- Speaker #1
Bonjour, je suis Anthony Baron et vous écoutez les After de la Transformation, un podcast adéquat qui donne la parole aux leaders et acteurs des enjeux de demain. Bonne écoute à tous ! Une immersion aujourd'hui dans l'univers de la mobilité et de la transition énergétique. Nous avons l'honneur d'accueillir un entrepreneur talentueux, Christian Bruère. Bonjour Christian.
- Speaker #0
Bonjour Anthony.
- Speaker #1
Bienvenue à toi dans ce nouveau numéro des Acteurs de la Transformation. Alors dans cette interview, on va revenir sur les éléments de ton parcours. On va parler de la mission et du modèle de Mobion, une société que tu as créée il y a quelques années maintenant. On va parler aussi de éco-conception. Industrie circulaire, de circularité, de l'impact social et local également de tes activités, et puis des défis, des perspectives qui sont les tiennes et celles également de Mobion. Alors plongeons tout de suite dans la vie d'un décideur audacieux sous ceux des enjeux environnementaux. Alors Christian, sur ton parcours académique, tu as parcouru des études en économie et marketing dans des universités en France et aux Etats-Unis. Et en 1994, tu développes une première société. deux conseils spécialisés en management, stratégie et marketing. À partir de 2000, tu prends la direction marketing dans un groupe dédié aux solutions Internet et médias. Et dès 2002, le goût de l'entrepreneuriat revient avec la création d'une belle startup qui s'appelle AlloResto que tu sais, dans 2014, avec 70 salariés dans ses effectifs. Alors, si on fait une petite parenthèse sur cette aventure AlloResto, comment s'est passé déjà le lancement de l'activité ?
- Speaker #0
En fait, moi je suis considéré comme co-fondateur d'Aloresto, mais je ne suis pas à l'origine. A l'origine, c'est 98, c'est la coupe du monde de football, et c'est Sébastien Forrest qui est à tour à cette idée, parce qu'il veut commander une pizza, il prend son téléphone, et c'est très compliqué, et il se dit « mais pourquoi on n'a pas ça sur Internet, ça commence comme ça » . C'est qu'en 2021, à l'éclatement de la bulle internet, qu'il est sur le point de... jeter l'éponge et que en faisant un voyage pour un week-end ensemble, je lui dis écoute, je pense que c'est une mauvaise idée et là je l'aide à reprendre la barre parce qu'il était sur le point de jeter l'éponge et on travaillera ensemble pendant presque 15 ans, arriver à finalement faire d'abord un OBO avec Oseo en fait c'était avant la Caisse des Pauvres et Consignations c'était pas BPI encore à l'époque c'était Eurazeo,
- Speaker #1
Avenir Entreprise exactement,
- Speaker #0
donc on fait ça avec Serge Mesguiche, on fait un OBO. Et puis, quelques années plus tard, on trouve par l'intermédiaire d'un de mes contacts... Un lien avec Just Eat et puis de fil en aiguille, on finit par revendre Allo Resto à Just Eat.
- Speaker #1
D'accord. Et quelle était l'ambition et la vision initiale d'Allo Resto ?
- Speaker #0
C'était digitaliser la commande de restauration livrée. Donc, on a beaucoup travaillé sur comment éviter de jeter des prospectus dans des boîtes aux lettres, parce que c'était un peu ça le mode de prospection à l'époque. Et puis, d'aussi améliorer la qualité, puisqu'on a créé très vite les restos d'or. qui était un moyen de faire du web 2.0, c'est-à-dire d'aider les clients à trouver de bons prestataires, de bons restaurants, à l'aide des notes données par des clients qui avaient effectivement commandé, puisque pour élire les restaurants chez Alresto, il fallait avoir commandé. Donc c'était un bon moyen de vérifier les délais de livraison, la qualité, le respect de la commande, enfin tout ce qu'on cherche quand on a besoin de se faire livrer à manger.
- Speaker #1
D'accord, et après la session en 2014, il y a l'idée de Mob-ion, c'est ça ?
- Speaker #0
Qui est bien plus tôt, puisque en 2007, j'avais déjà eu l'idée d'utiliser des scooters électriques pour la livraison. Ça n'a pas duré longtemps, parce que les batteries n'étaient pas amovibles à l'époque, donc c'était très compliqué d'aller charger. La police municipale ne trouvait pas très drôle les câbles sur les trottoirs. Donc on a arrêté assez vite. Ouais, c'est pas très flexible. Et puis, en 2011, les fournisseurs chinois qui m'avaient fourni les scooters de l'époque m'ont recontacté en me disant que maintenant, ils avaient des batteries amovibles. Et donc assez vite, j'ai essayé. Et quelques années plus tard, un de mes amis motards, qui avait un garage moto, qui avait récupéré le local de ce garage moto, m'a dit « Christian, je pense que l'électrique c'est maintenant. Qu'est-ce que t'en penses, toi, avec tes scooters électriques, tes motos électriques ? Tu veux pas m'aider ? » Et donc c'est comme ça que ça a commencé. C'est qu'il m'avait vu faire quelques années plus tôt. Il s'appelle François Vetteligne. C'est un de mes associés historiques de Cruiser et de Mobion. Et donc, on a commencé à cette époque-là. Cruiser a été créé en 2012, mais j'ai effectivement investi à partir de 2014. Et puis en 2015, on a décidé de faire de la location, parce qu'on s'est dit que c'était plus adapté au modèle électrique. La durabilité intrinsèque au modèle électrique rendait le modèle... Business, c'était pas du tout une démarche écologique au départ. Il faut comprendre que cette idée de pérennité programmée, elle est d'abord économiquement beaucoup plus viable que la version je vends des biens d'équipement. En fait, tu fais durer un bien d'équipement plus longtemps, tu l'exploites plus longtemps, finalement, tu fais plus de marge. C'est pas aussi simple que ça. Et puis, on a donc créé cette boîte de location, et assez vite, en travaillant avec les restaurants de restauration livrée, Vu le caractère extrêmement intensif de l'activité, on a vu que ce n'était pas très simple de faire durer des véhicules qui n'avaient pas été pensés pour ça. Parce que dans la conception design to cost, on a tendance à dimensionner les sous-ensembles, les composants, le produit, pour qu'ils tiennent la garantie. C'est-à-dire en gros deux ans.
- Speaker #1
Et au-delà de deux ans ? On est moins regardant.
- Speaker #0
Exactement. Puisque finalement, c'est même dans le business modèle originel du thermique, c'est que finalement, le garagiste, il gagne plus d'argent à l'entretien du véhicule qu'à la vente. À la vente, il a peu de marge. Alors que quand ils vendent des pièces détachées, il a beaucoup de marge. Et là, le modèle électrique ne fait pas vente de pièces détachées. Donc, le modèle de location est effectivement le meilleur. Et le plus adapté. Et le plus adapté. Mais pour que ça fonctionne... Il ne faut pas être dans une conception design to cost, il faut être dans une conception design to last, qui rend le produit extrêmement durable. Et c'est là que l'expression 2015, fin 2015, est née. L'expression, en fait, cette obsolescence programmée est contraire à nos intérêts. Il faut qu'on fasse de la pérennité programmée. Et c'est de là qu'on a décidé de créer notre propre constructeur, après avoir essayé de trouver des solutions avec ceux avec lesquels on travaillait. On a compris très vite que nos logiciels étaient totalement différents et qu'ils voulaient continuer à vendre des biens d'équipement et pas mettre en œuvre cette économie de la fonctionnalité et de la coopération. Et donc, on a pris la décision de devenir constructeur nous-mêmes. Et ça, ça démarre en 2016.
- Speaker #1
Et c'est le nom Mobion qui est retenu ?
- Speaker #0
Oui, effectivement. En fait, Mobion, ça vient de la mob. Donc vraiment, la mob de mon enfance et celle de François.
- Speaker #1
Donc la mobilette,
- Speaker #0
c'est la mobion parce que la mob électrique tout simplement. Et c'est comme ça que ça démarre. Le scooter étant le véhicule le plus utilisé pour la livraison et que nos premiers clous. sont des livreurs de pizzas. Finalement, un scooter italien pour livrer des pizzas, on trouve que c'est bien. Et on part avec des Italiens au départ. Et c'est finalement ces Italiens qui nous donnent le modèle sur lequel on va travailler.
- Speaker #1
Le design Vespa.
- Speaker #0
Le design Vespa, oui. En fait, c'est un constructeur italien, originaire de Milan, enregistré à Milan, certifié à Milan. Un truc vraiment bien italien. qu'on s'approprie et qu'on rend durable en retravaillant 34 points, enfin vraiment des amortisseurs, par exemple par les freins, l'électronique, les pneus.
- Speaker #1
Ils ont redesigné de A à Z le scooter.
- Speaker #0
Il y a eu un carénage pour lequel on a eu très peu d'impact sur le design. On a travaillé le garde-boue. parce qu'on avait des problèmes avec le garde-boue originel. Et puis, on a retravaillé tout le bloc phare compteur, puisqu'il a fallu qu'on agrandisse le compteur, parce qu'on l'a tous vu, les compteurs de véhicules, ils ont beaucoup grandis. Ils ont enlevé leurs aiguilles et puis ils sont devenus digitaux. Et puis, ils ont pris de la taille et de la couleur. Et donc, ça, ça nous a obligés à changer un peu.
- Speaker #1
Combien de temps la conception du premier modèle qui s'appelle AM ?
- Speaker #0
Il devait s'appeler AMI.
- Speaker #1
AMI, oui. Mais c'est déjà pris, je crois, AMI.
- Speaker #0
Et en fait, ce n'était pas pris à l'époque. L'AMI existait. C'était un vieux modèle Citroën. Et nous, quand on démarre la conception en 2016, il n'y a pas d'AMI à l'horizon. En tout cas, on n'entend pas parler de notre côté. Et donc, on décide d'appeler notre produit l'AMI. Et puis, quand ça sort, on se dit qu'on ne va pas se bagarrer contre Citroën. Donc, on change le I.
- Speaker #1
C'est un peu gros, Citroën.
- Speaker #0
C'est un peu gros, oui. et donc finalement on décide de l'appeler l'AM1 C'est le premier.
- Speaker #1
En tout cas, ce qu'on peut retenir, c'est que Mobion, aujourd'hui, est un constructeur de véhicules de proximité. Et ça a pris 4 ans. Donc, ce qui est important de retenir, vraiment, pour moi, c'était ce volet. Je suis un constructeur de véhicules de proximité décarbonés, éco-conçus et vendus à l'usage.
- Speaker #0
Oui,
- Speaker #1
exactement. Et donc, aujourd'hui, vous avez...
- Speaker #0
C'est intégralement circulaire. C'est-à-dire, il n'y a pas de colle, il n'y a pas de résine, il n'y a pas de certissage. Il n'y a aucune technique qui empêche le démontage. Pour deux raisons. La première c'est qu'on veut réparer, pour réparer il faut démonter. Et la deuxième c'est qu'on veut réemployer les composants qui sont les plus durables, parce que dans n'importe quel bien d'équipement coopèrent des composants qui n'ont pas du tout la même durée de vie, pour différentes raisons que je pourrais expliquer. Et donc ceux qui ont des durées de vie longues, il ne faut pas qu'ils soient encapsulés dans ceux qui ont des durées de vie courtes, parce que sinon c'est l'économie du maillon faible, et nous on a voulu sortir de ça. On s'est rendu compte que c'était très rentable de réemployer des composants qui sont toujours conformes.
- Speaker #1
Absolument. Et on va en reparler. Alors, ce que tu as évoqué, Christian, c'est notamment la notion de pérennité programmée. C'est un concept qui vous est fort. La pérennité programmée, globalement, on en parle peu. On en a plutôt entendu parler dans le secteur des télécoms et des mobiles, où on parlait plutôt d'obsolescence programmée. Et en fait, j'utilisais un autre terme qui est cette pérennité programmée que j'ai adoré. et Et en quoi en fait ce terme va se distinguer justement sur le marché et en quoi il est innovateur ?
- Speaker #0
La notion de pérennité, alors au sens philosophique absolu, c'est un gros pari. Mais quand on le met à l'échelle humaine, finalement, ce n'est pas si compliqué que ça. Parce que dans notre modèle de conception à pérennité programmée circulaire, on analyse l'obsolescence culturelle. du bien d'équipement d'abord, on se demande est-ce que ce bien d'équipement, dans 20 ans, 30 ans, 40 ans, 50 ans, est-ce qu'il existera toujours ? Déjà on regarde dans le passé, ça fait combien de temps qu'il existe ? Est-ce qu'il y a de grandes chances qu'il évolue beaucoup ? Ou est-ce qu'il y a peu de chances qu'il évolue ? C'est-à-dire, est-ce qu'il y a beaucoup d'évolutions technologiques possibles ? C'est-à-dire, est-ce qu'on voit que la rupture est encore possible sur ce bien d'équipement ou pas. Là, on se dit, comme sur le vélo, le scooter a priori, il a encore de belles années devant lui, donc pas de problème, on peut investir. On peut investir dans une durabilité. Puis ensuite, c'est composant par composant. Et là, on a découvert qu'en fait... Il y a trois niveaux d'obsolescence pour un composant. Il y a ce qu'on appelle l'obsolescence technologique, c'est-à-dire le composant ne pourra pas être réemployé parce qu'un nouveau va venir le remplacer. C'est ce qu'on a pensé très longtemps dans l'électronique, j'en dirai un mot tout à l'heure, qui n'est plus vrai aujourd'hui. L'obsolescence électronique est quasiment impossible aujourd'hui pour des raisons de miniaturisation. On est arrivé au bout, on est aux limites physiques de la miniaturisation. Tant mieux. Ça fait longtemps d'ailleurs. C'était en 2002 dans les ordinateurs, les processeurs. La loi de Moore disait que ça allait doubler tous les 18 mois en restant au même prix. Il faut savoir que depuis 2002, le prix, c'est fini. On n'était plus capable de rester au même prix. Mais depuis 2008, on n'est plus capable de doubler du tout. C'est-à-dire que la miniaturisation n'est plus possible. Il y a même des problèmes de régulation thermique, parce que plus le composant est petit, et plus c'est difficile de le refroidir. Et donc, du coup, les systèmes par ventilateur ne fonctionnent plus, et on est obligé de mettre des systèmes avec des liquides. Ça coûte très très cher. Donc, en fait, ce qui devait rester au même prix, est un peu emballé.
- Speaker #1
Donc, trois niveaux d'obsolescence. La première,
- Speaker #0
c'est technologique. qu'on verra que finalement... dans un bien d'équipement. Tous les cinq ans, en fait, il y a très peu de nouveaux composants. la plupart des composants restent les mêmes. Il y en a très très peu. La valeur de la baume, ce qu'on analyse, c'est entre 3 et 5%. Le reste, ça reste pareil. Et tous les entrepreneurs qui nous écoutent, qui conçoivent des produits, vérifieront ça assez facilement. En fait, on a tendance à vouloir faire tout le temps nouveau, nouveau, nouveau, mais en réalité, on ne fait pas tant nouveau que ça. C'est-à-dire que on fait beaucoup de maerketing, mais dans la réalité, il n'y a pas tant de composants qui sont nouveaux. Ensuite, il y a l'obsolescence liée à la nature du composant. On va utiliser des composants élastomères, polymères, métaux. Il y a des durées de vie qui sont liées au dessèchement, à des réactions chimiques. Il y a aussi tout ce qui est accumulateurs ou condensateurs qui sont des composants chimiques, donc qui ont une durée de vie calendaire. On appelle ça l'obsolescence calendaire liée à la nature du matériau. En dehors de son usure. Et puis, la dernière, je viens de la dire, c'est l'usure. C'est-à-dire qu'on est sur un composant qui va fatiguer parce qu'on l'utilise, parce que ça frotte, parce que... Bref, il y a une usure. Et cette usure-là, elle peut être contrée par la robustesse qui va permettre de le faire durer beaucoup plus longtemps parce qu'il est dimensionné correctement. Donc, on va être sur un coût total de la possession qui est plus bas quand on fait... robuste au départ. C'est-à-dire que, plutôt que de faire pas cher à la fabrication, on va faire pas cher pour la durée de vie. C'est-à-dire le fameux TCO ou le Design to Last dont je parlais tout à l'heure.
- Speaker #1
Et la durée, justement, typiquement, de vie du scooter, telle qu'elle est programmée dans sa pérennité ?
- Speaker #0
Aujourd'hui, dans notre ACV, on a des composants qui sont prévus pour 50 ans, d'autres prévus pour 40. On en a quelques-uns à 30, à 20, et puis après, ça descend jusqu'à Ceux qui ont la durée de vie la plus courte, je crois que c'est 4 ans, 5 ans, pour les pneus notamment. Et les plaquettes, de toute façon, si tu les utilises, tu les utilises. Après là, on est plus en durée de vie.
- Speaker #1
On peut être mesuré en kilomètre.
- Speaker #0
C'est comme ça qu'on les appelle d'ailleurs. Oui,
- Speaker #1
tout à fait. Donc Mobion, c'est un scooter made in France.
- Speaker #0
Oui, il est origine France garantie. On est certifié, nous, par l'AFNOR et par l'association Pro France qui cherche à avoir le plus de produits français. La règle, c'est qu'il faut que les composants principaux viennent de France. En l'occurrence, nous, c'est la partie électronique qui fait le contrôleur moteur. ... Et puis, il faut qu'au moins 50% des équipements qui composent le scooter soient acquis en France. Donc, nous, on fait nos batteries en France. On n'a plus la moitié qui est faite en France. L'électronique, plus les batteries, plus quelques pièces métalliques qu'on fait en France, on arrive à 76,4%, je crois. Ah oui,
- Speaker #1
c'est énorme. Et fabriquées en France ? On peut fabriquer moins cher ?
- Speaker #0
Alors, nous on dit c'est parce qu'on fabrique en France qu'on est moins cher, parce que on fait cette industrie circulaire. C'est parce qu'on réemploie les composants qu'on arrive à être moins cher que nos concurrents. Mais ça n'est vrai qu'à partir du moment où on applique cette comptabilité par composant et que du coup, on arrive à avoir un coût de revient industriel qui est basé sur des dotations annuelles aux amortissements et pas sur l'achat de composants à proprement dit. Ce qui est un modèle totalement évolutionnaire. Il y en a peu nombreux à faire ça. Ceci dit, dans quelques industries, notamment dans l'aéronautique, on commence à voir ça de plus en plus. Je sais que...
- Speaker #1
C'est une comptabilité d'usage versus...
- Speaker #0
Les moteurs, les très gros moteurs d'avion ne sont plus vendus. Ils sont vendus à l'usage. Les composants sont d'ailleurs des composants qui sont extrêmement durables, qu'on peut réemployer.
- Speaker #1
Qui sont aujourd'hui les concurrents de Mobion sur le marché français ? Est-ce qu'il y a des concurrents asiatiques par exemple ?
- Speaker #0
Alors oui, pratiquement tous les véhicules sont fabriqués en Asie. On a un concurrent en Espagne qui est sérieux, qui s'appelle Silence, qui est un gros acteur et un autre en Italie qui s'appelle Ascol, qui est aussi un gros acteur. Il y a un Allemand qui a perdu un peu de vitesse dernièrement qui s'appelle Govex tous les autres sont fabriqués en Chine.
- Speaker #1
D'accord, et Bobillon est moins cher.
- Speaker #0
Et on arrive à être moins cher à l'usage.
- Speaker #1
À l'usage, bien sûr.
- Speaker #0
Alors, il y avait une marque française qui fabriquait en partie en Grèce qui s'appelle E-City, mais on ne les voit pas beaucoup.
- Speaker #1
Alors, on va parler justement de ce modèle à l'usage qui porte vraiment sur une économie de la fonctionnalité. Typiquement, les modèles de location longue durée qu'on a pu voir dans le secteur des véhicules et des voitures. ... En quoi ce choix d'aller justement sur cette économie de fonctionnalité et à l'usage est un atout pour Mobion et l'impact que ça peut avoir à la fois côté client, comment les clients le perçoivent, et puis naturellement l'impact environnemental ?
- Speaker #0
Alors c'était une demande. Au départ, quand je retourne voir mes collègues d'Aloresto, Byjustit à l'époque, en 2015, la question c'est est-ce que tu peux mettre en place une offre de location pour des scooters électriques ? Donc la demande est location. parce qu'ils ont conscience du fait que le capex initial pour s'équiper en scooter est élevé et à l'époque il n'y a pas de scooter électrique ou quasiment pas et donc ils ne voient pas comment ils vont arriver à convaincre des restaurateurs d'acheter des véhicules à 5-6 000 euros quand ils peuvent en acheter un thermique à 2 000 et à l'époque le dirigeant d'Aloresto qui n'est plus Sébastien puisque Justit a mis un directeur général Ce qui l'intéresse, c'est le bruit. Il dit en fait, moi je veux des scooters électriques dans les coeurs de ville, parce que j'ai beaucoup de problèmes de voisinage à cause du bruit des scooters en bas des immeubles. Donc c'est même pas encore le côté écologique.
- Speaker #1
Oui absolument,
- Speaker #0
c'est la nuisance portée par les scooters tergica. Oui, oui, trouvez-nous une solution. Voilà, donc ça commence comme ça.
- Speaker #1
Et aujourd'hui, les clients de Mobion se sont, j'imagine, élargis. Donc, comment on perçoit cet impact, encore une fois, et cet intérêt d'aller plutôt sur une fonctionnalité à l'usage ?
- Speaker #0
Très vite, chez Mobion, on se dit que, comme on va s'installer dans une usine, dans un territoire rural, on découvre qu'en milieu rural, les problématiques de mobilité sont colossales. Il y a une étude qui est sortie il y a quelques mois maintenant. fin 2024, qui parle quand même de 15 millions de gens qui sont en précarité de mobilité. C'est énorme. On dit que 76% des jeunes de moins de 25 ans qui ont été questionnés sur le sujet disent qu'ils ont refusé un emploi ou une formation parce qu'ils n'ont pas la solution de mobilité pour y aller. On est vraiment sur des chiffres impressionnants. Donc nous, on a décidé de s'emparer de ce sujet-là. Pour deux raisons, c'est qu'on préfère jouer aux jeux de go qu'aux échecs. C'est-à-dire, si on va en ville pour vendre des scooters électriques, il y a déjà du monde. Les Chinois sont très bien installés parce qu'ils ont su se distribuer, mais surtout dans les grands centres urbains. Et en plus, on trouve que finalement, en ville, les transports en commun sont déjà là. C'est un peu un caprisque de vouloir rouler en scooter électrique. Alors qu'en milieu rural... Il n'y a personne, donc il n'y a pas de concurrence. Il n'y a même pas de marché à réalité, parce que les prix sont tellement élevés que les gens qui en auraient besoin ne les achètent pas. Donc ça ne fait même pas partie du marché. Et donc on décide d'aller s'occuper de ces territoires. Donc aujourd'hui, nos plus grosses ventes, ce sont des CFA pour des apprentis, des alternants. des étudiants, des gens qui prennent un CDD, des gens qui ont une vraie problématique de mobilité et qui du coup viennent chez nous parce qu'on est l'offre la moins chère d'Europe. On est à moins de 50 euros par mois pour un scooter avec maintenance. Ah oui,
- Speaker #1
effectivement, ça reste quand même accessible très facilement. Alors tu l'as un petit peu évoqué tout à l'heure et j'ai le souvenir lors de notre première rencontre, puisqu'on a eu la chance de faire le... parcours industrie, la convention des entreprises pour le climat, donc la CEC, tu avais parlé de comptabilité adaptée à l'économie circulaire. Et c'est ce sur quoi tu militais notamment pour effectivement le cas Mobion. Et j'ai trouvé ça extraordinaire parce qu'effectivement cette comptabilité adaptée à l'économie circulaire vise finalement à avoir une maîtrise de ses coûts comptables sur une durée d'amortissement. associé à la durée de vie du produit et à sa durée également de location. Est-ce que tu peux nous en parler plus en détail ?
- Speaker #0
Comme je disais tout à l'heure, la BAUM, la nomenclature, montre certains composants avec des durées de vie très longues. Je disais jusqu'à 50 ans, 40 ans, 30 ans, 20 ans, etc. Et donc, évidemment, les amortir tous sur la durée de vie du composant le plus fragile. C'est ce que je disais tout à l'heure, c'est l'économie du maillon faible. Et elle ne me convient pas du tout. Et en plus, elle n'est pas rentable. Tu vas devoir appliquer un prix très élevé. Et donc, en appliquant ce modèle comptable qui permet d'amortir composant par composant, ce que Le plan comptable français permet aujourd'hui, depuis 2016, il est possible à partir du moment où tu es capable de tracer les composants, donc d'avoir un système informatique et un système de marquage qui permet de savoir où ils sont, parce que ce sont des immobilisations, donc il faut être capable de dire où elles sont, et bien c'est possible d'amortir sur des durées très longues. Et évidemment, ça a un impact colossal sur le prix. Je fais souvent cette démonstration par le prix d'un moteur Mobion. comparé au prix d'un moteur chinois. Et la démonstration est étonnante. On est deux fois moins cher et on fait trois fois et demi plus de marge.
- Speaker #1
Et est-ce que ce modèle de comptabilité est utilisé aussi dans d'autres univers, d'autres sociétés qui sont justement dans l'économie circulaire ?
- Speaker #0
J'ai appris par une inspectrice générale des finances qu'en fait, ce mécanisme d'amortissement par composant, est utilisé depuis des décennies par les grandes entreprises françaises comme RTE, la SNCF, la RATP, les réseaux ferrés de France. Pour deux raisons, parce que premièrement, comme n'importe quel PME, si tu as un compte de résultat qui n'est pas bon parce que tu as des dotations annuelles aux amortissements qui sont...
- Speaker #1
Qui sont très élevées.
- Speaker #0
très élevé, complètement déconnecté de la réalité, ça ne marche plus. Et au bout d'un moment, tu te retrouves à avoir déduit pendant, je ne sais pas, pendant 10 ans ou 20 ans, des dotations annuelles d'amortissement, puis tu continues d'utiliser le bien d'équipement en question parce qu'il fonctionne toujours. Et là, tu n'as plus de déduction, donc tu payes des impôts. On a économisé pendant 10 ans, puis tu en payes beaucoup après. Ça n'a aucun sens. Ça semble être pertinent sur un plan fiscal, mais en réalité, c'est une aberration économique écologique et sociale. Parce que cette économie de la fonctionnalité et de la coopération, en plus, elle te permet de ne pas recommander à l'autre bout du monde, parce qu'on ne les fabrique plus ici, ces composants métalliques. Il y en a très peu. Aujourd'hui, chez Mobion, on fait les batteries en France, mais on achète les composants ailleurs, parce qu'on ne peut pas les trouver. Et donc, très clairement, quand tu es obligé de les remanufacturer, tu les manufactures localement. Donc, tu les démontes en France, tu les tries en France, tu les qualifies en France, c'est-à-dire que tu fais ce qu'on appelle le contrôle de conformité. Tu peux utiliser des outils extrêmement performants et très rapides pour le faire. Il y a des outils d'intelligence artificielle qui font ça maintenant, avec le contrôle par caméra de la géométrie des composants. Puis tu peux avoir des contrôles par courant de Foucault, par ultrason pour vérifier l'intégrité du composant. Et puis ensuite, tu fais un marquage laser. Et voilà, ton composant a été vérifié. c'est même mieux que quand tu les reçois de tes chez les équipementiers qui n'ont même pas fait ce travail de contrôle de conformité.
- Speaker #1
Oui, bien sûr. Donc, on l'intégrerait pleinement dans le processus.
- Speaker #0
Et ça, tu peux le faire avec des gens en France. Donc, tu recrées des emplois au niveau local. Tu peux le faire avec des chantiers d'insertion. Aujourd'hui même, j'ai été à Reims où j'ai visité un ESAT avec lequel on travaille depuis 2024, qui nous a fait de la préparation de carénage pour la peinture, qui nous a fait du démontage ou du montage de pièces pour les scooters. C'est hyper intéressant. En plus, sur un plan social, c'est hyper agréable. La relation est très sympa parce que tu as l'impression de participer à autre chose que seulement faire du business. Et puis, sur un plan économique, c'est hyper rentable. Je ne parle même pas des externalités positives. Je parle tout simplement du fait que, plutôt que de racheter une pièce qui est très chère à l'autre bout du monde, finalement, tu la démontes et tu la remets à l'état similaire au neuf. Ici, en faisant travailler des gens en France, donc tu contribues à créer des emplois directs, indirects, tu l'induis parce que tu as fait travailler Blanger, Boucher, tout le monde.
- Speaker #1
Absolument. Et tout ça, donc, dans effectivement cette durée d'amortissement que tu arrives à étendre par le réemploi des produits.
- Speaker #0
Le réemploi nécessite du service. Absolument. Ce service, il est créateur de valeur dans le territoire. Ça crée de la cohésion sociale et territoriale dont on a terriblement besoin. On voit bien que nos territoires sont... Ils sont perdus, les gens ne comprennent pas comment ça fonctionne.
- Speaker #1
Tout à fait. Et donc en gros, aujourd'hui, c'est quoi ? C'est 62% des composants qui sont réutilisables ?
- Speaker #0
C'est 62%. En fait, quand tu fais la baume, on réemploie 62% des composants. Ces 62%, c'est surtout les composants métalliques. Ils coûtent plus cher que les autres. Donc c'est 78% de la valeur. Et ça, c'est en train de changer, puisque avec les nouveaux associés de Mobion, qui sont tous des ingénieurs arts et métiers. Enfin, pas tous, mais une grande partie, plus de 80% d'entre eux.
- Speaker #1
Une bonne tête pensante.
- Speaker #0
Oui, ils sont bien. On ne va pas dire le contraire, parce qu'on a fait la CEC Industrie avec comme partenaire l'ENSAM. Bien sûr.
- Speaker #1
Que nous remercions d'ailleurs pour son accompagnement.
- Speaker #0
Encore une fois, Cluny, Aix-en-Provence, on a passé des moments vraiment très sympas. Et on va faire une jolie fête le 23 juin à l'Hôtel des Arrêt.
- Speaker #1
Pour la cérémonie d'un vol.
- Speaker #0
Exactement. et donc pour te donner une nouvelle qui est peu connue encore. On change le matériau des carénages des scooters Mobion pour passer à un polymère qui a une durée de vie beaucoup plus longue. qui coûte beaucoup plus cher, mais qui est réemployable beaucoup plus facilement que ceux qu'on utilise aujourd'hui. Et donc, ça, ça va permettre de réutiliser 83% de la valeur.
- Speaker #1
Parce que c'est un défi pour vous d'aller chercher effectivement le réemploi au maximum.
- Speaker #0
La souveraineté, c'est beaucoup d'économies. Alors, dans la durée, on est bien d'accord. Au départ, c'est plus de cash, mais dans la durée, c'est plus de marge.
- Speaker #1
Oui, absolument.
- Speaker #0
Donc, c'est juste, ça change le mindset. La thèse d'investissement n'est pas la même. Tu ne peux pas trouver un fonds d'investissement qui rentre dans un fonds d'investissement classique. Les fonds d'investissement, aujourd'hui, ils ont des thèses d'investissement à 5 ans, à 7 ans. Quand tu en trouves un à 10, tu es là, waouh ! Ils ont vraiment une vision. Non, en fait, il nous faut des fonds d'investissement à 20 ans, à 30 ans, ou Evergreen, des fonds d'investissement qui...
- Speaker #1
Ça, ça existe, les fonds Evergreen.
- Speaker #0
Ça existe, mais bon, ce n'est pas la majorité.
- Speaker #1
Effectivement, effectivement. Dans les consommables, les produits réemployables qu'on peut remanufacturer, il y en a quand même un qui paraît le plus complexe, c'est celui des batteries. Comment vous gérez les batteries, le réemploi justement de ces batteries, le fait de pouvoir les réutiliser ? Est-ce qu'il y a des innovations particulières que vous avez mises en place ?
- Speaker #0
Oui, il y en a plusieurs. Et ce n'est pas un sujet si complexe que celui-là en fait. Mais le fait de ne pas la vendre, le fait de la concevoir, pour la vendre à l'usage et donc de savoir qu'on va la récupérer, ça la fait penser un peu différemment. Il faut savoir qu'une batterie, contrairement à ce que tout le monde croit, ça n'aime pas être déchargée complètement, ça n'aime pas être chargée à 100%, ça aime bien être autour de 50%.
- Speaker #1
Effectivement, ce qu'il dit, c'est que globalement, la batterie, quand je la charge, je ne la charge pas à 100%, mais plutôt à 80% et je ne la laisse pas passer sous les 20%, comme ça, je bénéficie de ma capacité maximale.
- Speaker #0
de ma batterie. Tu protèges en fait la chimie de ta batterie parce que tu la pousses pas dans ses retranchements. Et quand tu la décharges pas trop loin, tu la fais pas chauffer. Donc il faut savoir qu'une batterie qui chauffe, c'est parce qu'elle a de la résistance interne et le fait de la faire chauffer, ça détériore l'électrochimie. Donc ça emballe le vieillissement parce que ça crée de la résistance interne. Et puis quand tu la charges trop haut, effectivement, tu pousses la chimie dans ses retranchements. Donc pareil. tu as tendance à la faire vieillir plus vite. Donc nous déjà, on a une conception où ce qu'on appelle la SOC et la DOD ne sont pas poussés dans leur retranchement. Donc on va obtenir un nombre de cycles bien supérieur. D'accord. Ça c'est la première chose. Et la deuxième, c'est qu'on vérifie comme nos batteries ne sont pas thermorégulées. Il n'y a pas de système de refroidissement dans nos batteries parce qu'elles sont des batteries légères. Donc on ne met pas des systèmes avec des refroidissements liquides à l'intérieur. Ça serait beaucoup trop lourd. Du coup, on a trouvé une solution, c'est que ces batteries sont pensées pour deux usages successifs. Tiens, premier avis. dans un scooter, et seconde vie dans une armoire de stockage. Mais là, dans l'armoire de stockage, elle a plein de copines autour d'elle, donc elles sont en parallèle, et il n'y a plus d'effort. C'est-à-dire que l'effort est partagé entre toutes les batteries.
- Speaker #1
Et elles font quoi dans ces armoires de stockage ? C'est pour les énergies renouvelables.
- Speaker #0
Alors, pour l'instant, on n'a pas encore d'offres sur le sujet, mais les batteries que nous avons en stock sont utilisées pour faire des charges de batteries quand on les fabrique, et demain, l'idée, c'est effectivement d'aller vers des marchés de location. On a déjà un client, un client prestigieux. Je ne dirai pas là parce que...
- Speaker #1
Il faudra revenir question à l'heure.
- Speaker #0
Voilà, je vous en reparlerai une prochaine fois. Mais en tout cas, on a un très gros client qui nous a dit, tout ce que vous avez en batterie de stockage stationnaire, on vous les prendra parce qu'à ce prix-là, on ne sait pas faire. D'accord. Parce que le fait de les faire durer beaucoup plus longtemps, c'est la même chose. Nous, une batterie qui va être six ans dans un scooter, si on arrive à la pousser et 15 ans en stockage stationnaire, au final, elle a duré plus de 20 ans. Et évidemment, le coût de la batterie divisé par 20, ça ne fait pas beaucoup de dotation annuelle aux amortissements par an. Si on a un nombre de cycles très élevé, parce qu'on l'a conçu de manière à ce qu'elle puisse en avoir, en fait, on peut l'utiliser très longtemps.
- Speaker #1
On s'est estimé aujourd'hui les cycles sur les batteries qui sont utilisées par Wilt. C'est quoi à peu près ?
- Speaker #0
En fait, quand on nous vend les accumulateurs, on nous dit selon le type d'accumulateur. Les accumulateurs qu'on appelle NMC, on est sur 700 à 900 cycles, mais nous on va doubler, voire deux fois et demi plus que ça en utilisant la technique que j'ai utilisée tout à l'heure. Sur les batteries LFP, on nous parle de 2000 cycles et nous pareil, on triple parce qu'on n'utilise pas les batteries dans l'autoroutement. Donc on se retrouve avec des batteries qui ont des durées de vie qui sont immenses. Et à la fin, elles ont été conçues dans des caisses en acier Merci. Et maintenant, on va vraiment vers Linux parce que ça coûte beaucoup moins cher. Parce qu'au final, on les réemploie beaucoup plus facilement. Et quand on les réemploie, on n'a pas besoin de faire quoi que ce soit dessus. Tu la démontes, tu la nettoies. C'est reparti, parce que c'est un des avantages de Linux. Et puis, démonter la batterie, elle a été pensée pour ça. Donc, c'est très facile d'enlever le nickel. En fait, il y a des machines mécaniques qui permettent d'aller gratter le nickel sur la cellule. Et puis ensuite, l'électronique, elle a été pensée. complètement réparables, c'est-à-dire qu'on fait des cartes électroniques sur une seule couche, du coup on peut changer les composants, donc on répare nos cartes électroniques. Ce que personne ne fait. Je te montrerai une petite vidéo, là c'est pas très visuel.
- Speaker #1
Avec plaisir,
- Speaker #0
on va la partager. Sur un podcast audio, mais en tout cas l'idée c'est de montrer que c'est tout à fait possible de revenir à des techniques électroniques. En fait, on a voulu tout miniaturiser, mais c'est quoi l'intérêt de faire une petite carte électronique pour mettre dans un scooter ? C'est énorme un scooter pour une carte électronique. La carte électronique de notre batterie, elle est assez grande, elle fait 25 cm sur 7 ou 8 cm de large, donc elle est assez grande. J'ai des concurrents qui les font 3 fois plus petites ou 4 fois plus petites, mais ils peuvent rien faire. Dès qu'elle est en panne, c'est fini, elle a la benne. Alors que la nôtre,
- Speaker #1
elle est réparable. Elle est réparable, effectivement. et Est-ce qu'aujourd'hui, Mobion, tu penses, inspire d'autres industriels ?
- Speaker #0
J'espère en tout cas. Je passe du temps à parler et à essayer de prêcher la bonne parole pour le réemploi. Parce que moi, je considère que le recyclage, c'est un aveu d'échec à la conception. Je pense que le recyclage n'est pas la solution. C'est un moyen de faire de la RSE, de l'ESG pour en parler, mais ça ne permet pas de le faire. c'est-à-dire que le recyclage c'est mieux que d'enfouir ou de brûler mais c'est pas la bonne solution et donc du coup le réemploi est la solution
- Speaker #1
Absolument, je te rejoins totalement et donc la société en tout cas l'actif industriel, le site je crois c'est 24 000 m² à peu près localisé à Guizé dans l'Aisne ça se dit Guise excuse pour les habitants de Guise Non.
- Speaker #0
Oui, on dit guise parce que c'était le guet de Lise. L'Oise s'appelait Lise à l'époque, et c'était le passage du guet. On disait le guet, donc c'est guise. Le duc de guise d'ailleurs.
- Speaker #1
Ok, alors pourquoi guise dans l'Aisne pour installer Mauvion ?
- Speaker #0
Hasard. Un concours de circonstances à Amiens. On est invité par la région à présenter notre BMS qu'on a fait pour une boîte qui fait du sodium-ion à Amiens, au hub de l'énergie. Et là, on rencontre des gens de la région et de BPI France qui nous disent « mais on est très intéressés, nous on veut devenir la région des batteries » . Et donc, ils nous proposent de nous installer avec une entreprise qu'ils ont aidé à reprendre. Alors il y en a un qui était sur le site de Whirlpool et l'autre c'était le site... Un gros fabricant d'armoires qui avait fermé quelques mois ou un an plus tôt, qui avait été relancé. Et donc, il nous présente ces deux entreprises. Et puis finalement, celui de Guise nous propose de nous installer chez eux en payant un petit loyer. Et puis de nous faire toute la prestation de tôlerie fine dont on avait besoin pour notre scooter et nos batteries. Et puis malheureusement, Covid, ils sont mis en difficulté financière. Et comme ils sont encore un peu trop jeunes, ils finissent par se faire liquider en mars 2021. Et là, ceux qui nous avaient installés là ne nous soutiennent pas du tout. Le liquidateur nous bloque l'accès à l'usine. On a failli perdre la boîte. Heureusement, j'ai rencontré une femme formidable qui s'appelle Cécile de Guilbon, qui était vice-présidente de l'immobilier chez Renault. Elle s'occupait d'immobilier et elle me dit, je vais t'aider, on va trouver une solution. Et on rachète le site grâce à elle. Sincèrement, s'il n'avait pas été là, je pense que je n'aurais pas réussi. Et voilà, c'est comme ça qu'on s'est installés là-bas.
- Speaker #1
Combien d'emplois aujourd'hui créés ?
- Speaker #0
On a été jusqu'à 60 et puis les problèmes de l'année dernière ont engendré la perte de tous les emplois et puis finalement la reprise qui a eu lieu en mars par ces ingénieurs des métiers providentiels et encore merci à la CEC et à Raphaël Zaccardi d'avoir eu cette bonne idée de faire un partenariat avec l'ENSAM pour la CEC industrie parce que ça a permis euh de sauver Mobion et faire en sorte que l'aventure continue.
- Speaker #1
C'est vraiment une belle aventure et on souhaite effectivement tous qu'elle continue. Alors il y a aussi des projets d'inclusion dont tu as évoqué en partie le sujet tout à l'heure. Il y a un projet je crois qui s'appelle SolidarMob. C'est quoi cette initiative et notamment son impact au niveau local ?
- Speaker #0
SolidarMob c'est un projet qui est né en 2022 d'un de mes collègues qui s'appelle Arnaud Berger. qui voulaient aider les territoires. Et c'est d'ailleurs la stratégie qui a été conservée, celle que j'ai décrite tout à l'heure. Donc aujourd'hui, ça ne s'appelle pas SolidarMob, bien que le nom pourrait être utilisé, parce que je crois qu'on l'avait déposé, et on avait même enregistré les URL, les noms de domaines pour pouvoir l'utiliser. Mais c'est ça, c'est la mobilité solidaire, c'est comment aider nos territoires à se désenclaver pour cette mobilité de proximité. Le projet existe toujours.
- Speaker #1
Il existe toujours ?
- Speaker #0
Oui, il existe toujours, pas sous ce nom-là, puisqu'on n'utilise plus Solidarmore aujourd'hui dans nos documents, mais ce nom, je parlais tout à l'heure sur... Par exemple, je parlais d'un CFA, c'était le CFA Jean Bosco, qui se trouve à côté de Lille et qui a 56 UFA. Et donc, sur les 56 UFA, il y en a 13 en milieu rural. Et c'est ces 13 UFA qui vont utiliser les 147 couteurs dont je parlais tout à l'heure.
- Speaker #1
Parfait, merci beaucoup Christian. Alors il y a un sujet qu'on aborde aussi très souvent quand on a des entrepreneurs tels que toi face à nous, ce sont les défis, les difficultés qu'on peut rencontrer. Et j'imagine que dans un projet ou en tout cas une entreprise telle que la tienne, un des sujets c'était le financement. Puisque tu l'as dit tout à l'heure, les composants nécessitent un investissement lourd au début en termes d'acquisition. Par contre, effectivement, une marge élevée dans la durée grâce à des durées d'amortissement élargies. Mais comment vous avez trouvé les financements initiaux pour lancer Mobion et permettre effectivement de poursuivre l'aventure ?
- Speaker #0
Alors l'ARD initial, c'est beaucoup moins qu'il est financé. L'ADEME nous a aidé. On a eu un IPME, initiative PME, en 2017. qui a financé à peu près 200 000 euros de la R&D. Et puis ensuite, quand on a racheté le site industriel et donc racheté les actifs, parce que ça s'est fait en plusieurs lots, il y a eu une partie, les machines et les stocks de l'ancienne usine. puis l'immobilier, le foncier, l'intégré au bâti. Donc ça s'est fait en plusieurs fois. On a fait une émission obligataire et puis une levée de fonds.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Et puis quand en 2022, on devait lancer la production industrielle de manière importante, on a fait une autre levée de fonds. Et là, j'ai fait un très mauvais recrutement. J'ai recruté un directeur des opérations et finances qui s'est dit finalement, cette boîte-là, elle est bien, je vais essayer de... la couler pour la reprendre à la barre du tribunal. C'est ce qui nous a entraîné dans cette difficulté auxquelles on a fait face en 2024.
- Speaker #1
C'est dramatique. Globalement, qu'est-ce qui s'est passé sur cette situation ?
- Speaker #0
Je me suis fait manipuler. J'ai cru à ces tableaux de bord, parce qu'ils nous les donnaient toutes les semaines en disant tout va bien. Avec un de mes associés qui avait investi 400 000 euros. On attendait une situation comptable au 30 septembre. Pendant des mois, on a demandé si c'était bon, s'ils avaient besoin d'aide, si tout va bien, tout va bien. Et puis un jour, mon associé a eu des doutes sur les tableaux. Il m'a dit je veux les grands livres. Et là, quand on a demandé les grands livres, tout le monde est parti en arrière maladie. Donc le directeur des opérations de finances, la chef comptable. En l'espace de trois jours, ils étaient tous les deux en arrêt maladie pour plus d'un mois, alors qu'ils n'avaient jamais été en arrêt maladie avant. Et la comptable a suivi quelques jours après jusqu'au 1er novembre. Donc, en fait, on s'est retrouvés sans service comptabilité du jour au lendemain. Et quand on a ouvert... Sage 100, qui était l'outil comptable qu'on utilisait, on a découvert que ça faisait huit mois que la comptabilité n'était pas saisie régulièrement, que les demandes de remboursement, de CIR, de TVA, de subventions, les dossiers techniques étaient prêts mais les dossiers financiers n'avaient pas été faits. Donc en fait, ils étaient en train de nous asphyxier par manque de trésorerie pour qu'on soit à la barre du tribunal. pour qu'on puisse nous reprendre. C'était ça le projet. Et il avait essayé de me convaincre de modifier le siège social pour être là où il connaissait du monde. Et puis quand c'est arrivé, il s'est porté lanceur d'alette en disant qu'on détournait des fonds publics. Donc ça a tout bloqué, c'est ça qui nous a mis en difficulté. Donc ils ont d'abord essayé de voler la boîte de manière... complètement fallacieux, en faisant vraiment un sabotage.
- Speaker #1
Oui, bien sûr.
- Speaker #0
Et puis, quand ça n'était plus possible, puisqu'on s'est mis sous la protection du tribunal de Pontoise, en fait, le commissaire au compte a fait une procédure d'alerte. Et puis, on a été voir la prévention au tribunal de commerce de Pontoise, qui a été incroyable. Ils ont été vraiment super, ils nous ont écoutés. On a expliqué ce qu'on avait fait, où on en était, et on s'est dit, très bien, on va vous suivre. Donc, on est allé les voir tous les deux mois à peu près. Et puis, au bout de cette procédure qui a duré à peu près neuf mois, on a fait un mandat ad hoc. Et là, malheureusement, le mandat ad hoc, c'était une mauvaise idée parce que, comme on finançait nos véhicules par le biais des banques, par des...
- Speaker #1
Ah oui, ça a gelé la tête.
- Speaker #0
Ils nous ont dit, vous êtes en mandat ad hoc, ça veut dire que vous avez des difficultés. Donc, ils ont arrêté de nous financer. Donc on a été mis en redressement et là bon c'est les pires. Donc finalement le redressement n'a pas duré longtemps et en décembre la société a été liquidée. Et heureusement le contrôle fiscal qui avait été lancé par cette dénonciation calomnieuse, qui a mis huit mois, ça a été annoncé fin mars 2024, on a eu la conclusion du vérificateur fiscal en novembre.
- Speaker #1
Mais le temps est extrêmement long.
- Speaker #0
C'était fou,
- Speaker #1
on avait pris une PME.
- Speaker #0
On attendait 700 000 euros de remboursement entre les subventions, les CIR et autres. Là, le liquidateur a vu qu'il n'y avait pas de sujet de détournement ou de fausse facture ou de quoi que ce soit de ce genre. Du coup, il m'a dit, écoutez, moi, ce que je peux faire, c'est essayer de trouver un repreneur plutôt que de vendre cette société à la découpe. Elle a beaucoup de pièces détachées, de choses qui finalement n'auront pas de valeur si c'est découpé. Moi, mon intérêt, c'est de défendre l'intérêt des créanciers. Donc, j'ai plus de chances d'avoir plus d'argent en vendant la boîte entière qu'en la découpant. Donc, je vais vous proposer de m'aider à trouver un repreneur. Et si vous trouvez un repreneur sérieux... autrement dit un repreneur qui paye, je pourrais me battre auprès du procureur pour vous autoriser à être actionnaire de la reprise. D'accord. Et donc c'est ce sur quoi j'ai travaillé de fin décembre jusqu'à mars. Ça a fonctionné, il y a eu plusieurs propositions de reprise, mais celle de ces ingénieurs à Zemmettier était la meilleure. Xavier Burtin a très bien défendu le dossier, puis il a une expérience de 30 ans dans l'industrie, donc il était très crédible. et donc du coup... Le 20 mars, il recevait l'ordonnance du tribunal disant qu'il était bien le repreneur de Mobion.
- Speaker #1
Et Mobion était sauvé.
- Speaker #0
Et Mobion était sauvé.
- Speaker #1
Et aujourd'hui, qu'en est-il de Mobion ? Quelles sont ses perspectives ?
- Speaker #0
Du coup, le 21 mars, on est allé voir les clients du CFA Jean Bosco, notamment, qui nous ont dit, nous c'est bon, maintenant que vous avez un repreneur, on est toujours intéressé, donc on peut aller au bout de ce projet. Puis, genre 15 jours plus tard, il signait le protocole d'accord et on a eu la commande définitive, là récemment. Et là, les banques sont en train d'organiser les dépôts de cautions et divers versements pour que le projet puisse commencer sur un plan de la production industrielle. Mais l'usine a réouvert le 12 mai, donc toujours à Guise. Pour l'instant, il y a peu de salariés, mais ils réorganisent.
- Speaker #1
Oui, c'est le temps de relancer la machine, etc. Et quelles sont les prévisions pour Mobion ? Alors, on va parler de l'année 2025, mais... plutôt sur l'année 2026.
- Speaker #0
Il est prévu de faire 250 à 300 scooters. Donc, on est déjà à plus de la moitié de ça. On est déjà à 160. Il y a donc ce CFA. Il y a des ambassadeurs qui attendent des scooters depuis longtemps parce qu'on a beaucoup de gens engagés qui veulent rouler en Mobion et rien d'autre. Et puis, on a une collectivité, un département. Je peux le dire puisque c'est un des premiers départements qui nous a soutenus. Tel point que le véhicule qu'on mettait sur les salons, c'était un véhicule aux couleurs de ce département qu'est la Nièvre qui dès 2022 a dit votre projet il est génial on va vous commander des scooters. Ils avaient signé une lettre d'intention pour une centaine de scooters et donc là on va les voir au mois de juillet, on doit leur livrer les cinq premiers. Il y a des territoires zéro chômeur de longue durée dans la Nièvre et ça pourrait être un moyen de donner une activité à ces entreprises à but d'emploi sur les territoires zéro chômeur de longue durée. Donc plein de perspectives très intéressantes déjà pour cette mobilité solidaire.
- Speaker #1
Alors qu'est-ce qu'on peut souhaiter pour Mobion et pour toi Christian pour la suite ?
- Speaker #0
Bon là je pense que ça a été mis en sécurité parce que les gens qui sont là sont vraiment de très bonnes compagnies. Ce qu'on peut souhaiter c'est que enfin les fonds d'investissement et les banques comprennent que pour financer la durabilité il faut investir l'argent pour des temps longs. C'est du financement long terme. Comme l'infrastructure, on ne finance pas une route sur trois ans, on ne finance pas un composant en inox sur trois ans non plus, ça n'a pas de sens. Cette économie circulaire et cette industrie circulaire, elle est possible, mais à condition qu'on la finance comme elle doit être financée, c'est-à-dire sur les temps longs. Mais je commence à avoir des contacts, notamment toujours avec la CEC, on est en train de regarder si on ne peut pas faire un PCT entre CEC monde financier, CEC industrie. CEC Nouveaux Imaginaires et CEC Consulting pour justement faire travailler tous ces gens.
- Speaker #1
Les PCT sont des projets transverses entre différents groupes et coopératifs, effectivement.
- Speaker #0
Et donc, excuse-moi, j'utilise les termes de la...
- Speaker #1
Pas de souci, mon rôle est de les expliquer aussi.
- Speaker #0
Et donc, l'idée, c'est de mettre des gens de bonne volonté, investis, engagés, pour fournir tous les outils, qu'il soit... industriels, financiers, de communication et d'accompagnement parce qu'il faut aussi des consultants pour le mettre en place chez tous nos collègues industriels qui ont envie d'aller vers ce modèle d'économie de la fonctionnalité et de la coopération circulaire. Et donc le projet est lancé.
- Speaker #1
Alors, merci Christian pour ce témoignage, je le trouvais passionnant et je pense que le nombre de nos auditeurs également. Je pense que Mobion et ce que tu as créé, c'est vraiment l'exemple. de ce vers quoi on souhaite, notamment quand on a fait le parcours SCEC, mais vraiment tourner notre économie vers une économie plutôt de fonctionnalité et d'usage pour travailler justement la durabilité. Voilà, c'est l'exemple qu'on cherche souvent, on cherche du concret, et clairement, tu as su le faire, donc un grand bravo à toi, et je souhaite, en plus de ça, que vraiment cette aventure que tu as su lancer avec Mobion aille le plus loin possible. Donc, cette interview, tout touche malheureusement à sa fin, ou heureusement, puisqu'on aura la possibilité de t'écouter, de te réécouter. Donc, je voulais vraiment te remercier, Christian, chaleureusement, d'être venu à côté. Je t'en prie.
- Speaker #0
En fait, depuis maintenant bientôt deux ans, j'ai rencontré le C3D qui est un Il y a lancé Genact. Oui,
- Speaker #1
bien sûr, il y a très peu de temps.
- Speaker #0
La CEC et une quarantaine d'autres partenaires ont participé, comme The Ton, The Witch, il y en a beaucoup qui sont lancés là-dedans. Et là, on est en train de faire une campagne, et il va y avoir une tribune qui va apparaître dans la presse, je crois, dans les échos, justement sur ce sujet-là. Donc, ton podcast est... parfaitement alignés avec ces projets de communication sur ces sujets qui vont permettre de faire sortir ces modèles de terre parce que ils sont possibles et ils sont souhaités et en fait il manque peu de choses pour arriver à donner une place.
- Speaker #1
Oui absolument et j'abonde dans ton sens quand je fais le lien avec notre activité notamment chez les conseillers en management de transition, quand on sensibilise les clients sur ces sujets de transformation du business model qui est de passer d'un modèle volumique à un modèle plutôt à l'usage. Je trouve qu'aujourd'hui on a une écoute de plus en plus forte sur ces sujets-là et il y a une prise de conscience. Donc c'est assez intéressant. Je suis prêt à parier effectivement qu'on aura un mouvement qui suivra l'initiative que tu as su prendre chez Mobion.
- Speaker #0
C'est un changement systémique.
- Speaker #1
Absolument.
- Speaker #0
Ce n'est pas appliquer les bonnes pratiques de l'ESG ou de l'ARSE, c'est vraiment faire une révolution systémique de son modèle d'affaires et revoir vraiment les fondements de la manière dont on souhaite faire des affaires.
- Speaker #1
Entièrement d'accord. Un grand merci à toi en tout cas Christian. Je rappelle que tu es un des fondateurs effectivement de Mobion, donc une société qui œuvre de façon très énergique dans l'économie circulaire et notamment l'économie de la fonctionnalité. Un grand merci Christian et au plaisir de te retrouver très rapidement à nos côtés.
- Speaker #0
Merci beaucoup.
- Speaker #1
Merci d'avoir écouté les After de la Transformation, un podcast produit par Adéconci. Retrouvez l'intégralité de nos épisodes sur les plateformes de streaming. On se retrouve la semaine prochaine pour un nouvel épisode. A très bientôt.