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Le OV Show

Phillipe Simo parle million d'abonnés, investir au pays, pouvoir des médias et back to Africa

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1h57 |11/07/2024
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Le OV Show

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1h57 |11/07/2024
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Description

Phillipe Simo, fondateur de  @InvestirAuPays  , revient sur son parcours d'entrepreneur et sur la fondation de son média. Lors de notre échange, il revient sur l'importance du parcours de son père, sur le rôle crucial de sa femme et sur l'influence et le futur de son média.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Olivier

    Hello, hello les incroyaux, la team. incroyable. Bienvenue sur un nouvel épisode du OVSHOW que vous nous écoutiez sur les plateformes d'écoute où vous nous regardiez sur YouTube. Bienvenue, merci pour toute la force que vous nous envoyez à chaque épisode, pour chaque commentaire, chaque like, chaque partage. Ça nous donne beaucoup de force. Et aujourd'hui, j'ai l'immense plaisir de recevoir le boss youtube game de recevoir un passionné d'afrique de recevoir un entrepreneur incroyable de recevoir quelqu'un qui m'a interviewé avec Karelle ya quatre ans aujourd'hui c'est moi qui l'interview je reçois monsieur philippe simon dans le OVSHOW Tu vas bien Philippe ?

  • Phillipe

    Très bien Olivier.

  • Olivier

    Alors la question que je pose à tous mes invités, est-ce qu'on t'a déjà présenté comme ça ?

  • Phillipe

    Non, pas du tout.

  • Olivier

    T'as vu ? Ton prochain événement où tu montes sur scène, tu m'appelles, je fais ton intro, comme un match de boxe, tu rentres sur le ring, tout ça, il faut que tu m'appelles. Tu vas bien ?

  • Phillipe

    Oui, ça va, merci.

  • Olivier

    Alors je profite que tu sois à Dakar en ce moment. pour te recevoir. J'ai pris sur ton temps de vacances parce que tu es là en vacances, même si les gens qui te suivent sur les réseaux se demandent est-ce qu'il est là pour bosser en vacances parce que tu bosses beaucoup, malgré que tu sois venu te reposer.

  • Phillipe

    C'est ça les vacances.

  • Olivier

    Et je tiens à commencer d'abord cet épisode en te félicitant. Parce que Philippe vient d'atteindre La barre des 1 million d'abonnés sur YouTube.

  • Phillipe

    Incroyable.

  • Olivier

    Est-ce que tu le réalises ?

  • Phillipe

    Pas trop, pas trop.

  • Olivier

    Pas encore ?

  • Phillipe

    C'est énorme, mais bon.

  • Olivier

    On va y arriver. Je tenais à rentrer dedans et je tenais à te recevoir justement parce que c'est un milestone énorme. Je pense que dans le YouTube francophone, on va enlever tout ce qui est artistes musicaux. tu vois et tout, dans le YouTube francophone, tu es le premier, je pense, à réaliser ce milestone. Et je pense que c'est important, même si tu l'as déjà raconté, peut-être à deux, trois, quatre reprises, que les gens reviennent sur ton parcours, que les gens comprennent qui est l'homme, qui était d'abord l'enfant, qui était la jeunesse, qui est l'homme, et surtout comprennent le travail et la vision que ça a été. Parce que j'imagine que tu dois souvent l'entendre. Ah, tu as de la chance dans ce que tu fais. Tu as de la chance dans ce que tu fais. Et c'est pour ça que j'ai insisté sur le fait que tu es en vacances, mais on va y revenir, tu n'es pas en vacances totalement. Donc voilà. Pour commencer, j'aimerais savoir aujourd'hui, Philippe, quand tu rencontres quelqu'un qui ne te connaît pas, comment tu te présentes ?

  • Phillipe

    Très simplement, je suis un entrepreneur passionné d'Afrique.

  • Olivier

    Ok, c'est aujourd'hui, bonjour, je suis entrepreneur passionné d'Afrique. Et après, tu rentres dans le détail.

  • Phillipe

    Oui, s'il pose des questions.

  • Olivier

    Après tu rends le taille. Donc toi tu es né au Cameroun ? Oui, j'ai grandi au Cameroun. Donc de ce que j'ai pu, en faisant mes recherches sur toi, tu fais tout ton cursus, collège, lycée, bac au Cameroun.

  • Phillipe

    Le bac je l'ai fait trois fois d'ailleurs.

  • Olivier

    Oui, et ça c'est quelque chose que je l'ai appris en regardant les interviews. Donc tu dis le bac, tu le passes trois fois.

  • Phillipe

    Oui.

  • Olivier

    Mais il y a quelque chose que j'ai trouvé très important. Quand je regardais les discussions que tu avais eues, j'ai trouvé très touchant, si ça ne te dérange pas, de reparler, de réexpliquer le parcours d'abord que ton père a eu. Parce que tu as expliqué quelque chose de très fort dans ce que je regardais sur le parcours de ton père. Pourquoi je te pose cette question ? Parce que je pense qu'il y a quelque chose que les gens ne t'ont pas demandé. Mais je vais y revenir. Est-ce que tu peux expliquer pourquoi, pour ton père, aujourd'hui, les études, c'est quelque chose de très important ?

  • Phillipe

    C'est même sacré ça, si tu veux être ennemi à mon père, il ne faut pas faire des études, là, il ne va vraiment pas t'aimer. Non, parce que mon père, pour lui, les études ont vraiment été un ascenseur social. Mon père vient d'une famille très pauvre, et quand je dis très pauvre, il faut bien que les gens comprennent ce que ça veut dire. Tellement pauvres que quand mon père était petit, il faisait les poubelles.

  • Olivier

    Oui, c'est ce que tu avais expliqué.

  • Phillipe

    Voilà, parce que quand on dit pauvres en Afrique, les uns s'imaginent dans ce genre de scénario, moi c'est tout ce que, dans nos pays, quand tu en arrives à ramasser dans les poubelles, c'est vraiment que tu es très pauvre. Et c'est à ce niveau-là que mon père était. C'est d'autant plus paradoxal parce que mon grand-père... fait partie des gens qui sont allés combattre pour la France. Alors c'est tous que le général de Gaulle était venu en Afrique, pour venir chercher des gens qui devaient aller aider la France, et mon grand-père en faisait partie. Le problème c'est que ces gens-là sont revenus de la guerre complètement traumatisés. Mon père raconte qu'en pleine nuit, parfois son père se réveillait en criant, en pleurant, à cause des affres qu'il avait vécues pendant la guerre.

  • Olivier

    Ils ont été abandonnés ?

  • Phillipe

    Complètement, aucune pension, rien du tout. Donc non seulement tu reviens d'une zone comme ça dans laquelle tu es traumatisé, tu as vu tellement de choses horribles, mais en plus, il n'y a pas de moyen de te réinsérer dans la société. Et donc du coup, mon père grandit dans une famille dans laquelle il y a plusieurs enfants. Et clairement, il faut se débrouiller. Et à l'âge de 8 ans, quand on dit qu'il faisait les poubelles, c'était vraiment déjà petit. À l'âge de 8 ans, il faisait les poubelles. Là aussi, quand il fait les poubelles, il faut faire les poubelles stratégiquement. Il faisait des poubelles dans les quartiers riches. Tu as quand même plus de choses intéressantes dans les quartiers riches, dans les poubelles, que dans les autres. Et il dit qu'un jour, il était en train de faire des poubelles. Il a observé une scène qui l'a intrigué. C'est qu'il a vu à table une famille dans laquelle il y avait des enfants de son âge qui étaient assis en train de manger à table avec leurs parents. Le portail était ouvert. Et il s'est dit, mais comment ça se fait que d'autres enfants... Parce que je pense que quand tu grandis dans ce genre de milieu, tu penses en fait que tout le monde est à peu près comme ça.

  • Olivier

    Bien sûr.

  • Phillipe

    Et quand il voit cet enfant à table, en train de manger, là, il prend conscience qu'il y a quelque chose de différent. Et il se demande, mais pourquoi cet enfant est assis à table, en train de manger, et moi, je suis ici, en train de faire les poubelles ? En réfléchissant et en se questionnant, il se rend compte qu'en fait, cet enfant-là, il est juste en train de bénéficier de ce que ses parents ont fait.

  • Olivier

    Du travail.

  • Phillipe

    Du travail de ses parents. Et ses parents ont un bon poste. qui leur donnent une bonne rémunération parce que ses parents ont étudié. Et donc à partir de là, de l'âge de 8 ans, mon père va comprendre que le seul moyen qu'il a de s'en sortir dans la vie, c'est de réussir ses études. Et donc il va avoir un parcours excellentissime. Oui,

  • Olivier

    c'est ce que tu racontais.

  • Phillipe

    Oui, mon père est brillant. Quand tu l'entends parler, tu sens que le gars est carré dans sa tête. Et donc il va avoir un parcours vraiment excellent. Toujours parmi les majors de ces promos, à tel point que quand mon père sort de l'université, à son époque d'ailleurs, il va refuser d'entrer à l'armée, refuser d'entrer pour avoir cet intit. Parce qu'on estimait que les plus intelligents n'allaient pas à l'armée. Beaucoup de camarades de mon père sont généraux aujourd'hui. Et à son époque, ce n'était pas valorisant. Tu vas faire à l'armée, tu n'as pas les niveaux, ainsi de suite. C'était des raccourcis. Et lui, il va aller donc là où les plus intelligents allaient. Il va faire de l'économie, des trucs comme ça. Et il va faire partie de la première génération de cadres camerounais qui vont occuper des postes dans les entreprises quand les Blancs vont partir.

  • Olivier

    D'accord.

  • Phillipe

    Et ce qui fait que très vite, il va être amené à avoir des responsabilités. Et à 26 ans, il sera directeur de banque.

  • Olivier

    Wow.

  • Phillipe

    26 ans. À 26 ans.

  • Olivier

    Directeur. On ne parle pas de n'importe quel poste.

  • Phillipe

    Tout à fait. Directeur de banque. Et tu imagines donc, avec tous les avantages que ça apporte, l'argent l'a rendu fou. Parce que clairement, quand tu vois d'où il est parti, à où il est arrivé, c'est drôle son histoire parce que c'est quelqu'un qui n'avait rien, qui a tout perdu.

  • Olivier

    Ah oui ? Oui,

  • Phillipe

    parce qu'il n'a pas su gérer. Il n'a pas su gérer, il a flambé, il a aidé tout le monde. Et le jour qu'il a perdu son boulot, il a continué à vivre comme si de rien n'était.

  • Olivier

    On lui a proposé d'autres boulots.

  • Phillipe

    Il a dit non, c'est soit directeur, soit rien. Moi, je ne peux pas quitter le DG, moins que ça. Et en fait, il s'est rendu compte que plus le temps passait, plus les opportunités qu'il avait étaient de moins en moins intéressantes. Et après, quand il a accepté des trucs, au final, ça n'a plus jamais été la carrière qu'il avait eu auparavant. Mais quand je dis souvent ça, c'est important de le préciser. Quand je dis que mon père était directeur de banque, beaucoup de gens se disent, mais toi, tu es un privilégié. En fait, qu'est-ce que tu racontes ? Je tiens à préciser que quand je suis né, la pente descendait.

  • Olivier

    Oui. Toi, tu n'étais plus au moment de...

  • Phillipe

    Non. Non. Je n'ai pas connu ça. J'ai jamais connu ça. Moi, on me raconte des choses. C'est tout. Moi, je n'ai pas fait que ça. Et là, moi, quand je venais, mon père, il commence à entrer vraiment dans la phase dure.

  • Olivier

    Et en fait, pourquoi je te pose cette question et je te demandais de revenir sur ça ? Parce que, moi, il y a quelque chose, il y a une question que je me suis posée, parce que, vu que c'est quelqu'un qui apporte une valeur très importante aux études, comment il a vécu, justement, le fait que toi... Tu passes le bac une fois, malheureusement tu ne l'as pas, une deuxième fois, tu ne l'as pas. Comment ça a été cette période pour toi ? Parce que tu expliques très clairement que après ce deuxième échec au bac et tout, quand tu l'as, tu expliques très clairement ton parcours et tu sais où tu veux aller. Est-ce que ces périodes, ça n'a pas été difficile à la maison ?

  • Phillipe

    Très dur parce que... Bon, alors, on va dire que c'est pas quelqu'un qui va... En tout cas, j'ai pas eu ce rapport avec lui. C'est pas quelqu'un qui va être violent verbalement, encore moins physiquement d'ailleurs. Mais tu sens qu'il n'est pas content de la situation. Il n'est clairement pas content. Et quand je ne vais pas avoir le bac la première fois, c'est drôle parce qu'il va avoir... Il va être très philosophe par rapport à ça. Il faut savoir que dans ma famille, mes soeurs et autres, on a beaucoup de doctorat dans la maison. Mes frères et soeurs, pour dire les niveaux d'exigence de mes pères, mes soeurs sont toutes docteurs, d'autres qui sont dans l'expertise comptable. Bref, bac plus 5, ce n'est pas impressionnant pour nous. Et donc, quand tu commences déjà à rater le bac, alors que moi, mes soeurs, c'était des classes, des mois, ils allaient vite. La première année, il a appris ça avec philosophie en se disant, bon, ça arrive, la preuve. Et la deuxième année, quand je rate le bac... Je pense que j'ai fini par me rendre compte qu'ils nous mettaient beaucoup de pression pour qu'on soit bon à l'école. Parce qu'il faut le dire, moi, j'ai grandi dans un cadre dans lequel, pendant les vacances, nous, on étudiait les fables. Mon père va au travail le matin, quand il rentre de soirée, tu dois lui réciter la fable de La Fontaine. Tu dois réciter de A à Z et comprendre les maximes qu'il y a dans les fables. Ce qui fait que chez nous, les gens n'ont jamais compris pourquoi un scientifique comme moi a un si bon niveau en littérature, et ainsi de suite. Moi, je n'ai toujours pas compris pourquoi les autres n'avaient pas un tel niveau. C'est vrai que pour toi,

  • Olivier

    c'était ton quotidien.

  • Phillipe

    C'était normal. En grandissant, je me suis rendu compte qu'en fait, non, ce n'est pas comme ça que les parents faisaient avec leurs enfants. Donc, quand je rate le bac la deuxième fois, je pense qu'il se rend compte que je suis moi-même déjà très affecté. Donc, il ne va pas venir appuyer dessus. Il va me dire une phrase qui va beaucoup me parler, c'est qu'il va me dire que c'est bien que je rencontre le chèque à ce stade de ma vie. Parce qu'il me dit, lui, ça n'a pas été le cas. Et il se rend compte que c'était quelque chose de pas forcément bien, parce que lui, la première fois qu'il a échoué réellement dans sa vie ou qu'il a considéré qu'il était en situation d'échec, il a failli se suicider. Parce que quand mon père a perdu le travail... C'est ça, lui,

  • Olivier

    il a connu l'échec quand il était au sommet. Et donc, c'est encore plus dur.

  • Phillipe

    C'est encore plus dur. Avec des enfants, des charges. Et un jour, il a pensé à se suicider. Il a acheté des produits pour se suicider. Et le matin, il avait prévu de boire. C'est juste que ce matin-là... Mes frères l'ont suivi partout dans la maison. C'est-à-dire qu'ils ne voulaient pas faire ça devant les enfants, ils voulaient éloigner les enfants. Mais je ne sais pas s'il se passe toujours là, c'est Dieu, si tu appelles ça comme tu veux. Donc partout où il allait, les enfants étaient accrochés à lui. À tel point qu'il allait dans la chambre, il s'est posé sur le lit et il s'est endormi avec ses comprimés à côté. Et quand il s'est relevé, il y avait déjà des gens dans la maison, et ainsi de suite. Donc ils ne pouvaient plus le faire à ce moment-là. Mais il m'a donc dit que, au final, c'est bien que je connaisse ça maintenant. Parce que ça me prépare à la réalité de la vie. Et que je dois juste considérer que c'est une étape. Parce qu'après ça, normalement, si je sais en tirer les bonnes leçons, j'aurai un rapport très différent à la vie par la suite. C'est drôle parce que moi, mes échecs, notamment le deuxième, m'a fait ressentir la haine de l'échec.

  • Olivier

    D'accord. C'est ça que j'allais te demander. J'allais te demander, comment tu le vis la deuxième fois ? Est-ce que tu te dis... je vais aller pour la troisième fois et c'est une revanche, je vais y aller à fond et je vais la voir et là, je vais leur montrer. Ou est-ce que tu y vas et tu te dis, on va voir la troisième fois et...

  • Phillipe

    Non, je vais la troisième fois en me disant que... En fait, ça devient un challenge personnel.

  • Olivier

    Là, le mind est prêt et dit, vas-y.

  • Phillipe

    Là, je me dis, ça devient un challenge personnel parce que je me dis, mais c'est quoi ce bac en fait ? C'est quoi cette histoire de... Je ne suis pas plus con qu'un autre, parce que tu sais ce qui fait mal quand tu arrêtes, c'est que tu vois tes potes réussir. Tiens,

  • Olivier

    ouais.

  • Phillipe

    Et tu te dis, lui-là, il n'est pas dix fois plus intelligent que moi. La première année, quand je rate le bac, un de mes meilleurs potes m'a dit, Olivier, à l'époque, qui est d'ailleurs aujourd'hui très connu dans le domaine des startups, on révisait ensemble et il a le bac. Moi, je n'ai pas. La première année, on était au lycée Joss. Je me dis, mais ça peut être Olivier aussi. Je me dis, mais Olivier, on révisait ensemble constamment. Il l'a eu, je ne l'ai pas eu. Donc, je me suis dit, OK, d'accord. Mais la deuxième année, quand je ne l'ai pas, je me pose les vraies questions. Parce que tant que tu regardes les autres en te disant que ce n'est pas normal que tu réussisses, tu ne prends pas conscience de pourquoi tu ne réussis pas. La deuxième année, je me suis posé un mot de main et j'ai osé affronter mes véritables limites. Je me suis dit, OK, d'accord, si, j'ai raté. Ça veut dire, parce que la deuxième année, ma mère est dans un mindset totalement différent. Il faut qu'on aille voir tes notes, pour voir s'il n'y a pas eu une erreur. quelque part, je ne comprends pas. Et je me dis non. Si je n'ai pas eu le bac, c'est parce que je ne suis pas assez bon. Il faut se dire cette vérité. Je ne suis pas assez bon parce que pour un élève de terminale mathématique, je n'ai pas le niveau qu'il faut en maths.

  • Olivier

    Ok. Donc, tu étais en terminale S.

  • Phillipe

    Oui, je suis en terminale S. Ok. Tout le reste, littérature et tout, je le suis vol, mais ça compte très peu.

  • Olivier

    Oui, bien sûr. Les coefficients sont très faibles par rapport au maths, physique.

  • Phillipe

    Tout le reste. Et la vérité, c'est que tout mon cursus, je n'ai jamais été un élève qui s'efforçait. J'ai toujours été le genre d'élève qui écoute en classe, capte, rentre à la maison jouer, vient le jour de l'examen et réussit. Et je réussissais toujours avec des notes limites 10, 11, 12. Et ça me suffisait. Parce que pour moi... Je n'étais pas dans un challenge de je vais être premier même si mon père, je voyais bien qu'il voulait ça, mais moi j'aimais jouer. Oui, pas pour toi,

  • Olivier

    c'était bon, ok, je veux passer la classe pour pas que les fans me disent quelque chose C'est tout. Mais c'est marrant que tu dises ça, parce que quand je regarde tous mes invités que j'ai eus pour l'instant, je trouve que cette constante revient à chaque fois. Que ce soit Hadi, que j'ai eu pas longtemps, Milkoz, que j'ai eu pas longtemps. Tous ces gens avec des talents, aujourd'hui, qui réussissent des choses innovantes. me disent qu'à l'école, on faisait tout pour juste passer. Je m'ennuyais. Et tu vois, aujourd'hui, je ne sais plus avec qui j'en parlais, tu sais, on a cette notion d'enfant à haut potentiel intellectuel, à déceler des enfants qui s'ennuient à l'école parce que finalement, l'école n'est pas assez stimulante pour eux, parce que eux, leur cerveau va plus vite.

  • Phillipe

    Ça ne les challenge pas.

  • Olivier

    Ça ne les challenge pas. Et tu vois, aujourd'hui... Quand on voit ce que tu fais, on comprend que tu as un esprit d'analyse très pointu, tu as un esprit de réflexion très très pointu, tu vas très vite dans tes réflexions. Est-ce que tu ne penses pas, avec le recul, peut-être qu'aujourd'hui, tu n'étais pas stimulé par tes professeurs, tu n'étais pas stimulé à l'école pour finalement faire ressortir le potentiel qu'il y avait en toi ?

  • Phillipe

    Je pense que je n'étais pas dans un environnement dans lequel j'avais des raisons d'exceller. C'est-à-dire que pour moi... J'allais à l'école pour passer la classe, c'est tout. Et 10 tu passes. Et donc à partir de là, j'ai jamais été dans une ambiance dans laquelle je me sentais l'obligation d'être parmi les premiers. Et c'est drôle parce que justement, tout au long de mon cursus, même dans mon école d'ingénieur, quand on va arriver à... à ça, je me rends compte aujourd'hui que j'ai toujours sous-performé. Parce que rien ne me poussait à me challenger plus que ça. Et c'est quand je rentrais dans le domaine de l'entrepreneuriat, du business, que là, je vais être face à des montagnes qui vont me pousser à aller chercher des ressources que je ne soupçonnais peut-être... Enfin, je savais que je pouvais faire des choses, mais je n'étais jamais allé les chercher.

  • Olivier

    Là, tu avais trouvé un challenge.

  • Phillipe

    Oui, là, j'avais trouvé un challenge. Et même aujourd'hui, j'ai le sentiment que... Je ne suis même pas à 60%. Je sens que j'ai besoin de challenges encore plus grands, plus stimulants. Et je crois que je suis en train de les trouver là pour aller chercher encore davantage de ressources en moi pour davantage me déployer.

  • Olivier

    Oui, c'est ça. C'est qu'en fait, là, tu sens que tu as un challenge. Tu as ce feu qui brûle en toi, donc tu as envie d'y aller, tu as envie de dépasser les limites, mais à ce moment-là...

  • Phillipe

    Mais je n'avais pas ça à l'école,

  • Olivier

    ça c'est sûr. Donc, tu passes le bac, tu as ton bac, et donc après...

  • Phillipe

    Mais je voulais faire une précision par rapport à ce que je disais, parce que je pense que c'est important quand on est un citoyen. d'échec, d'identifier pourquoi on échoue. Mon père disait une phrase qui est importante, c'est que quand tu tombes, il ne faut pas regarder là où tu es tombé, il faut regarder là où tu t'es cogné. Ce n'est pas là où tu es tombé qui est important, c'est là où tu t'es cogné le pied. Tu peux te cogner le pied là, tu roules et tu tombes là-bas. Reviens là où tu t'es cogné le pied. Et cette année-là, la troisième année de...

  • Olivier

    Faut pas regarder où tu t'es fait mal, faut regarder où tu es tombé. Mais c'est tellement vrai, c'est tellement logique.

  • Phillipe

    Et donc je me suis dit, cette année-là justement... Qu'est-ce qui fait que je ne réussis pas mon bac ? J'ai identifié le fait que je n'étais pas bon en maths. Mais je n'étais pas bon en maths parce que j'avais cumulé beaucoup de lacunes depuis la sixième. Qui fait que, comme c'était une logique de passer juste mes classes, mes lacunes ne cessaient de s'agrandir. Et arriver en terminale, c'était beaucoup trop grand et beaucoup trop visible. Et donc cette dernière année de terminale, je crois que j'ai fait ce que très peu d'élèves font. Chaque fois que je rencontrais un problème en classe, j'allais chercher dans quelle classe on apprend les bases de cette notion. Parce qu'on arrive en terminale, on apprend des choses complexes, mais qui ont une base plus simple. Je me suis retrouvé avec mon livre de sixième, de cinquième, de quatrième, de maths. Et tu refais tout le parcours. Tout à fait. À me dire si j'ai cette lacune en terminale, c'est parce qu'en troisième, je n'avais pas bien compris quelque chose. C'est parce qu'en quatrième, je n'avais pas bien compris quelque chose. C'est parce qu'en... Cinquième, je n'avais pas bien compris quelque chose. Ce qui fait que maintenant que je sais ça, et que j'ai des enfants, je sais quelle est l'importance d'apprendre des bases. Et si l'enfant n'a pas des bases, ça va le rattraper. Tôt ou tard.

  • Olivier

    Tu accumules.

  • Phillipe

    Tu accumules des lacunes qui ne vont pas être visibles parfois dans tes notes ou dans tes résultats, parce que finalement, le jour de l'examen, on t'interroge sur certaines choses. Mais ça peut finalement devenir préjudiciable beaucoup plus tard. Et donc, j'ai fait cet effort de revenir aux bases. Ça demande quand même beaucoup d'humilité d'être en terminale mathématique et d'aller lire des trucs de cinquième.

  • Olivier

    Et puis surtout qu'à ce moment-là, on n'a pas, je vais dire, l'accès à tout ce que les jeunes d'aujourd'hui ont. Ou tu peux aller sur YouTube pour revoir des cours. Tu peux aller, tu vois, t'es vraiment obligé d'aller prendre les cahiers, d'aller prendre les livres, d'aller rechercher, d'aller lire, de refaire les exercices. C'est en ça où c'est vraiment encore plus, je trouve, impressionnant. Parce que comme tu dis, c'est l'humilité de se dire, je vais revenir à la base. Mais ça monte ta volonté de réussir parce que la charge de travail, ça doit être en supplément. Parce que déjà que les cours sont difficiles, ne serait-ce que ceux de la classe. Mais si tu dois revenir sur, ok, ça c'est en troisième qu'on l'a appris, mais ça veut dire qu'en seconde, peut-être on a développé ça.

  • Phillipe

    Tout à fait. Par contre, tu fais plusieurs classes. Bien sûr,

  • Olivier

    je refais plusieurs classes pour arriver jusqu'à la finalité. Impressionnant, donc j'imagine que cette année-là, ça a été une année où tu as, comment on dirait aujourd'hui, tu as charbonné.

  • Phillipe

    Ouais, ouais. Et donc quand je vais avoir le bac, c'était normal. Là, si je n'avais pas eu cette année-là, je me serais senti vraiment très mal. Mais bon, j'ai eu le bac cette année-là.

  • Olivier

    C'est quoi le sentiment quand tu vois ton nom ?

  • Phillipe

    Non, parce que nous, au Cameroun, c'est pire. On lit les noms à la radio. Oh ! C'est-à-dire qu'on arrive… Tu vois l'alphabet là ? Oui, oui, oui. Toi, c'est V, non ?

  • Olivier

    V, ouais, je suis à la fin. Voilà,

  • Phillipe

    moi, c'est S. Tu vois, on lit, on lit, on lit et… Tu dois être attentif parce que quand on saute ton nom, c'est horrible. Parce que si on saute ton nom, tu constates juste qu'on est... Moi, c'est S-I-M-O. Il y a beaucoup de six mots au Cameroun. Donc, on peut dire six motels, six motels, six motels. Et après, on passe à une autre lettre. Tu te rends compte que c'est passé ? Le pire, c'est que tu entends des cris de joie chez le voisin. Donc, la troisième année, on était... Et en plus, c'est solennel. Parce que quand la liste des... Au moment où les résultats arrivent, on met le poste radio. Au centre de la maison, tout le monde est assis et on attend ton nom. Il y a eu de la joie, de la pleure, c'était bien.

  • Olivier

    Et quand tu as ton bac, finalement, est-ce que tu sais déjà que tu veux t'orienter pour devenir ingénieur ou est-ce que c'est ok, bon là j'ai mon bac, qu'est-ce que je fais maintenant ?

  • Phillipe

    Complètement pas du tout. Ça c'est un des gros problèmes qu'on a dans le pays, c'est qu'on souffre beaucoup de problèmes d'orientation. Donc je n'ai aucune idée. Je sais à la base que je voulais faire mes décisions, plus tôt. J'avais des métiers comme ça auxquels je pensais, parce que c'était des métiers, je pense, sexy, chirurgien, pilote.

  • Olivier

    Il y avait urgence à l'époque, tu voyais genre ce clou-là.

  • Phillipe

    Mais quand j'ai vu mon rapport au sang, j'ai compris que je suis chirurgien, ça va pas. C'est sur une poule qu'on devait être gorgeux. J'ai vu le sang de la poule.

  • Olivier

    Ok, bon, on va s'arrêter là.

  • Phillipe

    On va laisser la chirurgie, ça va pas le faire. Pilote, pareil, je pensais à pilote, et puis mon père m'a dit un jour, tu veux faire le tour du monde ? Ta femme, tu la laisses à qui ? Je lui ai dit, ah, c'est pas faux, j'avais pas vu ça comme ça. Pilote, là, on met ça de côté. Et donc, quand j'ai eu le bac, j'avais aucune idée. J'avais un bac. Et pourquoi ? À la base, si j'avais fait des séries littéraires, j'aurais survolé tout. L'une des raisons pour lesquelles je veux avoir des séries scientifiques, c'est parce que je veux de la difficulté.

  • Olivier

    D'accord.

  • Phillipe

    Parce que je me dis, et puis surtout, je sais qu'après le bac, les séries scientifiques trouvent une infinité de possibilités que tu n'as pas avec des séries littéraires.

  • Olivier

    Et puis, nos parents... de cette époque-là, en tout cas, c'est... Mon fils fait Bac S, mes enfants font Bac S.

  • Phillipe

    Ça sonne mieux aussi. Oui,

  • Olivier

    voilà. Je trouve que le Bac L à cette époque-là, t'étais un petit peu vu comme... Bon, OK, il fait ça parce qu'il peut pas faire autre chose.

  • Phillipe

    Mais souvent, malheureusement, moi je vais te dire en toute transparence, la grande majorité des gens que je connais qui ont fait des séries littéraires... C'était pas par amour de la littérature, c'est parce qu'ils s'en sentaient pas en science.

  • Olivier

    En science,

  • Phillipe

    exactement. Et tu vois, même en série littéraire, tu as des gens qui sont là mais qui n'ont aucune passion pour ça. Oui,

  • Olivier

    c'est vrai.

  • Phillipe

    Ils te disent qu'ici les maths vont être moins difficiles, et donc ils sont là, mais du coup ça te crée des gens qui ne... Et quand tu tombes sur un gars qui est vraiment là pour la littérature... Tu tues le son tout de suite. Pareil, moi, c'est un peu l'hybride du côté scientifique. C'est quoi ce matheux qui est tout le temps dans les livres, qui est tout le temps, parce que je lisais en série scientifique, on ne lit pas beaucoup, qui est tout le temps en train de lire. Et pire, moi, j'ai gagné des concours de littérature, j'ai gagné des concours Rémy Lissot là. J'ai gagné plein de prix au lycée, alors que j'étais en série scientifique devant des littéraires.

  • Olivier

    Donc, ce côté orateur, ce côté parler. Oui. Devant le micro, parler.

  • Phillipe

    Finalement, je me suis rendu compte qu'aujourd'hui, toute ma vie m'a préparé à ça. Bah oui. En fait, moi, j'ai commencé, je suis quelqu'un d'à la base de très pudique et même peut-être d'un peu timide. Mais j'ai fait du théâtre en sixième, cinquième pour vaincre ça. Donc, j'ai commencé à apprendre à parler devant les gens en sixième, cinquième. En quatrième, troisième, j'ai fait un boys band. Donc, je chantais.

  • Olivier

    Philippe, fais pas, on va aller chercher les chansons.

  • Phillipe

    Je suis allé à un boy band de Poet Clover. Oh ! Si, si. Oh ! En troisième, j'étais dans le... Attends,

  • Olivier

    attends, je mets l'effet auto-tune. Tu peux chanter si tu veux.

  • Phillipe

    Non, non, non. Le plus, c'est que je connais toutes les paroles de chants. Darling, fais-moi juste... Oh là là ! Je suis allé à un boy band de Poet Clover. Si, si. J'ai bien baigné dans tout ça quand j'étais en troisième. À partir de seconde, j'ai commencé à faire le Club Journal.

  • Olivier

    Ok.

  • Phillipe

    Attends, je suis en seconde scientifique. Ouais, ouais. En première, j'étais président du club journal. En terminale, je gagne le concours Émile Zola, qui est un concours littéral. En deuxième année terminale, j'entre dans l'équipe des petits génies, parce qu'au Cameroun, il y avait un concours national qu'on appelait les petits génies, qui regroupait dans chaque lycée les cinq meilleurs en littérature, maths, culture générale, science, il y avait un truc comme ça. J'ai envie de lancer un truc comme ça aujourd'hui. Parce que je me rends compte que ce truc-là, rien que ce jeu, en fait, c'est une sorte de question pour un champion, mais inter-établissement. Oui. Et nous, on a été champions nationales devant les lycées français, les lycées américains. C'était incroyable parce qu'on le faisait par province. C'est-à-dire que tu compétais à Dakar, tu gagnes à Dakar, et vous allez rencontrer les gens de la Casamance, les gens pour un concours national. Et nous, on a gagné le concours national. Et j'étais dans cette équipe-là, des petits génies. À la fin de l'année, je n'ai pas eu le bac. Tu vois le paradoxe ? Oui,

  • Olivier

    le paradoxe,

  • Phillipe

    c'est incroyable. Le gars qui est supposé être super intelligent. et qui n'a pas le bac. Donc tu vois, la deuxième année, je l'ai vraiment mal pris, pour revenir à ça. Donc pour dire que tout mon cursus, j'ai été très proche des choses littéraires, et quand je suis en terminale, donc je suis dans le club journal, donc j'écris, je fais des interviews. Et je commence à me rendre compte. très jeune, du pouvoir des interviews. Parce que je me rends compte que quand je vais faire une interview du proviseur, il prend tellement de précautions pour bien s'assurer que je vais bien écrire les mots qu'il a dit, ainsi de suite. Et il me traite différemment d'avant ça. Je me rends compte que le gars qui donne la parole aux gens, il a un pouvoir.

  • Olivier

    Et c'est fou parce que tu vois dans toutes les interviews que tu as fait,

  • Phillipe

    fait je savais pas que tu avais déjà ce côté là ouais et c'est plutôt je me suis rendu compte qu'en fait beaucoup de choses m'ont préparé à ça en fait et quand je vais aller à en terminale justement la deuxième année je vais avoir un petit job à la radio radio de chroniqueur.

  • Olivier

    C'est pas vrai. Si,

  • Phillipe

    si. Je vais aller gratuitement. Pareil, tu vois, c'était un job, tu n'es pas payé, c'est zéro. Mais je venais là-bas tous les mercredis. On venait en séance de rédaction. On nous apprenait à présenter le journal et chacun avait sa rubrique. C'est toi qui présentes, c'est toi qui fais la rubrique sport. Tu vas chercher les informations.

  • Olivier

    Mais tout ça, tu le faisais parce que tu aimais ça.

  • Phillipe

    Tout à fait.

  • Olivier

    En fait, ça, c'était des à côté. Tu n'étais pas obligé de faire.

  • Phillipe

    Complètement.

  • Olivier

    Mais tu le faisais parce que ça te passionnait. Ça me parlait.

  • Phillipe

    Ouais. Dans un environnement dans lequel il y a très peu de distractions, c'est un peu comme une sorte d'échappatoire, un moyen de faire quelque chose de différent.

  • Olivier

    Donc, tu apprends déjà à raconter des histoires. Oui,

  • Phillipe

    à aller chercher des trucs. Et naturellement, maintenant, je suis quelqu'un de très friendly. Je suis le genre de gars qui... Si je suis dans un groupe, tu sais que je suis là. Je raconte toujours des histoires, toujours des blagues. Moi, je suis le genre de gars que j'arrive à une soirée, le gars qui est en train de rentrer dit Ah, il arrive, on revient. Parce que là, on sait qu'on va rigoler. Parce que j'ai toujours une histoire. Et je me suis rendu compte que cet art de savoir raconter des histoires, ce n'était pas donné. Et en fait, ça pouvait être utile finalement dans le monde des médias.

  • Olivier

    Et même... Pour revenir à ce que tu disais même précédemment, toutes ces fables que ton père te faisait apprendre, ça t'a donné un vocabulaire, ça t'a donné une structure, une connaissance des mots, de l'importance de chaque mot, des virgules,

  • Phillipe

    des tout.

  • Olivier

    Et c'est impressionnant. Et donc, tu dis, tu as ton bac, tu ne sais pas trop ce que tu veux faire à ce moment-là. Et donc, comme le côté ingénieur...

  • Phillipe

    Et personne ne sait. Ouais. Parce que je discutais avec mon père. Et là, tu te rends compte que, en fait, les parents veulent que tu aies des diplômes, mais ils n'ont pas une orientation, ils n'ont pas un plan. Pour eux, c'est juste... tu ailles à l'école. Et c'est là que tu te rends compte que beaucoup d'enfants ont été très mal orientés. Ils ont fait des filières à l'université qui ne les passionnaient pas du tout, dans lesquelles ils n'apprenaient rien d'intéressant. Et au final, quand ils finissent leur carrière, ils te disent Non, en fait, je veux complètement faire quelque chose d'autre. Parce qu'ils se rendent compte que J'ai fait ça parce que mes parents, j'ai fait ça parce que la société blé, mais pas pour moi. Et arrivé à un certain âge, tu te poses certaines questions qui font que si tu en as la possibilité, tu fais demi-tour. Et donc moi je vais être dans cette possibilité là, je me demande donc à ce moment là...

  • Olivier

    Et là, tu vois, je réfléchis, mais elle est très cartésienne. On est dans un pays qui est le Cameroun, où il n'y a pas forcément beaucoup d'emplois. Je me rends bien compte que les gens qui ont des diplômes galèrent souvent. Et je n'ai pas envie de danser de situation. Et je sais que le choix que je vais faire là va être important. Du coup, je me demande, quels sont les métiers qui ont toujours du travail, ou du moins, qui peuvent bosser dans beaucoup de boîtes ? Et je discute avec les parents et la comptabilité revient. Moi, ça ne m'intéresse pas d'être derrière l'ordinateur et le shift. Ça ne m'intéresse pas du tout. Et à l'époque, il y a la supply chain, qui était totalement inconnue à l'époque. Et même, c'est pas très connu. Les gens parlent de la logistique, mais la supply chain, c'est beaucoup plus vaste que ça. Et là, je découvre donc l'amitié de la supply chain, qui sont dans beaucoup d'entreprises, mais pour lesquelles il n'y a pas de formation. D'accord. Ou très peu de personnes formées. Voilà comment je décide d'entrer dans la supply chain. Pas par passion pour ce truc-là, mais parce que je me dis...

  • Phillipe

    Tu te rends compte qu'il y a un besoin ?

  • Olivier

    j'aurais plus de chances de trouver du boulot donc je vais m'orienter vers ça tout à fait et donc tu fais deux ans en logistique et transport mais je me rends compte quand j'arrive en logistique et transport que j'ai beaucoup de camarades qui ont fait séries littéraires au delà ça pique mon orgueil je me dis mais attends finalement je me suis cassé ben oui pour venir être sérile et littéraire c'est quoi le problème ici je veux être ingénieur parce que du coup quand même il faut que mon background et du coup paradoxalement là dans ce final je survole le truc ça pique Pareil, je n'étudie pas, mais là, pour le coup, je suis premier, deuxième, constamment. Oui,

  • Phillipe

    mais ça ne m'étonne pas parce que tu as tellement reposé tes bases et tu maîtrises tellement maintenant ce que tu as fait que c'est facile une fois que tu as compris.

  • Olivier

    Après, je me dis qu'une fois qu'on a un parcours de logistique, de transport, on peut accéder à quel diplôme d'ingénieur ? C'est comme ça que je me rends compte que le génie industriel, c'est le top du top auquel on peut accéder. D'accord. Et donc, je me dis que je vais être ingénieur industriel. Mais à cette époque-là, il n'y avait pas encore d'ingénieur industriel au Cameroun. Voilà comment je vais en France pour faire de l'ingénieur industriel.

  • Phillipe

    D'accord. Et donc, tu expliquais, pour ceux qui ont déjà vu des interviews que tu as faites, que tu vas faire ta demande de visa pour partir en France.

  • Olivier

    Oui.

  • Phillipe

    Et que finalement, tu l'as fait, mais en te disant que tu ne vas pas l'avoir. En te disant que vu que je n'ai payé personne, je n'ai soudoyé personne, je n'ai pas glissé de billets sur la table. Je vais faire les démarches qui sont les démarches normales.

  • Olivier

    Je ne dis pas ça à ce moment-là parce que mes parents sont un peu spéciaux. Tout le monde croit autour de moi que je ne vais pas l'avoir, mais personne ne me le dit. En fait, on me laisse dans mon délire. Tu as dit que tu voulais aller en France. Va faire la démarche. Du coup, je fais la démarche de manière naturelle. Je ramène mes bulletins, parce que c'est beaucoup de documents. J'obtiens de ma soeur la prise en charge, ses fiches de paye, ses impôts.

  • Phillipe

    Parce que pour que les gens comprennent, ta soeur est déjà en France. Elle est déjà en France,

  • Olivier

    tout à fait. J'ai une soeur qui est déjà en France, qui d'ailleurs... est arrivé en France et qui a été sans papier. Et j'ai vu le stress et la galère que ça provoquait à la maison. Et je me suis promis que je n'irais jamais clandestinement en Europe. Jamais, au grand jamais, je ne quitterais le Cameroun pour aller quelque part sans avoir les papiers qu'ils font. Parce que je ne...

  • Phillipe

    Tu sais,

  • Olivier

    tu as vu ce que tes parents ont vécu. On t'appelle, ma soeur appelle à 23h, la meilleure amie de ma mère vient de la mettre dehors. On est en plein hiver. Tu vois, des trucs juste incroyables. Jamais je n'irai sans elle. papiers ou dans des situations où je vais être à la merci des gens. Et donc, avec ma soeur, j'obtiens dans les documents, je vais déposer ma demande de visa. Et il y a l'entretien. Parce que l'entretien joue un grand rôle à cette époque-là, sur le process de visa. Elle me pose des questions sur mon parcours et surtout sur ce que je vais aller faire en France, pourquoi je vais aller faire ça en France. Je réponds naturellement. Elle me pose une question qui, je pense, a fait une vraie différence. Après tes études, qu'est-ce que tu vas faire ? C'est drôle parce que je lui dis à ce moment-là, je sais que c'est une réponse par convenance. mais qui rencontre quand même quelque chose auquel je pensais déjà. Je lui dis, je vais rentrer dans mon pays, le développer en créant des entreprises. Il a dit ok, d'accord, et je rentre. Trois jours après, on m'appelle pour venir prendre... Enfin, c'était la réponse du visa.

  • Phillipe

    P-Oui, tu as un délai de trois jours.

  • Olivier

    Juste qu'à cette époque-là, c'est bizarre parce qu'on ne donnait pas les visas longtemps avant le voyage. On te les donnait la veille ou le... le jour même. Parce qu'ils avaient peur de la fraude des visas. Tu prends le visa, on va essayer de repopier. Moi, mon rendez-vous, c'était peut-être 4-5 jours avant. Donc, je vais et ils me donnent le visa. Je suis très content, je sors de là, je rentre à la maison. J'arrive donc, elle appelle le téléphone comme maintenant, elle appelle. Je rentre à la maison, ma mère faisait la sieste, elle rentre dans sa chambre, elle me demande si j'ai donné le visa. Je lui dis oui, elle dit non, tu mens. Comment ça je mens ? Je lui dis, montre-moi ton passeport. Au revoir. Je lui donne le passeport. Regarde-moi le visage. Elle n'en revient pas. Je me rends compte que... Pourquoi tu es surpris ? Parce que je croyais qu'on n'avait pas te donné le visa.

  • Phillipe

    Et personne dans la maison pensait que tu allais l'avoir.

  • Olivier

    Je lui ai dit pourquoi ? Parce qu'on n'avait pas su doyer. Parce que dans l'esprit, déjà, au Cameroun, tu n'obtenais pas de visa si tu n'avais pas su doyer, si tu n'avais pas fait un truc qui n'était pas clean, ainsi de suite. Et donc, moi, je n'ai rien fait du tout.

  • Phillipe

    Toi, tu as juste suivi le système ?

  • Olivier

    Juste suivi le système.

  • Phillipe

    Donc là, tu as ton visa. Donc finalement, ta famille qui ne pensait pas que tu... Tu pouvais partir, il doit partir et tu es prêt que ta maman, qui avait des économies à elle, décide de toutes ses économies. Elle te dit vas-y mon fils.

  • Olivier

    Et quand je sors de la maison, elle m'a dit une phrase que j'ai gardée avec moi toute ma vie. Elle m'a dit Comme tu es en train de partir là, tu es un homme maintenant. La prochaine fois que tu reviendras ici, tu seras en visite. Considère pas que tu as encore une maison ici. Tu dois revenir ici pour nous rendre visite. Parce que tu seras déjà installé chez toi.

  • Phillipe

    Elle dit Ok,

  • Olivier

    d'accord. Et je suis parti. Et je suis parti avec cette idée de... Et je crois que ça a fait une grosse différence dans mes études, justement. Je suis parti en mot de commando, en fait. Je ne suis pas venu m'amuser en France.

  • Phillipe

    Je ne suis pas venu jouer. J'ai une mission.

  • Olivier

    Je suis venu en mission. J'ai pris un certain retard déjà au niveau de mes études. J'ai eu l'opportunité d'aller obtenir un diplôme qui va m'ouvrir des postes.

  • Phillipe

    Il y a beaucoup de portes.

  • Olivier

    Et un certain niveau de rémunération. Il faut faire vite. Oui. Ce qui fait que quand je dis souvent, c'est que les gens ne... Mais moi, toute ma vie, jusqu'à ce que je dise, ça fait plus de 15 ans, je n'ai jamais été en boîte de nuit. Je n'ai jamais été en club. Je ne comprenais même pas les gens qui faisaient ça. Je me disais... On n'est pas venu... En fait, ici... Je ne suis pas venu ici avec les mêmes objectifs. Par contre, pendant mon école d'ingénieur, j'ai suivi mon cursus. J'étais école-boulot, parce qu'il fallait que je fasse des petits boulots pour ne pas dépendre financièrement de mes parents. Et je savais que l'école c'était mon ascenseur et que j'avais une opportunité que beaucoup de gens n'ont pas. Et donc il fallait que je réussisse dans mes études assez rapidement pour commencer à travailler. En fait moi mon but c'était, il faut que je passe vite ce truc pour commencer à travailler.

  • Phillipe

    Et justement tu le passes vite parce que tu dis qu'en deux ans et demi,

  • Olivier

    au lieu de trois, tu finis.

  • Phillipe

    Et tu sors donc ingénieur de trois, c'est ça ?

  • Olivier

    Oui, de l'UTT.

  • Phillipe

    De l'UTT de trois. Là, tu rentres dans le milieu du travail directement ?

  • Olivier

    Avant même de terminer, j'avais déjà des propositions. Ok. Pendant mon stage de fin d'études.

  • Phillipe

    On est en quelle année ? 2010. 2010. Oui. Donc, 2010, tu es en France, tu es installé et tout. Et maintenant, ma question, c'est à quel moment YouTube arrive ?

  • Olivier

    Oh, beaucoup plus tard. Pas tant que ça, parce que j'ai refait une vidéo. C'est là que j'ai fait une série de vidéos sur... les backstage des 1 million. Ah ah, bien sûr. Ce que les gens n'ont pas vu. Bien sûr. Et il y a une vidéo dans laquelle je raconte quelque chose que beaucoup de gens ne savent pas, c'est qu'Investir au Pays, ce n'est pas ma première chaîne YouTube.

  • Phillipe

    Ok.

  • Olivier

    Oui.

  • Phillipe

    Ok.

  • Olivier

    J'ai ouvert une chaîne YouTube, je suis allé revoir, parce qu'elle est encore sur YouTube, je suis allé revoir hier, il y a 10 ans.

  • Phillipe

    Ok.

  • Olivier

    Donc 2014.

  • Phillipe

    2014.

  • Olivier

    Donc tu vois que 4 ans après, j'étais déjà salarié depuis un certain temps, j'avais déjà flairé qu'il y avait quelque chose à faire sur Internet. J'avais créé une chaîne sur l'alimentation et le sport.

  • Phillipe

    Ok. Mais donc quand tu crées cette chaîne sur l'alimentation et le sport, c'est parce que tu as déjà une volonté de faire quelque chose sur YouTube. Tu sens qu'il y a un potentiel business sur YouTube.

  • Olivier

    Tout à fait. Parce que je vois déjà des jeunes comme moi faire des vidéos de sport et je vois qu'ils font des vidéos pour parler de... de sport et qui parviennent à vendre des produits avec ça. Et donc, je me dis, en fait, je ne suis pas plus bête qu'un autre. Donc, je comprends le business model. Tu fais du sport, tu crées une communauté autour de toi. Et à cette communauté, tu commences à proposer des choses. Et donc, je commence dans l'idée de créer cette chaîne-là. Et je fais une ou deux vidéos et j'abandonne. Ouais,

  • Phillipe

    YouTube c'est dur.

  • Olivier

    C'est super dur.

  • Phillipe

    C'est ça que les gens ne savent pas.

  • Olivier

    C'est super dur. Ouais. Et je n'étais pas du tout préparé, je pensais que ce serait simple. Ouais,

  • Phillipe

    on pense, beaucoup de gens pensent quand ils se lancent sur YouTube que c'est facile.

  • Olivier

    mais YouTube je pense que tu me corrigeras si je me trompe si tu veux réussir sur YouTube il y a une seule recette la constance oui il ne faut pas il ne faut pas je dirais deux choses enfin il y a au moins deux choses la constance et la remise en question il faut se remettre en question sur YouTube constamment et je pense que c'est ce qui m'a fait grandir parce que sur YouTube il y a des paliers c'est-à-dire que tu vas créer du contenu et puis à un certain moment tu vas avoir l'impression que tu ne progresses plus d'accord il faut que tu te renouvelles. D'accord. Si tu ne te renouvelles pas, tu vas... Il y a des gens qui créent des vidéos depuis 5 ans et qui font toujours 1000 vues et qui ont toujours 2000 abonnés. Oui. Parce qu'ils ne veulent pas comprendre que c'est à lui de se remettre en question. Ce n'est pas à l'algorithme. L'algorithme ne va pas te faire plaisir. C'est vrai. C'est à toi, si tu veux progresser, de comprendre qu'est-ce que je peux mieux faire, quel type de thématique, ainsi de suite, comment je peux mieux amener mon sujet. Et donc, pour moi, c'est ça. C'est la consistance, on est d'accord, et la remise en question. Quand ça ne marche pas dans un sens, ne force pas,

  • Phillipe

    pivote. Et est-ce que, parce que tout à l'heure, tu m'en parlais de ce côté journalisme que tu avais déjà eu à développer plus jeune, ce côté amour des mots et tout, est-ce que le côté ingénieur a été ce côté qui t'a permis de structurer tes stratégies ?

  • Olivier

    Totalement. Totalement, parce que les deux mondes vont se...

  • Phillipe

    C'est ça, parce que finalement, tu prends le meilleur des deux mondes, que tu mélanges... avec ce côté savoir, tu vois, raconter des histoires, rendre les gens même à l'aise, ne serait-ce que face à toi, mais tu as aussi, et c'est ça que je pense que les gens doivent reconnaître, un côté où tu as réussi à comprendre tes forces. Et comment j'utilise, quelles sont mes forces et comment je fais pour aller plus haut avec les forces que j'utilise. En tout cas, bref, 2010, première chaîne YouTube, deux vidéos. 2014. 2014, deux vidéos. J'arrête. Tu arrêtes.

  • Olivier

    Parce que je croyais que mes vidéos allaient faire des milliers. Tu me racontes que pour ces vidéos-là, j'ai mis des heures. Parce qu'en plus, ma première vidéo, c'est un micro-trottoir. Ah ouais, direct. Tu sais que le micro-trottoir, c'est compliqué à monter. Oui. tu poses la même question à beaucoup de gens parce qu'en fait c'est beaucoup de montage de vidéos en un seul et donc je vais même prendre un micro-trottoir et tu la montes toute seule la vidéo ? toute seule parce que là aussi il faut d'abord apprendre c'est ça parce que t'as pas de monteur et c'est un flop total c'est pas normal je refais une deuxième ça marche pas je me dis bon

  • Phillipe

    Je retourne à mon côté ingénieur.

  • Olivier

    Et quatre ans plus tard, je ressens que je suis plus mature pour revenir sur les réseaux, mais je ne vais pas revenir comme avant. Et ça, c'est ce que je dis souvent, c'est qu'à ce moment-là, je décide de me former.

  • Phillipe

    sur YouTube.

  • Olivier

    Comment ça marche.

  • Phillipe

    C'est très important.

  • Olivier

    Je vais prendre une formation chez des Américains. C'est très, très important. Comment YouTube marche et comment on croit sur YouTube. C'était un gars qui avait déjà une bonne chaîne, qui croissait bien, qui avait une formation qui marchait très bien. Et je prends sa formation et là, je découvre un univers que je ne comprenais pas du tout. Je me rends compte qu'en fait, ce n'est pas juste faire une vidéo et venir la poster.

  • Phillipe

    Investir sur les formations, les gens négligent ça.

  • Olivier

    Complètement, parce qu'on pense que les choses sont intuitives.

  • Phillipe

    Parce que j'ai reçu Pathé Diallo. que tu as rencontré justement il n'y a pas longtemps. Et tu vois, il me disait ça justement aussi, qu'à un moment, il a acheté un club dans son parcours de vie et il n'avait pas les fonds à ce moment pour acheter le club, sauf que la personne qui vend le club lui parle d'un mode de financement qu'il ne connaît pas. Et ce qu'il fait, c'est qu'il a acheté une formation pour comprendre ce mode de financement et finalement revenir devant cette personne qui vendait le club pour le convaincre. de lui donner le club à moitié prix et de continuer à le payer. Et donc, je trouve que c'est très important que des gens comme toi, des gens comme lui, qui réussissent dans leur domaine, te disent que je me suis quand même formé, j'ai payé des formations. Et donc, tu prends une formation pour te former sur YouTube.

  • Olivier

    Oui, pour comprendre, parce que j'ai échoué une première fois. Je n'ai pas envie de recommencer de la même manière. Et ça va tout changer, parce que dès ma première vidéo... Je sais où je vais. Ma stratégie est établie. Et là, pour le coup, j'ai une vraie stratégie. Je sais quelle est la niche sur laquelle je vais me lancer. Parce qu'à cette époque-là, quand je crée Investir au Pays, je me rends compte qu'il y a déjà beaucoup de formateurs en France. Etats-Unis, mais il n'y a personne qui fait de la formation business sur la zone afrique. Or, je me rends compte que quand je parle des petits business à l'époque déjà que je faisais en Afrique, ça intéresse beaucoup de gens. Et parfois, les gens me disent, je suis prêt à te payer, même si tu veux que tu m'expliques comment tu fais ton élevage à distance, comment tu fais... fais ceci, cela à distance. Et je me rends compte qu'il y a une niche. Plutôt que de prendre de l'argent, je ne sais même pas comment tarifer ça. Je ne sais pas comment délivrer pour que le gars soit satisfait. Je vais aller apprendre. Et donc, c'est comme ça que je me lance sur YouTube. Et tout de suite, ben... dès ma première vidéo, dont je me rappelle d'ailleurs jusqu'à aujourd'hui, 6 raisons d'entreprendre en Afrique. Tu vois, rien que les titres, c'est plus travaillé que le gars qui faisait le micro contre toi. Et quoi ? Quand je la publie, je la sors. Pareil, j'utilise des stratégies parce que l'une des grosses erreurs que beaucoup de gens font, c'est que, surtout quand ils débutent, parce qu'après, tu n'as plus besoin de faire ça. Mais c'est de mettre toute leur énergie pour créer du contenu et ils s'en vont. Ils ne réalisent pas que quand tu crées du contenu, il faut mettre beaucoup d'énergie pour distribuer ton contenu. Ne pas compter uniquement sur l'algorithme.

  • Phillipe

    Ne pas compter sur juste les gens. Ah, les gens vont liker, partager.

  • Olivier

    Il faut pouvoir publier ton truc à gauche, à droite, expliquer aux gens pourquoi ils doivent regarder. Et ma première vidéo va faire 500 vues en 24 heures. Ce qui est énormissime. Oui. Énormissime.

  • Phillipe

    Surtout pour une première chaîne, première vidéo. personne qui te suit encore. Et il y a quelque chose, je pense, que les gens ne réalisent pas, qui est très stratégique et très smart de ta part. le nom de ta chaîne.

  • Olivier

    Oui.

  • Phillipe

    Investir au pays. Et je pense que ce juste au pays fait toute la différence dans ta stratégie. Parce que tu aurais pu appeler ta chaîne Investir en Afrique Oui.

  • Olivier

    Depuis, c'est à ça que je pensais. Tu vois ?

  • Phillipe

    Oui. Mais ce côté au pays, je trouve, a rajouté cette connotation d'appartenance, cette connotation de… Il est des nôtres, on fait partie, on est ensemble. Tu vois, c'est moins froid que de… investir en Afrique ou des trucs comme ça. Et je pense que pour moi, peut-être que tu l'as calculé ou peut-être que tu ne l'as pas calculé quand tu as trouvé ce nom, mais ne serait-ce que ce nom a changé, je pense, toute la donne par rapport à ta chaîne.

  • Olivier

    Oui, ça, tu vois, c'est quelque chose que j'ai appris dans la formation, le nom de ta chaîne. Mon ancien nom, c'était manger, bouger, maigrir. Un nom kilométrique. Et dans la formation sur le nom, l'une des choses qu'il expliquait, c'est qu'il y a plusieurs stratégies pour trouver un nom de chaîne. Mais il disait que plus le nom de ta chaîne va être intuitif, va être dans le langage courant des gens, plus tu as de chances qu'on puisse le retrouver facilement. Et je me suis dit justement que quand on parle de nos pays, en étant dans la diaspora, on ne dit pas investir en Afrique. Ce n'est pas le mot qui sort de la bouche.

  • Phillipe

    Bien sûr.

  • Olivier

    Je me suis rendu compte qu'on parfois dit le bled.

  • Phillipe

    Le bled, exact.

  • Olivier

    Mais c'est très maghrébin.

  • Phillipe

    Oui.

  • Olivier

    Et... J'ai commencé à faire un petit sondage pour voir, est-ce qu'il n'y a pas un truc que tout le monde dit à peu près, qu'il soit Camerounais, Ivoiriens, Sénégalais, dans lequel on va finalement se retrouver en majorité, investir au pays.

  • Phillipe

    Et c'est la notion, tu vois, on en revient à cette notion, que j'aimerais en tout cas que les gens ressortent de cette discussion qu'on a aujourd'hui, cette notion de travail. C'est-à-dire que dès le départ, tu t'es dit, cette chaîne, je vais la construire de A à Z. Tu t'es formé, le nom n'est pas un hasard. le nom est réfléchi pour une fin précise un résultat précis et tu vois c'est tous ces gens qui peuvent dire aujourd'hui ah Philippe il a de la chance dans ce qu'il fait tu vois juste le nom de la chaîne non c'est pas de la chance, j'ai me suis assis comme tu dis, t'as posé des questions à ton entourage, t'as essayé de trouver comment aujourd'hui des Sénégalais, des Togolais, des Béninois des Camounets peuvent se retrouver ne serait-ce que dans un nom Donc, Investir au Pays, tu trouves ce nom.

  • Olivier

    Et c'est drôle parce qu'au début, j'ai failli ne pas lancer Investir au Pays. Parce que j'avais deux chaînes dans ma tête. Je pensais à deux chaînes. J'avais une première chaîne qui était purement business. Parce que moi, dans mon parcours, je pense que tu as peut-être suivi, j'étais salarié un certain nombre d'années. Ensuite, j'ai basculé en consultant. Donc, je me suis mis à mon propre compte. Et j'ai grandement augmenté mes revenus. Parce qu'en salarié, j'étais allé jusqu'à 3 600, je crois, par mois. Et quand j'ai basculé en consultant, je faisais 12 000 euros de chiffre d'affaires par mois. Et je me suis rendu compte que ce n'était pas compliqué à faire, mais les gens ne savaient pas le faire. Et que si je faisais une chaîne pour expliquer aux gens comment on fait cette passation-là, j'allais avoir des clients. J'ai soumis l'idée à mes meilleurs potes, investir au pays ou la chaîne business. Tout le monde m'a dit la chaîne business, Philippe, c'est là que tu vas gagner. Tout le monde, sauf une personne à qui je veux jouer un dommage parce que chaque fois, elle me sort ça, c'est ma femme. Elle est la seule personne qui m'a dit... Fais investir au pays. J'ai dit, mais c'est quoi ton histoire d'investir au pays ? Elle me dit, parce que quand je te vois, je vois ce qui te passionne, ce dont tu parles ici au quotidien naturellement, ce dans lequel je pense que les gens vont davantage se sentir à l'aise à t'écouter et à se retrouver en toi, c'est investir au pays.

  • Phillipe

    Et il n'y a personne qui te connaît mieux que ta femme.

  • Olivier

    Donc on est là,

  • Phillipe

    c'est la suite. Vous étiez ensemble depuis combien de temps à ce moment-là ?

  • Olivier

    On était déjà mariés. On était mariés déjà là depuis trois ans. On était mariés depuis trois, quatre ans.

  • Phillipe

    Elle est là avec toi tous les jours,

  • Olivier

    elle sait. Je la saoule avec les discussions sur la frite.

  • Phillipe

    Bien sûr, il n'y a personne d'autre que elle qui peut mieux savoir c'est quoi qui te ressemble à ce moment-là. Et donc c'est ta femme qui te dit non ?

  • Olivier

    Vas-y, on reste sur le pays.

  • Phillipe

    Ouais ! Elle, tu dois être gentil avec elle tous les jours. Oh là là !

  • Olivier

    Et donc voilà comment je... Contre tout à tort, parce que tout le monde attend déjà cette chaîne-là. Même mes potes voulaient faire la... transition, lance la chaîne mon gars, il va juste investir au pays. Qu'est ce qui s'est passé ? Et après, elle m'a dit une fois que tu as fait investir au pays, c'est même beaucoup plus simple de parler de ce genre de choses et c'est ce qui s'est passé. Oui,

  • Phillipe

    finalement, ce côté que tu voulais développer sur l'autre chaîne, tu peux l'incorporer dedans. Et donc tu lances investir au pays en mars 2018. Mars 2018. Aujourd'hui, on voit ce qu'est investir au pays, on va y revenir, mais c'est quoi tes premiers challenges ?

  • Olivier

    Au début, honnêtement, je suis déjà très content. de voir... Alors, au début, j'étais très content de voir que je faisais quand même plus de vues que...

  • Phillipe

    Oui, t'as... Mais après, t'as fait deux vidéos.

  • Olivier

    C'est difficile aussi. C'est vrai. Et ma deuxième vidéo, il va faire un gros buzz. Ouais. Parce que tu vois, j'avais appris aussi les buzz dans la formation. Et ma deuxième vidéo va être... Parce qu'en fait, il nous explique dans la formation qu'un des trucs qui marche très bien, c'est d'être contre-intuitif dans tes vidéos.

  • Phillipe

    OK.

  • Olivier

    C'est-à-dire que... Par exemple, c'est de dire aux gens comment perdre du poids sans faire de sport. C'est quoi son truc ? Comment perdre du poids sans régime ? Tu dis quelque chose qui semble naturel et après tu apportes un truc qui est contentif par rapport à... Et ma deuxième vidéo parlait d'arrêter de construire en Afrique. Il y a mieux à faire, quelque chose comme ça. Et donc, les gens sont venus sur cette vidéo. Et ça, j'ai commencé à apprendre que les gens ne regardent pas les vidéos, ils disent des titres. Oui, ils regardent des titres. C'est tout. Dans la vidéo, j'explique pourtant le contraire. J'explique que... arrêter de construire parce que c'est un moyen facile de perdre de l'argent. Tu n'es jamais là pour suivre ton chantier, et ainsi de suite. J'explique en fait que la méthode la plus simple, c'est d'acheter des maisons qui sont déjà construites. Donc, il y a mieux à faire que... Mais peut-être 10% des gens sont allés au bout de la vidéo. Oui, bien sûr. Mais... Le buzz, comme on dit, bon buzz, bad buzz, on parle de toi.

  • Phillipe

    Il y a du buzz, il n'y a pas de mauvais buzz.

  • Olivier

    Cette deuxième vidéo va vraiment avoir à l'époque beaucoup de vues. Je crois que je dis là plus de 200 000 vues, 300 000 vues. Sur Facebook, je crois qu'elle va faire plus d'un million de vues.

  • Phillipe

    Et oui, parce qu'à ce moment-là, tu postes aussi sur Facebook.

  • Olivier

    Non, que sur YouTube.

  • Phillipe

    Mais comment ?

  • Olivier

    Je vais commencer au début à poster sur Facebook, mais pareil, je vais me rendre compte que YouTube, ça prend un peu plus, Facebook, ça prend pas, donc je vais lâcher complètement Facebook. Je vais peut-être faire un ou deux ans. sans poster sur Facebook. Et quand ma chaîne sur YouTube va commencer à vraiment décoller, je me dis bon, je ne perds rien à reposter sur Facebook ce que je poste déjà sur YouTube. Et c'est là que YouTube va prendre une autre ampleur.

  • Phillipe

    Ah, donc finalement... Du coup,

  • Olivier

    je vais avoir un million sur Facebook avant YouTube. Mais je n'ai pas vraiment assez de... Parce que j'estime que le million sur Facebook, ce n'est pas... Oui,

  • Phillipe

    il est peut-être moins, entre guillemets, difficile à atteindre que...

  • Olivier

    Beaucoup moins difficile.

  • Phillipe

    Oui. que sur YouTube. Mais tu mets quand même 2-3 ans avant de...

  • Olivier

    C'est un peu comme si tu commences 2-3 ans avant sur YouTube, tu enclenches Facebook, et Facebook arrive au million avant YouTube. Parce que Facebook, tu as l'effet viral. J'ai beaucoup de vidéos sur Facebook qui ont fait 1 million, 2 millions de vues. Cette vidéo, elle va beaucoup tourner parce qu'il y a le côté intuitif, et il y a le côté de... Ce que le gars-là dit, c'est intéressant. C'est comme ça que les gens vont commencer à se dire Mais en fait, ce qu'il dit là... il n'a pas tort il faut peut-être qu'on commence à l'écouter parce que l'une des choses qui me convainc de venir faire du contenu vidéo sérieux c'est parce qu'à mon époque à cette époque là quand on regarde internet il n'y a pas de créateur de contenu sérieux africain tu as des gars qui parlent de business en France aux Etats-Unis, au Canada mais quand tu regardes l'Afrique, il n'y a personne et je me dis c'est bien d'écouter les américains mais il y a des réalités dont ils ne parlent pas parce qu'ils ne les connaissent pas bien sûr Et surtout, je me dis, dans notre communauté, il n'y avait que du sport, du rap, de la comédie. Et je me dis, mais c'est peut-être parce qu'il n'y a que ces gens-là qui sont visibles que ça contribue à véhiculer certains stéréotypes. Ce serait peut-être bien de venir et de créer du contenu sérieux. Parce qu'il y a des gens comme moi qui sont dans un environnement sérieux et qui ont des choses à dire. Et ça permettra surtout à d'autres personnes qui, quand ils ont fini de regarder de la comédie, veulent regarder d'autres choses, d'avoir une alternative.

  • Phillipe

    C'est très intéressant. ce que tu dis parce que je me retrouve un petit peu confronté à ça avec ce nouveau format que je développe. C'est que je me rends compte que j'ai des papas à moi qui sont retraités et tout et tout qui ont 60, 70 ans aujourd'hui qui ont réalisé des grandes choses et quand tu regardes à âge égal aux Etats-Unis, en France, tous ces gens-là font le tour des podcasts. Ceux qui ont réussi pour partager leur histoire, donner des clés aux nouvelles générations, inspirer, partager. ici, quand je leur demande de venir dans le podcast ils ont peur de l'œil, de la bouche de ce que les gens vont en dire ils ont peur d'être devant les caméras et je parlais avec une tata et je lui disais mais tata, si toi tu viens pas témoigner si toi tu viens pas partager aujourd'hui ce que toi tu as réalisé à faire de grand dans ce pays Comment tu ne veux pas que des jeunes prennent la pirogue en disant mais on n'a rien à faire ici, il n'y a rien à développer Si on ne donne pas non plus d'exemples de gens qui ont réussi à faire des choses, et ils ne voient que les exemples de l'autre côté de... Un tel qui est parti, qui a réussi à l'étranger, un tel qui est parti, qui a réussi à l'étranger. Tout à fait. On ne l'emmène pas. Et c'est pour ça que pour moi, c'est important de t'avoir parce que, tu vois, je ne le savais pas, alors que pourtant on se connaît depuis un moment. Mais tu as grandi sur ce continent, tu as fait tes études sur ce continent. Oui, tu allais prendre de la connaissance à l'extérieur. Tu aurais pu rester à l'extérieur. Tout à fait. Tu avais déjà des business qui tournaient, ta chaîne YouTube qui grandit. Pourquoi ? Je n'ai pas besoin de m'embêter. J'ai mes habitudes. Ma femme peut-être a son boulot. Mes enfants sont dans leur école. Je n'ai pas besoin de recommencer quelque chose à zéro autre part. Mais ça a été important pour toi. Et tu l'as dit, même si inconsciemment, peut-être, quand tu as fait ta demande de visa, tu as dit mon but, c'est de revenir ici et de faire quelque chose. Tu es revenu. Entre les deux mondes, tu as préféré repartir de zéro, même si tu as une base avec ta chaîne YouTube et tout, pour avoir du financement dans ce que tu fais. Mais tu as préféré repartir de zéro. de zéro et recommencer sur le continent. Tu vois ? Et on a besoin de gens comme toi qui montrent que c'est possible de faire des choses ici. Qu'on n'est pas obligé de parler. Dans une interview, tu le disais, que même quand tu fais des choses ici, quand tu vas réussir des choses ici, tu vas les réussir fois dix que si t'avais fait la même chose en Occident ou aux Etats-Unis. Tes résultats vont être multipliés. Mais bon, bref, c'est pour revenir à ce que tu disais sur le fait que on manque d'exemples. On manque d'exemples et on a besoin... Les tontons, si vous regardez l'épisode YouTube, venez parler, venez vous asseoir, venez partager. Bon, bref.

  • Olivier

    Tu as raison, on va aller chercher.

  • Phillipe

    Tu vois, et je trouve que quand je regarde même les podcasts dédicats à Sky, Moulay, tu vois, tout ça, je trouve qu'on est bloqué à un certain niveau d'âge de génération qui vient parler.

  • Olivier

    Oui, c'est constamment un peu des jeunes, ainsi de suite.

  • Phillipe

    Ouais, un peu des jeunes, ou aux plus âgés, ils vont avoir 40, 50 ans. Mais ceux qui ont aujourd'hui 60, 70 ans,

  • Olivier

    il faut qu'on aille les chercher et c'est eux qui doivent venir justement donner les clés c'est eux qui ont vécu des choses je le vois quand j'interviewe mon père sur la chaîne je fais quelques interviews avec lui elles sont extrêmement appréciées je ne compte pas des personnes qui disent j'aurais aimé que mon père me parle comme ça je connais même des gens qui m'ont dit les interviews avec ton père ont causé des problèmes parce que ma mère a dit à mon père pourquoi tu ne dis pas ci, pourquoi tu ne fais pas ça aux enfants parce qu'on ne s'en rend pas compte mais Il y a beaucoup de papas qui n'ont pas joué leur rôle, ou qui n'ont pas été là, qui ont été absents pour plusieurs raisons. Et beaucoup d'enfants ont très vite été confrontés à des choix dans la vie sans avoir personne pour leur dire, ça c'est bien, ça c'est pas bien. Et c'est d'autant plus que je me dis, mais quand on est déjà à cet âge-là, on n'a plus rien à perdre. Qu'est-ce qu'un papa de 60 ans, 70 ans, tu as peur de quoi ? Tu as peur de quoi ? Au pire, qu'est-ce qui va t'arriver ?

  • Phillipe

    Mais après, c'est une discussion plus longue où on pourrait aller, mais c'est vrai qu'aussi, excuse-moi, mais les médias... souvent dans nos pays n'aident pas parce qu'ils vont aller chercher du potin, ils vont aller chercher du truc, et ce qui fait que ça ne leur donne pas confiance de venir s'exposer. Mais bref, tu disais que tu remarquais qu'il y avait un manque d'informations, en tout cas sur le côté business en Afrique et tout. Donc, tu y vas et tu fonces.

  • Olivier

    Oui, parce que je me dis, il faut qu'on montre ce que les gens font. Et surtout qu'on inspire un maximum de personnes à rentrer. Parce que mon père dit souvent que le problème de l'Afrique, ce n'est pas le fait qu'il y ait des gens, c'est qu'on n'a pas atteint de taille critique. Si tu veux avoir un changement, une révolution, peu importe dans le secteur, il faut que vous atteigniez un certain nombre, suffisamment grand pour peser sur la balance des décisions. Et ça, bien évidemment, je m'en suis inspiré pour me dire mais en fait, c'est la même chose. Ce n'est pas ce que je fais en Afrique tout seul qui va faire un quelconque changement, peu importe ce que je réalise. Il faut qu'on soit davantage nombreux. Donc, il fallait chercher d'autres personnes pour leur faire comprendre qu'elles peuvent, elles aussi, faire pareil, voire mieux.

  • Phillipe

    Et quand tu lances la chaîne Investir au pays, parce que comme tu as un niveau de réflexion et de préparation, est-ce que tu as déjà un plan à N plus 5, N plus 10 ? Ou tu ne te mets pas encore de pression à ce niveau-là et tu te dis, bon, on va déjà voir la première année ? Ou tu as déjà une vision ?

  • Olivier

    Si, si, si, bien sûr, j'ai déjà une vision. Avec le temps, je vais retoucher. Mais en fait, l'une des choses que je vais apprendre sur YouTube, c'est qu'il faut être ouvert au test. C'est un peu ce que je te disais tout à l'heure, c'est-à-dire l'adaptation. Je vais tester énormément de choses. Je pense que les gens qui me suivent peuvent le voir. Moi, je teste énormément. Et parce que comme je suis en train un peu de créer quelque chose, je n'ai pas un modèle pour dire, surtout à cette époque-là, je veux faire comme tel. Il n'y a personne. Je sais quels sont les concepts qui peuvent marcher ailleurs, mais je pars du principe que mon audience, ce n'est pas l'audience des autres. Il faut trouver ce qui leur plaît, ce qui me plaît moi, pour que je puisse être à l'aise d'en parler, trouver ce match-là. Et pour ça, je teste plein de choses. Donc, moi, ça va plutôt être par palier. c'est-à-dire les 100 premiers abonnés. Après, j'ai rapidement eu 500 abonnés. Après, les 1 000 premiers. Après, le Jalon, c'est 10 000. Moi, j'ai plutôt fonctionné par Jalon.

  • Phillipe

    D'accord.

  • Olivier

    Et pas par année. D'accord. D'ici 1 000, d'ici 10 000, d'ici 50 000, d'ici 100 000, ainsi de suite.

  • Phillipe

    D'accord. Et donc...

  • Olivier

    Tu, sur la première année, est-ce que tu sais combien de vidéos tu fais, à peu près ?

  • Phillipe

    Non, mais très rapidement, parce que dans la formation, ils nous expliquent aussi que... Il n'y a pas de règles, ça dépend de ce que tu fais. Mais la cadence idéale sur YouTube, c'est trois vidéos par semaine.

  • Olivier

    Ok.

  • Phillipe

    C'est ce qui nous a donné notre truc. Donc, au début, je n'ai pas l'énergie pour faire...

  • Olivier

    Parce que tu bosses en même temps, c'est ça ? Pour que les gens comprennent, c'est que tu bosses en même temps, tu as Madame, les enfants à la maison.

  • Phillipe

    Tout à fait, à gérer.

  • Olivier

    Et en fait, tu as ta chaîne YouTube que tu veux développer, et c'est ça.

  • Phillipe

    Tout à fait. Et je suis seul à le faire. Il faut monter. Les gens le voient, ils ne s'en rendent pas compte, mais le temps de... le tournage n'est pas le temps le plus important. Le temps de montage prend 3-4 fois plus que le temps de tournage. Donc, quand on fait une vidéo d'une heure, dites-vous que derrière, on prend 3-4 heures, parfois plus même, pour monter cette vidéo d'une heure. Et là, à l'époque, c'est moi qui monte. Oui, tu es tout seul. Le fait que j'apprends à monter, je fais forcément beaucoup d'erreurs. Mais bien évidemment, et c'est pour ça que tu ne réussis pas dans ce truc si tu es là pour l'argent, ou si tu es là pour la notoriété. Tu ne réussis que si tu trouves une thématique qui te passionne vraiment.

  • Olivier

    Si tu as vraiment une valeur que tu veux amener.

  • Phillipe

    Et c'est pour ça que quand les gens me disent que je travaille, je ne le ressens pas comme ça.

  • Olivier

    Oui, jusqu'à présent, malgré les années qui sont passées, malgré les succès, tu prends toujours du plaisir à rencontrer les gens,

  • Phillipe

    à discuter,

  • Olivier

    à avoir les discussions. Et donc tu lances la chaîne, et c'est quoi les premiers retours de ton entourage, la famille, quand tu lances Investir au Pays ?

  • Phillipe

    Bof !

  • Olivier

    Est-ce que tu partages sur WhatsApp ?

  • Phillipe

    Oui, oui, je partage beaucoup à tout le monde. C'est même ce qui est recommandé, c'est que quand tu lances une chaîne, tu dois aller chercher tes premiers abonnés dans ton entourage. Et créer un effet de distribution, c'est-à-dire qu'ils reçoivent, ils partagent. Et comme c'est le début, que ce sont les premières vidéos que tu envoies, ils vont le faire. Au bout de la vingtième,

  • Olivier

    ils vont plus le faire.

  • Phillipe

    Donc je passe par ce canal, je pulvérise tout le monde. Et... Le premier thème parle aux gens. Donc c'est plutôt en mode Ah, c'est pas mal, c'est pas mal, tu avais raison. Et ainsi de suite. Les gens m'écrivent et je leur dis tout le temps Allez commenter sur la vidéo. C'est pas ce qu'il faut me dire. C'est pas mal, ainsi de suite. Donc les premiers regards, c'est plutôt, je pense... Moi, pourquoi pas ? Il a fait une vidéo, après une deuxième, après une troisième. Mais je pense que pendant très longtemps, les gens ne vont pas me prendre au sérieux.

  • Olivier

    Oui, les gens se disent que c'est un délire. Voilà,

  • Phillipe

    c'est un délire qu'il a, ça va passer. Même les plus proches, ils ne vont pas me prendre au sérieux. Et je pense que quand ils vont peut-être voir, c'est certain. Le premier jalon qu'il va faire, que les gens se disent, ah ouais, ce truc-là, c'est peut-être quand je vais avoir les 100 000 abonnés. OK. C'est quand même plus d'un an après. Là ils vont se dire, ah ouais quand même.

  • Olivier

    Mais ça arrive très vite, donc un an après que tu lances la chaîne, tu atteins déjà le...

  • Phillipe

    Un an, peut-être un an et demi ou deux, je sais plus.

  • Olivier

    Ouais ça va quand même.

  • Phillipe

    Ouais ça va un peu vite quand même.

  • Olivier

    Ah oui, ça va très très vite. Parce que je pense que beaucoup de Youtubers, il leur faut plus d'un an, un an et demi pour atteindre les...

  • Phillipe

    Peut-être,

  • Olivier

    oui. Wow. D'ailleurs je vais te demander, c'est quoi aujourd'hui si tu devais choisir trois moments clés de la chaîne qui t'ont marqué dans l'histoire de la chaîne aujourd'hui, ça serait quoi tes trois moments clés que tu retiendrais ?

  • Phillipe

    Forcément le début. Les premières vidéos, parce que je les tourne depuis notre petit appartement à l'époque. On vient d'avoir notre deuxième. On est dans un tout petit studio. Et j'y crois.

  • Olivier

    Ouais.

  • Phillipe

    Alors que finalement, avec le recul, je me rends compte que c'est quand même particulier de croire que ça pouvait marcher, ce truc là. Mais j'y crois à fond. Je me donne les moyens de réussir. Donc je pense que le début, ça reste mémorable parce que je me revois jusqu'aujourd'hui dans mes premières vidéos. Et pendant longtemps, je pensais que je n'avais pas changé mon flow, que tout était pareil. Jusqu'à ce que j'ai la discussion avec des gens qui me disent En fait, tu racontes, va te réécouter aux premières vidéos. Ça n'a rien à voir. Ton flow, l'assurance. C'est dans ma tête. Je me disais, comme je me suis préparé, je me suis formé, donc je savais un peu ce que je faisais. Je suis reparti écouter, j'ai fait une seule fois. Et c'est vrai que quand je reprends ma vidéo maintenant, je me dis Ouais, c'est vrai. Je suis beaucoup plus fluide.

  • Olivier

    Bien sûr, il y a une expérience qui est rentrée.

  • Phillipe

    Mais je ne crache pas sur mes premières vidéos, parce que je n'appelais pas du tout. Il y a des gens qui, quand ils reviennent à l'op, me disent ah, Berc, c'est pas vraiment...

  • Olivier

    Non, sans ces premières vidéos, tu ne serais pas ce que tu es aujourd'hui. Elles font partie de l'histoire de l'ADN, et comme tu as dit, c'est même la fondation de tout ce qui est aujourd'hui. Donc dans tes trois premiers moments,

  • Phillipe

    ça serait d'abord le lancement. Le deuxième, ça ne va pas être des vidéos particulières, parce que j'ai beaucoup de leçons à les vidéos, ça va être le fait que je me rende compte qu'un média fût-il sur Internet. C'est un pouvoir. Et ça, je vais le voir au regard que des gens, qui si on nous place normalement à deux dans la société, sont beaucoup plus élevés, vont avoir vis-à-vis de moi. D'accord. Et là, je me rends compte qu'en fait, avec Investir au Pays, je tiens vraiment quelque chose.

  • Olivier

    D'accord.

  • Phillipe

    Un pouvoir que je néglige, mais en fait, s'il est bien utilisé, peut avoir...

  • Olivier

    Tu as un moment particulier pour nous imager ce sentiment ? Genre une personne en particulier qui t'a fait réaliser ça ?

  • Phillipe

    Oh, il y en a plusieurs. Par exemple, c'est toujours très surprenant pour moi, quand je viens discuter avec un industriel, quelqu'un qui est supposé être hyper buzzi. et qui me parle de ma dernière vidéo. C'est pas genre, je te suis.

  • Olivier

    Oui, c'est j'ai regardé, j'ai réalisé.

  • Phillipe

    Il te dit la dernière vidéo, et ça, ça prouve, ça, c'est le truc ultime. Avant, je me disais, maintenant que quelqu'un me dit, je te suis, je me demande, c'est quoi la dernière vidéo que t'as regardée ? Et t'as un truc qui date de six mois. Oui,

  • Olivier

    oui, je comprends.

  • Phillipe

    Mais là, il te donne quelque chose de récent. De l'actualité. De l'actualité de la chaîne, et tu comprends qu'en fait, ça crée une responsabilité. Tu te dis, mais en fait, il y a des gens sérieux qui suivent. Je peux pas raconter des bêtises, en fait. que tu documentes ce que tu dis, que tu ne sois pas quelqu'un qui transmet des fake news, parce que derrière, ça peut pousser des gens à prendre de mauvaises décisions.

  • Olivier

    Et puis ça rajoute du crédit à ce que tu fais, ou ça peut au contraire te discréditer au niveau de ces gens-là qui aujourd'hui sont des personnes importantes dans leur domaine. Donc les débuts, ces types de rencontres-là.

  • Phillipe

    Ces types de rencontres. Si je pourrais te donner un troisième moment. sur la création de contenu. Je dirais... Le fait d'avoir lancé le podcast, parce qu'on a lancé un format différent. Tout au long de mon temps sur YouTube, j'ai passé beaucoup de temps à essayer des concepts.

  • Olivier

    Oui, ça tu l'avais dit au début de la discussion.

  • Phillipe

    Parce que si tu veux, comment on ne fait pas, dans le secteur dans lequel je suis, c'est un secteur dans lequel les gens s'épuisent vite. Si je fais des vidéos pour dire, voilà le business qui marche, au bout d'un certain temps, ça marche beaucoup au début, il y a beaucoup d'enthousiasme, et puis au bout d'un certain temps, les courbes tombent. Donc je suis constamment en train de chercher le truc qui va me permettre d'avoir une certaine constance dans la chaîne. Et j'ai trouvé ça avec le post. Parce que le podcast, parce que je me suis toujours dit mais je veux trouver un espace dans lequel je vais permettre à des gens de venir parler légitimement sur ma chaîne sans qu'on me dise mais lui, il n'est pas entrepreneur, lui, il n'est pas ceci. Et avec le podcast, j'ai trouvé un cadre qui permettait de ramener des gens pour parler de leur succès. Et donc ça, ça m'a permis d'aller chercher des gens avec qui j'aurais bien aimé parler depuis longtemps, mais je ne savais pas comment le faire. Tu ne savais pas sous quel angle les prendre. Et le podcast m'a permis justement aujourd'hui de pouvoir discuter avec une pléiade de personnes totalement différentes.

  • Olivier

    Bien sûr.

  • Phillipe

    Et ça, oui, c'est quelque chose que j'ai beaucoup aimé. Parce que je crois qu'il y a eu un vrai shift aussi sur la chaîne quand j'ai commencé à ramener ce type de profil.

  • Olivier

    Ok, d'accord. Tu vois, on parle des succès de la chaîne, des moments marquants, mais il y a le revers de la médaille aussi. C'est quoi aujourd'hui ? Comment tu réagis justement aux critiques et autres ? Aujourd'hui, certes, il y a la chaîne Investir au pays, mais tu es devenu aussi une personne publique. Tu es quelqu'un qui suscite des réactions, qui suscite des émotions. Et en faisant mes recherches, je vois aussi qu'il y a des gens qui essaient de surfer sur ton buzz. On va dire les termes. Forcément. Parce que quand tu écoutes ce qu'ils racontent, il n'y a aucun argument concret. Ils essaient de surfer sur des titres de vidéos, pour amener du monde. de leur audience sur leur chaîne. Comment toi, aujourd'hui, tu te positionnes ? Parce que par rapport à ça, avec l'expérience, j'imagine que tu as beaucoup plus de recul aujourd'hui par rapport à ça. Mais au début, c'est dur quand tu dois voir des critiques ou des choses comme ça. Sachant que toi, la volonté qui t'anime et l'image que tu veux refléter du continent, tu fais des choses positives, tu fais des choses pour mettre de la lumière et tu vois des gens qui veulent te mettre des bâtons dans les roues. C'est quoi tes premières réactions ?

  • Phillipe

    Là encore, je m'y attendais un peu. C'est-à-dire que, comme j'ai dit tout à l'heure, moi je suis quelqu'un qui suis vrai, et dans la vraie vie, je ne suis pas ami avec tout le monde. C'est-à-dire qu'il y a des gens que je sens bien que celui-là n'est pas trop... Pareil, il y a des gens avec qui je ne m'entends pas. On n'a pas de problème. mais on n'est pas amis, simplement. On s'est dit que ça ne passe pas. Et j'ai considéré que pareil sur Internet, ce ne serait pas l'endroit où je vais être ami avec tout le monde. Et j'ai très vite su que le fait que des gens te critiquent ne veut pas forcément dire que tu fais mal. on dit chez nous qu'on ne jette pas des... On jette des pierres sur un arbre qui porte des fruits. S'il n'y a pas de fruits, on passe son chemin.

  • Olivier

    C'est très bien dit.

  • Phillipe

    S'il jette, parce qu'il n'y a pas de fruits. Donc, j'ai rarement été dans la position de quelqu'un que ça a beaucoup gêné, beaucoup frustré. Et en général, si tu veux, même les fois où il y a eu des gens qui ont fait des vidéos pour raconter des choses qui étaient horribles, ça m'énerve sur le coup, mais rapidement, je retombe.

  • Olivier

    Je te pose la question parce que je parlais avec une amie qui disait sur la santé mentale, parce qu'il y a des choses, tu sais, l'être humain, on est très fort pour... On peut réussir 99 choses, mais il y a une chose qui va être négative, on va mettre tellement d'énergie. à réfléchir, à penser à cette chose négative que ça peut te ronger. Et tu vois, justement, avec l'exposition que tu as, et justement, tu as plus de monde qui peuvent avoir des avis négatifs. Et c'est ça, savoir sur la santé mentale.

  • Phillipe

    Rappelle moi, tu viens de me rappeler d'un gros moment sur la chaîne. qui fait partie du top 3 que je ne vais pas citer. Donc quand on finit ce point,

  • Olivier

    on va voir que je ne crois rien d'ici. Mais c'est ça, c'était savoir sur ta santé mentale en tant que homme.

  • Phillipe

    Justement, très rapidement, je me documente pas mal, donc je ne subis pas beaucoup de choses. Ça dit quelque chose quand elles arrivent. Moi, justement, mon objectif dans la vie, c'est de parvenir à prendre des décisions très rapidement. Pour pouvoir prendre des décisions très rapidement en tant qu'entrepreneur, dans la famille et autres, il faut développer une bonne capacité de synthèse. D'accord. rapidement décider si je dois m'inquiéter, m'alarmer ou pas du tout.

  • Olivier

    D'accord.

  • Phillipe

    Et ce que j'ai décidé de faire très rapidement, c'était que tous ces discours qui étaient un peu négatifs ne devaient pas arriver à moi. Donc, je ne les écoute pas.

  • Olivier

    D'accord.

  • Phillipe

    Et ce que j'ai fait, c'est que j'ai interdit à tout mon entourage de me parler de choses qui...

  • Olivier

    Qu'ils peuvent voir.

  • Phillipe

    Qui peuvent, voilà, qui sont négatives, sauf si elles sont vraies. D'accord. C'est-à-dire que si quelqu'un vient et fait une vidéo en disant, voilà, Philippe a fait ci, Philippe a fait ça, et qu'il y a du fact-checking, ok, c'est factuel. Là, oui, il faut soit répondre, soit contacter la personne pour trouver une solution à l'amiable, ce genre de choses. Mais les gens qui font des vidéos, pour essayer de... Non, je n'en suis... Bien souvent, je ne suis pas au courant.

  • Olivier

    Bah, tant mieux.

  • Phillipe

    je pense que c'est le meilleur moyen justement de se préserver de ça parce que si tu essayes d'accorder de l'attention à ça ça devient très facile de t'atteindre chacun peut se lever,

  • Olivier

    faire une vidéo et tu es derrière pour essayer d'y répondre finalement c'est l'énergie perdue et rien qui sort de ça donc tu dis que tu as un moment dans les top 3 il y a eu si je n'avais pas parlé de ça je crois que les gens qui suivent la chaîne seraient dits mais pourquoi il n'a pas parlé de ça oui

  • Phillipe

    Ça a été un vrai moment. Un Game Changer dans le chaîne. Peut-être 500 000 abonnés, on dirait quand même une grosse chaîne, 500 000, 600 000. C'était il y a deux ans, je crois. Il y a trois ans, pendant le Covid, je suis allé au Cameroun. En fait, il y a eu une grosse affaire au Cameroun, même pas au Cameroun, plus qu'au Cameroun, une multinationale arnaque qui s'appelait, je ne sais pas, l'IEP Limal. Cette structure-là avait créé une pyramide de Ponzi, dans laquelle elle demandait aux gens de leur confier de l'argent, ils allaient faire du trading. Et ils allaient donner des rentabilités folles aux gens qui faisaient de l'investissement chez eux. On a beaucoup de cas comme ça. Juste qu'eux, ils se refaisent une nouvelle tendance, les crypto-monnaies. Et ils disaient aux gens que tu me donnes de l'argent, je vais le faire. pour toi. J'ai entendu parler de ce truc-là pour la première fois pendant le Covid, parce que le premier Covid, le premier confinement, on était à Paris. Le deuxième, avec toute la famille, on est allé en Afrique. On ne voulait pas rester confinés. Donc, on l'a passé au Cameroun. J'étais tous les jours au champ. Je faisais des vidéos pour montrer ce que je faisais. Et pendant cette période là, beaucoup de gens sont venus me dire Mais est-ce que tu as entendu parler de l'IEP Liman ? Cette structure là qui demande aux gens d'investir dedans. J'ai dit Comment ça marche ? Dès qu'ils m'ont expliqué, en quelques secondes...

  • Olivier

    Tu as démonté le système.

  • Phillipe

    C'est comme si c'était une arnaque, que ça ne tient pas debout. Et donc j'ai commencé à... Je me suis rendu compte que beaucoup de gens commencent à me contacter pour me demander, parce que comme je fais du business, dans l'esprit des gens, Philippe, comme il fait du business, avant de m'engager dans quelque chose, je vais quand même lui demander son avis. ça a dit au non, aux gens non, non, non. Et donc, j'ai décidé de faire une série de vidéos pour expliquer aux gens que cette structure-là, en fait, elle n'est pas bonne. Et tu vois, et là, pour le coup, tu te positionnes vraiment dans la société. Et je rappelle que cette structure-là, et à ce moment-là, je ne le sais pas, mais c'est une structure dans laquelle des colonels, des généraux, des gens haut placés ont mis beaucoup d'argent. Et ça, je ne le sais pas à ce moment-là. Et donc, je fais naïvement ma vidéo pour dire que c'est du fake. Et je ne sais pas... non plus à quel point cette boîte-là brasse de l'argent. Aujourd'hui, Olivier, je pense que cette arnaque-là est probablement la plus... C'est le Madoff africain. Je pense que quand on fait des estimations, on a dépassé le milliard de dollars en France CFA. Parce qu'en fait, il est parvenu à créer un système pyramide dans lequel il a pompé beaucoup de sous dans la diaspora. Il y a des gens qui ont vendu leur maison, qui ont pris l'argent de la vente de la maison et qui ont mis dedans. Au début, quand j'en parle, je ne suis pas au courant de tout ça, je ne sais pas dans quoi j'ai les pieds. J'en parle juste comme on est venu me demander.

  • Olivier

    Le dossier avance, tu commences à creuser. Non,

  • Phillipe

    même pas. Parce que quand j'en parle, et j'ai fait même une émission en direct, des gens qui ont investi là-dedans viennent dans le live, et d'autres personnes, comme moi, viennent pour dire que c'est pas bon. Des économistes viennent pour dire que c'est pas bon. Mais les gens qui ont mis de l'argent dedans viennent pour dire, vous racontez n'importe quoi.

  • Olivier

    Oui, parce qu'eux, ils y croient. Ça marche.

  • Phillipe

    La preuve, ils nous remboursent. Tu sais qu'un système de... Le problème, ce n'est pas quand on te rembourse. Le problème, c'est quand les gens commencent à demander quand remettre leur argent. Et donc, ils disent non, ça marche, et ainsi de suite. Et j'ai fait une ou deux émissions. Après, je passe à autre chose. Parce que je me dis, le but de ma chaîne, ce n'est pas non plus d'être là matin, midi, soir, de faire un focus. J'ai déjà alerté. J'ai déjà dit que ce n'était pas bon. Je m'en vais. Un an plus tard, les gens reviennent maintenant en masse pour me dire, en fait, tu avais raison. Ça fait six mois qu'on n'est pas remboursé. Ça fait ceci, ça fait cela. Et je vais donc commencer à faire une série de vidéos qui va peut-être durer un mois, tous les soirs. Tous les soirs ? On va faire un live pendant lequel on va inviter des gens à venir témoigner et on va entendre des histoires rocambolesques. j'ai mis toutes mes économies ma mère et moi avons tout mis on leur a donné 10 000 euros 15 000 euros et là les langues se délirent les gens viennent parler en direct et la chaîne prend une auto-tournure, on fait des lives à 20 personnes moi ma fréquence d'habitude c'est 1000 2000 waouh là je fais des lives à 20 000 personnes waouh en direct et il est une heure du matin à une heure du matin tu as 20 000 personnes en semaine en semaine les gens qui vont et tu comprends que ouais tu dis là il y a quelque chose il y a un gros truc derrière et là je commence à me renseigner et je me rends compte que des gens au canada et on me dit philippe y a pas une famille camerounaise au canada qui n'a pas mis de l'argent et on se rend compte que en fait c'est pas qu'au canada C'est au Bénin, c'est au Burkina, c'est en Côte d'Ivoire. Ils ont des surcursales partout et le truc brasse de l'argent. Et derrière, quand tu en parles, on te dit mais non. Et quand moi je fais de l'agriculture, on dit mais non. C'est parce que tu fais de l'agriculture comme lui que tu veux le couler. C'est son concurrent. Des raisonnements à la con comme ça. Et là, je me dis cette fois-ci, je ne vais plus vous écouter parce que c'est ce genre de discours qui ont fait que la première fois, je laisse tomber. Cette fois-ci, on va en parler jusqu'au bout. Et quand je commence à en parler, ça crée... réellement un vent de panique. Les gens commencent à dire, en fait, vous ne nous payez pas depuis des mois en nous faisant des promesses. Maintenant, on ne veut plus être payé, on veut être remboursé. Et donc là, tu as une vague de personnes qui demandent les remboursements et ils se rendent compte que l'entreprise n'a plus d'argent. Et les procès commencent à se suivre. Le monsieur, il est interpellé par les autorités camournaises. On lui retient son passeport. Je ne sais pas comment, le lendemain, il parvient à sortir du pays pour aller, je crois que c'est en Pouy-Centre-Africaine. Et il a ses gars, ses gourous qui disent, vous voyez, on lui a repoussé son passeport, mais finalement, on lui a remis, parce que les autorités ont compris qu'il ne faisait pas carrément. Jusque là, je ne sais pas à quel point le truc est nébuleux derrière. Je ne sais pas à qui je m'attaque, littéralement. Et je pense que c'est tout. Parce qu'au final, on va finir pour faire simple. On va démanteler complètement le truc. Les gens ne vont pas être remboursés. On va avoir des prévisions de chiffres, des gens qui étaient en interne, qui nous expliquent, parce qu'avec l'argent des gens, il a créé une compagnie de jet privé, il a créé plein d'investissements au Ghana, où il a acheté de l'immobilier, et ainsi de suite. Et au final... Tout ça sur du vent, du bon vent. Et le fait de se rendre compte que, grâce finalement à investir au pays, on ne va pas revenir. Parce que quand je commence à en parler pour la deuxième fois, il y a des gens qui étaient en train de vouloir mettre de l'argent dedans. une très bonne amie à moi, à l'époque, qui me contacte. Elle me dit, Philippe, j'ai besoin de 25 000 euros. Je sais que tu n'es pas d'accord. C'est pour mettre ça là-dedans. Mais je te demande de me prêter. Je lui ai dit, on a une relation qui fait que... non je peux pas te refuser ah tu lui prêtes quand même malgré que tu sais parce que je sais que par contre elle je connais sa situation financière je sais qu'elle travaille en Suisse oui non tu sais qu'elle peut te rendre mais je lui dis quand même que et je ne veux pas dans le cas des figures dans lesquelles je t'ai dit non et ça crée un problème entre vous donc je vais te prêter mais tu sais que je sais que c'est une arme Je vais lui prêter les 25 000, elle va les mettre là-dedans, elle ne va pas avoir un centime.

  • Olivier

    Oh là là !

  • Phillipe

    Elle ne va pas avoir un centime en retour. Donc, moi, je vais en parler, je vais parler comme quelqu'un qui vit ça de près. Parce que du coup, comme je connais des gens qui sont vraiment faits à voir, ils vont me remonter les contrats. Je veux dire, on va faire des vidéos où j'invite des juristes, on démonte le contrat. J'invite des informaticiens, on démonte leur système. J'invite des financeurs. Moi qui parle, on va dire que oui, mais toi, tu n'es pas techniquement. Donc, j'invite des sachants.

  • Olivier

    Une vraie enquête.

  • Phillipe

    Une vraie enquête qui vienne, et tout ça grâce à YouTube et Facebook, parce que du coup, on fait les lives les deux. On en parle et les gens sont connectés. Et ça, je crois que ça fait partie des épisodes qui vont extrêmement me crédibiliser auprès des gens. Parce que du coup, ils vont se dire,

  • Olivier

    ce gars-là,

  • Phillipe

    il est honnête. Et non seulement il est honnête, mais il est courageux. Parce que dans notre environnement, qui vient parler de ce genre de choses ? Il est courageux pour en parler ainsi de suite.

  • Olivier

    Parce que malheureusement, je ne sais pas si au Cameroun c'est pareil, mais au Sénégal, quand il y a des problèmes, on est plus dans... On dit le masque là ici et tout, de cacher, on n'en parle pas sur la place publique comme ça. Alors qu'au contraire, je trouve que c'est des choses où on devrait...

  • Phillipe

    Clairement. Et donc du coup, je crois que ça va être un gros épisode sur la chaîne. Parce qu'à partir de cet épisode-là, à chaque fois qu'il y a eu des pyramides de Ponzi, on nous a remonté, on a enquêté, on en a parlé. Du coup, maintenant qu'on est basé en Côte d'Ivoire, pareil, on a eu le même problème avec des sociétés de VTC qui collectaient l'argent des gens parce que le VTC commence à arriver au Sénégal. Et ça va arriver ici. Quand Yango est arrivé en Côte d'Ivoire, il y a des sociétés de VTC qui se sont créées, qui ont commencé à dire aux Ivoiriens Donnez-nous de l'argent, on va acheter des voitures pour vous et on va vous promettre des rentabilités folles avec ces taxis-là. Moi j'étais du passage à... à Abidjan, comme je te dis, je voyage beaucoup, comme la ménage à Dakar. Et je vois des affiches dans la ville. Pour moi, tout de suite, tu vois que c'est du faux. Je me dis, mais c'est affiché quand même. J'espère que... Après, au début, je me dis, bof, personne ne suit ça.

  • Olivier

    Mais c'est à partir du moment où c'est affiché, c'est public comme ça, c'est qu'ils ont des rentabilités.

  • Phillipe

    Énorme. Là, et du coup, pareil. Je laisse, je m'en vais. Et jusque entre-temps, je reviens, je me sers dans le Côte d'Ivoire. Et je vois toujours les panneaux. Et je me dis, mais c'est pas possible. Ces gars, ils doivent brasser de l'argent de manière incroyable. Et je commence à en parler sur la chaîne, à faire des alertes. En disant, en fait, excusez-moi, je suis sur Abidjan maintenant. Je peux pas voir ça, il me terre. Ces gars-là, ils passent à la... télé. On les crédite comme étant de grands entrepreneurs, mais à défaut même d'être au moins des pyramides de Ponzi, ils font de l'appel public à l'épargne et ils n'ont pas le droit. Parce que dans le monde financier, c'est régulé. Il n'y a qu'une banque, une assurance ou un de leurs mandataires qui a le droit de dire aux gens, voilà un produit financier, vous pouvez miser de l'argent dessus, vous allez avoir une rentabilité. Mais des sociétés qui ne sont pas régulées, qui font des appels publics à l'épargne au vu et au su, de tout le monde, c'est pas possible. Là encore, quand je parle, dans mon esprit, c'est juste une société qui est en train de le faire. Je ne réalise pas que...

  • Olivier

    L'ampleur derrière...

  • Phillipe

    Qui est derrière, parce que c'est derrière qui sont soutenus. Et je commence à en parler. Et quand je commence à en parler... Comme d'habitude, tu allumes la mèche et les gens commencent à remonter. En fait, ils ne nous remboursent plus, ils ne nous se supplient plus. Et donc, je prends l'initiative à ce moment-là de demander au directeur général de ces entreprises une interview. Qui les accepte ?

  • Olivier

    Non mais ils sont fous !

  • Phillipe

    Donc je vais donc faire une vraie interview dans laquelle je leur pose des questions, parfois de manière un peu naïve, et dans laquelle, d'où part leur réponse, les gens comprennent que c'est n'importe quoi, que ça ne tient pas.

  • Olivier

    C'est dommage, j'ai plus le nom de la dame. Tu vois la dame sur France 2 qui fait les enquêtes ?

  • Phillipe

    Élise Lissé. Ouais,

  • Olivier

    Élise Lissé, t'es un peu la Élise Lissé, tu vois,

  • Phillipe

    c'est ça ? Élise Lissé. Waouh ! Est-ce que c'est complément d'enquête ?

  • Olivier

    Oui, complément d'enquête, exactement.

  • Phillipe

    Et pareil, donc oui, je pose des questions, et là, ça devient évident qu'en fait, l'autre, ça ne tient pas. Ça va péter. Et là, les gens commencent à demander à ce qu'ils soient remboursés. Quelques jours après, comme par hasard, le gouvernement ivoirien décide de se mêler du sujet et de suspendre les activités de ces entreprises. Un peu comme au Cameroun, là où finalement, on a suspendu les activités de notre boîte. Et là, je commence à me dire, Philippe, tu fais des vidéos sur YouTube depuis ton canapé.

  • Olivier

    C'est ça que la question que j'allais te poser, comment tu le ressens, toi, quand tu vois que les gouvernements changent des choses parce qu'ils ont tes vidéos ?

  • Phillipe

    Là, ça conforte le fait qu'un média comme celui-là, c'est vraiment un atout d'influence incroyable.

  • Olivier

    C'est sûr, ça doit te faire réaliser le pouvoir que tu as, mais aussi la responsabilité que tu as dans tout ce que tu dis et dans tout ce que tu fais. Parce que tu te rends compte que là, tu n'impactes plus à une échelle de foyer. Tu impactes à une échelle gouvernementale. Tu as des gens à haut placé qui écoutent, qui regardent ce que tu... partagent et qui vont réagir sur toute la communauté finalement par le du fait de tes vidéos. Ah ouais, non, c'est une pression.

  • Phillipe

    Et pareil, j'essaie d'alerter en me disant mais pourquoi c'est un média YouTube de faire ça ? Parce que dans nos pays, on a des journalistes dont c'est le métier, moi je suis pas journaliste, c'est un métier, dont c'est le métier, dont c'est la formation et qui sont sur des médias. qui, plutôt que de faire le travail d'enquête qu'ils font, acclament ces gars. Parce que je te rappelle qu'à l'époque, quand je sors les premières vidéos, pendant le mois là où on parle de ça tous les soirs, des articles commencent à sortir au Cameroun qui disent que j'ai été payé un million d'euros pour saboter l'entreprise, des trucs comme ça. Je veux aimer avoir ce million d'euros !

  • Olivier

    Mais est-ce que tu ne penses pas qu'aujourd'hui, le fait d'avoir su créer ta liberté financière, justement, te permet d'être libre dans ta parole ? Mais ces journalistes-là, il ne faut pas oublier, c'est des pères de famille. Ils ont des salaires qui sont ridicules par rapport à ce qu'ils font et ils font vivre des familles avec ça. Donc au bout d'un moment, tu as beau être un journaliste, tu as beau avoir ton éthique de journaliste, tu as beau vouloir dénoncer, à la fin de la journée, il faut mettre à manger sur la table de tes enfants. regarde la ligne éditoriale, ce qu'on te dit de dire, ce qu'on te dit de faire, tu te tais et tu fais quoi ?

  • Phillipe

    Oui, clairement. Ce qui est juste drôle, c'est quand les mêmes médias où on a fait par propos, on prend la Côte d'Ivoire, les mêmes médias où on a fait venir ses entrepreneurs, on les a encensés, certains ont gagné des prix nationaux de l'entrepreneur de l'année. Quand la crise explose, que j'en parle, que le gouvernement saisit tout et autres, maintenant ils reviennent, pompiers et pyromanes, maintenant ils viennent vous dire Ah finalement, on l'a arrêté, c'était une arnaque, ainsi de suite. Mais c'est vous qui avez contribué à le promouvoir.

  • Olivier

    C'est vous qui avez mis la lumière sur lui. Et justement, c'est un des chapitres sur lequel je voulais échanger avec toi. Tu dis que tu viens t'installer en Côte d'Ivoire. Tu es en Côte d'Ivoire depuis deux ans, trois ans ?

  • Phillipe

    On n'a pas plus de deux ans maintenant, on est en troisième année.

  • Olivier

    Troisième année. Qu'est-ce qui te fait, justement, quitter la France et rentrer au pays ? Parce que tu le dis, effectivement, quand tu fais ta demande de visa, mais tu le dis comme t'as dit. Tu le dis pour le dire, mais t'es pas encore sûr que c'est dans tes projets de rentrer, effectivement, et tout. Tu sais, on peut se dire que, justement, t'es en France, t'as tes habitudes, t'as deux enfants qui sont nés, peut-être ta femme avait un boulot où elle était en train de bosser, toi ça va bien, ça avance, t'as ton boulot, t'as la chaîne YouTube qui rentre et tout. Déjà, est-ce que... Avant d'arriver en Côte d'Ivoire, tu es déjà à 100% sur la chaîne YouTube ou tu bosses encore ?

  • Phillipe

    Oui, 100%.

  • Olivier

    À partir de combien de temps tu es à 100% ?

  • Phillipe

    2018.

  • Olivier

    Donc tu lances la chaîne Investir au pays si je ne dis pas 2018.

  • Phillipe

    2018, fin 2019, parce que 2018 je lance la chaîne, je suis encore consultant. Et avec les résultats de la première année, parce que la première année déjà, parce que j'ai la chaîne YouTube, mais en parallèle justement je commence à vendre des formations par rapport à ce que je fais en Afrique. Et la première année déjà je fais 55 000 euros et je me dis si je m'y mets davantage.

  • Olivier

    À 100% ? je vais pouvoir carabiner davantage donc je lâche d'accord donc au bout d'un an de la chaîne investir au pays tu t'y consacres à 100% ok et donc au bout de combien de temps maintenant vous faites le saut de venir en Côte d'Ivoire avec la famille deux ans après deux ans après parce que du coup non non non qu'est-ce que je raconte ça fait à six ans quand même trois ans après trois ans après oui ok donc trois ans après la chaîne après trois ans après que tu sois lancé à 100% vous décidez de venir en Côte d'Ivoire. Oui. Pourquoi déjà ce changement de pays ? Et pourquoi la Côte d'Ivoire ?

  • Phillipe

    Déjà le changement de pays, parce que avant de nous installer, on a commencé à voyager comme... même pas mal non justement comment la pensée la chose des enfants faisait de homeschooling ok ça nous donne la liberté de voyager quand on veut ok et donc on a fait plusieurs pays en famille côte d'ivoire cameroun ainsi de suite pour justement tester voir où on pourrait être plus à l'aise en famille ainsi de suite parce que moi je suis un peu à l'aise partout mais il ya une contrainte à une des arouilles bien sûr et On aime beaucoup les trois pays d'AE au Sénégal, parce que ça se joue entre trois pays. Pourquoi on quitte la France ? Parce qu'au bout d'un certain temps, pour être cohérent, tu ne peux pas dire aux gens d'investir au pays. Certains t'écoutent même dans tes vidéos, font le retour, et toi, tu leur parles toujours depuis Paris. Donc, c'est évident qu'ils font à un moment donné partir. Et la conjoncture fait que je commence à me rendre compte que... On le dit souvent, mais les gens ne réalisent pas à quel point l'avenir, ce n'est pas en France. La France est un pays saturé, sur le plan économique.

  • Olivier

    Et puis bon, avec l'actualité en ce moment, tu vois aussi...

  • Phillipe

    Oui, on te rappelle que tu n'es pas forcément chez toi parfois. Et donc, du coup, on décide sur cette base-là de rentrer.

  • Olivier

    D'abord en Côte d'Ivoire, parce que bien évidemment, c'est un pays dans lequel il y a une économie qui est florissante. Il y a un gouvernement qui essaye de mettre en œuvre une attractivité par rapport au pays. Et aussi pour communiquer le message de dire que quand tu veux rentrer en Afrique, ne te focalise pas uniquement sur ton pays de naissance. Regarde l'Afrique comme un continent sur lequel il y a des opportunités. Va là où tu as des opportunités qui sont les plus intéressantes pour toi.

  • Phillipe

    Par rapport à ton domaine.

  • Olivier

    Par rapport à ton domaine. C'est là où il y a beaucoup d'inégalités en Afrique. On en parlait tout à l'heure. Si tu veux être un créateur de contenu, tu peux être un créateur de contenu. Les pays ne se valent pas en termes de qualité d'Internet. Si tu veux lancer dans les start-up tech, par exemple, tu vas te rendre compte qu'un pays comme le Sénégal ou un pays comme le Rwanda est beaucoup plus en avance que le Cameroun, le Tchad ou le Bénin. Donc, va là-haut. Il y a une infrastructure. Va là-haut. Il y a quelque chose de basique qui te permet de pouvoir te propulser. Mais si tu dis que tu veux lancer ta start-up au Burkina Faso, tu connais combien de personnes qui ont levé de l'argent au Burkina. Et je suis dans cette logique-là et je me dis, par rapport à ce que j'ai vu en Côte d'Ivoire, je peux par exemple faire du transport là-bas, je peux faire de l'immobilier, c'est un secteur qui marche très bien là-bas.

  • Phillipe

    Et par rapport à ta chaîne, c'est un pays où la connectivité...

  • Olivier

    Et surtout, en Afrique, la première audience d'investir au pays, c'est la Côte d'Ivoire.

  • Phillipe

    Ok.

  • Olivier

    Parce que du coup, tu as les statistiques.

  • Phillipe

    Ah oui, bien sûr.

  • Olivier

    C'est la Côte d'Ivoire, avant le Cameroun d'ailleurs. Ok. Et moi, j'ai toujours suivi les statistiques. Peut-être mon côté ingénieur. Pourquoi le Sénégal ? Parce que pendant longtemps, le Sénégal était la deuxième audience d'investir au pays en Afrique.

  • Phillipe

    D'accord.

  • Olivier

    Le Cameroun était la troisième, maintenant le Cameroun est passé la deuxième devant le Sénégal. Après, tu avais le Bénin. Je vais toujours aller par rapport à ça, parce que je vais là où je sais que je suis suivi.

  • Phillipe

    Bien sûr.

  • Olivier

    Je ne veux pas au hasard... Pourquoi tu vas dans tel pays et pas dans tel ? En fait, c'est parce que je suis l'Estat.

  • Phillipe

    Oui, bien sûr. Je suis l'Estat. Et puis, comme tu as dit, il y a aussi un équilibre familial. une sécurité à donner pour les...

  • Olivier

    Et surtout quand on arrive en Côte d'Ivoire, parce qu'il faut rendre à César ce qu'il y a à César, l'ivoirien est très proche du Camerounais dans sa culture. Très proche. C'est quelqu'un de volubile, d'extraverti, qui rigole beaucoup, qui est jovial, qui aime bien danser, ce genre de choses. C'est très proche. Qui a une grande gueule.

  • Phillipe

    Je vais te poser une question pour te fâcher. Faut que je t'oblige.

  • Olivier

    Vas-y !

  • Phillipe

    Nourriture ivoirienne ou camerounaise ?

  • Olivier

    Ah y'a pas photo. Attention à ce que tu vas répondre ! Non, beaucoup de pays dans le monde laissent à sa cuisine.

  • Phillipe

    Non, je te taquine. Tu sais pourquoi je dis ça ? Parce que j'ai beaucoup d'amis ivoiriens qui eux-mêmes me disent qu'on peut se chamailler avec nos frères camerounais, mais s'il y a un truc qu'on ne peut pas se battre, c'est que la nourriture camerounaise. Oui,

  • Olivier

    la nourriture camerounaise.

  • Phillipe

    Invitez-nous au Cameroun. Avec Karel, on n'est jamais allé au Cameroun. C'est vrai ? On n'est jamais allé au Cameroun. C'est incroyable. On a fait une escale, mais on n'est jamais allé au Cameroun. Ah oui, oui, oui. Je pense que s'il y a un pays qu'on rêve de visiter, là, tout de suite, tu nous demandes avec Karel de choisir un pays en Afrique. Mais le Cameroun, on a tellement envie d'y aller, mais on se rend compte que si on y va... On ne peut pas y aller une semaine, on ne peut pas y aller dix jours. Tout ce que les gens nous racontent, on a l'impression qu'il faut que quand on va aller au Cameroun, il faut vraiment qu'on prenne un mois.

  • Olivier

    Oui, il y a beaucoup à voir.

  • Phillipe

    Parce qu'il paraît qu'en termes de nourriture, c'est un truc...

  • Olivier

    Franchement, je le dis, et moi je suis allé en Asie, je suis allé en Amérique du Nord, la cuisine camerounaise est exceptionnelle. Je crois que c'est le plus beau trésor qui reste au Cameroun maintenant, et qui est malheureusement extrêmement méconnu. Les gens ne parlent que d'une dolaie. Quand je dis pas avoir, ils sont choqués, mais moi, le dolai n'est même pas dans mon top 3 de plats au Cameroun. Mais bon, voilà.

  • Phillipe

    Philippe, fais-nous venir au Cameroun. Ouais,

  • Olivier

    t'as raison.

  • Phillipe

    Donc, installé au Côte d'Ivoire et tout. Et justement, aujourd'hui, vous êtes combien l'équipe investie au pays ?

  • Olivier

    Laquelle ? Média ou tout le monde ?

  • Phillipe

    Tout le monde.

  • Olivier

    Oh ça chiffre vite parce que quand tu fais...

  • Phillipe

    Parce que quand tu dis tout le monde, ça veut dire qu'il y a quoi ? Il y a la catégorie médias et il y a quelles autres catégories ?

  • Olivier

    Agriculture,

  • Phillipe

    transport... D'accord, on va parler que de médias. Médias, vous êtes combien aujourd'hui l'équipe ?

  • Olivier

    Dans l'équipe de médias, aujourd'hui on est... Bonne vingtaine de personnes. Quand on me voit là, on est à 5 monteurs vidéo. Il faut savoir que moi maintenant, j'ai une équipe au Cameroun, j'ai une équipe en Côte d'Ivoire, j'ai une équipe en France. pour justement être un peu libre quand je vais dans un pays de ne pas avoir à tout recommencer. Donc on a des équipes dans ces pays-là qui travaillent en permanence au quotidien. On a un peu de mal avec Internet parfois, notamment au Cameroun. Mais voilà, on a des monteurs, on a des infos. graphes, on a des community managers. Et voilà, l'essentiel de l'équipe est constitué de ces trois corps de métier. Et aujourd'hui, on a aussi d'autres personnes que je suis en train de faire monter comme créateurs de contenu parce que je veux permettre à d'autres personnes de manipuler du contenu sur le site.

  • Phillipe

    C'est important que je parle, mais je pense que je viendrai après sur ce sujet-là. Et c'est quoi une semaine de Philippe Simo ? Ça ne ressemble jamais.

  • Olivier

    ça ne se ressemble jamais une semaine quand je ne voyage pas ouais quand tu as un but c'est pas pareil en général tu vois ça ne se ressemble pas il y a des semaines où je commence très tôt des semaines où je commence pas tôt ce qui est la constante c'est que je termine tard je termine souvent entre 21h et parfois 23h à peu près chaque jour je termine très tard je commence je me lève tôt parce que chaque matin j'ai un peu mon rituel de méditation prière sport lecture écriture parce que je suis en train de terminer mon livre donc j'ai un peu cette routine matinale et ensuite après je vais au boulot ok du moins Moi, je sais planifier mes journées la veille. C'est ce que j'ai à faire. En général, c'est beaucoup de réunions. Je dois rencontrer des potentiels partenaires, je dois rencontrer des potentiels clients. Et quand je suis au bureau, je fais beaucoup de formation de mes équipes. Je forme beaucoup mes équipes. Et le reste du temps, je fais des réunions de suivi pour m'assurer que ceci est bien fait, cela est bien fait. Donc, c'est un peu une semaine typique.

  • Phillipe

    Tu sais juste que ça va être chargé.

  • Olivier

    Oui. Et puis, par exemple, quand j'ai un événement comme Back to Africa qui approche, ça me mobilise un peu plus. Et quand il va passer, ça change.

  • Phillipe

    Ça respire un peu. Oui, c'est sûr. Et donc, je vais dire, c'est mes deux, justement, dernières questions. Donc, la question par rapport à ce que tu viens de dire aujourd'hui, c'est... Tu disais que tu formes des gens aujourd'hui par rapport à la chaîne. Parce que c'est ça. Est-ce que tu n'as pas peur que la chaîne, aujourd'hui, demain, si toi, Philippe, tu n'as plus envie d'apparaître sur les vidéos et tout, est-ce que tu n'as pas peur qu'il y ait une dépendance ? Ah,

  • Olivier

    complètement.

  • Phillipe

    Sur la chaîne, ouais ?

  • Olivier

    Complètement. C'est pour ça que c'est difficile. Surtout que les gens se sont vraiment habitués à moi. C'est vraiment difficile de faire passer d'autres visages. On a essayé à plusieurs reprises, avec plusieurs collaborateurs sur plusieurs émissions.

  • Phillipe

    Oui, j'ai vu plusieurs formats où tu avais une jeune fille par exemple.

  • Olivier

    Voilà, par exemple Marie ou Mylène, mais ça ne prend pas. Après, je me dis que parfois, c'est peut-être le format qui n'est pas bon, mais il faut faire des tests. Mais les gens ont bien compris que je suis en train d'essayer de faire, parce que les gens ont bien compris.

  • Phillipe

    Je pense que c'est un process qui prendra du temps. Il prendra du temps, oui. Effectivement, parce que, comme tu l'as dit, c'est quand même six ans où tu as donné aux gens. pour que les gens réalisent comme tu dis on disait tu es ici actuellement à dakar en vacances officiellement sur le papier mais la réalité c'est que quelqu'un qui te suis sur les réseaux depuis que tu as dakar verra que tous les jours tu en tournage tous les jours tu rencontres des gens tu es invité dans des émissions de venir partager donc finalement tu as très peu de moments pour toi et la famille parce que même là et en fait c'est là où je veux rendre hommage au côté passionné c'est qu'aujourd'hui tu pourrais te permettre de faire deux semaines parce que je sais que tu es très organisé donc tu as des contenus en avance tu as des choses qui sont désapprêtes, c'est pas comme si ces deux semaines là il n'y a pas de contenu qui va sortir même si tu arrêtes de faire du contenu mais je pense que c'est là où les gens doivent rendre hommage à ton travail à ton amour et à ta passion de ce que tu fais parce que même dans ces moments là tu ne te reposes pas sur tes lauriers tu es sur le terrain, tu poses les questions tu rencontres les gens, tu n'en vois pas un journaliste le faire, c'est toi qui le fais et tout. Et je pense que c'est vraiment quelque chose sur lequel on doit te tirer le chapeau, tu vois, ou comme disent les Américains, te donner tes fleurs et tout et tout, parce que ça montre l'homme passionné et l'homme amoureux de son travail au quotidien. Et ce, malgré tous les succès, tout le temps qui est passé, les six ans. Et tu parlais de Back to Africa, je pense que c'est le chapitre... Euh... Je ne vais pas dire le plus récent, parce que ça fait longtemps que tu fais des événements. Ça fait longtemps que je te vois faire des événements, tout. Mais le Back to Africa de l'année dernière, je pense que ça a été un coup du marteau.

  • Olivier

    C'est ça,

  • Phillipe

    j'ai fait les plus grands. Ça a été un coup du marteau, parce que ça a été impressionnant. Pour l'avoir vécu de l'extérieur, avoir été sur les médias, avoir regardé un petit peu ce qui se passait, la déferlante, ça a été... Je te parle vraiment de quelqu'un de l'extérieur, ça a été une bouffée d'oxygène. de voir tous ces africains ou tous ces amoureux de l'Afrique se réunir ensemble et tu sais, d'en aller voir dans une salle si prestigieuse. Pour moi, c'est ça aussi le pied de nez et la force pour moi que tu as su... donner avec ce premier événement, c'est le lieu prestigieux où tu as ramené ces gens-là, la qualité de l'organisation. En tout cas, peut-être qu'en interne, il y a eu des couacs, mais de l'extérieur, la manière dont ça avait l'air organisé, millimétré. On a vu malheureusement des événements qui sont passés avant où finalement tu as eu plus de bad buzz que de buzz. J'ai vu aucun. Ouais. J'en ai vu aucun.

  • Olivier

    Et pourtant on avait pratiquement 4000 personnes.

  • Phillipe

    Exactement, c'est ça, 4000 personnes. Tu vois, j'ai vu aucune personne se plaindre sur les réseaux. Je sais que ça t'a pris combien de temps de travailler cet événement les dernières ?

  • Olivier

    C'est un an.

  • Phillipe

    Ouais, c'est un an de travail.

  • Olivier

    C'est un an. Ouais. C'est un an. Quand on a fini l'année dernière, on avait déjà la date pour cette année. Parce que le palais se loue aussi sur un an. Ah oui, tu peux pas te le faire. Il faudrait que je me fasse la date pour l'année prochaine. Ça se loue sur un an.

  • Phillipe

    Bien sûr, il y a tellement de gens qui veulent organiser des événements.

  • Olivier

    Ça se remplit très vite. Ça se loue sur un an. Et ça a été une croissance fulgurante parce qu'il faut savoir que moi avant, mon premier événement en 2019, c'était 30 personnes. Pareil, on a commencé à une petite salle et j'étais très content de voir 30 personnes venir. C'est bizarre. Bien sûr. Je pense que c'est l'une des choses que j'ai faites très tôt. c'est que j'ai voulu sortir les gens de l'ordinateur. J'ai voulu créer une communauté de gens qui peuvent se rencontrer et qui doivent payer pour ça parce que ça ne se fait pas gratuitement.

  • Phillipe

    Bien sûr,

  • Olivier

    il y a des charges. On peut voir des vidéos gratuites, mais quand on commence à faire des événements formés, et le premier événement que j'avais fait déjà à l'époque, c'était 100 euros l'entrée pour 30 personnes, ça faisait 3000 euros et j'étais très content. On avait fait sold out avant, on faisait même 31 personnes, il y avait une personne en plus qui payait plus. Et après, on est passé à 50. 60, 100, 150, 200, 300 personnes. Et on a fait 300 personnes, 3-4 fois. Et puis quand je commençais à me dire que je vais rentrer en Afrique, je ne pourrais plus être là pour faire 3-4 formations par an, je vais faire un événement. Et on va essayer donc d'aller sur des événements plus grands. Donc on est passé du jour au lendemain de 300. Et à 1000, on avait prévu, on avait pris le palais de Versailles qui fait 1000 places, l'éditorium. Et on avait des options sur des annexes. on s'est retrouvé à faire 1600 places. Déjà, on s'est essayé au sol. Et là, on s'est dit, mais en fait... Il y a un vrai besoin pour les gens. Moi, j'ai vu des gens qui venaient en fauteuil roulant à l'événement et qui venaient te dire que ça fait 40 ans que je suis en France et j'attends cet événement. J'attends que les Africains se retrouvent pour parler d'Afrique et comment ils vont faire pour rentrer chez eux. Et là, tu entends des gens qui te disent, il faut que tu nous fasses une banque de la diaspora. Il faut que tu nous fasses... Il y a tellement d'attentes dans cette diaspora que si tu sais comprendre les besoins des gens, tu peux créer des choses. chose qui va avoir un impact durable. Et donc, de cette année-là, on a la folie de se dire que, allez, on a fait 1600, c'était plein, on va aller à l'étape d'après et on commence à chercher des salles et on tombe sur le Palais des Congrès, coup de foudre. Mais le Palais des Congrès, c'est 4000 places.

  • Phillipe

    Challenge.

  • Olivier

    On s'est dit, bon, on a fait 1600, on peut y aller. Et on ne se rend pas compte à quel point. Non, c'est énorme. 4000 places. Je crois que les gens ne s'en rendent pas compte.

  • Phillipe

    Non, les gens ne s'en rendent pas compte.

  • Olivier

    C'est énorme.

  • Phillipe

    Tant que tu ne l'as pas organisé toi-même, je pense que tu ne peux pas t'en rendre compte.

  • Olivier

    Et on arrive à ce stade-là où... parce que là pour cette année par exemple on est quoi ? On est un peu moins de 3 mois quand je refais les calculs on a déjà écoulé quasiment 1500 billets mais tu arrives à un stade où tu 1500 billets, moi je pense à 2500 places et je me dis la salle est encore vide mais je réalise pas combien de passer qu'à 1500 billets après 1500 billets à 3 mois, je sais qu'on va y aller, mais pour dire que l'ordre de grandeur change complètement Et l'année dernière, il y a quelques couacs, mais vraiment des choses mineures qu'on améliore cette année-ci, bien évidemment. Mais il y a une diaspora qui veut être actrice du changement sur le continent. Et je pense que cet événement-là est un endroit où on vient pour rencontrer les acteurs avec lesquels on peut faire du business. Moi, je veux vraiment que notre événement devienne un peu comme la foire de canton en Chine. Parce que quand tu vas à la foire de canton en Chine... C'est que des producteurs chinois qui viennent et des entrepreneurs de partout dans le monde viennent pour discuter avec eux, signer des deals avec eux et rentrer chez eux. Et je veux que notre événement devienne un lieu dans lequel toutes les personnes qui veulent faire du business en Afrique se retrouvent.

  • Phillipe

    Être une vitrine de l'Afrique et de ces entrepreneurs, de ces talents.

  • Olivier

    C'est ça. Des entrepreneurs qui quittent l'Afrique pour venir vendre leurs prestations. Des gouvernements qui viennent pour présenter les mesures facilitatrices qu'ils ont mises en œuvre. Des banques qui viennent pour proposer des financements pour des maisons, pour des... des immeubles et une diaspora qui vient pour pouvoir recueillir la formation,

  • Phillipe

    rencontrer ces personnes. Et aujourd'hui, est-ce que ce rôle aujourd'hui que tu as, parce que là, aujourd'hui, tu as un rôle qui va au-delà de juste ta personne, est-ce que des fois, ça ne te fait pas... Je ne vais pas dire le mot peur, mais est-ce que tu ressens la pression des fois par rapport à ça ? Ou est-ce que tu le... Tu sais, parce que je te vois très réfléchi et je sais que tu analyses très vite et tu vas très vite. Mais est-ce que des fois, tu prends du recul et tu t'assoies et tu te dis Ah ouais, quand même, c'est chaud là ! Oui,

  • Olivier

    paradoxalement, parce que ça met de la pression, mais de la pression positive. Ce n'est pas une pression qui me fait peur. Parce que la pression, ça dépend, est-ce que ça t'inhibe ou est-ce que ça te booste ? Moi, c'est une pression qui me booste. Par exemple. Je me rends compte du niveau d'exigence que les gens ont maintenant vis-à-vis d'investir au pays. Tout ce qu'on fait, si ce n'est pas parfait, les gens se plaignent, mais ils se plaignent un peu avec bienveillance en disant... Philippe, quand on est à ton stade, on ne fait plus ça. Tu vois, ça te pique parce que tu te dis, mais les gars, on a fait une interview, par exemple, un podcast. Tout au long du podcast, le nom de l'invité a été bien écrit. À un endroit, on a mis E au lieu de A. C'est le seul endroit que j'ai pointé pour dire que ce n'est pas possible de faire une... Et ils ont raison. Oui, je comprends. Mais tu vois, et là, je me dis... Au fond, ça nous fait du bien parce que ça nous oblige à aller à encore plus d'exigences pour que ce genre de choses ne se reproduisent pas. Mais quand tu vois ça pour la première fois, tu te dis, mais vous exagérez quand même.

  • Phillipe

    Après tout ce que j'ai fait quand même.

  • Olivier

    C'est juste un E, un A. Mais après, tu te dis, mais en fait, ils ont raison parce qu'ils ne me voient plus à ce niveau. Pour eux, quand on pense investir au pays, tu es notre première vitrine. Tu es le média dont on est fier de dire. Maintenant, on a un média qui fait un million d'abonnés. Quand les gens viennent sur ton média, il ne faut pas qu'ils aient le sentiment que ça, c'est un truc africain. Il y a ça, ça, ça. Il faut que tu sois au même niveau d'excellence que ce qu'on peut voir en France, aux États-Unis, au Canada. Donc, ne nous fais pas ce genre de choses. Et ça pique un peu, mais ils ont raison.

  • Phillipe

    Je trouve que c'est bien parce que ça montre que c'est vraiment des gens qui sont attentifs à ce que tu fais et qui sont vraiment derrière toi et qui soutiennent parce qu'aller voir la petite erreur de l'être à un seul moment, c'est que pour moi, c'est même les meilleurs erreurs. abonnés, tu vois, c'est vraiment ceux qui font attention à tout. Et là, j'ai une question qui me vient en tête. Si demain, tes enfants te disent qu'ils veulent être youtubeurs,

  • Olivier

    Ah ah ah ! Ils ont grandi dedans, au final. C'est ça. Très tôt, mes enfants ont un jargon que les autres enfants ne comprennent pas. Parce qu'ils parlent de faire des vidéos, ils parlent des interviews, ils parlent de podcasts. Les autres enfants ne savent pas du tout ce que c'est que ça. Ils connaissent les caméras, parce qu'on a tourné parfois la maison devant eux, les lumières et autres. Ils disent qu'ils veulent faire des vidéos. De toute façon, je pense que leur génération va être encore plus exposée à Internet que nous. Euh... Mais tu vois, je n'ai jamais pensé ça.

  • Phillipe

    Parce que je te pose la question, parce que moi, Kélina, tu vois, elle va avoir 4 ans. Elle sait déjà c'est quoi un podcast. Elle me dit Ah papa, tu vas faire ton podcast ? Tu vois, ou quand elle entend mon générique, tu vois, elle connaît le jingle, tu vois. Donc elle, comme tu as dit, elle a déjà ce jargon. Donc effectivement, et c'est pourquoi je me suis dit les enfants de Philippe qui sont plus grands et qui l'ont vu évoluer tout ça. Aujourd'hui, si demain ils viennent le voir et qu'ils lui disent Papa, je veux me lancer sur YouTube, je veux faire une chaîne YouTube. Est ce que tu les pousses ? Est ce que tu les encouragerais ?

  • Olivier

    Forcément je les pousse.

  • Phillipe

    Ou tu leur dis non, allez pas dans YouTube.

  • Olivier

    Ça va dépendre de la thématique. Ouais. Ça va dépendre de la thématique. Je pense que la thématique va beaucoup jouer. Mais oui, je pense que de nos jours, et ça va être de plus en plus le cas. Il va falloir que les Africains et les créateurs de contenu africain proposent de plus en plus de choses à des âges différents. On a des petits enfants qui sont multimillionnaires aux Etats-Unis.

  • Phillipe

    Je crois que le plus gros YouTuber, c'est un Chinois qui fait des trucs de revues de jeux qu'il reçoit. Il reçoit des Barbies, il reçoit des Pompiers, il reçoit des Legos et il teste les jeux. Je crois que c'est le plus gros YouTuber au monde.

  • Olivier

    Ça a changé, mais je crois que c'est un Mr Beast qui fait des trucs aussi incroyables. Et il faut que les Africains, à tout âge, se positionnent.

  • Phillipe

    On a des histoires à raconter, on a des contenus qui n'existent même pas encore.

  • Olivier

    Bien sûr. Donc, s'ils disent qu'ils veulent faire des vidéos, je vais leur donner les conseils qu'il faut pour qu'ils le fassent bien, pour que ce soit rémunérateur. Mais on est de plus en plus dans une période dans laquelle ceux qui savent communiquer gagneront de plus en plus par rapport à ceux qui sont uniquement techniques.

  • Phillipe

    Et ma dernière, toute dernière, je sais depuis d'ailleurs que tu as une question. Là, c'est le YouTuber, le nouveau YouTuber, le bébé YouTuber qui est face à toi, qui a une question. Quand tu atteins le million d'abonnés ? sur YouTube. Est-ce que YouTube t'envoie un message ?

  • Olivier

    Pas systématiquement. Il l'envoie quelques jours après. Je le dis parce que je l'ai vécu à les 100 000. Quand tu as tes 100 000, ils t'envoient rien en fait. Ils vont t'envoyer un message pour le trophée.

  • Phillipe

    D'accord.

  • Olivier

    C'est-à-dire qu'ils t'envoient deux mails dans lesquels ils te disent investir au pays votre trophée et un coût de préparation.

  • Phillipe

    OK.

  • Olivier

    Et là-dedans, ils te félicitent pour tes 100 000. Et dans un deuxième, Votre... Pareil, est IT expédié. Mais dans le premier, il t'envoie un lien dans lequel il te demande de remplir des informations, notamment où est-ce qu'ils doivent te l'envoyer, quel est le nom que tu veux faire apparaître dessus, est-ce que tu veux laisser le nom de la chaîne... Ok. Mais à part ça, YouTube envoie aux créateurs de contenu tous les mois, enfin je pense que peut-être que tu les reçois, ou c'est peut-être pas... Parfois on a des trucs que tu penses que c'est tout le monde, c'est par taille. Parce que YouTube, parfois ils font des choses à partir de certaines tailles d'audience. Donc moi je reçois un rapport mensuel. Bon, je n'attends pas pour faire mes analyses. Eux, ils t'envoient un rapport mensuel et un rapport annuel. Mais sinon, non. Je pense qu'ils sont tellement dans un autre monde que je pense qu'un million, tu ne les impressionnes pas.

  • Phillipe

    Parce qu'il me semble, j'avais vu un YouTuber qui disait qu'il avait reçu justement un... Il a fait, je crois, atteindre le million, je ne sais pas quoi. Et il disait, tu deviens partenaire YouTube. Et genre que tu peux leur parler, tu as des mails. Ça, c'est avant ça.

  • Olivier

    Ouais. Moi, j'ai reçu ça bien avant. Pour les 100 000 ? Non, pas aux 100 000. J'étais peut-être dans les 500 000. J'ai eu un partenaire YouTube qui te contacte pour te dire que désormais, si tu veux poser une question... ou quoi que ce soit avec YouTube, tu me contactes. C'était d'autant plus utile parce que parfois, justement, tu avais des gens qui viennent, qui prennent tes vidéos, qui ne te demandent pas, qui les repostent. Avec lui, tu peux les appeler, tu peux l'avoir pour pouvoir lui demander de supprimer ça ou ce genre de choses. Donc YouTube, oui, il t'affecte quelqu'un. Mais au final... Il ne te dit rien de sorcier par rapport à ce que tu sais dire.

  • Phillipe

    Et tu vas faire un événement pour la plaque des 1 million ?

  • Olivier

    Je veux bien. Je veux bien. Je pensais à faire un grand barbecue à Paris parce que notre plus grande audience est en Ile-de-France. Je pensais à faire un grand barbecue au Gillon. Mais on me dit, ouais, non, pour des raisons de sécurité. Tu ne sais jamais qui va venir là-bas ce jour-là. Du coup, on a pensé à une deuxième option. Peut-être faire plutôt... Des mini événements ? Oui. Genre on invite peut-être quelques abonnés à venir et on partage un repas ensemble dans plusieurs villes, comme je voyage pas mal.

  • Phillipe

    Ça peut être un beau concept.

  • Olivier

    Ça peut être pas mal. Ça peut être un beau concept. Et les gens s'inscrivent pour venir à l'événement.

  • Phillipe

    Ça peut être un beau concept. Et dans cinq ans, tu te vois où avec Investir au Pays, le Média ?

  • Olivier

    Dans cinq ans ? Alors moi, je crois à la croissance exponentielle. C'est-à-dire que... Je ne sais pas si on aura atteint les 10 millions, parce que c'est le prochain objectif. Personne n'a 10 millions d'abonnés dans l'univers francophone. Les premiers qui ont le plus d'abonnés, je crois que c'est les médias comme, comment je les appelle, France 24. Ok.

  • Phillipe

    Mais c'est du reste institutionnel.

  • Olivier

    Et qui publient beaucoup. Ce ne sont pas des individus comme nous. Je n'ai pas d'objectif de nombre d'abonnés. Par contre, Au fur et à mesure qu'on va passer du temps sur la plateforme, ma manière de créer le contenu va évoluer. Par exemple, dès que mon usine sera prête ou dès que mes autres projets que je présenterai le moment venu seront prêts, je vais changer la manière de publier du contenu. Donc tu vois, c'est un truc qui va arriver dans deux ans, mais j'ai l'objectif de penser maintenant. C'est comme ça. qu'on travaille. Je suis beaucoup dans l'anticipation. J'évite de subir les choses. J'essaie d'anticiper où est-ce qu'on est en train d'aller, qu'est-ce qu'on peut créer, qu'est-ce qu'on peut, ainsi de suite. Et ça me laisse le temps de mûrir le concept parce que d'ici deux ans, j'ai le temps de me rendre compte que non, c'est pas trop. trop et de réajuster. Donc, normalement, dans cinq ans, je suis encore en train de poster du contenu. Je suis dans un domaine qui me passionne. Je pense que je peux poster du contenu jusqu'à très longtemps dans ce domaine-là. Et c'est parti pour, en tout cas, poster du contenu. très très longtemps et partager aux Africains ce qu'on fait dans le domaine du business. Avec le temps, la traduction va s'imposer en anglais, mais je veux aussi qu'on aille peut-être vers du Swahili.

  • Phillipe

    du Lingala mais de toute façon je pense que les nouveaux outils tu as vu Google a rajouté 10 nouvelles langues africaines, je pense qu'aujourd'hui tu pourras même faire tes sous-titres sans forcément faire de la traduction mais tes sous-titres dans des langues et tout, plus les outils d'intelligence artificielle vont se développer moi ce qui m'impressionne c'est par exemple Caption aujourd'hui, tu peux faire ta vidéo en français et tu lui dis de la faire en anglais et il parle les lèvres et tout bientôt Philippe Simo en cantonné en Bambara partout à travers le monde, en tout cas Philippe Je te remercie d'être venu.

  • Olivier

    Merci à toi pour l'invitation.

  • Phillipe

    Ça a été une très belle discussion, vraiment un très bel échange. Moi, ce que je retiendrai de toi, c'est vraiment la détermination, d'abord de un, pour revenir à cette période où tu as repris tes cours de la sixième jusqu'à la terminale pour dire que je ne vais pas échouer et je vais me battre et je vais vous montrer. Ce que je retiendrai de toi, c'est l'amour de l'Afrique, d'abord, surtout l'amour des autres. le passionné et surtout la personne qui, finalement, qui ne laisse pas le hasard. Tu vois, tu es un bosseur, tu es quelqu'un qui bosse énormément. Tu es un exemple pour beaucoup d'entre nous, en tout cas. Et on te souhaite tout le meilleur. On te souhaite les 10 millions d'abonnés, Inch'Allah, dans deux ans. Pas cinq ans,

  • Olivier

    deux ans. On va déjà célébrer le deuxième, le troisième, le quatrième. Parce que je ne fais pas beaucoup, mais je pense qu'il faut célébrer.

  • Phillipe

    les succès. Bien sûr, c'est important. Pour moi, je pense.

  • Olivier

    Et quand on dit que c'est beaucoup... Je me suis rendu compte que les seules personnes qui se rendent compte de la tonne de travail, ce sont d'autres créateurs de contenu. Parce que quand on n'est pas dans cet univers, on ne réalise pas à quel point c'est énergivore.

  • Phillipe

    C'est très énergivore. Il n'y a pas de pause. Ce n'est pas de 7h du matin à 17h que tu bosses. Tu bosses tout le temps. Tu bosses en vacances. Tu... Non-stop. Et puis surtout, quelqu'un comme toi qui a... d'autres ambitions parce que là on a parlé vraiment que de création de contenu, on a pas parlé de toutes tes autres activités que tu as au début autour, parce que je voulais vraiment me focus sur cette partie parce que pareil, je pense que les gens se rendent pas compte de l'exploit que tu viens de réaliser de 1 million d'abonnés sur Youtube parce que les algorithmes de Insta, TikTok, c'est beaucoup plus facile de gagner, donc c'est pour ça que pour moi c'était important qu'on fasse un focus sur ça vraiment merci d'avoir pris du temps merci Et comme je dis, j'espère se revoir très vite dans ce fauteuil. Oui, qu'on discute de la suite et de tout ce que tu auras réussi à créer entre temps.

  • Olivier

    Beaucoup de courage à toi. Très beau concept. Continue comme ça. De toute façon, tu sais ce qu'il faut faire. Quand j'ai posté pour le million, je me suis arrangé pour encadrer deux chiffres. 1 million et 2 200 et quelques de vidéos. pour dire que les deux vont ensemble en fait. C'est pas un million d'abonnés,

  • Phillipe

    c'est 2100 vidéos.

  • Olivier

    Et en fait, ce que les gens ne savent, c'est qu'on en a supprimé plus de 200. Là, les Péroudois ont supprimé beaucoup de vidéos, live, on a beaucoup supprimé. On a supprimé facilement plus de 200 vidéos. Donc c'est beaucoup plus que 2100. Sans compter toutes les vidéos qu'on a tournées, qu'on n'a jamais publiées. Parce qu'il y a tellement de choses que les gens ne savent pas. Mais oui, je pense que c'est... C'est un bel accomplissement pour nous et c'est un message qu'on envoie aussi à tout le monde.

  • Phillipe

    Aujourd'hui, on est dans une période où on peut créer nos médias, raconter nos histoires. Il nous a longtemps manqué en Afrique, raconter nos success stories, raconter nos histoires, raconter nos galères. Mais que ce soit nous qui soyons à la base de ce qu'on raconte et pas quelqu'un qui raconte pour nous. En tout cas, on pourrait parler des heures. Merci à toute la team des Incroyos qui nous a regardés, qui nous a écoutés. Envoyez de la force à Philippe, mettez-lui des commentaires, dites-lui merci d'être venu. mettez les likes les commentaires comme d'habitude vous savez on se connaît on est ensemble en tout cas portez vous bien la famille abonnez vous on se dit à très vite sur un nouvel épisode du off show peace

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Le rôle de son père

    03:19

  • Il repasse le BAC 3 fois

    09:24

  • Orateur avant l'heure

    22:07

  • Il quitte le Cameroun

    26:58

  • Sa première chaine Youtube

    37:14

  • Il lance Investir au Pays

    41:10

  • Un soucis de génération

    52:26

  • Sa vision au départ

    57:37

  • Les premiers retours

    01:01:01

  • 3 moments marquants du média

    01:02:50

  • Ses réactions face aux critiques

    01:07:51

  • Sa plus grosse enquête

    01:12:13

  • L'installation en Côte d'Ivoire

    01:26:12

  • Cameroun vs Côte d'Ivoire

    01:31:21

  • Investir au Pays aujourd'hui

    01:32:46

  • Ne pas prendre de pause

    01:35:31

  • Back to Africa

    01:38:00

  • Comment il gère la pression

    01:43:42

  • Ses enfants sur Youtube

    01:46:07

  • Le MILLION d'abonnés

    01:48:20

  • Le futur du média

    01:51:17

  • Conclusion

    01:53:33

Description

Phillipe Simo, fondateur de  @InvestirAuPays  , revient sur son parcours d'entrepreneur et sur la fondation de son média. Lors de notre échange, il revient sur l'importance du parcours de son père, sur le rôle crucial de sa femme et sur l'influence et le futur de son média.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Olivier

    Hello, hello les incroyaux, la team. incroyable. Bienvenue sur un nouvel épisode du OVSHOW que vous nous écoutiez sur les plateformes d'écoute où vous nous regardiez sur YouTube. Bienvenue, merci pour toute la force que vous nous envoyez à chaque épisode, pour chaque commentaire, chaque like, chaque partage. Ça nous donne beaucoup de force. Et aujourd'hui, j'ai l'immense plaisir de recevoir le boss youtube game de recevoir un passionné d'afrique de recevoir un entrepreneur incroyable de recevoir quelqu'un qui m'a interviewé avec Karelle ya quatre ans aujourd'hui c'est moi qui l'interview je reçois monsieur philippe simon dans le OVSHOW Tu vas bien Philippe ?

  • Phillipe

    Très bien Olivier.

  • Olivier

    Alors la question que je pose à tous mes invités, est-ce qu'on t'a déjà présenté comme ça ?

  • Phillipe

    Non, pas du tout.

  • Olivier

    T'as vu ? Ton prochain événement où tu montes sur scène, tu m'appelles, je fais ton intro, comme un match de boxe, tu rentres sur le ring, tout ça, il faut que tu m'appelles. Tu vas bien ?

  • Phillipe

    Oui, ça va, merci.

  • Olivier

    Alors je profite que tu sois à Dakar en ce moment. pour te recevoir. J'ai pris sur ton temps de vacances parce que tu es là en vacances, même si les gens qui te suivent sur les réseaux se demandent est-ce qu'il est là pour bosser en vacances parce que tu bosses beaucoup, malgré que tu sois venu te reposer.

  • Phillipe

    C'est ça les vacances.

  • Olivier

    Et je tiens à commencer d'abord cet épisode en te félicitant. Parce que Philippe vient d'atteindre La barre des 1 million d'abonnés sur YouTube.

  • Phillipe

    Incroyable.

  • Olivier

    Est-ce que tu le réalises ?

  • Phillipe

    Pas trop, pas trop.

  • Olivier

    Pas encore ?

  • Phillipe

    C'est énorme, mais bon.

  • Olivier

    On va y arriver. Je tenais à rentrer dedans et je tenais à te recevoir justement parce que c'est un milestone énorme. Je pense que dans le YouTube francophone, on va enlever tout ce qui est artistes musicaux. tu vois et tout, dans le YouTube francophone, tu es le premier, je pense, à réaliser ce milestone. Et je pense que c'est important, même si tu l'as déjà raconté, peut-être à deux, trois, quatre reprises, que les gens reviennent sur ton parcours, que les gens comprennent qui est l'homme, qui était d'abord l'enfant, qui était la jeunesse, qui est l'homme, et surtout comprennent le travail et la vision que ça a été. Parce que j'imagine que tu dois souvent l'entendre. Ah, tu as de la chance dans ce que tu fais. Tu as de la chance dans ce que tu fais. Et c'est pour ça que j'ai insisté sur le fait que tu es en vacances, mais on va y revenir, tu n'es pas en vacances totalement. Donc voilà. Pour commencer, j'aimerais savoir aujourd'hui, Philippe, quand tu rencontres quelqu'un qui ne te connaît pas, comment tu te présentes ?

  • Phillipe

    Très simplement, je suis un entrepreneur passionné d'Afrique.

  • Olivier

    Ok, c'est aujourd'hui, bonjour, je suis entrepreneur passionné d'Afrique. Et après, tu rentres dans le détail.

  • Phillipe

    Oui, s'il pose des questions.

  • Olivier

    Après tu rends le taille. Donc toi tu es né au Cameroun ? Oui, j'ai grandi au Cameroun. Donc de ce que j'ai pu, en faisant mes recherches sur toi, tu fais tout ton cursus, collège, lycée, bac au Cameroun.

  • Phillipe

    Le bac je l'ai fait trois fois d'ailleurs.

  • Olivier

    Oui, et ça c'est quelque chose que je l'ai appris en regardant les interviews. Donc tu dis le bac, tu le passes trois fois.

  • Phillipe

    Oui.

  • Olivier

    Mais il y a quelque chose que j'ai trouvé très important. Quand je regardais les discussions que tu avais eues, j'ai trouvé très touchant, si ça ne te dérange pas, de reparler, de réexpliquer le parcours d'abord que ton père a eu. Parce que tu as expliqué quelque chose de très fort dans ce que je regardais sur le parcours de ton père. Pourquoi je te pose cette question ? Parce que je pense qu'il y a quelque chose que les gens ne t'ont pas demandé. Mais je vais y revenir. Est-ce que tu peux expliquer pourquoi, pour ton père, aujourd'hui, les études, c'est quelque chose de très important ?

  • Phillipe

    C'est même sacré ça, si tu veux être ennemi à mon père, il ne faut pas faire des études, là, il ne va vraiment pas t'aimer. Non, parce que mon père, pour lui, les études ont vraiment été un ascenseur social. Mon père vient d'une famille très pauvre, et quand je dis très pauvre, il faut bien que les gens comprennent ce que ça veut dire. Tellement pauvres que quand mon père était petit, il faisait les poubelles.

  • Olivier

    Oui, c'est ce que tu avais expliqué.

  • Phillipe

    Voilà, parce que quand on dit pauvres en Afrique, les uns s'imaginent dans ce genre de scénario, moi c'est tout ce que, dans nos pays, quand tu en arrives à ramasser dans les poubelles, c'est vraiment que tu es très pauvre. Et c'est à ce niveau-là que mon père était. C'est d'autant plus paradoxal parce que mon grand-père... fait partie des gens qui sont allés combattre pour la France. Alors c'est tous que le général de Gaulle était venu en Afrique, pour venir chercher des gens qui devaient aller aider la France, et mon grand-père en faisait partie. Le problème c'est que ces gens-là sont revenus de la guerre complètement traumatisés. Mon père raconte qu'en pleine nuit, parfois son père se réveillait en criant, en pleurant, à cause des affres qu'il avait vécues pendant la guerre.

  • Olivier

    Ils ont été abandonnés ?

  • Phillipe

    Complètement, aucune pension, rien du tout. Donc non seulement tu reviens d'une zone comme ça dans laquelle tu es traumatisé, tu as vu tellement de choses horribles, mais en plus, il n'y a pas de moyen de te réinsérer dans la société. Et donc du coup, mon père grandit dans une famille dans laquelle il y a plusieurs enfants. Et clairement, il faut se débrouiller. Et à l'âge de 8 ans, quand on dit qu'il faisait les poubelles, c'était vraiment déjà petit. À l'âge de 8 ans, il faisait les poubelles. Là aussi, quand il fait les poubelles, il faut faire les poubelles stratégiquement. Il faisait des poubelles dans les quartiers riches. Tu as quand même plus de choses intéressantes dans les quartiers riches, dans les poubelles, que dans les autres. Et il dit qu'un jour, il était en train de faire des poubelles. Il a observé une scène qui l'a intrigué. C'est qu'il a vu à table une famille dans laquelle il y avait des enfants de son âge qui étaient assis en train de manger à table avec leurs parents. Le portail était ouvert. Et il s'est dit, mais comment ça se fait que d'autres enfants... Parce que je pense que quand tu grandis dans ce genre de milieu, tu penses en fait que tout le monde est à peu près comme ça.

  • Olivier

    Bien sûr.

  • Phillipe

    Et quand il voit cet enfant à table, en train de manger, là, il prend conscience qu'il y a quelque chose de différent. Et il se demande, mais pourquoi cet enfant est assis à table, en train de manger, et moi, je suis ici, en train de faire les poubelles ? En réfléchissant et en se questionnant, il se rend compte qu'en fait, cet enfant-là, il est juste en train de bénéficier de ce que ses parents ont fait.

  • Olivier

    Du travail.

  • Phillipe

    Du travail de ses parents. Et ses parents ont un bon poste. qui leur donnent une bonne rémunération parce que ses parents ont étudié. Et donc à partir de là, de l'âge de 8 ans, mon père va comprendre que le seul moyen qu'il a de s'en sortir dans la vie, c'est de réussir ses études. Et donc il va avoir un parcours excellentissime. Oui,

  • Olivier

    c'est ce que tu racontais.

  • Phillipe

    Oui, mon père est brillant. Quand tu l'entends parler, tu sens que le gars est carré dans sa tête. Et donc il va avoir un parcours vraiment excellent. Toujours parmi les majors de ces promos, à tel point que quand mon père sort de l'université, à son époque d'ailleurs, il va refuser d'entrer à l'armée, refuser d'entrer pour avoir cet intit. Parce qu'on estimait que les plus intelligents n'allaient pas à l'armée. Beaucoup de camarades de mon père sont généraux aujourd'hui. Et à son époque, ce n'était pas valorisant. Tu vas faire à l'armée, tu n'as pas les niveaux, ainsi de suite. C'était des raccourcis. Et lui, il va aller donc là où les plus intelligents allaient. Il va faire de l'économie, des trucs comme ça. Et il va faire partie de la première génération de cadres camerounais qui vont occuper des postes dans les entreprises quand les Blancs vont partir.

  • Olivier

    D'accord.

  • Phillipe

    Et ce qui fait que très vite, il va être amené à avoir des responsabilités. Et à 26 ans, il sera directeur de banque.

  • Olivier

    Wow.

  • Phillipe

    26 ans. À 26 ans.

  • Olivier

    Directeur. On ne parle pas de n'importe quel poste.

  • Phillipe

    Tout à fait. Directeur de banque. Et tu imagines donc, avec tous les avantages que ça apporte, l'argent l'a rendu fou. Parce que clairement, quand tu vois d'où il est parti, à où il est arrivé, c'est drôle son histoire parce que c'est quelqu'un qui n'avait rien, qui a tout perdu.

  • Olivier

    Ah oui ? Oui,

  • Phillipe

    parce qu'il n'a pas su gérer. Il n'a pas su gérer, il a flambé, il a aidé tout le monde. Et le jour qu'il a perdu son boulot, il a continué à vivre comme si de rien n'était.

  • Olivier

    On lui a proposé d'autres boulots.

  • Phillipe

    Il a dit non, c'est soit directeur, soit rien. Moi, je ne peux pas quitter le DG, moins que ça. Et en fait, il s'est rendu compte que plus le temps passait, plus les opportunités qu'il avait étaient de moins en moins intéressantes. Et après, quand il a accepté des trucs, au final, ça n'a plus jamais été la carrière qu'il avait eu auparavant. Mais quand je dis souvent ça, c'est important de le préciser. Quand je dis que mon père était directeur de banque, beaucoup de gens se disent, mais toi, tu es un privilégié. En fait, qu'est-ce que tu racontes ? Je tiens à préciser que quand je suis né, la pente descendait.

  • Olivier

    Oui. Toi, tu n'étais plus au moment de...

  • Phillipe

    Non. Non. Je n'ai pas connu ça. J'ai jamais connu ça. Moi, on me raconte des choses. C'est tout. Moi, je n'ai pas fait que ça. Et là, moi, quand je venais, mon père, il commence à entrer vraiment dans la phase dure.

  • Olivier

    Et en fait, pourquoi je te pose cette question et je te demandais de revenir sur ça ? Parce que, moi, il y a quelque chose, il y a une question que je me suis posée, parce que, vu que c'est quelqu'un qui apporte une valeur très importante aux études, comment il a vécu, justement, le fait que toi... Tu passes le bac une fois, malheureusement tu ne l'as pas, une deuxième fois, tu ne l'as pas. Comment ça a été cette période pour toi ? Parce que tu expliques très clairement que après ce deuxième échec au bac et tout, quand tu l'as, tu expliques très clairement ton parcours et tu sais où tu veux aller. Est-ce que ces périodes, ça n'a pas été difficile à la maison ?

  • Phillipe

    Très dur parce que... Bon, alors, on va dire que c'est pas quelqu'un qui va... En tout cas, j'ai pas eu ce rapport avec lui. C'est pas quelqu'un qui va être violent verbalement, encore moins physiquement d'ailleurs. Mais tu sens qu'il n'est pas content de la situation. Il n'est clairement pas content. Et quand je ne vais pas avoir le bac la première fois, c'est drôle parce qu'il va avoir... Il va être très philosophe par rapport à ça. Il faut savoir que dans ma famille, mes soeurs et autres, on a beaucoup de doctorat dans la maison. Mes frères et soeurs, pour dire les niveaux d'exigence de mes pères, mes soeurs sont toutes docteurs, d'autres qui sont dans l'expertise comptable. Bref, bac plus 5, ce n'est pas impressionnant pour nous. Et donc, quand tu commences déjà à rater le bac, alors que moi, mes soeurs, c'était des classes, des mois, ils allaient vite. La première année, il a appris ça avec philosophie en se disant, bon, ça arrive, la preuve. Et la deuxième année, quand je rate le bac... Je pense que j'ai fini par me rendre compte qu'ils nous mettaient beaucoup de pression pour qu'on soit bon à l'école. Parce qu'il faut le dire, moi, j'ai grandi dans un cadre dans lequel, pendant les vacances, nous, on étudiait les fables. Mon père va au travail le matin, quand il rentre de soirée, tu dois lui réciter la fable de La Fontaine. Tu dois réciter de A à Z et comprendre les maximes qu'il y a dans les fables. Ce qui fait que chez nous, les gens n'ont jamais compris pourquoi un scientifique comme moi a un si bon niveau en littérature, et ainsi de suite. Moi, je n'ai toujours pas compris pourquoi les autres n'avaient pas un tel niveau. C'est vrai que pour toi,

  • Olivier

    c'était ton quotidien.

  • Phillipe

    C'était normal. En grandissant, je me suis rendu compte qu'en fait, non, ce n'est pas comme ça que les parents faisaient avec leurs enfants. Donc, quand je rate le bac la deuxième fois, je pense qu'il se rend compte que je suis moi-même déjà très affecté. Donc, il ne va pas venir appuyer dessus. Il va me dire une phrase qui va beaucoup me parler, c'est qu'il va me dire que c'est bien que je rencontre le chèque à ce stade de ma vie. Parce qu'il me dit, lui, ça n'a pas été le cas. Et il se rend compte que c'était quelque chose de pas forcément bien, parce que lui, la première fois qu'il a échoué réellement dans sa vie ou qu'il a considéré qu'il était en situation d'échec, il a failli se suicider. Parce que quand mon père a perdu le travail... C'est ça, lui,

  • Olivier

    il a connu l'échec quand il était au sommet. Et donc, c'est encore plus dur.

  • Phillipe

    C'est encore plus dur. Avec des enfants, des charges. Et un jour, il a pensé à se suicider. Il a acheté des produits pour se suicider. Et le matin, il avait prévu de boire. C'est juste que ce matin-là... Mes frères l'ont suivi partout dans la maison. C'est-à-dire qu'ils ne voulaient pas faire ça devant les enfants, ils voulaient éloigner les enfants. Mais je ne sais pas s'il se passe toujours là, c'est Dieu, si tu appelles ça comme tu veux. Donc partout où il allait, les enfants étaient accrochés à lui. À tel point qu'il allait dans la chambre, il s'est posé sur le lit et il s'est endormi avec ses comprimés à côté. Et quand il s'est relevé, il y avait déjà des gens dans la maison, et ainsi de suite. Donc ils ne pouvaient plus le faire à ce moment-là. Mais il m'a donc dit que, au final, c'est bien que je connaisse ça maintenant. Parce que ça me prépare à la réalité de la vie. Et que je dois juste considérer que c'est une étape. Parce qu'après ça, normalement, si je sais en tirer les bonnes leçons, j'aurai un rapport très différent à la vie par la suite. C'est drôle parce que moi, mes échecs, notamment le deuxième, m'a fait ressentir la haine de l'échec.

  • Olivier

    D'accord. C'est ça que j'allais te demander. J'allais te demander, comment tu le vis la deuxième fois ? Est-ce que tu te dis... je vais aller pour la troisième fois et c'est une revanche, je vais y aller à fond et je vais la voir et là, je vais leur montrer. Ou est-ce que tu y vas et tu te dis, on va voir la troisième fois et...

  • Phillipe

    Non, je vais la troisième fois en me disant que... En fait, ça devient un challenge personnel.

  • Olivier

    Là, le mind est prêt et dit, vas-y.

  • Phillipe

    Là, je me dis, ça devient un challenge personnel parce que je me dis, mais c'est quoi ce bac en fait ? C'est quoi cette histoire de... Je ne suis pas plus con qu'un autre, parce que tu sais ce qui fait mal quand tu arrêtes, c'est que tu vois tes potes réussir. Tiens,

  • Olivier

    ouais.

  • Phillipe

    Et tu te dis, lui-là, il n'est pas dix fois plus intelligent que moi. La première année, quand je rate le bac, un de mes meilleurs potes m'a dit, Olivier, à l'époque, qui est d'ailleurs aujourd'hui très connu dans le domaine des startups, on révisait ensemble et il a le bac. Moi, je n'ai pas. La première année, on était au lycée Joss. Je me dis, mais ça peut être Olivier aussi. Je me dis, mais Olivier, on révisait ensemble constamment. Il l'a eu, je ne l'ai pas eu. Donc, je me suis dit, OK, d'accord. Mais la deuxième année, quand je ne l'ai pas, je me pose les vraies questions. Parce que tant que tu regardes les autres en te disant que ce n'est pas normal que tu réussisses, tu ne prends pas conscience de pourquoi tu ne réussis pas. La deuxième année, je me suis posé un mot de main et j'ai osé affronter mes véritables limites. Je me suis dit, OK, d'accord, si, j'ai raté. Ça veut dire, parce que la deuxième année, ma mère est dans un mindset totalement différent. Il faut qu'on aille voir tes notes, pour voir s'il n'y a pas eu une erreur. quelque part, je ne comprends pas. Et je me dis non. Si je n'ai pas eu le bac, c'est parce que je ne suis pas assez bon. Il faut se dire cette vérité. Je ne suis pas assez bon parce que pour un élève de terminale mathématique, je n'ai pas le niveau qu'il faut en maths.

  • Olivier

    Ok. Donc, tu étais en terminale S.

  • Phillipe

    Oui, je suis en terminale S. Ok. Tout le reste, littérature et tout, je le suis vol, mais ça compte très peu.

  • Olivier

    Oui, bien sûr. Les coefficients sont très faibles par rapport au maths, physique.

  • Phillipe

    Tout le reste. Et la vérité, c'est que tout mon cursus, je n'ai jamais été un élève qui s'efforçait. J'ai toujours été le genre d'élève qui écoute en classe, capte, rentre à la maison jouer, vient le jour de l'examen et réussit. Et je réussissais toujours avec des notes limites 10, 11, 12. Et ça me suffisait. Parce que pour moi... Je n'étais pas dans un challenge de je vais être premier même si mon père, je voyais bien qu'il voulait ça, mais moi j'aimais jouer. Oui, pas pour toi,

  • Olivier

    c'était bon, ok, je veux passer la classe pour pas que les fans me disent quelque chose C'est tout. Mais c'est marrant que tu dises ça, parce que quand je regarde tous mes invités que j'ai eus pour l'instant, je trouve que cette constante revient à chaque fois. Que ce soit Hadi, que j'ai eu pas longtemps, Milkoz, que j'ai eu pas longtemps. Tous ces gens avec des talents, aujourd'hui, qui réussissent des choses innovantes. me disent qu'à l'école, on faisait tout pour juste passer. Je m'ennuyais. Et tu vois, aujourd'hui, je ne sais plus avec qui j'en parlais, tu sais, on a cette notion d'enfant à haut potentiel intellectuel, à déceler des enfants qui s'ennuient à l'école parce que finalement, l'école n'est pas assez stimulante pour eux, parce que eux, leur cerveau va plus vite.

  • Phillipe

    Ça ne les challenge pas.

  • Olivier

    Ça ne les challenge pas. Et tu vois, aujourd'hui... Quand on voit ce que tu fais, on comprend que tu as un esprit d'analyse très pointu, tu as un esprit de réflexion très très pointu, tu vas très vite dans tes réflexions. Est-ce que tu ne penses pas, avec le recul, peut-être qu'aujourd'hui, tu n'étais pas stimulé par tes professeurs, tu n'étais pas stimulé à l'école pour finalement faire ressortir le potentiel qu'il y avait en toi ?

  • Phillipe

    Je pense que je n'étais pas dans un environnement dans lequel j'avais des raisons d'exceller. C'est-à-dire que pour moi... J'allais à l'école pour passer la classe, c'est tout. Et 10 tu passes. Et donc à partir de là, j'ai jamais été dans une ambiance dans laquelle je me sentais l'obligation d'être parmi les premiers. Et c'est drôle parce que justement, tout au long de mon cursus, même dans mon école d'ingénieur, quand on va arriver à... à ça, je me rends compte aujourd'hui que j'ai toujours sous-performé. Parce que rien ne me poussait à me challenger plus que ça. Et c'est quand je rentrais dans le domaine de l'entrepreneuriat, du business, que là, je vais être face à des montagnes qui vont me pousser à aller chercher des ressources que je ne soupçonnais peut-être... Enfin, je savais que je pouvais faire des choses, mais je n'étais jamais allé les chercher.

  • Olivier

    Là, tu avais trouvé un challenge.

  • Phillipe

    Oui, là, j'avais trouvé un challenge. Et même aujourd'hui, j'ai le sentiment que... Je ne suis même pas à 60%. Je sens que j'ai besoin de challenges encore plus grands, plus stimulants. Et je crois que je suis en train de les trouver là pour aller chercher encore davantage de ressources en moi pour davantage me déployer.

  • Olivier

    Oui, c'est ça. C'est qu'en fait, là, tu sens que tu as un challenge. Tu as ce feu qui brûle en toi, donc tu as envie d'y aller, tu as envie de dépasser les limites, mais à ce moment-là...

  • Phillipe

    Mais je n'avais pas ça à l'école,

  • Olivier

    ça c'est sûr. Donc, tu passes le bac, tu as ton bac, et donc après...

  • Phillipe

    Mais je voulais faire une précision par rapport à ce que je disais, parce que je pense que c'est important quand on est un citoyen. d'échec, d'identifier pourquoi on échoue. Mon père disait une phrase qui est importante, c'est que quand tu tombes, il ne faut pas regarder là où tu es tombé, il faut regarder là où tu t'es cogné. Ce n'est pas là où tu es tombé qui est important, c'est là où tu t'es cogné le pied. Tu peux te cogner le pied là, tu roules et tu tombes là-bas. Reviens là où tu t'es cogné le pied. Et cette année-là, la troisième année de...

  • Olivier

    Faut pas regarder où tu t'es fait mal, faut regarder où tu es tombé. Mais c'est tellement vrai, c'est tellement logique.

  • Phillipe

    Et donc je me suis dit, cette année-là justement... Qu'est-ce qui fait que je ne réussis pas mon bac ? J'ai identifié le fait que je n'étais pas bon en maths. Mais je n'étais pas bon en maths parce que j'avais cumulé beaucoup de lacunes depuis la sixième. Qui fait que, comme c'était une logique de passer juste mes classes, mes lacunes ne cessaient de s'agrandir. Et arriver en terminale, c'était beaucoup trop grand et beaucoup trop visible. Et donc cette dernière année de terminale, je crois que j'ai fait ce que très peu d'élèves font. Chaque fois que je rencontrais un problème en classe, j'allais chercher dans quelle classe on apprend les bases de cette notion. Parce qu'on arrive en terminale, on apprend des choses complexes, mais qui ont une base plus simple. Je me suis retrouvé avec mon livre de sixième, de cinquième, de quatrième, de maths. Et tu refais tout le parcours. Tout à fait. À me dire si j'ai cette lacune en terminale, c'est parce qu'en troisième, je n'avais pas bien compris quelque chose. C'est parce qu'en quatrième, je n'avais pas bien compris quelque chose. C'est parce qu'en... Cinquième, je n'avais pas bien compris quelque chose. Ce qui fait que maintenant que je sais ça, et que j'ai des enfants, je sais quelle est l'importance d'apprendre des bases. Et si l'enfant n'a pas des bases, ça va le rattraper. Tôt ou tard.

  • Olivier

    Tu accumules.

  • Phillipe

    Tu accumules des lacunes qui ne vont pas être visibles parfois dans tes notes ou dans tes résultats, parce que finalement, le jour de l'examen, on t'interroge sur certaines choses. Mais ça peut finalement devenir préjudiciable beaucoup plus tard. Et donc, j'ai fait cet effort de revenir aux bases. Ça demande quand même beaucoup d'humilité d'être en terminale mathématique et d'aller lire des trucs de cinquième.

  • Olivier

    Et puis surtout qu'à ce moment-là, on n'a pas, je vais dire, l'accès à tout ce que les jeunes d'aujourd'hui ont. Ou tu peux aller sur YouTube pour revoir des cours. Tu peux aller, tu vois, t'es vraiment obligé d'aller prendre les cahiers, d'aller prendre les livres, d'aller rechercher, d'aller lire, de refaire les exercices. C'est en ça où c'est vraiment encore plus, je trouve, impressionnant. Parce que comme tu dis, c'est l'humilité de se dire, je vais revenir à la base. Mais ça monte ta volonté de réussir parce que la charge de travail, ça doit être en supplément. Parce que déjà que les cours sont difficiles, ne serait-ce que ceux de la classe. Mais si tu dois revenir sur, ok, ça c'est en troisième qu'on l'a appris, mais ça veut dire qu'en seconde, peut-être on a développé ça.

  • Phillipe

    Tout à fait. Par contre, tu fais plusieurs classes. Bien sûr,

  • Olivier

    je refais plusieurs classes pour arriver jusqu'à la finalité. Impressionnant, donc j'imagine que cette année-là, ça a été une année où tu as, comment on dirait aujourd'hui, tu as charbonné.

  • Phillipe

    Ouais, ouais. Et donc quand je vais avoir le bac, c'était normal. Là, si je n'avais pas eu cette année-là, je me serais senti vraiment très mal. Mais bon, j'ai eu le bac cette année-là.

  • Olivier

    C'est quoi le sentiment quand tu vois ton nom ?

  • Phillipe

    Non, parce que nous, au Cameroun, c'est pire. On lit les noms à la radio. Oh ! C'est-à-dire qu'on arrive… Tu vois l'alphabet là ? Oui, oui, oui. Toi, c'est V, non ?

  • Olivier

    V, ouais, je suis à la fin. Voilà,

  • Phillipe

    moi, c'est S. Tu vois, on lit, on lit, on lit et… Tu dois être attentif parce que quand on saute ton nom, c'est horrible. Parce que si on saute ton nom, tu constates juste qu'on est... Moi, c'est S-I-M-O. Il y a beaucoup de six mots au Cameroun. Donc, on peut dire six motels, six motels, six motels. Et après, on passe à une autre lettre. Tu te rends compte que c'est passé ? Le pire, c'est que tu entends des cris de joie chez le voisin. Donc, la troisième année, on était... Et en plus, c'est solennel. Parce que quand la liste des... Au moment où les résultats arrivent, on met le poste radio. Au centre de la maison, tout le monde est assis et on attend ton nom. Il y a eu de la joie, de la pleure, c'était bien.

  • Olivier

    Et quand tu as ton bac, finalement, est-ce que tu sais déjà que tu veux t'orienter pour devenir ingénieur ou est-ce que c'est ok, bon là j'ai mon bac, qu'est-ce que je fais maintenant ?

  • Phillipe

    Complètement pas du tout. Ça c'est un des gros problèmes qu'on a dans le pays, c'est qu'on souffre beaucoup de problèmes d'orientation. Donc je n'ai aucune idée. Je sais à la base que je voulais faire mes décisions, plus tôt. J'avais des métiers comme ça auxquels je pensais, parce que c'était des métiers, je pense, sexy, chirurgien, pilote.

  • Olivier

    Il y avait urgence à l'époque, tu voyais genre ce clou-là.

  • Phillipe

    Mais quand j'ai vu mon rapport au sang, j'ai compris que je suis chirurgien, ça va pas. C'est sur une poule qu'on devait être gorgeux. J'ai vu le sang de la poule.

  • Olivier

    Ok, bon, on va s'arrêter là.

  • Phillipe

    On va laisser la chirurgie, ça va pas le faire. Pilote, pareil, je pensais à pilote, et puis mon père m'a dit un jour, tu veux faire le tour du monde ? Ta femme, tu la laisses à qui ? Je lui ai dit, ah, c'est pas faux, j'avais pas vu ça comme ça. Pilote, là, on met ça de côté. Et donc, quand j'ai eu le bac, j'avais aucune idée. J'avais un bac. Et pourquoi ? À la base, si j'avais fait des séries littéraires, j'aurais survolé tout. L'une des raisons pour lesquelles je veux avoir des séries scientifiques, c'est parce que je veux de la difficulté.

  • Olivier

    D'accord.

  • Phillipe

    Parce que je me dis, et puis surtout, je sais qu'après le bac, les séries scientifiques trouvent une infinité de possibilités que tu n'as pas avec des séries littéraires.

  • Olivier

    Et puis, nos parents... de cette époque-là, en tout cas, c'est... Mon fils fait Bac S, mes enfants font Bac S.

  • Phillipe

    Ça sonne mieux aussi. Oui,

  • Olivier

    voilà. Je trouve que le Bac L à cette époque-là, t'étais un petit peu vu comme... Bon, OK, il fait ça parce qu'il peut pas faire autre chose.

  • Phillipe

    Mais souvent, malheureusement, moi je vais te dire en toute transparence, la grande majorité des gens que je connais qui ont fait des séries littéraires... C'était pas par amour de la littérature, c'est parce qu'ils s'en sentaient pas en science.

  • Olivier

    En science,

  • Phillipe

    exactement. Et tu vois, même en série littéraire, tu as des gens qui sont là mais qui n'ont aucune passion pour ça. Oui,

  • Olivier

    c'est vrai.

  • Phillipe

    Ils te disent qu'ici les maths vont être moins difficiles, et donc ils sont là, mais du coup ça te crée des gens qui ne... Et quand tu tombes sur un gars qui est vraiment là pour la littérature... Tu tues le son tout de suite. Pareil, moi, c'est un peu l'hybride du côté scientifique. C'est quoi ce matheux qui est tout le temps dans les livres, qui est tout le temps, parce que je lisais en série scientifique, on ne lit pas beaucoup, qui est tout le temps en train de lire. Et pire, moi, j'ai gagné des concours de littérature, j'ai gagné des concours Rémy Lissot là. J'ai gagné plein de prix au lycée, alors que j'étais en série scientifique devant des littéraires.

  • Olivier

    Donc, ce côté orateur, ce côté parler. Oui. Devant le micro, parler.

  • Phillipe

    Finalement, je me suis rendu compte qu'aujourd'hui, toute ma vie m'a préparé à ça. Bah oui. En fait, moi, j'ai commencé, je suis quelqu'un d'à la base de très pudique et même peut-être d'un peu timide. Mais j'ai fait du théâtre en sixième, cinquième pour vaincre ça. Donc, j'ai commencé à apprendre à parler devant les gens en sixième, cinquième. En quatrième, troisième, j'ai fait un boys band. Donc, je chantais.

  • Olivier

    Philippe, fais pas, on va aller chercher les chansons.

  • Phillipe

    Je suis allé à un boy band de Poet Clover. Oh ! Si, si. Oh ! En troisième, j'étais dans le... Attends,

  • Olivier

    attends, je mets l'effet auto-tune. Tu peux chanter si tu veux.

  • Phillipe

    Non, non, non. Le plus, c'est que je connais toutes les paroles de chants. Darling, fais-moi juste... Oh là là ! Je suis allé à un boy band de Poet Clover. Si, si. J'ai bien baigné dans tout ça quand j'étais en troisième. À partir de seconde, j'ai commencé à faire le Club Journal.

  • Olivier

    Ok.

  • Phillipe

    Attends, je suis en seconde scientifique. Ouais, ouais. En première, j'étais président du club journal. En terminale, je gagne le concours Émile Zola, qui est un concours littéral. En deuxième année terminale, j'entre dans l'équipe des petits génies, parce qu'au Cameroun, il y avait un concours national qu'on appelait les petits génies, qui regroupait dans chaque lycée les cinq meilleurs en littérature, maths, culture générale, science, il y avait un truc comme ça. J'ai envie de lancer un truc comme ça aujourd'hui. Parce que je me rends compte que ce truc-là, rien que ce jeu, en fait, c'est une sorte de question pour un champion, mais inter-établissement. Oui. Et nous, on a été champions nationales devant les lycées français, les lycées américains. C'était incroyable parce qu'on le faisait par province. C'est-à-dire que tu compétais à Dakar, tu gagnes à Dakar, et vous allez rencontrer les gens de la Casamance, les gens pour un concours national. Et nous, on a gagné le concours national. Et j'étais dans cette équipe-là, des petits génies. À la fin de l'année, je n'ai pas eu le bac. Tu vois le paradoxe ? Oui,

  • Olivier

    le paradoxe,

  • Phillipe

    c'est incroyable. Le gars qui est supposé être super intelligent. et qui n'a pas le bac. Donc tu vois, la deuxième année, je l'ai vraiment mal pris, pour revenir à ça. Donc pour dire que tout mon cursus, j'ai été très proche des choses littéraires, et quand je suis en terminale, donc je suis dans le club journal, donc j'écris, je fais des interviews. Et je commence à me rendre compte. très jeune, du pouvoir des interviews. Parce que je me rends compte que quand je vais faire une interview du proviseur, il prend tellement de précautions pour bien s'assurer que je vais bien écrire les mots qu'il a dit, ainsi de suite. Et il me traite différemment d'avant ça. Je me rends compte que le gars qui donne la parole aux gens, il a un pouvoir.

  • Olivier

    Et c'est fou parce que tu vois dans toutes les interviews que tu as fait,

  • Phillipe

    fait je savais pas que tu avais déjà ce côté là ouais et c'est plutôt je me suis rendu compte qu'en fait beaucoup de choses m'ont préparé à ça en fait et quand je vais aller à en terminale justement la deuxième année je vais avoir un petit job à la radio radio de chroniqueur.

  • Olivier

    C'est pas vrai. Si,

  • Phillipe

    si. Je vais aller gratuitement. Pareil, tu vois, c'était un job, tu n'es pas payé, c'est zéro. Mais je venais là-bas tous les mercredis. On venait en séance de rédaction. On nous apprenait à présenter le journal et chacun avait sa rubrique. C'est toi qui présentes, c'est toi qui fais la rubrique sport. Tu vas chercher les informations.

  • Olivier

    Mais tout ça, tu le faisais parce que tu aimais ça.

  • Phillipe

    Tout à fait.

  • Olivier

    En fait, ça, c'était des à côté. Tu n'étais pas obligé de faire.

  • Phillipe

    Complètement.

  • Olivier

    Mais tu le faisais parce que ça te passionnait. Ça me parlait.

  • Phillipe

    Ouais. Dans un environnement dans lequel il y a très peu de distractions, c'est un peu comme une sorte d'échappatoire, un moyen de faire quelque chose de différent.

  • Olivier

    Donc, tu apprends déjà à raconter des histoires. Oui,

  • Phillipe

    à aller chercher des trucs. Et naturellement, maintenant, je suis quelqu'un de très friendly. Je suis le genre de gars qui... Si je suis dans un groupe, tu sais que je suis là. Je raconte toujours des histoires, toujours des blagues. Moi, je suis le genre de gars que j'arrive à une soirée, le gars qui est en train de rentrer dit Ah, il arrive, on revient. Parce que là, on sait qu'on va rigoler. Parce que j'ai toujours une histoire. Et je me suis rendu compte que cet art de savoir raconter des histoires, ce n'était pas donné. Et en fait, ça pouvait être utile finalement dans le monde des médias.

  • Olivier

    Et même... Pour revenir à ce que tu disais même précédemment, toutes ces fables que ton père te faisait apprendre, ça t'a donné un vocabulaire, ça t'a donné une structure, une connaissance des mots, de l'importance de chaque mot, des virgules,

  • Phillipe

    des tout.

  • Olivier

    Et c'est impressionnant. Et donc, tu dis, tu as ton bac, tu ne sais pas trop ce que tu veux faire à ce moment-là. Et donc, comme le côté ingénieur...

  • Phillipe

    Et personne ne sait. Ouais. Parce que je discutais avec mon père. Et là, tu te rends compte que, en fait, les parents veulent que tu aies des diplômes, mais ils n'ont pas une orientation, ils n'ont pas un plan. Pour eux, c'est juste... tu ailles à l'école. Et c'est là que tu te rends compte que beaucoup d'enfants ont été très mal orientés. Ils ont fait des filières à l'université qui ne les passionnaient pas du tout, dans lesquelles ils n'apprenaient rien d'intéressant. Et au final, quand ils finissent leur carrière, ils te disent Non, en fait, je veux complètement faire quelque chose d'autre. Parce qu'ils se rendent compte que J'ai fait ça parce que mes parents, j'ai fait ça parce que la société blé, mais pas pour moi. Et arrivé à un certain âge, tu te poses certaines questions qui font que si tu en as la possibilité, tu fais demi-tour. Et donc moi je vais être dans cette possibilité là, je me demande donc à ce moment là...

  • Olivier

    Et là, tu vois, je réfléchis, mais elle est très cartésienne. On est dans un pays qui est le Cameroun, où il n'y a pas forcément beaucoup d'emplois. Je me rends bien compte que les gens qui ont des diplômes galèrent souvent. Et je n'ai pas envie de danser de situation. Et je sais que le choix que je vais faire là va être important. Du coup, je me demande, quels sont les métiers qui ont toujours du travail, ou du moins, qui peuvent bosser dans beaucoup de boîtes ? Et je discute avec les parents et la comptabilité revient. Moi, ça ne m'intéresse pas d'être derrière l'ordinateur et le shift. Ça ne m'intéresse pas du tout. Et à l'époque, il y a la supply chain, qui était totalement inconnue à l'époque. Et même, c'est pas très connu. Les gens parlent de la logistique, mais la supply chain, c'est beaucoup plus vaste que ça. Et là, je découvre donc l'amitié de la supply chain, qui sont dans beaucoup d'entreprises, mais pour lesquelles il n'y a pas de formation. D'accord. Ou très peu de personnes formées. Voilà comment je décide d'entrer dans la supply chain. Pas par passion pour ce truc-là, mais parce que je me dis...

  • Phillipe

    Tu te rends compte qu'il y a un besoin ?

  • Olivier

    j'aurais plus de chances de trouver du boulot donc je vais m'orienter vers ça tout à fait et donc tu fais deux ans en logistique et transport mais je me rends compte quand j'arrive en logistique et transport que j'ai beaucoup de camarades qui ont fait séries littéraires au delà ça pique mon orgueil je me dis mais attends finalement je me suis cassé ben oui pour venir être sérile et littéraire c'est quoi le problème ici je veux être ingénieur parce que du coup quand même il faut que mon background et du coup paradoxalement là dans ce final je survole le truc ça pique Pareil, je n'étudie pas, mais là, pour le coup, je suis premier, deuxième, constamment. Oui,

  • Phillipe

    mais ça ne m'étonne pas parce que tu as tellement reposé tes bases et tu maîtrises tellement maintenant ce que tu as fait que c'est facile une fois que tu as compris.

  • Olivier

    Après, je me dis qu'une fois qu'on a un parcours de logistique, de transport, on peut accéder à quel diplôme d'ingénieur ? C'est comme ça que je me rends compte que le génie industriel, c'est le top du top auquel on peut accéder. D'accord. Et donc, je me dis que je vais être ingénieur industriel. Mais à cette époque-là, il n'y avait pas encore d'ingénieur industriel au Cameroun. Voilà comment je vais en France pour faire de l'ingénieur industriel.

  • Phillipe

    D'accord. Et donc, tu expliquais, pour ceux qui ont déjà vu des interviews que tu as faites, que tu vas faire ta demande de visa pour partir en France.

  • Olivier

    Oui.

  • Phillipe

    Et que finalement, tu l'as fait, mais en te disant que tu ne vas pas l'avoir. En te disant que vu que je n'ai payé personne, je n'ai soudoyé personne, je n'ai pas glissé de billets sur la table. Je vais faire les démarches qui sont les démarches normales.

  • Olivier

    Je ne dis pas ça à ce moment-là parce que mes parents sont un peu spéciaux. Tout le monde croit autour de moi que je ne vais pas l'avoir, mais personne ne me le dit. En fait, on me laisse dans mon délire. Tu as dit que tu voulais aller en France. Va faire la démarche. Du coup, je fais la démarche de manière naturelle. Je ramène mes bulletins, parce que c'est beaucoup de documents. J'obtiens de ma soeur la prise en charge, ses fiches de paye, ses impôts.

  • Phillipe

    Parce que pour que les gens comprennent, ta soeur est déjà en France. Elle est déjà en France,

  • Olivier

    tout à fait. J'ai une soeur qui est déjà en France, qui d'ailleurs... est arrivé en France et qui a été sans papier. Et j'ai vu le stress et la galère que ça provoquait à la maison. Et je me suis promis que je n'irais jamais clandestinement en Europe. Jamais, au grand jamais, je ne quitterais le Cameroun pour aller quelque part sans avoir les papiers qu'ils font. Parce que je ne...

  • Phillipe

    Tu sais,

  • Olivier

    tu as vu ce que tes parents ont vécu. On t'appelle, ma soeur appelle à 23h, la meilleure amie de ma mère vient de la mettre dehors. On est en plein hiver. Tu vois, des trucs juste incroyables. Jamais je n'irai sans elle. papiers ou dans des situations où je vais être à la merci des gens. Et donc, avec ma soeur, j'obtiens dans les documents, je vais déposer ma demande de visa. Et il y a l'entretien. Parce que l'entretien joue un grand rôle à cette époque-là, sur le process de visa. Elle me pose des questions sur mon parcours et surtout sur ce que je vais aller faire en France, pourquoi je vais aller faire ça en France. Je réponds naturellement. Elle me pose une question qui, je pense, a fait une vraie différence. Après tes études, qu'est-ce que tu vas faire ? C'est drôle parce que je lui dis à ce moment-là, je sais que c'est une réponse par convenance. mais qui rencontre quand même quelque chose auquel je pensais déjà. Je lui dis, je vais rentrer dans mon pays, le développer en créant des entreprises. Il a dit ok, d'accord, et je rentre. Trois jours après, on m'appelle pour venir prendre... Enfin, c'était la réponse du visa.

  • Phillipe

    P-Oui, tu as un délai de trois jours.

  • Olivier

    Juste qu'à cette époque-là, c'est bizarre parce qu'on ne donnait pas les visas longtemps avant le voyage. On te les donnait la veille ou le... le jour même. Parce qu'ils avaient peur de la fraude des visas. Tu prends le visa, on va essayer de repopier. Moi, mon rendez-vous, c'était peut-être 4-5 jours avant. Donc, je vais et ils me donnent le visa. Je suis très content, je sors de là, je rentre à la maison. J'arrive donc, elle appelle le téléphone comme maintenant, elle appelle. Je rentre à la maison, ma mère faisait la sieste, elle rentre dans sa chambre, elle me demande si j'ai donné le visa. Je lui dis oui, elle dit non, tu mens. Comment ça je mens ? Je lui dis, montre-moi ton passeport. Au revoir. Je lui donne le passeport. Regarde-moi le visage. Elle n'en revient pas. Je me rends compte que... Pourquoi tu es surpris ? Parce que je croyais qu'on n'avait pas te donné le visa.

  • Phillipe

    Et personne dans la maison pensait que tu allais l'avoir.

  • Olivier

    Je lui ai dit pourquoi ? Parce qu'on n'avait pas su doyer. Parce que dans l'esprit, déjà, au Cameroun, tu n'obtenais pas de visa si tu n'avais pas su doyer, si tu n'avais pas fait un truc qui n'était pas clean, ainsi de suite. Et donc, moi, je n'ai rien fait du tout.

  • Phillipe

    Toi, tu as juste suivi le système ?

  • Olivier

    Juste suivi le système.

  • Phillipe

    Donc là, tu as ton visa. Donc finalement, ta famille qui ne pensait pas que tu... Tu pouvais partir, il doit partir et tu es prêt que ta maman, qui avait des économies à elle, décide de toutes ses économies. Elle te dit vas-y mon fils.

  • Olivier

    Et quand je sors de la maison, elle m'a dit une phrase que j'ai gardée avec moi toute ma vie. Elle m'a dit Comme tu es en train de partir là, tu es un homme maintenant. La prochaine fois que tu reviendras ici, tu seras en visite. Considère pas que tu as encore une maison ici. Tu dois revenir ici pour nous rendre visite. Parce que tu seras déjà installé chez toi.

  • Phillipe

    Elle dit Ok,

  • Olivier

    d'accord. Et je suis parti. Et je suis parti avec cette idée de... Et je crois que ça a fait une grosse différence dans mes études, justement. Je suis parti en mot de commando, en fait. Je ne suis pas venu m'amuser en France.

  • Phillipe

    Je ne suis pas venu jouer. J'ai une mission.

  • Olivier

    Je suis venu en mission. J'ai pris un certain retard déjà au niveau de mes études. J'ai eu l'opportunité d'aller obtenir un diplôme qui va m'ouvrir des postes.

  • Phillipe

    Il y a beaucoup de portes.

  • Olivier

    Et un certain niveau de rémunération. Il faut faire vite. Oui. Ce qui fait que quand je dis souvent, c'est que les gens ne... Mais moi, toute ma vie, jusqu'à ce que je dise, ça fait plus de 15 ans, je n'ai jamais été en boîte de nuit. Je n'ai jamais été en club. Je ne comprenais même pas les gens qui faisaient ça. Je me disais... On n'est pas venu... En fait, ici... Je ne suis pas venu ici avec les mêmes objectifs. Par contre, pendant mon école d'ingénieur, j'ai suivi mon cursus. J'étais école-boulot, parce qu'il fallait que je fasse des petits boulots pour ne pas dépendre financièrement de mes parents. Et je savais que l'école c'était mon ascenseur et que j'avais une opportunité que beaucoup de gens n'ont pas. Et donc il fallait que je réussisse dans mes études assez rapidement pour commencer à travailler. En fait moi mon but c'était, il faut que je passe vite ce truc pour commencer à travailler.

  • Phillipe

    Et justement tu le passes vite parce que tu dis qu'en deux ans et demi,

  • Olivier

    au lieu de trois, tu finis.

  • Phillipe

    Et tu sors donc ingénieur de trois, c'est ça ?

  • Olivier

    Oui, de l'UTT.

  • Phillipe

    De l'UTT de trois. Là, tu rentres dans le milieu du travail directement ?

  • Olivier

    Avant même de terminer, j'avais déjà des propositions. Ok. Pendant mon stage de fin d'études.

  • Phillipe

    On est en quelle année ? 2010. 2010. Oui. Donc, 2010, tu es en France, tu es installé et tout. Et maintenant, ma question, c'est à quel moment YouTube arrive ?

  • Olivier

    Oh, beaucoup plus tard. Pas tant que ça, parce que j'ai refait une vidéo. C'est là que j'ai fait une série de vidéos sur... les backstage des 1 million. Ah ah, bien sûr. Ce que les gens n'ont pas vu. Bien sûr. Et il y a une vidéo dans laquelle je raconte quelque chose que beaucoup de gens ne savent pas, c'est qu'Investir au Pays, ce n'est pas ma première chaîne YouTube.

  • Phillipe

    Ok.

  • Olivier

    Oui.

  • Phillipe

    Ok.

  • Olivier

    J'ai ouvert une chaîne YouTube, je suis allé revoir, parce qu'elle est encore sur YouTube, je suis allé revoir hier, il y a 10 ans.

  • Phillipe

    Ok.

  • Olivier

    Donc 2014.

  • Phillipe

    2014.

  • Olivier

    Donc tu vois que 4 ans après, j'étais déjà salarié depuis un certain temps, j'avais déjà flairé qu'il y avait quelque chose à faire sur Internet. J'avais créé une chaîne sur l'alimentation et le sport.

  • Phillipe

    Ok. Mais donc quand tu crées cette chaîne sur l'alimentation et le sport, c'est parce que tu as déjà une volonté de faire quelque chose sur YouTube. Tu sens qu'il y a un potentiel business sur YouTube.

  • Olivier

    Tout à fait. Parce que je vois déjà des jeunes comme moi faire des vidéos de sport et je vois qu'ils font des vidéos pour parler de... de sport et qui parviennent à vendre des produits avec ça. Et donc, je me dis, en fait, je ne suis pas plus bête qu'un autre. Donc, je comprends le business model. Tu fais du sport, tu crées une communauté autour de toi. Et à cette communauté, tu commences à proposer des choses. Et donc, je commence dans l'idée de créer cette chaîne-là. Et je fais une ou deux vidéos et j'abandonne. Ouais,

  • Phillipe

    YouTube c'est dur.

  • Olivier

    C'est super dur.

  • Phillipe

    C'est ça que les gens ne savent pas.

  • Olivier

    C'est super dur. Ouais. Et je n'étais pas du tout préparé, je pensais que ce serait simple. Ouais,

  • Phillipe

    on pense, beaucoup de gens pensent quand ils se lancent sur YouTube que c'est facile.

  • Olivier

    mais YouTube je pense que tu me corrigeras si je me trompe si tu veux réussir sur YouTube il y a une seule recette la constance oui il ne faut pas il ne faut pas je dirais deux choses enfin il y a au moins deux choses la constance et la remise en question il faut se remettre en question sur YouTube constamment et je pense que c'est ce qui m'a fait grandir parce que sur YouTube il y a des paliers c'est-à-dire que tu vas créer du contenu et puis à un certain moment tu vas avoir l'impression que tu ne progresses plus d'accord il faut que tu te renouvelles. D'accord. Si tu ne te renouvelles pas, tu vas... Il y a des gens qui créent des vidéos depuis 5 ans et qui font toujours 1000 vues et qui ont toujours 2000 abonnés. Oui. Parce qu'ils ne veulent pas comprendre que c'est à lui de se remettre en question. Ce n'est pas à l'algorithme. L'algorithme ne va pas te faire plaisir. C'est vrai. C'est à toi, si tu veux progresser, de comprendre qu'est-ce que je peux mieux faire, quel type de thématique, ainsi de suite, comment je peux mieux amener mon sujet. Et donc, pour moi, c'est ça. C'est la consistance, on est d'accord, et la remise en question. Quand ça ne marche pas dans un sens, ne force pas,

  • Phillipe

    pivote. Et est-ce que, parce que tout à l'heure, tu m'en parlais de ce côté journalisme que tu avais déjà eu à développer plus jeune, ce côté amour des mots et tout, est-ce que le côté ingénieur a été ce côté qui t'a permis de structurer tes stratégies ?

  • Olivier

    Totalement. Totalement, parce que les deux mondes vont se...

  • Phillipe

    C'est ça, parce que finalement, tu prends le meilleur des deux mondes, que tu mélanges... avec ce côté savoir, tu vois, raconter des histoires, rendre les gens même à l'aise, ne serait-ce que face à toi, mais tu as aussi, et c'est ça que je pense que les gens doivent reconnaître, un côté où tu as réussi à comprendre tes forces. Et comment j'utilise, quelles sont mes forces et comment je fais pour aller plus haut avec les forces que j'utilise. En tout cas, bref, 2010, première chaîne YouTube, deux vidéos. 2014. 2014, deux vidéos. J'arrête. Tu arrêtes.

  • Olivier

    Parce que je croyais que mes vidéos allaient faire des milliers. Tu me racontes que pour ces vidéos-là, j'ai mis des heures. Parce qu'en plus, ma première vidéo, c'est un micro-trottoir. Ah ouais, direct. Tu sais que le micro-trottoir, c'est compliqué à monter. Oui. tu poses la même question à beaucoup de gens parce qu'en fait c'est beaucoup de montage de vidéos en un seul et donc je vais même prendre un micro-trottoir et tu la montes toute seule la vidéo ? toute seule parce que là aussi il faut d'abord apprendre c'est ça parce que t'as pas de monteur et c'est un flop total c'est pas normal je refais une deuxième ça marche pas je me dis bon

  • Phillipe

    Je retourne à mon côté ingénieur.

  • Olivier

    Et quatre ans plus tard, je ressens que je suis plus mature pour revenir sur les réseaux, mais je ne vais pas revenir comme avant. Et ça, c'est ce que je dis souvent, c'est qu'à ce moment-là, je décide de me former.

  • Phillipe

    sur YouTube.

  • Olivier

    Comment ça marche.

  • Phillipe

    C'est très important.

  • Olivier

    Je vais prendre une formation chez des Américains. C'est très, très important. Comment YouTube marche et comment on croit sur YouTube. C'était un gars qui avait déjà une bonne chaîne, qui croissait bien, qui avait une formation qui marchait très bien. Et je prends sa formation et là, je découvre un univers que je ne comprenais pas du tout. Je me rends compte qu'en fait, ce n'est pas juste faire une vidéo et venir la poster.

  • Phillipe

    Investir sur les formations, les gens négligent ça.

  • Olivier

    Complètement, parce qu'on pense que les choses sont intuitives.

  • Phillipe

    Parce que j'ai reçu Pathé Diallo. que tu as rencontré justement il n'y a pas longtemps. Et tu vois, il me disait ça justement aussi, qu'à un moment, il a acheté un club dans son parcours de vie et il n'avait pas les fonds à ce moment pour acheter le club, sauf que la personne qui vend le club lui parle d'un mode de financement qu'il ne connaît pas. Et ce qu'il fait, c'est qu'il a acheté une formation pour comprendre ce mode de financement et finalement revenir devant cette personne qui vendait le club pour le convaincre. de lui donner le club à moitié prix et de continuer à le payer. Et donc, je trouve que c'est très important que des gens comme toi, des gens comme lui, qui réussissent dans leur domaine, te disent que je me suis quand même formé, j'ai payé des formations. Et donc, tu prends une formation pour te former sur YouTube.

  • Olivier

    Oui, pour comprendre, parce que j'ai échoué une première fois. Je n'ai pas envie de recommencer de la même manière. Et ça va tout changer, parce que dès ma première vidéo... Je sais où je vais. Ma stratégie est établie. Et là, pour le coup, j'ai une vraie stratégie. Je sais quelle est la niche sur laquelle je vais me lancer. Parce qu'à cette époque-là, quand je crée Investir au Pays, je me rends compte qu'il y a déjà beaucoup de formateurs en France. Etats-Unis, mais il n'y a personne qui fait de la formation business sur la zone afrique. Or, je me rends compte que quand je parle des petits business à l'époque déjà que je faisais en Afrique, ça intéresse beaucoup de gens. Et parfois, les gens me disent, je suis prêt à te payer, même si tu veux que tu m'expliques comment tu fais ton élevage à distance, comment tu fais... fais ceci, cela à distance. Et je me rends compte qu'il y a une niche. Plutôt que de prendre de l'argent, je ne sais même pas comment tarifer ça. Je ne sais pas comment délivrer pour que le gars soit satisfait. Je vais aller apprendre. Et donc, c'est comme ça que je me lance sur YouTube. Et tout de suite, ben... dès ma première vidéo, dont je me rappelle d'ailleurs jusqu'à aujourd'hui, 6 raisons d'entreprendre en Afrique. Tu vois, rien que les titres, c'est plus travaillé que le gars qui faisait le micro contre toi. Et quoi ? Quand je la publie, je la sors. Pareil, j'utilise des stratégies parce que l'une des grosses erreurs que beaucoup de gens font, c'est que, surtout quand ils débutent, parce qu'après, tu n'as plus besoin de faire ça. Mais c'est de mettre toute leur énergie pour créer du contenu et ils s'en vont. Ils ne réalisent pas que quand tu crées du contenu, il faut mettre beaucoup d'énergie pour distribuer ton contenu. Ne pas compter uniquement sur l'algorithme.

  • Phillipe

    Ne pas compter sur juste les gens. Ah, les gens vont liker, partager.

  • Olivier

    Il faut pouvoir publier ton truc à gauche, à droite, expliquer aux gens pourquoi ils doivent regarder. Et ma première vidéo va faire 500 vues en 24 heures. Ce qui est énormissime. Oui. Énormissime.

  • Phillipe

    Surtout pour une première chaîne, première vidéo. personne qui te suit encore. Et il y a quelque chose, je pense, que les gens ne réalisent pas, qui est très stratégique et très smart de ta part. le nom de ta chaîne.

  • Olivier

    Oui.

  • Phillipe

    Investir au pays. Et je pense que ce juste au pays fait toute la différence dans ta stratégie. Parce que tu aurais pu appeler ta chaîne Investir en Afrique Oui.

  • Olivier

    Depuis, c'est à ça que je pensais. Tu vois ?

  • Phillipe

    Oui. Mais ce côté au pays, je trouve, a rajouté cette connotation d'appartenance, cette connotation de… Il est des nôtres, on fait partie, on est ensemble. Tu vois, c'est moins froid que de… investir en Afrique ou des trucs comme ça. Et je pense que pour moi, peut-être que tu l'as calculé ou peut-être que tu ne l'as pas calculé quand tu as trouvé ce nom, mais ne serait-ce que ce nom a changé, je pense, toute la donne par rapport à ta chaîne.

  • Olivier

    Oui, ça, tu vois, c'est quelque chose que j'ai appris dans la formation, le nom de ta chaîne. Mon ancien nom, c'était manger, bouger, maigrir. Un nom kilométrique. Et dans la formation sur le nom, l'une des choses qu'il expliquait, c'est qu'il y a plusieurs stratégies pour trouver un nom de chaîne. Mais il disait que plus le nom de ta chaîne va être intuitif, va être dans le langage courant des gens, plus tu as de chances qu'on puisse le retrouver facilement. Et je me suis dit justement que quand on parle de nos pays, en étant dans la diaspora, on ne dit pas investir en Afrique. Ce n'est pas le mot qui sort de la bouche.

  • Phillipe

    Bien sûr.

  • Olivier

    Je me suis rendu compte qu'on parfois dit le bled.

  • Phillipe

    Le bled, exact.

  • Olivier

    Mais c'est très maghrébin.

  • Phillipe

    Oui.

  • Olivier

    Et... J'ai commencé à faire un petit sondage pour voir, est-ce qu'il n'y a pas un truc que tout le monde dit à peu près, qu'il soit Camerounais, Ivoiriens, Sénégalais, dans lequel on va finalement se retrouver en majorité, investir au pays.

  • Phillipe

    Et c'est la notion, tu vois, on en revient à cette notion, que j'aimerais en tout cas que les gens ressortent de cette discussion qu'on a aujourd'hui, cette notion de travail. C'est-à-dire que dès le départ, tu t'es dit, cette chaîne, je vais la construire de A à Z. Tu t'es formé, le nom n'est pas un hasard. le nom est réfléchi pour une fin précise un résultat précis et tu vois c'est tous ces gens qui peuvent dire aujourd'hui ah Philippe il a de la chance dans ce qu'il fait tu vois juste le nom de la chaîne non c'est pas de la chance, j'ai me suis assis comme tu dis, t'as posé des questions à ton entourage, t'as essayé de trouver comment aujourd'hui des Sénégalais, des Togolais, des Béninois des Camounets peuvent se retrouver ne serait-ce que dans un nom Donc, Investir au Pays, tu trouves ce nom.

  • Olivier

    Et c'est drôle parce qu'au début, j'ai failli ne pas lancer Investir au Pays. Parce que j'avais deux chaînes dans ma tête. Je pensais à deux chaînes. J'avais une première chaîne qui était purement business. Parce que moi, dans mon parcours, je pense que tu as peut-être suivi, j'étais salarié un certain nombre d'années. Ensuite, j'ai basculé en consultant. Donc, je me suis mis à mon propre compte. Et j'ai grandement augmenté mes revenus. Parce qu'en salarié, j'étais allé jusqu'à 3 600, je crois, par mois. Et quand j'ai basculé en consultant, je faisais 12 000 euros de chiffre d'affaires par mois. Et je me suis rendu compte que ce n'était pas compliqué à faire, mais les gens ne savaient pas le faire. Et que si je faisais une chaîne pour expliquer aux gens comment on fait cette passation-là, j'allais avoir des clients. J'ai soumis l'idée à mes meilleurs potes, investir au pays ou la chaîne business. Tout le monde m'a dit la chaîne business, Philippe, c'est là que tu vas gagner. Tout le monde, sauf une personne à qui je veux jouer un dommage parce que chaque fois, elle me sort ça, c'est ma femme. Elle est la seule personne qui m'a dit... Fais investir au pays. J'ai dit, mais c'est quoi ton histoire d'investir au pays ? Elle me dit, parce que quand je te vois, je vois ce qui te passionne, ce dont tu parles ici au quotidien naturellement, ce dans lequel je pense que les gens vont davantage se sentir à l'aise à t'écouter et à se retrouver en toi, c'est investir au pays.

  • Phillipe

    Et il n'y a personne qui te connaît mieux que ta femme.

  • Olivier

    Donc on est là,

  • Phillipe

    c'est la suite. Vous étiez ensemble depuis combien de temps à ce moment-là ?

  • Olivier

    On était déjà mariés. On était mariés déjà là depuis trois ans. On était mariés depuis trois, quatre ans.

  • Phillipe

    Elle est là avec toi tous les jours,

  • Olivier

    elle sait. Je la saoule avec les discussions sur la frite.

  • Phillipe

    Bien sûr, il n'y a personne d'autre que elle qui peut mieux savoir c'est quoi qui te ressemble à ce moment-là. Et donc c'est ta femme qui te dit non ?

  • Olivier

    Vas-y, on reste sur le pays.

  • Phillipe

    Ouais ! Elle, tu dois être gentil avec elle tous les jours. Oh là là !

  • Olivier

    Et donc voilà comment je... Contre tout à tort, parce que tout le monde attend déjà cette chaîne-là. Même mes potes voulaient faire la... transition, lance la chaîne mon gars, il va juste investir au pays. Qu'est ce qui s'est passé ? Et après, elle m'a dit une fois que tu as fait investir au pays, c'est même beaucoup plus simple de parler de ce genre de choses et c'est ce qui s'est passé. Oui,

  • Phillipe

    finalement, ce côté que tu voulais développer sur l'autre chaîne, tu peux l'incorporer dedans. Et donc tu lances investir au pays en mars 2018. Mars 2018. Aujourd'hui, on voit ce qu'est investir au pays, on va y revenir, mais c'est quoi tes premiers challenges ?

  • Olivier

    Au début, honnêtement, je suis déjà très content. de voir... Alors, au début, j'étais très content de voir que je faisais quand même plus de vues que...

  • Phillipe

    Oui, t'as... Mais après, t'as fait deux vidéos.

  • Olivier

    C'est difficile aussi. C'est vrai. Et ma deuxième vidéo, il va faire un gros buzz. Ouais. Parce que tu vois, j'avais appris aussi les buzz dans la formation. Et ma deuxième vidéo va être... Parce qu'en fait, il nous explique dans la formation qu'un des trucs qui marche très bien, c'est d'être contre-intuitif dans tes vidéos.

  • Phillipe

    OK.

  • Olivier

    C'est-à-dire que... Par exemple, c'est de dire aux gens comment perdre du poids sans faire de sport. C'est quoi son truc ? Comment perdre du poids sans régime ? Tu dis quelque chose qui semble naturel et après tu apportes un truc qui est contentif par rapport à... Et ma deuxième vidéo parlait d'arrêter de construire en Afrique. Il y a mieux à faire, quelque chose comme ça. Et donc, les gens sont venus sur cette vidéo. Et ça, j'ai commencé à apprendre que les gens ne regardent pas les vidéos, ils disent des titres. Oui, ils regardent des titres. C'est tout. Dans la vidéo, j'explique pourtant le contraire. J'explique que... arrêter de construire parce que c'est un moyen facile de perdre de l'argent. Tu n'es jamais là pour suivre ton chantier, et ainsi de suite. J'explique en fait que la méthode la plus simple, c'est d'acheter des maisons qui sont déjà construites. Donc, il y a mieux à faire que... Mais peut-être 10% des gens sont allés au bout de la vidéo. Oui, bien sûr. Mais... Le buzz, comme on dit, bon buzz, bad buzz, on parle de toi.

  • Phillipe

    Il y a du buzz, il n'y a pas de mauvais buzz.

  • Olivier

    Cette deuxième vidéo va vraiment avoir à l'époque beaucoup de vues. Je crois que je dis là plus de 200 000 vues, 300 000 vues. Sur Facebook, je crois qu'elle va faire plus d'un million de vues.

  • Phillipe

    Et oui, parce qu'à ce moment-là, tu postes aussi sur Facebook.

  • Olivier

    Non, que sur YouTube.

  • Phillipe

    Mais comment ?

  • Olivier

    Je vais commencer au début à poster sur Facebook, mais pareil, je vais me rendre compte que YouTube, ça prend un peu plus, Facebook, ça prend pas, donc je vais lâcher complètement Facebook. Je vais peut-être faire un ou deux ans. sans poster sur Facebook. Et quand ma chaîne sur YouTube va commencer à vraiment décoller, je me dis bon, je ne perds rien à reposter sur Facebook ce que je poste déjà sur YouTube. Et c'est là que YouTube va prendre une autre ampleur.

  • Phillipe

    Ah, donc finalement... Du coup,

  • Olivier

    je vais avoir un million sur Facebook avant YouTube. Mais je n'ai pas vraiment assez de... Parce que j'estime que le million sur Facebook, ce n'est pas... Oui,

  • Phillipe

    il est peut-être moins, entre guillemets, difficile à atteindre que...

  • Olivier

    Beaucoup moins difficile.

  • Phillipe

    Oui. que sur YouTube. Mais tu mets quand même 2-3 ans avant de...

  • Olivier

    C'est un peu comme si tu commences 2-3 ans avant sur YouTube, tu enclenches Facebook, et Facebook arrive au million avant YouTube. Parce que Facebook, tu as l'effet viral. J'ai beaucoup de vidéos sur Facebook qui ont fait 1 million, 2 millions de vues. Cette vidéo, elle va beaucoup tourner parce qu'il y a le côté intuitif, et il y a le côté de... Ce que le gars-là dit, c'est intéressant. C'est comme ça que les gens vont commencer à se dire Mais en fait, ce qu'il dit là... il n'a pas tort il faut peut-être qu'on commence à l'écouter parce que l'une des choses qui me convainc de venir faire du contenu vidéo sérieux c'est parce qu'à mon époque à cette époque là quand on regarde internet il n'y a pas de créateur de contenu sérieux africain tu as des gars qui parlent de business en France aux Etats-Unis, au Canada mais quand tu regardes l'Afrique, il n'y a personne et je me dis c'est bien d'écouter les américains mais il y a des réalités dont ils ne parlent pas parce qu'ils ne les connaissent pas bien sûr Et surtout, je me dis, dans notre communauté, il n'y avait que du sport, du rap, de la comédie. Et je me dis, mais c'est peut-être parce qu'il n'y a que ces gens-là qui sont visibles que ça contribue à véhiculer certains stéréotypes. Ce serait peut-être bien de venir et de créer du contenu sérieux. Parce qu'il y a des gens comme moi qui sont dans un environnement sérieux et qui ont des choses à dire. Et ça permettra surtout à d'autres personnes qui, quand ils ont fini de regarder de la comédie, veulent regarder d'autres choses, d'avoir une alternative.

  • Phillipe

    C'est très intéressant. ce que tu dis parce que je me retrouve un petit peu confronté à ça avec ce nouveau format que je développe. C'est que je me rends compte que j'ai des papas à moi qui sont retraités et tout et tout qui ont 60, 70 ans aujourd'hui qui ont réalisé des grandes choses et quand tu regardes à âge égal aux Etats-Unis, en France, tous ces gens-là font le tour des podcasts. Ceux qui ont réussi pour partager leur histoire, donner des clés aux nouvelles générations, inspirer, partager. ici, quand je leur demande de venir dans le podcast ils ont peur de l'œil, de la bouche de ce que les gens vont en dire ils ont peur d'être devant les caméras et je parlais avec une tata et je lui disais mais tata, si toi tu viens pas témoigner si toi tu viens pas partager aujourd'hui ce que toi tu as réalisé à faire de grand dans ce pays Comment tu ne veux pas que des jeunes prennent la pirogue en disant mais on n'a rien à faire ici, il n'y a rien à développer Si on ne donne pas non plus d'exemples de gens qui ont réussi à faire des choses, et ils ne voient que les exemples de l'autre côté de... Un tel qui est parti, qui a réussi à l'étranger, un tel qui est parti, qui a réussi à l'étranger. Tout à fait. On ne l'emmène pas. Et c'est pour ça que pour moi, c'est important de t'avoir parce que, tu vois, je ne le savais pas, alors que pourtant on se connaît depuis un moment. Mais tu as grandi sur ce continent, tu as fait tes études sur ce continent. Oui, tu allais prendre de la connaissance à l'extérieur. Tu aurais pu rester à l'extérieur. Tout à fait. Tu avais déjà des business qui tournaient, ta chaîne YouTube qui grandit. Pourquoi ? Je n'ai pas besoin de m'embêter. J'ai mes habitudes. Ma femme peut-être a son boulot. Mes enfants sont dans leur école. Je n'ai pas besoin de recommencer quelque chose à zéro autre part. Mais ça a été important pour toi. Et tu l'as dit, même si inconsciemment, peut-être, quand tu as fait ta demande de visa, tu as dit mon but, c'est de revenir ici et de faire quelque chose. Tu es revenu. Entre les deux mondes, tu as préféré repartir de zéro, même si tu as une base avec ta chaîne YouTube et tout, pour avoir du financement dans ce que tu fais. Mais tu as préféré repartir de zéro. de zéro et recommencer sur le continent. Tu vois ? Et on a besoin de gens comme toi qui montrent que c'est possible de faire des choses ici. Qu'on n'est pas obligé de parler. Dans une interview, tu le disais, que même quand tu fais des choses ici, quand tu vas réussir des choses ici, tu vas les réussir fois dix que si t'avais fait la même chose en Occident ou aux Etats-Unis. Tes résultats vont être multipliés. Mais bon, bref, c'est pour revenir à ce que tu disais sur le fait que on manque d'exemples. On manque d'exemples et on a besoin... Les tontons, si vous regardez l'épisode YouTube, venez parler, venez vous asseoir, venez partager. Bon, bref.

  • Olivier

    Tu as raison, on va aller chercher.

  • Phillipe

    Tu vois, et je trouve que quand je regarde même les podcasts dédicats à Sky, Moulay, tu vois, tout ça, je trouve qu'on est bloqué à un certain niveau d'âge de génération qui vient parler.

  • Olivier

    Oui, c'est constamment un peu des jeunes, ainsi de suite.

  • Phillipe

    Ouais, un peu des jeunes, ou aux plus âgés, ils vont avoir 40, 50 ans. Mais ceux qui ont aujourd'hui 60, 70 ans,

  • Olivier

    il faut qu'on aille les chercher et c'est eux qui doivent venir justement donner les clés c'est eux qui ont vécu des choses je le vois quand j'interviewe mon père sur la chaîne je fais quelques interviews avec lui elles sont extrêmement appréciées je ne compte pas des personnes qui disent j'aurais aimé que mon père me parle comme ça je connais même des gens qui m'ont dit les interviews avec ton père ont causé des problèmes parce que ma mère a dit à mon père pourquoi tu ne dis pas ci, pourquoi tu ne fais pas ça aux enfants parce qu'on ne s'en rend pas compte mais Il y a beaucoup de papas qui n'ont pas joué leur rôle, ou qui n'ont pas été là, qui ont été absents pour plusieurs raisons. Et beaucoup d'enfants ont très vite été confrontés à des choix dans la vie sans avoir personne pour leur dire, ça c'est bien, ça c'est pas bien. Et c'est d'autant plus que je me dis, mais quand on est déjà à cet âge-là, on n'a plus rien à perdre. Qu'est-ce qu'un papa de 60 ans, 70 ans, tu as peur de quoi ? Tu as peur de quoi ? Au pire, qu'est-ce qui va t'arriver ?

  • Phillipe

    Mais après, c'est une discussion plus longue où on pourrait aller, mais c'est vrai qu'aussi, excuse-moi, mais les médias... souvent dans nos pays n'aident pas parce qu'ils vont aller chercher du potin, ils vont aller chercher du truc, et ce qui fait que ça ne leur donne pas confiance de venir s'exposer. Mais bref, tu disais que tu remarquais qu'il y avait un manque d'informations, en tout cas sur le côté business en Afrique et tout. Donc, tu y vas et tu fonces.

  • Olivier

    Oui, parce que je me dis, il faut qu'on montre ce que les gens font. Et surtout qu'on inspire un maximum de personnes à rentrer. Parce que mon père dit souvent que le problème de l'Afrique, ce n'est pas le fait qu'il y ait des gens, c'est qu'on n'a pas atteint de taille critique. Si tu veux avoir un changement, une révolution, peu importe dans le secteur, il faut que vous atteigniez un certain nombre, suffisamment grand pour peser sur la balance des décisions. Et ça, bien évidemment, je m'en suis inspiré pour me dire mais en fait, c'est la même chose. Ce n'est pas ce que je fais en Afrique tout seul qui va faire un quelconque changement, peu importe ce que je réalise. Il faut qu'on soit davantage nombreux. Donc, il fallait chercher d'autres personnes pour leur faire comprendre qu'elles peuvent, elles aussi, faire pareil, voire mieux.

  • Phillipe

    Et quand tu lances la chaîne Investir au pays, parce que comme tu as un niveau de réflexion et de préparation, est-ce que tu as déjà un plan à N plus 5, N plus 10 ? Ou tu ne te mets pas encore de pression à ce niveau-là et tu te dis, bon, on va déjà voir la première année ? Ou tu as déjà une vision ?

  • Olivier

    Si, si, si, bien sûr, j'ai déjà une vision. Avec le temps, je vais retoucher. Mais en fait, l'une des choses que je vais apprendre sur YouTube, c'est qu'il faut être ouvert au test. C'est un peu ce que je te disais tout à l'heure, c'est-à-dire l'adaptation. Je vais tester énormément de choses. Je pense que les gens qui me suivent peuvent le voir. Moi, je teste énormément. Et parce que comme je suis en train un peu de créer quelque chose, je n'ai pas un modèle pour dire, surtout à cette époque-là, je veux faire comme tel. Il n'y a personne. Je sais quels sont les concepts qui peuvent marcher ailleurs, mais je pars du principe que mon audience, ce n'est pas l'audience des autres. Il faut trouver ce qui leur plaît, ce qui me plaît moi, pour que je puisse être à l'aise d'en parler, trouver ce match-là. Et pour ça, je teste plein de choses. Donc, moi, ça va plutôt être par palier. c'est-à-dire les 100 premiers abonnés. Après, j'ai rapidement eu 500 abonnés. Après, les 1 000 premiers. Après, le Jalon, c'est 10 000. Moi, j'ai plutôt fonctionné par Jalon.

  • Phillipe

    D'accord.

  • Olivier

    Et pas par année. D'accord. D'ici 1 000, d'ici 10 000, d'ici 50 000, d'ici 100 000, ainsi de suite.

  • Phillipe

    D'accord. Et donc...

  • Olivier

    Tu, sur la première année, est-ce que tu sais combien de vidéos tu fais, à peu près ?

  • Phillipe

    Non, mais très rapidement, parce que dans la formation, ils nous expliquent aussi que... Il n'y a pas de règles, ça dépend de ce que tu fais. Mais la cadence idéale sur YouTube, c'est trois vidéos par semaine.

  • Olivier

    Ok.

  • Phillipe

    C'est ce qui nous a donné notre truc. Donc, au début, je n'ai pas l'énergie pour faire...

  • Olivier

    Parce que tu bosses en même temps, c'est ça ? Pour que les gens comprennent, c'est que tu bosses en même temps, tu as Madame, les enfants à la maison.

  • Phillipe

    Tout à fait, à gérer.

  • Olivier

    Et en fait, tu as ta chaîne YouTube que tu veux développer, et c'est ça.

  • Phillipe

    Tout à fait. Et je suis seul à le faire. Il faut monter. Les gens le voient, ils ne s'en rendent pas compte, mais le temps de... le tournage n'est pas le temps le plus important. Le temps de montage prend 3-4 fois plus que le temps de tournage. Donc, quand on fait une vidéo d'une heure, dites-vous que derrière, on prend 3-4 heures, parfois plus même, pour monter cette vidéo d'une heure. Et là, à l'époque, c'est moi qui monte. Oui, tu es tout seul. Le fait que j'apprends à monter, je fais forcément beaucoup d'erreurs. Mais bien évidemment, et c'est pour ça que tu ne réussis pas dans ce truc si tu es là pour l'argent, ou si tu es là pour la notoriété. Tu ne réussis que si tu trouves une thématique qui te passionne vraiment.

  • Olivier

    Si tu as vraiment une valeur que tu veux amener.

  • Phillipe

    Et c'est pour ça que quand les gens me disent que je travaille, je ne le ressens pas comme ça.

  • Olivier

    Oui, jusqu'à présent, malgré les années qui sont passées, malgré les succès, tu prends toujours du plaisir à rencontrer les gens,

  • Phillipe

    à discuter,

  • Olivier

    à avoir les discussions. Et donc tu lances la chaîne, et c'est quoi les premiers retours de ton entourage, la famille, quand tu lances Investir au Pays ?

  • Phillipe

    Bof !

  • Olivier

    Est-ce que tu partages sur WhatsApp ?

  • Phillipe

    Oui, oui, je partage beaucoup à tout le monde. C'est même ce qui est recommandé, c'est que quand tu lances une chaîne, tu dois aller chercher tes premiers abonnés dans ton entourage. Et créer un effet de distribution, c'est-à-dire qu'ils reçoivent, ils partagent. Et comme c'est le début, que ce sont les premières vidéos que tu envoies, ils vont le faire. Au bout de la vingtième,

  • Olivier

    ils vont plus le faire.

  • Phillipe

    Donc je passe par ce canal, je pulvérise tout le monde. Et... Le premier thème parle aux gens. Donc c'est plutôt en mode Ah, c'est pas mal, c'est pas mal, tu avais raison. Et ainsi de suite. Les gens m'écrivent et je leur dis tout le temps Allez commenter sur la vidéo. C'est pas ce qu'il faut me dire. C'est pas mal, ainsi de suite. Donc les premiers regards, c'est plutôt, je pense... Moi, pourquoi pas ? Il a fait une vidéo, après une deuxième, après une troisième. Mais je pense que pendant très longtemps, les gens ne vont pas me prendre au sérieux.

  • Olivier

    Oui, les gens se disent que c'est un délire. Voilà,

  • Phillipe

    c'est un délire qu'il a, ça va passer. Même les plus proches, ils ne vont pas me prendre au sérieux. Et je pense que quand ils vont peut-être voir, c'est certain. Le premier jalon qu'il va faire, que les gens se disent, ah ouais, ce truc-là, c'est peut-être quand je vais avoir les 100 000 abonnés. OK. C'est quand même plus d'un an après. Là ils vont se dire, ah ouais quand même.

  • Olivier

    Mais ça arrive très vite, donc un an après que tu lances la chaîne, tu atteins déjà le...

  • Phillipe

    Un an, peut-être un an et demi ou deux, je sais plus.

  • Olivier

    Ouais ça va quand même.

  • Phillipe

    Ouais ça va un peu vite quand même.

  • Olivier

    Ah oui, ça va très très vite. Parce que je pense que beaucoup de Youtubers, il leur faut plus d'un an, un an et demi pour atteindre les...

  • Phillipe

    Peut-être,

  • Olivier

    oui. Wow. D'ailleurs je vais te demander, c'est quoi aujourd'hui si tu devais choisir trois moments clés de la chaîne qui t'ont marqué dans l'histoire de la chaîne aujourd'hui, ça serait quoi tes trois moments clés que tu retiendrais ?

  • Phillipe

    Forcément le début. Les premières vidéos, parce que je les tourne depuis notre petit appartement à l'époque. On vient d'avoir notre deuxième. On est dans un tout petit studio. Et j'y crois.

  • Olivier

    Ouais.

  • Phillipe

    Alors que finalement, avec le recul, je me rends compte que c'est quand même particulier de croire que ça pouvait marcher, ce truc là. Mais j'y crois à fond. Je me donne les moyens de réussir. Donc je pense que le début, ça reste mémorable parce que je me revois jusqu'aujourd'hui dans mes premières vidéos. Et pendant longtemps, je pensais que je n'avais pas changé mon flow, que tout était pareil. Jusqu'à ce que j'ai la discussion avec des gens qui me disent En fait, tu racontes, va te réécouter aux premières vidéos. Ça n'a rien à voir. Ton flow, l'assurance. C'est dans ma tête. Je me disais, comme je me suis préparé, je me suis formé, donc je savais un peu ce que je faisais. Je suis reparti écouter, j'ai fait une seule fois. Et c'est vrai que quand je reprends ma vidéo maintenant, je me dis Ouais, c'est vrai. Je suis beaucoup plus fluide.

  • Olivier

    Bien sûr, il y a une expérience qui est rentrée.

  • Phillipe

    Mais je ne crache pas sur mes premières vidéos, parce que je n'appelais pas du tout. Il y a des gens qui, quand ils reviennent à l'op, me disent ah, Berc, c'est pas vraiment...

  • Olivier

    Non, sans ces premières vidéos, tu ne serais pas ce que tu es aujourd'hui. Elles font partie de l'histoire de l'ADN, et comme tu as dit, c'est même la fondation de tout ce qui est aujourd'hui. Donc dans tes trois premiers moments,

  • Phillipe

    ça serait d'abord le lancement. Le deuxième, ça ne va pas être des vidéos particulières, parce que j'ai beaucoup de leçons à les vidéos, ça va être le fait que je me rende compte qu'un média fût-il sur Internet. C'est un pouvoir. Et ça, je vais le voir au regard que des gens, qui si on nous place normalement à deux dans la société, sont beaucoup plus élevés, vont avoir vis-à-vis de moi. D'accord. Et là, je me rends compte qu'en fait, avec Investir au Pays, je tiens vraiment quelque chose.

  • Olivier

    D'accord.

  • Phillipe

    Un pouvoir que je néglige, mais en fait, s'il est bien utilisé, peut avoir...

  • Olivier

    Tu as un moment particulier pour nous imager ce sentiment ? Genre une personne en particulier qui t'a fait réaliser ça ?

  • Phillipe

    Oh, il y en a plusieurs. Par exemple, c'est toujours très surprenant pour moi, quand je viens discuter avec un industriel, quelqu'un qui est supposé être hyper buzzi. et qui me parle de ma dernière vidéo. C'est pas genre, je te suis.

  • Olivier

    Oui, c'est j'ai regardé, j'ai réalisé.

  • Phillipe

    Il te dit la dernière vidéo, et ça, ça prouve, ça, c'est le truc ultime. Avant, je me disais, maintenant que quelqu'un me dit, je te suis, je me demande, c'est quoi la dernière vidéo que t'as regardée ? Et t'as un truc qui date de six mois. Oui,

  • Olivier

    oui, je comprends.

  • Phillipe

    Mais là, il te donne quelque chose de récent. De l'actualité. De l'actualité de la chaîne, et tu comprends qu'en fait, ça crée une responsabilité. Tu te dis, mais en fait, il y a des gens sérieux qui suivent. Je peux pas raconter des bêtises, en fait. que tu documentes ce que tu dis, que tu ne sois pas quelqu'un qui transmet des fake news, parce que derrière, ça peut pousser des gens à prendre de mauvaises décisions.

  • Olivier

    Et puis ça rajoute du crédit à ce que tu fais, ou ça peut au contraire te discréditer au niveau de ces gens-là qui aujourd'hui sont des personnes importantes dans leur domaine. Donc les débuts, ces types de rencontres-là.

  • Phillipe

    Ces types de rencontres. Si je pourrais te donner un troisième moment. sur la création de contenu. Je dirais... Le fait d'avoir lancé le podcast, parce qu'on a lancé un format différent. Tout au long de mon temps sur YouTube, j'ai passé beaucoup de temps à essayer des concepts.

  • Olivier

    Oui, ça tu l'avais dit au début de la discussion.

  • Phillipe

    Parce que si tu veux, comment on ne fait pas, dans le secteur dans lequel je suis, c'est un secteur dans lequel les gens s'épuisent vite. Si je fais des vidéos pour dire, voilà le business qui marche, au bout d'un certain temps, ça marche beaucoup au début, il y a beaucoup d'enthousiasme, et puis au bout d'un certain temps, les courbes tombent. Donc je suis constamment en train de chercher le truc qui va me permettre d'avoir une certaine constance dans la chaîne. Et j'ai trouvé ça avec le post. Parce que le podcast, parce que je me suis toujours dit mais je veux trouver un espace dans lequel je vais permettre à des gens de venir parler légitimement sur ma chaîne sans qu'on me dise mais lui, il n'est pas entrepreneur, lui, il n'est pas ceci. Et avec le podcast, j'ai trouvé un cadre qui permettait de ramener des gens pour parler de leur succès. Et donc ça, ça m'a permis d'aller chercher des gens avec qui j'aurais bien aimé parler depuis longtemps, mais je ne savais pas comment le faire. Tu ne savais pas sous quel angle les prendre. Et le podcast m'a permis justement aujourd'hui de pouvoir discuter avec une pléiade de personnes totalement différentes.

  • Olivier

    Bien sûr.

  • Phillipe

    Et ça, oui, c'est quelque chose que j'ai beaucoup aimé. Parce que je crois qu'il y a eu un vrai shift aussi sur la chaîne quand j'ai commencé à ramener ce type de profil.

  • Olivier

    Ok, d'accord. Tu vois, on parle des succès de la chaîne, des moments marquants, mais il y a le revers de la médaille aussi. C'est quoi aujourd'hui ? Comment tu réagis justement aux critiques et autres ? Aujourd'hui, certes, il y a la chaîne Investir au pays, mais tu es devenu aussi une personne publique. Tu es quelqu'un qui suscite des réactions, qui suscite des émotions. Et en faisant mes recherches, je vois aussi qu'il y a des gens qui essaient de surfer sur ton buzz. On va dire les termes. Forcément. Parce que quand tu écoutes ce qu'ils racontent, il n'y a aucun argument concret. Ils essaient de surfer sur des titres de vidéos, pour amener du monde. de leur audience sur leur chaîne. Comment toi, aujourd'hui, tu te positionnes ? Parce que par rapport à ça, avec l'expérience, j'imagine que tu as beaucoup plus de recul aujourd'hui par rapport à ça. Mais au début, c'est dur quand tu dois voir des critiques ou des choses comme ça. Sachant que toi, la volonté qui t'anime et l'image que tu veux refléter du continent, tu fais des choses positives, tu fais des choses pour mettre de la lumière et tu vois des gens qui veulent te mettre des bâtons dans les roues. C'est quoi tes premières réactions ?

  • Phillipe

    Là encore, je m'y attendais un peu. C'est-à-dire que, comme j'ai dit tout à l'heure, moi je suis quelqu'un qui suis vrai, et dans la vraie vie, je ne suis pas ami avec tout le monde. C'est-à-dire qu'il y a des gens que je sens bien que celui-là n'est pas trop... Pareil, il y a des gens avec qui je ne m'entends pas. On n'a pas de problème. mais on n'est pas amis, simplement. On s'est dit que ça ne passe pas. Et j'ai considéré que pareil sur Internet, ce ne serait pas l'endroit où je vais être ami avec tout le monde. Et j'ai très vite su que le fait que des gens te critiquent ne veut pas forcément dire que tu fais mal. on dit chez nous qu'on ne jette pas des... On jette des pierres sur un arbre qui porte des fruits. S'il n'y a pas de fruits, on passe son chemin.

  • Olivier

    C'est très bien dit.

  • Phillipe

    S'il jette, parce qu'il n'y a pas de fruits. Donc, j'ai rarement été dans la position de quelqu'un que ça a beaucoup gêné, beaucoup frustré. Et en général, si tu veux, même les fois où il y a eu des gens qui ont fait des vidéos pour raconter des choses qui étaient horribles, ça m'énerve sur le coup, mais rapidement, je retombe.

  • Olivier

    Je te pose la question parce que je parlais avec une amie qui disait sur la santé mentale, parce qu'il y a des choses, tu sais, l'être humain, on est très fort pour... On peut réussir 99 choses, mais il y a une chose qui va être négative, on va mettre tellement d'énergie. à réfléchir, à penser à cette chose négative que ça peut te ronger. Et tu vois, justement, avec l'exposition que tu as, et justement, tu as plus de monde qui peuvent avoir des avis négatifs. Et c'est ça, savoir sur la santé mentale.

  • Phillipe

    Rappelle moi, tu viens de me rappeler d'un gros moment sur la chaîne. qui fait partie du top 3 que je ne vais pas citer. Donc quand on finit ce point,

  • Olivier

    on va voir que je ne crois rien d'ici. Mais c'est ça, c'était savoir sur ta santé mentale en tant que homme.

  • Phillipe

    Justement, très rapidement, je me documente pas mal, donc je ne subis pas beaucoup de choses. Ça dit quelque chose quand elles arrivent. Moi, justement, mon objectif dans la vie, c'est de parvenir à prendre des décisions très rapidement. Pour pouvoir prendre des décisions très rapidement en tant qu'entrepreneur, dans la famille et autres, il faut développer une bonne capacité de synthèse. D'accord. rapidement décider si je dois m'inquiéter, m'alarmer ou pas du tout.

  • Olivier

    D'accord.

  • Phillipe

    Et ce que j'ai décidé de faire très rapidement, c'était que tous ces discours qui étaient un peu négatifs ne devaient pas arriver à moi. Donc, je ne les écoute pas.

  • Olivier

    D'accord.

  • Phillipe

    Et ce que j'ai fait, c'est que j'ai interdit à tout mon entourage de me parler de choses qui...

  • Olivier

    Qu'ils peuvent voir.

  • Phillipe

    Qui peuvent, voilà, qui sont négatives, sauf si elles sont vraies. D'accord. C'est-à-dire que si quelqu'un vient et fait une vidéo en disant, voilà, Philippe a fait ci, Philippe a fait ça, et qu'il y a du fact-checking, ok, c'est factuel. Là, oui, il faut soit répondre, soit contacter la personne pour trouver une solution à l'amiable, ce genre de choses. Mais les gens qui font des vidéos, pour essayer de... Non, je n'en suis... Bien souvent, je ne suis pas au courant.

  • Olivier

    Bah, tant mieux.

  • Phillipe

    je pense que c'est le meilleur moyen justement de se préserver de ça parce que si tu essayes d'accorder de l'attention à ça ça devient très facile de t'atteindre chacun peut se lever,

  • Olivier

    faire une vidéo et tu es derrière pour essayer d'y répondre finalement c'est l'énergie perdue et rien qui sort de ça donc tu dis que tu as un moment dans les top 3 il y a eu si je n'avais pas parlé de ça je crois que les gens qui suivent la chaîne seraient dits mais pourquoi il n'a pas parlé de ça oui

  • Phillipe

    Ça a été un vrai moment. Un Game Changer dans le chaîne. Peut-être 500 000 abonnés, on dirait quand même une grosse chaîne, 500 000, 600 000. C'était il y a deux ans, je crois. Il y a trois ans, pendant le Covid, je suis allé au Cameroun. En fait, il y a eu une grosse affaire au Cameroun, même pas au Cameroun, plus qu'au Cameroun, une multinationale arnaque qui s'appelait, je ne sais pas, l'IEP Limal. Cette structure-là avait créé une pyramide de Ponzi, dans laquelle elle demandait aux gens de leur confier de l'argent, ils allaient faire du trading. Et ils allaient donner des rentabilités folles aux gens qui faisaient de l'investissement chez eux. On a beaucoup de cas comme ça. Juste qu'eux, ils se refaisent une nouvelle tendance, les crypto-monnaies. Et ils disaient aux gens que tu me donnes de l'argent, je vais le faire. pour toi. J'ai entendu parler de ce truc-là pour la première fois pendant le Covid, parce que le premier Covid, le premier confinement, on était à Paris. Le deuxième, avec toute la famille, on est allé en Afrique. On ne voulait pas rester confinés. Donc, on l'a passé au Cameroun. J'étais tous les jours au champ. Je faisais des vidéos pour montrer ce que je faisais. Et pendant cette période là, beaucoup de gens sont venus me dire Mais est-ce que tu as entendu parler de l'IEP Liman ? Cette structure là qui demande aux gens d'investir dedans. J'ai dit Comment ça marche ? Dès qu'ils m'ont expliqué, en quelques secondes...

  • Olivier

    Tu as démonté le système.

  • Phillipe

    C'est comme si c'était une arnaque, que ça ne tient pas debout. Et donc j'ai commencé à... Je me suis rendu compte que beaucoup de gens commencent à me contacter pour me demander, parce que comme je fais du business, dans l'esprit des gens, Philippe, comme il fait du business, avant de m'engager dans quelque chose, je vais quand même lui demander son avis. ça a dit au non, aux gens non, non, non. Et donc, j'ai décidé de faire une série de vidéos pour expliquer aux gens que cette structure-là, en fait, elle n'est pas bonne. Et tu vois, et là, pour le coup, tu te positionnes vraiment dans la société. Et je rappelle que cette structure-là, et à ce moment-là, je ne le sais pas, mais c'est une structure dans laquelle des colonels, des généraux, des gens haut placés ont mis beaucoup d'argent. Et ça, je ne le sais pas à ce moment-là. Et donc, je fais naïvement ma vidéo pour dire que c'est du fake. Et je ne sais pas... non plus à quel point cette boîte-là brasse de l'argent. Aujourd'hui, Olivier, je pense que cette arnaque-là est probablement la plus... C'est le Madoff africain. Je pense que quand on fait des estimations, on a dépassé le milliard de dollars en France CFA. Parce qu'en fait, il est parvenu à créer un système pyramide dans lequel il a pompé beaucoup de sous dans la diaspora. Il y a des gens qui ont vendu leur maison, qui ont pris l'argent de la vente de la maison et qui ont mis dedans. Au début, quand j'en parle, je ne suis pas au courant de tout ça, je ne sais pas dans quoi j'ai les pieds. J'en parle juste comme on est venu me demander.

  • Olivier

    Le dossier avance, tu commences à creuser. Non,

  • Phillipe

    même pas. Parce que quand j'en parle, et j'ai fait même une émission en direct, des gens qui ont investi là-dedans viennent dans le live, et d'autres personnes, comme moi, viennent pour dire que c'est pas bon. Des économistes viennent pour dire que c'est pas bon. Mais les gens qui ont mis de l'argent dedans viennent pour dire, vous racontez n'importe quoi.

  • Olivier

    Oui, parce qu'eux, ils y croient. Ça marche.

  • Phillipe

    La preuve, ils nous remboursent. Tu sais qu'un système de... Le problème, ce n'est pas quand on te rembourse. Le problème, c'est quand les gens commencent à demander quand remettre leur argent. Et donc, ils disent non, ça marche, et ainsi de suite. Et j'ai fait une ou deux émissions. Après, je passe à autre chose. Parce que je me dis, le but de ma chaîne, ce n'est pas non plus d'être là matin, midi, soir, de faire un focus. J'ai déjà alerté. J'ai déjà dit que ce n'était pas bon. Je m'en vais. Un an plus tard, les gens reviennent maintenant en masse pour me dire, en fait, tu avais raison. Ça fait six mois qu'on n'est pas remboursé. Ça fait ceci, ça fait cela. Et je vais donc commencer à faire une série de vidéos qui va peut-être durer un mois, tous les soirs. Tous les soirs ? On va faire un live pendant lequel on va inviter des gens à venir témoigner et on va entendre des histoires rocambolesques. j'ai mis toutes mes économies ma mère et moi avons tout mis on leur a donné 10 000 euros 15 000 euros et là les langues se délirent les gens viennent parler en direct et la chaîne prend une auto-tournure, on fait des lives à 20 personnes moi ma fréquence d'habitude c'est 1000 2000 waouh là je fais des lives à 20 000 personnes waouh en direct et il est une heure du matin à une heure du matin tu as 20 000 personnes en semaine en semaine les gens qui vont et tu comprends que ouais tu dis là il y a quelque chose il y a un gros truc derrière et là je commence à me renseigner et je me rends compte que des gens au canada et on me dit philippe y a pas une famille camerounaise au canada qui n'a pas mis de l'argent et on se rend compte que en fait c'est pas qu'au canada C'est au Bénin, c'est au Burkina, c'est en Côte d'Ivoire. Ils ont des surcursales partout et le truc brasse de l'argent. Et derrière, quand tu en parles, on te dit mais non. Et quand moi je fais de l'agriculture, on dit mais non. C'est parce que tu fais de l'agriculture comme lui que tu veux le couler. C'est son concurrent. Des raisonnements à la con comme ça. Et là, je me dis cette fois-ci, je ne vais plus vous écouter parce que c'est ce genre de discours qui ont fait que la première fois, je laisse tomber. Cette fois-ci, on va en parler jusqu'au bout. Et quand je commence à en parler, ça crée... réellement un vent de panique. Les gens commencent à dire, en fait, vous ne nous payez pas depuis des mois en nous faisant des promesses. Maintenant, on ne veut plus être payé, on veut être remboursé. Et donc là, tu as une vague de personnes qui demandent les remboursements et ils se rendent compte que l'entreprise n'a plus d'argent. Et les procès commencent à se suivre. Le monsieur, il est interpellé par les autorités camournaises. On lui retient son passeport. Je ne sais pas comment, le lendemain, il parvient à sortir du pays pour aller, je crois que c'est en Pouy-Centre-Africaine. Et il a ses gars, ses gourous qui disent, vous voyez, on lui a repoussé son passeport, mais finalement, on lui a remis, parce que les autorités ont compris qu'il ne faisait pas carrément. Jusque là, je ne sais pas à quel point le truc est nébuleux derrière. Je ne sais pas à qui je m'attaque, littéralement. Et je pense que c'est tout. Parce qu'au final, on va finir pour faire simple. On va démanteler complètement le truc. Les gens ne vont pas être remboursés. On va avoir des prévisions de chiffres, des gens qui étaient en interne, qui nous expliquent, parce qu'avec l'argent des gens, il a créé une compagnie de jet privé, il a créé plein d'investissements au Ghana, où il a acheté de l'immobilier, et ainsi de suite. Et au final... Tout ça sur du vent, du bon vent. Et le fait de se rendre compte que, grâce finalement à investir au pays, on ne va pas revenir. Parce que quand je commence à en parler pour la deuxième fois, il y a des gens qui étaient en train de vouloir mettre de l'argent dedans. une très bonne amie à moi, à l'époque, qui me contacte. Elle me dit, Philippe, j'ai besoin de 25 000 euros. Je sais que tu n'es pas d'accord. C'est pour mettre ça là-dedans. Mais je te demande de me prêter. Je lui ai dit, on a une relation qui fait que... non je peux pas te refuser ah tu lui prêtes quand même malgré que tu sais parce que je sais que par contre elle je connais sa situation financière je sais qu'elle travaille en Suisse oui non tu sais qu'elle peut te rendre mais je lui dis quand même que et je ne veux pas dans le cas des figures dans lesquelles je t'ai dit non et ça crée un problème entre vous donc je vais te prêter mais tu sais que je sais que c'est une arme Je vais lui prêter les 25 000, elle va les mettre là-dedans, elle ne va pas avoir un centime.

  • Olivier

    Oh là là !

  • Phillipe

    Elle ne va pas avoir un centime en retour. Donc, moi, je vais en parler, je vais parler comme quelqu'un qui vit ça de près. Parce que du coup, comme je connais des gens qui sont vraiment faits à voir, ils vont me remonter les contrats. Je veux dire, on va faire des vidéos où j'invite des juristes, on démonte le contrat. J'invite des informaticiens, on démonte leur système. J'invite des financeurs. Moi qui parle, on va dire que oui, mais toi, tu n'es pas techniquement. Donc, j'invite des sachants.

  • Olivier

    Une vraie enquête.

  • Phillipe

    Une vraie enquête qui vienne, et tout ça grâce à YouTube et Facebook, parce que du coup, on fait les lives les deux. On en parle et les gens sont connectés. Et ça, je crois que ça fait partie des épisodes qui vont extrêmement me crédibiliser auprès des gens. Parce que du coup, ils vont se dire,

  • Olivier

    ce gars-là,

  • Phillipe

    il est honnête. Et non seulement il est honnête, mais il est courageux. Parce que dans notre environnement, qui vient parler de ce genre de choses ? Il est courageux pour en parler ainsi de suite.

  • Olivier

    Parce que malheureusement, je ne sais pas si au Cameroun c'est pareil, mais au Sénégal, quand il y a des problèmes, on est plus dans... On dit le masque là ici et tout, de cacher, on n'en parle pas sur la place publique comme ça. Alors qu'au contraire, je trouve que c'est des choses où on devrait...

  • Phillipe

    Clairement. Et donc du coup, je crois que ça va être un gros épisode sur la chaîne. Parce qu'à partir de cet épisode-là, à chaque fois qu'il y a eu des pyramides de Ponzi, on nous a remonté, on a enquêté, on en a parlé. Du coup, maintenant qu'on est basé en Côte d'Ivoire, pareil, on a eu le même problème avec des sociétés de VTC qui collectaient l'argent des gens parce que le VTC commence à arriver au Sénégal. Et ça va arriver ici. Quand Yango est arrivé en Côte d'Ivoire, il y a des sociétés de VTC qui se sont créées, qui ont commencé à dire aux Ivoiriens Donnez-nous de l'argent, on va acheter des voitures pour vous et on va vous promettre des rentabilités folles avec ces taxis-là. Moi j'étais du passage à... à Abidjan, comme je te dis, je voyage beaucoup, comme la ménage à Dakar. Et je vois des affiches dans la ville. Pour moi, tout de suite, tu vois que c'est du faux. Je me dis, mais c'est affiché quand même. J'espère que... Après, au début, je me dis, bof, personne ne suit ça.

  • Olivier

    Mais c'est à partir du moment où c'est affiché, c'est public comme ça, c'est qu'ils ont des rentabilités.

  • Phillipe

    Énorme. Là, et du coup, pareil. Je laisse, je m'en vais. Et jusque entre-temps, je reviens, je me sers dans le Côte d'Ivoire. Et je vois toujours les panneaux. Et je me dis, mais c'est pas possible. Ces gars, ils doivent brasser de l'argent de manière incroyable. Et je commence à en parler sur la chaîne, à faire des alertes. En disant, en fait, excusez-moi, je suis sur Abidjan maintenant. Je peux pas voir ça, il me terre. Ces gars-là, ils passent à la... télé. On les crédite comme étant de grands entrepreneurs, mais à défaut même d'être au moins des pyramides de Ponzi, ils font de l'appel public à l'épargne et ils n'ont pas le droit. Parce que dans le monde financier, c'est régulé. Il n'y a qu'une banque, une assurance ou un de leurs mandataires qui a le droit de dire aux gens, voilà un produit financier, vous pouvez miser de l'argent dessus, vous allez avoir une rentabilité. Mais des sociétés qui ne sont pas régulées, qui font des appels publics à l'épargne au vu et au su, de tout le monde, c'est pas possible. Là encore, quand je parle, dans mon esprit, c'est juste une société qui est en train de le faire. Je ne réalise pas que...

  • Olivier

    L'ampleur derrière...

  • Phillipe

    Qui est derrière, parce que c'est derrière qui sont soutenus. Et je commence à en parler. Et quand je commence à en parler... Comme d'habitude, tu allumes la mèche et les gens commencent à remonter. En fait, ils ne nous remboursent plus, ils ne nous se supplient plus. Et donc, je prends l'initiative à ce moment-là de demander au directeur général de ces entreprises une interview. Qui les accepte ?

  • Olivier

    Non mais ils sont fous !

  • Phillipe

    Donc je vais donc faire une vraie interview dans laquelle je leur pose des questions, parfois de manière un peu naïve, et dans laquelle, d'où part leur réponse, les gens comprennent que c'est n'importe quoi, que ça ne tient pas.

  • Olivier

    C'est dommage, j'ai plus le nom de la dame. Tu vois la dame sur France 2 qui fait les enquêtes ?

  • Phillipe

    Élise Lissé. Ouais,

  • Olivier

    Élise Lissé, t'es un peu la Élise Lissé, tu vois,

  • Phillipe

    c'est ça ? Élise Lissé. Waouh ! Est-ce que c'est complément d'enquête ?

  • Olivier

    Oui, complément d'enquête, exactement.

  • Phillipe

    Et pareil, donc oui, je pose des questions, et là, ça devient évident qu'en fait, l'autre, ça ne tient pas. Ça va péter. Et là, les gens commencent à demander à ce qu'ils soient remboursés. Quelques jours après, comme par hasard, le gouvernement ivoirien décide de se mêler du sujet et de suspendre les activités de ces entreprises. Un peu comme au Cameroun, là où finalement, on a suspendu les activités de notre boîte. Et là, je commence à me dire, Philippe, tu fais des vidéos sur YouTube depuis ton canapé.

  • Olivier

    C'est ça que la question que j'allais te poser, comment tu le ressens, toi, quand tu vois que les gouvernements changent des choses parce qu'ils ont tes vidéos ?

  • Phillipe

    Là, ça conforte le fait qu'un média comme celui-là, c'est vraiment un atout d'influence incroyable.

  • Olivier

    C'est sûr, ça doit te faire réaliser le pouvoir que tu as, mais aussi la responsabilité que tu as dans tout ce que tu dis et dans tout ce que tu fais. Parce que tu te rends compte que là, tu n'impactes plus à une échelle de foyer. Tu impactes à une échelle gouvernementale. Tu as des gens à haut placé qui écoutent, qui regardent ce que tu... partagent et qui vont réagir sur toute la communauté finalement par le du fait de tes vidéos. Ah ouais, non, c'est une pression.

  • Phillipe

    Et pareil, j'essaie d'alerter en me disant mais pourquoi c'est un média YouTube de faire ça ? Parce que dans nos pays, on a des journalistes dont c'est le métier, moi je suis pas journaliste, c'est un métier, dont c'est le métier, dont c'est la formation et qui sont sur des médias. qui, plutôt que de faire le travail d'enquête qu'ils font, acclament ces gars. Parce que je te rappelle qu'à l'époque, quand je sors les premières vidéos, pendant le mois là où on parle de ça tous les soirs, des articles commencent à sortir au Cameroun qui disent que j'ai été payé un million d'euros pour saboter l'entreprise, des trucs comme ça. Je veux aimer avoir ce million d'euros !

  • Olivier

    Mais est-ce que tu ne penses pas qu'aujourd'hui, le fait d'avoir su créer ta liberté financière, justement, te permet d'être libre dans ta parole ? Mais ces journalistes-là, il ne faut pas oublier, c'est des pères de famille. Ils ont des salaires qui sont ridicules par rapport à ce qu'ils font et ils font vivre des familles avec ça. Donc au bout d'un moment, tu as beau être un journaliste, tu as beau avoir ton éthique de journaliste, tu as beau vouloir dénoncer, à la fin de la journée, il faut mettre à manger sur la table de tes enfants. regarde la ligne éditoriale, ce qu'on te dit de dire, ce qu'on te dit de faire, tu te tais et tu fais quoi ?

  • Phillipe

    Oui, clairement. Ce qui est juste drôle, c'est quand les mêmes médias où on a fait par propos, on prend la Côte d'Ivoire, les mêmes médias où on a fait venir ses entrepreneurs, on les a encensés, certains ont gagné des prix nationaux de l'entrepreneur de l'année. Quand la crise explose, que j'en parle, que le gouvernement saisit tout et autres, maintenant ils reviennent, pompiers et pyromanes, maintenant ils viennent vous dire Ah finalement, on l'a arrêté, c'était une arnaque, ainsi de suite. Mais c'est vous qui avez contribué à le promouvoir.

  • Olivier

    C'est vous qui avez mis la lumière sur lui. Et justement, c'est un des chapitres sur lequel je voulais échanger avec toi. Tu dis que tu viens t'installer en Côte d'Ivoire. Tu es en Côte d'Ivoire depuis deux ans, trois ans ?

  • Phillipe

    On n'a pas plus de deux ans maintenant, on est en troisième année.

  • Olivier

    Troisième année. Qu'est-ce qui te fait, justement, quitter la France et rentrer au pays ? Parce que tu le dis, effectivement, quand tu fais ta demande de visa, mais tu le dis comme t'as dit. Tu le dis pour le dire, mais t'es pas encore sûr que c'est dans tes projets de rentrer, effectivement, et tout. Tu sais, on peut se dire que, justement, t'es en France, t'as tes habitudes, t'as deux enfants qui sont nés, peut-être ta femme avait un boulot où elle était en train de bosser, toi ça va bien, ça avance, t'as ton boulot, t'as la chaîne YouTube qui rentre et tout. Déjà, est-ce que... Avant d'arriver en Côte d'Ivoire, tu es déjà à 100% sur la chaîne YouTube ou tu bosses encore ?

  • Phillipe

    Oui, 100%.

  • Olivier

    À partir de combien de temps tu es à 100% ?

  • Phillipe

    2018.

  • Olivier

    Donc tu lances la chaîne Investir au pays si je ne dis pas 2018.

  • Phillipe

    2018, fin 2019, parce que 2018 je lance la chaîne, je suis encore consultant. Et avec les résultats de la première année, parce que la première année déjà, parce que j'ai la chaîne YouTube, mais en parallèle justement je commence à vendre des formations par rapport à ce que je fais en Afrique. Et la première année déjà je fais 55 000 euros et je me dis si je m'y mets davantage.

  • Olivier

    À 100% ? je vais pouvoir carabiner davantage donc je lâche d'accord donc au bout d'un an de la chaîne investir au pays tu t'y consacres à 100% ok et donc au bout de combien de temps maintenant vous faites le saut de venir en Côte d'Ivoire avec la famille deux ans après deux ans après parce que du coup non non non qu'est-ce que je raconte ça fait à six ans quand même trois ans après trois ans après oui ok donc trois ans après la chaîne après trois ans après que tu sois lancé à 100% vous décidez de venir en Côte d'Ivoire. Oui. Pourquoi déjà ce changement de pays ? Et pourquoi la Côte d'Ivoire ?

  • Phillipe

    Déjà le changement de pays, parce que avant de nous installer, on a commencé à voyager comme... même pas mal non justement comment la pensée la chose des enfants faisait de homeschooling ok ça nous donne la liberté de voyager quand on veut ok et donc on a fait plusieurs pays en famille côte d'ivoire cameroun ainsi de suite pour justement tester voir où on pourrait être plus à l'aise en famille ainsi de suite parce que moi je suis un peu à l'aise partout mais il ya une contrainte à une des arouilles bien sûr et On aime beaucoup les trois pays d'AE au Sénégal, parce que ça se joue entre trois pays. Pourquoi on quitte la France ? Parce qu'au bout d'un certain temps, pour être cohérent, tu ne peux pas dire aux gens d'investir au pays. Certains t'écoutent même dans tes vidéos, font le retour, et toi, tu leur parles toujours depuis Paris. Donc, c'est évident qu'ils font à un moment donné partir. Et la conjoncture fait que je commence à me rendre compte que... On le dit souvent, mais les gens ne réalisent pas à quel point l'avenir, ce n'est pas en France. La France est un pays saturé, sur le plan économique.

  • Olivier

    Et puis bon, avec l'actualité en ce moment, tu vois aussi...

  • Phillipe

    Oui, on te rappelle que tu n'es pas forcément chez toi parfois. Et donc, du coup, on décide sur cette base-là de rentrer.

  • Olivier

    D'abord en Côte d'Ivoire, parce que bien évidemment, c'est un pays dans lequel il y a une économie qui est florissante. Il y a un gouvernement qui essaye de mettre en œuvre une attractivité par rapport au pays. Et aussi pour communiquer le message de dire que quand tu veux rentrer en Afrique, ne te focalise pas uniquement sur ton pays de naissance. Regarde l'Afrique comme un continent sur lequel il y a des opportunités. Va là où tu as des opportunités qui sont les plus intéressantes pour toi.

  • Phillipe

    Par rapport à ton domaine.

  • Olivier

    Par rapport à ton domaine. C'est là où il y a beaucoup d'inégalités en Afrique. On en parlait tout à l'heure. Si tu veux être un créateur de contenu, tu peux être un créateur de contenu. Les pays ne se valent pas en termes de qualité d'Internet. Si tu veux lancer dans les start-up tech, par exemple, tu vas te rendre compte qu'un pays comme le Sénégal ou un pays comme le Rwanda est beaucoup plus en avance que le Cameroun, le Tchad ou le Bénin. Donc, va là-haut. Il y a une infrastructure. Va là-haut. Il y a quelque chose de basique qui te permet de pouvoir te propulser. Mais si tu dis que tu veux lancer ta start-up au Burkina Faso, tu connais combien de personnes qui ont levé de l'argent au Burkina. Et je suis dans cette logique-là et je me dis, par rapport à ce que j'ai vu en Côte d'Ivoire, je peux par exemple faire du transport là-bas, je peux faire de l'immobilier, c'est un secteur qui marche très bien là-bas.

  • Phillipe

    Et par rapport à ta chaîne, c'est un pays où la connectivité...

  • Olivier

    Et surtout, en Afrique, la première audience d'investir au pays, c'est la Côte d'Ivoire.

  • Phillipe

    Ok.

  • Olivier

    Parce que du coup, tu as les statistiques.

  • Phillipe

    Ah oui, bien sûr.

  • Olivier

    C'est la Côte d'Ivoire, avant le Cameroun d'ailleurs. Ok. Et moi, j'ai toujours suivi les statistiques. Peut-être mon côté ingénieur. Pourquoi le Sénégal ? Parce que pendant longtemps, le Sénégal était la deuxième audience d'investir au pays en Afrique.

  • Phillipe

    D'accord.

  • Olivier

    Le Cameroun était la troisième, maintenant le Cameroun est passé la deuxième devant le Sénégal. Après, tu avais le Bénin. Je vais toujours aller par rapport à ça, parce que je vais là où je sais que je suis suivi.

  • Phillipe

    Bien sûr.

  • Olivier

    Je ne veux pas au hasard... Pourquoi tu vas dans tel pays et pas dans tel ? En fait, c'est parce que je suis l'Estat.

  • Phillipe

    Oui, bien sûr. Je suis l'Estat. Et puis, comme tu as dit, il y a aussi un équilibre familial. une sécurité à donner pour les...

  • Olivier

    Et surtout quand on arrive en Côte d'Ivoire, parce qu'il faut rendre à César ce qu'il y a à César, l'ivoirien est très proche du Camerounais dans sa culture. Très proche. C'est quelqu'un de volubile, d'extraverti, qui rigole beaucoup, qui est jovial, qui aime bien danser, ce genre de choses. C'est très proche. Qui a une grande gueule.

  • Phillipe

    Je vais te poser une question pour te fâcher. Faut que je t'oblige.

  • Olivier

    Vas-y !

  • Phillipe

    Nourriture ivoirienne ou camerounaise ?

  • Olivier

    Ah y'a pas photo. Attention à ce que tu vas répondre ! Non, beaucoup de pays dans le monde laissent à sa cuisine.

  • Phillipe

    Non, je te taquine. Tu sais pourquoi je dis ça ? Parce que j'ai beaucoup d'amis ivoiriens qui eux-mêmes me disent qu'on peut se chamailler avec nos frères camerounais, mais s'il y a un truc qu'on ne peut pas se battre, c'est que la nourriture camerounaise. Oui,

  • Olivier

    la nourriture camerounaise.

  • Phillipe

    Invitez-nous au Cameroun. Avec Karel, on n'est jamais allé au Cameroun. C'est vrai ? On n'est jamais allé au Cameroun. C'est incroyable. On a fait une escale, mais on n'est jamais allé au Cameroun. Ah oui, oui, oui. Je pense que s'il y a un pays qu'on rêve de visiter, là, tout de suite, tu nous demandes avec Karel de choisir un pays en Afrique. Mais le Cameroun, on a tellement envie d'y aller, mais on se rend compte que si on y va... On ne peut pas y aller une semaine, on ne peut pas y aller dix jours. Tout ce que les gens nous racontent, on a l'impression qu'il faut que quand on va aller au Cameroun, il faut vraiment qu'on prenne un mois.

  • Olivier

    Oui, il y a beaucoup à voir.

  • Phillipe

    Parce qu'il paraît qu'en termes de nourriture, c'est un truc...

  • Olivier

    Franchement, je le dis, et moi je suis allé en Asie, je suis allé en Amérique du Nord, la cuisine camerounaise est exceptionnelle. Je crois que c'est le plus beau trésor qui reste au Cameroun maintenant, et qui est malheureusement extrêmement méconnu. Les gens ne parlent que d'une dolaie. Quand je dis pas avoir, ils sont choqués, mais moi, le dolai n'est même pas dans mon top 3 de plats au Cameroun. Mais bon, voilà.

  • Phillipe

    Philippe, fais-nous venir au Cameroun. Ouais,

  • Olivier

    t'as raison.

  • Phillipe

    Donc, installé au Côte d'Ivoire et tout. Et justement, aujourd'hui, vous êtes combien l'équipe investie au pays ?

  • Olivier

    Laquelle ? Média ou tout le monde ?

  • Phillipe

    Tout le monde.

  • Olivier

    Oh ça chiffre vite parce que quand tu fais...

  • Phillipe

    Parce que quand tu dis tout le monde, ça veut dire qu'il y a quoi ? Il y a la catégorie médias et il y a quelles autres catégories ?

  • Olivier

    Agriculture,

  • Phillipe

    transport... D'accord, on va parler que de médias. Médias, vous êtes combien aujourd'hui l'équipe ?

  • Olivier

    Dans l'équipe de médias, aujourd'hui on est... Bonne vingtaine de personnes. Quand on me voit là, on est à 5 monteurs vidéo. Il faut savoir que moi maintenant, j'ai une équipe au Cameroun, j'ai une équipe en Côte d'Ivoire, j'ai une équipe en France. pour justement être un peu libre quand je vais dans un pays de ne pas avoir à tout recommencer. Donc on a des équipes dans ces pays-là qui travaillent en permanence au quotidien. On a un peu de mal avec Internet parfois, notamment au Cameroun. Mais voilà, on a des monteurs, on a des infos. graphes, on a des community managers. Et voilà, l'essentiel de l'équipe est constitué de ces trois corps de métier. Et aujourd'hui, on a aussi d'autres personnes que je suis en train de faire monter comme créateurs de contenu parce que je veux permettre à d'autres personnes de manipuler du contenu sur le site.

  • Phillipe

    C'est important que je parle, mais je pense que je viendrai après sur ce sujet-là. Et c'est quoi une semaine de Philippe Simo ? Ça ne ressemble jamais.

  • Olivier

    ça ne se ressemble jamais une semaine quand je ne voyage pas ouais quand tu as un but c'est pas pareil en général tu vois ça ne se ressemble pas il y a des semaines où je commence très tôt des semaines où je commence pas tôt ce qui est la constante c'est que je termine tard je termine souvent entre 21h et parfois 23h à peu près chaque jour je termine très tard je commence je me lève tôt parce que chaque matin j'ai un peu mon rituel de méditation prière sport lecture écriture parce que je suis en train de terminer mon livre donc j'ai un peu cette routine matinale et ensuite après je vais au boulot ok du moins Moi, je sais planifier mes journées la veille. C'est ce que j'ai à faire. En général, c'est beaucoup de réunions. Je dois rencontrer des potentiels partenaires, je dois rencontrer des potentiels clients. Et quand je suis au bureau, je fais beaucoup de formation de mes équipes. Je forme beaucoup mes équipes. Et le reste du temps, je fais des réunions de suivi pour m'assurer que ceci est bien fait, cela est bien fait. Donc, c'est un peu une semaine typique.

  • Phillipe

    Tu sais juste que ça va être chargé.

  • Olivier

    Oui. Et puis, par exemple, quand j'ai un événement comme Back to Africa qui approche, ça me mobilise un peu plus. Et quand il va passer, ça change.

  • Phillipe

    Ça respire un peu. Oui, c'est sûr. Et donc, je vais dire, c'est mes deux, justement, dernières questions. Donc, la question par rapport à ce que tu viens de dire aujourd'hui, c'est... Tu disais que tu formes des gens aujourd'hui par rapport à la chaîne. Parce que c'est ça. Est-ce que tu n'as pas peur que la chaîne, aujourd'hui, demain, si toi, Philippe, tu n'as plus envie d'apparaître sur les vidéos et tout, est-ce que tu n'as pas peur qu'il y ait une dépendance ? Ah,

  • Olivier

    complètement.

  • Phillipe

    Sur la chaîne, ouais ?

  • Olivier

    Complètement. C'est pour ça que c'est difficile. Surtout que les gens se sont vraiment habitués à moi. C'est vraiment difficile de faire passer d'autres visages. On a essayé à plusieurs reprises, avec plusieurs collaborateurs sur plusieurs émissions.

  • Phillipe

    Oui, j'ai vu plusieurs formats où tu avais une jeune fille par exemple.

  • Olivier

    Voilà, par exemple Marie ou Mylène, mais ça ne prend pas. Après, je me dis que parfois, c'est peut-être le format qui n'est pas bon, mais il faut faire des tests. Mais les gens ont bien compris que je suis en train d'essayer de faire, parce que les gens ont bien compris.

  • Phillipe

    Je pense que c'est un process qui prendra du temps. Il prendra du temps, oui. Effectivement, parce que, comme tu l'as dit, c'est quand même six ans où tu as donné aux gens. pour que les gens réalisent comme tu dis on disait tu es ici actuellement à dakar en vacances officiellement sur le papier mais la réalité c'est que quelqu'un qui te suis sur les réseaux depuis que tu as dakar verra que tous les jours tu en tournage tous les jours tu rencontres des gens tu es invité dans des émissions de venir partager donc finalement tu as très peu de moments pour toi et la famille parce que même là et en fait c'est là où je veux rendre hommage au côté passionné c'est qu'aujourd'hui tu pourrais te permettre de faire deux semaines parce que je sais que tu es très organisé donc tu as des contenus en avance tu as des choses qui sont désapprêtes, c'est pas comme si ces deux semaines là il n'y a pas de contenu qui va sortir même si tu arrêtes de faire du contenu mais je pense que c'est là où les gens doivent rendre hommage à ton travail à ton amour et à ta passion de ce que tu fais parce que même dans ces moments là tu ne te reposes pas sur tes lauriers tu es sur le terrain, tu poses les questions tu rencontres les gens, tu n'en vois pas un journaliste le faire, c'est toi qui le fais et tout. Et je pense que c'est vraiment quelque chose sur lequel on doit te tirer le chapeau, tu vois, ou comme disent les Américains, te donner tes fleurs et tout et tout, parce que ça montre l'homme passionné et l'homme amoureux de son travail au quotidien. Et ce, malgré tous les succès, tout le temps qui est passé, les six ans. Et tu parlais de Back to Africa, je pense que c'est le chapitre... Euh... Je ne vais pas dire le plus récent, parce que ça fait longtemps que tu fais des événements. Ça fait longtemps que je te vois faire des événements, tout. Mais le Back to Africa de l'année dernière, je pense que ça a été un coup du marteau.

  • Olivier

    C'est ça,

  • Phillipe

    j'ai fait les plus grands. Ça a été un coup du marteau, parce que ça a été impressionnant. Pour l'avoir vécu de l'extérieur, avoir été sur les médias, avoir regardé un petit peu ce qui se passait, la déferlante, ça a été... Je te parle vraiment de quelqu'un de l'extérieur, ça a été une bouffée d'oxygène. de voir tous ces africains ou tous ces amoureux de l'Afrique se réunir ensemble et tu sais, d'en aller voir dans une salle si prestigieuse. Pour moi, c'est ça aussi le pied de nez et la force pour moi que tu as su... donner avec ce premier événement, c'est le lieu prestigieux où tu as ramené ces gens-là, la qualité de l'organisation. En tout cas, peut-être qu'en interne, il y a eu des couacs, mais de l'extérieur, la manière dont ça avait l'air organisé, millimétré. On a vu malheureusement des événements qui sont passés avant où finalement tu as eu plus de bad buzz que de buzz. J'ai vu aucun. Ouais. J'en ai vu aucun.

  • Olivier

    Et pourtant on avait pratiquement 4000 personnes.

  • Phillipe

    Exactement, c'est ça, 4000 personnes. Tu vois, j'ai vu aucune personne se plaindre sur les réseaux. Je sais que ça t'a pris combien de temps de travailler cet événement les dernières ?

  • Olivier

    C'est un an.

  • Phillipe

    Ouais, c'est un an de travail.

  • Olivier

    C'est un an. Ouais. C'est un an. Quand on a fini l'année dernière, on avait déjà la date pour cette année. Parce que le palais se loue aussi sur un an. Ah oui, tu peux pas te le faire. Il faudrait que je me fasse la date pour l'année prochaine. Ça se loue sur un an.

  • Phillipe

    Bien sûr, il y a tellement de gens qui veulent organiser des événements.

  • Olivier

    Ça se remplit très vite. Ça se loue sur un an. Et ça a été une croissance fulgurante parce qu'il faut savoir que moi avant, mon premier événement en 2019, c'était 30 personnes. Pareil, on a commencé à une petite salle et j'étais très content de voir 30 personnes venir. C'est bizarre. Bien sûr. Je pense que c'est l'une des choses que j'ai faites très tôt. c'est que j'ai voulu sortir les gens de l'ordinateur. J'ai voulu créer une communauté de gens qui peuvent se rencontrer et qui doivent payer pour ça parce que ça ne se fait pas gratuitement.

  • Phillipe

    Bien sûr,

  • Olivier

    il y a des charges. On peut voir des vidéos gratuites, mais quand on commence à faire des événements formés, et le premier événement que j'avais fait déjà à l'époque, c'était 100 euros l'entrée pour 30 personnes, ça faisait 3000 euros et j'étais très content. On avait fait sold out avant, on faisait même 31 personnes, il y avait une personne en plus qui payait plus. Et après, on est passé à 50. 60, 100, 150, 200, 300 personnes. Et on a fait 300 personnes, 3-4 fois. Et puis quand je commençais à me dire que je vais rentrer en Afrique, je ne pourrais plus être là pour faire 3-4 formations par an, je vais faire un événement. Et on va essayer donc d'aller sur des événements plus grands. Donc on est passé du jour au lendemain de 300. Et à 1000, on avait prévu, on avait pris le palais de Versailles qui fait 1000 places, l'éditorium. Et on avait des options sur des annexes. on s'est retrouvé à faire 1600 places. Déjà, on s'est essayé au sol. Et là, on s'est dit, mais en fait... Il y a un vrai besoin pour les gens. Moi, j'ai vu des gens qui venaient en fauteuil roulant à l'événement et qui venaient te dire que ça fait 40 ans que je suis en France et j'attends cet événement. J'attends que les Africains se retrouvent pour parler d'Afrique et comment ils vont faire pour rentrer chez eux. Et là, tu entends des gens qui te disent, il faut que tu nous fasses une banque de la diaspora. Il faut que tu nous fasses... Il y a tellement d'attentes dans cette diaspora que si tu sais comprendre les besoins des gens, tu peux créer des choses. chose qui va avoir un impact durable. Et donc, de cette année-là, on a la folie de se dire que, allez, on a fait 1600, c'était plein, on va aller à l'étape d'après et on commence à chercher des salles et on tombe sur le Palais des Congrès, coup de foudre. Mais le Palais des Congrès, c'est 4000 places.

  • Phillipe

    Challenge.

  • Olivier

    On s'est dit, bon, on a fait 1600, on peut y aller. Et on ne se rend pas compte à quel point. Non, c'est énorme. 4000 places. Je crois que les gens ne s'en rendent pas compte.

  • Phillipe

    Non, les gens ne s'en rendent pas compte.

  • Olivier

    C'est énorme.

  • Phillipe

    Tant que tu ne l'as pas organisé toi-même, je pense que tu ne peux pas t'en rendre compte.

  • Olivier

    Et on arrive à ce stade-là où... parce que là pour cette année par exemple on est quoi ? On est un peu moins de 3 mois quand je refais les calculs on a déjà écoulé quasiment 1500 billets mais tu arrives à un stade où tu 1500 billets, moi je pense à 2500 places et je me dis la salle est encore vide mais je réalise pas combien de passer qu'à 1500 billets après 1500 billets à 3 mois, je sais qu'on va y aller, mais pour dire que l'ordre de grandeur change complètement Et l'année dernière, il y a quelques couacs, mais vraiment des choses mineures qu'on améliore cette année-ci, bien évidemment. Mais il y a une diaspora qui veut être actrice du changement sur le continent. Et je pense que cet événement-là est un endroit où on vient pour rencontrer les acteurs avec lesquels on peut faire du business. Moi, je veux vraiment que notre événement devienne un peu comme la foire de canton en Chine. Parce que quand tu vas à la foire de canton en Chine... C'est que des producteurs chinois qui viennent et des entrepreneurs de partout dans le monde viennent pour discuter avec eux, signer des deals avec eux et rentrer chez eux. Et je veux que notre événement devienne un lieu dans lequel toutes les personnes qui veulent faire du business en Afrique se retrouvent.

  • Phillipe

    Être une vitrine de l'Afrique et de ces entrepreneurs, de ces talents.

  • Olivier

    C'est ça. Des entrepreneurs qui quittent l'Afrique pour venir vendre leurs prestations. Des gouvernements qui viennent pour présenter les mesures facilitatrices qu'ils ont mises en œuvre. Des banques qui viennent pour proposer des financements pour des maisons, pour des... des immeubles et une diaspora qui vient pour pouvoir recueillir la formation,

  • Phillipe

    rencontrer ces personnes. Et aujourd'hui, est-ce que ce rôle aujourd'hui que tu as, parce que là, aujourd'hui, tu as un rôle qui va au-delà de juste ta personne, est-ce que des fois, ça ne te fait pas... Je ne vais pas dire le mot peur, mais est-ce que tu ressens la pression des fois par rapport à ça ? Ou est-ce que tu le... Tu sais, parce que je te vois très réfléchi et je sais que tu analyses très vite et tu vas très vite. Mais est-ce que des fois, tu prends du recul et tu t'assoies et tu te dis Ah ouais, quand même, c'est chaud là ! Oui,

  • Olivier

    paradoxalement, parce que ça met de la pression, mais de la pression positive. Ce n'est pas une pression qui me fait peur. Parce que la pression, ça dépend, est-ce que ça t'inhibe ou est-ce que ça te booste ? Moi, c'est une pression qui me booste. Par exemple. Je me rends compte du niveau d'exigence que les gens ont maintenant vis-à-vis d'investir au pays. Tout ce qu'on fait, si ce n'est pas parfait, les gens se plaignent, mais ils se plaignent un peu avec bienveillance en disant... Philippe, quand on est à ton stade, on ne fait plus ça. Tu vois, ça te pique parce que tu te dis, mais les gars, on a fait une interview, par exemple, un podcast. Tout au long du podcast, le nom de l'invité a été bien écrit. À un endroit, on a mis E au lieu de A. C'est le seul endroit que j'ai pointé pour dire que ce n'est pas possible de faire une... Et ils ont raison. Oui, je comprends. Mais tu vois, et là, je me dis... Au fond, ça nous fait du bien parce que ça nous oblige à aller à encore plus d'exigences pour que ce genre de choses ne se reproduisent pas. Mais quand tu vois ça pour la première fois, tu te dis, mais vous exagérez quand même.

  • Phillipe

    Après tout ce que j'ai fait quand même.

  • Olivier

    C'est juste un E, un A. Mais après, tu te dis, mais en fait, ils ont raison parce qu'ils ne me voient plus à ce niveau. Pour eux, quand on pense investir au pays, tu es notre première vitrine. Tu es le média dont on est fier de dire. Maintenant, on a un média qui fait un million d'abonnés. Quand les gens viennent sur ton média, il ne faut pas qu'ils aient le sentiment que ça, c'est un truc africain. Il y a ça, ça, ça. Il faut que tu sois au même niveau d'excellence que ce qu'on peut voir en France, aux États-Unis, au Canada. Donc, ne nous fais pas ce genre de choses. Et ça pique un peu, mais ils ont raison.

  • Phillipe

    Je trouve que c'est bien parce que ça montre que c'est vraiment des gens qui sont attentifs à ce que tu fais et qui sont vraiment derrière toi et qui soutiennent parce qu'aller voir la petite erreur de l'être à un seul moment, c'est que pour moi, c'est même les meilleurs erreurs. abonnés, tu vois, c'est vraiment ceux qui font attention à tout. Et là, j'ai une question qui me vient en tête. Si demain, tes enfants te disent qu'ils veulent être youtubeurs,

  • Olivier

    Ah ah ah ! Ils ont grandi dedans, au final. C'est ça. Très tôt, mes enfants ont un jargon que les autres enfants ne comprennent pas. Parce qu'ils parlent de faire des vidéos, ils parlent des interviews, ils parlent de podcasts. Les autres enfants ne savent pas du tout ce que c'est que ça. Ils connaissent les caméras, parce qu'on a tourné parfois la maison devant eux, les lumières et autres. Ils disent qu'ils veulent faire des vidéos. De toute façon, je pense que leur génération va être encore plus exposée à Internet que nous. Euh... Mais tu vois, je n'ai jamais pensé ça.

  • Phillipe

    Parce que je te pose la question, parce que moi, Kélina, tu vois, elle va avoir 4 ans. Elle sait déjà c'est quoi un podcast. Elle me dit Ah papa, tu vas faire ton podcast ? Tu vois, ou quand elle entend mon générique, tu vois, elle connaît le jingle, tu vois. Donc elle, comme tu as dit, elle a déjà ce jargon. Donc effectivement, et c'est pourquoi je me suis dit les enfants de Philippe qui sont plus grands et qui l'ont vu évoluer tout ça. Aujourd'hui, si demain ils viennent le voir et qu'ils lui disent Papa, je veux me lancer sur YouTube, je veux faire une chaîne YouTube. Est ce que tu les pousses ? Est ce que tu les encouragerais ?

  • Olivier

    Forcément je les pousse.

  • Phillipe

    Ou tu leur dis non, allez pas dans YouTube.

  • Olivier

    Ça va dépendre de la thématique. Ouais. Ça va dépendre de la thématique. Je pense que la thématique va beaucoup jouer. Mais oui, je pense que de nos jours, et ça va être de plus en plus le cas. Il va falloir que les Africains et les créateurs de contenu africain proposent de plus en plus de choses à des âges différents. On a des petits enfants qui sont multimillionnaires aux Etats-Unis.

  • Phillipe

    Je crois que le plus gros YouTuber, c'est un Chinois qui fait des trucs de revues de jeux qu'il reçoit. Il reçoit des Barbies, il reçoit des Pompiers, il reçoit des Legos et il teste les jeux. Je crois que c'est le plus gros YouTuber au monde.

  • Olivier

    Ça a changé, mais je crois que c'est un Mr Beast qui fait des trucs aussi incroyables. Et il faut que les Africains, à tout âge, se positionnent.

  • Phillipe

    On a des histoires à raconter, on a des contenus qui n'existent même pas encore.

  • Olivier

    Bien sûr. Donc, s'ils disent qu'ils veulent faire des vidéos, je vais leur donner les conseils qu'il faut pour qu'ils le fassent bien, pour que ce soit rémunérateur. Mais on est de plus en plus dans une période dans laquelle ceux qui savent communiquer gagneront de plus en plus par rapport à ceux qui sont uniquement techniques.

  • Phillipe

    Et ma dernière, toute dernière, je sais depuis d'ailleurs que tu as une question. Là, c'est le YouTuber, le nouveau YouTuber, le bébé YouTuber qui est face à toi, qui a une question. Quand tu atteins le million d'abonnés ? sur YouTube. Est-ce que YouTube t'envoie un message ?

  • Olivier

    Pas systématiquement. Il l'envoie quelques jours après. Je le dis parce que je l'ai vécu à les 100 000. Quand tu as tes 100 000, ils t'envoient rien en fait. Ils vont t'envoyer un message pour le trophée.

  • Phillipe

    D'accord.

  • Olivier

    C'est-à-dire qu'ils t'envoient deux mails dans lesquels ils te disent investir au pays votre trophée et un coût de préparation.

  • Phillipe

    OK.

  • Olivier

    Et là-dedans, ils te félicitent pour tes 100 000. Et dans un deuxième, Votre... Pareil, est IT expédié. Mais dans le premier, il t'envoie un lien dans lequel il te demande de remplir des informations, notamment où est-ce qu'ils doivent te l'envoyer, quel est le nom que tu veux faire apparaître dessus, est-ce que tu veux laisser le nom de la chaîne... Ok. Mais à part ça, YouTube envoie aux créateurs de contenu tous les mois, enfin je pense que peut-être que tu les reçois, ou c'est peut-être pas... Parfois on a des trucs que tu penses que c'est tout le monde, c'est par taille. Parce que YouTube, parfois ils font des choses à partir de certaines tailles d'audience. Donc moi je reçois un rapport mensuel. Bon, je n'attends pas pour faire mes analyses. Eux, ils t'envoient un rapport mensuel et un rapport annuel. Mais sinon, non. Je pense qu'ils sont tellement dans un autre monde que je pense qu'un million, tu ne les impressionnes pas.

  • Phillipe

    Parce qu'il me semble, j'avais vu un YouTuber qui disait qu'il avait reçu justement un... Il a fait, je crois, atteindre le million, je ne sais pas quoi. Et il disait, tu deviens partenaire YouTube. Et genre que tu peux leur parler, tu as des mails. Ça, c'est avant ça.

  • Olivier

    Ouais. Moi, j'ai reçu ça bien avant. Pour les 100 000 ? Non, pas aux 100 000. J'étais peut-être dans les 500 000. J'ai eu un partenaire YouTube qui te contacte pour te dire que désormais, si tu veux poser une question... ou quoi que ce soit avec YouTube, tu me contactes. C'était d'autant plus utile parce que parfois, justement, tu avais des gens qui viennent, qui prennent tes vidéos, qui ne te demandent pas, qui les repostent. Avec lui, tu peux les appeler, tu peux l'avoir pour pouvoir lui demander de supprimer ça ou ce genre de choses. Donc YouTube, oui, il t'affecte quelqu'un. Mais au final... Il ne te dit rien de sorcier par rapport à ce que tu sais dire.

  • Phillipe

    Et tu vas faire un événement pour la plaque des 1 million ?

  • Olivier

    Je veux bien. Je veux bien. Je pensais à faire un grand barbecue à Paris parce que notre plus grande audience est en Ile-de-France. Je pensais à faire un grand barbecue au Gillon. Mais on me dit, ouais, non, pour des raisons de sécurité. Tu ne sais jamais qui va venir là-bas ce jour-là. Du coup, on a pensé à une deuxième option. Peut-être faire plutôt... Des mini événements ? Oui. Genre on invite peut-être quelques abonnés à venir et on partage un repas ensemble dans plusieurs villes, comme je voyage pas mal.

  • Phillipe

    Ça peut être un beau concept.

  • Olivier

    Ça peut être pas mal. Ça peut être un beau concept. Et les gens s'inscrivent pour venir à l'événement.

  • Phillipe

    Ça peut être un beau concept. Et dans cinq ans, tu te vois où avec Investir au Pays, le Média ?

  • Olivier

    Dans cinq ans ? Alors moi, je crois à la croissance exponentielle. C'est-à-dire que... Je ne sais pas si on aura atteint les 10 millions, parce que c'est le prochain objectif. Personne n'a 10 millions d'abonnés dans l'univers francophone. Les premiers qui ont le plus d'abonnés, je crois que c'est les médias comme, comment je les appelle, France 24. Ok.

  • Phillipe

    Mais c'est du reste institutionnel.

  • Olivier

    Et qui publient beaucoup. Ce ne sont pas des individus comme nous. Je n'ai pas d'objectif de nombre d'abonnés. Par contre, Au fur et à mesure qu'on va passer du temps sur la plateforme, ma manière de créer le contenu va évoluer. Par exemple, dès que mon usine sera prête ou dès que mes autres projets que je présenterai le moment venu seront prêts, je vais changer la manière de publier du contenu. Donc tu vois, c'est un truc qui va arriver dans deux ans, mais j'ai l'objectif de penser maintenant. C'est comme ça. qu'on travaille. Je suis beaucoup dans l'anticipation. J'évite de subir les choses. J'essaie d'anticiper où est-ce qu'on est en train d'aller, qu'est-ce qu'on peut créer, qu'est-ce qu'on peut, ainsi de suite. Et ça me laisse le temps de mûrir le concept parce que d'ici deux ans, j'ai le temps de me rendre compte que non, c'est pas trop. trop et de réajuster. Donc, normalement, dans cinq ans, je suis encore en train de poster du contenu. Je suis dans un domaine qui me passionne. Je pense que je peux poster du contenu jusqu'à très longtemps dans ce domaine-là. Et c'est parti pour, en tout cas, poster du contenu. très très longtemps et partager aux Africains ce qu'on fait dans le domaine du business. Avec le temps, la traduction va s'imposer en anglais, mais je veux aussi qu'on aille peut-être vers du Swahili.

  • Phillipe

    du Lingala mais de toute façon je pense que les nouveaux outils tu as vu Google a rajouté 10 nouvelles langues africaines, je pense qu'aujourd'hui tu pourras même faire tes sous-titres sans forcément faire de la traduction mais tes sous-titres dans des langues et tout, plus les outils d'intelligence artificielle vont se développer moi ce qui m'impressionne c'est par exemple Caption aujourd'hui, tu peux faire ta vidéo en français et tu lui dis de la faire en anglais et il parle les lèvres et tout bientôt Philippe Simo en cantonné en Bambara partout à travers le monde, en tout cas Philippe Je te remercie d'être venu.

  • Olivier

    Merci à toi pour l'invitation.

  • Phillipe

    Ça a été une très belle discussion, vraiment un très bel échange. Moi, ce que je retiendrai de toi, c'est vraiment la détermination, d'abord de un, pour revenir à cette période où tu as repris tes cours de la sixième jusqu'à la terminale pour dire que je ne vais pas échouer et je vais me battre et je vais vous montrer. Ce que je retiendrai de toi, c'est l'amour de l'Afrique, d'abord, surtout l'amour des autres. le passionné et surtout la personne qui, finalement, qui ne laisse pas le hasard. Tu vois, tu es un bosseur, tu es quelqu'un qui bosse énormément. Tu es un exemple pour beaucoup d'entre nous, en tout cas. Et on te souhaite tout le meilleur. On te souhaite les 10 millions d'abonnés, Inch'Allah, dans deux ans. Pas cinq ans,

  • Olivier

    deux ans. On va déjà célébrer le deuxième, le troisième, le quatrième. Parce que je ne fais pas beaucoup, mais je pense qu'il faut célébrer.

  • Phillipe

    les succès. Bien sûr, c'est important. Pour moi, je pense.

  • Olivier

    Et quand on dit que c'est beaucoup... Je me suis rendu compte que les seules personnes qui se rendent compte de la tonne de travail, ce sont d'autres créateurs de contenu. Parce que quand on n'est pas dans cet univers, on ne réalise pas à quel point c'est énergivore.

  • Phillipe

    C'est très énergivore. Il n'y a pas de pause. Ce n'est pas de 7h du matin à 17h que tu bosses. Tu bosses tout le temps. Tu bosses en vacances. Tu... Non-stop. Et puis surtout, quelqu'un comme toi qui a... d'autres ambitions parce que là on a parlé vraiment que de création de contenu, on a pas parlé de toutes tes autres activités que tu as au début autour, parce que je voulais vraiment me focus sur cette partie parce que pareil, je pense que les gens se rendent pas compte de l'exploit que tu viens de réaliser de 1 million d'abonnés sur Youtube parce que les algorithmes de Insta, TikTok, c'est beaucoup plus facile de gagner, donc c'est pour ça que pour moi c'était important qu'on fasse un focus sur ça vraiment merci d'avoir pris du temps merci Et comme je dis, j'espère se revoir très vite dans ce fauteuil. Oui, qu'on discute de la suite et de tout ce que tu auras réussi à créer entre temps.

  • Olivier

    Beaucoup de courage à toi. Très beau concept. Continue comme ça. De toute façon, tu sais ce qu'il faut faire. Quand j'ai posté pour le million, je me suis arrangé pour encadrer deux chiffres. 1 million et 2 200 et quelques de vidéos. pour dire que les deux vont ensemble en fait. C'est pas un million d'abonnés,

  • Phillipe

    c'est 2100 vidéos.

  • Olivier

    Et en fait, ce que les gens ne savent, c'est qu'on en a supprimé plus de 200. Là, les Péroudois ont supprimé beaucoup de vidéos, live, on a beaucoup supprimé. On a supprimé facilement plus de 200 vidéos. Donc c'est beaucoup plus que 2100. Sans compter toutes les vidéos qu'on a tournées, qu'on n'a jamais publiées. Parce qu'il y a tellement de choses que les gens ne savent pas. Mais oui, je pense que c'est... C'est un bel accomplissement pour nous et c'est un message qu'on envoie aussi à tout le monde.

  • Phillipe

    Aujourd'hui, on est dans une période où on peut créer nos médias, raconter nos histoires. Il nous a longtemps manqué en Afrique, raconter nos success stories, raconter nos histoires, raconter nos galères. Mais que ce soit nous qui soyons à la base de ce qu'on raconte et pas quelqu'un qui raconte pour nous. En tout cas, on pourrait parler des heures. Merci à toute la team des Incroyos qui nous a regardés, qui nous a écoutés. Envoyez de la force à Philippe, mettez-lui des commentaires, dites-lui merci d'être venu. mettez les likes les commentaires comme d'habitude vous savez on se connaît on est ensemble en tout cas portez vous bien la famille abonnez vous on se dit à très vite sur un nouvel épisode du off show peace

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Le rôle de son père

    03:19

  • Il repasse le BAC 3 fois

    09:24

  • Orateur avant l'heure

    22:07

  • Il quitte le Cameroun

    26:58

  • Sa première chaine Youtube

    37:14

  • Il lance Investir au Pays

    41:10

  • Un soucis de génération

    52:26

  • Sa vision au départ

    57:37

  • Les premiers retours

    01:01:01

  • 3 moments marquants du média

    01:02:50

  • Ses réactions face aux critiques

    01:07:51

  • Sa plus grosse enquête

    01:12:13

  • L'installation en Côte d'Ivoire

    01:26:12

  • Cameroun vs Côte d'Ivoire

    01:31:21

  • Investir au Pays aujourd'hui

    01:32:46

  • Ne pas prendre de pause

    01:35:31

  • Back to Africa

    01:38:00

  • Comment il gère la pression

    01:43:42

  • Ses enfants sur Youtube

    01:46:07

  • Le MILLION d'abonnés

    01:48:20

  • Le futur du média

    01:51:17

  • Conclusion

    01:53:33

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Description

Phillipe Simo, fondateur de  @InvestirAuPays  , revient sur son parcours d'entrepreneur et sur la fondation de son média. Lors de notre échange, il revient sur l'importance du parcours de son père, sur le rôle crucial de sa femme et sur l'influence et le futur de son média.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Olivier

    Hello, hello les incroyaux, la team. incroyable. Bienvenue sur un nouvel épisode du OVSHOW que vous nous écoutiez sur les plateformes d'écoute où vous nous regardiez sur YouTube. Bienvenue, merci pour toute la force que vous nous envoyez à chaque épisode, pour chaque commentaire, chaque like, chaque partage. Ça nous donne beaucoup de force. Et aujourd'hui, j'ai l'immense plaisir de recevoir le boss youtube game de recevoir un passionné d'afrique de recevoir un entrepreneur incroyable de recevoir quelqu'un qui m'a interviewé avec Karelle ya quatre ans aujourd'hui c'est moi qui l'interview je reçois monsieur philippe simon dans le OVSHOW Tu vas bien Philippe ?

  • Phillipe

    Très bien Olivier.

  • Olivier

    Alors la question que je pose à tous mes invités, est-ce qu'on t'a déjà présenté comme ça ?

  • Phillipe

    Non, pas du tout.

  • Olivier

    T'as vu ? Ton prochain événement où tu montes sur scène, tu m'appelles, je fais ton intro, comme un match de boxe, tu rentres sur le ring, tout ça, il faut que tu m'appelles. Tu vas bien ?

  • Phillipe

    Oui, ça va, merci.

  • Olivier

    Alors je profite que tu sois à Dakar en ce moment. pour te recevoir. J'ai pris sur ton temps de vacances parce que tu es là en vacances, même si les gens qui te suivent sur les réseaux se demandent est-ce qu'il est là pour bosser en vacances parce que tu bosses beaucoup, malgré que tu sois venu te reposer.

  • Phillipe

    C'est ça les vacances.

  • Olivier

    Et je tiens à commencer d'abord cet épisode en te félicitant. Parce que Philippe vient d'atteindre La barre des 1 million d'abonnés sur YouTube.

  • Phillipe

    Incroyable.

  • Olivier

    Est-ce que tu le réalises ?

  • Phillipe

    Pas trop, pas trop.

  • Olivier

    Pas encore ?

  • Phillipe

    C'est énorme, mais bon.

  • Olivier

    On va y arriver. Je tenais à rentrer dedans et je tenais à te recevoir justement parce que c'est un milestone énorme. Je pense que dans le YouTube francophone, on va enlever tout ce qui est artistes musicaux. tu vois et tout, dans le YouTube francophone, tu es le premier, je pense, à réaliser ce milestone. Et je pense que c'est important, même si tu l'as déjà raconté, peut-être à deux, trois, quatre reprises, que les gens reviennent sur ton parcours, que les gens comprennent qui est l'homme, qui était d'abord l'enfant, qui était la jeunesse, qui est l'homme, et surtout comprennent le travail et la vision que ça a été. Parce que j'imagine que tu dois souvent l'entendre. Ah, tu as de la chance dans ce que tu fais. Tu as de la chance dans ce que tu fais. Et c'est pour ça que j'ai insisté sur le fait que tu es en vacances, mais on va y revenir, tu n'es pas en vacances totalement. Donc voilà. Pour commencer, j'aimerais savoir aujourd'hui, Philippe, quand tu rencontres quelqu'un qui ne te connaît pas, comment tu te présentes ?

  • Phillipe

    Très simplement, je suis un entrepreneur passionné d'Afrique.

  • Olivier

    Ok, c'est aujourd'hui, bonjour, je suis entrepreneur passionné d'Afrique. Et après, tu rentres dans le détail.

  • Phillipe

    Oui, s'il pose des questions.

  • Olivier

    Après tu rends le taille. Donc toi tu es né au Cameroun ? Oui, j'ai grandi au Cameroun. Donc de ce que j'ai pu, en faisant mes recherches sur toi, tu fais tout ton cursus, collège, lycée, bac au Cameroun.

  • Phillipe

    Le bac je l'ai fait trois fois d'ailleurs.

  • Olivier

    Oui, et ça c'est quelque chose que je l'ai appris en regardant les interviews. Donc tu dis le bac, tu le passes trois fois.

  • Phillipe

    Oui.

  • Olivier

    Mais il y a quelque chose que j'ai trouvé très important. Quand je regardais les discussions que tu avais eues, j'ai trouvé très touchant, si ça ne te dérange pas, de reparler, de réexpliquer le parcours d'abord que ton père a eu. Parce que tu as expliqué quelque chose de très fort dans ce que je regardais sur le parcours de ton père. Pourquoi je te pose cette question ? Parce que je pense qu'il y a quelque chose que les gens ne t'ont pas demandé. Mais je vais y revenir. Est-ce que tu peux expliquer pourquoi, pour ton père, aujourd'hui, les études, c'est quelque chose de très important ?

  • Phillipe

    C'est même sacré ça, si tu veux être ennemi à mon père, il ne faut pas faire des études, là, il ne va vraiment pas t'aimer. Non, parce que mon père, pour lui, les études ont vraiment été un ascenseur social. Mon père vient d'une famille très pauvre, et quand je dis très pauvre, il faut bien que les gens comprennent ce que ça veut dire. Tellement pauvres que quand mon père était petit, il faisait les poubelles.

  • Olivier

    Oui, c'est ce que tu avais expliqué.

  • Phillipe

    Voilà, parce que quand on dit pauvres en Afrique, les uns s'imaginent dans ce genre de scénario, moi c'est tout ce que, dans nos pays, quand tu en arrives à ramasser dans les poubelles, c'est vraiment que tu es très pauvre. Et c'est à ce niveau-là que mon père était. C'est d'autant plus paradoxal parce que mon grand-père... fait partie des gens qui sont allés combattre pour la France. Alors c'est tous que le général de Gaulle était venu en Afrique, pour venir chercher des gens qui devaient aller aider la France, et mon grand-père en faisait partie. Le problème c'est que ces gens-là sont revenus de la guerre complètement traumatisés. Mon père raconte qu'en pleine nuit, parfois son père se réveillait en criant, en pleurant, à cause des affres qu'il avait vécues pendant la guerre.

  • Olivier

    Ils ont été abandonnés ?

  • Phillipe

    Complètement, aucune pension, rien du tout. Donc non seulement tu reviens d'une zone comme ça dans laquelle tu es traumatisé, tu as vu tellement de choses horribles, mais en plus, il n'y a pas de moyen de te réinsérer dans la société. Et donc du coup, mon père grandit dans une famille dans laquelle il y a plusieurs enfants. Et clairement, il faut se débrouiller. Et à l'âge de 8 ans, quand on dit qu'il faisait les poubelles, c'était vraiment déjà petit. À l'âge de 8 ans, il faisait les poubelles. Là aussi, quand il fait les poubelles, il faut faire les poubelles stratégiquement. Il faisait des poubelles dans les quartiers riches. Tu as quand même plus de choses intéressantes dans les quartiers riches, dans les poubelles, que dans les autres. Et il dit qu'un jour, il était en train de faire des poubelles. Il a observé une scène qui l'a intrigué. C'est qu'il a vu à table une famille dans laquelle il y avait des enfants de son âge qui étaient assis en train de manger à table avec leurs parents. Le portail était ouvert. Et il s'est dit, mais comment ça se fait que d'autres enfants... Parce que je pense que quand tu grandis dans ce genre de milieu, tu penses en fait que tout le monde est à peu près comme ça.

  • Olivier

    Bien sûr.

  • Phillipe

    Et quand il voit cet enfant à table, en train de manger, là, il prend conscience qu'il y a quelque chose de différent. Et il se demande, mais pourquoi cet enfant est assis à table, en train de manger, et moi, je suis ici, en train de faire les poubelles ? En réfléchissant et en se questionnant, il se rend compte qu'en fait, cet enfant-là, il est juste en train de bénéficier de ce que ses parents ont fait.

  • Olivier

    Du travail.

  • Phillipe

    Du travail de ses parents. Et ses parents ont un bon poste. qui leur donnent une bonne rémunération parce que ses parents ont étudié. Et donc à partir de là, de l'âge de 8 ans, mon père va comprendre que le seul moyen qu'il a de s'en sortir dans la vie, c'est de réussir ses études. Et donc il va avoir un parcours excellentissime. Oui,

  • Olivier

    c'est ce que tu racontais.

  • Phillipe

    Oui, mon père est brillant. Quand tu l'entends parler, tu sens que le gars est carré dans sa tête. Et donc il va avoir un parcours vraiment excellent. Toujours parmi les majors de ces promos, à tel point que quand mon père sort de l'université, à son époque d'ailleurs, il va refuser d'entrer à l'armée, refuser d'entrer pour avoir cet intit. Parce qu'on estimait que les plus intelligents n'allaient pas à l'armée. Beaucoup de camarades de mon père sont généraux aujourd'hui. Et à son époque, ce n'était pas valorisant. Tu vas faire à l'armée, tu n'as pas les niveaux, ainsi de suite. C'était des raccourcis. Et lui, il va aller donc là où les plus intelligents allaient. Il va faire de l'économie, des trucs comme ça. Et il va faire partie de la première génération de cadres camerounais qui vont occuper des postes dans les entreprises quand les Blancs vont partir.

  • Olivier

    D'accord.

  • Phillipe

    Et ce qui fait que très vite, il va être amené à avoir des responsabilités. Et à 26 ans, il sera directeur de banque.

  • Olivier

    Wow.

  • Phillipe

    26 ans. À 26 ans.

  • Olivier

    Directeur. On ne parle pas de n'importe quel poste.

  • Phillipe

    Tout à fait. Directeur de banque. Et tu imagines donc, avec tous les avantages que ça apporte, l'argent l'a rendu fou. Parce que clairement, quand tu vois d'où il est parti, à où il est arrivé, c'est drôle son histoire parce que c'est quelqu'un qui n'avait rien, qui a tout perdu.

  • Olivier

    Ah oui ? Oui,

  • Phillipe

    parce qu'il n'a pas su gérer. Il n'a pas su gérer, il a flambé, il a aidé tout le monde. Et le jour qu'il a perdu son boulot, il a continué à vivre comme si de rien n'était.

  • Olivier

    On lui a proposé d'autres boulots.

  • Phillipe

    Il a dit non, c'est soit directeur, soit rien. Moi, je ne peux pas quitter le DG, moins que ça. Et en fait, il s'est rendu compte que plus le temps passait, plus les opportunités qu'il avait étaient de moins en moins intéressantes. Et après, quand il a accepté des trucs, au final, ça n'a plus jamais été la carrière qu'il avait eu auparavant. Mais quand je dis souvent ça, c'est important de le préciser. Quand je dis que mon père était directeur de banque, beaucoup de gens se disent, mais toi, tu es un privilégié. En fait, qu'est-ce que tu racontes ? Je tiens à préciser que quand je suis né, la pente descendait.

  • Olivier

    Oui. Toi, tu n'étais plus au moment de...

  • Phillipe

    Non. Non. Je n'ai pas connu ça. J'ai jamais connu ça. Moi, on me raconte des choses. C'est tout. Moi, je n'ai pas fait que ça. Et là, moi, quand je venais, mon père, il commence à entrer vraiment dans la phase dure.

  • Olivier

    Et en fait, pourquoi je te pose cette question et je te demandais de revenir sur ça ? Parce que, moi, il y a quelque chose, il y a une question que je me suis posée, parce que, vu que c'est quelqu'un qui apporte une valeur très importante aux études, comment il a vécu, justement, le fait que toi... Tu passes le bac une fois, malheureusement tu ne l'as pas, une deuxième fois, tu ne l'as pas. Comment ça a été cette période pour toi ? Parce que tu expliques très clairement que après ce deuxième échec au bac et tout, quand tu l'as, tu expliques très clairement ton parcours et tu sais où tu veux aller. Est-ce que ces périodes, ça n'a pas été difficile à la maison ?

  • Phillipe

    Très dur parce que... Bon, alors, on va dire que c'est pas quelqu'un qui va... En tout cas, j'ai pas eu ce rapport avec lui. C'est pas quelqu'un qui va être violent verbalement, encore moins physiquement d'ailleurs. Mais tu sens qu'il n'est pas content de la situation. Il n'est clairement pas content. Et quand je ne vais pas avoir le bac la première fois, c'est drôle parce qu'il va avoir... Il va être très philosophe par rapport à ça. Il faut savoir que dans ma famille, mes soeurs et autres, on a beaucoup de doctorat dans la maison. Mes frères et soeurs, pour dire les niveaux d'exigence de mes pères, mes soeurs sont toutes docteurs, d'autres qui sont dans l'expertise comptable. Bref, bac plus 5, ce n'est pas impressionnant pour nous. Et donc, quand tu commences déjà à rater le bac, alors que moi, mes soeurs, c'était des classes, des mois, ils allaient vite. La première année, il a appris ça avec philosophie en se disant, bon, ça arrive, la preuve. Et la deuxième année, quand je rate le bac... Je pense que j'ai fini par me rendre compte qu'ils nous mettaient beaucoup de pression pour qu'on soit bon à l'école. Parce qu'il faut le dire, moi, j'ai grandi dans un cadre dans lequel, pendant les vacances, nous, on étudiait les fables. Mon père va au travail le matin, quand il rentre de soirée, tu dois lui réciter la fable de La Fontaine. Tu dois réciter de A à Z et comprendre les maximes qu'il y a dans les fables. Ce qui fait que chez nous, les gens n'ont jamais compris pourquoi un scientifique comme moi a un si bon niveau en littérature, et ainsi de suite. Moi, je n'ai toujours pas compris pourquoi les autres n'avaient pas un tel niveau. C'est vrai que pour toi,

  • Olivier

    c'était ton quotidien.

  • Phillipe

    C'était normal. En grandissant, je me suis rendu compte qu'en fait, non, ce n'est pas comme ça que les parents faisaient avec leurs enfants. Donc, quand je rate le bac la deuxième fois, je pense qu'il se rend compte que je suis moi-même déjà très affecté. Donc, il ne va pas venir appuyer dessus. Il va me dire une phrase qui va beaucoup me parler, c'est qu'il va me dire que c'est bien que je rencontre le chèque à ce stade de ma vie. Parce qu'il me dit, lui, ça n'a pas été le cas. Et il se rend compte que c'était quelque chose de pas forcément bien, parce que lui, la première fois qu'il a échoué réellement dans sa vie ou qu'il a considéré qu'il était en situation d'échec, il a failli se suicider. Parce que quand mon père a perdu le travail... C'est ça, lui,

  • Olivier

    il a connu l'échec quand il était au sommet. Et donc, c'est encore plus dur.

  • Phillipe

    C'est encore plus dur. Avec des enfants, des charges. Et un jour, il a pensé à se suicider. Il a acheté des produits pour se suicider. Et le matin, il avait prévu de boire. C'est juste que ce matin-là... Mes frères l'ont suivi partout dans la maison. C'est-à-dire qu'ils ne voulaient pas faire ça devant les enfants, ils voulaient éloigner les enfants. Mais je ne sais pas s'il se passe toujours là, c'est Dieu, si tu appelles ça comme tu veux. Donc partout où il allait, les enfants étaient accrochés à lui. À tel point qu'il allait dans la chambre, il s'est posé sur le lit et il s'est endormi avec ses comprimés à côté. Et quand il s'est relevé, il y avait déjà des gens dans la maison, et ainsi de suite. Donc ils ne pouvaient plus le faire à ce moment-là. Mais il m'a donc dit que, au final, c'est bien que je connaisse ça maintenant. Parce que ça me prépare à la réalité de la vie. Et que je dois juste considérer que c'est une étape. Parce qu'après ça, normalement, si je sais en tirer les bonnes leçons, j'aurai un rapport très différent à la vie par la suite. C'est drôle parce que moi, mes échecs, notamment le deuxième, m'a fait ressentir la haine de l'échec.

  • Olivier

    D'accord. C'est ça que j'allais te demander. J'allais te demander, comment tu le vis la deuxième fois ? Est-ce que tu te dis... je vais aller pour la troisième fois et c'est une revanche, je vais y aller à fond et je vais la voir et là, je vais leur montrer. Ou est-ce que tu y vas et tu te dis, on va voir la troisième fois et...

  • Phillipe

    Non, je vais la troisième fois en me disant que... En fait, ça devient un challenge personnel.

  • Olivier

    Là, le mind est prêt et dit, vas-y.

  • Phillipe

    Là, je me dis, ça devient un challenge personnel parce que je me dis, mais c'est quoi ce bac en fait ? C'est quoi cette histoire de... Je ne suis pas plus con qu'un autre, parce que tu sais ce qui fait mal quand tu arrêtes, c'est que tu vois tes potes réussir. Tiens,

  • Olivier

    ouais.

  • Phillipe

    Et tu te dis, lui-là, il n'est pas dix fois plus intelligent que moi. La première année, quand je rate le bac, un de mes meilleurs potes m'a dit, Olivier, à l'époque, qui est d'ailleurs aujourd'hui très connu dans le domaine des startups, on révisait ensemble et il a le bac. Moi, je n'ai pas. La première année, on était au lycée Joss. Je me dis, mais ça peut être Olivier aussi. Je me dis, mais Olivier, on révisait ensemble constamment. Il l'a eu, je ne l'ai pas eu. Donc, je me suis dit, OK, d'accord. Mais la deuxième année, quand je ne l'ai pas, je me pose les vraies questions. Parce que tant que tu regardes les autres en te disant que ce n'est pas normal que tu réussisses, tu ne prends pas conscience de pourquoi tu ne réussis pas. La deuxième année, je me suis posé un mot de main et j'ai osé affronter mes véritables limites. Je me suis dit, OK, d'accord, si, j'ai raté. Ça veut dire, parce que la deuxième année, ma mère est dans un mindset totalement différent. Il faut qu'on aille voir tes notes, pour voir s'il n'y a pas eu une erreur. quelque part, je ne comprends pas. Et je me dis non. Si je n'ai pas eu le bac, c'est parce que je ne suis pas assez bon. Il faut se dire cette vérité. Je ne suis pas assez bon parce que pour un élève de terminale mathématique, je n'ai pas le niveau qu'il faut en maths.

  • Olivier

    Ok. Donc, tu étais en terminale S.

  • Phillipe

    Oui, je suis en terminale S. Ok. Tout le reste, littérature et tout, je le suis vol, mais ça compte très peu.

  • Olivier

    Oui, bien sûr. Les coefficients sont très faibles par rapport au maths, physique.

  • Phillipe

    Tout le reste. Et la vérité, c'est que tout mon cursus, je n'ai jamais été un élève qui s'efforçait. J'ai toujours été le genre d'élève qui écoute en classe, capte, rentre à la maison jouer, vient le jour de l'examen et réussit. Et je réussissais toujours avec des notes limites 10, 11, 12. Et ça me suffisait. Parce que pour moi... Je n'étais pas dans un challenge de je vais être premier même si mon père, je voyais bien qu'il voulait ça, mais moi j'aimais jouer. Oui, pas pour toi,

  • Olivier

    c'était bon, ok, je veux passer la classe pour pas que les fans me disent quelque chose C'est tout. Mais c'est marrant que tu dises ça, parce que quand je regarde tous mes invités que j'ai eus pour l'instant, je trouve que cette constante revient à chaque fois. Que ce soit Hadi, que j'ai eu pas longtemps, Milkoz, que j'ai eu pas longtemps. Tous ces gens avec des talents, aujourd'hui, qui réussissent des choses innovantes. me disent qu'à l'école, on faisait tout pour juste passer. Je m'ennuyais. Et tu vois, aujourd'hui, je ne sais plus avec qui j'en parlais, tu sais, on a cette notion d'enfant à haut potentiel intellectuel, à déceler des enfants qui s'ennuient à l'école parce que finalement, l'école n'est pas assez stimulante pour eux, parce que eux, leur cerveau va plus vite.

  • Phillipe

    Ça ne les challenge pas.

  • Olivier

    Ça ne les challenge pas. Et tu vois, aujourd'hui... Quand on voit ce que tu fais, on comprend que tu as un esprit d'analyse très pointu, tu as un esprit de réflexion très très pointu, tu vas très vite dans tes réflexions. Est-ce que tu ne penses pas, avec le recul, peut-être qu'aujourd'hui, tu n'étais pas stimulé par tes professeurs, tu n'étais pas stimulé à l'école pour finalement faire ressortir le potentiel qu'il y avait en toi ?

  • Phillipe

    Je pense que je n'étais pas dans un environnement dans lequel j'avais des raisons d'exceller. C'est-à-dire que pour moi... J'allais à l'école pour passer la classe, c'est tout. Et 10 tu passes. Et donc à partir de là, j'ai jamais été dans une ambiance dans laquelle je me sentais l'obligation d'être parmi les premiers. Et c'est drôle parce que justement, tout au long de mon cursus, même dans mon école d'ingénieur, quand on va arriver à... à ça, je me rends compte aujourd'hui que j'ai toujours sous-performé. Parce que rien ne me poussait à me challenger plus que ça. Et c'est quand je rentrais dans le domaine de l'entrepreneuriat, du business, que là, je vais être face à des montagnes qui vont me pousser à aller chercher des ressources que je ne soupçonnais peut-être... Enfin, je savais que je pouvais faire des choses, mais je n'étais jamais allé les chercher.

  • Olivier

    Là, tu avais trouvé un challenge.

  • Phillipe

    Oui, là, j'avais trouvé un challenge. Et même aujourd'hui, j'ai le sentiment que... Je ne suis même pas à 60%. Je sens que j'ai besoin de challenges encore plus grands, plus stimulants. Et je crois que je suis en train de les trouver là pour aller chercher encore davantage de ressources en moi pour davantage me déployer.

  • Olivier

    Oui, c'est ça. C'est qu'en fait, là, tu sens que tu as un challenge. Tu as ce feu qui brûle en toi, donc tu as envie d'y aller, tu as envie de dépasser les limites, mais à ce moment-là...

  • Phillipe

    Mais je n'avais pas ça à l'école,

  • Olivier

    ça c'est sûr. Donc, tu passes le bac, tu as ton bac, et donc après...

  • Phillipe

    Mais je voulais faire une précision par rapport à ce que je disais, parce que je pense que c'est important quand on est un citoyen. d'échec, d'identifier pourquoi on échoue. Mon père disait une phrase qui est importante, c'est que quand tu tombes, il ne faut pas regarder là où tu es tombé, il faut regarder là où tu t'es cogné. Ce n'est pas là où tu es tombé qui est important, c'est là où tu t'es cogné le pied. Tu peux te cogner le pied là, tu roules et tu tombes là-bas. Reviens là où tu t'es cogné le pied. Et cette année-là, la troisième année de...

  • Olivier

    Faut pas regarder où tu t'es fait mal, faut regarder où tu es tombé. Mais c'est tellement vrai, c'est tellement logique.

  • Phillipe

    Et donc je me suis dit, cette année-là justement... Qu'est-ce qui fait que je ne réussis pas mon bac ? J'ai identifié le fait que je n'étais pas bon en maths. Mais je n'étais pas bon en maths parce que j'avais cumulé beaucoup de lacunes depuis la sixième. Qui fait que, comme c'était une logique de passer juste mes classes, mes lacunes ne cessaient de s'agrandir. Et arriver en terminale, c'était beaucoup trop grand et beaucoup trop visible. Et donc cette dernière année de terminale, je crois que j'ai fait ce que très peu d'élèves font. Chaque fois que je rencontrais un problème en classe, j'allais chercher dans quelle classe on apprend les bases de cette notion. Parce qu'on arrive en terminale, on apprend des choses complexes, mais qui ont une base plus simple. Je me suis retrouvé avec mon livre de sixième, de cinquième, de quatrième, de maths. Et tu refais tout le parcours. Tout à fait. À me dire si j'ai cette lacune en terminale, c'est parce qu'en troisième, je n'avais pas bien compris quelque chose. C'est parce qu'en quatrième, je n'avais pas bien compris quelque chose. C'est parce qu'en... Cinquième, je n'avais pas bien compris quelque chose. Ce qui fait que maintenant que je sais ça, et que j'ai des enfants, je sais quelle est l'importance d'apprendre des bases. Et si l'enfant n'a pas des bases, ça va le rattraper. Tôt ou tard.

  • Olivier

    Tu accumules.

  • Phillipe

    Tu accumules des lacunes qui ne vont pas être visibles parfois dans tes notes ou dans tes résultats, parce que finalement, le jour de l'examen, on t'interroge sur certaines choses. Mais ça peut finalement devenir préjudiciable beaucoup plus tard. Et donc, j'ai fait cet effort de revenir aux bases. Ça demande quand même beaucoup d'humilité d'être en terminale mathématique et d'aller lire des trucs de cinquième.

  • Olivier

    Et puis surtout qu'à ce moment-là, on n'a pas, je vais dire, l'accès à tout ce que les jeunes d'aujourd'hui ont. Ou tu peux aller sur YouTube pour revoir des cours. Tu peux aller, tu vois, t'es vraiment obligé d'aller prendre les cahiers, d'aller prendre les livres, d'aller rechercher, d'aller lire, de refaire les exercices. C'est en ça où c'est vraiment encore plus, je trouve, impressionnant. Parce que comme tu dis, c'est l'humilité de se dire, je vais revenir à la base. Mais ça monte ta volonté de réussir parce que la charge de travail, ça doit être en supplément. Parce que déjà que les cours sont difficiles, ne serait-ce que ceux de la classe. Mais si tu dois revenir sur, ok, ça c'est en troisième qu'on l'a appris, mais ça veut dire qu'en seconde, peut-être on a développé ça.

  • Phillipe

    Tout à fait. Par contre, tu fais plusieurs classes. Bien sûr,

  • Olivier

    je refais plusieurs classes pour arriver jusqu'à la finalité. Impressionnant, donc j'imagine que cette année-là, ça a été une année où tu as, comment on dirait aujourd'hui, tu as charbonné.

  • Phillipe

    Ouais, ouais. Et donc quand je vais avoir le bac, c'était normal. Là, si je n'avais pas eu cette année-là, je me serais senti vraiment très mal. Mais bon, j'ai eu le bac cette année-là.

  • Olivier

    C'est quoi le sentiment quand tu vois ton nom ?

  • Phillipe

    Non, parce que nous, au Cameroun, c'est pire. On lit les noms à la radio. Oh ! C'est-à-dire qu'on arrive… Tu vois l'alphabet là ? Oui, oui, oui. Toi, c'est V, non ?

  • Olivier

    V, ouais, je suis à la fin. Voilà,

  • Phillipe

    moi, c'est S. Tu vois, on lit, on lit, on lit et… Tu dois être attentif parce que quand on saute ton nom, c'est horrible. Parce que si on saute ton nom, tu constates juste qu'on est... Moi, c'est S-I-M-O. Il y a beaucoup de six mots au Cameroun. Donc, on peut dire six motels, six motels, six motels. Et après, on passe à une autre lettre. Tu te rends compte que c'est passé ? Le pire, c'est que tu entends des cris de joie chez le voisin. Donc, la troisième année, on était... Et en plus, c'est solennel. Parce que quand la liste des... Au moment où les résultats arrivent, on met le poste radio. Au centre de la maison, tout le monde est assis et on attend ton nom. Il y a eu de la joie, de la pleure, c'était bien.

  • Olivier

    Et quand tu as ton bac, finalement, est-ce que tu sais déjà que tu veux t'orienter pour devenir ingénieur ou est-ce que c'est ok, bon là j'ai mon bac, qu'est-ce que je fais maintenant ?

  • Phillipe

    Complètement pas du tout. Ça c'est un des gros problèmes qu'on a dans le pays, c'est qu'on souffre beaucoup de problèmes d'orientation. Donc je n'ai aucune idée. Je sais à la base que je voulais faire mes décisions, plus tôt. J'avais des métiers comme ça auxquels je pensais, parce que c'était des métiers, je pense, sexy, chirurgien, pilote.

  • Olivier

    Il y avait urgence à l'époque, tu voyais genre ce clou-là.

  • Phillipe

    Mais quand j'ai vu mon rapport au sang, j'ai compris que je suis chirurgien, ça va pas. C'est sur une poule qu'on devait être gorgeux. J'ai vu le sang de la poule.

  • Olivier

    Ok, bon, on va s'arrêter là.

  • Phillipe

    On va laisser la chirurgie, ça va pas le faire. Pilote, pareil, je pensais à pilote, et puis mon père m'a dit un jour, tu veux faire le tour du monde ? Ta femme, tu la laisses à qui ? Je lui ai dit, ah, c'est pas faux, j'avais pas vu ça comme ça. Pilote, là, on met ça de côté. Et donc, quand j'ai eu le bac, j'avais aucune idée. J'avais un bac. Et pourquoi ? À la base, si j'avais fait des séries littéraires, j'aurais survolé tout. L'une des raisons pour lesquelles je veux avoir des séries scientifiques, c'est parce que je veux de la difficulté.

  • Olivier

    D'accord.

  • Phillipe

    Parce que je me dis, et puis surtout, je sais qu'après le bac, les séries scientifiques trouvent une infinité de possibilités que tu n'as pas avec des séries littéraires.

  • Olivier

    Et puis, nos parents... de cette époque-là, en tout cas, c'est... Mon fils fait Bac S, mes enfants font Bac S.

  • Phillipe

    Ça sonne mieux aussi. Oui,

  • Olivier

    voilà. Je trouve que le Bac L à cette époque-là, t'étais un petit peu vu comme... Bon, OK, il fait ça parce qu'il peut pas faire autre chose.

  • Phillipe

    Mais souvent, malheureusement, moi je vais te dire en toute transparence, la grande majorité des gens que je connais qui ont fait des séries littéraires... C'était pas par amour de la littérature, c'est parce qu'ils s'en sentaient pas en science.

  • Olivier

    En science,

  • Phillipe

    exactement. Et tu vois, même en série littéraire, tu as des gens qui sont là mais qui n'ont aucune passion pour ça. Oui,

  • Olivier

    c'est vrai.

  • Phillipe

    Ils te disent qu'ici les maths vont être moins difficiles, et donc ils sont là, mais du coup ça te crée des gens qui ne... Et quand tu tombes sur un gars qui est vraiment là pour la littérature... Tu tues le son tout de suite. Pareil, moi, c'est un peu l'hybride du côté scientifique. C'est quoi ce matheux qui est tout le temps dans les livres, qui est tout le temps, parce que je lisais en série scientifique, on ne lit pas beaucoup, qui est tout le temps en train de lire. Et pire, moi, j'ai gagné des concours de littérature, j'ai gagné des concours Rémy Lissot là. J'ai gagné plein de prix au lycée, alors que j'étais en série scientifique devant des littéraires.

  • Olivier

    Donc, ce côté orateur, ce côté parler. Oui. Devant le micro, parler.

  • Phillipe

    Finalement, je me suis rendu compte qu'aujourd'hui, toute ma vie m'a préparé à ça. Bah oui. En fait, moi, j'ai commencé, je suis quelqu'un d'à la base de très pudique et même peut-être d'un peu timide. Mais j'ai fait du théâtre en sixième, cinquième pour vaincre ça. Donc, j'ai commencé à apprendre à parler devant les gens en sixième, cinquième. En quatrième, troisième, j'ai fait un boys band. Donc, je chantais.

  • Olivier

    Philippe, fais pas, on va aller chercher les chansons.

  • Phillipe

    Je suis allé à un boy band de Poet Clover. Oh ! Si, si. Oh ! En troisième, j'étais dans le... Attends,

  • Olivier

    attends, je mets l'effet auto-tune. Tu peux chanter si tu veux.

  • Phillipe

    Non, non, non. Le plus, c'est que je connais toutes les paroles de chants. Darling, fais-moi juste... Oh là là ! Je suis allé à un boy band de Poet Clover. Si, si. J'ai bien baigné dans tout ça quand j'étais en troisième. À partir de seconde, j'ai commencé à faire le Club Journal.

  • Olivier

    Ok.

  • Phillipe

    Attends, je suis en seconde scientifique. Ouais, ouais. En première, j'étais président du club journal. En terminale, je gagne le concours Émile Zola, qui est un concours littéral. En deuxième année terminale, j'entre dans l'équipe des petits génies, parce qu'au Cameroun, il y avait un concours national qu'on appelait les petits génies, qui regroupait dans chaque lycée les cinq meilleurs en littérature, maths, culture générale, science, il y avait un truc comme ça. J'ai envie de lancer un truc comme ça aujourd'hui. Parce que je me rends compte que ce truc-là, rien que ce jeu, en fait, c'est une sorte de question pour un champion, mais inter-établissement. Oui. Et nous, on a été champions nationales devant les lycées français, les lycées américains. C'était incroyable parce qu'on le faisait par province. C'est-à-dire que tu compétais à Dakar, tu gagnes à Dakar, et vous allez rencontrer les gens de la Casamance, les gens pour un concours national. Et nous, on a gagné le concours national. Et j'étais dans cette équipe-là, des petits génies. À la fin de l'année, je n'ai pas eu le bac. Tu vois le paradoxe ? Oui,

  • Olivier

    le paradoxe,

  • Phillipe

    c'est incroyable. Le gars qui est supposé être super intelligent. et qui n'a pas le bac. Donc tu vois, la deuxième année, je l'ai vraiment mal pris, pour revenir à ça. Donc pour dire que tout mon cursus, j'ai été très proche des choses littéraires, et quand je suis en terminale, donc je suis dans le club journal, donc j'écris, je fais des interviews. Et je commence à me rendre compte. très jeune, du pouvoir des interviews. Parce que je me rends compte que quand je vais faire une interview du proviseur, il prend tellement de précautions pour bien s'assurer que je vais bien écrire les mots qu'il a dit, ainsi de suite. Et il me traite différemment d'avant ça. Je me rends compte que le gars qui donne la parole aux gens, il a un pouvoir.

  • Olivier

    Et c'est fou parce que tu vois dans toutes les interviews que tu as fait,

  • Phillipe

    fait je savais pas que tu avais déjà ce côté là ouais et c'est plutôt je me suis rendu compte qu'en fait beaucoup de choses m'ont préparé à ça en fait et quand je vais aller à en terminale justement la deuxième année je vais avoir un petit job à la radio radio de chroniqueur.

  • Olivier

    C'est pas vrai. Si,

  • Phillipe

    si. Je vais aller gratuitement. Pareil, tu vois, c'était un job, tu n'es pas payé, c'est zéro. Mais je venais là-bas tous les mercredis. On venait en séance de rédaction. On nous apprenait à présenter le journal et chacun avait sa rubrique. C'est toi qui présentes, c'est toi qui fais la rubrique sport. Tu vas chercher les informations.

  • Olivier

    Mais tout ça, tu le faisais parce que tu aimais ça.

  • Phillipe

    Tout à fait.

  • Olivier

    En fait, ça, c'était des à côté. Tu n'étais pas obligé de faire.

  • Phillipe

    Complètement.

  • Olivier

    Mais tu le faisais parce que ça te passionnait. Ça me parlait.

  • Phillipe

    Ouais. Dans un environnement dans lequel il y a très peu de distractions, c'est un peu comme une sorte d'échappatoire, un moyen de faire quelque chose de différent.

  • Olivier

    Donc, tu apprends déjà à raconter des histoires. Oui,

  • Phillipe

    à aller chercher des trucs. Et naturellement, maintenant, je suis quelqu'un de très friendly. Je suis le genre de gars qui... Si je suis dans un groupe, tu sais que je suis là. Je raconte toujours des histoires, toujours des blagues. Moi, je suis le genre de gars que j'arrive à une soirée, le gars qui est en train de rentrer dit Ah, il arrive, on revient. Parce que là, on sait qu'on va rigoler. Parce que j'ai toujours une histoire. Et je me suis rendu compte que cet art de savoir raconter des histoires, ce n'était pas donné. Et en fait, ça pouvait être utile finalement dans le monde des médias.

  • Olivier

    Et même... Pour revenir à ce que tu disais même précédemment, toutes ces fables que ton père te faisait apprendre, ça t'a donné un vocabulaire, ça t'a donné une structure, une connaissance des mots, de l'importance de chaque mot, des virgules,

  • Phillipe

    des tout.

  • Olivier

    Et c'est impressionnant. Et donc, tu dis, tu as ton bac, tu ne sais pas trop ce que tu veux faire à ce moment-là. Et donc, comme le côté ingénieur...

  • Phillipe

    Et personne ne sait. Ouais. Parce que je discutais avec mon père. Et là, tu te rends compte que, en fait, les parents veulent que tu aies des diplômes, mais ils n'ont pas une orientation, ils n'ont pas un plan. Pour eux, c'est juste... tu ailles à l'école. Et c'est là que tu te rends compte que beaucoup d'enfants ont été très mal orientés. Ils ont fait des filières à l'université qui ne les passionnaient pas du tout, dans lesquelles ils n'apprenaient rien d'intéressant. Et au final, quand ils finissent leur carrière, ils te disent Non, en fait, je veux complètement faire quelque chose d'autre. Parce qu'ils se rendent compte que J'ai fait ça parce que mes parents, j'ai fait ça parce que la société blé, mais pas pour moi. Et arrivé à un certain âge, tu te poses certaines questions qui font que si tu en as la possibilité, tu fais demi-tour. Et donc moi je vais être dans cette possibilité là, je me demande donc à ce moment là...

  • Olivier

    Et là, tu vois, je réfléchis, mais elle est très cartésienne. On est dans un pays qui est le Cameroun, où il n'y a pas forcément beaucoup d'emplois. Je me rends bien compte que les gens qui ont des diplômes galèrent souvent. Et je n'ai pas envie de danser de situation. Et je sais que le choix que je vais faire là va être important. Du coup, je me demande, quels sont les métiers qui ont toujours du travail, ou du moins, qui peuvent bosser dans beaucoup de boîtes ? Et je discute avec les parents et la comptabilité revient. Moi, ça ne m'intéresse pas d'être derrière l'ordinateur et le shift. Ça ne m'intéresse pas du tout. Et à l'époque, il y a la supply chain, qui était totalement inconnue à l'époque. Et même, c'est pas très connu. Les gens parlent de la logistique, mais la supply chain, c'est beaucoup plus vaste que ça. Et là, je découvre donc l'amitié de la supply chain, qui sont dans beaucoup d'entreprises, mais pour lesquelles il n'y a pas de formation. D'accord. Ou très peu de personnes formées. Voilà comment je décide d'entrer dans la supply chain. Pas par passion pour ce truc-là, mais parce que je me dis...

  • Phillipe

    Tu te rends compte qu'il y a un besoin ?

  • Olivier

    j'aurais plus de chances de trouver du boulot donc je vais m'orienter vers ça tout à fait et donc tu fais deux ans en logistique et transport mais je me rends compte quand j'arrive en logistique et transport que j'ai beaucoup de camarades qui ont fait séries littéraires au delà ça pique mon orgueil je me dis mais attends finalement je me suis cassé ben oui pour venir être sérile et littéraire c'est quoi le problème ici je veux être ingénieur parce que du coup quand même il faut que mon background et du coup paradoxalement là dans ce final je survole le truc ça pique Pareil, je n'étudie pas, mais là, pour le coup, je suis premier, deuxième, constamment. Oui,

  • Phillipe

    mais ça ne m'étonne pas parce que tu as tellement reposé tes bases et tu maîtrises tellement maintenant ce que tu as fait que c'est facile une fois que tu as compris.

  • Olivier

    Après, je me dis qu'une fois qu'on a un parcours de logistique, de transport, on peut accéder à quel diplôme d'ingénieur ? C'est comme ça que je me rends compte que le génie industriel, c'est le top du top auquel on peut accéder. D'accord. Et donc, je me dis que je vais être ingénieur industriel. Mais à cette époque-là, il n'y avait pas encore d'ingénieur industriel au Cameroun. Voilà comment je vais en France pour faire de l'ingénieur industriel.

  • Phillipe

    D'accord. Et donc, tu expliquais, pour ceux qui ont déjà vu des interviews que tu as faites, que tu vas faire ta demande de visa pour partir en France.

  • Olivier

    Oui.

  • Phillipe

    Et que finalement, tu l'as fait, mais en te disant que tu ne vas pas l'avoir. En te disant que vu que je n'ai payé personne, je n'ai soudoyé personne, je n'ai pas glissé de billets sur la table. Je vais faire les démarches qui sont les démarches normales.

  • Olivier

    Je ne dis pas ça à ce moment-là parce que mes parents sont un peu spéciaux. Tout le monde croit autour de moi que je ne vais pas l'avoir, mais personne ne me le dit. En fait, on me laisse dans mon délire. Tu as dit que tu voulais aller en France. Va faire la démarche. Du coup, je fais la démarche de manière naturelle. Je ramène mes bulletins, parce que c'est beaucoup de documents. J'obtiens de ma soeur la prise en charge, ses fiches de paye, ses impôts.

  • Phillipe

    Parce que pour que les gens comprennent, ta soeur est déjà en France. Elle est déjà en France,

  • Olivier

    tout à fait. J'ai une soeur qui est déjà en France, qui d'ailleurs... est arrivé en France et qui a été sans papier. Et j'ai vu le stress et la galère que ça provoquait à la maison. Et je me suis promis que je n'irais jamais clandestinement en Europe. Jamais, au grand jamais, je ne quitterais le Cameroun pour aller quelque part sans avoir les papiers qu'ils font. Parce que je ne...

  • Phillipe

    Tu sais,

  • Olivier

    tu as vu ce que tes parents ont vécu. On t'appelle, ma soeur appelle à 23h, la meilleure amie de ma mère vient de la mettre dehors. On est en plein hiver. Tu vois, des trucs juste incroyables. Jamais je n'irai sans elle. papiers ou dans des situations où je vais être à la merci des gens. Et donc, avec ma soeur, j'obtiens dans les documents, je vais déposer ma demande de visa. Et il y a l'entretien. Parce que l'entretien joue un grand rôle à cette époque-là, sur le process de visa. Elle me pose des questions sur mon parcours et surtout sur ce que je vais aller faire en France, pourquoi je vais aller faire ça en France. Je réponds naturellement. Elle me pose une question qui, je pense, a fait une vraie différence. Après tes études, qu'est-ce que tu vas faire ? C'est drôle parce que je lui dis à ce moment-là, je sais que c'est une réponse par convenance. mais qui rencontre quand même quelque chose auquel je pensais déjà. Je lui dis, je vais rentrer dans mon pays, le développer en créant des entreprises. Il a dit ok, d'accord, et je rentre. Trois jours après, on m'appelle pour venir prendre... Enfin, c'était la réponse du visa.

  • Phillipe

    P-Oui, tu as un délai de trois jours.

  • Olivier

    Juste qu'à cette époque-là, c'est bizarre parce qu'on ne donnait pas les visas longtemps avant le voyage. On te les donnait la veille ou le... le jour même. Parce qu'ils avaient peur de la fraude des visas. Tu prends le visa, on va essayer de repopier. Moi, mon rendez-vous, c'était peut-être 4-5 jours avant. Donc, je vais et ils me donnent le visa. Je suis très content, je sors de là, je rentre à la maison. J'arrive donc, elle appelle le téléphone comme maintenant, elle appelle. Je rentre à la maison, ma mère faisait la sieste, elle rentre dans sa chambre, elle me demande si j'ai donné le visa. Je lui dis oui, elle dit non, tu mens. Comment ça je mens ? Je lui dis, montre-moi ton passeport. Au revoir. Je lui donne le passeport. Regarde-moi le visage. Elle n'en revient pas. Je me rends compte que... Pourquoi tu es surpris ? Parce que je croyais qu'on n'avait pas te donné le visa.

  • Phillipe

    Et personne dans la maison pensait que tu allais l'avoir.

  • Olivier

    Je lui ai dit pourquoi ? Parce qu'on n'avait pas su doyer. Parce que dans l'esprit, déjà, au Cameroun, tu n'obtenais pas de visa si tu n'avais pas su doyer, si tu n'avais pas fait un truc qui n'était pas clean, ainsi de suite. Et donc, moi, je n'ai rien fait du tout.

  • Phillipe

    Toi, tu as juste suivi le système ?

  • Olivier

    Juste suivi le système.

  • Phillipe

    Donc là, tu as ton visa. Donc finalement, ta famille qui ne pensait pas que tu... Tu pouvais partir, il doit partir et tu es prêt que ta maman, qui avait des économies à elle, décide de toutes ses économies. Elle te dit vas-y mon fils.

  • Olivier

    Et quand je sors de la maison, elle m'a dit une phrase que j'ai gardée avec moi toute ma vie. Elle m'a dit Comme tu es en train de partir là, tu es un homme maintenant. La prochaine fois que tu reviendras ici, tu seras en visite. Considère pas que tu as encore une maison ici. Tu dois revenir ici pour nous rendre visite. Parce que tu seras déjà installé chez toi.

  • Phillipe

    Elle dit Ok,

  • Olivier

    d'accord. Et je suis parti. Et je suis parti avec cette idée de... Et je crois que ça a fait une grosse différence dans mes études, justement. Je suis parti en mot de commando, en fait. Je ne suis pas venu m'amuser en France.

  • Phillipe

    Je ne suis pas venu jouer. J'ai une mission.

  • Olivier

    Je suis venu en mission. J'ai pris un certain retard déjà au niveau de mes études. J'ai eu l'opportunité d'aller obtenir un diplôme qui va m'ouvrir des postes.

  • Phillipe

    Il y a beaucoup de portes.

  • Olivier

    Et un certain niveau de rémunération. Il faut faire vite. Oui. Ce qui fait que quand je dis souvent, c'est que les gens ne... Mais moi, toute ma vie, jusqu'à ce que je dise, ça fait plus de 15 ans, je n'ai jamais été en boîte de nuit. Je n'ai jamais été en club. Je ne comprenais même pas les gens qui faisaient ça. Je me disais... On n'est pas venu... En fait, ici... Je ne suis pas venu ici avec les mêmes objectifs. Par contre, pendant mon école d'ingénieur, j'ai suivi mon cursus. J'étais école-boulot, parce qu'il fallait que je fasse des petits boulots pour ne pas dépendre financièrement de mes parents. Et je savais que l'école c'était mon ascenseur et que j'avais une opportunité que beaucoup de gens n'ont pas. Et donc il fallait que je réussisse dans mes études assez rapidement pour commencer à travailler. En fait moi mon but c'était, il faut que je passe vite ce truc pour commencer à travailler.

  • Phillipe

    Et justement tu le passes vite parce que tu dis qu'en deux ans et demi,

  • Olivier

    au lieu de trois, tu finis.

  • Phillipe

    Et tu sors donc ingénieur de trois, c'est ça ?

  • Olivier

    Oui, de l'UTT.

  • Phillipe

    De l'UTT de trois. Là, tu rentres dans le milieu du travail directement ?

  • Olivier

    Avant même de terminer, j'avais déjà des propositions. Ok. Pendant mon stage de fin d'études.

  • Phillipe

    On est en quelle année ? 2010. 2010. Oui. Donc, 2010, tu es en France, tu es installé et tout. Et maintenant, ma question, c'est à quel moment YouTube arrive ?

  • Olivier

    Oh, beaucoup plus tard. Pas tant que ça, parce que j'ai refait une vidéo. C'est là que j'ai fait une série de vidéos sur... les backstage des 1 million. Ah ah, bien sûr. Ce que les gens n'ont pas vu. Bien sûr. Et il y a une vidéo dans laquelle je raconte quelque chose que beaucoup de gens ne savent pas, c'est qu'Investir au Pays, ce n'est pas ma première chaîne YouTube.

  • Phillipe

    Ok.

  • Olivier

    Oui.

  • Phillipe

    Ok.

  • Olivier

    J'ai ouvert une chaîne YouTube, je suis allé revoir, parce qu'elle est encore sur YouTube, je suis allé revoir hier, il y a 10 ans.

  • Phillipe

    Ok.

  • Olivier

    Donc 2014.

  • Phillipe

    2014.

  • Olivier

    Donc tu vois que 4 ans après, j'étais déjà salarié depuis un certain temps, j'avais déjà flairé qu'il y avait quelque chose à faire sur Internet. J'avais créé une chaîne sur l'alimentation et le sport.

  • Phillipe

    Ok. Mais donc quand tu crées cette chaîne sur l'alimentation et le sport, c'est parce que tu as déjà une volonté de faire quelque chose sur YouTube. Tu sens qu'il y a un potentiel business sur YouTube.

  • Olivier

    Tout à fait. Parce que je vois déjà des jeunes comme moi faire des vidéos de sport et je vois qu'ils font des vidéos pour parler de... de sport et qui parviennent à vendre des produits avec ça. Et donc, je me dis, en fait, je ne suis pas plus bête qu'un autre. Donc, je comprends le business model. Tu fais du sport, tu crées une communauté autour de toi. Et à cette communauté, tu commences à proposer des choses. Et donc, je commence dans l'idée de créer cette chaîne-là. Et je fais une ou deux vidéos et j'abandonne. Ouais,

  • Phillipe

    YouTube c'est dur.

  • Olivier

    C'est super dur.

  • Phillipe

    C'est ça que les gens ne savent pas.

  • Olivier

    C'est super dur. Ouais. Et je n'étais pas du tout préparé, je pensais que ce serait simple. Ouais,

  • Phillipe

    on pense, beaucoup de gens pensent quand ils se lancent sur YouTube que c'est facile.

  • Olivier

    mais YouTube je pense que tu me corrigeras si je me trompe si tu veux réussir sur YouTube il y a une seule recette la constance oui il ne faut pas il ne faut pas je dirais deux choses enfin il y a au moins deux choses la constance et la remise en question il faut se remettre en question sur YouTube constamment et je pense que c'est ce qui m'a fait grandir parce que sur YouTube il y a des paliers c'est-à-dire que tu vas créer du contenu et puis à un certain moment tu vas avoir l'impression que tu ne progresses plus d'accord il faut que tu te renouvelles. D'accord. Si tu ne te renouvelles pas, tu vas... Il y a des gens qui créent des vidéos depuis 5 ans et qui font toujours 1000 vues et qui ont toujours 2000 abonnés. Oui. Parce qu'ils ne veulent pas comprendre que c'est à lui de se remettre en question. Ce n'est pas à l'algorithme. L'algorithme ne va pas te faire plaisir. C'est vrai. C'est à toi, si tu veux progresser, de comprendre qu'est-ce que je peux mieux faire, quel type de thématique, ainsi de suite, comment je peux mieux amener mon sujet. Et donc, pour moi, c'est ça. C'est la consistance, on est d'accord, et la remise en question. Quand ça ne marche pas dans un sens, ne force pas,

  • Phillipe

    pivote. Et est-ce que, parce que tout à l'heure, tu m'en parlais de ce côté journalisme que tu avais déjà eu à développer plus jeune, ce côté amour des mots et tout, est-ce que le côté ingénieur a été ce côté qui t'a permis de structurer tes stratégies ?

  • Olivier

    Totalement. Totalement, parce que les deux mondes vont se...

  • Phillipe

    C'est ça, parce que finalement, tu prends le meilleur des deux mondes, que tu mélanges... avec ce côté savoir, tu vois, raconter des histoires, rendre les gens même à l'aise, ne serait-ce que face à toi, mais tu as aussi, et c'est ça que je pense que les gens doivent reconnaître, un côté où tu as réussi à comprendre tes forces. Et comment j'utilise, quelles sont mes forces et comment je fais pour aller plus haut avec les forces que j'utilise. En tout cas, bref, 2010, première chaîne YouTube, deux vidéos. 2014. 2014, deux vidéos. J'arrête. Tu arrêtes.

  • Olivier

    Parce que je croyais que mes vidéos allaient faire des milliers. Tu me racontes que pour ces vidéos-là, j'ai mis des heures. Parce qu'en plus, ma première vidéo, c'est un micro-trottoir. Ah ouais, direct. Tu sais que le micro-trottoir, c'est compliqué à monter. Oui. tu poses la même question à beaucoup de gens parce qu'en fait c'est beaucoup de montage de vidéos en un seul et donc je vais même prendre un micro-trottoir et tu la montes toute seule la vidéo ? toute seule parce que là aussi il faut d'abord apprendre c'est ça parce que t'as pas de monteur et c'est un flop total c'est pas normal je refais une deuxième ça marche pas je me dis bon

  • Phillipe

    Je retourne à mon côté ingénieur.

  • Olivier

    Et quatre ans plus tard, je ressens que je suis plus mature pour revenir sur les réseaux, mais je ne vais pas revenir comme avant. Et ça, c'est ce que je dis souvent, c'est qu'à ce moment-là, je décide de me former.

  • Phillipe

    sur YouTube.

  • Olivier

    Comment ça marche.

  • Phillipe

    C'est très important.

  • Olivier

    Je vais prendre une formation chez des Américains. C'est très, très important. Comment YouTube marche et comment on croit sur YouTube. C'était un gars qui avait déjà une bonne chaîne, qui croissait bien, qui avait une formation qui marchait très bien. Et je prends sa formation et là, je découvre un univers que je ne comprenais pas du tout. Je me rends compte qu'en fait, ce n'est pas juste faire une vidéo et venir la poster.

  • Phillipe

    Investir sur les formations, les gens négligent ça.

  • Olivier

    Complètement, parce qu'on pense que les choses sont intuitives.

  • Phillipe

    Parce que j'ai reçu Pathé Diallo. que tu as rencontré justement il n'y a pas longtemps. Et tu vois, il me disait ça justement aussi, qu'à un moment, il a acheté un club dans son parcours de vie et il n'avait pas les fonds à ce moment pour acheter le club, sauf que la personne qui vend le club lui parle d'un mode de financement qu'il ne connaît pas. Et ce qu'il fait, c'est qu'il a acheté une formation pour comprendre ce mode de financement et finalement revenir devant cette personne qui vendait le club pour le convaincre. de lui donner le club à moitié prix et de continuer à le payer. Et donc, je trouve que c'est très important que des gens comme toi, des gens comme lui, qui réussissent dans leur domaine, te disent que je me suis quand même formé, j'ai payé des formations. Et donc, tu prends une formation pour te former sur YouTube.

  • Olivier

    Oui, pour comprendre, parce que j'ai échoué une première fois. Je n'ai pas envie de recommencer de la même manière. Et ça va tout changer, parce que dès ma première vidéo... Je sais où je vais. Ma stratégie est établie. Et là, pour le coup, j'ai une vraie stratégie. Je sais quelle est la niche sur laquelle je vais me lancer. Parce qu'à cette époque-là, quand je crée Investir au Pays, je me rends compte qu'il y a déjà beaucoup de formateurs en France. Etats-Unis, mais il n'y a personne qui fait de la formation business sur la zone afrique. Or, je me rends compte que quand je parle des petits business à l'époque déjà que je faisais en Afrique, ça intéresse beaucoup de gens. Et parfois, les gens me disent, je suis prêt à te payer, même si tu veux que tu m'expliques comment tu fais ton élevage à distance, comment tu fais... fais ceci, cela à distance. Et je me rends compte qu'il y a une niche. Plutôt que de prendre de l'argent, je ne sais même pas comment tarifer ça. Je ne sais pas comment délivrer pour que le gars soit satisfait. Je vais aller apprendre. Et donc, c'est comme ça que je me lance sur YouTube. Et tout de suite, ben... dès ma première vidéo, dont je me rappelle d'ailleurs jusqu'à aujourd'hui, 6 raisons d'entreprendre en Afrique. Tu vois, rien que les titres, c'est plus travaillé que le gars qui faisait le micro contre toi. Et quoi ? Quand je la publie, je la sors. Pareil, j'utilise des stratégies parce que l'une des grosses erreurs que beaucoup de gens font, c'est que, surtout quand ils débutent, parce qu'après, tu n'as plus besoin de faire ça. Mais c'est de mettre toute leur énergie pour créer du contenu et ils s'en vont. Ils ne réalisent pas que quand tu crées du contenu, il faut mettre beaucoup d'énergie pour distribuer ton contenu. Ne pas compter uniquement sur l'algorithme.

  • Phillipe

    Ne pas compter sur juste les gens. Ah, les gens vont liker, partager.

  • Olivier

    Il faut pouvoir publier ton truc à gauche, à droite, expliquer aux gens pourquoi ils doivent regarder. Et ma première vidéo va faire 500 vues en 24 heures. Ce qui est énormissime. Oui. Énormissime.

  • Phillipe

    Surtout pour une première chaîne, première vidéo. personne qui te suit encore. Et il y a quelque chose, je pense, que les gens ne réalisent pas, qui est très stratégique et très smart de ta part. le nom de ta chaîne.

  • Olivier

    Oui.

  • Phillipe

    Investir au pays. Et je pense que ce juste au pays fait toute la différence dans ta stratégie. Parce que tu aurais pu appeler ta chaîne Investir en Afrique Oui.

  • Olivier

    Depuis, c'est à ça que je pensais. Tu vois ?

  • Phillipe

    Oui. Mais ce côté au pays, je trouve, a rajouté cette connotation d'appartenance, cette connotation de… Il est des nôtres, on fait partie, on est ensemble. Tu vois, c'est moins froid que de… investir en Afrique ou des trucs comme ça. Et je pense que pour moi, peut-être que tu l'as calculé ou peut-être que tu ne l'as pas calculé quand tu as trouvé ce nom, mais ne serait-ce que ce nom a changé, je pense, toute la donne par rapport à ta chaîne.

  • Olivier

    Oui, ça, tu vois, c'est quelque chose que j'ai appris dans la formation, le nom de ta chaîne. Mon ancien nom, c'était manger, bouger, maigrir. Un nom kilométrique. Et dans la formation sur le nom, l'une des choses qu'il expliquait, c'est qu'il y a plusieurs stratégies pour trouver un nom de chaîne. Mais il disait que plus le nom de ta chaîne va être intuitif, va être dans le langage courant des gens, plus tu as de chances qu'on puisse le retrouver facilement. Et je me suis dit justement que quand on parle de nos pays, en étant dans la diaspora, on ne dit pas investir en Afrique. Ce n'est pas le mot qui sort de la bouche.

  • Phillipe

    Bien sûr.

  • Olivier

    Je me suis rendu compte qu'on parfois dit le bled.

  • Phillipe

    Le bled, exact.

  • Olivier

    Mais c'est très maghrébin.

  • Phillipe

    Oui.

  • Olivier

    Et... J'ai commencé à faire un petit sondage pour voir, est-ce qu'il n'y a pas un truc que tout le monde dit à peu près, qu'il soit Camerounais, Ivoiriens, Sénégalais, dans lequel on va finalement se retrouver en majorité, investir au pays.

  • Phillipe

    Et c'est la notion, tu vois, on en revient à cette notion, que j'aimerais en tout cas que les gens ressortent de cette discussion qu'on a aujourd'hui, cette notion de travail. C'est-à-dire que dès le départ, tu t'es dit, cette chaîne, je vais la construire de A à Z. Tu t'es formé, le nom n'est pas un hasard. le nom est réfléchi pour une fin précise un résultat précis et tu vois c'est tous ces gens qui peuvent dire aujourd'hui ah Philippe il a de la chance dans ce qu'il fait tu vois juste le nom de la chaîne non c'est pas de la chance, j'ai me suis assis comme tu dis, t'as posé des questions à ton entourage, t'as essayé de trouver comment aujourd'hui des Sénégalais, des Togolais, des Béninois des Camounets peuvent se retrouver ne serait-ce que dans un nom Donc, Investir au Pays, tu trouves ce nom.

  • Olivier

    Et c'est drôle parce qu'au début, j'ai failli ne pas lancer Investir au Pays. Parce que j'avais deux chaînes dans ma tête. Je pensais à deux chaînes. J'avais une première chaîne qui était purement business. Parce que moi, dans mon parcours, je pense que tu as peut-être suivi, j'étais salarié un certain nombre d'années. Ensuite, j'ai basculé en consultant. Donc, je me suis mis à mon propre compte. Et j'ai grandement augmenté mes revenus. Parce qu'en salarié, j'étais allé jusqu'à 3 600, je crois, par mois. Et quand j'ai basculé en consultant, je faisais 12 000 euros de chiffre d'affaires par mois. Et je me suis rendu compte que ce n'était pas compliqué à faire, mais les gens ne savaient pas le faire. Et que si je faisais une chaîne pour expliquer aux gens comment on fait cette passation-là, j'allais avoir des clients. J'ai soumis l'idée à mes meilleurs potes, investir au pays ou la chaîne business. Tout le monde m'a dit la chaîne business, Philippe, c'est là que tu vas gagner. Tout le monde, sauf une personne à qui je veux jouer un dommage parce que chaque fois, elle me sort ça, c'est ma femme. Elle est la seule personne qui m'a dit... Fais investir au pays. J'ai dit, mais c'est quoi ton histoire d'investir au pays ? Elle me dit, parce que quand je te vois, je vois ce qui te passionne, ce dont tu parles ici au quotidien naturellement, ce dans lequel je pense que les gens vont davantage se sentir à l'aise à t'écouter et à se retrouver en toi, c'est investir au pays.

  • Phillipe

    Et il n'y a personne qui te connaît mieux que ta femme.

  • Olivier

    Donc on est là,

  • Phillipe

    c'est la suite. Vous étiez ensemble depuis combien de temps à ce moment-là ?

  • Olivier

    On était déjà mariés. On était mariés déjà là depuis trois ans. On était mariés depuis trois, quatre ans.

  • Phillipe

    Elle est là avec toi tous les jours,

  • Olivier

    elle sait. Je la saoule avec les discussions sur la frite.

  • Phillipe

    Bien sûr, il n'y a personne d'autre que elle qui peut mieux savoir c'est quoi qui te ressemble à ce moment-là. Et donc c'est ta femme qui te dit non ?

  • Olivier

    Vas-y, on reste sur le pays.

  • Phillipe

    Ouais ! Elle, tu dois être gentil avec elle tous les jours. Oh là là !

  • Olivier

    Et donc voilà comment je... Contre tout à tort, parce que tout le monde attend déjà cette chaîne-là. Même mes potes voulaient faire la... transition, lance la chaîne mon gars, il va juste investir au pays. Qu'est ce qui s'est passé ? Et après, elle m'a dit une fois que tu as fait investir au pays, c'est même beaucoup plus simple de parler de ce genre de choses et c'est ce qui s'est passé. Oui,

  • Phillipe

    finalement, ce côté que tu voulais développer sur l'autre chaîne, tu peux l'incorporer dedans. Et donc tu lances investir au pays en mars 2018. Mars 2018. Aujourd'hui, on voit ce qu'est investir au pays, on va y revenir, mais c'est quoi tes premiers challenges ?

  • Olivier

    Au début, honnêtement, je suis déjà très content. de voir... Alors, au début, j'étais très content de voir que je faisais quand même plus de vues que...

  • Phillipe

    Oui, t'as... Mais après, t'as fait deux vidéos.

  • Olivier

    C'est difficile aussi. C'est vrai. Et ma deuxième vidéo, il va faire un gros buzz. Ouais. Parce que tu vois, j'avais appris aussi les buzz dans la formation. Et ma deuxième vidéo va être... Parce qu'en fait, il nous explique dans la formation qu'un des trucs qui marche très bien, c'est d'être contre-intuitif dans tes vidéos.

  • Phillipe

    OK.

  • Olivier

    C'est-à-dire que... Par exemple, c'est de dire aux gens comment perdre du poids sans faire de sport. C'est quoi son truc ? Comment perdre du poids sans régime ? Tu dis quelque chose qui semble naturel et après tu apportes un truc qui est contentif par rapport à... Et ma deuxième vidéo parlait d'arrêter de construire en Afrique. Il y a mieux à faire, quelque chose comme ça. Et donc, les gens sont venus sur cette vidéo. Et ça, j'ai commencé à apprendre que les gens ne regardent pas les vidéos, ils disent des titres. Oui, ils regardent des titres. C'est tout. Dans la vidéo, j'explique pourtant le contraire. J'explique que... arrêter de construire parce que c'est un moyen facile de perdre de l'argent. Tu n'es jamais là pour suivre ton chantier, et ainsi de suite. J'explique en fait que la méthode la plus simple, c'est d'acheter des maisons qui sont déjà construites. Donc, il y a mieux à faire que... Mais peut-être 10% des gens sont allés au bout de la vidéo. Oui, bien sûr. Mais... Le buzz, comme on dit, bon buzz, bad buzz, on parle de toi.

  • Phillipe

    Il y a du buzz, il n'y a pas de mauvais buzz.

  • Olivier

    Cette deuxième vidéo va vraiment avoir à l'époque beaucoup de vues. Je crois que je dis là plus de 200 000 vues, 300 000 vues. Sur Facebook, je crois qu'elle va faire plus d'un million de vues.

  • Phillipe

    Et oui, parce qu'à ce moment-là, tu postes aussi sur Facebook.

  • Olivier

    Non, que sur YouTube.

  • Phillipe

    Mais comment ?

  • Olivier

    Je vais commencer au début à poster sur Facebook, mais pareil, je vais me rendre compte que YouTube, ça prend un peu plus, Facebook, ça prend pas, donc je vais lâcher complètement Facebook. Je vais peut-être faire un ou deux ans. sans poster sur Facebook. Et quand ma chaîne sur YouTube va commencer à vraiment décoller, je me dis bon, je ne perds rien à reposter sur Facebook ce que je poste déjà sur YouTube. Et c'est là que YouTube va prendre une autre ampleur.

  • Phillipe

    Ah, donc finalement... Du coup,

  • Olivier

    je vais avoir un million sur Facebook avant YouTube. Mais je n'ai pas vraiment assez de... Parce que j'estime que le million sur Facebook, ce n'est pas... Oui,

  • Phillipe

    il est peut-être moins, entre guillemets, difficile à atteindre que...

  • Olivier

    Beaucoup moins difficile.

  • Phillipe

    Oui. que sur YouTube. Mais tu mets quand même 2-3 ans avant de...

  • Olivier

    C'est un peu comme si tu commences 2-3 ans avant sur YouTube, tu enclenches Facebook, et Facebook arrive au million avant YouTube. Parce que Facebook, tu as l'effet viral. J'ai beaucoup de vidéos sur Facebook qui ont fait 1 million, 2 millions de vues. Cette vidéo, elle va beaucoup tourner parce qu'il y a le côté intuitif, et il y a le côté de... Ce que le gars-là dit, c'est intéressant. C'est comme ça que les gens vont commencer à se dire Mais en fait, ce qu'il dit là... il n'a pas tort il faut peut-être qu'on commence à l'écouter parce que l'une des choses qui me convainc de venir faire du contenu vidéo sérieux c'est parce qu'à mon époque à cette époque là quand on regarde internet il n'y a pas de créateur de contenu sérieux africain tu as des gars qui parlent de business en France aux Etats-Unis, au Canada mais quand tu regardes l'Afrique, il n'y a personne et je me dis c'est bien d'écouter les américains mais il y a des réalités dont ils ne parlent pas parce qu'ils ne les connaissent pas bien sûr Et surtout, je me dis, dans notre communauté, il n'y avait que du sport, du rap, de la comédie. Et je me dis, mais c'est peut-être parce qu'il n'y a que ces gens-là qui sont visibles que ça contribue à véhiculer certains stéréotypes. Ce serait peut-être bien de venir et de créer du contenu sérieux. Parce qu'il y a des gens comme moi qui sont dans un environnement sérieux et qui ont des choses à dire. Et ça permettra surtout à d'autres personnes qui, quand ils ont fini de regarder de la comédie, veulent regarder d'autres choses, d'avoir une alternative.

  • Phillipe

    C'est très intéressant. ce que tu dis parce que je me retrouve un petit peu confronté à ça avec ce nouveau format que je développe. C'est que je me rends compte que j'ai des papas à moi qui sont retraités et tout et tout qui ont 60, 70 ans aujourd'hui qui ont réalisé des grandes choses et quand tu regardes à âge égal aux Etats-Unis, en France, tous ces gens-là font le tour des podcasts. Ceux qui ont réussi pour partager leur histoire, donner des clés aux nouvelles générations, inspirer, partager. ici, quand je leur demande de venir dans le podcast ils ont peur de l'œil, de la bouche de ce que les gens vont en dire ils ont peur d'être devant les caméras et je parlais avec une tata et je lui disais mais tata, si toi tu viens pas témoigner si toi tu viens pas partager aujourd'hui ce que toi tu as réalisé à faire de grand dans ce pays Comment tu ne veux pas que des jeunes prennent la pirogue en disant mais on n'a rien à faire ici, il n'y a rien à développer Si on ne donne pas non plus d'exemples de gens qui ont réussi à faire des choses, et ils ne voient que les exemples de l'autre côté de... Un tel qui est parti, qui a réussi à l'étranger, un tel qui est parti, qui a réussi à l'étranger. Tout à fait. On ne l'emmène pas. Et c'est pour ça que pour moi, c'est important de t'avoir parce que, tu vois, je ne le savais pas, alors que pourtant on se connaît depuis un moment. Mais tu as grandi sur ce continent, tu as fait tes études sur ce continent. Oui, tu allais prendre de la connaissance à l'extérieur. Tu aurais pu rester à l'extérieur. Tout à fait. Tu avais déjà des business qui tournaient, ta chaîne YouTube qui grandit. Pourquoi ? Je n'ai pas besoin de m'embêter. J'ai mes habitudes. Ma femme peut-être a son boulot. Mes enfants sont dans leur école. Je n'ai pas besoin de recommencer quelque chose à zéro autre part. Mais ça a été important pour toi. Et tu l'as dit, même si inconsciemment, peut-être, quand tu as fait ta demande de visa, tu as dit mon but, c'est de revenir ici et de faire quelque chose. Tu es revenu. Entre les deux mondes, tu as préféré repartir de zéro, même si tu as une base avec ta chaîne YouTube et tout, pour avoir du financement dans ce que tu fais. Mais tu as préféré repartir de zéro. de zéro et recommencer sur le continent. Tu vois ? Et on a besoin de gens comme toi qui montrent que c'est possible de faire des choses ici. Qu'on n'est pas obligé de parler. Dans une interview, tu le disais, que même quand tu fais des choses ici, quand tu vas réussir des choses ici, tu vas les réussir fois dix que si t'avais fait la même chose en Occident ou aux Etats-Unis. Tes résultats vont être multipliés. Mais bon, bref, c'est pour revenir à ce que tu disais sur le fait que on manque d'exemples. On manque d'exemples et on a besoin... Les tontons, si vous regardez l'épisode YouTube, venez parler, venez vous asseoir, venez partager. Bon, bref.

  • Olivier

    Tu as raison, on va aller chercher.

  • Phillipe

    Tu vois, et je trouve que quand je regarde même les podcasts dédicats à Sky, Moulay, tu vois, tout ça, je trouve qu'on est bloqué à un certain niveau d'âge de génération qui vient parler.

  • Olivier

    Oui, c'est constamment un peu des jeunes, ainsi de suite.

  • Phillipe

    Ouais, un peu des jeunes, ou aux plus âgés, ils vont avoir 40, 50 ans. Mais ceux qui ont aujourd'hui 60, 70 ans,

  • Olivier

    il faut qu'on aille les chercher et c'est eux qui doivent venir justement donner les clés c'est eux qui ont vécu des choses je le vois quand j'interviewe mon père sur la chaîne je fais quelques interviews avec lui elles sont extrêmement appréciées je ne compte pas des personnes qui disent j'aurais aimé que mon père me parle comme ça je connais même des gens qui m'ont dit les interviews avec ton père ont causé des problèmes parce que ma mère a dit à mon père pourquoi tu ne dis pas ci, pourquoi tu ne fais pas ça aux enfants parce qu'on ne s'en rend pas compte mais Il y a beaucoup de papas qui n'ont pas joué leur rôle, ou qui n'ont pas été là, qui ont été absents pour plusieurs raisons. Et beaucoup d'enfants ont très vite été confrontés à des choix dans la vie sans avoir personne pour leur dire, ça c'est bien, ça c'est pas bien. Et c'est d'autant plus que je me dis, mais quand on est déjà à cet âge-là, on n'a plus rien à perdre. Qu'est-ce qu'un papa de 60 ans, 70 ans, tu as peur de quoi ? Tu as peur de quoi ? Au pire, qu'est-ce qui va t'arriver ?

  • Phillipe

    Mais après, c'est une discussion plus longue où on pourrait aller, mais c'est vrai qu'aussi, excuse-moi, mais les médias... souvent dans nos pays n'aident pas parce qu'ils vont aller chercher du potin, ils vont aller chercher du truc, et ce qui fait que ça ne leur donne pas confiance de venir s'exposer. Mais bref, tu disais que tu remarquais qu'il y avait un manque d'informations, en tout cas sur le côté business en Afrique et tout. Donc, tu y vas et tu fonces.

  • Olivier

    Oui, parce que je me dis, il faut qu'on montre ce que les gens font. Et surtout qu'on inspire un maximum de personnes à rentrer. Parce que mon père dit souvent que le problème de l'Afrique, ce n'est pas le fait qu'il y ait des gens, c'est qu'on n'a pas atteint de taille critique. Si tu veux avoir un changement, une révolution, peu importe dans le secteur, il faut que vous atteigniez un certain nombre, suffisamment grand pour peser sur la balance des décisions. Et ça, bien évidemment, je m'en suis inspiré pour me dire mais en fait, c'est la même chose. Ce n'est pas ce que je fais en Afrique tout seul qui va faire un quelconque changement, peu importe ce que je réalise. Il faut qu'on soit davantage nombreux. Donc, il fallait chercher d'autres personnes pour leur faire comprendre qu'elles peuvent, elles aussi, faire pareil, voire mieux.

  • Phillipe

    Et quand tu lances la chaîne Investir au pays, parce que comme tu as un niveau de réflexion et de préparation, est-ce que tu as déjà un plan à N plus 5, N plus 10 ? Ou tu ne te mets pas encore de pression à ce niveau-là et tu te dis, bon, on va déjà voir la première année ? Ou tu as déjà une vision ?

  • Olivier

    Si, si, si, bien sûr, j'ai déjà une vision. Avec le temps, je vais retoucher. Mais en fait, l'une des choses que je vais apprendre sur YouTube, c'est qu'il faut être ouvert au test. C'est un peu ce que je te disais tout à l'heure, c'est-à-dire l'adaptation. Je vais tester énormément de choses. Je pense que les gens qui me suivent peuvent le voir. Moi, je teste énormément. Et parce que comme je suis en train un peu de créer quelque chose, je n'ai pas un modèle pour dire, surtout à cette époque-là, je veux faire comme tel. Il n'y a personne. Je sais quels sont les concepts qui peuvent marcher ailleurs, mais je pars du principe que mon audience, ce n'est pas l'audience des autres. Il faut trouver ce qui leur plaît, ce qui me plaît moi, pour que je puisse être à l'aise d'en parler, trouver ce match-là. Et pour ça, je teste plein de choses. Donc, moi, ça va plutôt être par palier. c'est-à-dire les 100 premiers abonnés. Après, j'ai rapidement eu 500 abonnés. Après, les 1 000 premiers. Après, le Jalon, c'est 10 000. Moi, j'ai plutôt fonctionné par Jalon.

  • Phillipe

    D'accord.

  • Olivier

    Et pas par année. D'accord. D'ici 1 000, d'ici 10 000, d'ici 50 000, d'ici 100 000, ainsi de suite.

  • Phillipe

    D'accord. Et donc...

  • Olivier

    Tu, sur la première année, est-ce que tu sais combien de vidéos tu fais, à peu près ?

  • Phillipe

    Non, mais très rapidement, parce que dans la formation, ils nous expliquent aussi que... Il n'y a pas de règles, ça dépend de ce que tu fais. Mais la cadence idéale sur YouTube, c'est trois vidéos par semaine.

  • Olivier

    Ok.

  • Phillipe

    C'est ce qui nous a donné notre truc. Donc, au début, je n'ai pas l'énergie pour faire...

  • Olivier

    Parce que tu bosses en même temps, c'est ça ? Pour que les gens comprennent, c'est que tu bosses en même temps, tu as Madame, les enfants à la maison.

  • Phillipe

    Tout à fait, à gérer.

  • Olivier

    Et en fait, tu as ta chaîne YouTube que tu veux développer, et c'est ça.

  • Phillipe

    Tout à fait. Et je suis seul à le faire. Il faut monter. Les gens le voient, ils ne s'en rendent pas compte, mais le temps de... le tournage n'est pas le temps le plus important. Le temps de montage prend 3-4 fois plus que le temps de tournage. Donc, quand on fait une vidéo d'une heure, dites-vous que derrière, on prend 3-4 heures, parfois plus même, pour monter cette vidéo d'une heure. Et là, à l'époque, c'est moi qui monte. Oui, tu es tout seul. Le fait que j'apprends à monter, je fais forcément beaucoup d'erreurs. Mais bien évidemment, et c'est pour ça que tu ne réussis pas dans ce truc si tu es là pour l'argent, ou si tu es là pour la notoriété. Tu ne réussis que si tu trouves une thématique qui te passionne vraiment.

  • Olivier

    Si tu as vraiment une valeur que tu veux amener.

  • Phillipe

    Et c'est pour ça que quand les gens me disent que je travaille, je ne le ressens pas comme ça.

  • Olivier

    Oui, jusqu'à présent, malgré les années qui sont passées, malgré les succès, tu prends toujours du plaisir à rencontrer les gens,

  • Phillipe

    à discuter,

  • Olivier

    à avoir les discussions. Et donc tu lances la chaîne, et c'est quoi les premiers retours de ton entourage, la famille, quand tu lances Investir au Pays ?

  • Phillipe

    Bof !

  • Olivier

    Est-ce que tu partages sur WhatsApp ?

  • Phillipe

    Oui, oui, je partage beaucoup à tout le monde. C'est même ce qui est recommandé, c'est que quand tu lances une chaîne, tu dois aller chercher tes premiers abonnés dans ton entourage. Et créer un effet de distribution, c'est-à-dire qu'ils reçoivent, ils partagent. Et comme c'est le début, que ce sont les premières vidéos que tu envoies, ils vont le faire. Au bout de la vingtième,

  • Olivier

    ils vont plus le faire.

  • Phillipe

    Donc je passe par ce canal, je pulvérise tout le monde. Et... Le premier thème parle aux gens. Donc c'est plutôt en mode Ah, c'est pas mal, c'est pas mal, tu avais raison. Et ainsi de suite. Les gens m'écrivent et je leur dis tout le temps Allez commenter sur la vidéo. C'est pas ce qu'il faut me dire. C'est pas mal, ainsi de suite. Donc les premiers regards, c'est plutôt, je pense... Moi, pourquoi pas ? Il a fait une vidéo, après une deuxième, après une troisième. Mais je pense que pendant très longtemps, les gens ne vont pas me prendre au sérieux.

  • Olivier

    Oui, les gens se disent que c'est un délire. Voilà,

  • Phillipe

    c'est un délire qu'il a, ça va passer. Même les plus proches, ils ne vont pas me prendre au sérieux. Et je pense que quand ils vont peut-être voir, c'est certain. Le premier jalon qu'il va faire, que les gens se disent, ah ouais, ce truc-là, c'est peut-être quand je vais avoir les 100 000 abonnés. OK. C'est quand même plus d'un an après. Là ils vont se dire, ah ouais quand même.

  • Olivier

    Mais ça arrive très vite, donc un an après que tu lances la chaîne, tu atteins déjà le...

  • Phillipe

    Un an, peut-être un an et demi ou deux, je sais plus.

  • Olivier

    Ouais ça va quand même.

  • Phillipe

    Ouais ça va un peu vite quand même.

  • Olivier

    Ah oui, ça va très très vite. Parce que je pense que beaucoup de Youtubers, il leur faut plus d'un an, un an et demi pour atteindre les...

  • Phillipe

    Peut-être,

  • Olivier

    oui. Wow. D'ailleurs je vais te demander, c'est quoi aujourd'hui si tu devais choisir trois moments clés de la chaîne qui t'ont marqué dans l'histoire de la chaîne aujourd'hui, ça serait quoi tes trois moments clés que tu retiendrais ?

  • Phillipe

    Forcément le début. Les premières vidéos, parce que je les tourne depuis notre petit appartement à l'époque. On vient d'avoir notre deuxième. On est dans un tout petit studio. Et j'y crois.

  • Olivier

    Ouais.

  • Phillipe

    Alors que finalement, avec le recul, je me rends compte que c'est quand même particulier de croire que ça pouvait marcher, ce truc là. Mais j'y crois à fond. Je me donne les moyens de réussir. Donc je pense que le début, ça reste mémorable parce que je me revois jusqu'aujourd'hui dans mes premières vidéos. Et pendant longtemps, je pensais que je n'avais pas changé mon flow, que tout était pareil. Jusqu'à ce que j'ai la discussion avec des gens qui me disent En fait, tu racontes, va te réécouter aux premières vidéos. Ça n'a rien à voir. Ton flow, l'assurance. C'est dans ma tête. Je me disais, comme je me suis préparé, je me suis formé, donc je savais un peu ce que je faisais. Je suis reparti écouter, j'ai fait une seule fois. Et c'est vrai que quand je reprends ma vidéo maintenant, je me dis Ouais, c'est vrai. Je suis beaucoup plus fluide.

  • Olivier

    Bien sûr, il y a une expérience qui est rentrée.

  • Phillipe

    Mais je ne crache pas sur mes premières vidéos, parce que je n'appelais pas du tout. Il y a des gens qui, quand ils reviennent à l'op, me disent ah, Berc, c'est pas vraiment...

  • Olivier

    Non, sans ces premières vidéos, tu ne serais pas ce que tu es aujourd'hui. Elles font partie de l'histoire de l'ADN, et comme tu as dit, c'est même la fondation de tout ce qui est aujourd'hui. Donc dans tes trois premiers moments,

  • Phillipe

    ça serait d'abord le lancement. Le deuxième, ça ne va pas être des vidéos particulières, parce que j'ai beaucoup de leçons à les vidéos, ça va être le fait que je me rende compte qu'un média fût-il sur Internet. C'est un pouvoir. Et ça, je vais le voir au regard que des gens, qui si on nous place normalement à deux dans la société, sont beaucoup plus élevés, vont avoir vis-à-vis de moi. D'accord. Et là, je me rends compte qu'en fait, avec Investir au Pays, je tiens vraiment quelque chose.

  • Olivier

    D'accord.

  • Phillipe

    Un pouvoir que je néglige, mais en fait, s'il est bien utilisé, peut avoir...

  • Olivier

    Tu as un moment particulier pour nous imager ce sentiment ? Genre une personne en particulier qui t'a fait réaliser ça ?

  • Phillipe

    Oh, il y en a plusieurs. Par exemple, c'est toujours très surprenant pour moi, quand je viens discuter avec un industriel, quelqu'un qui est supposé être hyper buzzi. et qui me parle de ma dernière vidéo. C'est pas genre, je te suis.

  • Olivier

    Oui, c'est j'ai regardé, j'ai réalisé.

  • Phillipe

    Il te dit la dernière vidéo, et ça, ça prouve, ça, c'est le truc ultime. Avant, je me disais, maintenant que quelqu'un me dit, je te suis, je me demande, c'est quoi la dernière vidéo que t'as regardée ? Et t'as un truc qui date de six mois. Oui,

  • Olivier

    oui, je comprends.

  • Phillipe

    Mais là, il te donne quelque chose de récent. De l'actualité. De l'actualité de la chaîne, et tu comprends qu'en fait, ça crée une responsabilité. Tu te dis, mais en fait, il y a des gens sérieux qui suivent. Je peux pas raconter des bêtises, en fait. que tu documentes ce que tu dis, que tu ne sois pas quelqu'un qui transmet des fake news, parce que derrière, ça peut pousser des gens à prendre de mauvaises décisions.

  • Olivier

    Et puis ça rajoute du crédit à ce que tu fais, ou ça peut au contraire te discréditer au niveau de ces gens-là qui aujourd'hui sont des personnes importantes dans leur domaine. Donc les débuts, ces types de rencontres-là.

  • Phillipe

    Ces types de rencontres. Si je pourrais te donner un troisième moment. sur la création de contenu. Je dirais... Le fait d'avoir lancé le podcast, parce qu'on a lancé un format différent. Tout au long de mon temps sur YouTube, j'ai passé beaucoup de temps à essayer des concepts.

  • Olivier

    Oui, ça tu l'avais dit au début de la discussion.

  • Phillipe

    Parce que si tu veux, comment on ne fait pas, dans le secteur dans lequel je suis, c'est un secteur dans lequel les gens s'épuisent vite. Si je fais des vidéos pour dire, voilà le business qui marche, au bout d'un certain temps, ça marche beaucoup au début, il y a beaucoup d'enthousiasme, et puis au bout d'un certain temps, les courbes tombent. Donc je suis constamment en train de chercher le truc qui va me permettre d'avoir une certaine constance dans la chaîne. Et j'ai trouvé ça avec le post. Parce que le podcast, parce que je me suis toujours dit mais je veux trouver un espace dans lequel je vais permettre à des gens de venir parler légitimement sur ma chaîne sans qu'on me dise mais lui, il n'est pas entrepreneur, lui, il n'est pas ceci. Et avec le podcast, j'ai trouvé un cadre qui permettait de ramener des gens pour parler de leur succès. Et donc ça, ça m'a permis d'aller chercher des gens avec qui j'aurais bien aimé parler depuis longtemps, mais je ne savais pas comment le faire. Tu ne savais pas sous quel angle les prendre. Et le podcast m'a permis justement aujourd'hui de pouvoir discuter avec une pléiade de personnes totalement différentes.

  • Olivier

    Bien sûr.

  • Phillipe

    Et ça, oui, c'est quelque chose que j'ai beaucoup aimé. Parce que je crois qu'il y a eu un vrai shift aussi sur la chaîne quand j'ai commencé à ramener ce type de profil.

  • Olivier

    Ok, d'accord. Tu vois, on parle des succès de la chaîne, des moments marquants, mais il y a le revers de la médaille aussi. C'est quoi aujourd'hui ? Comment tu réagis justement aux critiques et autres ? Aujourd'hui, certes, il y a la chaîne Investir au pays, mais tu es devenu aussi une personne publique. Tu es quelqu'un qui suscite des réactions, qui suscite des émotions. Et en faisant mes recherches, je vois aussi qu'il y a des gens qui essaient de surfer sur ton buzz. On va dire les termes. Forcément. Parce que quand tu écoutes ce qu'ils racontent, il n'y a aucun argument concret. Ils essaient de surfer sur des titres de vidéos, pour amener du monde. de leur audience sur leur chaîne. Comment toi, aujourd'hui, tu te positionnes ? Parce que par rapport à ça, avec l'expérience, j'imagine que tu as beaucoup plus de recul aujourd'hui par rapport à ça. Mais au début, c'est dur quand tu dois voir des critiques ou des choses comme ça. Sachant que toi, la volonté qui t'anime et l'image que tu veux refléter du continent, tu fais des choses positives, tu fais des choses pour mettre de la lumière et tu vois des gens qui veulent te mettre des bâtons dans les roues. C'est quoi tes premières réactions ?

  • Phillipe

    Là encore, je m'y attendais un peu. C'est-à-dire que, comme j'ai dit tout à l'heure, moi je suis quelqu'un qui suis vrai, et dans la vraie vie, je ne suis pas ami avec tout le monde. C'est-à-dire qu'il y a des gens que je sens bien que celui-là n'est pas trop... Pareil, il y a des gens avec qui je ne m'entends pas. On n'a pas de problème. mais on n'est pas amis, simplement. On s'est dit que ça ne passe pas. Et j'ai considéré que pareil sur Internet, ce ne serait pas l'endroit où je vais être ami avec tout le monde. Et j'ai très vite su que le fait que des gens te critiquent ne veut pas forcément dire que tu fais mal. on dit chez nous qu'on ne jette pas des... On jette des pierres sur un arbre qui porte des fruits. S'il n'y a pas de fruits, on passe son chemin.

  • Olivier

    C'est très bien dit.

  • Phillipe

    S'il jette, parce qu'il n'y a pas de fruits. Donc, j'ai rarement été dans la position de quelqu'un que ça a beaucoup gêné, beaucoup frustré. Et en général, si tu veux, même les fois où il y a eu des gens qui ont fait des vidéos pour raconter des choses qui étaient horribles, ça m'énerve sur le coup, mais rapidement, je retombe.

  • Olivier

    Je te pose la question parce que je parlais avec une amie qui disait sur la santé mentale, parce qu'il y a des choses, tu sais, l'être humain, on est très fort pour... On peut réussir 99 choses, mais il y a une chose qui va être négative, on va mettre tellement d'énergie. à réfléchir, à penser à cette chose négative que ça peut te ronger. Et tu vois, justement, avec l'exposition que tu as, et justement, tu as plus de monde qui peuvent avoir des avis négatifs. Et c'est ça, savoir sur la santé mentale.

  • Phillipe

    Rappelle moi, tu viens de me rappeler d'un gros moment sur la chaîne. qui fait partie du top 3 que je ne vais pas citer. Donc quand on finit ce point,

  • Olivier

    on va voir que je ne crois rien d'ici. Mais c'est ça, c'était savoir sur ta santé mentale en tant que homme.

  • Phillipe

    Justement, très rapidement, je me documente pas mal, donc je ne subis pas beaucoup de choses. Ça dit quelque chose quand elles arrivent. Moi, justement, mon objectif dans la vie, c'est de parvenir à prendre des décisions très rapidement. Pour pouvoir prendre des décisions très rapidement en tant qu'entrepreneur, dans la famille et autres, il faut développer une bonne capacité de synthèse. D'accord. rapidement décider si je dois m'inquiéter, m'alarmer ou pas du tout.

  • Olivier

    D'accord.

  • Phillipe

    Et ce que j'ai décidé de faire très rapidement, c'était que tous ces discours qui étaient un peu négatifs ne devaient pas arriver à moi. Donc, je ne les écoute pas.

  • Olivier

    D'accord.

  • Phillipe

    Et ce que j'ai fait, c'est que j'ai interdit à tout mon entourage de me parler de choses qui...

  • Olivier

    Qu'ils peuvent voir.

  • Phillipe

    Qui peuvent, voilà, qui sont négatives, sauf si elles sont vraies. D'accord. C'est-à-dire que si quelqu'un vient et fait une vidéo en disant, voilà, Philippe a fait ci, Philippe a fait ça, et qu'il y a du fact-checking, ok, c'est factuel. Là, oui, il faut soit répondre, soit contacter la personne pour trouver une solution à l'amiable, ce genre de choses. Mais les gens qui font des vidéos, pour essayer de... Non, je n'en suis... Bien souvent, je ne suis pas au courant.

  • Olivier

    Bah, tant mieux.

  • Phillipe

    je pense que c'est le meilleur moyen justement de se préserver de ça parce que si tu essayes d'accorder de l'attention à ça ça devient très facile de t'atteindre chacun peut se lever,

  • Olivier

    faire une vidéo et tu es derrière pour essayer d'y répondre finalement c'est l'énergie perdue et rien qui sort de ça donc tu dis que tu as un moment dans les top 3 il y a eu si je n'avais pas parlé de ça je crois que les gens qui suivent la chaîne seraient dits mais pourquoi il n'a pas parlé de ça oui

  • Phillipe

    Ça a été un vrai moment. Un Game Changer dans le chaîne. Peut-être 500 000 abonnés, on dirait quand même une grosse chaîne, 500 000, 600 000. C'était il y a deux ans, je crois. Il y a trois ans, pendant le Covid, je suis allé au Cameroun. En fait, il y a eu une grosse affaire au Cameroun, même pas au Cameroun, plus qu'au Cameroun, une multinationale arnaque qui s'appelait, je ne sais pas, l'IEP Limal. Cette structure-là avait créé une pyramide de Ponzi, dans laquelle elle demandait aux gens de leur confier de l'argent, ils allaient faire du trading. Et ils allaient donner des rentabilités folles aux gens qui faisaient de l'investissement chez eux. On a beaucoup de cas comme ça. Juste qu'eux, ils se refaisent une nouvelle tendance, les crypto-monnaies. Et ils disaient aux gens que tu me donnes de l'argent, je vais le faire. pour toi. J'ai entendu parler de ce truc-là pour la première fois pendant le Covid, parce que le premier Covid, le premier confinement, on était à Paris. Le deuxième, avec toute la famille, on est allé en Afrique. On ne voulait pas rester confinés. Donc, on l'a passé au Cameroun. J'étais tous les jours au champ. Je faisais des vidéos pour montrer ce que je faisais. Et pendant cette période là, beaucoup de gens sont venus me dire Mais est-ce que tu as entendu parler de l'IEP Liman ? Cette structure là qui demande aux gens d'investir dedans. J'ai dit Comment ça marche ? Dès qu'ils m'ont expliqué, en quelques secondes...

  • Olivier

    Tu as démonté le système.

  • Phillipe

    C'est comme si c'était une arnaque, que ça ne tient pas debout. Et donc j'ai commencé à... Je me suis rendu compte que beaucoup de gens commencent à me contacter pour me demander, parce que comme je fais du business, dans l'esprit des gens, Philippe, comme il fait du business, avant de m'engager dans quelque chose, je vais quand même lui demander son avis. ça a dit au non, aux gens non, non, non. Et donc, j'ai décidé de faire une série de vidéos pour expliquer aux gens que cette structure-là, en fait, elle n'est pas bonne. Et tu vois, et là, pour le coup, tu te positionnes vraiment dans la société. Et je rappelle que cette structure-là, et à ce moment-là, je ne le sais pas, mais c'est une structure dans laquelle des colonels, des généraux, des gens haut placés ont mis beaucoup d'argent. Et ça, je ne le sais pas à ce moment-là. Et donc, je fais naïvement ma vidéo pour dire que c'est du fake. Et je ne sais pas... non plus à quel point cette boîte-là brasse de l'argent. Aujourd'hui, Olivier, je pense que cette arnaque-là est probablement la plus... C'est le Madoff africain. Je pense que quand on fait des estimations, on a dépassé le milliard de dollars en France CFA. Parce qu'en fait, il est parvenu à créer un système pyramide dans lequel il a pompé beaucoup de sous dans la diaspora. Il y a des gens qui ont vendu leur maison, qui ont pris l'argent de la vente de la maison et qui ont mis dedans. Au début, quand j'en parle, je ne suis pas au courant de tout ça, je ne sais pas dans quoi j'ai les pieds. J'en parle juste comme on est venu me demander.

  • Olivier

    Le dossier avance, tu commences à creuser. Non,

  • Phillipe

    même pas. Parce que quand j'en parle, et j'ai fait même une émission en direct, des gens qui ont investi là-dedans viennent dans le live, et d'autres personnes, comme moi, viennent pour dire que c'est pas bon. Des économistes viennent pour dire que c'est pas bon. Mais les gens qui ont mis de l'argent dedans viennent pour dire, vous racontez n'importe quoi.

  • Olivier

    Oui, parce qu'eux, ils y croient. Ça marche.

  • Phillipe

    La preuve, ils nous remboursent. Tu sais qu'un système de... Le problème, ce n'est pas quand on te rembourse. Le problème, c'est quand les gens commencent à demander quand remettre leur argent. Et donc, ils disent non, ça marche, et ainsi de suite. Et j'ai fait une ou deux émissions. Après, je passe à autre chose. Parce que je me dis, le but de ma chaîne, ce n'est pas non plus d'être là matin, midi, soir, de faire un focus. J'ai déjà alerté. J'ai déjà dit que ce n'était pas bon. Je m'en vais. Un an plus tard, les gens reviennent maintenant en masse pour me dire, en fait, tu avais raison. Ça fait six mois qu'on n'est pas remboursé. Ça fait ceci, ça fait cela. Et je vais donc commencer à faire une série de vidéos qui va peut-être durer un mois, tous les soirs. Tous les soirs ? On va faire un live pendant lequel on va inviter des gens à venir témoigner et on va entendre des histoires rocambolesques. j'ai mis toutes mes économies ma mère et moi avons tout mis on leur a donné 10 000 euros 15 000 euros et là les langues se délirent les gens viennent parler en direct et la chaîne prend une auto-tournure, on fait des lives à 20 personnes moi ma fréquence d'habitude c'est 1000 2000 waouh là je fais des lives à 20 000 personnes waouh en direct et il est une heure du matin à une heure du matin tu as 20 000 personnes en semaine en semaine les gens qui vont et tu comprends que ouais tu dis là il y a quelque chose il y a un gros truc derrière et là je commence à me renseigner et je me rends compte que des gens au canada et on me dit philippe y a pas une famille camerounaise au canada qui n'a pas mis de l'argent et on se rend compte que en fait c'est pas qu'au canada C'est au Bénin, c'est au Burkina, c'est en Côte d'Ivoire. Ils ont des surcursales partout et le truc brasse de l'argent. Et derrière, quand tu en parles, on te dit mais non. Et quand moi je fais de l'agriculture, on dit mais non. C'est parce que tu fais de l'agriculture comme lui que tu veux le couler. C'est son concurrent. Des raisonnements à la con comme ça. Et là, je me dis cette fois-ci, je ne vais plus vous écouter parce que c'est ce genre de discours qui ont fait que la première fois, je laisse tomber. Cette fois-ci, on va en parler jusqu'au bout. Et quand je commence à en parler, ça crée... réellement un vent de panique. Les gens commencent à dire, en fait, vous ne nous payez pas depuis des mois en nous faisant des promesses. Maintenant, on ne veut plus être payé, on veut être remboursé. Et donc là, tu as une vague de personnes qui demandent les remboursements et ils se rendent compte que l'entreprise n'a plus d'argent. Et les procès commencent à se suivre. Le monsieur, il est interpellé par les autorités camournaises. On lui retient son passeport. Je ne sais pas comment, le lendemain, il parvient à sortir du pays pour aller, je crois que c'est en Pouy-Centre-Africaine. Et il a ses gars, ses gourous qui disent, vous voyez, on lui a repoussé son passeport, mais finalement, on lui a remis, parce que les autorités ont compris qu'il ne faisait pas carrément. Jusque là, je ne sais pas à quel point le truc est nébuleux derrière. Je ne sais pas à qui je m'attaque, littéralement. Et je pense que c'est tout. Parce qu'au final, on va finir pour faire simple. On va démanteler complètement le truc. Les gens ne vont pas être remboursés. On va avoir des prévisions de chiffres, des gens qui étaient en interne, qui nous expliquent, parce qu'avec l'argent des gens, il a créé une compagnie de jet privé, il a créé plein d'investissements au Ghana, où il a acheté de l'immobilier, et ainsi de suite. Et au final... Tout ça sur du vent, du bon vent. Et le fait de se rendre compte que, grâce finalement à investir au pays, on ne va pas revenir. Parce que quand je commence à en parler pour la deuxième fois, il y a des gens qui étaient en train de vouloir mettre de l'argent dedans. une très bonne amie à moi, à l'époque, qui me contacte. Elle me dit, Philippe, j'ai besoin de 25 000 euros. Je sais que tu n'es pas d'accord. C'est pour mettre ça là-dedans. Mais je te demande de me prêter. Je lui ai dit, on a une relation qui fait que... non je peux pas te refuser ah tu lui prêtes quand même malgré que tu sais parce que je sais que par contre elle je connais sa situation financière je sais qu'elle travaille en Suisse oui non tu sais qu'elle peut te rendre mais je lui dis quand même que et je ne veux pas dans le cas des figures dans lesquelles je t'ai dit non et ça crée un problème entre vous donc je vais te prêter mais tu sais que je sais que c'est une arme Je vais lui prêter les 25 000, elle va les mettre là-dedans, elle ne va pas avoir un centime.

  • Olivier

    Oh là là !

  • Phillipe

    Elle ne va pas avoir un centime en retour. Donc, moi, je vais en parler, je vais parler comme quelqu'un qui vit ça de près. Parce que du coup, comme je connais des gens qui sont vraiment faits à voir, ils vont me remonter les contrats. Je veux dire, on va faire des vidéos où j'invite des juristes, on démonte le contrat. J'invite des informaticiens, on démonte leur système. J'invite des financeurs. Moi qui parle, on va dire que oui, mais toi, tu n'es pas techniquement. Donc, j'invite des sachants.

  • Olivier

    Une vraie enquête.

  • Phillipe

    Une vraie enquête qui vienne, et tout ça grâce à YouTube et Facebook, parce que du coup, on fait les lives les deux. On en parle et les gens sont connectés. Et ça, je crois que ça fait partie des épisodes qui vont extrêmement me crédibiliser auprès des gens. Parce que du coup, ils vont se dire,

  • Olivier

    ce gars-là,

  • Phillipe

    il est honnête. Et non seulement il est honnête, mais il est courageux. Parce que dans notre environnement, qui vient parler de ce genre de choses ? Il est courageux pour en parler ainsi de suite.

  • Olivier

    Parce que malheureusement, je ne sais pas si au Cameroun c'est pareil, mais au Sénégal, quand il y a des problèmes, on est plus dans... On dit le masque là ici et tout, de cacher, on n'en parle pas sur la place publique comme ça. Alors qu'au contraire, je trouve que c'est des choses où on devrait...

  • Phillipe

    Clairement. Et donc du coup, je crois que ça va être un gros épisode sur la chaîne. Parce qu'à partir de cet épisode-là, à chaque fois qu'il y a eu des pyramides de Ponzi, on nous a remonté, on a enquêté, on en a parlé. Du coup, maintenant qu'on est basé en Côte d'Ivoire, pareil, on a eu le même problème avec des sociétés de VTC qui collectaient l'argent des gens parce que le VTC commence à arriver au Sénégal. Et ça va arriver ici. Quand Yango est arrivé en Côte d'Ivoire, il y a des sociétés de VTC qui se sont créées, qui ont commencé à dire aux Ivoiriens Donnez-nous de l'argent, on va acheter des voitures pour vous et on va vous promettre des rentabilités folles avec ces taxis-là. Moi j'étais du passage à... à Abidjan, comme je te dis, je voyage beaucoup, comme la ménage à Dakar. Et je vois des affiches dans la ville. Pour moi, tout de suite, tu vois que c'est du faux. Je me dis, mais c'est affiché quand même. J'espère que... Après, au début, je me dis, bof, personne ne suit ça.

  • Olivier

    Mais c'est à partir du moment où c'est affiché, c'est public comme ça, c'est qu'ils ont des rentabilités.

  • Phillipe

    Énorme. Là, et du coup, pareil. Je laisse, je m'en vais. Et jusque entre-temps, je reviens, je me sers dans le Côte d'Ivoire. Et je vois toujours les panneaux. Et je me dis, mais c'est pas possible. Ces gars, ils doivent brasser de l'argent de manière incroyable. Et je commence à en parler sur la chaîne, à faire des alertes. En disant, en fait, excusez-moi, je suis sur Abidjan maintenant. Je peux pas voir ça, il me terre. Ces gars-là, ils passent à la... télé. On les crédite comme étant de grands entrepreneurs, mais à défaut même d'être au moins des pyramides de Ponzi, ils font de l'appel public à l'épargne et ils n'ont pas le droit. Parce que dans le monde financier, c'est régulé. Il n'y a qu'une banque, une assurance ou un de leurs mandataires qui a le droit de dire aux gens, voilà un produit financier, vous pouvez miser de l'argent dessus, vous allez avoir une rentabilité. Mais des sociétés qui ne sont pas régulées, qui font des appels publics à l'épargne au vu et au su, de tout le monde, c'est pas possible. Là encore, quand je parle, dans mon esprit, c'est juste une société qui est en train de le faire. Je ne réalise pas que...

  • Olivier

    L'ampleur derrière...

  • Phillipe

    Qui est derrière, parce que c'est derrière qui sont soutenus. Et je commence à en parler. Et quand je commence à en parler... Comme d'habitude, tu allumes la mèche et les gens commencent à remonter. En fait, ils ne nous remboursent plus, ils ne nous se supplient plus. Et donc, je prends l'initiative à ce moment-là de demander au directeur général de ces entreprises une interview. Qui les accepte ?

  • Olivier

    Non mais ils sont fous !

  • Phillipe

    Donc je vais donc faire une vraie interview dans laquelle je leur pose des questions, parfois de manière un peu naïve, et dans laquelle, d'où part leur réponse, les gens comprennent que c'est n'importe quoi, que ça ne tient pas.

  • Olivier

    C'est dommage, j'ai plus le nom de la dame. Tu vois la dame sur France 2 qui fait les enquêtes ?

  • Phillipe

    Élise Lissé. Ouais,

  • Olivier

    Élise Lissé, t'es un peu la Élise Lissé, tu vois,

  • Phillipe

    c'est ça ? Élise Lissé. Waouh ! Est-ce que c'est complément d'enquête ?

  • Olivier

    Oui, complément d'enquête, exactement.

  • Phillipe

    Et pareil, donc oui, je pose des questions, et là, ça devient évident qu'en fait, l'autre, ça ne tient pas. Ça va péter. Et là, les gens commencent à demander à ce qu'ils soient remboursés. Quelques jours après, comme par hasard, le gouvernement ivoirien décide de se mêler du sujet et de suspendre les activités de ces entreprises. Un peu comme au Cameroun, là où finalement, on a suspendu les activités de notre boîte. Et là, je commence à me dire, Philippe, tu fais des vidéos sur YouTube depuis ton canapé.

  • Olivier

    C'est ça que la question que j'allais te poser, comment tu le ressens, toi, quand tu vois que les gouvernements changent des choses parce qu'ils ont tes vidéos ?

  • Phillipe

    Là, ça conforte le fait qu'un média comme celui-là, c'est vraiment un atout d'influence incroyable.

  • Olivier

    C'est sûr, ça doit te faire réaliser le pouvoir que tu as, mais aussi la responsabilité que tu as dans tout ce que tu dis et dans tout ce que tu fais. Parce que tu te rends compte que là, tu n'impactes plus à une échelle de foyer. Tu impactes à une échelle gouvernementale. Tu as des gens à haut placé qui écoutent, qui regardent ce que tu... partagent et qui vont réagir sur toute la communauté finalement par le du fait de tes vidéos. Ah ouais, non, c'est une pression.

  • Phillipe

    Et pareil, j'essaie d'alerter en me disant mais pourquoi c'est un média YouTube de faire ça ? Parce que dans nos pays, on a des journalistes dont c'est le métier, moi je suis pas journaliste, c'est un métier, dont c'est le métier, dont c'est la formation et qui sont sur des médias. qui, plutôt que de faire le travail d'enquête qu'ils font, acclament ces gars. Parce que je te rappelle qu'à l'époque, quand je sors les premières vidéos, pendant le mois là où on parle de ça tous les soirs, des articles commencent à sortir au Cameroun qui disent que j'ai été payé un million d'euros pour saboter l'entreprise, des trucs comme ça. Je veux aimer avoir ce million d'euros !

  • Olivier

    Mais est-ce que tu ne penses pas qu'aujourd'hui, le fait d'avoir su créer ta liberté financière, justement, te permet d'être libre dans ta parole ? Mais ces journalistes-là, il ne faut pas oublier, c'est des pères de famille. Ils ont des salaires qui sont ridicules par rapport à ce qu'ils font et ils font vivre des familles avec ça. Donc au bout d'un moment, tu as beau être un journaliste, tu as beau avoir ton éthique de journaliste, tu as beau vouloir dénoncer, à la fin de la journée, il faut mettre à manger sur la table de tes enfants. regarde la ligne éditoriale, ce qu'on te dit de dire, ce qu'on te dit de faire, tu te tais et tu fais quoi ?

  • Phillipe

    Oui, clairement. Ce qui est juste drôle, c'est quand les mêmes médias où on a fait par propos, on prend la Côte d'Ivoire, les mêmes médias où on a fait venir ses entrepreneurs, on les a encensés, certains ont gagné des prix nationaux de l'entrepreneur de l'année. Quand la crise explose, que j'en parle, que le gouvernement saisit tout et autres, maintenant ils reviennent, pompiers et pyromanes, maintenant ils viennent vous dire Ah finalement, on l'a arrêté, c'était une arnaque, ainsi de suite. Mais c'est vous qui avez contribué à le promouvoir.

  • Olivier

    C'est vous qui avez mis la lumière sur lui. Et justement, c'est un des chapitres sur lequel je voulais échanger avec toi. Tu dis que tu viens t'installer en Côte d'Ivoire. Tu es en Côte d'Ivoire depuis deux ans, trois ans ?

  • Phillipe

    On n'a pas plus de deux ans maintenant, on est en troisième année.

  • Olivier

    Troisième année. Qu'est-ce qui te fait, justement, quitter la France et rentrer au pays ? Parce que tu le dis, effectivement, quand tu fais ta demande de visa, mais tu le dis comme t'as dit. Tu le dis pour le dire, mais t'es pas encore sûr que c'est dans tes projets de rentrer, effectivement, et tout. Tu sais, on peut se dire que, justement, t'es en France, t'as tes habitudes, t'as deux enfants qui sont nés, peut-être ta femme avait un boulot où elle était en train de bosser, toi ça va bien, ça avance, t'as ton boulot, t'as la chaîne YouTube qui rentre et tout. Déjà, est-ce que... Avant d'arriver en Côte d'Ivoire, tu es déjà à 100% sur la chaîne YouTube ou tu bosses encore ?

  • Phillipe

    Oui, 100%.

  • Olivier

    À partir de combien de temps tu es à 100% ?

  • Phillipe

    2018.

  • Olivier

    Donc tu lances la chaîne Investir au pays si je ne dis pas 2018.

  • Phillipe

    2018, fin 2019, parce que 2018 je lance la chaîne, je suis encore consultant. Et avec les résultats de la première année, parce que la première année déjà, parce que j'ai la chaîne YouTube, mais en parallèle justement je commence à vendre des formations par rapport à ce que je fais en Afrique. Et la première année déjà je fais 55 000 euros et je me dis si je m'y mets davantage.

  • Olivier

    À 100% ? je vais pouvoir carabiner davantage donc je lâche d'accord donc au bout d'un an de la chaîne investir au pays tu t'y consacres à 100% ok et donc au bout de combien de temps maintenant vous faites le saut de venir en Côte d'Ivoire avec la famille deux ans après deux ans après parce que du coup non non non qu'est-ce que je raconte ça fait à six ans quand même trois ans après trois ans après oui ok donc trois ans après la chaîne après trois ans après que tu sois lancé à 100% vous décidez de venir en Côte d'Ivoire. Oui. Pourquoi déjà ce changement de pays ? Et pourquoi la Côte d'Ivoire ?

  • Phillipe

    Déjà le changement de pays, parce que avant de nous installer, on a commencé à voyager comme... même pas mal non justement comment la pensée la chose des enfants faisait de homeschooling ok ça nous donne la liberté de voyager quand on veut ok et donc on a fait plusieurs pays en famille côte d'ivoire cameroun ainsi de suite pour justement tester voir où on pourrait être plus à l'aise en famille ainsi de suite parce que moi je suis un peu à l'aise partout mais il ya une contrainte à une des arouilles bien sûr et On aime beaucoup les trois pays d'AE au Sénégal, parce que ça se joue entre trois pays. Pourquoi on quitte la France ? Parce qu'au bout d'un certain temps, pour être cohérent, tu ne peux pas dire aux gens d'investir au pays. Certains t'écoutent même dans tes vidéos, font le retour, et toi, tu leur parles toujours depuis Paris. Donc, c'est évident qu'ils font à un moment donné partir. Et la conjoncture fait que je commence à me rendre compte que... On le dit souvent, mais les gens ne réalisent pas à quel point l'avenir, ce n'est pas en France. La France est un pays saturé, sur le plan économique.

  • Olivier

    Et puis bon, avec l'actualité en ce moment, tu vois aussi...

  • Phillipe

    Oui, on te rappelle que tu n'es pas forcément chez toi parfois. Et donc, du coup, on décide sur cette base-là de rentrer.

  • Olivier

    D'abord en Côte d'Ivoire, parce que bien évidemment, c'est un pays dans lequel il y a une économie qui est florissante. Il y a un gouvernement qui essaye de mettre en œuvre une attractivité par rapport au pays. Et aussi pour communiquer le message de dire que quand tu veux rentrer en Afrique, ne te focalise pas uniquement sur ton pays de naissance. Regarde l'Afrique comme un continent sur lequel il y a des opportunités. Va là où tu as des opportunités qui sont les plus intéressantes pour toi.

  • Phillipe

    Par rapport à ton domaine.

  • Olivier

    Par rapport à ton domaine. C'est là où il y a beaucoup d'inégalités en Afrique. On en parlait tout à l'heure. Si tu veux être un créateur de contenu, tu peux être un créateur de contenu. Les pays ne se valent pas en termes de qualité d'Internet. Si tu veux lancer dans les start-up tech, par exemple, tu vas te rendre compte qu'un pays comme le Sénégal ou un pays comme le Rwanda est beaucoup plus en avance que le Cameroun, le Tchad ou le Bénin. Donc, va là-haut. Il y a une infrastructure. Va là-haut. Il y a quelque chose de basique qui te permet de pouvoir te propulser. Mais si tu dis que tu veux lancer ta start-up au Burkina Faso, tu connais combien de personnes qui ont levé de l'argent au Burkina. Et je suis dans cette logique-là et je me dis, par rapport à ce que j'ai vu en Côte d'Ivoire, je peux par exemple faire du transport là-bas, je peux faire de l'immobilier, c'est un secteur qui marche très bien là-bas.

  • Phillipe

    Et par rapport à ta chaîne, c'est un pays où la connectivité...

  • Olivier

    Et surtout, en Afrique, la première audience d'investir au pays, c'est la Côte d'Ivoire.

  • Phillipe

    Ok.

  • Olivier

    Parce que du coup, tu as les statistiques.

  • Phillipe

    Ah oui, bien sûr.

  • Olivier

    C'est la Côte d'Ivoire, avant le Cameroun d'ailleurs. Ok. Et moi, j'ai toujours suivi les statistiques. Peut-être mon côté ingénieur. Pourquoi le Sénégal ? Parce que pendant longtemps, le Sénégal était la deuxième audience d'investir au pays en Afrique.

  • Phillipe

    D'accord.

  • Olivier

    Le Cameroun était la troisième, maintenant le Cameroun est passé la deuxième devant le Sénégal. Après, tu avais le Bénin. Je vais toujours aller par rapport à ça, parce que je vais là où je sais que je suis suivi.

  • Phillipe

    Bien sûr.

  • Olivier

    Je ne veux pas au hasard... Pourquoi tu vas dans tel pays et pas dans tel ? En fait, c'est parce que je suis l'Estat.

  • Phillipe

    Oui, bien sûr. Je suis l'Estat. Et puis, comme tu as dit, il y a aussi un équilibre familial. une sécurité à donner pour les...

  • Olivier

    Et surtout quand on arrive en Côte d'Ivoire, parce qu'il faut rendre à César ce qu'il y a à César, l'ivoirien est très proche du Camerounais dans sa culture. Très proche. C'est quelqu'un de volubile, d'extraverti, qui rigole beaucoup, qui est jovial, qui aime bien danser, ce genre de choses. C'est très proche. Qui a une grande gueule.

  • Phillipe

    Je vais te poser une question pour te fâcher. Faut que je t'oblige.

  • Olivier

    Vas-y !

  • Phillipe

    Nourriture ivoirienne ou camerounaise ?

  • Olivier

    Ah y'a pas photo. Attention à ce que tu vas répondre ! Non, beaucoup de pays dans le monde laissent à sa cuisine.

  • Phillipe

    Non, je te taquine. Tu sais pourquoi je dis ça ? Parce que j'ai beaucoup d'amis ivoiriens qui eux-mêmes me disent qu'on peut se chamailler avec nos frères camerounais, mais s'il y a un truc qu'on ne peut pas se battre, c'est que la nourriture camerounaise. Oui,

  • Olivier

    la nourriture camerounaise.

  • Phillipe

    Invitez-nous au Cameroun. Avec Karel, on n'est jamais allé au Cameroun. C'est vrai ? On n'est jamais allé au Cameroun. C'est incroyable. On a fait une escale, mais on n'est jamais allé au Cameroun. Ah oui, oui, oui. Je pense que s'il y a un pays qu'on rêve de visiter, là, tout de suite, tu nous demandes avec Karel de choisir un pays en Afrique. Mais le Cameroun, on a tellement envie d'y aller, mais on se rend compte que si on y va... On ne peut pas y aller une semaine, on ne peut pas y aller dix jours. Tout ce que les gens nous racontent, on a l'impression qu'il faut que quand on va aller au Cameroun, il faut vraiment qu'on prenne un mois.

  • Olivier

    Oui, il y a beaucoup à voir.

  • Phillipe

    Parce qu'il paraît qu'en termes de nourriture, c'est un truc...

  • Olivier

    Franchement, je le dis, et moi je suis allé en Asie, je suis allé en Amérique du Nord, la cuisine camerounaise est exceptionnelle. Je crois que c'est le plus beau trésor qui reste au Cameroun maintenant, et qui est malheureusement extrêmement méconnu. Les gens ne parlent que d'une dolaie. Quand je dis pas avoir, ils sont choqués, mais moi, le dolai n'est même pas dans mon top 3 de plats au Cameroun. Mais bon, voilà.

  • Phillipe

    Philippe, fais-nous venir au Cameroun. Ouais,

  • Olivier

    t'as raison.

  • Phillipe

    Donc, installé au Côte d'Ivoire et tout. Et justement, aujourd'hui, vous êtes combien l'équipe investie au pays ?

  • Olivier

    Laquelle ? Média ou tout le monde ?

  • Phillipe

    Tout le monde.

  • Olivier

    Oh ça chiffre vite parce que quand tu fais...

  • Phillipe

    Parce que quand tu dis tout le monde, ça veut dire qu'il y a quoi ? Il y a la catégorie médias et il y a quelles autres catégories ?

  • Olivier

    Agriculture,

  • Phillipe

    transport... D'accord, on va parler que de médias. Médias, vous êtes combien aujourd'hui l'équipe ?

  • Olivier

    Dans l'équipe de médias, aujourd'hui on est... Bonne vingtaine de personnes. Quand on me voit là, on est à 5 monteurs vidéo. Il faut savoir que moi maintenant, j'ai une équipe au Cameroun, j'ai une équipe en Côte d'Ivoire, j'ai une équipe en France. pour justement être un peu libre quand je vais dans un pays de ne pas avoir à tout recommencer. Donc on a des équipes dans ces pays-là qui travaillent en permanence au quotidien. On a un peu de mal avec Internet parfois, notamment au Cameroun. Mais voilà, on a des monteurs, on a des infos. graphes, on a des community managers. Et voilà, l'essentiel de l'équipe est constitué de ces trois corps de métier. Et aujourd'hui, on a aussi d'autres personnes que je suis en train de faire monter comme créateurs de contenu parce que je veux permettre à d'autres personnes de manipuler du contenu sur le site.

  • Phillipe

    C'est important que je parle, mais je pense que je viendrai après sur ce sujet-là. Et c'est quoi une semaine de Philippe Simo ? Ça ne ressemble jamais.

  • Olivier

    ça ne se ressemble jamais une semaine quand je ne voyage pas ouais quand tu as un but c'est pas pareil en général tu vois ça ne se ressemble pas il y a des semaines où je commence très tôt des semaines où je commence pas tôt ce qui est la constante c'est que je termine tard je termine souvent entre 21h et parfois 23h à peu près chaque jour je termine très tard je commence je me lève tôt parce que chaque matin j'ai un peu mon rituel de méditation prière sport lecture écriture parce que je suis en train de terminer mon livre donc j'ai un peu cette routine matinale et ensuite après je vais au boulot ok du moins Moi, je sais planifier mes journées la veille. C'est ce que j'ai à faire. En général, c'est beaucoup de réunions. Je dois rencontrer des potentiels partenaires, je dois rencontrer des potentiels clients. Et quand je suis au bureau, je fais beaucoup de formation de mes équipes. Je forme beaucoup mes équipes. Et le reste du temps, je fais des réunions de suivi pour m'assurer que ceci est bien fait, cela est bien fait. Donc, c'est un peu une semaine typique.

  • Phillipe

    Tu sais juste que ça va être chargé.

  • Olivier

    Oui. Et puis, par exemple, quand j'ai un événement comme Back to Africa qui approche, ça me mobilise un peu plus. Et quand il va passer, ça change.

  • Phillipe

    Ça respire un peu. Oui, c'est sûr. Et donc, je vais dire, c'est mes deux, justement, dernières questions. Donc, la question par rapport à ce que tu viens de dire aujourd'hui, c'est... Tu disais que tu formes des gens aujourd'hui par rapport à la chaîne. Parce que c'est ça. Est-ce que tu n'as pas peur que la chaîne, aujourd'hui, demain, si toi, Philippe, tu n'as plus envie d'apparaître sur les vidéos et tout, est-ce que tu n'as pas peur qu'il y ait une dépendance ? Ah,

  • Olivier

    complètement.

  • Phillipe

    Sur la chaîne, ouais ?

  • Olivier

    Complètement. C'est pour ça que c'est difficile. Surtout que les gens se sont vraiment habitués à moi. C'est vraiment difficile de faire passer d'autres visages. On a essayé à plusieurs reprises, avec plusieurs collaborateurs sur plusieurs émissions.

  • Phillipe

    Oui, j'ai vu plusieurs formats où tu avais une jeune fille par exemple.

  • Olivier

    Voilà, par exemple Marie ou Mylène, mais ça ne prend pas. Après, je me dis que parfois, c'est peut-être le format qui n'est pas bon, mais il faut faire des tests. Mais les gens ont bien compris que je suis en train d'essayer de faire, parce que les gens ont bien compris.

  • Phillipe

    Je pense que c'est un process qui prendra du temps. Il prendra du temps, oui. Effectivement, parce que, comme tu l'as dit, c'est quand même six ans où tu as donné aux gens. pour que les gens réalisent comme tu dis on disait tu es ici actuellement à dakar en vacances officiellement sur le papier mais la réalité c'est que quelqu'un qui te suis sur les réseaux depuis que tu as dakar verra que tous les jours tu en tournage tous les jours tu rencontres des gens tu es invité dans des émissions de venir partager donc finalement tu as très peu de moments pour toi et la famille parce que même là et en fait c'est là où je veux rendre hommage au côté passionné c'est qu'aujourd'hui tu pourrais te permettre de faire deux semaines parce que je sais que tu es très organisé donc tu as des contenus en avance tu as des choses qui sont désapprêtes, c'est pas comme si ces deux semaines là il n'y a pas de contenu qui va sortir même si tu arrêtes de faire du contenu mais je pense que c'est là où les gens doivent rendre hommage à ton travail à ton amour et à ta passion de ce que tu fais parce que même dans ces moments là tu ne te reposes pas sur tes lauriers tu es sur le terrain, tu poses les questions tu rencontres les gens, tu n'en vois pas un journaliste le faire, c'est toi qui le fais et tout. Et je pense que c'est vraiment quelque chose sur lequel on doit te tirer le chapeau, tu vois, ou comme disent les Américains, te donner tes fleurs et tout et tout, parce que ça montre l'homme passionné et l'homme amoureux de son travail au quotidien. Et ce, malgré tous les succès, tout le temps qui est passé, les six ans. Et tu parlais de Back to Africa, je pense que c'est le chapitre... Euh... Je ne vais pas dire le plus récent, parce que ça fait longtemps que tu fais des événements. Ça fait longtemps que je te vois faire des événements, tout. Mais le Back to Africa de l'année dernière, je pense que ça a été un coup du marteau.

  • Olivier

    C'est ça,

  • Phillipe

    j'ai fait les plus grands. Ça a été un coup du marteau, parce que ça a été impressionnant. Pour l'avoir vécu de l'extérieur, avoir été sur les médias, avoir regardé un petit peu ce qui se passait, la déferlante, ça a été... Je te parle vraiment de quelqu'un de l'extérieur, ça a été une bouffée d'oxygène. de voir tous ces africains ou tous ces amoureux de l'Afrique se réunir ensemble et tu sais, d'en aller voir dans une salle si prestigieuse. Pour moi, c'est ça aussi le pied de nez et la force pour moi que tu as su... donner avec ce premier événement, c'est le lieu prestigieux où tu as ramené ces gens-là, la qualité de l'organisation. En tout cas, peut-être qu'en interne, il y a eu des couacs, mais de l'extérieur, la manière dont ça avait l'air organisé, millimétré. On a vu malheureusement des événements qui sont passés avant où finalement tu as eu plus de bad buzz que de buzz. J'ai vu aucun. Ouais. J'en ai vu aucun.

  • Olivier

    Et pourtant on avait pratiquement 4000 personnes.

  • Phillipe

    Exactement, c'est ça, 4000 personnes. Tu vois, j'ai vu aucune personne se plaindre sur les réseaux. Je sais que ça t'a pris combien de temps de travailler cet événement les dernières ?

  • Olivier

    C'est un an.

  • Phillipe

    Ouais, c'est un an de travail.

  • Olivier

    C'est un an. Ouais. C'est un an. Quand on a fini l'année dernière, on avait déjà la date pour cette année. Parce que le palais se loue aussi sur un an. Ah oui, tu peux pas te le faire. Il faudrait que je me fasse la date pour l'année prochaine. Ça se loue sur un an.

  • Phillipe

    Bien sûr, il y a tellement de gens qui veulent organiser des événements.

  • Olivier

    Ça se remplit très vite. Ça se loue sur un an. Et ça a été une croissance fulgurante parce qu'il faut savoir que moi avant, mon premier événement en 2019, c'était 30 personnes. Pareil, on a commencé à une petite salle et j'étais très content de voir 30 personnes venir. C'est bizarre. Bien sûr. Je pense que c'est l'une des choses que j'ai faites très tôt. c'est que j'ai voulu sortir les gens de l'ordinateur. J'ai voulu créer une communauté de gens qui peuvent se rencontrer et qui doivent payer pour ça parce que ça ne se fait pas gratuitement.

  • Phillipe

    Bien sûr,

  • Olivier

    il y a des charges. On peut voir des vidéos gratuites, mais quand on commence à faire des événements formés, et le premier événement que j'avais fait déjà à l'époque, c'était 100 euros l'entrée pour 30 personnes, ça faisait 3000 euros et j'étais très content. On avait fait sold out avant, on faisait même 31 personnes, il y avait une personne en plus qui payait plus. Et après, on est passé à 50. 60, 100, 150, 200, 300 personnes. Et on a fait 300 personnes, 3-4 fois. Et puis quand je commençais à me dire que je vais rentrer en Afrique, je ne pourrais plus être là pour faire 3-4 formations par an, je vais faire un événement. Et on va essayer donc d'aller sur des événements plus grands. Donc on est passé du jour au lendemain de 300. Et à 1000, on avait prévu, on avait pris le palais de Versailles qui fait 1000 places, l'éditorium. Et on avait des options sur des annexes. on s'est retrouvé à faire 1600 places. Déjà, on s'est essayé au sol. Et là, on s'est dit, mais en fait... Il y a un vrai besoin pour les gens. Moi, j'ai vu des gens qui venaient en fauteuil roulant à l'événement et qui venaient te dire que ça fait 40 ans que je suis en France et j'attends cet événement. J'attends que les Africains se retrouvent pour parler d'Afrique et comment ils vont faire pour rentrer chez eux. Et là, tu entends des gens qui te disent, il faut que tu nous fasses une banque de la diaspora. Il faut que tu nous fasses... Il y a tellement d'attentes dans cette diaspora que si tu sais comprendre les besoins des gens, tu peux créer des choses. chose qui va avoir un impact durable. Et donc, de cette année-là, on a la folie de se dire que, allez, on a fait 1600, c'était plein, on va aller à l'étape d'après et on commence à chercher des salles et on tombe sur le Palais des Congrès, coup de foudre. Mais le Palais des Congrès, c'est 4000 places.

  • Phillipe

    Challenge.

  • Olivier

    On s'est dit, bon, on a fait 1600, on peut y aller. Et on ne se rend pas compte à quel point. Non, c'est énorme. 4000 places. Je crois que les gens ne s'en rendent pas compte.

  • Phillipe

    Non, les gens ne s'en rendent pas compte.

  • Olivier

    C'est énorme.

  • Phillipe

    Tant que tu ne l'as pas organisé toi-même, je pense que tu ne peux pas t'en rendre compte.

  • Olivier

    Et on arrive à ce stade-là où... parce que là pour cette année par exemple on est quoi ? On est un peu moins de 3 mois quand je refais les calculs on a déjà écoulé quasiment 1500 billets mais tu arrives à un stade où tu 1500 billets, moi je pense à 2500 places et je me dis la salle est encore vide mais je réalise pas combien de passer qu'à 1500 billets après 1500 billets à 3 mois, je sais qu'on va y aller, mais pour dire que l'ordre de grandeur change complètement Et l'année dernière, il y a quelques couacs, mais vraiment des choses mineures qu'on améliore cette année-ci, bien évidemment. Mais il y a une diaspora qui veut être actrice du changement sur le continent. Et je pense que cet événement-là est un endroit où on vient pour rencontrer les acteurs avec lesquels on peut faire du business. Moi, je veux vraiment que notre événement devienne un peu comme la foire de canton en Chine. Parce que quand tu vas à la foire de canton en Chine... C'est que des producteurs chinois qui viennent et des entrepreneurs de partout dans le monde viennent pour discuter avec eux, signer des deals avec eux et rentrer chez eux. Et je veux que notre événement devienne un lieu dans lequel toutes les personnes qui veulent faire du business en Afrique se retrouvent.

  • Phillipe

    Être une vitrine de l'Afrique et de ces entrepreneurs, de ces talents.

  • Olivier

    C'est ça. Des entrepreneurs qui quittent l'Afrique pour venir vendre leurs prestations. Des gouvernements qui viennent pour présenter les mesures facilitatrices qu'ils ont mises en œuvre. Des banques qui viennent pour proposer des financements pour des maisons, pour des... des immeubles et une diaspora qui vient pour pouvoir recueillir la formation,

  • Phillipe

    rencontrer ces personnes. Et aujourd'hui, est-ce que ce rôle aujourd'hui que tu as, parce que là, aujourd'hui, tu as un rôle qui va au-delà de juste ta personne, est-ce que des fois, ça ne te fait pas... Je ne vais pas dire le mot peur, mais est-ce que tu ressens la pression des fois par rapport à ça ? Ou est-ce que tu le... Tu sais, parce que je te vois très réfléchi et je sais que tu analyses très vite et tu vas très vite. Mais est-ce que des fois, tu prends du recul et tu t'assoies et tu te dis Ah ouais, quand même, c'est chaud là ! Oui,

  • Olivier

    paradoxalement, parce que ça met de la pression, mais de la pression positive. Ce n'est pas une pression qui me fait peur. Parce que la pression, ça dépend, est-ce que ça t'inhibe ou est-ce que ça te booste ? Moi, c'est une pression qui me booste. Par exemple. Je me rends compte du niveau d'exigence que les gens ont maintenant vis-à-vis d'investir au pays. Tout ce qu'on fait, si ce n'est pas parfait, les gens se plaignent, mais ils se plaignent un peu avec bienveillance en disant... Philippe, quand on est à ton stade, on ne fait plus ça. Tu vois, ça te pique parce que tu te dis, mais les gars, on a fait une interview, par exemple, un podcast. Tout au long du podcast, le nom de l'invité a été bien écrit. À un endroit, on a mis E au lieu de A. C'est le seul endroit que j'ai pointé pour dire que ce n'est pas possible de faire une... Et ils ont raison. Oui, je comprends. Mais tu vois, et là, je me dis... Au fond, ça nous fait du bien parce que ça nous oblige à aller à encore plus d'exigences pour que ce genre de choses ne se reproduisent pas. Mais quand tu vois ça pour la première fois, tu te dis, mais vous exagérez quand même.

  • Phillipe

    Après tout ce que j'ai fait quand même.

  • Olivier

    C'est juste un E, un A. Mais après, tu te dis, mais en fait, ils ont raison parce qu'ils ne me voient plus à ce niveau. Pour eux, quand on pense investir au pays, tu es notre première vitrine. Tu es le média dont on est fier de dire. Maintenant, on a un média qui fait un million d'abonnés. Quand les gens viennent sur ton média, il ne faut pas qu'ils aient le sentiment que ça, c'est un truc africain. Il y a ça, ça, ça. Il faut que tu sois au même niveau d'excellence que ce qu'on peut voir en France, aux États-Unis, au Canada. Donc, ne nous fais pas ce genre de choses. Et ça pique un peu, mais ils ont raison.

  • Phillipe

    Je trouve que c'est bien parce que ça montre que c'est vraiment des gens qui sont attentifs à ce que tu fais et qui sont vraiment derrière toi et qui soutiennent parce qu'aller voir la petite erreur de l'être à un seul moment, c'est que pour moi, c'est même les meilleurs erreurs. abonnés, tu vois, c'est vraiment ceux qui font attention à tout. Et là, j'ai une question qui me vient en tête. Si demain, tes enfants te disent qu'ils veulent être youtubeurs,

  • Olivier

    Ah ah ah ! Ils ont grandi dedans, au final. C'est ça. Très tôt, mes enfants ont un jargon que les autres enfants ne comprennent pas. Parce qu'ils parlent de faire des vidéos, ils parlent des interviews, ils parlent de podcasts. Les autres enfants ne savent pas du tout ce que c'est que ça. Ils connaissent les caméras, parce qu'on a tourné parfois la maison devant eux, les lumières et autres. Ils disent qu'ils veulent faire des vidéos. De toute façon, je pense que leur génération va être encore plus exposée à Internet que nous. Euh... Mais tu vois, je n'ai jamais pensé ça.

  • Phillipe

    Parce que je te pose la question, parce que moi, Kélina, tu vois, elle va avoir 4 ans. Elle sait déjà c'est quoi un podcast. Elle me dit Ah papa, tu vas faire ton podcast ? Tu vois, ou quand elle entend mon générique, tu vois, elle connaît le jingle, tu vois. Donc elle, comme tu as dit, elle a déjà ce jargon. Donc effectivement, et c'est pourquoi je me suis dit les enfants de Philippe qui sont plus grands et qui l'ont vu évoluer tout ça. Aujourd'hui, si demain ils viennent le voir et qu'ils lui disent Papa, je veux me lancer sur YouTube, je veux faire une chaîne YouTube. Est ce que tu les pousses ? Est ce que tu les encouragerais ?

  • Olivier

    Forcément je les pousse.

  • Phillipe

    Ou tu leur dis non, allez pas dans YouTube.

  • Olivier

    Ça va dépendre de la thématique. Ouais. Ça va dépendre de la thématique. Je pense que la thématique va beaucoup jouer. Mais oui, je pense que de nos jours, et ça va être de plus en plus le cas. Il va falloir que les Africains et les créateurs de contenu africain proposent de plus en plus de choses à des âges différents. On a des petits enfants qui sont multimillionnaires aux Etats-Unis.

  • Phillipe

    Je crois que le plus gros YouTuber, c'est un Chinois qui fait des trucs de revues de jeux qu'il reçoit. Il reçoit des Barbies, il reçoit des Pompiers, il reçoit des Legos et il teste les jeux. Je crois que c'est le plus gros YouTuber au monde.

  • Olivier

    Ça a changé, mais je crois que c'est un Mr Beast qui fait des trucs aussi incroyables. Et il faut que les Africains, à tout âge, se positionnent.

  • Phillipe

    On a des histoires à raconter, on a des contenus qui n'existent même pas encore.

  • Olivier

    Bien sûr. Donc, s'ils disent qu'ils veulent faire des vidéos, je vais leur donner les conseils qu'il faut pour qu'ils le fassent bien, pour que ce soit rémunérateur. Mais on est de plus en plus dans une période dans laquelle ceux qui savent communiquer gagneront de plus en plus par rapport à ceux qui sont uniquement techniques.

  • Phillipe

    Et ma dernière, toute dernière, je sais depuis d'ailleurs que tu as une question. Là, c'est le YouTuber, le nouveau YouTuber, le bébé YouTuber qui est face à toi, qui a une question. Quand tu atteins le million d'abonnés ? sur YouTube. Est-ce que YouTube t'envoie un message ?

  • Olivier

    Pas systématiquement. Il l'envoie quelques jours après. Je le dis parce que je l'ai vécu à les 100 000. Quand tu as tes 100 000, ils t'envoient rien en fait. Ils vont t'envoyer un message pour le trophée.

  • Phillipe

    D'accord.

  • Olivier

    C'est-à-dire qu'ils t'envoient deux mails dans lesquels ils te disent investir au pays votre trophée et un coût de préparation.

  • Phillipe

    OK.

  • Olivier

    Et là-dedans, ils te félicitent pour tes 100 000. Et dans un deuxième, Votre... Pareil, est IT expédié. Mais dans le premier, il t'envoie un lien dans lequel il te demande de remplir des informations, notamment où est-ce qu'ils doivent te l'envoyer, quel est le nom que tu veux faire apparaître dessus, est-ce que tu veux laisser le nom de la chaîne... Ok. Mais à part ça, YouTube envoie aux créateurs de contenu tous les mois, enfin je pense que peut-être que tu les reçois, ou c'est peut-être pas... Parfois on a des trucs que tu penses que c'est tout le monde, c'est par taille. Parce que YouTube, parfois ils font des choses à partir de certaines tailles d'audience. Donc moi je reçois un rapport mensuel. Bon, je n'attends pas pour faire mes analyses. Eux, ils t'envoient un rapport mensuel et un rapport annuel. Mais sinon, non. Je pense qu'ils sont tellement dans un autre monde que je pense qu'un million, tu ne les impressionnes pas.

  • Phillipe

    Parce qu'il me semble, j'avais vu un YouTuber qui disait qu'il avait reçu justement un... Il a fait, je crois, atteindre le million, je ne sais pas quoi. Et il disait, tu deviens partenaire YouTube. Et genre que tu peux leur parler, tu as des mails. Ça, c'est avant ça.

  • Olivier

    Ouais. Moi, j'ai reçu ça bien avant. Pour les 100 000 ? Non, pas aux 100 000. J'étais peut-être dans les 500 000. J'ai eu un partenaire YouTube qui te contacte pour te dire que désormais, si tu veux poser une question... ou quoi que ce soit avec YouTube, tu me contactes. C'était d'autant plus utile parce que parfois, justement, tu avais des gens qui viennent, qui prennent tes vidéos, qui ne te demandent pas, qui les repostent. Avec lui, tu peux les appeler, tu peux l'avoir pour pouvoir lui demander de supprimer ça ou ce genre de choses. Donc YouTube, oui, il t'affecte quelqu'un. Mais au final... Il ne te dit rien de sorcier par rapport à ce que tu sais dire.

  • Phillipe

    Et tu vas faire un événement pour la plaque des 1 million ?

  • Olivier

    Je veux bien. Je veux bien. Je pensais à faire un grand barbecue à Paris parce que notre plus grande audience est en Ile-de-France. Je pensais à faire un grand barbecue au Gillon. Mais on me dit, ouais, non, pour des raisons de sécurité. Tu ne sais jamais qui va venir là-bas ce jour-là. Du coup, on a pensé à une deuxième option. Peut-être faire plutôt... Des mini événements ? Oui. Genre on invite peut-être quelques abonnés à venir et on partage un repas ensemble dans plusieurs villes, comme je voyage pas mal.

  • Phillipe

    Ça peut être un beau concept.

  • Olivier

    Ça peut être pas mal. Ça peut être un beau concept. Et les gens s'inscrivent pour venir à l'événement.

  • Phillipe

    Ça peut être un beau concept. Et dans cinq ans, tu te vois où avec Investir au Pays, le Média ?

  • Olivier

    Dans cinq ans ? Alors moi, je crois à la croissance exponentielle. C'est-à-dire que... Je ne sais pas si on aura atteint les 10 millions, parce que c'est le prochain objectif. Personne n'a 10 millions d'abonnés dans l'univers francophone. Les premiers qui ont le plus d'abonnés, je crois que c'est les médias comme, comment je les appelle, France 24. Ok.

  • Phillipe

    Mais c'est du reste institutionnel.

  • Olivier

    Et qui publient beaucoup. Ce ne sont pas des individus comme nous. Je n'ai pas d'objectif de nombre d'abonnés. Par contre, Au fur et à mesure qu'on va passer du temps sur la plateforme, ma manière de créer le contenu va évoluer. Par exemple, dès que mon usine sera prête ou dès que mes autres projets que je présenterai le moment venu seront prêts, je vais changer la manière de publier du contenu. Donc tu vois, c'est un truc qui va arriver dans deux ans, mais j'ai l'objectif de penser maintenant. C'est comme ça. qu'on travaille. Je suis beaucoup dans l'anticipation. J'évite de subir les choses. J'essaie d'anticiper où est-ce qu'on est en train d'aller, qu'est-ce qu'on peut créer, qu'est-ce qu'on peut, ainsi de suite. Et ça me laisse le temps de mûrir le concept parce que d'ici deux ans, j'ai le temps de me rendre compte que non, c'est pas trop. trop et de réajuster. Donc, normalement, dans cinq ans, je suis encore en train de poster du contenu. Je suis dans un domaine qui me passionne. Je pense que je peux poster du contenu jusqu'à très longtemps dans ce domaine-là. Et c'est parti pour, en tout cas, poster du contenu. très très longtemps et partager aux Africains ce qu'on fait dans le domaine du business. Avec le temps, la traduction va s'imposer en anglais, mais je veux aussi qu'on aille peut-être vers du Swahili.

  • Phillipe

    du Lingala mais de toute façon je pense que les nouveaux outils tu as vu Google a rajouté 10 nouvelles langues africaines, je pense qu'aujourd'hui tu pourras même faire tes sous-titres sans forcément faire de la traduction mais tes sous-titres dans des langues et tout, plus les outils d'intelligence artificielle vont se développer moi ce qui m'impressionne c'est par exemple Caption aujourd'hui, tu peux faire ta vidéo en français et tu lui dis de la faire en anglais et il parle les lèvres et tout bientôt Philippe Simo en cantonné en Bambara partout à travers le monde, en tout cas Philippe Je te remercie d'être venu.

  • Olivier

    Merci à toi pour l'invitation.

  • Phillipe

    Ça a été une très belle discussion, vraiment un très bel échange. Moi, ce que je retiendrai de toi, c'est vraiment la détermination, d'abord de un, pour revenir à cette période où tu as repris tes cours de la sixième jusqu'à la terminale pour dire que je ne vais pas échouer et je vais me battre et je vais vous montrer. Ce que je retiendrai de toi, c'est l'amour de l'Afrique, d'abord, surtout l'amour des autres. le passionné et surtout la personne qui, finalement, qui ne laisse pas le hasard. Tu vois, tu es un bosseur, tu es quelqu'un qui bosse énormément. Tu es un exemple pour beaucoup d'entre nous, en tout cas. Et on te souhaite tout le meilleur. On te souhaite les 10 millions d'abonnés, Inch'Allah, dans deux ans. Pas cinq ans,

  • Olivier

    deux ans. On va déjà célébrer le deuxième, le troisième, le quatrième. Parce que je ne fais pas beaucoup, mais je pense qu'il faut célébrer.

  • Phillipe

    les succès. Bien sûr, c'est important. Pour moi, je pense.

  • Olivier

    Et quand on dit que c'est beaucoup... Je me suis rendu compte que les seules personnes qui se rendent compte de la tonne de travail, ce sont d'autres créateurs de contenu. Parce que quand on n'est pas dans cet univers, on ne réalise pas à quel point c'est énergivore.

  • Phillipe

    C'est très énergivore. Il n'y a pas de pause. Ce n'est pas de 7h du matin à 17h que tu bosses. Tu bosses tout le temps. Tu bosses en vacances. Tu... Non-stop. Et puis surtout, quelqu'un comme toi qui a... d'autres ambitions parce que là on a parlé vraiment que de création de contenu, on a pas parlé de toutes tes autres activités que tu as au début autour, parce que je voulais vraiment me focus sur cette partie parce que pareil, je pense que les gens se rendent pas compte de l'exploit que tu viens de réaliser de 1 million d'abonnés sur Youtube parce que les algorithmes de Insta, TikTok, c'est beaucoup plus facile de gagner, donc c'est pour ça que pour moi c'était important qu'on fasse un focus sur ça vraiment merci d'avoir pris du temps merci Et comme je dis, j'espère se revoir très vite dans ce fauteuil. Oui, qu'on discute de la suite et de tout ce que tu auras réussi à créer entre temps.

  • Olivier

    Beaucoup de courage à toi. Très beau concept. Continue comme ça. De toute façon, tu sais ce qu'il faut faire. Quand j'ai posté pour le million, je me suis arrangé pour encadrer deux chiffres. 1 million et 2 200 et quelques de vidéos. pour dire que les deux vont ensemble en fait. C'est pas un million d'abonnés,

  • Phillipe

    c'est 2100 vidéos.

  • Olivier

    Et en fait, ce que les gens ne savent, c'est qu'on en a supprimé plus de 200. Là, les Péroudois ont supprimé beaucoup de vidéos, live, on a beaucoup supprimé. On a supprimé facilement plus de 200 vidéos. Donc c'est beaucoup plus que 2100. Sans compter toutes les vidéos qu'on a tournées, qu'on n'a jamais publiées. Parce qu'il y a tellement de choses que les gens ne savent pas. Mais oui, je pense que c'est... C'est un bel accomplissement pour nous et c'est un message qu'on envoie aussi à tout le monde.

  • Phillipe

    Aujourd'hui, on est dans une période où on peut créer nos médias, raconter nos histoires. Il nous a longtemps manqué en Afrique, raconter nos success stories, raconter nos histoires, raconter nos galères. Mais que ce soit nous qui soyons à la base de ce qu'on raconte et pas quelqu'un qui raconte pour nous. En tout cas, on pourrait parler des heures. Merci à toute la team des Incroyos qui nous a regardés, qui nous a écoutés. Envoyez de la force à Philippe, mettez-lui des commentaires, dites-lui merci d'être venu. mettez les likes les commentaires comme d'habitude vous savez on se connaît on est ensemble en tout cas portez vous bien la famille abonnez vous on se dit à très vite sur un nouvel épisode du off show peace

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Le rôle de son père

    03:19

  • Il repasse le BAC 3 fois

    09:24

  • Orateur avant l'heure

    22:07

  • Il quitte le Cameroun

    26:58

  • Sa première chaine Youtube

    37:14

  • Il lance Investir au Pays

    41:10

  • Un soucis de génération

    52:26

  • Sa vision au départ

    57:37

  • Les premiers retours

    01:01:01

  • 3 moments marquants du média

    01:02:50

  • Ses réactions face aux critiques

    01:07:51

  • Sa plus grosse enquête

    01:12:13

  • L'installation en Côte d'Ivoire

    01:26:12

  • Cameroun vs Côte d'Ivoire

    01:31:21

  • Investir au Pays aujourd'hui

    01:32:46

  • Ne pas prendre de pause

    01:35:31

  • Back to Africa

    01:38:00

  • Comment il gère la pression

    01:43:42

  • Ses enfants sur Youtube

    01:46:07

  • Le MILLION d'abonnés

    01:48:20

  • Le futur du média

    01:51:17

  • Conclusion

    01:53:33

Description

Phillipe Simo, fondateur de  @InvestirAuPays  , revient sur son parcours d'entrepreneur et sur la fondation de son média. Lors de notre échange, il revient sur l'importance du parcours de son père, sur le rôle crucial de sa femme et sur l'influence et le futur de son média.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Olivier

    Hello, hello les incroyaux, la team. incroyable. Bienvenue sur un nouvel épisode du OVSHOW que vous nous écoutiez sur les plateformes d'écoute où vous nous regardiez sur YouTube. Bienvenue, merci pour toute la force que vous nous envoyez à chaque épisode, pour chaque commentaire, chaque like, chaque partage. Ça nous donne beaucoup de force. Et aujourd'hui, j'ai l'immense plaisir de recevoir le boss youtube game de recevoir un passionné d'afrique de recevoir un entrepreneur incroyable de recevoir quelqu'un qui m'a interviewé avec Karelle ya quatre ans aujourd'hui c'est moi qui l'interview je reçois monsieur philippe simon dans le OVSHOW Tu vas bien Philippe ?

  • Phillipe

    Très bien Olivier.

  • Olivier

    Alors la question que je pose à tous mes invités, est-ce qu'on t'a déjà présenté comme ça ?

  • Phillipe

    Non, pas du tout.

  • Olivier

    T'as vu ? Ton prochain événement où tu montes sur scène, tu m'appelles, je fais ton intro, comme un match de boxe, tu rentres sur le ring, tout ça, il faut que tu m'appelles. Tu vas bien ?

  • Phillipe

    Oui, ça va, merci.

  • Olivier

    Alors je profite que tu sois à Dakar en ce moment. pour te recevoir. J'ai pris sur ton temps de vacances parce que tu es là en vacances, même si les gens qui te suivent sur les réseaux se demandent est-ce qu'il est là pour bosser en vacances parce que tu bosses beaucoup, malgré que tu sois venu te reposer.

  • Phillipe

    C'est ça les vacances.

  • Olivier

    Et je tiens à commencer d'abord cet épisode en te félicitant. Parce que Philippe vient d'atteindre La barre des 1 million d'abonnés sur YouTube.

  • Phillipe

    Incroyable.

  • Olivier

    Est-ce que tu le réalises ?

  • Phillipe

    Pas trop, pas trop.

  • Olivier

    Pas encore ?

  • Phillipe

    C'est énorme, mais bon.

  • Olivier

    On va y arriver. Je tenais à rentrer dedans et je tenais à te recevoir justement parce que c'est un milestone énorme. Je pense que dans le YouTube francophone, on va enlever tout ce qui est artistes musicaux. tu vois et tout, dans le YouTube francophone, tu es le premier, je pense, à réaliser ce milestone. Et je pense que c'est important, même si tu l'as déjà raconté, peut-être à deux, trois, quatre reprises, que les gens reviennent sur ton parcours, que les gens comprennent qui est l'homme, qui était d'abord l'enfant, qui était la jeunesse, qui est l'homme, et surtout comprennent le travail et la vision que ça a été. Parce que j'imagine que tu dois souvent l'entendre. Ah, tu as de la chance dans ce que tu fais. Tu as de la chance dans ce que tu fais. Et c'est pour ça que j'ai insisté sur le fait que tu es en vacances, mais on va y revenir, tu n'es pas en vacances totalement. Donc voilà. Pour commencer, j'aimerais savoir aujourd'hui, Philippe, quand tu rencontres quelqu'un qui ne te connaît pas, comment tu te présentes ?

  • Phillipe

    Très simplement, je suis un entrepreneur passionné d'Afrique.

  • Olivier

    Ok, c'est aujourd'hui, bonjour, je suis entrepreneur passionné d'Afrique. Et après, tu rentres dans le détail.

  • Phillipe

    Oui, s'il pose des questions.

  • Olivier

    Après tu rends le taille. Donc toi tu es né au Cameroun ? Oui, j'ai grandi au Cameroun. Donc de ce que j'ai pu, en faisant mes recherches sur toi, tu fais tout ton cursus, collège, lycée, bac au Cameroun.

  • Phillipe

    Le bac je l'ai fait trois fois d'ailleurs.

  • Olivier

    Oui, et ça c'est quelque chose que je l'ai appris en regardant les interviews. Donc tu dis le bac, tu le passes trois fois.

  • Phillipe

    Oui.

  • Olivier

    Mais il y a quelque chose que j'ai trouvé très important. Quand je regardais les discussions que tu avais eues, j'ai trouvé très touchant, si ça ne te dérange pas, de reparler, de réexpliquer le parcours d'abord que ton père a eu. Parce que tu as expliqué quelque chose de très fort dans ce que je regardais sur le parcours de ton père. Pourquoi je te pose cette question ? Parce que je pense qu'il y a quelque chose que les gens ne t'ont pas demandé. Mais je vais y revenir. Est-ce que tu peux expliquer pourquoi, pour ton père, aujourd'hui, les études, c'est quelque chose de très important ?

  • Phillipe

    C'est même sacré ça, si tu veux être ennemi à mon père, il ne faut pas faire des études, là, il ne va vraiment pas t'aimer. Non, parce que mon père, pour lui, les études ont vraiment été un ascenseur social. Mon père vient d'une famille très pauvre, et quand je dis très pauvre, il faut bien que les gens comprennent ce que ça veut dire. Tellement pauvres que quand mon père était petit, il faisait les poubelles.

  • Olivier

    Oui, c'est ce que tu avais expliqué.

  • Phillipe

    Voilà, parce que quand on dit pauvres en Afrique, les uns s'imaginent dans ce genre de scénario, moi c'est tout ce que, dans nos pays, quand tu en arrives à ramasser dans les poubelles, c'est vraiment que tu es très pauvre. Et c'est à ce niveau-là que mon père était. C'est d'autant plus paradoxal parce que mon grand-père... fait partie des gens qui sont allés combattre pour la France. Alors c'est tous que le général de Gaulle était venu en Afrique, pour venir chercher des gens qui devaient aller aider la France, et mon grand-père en faisait partie. Le problème c'est que ces gens-là sont revenus de la guerre complètement traumatisés. Mon père raconte qu'en pleine nuit, parfois son père se réveillait en criant, en pleurant, à cause des affres qu'il avait vécues pendant la guerre.

  • Olivier

    Ils ont été abandonnés ?

  • Phillipe

    Complètement, aucune pension, rien du tout. Donc non seulement tu reviens d'une zone comme ça dans laquelle tu es traumatisé, tu as vu tellement de choses horribles, mais en plus, il n'y a pas de moyen de te réinsérer dans la société. Et donc du coup, mon père grandit dans une famille dans laquelle il y a plusieurs enfants. Et clairement, il faut se débrouiller. Et à l'âge de 8 ans, quand on dit qu'il faisait les poubelles, c'était vraiment déjà petit. À l'âge de 8 ans, il faisait les poubelles. Là aussi, quand il fait les poubelles, il faut faire les poubelles stratégiquement. Il faisait des poubelles dans les quartiers riches. Tu as quand même plus de choses intéressantes dans les quartiers riches, dans les poubelles, que dans les autres. Et il dit qu'un jour, il était en train de faire des poubelles. Il a observé une scène qui l'a intrigué. C'est qu'il a vu à table une famille dans laquelle il y avait des enfants de son âge qui étaient assis en train de manger à table avec leurs parents. Le portail était ouvert. Et il s'est dit, mais comment ça se fait que d'autres enfants... Parce que je pense que quand tu grandis dans ce genre de milieu, tu penses en fait que tout le monde est à peu près comme ça.

  • Olivier

    Bien sûr.

  • Phillipe

    Et quand il voit cet enfant à table, en train de manger, là, il prend conscience qu'il y a quelque chose de différent. Et il se demande, mais pourquoi cet enfant est assis à table, en train de manger, et moi, je suis ici, en train de faire les poubelles ? En réfléchissant et en se questionnant, il se rend compte qu'en fait, cet enfant-là, il est juste en train de bénéficier de ce que ses parents ont fait.

  • Olivier

    Du travail.

  • Phillipe

    Du travail de ses parents. Et ses parents ont un bon poste. qui leur donnent une bonne rémunération parce que ses parents ont étudié. Et donc à partir de là, de l'âge de 8 ans, mon père va comprendre que le seul moyen qu'il a de s'en sortir dans la vie, c'est de réussir ses études. Et donc il va avoir un parcours excellentissime. Oui,

  • Olivier

    c'est ce que tu racontais.

  • Phillipe

    Oui, mon père est brillant. Quand tu l'entends parler, tu sens que le gars est carré dans sa tête. Et donc il va avoir un parcours vraiment excellent. Toujours parmi les majors de ces promos, à tel point que quand mon père sort de l'université, à son époque d'ailleurs, il va refuser d'entrer à l'armée, refuser d'entrer pour avoir cet intit. Parce qu'on estimait que les plus intelligents n'allaient pas à l'armée. Beaucoup de camarades de mon père sont généraux aujourd'hui. Et à son époque, ce n'était pas valorisant. Tu vas faire à l'armée, tu n'as pas les niveaux, ainsi de suite. C'était des raccourcis. Et lui, il va aller donc là où les plus intelligents allaient. Il va faire de l'économie, des trucs comme ça. Et il va faire partie de la première génération de cadres camerounais qui vont occuper des postes dans les entreprises quand les Blancs vont partir.

  • Olivier

    D'accord.

  • Phillipe

    Et ce qui fait que très vite, il va être amené à avoir des responsabilités. Et à 26 ans, il sera directeur de banque.

  • Olivier

    Wow.

  • Phillipe

    26 ans. À 26 ans.

  • Olivier

    Directeur. On ne parle pas de n'importe quel poste.

  • Phillipe

    Tout à fait. Directeur de banque. Et tu imagines donc, avec tous les avantages que ça apporte, l'argent l'a rendu fou. Parce que clairement, quand tu vois d'où il est parti, à où il est arrivé, c'est drôle son histoire parce que c'est quelqu'un qui n'avait rien, qui a tout perdu.

  • Olivier

    Ah oui ? Oui,

  • Phillipe

    parce qu'il n'a pas su gérer. Il n'a pas su gérer, il a flambé, il a aidé tout le monde. Et le jour qu'il a perdu son boulot, il a continué à vivre comme si de rien n'était.

  • Olivier

    On lui a proposé d'autres boulots.

  • Phillipe

    Il a dit non, c'est soit directeur, soit rien. Moi, je ne peux pas quitter le DG, moins que ça. Et en fait, il s'est rendu compte que plus le temps passait, plus les opportunités qu'il avait étaient de moins en moins intéressantes. Et après, quand il a accepté des trucs, au final, ça n'a plus jamais été la carrière qu'il avait eu auparavant. Mais quand je dis souvent ça, c'est important de le préciser. Quand je dis que mon père était directeur de banque, beaucoup de gens se disent, mais toi, tu es un privilégié. En fait, qu'est-ce que tu racontes ? Je tiens à préciser que quand je suis né, la pente descendait.

  • Olivier

    Oui. Toi, tu n'étais plus au moment de...

  • Phillipe

    Non. Non. Je n'ai pas connu ça. J'ai jamais connu ça. Moi, on me raconte des choses. C'est tout. Moi, je n'ai pas fait que ça. Et là, moi, quand je venais, mon père, il commence à entrer vraiment dans la phase dure.

  • Olivier

    Et en fait, pourquoi je te pose cette question et je te demandais de revenir sur ça ? Parce que, moi, il y a quelque chose, il y a une question que je me suis posée, parce que, vu que c'est quelqu'un qui apporte une valeur très importante aux études, comment il a vécu, justement, le fait que toi... Tu passes le bac une fois, malheureusement tu ne l'as pas, une deuxième fois, tu ne l'as pas. Comment ça a été cette période pour toi ? Parce que tu expliques très clairement que après ce deuxième échec au bac et tout, quand tu l'as, tu expliques très clairement ton parcours et tu sais où tu veux aller. Est-ce que ces périodes, ça n'a pas été difficile à la maison ?

  • Phillipe

    Très dur parce que... Bon, alors, on va dire que c'est pas quelqu'un qui va... En tout cas, j'ai pas eu ce rapport avec lui. C'est pas quelqu'un qui va être violent verbalement, encore moins physiquement d'ailleurs. Mais tu sens qu'il n'est pas content de la situation. Il n'est clairement pas content. Et quand je ne vais pas avoir le bac la première fois, c'est drôle parce qu'il va avoir... Il va être très philosophe par rapport à ça. Il faut savoir que dans ma famille, mes soeurs et autres, on a beaucoup de doctorat dans la maison. Mes frères et soeurs, pour dire les niveaux d'exigence de mes pères, mes soeurs sont toutes docteurs, d'autres qui sont dans l'expertise comptable. Bref, bac plus 5, ce n'est pas impressionnant pour nous. Et donc, quand tu commences déjà à rater le bac, alors que moi, mes soeurs, c'était des classes, des mois, ils allaient vite. La première année, il a appris ça avec philosophie en se disant, bon, ça arrive, la preuve. Et la deuxième année, quand je rate le bac... Je pense que j'ai fini par me rendre compte qu'ils nous mettaient beaucoup de pression pour qu'on soit bon à l'école. Parce qu'il faut le dire, moi, j'ai grandi dans un cadre dans lequel, pendant les vacances, nous, on étudiait les fables. Mon père va au travail le matin, quand il rentre de soirée, tu dois lui réciter la fable de La Fontaine. Tu dois réciter de A à Z et comprendre les maximes qu'il y a dans les fables. Ce qui fait que chez nous, les gens n'ont jamais compris pourquoi un scientifique comme moi a un si bon niveau en littérature, et ainsi de suite. Moi, je n'ai toujours pas compris pourquoi les autres n'avaient pas un tel niveau. C'est vrai que pour toi,

  • Olivier

    c'était ton quotidien.

  • Phillipe

    C'était normal. En grandissant, je me suis rendu compte qu'en fait, non, ce n'est pas comme ça que les parents faisaient avec leurs enfants. Donc, quand je rate le bac la deuxième fois, je pense qu'il se rend compte que je suis moi-même déjà très affecté. Donc, il ne va pas venir appuyer dessus. Il va me dire une phrase qui va beaucoup me parler, c'est qu'il va me dire que c'est bien que je rencontre le chèque à ce stade de ma vie. Parce qu'il me dit, lui, ça n'a pas été le cas. Et il se rend compte que c'était quelque chose de pas forcément bien, parce que lui, la première fois qu'il a échoué réellement dans sa vie ou qu'il a considéré qu'il était en situation d'échec, il a failli se suicider. Parce que quand mon père a perdu le travail... C'est ça, lui,

  • Olivier

    il a connu l'échec quand il était au sommet. Et donc, c'est encore plus dur.

  • Phillipe

    C'est encore plus dur. Avec des enfants, des charges. Et un jour, il a pensé à se suicider. Il a acheté des produits pour se suicider. Et le matin, il avait prévu de boire. C'est juste que ce matin-là... Mes frères l'ont suivi partout dans la maison. C'est-à-dire qu'ils ne voulaient pas faire ça devant les enfants, ils voulaient éloigner les enfants. Mais je ne sais pas s'il se passe toujours là, c'est Dieu, si tu appelles ça comme tu veux. Donc partout où il allait, les enfants étaient accrochés à lui. À tel point qu'il allait dans la chambre, il s'est posé sur le lit et il s'est endormi avec ses comprimés à côté. Et quand il s'est relevé, il y avait déjà des gens dans la maison, et ainsi de suite. Donc ils ne pouvaient plus le faire à ce moment-là. Mais il m'a donc dit que, au final, c'est bien que je connaisse ça maintenant. Parce que ça me prépare à la réalité de la vie. Et que je dois juste considérer que c'est une étape. Parce qu'après ça, normalement, si je sais en tirer les bonnes leçons, j'aurai un rapport très différent à la vie par la suite. C'est drôle parce que moi, mes échecs, notamment le deuxième, m'a fait ressentir la haine de l'échec.

  • Olivier

    D'accord. C'est ça que j'allais te demander. J'allais te demander, comment tu le vis la deuxième fois ? Est-ce que tu te dis... je vais aller pour la troisième fois et c'est une revanche, je vais y aller à fond et je vais la voir et là, je vais leur montrer. Ou est-ce que tu y vas et tu te dis, on va voir la troisième fois et...

  • Phillipe

    Non, je vais la troisième fois en me disant que... En fait, ça devient un challenge personnel.

  • Olivier

    Là, le mind est prêt et dit, vas-y.

  • Phillipe

    Là, je me dis, ça devient un challenge personnel parce que je me dis, mais c'est quoi ce bac en fait ? C'est quoi cette histoire de... Je ne suis pas plus con qu'un autre, parce que tu sais ce qui fait mal quand tu arrêtes, c'est que tu vois tes potes réussir. Tiens,

  • Olivier

    ouais.

  • Phillipe

    Et tu te dis, lui-là, il n'est pas dix fois plus intelligent que moi. La première année, quand je rate le bac, un de mes meilleurs potes m'a dit, Olivier, à l'époque, qui est d'ailleurs aujourd'hui très connu dans le domaine des startups, on révisait ensemble et il a le bac. Moi, je n'ai pas. La première année, on était au lycée Joss. Je me dis, mais ça peut être Olivier aussi. Je me dis, mais Olivier, on révisait ensemble constamment. Il l'a eu, je ne l'ai pas eu. Donc, je me suis dit, OK, d'accord. Mais la deuxième année, quand je ne l'ai pas, je me pose les vraies questions. Parce que tant que tu regardes les autres en te disant que ce n'est pas normal que tu réussisses, tu ne prends pas conscience de pourquoi tu ne réussis pas. La deuxième année, je me suis posé un mot de main et j'ai osé affronter mes véritables limites. Je me suis dit, OK, d'accord, si, j'ai raté. Ça veut dire, parce que la deuxième année, ma mère est dans un mindset totalement différent. Il faut qu'on aille voir tes notes, pour voir s'il n'y a pas eu une erreur. quelque part, je ne comprends pas. Et je me dis non. Si je n'ai pas eu le bac, c'est parce que je ne suis pas assez bon. Il faut se dire cette vérité. Je ne suis pas assez bon parce que pour un élève de terminale mathématique, je n'ai pas le niveau qu'il faut en maths.

  • Olivier

    Ok. Donc, tu étais en terminale S.

  • Phillipe

    Oui, je suis en terminale S. Ok. Tout le reste, littérature et tout, je le suis vol, mais ça compte très peu.

  • Olivier

    Oui, bien sûr. Les coefficients sont très faibles par rapport au maths, physique.

  • Phillipe

    Tout le reste. Et la vérité, c'est que tout mon cursus, je n'ai jamais été un élève qui s'efforçait. J'ai toujours été le genre d'élève qui écoute en classe, capte, rentre à la maison jouer, vient le jour de l'examen et réussit. Et je réussissais toujours avec des notes limites 10, 11, 12. Et ça me suffisait. Parce que pour moi... Je n'étais pas dans un challenge de je vais être premier même si mon père, je voyais bien qu'il voulait ça, mais moi j'aimais jouer. Oui, pas pour toi,

  • Olivier

    c'était bon, ok, je veux passer la classe pour pas que les fans me disent quelque chose C'est tout. Mais c'est marrant que tu dises ça, parce que quand je regarde tous mes invités que j'ai eus pour l'instant, je trouve que cette constante revient à chaque fois. Que ce soit Hadi, que j'ai eu pas longtemps, Milkoz, que j'ai eu pas longtemps. Tous ces gens avec des talents, aujourd'hui, qui réussissent des choses innovantes. me disent qu'à l'école, on faisait tout pour juste passer. Je m'ennuyais. Et tu vois, aujourd'hui, je ne sais plus avec qui j'en parlais, tu sais, on a cette notion d'enfant à haut potentiel intellectuel, à déceler des enfants qui s'ennuient à l'école parce que finalement, l'école n'est pas assez stimulante pour eux, parce que eux, leur cerveau va plus vite.

  • Phillipe

    Ça ne les challenge pas.

  • Olivier

    Ça ne les challenge pas. Et tu vois, aujourd'hui... Quand on voit ce que tu fais, on comprend que tu as un esprit d'analyse très pointu, tu as un esprit de réflexion très très pointu, tu vas très vite dans tes réflexions. Est-ce que tu ne penses pas, avec le recul, peut-être qu'aujourd'hui, tu n'étais pas stimulé par tes professeurs, tu n'étais pas stimulé à l'école pour finalement faire ressortir le potentiel qu'il y avait en toi ?

  • Phillipe

    Je pense que je n'étais pas dans un environnement dans lequel j'avais des raisons d'exceller. C'est-à-dire que pour moi... J'allais à l'école pour passer la classe, c'est tout. Et 10 tu passes. Et donc à partir de là, j'ai jamais été dans une ambiance dans laquelle je me sentais l'obligation d'être parmi les premiers. Et c'est drôle parce que justement, tout au long de mon cursus, même dans mon école d'ingénieur, quand on va arriver à... à ça, je me rends compte aujourd'hui que j'ai toujours sous-performé. Parce que rien ne me poussait à me challenger plus que ça. Et c'est quand je rentrais dans le domaine de l'entrepreneuriat, du business, que là, je vais être face à des montagnes qui vont me pousser à aller chercher des ressources que je ne soupçonnais peut-être... Enfin, je savais que je pouvais faire des choses, mais je n'étais jamais allé les chercher.

  • Olivier

    Là, tu avais trouvé un challenge.

  • Phillipe

    Oui, là, j'avais trouvé un challenge. Et même aujourd'hui, j'ai le sentiment que... Je ne suis même pas à 60%. Je sens que j'ai besoin de challenges encore plus grands, plus stimulants. Et je crois que je suis en train de les trouver là pour aller chercher encore davantage de ressources en moi pour davantage me déployer.

  • Olivier

    Oui, c'est ça. C'est qu'en fait, là, tu sens que tu as un challenge. Tu as ce feu qui brûle en toi, donc tu as envie d'y aller, tu as envie de dépasser les limites, mais à ce moment-là...

  • Phillipe

    Mais je n'avais pas ça à l'école,

  • Olivier

    ça c'est sûr. Donc, tu passes le bac, tu as ton bac, et donc après...

  • Phillipe

    Mais je voulais faire une précision par rapport à ce que je disais, parce que je pense que c'est important quand on est un citoyen. d'échec, d'identifier pourquoi on échoue. Mon père disait une phrase qui est importante, c'est que quand tu tombes, il ne faut pas regarder là où tu es tombé, il faut regarder là où tu t'es cogné. Ce n'est pas là où tu es tombé qui est important, c'est là où tu t'es cogné le pied. Tu peux te cogner le pied là, tu roules et tu tombes là-bas. Reviens là où tu t'es cogné le pied. Et cette année-là, la troisième année de...

  • Olivier

    Faut pas regarder où tu t'es fait mal, faut regarder où tu es tombé. Mais c'est tellement vrai, c'est tellement logique.

  • Phillipe

    Et donc je me suis dit, cette année-là justement... Qu'est-ce qui fait que je ne réussis pas mon bac ? J'ai identifié le fait que je n'étais pas bon en maths. Mais je n'étais pas bon en maths parce que j'avais cumulé beaucoup de lacunes depuis la sixième. Qui fait que, comme c'était une logique de passer juste mes classes, mes lacunes ne cessaient de s'agrandir. Et arriver en terminale, c'était beaucoup trop grand et beaucoup trop visible. Et donc cette dernière année de terminale, je crois que j'ai fait ce que très peu d'élèves font. Chaque fois que je rencontrais un problème en classe, j'allais chercher dans quelle classe on apprend les bases de cette notion. Parce qu'on arrive en terminale, on apprend des choses complexes, mais qui ont une base plus simple. Je me suis retrouvé avec mon livre de sixième, de cinquième, de quatrième, de maths. Et tu refais tout le parcours. Tout à fait. À me dire si j'ai cette lacune en terminale, c'est parce qu'en troisième, je n'avais pas bien compris quelque chose. C'est parce qu'en quatrième, je n'avais pas bien compris quelque chose. C'est parce qu'en... Cinquième, je n'avais pas bien compris quelque chose. Ce qui fait que maintenant que je sais ça, et que j'ai des enfants, je sais quelle est l'importance d'apprendre des bases. Et si l'enfant n'a pas des bases, ça va le rattraper. Tôt ou tard.

  • Olivier

    Tu accumules.

  • Phillipe

    Tu accumules des lacunes qui ne vont pas être visibles parfois dans tes notes ou dans tes résultats, parce que finalement, le jour de l'examen, on t'interroge sur certaines choses. Mais ça peut finalement devenir préjudiciable beaucoup plus tard. Et donc, j'ai fait cet effort de revenir aux bases. Ça demande quand même beaucoup d'humilité d'être en terminale mathématique et d'aller lire des trucs de cinquième.

  • Olivier

    Et puis surtout qu'à ce moment-là, on n'a pas, je vais dire, l'accès à tout ce que les jeunes d'aujourd'hui ont. Ou tu peux aller sur YouTube pour revoir des cours. Tu peux aller, tu vois, t'es vraiment obligé d'aller prendre les cahiers, d'aller prendre les livres, d'aller rechercher, d'aller lire, de refaire les exercices. C'est en ça où c'est vraiment encore plus, je trouve, impressionnant. Parce que comme tu dis, c'est l'humilité de se dire, je vais revenir à la base. Mais ça monte ta volonté de réussir parce que la charge de travail, ça doit être en supplément. Parce que déjà que les cours sont difficiles, ne serait-ce que ceux de la classe. Mais si tu dois revenir sur, ok, ça c'est en troisième qu'on l'a appris, mais ça veut dire qu'en seconde, peut-être on a développé ça.

  • Phillipe

    Tout à fait. Par contre, tu fais plusieurs classes. Bien sûr,

  • Olivier

    je refais plusieurs classes pour arriver jusqu'à la finalité. Impressionnant, donc j'imagine que cette année-là, ça a été une année où tu as, comment on dirait aujourd'hui, tu as charbonné.

  • Phillipe

    Ouais, ouais. Et donc quand je vais avoir le bac, c'était normal. Là, si je n'avais pas eu cette année-là, je me serais senti vraiment très mal. Mais bon, j'ai eu le bac cette année-là.

  • Olivier

    C'est quoi le sentiment quand tu vois ton nom ?

  • Phillipe

    Non, parce que nous, au Cameroun, c'est pire. On lit les noms à la radio. Oh ! C'est-à-dire qu'on arrive… Tu vois l'alphabet là ? Oui, oui, oui. Toi, c'est V, non ?

  • Olivier

    V, ouais, je suis à la fin. Voilà,

  • Phillipe

    moi, c'est S. Tu vois, on lit, on lit, on lit et… Tu dois être attentif parce que quand on saute ton nom, c'est horrible. Parce que si on saute ton nom, tu constates juste qu'on est... Moi, c'est S-I-M-O. Il y a beaucoup de six mots au Cameroun. Donc, on peut dire six motels, six motels, six motels. Et après, on passe à une autre lettre. Tu te rends compte que c'est passé ? Le pire, c'est que tu entends des cris de joie chez le voisin. Donc, la troisième année, on était... Et en plus, c'est solennel. Parce que quand la liste des... Au moment où les résultats arrivent, on met le poste radio. Au centre de la maison, tout le monde est assis et on attend ton nom. Il y a eu de la joie, de la pleure, c'était bien.

  • Olivier

    Et quand tu as ton bac, finalement, est-ce que tu sais déjà que tu veux t'orienter pour devenir ingénieur ou est-ce que c'est ok, bon là j'ai mon bac, qu'est-ce que je fais maintenant ?

  • Phillipe

    Complètement pas du tout. Ça c'est un des gros problèmes qu'on a dans le pays, c'est qu'on souffre beaucoup de problèmes d'orientation. Donc je n'ai aucune idée. Je sais à la base que je voulais faire mes décisions, plus tôt. J'avais des métiers comme ça auxquels je pensais, parce que c'était des métiers, je pense, sexy, chirurgien, pilote.

  • Olivier

    Il y avait urgence à l'époque, tu voyais genre ce clou-là.

  • Phillipe

    Mais quand j'ai vu mon rapport au sang, j'ai compris que je suis chirurgien, ça va pas. C'est sur une poule qu'on devait être gorgeux. J'ai vu le sang de la poule.

  • Olivier

    Ok, bon, on va s'arrêter là.

  • Phillipe

    On va laisser la chirurgie, ça va pas le faire. Pilote, pareil, je pensais à pilote, et puis mon père m'a dit un jour, tu veux faire le tour du monde ? Ta femme, tu la laisses à qui ? Je lui ai dit, ah, c'est pas faux, j'avais pas vu ça comme ça. Pilote, là, on met ça de côté. Et donc, quand j'ai eu le bac, j'avais aucune idée. J'avais un bac. Et pourquoi ? À la base, si j'avais fait des séries littéraires, j'aurais survolé tout. L'une des raisons pour lesquelles je veux avoir des séries scientifiques, c'est parce que je veux de la difficulté.

  • Olivier

    D'accord.

  • Phillipe

    Parce que je me dis, et puis surtout, je sais qu'après le bac, les séries scientifiques trouvent une infinité de possibilités que tu n'as pas avec des séries littéraires.

  • Olivier

    Et puis, nos parents... de cette époque-là, en tout cas, c'est... Mon fils fait Bac S, mes enfants font Bac S.

  • Phillipe

    Ça sonne mieux aussi. Oui,

  • Olivier

    voilà. Je trouve que le Bac L à cette époque-là, t'étais un petit peu vu comme... Bon, OK, il fait ça parce qu'il peut pas faire autre chose.

  • Phillipe

    Mais souvent, malheureusement, moi je vais te dire en toute transparence, la grande majorité des gens que je connais qui ont fait des séries littéraires... C'était pas par amour de la littérature, c'est parce qu'ils s'en sentaient pas en science.

  • Olivier

    En science,

  • Phillipe

    exactement. Et tu vois, même en série littéraire, tu as des gens qui sont là mais qui n'ont aucune passion pour ça. Oui,

  • Olivier

    c'est vrai.

  • Phillipe

    Ils te disent qu'ici les maths vont être moins difficiles, et donc ils sont là, mais du coup ça te crée des gens qui ne... Et quand tu tombes sur un gars qui est vraiment là pour la littérature... Tu tues le son tout de suite. Pareil, moi, c'est un peu l'hybride du côté scientifique. C'est quoi ce matheux qui est tout le temps dans les livres, qui est tout le temps, parce que je lisais en série scientifique, on ne lit pas beaucoup, qui est tout le temps en train de lire. Et pire, moi, j'ai gagné des concours de littérature, j'ai gagné des concours Rémy Lissot là. J'ai gagné plein de prix au lycée, alors que j'étais en série scientifique devant des littéraires.

  • Olivier

    Donc, ce côté orateur, ce côté parler. Oui. Devant le micro, parler.

  • Phillipe

    Finalement, je me suis rendu compte qu'aujourd'hui, toute ma vie m'a préparé à ça. Bah oui. En fait, moi, j'ai commencé, je suis quelqu'un d'à la base de très pudique et même peut-être d'un peu timide. Mais j'ai fait du théâtre en sixième, cinquième pour vaincre ça. Donc, j'ai commencé à apprendre à parler devant les gens en sixième, cinquième. En quatrième, troisième, j'ai fait un boys band. Donc, je chantais.

  • Olivier

    Philippe, fais pas, on va aller chercher les chansons.

  • Phillipe

    Je suis allé à un boy band de Poet Clover. Oh ! Si, si. Oh ! En troisième, j'étais dans le... Attends,

  • Olivier

    attends, je mets l'effet auto-tune. Tu peux chanter si tu veux.

  • Phillipe

    Non, non, non. Le plus, c'est que je connais toutes les paroles de chants. Darling, fais-moi juste... Oh là là ! Je suis allé à un boy band de Poet Clover. Si, si. J'ai bien baigné dans tout ça quand j'étais en troisième. À partir de seconde, j'ai commencé à faire le Club Journal.

  • Olivier

    Ok.

  • Phillipe

    Attends, je suis en seconde scientifique. Ouais, ouais. En première, j'étais président du club journal. En terminale, je gagne le concours Émile Zola, qui est un concours littéral. En deuxième année terminale, j'entre dans l'équipe des petits génies, parce qu'au Cameroun, il y avait un concours national qu'on appelait les petits génies, qui regroupait dans chaque lycée les cinq meilleurs en littérature, maths, culture générale, science, il y avait un truc comme ça. J'ai envie de lancer un truc comme ça aujourd'hui. Parce que je me rends compte que ce truc-là, rien que ce jeu, en fait, c'est une sorte de question pour un champion, mais inter-établissement. Oui. Et nous, on a été champions nationales devant les lycées français, les lycées américains. C'était incroyable parce qu'on le faisait par province. C'est-à-dire que tu compétais à Dakar, tu gagnes à Dakar, et vous allez rencontrer les gens de la Casamance, les gens pour un concours national. Et nous, on a gagné le concours national. Et j'étais dans cette équipe-là, des petits génies. À la fin de l'année, je n'ai pas eu le bac. Tu vois le paradoxe ? Oui,

  • Olivier

    le paradoxe,

  • Phillipe

    c'est incroyable. Le gars qui est supposé être super intelligent. et qui n'a pas le bac. Donc tu vois, la deuxième année, je l'ai vraiment mal pris, pour revenir à ça. Donc pour dire que tout mon cursus, j'ai été très proche des choses littéraires, et quand je suis en terminale, donc je suis dans le club journal, donc j'écris, je fais des interviews. Et je commence à me rendre compte. très jeune, du pouvoir des interviews. Parce que je me rends compte que quand je vais faire une interview du proviseur, il prend tellement de précautions pour bien s'assurer que je vais bien écrire les mots qu'il a dit, ainsi de suite. Et il me traite différemment d'avant ça. Je me rends compte que le gars qui donne la parole aux gens, il a un pouvoir.

  • Olivier

    Et c'est fou parce que tu vois dans toutes les interviews que tu as fait,

  • Phillipe

    fait je savais pas que tu avais déjà ce côté là ouais et c'est plutôt je me suis rendu compte qu'en fait beaucoup de choses m'ont préparé à ça en fait et quand je vais aller à en terminale justement la deuxième année je vais avoir un petit job à la radio radio de chroniqueur.

  • Olivier

    C'est pas vrai. Si,

  • Phillipe

    si. Je vais aller gratuitement. Pareil, tu vois, c'était un job, tu n'es pas payé, c'est zéro. Mais je venais là-bas tous les mercredis. On venait en séance de rédaction. On nous apprenait à présenter le journal et chacun avait sa rubrique. C'est toi qui présentes, c'est toi qui fais la rubrique sport. Tu vas chercher les informations.

  • Olivier

    Mais tout ça, tu le faisais parce que tu aimais ça.

  • Phillipe

    Tout à fait.

  • Olivier

    En fait, ça, c'était des à côté. Tu n'étais pas obligé de faire.

  • Phillipe

    Complètement.

  • Olivier

    Mais tu le faisais parce que ça te passionnait. Ça me parlait.

  • Phillipe

    Ouais. Dans un environnement dans lequel il y a très peu de distractions, c'est un peu comme une sorte d'échappatoire, un moyen de faire quelque chose de différent.

  • Olivier

    Donc, tu apprends déjà à raconter des histoires. Oui,

  • Phillipe

    à aller chercher des trucs. Et naturellement, maintenant, je suis quelqu'un de très friendly. Je suis le genre de gars qui... Si je suis dans un groupe, tu sais que je suis là. Je raconte toujours des histoires, toujours des blagues. Moi, je suis le genre de gars que j'arrive à une soirée, le gars qui est en train de rentrer dit Ah, il arrive, on revient. Parce que là, on sait qu'on va rigoler. Parce que j'ai toujours une histoire. Et je me suis rendu compte que cet art de savoir raconter des histoires, ce n'était pas donné. Et en fait, ça pouvait être utile finalement dans le monde des médias.

  • Olivier

    Et même... Pour revenir à ce que tu disais même précédemment, toutes ces fables que ton père te faisait apprendre, ça t'a donné un vocabulaire, ça t'a donné une structure, une connaissance des mots, de l'importance de chaque mot, des virgules,

  • Phillipe

    des tout.

  • Olivier

    Et c'est impressionnant. Et donc, tu dis, tu as ton bac, tu ne sais pas trop ce que tu veux faire à ce moment-là. Et donc, comme le côté ingénieur...

  • Phillipe

    Et personne ne sait. Ouais. Parce que je discutais avec mon père. Et là, tu te rends compte que, en fait, les parents veulent que tu aies des diplômes, mais ils n'ont pas une orientation, ils n'ont pas un plan. Pour eux, c'est juste... tu ailles à l'école. Et c'est là que tu te rends compte que beaucoup d'enfants ont été très mal orientés. Ils ont fait des filières à l'université qui ne les passionnaient pas du tout, dans lesquelles ils n'apprenaient rien d'intéressant. Et au final, quand ils finissent leur carrière, ils te disent Non, en fait, je veux complètement faire quelque chose d'autre. Parce qu'ils se rendent compte que J'ai fait ça parce que mes parents, j'ai fait ça parce que la société blé, mais pas pour moi. Et arrivé à un certain âge, tu te poses certaines questions qui font que si tu en as la possibilité, tu fais demi-tour. Et donc moi je vais être dans cette possibilité là, je me demande donc à ce moment là...

  • Olivier

    Et là, tu vois, je réfléchis, mais elle est très cartésienne. On est dans un pays qui est le Cameroun, où il n'y a pas forcément beaucoup d'emplois. Je me rends bien compte que les gens qui ont des diplômes galèrent souvent. Et je n'ai pas envie de danser de situation. Et je sais que le choix que je vais faire là va être important. Du coup, je me demande, quels sont les métiers qui ont toujours du travail, ou du moins, qui peuvent bosser dans beaucoup de boîtes ? Et je discute avec les parents et la comptabilité revient. Moi, ça ne m'intéresse pas d'être derrière l'ordinateur et le shift. Ça ne m'intéresse pas du tout. Et à l'époque, il y a la supply chain, qui était totalement inconnue à l'époque. Et même, c'est pas très connu. Les gens parlent de la logistique, mais la supply chain, c'est beaucoup plus vaste que ça. Et là, je découvre donc l'amitié de la supply chain, qui sont dans beaucoup d'entreprises, mais pour lesquelles il n'y a pas de formation. D'accord. Ou très peu de personnes formées. Voilà comment je décide d'entrer dans la supply chain. Pas par passion pour ce truc-là, mais parce que je me dis...

  • Phillipe

    Tu te rends compte qu'il y a un besoin ?

  • Olivier

    j'aurais plus de chances de trouver du boulot donc je vais m'orienter vers ça tout à fait et donc tu fais deux ans en logistique et transport mais je me rends compte quand j'arrive en logistique et transport que j'ai beaucoup de camarades qui ont fait séries littéraires au delà ça pique mon orgueil je me dis mais attends finalement je me suis cassé ben oui pour venir être sérile et littéraire c'est quoi le problème ici je veux être ingénieur parce que du coup quand même il faut que mon background et du coup paradoxalement là dans ce final je survole le truc ça pique Pareil, je n'étudie pas, mais là, pour le coup, je suis premier, deuxième, constamment. Oui,

  • Phillipe

    mais ça ne m'étonne pas parce que tu as tellement reposé tes bases et tu maîtrises tellement maintenant ce que tu as fait que c'est facile une fois que tu as compris.

  • Olivier

    Après, je me dis qu'une fois qu'on a un parcours de logistique, de transport, on peut accéder à quel diplôme d'ingénieur ? C'est comme ça que je me rends compte que le génie industriel, c'est le top du top auquel on peut accéder. D'accord. Et donc, je me dis que je vais être ingénieur industriel. Mais à cette époque-là, il n'y avait pas encore d'ingénieur industriel au Cameroun. Voilà comment je vais en France pour faire de l'ingénieur industriel.

  • Phillipe

    D'accord. Et donc, tu expliquais, pour ceux qui ont déjà vu des interviews que tu as faites, que tu vas faire ta demande de visa pour partir en France.

  • Olivier

    Oui.

  • Phillipe

    Et que finalement, tu l'as fait, mais en te disant que tu ne vas pas l'avoir. En te disant que vu que je n'ai payé personne, je n'ai soudoyé personne, je n'ai pas glissé de billets sur la table. Je vais faire les démarches qui sont les démarches normales.

  • Olivier

    Je ne dis pas ça à ce moment-là parce que mes parents sont un peu spéciaux. Tout le monde croit autour de moi que je ne vais pas l'avoir, mais personne ne me le dit. En fait, on me laisse dans mon délire. Tu as dit que tu voulais aller en France. Va faire la démarche. Du coup, je fais la démarche de manière naturelle. Je ramène mes bulletins, parce que c'est beaucoup de documents. J'obtiens de ma soeur la prise en charge, ses fiches de paye, ses impôts.

  • Phillipe

    Parce que pour que les gens comprennent, ta soeur est déjà en France. Elle est déjà en France,

  • Olivier

    tout à fait. J'ai une soeur qui est déjà en France, qui d'ailleurs... est arrivé en France et qui a été sans papier. Et j'ai vu le stress et la galère que ça provoquait à la maison. Et je me suis promis que je n'irais jamais clandestinement en Europe. Jamais, au grand jamais, je ne quitterais le Cameroun pour aller quelque part sans avoir les papiers qu'ils font. Parce que je ne...

  • Phillipe

    Tu sais,

  • Olivier

    tu as vu ce que tes parents ont vécu. On t'appelle, ma soeur appelle à 23h, la meilleure amie de ma mère vient de la mettre dehors. On est en plein hiver. Tu vois, des trucs juste incroyables. Jamais je n'irai sans elle. papiers ou dans des situations où je vais être à la merci des gens. Et donc, avec ma soeur, j'obtiens dans les documents, je vais déposer ma demande de visa. Et il y a l'entretien. Parce que l'entretien joue un grand rôle à cette époque-là, sur le process de visa. Elle me pose des questions sur mon parcours et surtout sur ce que je vais aller faire en France, pourquoi je vais aller faire ça en France. Je réponds naturellement. Elle me pose une question qui, je pense, a fait une vraie différence. Après tes études, qu'est-ce que tu vas faire ? C'est drôle parce que je lui dis à ce moment-là, je sais que c'est une réponse par convenance. mais qui rencontre quand même quelque chose auquel je pensais déjà. Je lui dis, je vais rentrer dans mon pays, le développer en créant des entreprises. Il a dit ok, d'accord, et je rentre. Trois jours après, on m'appelle pour venir prendre... Enfin, c'était la réponse du visa.

  • Phillipe

    P-Oui, tu as un délai de trois jours.

  • Olivier

    Juste qu'à cette époque-là, c'est bizarre parce qu'on ne donnait pas les visas longtemps avant le voyage. On te les donnait la veille ou le... le jour même. Parce qu'ils avaient peur de la fraude des visas. Tu prends le visa, on va essayer de repopier. Moi, mon rendez-vous, c'était peut-être 4-5 jours avant. Donc, je vais et ils me donnent le visa. Je suis très content, je sors de là, je rentre à la maison. J'arrive donc, elle appelle le téléphone comme maintenant, elle appelle. Je rentre à la maison, ma mère faisait la sieste, elle rentre dans sa chambre, elle me demande si j'ai donné le visa. Je lui dis oui, elle dit non, tu mens. Comment ça je mens ? Je lui dis, montre-moi ton passeport. Au revoir. Je lui donne le passeport. Regarde-moi le visage. Elle n'en revient pas. Je me rends compte que... Pourquoi tu es surpris ? Parce que je croyais qu'on n'avait pas te donné le visa.

  • Phillipe

    Et personne dans la maison pensait que tu allais l'avoir.

  • Olivier

    Je lui ai dit pourquoi ? Parce qu'on n'avait pas su doyer. Parce que dans l'esprit, déjà, au Cameroun, tu n'obtenais pas de visa si tu n'avais pas su doyer, si tu n'avais pas fait un truc qui n'était pas clean, ainsi de suite. Et donc, moi, je n'ai rien fait du tout.

  • Phillipe

    Toi, tu as juste suivi le système ?

  • Olivier

    Juste suivi le système.

  • Phillipe

    Donc là, tu as ton visa. Donc finalement, ta famille qui ne pensait pas que tu... Tu pouvais partir, il doit partir et tu es prêt que ta maman, qui avait des économies à elle, décide de toutes ses économies. Elle te dit vas-y mon fils.

  • Olivier

    Et quand je sors de la maison, elle m'a dit une phrase que j'ai gardée avec moi toute ma vie. Elle m'a dit Comme tu es en train de partir là, tu es un homme maintenant. La prochaine fois que tu reviendras ici, tu seras en visite. Considère pas que tu as encore une maison ici. Tu dois revenir ici pour nous rendre visite. Parce que tu seras déjà installé chez toi.

  • Phillipe

    Elle dit Ok,

  • Olivier

    d'accord. Et je suis parti. Et je suis parti avec cette idée de... Et je crois que ça a fait une grosse différence dans mes études, justement. Je suis parti en mot de commando, en fait. Je ne suis pas venu m'amuser en France.

  • Phillipe

    Je ne suis pas venu jouer. J'ai une mission.

  • Olivier

    Je suis venu en mission. J'ai pris un certain retard déjà au niveau de mes études. J'ai eu l'opportunité d'aller obtenir un diplôme qui va m'ouvrir des postes.

  • Phillipe

    Il y a beaucoup de portes.

  • Olivier

    Et un certain niveau de rémunération. Il faut faire vite. Oui. Ce qui fait que quand je dis souvent, c'est que les gens ne... Mais moi, toute ma vie, jusqu'à ce que je dise, ça fait plus de 15 ans, je n'ai jamais été en boîte de nuit. Je n'ai jamais été en club. Je ne comprenais même pas les gens qui faisaient ça. Je me disais... On n'est pas venu... En fait, ici... Je ne suis pas venu ici avec les mêmes objectifs. Par contre, pendant mon école d'ingénieur, j'ai suivi mon cursus. J'étais école-boulot, parce qu'il fallait que je fasse des petits boulots pour ne pas dépendre financièrement de mes parents. Et je savais que l'école c'était mon ascenseur et que j'avais une opportunité que beaucoup de gens n'ont pas. Et donc il fallait que je réussisse dans mes études assez rapidement pour commencer à travailler. En fait moi mon but c'était, il faut que je passe vite ce truc pour commencer à travailler.

  • Phillipe

    Et justement tu le passes vite parce que tu dis qu'en deux ans et demi,

  • Olivier

    au lieu de trois, tu finis.

  • Phillipe

    Et tu sors donc ingénieur de trois, c'est ça ?

  • Olivier

    Oui, de l'UTT.

  • Phillipe

    De l'UTT de trois. Là, tu rentres dans le milieu du travail directement ?

  • Olivier

    Avant même de terminer, j'avais déjà des propositions. Ok. Pendant mon stage de fin d'études.

  • Phillipe

    On est en quelle année ? 2010. 2010. Oui. Donc, 2010, tu es en France, tu es installé et tout. Et maintenant, ma question, c'est à quel moment YouTube arrive ?

  • Olivier

    Oh, beaucoup plus tard. Pas tant que ça, parce que j'ai refait une vidéo. C'est là que j'ai fait une série de vidéos sur... les backstage des 1 million. Ah ah, bien sûr. Ce que les gens n'ont pas vu. Bien sûr. Et il y a une vidéo dans laquelle je raconte quelque chose que beaucoup de gens ne savent pas, c'est qu'Investir au Pays, ce n'est pas ma première chaîne YouTube.

  • Phillipe

    Ok.

  • Olivier

    Oui.

  • Phillipe

    Ok.

  • Olivier

    J'ai ouvert une chaîne YouTube, je suis allé revoir, parce qu'elle est encore sur YouTube, je suis allé revoir hier, il y a 10 ans.

  • Phillipe

    Ok.

  • Olivier

    Donc 2014.

  • Phillipe

    2014.

  • Olivier

    Donc tu vois que 4 ans après, j'étais déjà salarié depuis un certain temps, j'avais déjà flairé qu'il y avait quelque chose à faire sur Internet. J'avais créé une chaîne sur l'alimentation et le sport.

  • Phillipe

    Ok. Mais donc quand tu crées cette chaîne sur l'alimentation et le sport, c'est parce que tu as déjà une volonté de faire quelque chose sur YouTube. Tu sens qu'il y a un potentiel business sur YouTube.

  • Olivier

    Tout à fait. Parce que je vois déjà des jeunes comme moi faire des vidéos de sport et je vois qu'ils font des vidéos pour parler de... de sport et qui parviennent à vendre des produits avec ça. Et donc, je me dis, en fait, je ne suis pas plus bête qu'un autre. Donc, je comprends le business model. Tu fais du sport, tu crées une communauté autour de toi. Et à cette communauté, tu commences à proposer des choses. Et donc, je commence dans l'idée de créer cette chaîne-là. Et je fais une ou deux vidéos et j'abandonne. Ouais,

  • Phillipe

    YouTube c'est dur.

  • Olivier

    C'est super dur.

  • Phillipe

    C'est ça que les gens ne savent pas.

  • Olivier

    C'est super dur. Ouais. Et je n'étais pas du tout préparé, je pensais que ce serait simple. Ouais,

  • Phillipe

    on pense, beaucoup de gens pensent quand ils se lancent sur YouTube que c'est facile.

  • Olivier

    mais YouTube je pense que tu me corrigeras si je me trompe si tu veux réussir sur YouTube il y a une seule recette la constance oui il ne faut pas il ne faut pas je dirais deux choses enfin il y a au moins deux choses la constance et la remise en question il faut se remettre en question sur YouTube constamment et je pense que c'est ce qui m'a fait grandir parce que sur YouTube il y a des paliers c'est-à-dire que tu vas créer du contenu et puis à un certain moment tu vas avoir l'impression que tu ne progresses plus d'accord il faut que tu te renouvelles. D'accord. Si tu ne te renouvelles pas, tu vas... Il y a des gens qui créent des vidéos depuis 5 ans et qui font toujours 1000 vues et qui ont toujours 2000 abonnés. Oui. Parce qu'ils ne veulent pas comprendre que c'est à lui de se remettre en question. Ce n'est pas à l'algorithme. L'algorithme ne va pas te faire plaisir. C'est vrai. C'est à toi, si tu veux progresser, de comprendre qu'est-ce que je peux mieux faire, quel type de thématique, ainsi de suite, comment je peux mieux amener mon sujet. Et donc, pour moi, c'est ça. C'est la consistance, on est d'accord, et la remise en question. Quand ça ne marche pas dans un sens, ne force pas,

  • Phillipe

    pivote. Et est-ce que, parce que tout à l'heure, tu m'en parlais de ce côté journalisme que tu avais déjà eu à développer plus jeune, ce côté amour des mots et tout, est-ce que le côté ingénieur a été ce côté qui t'a permis de structurer tes stratégies ?

  • Olivier

    Totalement. Totalement, parce que les deux mondes vont se...

  • Phillipe

    C'est ça, parce que finalement, tu prends le meilleur des deux mondes, que tu mélanges... avec ce côté savoir, tu vois, raconter des histoires, rendre les gens même à l'aise, ne serait-ce que face à toi, mais tu as aussi, et c'est ça que je pense que les gens doivent reconnaître, un côté où tu as réussi à comprendre tes forces. Et comment j'utilise, quelles sont mes forces et comment je fais pour aller plus haut avec les forces que j'utilise. En tout cas, bref, 2010, première chaîne YouTube, deux vidéos. 2014. 2014, deux vidéos. J'arrête. Tu arrêtes.

  • Olivier

    Parce que je croyais que mes vidéos allaient faire des milliers. Tu me racontes que pour ces vidéos-là, j'ai mis des heures. Parce qu'en plus, ma première vidéo, c'est un micro-trottoir. Ah ouais, direct. Tu sais que le micro-trottoir, c'est compliqué à monter. Oui. tu poses la même question à beaucoup de gens parce qu'en fait c'est beaucoup de montage de vidéos en un seul et donc je vais même prendre un micro-trottoir et tu la montes toute seule la vidéo ? toute seule parce que là aussi il faut d'abord apprendre c'est ça parce que t'as pas de monteur et c'est un flop total c'est pas normal je refais une deuxième ça marche pas je me dis bon

  • Phillipe

    Je retourne à mon côté ingénieur.

  • Olivier

    Et quatre ans plus tard, je ressens que je suis plus mature pour revenir sur les réseaux, mais je ne vais pas revenir comme avant. Et ça, c'est ce que je dis souvent, c'est qu'à ce moment-là, je décide de me former.

  • Phillipe

    sur YouTube.

  • Olivier

    Comment ça marche.

  • Phillipe

    C'est très important.

  • Olivier

    Je vais prendre une formation chez des Américains. C'est très, très important. Comment YouTube marche et comment on croit sur YouTube. C'était un gars qui avait déjà une bonne chaîne, qui croissait bien, qui avait une formation qui marchait très bien. Et je prends sa formation et là, je découvre un univers que je ne comprenais pas du tout. Je me rends compte qu'en fait, ce n'est pas juste faire une vidéo et venir la poster.

  • Phillipe

    Investir sur les formations, les gens négligent ça.

  • Olivier

    Complètement, parce qu'on pense que les choses sont intuitives.

  • Phillipe

    Parce que j'ai reçu Pathé Diallo. que tu as rencontré justement il n'y a pas longtemps. Et tu vois, il me disait ça justement aussi, qu'à un moment, il a acheté un club dans son parcours de vie et il n'avait pas les fonds à ce moment pour acheter le club, sauf que la personne qui vend le club lui parle d'un mode de financement qu'il ne connaît pas. Et ce qu'il fait, c'est qu'il a acheté une formation pour comprendre ce mode de financement et finalement revenir devant cette personne qui vendait le club pour le convaincre. de lui donner le club à moitié prix et de continuer à le payer. Et donc, je trouve que c'est très important que des gens comme toi, des gens comme lui, qui réussissent dans leur domaine, te disent que je me suis quand même formé, j'ai payé des formations. Et donc, tu prends une formation pour te former sur YouTube.

  • Olivier

    Oui, pour comprendre, parce que j'ai échoué une première fois. Je n'ai pas envie de recommencer de la même manière. Et ça va tout changer, parce que dès ma première vidéo... Je sais où je vais. Ma stratégie est établie. Et là, pour le coup, j'ai une vraie stratégie. Je sais quelle est la niche sur laquelle je vais me lancer. Parce qu'à cette époque-là, quand je crée Investir au Pays, je me rends compte qu'il y a déjà beaucoup de formateurs en France. Etats-Unis, mais il n'y a personne qui fait de la formation business sur la zone afrique. Or, je me rends compte que quand je parle des petits business à l'époque déjà que je faisais en Afrique, ça intéresse beaucoup de gens. Et parfois, les gens me disent, je suis prêt à te payer, même si tu veux que tu m'expliques comment tu fais ton élevage à distance, comment tu fais... fais ceci, cela à distance. Et je me rends compte qu'il y a une niche. Plutôt que de prendre de l'argent, je ne sais même pas comment tarifer ça. Je ne sais pas comment délivrer pour que le gars soit satisfait. Je vais aller apprendre. Et donc, c'est comme ça que je me lance sur YouTube. Et tout de suite, ben... dès ma première vidéo, dont je me rappelle d'ailleurs jusqu'à aujourd'hui, 6 raisons d'entreprendre en Afrique. Tu vois, rien que les titres, c'est plus travaillé que le gars qui faisait le micro contre toi. Et quoi ? Quand je la publie, je la sors. Pareil, j'utilise des stratégies parce que l'une des grosses erreurs que beaucoup de gens font, c'est que, surtout quand ils débutent, parce qu'après, tu n'as plus besoin de faire ça. Mais c'est de mettre toute leur énergie pour créer du contenu et ils s'en vont. Ils ne réalisent pas que quand tu crées du contenu, il faut mettre beaucoup d'énergie pour distribuer ton contenu. Ne pas compter uniquement sur l'algorithme.

  • Phillipe

    Ne pas compter sur juste les gens. Ah, les gens vont liker, partager.

  • Olivier

    Il faut pouvoir publier ton truc à gauche, à droite, expliquer aux gens pourquoi ils doivent regarder. Et ma première vidéo va faire 500 vues en 24 heures. Ce qui est énormissime. Oui. Énormissime.

  • Phillipe

    Surtout pour une première chaîne, première vidéo. personne qui te suit encore. Et il y a quelque chose, je pense, que les gens ne réalisent pas, qui est très stratégique et très smart de ta part. le nom de ta chaîne.

  • Olivier

    Oui.

  • Phillipe

    Investir au pays. Et je pense que ce juste au pays fait toute la différence dans ta stratégie. Parce que tu aurais pu appeler ta chaîne Investir en Afrique Oui.

  • Olivier

    Depuis, c'est à ça que je pensais. Tu vois ?

  • Phillipe

    Oui. Mais ce côté au pays, je trouve, a rajouté cette connotation d'appartenance, cette connotation de… Il est des nôtres, on fait partie, on est ensemble. Tu vois, c'est moins froid que de… investir en Afrique ou des trucs comme ça. Et je pense que pour moi, peut-être que tu l'as calculé ou peut-être que tu ne l'as pas calculé quand tu as trouvé ce nom, mais ne serait-ce que ce nom a changé, je pense, toute la donne par rapport à ta chaîne.

  • Olivier

    Oui, ça, tu vois, c'est quelque chose que j'ai appris dans la formation, le nom de ta chaîne. Mon ancien nom, c'était manger, bouger, maigrir. Un nom kilométrique. Et dans la formation sur le nom, l'une des choses qu'il expliquait, c'est qu'il y a plusieurs stratégies pour trouver un nom de chaîne. Mais il disait que plus le nom de ta chaîne va être intuitif, va être dans le langage courant des gens, plus tu as de chances qu'on puisse le retrouver facilement. Et je me suis dit justement que quand on parle de nos pays, en étant dans la diaspora, on ne dit pas investir en Afrique. Ce n'est pas le mot qui sort de la bouche.

  • Phillipe

    Bien sûr.

  • Olivier

    Je me suis rendu compte qu'on parfois dit le bled.

  • Phillipe

    Le bled, exact.

  • Olivier

    Mais c'est très maghrébin.

  • Phillipe

    Oui.

  • Olivier

    Et... J'ai commencé à faire un petit sondage pour voir, est-ce qu'il n'y a pas un truc que tout le monde dit à peu près, qu'il soit Camerounais, Ivoiriens, Sénégalais, dans lequel on va finalement se retrouver en majorité, investir au pays.

  • Phillipe

    Et c'est la notion, tu vois, on en revient à cette notion, que j'aimerais en tout cas que les gens ressortent de cette discussion qu'on a aujourd'hui, cette notion de travail. C'est-à-dire que dès le départ, tu t'es dit, cette chaîne, je vais la construire de A à Z. Tu t'es formé, le nom n'est pas un hasard. le nom est réfléchi pour une fin précise un résultat précis et tu vois c'est tous ces gens qui peuvent dire aujourd'hui ah Philippe il a de la chance dans ce qu'il fait tu vois juste le nom de la chaîne non c'est pas de la chance, j'ai me suis assis comme tu dis, t'as posé des questions à ton entourage, t'as essayé de trouver comment aujourd'hui des Sénégalais, des Togolais, des Béninois des Camounets peuvent se retrouver ne serait-ce que dans un nom Donc, Investir au Pays, tu trouves ce nom.

  • Olivier

    Et c'est drôle parce qu'au début, j'ai failli ne pas lancer Investir au Pays. Parce que j'avais deux chaînes dans ma tête. Je pensais à deux chaînes. J'avais une première chaîne qui était purement business. Parce que moi, dans mon parcours, je pense que tu as peut-être suivi, j'étais salarié un certain nombre d'années. Ensuite, j'ai basculé en consultant. Donc, je me suis mis à mon propre compte. Et j'ai grandement augmenté mes revenus. Parce qu'en salarié, j'étais allé jusqu'à 3 600, je crois, par mois. Et quand j'ai basculé en consultant, je faisais 12 000 euros de chiffre d'affaires par mois. Et je me suis rendu compte que ce n'était pas compliqué à faire, mais les gens ne savaient pas le faire. Et que si je faisais une chaîne pour expliquer aux gens comment on fait cette passation-là, j'allais avoir des clients. J'ai soumis l'idée à mes meilleurs potes, investir au pays ou la chaîne business. Tout le monde m'a dit la chaîne business, Philippe, c'est là que tu vas gagner. Tout le monde, sauf une personne à qui je veux jouer un dommage parce que chaque fois, elle me sort ça, c'est ma femme. Elle est la seule personne qui m'a dit... Fais investir au pays. J'ai dit, mais c'est quoi ton histoire d'investir au pays ? Elle me dit, parce que quand je te vois, je vois ce qui te passionne, ce dont tu parles ici au quotidien naturellement, ce dans lequel je pense que les gens vont davantage se sentir à l'aise à t'écouter et à se retrouver en toi, c'est investir au pays.

  • Phillipe

    Et il n'y a personne qui te connaît mieux que ta femme.

  • Olivier

    Donc on est là,

  • Phillipe

    c'est la suite. Vous étiez ensemble depuis combien de temps à ce moment-là ?

  • Olivier

    On était déjà mariés. On était mariés déjà là depuis trois ans. On était mariés depuis trois, quatre ans.

  • Phillipe

    Elle est là avec toi tous les jours,

  • Olivier

    elle sait. Je la saoule avec les discussions sur la frite.

  • Phillipe

    Bien sûr, il n'y a personne d'autre que elle qui peut mieux savoir c'est quoi qui te ressemble à ce moment-là. Et donc c'est ta femme qui te dit non ?

  • Olivier

    Vas-y, on reste sur le pays.

  • Phillipe

    Ouais ! Elle, tu dois être gentil avec elle tous les jours. Oh là là !

  • Olivier

    Et donc voilà comment je... Contre tout à tort, parce que tout le monde attend déjà cette chaîne-là. Même mes potes voulaient faire la... transition, lance la chaîne mon gars, il va juste investir au pays. Qu'est ce qui s'est passé ? Et après, elle m'a dit une fois que tu as fait investir au pays, c'est même beaucoup plus simple de parler de ce genre de choses et c'est ce qui s'est passé. Oui,

  • Phillipe

    finalement, ce côté que tu voulais développer sur l'autre chaîne, tu peux l'incorporer dedans. Et donc tu lances investir au pays en mars 2018. Mars 2018. Aujourd'hui, on voit ce qu'est investir au pays, on va y revenir, mais c'est quoi tes premiers challenges ?

  • Olivier

    Au début, honnêtement, je suis déjà très content. de voir... Alors, au début, j'étais très content de voir que je faisais quand même plus de vues que...

  • Phillipe

    Oui, t'as... Mais après, t'as fait deux vidéos.

  • Olivier

    C'est difficile aussi. C'est vrai. Et ma deuxième vidéo, il va faire un gros buzz. Ouais. Parce que tu vois, j'avais appris aussi les buzz dans la formation. Et ma deuxième vidéo va être... Parce qu'en fait, il nous explique dans la formation qu'un des trucs qui marche très bien, c'est d'être contre-intuitif dans tes vidéos.

  • Phillipe

    OK.

  • Olivier

    C'est-à-dire que... Par exemple, c'est de dire aux gens comment perdre du poids sans faire de sport. C'est quoi son truc ? Comment perdre du poids sans régime ? Tu dis quelque chose qui semble naturel et après tu apportes un truc qui est contentif par rapport à... Et ma deuxième vidéo parlait d'arrêter de construire en Afrique. Il y a mieux à faire, quelque chose comme ça. Et donc, les gens sont venus sur cette vidéo. Et ça, j'ai commencé à apprendre que les gens ne regardent pas les vidéos, ils disent des titres. Oui, ils regardent des titres. C'est tout. Dans la vidéo, j'explique pourtant le contraire. J'explique que... arrêter de construire parce que c'est un moyen facile de perdre de l'argent. Tu n'es jamais là pour suivre ton chantier, et ainsi de suite. J'explique en fait que la méthode la plus simple, c'est d'acheter des maisons qui sont déjà construites. Donc, il y a mieux à faire que... Mais peut-être 10% des gens sont allés au bout de la vidéo. Oui, bien sûr. Mais... Le buzz, comme on dit, bon buzz, bad buzz, on parle de toi.

  • Phillipe

    Il y a du buzz, il n'y a pas de mauvais buzz.

  • Olivier

    Cette deuxième vidéo va vraiment avoir à l'époque beaucoup de vues. Je crois que je dis là plus de 200 000 vues, 300 000 vues. Sur Facebook, je crois qu'elle va faire plus d'un million de vues.

  • Phillipe

    Et oui, parce qu'à ce moment-là, tu postes aussi sur Facebook.

  • Olivier

    Non, que sur YouTube.

  • Phillipe

    Mais comment ?

  • Olivier

    Je vais commencer au début à poster sur Facebook, mais pareil, je vais me rendre compte que YouTube, ça prend un peu plus, Facebook, ça prend pas, donc je vais lâcher complètement Facebook. Je vais peut-être faire un ou deux ans. sans poster sur Facebook. Et quand ma chaîne sur YouTube va commencer à vraiment décoller, je me dis bon, je ne perds rien à reposter sur Facebook ce que je poste déjà sur YouTube. Et c'est là que YouTube va prendre une autre ampleur.

  • Phillipe

    Ah, donc finalement... Du coup,

  • Olivier

    je vais avoir un million sur Facebook avant YouTube. Mais je n'ai pas vraiment assez de... Parce que j'estime que le million sur Facebook, ce n'est pas... Oui,

  • Phillipe

    il est peut-être moins, entre guillemets, difficile à atteindre que...

  • Olivier

    Beaucoup moins difficile.

  • Phillipe

    Oui. que sur YouTube. Mais tu mets quand même 2-3 ans avant de...

  • Olivier

    C'est un peu comme si tu commences 2-3 ans avant sur YouTube, tu enclenches Facebook, et Facebook arrive au million avant YouTube. Parce que Facebook, tu as l'effet viral. J'ai beaucoup de vidéos sur Facebook qui ont fait 1 million, 2 millions de vues. Cette vidéo, elle va beaucoup tourner parce qu'il y a le côté intuitif, et il y a le côté de... Ce que le gars-là dit, c'est intéressant. C'est comme ça que les gens vont commencer à se dire Mais en fait, ce qu'il dit là... il n'a pas tort il faut peut-être qu'on commence à l'écouter parce que l'une des choses qui me convainc de venir faire du contenu vidéo sérieux c'est parce qu'à mon époque à cette époque là quand on regarde internet il n'y a pas de créateur de contenu sérieux africain tu as des gars qui parlent de business en France aux Etats-Unis, au Canada mais quand tu regardes l'Afrique, il n'y a personne et je me dis c'est bien d'écouter les américains mais il y a des réalités dont ils ne parlent pas parce qu'ils ne les connaissent pas bien sûr Et surtout, je me dis, dans notre communauté, il n'y avait que du sport, du rap, de la comédie. Et je me dis, mais c'est peut-être parce qu'il n'y a que ces gens-là qui sont visibles que ça contribue à véhiculer certains stéréotypes. Ce serait peut-être bien de venir et de créer du contenu sérieux. Parce qu'il y a des gens comme moi qui sont dans un environnement sérieux et qui ont des choses à dire. Et ça permettra surtout à d'autres personnes qui, quand ils ont fini de regarder de la comédie, veulent regarder d'autres choses, d'avoir une alternative.

  • Phillipe

    C'est très intéressant. ce que tu dis parce que je me retrouve un petit peu confronté à ça avec ce nouveau format que je développe. C'est que je me rends compte que j'ai des papas à moi qui sont retraités et tout et tout qui ont 60, 70 ans aujourd'hui qui ont réalisé des grandes choses et quand tu regardes à âge égal aux Etats-Unis, en France, tous ces gens-là font le tour des podcasts. Ceux qui ont réussi pour partager leur histoire, donner des clés aux nouvelles générations, inspirer, partager. ici, quand je leur demande de venir dans le podcast ils ont peur de l'œil, de la bouche de ce que les gens vont en dire ils ont peur d'être devant les caméras et je parlais avec une tata et je lui disais mais tata, si toi tu viens pas témoigner si toi tu viens pas partager aujourd'hui ce que toi tu as réalisé à faire de grand dans ce pays Comment tu ne veux pas que des jeunes prennent la pirogue en disant mais on n'a rien à faire ici, il n'y a rien à développer Si on ne donne pas non plus d'exemples de gens qui ont réussi à faire des choses, et ils ne voient que les exemples de l'autre côté de... Un tel qui est parti, qui a réussi à l'étranger, un tel qui est parti, qui a réussi à l'étranger. Tout à fait. On ne l'emmène pas. Et c'est pour ça que pour moi, c'est important de t'avoir parce que, tu vois, je ne le savais pas, alors que pourtant on se connaît depuis un moment. Mais tu as grandi sur ce continent, tu as fait tes études sur ce continent. Oui, tu allais prendre de la connaissance à l'extérieur. Tu aurais pu rester à l'extérieur. Tout à fait. Tu avais déjà des business qui tournaient, ta chaîne YouTube qui grandit. Pourquoi ? Je n'ai pas besoin de m'embêter. J'ai mes habitudes. Ma femme peut-être a son boulot. Mes enfants sont dans leur école. Je n'ai pas besoin de recommencer quelque chose à zéro autre part. Mais ça a été important pour toi. Et tu l'as dit, même si inconsciemment, peut-être, quand tu as fait ta demande de visa, tu as dit mon but, c'est de revenir ici et de faire quelque chose. Tu es revenu. Entre les deux mondes, tu as préféré repartir de zéro, même si tu as une base avec ta chaîne YouTube et tout, pour avoir du financement dans ce que tu fais. Mais tu as préféré repartir de zéro. de zéro et recommencer sur le continent. Tu vois ? Et on a besoin de gens comme toi qui montrent que c'est possible de faire des choses ici. Qu'on n'est pas obligé de parler. Dans une interview, tu le disais, que même quand tu fais des choses ici, quand tu vas réussir des choses ici, tu vas les réussir fois dix que si t'avais fait la même chose en Occident ou aux Etats-Unis. Tes résultats vont être multipliés. Mais bon, bref, c'est pour revenir à ce que tu disais sur le fait que on manque d'exemples. On manque d'exemples et on a besoin... Les tontons, si vous regardez l'épisode YouTube, venez parler, venez vous asseoir, venez partager. Bon, bref.

  • Olivier

    Tu as raison, on va aller chercher.

  • Phillipe

    Tu vois, et je trouve que quand je regarde même les podcasts dédicats à Sky, Moulay, tu vois, tout ça, je trouve qu'on est bloqué à un certain niveau d'âge de génération qui vient parler.

  • Olivier

    Oui, c'est constamment un peu des jeunes, ainsi de suite.

  • Phillipe

    Ouais, un peu des jeunes, ou aux plus âgés, ils vont avoir 40, 50 ans. Mais ceux qui ont aujourd'hui 60, 70 ans,

  • Olivier

    il faut qu'on aille les chercher et c'est eux qui doivent venir justement donner les clés c'est eux qui ont vécu des choses je le vois quand j'interviewe mon père sur la chaîne je fais quelques interviews avec lui elles sont extrêmement appréciées je ne compte pas des personnes qui disent j'aurais aimé que mon père me parle comme ça je connais même des gens qui m'ont dit les interviews avec ton père ont causé des problèmes parce que ma mère a dit à mon père pourquoi tu ne dis pas ci, pourquoi tu ne fais pas ça aux enfants parce qu'on ne s'en rend pas compte mais Il y a beaucoup de papas qui n'ont pas joué leur rôle, ou qui n'ont pas été là, qui ont été absents pour plusieurs raisons. Et beaucoup d'enfants ont très vite été confrontés à des choix dans la vie sans avoir personne pour leur dire, ça c'est bien, ça c'est pas bien. Et c'est d'autant plus que je me dis, mais quand on est déjà à cet âge-là, on n'a plus rien à perdre. Qu'est-ce qu'un papa de 60 ans, 70 ans, tu as peur de quoi ? Tu as peur de quoi ? Au pire, qu'est-ce qui va t'arriver ?

  • Phillipe

    Mais après, c'est une discussion plus longue où on pourrait aller, mais c'est vrai qu'aussi, excuse-moi, mais les médias... souvent dans nos pays n'aident pas parce qu'ils vont aller chercher du potin, ils vont aller chercher du truc, et ce qui fait que ça ne leur donne pas confiance de venir s'exposer. Mais bref, tu disais que tu remarquais qu'il y avait un manque d'informations, en tout cas sur le côté business en Afrique et tout. Donc, tu y vas et tu fonces.

  • Olivier

    Oui, parce que je me dis, il faut qu'on montre ce que les gens font. Et surtout qu'on inspire un maximum de personnes à rentrer. Parce que mon père dit souvent que le problème de l'Afrique, ce n'est pas le fait qu'il y ait des gens, c'est qu'on n'a pas atteint de taille critique. Si tu veux avoir un changement, une révolution, peu importe dans le secteur, il faut que vous atteigniez un certain nombre, suffisamment grand pour peser sur la balance des décisions. Et ça, bien évidemment, je m'en suis inspiré pour me dire mais en fait, c'est la même chose. Ce n'est pas ce que je fais en Afrique tout seul qui va faire un quelconque changement, peu importe ce que je réalise. Il faut qu'on soit davantage nombreux. Donc, il fallait chercher d'autres personnes pour leur faire comprendre qu'elles peuvent, elles aussi, faire pareil, voire mieux.

  • Phillipe

    Et quand tu lances la chaîne Investir au pays, parce que comme tu as un niveau de réflexion et de préparation, est-ce que tu as déjà un plan à N plus 5, N plus 10 ? Ou tu ne te mets pas encore de pression à ce niveau-là et tu te dis, bon, on va déjà voir la première année ? Ou tu as déjà une vision ?

  • Olivier

    Si, si, si, bien sûr, j'ai déjà une vision. Avec le temps, je vais retoucher. Mais en fait, l'une des choses que je vais apprendre sur YouTube, c'est qu'il faut être ouvert au test. C'est un peu ce que je te disais tout à l'heure, c'est-à-dire l'adaptation. Je vais tester énormément de choses. Je pense que les gens qui me suivent peuvent le voir. Moi, je teste énormément. Et parce que comme je suis en train un peu de créer quelque chose, je n'ai pas un modèle pour dire, surtout à cette époque-là, je veux faire comme tel. Il n'y a personne. Je sais quels sont les concepts qui peuvent marcher ailleurs, mais je pars du principe que mon audience, ce n'est pas l'audience des autres. Il faut trouver ce qui leur plaît, ce qui me plaît moi, pour que je puisse être à l'aise d'en parler, trouver ce match-là. Et pour ça, je teste plein de choses. Donc, moi, ça va plutôt être par palier. c'est-à-dire les 100 premiers abonnés. Après, j'ai rapidement eu 500 abonnés. Après, les 1 000 premiers. Après, le Jalon, c'est 10 000. Moi, j'ai plutôt fonctionné par Jalon.

  • Phillipe

    D'accord.

  • Olivier

    Et pas par année. D'accord. D'ici 1 000, d'ici 10 000, d'ici 50 000, d'ici 100 000, ainsi de suite.

  • Phillipe

    D'accord. Et donc...

  • Olivier

    Tu, sur la première année, est-ce que tu sais combien de vidéos tu fais, à peu près ?

  • Phillipe

    Non, mais très rapidement, parce que dans la formation, ils nous expliquent aussi que... Il n'y a pas de règles, ça dépend de ce que tu fais. Mais la cadence idéale sur YouTube, c'est trois vidéos par semaine.

  • Olivier

    Ok.

  • Phillipe

    C'est ce qui nous a donné notre truc. Donc, au début, je n'ai pas l'énergie pour faire...

  • Olivier

    Parce que tu bosses en même temps, c'est ça ? Pour que les gens comprennent, c'est que tu bosses en même temps, tu as Madame, les enfants à la maison.

  • Phillipe

    Tout à fait, à gérer.

  • Olivier

    Et en fait, tu as ta chaîne YouTube que tu veux développer, et c'est ça.

  • Phillipe

    Tout à fait. Et je suis seul à le faire. Il faut monter. Les gens le voient, ils ne s'en rendent pas compte, mais le temps de... le tournage n'est pas le temps le plus important. Le temps de montage prend 3-4 fois plus que le temps de tournage. Donc, quand on fait une vidéo d'une heure, dites-vous que derrière, on prend 3-4 heures, parfois plus même, pour monter cette vidéo d'une heure. Et là, à l'époque, c'est moi qui monte. Oui, tu es tout seul. Le fait que j'apprends à monter, je fais forcément beaucoup d'erreurs. Mais bien évidemment, et c'est pour ça que tu ne réussis pas dans ce truc si tu es là pour l'argent, ou si tu es là pour la notoriété. Tu ne réussis que si tu trouves une thématique qui te passionne vraiment.

  • Olivier

    Si tu as vraiment une valeur que tu veux amener.

  • Phillipe

    Et c'est pour ça que quand les gens me disent que je travaille, je ne le ressens pas comme ça.

  • Olivier

    Oui, jusqu'à présent, malgré les années qui sont passées, malgré les succès, tu prends toujours du plaisir à rencontrer les gens,

  • Phillipe

    à discuter,

  • Olivier

    à avoir les discussions. Et donc tu lances la chaîne, et c'est quoi les premiers retours de ton entourage, la famille, quand tu lances Investir au Pays ?

  • Phillipe

    Bof !

  • Olivier

    Est-ce que tu partages sur WhatsApp ?

  • Phillipe

    Oui, oui, je partage beaucoup à tout le monde. C'est même ce qui est recommandé, c'est que quand tu lances une chaîne, tu dois aller chercher tes premiers abonnés dans ton entourage. Et créer un effet de distribution, c'est-à-dire qu'ils reçoivent, ils partagent. Et comme c'est le début, que ce sont les premières vidéos que tu envoies, ils vont le faire. Au bout de la vingtième,

  • Olivier

    ils vont plus le faire.

  • Phillipe

    Donc je passe par ce canal, je pulvérise tout le monde. Et... Le premier thème parle aux gens. Donc c'est plutôt en mode Ah, c'est pas mal, c'est pas mal, tu avais raison. Et ainsi de suite. Les gens m'écrivent et je leur dis tout le temps Allez commenter sur la vidéo. C'est pas ce qu'il faut me dire. C'est pas mal, ainsi de suite. Donc les premiers regards, c'est plutôt, je pense... Moi, pourquoi pas ? Il a fait une vidéo, après une deuxième, après une troisième. Mais je pense que pendant très longtemps, les gens ne vont pas me prendre au sérieux.

  • Olivier

    Oui, les gens se disent que c'est un délire. Voilà,

  • Phillipe

    c'est un délire qu'il a, ça va passer. Même les plus proches, ils ne vont pas me prendre au sérieux. Et je pense que quand ils vont peut-être voir, c'est certain. Le premier jalon qu'il va faire, que les gens se disent, ah ouais, ce truc-là, c'est peut-être quand je vais avoir les 100 000 abonnés. OK. C'est quand même plus d'un an après. Là ils vont se dire, ah ouais quand même.

  • Olivier

    Mais ça arrive très vite, donc un an après que tu lances la chaîne, tu atteins déjà le...

  • Phillipe

    Un an, peut-être un an et demi ou deux, je sais plus.

  • Olivier

    Ouais ça va quand même.

  • Phillipe

    Ouais ça va un peu vite quand même.

  • Olivier

    Ah oui, ça va très très vite. Parce que je pense que beaucoup de Youtubers, il leur faut plus d'un an, un an et demi pour atteindre les...

  • Phillipe

    Peut-être,

  • Olivier

    oui. Wow. D'ailleurs je vais te demander, c'est quoi aujourd'hui si tu devais choisir trois moments clés de la chaîne qui t'ont marqué dans l'histoire de la chaîne aujourd'hui, ça serait quoi tes trois moments clés que tu retiendrais ?

  • Phillipe

    Forcément le début. Les premières vidéos, parce que je les tourne depuis notre petit appartement à l'époque. On vient d'avoir notre deuxième. On est dans un tout petit studio. Et j'y crois.

  • Olivier

    Ouais.

  • Phillipe

    Alors que finalement, avec le recul, je me rends compte que c'est quand même particulier de croire que ça pouvait marcher, ce truc là. Mais j'y crois à fond. Je me donne les moyens de réussir. Donc je pense que le début, ça reste mémorable parce que je me revois jusqu'aujourd'hui dans mes premières vidéos. Et pendant longtemps, je pensais que je n'avais pas changé mon flow, que tout était pareil. Jusqu'à ce que j'ai la discussion avec des gens qui me disent En fait, tu racontes, va te réécouter aux premières vidéos. Ça n'a rien à voir. Ton flow, l'assurance. C'est dans ma tête. Je me disais, comme je me suis préparé, je me suis formé, donc je savais un peu ce que je faisais. Je suis reparti écouter, j'ai fait une seule fois. Et c'est vrai que quand je reprends ma vidéo maintenant, je me dis Ouais, c'est vrai. Je suis beaucoup plus fluide.

  • Olivier

    Bien sûr, il y a une expérience qui est rentrée.

  • Phillipe

    Mais je ne crache pas sur mes premières vidéos, parce que je n'appelais pas du tout. Il y a des gens qui, quand ils reviennent à l'op, me disent ah, Berc, c'est pas vraiment...

  • Olivier

    Non, sans ces premières vidéos, tu ne serais pas ce que tu es aujourd'hui. Elles font partie de l'histoire de l'ADN, et comme tu as dit, c'est même la fondation de tout ce qui est aujourd'hui. Donc dans tes trois premiers moments,

  • Phillipe

    ça serait d'abord le lancement. Le deuxième, ça ne va pas être des vidéos particulières, parce que j'ai beaucoup de leçons à les vidéos, ça va être le fait que je me rende compte qu'un média fût-il sur Internet. C'est un pouvoir. Et ça, je vais le voir au regard que des gens, qui si on nous place normalement à deux dans la société, sont beaucoup plus élevés, vont avoir vis-à-vis de moi. D'accord. Et là, je me rends compte qu'en fait, avec Investir au Pays, je tiens vraiment quelque chose.

  • Olivier

    D'accord.

  • Phillipe

    Un pouvoir que je néglige, mais en fait, s'il est bien utilisé, peut avoir...

  • Olivier

    Tu as un moment particulier pour nous imager ce sentiment ? Genre une personne en particulier qui t'a fait réaliser ça ?

  • Phillipe

    Oh, il y en a plusieurs. Par exemple, c'est toujours très surprenant pour moi, quand je viens discuter avec un industriel, quelqu'un qui est supposé être hyper buzzi. et qui me parle de ma dernière vidéo. C'est pas genre, je te suis.

  • Olivier

    Oui, c'est j'ai regardé, j'ai réalisé.

  • Phillipe

    Il te dit la dernière vidéo, et ça, ça prouve, ça, c'est le truc ultime. Avant, je me disais, maintenant que quelqu'un me dit, je te suis, je me demande, c'est quoi la dernière vidéo que t'as regardée ? Et t'as un truc qui date de six mois. Oui,

  • Olivier

    oui, je comprends.

  • Phillipe

    Mais là, il te donne quelque chose de récent. De l'actualité. De l'actualité de la chaîne, et tu comprends qu'en fait, ça crée une responsabilité. Tu te dis, mais en fait, il y a des gens sérieux qui suivent. Je peux pas raconter des bêtises, en fait. que tu documentes ce que tu dis, que tu ne sois pas quelqu'un qui transmet des fake news, parce que derrière, ça peut pousser des gens à prendre de mauvaises décisions.

  • Olivier

    Et puis ça rajoute du crédit à ce que tu fais, ou ça peut au contraire te discréditer au niveau de ces gens-là qui aujourd'hui sont des personnes importantes dans leur domaine. Donc les débuts, ces types de rencontres-là.

  • Phillipe

    Ces types de rencontres. Si je pourrais te donner un troisième moment. sur la création de contenu. Je dirais... Le fait d'avoir lancé le podcast, parce qu'on a lancé un format différent. Tout au long de mon temps sur YouTube, j'ai passé beaucoup de temps à essayer des concepts.

  • Olivier

    Oui, ça tu l'avais dit au début de la discussion.

  • Phillipe

    Parce que si tu veux, comment on ne fait pas, dans le secteur dans lequel je suis, c'est un secteur dans lequel les gens s'épuisent vite. Si je fais des vidéos pour dire, voilà le business qui marche, au bout d'un certain temps, ça marche beaucoup au début, il y a beaucoup d'enthousiasme, et puis au bout d'un certain temps, les courbes tombent. Donc je suis constamment en train de chercher le truc qui va me permettre d'avoir une certaine constance dans la chaîne. Et j'ai trouvé ça avec le post. Parce que le podcast, parce que je me suis toujours dit mais je veux trouver un espace dans lequel je vais permettre à des gens de venir parler légitimement sur ma chaîne sans qu'on me dise mais lui, il n'est pas entrepreneur, lui, il n'est pas ceci. Et avec le podcast, j'ai trouvé un cadre qui permettait de ramener des gens pour parler de leur succès. Et donc ça, ça m'a permis d'aller chercher des gens avec qui j'aurais bien aimé parler depuis longtemps, mais je ne savais pas comment le faire. Tu ne savais pas sous quel angle les prendre. Et le podcast m'a permis justement aujourd'hui de pouvoir discuter avec une pléiade de personnes totalement différentes.

  • Olivier

    Bien sûr.

  • Phillipe

    Et ça, oui, c'est quelque chose que j'ai beaucoup aimé. Parce que je crois qu'il y a eu un vrai shift aussi sur la chaîne quand j'ai commencé à ramener ce type de profil.

  • Olivier

    Ok, d'accord. Tu vois, on parle des succès de la chaîne, des moments marquants, mais il y a le revers de la médaille aussi. C'est quoi aujourd'hui ? Comment tu réagis justement aux critiques et autres ? Aujourd'hui, certes, il y a la chaîne Investir au pays, mais tu es devenu aussi une personne publique. Tu es quelqu'un qui suscite des réactions, qui suscite des émotions. Et en faisant mes recherches, je vois aussi qu'il y a des gens qui essaient de surfer sur ton buzz. On va dire les termes. Forcément. Parce que quand tu écoutes ce qu'ils racontent, il n'y a aucun argument concret. Ils essaient de surfer sur des titres de vidéos, pour amener du monde. de leur audience sur leur chaîne. Comment toi, aujourd'hui, tu te positionnes ? Parce que par rapport à ça, avec l'expérience, j'imagine que tu as beaucoup plus de recul aujourd'hui par rapport à ça. Mais au début, c'est dur quand tu dois voir des critiques ou des choses comme ça. Sachant que toi, la volonté qui t'anime et l'image que tu veux refléter du continent, tu fais des choses positives, tu fais des choses pour mettre de la lumière et tu vois des gens qui veulent te mettre des bâtons dans les roues. C'est quoi tes premières réactions ?

  • Phillipe

    Là encore, je m'y attendais un peu. C'est-à-dire que, comme j'ai dit tout à l'heure, moi je suis quelqu'un qui suis vrai, et dans la vraie vie, je ne suis pas ami avec tout le monde. C'est-à-dire qu'il y a des gens que je sens bien que celui-là n'est pas trop... Pareil, il y a des gens avec qui je ne m'entends pas. On n'a pas de problème. mais on n'est pas amis, simplement. On s'est dit que ça ne passe pas. Et j'ai considéré que pareil sur Internet, ce ne serait pas l'endroit où je vais être ami avec tout le monde. Et j'ai très vite su que le fait que des gens te critiquent ne veut pas forcément dire que tu fais mal. on dit chez nous qu'on ne jette pas des... On jette des pierres sur un arbre qui porte des fruits. S'il n'y a pas de fruits, on passe son chemin.

  • Olivier

    C'est très bien dit.

  • Phillipe

    S'il jette, parce qu'il n'y a pas de fruits. Donc, j'ai rarement été dans la position de quelqu'un que ça a beaucoup gêné, beaucoup frustré. Et en général, si tu veux, même les fois où il y a eu des gens qui ont fait des vidéos pour raconter des choses qui étaient horribles, ça m'énerve sur le coup, mais rapidement, je retombe.

  • Olivier

    Je te pose la question parce que je parlais avec une amie qui disait sur la santé mentale, parce qu'il y a des choses, tu sais, l'être humain, on est très fort pour... On peut réussir 99 choses, mais il y a une chose qui va être négative, on va mettre tellement d'énergie. à réfléchir, à penser à cette chose négative que ça peut te ronger. Et tu vois, justement, avec l'exposition que tu as, et justement, tu as plus de monde qui peuvent avoir des avis négatifs. Et c'est ça, savoir sur la santé mentale.

  • Phillipe

    Rappelle moi, tu viens de me rappeler d'un gros moment sur la chaîne. qui fait partie du top 3 que je ne vais pas citer. Donc quand on finit ce point,

  • Olivier

    on va voir que je ne crois rien d'ici. Mais c'est ça, c'était savoir sur ta santé mentale en tant que homme.

  • Phillipe

    Justement, très rapidement, je me documente pas mal, donc je ne subis pas beaucoup de choses. Ça dit quelque chose quand elles arrivent. Moi, justement, mon objectif dans la vie, c'est de parvenir à prendre des décisions très rapidement. Pour pouvoir prendre des décisions très rapidement en tant qu'entrepreneur, dans la famille et autres, il faut développer une bonne capacité de synthèse. D'accord. rapidement décider si je dois m'inquiéter, m'alarmer ou pas du tout.

  • Olivier

    D'accord.

  • Phillipe

    Et ce que j'ai décidé de faire très rapidement, c'était que tous ces discours qui étaient un peu négatifs ne devaient pas arriver à moi. Donc, je ne les écoute pas.

  • Olivier

    D'accord.

  • Phillipe

    Et ce que j'ai fait, c'est que j'ai interdit à tout mon entourage de me parler de choses qui...

  • Olivier

    Qu'ils peuvent voir.

  • Phillipe

    Qui peuvent, voilà, qui sont négatives, sauf si elles sont vraies. D'accord. C'est-à-dire que si quelqu'un vient et fait une vidéo en disant, voilà, Philippe a fait ci, Philippe a fait ça, et qu'il y a du fact-checking, ok, c'est factuel. Là, oui, il faut soit répondre, soit contacter la personne pour trouver une solution à l'amiable, ce genre de choses. Mais les gens qui font des vidéos, pour essayer de... Non, je n'en suis... Bien souvent, je ne suis pas au courant.

  • Olivier

    Bah, tant mieux.

  • Phillipe

    je pense que c'est le meilleur moyen justement de se préserver de ça parce que si tu essayes d'accorder de l'attention à ça ça devient très facile de t'atteindre chacun peut se lever,

  • Olivier

    faire une vidéo et tu es derrière pour essayer d'y répondre finalement c'est l'énergie perdue et rien qui sort de ça donc tu dis que tu as un moment dans les top 3 il y a eu si je n'avais pas parlé de ça je crois que les gens qui suivent la chaîne seraient dits mais pourquoi il n'a pas parlé de ça oui

  • Phillipe

    Ça a été un vrai moment. Un Game Changer dans le chaîne. Peut-être 500 000 abonnés, on dirait quand même une grosse chaîne, 500 000, 600 000. C'était il y a deux ans, je crois. Il y a trois ans, pendant le Covid, je suis allé au Cameroun. En fait, il y a eu une grosse affaire au Cameroun, même pas au Cameroun, plus qu'au Cameroun, une multinationale arnaque qui s'appelait, je ne sais pas, l'IEP Limal. Cette structure-là avait créé une pyramide de Ponzi, dans laquelle elle demandait aux gens de leur confier de l'argent, ils allaient faire du trading. Et ils allaient donner des rentabilités folles aux gens qui faisaient de l'investissement chez eux. On a beaucoup de cas comme ça. Juste qu'eux, ils se refaisent une nouvelle tendance, les crypto-monnaies. Et ils disaient aux gens que tu me donnes de l'argent, je vais le faire. pour toi. J'ai entendu parler de ce truc-là pour la première fois pendant le Covid, parce que le premier Covid, le premier confinement, on était à Paris. Le deuxième, avec toute la famille, on est allé en Afrique. On ne voulait pas rester confinés. Donc, on l'a passé au Cameroun. J'étais tous les jours au champ. Je faisais des vidéos pour montrer ce que je faisais. Et pendant cette période là, beaucoup de gens sont venus me dire Mais est-ce que tu as entendu parler de l'IEP Liman ? Cette structure là qui demande aux gens d'investir dedans. J'ai dit Comment ça marche ? Dès qu'ils m'ont expliqué, en quelques secondes...

  • Olivier

    Tu as démonté le système.

  • Phillipe

    C'est comme si c'était une arnaque, que ça ne tient pas debout. Et donc j'ai commencé à... Je me suis rendu compte que beaucoup de gens commencent à me contacter pour me demander, parce que comme je fais du business, dans l'esprit des gens, Philippe, comme il fait du business, avant de m'engager dans quelque chose, je vais quand même lui demander son avis. ça a dit au non, aux gens non, non, non. Et donc, j'ai décidé de faire une série de vidéos pour expliquer aux gens que cette structure-là, en fait, elle n'est pas bonne. Et tu vois, et là, pour le coup, tu te positionnes vraiment dans la société. Et je rappelle que cette structure-là, et à ce moment-là, je ne le sais pas, mais c'est une structure dans laquelle des colonels, des généraux, des gens haut placés ont mis beaucoup d'argent. Et ça, je ne le sais pas à ce moment-là. Et donc, je fais naïvement ma vidéo pour dire que c'est du fake. Et je ne sais pas... non plus à quel point cette boîte-là brasse de l'argent. Aujourd'hui, Olivier, je pense que cette arnaque-là est probablement la plus... C'est le Madoff africain. Je pense que quand on fait des estimations, on a dépassé le milliard de dollars en France CFA. Parce qu'en fait, il est parvenu à créer un système pyramide dans lequel il a pompé beaucoup de sous dans la diaspora. Il y a des gens qui ont vendu leur maison, qui ont pris l'argent de la vente de la maison et qui ont mis dedans. Au début, quand j'en parle, je ne suis pas au courant de tout ça, je ne sais pas dans quoi j'ai les pieds. J'en parle juste comme on est venu me demander.

  • Olivier

    Le dossier avance, tu commences à creuser. Non,

  • Phillipe

    même pas. Parce que quand j'en parle, et j'ai fait même une émission en direct, des gens qui ont investi là-dedans viennent dans le live, et d'autres personnes, comme moi, viennent pour dire que c'est pas bon. Des économistes viennent pour dire que c'est pas bon. Mais les gens qui ont mis de l'argent dedans viennent pour dire, vous racontez n'importe quoi.

  • Olivier

    Oui, parce qu'eux, ils y croient. Ça marche.

  • Phillipe

    La preuve, ils nous remboursent. Tu sais qu'un système de... Le problème, ce n'est pas quand on te rembourse. Le problème, c'est quand les gens commencent à demander quand remettre leur argent. Et donc, ils disent non, ça marche, et ainsi de suite. Et j'ai fait une ou deux émissions. Après, je passe à autre chose. Parce que je me dis, le but de ma chaîne, ce n'est pas non plus d'être là matin, midi, soir, de faire un focus. J'ai déjà alerté. J'ai déjà dit que ce n'était pas bon. Je m'en vais. Un an plus tard, les gens reviennent maintenant en masse pour me dire, en fait, tu avais raison. Ça fait six mois qu'on n'est pas remboursé. Ça fait ceci, ça fait cela. Et je vais donc commencer à faire une série de vidéos qui va peut-être durer un mois, tous les soirs. Tous les soirs ? On va faire un live pendant lequel on va inviter des gens à venir témoigner et on va entendre des histoires rocambolesques. j'ai mis toutes mes économies ma mère et moi avons tout mis on leur a donné 10 000 euros 15 000 euros et là les langues se délirent les gens viennent parler en direct et la chaîne prend une auto-tournure, on fait des lives à 20 personnes moi ma fréquence d'habitude c'est 1000 2000 waouh là je fais des lives à 20 000 personnes waouh en direct et il est une heure du matin à une heure du matin tu as 20 000 personnes en semaine en semaine les gens qui vont et tu comprends que ouais tu dis là il y a quelque chose il y a un gros truc derrière et là je commence à me renseigner et je me rends compte que des gens au canada et on me dit philippe y a pas une famille camerounaise au canada qui n'a pas mis de l'argent et on se rend compte que en fait c'est pas qu'au canada C'est au Bénin, c'est au Burkina, c'est en Côte d'Ivoire. Ils ont des surcursales partout et le truc brasse de l'argent. Et derrière, quand tu en parles, on te dit mais non. Et quand moi je fais de l'agriculture, on dit mais non. C'est parce que tu fais de l'agriculture comme lui que tu veux le couler. C'est son concurrent. Des raisonnements à la con comme ça. Et là, je me dis cette fois-ci, je ne vais plus vous écouter parce que c'est ce genre de discours qui ont fait que la première fois, je laisse tomber. Cette fois-ci, on va en parler jusqu'au bout. Et quand je commence à en parler, ça crée... réellement un vent de panique. Les gens commencent à dire, en fait, vous ne nous payez pas depuis des mois en nous faisant des promesses. Maintenant, on ne veut plus être payé, on veut être remboursé. Et donc là, tu as une vague de personnes qui demandent les remboursements et ils se rendent compte que l'entreprise n'a plus d'argent. Et les procès commencent à se suivre. Le monsieur, il est interpellé par les autorités camournaises. On lui retient son passeport. Je ne sais pas comment, le lendemain, il parvient à sortir du pays pour aller, je crois que c'est en Pouy-Centre-Africaine. Et il a ses gars, ses gourous qui disent, vous voyez, on lui a repoussé son passeport, mais finalement, on lui a remis, parce que les autorités ont compris qu'il ne faisait pas carrément. Jusque là, je ne sais pas à quel point le truc est nébuleux derrière. Je ne sais pas à qui je m'attaque, littéralement. Et je pense que c'est tout. Parce qu'au final, on va finir pour faire simple. On va démanteler complètement le truc. Les gens ne vont pas être remboursés. On va avoir des prévisions de chiffres, des gens qui étaient en interne, qui nous expliquent, parce qu'avec l'argent des gens, il a créé une compagnie de jet privé, il a créé plein d'investissements au Ghana, où il a acheté de l'immobilier, et ainsi de suite. Et au final... Tout ça sur du vent, du bon vent. Et le fait de se rendre compte que, grâce finalement à investir au pays, on ne va pas revenir. Parce que quand je commence à en parler pour la deuxième fois, il y a des gens qui étaient en train de vouloir mettre de l'argent dedans. une très bonne amie à moi, à l'époque, qui me contacte. Elle me dit, Philippe, j'ai besoin de 25 000 euros. Je sais que tu n'es pas d'accord. C'est pour mettre ça là-dedans. Mais je te demande de me prêter. Je lui ai dit, on a une relation qui fait que... non je peux pas te refuser ah tu lui prêtes quand même malgré que tu sais parce que je sais que par contre elle je connais sa situation financière je sais qu'elle travaille en Suisse oui non tu sais qu'elle peut te rendre mais je lui dis quand même que et je ne veux pas dans le cas des figures dans lesquelles je t'ai dit non et ça crée un problème entre vous donc je vais te prêter mais tu sais que je sais que c'est une arme Je vais lui prêter les 25 000, elle va les mettre là-dedans, elle ne va pas avoir un centime.

  • Olivier

    Oh là là !

  • Phillipe

    Elle ne va pas avoir un centime en retour. Donc, moi, je vais en parler, je vais parler comme quelqu'un qui vit ça de près. Parce que du coup, comme je connais des gens qui sont vraiment faits à voir, ils vont me remonter les contrats. Je veux dire, on va faire des vidéos où j'invite des juristes, on démonte le contrat. J'invite des informaticiens, on démonte leur système. J'invite des financeurs. Moi qui parle, on va dire que oui, mais toi, tu n'es pas techniquement. Donc, j'invite des sachants.

  • Olivier

    Une vraie enquête.

  • Phillipe

    Une vraie enquête qui vienne, et tout ça grâce à YouTube et Facebook, parce que du coup, on fait les lives les deux. On en parle et les gens sont connectés. Et ça, je crois que ça fait partie des épisodes qui vont extrêmement me crédibiliser auprès des gens. Parce que du coup, ils vont se dire,

  • Olivier

    ce gars-là,

  • Phillipe

    il est honnête. Et non seulement il est honnête, mais il est courageux. Parce que dans notre environnement, qui vient parler de ce genre de choses ? Il est courageux pour en parler ainsi de suite.

  • Olivier

    Parce que malheureusement, je ne sais pas si au Cameroun c'est pareil, mais au Sénégal, quand il y a des problèmes, on est plus dans... On dit le masque là ici et tout, de cacher, on n'en parle pas sur la place publique comme ça. Alors qu'au contraire, je trouve que c'est des choses où on devrait...

  • Phillipe

    Clairement. Et donc du coup, je crois que ça va être un gros épisode sur la chaîne. Parce qu'à partir de cet épisode-là, à chaque fois qu'il y a eu des pyramides de Ponzi, on nous a remonté, on a enquêté, on en a parlé. Du coup, maintenant qu'on est basé en Côte d'Ivoire, pareil, on a eu le même problème avec des sociétés de VTC qui collectaient l'argent des gens parce que le VTC commence à arriver au Sénégal. Et ça va arriver ici. Quand Yango est arrivé en Côte d'Ivoire, il y a des sociétés de VTC qui se sont créées, qui ont commencé à dire aux Ivoiriens Donnez-nous de l'argent, on va acheter des voitures pour vous et on va vous promettre des rentabilités folles avec ces taxis-là. Moi j'étais du passage à... à Abidjan, comme je te dis, je voyage beaucoup, comme la ménage à Dakar. Et je vois des affiches dans la ville. Pour moi, tout de suite, tu vois que c'est du faux. Je me dis, mais c'est affiché quand même. J'espère que... Après, au début, je me dis, bof, personne ne suit ça.

  • Olivier

    Mais c'est à partir du moment où c'est affiché, c'est public comme ça, c'est qu'ils ont des rentabilités.

  • Phillipe

    Énorme. Là, et du coup, pareil. Je laisse, je m'en vais. Et jusque entre-temps, je reviens, je me sers dans le Côte d'Ivoire. Et je vois toujours les panneaux. Et je me dis, mais c'est pas possible. Ces gars, ils doivent brasser de l'argent de manière incroyable. Et je commence à en parler sur la chaîne, à faire des alertes. En disant, en fait, excusez-moi, je suis sur Abidjan maintenant. Je peux pas voir ça, il me terre. Ces gars-là, ils passent à la... télé. On les crédite comme étant de grands entrepreneurs, mais à défaut même d'être au moins des pyramides de Ponzi, ils font de l'appel public à l'épargne et ils n'ont pas le droit. Parce que dans le monde financier, c'est régulé. Il n'y a qu'une banque, une assurance ou un de leurs mandataires qui a le droit de dire aux gens, voilà un produit financier, vous pouvez miser de l'argent dessus, vous allez avoir une rentabilité. Mais des sociétés qui ne sont pas régulées, qui font des appels publics à l'épargne au vu et au su, de tout le monde, c'est pas possible. Là encore, quand je parle, dans mon esprit, c'est juste une société qui est en train de le faire. Je ne réalise pas que...

  • Olivier

    L'ampleur derrière...

  • Phillipe

    Qui est derrière, parce que c'est derrière qui sont soutenus. Et je commence à en parler. Et quand je commence à en parler... Comme d'habitude, tu allumes la mèche et les gens commencent à remonter. En fait, ils ne nous remboursent plus, ils ne nous se supplient plus. Et donc, je prends l'initiative à ce moment-là de demander au directeur général de ces entreprises une interview. Qui les accepte ?

  • Olivier

    Non mais ils sont fous !

  • Phillipe

    Donc je vais donc faire une vraie interview dans laquelle je leur pose des questions, parfois de manière un peu naïve, et dans laquelle, d'où part leur réponse, les gens comprennent que c'est n'importe quoi, que ça ne tient pas.

  • Olivier

    C'est dommage, j'ai plus le nom de la dame. Tu vois la dame sur France 2 qui fait les enquêtes ?

  • Phillipe

    Élise Lissé. Ouais,

  • Olivier

    Élise Lissé, t'es un peu la Élise Lissé, tu vois,

  • Phillipe

    c'est ça ? Élise Lissé. Waouh ! Est-ce que c'est complément d'enquête ?

  • Olivier

    Oui, complément d'enquête, exactement.

  • Phillipe

    Et pareil, donc oui, je pose des questions, et là, ça devient évident qu'en fait, l'autre, ça ne tient pas. Ça va péter. Et là, les gens commencent à demander à ce qu'ils soient remboursés. Quelques jours après, comme par hasard, le gouvernement ivoirien décide de se mêler du sujet et de suspendre les activités de ces entreprises. Un peu comme au Cameroun, là où finalement, on a suspendu les activités de notre boîte. Et là, je commence à me dire, Philippe, tu fais des vidéos sur YouTube depuis ton canapé.

  • Olivier

    C'est ça que la question que j'allais te poser, comment tu le ressens, toi, quand tu vois que les gouvernements changent des choses parce qu'ils ont tes vidéos ?

  • Phillipe

    Là, ça conforte le fait qu'un média comme celui-là, c'est vraiment un atout d'influence incroyable.

  • Olivier

    C'est sûr, ça doit te faire réaliser le pouvoir que tu as, mais aussi la responsabilité que tu as dans tout ce que tu dis et dans tout ce que tu fais. Parce que tu te rends compte que là, tu n'impactes plus à une échelle de foyer. Tu impactes à une échelle gouvernementale. Tu as des gens à haut placé qui écoutent, qui regardent ce que tu... partagent et qui vont réagir sur toute la communauté finalement par le du fait de tes vidéos. Ah ouais, non, c'est une pression.

  • Phillipe

    Et pareil, j'essaie d'alerter en me disant mais pourquoi c'est un média YouTube de faire ça ? Parce que dans nos pays, on a des journalistes dont c'est le métier, moi je suis pas journaliste, c'est un métier, dont c'est le métier, dont c'est la formation et qui sont sur des médias. qui, plutôt que de faire le travail d'enquête qu'ils font, acclament ces gars. Parce que je te rappelle qu'à l'époque, quand je sors les premières vidéos, pendant le mois là où on parle de ça tous les soirs, des articles commencent à sortir au Cameroun qui disent que j'ai été payé un million d'euros pour saboter l'entreprise, des trucs comme ça. Je veux aimer avoir ce million d'euros !

  • Olivier

    Mais est-ce que tu ne penses pas qu'aujourd'hui, le fait d'avoir su créer ta liberté financière, justement, te permet d'être libre dans ta parole ? Mais ces journalistes-là, il ne faut pas oublier, c'est des pères de famille. Ils ont des salaires qui sont ridicules par rapport à ce qu'ils font et ils font vivre des familles avec ça. Donc au bout d'un moment, tu as beau être un journaliste, tu as beau avoir ton éthique de journaliste, tu as beau vouloir dénoncer, à la fin de la journée, il faut mettre à manger sur la table de tes enfants. regarde la ligne éditoriale, ce qu'on te dit de dire, ce qu'on te dit de faire, tu te tais et tu fais quoi ?

  • Phillipe

    Oui, clairement. Ce qui est juste drôle, c'est quand les mêmes médias où on a fait par propos, on prend la Côte d'Ivoire, les mêmes médias où on a fait venir ses entrepreneurs, on les a encensés, certains ont gagné des prix nationaux de l'entrepreneur de l'année. Quand la crise explose, que j'en parle, que le gouvernement saisit tout et autres, maintenant ils reviennent, pompiers et pyromanes, maintenant ils viennent vous dire Ah finalement, on l'a arrêté, c'était une arnaque, ainsi de suite. Mais c'est vous qui avez contribué à le promouvoir.

  • Olivier

    C'est vous qui avez mis la lumière sur lui. Et justement, c'est un des chapitres sur lequel je voulais échanger avec toi. Tu dis que tu viens t'installer en Côte d'Ivoire. Tu es en Côte d'Ivoire depuis deux ans, trois ans ?

  • Phillipe

    On n'a pas plus de deux ans maintenant, on est en troisième année.

  • Olivier

    Troisième année. Qu'est-ce qui te fait, justement, quitter la France et rentrer au pays ? Parce que tu le dis, effectivement, quand tu fais ta demande de visa, mais tu le dis comme t'as dit. Tu le dis pour le dire, mais t'es pas encore sûr que c'est dans tes projets de rentrer, effectivement, et tout. Tu sais, on peut se dire que, justement, t'es en France, t'as tes habitudes, t'as deux enfants qui sont nés, peut-être ta femme avait un boulot où elle était en train de bosser, toi ça va bien, ça avance, t'as ton boulot, t'as la chaîne YouTube qui rentre et tout. Déjà, est-ce que... Avant d'arriver en Côte d'Ivoire, tu es déjà à 100% sur la chaîne YouTube ou tu bosses encore ?

  • Phillipe

    Oui, 100%.

  • Olivier

    À partir de combien de temps tu es à 100% ?

  • Phillipe

    2018.

  • Olivier

    Donc tu lances la chaîne Investir au pays si je ne dis pas 2018.

  • Phillipe

    2018, fin 2019, parce que 2018 je lance la chaîne, je suis encore consultant. Et avec les résultats de la première année, parce que la première année déjà, parce que j'ai la chaîne YouTube, mais en parallèle justement je commence à vendre des formations par rapport à ce que je fais en Afrique. Et la première année déjà je fais 55 000 euros et je me dis si je m'y mets davantage.

  • Olivier

    À 100% ? je vais pouvoir carabiner davantage donc je lâche d'accord donc au bout d'un an de la chaîne investir au pays tu t'y consacres à 100% ok et donc au bout de combien de temps maintenant vous faites le saut de venir en Côte d'Ivoire avec la famille deux ans après deux ans après parce que du coup non non non qu'est-ce que je raconte ça fait à six ans quand même trois ans après trois ans après oui ok donc trois ans après la chaîne après trois ans après que tu sois lancé à 100% vous décidez de venir en Côte d'Ivoire. Oui. Pourquoi déjà ce changement de pays ? Et pourquoi la Côte d'Ivoire ?

  • Phillipe

    Déjà le changement de pays, parce que avant de nous installer, on a commencé à voyager comme... même pas mal non justement comment la pensée la chose des enfants faisait de homeschooling ok ça nous donne la liberté de voyager quand on veut ok et donc on a fait plusieurs pays en famille côte d'ivoire cameroun ainsi de suite pour justement tester voir où on pourrait être plus à l'aise en famille ainsi de suite parce que moi je suis un peu à l'aise partout mais il ya une contrainte à une des arouilles bien sûr et On aime beaucoup les trois pays d'AE au Sénégal, parce que ça se joue entre trois pays. Pourquoi on quitte la France ? Parce qu'au bout d'un certain temps, pour être cohérent, tu ne peux pas dire aux gens d'investir au pays. Certains t'écoutent même dans tes vidéos, font le retour, et toi, tu leur parles toujours depuis Paris. Donc, c'est évident qu'ils font à un moment donné partir. Et la conjoncture fait que je commence à me rendre compte que... On le dit souvent, mais les gens ne réalisent pas à quel point l'avenir, ce n'est pas en France. La France est un pays saturé, sur le plan économique.

  • Olivier

    Et puis bon, avec l'actualité en ce moment, tu vois aussi...

  • Phillipe

    Oui, on te rappelle que tu n'es pas forcément chez toi parfois. Et donc, du coup, on décide sur cette base-là de rentrer.

  • Olivier

    D'abord en Côte d'Ivoire, parce que bien évidemment, c'est un pays dans lequel il y a une économie qui est florissante. Il y a un gouvernement qui essaye de mettre en œuvre une attractivité par rapport au pays. Et aussi pour communiquer le message de dire que quand tu veux rentrer en Afrique, ne te focalise pas uniquement sur ton pays de naissance. Regarde l'Afrique comme un continent sur lequel il y a des opportunités. Va là où tu as des opportunités qui sont les plus intéressantes pour toi.

  • Phillipe

    Par rapport à ton domaine.

  • Olivier

    Par rapport à ton domaine. C'est là où il y a beaucoup d'inégalités en Afrique. On en parlait tout à l'heure. Si tu veux être un créateur de contenu, tu peux être un créateur de contenu. Les pays ne se valent pas en termes de qualité d'Internet. Si tu veux lancer dans les start-up tech, par exemple, tu vas te rendre compte qu'un pays comme le Sénégal ou un pays comme le Rwanda est beaucoup plus en avance que le Cameroun, le Tchad ou le Bénin. Donc, va là-haut. Il y a une infrastructure. Va là-haut. Il y a quelque chose de basique qui te permet de pouvoir te propulser. Mais si tu dis que tu veux lancer ta start-up au Burkina Faso, tu connais combien de personnes qui ont levé de l'argent au Burkina. Et je suis dans cette logique-là et je me dis, par rapport à ce que j'ai vu en Côte d'Ivoire, je peux par exemple faire du transport là-bas, je peux faire de l'immobilier, c'est un secteur qui marche très bien là-bas.

  • Phillipe

    Et par rapport à ta chaîne, c'est un pays où la connectivité...

  • Olivier

    Et surtout, en Afrique, la première audience d'investir au pays, c'est la Côte d'Ivoire.

  • Phillipe

    Ok.

  • Olivier

    Parce que du coup, tu as les statistiques.

  • Phillipe

    Ah oui, bien sûr.

  • Olivier

    C'est la Côte d'Ivoire, avant le Cameroun d'ailleurs. Ok. Et moi, j'ai toujours suivi les statistiques. Peut-être mon côté ingénieur. Pourquoi le Sénégal ? Parce que pendant longtemps, le Sénégal était la deuxième audience d'investir au pays en Afrique.

  • Phillipe

    D'accord.

  • Olivier

    Le Cameroun était la troisième, maintenant le Cameroun est passé la deuxième devant le Sénégal. Après, tu avais le Bénin. Je vais toujours aller par rapport à ça, parce que je vais là où je sais que je suis suivi.

  • Phillipe

    Bien sûr.

  • Olivier

    Je ne veux pas au hasard... Pourquoi tu vas dans tel pays et pas dans tel ? En fait, c'est parce que je suis l'Estat.

  • Phillipe

    Oui, bien sûr. Je suis l'Estat. Et puis, comme tu as dit, il y a aussi un équilibre familial. une sécurité à donner pour les...

  • Olivier

    Et surtout quand on arrive en Côte d'Ivoire, parce qu'il faut rendre à César ce qu'il y a à César, l'ivoirien est très proche du Camerounais dans sa culture. Très proche. C'est quelqu'un de volubile, d'extraverti, qui rigole beaucoup, qui est jovial, qui aime bien danser, ce genre de choses. C'est très proche. Qui a une grande gueule.

  • Phillipe

    Je vais te poser une question pour te fâcher. Faut que je t'oblige.

  • Olivier

    Vas-y !

  • Phillipe

    Nourriture ivoirienne ou camerounaise ?

  • Olivier

    Ah y'a pas photo. Attention à ce que tu vas répondre ! Non, beaucoup de pays dans le monde laissent à sa cuisine.

  • Phillipe

    Non, je te taquine. Tu sais pourquoi je dis ça ? Parce que j'ai beaucoup d'amis ivoiriens qui eux-mêmes me disent qu'on peut se chamailler avec nos frères camerounais, mais s'il y a un truc qu'on ne peut pas se battre, c'est que la nourriture camerounaise. Oui,

  • Olivier

    la nourriture camerounaise.

  • Phillipe

    Invitez-nous au Cameroun. Avec Karel, on n'est jamais allé au Cameroun. C'est vrai ? On n'est jamais allé au Cameroun. C'est incroyable. On a fait une escale, mais on n'est jamais allé au Cameroun. Ah oui, oui, oui. Je pense que s'il y a un pays qu'on rêve de visiter, là, tout de suite, tu nous demandes avec Karel de choisir un pays en Afrique. Mais le Cameroun, on a tellement envie d'y aller, mais on se rend compte que si on y va... On ne peut pas y aller une semaine, on ne peut pas y aller dix jours. Tout ce que les gens nous racontent, on a l'impression qu'il faut que quand on va aller au Cameroun, il faut vraiment qu'on prenne un mois.

  • Olivier

    Oui, il y a beaucoup à voir.

  • Phillipe

    Parce qu'il paraît qu'en termes de nourriture, c'est un truc...

  • Olivier

    Franchement, je le dis, et moi je suis allé en Asie, je suis allé en Amérique du Nord, la cuisine camerounaise est exceptionnelle. Je crois que c'est le plus beau trésor qui reste au Cameroun maintenant, et qui est malheureusement extrêmement méconnu. Les gens ne parlent que d'une dolaie. Quand je dis pas avoir, ils sont choqués, mais moi, le dolai n'est même pas dans mon top 3 de plats au Cameroun. Mais bon, voilà.

  • Phillipe

    Philippe, fais-nous venir au Cameroun. Ouais,

  • Olivier

    t'as raison.

  • Phillipe

    Donc, installé au Côte d'Ivoire et tout. Et justement, aujourd'hui, vous êtes combien l'équipe investie au pays ?

  • Olivier

    Laquelle ? Média ou tout le monde ?

  • Phillipe

    Tout le monde.

  • Olivier

    Oh ça chiffre vite parce que quand tu fais...

  • Phillipe

    Parce que quand tu dis tout le monde, ça veut dire qu'il y a quoi ? Il y a la catégorie médias et il y a quelles autres catégories ?

  • Olivier

    Agriculture,

  • Phillipe

    transport... D'accord, on va parler que de médias. Médias, vous êtes combien aujourd'hui l'équipe ?

  • Olivier

    Dans l'équipe de médias, aujourd'hui on est... Bonne vingtaine de personnes. Quand on me voit là, on est à 5 monteurs vidéo. Il faut savoir que moi maintenant, j'ai une équipe au Cameroun, j'ai une équipe en Côte d'Ivoire, j'ai une équipe en France. pour justement être un peu libre quand je vais dans un pays de ne pas avoir à tout recommencer. Donc on a des équipes dans ces pays-là qui travaillent en permanence au quotidien. On a un peu de mal avec Internet parfois, notamment au Cameroun. Mais voilà, on a des monteurs, on a des infos. graphes, on a des community managers. Et voilà, l'essentiel de l'équipe est constitué de ces trois corps de métier. Et aujourd'hui, on a aussi d'autres personnes que je suis en train de faire monter comme créateurs de contenu parce que je veux permettre à d'autres personnes de manipuler du contenu sur le site.

  • Phillipe

    C'est important que je parle, mais je pense que je viendrai après sur ce sujet-là. Et c'est quoi une semaine de Philippe Simo ? Ça ne ressemble jamais.

  • Olivier

    ça ne se ressemble jamais une semaine quand je ne voyage pas ouais quand tu as un but c'est pas pareil en général tu vois ça ne se ressemble pas il y a des semaines où je commence très tôt des semaines où je commence pas tôt ce qui est la constante c'est que je termine tard je termine souvent entre 21h et parfois 23h à peu près chaque jour je termine très tard je commence je me lève tôt parce que chaque matin j'ai un peu mon rituel de méditation prière sport lecture écriture parce que je suis en train de terminer mon livre donc j'ai un peu cette routine matinale et ensuite après je vais au boulot ok du moins Moi, je sais planifier mes journées la veille. C'est ce que j'ai à faire. En général, c'est beaucoup de réunions. Je dois rencontrer des potentiels partenaires, je dois rencontrer des potentiels clients. Et quand je suis au bureau, je fais beaucoup de formation de mes équipes. Je forme beaucoup mes équipes. Et le reste du temps, je fais des réunions de suivi pour m'assurer que ceci est bien fait, cela est bien fait. Donc, c'est un peu une semaine typique.

  • Phillipe

    Tu sais juste que ça va être chargé.

  • Olivier

    Oui. Et puis, par exemple, quand j'ai un événement comme Back to Africa qui approche, ça me mobilise un peu plus. Et quand il va passer, ça change.

  • Phillipe

    Ça respire un peu. Oui, c'est sûr. Et donc, je vais dire, c'est mes deux, justement, dernières questions. Donc, la question par rapport à ce que tu viens de dire aujourd'hui, c'est... Tu disais que tu formes des gens aujourd'hui par rapport à la chaîne. Parce que c'est ça. Est-ce que tu n'as pas peur que la chaîne, aujourd'hui, demain, si toi, Philippe, tu n'as plus envie d'apparaître sur les vidéos et tout, est-ce que tu n'as pas peur qu'il y ait une dépendance ? Ah,

  • Olivier

    complètement.

  • Phillipe

    Sur la chaîne, ouais ?

  • Olivier

    Complètement. C'est pour ça que c'est difficile. Surtout que les gens se sont vraiment habitués à moi. C'est vraiment difficile de faire passer d'autres visages. On a essayé à plusieurs reprises, avec plusieurs collaborateurs sur plusieurs émissions.

  • Phillipe

    Oui, j'ai vu plusieurs formats où tu avais une jeune fille par exemple.

  • Olivier

    Voilà, par exemple Marie ou Mylène, mais ça ne prend pas. Après, je me dis que parfois, c'est peut-être le format qui n'est pas bon, mais il faut faire des tests. Mais les gens ont bien compris que je suis en train d'essayer de faire, parce que les gens ont bien compris.

  • Phillipe

    Je pense que c'est un process qui prendra du temps. Il prendra du temps, oui. Effectivement, parce que, comme tu l'as dit, c'est quand même six ans où tu as donné aux gens. pour que les gens réalisent comme tu dis on disait tu es ici actuellement à dakar en vacances officiellement sur le papier mais la réalité c'est que quelqu'un qui te suis sur les réseaux depuis que tu as dakar verra que tous les jours tu en tournage tous les jours tu rencontres des gens tu es invité dans des émissions de venir partager donc finalement tu as très peu de moments pour toi et la famille parce que même là et en fait c'est là où je veux rendre hommage au côté passionné c'est qu'aujourd'hui tu pourrais te permettre de faire deux semaines parce que je sais que tu es très organisé donc tu as des contenus en avance tu as des choses qui sont désapprêtes, c'est pas comme si ces deux semaines là il n'y a pas de contenu qui va sortir même si tu arrêtes de faire du contenu mais je pense que c'est là où les gens doivent rendre hommage à ton travail à ton amour et à ta passion de ce que tu fais parce que même dans ces moments là tu ne te reposes pas sur tes lauriers tu es sur le terrain, tu poses les questions tu rencontres les gens, tu n'en vois pas un journaliste le faire, c'est toi qui le fais et tout. Et je pense que c'est vraiment quelque chose sur lequel on doit te tirer le chapeau, tu vois, ou comme disent les Américains, te donner tes fleurs et tout et tout, parce que ça montre l'homme passionné et l'homme amoureux de son travail au quotidien. Et ce, malgré tous les succès, tout le temps qui est passé, les six ans. Et tu parlais de Back to Africa, je pense que c'est le chapitre... Euh... Je ne vais pas dire le plus récent, parce que ça fait longtemps que tu fais des événements. Ça fait longtemps que je te vois faire des événements, tout. Mais le Back to Africa de l'année dernière, je pense que ça a été un coup du marteau.

  • Olivier

    C'est ça,

  • Phillipe

    j'ai fait les plus grands. Ça a été un coup du marteau, parce que ça a été impressionnant. Pour l'avoir vécu de l'extérieur, avoir été sur les médias, avoir regardé un petit peu ce qui se passait, la déferlante, ça a été... Je te parle vraiment de quelqu'un de l'extérieur, ça a été une bouffée d'oxygène. de voir tous ces africains ou tous ces amoureux de l'Afrique se réunir ensemble et tu sais, d'en aller voir dans une salle si prestigieuse. Pour moi, c'est ça aussi le pied de nez et la force pour moi que tu as su... donner avec ce premier événement, c'est le lieu prestigieux où tu as ramené ces gens-là, la qualité de l'organisation. En tout cas, peut-être qu'en interne, il y a eu des couacs, mais de l'extérieur, la manière dont ça avait l'air organisé, millimétré. On a vu malheureusement des événements qui sont passés avant où finalement tu as eu plus de bad buzz que de buzz. J'ai vu aucun. Ouais. J'en ai vu aucun.

  • Olivier

    Et pourtant on avait pratiquement 4000 personnes.

  • Phillipe

    Exactement, c'est ça, 4000 personnes. Tu vois, j'ai vu aucune personne se plaindre sur les réseaux. Je sais que ça t'a pris combien de temps de travailler cet événement les dernières ?

  • Olivier

    C'est un an.

  • Phillipe

    Ouais, c'est un an de travail.

  • Olivier

    C'est un an. Ouais. C'est un an. Quand on a fini l'année dernière, on avait déjà la date pour cette année. Parce que le palais se loue aussi sur un an. Ah oui, tu peux pas te le faire. Il faudrait que je me fasse la date pour l'année prochaine. Ça se loue sur un an.

  • Phillipe

    Bien sûr, il y a tellement de gens qui veulent organiser des événements.

  • Olivier

    Ça se remplit très vite. Ça se loue sur un an. Et ça a été une croissance fulgurante parce qu'il faut savoir que moi avant, mon premier événement en 2019, c'était 30 personnes. Pareil, on a commencé à une petite salle et j'étais très content de voir 30 personnes venir. C'est bizarre. Bien sûr. Je pense que c'est l'une des choses que j'ai faites très tôt. c'est que j'ai voulu sortir les gens de l'ordinateur. J'ai voulu créer une communauté de gens qui peuvent se rencontrer et qui doivent payer pour ça parce que ça ne se fait pas gratuitement.

  • Phillipe

    Bien sûr,

  • Olivier

    il y a des charges. On peut voir des vidéos gratuites, mais quand on commence à faire des événements formés, et le premier événement que j'avais fait déjà à l'époque, c'était 100 euros l'entrée pour 30 personnes, ça faisait 3000 euros et j'étais très content. On avait fait sold out avant, on faisait même 31 personnes, il y avait une personne en plus qui payait plus. Et après, on est passé à 50. 60, 100, 150, 200, 300 personnes. Et on a fait 300 personnes, 3-4 fois. Et puis quand je commençais à me dire que je vais rentrer en Afrique, je ne pourrais plus être là pour faire 3-4 formations par an, je vais faire un événement. Et on va essayer donc d'aller sur des événements plus grands. Donc on est passé du jour au lendemain de 300. Et à 1000, on avait prévu, on avait pris le palais de Versailles qui fait 1000 places, l'éditorium. Et on avait des options sur des annexes. on s'est retrouvé à faire 1600 places. Déjà, on s'est essayé au sol. Et là, on s'est dit, mais en fait... Il y a un vrai besoin pour les gens. Moi, j'ai vu des gens qui venaient en fauteuil roulant à l'événement et qui venaient te dire que ça fait 40 ans que je suis en France et j'attends cet événement. J'attends que les Africains se retrouvent pour parler d'Afrique et comment ils vont faire pour rentrer chez eux. Et là, tu entends des gens qui te disent, il faut que tu nous fasses une banque de la diaspora. Il faut que tu nous fasses... Il y a tellement d'attentes dans cette diaspora que si tu sais comprendre les besoins des gens, tu peux créer des choses. chose qui va avoir un impact durable. Et donc, de cette année-là, on a la folie de se dire que, allez, on a fait 1600, c'était plein, on va aller à l'étape d'après et on commence à chercher des salles et on tombe sur le Palais des Congrès, coup de foudre. Mais le Palais des Congrès, c'est 4000 places.

  • Phillipe

    Challenge.

  • Olivier

    On s'est dit, bon, on a fait 1600, on peut y aller. Et on ne se rend pas compte à quel point. Non, c'est énorme. 4000 places. Je crois que les gens ne s'en rendent pas compte.

  • Phillipe

    Non, les gens ne s'en rendent pas compte.

  • Olivier

    C'est énorme.

  • Phillipe

    Tant que tu ne l'as pas organisé toi-même, je pense que tu ne peux pas t'en rendre compte.

  • Olivier

    Et on arrive à ce stade-là où... parce que là pour cette année par exemple on est quoi ? On est un peu moins de 3 mois quand je refais les calculs on a déjà écoulé quasiment 1500 billets mais tu arrives à un stade où tu 1500 billets, moi je pense à 2500 places et je me dis la salle est encore vide mais je réalise pas combien de passer qu'à 1500 billets après 1500 billets à 3 mois, je sais qu'on va y aller, mais pour dire que l'ordre de grandeur change complètement Et l'année dernière, il y a quelques couacs, mais vraiment des choses mineures qu'on améliore cette année-ci, bien évidemment. Mais il y a une diaspora qui veut être actrice du changement sur le continent. Et je pense que cet événement-là est un endroit où on vient pour rencontrer les acteurs avec lesquels on peut faire du business. Moi, je veux vraiment que notre événement devienne un peu comme la foire de canton en Chine. Parce que quand tu vas à la foire de canton en Chine... C'est que des producteurs chinois qui viennent et des entrepreneurs de partout dans le monde viennent pour discuter avec eux, signer des deals avec eux et rentrer chez eux. Et je veux que notre événement devienne un lieu dans lequel toutes les personnes qui veulent faire du business en Afrique se retrouvent.

  • Phillipe

    Être une vitrine de l'Afrique et de ces entrepreneurs, de ces talents.

  • Olivier

    C'est ça. Des entrepreneurs qui quittent l'Afrique pour venir vendre leurs prestations. Des gouvernements qui viennent pour présenter les mesures facilitatrices qu'ils ont mises en œuvre. Des banques qui viennent pour proposer des financements pour des maisons, pour des... des immeubles et une diaspora qui vient pour pouvoir recueillir la formation,

  • Phillipe

    rencontrer ces personnes. Et aujourd'hui, est-ce que ce rôle aujourd'hui que tu as, parce que là, aujourd'hui, tu as un rôle qui va au-delà de juste ta personne, est-ce que des fois, ça ne te fait pas... Je ne vais pas dire le mot peur, mais est-ce que tu ressens la pression des fois par rapport à ça ? Ou est-ce que tu le... Tu sais, parce que je te vois très réfléchi et je sais que tu analyses très vite et tu vas très vite. Mais est-ce que des fois, tu prends du recul et tu t'assoies et tu te dis Ah ouais, quand même, c'est chaud là ! Oui,

  • Olivier

    paradoxalement, parce que ça met de la pression, mais de la pression positive. Ce n'est pas une pression qui me fait peur. Parce que la pression, ça dépend, est-ce que ça t'inhibe ou est-ce que ça te booste ? Moi, c'est une pression qui me booste. Par exemple. Je me rends compte du niveau d'exigence que les gens ont maintenant vis-à-vis d'investir au pays. Tout ce qu'on fait, si ce n'est pas parfait, les gens se plaignent, mais ils se plaignent un peu avec bienveillance en disant... Philippe, quand on est à ton stade, on ne fait plus ça. Tu vois, ça te pique parce que tu te dis, mais les gars, on a fait une interview, par exemple, un podcast. Tout au long du podcast, le nom de l'invité a été bien écrit. À un endroit, on a mis E au lieu de A. C'est le seul endroit que j'ai pointé pour dire que ce n'est pas possible de faire une... Et ils ont raison. Oui, je comprends. Mais tu vois, et là, je me dis... Au fond, ça nous fait du bien parce que ça nous oblige à aller à encore plus d'exigences pour que ce genre de choses ne se reproduisent pas. Mais quand tu vois ça pour la première fois, tu te dis, mais vous exagérez quand même.

  • Phillipe

    Après tout ce que j'ai fait quand même.

  • Olivier

    C'est juste un E, un A. Mais après, tu te dis, mais en fait, ils ont raison parce qu'ils ne me voient plus à ce niveau. Pour eux, quand on pense investir au pays, tu es notre première vitrine. Tu es le média dont on est fier de dire. Maintenant, on a un média qui fait un million d'abonnés. Quand les gens viennent sur ton média, il ne faut pas qu'ils aient le sentiment que ça, c'est un truc africain. Il y a ça, ça, ça. Il faut que tu sois au même niveau d'excellence que ce qu'on peut voir en France, aux États-Unis, au Canada. Donc, ne nous fais pas ce genre de choses. Et ça pique un peu, mais ils ont raison.

  • Phillipe

    Je trouve que c'est bien parce que ça montre que c'est vraiment des gens qui sont attentifs à ce que tu fais et qui sont vraiment derrière toi et qui soutiennent parce qu'aller voir la petite erreur de l'être à un seul moment, c'est que pour moi, c'est même les meilleurs erreurs. abonnés, tu vois, c'est vraiment ceux qui font attention à tout. Et là, j'ai une question qui me vient en tête. Si demain, tes enfants te disent qu'ils veulent être youtubeurs,

  • Olivier

    Ah ah ah ! Ils ont grandi dedans, au final. C'est ça. Très tôt, mes enfants ont un jargon que les autres enfants ne comprennent pas. Parce qu'ils parlent de faire des vidéos, ils parlent des interviews, ils parlent de podcasts. Les autres enfants ne savent pas du tout ce que c'est que ça. Ils connaissent les caméras, parce qu'on a tourné parfois la maison devant eux, les lumières et autres. Ils disent qu'ils veulent faire des vidéos. De toute façon, je pense que leur génération va être encore plus exposée à Internet que nous. Euh... Mais tu vois, je n'ai jamais pensé ça.

  • Phillipe

    Parce que je te pose la question, parce que moi, Kélina, tu vois, elle va avoir 4 ans. Elle sait déjà c'est quoi un podcast. Elle me dit Ah papa, tu vas faire ton podcast ? Tu vois, ou quand elle entend mon générique, tu vois, elle connaît le jingle, tu vois. Donc elle, comme tu as dit, elle a déjà ce jargon. Donc effectivement, et c'est pourquoi je me suis dit les enfants de Philippe qui sont plus grands et qui l'ont vu évoluer tout ça. Aujourd'hui, si demain ils viennent le voir et qu'ils lui disent Papa, je veux me lancer sur YouTube, je veux faire une chaîne YouTube. Est ce que tu les pousses ? Est ce que tu les encouragerais ?

  • Olivier

    Forcément je les pousse.

  • Phillipe

    Ou tu leur dis non, allez pas dans YouTube.

  • Olivier

    Ça va dépendre de la thématique. Ouais. Ça va dépendre de la thématique. Je pense que la thématique va beaucoup jouer. Mais oui, je pense que de nos jours, et ça va être de plus en plus le cas. Il va falloir que les Africains et les créateurs de contenu africain proposent de plus en plus de choses à des âges différents. On a des petits enfants qui sont multimillionnaires aux Etats-Unis.

  • Phillipe

    Je crois que le plus gros YouTuber, c'est un Chinois qui fait des trucs de revues de jeux qu'il reçoit. Il reçoit des Barbies, il reçoit des Pompiers, il reçoit des Legos et il teste les jeux. Je crois que c'est le plus gros YouTuber au monde.

  • Olivier

    Ça a changé, mais je crois que c'est un Mr Beast qui fait des trucs aussi incroyables. Et il faut que les Africains, à tout âge, se positionnent.

  • Phillipe

    On a des histoires à raconter, on a des contenus qui n'existent même pas encore.

  • Olivier

    Bien sûr. Donc, s'ils disent qu'ils veulent faire des vidéos, je vais leur donner les conseils qu'il faut pour qu'ils le fassent bien, pour que ce soit rémunérateur. Mais on est de plus en plus dans une période dans laquelle ceux qui savent communiquer gagneront de plus en plus par rapport à ceux qui sont uniquement techniques.

  • Phillipe

    Et ma dernière, toute dernière, je sais depuis d'ailleurs que tu as une question. Là, c'est le YouTuber, le nouveau YouTuber, le bébé YouTuber qui est face à toi, qui a une question. Quand tu atteins le million d'abonnés ? sur YouTube. Est-ce que YouTube t'envoie un message ?

  • Olivier

    Pas systématiquement. Il l'envoie quelques jours après. Je le dis parce que je l'ai vécu à les 100 000. Quand tu as tes 100 000, ils t'envoient rien en fait. Ils vont t'envoyer un message pour le trophée.

  • Phillipe

    D'accord.

  • Olivier

    C'est-à-dire qu'ils t'envoient deux mails dans lesquels ils te disent investir au pays votre trophée et un coût de préparation.

  • Phillipe

    OK.

  • Olivier

    Et là-dedans, ils te félicitent pour tes 100 000. Et dans un deuxième, Votre... Pareil, est IT expédié. Mais dans le premier, il t'envoie un lien dans lequel il te demande de remplir des informations, notamment où est-ce qu'ils doivent te l'envoyer, quel est le nom que tu veux faire apparaître dessus, est-ce que tu veux laisser le nom de la chaîne... Ok. Mais à part ça, YouTube envoie aux créateurs de contenu tous les mois, enfin je pense que peut-être que tu les reçois, ou c'est peut-être pas... Parfois on a des trucs que tu penses que c'est tout le monde, c'est par taille. Parce que YouTube, parfois ils font des choses à partir de certaines tailles d'audience. Donc moi je reçois un rapport mensuel. Bon, je n'attends pas pour faire mes analyses. Eux, ils t'envoient un rapport mensuel et un rapport annuel. Mais sinon, non. Je pense qu'ils sont tellement dans un autre monde que je pense qu'un million, tu ne les impressionnes pas.

  • Phillipe

    Parce qu'il me semble, j'avais vu un YouTuber qui disait qu'il avait reçu justement un... Il a fait, je crois, atteindre le million, je ne sais pas quoi. Et il disait, tu deviens partenaire YouTube. Et genre que tu peux leur parler, tu as des mails. Ça, c'est avant ça.

  • Olivier

    Ouais. Moi, j'ai reçu ça bien avant. Pour les 100 000 ? Non, pas aux 100 000. J'étais peut-être dans les 500 000. J'ai eu un partenaire YouTube qui te contacte pour te dire que désormais, si tu veux poser une question... ou quoi que ce soit avec YouTube, tu me contactes. C'était d'autant plus utile parce que parfois, justement, tu avais des gens qui viennent, qui prennent tes vidéos, qui ne te demandent pas, qui les repostent. Avec lui, tu peux les appeler, tu peux l'avoir pour pouvoir lui demander de supprimer ça ou ce genre de choses. Donc YouTube, oui, il t'affecte quelqu'un. Mais au final... Il ne te dit rien de sorcier par rapport à ce que tu sais dire.

  • Phillipe

    Et tu vas faire un événement pour la plaque des 1 million ?

  • Olivier

    Je veux bien. Je veux bien. Je pensais à faire un grand barbecue à Paris parce que notre plus grande audience est en Ile-de-France. Je pensais à faire un grand barbecue au Gillon. Mais on me dit, ouais, non, pour des raisons de sécurité. Tu ne sais jamais qui va venir là-bas ce jour-là. Du coup, on a pensé à une deuxième option. Peut-être faire plutôt... Des mini événements ? Oui. Genre on invite peut-être quelques abonnés à venir et on partage un repas ensemble dans plusieurs villes, comme je voyage pas mal.

  • Phillipe

    Ça peut être un beau concept.

  • Olivier

    Ça peut être pas mal. Ça peut être un beau concept. Et les gens s'inscrivent pour venir à l'événement.

  • Phillipe

    Ça peut être un beau concept. Et dans cinq ans, tu te vois où avec Investir au Pays, le Média ?

  • Olivier

    Dans cinq ans ? Alors moi, je crois à la croissance exponentielle. C'est-à-dire que... Je ne sais pas si on aura atteint les 10 millions, parce que c'est le prochain objectif. Personne n'a 10 millions d'abonnés dans l'univers francophone. Les premiers qui ont le plus d'abonnés, je crois que c'est les médias comme, comment je les appelle, France 24. Ok.

  • Phillipe

    Mais c'est du reste institutionnel.

  • Olivier

    Et qui publient beaucoup. Ce ne sont pas des individus comme nous. Je n'ai pas d'objectif de nombre d'abonnés. Par contre, Au fur et à mesure qu'on va passer du temps sur la plateforme, ma manière de créer le contenu va évoluer. Par exemple, dès que mon usine sera prête ou dès que mes autres projets que je présenterai le moment venu seront prêts, je vais changer la manière de publier du contenu. Donc tu vois, c'est un truc qui va arriver dans deux ans, mais j'ai l'objectif de penser maintenant. C'est comme ça. qu'on travaille. Je suis beaucoup dans l'anticipation. J'évite de subir les choses. J'essaie d'anticiper où est-ce qu'on est en train d'aller, qu'est-ce qu'on peut créer, qu'est-ce qu'on peut, ainsi de suite. Et ça me laisse le temps de mûrir le concept parce que d'ici deux ans, j'ai le temps de me rendre compte que non, c'est pas trop. trop et de réajuster. Donc, normalement, dans cinq ans, je suis encore en train de poster du contenu. Je suis dans un domaine qui me passionne. Je pense que je peux poster du contenu jusqu'à très longtemps dans ce domaine-là. Et c'est parti pour, en tout cas, poster du contenu. très très longtemps et partager aux Africains ce qu'on fait dans le domaine du business. Avec le temps, la traduction va s'imposer en anglais, mais je veux aussi qu'on aille peut-être vers du Swahili.

  • Phillipe

    du Lingala mais de toute façon je pense que les nouveaux outils tu as vu Google a rajouté 10 nouvelles langues africaines, je pense qu'aujourd'hui tu pourras même faire tes sous-titres sans forcément faire de la traduction mais tes sous-titres dans des langues et tout, plus les outils d'intelligence artificielle vont se développer moi ce qui m'impressionne c'est par exemple Caption aujourd'hui, tu peux faire ta vidéo en français et tu lui dis de la faire en anglais et il parle les lèvres et tout bientôt Philippe Simo en cantonné en Bambara partout à travers le monde, en tout cas Philippe Je te remercie d'être venu.

  • Olivier

    Merci à toi pour l'invitation.

  • Phillipe

    Ça a été une très belle discussion, vraiment un très bel échange. Moi, ce que je retiendrai de toi, c'est vraiment la détermination, d'abord de un, pour revenir à cette période où tu as repris tes cours de la sixième jusqu'à la terminale pour dire que je ne vais pas échouer et je vais me battre et je vais vous montrer. Ce que je retiendrai de toi, c'est l'amour de l'Afrique, d'abord, surtout l'amour des autres. le passionné et surtout la personne qui, finalement, qui ne laisse pas le hasard. Tu vois, tu es un bosseur, tu es quelqu'un qui bosse énormément. Tu es un exemple pour beaucoup d'entre nous, en tout cas. Et on te souhaite tout le meilleur. On te souhaite les 10 millions d'abonnés, Inch'Allah, dans deux ans. Pas cinq ans,

  • Olivier

    deux ans. On va déjà célébrer le deuxième, le troisième, le quatrième. Parce que je ne fais pas beaucoup, mais je pense qu'il faut célébrer.

  • Phillipe

    les succès. Bien sûr, c'est important. Pour moi, je pense.

  • Olivier

    Et quand on dit que c'est beaucoup... Je me suis rendu compte que les seules personnes qui se rendent compte de la tonne de travail, ce sont d'autres créateurs de contenu. Parce que quand on n'est pas dans cet univers, on ne réalise pas à quel point c'est énergivore.

  • Phillipe

    C'est très énergivore. Il n'y a pas de pause. Ce n'est pas de 7h du matin à 17h que tu bosses. Tu bosses tout le temps. Tu bosses en vacances. Tu... Non-stop. Et puis surtout, quelqu'un comme toi qui a... d'autres ambitions parce que là on a parlé vraiment que de création de contenu, on a pas parlé de toutes tes autres activités que tu as au début autour, parce que je voulais vraiment me focus sur cette partie parce que pareil, je pense que les gens se rendent pas compte de l'exploit que tu viens de réaliser de 1 million d'abonnés sur Youtube parce que les algorithmes de Insta, TikTok, c'est beaucoup plus facile de gagner, donc c'est pour ça que pour moi c'était important qu'on fasse un focus sur ça vraiment merci d'avoir pris du temps merci Et comme je dis, j'espère se revoir très vite dans ce fauteuil. Oui, qu'on discute de la suite et de tout ce que tu auras réussi à créer entre temps.

  • Olivier

    Beaucoup de courage à toi. Très beau concept. Continue comme ça. De toute façon, tu sais ce qu'il faut faire. Quand j'ai posté pour le million, je me suis arrangé pour encadrer deux chiffres. 1 million et 2 200 et quelques de vidéos. pour dire que les deux vont ensemble en fait. C'est pas un million d'abonnés,

  • Phillipe

    c'est 2100 vidéos.

  • Olivier

    Et en fait, ce que les gens ne savent, c'est qu'on en a supprimé plus de 200. Là, les Péroudois ont supprimé beaucoup de vidéos, live, on a beaucoup supprimé. On a supprimé facilement plus de 200 vidéos. Donc c'est beaucoup plus que 2100. Sans compter toutes les vidéos qu'on a tournées, qu'on n'a jamais publiées. Parce qu'il y a tellement de choses que les gens ne savent pas. Mais oui, je pense que c'est... C'est un bel accomplissement pour nous et c'est un message qu'on envoie aussi à tout le monde.

  • Phillipe

    Aujourd'hui, on est dans une période où on peut créer nos médias, raconter nos histoires. Il nous a longtemps manqué en Afrique, raconter nos success stories, raconter nos histoires, raconter nos galères. Mais que ce soit nous qui soyons à la base de ce qu'on raconte et pas quelqu'un qui raconte pour nous. En tout cas, on pourrait parler des heures. Merci à toute la team des Incroyos qui nous a regardés, qui nous a écoutés. Envoyez de la force à Philippe, mettez-lui des commentaires, dites-lui merci d'être venu. mettez les likes les commentaires comme d'habitude vous savez on se connaît on est ensemble en tout cas portez vous bien la famille abonnez vous on se dit à très vite sur un nouvel épisode du off show peace

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Le rôle de son père

    03:19

  • Il repasse le BAC 3 fois

    09:24

  • Orateur avant l'heure

    22:07

  • Il quitte le Cameroun

    26:58

  • Sa première chaine Youtube

    37:14

  • Il lance Investir au Pays

    41:10

  • Un soucis de génération

    52:26

  • Sa vision au départ

    57:37

  • Les premiers retours

    01:01:01

  • 3 moments marquants du média

    01:02:50

  • Ses réactions face aux critiques

    01:07:51

  • Sa plus grosse enquête

    01:12:13

  • L'installation en Côte d'Ivoire

    01:26:12

  • Cameroun vs Côte d'Ivoire

    01:31:21

  • Investir au Pays aujourd'hui

    01:32:46

  • Ne pas prendre de pause

    01:35:31

  • Back to Africa

    01:38:00

  • Comment il gère la pression

    01:43:42

  • Ses enfants sur Youtube

    01:46:07

  • Le MILLION d'abonnés

    01:48:20

  • Le futur du média

    01:51:17

  • Conclusion

    01:53:33

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