Speaker #0Bonjour et surtout bienvenue sur ce premier épisode du journal d'une agoraphobe. Un podcast qui aborde le sujet des crises d'angoisse, des attaques de panique, du burnout, de l'agoraphobie. Petite précision tout de même avant de commencer, je ne suis pas psychologue. Il ne s'agit donc en aucun cas de vous soigner ou de vous donner un cours de psycho. Il s'agit plutôt d'un témoignage. Ayant essuyé pas mal de plâtres, j'espère que cette expérience vous sera utile. Et puis j'espère également qu'en parler, permette de lever le tabou sur ces phénomènes dits mentaux. Pourquoi témoigner et pourquoi vouloir lever le tabou, me direz-vous ? Eh bien parce que je me rends compte au quotidien qu'il y a énormément de personnes qui sont impactées par des phobies handicapantes et ou des attaques de panique. Et ces personnes n'osent pas en parler, de peur de passer pour faible ou fou, ce qui est absolument faux, d'où l'importance d'en parler ouvertement. Je pense que si on informe, si on explique, si on déstigmatise ce qu'est une attaque de panique ou une crise d'angoisse, ça va libérer la parole des personnes concernées et, je l'espère également, celle de leur entourage, parce qu'il est extrêmement important de ne pas rester isolé face à ce type de problématiques et de pouvoir s'exprimer sur le sujet. J'ai la conviction que libérer la parole peut diminuer le temps que dure la maladie, mais pas que. Je pense également que libérer la parole peut avoir un effet pré-vent-if. Pourquoi ? Eh bien parce qu'il n'y a qu'en connaissant bien un problème que nous pouvons y faire face. Eh oui, seule la connaissance du problème peut le faire, peut permettre des prises de conscience et il n'y a que la prise de conscience qui permet de réagir, voire de réagir plus vite, ce qui est primordial. Un petit exemple pour illustrer cela. J'ai commencé par arrêter de prendre l'autoroute en voiture. En faisant cela, je résolvais mon angoisse immédiate, une sorte d'urgence. Mais finalement, l'angoisse était toujours là. Alors, petit à petit, j'ai arrêté de conduire la nuit, puis sur de longs trajets, puis sur les nationales, jusqu'à ne plus prendre du tout la voiture. Si j'avais pris conscience du problème dès le départ, je n'aurais pas ancré ce comportement d'évitement qui a commencé avec l'autoroute. Et une fois que le comportement d'évitement est ancré, pour s'en débarrasser, c'est une vraie tannée. Je témoigne donc pour libérer la parole mais pas que. En tant qu'ancienne agoraphobe, j'aurais adoré avoir un témoignage comme celui que je vais vous livrer au cours de ces épisodes. En effet, si on m'avait dès le départ expliqué cette maladie, si on m'avait donné davantage d'informations sur le fait que je n'étais pas un cas isolé, il y a des milliers de personnes qui font des crises de panique tous les jours, que d'ailleurs c'est un phénomène ancestral. Eh bien, j'aurais moins culpabilisé de cet état de légumes dans lequel j'étais et, au lieu de durer cinq ans, cette maladie aurait peut-être duré un an, au pire deux ans. Voilà pour l'objet et l'objectif de ce podcast. Aborder les différentes manifestations d'anxiété généralisées afin que ce témoignage serve d'exemple. Un exemple qui je l'espère, permettra de libérer la parole et lever le tabou. Il est maintenant temps de vous donner quelques détails sur la manière dont le podcast a été créé afin que vous ayez son pourquoi et son comment. Il restera donc, pour être concise dans le cadre d'une présentation, une dernière partie, le pour qui, à qui le journal d'une agoraphobe s'adresse-t-il. Avant de voir à qui s'adresse ce podcast, venons-en à la manière dont il a été créé. Son point de départ, le jour où j'ai retrouvé mon journal, tenu durant les cinq ans pendant lesquels sortir de chez moi, était un véritable calvaire. Angoisse, attaque de panique, malaise. En relisant ce journal, la première chose qui me vient à l'esprit, c'est que tout ce qui y est consigné peut aider des gens. Ayant mon carnet dans les mains, l'analogie est vite faite. Le livre. Mais je n'ai jamais écrit de livre de ma vie et je ne sais absolument pas comment on écrit un livre. Je suis donc une formation sur internet. Étape 1, plan du livre. J'élabore mon plan et je laisse passer 24 heures avant de le reprendre. Et là, je me rends compte que ce plan ressemble davantage à un plan de podcast qu'à un plan de livre. L'idée me séduit de suite. C'est donc parti pour le podcast. Ceci dit... et avec un peu de recul, un livre aurait peut-être été plus sain. En effet, j'étais et je suis une grande consommatrice de podcasts, mais je n'avais aucune connaissance technique relative à la mise en œuvre d'un podcast. Je savais ce qu'était un micro, mais pas du tout comment m'en servir. Je ne savais même pas que des logiciels de montage sonore existaient et je n'avais aucune connaissance sur la manière de mettre en ligne un podcast. Enfin bref, tout un programme. Mais ça, et bien ça, ce n'était pas le pire. Le pire c'est, imaginez-vous, une ancienne agoraphobe ayant passé cinq ans au fin fond de sa grotte parler face à un micro. La-bo-rieux. D'ailleurs je pense que je m'y suis reprise à au moins cent fois. Avant de mettre en ligne ce premier épisode, parler à un micro est un véritable défi pour moi. Donc, cette histoire de livre tombant à l'eau, je me lance dans le podcast et je pars sur une nouvelle formation relative à la création et à l'élaboration d'un podcast. Fatalement, j'en arrive au moment où il faut que je choisisse un titre. Le journal d'une agoraphobe est le titre qui est venu de manière assez spontanée. Mais j'ai pas mal hésité avant de donner à ce podcast le titre de journal. Pourquoi ? Eh bien parce que mon avis de personne pas du tout littéraire est que derrière le mot journal, comme journal intime, se cache la notion d'épanchement. Ce qui n'est pas du tout mon intention et qui ne va pas du tout être le cas. J'ai simplement extrait de ce journal tout ce qui peut aider. Aider à comprendre la maladie, aider à appréhender les relations avec le corps médical et les outils pour guérir les patients. Là aussi, tout un programme. Je le répète, j'ai donc extrait de ce journal uniquement les éléments qui peuvent aider. Aider, mais aider qui ? Et bien voilà, ma Transition est touet trouvée pour la dernière partie de ce podcast. À qui s'adresse ce podcast ? Eh bien, je pense que je ne spoil personne en disant que ce podcast s'adresse avant tout aux personnes qui souffrent d'anxiété, d'attaque de panique, d'agoraphobie, de burn-out. Je vous livre mon expérience, une parmi tant d'autres. Si par hasard vous vous reconnaissez dans ce témoignage, Sachez que je me suis également reconnue dans beaucoup de témoignages. Pour la simple et bonne raison que nous sommes des milliers à avoir les mêmes symptômes. Vous n'êtes pas seul. Ça veut dire que des personnes ont vécu ça avant vous, qu'une majorité d'entre elles s'en est sortie parce que c'est des phénomènes connus auxquels les soignants savent faire face. Conclusion, on en guérit. Et c'est extrêmement important de le dire. Ce podcast s'adresse également à celles et ceux que l'on peut appeler les accompagnants ou spectateurs de personnes qui, comme moi, grignotent de leur propre chef leur liberté. Face à une personne qui évite toutes les situations possibles et inimaginables. Face à une personne qui refuse de sortir de chez elle. Que faire ? Ne rien dire ? Laissez faire le temps en espérant que ça s'arrange tout seul ? Secouer le cocotier ? Les options sont multiples et variées. J'espère que ce podcast vous donnera quelques clés, déjà pour diagnostiquer les comportements d'évitement, comprendre les personnes qui les mettent en place et pourquoi pas, si c'est votre intention, de leur filer un petit coup de main. Mais s'il vous plaît, surtout ne pas les juger. Les personnes concernées, leurs accompagnants, ils restent Un protagoniste dans l'histoire, le ou la psychologue. Et vraiment, j'aimerais que les psys écoutent ce podcast. Et pour expliquer pourquoi j'ai envie de m'adresser aux psychologues, je vais tenter une petite analogie. Enceinte de ma fille, mon obstétricien, un homme, je le précise parce que c'est important pour la chute de l'histoire, n'appréciait pas tellement que mon taux de sucre dans le sang soit aussi élevé. Il était limite diabète si je me souviens bien. Donc, à chaque fois que je rentrais dans son cabinet, après un bref bonjour, j'obtempérais faire pipi sur une bandelette afin que monsieur vérifie en direct cette histoire de sucre. Un jour, avec un trait d'humour mais autorité, il me demande si par hasard je ne venais pas de m'enfiler un Kit Kat. Je l'ai mal pris. Je l'ai mal pris pour deux raisons. L'une, c'est qu'au courant de cette histoire de diabète, je prenais d'énormes précautions dans le but de ne pas mettre mon bébé en danger. Et là, c'est un peu comme s'il m'accusait de ne pas prendre soin de mon bébé. Bon, ok, c'est un peu une surréaction. Deuxième raison pour laquelle je n'ai pas bien pris sa remarque, c'est que je trouvais ça injuste. Injuste parce que j'en avais très envie de son kit kat. Mais au lieu d'un Kit Kat, la chose qui a fait augmenter ma glycémie, c'est une simple petite cerise que j'ai mangée avant de rentrer dans son cabinet. Face à ce que je trouvais injuste, je me suis donc rebellée et j'ai répliqué. Vous savez quoi docteur, vous êtes un super obsétricien. Mais il vous manque tout de même une chose, c'est d'avoir été au moins une fois enceinte dans votre vie. Messieurs, dames, les psychologues, je pense que vous comprenez aisément l'analogie. Dans la majorité des cas, vous soignez des pathologies dont vous n'avez jamais souffert. Vous en savez plus que nous sur la théorie, mais bien souvent, on en sait plus que vous sur la pratique de la maladie. En tant que patient, on peut, de temps en temps, ressentir un petit décalage. Et voilà ! nous arrivons à la fin de la présentation de ce podcast. J'espère que cet épisode vous aura plu et vous aura donné un aperçu de ce que vous pouvez attendre de ce podcast. C'est-à-dire un podcast pour anxieux, accompagnants d'anxieux et mesdames, messieurs les psychologues ou psychologues en devenir. Je témoigne pour vous de mon expérience d'ancienne agoraphobe. En témoignant, j'espère contribuer à une certaine libération de la parole sur un sujet qui stigmatise bien trop de personnes. Si le concept vous plaît, si vous pensez qu'il peut vous être utile ou être utile à l'un de vos proches, merci de noter et ou de commenter cet épisode. N'hésitez pas à partager vos propres expériences et témoignages dans les commentaires ou à... poser des questions si vous en avez. Merci d'avoir écouté et à bientôt pour une nouvelle aventure dans le journal d'une agoraphobe. Ma première vraie attaque de panique. Je vous souhaite une bonne fin de journée et je vous dis à très vite !