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Le Pervers Narcissique par Pascal Couderc, Podcast sur la manipulation affective et les relations toxiques

LE PÈRE PERVERS NARCISSIQUE

LE PÈRE PERVERS NARCISSIQUE

26min |18/08/2025|

499

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Le Pervers Narcissique par Pascal Couderc, Podcast sur la manipulation affective et les relations toxiques

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26min |18/08/2025|

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Description

Dans cet épisode, Pascal Couderc nous plonge au cœur d'une réalité souvent méconnue : les effets dévastateurs d'un père pervers narcissique sur ses enfants. Avez-vous déjà ressenti cette tension insupportable dans une relation familiale, où chaque mot, chaque silence, devient une arme de dévalorisation ? Les victimes de pervers narcissiques vivent quotidiennement cette violence psychologique, et il est crucial de comprendre comment ces comportements des pervers narcissiques façonnent des existences marquées par l'angoisse et la dépendance affective.


Pascal Couderc décrit avec précision comment ces pères manipulateurs instaurent une relation d'emprise, où l'enfant se retrouve piégé dans un environnement instable, ne sachant jamais à quoi s'attendre. Cette dynamique crée un stress post-traumatique qui peut perdurer jusqu'à l'âge adulte, engendrant des problèmes d'estime de soi et des relations toxiques. Le pervers narcissique, qu'il soit père ou mère, utilise des techniques de manipulation subtiles, imposant un contrôle coercitif qui laisse des blessures invisibles mais profondes.


Au fil de cet épisode, nous aborderons la notion d'inceste psychique, où le père envahit l'espace émotionnel de l'enfant, le rendant responsable de ses propres humeurs. Cette manipulation mentale transforme l'enfant en une victime de pervers narcissique, souvent sans qu'il en ait conscience. En reconnaissant ces schémas de violence psychologique, il devient possible de sortir de la dépendance affective et de briser le cycle de la souffrance.


Pascal Couderc met également en lumière les caractéristiques des pervers narcissiques, permettant ainsi aux auditeurs de démasquer un manipulateur et de se protéger contre ses abus. Que vous soyez en quête de solutions pour gérer une relation toxique ou que vous souhaitiez simplement mieux comprendre les comportements pervers, cet épisode est une ressource précieuse. En fin de compte, il est essentiel d'apprendre à réagir face à un manipulateur et à retrouver son identité après avoir subi des abus émotionnels.


Ne manquez pas cette occasion d'explorer les rouages de la manipulation affective et de découvrir comment se remettre en couple après avoir vécu avec un pervers narcissique. Ensemble, nous pouvons aborder les défis du divorce, de la médiation familiale et de la garde alternée, tout en mettant l'accent sur l'importance de la communication avec un pervers narcissique. Écoutez cet épisode pour comprendre les signes de maltraitance psychologique et pour apprendre à sortir de l'emprise d'un manipulateur. Votre chemin vers la guérison commence ici.


Retrouvez-nous sur pervers-narcissique. com">www. pervers-narcissique. com</a> et sur notre <a target="_blank" rel="noopener noreferrer nofollow" href="https://www. facebook. com/PerversNarcissiqueparPascalCouderc">page Facebook



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    De l'identification du pervers narcissique à la reconstruction. Découvrez ma nouvelle collection inédite. 8 livres, près de 2000 pages et plus de 60 heures d'audio pour vous accompagner. Sortie officielle le 3 octobre. Merci pour votre fidélité et votre écoute attentive. Le père, pervers narcissique. Le père détourné, quand la fonction structurante devient prédation. Une figure de pouvoir sans protection. Certains pères inspirent la sécurité par leur présence, leurs paroles, leurs regards. D'autres, en revanche, installent une tension invisible, difficile à nommer mais profondément agissante. Le père pervers narcissique fait partie de ces figures parentales qui, sous couvert d'autorité ou de rigueur, imposent un climat où l'enfant ne se sent jamais pleinement à sa place. Il ne hurle pas forcément, il ne frappe pas, mais il imprime dans la maison une atmosphère pesante, comme si chaque pièce devenait un terrain miné. Son regard n'accueille pas, il jauge. Sa parole ne guide pas, elle déstabilise. Il occupe tout l'espace sans offrir aucun appui réel. Et ce déséquilibre, l'enfant le ressent sans toujours pouvoir le comprendre. Ils sont... que son père n'est pas là pour lui, mais pour se faire obéir, admirer ou craindre. Cet épisode est tiré du volume 4 « Dans la famille » de la collection de Louis, le pervers narcissique. L'œuvre intégrale de référence va paraître en format numéros, papier et audio le 3 octobre 2025, écrit et lu par Pascal Poudet, psychanalyste et psychologue de l'OSCE. Depuis plus de 30 ans, mon équipe de psychologues spécialisés et moi-même avons accompagné des milliers de victimes de pervers narcissiques partout dans le monde grâce à la vidéoconsultation. Continuez à nous suivre sur cette chaîne et sur www.pervers-narcissique.com. Rendez-vous le 3 octobre pour la sortie événement de cette collection. L'enfant en territoire instable, absence de cadre, excès de contrôle. Ce type de père ne trace pas de frontières claires. Il joue avec le cadre, l'étire, le contredit, l'impose quand cela l'arrange, le retire quand il est question d'écoute ou de justice. Il peut exiger une obéissance absolue, puis disparaître émotionnellement, se montrer froid, puis charmant, critiquer durement, puis féliciter dans la même phrase. Et cette instabilité brouille les repères. L'enfant, confronté à ces variations imprévisibles, ne développe pas une sécurité intérieure. Il apprend à se méfier de ses propres ressentis. Il se replie, ou au contraire tente de deviner en permanence ce qu'on attend de lui. Il vit dans une anticipation anxieuse, comme s'il passait un test permanent dont il ne connaît ni les règles, ni les critères de réussite. Ce n'est pas la fermeté du père qui construit ici. C'est sa puissance qui écrase. L'enfant ne grandit pas dans un cadre stable, mais dans une architecture mouvante, piégeuse, où la moindre tentative de différenciation, un avis, un non, un geste spontané, peut devenir un déclencheur de rejet, d'humiliation ou de mépris. Sadisme silencieux et plaisir du contrôle. Le pouvoir par la peur et le sarcasme. Le père pervers narcissique ne frappe pas toujours pour faire mal. Il sait qu'il existe des armes bien plus efficaces que les coups, les mots, les silences, les regards. Il cherche la domination. Une domination masquée, souvent invisible aux yeux des autres, mais terriblement corrosive pour celui ou celle qui la subit. Il se nourrit d'un pouvoir particulier, celui de faire trembler sans élever la voix, un soupir de la vie. pire, une remarque acide, un rire moqueur lancé en coin, suffisent à remettre l'enfant à sa place, une place de soumission, de repli, de doute. Loin d'un père qui élève, il devient un homme qui rabaisse. Ce n'est pas l'excès de colère qui fait violence ici, c'est l'usage stratégique de la dévalorisation, la manière de ridiculiser une émotion, de tourner en dérision une réussite. de poser des pièges verbaux pour faire trébucher l'enfant dans ses contradictions. L'humour devient une lame. La parole un piège, et la peur se glisse dans les silences, dans les petits gestes, dans les phrases qu'on n'oublie pas. La gratification dans la souffrance de l'autre, très sadique, dissimulée. Il y a chez certains pères pervers narcissiques une forme de jouissance froide à voir l'autre faiblir. Dans la gêne, l'embarras, la confusion qu'il provoque, une satisfaction transparée, le plaisir d'avoir le dernier mot. de faire pleurer, puis de nier, de provoquer une réaction, puis de reprocher cette sensibilité. C'est là que le trait sadique s'installe, pas toujours spectaculaire mais bien réel. Le père n'exprime pas sa violence, il la distille. Et lorsque l'enfant souffre, il ne réconforte pas, il regarde, il accuse, il ajoute même, parfois, une touche de sarcasme. « Tu ne vas pas pleurer pour ça, tu es trop sensible comme ta mère. » Ce n'est pas seulement de la froideur, c'est une manière de garder le pouvoir sur l'émotion de l'autre, de dicter ce qu'il a le droit de ressentir, d'orchestrer la scène jusqu'à effacer tout espace intérieur chez l'enfant, et cela dans une indifférence apparente, mais parfaitement calculée. L'emprise incestuelle. Quand le père pénètre l'intérieur psychique de l'enfant, une présence invasive, là où l'enfant aurait dû être protégé. L'inceste psychique, parfois appelé inceste symbolique, ne touche pas au corps, mais il blesse l'équilibre émotionnel. Il désigne cette forme d'intrusion parentale où le père s'immisce dans l'espace psychique de son enfant. Il envahit, absorbe, colonise. Ce type d'emprise se caractérise par un effondrement des limites générationnelles. Le père instrumentalise l'enfant pour combler ses propres manques. Manque de reconnaissance, d'amour, de pouvoir. Il exige d'être compris, admiré, deviné. Et il attend que l'enfant prenne en charge ses humeurs, ses colères, ses déceptions. Ce processus installe une confusion structurelle. L'enfant se sent responsable du bien-être émotionnel de son père. Il apprend à le consoler. à se taire pour ne pas déclencher une crise, à s'oublier pour maintenir une illusion d'équilibre. Il devient le régulateur affectif du foyer, mais au fond, il perd le droit d'être un enfant. Là où l'amour paternel devrait sécuriser, cet envahissement détruit la confiance en soi. Il n'y a plus de refuge intérieur. Le père entre dans les pensées, les émotions, les désirs de l'enfant comme s'il avait le droit d'y habiter. Il commente, interprète, rectifie tout ce qui pourrait s'écarter de son pouvoir. Ce type d'inceste psychique laisse des blessures profondes. Car il ne s'agit pas seulement d'un abus de rôle, il s'agit d'un vol intérieur. L'enfant ne se vit plus comme un sujet distinct, mais comme un prolongement de l'autre. Il est là pour répondre, jamais pour être. L'intimité confisquée, l'enfant privé de frontières, de refuges et de pensées propres. Le père pervers narcissique ne supporte pas l'existence psychique autonome de son enfant. Il veut savoir ce qu'il pense, ce qu'il ressent, ce qu'il désire. Il capte les failles, les faiblesses, les élans et il s'en sert. Une confidence devient une future attaque, une émotion, un prétexte à humiliation. Très tôt, l'enfant apprend qu'il ne possède aucun territoire intérieur. Il n'a pas de jardin secret. Ses peurs sont retournées contre lui, ses joies minimisées, ses colères jugées comme des trahisons. Même ses silences sont interprétés. Il vit dans une exposition permanente. Il n'a nulle part où se retirer, même pas dans sa propre tête. C'est parfois exprimé avec douceur. Le père demande « Tu penses à quoi ? » Mais c'est un piège. Il dit « tu peux tout me dire, mais ne supporte pas ce qui échappe à son emprise » . Il veut tout savoir, tout contrôler, tout infléchir. L'enfant alors développe des mécanismes de repli intérieur, dissociation, anesthésie, invisibilisation de ses propres pensées. Avec le temps, cette dépossession devient une structure. L'enfant devenu adulte ne sait plus ce qu'il veut, ce qu'il pense. ce qu'il ressent. Il consulte le regard des autres pour savoir s'il a le droit d'exister. Il cherche à l'extérieur une autorisation de penser, car il n'a jamais pu penser pour lui-même en sécurité. Cet inceste psychique laisse peu de traces visibles, mais il génère une fracture sourde, celle de ne pas se sentir chez soi, en soi-même. Et dans les relations futures, cela a créé des liens déséquilibrés, faits de dépendance affective, de confusion ou d'auto-effacement, dynamique pathologique de l'emprise paternelle, gaslighting, invalidation. Confusion cognitive. Le père pervers narcissique ne se contente pas de dominer, il falsifie. Son outil préféré ? La réalité. Ce qu'on appelle gaslighting est une stratégie de manipulation qui consiste à faire douter l'autre de ses propres perceptions, de ses souvenirs, voire de sa santé mentale. Dans ce type de relation père-enfant, la parole devient arme de brouillage. L'enfant dit « tu m'as blessé » . Le père répond « Tu inventes » . Il ose exprimer un besoin et reçoit un « Tu dramatises » . Il se souvient d'un fait marquant. Le père lui rétorque « Ça ne s'est jamais passé comme ça » . À force d'être ainsi corrigé, nié, reformulé, l'enfant perd sa boussole intérieure. Il n'est plus sûr de ce qu'il ressent, de ce qu'il a vu, de ce qu'il vit. La confusion devient un état permanent. Ce brouillage est terriblement efficace. Le père efface les faits, réécrit l'histoire, change de version selon ce qu'il arrange. Il détruit la cohérence intérieure de l'enfant pour garder la maîtrise de la narration. L'enfant ne peut plus s'appuyer sur sa propre mémoire. Et sans mémoire fiable, il n'y a plus de repère pour se protéger. Cette dynamique installe une dissociation intérieure. L'enfant ne sait plus à quoi se fier. Alors, il se fie au père, même s'il sent que quelque chose cloche. Et c'est là le piège. Le besoin de sécurité le ramène à l'agent de sa confusion. Un cycle toxique où l'attachement se transforme en captivité psychique, hyper contrôle, triangulation et sabotage de l'autonomie. L'autre moteur central de l'emprise paternelle, c'est le contrôle absolu. Tout ce qui échappe à sa volonté représente une menace. Alors le père, pervers narcissique, cherche à verrouiller. Il s'immisce dans les choix, les goûts, les relations. Il critique les amis, moque les passions, contredit les décisions. Il se pose comme référent ultime. « Tu fais ce que tu veux, mais je te préviens. » Ou bien « Tu peux, mais tu vas te planter. » Derrière ces phrases, apparemment, Anodine se cache une stratégie. « Tu es dans l'œuf, toute tentative d'autonomie. » L'enfant qui ose décider par lui-même sera puni. Pas forcément frontalement. mais par un retrait affectif, une froideur subite, un mépris affiché. Résultat, il finit par renoncer à décider. Il reste sous tutelle émotionnelle, même en grandissant. Ce contrôle se double souvent d'un jeu de triangulation. Le père joue un enfant contre l'autre, crée des alliances, oppose la mère et installe un climat de rivalité au sein même du foyer. Il s'assure ainsi de rester l'élément central Le seul digne de confiance. Cette dynamique empêche la construction de liens horizontaux solides. Elle isole, fragilise et ancre la dépendance. Ce n'est pas une autorité éducative, c'est un système de domination à visée narcissique. Et l'enfant, privé d'espace, de liberté et de reconnaissance, se construit autour de la peur de déplaire. Fragmentation de l'identité. Conséquences traumatiques. dissociation, troubles psychosomatiques, perte du sentiment de soi. Grandir sous l'emprise d'un pervers narcissique, c'est évoluer dans une hyper vigilance permanente. L'enfant n'a jamais la certitude d'être accepté, compris ou même entendu. Il avance sur un fil tendu entre la peur de déplaire et l'espoir d'être enfin reconnu. Et ce climat instable a un prix, l'effritement du sentiment d'unité intérieure. Ce n'est pas toujours visible, mais l'impact est profond. L'enfant apprend à se couper de lui-même, à vivre dans un corps qu'il n'écoute plus, à ressentir sans comprendre, à fonctionner sans se sentir vivant. La dissociation devient un mécanisme de survie. Il s'éteint dans certaines situations. Il ressent un vide, une absence de lien entre ce qu'il fait et ce qu'il est. C'est une anesthésie affective, une forme de gel intérieur. Le monde continue, mais lui, à l'intérieur, n'y participe plus vraiment. Et ce dérèglement psychique s'accompagne souvent de manifestations corporelles. Maux de ventre chroniques, insomnie, tiques, migraines, eczéma, troubles alimentaires. Le corps parle quand la parole a été confisquée. Il exprime à sa manière l'impossible conflit entre un besoin d'exister et une obligation de se taire. culpabilité inversée et auto-invalidation chronique. Un des effets les plus pernicieux de l'emprise paternelle, c'est l'inversion du sentiment de faute. L'enfant, au lieu de reconnaître qu'il a été maltraité psychologiquement, se perçoit qu'il est responsable. Il n'est pas aimé, il doit être insuffisant. Il est humilié, il l'a sûrement provoqué. Il est ignoré, il doit apprendre à se faire petit. Cette culpabilité inversée devient le ciment de son identité. Elle se glisse dans tous les liens futurs. Il s'excuse d'exister. Il demande l'autorisation d'être. Et même adulte, il reste dans une forme de soumission invisible. Il se dévoue trop. Il s'adapte trop. Il accepte trop. Toujours en quête d'un regard qui le confirme. Mais ce regard n'arrive jamais. Ou bien il vient, mais il ne guérit pas car la blessure... n'est pas dans le présent. Elle est ancrée dans un passé où l'amour dépendait d'un effacement de soi. L'enfant comme objet narcissique, miroir ou déception. Être aimé pour ce qu'on renvoie, jamais pour ce qu'on est. Pour un père pervers narcissique, l'enfant n'est pas un être humain en devenir. Il est une extension, un reflet, un outil. Un écran sur lequel projeter ses désirs. ses frustrations ou encore ses fantasmes de réussite. Il n'est pas aimé pour lui-même, mais pour ce qu'il représente, une vitrine de soi, un faire-valoir. Dans ce lien, l'amour n'existe pas comme un don, il devient un contrat implicite. Sois celui que je veux et je t'accorde un peu de reconnaissance. Mais ce contrat est toujours bancal, car l'enfant n'a jamais la garantie de plaire suffisamment. Il doit briller, exceller, s'adapter. Il devient l'enfant parfait, pour un regard qui ne le regarde jamais vraiment. L'enfant s'efforce d'incarner un rôle. Il observe son père, cherche ce qui peut déclencher une fierté, un sourire, une validation, même furtive. Et quand il y parvient, il reçoit parfois une forme d'admiration, mais jamais de tendresse, jamais de véritable attachement. Et dès qu'il échoue, même légèrement, le masque tombe. L'admiration se transforme en mépris. L'intérêt se mue en silence glacial. L'enfant comprend que son existence est conditionnée à sa performance, à son utilité narcissique. Il devient un produit, non une personne. La punition de l'indépendance, rejet, silence, sarcasme. Mais le plus dangereux, c'est ce qui se passe lorsque l'enfant tente de s'écarter du rôle assigné. Lorsqu'il pense autrement, choisit une voie différente, exprime un désaccord ou revendique son autonomie. À ce moment-là, s'il tente de devenir un enfant indépendant, il devient une menace. Le père pervers narcissique ne tolère pas l'altérité. Il exige une loyauté sans faille, un alignement permanent. L'enfant qui dévie n'est plus un allié. Il devient un rival, un traître. Et la sanction est immédiate, souvent passive, mais destructrice. Un silence pesant, une moquerie publique, un regard désapprobateur, ou pire, une phrase assassine. « Tu me déçois. Tu crois vraiment que tu peux réussir sans moi ? » Ce rejet n'est pas simplement affectif, il est existentiel. Il vient frapper l'enfant au cœur de son besoin d'appartenance. Et dans bien des cas, l'enfant plie, il renonce. Il renonce à sa différence, à ses envies. pour revenir dans la norme paternelle. Il choisit la conformité plutôt que l'exclusion, parce que l'exclusion, dans son histoire, équivaut à une forme de disparition. Ce processus est ravageur, il empêche la différenciation, il bloque l'émergence du sujet. L'enfant ne devient pas un adulte libre, mais un adulte figé dans l'attente d'un regard approbateur. Il vit dans la peur de décevoir, et dans le fantasme, encore, d'un jour. être enfin pleinement validé. Le double jeu du père, image sociale versus réalité privée. L'homme admiré dehors, le tyran froid à l'intérieur. L'un des aspects les plus déroutants et destructeurs du père pervers narcissique réside dans ce décalage, flagrant entre ce qu'il montre au monde et ce qu'il impose dans l'intimité. En public, il peut être brillant, charmant, drôle. Il soigne son image avec une précision chirurgicale. Il est apprécié, respecté, parfois même admiré. On le voit comme un père exemplaire, investi. Attentionné, disponible. Mais à huis clos, tout change. Ce n'est plus le même homme, froid, méprisant, parfois brutal dans ses remarques, souvent absent dans les moments cruciaux. Il exerce un contrôle sournois, pose des pièges verbaux, distille des humiliations discrètes. Sa générosité publique ne sert qu'à renforcer son impunité. Il sait que personne ne le soupçonnera. Et cela rend sa violence d'autant plus redoutable. Elle ne laisse aucune trace visible. Plus le père est crédible à l'extérieur, plus il peut disqualifier toute tentative de dénonciation. Il a le monopole du récit. Il peut facilement inverser les rôles. Mon enfant est instable. Il exagère tout. Il est influencé. L'enfant, face à cette mécanique bien huilée, se sent isolé, disqualifié, parfois même flou. L'enfant qui doute. de sa propre réalité. Isolement psychique. Ce décalage constant entre l'image sociale et la réalité vécue provoque un trouble profond chez l'enfant. Il voit un père adulé, félicité, respecté. Et il vit au quotidien une forme de maltraitance affective, de négation, parfois de cruauté froide. Comment expliquer cela ? Comment le dire ? À qui ? Et surtout, Est-ce que ce qu'il ressent est bien réel ? Très tôt, l'enfant apprend à se taire. Il sait qu'il ne sera pas cru, ou pire, qu'on l'accusera d'être injuste, ingrat, capricieux. Il commence alors à douter de lui, de ce qu'il perçoit, de ce qu'il ressent. Il perd confiance en sa propre réalité, et ce doute insidieux s'installe dans toutes les sphères de sa vie. Ce mécanisme est au cœur de l'emprise. priver l'autre de ses repères internes pour le rendre dépendant d'un regard externe. Le père pervers narcissique devient le seul référent possible, même lorsqu'il est source de douleur. Et l'enfant, privé d'un appui extérieur, finit par croire que le problème vient de lui. Ce clivage entre le dehors et le dedans ne produit pas seulement de la confusion, il génère une forme de solitude psychique radicale, une sensation d'exil intérieur, d'invisibilité totale. L'enfant n'a plus d'endroit où déposer sa vérité. Et cette souffrance souvent dure bien au-delà de l'enfance. Ce qu'il en reste, l'héritage du père dans la vie d'adulte. L'obsession du contrôle et l'angoisse de perdre la face. L'enfant devenu adulte porte en lui une empreinte spécifique, celle du contrôle intériorisé. Non pas un besoin sain de maîtrise, mais une obsession défensive. Il a appris à faire attention à tout, tout le temps, à anticiper, à prévoir, à éviter l'erreur. Chaque parole peut encore lui sembler risquée, chaque décision peut raviver la peur du changement. Il redoute de décevoir, mais surtout de s'exposer. Cette posture crée souvent des adultes rigides, perfectionnistes, exigeants, envers eux-mêmes, peu enclins à la spontanéité. Ils risquent de gérer leur vie sur un mode d'autosurveillance permanente. L'erreur, pour eux, n'est pas un simple raté. C'est une faute morale. Car dans leur mémoire affective, l'échec n'a jamais été toléré. Il a été ridiculisé ou puni. Le rapport faussé à l'autorité et aux figures masculines. Avoir grandi sous l'emprise d'un père, qui incarne à la fois la menace et la référence, laisse des traces ambiguës. Le rapport à l'autorité, surtout masculine, peut devenir complexe. Certains risquent de s'effacer systématiquement, incapables de s'opposer. D'autres peuvent surcompenser, en rejetant toute forme d'encadrement ou du leadership, même bienveillant. Ce conflit intérieur les place souvent dans des relations professionnelles ou sociales dysfonctionnelles. Ils évitent les figures qui rappellent leur père, ou au contraire, s'y soumettent sans s'en rendre compte. Ils oscillent entre loyauté inconsciente et rejets viscéraux, sans toujours comprendre ce qui les traverse. Une sexualité parfois marquée par la défiance ou la confusion. Lorsque l'emprise paternelle a frôlé l'incestuel, avec des regards déplacés, des intrusions symboliques ou une hyper-présence dans l'intime, l'impact se fait souvent sentir dans la vie intime. Pas nécessairement par des blocages évidents, mais par une difficulté à se sentir libre, légitime, désirant. Le corps a appris à se méfier, à se refermer ou à s'ajuster en fonction de l'autre. Le plaisir peut sembler dangereux ou conditionné. Et dans certains cas, la sexualité devient un lieu de répétition inconsciente du rapport de force initiale, domination ou soumission. Un rapport au masculin difficile. Pour les fils, la question « comment être un homme ? » devient un terrain piégé. Le modèle paternel était toxique, mais souvent charismatique. Alors, faut-il lui ressembler ou tout faire pour s'en différencier ? L'homme qui grandit avec un père pervers narcissique se débat entre admiration honteuse et rejet. Et pour les filles, la confiance envers les hommes peut s'en trouver durablement altérée, selon un schéma connu où l'homme reste une figure instable et ambivalente, tantôt fascinant, tantôt menaçant.

Chapters

  • Introduction au thème du père pervers narcissique

    00:00

  • Les caractéristiques d'un père manipulateur

    00:18

  • L'instabilité émotionnelle et ses effets sur l'enfant

    02:27

  • L'inceste psychique et ses conséquences

    06:22

  • Le gaslighting et la manipulation de la réalité

    10:39

  • Les conséquences traumatiques à l'âge adulte

    14:00

  • L'enfant comme objet narcissique

    16:42

  • Le décalage entre l'image sociale et la réalité privée

    20:06

Description

Dans cet épisode, Pascal Couderc nous plonge au cœur d'une réalité souvent méconnue : les effets dévastateurs d'un père pervers narcissique sur ses enfants. Avez-vous déjà ressenti cette tension insupportable dans une relation familiale, où chaque mot, chaque silence, devient une arme de dévalorisation ? Les victimes de pervers narcissiques vivent quotidiennement cette violence psychologique, et il est crucial de comprendre comment ces comportements des pervers narcissiques façonnent des existences marquées par l'angoisse et la dépendance affective.


Pascal Couderc décrit avec précision comment ces pères manipulateurs instaurent une relation d'emprise, où l'enfant se retrouve piégé dans un environnement instable, ne sachant jamais à quoi s'attendre. Cette dynamique crée un stress post-traumatique qui peut perdurer jusqu'à l'âge adulte, engendrant des problèmes d'estime de soi et des relations toxiques. Le pervers narcissique, qu'il soit père ou mère, utilise des techniques de manipulation subtiles, imposant un contrôle coercitif qui laisse des blessures invisibles mais profondes.


Au fil de cet épisode, nous aborderons la notion d'inceste psychique, où le père envahit l'espace émotionnel de l'enfant, le rendant responsable de ses propres humeurs. Cette manipulation mentale transforme l'enfant en une victime de pervers narcissique, souvent sans qu'il en ait conscience. En reconnaissant ces schémas de violence psychologique, il devient possible de sortir de la dépendance affective et de briser le cycle de la souffrance.


Pascal Couderc met également en lumière les caractéristiques des pervers narcissiques, permettant ainsi aux auditeurs de démasquer un manipulateur et de se protéger contre ses abus. Que vous soyez en quête de solutions pour gérer une relation toxique ou que vous souhaitiez simplement mieux comprendre les comportements pervers, cet épisode est une ressource précieuse. En fin de compte, il est essentiel d'apprendre à réagir face à un manipulateur et à retrouver son identité après avoir subi des abus émotionnels.


Ne manquez pas cette occasion d'explorer les rouages de la manipulation affective et de découvrir comment se remettre en couple après avoir vécu avec un pervers narcissique. Ensemble, nous pouvons aborder les défis du divorce, de la médiation familiale et de la garde alternée, tout en mettant l'accent sur l'importance de la communication avec un pervers narcissique. Écoutez cet épisode pour comprendre les signes de maltraitance psychologique et pour apprendre à sortir de l'emprise d'un manipulateur. Votre chemin vers la guérison commence ici.


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  • Speaker #0

    De l'identification du pervers narcissique à la reconstruction. Découvrez ma nouvelle collection inédite. 8 livres, près de 2000 pages et plus de 60 heures d'audio pour vous accompagner. Sortie officielle le 3 octobre. Merci pour votre fidélité et votre écoute attentive. Le père, pervers narcissique. Le père détourné, quand la fonction structurante devient prédation. Une figure de pouvoir sans protection. Certains pères inspirent la sécurité par leur présence, leurs paroles, leurs regards. D'autres, en revanche, installent une tension invisible, difficile à nommer mais profondément agissante. Le père pervers narcissique fait partie de ces figures parentales qui, sous couvert d'autorité ou de rigueur, imposent un climat où l'enfant ne se sent jamais pleinement à sa place. Il ne hurle pas forcément, il ne frappe pas, mais il imprime dans la maison une atmosphère pesante, comme si chaque pièce devenait un terrain miné. Son regard n'accueille pas, il jauge. Sa parole ne guide pas, elle déstabilise. Il occupe tout l'espace sans offrir aucun appui réel. Et ce déséquilibre, l'enfant le ressent sans toujours pouvoir le comprendre. Ils sont... que son père n'est pas là pour lui, mais pour se faire obéir, admirer ou craindre. Cet épisode est tiré du volume 4 « Dans la famille » de la collection de Louis, le pervers narcissique. L'œuvre intégrale de référence va paraître en format numéros, papier et audio le 3 octobre 2025, écrit et lu par Pascal Poudet, psychanalyste et psychologue de l'OSCE. Depuis plus de 30 ans, mon équipe de psychologues spécialisés et moi-même avons accompagné des milliers de victimes de pervers narcissiques partout dans le monde grâce à la vidéoconsultation. Continuez à nous suivre sur cette chaîne et sur www.pervers-narcissique.com. Rendez-vous le 3 octobre pour la sortie événement de cette collection. L'enfant en territoire instable, absence de cadre, excès de contrôle. Ce type de père ne trace pas de frontières claires. Il joue avec le cadre, l'étire, le contredit, l'impose quand cela l'arrange, le retire quand il est question d'écoute ou de justice. Il peut exiger une obéissance absolue, puis disparaître émotionnellement, se montrer froid, puis charmant, critiquer durement, puis féliciter dans la même phrase. Et cette instabilité brouille les repères. L'enfant, confronté à ces variations imprévisibles, ne développe pas une sécurité intérieure. Il apprend à se méfier de ses propres ressentis. Il se replie, ou au contraire tente de deviner en permanence ce qu'on attend de lui. Il vit dans une anticipation anxieuse, comme s'il passait un test permanent dont il ne connaît ni les règles, ni les critères de réussite. Ce n'est pas la fermeté du père qui construit ici. C'est sa puissance qui écrase. L'enfant ne grandit pas dans un cadre stable, mais dans une architecture mouvante, piégeuse, où la moindre tentative de différenciation, un avis, un non, un geste spontané, peut devenir un déclencheur de rejet, d'humiliation ou de mépris. Sadisme silencieux et plaisir du contrôle. Le pouvoir par la peur et le sarcasme. Le père pervers narcissique ne frappe pas toujours pour faire mal. Il sait qu'il existe des armes bien plus efficaces que les coups, les mots, les silences, les regards. Il cherche la domination. Une domination masquée, souvent invisible aux yeux des autres, mais terriblement corrosive pour celui ou celle qui la subit. Il se nourrit d'un pouvoir particulier, celui de faire trembler sans élever la voix, un soupir de la vie. pire, une remarque acide, un rire moqueur lancé en coin, suffisent à remettre l'enfant à sa place, une place de soumission, de repli, de doute. Loin d'un père qui élève, il devient un homme qui rabaisse. Ce n'est pas l'excès de colère qui fait violence ici, c'est l'usage stratégique de la dévalorisation, la manière de ridiculiser une émotion, de tourner en dérision une réussite. de poser des pièges verbaux pour faire trébucher l'enfant dans ses contradictions. L'humour devient une lame. La parole un piège, et la peur se glisse dans les silences, dans les petits gestes, dans les phrases qu'on n'oublie pas. La gratification dans la souffrance de l'autre, très sadique, dissimulée. Il y a chez certains pères pervers narcissiques une forme de jouissance froide à voir l'autre faiblir. Dans la gêne, l'embarras, la confusion qu'il provoque, une satisfaction transparée, le plaisir d'avoir le dernier mot. de faire pleurer, puis de nier, de provoquer une réaction, puis de reprocher cette sensibilité. C'est là que le trait sadique s'installe, pas toujours spectaculaire mais bien réel. Le père n'exprime pas sa violence, il la distille. Et lorsque l'enfant souffre, il ne réconforte pas, il regarde, il accuse, il ajoute même, parfois, une touche de sarcasme. « Tu ne vas pas pleurer pour ça, tu es trop sensible comme ta mère. » Ce n'est pas seulement de la froideur, c'est une manière de garder le pouvoir sur l'émotion de l'autre, de dicter ce qu'il a le droit de ressentir, d'orchestrer la scène jusqu'à effacer tout espace intérieur chez l'enfant, et cela dans une indifférence apparente, mais parfaitement calculée. L'emprise incestuelle. Quand le père pénètre l'intérieur psychique de l'enfant, une présence invasive, là où l'enfant aurait dû être protégé. L'inceste psychique, parfois appelé inceste symbolique, ne touche pas au corps, mais il blesse l'équilibre émotionnel. Il désigne cette forme d'intrusion parentale où le père s'immisce dans l'espace psychique de son enfant. Il envahit, absorbe, colonise. Ce type d'emprise se caractérise par un effondrement des limites générationnelles. Le père instrumentalise l'enfant pour combler ses propres manques. Manque de reconnaissance, d'amour, de pouvoir. Il exige d'être compris, admiré, deviné. Et il attend que l'enfant prenne en charge ses humeurs, ses colères, ses déceptions. Ce processus installe une confusion structurelle. L'enfant se sent responsable du bien-être émotionnel de son père. Il apprend à le consoler. à se taire pour ne pas déclencher une crise, à s'oublier pour maintenir une illusion d'équilibre. Il devient le régulateur affectif du foyer, mais au fond, il perd le droit d'être un enfant. Là où l'amour paternel devrait sécuriser, cet envahissement détruit la confiance en soi. Il n'y a plus de refuge intérieur. Le père entre dans les pensées, les émotions, les désirs de l'enfant comme s'il avait le droit d'y habiter. Il commente, interprète, rectifie tout ce qui pourrait s'écarter de son pouvoir. Ce type d'inceste psychique laisse des blessures profondes. Car il ne s'agit pas seulement d'un abus de rôle, il s'agit d'un vol intérieur. L'enfant ne se vit plus comme un sujet distinct, mais comme un prolongement de l'autre. Il est là pour répondre, jamais pour être. L'intimité confisquée, l'enfant privé de frontières, de refuges et de pensées propres. Le père pervers narcissique ne supporte pas l'existence psychique autonome de son enfant. Il veut savoir ce qu'il pense, ce qu'il ressent, ce qu'il désire. Il capte les failles, les faiblesses, les élans et il s'en sert. Une confidence devient une future attaque, une émotion, un prétexte à humiliation. Très tôt, l'enfant apprend qu'il ne possède aucun territoire intérieur. Il n'a pas de jardin secret. Ses peurs sont retournées contre lui, ses joies minimisées, ses colères jugées comme des trahisons. Même ses silences sont interprétés. Il vit dans une exposition permanente. Il n'a nulle part où se retirer, même pas dans sa propre tête. C'est parfois exprimé avec douceur. Le père demande « Tu penses à quoi ? » Mais c'est un piège. Il dit « tu peux tout me dire, mais ne supporte pas ce qui échappe à son emprise » . Il veut tout savoir, tout contrôler, tout infléchir. L'enfant alors développe des mécanismes de repli intérieur, dissociation, anesthésie, invisibilisation de ses propres pensées. Avec le temps, cette dépossession devient une structure. L'enfant devenu adulte ne sait plus ce qu'il veut, ce qu'il pense. ce qu'il ressent. Il consulte le regard des autres pour savoir s'il a le droit d'exister. Il cherche à l'extérieur une autorisation de penser, car il n'a jamais pu penser pour lui-même en sécurité. Cet inceste psychique laisse peu de traces visibles, mais il génère une fracture sourde, celle de ne pas se sentir chez soi, en soi-même. Et dans les relations futures, cela a créé des liens déséquilibrés, faits de dépendance affective, de confusion ou d'auto-effacement, dynamique pathologique de l'emprise paternelle, gaslighting, invalidation. Confusion cognitive. Le père pervers narcissique ne se contente pas de dominer, il falsifie. Son outil préféré ? La réalité. Ce qu'on appelle gaslighting est une stratégie de manipulation qui consiste à faire douter l'autre de ses propres perceptions, de ses souvenirs, voire de sa santé mentale. Dans ce type de relation père-enfant, la parole devient arme de brouillage. L'enfant dit « tu m'as blessé » . Le père répond « Tu inventes » . Il ose exprimer un besoin et reçoit un « Tu dramatises » . Il se souvient d'un fait marquant. Le père lui rétorque « Ça ne s'est jamais passé comme ça » . À force d'être ainsi corrigé, nié, reformulé, l'enfant perd sa boussole intérieure. Il n'est plus sûr de ce qu'il ressent, de ce qu'il a vu, de ce qu'il vit. La confusion devient un état permanent. Ce brouillage est terriblement efficace. Le père efface les faits, réécrit l'histoire, change de version selon ce qu'il arrange. Il détruit la cohérence intérieure de l'enfant pour garder la maîtrise de la narration. L'enfant ne peut plus s'appuyer sur sa propre mémoire. Et sans mémoire fiable, il n'y a plus de repère pour se protéger. Cette dynamique installe une dissociation intérieure. L'enfant ne sait plus à quoi se fier. Alors, il se fie au père, même s'il sent que quelque chose cloche. Et c'est là le piège. Le besoin de sécurité le ramène à l'agent de sa confusion. Un cycle toxique où l'attachement se transforme en captivité psychique, hyper contrôle, triangulation et sabotage de l'autonomie. L'autre moteur central de l'emprise paternelle, c'est le contrôle absolu. Tout ce qui échappe à sa volonté représente une menace. Alors le père, pervers narcissique, cherche à verrouiller. Il s'immisce dans les choix, les goûts, les relations. Il critique les amis, moque les passions, contredit les décisions. Il se pose comme référent ultime. « Tu fais ce que tu veux, mais je te préviens. » Ou bien « Tu peux, mais tu vas te planter. » Derrière ces phrases, apparemment, Anodine se cache une stratégie. « Tu es dans l'œuf, toute tentative d'autonomie. » L'enfant qui ose décider par lui-même sera puni. Pas forcément frontalement. mais par un retrait affectif, une froideur subite, un mépris affiché. Résultat, il finit par renoncer à décider. Il reste sous tutelle émotionnelle, même en grandissant. Ce contrôle se double souvent d'un jeu de triangulation. Le père joue un enfant contre l'autre, crée des alliances, oppose la mère et installe un climat de rivalité au sein même du foyer. Il s'assure ainsi de rester l'élément central Le seul digne de confiance. Cette dynamique empêche la construction de liens horizontaux solides. Elle isole, fragilise et ancre la dépendance. Ce n'est pas une autorité éducative, c'est un système de domination à visée narcissique. Et l'enfant, privé d'espace, de liberté et de reconnaissance, se construit autour de la peur de déplaire. Fragmentation de l'identité. Conséquences traumatiques. dissociation, troubles psychosomatiques, perte du sentiment de soi. Grandir sous l'emprise d'un pervers narcissique, c'est évoluer dans une hyper vigilance permanente. L'enfant n'a jamais la certitude d'être accepté, compris ou même entendu. Il avance sur un fil tendu entre la peur de déplaire et l'espoir d'être enfin reconnu. Et ce climat instable a un prix, l'effritement du sentiment d'unité intérieure. Ce n'est pas toujours visible, mais l'impact est profond. L'enfant apprend à se couper de lui-même, à vivre dans un corps qu'il n'écoute plus, à ressentir sans comprendre, à fonctionner sans se sentir vivant. La dissociation devient un mécanisme de survie. Il s'éteint dans certaines situations. Il ressent un vide, une absence de lien entre ce qu'il fait et ce qu'il est. C'est une anesthésie affective, une forme de gel intérieur. Le monde continue, mais lui, à l'intérieur, n'y participe plus vraiment. Et ce dérèglement psychique s'accompagne souvent de manifestations corporelles. Maux de ventre chroniques, insomnie, tiques, migraines, eczéma, troubles alimentaires. Le corps parle quand la parole a été confisquée. Il exprime à sa manière l'impossible conflit entre un besoin d'exister et une obligation de se taire. culpabilité inversée et auto-invalidation chronique. Un des effets les plus pernicieux de l'emprise paternelle, c'est l'inversion du sentiment de faute. L'enfant, au lieu de reconnaître qu'il a été maltraité psychologiquement, se perçoit qu'il est responsable. Il n'est pas aimé, il doit être insuffisant. Il est humilié, il l'a sûrement provoqué. Il est ignoré, il doit apprendre à se faire petit. Cette culpabilité inversée devient le ciment de son identité. Elle se glisse dans tous les liens futurs. Il s'excuse d'exister. Il demande l'autorisation d'être. Et même adulte, il reste dans une forme de soumission invisible. Il se dévoue trop. Il s'adapte trop. Il accepte trop. Toujours en quête d'un regard qui le confirme. Mais ce regard n'arrive jamais. Ou bien il vient, mais il ne guérit pas car la blessure... n'est pas dans le présent. Elle est ancrée dans un passé où l'amour dépendait d'un effacement de soi. L'enfant comme objet narcissique, miroir ou déception. Être aimé pour ce qu'on renvoie, jamais pour ce qu'on est. Pour un père pervers narcissique, l'enfant n'est pas un être humain en devenir. Il est une extension, un reflet, un outil. Un écran sur lequel projeter ses désirs. ses frustrations ou encore ses fantasmes de réussite. Il n'est pas aimé pour lui-même, mais pour ce qu'il représente, une vitrine de soi, un faire-valoir. Dans ce lien, l'amour n'existe pas comme un don, il devient un contrat implicite. Sois celui que je veux et je t'accorde un peu de reconnaissance. Mais ce contrat est toujours bancal, car l'enfant n'a jamais la garantie de plaire suffisamment. Il doit briller, exceller, s'adapter. Il devient l'enfant parfait, pour un regard qui ne le regarde jamais vraiment. L'enfant s'efforce d'incarner un rôle. Il observe son père, cherche ce qui peut déclencher une fierté, un sourire, une validation, même furtive. Et quand il y parvient, il reçoit parfois une forme d'admiration, mais jamais de tendresse, jamais de véritable attachement. Et dès qu'il échoue, même légèrement, le masque tombe. L'admiration se transforme en mépris. L'intérêt se mue en silence glacial. L'enfant comprend que son existence est conditionnée à sa performance, à son utilité narcissique. Il devient un produit, non une personne. La punition de l'indépendance, rejet, silence, sarcasme. Mais le plus dangereux, c'est ce qui se passe lorsque l'enfant tente de s'écarter du rôle assigné. Lorsqu'il pense autrement, choisit une voie différente, exprime un désaccord ou revendique son autonomie. À ce moment-là, s'il tente de devenir un enfant indépendant, il devient une menace. Le père pervers narcissique ne tolère pas l'altérité. Il exige une loyauté sans faille, un alignement permanent. L'enfant qui dévie n'est plus un allié. Il devient un rival, un traître. Et la sanction est immédiate, souvent passive, mais destructrice. Un silence pesant, une moquerie publique, un regard désapprobateur, ou pire, une phrase assassine. « Tu me déçois. Tu crois vraiment que tu peux réussir sans moi ? » Ce rejet n'est pas simplement affectif, il est existentiel. Il vient frapper l'enfant au cœur de son besoin d'appartenance. Et dans bien des cas, l'enfant plie, il renonce. Il renonce à sa différence, à ses envies. pour revenir dans la norme paternelle. Il choisit la conformité plutôt que l'exclusion, parce que l'exclusion, dans son histoire, équivaut à une forme de disparition. Ce processus est ravageur, il empêche la différenciation, il bloque l'émergence du sujet. L'enfant ne devient pas un adulte libre, mais un adulte figé dans l'attente d'un regard approbateur. Il vit dans la peur de décevoir, et dans le fantasme, encore, d'un jour. être enfin pleinement validé. Le double jeu du père, image sociale versus réalité privée. L'homme admiré dehors, le tyran froid à l'intérieur. L'un des aspects les plus déroutants et destructeurs du père pervers narcissique réside dans ce décalage, flagrant entre ce qu'il montre au monde et ce qu'il impose dans l'intimité. En public, il peut être brillant, charmant, drôle. Il soigne son image avec une précision chirurgicale. Il est apprécié, respecté, parfois même admiré. On le voit comme un père exemplaire, investi. Attentionné, disponible. Mais à huis clos, tout change. Ce n'est plus le même homme, froid, méprisant, parfois brutal dans ses remarques, souvent absent dans les moments cruciaux. Il exerce un contrôle sournois, pose des pièges verbaux, distille des humiliations discrètes. Sa générosité publique ne sert qu'à renforcer son impunité. Il sait que personne ne le soupçonnera. Et cela rend sa violence d'autant plus redoutable. Elle ne laisse aucune trace visible. Plus le père est crédible à l'extérieur, plus il peut disqualifier toute tentative de dénonciation. Il a le monopole du récit. Il peut facilement inverser les rôles. Mon enfant est instable. Il exagère tout. Il est influencé. L'enfant, face à cette mécanique bien huilée, se sent isolé, disqualifié, parfois même flou. L'enfant qui doute. de sa propre réalité. Isolement psychique. Ce décalage constant entre l'image sociale et la réalité vécue provoque un trouble profond chez l'enfant. Il voit un père adulé, félicité, respecté. Et il vit au quotidien une forme de maltraitance affective, de négation, parfois de cruauté froide. Comment expliquer cela ? Comment le dire ? À qui ? Et surtout, Est-ce que ce qu'il ressent est bien réel ? Très tôt, l'enfant apprend à se taire. Il sait qu'il ne sera pas cru, ou pire, qu'on l'accusera d'être injuste, ingrat, capricieux. Il commence alors à douter de lui, de ce qu'il perçoit, de ce qu'il ressent. Il perd confiance en sa propre réalité, et ce doute insidieux s'installe dans toutes les sphères de sa vie. Ce mécanisme est au cœur de l'emprise. priver l'autre de ses repères internes pour le rendre dépendant d'un regard externe. Le père pervers narcissique devient le seul référent possible, même lorsqu'il est source de douleur. Et l'enfant, privé d'un appui extérieur, finit par croire que le problème vient de lui. Ce clivage entre le dehors et le dedans ne produit pas seulement de la confusion, il génère une forme de solitude psychique radicale, une sensation d'exil intérieur, d'invisibilité totale. L'enfant n'a plus d'endroit où déposer sa vérité. Et cette souffrance souvent dure bien au-delà de l'enfance. Ce qu'il en reste, l'héritage du père dans la vie d'adulte. L'obsession du contrôle et l'angoisse de perdre la face. L'enfant devenu adulte porte en lui une empreinte spécifique, celle du contrôle intériorisé. Non pas un besoin sain de maîtrise, mais une obsession défensive. Il a appris à faire attention à tout, tout le temps, à anticiper, à prévoir, à éviter l'erreur. Chaque parole peut encore lui sembler risquée, chaque décision peut raviver la peur du changement. Il redoute de décevoir, mais surtout de s'exposer. Cette posture crée souvent des adultes rigides, perfectionnistes, exigeants, envers eux-mêmes, peu enclins à la spontanéité. Ils risquent de gérer leur vie sur un mode d'autosurveillance permanente. L'erreur, pour eux, n'est pas un simple raté. C'est une faute morale. Car dans leur mémoire affective, l'échec n'a jamais été toléré. Il a été ridiculisé ou puni. Le rapport faussé à l'autorité et aux figures masculines. Avoir grandi sous l'emprise d'un père, qui incarne à la fois la menace et la référence, laisse des traces ambiguës. Le rapport à l'autorité, surtout masculine, peut devenir complexe. Certains risquent de s'effacer systématiquement, incapables de s'opposer. D'autres peuvent surcompenser, en rejetant toute forme d'encadrement ou du leadership, même bienveillant. Ce conflit intérieur les place souvent dans des relations professionnelles ou sociales dysfonctionnelles. Ils évitent les figures qui rappellent leur père, ou au contraire, s'y soumettent sans s'en rendre compte. Ils oscillent entre loyauté inconsciente et rejets viscéraux, sans toujours comprendre ce qui les traverse. Une sexualité parfois marquée par la défiance ou la confusion. Lorsque l'emprise paternelle a frôlé l'incestuel, avec des regards déplacés, des intrusions symboliques ou une hyper-présence dans l'intime, l'impact se fait souvent sentir dans la vie intime. Pas nécessairement par des blocages évidents, mais par une difficulté à se sentir libre, légitime, désirant. Le corps a appris à se méfier, à se refermer ou à s'ajuster en fonction de l'autre. Le plaisir peut sembler dangereux ou conditionné. Et dans certains cas, la sexualité devient un lieu de répétition inconsciente du rapport de force initiale, domination ou soumission. Un rapport au masculin difficile. Pour les fils, la question « comment être un homme ? » devient un terrain piégé. Le modèle paternel était toxique, mais souvent charismatique. Alors, faut-il lui ressembler ou tout faire pour s'en différencier ? L'homme qui grandit avec un père pervers narcissique se débat entre admiration honteuse et rejet. Et pour les filles, la confiance envers les hommes peut s'en trouver durablement altérée, selon un schéma connu où l'homme reste une figure instable et ambivalente, tantôt fascinant, tantôt menaçant.

Chapters

  • Introduction au thème du père pervers narcissique

    00:00

  • Les caractéristiques d'un père manipulateur

    00:18

  • L'instabilité émotionnelle et ses effets sur l'enfant

    02:27

  • L'inceste psychique et ses conséquences

    06:22

  • Le gaslighting et la manipulation de la réalité

    10:39

  • Les conséquences traumatiques à l'âge adulte

    14:00

  • L'enfant comme objet narcissique

    16:42

  • Le décalage entre l'image sociale et la réalité privée

    20:06

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Description

Dans cet épisode, Pascal Couderc nous plonge au cœur d'une réalité souvent méconnue : les effets dévastateurs d'un père pervers narcissique sur ses enfants. Avez-vous déjà ressenti cette tension insupportable dans une relation familiale, où chaque mot, chaque silence, devient une arme de dévalorisation ? Les victimes de pervers narcissiques vivent quotidiennement cette violence psychologique, et il est crucial de comprendre comment ces comportements des pervers narcissiques façonnent des existences marquées par l'angoisse et la dépendance affective.


Pascal Couderc décrit avec précision comment ces pères manipulateurs instaurent une relation d'emprise, où l'enfant se retrouve piégé dans un environnement instable, ne sachant jamais à quoi s'attendre. Cette dynamique crée un stress post-traumatique qui peut perdurer jusqu'à l'âge adulte, engendrant des problèmes d'estime de soi et des relations toxiques. Le pervers narcissique, qu'il soit père ou mère, utilise des techniques de manipulation subtiles, imposant un contrôle coercitif qui laisse des blessures invisibles mais profondes.


Au fil de cet épisode, nous aborderons la notion d'inceste psychique, où le père envahit l'espace émotionnel de l'enfant, le rendant responsable de ses propres humeurs. Cette manipulation mentale transforme l'enfant en une victime de pervers narcissique, souvent sans qu'il en ait conscience. En reconnaissant ces schémas de violence psychologique, il devient possible de sortir de la dépendance affective et de briser le cycle de la souffrance.


Pascal Couderc met également en lumière les caractéristiques des pervers narcissiques, permettant ainsi aux auditeurs de démasquer un manipulateur et de se protéger contre ses abus. Que vous soyez en quête de solutions pour gérer une relation toxique ou que vous souhaitiez simplement mieux comprendre les comportements pervers, cet épisode est une ressource précieuse. En fin de compte, il est essentiel d'apprendre à réagir face à un manipulateur et à retrouver son identité après avoir subi des abus émotionnels.


Ne manquez pas cette occasion d'explorer les rouages de la manipulation affective et de découvrir comment se remettre en couple après avoir vécu avec un pervers narcissique. Ensemble, nous pouvons aborder les défis du divorce, de la médiation familiale et de la garde alternée, tout en mettant l'accent sur l'importance de la communication avec un pervers narcissique. Écoutez cet épisode pour comprendre les signes de maltraitance psychologique et pour apprendre à sortir de l'emprise d'un manipulateur. Votre chemin vers la guérison commence ici.


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Transcription

  • Speaker #0

    De l'identification du pervers narcissique à la reconstruction. Découvrez ma nouvelle collection inédite. 8 livres, près de 2000 pages et plus de 60 heures d'audio pour vous accompagner. Sortie officielle le 3 octobre. Merci pour votre fidélité et votre écoute attentive. Le père, pervers narcissique. Le père détourné, quand la fonction structurante devient prédation. Une figure de pouvoir sans protection. Certains pères inspirent la sécurité par leur présence, leurs paroles, leurs regards. D'autres, en revanche, installent une tension invisible, difficile à nommer mais profondément agissante. Le père pervers narcissique fait partie de ces figures parentales qui, sous couvert d'autorité ou de rigueur, imposent un climat où l'enfant ne se sent jamais pleinement à sa place. Il ne hurle pas forcément, il ne frappe pas, mais il imprime dans la maison une atmosphère pesante, comme si chaque pièce devenait un terrain miné. Son regard n'accueille pas, il jauge. Sa parole ne guide pas, elle déstabilise. Il occupe tout l'espace sans offrir aucun appui réel. Et ce déséquilibre, l'enfant le ressent sans toujours pouvoir le comprendre. Ils sont... que son père n'est pas là pour lui, mais pour se faire obéir, admirer ou craindre. Cet épisode est tiré du volume 4 « Dans la famille » de la collection de Louis, le pervers narcissique. L'œuvre intégrale de référence va paraître en format numéros, papier et audio le 3 octobre 2025, écrit et lu par Pascal Poudet, psychanalyste et psychologue de l'OSCE. Depuis plus de 30 ans, mon équipe de psychologues spécialisés et moi-même avons accompagné des milliers de victimes de pervers narcissiques partout dans le monde grâce à la vidéoconsultation. Continuez à nous suivre sur cette chaîne et sur www.pervers-narcissique.com. Rendez-vous le 3 octobre pour la sortie événement de cette collection. L'enfant en territoire instable, absence de cadre, excès de contrôle. Ce type de père ne trace pas de frontières claires. Il joue avec le cadre, l'étire, le contredit, l'impose quand cela l'arrange, le retire quand il est question d'écoute ou de justice. Il peut exiger une obéissance absolue, puis disparaître émotionnellement, se montrer froid, puis charmant, critiquer durement, puis féliciter dans la même phrase. Et cette instabilité brouille les repères. L'enfant, confronté à ces variations imprévisibles, ne développe pas une sécurité intérieure. Il apprend à se méfier de ses propres ressentis. Il se replie, ou au contraire tente de deviner en permanence ce qu'on attend de lui. Il vit dans une anticipation anxieuse, comme s'il passait un test permanent dont il ne connaît ni les règles, ni les critères de réussite. Ce n'est pas la fermeté du père qui construit ici. C'est sa puissance qui écrase. L'enfant ne grandit pas dans un cadre stable, mais dans une architecture mouvante, piégeuse, où la moindre tentative de différenciation, un avis, un non, un geste spontané, peut devenir un déclencheur de rejet, d'humiliation ou de mépris. Sadisme silencieux et plaisir du contrôle. Le pouvoir par la peur et le sarcasme. Le père pervers narcissique ne frappe pas toujours pour faire mal. Il sait qu'il existe des armes bien plus efficaces que les coups, les mots, les silences, les regards. Il cherche la domination. Une domination masquée, souvent invisible aux yeux des autres, mais terriblement corrosive pour celui ou celle qui la subit. Il se nourrit d'un pouvoir particulier, celui de faire trembler sans élever la voix, un soupir de la vie. pire, une remarque acide, un rire moqueur lancé en coin, suffisent à remettre l'enfant à sa place, une place de soumission, de repli, de doute. Loin d'un père qui élève, il devient un homme qui rabaisse. Ce n'est pas l'excès de colère qui fait violence ici, c'est l'usage stratégique de la dévalorisation, la manière de ridiculiser une émotion, de tourner en dérision une réussite. de poser des pièges verbaux pour faire trébucher l'enfant dans ses contradictions. L'humour devient une lame. La parole un piège, et la peur se glisse dans les silences, dans les petits gestes, dans les phrases qu'on n'oublie pas. La gratification dans la souffrance de l'autre, très sadique, dissimulée. Il y a chez certains pères pervers narcissiques une forme de jouissance froide à voir l'autre faiblir. Dans la gêne, l'embarras, la confusion qu'il provoque, une satisfaction transparée, le plaisir d'avoir le dernier mot. de faire pleurer, puis de nier, de provoquer une réaction, puis de reprocher cette sensibilité. C'est là que le trait sadique s'installe, pas toujours spectaculaire mais bien réel. Le père n'exprime pas sa violence, il la distille. Et lorsque l'enfant souffre, il ne réconforte pas, il regarde, il accuse, il ajoute même, parfois, une touche de sarcasme. « Tu ne vas pas pleurer pour ça, tu es trop sensible comme ta mère. » Ce n'est pas seulement de la froideur, c'est une manière de garder le pouvoir sur l'émotion de l'autre, de dicter ce qu'il a le droit de ressentir, d'orchestrer la scène jusqu'à effacer tout espace intérieur chez l'enfant, et cela dans une indifférence apparente, mais parfaitement calculée. L'emprise incestuelle. Quand le père pénètre l'intérieur psychique de l'enfant, une présence invasive, là où l'enfant aurait dû être protégé. L'inceste psychique, parfois appelé inceste symbolique, ne touche pas au corps, mais il blesse l'équilibre émotionnel. Il désigne cette forme d'intrusion parentale où le père s'immisce dans l'espace psychique de son enfant. Il envahit, absorbe, colonise. Ce type d'emprise se caractérise par un effondrement des limites générationnelles. Le père instrumentalise l'enfant pour combler ses propres manques. Manque de reconnaissance, d'amour, de pouvoir. Il exige d'être compris, admiré, deviné. Et il attend que l'enfant prenne en charge ses humeurs, ses colères, ses déceptions. Ce processus installe une confusion structurelle. L'enfant se sent responsable du bien-être émotionnel de son père. Il apprend à le consoler. à se taire pour ne pas déclencher une crise, à s'oublier pour maintenir une illusion d'équilibre. Il devient le régulateur affectif du foyer, mais au fond, il perd le droit d'être un enfant. Là où l'amour paternel devrait sécuriser, cet envahissement détruit la confiance en soi. Il n'y a plus de refuge intérieur. Le père entre dans les pensées, les émotions, les désirs de l'enfant comme s'il avait le droit d'y habiter. Il commente, interprète, rectifie tout ce qui pourrait s'écarter de son pouvoir. Ce type d'inceste psychique laisse des blessures profondes. Car il ne s'agit pas seulement d'un abus de rôle, il s'agit d'un vol intérieur. L'enfant ne se vit plus comme un sujet distinct, mais comme un prolongement de l'autre. Il est là pour répondre, jamais pour être. L'intimité confisquée, l'enfant privé de frontières, de refuges et de pensées propres. Le père pervers narcissique ne supporte pas l'existence psychique autonome de son enfant. Il veut savoir ce qu'il pense, ce qu'il ressent, ce qu'il désire. Il capte les failles, les faiblesses, les élans et il s'en sert. Une confidence devient une future attaque, une émotion, un prétexte à humiliation. Très tôt, l'enfant apprend qu'il ne possède aucun territoire intérieur. Il n'a pas de jardin secret. Ses peurs sont retournées contre lui, ses joies minimisées, ses colères jugées comme des trahisons. Même ses silences sont interprétés. Il vit dans une exposition permanente. Il n'a nulle part où se retirer, même pas dans sa propre tête. C'est parfois exprimé avec douceur. Le père demande « Tu penses à quoi ? » Mais c'est un piège. Il dit « tu peux tout me dire, mais ne supporte pas ce qui échappe à son emprise » . Il veut tout savoir, tout contrôler, tout infléchir. L'enfant alors développe des mécanismes de repli intérieur, dissociation, anesthésie, invisibilisation de ses propres pensées. Avec le temps, cette dépossession devient une structure. L'enfant devenu adulte ne sait plus ce qu'il veut, ce qu'il pense. ce qu'il ressent. Il consulte le regard des autres pour savoir s'il a le droit d'exister. Il cherche à l'extérieur une autorisation de penser, car il n'a jamais pu penser pour lui-même en sécurité. Cet inceste psychique laisse peu de traces visibles, mais il génère une fracture sourde, celle de ne pas se sentir chez soi, en soi-même. Et dans les relations futures, cela a créé des liens déséquilibrés, faits de dépendance affective, de confusion ou d'auto-effacement, dynamique pathologique de l'emprise paternelle, gaslighting, invalidation. Confusion cognitive. Le père pervers narcissique ne se contente pas de dominer, il falsifie. Son outil préféré ? La réalité. Ce qu'on appelle gaslighting est une stratégie de manipulation qui consiste à faire douter l'autre de ses propres perceptions, de ses souvenirs, voire de sa santé mentale. Dans ce type de relation père-enfant, la parole devient arme de brouillage. L'enfant dit « tu m'as blessé » . Le père répond « Tu inventes » . Il ose exprimer un besoin et reçoit un « Tu dramatises » . Il se souvient d'un fait marquant. Le père lui rétorque « Ça ne s'est jamais passé comme ça » . À force d'être ainsi corrigé, nié, reformulé, l'enfant perd sa boussole intérieure. Il n'est plus sûr de ce qu'il ressent, de ce qu'il a vu, de ce qu'il vit. La confusion devient un état permanent. Ce brouillage est terriblement efficace. Le père efface les faits, réécrit l'histoire, change de version selon ce qu'il arrange. Il détruit la cohérence intérieure de l'enfant pour garder la maîtrise de la narration. L'enfant ne peut plus s'appuyer sur sa propre mémoire. Et sans mémoire fiable, il n'y a plus de repère pour se protéger. Cette dynamique installe une dissociation intérieure. L'enfant ne sait plus à quoi se fier. Alors, il se fie au père, même s'il sent que quelque chose cloche. Et c'est là le piège. Le besoin de sécurité le ramène à l'agent de sa confusion. Un cycle toxique où l'attachement se transforme en captivité psychique, hyper contrôle, triangulation et sabotage de l'autonomie. L'autre moteur central de l'emprise paternelle, c'est le contrôle absolu. Tout ce qui échappe à sa volonté représente une menace. Alors le père, pervers narcissique, cherche à verrouiller. Il s'immisce dans les choix, les goûts, les relations. Il critique les amis, moque les passions, contredit les décisions. Il se pose comme référent ultime. « Tu fais ce que tu veux, mais je te préviens. » Ou bien « Tu peux, mais tu vas te planter. » Derrière ces phrases, apparemment, Anodine se cache une stratégie. « Tu es dans l'œuf, toute tentative d'autonomie. » L'enfant qui ose décider par lui-même sera puni. Pas forcément frontalement. mais par un retrait affectif, une froideur subite, un mépris affiché. Résultat, il finit par renoncer à décider. Il reste sous tutelle émotionnelle, même en grandissant. Ce contrôle se double souvent d'un jeu de triangulation. Le père joue un enfant contre l'autre, crée des alliances, oppose la mère et installe un climat de rivalité au sein même du foyer. Il s'assure ainsi de rester l'élément central Le seul digne de confiance. Cette dynamique empêche la construction de liens horizontaux solides. Elle isole, fragilise et ancre la dépendance. Ce n'est pas une autorité éducative, c'est un système de domination à visée narcissique. Et l'enfant, privé d'espace, de liberté et de reconnaissance, se construit autour de la peur de déplaire. Fragmentation de l'identité. Conséquences traumatiques. dissociation, troubles psychosomatiques, perte du sentiment de soi. Grandir sous l'emprise d'un pervers narcissique, c'est évoluer dans une hyper vigilance permanente. L'enfant n'a jamais la certitude d'être accepté, compris ou même entendu. Il avance sur un fil tendu entre la peur de déplaire et l'espoir d'être enfin reconnu. Et ce climat instable a un prix, l'effritement du sentiment d'unité intérieure. Ce n'est pas toujours visible, mais l'impact est profond. L'enfant apprend à se couper de lui-même, à vivre dans un corps qu'il n'écoute plus, à ressentir sans comprendre, à fonctionner sans se sentir vivant. La dissociation devient un mécanisme de survie. Il s'éteint dans certaines situations. Il ressent un vide, une absence de lien entre ce qu'il fait et ce qu'il est. C'est une anesthésie affective, une forme de gel intérieur. Le monde continue, mais lui, à l'intérieur, n'y participe plus vraiment. Et ce dérèglement psychique s'accompagne souvent de manifestations corporelles. Maux de ventre chroniques, insomnie, tiques, migraines, eczéma, troubles alimentaires. Le corps parle quand la parole a été confisquée. Il exprime à sa manière l'impossible conflit entre un besoin d'exister et une obligation de se taire. culpabilité inversée et auto-invalidation chronique. Un des effets les plus pernicieux de l'emprise paternelle, c'est l'inversion du sentiment de faute. L'enfant, au lieu de reconnaître qu'il a été maltraité psychologiquement, se perçoit qu'il est responsable. Il n'est pas aimé, il doit être insuffisant. Il est humilié, il l'a sûrement provoqué. Il est ignoré, il doit apprendre à se faire petit. Cette culpabilité inversée devient le ciment de son identité. Elle se glisse dans tous les liens futurs. Il s'excuse d'exister. Il demande l'autorisation d'être. Et même adulte, il reste dans une forme de soumission invisible. Il se dévoue trop. Il s'adapte trop. Il accepte trop. Toujours en quête d'un regard qui le confirme. Mais ce regard n'arrive jamais. Ou bien il vient, mais il ne guérit pas car la blessure... n'est pas dans le présent. Elle est ancrée dans un passé où l'amour dépendait d'un effacement de soi. L'enfant comme objet narcissique, miroir ou déception. Être aimé pour ce qu'on renvoie, jamais pour ce qu'on est. Pour un père pervers narcissique, l'enfant n'est pas un être humain en devenir. Il est une extension, un reflet, un outil. Un écran sur lequel projeter ses désirs. ses frustrations ou encore ses fantasmes de réussite. Il n'est pas aimé pour lui-même, mais pour ce qu'il représente, une vitrine de soi, un faire-valoir. Dans ce lien, l'amour n'existe pas comme un don, il devient un contrat implicite. Sois celui que je veux et je t'accorde un peu de reconnaissance. Mais ce contrat est toujours bancal, car l'enfant n'a jamais la garantie de plaire suffisamment. Il doit briller, exceller, s'adapter. Il devient l'enfant parfait, pour un regard qui ne le regarde jamais vraiment. L'enfant s'efforce d'incarner un rôle. Il observe son père, cherche ce qui peut déclencher une fierté, un sourire, une validation, même furtive. Et quand il y parvient, il reçoit parfois une forme d'admiration, mais jamais de tendresse, jamais de véritable attachement. Et dès qu'il échoue, même légèrement, le masque tombe. L'admiration se transforme en mépris. L'intérêt se mue en silence glacial. L'enfant comprend que son existence est conditionnée à sa performance, à son utilité narcissique. Il devient un produit, non une personne. La punition de l'indépendance, rejet, silence, sarcasme. Mais le plus dangereux, c'est ce qui se passe lorsque l'enfant tente de s'écarter du rôle assigné. Lorsqu'il pense autrement, choisit une voie différente, exprime un désaccord ou revendique son autonomie. À ce moment-là, s'il tente de devenir un enfant indépendant, il devient une menace. Le père pervers narcissique ne tolère pas l'altérité. Il exige une loyauté sans faille, un alignement permanent. L'enfant qui dévie n'est plus un allié. Il devient un rival, un traître. Et la sanction est immédiate, souvent passive, mais destructrice. Un silence pesant, une moquerie publique, un regard désapprobateur, ou pire, une phrase assassine. « Tu me déçois. Tu crois vraiment que tu peux réussir sans moi ? » Ce rejet n'est pas simplement affectif, il est existentiel. Il vient frapper l'enfant au cœur de son besoin d'appartenance. Et dans bien des cas, l'enfant plie, il renonce. Il renonce à sa différence, à ses envies. pour revenir dans la norme paternelle. Il choisit la conformité plutôt que l'exclusion, parce que l'exclusion, dans son histoire, équivaut à une forme de disparition. Ce processus est ravageur, il empêche la différenciation, il bloque l'émergence du sujet. L'enfant ne devient pas un adulte libre, mais un adulte figé dans l'attente d'un regard approbateur. Il vit dans la peur de décevoir, et dans le fantasme, encore, d'un jour. être enfin pleinement validé. Le double jeu du père, image sociale versus réalité privée. L'homme admiré dehors, le tyran froid à l'intérieur. L'un des aspects les plus déroutants et destructeurs du père pervers narcissique réside dans ce décalage, flagrant entre ce qu'il montre au monde et ce qu'il impose dans l'intimité. En public, il peut être brillant, charmant, drôle. Il soigne son image avec une précision chirurgicale. Il est apprécié, respecté, parfois même admiré. On le voit comme un père exemplaire, investi. Attentionné, disponible. Mais à huis clos, tout change. Ce n'est plus le même homme, froid, méprisant, parfois brutal dans ses remarques, souvent absent dans les moments cruciaux. Il exerce un contrôle sournois, pose des pièges verbaux, distille des humiliations discrètes. Sa générosité publique ne sert qu'à renforcer son impunité. Il sait que personne ne le soupçonnera. Et cela rend sa violence d'autant plus redoutable. Elle ne laisse aucune trace visible. Plus le père est crédible à l'extérieur, plus il peut disqualifier toute tentative de dénonciation. Il a le monopole du récit. Il peut facilement inverser les rôles. Mon enfant est instable. Il exagère tout. Il est influencé. L'enfant, face à cette mécanique bien huilée, se sent isolé, disqualifié, parfois même flou. L'enfant qui doute. de sa propre réalité. Isolement psychique. Ce décalage constant entre l'image sociale et la réalité vécue provoque un trouble profond chez l'enfant. Il voit un père adulé, félicité, respecté. Et il vit au quotidien une forme de maltraitance affective, de négation, parfois de cruauté froide. Comment expliquer cela ? Comment le dire ? À qui ? Et surtout, Est-ce que ce qu'il ressent est bien réel ? Très tôt, l'enfant apprend à se taire. Il sait qu'il ne sera pas cru, ou pire, qu'on l'accusera d'être injuste, ingrat, capricieux. Il commence alors à douter de lui, de ce qu'il perçoit, de ce qu'il ressent. Il perd confiance en sa propre réalité, et ce doute insidieux s'installe dans toutes les sphères de sa vie. Ce mécanisme est au cœur de l'emprise. priver l'autre de ses repères internes pour le rendre dépendant d'un regard externe. Le père pervers narcissique devient le seul référent possible, même lorsqu'il est source de douleur. Et l'enfant, privé d'un appui extérieur, finit par croire que le problème vient de lui. Ce clivage entre le dehors et le dedans ne produit pas seulement de la confusion, il génère une forme de solitude psychique radicale, une sensation d'exil intérieur, d'invisibilité totale. L'enfant n'a plus d'endroit où déposer sa vérité. Et cette souffrance souvent dure bien au-delà de l'enfance. Ce qu'il en reste, l'héritage du père dans la vie d'adulte. L'obsession du contrôle et l'angoisse de perdre la face. L'enfant devenu adulte porte en lui une empreinte spécifique, celle du contrôle intériorisé. Non pas un besoin sain de maîtrise, mais une obsession défensive. Il a appris à faire attention à tout, tout le temps, à anticiper, à prévoir, à éviter l'erreur. Chaque parole peut encore lui sembler risquée, chaque décision peut raviver la peur du changement. Il redoute de décevoir, mais surtout de s'exposer. Cette posture crée souvent des adultes rigides, perfectionnistes, exigeants, envers eux-mêmes, peu enclins à la spontanéité. Ils risquent de gérer leur vie sur un mode d'autosurveillance permanente. L'erreur, pour eux, n'est pas un simple raté. C'est une faute morale. Car dans leur mémoire affective, l'échec n'a jamais été toléré. Il a été ridiculisé ou puni. Le rapport faussé à l'autorité et aux figures masculines. Avoir grandi sous l'emprise d'un père, qui incarne à la fois la menace et la référence, laisse des traces ambiguës. Le rapport à l'autorité, surtout masculine, peut devenir complexe. Certains risquent de s'effacer systématiquement, incapables de s'opposer. D'autres peuvent surcompenser, en rejetant toute forme d'encadrement ou du leadership, même bienveillant. Ce conflit intérieur les place souvent dans des relations professionnelles ou sociales dysfonctionnelles. Ils évitent les figures qui rappellent leur père, ou au contraire, s'y soumettent sans s'en rendre compte. Ils oscillent entre loyauté inconsciente et rejets viscéraux, sans toujours comprendre ce qui les traverse. Une sexualité parfois marquée par la défiance ou la confusion. Lorsque l'emprise paternelle a frôlé l'incestuel, avec des regards déplacés, des intrusions symboliques ou une hyper-présence dans l'intime, l'impact se fait souvent sentir dans la vie intime. Pas nécessairement par des blocages évidents, mais par une difficulté à se sentir libre, légitime, désirant. Le corps a appris à se méfier, à se refermer ou à s'ajuster en fonction de l'autre. Le plaisir peut sembler dangereux ou conditionné. Et dans certains cas, la sexualité devient un lieu de répétition inconsciente du rapport de force initiale, domination ou soumission. Un rapport au masculin difficile. Pour les fils, la question « comment être un homme ? » devient un terrain piégé. Le modèle paternel était toxique, mais souvent charismatique. Alors, faut-il lui ressembler ou tout faire pour s'en différencier ? L'homme qui grandit avec un père pervers narcissique se débat entre admiration honteuse et rejet. Et pour les filles, la confiance envers les hommes peut s'en trouver durablement altérée, selon un schéma connu où l'homme reste une figure instable et ambivalente, tantôt fascinant, tantôt menaçant.

Chapters

  • Introduction au thème du père pervers narcissique

    00:00

  • Les caractéristiques d'un père manipulateur

    00:18

  • L'instabilité émotionnelle et ses effets sur l'enfant

    02:27

  • L'inceste psychique et ses conséquences

    06:22

  • Le gaslighting et la manipulation de la réalité

    10:39

  • Les conséquences traumatiques à l'âge adulte

    14:00

  • L'enfant comme objet narcissique

    16:42

  • Le décalage entre l'image sociale et la réalité privée

    20:06

Description

Dans cet épisode, Pascal Couderc nous plonge au cœur d'une réalité souvent méconnue : les effets dévastateurs d'un père pervers narcissique sur ses enfants. Avez-vous déjà ressenti cette tension insupportable dans une relation familiale, où chaque mot, chaque silence, devient une arme de dévalorisation ? Les victimes de pervers narcissiques vivent quotidiennement cette violence psychologique, et il est crucial de comprendre comment ces comportements des pervers narcissiques façonnent des existences marquées par l'angoisse et la dépendance affective.


Pascal Couderc décrit avec précision comment ces pères manipulateurs instaurent une relation d'emprise, où l'enfant se retrouve piégé dans un environnement instable, ne sachant jamais à quoi s'attendre. Cette dynamique crée un stress post-traumatique qui peut perdurer jusqu'à l'âge adulte, engendrant des problèmes d'estime de soi et des relations toxiques. Le pervers narcissique, qu'il soit père ou mère, utilise des techniques de manipulation subtiles, imposant un contrôle coercitif qui laisse des blessures invisibles mais profondes.


Au fil de cet épisode, nous aborderons la notion d'inceste psychique, où le père envahit l'espace émotionnel de l'enfant, le rendant responsable de ses propres humeurs. Cette manipulation mentale transforme l'enfant en une victime de pervers narcissique, souvent sans qu'il en ait conscience. En reconnaissant ces schémas de violence psychologique, il devient possible de sortir de la dépendance affective et de briser le cycle de la souffrance.


Pascal Couderc met également en lumière les caractéristiques des pervers narcissiques, permettant ainsi aux auditeurs de démasquer un manipulateur et de se protéger contre ses abus. Que vous soyez en quête de solutions pour gérer une relation toxique ou que vous souhaitiez simplement mieux comprendre les comportements pervers, cet épisode est une ressource précieuse. En fin de compte, il est essentiel d'apprendre à réagir face à un manipulateur et à retrouver son identité après avoir subi des abus émotionnels.


Ne manquez pas cette occasion d'explorer les rouages de la manipulation affective et de découvrir comment se remettre en couple après avoir vécu avec un pervers narcissique. Ensemble, nous pouvons aborder les défis du divorce, de la médiation familiale et de la garde alternée, tout en mettant l'accent sur l'importance de la communication avec un pervers narcissique. Écoutez cet épisode pour comprendre les signes de maltraitance psychologique et pour apprendre à sortir de l'emprise d'un manipulateur. Votre chemin vers la guérison commence ici.


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Transcription

  • Speaker #0

    De l'identification du pervers narcissique à la reconstruction. Découvrez ma nouvelle collection inédite. 8 livres, près de 2000 pages et plus de 60 heures d'audio pour vous accompagner. Sortie officielle le 3 octobre. Merci pour votre fidélité et votre écoute attentive. Le père, pervers narcissique. Le père détourné, quand la fonction structurante devient prédation. Une figure de pouvoir sans protection. Certains pères inspirent la sécurité par leur présence, leurs paroles, leurs regards. D'autres, en revanche, installent une tension invisible, difficile à nommer mais profondément agissante. Le père pervers narcissique fait partie de ces figures parentales qui, sous couvert d'autorité ou de rigueur, imposent un climat où l'enfant ne se sent jamais pleinement à sa place. Il ne hurle pas forcément, il ne frappe pas, mais il imprime dans la maison une atmosphère pesante, comme si chaque pièce devenait un terrain miné. Son regard n'accueille pas, il jauge. Sa parole ne guide pas, elle déstabilise. Il occupe tout l'espace sans offrir aucun appui réel. Et ce déséquilibre, l'enfant le ressent sans toujours pouvoir le comprendre. Ils sont... que son père n'est pas là pour lui, mais pour se faire obéir, admirer ou craindre. Cet épisode est tiré du volume 4 « Dans la famille » de la collection de Louis, le pervers narcissique. L'œuvre intégrale de référence va paraître en format numéros, papier et audio le 3 octobre 2025, écrit et lu par Pascal Poudet, psychanalyste et psychologue de l'OSCE. Depuis plus de 30 ans, mon équipe de psychologues spécialisés et moi-même avons accompagné des milliers de victimes de pervers narcissiques partout dans le monde grâce à la vidéoconsultation. Continuez à nous suivre sur cette chaîne et sur www.pervers-narcissique.com. Rendez-vous le 3 octobre pour la sortie événement de cette collection. L'enfant en territoire instable, absence de cadre, excès de contrôle. Ce type de père ne trace pas de frontières claires. Il joue avec le cadre, l'étire, le contredit, l'impose quand cela l'arrange, le retire quand il est question d'écoute ou de justice. Il peut exiger une obéissance absolue, puis disparaître émotionnellement, se montrer froid, puis charmant, critiquer durement, puis féliciter dans la même phrase. Et cette instabilité brouille les repères. L'enfant, confronté à ces variations imprévisibles, ne développe pas une sécurité intérieure. Il apprend à se méfier de ses propres ressentis. Il se replie, ou au contraire tente de deviner en permanence ce qu'on attend de lui. Il vit dans une anticipation anxieuse, comme s'il passait un test permanent dont il ne connaît ni les règles, ni les critères de réussite. Ce n'est pas la fermeté du père qui construit ici. C'est sa puissance qui écrase. L'enfant ne grandit pas dans un cadre stable, mais dans une architecture mouvante, piégeuse, où la moindre tentative de différenciation, un avis, un non, un geste spontané, peut devenir un déclencheur de rejet, d'humiliation ou de mépris. Sadisme silencieux et plaisir du contrôle. Le pouvoir par la peur et le sarcasme. Le père pervers narcissique ne frappe pas toujours pour faire mal. Il sait qu'il existe des armes bien plus efficaces que les coups, les mots, les silences, les regards. Il cherche la domination. Une domination masquée, souvent invisible aux yeux des autres, mais terriblement corrosive pour celui ou celle qui la subit. Il se nourrit d'un pouvoir particulier, celui de faire trembler sans élever la voix, un soupir de la vie. pire, une remarque acide, un rire moqueur lancé en coin, suffisent à remettre l'enfant à sa place, une place de soumission, de repli, de doute. Loin d'un père qui élève, il devient un homme qui rabaisse. Ce n'est pas l'excès de colère qui fait violence ici, c'est l'usage stratégique de la dévalorisation, la manière de ridiculiser une émotion, de tourner en dérision une réussite. de poser des pièges verbaux pour faire trébucher l'enfant dans ses contradictions. L'humour devient une lame. La parole un piège, et la peur se glisse dans les silences, dans les petits gestes, dans les phrases qu'on n'oublie pas. La gratification dans la souffrance de l'autre, très sadique, dissimulée. Il y a chez certains pères pervers narcissiques une forme de jouissance froide à voir l'autre faiblir. Dans la gêne, l'embarras, la confusion qu'il provoque, une satisfaction transparée, le plaisir d'avoir le dernier mot. de faire pleurer, puis de nier, de provoquer une réaction, puis de reprocher cette sensibilité. C'est là que le trait sadique s'installe, pas toujours spectaculaire mais bien réel. Le père n'exprime pas sa violence, il la distille. Et lorsque l'enfant souffre, il ne réconforte pas, il regarde, il accuse, il ajoute même, parfois, une touche de sarcasme. « Tu ne vas pas pleurer pour ça, tu es trop sensible comme ta mère. » Ce n'est pas seulement de la froideur, c'est une manière de garder le pouvoir sur l'émotion de l'autre, de dicter ce qu'il a le droit de ressentir, d'orchestrer la scène jusqu'à effacer tout espace intérieur chez l'enfant, et cela dans une indifférence apparente, mais parfaitement calculée. L'emprise incestuelle. Quand le père pénètre l'intérieur psychique de l'enfant, une présence invasive, là où l'enfant aurait dû être protégé. L'inceste psychique, parfois appelé inceste symbolique, ne touche pas au corps, mais il blesse l'équilibre émotionnel. Il désigne cette forme d'intrusion parentale où le père s'immisce dans l'espace psychique de son enfant. Il envahit, absorbe, colonise. Ce type d'emprise se caractérise par un effondrement des limites générationnelles. Le père instrumentalise l'enfant pour combler ses propres manques. Manque de reconnaissance, d'amour, de pouvoir. Il exige d'être compris, admiré, deviné. Et il attend que l'enfant prenne en charge ses humeurs, ses colères, ses déceptions. Ce processus installe une confusion structurelle. L'enfant se sent responsable du bien-être émotionnel de son père. Il apprend à le consoler. à se taire pour ne pas déclencher une crise, à s'oublier pour maintenir une illusion d'équilibre. Il devient le régulateur affectif du foyer, mais au fond, il perd le droit d'être un enfant. Là où l'amour paternel devrait sécuriser, cet envahissement détruit la confiance en soi. Il n'y a plus de refuge intérieur. Le père entre dans les pensées, les émotions, les désirs de l'enfant comme s'il avait le droit d'y habiter. Il commente, interprète, rectifie tout ce qui pourrait s'écarter de son pouvoir. Ce type d'inceste psychique laisse des blessures profondes. Car il ne s'agit pas seulement d'un abus de rôle, il s'agit d'un vol intérieur. L'enfant ne se vit plus comme un sujet distinct, mais comme un prolongement de l'autre. Il est là pour répondre, jamais pour être. L'intimité confisquée, l'enfant privé de frontières, de refuges et de pensées propres. Le père pervers narcissique ne supporte pas l'existence psychique autonome de son enfant. Il veut savoir ce qu'il pense, ce qu'il ressent, ce qu'il désire. Il capte les failles, les faiblesses, les élans et il s'en sert. Une confidence devient une future attaque, une émotion, un prétexte à humiliation. Très tôt, l'enfant apprend qu'il ne possède aucun territoire intérieur. Il n'a pas de jardin secret. Ses peurs sont retournées contre lui, ses joies minimisées, ses colères jugées comme des trahisons. Même ses silences sont interprétés. Il vit dans une exposition permanente. Il n'a nulle part où se retirer, même pas dans sa propre tête. C'est parfois exprimé avec douceur. Le père demande « Tu penses à quoi ? » Mais c'est un piège. Il dit « tu peux tout me dire, mais ne supporte pas ce qui échappe à son emprise » . Il veut tout savoir, tout contrôler, tout infléchir. L'enfant alors développe des mécanismes de repli intérieur, dissociation, anesthésie, invisibilisation de ses propres pensées. Avec le temps, cette dépossession devient une structure. L'enfant devenu adulte ne sait plus ce qu'il veut, ce qu'il pense. ce qu'il ressent. Il consulte le regard des autres pour savoir s'il a le droit d'exister. Il cherche à l'extérieur une autorisation de penser, car il n'a jamais pu penser pour lui-même en sécurité. Cet inceste psychique laisse peu de traces visibles, mais il génère une fracture sourde, celle de ne pas se sentir chez soi, en soi-même. Et dans les relations futures, cela a créé des liens déséquilibrés, faits de dépendance affective, de confusion ou d'auto-effacement, dynamique pathologique de l'emprise paternelle, gaslighting, invalidation. Confusion cognitive. Le père pervers narcissique ne se contente pas de dominer, il falsifie. Son outil préféré ? La réalité. Ce qu'on appelle gaslighting est une stratégie de manipulation qui consiste à faire douter l'autre de ses propres perceptions, de ses souvenirs, voire de sa santé mentale. Dans ce type de relation père-enfant, la parole devient arme de brouillage. L'enfant dit « tu m'as blessé » . Le père répond « Tu inventes » . Il ose exprimer un besoin et reçoit un « Tu dramatises » . Il se souvient d'un fait marquant. Le père lui rétorque « Ça ne s'est jamais passé comme ça » . À force d'être ainsi corrigé, nié, reformulé, l'enfant perd sa boussole intérieure. Il n'est plus sûr de ce qu'il ressent, de ce qu'il a vu, de ce qu'il vit. La confusion devient un état permanent. Ce brouillage est terriblement efficace. Le père efface les faits, réécrit l'histoire, change de version selon ce qu'il arrange. Il détruit la cohérence intérieure de l'enfant pour garder la maîtrise de la narration. L'enfant ne peut plus s'appuyer sur sa propre mémoire. Et sans mémoire fiable, il n'y a plus de repère pour se protéger. Cette dynamique installe une dissociation intérieure. L'enfant ne sait plus à quoi se fier. Alors, il se fie au père, même s'il sent que quelque chose cloche. Et c'est là le piège. Le besoin de sécurité le ramène à l'agent de sa confusion. Un cycle toxique où l'attachement se transforme en captivité psychique, hyper contrôle, triangulation et sabotage de l'autonomie. L'autre moteur central de l'emprise paternelle, c'est le contrôle absolu. Tout ce qui échappe à sa volonté représente une menace. Alors le père, pervers narcissique, cherche à verrouiller. Il s'immisce dans les choix, les goûts, les relations. Il critique les amis, moque les passions, contredit les décisions. Il se pose comme référent ultime. « Tu fais ce que tu veux, mais je te préviens. » Ou bien « Tu peux, mais tu vas te planter. » Derrière ces phrases, apparemment, Anodine se cache une stratégie. « Tu es dans l'œuf, toute tentative d'autonomie. » L'enfant qui ose décider par lui-même sera puni. Pas forcément frontalement. mais par un retrait affectif, une froideur subite, un mépris affiché. Résultat, il finit par renoncer à décider. Il reste sous tutelle émotionnelle, même en grandissant. Ce contrôle se double souvent d'un jeu de triangulation. Le père joue un enfant contre l'autre, crée des alliances, oppose la mère et installe un climat de rivalité au sein même du foyer. Il s'assure ainsi de rester l'élément central Le seul digne de confiance. Cette dynamique empêche la construction de liens horizontaux solides. Elle isole, fragilise et ancre la dépendance. Ce n'est pas une autorité éducative, c'est un système de domination à visée narcissique. Et l'enfant, privé d'espace, de liberté et de reconnaissance, se construit autour de la peur de déplaire. Fragmentation de l'identité. Conséquences traumatiques. dissociation, troubles psychosomatiques, perte du sentiment de soi. Grandir sous l'emprise d'un pervers narcissique, c'est évoluer dans une hyper vigilance permanente. L'enfant n'a jamais la certitude d'être accepté, compris ou même entendu. Il avance sur un fil tendu entre la peur de déplaire et l'espoir d'être enfin reconnu. Et ce climat instable a un prix, l'effritement du sentiment d'unité intérieure. Ce n'est pas toujours visible, mais l'impact est profond. L'enfant apprend à se couper de lui-même, à vivre dans un corps qu'il n'écoute plus, à ressentir sans comprendre, à fonctionner sans se sentir vivant. La dissociation devient un mécanisme de survie. Il s'éteint dans certaines situations. Il ressent un vide, une absence de lien entre ce qu'il fait et ce qu'il est. C'est une anesthésie affective, une forme de gel intérieur. Le monde continue, mais lui, à l'intérieur, n'y participe plus vraiment. Et ce dérèglement psychique s'accompagne souvent de manifestations corporelles. Maux de ventre chroniques, insomnie, tiques, migraines, eczéma, troubles alimentaires. Le corps parle quand la parole a été confisquée. Il exprime à sa manière l'impossible conflit entre un besoin d'exister et une obligation de se taire. culpabilité inversée et auto-invalidation chronique. Un des effets les plus pernicieux de l'emprise paternelle, c'est l'inversion du sentiment de faute. L'enfant, au lieu de reconnaître qu'il a été maltraité psychologiquement, se perçoit qu'il est responsable. Il n'est pas aimé, il doit être insuffisant. Il est humilié, il l'a sûrement provoqué. Il est ignoré, il doit apprendre à se faire petit. Cette culpabilité inversée devient le ciment de son identité. Elle se glisse dans tous les liens futurs. Il s'excuse d'exister. Il demande l'autorisation d'être. Et même adulte, il reste dans une forme de soumission invisible. Il se dévoue trop. Il s'adapte trop. Il accepte trop. Toujours en quête d'un regard qui le confirme. Mais ce regard n'arrive jamais. Ou bien il vient, mais il ne guérit pas car la blessure... n'est pas dans le présent. Elle est ancrée dans un passé où l'amour dépendait d'un effacement de soi. L'enfant comme objet narcissique, miroir ou déception. Être aimé pour ce qu'on renvoie, jamais pour ce qu'on est. Pour un père pervers narcissique, l'enfant n'est pas un être humain en devenir. Il est une extension, un reflet, un outil. Un écran sur lequel projeter ses désirs. ses frustrations ou encore ses fantasmes de réussite. Il n'est pas aimé pour lui-même, mais pour ce qu'il représente, une vitrine de soi, un faire-valoir. Dans ce lien, l'amour n'existe pas comme un don, il devient un contrat implicite. Sois celui que je veux et je t'accorde un peu de reconnaissance. Mais ce contrat est toujours bancal, car l'enfant n'a jamais la garantie de plaire suffisamment. Il doit briller, exceller, s'adapter. Il devient l'enfant parfait, pour un regard qui ne le regarde jamais vraiment. L'enfant s'efforce d'incarner un rôle. Il observe son père, cherche ce qui peut déclencher une fierté, un sourire, une validation, même furtive. Et quand il y parvient, il reçoit parfois une forme d'admiration, mais jamais de tendresse, jamais de véritable attachement. Et dès qu'il échoue, même légèrement, le masque tombe. L'admiration se transforme en mépris. L'intérêt se mue en silence glacial. L'enfant comprend que son existence est conditionnée à sa performance, à son utilité narcissique. Il devient un produit, non une personne. La punition de l'indépendance, rejet, silence, sarcasme. Mais le plus dangereux, c'est ce qui se passe lorsque l'enfant tente de s'écarter du rôle assigné. Lorsqu'il pense autrement, choisit une voie différente, exprime un désaccord ou revendique son autonomie. À ce moment-là, s'il tente de devenir un enfant indépendant, il devient une menace. Le père pervers narcissique ne tolère pas l'altérité. Il exige une loyauté sans faille, un alignement permanent. L'enfant qui dévie n'est plus un allié. Il devient un rival, un traître. Et la sanction est immédiate, souvent passive, mais destructrice. Un silence pesant, une moquerie publique, un regard désapprobateur, ou pire, une phrase assassine. « Tu me déçois. Tu crois vraiment que tu peux réussir sans moi ? » Ce rejet n'est pas simplement affectif, il est existentiel. Il vient frapper l'enfant au cœur de son besoin d'appartenance. Et dans bien des cas, l'enfant plie, il renonce. Il renonce à sa différence, à ses envies. pour revenir dans la norme paternelle. Il choisit la conformité plutôt que l'exclusion, parce que l'exclusion, dans son histoire, équivaut à une forme de disparition. Ce processus est ravageur, il empêche la différenciation, il bloque l'émergence du sujet. L'enfant ne devient pas un adulte libre, mais un adulte figé dans l'attente d'un regard approbateur. Il vit dans la peur de décevoir, et dans le fantasme, encore, d'un jour. être enfin pleinement validé. Le double jeu du père, image sociale versus réalité privée. L'homme admiré dehors, le tyran froid à l'intérieur. L'un des aspects les plus déroutants et destructeurs du père pervers narcissique réside dans ce décalage, flagrant entre ce qu'il montre au monde et ce qu'il impose dans l'intimité. En public, il peut être brillant, charmant, drôle. Il soigne son image avec une précision chirurgicale. Il est apprécié, respecté, parfois même admiré. On le voit comme un père exemplaire, investi. Attentionné, disponible. Mais à huis clos, tout change. Ce n'est plus le même homme, froid, méprisant, parfois brutal dans ses remarques, souvent absent dans les moments cruciaux. Il exerce un contrôle sournois, pose des pièges verbaux, distille des humiliations discrètes. Sa générosité publique ne sert qu'à renforcer son impunité. Il sait que personne ne le soupçonnera. Et cela rend sa violence d'autant plus redoutable. Elle ne laisse aucune trace visible. Plus le père est crédible à l'extérieur, plus il peut disqualifier toute tentative de dénonciation. Il a le monopole du récit. Il peut facilement inverser les rôles. Mon enfant est instable. Il exagère tout. Il est influencé. L'enfant, face à cette mécanique bien huilée, se sent isolé, disqualifié, parfois même flou. L'enfant qui doute. de sa propre réalité. Isolement psychique. Ce décalage constant entre l'image sociale et la réalité vécue provoque un trouble profond chez l'enfant. Il voit un père adulé, félicité, respecté. Et il vit au quotidien une forme de maltraitance affective, de négation, parfois de cruauté froide. Comment expliquer cela ? Comment le dire ? À qui ? Et surtout, Est-ce que ce qu'il ressent est bien réel ? Très tôt, l'enfant apprend à se taire. Il sait qu'il ne sera pas cru, ou pire, qu'on l'accusera d'être injuste, ingrat, capricieux. Il commence alors à douter de lui, de ce qu'il perçoit, de ce qu'il ressent. Il perd confiance en sa propre réalité, et ce doute insidieux s'installe dans toutes les sphères de sa vie. Ce mécanisme est au cœur de l'emprise. priver l'autre de ses repères internes pour le rendre dépendant d'un regard externe. Le père pervers narcissique devient le seul référent possible, même lorsqu'il est source de douleur. Et l'enfant, privé d'un appui extérieur, finit par croire que le problème vient de lui. Ce clivage entre le dehors et le dedans ne produit pas seulement de la confusion, il génère une forme de solitude psychique radicale, une sensation d'exil intérieur, d'invisibilité totale. L'enfant n'a plus d'endroit où déposer sa vérité. Et cette souffrance souvent dure bien au-delà de l'enfance. Ce qu'il en reste, l'héritage du père dans la vie d'adulte. L'obsession du contrôle et l'angoisse de perdre la face. L'enfant devenu adulte porte en lui une empreinte spécifique, celle du contrôle intériorisé. Non pas un besoin sain de maîtrise, mais une obsession défensive. Il a appris à faire attention à tout, tout le temps, à anticiper, à prévoir, à éviter l'erreur. Chaque parole peut encore lui sembler risquée, chaque décision peut raviver la peur du changement. Il redoute de décevoir, mais surtout de s'exposer. Cette posture crée souvent des adultes rigides, perfectionnistes, exigeants, envers eux-mêmes, peu enclins à la spontanéité. Ils risquent de gérer leur vie sur un mode d'autosurveillance permanente. L'erreur, pour eux, n'est pas un simple raté. C'est une faute morale. Car dans leur mémoire affective, l'échec n'a jamais été toléré. Il a été ridiculisé ou puni. Le rapport faussé à l'autorité et aux figures masculines. Avoir grandi sous l'emprise d'un père, qui incarne à la fois la menace et la référence, laisse des traces ambiguës. Le rapport à l'autorité, surtout masculine, peut devenir complexe. Certains risquent de s'effacer systématiquement, incapables de s'opposer. D'autres peuvent surcompenser, en rejetant toute forme d'encadrement ou du leadership, même bienveillant. Ce conflit intérieur les place souvent dans des relations professionnelles ou sociales dysfonctionnelles. Ils évitent les figures qui rappellent leur père, ou au contraire, s'y soumettent sans s'en rendre compte. Ils oscillent entre loyauté inconsciente et rejets viscéraux, sans toujours comprendre ce qui les traverse. Une sexualité parfois marquée par la défiance ou la confusion. Lorsque l'emprise paternelle a frôlé l'incestuel, avec des regards déplacés, des intrusions symboliques ou une hyper-présence dans l'intime, l'impact se fait souvent sentir dans la vie intime. Pas nécessairement par des blocages évidents, mais par une difficulté à se sentir libre, légitime, désirant. Le corps a appris à se méfier, à se refermer ou à s'ajuster en fonction de l'autre. Le plaisir peut sembler dangereux ou conditionné. Et dans certains cas, la sexualité devient un lieu de répétition inconsciente du rapport de force initiale, domination ou soumission. Un rapport au masculin difficile. Pour les fils, la question « comment être un homme ? » devient un terrain piégé. Le modèle paternel était toxique, mais souvent charismatique. Alors, faut-il lui ressembler ou tout faire pour s'en différencier ? L'homme qui grandit avec un père pervers narcissique se débat entre admiration honteuse et rejet. Et pour les filles, la confiance envers les hommes peut s'en trouver durablement altérée, selon un schéma connu où l'homme reste une figure instable et ambivalente, tantôt fascinant, tantôt menaçant.

Chapters

  • Introduction au thème du père pervers narcissique

    00:00

  • Les caractéristiques d'un père manipulateur

    00:18

  • L'instabilité émotionnelle et ses effets sur l'enfant

    02:27

  • L'inceste psychique et ses conséquences

    06:22

  • Le gaslighting et la manipulation de la réalité

    10:39

  • Les conséquences traumatiques à l'âge adulte

    14:00

  • L'enfant comme objet narcissique

    16:42

  • Le décalage entre l'image sociale et la réalité privée

    20:06

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