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Le RéSeau de l'industrie

La prévention des risques chimiques en milieu industriel

La prévention des risques chimiques en milieu industriel

16min |05/06/2025|

95

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16min |05/06/2025|

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Description

Ils sont invisibles, omniprésents et parfois sous-estimés : les risques chimiques menacent chaque jour la santé des travailleurs. Dans cet épisode du RéSeau de l'industrie proposé par RS France, Stéphane Alonso, expert en prévention chez SA'RICH Conseils, lève le voile sur les dangers réels, les obligations légales, les erreurs fréquentes et surtout les solutions concrètes pour protéger efficacement les salariés. Une plongée passionnante et pragmatique au cœur d’un enjeu majeur pour toutes les entreprises.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Vous écoutez le Réseau de l'Industrie de RS, où les voix des spécialistes résonnent autour des sujets clés du secteur. Bonjour à tous, les risques chimiques sont omniprésents dans l'industrie, menaçant quotidiennement la santé des travailleurs. Comment les identifier ? Comment s'en protéger ? Aujourd'hui, nous plongeons au cœur de la prévention des risques chimiques avec notre expert Stéphane Alonso, dirigeant de Sarich Conseil. Bonjour.

  • Speaker #1

    Bonjour Stéphanie.

  • Speaker #0

    Alors en guise d'introduction, est-ce que vous pourriez nous expliquer ce que sont les risques chimiques dans l'industrie ?

  • Speaker #1

    La plupart des activités industrielles exposent les travailleurs aux risques chimiques. Ça va être des produits qui vont être fabriqués, qui vont être utilisés, mis en œuvre, mis en jeu délibérément. Et puis aussi, il y a tout ce qui concerne les poussières, les fumées, des gaz, vapeurs, qui vont être émis par de nombreux procédés de travail. En fait, le risque chimique, c'est l'ensemble de situations dangereuses qui impliquent des produits chimiques dans des conditions d'utilisation et d'exposition particulières qui vont demander des éléments de gestion, de maîtrise de ce risque.

  • Speaker #0

    Et du point de vue des employeurs, quelles sont les principales obligations légales en termes de prévention des risques chimiques ?

  • Speaker #1

    La démarche va commencer... commencer par une évaluation du risque chimique en lien avec le document unique d'évaluation des risques professionnels. L'évaluation des risques chimiques va être une entité, un chapitre spécifique qui demande sa propre démarche d'évaluation avec l'identification des situations et des produits dangereux pour aller sur des démarches de substitution, par exemple la substitution des produits cancérogènes, mutagènes, reprotoxiques. la paix. plus obligatoire possible à instruire dans la démarche d'évaluation. La démarche d'évaluation va concerner tout ce qui est le fonctionnement des équipements de protection collective, la mise à disposition, le port des équipements de protection individuelle. Tout part d'une très bonne évaluation du risque chimique.

  • Speaker #0

    Avant qu'on parle davantage de cette évaluation, comment la rendre efficace concrètement, quels sont les... Les secteurs de l'industrie les plus touchés par ces risques chimiques, les plus concernés ?

  • Speaker #1

    Alors, le risque chimique concerne vraiment tout le monde. C'est ce que je me plais à dire souvent quand je parlais de mon métier. On me disait, ah bah oui, toi, en région lyonnaise, avec le couloir de la chimie. Mais en fait, non, il n'y a pas que l'industrie chimique, la pétrochimie, les cosmétiques et la pharmacie qui est concernée par ce sujet. Toutes les activités de la métallurgie, la chaudronnerie, la tôlerie, la serrurerie. sont concernés par ce sujet, les bâtiments, les travaux publics, l'automobile, le garagiste comme le carrossier. Dans le domaine de l'aéronautique, ça va être aussi les gens qui font de l'entretien, du nettoyage de certains locaux, l'agroalimentaire, les laboratoires d'analyse. Donc on peut avoir tout ce qui va tourner aussi, ne serait-ce que dans des métiers de proximité qu'on connaît tous, comme notre coiffeuse ou notre coiffeur, la beauté et l'esthétique. tous ces domaines sont impactés à plus ou moins grande échelle par la prévention du risque chimique.

  • Speaker #0

    Puisque les produits chimiques sont, on l'a bien compris, partout, comment réaliser une évaluation efficace dans une entreprise, dans une industrie ?

  • Speaker #1

    On va partir d'un inventaire physique des produits utilisés, stockés, émis ou éventuellement des déchets éliminés. Je voudrais vraiment insister sur la partie des produits utilisés, donc avec des notions de quantité. de fréquences d'utilisation qui vont permettre éventuellement de pondérer et de recentrer les inventaires physiques des produits utilisés. Après, pour tous ces produits utilisés, on va passer à l'examen des fiches de données de sécurité pour identifier si parmi eux, il y a des produits qui sont visés par le décret CMR, donc celui qui a le plus de contraintes avec la substitution, et pour pouvoir après... mettre en place une démarche de prévention telle que le prévoient les principes généraux de prévention, puisque le risque chimique subit et suit les mêmes prérogatives.

  • Speaker #0

    Stéphane, est-ce que vous pouvez nous donner des exemples concrets de mesures de prévention collective contre les risques chimiques ?

  • Speaker #1

    Alors, puisqu'on parle de la substitution, il n'y a pas très longtemps en arrière, il y a encore eu des... des actions de substitution d'envergure, dans le domaine par exemple sur la région Rhône-Alpes, du décolletage avec toute la substitution des solvants chlorés qui servaient à faire du dégraissage, soit par des solvants, soit par du dégraissage lessiviel ou biologique. On voit aussi dans de nombreuses activités la substitution de fontaines de dégraissage à des solvants passées à des fontaines de dégraissage en biologique. Donc là, non seulement on traite aussi... la substitution du risque chimique, mais on amène aussi une solution par exemple par rapport à la prévention incendie-explosion. Derrière, on peut passer d'un soudage manuel à un soudage robotisé. On va réduire les expositions. On peut travailler sur la réduction des émissions en baissant la température d'un bain de traitement de surface ou son côté émissif par le mode de... de brassage du bain, on va jouer sur son caractère émissif. Et puis après, en mesure de prévention collective un peu plus technique, on a le fameux captage à la source, qui avec tous les principes généraux de ventilation, et par exemple un des exemples les plus fréquents, qui sont souvent mis en évident pour la réduction des expositions aux fumées de soudage pour les soudeurs, la fameuse torche aspirante qui est très souvent mise en avant. est de plus en plus utilisé, adopté par les soudeurs. Après, on a les cabines de peinture, de métallisation, de grenaillage, où on joue un rôle de prévention collective, non seulement pour l'opérateur qui évolue au sein de cette cabine, mais aussi pour toutes les personnes qui évoluent dans l'environnement des situations de travail.

  • Speaker #0

    Je rebondis sur votre exemple de substitution de solvants pour quelque chose de plus naturel. est-ce que On peut dire que c'est une démarche globale de l'industrie qui tend à verdir un peu ses pratiques ou ça reste vraiment à la marge ?

  • Speaker #1

    Il y a des éléments d'actualité qui sont liés aussi à des règlements européens. Par exemple, la substitution du chrome 6 dans toutes les activités de traitement de surface, elle est engagée. Après, il y a des points encore de très grande difficulté. Il y a des activités sur lesquelles on n'est pas obligé encore de travailler avec. avec du chromcisme et tout ça, c'est soumis à la dérogation. Après, effectivement, il y a une volonté de verdir de plus en plus de solutions de dégraissage en mode lessiviel ou voie biologique. Il y a des choses de cette nature-là. Après, oui, l'industrie est en train de gérer une certaine transition. Il y a des domaines d'activité pour lesquels ça sera très compliqué.

  • Speaker #0

    Oui, il y a encore de belles années pour... toutes les équipes de recherche et développement en chimie pour nous trouver des molécules efficaces et moins dangereuses, bien sûr. Quel rôle jouent les équipements de protection individuels dans cette prévention des risques chimiques ?

  • Speaker #1

    Alors, effectivement, elle est complémentaire dans de nombreuses situations, mais par contre, c'est le premier des remparts, malheureusement, éventuellement à mettre en place, pas malheureusement ou heureusement, parce que ça va être le plus facile éventuellement à déployer. C'est celui qui va demander... Un investissement moins conséquent que certaines mises en place de protection collective, notamment quand il s'agit d'installation de ventilation. Et puis il y a des cas maintenant où on sait que c'est absolument nécessaire de recourir à de la protection individuelle. Impossible de faire rentrer quelqu'un dans une cabine de grenaillage sans sac à goût l'adduction d'air. Et je dirais maintenant, par retour d'expérience depuis plus de 20 ans dans le domaine du soudage, tout soudeur qui soude avec métal d'apport doit être équipé ou devrait être équipé d'une cagoule à ventilation assistée digne de ce nom et qui continuera à le protéger pendant les opérations de meulage. Donc oui, si on prend les principes généraux de prévention, c'est l'un des derniers points. Il faut privilégier la protection collective vis-à-vis de la protection individuelle. Mais la protection individuelle reste incontournable dans de nombreuses situations et elle peut être mise en œuvre. en premier lieu à titre de mesure conservatoire en attendant de pouvoir faire une étude de poste et une étude d'investissement qui va être beaucoup plus conséquente.

  • Speaker #0

    Stéphane Alonso, c'est là votre cœur de métier. Comment vous parvenez à former, informer efficacement les salariés sur les risques chimiques ?

  • Speaker #1

    Il y a différentes stratégies pour former, informer les salariés. Moi, je vais livrer ma pratique. Les salariés directement concernés par le risque chimique. Le mieux, c'est souvent de les former, les informer directement à leur poste de travail en prenant leur réalité de l'exposition aux risques chimiques, en utilisant et en les aidant à décrypter les pictogrammes sur les produits chimiques qu'ils peuvent utiliser quand ce ne sont pas des agents chimiques émis, les aider, mais sur les produits qu'ils utilisent au quotidien très régulièrement. et puis travailler sur leur environnement de travail, sur leur protection individuelle, sur la protection collective qu'ils ont à disposition ou qu'éventuellement, on va leur demander d'adopter, par exemple, pour un soudeur qui n'aurait pas de torche aspirante, on va lui parler de faire des essais de torche aspirante et on va lui parler des enjeux en termes de santé et pourquoi on veut modifier son environnement de travail. Il y a des tas de sujets comme ça. Moi, mon credo, c'est... Les salariés, on s'en occupe et on les forme, les informe sur le terrain. D'autres personnes dans les structures d'entreprise, on peut leur faire des choses beaucoup plus théoriques avec des tas de diaporamas et PowerPoint sur le risque chimique. Mais si on veut atteindre le salarié dans son usage et sur ses conditions de travail, le mieux c'est de le prendre sur son terrain et d'aller le chercher sur son terrain.

  • Speaker #0

    On a tous en tête des accidents en matière de stockage de produits chimiques dangereux. Malheureusement, ils font parfois la une des médias. Quelles sont les bonnes pratiques en matière de stockage de produits chimiques dangereux ?

  • Speaker #1

    Sur le stockage des produits chimiques dangereux, une des bases, c'est d'avoir des règles d'organisation qui vont permettre de limiter tout ce qu'il pourrait y avoir en termes de risques, avec des rétentions. éventuellement la ventilation, la gestion de toutes les incompatibilités qui peuvent se traduire par des réactions chimiques aussi très dangereuses et violentes. Et puis penser aussi à des épandages accidentels, donc avoir des kits absorbants, des ventilations éventuellement à plusieurs vitesses, en fonction de si quelqu'un pénètre dans le local de stockage pour aller chercher quelque chose et qu'il ne se passe rien. et puis si quelqu'un a un problème pénètrent dans le local et qu'éventuellement il y a un épandage accidentel d'un fût de solvant, d'un bidon de peinture ou le déversement accidentel d'un gros sac d'un composé solide. Donc voilà, il va falloir penser au nettoyage. Souvent les problèmes c'est lié à une organisation qui n'a pas été complètement bien pensée et bien gérée.

  • Speaker #0

    Et quid de la surveillance médicale des travailleurs qui sont justement exposés à ces risques chimiques ? Est-ce qu'on doit les surveiller d'une manière spéciale, particulière ?

  • Speaker #1

    Effectivement, il y a besoin de mettre en place un suivi médical. Le but, c'est d'avoir un dépistage précoce des effets sur la santé, évaluation des interactions entre la santé au travail. Le but d'une industrie, c'est de sortir des produits avec... le moins d'accidents du travail possible et de ne pas produire non plus de gens qui vont être malades. Alors malades professionnellement avec des inaptitudes si c'est en cour carrière ou éventuellement malades à la retraite. Le but c'est de faire travailler les gens dans les meilleures conditions possibles et qu'ils profitent le plus possible de leur retraite. Alors ce suivi médical va être pris en charge par les services de prévention et de santé. inter-entreprise, ce qu'on appelle plus communément la médecine du travail. Et pour certains salariés exposés par exemple à ces fameux CMR, ces produits cancérogènes, mutagènes ou prototoxiques, il est prévu aussi un suivi individuel renforcé avec des examens médicaux allant jusqu'à l'aptitude ou l'inaptitude au poste de travail. C'est valable aussi pour les salariés livrés à la... à des expositions potentielles à l'amiante et puis d'autres activités. Donc oui, c'est un point important. Moi, dans mon passé professionnel, on a collaboré très souvent avec des services de santé au travail, médecins du travail, et puis leurs cellules pluridisciplinaires, et notamment les toxicologues qui font partie de ces services-là.

  • Speaker #0

    Quelles peuvent jouer les nouvelles technologies dans cette amélioration de la prévention des risques chimiques, d'après vous ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si par nouvelles technologies, il faut penser à l'intelligence artificielle. L'intelligence artificielle va pouvoir aider éventuellement sur certaines modélisations, exploitation de bases de données et de données compilées au niveau des différents grands organismes, tels que l'INRS ou l'IRSST, pour travailler sur des simulations et des modèles potentiels d'exposition. leur valeur pour. pour tous les risques professionnels. Et puis après, il y a des technologies aussi qui permettent d'avoir moins de travaux manuels et d'exposition de salariés, où on transforme le salarié en opérateur, sur de la robotisation, sur de la fabrication additive, l'impression 3D. Il y a des choses qui contribuent à réduire les procédés émissifs et à éloigner concrètement. les voies respiratoires des salariés des zones principales d'émission.

  • Speaker #0

    Pour conclure, quels conseils essentiels vous donneriez aux industriels pour améliorer cette fameuse prévention des risques chimiques dans leur entreprise ?

  • Speaker #1

    Ne pas avoir peur de se lancer sur le risque chimique. Le risque chimique, ce n'est pas le travail exclusif ou l'apanage exclusif d'ingénieurs chimistes. On peut, avec les bases de l'INRS, les services de santé au travail, les CARSAT, éventuellement l'inspection du travail aussi, de temps à autre. Ils ne sont pas là que pour faire du contrôle et de la répression. Ils peuvent jouer aussi des rôles de prévention. Il y a plusieurs documents, comme l'évaluation du risque chimique, le dossier d'installation de ventilation. Tout ça, ce sont des obligations réglementaires, mais il faut arriver à transformer. La vision comme quoi c'est une contrainte d'en faire une opportunité et de transformer ces outils, ces documents à remplir comme une réelle opportunité et un outil pratique et technique. qui permet d'avoir une visibilité du vrai fonctionnement, du travail réel et vraiment en faire un outil qui aide à mener une politique de prévention et pas simplement à répondre à une obligation réglementaire de cette nature. Après, bien évidemment, de temps à autre, il ne faut pas hésiter à se faire aider par des consultants qui ont une vision la plus pratique possible de la prévention du risque chimique.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Stéphane Alonso pour ces précieux conseils. On se retrouve bientôt pour un nouvel épisode consacré aux risques industriels. D'ici là, restez vigilants. A très vite.

Description

Ils sont invisibles, omniprésents et parfois sous-estimés : les risques chimiques menacent chaque jour la santé des travailleurs. Dans cet épisode du RéSeau de l'industrie proposé par RS France, Stéphane Alonso, expert en prévention chez SA'RICH Conseils, lève le voile sur les dangers réels, les obligations légales, les erreurs fréquentes et surtout les solutions concrètes pour protéger efficacement les salariés. Une plongée passionnante et pragmatique au cœur d’un enjeu majeur pour toutes les entreprises.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Vous écoutez le Réseau de l'Industrie de RS, où les voix des spécialistes résonnent autour des sujets clés du secteur. Bonjour à tous, les risques chimiques sont omniprésents dans l'industrie, menaçant quotidiennement la santé des travailleurs. Comment les identifier ? Comment s'en protéger ? Aujourd'hui, nous plongeons au cœur de la prévention des risques chimiques avec notre expert Stéphane Alonso, dirigeant de Sarich Conseil. Bonjour.

  • Speaker #1

    Bonjour Stéphanie.

  • Speaker #0

    Alors en guise d'introduction, est-ce que vous pourriez nous expliquer ce que sont les risques chimiques dans l'industrie ?

  • Speaker #1

    La plupart des activités industrielles exposent les travailleurs aux risques chimiques. Ça va être des produits qui vont être fabriqués, qui vont être utilisés, mis en œuvre, mis en jeu délibérément. Et puis aussi, il y a tout ce qui concerne les poussières, les fumées, des gaz, vapeurs, qui vont être émis par de nombreux procédés de travail. En fait, le risque chimique, c'est l'ensemble de situations dangereuses qui impliquent des produits chimiques dans des conditions d'utilisation et d'exposition particulières qui vont demander des éléments de gestion, de maîtrise de ce risque.

  • Speaker #0

    Et du point de vue des employeurs, quelles sont les principales obligations légales en termes de prévention des risques chimiques ?

  • Speaker #1

    La démarche va commencer... commencer par une évaluation du risque chimique en lien avec le document unique d'évaluation des risques professionnels. L'évaluation des risques chimiques va être une entité, un chapitre spécifique qui demande sa propre démarche d'évaluation avec l'identification des situations et des produits dangereux pour aller sur des démarches de substitution, par exemple la substitution des produits cancérogènes, mutagènes, reprotoxiques. la paix. plus obligatoire possible à instruire dans la démarche d'évaluation. La démarche d'évaluation va concerner tout ce qui est le fonctionnement des équipements de protection collective, la mise à disposition, le port des équipements de protection individuelle. Tout part d'une très bonne évaluation du risque chimique.

  • Speaker #0

    Avant qu'on parle davantage de cette évaluation, comment la rendre efficace concrètement, quels sont les... Les secteurs de l'industrie les plus touchés par ces risques chimiques, les plus concernés ?

  • Speaker #1

    Alors, le risque chimique concerne vraiment tout le monde. C'est ce que je me plais à dire souvent quand je parlais de mon métier. On me disait, ah bah oui, toi, en région lyonnaise, avec le couloir de la chimie. Mais en fait, non, il n'y a pas que l'industrie chimique, la pétrochimie, les cosmétiques et la pharmacie qui est concernée par ce sujet. Toutes les activités de la métallurgie, la chaudronnerie, la tôlerie, la serrurerie. sont concernés par ce sujet, les bâtiments, les travaux publics, l'automobile, le garagiste comme le carrossier. Dans le domaine de l'aéronautique, ça va être aussi les gens qui font de l'entretien, du nettoyage de certains locaux, l'agroalimentaire, les laboratoires d'analyse. Donc on peut avoir tout ce qui va tourner aussi, ne serait-ce que dans des métiers de proximité qu'on connaît tous, comme notre coiffeuse ou notre coiffeur, la beauté et l'esthétique. tous ces domaines sont impactés à plus ou moins grande échelle par la prévention du risque chimique.

  • Speaker #0

    Puisque les produits chimiques sont, on l'a bien compris, partout, comment réaliser une évaluation efficace dans une entreprise, dans une industrie ?

  • Speaker #1

    On va partir d'un inventaire physique des produits utilisés, stockés, émis ou éventuellement des déchets éliminés. Je voudrais vraiment insister sur la partie des produits utilisés, donc avec des notions de quantité. de fréquences d'utilisation qui vont permettre éventuellement de pondérer et de recentrer les inventaires physiques des produits utilisés. Après, pour tous ces produits utilisés, on va passer à l'examen des fiches de données de sécurité pour identifier si parmi eux, il y a des produits qui sont visés par le décret CMR, donc celui qui a le plus de contraintes avec la substitution, et pour pouvoir après... mettre en place une démarche de prévention telle que le prévoient les principes généraux de prévention, puisque le risque chimique subit et suit les mêmes prérogatives.

  • Speaker #0

    Stéphane, est-ce que vous pouvez nous donner des exemples concrets de mesures de prévention collective contre les risques chimiques ?

  • Speaker #1

    Alors, puisqu'on parle de la substitution, il n'y a pas très longtemps en arrière, il y a encore eu des... des actions de substitution d'envergure, dans le domaine par exemple sur la région Rhône-Alpes, du décolletage avec toute la substitution des solvants chlorés qui servaient à faire du dégraissage, soit par des solvants, soit par du dégraissage lessiviel ou biologique. On voit aussi dans de nombreuses activités la substitution de fontaines de dégraissage à des solvants passées à des fontaines de dégraissage en biologique. Donc là, non seulement on traite aussi... la substitution du risque chimique, mais on amène aussi une solution par exemple par rapport à la prévention incendie-explosion. Derrière, on peut passer d'un soudage manuel à un soudage robotisé. On va réduire les expositions. On peut travailler sur la réduction des émissions en baissant la température d'un bain de traitement de surface ou son côté émissif par le mode de... de brassage du bain, on va jouer sur son caractère émissif. Et puis après, en mesure de prévention collective un peu plus technique, on a le fameux captage à la source, qui avec tous les principes généraux de ventilation, et par exemple un des exemples les plus fréquents, qui sont souvent mis en évident pour la réduction des expositions aux fumées de soudage pour les soudeurs, la fameuse torche aspirante qui est très souvent mise en avant. est de plus en plus utilisé, adopté par les soudeurs. Après, on a les cabines de peinture, de métallisation, de grenaillage, où on joue un rôle de prévention collective, non seulement pour l'opérateur qui évolue au sein de cette cabine, mais aussi pour toutes les personnes qui évoluent dans l'environnement des situations de travail.

  • Speaker #0

    Je rebondis sur votre exemple de substitution de solvants pour quelque chose de plus naturel. est-ce que On peut dire que c'est une démarche globale de l'industrie qui tend à verdir un peu ses pratiques ou ça reste vraiment à la marge ?

  • Speaker #1

    Il y a des éléments d'actualité qui sont liés aussi à des règlements européens. Par exemple, la substitution du chrome 6 dans toutes les activités de traitement de surface, elle est engagée. Après, il y a des points encore de très grande difficulté. Il y a des activités sur lesquelles on n'est pas obligé encore de travailler avec. avec du chromcisme et tout ça, c'est soumis à la dérogation. Après, effectivement, il y a une volonté de verdir de plus en plus de solutions de dégraissage en mode lessiviel ou voie biologique. Il y a des choses de cette nature-là. Après, oui, l'industrie est en train de gérer une certaine transition. Il y a des domaines d'activité pour lesquels ça sera très compliqué.

  • Speaker #0

    Oui, il y a encore de belles années pour... toutes les équipes de recherche et développement en chimie pour nous trouver des molécules efficaces et moins dangereuses, bien sûr. Quel rôle jouent les équipements de protection individuels dans cette prévention des risques chimiques ?

  • Speaker #1

    Alors, effectivement, elle est complémentaire dans de nombreuses situations, mais par contre, c'est le premier des remparts, malheureusement, éventuellement à mettre en place, pas malheureusement ou heureusement, parce que ça va être le plus facile éventuellement à déployer. C'est celui qui va demander... Un investissement moins conséquent que certaines mises en place de protection collective, notamment quand il s'agit d'installation de ventilation. Et puis il y a des cas maintenant où on sait que c'est absolument nécessaire de recourir à de la protection individuelle. Impossible de faire rentrer quelqu'un dans une cabine de grenaillage sans sac à goût l'adduction d'air. Et je dirais maintenant, par retour d'expérience depuis plus de 20 ans dans le domaine du soudage, tout soudeur qui soude avec métal d'apport doit être équipé ou devrait être équipé d'une cagoule à ventilation assistée digne de ce nom et qui continuera à le protéger pendant les opérations de meulage. Donc oui, si on prend les principes généraux de prévention, c'est l'un des derniers points. Il faut privilégier la protection collective vis-à-vis de la protection individuelle. Mais la protection individuelle reste incontournable dans de nombreuses situations et elle peut être mise en œuvre. en premier lieu à titre de mesure conservatoire en attendant de pouvoir faire une étude de poste et une étude d'investissement qui va être beaucoup plus conséquente.

  • Speaker #0

    Stéphane Alonso, c'est là votre cœur de métier. Comment vous parvenez à former, informer efficacement les salariés sur les risques chimiques ?

  • Speaker #1

    Il y a différentes stratégies pour former, informer les salariés. Moi, je vais livrer ma pratique. Les salariés directement concernés par le risque chimique. Le mieux, c'est souvent de les former, les informer directement à leur poste de travail en prenant leur réalité de l'exposition aux risques chimiques, en utilisant et en les aidant à décrypter les pictogrammes sur les produits chimiques qu'ils peuvent utiliser quand ce ne sont pas des agents chimiques émis, les aider, mais sur les produits qu'ils utilisent au quotidien très régulièrement. et puis travailler sur leur environnement de travail, sur leur protection individuelle, sur la protection collective qu'ils ont à disposition ou qu'éventuellement, on va leur demander d'adopter, par exemple, pour un soudeur qui n'aurait pas de torche aspirante, on va lui parler de faire des essais de torche aspirante et on va lui parler des enjeux en termes de santé et pourquoi on veut modifier son environnement de travail. Il y a des tas de sujets comme ça. Moi, mon credo, c'est... Les salariés, on s'en occupe et on les forme, les informe sur le terrain. D'autres personnes dans les structures d'entreprise, on peut leur faire des choses beaucoup plus théoriques avec des tas de diaporamas et PowerPoint sur le risque chimique. Mais si on veut atteindre le salarié dans son usage et sur ses conditions de travail, le mieux c'est de le prendre sur son terrain et d'aller le chercher sur son terrain.

  • Speaker #0

    On a tous en tête des accidents en matière de stockage de produits chimiques dangereux. Malheureusement, ils font parfois la une des médias. Quelles sont les bonnes pratiques en matière de stockage de produits chimiques dangereux ?

  • Speaker #1

    Sur le stockage des produits chimiques dangereux, une des bases, c'est d'avoir des règles d'organisation qui vont permettre de limiter tout ce qu'il pourrait y avoir en termes de risques, avec des rétentions. éventuellement la ventilation, la gestion de toutes les incompatibilités qui peuvent se traduire par des réactions chimiques aussi très dangereuses et violentes. Et puis penser aussi à des épandages accidentels, donc avoir des kits absorbants, des ventilations éventuellement à plusieurs vitesses, en fonction de si quelqu'un pénètre dans le local de stockage pour aller chercher quelque chose et qu'il ne se passe rien. et puis si quelqu'un a un problème pénètrent dans le local et qu'éventuellement il y a un épandage accidentel d'un fût de solvant, d'un bidon de peinture ou le déversement accidentel d'un gros sac d'un composé solide. Donc voilà, il va falloir penser au nettoyage. Souvent les problèmes c'est lié à une organisation qui n'a pas été complètement bien pensée et bien gérée.

  • Speaker #0

    Et quid de la surveillance médicale des travailleurs qui sont justement exposés à ces risques chimiques ? Est-ce qu'on doit les surveiller d'une manière spéciale, particulière ?

  • Speaker #1

    Effectivement, il y a besoin de mettre en place un suivi médical. Le but, c'est d'avoir un dépistage précoce des effets sur la santé, évaluation des interactions entre la santé au travail. Le but d'une industrie, c'est de sortir des produits avec... le moins d'accidents du travail possible et de ne pas produire non plus de gens qui vont être malades. Alors malades professionnellement avec des inaptitudes si c'est en cour carrière ou éventuellement malades à la retraite. Le but c'est de faire travailler les gens dans les meilleures conditions possibles et qu'ils profitent le plus possible de leur retraite. Alors ce suivi médical va être pris en charge par les services de prévention et de santé. inter-entreprise, ce qu'on appelle plus communément la médecine du travail. Et pour certains salariés exposés par exemple à ces fameux CMR, ces produits cancérogènes, mutagènes ou prototoxiques, il est prévu aussi un suivi individuel renforcé avec des examens médicaux allant jusqu'à l'aptitude ou l'inaptitude au poste de travail. C'est valable aussi pour les salariés livrés à la... à des expositions potentielles à l'amiante et puis d'autres activités. Donc oui, c'est un point important. Moi, dans mon passé professionnel, on a collaboré très souvent avec des services de santé au travail, médecins du travail, et puis leurs cellules pluridisciplinaires, et notamment les toxicologues qui font partie de ces services-là.

  • Speaker #0

    Quelles peuvent jouer les nouvelles technologies dans cette amélioration de la prévention des risques chimiques, d'après vous ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si par nouvelles technologies, il faut penser à l'intelligence artificielle. L'intelligence artificielle va pouvoir aider éventuellement sur certaines modélisations, exploitation de bases de données et de données compilées au niveau des différents grands organismes, tels que l'INRS ou l'IRSST, pour travailler sur des simulations et des modèles potentiels d'exposition. leur valeur pour. pour tous les risques professionnels. Et puis après, il y a des technologies aussi qui permettent d'avoir moins de travaux manuels et d'exposition de salariés, où on transforme le salarié en opérateur, sur de la robotisation, sur de la fabrication additive, l'impression 3D. Il y a des choses qui contribuent à réduire les procédés émissifs et à éloigner concrètement. les voies respiratoires des salariés des zones principales d'émission.

  • Speaker #0

    Pour conclure, quels conseils essentiels vous donneriez aux industriels pour améliorer cette fameuse prévention des risques chimiques dans leur entreprise ?

  • Speaker #1

    Ne pas avoir peur de se lancer sur le risque chimique. Le risque chimique, ce n'est pas le travail exclusif ou l'apanage exclusif d'ingénieurs chimistes. On peut, avec les bases de l'INRS, les services de santé au travail, les CARSAT, éventuellement l'inspection du travail aussi, de temps à autre. Ils ne sont pas là que pour faire du contrôle et de la répression. Ils peuvent jouer aussi des rôles de prévention. Il y a plusieurs documents, comme l'évaluation du risque chimique, le dossier d'installation de ventilation. Tout ça, ce sont des obligations réglementaires, mais il faut arriver à transformer. La vision comme quoi c'est une contrainte d'en faire une opportunité et de transformer ces outils, ces documents à remplir comme une réelle opportunité et un outil pratique et technique. qui permet d'avoir une visibilité du vrai fonctionnement, du travail réel et vraiment en faire un outil qui aide à mener une politique de prévention et pas simplement à répondre à une obligation réglementaire de cette nature. Après, bien évidemment, de temps à autre, il ne faut pas hésiter à se faire aider par des consultants qui ont une vision la plus pratique possible de la prévention du risque chimique.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Stéphane Alonso pour ces précieux conseils. On se retrouve bientôt pour un nouvel épisode consacré aux risques industriels. D'ici là, restez vigilants. A très vite.

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Ils sont invisibles, omniprésents et parfois sous-estimés : les risques chimiques menacent chaque jour la santé des travailleurs. Dans cet épisode du RéSeau de l'industrie proposé par RS France, Stéphane Alonso, expert en prévention chez SA'RICH Conseils, lève le voile sur les dangers réels, les obligations légales, les erreurs fréquentes et surtout les solutions concrètes pour protéger efficacement les salariés. Une plongée passionnante et pragmatique au cœur d’un enjeu majeur pour toutes les entreprises.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Vous écoutez le Réseau de l'Industrie de RS, où les voix des spécialistes résonnent autour des sujets clés du secteur. Bonjour à tous, les risques chimiques sont omniprésents dans l'industrie, menaçant quotidiennement la santé des travailleurs. Comment les identifier ? Comment s'en protéger ? Aujourd'hui, nous plongeons au cœur de la prévention des risques chimiques avec notre expert Stéphane Alonso, dirigeant de Sarich Conseil. Bonjour.

  • Speaker #1

    Bonjour Stéphanie.

  • Speaker #0

    Alors en guise d'introduction, est-ce que vous pourriez nous expliquer ce que sont les risques chimiques dans l'industrie ?

  • Speaker #1

    La plupart des activités industrielles exposent les travailleurs aux risques chimiques. Ça va être des produits qui vont être fabriqués, qui vont être utilisés, mis en œuvre, mis en jeu délibérément. Et puis aussi, il y a tout ce qui concerne les poussières, les fumées, des gaz, vapeurs, qui vont être émis par de nombreux procédés de travail. En fait, le risque chimique, c'est l'ensemble de situations dangereuses qui impliquent des produits chimiques dans des conditions d'utilisation et d'exposition particulières qui vont demander des éléments de gestion, de maîtrise de ce risque.

  • Speaker #0

    Et du point de vue des employeurs, quelles sont les principales obligations légales en termes de prévention des risques chimiques ?

  • Speaker #1

    La démarche va commencer... commencer par une évaluation du risque chimique en lien avec le document unique d'évaluation des risques professionnels. L'évaluation des risques chimiques va être une entité, un chapitre spécifique qui demande sa propre démarche d'évaluation avec l'identification des situations et des produits dangereux pour aller sur des démarches de substitution, par exemple la substitution des produits cancérogènes, mutagènes, reprotoxiques. la paix. plus obligatoire possible à instruire dans la démarche d'évaluation. La démarche d'évaluation va concerner tout ce qui est le fonctionnement des équipements de protection collective, la mise à disposition, le port des équipements de protection individuelle. Tout part d'une très bonne évaluation du risque chimique.

  • Speaker #0

    Avant qu'on parle davantage de cette évaluation, comment la rendre efficace concrètement, quels sont les... Les secteurs de l'industrie les plus touchés par ces risques chimiques, les plus concernés ?

  • Speaker #1

    Alors, le risque chimique concerne vraiment tout le monde. C'est ce que je me plais à dire souvent quand je parlais de mon métier. On me disait, ah bah oui, toi, en région lyonnaise, avec le couloir de la chimie. Mais en fait, non, il n'y a pas que l'industrie chimique, la pétrochimie, les cosmétiques et la pharmacie qui est concernée par ce sujet. Toutes les activités de la métallurgie, la chaudronnerie, la tôlerie, la serrurerie. sont concernés par ce sujet, les bâtiments, les travaux publics, l'automobile, le garagiste comme le carrossier. Dans le domaine de l'aéronautique, ça va être aussi les gens qui font de l'entretien, du nettoyage de certains locaux, l'agroalimentaire, les laboratoires d'analyse. Donc on peut avoir tout ce qui va tourner aussi, ne serait-ce que dans des métiers de proximité qu'on connaît tous, comme notre coiffeuse ou notre coiffeur, la beauté et l'esthétique. tous ces domaines sont impactés à plus ou moins grande échelle par la prévention du risque chimique.

  • Speaker #0

    Puisque les produits chimiques sont, on l'a bien compris, partout, comment réaliser une évaluation efficace dans une entreprise, dans une industrie ?

  • Speaker #1

    On va partir d'un inventaire physique des produits utilisés, stockés, émis ou éventuellement des déchets éliminés. Je voudrais vraiment insister sur la partie des produits utilisés, donc avec des notions de quantité. de fréquences d'utilisation qui vont permettre éventuellement de pondérer et de recentrer les inventaires physiques des produits utilisés. Après, pour tous ces produits utilisés, on va passer à l'examen des fiches de données de sécurité pour identifier si parmi eux, il y a des produits qui sont visés par le décret CMR, donc celui qui a le plus de contraintes avec la substitution, et pour pouvoir après... mettre en place une démarche de prévention telle que le prévoient les principes généraux de prévention, puisque le risque chimique subit et suit les mêmes prérogatives.

  • Speaker #0

    Stéphane, est-ce que vous pouvez nous donner des exemples concrets de mesures de prévention collective contre les risques chimiques ?

  • Speaker #1

    Alors, puisqu'on parle de la substitution, il n'y a pas très longtemps en arrière, il y a encore eu des... des actions de substitution d'envergure, dans le domaine par exemple sur la région Rhône-Alpes, du décolletage avec toute la substitution des solvants chlorés qui servaient à faire du dégraissage, soit par des solvants, soit par du dégraissage lessiviel ou biologique. On voit aussi dans de nombreuses activités la substitution de fontaines de dégraissage à des solvants passées à des fontaines de dégraissage en biologique. Donc là, non seulement on traite aussi... la substitution du risque chimique, mais on amène aussi une solution par exemple par rapport à la prévention incendie-explosion. Derrière, on peut passer d'un soudage manuel à un soudage robotisé. On va réduire les expositions. On peut travailler sur la réduction des émissions en baissant la température d'un bain de traitement de surface ou son côté émissif par le mode de... de brassage du bain, on va jouer sur son caractère émissif. Et puis après, en mesure de prévention collective un peu plus technique, on a le fameux captage à la source, qui avec tous les principes généraux de ventilation, et par exemple un des exemples les plus fréquents, qui sont souvent mis en évident pour la réduction des expositions aux fumées de soudage pour les soudeurs, la fameuse torche aspirante qui est très souvent mise en avant. est de plus en plus utilisé, adopté par les soudeurs. Après, on a les cabines de peinture, de métallisation, de grenaillage, où on joue un rôle de prévention collective, non seulement pour l'opérateur qui évolue au sein de cette cabine, mais aussi pour toutes les personnes qui évoluent dans l'environnement des situations de travail.

  • Speaker #0

    Je rebondis sur votre exemple de substitution de solvants pour quelque chose de plus naturel. est-ce que On peut dire que c'est une démarche globale de l'industrie qui tend à verdir un peu ses pratiques ou ça reste vraiment à la marge ?

  • Speaker #1

    Il y a des éléments d'actualité qui sont liés aussi à des règlements européens. Par exemple, la substitution du chrome 6 dans toutes les activités de traitement de surface, elle est engagée. Après, il y a des points encore de très grande difficulté. Il y a des activités sur lesquelles on n'est pas obligé encore de travailler avec. avec du chromcisme et tout ça, c'est soumis à la dérogation. Après, effectivement, il y a une volonté de verdir de plus en plus de solutions de dégraissage en mode lessiviel ou voie biologique. Il y a des choses de cette nature-là. Après, oui, l'industrie est en train de gérer une certaine transition. Il y a des domaines d'activité pour lesquels ça sera très compliqué.

  • Speaker #0

    Oui, il y a encore de belles années pour... toutes les équipes de recherche et développement en chimie pour nous trouver des molécules efficaces et moins dangereuses, bien sûr. Quel rôle jouent les équipements de protection individuels dans cette prévention des risques chimiques ?

  • Speaker #1

    Alors, effectivement, elle est complémentaire dans de nombreuses situations, mais par contre, c'est le premier des remparts, malheureusement, éventuellement à mettre en place, pas malheureusement ou heureusement, parce que ça va être le plus facile éventuellement à déployer. C'est celui qui va demander... Un investissement moins conséquent que certaines mises en place de protection collective, notamment quand il s'agit d'installation de ventilation. Et puis il y a des cas maintenant où on sait que c'est absolument nécessaire de recourir à de la protection individuelle. Impossible de faire rentrer quelqu'un dans une cabine de grenaillage sans sac à goût l'adduction d'air. Et je dirais maintenant, par retour d'expérience depuis plus de 20 ans dans le domaine du soudage, tout soudeur qui soude avec métal d'apport doit être équipé ou devrait être équipé d'une cagoule à ventilation assistée digne de ce nom et qui continuera à le protéger pendant les opérations de meulage. Donc oui, si on prend les principes généraux de prévention, c'est l'un des derniers points. Il faut privilégier la protection collective vis-à-vis de la protection individuelle. Mais la protection individuelle reste incontournable dans de nombreuses situations et elle peut être mise en œuvre. en premier lieu à titre de mesure conservatoire en attendant de pouvoir faire une étude de poste et une étude d'investissement qui va être beaucoup plus conséquente.

  • Speaker #0

    Stéphane Alonso, c'est là votre cœur de métier. Comment vous parvenez à former, informer efficacement les salariés sur les risques chimiques ?

  • Speaker #1

    Il y a différentes stratégies pour former, informer les salariés. Moi, je vais livrer ma pratique. Les salariés directement concernés par le risque chimique. Le mieux, c'est souvent de les former, les informer directement à leur poste de travail en prenant leur réalité de l'exposition aux risques chimiques, en utilisant et en les aidant à décrypter les pictogrammes sur les produits chimiques qu'ils peuvent utiliser quand ce ne sont pas des agents chimiques émis, les aider, mais sur les produits qu'ils utilisent au quotidien très régulièrement. et puis travailler sur leur environnement de travail, sur leur protection individuelle, sur la protection collective qu'ils ont à disposition ou qu'éventuellement, on va leur demander d'adopter, par exemple, pour un soudeur qui n'aurait pas de torche aspirante, on va lui parler de faire des essais de torche aspirante et on va lui parler des enjeux en termes de santé et pourquoi on veut modifier son environnement de travail. Il y a des tas de sujets comme ça. Moi, mon credo, c'est... Les salariés, on s'en occupe et on les forme, les informe sur le terrain. D'autres personnes dans les structures d'entreprise, on peut leur faire des choses beaucoup plus théoriques avec des tas de diaporamas et PowerPoint sur le risque chimique. Mais si on veut atteindre le salarié dans son usage et sur ses conditions de travail, le mieux c'est de le prendre sur son terrain et d'aller le chercher sur son terrain.

  • Speaker #0

    On a tous en tête des accidents en matière de stockage de produits chimiques dangereux. Malheureusement, ils font parfois la une des médias. Quelles sont les bonnes pratiques en matière de stockage de produits chimiques dangereux ?

  • Speaker #1

    Sur le stockage des produits chimiques dangereux, une des bases, c'est d'avoir des règles d'organisation qui vont permettre de limiter tout ce qu'il pourrait y avoir en termes de risques, avec des rétentions. éventuellement la ventilation, la gestion de toutes les incompatibilités qui peuvent se traduire par des réactions chimiques aussi très dangereuses et violentes. Et puis penser aussi à des épandages accidentels, donc avoir des kits absorbants, des ventilations éventuellement à plusieurs vitesses, en fonction de si quelqu'un pénètre dans le local de stockage pour aller chercher quelque chose et qu'il ne se passe rien. et puis si quelqu'un a un problème pénètrent dans le local et qu'éventuellement il y a un épandage accidentel d'un fût de solvant, d'un bidon de peinture ou le déversement accidentel d'un gros sac d'un composé solide. Donc voilà, il va falloir penser au nettoyage. Souvent les problèmes c'est lié à une organisation qui n'a pas été complètement bien pensée et bien gérée.

  • Speaker #0

    Et quid de la surveillance médicale des travailleurs qui sont justement exposés à ces risques chimiques ? Est-ce qu'on doit les surveiller d'une manière spéciale, particulière ?

  • Speaker #1

    Effectivement, il y a besoin de mettre en place un suivi médical. Le but, c'est d'avoir un dépistage précoce des effets sur la santé, évaluation des interactions entre la santé au travail. Le but d'une industrie, c'est de sortir des produits avec... le moins d'accidents du travail possible et de ne pas produire non plus de gens qui vont être malades. Alors malades professionnellement avec des inaptitudes si c'est en cour carrière ou éventuellement malades à la retraite. Le but c'est de faire travailler les gens dans les meilleures conditions possibles et qu'ils profitent le plus possible de leur retraite. Alors ce suivi médical va être pris en charge par les services de prévention et de santé. inter-entreprise, ce qu'on appelle plus communément la médecine du travail. Et pour certains salariés exposés par exemple à ces fameux CMR, ces produits cancérogènes, mutagènes ou prototoxiques, il est prévu aussi un suivi individuel renforcé avec des examens médicaux allant jusqu'à l'aptitude ou l'inaptitude au poste de travail. C'est valable aussi pour les salariés livrés à la... à des expositions potentielles à l'amiante et puis d'autres activités. Donc oui, c'est un point important. Moi, dans mon passé professionnel, on a collaboré très souvent avec des services de santé au travail, médecins du travail, et puis leurs cellules pluridisciplinaires, et notamment les toxicologues qui font partie de ces services-là.

  • Speaker #0

    Quelles peuvent jouer les nouvelles technologies dans cette amélioration de la prévention des risques chimiques, d'après vous ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si par nouvelles technologies, il faut penser à l'intelligence artificielle. L'intelligence artificielle va pouvoir aider éventuellement sur certaines modélisations, exploitation de bases de données et de données compilées au niveau des différents grands organismes, tels que l'INRS ou l'IRSST, pour travailler sur des simulations et des modèles potentiels d'exposition. leur valeur pour. pour tous les risques professionnels. Et puis après, il y a des technologies aussi qui permettent d'avoir moins de travaux manuels et d'exposition de salariés, où on transforme le salarié en opérateur, sur de la robotisation, sur de la fabrication additive, l'impression 3D. Il y a des choses qui contribuent à réduire les procédés émissifs et à éloigner concrètement. les voies respiratoires des salariés des zones principales d'émission.

  • Speaker #0

    Pour conclure, quels conseils essentiels vous donneriez aux industriels pour améliorer cette fameuse prévention des risques chimiques dans leur entreprise ?

  • Speaker #1

    Ne pas avoir peur de se lancer sur le risque chimique. Le risque chimique, ce n'est pas le travail exclusif ou l'apanage exclusif d'ingénieurs chimistes. On peut, avec les bases de l'INRS, les services de santé au travail, les CARSAT, éventuellement l'inspection du travail aussi, de temps à autre. Ils ne sont pas là que pour faire du contrôle et de la répression. Ils peuvent jouer aussi des rôles de prévention. Il y a plusieurs documents, comme l'évaluation du risque chimique, le dossier d'installation de ventilation. Tout ça, ce sont des obligations réglementaires, mais il faut arriver à transformer. La vision comme quoi c'est une contrainte d'en faire une opportunité et de transformer ces outils, ces documents à remplir comme une réelle opportunité et un outil pratique et technique. qui permet d'avoir une visibilité du vrai fonctionnement, du travail réel et vraiment en faire un outil qui aide à mener une politique de prévention et pas simplement à répondre à une obligation réglementaire de cette nature. Après, bien évidemment, de temps à autre, il ne faut pas hésiter à se faire aider par des consultants qui ont une vision la plus pratique possible de la prévention du risque chimique.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Stéphane Alonso pour ces précieux conseils. On se retrouve bientôt pour un nouvel épisode consacré aux risques industriels. D'ici là, restez vigilants. A très vite.

Description

Ils sont invisibles, omniprésents et parfois sous-estimés : les risques chimiques menacent chaque jour la santé des travailleurs. Dans cet épisode du RéSeau de l'industrie proposé par RS France, Stéphane Alonso, expert en prévention chez SA'RICH Conseils, lève le voile sur les dangers réels, les obligations légales, les erreurs fréquentes et surtout les solutions concrètes pour protéger efficacement les salariés. Une plongée passionnante et pragmatique au cœur d’un enjeu majeur pour toutes les entreprises.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Vous écoutez le Réseau de l'Industrie de RS, où les voix des spécialistes résonnent autour des sujets clés du secteur. Bonjour à tous, les risques chimiques sont omniprésents dans l'industrie, menaçant quotidiennement la santé des travailleurs. Comment les identifier ? Comment s'en protéger ? Aujourd'hui, nous plongeons au cœur de la prévention des risques chimiques avec notre expert Stéphane Alonso, dirigeant de Sarich Conseil. Bonjour.

  • Speaker #1

    Bonjour Stéphanie.

  • Speaker #0

    Alors en guise d'introduction, est-ce que vous pourriez nous expliquer ce que sont les risques chimiques dans l'industrie ?

  • Speaker #1

    La plupart des activités industrielles exposent les travailleurs aux risques chimiques. Ça va être des produits qui vont être fabriqués, qui vont être utilisés, mis en œuvre, mis en jeu délibérément. Et puis aussi, il y a tout ce qui concerne les poussières, les fumées, des gaz, vapeurs, qui vont être émis par de nombreux procédés de travail. En fait, le risque chimique, c'est l'ensemble de situations dangereuses qui impliquent des produits chimiques dans des conditions d'utilisation et d'exposition particulières qui vont demander des éléments de gestion, de maîtrise de ce risque.

  • Speaker #0

    Et du point de vue des employeurs, quelles sont les principales obligations légales en termes de prévention des risques chimiques ?

  • Speaker #1

    La démarche va commencer... commencer par une évaluation du risque chimique en lien avec le document unique d'évaluation des risques professionnels. L'évaluation des risques chimiques va être une entité, un chapitre spécifique qui demande sa propre démarche d'évaluation avec l'identification des situations et des produits dangereux pour aller sur des démarches de substitution, par exemple la substitution des produits cancérogènes, mutagènes, reprotoxiques. la paix. plus obligatoire possible à instruire dans la démarche d'évaluation. La démarche d'évaluation va concerner tout ce qui est le fonctionnement des équipements de protection collective, la mise à disposition, le port des équipements de protection individuelle. Tout part d'une très bonne évaluation du risque chimique.

  • Speaker #0

    Avant qu'on parle davantage de cette évaluation, comment la rendre efficace concrètement, quels sont les... Les secteurs de l'industrie les plus touchés par ces risques chimiques, les plus concernés ?

  • Speaker #1

    Alors, le risque chimique concerne vraiment tout le monde. C'est ce que je me plais à dire souvent quand je parlais de mon métier. On me disait, ah bah oui, toi, en région lyonnaise, avec le couloir de la chimie. Mais en fait, non, il n'y a pas que l'industrie chimique, la pétrochimie, les cosmétiques et la pharmacie qui est concernée par ce sujet. Toutes les activités de la métallurgie, la chaudronnerie, la tôlerie, la serrurerie. sont concernés par ce sujet, les bâtiments, les travaux publics, l'automobile, le garagiste comme le carrossier. Dans le domaine de l'aéronautique, ça va être aussi les gens qui font de l'entretien, du nettoyage de certains locaux, l'agroalimentaire, les laboratoires d'analyse. Donc on peut avoir tout ce qui va tourner aussi, ne serait-ce que dans des métiers de proximité qu'on connaît tous, comme notre coiffeuse ou notre coiffeur, la beauté et l'esthétique. tous ces domaines sont impactés à plus ou moins grande échelle par la prévention du risque chimique.

  • Speaker #0

    Puisque les produits chimiques sont, on l'a bien compris, partout, comment réaliser une évaluation efficace dans une entreprise, dans une industrie ?

  • Speaker #1

    On va partir d'un inventaire physique des produits utilisés, stockés, émis ou éventuellement des déchets éliminés. Je voudrais vraiment insister sur la partie des produits utilisés, donc avec des notions de quantité. de fréquences d'utilisation qui vont permettre éventuellement de pondérer et de recentrer les inventaires physiques des produits utilisés. Après, pour tous ces produits utilisés, on va passer à l'examen des fiches de données de sécurité pour identifier si parmi eux, il y a des produits qui sont visés par le décret CMR, donc celui qui a le plus de contraintes avec la substitution, et pour pouvoir après... mettre en place une démarche de prévention telle que le prévoient les principes généraux de prévention, puisque le risque chimique subit et suit les mêmes prérogatives.

  • Speaker #0

    Stéphane, est-ce que vous pouvez nous donner des exemples concrets de mesures de prévention collective contre les risques chimiques ?

  • Speaker #1

    Alors, puisqu'on parle de la substitution, il n'y a pas très longtemps en arrière, il y a encore eu des... des actions de substitution d'envergure, dans le domaine par exemple sur la région Rhône-Alpes, du décolletage avec toute la substitution des solvants chlorés qui servaient à faire du dégraissage, soit par des solvants, soit par du dégraissage lessiviel ou biologique. On voit aussi dans de nombreuses activités la substitution de fontaines de dégraissage à des solvants passées à des fontaines de dégraissage en biologique. Donc là, non seulement on traite aussi... la substitution du risque chimique, mais on amène aussi une solution par exemple par rapport à la prévention incendie-explosion. Derrière, on peut passer d'un soudage manuel à un soudage robotisé. On va réduire les expositions. On peut travailler sur la réduction des émissions en baissant la température d'un bain de traitement de surface ou son côté émissif par le mode de... de brassage du bain, on va jouer sur son caractère émissif. Et puis après, en mesure de prévention collective un peu plus technique, on a le fameux captage à la source, qui avec tous les principes généraux de ventilation, et par exemple un des exemples les plus fréquents, qui sont souvent mis en évident pour la réduction des expositions aux fumées de soudage pour les soudeurs, la fameuse torche aspirante qui est très souvent mise en avant. est de plus en plus utilisé, adopté par les soudeurs. Après, on a les cabines de peinture, de métallisation, de grenaillage, où on joue un rôle de prévention collective, non seulement pour l'opérateur qui évolue au sein de cette cabine, mais aussi pour toutes les personnes qui évoluent dans l'environnement des situations de travail.

  • Speaker #0

    Je rebondis sur votre exemple de substitution de solvants pour quelque chose de plus naturel. est-ce que On peut dire que c'est une démarche globale de l'industrie qui tend à verdir un peu ses pratiques ou ça reste vraiment à la marge ?

  • Speaker #1

    Il y a des éléments d'actualité qui sont liés aussi à des règlements européens. Par exemple, la substitution du chrome 6 dans toutes les activités de traitement de surface, elle est engagée. Après, il y a des points encore de très grande difficulté. Il y a des activités sur lesquelles on n'est pas obligé encore de travailler avec. avec du chromcisme et tout ça, c'est soumis à la dérogation. Après, effectivement, il y a une volonté de verdir de plus en plus de solutions de dégraissage en mode lessiviel ou voie biologique. Il y a des choses de cette nature-là. Après, oui, l'industrie est en train de gérer une certaine transition. Il y a des domaines d'activité pour lesquels ça sera très compliqué.

  • Speaker #0

    Oui, il y a encore de belles années pour... toutes les équipes de recherche et développement en chimie pour nous trouver des molécules efficaces et moins dangereuses, bien sûr. Quel rôle jouent les équipements de protection individuels dans cette prévention des risques chimiques ?

  • Speaker #1

    Alors, effectivement, elle est complémentaire dans de nombreuses situations, mais par contre, c'est le premier des remparts, malheureusement, éventuellement à mettre en place, pas malheureusement ou heureusement, parce que ça va être le plus facile éventuellement à déployer. C'est celui qui va demander... Un investissement moins conséquent que certaines mises en place de protection collective, notamment quand il s'agit d'installation de ventilation. Et puis il y a des cas maintenant où on sait que c'est absolument nécessaire de recourir à de la protection individuelle. Impossible de faire rentrer quelqu'un dans une cabine de grenaillage sans sac à goût l'adduction d'air. Et je dirais maintenant, par retour d'expérience depuis plus de 20 ans dans le domaine du soudage, tout soudeur qui soude avec métal d'apport doit être équipé ou devrait être équipé d'une cagoule à ventilation assistée digne de ce nom et qui continuera à le protéger pendant les opérations de meulage. Donc oui, si on prend les principes généraux de prévention, c'est l'un des derniers points. Il faut privilégier la protection collective vis-à-vis de la protection individuelle. Mais la protection individuelle reste incontournable dans de nombreuses situations et elle peut être mise en œuvre. en premier lieu à titre de mesure conservatoire en attendant de pouvoir faire une étude de poste et une étude d'investissement qui va être beaucoup plus conséquente.

  • Speaker #0

    Stéphane Alonso, c'est là votre cœur de métier. Comment vous parvenez à former, informer efficacement les salariés sur les risques chimiques ?

  • Speaker #1

    Il y a différentes stratégies pour former, informer les salariés. Moi, je vais livrer ma pratique. Les salariés directement concernés par le risque chimique. Le mieux, c'est souvent de les former, les informer directement à leur poste de travail en prenant leur réalité de l'exposition aux risques chimiques, en utilisant et en les aidant à décrypter les pictogrammes sur les produits chimiques qu'ils peuvent utiliser quand ce ne sont pas des agents chimiques émis, les aider, mais sur les produits qu'ils utilisent au quotidien très régulièrement. et puis travailler sur leur environnement de travail, sur leur protection individuelle, sur la protection collective qu'ils ont à disposition ou qu'éventuellement, on va leur demander d'adopter, par exemple, pour un soudeur qui n'aurait pas de torche aspirante, on va lui parler de faire des essais de torche aspirante et on va lui parler des enjeux en termes de santé et pourquoi on veut modifier son environnement de travail. Il y a des tas de sujets comme ça. Moi, mon credo, c'est... Les salariés, on s'en occupe et on les forme, les informe sur le terrain. D'autres personnes dans les structures d'entreprise, on peut leur faire des choses beaucoup plus théoriques avec des tas de diaporamas et PowerPoint sur le risque chimique. Mais si on veut atteindre le salarié dans son usage et sur ses conditions de travail, le mieux c'est de le prendre sur son terrain et d'aller le chercher sur son terrain.

  • Speaker #0

    On a tous en tête des accidents en matière de stockage de produits chimiques dangereux. Malheureusement, ils font parfois la une des médias. Quelles sont les bonnes pratiques en matière de stockage de produits chimiques dangereux ?

  • Speaker #1

    Sur le stockage des produits chimiques dangereux, une des bases, c'est d'avoir des règles d'organisation qui vont permettre de limiter tout ce qu'il pourrait y avoir en termes de risques, avec des rétentions. éventuellement la ventilation, la gestion de toutes les incompatibilités qui peuvent se traduire par des réactions chimiques aussi très dangereuses et violentes. Et puis penser aussi à des épandages accidentels, donc avoir des kits absorbants, des ventilations éventuellement à plusieurs vitesses, en fonction de si quelqu'un pénètre dans le local de stockage pour aller chercher quelque chose et qu'il ne se passe rien. et puis si quelqu'un a un problème pénètrent dans le local et qu'éventuellement il y a un épandage accidentel d'un fût de solvant, d'un bidon de peinture ou le déversement accidentel d'un gros sac d'un composé solide. Donc voilà, il va falloir penser au nettoyage. Souvent les problèmes c'est lié à une organisation qui n'a pas été complètement bien pensée et bien gérée.

  • Speaker #0

    Et quid de la surveillance médicale des travailleurs qui sont justement exposés à ces risques chimiques ? Est-ce qu'on doit les surveiller d'une manière spéciale, particulière ?

  • Speaker #1

    Effectivement, il y a besoin de mettre en place un suivi médical. Le but, c'est d'avoir un dépistage précoce des effets sur la santé, évaluation des interactions entre la santé au travail. Le but d'une industrie, c'est de sortir des produits avec... le moins d'accidents du travail possible et de ne pas produire non plus de gens qui vont être malades. Alors malades professionnellement avec des inaptitudes si c'est en cour carrière ou éventuellement malades à la retraite. Le but c'est de faire travailler les gens dans les meilleures conditions possibles et qu'ils profitent le plus possible de leur retraite. Alors ce suivi médical va être pris en charge par les services de prévention et de santé. inter-entreprise, ce qu'on appelle plus communément la médecine du travail. Et pour certains salariés exposés par exemple à ces fameux CMR, ces produits cancérogènes, mutagènes ou prototoxiques, il est prévu aussi un suivi individuel renforcé avec des examens médicaux allant jusqu'à l'aptitude ou l'inaptitude au poste de travail. C'est valable aussi pour les salariés livrés à la... à des expositions potentielles à l'amiante et puis d'autres activités. Donc oui, c'est un point important. Moi, dans mon passé professionnel, on a collaboré très souvent avec des services de santé au travail, médecins du travail, et puis leurs cellules pluridisciplinaires, et notamment les toxicologues qui font partie de ces services-là.

  • Speaker #0

    Quelles peuvent jouer les nouvelles technologies dans cette amélioration de la prévention des risques chimiques, d'après vous ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si par nouvelles technologies, il faut penser à l'intelligence artificielle. L'intelligence artificielle va pouvoir aider éventuellement sur certaines modélisations, exploitation de bases de données et de données compilées au niveau des différents grands organismes, tels que l'INRS ou l'IRSST, pour travailler sur des simulations et des modèles potentiels d'exposition. leur valeur pour. pour tous les risques professionnels. Et puis après, il y a des technologies aussi qui permettent d'avoir moins de travaux manuels et d'exposition de salariés, où on transforme le salarié en opérateur, sur de la robotisation, sur de la fabrication additive, l'impression 3D. Il y a des choses qui contribuent à réduire les procédés émissifs et à éloigner concrètement. les voies respiratoires des salariés des zones principales d'émission.

  • Speaker #0

    Pour conclure, quels conseils essentiels vous donneriez aux industriels pour améliorer cette fameuse prévention des risques chimiques dans leur entreprise ?

  • Speaker #1

    Ne pas avoir peur de se lancer sur le risque chimique. Le risque chimique, ce n'est pas le travail exclusif ou l'apanage exclusif d'ingénieurs chimistes. On peut, avec les bases de l'INRS, les services de santé au travail, les CARSAT, éventuellement l'inspection du travail aussi, de temps à autre. Ils ne sont pas là que pour faire du contrôle et de la répression. Ils peuvent jouer aussi des rôles de prévention. Il y a plusieurs documents, comme l'évaluation du risque chimique, le dossier d'installation de ventilation. Tout ça, ce sont des obligations réglementaires, mais il faut arriver à transformer. La vision comme quoi c'est une contrainte d'en faire une opportunité et de transformer ces outils, ces documents à remplir comme une réelle opportunité et un outil pratique et technique. qui permet d'avoir une visibilité du vrai fonctionnement, du travail réel et vraiment en faire un outil qui aide à mener une politique de prévention et pas simplement à répondre à une obligation réglementaire de cette nature. Après, bien évidemment, de temps à autre, il ne faut pas hésiter à se faire aider par des consultants qui ont une vision la plus pratique possible de la prévention du risque chimique.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Stéphane Alonso pour ces précieux conseils. On se retrouve bientôt pour un nouvel épisode consacré aux risques industriels. D'ici là, restez vigilants. A très vite.

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