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Le RéSeau de l'industrie

Utiliser les serious game pour sensibiliser à la sécurité au travail

Utiliser les serious game pour sensibiliser à la sécurité au travail

19min |23/03/2025|

86

Play
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Description

Et si la sécurité au travail devenait un jeu ? Les Serious Games et Escape Games ne sont plus réservés aux loisirs, ils s’invitent désormais dans les formations en entreprise pour révolutionner la prévention des risques. Comment transformer un sujet souvent perçu comme contraignant en une expérience engageante et marquante ? Dans cet épisode du Réseau de l'Industrie proposé par RS France, nous accueillons Perrine Corvest, gérante d’Atiprev, une entreprise pionnière dans la gamification des formations en sécurité. Découvrez comment ces outils ludiques captivent les salariés, favorisent la mémorisation et ancrent durablement les bons réflexes sur le terrain.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Vous écoutez le réseau de l'industrie de RS, où les voix des spécialistes résonnent autour des sujets clés du secteur. Jeux collaboratifs ou virtuels et sécurité industrielle, un mariage improbable ? Pas si sûr ! Aujourd'hui, nous plongeons dans l'univers fascinant des Serious Game et Esquette Game, ces outils ludiques qui révolutionnent la prévention des risques. Notre invitée, Perrine Corvest, gérante de Hattiprev, nous dévoile comment transformer chaque employé en un acteur engagé de la sécurité, carte en main. Préparez-vous à redécouvrir la formation à la sécurité sous un tout nouveau jour. Bonjour Périne, vous êtes, on peut le dire, chez Atiprev, des pionniers des solutions gamifiées pour la sécurité au travail.

  • Speaker #1

    Bonjour Stéphanie, en tout cas merci de me recevoir. Effectivement, avec Atiprev, ça fait un peu plus de 4 ans qu'on anime en gamifiant nos solutions sur des thématiques de sécurité et de prévention. À TIPREV, en fait, on est tous les trois des anciens préventeurs du BTP et on est aussi des formateurs amiantes. Donc, on a le double casquette. Pour ma part, je suis une ancienne chargée de prévention dans une entreprise de couverture, une TPE. Il y a cinq ans, j'ai changé d'activité, je suis devenue formatrice et notamment formatrice avec une expertise en amiantes. Bon, il faut dire les choses, l'amiante aujourd'hui, ce n'est pas quelque chose qui fait rêver. Et donc du coup, quand j'ai commencé, je sentais qu'il y avait ce besoin où les participants, ils traînaient des pieds, ils n'étaient pas contents et ils n'avaient pas le sourire en arrivant. Et du coup, j'ai eu vraiment ce besoin de mettre des jeux, de dynamiser ces formations pour les rendre ne serait-ce que plus intéressantes et aussi vraiment plus enrichissantes, plus dynamiques et beaucoup plus en mouvement. La première raison qui a fait qu'on a choisi de mettre du jeu... pour parler de sécurité et de prévention au travail, c'est de se dire qu'on crée des moments où on rend les participants actifs, que ce soit pour des formations ou pour des sensibilisations, mais vraiment que les participants soient en partie prenantes du sujet sur la thématique qu'on aborde. C'est vraiment de casser l'effet descendant, qu'on soit vraiment sur un discours ou des échanges latéraux plutôt qu'un discours... à base de PowerPoint, moi j'en pouvais plus des PowerPoints. Même quand j'étais participante à des formations, ça m'ennuyait. Donc je me dis que si moi je m'ennuie, les autres aussi. Donc on s'est mis à ludifier vraiment beaucoup plus nos formations ambiantes. Et en fait, dans nos formations, on a aussi des encadrants, on a aussi des préventeurs, et qui nous ont mis au défi de créer des jeux, des solutions pour leur journée sécurité. Au début, c'est parti sur des gestes qui sauvent, parce que dans le monde du BTP, c'est vraiment un sujet, une thématique importante. Mais le projet Atiprev, c'est prévention atypique. Il est né comme ça parce que la ludification avait vraiment des effets et des impacts positifs sur l'implication des participants sur des thématiques de prévention et de sécurité.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça marche pour tout le monde ? Ce recours au jeu est efficace pour tous les profils de salariés ?

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a toujours...

  • Speaker #0

    ceux qui ne sont pas très réceptifs ou qui traînent les pieds.

  • Speaker #1

    Il faut être clair, il y a toujours des réfractaires dans toutes les formations, dans tous les ateliers. Il y en a toujours qui... Moi, je les appelle les « green shoes » . C'est un mot plutôt infectif, mais voilà. Il faut savoir qu'aborder des thématiques de sujets de sécurité, prévention, ou même on peut aller au-delà sur de la qualité de vie au travail, c'est des sujets sérieux. Souvent, les personnes trouvent que ludifier, c'est infantilisant, c'est infantile. C'est pour les enfants, en fait, ce n'est pas pour les adultes. Aujourd'hui, avec 4-5 années de retour d'expérience, les mœurs, elles changent aujourd'hui. Et les personnes qui viennent à recul en formation, c'est souvent des personnes qui sont aussi... On leur impose de venir en formation, ils ne savent pas pourquoi, on ne leur donne pas du sens à la formation. Beaucoup, ce sont des personnes qui sont... Je ne vais pas parler du personnel de bureau, mais des personnes qui sont en production, qui sont sur le terrain ou qui sont actifs. Là, pendant une formation, on va les mettre dans une salle enfermée. Et le fait de mettre des outils comme des jeux, ça va pallier ces freins. Et les participants, ça leur permet aussi, comme on n'est plus sur du descendant, ça va leur permettre de partager, de s'exprimer, chose qu'on n'a pas souvent le temps de faire en entreprise. Et du coup, aussi de partager une expérience qu'ils ont vécue et de prendre les expériences que les autres participants ont aussi vécues. Pour moi, le jeu aujourd'hui, c'est vraiment un outil qui va rassembler. Ça doit être très dynamique. Et puis après, dans les jeux, on gagne des points. Il y a toujours des mauvais perdants. Mais au final, nous, dans nos solutions, on a pris une partie qui n'a aucun perdant. Et au final, ça se passe très bien.

  • Speaker #0

    Oui, c'est forcément très fédérateur comme solution, mais pas que. Les neurosciences ont démontré que le jeu favorise également la mémorisation. Comment est-ce que vous arrivez à exploiter ça dans vos formations ?

  • Speaker #1

    Alors aujourd'hui, effectivement, quand on parle de neurosciences et qu'on regarde un petit peu les études, les études démontrent qu'en fait, notre cerveau, c'est comme une boîte noire, qu'il est feignant. Et en fait, lui, sa fonction première, c'est de faire des économies d'énergie. Donc du coup, si par exemple, je prends un schéma d'une personne qui est en apprentissage, on va caler ces neurotransmetteurs comme un réseau autoroutier. Et donc, du coup, quand on va être en situation d'apprentissage, notre cerveau, il va faire du câblage. On va créer des départementales, des autoroutes. Enfin, voilà, on va créer notre réseau autoroutier. Quand on le développe, ça s'agrandit. Attention, par contre, quand on est expérimenté, en fait, ce câblage, notre cerveau, il va passer en mode automatique. Et ça, tout le monde le fait. On est tous égaux là-dessus. Par exemple, marcher, c'est automatique. On ne réfléchit plus. Quand on sait lire, pareil, on ne réfléchit plus. Quand on écrit, c'est la même chose.

  • Speaker #0

    Conduire, parfois aussi.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est vraiment quelque chose que j'aborde quand je parle du risque routier, parce qu'effectivement, on a l'habitude de dire « Tiens, notre voiture, elle rentre toute seule à la maison. » Et donc, du coup, ces automatismes, en fait, ils vont augmenter le risque d'erreur, même pour des personnes expérimentées. C'est ce qu'on appelle la fameuse erreur humaine. Par contre, le fait d'utiliser justement les jeux pour développer la mémoire, On va solliciter les participants de différentes façons. Alors, notamment, c'est ce que je disais tout à l'heure, en fait, on va les rendre actifs. Et le fait qu'ils soient actifs, qu'ils aient une participation active par des simulations, par des quiz, par aussi des apprentissages en découverte, c'est-à-dire qu'ils ne connaissent pas un sujet, mais par le jeu, ils vont découvrir. On va développer le fameux réseau routier dont je parlais tout à l'heure, donc du câblage. Donc, du coup, leur objectif, à eux, ça va être de stimuler, on va stimuler le cerveau. Ensuite, on va intervenir sur... les émotions des participants. De par l'environnement dans lequel on est, on va essayer de mettre aussi un environnement où on est en bienveillance, on va rester hyper positif. Il faut que l'agitateur, en fait, pour nous, il est là aussi pour dynamiser et rendre ça très positif. Et du coup, ces émotions, en fait, elles vont favoriser la mémorisation par des anecdotes ou par des cas concrets. Enfin, il y a les ateliers courts, la durée de l'atelier. c'est aussi pour garder l'attention et éviter qu'on s'épuise cérébralement au bout d'un moment. Comme une formation d'une journée sur un powerpoint, on dévie très vite parce qu'on n'est plus stimulé et qu'on est sur des formats lourds. Et enfin, il y a le fait d'être sur la personnalisation d'ateliers, personnaliser les jeux, que ce soit pour un profil, que ce soit pour une activité, un métier, ou même faire le lien entre le perso et le pro. ça va donner du sens aux participants. Et donc du coup, le jeu, il va permettre de créer du câblage ou de recréer du câblage ou de redévelopper notre réseau autoroutier, que ce soit pour des néophytes qui n'ont pas d'expérience ou pour des personnes expérimentées. Et en fait, ce qui va être intéressant dans la ludification des jeux, en tout cas pour tout ce qu'on vient de voir, c'est le fait de répéter le message. Mais par contre, effectivement, une chose est sûre, c'est que le jeu seul ne va pas faire... tout en matière de sécurité et en matière de prévention des risques.

  • Speaker #0

    Alors pour qu'on comprenne bien, est-ce que vous pouvez nous décrire un de vos Serious Games phares ?

  • Speaker #1

    Alors celui auquel je pense en premier, ça va être le PrevQuiz. C'est un jeu de plateau qui s'adapte à tous les métiers, à toutes les activités, tout profil, même toute entreprise, tout sujet, et en plus on peut le personnaliser à l'infini. Alors moi personnellement, je l'adore vraiment ce jeu. Pourquoi ? Parce qu'en fait, j'en apprends autant que les participants. On est sur un format court, donc on est entre 15 minutes à une heure. Ça peut être sur des moments figés, comme ça peut être aussi sur des groupes qui vont venir en passage, au fur et à mesure du temps qu'on leur aura alloué. Et c'est un challenge en équipe. Du coup, ça va aussi créer de la cohésion. Il y a des questions de rapidité avec des buzzers. Les buzzers, ça va aussi développer la prise de décision rapide. Il va y avoir aussi des questions directement aux équipes. Donc là, ça va amener de l'échange, des réflexions entre eux, et puis aussi un partage de connaissances et de savoirs. Et aussi, on va les mettre en action. Donc du coup, avec des simulations, on va aussi leur demander de faire attention, d'être vigilant par des actions vraiment concrètes sur leur environnement, là où ils seront actuellement, qu'ils connaissent ou qu'ils ne connaissent pas les lieux. Quand on parle par exemple du risque électrique, On ne va pas recréer des risques, donc on ne va pas leur faire des mises sous tension ou des vraies VAT par exemple, ou des vraies consignations. Mais par exemple, si on reste sur le risque électrique, on va faire le lien avec leur environnement. Donc ça pourrait être tout simplement, on va leur demander de faire une action, identifier tous les risques électriques autour d'eux, dans leur environnement. Ça peut être également aller me chercher l'extincteur le plus proche. Donc ça voudrait déjà dire qu'ils ont été vigilants avant et qu'ils savent où est l'extincteur le plus proche. Et puis d'aller vérifier si cet extincteur-là peut être utilisé sur un début d'incendie d'origine électrique. Pour les produits chimiques, on va utiliser les produits chimiques de l'entreprise. Donc en fait, ce que les collaborateurs utilisent au quotidien dans l'entreprise. Et on va prendre les documents liés, donc les étiquettes, les fiches de données sécurité, les normes liées aux EPI. Et on va leur demander, par exemple, d'identifier la paire de gants idéale ou parfaite pour manipuler ce produit. Et dans ce cas-là, on va donner du sens au port des EPI, par exemple.

  • Speaker #0

    Avez-vous des retours d'expérience de salariés qui ont pu justement éviter un accident grâce à des réflexes acquis via les Serious Games ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est assez difficile d'avoir ces retours-là. Par contre, en début d'année, on a eu une petite expérience. Lors d'un atelier chez un de nos clients, qui était sur la thématique des gestes qui sauvent, on a un des participants qui a fait un malaise. Notre agitateur à T-PREV était un formateur SST, donc il est intervenu directement, en direct, devant les participants qui ont pu faire une mise en pratique, je dirais. Voilà, donc ce n'est pas souvent que ce genre d'accident ou d'incident arrive. Donc la victime d'Ariane, elle va très bien. Par contre, il y a effectivement l'impact direct de ce cas concret en direct, qui fait qu'ils ont vraiment compris l'importance de ce type de formation et que ça pouvait servir au final à titre pro, mais aussi bien à titre personnel. Et il y en avait certains qui n'étaient pas formés à SST ou en tout cas aux gestes de premier secours dans ce groupe-là. Et du coup, ils ont demandé à leur entreprise de faire cette formation, justement parce qu'ils se sont rendus compte que ça pouvait arriver à n'importe quel moment et à n'importe qui. Voilà, donc ça a été un effet immédiat.

  • Speaker #0

    Et ce n'est pas toujours facile, c'est vrai, de quantifier l'efficacité d'une sensibilisation. Est-ce que vous avez des indicateurs pour l'évaluer, notamment l'impact sur les comportements réels in situ ?

  • Speaker #1

    Alors aujourd'hui, on ne peut pas, nous, on n'a pas d'indicateur précis qui va mesurer l'impact de... tel jeu sur cette entreprise-là au bout de six mois, un an, je dirais que c'est quasiment impossible parce que le jeu seul n'est pas le seul outil qui doit être utilisé en matière de sécurité ou en matière de prévention des risques. Par contre, effectivement, nous, dans nos ateliers ou dans nos solutions, on va avoir ce qu'on appelle des évaluations à chaud. Donc souvent, il y a des questionnaires. Par exemple, à la fin d'un escape game, il va toujours y avoir un quiz final. pour évaluer les notions qu'ils ont apprises pendant le jeu, mais aussi sur leur connaissance générale sur la thématique abordée. Après, je dirais que c'est plutôt nos clients qui vont avoir des retours statistiques en fonction de leur taux d'accidentologie, les statistiques, les accidents, mais aussi les audits sur lesquels ils vont pouvoir s'auto-évaluer après toutes les actions qu'ils auront mises en place en matière de sécurité. Quand on revient d'année en année chez nos clients... et qu'on a des participants qui se souviennent de nous et qui se souviennent des jeux qu'ils ont faits avec Atiprev, on se dit qu'au bout d'un an après, c'est que ça a marqué les esprits. Et des fois, c'est des petites anecdotes qui reviennent. Et en fait, on dit qu'on a mis des marqueurs en matière de prévention et de sécurité auprès des participants.

  • Speaker #0

    Périne, c'est quoi le bon équilibre entre divertissement et message de sécurité, d'après vous ?

  • Speaker #1

    Alors, pour que... Le bon équilibre, en fait, ça va être surtout de commencer par un message sécurité à ancrer. Le bon équilibre, en fait, c'est comme une recette. On va prendre plusieurs ingrédients. Donc, on va avoir un message principal à ancrer, mais on va aussi avoir des sous-messages de sécurité. On va avoir aussi en fil directeur par des histoires. Les participants, on va devoir leur mettre un petit peu de prise de décision pour qu'ils interviennent. On va mettre du jeu, du ludique. On va mettre des quiz pour aussi évaluer les personnes. ça va être aussi des adaptations en fonction du public, des profits, des métiers, du lien entre le perso et le pro, comme le risque électrique, c'est à titre perso aussi bien qu'à titre professionnel, mais aussi le fait de mettre des ingrédients comme des ajustements. Un jeu, une fois qu'on le crée, il n'est jamais parfait la première fois, et donc du coup, il va falloir qu'à chaque retour d'expérience qu'on va avoir sur la création d'un jeu, on va l'améliorer. En permanence, ça va être de l'amélioration continue. Moi, l'ingrédient phare, je dirais que c'est vraiment de la bonne humeur pendant ce jeu. C'est vraiment quelque chose qu'on doit favoriser et le côté humain, remettre l'humain sur le devant de la scène. Elle doit être un bon équilibre entre le fond et la forme, avec un message fort, un jeu captivant, mais aussi, comme je disais, un agitateur. En fait, ces trois éléments, c'est vraiment la clé d'une bonne recette.

  • Speaker #0

    C'est encore un type de sensibilisation qui est assez peu répandue. Comment vous arrivez à convaincre un directeur d'usine, plutôt, on va dire, réticent, à troquer ses bons vieux PowerPoints pour un serious game ?

  • Speaker #1

    Je leur dirais simplement, j'arrive, je vous fais tester. Je leur demanderais simplement comment vous vous sentez-vous quand vous allez à une journée de formation, où vous êtes assis toute la journée et que vous êtes face à un PowerPoint avec un formateur qui est en position statique, que vous aussi vous êtes en position statique et que vous avez un message descendant, alors que je suis sûre que vous avez plein de choses à partager et que vous avez envie de dire plein de choses, mais qu'on ne vous en donne pas l'occasion. Votre premier réflexe, clairement, aujourd'hui, c'est de sortir son téléphone et d'aller scroller. sur les réseaux sociaux ou alors d'aller checker ses mails. En fait, je leur dirais juste, vos collaborateurs, ils sont comme vous. Ils ont besoin que ce soit vraiment très dynamique. Ils ont besoin de se sentir actifs dans ces ateliers ou dans ces formations. Donc, tester le jeu. Voilà ce que je dirais.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il est important d'adapter le jeu en fonction des métiers ? Je pense notamment à des domaines, la logistique, la chimie, le BTP. Tout ça, c'est quand même très différent.

  • Speaker #1

    Alors, je vais faire une réponse oui et non. En fait, oui, il faut adapter parce que des fois, il y a des spécificités, notamment sur des risques ou des métiers très spécifiques. Par exemple, le domaine forestier, je ne vais pas parler des chutes de hauteur comme je vais parler à une industrie, par exemple. Tout va dépendre du message qu'on veut faire passer et qu'on veut ancrer. Si, par exemple, je prends le risque électrique et que je m'adresse à un personnel, à un public plutôt de bureau, Mais que ce soit de l'industrie, ou que ce soit de la chimie, ou que ce soit du transport, le personnel de bureau, le niveau sur le risque électrique dont on va parler, va être le même. Par contre, effectivement, si on va parler de gestes et postures sur différents types de secteurs d'activité, là, on va personnaliser parce qu'effectivement, ce ne sera pas forcément les mêmes postures, ce ne sera pas les mêmes gestes répétitifs, etc. Donc, il y a des choses qu'on va adapter, oui, et il y a des choses qui peuvent parler à tout le monde.

  • Speaker #0

    Et pour terminer de façon un peu plus pragmatique, pour une PME industrielle avec un budget, allez, on va dire assez limité, par où commencer pour intégrer le jeu dans sa démarche sécurité ? Et à partir de quel prix ça commence ?

  • Speaker #1

    Alors, quand on a créé Atipreav, on y a réfléchi parce que, effectivement, moi je venais d'une TPE déjà. Je connaissais les contraintes, entre guillemets, des TPE. Par où on peut commencer ? Alors, en fait, il y a plusieurs façons de commencer. Soit l'entreprise... Elle va dédier un moment privilégié pour parler sécurité. On calme tous les effectifs ensemble. Et là, du coup, on peut venir des agitateurs pour animer les thématiques. Mais par contre, il faut identifier le temps alloué. Est-ce que c'est une journée, une demi-journée ? Ou ça peut même se faire sur une heure, comme dans une causerie sécurité. Il faut définir également le nombre de participants, les différents messages qu'on veut aborder auprès de nos collaborateurs. Donc en fait, il y a plein de formules. Après, si on parle tarifs, pour nous aujourd'hui, chez Asiprev, c'est une solution, une journée, un agitateur. On est à 1380 euros hors taxes, tout compris partout en France. Après, si on est sur une solution, une demi-journée avec un agitateur, on passe à 1080 hors taxes. Et là, sur une journée complète, on peut passer à peu près 72 participants. Pour les plus petits budgets ou alors aussi pour des personnes qui veulent uniquement faire une causerie d'une heure, On a développé la partie solution en location, où il n'y a pas besoin d'agitateur. Et là, c'est la personne, ça peut être le préventeur, ça peut être le chef d'équipe, qui va se transformer en agitateur et qu'on va former, bien sûr, qu'on va accompagner. Et c'est lui ou elle qui va pouvoir animer cet atelier auprès de ses équipes.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Périne, pour vos explications et votre enthousiasme.

  • Speaker #1

    Merci Stéphanie, à bientôt !

  • Speaker #0

    On se retrouve bientôt pour un prochain épisode, cette fois-ci consacré à la vérification des installations et des matériels.

Description

Et si la sécurité au travail devenait un jeu ? Les Serious Games et Escape Games ne sont plus réservés aux loisirs, ils s’invitent désormais dans les formations en entreprise pour révolutionner la prévention des risques. Comment transformer un sujet souvent perçu comme contraignant en une expérience engageante et marquante ? Dans cet épisode du Réseau de l'Industrie proposé par RS France, nous accueillons Perrine Corvest, gérante d’Atiprev, une entreprise pionnière dans la gamification des formations en sécurité. Découvrez comment ces outils ludiques captivent les salariés, favorisent la mémorisation et ancrent durablement les bons réflexes sur le terrain.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Vous écoutez le réseau de l'industrie de RS, où les voix des spécialistes résonnent autour des sujets clés du secteur. Jeux collaboratifs ou virtuels et sécurité industrielle, un mariage improbable ? Pas si sûr ! Aujourd'hui, nous plongeons dans l'univers fascinant des Serious Game et Esquette Game, ces outils ludiques qui révolutionnent la prévention des risques. Notre invitée, Perrine Corvest, gérante de Hattiprev, nous dévoile comment transformer chaque employé en un acteur engagé de la sécurité, carte en main. Préparez-vous à redécouvrir la formation à la sécurité sous un tout nouveau jour. Bonjour Périne, vous êtes, on peut le dire, chez Atiprev, des pionniers des solutions gamifiées pour la sécurité au travail.

  • Speaker #1

    Bonjour Stéphanie, en tout cas merci de me recevoir. Effectivement, avec Atiprev, ça fait un peu plus de 4 ans qu'on anime en gamifiant nos solutions sur des thématiques de sécurité et de prévention. À TIPREV, en fait, on est tous les trois des anciens préventeurs du BTP et on est aussi des formateurs amiantes. Donc, on a le double casquette. Pour ma part, je suis une ancienne chargée de prévention dans une entreprise de couverture, une TPE. Il y a cinq ans, j'ai changé d'activité, je suis devenue formatrice et notamment formatrice avec une expertise en amiantes. Bon, il faut dire les choses, l'amiante aujourd'hui, ce n'est pas quelque chose qui fait rêver. Et donc du coup, quand j'ai commencé, je sentais qu'il y avait ce besoin où les participants, ils traînaient des pieds, ils n'étaient pas contents et ils n'avaient pas le sourire en arrivant. Et du coup, j'ai eu vraiment ce besoin de mettre des jeux, de dynamiser ces formations pour les rendre ne serait-ce que plus intéressantes et aussi vraiment plus enrichissantes, plus dynamiques et beaucoup plus en mouvement. La première raison qui a fait qu'on a choisi de mettre du jeu... pour parler de sécurité et de prévention au travail, c'est de se dire qu'on crée des moments où on rend les participants actifs, que ce soit pour des formations ou pour des sensibilisations, mais vraiment que les participants soient en partie prenantes du sujet sur la thématique qu'on aborde. C'est vraiment de casser l'effet descendant, qu'on soit vraiment sur un discours ou des échanges latéraux plutôt qu'un discours... à base de PowerPoint, moi j'en pouvais plus des PowerPoints. Même quand j'étais participante à des formations, ça m'ennuyait. Donc je me dis que si moi je m'ennuie, les autres aussi. Donc on s'est mis à ludifier vraiment beaucoup plus nos formations ambiantes. Et en fait, dans nos formations, on a aussi des encadrants, on a aussi des préventeurs, et qui nous ont mis au défi de créer des jeux, des solutions pour leur journée sécurité. Au début, c'est parti sur des gestes qui sauvent, parce que dans le monde du BTP, c'est vraiment un sujet, une thématique importante. Mais le projet Atiprev, c'est prévention atypique. Il est né comme ça parce que la ludification avait vraiment des effets et des impacts positifs sur l'implication des participants sur des thématiques de prévention et de sécurité.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça marche pour tout le monde ? Ce recours au jeu est efficace pour tous les profils de salariés ?

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a toujours...

  • Speaker #0

    ceux qui ne sont pas très réceptifs ou qui traînent les pieds.

  • Speaker #1

    Il faut être clair, il y a toujours des réfractaires dans toutes les formations, dans tous les ateliers. Il y en a toujours qui... Moi, je les appelle les « green shoes » . C'est un mot plutôt infectif, mais voilà. Il faut savoir qu'aborder des thématiques de sujets de sécurité, prévention, ou même on peut aller au-delà sur de la qualité de vie au travail, c'est des sujets sérieux. Souvent, les personnes trouvent que ludifier, c'est infantilisant, c'est infantile. C'est pour les enfants, en fait, ce n'est pas pour les adultes. Aujourd'hui, avec 4-5 années de retour d'expérience, les mœurs, elles changent aujourd'hui. Et les personnes qui viennent à recul en formation, c'est souvent des personnes qui sont aussi... On leur impose de venir en formation, ils ne savent pas pourquoi, on ne leur donne pas du sens à la formation. Beaucoup, ce sont des personnes qui sont... Je ne vais pas parler du personnel de bureau, mais des personnes qui sont en production, qui sont sur le terrain ou qui sont actifs. Là, pendant une formation, on va les mettre dans une salle enfermée. Et le fait de mettre des outils comme des jeux, ça va pallier ces freins. Et les participants, ça leur permet aussi, comme on n'est plus sur du descendant, ça va leur permettre de partager, de s'exprimer, chose qu'on n'a pas souvent le temps de faire en entreprise. Et du coup, aussi de partager une expérience qu'ils ont vécue et de prendre les expériences que les autres participants ont aussi vécues. Pour moi, le jeu aujourd'hui, c'est vraiment un outil qui va rassembler. Ça doit être très dynamique. Et puis après, dans les jeux, on gagne des points. Il y a toujours des mauvais perdants. Mais au final, nous, dans nos solutions, on a pris une partie qui n'a aucun perdant. Et au final, ça se passe très bien.

  • Speaker #0

    Oui, c'est forcément très fédérateur comme solution, mais pas que. Les neurosciences ont démontré que le jeu favorise également la mémorisation. Comment est-ce que vous arrivez à exploiter ça dans vos formations ?

  • Speaker #1

    Alors aujourd'hui, effectivement, quand on parle de neurosciences et qu'on regarde un petit peu les études, les études démontrent qu'en fait, notre cerveau, c'est comme une boîte noire, qu'il est feignant. Et en fait, lui, sa fonction première, c'est de faire des économies d'énergie. Donc du coup, si par exemple, je prends un schéma d'une personne qui est en apprentissage, on va caler ces neurotransmetteurs comme un réseau autoroutier. Et donc, du coup, quand on va être en situation d'apprentissage, notre cerveau, il va faire du câblage. On va créer des départementales, des autoroutes. Enfin, voilà, on va créer notre réseau autoroutier. Quand on le développe, ça s'agrandit. Attention, par contre, quand on est expérimenté, en fait, ce câblage, notre cerveau, il va passer en mode automatique. Et ça, tout le monde le fait. On est tous égaux là-dessus. Par exemple, marcher, c'est automatique. On ne réfléchit plus. Quand on sait lire, pareil, on ne réfléchit plus. Quand on écrit, c'est la même chose.

  • Speaker #0

    Conduire, parfois aussi.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est vraiment quelque chose que j'aborde quand je parle du risque routier, parce qu'effectivement, on a l'habitude de dire « Tiens, notre voiture, elle rentre toute seule à la maison. » Et donc, du coup, ces automatismes, en fait, ils vont augmenter le risque d'erreur, même pour des personnes expérimentées. C'est ce qu'on appelle la fameuse erreur humaine. Par contre, le fait d'utiliser justement les jeux pour développer la mémoire, On va solliciter les participants de différentes façons. Alors, notamment, c'est ce que je disais tout à l'heure, en fait, on va les rendre actifs. Et le fait qu'ils soient actifs, qu'ils aient une participation active par des simulations, par des quiz, par aussi des apprentissages en découverte, c'est-à-dire qu'ils ne connaissent pas un sujet, mais par le jeu, ils vont découvrir. On va développer le fameux réseau routier dont je parlais tout à l'heure, donc du câblage. Donc, du coup, leur objectif, à eux, ça va être de stimuler, on va stimuler le cerveau. Ensuite, on va intervenir sur... les émotions des participants. De par l'environnement dans lequel on est, on va essayer de mettre aussi un environnement où on est en bienveillance, on va rester hyper positif. Il faut que l'agitateur, en fait, pour nous, il est là aussi pour dynamiser et rendre ça très positif. Et du coup, ces émotions, en fait, elles vont favoriser la mémorisation par des anecdotes ou par des cas concrets. Enfin, il y a les ateliers courts, la durée de l'atelier. c'est aussi pour garder l'attention et éviter qu'on s'épuise cérébralement au bout d'un moment. Comme une formation d'une journée sur un powerpoint, on dévie très vite parce qu'on n'est plus stimulé et qu'on est sur des formats lourds. Et enfin, il y a le fait d'être sur la personnalisation d'ateliers, personnaliser les jeux, que ce soit pour un profil, que ce soit pour une activité, un métier, ou même faire le lien entre le perso et le pro. ça va donner du sens aux participants. Et donc du coup, le jeu, il va permettre de créer du câblage ou de recréer du câblage ou de redévelopper notre réseau autoroutier, que ce soit pour des néophytes qui n'ont pas d'expérience ou pour des personnes expérimentées. Et en fait, ce qui va être intéressant dans la ludification des jeux, en tout cas pour tout ce qu'on vient de voir, c'est le fait de répéter le message. Mais par contre, effectivement, une chose est sûre, c'est que le jeu seul ne va pas faire... tout en matière de sécurité et en matière de prévention des risques.

  • Speaker #0

    Alors pour qu'on comprenne bien, est-ce que vous pouvez nous décrire un de vos Serious Games phares ?

  • Speaker #1

    Alors celui auquel je pense en premier, ça va être le PrevQuiz. C'est un jeu de plateau qui s'adapte à tous les métiers, à toutes les activités, tout profil, même toute entreprise, tout sujet, et en plus on peut le personnaliser à l'infini. Alors moi personnellement, je l'adore vraiment ce jeu. Pourquoi ? Parce qu'en fait, j'en apprends autant que les participants. On est sur un format court, donc on est entre 15 minutes à une heure. Ça peut être sur des moments figés, comme ça peut être aussi sur des groupes qui vont venir en passage, au fur et à mesure du temps qu'on leur aura alloué. Et c'est un challenge en équipe. Du coup, ça va aussi créer de la cohésion. Il y a des questions de rapidité avec des buzzers. Les buzzers, ça va aussi développer la prise de décision rapide. Il va y avoir aussi des questions directement aux équipes. Donc là, ça va amener de l'échange, des réflexions entre eux, et puis aussi un partage de connaissances et de savoirs. Et aussi, on va les mettre en action. Donc du coup, avec des simulations, on va aussi leur demander de faire attention, d'être vigilant par des actions vraiment concrètes sur leur environnement, là où ils seront actuellement, qu'ils connaissent ou qu'ils ne connaissent pas les lieux. Quand on parle par exemple du risque électrique, On ne va pas recréer des risques, donc on ne va pas leur faire des mises sous tension ou des vraies VAT par exemple, ou des vraies consignations. Mais par exemple, si on reste sur le risque électrique, on va faire le lien avec leur environnement. Donc ça pourrait être tout simplement, on va leur demander de faire une action, identifier tous les risques électriques autour d'eux, dans leur environnement. Ça peut être également aller me chercher l'extincteur le plus proche. Donc ça voudrait déjà dire qu'ils ont été vigilants avant et qu'ils savent où est l'extincteur le plus proche. Et puis d'aller vérifier si cet extincteur-là peut être utilisé sur un début d'incendie d'origine électrique. Pour les produits chimiques, on va utiliser les produits chimiques de l'entreprise. Donc en fait, ce que les collaborateurs utilisent au quotidien dans l'entreprise. Et on va prendre les documents liés, donc les étiquettes, les fiches de données sécurité, les normes liées aux EPI. Et on va leur demander, par exemple, d'identifier la paire de gants idéale ou parfaite pour manipuler ce produit. Et dans ce cas-là, on va donner du sens au port des EPI, par exemple.

  • Speaker #0

    Avez-vous des retours d'expérience de salariés qui ont pu justement éviter un accident grâce à des réflexes acquis via les Serious Games ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est assez difficile d'avoir ces retours-là. Par contre, en début d'année, on a eu une petite expérience. Lors d'un atelier chez un de nos clients, qui était sur la thématique des gestes qui sauvent, on a un des participants qui a fait un malaise. Notre agitateur à T-PREV était un formateur SST, donc il est intervenu directement, en direct, devant les participants qui ont pu faire une mise en pratique, je dirais. Voilà, donc ce n'est pas souvent que ce genre d'accident ou d'incident arrive. Donc la victime d'Ariane, elle va très bien. Par contre, il y a effectivement l'impact direct de ce cas concret en direct, qui fait qu'ils ont vraiment compris l'importance de ce type de formation et que ça pouvait servir au final à titre pro, mais aussi bien à titre personnel. Et il y en avait certains qui n'étaient pas formés à SST ou en tout cas aux gestes de premier secours dans ce groupe-là. Et du coup, ils ont demandé à leur entreprise de faire cette formation, justement parce qu'ils se sont rendus compte que ça pouvait arriver à n'importe quel moment et à n'importe qui. Voilà, donc ça a été un effet immédiat.

  • Speaker #0

    Et ce n'est pas toujours facile, c'est vrai, de quantifier l'efficacité d'une sensibilisation. Est-ce que vous avez des indicateurs pour l'évaluer, notamment l'impact sur les comportements réels in situ ?

  • Speaker #1

    Alors aujourd'hui, on ne peut pas, nous, on n'a pas d'indicateur précis qui va mesurer l'impact de... tel jeu sur cette entreprise-là au bout de six mois, un an, je dirais que c'est quasiment impossible parce que le jeu seul n'est pas le seul outil qui doit être utilisé en matière de sécurité ou en matière de prévention des risques. Par contre, effectivement, nous, dans nos ateliers ou dans nos solutions, on va avoir ce qu'on appelle des évaluations à chaud. Donc souvent, il y a des questionnaires. Par exemple, à la fin d'un escape game, il va toujours y avoir un quiz final. pour évaluer les notions qu'ils ont apprises pendant le jeu, mais aussi sur leur connaissance générale sur la thématique abordée. Après, je dirais que c'est plutôt nos clients qui vont avoir des retours statistiques en fonction de leur taux d'accidentologie, les statistiques, les accidents, mais aussi les audits sur lesquels ils vont pouvoir s'auto-évaluer après toutes les actions qu'ils auront mises en place en matière de sécurité. Quand on revient d'année en année chez nos clients... et qu'on a des participants qui se souviennent de nous et qui se souviennent des jeux qu'ils ont faits avec Atiprev, on se dit qu'au bout d'un an après, c'est que ça a marqué les esprits. Et des fois, c'est des petites anecdotes qui reviennent. Et en fait, on dit qu'on a mis des marqueurs en matière de prévention et de sécurité auprès des participants.

  • Speaker #0

    Périne, c'est quoi le bon équilibre entre divertissement et message de sécurité, d'après vous ?

  • Speaker #1

    Alors, pour que... Le bon équilibre, en fait, ça va être surtout de commencer par un message sécurité à ancrer. Le bon équilibre, en fait, c'est comme une recette. On va prendre plusieurs ingrédients. Donc, on va avoir un message principal à ancrer, mais on va aussi avoir des sous-messages de sécurité. On va avoir aussi en fil directeur par des histoires. Les participants, on va devoir leur mettre un petit peu de prise de décision pour qu'ils interviennent. On va mettre du jeu, du ludique. On va mettre des quiz pour aussi évaluer les personnes. ça va être aussi des adaptations en fonction du public, des profits, des métiers, du lien entre le perso et le pro, comme le risque électrique, c'est à titre perso aussi bien qu'à titre professionnel, mais aussi le fait de mettre des ingrédients comme des ajustements. Un jeu, une fois qu'on le crée, il n'est jamais parfait la première fois, et donc du coup, il va falloir qu'à chaque retour d'expérience qu'on va avoir sur la création d'un jeu, on va l'améliorer. En permanence, ça va être de l'amélioration continue. Moi, l'ingrédient phare, je dirais que c'est vraiment de la bonne humeur pendant ce jeu. C'est vraiment quelque chose qu'on doit favoriser et le côté humain, remettre l'humain sur le devant de la scène. Elle doit être un bon équilibre entre le fond et la forme, avec un message fort, un jeu captivant, mais aussi, comme je disais, un agitateur. En fait, ces trois éléments, c'est vraiment la clé d'une bonne recette.

  • Speaker #0

    C'est encore un type de sensibilisation qui est assez peu répandue. Comment vous arrivez à convaincre un directeur d'usine, plutôt, on va dire, réticent, à troquer ses bons vieux PowerPoints pour un serious game ?

  • Speaker #1

    Je leur dirais simplement, j'arrive, je vous fais tester. Je leur demanderais simplement comment vous vous sentez-vous quand vous allez à une journée de formation, où vous êtes assis toute la journée et que vous êtes face à un PowerPoint avec un formateur qui est en position statique, que vous aussi vous êtes en position statique et que vous avez un message descendant, alors que je suis sûre que vous avez plein de choses à partager et que vous avez envie de dire plein de choses, mais qu'on ne vous en donne pas l'occasion. Votre premier réflexe, clairement, aujourd'hui, c'est de sortir son téléphone et d'aller scroller. sur les réseaux sociaux ou alors d'aller checker ses mails. En fait, je leur dirais juste, vos collaborateurs, ils sont comme vous. Ils ont besoin que ce soit vraiment très dynamique. Ils ont besoin de se sentir actifs dans ces ateliers ou dans ces formations. Donc, tester le jeu. Voilà ce que je dirais.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il est important d'adapter le jeu en fonction des métiers ? Je pense notamment à des domaines, la logistique, la chimie, le BTP. Tout ça, c'est quand même très différent.

  • Speaker #1

    Alors, je vais faire une réponse oui et non. En fait, oui, il faut adapter parce que des fois, il y a des spécificités, notamment sur des risques ou des métiers très spécifiques. Par exemple, le domaine forestier, je ne vais pas parler des chutes de hauteur comme je vais parler à une industrie, par exemple. Tout va dépendre du message qu'on veut faire passer et qu'on veut ancrer. Si, par exemple, je prends le risque électrique et que je m'adresse à un personnel, à un public plutôt de bureau, Mais que ce soit de l'industrie, ou que ce soit de la chimie, ou que ce soit du transport, le personnel de bureau, le niveau sur le risque électrique dont on va parler, va être le même. Par contre, effectivement, si on va parler de gestes et postures sur différents types de secteurs d'activité, là, on va personnaliser parce qu'effectivement, ce ne sera pas forcément les mêmes postures, ce ne sera pas les mêmes gestes répétitifs, etc. Donc, il y a des choses qu'on va adapter, oui, et il y a des choses qui peuvent parler à tout le monde.

  • Speaker #0

    Et pour terminer de façon un peu plus pragmatique, pour une PME industrielle avec un budget, allez, on va dire assez limité, par où commencer pour intégrer le jeu dans sa démarche sécurité ? Et à partir de quel prix ça commence ?

  • Speaker #1

    Alors, quand on a créé Atipreav, on y a réfléchi parce que, effectivement, moi je venais d'une TPE déjà. Je connaissais les contraintes, entre guillemets, des TPE. Par où on peut commencer ? Alors, en fait, il y a plusieurs façons de commencer. Soit l'entreprise... Elle va dédier un moment privilégié pour parler sécurité. On calme tous les effectifs ensemble. Et là, du coup, on peut venir des agitateurs pour animer les thématiques. Mais par contre, il faut identifier le temps alloué. Est-ce que c'est une journée, une demi-journée ? Ou ça peut même se faire sur une heure, comme dans une causerie sécurité. Il faut définir également le nombre de participants, les différents messages qu'on veut aborder auprès de nos collaborateurs. Donc en fait, il y a plein de formules. Après, si on parle tarifs, pour nous aujourd'hui, chez Asiprev, c'est une solution, une journée, un agitateur. On est à 1380 euros hors taxes, tout compris partout en France. Après, si on est sur une solution, une demi-journée avec un agitateur, on passe à 1080 hors taxes. Et là, sur une journée complète, on peut passer à peu près 72 participants. Pour les plus petits budgets ou alors aussi pour des personnes qui veulent uniquement faire une causerie d'une heure, On a développé la partie solution en location, où il n'y a pas besoin d'agitateur. Et là, c'est la personne, ça peut être le préventeur, ça peut être le chef d'équipe, qui va se transformer en agitateur et qu'on va former, bien sûr, qu'on va accompagner. Et c'est lui ou elle qui va pouvoir animer cet atelier auprès de ses équipes.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Périne, pour vos explications et votre enthousiasme.

  • Speaker #1

    Merci Stéphanie, à bientôt !

  • Speaker #0

    On se retrouve bientôt pour un prochain épisode, cette fois-ci consacré à la vérification des installations et des matériels.

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Description

Et si la sécurité au travail devenait un jeu ? Les Serious Games et Escape Games ne sont plus réservés aux loisirs, ils s’invitent désormais dans les formations en entreprise pour révolutionner la prévention des risques. Comment transformer un sujet souvent perçu comme contraignant en une expérience engageante et marquante ? Dans cet épisode du Réseau de l'Industrie proposé par RS France, nous accueillons Perrine Corvest, gérante d’Atiprev, une entreprise pionnière dans la gamification des formations en sécurité. Découvrez comment ces outils ludiques captivent les salariés, favorisent la mémorisation et ancrent durablement les bons réflexes sur le terrain.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Vous écoutez le réseau de l'industrie de RS, où les voix des spécialistes résonnent autour des sujets clés du secteur. Jeux collaboratifs ou virtuels et sécurité industrielle, un mariage improbable ? Pas si sûr ! Aujourd'hui, nous plongeons dans l'univers fascinant des Serious Game et Esquette Game, ces outils ludiques qui révolutionnent la prévention des risques. Notre invitée, Perrine Corvest, gérante de Hattiprev, nous dévoile comment transformer chaque employé en un acteur engagé de la sécurité, carte en main. Préparez-vous à redécouvrir la formation à la sécurité sous un tout nouveau jour. Bonjour Périne, vous êtes, on peut le dire, chez Atiprev, des pionniers des solutions gamifiées pour la sécurité au travail.

  • Speaker #1

    Bonjour Stéphanie, en tout cas merci de me recevoir. Effectivement, avec Atiprev, ça fait un peu plus de 4 ans qu'on anime en gamifiant nos solutions sur des thématiques de sécurité et de prévention. À TIPREV, en fait, on est tous les trois des anciens préventeurs du BTP et on est aussi des formateurs amiantes. Donc, on a le double casquette. Pour ma part, je suis une ancienne chargée de prévention dans une entreprise de couverture, une TPE. Il y a cinq ans, j'ai changé d'activité, je suis devenue formatrice et notamment formatrice avec une expertise en amiantes. Bon, il faut dire les choses, l'amiante aujourd'hui, ce n'est pas quelque chose qui fait rêver. Et donc du coup, quand j'ai commencé, je sentais qu'il y avait ce besoin où les participants, ils traînaient des pieds, ils n'étaient pas contents et ils n'avaient pas le sourire en arrivant. Et du coup, j'ai eu vraiment ce besoin de mettre des jeux, de dynamiser ces formations pour les rendre ne serait-ce que plus intéressantes et aussi vraiment plus enrichissantes, plus dynamiques et beaucoup plus en mouvement. La première raison qui a fait qu'on a choisi de mettre du jeu... pour parler de sécurité et de prévention au travail, c'est de se dire qu'on crée des moments où on rend les participants actifs, que ce soit pour des formations ou pour des sensibilisations, mais vraiment que les participants soient en partie prenantes du sujet sur la thématique qu'on aborde. C'est vraiment de casser l'effet descendant, qu'on soit vraiment sur un discours ou des échanges latéraux plutôt qu'un discours... à base de PowerPoint, moi j'en pouvais plus des PowerPoints. Même quand j'étais participante à des formations, ça m'ennuyait. Donc je me dis que si moi je m'ennuie, les autres aussi. Donc on s'est mis à ludifier vraiment beaucoup plus nos formations ambiantes. Et en fait, dans nos formations, on a aussi des encadrants, on a aussi des préventeurs, et qui nous ont mis au défi de créer des jeux, des solutions pour leur journée sécurité. Au début, c'est parti sur des gestes qui sauvent, parce que dans le monde du BTP, c'est vraiment un sujet, une thématique importante. Mais le projet Atiprev, c'est prévention atypique. Il est né comme ça parce que la ludification avait vraiment des effets et des impacts positifs sur l'implication des participants sur des thématiques de prévention et de sécurité.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça marche pour tout le monde ? Ce recours au jeu est efficace pour tous les profils de salariés ?

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a toujours...

  • Speaker #0

    ceux qui ne sont pas très réceptifs ou qui traînent les pieds.

  • Speaker #1

    Il faut être clair, il y a toujours des réfractaires dans toutes les formations, dans tous les ateliers. Il y en a toujours qui... Moi, je les appelle les « green shoes » . C'est un mot plutôt infectif, mais voilà. Il faut savoir qu'aborder des thématiques de sujets de sécurité, prévention, ou même on peut aller au-delà sur de la qualité de vie au travail, c'est des sujets sérieux. Souvent, les personnes trouvent que ludifier, c'est infantilisant, c'est infantile. C'est pour les enfants, en fait, ce n'est pas pour les adultes. Aujourd'hui, avec 4-5 années de retour d'expérience, les mœurs, elles changent aujourd'hui. Et les personnes qui viennent à recul en formation, c'est souvent des personnes qui sont aussi... On leur impose de venir en formation, ils ne savent pas pourquoi, on ne leur donne pas du sens à la formation. Beaucoup, ce sont des personnes qui sont... Je ne vais pas parler du personnel de bureau, mais des personnes qui sont en production, qui sont sur le terrain ou qui sont actifs. Là, pendant une formation, on va les mettre dans une salle enfermée. Et le fait de mettre des outils comme des jeux, ça va pallier ces freins. Et les participants, ça leur permet aussi, comme on n'est plus sur du descendant, ça va leur permettre de partager, de s'exprimer, chose qu'on n'a pas souvent le temps de faire en entreprise. Et du coup, aussi de partager une expérience qu'ils ont vécue et de prendre les expériences que les autres participants ont aussi vécues. Pour moi, le jeu aujourd'hui, c'est vraiment un outil qui va rassembler. Ça doit être très dynamique. Et puis après, dans les jeux, on gagne des points. Il y a toujours des mauvais perdants. Mais au final, nous, dans nos solutions, on a pris une partie qui n'a aucun perdant. Et au final, ça se passe très bien.

  • Speaker #0

    Oui, c'est forcément très fédérateur comme solution, mais pas que. Les neurosciences ont démontré que le jeu favorise également la mémorisation. Comment est-ce que vous arrivez à exploiter ça dans vos formations ?

  • Speaker #1

    Alors aujourd'hui, effectivement, quand on parle de neurosciences et qu'on regarde un petit peu les études, les études démontrent qu'en fait, notre cerveau, c'est comme une boîte noire, qu'il est feignant. Et en fait, lui, sa fonction première, c'est de faire des économies d'énergie. Donc du coup, si par exemple, je prends un schéma d'une personne qui est en apprentissage, on va caler ces neurotransmetteurs comme un réseau autoroutier. Et donc, du coup, quand on va être en situation d'apprentissage, notre cerveau, il va faire du câblage. On va créer des départementales, des autoroutes. Enfin, voilà, on va créer notre réseau autoroutier. Quand on le développe, ça s'agrandit. Attention, par contre, quand on est expérimenté, en fait, ce câblage, notre cerveau, il va passer en mode automatique. Et ça, tout le monde le fait. On est tous égaux là-dessus. Par exemple, marcher, c'est automatique. On ne réfléchit plus. Quand on sait lire, pareil, on ne réfléchit plus. Quand on écrit, c'est la même chose.

  • Speaker #0

    Conduire, parfois aussi.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est vraiment quelque chose que j'aborde quand je parle du risque routier, parce qu'effectivement, on a l'habitude de dire « Tiens, notre voiture, elle rentre toute seule à la maison. » Et donc, du coup, ces automatismes, en fait, ils vont augmenter le risque d'erreur, même pour des personnes expérimentées. C'est ce qu'on appelle la fameuse erreur humaine. Par contre, le fait d'utiliser justement les jeux pour développer la mémoire, On va solliciter les participants de différentes façons. Alors, notamment, c'est ce que je disais tout à l'heure, en fait, on va les rendre actifs. Et le fait qu'ils soient actifs, qu'ils aient une participation active par des simulations, par des quiz, par aussi des apprentissages en découverte, c'est-à-dire qu'ils ne connaissent pas un sujet, mais par le jeu, ils vont découvrir. On va développer le fameux réseau routier dont je parlais tout à l'heure, donc du câblage. Donc, du coup, leur objectif, à eux, ça va être de stimuler, on va stimuler le cerveau. Ensuite, on va intervenir sur... les émotions des participants. De par l'environnement dans lequel on est, on va essayer de mettre aussi un environnement où on est en bienveillance, on va rester hyper positif. Il faut que l'agitateur, en fait, pour nous, il est là aussi pour dynamiser et rendre ça très positif. Et du coup, ces émotions, en fait, elles vont favoriser la mémorisation par des anecdotes ou par des cas concrets. Enfin, il y a les ateliers courts, la durée de l'atelier. c'est aussi pour garder l'attention et éviter qu'on s'épuise cérébralement au bout d'un moment. Comme une formation d'une journée sur un powerpoint, on dévie très vite parce qu'on n'est plus stimulé et qu'on est sur des formats lourds. Et enfin, il y a le fait d'être sur la personnalisation d'ateliers, personnaliser les jeux, que ce soit pour un profil, que ce soit pour une activité, un métier, ou même faire le lien entre le perso et le pro. ça va donner du sens aux participants. Et donc du coup, le jeu, il va permettre de créer du câblage ou de recréer du câblage ou de redévelopper notre réseau autoroutier, que ce soit pour des néophytes qui n'ont pas d'expérience ou pour des personnes expérimentées. Et en fait, ce qui va être intéressant dans la ludification des jeux, en tout cas pour tout ce qu'on vient de voir, c'est le fait de répéter le message. Mais par contre, effectivement, une chose est sûre, c'est que le jeu seul ne va pas faire... tout en matière de sécurité et en matière de prévention des risques.

  • Speaker #0

    Alors pour qu'on comprenne bien, est-ce que vous pouvez nous décrire un de vos Serious Games phares ?

  • Speaker #1

    Alors celui auquel je pense en premier, ça va être le PrevQuiz. C'est un jeu de plateau qui s'adapte à tous les métiers, à toutes les activités, tout profil, même toute entreprise, tout sujet, et en plus on peut le personnaliser à l'infini. Alors moi personnellement, je l'adore vraiment ce jeu. Pourquoi ? Parce qu'en fait, j'en apprends autant que les participants. On est sur un format court, donc on est entre 15 minutes à une heure. Ça peut être sur des moments figés, comme ça peut être aussi sur des groupes qui vont venir en passage, au fur et à mesure du temps qu'on leur aura alloué. Et c'est un challenge en équipe. Du coup, ça va aussi créer de la cohésion. Il y a des questions de rapidité avec des buzzers. Les buzzers, ça va aussi développer la prise de décision rapide. Il va y avoir aussi des questions directement aux équipes. Donc là, ça va amener de l'échange, des réflexions entre eux, et puis aussi un partage de connaissances et de savoirs. Et aussi, on va les mettre en action. Donc du coup, avec des simulations, on va aussi leur demander de faire attention, d'être vigilant par des actions vraiment concrètes sur leur environnement, là où ils seront actuellement, qu'ils connaissent ou qu'ils ne connaissent pas les lieux. Quand on parle par exemple du risque électrique, On ne va pas recréer des risques, donc on ne va pas leur faire des mises sous tension ou des vraies VAT par exemple, ou des vraies consignations. Mais par exemple, si on reste sur le risque électrique, on va faire le lien avec leur environnement. Donc ça pourrait être tout simplement, on va leur demander de faire une action, identifier tous les risques électriques autour d'eux, dans leur environnement. Ça peut être également aller me chercher l'extincteur le plus proche. Donc ça voudrait déjà dire qu'ils ont été vigilants avant et qu'ils savent où est l'extincteur le plus proche. Et puis d'aller vérifier si cet extincteur-là peut être utilisé sur un début d'incendie d'origine électrique. Pour les produits chimiques, on va utiliser les produits chimiques de l'entreprise. Donc en fait, ce que les collaborateurs utilisent au quotidien dans l'entreprise. Et on va prendre les documents liés, donc les étiquettes, les fiches de données sécurité, les normes liées aux EPI. Et on va leur demander, par exemple, d'identifier la paire de gants idéale ou parfaite pour manipuler ce produit. Et dans ce cas-là, on va donner du sens au port des EPI, par exemple.

  • Speaker #0

    Avez-vous des retours d'expérience de salariés qui ont pu justement éviter un accident grâce à des réflexes acquis via les Serious Games ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est assez difficile d'avoir ces retours-là. Par contre, en début d'année, on a eu une petite expérience. Lors d'un atelier chez un de nos clients, qui était sur la thématique des gestes qui sauvent, on a un des participants qui a fait un malaise. Notre agitateur à T-PREV était un formateur SST, donc il est intervenu directement, en direct, devant les participants qui ont pu faire une mise en pratique, je dirais. Voilà, donc ce n'est pas souvent que ce genre d'accident ou d'incident arrive. Donc la victime d'Ariane, elle va très bien. Par contre, il y a effectivement l'impact direct de ce cas concret en direct, qui fait qu'ils ont vraiment compris l'importance de ce type de formation et que ça pouvait servir au final à titre pro, mais aussi bien à titre personnel. Et il y en avait certains qui n'étaient pas formés à SST ou en tout cas aux gestes de premier secours dans ce groupe-là. Et du coup, ils ont demandé à leur entreprise de faire cette formation, justement parce qu'ils se sont rendus compte que ça pouvait arriver à n'importe quel moment et à n'importe qui. Voilà, donc ça a été un effet immédiat.

  • Speaker #0

    Et ce n'est pas toujours facile, c'est vrai, de quantifier l'efficacité d'une sensibilisation. Est-ce que vous avez des indicateurs pour l'évaluer, notamment l'impact sur les comportements réels in situ ?

  • Speaker #1

    Alors aujourd'hui, on ne peut pas, nous, on n'a pas d'indicateur précis qui va mesurer l'impact de... tel jeu sur cette entreprise-là au bout de six mois, un an, je dirais que c'est quasiment impossible parce que le jeu seul n'est pas le seul outil qui doit être utilisé en matière de sécurité ou en matière de prévention des risques. Par contre, effectivement, nous, dans nos ateliers ou dans nos solutions, on va avoir ce qu'on appelle des évaluations à chaud. Donc souvent, il y a des questionnaires. Par exemple, à la fin d'un escape game, il va toujours y avoir un quiz final. pour évaluer les notions qu'ils ont apprises pendant le jeu, mais aussi sur leur connaissance générale sur la thématique abordée. Après, je dirais que c'est plutôt nos clients qui vont avoir des retours statistiques en fonction de leur taux d'accidentologie, les statistiques, les accidents, mais aussi les audits sur lesquels ils vont pouvoir s'auto-évaluer après toutes les actions qu'ils auront mises en place en matière de sécurité. Quand on revient d'année en année chez nos clients... et qu'on a des participants qui se souviennent de nous et qui se souviennent des jeux qu'ils ont faits avec Atiprev, on se dit qu'au bout d'un an après, c'est que ça a marqué les esprits. Et des fois, c'est des petites anecdotes qui reviennent. Et en fait, on dit qu'on a mis des marqueurs en matière de prévention et de sécurité auprès des participants.

  • Speaker #0

    Périne, c'est quoi le bon équilibre entre divertissement et message de sécurité, d'après vous ?

  • Speaker #1

    Alors, pour que... Le bon équilibre, en fait, ça va être surtout de commencer par un message sécurité à ancrer. Le bon équilibre, en fait, c'est comme une recette. On va prendre plusieurs ingrédients. Donc, on va avoir un message principal à ancrer, mais on va aussi avoir des sous-messages de sécurité. On va avoir aussi en fil directeur par des histoires. Les participants, on va devoir leur mettre un petit peu de prise de décision pour qu'ils interviennent. On va mettre du jeu, du ludique. On va mettre des quiz pour aussi évaluer les personnes. ça va être aussi des adaptations en fonction du public, des profits, des métiers, du lien entre le perso et le pro, comme le risque électrique, c'est à titre perso aussi bien qu'à titre professionnel, mais aussi le fait de mettre des ingrédients comme des ajustements. Un jeu, une fois qu'on le crée, il n'est jamais parfait la première fois, et donc du coup, il va falloir qu'à chaque retour d'expérience qu'on va avoir sur la création d'un jeu, on va l'améliorer. En permanence, ça va être de l'amélioration continue. Moi, l'ingrédient phare, je dirais que c'est vraiment de la bonne humeur pendant ce jeu. C'est vraiment quelque chose qu'on doit favoriser et le côté humain, remettre l'humain sur le devant de la scène. Elle doit être un bon équilibre entre le fond et la forme, avec un message fort, un jeu captivant, mais aussi, comme je disais, un agitateur. En fait, ces trois éléments, c'est vraiment la clé d'une bonne recette.

  • Speaker #0

    C'est encore un type de sensibilisation qui est assez peu répandue. Comment vous arrivez à convaincre un directeur d'usine, plutôt, on va dire, réticent, à troquer ses bons vieux PowerPoints pour un serious game ?

  • Speaker #1

    Je leur dirais simplement, j'arrive, je vous fais tester. Je leur demanderais simplement comment vous vous sentez-vous quand vous allez à une journée de formation, où vous êtes assis toute la journée et que vous êtes face à un PowerPoint avec un formateur qui est en position statique, que vous aussi vous êtes en position statique et que vous avez un message descendant, alors que je suis sûre que vous avez plein de choses à partager et que vous avez envie de dire plein de choses, mais qu'on ne vous en donne pas l'occasion. Votre premier réflexe, clairement, aujourd'hui, c'est de sortir son téléphone et d'aller scroller. sur les réseaux sociaux ou alors d'aller checker ses mails. En fait, je leur dirais juste, vos collaborateurs, ils sont comme vous. Ils ont besoin que ce soit vraiment très dynamique. Ils ont besoin de se sentir actifs dans ces ateliers ou dans ces formations. Donc, tester le jeu. Voilà ce que je dirais.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il est important d'adapter le jeu en fonction des métiers ? Je pense notamment à des domaines, la logistique, la chimie, le BTP. Tout ça, c'est quand même très différent.

  • Speaker #1

    Alors, je vais faire une réponse oui et non. En fait, oui, il faut adapter parce que des fois, il y a des spécificités, notamment sur des risques ou des métiers très spécifiques. Par exemple, le domaine forestier, je ne vais pas parler des chutes de hauteur comme je vais parler à une industrie, par exemple. Tout va dépendre du message qu'on veut faire passer et qu'on veut ancrer. Si, par exemple, je prends le risque électrique et que je m'adresse à un personnel, à un public plutôt de bureau, Mais que ce soit de l'industrie, ou que ce soit de la chimie, ou que ce soit du transport, le personnel de bureau, le niveau sur le risque électrique dont on va parler, va être le même. Par contre, effectivement, si on va parler de gestes et postures sur différents types de secteurs d'activité, là, on va personnaliser parce qu'effectivement, ce ne sera pas forcément les mêmes postures, ce ne sera pas les mêmes gestes répétitifs, etc. Donc, il y a des choses qu'on va adapter, oui, et il y a des choses qui peuvent parler à tout le monde.

  • Speaker #0

    Et pour terminer de façon un peu plus pragmatique, pour une PME industrielle avec un budget, allez, on va dire assez limité, par où commencer pour intégrer le jeu dans sa démarche sécurité ? Et à partir de quel prix ça commence ?

  • Speaker #1

    Alors, quand on a créé Atipreav, on y a réfléchi parce que, effectivement, moi je venais d'une TPE déjà. Je connaissais les contraintes, entre guillemets, des TPE. Par où on peut commencer ? Alors, en fait, il y a plusieurs façons de commencer. Soit l'entreprise... Elle va dédier un moment privilégié pour parler sécurité. On calme tous les effectifs ensemble. Et là, du coup, on peut venir des agitateurs pour animer les thématiques. Mais par contre, il faut identifier le temps alloué. Est-ce que c'est une journée, une demi-journée ? Ou ça peut même se faire sur une heure, comme dans une causerie sécurité. Il faut définir également le nombre de participants, les différents messages qu'on veut aborder auprès de nos collaborateurs. Donc en fait, il y a plein de formules. Après, si on parle tarifs, pour nous aujourd'hui, chez Asiprev, c'est une solution, une journée, un agitateur. On est à 1380 euros hors taxes, tout compris partout en France. Après, si on est sur une solution, une demi-journée avec un agitateur, on passe à 1080 hors taxes. Et là, sur une journée complète, on peut passer à peu près 72 participants. Pour les plus petits budgets ou alors aussi pour des personnes qui veulent uniquement faire une causerie d'une heure, On a développé la partie solution en location, où il n'y a pas besoin d'agitateur. Et là, c'est la personne, ça peut être le préventeur, ça peut être le chef d'équipe, qui va se transformer en agitateur et qu'on va former, bien sûr, qu'on va accompagner. Et c'est lui ou elle qui va pouvoir animer cet atelier auprès de ses équipes.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Périne, pour vos explications et votre enthousiasme.

  • Speaker #1

    Merci Stéphanie, à bientôt !

  • Speaker #0

    On se retrouve bientôt pour un prochain épisode, cette fois-ci consacré à la vérification des installations et des matériels.

Description

Et si la sécurité au travail devenait un jeu ? Les Serious Games et Escape Games ne sont plus réservés aux loisirs, ils s’invitent désormais dans les formations en entreprise pour révolutionner la prévention des risques. Comment transformer un sujet souvent perçu comme contraignant en une expérience engageante et marquante ? Dans cet épisode du Réseau de l'Industrie proposé par RS France, nous accueillons Perrine Corvest, gérante d’Atiprev, une entreprise pionnière dans la gamification des formations en sécurité. Découvrez comment ces outils ludiques captivent les salariés, favorisent la mémorisation et ancrent durablement les bons réflexes sur le terrain.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Vous écoutez le réseau de l'industrie de RS, où les voix des spécialistes résonnent autour des sujets clés du secteur. Jeux collaboratifs ou virtuels et sécurité industrielle, un mariage improbable ? Pas si sûr ! Aujourd'hui, nous plongeons dans l'univers fascinant des Serious Game et Esquette Game, ces outils ludiques qui révolutionnent la prévention des risques. Notre invitée, Perrine Corvest, gérante de Hattiprev, nous dévoile comment transformer chaque employé en un acteur engagé de la sécurité, carte en main. Préparez-vous à redécouvrir la formation à la sécurité sous un tout nouveau jour. Bonjour Périne, vous êtes, on peut le dire, chez Atiprev, des pionniers des solutions gamifiées pour la sécurité au travail.

  • Speaker #1

    Bonjour Stéphanie, en tout cas merci de me recevoir. Effectivement, avec Atiprev, ça fait un peu plus de 4 ans qu'on anime en gamifiant nos solutions sur des thématiques de sécurité et de prévention. À TIPREV, en fait, on est tous les trois des anciens préventeurs du BTP et on est aussi des formateurs amiantes. Donc, on a le double casquette. Pour ma part, je suis une ancienne chargée de prévention dans une entreprise de couverture, une TPE. Il y a cinq ans, j'ai changé d'activité, je suis devenue formatrice et notamment formatrice avec une expertise en amiantes. Bon, il faut dire les choses, l'amiante aujourd'hui, ce n'est pas quelque chose qui fait rêver. Et donc du coup, quand j'ai commencé, je sentais qu'il y avait ce besoin où les participants, ils traînaient des pieds, ils n'étaient pas contents et ils n'avaient pas le sourire en arrivant. Et du coup, j'ai eu vraiment ce besoin de mettre des jeux, de dynamiser ces formations pour les rendre ne serait-ce que plus intéressantes et aussi vraiment plus enrichissantes, plus dynamiques et beaucoup plus en mouvement. La première raison qui a fait qu'on a choisi de mettre du jeu... pour parler de sécurité et de prévention au travail, c'est de se dire qu'on crée des moments où on rend les participants actifs, que ce soit pour des formations ou pour des sensibilisations, mais vraiment que les participants soient en partie prenantes du sujet sur la thématique qu'on aborde. C'est vraiment de casser l'effet descendant, qu'on soit vraiment sur un discours ou des échanges latéraux plutôt qu'un discours... à base de PowerPoint, moi j'en pouvais plus des PowerPoints. Même quand j'étais participante à des formations, ça m'ennuyait. Donc je me dis que si moi je m'ennuie, les autres aussi. Donc on s'est mis à ludifier vraiment beaucoup plus nos formations ambiantes. Et en fait, dans nos formations, on a aussi des encadrants, on a aussi des préventeurs, et qui nous ont mis au défi de créer des jeux, des solutions pour leur journée sécurité. Au début, c'est parti sur des gestes qui sauvent, parce que dans le monde du BTP, c'est vraiment un sujet, une thématique importante. Mais le projet Atiprev, c'est prévention atypique. Il est né comme ça parce que la ludification avait vraiment des effets et des impacts positifs sur l'implication des participants sur des thématiques de prévention et de sécurité.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça marche pour tout le monde ? Ce recours au jeu est efficace pour tous les profils de salariés ?

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a toujours...

  • Speaker #0

    ceux qui ne sont pas très réceptifs ou qui traînent les pieds.

  • Speaker #1

    Il faut être clair, il y a toujours des réfractaires dans toutes les formations, dans tous les ateliers. Il y en a toujours qui... Moi, je les appelle les « green shoes » . C'est un mot plutôt infectif, mais voilà. Il faut savoir qu'aborder des thématiques de sujets de sécurité, prévention, ou même on peut aller au-delà sur de la qualité de vie au travail, c'est des sujets sérieux. Souvent, les personnes trouvent que ludifier, c'est infantilisant, c'est infantile. C'est pour les enfants, en fait, ce n'est pas pour les adultes. Aujourd'hui, avec 4-5 années de retour d'expérience, les mœurs, elles changent aujourd'hui. Et les personnes qui viennent à recul en formation, c'est souvent des personnes qui sont aussi... On leur impose de venir en formation, ils ne savent pas pourquoi, on ne leur donne pas du sens à la formation. Beaucoup, ce sont des personnes qui sont... Je ne vais pas parler du personnel de bureau, mais des personnes qui sont en production, qui sont sur le terrain ou qui sont actifs. Là, pendant une formation, on va les mettre dans une salle enfermée. Et le fait de mettre des outils comme des jeux, ça va pallier ces freins. Et les participants, ça leur permet aussi, comme on n'est plus sur du descendant, ça va leur permettre de partager, de s'exprimer, chose qu'on n'a pas souvent le temps de faire en entreprise. Et du coup, aussi de partager une expérience qu'ils ont vécue et de prendre les expériences que les autres participants ont aussi vécues. Pour moi, le jeu aujourd'hui, c'est vraiment un outil qui va rassembler. Ça doit être très dynamique. Et puis après, dans les jeux, on gagne des points. Il y a toujours des mauvais perdants. Mais au final, nous, dans nos solutions, on a pris une partie qui n'a aucun perdant. Et au final, ça se passe très bien.

  • Speaker #0

    Oui, c'est forcément très fédérateur comme solution, mais pas que. Les neurosciences ont démontré que le jeu favorise également la mémorisation. Comment est-ce que vous arrivez à exploiter ça dans vos formations ?

  • Speaker #1

    Alors aujourd'hui, effectivement, quand on parle de neurosciences et qu'on regarde un petit peu les études, les études démontrent qu'en fait, notre cerveau, c'est comme une boîte noire, qu'il est feignant. Et en fait, lui, sa fonction première, c'est de faire des économies d'énergie. Donc du coup, si par exemple, je prends un schéma d'une personne qui est en apprentissage, on va caler ces neurotransmetteurs comme un réseau autoroutier. Et donc, du coup, quand on va être en situation d'apprentissage, notre cerveau, il va faire du câblage. On va créer des départementales, des autoroutes. Enfin, voilà, on va créer notre réseau autoroutier. Quand on le développe, ça s'agrandit. Attention, par contre, quand on est expérimenté, en fait, ce câblage, notre cerveau, il va passer en mode automatique. Et ça, tout le monde le fait. On est tous égaux là-dessus. Par exemple, marcher, c'est automatique. On ne réfléchit plus. Quand on sait lire, pareil, on ne réfléchit plus. Quand on écrit, c'est la même chose.

  • Speaker #0

    Conduire, parfois aussi.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est vraiment quelque chose que j'aborde quand je parle du risque routier, parce qu'effectivement, on a l'habitude de dire « Tiens, notre voiture, elle rentre toute seule à la maison. » Et donc, du coup, ces automatismes, en fait, ils vont augmenter le risque d'erreur, même pour des personnes expérimentées. C'est ce qu'on appelle la fameuse erreur humaine. Par contre, le fait d'utiliser justement les jeux pour développer la mémoire, On va solliciter les participants de différentes façons. Alors, notamment, c'est ce que je disais tout à l'heure, en fait, on va les rendre actifs. Et le fait qu'ils soient actifs, qu'ils aient une participation active par des simulations, par des quiz, par aussi des apprentissages en découverte, c'est-à-dire qu'ils ne connaissent pas un sujet, mais par le jeu, ils vont découvrir. On va développer le fameux réseau routier dont je parlais tout à l'heure, donc du câblage. Donc, du coup, leur objectif, à eux, ça va être de stimuler, on va stimuler le cerveau. Ensuite, on va intervenir sur... les émotions des participants. De par l'environnement dans lequel on est, on va essayer de mettre aussi un environnement où on est en bienveillance, on va rester hyper positif. Il faut que l'agitateur, en fait, pour nous, il est là aussi pour dynamiser et rendre ça très positif. Et du coup, ces émotions, en fait, elles vont favoriser la mémorisation par des anecdotes ou par des cas concrets. Enfin, il y a les ateliers courts, la durée de l'atelier. c'est aussi pour garder l'attention et éviter qu'on s'épuise cérébralement au bout d'un moment. Comme une formation d'une journée sur un powerpoint, on dévie très vite parce qu'on n'est plus stimulé et qu'on est sur des formats lourds. Et enfin, il y a le fait d'être sur la personnalisation d'ateliers, personnaliser les jeux, que ce soit pour un profil, que ce soit pour une activité, un métier, ou même faire le lien entre le perso et le pro. ça va donner du sens aux participants. Et donc du coup, le jeu, il va permettre de créer du câblage ou de recréer du câblage ou de redévelopper notre réseau autoroutier, que ce soit pour des néophytes qui n'ont pas d'expérience ou pour des personnes expérimentées. Et en fait, ce qui va être intéressant dans la ludification des jeux, en tout cas pour tout ce qu'on vient de voir, c'est le fait de répéter le message. Mais par contre, effectivement, une chose est sûre, c'est que le jeu seul ne va pas faire... tout en matière de sécurité et en matière de prévention des risques.

  • Speaker #0

    Alors pour qu'on comprenne bien, est-ce que vous pouvez nous décrire un de vos Serious Games phares ?

  • Speaker #1

    Alors celui auquel je pense en premier, ça va être le PrevQuiz. C'est un jeu de plateau qui s'adapte à tous les métiers, à toutes les activités, tout profil, même toute entreprise, tout sujet, et en plus on peut le personnaliser à l'infini. Alors moi personnellement, je l'adore vraiment ce jeu. Pourquoi ? Parce qu'en fait, j'en apprends autant que les participants. On est sur un format court, donc on est entre 15 minutes à une heure. Ça peut être sur des moments figés, comme ça peut être aussi sur des groupes qui vont venir en passage, au fur et à mesure du temps qu'on leur aura alloué. Et c'est un challenge en équipe. Du coup, ça va aussi créer de la cohésion. Il y a des questions de rapidité avec des buzzers. Les buzzers, ça va aussi développer la prise de décision rapide. Il va y avoir aussi des questions directement aux équipes. Donc là, ça va amener de l'échange, des réflexions entre eux, et puis aussi un partage de connaissances et de savoirs. Et aussi, on va les mettre en action. Donc du coup, avec des simulations, on va aussi leur demander de faire attention, d'être vigilant par des actions vraiment concrètes sur leur environnement, là où ils seront actuellement, qu'ils connaissent ou qu'ils ne connaissent pas les lieux. Quand on parle par exemple du risque électrique, On ne va pas recréer des risques, donc on ne va pas leur faire des mises sous tension ou des vraies VAT par exemple, ou des vraies consignations. Mais par exemple, si on reste sur le risque électrique, on va faire le lien avec leur environnement. Donc ça pourrait être tout simplement, on va leur demander de faire une action, identifier tous les risques électriques autour d'eux, dans leur environnement. Ça peut être également aller me chercher l'extincteur le plus proche. Donc ça voudrait déjà dire qu'ils ont été vigilants avant et qu'ils savent où est l'extincteur le plus proche. Et puis d'aller vérifier si cet extincteur-là peut être utilisé sur un début d'incendie d'origine électrique. Pour les produits chimiques, on va utiliser les produits chimiques de l'entreprise. Donc en fait, ce que les collaborateurs utilisent au quotidien dans l'entreprise. Et on va prendre les documents liés, donc les étiquettes, les fiches de données sécurité, les normes liées aux EPI. Et on va leur demander, par exemple, d'identifier la paire de gants idéale ou parfaite pour manipuler ce produit. Et dans ce cas-là, on va donner du sens au port des EPI, par exemple.

  • Speaker #0

    Avez-vous des retours d'expérience de salariés qui ont pu justement éviter un accident grâce à des réflexes acquis via les Serious Games ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est assez difficile d'avoir ces retours-là. Par contre, en début d'année, on a eu une petite expérience. Lors d'un atelier chez un de nos clients, qui était sur la thématique des gestes qui sauvent, on a un des participants qui a fait un malaise. Notre agitateur à T-PREV était un formateur SST, donc il est intervenu directement, en direct, devant les participants qui ont pu faire une mise en pratique, je dirais. Voilà, donc ce n'est pas souvent que ce genre d'accident ou d'incident arrive. Donc la victime d'Ariane, elle va très bien. Par contre, il y a effectivement l'impact direct de ce cas concret en direct, qui fait qu'ils ont vraiment compris l'importance de ce type de formation et que ça pouvait servir au final à titre pro, mais aussi bien à titre personnel. Et il y en avait certains qui n'étaient pas formés à SST ou en tout cas aux gestes de premier secours dans ce groupe-là. Et du coup, ils ont demandé à leur entreprise de faire cette formation, justement parce qu'ils se sont rendus compte que ça pouvait arriver à n'importe quel moment et à n'importe qui. Voilà, donc ça a été un effet immédiat.

  • Speaker #0

    Et ce n'est pas toujours facile, c'est vrai, de quantifier l'efficacité d'une sensibilisation. Est-ce que vous avez des indicateurs pour l'évaluer, notamment l'impact sur les comportements réels in situ ?

  • Speaker #1

    Alors aujourd'hui, on ne peut pas, nous, on n'a pas d'indicateur précis qui va mesurer l'impact de... tel jeu sur cette entreprise-là au bout de six mois, un an, je dirais que c'est quasiment impossible parce que le jeu seul n'est pas le seul outil qui doit être utilisé en matière de sécurité ou en matière de prévention des risques. Par contre, effectivement, nous, dans nos ateliers ou dans nos solutions, on va avoir ce qu'on appelle des évaluations à chaud. Donc souvent, il y a des questionnaires. Par exemple, à la fin d'un escape game, il va toujours y avoir un quiz final. pour évaluer les notions qu'ils ont apprises pendant le jeu, mais aussi sur leur connaissance générale sur la thématique abordée. Après, je dirais que c'est plutôt nos clients qui vont avoir des retours statistiques en fonction de leur taux d'accidentologie, les statistiques, les accidents, mais aussi les audits sur lesquels ils vont pouvoir s'auto-évaluer après toutes les actions qu'ils auront mises en place en matière de sécurité. Quand on revient d'année en année chez nos clients... et qu'on a des participants qui se souviennent de nous et qui se souviennent des jeux qu'ils ont faits avec Atiprev, on se dit qu'au bout d'un an après, c'est que ça a marqué les esprits. Et des fois, c'est des petites anecdotes qui reviennent. Et en fait, on dit qu'on a mis des marqueurs en matière de prévention et de sécurité auprès des participants.

  • Speaker #0

    Périne, c'est quoi le bon équilibre entre divertissement et message de sécurité, d'après vous ?

  • Speaker #1

    Alors, pour que... Le bon équilibre, en fait, ça va être surtout de commencer par un message sécurité à ancrer. Le bon équilibre, en fait, c'est comme une recette. On va prendre plusieurs ingrédients. Donc, on va avoir un message principal à ancrer, mais on va aussi avoir des sous-messages de sécurité. On va avoir aussi en fil directeur par des histoires. Les participants, on va devoir leur mettre un petit peu de prise de décision pour qu'ils interviennent. On va mettre du jeu, du ludique. On va mettre des quiz pour aussi évaluer les personnes. ça va être aussi des adaptations en fonction du public, des profits, des métiers, du lien entre le perso et le pro, comme le risque électrique, c'est à titre perso aussi bien qu'à titre professionnel, mais aussi le fait de mettre des ingrédients comme des ajustements. Un jeu, une fois qu'on le crée, il n'est jamais parfait la première fois, et donc du coup, il va falloir qu'à chaque retour d'expérience qu'on va avoir sur la création d'un jeu, on va l'améliorer. En permanence, ça va être de l'amélioration continue. Moi, l'ingrédient phare, je dirais que c'est vraiment de la bonne humeur pendant ce jeu. C'est vraiment quelque chose qu'on doit favoriser et le côté humain, remettre l'humain sur le devant de la scène. Elle doit être un bon équilibre entre le fond et la forme, avec un message fort, un jeu captivant, mais aussi, comme je disais, un agitateur. En fait, ces trois éléments, c'est vraiment la clé d'une bonne recette.

  • Speaker #0

    C'est encore un type de sensibilisation qui est assez peu répandue. Comment vous arrivez à convaincre un directeur d'usine, plutôt, on va dire, réticent, à troquer ses bons vieux PowerPoints pour un serious game ?

  • Speaker #1

    Je leur dirais simplement, j'arrive, je vous fais tester. Je leur demanderais simplement comment vous vous sentez-vous quand vous allez à une journée de formation, où vous êtes assis toute la journée et que vous êtes face à un PowerPoint avec un formateur qui est en position statique, que vous aussi vous êtes en position statique et que vous avez un message descendant, alors que je suis sûre que vous avez plein de choses à partager et que vous avez envie de dire plein de choses, mais qu'on ne vous en donne pas l'occasion. Votre premier réflexe, clairement, aujourd'hui, c'est de sortir son téléphone et d'aller scroller. sur les réseaux sociaux ou alors d'aller checker ses mails. En fait, je leur dirais juste, vos collaborateurs, ils sont comme vous. Ils ont besoin que ce soit vraiment très dynamique. Ils ont besoin de se sentir actifs dans ces ateliers ou dans ces formations. Donc, tester le jeu. Voilà ce que je dirais.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il est important d'adapter le jeu en fonction des métiers ? Je pense notamment à des domaines, la logistique, la chimie, le BTP. Tout ça, c'est quand même très différent.

  • Speaker #1

    Alors, je vais faire une réponse oui et non. En fait, oui, il faut adapter parce que des fois, il y a des spécificités, notamment sur des risques ou des métiers très spécifiques. Par exemple, le domaine forestier, je ne vais pas parler des chutes de hauteur comme je vais parler à une industrie, par exemple. Tout va dépendre du message qu'on veut faire passer et qu'on veut ancrer. Si, par exemple, je prends le risque électrique et que je m'adresse à un personnel, à un public plutôt de bureau, Mais que ce soit de l'industrie, ou que ce soit de la chimie, ou que ce soit du transport, le personnel de bureau, le niveau sur le risque électrique dont on va parler, va être le même. Par contre, effectivement, si on va parler de gestes et postures sur différents types de secteurs d'activité, là, on va personnaliser parce qu'effectivement, ce ne sera pas forcément les mêmes postures, ce ne sera pas les mêmes gestes répétitifs, etc. Donc, il y a des choses qu'on va adapter, oui, et il y a des choses qui peuvent parler à tout le monde.

  • Speaker #0

    Et pour terminer de façon un peu plus pragmatique, pour une PME industrielle avec un budget, allez, on va dire assez limité, par où commencer pour intégrer le jeu dans sa démarche sécurité ? Et à partir de quel prix ça commence ?

  • Speaker #1

    Alors, quand on a créé Atipreav, on y a réfléchi parce que, effectivement, moi je venais d'une TPE déjà. Je connaissais les contraintes, entre guillemets, des TPE. Par où on peut commencer ? Alors, en fait, il y a plusieurs façons de commencer. Soit l'entreprise... Elle va dédier un moment privilégié pour parler sécurité. On calme tous les effectifs ensemble. Et là, du coup, on peut venir des agitateurs pour animer les thématiques. Mais par contre, il faut identifier le temps alloué. Est-ce que c'est une journée, une demi-journée ? Ou ça peut même se faire sur une heure, comme dans une causerie sécurité. Il faut définir également le nombre de participants, les différents messages qu'on veut aborder auprès de nos collaborateurs. Donc en fait, il y a plein de formules. Après, si on parle tarifs, pour nous aujourd'hui, chez Asiprev, c'est une solution, une journée, un agitateur. On est à 1380 euros hors taxes, tout compris partout en France. Après, si on est sur une solution, une demi-journée avec un agitateur, on passe à 1080 hors taxes. Et là, sur une journée complète, on peut passer à peu près 72 participants. Pour les plus petits budgets ou alors aussi pour des personnes qui veulent uniquement faire une causerie d'une heure, On a développé la partie solution en location, où il n'y a pas besoin d'agitateur. Et là, c'est la personne, ça peut être le préventeur, ça peut être le chef d'équipe, qui va se transformer en agitateur et qu'on va former, bien sûr, qu'on va accompagner. Et c'est lui ou elle qui va pouvoir animer cet atelier auprès de ses équipes.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Périne, pour vos explications et votre enthousiasme.

  • Speaker #1

    Merci Stéphanie, à bientôt !

  • Speaker #0

    On se retrouve bientôt pour un prochain épisode, cette fois-ci consacré à la vérification des installations et des matériels.

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