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Baya CHABANE, anthropologue par nature 2/2 cover
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Le territoire en Éc[h]o

Baya CHABANE, anthropologue par nature 2/2

Baya CHABANE, anthropologue par nature 2/2

10min |09/12/2024
Play
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Le territoire en Éc[h]o

Baya CHABANE, anthropologue par nature 2/2

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10min |09/12/2024
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Description

Découvrez la suite du portrait de Baya Chabane, directrice de l'hôtel Mercure à Roissy CDG.


Elle a dit : "En 2019, je prends ma première direction sur Roissy. Et là, je découvre un monde parallèle, en fait. L'aéroport, effectivement, il y a l'aéroport, tout ce business autour de l'aéroport, mais il y a surtout une vie à Roissy. Et donc, je rencontre au travers d'associations, de clubs, etc., des personnes hyper intéressantes, hyper sympas, hyper aidantes, surtout. [...] Il y a une proximité et franchement une authenticité dans ce territoire qui est quand même assez fabuleuse. Il est bourré de talent, en tout cas."


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Les histoires d'entrepreneurs, les échos du territoire, le territoire en écho, un podcast de Roissy Dev.

  • Speaker #1

    Bonjour et bienvenue dans cette série réalisée pour et par les entrepreneurs du territoire de Roissy Pays de France. Dans ce podcast, vous découvrirez les parcours inspirants de celles et ceux qui façonnent l'économie locale. Aujourd'hui, suite de la rencontre avec la dirigeante de l'hôtel Mercure de l'aéroport de Roissy, que vient-elle chercher au sein de réseaux professionnels ? Comment conçoit-elle son rôle de présidente de l'association des hôteliers du Grand Roissy ? Voici la deuxième partie de la rencontre avec Baya Chabane.

  • Speaker #0

    Le territoire en écho, un podcast de Roissy Dev.

  • Speaker #1

    Bonjour Baya. Bonjour David. On pourrait presque vous appeler Super Nanny. Qu'est-ce qui se passe ce jour-là ?

  • Speaker #2

    Et écoutez, ce jour-là, quelque chose d'incongru en fait, qui ne m'était jamais arrivé pour tout vous dire. C'était la veille des vacances, donc j'allais dire au revoir à toutes mes équipes. Et puis, je passe par le hall qui était plein à craquer avec énormément de clients et surtout beaucoup de petits clients. Et là, je vois dans la file une dame assez… (De petits clients en culottes courtes,sous-entendu.)

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #2

    Et je vois une cliente avec un bébé. qui pleurait, et elle, un peu fatiguée, un peu anxieuse aussi, qui essayait de calmer son bébé et de chercher des choses dans son sac. Et puis là, je me dirige vers elle et je lui dis, bonjour madame, est-ce que ça va ? Comment je peux vous aider ? Et je pensais, en toute franchise, qu'elle allait me dire, est-ce que je peux passer devant tout le monde ? Et pas du tout. Elle me dit, est-ce que vous pouvez prendre mon bébé ? Est-ce que vous pouvez le porter ? Donc, alors, c'est la première fois que je me fais ce genre de questions.

  • Speaker #1

    Mais oui, je peux le faire.

  • Speaker #2

    Exactement. Sans réfléchir, j'ai dit oui, bien sûr. Donc, elle me donne le bébé, une ravissante petite fille de l'âge de 2-3 ans. Et donc, je la prends et elle a le temps de chercher ce qu'elle cherchait dans son sac. Et puis, de fil en aiguille, on commence à parler. Donc, où est-ce qu'elle va, etc. Puis, elle me pose pas mal de questions au niveau service sur... au niveau de l'hôtel. Et puis, on se rend compte que le bébé s'est calmé et qu'elle, elle a eu le temps de souffler un petit peu. Et au bout de cinq minutes, elle m'a dit, je vous remercie beaucoup. C'est bon, je vais reprendre ma fille qui était en train de rigoler.

  • Speaker #1

    Finalement, je vais la reprendre. Bon, ben voilà, c'est ça aussi le métier de directrice générale d'un hôtel Mercure, c'est d'être vraiment au service dans des situations totalement inattendues.

  • Speaker #2

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    On parle un petit peu business, peut-être avec, allez, trois chiffres pour nous donner l'envergure de l'hôtel Mercure que vous dirigez.

  • Speaker #2

    345 chambres, 18 salles de séminaire, 110 collaborateurs.

  • Speaker #1

    Quelle manageuse êtes-vous ? Qu'est-ce qu'on dit de vous ?

  • Speaker #2

    Qu'est-ce qu'on dit de moi ? On dit de moi que je suis à la fois proche du terrain, mais je sais aussi prendre du recul pour, en tout cas, tenter de construire l'avenir et d'être justement sur des aspects plus stratégiques. Donc, le métier de directeur, il n'y a pas un mot qui peut le définir, en fait. Finalement, on doit être multi-casquette. Et ça... tout au long de la journée.

  • Speaker #1

    Là, on s'en est bien aperçu avec vos anecdotes.

  • Speaker #2

    Exactement, tout à fait. Les journées ne se ressemblent pas. Bien sûr qu'on a des routines, des rendez-vous, etc. Mais comme on vit au rythme de nos clients, tout peut être bouleversé. Je peux avoir prévu mille et une choses dans une journée et du coup, je n'en ai fait aucune parce que des circonstances font que je devais être présente à ce moment-là ou à ce moment-là ou faire des priorités, une autre priorité.

  • Speaker #1

    C'est quand la dernière fois que vous avez dû vraiment chambouler votre agenda pour vous rendre disponible à quelque chose de totalement inattendu ?

  • Speaker #2

    La dernière fois, c'était il y a une semaine où on avait une cliente qui était avec son fils en situation de handicap et la dame a été assez quand même âgée et elle a eu un souci. On a voulu appeler les pompiers et elle disait, pendant une heure, on a essayé de négocier avec elle, elle dit non, c'est bon, je vais pouvoir me débrouiller. On lui a dit non, vous avez besoin de soutien, etc. Il a fallu négocier avec la cliente pour qu'on puisse appeler les pompiers, venir la prendre en charge. Alors le temps que les pompiers arrivent, ce n'était pas les pompiers, c'était le SAMU. Ça s'est passé deux heures et demie, trois heures. Et puis voilà, elle est revenue l'après-midi. On a longuement parlé, ça allait mieux.

  • Speaker #1

    Alors là, ce jour-là, vous étiez travailleuse sociale, là, clairement. Vous le revendiquez, ce caractère lien social. Et si oui, quelle est la place de cette valeur-là ? au sein de l'association des hôteliers du Grand Roissy que vous présidez ?

  • Speaker #2

    Effectivement, au sein de l'association, on est une quarantaine d'hôtels. Alors, on ne travaille pas tous pour le même patron, bien sûr, on n'a pas tous les mêmes enseignes. Donc on peut se le dire, on est principalement concurrents. Par contre, on a des préoccupations communes, que ce soit la défense de nos intérêts auprès des institutions, qu'elle soit la promotion de la destination, parce qu'on a tous envie que Roissy soit pleine de clients à partager, qu'elle soit aussi de bonnes pratiques.

  • Speaker #1

    Exemple de bonnes pratiques ?

  • Speaker #2

    Ça peut être au niveau organisationnel. Comment, toi, tu fais ? Quand une compagnie aérienne t'appelle et te dit, je vais débarquer 100 clients, ils ont besoin de dîner. Comment tu fais pour que dans l'heure qui suit, ces clients peuvent dîner chez toi ? Ça peut être…

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, concurrent, mais forcément complémentaire aussi, partenaire.

  • Speaker #2

    Tout à fait. Ça peut être aussi sur des partages en termes de formation, sur tout ce qui est lié à la sûreté. C'est se faciliter l'échange de savoir-faire, de bonnes pratiques entre nous.

  • Speaker #1

    C'est pas évident de trouver le juste compromis, parce que des échanges de bonnes pratiques, oui, pour faire évoluer la profession. J'entends souvent des entrepreneurs dire, oui, mais dans notre profession, il y a des brebis galeuses, ils se plaignent finalement de certaines personnes. Mais à la fois, ça peut arranger ceux qui travaillent correctement, et puis à la fois, en effet, ça peut desservir la branche toute entière. Comment vous trouvez le juste milieu, Baya ?

  • Speaker #2

    Alors, effectivement, pour tout vous dire, David, nous, au départ, on s'est dit… On a une association d'hôteliers, mais qu'est-ce qu'on a envie de faire ? Quelle va être sa raison d'être ? On ne va pas courir tous les lièvres. Il faut qu'on se concentre sur trois, quatre sujets qui intéressent les hôteliers. C'est les hôteliers finalement qui nous ont aussi donné les billes pour se dire Ok, ça va être de la formation, ça va être des bonnes pratiques, ça va être la promotion de la destination. Et quand je dis par exemple la formation ou de l'information, ça va être par exemple des sujets tels que le RSE. Aujourd'hui, on a tous cette préoccupation commune. On sait qu'un hôtel, c'est énergivore par nature. Comment on construit tout ce volet RSE au sein de nos équipes, au sein de notre hôtel ? Et du coup, il y a des hôtels qui sont plus, on va dire, qui appartiennent à des grands groupes et du coup, ils sont plus outillés que d'autres, d'autres un peu moins. Ils n'ont pas cette veille réglementaire que nous, on a. Et c'est comment on fait intervenir des sociétés, un consultant, pour justement remettre un cadre, les aider, les conseiller. Donc, on le fait d'abord de manière collégiale avec tout le monde. Et puis après, chaque hôtelier peut contacter la personne et avoir un accompagnement plus individualisé.

  • Speaker #1

    J'ai retrouvé à Roissy ce que je ne trouvais pas à Paris. C'est ce que vous avez dit dans le premier épisode. Qu'est-ce qu'il y a de plus à Roissy ?

  • Speaker #2

    Le lien social. Alors déjà, il y a deux facteurs pour moi. Il y a ce facteur émotionnel parce que j'y ai grandi, je m'y suis mariée, j'ai eu mes enfants aussi sur le territoire.

  • Speaker #1

    Ça crée des liens, mine de rien.

  • Speaker #2

    Exactement. En tout cas, toutes mes expériences personnelles, finalement, viennent de ce territoire. Mais professionnellement, c'est vrai que j'ai grandi à Paris. C'est-à-dire que quand j'ai commencé mon premier job, il était à Paris. Et pendant 16-17 ans, je ne me suis pas posé la question, même si je faisais Paris /le Territoire, je ne me suis jamais posé la question de venir travailler sur le territoire. Je ne sais pas pourquoi. Aujourd'hui, par contre, c'est une évidence. Et il y a eu une opportunité. Quand ma boîte a eu un hôtel de libre, je me suis positionnée. Mais j'ai plus pensé aéroport, mais pas territoire. Et donc, chose que je ne regrette pas. Donc, en 2019, je prends ma première direction sur Roissy. Et là, je découvre un monde parallèle, en fait. L'aéroport, effectivement, il y a l'aéroport, tout ce business autour de l'aéroport, mais il y a surtout une vie à Roissy. Et donc, je rencontre au travers d'associations, de clubs, etc., des personnes hyper intéressantes, hyper sympas, hyper aidantes, surtout. Donc, au-delà du business, il y a des personnes que j'ai rencontrées qui, aujourd'hui, je ne suis pas en business avec, par contre, qui m'ont mis en relation avec des personnes qui ont pu m'aider, par exemple, à remettre, à rénover ou à moderniser tout mon parc audiovisuel dans mes salons. Donc ça, c'est quelqu'un du territoire. Tous les producteurs qu'on a rencontrés pour toute l'offre restauration. Il y a une proximité et franchement une authenticité dans ce territoire qui est quand même assez fabuleuse. Elle est bourrée de talent, en tout cas.

  • Speaker #1

    Ça transpire bien dans vos propos et ça donne envie de s'y installer et de faire des affaires, mais pas que, parce que vous êtes une membre de plusieurs réseaux pour aussi des raisons résolument humaines.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #1

    Merci, Baya. Merci beaucoup. Merci, Baya. Et à très bientôt. Pour un room service chez vous ?

  • Speaker #2

    Avec plaisir, David. Vous êtes le bienvenu.

  • Speaker #0

    Les histoires d'entrepreneurs. Les échos du territoire. Le territoire en écho. Un podcast de Roissy Dev.

Description

Découvrez la suite du portrait de Baya Chabane, directrice de l'hôtel Mercure à Roissy CDG.


Elle a dit : "En 2019, je prends ma première direction sur Roissy. Et là, je découvre un monde parallèle, en fait. L'aéroport, effectivement, il y a l'aéroport, tout ce business autour de l'aéroport, mais il y a surtout une vie à Roissy. Et donc, je rencontre au travers d'associations, de clubs, etc., des personnes hyper intéressantes, hyper sympas, hyper aidantes, surtout. [...] Il y a une proximité et franchement une authenticité dans ce territoire qui est quand même assez fabuleuse. Il est bourré de talent, en tout cas."


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Les histoires d'entrepreneurs, les échos du territoire, le territoire en écho, un podcast de Roissy Dev.

  • Speaker #1

    Bonjour et bienvenue dans cette série réalisée pour et par les entrepreneurs du territoire de Roissy Pays de France. Dans ce podcast, vous découvrirez les parcours inspirants de celles et ceux qui façonnent l'économie locale. Aujourd'hui, suite de la rencontre avec la dirigeante de l'hôtel Mercure de l'aéroport de Roissy, que vient-elle chercher au sein de réseaux professionnels ? Comment conçoit-elle son rôle de présidente de l'association des hôteliers du Grand Roissy ? Voici la deuxième partie de la rencontre avec Baya Chabane.

  • Speaker #0

    Le territoire en écho, un podcast de Roissy Dev.

  • Speaker #1

    Bonjour Baya. Bonjour David. On pourrait presque vous appeler Super Nanny. Qu'est-ce qui se passe ce jour-là ?

  • Speaker #2

    Et écoutez, ce jour-là, quelque chose d'incongru en fait, qui ne m'était jamais arrivé pour tout vous dire. C'était la veille des vacances, donc j'allais dire au revoir à toutes mes équipes. Et puis, je passe par le hall qui était plein à craquer avec énormément de clients et surtout beaucoup de petits clients. Et là, je vois dans la file une dame assez… (De petits clients en culottes courtes,sous-entendu.)

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #2

    Et je vois une cliente avec un bébé. qui pleurait, et elle, un peu fatiguée, un peu anxieuse aussi, qui essayait de calmer son bébé et de chercher des choses dans son sac. Et puis là, je me dirige vers elle et je lui dis, bonjour madame, est-ce que ça va ? Comment je peux vous aider ? Et je pensais, en toute franchise, qu'elle allait me dire, est-ce que je peux passer devant tout le monde ? Et pas du tout. Elle me dit, est-ce que vous pouvez prendre mon bébé ? Est-ce que vous pouvez le porter ? Donc, alors, c'est la première fois que je me fais ce genre de questions.

  • Speaker #1

    Mais oui, je peux le faire.

  • Speaker #2

    Exactement. Sans réfléchir, j'ai dit oui, bien sûr. Donc, elle me donne le bébé, une ravissante petite fille de l'âge de 2-3 ans. Et donc, je la prends et elle a le temps de chercher ce qu'elle cherchait dans son sac. Et puis, de fil en aiguille, on commence à parler. Donc, où est-ce qu'elle va, etc. Puis, elle me pose pas mal de questions au niveau service sur... au niveau de l'hôtel. Et puis, on se rend compte que le bébé s'est calmé et qu'elle, elle a eu le temps de souffler un petit peu. Et au bout de cinq minutes, elle m'a dit, je vous remercie beaucoup. C'est bon, je vais reprendre ma fille qui était en train de rigoler.

  • Speaker #1

    Finalement, je vais la reprendre. Bon, ben voilà, c'est ça aussi le métier de directrice générale d'un hôtel Mercure, c'est d'être vraiment au service dans des situations totalement inattendues.

  • Speaker #2

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    On parle un petit peu business, peut-être avec, allez, trois chiffres pour nous donner l'envergure de l'hôtel Mercure que vous dirigez.

  • Speaker #2

    345 chambres, 18 salles de séminaire, 110 collaborateurs.

  • Speaker #1

    Quelle manageuse êtes-vous ? Qu'est-ce qu'on dit de vous ?

  • Speaker #2

    Qu'est-ce qu'on dit de moi ? On dit de moi que je suis à la fois proche du terrain, mais je sais aussi prendre du recul pour, en tout cas, tenter de construire l'avenir et d'être justement sur des aspects plus stratégiques. Donc, le métier de directeur, il n'y a pas un mot qui peut le définir, en fait. Finalement, on doit être multi-casquette. Et ça... tout au long de la journée.

  • Speaker #1

    Là, on s'en est bien aperçu avec vos anecdotes.

  • Speaker #2

    Exactement, tout à fait. Les journées ne se ressemblent pas. Bien sûr qu'on a des routines, des rendez-vous, etc. Mais comme on vit au rythme de nos clients, tout peut être bouleversé. Je peux avoir prévu mille et une choses dans une journée et du coup, je n'en ai fait aucune parce que des circonstances font que je devais être présente à ce moment-là ou à ce moment-là ou faire des priorités, une autre priorité.

  • Speaker #1

    C'est quand la dernière fois que vous avez dû vraiment chambouler votre agenda pour vous rendre disponible à quelque chose de totalement inattendu ?

  • Speaker #2

    La dernière fois, c'était il y a une semaine où on avait une cliente qui était avec son fils en situation de handicap et la dame a été assez quand même âgée et elle a eu un souci. On a voulu appeler les pompiers et elle disait, pendant une heure, on a essayé de négocier avec elle, elle dit non, c'est bon, je vais pouvoir me débrouiller. On lui a dit non, vous avez besoin de soutien, etc. Il a fallu négocier avec la cliente pour qu'on puisse appeler les pompiers, venir la prendre en charge. Alors le temps que les pompiers arrivent, ce n'était pas les pompiers, c'était le SAMU. Ça s'est passé deux heures et demie, trois heures. Et puis voilà, elle est revenue l'après-midi. On a longuement parlé, ça allait mieux.

  • Speaker #1

    Alors là, ce jour-là, vous étiez travailleuse sociale, là, clairement. Vous le revendiquez, ce caractère lien social. Et si oui, quelle est la place de cette valeur-là ? au sein de l'association des hôteliers du Grand Roissy que vous présidez ?

  • Speaker #2

    Effectivement, au sein de l'association, on est une quarantaine d'hôtels. Alors, on ne travaille pas tous pour le même patron, bien sûr, on n'a pas tous les mêmes enseignes. Donc on peut se le dire, on est principalement concurrents. Par contre, on a des préoccupations communes, que ce soit la défense de nos intérêts auprès des institutions, qu'elle soit la promotion de la destination, parce qu'on a tous envie que Roissy soit pleine de clients à partager, qu'elle soit aussi de bonnes pratiques.

  • Speaker #1

    Exemple de bonnes pratiques ?

  • Speaker #2

    Ça peut être au niveau organisationnel. Comment, toi, tu fais ? Quand une compagnie aérienne t'appelle et te dit, je vais débarquer 100 clients, ils ont besoin de dîner. Comment tu fais pour que dans l'heure qui suit, ces clients peuvent dîner chez toi ? Ça peut être…

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, concurrent, mais forcément complémentaire aussi, partenaire.

  • Speaker #2

    Tout à fait. Ça peut être aussi sur des partages en termes de formation, sur tout ce qui est lié à la sûreté. C'est se faciliter l'échange de savoir-faire, de bonnes pratiques entre nous.

  • Speaker #1

    C'est pas évident de trouver le juste compromis, parce que des échanges de bonnes pratiques, oui, pour faire évoluer la profession. J'entends souvent des entrepreneurs dire, oui, mais dans notre profession, il y a des brebis galeuses, ils se plaignent finalement de certaines personnes. Mais à la fois, ça peut arranger ceux qui travaillent correctement, et puis à la fois, en effet, ça peut desservir la branche toute entière. Comment vous trouvez le juste milieu, Baya ?

  • Speaker #2

    Alors, effectivement, pour tout vous dire, David, nous, au départ, on s'est dit… On a une association d'hôteliers, mais qu'est-ce qu'on a envie de faire ? Quelle va être sa raison d'être ? On ne va pas courir tous les lièvres. Il faut qu'on se concentre sur trois, quatre sujets qui intéressent les hôteliers. C'est les hôteliers finalement qui nous ont aussi donné les billes pour se dire Ok, ça va être de la formation, ça va être des bonnes pratiques, ça va être la promotion de la destination. Et quand je dis par exemple la formation ou de l'information, ça va être par exemple des sujets tels que le RSE. Aujourd'hui, on a tous cette préoccupation commune. On sait qu'un hôtel, c'est énergivore par nature. Comment on construit tout ce volet RSE au sein de nos équipes, au sein de notre hôtel ? Et du coup, il y a des hôtels qui sont plus, on va dire, qui appartiennent à des grands groupes et du coup, ils sont plus outillés que d'autres, d'autres un peu moins. Ils n'ont pas cette veille réglementaire que nous, on a. Et c'est comment on fait intervenir des sociétés, un consultant, pour justement remettre un cadre, les aider, les conseiller. Donc, on le fait d'abord de manière collégiale avec tout le monde. Et puis après, chaque hôtelier peut contacter la personne et avoir un accompagnement plus individualisé.

  • Speaker #1

    J'ai retrouvé à Roissy ce que je ne trouvais pas à Paris. C'est ce que vous avez dit dans le premier épisode. Qu'est-ce qu'il y a de plus à Roissy ?

  • Speaker #2

    Le lien social. Alors déjà, il y a deux facteurs pour moi. Il y a ce facteur émotionnel parce que j'y ai grandi, je m'y suis mariée, j'ai eu mes enfants aussi sur le territoire.

  • Speaker #1

    Ça crée des liens, mine de rien.

  • Speaker #2

    Exactement. En tout cas, toutes mes expériences personnelles, finalement, viennent de ce territoire. Mais professionnellement, c'est vrai que j'ai grandi à Paris. C'est-à-dire que quand j'ai commencé mon premier job, il était à Paris. Et pendant 16-17 ans, je ne me suis pas posé la question, même si je faisais Paris /le Territoire, je ne me suis jamais posé la question de venir travailler sur le territoire. Je ne sais pas pourquoi. Aujourd'hui, par contre, c'est une évidence. Et il y a eu une opportunité. Quand ma boîte a eu un hôtel de libre, je me suis positionnée. Mais j'ai plus pensé aéroport, mais pas territoire. Et donc, chose que je ne regrette pas. Donc, en 2019, je prends ma première direction sur Roissy. Et là, je découvre un monde parallèle, en fait. L'aéroport, effectivement, il y a l'aéroport, tout ce business autour de l'aéroport, mais il y a surtout une vie à Roissy. Et donc, je rencontre au travers d'associations, de clubs, etc., des personnes hyper intéressantes, hyper sympas, hyper aidantes, surtout. Donc, au-delà du business, il y a des personnes que j'ai rencontrées qui, aujourd'hui, je ne suis pas en business avec, par contre, qui m'ont mis en relation avec des personnes qui ont pu m'aider, par exemple, à remettre, à rénover ou à moderniser tout mon parc audiovisuel dans mes salons. Donc ça, c'est quelqu'un du territoire. Tous les producteurs qu'on a rencontrés pour toute l'offre restauration. Il y a une proximité et franchement une authenticité dans ce territoire qui est quand même assez fabuleuse. Elle est bourrée de talent, en tout cas.

  • Speaker #1

    Ça transpire bien dans vos propos et ça donne envie de s'y installer et de faire des affaires, mais pas que, parce que vous êtes une membre de plusieurs réseaux pour aussi des raisons résolument humaines.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #1

    Merci, Baya. Merci beaucoup. Merci, Baya. Et à très bientôt. Pour un room service chez vous ?

  • Speaker #2

    Avec plaisir, David. Vous êtes le bienvenu.

  • Speaker #0

    Les histoires d'entrepreneurs. Les échos du territoire. Le territoire en écho. Un podcast de Roissy Dev.

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Elle a dit : "En 2019, je prends ma première direction sur Roissy. Et là, je découvre un monde parallèle, en fait. L'aéroport, effectivement, il y a l'aéroport, tout ce business autour de l'aéroport, mais il y a surtout une vie à Roissy. Et donc, je rencontre au travers d'associations, de clubs, etc., des personnes hyper intéressantes, hyper sympas, hyper aidantes, surtout. [...] Il y a une proximité et franchement une authenticité dans ce territoire qui est quand même assez fabuleuse. Il est bourré de talent, en tout cas."


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  • Speaker #0

    Les histoires d'entrepreneurs, les échos du territoire, le territoire en écho, un podcast de Roissy Dev.

  • Speaker #1

    Bonjour et bienvenue dans cette série réalisée pour et par les entrepreneurs du territoire de Roissy Pays de France. Dans ce podcast, vous découvrirez les parcours inspirants de celles et ceux qui façonnent l'économie locale. Aujourd'hui, suite de la rencontre avec la dirigeante de l'hôtel Mercure de l'aéroport de Roissy, que vient-elle chercher au sein de réseaux professionnels ? Comment conçoit-elle son rôle de présidente de l'association des hôteliers du Grand Roissy ? Voici la deuxième partie de la rencontre avec Baya Chabane.

  • Speaker #0

    Le territoire en écho, un podcast de Roissy Dev.

  • Speaker #1

    Bonjour Baya. Bonjour David. On pourrait presque vous appeler Super Nanny. Qu'est-ce qui se passe ce jour-là ?

  • Speaker #2

    Et écoutez, ce jour-là, quelque chose d'incongru en fait, qui ne m'était jamais arrivé pour tout vous dire. C'était la veille des vacances, donc j'allais dire au revoir à toutes mes équipes. Et puis, je passe par le hall qui était plein à craquer avec énormément de clients et surtout beaucoup de petits clients. Et là, je vois dans la file une dame assez… (De petits clients en culottes courtes,sous-entendu.)

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #2

    Et je vois une cliente avec un bébé. qui pleurait, et elle, un peu fatiguée, un peu anxieuse aussi, qui essayait de calmer son bébé et de chercher des choses dans son sac. Et puis là, je me dirige vers elle et je lui dis, bonjour madame, est-ce que ça va ? Comment je peux vous aider ? Et je pensais, en toute franchise, qu'elle allait me dire, est-ce que je peux passer devant tout le monde ? Et pas du tout. Elle me dit, est-ce que vous pouvez prendre mon bébé ? Est-ce que vous pouvez le porter ? Donc, alors, c'est la première fois que je me fais ce genre de questions.

  • Speaker #1

    Mais oui, je peux le faire.

  • Speaker #2

    Exactement. Sans réfléchir, j'ai dit oui, bien sûr. Donc, elle me donne le bébé, une ravissante petite fille de l'âge de 2-3 ans. Et donc, je la prends et elle a le temps de chercher ce qu'elle cherchait dans son sac. Et puis, de fil en aiguille, on commence à parler. Donc, où est-ce qu'elle va, etc. Puis, elle me pose pas mal de questions au niveau service sur... au niveau de l'hôtel. Et puis, on se rend compte que le bébé s'est calmé et qu'elle, elle a eu le temps de souffler un petit peu. Et au bout de cinq minutes, elle m'a dit, je vous remercie beaucoup. C'est bon, je vais reprendre ma fille qui était en train de rigoler.

  • Speaker #1

    Finalement, je vais la reprendre. Bon, ben voilà, c'est ça aussi le métier de directrice générale d'un hôtel Mercure, c'est d'être vraiment au service dans des situations totalement inattendues.

  • Speaker #2

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    On parle un petit peu business, peut-être avec, allez, trois chiffres pour nous donner l'envergure de l'hôtel Mercure que vous dirigez.

  • Speaker #2

    345 chambres, 18 salles de séminaire, 110 collaborateurs.

  • Speaker #1

    Quelle manageuse êtes-vous ? Qu'est-ce qu'on dit de vous ?

  • Speaker #2

    Qu'est-ce qu'on dit de moi ? On dit de moi que je suis à la fois proche du terrain, mais je sais aussi prendre du recul pour, en tout cas, tenter de construire l'avenir et d'être justement sur des aspects plus stratégiques. Donc, le métier de directeur, il n'y a pas un mot qui peut le définir, en fait. Finalement, on doit être multi-casquette. Et ça... tout au long de la journée.

  • Speaker #1

    Là, on s'en est bien aperçu avec vos anecdotes.

  • Speaker #2

    Exactement, tout à fait. Les journées ne se ressemblent pas. Bien sûr qu'on a des routines, des rendez-vous, etc. Mais comme on vit au rythme de nos clients, tout peut être bouleversé. Je peux avoir prévu mille et une choses dans une journée et du coup, je n'en ai fait aucune parce que des circonstances font que je devais être présente à ce moment-là ou à ce moment-là ou faire des priorités, une autre priorité.

  • Speaker #1

    C'est quand la dernière fois que vous avez dû vraiment chambouler votre agenda pour vous rendre disponible à quelque chose de totalement inattendu ?

  • Speaker #2

    La dernière fois, c'était il y a une semaine où on avait une cliente qui était avec son fils en situation de handicap et la dame a été assez quand même âgée et elle a eu un souci. On a voulu appeler les pompiers et elle disait, pendant une heure, on a essayé de négocier avec elle, elle dit non, c'est bon, je vais pouvoir me débrouiller. On lui a dit non, vous avez besoin de soutien, etc. Il a fallu négocier avec la cliente pour qu'on puisse appeler les pompiers, venir la prendre en charge. Alors le temps que les pompiers arrivent, ce n'était pas les pompiers, c'était le SAMU. Ça s'est passé deux heures et demie, trois heures. Et puis voilà, elle est revenue l'après-midi. On a longuement parlé, ça allait mieux.

  • Speaker #1

    Alors là, ce jour-là, vous étiez travailleuse sociale, là, clairement. Vous le revendiquez, ce caractère lien social. Et si oui, quelle est la place de cette valeur-là ? au sein de l'association des hôteliers du Grand Roissy que vous présidez ?

  • Speaker #2

    Effectivement, au sein de l'association, on est une quarantaine d'hôtels. Alors, on ne travaille pas tous pour le même patron, bien sûr, on n'a pas tous les mêmes enseignes. Donc on peut se le dire, on est principalement concurrents. Par contre, on a des préoccupations communes, que ce soit la défense de nos intérêts auprès des institutions, qu'elle soit la promotion de la destination, parce qu'on a tous envie que Roissy soit pleine de clients à partager, qu'elle soit aussi de bonnes pratiques.

  • Speaker #1

    Exemple de bonnes pratiques ?

  • Speaker #2

    Ça peut être au niveau organisationnel. Comment, toi, tu fais ? Quand une compagnie aérienne t'appelle et te dit, je vais débarquer 100 clients, ils ont besoin de dîner. Comment tu fais pour que dans l'heure qui suit, ces clients peuvent dîner chez toi ? Ça peut être…

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, concurrent, mais forcément complémentaire aussi, partenaire.

  • Speaker #2

    Tout à fait. Ça peut être aussi sur des partages en termes de formation, sur tout ce qui est lié à la sûreté. C'est se faciliter l'échange de savoir-faire, de bonnes pratiques entre nous.

  • Speaker #1

    C'est pas évident de trouver le juste compromis, parce que des échanges de bonnes pratiques, oui, pour faire évoluer la profession. J'entends souvent des entrepreneurs dire, oui, mais dans notre profession, il y a des brebis galeuses, ils se plaignent finalement de certaines personnes. Mais à la fois, ça peut arranger ceux qui travaillent correctement, et puis à la fois, en effet, ça peut desservir la branche toute entière. Comment vous trouvez le juste milieu, Baya ?

  • Speaker #2

    Alors, effectivement, pour tout vous dire, David, nous, au départ, on s'est dit… On a une association d'hôteliers, mais qu'est-ce qu'on a envie de faire ? Quelle va être sa raison d'être ? On ne va pas courir tous les lièvres. Il faut qu'on se concentre sur trois, quatre sujets qui intéressent les hôteliers. C'est les hôteliers finalement qui nous ont aussi donné les billes pour se dire Ok, ça va être de la formation, ça va être des bonnes pratiques, ça va être la promotion de la destination. Et quand je dis par exemple la formation ou de l'information, ça va être par exemple des sujets tels que le RSE. Aujourd'hui, on a tous cette préoccupation commune. On sait qu'un hôtel, c'est énergivore par nature. Comment on construit tout ce volet RSE au sein de nos équipes, au sein de notre hôtel ? Et du coup, il y a des hôtels qui sont plus, on va dire, qui appartiennent à des grands groupes et du coup, ils sont plus outillés que d'autres, d'autres un peu moins. Ils n'ont pas cette veille réglementaire que nous, on a. Et c'est comment on fait intervenir des sociétés, un consultant, pour justement remettre un cadre, les aider, les conseiller. Donc, on le fait d'abord de manière collégiale avec tout le monde. Et puis après, chaque hôtelier peut contacter la personne et avoir un accompagnement plus individualisé.

  • Speaker #1

    J'ai retrouvé à Roissy ce que je ne trouvais pas à Paris. C'est ce que vous avez dit dans le premier épisode. Qu'est-ce qu'il y a de plus à Roissy ?

  • Speaker #2

    Le lien social. Alors déjà, il y a deux facteurs pour moi. Il y a ce facteur émotionnel parce que j'y ai grandi, je m'y suis mariée, j'ai eu mes enfants aussi sur le territoire.

  • Speaker #1

    Ça crée des liens, mine de rien.

  • Speaker #2

    Exactement. En tout cas, toutes mes expériences personnelles, finalement, viennent de ce territoire. Mais professionnellement, c'est vrai que j'ai grandi à Paris. C'est-à-dire que quand j'ai commencé mon premier job, il était à Paris. Et pendant 16-17 ans, je ne me suis pas posé la question, même si je faisais Paris /le Territoire, je ne me suis jamais posé la question de venir travailler sur le territoire. Je ne sais pas pourquoi. Aujourd'hui, par contre, c'est une évidence. Et il y a eu une opportunité. Quand ma boîte a eu un hôtel de libre, je me suis positionnée. Mais j'ai plus pensé aéroport, mais pas territoire. Et donc, chose que je ne regrette pas. Donc, en 2019, je prends ma première direction sur Roissy. Et là, je découvre un monde parallèle, en fait. L'aéroport, effectivement, il y a l'aéroport, tout ce business autour de l'aéroport, mais il y a surtout une vie à Roissy. Et donc, je rencontre au travers d'associations, de clubs, etc., des personnes hyper intéressantes, hyper sympas, hyper aidantes, surtout. Donc, au-delà du business, il y a des personnes que j'ai rencontrées qui, aujourd'hui, je ne suis pas en business avec, par contre, qui m'ont mis en relation avec des personnes qui ont pu m'aider, par exemple, à remettre, à rénover ou à moderniser tout mon parc audiovisuel dans mes salons. Donc ça, c'est quelqu'un du territoire. Tous les producteurs qu'on a rencontrés pour toute l'offre restauration. Il y a une proximité et franchement une authenticité dans ce territoire qui est quand même assez fabuleuse. Elle est bourrée de talent, en tout cas.

  • Speaker #1

    Ça transpire bien dans vos propos et ça donne envie de s'y installer et de faire des affaires, mais pas que, parce que vous êtes une membre de plusieurs réseaux pour aussi des raisons résolument humaines.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #1

    Merci, Baya. Merci beaucoup. Merci, Baya. Et à très bientôt. Pour un room service chez vous ?

  • Speaker #2

    Avec plaisir, David. Vous êtes le bienvenu.

  • Speaker #0

    Les histoires d'entrepreneurs. Les échos du territoire. Le territoire en écho. Un podcast de Roissy Dev.

Description

Découvrez la suite du portrait de Baya Chabane, directrice de l'hôtel Mercure à Roissy CDG.


Elle a dit : "En 2019, je prends ma première direction sur Roissy. Et là, je découvre un monde parallèle, en fait. L'aéroport, effectivement, il y a l'aéroport, tout ce business autour de l'aéroport, mais il y a surtout une vie à Roissy. Et donc, je rencontre au travers d'associations, de clubs, etc., des personnes hyper intéressantes, hyper sympas, hyper aidantes, surtout. [...] Il y a une proximité et franchement une authenticité dans ce territoire qui est quand même assez fabuleuse. Il est bourré de talent, en tout cas."


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Les histoires d'entrepreneurs, les échos du territoire, le territoire en écho, un podcast de Roissy Dev.

  • Speaker #1

    Bonjour et bienvenue dans cette série réalisée pour et par les entrepreneurs du territoire de Roissy Pays de France. Dans ce podcast, vous découvrirez les parcours inspirants de celles et ceux qui façonnent l'économie locale. Aujourd'hui, suite de la rencontre avec la dirigeante de l'hôtel Mercure de l'aéroport de Roissy, que vient-elle chercher au sein de réseaux professionnels ? Comment conçoit-elle son rôle de présidente de l'association des hôteliers du Grand Roissy ? Voici la deuxième partie de la rencontre avec Baya Chabane.

  • Speaker #0

    Le territoire en écho, un podcast de Roissy Dev.

  • Speaker #1

    Bonjour Baya. Bonjour David. On pourrait presque vous appeler Super Nanny. Qu'est-ce qui se passe ce jour-là ?

  • Speaker #2

    Et écoutez, ce jour-là, quelque chose d'incongru en fait, qui ne m'était jamais arrivé pour tout vous dire. C'était la veille des vacances, donc j'allais dire au revoir à toutes mes équipes. Et puis, je passe par le hall qui était plein à craquer avec énormément de clients et surtout beaucoup de petits clients. Et là, je vois dans la file une dame assez… (De petits clients en culottes courtes,sous-entendu.)

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #2

    Et je vois une cliente avec un bébé. qui pleurait, et elle, un peu fatiguée, un peu anxieuse aussi, qui essayait de calmer son bébé et de chercher des choses dans son sac. Et puis là, je me dirige vers elle et je lui dis, bonjour madame, est-ce que ça va ? Comment je peux vous aider ? Et je pensais, en toute franchise, qu'elle allait me dire, est-ce que je peux passer devant tout le monde ? Et pas du tout. Elle me dit, est-ce que vous pouvez prendre mon bébé ? Est-ce que vous pouvez le porter ? Donc, alors, c'est la première fois que je me fais ce genre de questions.

  • Speaker #1

    Mais oui, je peux le faire.

  • Speaker #2

    Exactement. Sans réfléchir, j'ai dit oui, bien sûr. Donc, elle me donne le bébé, une ravissante petite fille de l'âge de 2-3 ans. Et donc, je la prends et elle a le temps de chercher ce qu'elle cherchait dans son sac. Et puis, de fil en aiguille, on commence à parler. Donc, où est-ce qu'elle va, etc. Puis, elle me pose pas mal de questions au niveau service sur... au niveau de l'hôtel. Et puis, on se rend compte que le bébé s'est calmé et qu'elle, elle a eu le temps de souffler un petit peu. Et au bout de cinq minutes, elle m'a dit, je vous remercie beaucoup. C'est bon, je vais reprendre ma fille qui était en train de rigoler.

  • Speaker #1

    Finalement, je vais la reprendre. Bon, ben voilà, c'est ça aussi le métier de directrice générale d'un hôtel Mercure, c'est d'être vraiment au service dans des situations totalement inattendues.

  • Speaker #2

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    On parle un petit peu business, peut-être avec, allez, trois chiffres pour nous donner l'envergure de l'hôtel Mercure que vous dirigez.

  • Speaker #2

    345 chambres, 18 salles de séminaire, 110 collaborateurs.

  • Speaker #1

    Quelle manageuse êtes-vous ? Qu'est-ce qu'on dit de vous ?

  • Speaker #2

    Qu'est-ce qu'on dit de moi ? On dit de moi que je suis à la fois proche du terrain, mais je sais aussi prendre du recul pour, en tout cas, tenter de construire l'avenir et d'être justement sur des aspects plus stratégiques. Donc, le métier de directeur, il n'y a pas un mot qui peut le définir, en fait. Finalement, on doit être multi-casquette. Et ça... tout au long de la journée.

  • Speaker #1

    Là, on s'en est bien aperçu avec vos anecdotes.

  • Speaker #2

    Exactement, tout à fait. Les journées ne se ressemblent pas. Bien sûr qu'on a des routines, des rendez-vous, etc. Mais comme on vit au rythme de nos clients, tout peut être bouleversé. Je peux avoir prévu mille et une choses dans une journée et du coup, je n'en ai fait aucune parce que des circonstances font que je devais être présente à ce moment-là ou à ce moment-là ou faire des priorités, une autre priorité.

  • Speaker #1

    C'est quand la dernière fois que vous avez dû vraiment chambouler votre agenda pour vous rendre disponible à quelque chose de totalement inattendu ?

  • Speaker #2

    La dernière fois, c'était il y a une semaine où on avait une cliente qui était avec son fils en situation de handicap et la dame a été assez quand même âgée et elle a eu un souci. On a voulu appeler les pompiers et elle disait, pendant une heure, on a essayé de négocier avec elle, elle dit non, c'est bon, je vais pouvoir me débrouiller. On lui a dit non, vous avez besoin de soutien, etc. Il a fallu négocier avec la cliente pour qu'on puisse appeler les pompiers, venir la prendre en charge. Alors le temps que les pompiers arrivent, ce n'était pas les pompiers, c'était le SAMU. Ça s'est passé deux heures et demie, trois heures. Et puis voilà, elle est revenue l'après-midi. On a longuement parlé, ça allait mieux.

  • Speaker #1

    Alors là, ce jour-là, vous étiez travailleuse sociale, là, clairement. Vous le revendiquez, ce caractère lien social. Et si oui, quelle est la place de cette valeur-là ? au sein de l'association des hôteliers du Grand Roissy que vous présidez ?

  • Speaker #2

    Effectivement, au sein de l'association, on est une quarantaine d'hôtels. Alors, on ne travaille pas tous pour le même patron, bien sûr, on n'a pas tous les mêmes enseignes. Donc on peut se le dire, on est principalement concurrents. Par contre, on a des préoccupations communes, que ce soit la défense de nos intérêts auprès des institutions, qu'elle soit la promotion de la destination, parce qu'on a tous envie que Roissy soit pleine de clients à partager, qu'elle soit aussi de bonnes pratiques.

  • Speaker #1

    Exemple de bonnes pratiques ?

  • Speaker #2

    Ça peut être au niveau organisationnel. Comment, toi, tu fais ? Quand une compagnie aérienne t'appelle et te dit, je vais débarquer 100 clients, ils ont besoin de dîner. Comment tu fais pour que dans l'heure qui suit, ces clients peuvent dîner chez toi ? Ça peut être…

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, concurrent, mais forcément complémentaire aussi, partenaire.

  • Speaker #2

    Tout à fait. Ça peut être aussi sur des partages en termes de formation, sur tout ce qui est lié à la sûreté. C'est se faciliter l'échange de savoir-faire, de bonnes pratiques entre nous.

  • Speaker #1

    C'est pas évident de trouver le juste compromis, parce que des échanges de bonnes pratiques, oui, pour faire évoluer la profession. J'entends souvent des entrepreneurs dire, oui, mais dans notre profession, il y a des brebis galeuses, ils se plaignent finalement de certaines personnes. Mais à la fois, ça peut arranger ceux qui travaillent correctement, et puis à la fois, en effet, ça peut desservir la branche toute entière. Comment vous trouvez le juste milieu, Baya ?

  • Speaker #2

    Alors, effectivement, pour tout vous dire, David, nous, au départ, on s'est dit… On a une association d'hôteliers, mais qu'est-ce qu'on a envie de faire ? Quelle va être sa raison d'être ? On ne va pas courir tous les lièvres. Il faut qu'on se concentre sur trois, quatre sujets qui intéressent les hôteliers. C'est les hôteliers finalement qui nous ont aussi donné les billes pour se dire Ok, ça va être de la formation, ça va être des bonnes pratiques, ça va être la promotion de la destination. Et quand je dis par exemple la formation ou de l'information, ça va être par exemple des sujets tels que le RSE. Aujourd'hui, on a tous cette préoccupation commune. On sait qu'un hôtel, c'est énergivore par nature. Comment on construit tout ce volet RSE au sein de nos équipes, au sein de notre hôtel ? Et du coup, il y a des hôtels qui sont plus, on va dire, qui appartiennent à des grands groupes et du coup, ils sont plus outillés que d'autres, d'autres un peu moins. Ils n'ont pas cette veille réglementaire que nous, on a. Et c'est comment on fait intervenir des sociétés, un consultant, pour justement remettre un cadre, les aider, les conseiller. Donc, on le fait d'abord de manière collégiale avec tout le monde. Et puis après, chaque hôtelier peut contacter la personne et avoir un accompagnement plus individualisé.

  • Speaker #1

    J'ai retrouvé à Roissy ce que je ne trouvais pas à Paris. C'est ce que vous avez dit dans le premier épisode. Qu'est-ce qu'il y a de plus à Roissy ?

  • Speaker #2

    Le lien social. Alors déjà, il y a deux facteurs pour moi. Il y a ce facteur émotionnel parce que j'y ai grandi, je m'y suis mariée, j'ai eu mes enfants aussi sur le territoire.

  • Speaker #1

    Ça crée des liens, mine de rien.

  • Speaker #2

    Exactement. En tout cas, toutes mes expériences personnelles, finalement, viennent de ce territoire. Mais professionnellement, c'est vrai que j'ai grandi à Paris. C'est-à-dire que quand j'ai commencé mon premier job, il était à Paris. Et pendant 16-17 ans, je ne me suis pas posé la question, même si je faisais Paris /le Territoire, je ne me suis jamais posé la question de venir travailler sur le territoire. Je ne sais pas pourquoi. Aujourd'hui, par contre, c'est une évidence. Et il y a eu une opportunité. Quand ma boîte a eu un hôtel de libre, je me suis positionnée. Mais j'ai plus pensé aéroport, mais pas territoire. Et donc, chose que je ne regrette pas. Donc, en 2019, je prends ma première direction sur Roissy. Et là, je découvre un monde parallèle, en fait. L'aéroport, effectivement, il y a l'aéroport, tout ce business autour de l'aéroport, mais il y a surtout une vie à Roissy. Et donc, je rencontre au travers d'associations, de clubs, etc., des personnes hyper intéressantes, hyper sympas, hyper aidantes, surtout. Donc, au-delà du business, il y a des personnes que j'ai rencontrées qui, aujourd'hui, je ne suis pas en business avec, par contre, qui m'ont mis en relation avec des personnes qui ont pu m'aider, par exemple, à remettre, à rénover ou à moderniser tout mon parc audiovisuel dans mes salons. Donc ça, c'est quelqu'un du territoire. Tous les producteurs qu'on a rencontrés pour toute l'offre restauration. Il y a une proximité et franchement une authenticité dans ce territoire qui est quand même assez fabuleuse. Elle est bourrée de talent, en tout cas.

  • Speaker #1

    Ça transpire bien dans vos propos et ça donne envie de s'y installer et de faire des affaires, mais pas que, parce que vous êtes une membre de plusieurs réseaux pour aussi des raisons résolument humaines.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #1

    Merci, Baya. Merci beaucoup. Merci, Baya. Et à très bientôt. Pour un room service chez vous ?

  • Speaker #2

    Avec plaisir, David. Vous êtes le bienvenu.

  • Speaker #0

    Les histoires d'entrepreneurs. Les échos du territoire. Le territoire en écho. Un podcast de Roissy Dev.

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