Speaker #0Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode du Journal d'une agoraphobe. Dans ce podcast, je partage mon parcours d'ancienne agoraphobe. Je ne suis ni médecin ni thérapeute. Mais si mon humble expérience peut offrir quelques pistes à certains d'entre vous et contribuer à libérer la parole sur un sujet qui stigmatise encore trop de personnes, et bien... Mission accomplie. La semaine dernière, je vous ai promis de parler de ma rencontre avec un hypnothérapeute. Ou plutôt, une hypnothérapeute. Depuis plusieurs mois, mes recherches sur le développement personnel m'avaient mené à m'intéresser à l'inconscient et au subconscient. J'avais expérimenté diverses pratiques, comme les méditations guidées et les affirmations positives qui avaient... plutôt bien fonctionné sur moi. J'avais même acheté un livre sur l'auto-hypnose qui m'avait bien rendu service. Je vous mets le lien vers les épisodes où j'en parle dans les notes. L'idée de consulter un hypnothérapeute faisait donc son chemin jusqu'au jour où j'ai franchi le pas. Pour commencer, le premier défi a été le choix du praticien. Vous connaissez la problématique de l'agoraphobe. Le praticien ne doit pas être trop éloigné et je dois pouvoir appeler un proche en cas d'angoisse trop forte. Ces contraintes ont considérablement réduit mon choix à une seule praticienne. C'était une jeune thérapeute dont le cabinet avait ouvert quelques mois seulement auparavant. Quand je lui ai expliqué les raisons de ma venue, j'ai vu que mon cas l'intéressait vraiment et qu'elle avait sincèrement l'envie de m'aider. Cela m'a satisfaite. C'était la première fois que je travaillais avec un praticien qui semblait autant motivé. D'ailleurs, j'ai souvent remarqué que quand un praticien manque d'expérience, il tend à compenser par une motivation débordante. Objectivement, je ne trouve pas cela plus mal. Dites-moi en commentaire si vous partagez ce constat et si... comme moi, ou vous pensez que cela peut être un atout. Lors de cette première séance, elle m'a fait faire des exercices d'approche pour voir comment je réagissais à l'hypnose. L'un d'eux m'a complètement bluffé. Nous avons commencé par un exercice de détente, puis les yeux fermés, je devais bouger ou lever un doigt selon ses consignes. À ce moment-là, j'ai réalisé que je n'avais plus aucun contrôle sur mes mains. Vraiment bluffant. Ensuite, nous avons travaillé sur ma problématique. Ensemble, nous avons trouvé une phrase qui me parlait et qui pourrait m'aider à passer à l'action en cas de difficulté. Cette phrase était et reste, quelle que soit la situation, je suis capable de m'en sortir. C'est sur cette note positive que nous nous sommes quittées. Prochain rendez-vous dans deux semaines. Deux semaines plus tard, je retourne donc la voir. Manifestement, mon cas l'avait beaucoup intéressée car elle était venue avec des notes et des schémas. Elle avait travaillé sur mon dossier. Comme la fois précédente, nous avons fait quelques exercices d'échauffement avant d'entrer dans le vif du sujet. Elle souhaitait... approfondir le travail sur la phrase que nous avions trouvée ensemble. Quelle que soit la situation, je suis capable de m'en sortir. Je ne me rappelle plus exactement des exercices que nous avons faits. Ce qui m'a marquée, c'est qu'elle se référait régulièrement à ses notes. C'était touchant de voir à quel point elle s'était investie. Et j'eus des doutes en la voyant peu sûre d'elle avec ses notes. Je ne sais pas si doute est le bon terme, mais effectivement, je me suis posé quelques questions. D'ailleurs, c'est pratiquement la seule chose dont je me souviens clairement de cette séance. Le cabinet, elle, mais plus du tout les exercices spécifiques. Ce qui est certain, c'est qu'en sortant de son cabinet, cette phrase était totalement ancrée en moi. Des années plus tard, elle me remonte immédiatement en mémoire dès que je suis dans une situation critique. Je ne prétends absolument pas que cette hypnothérapeute m'a guéri de mon agoraphobie. Je dis simplement que cela a été un outil précieux qui m'a aidé et qui m'aide encore aujourd'hui. Cela n'a pas tout résolu, mais je me sens beaucoup plus en confiance d'avoir cette phrase qui remonte automatiquement à ma conscience dans les moments difficiles. Je ne sais pas comment expliquer cela autrement que par une analogie : C'est comme avoir une ventoline en cas de crise d'asthme. C'est ça. Cette phrase fait office pour moi d'antidote à chaque fois que je peux paniquer. Et avoir son antidote dans la poche, ça donne confiance en soi. C'est également comme la potion magique d'Astérix, si vous préférez. Une gorgée et plus du tout peur de ces méchants romains. Voilà mon expérience avec l'hypnothérapie. De mon point de vue, Cela était plutôt concluant en seulement deux séances. Et heureusement en deux séances, car elle a ensuite déménagé. Non, ce n'est pas moi qui l'ai fait fuir. Elle a simplement envoyé un texto, quelques jours après notre dernière séance, pour annoncer que son mari était muté et qu'elle allait le suivre. J'espère qu'elle continue d'aider des personnes comme elle m'a aidé dans son nouveau lieu de vie. Voilà pour aujourd'hui. Merci du fond du cœur pour votre écoute. Si mon histoire vous parle, si vous vous êtes reconnu même un tout petit peu, dites-le-moi. Laissez un commentaire, une évaluation, abonnez-vous, ça m'aide énormément et ça donne vie à ce podcast. Ce podcast, c'est aussi le vôtre. Vos retours, vos messages, vos histoires me nourrissent et me donnent envie de continuer à... partager avec vous. À très vite pour la suite du Journal d'une agoraphobe.