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Le Phil d'Actu - Philosophie et Actualité

Titanic avec Pierre Bourdieu

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06min |26/07/2024
Play
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Description

Cet été, le Phil d'Actu se met à la pop culture ! Ben oui, qui a dit que la philosophie, ça ne pouvait pas être un peu léger ?

Chaussez vos tongs et prenez une glace à la fraise : tous les vendredis, on revient sur des événements qui ont marqué la pop culture ces 30 dernières années...

Cinéma, musique, stars, jeux vidéos, sport : tout ce qu'il faut pour passer de belles vacances !



Le Phil d'Actu, c'est le podcast qui remet de la philosophie au cœur de l'actualité !

Si vous aimez l'épisode, n'oubliez pas de vous abonner, de mettre 5 étoiles, et de le partager sur les réseaux sociaux.


Pour ne rien manquer du Phil d'Actu, suivez-moi sur Instagram : https://www.instagram.com/lephildactu.podcast/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Psst, c'est l'été du fil d'actu. Chaussez vos tongs et prenez du popcorn, tout l'été. Je vous propose des épisodes consacrés à des grands événements qui ont marqué la pop culture de ces 30 dernières années. A déguster en 5 minutes avec une bonne glace à la fraise. Bon été ! Aujourd'hui, je vous propose une analyse pop philo du film Titanic de James Cameron, sorti en 1997. Ce film a été un véritable carton partout dans le monde, et pendant près de 20 ans, il a tenu le record mondial du box-office. En même temps, il faut dire qu'entre images spectaculaires de ce gigantesque bateau et de ce naufrage extraordinairement épique, ainsi que, bien sûr, la découverte de Leonardo DiCaprio et cette folle histoire d'amour avec la magnifique Kate Winslet, il y avait absolument tous les ingrédients pour plaire. Et il faut bien admettre que le film n'a pas pris une ride. Et je sais pas pour vous, mais moi, à chaque fois que je regarde le film, Je suis convaincue, ou en tout cas j'espère fortement, que cette fois-ci, peut-être que le bateau ne va pas couler, qu'ils vont enfin voir l'iceberg à temps, et qu'ils vont pouvoir dévier de cap. Et comme ça, Rose et Jack pourront vivre leur amour au grand jour. Mais ce n'est pas le seul intérêt du film. Dans le film, il y a aussi une représentation des classes sociales, qui sont évidemment représentées par la première classe, deuxième classe et troisième classe. Et comme dans la véritable histoire, les premières classes ont pu dans l'ensemble être majoritairement sauvées, alors que les 3e classes sont tous morts au fond du bateau et au fond de l'océan. Est-ce qu'on ne pourrait pas analyser Titanic à partir de la philosophie de Pierre Bourdieu ? Pierre Bourdieu est un sociologue français qui a révolutionné la sociologie et même la philosophie avec pas mal de ses concepts. Je vous propose de découvrir Pierre Bourdieu à travers la triste histoire du Titanic. Au début du film, Jack et Rose appartiennent chacun à deux classes qui sont destinées à ne jamais se rencontrer. Elle est anglaise, de l'aristocratie, Il est américain des classes populaires et ils vont tous les deux embarquer sur un bateau pour un voyage initiatique qui les fera considérablement évoluer l'un et l'autre, mais ils ne le savent pas encore qui sera aussi leur dernier voyage. Puisque Jack va mourir et que Rose va abandonner son nom, se faire passer pour morte et recommencer une nouvelle vie loin des siens. Au cours du film, ces deux jeunes personnes se rencontrent et tombent peu à peu amoureux malgré tout ce qui les sépare. En effet, Rose appartient à la classe très élevée, elle est en première classe, et elle a ce que Bourdieu appelle un habitus, qu'on pourrait dire, de classe aristocratique ou dominante. L'habitus, c'est un petit peu l'ensemble des habitudes, l'ensemble des pratiques sociales que vous avez appris tout au cours de votre vie, de manière inconsciente. Une certaine manière de parler, de se comporter, d'utiliser votre fourchette à table ou de cracher le plus loin possible depuis le pont du bateau. Jack, quant à lui, appartient à la troisième classe. C'est un jeune garçon sans le sou qui dessine des prostituées combles de l'horreur, un jeune artiste qui finalement n'a que son cœur pour vivre. Son habitus, c'est la simplicité, la spontanéité, l'instant présent, des qualités qui sont attribuées à la troisième classe, aux classes inférieures et qui sont considérées plutôt vulgaires par la classe aristocratique. Alors que Rose se sent prisonnière, pétrifiée, engoncée dans les rigidités de sa classe sociale. Bon, jusqu'ici, ce n'est pas une histoire très originale. C'est une histoire de transfuge de classe. Ils tombent amoureux alors que tout les sépare, blablabla. Mais ce qui est intéressant dans Titanic, c'est que cette différence appartenance aux classes sociales est totalement matérialisée par l'existence objective de classes sociales. Ils dorent en troisième classe, elles dorent en première classe. Ils n'ont théoriquement pas l'autorisation de dîner ensemble et même de se fréquenter. Ils ne doivent même pas fréquenter les mêmes parties du bateau. D'ailleurs, quand Jack va dîner sur l'invitation de Rose, En première classe, tout le monde le regarde, scrutant ses faux pas, toutes les fois où il va déroger aux pratiques sociales et à l'habitus. Après ce dîner, ils se sont tellement ennuyés que Jack propose à Rose de l'emmener enfin s'amuser et d'aller danser dans les cales du bateau. Cette partie de la représentation de Titanic, c'est ce qu'on appelle la distinction. Le fait que les groupes sociaux ont chacun des goûts qui sont spécifiques. Si vous appartenez à une classe sociale élevée, vous allez avoir tendance à aimer l'opéra. Si vous appartenez à une classe sociale inférieure, vous allez plutôt aimer la variété française. Et par la distinction, par les goûts qui vous ont socialement été transmis, vous vous constituez un sentiment d'appartenance à un certain collectif. Et si vous n'aimez pas les mêmes choses que votre classe sociale, comme c'est le cas de Rose dans Titanic, vous allez vous sentir en décalage et donc vous n'allez plus vous sentir appartenir à votre classe sociale. Ce que montre Bourdieu évidemment, c'est qu'il y a un phénomène de domination culturelle. Les classes supérieures écrasent les classes inférieures de leur mépris social et font ainsi preuve de ce que Bourdieu appelle la violence symbolique. écrasé de sa supériorité morale, intellectuelle et culturelle des classes que l'on juge inférieures. Là encore, dans le film Titanic, cette violence symbolique est parfaitement manifestée puisqu'elle devient une violence concrète. Au moment du naufrage du bateau, les premières classes prennent tous les canaux, tandis que les dernières classes se font enfermer dans les cales du bateau. À la fin, celles et ceux qui meurent, ce sont évidemment en majorité les passagers de la troisième classe. Alors on pourrait se dire que l'histoire d'amour entre Jack et Rose C'est ce qui montre qu'on peut transcender ces classes sociales, on peut transcender ces goûts. C'est parce que Rose ne supporte pas sa classe sociale d'origine et qu'elle a des goûts plus simples que finalement leur amour peut advenir. Sauf que, à la fin, qui survit à cette histoire ? Qui prend toute la place sur la porte alors que peut-être qu'ils auraient pu être deux ? Eh ben, c'est Rose. Finalement, c'est toujours la classe dominante qui gagne. Et à la fin, comme on le voit sur les photos, c'est Rose qui fait du poney, c'est Rose qui voyage, pendant que Jack est un glaçon au fond de l'océan. Donc finalement, Titanic, c'est une belle leçon de la sociologie de Bourdieu. Même quand on cherche à échapper à sa classe sociale, même quand on lutte pour la reconnaissance des autres classes sociales et qu'on cherche à se distinguer, on est toujours rattrapé par la sociologie. Et c'est qui la sociologie dans le film Titanic ? Ben, c'est l'iceberg, bien sûr. Allez, je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel épisode de Pop Culture. Et en attendant, abonnez-vous au compte Instagram du Fil d'Actu, à rebase. lefildactu.podcast pour des informations exclusives. Et ce ne serait pas l'heure de se reprendre une glace, là ?

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Cet été, le Phil d'Actu se met à la pop culture ! Ben oui, qui a dit que la philosophie, ça ne pouvait pas être un peu léger ?

Chaussez vos tongs et prenez une glace à la fraise : tous les vendredis, on revient sur des événements qui ont marqué la pop culture ces 30 dernières années...

Cinéma, musique, stars, jeux vidéos, sport : tout ce qu'il faut pour passer de belles vacances !



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  • Speaker #0

    Psst, c'est l'été du fil d'actu. Chaussez vos tongs et prenez du popcorn, tout l'été. Je vous propose des épisodes consacrés à des grands événements qui ont marqué la pop culture de ces 30 dernières années. A déguster en 5 minutes avec une bonne glace à la fraise. Bon été ! Aujourd'hui, je vous propose une analyse pop philo du film Titanic de James Cameron, sorti en 1997. Ce film a été un véritable carton partout dans le monde, et pendant près de 20 ans, il a tenu le record mondial du box-office. En même temps, il faut dire qu'entre images spectaculaires de ce gigantesque bateau et de ce naufrage extraordinairement épique, ainsi que, bien sûr, la découverte de Leonardo DiCaprio et cette folle histoire d'amour avec la magnifique Kate Winslet, il y avait absolument tous les ingrédients pour plaire. Et il faut bien admettre que le film n'a pas pris une ride. Et je sais pas pour vous, mais moi, à chaque fois que je regarde le film, Je suis convaincue, ou en tout cas j'espère fortement, que cette fois-ci, peut-être que le bateau ne va pas couler, qu'ils vont enfin voir l'iceberg à temps, et qu'ils vont pouvoir dévier de cap. Et comme ça, Rose et Jack pourront vivre leur amour au grand jour. Mais ce n'est pas le seul intérêt du film. Dans le film, il y a aussi une représentation des classes sociales, qui sont évidemment représentées par la première classe, deuxième classe et troisième classe. Et comme dans la véritable histoire, les premières classes ont pu dans l'ensemble être majoritairement sauvées, alors que les 3e classes sont tous morts au fond du bateau et au fond de l'océan. Est-ce qu'on ne pourrait pas analyser Titanic à partir de la philosophie de Pierre Bourdieu ? Pierre Bourdieu est un sociologue français qui a révolutionné la sociologie et même la philosophie avec pas mal de ses concepts. Je vous propose de découvrir Pierre Bourdieu à travers la triste histoire du Titanic. Au début du film, Jack et Rose appartiennent chacun à deux classes qui sont destinées à ne jamais se rencontrer. Elle est anglaise, de l'aristocratie, Il est américain des classes populaires et ils vont tous les deux embarquer sur un bateau pour un voyage initiatique qui les fera considérablement évoluer l'un et l'autre, mais ils ne le savent pas encore qui sera aussi leur dernier voyage. Puisque Jack va mourir et que Rose va abandonner son nom, se faire passer pour morte et recommencer une nouvelle vie loin des siens. Au cours du film, ces deux jeunes personnes se rencontrent et tombent peu à peu amoureux malgré tout ce qui les sépare. En effet, Rose appartient à la classe très élevée, elle est en première classe, et elle a ce que Bourdieu appelle un habitus, qu'on pourrait dire, de classe aristocratique ou dominante. L'habitus, c'est un petit peu l'ensemble des habitudes, l'ensemble des pratiques sociales que vous avez appris tout au cours de votre vie, de manière inconsciente. Une certaine manière de parler, de se comporter, d'utiliser votre fourchette à table ou de cracher le plus loin possible depuis le pont du bateau. Jack, quant à lui, appartient à la troisième classe. C'est un jeune garçon sans le sou qui dessine des prostituées combles de l'horreur, un jeune artiste qui finalement n'a que son cœur pour vivre. Son habitus, c'est la simplicité, la spontanéité, l'instant présent, des qualités qui sont attribuées à la troisième classe, aux classes inférieures et qui sont considérées plutôt vulgaires par la classe aristocratique. Alors que Rose se sent prisonnière, pétrifiée, engoncée dans les rigidités de sa classe sociale. Bon, jusqu'ici, ce n'est pas une histoire très originale. C'est une histoire de transfuge de classe. Ils tombent amoureux alors que tout les sépare, blablabla. Mais ce qui est intéressant dans Titanic, c'est que cette différence appartenance aux classes sociales est totalement matérialisée par l'existence objective de classes sociales. Ils dorent en troisième classe, elles dorent en première classe. Ils n'ont théoriquement pas l'autorisation de dîner ensemble et même de se fréquenter. Ils ne doivent même pas fréquenter les mêmes parties du bateau. D'ailleurs, quand Jack va dîner sur l'invitation de Rose, En première classe, tout le monde le regarde, scrutant ses faux pas, toutes les fois où il va déroger aux pratiques sociales et à l'habitus. Après ce dîner, ils se sont tellement ennuyés que Jack propose à Rose de l'emmener enfin s'amuser et d'aller danser dans les cales du bateau. Cette partie de la représentation de Titanic, c'est ce qu'on appelle la distinction. Le fait que les groupes sociaux ont chacun des goûts qui sont spécifiques. Si vous appartenez à une classe sociale élevée, vous allez avoir tendance à aimer l'opéra. Si vous appartenez à une classe sociale inférieure, vous allez plutôt aimer la variété française. Et par la distinction, par les goûts qui vous ont socialement été transmis, vous vous constituez un sentiment d'appartenance à un certain collectif. Et si vous n'aimez pas les mêmes choses que votre classe sociale, comme c'est le cas de Rose dans Titanic, vous allez vous sentir en décalage et donc vous n'allez plus vous sentir appartenir à votre classe sociale. Ce que montre Bourdieu évidemment, c'est qu'il y a un phénomène de domination culturelle. Les classes supérieures écrasent les classes inférieures de leur mépris social et font ainsi preuve de ce que Bourdieu appelle la violence symbolique. écrasé de sa supériorité morale, intellectuelle et culturelle des classes que l'on juge inférieures. Là encore, dans le film Titanic, cette violence symbolique est parfaitement manifestée puisqu'elle devient une violence concrète. Au moment du naufrage du bateau, les premières classes prennent tous les canaux, tandis que les dernières classes se font enfermer dans les cales du bateau. À la fin, celles et ceux qui meurent, ce sont évidemment en majorité les passagers de la troisième classe. Alors on pourrait se dire que l'histoire d'amour entre Jack et Rose C'est ce qui montre qu'on peut transcender ces classes sociales, on peut transcender ces goûts. C'est parce que Rose ne supporte pas sa classe sociale d'origine et qu'elle a des goûts plus simples que finalement leur amour peut advenir. Sauf que, à la fin, qui survit à cette histoire ? Qui prend toute la place sur la porte alors que peut-être qu'ils auraient pu être deux ? Eh ben, c'est Rose. Finalement, c'est toujours la classe dominante qui gagne. Et à la fin, comme on le voit sur les photos, c'est Rose qui fait du poney, c'est Rose qui voyage, pendant que Jack est un glaçon au fond de l'océan. Donc finalement, Titanic, c'est une belle leçon de la sociologie de Bourdieu. Même quand on cherche à échapper à sa classe sociale, même quand on lutte pour la reconnaissance des autres classes sociales et qu'on cherche à se distinguer, on est toujours rattrapé par la sociologie. Et c'est qui la sociologie dans le film Titanic ? Ben, c'est l'iceberg, bien sûr. Allez, je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel épisode de Pop Culture. Et en attendant, abonnez-vous au compte Instagram du Fil d'Actu, à rebase. lefildactu.podcast pour des informations exclusives. Et ce ne serait pas l'heure de se reprendre une glace, là ?

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Cinéma, musique, stars, jeux vidéos, sport : tout ce qu'il faut pour passer de belles vacances !



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Et je sais pas pour vous, mais moi, à chaque fois que je regarde le film, Je suis convaincue, ou en tout cas j'espère fortement, que cette fois-ci, peut-être que le bateau ne va pas couler, qu'ils vont enfin voir l'iceberg à temps, et qu'ils vont pouvoir dévier de cap. Et comme ça, Rose et Jack pourront vivre leur amour au grand jour. Mais ce n'est pas le seul intérêt du film. Dans le film, il y a aussi une représentation des classes sociales, qui sont évidemment représentées par la première classe, deuxième classe et troisième classe. Et comme dans la véritable histoire, les premières classes ont pu dans l'ensemble être majoritairement sauvées, alors que les 3e classes sont tous morts au fond du bateau et au fond de l'océan. Est-ce qu'on ne pourrait pas analyser Titanic à partir de la philosophie de Pierre Bourdieu ? Pierre Bourdieu est un sociologue français qui a révolutionné la sociologie et même la philosophie avec pas mal de ses concepts. Je vous propose de découvrir Pierre Bourdieu à travers la triste histoire du Titanic. Au début du film, Jack et Rose appartiennent chacun à deux classes qui sont destinées à ne jamais se rencontrer. Elle est anglaise, de l'aristocratie, Il est américain des classes populaires et ils vont tous les deux embarquer sur un bateau pour un voyage initiatique qui les fera considérablement évoluer l'un et l'autre, mais ils ne le savent pas encore qui sera aussi leur dernier voyage. Puisque Jack va mourir et que Rose va abandonner son nom, se faire passer pour morte et recommencer une nouvelle vie loin des siens. Au cours du film, ces deux jeunes personnes se rencontrent et tombent peu à peu amoureux malgré tout ce qui les sépare. En effet, Rose appartient à la classe très élevée, elle est en première classe, et elle a ce que Bourdieu appelle un habitus, qu'on pourrait dire, de classe aristocratique ou dominante. L'habitus, c'est un petit peu l'ensemble des habitudes, l'ensemble des pratiques sociales que vous avez appris tout au cours de votre vie, de manière inconsciente. Une certaine manière de parler, de se comporter, d'utiliser votre fourchette à table ou de cracher le plus loin possible depuis le pont du bateau. Jack, quant à lui, appartient à la troisième classe. C'est un jeune garçon sans le sou qui dessine des prostituées combles de l'horreur, un jeune artiste qui finalement n'a que son cœur pour vivre. Son habitus, c'est la simplicité, la spontanéité, l'instant présent, des qualités qui sont attribuées à la troisième classe, aux classes inférieures et qui sont considérées plutôt vulgaires par la classe aristocratique. Alors que Rose se sent prisonnière, pétrifiée, engoncée dans les rigidités de sa classe sociale. Bon, jusqu'ici, ce n'est pas une histoire très originale. C'est une histoire de transfuge de classe. Ils tombent amoureux alors que tout les sépare, blablabla. Mais ce qui est intéressant dans Titanic, c'est que cette différence appartenance aux classes sociales est totalement matérialisée par l'existence objective de classes sociales. Ils dorent en troisième classe, elles dorent en première classe. Ils n'ont théoriquement pas l'autorisation de dîner ensemble et même de se fréquenter. Ils ne doivent même pas fréquenter les mêmes parties du bateau. D'ailleurs, quand Jack va dîner sur l'invitation de Rose, En première classe, tout le monde le regarde, scrutant ses faux pas, toutes les fois où il va déroger aux pratiques sociales et à l'habitus. Après ce dîner, ils se sont tellement ennuyés que Jack propose à Rose de l'emmener enfin s'amuser et d'aller danser dans les cales du bateau. Cette partie de la représentation de Titanic, c'est ce qu'on appelle la distinction. Le fait que les groupes sociaux ont chacun des goûts qui sont spécifiques. Si vous appartenez à une classe sociale élevée, vous allez avoir tendance à aimer l'opéra. Si vous appartenez à une classe sociale inférieure, vous allez plutôt aimer la variété française. Et par la distinction, par les goûts qui vous ont socialement été transmis, vous vous constituez un sentiment d'appartenance à un certain collectif. Et si vous n'aimez pas les mêmes choses que votre classe sociale, comme c'est le cas de Rose dans Titanic, vous allez vous sentir en décalage et donc vous n'allez plus vous sentir appartenir à votre classe sociale. Ce que montre Bourdieu évidemment, c'est qu'il y a un phénomène de domination culturelle. Les classes supérieures écrasent les classes inférieures de leur mépris social et font ainsi preuve de ce que Bourdieu appelle la violence symbolique. écrasé de sa supériorité morale, intellectuelle et culturelle des classes que l'on juge inférieures. Là encore, dans le film Titanic, cette violence symbolique est parfaitement manifestée puisqu'elle devient une violence concrète. Au moment du naufrage du bateau, les premières classes prennent tous les canaux, tandis que les dernières classes se font enfermer dans les cales du bateau. À la fin, celles et ceux qui meurent, ce sont évidemment en majorité les passagers de la troisième classe. Alors on pourrait se dire que l'histoire d'amour entre Jack et Rose C'est ce qui montre qu'on peut transcender ces classes sociales, on peut transcender ces goûts. C'est parce que Rose ne supporte pas sa classe sociale d'origine et qu'elle a des goûts plus simples que finalement leur amour peut advenir. Sauf que, à la fin, qui survit à cette histoire ? Qui prend toute la place sur la porte alors que peut-être qu'ils auraient pu être deux ? Eh ben, c'est Rose. Finalement, c'est toujours la classe dominante qui gagne. Et à la fin, comme on le voit sur les photos, c'est Rose qui fait du poney, c'est Rose qui voyage, pendant que Jack est un glaçon au fond de l'océan. Donc finalement, Titanic, c'est une belle leçon de la sociologie de Bourdieu. Même quand on cherche à échapper à sa classe sociale, même quand on lutte pour la reconnaissance des autres classes sociales et qu'on cherche à se distinguer, on est toujours rattrapé par la sociologie. Et c'est qui la sociologie dans le film Titanic ? Ben, c'est l'iceberg, bien sûr. Allez, je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel épisode de Pop Culture. Et en attendant, abonnez-vous au compte Instagram du Fil d'Actu, à rebase. lefildactu.podcast pour des informations exclusives. Et ce ne serait pas l'heure de se reprendre une glace, là ?

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    Psst, c'est l'été du fil d'actu. Chaussez vos tongs et prenez du popcorn, tout l'été. Je vous propose des épisodes consacrés à des grands événements qui ont marqué la pop culture de ces 30 dernières années. A déguster en 5 minutes avec une bonne glace à la fraise. Bon été ! Aujourd'hui, je vous propose une analyse pop philo du film Titanic de James Cameron, sorti en 1997. Ce film a été un véritable carton partout dans le monde, et pendant près de 20 ans, il a tenu le record mondial du box-office. En même temps, il faut dire qu'entre images spectaculaires de ce gigantesque bateau et de ce naufrage extraordinairement épique, ainsi que, bien sûr, la découverte de Leonardo DiCaprio et cette folle histoire d'amour avec la magnifique Kate Winslet, il y avait absolument tous les ingrédients pour plaire. Et il faut bien admettre que le film n'a pas pris une ride. Et je sais pas pour vous, mais moi, à chaque fois que je regarde le film, Je suis convaincue, ou en tout cas j'espère fortement, que cette fois-ci, peut-être que le bateau ne va pas couler, qu'ils vont enfin voir l'iceberg à temps, et qu'ils vont pouvoir dévier de cap. Et comme ça, Rose et Jack pourront vivre leur amour au grand jour. Mais ce n'est pas le seul intérêt du film. Dans le film, il y a aussi une représentation des classes sociales, qui sont évidemment représentées par la première classe, deuxième classe et troisième classe. Et comme dans la véritable histoire, les premières classes ont pu dans l'ensemble être majoritairement sauvées, alors que les 3e classes sont tous morts au fond du bateau et au fond de l'océan. Est-ce qu'on ne pourrait pas analyser Titanic à partir de la philosophie de Pierre Bourdieu ? Pierre Bourdieu est un sociologue français qui a révolutionné la sociologie et même la philosophie avec pas mal de ses concepts. Je vous propose de découvrir Pierre Bourdieu à travers la triste histoire du Titanic. Au début du film, Jack et Rose appartiennent chacun à deux classes qui sont destinées à ne jamais se rencontrer. Elle est anglaise, de l'aristocratie, Il est américain des classes populaires et ils vont tous les deux embarquer sur un bateau pour un voyage initiatique qui les fera considérablement évoluer l'un et l'autre, mais ils ne le savent pas encore qui sera aussi leur dernier voyage. Puisque Jack va mourir et que Rose va abandonner son nom, se faire passer pour morte et recommencer une nouvelle vie loin des siens. Au cours du film, ces deux jeunes personnes se rencontrent et tombent peu à peu amoureux malgré tout ce qui les sépare. En effet, Rose appartient à la classe très élevée, elle est en première classe, et elle a ce que Bourdieu appelle un habitus, qu'on pourrait dire, de classe aristocratique ou dominante. L'habitus, c'est un petit peu l'ensemble des habitudes, l'ensemble des pratiques sociales que vous avez appris tout au cours de votre vie, de manière inconsciente. Une certaine manière de parler, de se comporter, d'utiliser votre fourchette à table ou de cracher le plus loin possible depuis le pont du bateau. Jack, quant à lui, appartient à la troisième classe. C'est un jeune garçon sans le sou qui dessine des prostituées combles de l'horreur, un jeune artiste qui finalement n'a que son cœur pour vivre. Son habitus, c'est la simplicité, la spontanéité, l'instant présent, des qualités qui sont attribuées à la troisième classe, aux classes inférieures et qui sont considérées plutôt vulgaires par la classe aristocratique. Alors que Rose se sent prisonnière, pétrifiée, engoncée dans les rigidités de sa classe sociale. Bon, jusqu'ici, ce n'est pas une histoire très originale. C'est une histoire de transfuge de classe. Ils tombent amoureux alors que tout les sépare, blablabla. Mais ce qui est intéressant dans Titanic, c'est que cette différence appartenance aux classes sociales est totalement matérialisée par l'existence objective de classes sociales. Ils dorent en troisième classe, elles dorent en première classe. Ils n'ont théoriquement pas l'autorisation de dîner ensemble et même de se fréquenter. Ils ne doivent même pas fréquenter les mêmes parties du bateau. D'ailleurs, quand Jack va dîner sur l'invitation de Rose, En première classe, tout le monde le regarde, scrutant ses faux pas, toutes les fois où il va déroger aux pratiques sociales et à l'habitus. Après ce dîner, ils se sont tellement ennuyés que Jack propose à Rose de l'emmener enfin s'amuser et d'aller danser dans les cales du bateau. Cette partie de la représentation de Titanic, c'est ce qu'on appelle la distinction. Le fait que les groupes sociaux ont chacun des goûts qui sont spécifiques. Si vous appartenez à une classe sociale élevée, vous allez avoir tendance à aimer l'opéra. Si vous appartenez à une classe sociale inférieure, vous allez plutôt aimer la variété française. Et par la distinction, par les goûts qui vous ont socialement été transmis, vous vous constituez un sentiment d'appartenance à un certain collectif. Et si vous n'aimez pas les mêmes choses que votre classe sociale, comme c'est le cas de Rose dans Titanic, vous allez vous sentir en décalage et donc vous n'allez plus vous sentir appartenir à votre classe sociale. Ce que montre Bourdieu évidemment, c'est qu'il y a un phénomène de domination culturelle. Les classes supérieures écrasent les classes inférieures de leur mépris social et font ainsi preuve de ce que Bourdieu appelle la violence symbolique. écrasé de sa supériorité morale, intellectuelle et culturelle des classes que l'on juge inférieures. Là encore, dans le film Titanic, cette violence symbolique est parfaitement manifestée puisqu'elle devient une violence concrète. Au moment du naufrage du bateau, les premières classes prennent tous les canaux, tandis que les dernières classes se font enfermer dans les cales du bateau. À la fin, celles et ceux qui meurent, ce sont évidemment en majorité les passagers de la troisième classe. Alors on pourrait se dire que l'histoire d'amour entre Jack et Rose C'est ce qui montre qu'on peut transcender ces classes sociales, on peut transcender ces goûts. C'est parce que Rose ne supporte pas sa classe sociale d'origine et qu'elle a des goûts plus simples que finalement leur amour peut advenir. Sauf que, à la fin, qui survit à cette histoire ? Qui prend toute la place sur la porte alors que peut-être qu'ils auraient pu être deux ? Eh ben, c'est Rose. Finalement, c'est toujours la classe dominante qui gagne. Et à la fin, comme on le voit sur les photos, c'est Rose qui fait du poney, c'est Rose qui voyage, pendant que Jack est un glaçon au fond de l'océan. Donc finalement, Titanic, c'est une belle leçon de la sociologie de Bourdieu. Même quand on cherche à échapper à sa classe sociale, même quand on lutte pour la reconnaissance des autres classes sociales et qu'on cherche à se distinguer, on est toujours rattrapé par la sociologie. Et c'est qui la sociologie dans le film Titanic ? Ben, c'est l'iceberg, bien sûr. Allez, je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel épisode de Pop Culture. Et en attendant, abonnez-vous au compte Instagram du Fil d'Actu, à rebase. lefildactu.podcast pour des informations exclusives. Et ce ne serait pas l'heure de se reprendre une glace, là ?

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