- Speaker #0
L'écho des papillons, des ailes et de l'espoir face au cancer.
- Speaker #1
On n'est pas forcément en rémission, mais on peut vivre des années et des années comme ça, avec une qualité de vie correcte, mais à condition que le corps lui donne... tout ce dont il a besoin. Pour moi, il faut retrouver confiance en ses capacités, en les capacités de son corps et d'écouter. C'est un job à temps complet que de... Voilà, en tout cas, dans ce contexte-là, avec cette pathologie-là. Mais c'est pas grave, c'est le résultat qui compte.
- Speaker #0
Bonjour, je m'appelle Uriel. Uriel avec deux L, comme un papillon, symbole de résilience et de renaissance. Né de mon propre parcours face à un cancer colorectal, j'ai créé l'Echo des papillons, un podcast nomade réalisé à vélo et en camion. Mon but ? Recueillir sur ma route toute forme d'initiatives et de parcours, sources d'espoir, afin de transmettre à mon tour un peu de lumière aux personnes touchées par un cancer. Cheminer avec moi au cœur de conversations intimes et conviviales, partagées avec des hommes et des femmes qui ont transformé la maladie en force. Découvrez aussi une approche novatrice, globale et prometteuse dans le traitement du cancer, appelée oncologie intégrative. Et parce qu'être malade ne signifie pas renoncer à ses rêves, suivez-moi sur ma route dans mes réflexions et conseils personnels sur le voyage avec un cancer. Que ces dialogues et ces ressources vous aident à déployer vos ailes et dessiner votre chemin sur la voie de l'espoir et de la transformation, à l'image de la chrysalide qui devient papillon. Bon voyage sonore ! L'écho des papillons sort désormais un épisode par mois pour suivre un rythme plus doux et durable. Et si, face à la maladie, on choisissait de ne plus subir ? Et si l'on décidait de reprendre pleinement sa place dans le processus de soins, même quand tout semble nous échapper, même quand la peur voudrait tout paralyser ? Reprendre les rênes de sa santé n'est pas aussi une façon de reprendre pied dans l'incertitude, de transformer l'angoisse en mouvement et de redonner du sens à ce qui paraît soudain hors de contrôle ? Pour cet épisode, j'ai le grand plaisir de rencontrer Laurie, une femme engagée, déterminée et portée par une énergie calme mais puissante. Nous nous connaissions jusqu'ici à distance puisque nous faisons toutes les deux parties de la même association de défense de l'oncologie intégrative. Habituellement, Laurie vit à Lille. Mais ce jour-là, nous nous sommes retrouvés à Aix-en-Provence, à la veille du colloque Un autre regard sur le cancer, organisé par le Dr Jean-Louis Mousset et le Centre Ressources d'Aix-en-Provence, auxquels nous avons tous les deux assistés, aux côtés d'autres adhérents. Pour en savoir plus sur les centres ressources en France et sur l'oncologie intégrative, je vous invite à écouter l'épisode numéro 2 du podcast. Mais revenons à mon invité. En 2018, Laurie a 38 ans. Lorsqu'on lui diagnostique un cancer du sein, hormonodépendant. Elle fera une rechute métastatique en 2021. Comme Florence dans l'épisode 5, elle a choisi dès l'annonce de cette récidive d'adopter une démarche intégrative pour accompagner ses traitements. Elle transforme alors son hygiène de vie dans sa globalité. Alimentation anti-inflammatoire, jeûne intermittent, activité physique régulière. Elle se forme aussi au Guoling Qigong, une pratique chinoise de marche respirée qu'elle intègre à son quotidien. et qu'elle transmet aujourd'hui à d'autres malades. À cela s'ajoutent un peu de méditation, des lectures nourrissantes, un travail thérapeutique individuel et en groupe. Laurie n'a rien laissé de côté. Entre décisions éclairées, outils inajustés à ses besoins, recherche personnelle et engagement actif pour un parcours de soins global, Laurie incarne une nouvelle façon de faire face à la maladie, informée, déterminée et résolument actrice de sa santé. Je vous souhaite une très belle écoute de cet échange. riche en pistes concrètes et un souffle d'espoir. Bon voyage sonore ! Bonjour Laurie,
- Speaker #2
je suis ravie de te rencontrer aujourd'hui. Je vais te laisser te présenter et puis nous raconter un peu, dans les grandes lignes, quel a été ton parcours depuis la découverte de ton cancer.
- Speaker #1
Merci Aurélie. Concernant mon parcours au niveau de la maladie, j'ai été traitée pour un cancer du sein localisé en 2018 avec un parcours, on va dire, très... traditionnelle, comme l'ont beaucoup de femmes, c'est-à-dire avec une chirurgie, six mois de chimiothérapie et de la radiothérapie. Et pour finir, on a instauré une hormonothérapie qui était censée durer 5 voire 10 ans. Ça, c'était un cancer du sein initial. J'ai été du coup, après ces traitements, en rémission l'année 2019 et l'année 2020. Et en fait, en 2021, on a découvert que j'avais fait une rechute, ce qu'on appelle une rechute à distance, donc plus dans le sein, mais sous forme de métastase.
- Speaker #2
Donc ça, ça avait évolué ?
- Speaker #1
Ça avait évolué. En fait, on ne l'a pas vu puisque les mammographies étaient complètement nickels parce que je n'ai pas rechuté dans le sein. On est passé à côté.
- Speaker #2
Parce que normalement... Dans ton cas, on ne fait qu'une mammographie, on ne fait pas forcément un scanner de contrôle ?
- Speaker #1
Oui, c'est les standards, c'est les protocoles nationaux. A priori, peu importe l'âge et le cas, après un cancer du sein localisé, la surveillance se fait sous forme de mammographie. Peut-être faudrait-il s'interroger sur le bien fondé, pourquoi pas de temps en temps, de faire une imagerie de type scanner ou tepscan. selon l'agressivité du cancer initial, puisqu'on est passé effectivement à côté. Et c'est les douleurs qui ont fait qu'on s'en est rendu compte, puisque de mois en mois, j'avais de fortes douleurs au dos. Et donc, quand on a découvert, on a enfin fait une imagerie et on a découvert l'existence de métastases aux os et aux foies. Et ça, c'était en février 2021.
- Speaker #2
D'accord. Donc, j'imagine que ça a été un choc. Tu ne t'y attendais pas ?
- Speaker #1
Non, pour moi, d'ailleurs, c'était un petit peu le discours des professionnels de santé. Ils me disaient, Laurie, tu es guérie, ne t'en fais pas. Puis, il y a l'hormonothérapie, etc. Et puis, en plus, avec des mammographies nickel, il n'y avait pas vraiment de raison de s'inquiéter. Donc, effectivement, c'était un petit peu la catastrophe.
- Speaker #2
D'autant plus que c'était du coup étendu.
- Speaker #1
Oui, et puis les attentes osseuses étaient quand même assez importantes, nombreuses, avec un risque de fracture, etc. Donc voilà, j'avais 41 ans à l'époque. Voilà, c'était le choc. Voilà, vraiment le choc.
- Speaker #2
Qu'est-ce que tu t'es dit à ce moment-là ?
- Speaker #1
J'ai eu peur, forcément. C'est la réaction normale, j'ai eu très peur. Mais très rapidement, vraiment très rapidement, chez moi, je me suis dit, OK, j'ai cette nouvelle, je l'entends, mais il faut que j'agisse, il faut que je fasse quelque chose. Et pour ainsi dire, la première chose que j'ai faite, c'était d'adhérer à l'association Espoir Métabolique et de me renseigner sur ce qu'est cette approche. sur ce qu'est la cancérologie intégrative. Ce n'est pas évident au début de comprendre comment ça fonctionne, de mettre le nez dedans. Je me suis beaucoup renseignée, j'ai pas mal étudié le sujet et j'ai mis en pratique très vite.
- Speaker #2
Cette association Estoporma Metabolique, dont on fait toutes les deux parties, tu la connaissais ? Tu avais découvert l'existence de cette association juste avant ? C'est ça ?
- Speaker #1
Oui, oui, je l'ai fait plusieurs mois, même plusieurs mois avant, notamment sur YouTube, sur une chaîne. Donc, je savais que cette association existait. Je l'avais bien dans un coin de la tête. Et quand ça, ça m'est tombé dessus, je me suis dit, c'est vers eux que je souhaite me diriger. Je trouvais que leur approche était intéressante, d'après ce que j'avais pu comprendre. et puis... J'ai voulu tout de suite appliquer ces réformes d'hygiène de vie.
- Speaker #2
Toi, tu étais décidée à opter pour cette approche intégrative, mais ton oncologue, lui ou elle, qu'est-ce qu'il te proposait comme protocole ?
- Speaker #1
Tout d'abord, ce qu'on a fait, j'ai eu très vite de la radiothérapie pour atténuer les douleurs. Dans ce cas-là, la thérapie ne vient pas forcément... guérir la maladie ou faire disparaître les lésions. Du moins, ce n'était pas l'objectif recherché. L'objectif recherché, c'était de calmer les douleurs et de consolider, un peu comme de figer l'os. pour éviter une fracture du rachis, qui est potentiellement très grave. Donc ça, c'était vraiment le traitement d'urgence. Et juste après, on a mis en place une thérapie ciblée de nouvelle génération. Maintenant, les femmes qui sont atteintes de cancer du sein métastatique ont quasi systématiquement en première ligne des inhibiteurs de CDK4-6. donc c'est des traitements C'est innovant. Couplé à une hormonothérapie et à une ménopause artificielle pour réduire les hormones de type oestrogène. Quand même un gros traitement.
- Speaker #2
Donc on est bien d'accord que toi tu avais choisi de poursuivre de toute façon, d'appliquer le protocole de ton oncologue, mais tu t'es dit... que ce ne serait peut-être pas suffisant, qu'il y avait peut-être quelque chose d'autre à faire. Et c'est pour ça que tu es allée voir du côté de l'association.
- Speaker #1
Oui, oui, oui, tout à fait. Disons que ce que j'ai fait, peut-être qu'il aurait mieux valu ne pas le faire, mais c'est que j'ai été voir un petit peu les statistiques sur ce traitement-là. Voilà, en gros, les statistiques de survie. Et quand j'ai vu les statistiques de survie, bon là, j'ai eu un peu peur, j'avoue. Et je me suis un peu fait un défi à moi-même en me disant, mais non, mais ce temps-là, cette moyenne, ils appellent ça un peu une médiane de survie sans progression, moi, j'aimerais qu'elle soit plus longue que ce qui est annoncé. C'est une moyenne. Donc, j'aimerais être soit dans la moyenne haute, voire très haute, voire la dépasser. Donc, je me suis un peu lancé ce défi-là et je me suis dit que voilà, il y a effectivement ce traitement conventionnel qui est indispensable, mais il y a des choses à faire à côté pour l'optimiser.
- Speaker #2
Et du coup, quand tu t'es intéressée à l'approche intégrative, est-ce que tu as vu des chiffres qui justement te faisaient espérer que ça puisse être plus optimiste ?
- Speaker #1
J'ai vu des chiffres, mais ce n'est pas forcément ce qui m'a le plus marqué. Ce qui m'a marqué, c'était les témoignages, les témoignages d'autres adhérents notamment. Et là, en fait, j'avoue que c'est une vraie bouffée d'oxygène, c'est une lueur d'espoir. C'est le but d'ailleurs de toute association, et en particulier des associations comme celle-ci, c'est d'insuffler de l'espoir aux malades et de leur redonner... donner de l'énergie, l'énergie de... Je n'aime pas forcément le terme de se battre, mais l'énergie de surmonter tout ce qu'ils ont à surmonter et de mettre en place des réformes d'hygiène de vie, tout un tas de choses à côté, qu'ils en aient l'envie et l'énergie surtout. Parce qu'ils savent que derrière, il y a un bénéfice en fait.
- Speaker #2
Et alors donc, tu as commencé par quoi concrètement ? Donc tu as mis le pied dans l'association et par quoi tu as commencé ? Qu'est-ce qu'on t'a dit de faire ? Qu'est-ce qui toi t'a parlé le plus au début peut-être ?
- Speaker #1
Eh bien en fait j'ai un petit peu fait tout en même temps. Après ça dépend des personnes, il y en a qui vont petit à petit. Moi j'ai mis un peu le nez dedans complètement. Donc j'ai commencé... par revoir profondément mon mode d'alimentation pour me rapprocher d'une alimentation un petit peu de type régime méditerranéen.
- Speaker #2
Ce qui est préconisé, c'est ça ?
- Speaker #1
Oui, avec quand même quelques variantes spécifiques à cette pathologie. Disons qu'on réduit quand même un petit peu, même beaucoup, les apports de sucre, de mauvais gras, les produits transformés, les additifs, etc. Après, c'est un... C'est un mode alimentaire qui est bon, je dirais, pour tout le monde. Pour tout le monde qui souhaite garder ou retrouver la santé. Mais il y a quand même des petites particularités, je pense, au niveau du cancer. Donc il y a le fait de manger et il y a le fait aussi de ne pas manger. En tout cas, de ne pas manger tout le temps. Donc moi, j'ai mis en place ce qu'on appelle le jeûne intermittent, où je mange sur une période de 8 heures par jour. Et pendant 16 heures, alors je bois, mais je ne mange pas. Et vraiment, j'ai vu une énorme différence quand j'ai commencé le jeûne intermittent en termes d'énergie. Mais vraiment, vraiment, il y a eu un avant et un après avec un surplus d'énergie. Ça va changer ma vie. Je ne reviendrai plus jamais en arrière.
- Speaker #2
Contrairement à ce que certaines personnes peuvent penser, en effet, on pense qu'on peut être fatigué.
- Speaker #1
Non,
- Speaker #2
franchement. Toi, tu as choisi de... De sauter le repas du matin ou du soir ?
- Speaker #1
Plutôt le matin. Je trouve que socialement, c'est plus facile. En fait, ça passe tout seul, je ne m'en rends pas vraiment compte. Donc moi, ça me convient très bien comme ça. Même en l'absence de maladie, je poursuivrai cette façon de faire. Je trouve que c'est vraiment... J'ai du mal à comprendre qu'on puisse manger tout le temps, en fait, matin, midi et soir, enfin trois, quatre fois par jour. Effectivement, pour moi, ce n'est pas logique. On ne laisse pas reposer son corps et son système digestif.
- Speaker #2
Et est-ce que tu as, à l'inverse, l'impression parfois de devoir te priver de beaucoup de choses qui te plaisaient avant, peut-être, ou des choses qui te manquent ?
- Speaker #1
Oui, forcément, j'ai l'impression de me priver de beaucoup de choses, mais c'était des choses qui n'étaient pas bonnes de toute façon. donc voilà je considère que j'ai plus le choix j'ai pas le choix si je veux retrouver si je veux garder de l'énergie si je veux que mes traitements continuent d'être efficaces pour moi c'est c'est une privation mais ça va je le vis plutôt bien en fait parce que j'arrive quand même on peut quand même se faire plaisir en cuisinant en cuisinant des choses bonnes alors certes il y a des choses qui manquent j'avoue En plus des sucreries, on va dire. Le commerce, c'est le plus compliqué, c'est la boulangerie. J'avoue que là, il ne vaut mieux pas rentrer dans une boulangerie.
- Speaker #2
Petite question, comment fais-tu ? Quelle est ta stratégie quand tu es invitée, par exemple, à l'extérieur ?
- Speaker #1
En général, ce que je fais, on va prendre le cas où je suis invitée le week-end. toute la semaine. Je suis en mode alimentaire habituel. Et puis, je m'octroie le week-end, le jour où je suis invitée, un repas normal ou quasi normal. Ce n'est pas non plus des excès, des excès et des excès. Mais je mange, on va dire, comme tout le monde, justement, pour garder ce lien social. Pour moi, c'est important de ne pas trop se mettre à l'écart. Et alors, par exemple, des petites adaptations. si quelqu'un mange... un gâteau, moi je mangerais peut-être un fruit par exemple mais le reste du repas il serait identique aux autres, donc finalement c'est pas si bouleversant que ça donc t'arrives à bien le vivre,
- Speaker #2
et puis de toute façon on dit bien que, enfin on sait c'est pas on dit bien, c'est connu, c'est prouvé même que c'est important de garder une vie sociale riche donc il faudrait pas se couper en effet des relations sociales parce qu'on a un régime entre guillemets Merci. différents.
- Speaker #1
Je suis tout à fait d'accord. Le soutien des autres, ça fait partie, c'est un indispensable également. Et puis, ne pas se retrouver seule face à ses épreuves. Moi, je le vis comme étant quelque chose d'indispensable. J'ai même accru mes activités associatives, de bénévolat. Je ressens le besoin d'aller vers les autres. Plus qu'avant ? Plus qu'avant, oui. Je ressens effectivement le besoin d'aller vers les autres et de faire ce type d'activité. J'ai plus de temps libre à y consacrer. Donc, ça fait partie de ma vie. C'est un incontournable aujourd'hui. Aujourd'hui,
- Speaker #2
tu ne travailles plus, c'est ce que tu me disais.
- Speaker #1
Oui, c'est ça.
- Speaker #2
Pourquoi tu as choisi d'arrêter le travail, d'ailleurs ?
- Speaker #1
Ça, c'est tout simplement parce que je ne m'en sens plus capable, en tout cas au niveau du travail que je pouvais faire avant. Je ne suis plus en capacité due aux effets secondaires de mes traitements.
- Speaker #0
Je fais une courte pause pour vous dire que si ce podcast libre et artisanal vous touche, vous inspire ou vous fait du bien, pensez à le partager, à vous abonner ou à semer quelques étoiles sur votre plateforme préférée. C'est grâce à vos petits gestes que l'écho des papillons peut continuer de voyager plus loin.
- Speaker #2
Je reviens sur ce que tu as commencé à faire en premier, changer ton mode d'alimentation. Il y a plein d'autres choses que tu as mises en place. Quelles sont les autres choses ?
- Speaker #1
Au début, j'ai beaucoup mis le focus sur l'activité physique. J'en ressentais le besoin de peut-être être trop plein d'énergie à exprimer, je ne sais pas. Mais j'ai été suivie pendant un an par un ERC, un espace ressources cancer, celui qui était le plus proche de ma ville, à l'île de Levin. Moi, c'était l'espace ressources cancer de Lens. dans le Pas-de-Calais. Donc, pendant un an, on nous propose toutes sortes d'activités, que ce soit la sociosthétique, des activités physiques, des activités de bien-être, de l'éducation à la santé, etc. J'ai bénéficié de tout ce qu'ils proposaient pendant un an, et notamment les activités sportives. On se retrouvait dans un parc en extérieur, plusieurs fois par semaine. Soit pour faire une sorte de gymnastique ou des marches. Enfin, vraiment toutes sortes d'activités. Et j'ai beaucoup apprécié. En général, j'y allais deux fois par semaine.
- Speaker #2
Et ça, c'est gratuit ?
- Speaker #1
Oui, c'est pris en charge.
- Speaker #0
Et qui te l'a proposé ?
- Speaker #2
Qui t'a fait savoir que ça existait ?
- Speaker #1
En fait, j'ai vu une affiche chez ma gynécologue. J'ai vu une affiche pour l'espace ressources cancer avec un planning d'activités. Et je les ai contactées par moi-même.
- Speaker #2
D'accord. Parce qu'à l'hôpital où tu étais suivie, personne ne t'en avait parlé ?
- Speaker #1
Je n'ai pas forcément le souvenir qu'on m'en ait parlé durant les consultations, mais après, mon hôpital est à plus de 30 minutes de chez moi, donc me déplacer juste pour faire des séances de sport, ça ne vaut pas forcément le coup, donc autant le faire à côté de chez moi. Bien sûr, bien sûr.
- Speaker #2
Et avant, tu faisais de l'activité physique avant ton cancer ? Ou est-ce que c'est vraiment été un nouveau départ aussi à ce niveau-là ?
- Speaker #1
J'en faisais, mais pas autant que maintenant. Par exemple, un peu d'aquabiking, des choses comme ça. Et depuis, effectivement, c'est aussi un autre de mes incontournables, c'est l'activité physique. Ce qui me permet de ne pas avoir de douleurs au quotidien, de raideurs, de douleurs musculaires et articulaires qui peuvent être provoquées par les traitements. Au départ, ça pouvait me paraître un peu étonnant que l'activité physique puisse aider à lutter contre la fatigue. Mais maintenant, ça me paraît évident que oui, ça m'aide à lutter contre la fatigue.
- Speaker #2
Tu le ressens vraiment ?
- Speaker #1
Oui, vraiment. Et maintenant, j'ai besoin de au moins minimum 5-6 heures d'activité physique par semaine. C'est un minimum. Et c'est devenu un réel besoin. Bien sûr, en fait, quand je fais mes activités physiques, je... Je suis comme tout le monde, je suis dans ma bulle, je suis dans mon truc et je ne pense plus à rien. Tous les soucis s'envolent, moi c'est comme ça que je le ressens.
- Speaker #2
Tu me disais hors interview que tu étais une adepte du
- Speaker #1
Qigong. Qigong,
- Speaker #2
mais un Qigong particulier.
- Speaker #1
Effectivement, c'est un Qigong très particulier qui est réservé, qui a été conçu pour les personnes atteintes de cancer. Ça fait partie de ma pratique quotidienne dorénavant. J'ai suivi une formation, une formation même certifiante, pour pouvoir apprendre et même enseigner cette méthode. Cette méthode s'appelle le Guolin Qigong, du nom d'une chinoise, Madame Guolin, qui, dans les années 70-80, Elle était atteinte elle-même d'un grave cancer, un cancer de l'utérus. La médecine conventionnelle ne pouvait plus rien faire pour elle. Et elle s'est retirée plusieurs années dans les montagnes, en fait, où elle a été voir des prêtres taoïstes, enfin des sages chinois, on va dire, où elle a pratiqué de manière très intensive une sorte de qigong. qui est basée sur la respiration.
- Speaker #2
Parce que d'habituellement, ce n'est pas basé sur la respiration.
- Speaker #1
En fait, si, mais là, c'est basé sur une suroxygénation, une hyperoxygénation. En ça, il est différent des Qigong traditionnels. Et donc, Mme Gvolin, elle a pratiqué jusqu'à 6, 7, 8 heures par jour, différents exercices. Et quelques années plus tard, elle est revenue en ville. Et en fait, elle était en rémission.
- Speaker #2
Ah oui, quelques années plus tard.
- Speaker #1
Quelques années plus tard.
- Speaker #2
Alors qu'on lui avait annoncé qu'elle...
- Speaker #1
Ah oui, il ne lui reste plus que quelques mois à vivre. Les médecins, ces médecins étaient médusés déjà de l'avoir en vie. Et ils ont fait des examens, ils n'ont pu que constater qu'elle était en rémission. Et donc, Mme Gouveline est restée en rémission pendant à peu près 20 ans. Et pendant 20 ans, elle a rassemblé ses exercices, elle a conçu sa méthode. donc le Guilin Qigong, on appelle ça le nouveau Qigong de Guilin, et qu'elle s'est mise à enseigner dans les parcs de Pékin. Et après, au bout de 20 ans, en fait, elle est décédée, mais de toute autre chose. Je pense qu'elle en faisait sans doute un peu trop. Son Qigong a pris beaucoup d'ampleur. Ah oui. Ça n'a pas été évident. Au départ, elle était un petit peu chassée des parcs. Ce n'était pas très bien vu. Et puis finalement... Au bout d'un certain nombre d'années, ça a fini par être accepté. Aujourd'hui, des millions de gens en Chine pratiquent le Guilin Qigong.
- Speaker #2
Et en France ?
- Speaker #1
En France, ça reste encore un petit peu réservé. Ce n'est pas encore extrêmement connu. Ça commence à l'être. Il y a des choses qui se mettent en place au niveau national avec une association qui s'appelle le réseau Guilin France, qui est en référence aux enseignants. En fait, c'est vu comme un accompagnement au traitement du cancer. Voilà, en tout cas, moi, quand j'ai suivi ma formation et moi, ce que j'enseigne, parce que maintenant, j'ai aussi des élèves.
- Speaker #2
D'accord. Donc,
- Speaker #1
j'ai la joie d'accompagner aussi des personnes aussi qui sont atteintes de cancer, qui souhaitent, grâce au Qigong, améliorer leur qualité de vie.
- Speaker #0
voire même, pourquoi pas, améliorer l'efficacité de leur traitement, ou en tout cas améliorer leur qualité de vie grâce au Qigong.
- Speaker #1
Ce qui est déjà beaucoup.
- Speaker #0
Ce qui est beaucoup, beaucoup, effectivement. Et c'est un Qigong, alors ce que je n'ai pas dit, c'est basé sur l'oxygénation, mais c'est essentiellement sous forme de marche. Donc, on en revient un petit peu à l'activité physique. Alors évidemment, la pratique, on l'adapte à l'état de la personne. Si une personne est très faible, on a eu de nombreuses chimiothérapies, elle va faire des marches plutôt courte, plutôt à un rythme lent. L'idéal étant quand même que plus le cancer est agressif, plus il faut marcher vite et plus il faut s'hyperoxygéner. C'est une hyperoxygénation qui peut atteindre 12 à 20 fois la normale.
- Speaker #1
Oui, donc tu pratiques ça tous les jours. Combien de temps par jour ?
- Speaker #0
En général, le minimum, c'est une heure par jour. C'est une pratique qui est du coup assez chronophage. Mais il faut se donner le temps. Le Qigong, c'est une pratique aussi qui a un aspect méditatif, qui invite à se poser, à se recentrer sur soi. Donc, il faut se donner le temps. En plus de tout ce que je fais, je consacre environ à peu près une heure par jour. L'idéal serait encore plus. Mais après, il y a la vie de tous les jours, la famille, etc. J'essaie d'y consacrer au moins une heure par jour avec des marches, des exercices en statique de type exercice de relaxation, des exercices basés sur le son, des exercices sonores aussi. C'est un panel des automassages aussi. Il y a tout un panel d'exercices qui est adapté vraiment en fonction de l'état de la personne, de son besoin. ou il y a des massages plutôt pour bien dormir. Donc, tout dépend aussi des effets secondaires. Il y a des exercices qui sont plutôt réputés pour faire remonter les globules blancs et les globules rouges. Donc, vraiment, tout ça dépend du contexte. Donc là, je peux l'adapter à moi-même. C'est l'avantage. Oui,
- Speaker #1
comme tu as fait cette formation.
- Speaker #0
C'est ça. Ça,
- Speaker #1
c'est super. Mais alors, du coup, tu fais au moins une heure par jour auxquelles tu ajoutes tes activités physiques, dites classiques, en plus ?
- Speaker #0
Oui. Tout à fait.
- Speaker #1
En effet, donc c'est un sacré programme. C'est pas facile, mine de rien, c'est vrai. Mais on est d'accord que si on veut donner toutes les chances, c'est un vrai travail à temps plein.
- Speaker #0
C'est exactement ce que j'allais te dire. J'allais te dire, c'est un job à temps complet. En tout cas, dans ce contexte-là, avec cette pathologie-là, de s'occuper de soi, ne serait-ce que pour l'alimentation. il faut aller faire les courses et acheter si possible de bons produits. Ensuite, il faut les cuisiner. Si possible, non plus pas de n'importe quelle façon. Il faut manger et se donner le temps de manger correctement. Donc déjà, rien que ça, ça prend du temps. L'activité physique. Après, j'essaie aussi de faire un petit peu de méditation. Enfin, tout ça, bout à bout, plus la vie comme tout le monde, de monsieur et madame. Tout le monde, ça prend effectivement beaucoup de temps. mais c'est pas grave, c'est le résultat qui compte.
- Speaker #1
C'est ça. Et c'est peut-être un temps que tu n'avais pas suffisamment pris avant, parce qu'on dit qu'on ne s'occupe jamais assez de soi et peut-être qu'avant le cancer...
- Speaker #0
Non seulement, oui, il y avait le temps, le facteur temps, je ne prenais pas le temps, et puis il y avait une forte méconnaissance aussi, une méconnaissance aussi des fondamentaux de la santé. Qu'est-ce qu'être en bonne santé ? Est-ce que la bonne santé signifie l'absence de maladie ? Pour beaucoup, c'est ça. Mais en fait, on est réfléchissant, mais non. Non, c'est bien plus que ça. Mais ça, on ne nous l'enseigne pas. Et ça, j'ai pu le découvrir depuis trois ans, enfin bientôt même quatre ans maintenant. Donc il y a le facteur temps et le facteur de méconnaissance. Et j'aimerais tellement que ça change sur ce point, qu'il y ait une éducation... des jeunes et même des moins jeunes d'ailleurs à la santé. Qu'est-ce que la vraie santé ?
- Speaker #1
Donc là, puisqu'on parlait de pratiques psychocorporelles, je vais enchaîner sur plutôt la partie psychologique peut-être ou émotionnelle. Est-ce que ça c'est aussi un axe de travail sur lequel que tu as exploré ?
- Speaker #0
Je pense qu'effectivement, c'est quelque chose sur lequel on doit absolument travailler en tant que malade. On ne peut pas occulter l'aspect émotion et émotionnel. C'est indissociable. Dans mon cas, il y a eu plusieurs phases, je dirais. Déjà, il y a l'apport des pratiques, notamment du qigong au niveau émotionnel. forcément ça aide à rester dans l'instant présent. En parlant d'instant présent, j'ai beaucoup apprécié aussi les lectures et les écrits de Hector Tollé. Ça, ça m'a beaucoup aidée.
- Speaker #1
Oui, Hector Tollé qui a écrit ce livre très connu, Le pouvoir de l'instant présent.
- Speaker #0
Voilà, c'est ça. Donc ça, ça m'a beaucoup inspirée et beaucoup aidée. Parce que quand on est dans l'instant présent, on n'a pas l'esprit qui est tout le temps dans le passé et dans l'avenir. On est moins dans la peur et dans le regret, etc. On est dans le maintenant. Il n'y a pas mieux comme instant que maintenant. Donc ça, ça m'a beaucoup inspirée. Et je trouve que ça aide à calmer les émotions. Voilà, le Qigong. Après, j'ai été accompagnée par quelques psychologues. Mais ce que j'ai pu constater, c'est que voir un psychologue n'allais pas assez en profondeur au niveau émotionnel me concernant et j'ai eu besoin de voir un autre thérapeute qui a une approche un peu différente qui se rapproche plus là pour le coup un peu de la psychothérapie et d'aller creuser plus les aspects notamment de l'enfance voilà au baptisme de l'enfance voilà c'est ça et Quand il y a une maladie, ça me paraît indispensable d'aller creuser ce sujet. Et cette thérapie, elle est basée notamment sur l'enfant, l'enfant intérieur, et les traumas qui sont vécus par l'enfant. Mon thérapeute s'inspire beaucoup aussi des livres d'Alice Miller, qui a beaucoup évoqué la souffrance de l'enfant. Et là, il s'agit de... de repérer ces souffrances qu'on a vécues, de les accepter, et de ne pas être dans le déni par rapport à ça. Je trouve que c'est un travail intéressant, passionnant, et j'ai même eu l'occasion de participer à une thérapie de groupe. Donc j'ai ma thérapie individuelle, et j'ai participé à une thérapie de groupe qui a les mêmes fondamentaux, qui est basée sur les mêmes choses, et là, qui décuple les effets. de la thérapie. C'est assez décoiffant, je dirais, mais on en ressort transformé. C'est fatigant, mais le fait qu'on soit en groupe, le vécu des autres fait forcément, quand ils parlent d'eux, forcément, il fait écho à un moment donné ou à un autre, à votre vécu, à vous. Et on peut avoir des réactions assez... impressionnante. Rien qu'à entendre le discours d'une autre personne. Et on ne s'y attend pas forcément. Et à la fois à ce qu'on va entendre et à la fois à nos propres réactions. Et ça fait bouger les lignes, ça fait bouger les choses. Des fois, ça nous retourne le bide. Mais je pense que ça fait son effet.
- Speaker #1
Donc tu as senti après cette thérapie de groupe ? Un changement en toi, intérieur ? Quelque chose qui a bougé ?
- Speaker #0
Oui, une sorte d'apaisement. Et puis un regard nouveau sur mon vécu, sur certaines choses. Une prise de recul sur certaines situations ou alors des vécus qui sont moins traumatisants ou moins imprégnants sur mon présent. Et reconnaître les souffrances passées. C'est vraiment une étape importante et cruciale et qui permet, oui, je trouve, d'être beaucoup plus serein dans le présent.
- Speaker #1
Alors, il reste un aspect quand même important en oncologie intégrative, c'est l'utilisation de compléments alimentaires naturels. Toi ? Merci. Tu en prends aussi tous les jours ? Si oui, quel type de complément alimentaire ? À quoi ça te sert ?
- Speaker #0
Alors oui, j'en prends comme beaucoup de patients, sachant que c'est supervisé par un de mes médecins, un médecin généraliste. Je prends, on va dire, pour faire court des vitamines, des minéraux, des antioxydants. Voilà, et tout ça, c'est pour soutenir mon corps qui endure des choses difficiles avec les traitements. Pareil, j'en vois que des bénéfices, en fait. Notamment le fait que j'ai très peu d'effets secondaires. J'en ai, certes, mais j'en ai quand même beaucoup moins que la moyenne. Donc, alors, qu'est-ce qui, dans tout ce que je fais, puisque je fais énormément de choses, qu'est-ce qui pèse le plus dans la balance ? Je ne sais pas, on ne peut pas le savoir. C'est un tout. Pour moi, c'est ça, l'oncologie intégrative. C'est différents piliers. et je ne me vois pas enlever quelque chose. Et donc, ces produits naturels, ils peuvent aider le foie, par exemple, à toxifier. En général, ce que je prends, je le prends pour une raison bien spécifique et les produits que je prends sont basés sur des études scientifiques. Je ne fais pas n'importe quoi et en plus, c'est supervisé par un médecin. Par exemple, il y a ce qui est reconnu en termes d'oncologie, c'est la mycothérapie.
- Speaker #1
Donc les champignons.
- Speaker #0
Les champignons.
- Speaker #1
Les champignons médicinaux. Les champignons médicinaux. Oui, parce qu'il y a plein d'autres champignons.
- Speaker #0
C'est ça. Donc certains sont quand même particulièrement intéressants, même pour soutenir les globules blancs, etc. Donc il y a vraiment une utilité. Et les oncologues, notamment les oncologues intégratifs, en parlent de plus en plus. Donc effectivement, je prends aussi des champignons médicinaux.
- Speaker #1
Du coup, tu as mis tout ça en place. Donc tu t'es rendue actrice, finalement, de ta santé. Tu as suivi aussi tous les traitements de ton oncologue. Et alors, qu'est-ce qui s'est passé après ?
- Speaker #0
Eh bien, pour en revenir à ce fameux premier traitement, dont je m'étais renseignée par rapport à la médiane, effectivement, j'ai réussi à dépasser cette médiane. Donc le traitement, cette première ligne de traitement, a fonctionné plus de trois ans. Donc, j'ai réussi à allonger le trait de fonctionnement de ce traitement. Et ceux-ci sont trop d'effets secondaires. Donc ensuite, on est quand même passé à une autre classe de médicaments. En fait, c'est une maladie qui est compliquée parce qu'elle mute, elle contourne, etc. Il y a un phénomène de résistance au traitement qui se crée. Et c'est pour ça que le cancer... n'arrive pas à le guérir aujourd'hui, c'est à cause de ses résistances au traitement. Ce premier traitement a fini par fonctionner moins bien et on est passé à une autre thérapie ciblée que j'ai depuis cet été. Ça se passe toujours correctement. Cette thérapie fonctionne aussi toujours.
- Speaker #1
Là, tu as d'ailleurs eu récemment de nouveaux résultats, donc de contrôle. Tu as fait un examen récemment.
- Speaker #0
Oui, c'est ça. Récemment, qui est... qui révélait une stabilité de la maladie. Donc, l'oncologue était plutôt satisfaite, et moi également, puisque ça veut dire que le traitement fonctionne toujours et qu'on peut poursuivre encore jusqu'au prochain contrôle ce même traitement.
- Speaker #1
Qu'est-ce qu'a dit ton oncologue, d'ailleurs, par rapport à tout ce que tu fais, tout ce que tu as mis en place ? Est-ce que tu lui en as parlé, d'ailleurs ?
- Speaker #0
Alors, elle sait, je ne lui cache pas, elle sait que je pratique l'oncologie intégrative, que je fais des choses à côté. Elle n'en connaît pas forcément le détail. Après, si elle me le demande, évidemment, je lui donnerai. Mais à chaque fois, elle est surprise, en fait. Elle est surprise des ressources que je peux avoir, des réponses que je peux lui faire. elle me dit que je suis pleine de ressources et j'arrive toujours plus ou moins à adapter par exemple mes effets secondaires En général, j'essaie aussi de m'adapter à ce niveau-là. S'il y en a un qui apparaît, je mets quelque chose en place pour essayer de contrer l'effet secondaire. Et elle sait, elle me connaît. En presque quatre ans, on a développé une relation. Je trouve que c'est très important d'ailleurs d'avoir une relation privilégiée avec son oncologue. L'idéal est de ne pas en changer trop souvent. Moi, ça va, ça fait quatre ans que c'est la même personne, donc c'est très bien. Et donc on a tissé une relation de confiance. Moi, j'ai confiance en ce qu'elle me propose. Elle a la confiance en moi et en ce que je fais. Et je trouve que ça, c'est assez inestimable, une relation comme ça. C'est précieux. Et en général, elle me dit que je suis pleine de ressources. C'est une relation vraiment... intéressant.
- Speaker #1
Ah c'est chouette ! Si tu devais refaire les choses, est-ce que tu les ferais de la même manière ?
- Speaker #0
Il y a quand même un point que je referais différemment, c'est-à-dire que l'aspect émotionnel et l'aspect thérapie, je m'en occuperais plus rapidement. Pas forcément au bout de trois ans et demi. Ah parce que ça,
- Speaker #1
tu l'as mis en place ?
- Speaker #0
C'est un processus graduel. Oui. Mais je m'en serais occupée tout de suite, fort. Voilà, vraiment, j'aurais insisté sur cet aspect-là plus rapidement si c'était à refaire. Après, non, c'est ça, c'est mon vécu, c'est comme ça. Par contre, il y a quand même des points d'amélioration. C'est ça que je vois même encore maintenant. En termes d'alimentation, il y a encore des choses à parfaire. Après, c'est surtout ça. Le Qigong, si je pouvais en faire encore plus, encore plus. Mais bon, ça voudrait dire réduire le temps de bénévolat. Après, c'est une histoire de choix.
- Speaker #1
Et puis les bénévolats, comme tu disais tout à l'heure, c'est important aussi. Les relations sociales, etc. On ne peut pas rester reclus chez soi. C'est bien de s'occuper de soi, mais il faut sortir aussi.
- Speaker #0
C'est tout un équilibre à avoir.
- Speaker #1
Pour finir, Laurie, si tu avais un conseil à donner aux autres personnes atteintes d'un cancer, quel serait-il ?
- Speaker #0
Ce serait si possible. Chacun fait ce qu'il peut. C'est lors de l'annonce. Je pense surtout à des annonces comme moi j'ai pu avoir de récidive. Où là, c'est quand même encore plus angoissant. C'est ne pas se laisser paralyser par la peur. Parce qu'il y a beaucoup de malades qui ont peur et qui ont peur de tout et qui n'osent pas. Et pour le peu que, par exemple, leurs oncologues ne soient pas forcément ouverts à des pratiques d'oncologie intégrative, ils ne font rien. Et je trouve ça dommage. Donc déjà, éviter de se laisser paralyser par la peur, mettre en place des choses, quitte à aller voir différents professionnels pour avoir plusieurs avis. Oui,
- Speaker #1
même différents, un autre oncologue, pourquoi pas aussi, d'ailleurs.
- Speaker #0
Pourquoi pas ? On a le droit. On est en droit de le demander. Et aussi faire confiance en ses propres ressources et en son corps. Parce que le corps, quand on lui donne de bonnes conditions, en général, nous le rend bien. Même si, dans ce contexte-là, on peut se satisfaire d'une stabilité, pas forcément en rémission, mais on peut vivre des années et des années comme ça, avec une qualité de vie correcte, mais à condition que le corps lui donne... tout ce dont il a besoin. Et donc, pour moi, il faut retrouver confiance en ses capacités, en les capacités de son corps. Et l'écouter. Et l'écouter, effectivement. Pour moi, ce serait ça. Et un conseil, ce serait de s'entourer d'une bonne équipe de thérapeutes, de l'oncologue au psychologue, au naturopathe, etc. Enfin, voilà, l'ostéopathe, etc. Enfin, tout ce qu'on peut trouver aux praticiens de médecine chinoise. Mais se s'entourer, si possible, des meilleurs qui sont près de chez nous, je trouve que c'est un soutien énorme. Et puis en plus, il y a une relation de confiance qui s'installe. Donc pour moi, ce serait ça. Mon conseil, c'est de s'entourer de bons professionnels et de bons thérapeutes.
- Speaker #1
Ça fait plein de conseils. Merci.
- Speaker #0
Merci Aurélie, et à demain pour le colloque.
- Speaker #1
Oui, et demain pour le colloque, bien sûr.
- Speaker #2
Vous venez d'écouter le témoignage de Laurie et j'espère qu'il vous aura, comme moi, inspiré et donné de l'élan. Ce que Laurie nous montre, c'est qu'il est possible de reprendre une forme de pouvoir, d'agir, même au cœur de l'incertitude. En devenant actrice de sa santé, en s'informant, en expérimentant, en s'entourant de professionnels choisis et de pratiques qui résonnent, elle compose une voix singulière, lucide et engagée. Et non, cela ne l'isole pas. Bien au contraire, elle cultive les liens. s'investit dans le bénévolat, continue à vivre pleinement avec ses enfants, ses engagements et sa douceur déterminée. Alors si vous-même ou l'un de vos proches traversez une épreuve, que ce soit la maladie ou un autre bouleversement, j'espère que ces mots auront semé quelque chose en vous. Une piste, une étincelle, un début de confiance. Merci du fond du cœur à Laurie. Merci d'avoir voyagé avec moi jusqu'au bout de cet épisode. Le souffle de ce podcast existe grâce à vous. Alors, si vous avez envie de faire voyager encore un peu plus loin l'écho des papillons, voici comment vous pouvez l'aider à déployer ses ailes. Soit en en parlant autour de vous, en partageant l'épisode, ou en semant quelques étoiles sur votre plateforme d'écoute préférée. Et si le cœur vous en dit, vous pouvez aussi soutenir ce projet indépendant, artisanal, encore jeune mais pas trop jeune, porté avec force et conviction via ma cagnotte participative ou en découvrant mes photographies de voyage sur lesdezelduriel.com. Enfin pour suivre mes aventures nomades et créatives, rendez-vous sur la volubile ou abonnez-vous à ma newsletter. A dans 20 mois pour une nouvelle escale sonore. L'écho des papillons, des ailes et de l'espoir face au cancer.