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Le poids des mots - Sonia Vignon

Épisode 16 - In English please !

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14min |28/07/2025
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Le poids des mots - Sonia Vignon

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Description

Sonia Vignon explore les anglicismes qui envahissent notre langage quotidien. Pourquoi certains nous agacent-ils tandis que d'autres deviennent indispensables ? Découvrez comment ces mots reflètent notre culture, notre génération et notre désir d'appartenance.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Il y a aujourd'hui aussi une espèce de « ça fait mieux en anglais » , quoi. On ne va pas se mentir. On le voit dans beaucoup d'outils du quotidien qui ne sont pas particulièrement anglais, mais qu'on a réutilisés, comme le mail. Alors évidemment, aujourd'hui, dire courrier électronique, franchement, ça fait ringard. Là, on est purement dans le mot qui est devenu le concept. Un mail est un mail. Point. En revanche, je peux transférer un mail. Je ne suis pas obligée de le forwarder. Welcome in Le Poids des mots, the podcast by Oxymore & More. Et oui, vous l'aurez compris, aujourd'hui un épisode spécial in English, please. Nous allons réfléchir ensemble à ces anglicismes qui rendent fous, à ceux qui sont nécessaires et au fait que, même si je suis souvent considérée comme une espèce d'ayatollah de la langue, j'en ai moi-même adopté un certain nombre et un nombre certain, et qu'il est très difficile de rester toujours... bien français, baguette s'il vous plaît et petit béret. Bonjour, je m'appelle Sonia Vignon, je suis linguiste spécialiste en rhétorique et en sémantique. J'ai travaillé en France, au Canada et j'ai rencontré tellement de gens merveilleux qui avaient un rapport au mot et à la langue différent que je me suis rendu compte que c'est ce qui faisait notre singularité et notre humanité. Alors déjà, pour commencer... on va remettre l'église au centre du village premièrement parce que j'adore les expressions de jeunes et deuxièmement parce qu'il y a anglicisme et anglicisme, c'est un peu comme le bon et le mauvais chasseur vanne qu'il faut avoir vraiment de ce temps pour comprendre mais il y a les anglicismes logiques concept, le produit l'idée a été créée par des américains ou en Angleterre et donc son nom a été tout de suite anglais et il est évident qu'on ne va pas le renommer. D'ailleurs, pour avoir vécu longtemps à Montréal, je vous invite, si vous voulez rire, à regarder les noms québécois des films américains parce que vraiment, ça vaut le détour. Typiquement, petite anecdote, j'ai moi un film de Prèves qui est Dirty Dancing. À Montréal, c'est Danse Lassive. Est-ce que vraiment ça valait le coup de le renommer ? On ne le saura jamais. Donc bien sûr qu'il y a des moments où L'anglais est nécessaire et indispensable. Ça a été pensé comme ça, créé comme ça, c'est entré comme ça. Là, vous avez un sujet de « c'est un mot qui est en soi-même le concept » . Rien à dire. De la même manière, il y a ce qu'on appelle la culture métier qui peut faire que vous êtes dans une entreprise multinationale et qu'évidemment, il y a des anglicismes qui se sont intégrés absolument partout parce que vous parlez au quotidien avec des gens. sur plusieurs continents, dans plusieurs pays, et qui vont avoir eux aussi besoin de quelques mots référents sur lesquels on soit à peu près tous d'accord. À ce moment-là, pourquoi pas ? Mais évidemment, c'est pas sur ces mots-là qu'on va s'arrêter, nous. Parce que ce ne sont pas ces mots-là qui nous agacent. Qu'est-ce qui nous agace fondamentalement ? Le one-to-one ? Moi, le one-to-one, vraiment ? J'ai pas envie. Je veux pas y aller. Quoi un one-to-one ? C'est un tête-à-tête, une entrevue, un entretien. On en a des mots, on en a même des jolis. Donc pourquoi ce one-to-one ? Il y a aujourd'hui aussi une espèce de ça fait mieux en anglais, on ne va pas se mentir. On le voit dans beaucoup d'outils du quotidien qui ne sont pas particulièrement anglais, mais qu'on a réutilisés, comme le mail. Alors évidemment, aujourd'hui, dire courrier électronique, franchement, ça fait ringard. Là, on est purement... dans le mot qui est devenu le concept. Un mail est un mail. Point. En revanche, je peux transférer un mail. Je ne suis pas obligée de le forwarder. Je peux dire dans le mail pour information et non pas FYI, for your information. Pourquoi, seigneur ? Et d'ailleurs, y a-t-il vraiment un gain de temps à écrire trois lettres au lieu d'écrire un mot ? Autre sujet, bien entendu. Mais je crois qu'il n'est pas générationnel. d'avoir une réticence aux mots creux, vides de sens, mais totalement English style, parce que ça fait mieux. Évidemment, au moment où je vous parle, toute personne qui travaille dans une entreprise, soit un peu dans la tech, soit un peu de taille importante, ETI, grand groupe, aura mille exemples de ces mots-là, et qui nous agacent au quotidien. Je te reviens à ZAP. Non mais je te reviens bientôt en fait. Il y a un mot pour ça. Pourquoi, pourquoi ASAP ? J'ai jamais compris le principe. Et je suis sûre que là, en écoutant, vous en avez plein qui vous arrivent. Parce que le one-to-one, le ASAP, le call, parce qu'apparemment un appel c'est non, la conf call, parce qu'une visio c'est toujours non, c'est insupportable. Tu fais partie de la team, ben ouais on est une équipe quoi. Est-ce que cet espèce de jeunisme... n'est pas quelque chose justement de très générationnel. Est-ce que, et là je m'inclus dans le lot, nous qui avons grandi avec des Dylan, des Brandon et autres Beverly Hills, n'avons pas quelque part une espèce d'amour admiratif de la Silicon Valley qui nous est restée, qui est partagée d'ailleurs je pense quand même par tous les gens qui sont un peu dans les startups et dans la tech et qui ont beaucoup d'admiration pour ce qui se fait aux Etats-Unis. Mais est-ce qu'à ce moment-là, l'appropriation, n'est pas plutôt de l'admiration placée dans un endroit aussi étonnant que le langage ? C'est une bonne question, je pense. Le sujet est évidemment un petit peu plus large que simplement l'anglais, et c'est quand même un petit peu là qu'on est malin, c'est qu'on amène une question et puis finalement on ouvre le champ des réponses. Bien sûr que les anglicismes sont... Un vecteur d'appropriation, un vecteur de groupe, que tu as la ref, que tu es dans le clan, que tu utilises les mots qui sont les mots qui font société. On en a déjà parlé de la notion de faire société. Et ça, on ne peut pas le questionner. C'est normal. L'appropriation et l'intégration au groupe, ça vient aussi par les éléments de langage. J'ai une anecdote. Quand j'étais étudiante, j'ai travaillé chez H&M pendant quelques années. Et donc, s'il y a bien un endroit sincèrement où je ne m'attendais pas, à avoir des éléments de langage que je ne comprendrais pas, c'était dans un magasin de vêtements. Premièrement, parce que quand même, niveau mode, je ne pensais pas être la dernière. Et surtout parce que, évidemment, il y avait un petit mépris de classe dans mon cerveau. Un métier de vendeur, ça ne doit pas être très compliqué en termes d'éléments de langage, puisqu'il s'agit de présenter des vêtements. Tout le monde a le vocabulaire fastoche. Mais que nenni ! Et voilà une belle leçon de vie que j'ai apprise à 20 ans. Que nenni ! Parce que la première journée que j'ai passée chez H&M, je n'ai rien compris, mais rien. Parce que le magasin faisait 6000 m², qu'il était divisé dans des espèces de zones, qui étaient en fait des sous-marques, mais disons des marques dans la marque, que chacun était affilié à une zone. Et je peux vous dire que les gens qui étaient au Divided à l'époque et dont toujours mon respect éternel aujourd'hui, parce que quand vous avez 80 références de jeans sur 10 m², Il faut quand même être très très très fort pour savoir les repérer et les ranger les uns avec les autres. Donc ça déjà, qu'est-ce que le Divided ? Qu'est-ce que le NS ? Bon, c'est bien, ça te remet à ton petit niveau de tu n'en sais rien parce que tu ne fais pas partie du groupe et parce que ça n'est pas ton métier. Donc, pour être membre de l'équipe, tu vas devoir t'approprier ces mots-là et tu vas devoir les transformer pour que ça devienne tes éléments de langage du quotidien. Et là seulement... tu feras partie de la société et tu feras société avec nous. De la même manière que ce sont des mots qui en fait viennent du pays d'origine, qui est un pays nordique de H&M, qui veut d'ailleurs dire NS et Moïse, comme ça vous l'aurez appris ici, hommes et femmes, et que ça fait aussi partie de leur culture, culture de pays, puisqu'ils ne l'ont pas supprimé évidemment. Et donc une fois qu'on a dit ça, ok, très bien, ça me ramène à... ça n'est pas ton métier et pour chaque métier une formation et c'était très important pour moi du haut de mes 20 ans d'être remise à ma place là dessus et ça m'a sans doute ouvert les chakras longtemps après et puis une fois que ça s'est posé on me dit donc tu prends ton horse, tu l'amènes sur le temp et ensuite tu vas là et je dis je ne comprends pas en fait et un horse c'est important et c'est sans doute, enfin c'est pas sans doute c'est le mot qu'ils utilisent au siège et donc ça a infusé Merci. jusqu'à Grenoble, pour ne pas citer la ville, qui est assez loin des pays nordiques, ne nous mentons pas. Donc là, évidemment, c'est un apprentissage fort. Le premier, c'est que chaque entreprise, même si elle nous semble assez éloignée des États-Unis, de la tech, des lieux communs qui pourraient nous ramener aux anglicismes, en réalité, aura sa propre culture et probablement beaucoup de mots anglais dans cette culture parce qu'ils ont été... disséminés et infusés absolument partout. Et la deuxième, c'est qu'on n'a pas envie de dire un one-to-one, mais quand on est le seul à dire un entretien, on va finir par dire un one-to-one. Et c'est ça, l'acculturation. L'acculturation, c'est le jour où on ne questionne plus le mot, parce qu'il est devenu notre quotidien. Il y a un extrait d'un film que j'adore et que je vous recommande, qui est L'Auberge Espagnole. Et dans ce film, il explique que quand il est arrivé en Espagne, comme tout touriste, tout était nouveau. Et tous les noms de rues étaient nouveaux. Et qu'un jour, il le dit un jour, ces noms seront liés à des souvenirs, seront liés à des habitudes. J'ai vécu à l'étranger également. C'est très déstabilisant, ce moment où on découvre une langue qui est censée en plus être la même pour le cas du Québec, et qui en fait est complètement différente. Des noms de rues, des noms de places, des manières de nommer les choses en plus différentes. Et que tout est nouveau, tout est nouveau. Et on se demande, mais est-ce que je vais y arriver ? Est-ce que je vais y arriver ? Et en réalité, un jour, tout ça devient notre quotidien, notre habitude. Et ce jour-là... anglais, pas anglais, ça n'est plus la question. On fait société, on vit dans le lieu. C'est en fait là que ça devient la réalité. C'est le jour où on ne questionne pas. Et donc bien sûr, pendant un podcast de 15 minutes, on peut se dire mais c'est insupportable les anglicismes. Et c'est vrai, c'est insupportable les anglicismes. En revanche, questionnez-le. Mais pourquoi ? Pourquoi en utilise-t-on autant ? Quels sont ceux de mon entreprise ? Comment sont-ils arrivés là ? Pourquoi est-ce qu'aujourd'hui il y en a qui m'agacent et il y en a que j'utilise moi-même tous les jours sans m'en rendre compte ? C'est ça la bonne question. Parce qu'en réalité, dans une équipe, on va avoir nos propres codes et il va y avoir des mots comme ça qu'on ne va pas questionner. Pour certains, le one-to-one, vraiment, ça n'est plus du tout de l'anglais. C'est un mot, c'est un mot du métier. C'est un mot comme Word, Excel. C'est exactement la même chose. Et puis pour d'autres, le one-to-one, c'est insupportable parce que ça ne veut rien dire. Et parce qu'on a un mot pour dire ça, bon sang de bois. Et évidemment, les deux sont à peu près corrects, et les deux dépendent tout simplement de notre personnalité, de notre capacité à être plus ou moins perméable, de notre neuroplasticité, de notre envie de faire groupe, de notre envie de faire corps, de notre acceptation des codes. Et évidemment, si vous êtes comme moi un tout petit peu punk du langage, vous continuerez à dire un entretien, vous continuerez à dire des choses en français. vous transférez vos mails et même vos courriers électroniques. Bon, non, ça, c'est pas vrai. Je ne suis pas allée jusque-là dans la résistance. Mais le langage est une forme de résistance et c'est très intéressant de constater à quel endroit on met la résistance, justement. Et si on a très, très, très envie d'être dans le groupe, de se fondre dans la masse, on va s'approprier tous les codes, tous vestimentaires, de sortie, culturel et de langage. Si, au contraire, on veut marquer sa singularité, si on refuse de faire corps, si on refuse de faire masse, à ce moment-là, on va retoquer, on va refuser, on va à minima mettre en exergue qu'il y a un mot français pour ça. Et ça peut être aussi pour faire valoir qu'on n'est pas de la même génération. Mais en réalité, il y a un sous-jacent. C'est très rarement anodin le moment où on fait remarquer qu'il y a d'autres façons de le dire. Et c'est ça que je trouve très intéressant. C'est pourquoi ça n'est pas anodin aujourd'hui d'utiliser ou... de ne pas utiliser les anglicismes. Qu'est-ce que ça dit de sa génération ? Qu'est-ce que ça dit de son métier ? Qu'est-ce que ça dit de son envie d'appartenance au groupe ? Alors voilà, je pense qu'en fait, on va tous ce soir se faire un petit brainstorm à nous-mêmes pour voir si on préfère une réunion avec des collègues désagréables ou un petit brainstorm mais avec une team franchement friendly. Et voilà ! c'était un nouvel épisode du Poids des mots le podcast d'Oximor & More ce petit pas de côté qui nous permet de regarder différemment la langue le langage et notre matière manière d'entrer en relation à l'autre j'espère que vous avez réfléchi à votre pratique de l'anglais des anglicismes et de tous les éléments de langage que l'on vous a imposé sans vous le questionner si jamais vous avez envie de venir en parler avec nous notre page LinkedIn et notre site internet sont ouverts à bientôt

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Sonia Vignon explore les anglicismes qui envahissent notre langage quotidien. Pourquoi certains nous agacent-ils tandis que d'autres deviennent indispensables ? Découvrez comment ces mots reflètent notre culture, notre génération et notre désir d'appartenance.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Il y a aujourd'hui aussi une espèce de « ça fait mieux en anglais » , quoi. On ne va pas se mentir. On le voit dans beaucoup d'outils du quotidien qui ne sont pas particulièrement anglais, mais qu'on a réutilisés, comme le mail. Alors évidemment, aujourd'hui, dire courrier électronique, franchement, ça fait ringard. Là, on est purement dans le mot qui est devenu le concept. Un mail est un mail. Point. En revanche, je peux transférer un mail. Je ne suis pas obligée de le forwarder. Welcome in Le Poids des mots, the podcast by Oxymore & More. Et oui, vous l'aurez compris, aujourd'hui un épisode spécial in English, please. Nous allons réfléchir ensemble à ces anglicismes qui rendent fous, à ceux qui sont nécessaires et au fait que, même si je suis souvent considérée comme une espèce d'ayatollah de la langue, j'en ai moi-même adopté un certain nombre et un nombre certain, et qu'il est très difficile de rester toujours... bien français, baguette s'il vous plaît et petit béret. Bonjour, je m'appelle Sonia Vignon, je suis linguiste spécialiste en rhétorique et en sémantique. J'ai travaillé en France, au Canada et j'ai rencontré tellement de gens merveilleux qui avaient un rapport au mot et à la langue différent que je me suis rendu compte que c'est ce qui faisait notre singularité et notre humanité. Alors déjà, pour commencer... on va remettre l'église au centre du village premièrement parce que j'adore les expressions de jeunes et deuxièmement parce qu'il y a anglicisme et anglicisme, c'est un peu comme le bon et le mauvais chasseur vanne qu'il faut avoir vraiment de ce temps pour comprendre mais il y a les anglicismes logiques concept, le produit l'idée a été créée par des américains ou en Angleterre et donc son nom a été tout de suite anglais et il est évident qu'on ne va pas le renommer. D'ailleurs, pour avoir vécu longtemps à Montréal, je vous invite, si vous voulez rire, à regarder les noms québécois des films américains parce que vraiment, ça vaut le détour. Typiquement, petite anecdote, j'ai moi un film de Prèves qui est Dirty Dancing. À Montréal, c'est Danse Lassive. Est-ce que vraiment ça valait le coup de le renommer ? On ne le saura jamais. Donc bien sûr qu'il y a des moments où L'anglais est nécessaire et indispensable. Ça a été pensé comme ça, créé comme ça, c'est entré comme ça. Là, vous avez un sujet de « c'est un mot qui est en soi-même le concept » . Rien à dire. De la même manière, il y a ce qu'on appelle la culture métier qui peut faire que vous êtes dans une entreprise multinationale et qu'évidemment, il y a des anglicismes qui se sont intégrés absolument partout parce que vous parlez au quotidien avec des gens. sur plusieurs continents, dans plusieurs pays, et qui vont avoir eux aussi besoin de quelques mots référents sur lesquels on soit à peu près tous d'accord. À ce moment-là, pourquoi pas ? Mais évidemment, c'est pas sur ces mots-là qu'on va s'arrêter, nous. Parce que ce ne sont pas ces mots-là qui nous agacent. Qu'est-ce qui nous agace fondamentalement ? Le one-to-one ? Moi, le one-to-one, vraiment ? J'ai pas envie. Je veux pas y aller. Quoi un one-to-one ? C'est un tête-à-tête, une entrevue, un entretien. On en a des mots, on en a même des jolis. Donc pourquoi ce one-to-one ? Il y a aujourd'hui aussi une espèce de ça fait mieux en anglais, on ne va pas se mentir. On le voit dans beaucoup d'outils du quotidien qui ne sont pas particulièrement anglais, mais qu'on a réutilisés, comme le mail. Alors évidemment, aujourd'hui, dire courrier électronique, franchement, ça fait ringard. Là, on est purement... dans le mot qui est devenu le concept. Un mail est un mail. Point. En revanche, je peux transférer un mail. Je ne suis pas obligée de le forwarder. Je peux dire dans le mail pour information et non pas FYI, for your information. Pourquoi, seigneur ? Et d'ailleurs, y a-t-il vraiment un gain de temps à écrire trois lettres au lieu d'écrire un mot ? Autre sujet, bien entendu. Mais je crois qu'il n'est pas générationnel. d'avoir une réticence aux mots creux, vides de sens, mais totalement English style, parce que ça fait mieux. Évidemment, au moment où je vous parle, toute personne qui travaille dans une entreprise, soit un peu dans la tech, soit un peu de taille importante, ETI, grand groupe, aura mille exemples de ces mots-là, et qui nous agacent au quotidien. Je te reviens à ZAP. Non mais je te reviens bientôt en fait. Il y a un mot pour ça. Pourquoi, pourquoi ASAP ? J'ai jamais compris le principe. Et je suis sûre que là, en écoutant, vous en avez plein qui vous arrivent. Parce que le one-to-one, le ASAP, le call, parce qu'apparemment un appel c'est non, la conf call, parce qu'une visio c'est toujours non, c'est insupportable. Tu fais partie de la team, ben ouais on est une équipe quoi. Est-ce que cet espèce de jeunisme... n'est pas quelque chose justement de très générationnel. Est-ce que, et là je m'inclus dans le lot, nous qui avons grandi avec des Dylan, des Brandon et autres Beverly Hills, n'avons pas quelque part une espèce d'amour admiratif de la Silicon Valley qui nous est restée, qui est partagée d'ailleurs je pense quand même par tous les gens qui sont un peu dans les startups et dans la tech et qui ont beaucoup d'admiration pour ce qui se fait aux Etats-Unis. Mais est-ce qu'à ce moment-là, l'appropriation, n'est pas plutôt de l'admiration placée dans un endroit aussi étonnant que le langage ? C'est une bonne question, je pense. Le sujet est évidemment un petit peu plus large que simplement l'anglais, et c'est quand même un petit peu là qu'on est malin, c'est qu'on amène une question et puis finalement on ouvre le champ des réponses. Bien sûr que les anglicismes sont... Un vecteur d'appropriation, un vecteur de groupe, que tu as la ref, que tu es dans le clan, que tu utilises les mots qui sont les mots qui font société. On en a déjà parlé de la notion de faire société. Et ça, on ne peut pas le questionner. C'est normal. L'appropriation et l'intégration au groupe, ça vient aussi par les éléments de langage. J'ai une anecdote. Quand j'étais étudiante, j'ai travaillé chez H&M pendant quelques années. Et donc, s'il y a bien un endroit sincèrement où je ne m'attendais pas, à avoir des éléments de langage que je ne comprendrais pas, c'était dans un magasin de vêtements. Premièrement, parce que quand même, niveau mode, je ne pensais pas être la dernière. Et surtout parce que, évidemment, il y avait un petit mépris de classe dans mon cerveau. Un métier de vendeur, ça ne doit pas être très compliqué en termes d'éléments de langage, puisqu'il s'agit de présenter des vêtements. Tout le monde a le vocabulaire fastoche. Mais que nenni ! Et voilà une belle leçon de vie que j'ai apprise à 20 ans. Que nenni ! Parce que la première journée que j'ai passée chez H&M, je n'ai rien compris, mais rien. Parce que le magasin faisait 6000 m², qu'il était divisé dans des espèces de zones, qui étaient en fait des sous-marques, mais disons des marques dans la marque, que chacun était affilié à une zone. Et je peux vous dire que les gens qui étaient au Divided à l'époque et dont toujours mon respect éternel aujourd'hui, parce que quand vous avez 80 références de jeans sur 10 m², Il faut quand même être très très très fort pour savoir les repérer et les ranger les uns avec les autres. Donc ça déjà, qu'est-ce que le Divided ? Qu'est-ce que le NS ? Bon, c'est bien, ça te remet à ton petit niveau de tu n'en sais rien parce que tu ne fais pas partie du groupe et parce que ça n'est pas ton métier. Donc, pour être membre de l'équipe, tu vas devoir t'approprier ces mots-là et tu vas devoir les transformer pour que ça devienne tes éléments de langage du quotidien. Et là seulement... tu feras partie de la société et tu feras société avec nous. De la même manière que ce sont des mots qui en fait viennent du pays d'origine, qui est un pays nordique de H&M, qui veut d'ailleurs dire NS et Moïse, comme ça vous l'aurez appris ici, hommes et femmes, et que ça fait aussi partie de leur culture, culture de pays, puisqu'ils ne l'ont pas supprimé évidemment. Et donc une fois qu'on a dit ça, ok, très bien, ça me ramène à... ça n'est pas ton métier et pour chaque métier une formation et c'était très important pour moi du haut de mes 20 ans d'être remise à ma place là dessus et ça m'a sans doute ouvert les chakras longtemps après et puis une fois que ça s'est posé on me dit donc tu prends ton horse, tu l'amènes sur le temp et ensuite tu vas là et je dis je ne comprends pas en fait et un horse c'est important et c'est sans doute, enfin c'est pas sans doute c'est le mot qu'ils utilisent au siège et donc ça a infusé Merci. jusqu'à Grenoble, pour ne pas citer la ville, qui est assez loin des pays nordiques, ne nous mentons pas. Donc là, évidemment, c'est un apprentissage fort. Le premier, c'est que chaque entreprise, même si elle nous semble assez éloignée des États-Unis, de la tech, des lieux communs qui pourraient nous ramener aux anglicismes, en réalité, aura sa propre culture et probablement beaucoup de mots anglais dans cette culture parce qu'ils ont été... disséminés et infusés absolument partout. Et la deuxième, c'est qu'on n'a pas envie de dire un one-to-one, mais quand on est le seul à dire un entretien, on va finir par dire un one-to-one. Et c'est ça, l'acculturation. L'acculturation, c'est le jour où on ne questionne plus le mot, parce qu'il est devenu notre quotidien. Il y a un extrait d'un film que j'adore et que je vous recommande, qui est L'Auberge Espagnole. Et dans ce film, il explique que quand il est arrivé en Espagne, comme tout touriste, tout était nouveau. Et tous les noms de rues étaient nouveaux. Et qu'un jour, il le dit un jour, ces noms seront liés à des souvenirs, seront liés à des habitudes. J'ai vécu à l'étranger également. C'est très déstabilisant, ce moment où on découvre une langue qui est censée en plus être la même pour le cas du Québec, et qui en fait est complètement différente. Des noms de rues, des noms de places, des manières de nommer les choses en plus différentes. Et que tout est nouveau, tout est nouveau. Et on se demande, mais est-ce que je vais y arriver ? Est-ce que je vais y arriver ? Et en réalité, un jour, tout ça devient notre quotidien, notre habitude. Et ce jour-là... anglais, pas anglais, ça n'est plus la question. On fait société, on vit dans le lieu. C'est en fait là que ça devient la réalité. C'est le jour où on ne questionne pas. Et donc bien sûr, pendant un podcast de 15 minutes, on peut se dire mais c'est insupportable les anglicismes. Et c'est vrai, c'est insupportable les anglicismes. En revanche, questionnez-le. Mais pourquoi ? Pourquoi en utilise-t-on autant ? Quels sont ceux de mon entreprise ? Comment sont-ils arrivés là ? Pourquoi est-ce qu'aujourd'hui il y en a qui m'agacent et il y en a que j'utilise moi-même tous les jours sans m'en rendre compte ? C'est ça la bonne question. Parce qu'en réalité, dans une équipe, on va avoir nos propres codes et il va y avoir des mots comme ça qu'on ne va pas questionner. Pour certains, le one-to-one, vraiment, ça n'est plus du tout de l'anglais. C'est un mot, c'est un mot du métier. C'est un mot comme Word, Excel. C'est exactement la même chose. Et puis pour d'autres, le one-to-one, c'est insupportable parce que ça ne veut rien dire. Et parce qu'on a un mot pour dire ça, bon sang de bois. Et évidemment, les deux sont à peu près corrects, et les deux dépendent tout simplement de notre personnalité, de notre capacité à être plus ou moins perméable, de notre neuroplasticité, de notre envie de faire groupe, de notre envie de faire corps, de notre acceptation des codes. Et évidemment, si vous êtes comme moi un tout petit peu punk du langage, vous continuerez à dire un entretien, vous continuerez à dire des choses en français. vous transférez vos mails et même vos courriers électroniques. Bon, non, ça, c'est pas vrai. Je ne suis pas allée jusque-là dans la résistance. Mais le langage est une forme de résistance et c'est très intéressant de constater à quel endroit on met la résistance, justement. Et si on a très, très, très envie d'être dans le groupe, de se fondre dans la masse, on va s'approprier tous les codes, tous vestimentaires, de sortie, culturel et de langage. Si, au contraire, on veut marquer sa singularité, si on refuse de faire corps, si on refuse de faire masse, à ce moment-là, on va retoquer, on va refuser, on va à minima mettre en exergue qu'il y a un mot français pour ça. Et ça peut être aussi pour faire valoir qu'on n'est pas de la même génération. Mais en réalité, il y a un sous-jacent. C'est très rarement anodin le moment où on fait remarquer qu'il y a d'autres façons de le dire. Et c'est ça que je trouve très intéressant. C'est pourquoi ça n'est pas anodin aujourd'hui d'utiliser ou... de ne pas utiliser les anglicismes. Qu'est-ce que ça dit de sa génération ? Qu'est-ce que ça dit de son métier ? Qu'est-ce que ça dit de son envie d'appartenance au groupe ? Alors voilà, je pense qu'en fait, on va tous ce soir se faire un petit brainstorm à nous-mêmes pour voir si on préfère une réunion avec des collègues désagréables ou un petit brainstorm mais avec une team franchement friendly. Et voilà ! c'était un nouvel épisode du Poids des mots le podcast d'Oximor & More ce petit pas de côté qui nous permet de regarder différemment la langue le langage et notre matière manière d'entrer en relation à l'autre j'espère que vous avez réfléchi à votre pratique de l'anglais des anglicismes et de tous les éléments de langage que l'on vous a imposé sans vous le questionner si jamais vous avez envie de venir en parler avec nous notre page LinkedIn et notre site internet sont ouverts à bientôt

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Sonia Vignon explore les anglicismes qui envahissent notre langage quotidien. Pourquoi certains nous agacent-ils tandis que d'autres deviennent indispensables ? Découvrez comment ces mots reflètent notre culture, notre génération et notre désir d'appartenance.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Speaker #0

    Il y a aujourd'hui aussi une espèce de « ça fait mieux en anglais » , quoi. On ne va pas se mentir. On le voit dans beaucoup d'outils du quotidien qui ne sont pas particulièrement anglais, mais qu'on a réutilisés, comme le mail. Alors évidemment, aujourd'hui, dire courrier électronique, franchement, ça fait ringard. Là, on est purement dans le mot qui est devenu le concept. Un mail est un mail. Point. En revanche, je peux transférer un mail. Je ne suis pas obligée de le forwarder. Welcome in Le Poids des mots, the podcast by Oxymore & More. Et oui, vous l'aurez compris, aujourd'hui un épisode spécial in English, please. Nous allons réfléchir ensemble à ces anglicismes qui rendent fous, à ceux qui sont nécessaires et au fait que, même si je suis souvent considérée comme une espèce d'ayatollah de la langue, j'en ai moi-même adopté un certain nombre et un nombre certain, et qu'il est très difficile de rester toujours... bien français, baguette s'il vous plaît et petit béret. Bonjour, je m'appelle Sonia Vignon, je suis linguiste spécialiste en rhétorique et en sémantique. J'ai travaillé en France, au Canada et j'ai rencontré tellement de gens merveilleux qui avaient un rapport au mot et à la langue différent que je me suis rendu compte que c'est ce qui faisait notre singularité et notre humanité. Alors déjà, pour commencer... on va remettre l'église au centre du village premièrement parce que j'adore les expressions de jeunes et deuxièmement parce qu'il y a anglicisme et anglicisme, c'est un peu comme le bon et le mauvais chasseur vanne qu'il faut avoir vraiment de ce temps pour comprendre mais il y a les anglicismes logiques concept, le produit l'idée a été créée par des américains ou en Angleterre et donc son nom a été tout de suite anglais et il est évident qu'on ne va pas le renommer. D'ailleurs, pour avoir vécu longtemps à Montréal, je vous invite, si vous voulez rire, à regarder les noms québécois des films américains parce que vraiment, ça vaut le détour. Typiquement, petite anecdote, j'ai moi un film de Prèves qui est Dirty Dancing. À Montréal, c'est Danse Lassive. Est-ce que vraiment ça valait le coup de le renommer ? On ne le saura jamais. Donc bien sûr qu'il y a des moments où L'anglais est nécessaire et indispensable. Ça a été pensé comme ça, créé comme ça, c'est entré comme ça. Là, vous avez un sujet de « c'est un mot qui est en soi-même le concept » . Rien à dire. De la même manière, il y a ce qu'on appelle la culture métier qui peut faire que vous êtes dans une entreprise multinationale et qu'évidemment, il y a des anglicismes qui se sont intégrés absolument partout parce que vous parlez au quotidien avec des gens. sur plusieurs continents, dans plusieurs pays, et qui vont avoir eux aussi besoin de quelques mots référents sur lesquels on soit à peu près tous d'accord. À ce moment-là, pourquoi pas ? Mais évidemment, c'est pas sur ces mots-là qu'on va s'arrêter, nous. Parce que ce ne sont pas ces mots-là qui nous agacent. Qu'est-ce qui nous agace fondamentalement ? Le one-to-one ? Moi, le one-to-one, vraiment ? J'ai pas envie. Je veux pas y aller. Quoi un one-to-one ? C'est un tête-à-tête, une entrevue, un entretien. On en a des mots, on en a même des jolis. Donc pourquoi ce one-to-one ? Il y a aujourd'hui aussi une espèce de ça fait mieux en anglais, on ne va pas se mentir. On le voit dans beaucoup d'outils du quotidien qui ne sont pas particulièrement anglais, mais qu'on a réutilisés, comme le mail. Alors évidemment, aujourd'hui, dire courrier électronique, franchement, ça fait ringard. Là, on est purement... dans le mot qui est devenu le concept. Un mail est un mail. Point. En revanche, je peux transférer un mail. Je ne suis pas obligée de le forwarder. Je peux dire dans le mail pour information et non pas FYI, for your information. Pourquoi, seigneur ? Et d'ailleurs, y a-t-il vraiment un gain de temps à écrire trois lettres au lieu d'écrire un mot ? Autre sujet, bien entendu. Mais je crois qu'il n'est pas générationnel. d'avoir une réticence aux mots creux, vides de sens, mais totalement English style, parce que ça fait mieux. Évidemment, au moment où je vous parle, toute personne qui travaille dans une entreprise, soit un peu dans la tech, soit un peu de taille importante, ETI, grand groupe, aura mille exemples de ces mots-là, et qui nous agacent au quotidien. Je te reviens à ZAP. Non mais je te reviens bientôt en fait. Il y a un mot pour ça. Pourquoi, pourquoi ASAP ? J'ai jamais compris le principe. Et je suis sûre que là, en écoutant, vous en avez plein qui vous arrivent. Parce que le one-to-one, le ASAP, le call, parce qu'apparemment un appel c'est non, la conf call, parce qu'une visio c'est toujours non, c'est insupportable. Tu fais partie de la team, ben ouais on est une équipe quoi. Est-ce que cet espèce de jeunisme... n'est pas quelque chose justement de très générationnel. Est-ce que, et là je m'inclus dans le lot, nous qui avons grandi avec des Dylan, des Brandon et autres Beverly Hills, n'avons pas quelque part une espèce d'amour admiratif de la Silicon Valley qui nous est restée, qui est partagée d'ailleurs je pense quand même par tous les gens qui sont un peu dans les startups et dans la tech et qui ont beaucoup d'admiration pour ce qui se fait aux Etats-Unis. Mais est-ce qu'à ce moment-là, l'appropriation, n'est pas plutôt de l'admiration placée dans un endroit aussi étonnant que le langage ? C'est une bonne question, je pense. Le sujet est évidemment un petit peu plus large que simplement l'anglais, et c'est quand même un petit peu là qu'on est malin, c'est qu'on amène une question et puis finalement on ouvre le champ des réponses. Bien sûr que les anglicismes sont... Un vecteur d'appropriation, un vecteur de groupe, que tu as la ref, que tu es dans le clan, que tu utilises les mots qui sont les mots qui font société. On en a déjà parlé de la notion de faire société. Et ça, on ne peut pas le questionner. C'est normal. L'appropriation et l'intégration au groupe, ça vient aussi par les éléments de langage. J'ai une anecdote. Quand j'étais étudiante, j'ai travaillé chez H&M pendant quelques années. Et donc, s'il y a bien un endroit sincèrement où je ne m'attendais pas, à avoir des éléments de langage que je ne comprendrais pas, c'était dans un magasin de vêtements. Premièrement, parce que quand même, niveau mode, je ne pensais pas être la dernière. Et surtout parce que, évidemment, il y avait un petit mépris de classe dans mon cerveau. Un métier de vendeur, ça ne doit pas être très compliqué en termes d'éléments de langage, puisqu'il s'agit de présenter des vêtements. Tout le monde a le vocabulaire fastoche. Mais que nenni ! Et voilà une belle leçon de vie que j'ai apprise à 20 ans. Que nenni ! Parce que la première journée que j'ai passée chez H&M, je n'ai rien compris, mais rien. Parce que le magasin faisait 6000 m², qu'il était divisé dans des espèces de zones, qui étaient en fait des sous-marques, mais disons des marques dans la marque, que chacun était affilié à une zone. Et je peux vous dire que les gens qui étaient au Divided à l'époque et dont toujours mon respect éternel aujourd'hui, parce que quand vous avez 80 références de jeans sur 10 m², Il faut quand même être très très très fort pour savoir les repérer et les ranger les uns avec les autres. Donc ça déjà, qu'est-ce que le Divided ? Qu'est-ce que le NS ? Bon, c'est bien, ça te remet à ton petit niveau de tu n'en sais rien parce que tu ne fais pas partie du groupe et parce que ça n'est pas ton métier. Donc, pour être membre de l'équipe, tu vas devoir t'approprier ces mots-là et tu vas devoir les transformer pour que ça devienne tes éléments de langage du quotidien. Et là seulement... tu feras partie de la société et tu feras société avec nous. De la même manière que ce sont des mots qui en fait viennent du pays d'origine, qui est un pays nordique de H&M, qui veut d'ailleurs dire NS et Moïse, comme ça vous l'aurez appris ici, hommes et femmes, et que ça fait aussi partie de leur culture, culture de pays, puisqu'ils ne l'ont pas supprimé évidemment. Et donc une fois qu'on a dit ça, ok, très bien, ça me ramène à... ça n'est pas ton métier et pour chaque métier une formation et c'était très important pour moi du haut de mes 20 ans d'être remise à ma place là dessus et ça m'a sans doute ouvert les chakras longtemps après et puis une fois que ça s'est posé on me dit donc tu prends ton horse, tu l'amènes sur le temp et ensuite tu vas là et je dis je ne comprends pas en fait et un horse c'est important et c'est sans doute, enfin c'est pas sans doute c'est le mot qu'ils utilisent au siège et donc ça a infusé Merci. jusqu'à Grenoble, pour ne pas citer la ville, qui est assez loin des pays nordiques, ne nous mentons pas. Donc là, évidemment, c'est un apprentissage fort. Le premier, c'est que chaque entreprise, même si elle nous semble assez éloignée des États-Unis, de la tech, des lieux communs qui pourraient nous ramener aux anglicismes, en réalité, aura sa propre culture et probablement beaucoup de mots anglais dans cette culture parce qu'ils ont été... disséminés et infusés absolument partout. Et la deuxième, c'est qu'on n'a pas envie de dire un one-to-one, mais quand on est le seul à dire un entretien, on va finir par dire un one-to-one. Et c'est ça, l'acculturation. L'acculturation, c'est le jour où on ne questionne plus le mot, parce qu'il est devenu notre quotidien. Il y a un extrait d'un film que j'adore et que je vous recommande, qui est L'Auberge Espagnole. Et dans ce film, il explique que quand il est arrivé en Espagne, comme tout touriste, tout était nouveau. Et tous les noms de rues étaient nouveaux. Et qu'un jour, il le dit un jour, ces noms seront liés à des souvenirs, seront liés à des habitudes. J'ai vécu à l'étranger également. C'est très déstabilisant, ce moment où on découvre une langue qui est censée en plus être la même pour le cas du Québec, et qui en fait est complètement différente. Des noms de rues, des noms de places, des manières de nommer les choses en plus différentes. Et que tout est nouveau, tout est nouveau. Et on se demande, mais est-ce que je vais y arriver ? Est-ce que je vais y arriver ? Et en réalité, un jour, tout ça devient notre quotidien, notre habitude. Et ce jour-là... anglais, pas anglais, ça n'est plus la question. On fait société, on vit dans le lieu. C'est en fait là que ça devient la réalité. C'est le jour où on ne questionne pas. Et donc bien sûr, pendant un podcast de 15 minutes, on peut se dire mais c'est insupportable les anglicismes. Et c'est vrai, c'est insupportable les anglicismes. En revanche, questionnez-le. Mais pourquoi ? Pourquoi en utilise-t-on autant ? Quels sont ceux de mon entreprise ? Comment sont-ils arrivés là ? Pourquoi est-ce qu'aujourd'hui il y en a qui m'agacent et il y en a que j'utilise moi-même tous les jours sans m'en rendre compte ? C'est ça la bonne question. Parce qu'en réalité, dans une équipe, on va avoir nos propres codes et il va y avoir des mots comme ça qu'on ne va pas questionner. Pour certains, le one-to-one, vraiment, ça n'est plus du tout de l'anglais. C'est un mot, c'est un mot du métier. C'est un mot comme Word, Excel. C'est exactement la même chose. Et puis pour d'autres, le one-to-one, c'est insupportable parce que ça ne veut rien dire. Et parce qu'on a un mot pour dire ça, bon sang de bois. Et évidemment, les deux sont à peu près corrects, et les deux dépendent tout simplement de notre personnalité, de notre capacité à être plus ou moins perméable, de notre neuroplasticité, de notre envie de faire groupe, de notre envie de faire corps, de notre acceptation des codes. Et évidemment, si vous êtes comme moi un tout petit peu punk du langage, vous continuerez à dire un entretien, vous continuerez à dire des choses en français. vous transférez vos mails et même vos courriers électroniques. Bon, non, ça, c'est pas vrai. Je ne suis pas allée jusque-là dans la résistance. Mais le langage est une forme de résistance et c'est très intéressant de constater à quel endroit on met la résistance, justement. Et si on a très, très, très envie d'être dans le groupe, de se fondre dans la masse, on va s'approprier tous les codes, tous vestimentaires, de sortie, culturel et de langage. Si, au contraire, on veut marquer sa singularité, si on refuse de faire corps, si on refuse de faire masse, à ce moment-là, on va retoquer, on va refuser, on va à minima mettre en exergue qu'il y a un mot français pour ça. Et ça peut être aussi pour faire valoir qu'on n'est pas de la même génération. Mais en réalité, il y a un sous-jacent. C'est très rarement anodin le moment où on fait remarquer qu'il y a d'autres façons de le dire. Et c'est ça que je trouve très intéressant. C'est pourquoi ça n'est pas anodin aujourd'hui d'utiliser ou... de ne pas utiliser les anglicismes. Qu'est-ce que ça dit de sa génération ? Qu'est-ce que ça dit de son métier ? Qu'est-ce que ça dit de son envie d'appartenance au groupe ? Alors voilà, je pense qu'en fait, on va tous ce soir se faire un petit brainstorm à nous-mêmes pour voir si on préfère une réunion avec des collègues désagréables ou un petit brainstorm mais avec une team franchement friendly. Et voilà ! c'était un nouvel épisode du Poids des mots le podcast d'Oximor & More ce petit pas de côté qui nous permet de regarder différemment la langue le langage et notre matière manière d'entrer en relation à l'autre j'espère que vous avez réfléchi à votre pratique de l'anglais des anglicismes et de tous les éléments de langage que l'on vous a imposé sans vous le questionner si jamais vous avez envie de venir en parler avec nous notre page LinkedIn et notre site internet sont ouverts à bientôt

Description

Sonia Vignon explore les anglicismes qui envahissent notre langage quotidien. Pourquoi certains nous agacent-ils tandis que d'autres deviennent indispensables ? Découvrez comment ces mots reflètent notre culture, notre génération et notre désir d'appartenance.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Il y a aujourd'hui aussi une espèce de « ça fait mieux en anglais » , quoi. On ne va pas se mentir. On le voit dans beaucoup d'outils du quotidien qui ne sont pas particulièrement anglais, mais qu'on a réutilisés, comme le mail. Alors évidemment, aujourd'hui, dire courrier électronique, franchement, ça fait ringard. Là, on est purement dans le mot qui est devenu le concept. Un mail est un mail. Point. En revanche, je peux transférer un mail. Je ne suis pas obligée de le forwarder. Welcome in Le Poids des mots, the podcast by Oxymore & More. Et oui, vous l'aurez compris, aujourd'hui un épisode spécial in English, please. Nous allons réfléchir ensemble à ces anglicismes qui rendent fous, à ceux qui sont nécessaires et au fait que, même si je suis souvent considérée comme une espèce d'ayatollah de la langue, j'en ai moi-même adopté un certain nombre et un nombre certain, et qu'il est très difficile de rester toujours... bien français, baguette s'il vous plaît et petit béret. Bonjour, je m'appelle Sonia Vignon, je suis linguiste spécialiste en rhétorique et en sémantique. J'ai travaillé en France, au Canada et j'ai rencontré tellement de gens merveilleux qui avaient un rapport au mot et à la langue différent que je me suis rendu compte que c'est ce qui faisait notre singularité et notre humanité. Alors déjà, pour commencer... on va remettre l'église au centre du village premièrement parce que j'adore les expressions de jeunes et deuxièmement parce qu'il y a anglicisme et anglicisme, c'est un peu comme le bon et le mauvais chasseur vanne qu'il faut avoir vraiment de ce temps pour comprendre mais il y a les anglicismes logiques concept, le produit l'idée a été créée par des américains ou en Angleterre et donc son nom a été tout de suite anglais et il est évident qu'on ne va pas le renommer. D'ailleurs, pour avoir vécu longtemps à Montréal, je vous invite, si vous voulez rire, à regarder les noms québécois des films américains parce que vraiment, ça vaut le détour. Typiquement, petite anecdote, j'ai moi un film de Prèves qui est Dirty Dancing. À Montréal, c'est Danse Lassive. Est-ce que vraiment ça valait le coup de le renommer ? On ne le saura jamais. Donc bien sûr qu'il y a des moments où L'anglais est nécessaire et indispensable. Ça a été pensé comme ça, créé comme ça, c'est entré comme ça. Là, vous avez un sujet de « c'est un mot qui est en soi-même le concept » . Rien à dire. De la même manière, il y a ce qu'on appelle la culture métier qui peut faire que vous êtes dans une entreprise multinationale et qu'évidemment, il y a des anglicismes qui se sont intégrés absolument partout parce que vous parlez au quotidien avec des gens. sur plusieurs continents, dans plusieurs pays, et qui vont avoir eux aussi besoin de quelques mots référents sur lesquels on soit à peu près tous d'accord. À ce moment-là, pourquoi pas ? Mais évidemment, c'est pas sur ces mots-là qu'on va s'arrêter, nous. Parce que ce ne sont pas ces mots-là qui nous agacent. Qu'est-ce qui nous agace fondamentalement ? Le one-to-one ? Moi, le one-to-one, vraiment ? J'ai pas envie. Je veux pas y aller. Quoi un one-to-one ? C'est un tête-à-tête, une entrevue, un entretien. On en a des mots, on en a même des jolis. Donc pourquoi ce one-to-one ? Il y a aujourd'hui aussi une espèce de ça fait mieux en anglais, on ne va pas se mentir. On le voit dans beaucoup d'outils du quotidien qui ne sont pas particulièrement anglais, mais qu'on a réutilisés, comme le mail. Alors évidemment, aujourd'hui, dire courrier électronique, franchement, ça fait ringard. Là, on est purement... dans le mot qui est devenu le concept. Un mail est un mail. Point. En revanche, je peux transférer un mail. Je ne suis pas obligée de le forwarder. Je peux dire dans le mail pour information et non pas FYI, for your information. Pourquoi, seigneur ? Et d'ailleurs, y a-t-il vraiment un gain de temps à écrire trois lettres au lieu d'écrire un mot ? Autre sujet, bien entendu. Mais je crois qu'il n'est pas générationnel. d'avoir une réticence aux mots creux, vides de sens, mais totalement English style, parce que ça fait mieux. Évidemment, au moment où je vous parle, toute personne qui travaille dans une entreprise, soit un peu dans la tech, soit un peu de taille importante, ETI, grand groupe, aura mille exemples de ces mots-là, et qui nous agacent au quotidien. Je te reviens à ZAP. Non mais je te reviens bientôt en fait. Il y a un mot pour ça. Pourquoi, pourquoi ASAP ? J'ai jamais compris le principe. Et je suis sûre que là, en écoutant, vous en avez plein qui vous arrivent. Parce que le one-to-one, le ASAP, le call, parce qu'apparemment un appel c'est non, la conf call, parce qu'une visio c'est toujours non, c'est insupportable. Tu fais partie de la team, ben ouais on est une équipe quoi. Est-ce que cet espèce de jeunisme... n'est pas quelque chose justement de très générationnel. Est-ce que, et là je m'inclus dans le lot, nous qui avons grandi avec des Dylan, des Brandon et autres Beverly Hills, n'avons pas quelque part une espèce d'amour admiratif de la Silicon Valley qui nous est restée, qui est partagée d'ailleurs je pense quand même par tous les gens qui sont un peu dans les startups et dans la tech et qui ont beaucoup d'admiration pour ce qui se fait aux Etats-Unis. Mais est-ce qu'à ce moment-là, l'appropriation, n'est pas plutôt de l'admiration placée dans un endroit aussi étonnant que le langage ? C'est une bonne question, je pense. Le sujet est évidemment un petit peu plus large que simplement l'anglais, et c'est quand même un petit peu là qu'on est malin, c'est qu'on amène une question et puis finalement on ouvre le champ des réponses. Bien sûr que les anglicismes sont... Un vecteur d'appropriation, un vecteur de groupe, que tu as la ref, que tu es dans le clan, que tu utilises les mots qui sont les mots qui font société. On en a déjà parlé de la notion de faire société. Et ça, on ne peut pas le questionner. C'est normal. L'appropriation et l'intégration au groupe, ça vient aussi par les éléments de langage. J'ai une anecdote. Quand j'étais étudiante, j'ai travaillé chez H&M pendant quelques années. Et donc, s'il y a bien un endroit sincèrement où je ne m'attendais pas, à avoir des éléments de langage que je ne comprendrais pas, c'était dans un magasin de vêtements. Premièrement, parce que quand même, niveau mode, je ne pensais pas être la dernière. Et surtout parce que, évidemment, il y avait un petit mépris de classe dans mon cerveau. Un métier de vendeur, ça ne doit pas être très compliqué en termes d'éléments de langage, puisqu'il s'agit de présenter des vêtements. Tout le monde a le vocabulaire fastoche. Mais que nenni ! Et voilà une belle leçon de vie que j'ai apprise à 20 ans. Que nenni ! Parce que la première journée que j'ai passée chez H&M, je n'ai rien compris, mais rien. Parce que le magasin faisait 6000 m², qu'il était divisé dans des espèces de zones, qui étaient en fait des sous-marques, mais disons des marques dans la marque, que chacun était affilié à une zone. Et je peux vous dire que les gens qui étaient au Divided à l'époque et dont toujours mon respect éternel aujourd'hui, parce que quand vous avez 80 références de jeans sur 10 m², Il faut quand même être très très très fort pour savoir les repérer et les ranger les uns avec les autres. Donc ça déjà, qu'est-ce que le Divided ? Qu'est-ce que le NS ? Bon, c'est bien, ça te remet à ton petit niveau de tu n'en sais rien parce que tu ne fais pas partie du groupe et parce que ça n'est pas ton métier. Donc, pour être membre de l'équipe, tu vas devoir t'approprier ces mots-là et tu vas devoir les transformer pour que ça devienne tes éléments de langage du quotidien. Et là seulement... tu feras partie de la société et tu feras société avec nous. De la même manière que ce sont des mots qui en fait viennent du pays d'origine, qui est un pays nordique de H&M, qui veut d'ailleurs dire NS et Moïse, comme ça vous l'aurez appris ici, hommes et femmes, et que ça fait aussi partie de leur culture, culture de pays, puisqu'ils ne l'ont pas supprimé évidemment. Et donc une fois qu'on a dit ça, ok, très bien, ça me ramène à... ça n'est pas ton métier et pour chaque métier une formation et c'était très important pour moi du haut de mes 20 ans d'être remise à ma place là dessus et ça m'a sans doute ouvert les chakras longtemps après et puis une fois que ça s'est posé on me dit donc tu prends ton horse, tu l'amènes sur le temp et ensuite tu vas là et je dis je ne comprends pas en fait et un horse c'est important et c'est sans doute, enfin c'est pas sans doute c'est le mot qu'ils utilisent au siège et donc ça a infusé Merci. jusqu'à Grenoble, pour ne pas citer la ville, qui est assez loin des pays nordiques, ne nous mentons pas. Donc là, évidemment, c'est un apprentissage fort. Le premier, c'est que chaque entreprise, même si elle nous semble assez éloignée des États-Unis, de la tech, des lieux communs qui pourraient nous ramener aux anglicismes, en réalité, aura sa propre culture et probablement beaucoup de mots anglais dans cette culture parce qu'ils ont été... disséminés et infusés absolument partout. Et la deuxième, c'est qu'on n'a pas envie de dire un one-to-one, mais quand on est le seul à dire un entretien, on va finir par dire un one-to-one. Et c'est ça, l'acculturation. L'acculturation, c'est le jour où on ne questionne plus le mot, parce qu'il est devenu notre quotidien. Il y a un extrait d'un film que j'adore et que je vous recommande, qui est L'Auberge Espagnole. Et dans ce film, il explique que quand il est arrivé en Espagne, comme tout touriste, tout était nouveau. Et tous les noms de rues étaient nouveaux. Et qu'un jour, il le dit un jour, ces noms seront liés à des souvenirs, seront liés à des habitudes. J'ai vécu à l'étranger également. C'est très déstabilisant, ce moment où on découvre une langue qui est censée en plus être la même pour le cas du Québec, et qui en fait est complètement différente. Des noms de rues, des noms de places, des manières de nommer les choses en plus différentes. Et que tout est nouveau, tout est nouveau. Et on se demande, mais est-ce que je vais y arriver ? Est-ce que je vais y arriver ? Et en réalité, un jour, tout ça devient notre quotidien, notre habitude. Et ce jour-là... anglais, pas anglais, ça n'est plus la question. On fait société, on vit dans le lieu. C'est en fait là que ça devient la réalité. C'est le jour où on ne questionne pas. Et donc bien sûr, pendant un podcast de 15 minutes, on peut se dire mais c'est insupportable les anglicismes. Et c'est vrai, c'est insupportable les anglicismes. En revanche, questionnez-le. Mais pourquoi ? Pourquoi en utilise-t-on autant ? Quels sont ceux de mon entreprise ? Comment sont-ils arrivés là ? Pourquoi est-ce qu'aujourd'hui il y en a qui m'agacent et il y en a que j'utilise moi-même tous les jours sans m'en rendre compte ? C'est ça la bonne question. Parce qu'en réalité, dans une équipe, on va avoir nos propres codes et il va y avoir des mots comme ça qu'on ne va pas questionner. Pour certains, le one-to-one, vraiment, ça n'est plus du tout de l'anglais. C'est un mot, c'est un mot du métier. C'est un mot comme Word, Excel. C'est exactement la même chose. Et puis pour d'autres, le one-to-one, c'est insupportable parce que ça ne veut rien dire. Et parce qu'on a un mot pour dire ça, bon sang de bois. Et évidemment, les deux sont à peu près corrects, et les deux dépendent tout simplement de notre personnalité, de notre capacité à être plus ou moins perméable, de notre neuroplasticité, de notre envie de faire groupe, de notre envie de faire corps, de notre acceptation des codes. Et évidemment, si vous êtes comme moi un tout petit peu punk du langage, vous continuerez à dire un entretien, vous continuerez à dire des choses en français. vous transférez vos mails et même vos courriers électroniques. Bon, non, ça, c'est pas vrai. Je ne suis pas allée jusque-là dans la résistance. Mais le langage est une forme de résistance et c'est très intéressant de constater à quel endroit on met la résistance, justement. Et si on a très, très, très envie d'être dans le groupe, de se fondre dans la masse, on va s'approprier tous les codes, tous vestimentaires, de sortie, culturel et de langage. Si, au contraire, on veut marquer sa singularité, si on refuse de faire corps, si on refuse de faire masse, à ce moment-là, on va retoquer, on va refuser, on va à minima mettre en exergue qu'il y a un mot français pour ça. Et ça peut être aussi pour faire valoir qu'on n'est pas de la même génération. Mais en réalité, il y a un sous-jacent. C'est très rarement anodin le moment où on fait remarquer qu'il y a d'autres façons de le dire. Et c'est ça que je trouve très intéressant. C'est pourquoi ça n'est pas anodin aujourd'hui d'utiliser ou... de ne pas utiliser les anglicismes. Qu'est-ce que ça dit de sa génération ? Qu'est-ce que ça dit de son métier ? Qu'est-ce que ça dit de son envie d'appartenance au groupe ? Alors voilà, je pense qu'en fait, on va tous ce soir se faire un petit brainstorm à nous-mêmes pour voir si on préfère une réunion avec des collègues désagréables ou un petit brainstorm mais avec une team franchement friendly. Et voilà ! c'était un nouvel épisode du Poids des mots le podcast d'Oximor & More ce petit pas de côté qui nous permet de regarder différemment la langue le langage et notre matière manière d'entrer en relation à l'autre j'espère que vous avez réfléchi à votre pratique de l'anglais des anglicismes et de tous les éléments de langage que l'on vous a imposé sans vous le questionner si jamais vous avez envie de venir en parler avec nous notre page LinkedIn et notre site internet sont ouverts à bientôt

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