne manquez pas cette occasion de vous inspirer et de redécouvrir ce que signifie vraiment poursuivre ses rêves avec détermination.



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    J'habitais l'immeuble Air France, à côté de l'immeuble Québec.

  • Speaker #1

    Quel signe incroyable, l'immeuble Air France !

  • Speaker #0

    Exact, quand tu es jeune et que tu as une passion, tu as besoin de gens derrière qui puissent te tirer, qui puissent te réconforter, qui puissent te donner les bons conseils pour que tu enlèves ces préjugés et ces petites barrières. Et ça s'est très bien passé. C'était ma première expérience aussi avec un avion qui avait une petite panne. La sécurité au centre de l'aviation, pour moi, le premier vol, il est incroyable. Et là, j'ai compris que réellement, c'est ça mon rêve.

  • Speaker #2

    3, 2,

  • Speaker #1

    1, c'est parti ! Hello, hello les incroyaux, la team incroyable ! J'espère que vous allez bien. Bienvenue dans un nouvel épisode du Off-Show que vous nous écoutiez sur les plateformes d'écoute ou que vous nous regardiez sur Spotify ou sur YouTube. Installez-vous confortablement parce qu'aujourd'hui, c'est un épisode un petit peu spécial pour moi parce que j'affronte une de mes phobies aujourd'hui. Vous devez vous demander... Non, en fait, vous avez déjà vu la vignette. Vous savez déjà qui je reçois et de quoi on va parler. Mais aujourd'hui, je reçois... ... Un ami Je reçois quelqu'un qui s'envoie en l'air fréquemment Je reçois quelqu'un d'aventurier Quelqu'un qui visite le monde Je reçois le First Officer Maodo dans le OVE Show

  • Speaker #0

    Salut, salut, salut !

  • Speaker #1

    Bon, donc tu vas bien ?

  • Speaker #0

    Ça va super et toi ?

  • Speaker #1

    En forme ?

  • Speaker #0

    Ouais, super en forme.

  • Speaker #1

    Bien installé ?

  • Speaker #0

    Ouais, carrément, je suis bien.

  • Speaker #1

    T'es à l'aise ? Ouais. Ok, parce qu'il faut que tu sois à l'aise parce qu'aujourd'hui, tu viens me guérir. Aujourd'hui, c'est une thérapie pour moi. C'est pas toi qui viens raconter ton histoire, tu viens m'aider dans ma thérapie parce que, comme je l'ai dit, c'est une de mes phobies. L'avion, je ne sais pas pourquoi, mais depuis que je suis un peu plus adulte, quand je prends l'avion, je stresse trop. J'en connais une, Karel, qui va écouter ce podcast, elle va mettre un commentaire, oui, je confirme. Tu vois, tu vas bien ?

  • Speaker #0

    Ouais, super, ça va, je suis là.

  • Speaker #1

    Je suis content de te recevoir.

  • Speaker #0

    C'est un plaisir aussi, c'est un plaisir.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, on va apprendre à découvrir qui est Mordo, le First Officer. On va apprendre à savoir... Qu'est-ce qui t'a donné envie d'être pilote, ton parcours, et tu vas nous amener dans tes aventures. Mais d'abord, il y a une question que je pose à tous mes invités. C'est la question la plus dure du podcast, après tout est tranquille. C'est, aujourd'hui il y a quelqu'un qui ne te connaît pas. Maodo, comment tu te présentes ?

  • Speaker #0

    Je dirais que je suis Maodo Ndiaye, Sénégalais très fier de représenter le Sénégal déjà, et passionné d'aviation, de football. Je joue tout le temps au foot. Toute la semaine, si je ne suis pas dans les avions,

  • Speaker #1

    je suis au terrain de foot.

  • Speaker #0

    J'aime aussi le cyclisme. Je fais beaucoup de vélo. Je suis un très grand sportif.

  • Speaker #1

    Vous pouvez le voir, regardez. Vous avez vu.

  • Speaker #0

    Si je n'avais pas été, je dirais, pilote, j'aurais choisi le foot. Parce que c'est ma passion. Même avant d'aimer... les avions c'était le foot.

  • Speaker #1

    Ok, d'accord. Aujourd'hui Maudou c'est un passionné d'aviation, de foot, de cycliste 100% sénégalais.

  • Speaker #0

    Sénégalais, oui.

  • Speaker #1

    Ok, j'aime la description, j'aime la description. Mais t'inquiète, on va apprendre à te découvrir et tout. Donc toi, est-ce que toi tu es né à Dakar ?

  • Speaker #0

    Je suis né à Dakar,

  • Speaker #1

    oui. Ok, né à Dakar.

  • Speaker #0

    Je suis né à Dakar, j'ai grandi à Dakar. Plus particulièrement au Dakar Plateau. J'habitais l'immeuble Air France, à côté de l'immeuble Québec.

  • Speaker #1

    Quel signe incroyable, l'immeuble Air France !

  • Speaker #0

    Ah, exactement ! Eh,

  • Speaker #1

    le destin ! J'en ai marre dans ces épisodes de Dieu, tous les signes qu'il nous montre. Quel destin ! Il est né à l'immeuble Air France.

  • Speaker #0

    Et en plus, maman, elle travaillait dans l'armée, elle était assistante sociale, donc elle travaillait au cabinet du général, au niveau de l'état-major général. Et l'immeuble où j'habitais, il y avait que des pilotes militaires.

  • Speaker #1

    Ah ouais ?

  • Speaker #0

    Encore, voilà. Pilote militaire, médecin militaire. Donc, c'était un peu ça. Et donc, du coup, chaque vacances, on partait en colonie et on voyageait avec les avions militaires.

  • Speaker #1

    Ok. Ah ouais, en plus, ce n'est pas les avions genre long courrier ou... Non. C'est avions militaires, ça va être une expérience.

  • Speaker #0

    Avions de transport militaire.

  • Speaker #1

    Wow.

  • Speaker #0

    Donc, parfois, tu avais même des sièges de parachutistes.

  • Speaker #1

    Wow.

  • Speaker #0

    On s'assied dessus. et pendant le vol Pendant la croisière, ils nous ramenaient tous dans le cockpit. Pour voir. Deux par deux, on s'assied sur les sièges. C'était sympa. Et je pense que c'est de là où est née cette passion.

  • Speaker #1

    Ok, non t'inquiète, tu vas nous amener. Donc toi tu es des plateaux, boy Dakar.

  • Speaker #0

    Boy Dakar.

  • Speaker #1

    100% ?

  • Speaker #0

    100%.

  • Speaker #1

    Tu as une grande famille ?

  • Speaker #0

    Ouais, j'ai trois grands frères.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Et j'ai aussi des demi-frères et deux demi-sœurs.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et particulièrement, je suis le seul qui a totalement grandi à Dakar.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Parce que je suis le dernier. Ah, ok. De toute la famille.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Mes parents ont carrément un gap d'âge assez énorme par rapport à moi. Parce que pratiquement pendant mon enfance, mon papa était déjà à la retraite.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et ma mère n'en était pas très loin. Tous mes grands frères, ils ont fait l'école primaire à Saint-Louis.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et ma mère voulait toujours me garder près d'elle. Normal, c'est les derniers, bien sûr. Mais chaque année, en vacances, je partais à Saint-Louis. pour étudier le Coran et jouer au foot.

  • Speaker #1

    Et comment était l'enfance de Mardou dans tes souvenirs ? Quand tu repenses à ton enfance, c'était comment ?

  • Speaker #0

    C'était vraiment très bien parce que j'étais dans de très bonnes conditions, je dirais. Et surtout l'environnement où j'étais, ça m'a beaucoup aidé parce que l'éducation a été au top. Parce que j'habitais dans un immeuble où... Moi, c'était des familles de militaires très bien éduquées. On avait même un gardien, le grand-siège était un éducateur pour nous. Parce que parfois, il nous arrivait de vouloir sortir et vouloir jouer au foot vers 14 ans. dès que tu descends, le gars il te dit c'est trop tôt, tu remontes et donc du coup on a été très très bien éduqués, on ne sortait pas de l'immeuble jusqu'à peut-être quand on a commencé à être vers l'adolescence on commençait à sortir mais sinon on était dans un très bon cadre de vie l'école était à côté donc franchement j'ai pas eu une enfance très difficile t'as des bons souvenirs tant

  • Speaker #1

    mieux on va passer la partie tout ce qui est euh... collège, école primaire et tout. Pourquoi ? Parce que la question que je pose souvent à mes invités aussi, c'est le lycée, c'est la période où tu commences un peu à t'orienter dans ce que tu veux faire. Est-ce que toi, quand tu arrives au lycée, tu as déjà en tête ton plan de ce que tu veux être pilote ? Ou est-ce que tu ne l'as pas encore ? Et si tu ne l'as pas encore, dans ta tête, tu t'imagines faire quoi et tu t'orientes vers quoi au lycée ?

  • Speaker #0

    C'était très difficile. J'avais la passion, mais je ne savais pas comment le réaliser.

  • Speaker #1

    Donc tu avais déjà découvert ta passion avant d'arriver au lycée ?

  • Speaker #0

    J'avais une passion pour les avions, c'était clair. Mais je n'avais pas encore réfléchi au fait que je pouvais devenir pilote. Je n'y pensais pas. Pour moi, c'était inaccessible.

  • Speaker #1

    Pourquoi ?

  • Speaker #0

    C'était juste des préjugés. Tu te disais, tu vois le métier de pilote comme un métier d'astronaute, tu te dis, ça doit être super difficile. Je ne pourrais pas y arriver. Je n'ai pas le bagage technique pour ça.

  • Speaker #1

    C'est vrai que tu te dis, quand tu fais la comparaison avec Métis d'Astronautes, tu te dis, il faut que je sois premier dans tout.

  • Speaker #0

    Exactement, il faut que je sois un crack, il faut que je sois calé en mathématiques, en physique, tout ça.

  • Speaker #1

    C'est vrai que c'est les préjugés qu'on avait. Quand on nous donnait, en tout cas plus jeunes, pour moi, c'est ça, pilote, médecin, c'est des métiers où il faut que tu sois tellement précis, tellement bon.

  • Speaker #0

    Et aussi, je n'y mettais pas... trop du mien. Par exemple, je n'étais pas extraordinaire à l'école. Moi, comme tout le monde. Comme la plupart d'entre nous. Voilà, je ne vais pas mentir. Et donc, pendant la dédécence, j'avais qu'une seule vision. C'était quoi ? Je voulais juste quitter le Sénégal. Je voulais m'expatrier, faire mes études à l'étranger. Peu importe les études que je faisais.

  • Speaker #1

    Mais toi, pour toi, c'était j'ai mon bac, je veux partir.

  • Speaker #0

    J'ai mon bac, je veux partir. Je voulais juste changer. C'était un peu ça. Et... J'avais pas trop d'idées, je ne savais pas ce que je voulais faire. Je voyais les gens faire banque d'assurance, télécommunication. Ça ne m'intéressait pas trop, mais bon.

  • Speaker #1

    Vu que c'était la voie, allez,

  • Speaker #0

    on y va. Tant que je peux partir, je fais, il n'y a pas de problème. Et je pense que c'est en seconde et en première que j'étais à Yala Soren. Et là, j'avais un groupe d'amis. Ils étaient aussi passionnés d'aviation que moi. Ils m'ont fait découvrir le Flight Simulator. C'est une application sur l'ordinateur. Et après, tu as un petit joystick. Et ça te permet de faire des vols, des simulations. Et là, il y a eu un déclic là.

  • Speaker #1

    Alors attends, avant que tu nous racontes Flight Simulator, parce que tu as dit que tu avais déjà un premier goût pour l'aviation. C'est ça. Est-ce que tu es capable ? Dans ta mémoire, de te souvenir de qu'est-ce qui t'a déjà donné ce goût pour l'aviation, quel a été le déclic où tu t'es dit « waouh, j'aime ça » ?

  • Speaker #0

    En fait, tout le temps... Comme je disais au début, pendant les vacances, chaque année, on partait avec les avions militaires. C'était soit en Gambie, au Mali, et même pendant les vacances, je partais parfois à Ziganchor. Et comme ma maman travaillait dans l'armée, par période, j'avais des vols charter militaires qui allaient dans les régions. Donc ça m'est arrivé à plusieurs reprises de prendre l'avion sans pour autant prendre les avions de ligne, tout ça. Donc j'ai beaucoup voyagé en avion avec les avions militaires. et c'est Et tout le temps, je voyais, par exemple, j'ai mon mentor, qui est actuellement le chef d'état-major de l'armée de l'air, je peux citer son nom, le général El-Ajnian. À cette époque, on le voyait toujours en uniforme, il travaillait pour la présidence, sur l'avion présidentiel. Et quand on le voyait arriver, tous les petits... On était fiers de lui. Mais bien sûr. On le voyait arriver avec son uniforme.

  • Speaker #1

    Tu sais que c'est lui qui pilote l'avion présidentiel.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Il devait marcher au ralenti. Je suis sûr que quand vous le voyez, il arrive, il marche au ralenti.

  • Speaker #0

    Tout le monde se lève pour aller le saluer. On arrêtait le foot pour aller le saluer. Il arrivait, c'était comme Top Gun. C'était comme Tom Cruise qui arrive. Et c'était, franchement, on était tellement fiers. Moi, je me voyais à travers lui. Je me disais, je vais devenir comme lui. Et je pense que c'est une personne qui m'a... beaucoup, beaucoup inspiré. Avant même que je découvre que j'avais des gens qui étaient pilotes dans ma famille et tout.

  • Speaker #1

    Ah, il y a des gens ? Ok, ok.

  • Speaker #0

    Donc, j'ai deux cousins de ma mère qui sont pilotes.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Mais j'ai eu cette info un peu tard.

  • Speaker #1

    Plus tard, ouais. Mais ton premier rôle modèle, en tout cas, c'était lui.

  • Speaker #0

    C'est toujours lui, je dirais. Parce qu'il m'inspire toujours et on est toujours en contact. Il m'a vu grandir.

  • Speaker #1

    Masha'Allah.

  • Speaker #0

    Et il m'a transmis cette fibre.

  • Speaker #1

    Donc tes premiers souvenirs d'intérêt pour l'aviation, pour le métier, c'est ce monsieur-là ?

  • Speaker #0

    C'est ça, c'est l'armée.

  • Speaker #1

    Ok, c'est l'armée.

  • Speaker #0

    L'armée de l'air, voilà.

  • Speaker #1

    Ok, donc. au lycée, là tu découvres

  • Speaker #0

    Flight Simulator.

  • Speaker #1

    Ça te fait quoi quand tu découvres ça ?

  • Speaker #0

    Je passais toutes mes nuits là-dessus. Toutes mes nuits. Parce qu'en fait, le Flight Simulator, si tu veux, tu as tous les types d'avions. Tu peux les piloter. Pas besoin de faire tous les trucs que les pilotes font. Tu prends l'avion, tu le mets sur la piste, tu décolles. Et les vols, par exemple, si tu devais aller à Paris avec un avion, tu décolles l'aéroport de Yoff. C'est le même temps de vol que tu ferais sur vol normal. Donc ce que tu fais, en général tu décolles, tu mets l'autopilot, tu vas dormir. Et après tu mets un réveil, tu viens, tu fais l'atterrissage. C'est comme si tu le faisais en vrai. Donc c'était tellement passionnant et franchement je voulais en savoir un peu plus. Je voulais en savoir un peu plus. Je passais mon temps là dessus et c'est ça qui m'a... Permis de commencer à faire des recherches, à m'interroger, mon entourage, demander des infos. et je faisais des recherches comment devenir pilote je n'arrêtais pas de regarder

  • Speaker #1

    Aircrash par exemple c'est cette période où j'ai commencé c'était pendant alors je rigole je rigole parce qu'on parlait en off avant le tournage pour les gens qui ne savent pas ce que c'est Aircrash parce que je ne savais pas j'ai demandé à Marodou ce que c'était c'est une émission qui passe sur National Geographic National Geography et qui fait l'analyse un petit peu des différents accidents d'avions qu'il y a pu avoir et qui explique les raisons pour lesquelles il y a eu ces accidents.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et je lui ai dit... Donc toi, c'est des émissions de crash qui t'ont passionné à faire de l'aviation. Mais non, non, jamais de la vie.

  • Speaker #0

    En fait, ça me semblait bizarre aussi parce que je n'avais pas peur quand je regardais. Bien au contraire, j'étais super intéressé. Je me disais, wow, c'était pour ça qu'il y a eu le crash. En fait, toi,

  • Speaker #1

    c'était le côté explication qui t'intéressait.

  • Speaker #0

    Genre le fait de savoir comment il y a eu cet accident. Qu'est-ce qu'on aurait pu faire pour l'éviter ? Les procédures. Et ça, ça m'a amené à un truc que j'aime encore plus dans l'aviation, la sécurité. Parce que tout ce que les gens font, ça va dans ce sens. Sécurité, sécurité, sécurité. Et donc, tout le temps, j'entendais l'avion est le moyen le plus sûr. Et moi, je voyais ces crashs, je me demandais pourquoi ils disent ça. Et franchement, Aircrash, c'est une émission très, très intéressante. Tu as des experts, tu as des pilotes. Voilà quoi, c'est super intéressant. Et ça retrace réellement l'accident, comment ça s'est passé. Parce que dans l'avion, tu as deux enregistreurs. L'enregistreur phonique qui enregistre les dernières conversations de l'équipage. Et des contrôleurs et tout ce qui s'est dit et tout. Et tu as les enregistreurs de paramètres. Donc ça te permet de voir les données de vol et tout ça, et de faire une analyse. Donc c'est... Et tout ça, c'est juste pour la sécurité et c'est super super intéressant. Vraiment, je n'ai jamais eu peur des crashs et tout ça. Même mon premier vol dans un avion, sans pour autant penser que je voulais devenir pilote et tout, je me suis senti à l'aise.

  • Speaker #1

    Tu t'es senti chez toi, à ta place.

  • Speaker #0

    La première fois que j'ai pris un bateau, c'était pas pareil.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    J'avais le mal de mer.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais.

  • Speaker #0

    Arrêtez pas de vomir et tout. Mais dans l'avion, je me sentais... C'était tranquille, comme dans mon salon. Même mon premier vol en tant que pilote, J'étais juste wow.

  • Speaker #1

    j'ai pas de sourire on va y venir au premier vol t'inquiète mais c'est marrant parce que tu sais tu m'as rappelé Flight Simulator parce que moi j'avais oublié ça mais le fait que t'en aies parlé moi je me rappelle j'avais essayé de jouer en Flight Simulator hum hum Mais en fait, moi, je suis un gamer passif. Quand je dis que je suis un gamer passif, c'est-à-dire que tous mes jeux, je les mets en mode easy, je les mets en mode tranquille. Moi, je veux juste me détendre et jouer. Et quand je suis arrivé devant Flight Simulator, que j'ai vu cockpit d'avion, parce que pour les gens qui ne savent pas ce que c'est Flight Simulator, c'est un jeu de simulation. Mais en fait, c'est plus qu'un jeu, c'est vraiment une simulation d'aviation où vous pouvez avoir tous les modèles d'avion, tous les cockpits au moindre détail près. Tu es dans le cockpit, c'est juste que tu es devant un écran, mais tu peux apprendre, il y a des gens qui apprennent à piloter.

  • Speaker #0

    Et même, tu as des installations qui sont plus performantes, parce que tu as des simulations. Par exemple, les pilotes, nous, pour nos entraînements périodiques, on va dans des centres de formation où tu as des... des gros simulateurs. C'est le même cockpit d'avion qui est refait. Il n'y a aucune différence. Et le truc, il bouge comme dans la réalité. Il reproduit les jets et tout. Ça, c'est des simulateurs certifiés ou même les heures que tu fais, c'est un peu considéré comme des heures. Donc, c'est là où on reproduit toutes les procédures d'urgence. En général, les tests qu'ils font en vol, tout ça, ils le font dans les simulateurs et tout ça avant de commencer. Donc, et tu as les simulateurs ... quand tu descends un peu plus, et simulateurs où tu n'as que l'effet visuel.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Par exemple, tu as l'écran et tu vois parfois, même dans les écoles de pilotage, on les utilise, tu as des écrans, tu es dans un cockpit, mais le truc ne bouge pas. D'accord.

  • Speaker #1

    C'est juste la vision qui bouge.

  • Speaker #0

    Et tu as les simulateurs aussi que tu peux avoir chez toi, où tu as un yoke, comme dans l'avion, tu as un panel où tu as des boutons et tout ça, tu as des palonniers. Voilà quoi.

  • Speaker #1

    C'est un vrai univers.

  • Speaker #0

    C'est un vrai univers. Et tu as le plus basique, où tu peux juste jouer avec la souris, le clavier, ou tu as un petit joystick.

  • Speaker #1

    Ouais, toi c'est comme ça que tu commences, avec la souris, clavier, joystick.

  • Speaker #0

    Avec la souris. Après, j'avais un joystick. J'avais un groupe de potes, on se passait le... Il y avait un seul qui avait un joystick. Donc, chacun voulait l'avoir chez lui, la nuit, jouer.

  • Speaker #1

    Quand t'avais le joystick, t'étais le roi.

  • Speaker #0

    T'étais le roi. Ok. C'était ta, franchement. Ok.

  • Speaker #1

    Et donc, Flight Simulator, tu le découvres au lycée.

  • Speaker #0

    Au lycée.

  • Speaker #1

    Et donc ? Est-ce que quand tu finis ton bac, tu sais que c'est ça que tu veux faire ? Là, ça y est, t'es piqué, tu sais que c'est ça que tu veux faire ?

  • Speaker #0

    En terminale, c'est décidé. En terminale, j'avais fait des préinscriptions et tout ça, mais je me suis dit non, je ne vais pas faire quelque chose qui ne me passionne pas. Je ne connais rien en banque finale, je ne connais rien en télécommunication. Je ne sais même pas de quoi ça parle. Je sais que télécommunication, c'est les antiques, tout ça. Mais je me suis dit non, attends. J'ai eu un petit déclic aussi. En première, j'ai eu à faire un concours de l'armée de l'air. Mais j'étais encore un peu jeune et je pense que je n'avais pas encore un bon niveau. Donc, je ne l'ai pas réussi.

  • Speaker #1

    Un concours pour rentrer dans l'armée de l'air ?

  • Speaker #0

    Pour être pilote dans l'armée de l'air. Mais c'est une sélection très, très, très difficile. Je n'ai même pas passé le premier niveau parce qu'on était, je pense, au moins des centaines. C'était par phase, ils éliminaient, ils éliminaient. En général, ils n'en prenaient que peut-être 3, 4 personnes. Et il y avait des gens qui étaient déjà en bas de plus de... Ah oui, toi tu étais en première. J'étais en première, donc c'était juste pour un peu voir. Ça ne s'était pas très bien passé. Mais en terminale, je me suis dit là, il faut que je sois pilote. Et la seule chose qui m'a découragé, quand j'ai commencé à faire mes recherches, et que j'ai commencé à voir les prix, des études, je me suis dit ça va être chaud là c'est un problème parce que je viens d'une famille modeste, on n'est pas super riche et tout ça, je me dis écoute, 80 000 euros pour une formation pour 18 mois en plus je dis ça à mes parents, ils me disent même pas en rêve c'est 18 mois seulement ? en fait c'est des formations accélérées parce que si tu veux en aviation l'expérience est très importante par exemple, tu es jugé par rapport à tes heures de vol Oui. Après, tu as une formation théorique derrière et tout ça. Et tu ne t'arrêtes jamais d'apprendre. Tu ne vas jamais t'arrêter d'apprendre. Au fur et à mesure, tu évolues. Tu passes des certifications, tout ça, même en travaillant.

  • Speaker #1

    D'accord. Mais en tout cas, pour commencer à rentrer dans le milieu, il faut au moins déjà faire cette formation qui, en accéléré, peut être 18 mois. Et si ce n'est pas accéléré, c'est combien de temps ?

  • Speaker #0

    Ça dépend. Tu as la formation AB initiaux, en général, qui dure 18 mois. C'est qu'ils te prennent de ne rien. connaître en aviation à devenir pilote.

  • Speaker #1

    D'accord. Mais pilote, pour quel type d'avion ?

  • Speaker #0

    Il y a certaines compagnies, ils ont un programme KD, par exemple Air France, ils ont un programme KD, mais c'est 18 mois. Mais en général, ils préfèrent que tu passes par l'ENAC, l'École Nationale d'Aviation Civile.

  • Speaker #1

    Mais attends, tu fais 18 mois et tu peux piloter un avion de ligne ?

  • Speaker #0

    Un avion de ligne. Mais c'est pour ça, en fait, tu ne viens pas direct. Tu es first officer. Tu es second officer en commençant. Donc tu as, par exemple, quand tu es second officer, par exemple, on peut dire que tu ne fais pas les atterrisses à... Tu fais peut-être des collages, ça dépend. Il y a des conditions qui ne te permettent pas de piloter.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    C'est du plus basique.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Maintenant, quand tu es first officer, tu pilotes.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Mais tu fais ce qu'on appelle un line training. Ça dépend. Certaines compagnies peuvent t'amener sur les gros avions directs. D'accord. Donc, ils vont te mettre en progression. D'accord. Tu vas commencer sur un petit avion, le temps d'avoir un petit... mûrissement, après, au fur et à mesure tu avances.

  • Speaker #1

    D'accord, mais aujourd'hui, en tout cas, un jeune qui voudrait être pilote peut aller dans une école en 18 mois, devenir pilote. D'accord. Donc toi, quand tu vois ça, tu vois les prix, tu dis aïe.

  • Speaker #0

    Aïe. Je me dis, 18 mois déjà, je me dis waouh, c'est parfait. Genre, dans 18 mois je peux commencer à travailler. Dans un an et demi, je peux toucher mon rêve. Exactement. Je me dis, waouh, c'est bon ça. Je dis à mes parents, en plus, les salaires derrière, C'est un peu à la hauteur des études, parce que c'est comme un investissement. Tu investis sur un truc et après, derrière, tu as un bon salaire. Et je donne tous ces arguments à mes parents. Je leur dis, écoutez, voilà, c'est cher, mais quand même, derrière, ça peut se rattraper. Et ils me disent, écoute, il faut te rendre à la réalité. Cet argent, ça ne sort pas. Donc, j'ai dû faire plus de recherches, regarder. Et j'ai commencé à comprendre qu'en Europe c'était plus cher, aux États-Unis c'est un peu moins cher. Aux États-Unis, tu te demandes par exemple 40 000 dollars, 50 000 dollars. Mais jusque-là, c'est cher.

  • Speaker #1

    Ah oui, bien sûr, jusque-là c'est cher, mais c'est quasiment deux fois moins qu'en

  • Speaker #0

    Europe. C'est comme en Europe, exactement. Après, tu commences à comprendre un peu l'industrie, comment ça fonctionne, les différents pays et tout ça. Pour dire que j'ai atterri en Afrique du Sud, finalement. Et ça, c'est des années plus tard. Parce que bon, pour mon cursus... Après le bac, mes parents voulaient que je fasse, parce que c'était comme mon frère, il avait fait pharmacie et tout. Mon père voulait que je fasse soit médecine ou un truc, parce que j'étais pas mal en SVT.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Donc je me rappelle même, il m'avait amené chez un de ses amis qui était recteur ou je ne me rappelle même pas de quoi, pour me convaincre.

  • Speaker #1

    Il voulait t'amener dans la voie.

  • Speaker #0

    C'est ça, il voulait que je fasse biologie, un truc comme ça. Mais moi je ne voulais pas, je n'étais même pas intéressé. Ce jour-là, je me rappelle, à la sortie de notre entretien avec le monsieur, j'étais en larmes dans la voiture. Et mon père et ma mère étaient là et me disaient écoute si tu ne veux pas c'est pas grave on va pas te forcer. Et là j'ai eu un ouf de soulagement et c'est là que ma mère je m'appelle à ce moment dans l'aventure. Elle a fait genre pourtant tu as un long pilote. Je lui ai dit ah bon ? Je ne savais pas. Il me dit ouais tu as un long pilote et tout ça écoute on va essayer d'aller le voir et tout.

  • Speaker #1

    Et les mamans ?

  • Speaker #0

    J'ai commencé à être content quoi. Là t'as une bouffée d'air tu dis. C'est ça je me disais oh. Et là, on l'appelle, il était à Dakar. En ce moment, il était à Erkodiva. Là, il était à Dakar. Donc, on va chez lui et tout. Je lui dis, voilà, je viens de le rencontrer parce que je ne me rappelle pas trop de lui pendant mon enfance et tout. Parce qu'en général, quand tu es pilote, tu n'as pas vraiment une vie de famille. Et voilà, on va chez lui, on parle, on discute. Voilà, je vais être pilote, tout ça. Il nous explique quand même. Les études sont très chères et tout ça. En général, tu as des concours que tu peux passer. Ça dépend des compagnies. Par exemple, Air Sénégal peut dire, écoute, j'ai un besoin de pilote. Je vais faire un concours pour essayer de recruter des jeunes et les former.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    À cette période, on n'avait pas de compagnie aérienne au Sénégal. Si je me rappelle, je pense, non, on avait Sénégal Airlines. Mais il n'y avait pas de programme cadet, il n'y avait rien.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc les compagnies peuvent faire un appel. Je veux dire, entre guillemets, comme un appel d'offre.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Pour dire qu'en gros, on a besoin de pilotes.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Venez postuler. Et nous, en gros, ils prennent en charge la formation ?

  • Speaker #0

    Ils prennent tout en charge. C'était comme au temps de Air Sénégal International. Ils organisent des concours. Par exemple, disons, tu as besoin de 20 pilotes, par exemple. Tu lances un concours national, tu dis écoute, j'ai besoin que chaque candidat ait au moins un bac plus 2 en mathématiques et en physique. Et là tu lances au niveau national, les gens y font, tu élimines, tu élimines, tu élimines, jusqu'à en obtenir tes 20 que tu veux, tes 20 meilleurs. Et là... tu leur fais leur formation d'accord et après donc du coup ils te sont redevables disons qu'ils vont signer un ban c'est à dire pendant cinq ans tu es tu travailles avec eux tu peux pas voilà c'est comme ça que tu rembourses d'accord je comprends que tu fais je comprends donc il y avait ces options mais à cette période il n'y en avait pas vraiment et lui d'un coup on discute on discute il me dit comment c'est passionnant et tout et il m'expliquait d'un coup il me dit mais attends tu as un autre rang qui est pilote

  • Speaker #1

    Je lui dis wow.

  • Speaker #0

    Et il déçuit comme à maman. Et il lui dit écoute, tel, tel, c'est un pilote aussi. Et il a sa compagnie.

  • Speaker #1

    Oh wow.

  • Speaker #0

    Je lui dis wow, ok. Et il me dit écoute, on va aller le voir. Je lui dis ok. Et on a organisé le truc, on est allé le voir et tout. Et ça, c'est lui qui m'a fait encore plus rêver.

  • Speaker #1

    Ah ouais ?

  • Speaker #0

    Franchement... Il m'a fait rêver de ouf.

  • Speaker #1

    Pourquoi ?

  • Speaker #0

    Franchement, quand il me parlait de comment il avait fait sa formation aux Etats-Unis et tout, et il avait aussi galéré en fait.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Donc je me voyais un peu en lui parce qu'il me parlait de... Il avait commencé à l'aéroclub.

  • Speaker #1

    À l'aéroclub de Dakar ici ?

  • Speaker #0

    C'est lui qui m'a orienté là-bas en fait.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Il m'a parlé de l'aéroclub, il m'a parlé des petits vols qu'il faisait à Ausha droite. et comment il est arrivé aux États-Unis, il m'a transmis encore une fibre, encore une grosse. Mes deux oncles, ils m'ont vraiment... galvanisés, ils m'ont boosté. Et je pense dans ce métier, c'est de ça que plusieurs jeunes ont besoin. Par exemple, quand tu es jeune et que tu as une passion, tu as besoin de gens derrière qui puissent te tirer et qui puissent te réconforter, qui puissent te donner les bons conseils pour que tu enlèves ces préjugés et ces petites barrières.

  • Speaker #1

    Des gens qui te montrent que c'est possible. Des gens qui te montrent qu'ils sont passés par soit le même chemin que toi dans tes périodes de décision, soit même où ils ont eu des conditions pires que toi, mais ils ont réussi à y arriver et c'est pour ça que pour moi c'est important de te recevoir aujourd'hui parce que c'est ce qu'on essaie de transmettre, c'est ce qu'on espère c'est que quelqu'un regardera ce podcast un jour et se reconnaîtra dans ton parcours et il dira moi aussi je veux être pilote donc c'est pour ça que c'est important d'avoir des gens comme toi qui font les choses réellement au quotidien et de leur montrer que c'est possible donc tu rencontres ce nouvel oncle et voilà lui il me dit écoute moi Voilà.

  • Speaker #0

    Et c'était dans le sens de convaincre ma mère, parce qu'elle était là et j'avais mon grand frère aussi. Et il lui fait genre, écoute, il est pilote, dès qu'il finit sa formation, moi je le prends. Déjà, donc, c'était un boulot assuré, c'est pas évident. Donc il te dit, écoute, moi j'ai ma compagnie, dès qu'il finit, je le prends. Et donc, c'était une option, déjà, où ma mère commençait à réfléchir. Elle se disait, écoute, donc c'est possible. Et il lui fait genre, écoute, c'est vrai que c'est beaucoup d'argent. Il y a beaucoup de fonds et tout ça. Moi, ce que je lui conseille, c'est de commencer à l'aéroclub. Le temps de rassembler tout cet argent et tout ça. Et voilà. Moi, je ne connaissais pas l'aéroclub. Je viens de connaître l'aéroclub. Voilà, ma mère me dit écoute, donc va voir à l'aéroclub comment ça se passe et tout. J'appelle à l'aéroclub, ils me disent où c'est, ils m'expliquent. Et le lendemain, je pars.

  • Speaker #1

    Tu ne perds pas de temps, direct.

  • Speaker #0

    Je ne perds pas de temps. Je viens, je regarde l'aéroclub, je vois les petits avions. C'était la première fois que je voyais des petits avions. Genre, franchement, j'étais super content. Genre, je me disais wow, ça va peut-être se réaliser. Mais c'était juste un début. Je dirais que les problèmes commençaient là. C'est jamais facile. C'est jamais facile. Tu te disais, écoute, voilà la solution. C'était pas la solution. Moi, je viens à l'aéroclub quand même. Et voilà, la dame qui m'avait accueilli, la secrétaire, est super gentille. Elle me montre tous les formulaires et tout ça. L'heure de vol. C'était à 110 000, je pense. Donc, j'ai fait le calcul. Ils m'ont dit, écoute, tu dois faire 45 heures de vol. Avec les manuels, tout ça, ça te revenait à 8 millions. Déjà, c'était cher. Je me disais, c'est sûr que les parents, ils vont dire non. Je me dis, écoute, je vais tout prendre et tout. Je prends tout, je viens voir les parents, je leur dis écoute voilà le truc, je peux l'étaler, les vols c'est pas la peine que je les fasse tous ensemble et tout ça. Et même pour payer, c'est au fur et à mesure chacun avec son propre compte, chacun comment il avance et tout. Je respecte tout mais jusque là ils sont pas trop quand même.

  • Speaker #1

    Parce que si je comprends bien... C'est pas un programme que tu as à faire en six mois. Là, c'est toi. Quand tu veux venir, tu réserves. Tu viens faire ton cours. C'est ça. Donc, ça peut te prendre un an, deux ans.

  • Speaker #0

    Ça peut te prendre deux ans, trois ans, quatre ans. D'accord. Donc,

  • Speaker #1

    tu as la possibilité d'étaler. D'étaler, c'est ça. D'accord.

  • Speaker #0

    Plus ça se rapproche, plus c'est simple. Bien sûr. C'est un apprentissage. C'est comme l'auto-école.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Donc, du coup, déjà, je commence par la première partie, qui est les visites médicales. Donc pour être pilote, il faut... Vraiment avoir une très bonne santé. Là, j'étais vraiment stupéfait. Et ça me passionnait encore davantage. Quand j'ai vu toutes ces visites médicales que je devais passer, que je n'avais jamais pensé que j'allais faire même dans ma vie, je commence. Celui qui m'a le plus intrigué, c'était l'électroencéphalogramme. Tu viens, tu es allongé dans une pièce et on te met des électrodes sur la tête pour regarder ton activité cérébrale. Et tu fermes les yeux, il y a une lumière qui s'allume et qui s'éteint. devant toi pour voir comment ton cerveau réagit. C'était tellement bizarre.

  • Speaker #1

    Ah ouais, on ne s'imagine pas tout ça.

  • Speaker #0

    Je te promets, c'était une première. Et pour voir si tu n'avais pas des anomalies, ou bien si tu ne fais pas l'épilepsie, je pense,

  • Speaker #1

    des trucs comme ça.

  • Speaker #0

    Après, on te donne une série d'analyses à faire et après tu les ramènes chez un médecin aéronautique. Donc je fais les trois encéphalogrammes. Je vais faire un électrocardiogramme, je vais voir ma vision chez l'Optano, je fais un audiogramme, ils te mettent dans une cabine, tu mets des casques et ils te passent des sons sur différentes fréquences et quand tu entends le son, tu dois appuyer un bouton pour voir ton audition, comment elle se comporte, radio des poumons, des sinus, analyse biologique, sang et urine. Tu fais toute une panoplie de trucs.

  • Speaker #1

    En fait, tu sors de là, tu sais que tout va bien.

  • Speaker #0

    c'est comme si tu allais dans l'espace après voilà tout se termine, tu vas voir le médecin tu le ramènes tout,

  • Speaker #1

    il regarde tout et lui il t'ausculte il te fait deux petits tests et après là il te signe un papier pour dire que tu es apte donc là quand t'as fini tous ces tests t'as un papier qui dit que t'es officiellement apte physiquement à pouvoir suivre des cours de pilotage donc c'est ce qu'on appelle une

  • Speaker #0

    visite médicale et tu as plusieurs classes Il y a classe 2, classe 1. Et la classe 2, en général, c'est celle que tu utilises quand tu commences. C'est une période de deux ans si tu as moins de 40 ans. Et si tu as plus de 40 ans, c'est après une année, tu dois la renouveler.

  • Speaker #1

    Ok. Donc moins de 40 ans, tu dois refaire cette visite médicale tous les deux ans.

  • Speaker #0

    Tous les ans. Ah oui, tous les deux ans.

  • Speaker #1

    Tous les deux ans. Et quand tu as plus de 40 ans, c'est tous les ans que tu repasses cette visite médicale.

  • Speaker #0

    Et maintenant, quand tu deviens pilote professionnel, tu as une classe 1 en général. D'accord. La classe 1, c'est chaque année.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et quand tu as plus de 40 ans, c'est chaque 6 mois.

  • Speaker #1

    D'accord, ok.

  • Speaker #0

    Donc tu as des séries de tests. Et même pour les tests, il y en a que tu ne fais pas tous les 6 mois. D'accord. Il y en a que tu fais tous les 4 ans, ça dépend.

  • Speaker #1

    D'accord. c'est très important que tu le dises parce qu'on s'imagine pas On pense souvent machine quand on pense à l'avion, mais on ne pense pas que les pilotes font tous ces examens-là avec cette fréquence-là.

  • Speaker #0

    C'est ça, tout pour la sécurité. Parce que si tu as un petit pépin physique...

  • Speaker #1

    Et que tu n'es plus apte à piloter.

  • Speaker #0

    C'est ça, c'est pour ça qu'on est deux dans le cockpit déjà. Parce qu'on a ce qu'on appelle... Tu peux avoir un des deux qui peut tomber malade.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Par exemple, c'est pour ça, on ne nous sert jamais le même repas.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Parce que... Tout le temps. Voilà. Au cas où quelqu'un a un problème gastrique, food poisoning, au moins l'autre, il aura moins de chances de l'avoir.

  • Speaker #1

    Ok, donc sur tous vos vols...

  • Speaker #0

    Parce que c'est des choses qui sont arrivées.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Quand ça arrive, c'est là où les...

  • Speaker #1

    Tu vois, on n'y pense pas, mais c'est d'une logique évidente.

  • Speaker #0

    Ça peut arriver, c'est déjà arrivé, c'est pour ça qu'ils ont pris certaines directives pour dire écoute, maintenant, les gars au cockpit, ils ne vont pas prendre le même repas. Parfois, tu as même envie de prendre le même repas, et c'est l'hôtesse qui se dit non, c'est impossible. Tu ne peux pas manger la même chose.

  • Speaker #1

    C'est incroyable, tu vois ça c'est des détails que nous grand public on n'imagine même pas.

  • Speaker #0

    Et tout c'est pour juste la sécurité.

  • Speaker #1

    Ok, et toi quand tu fais tous ces tests là, ça te prend combien de temps les tests ?

  • Speaker #0

    Je dirais que ça m'a pris une semaine, l'histoire de prendre des rendez-vous avec les différents médecins et tout ça, mais c'est parce que c'est au Sénégal. En général dans d'autres pays où c'est très développé, tu as des centres qui sont dédiés à l'aviation médicale.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc du coup, tu arrives pendant une journée, tu peux faire tous ces tests. D'accord,

  • Speaker #1

    d'accord.

  • Speaker #0

    Mais ici, j'étais obligé. Bon, le médecin que j'utilisais, il a son cabinet, mais il te fait les ordonnances et tu vas faire les analyses. Et après,

  • Speaker #1

    tu reviens avec le résultat. D'accord,

  • Speaker #0

    je reviens. Déjà, ça,

  • Speaker #1

    c'est un premier tampon.

  • Speaker #0

    Je me dis ouf. Heureusement,

  • Speaker #1

    physiquement,

  • Speaker #0

    je suis capable d'être pilote. Et voilà, je m'inscris à l'aéroclub. Aéroclub c'était pas très compliqué non plus, tu es membre, tu peux venir suivre les cours théoriques. Je commence à suivre les cours théoriques, c'était tous les lundis, c'était super intéressant. Je bookinais aussi, j'avais les bouquins à la maison. Pour moi j'étais dans ma rampe de lancement. Je commence... Et ma mère, elle m'offre 5 heures de vol.

  • Speaker #1

    Oh là là ! Eh les mamans !

  • Speaker #0

    Et ça, ça m'a tellement... Mes parents, mon papa et ma maman, ils étaient derrière.

  • Speaker #1

    J'imagine ta joie quand tu as dû recevoir ce cadeau.

  • Speaker #0

    5 heures de vol, je me dis, écoute, 45 heures, 5 heures, ça va. Je peux commencer. Et je commence, 5 heures, mais j'ai fait l'erreur de les enchaîner.

  • Speaker #1

    Donc c'est allé trop vite le plaisir.

  • Speaker #0

    C'est allé trop vite, j'ai fait 5 heures de vol. J'ai kiffé, franchement, mon premier vol.

  • Speaker #1

    C'est ça que j'allais te demander,

  • Speaker #0

    est-ce que tu te souviens ? J'ai appelé tout le monde. Je pensais que j'allais rien faire. Je pensais que l'instructeur allait le montrer, comment on fait tout ça. On vient, il me montre déjà. C'était tellement bizarre. Le roulage, quand tu roules pour aller sur la piste, tu utilises tes pieds pour diriger l'avion. Après, il me faisait genre, est-ce que tu as le permis de conduire ? Je lui dis non. Il me dit, heureusement, parce que sinon, tu allais avoir un problème. Parce que...

  • Speaker #1

    Tu allais conduire comme une voiture.

  • Speaker #0

    Voilà, comme une voiture. Ça, je le savais, parce que je faisais du simulateur.

  • Speaker #1

    Quand tu dis que tu utilises tes pieds, tu as des pédales comme une voiture ?

  • Speaker #0

    Tu as deux pédales comme une voiture. Comme une voiture automatique, tu as deux pédales. Mais ces deux pédales... Quand tu pousses la pédale de gauche, l'avion tourne à gauche. Quand il est au sol. Et quand tu pousses la pédale de droite, l'avion tourne à droite. Donc c'est comme ça que tu diriges les avions, même les avions de ligne, ils sont dirigés par les pieds quand tu es au sol.

  • Speaker #1

    Et pour avancer tout droit, comment il fait ? Tu appuies les deux en même temps ?

  • Speaker #0

    Non, en fait, pour dire, c'est comme le volant qui est au sol, mais tu as ta manette. Ah d'accord,

  • Speaker #1

    donc tu as la manette qui te permet d'aller tout droit, et toi tu fais Ausha pour le garder droit avec les pédales. C'est ça.

  • Speaker #0

    les pédales Elle contrôle la roulette de nez. Tu as une petite roulette qui est devant l'avion et quand tu appuies sur une pédale, il fait tourner l'avion.

  • Speaker #1

    D'accord, ok.

  • Speaker #0

    Sur les gros avions, tu as une petite roulette ici qui te permet de tourner un petit volant.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, il me fait cette réflexion. Moi, bon, j'avais beaucoup de connaissances. Je dirais que j'avais des connaissances déjà de base, donc je connaissais un peu, mais il me faisait genre, si tu avais l'habitude, parce qu'il me disait qu'il avait des problèmes avec certains, qui n'avait aucune notion d'aviation et qui arrivait dans un avion pour la première fois et qui se trouve à diriger l'avion avec les pieds. Alors qu'ils ont l'habitude, c'est un effet moteur en fait. Bien sûr. Si tu as l'habitude de conduire avec tes pieds.

  • Speaker #1

    C'est des réflexes que ton cerveau a enregistrés.

  • Speaker #0

    Exactement. Donc après on rentre, ils me montrent comment on fait la visite pré-vol parce qu'avant chaque vol tu fais une visite complète.

  • Speaker #1

    De l'avion.

  • Speaker #0

    De l'avion, tu regardes l'état technique, l'extérieur, l'intérieur, tout ça. Et on commence. On est resté ce jour là, on est resté très longtemps pour qu'il m'explique un peu les procédures, tout ça pour démarrer l'avion, tout ce qu'il fallait tester, tout ça. On arrive sur la piste et il me dit voilà, il met les gaz et je ne savais pas que c'était moi qui devais décoller. Je ne savais pas, mais bon, il m'a assisté. Mais quand j'ai senti que c'était moi qui tirais, je voyais l'avion qui s'est levé.

  • Speaker #1

    Oh là là, la sensation.

  • Speaker #0

    La sensation est unique. Pour moi, le premier vol, il est incroyable.

  • Speaker #1

    Que tu sens que tu... Tu tires et ça monte.

  • Speaker #0

    En fait, juste le ressenti. J'avais l'habitude d'être dans le simulateur.

  • Speaker #1

    Avec ton joystick.

  • Speaker #0

    Mais le ressenti, il est unique. Je me retrouvais dans les airs. Je n'arrêtais pas de regarder un peu par le support. J'étais ému. J'étais trop content. Je n'arrêtais pas de sourire. Je suis super content. On fait un tour. On n'a même pas fait des exercices ce jour-là. Il m'a juste montré pour avoir de bonnes sensations. On est revenu. Je n'arrêtais pas d'appeler les gens. J'étais trop content. J'ai appelé mes anges. Je leur ai dit que la première expérience était trop bien. Ils m'ont encouragé. J'étais super content. Je suis rentré à la maison ce jour-là. J'étais trop content. J'ai raconté à mes parents. C'était un bon début. Et là, j'ai compris que réellement, c'est... C'est ça mon rêve.

  • Speaker #1

    Là, ça y est, c'est fini, t'as eu la piqûre, c'est bon. Là,

  • Speaker #0

    c'était impossible de faire marche arrière. Là, c'était impossible. Je ne m'imaginais pas faire autre chose.

  • Speaker #1

    La nuit, quand tu t'es couché, que t'es dans ton lit et que tu repenses à « Hé, j'ai piloté un avion aujourd'hui » .

  • Speaker #0

    J'étais comme un gamin qui venait d'avoir le jouet dont il rêvait pour Noël. Je continuais mes cours et j'étais très passionné. Je me rappelle à l'école, J'aimais pas trop trop les études, tu vois, quand tu es jeune et tout ça, voilà quoi. Mais là, rien que de savoir qu'il y a quelque chose derrière, un rêve, j'étais super passionné, super motivé. J'étudiais comme un fou,

  • Speaker #1

    quoi. T'avais trouvé ton truc.

  • Speaker #0

    Voilà, j'ai trouvé mon truc. J'ai fait mes 5 heures de vol, boum, c'était fini, blocage.

  • Speaker #1

    Il reste 40 à faire.

  • Speaker #0

    Il reste 40 à faire. Et même les 45, on te dit, c'est juste sur le papier. Mais en général, chacun a son évolution. Et on dit en aéroclub. Vu que ce n'est pas une formation continue d'entrée, tu prends ton temps et tout. En général, tu peux aller à 55, 60.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, écoute. Je fais mes cours théoriques tranquilles et tout. Et là, je sais qu'il y a un souci avec les fonds. Mes parents me disent, écoute, il faudra que tu attendes un peu. Est-ce que tu ne vas pas faire quelque chose à côté ? Aller à l'université, des trucs comme ça. Moi, je me suis dit, ils veulent juste m'amadouer. Je ne vais pas rentrer dans ça parce que je sais que... Si j'ouvre cette porte-là. Là, c'est foutu. Je me suis dit, écoute, non. Je leur ai dit, écoutez, moi, je peux prendre l'année sabbatique. Je vous laisse le temps de réunir quelques petits fonds et je continue. Ils me disent non, écoute ça, tu vas perdre du temps et tout. Je leur dis écoutez, moi, c'est tout ce que je veux faire. Je ne veux pas faire autre chose. Et j'étais très têtu. C'est aussi mon signe astrologique. Je suis scorpion. Et on me l'a toujours reproché. Ils me disent que tu es super têtu. Et c'était dans le bon sens. Voilà, c'est ça. Parce qu'au final, je n'ai pas regretté d'avoir été têtu à ce moment-là. Parce que peut-être j'aurais pu aller faire autre chose, j'aurais pu aller faire maths physique ou d'autres choses. Et à ce moment-là, ma grand-mère, paix à son âme, elle était à Saint-Louis. Donc j'ai décidé, je vais aller à Saint-Louis, rester là-bas quelques mois. Je suis allé à Saint-Louis un peu pour me ressourcer. En même temps, j'avais mes bouquins, je lisais et je faisais mes recherches à côté pour voir d'autres possibilités et tout, en attendant que mes parents réunissent. de l'argent et tout ça. Et voilà, je suis resté à Saint-Louis. Après, je suis revenu à Dakar. Et je suis resté très longtemps sans voler. Je peux dire, même quand je regarde mon carnet de vol, c'est une émotion parce que quand je revois le moment où j'ai commencé et le moment où j'ai repris, ça avait fait un an. Mais après, quand je suis revenu, mes parents m'ont payé 10 heures de vol. Et là je me suis dit écoute je vais pas faire la même erreur, je vais bien étaler ça au moins le temps que des fonds reviennent.

  • Speaker #1

    Pour ne plus avoir cette pause d'un an encore.

  • Speaker #0

    Voilà c'est ça. Donc je suis revenu et j'ai commencé, j'ai repris les vols et j'ai décidé de faire un vol par semaine.

  • Speaker #1

    Quand tu reprends ces heures de vol, disons on est en quelle année ? Parce qu'on n'a pas parlé d'années à peu près. Est-ce que tu serais...

  • Speaker #0

    En fait disons que j'ai eu le bac en 2011.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Et oui j'ai eu le bac en 2010-2011 donc pendant l'année 2011 j'ai commencé on peut dire la fin de l'année.

  • Speaker #1

    Fin de l'année 2011 c'est là où tu fais tes 5 heures ?

  • Speaker #0

    C'est là où je fais mes 5 heures.

  • Speaker #1

    Donc on est à peu près fin 2012 quand tu commences tes 10 heures de vol ?

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et donc disons que je suis resté un an, j'ai fait mes 5 heures en fin d'année 2011 et je suis revenu un an après.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et voilà en 2012 je commence les vols.

  • Speaker #1

    2013. Ouais, ça 2012. Fin 2012. Ouais, fin 2012-2013.

  • Speaker #0

    Donc je commence les vols et c'était tous les samedis. J'avais réservé mes vols que les samedis. Je faisais mes cours théoriques le lundi et le samedi, je venais... Et à cette époque, il y avait un club de simulateurs dans l'aéroclub. D'accord. Tout était bien installé et tout ça, donc je passais toutes mes journées là-bas. Disons, toute la semaine, j'étais à l'aéroclub. Ah ouais ? Voilà. Le lundi, c'était...

  • Speaker #1

    Les cours théoriques.

  • Speaker #0

    Les cours théoriques. Le reste de la semaine, j'étais dans le simulateur. J'étais avec d'autres jeunes, d'autres jeunes qui étaient comme moi, motivés et tout ça pour devenir pilote. Et même, pratiquement, je dirais, ils sont tous réussis, ils sont tous pilotes. Et on se rappelle cette galère.

  • Speaker #1

    Bien sûr, j'imagine.

  • Speaker #0

    Tout le temps, on passait la journée à l'aéroclub, on se promenait à l'aérogare, on allait acheter du pain au chocolat et tout ça. Ça fait plaisir quand on y repense. Bien sûr. On faisait du simulateur, on faisait une pause, on revenait.

  • Speaker #1

    Ça doit faire plaisir parce que vous dites, on n'a pas fait tous ces efforts-là pour rien.

  • Speaker #0

    Pour rien, au final. Donc du coup, les samedis, je faisais mes vols, une heure de vol chaque samedi. Et voilà, les parents ont commencé à rassembler un peu d'argent, donc ça a commencé à aller un peu plus vite. Donc parfois, il y avait des périodes creuses où je ne volais pas, c'est normal et tout. Et au bout de deux ans, finalement, j'ai réussi. J'ai eu ce qu'on appelle la licence de pilote privé. Et c'était un grand pas, je dirais, vers ce que je devais réaliser. J'étais très ému ce jour-là, je me rappelle. J'étais même en train de pleurer.

  • Speaker #1

    Mais bien sûr. T'imagines les années qui sont passées où tu as sacrifié des choses, où tu sais les efforts que les parents ont fournis pour t'aider à réaliser ce reste-là, et de voir que je l'ai fait. Ça y est, la première étape de mon projet est faite.

  • Speaker #0

    C'était la première étape du projet. Je ne pensais pas que j'allais arriver à ce stade. Et de l'avoir réalisé, ça m'a ouvert encore plus les yeux. Je me disais, écoute, il te reste du chemin.

  • Speaker #1

    Mais la première porte,

  • Speaker #0

    elle est là. J'avais mon PPL et tout. Et ça m'a fait plaisir, je pouvais voler parfois tout seul avec mes amis. Et j'ai eu beaucoup d'aide de l'aéroclub aussi. Je leur suis très reconnaissant parce que mon instructeur était aussi le président de l'aéroclub. Très sympa et il m'a très bien formé.

  • Speaker #1

    Monsieur Discatiati ?

  • Speaker #0

    Monsieur Discatiati, voilà. Je lui passe le salut. Et il a vu en moi peut-être des qualités qu'il n'a plus.

  • Speaker #1

    Euh...

  • Speaker #0

    Il avait demandé qu'on me donne les baptêmes de l'air.

  • Speaker #1

    Oh, trop bien.

  • Speaker #0

    Et tous les vols qui ne nécessitent pas d'instruction, les vols d'aéroclub, je les faisais. Et cela me permettait de diminuer le prix de ce que je devais payer plus tard.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et j'ai pu faire comme ça, disons... Presque une centaine d'heures pour l'aéroclub. Je faisais des baptêmes de l'air. Tu avais des pilotes qui venaient d'autres pays, de France, tout ça, qui venaient pour faire les baptêmes de l'air, un peu pour découvrir Dakar. Parfois, tu avais des vols où tu pouvais amener, je ne sais pas, des professeurs de Jean Mermoz, tu les amènes à Ziguinchor. Aller-retour, ça te faisait quatre heures de vol. J'avais des vols comme ça. Je volais, j'ai volé partout dans le Sénégal. Je suis allé à Tambacounda, Saint-Louis, Capskering, je suis allé partout. Et j'ai eu même des anecdotes par rapport à ça. Je me rappelle, j'ai eu un vol. C'était avec un ami, parce qu'après on gérait le Flight Simulator Club. J'avais un autre ami, il s'appelle Bruno. Et un jour... On devait aller chercher quelqu'un qui devait voyager sur Air France le soir même. C'était la saison des pluies.

  • Speaker #1

    Première anecdote,

  • Speaker #0

    c'était là. On regarde la météo, tout est bon, tout. Attends,

  • Speaker #1

    j'attache ma ceinture.

  • Speaker #0

    On se dit, écoute, là, on va à Zivianchor. Je lui dis, viens, tu m'accompagnes. On va à Zivianchor, on prend le gars et on l'amène à Dakar. Il a son vol sur Air France.

  • Speaker #1

    La météo, tout est nickel.

  • Speaker #0

    La météo était bonne et tout. Et là, on décolle tranquillement, on prend nos photos. Et à cette période, moi, quand je voyageais en général, je n'avais pas de GPS. Parce qu'à l'école, en général, tu as une carte. Les cartes aéronautiques, on prenait les cartes routières et on dessinait pour que ça devienne des cartes aéronautiques.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    On décolle, on va à Zivienchor. Et dès qu'on arrive vers Bandjoul, Bandjoul nous dit, écoutez, la météo est très, très mauvaise à Zivienchor. Donc il nous dit ça et moi je regarde droit devant, je vois que c'est sombre, c'est tout noir. Parce qu'à l'époque on faisait du VFR, c'est-à-dire c'est du vol à vue. Tu voles avec des références visuelles, tu n'as pas le droit de rentrer dans des nuages.

  • Speaker #1

    Il faut que tu aies ta visibilité devant.

  • Speaker #0

    Il faut que tu aies une certaine visibilité devant et même autour, en dessous et au-dessus. Donc je regarde et là je dois me décider. Et là, mon pote me dit « Non, on y va, on y va. » Je lui dis « Écoute, attends. » Moi, je regarde bien et je me dis « Écoute. » Je ne me mets pas la pression et je dis au gars « Écoute. » Je lui dis « Je fais demi-tour, je rentre à Dakar. » Je suis d'accord. Et je fais demi-tour, j'avais le carburant tout était normal et tout, j'avais bien géré. Et je fais demi-tour et je voyais qu'il pleuvait très fort à Ziegach. Donc je fais demi-tour, je reviens, je retravaille ce bandioul. Juste avant de sortir du bandioul, le gars me rappelle. Il me dit que there is an improvement. Le temps s'est dégagé carrément. Parce qu'en général, certaines pluies en Afrique, elles sont très rapides. L'orage passe très vite. Et moi, je réfléchis encore. Je regarde, est-ce que j'ai le carburant pour partir et rentrer à Dakar après ? Je regarde, je regarde, écoute. Je me décide, je lui dis, ok, je vais partir. Et en partant, je vois les cellules.

  • Speaker #1

    Donc attends, toi, tu es en l'air. Tu as fait demi-tour pour partir à Dakar. Pendant que tu es en l'air, il te dit que le temps s'est dégagé.

  • Speaker #0

    Donc tu refais demi-tour pour partir à Ziguinchor. Et toute cette période, j'étais dans l'espace aérien de Bandioul. Donc je fais l'aller, je traverse Bandioul. Il me dit, écoute, tu peux la météo s'améliorer. À un moment, j'ai eu un doute. Je me suis dit non, écoute, je suis déjà retourné, je rentre. après on me dit bon écoute On va juste voir comment ça se passe. Donc je suis revenu. On va juste voir. J'ai vu qu'il y avait une cellule. Donc je me suis dit, écoute, j'ai vu que là où c'était clair, je suis allé sur la côte. C'était très bien. Bon, je ne suivais plus mon plan de vol. J'étais obligé après de faire du homing sur le Vord. À ce moment-là, le Vord, il marchait très bien. Je suis allé carrément en mer. Là où c'était carrément dégagé, je vois que la cellule allait vers Brandjoul. Je suis allé en mer. après j'ai joint le... le vent de Ziegenchor et j'ai atterri. J'ai pris le gars, on est reparti, on est revenu. Mais c'était ma première expérience en mauvais temps. Mais elle s'est très bien passée parce que je n'ai pris aucun risque.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est ça, tu as été lucide de ne pas tenter ta chance et de dire allez… Exactement,

  • Speaker #0

    ce qu'il ne faut jamais faire en aviation, il ne faut jamais prendre de risques. Il faut toujours faire… plus sûr et faut pas s'aventurer dans des choses délicates ou difficiles parce que c'est un avion quoi c'est pas un jouet c'est même ta vie qui est en jeu donc après voilà j'ai eu cette expérience je me rappelle aussi j'ai eu une expérience cow-boy c'était un de nos avions qui était bloqué à Saint-Louis il avait un souci je pense c'était l'alternateur un truc comme ça et je Je devais partir par la route avec un mécano. pour qu'il le dépanne et que je rentre avec. On arrive à Saint-Louis très tôt le matin, on fait les tests, on démarre l'avion, il démarre. Il ne démarre pas, on lance l'hélice.

  • Speaker #1

    Comme c'est des petits avions, tu peux...

  • Speaker #0

    Voilà, il lance l'hélice et je démarre pour lui donner un peu de force. Ça a démarré, je faisais les tests magnétos, tout ça. Et dès que j'éteins, je rallume, ça ne s'allume pas. On fait ça trois fois, trois fois. Après, il me dit, écoute, c'est l'alternateur qui a un problème. Mais dès que l'avion est en route, ça va. Il n'y a pas de problème.

  • Speaker #1

    Je ne pourrai jamais faire ça.

  • Speaker #0

    Il me dit, écoute, tu sais ce qu'on fait ? On lance à la main et tu pars. Moi, je rentre par la route. Je lui dis, écoute.

  • Speaker #1

    Comment ça, tu rentres par la route ?

  • Speaker #0

    Il me dit, non, je ne suis jamais venu à ça. Je vais rentrer par la route. Je lui dis, toi, tu as peur.

  • Speaker #1

    Et toi, tu veux m'envoyer dans la rue ?

  • Speaker #0

    Il me dit, non, non, franchement, c'est sûr. Il n'y a aucun problème et tout. Je lui dis, OK, il n'y a pas de problème. De toute façon, je connais le principe. Je sais que l'alternateur, il permet de charger la batterie. Parce que les petits avions, c'est des moteurs à piston. Ils fonctionnent comme des moteurs de voiture.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Quand tu démarres...

  • Speaker #1

    Une fois qu'il a pris...

  • Speaker #0

    Une fois qu'il a pris, ça va. Tu aurais juste un problème s'il s'arrêtait, tu ne pourrais pas redémarrer. Donc je lui dis, ok, dans le principe, je suis d'accord. Et même en vol, peut-être des listes tournées toujours et tout ça. Je lui dis, écoute, vas-y, lance. Je pars. Et il a lancé, tac, et je suis parti. Mais heureusement, ça s'est très bien passé. Oui, oui. C'était ma première expérience aussi avec un avion qui avait une petite panne. Donc, j'ai ramené l'avion à Dakar. J'étais arrivé même avant qu'il quitte Saint-Louis.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Parce qu'il était encore à l'aéroport. Il me dit... Parce que c'était quoi ? C'était 45 minutes de vol, moins d'une heure. Tac, tu suis la côte, tranquille. Je suis allé à Dakar, je suis rentré chez moi. Après, j'y repense. Chaque fois, parfois, j'y repense. Je me dis, écoute, qu'est-ce que j'ai fait, moi ?

  • Speaker #1

    De toute façon, comme tu l'as dit, c'est vrai que d'un point de vue logique, quand tu connais le mécanisme,

  • Speaker #0

    quand tu connais le principe, et c'était rien de dangereux. Parce que même, certaines pannes, tu peux les dispatcher, tu peux faire avec certaines pannes. Tu as juste des procédures à respecter. Et l'aviation légère, elle est un peu comme ça.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, il fallait ramener l'avion ou bien il fallait ramener un alternateur à Saint-Louis pour dépanner. Mais c'était sûr, c'était safe. L'essentiel, quand tu fais un truc en aviation, c'est que ça soit safe. C'est juste ça.

  • Speaker #1

    Et donc ? Tu as eu ton diplôme.

  • Speaker #0

    J'ai eu mon diplôme.

  • Speaker #1

    Ton diplôme, donc tu l'obtiens. Donc là, tu es apte, tu es éligible à pouvoir piloter quoi comme type d'avion ? Des petits avions ?

  • Speaker #0

    En fait, des petits avions et tu ne peux pas être rémunéré.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    C'est juste... c'est juste ça par exemple tu peux être pilote sur ces petits avions mais tu peux pas être rémunéré d'accord pour être rémunéré il faut que tu fasses ce qu'on appelle un commercial pilot license une licence de pilote commercial d'accord et c'est ça qui te permet d'être payé d'accord donc là pendant ces années là ces deux années passées et aussi cette année que je suis resté pour faire les vols à l'aéroclub je gérais aussi le simulateur à l'aéroclub et j'avais beaucoup de jeunes qui venaient à qui je donnais des cours j'initiais en aviation et tout ça Et je découvre l'Afrique du Sud.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    À travers des recherches et tout ça, je ne connaissais pas très bien. Je commence à voir et je vois que les prix étaient très très bas.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    C'était encore la moitié.

  • Speaker #1

    Plus bas qu'aux États-Unis ?

  • Speaker #0

    Encore plus bas.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Parce que quand je me suis mis à regarder, une formation complète en Afrique du Sud, c'était vers 25 millions. Donc c'était moins qu'aux États-Unis. J'ai commencé à y réfléchir. Et déjà, moi, j'avais déjà mon PPL. Donc ça m'a enlevé une partie. Et j'avais aussi tout le mûrissement parce qu'en général, il te faut 100 heures de solo. C'est-à-dire, toi, tu es seul pilote à bord. Je les avais déjà parce que l'aéroclub m'avait aidé à les obtenir. donc j'ai drastiquement diminué de moitié tout ce que je devais payer. Donc ça a devenu encore plus léger pour les parents. Et ça leur a laissé le temps aussi, papa et maman, de réunir des fonds, de vendre des terrains, des maisons, tout ça. Et là, boum, j'ai les fonds. Je me rappelle, c'était en 2016, fin 2016. Voilà, je sais que maintenant j'ai les fronts pour partir. Et je commence à regarder les écoles et tout ça. Au début, ils ne voulaient pas trop, même mon oncle, ils ne voulaient pas trop parce qu'ils me disaient que Johannesburg, c'est dangereux quand même.

  • Speaker #1

    La ville.

  • Speaker #0

    La ville est dangereuse. Elle est très dangereuse, c'est vrai. Mais après plusieurs analyses, j'ai vu que l'école était là où c'était, c'était safe et tout ça. C'était une atmosphère assez safe. Ils ont fait de telle sorte que... Tu n'habites pas très loin de l'école. Bon, on a regardé tous les paramètres possibles et on a vu que c'était bon. Et février 2017, je suis parti. J'arrive dans un pays où je ne connais personne. Johannesburg, on vient me chercher, on m'amène à mon logement et tout. Et voilà, le rêve, il commence là-bas. Je peux dire Johannesburg. Mes meilleures années en termes d'apprentissage et tout ça, c'était là-bas.

  • Speaker #1

    Parce que là, tu as ta licence où tu peux faire des vols, mais tu n'es pas rémunéré et c'est sur certains modèles d'avions.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Tandis que quand tu arrives à Johannesburg, là, c'est pour passer à un autre cap. Là,

  • Speaker #0

    c'est la destination finale.

  • Speaker #1

    Là, c'est pour piloter des avions de ligne.

  • Speaker #0

    C'est là où tu peux devenir pilote. Là, on va t'appeler pilote.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    J'arrive à Johannesburg, je commence les cours et tout. J'ai fait la rencontre, il y avait un autre Sénégalais que moi, Sénégalais-Ivoirien, ça me faisait plaisir. Tu avais une petite communauté francophone, j'avais quelques copains congolais. Et c'était cool parce que c'était une bonne expérience, parce que tu avais énormément de nationalités. Tu avais des gens qui venaient de la Palestine, de la France, tu avais des gars qui venaient d'Égypte. Partout dans le monde. Ghana, partout. C'était un melting pot. J'avais différentes cultures.

  • Speaker #1

    Différentes cultures, mais tous animés par le même rêve de devenir pilote. La même passion. La même passion, oui.

  • Speaker #0

    Devenir pilote. Et là, je viens d'arriver. Je suis nouveau au Sénégal et tout. Les débuts étaient très difficiles. J'ai changé d'environnement. C'était pas recommencer à zéro, mais tout ce que j'avais appris devait être mis sur la table. Donc voilà quoi. Parce qu'ils vont vouloir voir ce que tu veux aussi. Donc déjà, je suis venu. La première chose, j'avais trois examens théoriques à faire. Et comme si tu dis OK, je ne savais pas comment ça se passait et tout. Je suis venu les deux premiers, je les ai ratés.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Comme si tu dis wow.

  • Speaker #1

    Wow.

  • Speaker #0

    Ils commençaient à me poser des questions, je me suis dit attends, les parents ils ont payé beaucoup d'argent, faut pas venir ici et déconner quoi. Donc je me suis mis à étudier comme un fou parce que j'avais peur, je me disais attends, deux examens et que tu échoues les premiers, tu viens d'arriver. Et là je me suis dit écoute, faut bien, faut te relever, j'ai commencé à bosser, bosser, bosser parce que le principe était un peu différent. Parce que je devais faire un examen sur la météo de l'hémisphère sud, qui était complètement différente de l'hémisphère nord. L'été, en Afrique du Sud,

  • Speaker #1

    c'est l'hiver ici.

  • Speaker #0

    Tout était changé. Et aussi, je devais apprendre la réglementation, qui est différente de la réglementation aérienne ici. Et donc, je me suis mis à Bokiné, à aller dans les forums pour voir un peu les questions, s'entraîner et tout ça. Et je suis revenu, j'ai passé tous les trois examens. tranquillement, et j'ai commencé les cours, le pilotage. Les premiers vols, c'est un peu aussi différent. Tout est en anglais. J'avais l'habitude un peu à Dakar de m'entraîner en anglais. Mais tout est différent. Par exemple, en Afrique du Sud, quand tu es au sol, tu es déjà à 4000 pieds.

  • Speaker #1

    Ah bah oui, effectivement.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que tu as, disons, tu as... Chaque mille pieds tu es à 300 mètres, donc tu es déjà à 1 km du sol. Déjà tu es haut, c'était quelque chose de bizarre dans ma tête. Il y avait beaucoup de trafic. C'était un petit aéroport, mais où tu avais une dizaine d'écoles de pilotage.

  • Speaker #1

    Ok, ouais. Tandis qu'ici à Dakar, il n'y en a qu'un.

  • Speaker #0

    Il n'y en a qu'un. Pourtant, à Dakar, tu as deux pistes et c'était l'aéroport international. Donc, tu avais les avions de ligne. Ah oui,

  • Speaker #1

    tu avais encore l'aéroport ouvert ici. C'était encore ouvert.

  • Speaker #0

    Mais là-bas, c'était plus dur parce que tu avais du trafic. tu avais au moins une dizaine d'avions qui tournaient en école. Donc, on allait dans des zones dédiées pour l'apprentissage. Tu décolles, tu vas là-bas. Et voilà. Les gars, ils voulaient voir ce que je valais. Donc, on commence à faire les exercices, tout ça.

  • Speaker #1

    Et tu voles sur le même type d'avion qu'à Dakar ? Je volais sur le même type d'avion.

  • Speaker #0

    Au début, vu qu'ils avaient vu que j'avais de l'expérience sur ce type d'avion, ils avaient deux types d'avions. Le PA-28, on l'appelle le Piper. Et tu as le Cessna 172. Donc, j'ai fait du Piper. On va, on fait des exercices, bon, rien... de trop difficile parce que je connaissais les exercices, les faits et tout ça. Mais bon, il y avait une manière pour les faire. Certains exercices comme des pas de moteur où tu simules que tu as perdu un moteur et que tu dois trouver un terrain et venir faire l'approche, atterrir et tout ça. Donc tu simules, tu fais ton approche jusqu'à proche du sol et tu repars.

  • Speaker #1

    Après tu repars, ok.

  • Speaker #0

    Donc après, ça m'a pris, je pense, dix heures pour faire ce qu'on appelle une conversion de licence parce que j'avais une licence sénégalaise. D'accord. Je devais la convertir en sud-africaine.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, ça m'a pris 10 heures. Bon, je suis arrivé quand même. Ils m'ont un peu secoué, mais ça va, ça va. J'avais dû répondre. Et j'avais été très bien formé à l'aéroclub, heureusement. Ça se passe super bien. Et là, je dois commencer mon night rating, c'est-à-dire tu fais une formation pour voler de nuit.

  • Speaker #1

    D'accord. Chose que tu n'avais pas faite à Dakar ?

  • Speaker #0

    Ouais. D'accord. Tu ne peux pas, bon, ils ne proposent pas ça ici. Donc tu voles de nuit et c'était tout le temps, quand les choses arrivaient, ça te faisait plus plaisir, ça te passionnait plus. Parce que voler la nuit, genre c'était super cool parce que tu voyais les lumières sur l'aéroport, sur la piste et tout ça, tu décolles. C'était trop bien, tu évolues de nuit, l'atmosphère est différente, c'est calme. C'était trop bien, franchement, j'ai super adoré. J'ai fait mon night rating, ça s'est bien passé aussi. Et là, je me retrouve dans une salle de classe pour commencer réellement ce qui m'avait amené là-bas.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Pour devenir pilote commercial.

  • Speaker #1

    Donc quand tu arrives en Afrique du Sud, c'est d'abord convertir ta licence.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Faire un certain temps de nuit.

  • Speaker #0

    De nuit.

  • Speaker #1

    Et après, là maintenant, tu peux commencer vraiment les cours.

  • Speaker #0

    Les cours, c'est ça. Donc je commence le commercial. On était, disons, une dizaine dans une classe à faire ce qu'on appelle les ground school. Et donc, on était, je me rappelle la dame, une capitaine qui nous faisait nos cours. Elle était très sympa, Louise. Et donc, on avait une dizaine d'examens à faire et c'était des examens très difficiles. Ah, je ne m'imagine même pas. Parce qu'ils se basent un peu sur le modèle british, parce qu'ils ont été colonisés par les british. Donc tout ce qu'ils font, c'est textuellement commun. Donc j'arrive. Premier cours, je me rappelle, c'était Instruments and Electronics. Et donc, on fait le cours en classe et après, tu vas chez toi, tu révises et après, tu dois booker toi-même ton examen. Parce qu'en aviation, ce n'est pas comme des évaluations pour tout le monde. Chacun a son rythme.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Chacun a son propre rythme.

  • Speaker #1

    D'accord, ce n'est pas un examen tel jour, tout le monde passe l'examen tel jour.

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Chacun a son rythme. Je devais faire le premier examen. On avait tous, je me rappelle, on avait tous booké ensemble. On était peut-être cinq à être très actifs. Ce jour-là, on avait booké tous le même jour parce que la ville où on faisait nos examens, c'était disons à une heure de route de là où on était.

  • Speaker #1

    Donc plutôt que chacun fasse aller-retour, vous dites on y va tous le même jour.

  • Speaker #0

    On y va le même jour, on partait ensemble, on prenait un Uber qui nous ramenait. Et quand on arrive, c'était ma première fois. Bon, ce n'était pas la première fois que j'allais là-bas, mais c'est la première fois que je venais passer un examen. Et la salle d'examen, il faut dire, c'est une très grande salle où tu as des ordinateurs. et c'était des box, tu pouvais en avoir une cinquantaine. Donc tu as 50 élèves qui arrivent, ils ne font pas le même examen, ils ne font pas la même licence. Il y en a qui font le PPL, d'autres qui font le CPL, d'autres qui font la TPL. Tu peux être en train de faire un instrument d'électronique, l'autre fait navigation, l'autre fait ça. Tu mets ton numéro de licence, c'est ça ton code.

  • Speaker #1

    Tu mets ton code, il y a ton examen à toi qui apparaît.

  • Speaker #0

    Tu rentres, tu ne fais rien rentrer là-bas, il y a des caméras. en face de toi, derrière toi.

  • Speaker #1

    Wow.

  • Speaker #0

    C'est surveillance complète. Et j'étais le seul à ne pas réussir cet examen.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    J'avais eu... En général, tu as besoin de 75% pour passer. Moi, j'avais 71.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Premier échec. Je me dis, oh là là.

  • Speaker #1

    À 4%.

  • Speaker #0

    4%. Ils avaient tous passé. Et voilà, c'était un peu dur, mais bon. J'ai quand même relevé la tête, c'était rien de perdu. Je me disais, écoute, c'est pas grave. Je suis retourné à la maison, j'ai bossé. En même temps, on faisait le deuxième cours, Human Performance, facteurs humains. Et je me suis dit, écoute, je vais faire les deux en même temps en pratique. Bon, c'est le travail. Je suis parti juste avant eux. J'ai refait l'examen, j'ai réussi. Et j'ai eu moins de temps pour réviser le deuxième. Mais quand on est parti, on a tous réussi l'examen.

  • Speaker #1

    J'allais te demander, est-ce que sur ces examens-là, est-ce que tu as un nombre d'échecs que tu dois... Par exemple, je te dis une bêtise, si tu le loupes trois fois, c'est fini ?

  • Speaker #0

    En fait, comment ça s'est fait, c'est que par exemple, quand tu commences ta licence là-bas, tu as disons huit examens qui sont les mains que tu dois faire.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Ces huit certifs, tu dois les passer en 18 mois.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Dès que tu vas écrire ton premier... Tu as 18 mois. 18 mois. Si au-delà des 18 mois, tu n'as pas fini, ils ont expiré. Tu dois commencer à zéro.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Tu pars pour un examen. Tu peux faire un examen quand tu veux. Si tu échoues à un examen, si tu as moins de 75%, mais tu as plus de 50%, tu peux le refaire dans une semaine.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Si tu l'échoues trois fois, tu es ajourné pendant trois mois pour cet examen.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Si tu as moins de 50%, tu es ajourné, non, c'est deux mois. Tu es ajourné deux mois. Donc, c'est comme ça que ça se passe.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et donc, tu as 18 mois pour tout finir.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, il arrive que certaines personnes sont là-bas. Et leur examen expire.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais.

  • Speaker #0

    Tu es obligé de recommencer.

  • Speaker #1

    On a un autre 18 mois.

  • Speaker #0

    Donc ça peut te prendre énormément de temps.

  • Speaker #1

    Ah oui, non, bien sûr. C'est pour ça que je te posais la question. Parce que je me dis, forcément, il y en a qui peuvent repasser un examen plusieurs fois.

  • Speaker #0

    Plusieurs fois.

  • Speaker #1

    Et ouais.

  • Speaker #0

    Et c'est arrivé. Et là, je finis Human Performance et je dois faire Météo. On vient tous pour faire Météo. Et là, 74. Aïe problème on nous disait que Erlo l'examen si tu parles pas bien anglais si tu comprends pas très bien tu peux te courir et boum je viens bon j'ai eu la meilleure note je pense j'ai eu 86 comme ça et là je prenais de la confiance bien sûr comment c'est là tu as

  • Speaker #1

    4 examens sur 8 sur les 8 mais tu as fait 50%

  • Speaker #0

    voilà et là je prenais la confiance et direct qu'est-ce que j'ai fait après je pense j'ai fait nav, c'était ma spécialité. J'ai eu 94. J'étais très fort en nav.

  • Speaker #1

    Donc là, tu as 5 sur 8.

  • Speaker #0

    Voilà. Et les autres, ils commençaient à... Parce qu'on était un groupe, c'était une promotion. Les autres, ils commençaient à ralentir. Moi, j'étais l'un. Alors que toi,

  • Speaker #1

    tu étais celui qui avait loupé les premiers examens.

  • Speaker #0

    Celui qui avait loupé en premier. Et là, j'étais devant. Peut-être après, on était... Je pense qu'on était trois. L'autre sénégalais et un gars du Malawi. On était trois à être devant. On était réguliers. Après, nav, je fais flight planning. Je pense aussi largement. Je suis 80 et quelques. Et après, je fais Radio 8, je passe aussi 94, un truc comme ça. Et il me restait ATG. Oui,

  • Speaker #1

    il restait un.

  • Speaker #0

    Il restait un seul. Et les autres, ils avaient ralenti. Moi, j'avais une cadence, j'étais tellement déterminé, parce que ça m'avait fait très mal de rater le premier. Donc, c'était un peu la course, une petite concurrence. Et là, je me dis, écoute, il me reste un examen, et il y a deux super examens à faire derrière. là il est assez simple. Je vais essayer de faire deux examens en même temps. J'ai essayé de faire ATG General Radio, j'ai raté ATG. J'ai eu 73 jeux bots, et j'ai passé Radio, donc je devrais faire ATG. Mais après, je suis revenu une semaine plus tard, je l'ai passé. Donc là, j'avais tout fini. Il me restait un seul, et c'était le monstre des examens. Parce qu'à cette période, le système avait changé. Le système SUDAF avait changé parce que ce qui s'était passé, il y avait des accidents qui se passaient. Il y avait beaucoup d'accidents en aviation légère. Et l'OACI avait demandé à ce que l'Afrique du Sud fasse des réformes par rapport à ces formations. D'accord. Parce que ce qui se passait, tu as ce qu'on appelle le vol aux instruments. C'est une qualification. C'est-à-dire que tu peux voler sans référence visuelle extérieure.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Tout à l'heure, je t'ai parlé de VFR. Oui, de vol à vue. Vol à vue. et tu vas... Ce qui te permet de rentrer dans des nuages. Et donc, tu vois, en Afrique du Sud, il y a beaucoup de montagnes. Il y a eu des crashes assez sévères quand même. Donc, eux, ils ont décidé maintenant ce qu'ils vont faire. Ils vont corser l'examen IFRS.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    C'est l'examen qui va rester. Si tu fais cet examen, ça équivaut à avoir fait tous les autres examens.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    En une fois. Parce que ce qu'ils ne voulaient plus, c'est qu'un élève PPL soit qualifié, par exemple, moi qui étais à l'aéroclub, et que j'ai... une qualification IFR. Donc, il voulait que quand tu fasses un examen IFR, ça revienne un peu à ce que tu es le niveau de quelqu'un qui a un CPL.

  • Speaker #1

    Donc, rappelle-moi parce que ça fait beaucoup de noms. Donc, CPL, c'est ? Commercial.

  • Speaker #0

    C'est ça qui te permet de voler et être rémunéré et on peut dire dans les gros avions.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Le PPL, c'est la licence de pilote privé. D'accord. C'est la première. Donc, si tu as la première licence, Si tu veux avoir une qualification, parce que les qualifications, c'est des titres que tu rajoutes sur ta licence. Donc, si tu veux avoir ce titre, tu fais un examen qui équivaut à l'ensemble des examens que ceux qui font le CPL font.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc ceux qui avaient corsé le truc, et c'était très dur. Je me rappelle à cette période, il y avait même des instructeurs qui étaient chez nous, qui n'avaient pas cette calife.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Parce qu'ils l'avaient ratée.

  • Speaker #1

    Wow.

  • Speaker #0

    Et quand tu le rates trois fois, comme je t'ai dit, c'est deux mois.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Et dans l'école, et je peux te dire, dans l'école et même dans l'aéroport où on était, il y avait une dizaine d'écoles, personne n'avait encore jamais passé cette également.

  • Speaker #1

    What ?

  • Speaker #0

    Donc c'était déjà...

  • Speaker #1

    Ah ouais, le monstre ! Quelque chose de fou ! Comme tu dis, c'était le monstre !

  • Speaker #0

    Parce que même, je me rappelle, un jour, on allait passer un examen et on avait un de nos instructeurs qui allait faire l'examen là et il avait échoué. Il nous disait, c'était un Zimbabwean, je me rappelle, il nous disait carrément, il nous disait, c'est impossible de passer cet examen. Personne ne va le passer. Ils nous disent, même vous, vous n'allez jamais passer cet examen. Parce qu'il avait le seum et il était un peu énervé. Et bon, il nous a un peu fait peur. Mais notre pote Cédric, il me disait, Sénégalais, il me disait, non, on va le passer. T'es sûr, on va le passer. Et tu avais beaucoup de gars qui avaient essayé et qui l'avaient échoué.

  • Speaker #1

    Juste pour que je sois sûr, c'est que des examens théoriques ? C'est que de l'écrit ? Il n'y a pas de simulateur ? Non, c'est que de l'écrit.

  • Speaker #0

    Que de l'écrit.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Que des connaissances.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et là... je m'enferme un mois, je commence à bosser. Parce que par exemple, tu dois voir les anciens qui ont déjà fait l'examen, tu leur demandes, ils te donnent des inputs, ils te disent écoute, tu as ce genre de questions qui peuvent arriver, ça, ça, ça. Ça c'est une période parce qu'en général, les examens qui sont normaux, tu as une date à base, tu as au moins des questions où tu peux t'enquêter. Ok, d'accord, des questions qui te préparent. Cet examen a été nouveau, donc personne ne le maîtrisait. Et donc je me suis enfermé un mois, bosser, bosser, bosser, bosser, bosser. Je me suis dit, écoute, je vais essayer. Et bizarrement, tout le monde dans mon école, genre quand tu vas faire cet examen, c'est comme si tu partais en gare. Que quand tu vas ressortir. Je suis parti et c'était la première fois que j'avais moins de 70. Ah ouais. 67%.

  • Speaker #1

    Ah ouais.

  • Speaker #0

    L'examen, il dure 4 heures. et tu as 100 questions. Tu t'assures que quand tu arrives à 50, ton cerveau est fatigué.

  • Speaker #1

    C'est ça, je ne sais pas ce que tu dis, ça doit être des cas tellement...

  • Speaker #0

    Des trucs mélangés, c'est tout qui vient. C'est comme... Non, c'est un examen très, très dur. J'arrive à 50 questions, ton cerveau est fatigué. Bah, écoute, mais au moins...

  • Speaker #1

    Mais tu as déjà 67.

  • Speaker #0

    Je me dis, écoute, cet examen-là n'est pas aussi dur qu'une journée qui dépend. Moi, je me suis dit, écoute, ça, je peux le passer. Je m'enferme encore. Je prends, je pense, deux semaines de plus. Je passe, je passe, je passe, je passe. Et je me dis, écoute, je vais aller le repasser. Je suis parti, j'ai eu 74. Et je me rappelle le jour-là, quand je revenais à l'école, tout le monde, j'avais les instructeurs, chacun a son instructeur personnel. Mon instructeur, il était confiant. Quand je reviens, je lui dis, j'ai 74, mon frère. Il me dit, non.

  • Speaker #1

    Parce qu'en plus, ça t'a les résultats tout de suite ?

  • Speaker #0

    Non, en fait, tu as l'ordinateur, dès que tu mets submit.

  • Speaker #1

    Il te donne ton résultat.

  • Speaker #0

    Il te dit « congratulations » ou il te dit « sorry » .

  • Speaker #1

    Oh là là !

  • Speaker #0

    Tu m'as appelé ces deux phases.

  • Speaker #1

    Quand tu dois avoir la pression avant d'appuyer sur le bouton.

  • Speaker #0

    Il y en a qui appuyaient et qui quittaient la salle sans regarder. Et quand tu sors dehors, le gars, il t'imprime ton document et c'est là où tu regardes. Mais franchement...

  • Speaker #1

    Donc là, tu l'as passé une fois, 67.

  • Speaker #0

    67. Deux semaines après, tu reviens,

  • Speaker #1

    74.

  • Speaker #0

    Donc il te reste une troisième tentative. Une troisième tentative. Je me dis cette fois, je dis à personne que je vais passer cette fois-là. je vais me préparer et je pars tout seul sans dire à personne j'avais juste dit à mon collègue et là je prépare et là j'ai eu 84 j'étais le premier j'étais le tout premier depuis cette ère à avoir eu cet examen dans toute l'école, dans tout l'aéroport Et là, quand je suis revenu...

  • Speaker #1

    Il est sorti en mode Iron Man, avec la fumée derrière, la guerre, tu marches.

  • Speaker #0

    Quand je suis arrivé à l'école, les gars n'en revenaient pas. Je leur ai montré mon coaching report. Directement, ils m'ont demandé tous mes notes. Ils ont sorti mes notes, ils étaient en train de photocopier. Et ils me disaient, quelques jours plus tard, il y a des gars d'autres écoles qui viennent ici, qui prennent des notes.

  • Speaker #1

    Incroyable.

  • Speaker #0

    C'était incroyable. Parce que tout le monde parlait de moi. Oui, tu es le premier à l'avoir reçu. J'étais le premier. Et les gens ont commencé à venir chez moi. pour que... voilà quoi.

  • Speaker #1

    Ouais, tu les conseilles, tu les coaches. Voilà,

  • Speaker #0

    je disais écoute, ce genre de questions, il faut faire comme ça, c'est ça, c'est ça. Il faut apprendre ce truc, il faut faire ça. J'avais une certaine expérience et je me rappelle. L'instructeur dont je te parlais qui était...

  • Speaker #1

    Le Zimbabwean qui a eu...

  • Speaker #0

    Il est venu chez moi. Il est venu à la maison, après il a passé l'examen, j'ai aidé, pas aidé mais j'ai eu à orienter, ils étaient quoi ? 3, 4, 5 personnes. Ils venaient tout le temps chez moi. Franchement après, les gens commençaient à passer ça simple. Moi j'ai eu mes 10 examens, en fait après je me rappelle à cette période, l'école n'avait plus eu... L'école est très présente dans les réseaux. Mais si tu regardes à cette période, ils n'avaient plus de personnes qui finissaient avec un commercial IFR. C'était toujours commercial, mais VFR. Donc, c'était une chance pour eux pour refaire une grosse pub. Donc, ils accélèrent ma formation. Je vais dans les simulateurs, je fais les vols, bimoteurs, tout ça. Pour moi, les vols sont plus simples que... que les examens théoriques.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Parce que les vols, c'est de la pratique. Et plus tu pratiques, plus tu perfectionnes. Donc les vols, j'ai passé ça facile, c'était rapide et tout. Et je fais mon test en vol tranquillement. Je finis ma formation tranquille.

  • Speaker #1

    Test en vol, ça veut dire que c'est avec un avion que tu pilotes ?

  • Speaker #0

    En fait, à l'issue de ta formation, tu as fini. Là, tu as un DFI, c'est un Design Flight Examiner. Il doit te tester. Tu ne le connais pas, tu ne l'as jamais vu. Il est là pour l'autorité de l'aviation civile. Pour montrer que tu connais tout, ta formation s'est bien passée. Donc tu fais en premier un test dans un simulateur. Tu vas avec lui, il te fait un test dans le simulateur, tu fais tes vols, tes procédures, tu viens atterrir, tout ça. Il te valide. C'est bon, tu as passé ça. Et le lendemain, tu fais un test en vol sur un avion bimoteur.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    pour valider ta qualification de vol sur un avion avec plusieurs moteurs.

  • Speaker #1

    Toi, tu avais déjà volé un bimoteur avant ce vol là ?

  • Speaker #0

    Oui, pendant la formation pratique, tu vas faire du bimoteur. Tu vas faire quelques petites heures, cinq heures. C'est pas très dur.

  • Speaker #1

    Est ce que c'est très différent de piloter l'avion que tu pilotais à l'aéroclub ?

  • Speaker #0

    Il est plus lourd. L'avion est plus lourd, il est plus performant, plus rapide. Et ça demande un peu plus quand même. Ce n'était pas très dur.

  • Speaker #1

    C'est ça. Est-ce que le passionné d'aviation, quand tu pilotes ce nouveau type d'avion, est-ce que tu as encore l'adrénaline, je veux dire, comme le premier vol que tu as fait ou est-ce que ça devient entre guillemets banal ? Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #0

    Je ne dirais pas banal, banal, parce qu'au début, ça montre que tu... Tu es en train d'avancer, de gravir les échelons. Donc, c'était assez spécial quand même de sentir que c'est toi qui pilote cet avion-là. Donc, c'était quelque chose. Ce n'est jamais la même sensation que ton premier vol. Oui,

  • Speaker #1

    c'est sûr.

  • Speaker #0

    Mais il y a quand même quelque chose de différent.

  • Speaker #1

    Parce que je me dis, le premier vol... et le premier gros avion. Tu vois, pour moi, j'imagine, en tant que public, ça doit être les deux moments dans une carrière de pilote que tu n'oublies pas. Parce que, tu sais, je ne veux pas dire de bêtises, mais tu vois, les 737, les trucs comme ça, quand tu dois tirer pour que l'avion commence à se lever et piloter ça, ça doit être aussi quelque chose.

  • Speaker #0

    Là, c'est une sensation à part.

  • Speaker #1

    Non, t'inquiète, tu vas nous raconter. Là,

  • Speaker #0

    t'inquiète même pas, on va y arriver.

  • Speaker #1

    Donc là, tu fais ton test avec l'inspecteur sur le bimoteur.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Tout se passe bien ?

  • Speaker #0

    Tout se passe bien, tranquille, sans problème. Et là, l'école s'est même empressée de faire la photo. Parce que j'ai passé le test et cinq minutes plus tard, c'était déjà dans la vidéo.

  • Speaker #1

    Parce qu'il était de la compo. C'est ça, il voulait dire que regardez, en venant chez nous, vous pouvez réussir cet examen monstrueux. que personne n'a réussi.

  • Speaker #0

    En fait, c'était un coup pour montrer parce que beaucoup d'écoles, beaucoup de gens commençaient à se décourager parce que l'examen était chaud. Maintenant, il y a une database, tout le monde le passe maintenant tranquillement. Mais avant, c'était chaud. C'était très chaud. Et là, du coup, quand je finis, j'avais deux options. Soit je rentre à la maison, soit je restais pour faire ce qu'on appelait un frozen ATPR. C'est-à-dire... C'est la dernière licence en aviation, la TPL.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    La licence de pilote de ligne.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et celle-là te permet plus tard de devenir commandant de bord. D'accord.

  • Speaker #1

    Parce que là, quand tu as fini ce diplôme-là, là maintenant, tu peux être rémunéré.

  • Speaker #0

    Tu peux être rémunéré. D'accord. Être copilote.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    First officer.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Dans une compagnie.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc là, vu que mon oncle m'avait promis un boulot.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Mais c'était un peu en stand-by à ce moment-là, parce que je lui avais prévenu que j'avais fini. Il m'a dit, bon, on va attendre un peu. Parce qu'il devait me requalifier sur un autre avion.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, je me suis dit, écoute, tant que je suis encore là, mon visa est encore valide, je vais essayer de pousser un peu plus. Et j'ai commencé à faire les examens de la TPL.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, ce n'était pas très, très dur, parce que c'était les mêmes examens avec peut-être 30% en plus.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    J'ai commencé à bosser, j'ai commencé à les passer. Une autre anecdote même, je me rappelle, beaucoup de mes amis étaient encore à l'école. Donc du coup, quand ils partaient en vol quelque part, ils voulaient m'avoir avec eux. Juste à côté, genre comme un petit safety. Et mon coloc, je m'appelle Jean-Paul, lui il aimait faire les vols la nuit. Parce que quand tu fais ton mûrissement, moi je n'avais pas besoin de mûrissement parce que j'avais déjà fini. On partait ensemble. Et je me rappelle, un jour... Je voulais pas partir. Il me disait non, il faut venir tout le temps. Voilà parce que j'avais un examen le lendemain. Le lendemain, vers je pense, j'avais mon examen vers 13h.

  • Speaker #1

    Ok,

  • Speaker #0

    il me dit non, on y va. Je lui dis écoute, je préfère rester bosser. Il me dit non, prends l'ordinateur, on part en vol. Tu études.

  • Speaker #1

    Toi tu bosses pendant que moi je pilote.

  • Speaker #0

    C'était deux heures de vol. On devait quitter Johannesburg. Là où on était, ça s'appelait Jermiston. Ok. On devait aller à Mafeking.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    C'est à deux heures. On arrive à Mafikeng, on se pose, on se dégourdit un peu les jambes et on doit repartir. Et on est arrivé très tard parce qu'on est arrivé, il était minuit, quelque chose comme ça. On démarre l'avion, il ne marche pas. Et moi, je pensais à mon exemple.

  • Speaker #1

    À ton examen du lendemain.

  • Speaker #0

    Je te promets, on démarre, on démarre, on démarre. L'avion ne veut pas. On a tout fait.

  • Speaker #1

    L'avion ne voulait pas. Parce que c'est deux heures d'avion, mais donc ça veut dire par route, c'est au moins...

  • Speaker #0

    Par route, on ne sait même pas. On ne connaît pas. En fait, nous, on ne connaît que l'aéroport. On ne connaît rien. Rien qui soit autour. On ne connaît pas. et on peut même pas laisser l'avion là-bas On commence à se poser des questions. Moi, je me dis, bon, de toute façon, l'examen, je serais obligé de perdre mon argent et de rebooker un autre jour. Et j'étais prêt pour le faire et tout. On était obligé de dormir dans l'avion. On a dormi dans l'avion. On est allé dans le terminal. Et au matin, quand il a commencé à faire clair, On a essayé et ça a marché. En fait, on a compris que l'avion avait un problème de démarrage à chaud.

  • Speaker #1

    Ok, il fallait laisser le moteur refroidir pour que ça rentre.

  • Speaker #0

    C'était le problème qu'il avait, donc on est arrivé au matin. On est arrivé, je pense, il était 10h, 11h, direct.

  • Speaker #1

    Toi, tu as couru, ben oui.

  • Speaker #0

    Je n'ai même pas pris ma douche. J'ai pris un Uber, je suis parti. J'ai passé l'examen, ça s'est bien passé.

  • Speaker #1

    Et donc, tu fais combien de temps en Afrique du Sud, tu m'as dit ?

  • Speaker #0

    J'ai fait deux ans.

  • Speaker #1

    Tu fais deux ans ?

  • Speaker #0

    J'ai fait deux ans.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Donc quand même, je dirais après Dakar, c'est l'endroit où je me sens chez moi. Parce que j'y ai vécu deux ans quand même et j'y ai retourné chaque année. Mais franchement, les gens sont super cool. C'est vrai que c'est un pays un peu dangereux à certains endroits.

  • Speaker #1

    C'est ça, tu dois savoir où tu vas, où tu ne vas pas et faire attention, bien sûr.

  • Speaker #0

    Et quand même, j'ai été vraiment... surpris de l'avancée aéronautique qu'ils ont. Ils ont beaucoup de compagnies aériennes déjà et ils ont beaucoup d'écoles de pilotage. Beaucoup de gens viennent de partout dans le monde faire leurs études.

  • Speaker #1

    C'est intéressant que tu dis ça parce qu'on n'imagine pas que l'Afrique du Sud puisse être un pôle de... Pour apprendre à piloter.

  • Speaker #0

    En fait, c'est ça. Et pourtant, l'Afrique du Sud, je me rappelle, il y a une ville qui s'appelle Senton City, et c'est la ville la plus riche d'Afrique. Franchement, en termes d'infrastructure, ils sont high level. C'est un pays, vraiment, je pense que ils sont... Je ne dirais pas que c'est un pays en voie de développement. Je dirais que c'est un pays développé. Et eux, ils... Ils disent que c'est l'Europe de l'Afrique. Franchement, ils sont très avancés en termes de technologie. Et même leur aviation est très développée. Et même les pilotes sud-africains sont très calés. Quand tu vas à l'Emirat Sousa, tu as...

  • Speaker #1

    Tu as beaucoup de pilotes qui ont passé sur l'Afrique.

  • Speaker #0

    Et la South African Airlines, c'est une très, très grande compagnie.

  • Speaker #1

    Et donc, quand tu finis tous tes diplômes en Afrique du Sud, Qu'est-ce que tu fais ? Tu rentres tout de suite au Sénégal ?

  • Speaker #0

    Je rentre à Dakar avec beaucoup d'émotion. Déjà, le fait, après deux ans, après avoir quitté le pays, je reviens avec quelque chose. Les parents étaient très fiers, très contents. C'était des moments d'émotion. On me faisait même des blagues pour reparler d'avant comment j'ai fait pour en arriver là. C'était un rêve.

  • Speaker #1

    Parce que ça, c'est un parcours de combien d'années au total ? Parce que tu fais deux ans en Afrique du Sud.

  • Speaker #0

    J'ai fait deux ans à l'aéroclimat. Tu as fait deux ans à l'aéroclimat. J'ai fait une année sabbatique, disons. Cinq ans. Cinq ans, ouais.

  • Speaker #1

    T'imagines ?

  • Speaker #0

    Pendant que d'autres, en 18 mois, ils sont déjà...

  • Speaker #1

    Toi, ça te prend cinq ans. Donc effectivement, quand tu finis tout ça, et en plus, toi, dans tes cinq ans, il y a des nouveaux examens qui n'existaient pas, que tu dois passer.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    J'imagine que quand tu finis ces cinq ans-là, tu dois te sentir wow.

  • Speaker #0

    Non, j'étais fier. Et les parents étaient super fiers. Bien sûr. Franchement, parce que d'un côté, j'ai vu ce que c'était de s'expatrier déjà. J'ai vu des jeunes qui étaient là-bas et qui n'étaient pas conscients. Les parents, quand ils investissent sur toi, c'est pour avoir quelque chose en retour. C'est pas pour que tu partes. J'aurais pu partir et... Voilà quoi.

  • Speaker #1

    Faire la fête,

  • Speaker #0

    bien sûr. Je me rappelle, je bossais tellement dur, je voyais les copains qui partaient en boîte, ils revenaient, je leur ouvrais le gate, je retournais bosser. Je faisais que ça, je faisais bosser, je ne m'amusais pas du tout. J'étais focus sur quelque chose. Parce que tout le temps, je repensais aux galères que mes parents, ils ont dû faire pour pouvoir financer mes enfants. Donc je leur devais ça. C'était un minimum, réussir et revenir leur dire écoute papa, maman, voilà ce que...

  • Speaker #1

    Vous vous êtes sacrifié pour moi.

  • Speaker #0

    Voilà ce que j'ai réalisé. Et pour ça, ils me l'ont même témoigné. Ils m'ont dit, écoute, tu aurais pu ne pas revenir avec quelque chose. Parce que beaucoup de gens parlent. Et après, cartouche ou bien, ils ne ramènent rien. Quand ils investissent, tu ne vois rien en retour. Cette fierté que les parents, ils ont, c'est juste de voir leur fils réussir. C'est ça. Ou leur fille réussir. C'est ça.

  • Speaker #1

    De savoir que notre fils avait un rêve.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    On a fait de notre mieux en tant que parent pour l'accompagner dans son rêve. Et il l'a réalisé. Et il l'a réalisé. Je pense que ça, ça n'a pas de valeur.

  • Speaker #0

    Ça n'a pas de valeur. Ça avait tout son sens. Et tout le temps, quand je repense, j'ai les larmes aux yeux. C'est beaucoup d'émotion. De voir ses parents se sacrifier pour pouvoir te permettre de réaliser certaines choses, c'est incroyable. Je ne les remercierai jamais autant. Pour ça, franchement, je leur serai éternellement reconnaissant. Parce que si j'en suis là où je suis aujourd'hui, c'est grâce à eux et au bon Dieu.

  • Speaker #1

    Comme tu l'as dit tout à l'heure, ta maman qui t'offre tes cinq premières heures, ce qu'ils font pour te donner les dix prochaines heures. T'aider pour aller en Afrique du Sud, tout. Donc, c'est leur rêve aussi qui s'accomplit.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et franchement, après ça, bon, tout le temps, tu vois comment le papa, il est fier. Tout le temps, quand il parle à quelqu'un, il est fier de te présenter. Mais bien sûr. Viens, Mahoudo, viens. C'est mon fils,

  • Speaker #1

    il est pilote.

  • Speaker #0

    C'est une fierté. En fait, je me sens gêné tout le temps quand elle le fait. Tout le temps, ma mère me dit, écoute, c'est une fierté. C'est sa fierté,

  • Speaker #1

    bien sûr. Il faut le laisser profiter.

  • Speaker #0

    Mon fils est pharmacien, mon fils est pilote. C'est une fierté. Après, j'ai compris. Et tout le temps, il est tellement fier. Et ça me fait tellement plaisir de pouvoir lui donner cette joie. Et voilà. Donc après l'Afrique du Sud, je rentre à Dakar. Et je vais voir mon oncle. Et il me dit, écoute, ces temps-ci, c'est un peu compliqué. Mais on va s'en charger. Donc je suis resté deux mois où je ne faisais rien et tout. Et puis d'un coup... Il me rappelle. Il vient à son bureau et tout ça. Il me parle, il m'explique. Il me dit, écoute, voilà, là, je veux te mettre sur cet avion, tout ça. Et hop, il me renvoie en Afrique du Sud.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Un mois, j'étais sur un Beechcraft 1900. C'est un avion de 19 places.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, j'ai volé dessus pendant un an à Transair.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et c'était des vols, on allait dans les mines d'or, ramener les miniers qui travaillaient là-bas. On faisait des vols sur Colda, on faisait des vols sur le Cap Scoring. Et aussi des vols privés, à la demande des vols VIP, ramener des autorités de différents pays, Guinée-Bissau, tout ça. Partir au Cap Vert, on faisait quand même des vols, c'était intéressant. Et j'ai beaucoup appris, c'était un avion qui était tout nouveau pour moi. idée. Quand je le vois et je vois un gros avion, bien sûr que c'était 19 places, parce que j'avais l'habitude des avions de 4 places, et c'était des avions de 19 places. Et c'était une belle expérience. Franchement, c'était une belle expérience que j'ai très bien vécue et où j'ai beaucoup appris. J'ai beaucoup appris et c'est ce qui a lancé ma carrière, on peut dire. Et c'est pendant cette année que... J'ai, avec Biram, bon Biram tu connais. Shout out à ton Biram. On s'est croisé à l'aéroclub, je me rappelle j'étais le premier à l'accueillir à l'aéroclub. Je ne me rappelle plus de quelle année, c'était je pense soit en 2015 ou quelque chose comme ça. C'était juste avant que je parte en Afrique du Sud.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Je l'accueillais à l'aéroclub, je lui ai montré un peu l'atmosphère et tout.

  • Speaker #1

    Pour les gens qui nous écoutent et qui ne savent pas qui est Biram, je vous explique rapidement. Biram, c'est un ami qu'on a en commun, qui est un grand passionné d'aviation lui aussi, qui était à l'aéroclub avec Maurodo. Et avec Maurodo, ils ont fait un projet ensemble. Et le projet, on en parlera dans le bonus. Donc si tu veux savoir de quel projet on parle... Plus en détail, il faudra aller voir le bonus. Mais bon, bref, qui sort mercredi prochain ?

  • Speaker #0

    Voilà. Donc, tu rencontres Biram. Donc, je rencontre Biram, on se parle et tout ça. On est devenus très potes, devenus un frère même. Et même quand j'étais en Afrique du Sud, on parlait tout le temps.

  • Speaker #1

    Normal, deux passionnés d'aviation ensemble.

  • Speaker #0

    On parlait d'avion, quand il faisait ses vols, il me demandait. Donc, on faisait tout ensemble et tout. Et quand je reviens cette année 2019, c'est de là où est né... le projet Flysen. Donc on a commencé à y penser. Et c'était une idée un peu folle.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Parce qu'on s'est assis, on était au bar de l'aéroclub, on faisait nos vols, parce que tout le temps, on allait au cap-skiing, on allait à Saint-Louis, on allait un peu partout. On faisait souvent des vols ensemble. Il ne volait pas sans que je sois avec lui. On était tout le temps ensemble. Je faisais mes vols à Transair, mais je volais avec lui quand même. Donc on était tout le temps, tout le temps ensemble. Et d'un coup on voit tout le temps des rallyes aériens qui viennent à Dakar. Le Riet Latte Goerre, le Toulous Saint-Louis. On voit des gens qui viennent à Dakar, on leur demande où ils venaient, ils nous disent on vient de France. Comme ça, facile. Et on se dit, les gens se baladent jusqu'ici avec leurs avions. Ils me disent pourquoi pas nous ? Je dis par. Moi, je n'y ai jamais trop pensé. Il me dit, écoute, on devrait essayer de faire ça. On essaie de prendre notre avion, on va en France. Je n'étais pas trop convaincu. Moi, je me disais, peut-être qu'il rêve trop. On n'aura jamais le temps. Pour moi, il y avait des préjugés. Je me disais, on disait toujours, c'est un truc de blanc. Mais lui, il était sérieux. Il était super sérieux. Et un jour, ce qu'il a fait... Il m'a dit, écoute, on va vraiment faire ça. Il a appelé l'Aipro, et Tierno. Et il leur a parlé du projet. Et on devait se retrouver à l'aéroclub pour discuter, voir comment on allait faire. Parce que vu que ça devait être quelque chose...

  • Speaker #1

    Qui devait être documenté, bien avant.

  • Speaker #0

    Parce que ça allait être une première. On a discuté du projet, tout ça. On a dit, écoute, on va mettre le projet, FlightSan. On a créé notre groupe WhatsApp, commencé à discuter. Écoute, là, Etierno s'occupe de la partie commerciale et tout ça, marketing, et nous, on s'occupe de la partie technique. Chacun de son côté, on fait nos travaux et tout ça. C'était très intéressant. On était ensemble tout le temps, on mangeait ensemble, on préparait les trucs, on allait voir certaines autorités, parce qu'on avait besoin aussi de fonds, de soins de soins et tout. On n'en a pas manqué. Certains n'ont pas cru au projet.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    D'autres y ont cru. Certains pensaient que c'était juste un buzz, un bad buzz, qu'après, on n'allait pas y aller. Et euh... Je me rappelle la date, je ne sais plus si je pense. En plus, à l'approche du projet, Air Sénégal m'avait contacté. Donc je devais quitter Transair pour aller à Air Sénégal. Et on avait fixé notre date, je ne me rappelle plus si c'était en fin juin. Je pense que c'était le 29 juin, un truc comme ça. Et juste avant, Air Sénégal m'appelle. On me dit, écoute, on veut que tu partes en formation tout de suite. Et là j'ai calé. Ils me disent écoute on a un slot pour toi, on veut que tu partes.

  • Speaker #1

    Ok. Et Air Sénégal ils t'appellent pour voler sur les gros avions maintenant.

  • Speaker #0

    Les gros avions. J'avais le choix. C'était j'abandonne le projet et je vais me concentrer sur ma carrière. Et là, parce qu'ils m'avaient déjà donné une date. Par exemple, ils m'avaient dit tu commences le 14 juillet. Donc j'avais un gap, je pouvais faire le projet FlightSan. Et là, ils veulent m'avancer. Et là, j'appelle Biram, je lui dis écoute, les gars veulent que je fasse ça, ça, ça. Mais je ne vais pas. je ne vais pas accepter. Je ne vais pas laisser tout ce travail derrière. Je ne vais pas le laisser pour rien. Je me dis, ma carrière est plus importante, c'est vrai, mais vu que je m'étais entendu sur ça, ça, ça, et là, j'ai refusé. Je lui ai dit, écoutez, j'ai mon projet. Je veux le faire d'abord. Donc, je préfère garder cette date du 14. J'aurais pu faire capoter le truc. Parce que si j'avais pensé qu'à moi...

  • Speaker #1

    Ah oui, bien sûr. Si tu avais pensé qu'à toi et ta carrière, ce projet que vous aviez monté depuis des mois, tu aurais pu s'arrêter.

  • Speaker #0

    Exactement. Donc, je me suis dit, écoute, il faut assurer ce coup. On a fait notre projet.

  • Speaker #1

    Le projet c'était faire Dakar-Paris.

  • Speaker #0

    Voilà, c'était de quitter Dakar. On voulait retracer l'histoire de Jean Mermoz, l'aéropostale, qui commence réellement à Saint-Louis. Du coup, ce qu'on a fait, la veille, on a pris l'avion, on est allé à Saint-Louis. On a dormi à Saint-Louis et on s'est levé de bonheur pour aller. Notre première étape, c'était Dakar jusqu'à Noidibou. Et je me rappelle... Au départ, il y avait le commandant de l'aéroport, de Saint-Louis, tout ça, quelques officiels. On a décollé. Moi, je ne croyais toujours pas. Dès qu'on a décollé, j'avais envie de faire pipi. Le stress commençait. Je me disais, attends, on est vraiment en train de faire ça ? On a décollé, on est allé à Noidibou, c'était trois heures de vol. Et ce qu'on faisait, c'était que...

  • Speaker #1

    Attends, attends. Laisse-le attendre le bonus. Juste leur dire qu'en tout cas, vous avez fait Saint-Louis, Paris.

  • Speaker #0

    Noidibou. Voilà, donc c'était de Saint-Louis jusqu'à Paris, à Lognes en banlieue parisienne.

  • Speaker #1

    Avec votre petit avion. Qui était quoi ? Trois places ? Quatre places ? C'est ça. Il y avait Sébastien avec vous ?

  • Speaker #0

    Sébastien sur le retour.

  • Speaker #1

    Sur le retour, d'accord. Donc vous avez fait un... Vous deux. jusqu'à Paris, depuis Dakar avec ce petit avion-là. On ne va pas dire en combien de jours, on ne va pas dire en combien de temps. Si vous voulez savoir, c'est pendant le bonus. D'accord ? Restez, attendez le bonus. Donc ça, tu fais ça. Cette aventure se termine.

  • Speaker #0

    Cette aventure se termine.

  • Speaker #1

    Et donc là, tu pars chez Air Sénégal.

  • Speaker #0

    Et là, dès que j'arrive, je dois rejoindre Air Sénégal.

  • Speaker #1

    Dès que tu arrives à Paris ?

  • Speaker #0

    En fait, non. On est arrivé à Paris, on a laissé l'avion là-bas. Après, on est revenu le prendre une semaine plus tard. et Et là, je dois rejoindre Air Sénégal. Donc Air Sénégal m'envoie à Toulouse. Je vais faire une formation de deux mois sur un avion, sur l'ATR. Et là, voilà, c'est là que ma carrière de pilote de ligne commence, avec Air Sénégal.

  • Speaker #1

    C'est comment le... C'est quoi la sensation ? Parce que tu nous as parlé de la sensation du premier vol. Parce que l'ATR, là, on parle vraiment de gros avions de ligne.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est un avion de turboprop 70 places.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    C'est pas encore le plus gros avion.

  • Speaker #1

    Le plus gros que tu aies piloté aujourd'hui, c'est quoi comme avion ?

  • Speaker #0

    Disons que c'est l'Airbus A321.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et l'A321, c'est un avion quand même. En fait, pour dire vrai, chaque fois que tu es dans une étape... Quand tu l'entames, c'est merveilleux, c'est génial. Ah ouais,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #0

    Et tu rêves du prochain. Ouais. Parce que, bizarrement, quand tu regardes... D'où tu es parti. Quand je reviens voler à l'aéroclub...

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Je trouve les avions trop petits.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Parfois même, genre, voilà quoi, tu rêves toujours plus grand. Bien sûr. Toujours plus grand, toujours plus grand. Mais maintenant, quand je vois la TR, je le trouve petit.

  • Speaker #1

    Et donc, quand tu fais tes tests pendant deux mois de préparation sur la TR et tout, c'est dans le but de faire quoi ? De travailler avec Air Sénégal sur la sous-région ?

  • Speaker #0

    En fait, c'est ça. En fait, en aviation, ce qui se passe, c'est que pour chaque type d'avion, quand tu es en aviation de ligne, chaque avion est spécifique. Tu ne peux pas voler sur deux avions différents.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Donc, si tu dois voler sur la terre, tu fais une formation que sur la terre.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Ça peut te prendre un mois, deux mois. Et après, tu commences à voler sur cet avion. Maintenant, le jour où la compagnie a besoin de toi sur un autre avion, ils t'envoient faire la formation sur cet avion. Et tu ne vas plus voler l'ancien, mais tu vas voler que ça.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, c'était pour ça. Donc, je commence à voler sur la terre. C'était plus les vols. Dans la sous région, c'est à dire les pays frontaliers, tu vas à Bandjoul, tu vas au Cap Skiering, Ziegenchor, Praia, Noachot, Bissau, Freetown, des trucs comme ça.

  • Speaker #1

    D'accord. Et ça te prend combien de temps pour arriver sur le plus gros ?

  • Speaker #0

    Donc j'ai fait deux ans déjà sur la terre. Air Sénégal a un projet, ramener l'Airbus A220 qui est un avion de dernière génération. C'est dommage, l'avion n'est pas resté longtemps. On l'a eu tout neuf. J'ai été l'un des premiers à être là-dessus. C'est un jet et un avion très futuristique. Franchement, il est excellent. C'est un des avions que j'aime le plus, je dirais. sur lesquelles j'ai volé.

  • Speaker #1

    Ça t'a fait quoi justement ? Moi c'est ça la question qui m'intéresse depuis tout à l'heure, c'est savoir entre le premier vol, la sensation que tu as eu la première fois que tu as volé, et quand tu tires la première fois ce type d'avion-là, et que tu sens que l'avion est en train de...

  • Speaker #0

    C'est là où j'ai ressenti le même truc que j'ai ressenti sur mon premier vol. Je n'ai même pas parlé de mon premier vol solo. Parce que le premier vol solo aussi, il est spécial. Quand l'instructeur te lâche, c'est-à-dire le premier vol sans l'instructeur, quand j'étais encore à l'aéroclub, comment ça se passe, c'est que tu décolles, l'instructeur ne te dit pas qu'il va te lâcher. Quand tu décolles, tu entends l'instructeur parler à la tour de contrôle. Il leur dit, je veux faire un lâcher, donc l'élève va partir solo. Et là, toi, tu l'entends.

  • Speaker #1

    Il ne t'a pas prévenu, toi, avant.

  • Speaker #0

    Il ne t'a pas prévenu. Donc, tu sais que quand vous allez vous poser, tu vas t'arrêter et lui, il va sortir. Et toi, tu vas repartir.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    C'est quelque chose d'incroyable. Donc,

  • Speaker #1

    tu es en l'air. Il dit à la tour de contrôle que vous allez réatterrir pour que lui descende au bord de la piste. Et toi, tu vas repartir.

  • Speaker #0

    Et toi, tu vas repartir. Il te dit, et il te briefe, il te dit, tu vas faire trois tours de piste et tu reviens me prendre. ici, comme ça on rentrera ensemble et là tu te dis tu ne dis rien en fait tu ne sais pas quoi dire et là il descend, je ferme la porte et je mets les gaz je pars, je décolle, l'avion devient plus léger déjà et là tu es tout seul tu as besoin même d'immortaliser ce moment parce que tu n'y crois pas toi-même Sur le premier, je me suis dit non, là, j'y crois pas. Je suis parti, j'ai fait le tour, je suis venu, je me suis posé. Je suis reparti. Il est sorti mon téléphone direct. Je me suis dit là, il faut que je montre à mes parents qu'aujourd'hui, j'ai volé tout seul. Une petite vidéo, je vole tout seul. J'ai fait mes trois tours de piste, je suis revenu. J'ai pris l'instructeur, je suis rentré. Ça, c'est une étape aussi de la carrière. qui est très importante. Ça te donne la confiance. Et ton premier vol solo, où tu vas, par exemple, à l'aéroclub, ton premier vol navigation solo, tu vas à Saint-Louis tout seul.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Tu décolles, c'est facile, tu suis la côte. Facile, hein ? Et tu as un triangle à faire aussi qu'on appelle, tu décolles de Dakar, tu es allé à Saint-Louis. Tu fais tamponner ton logbook par la tour pour montrer que tu es arrivé à Saint-Louis. Ensuite, tu quittes Saint-Louis, tu vas à Kaolac.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et tout sans GPS.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Tu as ton log de nav et ta carte. D'accord. Tu vas tirer à Kaolac. C'est un aéroport non contrôlé, tu vas à la météo, ils te tamponnent.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    et de ce cas là tu reviens à Dakar. Donc c'était ça.

  • Speaker #1

    Donc toi tes trois vols qui t'ont le plus marqué c'est le premier vol avec l'instructeur,

  • Speaker #0

    le premier vol solo et le vol sur le jet. Je me rappelle on a fait notre formation en Allemagne pour cet avion avec l'Ufthansa et quand on est rentré on devait faire ce qu'on appelle un base training, C'est-à-dire que tu devais piloter l'avion, faire... trois tours de piste. Et c'était, je me rappelle, avec des instructeurs canadiens. Donc je devais être le premier, je me rappelle, j'étais le premier. Ah non, on était deux. J'étais avec un capitaine et on devait faire ensemble. Chacun devait faire ses tours de piste. Mais c'était incroyable. Déjà, le jet, quand tu es dans le simulateur, La puissance qu'elle développe, c'est énorme. Même si tu as un retard, par exemple, quand tu mets les gaz, le temps que ça tourne, ça prend un peu de temps, mais c'est incroyable. Tu te mets sur la piste et tu décolles à des vitesses incroyables. Tu décolles avec des vitesses, disons, presque... 300 km heure. Sur la piste, tu es là, tu tires, l'avion est au monde. Incroyable.

  • Speaker #1

    D'un point de vue technologie, j'imagine pas tous les systèmes que vous avez dans le cockpit. C'est quoi l'outil technologique ? Qui t'impressionne le plus quand t'es dans ce type d'avion ? Ou tu regardes et tu te dis, mais quand même c'est une folie qu'on ait inventé ça, c'est fou.

  • Speaker #0

    En fait, il y en a pas mal. Parce qu'en fait, tu as les systèmes de protection qui sont dans l'avion. Exemple, qui empêchent au pilote de faire certaines erreurs. Exemple, tu as... La machine est tellement intelligente qu'elle te corrige sur certaines erreurs.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Donc... Et le truc c'est que, en tant que pilote, tu dois connaître tous les systèmes de l'avion. Et ça c'est très important. Tu dois connaître ta machine, tu dois savoir le pourquoi l'avion réagit d'une certaine manière. Tu dois savoir ce que tu fais et tu dois tout le temps être en avant sur l'avion. Tu ne dois pas te faire piloter, mais c'est toi qui pilote. Et il y a pas mal de systèmes qui sont super intéressants, surtout maintenant. par exemple sur l'Airbus A220 tu avais tu avais Par exemple, en cas de dépressurisation de l'avion, si tu es en vol et que tu as un problème de pressurisation, L'avion, il le détecte. Et quand il le détecte, c'est lui-même qui commence à descendre.

  • Speaker #1

    D'accord. Ce n'est même pas toi qui lance le système.

  • Speaker #0

    Tu ne lances pas le système. Lui, tu peux l'arrêter. Mais lui, il ressent qu'il y a un problème. Et lui, il descend tout de suite. Et toi, tu mets juste ton masque à oxygène. Et lui, il fait tomber les masques derrière, par exemple.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Tu as plein de systèmes qui sont comme ça, en fait. et si technologiquement, par exemple, l'Airbus A320, c'est un avion qui date des années 80. Quand tu montes dessus, quand tu apprends, tu te dis que cette technologie, elle est incroyable. Alors qu'il y a 30 ans.

  • Speaker #1

    C'est ça qui m'impressionne toujours. Quand je vois des avions dans le ciel, je me dis que... Ce que l'être humain est capable d'inventer.

  • Speaker #0

    Incroyable.

  • Speaker #1

    Quand tu vois ça, et tu sais, je te disais que moi, j'ai toujours quand même une angoisse quand je vais dans l'avion. Et tu vois, récemment, quand j'ai voyagé, je me suis posé la question de savoir, il y a combien de vols par jour dans le monde qui décollent ?

  • Speaker #0

    Il y en a des milliers.

  • Speaker #1

    J'ai demandé à Tchad GPT, qui m'a dit qu'à peu près en moyenne par jour, il y a entre 100 et 150 000 avions par jour qui décollent. Tu vois ? Et je cherchais cette donnée-là parce que comme on dit que c'est le moyen de transport le plus fiable au monde, je voulais me rassurer. Je me dis, ah oui, parce que ma belle-mère elle habite juste à côté de l'aéroport Charles de Gaulle. Donc je vois le nombre d'avions qui décollent toute la journée. C'est pour ça qu'il m'a amené à me poser cette question. Et quand tu vois ça, et quand tu vois ce volume d'avions qui décollent tous les jours et qu'effectivement tu vois le ratio d'accidents, tu te dis mais quelle technologie incroyable. incroyable que l'être humain a réalisé en construisant l'avion, en créant l'aviation. Et aujourd'hui, si on devait arrêter la conversation là, j'aurais deux questions pour toi. Tu dirais quoi justement à quelqu'un comme moi qui a cette angoisse de l'avion ? Qu'est-ce que tu peux nous dire pour qu'on se détende ?

  • Speaker #0

    En fait, pour moi, l'avion reste toujours le moyen le plus sûr. Et c'est de juste voir toute cette chaîne derrière. C'est en parlant à différentes personnes qui travaillent dans le domaine que là, on peut se rassurer. Par exemple, de la conception, comment les gens y pensent pour mettre un... Déjà, quand tu te dis un outil qui pèse des tonnes et des tonnes, qui se retrouve en l'air, et comme tu l'as dit, tu as 100 000 à 150 000 avions par jour, c'est... En fait, c'est toutes les mesures de sécurité qui sont derrière, qui sont très importantes. Avant que l'avion... Il y a une énorme chaîne. Par exemple, pour un vol, quand un vol doit partir, toute une chaîne qui est derrière. Oui. des opérations aériennes, tu as le CCO, tu as la maintenance, tu as les pilotes, tu as les hôtesses, tu as les superviseurs. Pour qu'un vol puisse se passer très bien, il y a toute une chaîne, c'est tout un travail et toutes ces personnes qui travaillent autour sont super, super qualifiées. Déjà, avant qu'un avion ne soit certifié. il y a des vols, des essais qu'ils font sur les avions. Ça peut prendre des années. Pour qu'un prototype d'avion puisse sortir, ça peut prendre 5 ans, 6 ans. Ils travaillent méticuleusement sur chaque avion pour qu'il ne se passe pas de problème. Il y a eu parfois des petits soucis sur certains types d'avions qu'on a dû rappeler ou il y a eu des accidents. Ça, c'est l'humain. Parce que l'erreur est humaine. En général, parfois, tu peux avoir certains petits problèmes, mais Rien que tout à l'heure, je parlais de Aircrash. Dès lors que toi, en tant que personne, tu sais ce qui se passe, c'est là où tu es en sécurité.

  • Speaker #1

    En sécurité, ouais.

  • Speaker #0

    Rien ne t'échappe. Parce que pour être pilote, pour moi, c'est ça, il faut être méticuleux. Il faut être sérieux. On ne laisse aucune chose passer. Il faut être... Comment on dit ça ? Il ne faut rien laisser passer. Pas une toute petite erreur. Parce qu'une petite erreur,

  • Speaker #1

    elle peut engendrer des milliers d'autres.

  • Speaker #0

    Exactement. C'est même pour ça qu'on est deux dans le cockpit. Les gens commencent à penser à... des études de monopilote. L'autre fois, on était en train de parler dans notre rencontre de l'IA. Est-ce que l'IA pourrait remplacer un pilote ? Il y a plein de persistances. Parce que maintenant, ça parle beaucoup de ça. Et pour moi, franchement, jusqu'à maintenant, je pense que l'avion est le moyen le plus sûr au monde. J'y travaille. Et je comprends pourquoi. Je sais, par exemple, en tant que pilote, ce que je subis en termes de formation pour pouvoir piloter certains avions, c'est quelque chose de très descriptif. Par exemple, quand on te dit que le pilote, il doit être entraîné à toute éventualité. Quand on va dans des simulateurs, on s'entraîne à des pannes moteurs, à tout type de panne hydraulique. train d'atterrissage qui ne sort pas, tout ça, on a des scénarios. Et on est préparé pour ça. Et chaque jour, tu as des incidents qui se passent. Chaque jour, tu as des problèmes. Parfois, tu as un avion qui a un feu moteur ou l'avion décolle, il perd un moteur, ou l'avion décolle, il a une panne hydraulique, ou son train ne veut pas sortir. Et chaque jour, tu l'as. Peut-être ici au Sénégal, dès que tu as un petit incident, c'est dans les journaux, tout ça. Mais si tu vas aux États-Unis, chaque jour, tu as des incidents. Les gens n'en parlent pas parce que Merci. C'est géré en toute sécurité. Tant que c'est géré en toute sécurité, ça ne fait pas vraiment de bruit. Et même ici, il y a eu des problèmes, et c'est tout le temps géré en toute sécurité. Et même quand on dit que l'avion est le plus sûr, c'est en termes de mouvements, c'est-à-dire en termes de décollage, atterrissage. Si tu prends tous ces mouvements... C'est des milliers et des milliers de mouvements par jour. Tu peux rester une année, tu n'entends aucun accident.

  • Speaker #1

    Bien sûr, bien sûr.

  • Speaker #0

    Juste pour montrer, parce qu'il mise sur la sécurité avant tout. La sécurité au centre de l'aviation. Tout ce qui n'est pas sûr est carrément dégagé de cette aire d'aviation-là. Que ce soit même en étant pilote. Tu dois être sûr. Tu dois être une valeur sûre. C'est pour ça, par exemple, tu as des visites médicales à faire. Tu as des contrôles en vol à faire. Même moi, en étant pilote, je suis contrôlé chaque six mois pour voir que j'ai un niveau standard. Sinon, je ne serais pas dans un cockpit. Et c'est valable pour tous les postes auxquels, par exemple, l'ingénieur qui... Ceux qui sont dans la conception des avions. Tout ça, même le contrôleur qui est perché dans la tour de contrôle, c'est cette sécurité qui prime au-dessus de tout. Et c'est ça qui fait que l'aviation est là où elle est actuellement. C'est la sécurité. Il n'y a rien d'autre. On ne parle que de sécurité. On mange, on dort, on ne fait que de la sécurité.

  • Speaker #1

    Et toi aujourd'hui, avec ce parcours-là, Merci. Est-ce que tu sais quoi tes ambitions ? Tu te vois, c'est quoi tes prochains rêves ? Parce que tu rêvais de piloter un avion, tu as piloté le premier petit, tu es allé après sur 19 places, 70 places, les bimoteurs dont tu parlais. C'est quoi tes rêves ? C'est quoi tes ambitions aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Mes ambitions, je dirais, c'est de gravir les échelons. c'est à dire euh Donc déjà acquérir plus d'expérience parce que ce que je disais en toute humilité parce qu'en général en étant pilote il faut être très humble, j'ai besoin d'acquérir le maximum d'heures de vol possibles, je travaille dans ça, essayer de voler au quotidien, d'augmenter mes heures de vol et comme tout pilote devenir commandant de bord, c'est l'ultime.

  • Speaker #1

    Pour passer commandant de bord, c'est quoi ? C'est un minimum d'heures et d'autres examens à passer ?

  • Speaker #0

    En fait, il y a une licence, je te parlais tout à l'heure de la TPL. Je l'ai passée aux États-Unis. Elle te permet de prétendre à devenir commandant de bord. Après, pour devenir commandant de bord, il faut beaucoup d'expérience. Il faut beaucoup d'heures de vol. Et ensuite, ça va dépendre de la compagnie. La compagnie, si elle a un besoin, elle lance une... On appelle la candidature et on dit écoute j'ai besoin de trois commandes en bord. Après il faut postuler, on fait des tests écrits, des tests pratiques et après à l'issue de ça on dit écoute, vous étiez... tu es 10 voilà les trois qu'on va retenir ok et après tu es formé ok tu as tu peux être commandant de bord tu peux être instructeur examinateur il ya plein de choses dans l'aviation mais tu as le prochain objectif inchallah c'est être commandant je l'espère inchallah inchallah c'est

  • Speaker #1

    tout ce qu'on te souhaite en tout cas Maudou ça a été un plaisir plaisir de te recevoir plaisir que tu nous que tu nous racontes c'est ça tout cet envers du décor qu'on ne peut pas imaginer tu vois le parcours que ça a été pour toi aujourd'hui d'être pilote je trouve que c'est super intéressant que tu sois là parce que C'est intéressant que des jeunes en Afrique, en général, puissent peut-être tomber sur ce podcast et se dire qu'on peut rêver d'être pilote, on peut rêver d'être dans les airs et on peut y arriver, surtout. Je trouve que ce qui a été très important dans l'épisode, ce que tu nous as expliqué, c'est... Avoir un entourage solide qui t'encourage, qui te pousse à réaliser tes rêves. Parce que comme tu l'as dit, tes parents auraient pu essayer de te pousser dans d'autres voies, mais... Ils ont vu que c'était le feu qui te rongeait, ils ont vu que c'était ta passion, ils t'ont encouragé. Ça a pris peut-être plus de temps que ce que tu voulais, mais ils ne t'ont pas abandonné, tu n'as pas abandonné. Moi c'est ça que je retiens beaucoup de ton histoire. Ça te montre qu'une passion peut t'amener à réaliser des choses extraordinaires. Parce que j'imagine que le maodo qui espérait avoir le joystick le soir pour jouer à Flight Simulator, s'ils savaient qu'aujourd'hui... Tu vois, il est sur ce type d'avion et qui pilote et qui va à travers le monde. Tu vois, aujourd'hui, je pense qu'il aurait des étoiles plein les yeux. Tu vois, si on lui disait qu'un jour, tu vas vraiment devenir pilote, que ce ne sera plus un joystick que tu auras devant toi. Donc, je trouve que c'est super inspirant. Et tu vois, j'ai beaucoup aimé la partie où tu nous as raconté les examens en Afrique du Sud, où tu as expliqué que vraiment, les heures... Le travail que tu as mis pour essayer de comprendre pourquoi tu avais échoué une première fois à l'examen, une deuxième fois, et toujours te remettre en question et toujours vouloir aller plus loin, toujours vouloir... pour repousser la limite, pour atteindre ton rêve. Parce que le seul fil conducteur de tout ça, c'est que c'est un gamin qui avait un rêve et qui fait tout pour atteindre son rêve jusqu'à devenir commandant. Donc c'est tout le mal qu'on te souhaite.

  • Speaker #0

    Inch'Allah.

  • Speaker #1

    Inch'Allah que tu reviennes dans ce fauteuil et nous dire que c'est bon. Là, je suis commandant. Et qu'est-ce que ça fait d'être commandant ? Donc vraiment, merci énormément de partager ton parcours. Merci énormément de faire rêver plein de jeunes Africains et Africaines parce qu'il y a de plus en plus en plus aussi de femmes pilotes. Et je trouve que c'est bien cette nouvelle génération parce que vous nous montrez, tu vois, sur les réseaux, vous nous montrez ce que c'est d'être pilote. Vous nous montrez qu'il y a des profils. T'as pas besoin d'avoir 40 ans, 50 ans pour être pilote. Parce que souvent, quand on pense pilote, on pense des gens qui sont d'un certain âge. Vous nous montrez que des pilotes africains... Ça existe, tu vois, parce que moi, je me rappelle plus jeune, j'avais l'impression de voir toujours que des vieux européens qui pilotaient, tu vois. Donc, je trouve que cette nouvelle ère qui documente, qui montre leur travail, ça nous permet de démocratiser le métier de pilote et de donner une nouvelle image, une image plus proche de nous, plus jeune du métier et qui montre que c'est possible aujourd'hui d'être pilote, que ce n'est pas un rêve si loin. Donc vraiment, encore une fois, merci énormément et n'oubliez pas ! Il y a le bonus qui arrive. Dans le bonus, il va nous raconter l'aventure avec Birame. En tout cas, ma la team incroyable ! J'espère que vous avez pris autant de plaisir que moi à écouter ou regarder cet épisode. Si vous avez des gens dans votre entourage, des enfants, des cousins, des neveux qui veulent devenir pilotes, envoyez-leur l'épisode pour qu'ils voient le parcours de Mordo qu'ils voient que c'est possible je vous invite à aller le suivre sur tous ces réseaux sur toutes ces plateformes pour voir ce qu'il fait au quotidien pour voir les paysages incroyables qu'il prend en photo depuis l'avion et je vous dis à très vite pour un nouvel épisode ciao la team incroyable peace

  • Speaker #2

    Allo me to reduce my soul My name is Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho

  • Speaker #1

    Ho Ho Ho Ho Ho Ho Au revoir

Chapters

  • Le déclic : de l’« immeuble Air France » au rêve de cockpit

    00:00

  • Parcours pour devenir pilote en Afrique : écoles, sélections, premiers choix

    15:41

  • Sécurité & visites médicales : ce que l’on vérifie avant d’entrer

    29:17

  • Licences & premières heures : PPL, conversions, cap sur la ligne

    44:37

  • Facteurs humains & vérité des vols : procédures, stress, passagers sereins

    01:04:19

  • Accès au marché : visas, prêts/financement, réseau & candidatures

    01:20:08

  • Feuille de route & conseils (jeunes, parents) + opportunités en Afrique

    01:40:51

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