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SYNDROME DE STOCKHOLM ET PN :  quand la victime défend son bourreau cover
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Le Pervers Narcissique par Pascal Couderc, psychanalyste et psychologue clinicien, expert reconnu depuis plus de 30 ans

SYNDROME DE STOCKHOLM ET PN :  quand la victime défend son bourreau

SYNDROME DE STOCKHOLM ET PN :  quand la victime défend son bourreau

11min |20/08/2024|

814

Play
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Description

Transformer un otage en soldat défenseur de la cause du ravisseur requiert de sacrés remaniements psychologiques. À l’instar d’une victime de PN prenant parti pour son agresseur, la personne en proie au syndrome de Stockholm développe même de l’animosité envers ceux qui veulent la secourir. Examinons les mécanismes psychiques en jeu.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Syndrome de Stockholm et PN, quand la victime défend son bourreau. Syndrome de Stockholm et PN ont en commun de mener la victime à défendre activement son bourreau. Par des dynamiques de pouvoir et d'attachement complexes, les mécanismes psychologiques en jeu sont trop souvent mal compris de ceux qui n'ont pas vécu de telles situations. Il est alors tentant de blâmer les otages qui protègent leurs tyrans. et de les estimer en partie responsables de leur malheur. Afin de lutter contre la stigmatisation des victimes, il nous a semblé important d'apporter un éclairage sur cette thématique de la prise de parti de l'agressé pour son agresseur, plus fréquente qu'on pourrait le croire. Cette réflexion est tirée d'un article du site internet www.pervers-narcissique.com dirigé par Pascal Coudert, psychanalyste et psychologue clinicien, co-auteur de l'ouvrage de référence La manipulation affective dans le couple, faire face à un pervers narcissique. Depuis plus de 30 ans, Pascal Coudert et son équipe de thérapeutes spécialistes des questions autour de la manipulation sentimentale prennent en charge les victimes de PN francophones partout dans le monde grâce à la vidéoconsultation. Rendez-vous sur pervers-narcissique.com pour accéder gratuitement à une multitude de ressources précieuses. Qu'est-ce que le syndrome de Stockholm ? Le syndrome de Stockholm et la perversion narcissique, malgré la confusion mentale dans laquelle ils plongent leur proie, sont en réalité rarement associés. Par contre, ni l'un ni l'autre n'a valeur de diagnostic à l'égard de la communauté scientifique. A l'origine du concept psychologique, un braquage de banque. C'est suite à un braquage de banque à Stockholm en 1973 que le terme de syndrome a été accolé au nom de la capitale suédoise. Il s'y est en effet opéré un revirement de situation tout à fait déroutant pour le grand public. Après six jours d'une prise d'otage haletante, les braqueurs sont évacués de la chambre forte protégée par les civils qu'ils avaient retenus prisonniers tout ce temps. Ces derniers se posent volontairement en boucliers humains entre la police et les criminels afin de leur éviter d'être abattus par les forces de l'ordre. Les témoins assistent à de chaleureuses embrassades entre les quatre captifs et les deux malfrats. Par la suite, les quatre civils refuseront de témoigner à charge contre les braqueurs et iront même jusqu'à se... cotiser pour payer les frais de justice. Ils iront également leur rendre visite en prison et une idylle naîtra d'ailleurs entre une otage et son séquestreur. Critères qui décrivent le syndrome et conditions d'émergence. Pour reconnaître le syndrome de Stockholm chez une victime, il suffit d'observer d'une part des sentiments positifs, confiance, sympathie, à l'égard de son ravisseur, et d'autre part une certaine hostilité envers les opposants de l'agresseur. les représentants de la loi. Pour le voir émerger, il est nécessaire de réunir les trois conditions suivantes. 1. L'acte de l'agresseur doit pouvoir être justifié, notamment par une conceptualisation idéologique. 2. Le ravisseur ne peut éprouver aucune forme d'hostilité d'ordre identitaire envers l'otage. 3. Les captifs ne connaissent pas l'existence du syndrome de Stockholm. En d'autres termes, pour réussir à embrasser la cause de son ravisseur, il faut être victime des circonstances et non du malfaiteur. Les mécanismes psychologiques en jeu chez les otages. Comment expliquer que des victimes développent une sympathie, voire de l'affection, pour ceux qui est leur cause du tort ? Cette réponse psychologique paradoxale ne met pas tous les théoriciens d'accord. La théorie de l'attachement à l'agresseur Si l'on s'en réfère à la théorie de l'attachement de John Bowlby, élaborée à la même période que le braquage en Suède, les liens affectifs entre humains sont indispensables à leur survie. Ainsi, le stress intense généré par la menace pesant sur l'otage serait atténué par l'opération mentale qui consiste à trouver des points positifs chez l'agresseur. En d'autres termes, si on l'aime bien, ce qu'il ne fait pas si peur que ça. Nous savons que la priorité absolue de notre cerveau et de nous protéger de la menace immédiate. Un pic de stress constitue un risque majeur pour le cœur. Il faut donc le réduire au plus vite. Cela revient à dire que la sympathie éprouvée pour l'agent stresseur n'est pas générée en dépit du danger, mais à cause du danger. C'est le besoin de sécurité qui favorise cette impression de proximité émotionnelle avec le criminel. Il s'agit bien d'une stratégie de survie plutôt que de sentiments profonds. Le conditionnement opérant des victimes par leur ravisseur. Le conditionnement opérant, issu des années 1930, explique l'un des aspects du syndrome de Stockholm. Il a été particulièrement étudié par le psychologue-behavioriste Burrus Friedrich Skinner. Il consiste à renforcer le comportement attendu chez un sujet en l'associant à des stimuli positifs ou négatifs. Pour des personnes captives, recevoir des petites récompenses de leur ravisseur, aussi infime soit-elle, contribue à augmenter les actes de soumission et le sentiment de dépendance. Les victimes seraient donc conditionnées à aller dans le sens du criminel pour obtenir ou maintenir des avantages. Ce qu'elles mettent en place pour assurer leur protection dans un premier temps, elles finissent par l'intégrer en tant que volonté propre. L'identification à l'agresseur Les psychanalystes, particulièrement Anna Freud et Sandor Ferenczi, s'approchaient eux aussi du concept du syndrome de Stockholm. Dès les années 1930, ils ont théorisé le mécanisme de défense de l'identification à l'agresseur. La victime élimine sa propre subjectivité pour endosser le rôle que l'oppresseur a besoin de lui attribuer. Encore une fois, il s'agit d'un réflexe de conservation. Syndrome de Stockholm et perversion narcissique, quels sont les liens ? Dans les trois processus psychiques décrits dans la précédente partie, et probablement en jeu dans le syndrome de Stockholm, on constate que la protection de soi prime sur toute capacité de rationalisation des actes. difficile d'imaginer que les émotions émanant d'un tel contexte soient authentiques et durables. Ainsi, peut-on parler de sentiments ? Cette question se pose au même titre que pour les victimes de manipulateurs pathologiques. En effet, si le syndrome de Stockholm et la perversion narcissique semblent être des concepts distincts, ils partagent des dynamiques relationnelles, mais aussi des répercussions psychologiques comparables. Pouvoir de l'agresseur, contrôle de la victime. Si les personnalités portant un trouble narcissique sont en recherche permanente de toute puissance sur autrui, les preneurs d'otages de faits divers contrôlent leurs prisonniers par nécessité. Pourtant, le pouvoir qu'exercent ces deux types de bourreaux sur la vie de leur proie constitue un lien abusif susceptible de créer des conditions favorables à l'apparition du syndrome de Stockholm. Néanmoins, c'est un but recherché chez le manipulateur machiavélique, beaucoup plus que chez le voleur. Finalement, le hors-la-loi instrumentalise ses otages pour mener à bien son opération, tandis que le MPN chosifie sa proie pour le seul plaisir de la détruire. La manipulation émotionnelle jusqu'à la dépendance En établissant un déséquilibre relationnel par le biais de la prise de pouvoir sur les faits et gestes de l'autre, un contrôle coercitif se met en place. Avec lui, le lien de dépendance se crée et la manipulation émotionnelle entre en jeu. Le pervers machiavélique va souffler le chaud et le froid pour épuiser les ressources nerveuses de sa proie et le ravisseur pourra employer le chantage pour susciter la peur ou la sympathie de ses otages. Dans tous les cas, l'assujettissement au bon vouloir du bourreau conditionnera les actions de la victime. On ne peut donc pas parler de libre arbitre. L'appropriation des codes et des valeurs de l'agresseur. Pour assurer sa survie physique et psychique, la victime de PN comme l'otage de criminel, peut finir par adopter les façons de faire mais aussi les idées de l'oppresseur. Ce processus se réfère à la notion d'identification à l'agresseur que nous avons évoqué avant. C'est ainsi que les otages prennent les armes contre la police ou que les proies de pervers narcissiques se mettent à manipuler, elles aussi, leur entourage. Conséquences psychologiques et relationnelles pour les victimes s'étant ralliées à la cause de l'oppresseur. Étant donné l'ambivalence des sentiments éprouvés par les victimes du syndrome de Stockholm ou du pervers narcissique, les répercussions peuvent être profondes et durables, affectant leur santé mentale et leurs relations interpersonnelles. Les deux phénomènes peuvent provoquer des troubles de type anxieux, dépressif, confusionnel, de stress post-traumatique. Par ailleurs, la stigmatisation et la diminution de l'estime de soi, culpabilité, honte, etc. peuvent renforcer le mal-être et le sentiment d'isolement, entravant... par la même la reconstruction. De même, les relations futures peuvent se trouver entachées par une méfiance exagérée, des difficultés à poser ses limites et une propension à retomber dans des schémas relationnels dysfonctionnels. C'est pourquoi il est essentiel de suivre une psychothérapie en ligne ou en présentiel afin de guérir les stigmates de ces expériences malencontreuses, mais aussi pour comprendre comment celles-ci ont pu s'articuler de la sorte. Syndrome de Stockholm-EPN présente des processus complexes et parfois similaires, même si les concepts n'ont ni le même objectif ni le même fonctionnement. Pourtant, le résultat est tout aussi effroyable. Les victimes souffrent de ces expériences malheureuses et mettent souvent des années avant de parvenir à la résilience post-emprise psychologique. Tournez-vous vers de véritables professionnels de la santé mentale plutôt que vers des coachs racoleurs ou les réseaux sociaux pour retrouver au plus vite votre autonomie psychique. N'hésitez pas à vous faire accompagner par des thérapeutes spécialistes des questions autour de la perversion narcissique. Rendez-vous sur pervers-narcissique.com et trouvez-y de nombreux conseils sur comment mener la séparation, comment gérer l'après, la reconstruction et vous pourrez également entrer en contact avec un membre de l'équipe. Ne restez pas seul, merci d'avoir écouté ce podcast, abonnez-vous à cette chaîne pour ne rien manquer des prochaines publications. A très bientôt pour un nouvel épisode.

Description

Transformer un otage en soldat défenseur de la cause du ravisseur requiert de sacrés remaniements psychologiques. À l’instar d’une victime de PN prenant parti pour son agresseur, la personne en proie au syndrome de Stockholm développe même de l’animosité envers ceux qui veulent la secourir. Examinons les mécanismes psychiques en jeu.


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Transcription

  • Speaker #0

    Syndrome de Stockholm et PN, quand la victime défend son bourreau. Syndrome de Stockholm et PN ont en commun de mener la victime à défendre activement son bourreau. Par des dynamiques de pouvoir et d'attachement complexes, les mécanismes psychologiques en jeu sont trop souvent mal compris de ceux qui n'ont pas vécu de telles situations. Il est alors tentant de blâmer les otages qui protègent leurs tyrans. et de les estimer en partie responsables de leur malheur. Afin de lutter contre la stigmatisation des victimes, il nous a semblé important d'apporter un éclairage sur cette thématique de la prise de parti de l'agressé pour son agresseur, plus fréquente qu'on pourrait le croire. Cette réflexion est tirée d'un article du site internet www.pervers-narcissique.com dirigé par Pascal Coudert, psychanalyste et psychologue clinicien, co-auteur de l'ouvrage de référence La manipulation affective dans le couple, faire face à un pervers narcissique. Depuis plus de 30 ans, Pascal Coudert et son équipe de thérapeutes spécialistes des questions autour de la manipulation sentimentale prennent en charge les victimes de PN francophones partout dans le monde grâce à la vidéoconsultation. Rendez-vous sur pervers-narcissique.com pour accéder gratuitement à une multitude de ressources précieuses. Qu'est-ce que le syndrome de Stockholm ? Le syndrome de Stockholm et la perversion narcissique, malgré la confusion mentale dans laquelle ils plongent leur proie, sont en réalité rarement associés. Par contre, ni l'un ni l'autre n'a valeur de diagnostic à l'égard de la communauté scientifique. A l'origine du concept psychologique, un braquage de banque. C'est suite à un braquage de banque à Stockholm en 1973 que le terme de syndrome a été accolé au nom de la capitale suédoise. Il s'y est en effet opéré un revirement de situation tout à fait déroutant pour le grand public. Après six jours d'une prise d'otage haletante, les braqueurs sont évacués de la chambre forte protégée par les civils qu'ils avaient retenus prisonniers tout ce temps. Ces derniers se posent volontairement en boucliers humains entre la police et les criminels afin de leur éviter d'être abattus par les forces de l'ordre. Les témoins assistent à de chaleureuses embrassades entre les quatre captifs et les deux malfrats. Par la suite, les quatre civils refuseront de témoigner à charge contre les braqueurs et iront même jusqu'à se... cotiser pour payer les frais de justice. Ils iront également leur rendre visite en prison et une idylle naîtra d'ailleurs entre une otage et son séquestreur. Critères qui décrivent le syndrome et conditions d'émergence. Pour reconnaître le syndrome de Stockholm chez une victime, il suffit d'observer d'une part des sentiments positifs, confiance, sympathie, à l'égard de son ravisseur, et d'autre part une certaine hostilité envers les opposants de l'agresseur. les représentants de la loi. Pour le voir émerger, il est nécessaire de réunir les trois conditions suivantes. 1. L'acte de l'agresseur doit pouvoir être justifié, notamment par une conceptualisation idéologique. 2. Le ravisseur ne peut éprouver aucune forme d'hostilité d'ordre identitaire envers l'otage. 3. Les captifs ne connaissent pas l'existence du syndrome de Stockholm. En d'autres termes, pour réussir à embrasser la cause de son ravisseur, il faut être victime des circonstances et non du malfaiteur. Les mécanismes psychologiques en jeu chez les otages. Comment expliquer que des victimes développent une sympathie, voire de l'affection, pour ceux qui est leur cause du tort ? Cette réponse psychologique paradoxale ne met pas tous les théoriciens d'accord. La théorie de l'attachement à l'agresseur Si l'on s'en réfère à la théorie de l'attachement de John Bowlby, élaborée à la même période que le braquage en Suède, les liens affectifs entre humains sont indispensables à leur survie. Ainsi, le stress intense généré par la menace pesant sur l'otage serait atténué par l'opération mentale qui consiste à trouver des points positifs chez l'agresseur. En d'autres termes, si on l'aime bien, ce qu'il ne fait pas si peur que ça. Nous savons que la priorité absolue de notre cerveau et de nous protéger de la menace immédiate. Un pic de stress constitue un risque majeur pour le cœur. Il faut donc le réduire au plus vite. Cela revient à dire que la sympathie éprouvée pour l'agent stresseur n'est pas générée en dépit du danger, mais à cause du danger. C'est le besoin de sécurité qui favorise cette impression de proximité émotionnelle avec le criminel. Il s'agit bien d'une stratégie de survie plutôt que de sentiments profonds. Le conditionnement opérant des victimes par leur ravisseur. Le conditionnement opérant, issu des années 1930, explique l'un des aspects du syndrome de Stockholm. Il a été particulièrement étudié par le psychologue-behavioriste Burrus Friedrich Skinner. Il consiste à renforcer le comportement attendu chez un sujet en l'associant à des stimuli positifs ou négatifs. Pour des personnes captives, recevoir des petites récompenses de leur ravisseur, aussi infime soit-elle, contribue à augmenter les actes de soumission et le sentiment de dépendance. Les victimes seraient donc conditionnées à aller dans le sens du criminel pour obtenir ou maintenir des avantages. Ce qu'elles mettent en place pour assurer leur protection dans un premier temps, elles finissent par l'intégrer en tant que volonté propre. L'identification à l'agresseur Les psychanalystes, particulièrement Anna Freud et Sandor Ferenczi, s'approchaient eux aussi du concept du syndrome de Stockholm. Dès les années 1930, ils ont théorisé le mécanisme de défense de l'identification à l'agresseur. La victime élimine sa propre subjectivité pour endosser le rôle que l'oppresseur a besoin de lui attribuer. Encore une fois, il s'agit d'un réflexe de conservation. Syndrome de Stockholm et perversion narcissique, quels sont les liens ? Dans les trois processus psychiques décrits dans la précédente partie, et probablement en jeu dans le syndrome de Stockholm, on constate que la protection de soi prime sur toute capacité de rationalisation des actes. difficile d'imaginer que les émotions émanant d'un tel contexte soient authentiques et durables. Ainsi, peut-on parler de sentiments ? Cette question se pose au même titre que pour les victimes de manipulateurs pathologiques. En effet, si le syndrome de Stockholm et la perversion narcissique semblent être des concepts distincts, ils partagent des dynamiques relationnelles, mais aussi des répercussions psychologiques comparables. Pouvoir de l'agresseur, contrôle de la victime. Si les personnalités portant un trouble narcissique sont en recherche permanente de toute puissance sur autrui, les preneurs d'otages de faits divers contrôlent leurs prisonniers par nécessité. Pourtant, le pouvoir qu'exercent ces deux types de bourreaux sur la vie de leur proie constitue un lien abusif susceptible de créer des conditions favorables à l'apparition du syndrome de Stockholm. Néanmoins, c'est un but recherché chez le manipulateur machiavélique, beaucoup plus que chez le voleur. Finalement, le hors-la-loi instrumentalise ses otages pour mener à bien son opération, tandis que le MPN chosifie sa proie pour le seul plaisir de la détruire. La manipulation émotionnelle jusqu'à la dépendance En établissant un déséquilibre relationnel par le biais de la prise de pouvoir sur les faits et gestes de l'autre, un contrôle coercitif se met en place. Avec lui, le lien de dépendance se crée et la manipulation émotionnelle entre en jeu. Le pervers machiavélique va souffler le chaud et le froid pour épuiser les ressources nerveuses de sa proie et le ravisseur pourra employer le chantage pour susciter la peur ou la sympathie de ses otages. Dans tous les cas, l'assujettissement au bon vouloir du bourreau conditionnera les actions de la victime. On ne peut donc pas parler de libre arbitre. L'appropriation des codes et des valeurs de l'agresseur. Pour assurer sa survie physique et psychique, la victime de PN comme l'otage de criminel, peut finir par adopter les façons de faire mais aussi les idées de l'oppresseur. Ce processus se réfère à la notion d'identification à l'agresseur que nous avons évoqué avant. C'est ainsi que les otages prennent les armes contre la police ou que les proies de pervers narcissiques se mettent à manipuler, elles aussi, leur entourage. Conséquences psychologiques et relationnelles pour les victimes s'étant ralliées à la cause de l'oppresseur. Étant donné l'ambivalence des sentiments éprouvés par les victimes du syndrome de Stockholm ou du pervers narcissique, les répercussions peuvent être profondes et durables, affectant leur santé mentale et leurs relations interpersonnelles. Les deux phénomènes peuvent provoquer des troubles de type anxieux, dépressif, confusionnel, de stress post-traumatique. Par ailleurs, la stigmatisation et la diminution de l'estime de soi, culpabilité, honte, etc. peuvent renforcer le mal-être et le sentiment d'isolement, entravant... par la même la reconstruction. De même, les relations futures peuvent se trouver entachées par une méfiance exagérée, des difficultés à poser ses limites et une propension à retomber dans des schémas relationnels dysfonctionnels. C'est pourquoi il est essentiel de suivre une psychothérapie en ligne ou en présentiel afin de guérir les stigmates de ces expériences malencontreuses, mais aussi pour comprendre comment celles-ci ont pu s'articuler de la sorte. Syndrome de Stockholm-EPN présente des processus complexes et parfois similaires, même si les concepts n'ont ni le même objectif ni le même fonctionnement. Pourtant, le résultat est tout aussi effroyable. Les victimes souffrent de ces expériences malheureuses et mettent souvent des années avant de parvenir à la résilience post-emprise psychologique. Tournez-vous vers de véritables professionnels de la santé mentale plutôt que vers des coachs racoleurs ou les réseaux sociaux pour retrouver au plus vite votre autonomie psychique. N'hésitez pas à vous faire accompagner par des thérapeutes spécialistes des questions autour de la perversion narcissique. Rendez-vous sur pervers-narcissique.com et trouvez-y de nombreux conseils sur comment mener la séparation, comment gérer l'après, la reconstruction et vous pourrez également entrer en contact avec un membre de l'équipe. Ne restez pas seul, merci d'avoir écouté ce podcast, abonnez-vous à cette chaîne pour ne rien manquer des prochaines publications. A très bientôt pour un nouvel épisode.

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  • Speaker #0

    Syndrome de Stockholm et PN, quand la victime défend son bourreau. Syndrome de Stockholm et PN ont en commun de mener la victime à défendre activement son bourreau. Par des dynamiques de pouvoir et d'attachement complexes, les mécanismes psychologiques en jeu sont trop souvent mal compris de ceux qui n'ont pas vécu de telles situations. Il est alors tentant de blâmer les otages qui protègent leurs tyrans. et de les estimer en partie responsables de leur malheur. Afin de lutter contre la stigmatisation des victimes, il nous a semblé important d'apporter un éclairage sur cette thématique de la prise de parti de l'agressé pour son agresseur, plus fréquente qu'on pourrait le croire. Cette réflexion est tirée d'un article du site internet www.pervers-narcissique.com dirigé par Pascal Coudert, psychanalyste et psychologue clinicien, co-auteur de l'ouvrage de référence La manipulation affective dans le couple, faire face à un pervers narcissique. Depuis plus de 30 ans, Pascal Coudert et son équipe de thérapeutes spécialistes des questions autour de la manipulation sentimentale prennent en charge les victimes de PN francophones partout dans le monde grâce à la vidéoconsultation. Rendez-vous sur pervers-narcissique.com pour accéder gratuitement à une multitude de ressources précieuses. Qu'est-ce que le syndrome de Stockholm ? Le syndrome de Stockholm et la perversion narcissique, malgré la confusion mentale dans laquelle ils plongent leur proie, sont en réalité rarement associés. Par contre, ni l'un ni l'autre n'a valeur de diagnostic à l'égard de la communauté scientifique. A l'origine du concept psychologique, un braquage de banque. C'est suite à un braquage de banque à Stockholm en 1973 que le terme de syndrome a été accolé au nom de la capitale suédoise. Il s'y est en effet opéré un revirement de situation tout à fait déroutant pour le grand public. Après six jours d'une prise d'otage haletante, les braqueurs sont évacués de la chambre forte protégée par les civils qu'ils avaient retenus prisonniers tout ce temps. Ces derniers se posent volontairement en boucliers humains entre la police et les criminels afin de leur éviter d'être abattus par les forces de l'ordre. Les témoins assistent à de chaleureuses embrassades entre les quatre captifs et les deux malfrats. Par la suite, les quatre civils refuseront de témoigner à charge contre les braqueurs et iront même jusqu'à se... cotiser pour payer les frais de justice. Ils iront également leur rendre visite en prison et une idylle naîtra d'ailleurs entre une otage et son séquestreur. Critères qui décrivent le syndrome et conditions d'émergence. Pour reconnaître le syndrome de Stockholm chez une victime, il suffit d'observer d'une part des sentiments positifs, confiance, sympathie, à l'égard de son ravisseur, et d'autre part une certaine hostilité envers les opposants de l'agresseur. les représentants de la loi. Pour le voir émerger, il est nécessaire de réunir les trois conditions suivantes. 1. L'acte de l'agresseur doit pouvoir être justifié, notamment par une conceptualisation idéologique. 2. Le ravisseur ne peut éprouver aucune forme d'hostilité d'ordre identitaire envers l'otage. 3. Les captifs ne connaissent pas l'existence du syndrome de Stockholm. En d'autres termes, pour réussir à embrasser la cause de son ravisseur, il faut être victime des circonstances et non du malfaiteur. Les mécanismes psychologiques en jeu chez les otages. Comment expliquer que des victimes développent une sympathie, voire de l'affection, pour ceux qui est leur cause du tort ? Cette réponse psychologique paradoxale ne met pas tous les théoriciens d'accord. La théorie de l'attachement à l'agresseur Si l'on s'en réfère à la théorie de l'attachement de John Bowlby, élaborée à la même période que le braquage en Suède, les liens affectifs entre humains sont indispensables à leur survie. Ainsi, le stress intense généré par la menace pesant sur l'otage serait atténué par l'opération mentale qui consiste à trouver des points positifs chez l'agresseur. En d'autres termes, si on l'aime bien, ce qu'il ne fait pas si peur que ça. Nous savons que la priorité absolue de notre cerveau et de nous protéger de la menace immédiate. Un pic de stress constitue un risque majeur pour le cœur. Il faut donc le réduire au plus vite. Cela revient à dire que la sympathie éprouvée pour l'agent stresseur n'est pas générée en dépit du danger, mais à cause du danger. C'est le besoin de sécurité qui favorise cette impression de proximité émotionnelle avec le criminel. Il s'agit bien d'une stratégie de survie plutôt que de sentiments profonds. Le conditionnement opérant des victimes par leur ravisseur. Le conditionnement opérant, issu des années 1930, explique l'un des aspects du syndrome de Stockholm. Il a été particulièrement étudié par le psychologue-behavioriste Burrus Friedrich Skinner. Il consiste à renforcer le comportement attendu chez un sujet en l'associant à des stimuli positifs ou négatifs. Pour des personnes captives, recevoir des petites récompenses de leur ravisseur, aussi infime soit-elle, contribue à augmenter les actes de soumission et le sentiment de dépendance. Les victimes seraient donc conditionnées à aller dans le sens du criminel pour obtenir ou maintenir des avantages. Ce qu'elles mettent en place pour assurer leur protection dans un premier temps, elles finissent par l'intégrer en tant que volonté propre. L'identification à l'agresseur Les psychanalystes, particulièrement Anna Freud et Sandor Ferenczi, s'approchaient eux aussi du concept du syndrome de Stockholm. Dès les années 1930, ils ont théorisé le mécanisme de défense de l'identification à l'agresseur. La victime élimine sa propre subjectivité pour endosser le rôle que l'oppresseur a besoin de lui attribuer. Encore une fois, il s'agit d'un réflexe de conservation. Syndrome de Stockholm et perversion narcissique, quels sont les liens ? Dans les trois processus psychiques décrits dans la précédente partie, et probablement en jeu dans le syndrome de Stockholm, on constate que la protection de soi prime sur toute capacité de rationalisation des actes. difficile d'imaginer que les émotions émanant d'un tel contexte soient authentiques et durables. Ainsi, peut-on parler de sentiments ? Cette question se pose au même titre que pour les victimes de manipulateurs pathologiques. En effet, si le syndrome de Stockholm et la perversion narcissique semblent être des concepts distincts, ils partagent des dynamiques relationnelles, mais aussi des répercussions psychologiques comparables. Pouvoir de l'agresseur, contrôle de la victime. Si les personnalités portant un trouble narcissique sont en recherche permanente de toute puissance sur autrui, les preneurs d'otages de faits divers contrôlent leurs prisonniers par nécessité. Pourtant, le pouvoir qu'exercent ces deux types de bourreaux sur la vie de leur proie constitue un lien abusif susceptible de créer des conditions favorables à l'apparition du syndrome de Stockholm. Néanmoins, c'est un but recherché chez le manipulateur machiavélique, beaucoup plus que chez le voleur. Finalement, le hors-la-loi instrumentalise ses otages pour mener à bien son opération, tandis que le MPN chosifie sa proie pour le seul plaisir de la détruire. La manipulation émotionnelle jusqu'à la dépendance En établissant un déséquilibre relationnel par le biais de la prise de pouvoir sur les faits et gestes de l'autre, un contrôle coercitif se met en place. Avec lui, le lien de dépendance se crée et la manipulation émotionnelle entre en jeu. Le pervers machiavélique va souffler le chaud et le froid pour épuiser les ressources nerveuses de sa proie et le ravisseur pourra employer le chantage pour susciter la peur ou la sympathie de ses otages. Dans tous les cas, l'assujettissement au bon vouloir du bourreau conditionnera les actions de la victime. On ne peut donc pas parler de libre arbitre. L'appropriation des codes et des valeurs de l'agresseur. Pour assurer sa survie physique et psychique, la victime de PN comme l'otage de criminel, peut finir par adopter les façons de faire mais aussi les idées de l'oppresseur. Ce processus se réfère à la notion d'identification à l'agresseur que nous avons évoqué avant. C'est ainsi que les otages prennent les armes contre la police ou que les proies de pervers narcissiques se mettent à manipuler, elles aussi, leur entourage. Conséquences psychologiques et relationnelles pour les victimes s'étant ralliées à la cause de l'oppresseur. Étant donné l'ambivalence des sentiments éprouvés par les victimes du syndrome de Stockholm ou du pervers narcissique, les répercussions peuvent être profondes et durables, affectant leur santé mentale et leurs relations interpersonnelles. Les deux phénomènes peuvent provoquer des troubles de type anxieux, dépressif, confusionnel, de stress post-traumatique. Par ailleurs, la stigmatisation et la diminution de l'estime de soi, culpabilité, honte, etc. peuvent renforcer le mal-être et le sentiment d'isolement, entravant... par la même la reconstruction. De même, les relations futures peuvent se trouver entachées par une méfiance exagérée, des difficultés à poser ses limites et une propension à retomber dans des schémas relationnels dysfonctionnels. C'est pourquoi il est essentiel de suivre une psychothérapie en ligne ou en présentiel afin de guérir les stigmates de ces expériences malencontreuses, mais aussi pour comprendre comment celles-ci ont pu s'articuler de la sorte. Syndrome de Stockholm-EPN présente des processus complexes et parfois similaires, même si les concepts n'ont ni le même objectif ni le même fonctionnement. Pourtant, le résultat est tout aussi effroyable. Les victimes souffrent de ces expériences malheureuses et mettent souvent des années avant de parvenir à la résilience post-emprise psychologique. Tournez-vous vers de véritables professionnels de la santé mentale plutôt que vers des coachs racoleurs ou les réseaux sociaux pour retrouver au plus vite votre autonomie psychique. N'hésitez pas à vous faire accompagner par des thérapeutes spécialistes des questions autour de la perversion narcissique. Rendez-vous sur pervers-narcissique.com et trouvez-y de nombreux conseils sur comment mener la séparation, comment gérer l'après, la reconstruction et vous pourrez également entrer en contact avec un membre de l'équipe. Ne restez pas seul, merci d'avoir écouté ce podcast, abonnez-vous à cette chaîne pour ne rien manquer des prochaines publications. A très bientôt pour un nouvel épisode.

Description

Transformer un otage en soldat défenseur de la cause du ravisseur requiert de sacrés remaniements psychologiques. À l’instar d’une victime de PN prenant parti pour son agresseur, la personne en proie au syndrome de Stockholm développe même de l’animosité envers ceux qui veulent la secourir. Examinons les mécanismes psychiques en jeu.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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    Syndrome de Stockholm et PN, quand la victime défend son bourreau. Syndrome de Stockholm et PN ont en commun de mener la victime à défendre activement son bourreau. Par des dynamiques de pouvoir et d'attachement complexes, les mécanismes psychologiques en jeu sont trop souvent mal compris de ceux qui n'ont pas vécu de telles situations. Il est alors tentant de blâmer les otages qui protègent leurs tyrans. et de les estimer en partie responsables de leur malheur. Afin de lutter contre la stigmatisation des victimes, il nous a semblé important d'apporter un éclairage sur cette thématique de la prise de parti de l'agressé pour son agresseur, plus fréquente qu'on pourrait le croire. Cette réflexion est tirée d'un article du site internet www.pervers-narcissique.com dirigé par Pascal Coudert, psychanalyste et psychologue clinicien, co-auteur de l'ouvrage de référence La manipulation affective dans le couple, faire face à un pervers narcissique. Depuis plus de 30 ans, Pascal Coudert et son équipe de thérapeutes spécialistes des questions autour de la manipulation sentimentale prennent en charge les victimes de PN francophones partout dans le monde grâce à la vidéoconsultation. Rendez-vous sur pervers-narcissique.com pour accéder gratuitement à une multitude de ressources précieuses. Qu'est-ce que le syndrome de Stockholm ? Le syndrome de Stockholm et la perversion narcissique, malgré la confusion mentale dans laquelle ils plongent leur proie, sont en réalité rarement associés. Par contre, ni l'un ni l'autre n'a valeur de diagnostic à l'égard de la communauté scientifique. A l'origine du concept psychologique, un braquage de banque. C'est suite à un braquage de banque à Stockholm en 1973 que le terme de syndrome a été accolé au nom de la capitale suédoise. Il s'y est en effet opéré un revirement de situation tout à fait déroutant pour le grand public. Après six jours d'une prise d'otage haletante, les braqueurs sont évacués de la chambre forte protégée par les civils qu'ils avaient retenus prisonniers tout ce temps. Ces derniers se posent volontairement en boucliers humains entre la police et les criminels afin de leur éviter d'être abattus par les forces de l'ordre. Les témoins assistent à de chaleureuses embrassades entre les quatre captifs et les deux malfrats. Par la suite, les quatre civils refuseront de témoigner à charge contre les braqueurs et iront même jusqu'à se... cotiser pour payer les frais de justice. Ils iront également leur rendre visite en prison et une idylle naîtra d'ailleurs entre une otage et son séquestreur. Critères qui décrivent le syndrome et conditions d'émergence. Pour reconnaître le syndrome de Stockholm chez une victime, il suffit d'observer d'une part des sentiments positifs, confiance, sympathie, à l'égard de son ravisseur, et d'autre part une certaine hostilité envers les opposants de l'agresseur. les représentants de la loi. Pour le voir émerger, il est nécessaire de réunir les trois conditions suivantes. 1. L'acte de l'agresseur doit pouvoir être justifié, notamment par une conceptualisation idéologique. 2. Le ravisseur ne peut éprouver aucune forme d'hostilité d'ordre identitaire envers l'otage. 3. Les captifs ne connaissent pas l'existence du syndrome de Stockholm. En d'autres termes, pour réussir à embrasser la cause de son ravisseur, il faut être victime des circonstances et non du malfaiteur. Les mécanismes psychologiques en jeu chez les otages. Comment expliquer que des victimes développent une sympathie, voire de l'affection, pour ceux qui est leur cause du tort ? Cette réponse psychologique paradoxale ne met pas tous les théoriciens d'accord. La théorie de l'attachement à l'agresseur Si l'on s'en réfère à la théorie de l'attachement de John Bowlby, élaborée à la même période que le braquage en Suède, les liens affectifs entre humains sont indispensables à leur survie. Ainsi, le stress intense généré par la menace pesant sur l'otage serait atténué par l'opération mentale qui consiste à trouver des points positifs chez l'agresseur. En d'autres termes, si on l'aime bien, ce qu'il ne fait pas si peur que ça. Nous savons que la priorité absolue de notre cerveau et de nous protéger de la menace immédiate. Un pic de stress constitue un risque majeur pour le cœur. Il faut donc le réduire au plus vite. Cela revient à dire que la sympathie éprouvée pour l'agent stresseur n'est pas générée en dépit du danger, mais à cause du danger. C'est le besoin de sécurité qui favorise cette impression de proximité émotionnelle avec le criminel. Il s'agit bien d'une stratégie de survie plutôt que de sentiments profonds. Le conditionnement opérant des victimes par leur ravisseur. Le conditionnement opérant, issu des années 1930, explique l'un des aspects du syndrome de Stockholm. Il a été particulièrement étudié par le psychologue-behavioriste Burrus Friedrich Skinner. Il consiste à renforcer le comportement attendu chez un sujet en l'associant à des stimuli positifs ou négatifs. Pour des personnes captives, recevoir des petites récompenses de leur ravisseur, aussi infime soit-elle, contribue à augmenter les actes de soumission et le sentiment de dépendance. Les victimes seraient donc conditionnées à aller dans le sens du criminel pour obtenir ou maintenir des avantages. Ce qu'elles mettent en place pour assurer leur protection dans un premier temps, elles finissent par l'intégrer en tant que volonté propre. L'identification à l'agresseur Les psychanalystes, particulièrement Anna Freud et Sandor Ferenczi, s'approchaient eux aussi du concept du syndrome de Stockholm. Dès les années 1930, ils ont théorisé le mécanisme de défense de l'identification à l'agresseur. La victime élimine sa propre subjectivité pour endosser le rôle que l'oppresseur a besoin de lui attribuer. Encore une fois, il s'agit d'un réflexe de conservation. Syndrome de Stockholm et perversion narcissique, quels sont les liens ? Dans les trois processus psychiques décrits dans la précédente partie, et probablement en jeu dans le syndrome de Stockholm, on constate que la protection de soi prime sur toute capacité de rationalisation des actes. difficile d'imaginer que les émotions émanant d'un tel contexte soient authentiques et durables. Ainsi, peut-on parler de sentiments ? Cette question se pose au même titre que pour les victimes de manipulateurs pathologiques. En effet, si le syndrome de Stockholm et la perversion narcissique semblent être des concepts distincts, ils partagent des dynamiques relationnelles, mais aussi des répercussions psychologiques comparables. Pouvoir de l'agresseur, contrôle de la victime. Si les personnalités portant un trouble narcissique sont en recherche permanente de toute puissance sur autrui, les preneurs d'otages de faits divers contrôlent leurs prisonniers par nécessité. Pourtant, le pouvoir qu'exercent ces deux types de bourreaux sur la vie de leur proie constitue un lien abusif susceptible de créer des conditions favorables à l'apparition du syndrome de Stockholm. Néanmoins, c'est un but recherché chez le manipulateur machiavélique, beaucoup plus que chez le voleur. Finalement, le hors-la-loi instrumentalise ses otages pour mener à bien son opération, tandis que le MPN chosifie sa proie pour le seul plaisir de la détruire. La manipulation émotionnelle jusqu'à la dépendance En établissant un déséquilibre relationnel par le biais de la prise de pouvoir sur les faits et gestes de l'autre, un contrôle coercitif se met en place. Avec lui, le lien de dépendance se crée et la manipulation émotionnelle entre en jeu. Le pervers machiavélique va souffler le chaud et le froid pour épuiser les ressources nerveuses de sa proie et le ravisseur pourra employer le chantage pour susciter la peur ou la sympathie de ses otages. Dans tous les cas, l'assujettissement au bon vouloir du bourreau conditionnera les actions de la victime. On ne peut donc pas parler de libre arbitre. L'appropriation des codes et des valeurs de l'agresseur. Pour assurer sa survie physique et psychique, la victime de PN comme l'otage de criminel, peut finir par adopter les façons de faire mais aussi les idées de l'oppresseur. Ce processus se réfère à la notion d'identification à l'agresseur que nous avons évoqué avant. C'est ainsi que les otages prennent les armes contre la police ou que les proies de pervers narcissiques se mettent à manipuler, elles aussi, leur entourage. Conséquences psychologiques et relationnelles pour les victimes s'étant ralliées à la cause de l'oppresseur. Étant donné l'ambivalence des sentiments éprouvés par les victimes du syndrome de Stockholm ou du pervers narcissique, les répercussions peuvent être profondes et durables, affectant leur santé mentale et leurs relations interpersonnelles. Les deux phénomènes peuvent provoquer des troubles de type anxieux, dépressif, confusionnel, de stress post-traumatique. Par ailleurs, la stigmatisation et la diminution de l'estime de soi, culpabilité, honte, etc. peuvent renforcer le mal-être et le sentiment d'isolement, entravant... par la même la reconstruction. De même, les relations futures peuvent se trouver entachées par une méfiance exagérée, des difficultés à poser ses limites et une propension à retomber dans des schémas relationnels dysfonctionnels. C'est pourquoi il est essentiel de suivre une psychothérapie en ligne ou en présentiel afin de guérir les stigmates de ces expériences malencontreuses, mais aussi pour comprendre comment celles-ci ont pu s'articuler de la sorte. Syndrome de Stockholm-EPN présente des processus complexes et parfois similaires, même si les concepts n'ont ni le même objectif ni le même fonctionnement. Pourtant, le résultat est tout aussi effroyable. Les victimes souffrent de ces expériences malheureuses et mettent souvent des années avant de parvenir à la résilience post-emprise psychologique. Tournez-vous vers de véritables professionnels de la santé mentale plutôt que vers des coachs racoleurs ou les réseaux sociaux pour retrouver au plus vite votre autonomie psychique. N'hésitez pas à vous faire accompagner par des thérapeutes spécialistes des questions autour de la perversion narcissique. Rendez-vous sur pervers-narcissique.com et trouvez-y de nombreux conseils sur comment mener la séparation, comment gérer l'après, la reconstruction et vous pourrez également entrer en contact avec un membre de l'équipe. Ne restez pas seul, merci d'avoir écouté ce podcast, abonnez-vous à cette chaîne pour ne rien manquer des prochaines publications. A très bientôt pour un nouvel épisode.

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