- Speaker #0
Le même jour, j'écris ma lettre de démission que je présente à mon manager. Quand j'étais au lycée, je vendais des fiches de révision. Il y a un jour, mon prof de maths m'a chopé à la porte en train de vendre des fiches de révision alors que lui, il était en classe et je n'étais pas en classe. Pour moi, ce n'est pas l'argent qui fait le projet, c'est l'énergie que le fondateur a pour réaliser son projet. Si tu n'es pas engagé, tu n'apprends pas. Si tu ne décides pas d'apprendre, tu n'apprends pas. Qu'est-ce qui te fait apprendre ? Il y a forcément une motivation derrière. Et nous, on essaie de susciter cette motivation. Après Teranga Tech, après ça, on a remporté huit autres concours, différents programmes, pour faire le bref. 90 000 utilisateurs. On arrivait, je pense que le pic de Daily Active Users, c'était plus de 35 000. Si les gens ne croient pas en ton projet, il y a un mois que ça marche. Mais si toi, tu ne crois pas en ton projet, ça ne va jamais marcher.
- Speaker #1
Allow me to reinduce myself My name is Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Ho Au revoir. Hello, hello les incroyables, la team incroyable ! Bienvenue dans un nouvel épisode du Off Show. Épisode très spécial parce que je reçois un invité qui est un petit peu différent de mes invités précédents, mais je vais l'introduire tranquillement, tranquillement. J'espère que vous allez bien. Je profite d'abord pour vous dire merci parce qu'on a atteint, il y a quelques jours, les 14 000 abonnés sur la chaîne YouTube. 14 000 personnes qui suivent l'inspiration, la motivation et le partage. c'est Un truc de ouf, merci à tous les gens qui s'abonnent et n'oubliez pas de vous abonner parce que quand je vois les statistiques il y a beaucoup de gens qui regardent mais qui s'abonnent pas et on me reproche souvent de ne pas dire assez de s'abonner abonnez-vous à la chaîne mais bon bref aujourd'hui dans le off show je reçois ... Quelqu'un qui est dans le numérique, quelqu'un qui est dans l'éducation, quelqu'un qui est dans l'innovation, quelqu'un qui n'a pas peur de dire les choses, quelqu'un qui impacte, je reçois M. Stéphane Mancabo dans le OV Show !
- Speaker #0
Magnifique,
- Speaker #1
magnifique. J'ai pas fait d'erreur le nom de famille ? Pas du tout. Ok, j'ai réussi parce qu'on était en train de faire le challenge avant et j'avais peur de me tromper. Je l'ai bien dit.
- Speaker #0
Tu l'as bien dit.
- Speaker #1
Ça va Stéphane ?
- Speaker #0
Bien et toi Olivier ?
- Speaker #1
Ça va très bien, content de te recevoir.
- Speaker #0
Le plaisir est partagé.
- Speaker #1
Parce que bon, je sais que vous m'entendez souvent dire ça avec beaucoup d'invités, mais Stéphane et moi, ça fait longtemps qu'on se parle, qu'on devait faire cette discussion. Mais Stéphane est quelqu'un qui bouge beaucoup de par son activité. Dernièrement, il était en... Corée, il était au Maroc, il était au Nigeria. Vous allez voir, il fait beaucoup de choses et c'est vrai que nos calendriers avaient du mal à se coordonner, mais tant mieux parce que tu as encore plus de choses à nous raconter. Donc c'est top. Comment tu vas Stéphane ?
- Speaker #0
Je vais très bien, merci. Et merci de m'inviter dans ton émission.
- Speaker #1
Avec plaisir. Bien installé ?
- Speaker #0
Ouais, très bien.
- Speaker #1
C'est les buts. Moi j'aime que mes invités se sentent à la maison parce que Quand tu es à la maison, tu parles. Tu vois, si tu étais sur un plat, là, on va se lâcher. Là,
- Speaker #0
on ne voit même pas les commentaires.
- Speaker #1
Alors Stéphane, la première question que je pose à tous mes invités, c'est la plus dure du podcast. Une fois que tu as fait cette question, tout va aller nickel.
- Speaker #0
J'ai le droit d'avoir peur là ?
- Speaker #1
Non, tu es tranquille. Comment tu te présentes aujourd'hui, Stéphane, avec tout ce que tu fais, avec tout ce que tu as eu à faire ? Aujourd'hui, quelqu'un qui ne te connaît pas. Comment tu te présentes ?
- Speaker #0
Je suis Stéphane, cofondateur de Yélo, Yélo qui est une plateforme éducative. Donc on va dire un passionné qui croit qu'il peut apporter sa pierre à l'édifice de toute cette construction qu'on doit faire autour de l'éducation. et relever les défis auxquels nous sommes confrontés.
- Speaker #1
Ok, ok. Je trouve que ça te résume bien pour quelqu'un qui te suit depuis un petit peu de temps, mais on va aller dans le détail. D'abord, donc toi Stéphane, toi tu es un boy Dakar ?
- Speaker #0
Boy town, je suis un boy Dakar, je suis né à Grand Dakar. J'ai vécu à Grand Dakar jusqu'à mes 10 ans. Grand Dakar, si tu connais bien, c'est un peu la banlieue dakaroise. C'est un quartier où il y a beaucoup de tensions. Il y avait beaucoup d'agressivité. J'ai grandi dans une situation assez précaire quand même. Après mes 11 ans, 12 ans, on va dire, je suis parti à Wacom. J'ai grandi à Wacom. J'ai fait pratiquement... Jusqu'ici, j'habite à Wacom. J'habite à Wacom. Maintenant, je suis au Mamel. Donc, je suis un boy-town qui a étudié au Collège Sacré-Cœur, primaire. Et au secondaire, j'étais au lycée Nougoutal. Après, j'ai fait UKO Saint-Michel. OK. Ouais. Et je pense que c'est après mes expériences professionnelles que j'ai commencé à voyager. Mais j'ai fait tout mon cursus scolaire de ma vie à Dakar, principalement.
- Speaker #1
Très intéressant.
- Speaker #0
Je connais bien Dakar.
- Speaker #1
C'est intéressant que tu dises ça, parce que souvent, tu sais, les gens ont... En tout cas, quand tu es né ici et quand tu grandis ici, tu as toujours l'impression qu'il faut partir. pour pouvoir te réaliser. Et je trouve que c'est important que tu dises que toi, tu as fait tout ton cursus ici, tu as grandi ici et que tu as tout développé depuis ici. Parce qu'on pointe souvent du doigt, tu vois, les gens qui partent, qui prennent des pirogues et tout, et qui disent qu'il n'y a pas de solution ici. Et je trouve que c'est très, très important que tu appuies sur ce côté de moi, je suis un 100% produit de Dakar, du Sénégal.
- Speaker #0
C'est important que je le dise. Pourquoi ? Parce que dans mon quartier à Wakam, là où j'ai grandi, je pense que... 80% des amis avec qui j'ai grandi, ils ont voyagé. Certains ont voyagé d'une façon légale, d'autres illégale. Ils avaient tous cette ambition de rejoindre l'Occident ou l'Amérique. Je n'ai jamais été comme ça.
- Speaker #1
J'allais te poser la question justement parce que, est-ce que justement, quand tu vois tous ces gens partir, est-ce que toi, ça te donne envie de partir ou ça n'a jamais été ton... Ça ne t'a jamais plus donné envie que ça ?
- Speaker #0
Ça ne m'a jamais réellement tenté, pour une raison précise. J'ai très tôt perdu mon père. D'accord. Donc, je suis l'aîné de la famille. D'accord. Et je me voyais comme le responsable de ma famille. Je me voyais comme le responsable même de ma mère. Ah non, bien sûr. Pourquoi ? Parce que je la voyais grandir, je la voyais vieillir, on va dire. Et je me disais, être loin d'elle, c'est ne pas assumer mes responsabilités. Donc, dans ma tête, dans ma conception des choses, c'est que je devais tout faire ici. tu devais rester là je devais rester là il y avait énormément de possibilités à côté de moi dans mon entourage mais ça a été dur quand j'ai commencé à perdre certains amis perdre parce qu'ils sont partis ouais quand je dis perdre c'est que quand tu grandis dans des on va pas dire favelas ouais mais quand tu grandis dans des quartiers comme ça dans des grands lieux il y a exactement il y a une dimension fraternelle qui est très parce qu'on grandit un peu dans la rue tu as beaucoup d'amis et tout Et des gens avec qui tu as noué de fortes connexions. Si d'un coup, un jour comme ça, il est parti, tu ne sais pas quand est-ce qu'il va revenir.
- Speaker #1
Tu perds un gros repère.
- Speaker #0
Exactement, tu perds un gros repère. Et c'est là que tu commences à te rendre compte que yeah, you're alone, tu es seul. Mais je n'ai jamais nourri l'ambition d'aller forcément à l'extérieur pour réussir.
- Speaker #1
c'est marrant parce que bon on va y venir plus tard dans la discussion mais aujourd'hui tu voyages beaucoup pour ce que tu fais donc c'est Alhamdoulilah est-ce que quand tu étais jeune parce qu'aujourd'hui tu es dans le numérique est-ce que quand tu on va passer toute la partie collège tout parce que c'est pas la partie où tu t'orientes mais tu sais le lycée c'est la partie où tu t'orientes tu vois où tu commences à choisir est-ce que tu veux faire une première scientifique, littéraire autre, est-ce que toi tu t'orientes déjà Merci. Je vais dire vers un côté scientifique ou pas du tout.
- Speaker #0
C'est... Ouais. C'est... 14 ans, j'ai perdu mon père. 14 ans, j'étais en troisième. C'est la plus grande repère que j'ai perdue. Donc, il y a eu un gros changement dans ma vie, un chamboulement où, durant, on va dire, ma naissance jusqu'à mes 14 ans, toute ma phase de jeunesse, j'étais complètement à la maison. C'est-à-dire, j'étais très casanier, tu ne sors pas tout le temps parce qu'il y a papa et maman. Après le départ de papa... Tu te sens un peu comme l'homme de la maison. Tu sens que tu dois avoir la réflexion de papa. C'est à toi de décider, c'est à toi d'avoir des opinions et tout. Et directement, des fois, ça rentre en clash avec la maman, avec les grandes sœurs. Tu as besoin de références. masculine donc que tu ne trouves pas forcément dans la maison vu qu'il y a que des femmes donc les femmes c'est après après les cours regarder des feuilletons discuter papoter donc le fait que tu ne te retrouves pas dans cet environnement ça fait que tu te cloître j'étais souvent dans ma chambre soit en train d'écouter de la musique je suis un grand passionné de la musique j'ai très tôt commencé à baigner dans l'environnement de la production. Dès 14 ans, j'avais mon home studio, qui bricolait comme ça, avec des baffes, le goût, tu vois. Et je commençais à produire un peu du son avec des amis.
- Speaker #1
Je suis sûr que tu as rappé, Stéphane.
- Speaker #0
J'ai beaucoup rappé.
- Speaker #1
Stéphane, tu nous fais un freestyle ?
- Speaker #0
Ah non, pas du tout. Non, mais ça s'est passé comme ça et là, tu commences à connaître la rue. Tu commences à connaître... des rappeurs, là tu commences à gagner de l'argent parce que tu enregistres pour des gens qui te payent des fois 3 000, 5 000 et ouais je pense que je pense que Mon environnement a beaucoup déterminé la personne que je suis aujourd'hui. Je l'ai dit récemment à un ami que j'ai des amis qui sont à l'extrême. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, je connais des gens. Par exemple, je connais un jeune de mon quartier qui a remporté le concours général. Je connais un jeune en ce moment dans mon quartier qui est en prison. Et le fait de baigner dans cet environnement-là, toi tu vois tout ce qui manque à ton environnement. Et principalement ce qui manque à ton environnement, c'est un encadrement de qualité. Et là tu essaies de faire ton possible pour relever ce défi, avec les maigres mois que tu as. et très tôt j'ai quand que que pour revenir à ta question, quand j'étais au collège, quand j'étais au lycée, après le décès de mon père, qui a été vraiment quelqu'un qui aime l'éducation, qui est très pédagogue dans sa démarche, je pense que s'il était toujours vivant, j'allais être professeur, parce que j'allais continuer forcément les études, mais il nous a bien encadrés jusqu'au collège, donc naturellement j'ai suivi la série scientifique.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Mais série scientifique où j'étais pas Je n'étais pas le meilleur élève de la classe, je n'étais pas très focus à l'école. Quand je dis que je n'étais pas très focus, je me contentais de passer en classe supérieure, c'était ça l'objectif, ce n'était pas forcément de se dire que je vais être...
- Speaker #1
Et puis c'est sûr que j'imagine à cette époque-là, surtout que tu viens de vivre quelque chose qui est très très dur, encore plus, je ne vais pas faire de différence, mais je pense que pour un garçon, perdre son père, ça doit être très très dur. On ne peut pas te reprocher de ne pas être concentré à l'école. Tu as tellement d'autres choses, comme tu dis, à gérer dans le quotidien que déjà le fait que tu aies réussi à garder le cap à l'école, je pense que beaucoup n'auraient pas réussi ce que tu as fait. Donc déjà, ça montre ta volonté de ne pas baisser les bras, de continuer. Et ce que je trouve intéressant dans ce que tu dis, c'est que tu montes un home studio. Ça montre déjà ton côté entreprendre, entrepreneur. Essayer de créer quelque chose pour... changer d'abord ta situation. Donc, tout est changé. La situation, finalement, de tes amis et tout, parce que tu leur offres une possibilité de créer musicalement. Donc, je trouve intéressant que déjà à 14 ans... Tu essaies d'entreprendre, tu vois, ça c'est cool. Et donc, tu fais ton bac ici, tu passes ton bac. Qu'est-ce que tu fais après le bac ?
- Speaker #0
Je fais mon bac, après le bac, je fais les sciences de gestion à l'UQAO. Après, je me suis spécialisé en microfinance. Mais il faut savoir que durant cette période-là... Durant tout mon culture scolaire, j'ai eu une vie parallèle, on va dire, qui a fait de moi ce Stéphane aujourd'hui. Et cette vie parallèle-là, ça vient de la musique, on va dire. Pourquoi ? Parce que le fait d'écouter beaucoup de la musique, de baigner dans l'environnement de la musique, ça a fait qu'on rappait. Et quand tu rappes, tu es dans le processus de création. Tu réfléchis de zéro à quelque chose. C'est-à-dire, juste un instrumental, toi tu écris des textes. des textes qui viennent de toi et qui vont toucher d'autres personnes. Bien sûr. Donc, ce sens de création est venu très tôt. Après cette création, toi, tu réfléchis à comment tu pourrais monétiser ça. Déjà, tu penses à des plateformes. Avant les plateformes, à 14 ans, c'était à l'époque de Gaston. Je ne sais pas si tu connais. Bien sûr. Gaston, Cannabas et tout. Bien sûr. Donc, directement, toi, tu penses à faire des CD. Tu penses à faire une affiche. Et tout ça, c'est toi qui le fais parce que tu n'as pas les moyens.
- Speaker #1
Ah non, bien sûr. Les gens ne se rendent pas compte. Moi, j'ai été dans cet univers du rap aussi pendant un petit peu longtemps, mais pareil, moi, ça m'a donné tellement d'armes dans le côté entrepreneuriat parce que c'est souvent un domaine où tu n'as pas grand-chose pour t'aider. Tu n'as pas d'aide, tu n'as pas de truc. Donc, c'est de la débrouillardise. Donc, tu dois te débrouiller. Donc, au contraire, je trouve que c'est cool parce que, comme tu dis, tu touches à tout. Tu touches au marketing, tu touches à la production, tu touches à la vente. C'est ça, donc tu touches à tous les aspects.
- Speaker #0
d'une entreprise tu vois et ça ça a beaucoup forgé mon mental et vu que très tôt en faisant ça tu gagnais de l'argent donc j'ai très tôt été dans cette dynamique de gagner de l'argent gauche droite juste pour donner une anecdote quand j'étais au lycée je vendais des fiches de révision Il y a un jour, mon prof de maths m'a chopé à la porte en train de vendre des fiches de révision alors que lui, il était en classe et je n'étais pas en classe.
- Speaker #1
Tu vendais des fiches de révision ?
- Speaker #0
À 250, tu vois, j'écrivais des fiches, je photocopiais les fiches et je les vendais. Attends,
- Speaker #1
attends,
- Speaker #0
attends. Avec les formules.
- Speaker #1
Donc toi, tu écrivais, c'est toi qui faisais en gros un résumé du cours ?
- Speaker #0
Très simple.
- Speaker #1
Que tu vendais ?
- Speaker #0
Très simple. À chaque cours, je prenais le temps de faire les résumés, pas pour moi, pour les autres.
- Speaker #1
Mais d'où te vient l'idée de faire ça ?
- Speaker #0
J'ai besoin d'argent.
- Speaker #1
Mais il y a forcément un défi qui te dit, tiens, ça peut intéresser les gars.
- Speaker #0
Parce que moi, j'avais des fiches de révision. Je résumais les fiches. Je résumais les fiches et j'enregistrais aussi les cours. En audio ? En audio. D'où Yellow aujourd'hui.
- Speaker #1
Mais c'est ça que j'allais dire. J'allais dire, mais c'est incroyable. Parce qu'en fait, en gros, tu commences Yellow. Avant de faire Yellow.
- Speaker #0
Avant de faire Yellow. C'est fou. Et tu vois que Yellow marche sur toi. Pourquoi ? Parce que l'objectif, en fait, c'était d'optimiser le temps. Tellement j'avais des choses à faire en parallèle. Et il fallait que tu réussisses dans les études, parce que si tu ne le fais pas, problème avec la Madrid. Bien sûr. Donc, il fallait trouver forcément une alternative, toi, ton système, pour y arriver. Et moi, mon système, c'était quoi ? Comme je t'ai dit, l'objectif, c'était de se contenter de passer en classe supérieure. Franchement, c'était d'enregistrer le cours. Chaque cours, quand j'arrivais à la maison, je lis le cours. Je l'enregistre sur mon téléphone et je l'écoute. Je pose juste le téléphone, je l'écoute. Donc, on me voyait rarement me poser et faire des exercices. Les fiches de révision, c'était pour gagner de l'argent. Moi, je pense que l'environnement, comment tu... l'environnement détermine ta personne. Mais quand toi, tu es conscient que tu es le produit de ton environnement qui doit changer cet environnement-là. Ça te donne beaucoup de force parce que tu ne le fais pas pour toi, tu le fais pour les autres. Quand tu as réellement ce sens de responsabilité, pas seulement ta famille, mais...
- Speaker #1
Tu comprends que tu as un pacte plus large que juste ta maison.
- Speaker #0
Exactement. Que tu as un pacte plus large, que les gens s'inspirent de toi, que tu es une référence. Ça les motive. Le fait de motiver les gens, c'est quelque chose, je pense, que quand ça commence à te driver réellement, ça te donne une... telle force que tu peux accomplir d'énormes choses.
- Speaker #1
Ah non, mais clairement. Mais moi, ce qui me... En fait, tu sais, je suis toujours impressionné des chemins que Dieu peut prendre pour t'amener à faire quelque chose. Et j'imagine le Stéphane de cet âge-là, s'il pouvait savoir qu'il allait faire Yellow... quelle serait sa réaction ? Parce qu'en fait, finalement, c'est ça. C'est que sans le savoir, tu commences déjà les bases de ce que tu fais aujourd'hui. Et c'est ça qui est incroyable dans la destinée. C'est que toi, tu fais tes fiches sans savoir que cet exercice que tu es en train de faire à cet âge-là, va te servir, quelques années plus tard, à créer quelque chose qui risque de dépasser ta personne et de dépasser votre équipe aujourd'hui, parce que c'est l'ambition que vous avez avec Yellow. Mais Yellow se construit déjà, en tout cas pour toi, pas pour tes associés, mais pour toi, ça se construit à ce moment-là, parce qu'en gros, c'est ton application que tu es en train de faire, sans le savoir.
- Speaker #0
Sans le savoir. Sans le savoir. Et la vie, des fois... Je pense que c'est sur le chemin que Dieu te montre beaucoup de choses. Il y a tellement de choses qui font qu'on est celui qu'on est aujourd'hui, qu'on ne peut pas, des fois, avoir le mérite de se dire que « Ouais, c'est moi qui me suis fait, tu t'es pas fait. »
- Speaker #1
Quand tu vois les coïncidences, tu te dis « Non, ce n'est pas des coïncidences. »
- Speaker #0
Et quand tu vois ces coïncidences, là tu deviens beaucoup plus serein, même pour ton futur, parce que tu te dis que Dieu donne à tout le monde sa substance, que ce soit les oiseaux, les animaux et tout. Chacun a ce qu'il a à manger. Et là, tu démunes la pression que tu as et tu te contentes d'avancer parce que tu sais que c'est lui qui est au contrôle, pas toi.
- Speaker #1
Et donc, ton professeur t'attrape avec les fiches ? Qu'est-ce qu'il te dit le professeur quand il te voit avec les fiches ?
- Speaker #0
J'ai eu énormément de problèmes à l'école. Ah ouais ?
- Speaker #1
À cause des fiches,
- Speaker #0
là ? Pas seulement à cause des fiches, mais à cause du fait que je dis ce que je pense.
- Speaker #1
Ok, intéressant.
- Speaker #0
j'ai toujours été cette personne c'est pour cela que des fois j'ai du mal à prendre parole parce qu'il y a certaines discussions qu'on ne doit pas aborder qui sont taboues il y en a beaucoup juste pour donner un exemple par exemple en terminale j'ai peur de ce que tu vas me dire en terminale avec des amis ils vont se reconnaître composition deuxième semestre vendredi ils annoncent les compositions de deuxième semestre vendredi et c'était pour lundi lundi on avait une composition de philosophie j'avais accumulé beaucoup de retard en philosophie donc durant le week-end j'essaye de me rattraper mais je sens que là ça va pas le faire lundi on arrive, je motive tout le monde tout le monde la classe à ne pas faire composition. Et je lui ai dit, gars,
- Speaker #1
c'est pas normal qu'on fasse composition alors qu'on nous a annoncé ça vendredi.
- Speaker #0
Non, j'ai motivé toute la classe et on est partis, le surveillant est rentré, j'ai pris parole pour lui dire qu'à l'unanimité, on a voté, on ne veut pas faire la composition parce qu'on ne nous a pas laissé assez de temps pour réviser. Le surveillant aussi, je pense que lui, il avait des choses à faire. Parce que directement, ah ouais, vous ne voulez pas faire ? Il est sorti. On s'est dit, OK, si nous, on ne fait pas, on aura tous zéro. Tiens-toi bien. Il y avait cinq terminales. Nous, on était en TS2B. On était en TS2A. TS2B, terminal S2B, c'était nos gars avec qui on a fait la seconde première. On va dans leur classe pour les sortir aussi. Parce qu'on ne voulait pas être la seule classe qui avait zéro. Et ils étaient d'accord de sortir. Terminal L2, eux, ils n'étaient pas d'accord de sortir et c'est parti en bagarre. Parce qu'on voulait les sortir et ils ne voulaient pas sortir. C'est parti en bagarre, on a convoqué toute la classe.
- Speaker #1
Et tout ça, c'est parti à cause de toi ?
- Speaker #0
Parce que le gars, il n'était pas prêt.
- Speaker #1
Mais tu vois, c'est marrant parce que c'est déjà des traits de caractère qui font un petit peu aujourd'hui... Quand même, je reviens toujours à ça parce que c'est ça qui est impressionnant, qui ramène à ce que aujourd'hui... Tu fais, tu vois, parce qu'aujourd'hui, tu prends parole pour Yellow. Tu vois, tu es quelqu'un qui est, je vais dire, la personne qui va pitcher, qui va présenter et tout. Donc, ça montre déjà ton côté orateur, ton côté leader, tu vois, dans le truc. Donc, c'est toujours impressionnant de voir, tu vois, comment les choses se mettent en place et tout. Donc, personne ne fait l'examen.
- Speaker #0
Personne ne fait l'examen comme ça. Non, personne n'a fait l'examen. Ils ont convoqué les parents. Ils ont parlé. Mais ce qui est intéressant, c'est que quelques années plus tard, je suis reparti à l'école. Et j'ai rencontré un professeur. Il m'a vu directement. Il s'est rappelé de mon nom. Mon cabot.
- Speaker #1
C'est toi le révolutionnaire.
- Speaker #0
Grâce à toi. Maintenant, on annonce les examens au moins deux semaines à l'avance. Au moins, c'est bien. J'aurai un pacte.
- Speaker #1
Tu as un pacte. Exactement.
- Speaker #0
Très, très long.
- Speaker #1
Très, très long.
- Speaker #0
Ok,
- Speaker #1
et donc tu m'as dit, tu passes ton bac, tu vas étudier ici à Dakar après, à l'UKO. Est-ce qu'à quel moment, parce qu'on va arriver à ça, avant Yellow, tu as combien de vie avant Yellow ? Parce que tout à l'heure, quand on parlait en off, tu m'as dit que tu avais été un petit peu dans la production. On parlait tout à l'heure, tu disais que tu étais un petit peu dans la musique. Avant d'arriver à Yellow, qu'est-ce que tu fais ?
- Speaker #0
Avant d'arriver à Yellow.
- Speaker #1
Parce que dans ton caractère, je te sens déjà entrepreneur, je te sens leader. Donc j'imagine que, parce que Yellow, c'est depuis quand ? Là, on est en 2025, c'est depuis quand Yellow que tu es dans cette aventure-là ?
- Speaker #0
Yellow, on va dire que c'est depuis 2020. Depuis 2020,
- Speaker #1
ok.
- Speaker #0
Qu'on a commencé le travail de réflexion, qu'on a même commencé le travail de R&D.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
On a commencé à produire, parce que Yellow, c'était studio exam en 2020.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
2019, on va dire fin 2019, en partant au travail un jour, je rentre dans le taxi. À la radio, il y avait le directeur de l'office du bac qu'on a interviewé. Et on lui demandait qu'est-ce qui était à l'origine de ce fort taux d'échec au baccalauréat. Maintenant, lui, dans sa réponse, il avait un peu rejeté la photo aux élèves. D'accord. Moi, je m'étais dit que c'était vraiment pas normal qu'on ait... Tout un dispositif, quand je dis dispositif, un écosystème, le ministère de l'éducation, les différents démembrements du ministère, les écoles, l'administration de l'école, les professeurs qui sont là pour que ces élèves-là aient des niveaux et quand ça ne marche pas, c'est les élèves qui n'ont pas le niveau. Donc, cette journée, je me suis dit qu'est-ce qu'on pourrait faire pour permettre aux élèves d'avoir les niveaux, simplement, d'avoir plus de niveaux. Donc j'étais en train de penser à comment on pourrait les aider à apprendre beaucoup plus facilement. Et c'est là que l'idée de l'audio est venue en tête. Pourquoi ? Parce que la veille, j'ai quitté un studio pour aller au travail. Donc j'étais tout le temps dans l'environnement du studio. Je me suis dit, ok, ce serait bien de produire des cours en audio, qu'ils puissent écouter leurs cours n'importe où. Parce que c'est beaucoup plus facile. C'est comme si tu as quelqu'un qui te dit, qu'un qui lit pour toi.
- Speaker #1
Non, attends, attends, Stéphane, là, ce que tu es en train de me raconter, c'est dingue. Attends, tu vas trop vite. Parce qu'avant ce moment de 2019, toi, tu avais déjà fini les études.
- Speaker #0
J'avais fini les études. J'avais déjà trois ans ou quatre ans d'expérience. OK.
- Speaker #1
Tu bossais dans quel domaine ?
- Speaker #0
J'étais sales. OK. J'ai travaillé dans des centres d'appel. Ouais. Aquality Center. J'ai fait deux centres d'appel où j'ai été meilleur sales à chaque fois que j'étais là-bas. hum Et dans les centres d'appels aussi, c'est une expérience qui m'a appris énormément de choses, la résilience. Pourquoi ? Parce qu'il y a beaucoup de monde dans les centres d'appels. C'est pas bien payé. Les managers que tu as, ils ne sont pas plus compétents que toi. Ils sont là par ancienneté, mais ils abusent de leur position. C'est très, très compliqué. Il faut que tu sois vraiment, que tu aies une carapace pour pouvoir y survivre. Mais c'est le besoin qui fait que tu y es. mon expérience on s'en appelle toi qui demande qu'est-ce que j'ai fait avant Hiro Mon expérience en centre d'appel, il y a aujourd'hui des gens qui m'appellent Steph Atcheké, par exemple. Pourquoi ? Parce que quand je suis arrivé en centre d'appel, le salaire, ce n'était pas trop ça. Donc je me suis dit, comment je pourrais avoir des revenus supplémentaires ici ? Il y avait à peu près plus de 600 personnes qui étaient là et dans beaucoup d'étrangers. Le constat a été flagrant, c'est que on n'avait que deux points pour manger. Donc, c'est un grand building de six étages, si je ne me trompe pas. Au septième, il y a un restaurant. Il y a une dame qui venait là-bas pour vendre du chip. Mais les gens, ils ne voulaient pas, à la pause, rester à l'enceinte de l'établissement. Donc, ils sortaient. Et en face, c'était au point ADM Value. En face, il y a un gars qui vend des sandwiches, on va dire, fast food et tout. Mais ce n'était pas bon. Beaucoup de gens disaient que ce n'était pas bon. Donc, j'étais face. à un problème qui était là. Et comment résoudre ce problème ? Dans mon quartier, il y a une dame qui vend à Tchéké, à Loko, Plakali. Elle vend ça à 1000 francs. Donc moi, je pourrais prendre des commandes le matin et livrer aux gars. Et des fast-foods. Et c'est ce que j'ai fait. Donc pendant pratiquement un an, j'ai eu un service de restauration livré.
- Speaker #1
Mais j'adore ça !
- Speaker #0
C'est de la folie. J'ai eu un service de restauration livré. Après le centre d'appel, j'ai eu deux entreprises dans Global Afrique, qui sont, je pense, sur les Almadines. Et je commençais à livrer et ça me faisait quelque chose comme, on va dire, entre 700 et 1 million par mois.
- Speaker #1
Donc, pendant que tu es au centre d'appel, tu trouves une solution pour que, un, les gens mangent mieux, mais toi, faire de l'argent, faire du business, et tu as même d'autres sociétés à qui tu livres après.
- Speaker #0
Il fallait être... Je pense qu'il fallait être... Parce que c'était compliqué d'être dans le centre d'appel et d'avoir des clients là-bas et que tout le monde sache que tu fais ce business. Pourquoi ? Parce que tu vas aller prendre le matin les commandes des clients. Et il y avait certains managers qui ne voulaient pas de ça. Donc, il fallait être stratégique. Il fallait être un bon vendeur. Il fallait être irréprochable sur le plateau.
- Speaker #1
Bien sûr,
- Speaker #0
bien sûr. Donc, dès le matin au moins, avant la pause, toi, il faut que je te tape. au moins une vente. Tu te tapes une vente et là, tu as le droit de marcher sur le plateau et de prendre les commandes parce que ton manager, il sait que tu fais le taf.
- Speaker #1
Mais en fait, ce que j'aime, c'est que tu es toujours à la recherche de solutions quand tu vois un problème. Tu vois, je trouve que c'est ce qui est fort dans ton mental, dans ta construction mentale, dans ce que j'écoute depuis tout à l'heure, c'est que c'est ça, c'est que plutôt que de constater un problème Et de dire, ah bon, il y a un problème et tu avances. Toi, tu te dis, OK, il y a un problème. Quelle solution je peux apporter ? Et la question que je vais te poser, c'est que quand tu penses à cette solution de repas pour les équipes, est-ce que tu penses tout de suite en tant que je veux juste trouver une solution parce que je vois qu'il y a un truc et on n'est pas content ? Ou est-ce que tu veux trouver une solution et tout de suite, tu dis, il y a du business à faire derrière ? Pourquoi je te pose la question ? Parce que pour moi, c'est deux valeurs très différentes. Il y a la valeur de « ok, je veux résoudre un problème et ça peut me faire un business, ok je le développe en business » , mais c'est le social qui l'emporte d'abord avant le côté entier. entrepreneur où il y a le côté tout de suite entrepreneur qui, ok, il y a un truc et comme tu as dit, tu ne viens pas d'un milieu forcément aisé, tu dois prendre soin de ta famille, tu dis, ah bah tiens, il y a un problème, je peux même en faire un business et trouver un truc et il y a le côté entrepreneur qui prend le dessus avant le côté socialiste. sociale. Toi, tu dirais que c'est quel côté qui a d'abord penché quand tu as vu ce problème-là ?
- Speaker #0
Je pense que les deux vont le perdre. J'ai du mal à les dissocier. C'est par rapport à mon expérience entrepreneuriale. Parce que si tu commences à faire du business un peu tôt, très rapidement, tu comprends que là où il n'y a pas de problème, tu ne peux pas avoir d'argent. Bien sûr. Il faut que tu puisses régler le problème des clients. Donc toi... dans ta façon de faire, dans ta façon d'être, tu es tout le temps à la recherche de problèmes qui est largement partagé.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Tu as déjà dépassé le niveau où tu te dis je le fais pour mes proches parce que ça, c'est ancré en toi.
- Speaker #1
Tu sais que c'est la fondation.
- Speaker #0
Tu sais que c'est la fondation. Tu le fais pour toi, tu le fais pour le développement de ton écosystème, tu le fais pour tes proches. Et maintenant, comment tu le fais ? Maintenant, comment tu le fais ? C'est ce que tu recherches. Quand tu es dans un environnement, c'est bien d'étudier l'environnement et de voir qu'est-ce que tu pourrais apporter à l'environnement. D'autant plus que j'étais dans le centre d'appel et les gens se plaignaient autour de moi. Moi y compris, je me plaignais.
- Speaker #1
Bien sûr, toi-même tu te plains et tu constates que tout le monde se plaint.
- Speaker #0
À la différence des autres, moi je me plaignais en me disant « Ah, vu que je me plains et d'autres se plaignent, donc comment je pourrais apporter des solutions, régler leurs problèmes ? »
- Speaker #1
Et donc tu fais ça pendant combien de temps ?
- Speaker #0
J'ai fait ça pendant un an et demi, deux ans, on va dire.
- Speaker #1
Donc tu as ton salaire de travailler dans le centre d'appel, plus tu gères les commandes de ton centre d'appel et d'autres entreprises à côté.
- Speaker #0
Et d'autres entreprises à côté.
- Speaker #1
Mais quelle vie !
- Speaker #0
Un jour, le jour d'Eli Dédé Yellow, le même jour... où j'ai entendu à la radio le témoignage du directeur de l'Office du Bac. Ce jour-là, j'ai démissionné. Ce jour-là.
- Speaker #1
Ok, mais ça, il faut qu'on revienne dessus parce que je t'ai coupé parce que je voulais comprendre le avant, tu vois, et je trouve que c'est encore plus important de comprendre le avant pour arriver à ce moment-là, de comment tu penses à Yellow parce que, tu vois, quand on regarde, au lycée, tu fais des fiches. Tu vois un problème, tu vends, tu transformes ça en entreprise. Tu es dans le centre d'appel, tu vois qu'il y a un problème, il y a le côté, comme tu dis, en toi qui dit mais il y a un problème, il faut qu'on trouve une manière de le régler, plutôt que d'être attentiste, tu cherches une manière de le régler. Est-ce que tu peux revenir et me raconter, c'est ça, ce moment, donc toi tu te lèves, tu vas pour aller au boulot. Tu es dans le taxi, il y a la radio. Et à la radio, tu entends quoi ?
- Speaker #0
À la radio, j'entends le directeur de l'office du bac, au micro de Sosengai, TFM. Donc, on lui a posé une question simple, c'est qu'il y a un problème. ce qui était à l'origine du taux d'échec élevé au baccalauréat, bac 2019, vu que c'était juste après les chances du baccalauréat. Et comme j'ai dit, je n'ai pas retenu exactement la réponse, mais dans sa réponse, clairement, il a rejeté la faute aux élèves.
- Speaker #1
Ce n'est pas le système qui est en faute, c'est les élèves qui sont en faute sur le taux d'échec.
- Speaker #0
Exactement. Et ça m'a fait réfléchir, ça m'a fait cogiter toute la journée. Donc, c'était le matin, avant 9h. donc J'ai réfléchi, on va dire jusqu'à 13h à la pause. J'avais quelque chose d'assez cohérent.
- Speaker #1
Donc toi, tu passes la matinée à réfléchir.
- Speaker #0
J'étais en centre d'appel là, donc je passe mes calls. Mais après chaque call, j'avais ma feuille et mon stylo. J'étais en train de dessiner et d'écrire. Donc je savais que c'était des contenus qui devaient être en fichier audio. Un podcast éducatif pour que les élèves puissent l'écouter facilement. Donc l'écoute. favorise l'assimilation. J'étais parti sur ce principe-là. Maintenant, comment le monétiser ? Jusqu'à Tracer, j'ai eu l'idée de l'application. J'ai eu l'idée de l'application et de l'abonnement. On va dire, après la pause, après la pause de 13h-14h, on a une mini-pause, vers 15h-16h. À cette pause-là, j'étais sûr de comment je devais faire. J'avais un business model clair dans ma tête. Je savais comment on devait développer l'application. Moi, j'allais produire l'application, donc il fallait que je trouve quelqu'un qui développe l'application. Et j'étais sûr qu'en trois mois, si j'investis mon épargne, que ça allait rapporter de l'argent. Le même jour, j'écris ma lettre de démission que je présente à mon manager. Mon manager qui me connaît bien.
- Speaker #1
Toi, le matin, tu es allé au travail, l'après-midi, tu démissionnes.
- Speaker #0
J'avais d'autres activités à côté.
- Speaker #1
Oui, tu avais déjà les repas que tu livrais.
- Speaker #0
Donc, si j'arrête, ça pouvait impacter. Bien sûr. Et ça a clairement impacté.
- Speaker #1
Parce que c'est toi qui prenais les commandes le matin. Exactement,
- Speaker #0
c'est moi qui prenais les commandes. Je dépose ma lettre de démission à mon manager, que je salue de passage, qui me connaît bien, qui me connaît.
- Speaker #1
Qui sait que si tu as pris cette décision, ce n'est pas par hasard ?
- Speaker #0
Si.
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #0
Ce n'est pas par hasard pour lui. Ok. Parce que pourquoi je dis qu'il me connaît ? Qui sait ce que je vivais et qui sait que cette idée-là, c'est une nouvelle idée. Donc il m'a posé la question, quand est-ce que tu as eu l'idée ? Je lui ai dit aujourd'hui. Il m'a dit, toi tu es un fou. Mais ça s'est passé comme ça. On est resté dans son bureau pendant une heure de temps. Il a appelé le DG. Non, Steph, démissionnez. Après, ils m'ont dit que tu vas prendre un préavis. J'ai dit OK, je vais prendre un préavis. Au début, ils ont proposé trois mois. J'ai dit non, un mois. Je n'ai même pas fait un mois. Après une semaine, je me suis éclipsé.
- Speaker #1
Mais c'est incroyable parce que tu sais, moi, je te tire le chapeau sur ça parce que moi, je serais incapable de faire ce que tu as fait. Pourquoi je te dis que je serais incapable de faire ce que tu as fait ? c'est que Je pense que des fois, j'ai plein d'idées que je pense qui peuvent être rentables, qui peuvent être intéressantes. Mais tu sais, je suis toujours à... J'ai toujours peur à évaluer le risque, à dire « Oui, mais si je quitte ça, là, là... » Et souvent, je pense que beaucoup de personnes sont comme moi et on se bride. On a beau avoir une idée où on sait que on est convaincu de l'idée, mais on va se brider parce qu'on a peur du risque. Et ce que j'aime avec ce que tu me dis là, c'est que comme tu dis, tu l'as dit, déjà avec ne serait-ce que ce que tu faisais en restauration, t'arrivais à faire à 700 000, 1 million par mois. Ce qui est énorme. Pour les gens qui ne sont pas au Sénégal, qui sont en Afrique, qui ne se rendent pas compte de ce que c'est. C'est quand même un énorme revenu pour un jeune. Tu as quel âge à ce moment-là ?
- Speaker #0
Je devais avoir 25-26 ans.
- Speaker #1
25-26 ans, faire un million par mois juste sur la restauration. On ne parle même pas de ton salaire du centre d'appel et tout. Et qu'en gros, tu as cette idée-là, et tu es capable en quelques heures de dire « C'est cet argent que je génère avec la restauration, mon salaire. » You know what ? « Fuck it, je fonce. »
- Speaker #0
C'est pour une raison très, très simple. Parce qu'en réalité, je n'aimais pas ce que je faisais. J'avais toutes ces activités parce que j'étais dans cet environnement, un environnement que je n'aimais pas. J'étais là-bas parce que j'étais obligé d'être là-bas. Donc, quand j'ai eu une idée de pouvoir sortir de cet environnement, d'être dans la production, d'avoir de l'impact, d'aider des gens, d'aider un millier de personnes, je n'ai même pas hésité. Je me suis dit... dis qu'à coup sûr, je dois me lancer dans ça parce que j'allais carrer toute mon énergie dans la réussite de ce projet.
- Speaker #1
Mais tu vois, tu aurais pu te dire, je garde ce que je fais et je fais ça sur mon à-côté. Je développe et je vois comment ça grandit avant de m'y mettre à 100%.
- Speaker #0
Effectivement.
- Speaker #1
Mais où je trouve que le risque est plus fou et où je te tire le chapeau encore plus, c'est de dire, non, je ne prends même pas ce temps-là de développer. J'y vais tout de suite à fond.
- Speaker #0
Pourquoi ? Le risque est quand même un peu calculé. Comme j'ai dit, j'avais mon studio.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
J'avais évalué un peu la charge de travail. Je savais qu'il fallait produire tout le contenu éducatif. Et c'est moi qui devais le faire. Personne n'allait le faire à ma place parce que je n'avais pas pris du cash pour la production. J'avais pris du cash pour autre chose, mais pas pour les compétences que j'ai. Donc, c'était évident, c'était facto. Soit tu décides de te lancer, tu sais que tu as beaucoup de choses à faire, tu t'y mets, tu le fais une bonne fois. Donc, quand j'ai calculé la charge de travail, je savais que c'était la chose à faire. C'était évident. D'accord.
- Speaker #1
Et donc ? Tu poses ta démission, ils essayent de te retenir mais tu lâches pas. Pas du tout. Quand tu rentres à la maison le soir.
- Speaker #0
Wow !
- Speaker #1
Parce que c'est ça, c'est que là tu poses ta démission, bon toi t'es là, t'es emballé, tu dis ouais c'est bon ! Mais là, il faut rentrer à la maison. Il faut le dire à maman.
- Speaker #0
Exactement. Et c'est là que tu te rends compte que des fois, tu prends des décisions. J'ai un de mes amis très, très, très drôle que tu connais sûrement, Jordan. Il avait raté un de ses examens. Mais quand il a raté son examen à la délibération, il était avec d'autres amis. Donc, il a fait un examen. Ses amis ont eu une réaction beaucoup plus excessive. Ils pleuraient et tout. Donc lui, il était en train de les consoler. Il a même oublié que lui...
- Speaker #1
Lui-même, il avait loupé.
- Speaker #0
Quand il est arrivé à la porte de chez lui, il s'est rappelé qu'il n'avait pas son examen. Et c'est exactement pareil. Il y a eu un antécédent par rapport à ma carrière professionnelle avec ma mère. Pourquoi ? Parce que, comme j'ai expliqué, j'ai fait sciences et gestion. Après, je me suis spécialisé en microfinance. Et j'avais des opportunités pour travailler à la banque. Donc, j'avais des opportunités pour travailler dans les institutions de microfinance.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Mais je ne voulais pas.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Pourquoi ? C'est des rémunérations de transport qu'on te donne. Quand tu es stagiaire, j'avais beaucoup d'amis qui étaient là-bas. CMS, crédit mutuel, microcred, des structures comme ça. Et ce n'était pas une grosse somme. Et très tôt, moi, je savais que « I need money » . Et je ne vais pas me dire « Ok, je vais tout le temps être en costume cravate, les gens vont penser que… »
- Speaker #1
Donner une impression d'eux.
- Speaker #0
Donner une impression d'eux, alors que tu ne gagnes pas réellement de l'argent. Donc moi, cette carrière dans la banque, je ne la voyais pas. Mais ma mère, elle voulait cette carrière. Elle voulait cette carrière. Donc c'était… Je devais la convaincre que je devais aller en centre d'appel. pourquoi ? parce que là-bas je gagne beaucoup d'argent rapidement je pourrais épargner et faire ce que j'ai envie de faire après chose qu'elle avait pas compris mais j'ai réussi.
- Speaker #1
C'est sûr parce que de toute façon une maman elle veut toujours la sécurité donc pour elle la banque ça paraît plus sûr, tu peux construire une carrière dans la banque.
- Speaker #0
Exactement, tu peux construire une carrière mais moi je voyais pas les choses dans ce sens donc j'ai réussi à la convaincre. Deux ans après d'un jour à l'autre comme ça j'ai arrêté un projet, pas pour arrêter seulement pour un projet dont j'ai eu l'idée aujourd'hui, c'est ça le problème.
- Speaker #1
Non mais c'est ça !
- Speaker #0
Un an avant, je m'étais converti à l'islam. C'était une période, franchement, c'était 2019, 2020, 2021. Je pense que c'était trois années qui ont changé beaucoup de choses dans ma vie. Trois années de rupture où j'ai carrément switché, où je suis devenu quelqu'un d'autre. Mais quand je lui ai expliqué la situation, elle... Elle était dans la réflexion de la maman classique. Mais bien sûr. Elle se disait, mon fils, il a quelque chose.
- Speaker #1
Ouais, non mais c'est pour ça que je t'ai posé la question, parce que je me suis dit, n'importe quelle maman ou n'importe quel parent.
- Speaker #0
C'était très dur.
- Speaker #1
Tu as ton enfant qui vient et qui te dit, j'ai quitté ma stabilité financière. Parce que j'ai eu une idée ce matin, c'est pas il a eu une idée il y a six mois et j'ai travaillé, regarde il y a un business, non j'ai eu une idée ce matin, j'ai arrêté,
- Speaker #0
j'ai arrêté, d'un coup,
- Speaker #1
toi-même Stéphane, si demain ton enfant vient te voir, tu vas dire mais toi tu es malade ou quoi ?
- Speaker #0
C'est ça, effectivement, je sais que ça fait peur, mais oui, et je m'attendais donc forcément à sa réaction, donc sa réaction ça m'a fait très mal. Pourquoi ? Parce qu'elle pensait profondément que j'étais atteint par quelque chose.
- Speaker #1
Oui, bien sûr. Je pensais ça. Je pense qu'aujourd'hui, si vous avez une discussion, elle est fière de toi et de tout ce que tu fais, bien sûr. Elle est très,
- Speaker #0
très fière. Après, elle a compris la vision. Bien sûr. Après, elle a compris la vision. Bien sûr. Très rapidement, quand on a commencé à développer les premiers audios, je lui ai fait écouter. Au début, elle était sceptique, elle écoutait même pas totalement, elle donnait qu'une seule oreille.
- Speaker #1
Puis c'est difficile pour des parents de leur génération de comprendre cet univers aujourd'hui du digital et de comprendre que tu peux créer des choses qui vont aller au-delà d'avoir un 9 à 5, tu vois. Donc c'est normal, le décalage de génération, il est tellement grand pour qu'ils comprennent ce qu'on fait, tu vois, parce qu'on est un petit peu dans le digital, moi aussi, dans ce que je fais. Donc le gap est énorme. Il faut les convaincre doucement, il faut leur expliquer et après ils comprennent.
- Speaker #0
Moi je pense que c'est ça. Par rapport aux parents, il faut juste les comprendre. Comprendre qu'ils ont vécu dans une période qui est totalement différente de la nôtre. Et comprendre leur position. Comprendre leur peur. Parce qu'en réalité, ils ne veulent que le bien.
- Speaker #1
Bien sûr.
- Speaker #0
Ils ne veulent que ça.
- Speaker #1
Bien sûr. Donc, tu quittes ton boulot.
- Speaker #0
quitte mon boulot.
- Speaker #1
Tu rentres à la maison, tu le dis à maman, Oh, tout ? Le premier matin, le lendemain matin, quand tu te réveilles.
- Speaker #0
Non, le lendemain matin, c'était loin. J'étais déjà parti loin le lendemain matin. La nuit. Qu'est-ce que tu fais la nuit ? Là, c'est fini. Je suis seul. Production, on commence.
- Speaker #1
OK, donc le soir même où tu as l'idée d'arrêter et de lancer ce projet-là.
- Speaker #0
J'ai déjà commencé à produire. D'accord. J'ai déjà commencé à produire au studio. J'étais à l'époque avec Kool Lams, qui est un grand artiste maintenant. Et Nick Silver, je ne sais pas si ça te parle. c'est un artiste de Baraka Academa. On avait le studio durant cette période-là ensemble. Donc, il y avait des fois des gens qui venaient enregistrer. Il y avait des gens qui venaient payer pour enregistrer des rappeurs. Donc, je les faisais attendre. Mais vu que le studio n'était pas grand, on avait juste deux pièces. Mais l'une des pièces était une chambre. Donc, on était tous dans une pièce. Les artistes, ils étaient là.
- Speaker #1
Ils attendaient pour rapper.
- Speaker #0
Ils attendaient. Et moi, je... je lisais des leçons guerre froide introduction et ils étaient là pendant deux heures de temps ils attendaient que je termine pour qu'eux ils fassent leur session donc le même soir j'ai commencé à produire j'ai pris juste des fascicules et j'ai commencé à produire sans réflexion je me suis dit que je vais finir le fascicule l'histoire géo et ouais il fallait que je commence quelque part J'ai décidé de commencer avec les cours de la classe de terminale. Parce que les élèves de terminale, c'est une cible qui est psychologiquement atteinte. Ils veulent forcément décrocher leur baccalauréat. Quand tu fais le bac, c'est une grosse pression sociale. Même la dame qui vend des cacahuètes au quartier attend ton résultat. Je me suis dit que j'allais commencer par ça. Et le lendemain, j'ai contacté un camarade. Claude, à l'époque. Une personne en qui j'avais totalement confiance parce qu'à l'université, on travaillait beaucoup. Je savais son dévouement dans le travail. C'est quelqu'un qui est très réglo, très sérieux dans ce qu'il fait. Donc, directement, j'ai pensé à lui. Je savais qu'il pouvait clairement m'aider dans le projet. Donc, j'ai fait appel à lui. On a commencé à travailler. On a engagé des développeurs, d'où mon associé actuel. Donc, on a engagé une équipe de développeurs. Ils étaient trois. Ils ont commencé. Là, il faut que j'explique ça bien. Ah oui,
- Speaker #1
non, explique. T'inquiète, prends le temps. On prend le temps.
- Speaker #0
Parce que là, j'avais des épargnes. J'avais épargné quand j'ai travaillé et tout. Money Pound, avec l'argent Love Money des proches, j'ai réussi à convaincre des cousins, des grands du quartier, que là c'est un nouveau projet qu'on va lancer, c'est une application, une grosse innovation, ça va péter, donc vous allez mettre votre argent et normalement dans 6 mois, certains dans 12 mois, je vais leur donner soit le double,
- Speaker #1
soit un retour avec intérêt.
- Speaker #0
Et j'y croyais fort, on y croyait tous fort. Donc les premiers sous qu'on avait, rapidement on a injecté ça sur le développement du produit. Une équipe de trois personnes, dont mon associé actuel, ils ont commencé à développer la plateforme. Moi de mon côté, j'avais déjà commencé la production avec mon associé Claude. On avançait deux, trois mois. Là on a une application, on commence à intégrer le contenu petit à petit. Mais l'application à l'époque n'était pas optimale. il n'était pas très top, il y avait quelques bugs c'était pas mal mais ils n'avaient pas ce niveau de maturité qu'ils ont aujourd'hui donc on avait eu des bugs mais quand on a lancé 3 mois avant le bac, on a lancé au mois de mars je me rappelle et quelle année tu m'as dit ?
- Speaker #1
2019 ? 2020 donc mois de mars 2020 officiellement, c'est là que vous lancez la version 1 on lance la version
- Speaker #0
1 à l'époque c'était studio exam
- Speaker #1
Et toi, tu avais quitté ton boulot en…
- Speaker #0
En 2019.
- Speaker #1
Tu m'as dit qu'en…
- Speaker #0
On va dire vers décembre.
- Speaker #1
Décembre 2019, tu lances en mars 2020.
- Speaker #0
Exactement, on lance en mars 2020.
- Speaker #1
Janvier, février, mars, trois mois.
- Speaker #0
Trois mois. Très rapidement. Wow.
- Speaker #1
Donc, en trois mois, vous faites un focus. Vous savez que les terminales vont avoir besoin de nous. En trois mois, vous charbonnez pour lancer une version 1, en tout cas du projet.
- Speaker #0
Du projet.
- Speaker #1
Et avant que tu continues à nous raconter l'histoire, ce que je trouve très intéressant, c'est que tu as dit que tu vas chercher du love money. Donc, très vite... Tu sais que tu as besoin de financement, tu vas voir des proches et tu leur pitches finalement ce que vous voulez faire. Et donc certains y croient, ils investissent.
- Speaker #0
Beaucoup y croient. Pour ne pas dire tous, j'ai réussi à les convaincre. Et pour moi, c'est la première compétence qu'un entrepreneur devrait développer. Pouvoir convaincre les gens, parce que tu vas convaincre tout le monde, tu vas convaincre ton associé. pour venir rejoindre le projet. Tu vas convaincre les investisseurs, tu vas convaincre tes clients. Et pour moi, ce n'est pas l'argent qui fait le projet, c'est l'énergie que le fondateur a pour réaliser son projet. L'énergie, ça se sent. Quand les autres voient que tu es réellement dévoué et que tu as des pistes solides. ils te font confiance généralement. Attends,
- Speaker #1
attends,
- Speaker #0
attends.
- Speaker #1
Tous les entrepreneurs qui écoutent et qui regardent le podcast, réécoutez ce qu'il vient de dire là tout de suite. C'est très, très, très important ce qu'il vient de dire. Non, mais tu as tellement raison.
- Speaker #0
Effectivement. Et là, j'ai réussi à les convaincre. On a injecté l'argent très rapidement, comme j'ai expliqué dans le développement, dans le marketing. mais c'est On ne l'a pas bien fait dans le marketing, on a payé la radio pour rien. Aujourd'hui, je me dis pourquoi j'ai fait ça.
- Speaker #1
Non mais ça,
- Speaker #0
il fallait faire des erreurs.
- Speaker #1
Il fallait mieux faire ces erreurs-là au tout début que les faire maintenant.
- Speaker #0
Exactement. Ce qui a été intéressant, c'est qu'on a lancé le 1er ou le 2 mars, je ne me rappelle plus exactement, le 14 mars confinement Covid.
- Speaker #1
Ah ouais, c'est vrai. Le
- Speaker #0
14 mars confinement Covid.
- Speaker #1
Ah ouais.
- Speaker #0
Donc entre le 2 Entre le 2 et le 14, on était à moins de 100 utilisateurs avec toute la com qu'on avait fait.
- Speaker #1
Alors attends, déjà je vais demander d'abord, quel est le sentiment de Stéphane quand tu appuies sur le bouton et te dis ça y est l'application est en ligne, elle est disponible. Quel est ton sentiment quand tu prends ce recul de trois mois et te dis waouh, il y a trois mois j'ai quitté mon travail sur une idée et là ça y est mon projet il est lancé. Est-ce que tu as le temps de le réaliser ?
- Speaker #0
Ça va être drôle, mais beaucoup de frustration.
- Speaker #1
Frustration, pourquoi ?
- Speaker #0
Parce que je savais que ce n'était pas ce que je voulais. D'accord. C'est très loin de ce que je voulais, mais ça marche quand même.
- Speaker #1
Ouais, ok. Tu avais la frustration de l'entrepreneur qui a son idée de son bébé en tête.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Tu sais que tu n'as pas le full potentiel de ce que tu as envie de faire, mais tu es quand même fier de dire ça y est,
- Speaker #0
c'est lancé. Ça y est, c'est lancé. J'étais fier. mais j'étais fier, mais je me plaignais beaucoup auprès des développeurs. Donc il y a ça qui manque, il y a ci qui manque. Le premier soir où c'était en live, je n'ai pratiquement pas dormi, j'étais sur l'application.
- Speaker #1
Et vous lancez iOS et Android les deux en même temps ?
- Speaker #0
Android en même temps. Wow.
- Speaker #1
Parce que pour que les gens comprennent, c'est très important, parce que les applications Android, ce n'est pas comme des applications iOS. iOS, c'est... Oh !
- Speaker #0
Il y a tout un protocole qui est beaucoup plus compliqué et tout que de lancer des applications.
- Speaker #1
Donc vous lancez les deux en même temps.
- Speaker #0
On lance les deux en même temps. Le 2 mars, entre le 2 et le 14, moins de 100 utilisateurs. Le 14, confinement. Deux jours après, on passe à 3000 utilisateurs. Wow ! On passe à 3000. Wow ! C'était bien, mais ça ne nous arrangeait pas. Parce que l'application n'était pas réellement prête. pour accueillir ce volume. Parce que comme j'ai expliqué, on n'avait pas cette maturité à l'époque.
- Speaker #1
Donc vous, en fait, vous êtes parmi les rares que le Covid s'est tombé à pic.
- Speaker #0
Oui, c'était bien.
- Speaker #1
On passait de 100 à 3 000 en deux jours.
- Speaker #0
En deux jours. Et on voyait qu'ils utilisaient la plateforme. Le bac, c'était au mois de juillet, on va dire. On a lancé en mars, comme tu l'as expliqué. Donc très rapidement, on a réussi à dépasser la barre des 4000-5000 utilisateurs. Au mois de juin, la techno ne marchait plus. Je me réveille un jour comme ça. Ça ne marche plus. Il y a un problème. Moi, je ne suis pas développeur. Qu'est-ce qui se passe ? Le gars me dit non, les serveurs ici, on a perdu des données parce qu'il n'arrivait pas à expliquer clairement. Mais moi, je pense que c'était... C'était juste...
- Speaker #1
Ça a crashé ?
- Speaker #0
Ça a crashé.
- Speaker #1
Il y avait trop de monde.
- Speaker #0
Il y avait trop de monde. Et on n'était pas aussi, comme j'ai expliqué, c'était des développeurs juniors à l'époque. Oui, oui. Et ils m'ont vendu du rêve. Moi, je voulais juste développer une application. Je ne savais absolument rien au développement d'applications. J'ai pris les premiers venus. Même si c'était une très, très belle collaboration. Parmi les trois, les trois développeurs, l'un des développeurs, c'est mon associé actuel, mais avec lui à l'époque, C'est avec lui que je m'engueulais le plus. Pourquoi ? Parce que je leur avais donné une partie du montant et je devais leur donner le reste après. Mais entre-temps, on a gaspillé beaucoup d'argent, d'une manière pas du tout réfléchie d'ailleurs, comme j'ai expliqué des fois tantôt sur les campagnes radio qui n'étaient pas forcément nécessaires. Rapidement, je me suis retrouvé en rupture de stock. D'accord. Il n'y avait plus de finance. De finance, oui. Je n'avais plus de sous. Et il fallait que je leur donne leur reliquat. Bien sûr,
- Speaker #1
eux ils attendent.
- Speaker #0
Eux ils attendent, tu vois. Donc moi là j'ai un problème, l'application ne marche plus, je dois leur donner leur reliquat, l'échéance du bac est passée, côté production. Il faut savoir qu'à l'époque je lisais certains cours, mais j'ai pris aussi des lecteurs, deux lecteurs, qui venaient lire les cours et je les payais 2000 francs par cours. D'accord. Les lecteurs là, c'est des gens que j'ai connus au centre d'appel, qui parlaient bien. Avec une bonne élocution, ils venaient, ils lisaient les cours. Moi, j'enregistrais les cours, je mixe, je masterise et je mets dans la plateforme.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Je n'avais plus les moyens de les payer eux aussi. Donc, problème. Là, tout ce que j'avais investi, toutes les personnes que j'avais convaincu de mettre de l'argent dans la boîte, qu'est-ce que je devais leur dire ? La boîte ne marche plus. Qu'est-ce que je vais dire à ma mère ? J'avais convaincu que la boîte ne marche plus. Donc là, j'étais face à une situation où je devais soit retourner en entreprise, où je continue dans l'entrepreneuriat. J'essaie de développer mes business Ausha.
- Speaker #1
En plus, on est en Covid.
- Speaker #0
On est en Covid. J'essaie de développer mes business Ausha pour avoir des sous, pour relancer l'application parce que même si ça n'a pas marché... Je croyais toujours au potentiel de l'application. Je savais que c'était un...
- Speaker #1
Et puis concrètement, ça a marché parce qu'en quelques semaines...
- Speaker #0
Ça aussi, ça m'a motivé. Le fait qu'on ait eu une bonne traction rapidement en quelques semaines, ça a montré que les gens en avaient besoin. Maintenant, il y avait un problème parce qu'on n'était pas prêts. J'étais conscient de ça. Et il fallait que je trouve maintenant de l'expérience pour bien développer l'application. Là, j'ai décidé de créer une boîte de production. Réellement, parce qu'on était dans la production, mais pas légalement. Donc j'ai créé Wallabox Studio. Wallabox Studio, on faisait des prestats, des vidéos, des spots audio pour des entreprises. Rapidement, j'ai commencé à collaborer avec Wurus. Wuruslap. Donc Wuruslap, notre collaboration de base, mon associé c'était David Lemoyne, tu le connais ?
- Speaker #1
Bien sûr.
- Speaker #0
Vous vous ressemblez énormément.
- Speaker #1
T'es pas la première personne à me dire ça.
- Speaker #0
C'était mon associé à l'époque qui était un excellent technicien, beatmaker, photographe, réalisateur en même temps. Donc moi je trouvais les marchés et lui il faisait le taf.
- Speaker #1
Donc toi tu crées cette structure, en gros pour générer de l'argent, pour pouvoir le réinjecter.
- Speaker #0
Dans l'application. D'accord. Ma collaboration avec Tevin nous a mis en rapport, on va dire, avec Wurus. WurusLab, avec qui on a travaillé. Ils ont vu que je pouvais combler ce gap qu'ils avaient en direction de production. J'ai commencé à bosser avec eux en tant que directeur de production. On a travaillé sur pas mal de campagnes publicitaires. On a travaillé pour la BND, Coca-Cola, beaucoup d'entreprises qui sont sur la toile. pour la réalisation de leurs films publicitaires, principalement pour des campagnes photos. D'ailleurs,
- Speaker #1
tonton Célé, je t'attends ici. Il faut que tu viennes t'asseoir ici, Célé. Et Yannick Dorégo. Il faut qu'ils viennent les deux ensemble, je te jure.
- Speaker #0
Et avec eux, j'ai énormément appris. Pourquoi ? Parce que c'est deux boys passionnés. Très, très passionnés. Très,
- Speaker #1
très passionnés. Deux bosseurs.
- Speaker #0
Deux bosseurs. Et le fait d'être avec eux tout le temps, de voir que H24, genre moi j'étais dévoué dans mon taf, mais c'était rare de voir des jeunes comme moi qui étaient beaucoup plus dévoués et qui gagnaient beaucoup plus d'argent que moi. Beaucoup plus, largement plus. Donc j'étais motivé à être dans cet environnement-là, à apporter ma valeur ajoutée dans cet environnement, à venir apprendre avec toute humilité. Yannick, j'ai énormément appris de lui. Moi je pense que c'est l'un des meilleurs sales de la génération. Il est très très fort. C'est les... de loin, je pense que c'est le meilleur réalisateur.
- Speaker #1
C'est un génie. Je suis d'accord avec toi.
- Speaker #0
Quand tu côtoies des types de personnes comme ça, tu sais que ça ne ment pas en réalité. C'est le travail qui paye.
- Speaker #1
Ce n'est pas l'âge, ce n'est pas l'expérience. Certes, il y a le talent, mais il y a le travail.
- Speaker #0
C'est le travail et la passion. C'est important de faire une chose qu'on aime. Je suis sûr on va dire là à 60% parce qu'on est un dimanche, mais peut-être qu'il est devant son ordinateur. Il est H24 devant son ordinateur. Et là, tu apprends les valeurs, ces valeurs-là, du travail acharné pour atteindre tes objectifs. Et en plus de ça, ça m'a permis de connaître le monde de l'incubation. J'ai connu Terangatek à travers eux, parce qu'eux, ils étaient incubés à Terangatek. Ce monde des incubations m'a apporté beaucoup, beaucoup. ou ça m'a apporté de la structuration, je veux dire. Ça m'a aussi apporté l'écosystème. Les gens qui sont dans le numérique, dans le digital, dans la start-up, dans le monde de la start-up. Parce que développer une entreprise, ce n'est pas développer une start-up.
- Speaker #1
Ah non, bien sûr.
- Speaker #0
La PME est différente de la start-up. Et moi, j'étais en train de développer une start-up, mais je n'avais pas... J'avais pas, j'étais pas, comment je peux l'expliquer ?
- Speaker #1
T'avais pas conscience que c'était une start-up ?
- Speaker #0
Conscience que c'était une start-up.
- Speaker #1
Je comprends ce que tu veux dire, parce que je pense que quand t'es pas dans le milieu, tu réalises pas en fait, toi t'es dans ton truc à toi, t'es dans ton application, pour toi tu réalises, t'sais, j'ai l'impression que tant que t'es pas rentré dans ce milieu, parce que comme tu as dit, c'est des milieux. À partir du moment où tu rentres dans ce milieu-là, de comprendre c'est quoi une startup, de comprendre c'est quoi l'écosystème, de comprendre comment ça fonctionne, de comprendre qu'il y a des financements, de comprendre qu'il y a des levées de fonds, de comprendre qu'il y a des investisseurs, de comprendre tout ça, si tu n'es pas dedans ou si tu ne côtoies pas des gens qui sont dedans, toi tu vas rester dans ton truc, à toi, et tu ne vas jamais grandir.
- Speaker #0
Jamais.
- Speaker #1
Il y a des leviers, il faut utiliser ces leviers-là pour grandir. Mais si tu n'es pas au courant de ces leviers-là, si tu es loin de ces leviers-là,
- Speaker #0
tu ne vas jamais réussir et c'est là que j'ai compris qu'il y avait des structures qui t'accompagnaient dans le développement de tes activités, il y avait des structures qui te permettaient de bénéficier de fonds de pouvoir financer ton projet, j'étais pas au courant de ça, et il n'y en a pas une ou deux, il y en a beaucoup qui sont là dépendamment du stade de maturité exactement et ouais, donc j'ai beaucoup appris avec Wurus, là j'ai euh j'ai connu Terangatech comme j'ai expliqué en 2022 j'ai proposé Wallbox Studio pour la première fois j'ai pitché pour une entreprise donc attends parce que là on te a dit juillet 2020 donc l'application crache crache et
- Speaker #1
Est-ce que vous réussissez à la redémarrer ?
- Speaker #0
Non, parce que ça a demandé beaucoup de moi. J'avais des dettes, même moi. Je voulais me débarrasser de ça. Je voulais sortir et trouver de l'argent encore à nouveau.
- Speaker #1
D'accord. Donc, quand, en juillet 2020, ça crache, que toi, tu commences à brosser avec Wourouss, Parce que là, tu as donné une date 2022. Pendant ces deux ans-là, l'application ne vit plus.
- Speaker #0
L'application ne vit plus. Avec mon associé premier, on travaillait ensemble. Lui, il est parti rejoindre une agence de producteurs. de communication, on va dire. D'accord. Entre-temps, l'équipe des trois développeurs, celui avec qui je manquais très,
- Speaker #1
très, très souvent,
- Speaker #0
on s'est réconciliés et on est devenus très, très potes. On n'a jamais parlé du projet.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
On est devenus amis. On se voyait au moins trois fois par semaine. D'accord. On se parlait beaucoup et on ne parlait pas d'application. Lui, il était dans son domaine, dans le développement de ses applications. À l'époque, il était même chez PAPS. D'accord. Comme lead mobile là-bas. Et moi, j'étais dans ma production. D'accord.
- Speaker #1
Mais est-ce que tu gardes dans ta tête l'idée de toujours relancer l'application ?
- Speaker #0
Clairement.
- Speaker #1
Ok. Tout ce que tu faisais, c'était pour te permettre... Exactement. D'accord.
- Speaker #0
C'était pour me permettre de développer l'application.
- Speaker #1
Mais c'est important, donc ça fait deux ans où toi tu travailles en te disant je travaille pour pouvoir relancer ça.
- Speaker #0
Pour pouvoir relancer la boîte, exactement. Ça se passe comme ça, donc quand je dis en 2022, 2022, vers mi-2022, avec mon ami, on se pose un jour, et c'est lui qui me rappelle là. Il me dit mais... Et Studio Exam, est-ce que tu sais que c'est un projet en lequel je croyais beaucoup ? Je lui dis, ouais mec, mais moi j'y crois toujours, je pense que je vais la relancer. Il me dit, si tu es réellement prêt, après du moins ça a relancé cette plateforme, moi je suis prêt à t'accompagner. Et à l'époque, il faut savoir qu'il avait pris beaucoup de maturité par rapport au développement d'applications. Il avait eu une expérience chez Atos, il avait eu une expérience dans une startup PAPS, où il a participé à beaucoup de choses. Moi aussi, de mon côté, j'ai collaboré avec beaucoup d'entreprises. J'ai connu maintenant le milieu professionnel. J'ai connu le milieu de la négociation, de la production, de la com. Je me suis dit que là, en ce moment, c'était le moment parfait de pouvoir lancer quelque chose.
- Speaker #1
Vous aviez gagné en maturité tous les deux. Tous les deux.
- Speaker #0
Et on a aussi fait des choses ensemble. D'où l'intérêt de faire des choses avec son associé avant de se lancer. Il y a beaucoup de gens qui cherchent des associés. Mais pour moi, la meilleure façon de trouver un associé, ce n'est pas de chercher une compétence que quelqu'un a, c'est de faire des choses avec la personne. Ça peut être voyager. Parce que tu as besoin de savoir est-ce que réellement tu peux compter sur la personne. Tu as besoin de savoir est-ce que tu peux être à l'aise en passant beaucoup de temps avec cette personne parce que vous êtes appelé à passer au moins 5 à 10 ans. C'est comme un couple. C'est vraiment comme un couple. J'ai eu la chance d'avoir un associé en qui j'ai totalement confiance. Je pense que c'est la personne la plus fiable que je connaisse. Je pense. Quand il m'a dit qu'il était prêt à se lancer, moi j'ai vu ça comme une opportunité. Pourquoi ? Parce que moi je n'osais pas lui demander de s'engager dans la plateforme. pour l'emprisonnement qu'on avait. Peut-être qu'il ne croyait plus totalement à la plateforme. On est resté autant de temps sans parler de la plateforme vu que c'était un sujet qu'on ne voulait pas toucher parce qu'il y a eu des tensions et après on s'est réconciliés. Donc, on ne voulait pas rentrer dans ça. Et en plus de ça, je voyais qu'il se développait dans ce qu'il faisait. Je voyais qu'il est chez PAPS. Après PAPS, naturellement, tu te dis peut-être qu'il va rejoindre une autre grosse boîte. Venir travailler dans une startup. qui n'a même pas encore commencé. Mais quand il m'a proposé, j'ai vu l'opportunité. Je lui ai dit, mec, si tu es chaud, encore une fois, demain, on se lance. Sans réflexion. Il m'a dit, je suis prêt. Je lui ai dit, OK. Il me fait savoir que, par contre, lui, c'est un développeur front-end et qu'il aura besoin d'un back-end qui va assurer plus le travail technique. Et il pense à quelqu'un.
- Speaker #1
D'accord. on rencontre juste pour les gens qui nous écoutent qui ne comprennent pas c'est quoi le front-end back-end le front-end c'est quoi ?
- Speaker #0
pour faire simple pour faire très très simple dans une voiture le moteur la partie mécanique tout ça c'est le back-end d'accord c'est tout ce qui est structure technique d'accord le front-end c'est carrosserie design d'accord le
- Speaker #1
volant et tout les cuirs et tout donc ton associé on va dire il était plus dans la maîtrise de l'apparence l'apparence
- Speaker #0
de l'app et de tout.
- Speaker #1
Et il cherchait quelqu'un pour développer la structure.
- Speaker #0
Il avait l'habitude de collaborer avec des développeurs back-end. Et là, il m'a présenté Abdoulaye. Abdoulaye, je l'ai vu aussi. Une personne très humble, très simple. Naturellement, j'ai aimé la personne. C'est une personne genre qui... C'est un geek. Donc, il ne rentre pas dans les détails. C'est le genre de gars qui te dit « Dis-moi ce qu'il y a à faire, je le fais. » pas de discussion. Est-ce que... C'était le profil. Comme ça, eux, ils commencent.
- Speaker #1
OK. Donc là, vous repartez à 3.
- Speaker #0
Là, on repart à 3. Eux, ils commencent. Là, on est vers, on va dire, juillet ou août 2022. Ouais.
- Speaker #1
Donc, juillet ou août 2022, la session du bac 2022 est déjà passée.
- Speaker #0
Est déjà passée. OK. La session est déjà passée, on a pris notre temps, on ne s'est pas précipité par contre cette fois-ci. J'étais toujours en production chez Woukous, vu qu'on avait un studio à notre disposition, donc j'avais toujours le studio et quand on finissait le travail, moi je dormais au studio pour enregistrer. pour enregistrer tes cours. Exactement. Donc, j'étais H24 au studio. H24. On a enregistré...
- Speaker #1
L'importance de croire à son projet. C'est important de croire à son projet.
- Speaker #0
Très important. Si tu n'y crois pas, tu sais, si les gens ne croient pas en ton projet, il y a un moins que ça marche. Mais si toi, tu ne crois pas en ton projet, ça ne va jamais marcher. Ouais. Donc... Comme ça, on commence petit à petit. Chacun fait son travail de son côté. Au mois de janvier, on va dire, on avait déjà quelque chose qui est prêt. Mais je pense que l'expérience passée m'avait un peu fait peur. Je ne voulais pas totalement lancer. D'accord. Je me disais que non, il y avait des choses à améliorer et tout. Là, on rejoint notre premier programme d'incubation.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Orange Corners. C'est une initiative de l'ambassade des Pays-Bas. On rejoint Orange Corners, donc c'est un programme qui accueille 50 entrepreneurs pour le bootcamp. Après deux jours, une session de deux journées je pense, on choisit 20 entrepreneurs qui vont faire une incubation de six mois. Six mois où vous avez des cours, où vous avez des masterclass, où on vous met en rapport avec d'autres entrepreneurs qui ont réussi. Après ça, on choisit les cinq meilleurs, les cinq meilleurs qui ont un financement. Donc, on est rentrés en janvier. C'était de janvier à juillet. Janvier, quand on est rentrés, mon mentor à l'époque, le coach, rapidement, il a vu qu'on avait une certaine maturité, un peu.
- Speaker #1
C'est ça, parce que vous, Un, déjà vous avez des premiers résultats d'il y a deux ans, chiffrés, vous avez des données qui montrent une évolution, surtout qu'en plus il y a eu un pic de téléchargement de l'app. Vous avez six mois où vous avez repris un petit peu les activités avant de rentrer dans cet incubateur, donc il y a déjà des choses qui sont développées. C'est physique, parce qu'il y a beaucoup de gens qui peuvent rentrer dans ces programmes-là où c'est du papier.
- Speaker #0
Exactement. Mais vous,
- Speaker #1
vous avez déjà beaucoup d'étapes qui ont été cochées avant.
- Speaker #0
Beaucoup d'étapes qui ont été cochées avant. Oui, comme tu l'as dit. Rapidement, lui, il nous a demandé de lancer. Donc, on a lancé très rapidement. Ça a pris aussi. Ça a pris le premier mois déjà à la barre des 2000 utilisateurs.
- Speaker #1
Quand vous lancez, parce que là, tu disais que c'était janvier 2022. Si je ne dis pas, 2023 ?
- Speaker #0
2023.
- Speaker #1
2023. Vous lancez quelques temps après ? Je veux dire, avant la session de bac 2023 ?
- Speaker #0
On a lancé vers fin janvier.
- Speaker #1
OK,
- Speaker #0
d'accord. Vers fin janvier, on a lancé la plateforme. D'accord. Donc, on a lancé la plateforme. Rapidement, on continue à intégrer le contenu, à travailler sur la production, à l'amélioration de la technologie. Et on était aussi à la recherche du business model.
- Speaker #1
Et quand vous relancez en janvier ? Vous relancez déjà sous le nom de Yellow.
- Speaker #0
Là, c'est Yellow.
- Speaker #1
En janvier 2023, ça devient Yellow.
- Speaker #0
Ça devient Yellow, exactement.
- Speaker #1
Et quand vous lancez, est-ce qu'il y a de la communication ou c'est juste vous, par vos propres moyens, que vous essayez de communiquer ? Il n'y a pas de budget marketing ?
- Speaker #0
Il n'y a pas de budget marketing.
- Speaker #1
Pourquoi c'est intéressant ? Pourquoi c'est important que je te pose cette question ? Parce que tu l'avais dit avant que tu avais mis des budgets marketing, tu n'avais eu que 100, 200 abonnés. Et là, sans budget marketing, quand vous relancez, rapidement, vous avez 3 000.
- Speaker #0
Parce qu'on l'a bien fait. Parce que ça a été réfléchi. Ouais. parce qu'on a compris qu'il fallait qu'on crée ce sentiment d'appartenance. Il fallait qu'on crée un peu une communauté. Il fallait que l'élève puisse partager à d'autres élèves.
- Speaker #1
Ça va au-delà des cours.
- Speaker #0
Exactement. On a compris qu'il y avait tout un travail de réflexion pour pouvoir rendre l'apprentissage accessible et engageant. Surtout le côté engageant, engager l'élève. Si tu n'es pas engagé, tu n'apprends pas. si tu ne décides pas d'apprendre tu n'apprends pas qu'est-ce qui te fait apprendre il y a forcément une motivation derrière et nous on essaie de susciter cette motivation donc quand tu envoies des points du moins quand tu invites un ami tu gagnes des points avec ces points-là tu peux acheter des cartes crédits des passes internet Et les élèves étaient motivés par ça. Du coup, quand on a lancé très rapidement le système de gamification, les élèves partageaient rapidement l'application. C'était du bouche à oreille et ça a pris. Rapidement, ça a pris jusqu'au mois de juin à juillet où on a fait le Demo Day. On était à 5-6 000.
- Speaker #1
Le Demo Day, c'était quoi ? C'était une journée de présentation ?
- Speaker #0
Oui, le Demo Day, c'est après les 6 mois d'incubation. Et maintenant, les 20 startups vont pitcher et on va choisir les 5 meilleurs à qui on va donner un financement allant de 15 000 voire 25 000 dollars.
- Speaker #1
Ok, d'accord.
- Speaker #0
Donc, ça s'est passé comme ça. Le Demo Day, on a pitché, on a remporté notre premier concours.
- Speaker #1
Mashallah.
- Speaker #0
On nous a donné 20 000, je pense, 20 000 dollars quand même pour un début.
- Speaker #1
Ah ouais, bien sûr. Il faut que les gens se rappellent que quelques mois avant, tu n'étais même pas dans cet univers des startups. Tu n'étais même pas dans cet écosystème. Donc l'idée, elle était loin pour toi de te dire que demain, je peux avoir un financement de 20 000 dollars pour pouvoir faire grandir mon entreprise.
- Speaker #0
Et là, j'ai eu un déclic. Je me suis dit, OK. Il y a un mois de vente, sa startup. Il y a des gens qui sont là, qui ont de l'argent à injecter dans les projets à impact. Donc, pour le budget dont j'ai besoin pour ma R&D, pourquoi ? Parce que très rapidement, j'ai compris qu'il y avait un problème dans ce marché, que ça avait l'air simple de produire juste des contenus et de les vendre, mais c'est très, très complexe. Pourquoi ? C'est comme si tu cherches une aiguille dans une botte de foin. Tu cherches quoi ? Tu cherches le business model qui va te permettre d'être rentable. hum hum Alors que tu es dans l'éducation, et l'éducation, c'est censé être gratuit. Effectivement. Comment monétiser l'impact ? La question dont tu posais tout à l'heure. Comment monétiser cet impact tout en ayant cette dimension sociale ? C'était ce travail de réflexion qui était compliqué. Il y a aussi le contenu qui est la première raison, on va dire, la première raison qui tue les startups EdTech. C'est le contenu. Le contenu, c'est difficile à faire, très très compliqué. On s'est confronté, je pense, à ces réalités.
- Speaker #1
Le travail de recherche et développement doit être tellement lourd. Et quand je dis lourd, c'est ça, financièrement, parce que ça a un coût de faire tout ça. Quand vous gagnez ce premier prix et que vous savez qu'on peut peut-être voir la prochaine année venir avec cet argent qu'on a réussi à lever, est-ce que quand tu gagnes ce prix, certes les gens vont voir le côté positif avec le gain, Oui. Mais est-ce qu'ils attendent des retours ? Ou est-ce que tu gagnes et vous avez vos 20 000 dollars, vous faites ce que vous avez avec ? Ou est-ce qu'on vous impose quand même des conditions, des retours ou autre ?
- Speaker #0
Non, on t'impose clairement. On t'impose de l'impact. Pas forcément des retours sur investissement, pas forcément un remboursement parce que c'est de la subvention. Tu as l'obligation de mettre l'argent là où tu as dit que tu allais le mettre.
- Speaker #1
Et donc vous faites quoi avec ces 20 000 dollars ?
- Speaker #0
Ces 20 000 dollars, ce qu'on a fait, très rapidement, on a recruté. On a recruté deux profils.
- Speaker #1
Donc là, vous passez de 3 à 5 ?
- Speaker #0
Là, on passe de 3 à 5, exactement. L'équipe s'agrandit. Les premiers recrutements, on a recruté un chargé des opérations, une personne qui maîtrisait un peu le milieu des startups, qui avait connaissance, qui a été dans une startup. Dans notre cohorte, que j'avais identifié,
- Speaker #1
Ok, tu l'as débauché.
- Speaker #0
J'ai dit ce boy-là, j'ai besoin de lui. Babacar, qui est très très bon, je le salue de passage. Donc c'était lui et Xavier. Xavier c'était notre designer. Je savais qu'on voulait créer une marque, en vrai. Pour créer cette marque-là, on avait besoin d'un designer spécialisé qui allait faire des contenus en motion design, qui allait faire beaucoup de choses qui vont attirer les élèves. Bien sûr. Parce que nous, on croit au côté esthétique. Bien sûr. C'est très, très important parce que notre cible, c'est les jeunes. Ils sont attirés par le beau. On a commencé, là, on était cinq. Et contrairement aux autres entrepreneurs que j'avais rencontrés durant la période d'incubation, qui me disaient que non, après cette expérience, ils ne vont plus faire d'incubation. Pourquoi ? Parce qu'il y a eu beaucoup de frustration. On est vingt dans des secteurs différents. Des fois, des gens se plaignaient du coach. Des fois, ils se plaignaient de comment l'incubation a été faite. Mais tu sais, les gens se plaignent toujours. Il y a beaucoup qui ont dit qu'après cette expérience, qu'ils n'allaient pas le faire. Alors que moi, je me disais, ça c'est un excellent moyen de financer la R&D parce que j'étais conscient qu'il nous fallait beaucoup d'argent. pour pouvoir développer le contenu qu'on voulait faire, proposer une technologie de qualité. Il fallait qu'on ait des développeurs qui vont nous proposer une technologie qui est solide. Il fallait aussi de l'argent pour communiquer. Et j'avais vu... Cette opportunité, comme une nouvelle.
- Speaker #1
Bien sûr. Et puis comme tu dis, surtout si toi tu crois à ton projet.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Pour toi, tu es prêt à aller le pitcher partout.
- Speaker #0
Exactement. Après ça, j'ai rejoint un autre programme, Teranga Tech. Teranga Tech, je ne les ai rejoints pas pour le financement, parce qu'ils ne m'ont pas donné le financement, mais plus pour ce qu'ils ont pu m'apporter, c'est-à-dire des relations dans l'écosystème. les masterclass, les mentorats et même l'organisation de l'événement où tu nous as confié.
- Speaker #1
Où moi je vous ai découvert effectivement.
- Speaker #0
C'est eux qui ont sponsorisé l'organisation de l'événement. Et après Teranga Tech, après ça on a remporté 8 autres concours, différents programmes pour faire le bref.
- Speaker #1
Donc aujourd'hui, Yellow. Vous avez remporté 9 concours au total. 8. Parce que j'ai ajouté le premier dont tu parlais.
- Speaker #0
Au total, 8.
- Speaker #1
Déjà, félicitations. Parce que franchement, c'est un accomplissement de pouvoir en gagner 8. Parce que pour moi, si tu en gagnes 8, ça prouve la nécessité et le besoin du service que vous êtes en train de développer. Tu ne gagnes pas 8 concours par hasard. Tu en gagnes 1, oui. T'en gagnes deux, ok, l'œil de la chance. T'en gagnes trois, quatre, cinq, six, sept, huit. C'est qu'il y a un vrai besoin, il y a un vrai potentiel et il y a un vrai savoir-faire aussi parce que les gens voient l'évolution et continuent de croire au projet et veulent continuer d'amener le projet plus loin. Aujourd'hui, donc, on est en... Septembre 2025,
- Speaker #0
donc là on était en juillet 2023,
- Speaker #1
quand vous gagnez ce premier prix. Qu'est-ce qui s'est passé entre ce juillet 2023 et aujourd'hui pour Yellow ? Oui, il y a ces huit prix gagnés, mais pour toi, qu'est-ce que tu retiens de ces deux ans qui sont passés ? Ça a été quoi pour Yellow ? En termes de croissance, en termes d'expériences qui t'ont marqué ? Moi, je t'ai vu récemment, tu es allé jusqu'en Corée avec Yellow. Ça a dû être... Tu vois, même ça, cette expérience de voir déjà la différence d'écosystème, ça doit être... Est-ce que tu peux nous raconter ces deux ans ?
- Speaker #0
Ces deux ans, j'ai compris que Si tu veux quelque chose en réalité, il faut le désirer. Et là, tu te rends compte que le livre de Napoléon Hill, « Réfléchissez et devenez riches » , ce n'est pas pour rien qu'il a développé le premier point, le désir. Pour moi, le désir est très, très important. Le fait de vouloir désirer, ce n'est pas... seulement vouloir c'est vouloir ardemment quelque chose maintenant qu'est ce que tu veux tu ne veux pas forcément l'argent que tu gagnes mais tu veux plus l'impact que tu as pourquoi parce que dans ces deux ans là dans ces deux ans Pour moi, ce qui m'a le plus fait plaisir dans ces deux ans, c'est les témoignages qu'on a reçus. Les parents d'élèves qui ont prié pour nous. Ce n'est pas seulement remercier, mais c'est des prières. Des parents d'élèves qui ont pleuré au téléphone parce que leur fille était atteinte d'ulcère gastrique. Trois mois avant le baccalauréat, elle ne partait pas à l'école. Elle était cloîtrée à l'hôpital. Elle utilisait exclusivement Yero et elle a pu décrocher son baccalauréat. Donc ces gens de témoignages-là, c'est quelque chose qui te motive.
- Speaker #1
Je l'ai vu d'ailleurs sur vos réseaux, le témoignage de cette jeune fille qui m'avait beaucoup, beaucoup marqué. Et comme tu dis, je pense que quand tu es dans ce domaine, ce domaine à fort impact, Le désir d'impacter est tellement plus ardent que le côté économique, que je pense qu'effectivement c'est ça qui te drive, c'est ces moments-là de partage, c'est ces moments-là où tu vois que, ok cette idée folle que j'ai eue dans un taxi, il y a tant d'années. qui s'est réalisée, finalement elle impacte et elle impacte fort des gens parce que c'est pas que l'impact aujourd'hui d'avoir le bac, parce que la vie de la personne peut tellement changer quand elle obtient son bac, le reste de sa vie, les 50, 60, 70 prochaines années de sa vie peut tellement changer par ce moment-là. que je pense que même vous, vous ne réalisez pas l'impact que vous avez avec ce que vous faites.
- Speaker #0
Oui, on ne réalise vraiment pas. C'est-à-dire, plus on avance, plus on apprend des choses. Donc là, si on refait cette émission-là dans cinq ans, je vais te dire que même moi, je ne réalisais pas ce que je disais il y a cinq ans parce que j'ai énormément encore appris. Une chose importante que j'ai appris, c'est que tout ce qu'on a fait depuis 2020, Jusqu'en 2023, c'était pour être un support de cours. Il n'y avait pas une grosse valeur ajoutée. C'était le cours en fichier audio. Mais il n'y a aucune assistance à la pédagogie. Et en vrai, c'est ce qu'on devait faire. Pourquoi ? Parce que nous, en réalité, on voulait régler le problème, on va dire, de l'assimilation des cours. Pourquoi ? Parce qu'on s'est rendu compte que le taux d'échec au baccalauréat a été énorme. Sur trois élèves qui font le bac, les deux échouent. Celui qui réussit. Dans nos travaux de recherche, on s'est rendu compte qu'en général, c'est des gens qui sont dans des familles qui sont bien stables, où ils ont la chance de faire des cours particuliers. Donc c'est un peu, c'est comme si l'éducation était un luxe. Donc nous, de base, ce qu'on voulait régler, c'est de permettre à tous les élèves, tous les candidats au baccalauréat, de pouvoir avoir les mêmes chances de réussir à l'examen. Maintenant, notre façon de faire, c'était de proposer le support de cours, de rendre le cours beaucoup plus accessible. Et de le rendre beaucoup plus digestif aussi, de permettre à l'apprenant de pouvoir écouter le cours, par exemple. C'était ça, notre fonctionnalité première.
- Speaker #1
C'est chaud quand même ce que tu dis, que sur trois élèves... 2 sur 3 n'auront pas le bac et le troisième qui l'a majoritairement c'est parce qu'il a des cours en plus à la maison.
- Speaker #0
Où il est bien encadré, il est dans une famille qui est bien stable. Mais ce constat-là, c'est un constat qui est vraiment frappant. Et là, on s'est dit, OK, comment on peut améliorer les conditions de vie des élèves ? Maintenant, durant ces deux ans, ce qu'on a appris réellement, c'est qu'il fallait qu'on réfléchisse sur comment réellement les assister à distance. D'accord. Comment ? Faire de telle sorte que l'élève qui n'a pas le professeur qui est autour de lui, qui n'a pas son parent qui est autour de lui, qu'il puisse étudier réellement. Comment le motiver à étudier ? Comment l'assister à étudier facilement ? Parce que c'est bien de dire à quelqu'un, et tu dis là, en disant ça, il y a un épisode de Trois femmes, un village. Je ne sais pas si tu te rappelles. Non. C'était un film Burkinabé. Ok. Les lajis, ça ne te parle pas ? Non. C'est un film burkinabé où il y a un prêtre qui demande aux villageoises... Il était en train de leur apprendre à chanter. Peut-être qu'il a fait une heure de temps à essayer de leur apprendre. Les dames n'avaient pas compris. Il leur donne tous, tout du moins des fiches. Il leur dit, demain, normalement, vous devez venir tôt le matin et vous devez avoir tout ça en tête. Donc, ils leur donnent ça avec violence. C'est une scène très épique. Et les dames sont parties avec les fiches et ne savaient pas quoi en faire. Donc, ils leur imposent d'apprendre alors qu'ils ne leur donnent pas la méthode. Alors que c'était un champ. Apprendre un champ, tu n'as pas besoin de donner une fiche à des gens qui ne savent pas lire, par exemple. Et c'est une scène qui m'a marqué parce que c'est un peu la réalité africaine. On nous donne les cours, comme ça, de longs cours. Imagine, histoire géographique. 40 leçons. Français, anglais, philosophie, économie. Il y a énormément de cours.
- Speaker #1
On te jette comme ça dans le cours et débrouille-toi.
- Speaker #0
Il y a des grèves. La formation des professeurs, c'est pas trop ça. Donc il y a beaucoup de choses qui ne favorisent pas la réussite de l'élève.
- Speaker #1
Et puis comme tu dis, là on parle que du côté scolaire, parce qu'après ces enfants-là, quand ils rentrent à la maison, il y a les conditions aussi de la maison, qui ne te permettent peut-être pas d'étudier tranquillement à la maison, qui ne te permettent peut-être même pas d'avoir le temps de te réviser parce que tu as d'autres choses à faire à la maison, donc ça peut être très vite compliqué.
- Speaker #0
ça peut être très compliqué et là notre collaboration avec la fondation Mastercard ouais nous a permis de rencontrer l'université Carnegie Mellon hum hum qui sont spécialisés dans les sciences de l'éducation. Et là, on a eu un autre déclic. C'est qu'on s'est rendu compte qu'il fallait qu'on intègre les sciences cognitives dans l'apprentissage. Il fallait qu'on intègre les techniques. d'apprentissage, les techniques d'assimilation simple dans notre technologie.
- Speaker #1
Ok, c'est-à-dire c'est quoi par exemple les techniques d'assimilation simple ?
- Speaker #0
Aujourd'hui, il y a des techniques qui sont certifiées pour pouvoir apprendre facilement, comme le micro-learning. C'est-à-dire aujourd'hui toi tu es formateur. tu dois faire 4 heures de formation à la fin de la formation tu fais une évaluation ce serait mieux qu'après chaque 1 heure de faire une micro évaluation et à la fin de faire une évaluation générale les élèves auront beaucoup plus de chance d'apprendre il y a aussi la classe inversée au lieu de faire le cours directement c'est de donner les points importants avant que les élèves se familiarisent avec ces points importants eux seuls qui décident de le faire qui fassent le travail de recherche Exactement, qui fassent le travail de recherche. Ils vont venir avec beaucoup plus d'insights. Ils vont venir en étant des apprenants actifs, mais pas passifs. Ça, c'est la classe inversée. Il y a beaucoup d'autres techniques.
- Speaker #1
C'est très intéressant ce que tu dis, parce que je me replace, moi, en tant qu'élève, sur les bancs de l'école. Et effectivement, j'avoue que j'aurais... Là, tu vois, c'est marrant. Quand tu m'as dit ça, j'ai repensé à les guerres 1940, 1940, 1940, et des trucs comme ça, 1914-1918 et tout. effectivement je me dis si j'étais arrivé à ces cours là En ayant déjà un minimum de connaissances sur ces événements-là, j'aurais peut-être été plus intéressé à savoir la suite.
- Speaker #0
Clairement.
- Speaker #1
Tandis que quand t'arrives le matin, disons que t'as ton cours d'histoire géo à 8h le matin, tu rentres dans la salle, aujourd'hui on va parler de la guerre, et allez, ça commence.
- Speaker #0
De quelle guerre encore ?
- Speaker #1
J'avoue, t'es perdu, t'as aucun contexte, t'as rien et tu dois être là. Et si t'as pas le professeur qui te passionne en plus en face, la matinée elle est longue.
- Speaker #0
Elle est très longue et ces défis-là... auxquelles nous sommes confrontés. Beaucoup de défis, ce n'est pas seulement par rapport à l'apprenant, par rapport aux professeurs aussi, par rapport, on va dire, à beaucoup de choses, à la connectivité, j'ai envie de dire. Donc, on a tellement de différences en Afrique que, pour moi, la solution ne devrait pas être une solution qui est importée parce que le contexte est totalement différent. Nous, on a une conviction, je pense, qui... qui peut déranger un peu parce que les acteurs de l'éducation classique ne la voient pas comme forcément une solution, comme la solution. Donc c'est pour cela que des fois tu verras que je vais faire un coup de gueule sur les réseaux. Pourquoi ? Parce que je ne suis pas d'accord avec beaucoup de gens dans l'écosystème. Nous, on croit au mobile learning. C'est un fait qui est là. On pense que ça ne sert absolument à rien. Je ne dirais pas que ça ne sert absolument à rien, mais euh euh C'est moins impactant de miser beaucoup sur l'ordinateur. Comme par exemple, les étudiants à qui on donne des ordinateurs, c'est un coût qui est colossal et qui n'a pas réellement d'impact. Pourquoi ? Parce qu'ils n'auront jamais cette relation de proximité avec leur ordinateur comparé au téléphone. En plus, les ordis qu'on achète, c'est pas... Tu sais, aujourd'hui, utiliser un HP de 180 000, c'est différent d'utiliser un Mac. Ton Mac... un Mac, on va dire M1 ou M2 que tu utilises, c'est beaucoup plus fluide, ça te donne beaucoup plus envie, tu peux avoir des applications, certaines applications créatives qui te permettent de faire des choses. Tu aimes le produit, c'est différent de l'autre ordinateur. On a un problème de device, surtout dans les universités. Et pour moi, beaucoup d'étudiants sont déjà dotés de téléphones mobiles. Pourquoi le mobile est important en Afrique ? On peut même le voir avec les services financiers, un peu comme Wave,
- Speaker #1
Orange Monnaie.
- Speaker #0
Ils ont réussi à démocratiser le mobile en fonction de leurs activités. Pour moi, les Z-Tech, c'est ce qu'on doit réussir à faire. Réussir à engager l'apprenant directement avec son téléphone. Pour moi, c'est une des clés de l'apprentissage en Afrique.
- Speaker #1
J'allais te demander justement, quels ont été les retours un petit peu... Parce qu'on parle beaucoup des élèves, mais quels ont été les retours du système d'éducation, des professeurs, via aujourd'hui votre application ? Quand vous échangez avec eux, quels sont leurs retours par rapport à ça ?
- Speaker #0
Les retours... été très positif, je vais dire.
- Speaker #1
C'est ça que j'allais dire, tu as dit été.
- Speaker #0
Les retours étaient très positifs parce que ils voient que ça aide les élèves parce qu'ils ont vu qu'on a réussi à engager les élèves. On a réussi à engager les élèves à travers la gamification, le fait de rendre l'apprentissage très ludique, le fait que l'élève joue en apprenant, il ne se rend pas réellement compte qu'il est même en train d'apprendre, il gagne des points, donc il est un peu connecté à l'application. et il y a des professeurs qui ont connu l'application grâce aux élèves ça c'est la meilleure pub ça jusqu'au jour où l'IA est entrée en jeu et que les gens ont une mauvaise vision de l'IA surtout les acteurs de l'éducation qui sont très réticents à l'adoption des nouvelles technologies surtout l'IA dû à de nombreuses choses je pense, dû au fait que qu'ils ne maîtrisent pas. Certains ne maîtrisent pas totalement. C'est nouveau pour beaucoup. Certains ne maîtrisent pas la technologie. Et c'est des professeurs. Donc, d'où vient la réticence ? Nous, aujourd'hui, avec l'IA, je pense qu'on a une utilisation très responsable de l'IA.
- Speaker #1
Parce que vous, aujourd'hui, dans l'application, de l'IA est implantée maintenant ?
- Speaker #0
Beaucoup d'IA. Beaucoup, beaucoup, beaucoup d'IA. On a de l'IA et on a développé une nouvelle plateforme. D'accord. Donc, on a une plateforme web aujourd'hui qui permet aux professeurs, parce que l'idée en fait c'était de régler le problème de l'élève. En cours de route, on s'est rendu compte que le professeur, il avait beaucoup d'élèves. Il a une surcharge cognitive. C'est très dur. Le taux de suicide aux États-Unis, chez les professeurs, est beaucoup plus accentué. C'est beaucoup plus accentué chez les professeurs. Et c'est tout à fait normal quand tu as beaucoup d'élèves. Ah non, bien sûr, on n'imagine pas. Et quand tu n'as aucune assistance dans la pédagogie, dans comment tu dois assister les élèves. nous, notre IA aujourd'hui, ça permet ou professeur, n'importe quel professeur, formateur, de pouvoir créer des activités pédagogiques. D'accord. Donc, à partir de ton contenu, que tu as ton cours en fichier PDF ou autre, tu l'uploades sur notre plateforme. En moins d'une minute, nous allons te créer toute une activité pédagogique, que ce soit le résumé de la leçon, la leçon en fichier audio, des quiz. On te divise la leçon en petites parties, les principes du micro-learning dont je parlais. Chaque partie, il y a des quiz qui sont affiliés. À la fin, tu as une évaluation finale et tout ça en moins d'une minute ou de deux minutes. Il faut savoir que ces activités pédagogiques-là, ça pouvait prendre une semaine à deux semaines pour faire toutes ces activités de préparation.
- Speaker #1
C'est très intéressant parce que ça veut dire qu'aujourd'hui, Yellow, qui était à la base destiné aux élèves, Vous avez développé ça parce que maintenant, vous opérez des solutions aux enseignants.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Maintenant, les deux parties impliquées peuvent se retrouver sur l'application.
- Speaker #0
Parce que c'est un peu comme un LMS, Learning Management System. Il y a l'interface web pour le professeur et l'interface mobile pour l'apprenant. Donc le professeur, il a la possibilité de créer sa classe, d'inviter les élèves. Donc tu peux recevoir un code ou tu rejoins la classe du professeur. Tu peux avoir toutes ces activités pédagogiques-là qui sont partagées. Et le professeur, il peut suivre toutes les actions que l'apprenant va faire sur la plateforme. Donc il peut voir les élèves qui sont engagés, les élèves qui ont des lacunes quelque part. Et donc l'IA pour le professeur, c'est plus pour la création, l'assistance dans la création. Mais pour l'apprenant, c'est plus pour la compréhension. du niveau de l'apprenant et de pouvoir l'assister. Donc aujourd'hui, toi, quand tu fais un quiz, par exemple, tu es apprenant, tu fais un quiz dans la plateforme. Si tu trouves huit questions sur dix, tu as faussé deux réponses. On sait exactement quelle partie de la leçon tu as faussée. Et on t'envoie peut-être le lendemain. cette partie de la leçon, on te demande juste de faire deux quiz,
- Speaker #1
deux réels pour renforcer ce que tu n'avais pas.
- Speaker #0
L'algorithme, un peu comme Instagram, si tu tapes des lunettes, toute la journée, il va te proposer des lunettes. Donc l'algorithme te comprend et te propose des exercices qui sont adaptés à ton niveau. Il te propose même des exercices que tu as eu à fausser. C'est un peu le principe de duelingo. Au-delà de ça aussi, côté motivation, ce qu'on a réussi à faire, c'est de comprendre les réelles motivations de l'élève dans l'onboarding. Pourquoi tu veux décrocher ton baccalauréat, par exemple ? Tu vas voir certains qui vont te répondre qu'ils veulent rendre fière à leur mère. D'autres qui vont te dire qu'ils veulent rejoindre une école de prépa en France. Mais on utilise ces notifications, ces informations pour te garder dans l'application. Si on voit que tu restes une semaine sans te connecter, on t'envoie des notifications.
- Speaker #1
Par rapport à ton objectif.
- Speaker #0
Par rapport à ton objectif. Et généralement, c'est des choses qui marchent. Donc, c'est beaucoup de choses comme ça. auquel on réfléchit pour engager l'élève, pour assister aussi le professeur et pour pouvoir créer un espace d'apprentissage qui sera bénéfique pour...
- Speaker #1
Et puis c'est un nouvel espace de rencontre pour le professeur et l'élève. qu'ils continuent d'échanger ensemble et de mieux se comprendre. Parce que comme tu le disais, pour un professeur, pour comprendre ses élèves, quand il envoie toute la journée des classes de 30, 40, qu'il envoie 4, 5 dans la journée, il n'a pas le temps.
- Speaker #0
Clairement pas.
- Speaker #1
Mais si aujourd'hui, un outil peut lui permettre de comprendre un peu plus les tendances, les faiblesses qui marchent bien et tout, ça ne peut qu'être bénéfique. Et aujourd'hui, en utilisateur actif, vous êtes à combien aujourd'hui ?
- Speaker #0
point. Cette nouvelle plateforme web, on est en train de la lancer là. C'est pour les vacances qu'on est en train de finir le développement.
- Speaker #1
Là, tu parles pour la partie dont on vient de parler avec l'IA ?
- Speaker #0
Avec l'IA. Ok,
- Speaker #1
d'accord. Mais là, par exemple, il y a la session BAC qui est passée de cette année, 2025. C'était quoi les pics aujourd'hui ? Les chiffres qui t'ont marqué ?
- Speaker #0
90 000.
- Speaker #1
90 000 utilisateurs ?
- Speaker #0
90 000 utilisateurs. On arrivait, je pense que Salut ! Le pic de Daily Active Users était plus de 35 000. Il y a eu 35 000 personnes qui se sont connectées en même temps sur la plateforme. Mais le plus intéressant, c'est le temps d'utilisation. Il y a certains qui faisaient plus d'une heure de temps sur la plateforme par jour.
- Speaker #1
Très intéressant.
- Speaker #0
Il y a eu beaucoup de gens qu'on a pu toucher, qu'on a pu aider dans l'obtention de leur baccalauréat. Il y a 87 %. de notre cible avoue que Yellow les a aidés dans l'obtention de notre baccalauréat. En sachant que le taux de réussite au premier tour cette année, c'était de 21%. il y a quand même eu une grosse différence.
- Speaker #1
Et en plus, aujourd'hui, ce qui est bien, parce que là, on parle beaucoup depuis tout à l'heure du bac, mais aujourd'hui, ce n'est plus que les élèves de terminables. Aujourd'hui, vous faites seconde, première, terminale, si je ne dis pas de bêtises.
- Speaker #0
Et même au-delà de ça, aujourd'hui, avec cette nouvelle plateforme qu'on propose maintenant, Yellow devient une application de gestion pédagogique, on va dire.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Aujourd'hui, pour tout formateur, tu as la possibilité d'utiliser la plateforme Yellow, Pour avoir de l'assistance dans la création, je ne vais pas dire créer, parce que le professeur a toujours la main mise sur ce que l'IA va faire et il ne va pas prendre des informations au-delà du contenu du professeur. C'est très important de le rappeler.
- Speaker #1
C'est que l'information que le professeur lui donne qu'il traite.
- Speaker #0
Exactement, qu'il traite. Et le professeur aussi, après toutes ces activités pédagogiques que je vais répéter encore, c'est-à-dire à partir de son cours, on lui crée le résumé, on lui crée le cours en fichier audio, on lui donne le glossaire, les mots importants et leurs définitions. On lui sende le cours en différentes parties. Chaque partie, il y a des quiz qui sont affiliés. Il y a une évaluation finale. Toutes ces activités qui sont créées, il a la main mise, il peut modifier en fonction de lui ce qu'il veut. Donc, on permet au professeur de faire cela. Et derrière, on permet à l'apprenant de pouvoir suivre le cours du professeur. Donc, le professeur, il peut suivre la progression de l'apprenant et il pourra savoir dans sa salle de classe, qui a plus besoin d'assistance dans tel domaine, dans tel domaine. Donc l'accomptissage est beaucoup plus structuré pour chacun, et beaucoup plus personnalisé, on va dire. Et aujourd'hui, ce n'est pas seulement des élèves du lycée. On propose maintenant la solution aux universités. On propose la solution aux écoles et même aux entreprises pour leur campagne d'onboarding. Oh,
- Speaker #1
c'est super ça.
- Speaker #0
C'est ce que j'expliquais au début. Il fallait qu'on ait de l'argent réellement. pour développer notre technologie, pour arriver à ce point où on aura un business model qui est stable. Parce que toute cette recherche qu'on faisait, c'était pour avoir un business model stable. On a testé différents business models, on a essayé de travailler, de gagner de l'argent via les élèves directement avec un service d'abonnement. Ce qui est très aléatoire. Pourquoi ? Parce que durant les périodes de composition, les deux compositions, tu gagnes de l'argent.
- Speaker #1
Oui, mais dès qu'il y a les temps morts.
- Speaker #0
À la fin de l'examen, tu gagnes de l'argent, mais dès qu'il y a les temps morts, toi tu es mort. et il fallait rapidement qu'on puisse... trouver, on va dire, cet équilibre entre impact social et monétisation financière.
- Speaker #1
Et là, tu dirais pour... C'est quoi vos objectifs ? Quand aujourd'hui vous voyez ces années qui sont passées, quand vous voyez l'évolution, quand vous voyez l'impact, quand vous voyez les résultats et les invitations que vous avez sur des concours et autres, on vous connaît, on sait qui vous êtes. Quand vous voyez les prix que vous avez gagnés, vous sentez que vous êtes sur quelque chose d'impactant et dont on a besoin. Comment vous réfléchissez la suite ? Est-ce que vous réfléchissez ? Tu vois, c'est une question que je pose beaucoup à mes invités. Est-ce que la suite de Yellow, vous la réfléchissez à 5 ans ? À 10 ans ? Est-ce que vous... Là, dans votre tête, comment vous voyez la suite de Yellow ? Où vous aimeriez aller ?
- Speaker #0
réinventer l'éducation en Afrique. Réinventer l'éducation en Afrique, je pense que ça, c'est la vision de Yero, en la rendant accessible et engageante. Ça, c'est notre objectif, c'est-à-dire faire de telle sorte que l'éducation soit accessible. Et quand on parle d'accessibilité, j'ai compris récemment que moi, quand je parle d'accessibilité, je parle de proximité. Je ne parle pas seulement de pouvoir disposer de l'éducation, mais que l'éducation soit... réellement proche de toi, que tu sois ami à l'éducation. Je ne sais pas si tu comprends ce que je veux dire. C'est de faire de telle sorte que tu prennes plaisir à apprendre. Pourquoi ? Parce que pour moi, apprendre ne devrait pas être une tâche fastidieuse. Ça ne doit pas être compliqué. Parce que si tu arrives à engager la personne, elle est consciente du pourquoi elle apprend, elle pourrait apprendre facilement. En la rendant aussi engageante, c'est comment motiver les gens à apprendre parce qu'on a tous besoin de motivation pour bien apprendre. Aujourd'hui notre mission c'est quoi ? C'est à court terme, court et moins à terme, de pouvoir proposer une solution qui va améliorer les niveaux. des élèves dans les écoles et dans les universités surtout, principalement, et les entreprises, on va dire, c'est un bonus. Mais l'idée, en fait, c'est de pouvoir impacter le plus d'écoles ici au Sénégal et dans la sous-région le plus rapidement possible. beaucoup d'élèves. Aussi, pensez à l'évolution. L'évolution future, parce que là, on voit de plus en plus la VR qui arrive. On voit des géants qui investissent beaucoup de milliards dans la VR. Peut-être que le futur, le device le plus utilisé ne sera plus le téléphone mobile. Peut-être que ce sera des lunettes. C'est une conviction aussi qu'on a, parce que nous, on croit qu'un entrepreneur, c'est quelqu'un quelqu'un qui prédit le futur. Donc, il faut que tu aies ton opinion sur le futur et pouvoir l'anticiper. Google, il avait compris qu'il y aurait beaucoup, beaucoup de sites. L'évolution des sites internet va exploser et qu'on va forcément avoir besoin d'une barre de recherche. Nous, on croit aussi que l'éducation va évoluer de plus en plus. Il faut qu'on puisse connecter des gens de partout dans le monde. Donc, on est même en train de réfléchir à des solutions de VR dans la réalité augmentée. On est dans cette réflexion d'aider, de pouvoir impacter, de pouvoir permettre à la future génération africaine qui va dominer le monde parce que ce sera le cerveau du monde, l'Afrique, de pouvoir contribuer à son développement et à son ascension.
- Speaker #1
Une dernière question, deux questions que je ne t'ai pas posées. Concernant Yellow aujourd'hui, est-ce qu'il y a des cours en Wall-Off ? Oui.
- Speaker #0
Pas encore.
- Speaker #1
Pas encore, tu vois. Je te posais la question parce que j'avais reçu, dans un épisode précédent, Sobel Ngom, qui, tu vois, m'expliquait un petit peu comment lui s'était lancé dans le social et il avait aidé justement des jeunes à aller préparer le bac dans les régions. Et ce qu'il avait dit, un commentaire qu'il avait dit, c'était que souvent aussi, il y avait ce problème de langue. Tu vois, que le cours était dispensé en français par le professeur, mais que peut-être l'élève qui étaient en face ne maîtrisait pas la langue aussi parfaitement. Donc ça, c'est dans vos ambitions, dans vos projets pour Yellow, de pouvoir aller sur des cours aussi bien en français qu'en Wolof, peut-être même en peul et en autre, bien sûr.
- Speaker #0
Ça a été un gros sujet de discussion récemment. Est-ce que c'est la priorité en ce moment avec mon associé ? Ou différentes hypothèses sont sorties. C'est qu'aujourd'hui, produire ces cours-là en Wolof, Est-ce que ce serait pertinent en sachant que l'élève va faire finalement son examen en français ?
- Speaker #1
En français, oui.
- Speaker #0
Je trouve que ça va être pertinent pour la compréhension de l'élève, parce que c'est vrai que la plupart des Sénégalais sont confrontés... au français à l'école. Donc, ils vivent jusqu'à leurs 6 ans. C'est à 6 ans que tu pars à l'école, on te parle français, tu rentres chez toi, tu parles encore Wolof. Donc, un des plus gros problèmes qu'on a, c'est un problème de soft skills, c'est de pouvoir s'exprimer facilement. Pourquoi ? Parce qu'on n'a pas l'habitude de parler français. Et donc, c'était un gros sujet de discussion. Est-ce que c'est quelque chose qu'on devrait faire tout de suite ? Mais moi, je crois fermement qu'on doit produire les cours en contenu. qu'on va produire nos contenus en langue locale pour permettre aux élèves de mieux comprendre. Mais je crois aussi qu'on devrait revoir l'éducation. Je crois qu'on devrait revoir l'éducation. Donc, ce n'est pas, on va dire, un problème qu'on peut forcément résoudre directement. Oui,
- Speaker #1
je comprends ce que tu veux dire. Vous pouvez accompagner si changement il y a, mais que la décision de changement, elle doit être... plus haute au niveau de décision.
- Speaker #0
Exactement, ça doit être plus haute, mais on va proposer les cours en langue locale.
- Speaker #1
Ok,
- Speaker #0
ok. Des explications en plus, on va dire. Ok.
- Speaker #1
Et la dernière question que j'aurais pour toi, qu'est-ce que tu penses que le Stéphane qui faisait ses notes, si tu pouvais remonter à ce moment-là, qu'est-ce que tu penses qu'il penserait aujourd'hui de cette application et de ça ? On ne te l'a jamais posé cette question.
- Speaker #0
Qu'est-ce que je pense ? Le Stéphane qui faisait ces notes, c'était le Stéphane qui était au lycée.
- Speaker #1
Qui était au lycée, qui... Il va lui dire... Si tu pouvais le rencontrer et lui dire, tiens, t'as vu ce que tu faisais là ? Aujourd'hui, regarde, moi je fais ça. Tu penses qu'il penserait quoi de ce que tu fais aujourd'hui ?
- Speaker #0
Il va se dire, je n'allais jamais imaginer que tu allais finir dans ce secteur. J'allais penser vraiment que tu allais être soit dans la musique, dans la production, mais pas dans ça. Je pense qu'il... qu'il allait être fier quand même de tout ce que l'équipe a fait parce que c'est pas seulement moi parce qu'aujourd'hui vous êtes une équipe de combien ?
- Speaker #1
de 13, tu vois ça, tout à l'heure on s'est arrêté, vous étiez 5 aujourd'hui vous êtes 13 personnes aujourd'hui on est 13,
- Speaker #0
on a une grosse équipe avec des profils qui sont vraiment, j'apprends de tous les profils parce que je pense que dans leur domaine ils sont tous meilleurs que moi des gens qui ont apporté beaucoup beaucoup à Yelo aujourd'hui ici On a réussi à gagner autant de concours, c'est que je ne suis pas totalement focalisé sur les concours. Les gens qui sont à l'affût, toi on te dit tac, tu dois voyager. C'est ça, c'est ça, tu vois. Par rapport au dernier concours qu'on a remporté de l'UM6P, c'est l'association des joueurs de la NBA. Ça s'est passé exactement comme ça, Babaka, qui a vu l'affiche, qui a fait toutes les démarches, à discuter avec eux pendant... deux ou trois mois. Et un jour, comme ça, il m'a dit, ouais, donc il y a un concours, on a été sélectionné, c'est au Maroc, tu pars dans deux semaines, ça se passe comme ça. Donc, on a réussi à mettre un mécanisme pour qu'on ne perde pas réellement de temps sur la recherche d'opportunités dans le sens. Pourquoi ? Parce qu'il y a un business model qu'on doit construire réel derrière et qui demande beaucoup de réflexion. Donc, je dirais qu'il serait fier de comment j'ai construit l'équipe, comment j'ai pu réussir à motiver et... tous ces gens
- Speaker #1
et qu'il croit au projet qu'il soit dévoué au projet il serait plus fier de ça je pense et la dernière personne ta maman aujourd'hui qu'est-ce qu'elle en pense de Yellow quand même pour ce que tu fais très fière,
- Speaker #0
elle participe à la réflexion elle propose des idées maintenant est-ce qu'on devrait côté déploiement est-ce qu'on devrait se déployer en Côte d'Ivoire est-ce qu'on devrait aller au Maroc et ça fait plaisir de voir que finalement elle a vu la vision où est-ce que son fils veut aller
- Speaker #1
Masha'Allah Merci Stéphane, ça a été amusant plaisir. Ah, c'est fini ? Bah ouais, t'as vu ? Parce que là, tu nous as tout raconté. À moins des choses que tu veux y rajouter,
- Speaker #0
peut-être. Non, non, non. C'était juste pour blaguer.
- Speaker #1
Non, mais franchement, en tout cas, ça a été un plaisir. Moi, ce que je vais retenir de cette discussion, c'est l'homme de courage. Moi, c'est ça que je vais retenir parce que comme tu l'as dit, et on sent que ça a été un moment qui a été marquant, quand tu as perdu ton père, Tu as pris tes responsabilités. Tu as compris que tu devais faire les choses. Tu vois ? Et ce que je retiens de la discussion, c'est ça. C'est que tu es quelqu'un qui a très vite entrepris des choses, vendu des fiches, montré un studio alors que tu n'avais aucune connaissance dans ça, qui a su trouver des solutions quand les gens avaient des problèmes et qui, plutôt que de trouver des solutions, eux regardaient le problème et ne faisaient rien au centre d'appel où tu as créé crée ton système pour que les gens puissent manger et toi, économiquement, faire du business. Et surtout, je vais retenir ta folie, parce que d'avoir une idée dans un taxi un matin et de démissionner le soir pour la lancer, c'est de la folie, mais en même temps, c'est du génie parce que tu crois à ton projet et je pense qu'il n'y a pas meilleur exemple pour moi que cette lettre de démission soudaine qui montre à quel point tu crois à ce projet-là. Je vais retenir le travail et la détermination parce que comme je le dis encore, pour gagner 8 concours comme ça, c'est beaucoup de travail. beaucoup d'engagement et surtout beaucoup de résultats. Ça montre que vous avez des résultats, ça montre que vous performez, ça montre qu'il y a un besoin et donc que vous êtes au bon endroit, au bon moment. Et je vais continuer de vous souhaiter de continuer à grandir pour que, incha'Allah... comme tu dis, dans deux ans, dans trois ans, tu viennes me voir et que tu me dises, bon, Olivier, là, j'ai vendu. J'ai vendu Yellow parce que c'est allé trop haut pour moi et tu vois, j'en suis sorti. Mais ce que je vous souhaite surtout, c'est ça, c'est de continuer d'impacter, d'impacter des jeunes parce que, comme on le disait tout à l'heure, c'est, nous-mêmes, on n'a pas conscience de ce que ce moment de vie qui est le bac, peut changer chez eux. Et moi, je l'ai compris justement dans ma discussion avec Sobel, c'est vrai que... Tu sais, on est pour certains dans des situations, je vais dire, classe moyenne, classe un peu aisée, où le bac c'est juste une étape et tu continues et ça ne change pas grand-chose à ta vie. Mais on oublie qu'en fait, on n'est qu'un petit pourcentage par rapport à un gros pourcentage pour qui le bac peut être un moment tellement décisif. Et même pas que le bac, je veux dire l'éducation en général peut être tellement décisive à un changement de vie. un impact que ces personnes vont avoir, ne serait-ce que déjà sur leur entourage, que je pense que vous-même, vous ne pouvez pas vous rendre compte de tous les ricochets de vie, de tous les changements de vie qui peuvent se passer par des choses que les gens vont apprendre sur votre application. Donc juste pour ça, bravo. Bravo pour tout ce que vous faites. Je vous souhaite de continuer à grandir, de continuer aussi d'être une fierté pour toutes les startups sénégalaises parce que vous faites partie aujourd'hui de ces startups qui font briller le Sénégal par le lecteur. excellence du travail qui est fait par la détermination et tout. Donc vraiment, ça a été un plaisir de discuter avec toi.
- Speaker #0
Merci beaucoup.
- Speaker #1
Comme je t'ai dit, j'attends de te revoir dans 2-3 ans ici. Inch'Allah. Inch'Allah que tu viennes nous raconter la suite. Et je vous invite, la team incroyable, à aller suivre Stéphane, à aller suivre la page de Yellow pour voir tout ce qu'ils font, pour être inspiré, pour être motivé. Et voilà, on ne sait jamais demain. Peut-être que c'est vos enfants, c'est vos neveux, vos nièces. partager l'heure, l'application, montrer l'heure. Et voilà, on va continuer à essayer de faire grandir l'application Yellow à notre échelle. En tout cas, merci beaucoup.
- Speaker #0
Merci beaucoup à toi aussi. Et on souhaite voir ta réussite aussi. Inch'Allah.
- Speaker #1
Inch'Allah, mon podcast sur Yellow, bientôt je ferai des cours avec ma voix. Je vais faire ma voix. Oui, alors aujourd'hui.
- Speaker #0
Et bientôt, tu auras la possibilité de créer des activités pédagogiques juste avec ton contenu audio. OK. Juste avec ton contenu audio. tu pourras avoir ta classe, tu pourras avoir des gens qui vont faire les activités pédagogiques, comme j'ai expliqué. Donc, le contenu audio sera transformé en résumé, en texte, en quiz, et les gens pourront, si tu invites des experts qui vont parler d'un domaine, les gens pourront voir s'ils ont bien assimilé les domaines ou pas. C'est une possibilité que tu pourrais proposer.
- Speaker #1
Bientôt, je vais vous aller retrouver mes quiz. Pour voir ceux qui écoutent vraiment bien mon podcast, je vais faire des quiz sur Yellow, vous allez voir. En tout cas, la Team Incroyable, allez suivre Stéphane sur tous ses réseaux. Je vous mettrai ses réseaux de toute façon. Allez voir la page Yellow et continuez de prier pour eux pour qu'ils continuent à gagner des prix, aller de plus en plus loin, plus loin, plus loin. C'est tout ce qu'on leur souhaite. Je vous dis à très vite pour un nouvel épisode de la Team Incroyable. Bon dimanche et à bientôt. Ciao !
- Speaker #0
Ciao !
- Speaker #1
Nice !