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Intelligence Artificielle et DATA - Le Podcast de Natacha Njongwa Yepnga

L'Intelligence Artificielle au Service de la Cybersécurité : Révolution ou Menace ?

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59min |04/11/2024
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L'Intelligence Artificielle au Service de la Cybersécurité : Révolution ou Menace ?

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Description

🎙️ Dans cet épisode captivant, découvrez le monde de la cybersécurité et son lien étroit avec l'intelligence artificielle. Rony Abecidan, chercheur spécialisé en cybersécurité, nous apporte un éclairage unique sur l'utilisation de l'IA pour contrer les menaces contemporaines, telles que les deepfakes et les attaques de phishing. Nous explorons des exemples concrets d'applications de l'IA, de la détection des anomalies réseau à la simulation d'attaques pour mieux préparer les entreprises. Rony partage également son parcours académique, ses raisons de choisir la recherche en IA et cybersécurité, et prodigue des conseils précieux à ceux qui songent à faire une thèse.


Pour entrer en contact avec Rony :https://www.linkedin.com/in/rony-abecidan/?originalSubdomain=fr

Podcast "Thèse Antithèse Synthèse" :https://podcasters.spotify.com/pod/show/these-antithese-synthese

Livre recommandé : La Horde du Contrevent d'Alain Damasio :

Livre recommandé: La Horde du Contrevent d'Alain Damasio https://www.amazon.fr/Horde-du-Contrevent-Alain-Damasio/dp/2070342263


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Tu sais, sur ChatGPT, quand tu demandes de créer un code, il y a 20% des cas à peu près, ils utilisent des librairies qui n'existent pas. Ils les créent. En plus de faire des campagnes de phishing automatique, il y a aussi tout ce qui est simulation de vraies attaques pour mieux appréhender les potentiels, en fait, ce qui va vraiment arriver. Pour réfléchir à comment faire pour que ce gap entre théorie et pratique soit de plus en plus réduit pour les praticiens. Pour qu'en pratique, on puisse vraiment détecter les manipulations d'images, peu importe si on ne connaît pas comment les images ont été faites, en fait. En fait, c'est des gens qui se disent finalement, peut-être que ce serait pas mal de faire une thèse après toutes ces années en CDI parce que j'ai l'impression que ça va apporter quelque chose.

  • Speaker #1

    On dit souvent que la cybersécurité, la data et l'intelligence artificielle sont des secteurs d'avenir porteurs avec énormément de débouchés. Concrètement, quelles sont les applications de l'intelligence artificielle en cybersécurité ? Qu'est-ce qu'on entend même déjà ? par cybersécurité et pourquoi c'est important et pourquoi est-ce qu'on en parle de plus en plus. Pour vous donner une idée, si vous êtes sur Internet normalement, vous avez déjà vu des vidéos, des photos, des personnes publiques, politiques qui ont été transformées en véhiculant des messages qui ne sont pas du tout corrects. On a vu ce qu'on appelle les deepfakes. En gros, il y a des images qui sont générées de plus en plus et qui ressemblent à la réalité. Les vidéos générées deviennent de plus en plus réelles. Et ça, ça pose un problème parce qu'on peut écouter une vidéo, on croit que c'est vrai. alors qu'en réalité, ça a été généré par l'intelligence artificielle. Donc, il faut se prémunir de ces deepfakes-là. Et raison pour laquelle, dans ce podcast, on va parler de cybersécurité et d'IA. voir ensembles, concrètement, comment on peut utiliser l'intelligence artificielle pour se protéger de ce type de menaces ? Pour en parler, j'ai invité sur la chaîne Rony Abecidan. Avant de vous laisser avec le podcast, laissez-moi vous présenter qui est Rony Abecidan. En fait, Rony, c'est un chercheur en cybersécurité et IA. qui travaille actuellement sur les stratégies d'apprentissage robustes pour la détection de manipulation des images. Donc, c'est clairement le thème de sa recherche. Au-delà de la recherche, Rony a une vraie passion pour le partage. Il a d'ailleurs un podcast, Thèse, Antistèse et Synthèse, que je vous recommande si vous vous intéressez au monde de la recherche. Dans ce podcast, qu'est-ce qu'il partage ? Il partage en fait des réalités de la vie des doctorants et des doctorantes. Il vous montre les vraies raisons pour lesquelles vous devez ou pas d'ailleurs. faire le doctorat. Donc si ça vous intéresse, n'hésitez pas à aller sur Spotify, Apple Podcasts, suivre Thèse, Antithèse, Synthèse. Et dans ce podcast, Rony vous partage son expérience en cybersécurité et IA et aussi son expérience en tant que chercheur. Je ne vous en dis pas plus et avant de vous laisser, n'oubliez pas, vos likes, vos commentaires ont un impact significatif sur la croissance de ce podcast. Donc n'hésitez pas, mettez-moi 5 étoiles sur toutes les plateformes d'écoute. Mettez-moi des commentaires parce que c'est comme ça en fait que l'algorithme va permettre de promouvoir ce podcast. C'est comme ça que des personnes auront de plus en plus envie de participer à ce podcast et apporter le maximum de valeur à la communauté d'État francophone. Vous avez réalisé des actions, alors place à mon échange avec Roni sur l'intelligence artificielle et la cybersécurité. Bonne écoute à vous. Roni, on parle beaucoup de cybersécurité et d'intelligence artificielle. Pour les personnes qui ne comprennent pas du tout ces domaines-là, est-ce que tu peux nous expliquer déjà c'est quoi la cybersécurité ? Et quelles sont les applications de la cyber-sécurité, du moins de l'intelligence artificielle dans la cyber-sécurité ? Donc, moi, je ne dois pas là. Qu'est-ce qu'on entend par cyber-sécurité ?

  • Speaker #0

    Alors, il faut savoir qu'aujourd'hui, je pense que tout le monde connaît Internet, le grand public, les entreprises aussi. On est donc amené à souvent utiliser différents algorithmes sans trop le savoir. Et en fait, du fait qu'on utilise tout un tas d'algorithmes qui agissent... sans qu'on sache derrière ce qui se passe, ça peut aussi amener à des potentielles attaques de personnes malveillantes qui exploitent le fait qu'elles savent quelque chose qu'on ne sait pas. Qu'est-ce que je veux dire par là ? Si je suis un utilisateur et que je ne sais pas qu'en cliquant sur un site web, potentiellement, je donne des informations sensibles à quelqu'un parce que j'ai accepté tel ou tel cookie qui apparaît sans forcément le lire, bel fait. c'est dangereux parce que du coup il y a des personnes qui peuvent exploiter ça, vous envoyez un faux mail en se faisant passer pour une entité pour laquelle vous avez confiance, par exemple l'Etat, et ensuite ça vous fait cliquer sur un lien et vous quand vous pensez que cliquer sur un lien ce n'est pas dangereux après tout, vous arrivez, vous faites attaquer et potentiellement on arrive à extirper des informations sensibles sur vous, on arrive à vous extorquer de l'argent, on arrive à rentrer dans votre ordinateur et faire des choses, vous filmez à votre insu. Donc en fait la cybersécurité, si tu veux pour moi, C'est un peu toutes les précautions qu'on met en place pour le grand public et même pour les entreprises plus généralement. pour éviter de se faire attaquer du fait de notre présence sur Internet. Le fait qu'on soit tellement sollicité, le fait qu'on utilise tous les jours Internet, et qu'on utilise plein d'outils connectés qui utilisent nos données et que parfois on ne sait pas trop ce qu'ils font, en fait derrière, ça implique aussi de savoir comment se protéger au cas où si quelqu'un nous veut du mal. Donc la cybersécurité, c'est vraiment la science des outils de sécurité, de l'activité en ligne finalement. On peut dire ça comme ça très très simplement. Donc l'IA, comment ça pourrait aider la cybersécurité ? Alors l'IA, il faut le voir comme on peut le voir. Pour moi, l'intelligence artificielle, c'est un peu une science où on essaye de faire apprendre à des algorithmes à résoudre des tâches, mais de façon autonome. Qu'est-ce que je veux dire par là ? Par exemple, une machine à café, actuellement, il n'y a pas vraiment qui sont basées sur des intelligences artificielles. Pourquoi ? Parce qu'en fait, la machine à café, comment elle fonctionne ? On appuie sur un bouton, et en fait, derrière, il y a un code qui dit Si l'utilisateur a cliqué... sur ce bouton et qu'il a réglé ce niveau de sucre et qu'il a fait ça et qu'il a fait ça, alors tu délivres comme ça le café. Donc en fait, tout est très très clair. Il y a toujours le même schéma à faire. C'est facile de créer les règles. Et donc du coup, ça marche comme sur des roulettes. Maintenant, si je veux faire une voiture autonome, une voiture qui conduit tout seul, c'est beaucoup plus compliqué d'imaginer des règles du style Alors si jamais un piéton arrive et qu'il y a un vélo qui le double par la droite et que moi je suis en voiture et que le feu est encore vert et que j'étais en train de rouler à 50 km heure et qu'il y a un oiseau qui arrive, En fait, très rapidement, tu ne peux pas imaginer l'ensemble des possibilités qui vont exister pour conduire une voiture. Et donc, du coup, c'est là que viennent les idées, par exemple, d'imaginer des algorithmes qui vont apprendre eux-mêmes comment conduire tout seul, juste en regardant comment nous, on conduit, par exemple.

  • Speaker #1

    Ok. En fait, l'IA, tu as dit il y a deux points, finalement. Dans l'IA, on a les règles basiques.

  • Speaker #0

    Pour moi, les règles basiques, ce n'est pas de l'IA. Ce n'est pas de l'IA ? Pour moi, ça, ce n'est pas de l'IA. Parce qu'il n'y a aucune notion d'apprentissage. C'est un... L'IA apprend ses règles elle-même. Pour moi, ce qui est de l'IA, c'est si tu connais pas les règles et que l'IA l'apprend d'elle-même. Ça, ça peut être considéré comme de l'IA, les arbres de décision. Par contre, tout ce qui est vraiment codé en dur dans les machines à café, par exemple, ça, c'est pas l'IA parce que c'est explicite, on connaît déjà toutes les règles. On est capable de le faire nous-mêmes, en fait.

  • Speaker #1

    En fait, pour toi, l'IA, c'est vraiment quelque chose qui apprend des règles d'elle-même.

  • Speaker #0

    C'est ça. Ça change complètement de paradigme. Là, on a une époque, au départ, où on était... en train de tout coder nous-mêmes à la main. Là, on dit, OK, tiens, voilà des exemples de ce que tu es censé faire. On peut aussi dire, ça c'est bien, ça c'est pas bien. Et en fait, elle-même, elle va apprendre à comment changer son comportement pour que ça résout le problème.

  • Speaker #1

    Je vois la question parce que moi, j'avais une vision un peu différente, où je voyais deux pans, tu vois. Dans l'IA, comme tu as dit, c'est tout système qui va permettre justement aux ordinateurs de se comporter, entre guillemets, comme des êtres humains pour résoudre des tâches. Et pour résoudre ces tâches-là, on peut avoir deux visions. Des tâches avec des règles bien définies. Comme IF-ELSE, par exemple, je crée une calculatrice qui permet d'élever un nombre au carré. Pour moi, ça c'était de l'intelligence artificielle, dans la mesure où l'être humain, pour calculer, tu vois, tu utilises des règles que tu connais déjà, et 2 x 2, ça fait 4. Donc si je fais une calculatrice qui me fait 2 x 2 égale à 4, je me comprends entre guillemets pour cette tâche-là comme un être humain et je suis capable de calculer. Et le deuxième point, c'est ce que tu décris, où cette fois-ci, l'IA n'a plus des règles de façon explicite et apprend par elle-même. généralement à partir des données. On parle beaucoup de deep learning, de machine learning. Et là, on donne les données à l'IA, entre guillemets, et l'IA va apprendre de ces données-là pour trouver des règles et pouvoir, par exemple, développer des voitures autonomes.

  • Speaker #0

    Par contre, tu vois, dans l'exemple de la calculatrice, j'aime bien cet exemple parce qu'à la fois, il y a le 2 plus 2 égale 4, mais en fait, il y a aussi à la fois le côté je calcule une racine. Comment tu calcules une racine ? La racine, on ne l'a pas donnée explicitement, on n'a pas dit si l'utilisateur tape... racine de pi égale ça.

  • Speaker #1

    Ça, c'est plus complexe.

  • Speaker #0

    Et donc, en fait, ça, il y a vraiment un algorithme derrière qui va chercher à minimiser une fonction pour trouver le zéro. Et donc, du coup, c'est un peu de l'IA aussi, quelque part, dans le sens où il y a une optimisation. Oui,

  • Speaker #1

    ok. Et du coup, là, on revient encore sur la définition de la cybersécurité. Donc, ce que moi, je comprends aujourd'hui, c'est que le domaine de la cybersécurité, c'est ce domaine-là qui permet en fait de garantir, entre guillemets, qui aide en fait les entreprises à éviter... les attaques, entre guillemets, sécuriser leurs données. Je prends par exemple le cas, moi je suis en banque. En ligne, on fait beaucoup d'achats en ligne. Je pense que la cybersécurité va s'intéresser justement à bien sécuriser l'ensemble des transactions qu'on réalise en ligne sur les sites internet.

  • Speaker #0

    Ça, c'est la partie la plus connue de la cybersécurité.

  • Speaker #1

    Parce qu'il y a d'autres parties, il y a plusieurs parties dans la cybersécurité.

  • Speaker #0

    En fait, tout ce qui est, donc là, tu me parles des banques en ligne, je pense que c'est ce qu'on sait au niveau du grand public, mais après auprès des entreprises, les entreprises ont des données qui sont sensibles, on ne veut pas qu'elles soient volées, on ne veut pas qu'elles partent. pour que la concurrence puisse les approprier, ou alors que ça se trouve, il y a des données qu'on ne veut pas que le grand public sache. Il y a toujours un secret dans les entreprises. Par exemple, la recette secrète de Coca-Cola, ce serait bête que quelqu'un réussisse à avoir la main dessus. Il y a tout ce qui est aussi... On veut juste détruire le système de l'entreprise pour la bloquer et lui demander une rançon. Ça, ça arrive aussi. Et moi, là où je travaille plus dans mon domaine, c'est tout ce qui est détection de contenu manipulé à des freins malveillants. Dans le sens où, par exemple, je peux aujourd'hui cacher un virus dans une image de façon complètement invisible. Et ça, ça peut passer par exemple les antivirus, parce que les antivirus n'analysent pas en général les images et ne pensent pas qu'il peut y avoir un virus dans une image. Ok. Il y a aussi tout ce qui est manipulation de l'opinion publique. Je crée une fausse image par IA pour faire dire quelque chose à quelqu'un ou pour montrer une fausse information. Les gens y croient et je manipule quelqu'un et ça détruit peut-être une réputation.

  • Speaker #1

    D'accord, ok. En fait, toi, tu travailles plus sur toute la partie. On parle beaucoup de deepfake. Oui. Voilà. Tout ce qui va être... On voit beaucoup des IA où c'est moins facile de générer. Prends par exemple l'image d'Emmanuel Macron, lui faire dire des choses qui ne sont pas forcément correctes. Et le grand public... Parce qu'on a vu l'image, c'est tellement réaliste en fait. Je me rends compte à quel point les IA sont capables de faire des choses incroyables dans ces domaines-là. Et tu as aussi parlé d'un point qui a attiré mon attention quand tu décrivais la cybersécurité. Tu as parlé des cookies. Nous, par défaut, en fait, tu vois, quand tu as un site internet, on te dit d'accepter tous les cookies. Toi, tu ne le lis pas, tu n'as pas le temps de le faire. Bien sûr. Et du coup, pourquoi est-ce que c'est important justement d'avoir ce plan d'activité ? Pourquoi est-ce qu'aujourd'hui... Je vois partout, on parle de cybersécurité. Pourquoi est-ce que c'est très important ?

  • Speaker #0

    Parce que les risques sont énormes. C'est-à-dire qu'en fait, si quelqu'un s'amuse à pirater une entreprise pour lui soutirer des informations, bloquer ses données, faire des transferts d'argent illégaux et tout, en fait, derrière, l'entreprise peut couler, les gens n'ont plus de travail. Toute une nation aussi, genre la Russie qui crée des bots. pour influencer les opinions politiques, pour qu'un jour puisse voter pour un parti ou pour un autre, c'est très grave aussi. Donc en fait, ça peut carrément influencer toute une nation. Ça va très loin, la cybersécurité, parce qu'à partir du moment où tout est connecté aujourd'hui, il y a un danger pour chaque connexion. Et en fait, la meilleure solution pour être protégé, c'est presque de ne pas être connecté. Par exemple, les banques, quand elles ont des serveurs, elles ont des serveurs dans des salles où il y a très peu de connexions qui sont faites pour que tout se fasse en physique chez eux et que... vraiment tout soit hyper contrôlé. En général, les meilleures cyberattaques, c'est des attaques qui viennent de l'intérieur, dans le sens où on a réussi à faire de l'ingénierie sociale avec un employé. Et en fait, lui, il a accès à des choses. Et grâce à cet accès, nous, derrière, on peut réussir à avoir accès aux choses sensibles pour lesquelles, normalement, il y avait une super protection. Mais du coup, on l'a entre guillemets bypassé parce qu'en fait, on est passé par une personne qui avait les droits.

  • Speaker #1

    Exactement. Et ça me rappelle une information que j'ai suivie à une entreprise où on disait justement ça, c'est que les cyberattaques les plus... puissante, ça vient de l'intérieur. Par exemple, l'assistante souffiante qui a son compte LinkedIn, qui partage sa peau déjà avec des collègues. Et grâce à ces petits détails, les cyberattaqueurs...

  • Speaker #0

    On peut brocher chaque GPT aujourd'hui. Il va lui envoyer un mail à cette madame, il va lui dire Oui, j'ai participé à votre séminaire, c'était super, on peut faire une petite visio ? Et hop, il met un lien. Et voilà, c'est bon, ça a pris un petit truc déjà. En fait, aujourd'hui, vraiment, les deepfakes, tout ce qui est généré par IA, on combine tout, ça peut faire des super attrapes Nigo. Pour la cybersécurité, c'est un vrai danger aussi.

  • Speaker #1

    Et j'imagine aussi qu'avec l'arrivée de l'IA générative, c'est encore plus marqué. Parce que tu vois, aujourd'hui, moi j'utilise beaucoup de chat GPT au quotidien. Je ne sais pas si toi tu l'utilises aussi.

  • Speaker #0

    Je l'utilise très très souvent aussi,

  • Speaker #1

    oui. Voilà. Et j'ai vu une vidéo de Mecode justement, où il disait en fait que tu vois, quand tu mets ton prompt dans le chat GPT, c'est possible qu'on ait également une cyberattaque via le chat GPT qui récupère toutes les informations.

  • Speaker #0

    En fait, tout ce qu'on rentre. c'est pour ça qu'il faut faire attention à tout ce qu'on rentre en ligne dans tous les cas tout ce qu'on rentre en ligne dans n'importe quoi même si les entreprises elles disent oui on traite vos données, on respecte vos données on les supprime, nanana on a aucune façon de le vérifier donc en fait il vaut mieux se dire ok ça se trouve les entreprises elles nous mentent, c'est pas impossible qu'elles puissent récupérer les données, je fais attention à ce que j'écris il y a des solutions open source pour ChatGPT je sais pas si tu connais le logiciel LM Studio LM Studio j'en ai entendu parler mais je n'ai pas un côté c'est un logiciel qui est pas mal parce que c'est une interface presque comme ChatGPT Sauf que c'est en local et tu peux télécharger tous les modèles open source de Mistral, de Facebook, de Lama, etc. Tu peux tous les exécuter sur ta propre machine sans forcément savoir comment encoder un pitot pour ceux qui ne savent pas. Juste vraiment en téléchargeant un truc et ensuite en l'exécutant comme chaque GPT normal. Mais ça au moins, c'est en local sur ton ordinateur et tu peux enlever le wifi si tu es parano. Ça va quand même fonctionner et ça ne va rien faire. Par contre, ce que je pense aussi, si on veut vraiment utiliser cette GPT et qu'il y a des informations confidentielles, ne pas hésiter. à remplacer les effets confidentiels dans le texte par des X et des Y codés. C'est-à-dire, X fait Y, donc ça fait Z, et reformule-moi ça dix fois. Au final, à la fin, ça fait quand même ce qu'on veut, mais c'est juste qu'il ne sait pas à quoi correspondent X, Y et Z. Et donc, c'est déjà une première forme de protection.

  • Speaker #1

    Et ça, c'est quelque chose que j'applique également. Ça peut devenir tellement puissant que parfois, même pour les analyses de données, faire un modèle rapidement, il peut produire le code. Donc ce que tu peux faire, c'est que tu mets ta base de données, les colonnes masquées, tu peux générer déjà des données qui ressemblent à ta base. Et maintenant tu te donnes un achat de GPT, entraîne-moi ce modèle, donne-moi le code qui permet d'entraîner le modèle, tu copies le code et tu...

  • Speaker #0

    Super intéressant que tu me parles de ça, parce que je viens de lire un post en venant pour le podcast de Haroua, je ne sais pas si vous connaissez Haroua Biri, qui est une experte en cybersécurité, et en fait, tu sais sur le chat de GPT, quand tu demandes d'écrire un code, parfois, il y a quelques fois, il paraît 20% des cas à peu près, ils utilisent des librairies qui n'existent pas. Il les crée.

  • Speaker #1

    Oui, il les vente, oui.

  • Speaker #0

    Mais c'est souvent les mêmes, en fait. Et en fait, il y a des gens qui ont remarqué ça et ils se sont dit, tiens, si je créais cette fausse librairie, mais que dedans, je mettais un code malveillant, comme ça, si quelqu'un utilise ChatGPT et il importe la librairie qui est fausse, en fait, là, il y a un marché, ça sera la mienne et je pourrais le pirater. Tu vois, il y a des gens qui exploitent les failles de ChatGPT parce qu'en fait, vu que les gens vont peut-être écrire bêtement sans vérifier le code et vont importer les librairies en pensant que c'est des librairies qui existent. Si elles existent vraiment, mais qu'elles sont malveillantes, on ne le saura pas forcément. Et donc, en fait, ça, c'est hyper intéressant comme façon de voir qu'en fait, il y a plein de façons de se faire hacker aujourd'hui.

  • Speaker #1

    L'où l'importance, justement, des personnes qui travaillent dans la cybersécurité.

  • Speaker #0

    Et oui,

  • Speaker #1

    et oui. Et ça me pose, en fait, à justement te poser la question. Est-ce qu'on peut voir de façon concrète les applications, je pense qu'on en a parlé plus ou moins, réelles de l'IA dans la cybersécurité ? Quand toi, tu travailles, par exemple, toi, tu fais de la recherche actuellement dans l'IA et cybersécurité. Quelles sont les applications concrètes que tu vois pour l'IA ?

  • Speaker #0

    Alors ça, c'est la partie de la question du départ que j'ai oublié de répondre, mais je voulais répondre plus tard, donc c'est bien. Donc en fait, concrètement, il y a déjà des applications. Ce n'est pas que je le vois, c'est que c'est déjà là. Il y a une entreprise qui s'appelle Resilium.ai. Et en fait, eux, ils proposent des solutions avec beaucoup d'IA pour répondre à un problème de cyber sécurité. Et techniquement, qu'est-ce qu'ils font en plus par rapport à ce qui existe déjà ? Déjà, par exemple, le fait de surveiller... tout le réseau de l'entreprise pour voir toutes les connexions qui rentrent, toutes les connexions qui sortent et détecter les anomalies. En fait, il y a beaucoup de détections d'anomalies qui se font par IA aujourd'hui, parce que les IA peuvent parfois détecter des choses que nous, on ne verra pas comme ça, on laisserait passer. Et donc, c'est assez puissant parce que du coup, à force de voir tout ce qui va... à force de surveiller en temps réel toutes les connexions entrantes et sortant de l'entreprise, on est capable déjà d'avoir des premiers pare-feu, si tu veux, des premières façons d'arrêter la menace. Il y a ça. Deux, il y a aussi tout ce qui est simulation d'attaque pour préparer les employés. Et en fait, comme je t'ai dit, ce que je t'ai dit avec ChatGPT tout à l'heure, tu prends un post sur LinkedIn d'un employé, tu l'utilises dans ChatGPT pour qu'il utilise cette information pour créer un phishing, tu l'envoies à l'employé en question et tu vérifies qu'en fait, il ne va pas se faire avoir. Et comme ça, tu lui apprends qu'en fait, à tout moment, il peut y avoir un mail frauduleux qui passe la boîte mail et qu'il faut qu'il soit sensibilisé à ça pour ne pas cliquer sur le lien et pour ne pas créer une menace. OK.

  • Speaker #1

    Et c'est ce que je travaille beaucoup dans les grands groupes et en général je vois qu'il y a souvent des campagnes de phishing.

  • Speaker #0

    Ah je l'ai aussi à l'université.

  • Speaker #1

    On reçoit tout le temps des messages. Il y en a qui sont beaucoup plus intelligents que d'autres.

  • Speaker #0

    Ah bah c'est ça,

  • Speaker #1

    exactement.

  • Speaker #0

    Après je regarde toujours le nom du mail en haut et il y a marqué arnaque.net. Donc du coup quand il ne faut même pas aller fort de faire un vrai truc, on voit que c'est une arnaque. Mais des fois c'est vrai qu'on a l'impression, parce que moi des fois ils m'ont dit, ça m'a fait marrer. Oui, il va y avoir une coupure de Wi-Fi dans votre bâtiment. Ce qui pourrait être vrai. Ils me disent que la coupure de Wi-Fi arrivera après-demain, c'est-à-dire samedi quand le bâtiment est fermé. Déjà, petit problème. Et après, ils ont dit, oui, mais en solution, on vous propose de demander une clé 5G pour vous connecter pendant toute la journée. Et donc, cliquez ici pour demander la clé 5G. Ça fait bizarre quand même. Mais bon, des fois, il y a des vrais trucs. C'est vrai qu'on peut se faire avoir dans ces campagnes. Il y a beaucoup de boîtes qui sont à fond sur la simulation de cyberattaque. Mais c'est juste que là, avec l'IA, ça rajoute encore une notion d'attaque plus réaliste.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Parce qu'en fait, on peut vraiment carrément aller chercher des infos sur des gens en ligne et utiliser ce social engineering pour encore plus passer les frontières. Et du coup, il y a une vraie étape de sensibilisation, de formation des employés à la cybersécurité, en intégrant les nouveaux outils IA d'aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Quand tu as parlé de ton examen, je me rappelle de l'examen réaliste que j'avais vu. L'email de phishing que j'avais reçu, c'était objet perdu Tout le monde en fait, il y a des objets. Bien sûr. Et en plus, l'email, ce n'était pas facilement visible sur l'email que c'était un mauvais email. Il m'a la fonction du monde. C'est une montre. Cliquez sur l'image pour avoir le lien où se trouve l'objet. Il fait wow En fait, c'était tellement génial. Donc, aujourd'hui, deux applications que tu m'as présentées aujourd'hui. Déjà, la détection d'anomalies dans les entreprises. Tous les données d'entrée sont autant. En banque aussi, l'écran d'assaut, il faut du lieu.

  • Speaker #0

    Exactement. Mais c'est un peu la même chose. Oui, oui.

  • Speaker #1

    Et deuxième application, c'est tout ce qui va être phishing, sensibilisation des employés aux cyberattaques. Ça,

  • Speaker #0

    c'est hyper important parce que comme on l'a dit, c'est un peu la porte d'entrée des plus grosses attaques. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. Est-ce que tu en vois d'autres ?

  • Speaker #0

    Il y en a d'autres que j'avais pensé, mais attendez, il faut que je m'en souvienne. Je sais qu'avec l'IA, tu peux aussi simuler des attaques toi-même et voir à quel point ton modèle résiste ou pas aux attaques. Donc je sais que Netflix, il me semble, ils ont fait un truc qui s'appelle Chaos Monkey, un truc comme ça. Et en fait, c'est une sorte de logiciel, je pense que c'est une IA, je vais pas mentir, mais je pense quand même que c'est une IA, qui va aller chercher les limites de leur installation et qui va les mener à bout, voir jusqu'où il faut pour détruire un peu... faire en sorte que les serveurs ne fonctionnent plus et qu'en fait on n'arrive plus à avoir des vidéos etc. Donc il y a tout ce qui est en plus de faire des campagnes de phishing automatique, il y a aussi tout ce qui est simulation de vraies attaques pour mieux appréhender les potentiels en fait, ce qui va vraiment arriver quoi. Donc en fait on peut, c'est aussi un jeu de voilà, j'anticipe un maximum ce qui pourrait arriver et du coup j'ai un coup d'avance pour les personnes qui vont penser à ça.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est ça. Ok, très intéressante. Je pense que là, on va dire très bien à quoi ça peut servir l'IA dans la cybersécurité. Et du coup, en termes de techno, toi tu fais de la recherche dans la cybersécurité. Est-ce que tu peux nous parler un peu de ce sur quoi tu travailles ?

  • Speaker #0

    Moi, je travaille sur deux choses. Je fais de l'IA sur une niche de cybersécurité. Et donc en fait, ma niche, c'est la détection de manipulation d'images. Mais en fait... Moi, j'ai mes deux sens derrière. Le premier sens, c'est manipuler une image pour communiquer de façon secrète, ou alors mettre un virus dans l'image. C'est-à-dire insérer un message dans l'image, dans les pixels de l'image, pas subliminal, juste un message normal qu'on pourrait écrire, sans qu'on puisse le voir visuellement. Et l'idée derrière ça, c'est de dire, je communique avec quelqu'un, et si quelqu'un intercepte la communication, il voit juste une image et il ne comprend pas ce qu'on est en train de dire.

  • Speaker #1

    Juste pour être sûr que j'ai bien suivi, en gros, là, tu as des images. Oui. Il y a des pixels. Toi, tu m'aides de l'information.

  • Speaker #0

    Je change les images légèrement en insérant un message dedans. D'accord. Et en fait, derrière ce message, ça pourrait être un message pour dire rendez-vous au bar machin pour parler de ça. Et c'est un truc hyper secret, en fait. D'accord. Voilà. Ou alors, c'est pas très virus. Et en fait, comme ça, je fais en sorte que quand je passe par un outil de super sécurité, en général, ils n'analysent pas trop les images. Et donc, je le... Comment dire ? Je bypass l'outil de super sécurité, quoi. Bon, c'est une première façon. Donc moi, mon travail, c'est sur la détection d'images qui ont été, par exemple, manipulées de cette façon-là. Ou alors, le truc, c'est que quand je suis arrivé en thèse, il n'y avait pas encore ce boom des images génératives dans les images. Il y avait des petites notions, mais ce n'était pas autant connu. Et donc, du coup, moi, l'application sur laquelle j'ai vraiment travaillé dans ma thèse au début, c'était l'application de détection de photomontage Photoshop, du style, je prends un bout d'une image et je la mets sur une autre, mais de façon réaliste. Et en fait, il faut détecter que l'image a été photoshopée, même si à l'œil nu, on ne le voit pas. Dans les deux cas, c'est une histoire de manipulation d'une image sans qu'on puisse voir la manipulation en question. Et ça n'a pas les mêmes enjeux, mais en fait, il y a quand même, dans tous les cas, une histoire de sécurité. Donc il y en a un, ça peut être un virus, il y en a un, ça peut être pour manipuler l'opinion publique.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Voilà. Et donc du coup, ma thèse, c'est un peu sur ces deux questions-là. Mais en fait, il faut savoir que l'état de l'art sur ces deux questions, il avance vraiment beaucoup. Et il était déjà bien avancé quand je suis arrivé en thèse, mais moi, là où je participe vraiment dans ma thèse, c'est sur la problématique de généralisation. Et en fait, l'idée, c'est de dire que mes modèles, en pratique, je prends les modèles de la recherche, ils fonctionnent bien sous ma base de données de la recherche, je prends des vraies images manipulées maintenant de la vraie vie, et ça ne marche plus. Parce qu'en fait, les images qui ont été créées par des personnes qu'on suspecte, peut-être qu'elles n'ont pas été créées avec le même appareil photo que la base de données d'entraînement. Peut-être qu'il n'y avait pas les mêmes opérations de filtres, de luminosité, de contraste. Peut-être qu'en fait, la compression, ce n'est pas la même compression. En fait, tout ça, ça fait que l'IA est habituée à avoir une sorte de référence entre l'image authentique et l'image manipulée. Mais il ne comprend plus la référence si on l'a changée. C'est exactement comme la voiture autonome, si on la prend et qu'on la met à Paris, qu'on l'entraîne à Paris. Imaginons qu'elle fonctionne à Paris. Si je la prends et que je la mets à New York, elle ne marche plus. Parce que ce n'est pas les mêmes rues, ce n'est pas la même architecture, ce n'est pas le même langage. Il y a plein de choses qui changent. ça ne marche pas. Donc la théorie ne marche pas en pratique. Et en fait, c'était un peu le constat à l'arrivée de ma thèse. Et moi, mon objectif, c'était d'imaginer plein de stratégies pour réfléchir à comment faire pour que ce gap entre théorie et pratique soit de plus en plus réduit pour les praticiens. Pour qu'en pratique, on puisse vraiment détecter les manipulations d'images, peu importe si on ne connaît pas comment les images ont été faites.

  • Speaker #1

    Ce que tu veux dire, c'est que grâce au travail de ta recherche, c'est plus... Tu ne prends pas encore l'exemple de la voiture de nom que tu as donné. je peux faire le parallèle avec la banque en fait, quand on fait une voiture à Paris, les routes ne sont pas les mêmes qu'à New York, à Washington du coup ça ne va pas se comporter de la même manière de la même manière, si je développe un modèle pour Société Générale, ça ne pourra pas marcher chez BNP, HSBC et autres.

  • Speaker #0

    Et de la même manière, les hôpitaux je prends un détecteur de cancer pour un hôpital A Il ne marche plus pour l'hôpital B, ce n'est pas la même machine qui a fait les IRM, ce n'est pas les mêmes bruits de la machine. Donc, il n'y a plus la même référence de où est la tumeur.

  • Speaker #1

    Ok. Et du coup, dans ta recherche, quelle que soit la référence, comment améliorer la performance de l'algorithme ?

  • Speaker #0

    C'est ça. Sachant que j'ai une base de données d'entraînement, il faut que je réfléchisse à comment la faire en tout cas. Et comment faire pour entraîner mon modèle pour qu'il arrive à généraliser bien plus que juste sur la base d'entraînement.

  • Speaker #1

    au-delà de la base d'entraînement. Et pour ça, je suppose que tu vas générer des images fictives.

  • Speaker #0

    Alors, il y a plein de choses, il y a plein d'axes. Effectivement, mais en fait, il y a deux choses sur lesquelles il faut jouer pour réussir à faire cette généralisation. Après, ça reste encore pour l'instant pas au point à ce que ça marche 100% en pratique, mais en tout cas, les deux axes sur lesquels il faut jouer, c'est les données d'entraînement et le modèle. C'est-à-dire que d'un côté, on peut se dire, si on a des données d'entraînement pas trop loin de ce qu'on a en vrai, Peut-être qu'on peut transférer l'apprentissage entre les données d'entraînement et la réalité en imposant dans le modèle une sorte de contrainte qui va le rapprocher de la distribution. Là, j'ai peur de perdre des gens. Donc en fait, l'idée, c'est de dire que les images d'entraînement suivent une certaine distribution, les images de test aussi. Et en fait, dans l'entraînement, on peut imposer à ce que le modèle cherche à trouver un espace où en fait on les fait coïncider, pour que derrière on trouve des caractéristiques communes qui vont faire que ça va marcher. Par exemple, si je prends l'exemple de la détection d'images générées, imagine que je veux détecter des fausses photos de chats. J'entraîne un allure qui fait ça. Maintenant, je veux évaluer sur des photos de chiens, ça ne marchera pas. Mais par contre, peut-être que je peux changer de modèle pour que dans l'apprentissage, ils comprennent que ce qui est faux, ce n'est pas forcément le fait que l'oreille de chat est mal faite, mais plutôt juste qu'il y a un problème dans les pixels à ce niveau-là. Je trouvais quelque chose de plus général, peut-être que dans la forme des yeux, plutôt que de regarder l'œil de chat précis, peut-être regarder la forme des yeux générale, ou alors regarder le petit artefact qu'il y a au niveau des pixels à cet endroit-là, ça serait plus intéressant que de juste regarder une caractéristique qui est sur le chat faux. Donc l'idée, c'est vraiment de réussir à changer le modèle pour que lui se concentre sur des caractéristiques bien plus générales. Donc il y a ça, et il y a aussi, sinon, comment je réfléchis à créer, enfin, comment est-ce que je peux créer une base d'entraînement, qui va faire que le modèle va apprendre beaucoup mieux que si j'avais donné n'importe quelle base d'entraînement. Tu vois, donc dans mon exemple là, j'ai dit, si on n'entraîne que sur des chats, en fait, sur les chiens, ça ne va pas généraliser. Mais j'aurais très bien pu décider d'entraîner sur les chiens en plus des chats. Mais si on croise comme ça, on va mettre tous les animaux, on ne va pas s'en sortir. Par contre, peut-être que si on cumule des bonnes images de chats, de chiens, de tics, de je ne sais pas quoi, et qu'on fait des transformations dessus, si on arrive à bien évaluer ce qu'il faut faire, peut-être qu'en combinant tout ça, à la fin, l'IA va d'elle-même... comprendre un pattern commun entre toutes ces images-là et du coup, généraliser mieux. Donc, il y a encore l'idée que ce soit elle qui le trouve d'elle-même.

  • Speaker #1

    D'accord. On veut donner l'autonomie. Ça ne fait pas peur. Si les IA sont capables de tout faire par elles-mêmes, je vais prendre une des peurs que beaucoup de personnes ont. Bien sûr. Est-ce que les IA ne vont pas finalement nous remplacer ? Si elles arrivent à tout faire et si tu arrives à incrémer ton robot qui détecte tout de façon parfaite, même sur les données où elle n'a pas été incrénée, est-ce qu'à la langue ? pour toi ? C'est quoi ta vision sur l'IA qui va remplacer les êtres humains ? Est-ce que tu penses qu'on est proche de l'IA générale dont on parle tout le temps ?

  • Speaker #0

    Tout le monde me pose la question alors que moi je trouve qu'on n'est pas si proche que ça. En fait, oui, c'est vrai qu'on a fait une grande avancée avec le GPT, c'est vrai que ça nous mène plein de questions. C'est vrai qu'il y a des vrais problèmes en IA qui ne sont pas encore résolus. Par contre, le gap qui... En fait, le truc, c'est que ce que je me dis, c'est qu'il y a toute l'autonomie qu'on imagine des IA dans un futur proche. Je ne vois pas comment on accepterait autant d'autonomie. C'est-à-dire, en fait, par exemple, les gens disent, oui, les IA vont prendre le contrôle des armes et vont nous tuer, etc. Mais à quel moment on va donner à une IA la possibilité de contrôler toutes nos armes et de faire tout ce qu'ils veulent ? En fait, pour moi, il y a quand même un... Enfin, c'est clairement un danger, je ne dis pas, il y a vraiment des risques. Mais je pense qu'au niveau de responsabilité, il y a aussi des humains qui sont censés... Comment dire ? Ne pas donner une autonomie complète à l'IA pour faire n'importe quoi. Les humains aussi, ils aiment bien aussi, par exemple, si on laisse une IA gérer une entreprise, désolé, mais je préfère les négociations, je préfère que ce soit un humain qui le fasse, les rencontres avec le client, je préfère que ce soit un humain qui le fasse. Et en fait, je pense qu'il y a plein de choses qu'on préfère que ce soit un humain qui le fasse, parce qu'en fait, le faire avec une IA, ça apparaît très... Tu sais, c'est robotique, c'est...

  • Speaker #1

    C'est un robotique aujourd'hui. Est-ce que tu penses pas que...

  • Speaker #0

    Ça sera peut-être moins robotique, mais même si c'est pas un robotique, le fait de laisser les rênes à l'IA pour faire gérer tout ça... Déjà, l'IA, c'est pas 100% fiable, dans tous les cas. Même si jamais... Et même plus tard, ça sera jamais 100% fiable si on n'a plus besoin d'IA. Ça veut dire qu'il y a des règles qu'on peut trouver, qu'on peut exécuter, bref. Mais c'est pas 100% fiable, et donc du coup, ça peut amener des erreurs. Et la question, c'est est-ce qu'on va assumer les erreurs, du coup, derrière ? Si jamais l'IA négocie pour nous, est-ce qu'on va assumer qu'elle a fait un mauvais deal ? Est-ce que si l'IA rencontre un client et qu'elle ne le close pas, est-ce qu'on va assumer le fait qu'on n'a pas eu ce gros client ? Alors que ça se trouve, on aurait peut-être pu l'avoir parce que c'est juste que le client avait compris que c'était une IA ou alors qu'il n'était pas content sur la façon dont elle a géré le truc. Donc pour moi, il y a toujours des choses qu'on ne pourra pas tout à fait remplacer parce que les humains aiment la société. Les humains, on aime être ensemble, parler, discuter comme on fait maintenant. On aime les échanges constructifs. En fait, ça paraît bizarre qu'on puisse totalement éradiquer comme si tout le monde se resterait chez soi et l'IA fera tout pour nous. Ça me paraît bizarre parce qu'on n'arriverait pas à l'accepter, en fait. On a besoin... Comment dire ça ?

  • Speaker #1

    Mais l'être humain, il a évolué, Rony. Je me dis, si l'IA devient tellement puissante, si ça se trouve, ce podcast, ce sera ton IA qui est en train de parler et mon IA qui parle.

  • Speaker #0

    C'est vrai ! Il y a déjà un notebook LM de Google qui propose de faire ça. En fait, tu donnes un article et il te le transforme en podcast et le podcast, il est super. Je suis d'accord, mais ce que je veux dire, c'est que ça ne pêchera pas que nous, humains, on voudra quand même parler. Ok, on peut écouter des podcasts faits par des IA, s'ils sont bien, mais en fait, ce que je veux dire, c'est qu'il y aura quand même le besoin de faire un truc en société, le besoin d'avoir un sens dans la vie, le besoin de grandir, d'évoluer. Ça, c'est des trucs qui ne vont pas changer. Et en fait, les métiers qui sont en train de disparaître avec l'IA, pour l'instant, on parle souvent des métiers de graphiste, créatif, etc.

  • Speaker #1

    Même là encore, je t'avoue que j'ai un doute. Personnellement, j'ai un doute sur le fait que les métiers de graphiste... vont disparaître.

  • Speaker #0

    Oui, j'allais te le dire. Moi aussi, personnellement, j'ai un doute parce qu'en fait, pour moi, c'est un peu comme Photoshop quand c'est arrivé. C'est-à-dire, en fait, on disait, oui, Photoshop va remplacer tous les photographes. Et donc, du coup, ils vont détruire le métier de photographe. En fait, non, il y a des photographes qui l'utilisent et ceux qui l'utilisent font de très belles choses avec. Je pense que l'IA, ça va juste permettre, déjà, aux gens amateurs de faire des belles choses et aux gens qui sont pros de faire des choses exceptionnelles, mais à un niveau où on n'imagine pas. Ceux qui maîtrisent ça, en fait, ils vont juste aller beaucoup plus loin dans leur processus. Ils vont pouvoir évoluer beaucoup plus rapidement. Je pense que c'est juste un outil hyper créatif en fait qui va booster tout le monde. Alors pour moi, à la limite, ceux qui vont perdre leur job, c'est peut-être ceux qui se contentent de faire un truc très simple que tout le monde pourrait faire aujourd'hui. C'est juste que la barrière à l'entrée, elle est plus haute. Ça veut dire que oui, pour être là, pour pouvoir monétiser une compétence en photo, il faudra peut-être faire plus qu'apprendre à faire des photos et jouer avec Photoshop. Il faudra aussi connaître l'IA du coup. Mais c'est juste une évolution d'un métier. Même nous là, en tant que... Nous qui codons des IA, il y a des IA pour coder des IA, qui nous aident dans le code. En fait, le problème, c'est que si on les laisse faire n'importe quoi, il y a des erreurs. On est obligé de revenir derrière, on est obligé de comprendre la logique. Et en fait, si quelqu'un qui est complètement novice, qui utilise l'IA pour faire 100% du job, sur des applications critiques, c'est hyper problématique. Ce n'est pas possible. On ne va pas laisser une IA coder une application de cybersécurité. Tu vois, il y a forcément qu'il faut qu'il y ait quelqu'un derrière.

  • Speaker #1

    Moi je suis complètement d'accord avec toi, je voulais que tu t'exprimes sur le sujet parce que c'est une des questions qu'on me pose le plus. Est-ce que les métiers de data scientist vont disparaître ? Et chaque tout le temps sur LinkedIn, je répète la même chose et je suis d'accord avec toi sur le fait que, c'est pour le cas des métiers de la photo, moi aujourd'hui je fais beaucoup de vidéos, certes il y a les IA, mais j'ai quand même besoin du photographe qui me dit... En fait c'est pas trop le fait de prendre la photo qui est la compétence qu'on recherche, c'est plus la pensée critique, il y a toute une réflexion.

  • Speaker #0

    L'histoire que la photo raconte.

  • Speaker #1

    Exactement. Et l'IA ne l'a pas encore. C'est le cas de Codé. Il y a des IA qui permettent de coder.

  • Speaker #0

    En fait, il y a un problème aussi dans l'IA que les gens ne voient pas, c'est que l'IA, c'est une moyenne de trucs qu'elle a vus. Donc en fait, à partir du moment où tu prends la moyenne un peu de tout ce que tu as vu, tu n'es que la moyenne. Exactement. Tu ne peux pas être l'expert mondial du truc. Donc en fait, là où il faut se dépasser, c'est réussir à devenir plus haut que la moyenne. Et donc du coup, l'IA nous pousse à faire ça en fait. À être encore meilleur que ce que nous aurions pu faire si nous-mêmes... on avait régurgité toutes ces données et que du coup, on avait une vision généraliste de la chose, en fait.

  • Speaker #1

    D'accord, exactement. Et c'est pareil, moi, je fais beaucoup des posts sur LinkedIn. Tu peux faire des posts avec ChatGPT.

  • Speaker #0

    Oui, alors, il faut savoir un truc, d'ailleurs, pour ChatGPT, ce qui est intéressant, d'ailleurs, c'est là où il devient intéressant, c'est surtout quand on le spécialise, parce que quand on lui pose des questions basiques, il reste généraliste. Et quand on le spécialise, du coup, c'est un peu comme si on lui disait Ok, contente-toi de la partie qui est spécialisée sur ça pour me répondre. Et du coup, il est plus fort, déjà.

  • Speaker #1

    Exact.

  • Speaker #0

    Exactement. Et oui, j'utilise ChatGPT pour mes posts, souvent parce que j'ai des idées de postes. J'écris plein d'accroches, des lignes et tout. Et en fait, ça m'aide à faire le lien entre tout ça.

  • Speaker #1

    Mais si tu prends un post typique et écris de ChatGPT, on est d'accord que ce n'est pas... Comment on dit ça ? On le sent, tu as un post. Il faut ta touche personnelle. Alors,

  • Speaker #0

    un post 100% généré par ChatGPT, on peut le sentir comme on peut ne pas le sentir. Ça dépend. Ah ouais ? Mais en fait, oui, moi aussi, j'avais plutôt cette... Parce qu'en fait, en vérité, si tu lui dis de le faire sous un certain ton... qui est le tien, il peut le faire de façon beaucoup mieux que si tu lui dis juste de générer le texte. En fait, c'est sûr que si tu lui dis génère-moi un texte sur ce sujet-là, là, t'es sûr et certain qu'on va comprendre que c'est le GVT. Par contre, si toi, t'as une idée déjà de base et que tu lui dis, voilà, tiens, ça c'est mon idée, reformule-la sur le ton de cet autant-là, cet autant-là, cet autant-là, et du mien parce que tiens, mon poste d'avant, il va faire un truc qui est vachement moins problématique ou détectable par nous parce que, en fait, ça sera beaucoup plus naturel déjà. Faut savoir ça, c'est vrai que si on le prend en mode hyper débutant, on lui demande un prompt pour générer tout le post d'un coup, là ouais, on voit tout de suite qu'il y a l'âme de ChatGPT. Et il y a même des gens qui commentent automatiquement les posts sur LinkedIn avec ça, alors c'est horrible ça, ça me fume, je déteste ça.

  • Speaker #1

    C'est vrai que si tu te spécialises, mais tu as quand même fait un travail de réflexion, tu as fait un travail de structurer de pensée. Toi ton rôle, tu structures bien la pensée, et ChatGPT te donne peut-être des idées pour...

  • Speaker #0

    améliorer ou améliorer la sécurité. Exactement, c'est tout c'est nul. En fait pour moi la meilleure utilisation d'une IA c'est l'intelligence humaine plus l'intelligence IA.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est ça. Ok, bah du coup c'est clair, franchement c'est intéressant l'IA et la cybersécurité. Je te propose qu'on passe sur une deuxième partie de ce podcast, on va parler de toi Rony, parce que je sais que tu es un chercheur en intelligence artificielle et cybersécurité. Tu as le podcast Thèse, Antithèse, Synthèse. La question que je vais te poser c'est Pourquoi est-ce que je t'ai invité sur le podcast de base ? C'était justement pour qu'on parle de la recherche suite à la recommandation d'Erika Dupont. Pourquoi ? Parce qu'il y a beaucoup de personnes comme moi qui ont fait de la data science, qui ont fait les études en informatique, qui se demandent est-ce qu'on doit faire de la recherche ? Moi j'ai une vision, je crois que tu as vu ma vidéo sur le sujet. Et je t'ai invité aussi pour que tu parles justement de ta vision de la recherche. Pourquoi est-ce qu'on doit faire de la recherche aujourd'hui, en France surtout ? Voilà, donc du coup première question pour toi, pourquoi est-ce que tu t'es lancé dans la recherche, spécialement en IA et en cybersécurité ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est marrant cette question, parce qu'on dirait que j'avais prémédité ça depuis des années. Moi, depuis tout psy, je voulais faire ça. Ah oui ? Non, c'est vrai. J'ai pas échappé à ma voix. Non, mais déjà, l'IA et la cybersécurité, il y a 10 ans, 20 ans, on n'en parlait pas autant. Mais en fait, c'est pas ça. C'est que ça est venu un peu naturellement dans le sens où j'ai très rapidement, quand même, dans mon cursus, aimé les maths, tout court. Ok. Sans vouloir pour autant devenir mathématicien. D'accord. Mais j'ai toujours voulu me dire, tiens, ça serait bien d'avoir un métier où on peut appliquer les maths et ça fait vraiment quelque chose de concret. Et bam, tada, après la prépa, je découvre qu'en fait, il y a tout ce qui tourne autour de la data science, qui est exactement ce que je veux, des maths appliquées à la vraie vie. Pas trop mathématiques, genre trop théoriques, et pas trop appliquées, il y a de la théorie quand même. Et en fait, c'est parfait, c'est exactement ce qu'il me fallait pour me motiver. Alors du coup, je commence à voir si ça allait me motiver en école d'ingénieur. J'étais à la centrale Lille, donc en fait, je commence à suivre tous les cours que je peux en maths et en info. Alors au début, c'est compliqué parce que vu que c'est une école généraliste, on t'impose de faire un peu tout. donc j'ai souffert en chimie en électricité etc en physique ouais voilà mais bon après du coup peu à peu je convergeais vers l'informatique et là je voyais vraiment que là où je kiffais tout ce que je fais c'était vraiment là donc j'avais raison d'aller là après ce qui s'est passé c'est que dans tous les cas je me suis dit tiens j'ai envie de monter une entreprise après école d'ingénieur probablement en IA parce que ça me plaisait vraiment et j'ai vu qu'en fait je pouvais remplacer ma troisième année d'école d'ingénieur par deux ans de master spécialisé en IA, avec un côté recherche, mais ça a l'air hyper intéressant. J'ai sauté sur l'occasion parce que c'est un tout nouveau master et j'avais confiance sur la personne qui tenait le master. C'était un très bon professeur de l'école, qui est mon collègue aujourd'hui. Et donc du coup, je vais dans ce master et là, en fait, je découvre un peu le monde de la recherche. J'adore tout ce que je vois dans ce master. Ce qui est bien, c'est que dans le master, il y avait des projets de recherche aussi. C'est-à-dire qu'on était en collaboration avec des équipes de recherche pendant les six premiers mois où il n'y avait pas de stage. Et en fait, on avait un projet de recherche, un peu comme une mini-thèse sur six mois avec eux. Par exemple, j'ai pu travailler dans ce master sur quatre sujets différents. Un sujet autour de la musique, un sujet autour de la finance, un sujet autour de la détection de faux et un sujet autour de la médecine. C'est ce que j'adore avec l'IA, c'est qu'en plus, ça s'applique partout. Donc si je peux vraiment... En fait moi j'avais une passion qui était de base le montage vidéo, la photo, l'audio, tout ça. Et donc en fait tout ça, je me retrouve dans cette ère de l'IA générative en plus. C'est super parce que je me retrouve parce qu'il y a plein de fois où j'étais petit, où je faisais du montage vidéo, et je me disais tiens, c'est bel, je peux pas avoir une musique sans copyright, et YouTube va m'enlever la musique. Tiens, j'aurais trop aimé faire ça en vidéo, mais je sais pas comment faire. Tiens, j'aurais bien aimé cette musique-là, une musique de ce style-là, mais je sais pas comment je peux avoir cette musique-là. Et en fait maintenant avec l'IA on peut faire ça. Et je suis ravi de pouvoir me dire, je suis amateur, je fais des vidéos amateur et je kiffe les faire et je peux tout faire avec de l'IA. Bref, bon, ça, je le dis vague, mais en fait, du coup, pendant ce master-là, je n'avais quand même pas oublié la vision d'être entrepreneur. Je me suis juste dit, un master en IA spécialisé, ça me rajoute un truc dans mon CV pour ce que je veux faire. Puis après, pendant mon stage où j'ai fait un truc en médecine, il y avait mes encadrants du projet autour de la détection de photomontages. qui était donc le début de ma thèse au final à ce moment-là, qui m'ont proposé une thèse. Et en fait, quand ils m'ont proposé, vu que je connaissais l'équipe et que j'adorais l'ambiance qu'on avait ensemble et que je savais qu'on allait travailler ensemble, déjà j'étais rassuré. Mais quand ils m'ont proposé le sujet, je me suis dit, OK, le sujet qu'ils me proposent là, c'est un sujet d'avenir, parce qu'en fait, c'est de l'IA appliquée à la cybersécurité. Derrière, c'est financé par un gros projet européen où il y a des forces de l'ordre européennes qui sont derrière. Donc en fait, c'est appliqué. C'est-à-dire que ce que je fais, je vais être en contact avec des gens, de la police un peu, Interpol. et donc pouvoir voir vraiment comment ils l'utilisent en vrai. Et je me suis dit, OK, là, en vrai, c'est trop beau comme opportunité pour laisser tomber. L'IA, la cybersécurité, je le prends parce qu'en fait, je ne me dis que derrière, quand je monterai ma boîte plus tard, en crédibilité, ça va être énorme, en fait, l'expertise. Donc en fait, c'est vraiment... Moi, j'ai vraiment réfléchi en mode, mon projet professionnel, c'est ça. Ce parcours-là, j'ai l'impression que je vais adorer ce que je vais faire. Et en plus, ça me rajoute quelque chose dans mon projet professionnel qui va vraiment me booster, alors je le prends.

  • Speaker #1

    OK, en fait. Je comprends plus ta vision, tu veux être entrepreneur, tu veux être entrepreneur dans l'IA, et pour toi la thèse c'était justement un moyen d'avoir effectivement de la crédibilité dans ton domaine. Et pourquoi tu n'as pas commencé directement dans l'entrepreneuriat, ou bien tu voulais d'abord finir une thèse avant de lancer ton produit ?

  • Speaker #0

    Parce que quand on m'a proposé le sujet de la thèse, j'aimais trop la problématique, je me suis dit que c'était vraiment une problématique d'avenir, et je me voyais vraiment les applications, parce que là ce que je t'ai dit, ça s'applique à la voiture autonome, ça s'applique à toutes les IA. Tu vas donner un exemple de la banque, je vais te donner un exemple de l'hôpital, on peut en trouver plein d'exemples comme ça. Et en fait, je me suis dit, quand même, être expert sur cette problématique, sur une niche comme la cybersécurité comme ça, je sentais que je pouvais faire quelque chose avec. Et donc là, je ne me trompe pas, parce qu'aujourd'hui, on voit bien le problème. Donc en fait, voilà, au final, c'est un peu à la fois une volonté d'être stimulé intellectuellement, une volonté de gagner en crédibilité pour plus tard. Parce qu'en fait, pour moi, une thèse, ça vaut plus qu'un master déjà. Et il faut savoir que d'ailleurs, il y a beaucoup... plus d'entrepreneurs qui ont une thèse qu'on ne le pense. J'ai fait un post dessus ce matin et en vrai, on serait choqués des stats. Par exemple, moi j'étais chez Agora 9, je ne sais pas si tu connais, c'est un incubateur à Paris qui est très connu, qui a incubé par exemple Doctolib ou Criteo. Ils ont dit, j'étais récemment à une réunion avec eux, en public, ils avaient dit qu'à peu près sur les 4 dernières années, 55% des startups qu'ils ont incubées, il y avait au moins un docteur dans l'équipe fondatrice. En fait, ça apporte tout de suite de la crédibilité auprès des investisseurs. Donc peut-être qu'on pourra en parler plus tard, peut-être que le doctorat s'est vu comme des gens, comme quelque chose qui n'est pas très valorisé sur le marché du travail. Par contre, quand tu crées une entreprise et que tu veux créer une entreprise qui n'est pas loin de ta problématique de thèse, c'est hyper valorisé, du coup tu deviens un expert. Voilà, donc du coup, c'est pour ça que j'ai fait cette thèse. Mais en fait, c'est vraiment un coup du hasard, parce qu'on m'a proposé une autre thèse aussi, cette même année, et c'est une thèse hyper mathématique théorique. Et là, par contre, je me suis dit...

  • Speaker #1

    ok le problème c'est que je pense pas que ça va avoir d'application pour la suite où je vais pas le faire et en plus que j'adore dans ma thèse c'est que c'est lié à l'image traitement du signal et comme je t'ai dit j'adore le montage vidéo donc c'est parfait c'est dedans quoi ok ça me pousse en fait à rebondir sur un sujet que j'avais également tu l'as mentionné plus ou moins la valorisation de la recherche dans le monde de l'encomprise c'est pourtant un peu la vision que moi j'ai actuellement et des retours que j'avais quand moi j'étais en école d'ingénieur beaucoup de personnes me disaient ne fait pas la thèse parce qu'il n'y a pas l'agent là bas c'est le discours que je recevais même quand tu arrives en encomprise Tu as toujours des histoires comme telle personne a fait la recherche, arrivée en entreprise, son salaire était exactement le même que le salaire qu'elle avait en sortant de l'école d'ingénieur. Et face à ça, toi, tu partages énormément sur la thèse sur LinkedIn et tu as une vision positive de la thèse. Pour toi, pourquoi est-ce que la thèse n'est pas autant valorisée en entreprise ? Est-ce que déjà c'est vrai ? Et quelles sont les bonnes raisons de faire une recherche ? Et comment surmonter justement cette vision-là ?

  • Speaker #0

    plusieurs questions en une c'est des très bonnes questions qui sont tout à fait légitimes en fait il faut savoir que le doctorat c'est un peu mal connu encore du grand public notamment des entreprises et c'est vrai qu'il y a des entreprises qui considèrent qu'embaucher un docteur c'est embaucher peut-être un étudiant qui va faire un master un N plus unième master

  • Speaker #1

    Tu allais s'amuser parfois, tu allais faire le doctorat pour ton plaisir.

  • Speaker #0

    Exactement, tu l'as fait pour ton plaisir, c'est des études comme les autres, je pense qu'il y a des partiels, tu as des cours en amphi, ils sont complètement déconnectés de la réalité, ils disent que tu es surqualifié donc tu es trop cher. Le problème c'est qu'il y a quand même beaucoup de entreprises déjà qui ne savent même pas qu'un docteur en sortant de thèse, il est gratuit quasiment pendant les deux premières années où il est en CDI. Parce qu'en fait l'État... Ils ont un dispositif d'aide qui s'appelle le crédit impôt recherche. Et en fait, pour tous les jeunes docteurs qui veulent trouver leur premier CDI, l'État rembourse quasiment tout le salaire pendant deux ans de ces docteurs pour toutes les entreprises qui activent le dispositif. Déjà, dire qu'un docteur s'est surqualifié, donc on va le payer trop cher, c'est un peu une arnaque dans le sens où déjà pendant deux ans au moins, tu ne vas pas le payer tout à fait. Même limite, on m'a dit que même parfois, ça peut être rentable. Tu peux gagner par-dessus. Ah oui ? Oui, pour te dire où ça va. Donc déjà, bon. après les doctorants même ou les docteurs une fois qu'ils ont leur thèse Ils ne savent pas forcément se valoriser non plus. C'est-à-dire qu'en fait, s'ils disent que le doctorat, c'est une formation universitaire, ça ne marche pas. Il faut expliquer que c'est une expérience professionnelle. Peut-être que le doctorat, il ne faut pas l'appeler doctorat. Peut-être qu'il faut dire que c'était un job et que tu étais en fait un consultant scientifique. Il faut expliquer aussi concrètement tes missions, ce que tu as fait, que tu as participé à des conférences, que tu as rédigé des articles, que tu as animé des présentations à l'entreprise si tu l'as fait. Tout ce que tu as pu faire dans ton doctorat et qui va être intéressant à donner parce que ça montre des compétences transférables, Tu vois, tout ce qui est gestion de projet, tout ce qui est communication, vulgarisation, tout ce qui est autonomie, résilience à l'incertitude, en fait, en doctorat, il y a quand même une compétence qui est hyper sous-estimée, mais qui est hyper importante, c'est je continue d'avancer même si je n'ai aucun résultat. Et ça, c'est hyper fort. Et c'est hyper fort, surtout pour ceux qui veulent faire de l'entrepreneuriat aussi, d'ailleurs après. Mais même pour un salarié, ça peut être fort parce qu'en fait, du coup, si tu veux devenir un... si tu veux travailler dans la R&D... Si tu embauches des personnes qui n'ont pas fait une thèse en R&D, et qui n'ont pas cette culture-là, ça se trouve, tu n'embauches pas les bonnes personnes, parce que ça se trouve, ces personnes-là ne supportent pas le fait de ne pas avoir tout de suite un succès. Il y a vraiment une mentalité aussi à avoir. Ce n'est pas n'importe qui qui peut faire une thèse, ce n'est pas si facile que ça, parce que ça demande une vraie résilience à l'incertitude. Si je suis quelqu'un de très pratique, et j'applique ça et au bout d'un mois c'est fait, je ne peux pas faire une thèse, parce qu'en fait, rien ne garantit qu'au bout d'un mois tu vas avoir des résultats. Donc en fait, il y a une double problématique de valorisation du doctorat auprès des entreprises, de valorisation des doctorants auprès des entreprises eux-mêmes. C'est un peu aussi pour ça que j'ai lancé ce podcast Thèse Antithèse Synthèse, pour documenter ce que c'est que le doctorat, pour que tout le monde sache un peu ce qu'il y a à apprendre et ce qu'il n'y a pas à apprendre de cette expérience. L'idée, ce n'est pas d'inciter à faire un doctorat, c'est juste de faire en sorte que si ça vaut le coup, allez-y, et si ça ne vaut pas le coup, n'y allez pas. Mais c'est juste pour vous rendre compte de l'expérience.

  • Speaker #1

    Et ça c'est très intéressant ce que tu dis parce que je me rends compte que beaucoup de personnes vont faire souvent la thèse pour des mauvaises raisons. Elles ne sont pas renseignées en amont pourquoi est-ce qu'elles veulent faire cette thèse. Évidemment si tu ne te renseignes pas avant pourquoi est-ce que... Parce qu'on croit souvent que je vais faire la thèse, j'aurai le plus gros salaire. Tu vois ? Alors que toi tu as dit en fait la vision c'est plus déjà être conscient de ta valeur, ça va se vendre.

  • Speaker #0

    Il y a un autre truc que je voudrais dire, tu me fais penser à un truc que je n'ai pas répondu dans la question qui est très important. Moi le doctorat je vois ça comme un investissement sur le long terme. Alors oui le doctorat que je fais maintenant ne m'éminère pas beaucoup, c'est clair. Par contre... si j'arrive après à monter une entreprise et que j'arrive à lever des fonds grâce à mon expertise que j'ai eu en doctorat et qu'ensuite j'arrive à faire un truc qui est rentable et que bref ça tourne derrière en fait j'ai gagné le jackpot en fait pour moi je le vois comme c'est un investissement je pense pendant 3 ans j'ai mon expertise ensuite j'ai la crédibilité je peux monter un vrai truc et en fait derrière je vais avoir un retour sur investissement c'est aussi ça l'idée et alors c'est vrai que si je reste dans le public c'est beaucoup plus compliqué parce que rester dans le public ça veut dire aussi accepter des salaires plus bas et en fait pour vraiment avoir un bon salaire dans le public il faut commencer à monter sa propre équipe, à diriger des doctorants. En fait, tu ne peux pas l'avoir comme ça. C'est-à-dire qu'en fait, et ça pour le coup, j'avoue que dans le public, bien gagner sa vie en recherche, c'est vachement compliqué.

  • Speaker #1

    C'est bien. En tout cas, c'est intéressant ce que tu dis. Bien avoir la bonne vision. Ça rejoint un peu ce qu'Éric a dit souvent dans ses posts. C'est plus, quand on va faire le doctorat, il faut qu'on ait bien la posture de l'entrepreneur. En gros, il ne faut pas attendre que le doctorat, il faut attendre que les gens te donnent des opportunités.

  • Speaker #0

    En fait, je voudrais bien dire quelque chose d'autre. Erika elle te dirait qu'il n'y a aucune mauvaise raison de faire une thèse moi je ne suis pas d'accord pour moi il y a des mauvaises raisons parce que si tu veux faire plaisir à ta famille et que c'est juste ça la raison c'est pas la peine mais je suis d'accord avec ça mais Erika elle te dirait qu'en tous les cas le fait même de faire un doctorat ça t'amène des compétences ce qui n'est pas faux et je suis d'accord mais quand même moi je trouve que moi je trouve ça dommage je trouve ça juste dommage de faire un doctorat sans avoir un plan pour la suite parce que si tu as un plan pour la suite et que tu fais ton doctorat ton doctorat peut devenir un tremplin pour la suite C'est-à-dire que moi maintenant, comme j'étais dans l'esprit entrepreneuriat dès le début, je n'ai pas fait n'importe quoi. J'ai créé un podcast, j'ai profilé sur LinkedIn, je me suis inscrit à plein d'événements sur l'entrepreneuriat pendant que j'étais en thèse, j'ai participé à des concours de pitch. J'ai essayé de faire plein de choses en rapport avec l'entrepreneuriat, j'ai essayé de gagner mon expertise de plus en plus et de me rapprocher, de créer des connexions avec des gens, de me créer un réseau. Mais tout ça en préparation de l'après-thèse en fait. Et le fait de savoir que tu veux faire ça après la thèse, ça te crée un raccourci énorme. S'il y a des gens qui veulent faire profession après la thèse, très bien, maître de conférence. Mais dans ce cas-là, si vous le savez depuis le début que vous voulez faire ça, mettez toutes les cartes de votre côté et par exemple, participez à l'équipe, proposez vos services pour organiser des conférences. En fait, il y a plein de choses qui sont bien vues dans les concours pour être maître de conférence. Donc si on le fait en thèse, on est déjà par-dessus plein de personnes qui pensent à ça qu'après avoir fait leur thèse. Donc en fait, il y a vraiment l'idée d'exploiter l'expérience de doctorat pour faire un tremplin. pour sa carrière professionnelle, mais ça ne marche que si on sait déjà où on va.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, je vois très bien ton point. Je pense que je suis un peu alignée avec ce que tu dis, dans le sens où, quelque soit ce que tu fais, de toute façon, il faut toujours savoir pourquoi tu le fais. Mais je rejoins aussi Erika, parce que tu es parfois dans la vie, il y a des choses que tu fais, il y a beaucoup de personnes qui n'ont pas forcément cette ouverture d'esprit, entre guillemets. Par exemple, la question de l'information, je ne veux pas dire ouverture d'esprit, je veux plutôt dire l'information. Je crée par exemple cette chaîne YouTube pour montrer la voie d'éperci possible aux gens. Il y a des personnes qui n'auront pas accès à ma chaîne YouTube, dont ils n'auront pas d'en retour à toi, dont ils ne vont même pas savoir que tu fais la thèse pour cette voix. Par exemple, pour laquelle il faut davantage vulgariser. Et je rejoins Eric dans le sens où il ne faut pas non plus culpabiliser une personne qui n'avait pas l'information au début, qui a fait la thèse, qui arrive à la fin sans compte. Je ne sais pas pourquoi je l'ai fait, tu vois.

  • Speaker #0

    Une thèse, ce n'est jamais une expérience de perdu. Tu grandis forcément de cette expérience. C'est juste que moi, je trouve ça dommage de ne pas rajouter quelque chose à cette expérience, en fait, qui va la colorer. Tu vois ce que je veux dire ? Et en fait, avec mon podcast, je participe aussi à faire en sorte que les gens soient informés le plus tôt possible. et d'ailleurs tu sais que ce qui me fait marrer c'est que petite anecdote sur le podcast l'épisode le plus écouté c'est le tout dernier je sais pas pourquoi j'ai fait 18 épisodes sur tous les épisodes c'est le tout dernier qui est le plus écouté et c'est quoi le dernier ? faire une thèse une fois qu'on a passé les études et qu'on a déjà eu des CDI et donc en fait c'est des gens qui se disent finalement peut-être que ça serait pas mal de faire une thèse après toutes ces années en CDI parce que j'ai l'impression que ça m'a apporté quelque chose et donc comme quoi ça montre qu'il est jamais trop tard pour en faire une oui

  • Speaker #1

    Et clairement, moi aussi, je le vois chez des personnes dans mon entourage qui sont assez dédiées avec moi. Ils font la thèse en parallèle.

  • Speaker #0

    En fait, le retour que j'avais dans cet épisode qui est très intéressant, c'est de dire, OK, je remarque que dans la pratique, actuellement, ce qu'on fait, il y a des choses qui ne vont pas. Mais les gens, ils se collent à la méthodologie de référence. Mais moi, je veux remettre en cause la méthodologie de référence. Donc, je suis obligé de faire une thèse pour recréer une nouvelle référence. Il y a un peu cette idée-là de je veux changer les pratiques parce qu'il y a un problème dans la pratique actuelle.

  • Speaker #1

    OK. Et là, tu vas m'amener une vision plus... Tu comprends bien le marché. Parce que quand tu commences la thèse au début du master...

  • Speaker #0

    Ce qui est génial, c'est que dans l'épisode, j'ai remarqué ça aussi. En thèse, on a des compétences de gestion de projet. On les crée, ces compétences. De communication, ce que je t'ai dit, de vulgarisation, de prise de parole en public, de résistance à l'incertitude. Tout ça, on les accumule très bien. On les accumule aussi si on fait un CDI, en général. Et donc, du coup, un CDI qui fait une thèse... il a toutes ses compétences et il peut les transférer pour sa thèse aussi. Et donc, du coup, sa thèse sera déjà plus agréable qu'un étudiant qui vient de la commencer.

  • Speaker #1

    Exactement, parce qu'il sait pourquoi. Du moins, il voit déjà le sachet derrière sa thèse. Merci beaucoup, Rony, pour ces éléments. Un autre point, à quoi ressemble, du coup, avant de bientôt arriver à la fin, à quoi ressemble la thèse d'une personne qui est dans l'IA et la CBUS ? L'IA, en général, quelles sont les grandes étapes pour une personne qui veut faire la thèse aujourd'hui ? À quoi est-ce qu'ils s'attendent en général ? Et comment viennent ces problèmes ?

  • Speaker #0

    Alors, très bonne question. Déjà, je dirais que c'est beaucoup plus simple qu'une thèse en chimie, en électricité ou en mécanique, tout simplement parce que nous, il n'y a pas de notion de laboratoire physique. Et donc, en fait, ça relève plein de problèmes. C'est-à-dire qu'en fait, toutes nos expériences, c'est des expériences sur ordinateur. Et on a juste à les lancer, et on attend, et pendant que ça, on attend pour faire autre chose. Les personnes qui sont en chimie, en électricité, en mécanique, ils ont un vrai laboratoire. Pour y accéder, ce n'est pas facile, ça coûte de l'argent. Des fois, en fait, en appuyant un bouton, ça fait n'importe quoi. Il faut tout refaire, les expériences peuvent prendre des mois, ça n'a rien à voir. Donc déjà, je dirais qu'on a la chance, quand on fait une thèse en informatique, d'avoir des expériences qui sont simples, qui ne nécessitent pas plus que coder sur son ordinateur, lancer quelque chose et attendre. Et ensuite, je dirais qu'en fait, ce qui est hyper intéressant en général dans la thèse, c'est juste l'exercice de dire, il y a un état de l'art, je me rends compte de ce qui existe, j'essaye de l'améliorer en proposant des nouvelles idées, je teste, je recommence, je teste, je recommence, ah tiens, ça, ça marche, super, je vais pouvoir le partager à ma communauté scientifique. Donc j'écris un article, on essaie de le faire passer à des conférences, il y a des gens qui notent l'article, qui donnent des retours, on fait des retours au retour, et s'ils aiment nos retours au retour, là ils proposent que l'article soit publié à la conférence. Du coup on est invité à le présenter, on rencontre d'autres chercheurs de la communauté, et du coup on en parle, on a de nouvelles idées, et le cycle recommence. En fait c'est un peu un cycle, en mode on part d'un état de l'art, on a des idées, on les teste, on écrit un article, on le présente, du coup on communique aussi avec les gens de la communauté, et on recommence ce cycle. Parce qu'une fois qu'on l'a présenté, il faut réfléchir à une nouvelle façon d'incrémenter l'état de l'art, peut-être en continuant tout ce qu'on a fait juste avant, mais juste dans la même logique. Et voilà, en fait, c'est souvent ça. Et après, en parallèle de ça, évidemment, on peut être sollicité pour parler de nos travaux auprès des entreprises, du grand public, des émissions de vulgarisation. Moi, dans mon cas, j'ai déjà participé à une émission avec Fred de C'est Pas Sorcier sur le sujet Faut-il avoir peur de l'IA ? C'était une petite participation, en fait, c'était une participation... qui mettait en relation plusieurs doctorants de mon équipe en IA avec ceux qui gèrent cette émission mais tu vois en fait la thèse c'est pas que non plus ce que j'ai dit le cycle, en plus de ça il y a des expériences en plus, il y a des écoles d'été pour rencontrer d'autres doctorants en IA qui font d'autres choses dans d'autres niches et pour s'enrichir en fait de leur expérience il y a aussi tout ce qui est tout simplement voyage mais comme des voyages d'affaires mais pas voyage d'affaires mais voyage de recherche, on va voir des collègues internationaux... pour, ensemble, réfléchir à des meilleures idées, faire des nouvelles expériences, nourrir quelque chose qu'on ne pourrait pas nourrir comme tout simplement à distance. Bref, c'est tout un écosystème. C'est à peu près ça, le quotidien d'un doctorant en IA, sachant que le temps d'arriver à une idée qui marche, ça peut varier, parce que des fois, il y a des idées simples qui marchent, et il y a des idées simples qui ne marchent pas du tout, ou il y a des idées compliquées qui marchent rapidement. Je ne peux pas te dire tous les... de temps de mois, tu vas réussir à avoir quelque chose. Par contre, en trois ans, c'est pour ça que ça dure trois ans une thèse en général. C'est parce qu'en trois ans, tu as le temps de trouver, et surtout dans ce domaine-là, parce que les expériences, c'est facile à faire. Tu n'as pas le temps d'attendre d'accès au laboratoire, je répète. Et même les problèmes, genre moi, il y a des personnes qui... Tu peux aussi enseigner, je n'ai pas parlé de ça, mais on peut aussi enseigner. J'ai déjà enseigné plusieurs fois pendant mon doctorat des mathématiques à l'école d'ingénieurs. Et en fait, c'est agréable parce que ça fait une sorte de soupape pour la thèse. On fait autre chose que l'activité, on fait le cours. Moi, c'est dans mon cas, j'ai fait le cours. que j'aurais aimé avoir dans le même cours à l'époque. Parce que j'étais étudiant de ce cours à l'époque. Donc du coup, là, je suis passé en professeur et je vois tout ce qui n'allait pas et comment le réparer. Donc c'est hyper agréable. Enfin bref, tu as plein d'activités. Tu peux aussi faire du conseil en entreprise. Ça va loin, les possibilités vont loin. Et on a la chance en IA de pouvoir faire ça sans trop de problèmes. Et juste un truc, ouais, ça arrive aussi qu'on encadre des étudiants pour des projets de recherche. Ça aussi, c'est hyper intéressant. Et moi, on m'a déjà dit, pour un petit anecdote, j'ai une amie en chimie. Elle a déjà eu une étude d'ordre qui lui a, comment dire, détruit trois mois de thèse parce qu'il a fait une mauvaise manipulation chimique. Voilà, ça, c'est horrible. Et nous, on n'a pas ça parce que nous, l'avantage, c'est que chacun est sur son ordinateur. Chacun a son propre laboratoire qui est son ordinateur. Et donc en fait, en général, le stagiaire ne travaille que sur son ordinateur. Et du coup, jamais on ne pourra avoir de problème, il a tout effacé.

  • Speaker #1

    En gros, la thèse, c'est un moyen de trois ans, beaucoup de conférences, des recherches devant son PC, collaboration avec des collègues, des voyages, très intéressant. Et si tu devais recommencer quelque chose, tu devais changer quelque chose au début de ta thèse, qu'est-ce que tu changerais ?

  • Speaker #0

    Franchement, je ne changerais rien parce que j'ai vraiment aimé la façon dont j'ai abordé cette thèse. Je n'aurais pas deviné à l'avance que j'aurais fait ça. Mais honnêtement, lorsque j'ai fait, je suis plutôt vraiment content. Et donc, je ne vois pas, dans la question que tu me poses, je ne vois pas vraiment ce que j'irais changer dans cette thèse. J'aime bien ce que j'ai fait.

  • Speaker #1

    Et si tu devais donner un conseil particulier à une personne qui veut se lancer aujourd'hui dans la thèse, qu'est-ce que toi, tu conseillerais ?

  • Speaker #0

    Alors, je lui dirais, déjà, si elle veut être stimulée intellectuellement, si elle n'a pas peur de ne pas avoir de résultats sur le long terme, et que pour elle, ce qui l'intéresse, c'est vraiment réfléchir à améliorer l'état de l'art pour créer des nouveaux outils à disposition des ingénieurs de demain, il faut qu'elles se fassent une thèse. Par contre, si on a du mal avec le fait de ne pas avoir de résultats rapidement, ou que tout ce qu'on veut nous, c'est appliquer et pas innover, peut-être que là, je dirais plutôt d'aller faire un CDI classique.

  • Speaker #1

    D'accord. du coup on arrive à la fin j'ai deux petites questions pour toi avant qu'on se sépare quel livre t'as le plus marqué récemment ?

  • Speaker #0

    alors là je vais prendre le livre du laboratoire tout le monde l'avait conseillé, je l'ai lu, c'est bon il est super ça s'appelle La Horde du Contrevent de Alain Damasio moi qui adore les jeux de mots, c'est super comme livre donc je vais pas spoiler mais il est super bien écrit et c'est hyper original ok j'y mettrai le lien en description,

  • Speaker #1

    vous avez le lien et qui aimerais-tu écouter sur ce podcast ?

  • Speaker #0

    je dirais Anna Mergui

  • Speaker #1

    Anna Mergui

  • Speaker #0

    C'est une étudiante qui va bientôt commencer une thèse en IA et médecine. Et elle partage souvent son point de vue sur l'IA et le rapport à l'art sur LinkedIn. Et comme je sais qu'elle est hyper appliquée dans la communauté IA, et qu'en plus elle a son point de vue d'une chercheuse, d'une future chercheuse dans ce domaine qui est un peu masculin, c'est hyper intéressant je pense d'avoir son point de vue.

  • Speaker #1

    Elle est dans la médecine, c'est ça santé ?

  • Speaker #0

    Oui, elle est dans la médecine, c'est ça.

  • Speaker #1

    Ah, ça peut être intéressant effectivement.

  • Speaker #0

    et donc vraiment tu auras le point de vue d'une personne dans ce milieu et donc là moi je suis un homme dans le milieu de l'IA c'est facile de parler parce qu'on est quasiment que des hommes et donc je pense que c'est intéressant d'avoir un point de vue d'Anna sur la question ça m'a choqué,

  • Speaker #1

    merci beaucoup Rony pour ta participation est-ce que tu as un dernier mot à partager pour la fin ?

  • Speaker #0

    un dernier mot à partager pour la fin ben écoutez je pense que ce que je pourrais vous dire c'est ne cessez jamais de croire en vous je pense que Voilà, si vous pensez que vous n'êtes pas au niveau pour quelque chose, que ce soit pour faire une thèse, pour un CD ou je ne sais pas quoi, croyez-y, tentez, vous n'avez rien à perdre.

  • Speaker #1

    Super. Merci Rony et à bientôt.

  • Speaker #0

    A bientôt. Salut.

Chapters

  • Introduction à la Cybersécurité et à l'IA

    00:00

  • Présentation de Rony Abecidan

    01:40

  • Définition de la Cybersécurité

    03:16

  • Applications Pratiques de l'IA en Cybersécurité

    16:26

  • Défis et Limites de l'IA dans le Codage

    32:32

  • L'Importance de la Pensée Critique en Photographie

    33:10

  • Utilisation de l'IA pour la Création de Contenu

    34:23

  • Réflexions sur l'Utilisation de l'IA dans les Posts LinkedIn

    34:43

  • L'IA et la Cybersécurité

    35:54

  • Pourquoi Faire de la Recherche en IA et Cybersécurité

    36:21

  • Valorisation de la Thèse dans le Monde de l'Entreprise

    43:16

  • Conseils pour Réussir sa Thèse en IA

    46:28

  • Conclusion et Derniers Conseils

    58:05

Description

🎙️ Dans cet épisode captivant, découvrez le monde de la cybersécurité et son lien étroit avec l'intelligence artificielle. Rony Abecidan, chercheur spécialisé en cybersécurité, nous apporte un éclairage unique sur l'utilisation de l'IA pour contrer les menaces contemporaines, telles que les deepfakes et les attaques de phishing. Nous explorons des exemples concrets d'applications de l'IA, de la détection des anomalies réseau à la simulation d'attaques pour mieux préparer les entreprises. Rony partage également son parcours académique, ses raisons de choisir la recherche en IA et cybersécurité, et prodigue des conseils précieux à ceux qui songent à faire une thèse.


Pour entrer en contact avec Rony :https://www.linkedin.com/in/rony-abecidan/?originalSubdomain=fr

Podcast "Thèse Antithèse Synthèse" :https://podcasters.spotify.com/pod/show/these-antithese-synthese

Livre recommandé : La Horde du Contrevent d'Alain Damasio :

Livre recommandé: La Horde du Contrevent d'Alain Damasio https://www.amazon.fr/Horde-du-Contrevent-Alain-Damasio/dp/2070342263


Pour en savoir plus sur moi et plonger dans chaque épisode, retrouvez-moi sur mes réseaux sociaux :


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Tu sais, sur ChatGPT, quand tu demandes de créer un code, il y a 20% des cas à peu près, ils utilisent des librairies qui n'existent pas. Ils les créent. En plus de faire des campagnes de phishing automatique, il y a aussi tout ce qui est simulation de vraies attaques pour mieux appréhender les potentiels, en fait, ce qui va vraiment arriver. Pour réfléchir à comment faire pour que ce gap entre théorie et pratique soit de plus en plus réduit pour les praticiens. Pour qu'en pratique, on puisse vraiment détecter les manipulations d'images, peu importe si on ne connaît pas comment les images ont été faites, en fait. En fait, c'est des gens qui se disent finalement, peut-être que ce serait pas mal de faire une thèse après toutes ces années en CDI parce que j'ai l'impression que ça va apporter quelque chose.

  • Speaker #1

    On dit souvent que la cybersécurité, la data et l'intelligence artificielle sont des secteurs d'avenir porteurs avec énormément de débouchés. Concrètement, quelles sont les applications de l'intelligence artificielle en cybersécurité ? Qu'est-ce qu'on entend même déjà ? par cybersécurité et pourquoi c'est important et pourquoi est-ce qu'on en parle de plus en plus. Pour vous donner une idée, si vous êtes sur Internet normalement, vous avez déjà vu des vidéos, des photos, des personnes publiques, politiques qui ont été transformées en véhiculant des messages qui ne sont pas du tout corrects. On a vu ce qu'on appelle les deepfakes. En gros, il y a des images qui sont générées de plus en plus et qui ressemblent à la réalité. Les vidéos générées deviennent de plus en plus réelles. Et ça, ça pose un problème parce qu'on peut écouter une vidéo, on croit que c'est vrai. alors qu'en réalité, ça a été généré par l'intelligence artificielle. Donc, il faut se prémunir de ces deepfakes-là. Et raison pour laquelle, dans ce podcast, on va parler de cybersécurité et d'IA. voir ensembles, concrètement, comment on peut utiliser l'intelligence artificielle pour se protéger de ce type de menaces ? Pour en parler, j'ai invité sur la chaîne Rony Abecidan. Avant de vous laisser avec le podcast, laissez-moi vous présenter qui est Rony Abecidan. En fait, Rony, c'est un chercheur en cybersécurité et IA. qui travaille actuellement sur les stratégies d'apprentissage robustes pour la détection de manipulation des images. Donc, c'est clairement le thème de sa recherche. Au-delà de la recherche, Rony a une vraie passion pour le partage. Il a d'ailleurs un podcast, Thèse, Antistèse et Synthèse, que je vous recommande si vous vous intéressez au monde de la recherche. Dans ce podcast, qu'est-ce qu'il partage ? Il partage en fait des réalités de la vie des doctorants et des doctorantes. Il vous montre les vraies raisons pour lesquelles vous devez ou pas d'ailleurs. faire le doctorat. Donc si ça vous intéresse, n'hésitez pas à aller sur Spotify, Apple Podcasts, suivre Thèse, Antithèse, Synthèse. Et dans ce podcast, Rony vous partage son expérience en cybersécurité et IA et aussi son expérience en tant que chercheur. Je ne vous en dis pas plus et avant de vous laisser, n'oubliez pas, vos likes, vos commentaires ont un impact significatif sur la croissance de ce podcast. Donc n'hésitez pas, mettez-moi 5 étoiles sur toutes les plateformes d'écoute. Mettez-moi des commentaires parce que c'est comme ça en fait que l'algorithme va permettre de promouvoir ce podcast. C'est comme ça que des personnes auront de plus en plus envie de participer à ce podcast et apporter le maximum de valeur à la communauté d'État francophone. Vous avez réalisé des actions, alors place à mon échange avec Roni sur l'intelligence artificielle et la cybersécurité. Bonne écoute à vous. Roni, on parle beaucoup de cybersécurité et d'intelligence artificielle. Pour les personnes qui ne comprennent pas du tout ces domaines-là, est-ce que tu peux nous expliquer déjà c'est quoi la cybersécurité ? Et quelles sont les applications de la cyber-sécurité, du moins de l'intelligence artificielle dans la cyber-sécurité ? Donc, moi, je ne dois pas là. Qu'est-ce qu'on entend par cyber-sécurité ?

  • Speaker #0

    Alors, il faut savoir qu'aujourd'hui, je pense que tout le monde connaît Internet, le grand public, les entreprises aussi. On est donc amené à souvent utiliser différents algorithmes sans trop le savoir. Et en fait, du fait qu'on utilise tout un tas d'algorithmes qui agissent... sans qu'on sache derrière ce qui se passe, ça peut aussi amener à des potentielles attaques de personnes malveillantes qui exploitent le fait qu'elles savent quelque chose qu'on ne sait pas. Qu'est-ce que je veux dire par là ? Si je suis un utilisateur et que je ne sais pas qu'en cliquant sur un site web, potentiellement, je donne des informations sensibles à quelqu'un parce que j'ai accepté tel ou tel cookie qui apparaît sans forcément le lire, bel fait. c'est dangereux parce que du coup il y a des personnes qui peuvent exploiter ça, vous envoyez un faux mail en se faisant passer pour une entité pour laquelle vous avez confiance, par exemple l'Etat, et ensuite ça vous fait cliquer sur un lien et vous quand vous pensez que cliquer sur un lien ce n'est pas dangereux après tout, vous arrivez, vous faites attaquer et potentiellement on arrive à extirper des informations sensibles sur vous, on arrive à vous extorquer de l'argent, on arrive à rentrer dans votre ordinateur et faire des choses, vous filmez à votre insu. Donc en fait la cybersécurité, si tu veux pour moi, C'est un peu toutes les précautions qu'on met en place pour le grand public et même pour les entreprises plus généralement. pour éviter de se faire attaquer du fait de notre présence sur Internet. Le fait qu'on soit tellement sollicité, le fait qu'on utilise tous les jours Internet, et qu'on utilise plein d'outils connectés qui utilisent nos données et que parfois on ne sait pas trop ce qu'ils font, en fait derrière, ça implique aussi de savoir comment se protéger au cas où si quelqu'un nous veut du mal. Donc la cybersécurité, c'est vraiment la science des outils de sécurité, de l'activité en ligne finalement. On peut dire ça comme ça très très simplement. Donc l'IA, comment ça pourrait aider la cybersécurité ? Alors l'IA, il faut le voir comme on peut le voir. Pour moi, l'intelligence artificielle, c'est un peu une science où on essaye de faire apprendre à des algorithmes à résoudre des tâches, mais de façon autonome. Qu'est-ce que je veux dire par là ? Par exemple, une machine à café, actuellement, il n'y a pas vraiment qui sont basées sur des intelligences artificielles. Pourquoi ? Parce qu'en fait, la machine à café, comment elle fonctionne ? On appuie sur un bouton, et en fait, derrière, il y a un code qui dit Si l'utilisateur a cliqué... sur ce bouton et qu'il a réglé ce niveau de sucre et qu'il a fait ça et qu'il a fait ça, alors tu délivres comme ça le café. Donc en fait, tout est très très clair. Il y a toujours le même schéma à faire. C'est facile de créer les règles. Et donc du coup, ça marche comme sur des roulettes. Maintenant, si je veux faire une voiture autonome, une voiture qui conduit tout seul, c'est beaucoup plus compliqué d'imaginer des règles du style Alors si jamais un piéton arrive et qu'il y a un vélo qui le double par la droite et que moi je suis en voiture et que le feu est encore vert et que j'étais en train de rouler à 50 km heure et qu'il y a un oiseau qui arrive, En fait, très rapidement, tu ne peux pas imaginer l'ensemble des possibilités qui vont exister pour conduire une voiture. Et donc, du coup, c'est là que viennent les idées, par exemple, d'imaginer des algorithmes qui vont apprendre eux-mêmes comment conduire tout seul, juste en regardant comment nous, on conduit, par exemple.

  • Speaker #1

    Ok. En fait, l'IA, tu as dit il y a deux points, finalement. Dans l'IA, on a les règles basiques.

  • Speaker #0

    Pour moi, les règles basiques, ce n'est pas de l'IA. Ce n'est pas de l'IA ? Pour moi, ça, ce n'est pas de l'IA. Parce qu'il n'y a aucune notion d'apprentissage. C'est un... L'IA apprend ses règles elle-même. Pour moi, ce qui est de l'IA, c'est si tu connais pas les règles et que l'IA l'apprend d'elle-même. Ça, ça peut être considéré comme de l'IA, les arbres de décision. Par contre, tout ce qui est vraiment codé en dur dans les machines à café, par exemple, ça, c'est pas l'IA parce que c'est explicite, on connaît déjà toutes les règles. On est capable de le faire nous-mêmes, en fait.

  • Speaker #1

    En fait, pour toi, l'IA, c'est vraiment quelque chose qui apprend des règles d'elle-même.

  • Speaker #0

    C'est ça. Ça change complètement de paradigme. Là, on a une époque, au départ, où on était... en train de tout coder nous-mêmes à la main. Là, on dit, OK, tiens, voilà des exemples de ce que tu es censé faire. On peut aussi dire, ça c'est bien, ça c'est pas bien. Et en fait, elle-même, elle va apprendre à comment changer son comportement pour que ça résout le problème.

  • Speaker #1

    Je vois la question parce que moi, j'avais une vision un peu différente, où je voyais deux pans, tu vois. Dans l'IA, comme tu as dit, c'est tout système qui va permettre justement aux ordinateurs de se comporter, entre guillemets, comme des êtres humains pour résoudre des tâches. Et pour résoudre ces tâches-là, on peut avoir deux visions. Des tâches avec des règles bien définies. Comme IF-ELSE, par exemple, je crée une calculatrice qui permet d'élever un nombre au carré. Pour moi, ça c'était de l'intelligence artificielle, dans la mesure où l'être humain, pour calculer, tu vois, tu utilises des règles que tu connais déjà, et 2 x 2, ça fait 4. Donc si je fais une calculatrice qui me fait 2 x 2 égale à 4, je me comprends entre guillemets pour cette tâche-là comme un être humain et je suis capable de calculer. Et le deuxième point, c'est ce que tu décris, où cette fois-ci, l'IA n'a plus des règles de façon explicite et apprend par elle-même. généralement à partir des données. On parle beaucoup de deep learning, de machine learning. Et là, on donne les données à l'IA, entre guillemets, et l'IA va apprendre de ces données-là pour trouver des règles et pouvoir, par exemple, développer des voitures autonomes.

  • Speaker #0

    Par contre, tu vois, dans l'exemple de la calculatrice, j'aime bien cet exemple parce qu'à la fois, il y a le 2 plus 2 égale 4, mais en fait, il y a aussi à la fois le côté je calcule une racine. Comment tu calcules une racine ? La racine, on ne l'a pas donnée explicitement, on n'a pas dit si l'utilisateur tape... racine de pi égale ça.

  • Speaker #1

    Ça, c'est plus complexe.

  • Speaker #0

    Et donc, en fait, ça, il y a vraiment un algorithme derrière qui va chercher à minimiser une fonction pour trouver le zéro. Et donc, du coup, c'est un peu de l'IA aussi, quelque part, dans le sens où il y a une optimisation. Oui,

  • Speaker #1

    ok. Et du coup, là, on revient encore sur la définition de la cybersécurité. Donc, ce que moi, je comprends aujourd'hui, c'est que le domaine de la cybersécurité, c'est ce domaine-là qui permet en fait de garantir, entre guillemets, qui aide en fait les entreprises à éviter... les attaques, entre guillemets, sécuriser leurs données. Je prends par exemple le cas, moi je suis en banque. En ligne, on fait beaucoup d'achats en ligne. Je pense que la cybersécurité va s'intéresser justement à bien sécuriser l'ensemble des transactions qu'on réalise en ligne sur les sites internet.

  • Speaker #0

    Ça, c'est la partie la plus connue de la cybersécurité.

  • Speaker #1

    Parce qu'il y a d'autres parties, il y a plusieurs parties dans la cybersécurité.

  • Speaker #0

    En fait, tout ce qui est, donc là, tu me parles des banques en ligne, je pense que c'est ce qu'on sait au niveau du grand public, mais après auprès des entreprises, les entreprises ont des données qui sont sensibles, on ne veut pas qu'elles soient volées, on ne veut pas qu'elles partent. pour que la concurrence puisse les approprier, ou alors que ça se trouve, il y a des données qu'on ne veut pas que le grand public sache. Il y a toujours un secret dans les entreprises. Par exemple, la recette secrète de Coca-Cola, ce serait bête que quelqu'un réussisse à avoir la main dessus. Il y a tout ce qui est aussi... On veut juste détruire le système de l'entreprise pour la bloquer et lui demander une rançon. Ça, ça arrive aussi. Et moi, là où je travaille plus dans mon domaine, c'est tout ce qui est détection de contenu manipulé à des freins malveillants. Dans le sens où, par exemple, je peux aujourd'hui cacher un virus dans une image de façon complètement invisible. Et ça, ça peut passer par exemple les antivirus, parce que les antivirus n'analysent pas en général les images et ne pensent pas qu'il peut y avoir un virus dans une image. Ok. Il y a aussi tout ce qui est manipulation de l'opinion publique. Je crée une fausse image par IA pour faire dire quelque chose à quelqu'un ou pour montrer une fausse information. Les gens y croient et je manipule quelqu'un et ça détruit peut-être une réputation.

  • Speaker #1

    D'accord, ok. En fait, toi, tu travailles plus sur toute la partie. On parle beaucoup de deepfake. Oui. Voilà. Tout ce qui va être... On voit beaucoup des IA où c'est moins facile de générer. Prends par exemple l'image d'Emmanuel Macron, lui faire dire des choses qui ne sont pas forcément correctes. Et le grand public... Parce qu'on a vu l'image, c'est tellement réaliste en fait. Je me rends compte à quel point les IA sont capables de faire des choses incroyables dans ces domaines-là. Et tu as aussi parlé d'un point qui a attiré mon attention quand tu décrivais la cybersécurité. Tu as parlé des cookies. Nous, par défaut, en fait, tu vois, quand tu as un site internet, on te dit d'accepter tous les cookies. Toi, tu ne le lis pas, tu n'as pas le temps de le faire. Bien sûr. Et du coup, pourquoi est-ce que c'est important justement d'avoir ce plan d'activité ? Pourquoi est-ce qu'aujourd'hui... Je vois partout, on parle de cybersécurité. Pourquoi est-ce que c'est très important ?

  • Speaker #0

    Parce que les risques sont énormes. C'est-à-dire qu'en fait, si quelqu'un s'amuse à pirater une entreprise pour lui soutirer des informations, bloquer ses données, faire des transferts d'argent illégaux et tout, en fait, derrière, l'entreprise peut couler, les gens n'ont plus de travail. Toute une nation aussi, genre la Russie qui crée des bots. pour influencer les opinions politiques, pour qu'un jour puisse voter pour un parti ou pour un autre, c'est très grave aussi. Donc en fait, ça peut carrément influencer toute une nation. Ça va très loin, la cybersécurité, parce qu'à partir du moment où tout est connecté aujourd'hui, il y a un danger pour chaque connexion. Et en fait, la meilleure solution pour être protégé, c'est presque de ne pas être connecté. Par exemple, les banques, quand elles ont des serveurs, elles ont des serveurs dans des salles où il y a très peu de connexions qui sont faites pour que tout se fasse en physique chez eux et que... vraiment tout soit hyper contrôlé. En général, les meilleures cyberattaques, c'est des attaques qui viennent de l'intérieur, dans le sens où on a réussi à faire de l'ingénierie sociale avec un employé. Et en fait, lui, il a accès à des choses. Et grâce à cet accès, nous, derrière, on peut réussir à avoir accès aux choses sensibles pour lesquelles, normalement, il y avait une super protection. Mais du coup, on l'a entre guillemets bypassé parce qu'en fait, on est passé par une personne qui avait les droits.

  • Speaker #1

    Exactement. Et ça me rappelle une information que j'ai suivie à une entreprise où on disait justement ça, c'est que les cyberattaques les plus... puissante, ça vient de l'intérieur. Par exemple, l'assistante souffiante qui a son compte LinkedIn, qui partage sa peau déjà avec des collègues. Et grâce à ces petits détails, les cyberattaqueurs...

  • Speaker #0

    On peut brocher chaque GPT aujourd'hui. Il va lui envoyer un mail à cette madame, il va lui dire Oui, j'ai participé à votre séminaire, c'était super, on peut faire une petite visio ? Et hop, il met un lien. Et voilà, c'est bon, ça a pris un petit truc déjà. En fait, aujourd'hui, vraiment, les deepfakes, tout ce qui est généré par IA, on combine tout, ça peut faire des super attrapes Nigo. Pour la cybersécurité, c'est un vrai danger aussi.

  • Speaker #1

    Et j'imagine aussi qu'avec l'arrivée de l'IA générative, c'est encore plus marqué. Parce que tu vois, aujourd'hui, moi j'utilise beaucoup de chat GPT au quotidien. Je ne sais pas si toi tu l'utilises aussi.

  • Speaker #0

    Je l'utilise très très souvent aussi,

  • Speaker #1

    oui. Voilà. Et j'ai vu une vidéo de Mecode justement, où il disait en fait que tu vois, quand tu mets ton prompt dans le chat GPT, c'est possible qu'on ait également une cyberattaque via le chat GPT qui récupère toutes les informations.

  • Speaker #0

    En fait, tout ce qu'on rentre. c'est pour ça qu'il faut faire attention à tout ce qu'on rentre en ligne dans tous les cas tout ce qu'on rentre en ligne dans n'importe quoi même si les entreprises elles disent oui on traite vos données, on respecte vos données on les supprime, nanana on a aucune façon de le vérifier donc en fait il vaut mieux se dire ok ça se trouve les entreprises elles nous mentent, c'est pas impossible qu'elles puissent récupérer les données, je fais attention à ce que j'écris il y a des solutions open source pour ChatGPT je sais pas si tu connais le logiciel LM Studio LM Studio j'en ai entendu parler mais je n'ai pas un côté c'est un logiciel qui est pas mal parce que c'est une interface presque comme ChatGPT Sauf que c'est en local et tu peux télécharger tous les modèles open source de Mistral, de Facebook, de Lama, etc. Tu peux tous les exécuter sur ta propre machine sans forcément savoir comment encoder un pitot pour ceux qui ne savent pas. Juste vraiment en téléchargeant un truc et ensuite en l'exécutant comme chaque GPT normal. Mais ça au moins, c'est en local sur ton ordinateur et tu peux enlever le wifi si tu es parano. Ça va quand même fonctionner et ça ne va rien faire. Par contre, ce que je pense aussi, si on veut vraiment utiliser cette GPT et qu'il y a des informations confidentielles, ne pas hésiter. à remplacer les effets confidentiels dans le texte par des X et des Y codés. C'est-à-dire, X fait Y, donc ça fait Z, et reformule-moi ça dix fois. Au final, à la fin, ça fait quand même ce qu'on veut, mais c'est juste qu'il ne sait pas à quoi correspondent X, Y et Z. Et donc, c'est déjà une première forme de protection.

  • Speaker #1

    Et ça, c'est quelque chose que j'applique également. Ça peut devenir tellement puissant que parfois, même pour les analyses de données, faire un modèle rapidement, il peut produire le code. Donc ce que tu peux faire, c'est que tu mets ta base de données, les colonnes masquées, tu peux générer déjà des données qui ressemblent à ta base. Et maintenant tu te donnes un achat de GPT, entraîne-moi ce modèle, donne-moi le code qui permet d'entraîner le modèle, tu copies le code et tu...

  • Speaker #0

    Super intéressant que tu me parles de ça, parce que je viens de lire un post en venant pour le podcast de Haroua, je ne sais pas si vous connaissez Haroua Biri, qui est une experte en cybersécurité, et en fait, tu sais sur le chat de GPT, quand tu demandes d'écrire un code, parfois, il y a quelques fois, il paraît 20% des cas à peu près, ils utilisent des librairies qui n'existent pas. Il les crée.

  • Speaker #1

    Oui, il les vente, oui.

  • Speaker #0

    Mais c'est souvent les mêmes, en fait. Et en fait, il y a des gens qui ont remarqué ça et ils se sont dit, tiens, si je créais cette fausse librairie, mais que dedans, je mettais un code malveillant, comme ça, si quelqu'un utilise ChatGPT et il importe la librairie qui est fausse, en fait, là, il y a un marché, ça sera la mienne et je pourrais le pirater. Tu vois, il y a des gens qui exploitent les failles de ChatGPT parce qu'en fait, vu que les gens vont peut-être écrire bêtement sans vérifier le code et vont importer les librairies en pensant que c'est des librairies qui existent. Si elles existent vraiment, mais qu'elles sont malveillantes, on ne le saura pas forcément. Et donc, en fait, ça, c'est hyper intéressant comme façon de voir qu'en fait, il y a plein de façons de se faire hacker aujourd'hui.

  • Speaker #1

    L'où l'importance, justement, des personnes qui travaillent dans la cybersécurité.

  • Speaker #0

    Et oui,

  • Speaker #1

    et oui. Et ça me pose, en fait, à justement te poser la question. Est-ce qu'on peut voir de façon concrète les applications, je pense qu'on en a parlé plus ou moins, réelles de l'IA dans la cybersécurité ? Quand toi, tu travailles, par exemple, toi, tu fais de la recherche actuellement dans l'IA et cybersécurité. Quelles sont les applications concrètes que tu vois pour l'IA ?

  • Speaker #0

    Alors ça, c'est la partie de la question du départ que j'ai oublié de répondre, mais je voulais répondre plus tard, donc c'est bien. Donc en fait, concrètement, il y a déjà des applications. Ce n'est pas que je le vois, c'est que c'est déjà là. Il y a une entreprise qui s'appelle Resilium.ai. Et en fait, eux, ils proposent des solutions avec beaucoup d'IA pour répondre à un problème de cyber sécurité. Et techniquement, qu'est-ce qu'ils font en plus par rapport à ce qui existe déjà ? Déjà, par exemple, le fait de surveiller... tout le réseau de l'entreprise pour voir toutes les connexions qui rentrent, toutes les connexions qui sortent et détecter les anomalies. En fait, il y a beaucoup de détections d'anomalies qui se font par IA aujourd'hui, parce que les IA peuvent parfois détecter des choses que nous, on ne verra pas comme ça, on laisserait passer. Et donc, c'est assez puissant parce que du coup, à force de voir tout ce qui va... à force de surveiller en temps réel toutes les connexions entrantes et sortant de l'entreprise, on est capable déjà d'avoir des premiers pare-feu, si tu veux, des premières façons d'arrêter la menace. Il y a ça. Deux, il y a aussi tout ce qui est simulation d'attaque pour préparer les employés. Et en fait, comme je t'ai dit, ce que je t'ai dit avec ChatGPT tout à l'heure, tu prends un post sur LinkedIn d'un employé, tu l'utilises dans ChatGPT pour qu'il utilise cette information pour créer un phishing, tu l'envoies à l'employé en question et tu vérifies qu'en fait, il ne va pas se faire avoir. Et comme ça, tu lui apprends qu'en fait, à tout moment, il peut y avoir un mail frauduleux qui passe la boîte mail et qu'il faut qu'il soit sensibilisé à ça pour ne pas cliquer sur le lien et pour ne pas créer une menace. OK.

  • Speaker #1

    Et c'est ce que je travaille beaucoup dans les grands groupes et en général je vois qu'il y a souvent des campagnes de phishing.

  • Speaker #0

    Ah je l'ai aussi à l'université.

  • Speaker #1

    On reçoit tout le temps des messages. Il y en a qui sont beaucoup plus intelligents que d'autres.

  • Speaker #0

    Ah bah c'est ça,

  • Speaker #1

    exactement.

  • Speaker #0

    Après je regarde toujours le nom du mail en haut et il y a marqué arnaque.net. Donc du coup quand il ne faut même pas aller fort de faire un vrai truc, on voit que c'est une arnaque. Mais des fois c'est vrai qu'on a l'impression, parce que moi des fois ils m'ont dit, ça m'a fait marrer. Oui, il va y avoir une coupure de Wi-Fi dans votre bâtiment. Ce qui pourrait être vrai. Ils me disent que la coupure de Wi-Fi arrivera après-demain, c'est-à-dire samedi quand le bâtiment est fermé. Déjà, petit problème. Et après, ils ont dit, oui, mais en solution, on vous propose de demander une clé 5G pour vous connecter pendant toute la journée. Et donc, cliquez ici pour demander la clé 5G. Ça fait bizarre quand même. Mais bon, des fois, il y a des vrais trucs. C'est vrai qu'on peut se faire avoir dans ces campagnes. Il y a beaucoup de boîtes qui sont à fond sur la simulation de cyberattaque. Mais c'est juste que là, avec l'IA, ça rajoute encore une notion d'attaque plus réaliste.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Parce qu'en fait, on peut vraiment carrément aller chercher des infos sur des gens en ligne et utiliser ce social engineering pour encore plus passer les frontières. Et du coup, il y a une vraie étape de sensibilisation, de formation des employés à la cybersécurité, en intégrant les nouveaux outils IA d'aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Quand tu as parlé de ton examen, je me rappelle de l'examen réaliste que j'avais vu. L'email de phishing que j'avais reçu, c'était objet perdu Tout le monde en fait, il y a des objets. Bien sûr. Et en plus, l'email, ce n'était pas facilement visible sur l'email que c'était un mauvais email. Il m'a la fonction du monde. C'est une montre. Cliquez sur l'image pour avoir le lien où se trouve l'objet. Il fait wow En fait, c'était tellement génial. Donc, aujourd'hui, deux applications que tu m'as présentées aujourd'hui. Déjà, la détection d'anomalies dans les entreprises. Tous les données d'entrée sont autant. En banque aussi, l'écran d'assaut, il faut du lieu.

  • Speaker #0

    Exactement. Mais c'est un peu la même chose. Oui, oui.

  • Speaker #1

    Et deuxième application, c'est tout ce qui va être phishing, sensibilisation des employés aux cyberattaques. Ça,

  • Speaker #0

    c'est hyper important parce que comme on l'a dit, c'est un peu la porte d'entrée des plus grosses attaques. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. Est-ce que tu en vois d'autres ?

  • Speaker #0

    Il y en a d'autres que j'avais pensé, mais attendez, il faut que je m'en souvienne. Je sais qu'avec l'IA, tu peux aussi simuler des attaques toi-même et voir à quel point ton modèle résiste ou pas aux attaques. Donc je sais que Netflix, il me semble, ils ont fait un truc qui s'appelle Chaos Monkey, un truc comme ça. Et en fait, c'est une sorte de logiciel, je pense que c'est une IA, je vais pas mentir, mais je pense quand même que c'est une IA, qui va aller chercher les limites de leur installation et qui va les mener à bout, voir jusqu'où il faut pour détruire un peu... faire en sorte que les serveurs ne fonctionnent plus et qu'en fait on n'arrive plus à avoir des vidéos etc. Donc il y a tout ce qui est en plus de faire des campagnes de phishing automatique, il y a aussi tout ce qui est simulation de vraies attaques pour mieux appréhender les potentiels en fait, ce qui va vraiment arriver quoi. Donc en fait on peut, c'est aussi un jeu de voilà, j'anticipe un maximum ce qui pourrait arriver et du coup j'ai un coup d'avance pour les personnes qui vont penser à ça.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est ça. Ok, très intéressante. Je pense que là, on va dire très bien à quoi ça peut servir l'IA dans la cybersécurité. Et du coup, en termes de techno, toi tu fais de la recherche dans la cybersécurité. Est-ce que tu peux nous parler un peu de ce sur quoi tu travailles ?

  • Speaker #0

    Moi, je travaille sur deux choses. Je fais de l'IA sur une niche de cybersécurité. Et donc en fait, ma niche, c'est la détection de manipulation d'images. Mais en fait... Moi, j'ai mes deux sens derrière. Le premier sens, c'est manipuler une image pour communiquer de façon secrète, ou alors mettre un virus dans l'image. C'est-à-dire insérer un message dans l'image, dans les pixels de l'image, pas subliminal, juste un message normal qu'on pourrait écrire, sans qu'on puisse le voir visuellement. Et l'idée derrière ça, c'est de dire, je communique avec quelqu'un, et si quelqu'un intercepte la communication, il voit juste une image et il ne comprend pas ce qu'on est en train de dire.

  • Speaker #1

    Juste pour être sûr que j'ai bien suivi, en gros, là, tu as des images. Oui. Il y a des pixels. Toi, tu m'aides de l'information.

  • Speaker #0

    Je change les images légèrement en insérant un message dedans. D'accord. Et en fait, derrière ce message, ça pourrait être un message pour dire rendez-vous au bar machin pour parler de ça. Et c'est un truc hyper secret, en fait. D'accord. Voilà. Ou alors, c'est pas très virus. Et en fait, comme ça, je fais en sorte que quand je passe par un outil de super sécurité, en général, ils n'analysent pas trop les images. Et donc, je le... Comment dire ? Je bypass l'outil de super sécurité, quoi. Bon, c'est une première façon. Donc moi, mon travail, c'est sur la détection d'images qui ont été, par exemple, manipulées de cette façon-là. Ou alors, le truc, c'est que quand je suis arrivé en thèse, il n'y avait pas encore ce boom des images génératives dans les images. Il y avait des petites notions, mais ce n'était pas autant connu. Et donc, du coup, moi, l'application sur laquelle j'ai vraiment travaillé dans ma thèse au début, c'était l'application de détection de photomontage Photoshop, du style, je prends un bout d'une image et je la mets sur une autre, mais de façon réaliste. Et en fait, il faut détecter que l'image a été photoshopée, même si à l'œil nu, on ne le voit pas. Dans les deux cas, c'est une histoire de manipulation d'une image sans qu'on puisse voir la manipulation en question. Et ça n'a pas les mêmes enjeux, mais en fait, il y a quand même, dans tous les cas, une histoire de sécurité. Donc il y en a un, ça peut être un virus, il y en a un, ça peut être pour manipuler l'opinion publique.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Voilà. Et donc du coup, ma thèse, c'est un peu sur ces deux questions-là. Mais en fait, il faut savoir que l'état de l'art sur ces deux questions, il avance vraiment beaucoup. Et il était déjà bien avancé quand je suis arrivé en thèse, mais moi, là où je participe vraiment dans ma thèse, c'est sur la problématique de généralisation. Et en fait, l'idée, c'est de dire que mes modèles, en pratique, je prends les modèles de la recherche, ils fonctionnent bien sous ma base de données de la recherche, je prends des vraies images manipulées maintenant de la vraie vie, et ça ne marche plus. Parce qu'en fait, les images qui ont été créées par des personnes qu'on suspecte, peut-être qu'elles n'ont pas été créées avec le même appareil photo que la base de données d'entraînement. Peut-être qu'il n'y avait pas les mêmes opérations de filtres, de luminosité, de contraste. Peut-être qu'en fait, la compression, ce n'est pas la même compression. En fait, tout ça, ça fait que l'IA est habituée à avoir une sorte de référence entre l'image authentique et l'image manipulée. Mais il ne comprend plus la référence si on l'a changée. C'est exactement comme la voiture autonome, si on la prend et qu'on la met à Paris, qu'on l'entraîne à Paris. Imaginons qu'elle fonctionne à Paris. Si je la prends et que je la mets à New York, elle ne marche plus. Parce que ce n'est pas les mêmes rues, ce n'est pas la même architecture, ce n'est pas le même langage. Il y a plein de choses qui changent. ça ne marche pas. Donc la théorie ne marche pas en pratique. Et en fait, c'était un peu le constat à l'arrivée de ma thèse. Et moi, mon objectif, c'était d'imaginer plein de stratégies pour réfléchir à comment faire pour que ce gap entre théorie et pratique soit de plus en plus réduit pour les praticiens. Pour qu'en pratique, on puisse vraiment détecter les manipulations d'images, peu importe si on ne connaît pas comment les images ont été faites.

  • Speaker #1

    Ce que tu veux dire, c'est que grâce au travail de ta recherche, c'est plus... Tu ne prends pas encore l'exemple de la voiture de nom que tu as donné. je peux faire le parallèle avec la banque en fait, quand on fait une voiture à Paris, les routes ne sont pas les mêmes qu'à New York, à Washington du coup ça ne va pas se comporter de la même manière de la même manière, si je développe un modèle pour Société Générale, ça ne pourra pas marcher chez BNP, HSBC et autres.

  • Speaker #0

    Et de la même manière, les hôpitaux je prends un détecteur de cancer pour un hôpital A Il ne marche plus pour l'hôpital B, ce n'est pas la même machine qui a fait les IRM, ce n'est pas les mêmes bruits de la machine. Donc, il n'y a plus la même référence de où est la tumeur.

  • Speaker #1

    Ok. Et du coup, dans ta recherche, quelle que soit la référence, comment améliorer la performance de l'algorithme ?

  • Speaker #0

    C'est ça. Sachant que j'ai une base de données d'entraînement, il faut que je réfléchisse à comment la faire en tout cas. Et comment faire pour entraîner mon modèle pour qu'il arrive à généraliser bien plus que juste sur la base d'entraînement.

  • Speaker #1

    au-delà de la base d'entraînement. Et pour ça, je suppose que tu vas générer des images fictives.

  • Speaker #0

    Alors, il y a plein de choses, il y a plein d'axes. Effectivement, mais en fait, il y a deux choses sur lesquelles il faut jouer pour réussir à faire cette généralisation. Après, ça reste encore pour l'instant pas au point à ce que ça marche 100% en pratique, mais en tout cas, les deux axes sur lesquels il faut jouer, c'est les données d'entraînement et le modèle. C'est-à-dire que d'un côté, on peut se dire, si on a des données d'entraînement pas trop loin de ce qu'on a en vrai, Peut-être qu'on peut transférer l'apprentissage entre les données d'entraînement et la réalité en imposant dans le modèle une sorte de contrainte qui va le rapprocher de la distribution. Là, j'ai peur de perdre des gens. Donc en fait, l'idée, c'est de dire que les images d'entraînement suivent une certaine distribution, les images de test aussi. Et en fait, dans l'entraînement, on peut imposer à ce que le modèle cherche à trouver un espace où en fait on les fait coïncider, pour que derrière on trouve des caractéristiques communes qui vont faire que ça va marcher. Par exemple, si je prends l'exemple de la détection d'images générées, imagine que je veux détecter des fausses photos de chats. J'entraîne un allure qui fait ça. Maintenant, je veux évaluer sur des photos de chiens, ça ne marchera pas. Mais par contre, peut-être que je peux changer de modèle pour que dans l'apprentissage, ils comprennent que ce qui est faux, ce n'est pas forcément le fait que l'oreille de chat est mal faite, mais plutôt juste qu'il y a un problème dans les pixels à ce niveau-là. Je trouvais quelque chose de plus général, peut-être que dans la forme des yeux, plutôt que de regarder l'œil de chat précis, peut-être regarder la forme des yeux générale, ou alors regarder le petit artefact qu'il y a au niveau des pixels à cet endroit-là, ça serait plus intéressant que de juste regarder une caractéristique qui est sur le chat faux. Donc l'idée, c'est vraiment de réussir à changer le modèle pour que lui se concentre sur des caractéristiques bien plus générales. Donc il y a ça, et il y a aussi, sinon, comment je réfléchis à créer, enfin, comment est-ce que je peux créer une base d'entraînement, qui va faire que le modèle va apprendre beaucoup mieux que si j'avais donné n'importe quelle base d'entraînement. Tu vois, donc dans mon exemple là, j'ai dit, si on n'entraîne que sur des chats, en fait, sur les chiens, ça ne va pas généraliser. Mais j'aurais très bien pu décider d'entraîner sur les chiens en plus des chats. Mais si on croise comme ça, on va mettre tous les animaux, on ne va pas s'en sortir. Par contre, peut-être que si on cumule des bonnes images de chats, de chiens, de tics, de je ne sais pas quoi, et qu'on fait des transformations dessus, si on arrive à bien évaluer ce qu'il faut faire, peut-être qu'en combinant tout ça, à la fin, l'IA va d'elle-même... comprendre un pattern commun entre toutes ces images-là et du coup, généraliser mieux. Donc, il y a encore l'idée que ce soit elle qui le trouve d'elle-même.

  • Speaker #1

    D'accord. On veut donner l'autonomie. Ça ne fait pas peur. Si les IA sont capables de tout faire par elles-mêmes, je vais prendre une des peurs que beaucoup de personnes ont. Bien sûr. Est-ce que les IA ne vont pas finalement nous remplacer ? Si elles arrivent à tout faire et si tu arrives à incrémer ton robot qui détecte tout de façon parfaite, même sur les données où elle n'a pas été incrénée, est-ce qu'à la langue ? pour toi ? C'est quoi ta vision sur l'IA qui va remplacer les êtres humains ? Est-ce que tu penses qu'on est proche de l'IA générale dont on parle tout le temps ?

  • Speaker #0

    Tout le monde me pose la question alors que moi je trouve qu'on n'est pas si proche que ça. En fait, oui, c'est vrai qu'on a fait une grande avancée avec le GPT, c'est vrai que ça nous mène plein de questions. C'est vrai qu'il y a des vrais problèmes en IA qui ne sont pas encore résolus. Par contre, le gap qui... En fait, le truc, c'est que ce que je me dis, c'est qu'il y a toute l'autonomie qu'on imagine des IA dans un futur proche. Je ne vois pas comment on accepterait autant d'autonomie. C'est-à-dire, en fait, par exemple, les gens disent, oui, les IA vont prendre le contrôle des armes et vont nous tuer, etc. Mais à quel moment on va donner à une IA la possibilité de contrôler toutes nos armes et de faire tout ce qu'ils veulent ? En fait, pour moi, il y a quand même un... Enfin, c'est clairement un danger, je ne dis pas, il y a vraiment des risques. Mais je pense qu'au niveau de responsabilité, il y a aussi des humains qui sont censés... Comment dire ? Ne pas donner une autonomie complète à l'IA pour faire n'importe quoi. Les humains aussi, ils aiment bien aussi, par exemple, si on laisse une IA gérer une entreprise, désolé, mais je préfère les négociations, je préfère que ce soit un humain qui le fasse, les rencontres avec le client, je préfère que ce soit un humain qui le fasse. Et en fait, je pense qu'il y a plein de choses qu'on préfère que ce soit un humain qui le fasse, parce qu'en fait, le faire avec une IA, ça apparaît très... Tu sais, c'est robotique, c'est...

  • Speaker #1

    C'est un robotique aujourd'hui. Est-ce que tu penses pas que...

  • Speaker #0

    Ça sera peut-être moins robotique, mais même si c'est pas un robotique, le fait de laisser les rênes à l'IA pour faire gérer tout ça... Déjà, l'IA, c'est pas 100% fiable, dans tous les cas. Même si jamais... Et même plus tard, ça sera jamais 100% fiable si on n'a plus besoin d'IA. Ça veut dire qu'il y a des règles qu'on peut trouver, qu'on peut exécuter, bref. Mais c'est pas 100% fiable, et donc du coup, ça peut amener des erreurs. Et la question, c'est est-ce qu'on va assumer les erreurs, du coup, derrière ? Si jamais l'IA négocie pour nous, est-ce qu'on va assumer qu'elle a fait un mauvais deal ? Est-ce que si l'IA rencontre un client et qu'elle ne le close pas, est-ce qu'on va assumer le fait qu'on n'a pas eu ce gros client ? Alors que ça se trouve, on aurait peut-être pu l'avoir parce que c'est juste que le client avait compris que c'était une IA ou alors qu'il n'était pas content sur la façon dont elle a géré le truc. Donc pour moi, il y a toujours des choses qu'on ne pourra pas tout à fait remplacer parce que les humains aiment la société. Les humains, on aime être ensemble, parler, discuter comme on fait maintenant. On aime les échanges constructifs. En fait, ça paraît bizarre qu'on puisse totalement éradiquer comme si tout le monde se resterait chez soi et l'IA fera tout pour nous. Ça me paraît bizarre parce qu'on n'arriverait pas à l'accepter, en fait. On a besoin... Comment dire ça ?

  • Speaker #1

    Mais l'être humain, il a évolué, Rony. Je me dis, si l'IA devient tellement puissante, si ça se trouve, ce podcast, ce sera ton IA qui est en train de parler et mon IA qui parle.

  • Speaker #0

    C'est vrai ! Il y a déjà un notebook LM de Google qui propose de faire ça. En fait, tu donnes un article et il te le transforme en podcast et le podcast, il est super. Je suis d'accord, mais ce que je veux dire, c'est que ça ne pêchera pas que nous, humains, on voudra quand même parler. Ok, on peut écouter des podcasts faits par des IA, s'ils sont bien, mais en fait, ce que je veux dire, c'est qu'il y aura quand même le besoin de faire un truc en société, le besoin d'avoir un sens dans la vie, le besoin de grandir, d'évoluer. Ça, c'est des trucs qui ne vont pas changer. Et en fait, les métiers qui sont en train de disparaître avec l'IA, pour l'instant, on parle souvent des métiers de graphiste, créatif, etc.

  • Speaker #1

    Même là encore, je t'avoue que j'ai un doute. Personnellement, j'ai un doute sur le fait que les métiers de graphiste... vont disparaître.

  • Speaker #0

    Oui, j'allais te le dire. Moi aussi, personnellement, j'ai un doute parce qu'en fait, pour moi, c'est un peu comme Photoshop quand c'est arrivé. C'est-à-dire, en fait, on disait, oui, Photoshop va remplacer tous les photographes. Et donc, du coup, ils vont détruire le métier de photographe. En fait, non, il y a des photographes qui l'utilisent et ceux qui l'utilisent font de très belles choses avec. Je pense que l'IA, ça va juste permettre, déjà, aux gens amateurs de faire des belles choses et aux gens qui sont pros de faire des choses exceptionnelles, mais à un niveau où on n'imagine pas. Ceux qui maîtrisent ça, en fait, ils vont juste aller beaucoup plus loin dans leur processus. Ils vont pouvoir évoluer beaucoup plus rapidement. Je pense que c'est juste un outil hyper créatif en fait qui va booster tout le monde. Alors pour moi, à la limite, ceux qui vont perdre leur job, c'est peut-être ceux qui se contentent de faire un truc très simple que tout le monde pourrait faire aujourd'hui. C'est juste que la barrière à l'entrée, elle est plus haute. Ça veut dire que oui, pour être là, pour pouvoir monétiser une compétence en photo, il faudra peut-être faire plus qu'apprendre à faire des photos et jouer avec Photoshop. Il faudra aussi connaître l'IA du coup. Mais c'est juste une évolution d'un métier. Même nous là, en tant que... Nous qui codons des IA, il y a des IA pour coder des IA, qui nous aident dans le code. En fait, le problème, c'est que si on les laisse faire n'importe quoi, il y a des erreurs. On est obligé de revenir derrière, on est obligé de comprendre la logique. Et en fait, si quelqu'un qui est complètement novice, qui utilise l'IA pour faire 100% du job, sur des applications critiques, c'est hyper problématique. Ce n'est pas possible. On ne va pas laisser une IA coder une application de cybersécurité. Tu vois, il y a forcément qu'il faut qu'il y ait quelqu'un derrière.

  • Speaker #1

    Moi je suis complètement d'accord avec toi, je voulais que tu t'exprimes sur le sujet parce que c'est une des questions qu'on me pose le plus. Est-ce que les métiers de data scientist vont disparaître ? Et chaque tout le temps sur LinkedIn, je répète la même chose et je suis d'accord avec toi sur le fait que, c'est pour le cas des métiers de la photo, moi aujourd'hui je fais beaucoup de vidéos, certes il y a les IA, mais j'ai quand même besoin du photographe qui me dit... En fait c'est pas trop le fait de prendre la photo qui est la compétence qu'on recherche, c'est plus la pensée critique, il y a toute une réflexion.

  • Speaker #0

    L'histoire que la photo raconte.

  • Speaker #1

    Exactement. Et l'IA ne l'a pas encore. C'est le cas de Codé. Il y a des IA qui permettent de coder.

  • Speaker #0

    En fait, il y a un problème aussi dans l'IA que les gens ne voient pas, c'est que l'IA, c'est une moyenne de trucs qu'elle a vus. Donc en fait, à partir du moment où tu prends la moyenne un peu de tout ce que tu as vu, tu n'es que la moyenne. Exactement. Tu ne peux pas être l'expert mondial du truc. Donc en fait, là où il faut se dépasser, c'est réussir à devenir plus haut que la moyenne. Et donc du coup, l'IA nous pousse à faire ça en fait. À être encore meilleur que ce que nous aurions pu faire si nous-mêmes... on avait régurgité toutes ces données et que du coup, on avait une vision généraliste de la chose, en fait.

  • Speaker #1

    D'accord, exactement. Et c'est pareil, moi, je fais beaucoup des posts sur LinkedIn. Tu peux faire des posts avec ChatGPT.

  • Speaker #0

    Oui, alors, il faut savoir un truc, d'ailleurs, pour ChatGPT, ce qui est intéressant, d'ailleurs, c'est là où il devient intéressant, c'est surtout quand on le spécialise, parce que quand on lui pose des questions basiques, il reste généraliste. Et quand on le spécialise, du coup, c'est un peu comme si on lui disait Ok, contente-toi de la partie qui est spécialisée sur ça pour me répondre. Et du coup, il est plus fort, déjà.

  • Speaker #1

    Exact.

  • Speaker #0

    Exactement. Et oui, j'utilise ChatGPT pour mes posts, souvent parce que j'ai des idées de postes. J'écris plein d'accroches, des lignes et tout. Et en fait, ça m'aide à faire le lien entre tout ça.

  • Speaker #1

    Mais si tu prends un post typique et écris de ChatGPT, on est d'accord que ce n'est pas... Comment on dit ça ? On le sent, tu as un post. Il faut ta touche personnelle. Alors,

  • Speaker #0

    un post 100% généré par ChatGPT, on peut le sentir comme on peut ne pas le sentir. Ça dépend. Ah ouais ? Mais en fait, oui, moi aussi, j'avais plutôt cette... Parce qu'en fait, en vérité, si tu lui dis de le faire sous un certain ton... qui est le tien, il peut le faire de façon beaucoup mieux que si tu lui dis juste de générer le texte. En fait, c'est sûr que si tu lui dis génère-moi un texte sur ce sujet-là, là, t'es sûr et certain qu'on va comprendre que c'est le GVT. Par contre, si toi, t'as une idée déjà de base et que tu lui dis, voilà, tiens, ça c'est mon idée, reformule-la sur le ton de cet autant-là, cet autant-là, cet autant-là, et du mien parce que tiens, mon poste d'avant, il va faire un truc qui est vachement moins problématique ou détectable par nous parce que, en fait, ça sera beaucoup plus naturel déjà. Faut savoir ça, c'est vrai que si on le prend en mode hyper débutant, on lui demande un prompt pour générer tout le post d'un coup, là ouais, on voit tout de suite qu'il y a l'âme de ChatGPT. Et il y a même des gens qui commentent automatiquement les posts sur LinkedIn avec ça, alors c'est horrible ça, ça me fume, je déteste ça.

  • Speaker #1

    C'est vrai que si tu te spécialises, mais tu as quand même fait un travail de réflexion, tu as fait un travail de structurer de pensée. Toi ton rôle, tu structures bien la pensée, et ChatGPT te donne peut-être des idées pour...

  • Speaker #0

    améliorer ou améliorer la sécurité. Exactement, c'est tout c'est nul. En fait pour moi la meilleure utilisation d'une IA c'est l'intelligence humaine plus l'intelligence IA.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est ça. Ok, bah du coup c'est clair, franchement c'est intéressant l'IA et la cybersécurité. Je te propose qu'on passe sur une deuxième partie de ce podcast, on va parler de toi Rony, parce que je sais que tu es un chercheur en intelligence artificielle et cybersécurité. Tu as le podcast Thèse, Antithèse, Synthèse. La question que je vais te poser c'est Pourquoi est-ce que je t'ai invité sur le podcast de base ? C'était justement pour qu'on parle de la recherche suite à la recommandation d'Erika Dupont. Pourquoi ? Parce qu'il y a beaucoup de personnes comme moi qui ont fait de la data science, qui ont fait les études en informatique, qui se demandent est-ce qu'on doit faire de la recherche ? Moi j'ai une vision, je crois que tu as vu ma vidéo sur le sujet. Et je t'ai invité aussi pour que tu parles justement de ta vision de la recherche. Pourquoi est-ce qu'on doit faire de la recherche aujourd'hui, en France surtout ? Voilà, donc du coup première question pour toi, pourquoi est-ce que tu t'es lancé dans la recherche, spécialement en IA et en cybersécurité ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est marrant cette question, parce qu'on dirait que j'avais prémédité ça depuis des années. Moi, depuis tout psy, je voulais faire ça. Ah oui ? Non, c'est vrai. J'ai pas échappé à ma voix. Non, mais déjà, l'IA et la cybersécurité, il y a 10 ans, 20 ans, on n'en parlait pas autant. Mais en fait, c'est pas ça. C'est que ça est venu un peu naturellement dans le sens où j'ai très rapidement, quand même, dans mon cursus, aimé les maths, tout court. Ok. Sans vouloir pour autant devenir mathématicien. D'accord. Mais j'ai toujours voulu me dire, tiens, ça serait bien d'avoir un métier où on peut appliquer les maths et ça fait vraiment quelque chose de concret. Et bam, tada, après la prépa, je découvre qu'en fait, il y a tout ce qui tourne autour de la data science, qui est exactement ce que je veux, des maths appliquées à la vraie vie. Pas trop mathématiques, genre trop théoriques, et pas trop appliquées, il y a de la théorie quand même. Et en fait, c'est parfait, c'est exactement ce qu'il me fallait pour me motiver. Alors du coup, je commence à voir si ça allait me motiver en école d'ingénieur. J'étais à la centrale Lille, donc en fait, je commence à suivre tous les cours que je peux en maths et en info. Alors au début, c'est compliqué parce que vu que c'est une école généraliste, on t'impose de faire un peu tout. donc j'ai souffert en chimie en électricité etc en physique ouais voilà mais bon après du coup peu à peu je convergeais vers l'informatique et là je voyais vraiment que là où je kiffais tout ce que je fais c'était vraiment là donc j'avais raison d'aller là après ce qui s'est passé c'est que dans tous les cas je me suis dit tiens j'ai envie de monter une entreprise après école d'ingénieur probablement en IA parce que ça me plaisait vraiment et j'ai vu qu'en fait je pouvais remplacer ma troisième année d'école d'ingénieur par deux ans de master spécialisé en IA, avec un côté recherche, mais ça a l'air hyper intéressant. J'ai sauté sur l'occasion parce que c'est un tout nouveau master et j'avais confiance sur la personne qui tenait le master. C'était un très bon professeur de l'école, qui est mon collègue aujourd'hui. Et donc du coup, je vais dans ce master et là, en fait, je découvre un peu le monde de la recherche. J'adore tout ce que je vois dans ce master. Ce qui est bien, c'est que dans le master, il y avait des projets de recherche aussi. C'est-à-dire qu'on était en collaboration avec des équipes de recherche pendant les six premiers mois où il n'y avait pas de stage. Et en fait, on avait un projet de recherche, un peu comme une mini-thèse sur six mois avec eux. Par exemple, j'ai pu travailler dans ce master sur quatre sujets différents. Un sujet autour de la musique, un sujet autour de la finance, un sujet autour de la détection de faux et un sujet autour de la médecine. C'est ce que j'adore avec l'IA, c'est qu'en plus, ça s'applique partout. Donc si je peux vraiment... En fait moi j'avais une passion qui était de base le montage vidéo, la photo, l'audio, tout ça. Et donc en fait tout ça, je me retrouve dans cette ère de l'IA générative en plus. C'est super parce que je me retrouve parce qu'il y a plein de fois où j'étais petit, où je faisais du montage vidéo, et je me disais tiens, c'est bel, je peux pas avoir une musique sans copyright, et YouTube va m'enlever la musique. Tiens, j'aurais trop aimé faire ça en vidéo, mais je sais pas comment faire. Tiens, j'aurais bien aimé cette musique-là, une musique de ce style-là, mais je sais pas comment je peux avoir cette musique-là. Et en fait maintenant avec l'IA on peut faire ça. Et je suis ravi de pouvoir me dire, je suis amateur, je fais des vidéos amateur et je kiffe les faire et je peux tout faire avec de l'IA. Bref, bon, ça, je le dis vague, mais en fait, du coup, pendant ce master-là, je n'avais quand même pas oublié la vision d'être entrepreneur. Je me suis juste dit, un master en IA spécialisé, ça me rajoute un truc dans mon CV pour ce que je veux faire. Puis après, pendant mon stage où j'ai fait un truc en médecine, il y avait mes encadrants du projet autour de la détection de photomontages. qui était donc le début de ma thèse au final à ce moment-là, qui m'ont proposé une thèse. Et en fait, quand ils m'ont proposé, vu que je connaissais l'équipe et que j'adorais l'ambiance qu'on avait ensemble et que je savais qu'on allait travailler ensemble, déjà j'étais rassuré. Mais quand ils m'ont proposé le sujet, je me suis dit, OK, le sujet qu'ils me proposent là, c'est un sujet d'avenir, parce qu'en fait, c'est de l'IA appliquée à la cybersécurité. Derrière, c'est financé par un gros projet européen où il y a des forces de l'ordre européennes qui sont derrière. Donc en fait, c'est appliqué. C'est-à-dire que ce que je fais, je vais être en contact avec des gens, de la police un peu, Interpol. et donc pouvoir voir vraiment comment ils l'utilisent en vrai. Et je me suis dit, OK, là, en vrai, c'est trop beau comme opportunité pour laisser tomber. L'IA, la cybersécurité, je le prends parce qu'en fait, je ne me dis que derrière, quand je monterai ma boîte plus tard, en crédibilité, ça va être énorme, en fait, l'expertise. Donc en fait, c'est vraiment... Moi, j'ai vraiment réfléchi en mode, mon projet professionnel, c'est ça. Ce parcours-là, j'ai l'impression que je vais adorer ce que je vais faire. Et en plus, ça me rajoute quelque chose dans mon projet professionnel qui va vraiment me booster, alors je le prends.

  • Speaker #1

    OK, en fait. Je comprends plus ta vision, tu veux être entrepreneur, tu veux être entrepreneur dans l'IA, et pour toi la thèse c'était justement un moyen d'avoir effectivement de la crédibilité dans ton domaine. Et pourquoi tu n'as pas commencé directement dans l'entrepreneuriat, ou bien tu voulais d'abord finir une thèse avant de lancer ton produit ?

  • Speaker #0

    Parce que quand on m'a proposé le sujet de la thèse, j'aimais trop la problématique, je me suis dit que c'était vraiment une problématique d'avenir, et je me voyais vraiment les applications, parce que là ce que je t'ai dit, ça s'applique à la voiture autonome, ça s'applique à toutes les IA. Tu vas donner un exemple de la banque, je vais te donner un exemple de l'hôpital, on peut en trouver plein d'exemples comme ça. Et en fait, je me suis dit, quand même, être expert sur cette problématique, sur une niche comme la cybersécurité comme ça, je sentais que je pouvais faire quelque chose avec. Et donc là, je ne me trompe pas, parce qu'aujourd'hui, on voit bien le problème. Donc en fait, voilà, au final, c'est un peu à la fois une volonté d'être stimulé intellectuellement, une volonté de gagner en crédibilité pour plus tard. Parce qu'en fait, pour moi, une thèse, ça vaut plus qu'un master déjà. Et il faut savoir que d'ailleurs, il y a beaucoup... plus d'entrepreneurs qui ont une thèse qu'on ne le pense. J'ai fait un post dessus ce matin et en vrai, on serait choqués des stats. Par exemple, moi j'étais chez Agora 9, je ne sais pas si tu connais, c'est un incubateur à Paris qui est très connu, qui a incubé par exemple Doctolib ou Criteo. Ils ont dit, j'étais récemment à une réunion avec eux, en public, ils avaient dit qu'à peu près sur les 4 dernières années, 55% des startups qu'ils ont incubées, il y avait au moins un docteur dans l'équipe fondatrice. En fait, ça apporte tout de suite de la crédibilité auprès des investisseurs. Donc peut-être qu'on pourra en parler plus tard, peut-être que le doctorat s'est vu comme des gens, comme quelque chose qui n'est pas très valorisé sur le marché du travail. Par contre, quand tu crées une entreprise et que tu veux créer une entreprise qui n'est pas loin de ta problématique de thèse, c'est hyper valorisé, du coup tu deviens un expert. Voilà, donc du coup, c'est pour ça que j'ai fait cette thèse. Mais en fait, c'est vraiment un coup du hasard, parce qu'on m'a proposé une autre thèse aussi, cette même année, et c'est une thèse hyper mathématique théorique. Et là, par contre, je me suis dit...

  • Speaker #1

    ok le problème c'est que je pense pas que ça va avoir d'application pour la suite où je vais pas le faire et en plus que j'adore dans ma thèse c'est que c'est lié à l'image traitement du signal et comme je t'ai dit j'adore le montage vidéo donc c'est parfait c'est dedans quoi ok ça me pousse en fait à rebondir sur un sujet que j'avais également tu l'as mentionné plus ou moins la valorisation de la recherche dans le monde de l'encomprise c'est pourtant un peu la vision que moi j'ai actuellement et des retours que j'avais quand moi j'étais en école d'ingénieur beaucoup de personnes me disaient ne fait pas la thèse parce qu'il n'y a pas l'agent là bas c'est le discours que je recevais même quand tu arrives en encomprise Tu as toujours des histoires comme telle personne a fait la recherche, arrivée en entreprise, son salaire était exactement le même que le salaire qu'elle avait en sortant de l'école d'ingénieur. Et face à ça, toi, tu partages énormément sur la thèse sur LinkedIn et tu as une vision positive de la thèse. Pour toi, pourquoi est-ce que la thèse n'est pas autant valorisée en entreprise ? Est-ce que déjà c'est vrai ? Et quelles sont les bonnes raisons de faire une recherche ? Et comment surmonter justement cette vision-là ?

  • Speaker #0

    plusieurs questions en une c'est des très bonnes questions qui sont tout à fait légitimes en fait il faut savoir que le doctorat c'est un peu mal connu encore du grand public notamment des entreprises et c'est vrai qu'il y a des entreprises qui considèrent qu'embaucher un docteur c'est embaucher peut-être un étudiant qui va faire un master un N plus unième master

  • Speaker #1

    Tu allais s'amuser parfois, tu allais faire le doctorat pour ton plaisir.

  • Speaker #0

    Exactement, tu l'as fait pour ton plaisir, c'est des études comme les autres, je pense qu'il y a des partiels, tu as des cours en amphi, ils sont complètement déconnectés de la réalité, ils disent que tu es surqualifié donc tu es trop cher. Le problème c'est qu'il y a quand même beaucoup de entreprises déjà qui ne savent même pas qu'un docteur en sortant de thèse, il est gratuit quasiment pendant les deux premières années où il est en CDI. Parce qu'en fait l'État... Ils ont un dispositif d'aide qui s'appelle le crédit impôt recherche. Et en fait, pour tous les jeunes docteurs qui veulent trouver leur premier CDI, l'État rembourse quasiment tout le salaire pendant deux ans de ces docteurs pour toutes les entreprises qui activent le dispositif. Déjà, dire qu'un docteur s'est surqualifié, donc on va le payer trop cher, c'est un peu une arnaque dans le sens où déjà pendant deux ans au moins, tu ne vas pas le payer tout à fait. Même limite, on m'a dit que même parfois, ça peut être rentable. Tu peux gagner par-dessus. Ah oui ? Oui, pour te dire où ça va. Donc déjà, bon. après les doctorants même ou les docteurs une fois qu'ils ont leur thèse Ils ne savent pas forcément se valoriser non plus. C'est-à-dire qu'en fait, s'ils disent que le doctorat, c'est une formation universitaire, ça ne marche pas. Il faut expliquer que c'est une expérience professionnelle. Peut-être que le doctorat, il ne faut pas l'appeler doctorat. Peut-être qu'il faut dire que c'était un job et que tu étais en fait un consultant scientifique. Il faut expliquer aussi concrètement tes missions, ce que tu as fait, que tu as participé à des conférences, que tu as rédigé des articles, que tu as animé des présentations à l'entreprise si tu l'as fait. Tout ce que tu as pu faire dans ton doctorat et qui va être intéressant à donner parce que ça montre des compétences transférables, Tu vois, tout ce qui est gestion de projet, tout ce qui est communication, vulgarisation, tout ce qui est autonomie, résilience à l'incertitude, en fait, en doctorat, il y a quand même une compétence qui est hyper sous-estimée, mais qui est hyper importante, c'est je continue d'avancer même si je n'ai aucun résultat. Et ça, c'est hyper fort. Et c'est hyper fort, surtout pour ceux qui veulent faire de l'entrepreneuriat aussi, d'ailleurs après. Mais même pour un salarié, ça peut être fort parce qu'en fait, du coup, si tu veux devenir un... si tu veux travailler dans la R&D... Si tu embauches des personnes qui n'ont pas fait une thèse en R&D, et qui n'ont pas cette culture-là, ça se trouve, tu n'embauches pas les bonnes personnes, parce que ça se trouve, ces personnes-là ne supportent pas le fait de ne pas avoir tout de suite un succès. Il y a vraiment une mentalité aussi à avoir. Ce n'est pas n'importe qui qui peut faire une thèse, ce n'est pas si facile que ça, parce que ça demande une vraie résilience à l'incertitude. Si je suis quelqu'un de très pratique, et j'applique ça et au bout d'un mois c'est fait, je ne peux pas faire une thèse, parce qu'en fait, rien ne garantit qu'au bout d'un mois tu vas avoir des résultats. Donc en fait, il y a une double problématique de valorisation du doctorat auprès des entreprises, de valorisation des doctorants auprès des entreprises eux-mêmes. C'est un peu aussi pour ça que j'ai lancé ce podcast Thèse Antithèse Synthèse, pour documenter ce que c'est que le doctorat, pour que tout le monde sache un peu ce qu'il y a à apprendre et ce qu'il n'y a pas à apprendre de cette expérience. L'idée, ce n'est pas d'inciter à faire un doctorat, c'est juste de faire en sorte que si ça vaut le coup, allez-y, et si ça ne vaut pas le coup, n'y allez pas. Mais c'est juste pour vous rendre compte de l'expérience.

  • Speaker #1

    Et ça c'est très intéressant ce que tu dis parce que je me rends compte que beaucoup de personnes vont faire souvent la thèse pour des mauvaises raisons. Elles ne sont pas renseignées en amont pourquoi est-ce qu'elles veulent faire cette thèse. Évidemment si tu ne te renseignes pas avant pourquoi est-ce que... Parce qu'on croit souvent que je vais faire la thèse, j'aurai le plus gros salaire. Tu vois ? Alors que toi tu as dit en fait la vision c'est plus déjà être conscient de ta valeur, ça va se vendre.

  • Speaker #0

    Il y a un autre truc que je voudrais dire, tu me fais penser à un truc que je n'ai pas répondu dans la question qui est très important. Moi le doctorat je vois ça comme un investissement sur le long terme. Alors oui le doctorat que je fais maintenant ne m'éminère pas beaucoup, c'est clair. Par contre... si j'arrive après à monter une entreprise et que j'arrive à lever des fonds grâce à mon expertise que j'ai eu en doctorat et qu'ensuite j'arrive à faire un truc qui est rentable et que bref ça tourne derrière en fait j'ai gagné le jackpot en fait pour moi je le vois comme c'est un investissement je pense pendant 3 ans j'ai mon expertise ensuite j'ai la crédibilité je peux monter un vrai truc et en fait derrière je vais avoir un retour sur investissement c'est aussi ça l'idée et alors c'est vrai que si je reste dans le public c'est beaucoup plus compliqué parce que rester dans le public ça veut dire aussi accepter des salaires plus bas et en fait pour vraiment avoir un bon salaire dans le public il faut commencer à monter sa propre équipe, à diriger des doctorants. En fait, tu ne peux pas l'avoir comme ça. C'est-à-dire qu'en fait, et ça pour le coup, j'avoue que dans le public, bien gagner sa vie en recherche, c'est vachement compliqué.

  • Speaker #1

    C'est bien. En tout cas, c'est intéressant ce que tu dis. Bien avoir la bonne vision. Ça rejoint un peu ce qu'Éric a dit souvent dans ses posts. C'est plus, quand on va faire le doctorat, il faut qu'on ait bien la posture de l'entrepreneur. En gros, il ne faut pas attendre que le doctorat, il faut attendre que les gens te donnent des opportunités.

  • Speaker #0

    En fait, je voudrais bien dire quelque chose d'autre. Erika elle te dirait qu'il n'y a aucune mauvaise raison de faire une thèse moi je ne suis pas d'accord pour moi il y a des mauvaises raisons parce que si tu veux faire plaisir à ta famille et que c'est juste ça la raison c'est pas la peine mais je suis d'accord avec ça mais Erika elle te dirait qu'en tous les cas le fait même de faire un doctorat ça t'amène des compétences ce qui n'est pas faux et je suis d'accord mais quand même moi je trouve que moi je trouve ça dommage je trouve ça juste dommage de faire un doctorat sans avoir un plan pour la suite parce que si tu as un plan pour la suite et que tu fais ton doctorat ton doctorat peut devenir un tremplin pour la suite C'est-à-dire que moi maintenant, comme j'étais dans l'esprit entrepreneuriat dès le début, je n'ai pas fait n'importe quoi. J'ai créé un podcast, j'ai profilé sur LinkedIn, je me suis inscrit à plein d'événements sur l'entrepreneuriat pendant que j'étais en thèse, j'ai participé à des concours de pitch. J'ai essayé de faire plein de choses en rapport avec l'entrepreneuriat, j'ai essayé de gagner mon expertise de plus en plus et de me rapprocher, de créer des connexions avec des gens, de me créer un réseau. Mais tout ça en préparation de l'après-thèse en fait. Et le fait de savoir que tu veux faire ça après la thèse, ça te crée un raccourci énorme. S'il y a des gens qui veulent faire profession après la thèse, très bien, maître de conférence. Mais dans ce cas-là, si vous le savez depuis le début que vous voulez faire ça, mettez toutes les cartes de votre côté et par exemple, participez à l'équipe, proposez vos services pour organiser des conférences. En fait, il y a plein de choses qui sont bien vues dans les concours pour être maître de conférence. Donc si on le fait en thèse, on est déjà par-dessus plein de personnes qui pensent à ça qu'après avoir fait leur thèse. Donc en fait, il y a vraiment l'idée d'exploiter l'expérience de doctorat pour faire un tremplin. pour sa carrière professionnelle, mais ça ne marche que si on sait déjà où on va.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, je vois très bien ton point. Je pense que je suis un peu alignée avec ce que tu dis, dans le sens où, quelque soit ce que tu fais, de toute façon, il faut toujours savoir pourquoi tu le fais. Mais je rejoins aussi Erika, parce que tu es parfois dans la vie, il y a des choses que tu fais, il y a beaucoup de personnes qui n'ont pas forcément cette ouverture d'esprit, entre guillemets. Par exemple, la question de l'information, je ne veux pas dire ouverture d'esprit, je veux plutôt dire l'information. Je crée par exemple cette chaîne YouTube pour montrer la voie d'éperci possible aux gens. Il y a des personnes qui n'auront pas accès à ma chaîne YouTube, dont ils n'auront pas d'en retour à toi, dont ils ne vont même pas savoir que tu fais la thèse pour cette voix. Par exemple, pour laquelle il faut davantage vulgariser. Et je rejoins Eric dans le sens où il ne faut pas non plus culpabiliser une personne qui n'avait pas l'information au début, qui a fait la thèse, qui arrive à la fin sans compte. Je ne sais pas pourquoi je l'ai fait, tu vois.

  • Speaker #0

    Une thèse, ce n'est jamais une expérience de perdu. Tu grandis forcément de cette expérience. C'est juste que moi, je trouve ça dommage de ne pas rajouter quelque chose à cette expérience, en fait, qui va la colorer. Tu vois ce que je veux dire ? Et en fait, avec mon podcast, je participe aussi à faire en sorte que les gens soient informés le plus tôt possible. et d'ailleurs tu sais que ce qui me fait marrer c'est que petite anecdote sur le podcast l'épisode le plus écouté c'est le tout dernier je sais pas pourquoi j'ai fait 18 épisodes sur tous les épisodes c'est le tout dernier qui est le plus écouté et c'est quoi le dernier ? faire une thèse une fois qu'on a passé les études et qu'on a déjà eu des CDI et donc en fait c'est des gens qui se disent finalement peut-être que ça serait pas mal de faire une thèse après toutes ces années en CDI parce que j'ai l'impression que ça m'a apporté quelque chose et donc comme quoi ça montre qu'il est jamais trop tard pour en faire une oui

  • Speaker #1

    Et clairement, moi aussi, je le vois chez des personnes dans mon entourage qui sont assez dédiées avec moi. Ils font la thèse en parallèle.

  • Speaker #0

    En fait, le retour que j'avais dans cet épisode qui est très intéressant, c'est de dire, OK, je remarque que dans la pratique, actuellement, ce qu'on fait, il y a des choses qui ne vont pas. Mais les gens, ils se collent à la méthodologie de référence. Mais moi, je veux remettre en cause la méthodologie de référence. Donc, je suis obligé de faire une thèse pour recréer une nouvelle référence. Il y a un peu cette idée-là de je veux changer les pratiques parce qu'il y a un problème dans la pratique actuelle.

  • Speaker #1

    OK. Et là, tu vas m'amener une vision plus... Tu comprends bien le marché. Parce que quand tu commences la thèse au début du master...

  • Speaker #0

    Ce qui est génial, c'est que dans l'épisode, j'ai remarqué ça aussi. En thèse, on a des compétences de gestion de projet. On les crée, ces compétences. De communication, ce que je t'ai dit, de vulgarisation, de prise de parole en public, de résistance à l'incertitude. Tout ça, on les accumule très bien. On les accumule aussi si on fait un CDI, en général. Et donc, du coup, un CDI qui fait une thèse... il a toutes ses compétences et il peut les transférer pour sa thèse aussi. Et donc, du coup, sa thèse sera déjà plus agréable qu'un étudiant qui vient de la commencer.

  • Speaker #1

    Exactement, parce qu'il sait pourquoi. Du moins, il voit déjà le sachet derrière sa thèse. Merci beaucoup, Rony, pour ces éléments. Un autre point, à quoi ressemble, du coup, avant de bientôt arriver à la fin, à quoi ressemble la thèse d'une personne qui est dans l'IA et la CBUS ? L'IA, en général, quelles sont les grandes étapes pour une personne qui veut faire la thèse aujourd'hui ? À quoi est-ce qu'ils s'attendent en général ? Et comment viennent ces problèmes ?

  • Speaker #0

    Alors, très bonne question. Déjà, je dirais que c'est beaucoup plus simple qu'une thèse en chimie, en électricité ou en mécanique, tout simplement parce que nous, il n'y a pas de notion de laboratoire physique. Et donc, en fait, ça relève plein de problèmes. C'est-à-dire qu'en fait, toutes nos expériences, c'est des expériences sur ordinateur. Et on a juste à les lancer, et on attend, et pendant que ça, on attend pour faire autre chose. Les personnes qui sont en chimie, en électricité, en mécanique, ils ont un vrai laboratoire. Pour y accéder, ce n'est pas facile, ça coûte de l'argent. Des fois, en fait, en appuyant un bouton, ça fait n'importe quoi. Il faut tout refaire, les expériences peuvent prendre des mois, ça n'a rien à voir. Donc déjà, je dirais qu'on a la chance, quand on fait une thèse en informatique, d'avoir des expériences qui sont simples, qui ne nécessitent pas plus que coder sur son ordinateur, lancer quelque chose et attendre. Et ensuite, je dirais qu'en fait, ce qui est hyper intéressant en général dans la thèse, c'est juste l'exercice de dire, il y a un état de l'art, je me rends compte de ce qui existe, j'essaye de l'améliorer en proposant des nouvelles idées, je teste, je recommence, je teste, je recommence, ah tiens, ça, ça marche, super, je vais pouvoir le partager à ma communauté scientifique. Donc j'écris un article, on essaie de le faire passer à des conférences, il y a des gens qui notent l'article, qui donnent des retours, on fait des retours au retour, et s'ils aiment nos retours au retour, là ils proposent que l'article soit publié à la conférence. Du coup on est invité à le présenter, on rencontre d'autres chercheurs de la communauté, et du coup on en parle, on a de nouvelles idées, et le cycle recommence. En fait c'est un peu un cycle, en mode on part d'un état de l'art, on a des idées, on les teste, on écrit un article, on le présente, du coup on communique aussi avec les gens de la communauté, et on recommence ce cycle. Parce qu'une fois qu'on l'a présenté, il faut réfléchir à une nouvelle façon d'incrémenter l'état de l'art, peut-être en continuant tout ce qu'on a fait juste avant, mais juste dans la même logique. Et voilà, en fait, c'est souvent ça. Et après, en parallèle de ça, évidemment, on peut être sollicité pour parler de nos travaux auprès des entreprises, du grand public, des émissions de vulgarisation. Moi, dans mon cas, j'ai déjà participé à une émission avec Fred de C'est Pas Sorcier sur le sujet Faut-il avoir peur de l'IA ? C'était une petite participation, en fait, c'était une participation... qui mettait en relation plusieurs doctorants de mon équipe en IA avec ceux qui gèrent cette émission mais tu vois en fait la thèse c'est pas que non plus ce que j'ai dit le cycle, en plus de ça il y a des expériences en plus, il y a des écoles d'été pour rencontrer d'autres doctorants en IA qui font d'autres choses dans d'autres niches et pour s'enrichir en fait de leur expérience il y a aussi tout ce qui est tout simplement voyage mais comme des voyages d'affaires mais pas voyage d'affaires mais voyage de recherche, on va voir des collègues internationaux... pour, ensemble, réfléchir à des meilleures idées, faire des nouvelles expériences, nourrir quelque chose qu'on ne pourrait pas nourrir comme tout simplement à distance. Bref, c'est tout un écosystème. C'est à peu près ça, le quotidien d'un doctorant en IA, sachant que le temps d'arriver à une idée qui marche, ça peut varier, parce que des fois, il y a des idées simples qui marchent, et il y a des idées simples qui ne marchent pas du tout, ou il y a des idées compliquées qui marchent rapidement. Je ne peux pas te dire tous les... de temps de mois, tu vas réussir à avoir quelque chose. Par contre, en trois ans, c'est pour ça que ça dure trois ans une thèse en général. C'est parce qu'en trois ans, tu as le temps de trouver, et surtout dans ce domaine-là, parce que les expériences, c'est facile à faire. Tu n'as pas le temps d'attendre d'accès au laboratoire, je répète. Et même les problèmes, genre moi, il y a des personnes qui... Tu peux aussi enseigner, je n'ai pas parlé de ça, mais on peut aussi enseigner. J'ai déjà enseigné plusieurs fois pendant mon doctorat des mathématiques à l'école d'ingénieurs. Et en fait, c'est agréable parce que ça fait une sorte de soupape pour la thèse. On fait autre chose que l'activité, on fait le cours. Moi, c'est dans mon cas, j'ai fait le cours. que j'aurais aimé avoir dans le même cours à l'époque. Parce que j'étais étudiant de ce cours à l'époque. Donc du coup, là, je suis passé en professeur et je vois tout ce qui n'allait pas et comment le réparer. Donc c'est hyper agréable. Enfin bref, tu as plein d'activités. Tu peux aussi faire du conseil en entreprise. Ça va loin, les possibilités vont loin. Et on a la chance en IA de pouvoir faire ça sans trop de problèmes. Et juste un truc, ouais, ça arrive aussi qu'on encadre des étudiants pour des projets de recherche. Ça aussi, c'est hyper intéressant. Et moi, on m'a déjà dit, pour un petit anecdote, j'ai une amie en chimie. Elle a déjà eu une étude d'ordre qui lui a, comment dire, détruit trois mois de thèse parce qu'il a fait une mauvaise manipulation chimique. Voilà, ça, c'est horrible. Et nous, on n'a pas ça parce que nous, l'avantage, c'est que chacun est sur son ordinateur. Chacun a son propre laboratoire qui est son ordinateur. Et donc en fait, en général, le stagiaire ne travaille que sur son ordinateur. Et du coup, jamais on ne pourra avoir de problème, il a tout effacé.

  • Speaker #1

    En gros, la thèse, c'est un moyen de trois ans, beaucoup de conférences, des recherches devant son PC, collaboration avec des collègues, des voyages, très intéressant. Et si tu devais recommencer quelque chose, tu devais changer quelque chose au début de ta thèse, qu'est-ce que tu changerais ?

  • Speaker #0

    Franchement, je ne changerais rien parce que j'ai vraiment aimé la façon dont j'ai abordé cette thèse. Je n'aurais pas deviné à l'avance que j'aurais fait ça. Mais honnêtement, lorsque j'ai fait, je suis plutôt vraiment content. Et donc, je ne vois pas, dans la question que tu me poses, je ne vois pas vraiment ce que j'irais changer dans cette thèse. J'aime bien ce que j'ai fait.

  • Speaker #1

    Et si tu devais donner un conseil particulier à une personne qui veut se lancer aujourd'hui dans la thèse, qu'est-ce que toi, tu conseillerais ?

  • Speaker #0

    Alors, je lui dirais, déjà, si elle veut être stimulée intellectuellement, si elle n'a pas peur de ne pas avoir de résultats sur le long terme, et que pour elle, ce qui l'intéresse, c'est vraiment réfléchir à améliorer l'état de l'art pour créer des nouveaux outils à disposition des ingénieurs de demain, il faut qu'elles se fassent une thèse. Par contre, si on a du mal avec le fait de ne pas avoir de résultats rapidement, ou que tout ce qu'on veut nous, c'est appliquer et pas innover, peut-être que là, je dirais plutôt d'aller faire un CDI classique.

  • Speaker #1

    D'accord. du coup on arrive à la fin j'ai deux petites questions pour toi avant qu'on se sépare quel livre t'as le plus marqué récemment ?

  • Speaker #0

    alors là je vais prendre le livre du laboratoire tout le monde l'avait conseillé, je l'ai lu, c'est bon il est super ça s'appelle La Horde du Contrevent de Alain Damasio moi qui adore les jeux de mots, c'est super comme livre donc je vais pas spoiler mais il est super bien écrit et c'est hyper original ok j'y mettrai le lien en description,

  • Speaker #1

    vous avez le lien et qui aimerais-tu écouter sur ce podcast ?

  • Speaker #0

    je dirais Anna Mergui

  • Speaker #1

    Anna Mergui

  • Speaker #0

    C'est une étudiante qui va bientôt commencer une thèse en IA et médecine. Et elle partage souvent son point de vue sur l'IA et le rapport à l'art sur LinkedIn. Et comme je sais qu'elle est hyper appliquée dans la communauté IA, et qu'en plus elle a son point de vue d'une chercheuse, d'une future chercheuse dans ce domaine qui est un peu masculin, c'est hyper intéressant je pense d'avoir son point de vue.

  • Speaker #1

    Elle est dans la médecine, c'est ça santé ?

  • Speaker #0

    Oui, elle est dans la médecine, c'est ça.

  • Speaker #1

    Ah, ça peut être intéressant effectivement.

  • Speaker #0

    et donc vraiment tu auras le point de vue d'une personne dans ce milieu et donc là moi je suis un homme dans le milieu de l'IA c'est facile de parler parce qu'on est quasiment que des hommes et donc je pense que c'est intéressant d'avoir un point de vue d'Anna sur la question ça m'a choqué,

  • Speaker #1

    merci beaucoup Rony pour ta participation est-ce que tu as un dernier mot à partager pour la fin ?

  • Speaker #0

    un dernier mot à partager pour la fin ben écoutez je pense que ce que je pourrais vous dire c'est ne cessez jamais de croire en vous je pense que Voilà, si vous pensez que vous n'êtes pas au niveau pour quelque chose, que ce soit pour faire une thèse, pour un CD ou je ne sais pas quoi, croyez-y, tentez, vous n'avez rien à perdre.

  • Speaker #1

    Super. Merci Rony et à bientôt.

  • Speaker #0

    A bientôt. Salut.

Chapters

  • Introduction à la Cybersécurité et à l'IA

    00:00

  • Présentation de Rony Abecidan

    01:40

  • Définition de la Cybersécurité

    03:16

  • Applications Pratiques de l'IA en Cybersécurité

    16:26

  • Défis et Limites de l'IA dans le Codage

    32:32

  • L'Importance de la Pensée Critique en Photographie

    33:10

  • Utilisation de l'IA pour la Création de Contenu

    34:23

  • Réflexions sur l'Utilisation de l'IA dans les Posts LinkedIn

    34:43

  • L'IA et la Cybersécurité

    35:54

  • Pourquoi Faire de la Recherche en IA et Cybersécurité

    36:21

  • Valorisation de la Thèse dans le Monde de l'Entreprise

    43:16

  • Conseils pour Réussir sa Thèse en IA

    46:28

  • Conclusion et Derniers Conseils

    58:05

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Description

🎙️ Dans cet épisode captivant, découvrez le monde de la cybersécurité et son lien étroit avec l'intelligence artificielle. Rony Abecidan, chercheur spécialisé en cybersécurité, nous apporte un éclairage unique sur l'utilisation de l'IA pour contrer les menaces contemporaines, telles que les deepfakes et les attaques de phishing. Nous explorons des exemples concrets d'applications de l'IA, de la détection des anomalies réseau à la simulation d'attaques pour mieux préparer les entreprises. Rony partage également son parcours académique, ses raisons de choisir la recherche en IA et cybersécurité, et prodigue des conseils précieux à ceux qui songent à faire une thèse.


Pour entrer en contact avec Rony :https://www.linkedin.com/in/rony-abecidan/?originalSubdomain=fr

Podcast "Thèse Antithèse Synthèse" :https://podcasters.spotify.com/pod/show/these-antithese-synthese

Livre recommandé : La Horde du Contrevent d'Alain Damasio :

Livre recommandé: La Horde du Contrevent d'Alain Damasio https://www.amazon.fr/Horde-du-Contrevent-Alain-Damasio/dp/2070342263


Pour en savoir plus sur moi et plonger dans chaque épisode, retrouvez-moi sur mes réseaux sociaux :


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Tu sais, sur ChatGPT, quand tu demandes de créer un code, il y a 20% des cas à peu près, ils utilisent des librairies qui n'existent pas. Ils les créent. En plus de faire des campagnes de phishing automatique, il y a aussi tout ce qui est simulation de vraies attaques pour mieux appréhender les potentiels, en fait, ce qui va vraiment arriver. Pour réfléchir à comment faire pour que ce gap entre théorie et pratique soit de plus en plus réduit pour les praticiens. Pour qu'en pratique, on puisse vraiment détecter les manipulations d'images, peu importe si on ne connaît pas comment les images ont été faites, en fait. En fait, c'est des gens qui se disent finalement, peut-être que ce serait pas mal de faire une thèse après toutes ces années en CDI parce que j'ai l'impression que ça va apporter quelque chose.

  • Speaker #1

    On dit souvent que la cybersécurité, la data et l'intelligence artificielle sont des secteurs d'avenir porteurs avec énormément de débouchés. Concrètement, quelles sont les applications de l'intelligence artificielle en cybersécurité ? Qu'est-ce qu'on entend même déjà ? par cybersécurité et pourquoi c'est important et pourquoi est-ce qu'on en parle de plus en plus. Pour vous donner une idée, si vous êtes sur Internet normalement, vous avez déjà vu des vidéos, des photos, des personnes publiques, politiques qui ont été transformées en véhiculant des messages qui ne sont pas du tout corrects. On a vu ce qu'on appelle les deepfakes. En gros, il y a des images qui sont générées de plus en plus et qui ressemblent à la réalité. Les vidéos générées deviennent de plus en plus réelles. Et ça, ça pose un problème parce qu'on peut écouter une vidéo, on croit que c'est vrai. alors qu'en réalité, ça a été généré par l'intelligence artificielle. Donc, il faut se prémunir de ces deepfakes-là. Et raison pour laquelle, dans ce podcast, on va parler de cybersécurité et d'IA. voir ensembles, concrètement, comment on peut utiliser l'intelligence artificielle pour se protéger de ce type de menaces ? Pour en parler, j'ai invité sur la chaîne Rony Abecidan. Avant de vous laisser avec le podcast, laissez-moi vous présenter qui est Rony Abecidan. En fait, Rony, c'est un chercheur en cybersécurité et IA. qui travaille actuellement sur les stratégies d'apprentissage robustes pour la détection de manipulation des images. Donc, c'est clairement le thème de sa recherche. Au-delà de la recherche, Rony a une vraie passion pour le partage. Il a d'ailleurs un podcast, Thèse, Antistèse et Synthèse, que je vous recommande si vous vous intéressez au monde de la recherche. Dans ce podcast, qu'est-ce qu'il partage ? Il partage en fait des réalités de la vie des doctorants et des doctorantes. Il vous montre les vraies raisons pour lesquelles vous devez ou pas d'ailleurs. faire le doctorat. Donc si ça vous intéresse, n'hésitez pas à aller sur Spotify, Apple Podcasts, suivre Thèse, Antithèse, Synthèse. Et dans ce podcast, Rony vous partage son expérience en cybersécurité et IA et aussi son expérience en tant que chercheur. Je ne vous en dis pas plus et avant de vous laisser, n'oubliez pas, vos likes, vos commentaires ont un impact significatif sur la croissance de ce podcast. Donc n'hésitez pas, mettez-moi 5 étoiles sur toutes les plateformes d'écoute. Mettez-moi des commentaires parce que c'est comme ça en fait que l'algorithme va permettre de promouvoir ce podcast. C'est comme ça que des personnes auront de plus en plus envie de participer à ce podcast et apporter le maximum de valeur à la communauté d'État francophone. Vous avez réalisé des actions, alors place à mon échange avec Roni sur l'intelligence artificielle et la cybersécurité. Bonne écoute à vous. Roni, on parle beaucoup de cybersécurité et d'intelligence artificielle. Pour les personnes qui ne comprennent pas du tout ces domaines-là, est-ce que tu peux nous expliquer déjà c'est quoi la cybersécurité ? Et quelles sont les applications de la cyber-sécurité, du moins de l'intelligence artificielle dans la cyber-sécurité ? Donc, moi, je ne dois pas là. Qu'est-ce qu'on entend par cyber-sécurité ?

  • Speaker #0

    Alors, il faut savoir qu'aujourd'hui, je pense que tout le monde connaît Internet, le grand public, les entreprises aussi. On est donc amené à souvent utiliser différents algorithmes sans trop le savoir. Et en fait, du fait qu'on utilise tout un tas d'algorithmes qui agissent... sans qu'on sache derrière ce qui se passe, ça peut aussi amener à des potentielles attaques de personnes malveillantes qui exploitent le fait qu'elles savent quelque chose qu'on ne sait pas. Qu'est-ce que je veux dire par là ? Si je suis un utilisateur et que je ne sais pas qu'en cliquant sur un site web, potentiellement, je donne des informations sensibles à quelqu'un parce que j'ai accepté tel ou tel cookie qui apparaît sans forcément le lire, bel fait. c'est dangereux parce que du coup il y a des personnes qui peuvent exploiter ça, vous envoyez un faux mail en se faisant passer pour une entité pour laquelle vous avez confiance, par exemple l'Etat, et ensuite ça vous fait cliquer sur un lien et vous quand vous pensez que cliquer sur un lien ce n'est pas dangereux après tout, vous arrivez, vous faites attaquer et potentiellement on arrive à extirper des informations sensibles sur vous, on arrive à vous extorquer de l'argent, on arrive à rentrer dans votre ordinateur et faire des choses, vous filmez à votre insu. Donc en fait la cybersécurité, si tu veux pour moi, C'est un peu toutes les précautions qu'on met en place pour le grand public et même pour les entreprises plus généralement. pour éviter de se faire attaquer du fait de notre présence sur Internet. Le fait qu'on soit tellement sollicité, le fait qu'on utilise tous les jours Internet, et qu'on utilise plein d'outils connectés qui utilisent nos données et que parfois on ne sait pas trop ce qu'ils font, en fait derrière, ça implique aussi de savoir comment se protéger au cas où si quelqu'un nous veut du mal. Donc la cybersécurité, c'est vraiment la science des outils de sécurité, de l'activité en ligne finalement. On peut dire ça comme ça très très simplement. Donc l'IA, comment ça pourrait aider la cybersécurité ? Alors l'IA, il faut le voir comme on peut le voir. Pour moi, l'intelligence artificielle, c'est un peu une science où on essaye de faire apprendre à des algorithmes à résoudre des tâches, mais de façon autonome. Qu'est-ce que je veux dire par là ? Par exemple, une machine à café, actuellement, il n'y a pas vraiment qui sont basées sur des intelligences artificielles. Pourquoi ? Parce qu'en fait, la machine à café, comment elle fonctionne ? On appuie sur un bouton, et en fait, derrière, il y a un code qui dit Si l'utilisateur a cliqué... sur ce bouton et qu'il a réglé ce niveau de sucre et qu'il a fait ça et qu'il a fait ça, alors tu délivres comme ça le café. Donc en fait, tout est très très clair. Il y a toujours le même schéma à faire. C'est facile de créer les règles. Et donc du coup, ça marche comme sur des roulettes. Maintenant, si je veux faire une voiture autonome, une voiture qui conduit tout seul, c'est beaucoup plus compliqué d'imaginer des règles du style Alors si jamais un piéton arrive et qu'il y a un vélo qui le double par la droite et que moi je suis en voiture et que le feu est encore vert et que j'étais en train de rouler à 50 km heure et qu'il y a un oiseau qui arrive, En fait, très rapidement, tu ne peux pas imaginer l'ensemble des possibilités qui vont exister pour conduire une voiture. Et donc, du coup, c'est là que viennent les idées, par exemple, d'imaginer des algorithmes qui vont apprendre eux-mêmes comment conduire tout seul, juste en regardant comment nous, on conduit, par exemple.

  • Speaker #1

    Ok. En fait, l'IA, tu as dit il y a deux points, finalement. Dans l'IA, on a les règles basiques.

  • Speaker #0

    Pour moi, les règles basiques, ce n'est pas de l'IA. Ce n'est pas de l'IA ? Pour moi, ça, ce n'est pas de l'IA. Parce qu'il n'y a aucune notion d'apprentissage. C'est un... L'IA apprend ses règles elle-même. Pour moi, ce qui est de l'IA, c'est si tu connais pas les règles et que l'IA l'apprend d'elle-même. Ça, ça peut être considéré comme de l'IA, les arbres de décision. Par contre, tout ce qui est vraiment codé en dur dans les machines à café, par exemple, ça, c'est pas l'IA parce que c'est explicite, on connaît déjà toutes les règles. On est capable de le faire nous-mêmes, en fait.

  • Speaker #1

    En fait, pour toi, l'IA, c'est vraiment quelque chose qui apprend des règles d'elle-même.

  • Speaker #0

    C'est ça. Ça change complètement de paradigme. Là, on a une époque, au départ, où on était... en train de tout coder nous-mêmes à la main. Là, on dit, OK, tiens, voilà des exemples de ce que tu es censé faire. On peut aussi dire, ça c'est bien, ça c'est pas bien. Et en fait, elle-même, elle va apprendre à comment changer son comportement pour que ça résout le problème.

  • Speaker #1

    Je vois la question parce que moi, j'avais une vision un peu différente, où je voyais deux pans, tu vois. Dans l'IA, comme tu as dit, c'est tout système qui va permettre justement aux ordinateurs de se comporter, entre guillemets, comme des êtres humains pour résoudre des tâches. Et pour résoudre ces tâches-là, on peut avoir deux visions. Des tâches avec des règles bien définies. Comme IF-ELSE, par exemple, je crée une calculatrice qui permet d'élever un nombre au carré. Pour moi, ça c'était de l'intelligence artificielle, dans la mesure où l'être humain, pour calculer, tu vois, tu utilises des règles que tu connais déjà, et 2 x 2, ça fait 4. Donc si je fais une calculatrice qui me fait 2 x 2 égale à 4, je me comprends entre guillemets pour cette tâche-là comme un être humain et je suis capable de calculer. Et le deuxième point, c'est ce que tu décris, où cette fois-ci, l'IA n'a plus des règles de façon explicite et apprend par elle-même. généralement à partir des données. On parle beaucoup de deep learning, de machine learning. Et là, on donne les données à l'IA, entre guillemets, et l'IA va apprendre de ces données-là pour trouver des règles et pouvoir, par exemple, développer des voitures autonomes.

  • Speaker #0

    Par contre, tu vois, dans l'exemple de la calculatrice, j'aime bien cet exemple parce qu'à la fois, il y a le 2 plus 2 égale 4, mais en fait, il y a aussi à la fois le côté je calcule une racine. Comment tu calcules une racine ? La racine, on ne l'a pas donnée explicitement, on n'a pas dit si l'utilisateur tape... racine de pi égale ça.

  • Speaker #1

    Ça, c'est plus complexe.

  • Speaker #0

    Et donc, en fait, ça, il y a vraiment un algorithme derrière qui va chercher à minimiser une fonction pour trouver le zéro. Et donc, du coup, c'est un peu de l'IA aussi, quelque part, dans le sens où il y a une optimisation. Oui,

  • Speaker #1

    ok. Et du coup, là, on revient encore sur la définition de la cybersécurité. Donc, ce que moi, je comprends aujourd'hui, c'est que le domaine de la cybersécurité, c'est ce domaine-là qui permet en fait de garantir, entre guillemets, qui aide en fait les entreprises à éviter... les attaques, entre guillemets, sécuriser leurs données. Je prends par exemple le cas, moi je suis en banque. En ligne, on fait beaucoup d'achats en ligne. Je pense que la cybersécurité va s'intéresser justement à bien sécuriser l'ensemble des transactions qu'on réalise en ligne sur les sites internet.

  • Speaker #0

    Ça, c'est la partie la plus connue de la cybersécurité.

  • Speaker #1

    Parce qu'il y a d'autres parties, il y a plusieurs parties dans la cybersécurité.

  • Speaker #0

    En fait, tout ce qui est, donc là, tu me parles des banques en ligne, je pense que c'est ce qu'on sait au niveau du grand public, mais après auprès des entreprises, les entreprises ont des données qui sont sensibles, on ne veut pas qu'elles soient volées, on ne veut pas qu'elles partent. pour que la concurrence puisse les approprier, ou alors que ça se trouve, il y a des données qu'on ne veut pas que le grand public sache. Il y a toujours un secret dans les entreprises. Par exemple, la recette secrète de Coca-Cola, ce serait bête que quelqu'un réussisse à avoir la main dessus. Il y a tout ce qui est aussi... On veut juste détruire le système de l'entreprise pour la bloquer et lui demander une rançon. Ça, ça arrive aussi. Et moi, là où je travaille plus dans mon domaine, c'est tout ce qui est détection de contenu manipulé à des freins malveillants. Dans le sens où, par exemple, je peux aujourd'hui cacher un virus dans une image de façon complètement invisible. Et ça, ça peut passer par exemple les antivirus, parce que les antivirus n'analysent pas en général les images et ne pensent pas qu'il peut y avoir un virus dans une image. Ok. Il y a aussi tout ce qui est manipulation de l'opinion publique. Je crée une fausse image par IA pour faire dire quelque chose à quelqu'un ou pour montrer une fausse information. Les gens y croient et je manipule quelqu'un et ça détruit peut-être une réputation.

  • Speaker #1

    D'accord, ok. En fait, toi, tu travailles plus sur toute la partie. On parle beaucoup de deepfake. Oui. Voilà. Tout ce qui va être... On voit beaucoup des IA où c'est moins facile de générer. Prends par exemple l'image d'Emmanuel Macron, lui faire dire des choses qui ne sont pas forcément correctes. Et le grand public... Parce qu'on a vu l'image, c'est tellement réaliste en fait. Je me rends compte à quel point les IA sont capables de faire des choses incroyables dans ces domaines-là. Et tu as aussi parlé d'un point qui a attiré mon attention quand tu décrivais la cybersécurité. Tu as parlé des cookies. Nous, par défaut, en fait, tu vois, quand tu as un site internet, on te dit d'accepter tous les cookies. Toi, tu ne le lis pas, tu n'as pas le temps de le faire. Bien sûr. Et du coup, pourquoi est-ce que c'est important justement d'avoir ce plan d'activité ? Pourquoi est-ce qu'aujourd'hui... Je vois partout, on parle de cybersécurité. Pourquoi est-ce que c'est très important ?

  • Speaker #0

    Parce que les risques sont énormes. C'est-à-dire qu'en fait, si quelqu'un s'amuse à pirater une entreprise pour lui soutirer des informations, bloquer ses données, faire des transferts d'argent illégaux et tout, en fait, derrière, l'entreprise peut couler, les gens n'ont plus de travail. Toute une nation aussi, genre la Russie qui crée des bots. pour influencer les opinions politiques, pour qu'un jour puisse voter pour un parti ou pour un autre, c'est très grave aussi. Donc en fait, ça peut carrément influencer toute une nation. Ça va très loin, la cybersécurité, parce qu'à partir du moment où tout est connecté aujourd'hui, il y a un danger pour chaque connexion. Et en fait, la meilleure solution pour être protégé, c'est presque de ne pas être connecté. Par exemple, les banques, quand elles ont des serveurs, elles ont des serveurs dans des salles où il y a très peu de connexions qui sont faites pour que tout se fasse en physique chez eux et que... vraiment tout soit hyper contrôlé. En général, les meilleures cyberattaques, c'est des attaques qui viennent de l'intérieur, dans le sens où on a réussi à faire de l'ingénierie sociale avec un employé. Et en fait, lui, il a accès à des choses. Et grâce à cet accès, nous, derrière, on peut réussir à avoir accès aux choses sensibles pour lesquelles, normalement, il y avait une super protection. Mais du coup, on l'a entre guillemets bypassé parce qu'en fait, on est passé par une personne qui avait les droits.

  • Speaker #1

    Exactement. Et ça me rappelle une information que j'ai suivie à une entreprise où on disait justement ça, c'est que les cyberattaques les plus... puissante, ça vient de l'intérieur. Par exemple, l'assistante souffiante qui a son compte LinkedIn, qui partage sa peau déjà avec des collègues. Et grâce à ces petits détails, les cyberattaqueurs...

  • Speaker #0

    On peut brocher chaque GPT aujourd'hui. Il va lui envoyer un mail à cette madame, il va lui dire Oui, j'ai participé à votre séminaire, c'était super, on peut faire une petite visio ? Et hop, il met un lien. Et voilà, c'est bon, ça a pris un petit truc déjà. En fait, aujourd'hui, vraiment, les deepfakes, tout ce qui est généré par IA, on combine tout, ça peut faire des super attrapes Nigo. Pour la cybersécurité, c'est un vrai danger aussi.

  • Speaker #1

    Et j'imagine aussi qu'avec l'arrivée de l'IA générative, c'est encore plus marqué. Parce que tu vois, aujourd'hui, moi j'utilise beaucoup de chat GPT au quotidien. Je ne sais pas si toi tu l'utilises aussi.

  • Speaker #0

    Je l'utilise très très souvent aussi,

  • Speaker #1

    oui. Voilà. Et j'ai vu une vidéo de Mecode justement, où il disait en fait que tu vois, quand tu mets ton prompt dans le chat GPT, c'est possible qu'on ait également une cyberattaque via le chat GPT qui récupère toutes les informations.

  • Speaker #0

    En fait, tout ce qu'on rentre. c'est pour ça qu'il faut faire attention à tout ce qu'on rentre en ligne dans tous les cas tout ce qu'on rentre en ligne dans n'importe quoi même si les entreprises elles disent oui on traite vos données, on respecte vos données on les supprime, nanana on a aucune façon de le vérifier donc en fait il vaut mieux se dire ok ça se trouve les entreprises elles nous mentent, c'est pas impossible qu'elles puissent récupérer les données, je fais attention à ce que j'écris il y a des solutions open source pour ChatGPT je sais pas si tu connais le logiciel LM Studio LM Studio j'en ai entendu parler mais je n'ai pas un côté c'est un logiciel qui est pas mal parce que c'est une interface presque comme ChatGPT Sauf que c'est en local et tu peux télécharger tous les modèles open source de Mistral, de Facebook, de Lama, etc. Tu peux tous les exécuter sur ta propre machine sans forcément savoir comment encoder un pitot pour ceux qui ne savent pas. Juste vraiment en téléchargeant un truc et ensuite en l'exécutant comme chaque GPT normal. Mais ça au moins, c'est en local sur ton ordinateur et tu peux enlever le wifi si tu es parano. Ça va quand même fonctionner et ça ne va rien faire. Par contre, ce que je pense aussi, si on veut vraiment utiliser cette GPT et qu'il y a des informations confidentielles, ne pas hésiter. à remplacer les effets confidentiels dans le texte par des X et des Y codés. C'est-à-dire, X fait Y, donc ça fait Z, et reformule-moi ça dix fois. Au final, à la fin, ça fait quand même ce qu'on veut, mais c'est juste qu'il ne sait pas à quoi correspondent X, Y et Z. Et donc, c'est déjà une première forme de protection.

  • Speaker #1

    Et ça, c'est quelque chose que j'applique également. Ça peut devenir tellement puissant que parfois, même pour les analyses de données, faire un modèle rapidement, il peut produire le code. Donc ce que tu peux faire, c'est que tu mets ta base de données, les colonnes masquées, tu peux générer déjà des données qui ressemblent à ta base. Et maintenant tu te donnes un achat de GPT, entraîne-moi ce modèle, donne-moi le code qui permet d'entraîner le modèle, tu copies le code et tu...

  • Speaker #0

    Super intéressant que tu me parles de ça, parce que je viens de lire un post en venant pour le podcast de Haroua, je ne sais pas si vous connaissez Haroua Biri, qui est une experte en cybersécurité, et en fait, tu sais sur le chat de GPT, quand tu demandes d'écrire un code, parfois, il y a quelques fois, il paraît 20% des cas à peu près, ils utilisent des librairies qui n'existent pas. Il les crée.

  • Speaker #1

    Oui, il les vente, oui.

  • Speaker #0

    Mais c'est souvent les mêmes, en fait. Et en fait, il y a des gens qui ont remarqué ça et ils se sont dit, tiens, si je créais cette fausse librairie, mais que dedans, je mettais un code malveillant, comme ça, si quelqu'un utilise ChatGPT et il importe la librairie qui est fausse, en fait, là, il y a un marché, ça sera la mienne et je pourrais le pirater. Tu vois, il y a des gens qui exploitent les failles de ChatGPT parce qu'en fait, vu que les gens vont peut-être écrire bêtement sans vérifier le code et vont importer les librairies en pensant que c'est des librairies qui existent. Si elles existent vraiment, mais qu'elles sont malveillantes, on ne le saura pas forcément. Et donc, en fait, ça, c'est hyper intéressant comme façon de voir qu'en fait, il y a plein de façons de se faire hacker aujourd'hui.

  • Speaker #1

    L'où l'importance, justement, des personnes qui travaillent dans la cybersécurité.

  • Speaker #0

    Et oui,

  • Speaker #1

    et oui. Et ça me pose, en fait, à justement te poser la question. Est-ce qu'on peut voir de façon concrète les applications, je pense qu'on en a parlé plus ou moins, réelles de l'IA dans la cybersécurité ? Quand toi, tu travailles, par exemple, toi, tu fais de la recherche actuellement dans l'IA et cybersécurité. Quelles sont les applications concrètes que tu vois pour l'IA ?

  • Speaker #0

    Alors ça, c'est la partie de la question du départ que j'ai oublié de répondre, mais je voulais répondre plus tard, donc c'est bien. Donc en fait, concrètement, il y a déjà des applications. Ce n'est pas que je le vois, c'est que c'est déjà là. Il y a une entreprise qui s'appelle Resilium.ai. Et en fait, eux, ils proposent des solutions avec beaucoup d'IA pour répondre à un problème de cyber sécurité. Et techniquement, qu'est-ce qu'ils font en plus par rapport à ce qui existe déjà ? Déjà, par exemple, le fait de surveiller... tout le réseau de l'entreprise pour voir toutes les connexions qui rentrent, toutes les connexions qui sortent et détecter les anomalies. En fait, il y a beaucoup de détections d'anomalies qui se font par IA aujourd'hui, parce que les IA peuvent parfois détecter des choses que nous, on ne verra pas comme ça, on laisserait passer. Et donc, c'est assez puissant parce que du coup, à force de voir tout ce qui va... à force de surveiller en temps réel toutes les connexions entrantes et sortant de l'entreprise, on est capable déjà d'avoir des premiers pare-feu, si tu veux, des premières façons d'arrêter la menace. Il y a ça. Deux, il y a aussi tout ce qui est simulation d'attaque pour préparer les employés. Et en fait, comme je t'ai dit, ce que je t'ai dit avec ChatGPT tout à l'heure, tu prends un post sur LinkedIn d'un employé, tu l'utilises dans ChatGPT pour qu'il utilise cette information pour créer un phishing, tu l'envoies à l'employé en question et tu vérifies qu'en fait, il ne va pas se faire avoir. Et comme ça, tu lui apprends qu'en fait, à tout moment, il peut y avoir un mail frauduleux qui passe la boîte mail et qu'il faut qu'il soit sensibilisé à ça pour ne pas cliquer sur le lien et pour ne pas créer une menace. OK.

  • Speaker #1

    Et c'est ce que je travaille beaucoup dans les grands groupes et en général je vois qu'il y a souvent des campagnes de phishing.

  • Speaker #0

    Ah je l'ai aussi à l'université.

  • Speaker #1

    On reçoit tout le temps des messages. Il y en a qui sont beaucoup plus intelligents que d'autres.

  • Speaker #0

    Ah bah c'est ça,

  • Speaker #1

    exactement.

  • Speaker #0

    Après je regarde toujours le nom du mail en haut et il y a marqué arnaque.net. Donc du coup quand il ne faut même pas aller fort de faire un vrai truc, on voit que c'est une arnaque. Mais des fois c'est vrai qu'on a l'impression, parce que moi des fois ils m'ont dit, ça m'a fait marrer. Oui, il va y avoir une coupure de Wi-Fi dans votre bâtiment. Ce qui pourrait être vrai. Ils me disent que la coupure de Wi-Fi arrivera après-demain, c'est-à-dire samedi quand le bâtiment est fermé. Déjà, petit problème. Et après, ils ont dit, oui, mais en solution, on vous propose de demander une clé 5G pour vous connecter pendant toute la journée. Et donc, cliquez ici pour demander la clé 5G. Ça fait bizarre quand même. Mais bon, des fois, il y a des vrais trucs. C'est vrai qu'on peut se faire avoir dans ces campagnes. Il y a beaucoup de boîtes qui sont à fond sur la simulation de cyberattaque. Mais c'est juste que là, avec l'IA, ça rajoute encore une notion d'attaque plus réaliste.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Parce qu'en fait, on peut vraiment carrément aller chercher des infos sur des gens en ligne et utiliser ce social engineering pour encore plus passer les frontières. Et du coup, il y a une vraie étape de sensibilisation, de formation des employés à la cybersécurité, en intégrant les nouveaux outils IA d'aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Quand tu as parlé de ton examen, je me rappelle de l'examen réaliste que j'avais vu. L'email de phishing que j'avais reçu, c'était objet perdu Tout le monde en fait, il y a des objets. Bien sûr. Et en plus, l'email, ce n'était pas facilement visible sur l'email que c'était un mauvais email. Il m'a la fonction du monde. C'est une montre. Cliquez sur l'image pour avoir le lien où se trouve l'objet. Il fait wow En fait, c'était tellement génial. Donc, aujourd'hui, deux applications que tu m'as présentées aujourd'hui. Déjà, la détection d'anomalies dans les entreprises. Tous les données d'entrée sont autant. En banque aussi, l'écran d'assaut, il faut du lieu.

  • Speaker #0

    Exactement. Mais c'est un peu la même chose. Oui, oui.

  • Speaker #1

    Et deuxième application, c'est tout ce qui va être phishing, sensibilisation des employés aux cyberattaques. Ça,

  • Speaker #0

    c'est hyper important parce que comme on l'a dit, c'est un peu la porte d'entrée des plus grosses attaques. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. Est-ce que tu en vois d'autres ?

  • Speaker #0

    Il y en a d'autres que j'avais pensé, mais attendez, il faut que je m'en souvienne. Je sais qu'avec l'IA, tu peux aussi simuler des attaques toi-même et voir à quel point ton modèle résiste ou pas aux attaques. Donc je sais que Netflix, il me semble, ils ont fait un truc qui s'appelle Chaos Monkey, un truc comme ça. Et en fait, c'est une sorte de logiciel, je pense que c'est une IA, je vais pas mentir, mais je pense quand même que c'est une IA, qui va aller chercher les limites de leur installation et qui va les mener à bout, voir jusqu'où il faut pour détruire un peu... faire en sorte que les serveurs ne fonctionnent plus et qu'en fait on n'arrive plus à avoir des vidéos etc. Donc il y a tout ce qui est en plus de faire des campagnes de phishing automatique, il y a aussi tout ce qui est simulation de vraies attaques pour mieux appréhender les potentiels en fait, ce qui va vraiment arriver quoi. Donc en fait on peut, c'est aussi un jeu de voilà, j'anticipe un maximum ce qui pourrait arriver et du coup j'ai un coup d'avance pour les personnes qui vont penser à ça.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est ça. Ok, très intéressante. Je pense que là, on va dire très bien à quoi ça peut servir l'IA dans la cybersécurité. Et du coup, en termes de techno, toi tu fais de la recherche dans la cybersécurité. Est-ce que tu peux nous parler un peu de ce sur quoi tu travailles ?

  • Speaker #0

    Moi, je travaille sur deux choses. Je fais de l'IA sur une niche de cybersécurité. Et donc en fait, ma niche, c'est la détection de manipulation d'images. Mais en fait... Moi, j'ai mes deux sens derrière. Le premier sens, c'est manipuler une image pour communiquer de façon secrète, ou alors mettre un virus dans l'image. C'est-à-dire insérer un message dans l'image, dans les pixels de l'image, pas subliminal, juste un message normal qu'on pourrait écrire, sans qu'on puisse le voir visuellement. Et l'idée derrière ça, c'est de dire, je communique avec quelqu'un, et si quelqu'un intercepte la communication, il voit juste une image et il ne comprend pas ce qu'on est en train de dire.

  • Speaker #1

    Juste pour être sûr que j'ai bien suivi, en gros, là, tu as des images. Oui. Il y a des pixels. Toi, tu m'aides de l'information.

  • Speaker #0

    Je change les images légèrement en insérant un message dedans. D'accord. Et en fait, derrière ce message, ça pourrait être un message pour dire rendez-vous au bar machin pour parler de ça. Et c'est un truc hyper secret, en fait. D'accord. Voilà. Ou alors, c'est pas très virus. Et en fait, comme ça, je fais en sorte que quand je passe par un outil de super sécurité, en général, ils n'analysent pas trop les images. Et donc, je le... Comment dire ? Je bypass l'outil de super sécurité, quoi. Bon, c'est une première façon. Donc moi, mon travail, c'est sur la détection d'images qui ont été, par exemple, manipulées de cette façon-là. Ou alors, le truc, c'est que quand je suis arrivé en thèse, il n'y avait pas encore ce boom des images génératives dans les images. Il y avait des petites notions, mais ce n'était pas autant connu. Et donc, du coup, moi, l'application sur laquelle j'ai vraiment travaillé dans ma thèse au début, c'était l'application de détection de photomontage Photoshop, du style, je prends un bout d'une image et je la mets sur une autre, mais de façon réaliste. Et en fait, il faut détecter que l'image a été photoshopée, même si à l'œil nu, on ne le voit pas. Dans les deux cas, c'est une histoire de manipulation d'une image sans qu'on puisse voir la manipulation en question. Et ça n'a pas les mêmes enjeux, mais en fait, il y a quand même, dans tous les cas, une histoire de sécurité. Donc il y en a un, ça peut être un virus, il y en a un, ça peut être pour manipuler l'opinion publique.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Voilà. Et donc du coup, ma thèse, c'est un peu sur ces deux questions-là. Mais en fait, il faut savoir que l'état de l'art sur ces deux questions, il avance vraiment beaucoup. Et il était déjà bien avancé quand je suis arrivé en thèse, mais moi, là où je participe vraiment dans ma thèse, c'est sur la problématique de généralisation. Et en fait, l'idée, c'est de dire que mes modèles, en pratique, je prends les modèles de la recherche, ils fonctionnent bien sous ma base de données de la recherche, je prends des vraies images manipulées maintenant de la vraie vie, et ça ne marche plus. Parce qu'en fait, les images qui ont été créées par des personnes qu'on suspecte, peut-être qu'elles n'ont pas été créées avec le même appareil photo que la base de données d'entraînement. Peut-être qu'il n'y avait pas les mêmes opérations de filtres, de luminosité, de contraste. Peut-être qu'en fait, la compression, ce n'est pas la même compression. En fait, tout ça, ça fait que l'IA est habituée à avoir une sorte de référence entre l'image authentique et l'image manipulée. Mais il ne comprend plus la référence si on l'a changée. C'est exactement comme la voiture autonome, si on la prend et qu'on la met à Paris, qu'on l'entraîne à Paris. Imaginons qu'elle fonctionne à Paris. Si je la prends et que je la mets à New York, elle ne marche plus. Parce que ce n'est pas les mêmes rues, ce n'est pas la même architecture, ce n'est pas le même langage. Il y a plein de choses qui changent. ça ne marche pas. Donc la théorie ne marche pas en pratique. Et en fait, c'était un peu le constat à l'arrivée de ma thèse. Et moi, mon objectif, c'était d'imaginer plein de stratégies pour réfléchir à comment faire pour que ce gap entre théorie et pratique soit de plus en plus réduit pour les praticiens. Pour qu'en pratique, on puisse vraiment détecter les manipulations d'images, peu importe si on ne connaît pas comment les images ont été faites.

  • Speaker #1

    Ce que tu veux dire, c'est que grâce au travail de ta recherche, c'est plus... Tu ne prends pas encore l'exemple de la voiture de nom que tu as donné. je peux faire le parallèle avec la banque en fait, quand on fait une voiture à Paris, les routes ne sont pas les mêmes qu'à New York, à Washington du coup ça ne va pas se comporter de la même manière de la même manière, si je développe un modèle pour Société Générale, ça ne pourra pas marcher chez BNP, HSBC et autres.

  • Speaker #0

    Et de la même manière, les hôpitaux je prends un détecteur de cancer pour un hôpital A Il ne marche plus pour l'hôpital B, ce n'est pas la même machine qui a fait les IRM, ce n'est pas les mêmes bruits de la machine. Donc, il n'y a plus la même référence de où est la tumeur.

  • Speaker #1

    Ok. Et du coup, dans ta recherche, quelle que soit la référence, comment améliorer la performance de l'algorithme ?

  • Speaker #0

    C'est ça. Sachant que j'ai une base de données d'entraînement, il faut que je réfléchisse à comment la faire en tout cas. Et comment faire pour entraîner mon modèle pour qu'il arrive à généraliser bien plus que juste sur la base d'entraînement.

  • Speaker #1

    au-delà de la base d'entraînement. Et pour ça, je suppose que tu vas générer des images fictives.

  • Speaker #0

    Alors, il y a plein de choses, il y a plein d'axes. Effectivement, mais en fait, il y a deux choses sur lesquelles il faut jouer pour réussir à faire cette généralisation. Après, ça reste encore pour l'instant pas au point à ce que ça marche 100% en pratique, mais en tout cas, les deux axes sur lesquels il faut jouer, c'est les données d'entraînement et le modèle. C'est-à-dire que d'un côté, on peut se dire, si on a des données d'entraînement pas trop loin de ce qu'on a en vrai, Peut-être qu'on peut transférer l'apprentissage entre les données d'entraînement et la réalité en imposant dans le modèle une sorte de contrainte qui va le rapprocher de la distribution. Là, j'ai peur de perdre des gens. Donc en fait, l'idée, c'est de dire que les images d'entraînement suivent une certaine distribution, les images de test aussi. Et en fait, dans l'entraînement, on peut imposer à ce que le modèle cherche à trouver un espace où en fait on les fait coïncider, pour que derrière on trouve des caractéristiques communes qui vont faire que ça va marcher. Par exemple, si je prends l'exemple de la détection d'images générées, imagine que je veux détecter des fausses photos de chats. J'entraîne un allure qui fait ça. Maintenant, je veux évaluer sur des photos de chiens, ça ne marchera pas. Mais par contre, peut-être que je peux changer de modèle pour que dans l'apprentissage, ils comprennent que ce qui est faux, ce n'est pas forcément le fait que l'oreille de chat est mal faite, mais plutôt juste qu'il y a un problème dans les pixels à ce niveau-là. Je trouvais quelque chose de plus général, peut-être que dans la forme des yeux, plutôt que de regarder l'œil de chat précis, peut-être regarder la forme des yeux générale, ou alors regarder le petit artefact qu'il y a au niveau des pixels à cet endroit-là, ça serait plus intéressant que de juste regarder une caractéristique qui est sur le chat faux. Donc l'idée, c'est vraiment de réussir à changer le modèle pour que lui se concentre sur des caractéristiques bien plus générales. Donc il y a ça, et il y a aussi, sinon, comment je réfléchis à créer, enfin, comment est-ce que je peux créer une base d'entraînement, qui va faire que le modèle va apprendre beaucoup mieux que si j'avais donné n'importe quelle base d'entraînement. Tu vois, donc dans mon exemple là, j'ai dit, si on n'entraîne que sur des chats, en fait, sur les chiens, ça ne va pas généraliser. Mais j'aurais très bien pu décider d'entraîner sur les chiens en plus des chats. Mais si on croise comme ça, on va mettre tous les animaux, on ne va pas s'en sortir. Par contre, peut-être que si on cumule des bonnes images de chats, de chiens, de tics, de je ne sais pas quoi, et qu'on fait des transformations dessus, si on arrive à bien évaluer ce qu'il faut faire, peut-être qu'en combinant tout ça, à la fin, l'IA va d'elle-même... comprendre un pattern commun entre toutes ces images-là et du coup, généraliser mieux. Donc, il y a encore l'idée que ce soit elle qui le trouve d'elle-même.

  • Speaker #1

    D'accord. On veut donner l'autonomie. Ça ne fait pas peur. Si les IA sont capables de tout faire par elles-mêmes, je vais prendre une des peurs que beaucoup de personnes ont. Bien sûr. Est-ce que les IA ne vont pas finalement nous remplacer ? Si elles arrivent à tout faire et si tu arrives à incrémer ton robot qui détecte tout de façon parfaite, même sur les données où elle n'a pas été incrénée, est-ce qu'à la langue ? pour toi ? C'est quoi ta vision sur l'IA qui va remplacer les êtres humains ? Est-ce que tu penses qu'on est proche de l'IA générale dont on parle tout le temps ?

  • Speaker #0

    Tout le monde me pose la question alors que moi je trouve qu'on n'est pas si proche que ça. En fait, oui, c'est vrai qu'on a fait une grande avancée avec le GPT, c'est vrai que ça nous mène plein de questions. C'est vrai qu'il y a des vrais problèmes en IA qui ne sont pas encore résolus. Par contre, le gap qui... En fait, le truc, c'est que ce que je me dis, c'est qu'il y a toute l'autonomie qu'on imagine des IA dans un futur proche. Je ne vois pas comment on accepterait autant d'autonomie. C'est-à-dire, en fait, par exemple, les gens disent, oui, les IA vont prendre le contrôle des armes et vont nous tuer, etc. Mais à quel moment on va donner à une IA la possibilité de contrôler toutes nos armes et de faire tout ce qu'ils veulent ? En fait, pour moi, il y a quand même un... Enfin, c'est clairement un danger, je ne dis pas, il y a vraiment des risques. Mais je pense qu'au niveau de responsabilité, il y a aussi des humains qui sont censés... Comment dire ? Ne pas donner une autonomie complète à l'IA pour faire n'importe quoi. Les humains aussi, ils aiment bien aussi, par exemple, si on laisse une IA gérer une entreprise, désolé, mais je préfère les négociations, je préfère que ce soit un humain qui le fasse, les rencontres avec le client, je préfère que ce soit un humain qui le fasse. Et en fait, je pense qu'il y a plein de choses qu'on préfère que ce soit un humain qui le fasse, parce qu'en fait, le faire avec une IA, ça apparaît très... Tu sais, c'est robotique, c'est...

  • Speaker #1

    C'est un robotique aujourd'hui. Est-ce que tu penses pas que...

  • Speaker #0

    Ça sera peut-être moins robotique, mais même si c'est pas un robotique, le fait de laisser les rênes à l'IA pour faire gérer tout ça... Déjà, l'IA, c'est pas 100% fiable, dans tous les cas. Même si jamais... Et même plus tard, ça sera jamais 100% fiable si on n'a plus besoin d'IA. Ça veut dire qu'il y a des règles qu'on peut trouver, qu'on peut exécuter, bref. Mais c'est pas 100% fiable, et donc du coup, ça peut amener des erreurs. Et la question, c'est est-ce qu'on va assumer les erreurs, du coup, derrière ? Si jamais l'IA négocie pour nous, est-ce qu'on va assumer qu'elle a fait un mauvais deal ? Est-ce que si l'IA rencontre un client et qu'elle ne le close pas, est-ce qu'on va assumer le fait qu'on n'a pas eu ce gros client ? Alors que ça se trouve, on aurait peut-être pu l'avoir parce que c'est juste que le client avait compris que c'était une IA ou alors qu'il n'était pas content sur la façon dont elle a géré le truc. Donc pour moi, il y a toujours des choses qu'on ne pourra pas tout à fait remplacer parce que les humains aiment la société. Les humains, on aime être ensemble, parler, discuter comme on fait maintenant. On aime les échanges constructifs. En fait, ça paraît bizarre qu'on puisse totalement éradiquer comme si tout le monde se resterait chez soi et l'IA fera tout pour nous. Ça me paraît bizarre parce qu'on n'arriverait pas à l'accepter, en fait. On a besoin... Comment dire ça ?

  • Speaker #1

    Mais l'être humain, il a évolué, Rony. Je me dis, si l'IA devient tellement puissante, si ça se trouve, ce podcast, ce sera ton IA qui est en train de parler et mon IA qui parle.

  • Speaker #0

    C'est vrai ! Il y a déjà un notebook LM de Google qui propose de faire ça. En fait, tu donnes un article et il te le transforme en podcast et le podcast, il est super. Je suis d'accord, mais ce que je veux dire, c'est que ça ne pêchera pas que nous, humains, on voudra quand même parler. Ok, on peut écouter des podcasts faits par des IA, s'ils sont bien, mais en fait, ce que je veux dire, c'est qu'il y aura quand même le besoin de faire un truc en société, le besoin d'avoir un sens dans la vie, le besoin de grandir, d'évoluer. Ça, c'est des trucs qui ne vont pas changer. Et en fait, les métiers qui sont en train de disparaître avec l'IA, pour l'instant, on parle souvent des métiers de graphiste, créatif, etc.

  • Speaker #1

    Même là encore, je t'avoue que j'ai un doute. Personnellement, j'ai un doute sur le fait que les métiers de graphiste... vont disparaître.

  • Speaker #0

    Oui, j'allais te le dire. Moi aussi, personnellement, j'ai un doute parce qu'en fait, pour moi, c'est un peu comme Photoshop quand c'est arrivé. C'est-à-dire, en fait, on disait, oui, Photoshop va remplacer tous les photographes. Et donc, du coup, ils vont détruire le métier de photographe. En fait, non, il y a des photographes qui l'utilisent et ceux qui l'utilisent font de très belles choses avec. Je pense que l'IA, ça va juste permettre, déjà, aux gens amateurs de faire des belles choses et aux gens qui sont pros de faire des choses exceptionnelles, mais à un niveau où on n'imagine pas. Ceux qui maîtrisent ça, en fait, ils vont juste aller beaucoup plus loin dans leur processus. Ils vont pouvoir évoluer beaucoup plus rapidement. Je pense que c'est juste un outil hyper créatif en fait qui va booster tout le monde. Alors pour moi, à la limite, ceux qui vont perdre leur job, c'est peut-être ceux qui se contentent de faire un truc très simple que tout le monde pourrait faire aujourd'hui. C'est juste que la barrière à l'entrée, elle est plus haute. Ça veut dire que oui, pour être là, pour pouvoir monétiser une compétence en photo, il faudra peut-être faire plus qu'apprendre à faire des photos et jouer avec Photoshop. Il faudra aussi connaître l'IA du coup. Mais c'est juste une évolution d'un métier. Même nous là, en tant que... Nous qui codons des IA, il y a des IA pour coder des IA, qui nous aident dans le code. En fait, le problème, c'est que si on les laisse faire n'importe quoi, il y a des erreurs. On est obligé de revenir derrière, on est obligé de comprendre la logique. Et en fait, si quelqu'un qui est complètement novice, qui utilise l'IA pour faire 100% du job, sur des applications critiques, c'est hyper problématique. Ce n'est pas possible. On ne va pas laisser une IA coder une application de cybersécurité. Tu vois, il y a forcément qu'il faut qu'il y ait quelqu'un derrière.

  • Speaker #1

    Moi je suis complètement d'accord avec toi, je voulais que tu t'exprimes sur le sujet parce que c'est une des questions qu'on me pose le plus. Est-ce que les métiers de data scientist vont disparaître ? Et chaque tout le temps sur LinkedIn, je répète la même chose et je suis d'accord avec toi sur le fait que, c'est pour le cas des métiers de la photo, moi aujourd'hui je fais beaucoup de vidéos, certes il y a les IA, mais j'ai quand même besoin du photographe qui me dit... En fait c'est pas trop le fait de prendre la photo qui est la compétence qu'on recherche, c'est plus la pensée critique, il y a toute une réflexion.

  • Speaker #0

    L'histoire que la photo raconte.

  • Speaker #1

    Exactement. Et l'IA ne l'a pas encore. C'est le cas de Codé. Il y a des IA qui permettent de coder.

  • Speaker #0

    En fait, il y a un problème aussi dans l'IA que les gens ne voient pas, c'est que l'IA, c'est une moyenne de trucs qu'elle a vus. Donc en fait, à partir du moment où tu prends la moyenne un peu de tout ce que tu as vu, tu n'es que la moyenne. Exactement. Tu ne peux pas être l'expert mondial du truc. Donc en fait, là où il faut se dépasser, c'est réussir à devenir plus haut que la moyenne. Et donc du coup, l'IA nous pousse à faire ça en fait. À être encore meilleur que ce que nous aurions pu faire si nous-mêmes... on avait régurgité toutes ces données et que du coup, on avait une vision généraliste de la chose, en fait.

  • Speaker #1

    D'accord, exactement. Et c'est pareil, moi, je fais beaucoup des posts sur LinkedIn. Tu peux faire des posts avec ChatGPT.

  • Speaker #0

    Oui, alors, il faut savoir un truc, d'ailleurs, pour ChatGPT, ce qui est intéressant, d'ailleurs, c'est là où il devient intéressant, c'est surtout quand on le spécialise, parce que quand on lui pose des questions basiques, il reste généraliste. Et quand on le spécialise, du coup, c'est un peu comme si on lui disait Ok, contente-toi de la partie qui est spécialisée sur ça pour me répondre. Et du coup, il est plus fort, déjà.

  • Speaker #1

    Exact.

  • Speaker #0

    Exactement. Et oui, j'utilise ChatGPT pour mes posts, souvent parce que j'ai des idées de postes. J'écris plein d'accroches, des lignes et tout. Et en fait, ça m'aide à faire le lien entre tout ça.

  • Speaker #1

    Mais si tu prends un post typique et écris de ChatGPT, on est d'accord que ce n'est pas... Comment on dit ça ? On le sent, tu as un post. Il faut ta touche personnelle. Alors,

  • Speaker #0

    un post 100% généré par ChatGPT, on peut le sentir comme on peut ne pas le sentir. Ça dépend. Ah ouais ? Mais en fait, oui, moi aussi, j'avais plutôt cette... Parce qu'en fait, en vérité, si tu lui dis de le faire sous un certain ton... qui est le tien, il peut le faire de façon beaucoup mieux que si tu lui dis juste de générer le texte. En fait, c'est sûr que si tu lui dis génère-moi un texte sur ce sujet-là, là, t'es sûr et certain qu'on va comprendre que c'est le GVT. Par contre, si toi, t'as une idée déjà de base et que tu lui dis, voilà, tiens, ça c'est mon idée, reformule-la sur le ton de cet autant-là, cet autant-là, cet autant-là, et du mien parce que tiens, mon poste d'avant, il va faire un truc qui est vachement moins problématique ou détectable par nous parce que, en fait, ça sera beaucoup plus naturel déjà. Faut savoir ça, c'est vrai que si on le prend en mode hyper débutant, on lui demande un prompt pour générer tout le post d'un coup, là ouais, on voit tout de suite qu'il y a l'âme de ChatGPT. Et il y a même des gens qui commentent automatiquement les posts sur LinkedIn avec ça, alors c'est horrible ça, ça me fume, je déteste ça.

  • Speaker #1

    C'est vrai que si tu te spécialises, mais tu as quand même fait un travail de réflexion, tu as fait un travail de structurer de pensée. Toi ton rôle, tu structures bien la pensée, et ChatGPT te donne peut-être des idées pour...

  • Speaker #0

    améliorer ou améliorer la sécurité. Exactement, c'est tout c'est nul. En fait pour moi la meilleure utilisation d'une IA c'est l'intelligence humaine plus l'intelligence IA.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est ça. Ok, bah du coup c'est clair, franchement c'est intéressant l'IA et la cybersécurité. Je te propose qu'on passe sur une deuxième partie de ce podcast, on va parler de toi Rony, parce que je sais que tu es un chercheur en intelligence artificielle et cybersécurité. Tu as le podcast Thèse, Antithèse, Synthèse. La question que je vais te poser c'est Pourquoi est-ce que je t'ai invité sur le podcast de base ? C'était justement pour qu'on parle de la recherche suite à la recommandation d'Erika Dupont. Pourquoi ? Parce qu'il y a beaucoup de personnes comme moi qui ont fait de la data science, qui ont fait les études en informatique, qui se demandent est-ce qu'on doit faire de la recherche ? Moi j'ai une vision, je crois que tu as vu ma vidéo sur le sujet. Et je t'ai invité aussi pour que tu parles justement de ta vision de la recherche. Pourquoi est-ce qu'on doit faire de la recherche aujourd'hui, en France surtout ? Voilà, donc du coup première question pour toi, pourquoi est-ce que tu t'es lancé dans la recherche, spécialement en IA et en cybersécurité ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est marrant cette question, parce qu'on dirait que j'avais prémédité ça depuis des années. Moi, depuis tout psy, je voulais faire ça. Ah oui ? Non, c'est vrai. J'ai pas échappé à ma voix. Non, mais déjà, l'IA et la cybersécurité, il y a 10 ans, 20 ans, on n'en parlait pas autant. Mais en fait, c'est pas ça. C'est que ça est venu un peu naturellement dans le sens où j'ai très rapidement, quand même, dans mon cursus, aimé les maths, tout court. Ok. Sans vouloir pour autant devenir mathématicien. D'accord. Mais j'ai toujours voulu me dire, tiens, ça serait bien d'avoir un métier où on peut appliquer les maths et ça fait vraiment quelque chose de concret. Et bam, tada, après la prépa, je découvre qu'en fait, il y a tout ce qui tourne autour de la data science, qui est exactement ce que je veux, des maths appliquées à la vraie vie. Pas trop mathématiques, genre trop théoriques, et pas trop appliquées, il y a de la théorie quand même. Et en fait, c'est parfait, c'est exactement ce qu'il me fallait pour me motiver. Alors du coup, je commence à voir si ça allait me motiver en école d'ingénieur. J'étais à la centrale Lille, donc en fait, je commence à suivre tous les cours que je peux en maths et en info. Alors au début, c'est compliqué parce que vu que c'est une école généraliste, on t'impose de faire un peu tout. donc j'ai souffert en chimie en électricité etc en physique ouais voilà mais bon après du coup peu à peu je convergeais vers l'informatique et là je voyais vraiment que là où je kiffais tout ce que je fais c'était vraiment là donc j'avais raison d'aller là après ce qui s'est passé c'est que dans tous les cas je me suis dit tiens j'ai envie de monter une entreprise après école d'ingénieur probablement en IA parce que ça me plaisait vraiment et j'ai vu qu'en fait je pouvais remplacer ma troisième année d'école d'ingénieur par deux ans de master spécialisé en IA, avec un côté recherche, mais ça a l'air hyper intéressant. J'ai sauté sur l'occasion parce que c'est un tout nouveau master et j'avais confiance sur la personne qui tenait le master. C'était un très bon professeur de l'école, qui est mon collègue aujourd'hui. Et donc du coup, je vais dans ce master et là, en fait, je découvre un peu le monde de la recherche. J'adore tout ce que je vois dans ce master. Ce qui est bien, c'est que dans le master, il y avait des projets de recherche aussi. C'est-à-dire qu'on était en collaboration avec des équipes de recherche pendant les six premiers mois où il n'y avait pas de stage. Et en fait, on avait un projet de recherche, un peu comme une mini-thèse sur six mois avec eux. Par exemple, j'ai pu travailler dans ce master sur quatre sujets différents. Un sujet autour de la musique, un sujet autour de la finance, un sujet autour de la détection de faux et un sujet autour de la médecine. C'est ce que j'adore avec l'IA, c'est qu'en plus, ça s'applique partout. Donc si je peux vraiment... En fait moi j'avais une passion qui était de base le montage vidéo, la photo, l'audio, tout ça. Et donc en fait tout ça, je me retrouve dans cette ère de l'IA générative en plus. C'est super parce que je me retrouve parce qu'il y a plein de fois où j'étais petit, où je faisais du montage vidéo, et je me disais tiens, c'est bel, je peux pas avoir une musique sans copyright, et YouTube va m'enlever la musique. Tiens, j'aurais trop aimé faire ça en vidéo, mais je sais pas comment faire. Tiens, j'aurais bien aimé cette musique-là, une musique de ce style-là, mais je sais pas comment je peux avoir cette musique-là. Et en fait maintenant avec l'IA on peut faire ça. Et je suis ravi de pouvoir me dire, je suis amateur, je fais des vidéos amateur et je kiffe les faire et je peux tout faire avec de l'IA. Bref, bon, ça, je le dis vague, mais en fait, du coup, pendant ce master-là, je n'avais quand même pas oublié la vision d'être entrepreneur. Je me suis juste dit, un master en IA spécialisé, ça me rajoute un truc dans mon CV pour ce que je veux faire. Puis après, pendant mon stage où j'ai fait un truc en médecine, il y avait mes encadrants du projet autour de la détection de photomontages. qui était donc le début de ma thèse au final à ce moment-là, qui m'ont proposé une thèse. Et en fait, quand ils m'ont proposé, vu que je connaissais l'équipe et que j'adorais l'ambiance qu'on avait ensemble et que je savais qu'on allait travailler ensemble, déjà j'étais rassuré. Mais quand ils m'ont proposé le sujet, je me suis dit, OK, le sujet qu'ils me proposent là, c'est un sujet d'avenir, parce qu'en fait, c'est de l'IA appliquée à la cybersécurité. Derrière, c'est financé par un gros projet européen où il y a des forces de l'ordre européennes qui sont derrière. Donc en fait, c'est appliqué. C'est-à-dire que ce que je fais, je vais être en contact avec des gens, de la police un peu, Interpol. et donc pouvoir voir vraiment comment ils l'utilisent en vrai. Et je me suis dit, OK, là, en vrai, c'est trop beau comme opportunité pour laisser tomber. L'IA, la cybersécurité, je le prends parce qu'en fait, je ne me dis que derrière, quand je monterai ma boîte plus tard, en crédibilité, ça va être énorme, en fait, l'expertise. Donc en fait, c'est vraiment... Moi, j'ai vraiment réfléchi en mode, mon projet professionnel, c'est ça. Ce parcours-là, j'ai l'impression que je vais adorer ce que je vais faire. Et en plus, ça me rajoute quelque chose dans mon projet professionnel qui va vraiment me booster, alors je le prends.

  • Speaker #1

    OK, en fait. Je comprends plus ta vision, tu veux être entrepreneur, tu veux être entrepreneur dans l'IA, et pour toi la thèse c'était justement un moyen d'avoir effectivement de la crédibilité dans ton domaine. Et pourquoi tu n'as pas commencé directement dans l'entrepreneuriat, ou bien tu voulais d'abord finir une thèse avant de lancer ton produit ?

  • Speaker #0

    Parce que quand on m'a proposé le sujet de la thèse, j'aimais trop la problématique, je me suis dit que c'était vraiment une problématique d'avenir, et je me voyais vraiment les applications, parce que là ce que je t'ai dit, ça s'applique à la voiture autonome, ça s'applique à toutes les IA. Tu vas donner un exemple de la banque, je vais te donner un exemple de l'hôpital, on peut en trouver plein d'exemples comme ça. Et en fait, je me suis dit, quand même, être expert sur cette problématique, sur une niche comme la cybersécurité comme ça, je sentais que je pouvais faire quelque chose avec. Et donc là, je ne me trompe pas, parce qu'aujourd'hui, on voit bien le problème. Donc en fait, voilà, au final, c'est un peu à la fois une volonté d'être stimulé intellectuellement, une volonté de gagner en crédibilité pour plus tard. Parce qu'en fait, pour moi, une thèse, ça vaut plus qu'un master déjà. Et il faut savoir que d'ailleurs, il y a beaucoup... plus d'entrepreneurs qui ont une thèse qu'on ne le pense. J'ai fait un post dessus ce matin et en vrai, on serait choqués des stats. Par exemple, moi j'étais chez Agora 9, je ne sais pas si tu connais, c'est un incubateur à Paris qui est très connu, qui a incubé par exemple Doctolib ou Criteo. Ils ont dit, j'étais récemment à une réunion avec eux, en public, ils avaient dit qu'à peu près sur les 4 dernières années, 55% des startups qu'ils ont incubées, il y avait au moins un docteur dans l'équipe fondatrice. En fait, ça apporte tout de suite de la crédibilité auprès des investisseurs. Donc peut-être qu'on pourra en parler plus tard, peut-être que le doctorat s'est vu comme des gens, comme quelque chose qui n'est pas très valorisé sur le marché du travail. Par contre, quand tu crées une entreprise et que tu veux créer une entreprise qui n'est pas loin de ta problématique de thèse, c'est hyper valorisé, du coup tu deviens un expert. Voilà, donc du coup, c'est pour ça que j'ai fait cette thèse. Mais en fait, c'est vraiment un coup du hasard, parce qu'on m'a proposé une autre thèse aussi, cette même année, et c'est une thèse hyper mathématique théorique. Et là, par contre, je me suis dit...

  • Speaker #1

    ok le problème c'est que je pense pas que ça va avoir d'application pour la suite où je vais pas le faire et en plus que j'adore dans ma thèse c'est que c'est lié à l'image traitement du signal et comme je t'ai dit j'adore le montage vidéo donc c'est parfait c'est dedans quoi ok ça me pousse en fait à rebondir sur un sujet que j'avais également tu l'as mentionné plus ou moins la valorisation de la recherche dans le monde de l'encomprise c'est pourtant un peu la vision que moi j'ai actuellement et des retours que j'avais quand moi j'étais en école d'ingénieur beaucoup de personnes me disaient ne fait pas la thèse parce qu'il n'y a pas l'agent là bas c'est le discours que je recevais même quand tu arrives en encomprise Tu as toujours des histoires comme telle personne a fait la recherche, arrivée en entreprise, son salaire était exactement le même que le salaire qu'elle avait en sortant de l'école d'ingénieur. Et face à ça, toi, tu partages énormément sur la thèse sur LinkedIn et tu as une vision positive de la thèse. Pour toi, pourquoi est-ce que la thèse n'est pas autant valorisée en entreprise ? Est-ce que déjà c'est vrai ? Et quelles sont les bonnes raisons de faire une recherche ? Et comment surmonter justement cette vision-là ?

  • Speaker #0

    plusieurs questions en une c'est des très bonnes questions qui sont tout à fait légitimes en fait il faut savoir que le doctorat c'est un peu mal connu encore du grand public notamment des entreprises et c'est vrai qu'il y a des entreprises qui considèrent qu'embaucher un docteur c'est embaucher peut-être un étudiant qui va faire un master un N plus unième master

  • Speaker #1

    Tu allais s'amuser parfois, tu allais faire le doctorat pour ton plaisir.

  • Speaker #0

    Exactement, tu l'as fait pour ton plaisir, c'est des études comme les autres, je pense qu'il y a des partiels, tu as des cours en amphi, ils sont complètement déconnectés de la réalité, ils disent que tu es surqualifié donc tu es trop cher. Le problème c'est qu'il y a quand même beaucoup de entreprises déjà qui ne savent même pas qu'un docteur en sortant de thèse, il est gratuit quasiment pendant les deux premières années où il est en CDI. Parce qu'en fait l'État... Ils ont un dispositif d'aide qui s'appelle le crédit impôt recherche. Et en fait, pour tous les jeunes docteurs qui veulent trouver leur premier CDI, l'État rembourse quasiment tout le salaire pendant deux ans de ces docteurs pour toutes les entreprises qui activent le dispositif. Déjà, dire qu'un docteur s'est surqualifié, donc on va le payer trop cher, c'est un peu une arnaque dans le sens où déjà pendant deux ans au moins, tu ne vas pas le payer tout à fait. Même limite, on m'a dit que même parfois, ça peut être rentable. Tu peux gagner par-dessus. Ah oui ? Oui, pour te dire où ça va. Donc déjà, bon. après les doctorants même ou les docteurs une fois qu'ils ont leur thèse Ils ne savent pas forcément se valoriser non plus. C'est-à-dire qu'en fait, s'ils disent que le doctorat, c'est une formation universitaire, ça ne marche pas. Il faut expliquer que c'est une expérience professionnelle. Peut-être que le doctorat, il ne faut pas l'appeler doctorat. Peut-être qu'il faut dire que c'était un job et que tu étais en fait un consultant scientifique. Il faut expliquer aussi concrètement tes missions, ce que tu as fait, que tu as participé à des conférences, que tu as rédigé des articles, que tu as animé des présentations à l'entreprise si tu l'as fait. Tout ce que tu as pu faire dans ton doctorat et qui va être intéressant à donner parce que ça montre des compétences transférables, Tu vois, tout ce qui est gestion de projet, tout ce qui est communication, vulgarisation, tout ce qui est autonomie, résilience à l'incertitude, en fait, en doctorat, il y a quand même une compétence qui est hyper sous-estimée, mais qui est hyper importante, c'est je continue d'avancer même si je n'ai aucun résultat. Et ça, c'est hyper fort. Et c'est hyper fort, surtout pour ceux qui veulent faire de l'entrepreneuriat aussi, d'ailleurs après. Mais même pour un salarié, ça peut être fort parce qu'en fait, du coup, si tu veux devenir un... si tu veux travailler dans la R&D... Si tu embauches des personnes qui n'ont pas fait une thèse en R&D, et qui n'ont pas cette culture-là, ça se trouve, tu n'embauches pas les bonnes personnes, parce que ça se trouve, ces personnes-là ne supportent pas le fait de ne pas avoir tout de suite un succès. Il y a vraiment une mentalité aussi à avoir. Ce n'est pas n'importe qui qui peut faire une thèse, ce n'est pas si facile que ça, parce que ça demande une vraie résilience à l'incertitude. Si je suis quelqu'un de très pratique, et j'applique ça et au bout d'un mois c'est fait, je ne peux pas faire une thèse, parce qu'en fait, rien ne garantit qu'au bout d'un mois tu vas avoir des résultats. Donc en fait, il y a une double problématique de valorisation du doctorat auprès des entreprises, de valorisation des doctorants auprès des entreprises eux-mêmes. C'est un peu aussi pour ça que j'ai lancé ce podcast Thèse Antithèse Synthèse, pour documenter ce que c'est que le doctorat, pour que tout le monde sache un peu ce qu'il y a à apprendre et ce qu'il n'y a pas à apprendre de cette expérience. L'idée, ce n'est pas d'inciter à faire un doctorat, c'est juste de faire en sorte que si ça vaut le coup, allez-y, et si ça ne vaut pas le coup, n'y allez pas. Mais c'est juste pour vous rendre compte de l'expérience.

  • Speaker #1

    Et ça c'est très intéressant ce que tu dis parce que je me rends compte que beaucoup de personnes vont faire souvent la thèse pour des mauvaises raisons. Elles ne sont pas renseignées en amont pourquoi est-ce qu'elles veulent faire cette thèse. Évidemment si tu ne te renseignes pas avant pourquoi est-ce que... Parce qu'on croit souvent que je vais faire la thèse, j'aurai le plus gros salaire. Tu vois ? Alors que toi tu as dit en fait la vision c'est plus déjà être conscient de ta valeur, ça va se vendre.

  • Speaker #0

    Il y a un autre truc que je voudrais dire, tu me fais penser à un truc que je n'ai pas répondu dans la question qui est très important. Moi le doctorat je vois ça comme un investissement sur le long terme. Alors oui le doctorat que je fais maintenant ne m'éminère pas beaucoup, c'est clair. Par contre... si j'arrive après à monter une entreprise et que j'arrive à lever des fonds grâce à mon expertise que j'ai eu en doctorat et qu'ensuite j'arrive à faire un truc qui est rentable et que bref ça tourne derrière en fait j'ai gagné le jackpot en fait pour moi je le vois comme c'est un investissement je pense pendant 3 ans j'ai mon expertise ensuite j'ai la crédibilité je peux monter un vrai truc et en fait derrière je vais avoir un retour sur investissement c'est aussi ça l'idée et alors c'est vrai que si je reste dans le public c'est beaucoup plus compliqué parce que rester dans le public ça veut dire aussi accepter des salaires plus bas et en fait pour vraiment avoir un bon salaire dans le public il faut commencer à monter sa propre équipe, à diriger des doctorants. En fait, tu ne peux pas l'avoir comme ça. C'est-à-dire qu'en fait, et ça pour le coup, j'avoue que dans le public, bien gagner sa vie en recherche, c'est vachement compliqué.

  • Speaker #1

    C'est bien. En tout cas, c'est intéressant ce que tu dis. Bien avoir la bonne vision. Ça rejoint un peu ce qu'Éric a dit souvent dans ses posts. C'est plus, quand on va faire le doctorat, il faut qu'on ait bien la posture de l'entrepreneur. En gros, il ne faut pas attendre que le doctorat, il faut attendre que les gens te donnent des opportunités.

  • Speaker #0

    En fait, je voudrais bien dire quelque chose d'autre. Erika elle te dirait qu'il n'y a aucune mauvaise raison de faire une thèse moi je ne suis pas d'accord pour moi il y a des mauvaises raisons parce que si tu veux faire plaisir à ta famille et que c'est juste ça la raison c'est pas la peine mais je suis d'accord avec ça mais Erika elle te dirait qu'en tous les cas le fait même de faire un doctorat ça t'amène des compétences ce qui n'est pas faux et je suis d'accord mais quand même moi je trouve que moi je trouve ça dommage je trouve ça juste dommage de faire un doctorat sans avoir un plan pour la suite parce que si tu as un plan pour la suite et que tu fais ton doctorat ton doctorat peut devenir un tremplin pour la suite C'est-à-dire que moi maintenant, comme j'étais dans l'esprit entrepreneuriat dès le début, je n'ai pas fait n'importe quoi. J'ai créé un podcast, j'ai profilé sur LinkedIn, je me suis inscrit à plein d'événements sur l'entrepreneuriat pendant que j'étais en thèse, j'ai participé à des concours de pitch. J'ai essayé de faire plein de choses en rapport avec l'entrepreneuriat, j'ai essayé de gagner mon expertise de plus en plus et de me rapprocher, de créer des connexions avec des gens, de me créer un réseau. Mais tout ça en préparation de l'après-thèse en fait. Et le fait de savoir que tu veux faire ça après la thèse, ça te crée un raccourci énorme. S'il y a des gens qui veulent faire profession après la thèse, très bien, maître de conférence. Mais dans ce cas-là, si vous le savez depuis le début que vous voulez faire ça, mettez toutes les cartes de votre côté et par exemple, participez à l'équipe, proposez vos services pour organiser des conférences. En fait, il y a plein de choses qui sont bien vues dans les concours pour être maître de conférence. Donc si on le fait en thèse, on est déjà par-dessus plein de personnes qui pensent à ça qu'après avoir fait leur thèse. Donc en fait, il y a vraiment l'idée d'exploiter l'expérience de doctorat pour faire un tremplin. pour sa carrière professionnelle, mais ça ne marche que si on sait déjà où on va.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, je vois très bien ton point. Je pense que je suis un peu alignée avec ce que tu dis, dans le sens où, quelque soit ce que tu fais, de toute façon, il faut toujours savoir pourquoi tu le fais. Mais je rejoins aussi Erika, parce que tu es parfois dans la vie, il y a des choses que tu fais, il y a beaucoup de personnes qui n'ont pas forcément cette ouverture d'esprit, entre guillemets. Par exemple, la question de l'information, je ne veux pas dire ouverture d'esprit, je veux plutôt dire l'information. Je crée par exemple cette chaîne YouTube pour montrer la voie d'éperci possible aux gens. Il y a des personnes qui n'auront pas accès à ma chaîne YouTube, dont ils n'auront pas d'en retour à toi, dont ils ne vont même pas savoir que tu fais la thèse pour cette voix. Par exemple, pour laquelle il faut davantage vulgariser. Et je rejoins Eric dans le sens où il ne faut pas non plus culpabiliser une personne qui n'avait pas l'information au début, qui a fait la thèse, qui arrive à la fin sans compte. Je ne sais pas pourquoi je l'ai fait, tu vois.

  • Speaker #0

    Une thèse, ce n'est jamais une expérience de perdu. Tu grandis forcément de cette expérience. C'est juste que moi, je trouve ça dommage de ne pas rajouter quelque chose à cette expérience, en fait, qui va la colorer. Tu vois ce que je veux dire ? Et en fait, avec mon podcast, je participe aussi à faire en sorte que les gens soient informés le plus tôt possible. et d'ailleurs tu sais que ce qui me fait marrer c'est que petite anecdote sur le podcast l'épisode le plus écouté c'est le tout dernier je sais pas pourquoi j'ai fait 18 épisodes sur tous les épisodes c'est le tout dernier qui est le plus écouté et c'est quoi le dernier ? faire une thèse une fois qu'on a passé les études et qu'on a déjà eu des CDI et donc en fait c'est des gens qui se disent finalement peut-être que ça serait pas mal de faire une thèse après toutes ces années en CDI parce que j'ai l'impression que ça m'a apporté quelque chose et donc comme quoi ça montre qu'il est jamais trop tard pour en faire une oui

  • Speaker #1

    Et clairement, moi aussi, je le vois chez des personnes dans mon entourage qui sont assez dédiées avec moi. Ils font la thèse en parallèle.

  • Speaker #0

    En fait, le retour que j'avais dans cet épisode qui est très intéressant, c'est de dire, OK, je remarque que dans la pratique, actuellement, ce qu'on fait, il y a des choses qui ne vont pas. Mais les gens, ils se collent à la méthodologie de référence. Mais moi, je veux remettre en cause la méthodologie de référence. Donc, je suis obligé de faire une thèse pour recréer une nouvelle référence. Il y a un peu cette idée-là de je veux changer les pratiques parce qu'il y a un problème dans la pratique actuelle.

  • Speaker #1

    OK. Et là, tu vas m'amener une vision plus... Tu comprends bien le marché. Parce que quand tu commences la thèse au début du master...

  • Speaker #0

    Ce qui est génial, c'est que dans l'épisode, j'ai remarqué ça aussi. En thèse, on a des compétences de gestion de projet. On les crée, ces compétences. De communication, ce que je t'ai dit, de vulgarisation, de prise de parole en public, de résistance à l'incertitude. Tout ça, on les accumule très bien. On les accumule aussi si on fait un CDI, en général. Et donc, du coup, un CDI qui fait une thèse... il a toutes ses compétences et il peut les transférer pour sa thèse aussi. Et donc, du coup, sa thèse sera déjà plus agréable qu'un étudiant qui vient de la commencer.

  • Speaker #1

    Exactement, parce qu'il sait pourquoi. Du moins, il voit déjà le sachet derrière sa thèse. Merci beaucoup, Rony, pour ces éléments. Un autre point, à quoi ressemble, du coup, avant de bientôt arriver à la fin, à quoi ressemble la thèse d'une personne qui est dans l'IA et la CBUS ? L'IA, en général, quelles sont les grandes étapes pour une personne qui veut faire la thèse aujourd'hui ? À quoi est-ce qu'ils s'attendent en général ? Et comment viennent ces problèmes ?

  • Speaker #0

    Alors, très bonne question. Déjà, je dirais que c'est beaucoup plus simple qu'une thèse en chimie, en électricité ou en mécanique, tout simplement parce que nous, il n'y a pas de notion de laboratoire physique. Et donc, en fait, ça relève plein de problèmes. C'est-à-dire qu'en fait, toutes nos expériences, c'est des expériences sur ordinateur. Et on a juste à les lancer, et on attend, et pendant que ça, on attend pour faire autre chose. Les personnes qui sont en chimie, en électricité, en mécanique, ils ont un vrai laboratoire. Pour y accéder, ce n'est pas facile, ça coûte de l'argent. Des fois, en fait, en appuyant un bouton, ça fait n'importe quoi. Il faut tout refaire, les expériences peuvent prendre des mois, ça n'a rien à voir. Donc déjà, je dirais qu'on a la chance, quand on fait une thèse en informatique, d'avoir des expériences qui sont simples, qui ne nécessitent pas plus que coder sur son ordinateur, lancer quelque chose et attendre. Et ensuite, je dirais qu'en fait, ce qui est hyper intéressant en général dans la thèse, c'est juste l'exercice de dire, il y a un état de l'art, je me rends compte de ce qui existe, j'essaye de l'améliorer en proposant des nouvelles idées, je teste, je recommence, je teste, je recommence, ah tiens, ça, ça marche, super, je vais pouvoir le partager à ma communauté scientifique. Donc j'écris un article, on essaie de le faire passer à des conférences, il y a des gens qui notent l'article, qui donnent des retours, on fait des retours au retour, et s'ils aiment nos retours au retour, là ils proposent que l'article soit publié à la conférence. Du coup on est invité à le présenter, on rencontre d'autres chercheurs de la communauté, et du coup on en parle, on a de nouvelles idées, et le cycle recommence. En fait c'est un peu un cycle, en mode on part d'un état de l'art, on a des idées, on les teste, on écrit un article, on le présente, du coup on communique aussi avec les gens de la communauté, et on recommence ce cycle. Parce qu'une fois qu'on l'a présenté, il faut réfléchir à une nouvelle façon d'incrémenter l'état de l'art, peut-être en continuant tout ce qu'on a fait juste avant, mais juste dans la même logique. Et voilà, en fait, c'est souvent ça. Et après, en parallèle de ça, évidemment, on peut être sollicité pour parler de nos travaux auprès des entreprises, du grand public, des émissions de vulgarisation. Moi, dans mon cas, j'ai déjà participé à une émission avec Fred de C'est Pas Sorcier sur le sujet Faut-il avoir peur de l'IA ? C'était une petite participation, en fait, c'était une participation... qui mettait en relation plusieurs doctorants de mon équipe en IA avec ceux qui gèrent cette émission mais tu vois en fait la thèse c'est pas que non plus ce que j'ai dit le cycle, en plus de ça il y a des expériences en plus, il y a des écoles d'été pour rencontrer d'autres doctorants en IA qui font d'autres choses dans d'autres niches et pour s'enrichir en fait de leur expérience il y a aussi tout ce qui est tout simplement voyage mais comme des voyages d'affaires mais pas voyage d'affaires mais voyage de recherche, on va voir des collègues internationaux... pour, ensemble, réfléchir à des meilleures idées, faire des nouvelles expériences, nourrir quelque chose qu'on ne pourrait pas nourrir comme tout simplement à distance. Bref, c'est tout un écosystème. C'est à peu près ça, le quotidien d'un doctorant en IA, sachant que le temps d'arriver à une idée qui marche, ça peut varier, parce que des fois, il y a des idées simples qui marchent, et il y a des idées simples qui ne marchent pas du tout, ou il y a des idées compliquées qui marchent rapidement. Je ne peux pas te dire tous les... de temps de mois, tu vas réussir à avoir quelque chose. Par contre, en trois ans, c'est pour ça que ça dure trois ans une thèse en général. C'est parce qu'en trois ans, tu as le temps de trouver, et surtout dans ce domaine-là, parce que les expériences, c'est facile à faire. Tu n'as pas le temps d'attendre d'accès au laboratoire, je répète. Et même les problèmes, genre moi, il y a des personnes qui... Tu peux aussi enseigner, je n'ai pas parlé de ça, mais on peut aussi enseigner. J'ai déjà enseigné plusieurs fois pendant mon doctorat des mathématiques à l'école d'ingénieurs. Et en fait, c'est agréable parce que ça fait une sorte de soupape pour la thèse. On fait autre chose que l'activité, on fait le cours. Moi, c'est dans mon cas, j'ai fait le cours. que j'aurais aimé avoir dans le même cours à l'époque. Parce que j'étais étudiant de ce cours à l'époque. Donc du coup, là, je suis passé en professeur et je vois tout ce qui n'allait pas et comment le réparer. Donc c'est hyper agréable. Enfin bref, tu as plein d'activités. Tu peux aussi faire du conseil en entreprise. Ça va loin, les possibilités vont loin. Et on a la chance en IA de pouvoir faire ça sans trop de problèmes. Et juste un truc, ouais, ça arrive aussi qu'on encadre des étudiants pour des projets de recherche. Ça aussi, c'est hyper intéressant. Et moi, on m'a déjà dit, pour un petit anecdote, j'ai une amie en chimie. Elle a déjà eu une étude d'ordre qui lui a, comment dire, détruit trois mois de thèse parce qu'il a fait une mauvaise manipulation chimique. Voilà, ça, c'est horrible. Et nous, on n'a pas ça parce que nous, l'avantage, c'est que chacun est sur son ordinateur. Chacun a son propre laboratoire qui est son ordinateur. Et donc en fait, en général, le stagiaire ne travaille que sur son ordinateur. Et du coup, jamais on ne pourra avoir de problème, il a tout effacé.

  • Speaker #1

    En gros, la thèse, c'est un moyen de trois ans, beaucoup de conférences, des recherches devant son PC, collaboration avec des collègues, des voyages, très intéressant. Et si tu devais recommencer quelque chose, tu devais changer quelque chose au début de ta thèse, qu'est-ce que tu changerais ?

  • Speaker #0

    Franchement, je ne changerais rien parce que j'ai vraiment aimé la façon dont j'ai abordé cette thèse. Je n'aurais pas deviné à l'avance que j'aurais fait ça. Mais honnêtement, lorsque j'ai fait, je suis plutôt vraiment content. Et donc, je ne vois pas, dans la question que tu me poses, je ne vois pas vraiment ce que j'irais changer dans cette thèse. J'aime bien ce que j'ai fait.

  • Speaker #1

    Et si tu devais donner un conseil particulier à une personne qui veut se lancer aujourd'hui dans la thèse, qu'est-ce que toi, tu conseillerais ?

  • Speaker #0

    Alors, je lui dirais, déjà, si elle veut être stimulée intellectuellement, si elle n'a pas peur de ne pas avoir de résultats sur le long terme, et que pour elle, ce qui l'intéresse, c'est vraiment réfléchir à améliorer l'état de l'art pour créer des nouveaux outils à disposition des ingénieurs de demain, il faut qu'elles se fassent une thèse. Par contre, si on a du mal avec le fait de ne pas avoir de résultats rapidement, ou que tout ce qu'on veut nous, c'est appliquer et pas innover, peut-être que là, je dirais plutôt d'aller faire un CDI classique.

  • Speaker #1

    D'accord. du coup on arrive à la fin j'ai deux petites questions pour toi avant qu'on se sépare quel livre t'as le plus marqué récemment ?

  • Speaker #0

    alors là je vais prendre le livre du laboratoire tout le monde l'avait conseillé, je l'ai lu, c'est bon il est super ça s'appelle La Horde du Contrevent de Alain Damasio moi qui adore les jeux de mots, c'est super comme livre donc je vais pas spoiler mais il est super bien écrit et c'est hyper original ok j'y mettrai le lien en description,

  • Speaker #1

    vous avez le lien et qui aimerais-tu écouter sur ce podcast ?

  • Speaker #0

    je dirais Anna Mergui

  • Speaker #1

    Anna Mergui

  • Speaker #0

    C'est une étudiante qui va bientôt commencer une thèse en IA et médecine. Et elle partage souvent son point de vue sur l'IA et le rapport à l'art sur LinkedIn. Et comme je sais qu'elle est hyper appliquée dans la communauté IA, et qu'en plus elle a son point de vue d'une chercheuse, d'une future chercheuse dans ce domaine qui est un peu masculin, c'est hyper intéressant je pense d'avoir son point de vue.

  • Speaker #1

    Elle est dans la médecine, c'est ça santé ?

  • Speaker #0

    Oui, elle est dans la médecine, c'est ça.

  • Speaker #1

    Ah, ça peut être intéressant effectivement.

  • Speaker #0

    et donc vraiment tu auras le point de vue d'une personne dans ce milieu et donc là moi je suis un homme dans le milieu de l'IA c'est facile de parler parce qu'on est quasiment que des hommes et donc je pense que c'est intéressant d'avoir un point de vue d'Anna sur la question ça m'a choqué,

  • Speaker #1

    merci beaucoup Rony pour ta participation est-ce que tu as un dernier mot à partager pour la fin ?

  • Speaker #0

    un dernier mot à partager pour la fin ben écoutez je pense que ce que je pourrais vous dire c'est ne cessez jamais de croire en vous je pense que Voilà, si vous pensez que vous n'êtes pas au niveau pour quelque chose, que ce soit pour faire une thèse, pour un CD ou je ne sais pas quoi, croyez-y, tentez, vous n'avez rien à perdre.

  • Speaker #1

    Super. Merci Rony et à bientôt.

  • Speaker #0

    A bientôt. Salut.

Chapters

  • Introduction à la Cybersécurité et à l'IA

    00:00

  • Présentation de Rony Abecidan

    01:40

  • Définition de la Cybersécurité

    03:16

  • Applications Pratiques de l'IA en Cybersécurité

    16:26

  • Défis et Limites de l'IA dans le Codage

    32:32

  • L'Importance de la Pensée Critique en Photographie

    33:10

  • Utilisation de l'IA pour la Création de Contenu

    34:23

  • Réflexions sur l'Utilisation de l'IA dans les Posts LinkedIn

    34:43

  • L'IA et la Cybersécurité

    35:54

  • Pourquoi Faire de la Recherche en IA et Cybersécurité

    36:21

  • Valorisation de la Thèse dans le Monde de l'Entreprise

    43:16

  • Conseils pour Réussir sa Thèse en IA

    46:28

  • Conclusion et Derniers Conseils

    58:05

Description

🎙️ Dans cet épisode captivant, découvrez le monde de la cybersécurité et son lien étroit avec l'intelligence artificielle. Rony Abecidan, chercheur spécialisé en cybersécurité, nous apporte un éclairage unique sur l'utilisation de l'IA pour contrer les menaces contemporaines, telles que les deepfakes et les attaques de phishing. Nous explorons des exemples concrets d'applications de l'IA, de la détection des anomalies réseau à la simulation d'attaques pour mieux préparer les entreprises. Rony partage également son parcours académique, ses raisons de choisir la recherche en IA et cybersécurité, et prodigue des conseils précieux à ceux qui songent à faire une thèse.


Pour entrer en contact avec Rony :https://www.linkedin.com/in/rony-abecidan/?originalSubdomain=fr

Podcast "Thèse Antithèse Synthèse" :https://podcasters.spotify.com/pod/show/these-antithese-synthese

Livre recommandé : La Horde du Contrevent d'Alain Damasio :

Livre recommandé: La Horde du Contrevent d'Alain Damasio https://www.amazon.fr/Horde-du-Contrevent-Alain-Damasio/dp/2070342263


Pour en savoir plus sur moi et plonger dans chaque épisode, retrouvez-moi sur mes réseaux sociaux :


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Tu sais, sur ChatGPT, quand tu demandes de créer un code, il y a 20% des cas à peu près, ils utilisent des librairies qui n'existent pas. Ils les créent. En plus de faire des campagnes de phishing automatique, il y a aussi tout ce qui est simulation de vraies attaques pour mieux appréhender les potentiels, en fait, ce qui va vraiment arriver. Pour réfléchir à comment faire pour que ce gap entre théorie et pratique soit de plus en plus réduit pour les praticiens. Pour qu'en pratique, on puisse vraiment détecter les manipulations d'images, peu importe si on ne connaît pas comment les images ont été faites, en fait. En fait, c'est des gens qui se disent finalement, peut-être que ce serait pas mal de faire une thèse après toutes ces années en CDI parce que j'ai l'impression que ça va apporter quelque chose.

  • Speaker #1

    On dit souvent que la cybersécurité, la data et l'intelligence artificielle sont des secteurs d'avenir porteurs avec énormément de débouchés. Concrètement, quelles sont les applications de l'intelligence artificielle en cybersécurité ? Qu'est-ce qu'on entend même déjà ? par cybersécurité et pourquoi c'est important et pourquoi est-ce qu'on en parle de plus en plus. Pour vous donner une idée, si vous êtes sur Internet normalement, vous avez déjà vu des vidéos, des photos, des personnes publiques, politiques qui ont été transformées en véhiculant des messages qui ne sont pas du tout corrects. On a vu ce qu'on appelle les deepfakes. En gros, il y a des images qui sont générées de plus en plus et qui ressemblent à la réalité. Les vidéos générées deviennent de plus en plus réelles. Et ça, ça pose un problème parce qu'on peut écouter une vidéo, on croit que c'est vrai. alors qu'en réalité, ça a été généré par l'intelligence artificielle. Donc, il faut se prémunir de ces deepfakes-là. Et raison pour laquelle, dans ce podcast, on va parler de cybersécurité et d'IA. voir ensembles, concrètement, comment on peut utiliser l'intelligence artificielle pour se protéger de ce type de menaces ? Pour en parler, j'ai invité sur la chaîne Rony Abecidan. Avant de vous laisser avec le podcast, laissez-moi vous présenter qui est Rony Abecidan. En fait, Rony, c'est un chercheur en cybersécurité et IA. qui travaille actuellement sur les stratégies d'apprentissage robustes pour la détection de manipulation des images. Donc, c'est clairement le thème de sa recherche. Au-delà de la recherche, Rony a une vraie passion pour le partage. Il a d'ailleurs un podcast, Thèse, Antistèse et Synthèse, que je vous recommande si vous vous intéressez au monde de la recherche. Dans ce podcast, qu'est-ce qu'il partage ? Il partage en fait des réalités de la vie des doctorants et des doctorantes. Il vous montre les vraies raisons pour lesquelles vous devez ou pas d'ailleurs. faire le doctorat. Donc si ça vous intéresse, n'hésitez pas à aller sur Spotify, Apple Podcasts, suivre Thèse, Antithèse, Synthèse. Et dans ce podcast, Rony vous partage son expérience en cybersécurité et IA et aussi son expérience en tant que chercheur. Je ne vous en dis pas plus et avant de vous laisser, n'oubliez pas, vos likes, vos commentaires ont un impact significatif sur la croissance de ce podcast. Donc n'hésitez pas, mettez-moi 5 étoiles sur toutes les plateformes d'écoute. Mettez-moi des commentaires parce que c'est comme ça en fait que l'algorithme va permettre de promouvoir ce podcast. C'est comme ça que des personnes auront de plus en plus envie de participer à ce podcast et apporter le maximum de valeur à la communauté d'État francophone. Vous avez réalisé des actions, alors place à mon échange avec Roni sur l'intelligence artificielle et la cybersécurité. Bonne écoute à vous. Roni, on parle beaucoup de cybersécurité et d'intelligence artificielle. Pour les personnes qui ne comprennent pas du tout ces domaines-là, est-ce que tu peux nous expliquer déjà c'est quoi la cybersécurité ? Et quelles sont les applications de la cyber-sécurité, du moins de l'intelligence artificielle dans la cyber-sécurité ? Donc, moi, je ne dois pas là. Qu'est-ce qu'on entend par cyber-sécurité ?

  • Speaker #0

    Alors, il faut savoir qu'aujourd'hui, je pense que tout le monde connaît Internet, le grand public, les entreprises aussi. On est donc amené à souvent utiliser différents algorithmes sans trop le savoir. Et en fait, du fait qu'on utilise tout un tas d'algorithmes qui agissent... sans qu'on sache derrière ce qui se passe, ça peut aussi amener à des potentielles attaques de personnes malveillantes qui exploitent le fait qu'elles savent quelque chose qu'on ne sait pas. Qu'est-ce que je veux dire par là ? Si je suis un utilisateur et que je ne sais pas qu'en cliquant sur un site web, potentiellement, je donne des informations sensibles à quelqu'un parce que j'ai accepté tel ou tel cookie qui apparaît sans forcément le lire, bel fait. c'est dangereux parce que du coup il y a des personnes qui peuvent exploiter ça, vous envoyez un faux mail en se faisant passer pour une entité pour laquelle vous avez confiance, par exemple l'Etat, et ensuite ça vous fait cliquer sur un lien et vous quand vous pensez que cliquer sur un lien ce n'est pas dangereux après tout, vous arrivez, vous faites attaquer et potentiellement on arrive à extirper des informations sensibles sur vous, on arrive à vous extorquer de l'argent, on arrive à rentrer dans votre ordinateur et faire des choses, vous filmez à votre insu. Donc en fait la cybersécurité, si tu veux pour moi, C'est un peu toutes les précautions qu'on met en place pour le grand public et même pour les entreprises plus généralement. pour éviter de se faire attaquer du fait de notre présence sur Internet. Le fait qu'on soit tellement sollicité, le fait qu'on utilise tous les jours Internet, et qu'on utilise plein d'outils connectés qui utilisent nos données et que parfois on ne sait pas trop ce qu'ils font, en fait derrière, ça implique aussi de savoir comment se protéger au cas où si quelqu'un nous veut du mal. Donc la cybersécurité, c'est vraiment la science des outils de sécurité, de l'activité en ligne finalement. On peut dire ça comme ça très très simplement. Donc l'IA, comment ça pourrait aider la cybersécurité ? Alors l'IA, il faut le voir comme on peut le voir. Pour moi, l'intelligence artificielle, c'est un peu une science où on essaye de faire apprendre à des algorithmes à résoudre des tâches, mais de façon autonome. Qu'est-ce que je veux dire par là ? Par exemple, une machine à café, actuellement, il n'y a pas vraiment qui sont basées sur des intelligences artificielles. Pourquoi ? Parce qu'en fait, la machine à café, comment elle fonctionne ? On appuie sur un bouton, et en fait, derrière, il y a un code qui dit Si l'utilisateur a cliqué... sur ce bouton et qu'il a réglé ce niveau de sucre et qu'il a fait ça et qu'il a fait ça, alors tu délivres comme ça le café. Donc en fait, tout est très très clair. Il y a toujours le même schéma à faire. C'est facile de créer les règles. Et donc du coup, ça marche comme sur des roulettes. Maintenant, si je veux faire une voiture autonome, une voiture qui conduit tout seul, c'est beaucoup plus compliqué d'imaginer des règles du style Alors si jamais un piéton arrive et qu'il y a un vélo qui le double par la droite et que moi je suis en voiture et que le feu est encore vert et que j'étais en train de rouler à 50 km heure et qu'il y a un oiseau qui arrive, En fait, très rapidement, tu ne peux pas imaginer l'ensemble des possibilités qui vont exister pour conduire une voiture. Et donc, du coup, c'est là que viennent les idées, par exemple, d'imaginer des algorithmes qui vont apprendre eux-mêmes comment conduire tout seul, juste en regardant comment nous, on conduit, par exemple.

  • Speaker #1

    Ok. En fait, l'IA, tu as dit il y a deux points, finalement. Dans l'IA, on a les règles basiques.

  • Speaker #0

    Pour moi, les règles basiques, ce n'est pas de l'IA. Ce n'est pas de l'IA ? Pour moi, ça, ce n'est pas de l'IA. Parce qu'il n'y a aucune notion d'apprentissage. C'est un... L'IA apprend ses règles elle-même. Pour moi, ce qui est de l'IA, c'est si tu connais pas les règles et que l'IA l'apprend d'elle-même. Ça, ça peut être considéré comme de l'IA, les arbres de décision. Par contre, tout ce qui est vraiment codé en dur dans les machines à café, par exemple, ça, c'est pas l'IA parce que c'est explicite, on connaît déjà toutes les règles. On est capable de le faire nous-mêmes, en fait.

  • Speaker #1

    En fait, pour toi, l'IA, c'est vraiment quelque chose qui apprend des règles d'elle-même.

  • Speaker #0

    C'est ça. Ça change complètement de paradigme. Là, on a une époque, au départ, où on était... en train de tout coder nous-mêmes à la main. Là, on dit, OK, tiens, voilà des exemples de ce que tu es censé faire. On peut aussi dire, ça c'est bien, ça c'est pas bien. Et en fait, elle-même, elle va apprendre à comment changer son comportement pour que ça résout le problème.

  • Speaker #1

    Je vois la question parce que moi, j'avais une vision un peu différente, où je voyais deux pans, tu vois. Dans l'IA, comme tu as dit, c'est tout système qui va permettre justement aux ordinateurs de se comporter, entre guillemets, comme des êtres humains pour résoudre des tâches. Et pour résoudre ces tâches-là, on peut avoir deux visions. Des tâches avec des règles bien définies. Comme IF-ELSE, par exemple, je crée une calculatrice qui permet d'élever un nombre au carré. Pour moi, ça c'était de l'intelligence artificielle, dans la mesure où l'être humain, pour calculer, tu vois, tu utilises des règles que tu connais déjà, et 2 x 2, ça fait 4. Donc si je fais une calculatrice qui me fait 2 x 2 égale à 4, je me comprends entre guillemets pour cette tâche-là comme un être humain et je suis capable de calculer. Et le deuxième point, c'est ce que tu décris, où cette fois-ci, l'IA n'a plus des règles de façon explicite et apprend par elle-même. généralement à partir des données. On parle beaucoup de deep learning, de machine learning. Et là, on donne les données à l'IA, entre guillemets, et l'IA va apprendre de ces données-là pour trouver des règles et pouvoir, par exemple, développer des voitures autonomes.

  • Speaker #0

    Par contre, tu vois, dans l'exemple de la calculatrice, j'aime bien cet exemple parce qu'à la fois, il y a le 2 plus 2 égale 4, mais en fait, il y a aussi à la fois le côté je calcule une racine. Comment tu calcules une racine ? La racine, on ne l'a pas donnée explicitement, on n'a pas dit si l'utilisateur tape... racine de pi égale ça.

  • Speaker #1

    Ça, c'est plus complexe.

  • Speaker #0

    Et donc, en fait, ça, il y a vraiment un algorithme derrière qui va chercher à minimiser une fonction pour trouver le zéro. Et donc, du coup, c'est un peu de l'IA aussi, quelque part, dans le sens où il y a une optimisation. Oui,

  • Speaker #1

    ok. Et du coup, là, on revient encore sur la définition de la cybersécurité. Donc, ce que moi, je comprends aujourd'hui, c'est que le domaine de la cybersécurité, c'est ce domaine-là qui permet en fait de garantir, entre guillemets, qui aide en fait les entreprises à éviter... les attaques, entre guillemets, sécuriser leurs données. Je prends par exemple le cas, moi je suis en banque. En ligne, on fait beaucoup d'achats en ligne. Je pense que la cybersécurité va s'intéresser justement à bien sécuriser l'ensemble des transactions qu'on réalise en ligne sur les sites internet.

  • Speaker #0

    Ça, c'est la partie la plus connue de la cybersécurité.

  • Speaker #1

    Parce qu'il y a d'autres parties, il y a plusieurs parties dans la cybersécurité.

  • Speaker #0

    En fait, tout ce qui est, donc là, tu me parles des banques en ligne, je pense que c'est ce qu'on sait au niveau du grand public, mais après auprès des entreprises, les entreprises ont des données qui sont sensibles, on ne veut pas qu'elles soient volées, on ne veut pas qu'elles partent. pour que la concurrence puisse les approprier, ou alors que ça se trouve, il y a des données qu'on ne veut pas que le grand public sache. Il y a toujours un secret dans les entreprises. Par exemple, la recette secrète de Coca-Cola, ce serait bête que quelqu'un réussisse à avoir la main dessus. Il y a tout ce qui est aussi... On veut juste détruire le système de l'entreprise pour la bloquer et lui demander une rançon. Ça, ça arrive aussi. Et moi, là où je travaille plus dans mon domaine, c'est tout ce qui est détection de contenu manipulé à des freins malveillants. Dans le sens où, par exemple, je peux aujourd'hui cacher un virus dans une image de façon complètement invisible. Et ça, ça peut passer par exemple les antivirus, parce que les antivirus n'analysent pas en général les images et ne pensent pas qu'il peut y avoir un virus dans une image. Ok. Il y a aussi tout ce qui est manipulation de l'opinion publique. Je crée une fausse image par IA pour faire dire quelque chose à quelqu'un ou pour montrer une fausse information. Les gens y croient et je manipule quelqu'un et ça détruit peut-être une réputation.

  • Speaker #1

    D'accord, ok. En fait, toi, tu travailles plus sur toute la partie. On parle beaucoup de deepfake. Oui. Voilà. Tout ce qui va être... On voit beaucoup des IA où c'est moins facile de générer. Prends par exemple l'image d'Emmanuel Macron, lui faire dire des choses qui ne sont pas forcément correctes. Et le grand public... Parce qu'on a vu l'image, c'est tellement réaliste en fait. Je me rends compte à quel point les IA sont capables de faire des choses incroyables dans ces domaines-là. Et tu as aussi parlé d'un point qui a attiré mon attention quand tu décrivais la cybersécurité. Tu as parlé des cookies. Nous, par défaut, en fait, tu vois, quand tu as un site internet, on te dit d'accepter tous les cookies. Toi, tu ne le lis pas, tu n'as pas le temps de le faire. Bien sûr. Et du coup, pourquoi est-ce que c'est important justement d'avoir ce plan d'activité ? Pourquoi est-ce qu'aujourd'hui... Je vois partout, on parle de cybersécurité. Pourquoi est-ce que c'est très important ?

  • Speaker #0

    Parce que les risques sont énormes. C'est-à-dire qu'en fait, si quelqu'un s'amuse à pirater une entreprise pour lui soutirer des informations, bloquer ses données, faire des transferts d'argent illégaux et tout, en fait, derrière, l'entreprise peut couler, les gens n'ont plus de travail. Toute une nation aussi, genre la Russie qui crée des bots. pour influencer les opinions politiques, pour qu'un jour puisse voter pour un parti ou pour un autre, c'est très grave aussi. Donc en fait, ça peut carrément influencer toute une nation. Ça va très loin, la cybersécurité, parce qu'à partir du moment où tout est connecté aujourd'hui, il y a un danger pour chaque connexion. Et en fait, la meilleure solution pour être protégé, c'est presque de ne pas être connecté. Par exemple, les banques, quand elles ont des serveurs, elles ont des serveurs dans des salles où il y a très peu de connexions qui sont faites pour que tout se fasse en physique chez eux et que... vraiment tout soit hyper contrôlé. En général, les meilleures cyberattaques, c'est des attaques qui viennent de l'intérieur, dans le sens où on a réussi à faire de l'ingénierie sociale avec un employé. Et en fait, lui, il a accès à des choses. Et grâce à cet accès, nous, derrière, on peut réussir à avoir accès aux choses sensibles pour lesquelles, normalement, il y avait une super protection. Mais du coup, on l'a entre guillemets bypassé parce qu'en fait, on est passé par une personne qui avait les droits.

  • Speaker #1

    Exactement. Et ça me rappelle une information que j'ai suivie à une entreprise où on disait justement ça, c'est que les cyberattaques les plus... puissante, ça vient de l'intérieur. Par exemple, l'assistante souffiante qui a son compte LinkedIn, qui partage sa peau déjà avec des collègues. Et grâce à ces petits détails, les cyberattaqueurs...

  • Speaker #0

    On peut brocher chaque GPT aujourd'hui. Il va lui envoyer un mail à cette madame, il va lui dire Oui, j'ai participé à votre séminaire, c'était super, on peut faire une petite visio ? Et hop, il met un lien. Et voilà, c'est bon, ça a pris un petit truc déjà. En fait, aujourd'hui, vraiment, les deepfakes, tout ce qui est généré par IA, on combine tout, ça peut faire des super attrapes Nigo. Pour la cybersécurité, c'est un vrai danger aussi.

  • Speaker #1

    Et j'imagine aussi qu'avec l'arrivée de l'IA générative, c'est encore plus marqué. Parce que tu vois, aujourd'hui, moi j'utilise beaucoup de chat GPT au quotidien. Je ne sais pas si toi tu l'utilises aussi.

  • Speaker #0

    Je l'utilise très très souvent aussi,

  • Speaker #1

    oui. Voilà. Et j'ai vu une vidéo de Mecode justement, où il disait en fait que tu vois, quand tu mets ton prompt dans le chat GPT, c'est possible qu'on ait également une cyberattaque via le chat GPT qui récupère toutes les informations.

  • Speaker #0

    En fait, tout ce qu'on rentre. c'est pour ça qu'il faut faire attention à tout ce qu'on rentre en ligne dans tous les cas tout ce qu'on rentre en ligne dans n'importe quoi même si les entreprises elles disent oui on traite vos données, on respecte vos données on les supprime, nanana on a aucune façon de le vérifier donc en fait il vaut mieux se dire ok ça se trouve les entreprises elles nous mentent, c'est pas impossible qu'elles puissent récupérer les données, je fais attention à ce que j'écris il y a des solutions open source pour ChatGPT je sais pas si tu connais le logiciel LM Studio LM Studio j'en ai entendu parler mais je n'ai pas un côté c'est un logiciel qui est pas mal parce que c'est une interface presque comme ChatGPT Sauf que c'est en local et tu peux télécharger tous les modèles open source de Mistral, de Facebook, de Lama, etc. Tu peux tous les exécuter sur ta propre machine sans forcément savoir comment encoder un pitot pour ceux qui ne savent pas. Juste vraiment en téléchargeant un truc et ensuite en l'exécutant comme chaque GPT normal. Mais ça au moins, c'est en local sur ton ordinateur et tu peux enlever le wifi si tu es parano. Ça va quand même fonctionner et ça ne va rien faire. Par contre, ce que je pense aussi, si on veut vraiment utiliser cette GPT et qu'il y a des informations confidentielles, ne pas hésiter. à remplacer les effets confidentiels dans le texte par des X et des Y codés. C'est-à-dire, X fait Y, donc ça fait Z, et reformule-moi ça dix fois. Au final, à la fin, ça fait quand même ce qu'on veut, mais c'est juste qu'il ne sait pas à quoi correspondent X, Y et Z. Et donc, c'est déjà une première forme de protection.

  • Speaker #1

    Et ça, c'est quelque chose que j'applique également. Ça peut devenir tellement puissant que parfois, même pour les analyses de données, faire un modèle rapidement, il peut produire le code. Donc ce que tu peux faire, c'est que tu mets ta base de données, les colonnes masquées, tu peux générer déjà des données qui ressemblent à ta base. Et maintenant tu te donnes un achat de GPT, entraîne-moi ce modèle, donne-moi le code qui permet d'entraîner le modèle, tu copies le code et tu...

  • Speaker #0

    Super intéressant que tu me parles de ça, parce que je viens de lire un post en venant pour le podcast de Haroua, je ne sais pas si vous connaissez Haroua Biri, qui est une experte en cybersécurité, et en fait, tu sais sur le chat de GPT, quand tu demandes d'écrire un code, parfois, il y a quelques fois, il paraît 20% des cas à peu près, ils utilisent des librairies qui n'existent pas. Il les crée.

  • Speaker #1

    Oui, il les vente, oui.

  • Speaker #0

    Mais c'est souvent les mêmes, en fait. Et en fait, il y a des gens qui ont remarqué ça et ils se sont dit, tiens, si je créais cette fausse librairie, mais que dedans, je mettais un code malveillant, comme ça, si quelqu'un utilise ChatGPT et il importe la librairie qui est fausse, en fait, là, il y a un marché, ça sera la mienne et je pourrais le pirater. Tu vois, il y a des gens qui exploitent les failles de ChatGPT parce qu'en fait, vu que les gens vont peut-être écrire bêtement sans vérifier le code et vont importer les librairies en pensant que c'est des librairies qui existent. Si elles existent vraiment, mais qu'elles sont malveillantes, on ne le saura pas forcément. Et donc, en fait, ça, c'est hyper intéressant comme façon de voir qu'en fait, il y a plein de façons de se faire hacker aujourd'hui.

  • Speaker #1

    L'où l'importance, justement, des personnes qui travaillent dans la cybersécurité.

  • Speaker #0

    Et oui,

  • Speaker #1

    et oui. Et ça me pose, en fait, à justement te poser la question. Est-ce qu'on peut voir de façon concrète les applications, je pense qu'on en a parlé plus ou moins, réelles de l'IA dans la cybersécurité ? Quand toi, tu travailles, par exemple, toi, tu fais de la recherche actuellement dans l'IA et cybersécurité. Quelles sont les applications concrètes que tu vois pour l'IA ?

  • Speaker #0

    Alors ça, c'est la partie de la question du départ que j'ai oublié de répondre, mais je voulais répondre plus tard, donc c'est bien. Donc en fait, concrètement, il y a déjà des applications. Ce n'est pas que je le vois, c'est que c'est déjà là. Il y a une entreprise qui s'appelle Resilium.ai. Et en fait, eux, ils proposent des solutions avec beaucoup d'IA pour répondre à un problème de cyber sécurité. Et techniquement, qu'est-ce qu'ils font en plus par rapport à ce qui existe déjà ? Déjà, par exemple, le fait de surveiller... tout le réseau de l'entreprise pour voir toutes les connexions qui rentrent, toutes les connexions qui sortent et détecter les anomalies. En fait, il y a beaucoup de détections d'anomalies qui se font par IA aujourd'hui, parce que les IA peuvent parfois détecter des choses que nous, on ne verra pas comme ça, on laisserait passer. Et donc, c'est assez puissant parce que du coup, à force de voir tout ce qui va... à force de surveiller en temps réel toutes les connexions entrantes et sortant de l'entreprise, on est capable déjà d'avoir des premiers pare-feu, si tu veux, des premières façons d'arrêter la menace. Il y a ça. Deux, il y a aussi tout ce qui est simulation d'attaque pour préparer les employés. Et en fait, comme je t'ai dit, ce que je t'ai dit avec ChatGPT tout à l'heure, tu prends un post sur LinkedIn d'un employé, tu l'utilises dans ChatGPT pour qu'il utilise cette information pour créer un phishing, tu l'envoies à l'employé en question et tu vérifies qu'en fait, il ne va pas se faire avoir. Et comme ça, tu lui apprends qu'en fait, à tout moment, il peut y avoir un mail frauduleux qui passe la boîte mail et qu'il faut qu'il soit sensibilisé à ça pour ne pas cliquer sur le lien et pour ne pas créer une menace. OK.

  • Speaker #1

    Et c'est ce que je travaille beaucoup dans les grands groupes et en général je vois qu'il y a souvent des campagnes de phishing.

  • Speaker #0

    Ah je l'ai aussi à l'université.

  • Speaker #1

    On reçoit tout le temps des messages. Il y en a qui sont beaucoup plus intelligents que d'autres.

  • Speaker #0

    Ah bah c'est ça,

  • Speaker #1

    exactement.

  • Speaker #0

    Après je regarde toujours le nom du mail en haut et il y a marqué arnaque.net. Donc du coup quand il ne faut même pas aller fort de faire un vrai truc, on voit que c'est une arnaque. Mais des fois c'est vrai qu'on a l'impression, parce que moi des fois ils m'ont dit, ça m'a fait marrer. Oui, il va y avoir une coupure de Wi-Fi dans votre bâtiment. Ce qui pourrait être vrai. Ils me disent que la coupure de Wi-Fi arrivera après-demain, c'est-à-dire samedi quand le bâtiment est fermé. Déjà, petit problème. Et après, ils ont dit, oui, mais en solution, on vous propose de demander une clé 5G pour vous connecter pendant toute la journée. Et donc, cliquez ici pour demander la clé 5G. Ça fait bizarre quand même. Mais bon, des fois, il y a des vrais trucs. C'est vrai qu'on peut se faire avoir dans ces campagnes. Il y a beaucoup de boîtes qui sont à fond sur la simulation de cyberattaque. Mais c'est juste que là, avec l'IA, ça rajoute encore une notion d'attaque plus réaliste.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Parce qu'en fait, on peut vraiment carrément aller chercher des infos sur des gens en ligne et utiliser ce social engineering pour encore plus passer les frontières. Et du coup, il y a une vraie étape de sensibilisation, de formation des employés à la cybersécurité, en intégrant les nouveaux outils IA d'aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Quand tu as parlé de ton examen, je me rappelle de l'examen réaliste que j'avais vu. L'email de phishing que j'avais reçu, c'était objet perdu Tout le monde en fait, il y a des objets. Bien sûr. Et en plus, l'email, ce n'était pas facilement visible sur l'email que c'était un mauvais email. Il m'a la fonction du monde. C'est une montre. Cliquez sur l'image pour avoir le lien où se trouve l'objet. Il fait wow En fait, c'était tellement génial. Donc, aujourd'hui, deux applications que tu m'as présentées aujourd'hui. Déjà, la détection d'anomalies dans les entreprises. Tous les données d'entrée sont autant. En banque aussi, l'écran d'assaut, il faut du lieu.

  • Speaker #0

    Exactement. Mais c'est un peu la même chose. Oui, oui.

  • Speaker #1

    Et deuxième application, c'est tout ce qui va être phishing, sensibilisation des employés aux cyberattaques. Ça,

  • Speaker #0

    c'est hyper important parce que comme on l'a dit, c'est un peu la porte d'entrée des plus grosses attaques. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. Est-ce que tu en vois d'autres ?

  • Speaker #0

    Il y en a d'autres que j'avais pensé, mais attendez, il faut que je m'en souvienne. Je sais qu'avec l'IA, tu peux aussi simuler des attaques toi-même et voir à quel point ton modèle résiste ou pas aux attaques. Donc je sais que Netflix, il me semble, ils ont fait un truc qui s'appelle Chaos Monkey, un truc comme ça. Et en fait, c'est une sorte de logiciel, je pense que c'est une IA, je vais pas mentir, mais je pense quand même que c'est une IA, qui va aller chercher les limites de leur installation et qui va les mener à bout, voir jusqu'où il faut pour détruire un peu... faire en sorte que les serveurs ne fonctionnent plus et qu'en fait on n'arrive plus à avoir des vidéos etc. Donc il y a tout ce qui est en plus de faire des campagnes de phishing automatique, il y a aussi tout ce qui est simulation de vraies attaques pour mieux appréhender les potentiels en fait, ce qui va vraiment arriver quoi. Donc en fait on peut, c'est aussi un jeu de voilà, j'anticipe un maximum ce qui pourrait arriver et du coup j'ai un coup d'avance pour les personnes qui vont penser à ça.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est ça. Ok, très intéressante. Je pense que là, on va dire très bien à quoi ça peut servir l'IA dans la cybersécurité. Et du coup, en termes de techno, toi tu fais de la recherche dans la cybersécurité. Est-ce que tu peux nous parler un peu de ce sur quoi tu travailles ?

  • Speaker #0

    Moi, je travaille sur deux choses. Je fais de l'IA sur une niche de cybersécurité. Et donc en fait, ma niche, c'est la détection de manipulation d'images. Mais en fait... Moi, j'ai mes deux sens derrière. Le premier sens, c'est manipuler une image pour communiquer de façon secrète, ou alors mettre un virus dans l'image. C'est-à-dire insérer un message dans l'image, dans les pixels de l'image, pas subliminal, juste un message normal qu'on pourrait écrire, sans qu'on puisse le voir visuellement. Et l'idée derrière ça, c'est de dire, je communique avec quelqu'un, et si quelqu'un intercepte la communication, il voit juste une image et il ne comprend pas ce qu'on est en train de dire.

  • Speaker #1

    Juste pour être sûr que j'ai bien suivi, en gros, là, tu as des images. Oui. Il y a des pixels. Toi, tu m'aides de l'information.

  • Speaker #0

    Je change les images légèrement en insérant un message dedans. D'accord. Et en fait, derrière ce message, ça pourrait être un message pour dire rendez-vous au bar machin pour parler de ça. Et c'est un truc hyper secret, en fait. D'accord. Voilà. Ou alors, c'est pas très virus. Et en fait, comme ça, je fais en sorte que quand je passe par un outil de super sécurité, en général, ils n'analysent pas trop les images. Et donc, je le... Comment dire ? Je bypass l'outil de super sécurité, quoi. Bon, c'est une première façon. Donc moi, mon travail, c'est sur la détection d'images qui ont été, par exemple, manipulées de cette façon-là. Ou alors, le truc, c'est que quand je suis arrivé en thèse, il n'y avait pas encore ce boom des images génératives dans les images. Il y avait des petites notions, mais ce n'était pas autant connu. Et donc, du coup, moi, l'application sur laquelle j'ai vraiment travaillé dans ma thèse au début, c'était l'application de détection de photomontage Photoshop, du style, je prends un bout d'une image et je la mets sur une autre, mais de façon réaliste. Et en fait, il faut détecter que l'image a été photoshopée, même si à l'œil nu, on ne le voit pas. Dans les deux cas, c'est une histoire de manipulation d'une image sans qu'on puisse voir la manipulation en question. Et ça n'a pas les mêmes enjeux, mais en fait, il y a quand même, dans tous les cas, une histoire de sécurité. Donc il y en a un, ça peut être un virus, il y en a un, ça peut être pour manipuler l'opinion publique.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Voilà. Et donc du coup, ma thèse, c'est un peu sur ces deux questions-là. Mais en fait, il faut savoir que l'état de l'art sur ces deux questions, il avance vraiment beaucoup. Et il était déjà bien avancé quand je suis arrivé en thèse, mais moi, là où je participe vraiment dans ma thèse, c'est sur la problématique de généralisation. Et en fait, l'idée, c'est de dire que mes modèles, en pratique, je prends les modèles de la recherche, ils fonctionnent bien sous ma base de données de la recherche, je prends des vraies images manipulées maintenant de la vraie vie, et ça ne marche plus. Parce qu'en fait, les images qui ont été créées par des personnes qu'on suspecte, peut-être qu'elles n'ont pas été créées avec le même appareil photo que la base de données d'entraînement. Peut-être qu'il n'y avait pas les mêmes opérations de filtres, de luminosité, de contraste. Peut-être qu'en fait, la compression, ce n'est pas la même compression. En fait, tout ça, ça fait que l'IA est habituée à avoir une sorte de référence entre l'image authentique et l'image manipulée. Mais il ne comprend plus la référence si on l'a changée. C'est exactement comme la voiture autonome, si on la prend et qu'on la met à Paris, qu'on l'entraîne à Paris. Imaginons qu'elle fonctionne à Paris. Si je la prends et que je la mets à New York, elle ne marche plus. Parce que ce n'est pas les mêmes rues, ce n'est pas la même architecture, ce n'est pas le même langage. Il y a plein de choses qui changent. ça ne marche pas. Donc la théorie ne marche pas en pratique. Et en fait, c'était un peu le constat à l'arrivée de ma thèse. Et moi, mon objectif, c'était d'imaginer plein de stratégies pour réfléchir à comment faire pour que ce gap entre théorie et pratique soit de plus en plus réduit pour les praticiens. Pour qu'en pratique, on puisse vraiment détecter les manipulations d'images, peu importe si on ne connaît pas comment les images ont été faites.

  • Speaker #1

    Ce que tu veux dire, c'est que grâce au travail de ta recherche, c'est plus... Tu ne prends pas encore l'exemple de la voiture de nom que tu as donné. je peux faire le parallèle avec la banque en fait, quand on fait une voiture à Paris, les routes ne sont pas les mêmes qu'à New York, à Washington du coup ça ne va pas se comporter de la même manière de la même manière, si je développe un modèle pour Société Générale, ça ne pourra pas marcher chez BNP, HSBC et autres.

  • Speaker #0

    Et de la même manière, les hôpitaux je prends un détecteur de cancer pour un hôpital A Il ne marche plus pour l'hôpital B, ce n'est pas la même machine qui a fait les IRM, ce n'est pas les mêmes bruits de la machine. Donc, il n'y a plus la même référence de où est la tumeur.

  • Speaker #1

    Ok. Et du coup, dans ta recherche, quelle que soit la référence, comment améliorer la performance de l'algorithme ?

  • Speaker #0

    C'est ça. Sachant que j'ai une base de données d'entraînement, il faut que je réfléchisse à comment la faire en tout cas. Et comment faire pour entraîner mon modèle pour qu'il arrive à généraliser bien plus que juste sur la base d'entraînement.

  • Speaker #1

    au-delà de la base d'entraînement. Et pour ça, je suppose que tu vas générer des images fictives.

  • Speaker #0

    Alors, il y a plein de choses, il y a plein d'axes. Effectivement, mais en fait, il y a deux choses sur lesquelles il faut jouer pour réussir à faire cette généralisation. Après, ça reste encore pour l'instant pas au point à ce que ça marche 100% en pratique, mais en tout cas, les deux axes sur lesquels il faut jouer, c'est les données d'entraînement et le modèle. C'est-à-dire que d'un côté, on peut se dire, si on a des données d'entraînement pas trop loin de ce qu'on a en vrai, Peut-être qu'on peut transférer l'apprentissage entre les données d'entraînement et la réalité en imposant dans le modèle une sorte de contrainte qui va le rapprocher de la distribution. Là, j'ai peur de perdre des gens. Donc en fait, l'idée, c'est de dire que les images d'entraînement suivent une certaine distribution, les images de test aussi. Et en fait, dans l'entraînement, on peut imposer à ce que le modèle cherche à trouver un espace où en fait on les fait coïncider, pour que derrière on trouve des caractéristiques communes qui vont faire que ça va marcher. Par exemple, si je prends l'exemple de la détection d'images générées, imagine que je veux détecter des fausses photos de chats. J'entraîne un allure qui fait ça. Maintenant, je veux évaluer sur des photos de chiens, ça ne marchera pas. Mais par contre, peut-être que je peux changer de modèle pour que dans l'apprentissage, ils comprennent que ce qui est faux, ce n'est pas forcément le fait que l'oreille de chat est mal faite, mais plutôt juste qu'il y a un problème dans les pixels à ce niveau-là. Je trouvais quelque chose de plus général, peut-être que dans la forme des yeux, plutôt que de regarder l'œil de chat précis, peut-être regarder la forme des yeux générale, ou alors regarder le petit artefact qu'il y a au niveau des pixels à cet endroit-là, ça serait plus intéressant que de juste regarder une caractéristique qui est sur le chat faux. Donc l'idée, c'est vraiment de réussir à changer le modèle pour que lui se concentre sur des caractéristiques bien plus générales. Donc il y a ça, et il y a aussi, sinon, comment je réfléchis à créer, enfin, comment est-ce que je peux créer une base d'entraînement, qui va faire que le modèle va apprendre beaucoup mieux que si j'avais donné n'importe quelle base d'entraînement. Tu vois, donc dans mon exemple là, j'ai dit, si on n'entraîne que sur des chats, en fait, sur les chiens, ça ne va pas généraliser. Mais j'aurais très bien pu décider d'entraîner sur les chiens en plus des chats. Mais si on croise comme ça, on va mettre tous les animaux, on ne va pas s'en sortir. Par contre, peut-être que si on cumule des bonnes images de chats, de chiens, de tics, de je ne sais pas quoi, et qu'on fait des transformations dessus, si on arrive à bien évaluer ce qu'il faut faire, peut-être qu'en combinant tout ça, à la fin, l'IA va d'elle-même... comprendre un pattern commun entre toutes ces images-là et du coup, généraliser mieux. Donc, il y a encore l'idée que ce soit elle qui le trouve d'elle-même.

  • Speaker #1

    D'accord. On veut donner l'autonomie. Ça ne fait pas peur. Si les IA sont capables de tout faire par elles-mêmes, je vais prendre une des peurs que beaucoup de personnes ont. Bien sûr. Est-ce que les IA ne vont pas finalement nous remplacer ? Si elles arrivent à tout faire et si tu arrives à incrémer ton robot qui détecte tout de façon parfaite, même sur les données où elle n'a pas été incrénée, est-ce qu'à la langue ? pour toi ? C'est quoi ta vision sur l'IA qui va remplacer les êtres humains ? Est-ce que tu penses qu'on est proche de l'IA générale dont on parle tout le temps ?

  • Speaker #0

    Tout le monde me pose la question alors que moi je trouve qu'on n'est pas si proche que ça. En fait, oui, c'est vrai qu'on a fait une grande avancée avec le GPT, c'est vrai que ça nous mène plein de questions. C'est vrai qu'il y a des vrais problèmes en IA qui ne sont pas encore résolus. Par contre, le gap qui... En fait, le truc, c'est que ce que je me dis, c'est qu'il y a toute l'autonomie qu'on imagine des IA dans un futur proche. Je ne vois pas comment on accepterait autant d'autonomie. C'est-à-dire, en fait, par exemple, les gens disent, oui, les IA vont prendre le contrôle des armes et vont nous tuer, etc. Mais à quel moment on va donner à une IA la possibilité de contrôler toutes nos armes et de faire tout ce qu'ils veulent ? En fait, pour moi, il y a quand même un... Enfin, c'est clairement un danger, je ne dis pas, il y a vraiment des risques. Mais je pense qu'au niveau de responsabilité, il y a aussi des humains qui sont censés... Comment dire ? Ne pas donner une autonomie complète à l'IA pour faire n'importe quoi. Les humains aussi, ils aiment bien aussi, par exemple, si on laisse une IA gérer une entreprise, désolé, mais je préfère les négociations, je préfère que ce soit un humain qui le fasse, les rencontres avec le client, je préfère que ce soit un humain qui le fasse. Et en fait, je pense qu'il y a plein de choses qu'on préfère que ce soit un humain qui le fasse, parce qu'en fait, le faire avec une IA, ça apparaît très... Tu sais, c'est robotique, c'est...

  • Speaker #1

    C'est un robotique aujourd'hui. Est-ce que tu penses pas que...

  • Speaker #0

    Ça sera peut-être moins robotique, mais même si c'est pas un robotique, le fait de laisser les rênes à l'IA pour faire gérer tout ça... Déjà, l'IA, c'est pas 100% fiable, dans tous les cas. Même si jamais... Et même plus tard, ça sera jamais 100% fiable si on n'a plus besoin d'IA. Ça veut dire qu'il y a des règles qu'on peut trouver, qu'on peut exécuter, bref. Mais c'est pas 100% fiable, et donc du coup, ça peut amener des erreurs. Et la question, c'est est-ce qu'on va assumer les erreurs, du coup, derrière ? Si jamais l'IA négocie pour nous, est-ce qu'on va assumer qu'elle a fait un mauvais deal ? Est-ce que si l'IA rencontre un client et qu'elle ne le close pas, est-ce qu'on va assumer le fait qu'on n'a pas eu ce gros client ? Alors que ça se trouve, on aurait peut-être pu l'avoir parce que c'est juste que le client avait compris que c'était une IA ou alors qu'il n'était pas content sur la façon dont elle a géré le truc. Donc pour moi, il y a toujours des choses qu'on ne pourra pas tout à fait remplacer parce que les humains aiment la société. Les humains, on aime être ensemble, parler, discuter comme on fait maintenant. On aime les échanges constructifs. En fait, ça paraît bizarre qu'on puisse totalement éradiquer comme si tout le monde se resterait chez soi et l'IA fera tout pour nous. Ça me paraît bizarre parce qu'on n'arriverait pas à l'accepter, en fait. On a besoin... Comment dire ça ?

  • Speaker #1

    Mais l'être humain, il a évolué, Rony. Je me dis, si l'IA devient tellement puissante, si ça se trouve, ce podcast, ce sera ton IA qui est en train de parler et mon IA qui parle.

  • Speaker #0

    C'est vrai ! Il y a déjà un notebook LM de Google qui propose de faire ça. En fait, tu donnes un article et il te le transforme en podcast et le podcast, il est super. Je suis d'accord, mais ce que je veux dire, c'est que ça ne pêchera pas que nous, humains, on voudra quand même parler. Ok, on peut écouter des podcasts faits par des IA, s'ils sont bien, mais en fait, ce que je veux dire, c'est qu'il y aura quand même le besoin de faire un truc en société, le besoin d'avoir un sens dans la vie, le besoin de grandir, d'évoluer. Ça, c'est des trucs qui ne vont pas changer. Et en fait, les métiers qui sont en train de disparaître avec l'IA, pour l'instant, on parle souvent des métiers de graphiste, créatif, etc.

  • Speaker #1

    Même là encore, je t'avoue que j'ai un doute. Personnellement, j'ai un doute sur le fait que les métiers de graphiste... vont disparaître.

  • Speaker #0

    Oui, j'allais te le dire. Moi aussi, personnellement, j'ai un doute parce qu'en fait, pour moi, c'est un peu comme Photoshop quand c'est arrivé. C'est-à-dire, en fait, on disait, oui, Photoshop va remplacer tous les photographes. Et donc, du coup, ils vont détruire le métier de photographe. En fait, non, il y a des photographes qui l'utilisent et ceux qui l'utilisent font de très belles choses avec. Je pense que l'IA, ça va juste permettre, déjà, aux gens amateurs de faire des belles choses et aux gens qui sont pros de faire des choses exceptionnelles, mais à un niveau où on n'imagine pas. Ceux qui maîtrisent ça, en fait, ils vont juste aller beaucoup plus loin dans leur processus. Ils vont pouvoir évoluer beaucoup plus rapidement. Je pense que c'est juste un outil hyper créatif en fait qui va booster tout le monde. Alors pour moi, à la limite, ceux qui vont perdre leur job, c'est peut-être ceux qui se contentent de faire un truc très simple que tout le monde pourrait faire aujourd'hui. C'est juste que la barrière à l'entrée, elle est plus haute. Ça veut dire que oui, pour être là, pour pouvoir monétiser une compétence en photo, il faudra peut-être faire plus qu'apprendre à faire des photos et jouer avec Photoshop. Il faudra aussi connaître l'IA du coup. Mais c'est juste une évolution d'un métier. Même nous là, en tant que... Nous qui codons des IA, il y a des IA pour coder des IA, qui nous aident dans le code. En fait, le problème, c'est que si on les laisse faire n'importe quoi, il y a des erreurs. On est obligé de revenir derrière, on est obligé de comprendre la logique. Et en fait, si quelqu'un qui est complètement novice, qui utilise l'IA pour faire 100% du job, sur des applications critiques, c'est hyper problématique. Ce n'est pas possible. On ne va pas laisser une IA coder une application de cybersécurité. Tu vois, il y a forcément qu'il faut qu'il y ait quelqu'un derrière.

  • Speaker #1

    Moi je suis complètement d'accord avec toi, je voulais que tu t'exprimes sur le sujet parce que c'est une des questions qu'on me pose le plus. Est-ce que les métiers de data scientist vont disparaître ? Et chaque tout le temps sur LinkedIn, je répète la même chose et je suis d'accord avec toi sur le fait que, c'est pour le cas des métiers de la photo, moi aujourd'hui je fais beaucoup de vidéos, certes il y a les IA, mais j'ai quand même besoin du photographe qui me dit... En fait c'est pas trop le fait de prendre la photo qui est la compétence qu'on recherche, c'est plus la pensée critique, il y a toute une réflexion.

  • Speaker #0

    L'histoire que la photo raconte.

  • Speaker #1

    Exactement. Et l'IA ne l'a pas encore. C'est le cas de Codé. Il y a des IA qui permettent de coder.

  • Speaker #0

    En fait, il y a un problème aussi dans l'IA que les gens ne voient pas, c'est que l'IA, c'est une moyenne de trucs qu'elle a vus. Donc en fait, à partir du moment où tu prends la moyenne un peu de tout ce que tu as vu, tu n'es que la moyenne. Exactement. Tu ne peux pas être l'expert mondial du truc. Donc en fait, là où il faut se dépasser, c'est réussir à devenir plus haut que la moyenne. Et donc du coup, l'IA nous pousse à faire ça en fait. À être encore meilleur que ce que nous aurions pu faire si nous-mêmes... on avait régurgité toutes ces données et que du coup, on avait une vision généraliste de la chose, en fait.

  • Speaker #1

    D'accord, exactement. Et c'est pareil, moi, je fais beaucoup des posts sur LinkedIn. Tu peux faire des posts avec ChatGPT.

  • Speaker #0

    Oui, alors, il faut savoir un truc, d'ailleurs, pour ChatGPT, ce qui est intéressant, d'ailleurs, c'est là où il devient intéressant, c'est surtout quand on le spécialise, parce que quand on lui pose des questions basiques, il reste généraliste. Et quand on le spécialise, du coup, c'est un peu comme si on lui disait Ok, contente-toi de la partie qui est spécialisée sur ça pour me répondre. Et du coup, il est plus fort, déjà.

  • Speaker #1

    Exact.

  • Speaker #0

    Exactement. Et oui, j'utilise ChatGPT pour mes posts, souvent parce que j'ai des idées de postes. J'écris plein d'accroches, des lignes et tout. Et en fait, ça m'aide à faire le lien entre tout ça.

  • Speaker #1

    Mais si tu prends un post typique et écris de ChatGPT, on est d'accord que ce n'est pas... Comment on dit ça ? On le sent, tu as un post. Il faut ta touche personnelle. Alors,

  • Speaker #0

    un post 100% généré par ChatGPT, on peut le sentir comme on peut ne pas le sentir. Ça dépend. Ah ouais ? Mais en fait, oui, moi aussi, j'avais plutôt cette... Parce qu'en fait, en vérité, si tu lui dis de le faire sous un certain ton... qui est le tien, il peut le faire de façon beaucoup mieux que si tu lui dis juste de générer le texte. En fait, c'est sûr que si tu lui dis génère-moi un texte sur ce sujet-là, là, t'es sûr et certain qu'on va comprendre que c'est le GVT. Par contre, si toi, t'as une idée déjà de base et que tu lui dis, voilà, tiens, ça c'est mon idée, reformule-la sur le ton de cet autant-là, cet autant-là, cet autant-là, et du mien parce que tiens, mon poste d'avant, il va faire un truc qui est vachement moins problématique ou détectable par nous parce que, en fait, ça sera beaucoup plus naturel déjà. Faut savoir ça, c'est vrai que si on le prend en mode hyper débutant, on lui demande un prompt pour générer tout le post d'un coup, là ouais, on voit tout de suite qu'il y a l'âme de ChatGPT. Et il y a même des gens qui commentent automatiquement les posts sur LinkedIn avec ça, alors c'est horrible ça, ça me fume, je déteste ça.

  • Speaker #1

    C'est vrai que si tu te spécialises, mais tu as quand même fait un travail de réflexion, tu as fait un travail de structurer de pensée. Toi ton rôle, tu structures bien la pensée, et ChatGPT te donne peut-être des idées pour...

  • Speaker #0

    améliorer ou améliorer la sécurité. Exactement, c'est tout c'est nul. En fait pour moi la meilleure utilisation d'une IA c'est l'intelligence humaine plus l'intelligence IA.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est ça. Ok, bah du coup c'est clair, franchement c'est intéressant l'IA et la cybersécurité. Je te propose qu'on passe sur une deuxième partie de ce podcast, on va parler de toi Rony, parce que je sais que tu es un chercheur en intelligence artificielle et cybersécurité. Tu as le podcast Thèse, Antithèse, Synthèse. La question que je vais te poser c'est Pourquoi est-ce que je t'ai invité sur le podcast de base ? C'était justement pour qu'on parle de la recherche suite à la recommandation d'Erika Dupont. Pourquoi ? Parce qu'il y a beaucoup de personnes comme moi qui ont fait de la data science, qui ont fait les études en informatique, qui se demandent est-ce qu'on doit faire de la recherche ? Moi j'ai une vision, je crois que tu as vu ma vidéo sur le sujet. Et je t'ai invité aussi pour que tu parles justement de ta vision de la recherche. Pourquoi est-ce qu'on doit faire de la recherche aujourd'hui, en France surtout ? Voilà, donc du coup première question pour toi, pourquoi est-ce que tu t'es lancé dans la recherche, spécialement en IA et en cybersécurité ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est marrant cette question, parce qu'on dirait que j'avais prémédité ça depuis des années. Moi, depuis tout psy, je voulais faire ça. Ah oui ? Non, c'est vrai. J'ai pas échappé à ma voix. Non, mais déjà, l'IA et la cybersécurité, il y a 10 ans, 20 ans, on n'en parlait pas autant. Mais en fait, c'est pas ça. C'est que ça est venu un peu naturellement dans le sens où j'ai très rapidement, quand même, dans mon cursus, aimé les maths, tout court. Ok. Sans vouloir pour autant devenir mathématicien. D'accord. Mais j'ai toujours voulu me dire, tiens, ça serait bien d'avoir un métier où on peut appliquer les maths et ça fait vraiment quelque chose de concret. Et bam, tada, après la prépa, je découvre qu'en fait, il y a tout ce qui tourne autour de la data science, qui est exactement ce que je veux, des maths appliquées à la vraie vie. Pas trop mathématiques, genre trop théoriques, et pas trop appliquées, il y a de la théorie quand même. Et en fait, c'est parfait, c'est exactement ce qu'il me fallait pour me motiver. Alors du coup, je commence à voir si ça allait me motiver en école d'ingénieur. J'étais à la centrale Lille, donc en fait, je commence à suivre tous les cours que je peux en maths et en info. Alors au début, c'est compliqué parce que vu que c'est une école généraliste, on t'impose de faire un peu tout. donc j'ai souffert en chimie en électricité etc en physique ouais voilà mais bon après du coup peu à peu je convergeais vers l'informatique et là je voyais vraiment que là où je kiffais tout ce que je fais c'était vraiment là donc j'avais raison d'aller là après ce qui s'est passé c'est que dans tous les cas je me suis dit tiens j'ai envie de monter une entreprise après école d'ingénieur probablement en IA parce que ça me plaisait vraiment et j'ai vu qu'en fait je pouvais remplacer ma troisième année d'école d'ingénieur par deux ans de master spécialisé en IA, avec un côté recherche, mais ça a l'air hyper intéressant. J'ai sauté sur l'occasion parce que c'est un tout nouveau master et j'avais confiance sur la personne qui tenait le master. C'était un très bon professeur de l'école, qui est mon collègue aujourd'hui. Et donc du coup, je vais dans ce master et là, en fait, je découvre un peu le monde de la recherche. J'adore tout ce que je vois dans ce master. Ce qui est bien, c'est que dans le master, il y avait des projets de recherche aussi. C'est-à-dire qu'on était en collaboration avec des équipes de recherche pendant les six premiers mois où il n'y avait pas de stage. Et en fait, on avait un projet de recherche, un peu comme une mini-thèse sur six mois avec eux. Par exemple, j'ai pu travailler dans ce master sur quatre sujets différents. Un sujet autour de la musique, un sujet autour de la finance, un sujet autour de la détection de faux et un sujet autour de la médecine. C'est ce que j'adore avec l'IA, c'est qu'en plus, ça s'applique partout. Donc si je peux vraiment... En fait moi j'avais une passion qui était de base le montage vidéo, la photo, l'audio, tout ça. Et donc en fait tout ça, je me retrouve dans cette ère de l'IA générative en plus. C'est super parce que je me retrouve parce qu'il y a plein de fois où j'étais petit, où je faisais du montage vidéo, et je me disais tiens, c'est bel, je peux pas avoir une musique sans copyright, et YouTube va m'enlever la musique. Tiens, j'aurais trop aimé faire ça en vidéo, mais je sais pas comment faire. Tiens, j'aurais bien aimé cette musique-là, une musique de ce style-là, mais je sais pas comment je peux avoir cette musique-là. Et en fait maintenant avec l'IA on peut faire ça. Et je suis ravi de pouvoir me dire, je suis amateur, je fais des vidéos amateur et je kiffe les faire et je peux tout faire avec de l'IA. Bref, bon, ça, je le dis vague, mais en fait, du coup, pendant ce master-là, je n'avais quand même pas oublié la vision d'être entrepreneur. Je me suis juste dit, un master en IA spécialisé, ça me rajoute un truc dans mon CV pour ce que je veux faire. Puis après, pendant mon stage où j'ai fait un truc en médecine, il y avait mes encadrants du projet autour de la détection de photomontages. qui était donc le début de ma thèse au final à ce moment-là, qui m'ont proposé une thèse. Et en fait, quand ils m'ont proposé, vu que je connaissais l'équipe et que j'adorais l'ambiance qu'on avait ensemble et que je savais qu'on allait travailler ensemble, déjà j'étais rassuré. Mais quand ils m'ont proposé le sujet, je me suis dit, OK, le sujet qu'ils me proposent là, c'est un sujet d'avenir, parce qu'en fait, c'est de l'IA appliquée à la cybersécurité. Derrière, c'est financé par un gros projet européen où il y a des forces de l'ordre européennes qui sont derrière. Donc en fait, c'est appliqué. C'est-à-dire que ce que je fais, je vais être en contact avec des gens, de la police un peu, Interpol. et donc pouvoir voir vraiment comment ils l'utilisent en vrai. Et je me suis dit, OK, là, en vrai, c'est trop beau comme opportunité pour laisser tomber. L'IA, la cybersécurité, je le prends parce qu'en fait, je ne me dis que derrière, quand je monterai ma boîte plus tard, en crédibilité, ça va être énorme, en fait, l'expertise. Donc en fait, c'est vraiment... Moi, j'ai vraiment réfléchi en mode, mon projet professionnel, c'est ça. Ce parcours-là, j'ai l'impression que je vais adorer ce que je vais faire. Et en plus, ça me rajoute quelque chose dans mon projet professionnel qui va vraiment me booster, alors je le prends.

  • Speaker #1

    OK, en fait. Je comprends plus ta vision, tu veux être entrepreneur, tu veux être entrepreneur dans l'IA, et pour toi la thèse c'était justement un moyen d'avoir effectivement de la crédibilité dans ton domaine. Et pourquoi tu n'as pas commencé directement dans l'entrepreneuriat, ou bien tu voulais d'abord finir une thèse avant de lancer ton produit ?

  • Speaker #0

    Parce que quand on m'a proposé le sujet de la thèse, j'aimais trop la problématique, je me suis dit que c'était vraiment une problématique d'avenir, et je me voyais vraiment les applications, parce que là ce que je t'ai dit, ça s'applique à la voiture autonome, ça s'applique à toutes les IA. Tu vas donner un exemple de la banque, je vais te donner un exemple de l'hôpital, on peut en trouver plein d'exemples comme ça. Et en fait, je me suis dit, quand même, être expert sur cette problématique, sur une niche comme la cybersécurité comme ça, je sentais que je pouvais faire quelque chose avec. Et donc là, je ne me trompe pas, parce qu'aujourd'hui, on voit bien le problème. Donc en fait, voilà, au final, c'est un peu à la fois une volonté d'être stimulé intellectuellement, une volonté de gagner en crédibilité pour plus tard. Parce qu'en fait, pour moi, une thèse, ça vaut plus qu'un master déjà. Et il faut savoir que d'ailleurs, il y a beaucoup... plus d'entrepreneurs qui ont une thèse qu'on ne le pense. J'ai fait un post dessus ce matin et en vrai, on serait choqués des stats. Par exemple, moi j'étais chez Agora 9, je ne sais pas si tu connais, c'est un incubateur à Paris qui est très connu, qui a incubé par exemple Doctolib ou Criteo. Ils ont dit, j'étais récemment à une réunion avec eux, en public, ils avaient dit qu'à peu près sur les 4 dernières années, 55% des startups qu'ils ont incubées, il y avait au moins un docteur dans l'équipe fondatrice. En fait, ça apporte tout de suite de la crédibilité auprès des investisseurs. Donc peut-être qu'on pourra en parler plus tard, peut-être que le doctorat s'est vu comme des gens, comme quelque chose qui n'est pas très valorisé sur le marché du travail. Par contre, quand tu crées une entreprise et que tu veux créer une entreprise qui n'est pas loin de ta problématique de thèse, c'est hyper valorisé, du coup tu deviens un expert. Voilà, donc du coup, c'est pour ça que j'ai fait cette thèse. Mais en fait, c'est vraiment un coup du hasard, parce qu'on m'a proposé une autre thèse aussi, cette même année, et c'est une thèse hyper mathématique théorique. Et là, par contre, je me suis dit...

  • Speaker #1

    ok le problème c'est que je pense pas que ça va avoir d'application pour la suite où je vais pas le faire et en plus que j'adore dans ma thèse c'est que c'est lié à l'image traitement du signal et comme je t'ai dit j'adore le montage vidéo donc c'est parfait c'est dedans quoi ok ça me pousse en fait à rebondir sur un sujet que j'avais également tu l'as mentionné plus ou moins la valorisation de la recherche dans le monde de l'encomprise c'est pourtant un peu la vision que moi j'ai actuellement et des retours que j'avais quand moi j'étais en école d'ingénieur beaucoup de personnes me disaient ne fait pas la thèse parce qu'il n'y a pas l'agent là bas c'est le discours que je recevais même quand tu arrives en encomprise Tu as toujours des histoires comme telle personne a fait la recherche, arrivée en entreprise, son salaire était exactement le même que le salaire qu'elle avait en sortant de l'école d'ingénieur. Et face à ça, toi, tu partages énormément sur la thèse sur LinkedIn et tu as une vision positive de la thèse. Pour toi, pourquoi est-ce que la thèse n'est pas autant valorisée en entreprise ? Est-ce que déjà c'est vrai ? Et quelles sont les bonnes raisons de faire une recherche ? Et comment surmonter justement cette vision-là ?

  • Speaker #0

    plusieurs questions en une c'est des très bonnes questions qui sont tout à fait légitimes en fait il faut savoir que le doctorat c'est un peu mal connu encore du grand public notamment des entreprises et c'est vrai qu'il y a des entreprises qui considèrent qu'embaucher un docteur c'est embaucher peut-être un étudiant qui va faire un master un N plus unième master

  • Speaker #1

    Tu allais s'amuser parfois, tu allais faire le doctorat pour ton plaisir.

  • Speaker #0

    Exactement, tu l'as fait pour ton plaisir, c'est des études comme les autres, je pense qu'il y a des partiels, tu as des cours en amphi, ils sont complètement déconnectés de la réalité, ils disent que tu es surqualifié donc tu es trop cher. Le problème c'est qu'il y a quand même beaucoup de entreprises déjà qui ne savent même pas qu'un docteur en sortant de thèse, il est gratuit quasiment pendant les deux premières années où il est en CDI. Parce qu'en fait l'État... Ils ont un dispositif d'aide qui s'appelle le crédit impôt recherche. Et en fait, pour tous les jeunes docteurs qui veulent trouver leur premier CDI, l'État rembourse quasiment tout le salaire pendant deux ans de ces docteurs pour toutes les entreprises qui activent le dispositif. Déjà, dire qu'un docteur s'est surqualifié, donc on va le payer trop cher, c'est un peu une arnaque dans le sens où déjà pendant deux ans au moins, tu ne vas pas le payer tout à fait. Même limite, on m'a dit que même parfois, ça peut être rentable. Tu peux gagner par-dessus. Ah oui ? Oui, pour te dire où ça va. Donc déjà, bon. après les doctorants même ou les docteurs une fois qu'ils ont leur thèse Ils ne savent pas forcément se valoriser non plus. C'est-à-dire qu'en fait, s'ils disent que le doctorat, c'est une formation universitaire, ça ne marche pas. Il faut expliquer que c'est une expérience professionnelle. Peut-être que le doctorat, il ne faut pas l'appeler doctorat. Peut-être qu'il faut dire que c'était un job et que tu étais en fait un consultant scientifique. Il faut expliquer aussi concrètement tes missions, ce que tu as fait, que tu as participé à des conférences, que tu as rédigé des articles, que tu as animé des présentations à l'entreprise si tu l'as fait. Tout ce que tu as pu faire dans ton doctorat et qui va être intéressant à donner parce que ça montre des compétences transférables, Tu vois, tout ce qui est gestion de projet, tout ce qui est communication, vulgarisation, tout ce qui est autonomie, résilience à l'incertitude, en fait, en doctorat, il y a quand même une compétence qui est hyper sous-estimée, mais qui est hyper importante, c'est je continue d'avancer même si je n'ai aucun résultat. Et ça, c'est hyper fort. Et c'est hyper fort, surtout pour ceux qui veulent faire de l'entrepreneuriat aussi, d'ailleurs après. Mais même pour un salarié, ça peut être fort parce qu'en fait, du coup, si tu veux devenir un... si tu veux travailler dans la R&D... Si tu embauches des personnes qui n'ont pas fait une thèse en R&D, et qui n'ont pas cette culture-là, ça se trouve, tu n'embauches pas les bonnes personnes, parce que ça se trouve, ces personnes-là ne supportent pas le fait de ne pas avoir tout de suite un succès. Il y a vraiment une mentalité aussi à avoir. Ce n'est pas n'importe qui qui peut faire une thèse, ce n'est pas si facile que ça, parce que ça demande une vraie résilience à l'incertitude. Si je suis quelqu'un de très pratique, et j'applique ça et au bout d'un mois c'est fait, je ne peux pas faire une thèse, parce qu'en fait, rien ne garantit qu'au bout d'un mois tu vas avoir des résultats. Donc en fait, il y a une double problématique de valorisation du doctorat auprès des entreprises, de valorisation des doctorants auprès des entreprises eux-mêmes. C'est un peu aussi pour ça que j'ai lancé ce podcast Thèse Antithèse Synthèse, pour documenter ce que c'est que le doctorat, pour que tout le monde sache un peu ce qu'il y a à apprendre et ce qu'il n'y a pas à apprendre de cette expérience. L'idée, ce n'est pas d'inciter à faire un doctorat, c'est juste de faire en sorte que si ça vaut le coup, allez-y, et si ça ne vaut pas le coup, n'y allez pas. Mais c'est juste pour vous rendre compte de l'expérience.

  • Speaker #1

    Et ça c'est très intéressant ce que tu dis parce que je me rends compte que beaucoup de personnes vont faire souvent la thèse pour des mauvaises raisons. Elles ne sont pas renseignées en amont pourquoi est-ce qu'elles veulent faire cette thèse. Évidemment si tu ne te renseignes pas avant pourquoi est-ce que... Parce qu'on croit souvent que je vais faire la thèse, j'aurai le plus gros salaire. Tu vois ? Alors que toi tu as dit en fait la vision c'est plus déjà être conscient de ta valeur, ça va se vendre.

  • Speaker #0

    Il y a un autre truc que je voudrais dire, tu me fais penser à un truc que je n'ai pas répondu dans la question qui est très important. Moi le doctorat je vois ça comme un investissement sur le long terme. Alors oui le doctorat que je fais maintenant ne m'éminère pas beaucoup, c'est clair. Par contre... si j'arrive après à monter une entreprise et que j'arrive à lever des fonds grâce à mon expertise que j'ai eu en doctorat et qu'ensuite j'arrive à faire un truc qui est rentable et que bref ça tourne derrière en fait j'ai gagné le jackpot en fait pour moi je le vois comme c'est un investissement je pense pendant 3 ans j'ai mon expertise ensuite j'ai la crédibilité je peux monter un vrai truc et en fait derrière je vais avoir un retour sur investissement c'est aussi ça l'idée et alors c'est vrai que si je reste dans le public c'est beaucoup plus compliqué parce que rester dans le public ça veut dire aussi accepter des salaires plus bas et en fait pour vraiment avoir un bon salaire dans le public il faut commencer à monter sa propre équipe, à diriger des doctorants. En fait, tu ne peux pas l'avoir comme ça. C'est-à-dire qu'en fait, et ça pour le coup, j'avoue que dans le public, bien gagner sa vie en recherche, c'est vachement compliqué.

  • Speaker #1

    C'est bien. En tout cas, c'est intéressant ce que tu dis. Bien avoir la bonne vision. Ça rejoint un peu ce qu'Éric a dit souvent dans ses posts. C'est plus, quand on va faire le doctorat, il faut qu'on ait bien la posture de l'entrepreneur. En gros, il ne faut pas attendre que le doctorat, il faut attendre que les gens te donnent des opportunités.

  • Speaker #0

    En fait, je voudrais bien dire quelque chose d'autre. Erika elle te dirait qu'il n'y a aucune mauvaise raison de faire une thèse moi je ne suis pas d'accord pour moi il y a des mauvaises raisons parce que si tu veux faire plaisir à ta famille et que c'est juste ça la raison c'est pas la peine mais je suis d'accord avec ça mais Erika elle te dirait qu'en tous les cas le fait même de faire un doctorat ça t'amène des compétences ce qui n'est pas faux et je suis d'accord mais quand même moi je trouve que moi je trouve ça dommage je trouve ça juste dommage de faire un doctorat sans avoir un plan pour la suite parce que si tu as un plan pour la suite et que tu fais ton doctorat ton doctorat peut devenir un tremplin pour la suite C'est-à-dire que moi maintenant, comme j'étais dans l'esprit entrepreneuriat dès le début, je n'ai pas fait n'importe quoi. J'ai créé un podcast, j'ai profilé sur LinkedIn, je me suis inscrit à plein d'événements sur l'entrepreneuriat pendant que j'étais en thèse, j'ai participé à des concours de pitch. J'ai essayé de faire plein de choses en rapport avec l'entrepreneuriat, j'ai essayé de gagner mon expertise de plus en plus et de me rapprocher, de créer des connexions avec des gens, de me créer un réseau. Mais tout ça en préparation de l'après-thèse en fait. Et le fait de savoir que tu veux faire ça après la thèse, ça te crée un raccourci énorme. S'il y a des gens qui veulent faire profession après la thèse, très bien, maître de conférence. Mais dans ce cas-là, si vous le savez depuis le début que vous voulez faire ça, mettez toutes les cartes de votre côté et par exemple, participez à l'équipe, proposez vos services pour organiser des conférences. En fait, il y a plein de choses qui sont bien vues dans les concours pour être maître de conférence. Donc si on le fait en thèse, on est déjà par-dessus plein de personnes qui pensent à ça qu'après avoir fait leur thèse. Donc en fait, il y a vraiment l'idée d'exploiter l'expérience de doctorat pour faire un tremplin. pour sa carrière professionnelle, mais ça ne marche que si on sait déjà où on va.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, je vois très bien ton point. Je pense que je suis un peu alignée avec ce que tu dis, dans le sens où, quelque soit ce que tu fais, de toute façon, il faut toujours savoir pourquoi tu le fais. Mais je rejoins aussi Erika, parce que tu es parfois dans la vie, il y a des choses que tu fais, il y a beaucoup de personnes qui n'ont pas forcément cette ouverture d'esprit, entre guillemets. Par exemple, la question de l'information, je ne veux pas dire ouverture d'esprit, je veux plutôt dire l'information. Je crée par exemple cette chaîne YouTube pour montrer la voie d'éperci possible aux gens. Il y a des personnes qui n'auront pas accès à ma chaîne YouTube, dont ils n'auront pas d'en retour à toi, dont ils ne vont même pas savoir que tu fais la thèse pour cette voix. Par exemple, pour laquelle il faut davantage vulgariser. Et je rejoins Eric dans le sens où il ne faut pas non plus culpabiliser une personne qui n'avait pas l'information au début, qui a fait la thèse, qui arrive à la fin sans compte. Je ne sais pas pourquoi je l'ai fait, tu vois.

  • Speaker #0

    Une thèse, ce n'est jamais une expérience de perdu. Tu grandis forcément de cette expérience. C'est juste que moi, je trouve ça dommage de ne pas rajouter quelque chose à cette expérience, en fait, qui va la colorer. Tu vois ce que je veux dire ? Et en fait, avec mon podcast, je participe aussi à faire en sorte que les gens soient informés le plus tôt possible. et d'ailleurs tu sais que ce qui me fait marrer c'est que petite anecdote sur le podcast l'épisode le plus écouté c'est le tout dernier je sais pas pourquoi j'ai fait 18 épisodes sur tous les épisodes c'est le tout dernier qui est le plus écouté et c'est quoi le dernier ? faire une thèse une fois qu'on a passé les études et qu'on a déjà eu des CDI et donc en fait c'est des gens qui se disent finalement peut-être que ça serait pas mal de faire une thèse après toutes ces années en CDI parce que j'ai l'impression que ça m'a apporté quelque chose et donc comme quoi ça montre qu'il est jamais trop tard pour en faire une oui

  • Speaker #1

    Et clairement, moi aussi, je le vois chez des personnes dans mon entourage qui sont assez dédiées avec moi. Ils font la thèse en parallèle.

  • Speaker #0

    En fait, le retour que j'avais dans cet épisode qui est très intéressant, c'est de dire, OK, je remarque que dans la pratique, actuellement, ce qu'on fait, il y a des choses qui ne vont pas. Mais les gens, ils se collent à la méthodologie de référence. Mais moi, je veux remettre en cause la méthodologie de référence. Donc, je suis obligé de faire une thèse pour recréer une nouvelle référence. Il y a un peu cette idée-là de je veux changer les pratiques parce qu'il y a un problème dans la pratique actuelle.

  • Speaker #1

    OK. Et là, tu vas m'amener une vision plus... Tu comprends bien le marché. Parce que quand tu commences la thèse au début du master...

  • Speaker #0

    Ce qui est génial, c'est que dans l'épisode, j'ai remarqué ça aussi. En thèse, on a des compétences de gestion de projet. On les crée, ces compétences. De communication, ce que je t'ai dit, de vulgarisation, de prise de parole en public, de résistance à l'incertitude. Tout ça, on les accumule très bien. On les accumule aussi si on fait un CDI, en général. Et donc, du coup, un CDI qui fait une thèse... il a toutes ses compétences et il peut les transférer pour sa thèse aussi. Et donc, du coup, sa thèse sera déjà plus agréable qu'un étudiant qui vient de la commencer.

  • Speaker #1

    Exactement, parce qu'il sait pourquoi. Du moins, il voit déjà le sachet derrière sa thèse. Merci beaucoup, Rony, pour ces éléments. Un autre point, à quoi ressemble, du coup, avant de bientôt arriver à la fin, à quoi ressemble la thèse d'une personne qui est dans l'IA et la CBUS ? L'IA, en général, quelles sont les grandes étapes pour une personne qui veut faire la thèse aujourd'hui ? À quoi est-ce qu'ils s'attendent en général ? Et comment viennent ces problèmes ?

  • Speaker #0

    Alors, très bonne question. Déjà, je dirais que c'est beaucoup plus simple qu'une thèse en chimie, en électricité ou en mécanique, tout simplement parce que nous, il n'y a pas de notion de laboratoire physique. Et donc, en fait, ça relève plein de problèmes. C'est-à-dire qu'en fait, toutes nos expériences, c'est des expériences sur ordinateur. Et on a juste à les lancer, et on attend, et pendant que ça, on attend pour faire autre chose. Les personnes qui sont en chimie, en électricité, en mécanique, ils ont un vrai laboratoire. Pour y accéder, ce n'est pas facile, ça coûte de l'argent. Des fois, en fait, en appuyant un bouton, ça fait n'importe quoi. Il faut tout refaire, les expériences peuvent prendre des mois, ça n'a rien à voir. Donc déjà, je dirais qu'on a la chance, quand on fait une thèse en informatique, d'avoir des expériences qui sont simples, qui ne nécessitent pas plus que coder sur son ordinateur, lancer quelque chose et attendre. Et ensuite, je dirais qu'en fait, ce qui est hyper intéressant en général dans la thèse, c'est juste l'exercice de dire, il y a un état de l'art, je me rends compte de ce qui existe, j'essaye de l'améliorer en proposant des nouvelles idées, je teste, je recommence, je teste, je recommence, ah tiens, ça, ça marche, super, je vais pouvoir le partager à ma communauté scientifique. Donc j'écris un article, on essaie de le faire passer à des conférences, il y a des gens qui notent l'article, qui donnent des retours, on fait des retours au retour, et s'ils aiment nos retours au retour, là ils proposent que l'article soit publié à la conférence. Du coup on est invité à le présenter, on rencontre d'autres chercheurs de la communauté, et du coup on en parle, on a de nouvelles idées, et le cycle recommence. En fait c'est un peu un cycle, en mode on part d'un état de l'art, on a des idées, on les teste, on écrit un article, on le présente, du coup on communique aussi avec les gens de la communauté, et on recommence ce cycle. Parce qu'une fois qu'on l'a présenté, il faut réfléchir à une nouvelle façon d'incrémenter l'état de l'art, peut-être en continuant tout ce qu'on a fait juste avant, mais juste dans la même logique. Et voilà, en fait, c'est souvent ça. Et après, en parallèle de ça, évidemment, on peut être sollicité pour parler de nos travaux auprès des entreprises, du grand public, des émissions de vulgarisation. Moi, dans mon cas, j'ai déjà participé à une émission avec Fred de C'est Pas Sorcier sur le sujet Faut-il avoir peur de l'IA ? C'était une petite participation, en fait, c'était une participation... qui mettait en relation plusieurs doctorants de mon équipe en IA avec ceux qui gèrent cette émission mais tu vois en fait la thèse c'est pas que non plus ce que j'ai dit le cycle, en plus de ça il y a des expériences en plus, il y a des écoles d'été pour rencontrer d'autres doctorants en IA qui font d'autres choses dans d'autres niches et pour s'enrichir en fait de leur expérience il y a aussi tout ce qui est tout simplement voyage mais comme des voyages d'affaires mais pas voyage d'affaires mais voyage de recherche, on va voir des collègues internationaux... pour, ensemble, réfléchir à des meilleures idées, faire des nouvelles expériences, nourrir quelque chose qu'on ne pourrait pas nourrir comme tout simplement à distance. Bref, c'est tout un écosystème. C'est à peu près ça, le quotidien d'un doctorant en IA, sachant que le temps d'arriver à une idée qui marche, ça peut varier, parce que des fois, il y a des idées simples qui marchent, et il y a des idées simples qui ne marchent pas du tout, ou il y a des idées compliquées qui marchent rapidement. Je ne peux pas te dire tous les... de temps de mois, tu vas réussir à avoir quelque chose. Par contre, en trois ans, c'est pour ça que ça dure trois ans une thèse en général. C'est parce qu'en trois ans, tu as le temps de trouver, et surtout dans ce domaine-là, parce que les expériences, c'est facile à faire. Tu n'as pas le temps d'attendre d'accès au laboratoire, je répète. Et même les problèmes, genre moi, il y a des personnes qui... Tu peux aussi enseigner, je n'ai pas parlé de ça, mais on peut aussi enseigner. J'ai déjà enseigné plusieurs fois pendant mon doctorat des mathématiques à l'école d'ingénieurs. Et en fait, c'est agréable parce que ça fait une sorte de soupape pour la thèse. On fait autre chose que l'activité, on fait le cours. Moi, c'est dans mon cas, j'ai fait le cours. que j'aurais aimé avoir dans le même cours à l'époque. Parce que j'étais étudiant de ce cours à l'époque. Donc du coup, là, je suis passé en professeur et je vois tout ce qui n'allait pas et comment le réparer. Donc c'est hyper agréable. Enfin bref, tu as plein d'activités. Tu peux aussi faire du conseil en entreprise. Ça va loin, les possibilités vont loin. Et on a la chance en IA de pouvoir faire ça sans trop de problèmes. Et juste un truc, ouais, ça arrive aussi qu'on encadre des étudiants pour des projets de recherche. Ça aussi, c'est hyper intéressant. Et moi, on m'a déjà dit, pour un petit anecdote, j'ai une amie en chimie. Elle a déjà eu une étude d'ordre qui lui a, comment dire, détruit trois mois de thèse parce qu'il a fait une mauvaise manipulation chimique. Voilà, ça, c'est horrible. Et nous, on n'a pas ça parce que nous, l'avantage, c'est que chacun est sur son ordinateur. Chacun a son propre laboratoire qui est son ordinateur. Et donc en fait, en général, le stagiaire ne travaille que sur son ordinateur. Et du coup, jamais on ne pourra avoir de problème, il a tout effacé.

  • Speaker #1

    En gros, la thèse, c'est un moyen de trois ans, beaucoup de conférences, des recherches devant son PC, collaboration avec des collègues, des voyages, très intéressant. Et si tu devais recommencer quelque chose, tu devais changer quelque chose au début de ta thèse, qu'est-ce que tu changerais ?

  • Speaker #0

    Franchement, je ne changerais rien parce que j'ai vraiment aimé la façon dont j'ai abordé cette thèse. Je n'aurais pas deviné à l'avance que j'aurais fait ça. Mais honnêtement, lorsque j'ai fait, je suis plutôt vraiment content. Et donc, je ne vois pas, dans la question que tu me poses, je ne vois pas vraiment ce que j'irais changer dans cette thèse. J'aime bien ce que j'ai fait.

  • Speaker #1

    Et si tu devais donner un conseil particulier à une personne qui veut se lancer aujourd'hui dans la thèse, qu'est-ce que toi, tu conseillerais ?

  • Speaker #0

    Alors, je lui dirais, déjà, si elle veut être stimulée intellectuellement, si elle n'a pas peur de ne pas avoir de résultats sur le long terme, et que pour elle, ce qui l'intéresse, c'est vraiment réfléchir à améliorer l'état de l'art pour créer des nouveaux outils à disposition des ingénieurs de demain, il faut qu'elles se fassent une thèse. Par contre, si on a du mal avec le fait de ne pas avoir de résultats rapidement, ou que tout ce qu'on veut nous, c'est appliquer et pas innover, peut-être que là, je dirais plutôt d'aller faire un CDI classique.

  • Speaker #1

    D'accord. du coup on arrive à la fin j'ai deux petites questions pour toi avant qu'on se sépare quel livre t'as le plus marqué récemment ?

  • Speaker #0

    alors là je vais prendre le livre du laboratoire tout le monde l'avait conseillé, je l'ai lu, c'est bon il est super ça s'appelle La Horde du Contrevent de Alain Damasio moi qui adore les jeux de mots, c'est super comme livre donc je vais pas spoiler mais il est super bien écrit et c'est hyper original ok j'y mettrai le lien en description,

  • Speaker #1

    vous avez le lien et qui aimerais-tu écouter sur ce podcast ?

  • Speaker #0

    je dirais Anna Mergui

  • Speaker #1

    Anna Mergui

  • Speaker #0

    C'est une étudiante qui va bientôt commencer une thèse en IA et médecine. Et elle partage souvent son point de vue sur l'IA et le rapport à l'art sur LinkedIn. Et comme je sais qu'elle est hyper appliquée dans la communauté IA, et qu'en plus elle a son point de vue d'une chercheuse, d'une future chercheuse dans ce domaine qui est un peu masculin, c'est hyper intéressant je pense d'avoir son point de vue.

  • Speaker #1

    Elle est dans la médecine, c'est ça santé ?

  • Speaker #0

    Oui, elle est dans la médecine, c'est ça.

  • Speaker #1

    Ah, ça peut être intéressant effectivement.

  • Speaker #0

    et donc vraiment tu auras le point de vue d'une personne dans ce milieu et donc là moi je suis un homme dans le milieu de l'IA c'est facile de parler parce qu'on est quasiment que des hommes et donc je pense que c'est intéressant d'avoir un point de vue d'Anna sur la question ça m'a choqué,

  • Speaker #1

    merci beaucoup Rony pour ta participation est-ce que tu as un dernier mot à partager pour la fin ?

  • Speaker #0

    un dernier mot à partager pour la fin ben écoutez je pense que ce que je pourrais vous dire c'est ne cessez jamais de croire en vous je pense que Voilà, si vous pensez que vous n'êtes pas au niveau pour quelque chose, que ce soit pour faire une thèse, pour un CD ou je ne sais pas quoi, croyez-y, tentez, vous n'avez rien à perdre.

  • Speaker #1

    Super. Merci Rony et à bientôt.

  • Speaker #0

    A bientôt. Salut.

Chapters

  • Introduction à la Cybersécurité et à l'IA

    00:00

  • Présentation de Rony Abecidan

    01:40

  • Définition de la Cybersécurité

    03:16

  • Applications Pratiques de l'IA en Cybersécurité

    16:26

  • Défis et Limites de l'IA dans le Codage

    32:32

  • L'Importance de la Pensée Critique en Photographie

    33:10

  • Utilisation de l'IA pour la Création de Contenu

    34:23

  • Réflexions sur l'Utilisation de l'IA dans les Posts LinkedIn

    34:43

  • L'IA et la Cybersécurité

    35:54

  • Pourquoi Faire de la Recherche en IA et Cybersécurité

    36:21

  • Valorisation de la Thèse dans le Monde de l'Entreprise

    43:16

  • Conseils pour Réussir sa Thèse en IA

    46:28

  • Conclusion et Derniers Conseils

    58:05

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