Speaker #1Vous écoutez l'épisode numéro 1. Que veut dire « retrouver sa souveraineté personnelle » ? En général, lorsque l'on parle de souveraineté, c'est plutôt du registre du politique, des institutions. On a tous déjà entendu parler par exemple de la souveraineté nationale ou de la souveraineté du peuple. Dans ce cadre-là, ce mot désigne l'autorité suprême dont dispose une nation sur elle-même ou un peuple sur lui-même. Et finalement, il est assez rare d'utiliser ce terme dans un autre contexte, de parler de souveraineté personnelle. En fait, l'idée, la notion de souveraineté est quelque chose qui m'est chère depuis longtemps. Ceux qui me connaissent savent que j'ai eu une autre vie professionnelle, il y a maintenant pas mal d'années, suite à des études de droit et de sciences politiques. C'est là que j'ai découvert cette idée de souveraineté, qui a vraiment fait écho en moi. même si à l'époque, je ne savais pas exactement pourquoi. Ensuite, j'ai effectué ma reconversion professionnelle, il y a déjà plus de 20 ans, pour m'investir dans l'accompagnement des êtres, et au fil du temps, j'ai compris pourquoi j'avais été autant marquée par cette idée de souveraineté. Tout simplement parce qu'elle est au cœur de mes valeurs et donc de mes accompagnements. Mais alors, qu'est-ce que ça veut dire ? Eh bien, la souveraineté personnelle se réfère à l'autorité suprême qu'un individu exerce sur lui-même, c'est-à-dire sa capacité à prendre des décisions autonomes et à diriger sa vie sans ingérence extérieure. Il y a plusieurs principes derrière cette idée de souveraineté personnelle et je vous propose de voir ensemble les cinq principaux aspects. Le premier élément de la souveraineté personnelle pour moi, c'est l'autonomie, être souverain de soi-même. implique d'abord d'être autonome. Cela veut dire pouvoir se gouverner soi-même. Je constate qu'on confond souvent autonomie et indépendance. En réalité, je crois que l'indépendance, ça n'existe pas. Chercher à devenir indépendant est une chimère. En tant qu'être humain, nous sommes tous interdépendants. Nous avons besoin les uns des autres, ne serait-ce que pour nous nourrir, nous habiller par exemple. Et aussi parce que certains de nos besoins fondamentaux nécessitent d'être en lien avec les autres. Je pense aux besoins de partage, aux besoins d'appartenance. L'autonomie, c'est autre chose. Cela nécessite d'abord de bien se connaître, et notamment de bien connaître ses valeurs. J'en reparlerai un peu plus loin. Et aussi de bien connaître ses besoins. Les êtres humains ont tous plus ou moins les mêmes besoins. Mais chacun va avoir sa manière de les nourrir. Et puis, chaque besoin n'a pas la même importance selon les individus. Cela nécessite une introspection approfondie pour identifier ses besoins, ses valeurs et ses objectifs personnels. Être autonome, c'est donc avoir conscience de tout cela et aussi avoir identifié les moyens, les actions concrètes à mener pour exprimer, nourrir, faire respecter nos valeurs et nos besoins. Avec l'autonomie vient ensuite la responsabilité. C'est le second principe. La responsabilité, c'est la capacité à assumer que nos actions, nos pensées et nos émotions dépendent de nous. La responsabilité est un aspect fondamental de la souveraineté personnelle. Là encore, la notion de responsabilité est souvent mal comprise. On essaie de lui trouver des raccourcis, mais en réalité on la confond avec d'autres choses, comme avec la culpabilité par exemple, ou encore avec le fait de respecter des règles et dictées par une autorité. La responsabilité en psychologie est un vaste sujet et j'y consacrerai un autre épisode de ce podcast. Je peux d'ores et déjà exprimer ici qu'être responsable, c'est accepter que j'ai une part d'action, dans ce que je vis. c'est-à-dire que je suis acteur ou actrice de comment je pense et de ce que je ressens, et surtout de ce que je fais, de ce que je pense et de ce que je ressens. Quand je prends pleinement ma responsabilité, je cesse de considérer que ce que je vis est systématiquement à cause de l'extérieur et je commence à regarder quelle est ma part. Être souverain, c'est également être conscient de ses valeurs personnelles, et être en alignement avec elle. C'est le troisième principe. Les valeurs, ce sont les réponses à la question « Qu'est-ce qui est fondamental, essentiel pour moi dans la vie ? » Elles représentent nos fondations, notre socle. Elles peuvent être une vraie boussole pour nous guider dans Ausha, nos décisions, à condition de les identifier clairement. Elles peuvent aussi être de vraies clés de motivation. A contrario, lorsque l'on fait des choix qui vont à l'encontre d'une ou plusieurs de nos valeurs, il y a une sorte de décalage intérieur qui se produit et qui va entraîner un malaise, voire un mal-être. Donc on ne peut pas devenir souverain si on ne permet pas à nos valeurs de s'exprimer correctement dans nos différents domaines de vie. Lorsque je suis au clair avec mes valeurs, que j'ai bien identifié mes besoins et que je me sens autonome et responsable, je peux alors établir des limites saines exercer sa souveraineté personnelle signifie définir et maintenir des frontières claires avec autrui pour garantir le respect de son espace physique émotionnel et mental cela nous ramène une fois encore à l'idée de bien se connaître car avant de fixer ses limites encore faut-il les avoir identifiées d'autre part l'établissement de limites implique une capacité à dire non. Pour beaucoup de personnes, dire non, c'est difficile. Je pense en particulier à celles et ceux qui portent le message contraignant de faire plaisir. Je pense aussi aux hypersensibles. Alors il ne s'agit pas d'arrêter de faire plaisir aux autres, d'être généreux. Bien sûr que non. Il est question ici de se prendre en considération et de s'assurer avant de dire oui que ce n'est pas à notre propre détriment je reviendrai aussi sur ce point lors d'un prochain épisode le cinquième et dernier principe c'est que la souveraineté personnelle implique la libération des conditionnements il s'agit de prendre conscience des influences externes que nous subissons telles que les normes sociétales les attentes familiales ou les croyances limitantes qui peuvent entraver l'expression authentique de soi. J'en vois beaucoup d'exemples dans mes accompagnements et ceux dans tous les domaines. Par exemple, des personnes qui ont suivi une voie professionnelle pour se conformer au désir d'un parent, ou encore le fait de considérer qu'être célibataire ne serait pas normal, etc. En se libérant de ces conditionnements, l'être retrouve son pouvoir intérieur et sa capacité à agir en accord avec sa véritable nature. Évidemment, c'est un processus qui peut demander du temps. On ne se défait pas de toutes ces influences d'un claquement de doigts, mais peu à peu c'est possible. Et le fait de réaliser que l'on est en train de retrouver notre pouvoir intérieur est quelque chose de réellement merveilleux, qui a un impact très positif sur la confiance en soi et sur l'estime de soi. Alors faisons une petite synthèse. Retrouver sa souveraineté personnelle, c'est être autonome, Être responsable, être conscient de ses valeurs et aligné avec elles, fixer des limites claires, se libérer des conditionnements. Je vous accorde qu'il s'agit d'un sacré programme, qui ne se fait pas en un jour, mais qui a le grand avantage de permettre d'acquérir cette fameuse souveraineté, ce pouvoir suprême de décider de ce qui est juste et bon pour soi, et de tracer sa voie.