- Speaker #0
Vous écoutez le Réseau de l'Industrie de RS, où les voix des spécialistes résonnent autour des sujets clés du secteur. Bonjour à tous, on continue à explorer les sujets liés à la prévention des risques industriels avec Amandine Belloni. Bonjour !
- Speaker #1
Bonjour !
- Speaker #0
Vous êtes ergonome consultante, formatrice et facilitatrice en co-développement certifié, et vous avez créé SynergoDev, une structure spécialisée en santé et qualité de vie au travail. Alors pour commencer... Est-ce que vous pouvez nous définir ce qu'est la prévention des risques industriels ?
- Speaker #1
La prévention des risques industriels va englober les mesures qui sont mises en place pour anticiper, identifier, évaluer et maîtriser les risques qui sont associés aux activités industrielles et dans le but de protéger les travailleurs, les populations environnantes, les biens de l'entreprise et puis l'environnement. Donc ces risques peuvent inclure des accidents majeurs. comme les explosions, les incendies, des fuites de substances dangereuses dans l'environnement ou des accidents du travail, des maladies professionnelles, notamment les troubles musculosquelettiques. On voit aussi un certain nombre de maladies professionnelles qui sont liées à l'utilisation des produits chimiques dans les process de fabrication. Tout cela, ça rentre dans la prévention des risques industriels.
- Speaker #0
Donc une prévention efficace, c'est une façon de protéger la santé, les vies humaines et l'environnement. Pourquoi cette prévention des risques est-elle si cruciale quand on parle du secteur industriel aujourd'hui ?
- Speaker #1
Oui, c'est ça. Et puis, effectivement, on se rend compte que ça touche énormément de choses. On voit aussi des choses qui émergent par rapport à la cybersécurité, puisque les entreprises peuvent se faire aussi rançonner, piquer des données, etc. Donc, c'est un secteur qui apparaît aussi dans la sécurité industrielle qui n'existait pas avant. puisqu'on était beaucoup moins informatisés, beaucoup moins exposés. Donc, il y a vraiment beaucoup, beaucoup de domaines qui sont à suivre maintenant pour les entreprises. Et ça introduit une certaine complexité dans les projets puisqu'il faut prendre en compte tous ces facteurs-là. À chaque fois qu'on va se pencher sur un projet dans l'entreprise ou pour faire de l'amélioration, il y a de la veille à faire sur beaucoup de sujets.
- Speaker #0
Donc, vous avez pour habitude de classer en quatre catégories. santé au travail, compétitivité, changement climatique, intelligence artificielle et robotisation, la cybersécurité dont vous venez de parler, ça vous la mettez dedans, j'imagine ?
- Speaker #1
Oui, et puis il y a aussi tout ce qui tourne autour de l'intégration de l'intelligence artificielle et de la robotisation, puisqu'on tend à supprimer une partie des risques en limitant l'intervention des humains, mais ça génère d'autres risques. Ça nécessite de se réinterroger sur les métiers et puis d'adapter aussi les compétences des personnes au fil des évolutions technologiques qu'on peut avoir, que ce soit du tertiaire, de l'industriel, du service. On est beaucoup en lien avec l'intégration de l'intelligence artificielle en ce moment.
- Speaker #0
Quelles sont les statistiques récentes concernant les accidents industriels en France pour que l'on puisse se représenter un peu l'ampleur du phénomène ?
- Speaker #1
Alors, là, je vais déjà repartir sur les statistiques accidents du travail, parce que c'est important de voir un peu l'ampleur du phénomène. En 2023, on avait 555 803 accidents indemnisés qui ont donné lieu à des arrêts de travail. Donc, il y en a plus, parce qu'il y en a qui sont reconnus, mais qui ne sont pas indemnisés. Et ça donne environ 39 000 personnes qui ont des séquelles ou un handicap. donc il va falloir pouvoir réintégrer dans l'entreprise par des aménagements de... postes ou des choses comme ça. Et on a malheureusement plus de 750 décès et le nombre de décès suite à des accidents du travail sont en augmentation de 2,8% par rapport à 2022. Donc c'est quand même assez important.
- Speaker #0
Pourquoi une telle augmentation Amandine ? Est-ce qu'on a une explication ?
- Speaker #1
A priori, on a beaucoup de mesures de sécurité qui sont mises en place et malgré tout, ça continue à augmenter. Donc peut-être qu'il y a des densification de l'activité, des nécessités d'aller plus vite. Il faut chercher dans les facteurs du travail et organisationnels ce qui peut conduire à l'occurrence des accidents.
- Speaker #0
Peut-être une forme de pression qui s'accroît.
- Speaker #1
Ou alors, effectivement, le fait d'être dans une période de transition, on doit s'adapter à des changements, etc. Dans les périodes d'adaptation, il peut y avoir aussi plus d'accidents du travail parce qu'on sait qu'il y a beaucoup beaucoup de changements en ce moment, que les changements s'accélèrent aussi. On en a beaucoup plus qu'il y a 4-5 ans. En arrière, le nombre de changements que les entreprises traitent, avant c'était un ou deux changements par an, maintenant c'est plus de cinq. Donc on voit que ça peut avoir une incidence sur la manière de réaliser le travail, sur le stress, sur la fatigue, sur tout un ensemble de choses, et conduire à une augmentation des accidents du travail et puis des maladies professionnelles aussi. On est encore en augmentation de 7% entre 2022 et 2023. On a plus de 47 000 maladies professionnelles indemnisées, donc c'est énorme.
- Speaker #0
Ça, c'est pour tous les secteurs d'activité confondus. Mais si on zoome sur l'industrie, est-ce que vous avez quelques chiffres clés ou c'est plus compliqué que ça ?
- Speaker #1
Alors, sur l'industrie, je n'ai pas. En fait, les chiffres sont éclatés par secteur d'activité. Donc après, il faut faire des compilations qui sont un petit peu complexes, puisqu'on va avoir d'un côté... la plasturgie, de l'autre côté l'agroalimentaire, etc. Donc il faut vraiment aller regarder secteur par secteur. L'industrie en général, ça n'a pas beaucoup de sens, parce qu'en fait, d'une industrie à l'autre, on ne va pas forcément avoir les mêmes contraintes et les mêmes manifestations, etc. D'accord. Si on compare une industrie chimique avec de l'agroalimentaire, on voit qu'on n'a pas forcément les mêmes... les mêmes enjeux en matière de prévention et ça ne va pas se matérialiser forcément de la même façon dans l'une ou dans l'autre.
- Speaker #0
Pouvez-vous nous donner un exemple concret d'accident industriel majeur avec ses conséquences, qui serait révélateur de l'importance de la prévention des risques ?
- Speaker #1
Là, on peut voir par exemple, un qui a marqué tout le monde, c'est AZF. C'était il y a longtemps, c'était en 2001, mais quand même, il y a eu 25 morts. Il y a eu 2500 blessés, plus de 2 milliards de dégâts. Et il a fallu revoir la réglementation sur le stockage des produits chimiques pour sécuriser. Parce que c'était une erreur de manipulation qui a été faite par apparemment des salariés intérimaires qui n'avaient pas été formés. Par exemple, on a eu aussi Lactalis, qui en 2017 a subi une contamination à la salmonelle. Donc là, c'est de l'industrie. agroalimentaire. Dans cette usine en Mayenne, il y a eu une contamination qui était liée à une défaillance des mesures d'hygiène dans la structure et le contrôle sanitaire apparemment était défaillant aussi. Donc on a eu environ 35 nourrissons qui ont été infectés en France. Il y a eu plus de 12 millions de produits qui ont été rappelés dans 80 pays. Et puis, ça a vraiment induit une perte de confiance des consommateurs, un impact majeur en termes d'image de marque pour l'entreprise. Bon, je pense que maintenant, ça s'est un petit peu atténué, mais ça a été sur le moment un gros coup porté à l'image de marque de l'entreprise. Et en plus, les contrôles internes comme les organismes de régulation ont été mis en cause dans l'histoire. Donc, il y avait une chaîne de responsabilité assez complexe.
- Speaker #0
Avec à chaque fois des coûts humains et financiers qui peuvent être très importants.
- Speaker #1
Oui, puisque là, ça porte sur 80 pays. Faire un rappel de produits, ce n'est pas tout à fait neutre au niveau économique. Et puis, les nourrissons qui ont été infectés, apparemment, ils ne sont pas morts. Mais pour autant, ça peut générer des dommages et intérêts, des choses comme ça, si les personnes portent le sujet devant une juridiction. Donc, c'est important. Et on n'est pas forcément sur une question uniquement de prévention des risques professionnels. On est sur des dimensions autres, on a pu le voir, des risques potentiellement graves pour la santé en dehors de l'entreprise.
- Speaker #0
Alors, il y a énormément de réglementations en vigueur concernant la sécurité industrielle. Quelles sont les principales, ou plutôt les grandes familles de normes ou de réglementations ?
- Speaker #1
Alors oui, effectivement, il y a pléthore dans la matière. On va voir qu'il y en a à l'échelle internationale, notamment l'énorme ISO. Tout le monde connaît l'ISO 9001, etc. Une qui est très intéressante dans le domaine de la prévention des risques, c'est l'ISO 45001, parce qu'elle porte sur le système de management de la santé et de la sécurité au travail. Et puis, il y a diverses conventions aussi de l'Organisation internationale du travail qui encadrent la gestion des risques et la sécurité. pour les travailleurs et aussi sur la cybersécurité. Donc, ils peuvent donner des cadres de référence. Au niveau européen aussi, on a des directives comme la directive CVO3, la directive REACH. ou NIS2, qui vont renforcer tout ce qui est prévention des accidents, la maîtrise des substances dangereuses, la protection des infrastructures critiques. Après, si on descend au niveau national, en France, on a notre Code du travail avec le document unique d'évaluation des risques, qui va être outil de pilotage de la prévention des risques de l'entreprise, au niveau des risques professionnels en tout cas. On peut s'appuyer aussi sur le Code de l'environnement et puis les différentes réglementations spécifiques. qui vont imposer des mesures de prévention au niveau des risques industriels, chimiques, sanitaires, etc. Et puis après, on a toutes les normes et les bonnes pratiques du style l'IFS, International Featured Standard, par exemple, ou les bonnes pratiques de fabrication qui vont apporter des cadres techniques pour la sécurité incendie, la cybersécurité et la sécurité alimentaire, etc.
- Speaker #0
Et donc, il faut bien se tenir informé de ces mises à jour réglementaires. Amandine, je souhaiterais qu'on s'arrête un instant sur l'aspect prévention. Quelles sont les obligations légales des entreprises en matière de prévention des risques professionnels et particulièrement dans le domaine de l'industrie ?
- Speaker #1
L'obligation de prévention est vraiment inhérente à la fonction d'employeur. C'est marqué dans le Code du travail qu'ils ont une obligation légale de prévention des risques professionnels. Il y en a d'autres qui se retrouvent dans le Code de l'environnement. Quand il s'agit de certaines substances, c'est le Code de l'environnement qui pilote. Donc, l'employeur, dans tout ça, il a pour responsabilité d'organiser la prévention dans son entreprise. Il va s'appuyer sur les neuf principes généraux de prévention que tout le monde connaît. Éviter les risques, évaluer les risques, combattre les risques à la source, adapter le travail à l'homme, tenir compte de l'évolution technologique, remplacer ce qui est dangereux par ce qui l'est moins, planifier la prévention, donner la priorité aux mesures. de protection collective sur les mesures de protection individuelle et former et informer les travailleurs. Tous ces principes doivent être appliqués à chaque niveau de décision de l'entreprise, au quotidien comme dans tous les projets de l'entreprise. L'employeur peut s'appuyer en partie sur son CSE pour faire certaines actions et les conduire dans l'entreprise, notamment par rapport aux questions d'évaluation des risques professionnels. à associer ses salariés et les représentants du personnel, qui peuvent être des sources d'informations importantes, puisqu'ils sont sur le terrain. Et c'est important de pouvoir s'appuyer sur les ressources qui sont au plus près des risques, pour pouvoir les identifier, les évaluer.
- Speaker #0
Amandine Mélanie, est-ce que vous avez en tête une entreprise ou un secteur en particulier qui serait parvenu à réduire significativement ces accidents ?
- Speaker #1
Je vais vous parler peut-être d'une... d'une entreprise dans laquelle j'ai travaillé, qui était dans l'agroalimentaire. C'est une pâtisserie industrielle, donc on avait du travail au froid. Elle appartient à un groupe qui n'était pas très sensibilisé sur les enjeux de santé au travail. Elle était certifiée ISF, elle produisait pour la grande distribution et elle a eu une importante croissance de sa population, de ses effectifs, en assez peu de temps, sur une période de 3-4 ans. Elle s'est installée un peu comme elle a pu dans ses locaux, ça a été un peu plus compliqué en termes de conditions de travail, etc. Et elle s'est retrouvée confrontée à du turnover, avec des difficultés pour recruter, une sinistralité assez importante. Donc la sinistralité, c'est des accidents du travail et des maladies professionnelles en nombre assez important, ce qui fait qu'elle a été ciblée par le dispositif TMS Pro de la CARSAT. Sous l'impulsion de la CARSAT, il y a une action de formation action qui a été faite pour prévenir les TMS.
- Speaker #0
Quelles sont les stratégies clés qui ont permis cette réduction des risques ?
- Speaker #1
Déjà, on a commencé par engager la direction et impliquer les différents acteurs de l'entreprise. On a fait de la sensibilisation et on a identifié un pilote interne qui allait porter. apporter la démarche et qui allait coordonner un peu les actions en interne. Donc c'était le responsable sécurité de l'entreprise et on a aussi mobilisé les salariés, le CSE. On a fait aussi une évaluation du risque de troubles musculosquelétiques, cartographie du risque, essayer de hiérarchiser les situations à risque parce qu'il y en avait un certain nombre et il fallait pouvoir définir celle qui était prioritaire. Une fois qu'on a défini ses priorités avec le groupe de pilotage, on est allé faire des diagnostics ponctuels sur les deux situations qui avaient été retenues. Grille d'évaluation des TMS, on a enrichi par les facteurs psychosociaux, on a fait des études ergonomiques de postes de travail, on a travaillé sur des indicateurs de pénibilité, etc. On a essayé d'avoir vraiment une représentation de ce qui se passait sur les postes, sur le plan des gestes et des postures, mais aussi sur l'organisation, le management, enfin bon, tout ce qui peut constituer les conditions de travail. Et on a identifié les facteurs de risque. Donc, il y en avait un certain nombre, des gestes répétitifs, des postures contraignantes, des efforts excessifs, des ambiances physiques, le froid, etc. Le sol était mouillé, enfin voilà, tout un ensemble de choses. Et puis après, on a travaillé avec des groupes de salariés pour rechercher des plans d'action qu'on a proposés au groupe de pilotage. Donc, c'était des actions dans le champ technique. organisationnelle et managériale, des actions aussi au niveau RH et des compétences. Et puis, comme il y avait beaucoup d'actions dans tous ces registres-là, on a aussi été amené à hiérarchiser, faire des priorités. Et en parallèle de toute cette action, il y a eu des analyses d'accidents du travail qui ont permis de tirer les leçons de ce qui s'était passé, de recueillir les faits, identifier les... et puis en utilisant la méthode de l'arbre des causes, de remonter aux causes racines et puis de mettre en place des actions correctives qui permettaient de faire en sorte que ça ne se reproduise pas. En plus, on a fait une réflexion sur la démarche de prévention et là on a agi vraiment aux trois niveaux. A priori sur la prévention des TMS, au niveau des analyses accidents, donc a posteriori, et aussi sur la structure. structuration, la démarche de prévention. Et quand on fait ça, en général, on a des bons résultats.
- Speaker #0
Parmi les bénéfices concrets observés suite à la mise en place d'une bonne politique de prévention efficace, on retrouve la réduction des accidents et des maladies, ça vous en avez parlé, une amélioration certaine des conditions de travail, du bien-être des salariés, un gain économique pour l'entreprise et également une conformité réglementaire, donc une sorte de tranquillité juridique. En fait, on a tous à y gagner. Le salarié, l'employeur et la société tout entière.
- Speaker #1
Tout à fait, c'est exactement ça. Il ne faut pas se le cacher, les entreprises qui ont des bonnes conditions de travail et qui gèrent les risques, puis leur personnel d'une façon sérieuse et respectueuse, ils sont quand même beaucoup plus attractifs. Comme c'est un sujet en ce moment de trouver des talents et de les retenir, plus on agit. Sur ces questions-là, plus notre dispositif de prévention est efficace, plus ça contribue à attirer des talents dans les entreprises qui le font par rapport aux autres qui ne le font pas.
- Speaker #0
Et bien sûr, c'est logique. Et quelles sont les tendances futures en matière de prévention des risques industriels ? On pense à l'IA notamment. Quel est votre avis là-dessus ?
- Speaker #1
L'intelligence artificielle, elle joue déjà des rôles. parce qu'on s'en sert déjà pour faire des diagnostics. Il y a tout un tas de logiciels qui font du comptage de posture ou des calculs d'angle ou des choses comme ça. On fonctionne déjà depuis longtemps avec l'intelligence artificielle. Il y a certainement des équipements de détection aussi ou de protection qui vont évoluer comme ça. On voit aussi apparaître des textiles qui permettent de réguler la chaleur, par exemple. Dans certaines industries, ça pourrait être très utile. Un vêtement qui éventuellement produit un peu de fraîcheur, ça peut permettre de préserver la santé. On voit beaucoup apparaître des masques de simulation, des choses comme ça, ou des serious games ou des trucs comme ça qui sont générés avec l'aide de l'intelligence artificielle. En même temps, il ne faut pas se laisser aveugler par l'outil. Ce qui est important, c'est l'esprit de la démarche. Et puis, il y a aussi intégrer des questions de réchauffement climatique, parce qu'on se rend compte que dans la prévention, ce n'est pas tout à fait neutre. On voit que l'évolution du climat peut générer tout un tas de nouveaux risques. Et du coup, c'est important de s'intéresser à cette question et d'intégrer des hausses de température et des effets, notamment par exemple sur les produits chimiques ou autres, parce que ça peut induire plus de risques. dans certaines situations. Donc, c'est important d'arriver à intégrer aussi cette question-là.
- Speaker #0
Dernière question, Amandine. Quel conseil pratique donneriez-vous à une entreprise qui souhaiterait améliorer sa prévention des risques ?
- Speaker #1
C'est important d'avoir un bon service de maintenance. Quand je dis bon, c'est qu'il soit en capacité d'avoir une maintenance préventive plus que curative. Et puis, ce qui est important, c'est d'être dans une logique d'amélioration continue, comme on l'est pour la qualité ou pour d'autres dispositifs de l'entreprise. La prévention, on y vient régulièrement. Tous les ans, on va réévaluer les risques. Et puis, on va mettre en place des actions, évaluer l'impact des actions sur les conditions de travail. Est-ce qu'on a bien nos objectifs, etc. C'est cette action régulière qui permet d'écrémer au fur et à mesure les situations à risque et puis d'arriver à assainir au maximum. 100 fois sur le métier, tu remettras ton ouvrage. La prévention, souvent, c'est perçu comme un coût. Quand on fait de la prévention des risques, on met de l'argent pour qu'il se... ne se produisent rien. Quand on réussit, il n'y a pas d'accident et il n'y a pas de maladie professionnelle et les gens se sentent bien. On se rend compte que quand on met de l'argent dans la prévention, on a un retour sur investissement parce que effectivement, moins d'accidents, moins d'arrêts, moins de turnover, moins de dérèglements et de désorganisation, donc c'est tout un tas de coûts indirects qui disparaissent. On a un climat social qui est bien meilleur. Quand les gens sont en santé, ils sont plus productifs, plus créatifs. Et ça, ça n'a pas de prix quand on est dans une période de transition et qu'il faut mobiliser son intelligence de manière collective. C'est inestimable. Peut-être que je peux préciser aussi qu'il existe des subventions pour les entreprises de la CARSAT. Donc, ne pas hésiter à les mobiliser si vous êtes éligible, parce que ça peut prendre en charge 70% d'un diagnostic et d'un accompagnement sur l'élaboration de plans d'action ou sur des actions de sensibilisation, que ce soit pour la prévention des trous musculosquelettiques, la prévention des risques psychosociaux. Donc, ne vous privez pas surtout d'avoir recours à ces dispositifs qui ont été mis en place exprès. pour aider les entreprises à avancer sur le sujet.
- Speaker #0
Merci Amandine Belloni pour votre éclairage sur ce sujet certes complexe, mais tellement crucial pour la santé des employés et la santé économique des entreprises. On se retrouve très vite pour un nouvel épisode du Réseau de l'Industrie. Restez vigilants, à bientôt !