- Speaker #0
La rue ça a été difficile. Pardon. J'ai vécu 10 ans dans la rue et jamais j'aurais cru que j'allais arriver là .
- Speaker #1
On voit ce qu'il partage sur TikTok et Insta, mais on ne voit pas ce qu'il a traversé dans sa vie. On le follow sur le réseau, on like ses vidéos, mais connaît-on vraiment l'homme derrière l'uniforme plus haut ? Aujourd'hui, dans un nouvel épisode du Deep Dive, on plonge avec Ludovic Franchessé. Éboueur parisien et créateur de contenu engagé, suivi par plus de 530 000 personnes sur les réseaux sociaux. De sans-abri pendant 10 ans à porteur de la flamme olympique en 2024, et récompensé par un TikTok Award il y a 4 mois, son parcours est plus qu'inspirant. Ensemble, on va descendre dans les profondeurs d'une vie hors du commun. Bienvenue dans le Deep Dive Ludovic, je suis ravi de t'accueillir.
- Speaker #0
Bonjour et merci, moi aussi je suis ravi d'ĂŞtre lĂ et puis l'endroit est magnifique.
- Speaker #1
Je te remercie. D'ailleurs je n'ai pas fait de faute sur ton nom, c'est bien Fran-Séché, c'est ça ? Je me suis demandé.
- Speaker #0
C'est parfait, tu penses à la France mouillée, France mouillée, France séchée.
- Speaker #1
Fran-Séchée. Parfait. Bon bah parfait. Tu peux te présenter un peu pour ceux qui ne te connaissent pas ?
- Speaker #0
Alors je suis Ludovic, donc Fran-Séchée et je suis éboueur à la ville de Paris maintenant depuis huit ans, mais pas que, je suis aussi un fin amoureux de notre planète Terre parce parce qu'on fait du gros n'importe quoi. J'ai fait pas mal de choses dans ma vie. On m'appelle l'homme aux mille vies. J'ai été malheureusement sans domicile fixe. J'ai été victime de pélo-criminalité. Je suis parti aux Etats-Unis. J'ai eu deux commerces, j'ai eu quatre appartements. Ma vie, voilà , c'est les montagnes russes.
- Speaker #1
Avant d'entrer dans le vif du sujet, le Deep Dive est un podcast bienveillant où l'on va à la rencontre d'invités au parcours inspirant. Chaque semaine, je vous emmène avec moi. pour explorer la partie immergée de l'iceberg. Le concept est simple. Un invité, trois niveaux de discussion. À chaque niveau, l'invité choisit un ou deux badges parmi quatre animaux polaires directement sur la table. On commence en surface avec la partie émergée de l'iceberg, des questions plus légères pour apprendre à mieux connaître l'invité. Ensuite, on passe en mode deep dive. Direction la partie immergée de l'iceberg, puis dans les abysses pour des échanges de plus en plus deep. On vous laisse découvrir. C'est parti. L'exploration commence ici. Pour le premier niveau, en gros, je vais te montrer. On a quatre badges. On a un renard polaire, un ours polaire, un pingouin ou un phoque. Et tu dois choisir un des badges. Et derrière le badge se cache quelque chose. Et on va en parler juste après. Donc je te laisse choisir, cliquer sur le badge que tu veux.
- Speaker #0
Moi j'adore les ours.
- Speaker #1
Donc l'ours. Alors du coup c'est un poste de star. Je connais les frissons,
- Speaker #0
ça y est. Ça commence.
- Speaker #1
Est-ce que tu peux nous parler un petit peu plus de ce poste d'un star ?
- Speaker #0
Ça, c'était un grand moment. C'était la fin de mon patrouillage en Ausha parce que c'était la fin de mon Paris-Marseille. On avait fait de grandes choses. Ce jour-là , on pouvait annoncer qu'on avait ramassé 15 tonnes de déchets tout au long de la National 7. 15 tonnes ? Oui, 15 tonnes de déchets, dont 17 000 bouteilles en plastique, 20 000 canettes, 710 sacs de 110 litres. C'est juste énorme. Et il y avait plein de gens qui nous avaient rejoints et je ne m'attendais pas à une fin comme ça et les gens nous ont attendus avec des panneaux et tout. Et c'était incroyable et il y avait surtout ma maman qui était là et qui m'a dit mon fils je suis fier de toi.
- Speaker #1
Magnifique. Et ça c'était il y a combien de temps du coup ?
- Speaker #0
C'était en 2023 donc c'était là le 24 septembre.
- Speaker #1
Et juste pour comprendre un peu plus le contexte du coup vous avez fait Paris-Marseille.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Comment ça s'est passé ? Raconte-moi un petit peu plus en détail.
- Speaker #0
Alors, avant de faire le Paris-Marseille, il y a mon chef qui me dit, Ludo, toi qui aimes les défis et tout, est-ce que tu ne ferais pas Paris-Marseille en roulsac, donc à pied ? Et en fait, il me disait ça en rigolant, mais je lui ai dit, écoute, on y va. Et voilà , donc ça s'est organisé et on est parti de Notre-Dame de Paris, le 1er août.
- Speaker #1
Vous étiez combien juste ?
- Speaker #0
Au départ, on était une quinzaine qui nous ont suivis, mais aussi non officiels tout au long de la route. On était quatre, donc plus une logistique derrière bien évidemment, mais sur le terrain quatre. Il y avait Patrick l'ouvreur, donc l'ouvreur c'est celui qui était au début de la route. Pour savoir où on va en fait, c'est notre GPS.
- Speaker #1
Parce que du coup vous avez fait ça tout à pied ? Tout à pied. Ah ouais c'est incroyable.
- Speaker #0
On avait une logistique qui était derrière nous bien évidemment, notre camping-car etc. Parce que ce qu'on faisait, on faisait les sacs et on les laissait au bord de route. Avec une localisation et c'est notre camping-car qui ramassait les sacs. Et ensuite, qui les met au public ou les amener en déchetterie. On avait tout un listing. Il y a eu plus d'un an de préparation pour faire ce défi.
- Speaker #1
OK, c'est incroyable, magnifique défi. Et du coup, justement, si on reste un peu sur le thème, un peu des clean walk, etc. Tu as d'autres choses dans ce type là que tu as fait ?
- Speaker #0
Alors j'ai commencé ma toute première dépollution, c'était dans Paris. Donc c'était Gare du Nord, Gare de l'Est. Et voilà , ça, c'était là tout. Et j'avais demandé à mes abonnés de venir et j'avais cinq personnes qui étaient venues. J'ai trouvé ça incroyable de faire bouger cinq personnes. Et ensuite, j'ai eu l'idée de faire le Tour de Paris. Première édition. Donc j'ai mis deux jours et demi pour faire le tour de Paris par les maréchaux. Et j'ai ramassé 2800 litres, donc avec mon roule-sac, à pied. Donc tous les déchets qu'il y avait tout autour de Paris. Ensuite, je passe sur le pont Garigliano. Et donc en 15e, je vois du papier toilette suspendu sur ce pont-là . Je me dis, tiens, ça y est, tu as ton deuxième défi. Tu vas faire la tournée des ponts de Paris. 35 ponts. J'ai ramassé 2300 litres de déchets. Donc des déchets qui étaient prêts à ... tombé dans la Seine. Donc je me dis, j'ai un peu préservé la Seine. Et ensuite, moi j'habite Étampes. Donc Étampes, c'est une ville dans le 91 dans le sud de l'Essonne. Et toujours plus grande, toujours plus forte. Je me dis, pourquoi je ne fais pas Étampes-Paris ? Donc il y a 65 km à pied. Puis moi, j'ai rajouté aussi, encore une fois, le petit tour de Paris. On a fait 110 km. Et là , en passant par la N20, on a ramassé 6800 litres. Et là , on s'est rendu compte... qu'en région parisienne, il y a des rivières de polystyrène.
- Speaker #1
Ouais, c'est sûr.
- Speaker #0
C'est complètement dingue. Vraiment. Et ensuite, j'ai fait mon Paris-Marseille. Mais là , je peux t'annoncer que j'ai décidé, je vais refaire... Le Tour de Paris, mais deuxième édition cette fois-ci. Mais on se fera beaucoup plus. La dernière fois, j'ai été tout seul. Là , il y aura deux roule-sacs, donc on va s'occuper des deux côtés. Et là , j'aurai ma logistique derrière moi, plus des invités, etc. Donc, ce sera la deuxième édition et ce sera le 1er août jusqu'au 3 août 2025. Tu sais que je prépare aussi le Tour de France. Ça, c'est prévu pour 2026. Et là , c'est pareil, je vais faire 4000 kilomètres. 319 jours de marche et là on va vivre les quatre saisons, on va rencontrer énormément de monde et ça va être incroyable. Il faut savoir qu'on va avoir un budget de 200 000 euros, parce qu'on aura un chauffeur donc il faudra le payer, j'aurai aussi un vidéaste, il faudra le payer aussi.
- Speaker #1
C'est en 2023 tu m'as dit ? Ouais,
- Speaker #0
fin 2026. Donc j'ai hâte aussi.
- Speaker #1
C'est un magnifique projet.
- Speaker #0
Ça va être incroyable.
- Speaker #1
Écoute, je te propose du coup de reselectionner un deuxième badge si ça te va.
- Speaker #0
J'ai peur de ce qu'il y a derrière. J'ai peur, non, excité même, je dirais. Ça, c'est le loup.
- Speaker #1
C'est le renard polaire.
- Speaker #0
Renard polaire. On a fait le trait de prendre des animaux,
- Speaker #1
justement, de l'artilique. Alors, parle-nous un peu de ce poste.
- Speaker #0
Oh lĂ lĂ , alors attends, c'est ce que j'avais mis.
- Speaker #1
Je crois que c'est ton annonce, justement, de... Quand t'as porté la flamme.
- Speaker #0
Ah ouais, le loup qui...
- Speaker #1
Moi, j'adore, ça sent pas. Très sympa les petites lunettes avec le Bob. Donc ça c'était ton poste d'annonce de porteur de la flamme olympique.
- Speaker #0
Donc j'ai été appelé deux fois. Donc la première fois, c'était à la fin de mon Paris-Marseille. Il y a une collectivité qui m'appelle et on me dit, « Ludo, on t'a sélectionné pour porter la flamme. » J'ai fait « Wow, incroyable ! » Première chose que j'ai pensée, je me suis dit, « Est-ce que je peux appeler ma maman ? » J'ai dit « Mais bien sûr ! » et tout et tout. J'appelle ma maman, maman pleure dans les chaumières et tout, tout va bien. et ensuite on me dit on te rappellera en décembre. pour te donner les renseignements. Et là , décembre 2023, j'ai la ville de Paris qui m'appelle. Et ils me disent, Ludo, on ne peut pas se passer de toi pour porter la flamme olympique dans Paris. Je dis, waouh, super ! Mais on a déjà pensé à moi, il y a déjà une collectivité qui l'a fait. Ok. Ok, écoutez, on va gérer tout ça. Et là , on arrive au mois de janvier. Et là , la ville de Paris me rappelle, il me dit, c'est à toi de choisir. Soit tu la portes. Pour la collectivité, soit tu la portes pour la ville de Paris. Moi je suis amoureux de Paris, on le sait, donc j'ai choisi Paris. J'espère que l'autre collectivité ne m'en veut pas, mais ils ne m'en veulent pas. Mais c'était juste incroyable. pas imaginer les sensations que j'ai eues quand on m'a appelé, c'est à dire qu'on a pensé à moi, et quand je l'ai eu dans les mains, à deux reprises en plus, à deux reprises. Pourquoi ? Parce que moi je l'ai porté…
- Speaker #1
Tu l'as vraiment eu à la fin en plus, je me rappelle que je t'ai vu du coup en direct pendant les cérémonies et c'était… tu l'as porté à la tête ?
- Speaker #0
Alors quand elle est arrivée sur Paris, sur le parvis de l'Hôtel de Lille, moi j'ai pris la lanterne du parvis et je l'ai amené jusqu'à la salle Saint-Jean. Et là , il y avait Stéphane Bern, Annick Dalgaume, il y avait... C'était un bon moment. ...Stanguet, Yannick Noah, c'était impressionnant.
- Speaker #1
C'était magnifique.
- Speaker #0
Et là , j'avais répété la veille. Et la veille, j'ai un petit peu cassé la figure dans les escaliers. Et bon, on arrive au jour J. Et là , j'avais un parcours à faire et France Télévisions me dit « Voilà , tu dois passer par là et terminer » . Je devais passer devant des musiciens, mais le jour J... Là je vois monsieur Gauthier Capuçon qui est en train de jouer l'hymne à l'amour avec son violoncelle.
- Speaker #1
Ouais c'était magnifique. Écoute,
- Speaker #0
je n'ai pu que marquer le moment dont j'ai décidé de m'agenouiller. Je n'ai pas donné le choix à personne, même à Madame Hidalgo.
- Speaker #1
Tu sais que je me rappelle de ce moment-lĂ .
- Speaker #0
Personne n'avait prévu ça.
- Speaker #1
Je me rappelle que tu t'étais agenouillé, effectivement, je regardais ça avec mon épouse à la télé.
- Speaker #0
J'étais obligé. J'avais le meilleur violoncelliste au moins, les jouets de l'hymne à l'amour, j'avais la flamme. Pour moi ça représentait la liberté, ça représentait... Merci de ce genre. la propreté dans le monde, etc. Donc je ne pouvais que m'arrêter. Et là , j'ai mon bras qui tremble comme ça tellement il y avait l'émotion. Et ça a duré une petite minute. Après je me relève et là je continue mon parcours. Mais je ne remercierai jamais assez toutes ces personnes qui m'ont accompagné pour porter cette lanterne. Vraiment, c'était au top.
- Speaker #1
Et raconte-nous du coup un petit peu... Les coulisses justement de la flamme olympique, est-ce que tu as des anecdotes un peu sympas, un peu croustillantes ? Comment ça se passe, le briefing, l'organisation ? C'est une sacrée orga, ça doit être quelque chose.
- Speaker #0
J'ai eu la chance d'être accompagné de monsieur, c'est Fernandez, mais super gentil. Et alors incroyable, moi je ne le connaissais qu'à la télé et donc on a échangé. Je me rappelle, j'ai dit, est-ce que je peux... peux appeler ma maman avec toi parce qu'elle est fan de toi et paf on appelle ma maman il a été malheur d'une simplicité juste qu'on voit pas en fait à travers à travers l'écran voilà il ya peut-être un petit partage comme ça c'est quoi la sensation justement si tu te rappelles le jour on t'a dit ludovic tu vas porter donc la flamme olympique ben en fait c'était alors que tu te rappelles ce que tu faisais d'ailleurs à ce moment là plus marrant les alors j'étais en train de je Je commençais ma journée en train de balayer et là je reçois un appel. de la collectivité en question et là on m'annonce cette nouvelle et j'en ai pleuré. Parce que la flamme c'est un symbole, c'est l'humanité, c'est la terre, c'est le sport tous unis, main dans la main. Et le fait que moi j'ai eu la chance qu'on pense à ma personne, Ben ça y est, je suis devenu quelqu'un. Tu vois ? Je l'étais déjà mais je ne le savais pas. Et c'est vrai que je peux te garantir que porter la flamme, ça change un humain.
- Speaker #1
Ah vraiment ? Ah oui,
- Speaker #0
oui, oui, complètement. C'est limite, je peux mourir tranquille. Mais vraiment !
- Speaker #1
Ah c'est incroyable.
- Speaker #0
Je le souhaite Ă tout le monde.
- Speaker #1
Mais ce qui était beau en plus toi, c'est que c'était la lanterne. Et la torse le lendemain,
- Speaker #0
j'ai eu la torse le lendemain.
- Speaker #1
Oui, effectivement.
- Speaker #0
Pareil, la lanterne, il y a eu deux sensations différentes.
- Speaker #1
C'est beau la lanterne.
- Speaker #0
La lanterne c'était juste... incroyable et la torche, tu vois cette foule qui t'acclame, Ludovic partout, je suis tombé, quand j'ai fini mon parcours, donc c'est 200 mètres, je tombe dans les bras d'un inconnu, mais là je me lâche, il y avait des médias qui étaient autour de moi, mais je me lâche mais comme jamais, tu vois j'ai toutes les larmes de se... parce qu'il y a beaucoup de pression quand même, il y a la pression parce que tout est carré, tout est minuté, on pouvait pas déborder etc. Merci.
- Speaker #1
Le nombre ? Il y a eu combien de téléspectateurs ?
- Speaker #0
Téléspectateurs ? Ça, j'en sais rien. Mais par contre, je peux dire qu'on était plus de 10 000 porteurs de flammes quand même. Tous les porteurs de flammes ont un anneau. Et l'anneau, c'est quoi cet anneau-là ? C'est la séparation entre le chaud et le froid. D'accord ? Donc quand tu portes la torche, tu as l'anneau ici et là , c'est brûlant. Tu ne peux jamais toucher la torche.
- Speaker #1
Pour revenir un petit peu à ton métier, est-ce que tu peux nous parler du métier des boueurs que tu fais ? Raconte-nous un petit peu le quotidien d'un éboueur, ta journée type au travail.
- Speaker #0
Alors, moi j'ai cette chance inouïe de pouvoir faire ce que j'aime. Et mon métier, c'est éboueur. Alors éboueur, c'est quoi ? C'est tout un panel, c'est plein de facettes. On a le lancier. Le lancier, c'est celui qui est au cul du camion avec un gros tuyau pour nettoyer les rues à l'eau. Parce que si on ne fait pas, on va marcher sur un tapis de poussière. C'est sûr. Ensuite, tu as le ripper. Le ripper, c'est celui qui est encore une fois au cul du camion, mais lui, il collecte les bacs, nos poubelles. Donc, soit les ordures ménagères ou les emballages. Ensuite... On a le désafficheur, on a le dégraffiteur, on a le désherbeur, etc. Il y a beaucoup de choses. Et moi, ma journée type, alors moi, je suis dans un atelier. Il faut savoir que sur Paris, il y a plus de 150 ateliers, à peu près 5000 éboueurs, dont 600 femmes.
- Speaker #1
Quand tu dis atelier, c'est…
- Speaker #0
Atelier, c'est comme un grand appartement, en fait, qui est aménagé, bien évidemment, avec des vestiaires, des douches, etc. Ok. Donc c'est notre lieu de vie, c'est là où on rigole et c'est là où on s'engueule aussi.
- Speaker #1
C'est comme une caserne pour les pompiers sauf que c'est...
- Speaker #0
Ouais voilà exactement, exactement. Et il y en a plus de 150 sur Paris et chaque atelier a sa spécialité. Et nous, moi je suis affecté dans le centre de Paris, donc je travaille sur Châtelet, sur Hôtel de Ville, sur Beaubourg, sur Notre-Dame de Paris, c'est tellement chic de travailler au pied de Notre-Dame.
- Speaker #1
Ouais c'est sûr. C'est exceptionnel, c'est le plus beau des bureaux.
- Speaker #0
Ah ouais, et nous on est des balayeurs, nous c'est le balai qui prime. Et on va balayer, on va aussi à la recherche du déchet, donc avec notre pince. Bon, on ne va pas chercher longtemps parce qu'il y en a de partout.
- Speaker #1
Ouais, c'est sûr. Et justement, par rapport à ce contact avec les gens maintenant dans la rue, Sur comme je disais tu cumules à peu près je crois que j'ai regardé je crois que c'est 530 mille abonnés entre Insta et TikTok.
- Speaker #0
Ouais mais il y a tous les autres réseaux je suis à 650 milles. Excuse moi.
- Speaker #1
Exact j'ai juste regardé Insta et TikTok.
- Speaker #0
J'avance sur Facebook, j'avance sur Snap. Non vraiment je suis très content.
- Speaker #1
Et qu'est ce qui change dans ton métier au quotidien ? Est-ce que les gens viennent te voir ? Est-ce qu'ils te disent des mots sympas ? Est-ce qu'ils t'encouragent ? Comment ça se passe un petit peu le contact avec les gens dans la rue ?
- Speaker #0
Alors le fait que j'ai eu cette idée de faire des vidéos sur les réseaux sociaux, ben en fait...
- Speaker #1
Comment c'est venu d'ailleurs ?
- Speaker #0
Voilà , il y a de plus en plus de monde. maintenant qui... Par exemple, le samedi, quand je suis au Forum Léal, des fois, il y a une ligne pour pouvoir prendre des selfies. Je trouve hallucinant.
- Speaker #1
C'est fou, ouais. À ce point-là ?
- Speaker #0
Ouais, complètement.
- Speaker #1
T'es en train de bosser et lĂ , les gens, ils attendent une photo. Oui,
- Speaker #0
j'adore. C'est génial. Ils me laissent d'abord travailler et donc, ils respectent le boulot. Alors qu'avant, on peut dire, même, il y en a beaucoup qui ne le respectent pas. Ouais.
- Speaker #1
énormément on se fait cracher dessus on se fait insulter de salle fonctionnaire alors qu'on est propre c'est fou d'ailleurs d'ailleurs j'ai vu sur l'interview du coup que tu t'étais fait cracher dessus littéralement sens propre ouais ouais je me rappelle toute ma vie c'était ma première année c'était dans le coin d'une rue et
- Speaker #0
le personne passe c'est un gars et puis me crache dessus et puis aux salles fonctionnaires dégage t'es payé à rien foutre etc et j'ai pris sur moi et il faut savoir qu'une journée chez nous On commence à 12h24, on finit à 20h12, donc c'est ultra précis, on a une pause à 16h de 20 minutes. Et là , j'ai continué ma journée jusqu'à 16h, et à partir de là , toute ma haine, je me suis changé, et toute ma haine est partie dans la douche. Parce que bien évidemment, dans la rue, il faut être ultra méga diplomate, garder son sens droit, et perdre ma place même si ma crache est nulle.
- Speaker #1
Même la crache, c'est fou ça.
- Speaker #0
C'est ça qui est dingue. Donc j'ai énormément pris sur moi, bien évidemment je voulais lui mettre la peine dans la figure, c'est humain, mais pour le coup j'ai pris sur moi et ça m'a marqué énormément. Je crois que je vis avec de toute façon. Mais après tu as aussi...
- Speaker #1
Ça excuse-moi mais c'était il y a combien de temps tu me disais ?
- Speaker #0
C'était la première année, donc c'était 2010. J'avais bien recroisé la personne qui m'a craché depuis maintenant, mais j'en veux pas. Avec le temps on apprend à ... Même si l'image elle est là , mais j'en veux pas. pas et puis c'est comme ça et puis il faut savoir que nous les éboueurs partout dans les villes alors je parle pas de la ville de pas que la ville à paris parce qu'elle est de paris c'est rick et qui a un parent à tout ce qui se passe partout ben on est en première ligne donc si on n'est pas d'accord avec la municipalité mais c'est nous qu'on va voir en premier On est les premiers fonctionnaires. Tu vois, donc... C'est sûr. Du coup, on est les premiers cordiers, comme disait Laurent Ruquier.
- Speaker #1
Est-ce qu'il y a une communication, justement, venant de la mairie de Paris ? Est-ce qu'ils vous demandent votre avis par rapport à comment améliorer le système de poubelle, de cendrier dans la rue ? Parce que c'est vrai que vous êtes au front. Donc, est-ce qu'ils vous posent ce genre de questions ?
- Speaker #0
Alors, moi je vais être très honnête. On est là pour ça. Ouais, ouais, non mais carrément. Alors moi j'aimerais beaucoup qu'on nous sollicite.
- Speaker #1
J'imagine, ouais.
- Speaker #0
Beaucoup plus que ce que ça allait actuellement. On nous sollicite un tout petit peu, mais c'est pas assez par rapport à l'ampleur qu'il y a, par rapport au travail qu'il y a à faire derrière, parce qu'il faut améliorer les choses. Mais après, attention, les moyens sont là . Mais il faut aussi que les gens puissent les utiliser ces moyens-là . Parce que s'ils décident de ne pas les utiliser, ça sera dégueulasse. On a par exemple, il y a une application qui s'appelle Dans ma rue pour Paris. Pourquoi les gens ne l'utilisent pas ? Alors que c'est hyper simple, on déclare un problème, ça va dans le service concerné et ensuite ça sera rectifié une semaine après. Peut-être, au moment où le temps que les services interviennent.
- Speaker #1
Il y a tellement de dispositifs. Mais oui,
- Speaker #0
la poubelle, tout simplement, la poubelle. T'as la poubelle devant toi, pourquoi tu vois que j'étais à côté ?
- Speaker #1
Ah c'est sûr. Je voyais pas mal dans tes vidéos justement, tu me disais que les gens, tu vois, ils mangeaient, je sais pas, un McDo, un truc dans la rue, ils le mettaient genre... Alors que t'es là , devant, tu vois, même pas dans la poubelle, sur la...
- Speaker #0
C'est fou, c'est complètement fou. Et en fait, moi, tu sais, je sais pas, je te rappelle du Covid, les années Covid, donc le premier confinement, nous on a été confinés pendant... les balayeurs, ont été confinés pendant... trois mois. Ensuite, le deuxième confinement, là , on pouvait venir travailler, etc. Mais à Paris, il y a ces fameux big baby. Big baby, c'est les poubelles soi-disant intelligentes avec un panneau solaire. Ça compacte une fois que c'est plein. Mais par contre, ça a été installé à ce moment-là . Mais les gens ne voulaient pas toucher la poubelle. Bon, normal. En fait, les gens pensaient qu'il fallait ouvrir le tiroir comme ça, mais pas du tout. Il fallait juste mettre le pied. Mais là , il y a une publication qui a été faite. Donc les gens, qu'est-ce qu'ils ont fait ? Ils ont posé leur sac. à côté de ces fameuses poubelles intelligentes. Et du coup, il y avait des montagnes, un avancellement de sachets McDo et ce que tu veux. On ne voyait plus cette poubelle-là . J'ai trouvé ça hallucinant. On était deux, je ne sais pas si tu connais la fontaine des innocents, mais on était deux juste pour cette fontaine-là . Alors que ça aurait pu être beaucoup plus simple en utilisant cette fameuse poubelle et terminée. Moi, je me suis juste... insister sur la poubelle et il faut comprendre que il faut dire merci monsieur Eugène parce que c'est Eugène Poubelle Eugène il est né en 1831 il était préfet en 1881 et déjà Paris à l'époque était dégueulasse, les gens étaient sales et donc si le monde est un tout petit peu propre c'est grâce à nous parce que si les gens jettent à la poubelle c'est grâce à nous, ce fameux geste qui est hyper important Et voilà , ça s'est fait en 1881 parce que déjà à l'époque, Paris était dégueulasse, les gens étaient dégueulasses. Et il faut savoir qu'à l'époque, ils triaient déjà les chiffons et les bouteilles en verre. Alors là , on nous bassine avec du tri en veux-tu en voilà , alors que ça existe depuis des décennies. Sauf que si tu ne l'utilises pas et si tu ne le fais pas, on ne va pas le faire à ta place.
- Speaker #1
Et je ne savais pas que tu étais là aussi longtemps le tri. Tout est là ,
- Speaker #0
tout est là . Pourquoi on ne les utilise pas ? Il y en a qui vont l'utiliser, bien sûr, mais un minimum. On est des milliards sur Terre, on est des milliards. Alors que si on ramasse tous un déchet...
- Speaker #1
Et justement, par rapport à ça, là , si on avait la chance d'avoir Mme Hidalgo qui nous écoutait, qu'est-ce que tu pourrais lui dire en termes de recommandations, justement, tu vois ?
- Speaker #0
Alors, ce que je ferais... Alors, moi, personnellement, je n'attends pas que la municipalité agisse pour pouvoir jeter à la poubelle. C'est une certitude. Déjà , moi je repars chez moi avec mes déchets, il n'y a pas de problème. Ça ne me pose aucun problème. Par contre, je pense que si j'avais Madame Hidalgo en face de moi, je l'ai déjà eu, on a déjà discuté sur la propreté, et moi je rajouterais... des postes dans des endroits stratégiques, dans Paris par exemple, ça vit la nuit Paris. Donc il y a des éboueurs qui travaillent la nuit, ils sont abstraints, ils font une centaine.
- Speaker #1
Quand tu dis des postes, tu veux dire quoi exactement ?
- Speaker #0
Des postes, tu veux dire des créations de postes.
- Speaker #1
Ah des postes, ok pardon, je pensais que du coup c'était un poste de travail. Ah non,
- Speaker #0
non, création de postes, et tu veux dire qu'on va y aller la nuit ? Ouais. Je suis persuadé qu'on a l'argent. Alors après, peut-être voir avec beaucoup plus haut avec l'État, mais ça marche chez nous, ça peut marcher aussi à Bordeaux, ça peut marcher à Lyon, etc. Donc on n'en est pas assez, on est en manque d'effectifs. Et puis simplifier l'accès aussi à ce métier, parce que là on passe un concours. Ensuite, une fois qu'on a passé l'écrit, donc là on était 7000, ils en ont pris 700. T'imagines ? Il y a un grand pas. Ensuite, on passe l'oral. Et ensuite, une fois qu'on a passé l'oral, on se retrouve, on était 700, à 300. Ensuite, le troisième mois, c'est la pratique. Et la pratique, c'est plein de petits ateliers. Donc là , ils te mettent en condition, encore une fois, et là , ils te font des tests physiques. Donc, on est avec un bac, on fait un petit parcours, on ramasse des sacs de sable, ils regardent nos gestes et postures, etc. En fait, ce qu'il faut, c'est écouter le moniteur. Il faut l'écouter, c'est tout ce qu'il y a à faire. Et là , ils voient justement si on est réfractaire à l'autorité ou pas.
- Speaker #1
Ouais, c'est intéressant, ouais. Ok, d'accord.
- Speaker #0
Et là , on a été 267 à être pris. Sur les 7000 personnes, 265.
- Speaker #1
Et comment tu trouves justement la propreté de Paris par rapport aux autres villes ? C'est quoi toi ton opinion par rapport à ça ?
- Speaker #0
Alors pour moi Paris est propre. C'est les gens qui sont dégueulasses. Parce qu'il faut arrêter de jeter par terre.
- Speaker #1
Tu penses que c'est les français ou typiquement les parisiens ? En toute honnêteté.
- Speaker #0
Non, c'est en général. Pour moi c'est pas le parisien qui va s'allier en bas de sa porte. Non. Paris c'est visité par des millions de gens. Donc après, un mouchoir peut se retrouver par terre Par étourdi Parce que la personne a été étourdie Tu vois, donc il peut Il va se moucher, etc, il n'y a pas de poubelle tout de suite Donc il va la mettre dans sa poche, il va l'oublier, il va tomber Le masque, c'est ce qui s'est passé Après il y a des gens aussi Qui ont jeté exprès Tu vois, ils jettent devant toi un masque Comme un chien Je suis allé pendant quelques temps dans les collèges Pour parler de mon métier Mais pourquoi pas insister là -dessus Tu vois, ça serait bien ... Parce que les jeunes, ils sont vachement intéressés. Et c'est eux l'avenir de la planète.
- Speaker #1
Je trouve ça génial, moi, que tu aies fait ça. Et j'ai eu la chance aussi, moi, de l'avoir fait deux fois avec Surfrider. Donc, j'ai fait de la sensibilisation, je crois, en CE1, CE2. Et j'ai trouvé ça génial, en fait. Et d'ailleurs, ça fait du bien parce que cette génération, ils sont tellement plus au courant de tout, justement. On leur donne des notions de tri, expliquer. Il y a des petits jeux de mise en scène. On leur montre des déchets, ça va dans quelle poubelle.
- Speaker #0
Merci Internet. C'est grâce à Internet, tout ça. Il ne faut pas l'oublier.
- Speaker #1
Et aux parents aussi, je pense qu'ils se sensibilisent pas mal. Je pense que les plus jeunes, du coup, je pense qu'ils sont plus à même et plus au courant de sensibiliser la nouvelle génération qu'entre 5 et 10, 15 ans.
- Speaker #0
Les parents mériteraient, je pense qu'ils... Encore plus ? Oui, oui, oui, complètement. J'exagère un petit peu, mais on va marcher sur un tapis de déchets si on continue. Parce qu'il n'y aura pas un éboueur dans chaque rue. Ce n'est pas possible, ça. Toi, tu prends l'exemple du mégot de cigarette. Le mégot de cigarette, quand il pleut, On ramasse pas tous les mégots de cigarettes. Ouais,
- Speaker #1
ça va dans les égouts, dans la Seine et dans la ville.
- Speaker #0
Les égouts, on les pollue. Un mégot pollue 52, 3 baignoires. C'est fou. C'est affolant. Tu sais combien on ramasse de mégots sur Paris ? Rien que sur Paris. Par jour. Alors les balayeurs physiques et les machines, hein, tout confondu. 4 millions !
- Speaker #1
Ouais, tu te rends compte, c'est fou.
- Speaker #0
C'est affolant !
- Speaker #1
Parce qu'en plus,
- Speaker #0
quels complices ? Et encore, on est pas... On ramasse beaucoup plus, je pense.
- Speaker #1
Et qu'est-ce qu'on fait de ces mégots ? Alors là , j'ai vu qu'il y avait une boîte qui faisait, une start-up qui faisait des pulls, je crois, avec le filtre de la cigarette. Mais du coup, qu'est-ce qu'on fait de ces mégots ? J'aimerais bien que tu me racontes un petit peu le process après la récupération des poubelles, etc. Comment ça se passe un petit peu ? Parce que c'est vrai que je pense que les gens savent peu le process du déchet.
- Speaker #0
Alors, il y a deux choses. pour moi, pour l'instant on n'arrive pas Ă vraiment recycler le mĂ©got Ă
- Speaker #1
100%. J'imagine, ouais.
- Speaker #0
Une fois, je ne vais pas dire le nom, mais j'ai reçu des goodies qui ont été faits avec des mégots et ça sentait le tabac froid. Et là , on m'a dit, mais Ludo, on n'arrivera jamais à enlever l'odeur.
- Speaker #1
Cette odeur.
- Speaker #0
Alors quand on me dit, on fait des doudounes, on fait de l'isolation, je me dis, mais tu vas arriver dans un appartement, ça va sentir le tabac. C'est la doudoune. Bon bref, je pense qu'il y a plein de choses qui se disent, je pense qu'il y a des essais qui sont faits, etc. Très bien, on avance. Par contre, on avance, ça c'est vrai. Moi j'y crois beaucoup. Et c'est vrai que si on trouble vraiment la solution, le mégot peut être une vraie ressource. Je ne dis pas qu'il faut fumer pour avoir un mégot. Justement, ouais.
- Speaker #1
On va faire réconforter les fumeurs.
- Speaker #0
T'expliquer la genèse de nos sacs poubelles. En fait, quand nous, un balayeur sur Paris, Il fait son sac, donc c'est un sac de 110 litres. On va faire un nœud, on le met à côté d'une poubelle publique. Ensuite, ça va être collecté par un camion poubelle. À partir de là , ça va partir dans des usines. Alors là , par exemple, chez nous, c'est le centre, ça part à Évry-sur-Seine. Et là -bas, tu as un incinérateur. Et donc, c'est brûlé. Et il faut savoir que nous, on ramasse de tout. Ça va de la pile jusqu'aux vêtements, jusqu'aux préservatifs usagés, jusqu'à la serviette hygiénique, jusqu'au sac à caca, tout. Alors il faut savoir que c'est vrai que dans les poubelles, on voit la vie des gens. On peut s'imaginer beaucoup de choses en voyant tout ce qu'on peut voir. Et donc, qu'est-ce qu'on fait quand les déchets sont brûlés à Ivry ? Qu'est-ce qu'ils font ? Ils produisent du gaz et ils produisent de l'énergie, donc de l'électricité, par exemple pour tout le 13e arrondissement. Est-ce que les cheminées polluent ? Au minimum. C'est fou de dire ça. C'est complètement dingue. Moi, ça me fait chier de dire ça, mais j'ai pas le choix. Parce que c'est vrai. Ils mettent des filtres, des filtres, des filtres, des filtres pour limiter la pollution.
- Speaker #1
Ouais, mais j'imagine.
- Speaker #0
Tu vois ? Mais on en est là . Alors, est-ce qu'on enterre encore nos déchets ? Je dirais oui. Normalement, avec le gouvernement actuel, on devrait arrêter en 2024, mais ce n'est pas le cas. C'est malheureux, mais il y a plein de choses. Je trouve qu'on n'avance pas du tout.
- Speaker #1
Parce qu'une des phrases que j'aime bien, justement, chez Surfrider, c'est « je crois que c'est le meilleur déchet, c'est celui qu'on ne produit pas » .
- Speaker #0
Exactement. Mais on ne peut pas. Ne pas produire à l'heure réelle.
- Speaker #1
Ah ça c'est une certitude.
- Speaker #0
C'est fou ! Le zéro déchet, le zéro déchet il existe. Pour moi quand on me prône le zéro déchet, pour moi c'est faux. C'est pas possible. Quand on me dit moi que je suis écolo, c'est faux. Certes je m'approche à un monde plus propre, mais regarde... Je porte des vêtements à couleur, des yeux téléphones.
- Speaker #1
Il faut essayer de consommer intelligemment, mais après c'est...
- Speaker #0
VoilĂ , exactement.
- Speaker #1
Mais on peut être plus éco-citoyen, entre guillemets, et consommer plus intelligemment.
- Speaker #0
Exactement, on peut réduire, mais c'est tout ce qu'on peut faire.
- Speaker #1
Mais justement, par rapport à tout ça, justement, zéro déchet, etc., est-ce que tu as des tips, toi, pour les gens, pour consommer de façon plus...
- Speaker #0
La gourde, hein, la gourde. arrêtons d'acheter des bouteilles en plastique, ça c'est complètement ridicule, maintenant il y a des gourdes qui existent, on peut la remplir, il y a des fontaines en plus à Paris, l'eau de Paris c'est l'une des meilleures d'eau qui existe en France et je dirais même dans le monde.
- Speaker #1
Il y a mĂŞme des fontaines d'eau, c'est incroyable.
- Speaker #0
La gourde c'est vraiment une solution pour ça. Ensuite, quand tu te brosses les dents... Tu coupes l'eau, tu vois, et tu essaies de faire pipi aussi dans ta douche, quand tu te douches, tu vois. Donc il y a plein de petites choses comme ça, trier ses déchets. On dit qu'il ne faut pas trier, on dit que les...
- Speaker #1
Tu trouves qu'il y a beaucoup de gens qui ne trient pas encore, toi tu le vois ?
- Speaker #0
Complètement.
- Speaker #1
Dans les poubelles jaunes, etc. Complètement,
- Speaker #0
et puis on dit que nous les éboueurs on ne trie pas. Ce n'est pas nous qui trier, non, ce n'est pas nous qu'on va trier.
- Speaker #1
C'est une certitude, je suis d'accord.
- Speaker #0
Non mais vraiment. Et après on dit que par exemple, je reçois beaucoup de messages en me disant mais les autres, les éboueurs, ils ont tout pris. Les jaunes et les vertes. Pardon ? Euh... Effectivement, ils ont raison. Mais pourquoi ? Parce qu'en fait, le jaune, il y a un petit scotch dessus, il y a écrit « non conforme » . Pourquoi il y a écrit « non conforme » ? C'est parce que dans le jaune, le tri n'a pas été respecté. Dedans, il y a des ordres du reménagère. Le bac, on ne va pas le laisser sur le trottoir. Donc il faut que les ordinateurs ménagères le prennent pour que ça aille là où ça doit aller. C'est pour ça qu'on voit le jaune et le vert. C'est parce que le jaune, à la base, le tri n'a pas été respecté. Il ne faut pas l'oublier. C'est super important. Ce n'est pas nous le problème.
- Speaker #1
Mais comment tu expliques que les gens trient aussi peu alors ? Par communication.
- Speaker #0
Mais en France, on n'a pas de communication. Oui,
- Speaker #1
par rapport à ça, oui.
- Speaker #0
Là , peut-être, on peut citer des groupes ou pas ? Oui, bien sûr. Là , j'ai vu qu'il y avait Citeo, par exemple, qui commençait à faire des spots publicitaires. C'est top.
- Speaker #1
Ouais j'ai vu aussi ouais
- Speaker #0
moi je suis d'accord ça génial à ce qu'elle a su j'en ai marre de voir des huit ans et des trucs et les buts m'en foutent tout ça le plus important c'est la propre la propreté c'est ce qui s'est devenu vital et c'est vrai que là c'est ce qu'on communiqué dessus on a c'est sûr c'est moi j'ai vu là justement il ya pas mal de bus à l'arrière où il expliquait un petit peu justement le plastique combien de temps ça m'était à se décomposer et c'est et je trouve qu'ils font quand même de plus en plus là de sensibilisation par rapport à ça ouais le vert le vert tu sais combien de temps ça mais pour se désintégrer s'il n'est pas mis dans le bon neuf dans une colonne de verre, 4000 ans. C'est dingue, c'est complètement dingue. Alors, je suis allé en Bretagne, à Saint-Brieuc, là pour faire une dépollution d'une plage. Enfin, d'une plage. Et du coup, j'ai ramassé plein de petits morceaux de verre, mais qui étaient taillés par l'eau, etc. Ça semble magnifique, mais ça, c'est des canettes qui sont dans l'eau, tu vois. Et dessus, il y a eu de l'encre, il y avait des papiers, etc. Tout ça s'est dilué un peu. Et il y a un mec qui me dit... Un mec qui passe, il me dit « Mais pourquoi vous ramassez ça ? » Je dis « Mais monsieur, c'est du verre. » Il me dit « Mais c'est magnifique le verre, quand il est bien rond et tout. » Inconscient. Ça pollue.
- Speaker #1
C'est sûr.
- Speaker #0
Tout simplement. Donc, il faut arrêter tout ça.
- Speaker #1
Si tu avais une recommandation justement pour les plus jeunes, quelque chose par rapport au tri, aux déchets, etc. Qu'est-ce que tu leur dirais là , simplement ?
- Speaker #0
Alors déjà , première chose, avant de trier, il faut jeter la poubelle. Ouais. Déjà , ensuite une fois que tu as jeté la poubelle, il faut jeter dans la bonne poubelle. Et là tu poses la question, où ça va ? Tu renseignes un petit peu. C'est très facile, maintenant on communique très facilement là -dessus. Mais traiter les déchets, oui, traiter les déchets. Et si tu vois dans ton entourage que des gens ne trient pas, n'hésite pas à faire la réflexion. Pourquoi tu ne trie pas ?
- Speaker #1
C'est sûr.
- Speaker #0
Tu vois, si vous fumez, ok, moi je ne pourrais jamais interdire les gens de fumer, il faut être ce que vous voulez. Par contre j'interdis de jeter par terre. C'est pas utile d'aller voir la personne en disant, moi je le paie, c'est à mon boulot, quand ils jettent leur mégot devant nous, je dis, tenez monsieur, vous avez perdu ça, tu vois la tête qu'il fait, moi je vais mettre une patate, c'est normal, mais il ne le fait pas. Tu fais bien. Tant mieux pour lui, parce que sinon...
- Speaker #1
Tu sais qu'en Suisse, moi j'ai un ami pareil, il avait vu une fois en live, une personne jeter son mégot et les gens, ils les redonnent, ils font super attention à ça, ils disent, monsieur, c'est votre mégot, récupérez-le. Mais justement, tu penses qu'il nous faut plus de, par exemple pour la partie cigarette, qu'il nous faudrait plus de poubelles à ... à Mégau à Paris.
- Speaker #0
Donc les cendriers ?
- Speaker #1
Ouais, je vous disais les cendriers. Je trouve qu'il y a quelques cendriers mais pas énormes. Et après, tu vois les gens, ils te mettent un petit truc sur les poubelles pour écraser la cigarette et la mettre dans la poubelle. Mais je trouve qu'on n'a pas, et c'est le retour qu'on a eu des fumeurs, qu'on n'a pas suffisamment à Paris.
- Speaker #0
Mais tu n'as pas tort dans ce que tu dis en fait quand tu dis poubelle à Mégau, parce que pourquoi ? Bon, cendrier c'est fait pour les mégaux. Mais tu peux écraser ton mégot et le mettre dans une poubelle, peu importe finalement. Finalement donc il faut savoir qu'à Paris il y a plus de 30 000 poubelles donc ça veut dire quoi ? Il y a plus de 30 000 cendriers.
- Speaker #1
C'est sûr.
- Speaker #0
Minimum.
- Speaker #1
Mais peut-ĂŞtre qu'on communique pas assez sur le...
- Speaker #0
Non mais on communique pas du tout.
- Speaker #1
Mais moi je vois les gens tu vois qui fument, ils écrasent sur la poubelle tu vois sur un truc. On devrait dire oui vraiment quand vous fumez, écrasez votre cigarette là , peut-être qu'ils osent pas jeter dans la poubelle, ils vont cramer la poubelle. C'est ça, ils ont peur,
- Speaker #0
ils ont peur que les gens me disent ils ont peur que je... Mais enlève le bout, moi j'ai fumé pendant quelques années et c'est pas pour autant que j'ai jeté par terre. Je n'ai jamais rien jeté par terre de ma vie. Jamais. Pourquoi alors vous faites ?
- Speaker #1
Par rapport à l'objet, donc nous on a un petit concept dans le deep dive, chaque invité ramène un objet qui est important pour lui, qui l'a inspiré dans sa vie pro, perso, etc. Du coup, qu'est-ce que tu nous as ramené, Ludov ?
- Speaker #0
Alors, j'ai eu pas mal d'objets, j'ai dû faire des choix. euh J'ai eu le TikTok Award par exemple, ça a été un honneur pour moi d'avoir TikTok Award.
- Speaker #1
Tiens, tu peux nous en parler rapidement du coup du TikTok Award ? Ouais,
- Speaker #0
le TikTok Award, c'est un jour on m'appelle, on me dit Ludo, cette année on t'a choisi. Waouh, j'ai fait incroyable. Et le TikTok Award en fait c'est une cérémonie chaque année qui récompense les créateurs de contenu. Et puis après c'est tous les domaines. Donc là c'était en France,
- Speaker #1
c'était les créateurs français ? Ouais,
- Speaker #0
français ouais. Et donc là , tu avais la mode, tu avais la cuisine, etc. Et moi, c'est plus l'engagement. Et donc TikTok, c'est mon réseau de prédilection. C'est mon tout premier réseau.
- Speaker #1
C'est là où tu as commencé du coup ?
- Speaker #0
Oui. J'ai commencé avant, mais j'avais laissé en mai. Mais vraiment, ça a bien fonctionné, ces TikTok. Et parce qu'en fait, j'avais créé un petit profil Facebook parce que j'étais amoureux. Mais ça, je l'ai laissé tomber. Parce que je voulais espionner et tout, c'est non c'est pas bien. Et là je me suis dit, les réseaux sociaux c'est de la merde, pardon. Et maintenant je suis devenu influenceur. Et donc TikTok, oui c'est mon premier réseau de prédilection.
- Speaker #1
Tu l'as créé en quelle année d'ailleurs ton compte TikTok ?
- Speaker #0
2019. 2019. Et ouais donc TikTok, le TikTok Awards, c'est la reconnaissance en fait de mon engagement et c'était incroyable, c'était un moment magique, t'avais tous les influenceurs qui étaient devant moi et waouh, là je me le suis pété quoi, j'étais sur scène avec mon Bob boule à facettes avec une veste. Je me rappelle,
- Speaker #1
j'ai vu la photo.
- Speaker #0
C'était magique encore une fois et donc ensuite, mais j'en ai parlé tout à l'heure, j'ai l'objet aussi de l'anneau de la torte, mais là ... Je suis venu avec ceci.
- Speaker #1
Donc petit porte-clés, la petite main de Hulk.
- Speaker #0
Exactement. Et pourquoi ? Alors déjà , première chose, c'est parce que c'est un abonné qui m'a offert cette main. C'est mignon. Et il m'a dit, tiens, vous êtes des super héros. Oh là là . J'en ai chialé, bien évidemment. Et voilà , donc depuis, je le porte avec moi. Ah, c'est trop chou. Et ouais, non, ça me touche beaucoup.
- Speaker #1
C'est très mignon.
- Speaker #0
Tous les jours, j'ai des messages dans ce style. Et moi, à chaque fois, je dis, en fait, moi, je ne suis pas le représentant des éboueurs, je ne suis pas le représentant rien de tout ça. Par contre, il y a énormément de gens comme moi qui ne se filment pas, mais qui font un travail, malheureusement, remarquable. C'est sûr. Donc, c'est eux. Allez les voir, eux, et allez leur dire merci, un tout petit merci, mais simplement.
- Speaker #1
Les héros dans l'invisible.
- Speaker #0
Voilà , exactement. Visibiliser les invisibles. Merci. Certes après vous pouvez dire oui c'est votre job de ramasser la merde des gens. Ah non non non non non attention. En fait le problème c'est que quand vous jetez par terre, nous on n'a pas le temps de faire notre travail. Il y a plein d'autres choses que je dois faire que je n'ai pas le temps parce qu'on va ramasser que des insididités. Je parlais tout à l'heure du lancier, ça serait bien qu'on puisse passer partout mais on ne peut pas parce qu'on va ramasser ta merde.
- Speaker #1
Mais je trouve qu'il y a un changement quand même de mindset, tu vois, un changement de mentalité un petit peu chez les gens par rapport à ce métier d'éboueur. Et je trouve ça intéressant par rapport à cette fameuse phrase, tu vois, que les anciennes générations disaient. Si tu travailles mal à l'école, tu finiras éboueur, tu vois. Qu'est-ce que tu leur dirais ? Est-ce que ça te blesse d'entendre ça ? Est-ce que tu l'as déjà entendu ?
- Speaker #0
Alors moi, du coup, c'est que je crois que j'en ai sorti un livre. Donc c'est « Plus tard tu seras éboueur » . Ouais. Et euh... Tu as tout mon parcours dedans.
- Speaker #1
Il est sorti il y a deux ans ton livre, c'est ça ? Tu l'as écrit il y a deux ans ?
- Speaker #0
C'est ça, il est sorti en 2022, en août. Et c'est pas mal en vente, je suis pas mal, j'ai battu un ajuppé, je suis content.
- Speaker #1
C'est vrai, bravo !
- Speaker #0
Un petit balayeur.
- Speaker #1
Tu en as vendu combien d'exemplaires ?
- Speaker #0
A peu près 3000, donc c'est déjà très bien. Et oui, c'est une phrase que tu entends à l'école. Mais moi, je dirais tant mieux. Mais finalement, tant mieux. Soyez, faites carrière chez nous en tant que balayeur, en tant que ce que vous voulez. Mais dans la propreté, non seulement vous serez utile pour votre prochain, mais la planète. Et vous avez une vraie carrière. Ça a l'air. Mon salaire est évolutif, attention, on est mal payé. Mais ça évolue.
- Speaker #1
Est-ce que vous payez par rapport au métier que tu fais ?
- Speaker #0
Oui, on est mal payé. Oui, je trouve aussi.
- Speaker #1
Au début,
- Speaker #0
je gagnais 1543 euros net avec les primes. Attention, tu enlèves les primes, les primes peuvent s'enlever du jour au lendemain. C'est dur. Et nos retraites ne sont pas basées avec les primes. Et là maintenant, comme j'ai 8 ans d'expérience, je suis passé à 1943. Donc toujours pareil avec les primes, etc. Mais non, bien évidemment que c'est mal payé. Ça mériterait minimum du 2000.
- Speaker #1
Je suis tout Ă fait d'accord.
- Speaker #0
Les tâches, elles s'agrandissent. Hier, j'avais un secteur de fous. J'avais tout le beau bourre à traiter.
- Speaker #1
Tu rencontres la pénibilité, justement. J'imagine que tu dois avoir des mal de dos.
- Speaker #0
J'ai mal au dos. J'ai mal au dos, j'ai mal au coude. J'ai mes trois doigts, là , comme ça, qui sont paralysés depuis la nuit.
- Speaker #1
Et ça, vous êtes compensé sur la pénibilité, justement ? Non. Ouais, c'est fou.
- Speaker #0
Non. Mais en fait... Il y a des gestes et postures à respecter dans notre métier.
- Speaker #1
Vous avez des kinés qui vous expliquent comment ramasser un déchet pour le dos, faire attention ?
- Speaker #0
On a des formations bien évidemment qui sont faites. Alors après, on nous le rabâche tout le temps, mais après tu écoutes ou pas. Et moi malheureusement, la première année, je n'ai pas trop écouté.
- Speaker #1
Oui, mais ils ne reprennent pas.
- Speaker #0
Si, ils nous font, ils nous rabâchent les choses, bien sûr. Et du coup, pourquoi j'ai une tendinite ? Parce que j'ai trop pincé. Maintenant que je balaye et que je pince, avec la pince, on ramasse les déchets avec la pince.
- Speaker #1
Et du coup, la pince, tu la forces. Et trois doigts ici.
- Speaker #0
Et ici, là , j'ai une douleur ici. Mais maintenant, ça va mieux. Pourquoi ça va mieux ? Parce que je varie mes gestes. Je balaie, je pince, je balaie, je pousse. Et si vous faites ça, vous serez nickel. Pour le mal de dos. Mais en fait, il faut bien se baisser les genoux fléchis. Je ne le faisais pas au début. Maintenant, je le fais. Je n'ai plus de doigts.
- Speaker #1
C'est sûr. J'imagine que c'est... Mais c'est ça,
- Speaker #0
on a un dos,
- Speaker #1
on a un bras, il faut en prendre soin.
- Speaker #0
Dans tous les métiers de toute façon, ceux qui sont dans le BTP, nous on est sujet aussi à des charges lourdes, les bacs, les bacs de 600 litres, il faut y aller pour les tirer, il faut attention aux poignées aussi.
- Speaker #1
C'est sûr.
- Speaker #0
Quand on prend la pelle aussi, moi j'ai tendance à faire comme ça, et là , là , maintenant j'ai mal ici, alors que dans le cas, t'as juste à faire comme ça. C'est tout simple.
- Speaker #1
C'est sûr. Parce qu'en plus des pénibilités, j'imagine qu'il doit y avoir des problèmes sanitaires. Est-ce qu'il se cuptera des risques sur la santé si tu as des déchets un peu avec des choses toxiques en termes d'inhalation d'odeur ou autre ?
- Speaker #0
On a la possibilité de mettre des masques. C'est vrai que quand on est derrière, quand on est ripper au cul du camion, on inhale toute cette odeur, tous les déchets qui ont été, parce qu'il y a de tout, il y a tous les liquides en fait. Tu sais tous ceux qui enlèvent les graphismes. Et ça c'est des produits, ils sont bien pour faire, il y a des combinaisons et tout. C'est comme quand on ramasse un matelas. Un matelas normalement à Paris, il doit être emballé.
- Speaker #1
Ok, pourquoi pas ?
- Speaker #0
Pour les punaises de lit ? Bah oui exactement, les punaises de lit. Et puis les morbac et tout ce que tu veux. Et puis nous on a une combinaison aussi pour les ramasser. Donc il ne faut pas hésiter à utiliser tout ça pour améliorer les choses.
- Speaker #1
Et du coup, pour toi, il n'y a pas plus de risques sanitaires que ça, justement, par rapport... Ou même le fait de se couper, tu vois, avec... Tu vois, quand tu ramasses, je sais que nous, quand on a des cleanwalks, malheureusement, à Paris, il y a des seringues. Alors,
- Speaker #0
lĂ , les gants anticoupures. Et donc,
- Speaker #1
il faut faire très attention. Ils nous disent de... Enfin, il faut mettre ça dans un... C'est ça.
- Speaker #0
On a tout un protocole. Normalement, j'en ramasse quelques-unes, des seringues. Et du coup, on a une boîte, on a une pince. Pareil, il y a une position à prendre, etc. Il faut bien utiliser la pince aussi. Tout ça, c'est vraiment... Tout ça, il te l'indique. Il te montre comment faire. Et là -dessus, moi, je trouve qu'ils sont vraiment bien.
- Speaker #1
OK. Par rapport à la suite du concept, on va rentrer dans le mode deep dive. donc je vais te montrer le petit bouton du deep dive mode et je vais te laisser cliquer dessus donc c'est ici quand tu veux ludovic on est en mode deep dive bienvenue en mode deep dive donc là on est sous l'iceberg je te montre un petit peu donc là on clique up et on descend pour voir la partie justement immergé de l'iceberg donc l'appareil quatre badges Je te laisse choisir le badge que tu veux.
- Speaker #0
Euh... Je vais prendre celui-ci. Non, celui-ci me fait penser à celui qui était dans la scène là , que tu avais retrouvé.
- Speaker #1
C'est un dauphin sablier ça.
- Speaker #0
Ouais, bon, je sais pas, c'était... Bon bref, on va là -dessus. Salut Ludovic, j'espère que tu vas bien.
- Speaker #1
Du coup,
- Speaker #0
j'ai une question pour toi. Est-ce qu'il t'est arrivé de voir des choses assez marquantes pendant tes tournées de nuit ou au petit matin ?
- Speaker #1
Donc première question.
- Speaker #0
Les choses marquantes, en fait c'est des sorties, parce que merde, alors moi je commence Ă 12h24 Ă 1m00, mais c'est pas pour autant qu'on voit rien, au contraire, il se passe beaucoup de choses. Ouais j'imagine. Et je vois pas mal de vomi.
- Speaker #1
Ouais.
- Speaker #0
Donc lĂ tu vois, la personne a pu monter.
- Speaker #1
Ouais, c'est sûr.
- Speaker #0
Non, c'est hyper dégueulasse. Moi, j'ai vraiment du mal à nettoyer. C'est vraiment le truc où... Pourtant, moi, je nettoie tout. Mais là , j'avoue que j'ai vraiment du mal, donc je le fais quand même. Mais moi, je vais vomir après.
- Speaker #1
Ouais. C'est sûr que ça va pas aller vite.
- Speaker #0
Voilà . Donc, voilà . Puis, on voit aussi les gens aussi. Des fois, on voit un peu les gens... Olé, olé. Toutes sortes de gens. On peut être passé sur une sorte de boîte de nuit.
- Speaker #1
Ouais, c'est sûr.
- Speaker #0
Voilà . C'est très animé. moi je travaille sur Boulevard Sébastopol, rue Fanny. Donc du coup, il sort d'after et tout. Ça chante, ça rigole, c'est sur les talons hauts comme ça.
- Speaker #1
Si c'est Bonenfant, ça va être assez sympathique.
- Speaker #0
Non, non, franchement, ça va. Et puis même, il joue un petit peu avec nous et tout. Donc non, non, franchement, c'est top. C'est le mot de l'humile, la nuit.
- Speaker #1
Ouais, c'est sûr. Vas-y, je te laisse choisir un deuxième badge. Euh... Pour une autre question, micro-trottoir qu'on a fait. Salut Ludovic, j'espère que tu vas bien. J'ai une petite question pour toi. En ayant connu la rue, qu'est-ce qui change dans la façon de voir la vie, les gens et même soi-même ?
- Speaker #0
La rue, ça a été difficile. J'ai vécu dix ans dans la rue et jamais j'aurais cru que j'allais arriver là . Mais j'y ai toujours cru. Et qu'est-ce qui change ? C'est que maintenant, j'ai envie de vivre, en fait. Il y a des moments où j'ai voulu me foutre en l'air parce que je ne servais à rien ou parce que je me prenais comme un déchet. Maintenant, c'est moi qui ramasse les déchets, tu vois. Parce que je ne veux pas finir comme un déchet.
- Speaker #1
On n'en a pas parlé, mais justement, j'avais quelques questions par rapport à ça. Je trouve que la résilience est extraordinaire. Je n'ose même pas imaginer ce qu'on doit ressentir quand on vit dans la rue. Je pense qu'on ne peut même pas l'imaginer en fait. Donc est-ce que du coup tu peux nous en parler un peu plus ? Comment ça s'est passé ? Comment tu t'es retrouvé justement à dormir dans la rue pendant toutes les années, pendant du coup 10 ans ?
- Speaker #0
Oui, plus de 10 ans, oui. En fait, c'est... J'étais à l'armée et j'ai fait un volontaire service long. Et j'étais chasseur alpin. Et bon, j'ai eu un rapport avec un gars là -bas. ça s'est su et mon commandant m'a convoqué m'a dit monsieur français chez on veut plus de cette race là chez nous donc vous prenez votre feuille de sortie et vous dégagez et j'ai fait mon sac je pars avec ton disque comme ça on veut être à cela alors ouais c'est limité et du coup ben là je suis parti dans l'aventuré quoi et tu avais quel âge au stala en 80 c'était en 95 Là j'en ai 49. Il faut faire les... J'ai un peu vacillé ! Et donc pour le coup, je me retrouve sur Valence. Donc Valence, c'est dans la Drôme. Et il fallait que je puisse vivre, manger, etc. Et le seul moyen que j'ai, c'était de faire la manche. Et donc je m'assois à la gare de Valence. Et là , je fais la manche, etc. Et il y a une dame qui passe. Il s'avère que c'est ma prof de français. Et là , elle me reconnaît. Elle me dit, Ludovic, qu'est-ce que tu fous là ?
- Speaker #1
C'est ta prof de collège du coup ?
- Speaker #0
Ouais, ma prof principale. Ex-prof principale. Et elle me dit, Ludovic, qu'est-ce que tu fous là ? J'ai pas répondu. Et je prends sa valise et je l'accompagne au train. Elle me dit, tiens, c'est pour toi. Et elle m'attendit un billet que j'ai refusé. Et mon périple a commencé à partir de là en fait. Et j'ai toujours eu ça dans la tête. J'ai l'impression que... elle a fait des mimiques mais elle m'a pas dit un mot et elle voulait peut-être que ça reste en moi pour que je puisse m'en sortir et à la salle ça a réussi et à donner de la force ou à travers exactement cet épisode j'ai toujours eu cette image là encore maintenant parce que personne et personne et tout le monde peut tomber à la rue du jour au lendemain il peut se passer tellement de choses et ça peut aller super vite il faut faire attention mais vraiment et après ben après j'arrive sur Paris, etc. Et là , je côtoie des associations comme la Mide Pain, comme j'allais aussi dans les wagons à la Gare de l'Est. Je côtoie Moi Sans Toi, je côtoie les Restos du Coeur, qui grâce à eux, j'en suis maintenant là , parce qu'ils m'ont énormément hébergé à la Pénis du Coeur, par exemple. Et pour moi, c'était incroyable de dormir à la péniche du cœur. J'étais sous l'eau. Dans la chambre, il y avait un hublot, tu avais l'eau. Limite les poissons qui venaient te voir. C'était juste magique ces moments-là . Pourtant, tu étais à la rue. Ouais. Tu vois. Et moi, les restos du cœur sont là . Et d'ailleurs, tu sais, maintenant, on m'appelle le colluche de la propreté. Tu vois.
- Speaker #1
C'est beau, c'est joli.
- Speaker #0
Ah ben, colluche restera colluche. Et moi, cette fois, je suis souvent salopette. et c'est pour ça que j'ai rajouté les Bob, parce que ça c'est ma vraie personnalité. Et je ne remercierai jamais assez les Restos du Coeur. Et d'ailleurs, j'ai même fait quelques interviews pour eux, c'était incroyable. Là , j'ai rencontré aussi le directeur des Restos. Bref, c'est vital ce qu'ils nous donnent.
- Speaker #1
On ne s'en rend pas compte, mais effectivement, c'est vrai qu'heureusement qu'on a des associations.
- Speaker #0
Il y a plein dans le monde, il y a plein d'étudiants qui vont, c'est fou. Il y a plein d'étudiants qui vont à la précarité, qui vont chercher des colis, qui font des restos.
- Speaker #1
Il y en a de plus en plus, j'ai vu. D'ailleurs, il y a beaucoup de plus d'associations chez les jeunes, justement, qui donnent des packs de nourriture pour les étudiants. Parce qu'il y a une précarité, en fait, on ne s'en rend pas compte en France, mais énormément chez les étudiants.
- Speaker #0
Exactement. Et de plus en plus,
- Speaker #1
d'ailleurs. J'ai l'impression que c'est fou, d'ailleurs.
- Speaker #0
On a un système associatif en France qui est bénéfique. Il faut se servir de toutes ces associations-là comme tremplin.
- Speaker #1
Oui,
- Speaker #0
c'est ça. Mais pareil dans la santé, il y a un médecin du monde. Moi, j'ai eu des problèmes de santé quand j'étais dehors. Et pour le coup, je me suis servi de médecin du monde. Et voilà .
- Speaker #1
Il t'est arrivé quoi comme problème de santé ?
- Speaker #0
Oh, tu sais, dans la vie de tous les jours, on est malade. On a des rhumes, on a des maux de... On a mal aux dents. Tu peux faire plein de choses comme ça. Tu peux vite... Tu vois, il y a les bagarres. Tu peux te casser le poignet. Et voilà . Donc, tout ça, c'est un coup. C'est le médecin du monde qui prenait en compte. Donc ils sont hyper importants. Voilà , alors moi ce qui m'a sauvé en fait dans la rue, c'est toutes ces rencontres que j'ai pu faire. J'étais aussi, je le dis souvent, mais entouré de Golgothes. Les Golgothes c'est des mecs costauds. Moi je ne suis pas un brin violent, pas du tout. Mais par contre il y en a qui me touchaient, ils s'en prenaient plein la figure. Ouais. Tu vois ?
- Speaker #1
Donc tu t'étais fait des belles amies. Des amies, oui.
- Speaker #0
Mais...
- Speaker #1
Tu es toujours en relation d'ailleurs avec...
- Speaker #0
Non, malheureusement non.
- Speaker #1
Et tu sais s'ils sont sortis entre guillemets, s'ils sont sortis de la rue ?
- Speaker #0
Il y en a qui sont décédés. Il y en a qui sont décédés, ça je l'ai su il n'y a pas longtemps. Mais non, je n'ai pas plus de nouvelles que ça. Mais après, maintenant, il faut que la rue soit un tremplin pour aller plus loin. Et justement, les assos sont là pour ça. Et je peux te dire franchement, même si ça a été difficile, mais ça a été les meilleures années de ma vie finalement. Parce que... Pendant ces années-là , ton parcours est bourré de philosophie autour de toi parce que tu es là et tu constates, tu apprends, tu prends des claques dans la figure, tu apprends la vie.
- Speaker #1
C'est un apprentissage vraiment...
- Speaker #0
C'est tes premiers pas.
- Speaker #1
Je t'imagine que tu dois...
- Speaker #0
Je ne dis pas qu'il faut passer par là pour y arriver, mais c'est une très belle expérience.
- Speaker #1
T'entends du positif même dans le négatif.
- Speaker #0
exactement moi j'ai une petite carapace maintenant mais Oui, depuis ça, de toute façon, c'est limite qu'elle est incassable, qu'elle passe maintenant et que je resterai seul, etc. Parce que voilà , tout ça y contribue en fait.
- Speaker #1
J'imagine qu'il faut une énorme résilience.
- Speaker #0
pour pouvoir supporter tout ça et puis surtout comment comment on sort de la rue en fait après dix ans de donc c'est ça tu as fait dix ans dans plus de dix ans et c'est la volonté en fait et c'est sorti ce que tu étais d'attentation qui te disent voilà il faut qu'elle aille là bas pour faire telle chose dont pour laver ton linge pour te laver etc une association pour manger une association pour faire ton cv d'aide aux motivations moi je voulais pas rester sans domicile fixe donc j'allais voir les instances sociales pour m'aider à faire mon cv et c'était mon parcours Et ensuite, on les envoie dans les boîtes concernées.
- Speaker #1
C'est grâce aux assos ?
- Speaker #0
Oui, complètement. C'est grâce aux assos. Donc, elles sont hyper importantes. Là , on limite les dons.
- Speaker #1
Il ne faut pas l'oublier.
- Speaker #0
L'État limite les dons pour les assos. Mais non, au contraire.
- Speaker #1
C'est sûr, c'est fou.
- Speaker #0
Au contraire, ça aide énormément les gens. Après, il faut faire attention aussi que ça ait double sens. Il y en a qui sont ancrés dans ces situations-là et qui veulent rester sans domicile. Parce qu'ils savent que... Ils savent qu'ils vont avoir à manger, se laver, un peu d'argent, un hôtel, etc. Tout ça, ils ne vont rien faire, finalement. Donc, il faut faire attention à tout ça. Il faut trouver le juste milieu. et il faut faire la part des choses alors moi quand je peux aider maintenant je le fais là par exemple je suis rue des bourdonnets et à paris et il ya Emmaüs qui est là bas et je connais quelques uns des personnes, quelques-unes aussi, qui vont là -bas. Une femme à la rue, c'est dur. Déjà que pour un gars, c'est super compliqué. Mais alors, pour une dame, c'est...
- Speaker #1
C'est beaucoup plus dur, j'imagine.
- Speaker #0
Évidemment.
- Speaker #1
En termes de sécurité.
- Speaker #0
Et nous, on a une dame qui s'appelle... Alors, je ne connais pas son prénom, mais je l'appelle Alice. Parce que, voilà , c'est notre Alice à nous. Et quand mon livre est sorti, c'était la première personne à qui j'ai donné mon livre. J'étais obligé. Et au début, elle m'insultait. Mais quand elle a vu, parce qu'elle lit beaucoup, et quand elle a lu mon parcours, etc. Ludo ça va et tout, elle a changé son discours et tout. Et pareil, on a un autre gars, nous on l'appelle notre papa Noël à nous, mais quand on a quelque chose, on lui donne, quand on trouve des vêtements, des trucs, un peu d'argent à manger, etc. Donc on essaie de faire comme on peut à notre niveau aussi,
- Speaker #1
tu vois. Ouais, c'est sûr.
- Speaker #0
Si. Pardon, quand on est sans domicile fixe, faut pas ignorer les gens, surtout pas. Au contraire, il faut aller au contact et aller à la communication. Il y a beaucoup de maraudes qui se fait. Mais attention parce qu'il y a des gens qui font des maraudes parce qu'ils veulent faire une BA. Non, non, non, non, non. Faut faire ça parce que ton cœur te le dit.
- Speaker #1
Tu vois ?
- Speaker #0
Ce qui est différent de faire une BA. Et le centre de M. Vix, lui, ce qu'il demande, c'est de parler, parce qu'il a plein de choses à raconter. Il a aussi un parcours de vie, il a fait aussi plein de choses auparavant, il a fait quand même des choses plus tard, etc. Donc ça manque énormément de social, même si on est dans le social, ça manque de social.
- Speaker #1
C'est sûr que le contact, nous, c'était... Nous, on avait fait une maraude avec l'équipe il y a un an et demi, et c'était vraiment une des premières fois où on prenait vraiment du temps à discuter avec des personnes dans le besoin. déjà on a eu des retours de la France super intéressant sur ce dont ils avaient besoin. Et ça, on ne le sait pas forcément. Par exemple, ils ne nous disaient pas de choses sucrées parce que du coup, ça abîmait les dents. Des sous-vêtements, des produits dentifrices, etc. Ouais,
- Speaker #0
alors moi, tu me passais des bonbons, j'étais ravi. Après, j'allais me laver les dents, tu vois. Je me suis lavé les dents dans le métro.
- Speaker #1
Parce qu'en fait, tu trouves des points quand mĂŞme pour te laver les dents facilement. Oui,
- Speaker #0
pour me laver les fontaines. Ça ne me gênait pas de me mettre en slip et de me laver. Attendez. J'ai que ça, ben voilà , j'utilise la fontaine, excusez-moi, je me lavais dans le métro, il y avait des bouches de robinet, j'allais me laver les dents là -bas. Voilà , donc, moi juste, en fait... J'aime pas ça, mais j'aime pas dire SDF. SDF, en fait, c'est pas qu'un sigle, c'est... t'as des êtres humains derrière. Ouais. Tu vois ? Donc, tu peux avoir une hygiène de vie corporelle, etc., quand tu es sans domicile fixe, et je te dis, il faut se servir de tout ça comme tremplin, et ensuite, c'est...
- Speaker #1
Et justement, si t'avais un... si t'avais là un sans-abri, une personne sans domicile, du coup, qui t'écoutait, qu'est-ce que tu lui dirais ? pour qu'ils puissent sortir de la rue ?
- Speaker #0
Je dirais à cette personne, déjà , de voir les associations, d'aller dans les associations, de ne pas être timide, de mettre sa timidité de côté. Ce n'est pas facile d'aller voir les gens, dire voilà , j'ai besoin de manger, j'ai besoin de ci, j'ai besoin de ça.
- Speaker #1
Timidité et égo de côté, c'est un peu...
- Speaker #0
Exactement, donc il faut être courageux. Bien sûr. Prends ton courage à deux mains et tu vis qu'une fois. va avoir, on va te tendre la main, accepte-la. Bah tiens, je peux parler de Manu Solidaire, Manu Solidaire c'est un influenceur sur TikTok, c'est lui justement qui m'a transmis le TikTok Award sur scène, et lui qu'est-ce qu'il fait ? Il fait des repas à la maison, mais des petits plats, des bons petits plats cuisinés, et il va les amener en maraude tout le temps.
- Speaker #1
C'est génial.
- Speaker #0
C'est incroyable ce qu'il fait. Et d'ailleurs, il mériterait de venir ici. Mais voilà , donc, allez voir les gens. Même si je vous dis, il y a une petite odeur par-ci, par-là , c'est pas trop grave. Il y a un être humain qui est derrière. Il y en a, par exemple, qui vont les voir et qui leur refont la barbe ou qui leur refont la coiffure, etc. Voilà , ils emboisèment tout ça, ces gens-là . Ils sont comme nous. Moi, j'étais comme vous avant.
- Speaker #1
Ouais, c'est fou. Et tu as trouvé où justement cette force de surmonter ces dix années ? Parce que dix ans, ça me paraît, mais une éternité. Comment tu as trouvé cette force de t'en sortir et justement de ne pas faire de bêtises comme tu disais, où tu as eu des pensées noires, etc. ?
- Speaker #0
Il y a plein de choses qui sont passées devant moi aussi, la drogue, l'alcool, et c'est passé devant moi. J'en ai vu qui en ont pris, oui. Mais moi, c'est la vie, en fait. C'est la vie qui me tient. Mais la vie ne tient qu'à un fil. Il ne faut pas le couper. Pardon, c'est bon. J'ai mon ventre qui fait des bruits.
- Speaker #1
C'est Paris-Brest. Tu me disais... Mais... Et justement, ton parcours, on en a peu parlé. Qu'est-ce qui t'a amené à la rue ? Du coup j'ai vu que tu étais malheureusement aussi allé à la DAS quand tu avais 13 ans. Est-ce que tu peux en parler de ce parcours-là ?
- Speaker #0
T'as bien travaillé ! Oui alors, c'est la DS 26 exactement. Et alors à la base c'est parce que malheureusement j'ai fait... J'étais dans une famille nombreuse, un peu perturbée, le monde adulte, je ne le comprenais pas du tout. Mes frères et sœurs faisaient des bêtises et moi je voulais partir de tout ça, donc j'ai fait des fugues. Et une première fugue, je suis parti sur Lyon. J'ai vu le crayon magnifique. Je suis allé voir la police et les pompiers pour leur dire, écoutez, j'ai fait une fugue, il faut que je rentre. Et là , ils m'ont ramené à la maison. Ensuite, j'en ai fait une qui m'a énormément marqué. Ça, c'était sur la National 7, d'ailleurs. Et je tends le pouce. T'as une personne qui s'arrête une voiture blanche, il ouvre sa petite fenêtre et il me dit « Bonjour, vous allez où ? » et moi je dis « Je vais sur Toulon » . Il me dit ok j'y vais, tu peux monter. Et là , il monte la fenêtre et t'as le clapet qui se ferme. Il me dit t'es prêt à tout pour gagner de l'argent ? Je dis bah oui. Et là il prend ma tête et boum, il me la met sur son sexe. Donc là je suis victime de pédocriminalité, je m'en rends pas compte. Et il fait ce qu'il a à faire et puis après c'est terminé. Il me dit tiens, prends un cheveu d'homme, le goût passera. Et voilà . A partir de là , j'arrive sur Toulon. Et je vais voir la police. Mais je dis rien. Je n'ai pas parlé de cette histoire-là . Et je leur dis que j'ai fait une essuie-gueule. J'ai appuyé sur mon télémat, etc. Ils m'ont ramené à la maison, encore une fois. Et ma maman, quand elle a vu tout ça, maman ne savait pas. C'est grâce aux réseaux sociaux qu'elle a été au courant de tout ça.
- Speaker #1
Elle n'a jamais été au courant ?
- Speaker #0
Non, Elle a dû prendre une décision, et là je crois que c'est la meilleure décision qu'elle a pu prendre pour sauver un de ses enfants, de me placer dans une famille d'accueil en fait. Et on va au tribunal à Valence, et là moi je comprends que je suis placé pendant un mois, et en fait pas du tout. J'étais placé jusqu'à ma majorité, mais je les suis après. Et voilà , donc là après je débarque. Donc adieu le fil. Je ne donnerai pas plus de valeur à cette famille-là parce que je l'ai mal vécu. Donc voilà , l'endroit était magnifique. Certes, c'est une grande famille paysanne de la région là -bas. Et ils avaient de magnifiques champs, de magnifiques bêtes. Il y avait des vaches, des boutons, des chèvres. C'était incroyable au niveau agriculture. Mais au niveau humain... Pour moi, ils n'étaient pas très humains. Pour moi, on était juste un petit salaire à la fin du mois, en fait. Et je voyais leurs enfants sortir de leur salle à manger, la bouche pleine de confiserie, alors que toi, tu ne pouvais pas en manger. Donc, voilà . Après, je suis parti à la majorité.
- Speaker #1
Et ça, du coup, donc, tu étais dans cette famille d'accueil-là entre 13 et 18 ans. Tu as fait 5 ans.
- Speaker #0
Oui, exactement. Tout Ă fait.
- Speaker #1
Et tu peux y voir tes parents.
- Speaker #0
J'ai eu 3 ans de retard à l'école à cause de tout ça, en fait.
- Speaker #1
J'imagine.
- Speaker #0
Je ne voulais pas. Moi, je travaillais, j'avais 18 de moyenne en maths. Mais c'est tout. C'est pas mal quand même. Mais voilà , si j'ai 3 ans de retard, c'est parce que je ne voulais pas travailler. Je m'en foutais complètement. Et je disais, voilà , tout ce monde adulte me faisait chier, quoi. En fait. Et travailler à l'école.
- Speaker #1
Travailler à l'école, c'est important. Et du coup, juste pour parler rapidement de la DAS, parce que c'est vrai qu'on entend souvent ce mot-là , DAS, la DAS, la DAS. Qu'est-ce que c'est exactement ? Les enfants, soit ils te placent dans un foyer, soit dans une famille d'accueil, c'est ça ? Comment ça se passe un petit peu ?
- Speaker #0
Exactement, donc la DAS, DS26. Pourquoi 26 ? Parce que c'est le département de la Drôme. Et donc, tu es suivi par les services sociaux. et suivi par une assistance sociale. Et du coup, soit tu es placé dans une famille d'accueil, soit tu es placé dans un foyer. Et moi, c'était une famille d'accueil, donc je n'étais pas le seul enfant qui était reçu, il y en avait d'autres. Et voilà , donc, tu as une assistance sociale qui venait te voir, normalement, qui venait... se rendre compte de la situation, prendre de tes nouvelles. Mais ça, moi, je l'ai peut-être vu deux fois en quatre ans. C'est peu.
- Speaker #1
C'est sûr.
- Speaker #0
Elle venait, la science sociale, je n'ai rien contre les sciences sociales, mais alors celle-ci, elle venait, mettait ses pieds sur la chaise et terminait. Elle ne posait pas de questions, rien. C'était horrible.
- Speaker #1
C'est sûr.
- Speaker #0
Horrible. Non, je pense qu'un gamin, il a beaucoup plus... il a besoin d'attention. Parce que s'il a été placé, c'est parce qu'il y a eu un souci. Et voilà , il faut essayer de régler tout ça. Parce que la maison d'accueil, c'est... fait partie... D'une des solutions, mais il y a beaucoup d'autres choses à faire. J'ai aussi vu un petit psychologue à l'époque, mais je me rappelle très vite cette histoire. Une histoire ? Ouais. Pourquoi ? Parce que je ne comprenais pas. On me disait, tu as rendez-vous avec telle dame, voilà , pendant 30 minutes, il faut que tu payes 5 francs. Pardon ? Ok. J'arrive dans le bureau, je ne sais même pas qui c'est, je ne parle même pas 30 minutes, rien. Que dalle. Pas un mot sort de ma bouche. Et là , elle me demande les 5 francs. Pardon ? Je dis, moi, les 5 francs, là , pourquoi faire ? Vous avez fait quoi ? On n'a même pas parlé, on n'a rien dit. Moi, les cinq ans, je l'ai pris, je lui ai acheté des bonbons. Et voilà . Plus jamais j'ai vu un psychologue. Par contre, votre métier est hyper important. Oui, mais celle-là , encore une fois...
- Speaker #1
C'est un peu la base.
- Speaker #0
Pour moi, la vraie psychologie, c'est ce que tu as en face de toi tous les jours. Partout où tu vas, c'est ça, la vraie psychologie. C'est l'expérience, c'est ce que tu peux voir. Je remercie qui le doit. que je puisse ouvrir les yeux tous les matins parce que je peux ne pas les ouvrir.
- Speaker #1
Justement, par rapport à ça, tu viens de dire, je remercie, tu es croyant.
- Speaker #0
Non, je ne suis pas croyant. C'est pour ça que je n'ai pas cité le nom.
- Speaker #1
Mais tu crois en une énergie, en quelque chose.
- Speaker #0
Je crois en moi maintenant. Avant, je ne croyais pas en moi.
- Speaker #1
Ta résilience.
- Speaker #0
Voilà , moi, je crois en moi beaucoup maintenant. Je sais de quoi je suis capable. Et voilà , donc j'espère aller loin dans la vie.
- Speaker #1
En tout cas, en termes de résilience, j'en discutais hier avec ma femme. Tu as coché toutes les cases des situations les plus dures, je trouve. Vivre dans la rue, la DAS, ce qui t'est arrivé, la pédophilie il y a 13 ans. J'avais vu du coup, tu as une force en toi et tu penses que tu la dous cette force. C'est quelque chose que tu as depuis ta naissance ou c'est quelque chose que tu as acquis au fur et à mesure du temps ?
- Speaker #0
Je pense que je l'ai toujours eu jusqu'à maintenant, mais là maintenant je l'ai vraiment découvert depuis que je suis sur les réseaux sociaux. Et depuis que... En fait, les réseaux sociaux ça m'a épanoui. J'étais un bourgeon et je suis devenu un arbre. C'est limite ça en fait, si on imagine bien. Mais je ne te raconte pas tout, parce que je raconte tout pendant mon spectacle. Mais pendant mes dix ans de rue, il s'est passé énormément de choses. Beaucoup. et je peux peut-être te dire deux mots j'ai tapiné c'est horrible de dire ça mais ouais j'en étais là pour être boulogne par exemple c'est mythique et il ya voilà j'ai eu ce passage là pendant quelques années c'est ce qui m'a aidé à tenir aussi que ce soit physiquement pécuniairement mais bon après quand on pourrait je pourrais t'en parler des nuits entières et argent facile tu sais que le lendemain tu vas trop faire autant et même plus donc tu vas dépenser tu sais tu vois donc ça tu vois j'en parle depuis peu et ça te fait du bien justement d'en parler énormément parce que j'en ai jamais parlé finalement et j'ai toujours eu ça en moi et j'en ai parlé avec un influenceur qui s'appelle Aaron, s'il regarde, et il y a énormément de gens comme ça, que ce soit hommes ou femmes, ou trans, ou transgenres, ce que vous voulez, il y a énormément de monde qui pratique ça, et si moi je peux, avec cette histoire, si je peux en changer quelques-uns, et leur montrer un autre chemin, que c'est possible.
- Speaker #1
écoutez votre coeur c'est important mais vous laissez pas avoir ok je te prépare prévu que je raconte tout ça te propose du coup de passer dans le dernier niveau de descendre encore un peu plus en profondeur du coup là sur la partie vraiment immergé de l'iceberg je te laisse choisir un des quatre badges donc on celui que tu veux à ce pas le narwhal ça C'est un beluga.
- Speaker #0
Un beluga, alors je prends le beluga.
- Speaker #1
Alors, c'est une question. Est-ce qu'il y a des blessures de ton enfance qui sont encore là aujourd'hui, malgré le temps ?
- Speaker #0
Je pense à mon papa, parce que je ne le connais pas. Je le connais un petit peu, je pense que c'est jusqu'à la fin de mes jours. Mais il est là , il est encore vivant, j'ai la chance qu'il soit vivant, mes parents. J'aimerais tellement savoir qui il est. Mais ouais, c'est... C'est un que je... Je suis devenu médiatique. Je sais qu'il m'a félicité. Mais j'aimerais le voir comme toi et moi, tu vois. Et pouvoir avoir un échange entre père et fils. Parce que moi, je pourrais pas mettre au monde, mais... Mais il y a des gens qui mettent au monde et qui font n'importe quoi, alors... Ouais. Je le connais pas, j'aimerais le connaître.
- Speaker #1
Et si là , il... Il t'a écouté, qu'est-ce que t'aimerais lui
- Speaker #0
Je le connais pas mais je l'aime quand même. Je t'aime, papa. Ça fait bizarre de dire ça quand tu le connais pas. Pardon.
- Speaker #1
Et t'aimerais du coup qu'un jour il te contacte pour prendre...
- Speaker #0
Oui, oui, complètement. Moi j'aimerais passer du temps avec lui. On est de passage donc...
- Speaker #1
C'est sûr. Et ça passe vite. C'est sûr. Ok, tu veux choisir un autre badge ? Tu as connu l'indifférence, aujourd'hui, des gens te reconnaissent dans la rue. Comment tu vis ce contraste ?
- Speaker #0
J'étais rien, je suis devenu quelqu'un. Voilà . Ouais, donc on me reconnaît, c'est juste... Comme je le disais tout à l'heure, maintenant, il y a des lignes pour pouvoir faire des poteaux. J'envoie même des dédicaces. C'est fou. Je suis allé dans un collège une fois et j'ai fait des autographes sur un crâne, sur des mains. C'était impressionnant ce jour-là . Mais avant, j'étais connu, mais en tant que sans domicile fixe. C'est une autre connaissance.
- Speaker #1
Et on a une petite surprise du coup pour toi, en redescendant. Donc c'est le petit bonus. Je te laisse, et me suis fait.
- Speaker #0
Bonjour Ludovic. Bon, bien on vient de te dire que nous avons beaucoup d'amour pour toi. Et nous respectons ton travail. Nous sommes très très fiers de toi, plus que jamais. On t'aime très énormément. On t'aime, on t'aime, on t'aime. Sois rassuré. Nous serons toujours là pour toi. On t'aime Ludovic. Bisous. Ludovic, encore, tu vas bien ? Nous te souhaitons plein de belles choses. Et nous souhaitons que ta vie que tu fais, elle continue. Et que tu viennes vite un peu nous voir, parce que tu nous manques. Gros bisous, on t'aime très fort. Ciao, ciao. Donc du coup ta maman qu'on a pu voir donc vous l'avez vu non non qu'on a pu voir à travers les vidéos qu'on a eu qu'on a eu au téléphone moi je devrais aller voir plus souvent oui je devais y aller puis j'ai été annulé parce que j'ai eu des j'ai fait J'ai beaucoup de choses, j'ai beaucoup de médias en fait et beaucoup d'interviews. Et c'est vrai que mon temps est très pris. Et c'est au cas où je devrais prendre du temps pour y aller. Pareil, au moment où on arrive à 82 ans. Et donc du coup, on n'est pas éternel. Donc il faut profiter maintenant de l'instant T.
- Speaker #1
C'est sûr. Et une relation du coup avec ta maman ?
- Speaker #0
Ben ouais, là c'est devenu, c'est maintenant devenu très très très fusionnel. Avant non, on était séparés, parce que bon, je sais même pas te dire pourquoi, on était pas...
- Speaker #1
T'avais réussi à garder un contact avec ta mère quand t'étais...
- Speaker #0
Sur le numéro de téléphone finalement, c'est vrai, je me rappelle tout le temps en fait. Mais on a pas eu cette démarche là de soit l'appeler moi ou elle m'appelait, et puis il s'est passé tout ce qui s'est passé, elle a dû prendre des décisions, etc. Moi j'en ai complètement oublié après, je suis monté sur... paris mon histoire de tapin et tout ça voilà et quand j'ai su que j'allais devenir et boueur mais c'est la première personne à qui je les annonçais c'est ma maman et tous et effacés Même s'il n'y avait pratiquement rien à effacer, mais même les petites rancœurs, etc. Tout s'est effacé ce jour-là . Elle m'a dit, ça y est, enfin mon fils. Parce que pour elle, je n'avais pas de situation pérenne, etc. Je pense que toute envie pour des parents, pour leurs gamins, c'est de les voir réussir. Que ce soit avec un permis, que ce soit avec un appartement.
- Speaker #1
Enfin, de les voir heureux, peu importe la réussite.
- Speaker #0
Toutes ces petites choses de la vie.
- Speaker #1
L'épanouissement.
- Speaker #0
Moi, je n'ai pas le permis, je n'ai pas eu le bac. Donc, je pense qu'elle m'en voulait un petit peu pour ça. Mais elle pensait aussi que moi, j'y en voulais par rapport à le fait qu'elle m'ait placé. Alors que jamais, pas du tout. Je n'en ai jamais voulu.
- Speaker #1
Justement, c'est ce que je voulais te demander. Tu n'as aucune rancœur ?
- Speaker #0
Non, pas du tout. Elle a pris la meilleure décision.
- Speaker #1
Tu penses, ouais ?
- Speaker #0
Ma maman, elle n'est pas des fortunés. Nous, on est une famille de pauvres.
- Speaker #1
Parce que vous êtes frères et sœurs, je crois, non ?
- Speaker #0
Sept frères et sœurs. Ma mère en a fait 5, elle s'est remariée avec un gars qui en avait 2. Donc à table, ça faisait beaucoup. Donc ils en ont élevé 7, même 8 parce qu'ils avaient encore une demi-sœur par loin. Et on avait des marmites de coquillettes. Mais c'était les meilleurs moments. Et voilà donc... Non, non, surtout j'y en veux. Non, j'en ai jamais voulu en fait, jamais jamais.
- Speaker #1
Tu me disais Ludovic que ta maman c'est vraiment une personne très importante. Toi, j'imagine.
- Speaker #0
Ah oui, bah oui. J'espère que pour toutes les personnes qui ont la chance d'avoir leurs parents, même celles et ceux qui sont partis, c'est hyper important pour quelqu'un. Ouais, c'est sûr. Non mais vraiment, j'espère que c'est pareil pour tout le monde dans leur tête. Même s'il y en a qui ne vont pas le dire. Au fond d'eux, je suis persuadé que c'est les personnes les plus importantes.
- Speaker #1
Et petite question pour les plus jeunes, et pas que d'ailleurs, qui vont nous écouter. Tu me disais que tu as eu des idées noires dans certains moments de ta vie, notamment quand tu étais à la rue. Est-ce que...
- Speaker #0
On est encore un peu mal noir.
- Speaker #1
C'est vrai, ça t'arrive toujours ?
- Speaker #0
Oui, parce qu'il ne faut pas croire, même si j'ai une communauté de plus de 600 000 personnes, il ne faut pas croire qu'on n'est pas seul.
- Speaker #1
LĂ , j'imagine.
- Speaker #0
C'est bien, on va te demander une photo dans la rue, au restaurant, on va venir t'accoster, etc. Mais une fois que t'as fermé la maison, une fois que t'es chez toi, t'es sur le canapé, moi j'ai quatre murs.
- Speaker #1
Ouais, c'est sûr.
- Speaker #0
Donc, des fois je me dis, bon, à quoi bon ? Mais non, je résiste.
- Speaker #1
Et pour ces gens justement qui ont ces idées noires, qu'est-ce que tu peux leur dire justement pour qu'ils tiennent le coup ? Parce que malheureusement, on sait qu'il y a quand même... Beaucoup de suicides chez les jeunes, chez les jeunes ados, même les statistiques sont plus importantes chez les adolescentes, même si tout le monde est touché. Est-ce que tu aurais quelque chose à leur dire ?
- Speaker #0
Là maintenant, moi ce que je peux leur dire c'est de communiquer, surtout de ne pas rester dans le silence, de s'ouvrir à l'autre. Moi c'est ce qui m'a sauvé en fait, c'est la communication, parler, même si vous allez insulter, c'est pas grave. Au moins, il faut parler, il faut que ça sorte. Et ne vous laissez pas envahir par ces volets fermés.
- Speaker #1
Effectivement, la communication, je pense, moi, j'ai deux petites filles. Et c'est vrai que j'y pense pas mal à ce genre aussi de questions. Et en tout cas, que ce soit garçon ou fille, communiquer. Et aussi pour les garçons, je pense qu'il y a peut-être plus un truc d'ego. Je suis un homme, je ne parle pas de ma santé mentale.
- Speaker #0
La fierté,
- Speaker #1
il faut mettre ça de côté.
- Speaker #0
Mettre ça de côté. parle avec mes collègues, ils sont très très fiers, mais à un moment donné je leur dis écoutez mettez votre fierté de côté et allons-y, disons les clauses telles quelles. Certes on va se blesser mais c'est pas grave c'est pour mieux avancer, c'est reculer pour mieux avancer tout simplement.
- Speaker #1
Il faut en parler, parlez-en à vos parents, à votre entourage, à vos amis, allez voir un psy s'il le faut mais en tout cas il ne faut pas garder... Ludovic, c'était magnifique cet échange avec toi, merci beaucoup, je pourrais discuter là pendant encore des heures, il y a Il y a plein de sujets que je voulais évoquer, mais on n'a pas eu le temps. En tout cas, merci beaucoup. Vraiment, c'était génial.
- Speaker #0
C'était moi qui te remercie.
- Speaker #1
Quelle résilience, quelle force. Franchement, c'est vraiment un exemple. Et j'étais ravi de te rencontrer en vrai parce que je te suis depuis, j'ai regardé sur Insta depuis mai 2021 sur Insta. Donc ça fait longtemps. Tu n'avais même pas 10 000 abonnés que je te connaissais du coup et que je te suivais sur Insta. Donc je suis vraiment content de te rencontrer. L'interview était très forte, très enrichissante. C'était vraiment génial. J'espère que tu as passé un bon moment.
- Speaker #0
Très bon moment. Merci. Et puis le Paris-Brest va avoir une durée.
- Speaker #1
Ils m'ont gagné un client je crois Ils m'ont racheté un après C'est la boulangerie Union dans le 9ème Franchement ils sont géniaux Donc si vous cherchez une bonne boulangerie Allez-y Bon merci beaucoup Ludovic Merci à vous A très bientôt Merci de nous avoir écouté Retrouvez le Deep Dive tous les jeudis Sur notre chaîne YouTube Et sur les plateformes d'écoute Spotify, Deezer, Apple Podcasts Et Amazon Music Pensez à vous abonner Pour ne rien manquer des prochains épisodes D'ici là prenez soin de vous Et à la prochaine