6 |  Activité physique adaptée et cancer : un pas vers la vie – avec Marie Tournebize cover
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L'écho des papillons - Des ailes et de l'espoir face au cancer

6 | Activité physique adaptée et cancer : un pas vers la vie – avec Marie Tournebize

6 | Activité physique adaptée et cancer : un pas vers la vie – avec Marie Tournebize

32min |15/07/2025|

53

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L'écho des papillons - Des ailes et de l'espoir face au cancer

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Description

Et si bouger, même un peu, devenait une manière de se soigner ? Et si le mouvement, même minime, redevenait un acte de résistance, de présence, de vie ?


Dans cet épisode, j’ai posé mes micros à Lyon, au Centre Ressource, un lieu chaleureux entièrement dédié à l’oncologie intégrative. C’est là que j’ai rencontré Marie Tournebize, coordinatrice du Centre Ressource Lyon et enseignante en activité physique adaptée (APA) au sein de la POP, une plateforme oncopluridisciplinaire de l’hôpital Louis Pradel.

Avec elle, nous avons parlé d’activité physique adaptée dans les parcours de soins en oncologie : quels bienfaits concrets pour les patients ? Comment adapter le mouvement à chaque étape de la maladie ? Pourquoi l’APA est bien plus qu’un sport santé ?

Marie partage son double engagement entre coordination d’un lieu ressource et accompagnement en hôpital de jour, mais aussi sa vision humaine, sensible et profondément engagée du soin global.

Dans cet épisode, vous découvrirez : comment l’APA peut améliorer la qualité de vie pendant et après les traitements, en quoi elle participe à la réduction des effets secondaires et du risque de récidive, comment elle permet de réinvestir son corps après le cancer, en douceur, dans le respect du rythme de chacun.

C’est un sujet qui me touche personnellement : l’activité physique m’accompagne depuis la première année de mon cancer, et m’aide à garder l’équilibre, jour après jour.

Et vous ? L’APA a-t-elle fait partie de votre parcours ? Le mouvement est-il pour vous aussi un soutien, une ressource, un chemin ? Je serais ravie de lire vos témoignages ou d’échanger avec vous, ici ou sur les réseaux.


Quelques graines semées dans cet épisode (ressource et liens) :

 

📷 Texte, son, image : une création nomade portée par Uriell Hirel
🎧 Production : Les 2 ailes d’Uriell


L'écho des papillons - des ailes et de l'espoir face au cancer -, est diffusé une fois par mois.

 




Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Uriell

    L'écho des papillons, des ailes et de l'espoir face au cancer.

  • Marie Tournebize

    Même s'il n'avance jamais fait d'activité physique, il est très important de se dire qu'il n'est jamais prêt pour s'y mettre. Et le mieux c'est peut-être d'être accompagné au départ pour savoir quoi faire, avec qui, à quelle intensité. ça peut être intéressant effectivement de donner un petit coup de boost quand on a du mal à trouver la motivation en tout cas en termes de d'acceptation du traitement continuer à avoir des objectifs conserver sa qualité de vie en fait continuer de sortir, continuer de manger, conserver sa masse musculaire c'est tout ce qu'on souhaite finalement le cancer n'est pas une finalité en soi en gros ça peut être le départ d'autres choses Bonjour,

  • Uriell

    je m'appelle Uriell, Uriell avec deux ailes, comme un papillon, symbole de résilience et de renaissance. Née de mon propre parcours face à un cancer colorectal, j'ai créé l'Echo des papillons, un podcast nomade réalisé à vélo et en camion. Mon but ? Recueillir sur ma route toute forme d'initiatives de parcours, sources d'espoir, afin de transmettre à mon tour un peu de lumière aux personnes touchées par un cancer. Cheminez avec moi au cœur de... de conversations intimes et conviviales partagées avec des hommes et des femmes qui ont transformé la maladie en force. Découvrez aussi une approche novatrice, globale et prometteuse dans le traitement du cancer, appelée oncologie intégrative. Et parce qu'être malade ne signifie pas renoncer à ses rêves, suivez-moi sur ma route dans mes réflexions et conseils personnels sur le voyage avec un cancer. Que ces dialogues et ces ressources vous aident à déployer vos ailes. Et dessinez votre chemin sur la voie de l'espoir et de la transformation, à l'image de la chrysalide qui devient papillon. Bon voyage sonore ! L'écho des papillons sort désormais un épisode par mois pour suivre un rythme plus doux et durable. Et si bouger même un peu devenait une manière de se poigner ? Et si le mouvement même minime redevenait un acte de résistance ? de présense, de vie. Dans cet épisode, je vous emmène à Lyon, où j'ai posé mes micros au Centre Ressources, un lieu qui accompagne les personnes touchées par le cancer à travers des activités collectives ou individuelles, pensées pour améliorer leur bien-être, leur qualité de vie, et les aider à devenir actrices de leur santé. Pour en savoir plus sur ce lieu inspirant, je vous invite à écouter l'épisode numéro 2 du podcast, qui lui est entièrement consacré. C'est donc là que j'ai rencontré Marie Tournebise. coordinatrice du centre. En parallèle, elle exerce à mi-temps comme enseignante en activité physique adaptée au sein de la POP, une plateforme onco-pluridisciplinaire située à l'hôpital neurologique Louis-Pradel. Elle y accompagne des patients et des patientes en cours de traitement aux âges confondus, quel que soit le type ou le stade de cancer à travers des séances d'activité physique adaptée, autrement nommée APA. Avec Marie, nous avons donc parlé de la place centrale de l'APA dans les parcours de soins. en oncologie. C'est un sujet qui me touche personnellement car j'ai moi-même été accompagnée dès la première année de mon cancer par un enseignant en APA. Depuis, je m'efforce de pratiquer une activité physique quotidienne d'environ une heure. Le sport a pris une place essentielle dans ma vie. En plus de m'avoir aidée à traverser des traitements, à retrouver de l'énergie, je sais que c'est grâce à cela que j'ai pu garder un bon équilibre à la fois physique et mental. Bien loin des injonctions à faire du sport, dans cet épisode, il est question de bienveillance. progressivité, d'un respect du rythme et surtout du mouvement juste. Car vous le verrez, bouger, même en douceur, peut changer beaucoup et avoir un impact profond, traverser les traitements, réduire les effets secondaires, diminuer le risque de récidive et réinvestir un corps trop souvent mis à mal. Allez, c'est parti, bon voyage sonore !

  • Uriell H.

    Bonjour Marie !

  • Marie Tournebize

    Bonjour !

  • Uriell

    Pour commencer,

  • Uriell H.

    Marie, pouvez-vous nous parler de votre parcours plutôt atypique et riche et de votre rôle au sein du Centre Ressources de Lyon ?

  • Marie Tournebize

    Moi, je suis arrivée dans l'activité physique via deux premières années de médecine déjà. J'ai fait deux années de médecine que j'ai raté à deux reprises. Je suis repartie en biologie après. J'ai fait trois ans de biologie. Je suis devenue assistante ingénieure laboratoire. Mais vraiment, tout ce qui était bipède, paillasse, toute seule devant ma hôte, ce n'était vraiment pas ce que je souhaitais faire dans ma vie. Je voulais vraiment le contact avec le patient. Et donc, c'est là où je me suis dirigée en STAPS, en licence 3 de STAPS, pour devenir éducatrice sportive. J'ai adoré. Je me suis dit que c'était ce que je voulais faire de ma vie. Et donc, c'est là où j'ai continué en master parce que je n'avais pas assez d'expérience. Donc, j'ai fait un master intervention et gestion en activité physique adaptée. C'est grâce à ce master, d'ailleurs, que j'ai connu le Centre Ressources Lyon. J'ai aussi fait un stage en milieu carcéral psychiatrique, où là, mon objectif, c'était d'initier les détenus au yoga et d'évaluer leur niveau de stress. Donc, bingo, on a diminué le niveau de stress des détenus. Mais voilà, j'ai fait des expériences incroyables à travers l'activité physique adaptée. Et voilà, c'est ce qui m'a amenée, après mon Master 2, à monter ma micro-entreprise, à intervenir aujourd'hui à l'hôpital et à être coordinatrice du Centre Ressources Lyon en parallèle. Donc voilà, disons que j'ai fait... Au départ, je ne savais pas trop où j'allais. Et puis maintenant, j'arrive bien à expliquer mon petit parcours, mon petit fil rouge.

  • Uriell H.

    Il y a un lien quand même. Voilà, il y a un lien entre tout ça.

  • Marie Tournebize

    Oh, il y a un lien. Ouais, ouais. Je pense que maintenant, oui.

  • Uriell H.

    En tout cas, on sent la passion pour l'activité physique adaptée, pour accompagner les patients.

  • Marie Tournebize

    Ah oui, je pense que c'est un métier passion. Je suis coordinatrice du Centre Ressources Lyon depuis maintenant plus d'un an. J'ai connu le Centre Ressources Lyon car j'ai fait mon alternance STAPS de Master 2, justement dans cette association, pour développer un dispositif APA, donc APA pour activité physique adaptée. L'idée était de mettre en place des séances, un bilan, pour pouvoir être sûre de répondre aux besoins des bénéficiaires, d'assurer le suivi et d'évaluer les personnes en fin de parcours pour savoir si l'activité physique adaptée avait été bénéfique pour elles. Donc j'ai développé dans ce sens des logiciels pour suivre au mieux tous les bénéficiaires. Cette aventure a duré un an au Centre Ressources Lyon et c'est grâce à cette expérience que je suis devenue coordinatrice. Connaissant un petit peu le fonctionnement interne du centre, c'était plus simple pour moi maintenant de développer d'autres compétences. Ici, on se concentre sur l'activité physique adaptée. En parallèle de mon salariat à mi-temps au Centre Ressources Lyon, je suis enseignante en activité physique adaptée à la POP, qui est la plateforme oncopluridisciplinaire, qui se trouve à l'hôpital neurologique Louis Pradel, où je passe trois demi-journées par semaine pour accompagner des patients, tout type de cancer, tout type d'âge. tout type de stade de la maladie aussi, à travers l'activité physique adaptée.

  • Uriell H.

    Ce lieu, ce n'est pas une association ?

  • Marie Tournebize

    Ce lieu, c'est un hôpital qui reçoit les patients en HDJ, donc en hôpital de jour. En fait, les patients viennent pour recevoir leur traitement. Et moi, je propose ces séances en parallèle de leur traitement, pendant leur traitement. Quand ils sont branchés sur... les chaises pour recevoir les chimios ou dans les lits. Tout dépend de l'état du patient. Et je propose, parce que j'ai aussi une collègue qui est avec moi, des séances ou en position allongée, en position assise ou bien debout, en fonction de ce qui est possible de faire le jour J.

  • Uriell H.

    D'accord, donc c'est très, très individualisé.

  • Marie Tournebize

    C'est complètement individualisé, étant donné que je ne fais que de l'individuel. C'est du one-one, vraiment. Alors, j'ai deux raisons pour lesquelles je fais de l'individuel dans cet endroit. Dans un premier temps, j'aime ce qui se passe en individuel. Je trouve qu'il émane plein de choses. Le patient se livre beaucoup plus. Et puis, pour ceux qui sont vraiment éloignés de la pratique de l'activité physique, peut-être pour ceux qui sont aussi sédentaires, il est plus simple parfois d'amener les choses en individuel pour que la personne apprenne par elle-même, progressivement, à se mettre dans l'activité physique sans avoir le regard des autres. pour pouvoir prendre confiance en vue d'intégrer ensuite un club, une asso pour pouvoir rejoindre un groupe. Donc ça, c'est la première des raisons. Et la deuxième des raisons, c'est que pour voir un patient à l'hôpital, il faut que je m'accorde avec les infirmières et aussi les docteurs et aussi les aides-soignantes. Donc ça fait beaucoup de logistique pour voir un patient et ce serait ingérable de faire du collectif. Donc je suis très heureuse de pouvoir faire de l'individuel au sein de la plateforme Onco pluridisciplinaire.

  • Uriell H.

    J'imagine que c'est volontaire. Les patients ne sont pas obligés.

  • Marie Tournebize

    Pas du tout. Ils ne sont pas obligés. C'est une proposition. D'ailleurs, je travaille en trois étapes. La première étape, c'est je rencontre le patient pour lui parler du programme que l'on peut faire ensemble, comprendre un petit peu comment lui déjà est en mouvement dans son quotidien, comment je vais pouvoir l'aider, l'aiguiller sur ce qu'on peut faire ensemble et lui laisser le temps de la réflexion avec lui-même, avec sa famille, avec son conjoint, pour savoir s'il a envie de suivre un programme à pas. La fois d'après, quand il revient. à la pop pour recevoir son deuxième traitement. C'est là où je retrouve le patient pour lui demander s'il veut donner suite à ce programme. La plupart du temps, dans 99% des cas, c'est une réponse qui est positive. Et nous procédons à ce moment-là au bilan. Le bilan, c'est un bilan d'activité physique adaptée, donc bilan des conditions physiques et psychologiques. J'ai tout un tas de questions pour connaître les antécédents du patient, pour connaître sa situation, les douleurs qu'il rencontre, de la tête aux pieds. On balaye absolument tout le corps. et pour apprendre à le connaître et que je ne commette pas d'impair en proposant des séances. Donc j'essaye de comprendre tous les points de vigilance à adopter et moi j'inclus tout ça dans toutes les séances que je prépare aux patients. À la suite de ce bilan, je propose le bilan à son oncologue pour qu'il me le valide et qu'il me signe un certificat médical de non-contre-indication à la pratique. Donc c'est en gros notre feu vert pour qu'on puisse débuter les séances. Et les séances commenceront la fois d'après. Des fois, j'ai eu l'occasion de faire bilan plus première séance. Et là, c'est chouette, on gagne du temps. Sachant qu'il n'est jamais trop tard pour se mettre en activité physique. Et que moi, mon objectif dans la vie, je pense que c'est de rompre la sédentarité des patients. Vraiment, ou de tout le monde en tout cas. Oui. Voilà. Exactement.

  • Uriell H.

    En prévention, de toute façon.

  • Marie Tournebize

    Exactement. Pour tous les bienfaits que l'activité physique apporte.

  • Uriell H.

    Et alors, ce qui est proposé à la POP, c'est ce qu'on trouve ailleurs en France, parce que ça a l'air quand même très spécifique.

  • Marie Tournebize

    Alors, l'activité physique adaptée est proposée dans de nombreux lieux, dans des associations, dans les hôpitaux. Ça se développe de plus en plus. Moi, je fais partie du coup des soins de support. Donc, c'est des soins pour accompagner la médecine conventionnelle, donc les chimiothérapies, les vrais traitements. Donc, il y a les traitements. Et il y a nous qui permettons d'accompagner ces traitements pour améliorer la qualité de vie du patient, diminuer certains effets secondaires. Donc, c'est des choses qui ne sont vraiment pas négligeables. Et dans le meilleur des mondes, on a des patients qui viennent pour recevoir leur chimio et qui disent qu'ils viennent pour les soins de support. Ils en oublient presque la chimio. Donc là, pour le coup, pour nous, c'est une mission qui est quand même accomplie. Oui,

  • Uriell H.

    quand ça arrive là, c'est sûr.

  • Marie Tournebize

    Je ne sais pas si j'ai répondu à la question.

  • Uriell H.

    Si, mais c'est parce qu'à titre personnel, moi, je connaissais. Et d'ailleurs, je voulais poser cette question. les soins de support, en effet, dans les instituts de cancérologie. Et je me demandais si ça se passait différemment à la POP, dans la manière de... Alors,

  • Marie Tournebize

    oui, souvent, on réalise la même chose, c'est-à-dire, on fait une présentation, on procède tous à un bilan pour connaître la personne, bilan des conditions physiques, avec des petits tests physiques aussi. Donc, on procède tous de la même manière. Après, les séances sont absolument toutes différentes. Il n'y en a aucune qui se ressemble. Et bien souvent, les séances qu'on prépare, ne ressemble en rien à celle qu'on va effectuer avec le patient parce qu'au final, il n'a pas envie de faire du cardio, il a envie de faire de la relax. Finalement, il est partant pour faire de la marche nordique dans le parc. Donc voilà, il y a une adaptation permanente. Donc en fonction de nos spécialités, moi j'ai une spécialité en yoga, vinyasa et yin yoga. Et c'est vrai que c'est des choses que j'aime beaucoup apporter aux patients parce que ça leur permet de développer l'équilibre, la coordination, la souplesse, toutes les techniques respiratoires nécessaires aussi pour gérer ses émotions. Tout le monde s'adapte un peu au public qu'on a en face de nous. Je pense que dans le processus de la part, on procède de la même manière. Par contre, dans la composition de nos séances, c'est tout le temps différent.

  • Uriell H.

    Par rapport aux différents types de sports santé qui existent, qui sont proposés, on peut en trouver dans les instituts de cancérologie, ou à la POP, ou je ne sais où, mais ça se développe de plus en plus en région. Et dans les communes, il existe le sport santé dont on peut bénéficier, mais ma... prêt pour se remettre en activité, accompagné par un éducateur sportif, c'est ça ?

  • Marie Tournebize

    Alors, effectivement, il y a les éducateurs sportifs, mais nous, on fait quand même attention, en tout cas dans les recrutements, on essaie de recruter des personnes qui ont fait une licence APA, suivie d'un master en activité physique adaptée en intervention et gestion, qui est très important, parce qu'il y a des formations sport santé de 40 heures. qui ne sont vraiment pas suffisantes pour accompagner des personnes atteintes de cancer. Donc c'est vrai qu'aujourd'hui, dans le monde du sport santé, il y a beaucoup de choses qui se développent. Il y a des appellations différentes aussi. On ne s'appelle pas de partout EAPA, enseignants en activité physique adaptée. Donc c'est pour ça que ça peut paraître flou pour les personnes. Maintenant, moi, je suis très à cheval avec mon appellation d'enseignante APA, donc j'essaie de le promouvoir en tout cas. Mais il faut faire attention aussi aux formations des coachs sportifs qui font une formation de 40 heures de sport santé et qui, du coup, accompagnent des patients qui ont de grandes pathologies. Il faut vraiment se méfier aussi de la formation qu'ont suivi les personnes. Le mieux,

  • Uriell H.

    quand même, pour que les auditeurs le sachent, c'est de se renseigner où, en fait, pour savoir comment faire ?

  • Marie Tournebize

    Aujourd'hui, on peut demander déjà à la mairie s'il y a des œufs à pas qui ont levé la main, qui se sont présentés dans les maisons sport santé aujourd'hui. Il y a beaucoup d'enseignants en activité physique adaptée qui se sont aussi présentés dans ces lieux, dans des associations, et demandés dans les hôpitaux parce que les soins de support se développent de plus en plus. Ça me fait penser qu'il est important de dire que moi, je ne suis pas financée par l'hôpital public. Je suis financée par deux associations, la Ligue contre le cancer et Courir pour elle. Ah, sans ces deux associations, je ne pourrais pas travailler. Voilà, donc l'hôpital nous prête les locaux et nous, nous sommes financés par des associations. Donc, disons que c'est un joli partage, mais dans un monde idéal, moi, j'aimerais beaucoup être salariée de l'hôpital. Ça rendrait mon métier un petit peu moins précaire, en tout cas.

  • Uriell H.

    Je reviens sur la manière dont se déroule l'accompagnement au sein de la POP. Donc, concrètement, vous accompagnez un patient, il est volontaire, vous avez fait un bilan. Comment vous faites pour l'accompagner ? Combien de séances ? Qu'est-ce que vous proposez ? Quel type d'activité physique ?

  • Marie Tournebize

    Alors... C'est très variable. Je dirais qu'en moyenne, j'assure en hôpital de jour environ 6 séances. Donc un programme de 6 voire 10 séances en fait. Il y a des patients que je ne vais voir qu'une seule fois. Et quand je sais que je ne vais les voir qu'une seule fois, pour plein de raisons différentes, je vais essayer de leur donner un maximum de bagage et je vais essayer de leur... En fait, je leur donne des connaissances pour qu'après ils puissent développer une autonomie dans la pratique. Une séance, ce n'est pas suffisant, on est bien d'accord. Donc quand je sais que je ne vais les voir qu'une seule fois, j'essaye de savoir où ils habitent et de leur donner tout ce qui existe autour de chez eux pour qu'ils puissent poursuivre. Voir s'il y a des œufs à pas aussi autour de chez eux. Mais là, du coup, se pose la question du financement. Parce que, voilà, il faudra les rémunérer. S'ils sont en auto-entreprise et qu'ils interviennent à domicile du patient, les financements sont autres. Alors qu'à l'hôpital, c'est gratuit pour les patients. Que nous sommes rémunérés par les assos. Je dirais qu'en moyenne, on va dire environ 10 séances. Pendant ces 10 séances, j'essaye de m'organiser pour donner tout ce que je connais comme bagage de connaissances à travers mes séances. C'est-à-dire, on va forcément faire une petite routine articulaire et musculaire pour dérouiller le corps. Donc ça, on va la pratiquer plusieurs fois. Ce sera même l'échauffement des autres séances. On va découvrir le renforcement musculaire du bas du corps, du haut du corps, comprendre les muscles, comprendre l'anatomie. si j'ai envie par exemple de hum de renforcer mon quadriceps, mon quadriceps, quel mouvement je peux faire ? Comment je peux étirer mon ischio-jambier ? Pourquoi c'est important d'équilibrer côté gauche, côté droit ? Comment je peux travailler mon équilibre au quotidien ? Comment je peux varier aussi toutes mes séances ? En yoga, qu'est-ce que je peux faire ? Qu'est-ce que je peux apprendre comme enchaînement à pratiquer chez moi ? Ensuite, en marche nordique, comprendre la technique. Pourquoi on le fait ? Comment on le fait ? Qu'est-ce que je peux varier ? L'intensité ? Comment je peux adapter les mouvements ? Voilà, j'essaye vraiment de... Pendant... mon programme de toucher un peu au renfort, au cardio, au pilates, au yoga, à la marche nordique, pour que le patient prenne plaisir à poursuivre au moins une des activités qu'on aura découvert ensemble. Oui,

  • Uriell H.

    pour certains ils découvrent, et en plus de ce que j'en sais, il est bien d'allier idéalement ces trois types de l'endurance, les renforcements musculaires...

  • Marie Tournebize

    Et puis voilà, j'essaye ! On essaye de faire un petit triptyque, un peu de cardio-respi, un peu de renfaux et un peu de relax à travers ou le yoga ou le pilates. Tout dépend de l'état émotionnel de la personne. Si c'est un patient très stressé, on va plutôt faire des techniques respiratoires en tenant peut-être des postures de yoga ou en faisant des enchaînements. Ou on calibre chaque mouvement à une respiration. Ou si la personne a envie peut-être de se tonifier, on va plutôt faire du pilates.

  • Uriell H.

    Encore une fois, c'est adapté.

  • Marie Tournebize

    Encore une fois, tout mouvement, en fait, c'est ce que je dis aux patients. Il est toujours possible de faire quelque chose. C'est-à-dire que dès l'instant où on respire, on est en vie, donc on peut travailler la technique respiratoire. Même chez un patient qui a une tumeur cérébrale et qui malheureusement a perdu de nombreuses fonctionnalités. On peut toujours faire quelque chose. Même allongé sur son lit, on peut faire des mouvements. Si on a la possibilité d'être en position assise sur un fauteuil roulant, on peut faire des mouvements. Et bien sûr, debout, on peut aussi faire des mouvements. Donc quoi qu'il arrive, peu importe l'état. Alors, sauf si le patient à l'instant T est nauséeux. jamais je forcerai un patient à faire quoi que ce soit. Et de toute façon, c'est sur leur volontariat. En aucun cas, je leur impose quoi que ce soit. C'est eux qui choisissent de poursuivre la séance avec moi. Mais vraiment, la plupart du temps, ils savent que j'adapte tout. Donc, ils sont contents en fin de séance d'avoir produit des mouvements dans la séance.

  • Uriell

    Je fais une courte pause pour vous dire que si ce podcast libre et artisanal vous touche, vous inspire ou vous fait du bien, pensez à le partager, à vous abonner ou à semer quelques étoiles sur votre plateforme préférée. C'est grâce à vos petits gestes que l'écho des papillons peut continuer de voyager plus loin.

  • Uriell H.

    Et donc, pendant la séance,

  • Marie Tournebize

    on est bien d'accord s'ils sont en plein passage du traitement ?

  • Uriell H.

    En plein passage du traitement, c'est ça. Et donc, parfois,

  • Marie Tournebize

    vous avez l'administration. En pleine administration du traitement, c'est encore mieux.

  • Uriell

    C'est encore mieux.

  • Uriell H.

    Et donc, ça peut se faire dans la chambre ou à l'extérieur ?

  • Marie Tournebize

    Exactement. Donc, on a la chance, l'hôpital nous propose deux salles de soins de support. Donc, on a... Moi, je suis avec d'autres soins de support aussi. Il y a la socio-esthéticienne, les psychomotriciennes, l'art-thérapeute. Il y a plein de personnes qui proposent des soins de support. Et on a la chance d'avoir une salle, donc je m'accorde avec mes collègues. Mais elles sont vraiment gentilles parce que souvent, j'ai la salle. Parce que j'ai un vélo à l'intérieur de cette salle, donc pour travailler le cardio, c'est top. Je n'ai jamais de problème avec la disponibilité de la salle. Donc, ou je les emmène dans cette salle, ou alors on fait les séances directement en chambre. S'ils ont une chambre seule, on reste en chambre. S'ils sont dans une chambre avec deux ou trois sièges, c'est où on motive toute la chambre et tout le monde le fait en même temps. Et ça, c'est vraiment trop chouette. Ça ne se passe pas tous les quatre matins, mais ça arrive. En tout cas, on a des rideaux entre les... On construit des cloisons rapidement à l'hôpital. On tire le rideau et on a la possibilité de faire notre petite séance en intimité, plus ou moins transparente avec le rideau s'il y a du soleil.

  • Uriell H.

    D'accord. Est-ce que vous êtes en mesure d'expliquer quels sont les bénéfices concrètement au niveau des cellules cancéreuses lorsqu'on pratique une activité physique ?

  • Marie Tournebize

    Je connais les bénéfices physiologiques. C'est-à-dire déjà, et je pense que c'est la chose à retenir, pratiquer une activité physique de façon régulière, on diminue la fatigue de 33%. Rien que ce chiffre-là, il est hyper important. Donc diminuer la fatigue, c'est aussi améliorer sa qualité de vie. Quand on sait que la fatigue, c'est quand même le premier symptôme à apparaître et le dernier à disparaître. Quand je dis pratiquer une activité physique de façon régulière, donc là, c'est les recommandations de l'Organisation mondiale de la santé, c'est pratiquer 30 minutes d'activité physique à intensité modérée à élever, 5 fois par semaine, 30 minutes par jour, en évitant 2 jours consécutifs sans pratiquer. C'est-à-dire qu'on ne se fait pas un lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi, je pratique et samedi, dimanche, canapé. On essaye de mettre les jours de pause mercredi, samedi ou jeudi, dimanche. On voit en fonction de son programme. Mais l'idée, c'est quand même d'avoir une mobilité régulière au fil de sa semaine. Ça peut être aller marcher. étant donné que la marche réactive la circulation sanguine, veineuse, lymphatique, c'est extraordinaire, c'est déjà le meilleur cadeau qu'on peut donner à son corps. On dit qu'il faut entre 4000 et 6000 pas par jour environ, donc après il faut arriver à s'écouter. Il y a des patients qui ne pourront pas faire 2000 pas par jour. Donc en fonction de son état, si déjà on arrive à faire le tour de sa maison, de son appartement, déjà rien qu'au sein d'un appartement on fait plein d'aller-retour, on ne se rend pas compte en fait. Un petit podomètre ça peut être intéressant pour avoir juste une indication du nombre de pas par jour qu'on fait. Moi, typiquement, j'ai une montre connectée. Je n'étais pas connectée avant, mais là, je le deviens. Et j'avoue que je suis assez à cheval sur le nombre de pas par jour que je fais. Je ressens des bienfaits dans mon sommeil, dans ma relation à la nourriture aussi. Ça me fait du bien de savoir que j'ai fait mes pas par jour. Je me sens bien dans mon corps.

  • Uriell H.

    D'ailleurs, tout à l'heure, quand je suis arrivée, vous étiez au téléphone, dehors.

  • Marie Tournebize

    En marche, exactement. On allie l'utile à l'agréable. Oui, c'est exactement ça. Et d'ailleurs, il est 3h44, j'ai fait 10 700 pas. Je suis quand même contente de ma journée. Mais ce n'est pas fini. C'est pas environ 20 000 pas par jour. Ah oui ? Oui, oui. C'est pas mal. Une bonne activité physique. Et donc, pour revenir aux recommandations de l'Organisation mondiale de la santé, quand on parle de l'intensité modérée à élevée, cette intensité modérée à élevée, elle est très importante. Il y a trois intensités. On parle de l'intensité légère, modérée à élevée et élevée. Moi je ne mettrais jamais les patients dans une intensité dans le rouge. Donc c'est-à-dire, on utilise pour se faire une échelle qui s'appelle l'échelle de Borg, qui va de 0 à 10. 0, c'est une intensité très très facile, 10, c'est une intensité très très difficile. On dit qu'une intensité modérée à élevé, on est entre 5, 6, 7. 5, 6, 7 sur 10. Qu'est-ce que ça veut dire ? Parce que là, ça reste des chiffres. En termes d'indicateurs corporels, il faut commencer à avoir une petite sudation. Alors, vous allez me dire, chacun sa sudation, c'est une réalité. Maintenant, si on commence à sentir un petit peu de transpiration en dessous des aisselles, en tout cas, c'est déjà un premier indicateur. Et le deuxième indicateur, c'est d'arriver à parler tout en faisant son activité physique. Il ne faut pas avoir une conversation complètement assurée. Ça voudra dire qu'on est dans une intensité beaucoup trop élevée. Il faut pouvoir faire sa pratique tout en continuant de parler, en reprenant quand même sa respiration assez régulièrement.

  • Uriell H.

    Est-ce que vous pouvez nous expliquer ce que ça apporte ? Quels sont les bénéfices ? à court terme dans les médias et à plus long terme pour les patients ?

  • Marie Tournebize

    La liste est longue, mais je vais citer peut-être les plus importants bénéfices, en tout cas ceux qui vont améliorer la qualité de vie du patient. Dans un premier temps, ça va réduire la fatigue. C'est prouvé scientifiquement qu'on réduit de 33% la fatigue. C'est vraiment un chiffre qu'il faut intégrer, qui n'est pas négligeable. Comme je le disais tout à l'heure, c'est le premier symptôme à apparaître et c'est le dernier à disparaître et c'est le plus handicapant. Quand on est fatigué, on ne peut rien faire. Donc, on détériore sa qualité de vie. Donc vraiment, cette info, elle est très importante. On améliore le sommeil et aussi l'image du corps. Et on diminue le risque de sarcopénie, qui est une diminution de la masse musculaire. Voilà.

  • Uriell H.

    Qui est très importante pour continuer à bénéficier des chimiothérapies.

  • Marie Tournebize

    Exactement. C'est un métabolisme qui fonctionne. Donc, ne pas négliger aussi ce bénéfice-là. Et également, il a été prouvé que... Cela permet un meilleur respect du suivi des traitements en améliorant la tolérance et en diminuant aussi les éventuels effets secondaires. Voilà, donc ça c'est pour le moyen terme. Pour le plus long terme, on dit que la pratique d'une activité physique après diagnostic d'un cancer du sein diminue de 24% le risque de récidive. Donc voilà, le chiffre parle de lui-même. Et de 28% le risque de décès par cancer.

  • Uriell H.

    Tout cancer confondu. Oui. C'est une moyenne, mais oui.

  • Marie Tournebize

    C'est une moyenne. Mais voilà, je pense que c'est vraiment des chiffres qui ne sont pas négligeables. Et pour terminer, également, l'activité physique adaptée réduit de 39% après le diagnostic d'un cancer colorectal. Donc, je pense que les chiffres parlent de même.

  • Uriell H.

    Est-ce qu'on peut considérer l'activité physique comme un médicament ?

  • Marie Tournebize

    Comme un très bon accompagnement en parallèle. Vraiment, l'activité physique ne remplacera pas les traitements. Vraiment, en aucun cas, on est bien d'accord. Par contre, en termes d'acceptation du traitement, continuer à avoir des objectifs, conserver sa qualité de vie, en fait, continuer de sortir, continuer de manger, conserver sa masse musculaire, c'est tout ce qu'on souhaite. Finalement, le cancer n'est pas une finalité en soi. Au contraire, ça peut être le départ d'autre chose. Il faut garder confiance et continuer toute sa vie. Et même si nous n'avons jamais fait d'activité physique, Il est très important de se dire qu'il n'est jamais trop tard pour s'y mettre. Et le mieux, c'est peut-être d'être accompagné au départ pour savoir quand faire, quoi faire, avec qui, à quelle intensité. Ça peut être intéressant, effectivement, de se donner un petit coup de boost quand on a du mal à trouver la motivation, en tout cas.

  • Uriell H.

    Est-ce que vous avez l'exemple de patients que vous avez accompagnés pour qui l'activité physique a été vraiment apportée des bénéfices concrets et visibles ?

  • Marie Tournebize

    Bien sûr ! Alors... Déjà, j'ai un patient qui me vient en tête, qui a débuté les semi-marathons, depuis qu'on a commencé le programme APA. Ça fait six mois qu'il fait... Il n'en a pas fait beaucoup, il en a déjà fait deux, mais c'est déjà énorme. Il s'est remis à la course à pied, alors que ça faisait plus de dix ans qu'il n'en avait pas pratiqué. Je trouve que c'est une belle revanche qu'il a prise. J'ai une autre patiente également qui est suivie, elle, pour son quatrième cancer. et euh je sais pas qui en plus a des pathologies en rapport avec la nourriture, donc elle a vraiment une pathologie assez lourde, qui a repris confiance en son corps, qui aujourd'hui arrive à se regarder dans le miroir, qui aujourd'hui accepte que je la replace lors de nos séances de yoga. Donc on fait notre petit chemin ensemble comme ça et en fait quand elle vient suivre sa chimiothérapie à la pop, elle vient... pour les séances d'activité physique. Et donc, c'est vraiment incroyable. Et puis, quand elle a fini sa séance, elle va le dire à tout le monde qu'elle y est arrivée, qu'elle a réussi, qu'elle a des ressources, qu'elle a des capacités et qu'elle n'en avait pas conscience. Ça leur donne confiance. Tout à fait. Et je pense à une autre patiente qui n'avait jamais fait de sport, jamais d'activité physique. Alors, elle se mettait un peu en mouvement dans la journée, dans son jardin, ce qui est déjà de l'activité physique. très important de le signaler, tout ce qu'on fait. du matin jusqu'au soir, représente une dépense énergétique. Donc ça, il ne faut pas le négliger. Mais elle n'avait jamais fait d'autres sports. Et ensemble, on a découvert, enfin, je lui ai fait découvrir la marche nordique. Aujourd'hui, trois fois par semaine, elle fait trois sorties de marche nordique. Elle a même recruté des amis à elle et elles font des sorties de marche nordique. Donc, je trouve ça vraiment incroyable. Et les patients aussi qui n'ont pas, et ça, j'aime beaucoup les patients qui n'ont pas forcément de connaissances de leur schéma corporel. Et on le découvre tout ensemble. Par exemple, ils ne savaient pas qu'ils pouvaient bouger le bassin en rotation d'avant vers l'arrière. Comment étirer le dos ? Comment ouvrir au niveau du plexus solaire ? Tout ce qui est étirement, tout ça, moi, j'adore faire découvrir à une personne de 60, 70 ans, 80 ans, des mouvements. Je trouve ça extraordinaire. Alors, c'est dommage pour elle, mais en tout cas, il n'est jamais trop tard. En tout cas, aujourd'hui, les patients, quand ils découvrent qu'ils peuvent faire tel et tel mouvement, ils sont ravis. Ils les refont chez eux avec leur épouse. avec leur épouse, époux, avec leurs enfants. Des fois, j'ai même un patient qui m'a dit que maintenant, tous les matins, toute la famille se retrouve à 8h avant d'aller à l'école et ils refont tous la routine articulaire et musculaire. Moi, je trouve ça extraordinaire. Voilà. Il ne faut pas me rencontrer parce que je change les vies des gens après. Les matinées ne sont plus les mêmes. Du coup, c'est chouette. Ils sont tous prêts à commencer la journée en pleine conscience. Donc, c'est un moment aussi de partage. Voilà, j'essaye de planter une petite graine et puis après, les graines germent. Ou non. Mais en tout cas, j'espère que ça germe quand même.

  • Uriell H.

    S'il y avait des contre-indications absolues à la pratique de l'activité physique quand on est en traitement, ce serait ?

  • Marie Tournebize

    Hypertension artérielle, on évite de mettre la tête en bas. On fait bien attention à tout ce qui est prothèse, tout ce qui est cicatrice. Maintenant, ce n'est pas parce qu'on a, par exemple, un cancer du sein avec peut-être, je ne sais pas... une métastase quelque part ou un autre type de cancer qu'on doit s'arrêter de vivre. Ce n'est pas parce qu'on a aussi une prothèse de hanche à gauche et une capsulie sur l'épaule droite qu'on se dit qu'on ne peut plus rien faire. Bien sûr que non. Il y a la jambe gauche qui fonctionne et le bras droit qui fonctionne. Alors, je ne sais plus dans quel sens je l'ai dit. Mais en tout cas, il faut se reposer sur ce qui fonctionne aussi parce que c'est le pilier, c'est un pilier. Et que l'activité physique aussi fait partie du triptyque de la vie avec l'alimentation, le sommeil. on est sur quand même les trois bases de notre vie où il faut prendre soin de ces trois piliers. Et quand on joue sur l'activité physique, on a plus faim et on dort mieux. Donc, bingo, quoi.

  • Uriell

    Oui, c'est tout béni.

  • Marie Tournebize

    Tout à fait.

  • Uriell

    C'est le beau mot de la fin, je pense. Une belle conclusion.

  • Uriell H.

    On va s'arrêter là, parce que là, vous avez une grosse réunion. Merci infiniment, Marie, pour ce bel échange et ces informations pratiques.

  • Marie Tournebize

    Merci.

  • Uriell H.

    Ce qui aidera certainement les auditeurs.

  • Marie Tournebize

    Merci. Merci beaucoup, je vous remercie.

  • Uriell

    Et vous, avez-vous eu aussi la chance de découvrir les bienfaits de l'activité physique adaptée dans votre parcours ? Le mouvement fait-il partie de vos ressources pour traverser les traitements ou la vie après le cancer ? Je serais heureuse de lire vos partages ou d'en discuter avec vous, ici ou sur les réseaux. Et n'oubliez pas, toutes les ressources évoquées dans cet épisode sont indiquées dans le descriptif. Prenez le temps d'y faire un détour, on y trouve parfois des trésors. Merci de voir voyager avec moi jusqu'au bout de cet épisode. Le souffle de ce podcast existe grâce à vous. Alors, si vous avez envie de faire voyager encore un peu plus loin l'écho des papillons, voici comment vous pouvez l'aider à déployer ses ailes. Soit en en parlant autour de vous, en partageant l'épisode, ou en semant quelques étoiles sur votre plateforme d'écoute préférée. Et si le cœur vous en dit, vous pouvez aussi soutenir ce projet indépendant, artisanal, encore jeune mais portant... portée avec force et conviction via ma cagnotte participative ou en découvrant mes photographies de voyage sur lesdezelduriel.com. Enfin pour suivre mes aventures nomades et créatives, rendez-vous sur la volubile ou abonnez-vous à ma newsletter. A dans un mois pour une nouvelle escale sonore. L'écho des papillons, des ailes et de l'espoir face au cancer.

Description

Et si bouger, même un peu, devenait une manière de se soigner ? Et si le mouvement, même minime, redevenait un acte de résistance, de présence, de vie ?


Dans cet épisode, j’ai posé mes micros à Lyon, au Centre Ressource, un lieu chaleureux entièrement dédié à l’oncologie intégrative. C’est là que j’ai rencontré Marie Tournebize, coordinatrice du Centre Ressource Lyon et enseignante en activité physique adaptée (APA) au sein de la POP, une plateforme oncopluridisciplinaire de l’hôpital Louis Pradel.

Avec elle, nous avons parlé d’activité physique adaptée dans les parcours de soins en oncologie : quels bienfaits concrets pour les patients ? Comment adapter le mouvement à chaque étape de la maladie ? Pourquoi l’APA est bien plus qu’un sport santé ?

Marie partage son double engagement entre coordination d’un lieu ressource et accompagnement en hôpital de jour, mais aussi sa vision humaine, sensible et profondément engagée du soin global.

Dans cet épisode, vous découvrirez : comment l’APA peut améliorer la qualité de vie pendant et après les traitements, en quoi elle participe à la réduction des effets secondaires et du risque de récidive, comment elle permet de réinvestir son corps après le cancer, en douceur, dans le respect du rythme de chacun.

C’est un sujet qui me touche personnellement : l’activité physique m’accompagne depuis la première année de mon cancer, et m’aide à garder l’équilibre, jour après jour.

Et vous ? L’APA a-t-elle fait partie de votre parcours ? Le mouvement est-il pour vous aussi un soutien, une ressource, un chemin ? Je serais ravie de lire vos témoignages ou d’échanger avec vous, ici ou sur les réseaux.


Quelques graines semées dans cet épisode (ressource et liens) :

 

📷 Texte, son, image : une création nomade portée par Uriell Hirel
🎧 Production : Les 2 ailes d’Uriell


L'écho des papillons - des ailes et de l'espoir face au cancer -, est diffusé une fois par mois.

 




Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Uriell

    L'écho des papillons, des ailes et de l'espoir face au cancer.

  • Marie Tournebize

    Même s'il n'avance jamais fait d'activité physique, il est très important de se dire qu'il n'est jamais prêt pour s'y mettre. Et le mieux c'est peut-être d'être accompagné au départ pour savoir quoi faire, avec qui, à quelle intensité. ça peut être intéressant effectivement de donner un petit coup de boost quand on a du mal à trouver la motivation en tout cas en termes de d'acceptation du traitement continuer à avoir des objectifs conserver sa qualité de vie en fait continuer de sortir, continuer de manger, conserver sa masse musculaire c'est tout ce qu'on souhaite finalement le cancer n'est pas une finalité en soi en gros ça peut être le départ d'autres choses Bonjour,

  • Uriell

    je m'appelle Uriell, Uriell avec deux ailes, comme un papillon, symbole de résilience et de renaissance. Née de mon propre parcours face à un cancer colorectal, j'ai créé l'Echo des papillons, un podcast nomade réalisé à vélo et en camion. Mon but ? Recueillir sur ma route toute forme d'initiatives de parcours, sources d'espoir, afin de transmettre à mon tour un peu de lumière aux personnes touchées par un cancer. Cheminez avec moi au cœur de... de conversations intimes et conviviales partagées avec des hommes et des femmes qui ont transformé la maladie en force. Découvrez aussi une approche novatrice, globale et prometteuse dans le traitement du cancer, appelée oncologie intégrative. Et parce qu'être malade ne signifie pas renoncer à ses rêves, suivez-moi sur ma route dans mes réflexions et conseils personnels sur le voyage avec un cancer. Que ces dialogues et ces ressources vous aident à déployer vos ailes. Et dessinez votre chemin sur la voie de l'espoir et de la transformation, à l'image de la chrysalide qui devient papillon. Bon voyage sonore ! L'écho des papillons sort désormais un épisode par mois pour suivre un rythme plus doux et durable. Et si bouger même un peu devenait une manière de se poigner ? Et si le mouvement même minime redevenait un acte de résistance ? de présense, de vie. Dans cet épisode, je vous emmène à Lyon, où j'ai posé mes micros au Centre Ressources, un lieu qui accompagne les personnes touchées par le cancer à travers des activités collectives ou individuelles, pensées pour améliorer leur bien-être, leur qualité de vie, et les aider à devenir actrices de leur santé. Pour en savoir plus sur ce lieu inspirant, je vous invite à écouter l'épisode numéro 2 du podcast, qui lui est entièrement consacré. C'est donc là que j'ai rencontré Marie Tournebise. coordinatrice du centre. En parallèle, elle exerce à mi-temps comme enseignante en activité physique adaptée au sein de la POP, une plateforme onco-pluridisciplinaire située à l'hôpital neurologique Louis-Pradel. Elle y accompagne des patients et des patientes en cours de traitement aux âges confondus, quel que soit le type ou le stade de cancer à travers des séances d'activité physique adaptée, autrement nommée APA. Avec Marie, nous avons donc parlé de la place centrale de l'APA dans les parcours de soins. en oncologie. C'est un sujet qui me touche personnellement car j'ai moi-même été accompagnée dès la première année de mon cancer par un enseignant en APA. Depuis, je m'efforce de pratiquer une activité physique quotidienne d'environ une heure. Le sport a pris une place essentielle dans ma vie. En plus de m'avoir aidée à traverser des traitements, à retrouver de l'énergie, je sais que c'est grâce à cela que j'ai pu garder un bon équilibre à la fois physique et mental. Bien loin des injonctions à faire du sport, dans cet épisode, il est question de bienveillance. progressivité, d'un respect du rythme et surtout du mouvement juste. Car vous le verrez, bouger, même en douceur, peut changer beaucoup et avoir un impact profond, traverser les traitements, réduire les effets secondaires, diminuer le risque de récidive et réinvestir un corps trop souvent mis à mal. Allez, c'est parti, bon voyage sonore !

  • Uriell H.

    Bonjour Marie !

  • Marie Tournebize

    Bonjour !

  • Uriell

    Pour commencer,

  • Uriell H.

    Marie, pouvez-vous nous parler de votre parcours plutôt atypique et riche et de votre rôle au sein du Centre Ressources de Lyon ?

  • Marie Tournebize

    Moi, je suis arrivée dans l'activité physique via deux premières années de médecine déjà. J'ai fait deux années de médecine que j'ai raté à deux reprises. Je suis repartie en biologie après. J'ai fait trois ans de biologie. Je suis devenue assistante ingénieure laboratoire. Mais vraiment, tout ce qui était bipède, paillasse, toute seule devant ma hôte, ce n'était vraiment pas ce que je souhaitais faire dans ma vie. Je voulais vraiment le contact avec le patient. Et donc, c'est là où je me suis dirigée en STAPS, en licence 3 de STAPS, pour devenir éducatrice sportive. J'ai adoré. Je me suis dit que c'était ce que je voulais faire de ma vie. Et donc, c'est là où j'ai continué en master parce que je n'avais pas assez d'expérience. Donc, j'ai fait un master intervention et gestion en activité physique adaptée. C'est grâce à ce master, d'ailleurs, que j'ai connu le Centre Ressources Lyon. J'ai aussi fait un stage en milieu carcéral psychiatrique, où là, mon objectif, c'était d'initier les détenus au yoga et d'évaluer leur niveau de stress. Donc, bingo, on a diminué le niveau de stress des détenus. Mais voilà, j'ai fait des expériences incroyables à travers l'activité physique adaptée. Et voilà, c'est ce qui m'a amenée, après mon Master 2, à monter ma micro-entreprise, à intervenir aujourd'hui à l'hôpital et à être coordinatrice du Centre Ressources Lyon en parallèle. Donc voilà, disons que j'ai fait... Au départ, je ne savais pas trop où j'allais. Et puis maintenant, j'arrive bien à expliquer mon petit parcours, mon petit fil rouge.

  • Uriell H.

    Il y a un lien quand même. Voilà, il y a un lien entre tout ça.

  • Marie Tournebize

    Oh, il y a un lien. Ouais, ouais. Je pense que maintenant, oui.

  • Uriell H.

    En tout cas, on sent la passion pour l'activité physique adaptée, pour accompagner les patients.

  • Marie Tournebize

    Ah oui, je pense que c'est un métier passion. Je suis coordinatrice du Centre Ressources Lyon depuis maintenant plus d'un an. J'ai connu le Centre Ressources Lyon car j'ai fait mon alternance STAPS de Master 2, justement dans cette association, pour développer un dispositif APA, donc APA pour activité physique adaptée. L'idée était de mettre en place des séances, un bilan, pour pouvoir être sûre de répondre aux besoins des bénéficiaires, d'assurer le suivi et d'évaluer les personnes en fin de parcours pour savoir si l'activité physique adaptée avait été bénéfique pour elles. Donc j'ai développé dans ce sens des logiciels pour suivre au mieux tous les bénéficiaires. Cette aventure a duré un an au Centre Ressources Lyon et c'est grâce à cette expérience que je suis devenue coordinatrice. Connaissant un petit peu le fonctionnement interne du centre, c'était plus simple pour moi maintenant de développer d'autres compétences. Ici, on se concentre sur l'activité physique adaptée. En parallèle de mon salariat à mi-temps au Centre Ressources Lyon, je suis enseignante en activité physique adaptée à la POP, qui est la plateforme oncopluridisciplinaire, qui se trouve à l'hôpital neurologique Louis Pradel, où je passe trois demi-journées par semaine pour accompagner des patients, tout type de cancer, tout type d'âge. tout type de stade de la maladie aussi, à travers l'activité physique adaptée.

  • Uriell H.

    Ce lieu, ce n'est pas une association ?

  • Marie Tournebize

    Ce lieu, c'est un hôpital qui reçoit les patients en HDJ, donc en hôpital de jour. En fait, les patients viennent pour recevoir leur traitement. Et moi, je propose ces séances en parallèle de leur traitement, pendant leur traitement. Quand ils sont branchés sur... les chaises pour recevoir les chimios ou dans les lits. Tout dépend de l'état du patient. Et je propose, parce que j'ai aussi une collègue qui est avec moi, des séances ou en position allongée, en position assise ou bien debout, en fonction de ce qui est possible de faire le jour J.

  • Uriell H.

    D'accord, donc c'est très, très individualisé.

  • Marie Tournebize

    C'est complètement individualisé, étant donné que je ne fais que de l'individuel. C'est du one-one, vraiment. Alors, j'ai deux raisons pour lesquelles je fais de l'individuel dans cet endroit. Dans un premier temps, j'aime ce qui se passe en individuel. Je trouve qu'il émane plein de choses. Le patient se livre beaucoup plus. Et puis, pour ceux qui sont vraiment éloignés de la pratique de l'activité physique, peut-être pour ceux qui sont aussi sédentaires, il est plus simple parfois d'amener les choses en individuel pour que la personne apprenne par elle-même, progressivement, à se mettre dans l'activité physique sans avoir le regard des autres. pour pouvoir prendre confiance en vue d'intégrer ensuite un club, une asso pour pouvoir rejoindre un groupe. Donc ça, c'est la première des raisons. Et la deuxième des raisons, c'est que pour voir un patient à l'hôpital, il faut que je m'accorde avec les infirmières et aussi les docteurs et aussi les aides-soignantes. Donc ça fait beaucoup de logistique pour voir un patient et ce serait ingérable de faire du collectif. Donc je suis très heureuse de pouvoir faire de l'individuel au sein de la plateforme Onco pluridisciplinaire.

  • Uriell H.

    J'imagine que c'est volontaire. Les patients ne sont pas obligés.

  • Marie Tournebize

    Pas du tout. Ils ne sont pas obligés. C'est une proposition. D'ailleurs, je travaille en trois étapes. La première étape, c'est je rencontre le patient pour lui parler du programme que l'on peut faire ensemble, comprendre un petit peu comment lui déjà est en mouvement dans son quotidien, comment je vais pouvoir l'aider, l'aiguiller sur ce qu'on peut faire ensemble et lui laisser le temps de la réflexion avec lui-même, avec sa famille, avec son conjoint, pour savoir s'il a envie de suivre un programme à pas. La fois d'après, quand il revient. à la pop pour recevoir son deuxième traitement. C'est là où je retrouve le patient pour lui demander s'il veut donner suite à ce programme. La plupart du temps, dans 99% des cas, c'est une réponse qui est positive. Et nous procédons à ce moment-là au bilan. Le bilan, c'est un bilan d'activité physique adaptée, donc bilan des conditions physiques et psychologiques. J'ai tout un tas de questions pour connaître les antécédents du patient, pour connaître sa situation, les douleurs qu'il rencontre, de la tête aux pieds. On balaye absolument tout le corps. et pour apprendre à le connaître et que je ne commette pas d'impair en proposant des séances. Donc j'essaye de comprendre tous les points de vigilance à adopter et moi j'inclus tout ça dans toutes les séances que je prépare aux patients. À la suite de ce bilan, je propose le bilan à son oncologue pour qu'il me le valide et qu'il me signe un certificat médical de non-contre-indication à la pratique. Donc c'est en gros notre feu vert pour qu'on puisse débuter les séances. Et les séances commenceront la fois d'après. Des fois, j'ai eu l'occasion de faire bilan plus première séance. Et là, c'est chouette, on gagne du temps. Sachant qu'il n'est jamais trop tard pour se mettre en activité physique. Et que moi, mon objectif dans la vie, je pense que c'est de rompre la sédentarité des patients. Vraiment, ou de tout le monde en tout cas. Oui. Voilà. Exactement.

  • Uriell H.

    En prévention, de toute façon.

  • Marie Tournebize

    Exactement. Pour tous les bienfaits que l'activité physique apporte.

  • Uriell H.

    Et alors, ce qui est proposé à la POP, c'est ce qu'on trouve ailleurs en France, parce que ça a l'air quand même très spécifique.

  • Marie Tournebize

    Alors, l'activité physique adaptée est proposée dans de nombreux lieux, dans des associations, dans les hôpitaux. Ça se développe de plus en plus. Moi, je fais partie du coup des soins de support. Donc, c'est des soins pour accompagner la médecine conventionnelle, donc les chimiothérapies, les vrais traitements. Donc, il y a les traitements. Et il y a nous qui permettons d'accompagner ces traitements pour améliorer la qualité de vie du patient, diminuer certains effets secondaires. Donc, c'est des choses qui ne sont vraiment pas négligeables. Et dans le meilleur des mondes, on a des patients qui viennent pour recevoir leur chimio et qui disent qu'ils viennent pour les soins de support. Ils en oublient presque la chimio. Donc là, pour le coup, pour nous, c'est une mission qui est quand même accomplie. Oui,

  • Uriell H.

    quand ça arrive là, c'est sûr.

  • Marie Tournebize

    Je ne sais pas si j'ai répondu à la question.

  • Uriell H.

    Si, mais c'est parce qu'à titre personnel, moi, je connaissais. Et d'ailleurs, je voulais poser cette question. les soins de support, en effet, dans les instituts de cancérologie. Et je me demandais si ça se passait différemment à la POP, dans la manière de... Alors,

  • Marie Tournebize

    oui, souvent, on réalise la même chose, c'est-à-dire, on fait une présentation, on procède tous à un bilan pour connaître la personne, bilan des conditions physiques, avec des petits tests physiques aussi. Donc, on procède tous de la même manière. Après, les séances sont absolument toutes différentes. Il n'y en a aucune qui se ressemble. Et bien souvent, les séances qu'on prépare, ne ressemble en rien à celle qu'on va effectuer avec le patient parce qu'au final, il n'a pas envie de faire du cardio, il a envie de faire de la relax. Finalement, il est partant pour faire de la marche nordique dans le parc. Donc voilà, il y a une adaptation permanente. Donc en fonction de nos spécialités, moi j'ai une spécialité en yoga, vinyasa et yin yoga. Et c'est vrai que c'est des choses que j'aime beaucoup apporter aux patients parce que ça leur permet de développer l'équilibre, la coordination, la souplesse, toutes les techniques respiratoires nécessaires aussi pour gérer ses émotions. Tout le monde s'adapte un peu au public qu'on a en face de nous. Je pense que dans le processus de la part, on procède de la même manière. Par contre, dans la composition de nos séances, c'est tout le temps différent.

  • Uriell H.

    Par rapport aux différents types de sports santé qui existent, qui sont proposés, on peut en trouver dans les instituts de cancérologie, ou à la POP, ou je ne sais où, mais ça se développe de plus en plus en région. Et dans les communes, il existe le sport santé dont on peut bénéficier, mais ma... prêt pour se remettre en activité, accompagné par un éducateur sportif, c'est ça ?

  • Marie Tournebize

    Alors, effectivement, il y a les éducateurs sportifs, mais nous, on fait quand même attention, en tout cas dans les recrutements, on essaie de recruter des personnes qui ont fait une licence APA, suivie d'un master en activité physique adaptée en intervention et gestion, qui est très important, parce qu'il y a des formations sport santé de 40 heures. qui ne sont vraiment pas suffisantes pour accompagner des personnes atteintes de cancer. Donc c'est vrai qu'aujourd'hui, dans le monde du sport santé, il y a beaucoup de choses qui se développent. Il y a des appellations différentes aussi. On ne s'appelle pas de partout EAPA, enseignants en activité physique adaptée. Donc c'est pour ça que ça peut paraître flou pour les personnes. Maintenant, moi, je suis très à cheval avec mon appellation d'enseignante APA, donc j'essaie de le promouvoir en tout cas. Mais il faut faire attention aussi aux formations des coachs sportifs qui font une formation de 40 heures de sport santé et qui, du coup, accompagnent des patients qui ont de grandes pathologies. Il faut vraiment se méfier aussi de la formation qu'ont suivi les personnes. Le mieux,

  • Uriell H.

    quand même, pour que les auditeurs le sachent, c'est de se renseigner où, en fait, pour savoir comment faire ?

  • Marie Tournebize

    Aujourd'hui, on peut demander déjà à la mairie s'il y a des œufs à pas qui ont levé la main, qui se sont présentés dans les maisons sport santé aujourd'hui. Il y a beaucoup d'enseignants en activité physique adaptée qui se sont aussi présentés dans ces lieux, dans des associations, et demandés dans les hôpitaux parce que les soins de support se développent de plus en plus. Ça me fait penser qu'il est important de dire que moi, je ne suis pas financée par l'hôpital public. Je suis financée par deux associations, la Ligue contre le cancer et Courir pour elle. Ah, sans ces deux associations, je ne pourrais pas travailler. Voilà, donc l'hôpital nous prête les locaux et nous, nous sommes financés par des associations. Donc, disons que c'est un joli partage, mais dans un monde idéal, moi, j'aimerais beaucoup être salariée de l'hôpital. Ça rendrait mon métier un petit peu moins précaire, en tout cas.

  • Uriell H.

    Je reviens sur la manière dont se déroule l'accompagnement au sein de la POP. Donc, concrètement, vous accompagnez un patient, il est volontaire, vous avez fait un bilan. Comment vous faites pour l'accompagner ? Combien de séances ? Qu'est-ce que vous proposez ? Quel type d'activité physique ?

  • Marie Tournebize

    Alors... C'est très variable. Je dirais qu'en moyenne, j'assure en hôpital de jour environ 6 séances. Donc un programme de 6 voire 10 séances en fait. Il y a des patients que je ne vais voir qu'une seule fois. Et quand je sais que je ne vais les voir qu'une seule fois, pour plein de raisons différentes, je vais essayer de leur donner un maximum de bagage et je vais essayer de leur... En fait, je leur donne des connaissances pour qu'après ils puissent développer une autonomie dans la pratique. Une séance, ce n'est pas suffisant, on est bien d'accord. Donc quand je sais que je ne vais les voir qu'une seule fois, j'essaye de savoir où ils habitent et de leur donner tout ce qui existe autour de chez eux pour qu'ils puissent poursuivre. Voir s'il y a des œufs à pas aussi autour de chez eux. Mais là, du coup, se pose la question du financement. Parce que, voilà, il faudra les rémunérer. S'ils sont en auto-entreprise et qu'ils interviennent à domicile du patient, les financements sont autres. Alors qu'à l'hôpital, c'est gratuit pour les patients. Que nous sommes rémunérés par les assos. Je dirais qu'en moyenne, on va dire environ 10 séances. Pendant ces 10 séances, j'essaye de m'organiser pour donner tout ce que je connais comme bagage de connaissances à travers mes séances. C'est-à-dire, on va forcément faire une petite routine articulaire et musculaire pour dérouiller le corps. Donc ça, on va la pratiquer plusieurs fois. Ce sera même l'échauffement des autres séances. On va découvrir le renforcement musculaire du bas du corps, du haut du corps, comprendre les muscles, comprendre l'anatomie. si j'ai envie par exemple de hum de renforcer mon quadriceps, mon quadriceps, quel mouvement je peux faire ? Comment je peux étirer mon ischio-jambier ? Pourquoi c'est important d'équilibrer côté gauche, côté droit ? Comment je peux travailler mon équilibre au quotidien ? Comment je peux varier aussi toutes mes séances ? En yoga, qu'est-ce que je peux faire ? Qu'est-ce que je peux apprendre comme enchaînement à pratiquer chez moi ? Ensuite, en marche nordique, comprendre la technique. Pourquoi on le fait ? Comment on le fait ? Qu'est-ce que je peux varier ? L'intensité ? Comment je peux adapter les mouvements ? Voilà, j'essaye vraiment de... Pendant... mon programme de toucher un peu au renfort, au cardio, au pilates, au yoga, à la marche nordique, pour que le patient prenne plaisir à poursuivre au moins une des activités qu'on aura découvert ensemble. Oui,

  • Uriell H.

    pour certains ils découvrent, et en plus de ce que j'en sais, il est bien d'allier idéalement ces trois types de l'endurance, les renforcements musculaires...

  • Marie Tournebize

    Et puis voilà, j'essaye ! On essaye de faire un petit triptyque, un peu de cardio-respi, un peu de renfaux et un peu de relax à travers ou le yoga ou le pilates. Tout dépend de l'état émotionnel de la personne. Si c'est un patient très stressé, on va plutôt faire des techniques respiratoires en tenant peut-être des postures de yoga ou en faisant des enchaînements. Ou on calibre chaque mouvement à une respiration. Ou si la personne a envie peut-être de se tonifier, on va plutôt faire du pilates.

  • Uriell H.

    Encore une fois, c'est adapté.

  • Marie Tournebize

    Encore une fois, tout mouvement, en fait, c'est ce que je dis aux patients. Il est toujours possible de faire quelque chose. C'est-à-dire que dès l'instant où on respire, on est en vie, donc on peut travailler la technique respiratoire. Même chez un patient qui a une tumeur cérébrale et qui malheureusement a perdu de nombreuses fonctionnalités. On peut toujours faire quelque chose. Même allongé sur son lit, on peut faire des mouvements. Si on a la possibilité d'être en position assise sur un fauteuil roulant, on peut faire des mouvements. Et bien sûr, debout, on peut aussi faire des mouvements. Donc quoi qu'il arrive, peu importe l'état. Alors, sauf si le patient à l'instant T est nauséeux. jamais je forcerai un patient à faire quoi que ce soit. Et de toute façon, c'est sur leur volontariat. En aucun cas, je leur impose quoi que ce soit. C'est eux qui choisissent de poursuivre la séance avec moi. Mais vraiment, la plupart du temps, ils savent que j'adapte tout. Donc, ils sont contents en fin de séance d'avoir produit des mouvements dans la séance.

  • Uriell

    Je fais une courte pause pour vous dire que si ce podcast libre et artisanal vous touche, vous inspire ou vous fait du bien, pensez à le partager, à vous abonner ou à semer quelques étoiles sur votre plateforme préférée. C'est grâce à vos petits gestes que l'écho des papillons peut continuer de voyager plus loin.

  • Uriell H.

    Et donc, pendant la séance,

  • Marie Tournebize

    on est bien d'accord s'ils sont en plein passage du traitement ?

  • Uriell H.

    En plein passage du traitement, c'est ça. Et donc, parfois,

  • Marie Tournebize

    vous avez l'administration. En pleine administration du traitement, c'est encore mieux.

  • Uriell

    C'est encore mieux.

  • Uriell H.

    Et donc, ça peut se faire dans la chambre ou à l'extérieur ?

  • Marie Tournebize

    Exactement. Donc, on a la chance, l'hôpital nous propose deux salles de soins de support. Donc, on a... Moi, je suis avec d'autres soins de support aussi. Il y a la socio-esthéticienne, les psychomotriciennes, l'art-thérapeute. Il y a plein de personnes qui proposent des soins de support. Et on a la chance d'avoir une salle, donc je m'accorde avec mes collègues. Mais elles sont vraiment gentilles parce que souvent, j'ai la salle. Parce que j'ai un vélo à l'intérieur de cette salle, donc pour travailler le cardio, c'est top. Je n'ai jamais de problème avec la disponibilité de la salle. Donc, ou je les emmène dans cette salle, ou alors on fait les séances directement en chambre. S'ils ont une chambre seule, on reste en chambre. S'ils sont dans une chambre avec deux ou trois sièges, c'est où on motive toute la chambre et tout le monde le fait en même temps. Et ça, c'est vraiment trop chouette. Ça ne se passe pas tous les quatre matins, mais ça arrive. En tout cas, on a des rideaux entre les... On construit des cloisons rapidement à l'hôpital. On tire le rideau et on a la possibilité de faire notre petite séance en intimité, plus ou moins transparente avec le rideau s'il y a du soleil.

  • Uriell H.

    D'accord. Est-ce que vous êtes en mesure d'expliquer quels sont les bénéfices concrètement au niveau des cellules cancéreuses lorsqu'on pratique une activité physique ?

  • Marie Tournebize

    Je connais les bénéfices physiologiques. C'est-à-dire déjà, et je pense que c'est la chose à retenir, pratiquer une activité physique de façon régulière, on diminue la fatigue de 33%. Rien que ce chiffre-là, il est hyper important. Donc diminuer la fatigue, c'est aussi améliorer sa qualité de vie. Quand on sait que la fatigue, c'est quand même le premier symptôme à apparaître et le dernier à disparaître. Quand je dis pratiquer une activité physique de façon régulière, donc là, c'est les recommandations de l'Organisation mondiale de la santé, c'est pratiquer 30 minutes d'activité physique à intensité modérée à élever, 5 fois par semaine, 30 minutes par jour, en évitant 2 jours consécutifs sans pratiquer. C'est-à-dire qu'on ne se fait pas un lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi, je pratique et samedi, dimanche, canapé. On essaye de mettre les jours de pause mercredi, samedi ou jeudi, dimanche. On voit en fonction de son programme. Mais l'idée, c'est quand même d'avoir une mobilité régulière au fil de sa semaine. Ça peut être aller marcher. étant donné que la marche réactive la circulation sanguine, veineuse, lymphatique, c'est extraordinaire, c'est déjà le meilleur cadeau qu'on peut donner à son corps. On dit qu'il faut entre 4000 et 6000 pas par jour environ, donc après il faut arriver à s'écouter. Il y a des patients qui ne pourront pas faire 2000 pas par jour. Donc en fonction de son état, si déjà on arrive à faire le tour de sa maison, de son appartement, déjà rien qu'au sein d'un appartement on fait plein d'aller-retour, on ne se rend pas compte en fait. Un petit podomètre ça peut être intéressant pour avoir juste une indication du nombre de pas par jour qu'on fait. Moi, typiquement, j'ai une montre connectée. Je n'étais pas connectée avant, mais là, je le deviens. Et j'avoue que je suis assez à cheval sur le nombre de pas par jour que je fais. Je ressens des bienfaits dans mon sommeil, dans ma relation à la nourriture aussi. Ça me fait du bien de savoir que j'ai fait mes pas par jour. Je me sens bien dans mon corps.

  • Uriell H.

    D'ailleurs, tout à l'heure, quand je suis arrivée, vous étiez au téléphone, dehors.

  • Marie Tournebize

    En marche, exactement. On allie l'utile à l'agréable. Oui, c'est exactement ça. Et d'ailleurs, il est 3h44, j'ai fait 10 700 pas. Je suis quand même contente de ma journée. Mais ce n'est pas fini. C'est pas environ 20 000 pas par jour. Ah oui ? Oui, oui. C'est pas mal. Une bonne activité physique. Et donc, pour revenir aux recommandations de l'Organisation mondiale de la santé, quand on parle de l'intensité modérée à élevée, cette intensité modérée à élevée, elle est très importante. Il y a trois intensités. On parle de l'intensité légère, modérée à élevée et élevée. Moi je ne mettrais jamais les patients dans une intensité dans le rouge. Donc c'est-à-dire, on utilise pour se faire une échelle qui s'appelle l'échelle de Borg, qui va de 0 à 10. 0, c'est une intensité très très facile, 10, c'est une intensité très très difficile. On dit qu'une intensité modérée à élevé, on est entre 5, 6, 7. 5, 6, 7 sur 10. Qu'est-ce que ça veut dire ? Parce que là, ça reste des chiffres. En termes d'indicateurs corporels, il faut commencer à avoir une petite sudation. Alors, vous allez me dire, chacun sa sudation, c'est une réalité. Maintenant, si on commence à sentir un petit peu de transpiration en dessous des aisselles, en tout cas, c'est déjà un premier indicateur. Et le deuxième indicateur, c'est d'arriver à parler tout en faisant son activité physique. Il ne faut pas avoir une conversation complètement assurée. Ça voudra dire qu'on est dans une intensité beaucoup trop élevée. Il faut pouvoir faire sa pratique tout en continuant de parler, en reprenant quand même sa respiration assez régulièrement.

  • Uriell H.

    Est-ce que vous pouvez nous expliquer ce que ça apporte ? Quels sont les bénéfices ? à court terme dans les médias et à plus long terme pour les patients ?

  • Marie Tournebize

    La liste est longue, mais je vais citer peut-être les plus importants bénéfices, en tout cas ceux qui vont améliorer la qualité de vie du patient. Dans un premier temps, ça va réduire la fatigue. C'est prouvé scientifiquement qu'on réduit de 33% la fatigue. C'est vraiment un chiffre qu'il faut intégrer, qui n'est pas négligeable. Comme je le disais tout à l'heure, c'est le premier symptôme à apparaître et c'est le dernier à disparaître et c'est le plus handicapant. Quand on est fatigué, on ne peut rien faire. Donc, on détériore sa qualité de vie. Donc vraiment, cette info, elle est très importante. On améliore le sommeil et aussi l'image du corps. Et on diminue le risque de sarcopénie, qui est une diminution de la masse musculaire. Voilà.

  • Uriell H.

    Qui est très importante pour continuer à bénéficier des chimiothérapies.

  • Marie Tournebize

    Exactement. C'est un métabolisme qui fonctionne. Donc, ne pas négliger aussi ce bénéfice-là. Et également, il a été prouvé que... Cela permet un meilleur respect du suivi des traitements en améliorant la tolérance et en diminuant aussi les éventuels effets secondaires. Voilà, donc ça c'est pour le moyen terme. Pour le plus long terme, on dit que la pratique d'une activité physique après diagnostic d'un cancer du sein diminue de 24% le risque de récidive. Donc voilà, le chiffre parle de lui-même. Et de 28% le risque de décès par cancer.

  • Uriell H.

    Tout cancer confondu. Oui. C'est une moyenne, mais oui.

  • Marie Tournebize

    C'est une moyenne. Mais voilà, je pense que c'est vraiment des chiffres qui ne sont pas négligeables. Et pour terminer, également, l'activité physique adaptée réduit de 39% après le diagnostic d'un cancer colorectal. Donc, je pense que les chiffres parlent de même.

  • Uriell H.

    Est-ce qu'on peut considérer l'activité physique comme un médicament ?

  • Marie Tournebize

    Comme un très bon accompagnement en parallèle. Vraiment, l'activité physique ne remplacera pas les traitements. Vraiment, en aucun cas, on est bien d'accord. Par contre, en termes d'acceptation du traitement, continuer à avoir des objectifs, conserver sa qualité de vie, en fait, continuer de sortir, continuer de manger, conserver sa masse musculaire, c'est tout ce qu'on souhaite. Finalement, le cancer n'est pas une finalité en soi. Au contraire, ça peut être le départ d'autre chose. Il faut garder confiance et continuer toute sa vie. Et même si nous n'avons jamais fait d'activité physique, Il est très important de se dire qu'il n'est jamais trop tard pour s'y mettre. Et le mieux, c'est peut-être d'être accompagné au départ pour savoir quand faire, quoi faire, avec qui, à quelle intensité. Ça peut être intéressant, effectivement, de se donner un petit coup de boost quand on a du mal à trouver la motivation, en tout cas.

  • Uriell H.

    Est-ce que vous avez l'exemple de patients que vous avez accompagnés pour qui l'activité physique a été vraiment apportée des bénéfices concrets et visibles ?

  • Marie Tournebize

    Bien sûr ! Alors... Déjà, j'ai un patient qui me vient en tête, qui a débuté les semi-marathons, depuis qu'on a commencé le programme APA. Ça fait six mois qu'il fait... Il n'en a pas fait beaucoup, il en a déjà fait deux, mais c'est déjà énorme. Il s'est remis à la course à pied, alors que ça faisait plus de dix ans qu'il n'en avait pas pratiqué. Je trouve que c'est une belle revanche qu'il a prise. J'ai une autre patiente également qui est suivie, elle, pour son quatrième cancer. et euh je sais pas qui en plus a des pathologies en rapport avec la nourriture, donc elle a vraiment une pathologie assez lourde, qui a repris confiance en son corps, qui aujourd'hui arrive à se regarder dans le miroir, qui aujourd'hui accepte que je la replace lors de nos séances de yoga. Donc on fait notre petit chemin ensemble comme ça et en fait quand elle vient suivre sa chimiothérapie à la pop, elle vient... pour les séances d'activité physique. Et donc, c'est vraiment incroyable. Et puis, quand elle a fini sa séance, elle va le dire à tout le monde qu'elle y est arrivée, qu'elle a réussi, qu'elle a des ressources, qu'elle a des capacités et qu'elle n'en avait pas conscience. Ça leur donne confiance. Tout à fait. Et je pense à une autre patiente qui n'avait jamais fait de sport, jamais d'activité physique. Alors, elle se mettait un peu en mouvement dans la journée, dans son jardin, ce qui est déjà de l'activité physique. très important de le signaler, tout ce qu'on fait. du matin jusqu'au soir, représente une dépense énergétique. Donc ça, il ne faut pas le négliger. Mais elle n'avait jamais fait d'autres sports. Et ensemble, on a découvert, enfin, je lui ai fait découvrir la marche nordique. Aujourd'hui, trois fois par semaine, elle fait trois sorties de marche nordique. Elle a même recruté des amis à elle et elles font des sorties de marche nordique. Donc, je trouve ça vraiment incroyable. Et les patients aussi qui n'ont pas, et ça, j'aime beaucoup les patients qui n'ont pas forcément de connaissances de leur schéma corporel. Et on le découvre tout ensemble. Par exemple, ils ne savaient pas qu'ils pouvaient bouger le bassin en rotation d'avant vers l'arrière. Comment étirer le dos ? Comment ouvrir au niveau du plexus solaire ? Tout ce qui est étirement, tout ça, moi, j'adore faire découvrir à une personne de 60, 70 ans, 80 ans, des mouvements. Je trouve ça extraordinaire. Alors, c'est dommage pour elle, mais en tout cas, il n'est jamais trop tard. En tout cas, aujourd'hui, les patients, quand ils découvrent qu'ils peuvent faire tel et tel mouvement, ils sont ravis. Ils les refont chez eux avec leur épouse. avec leur épouse, époux, avec leurs enfants. Des fois, j'ai même un patient qui m'a dit que maintenant, tous les matins, toute la famille se retrouve à 8h avant d'aller à l'école et ils refont tous la routine articulaire et musculaire. Moi, je trouve ça extraordinaire. Voilà. Il ne faut pas me rencontrer parce que je change les vies des gens après. Les matinées ne sont plus les mêmes. Du coup, c'est chouette. Ils sont tous prêts à commencer la journée en pleine conscience. Donc, c'est un moment aussi de partage. Voilà, j'essaye de planter une petite graine et puis après, les graines germent. Ou non. Mais en tout cas, j'espère que ça germe quand même.

  • Uriell H.

    S'il y avait des contre-indications absolues à la pratique de l'activité physique quand on est en traitement, ce serait ?

  • Marie Tournebize

    Hypertension artérielle, on évite de mettre la tête en bas. On fait bien attention à tout ce qui est prothèse, tout ce qui est cicatrice. Maintenant, ce n'est pas parce qu'on a, par exemple, un cancer du sein avec peut-être, je ne sais pas... une métastase quelque part ou un autre type de cancer qu'on doit s'arrêter de vivre. Ce n'est pas parce qu'on a aussi une prothèse de hanche à gauche et une capsulie sur l'épaule droite qu'on se dit qu'on ne peut plus rien faire. Bien sûr que non. Il y a la jambe gauche qui fonctionne et le bras droit qui fonctionne. Alors, je ne sais plus dans quel sens je l'ai dit. Mais en tout cas, il faut se reposer sur ce qui fonctionne aussi parce que c'est le pilier, c'est un pilier. Et que l'activité physique aussi fait partie du triptyque de la vie avec l'alimentation, le sommeil. on est sur quand même les trois bases de notre vie où il faut prendre soin de ces trois piliers. Et quand on joue sur l'activité physique, on a plus faim et on dort mieux. Donc, bingo, quoi.

  • Uriell

    Oui, c'est tout béni.

  • Marie Tournebize

    Tout à fait.

  • Uriell

    C'est le beau mot de la fin, je pense. Une belle conclusion.

  • Uriell H.

    On va s'arrêter là, parce que là, vous avez une grosse réunion. Merci infiniment, Marie, pour ce bel échange et ces informations pratiques.

  • Marie Tournebize

    Merci.

  • Uriell H.

    Ce qui aidera certainement les auditeurs.

  • Marie Tournebize

    Merci. Merci beaucoup, je vous remercie.

  • Uriell

    Et vous, avez-vous eu aussi la chance de découvrir les bienfaits de l'activité physique adaptée dans votre parcours ? Le mouvement fait-il partie de vos ressources pour traverser les traitements ou la vie après le cancer ? Je serais heureuse de lire vos partages ou d'en discuter avec vous, ici ou sur les réseaux. Et n'oubliez pas, toutes les ressources évoquées dans cet épisode sont indiquées dans le descriptif. Prenez le temps d'y faire un détour, on y trouve parfois des trésors. Merci de voir voyager avec moi jusqu'au bout de cet épisode. Le souffle de ce podcast existe grâce à vous. Alors, si vous avez envie de faire voyager encore un peu plus loin l'écho des papillons, voici comment vous pouvez l'aider à déployer ses ailes. Soit en en parlant autour de vous, en partageant l'épisode, ou en semant quelques étoiles sur votre plateforme d'écoute préférée. Et si le cœur vous en dit, vous pouvez aussi soutenir ce projet indépendant, artisanal, encore jeune mais portant... portée avec force et conviction via ma cagnotte participative ou en découvrant mes photographies de voyage sur lesdezelduriel.com. Enfin pour suivre mes aventures nomades et créatives, rendez-vous sur la volubile ou abonnez-vous à ma newsletter. A dans un mois pour une nouvelle escale sonore. L'écho des papillons, des ailes et de l'espoir face au cancer.

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Description

Et si bouger, même un peu, devenait une manière de se soigner ? Et si le mouvement, même minime, redevenait un acte de résistance, de présence, de vie ?


Dans cet épisode, j’ai posé mes micros à Lyon, au Centre Ressource, un lieu chaleureux entièrement dédié à l’oncologie intégrative. C’est là que j’ai rencontré Marie Tournebize, coordinatrice du Centre Ressource Lyon et enseignante en activité physique adaptée (APA) au sein de la POP, une plateforme oncopluridisciplinaire de l’hôpital Louis Pradel.

Avec elle, nous avons parlé d’activité physique adaptée dans les parcours de soins en oncologie : quels bienfaits concrets pour les patients ? Comment adapter le mouvement à chaque étape de la maladie ? Pourquoi l’APA est bien plus qu’un sport santé ?

Marie partage son double engagement entre coordination d’un lieu ressource et accompagnement en hôpital de jour, mais aussi sa vision humaine, sensible et profondément engagée du soin global.

Dans cet épisode, vous découvrirez : comment l’APA peut améliorer la qualité de vie pendant et après les traitements, en quoi elle participe à la réduction des effets secondaires et du risque de récidive, comment elle permet de réinvestir son corps après le cancer, en douceur, dans le respect du rythme de chacun.

C’est un sujet qui me touche personnellement : l’activité physique m’accompagne depuis la première année de mon cancer, et m’aide à garder l’équilibre, jour après jour.

Et vous ? L’APA a-t-elle fait partie de votre parcours ? Le mouvement est-il pour vous aussi un soutien, une ressource, un chemin ? Je serais ravie de lire vos témoignages ou d’échanger avec vous, ici ou sur les réseaux.


Quelques graines semées dans cet épisode (ressource et liens) :

 

📷 Texte, son, image : une création nomade portée par Uriell Hirel
🎧 Production : Les 2 ailes d’Uriell


L'écho des papillons - des ailes et de l'espoir face au cancer -, est diffusé une fois par mois.

 




Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Uriell

    L'écho des papillons, des ailes et de l'espoir face au cancer.

  • Marie Tournebize

    Même s'il n'avance jamais fait d'activité physique, il est très important de se dire qu'il n'est jamais prêt pour s'y mettre. Et le mieux c'est peut-être d'être accompagné au départ pour savoir quoi faire, avec qui, à quelle intensité. ça peut être intéressant effectivement de donner un petit coup de boost quand on a du mal à trouver la motivation en tout cas en termes de d'acceptation du traitement continuer à avoir des objectifs conserver sa qualité de vie en fait continuer de sortir, continuer de manger, conserver sa masse musculaire c'est tout ce qu'on souhaite finalement le cancer n'est pas une finalité en soi en gros ça peut être le départ d'autres choses Bonjour,

  • Uriell

    je m'appelle Uriell, Uriell avec deux ailes, comme un papillon, symbole de résilience et de renaissance. Née de mon propre parcours face à un cancer colorectal, j'ai créé l'Echo des papillons, un podcast nomade réalisé à vélo et en camion. Mon but ? Recueillir sur ma route toute forme d'initiatives de parcours, sources d'espoir, afin de transmettre à mon tour un peu de lumière aux personnes touchées par un cancer. Cheminez avec moi au cœur de... de conversations intimes et conviviales partagées avec des hommes et des femmes qui ont transformé la maladie en force. Découvrez aussi une approche novatrice, globale et prometteuse dans le traitement du cancer, appelée oncologie intégrative. Et parce qu'être malade ne signifie pas renoncer à ses rêves, suivez-moi sur ma route dans mes réflexions et conseils personnels sur le voyage avec un cancer. Que ces dialogues et ces ressources vous aident à déployer vos ailes. Et dessinez votre chemin sur la voie de l'espoir et de la transformation, à l'image de la chrysalide qui devient papillon. Bon voyage sonore ! L'écho des papillons sort désormais un épisode par mois pour suivre un rythme plus doux et durable. Et si bouger même un peu devenait une manière de se poigner ? Et si le mouvement même minime redevenait un acte de résistance ? de présense, de vie. Dans cet épisode, je vous emmène à Lyon, où j'ai posé mes micros au Centre Ressources, un lieu qui accompagne les personnes touchées par le cancer à travers des activités collectives ou individuelles, pensées pour améliorer leur bien-être, leur qualité de vie, et les aider à devenir actrices de leur santé. Pour en savoir plus sur ce lieu inspirant, je vous invite à écouter l'épisode numéro 2 du podcast, qui lui est entièrement consacré. C'est donc là que j'ai rencontré Marie Tournebise. coordinatrice du centre. En parallèle, elle exerce à mi-temps comme enseignante en activité physique adaptée au sein de la POP, une plateforme onco-pluridisciplinaire située à l'hôpital neurologique Louis-Pradel. Elle y accompagne des patients et des patientes en cours de traitement aux âges confondus, quel que soit le type ou le stade de cancer à travers des séances d'activité physique adaptée, autrement nommée APA. Avec Marie, nous avons donc parlé de la place centrale de l'APA dans les parcours de soins. en oncologie. C'est un sujet qui me touche personnellement car j'ai moi-même été accompagnée dès la première année de mon cancer par un enseignant en APA. Depuis, je m'efforce de pratiquer une activité physique quotidienne d'environ une heure. Le sport a pris une place essentielle dans ma vie. En plus de m'avoir aidée à traverser des traitements, à retrouver de l'énergie, je sais que c'est grâce à cela que j'ai pu garder un bon équilibre à la fois physique et mental. Bien loin des injonctions à faire du sport, dans cet épisode, il est question de bienveillance. progressivité, d'un respect du rythme et surtout du mouvement juste. Car vous le verrez, bouger, même en douceur, peut changer beaucoup et avoir un impact profond, traverser les traitements, réduire les effets secondaires, diminuer le risque de récidive et réinvestir un corps trop souvent mis à mal. Allez, c'est parti, bon voyage sonore !

  • Uriell H.

    Bonjour Marie !

  • Marie Tournebize

    Bonjour !

  • Uriell

    Pour commencer,

  • Uriell H.

    Marie, pouvez-vous nous parler de votre parcours plutôt atypique et riche et de votre rôle au sein du Centre Ressources de Lyon ?

  • Marie Tournebize

    Moi, je suis arrivée dans l'activité physique via deux premières années de médecine déjà. J'ai fait deux années de médecine que j'ai raté à deux reprises. Je suis repartie en biologie après. J'ai fait trois ans de biologie. Je suis devenue assistante ingénieure laboratoire. Mais vraiment, tout ce qui était bipède, paillasse, toute seule devant ma hôte, ce n'était vraiment pas ce que je souhaitais faire dans ma vie. Je voulais vraiment le contact avec le patient. Et donc, c'est là où je me suis dirigée en STAPS, en licence 3 de STAPS, pour devenir éducatrice sportive. J'ai adoré. Je me suis dit que c'était ce que je voulais faire de ma vie. Et donc, c'est là où j'ai continué en master parce que je n'avais pas assez d'expérience. Donc, j'ai fait un master intervention et gestion en activité physique adaptée. C'est grâce à ce master, d'ailleurs, que j'ai connu le Centre Ressources Lyon. J'ai aussi fait un stage en milieu carcéral psychiatrique, où là, mon objectif, c'était d'initier les détenus au yoga et d'évaluer leur niveau de stress. Donc, bingo, on a diminué le niveau de stress des détenus. Mais voilà, j'ai fait des expériences incroyables à travers l'activité physique adaptée. Et voilà, c'est ce qui m'a amenée, après mon Master 2, à monter ma micro-entreprise, à intervenir aujourd'hui à l'hôpital et à être coordinatrice du Centre Ressources Lyon en parallèle. Donc voilà, disons que j'ai fait... Au départ, je ne savais pas trop où j'allais. Et puis maintenant, j'arrive bien à expliquer mon petit parcours, mon petit fil rouge.

  • Uriell H.

    Il y a un lien quand même. Voilà, il y a un lien entre tout ça.

  • Marie Tournebize

    Oh, il y a un lien. Ouais, ouais. Je pense que maintenant, oui.

  • Uriell H.

    En tout cas, on sent la passion pour l'activité physique adaptée, pour accompagner les patients.

  • Marie Tournebize

    Ah oui, je pense que c'est un métier passion. Je suis coordinatrice du Centre Ressources Lyon depuis maintenant plus d'un an. J'ai connu le Centre Ressources Lyon car j'ai fait mon alternance STAPS de Master 2, justement dans cette association, pour développer un dispositif APA, donc APA pour activité physique adaptée. L'idée était de mettre en place des séances, un bilan, pour pouvoir être sûre de répondre aux besoins des bénéficiaires, d'assurer le suivi et d'évaluer les personnes en fin de parcours pour savoir si l'activité physique adaptée avait été bénéfique pour elles. Donc j'ai développé dans ce sens des logiciels pour suivre au mieux tous les bénéficiaires. Cette aventure a duré un an au Centre Ressources Lyon et c'est grâce à cette expérience que je suis devenue coordinatrice. Connaissant un petit peu le fonctionnement interne du centre, c'était plus simple pour moi maintenant de développer d'autres compétences. Ici, on se concentre sur l'activité physique adaptée. En parallèle de mon salariat à mi-temps au Centre Ressources Lyon, je suis enseignante en activité physique adaptée à la POP, qui est la plateforme oncopluridisciplinaire, qui se trouve à l'hôpital neurologique Louis Pradel, où je passe trois demi-journées par semaine pour accompagner des patients, tout type de cancer, tout type d'âge. tout type de stade de la maladie aussi, à travers l'activité physique adaptée.

  • Uriell H.

    Ce lieu, ce n'est pas une association ?

  • Marie Tournebize

    Ce lieu, c'est un hôpital qui reçoit les patients en HDJ, donc en hôpital de jour. En fait, les patients viennent pour recevoir leur traitement. Et moi, je propose ces séances en parallèle de leur traitement, pendant leur traitement. Quand ils sont branchés sur... les chaises pour recevoir les chimios ou dans les lits. Tout dépend de l'état du patient. Et je propose, parce que j'ai aussi une collègue qui est avec moi, des séances ou en position allongée, en position assise ou bien debout, en fonction de ce qui est possible de faire le jour J.

  • Uriell H.

    D'accord, donc c'est très, très individualisé.

  • Marie Tournebize

    C'est complètement individualisé, étant donné que je ne fais que de l'individuel. C'est du one-one, vraiment. Alors, j'ai deux raisons pour lesquelles je fais de l'individuel dans cet endroit. Dans un premier temps, j'aime ce qui se passe en individuel. Je trouve qu'il émane plein de choses. Le patient se livre beaucoup plus. Et puis, pour ceux qui sont vraiment éloignés de la pratique de l'activité physique, peut-être pour ceux qui sont aussi sédentaires, il est plus simple parfois d'amener les choses en individuel pour que la personne apprenne par elle-même, progressivement, à se mettre dans l'activité physique sans avoir le regard des autres. pour pouvoir prendre confiance en vue d'intégrer ensuite un club, une asso pour pouvoir rejoindre un groupe. Donc ça, c'est la première des raisons. Et la deuxième des raisons, c'est que pour voir un patient à l'hôpital, il faut que je m'accorde avec les infirmières et aussi les docteurs et aussi les aides-soignantes. Donc ça fait beaucoup de logistique pour voir un patient et ce serait ingérable de faire du collectif. Donc je suis très heureuse de pouvoir faire de l'individuel au sein de la plateforme Onco pluridisciplinaire.

  • Uriell H.

    J'imagine que c'est volontaire. Les patients ne sont pas obligés.

  • Marie Tournebize

    Pas du tout. Ils ne sont pas obligés. C'est une proposition. D'ailleurs, je travaille en trois étapes. La première étape, c'est je rencontre le patient pour lui parler du programme que l'on peut faire ensemble, comprendre un petit peu comment lui déjà est en mouvement dans son quotidien, comment je vais pouvoir l'aider, l'aiguiller sur ce qu'on peut faire ensemble et lui laisser le temps de la réflexion avec lui-même, avec sa famille, avec son conjoint, pour savoir s'il a envie de suivre un programme à pas. La fois d'après, quand il revient. à la pop pour recevoir son deuxième traitement. C'est là où je retrouve le patient pour lui demander s'il veut donner suite à ce programme. La plupart du temps, dans 99% des cas, c'est une réponse qui est positive. Et nous procédons à ce moment-là au bilan. Le bilan, c'est un bilan d'activité physique adaptée, donc bilan des conditions physiques et psychologiques. J'ai tout un tas de questions pour connaître les antécédents du patient, pour connaître sa situation, les douleurs qu'il rencontre, de la tête aux pieds. On balaye absolument tout le corps. et pour apprendre à le connaître et que je ne commette pas d'impair en proposant des séances. Donc j'essaye de comprendre tous les points de vigilance à adopter et moi j'inclus tout ça dans toutes les séances que je prépare aux patients. À la suite de ce bilan, je propose le bilan à son oncologue pour qu'il me le valide et qu'il me signe un certificat médical de non-contre-indication à la pratique. Donc c'est en gros notre feu vert pour qu'on puisse débuter les séances. Et les séances commenceront la fois d'après. Des fois, j'ai eu l'occasion de faire bilan plus première séance. Et là, c'est chouette, on gagne du temps. Sachant qu'il n'est jamais trop tard pour se mettre en activité physique. Et que moi, mon objectif dans la vie, je pense que c'est de rompre la sédentarité des patients. Vraiment, ou de tout le monde en tout cas. Oui. Voilà. Exactement.

  • Uriell H.

    En prévention, de toute façon.

  • Marie Tournebize

    Exactement. Pour tous les bienfaits que l'activité physique apporte.

  • Uriell H.

    Et alors, ce qui est proposé à la POP, c'est ce qu'on trouve ailleurs en France, parce que ça a l'air quand même très spécifique.

  • Marie Tournebize

    Alors, l'activité physique adaptée est proposée dans de nombreux lieux, dans des associations, dans les hôpitaux. Ça se développe de plus en plus. Moi, je fais partie du coup des soins de support. Donc, c'est des soins pour accompagner la médecine conventionnelle, donc les chimiothérapies, les vrais traitements. Donc, il y a les traitements. Et il y a nous qui permettons d'accompagner ces traitements pour améliorer la qualité de vie du patient, diminuer certains effets secondaires. Donc, c'est des choses qui ne sont vraiment pas négligeables. Et dans le meilleur des mondes, on a des patients qui viennent pour recevoir leur chimio et qui disent qu'ils viennent pour les soins de support. Ils en oublient presque la chimio. Donc là, pour le coup, pour nous, c'est une mission qui est quand même accomplie. Oui,

  • Uriell H.

    quand ça arrive là, c'est sûr.

  • Marie Tournebize

    Je ne sais pas si j'ai répondu à la question.

  • Uriell H.

    Si, mais c'est parce qu'à titre personnel, moi, je connaissais. Et d'ailleurs, je voulais poser cette question. les soins de support, en effet, dans les instituts de cancérologie. Et je me demandais si ça se passait différemment à la POP, dans la manière de... Alors,

  • Marie Tournebize

    oui, souvent, on réalise la même chose, c'est-à-dire, on fait une présentation, on procède tous à un bilan pour connaître la personne, bilan des conditions physiques, avec des petits tests physiques aussi. Donc, on procède tous de la même manière. Après, les séances sont absolument toutes différentes. Il n'y en a aucune qui se ressemble. Et bien souvent, les séances qu'on prépare, ne ressemble en rien à celle qu'on va effectuer avec le patient parce qu'au final, il n'a pas envie de faire du cardio, il a envie de faire de la relax. Finalement, il est partant pour faire de la marche nordique dans le parc. Donc voilà, il y a une adaptation permanente. Donc en fonction de nos spécialités, moi j'ai une spécialité en yoga, vinyasa et yin yoga. Et c'est vrai que c'est des choses que j'aime beaucoup apporter aux patients parce que ça leur permet de développer l'équilibre, la coordination, la souplesse, toutes les techniques respiratoires nécessaires aussi pour gérer ses émotions. Tout le monde s'adapte un peu au public qu'on a en face de nous. Je pense que dans le processus de la part, on procède de la même manière. Par contre, dans la composition de nos séances, c'est tout le temps différent.

  • Uriell H.

    Par rapport aux différents types de sports santé qui existent, qui sont proposés, on peut en trouver dans les instituts de cancérologie, ou à la POP, ou je ne sais où, mais ça se développe de plus en plus en région. Et dans les communes, il existe le sport santé dont on peut bénéficier, mais ma... prêt pour se remettre en activité, accompagné par un éducateur sportif, c'est ça ?

  • Marie Tournebize

    Alors, effectivement, il y a les éducateurs sportifs, mais nous, on fait quand même attention, en tout cas dans les recrutements, on essaie de recruter des personnes qui ont fait une licence APA, suivie d'un master en activité physique adaptée en intervention et gestion, qui est très important, parce qu'il y a des formations sport santé de 40 heures. qui ne sont vraiment pas suffisantes pour accompagner des personnes atteintes de cancer. Donc c'est vrai qu'aujourd'hui, dans le monde du sport santé, il y a beaucoup de choses qui se développent. Il y a des appellations différentes aussi. On ne s'appelle pas de partout EAPA, enseignants en activité physique adaptée. Donc c'est pour ça que ça peut paraître flou pour les personnes. Maintenant, moi, je suis très à cheval avec mon appellation d'enseignante APA, donc j'essaie de le promouvoir en tout cas. Mais il faut faire attention aussi aux formations des coachs sportifs qui font une formation de 40 heures de sport santé et qui, du coup, accompagnent des patients qui ont de grandes pathologies. Il faut vraiment se méfier aussi de la formation qu'ont suivi les personnes. Le mieux,

  • Uriell H.

    quand même, pour que les auditeurs le sachent, c'est de se renseigner où, en fait, pour savoir comment faire ?

  • Marie Tournebize

    Aujourd'hui, on peut demander déjà à la mairie s'il y a des œufs à pas qui ont levé la main, qui se sont présentés dans les maisons sport santé aujourd'hui. Il y a beaucoup d'enseignants en activité physique adaptée qui se sont aussi présentés dans ces lieux, dans des associations, et demandés dans les hôpitaux parce que les soins de support se développent de plus en plus. Ça me fait penser qu'il est important de dire que moi, je ne suis pas financée par l'hôpital public. Je suis financée par deux associations, la Ligue contre le cancer et Courir pour elle. Ah, sans ces deux associations, je ne pourrais pas travailler. Voilà, donc l'hôpital nous prête les locaux et nous, nous sommes financés par des associations. Donc, disons que c'est un joli partage, mais dans un monde idéal, moi, j'aimerais beaucoup être salariée de l'hôpital. Ça rendrait mon métier un petit peu moins précaire, en tout cas.

  • Uriell H.

    Je reviens sur la manière dont se déroule l'accompagnement au sein de la POP. Donc, concrètement, vous accompagnez un patient, il est volontaire, vous avez fait un bilan. Comment vous faites pour l'accompagner ? Combien de séances ? Qu'est-ce que vous proposez ? Quel type d'activité physique ?

  • Marie Tournebize

    Alors... C'est très variable. Je dirais qu'en moyenne, j'assure en hôpital de jour environ 6 séances. Donc un programme de 6 voire 10 séances en fait. Il y a des patients que je ne vais voir qu'une seule fois. Et quand je sais que je ne vais les voir qu'une seule fois, pour plein de raisons différentes, je vais essayer de leur donner un maximum de bagage et je vais essayer de leur... En fait, je leur donne des connaissances pour qu'après ils puissent développer une autonomie dans la pratique. Une séance, ce n'est pas suffisant, on est bien d'accord. Donc quand je sais que je ne vais les voir qu'une seule fois, j'essaye de savoir où ils habitent et de leur donner tout ce qui existe autour de chez eux pour qu'ils puissent poursuivre. Voir s'il y a des œufs à pas aussi autour de chez eux. Mais là, du coup, se pose la question du financement. Parce que, voilà, il faudra les rémunérer. S'ils sont en auto-entreprise et qu'ils interviennent à domicile du patient, les financements sont autres. Alors qu'à l'hôpital, c'est gratuit pour les patients. Que nous sommes rémunérés par les assos. Je dirais qu'en moyenne, on va dire environ 10 séances. Pendant ces 10 séances, j'essaye de m'organiser pour donner tout ce que je connais comme bagage de connaissances à travers mes séances. C'est-à-dire, on va forcément faire une petite routine articulaire et musculaire pour dérouiller le corps. Donc ça, on va la pratiquer plusieurs fois. Ce sera même l'échauffement des autres séances. On va découvrir le renforcement musculaire du bas du corps, du haut du corps, comprendre les muscles, comprendre l'anatomie. si j'ai envie par exemple de hum de renforcer mon quadriceps, mon quadriceps, quel mouvement je peux faire ? Comment je peux étirer mon ischio-jambier ? Pourquoi c'est important d'équilibrer côté gauche, côté droit ? Comment je peux travailler mon équilibre au quotidien ? Comment je peux varier aussi toutes mes séances ? En yoga, qu'est-ce que je peux faire ? Qu'est-ce que je peux apprendre comme enchaînement à pratiquer chez moi ? Ensuite, en marche nordique, comprendre la technique. Pourquoi on le fait ? Comment on le fait ? Qu'est-ce que je peux varier ? L'intensité ? Comment je peux adapter les mouvements ? Voilà, j'essaye vraiment de... Pendant... mon programme de toucher un peu au renfort, au cardio, au pilates, au yoga, à la marche nordique, pour que le patient prenne plaisir à poursuivre au moins une des activités qu'on aura découvert ensemble. Oui,

  • Uriell H.

    pour certains ils découvrent, et en plus de ce que j'en sais, il est bien d'allier idéalement ces trois types de l'endurance, les renforcements musculaires...

  • Marie Tournebize

    Et puis voilà, j'essaye ! On essaye de faire un petit triptyque, un peu de cardio-respi, un peu de renfaux et un peu de relax à travers ou le yoga ou le pilates. Tout dépend de l'état émotionnel de la personne. Si c'est un patient très stressé, on va plutôt faire des techniques respiratoires en tenant peut-être des postures de yoga ou en faisant des enchaînements. Ou on calibre chaque mouvement à une respiration. Ou si la personne a envie peut-être de se tonifier, on va plutôt faire du pilates.

  • Uriell H.

    Encore une fois, c'est adapté.

  • Marie Tournebize

    Encore une fois, tout mouvement, en fait, c'est ce que je dis aux patients. Il est toujours possible de faire quelque chose. C'est-à-dire que dès l'instant où on respire, on est en vie, donc on peut travailler la technique respiratoire. Même chez un patient qui a une tumeur cérébrale et qui malheureusement a perdu de nombreuses fonctionnalités. On peut toujours faire quelque chose. Même allongé sur son lit, on peut faire des mouvements. Si on a la possibilité d'être en position assise sur un fauteuil roulant, on peut faire des mouvements. Et bien sûr, debout, on peut aussi faire des mouvements. Donc quoi qu'il arrive, peu importe l'état. Alors, sauf si le patient à l'instant T est nauséeux. jamais je forcerai un patient à faire quoi que ce soit. Et de toute façon, c'est sur leur volontariat. En aucun cas, je leur impose quoi que ce soit. C'est eux qui choisissent de poursuivre la séance avec moi. Mais vraiment, la plupart du temps, ils savent que j'adapte tout. Donc, ils sont contents en fin de séance d'avoir produit des mouvements dans la séance.

  • Uriell

    Je fais une courte pause pour vous dire que si ce podcast libre et artisanal vous touche, vous inspire ou vous fait du bien, pensez à le partager, à vous abonner ou à semer quelques étoiles sur votre plateforme préférée. C'est grâce à vos petits gestes que l'écho des papillons peut continuer de voyager plus loin.

  • Uriell H.

    Et donc, pendant la séance,

  • Marie Tournebize

    on est bien d'accord s'ils sont en plein passage du traitement ?

  • Uriell H.

    En plein passage du traitement, c'est ça. Et donc, parfois,

  • Marie Tournebize

    vous avez l'administration. En pleine administration du traitement, c'est encore mieux.

  • Uriell

    C'est encore mieux.

  • Uriell H.

    Et donc, ça peut se faire dans la chambre ou à l'extérieur ?

  • Marie Tournebize

    Exactement. Donc, on a la chance, l'hôpital nous propose deux salles de soins de support. Donc, on a... Moi, je suis avec d'autres soins de support aussi. Il y a la socio-esthéticienne, les psychomotriciennes, l'art-thérapeute. Il y a plein de personnes qui proposent des soins de support. Et on a la chance d'avoir une salle, donc je m'accorde avec mes collègues. Mais elles sont vraiment gentilles parce que souvent, j'ai la salle. Parce que j'ai un vélo à l'intérieur de cette salle, donc pour travailler le cardio, c'est top. Je n'ai jamais de problème avec la disponibilité de la salle. Donc, ou je les emmène dans cette salle, ou alors on fait les séances directement en chambre. S'ils ont une chambre seule, on reste en chambre. S'ils sont dans une chambre avec deux ou trois sièges, c'est où on motive toute la chambre et tout le monde le fait en même temps. Et ça, c'est vraiment trop chouette. Ça ne se passe pas tous les quatre matins, mais ça arrive. En tout cas, on a des rideaux entre les... On construit des cloisons rapidement à l'hôpital. On tire le rideau et on a la possibilité de faire notre petite séance en intimité, plus ou moins transparente avec le rideau s'il y a du soleil.

  • Uriell H.

    D'accord. Est-ce que vous êtes en mesure d'expliquer quels sont les bénéfices concrètement au niveau des cellules cancéreuses lorsqu'on pratique une activité physique ?

  • Marie Tournebize

    Je connais les bénéfices physiologiques. C'est-à-dire déjà, et je pense que c'est la chose à retenir, pratiquer une activité physique de façon régulière, on diminue la fatigue de 33%. Rien que ce chiffre-là, il est hyper important. Donc diminuer la fatigue, c'est aussi améliorer sa qualité de vie. Quand on sait que la fatigue, c'est quand même le premier symptôme à apparaître et le dernier à disparaître. Quand je dis pratiquer une activité physique de façon régulière, donc là, c'est les recommandations de l'Organisation mondiale de la santé, c'est pratiquer 30 minutes d'activité physique à intensité modérée à élever, 5 fois par semaine, 30 minutes par jour, en évitant 2 jours consécutifs sans pratiquer. C'est-à-dire qu'on ne se fait pas un lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi, je pratique et samedi, dimanche, canapé. On essaye de mettre les jours de pause mercredi, samedi ou jeudi, dimanche. On voit en fonction de son programme. Mais l'idée, c'est quand même d'avoir une mobilité régulière au fil de sa semaine. Ça peut être aller marcher. étant donné que la marche réactive la circulation sanguine, veineuse, lymphatique, c'est extraordinaire, c'est déjà le meilleur cadeau qu'on peut donner à son corps. On dit qu'il faut entre 4000 et 6000 pas par jour environ, donc après il faut arriver à s'écouter. Il y a des patients qui ne pourront pas faire 2000 pas par jour. Donc en fonction de son état, si déjà on arrive à faire le tour de sa maison, de son appartement, déjà rien qu'au sein d'un appartement on fait plein d'aller-retour, on ne se rend pas compte en fait. Un petit podomètre ça peut être intéressant pour avoir juste une indication du nombre de pas par jour qu'on fait. Moi, typiquement, j'ai une montre connectée. Je n'étais pas connectée avant, mais là, je le deviens. Et j'avoue que je suis assez à cheval sur le nombre de pas par jour que je fais. Je ressens des bienfaits dans mon sommeil, dans ma relation à la nourriture aussi. Ça me fait du bien de savoir que j'ai fait mes pas par jour. Je me sens bien dans mon corps.

  • Uriell H.

    D'ailleurs, tout à l'heure, quand je suis arrivée, vous étiez au téléphone, dehors.

  • Marie Tournebize

    En marche, exactement. On allie l'utile à l'agréable. Oui, c'est exactement ça. Et d'ailleurs, il est 3h44, j'ai fait 10 700 pas. Je suis quand même contente de ma journée. Mais ce n'est pas fini. C'est pas environ 20 000 pas par jour. Ah oui ? Oui, oui. C'est pas mal. Une bonne activité physique. Et donc, pour revenir aux recommandations de l'Organisation mondiale de la santé, quand on parle de l'intensité modérée à élevée, cette intensité modérée à élevée, elle est très importante. Il y a trois intensités. On parle de l'intensité légère, modérée à élevée et élevée. Moi je ne mettrais jamais les patients dans une intensité dans le rouge. Donc c'est-à-dire, on utilise pour se faire une échelle qui s'appelle l'échelle de Borg, qui va de 0 à 10. 0, c'est une intensité très très facile, 10, c'est une intensité très très difficile. On dit qu'une intensité modérée à élevé, on est entre 5, 6, 7. 5, 6, 7 sur 10. Qu'est-ce que ça veut dire ? Parce que là, ça reste des chiffres. En termes d'indicateurs corporels, il faut commencer à avoir une petite sudation. Alors, vous allez me dire, chacun sa sudation, c'est une réalité. Maintenant, si on commence à sentir un petit peu de transpiration en dessous des aisselles, en tout cas, c'est déjà un premier indicateur. Et le deuxième indicateur, c'est d'arriver à parler tout en faisant son activité physique. Il ne faut pas avoir une conversation complètement assurée. Ça voudra dire qu'on est dans une intensité beaucoup trop élevée. Il faut pouvoir faire sa pratique tout en continuant de parler, en reprenant quand même sa respiration assez régulièrement.

  • Uriell H.

    Est-ce que vous pouvez nous expliquer ce que ça apporte ? Quels sont les bénéfices ? à court terme dans les médias et à plus long terme pour les patients ?

  • Marie Tournebize

    La liste est longue, mais je vais citer peut-être les plus importants bénéfices, en tout cas ceux qui vont améliorer la qualité de vie du patient. Dans un premier temps, ça va réduire la fatigue. C'est prouvé scientifiquement qu'on réduit de 33% la fatigue. C'est vraiment un chiffre qu'il faut intégrer, qui n'est pas négligeable. Comme je le disais tout à l'heure, c'est le premier symptôme à apparaître et c'est le dernier à disparaître et c'est le plus handicapant. Quand on est fatigué, on ne peut rien faire. Donc, on détériore sa qualité de vie. Donc vraiment, cette info, elle est très importante. On améliore le sommeil et aussi l'image du corps. Et on diminue le risque de sarcopénie, qui est une diminution de la masse musculaire. Voilà.

  • Uriell H.

    Qui est très importante pour continuer à bénéficier des chimiothérapies.

  • Marie Tournebize

    Exactement. C'est un métabolisme qui fonctionne. Donc, ne pas négliger aussi ce bénéfice-là. Et également, il a été prouvé que... Cela permet un meilleur respect du suivi des traitements en améliorant la tolérance et en diminuant aussi les éventuels effets secondaires. Voilà, donc ça c'est pour le moyen terme. Pour le plus long terme, on dit que la pratique d'une activité physique après diagnostic d'un cancer du sein diminue de 24% le risque de récidive. Donc voilà, le chiffre parle de lui-même. Et de 28% le risque de décès par cancer.

  • Uriell H.

    Tout cancer confondu. Oui. C'est une moyenne, mais oui.

  • Marie Tournebize

    C'est une moyenne. Mais voilà, je pense que c'est vraiment des chiffres qui ne sont pas négligeables. Et pour terminer, également, l'activité physique adaptée réduit de 39% après le diagnostic d'un cancer colorectal. Donc, je pense que les chiffres parlent de même.

  • Uriell H.

    Est-ce qu'on peut considérer l'activité physique comme un médicament ?

  • Marie Tournebize

    Comme un très bon accompagnement en parallèle. Vraiment, l'activité physique ne remplacera pas les traitements. Vraiment, en aucun cas, on est bien d'accord. Par contre, en termes d'acceptation du traitement, continuer à avoir des objectifs, conserver sa qualité de vie, en fait, continuer de sortir, continuer de manger, conserver sa masse musculaire, c'est tout ce qu'on souhaite. Finalement, le cancer n'est pas une finalité en soi. Au contraire, ça peut être le départ d'autre chose. Il faut garder confiance et continuer toute sa vie. Et même si nous n'avons jamais fait d'activité physique, Il est très important de se dire qu'il n'est jamais trop tard pour s'y mettre. Et le mieux, c'est peut-être d'être accompagné au départ pour savoir quand faire, quoi faire, avec qui, à quelle intensité. Ça peut être intéressant, effectivement, de se donner un petit coup de boost quand on a du mal à trouver la motivation, en tout cas.

  • Uriell H.

    Est-ce que vous avez l'exemple de patients que vous avez accompagnés pour qui l'activité physique a été vraiment apportée des bénéfices concrets et visibles ?

  • Marie Tournebize

    Bien sûr ! Alors... Déjà, j'ai un patient qui me vient en tête, qui a débuté les semi-marathons, depuis qu'on a commencé le programme APA. Ça fait six mois qu'il fait... Il n'en a pas fait beaucoup, il en a déjà fait deux, mais c'est déjà énorme. Il s'est remis à la course à pied, alors que ça faisait plus de dix ans qu'il n'en avait pas pratiqué. Je trouve que c'est une belle revanche qu'il a prise. J'ai une autre patiente également qui est suivie, elle, pour son quatrième cancer. et euh je sais pas qui en plus a des pathologies en rapport avec la nourriture, donc elle a vraiment une pathologie assez lourde, qui a repris confiance en son corps, qui aujourd'hui arrive à se regarder dans le miroir, qui aujourd'hui accepte que je la replace lors de nos séances de yoga. Donc on fait notre petit chemin ensemble comme ça et en fait quand elle vient suivre sa chimiothérapie à la pop, elle vient... pour les séances d'activité physique. Et donc, c'est vraiment incroyable. Et puis, quand elle a fini sa séance, elle va le dire à tout le monde qu'elle y est arrivée, qu'elle a réussi, qu'elle a des ressources, qu'elle a des capacités et qu'elle n'en avait pas conscience. Ça leur donne confiance. Tout à fait. Et je pense à une autre patiente qui n'avait jamais fait de sport, jamais d'activité physique. Alors, elle se mettait un peu en mouvement dans la journée, dans son jardin, ce qui est déjà de l'activité physique. très important de le signaler, tout ce qu'on fait. du matin jusqu'au soir, représente une dépense énergétique. Donc ça, il ne faut pas le négliger. Mais elle n'avait jamais fait d'autres sports. Et ensemble, on a découvert, enfin, je lui ai fait découvrir la marche nordique. Aujourd'hui, trois fois par semaine, elle fait trois sorties de marche nordique. Elle a même recruté des amis à elle et elles font des sorties de marche nordique. Donc, je trouve ça vraiment incroyable. Et les patients aussi qui n'ont pas, et ça, j'aime beaucoup les patients qui n'ont pas forcément de connaissances de leur schéma corporel. Et on le découvre tout ensemble. Par exemple, ils ne savaient pas qu'ils pouvaient bouger le bassin en rotation d'avant vers l'arrière. Comment étirer le dos ? Comment ouvrir au niveau du plexus solaire ? Tout ce qui est étirement, tout ça, moi, j'adore faire découvrir à une personne de 60, 70 ans, 80 ans, des mouvements. Je trouve ça extraordinaire. Alors, c'est dommage pour elle, mais en tout cas, il n'est jamais trop tard. En tout cas, aujourd'hui, les patients, quand ils découvrent qu'ils peuvent faire tel et tel mouvement, ils sont ravis. Ils les refont chez eux avec leur épouse. avec leur épouse, époux, avec leurs enfants. Des fois, j'ai même un patient qui m'a dit que maintenant, tous les matins, toute la famille se retrouve à 8h avant d'aller à l'école et ils refont tous la routine articulaire et musculaire. Moi, je trouve ça extraordinaire. Voilà. Il ne faut pas me rencontrer parce que je change les vies des gens après. Les matinées ne sont plus les mêmes. Du coup, c'est chouette. Ils sont tous prêts à commencer la journée en pleine conscience. Donc, c'est un moment aussi de partage. Voilà, j'essaye de planter une petite graine et puis après, les graines germent. Ou non. Mais en tout cas, j'espère que ça germe quand même.

  • Uriell H.

    S'il y avait des contre-indications absolues à la pratique de l'activité physique quand on est en traitement, ce serait ?

  • Marie Tournebize

    Hypertension artérielle, on évite de mettre la tête en bas. On fait bien attention à tout ce qui est prothèse, tout ce qui est cicatrice. Maintenant, ce n'est pas parce qu'on a, par exemple, un cancer du sein avec peut-être, je ne sais pas... une métastase quelque part ou un autre type de cancer qu'on doit s'arrêter de vivre. Ce n'est pas parce qu'on a aussi une prothèse de hanche à gauche et une capsulie sur l'épaule droite qu'on se dit qu'on ne peut plus rien faire. Bien sûr que non. Il y a la jambe gauche qui fonctionne et le bras droit qui fonctionne. Alors, je ne sais plus dans quel sens je l'ai dit. Mais en tout cas, il faut se reposer sur ce qui fonctionne aussi parce que c'est le pilier, c'est un pilier. Et que l'activité physique aussi fait partie du triptyque de la vie avec l'alimentation, le sommeil. on est sur quand même les trois bases de notre vie où il faut prendre soin de ces trois piliers. Et quand on joue sur l'activité physique, on a plus faim et on dort mieux. Donc, bingo, quoi.

  • Uriell

    Oui, c'est tout béni.

  • Marie Tournebize

    Tout à fait.

  • Uriell

    C'est le beau mot de la fin, je pense. Une belle conclusion.

  • Uriell H.

    On va s'arrêter là, parce que là, vous avez une grosse réunion. Merci infiniment, Marie, pour ce bel échange et ces informations pratiques.

  • Marie Tournebize

    Merci.

  • Uriell H.

    Ce qui aidera certainement les auditeurs.

  • Marie Tournebize

    Merci. Merci beaucoup, je vous remercie.

  • Uriell

    Et vous, avez-vous eu aussi la chance de découvrir les bienfaits de l'activité physique adaptée dans votre parcours ? Le mouvement fait-il partie de vos ressources pour traverser les traitements ou la vie après le cancer ? Je serais heureuse de lire vos partages ou d'en discuter avec vous, ici ou sur les réseaux. Et n'oubliez pas, toutes les ressources évoquées dans cet épisode sont indiquées dans le descriptif. Prenez le temps d'y faire un détour, on y trouve parfois des trésors. Merci de voir voyager avec moi jusqu'au bout de cet épisode. Le souffle de ce podcast existe grâce à vous. Alors, si vous avez envie de faire voyager encore un peu plus loin l'écho des papillons, voici comment vous pouvez l'aider à déployer ses ailes. Soit en en parlant autour de vous, en partageant l'épisode, ou en semant quelques étoiles sur votre plateforme d'écoute préférée. Et si le cœur vous en dit, vous pouvez aussi soutenir ce projet indépendant, artisanal, encore jeune mais portant... portée avec force et conviction via ma cagnotte participative ou en découvrant mes photographies de voyage sur lesdezelduriel.com. Enfin pour suivre mes aventures nomades et créatives, rendez-vous sur la volubile ou abonnez-vous à ma newsletter. A dans un mois pour une nouvelle escale sonore. L'écho des papillons, des ailes et de l'espoir face au cancer.

Description

Et si bouger, même un peu, devenait une manière de se soigner ? Et si le mouvement, même minime, redevenait un acte de résistance, de présence, de vie ?


Dans cet épisode, j’ai posé mes micros à Lyon, au Centre Ressource, un lieu chaleureux entièrement dédié à l’oncologie intégrative. C’est là que j’ai rencontré Marie Tournebize, coordinatrice du Centre Ressource Lyon et enseignante en activité physique adaptée (APA) au sein de la POP, une plateforme oncopluridisciplinaire de l’hôpital Louis Pradel.

Avec elle, nous avons parlé d’activité physique adaptée dans les parcours de soins en oncologie : quels bienfaits concrets pour les patients ? Comment adapter le mouvement à chaque étape de la maladie ? Pourquoi l’APA est bien plus qu’un sport santé ?

Marie partage son double engagement entre coordination d’un lieu ressource et accompagnement en hôpital de jour, mais aussi sa vision humaine, sensible et profondément engagée du soin global.

Dans cet épisode, vous découvrirez : comment l’APA peut améliorer la qualité de vie pendant et après les traitements, en quoi elle participe à la réduction des effets secondaires et du risque de récidive, comment elle permet de réinvestir son corps après le cancer, en douceur, dans le respect du rythme de chacun.

C’est un sujet qui me touche personnellement : l’activité physique m’accompagne depuis la première année de mon cancer, et m’aide à garder l’équilibre, jour après jour.

Et vous ? L’APA a-t-elle fait partie de votre parcours ? Le mouvement est-il pour vous aussi un soutien, une ressource, un chemin ? Je serais ravie de lire vos témoignages ou d’échanger avec vous, ici ou sur les réseaux.


Quelques graines semées dans cet épisode (ressource et liens) :

 

📷 Texte, son, image : une création nomade portée par Uriell Hirel
🎧 Production : Les 2 ailes d’Uriell


L'écho des papillons - des ailes et de l'espoir face au cancer -, est diffusé une fois par mois.

 




Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Uriell

    L'écho des papillons, des ailes et de l'espoir face au cancer.

  • Marie Tournebize

    Même s'il n'avance jamais fait d'activité physique, il est très important de se dire qu'il n'est jamais prêt pour s'y mettre. Et le mieux c'est peut-être d'être accompagné au départ pour savoir quoi faire, avec qui, à quelle intensité. ça peut être intéressant effectivement de donner un petit coup de boost quand on a du mal à trouver la motivation en tout cas en termes de d'acceptation du traitement continuer à avoir des objectifs conserver sa qualité de vie en fait continuer de sortir, continuer de manger, conserver sa masse musculaire c'est tout ce qu'on souhaite finalement le cancer n'est pas une finalité en soi en gros ça peut être le départ d'autres choses Bonjour,

  • Uriell

    je m'appelle Uriell, Uriell avec deux ailes, comme un papillon, symbole de résilience et de renaissance. Née de mon propre parcours face à un cancer colorectal, j'ai créé l'Echo des papillons, un podcast nomade réalisé à vélo et en camion. Mon but ? Recueillir sur ma route toute forme d'initiatives de parcours, sources d'espoir, afin de transmettre à mon tour un peu de lumière aux personnes touchées par un cancer. Cheminez avec moi au cœur de... de conversations intimes et conviviales partagées avec des hommes et des femmes qui ont transformé la maladie en force. Découvrez aussi une approche novatrice, globale et prometteuse dans le traitement du cancer, appelée oncologie intégrative. Et parce qu'être malade ne signifie pas renoncer à ses rêves, suivez-moi sur ma route dans mes réflexions et conseils personnels sur le voyage avec un cancer. Que ces dialogues et ces ressources vous aident à déployer vos ailes. Et dessinez votre chemin sur la voie de l'espoir et de la transformation, à l'image de la chrysalide qui devient papillon. Bon voyage sonore ! L'écho des papillons sort désormais un épisode par mois pour suivre un rythme plus doux et durable. Et si bouger même un peu devenait une manière de se poigner ? Et si le mouvement même minime redevenait un acte de résistance ? de présense, de vie. Dans cet épisode, je vous emmène à Lyon, où j'ai posé mes micros au Centre Ressources, un lieu qui accompagne les personnes touchées par le cancer à travers des activités collectives ou individuelles, pensées pour améliorer leur bien-être, leur qualité de vie, et les aider à devenir actrices de leur santé. Pour en savoir plus sur ce lieu inspirant, je vous invite à écouter l'épisode numéro 2 du podcast, qui lui est entièrement consacré. C'est donc là que j'ai rencontré Marie Tournebise. coordinatrice du centre. En parallèle, elle exerce à mi-temps comme enseignante en activité physique adaptée au sein de la POP, une plateforme onco-pluridisciplinaire située à l'hôpital neurologique Louis-Pradel. Elle y accompagne des patients et des patientes en cours de traitement aux âges confondus, quel que soit le type ou le stade de cancer à travers des séances d'activité physique adaptée, autrement nommée APA. Avec Marie, nous avons donc parlé de la place centrale de l'APA dans les parcours de soins. en oncologie. C'est un sujet qui me touche personnellement car j'ai moi-même été accompagnée dès la première année de mon cancer par un enseignant en APA. Depuis, je m'efforce de pratiquer une activité physique quotidienne d'environ une heure. Le sport a pris une place essentielle dans ma vie. En plus de m'avoir aidée à traverser des traitements, à retrouver de l'énergie, je sais que c'est grâce à cela que j'ai pu garder un bon équilibre à la fois physique et mental. Bien loin des injonctions à faire du sport, dans cet épisode, il est question de bienveillance. progressivité, d'un respect du rythme et surtout du mouvement juste. Car vous le verrez, bouger, même en douceur, peut changer beaucoup et avoir un impact profond, traverser les traitements, réduire les effets secondaires, diminuer le risque de récidive et réinvestir un corps trop souvent mis à mal. Allez, c'est parti, bon voyage sonore !

  • Uriell H.

    Bonjour Marie !

  • Marie Tournebize

    Bonjour !

  • Uriell

    Pour commencer,

  • Uriell H.

    Marie, pouvez-vous nous parler de votre parcours plutôt atypique et riche et de votre rôle au sein du Centre Ressources de Lyon ?

  • Marie Tournebize

    Moi, je suis arrivée dans l'activité physique via deux premières années de médecine déjà. J'ai fait deux années de médecine que j'ai raté à deux reprises. Je suis repartie en biologie après. J'ai fait trois ans de biologie. Je suis devenue assistante ingénieure laboratoire. Mais vraiment, tout ce qui était bipède, paillasse, toute seule devant ma hôte, ce n'était vraiment pas ce que je souhaitais faire dans ma vie. Je voulais vraiment le contact avec le patient. Et donc, c'est là où je me suis dirigée en STAPS, en licence 3 de STAPS, pour devenir éducatrice sportive. J'ai adoré. Je me suis dit que c'était ce que je voulais faire de ma vie. Et donc, c'est là où j'ai continué en master parce que je n'avais pas assez d'expérience. Donc, j'ai fait un master intervention et gestion en activité physique adaptée. C'est grâce à ce master, d'ailleurs, que j'ai connu le Centre Ressources Lyon. J'ai aussi fait un stage en milieu carcéral psychiatrique, où là, mon objectif, c'était d'initier les détenus au yoga et d'évaluer leur niveau de stress. Donc, bingo, on a diminué le niveau de stress des détenus. Mais voilà, j'ai fait des expériences incroyables à travers l'activité physique adaptée. Et voilà, c'est ce qui m'a amenée, après mon Master 2, à monter ma micro-entreprise, à intervenir aujourd'hui à l'hôpital et à être coordinatrice du Centre Ressources Lyon en parallèle. Donc voilà, disons que j'ai fait... Au départ, je ne savais pas trop où j'allais. Et puis maintenant, j'arrive bien à expliquer mon petit parcours, mon petit fil rouge.

  • Uriell H.

    Il y a un lien quand même. Voilà, il y a un lien entre tout ça.

  • Marie Tournebize

    Oh, il y a un lien. Ouais, ouais. Je pense que maintenant, oui.

  • Uriell H.

    En tout cas, on sent la passion pour l'activité physique adaptée, pour accompagner les patients.

  • Marie Tournebize

    Ah oui, je pense que c'est un métier passion. Je suis coordinatrice du Centre Ressources Lyon depuis maintenant plus d'un an. J'ai connu le Centre Ressources Lyon car j'ai fait mon alternance STAPS de Master 2, justement dans cette association, pour développer un dispositif APA, donc APA pour activité physique adaptée. L'idée était de mettre en place des séances, un bilan, pour pouvoir être sûre de répondre aux besoins des bénéficiaires, d'assurer le suivi et d'évaluer les personnes en fin de parcours pour savoir si l'activité physique adaptée avait été bénéfique pour elles. Donc j'ai développé dans ce sens des logiciels pour suivre au mieux tous les bénéficiaires. Cette aventure a duré un an au Centre Ressources Lyon et c'est grâce à cette expérience que je suis devenue coordinatrice. Connaissant un petit peu le fonctionnement interne du centre, c'était plus simple pour moi maintenant de développer d'autres compétences. Ici, on se concentre sur l'activité physique adaptée. En parallèle de mon salariat à mi-temps au Centre Ressources Lyon, je suis enseignante en activité physique adaptée à la POP, qui est la plateforme oncopluridisciplinaire, qui se trouve à l'hôpital neurologique Louis Pradel, où je passe trois demi-journées par semaine pour accompagner des patients, tout type de cancer, tout type d'âge. tout type de stade de la maladie aussi, à travers l'activité physique adaptée.

  • Uriell H.

    Ce lieu, ce n'est pas une association ?

  • Marie Tournebize

    Ce lieu, c'est un hôpital qui reçoit les patients en HDJ, donc en hôpital de jour. En fait, les patients viennent pour recevoir leur traitement. Et moi, je propose ces séances en parallèle de leur traitement, pendant leur traitement. Quand ils sont branchés sur... les chaises pour recevoir les chimios ou dans les lits. Tout dépend de l'état du patient. Et je propose, parce que j'ai aussi une collègue qui est avec moi, des séances ou en position allongée, en position assise ou bien debout, en fonction de ce qui est possible de faire le jour J.

  • Uriell H.

    D'accord, donc c'est très, très individualisé.

  • Marie Tournebize

    C'est complètement individualisé, étant donné que je ne fais que de l'individuel. C'est du one-one, vraiment. Alors, j'ai deux raisons pour lesquelles je fais de l'individuel dans cet endroit. Dans un premier temps, j'aime ce qui se passe en individuel. Je trouve qu'il émane plein de choses. Le patient se livre beaucoup plus. Et puis, pour ceux qui sont vraiment éloignés de la pratique de l'activité physique, peut-être pour ceux qui sont aussi sédentaires, il est plus simple parfois d'amener les choses en individuel pour que la personne apprenne par elle-même, progressivement, à se mettre dans l'activité physique sans avoir le regard des autres. pour pouvoir prendre confiance en vue d'intégrer ensuite un club, une asso pour pouvoir rejoindre un groupe. Donc ça, c'est la première des raisons. Et la deuxième des raisons, c'est que pour voir un patient à l'hôpital, il faut que je m'accorde avec les infirmières et aussi les docteurs et aussi les aides-soignantes. Donc ça fait beaucoup de logistique pour voir un patient et ce serait ingérable de faire du collectif. Donc je suis très heureuse de pouvoir faire de l'individuel au sein de la plateforme Onco pluridisciplinaire.

  • Uriell H.

    J'imagine que c'est volontaire. Les patients ne sont pas obligés.

  • Marie Tournebize

    Pas du tout. Ils ne sont pas obligés. C'est une proposition. D'ailleurs, je travaille en trois étapes. La première étape, c'est je rencontre le patient pour lui parler du programme que l'on peut faire ensemble, comprendre un petit peu comment lui déjà est en mouvement dans son quotidien, comment je vais pouvoir l'aider, l'aiguiller sur ce qu'on peut faire ensemble et lui laisser le temps de la réflexion avec lui-même, avec sa famille, avec son conjoint, pour savoir s'il a envie de suivre un programme à pas. La fois d'après, quand il revient. à la pop pour recevoir son deuxième traitement. C'est là où je retrouve le patient pour lui demander s'il veut donner suite à ce programme. La plupart du temps, dans 99% des cas, c'est une réponse qui est positive. Et nous procédons à ce moment-là au bilan. Le bilan, c'est un bilan d'activité physique adaptée, donc bilan des conditions physiques et psychologiques. J'ai tout un tas de questions pour connaître les antécédents du patient, pour connaître sa situation, les douleurs qu'il rencontre, de la tête aux pieds. On balaye absolument tout le corps. et pour apprendre à le connaître et que je ne commette pas d'impair en proposant des séances. Donc j'essaye de comprendre tous les points de vigilance à adopter et moi j'inclus tout ça dans toutes les séances que je prépare aux patients. À la suite de ce bilan, je propose le bilan à son oncologue pour qu'il me le valide et qu'il me signe un certificat médical de non-contre-indication à la pratique. Donc c'est en gros notre feu vert pour qu'on puisse débuter les séances. Et les séances commenceront la fois d'après. Des fois, j'ai eu l'occasion de faire bilan plus première séance. Et là, c'est chouette, on gagne du temps. Sachant qu'il n'est jamais trop tard pour se mettre en activité physique. Et que moi, mon objectif dans la vie, je pense que c'est de rompre la sédentarité des patients. Vraiment, ou de tout le monde en tout cas. Oui. Voilà. Exactement.

  • Uriell H.

    En prévention, de toute façon.

  • Marie Tournebize

    Exactement. Pour tous les bienfaits que l'activité physique apporte.

  • Uriell H.

    Et alors, ce qui est proposé à la POP, c'est ce qu'on trouve ailleurs en France, parce que ça a l'air quand même très spécifique.

  • Marie Tournebize

    Alors, l'activité physique adaptée est proposée dans de nombreux lieux, dans des associations, dans les hôpitaux. Ça se développe de plus en plus. Moi, je fais partie du coup des soins de support. Donc, c'est des soins pour accompagner la médecine conventionnelle, donc les chimiothérapies, les vrais traitements. Donc, il y a les traitements. Et il y a nous qui permettons d'accompagner ces traitements pour améliorer la qualité de vie du patient, diminuer certains effets secondaires. Donc, c'est des choses qui ne sont vraiment pas négligeables. Et dans le meilleur des mondes, on a des patients qui viennent pour recevoir leur chimio et qui disent qu'ils viennent pour les soins de support. Ils en oublient presque la chimio. Donc là, pour le coup, pour nous, c'est une mission qui est quand même accomplie. Oui,

  • Uriell H.

    quand ça arrive là, c'est sûr.

  • Marie Tournebize

    Je ne sais pas si j'ai répondu à la question.

  • Uriell H.

    Si, mais c'est parce qu'à titre personnel, moi, je connaissais. Et d'ailleurs, je voulais poser cette question. les soins de support, en effet, dans les instituts de cancérologie. Et je me demandais si ça se passait différemment à la POP, dans la manière de... Alors,

  • Marie Tournebize

    oui, souvent, on réalise la même chose, c'est-à-dire, on fait une présentation, on procède tous à un bilan pour connaître la personne, bilan des conditions physiques, avec des petits tests physiques aussi. Donc, on procède tous de la même manière. Après, les séances sont absolument toutes différentes. Il n'y en a aucune qui se ressemble. Et bien souvent, les séances qu'on prépare, ne ressemble en rien à celle qu'on va effectuer avec le patient parce qu'au final, il n'a pas envie de faire du cardio, il a envie de faire de la relax. Finalement, il est partant pour faire de la marche nordique dans le parc. Donc voilà, il y a une adaptation permanente. Donc en fonction de nos spécialités, moi j'ai une spécialité en yoga, vinyasa et yin yoga. Et c'est vrai que c'est des choses que j'aime beaucoup apporter aux patients parce que ça leur permet de développer l'équilibre, la coordination, la souplesse, toutes les techniques respiratoires nécessaires aussi pour gérer ses émotions. Tout le monde s'adapte un peu au public qu'on a en face de nous. Je pense que dans le processus de la part, on procède de la même manière. Par contre, dans la composition de nos séances, c'est tout le temps différent.

  • Uriell H.

    Par rapport aux différents types de sports santé qui existent, qui sont proposés, on peut en trouver dans les instituts de cancérologie, ou à la POP, ou je ne sais où, mais ça se développe de plus en plus en région. Et dans les communes, il existe le sport santé dont on peut bénéficier, mais ma... prêt pour se remettre en activité, accompagné par un éducateur sportif, c'est ça ?

  • Marie Tournebize

    Alors, effectivement, il y a les éducateurs sportifs, mais nous, on fait quand même attention, en tout cas dans les recrutements, on essaie de recruter des personnes qui ont fait une licence APA, suivie d'un master en activité physique adaptée en intervention et gestion, qui est très important, parce qu'il y a des formations sport santé de 40 heures. qui ne sont vraiment pas suffisantes pour accompagner des personnes atteintes de cancer. Donc c'est vrai qu'aujourd'hui, dans le monde du sport santé, il y a beaucoup de choses qui se développent. Il y a des appellations différentes aussi. On ne s'appelle pas de partout EAPA, enseignants en activité physique adaptée. Donc c'est pour ça que ça peut paraître flou pour les personnes. Maintenant, moi, je suis très à cheval avec mon appellation d'enseignante APA, donc j'essaie de le promouvoir en tout cas. Mais il faut faire attention aussi aux formations des coachs sportifs qui font une formation de 40 heures de sport santé et qui, du coup, accompagnent des patients qui ont de grandes pathologies. Il faut vraiment se méfier aussi de la formation qu'ont suivi les personnes. Le mieux,

  • Uriell H.

    quand même, pour que les auditeurs le sachent, c'est de se renseigner où, en fait, pour savoir comment faire ?

  • Marie Tournebize

    Aujourd'hui, on peut demander déjà à la mairie s'il y a des œufs à pas qui ont levé la main, qui se sont présentés dans les maisons sport santé aujourd'hui. Il y a beaucoup d'enseignants en activité physique adaptée qui se sont aussi présentés dans ces lieux, dans des associations, et demandés dans les hôpitaux parce que les soins de support se développent de plus en plus. Ça me fait penser qu'il est important de dire que moi, je ne suis pas financée par l'hôpital public. Je suis financée par deux associations, la Ligue contre le cancer et Courir pour elle. Ah, sans ces deux associations, je ne pourrais pas travailler. Voilà, donc l'hôpital nous prête les locaux et nous, nous sommes financés par des associations. Donc, disons que c'est un joli partage, mais dans un monde idéal, moi, j'aimerais beaucoup être salariée de l'hôpital. Ça rendrait mon métier un petit peu moins précaire, en tout cas.

  • Uriell H.

    Je reviens sur la manière dont se déroule l'accompagnement au sein de la POP. Donc, concrètement, vous accompagnez un patient, il est volontaire, vous avez fait un bilan. Comment vous faites pour l'accompagner ? Combien de séances ? Qu'est-ce que vous proposez ? Quel type d'activité physique ?

  • Marie Tournebize

    Alors... C'est très variable. Je dirais qu'en moyenne, j'assure en hôpital de jour environ 6 séances. Donc un programme de 6 voire 10 séances en fait. Il y a des patients que je ne vais voir qu'une seule fois. Et quand je sais que je ne vais les voir qu'une seule fois, pour plein de raisons différentes, je vais essayer de leur donner un maximum de bagage et je vais essayer de leur... En fait, je leur donne des connaissances pour qu'après ils puissent développer une autonomie dans la pratique. Une séance, ce n'est pas suffisant, on est bien d'accord. Donc quand je sais que je ne vais les voir qu'une seule fois, j'essaye de savoir où ils habitent et de leur donner tout ce qui existe autour de chez eux pour qu'ils puissent poursuivre. Voir s'il y a des œufs à pas aussi autour de chez eux. Mais là, du coup, se pose la question du financement. Parce que, voilà, il faudra les rémunérer. S'ils sont en auto-entreprise et qu'ils interviennent à domicile du patient, les financements sont autres. Alors qu'à l'hôpital, c'est gratuit pour les patients. Que nous sommes rémunérés par les assos. Je dirais qu'en moyenne, on va dire environ 10 séances. Pendant ces 10 séances, j'essaye de m'organiser pour donner tout ce que je connais comme bagage de connaissances à travers mes séances. C'est-à-dire, on va forcément faire une petite routine articulaire et musculaire pour dérouiller le corps. Donc ça, on va la pratiquer plusieurs fois. Ce sera même l'échauffement des autres séances. On va découvrir le renforcement musculaire du bas du corps, du haut du corps, comprendre les muscles, comprendre l'anatomie. si j'ai envie par exemple de hum de renforcer mon quadriceps, mon quadriceps, quel mouvement je peux faire ? Comment je peux étirer mon ischio-jambier ? Pourquoi c'est important d'équilibrer côté gauche, côté droit ? Comment je peux travailler mon équilibre au quotidien ? Comment je peux varier aussi toutes mes séances ? En yoga, qu'est-ce que je peux faire ? Qu'est-ce que je peux apprendre comme enchaînement à pratiquer chez moi ? Ensuite, en marche nordique, comprendre la technique. Pourquoi on le fait ? Comment on le fait ? Qu'est-ce que je peux varier ? L'intensité ? Comment je peux adapter les mouvements ? Voilà, j'essaye vraiment de... Pendant... mon programme de toucher un peu au renfort, au cardio, au pilates, au yoga, à la marche nordique, pour que le patient prenne plaisir à poursuivre au moins une des activités qu'on aura découvert ensemble. Oui,

  • Uriell H.

    pour certains ils découvrent, et en plus de ce que j'en sais, il est bien d'allier idéalement ces trois types de l'endurance, les renforcements musculaires...

  • Marie Tournebize

    Et puis voilà, j'essaye ! On essaye de faire un petit triptyque, un peu de cardio-respi, un peu de renfaux et un peu de relax à travers ou le yoga ou le pilates. Tout dépend de l'état émotionnel de la personne. Si c'est un patient très stressé, on va plutôt faire des techniques respiratoires en tenant peut-être des postures de yoga ou en faisant des enchaînements. Ou on calibre chaque mouvement à une respiration. Ou si la personne a envie peut-être de se tonifier, on va plutôt faire du pilates.

  • Uriell H.

    Encore une fois, c'est adapté.

  • Marie Tournebize

    Encore une fois, tout mouvement, en fait, c'est ce que je dis aux patients. Il est toujours possible de faire quelque chose. C'est-à-dire que dès l'instant où on respire, on est en vie, donc on peut travailler la technique respiratoire. Même chez un patient qui a une tumeur cérébrale et qui malheureusement a perdu de nombreuses fonctionnalités. On peut toujours faire quelque chose. Même allongé sur son lit, on peut faire des mouvements. Si on a la possibilité d'être en position assise sur un fauteuil roulant, on peut faire des mouvements. Et bien sûr, debout, on peut aussi faire des mouvements. Donc quoi qu'il arrive, peu importe l'état. Alors, sauf si le patient à l'instant T est nauséeux. jamais je forcerai un patient à faire quoi que ce soit. Et de toute façon, c'est sur leur volontariat. En aucun cas, je leur impose quoi que ce soit. C'est eux qui choisissent de poursuivre la séance avec moi. Mais vraiment, la plupart du temps, ils savent que j'adapte tout. Donc, ils sont contents en fin de séance d'avoir produit des mouvements dans la séance.

  • Uriell

    Je fais une courte pause pour vous dire que si ce podcast libre et artisanal vous touche, vous inspire ou vous fait du bien, pensez à le partager, à vous abonner ou à semer quelques étoiles sur votre plateforme préférée. C'est grâce à vos petits gestes que l'écho des papillons peut continuer de voyager plus loin.

  • Uriell H.

    Et donc, pendant la séance,

  • Marie Tournebize

    on est bien d'accord s'ils sont en plein passage du traitement ?

  • Uriell H.

    En plein passage du traitement, c'est ça. Et donc, parfois,

  • Marie Tournebize

    vous avez l'administration. En pleine administration du traitement, c'est encore mieux.

  • Uriell

    C'est encore mieux.

  • Uriell H.

    Et donc, ça peut se faire dans la chambre ou à l'extérieur ?

  • Marie Tournebize

    Exactement. Donc, on a la chance, l'hôpital nous propose deux salles de soins de support. Donc, on a... Moi, je suis avec d'autres soins de support aussi. Il y a la socio-esthéticienne, les psychomotriciennes, l'art-thérapeute. Il y a plein de personnes qui proposent des soins de support. Et on a la chance d'avoir une salle, donc je m'accorde avec mes collègues. Mais elles sont vraiment gentilles parce que souvent, j'ai la salle. Parce que j'ai un vélo à l'intérieur de cette salle, donc pour travailler le cardio, c'est top. Je n'ai jamais de problème avec la disponibilité de la salle. Donc, ou je les emmène dans cette salle, ou alors on fait les séances directement en chambre. S'ils ont une chambre seule, on reste en chambre. S'ils sont dans une chambre avec deux ou trois sièges, c'est où on motive toute la chambre et tout le monde le fait en même temps. Et ça, c'est vraiment trop chouette. Ça ne se passe pas tous les quatre matins, mais ça arrive. En tout cas, on a des rideaux entre les... On construit des cloisons rapidement à l'hôpital. On tire le rideau et on a la possibilité de faire notre petite séance en intimité, plus ou moins transparente avec le rideau s'il y a du soleil.

  • Uriell H.

    D'accord. Est-ce que vous êtes en mesure d'expliquer quels sont les bénéfices concrètement au niveau des cellules cancéreuses lorsqu'on pratique une activité physique ?

  • Marie Tournebize

    Je connais les bénéfices physiologiques. C'est-à-dire déjà, et je pense que c'est la chose à retenir, pratiquer une activité physique de façon régulière, on diminue la fatigue de 33%. Rien que ce chiffre-là, il est hyper important. Donc diminuer la fatigue, c'est aussi améliorer sa qualité de vie. Quand on sait que la fatigue, c'est quand même le premier symptôme à apparaître et le dernier à disparaître. Quand je dis pratiquer une activité physique de façon régulière, donc là, c'est les recommandations de l'Organisation mondiale de la santé, c'est pratiquer 30 minutes d'activité physique à intensité modérée à élever, 5 fois par semaine, 30 minutes par jour, en évitant 2 jours consécutifs sans pratiquer. C'est-à-dire qu'on ne se fait pas un lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi, je pratique et samedi, dimanche, canapé. On essaye de mettre les jours de pause mercredi, samedi ou jeudi, dimanche. On voit en fonction de son programme. Mais l'idée, c'est quand même d'avoir une mobilité régulière au fil de sa semaine. Ça peut être aller marcher. étant donné que la marche réactive la circulation sanguine, veineuse, lymphatique, c'est extraordinaire, c'est déjà le meilleur cadeau qu'on peut donner à son corps. On dit qu'il faut entre 4000 et 6000 pas par jour environ, donc après il faut arriver à s'écouter. Il y a des patients qui ne pourront pas faire 2000 pas par jour. Donc en fonction de son état, si déjà on arrive à faire le tour de sa maison, de son appartement, déjà rien qu'au sein d'un appartement on fait plein d'aller-retour, on ne se rend pas compte en fait. Un petit podomètre ça peut être intéressant pour avoir juste une indication du nombre de pas par jour qu'on fait. Moi, typiquement, j'ai une montre connectée. Je n'étais pas connectée avant, mais là, je le deviens. Et j'avoue que je suis assez à cheval sur le nombre de pas par jour que je fais. Je ressens des bienfaits dans mon sommeil, dans ma relation à la nourriture aussi. Ça me fait du bien de savoir que j'ai fait mes pas par jour. Je me sens bien dans mon corps.

  • Uriell H.

    D'ailleurs, tout à l'heure, quand je suis arrivée, vous étiez au téléphone, dehors.

  • Marie Tournebize

    En marche, exactement. On allie l'utile à l'agréable. Oui, c'est exactement ça. Et d'ailleurs, il est 3h44, j'ai fait 10 700 pas. Je suis quand même contente de ma journée. Mais ce n'est pas fini. C'est pas environ 20 000 pas par jour. Ah oui ? Oui, oui. C'est pas mal. Une bonne activité physique. Et donc, pour revenir aux recommandations de l'Organisation mondiale de la santé, quand on parle de l'intensité modérée à élevée, cette intensité modérée à élevée, elle est très importante. Il y a trois intensités. On parle de l'intensité légère, modérée à élevée et élevée. Moi je ne mettrais jamais les patients dans une intensité dans le rouge. Donc c'est-à-dire, on utilise pour se faire une échelle qui s'appelle l'échelle de Borg, qui va de 0 à 10. 0, c'est une intensité très très facile, 10, c'est une intensité très très difficile. On dit qu'une intensité modérée à élevé, on est entre 5, 6, 7. 5, 6, 7 sur 10. Qu'est-ce que ça veut dire ? Parce que là, ça reste des chiffres. En termes d'indicateurs corporels, il faut commencer à avoir une petite sudation. Alors, vous allez me dire, chacun sa sudation, c'est une réalité. Maintenant, si on commence à sentir un petit peu de transpiration en dessous des aisselles, en tout cas, c'est déjà un premier indicateur. Et le deuxième indicateur, c'est d'arriver à parler tout en faisant son activité physique. Il ne faut pas avoir une conversation complètement assurée. Ça voudra dire qu'on est dans une intensité beaucoup trop élevée. Il faut pouvoir faire sa pratique tout en continuant de parler, en reprenant quand même sa respiration assez régulièrement.

  • Uriell H.

    Est-ce que vous pouvez nous expliquer ce que ça apporte ? Quels sont les bénéfices ? à court terme dans les médias et à plus long terme pour les patients ?

  • Marie Tournebize

    La liste est longue, mais je vais citer peut-être les plus importants bénéfices, en tout cas ceux qui vont améliorer la qualité de vie du patient. Dans un premier temps, ça va réduire la fatigue. C'est prouvé scientifiquement qu'on réduit de 33% la fatigue. C'est vraiment un chiffre qu'il faut intégrer, qui n'est pas négligeable. Comme je le disais tout à l'heure, c'est le premier symptôme à apparaître et c'est le dernier à disparaître et c'est le plus handicapant. Quand on est fatigué, on ne peut rien faire. Donc, on détériore sa qualité de vie. Donc vraiment, cette info, elle est très importante. On améliore le sommeil et aussi l'image du corps. Et on diminue le risque de sarcopénie, qui est une diminution de la masse musculaire. Voilà.

  • Uriell H.

    Qui est très importante pour continuer à bénéficier des chimiothérapies.

  • Marie Tournebize

    Exactement. C'est un métabolisme qui fonctionne. Donc, ne pas négliger aussi ce bénéfice-là. Et également, il a été prouvé que... Cela permet un meilleur respect du suivi des traitements en améliorant la tolérance et en diminuant aussi les éventuels effets secondaires. Voilà, donc ça c'est pour le moyen terme. Pour le plus long terme, on dit que la pratique d'une activité physique après diagnostic d'un cancer du sein diminue de 24% le risque de récidive. Donc voilà, le chiffre parle de lui-même. Et de 28% le risque de décès par cancer.

  • Uriell H.

    Tout cancer confondu. Oui. C'est une moyenne, mais oui.

  • Marie Tournebize

    C'est une moyenne. Mais voilà, je pense que c'est vraiment des chiffres qui ne sont pas négligeables. Et pour terminer, également, l'activité physique adaptée réduit de 39% après le diagnostic d'un cancer colorectal. Donc, je pense que les chiffres parlent de même.

  • Uriell H.

    Est-ce qu'on peut considérer l'activité physique comme un médicament ?

  • Marie Tournebize

    Comme un très bon accompagnement en parallèle. Vraiment, l'activité physique ne remplacera pas les traitements. Vraiment, en aucun cas, on est bien d'accord. Par contre, en termes d'acceptation du traitement, continuer à avoir des objectifs, conserver sa qualité de vie, en fait, continuer de sortir, continuer de manger, conserver sa masse musculaire, c'est tout ce qu'on souhaite. Finalement, le cancer n'est pas une finalité en soi. Au contraire, ça peut être le départ d'autre chose. Il faut garder confiance et continuer toute sa vie. Et même si nous n'avons jamais fait d'activité physique, Il est très important de se dire qu'il n'est jamais trop tard pour s'y mettre. Et le mieux, c'est peut-être d'être accompagné au départ pour savoir quand faire, quoi faire, avec qui, à quelle intensité. Ça peut être intéressant, effectivement, de se donner un petit coup de boost quand on a du mal à trouver la motivation, en tout cas.

  • Uriell H.

    Est-ce que vous avez l'exemple de patients que vous avez accompagnés pour qui l'activité physique a été vraiment apportée des bénéfices concrets et visibles ?

  • Marie Tournebize

    Bien sûr ! Alors... Déjà, j'ai un patient qui me vient en tête, qui a débuté les semi-marathons, depuis qu'on a commencé le programme APA. Ça fait six mois qu'il fait... Il n'en a pas fait beaucoup, il en a déjà fait deux, mais c'est déjà énorme. Il s'est remis à la course à pied, alors que ça faisait plus de dix ans qu'il n'en avait pas pratiqué. Je trouve que c'est une belle revanche qu'il a prise. J'ai une autre patiente également qui est suivie, elle, pour son quatrième cancer. et euh je sais pas qui en plus a des pathologies en rapport avec la nourriture, donc elle a vraiment une pathologie assez lourde, qui a repris confiance en son corps, qui aujourd'hui arrive à se regarder dans le miroir, qui aujourd'hui accepte que je la replace lors de nos séances de yoga. Donc on fait notre petit chemin ensemble comme ça et en fait quand elle vient suivre sa chimiothérapie à la pop, elle vient... pour les séances d'activité physique. Et donc, c'est vraiment incroyable. Et puis, quand elle a fini sa séance, elle va le dire à tout le monde qu'elle y est arrivée, qu'elle a réussi, qu'elle a des ressources, qu'elle a des capacités et qu'elle n'en avait pas conscience. Ça leur donne confiance. Tout à fait. Et je pense à une autre patiente qui n'avait jamais fait de sport, jamais d'activité physique. Alors, elle se mettait un peu en mouvement dans la journée, dans son jardin, ce qui est déjà de l'activité physique. très important de le signaler, tout ce qu'on fait. du matin jusqu'au soir, représente une dépense énergétique. Donc ça, il ne faut pas le négliger. Mais elle n'avait jamais fait d'autres sports. Et ensemble, on a découvert, enfin, je lui ai fait découvrir la marche nordique. Aujourd'hui, trois fois par semaine, elle fait trois sorties de marche nordique. Elle a même recruté des amis à elle et elles font des sorties de marche nordique. Donc, je trouve ça vraiment incroyable. Et les patients aussi qui n'ont pas, et ça, j'aime beaucoup les patients qui n'ont pas forcément de connaissances de leur schéma corporel. Et on le découvre tout ensemble. Par exemple, ils ne savaient pas qu'ils pouvaient bouger le bassin en rotation d'avant vers l'arrière. Comment étirer le dos ? Comment ouvrir au niveau du plexus solaire ? Tout ce qui est étirement, tout ça, moi, j'adore faire découvrir à une personne de 60, 70 ans, 80 ans, des mouvements. Je trouve ça extraordinaire. Alors, c'est dommage pour elle, mais en tout cas, il n'est jamais trop tard. En tout cas, aujourd'hui, les patients, quand ils découvrent qu'ils peuvent faire tel et tel mouvement, ils sont ravis. Ils les refont chez eux avec leur épouse. avec leur épouse, époux, avec leurs enfants. Des fois, j'ai même un patient qui m'a dit que maintenant, tous les matins, toute la famille se retrouve à 8h avant d'aller à l'école et ils refont tous la routine articulaire et musculaire. Moi, je trouve ça extraordinaire. Voilà. Il ne faut pas me rencontrer parce que je change les vies des gens après. Les matinées ne sont plus les mêmes. Du coup, c'est chouette. Ils sont tous prêts à commencer la journée en pleine conscience. Donc, c'est un moment aussi de partage. Voilà, j'essaye de planter une petite graine et puis après, les graines germent. Ou non. Mais en tout cas, j'espère que ça germe quand même.

  • Uriell H.

    S'il y avait des contre-indications absolues à la pratique de l'activité physique quand on est en traitement, ce serait ?

  • Marie Tournebize

    Hypertension artérielle, on évite de mettre la tête en bas. On fait bien attention à tout ce qui est prothèse, tout ce qui est cicatrice. Maintenant, ce n'est pas parce qu'on a, par exemple, un cancer du sein avec peut-être, je ne sais pas... une métastase quelque part ou un autre type de cancer qu'on doit s'arrêter de vivre. Ce n'est pas parce qu'on a aussi une prothèse de hanche à gauche et une capsulie sur l'épaule droite qu'on se dit qu'on ne peut plus rien faire. Bien sûr que non. Il y a la jambe gauche qui fonctionne et le bras droit qui fonctionne. Alors, je ne sais plus dans quel sens je l'ai dit. Mais en tout cas, il faut se reposer sur ce qui fonctionne aussi parce que c'est le pilier, c'est un pilier. Et que l'activité physique aussi fait partie du triptyque de la vie avec l'alimentation, le sommeil. on est sur quand même les trois bases de notre vie où il faut prendre soin de ces trois piliers. Et quand on joue sur l'activité physique, on a plus faim et on dort mieux. Donc, bingo, quoi.

  • Uriell

    Oui, c'est tout béni.

  • Marie Tournebize

    Tout à fait.

  • Uriell

    C'est le beau mot de la fin, je pense. Une belle conclusion.

  • Uriell H.

    On va s'arrêter là, parce que là, vous avez une grosse réunion. Merci infiniment, Marie, pour ce bel échange et ces informations pratiques.

  • Marie Tournebize

    Merci.

  • Uriell H.

    Ce qui aidera certainement les auditeurs.

  • Marie Tournebize

    Merci. Merci beaucoup, je vous remercie.

  • Uriell

    Et vous, avez-vous eu aussi la chance de découvrir les bienfaits de l'activité physique adaptée dans votre parcours ? Le mouvement fait-il partie de vos ressources pour traverser les traitements ou la vie après le cancer ? Je serais heureuse de lire vos partages ou d'en discuter avec vous, ici ou sur les réseaux. Et n'oubliez pas, toutes les ressources évoquées dans cet épisode sont indiquées dans le descriptif. Prenez le temps d'y faire un détour, on y trouve parfois des trésors. Merci de voir voyager avec moi jusqu'au bout de cet épisode. Le souffle de ce podcast existe grâce à vous. Alors, si vous avez envie de faire voyager encore un peu plus loin l'écho des papillons, voici comment vous pouvez l'aider à déployer ses ailes. Soit en en parlant autour de vous, en partageant l'épisode, ou en semant quelques étoiles sur votre plateforme d'écoute préférée. Et si le cœur vous en dit, vous pouvez aussi soutenir ce projet indépendant, artisanal, encore jeune mais portant... portée avec force et conviction via ma cagnotte participative ou en découvrant mes photographies de voyage sur lesdezelduriel.com. Enfin pour suivre mes aventures nomades et créatives, rendez-vous sur la volubile ou abonnez-vous à ma newsletter. A dans un mois pour une nouvelle escale sonore. L'écho des papillons, des ailes et de l'espoir face au cancer.

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