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Chapitre 1 : L'Adoption cover
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Les Aventures de Moustache Malloré

Chapitre 1 : L'Adoption

Chapitre 1 : L'Adoption

21min |18/06/2025|

51

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Les Aventures de Moustache Malloré

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21min |18/06/2025|

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Description

Êtes-vous prêt à plonger dans l'univers fascinant de Moustache Malloré, ce chaton au destin exceptionnel ? Dans cet épisode des Aventures de Moustache Malloré, Mademoiselle M nous entraîne dans une histoire touchante qui va réchauffer vos cœurs et éveiller votre imagination. Moustache, un adorable chaton né sous la pluie, rêve d’une vie meilleure. Après une naissance tumultueuse, il trouve refuge et amour dans la famille Malloré, qui lui offre un foyer chaleureux et bienveillant.


À travers les yeux de Moustache, nous découvrons la vie quotidienne dans le centre-ville de Belleville. Ce charmant endroit est peuplé de voisins attachants comme le boulanger Michelon, toujours prêt à partager une histoire drôle, et la fleuriste Madame Lebrun, qui embellit le quotidien avec ses bouquets colorés. Les aventures de Moustache sont ponctuées de moments de rire et de tendresse, où l'humour se mêle à la douceur des relations humaines.


Ce podcast pour enfants, riche en histoires de chats et en leçons de vie, aborde des thèmes universels tels que l’adoption, la famille et l’amitié. Moustache nous rappelle que la beauté se cache dans les petites choses, et que le bonheur se trouve souvent dans les moments simples passés avec ceux qu'on aime. Les jeunes auditeurs seront captivés par les réflexions de Moustache sur la simplicité de la vie familiale et l'importance de la bienveillance.


Dans cet épisode, les enfants découvriront également des éléments d’enquête et d’aventure, avec un Moustache qui se transforme en détective à ses heures. Ce podcast éducatif est idéal pour les familles qui souhaitent partager des histoires drôles pour enfants tout en explorant des valeurs essentielles. C'est une véritable invitation à la lecture pour enfants, où chaque chapitre devient une aventure inoubliable.


Ne manquez pas cet épisode captivant des Aventures de Moustache Malloré, où l’humour et la tendresse se rejoignent pour offrir une expérience d'écoute enrichissante et divertissante. Que vous soyez amateur de littérature jeunesse ou simplement à la recherche d'histoires d'animaux touchantes, cet épisode saura vous séduire et vous faire sourire. Rejoignez-nous pour découvrir la magie de la vie à Belleville et laissez-vous emporter par les mésaventures de notre héros à moustaches !



Cette série de romans jeunesse compte actuellement trois tomes.


Les deux premiers, L'Esprit de famille et Un manoir en héritage, ont été tous deux édités aux éditions Mercileslivres en 2021 et 2022. Cependant, victimes de leur succès, ils sont actuellement épuisés...


Le troisième volet de la saga, intitulé Le Secret de Belleville, a fait l'objet d'une édition en auto-édition sur la plate-forme L'Ecritoire.


Pour toute proposition littéraire honorable, n'hésitez pas à contacter l'autrice : la-charte. fr/repertoire/mademoiselle-m/">mademoisellemautrice@gmail. com



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Les aventures de Moustache Malauré, tome 1. L'esprit de famille, chapitre 1, l'adoption. Je suis un chat. Oh, je vous vois venir. Aujourd'hui, c'est vrai, je coule des jours paisibles. Mais cela n'a pas toujours été le cas. Le jour de ma naissance, par exemple, il pleuvait à verse. De gros nuages noirs obscurcissaient le ciel et des gouttes d'eau, épaisses comme le poing, frappaient le sol avec un bruit de martèlement continu. Évidemment, je ne me le rappelle pas, c'est ma mère qui me l'a raconté. Au beau milieu de ce délire, cette sublime minette rousse désespérée de réussir à me mettre au monde. Allongée là, sur une couche de foin sommaire à l'abri de la pluie, elle venait déjà de donner naissance à trois chatons et elle était très éprouvée. Moi de mon côté, j'attendais sagement mon tour, bien blottie au creux de son ventre. Je commençais à même. patienter quand, soudain, la pluie cessa comme par magie. Un rayon de soleil se posa sur le bout de son museau et l'instant d'après, le ventre de ma mère fut alors traversé par une violente secousse qu'elle accompagna des maigres forces qui lui restaient. Et c'est ainsi que je glissais parmi vous, fripé et chiffonné comme une chaussette tout droit sortie de la machine à laver. J'étais né sous le soleil, au beau milieu d'un jour de pluie. avec pour bonne fée un arc-en-ciel au-dessus de mon berceau. Enfin ça, c'est ce que raconte ma mère à qui veut l'entendre. Il ne manquait plus qu'une icorne magique ne passe par là et ne danse le flamenco. La famille adoptive de ma mère passa ensuite des annonces dans la gazette du village, donnant au chaton contre bon soin. Peu de temps après, des gens du nom de Maloré s'honnèrent à leur porte. La concurrence n'était pas rude entre mes deux frères qui ne pensaient qu'à vider les mamelles de lait de ma mère et ma sœur qui leur montrait effrontément son derrière. Bien décidée à vivre ma propre vie, j'adressais à nos visiteurs un regard mielleux d'une tendresse redoutable. Puis je leur tendis une patte, adorable, ouvertement suppliante, qui disait « Pitié, emmenez-moi avec vous » . J'achevais ma prestation en miaulant d'une tendre petite voix éraillée en direction des enfants. Impossible de résister. Tout le temps que dura le trajet vers ma nouvelle vie, les deux enfants n'eurent Dieu que pour moi. Malheureusement, c'est aussi ce jour-là que je découvris que j'étais malade en voiture. Je vomis l'essentiel de mon petit déjeuner dans la caisse de transport. Une chance qu'il ne m'ait pas ramené aussi sec. Je n'avais... Aucune envie de passer le reste de ma vie dans une vieille ferme délabrée, condamnée à contourner les bousses de vaches durant mes promenades. La famille qui m'adopta était installée depuis plusieurs années dans un lotissement calme et sans prétention, au numéro 27 rue des Lilas à Belleville. Une piste cyclable bordée des rues propres, bien entretenue par la municipalité, ombragée toute l'année par de grands tilleuls. et des acacias densément fournis. J'aimais beaucoup me promener dans le quartier. Comme la plupart des habitants qui circulaient en voiture, nos voisins retraités, monsieur et madame Marshall, veillaient à ne jamais accéder à la vitesse autorisée, limitée à seulement 30 km à l'heure. Je pouvais traverser en toute sécurité. Ils ralentissaient à l'approche d'un dodane, freinaient pour laisser traverser les enfants qui rejoignaient l'arrêt de bus et contournaient prudemment. en anticipant le clignotant longtemps à l'avance les camions de livraison qui déchargeaient leurs gros cartons le matin. Mais c'était toujours M. Michelon que je croisais en premier, un gentil boulanger grassouillier qui ouvrait le rideau de sa boutique en sifflotant. À cause de son métier, il se levait très tôt, et au fil des années, il était devenu un peu insomniaque. Tout le monde le connaissait dans le quartier, il avait lui-même grandi à Belleville. Il avait ensuite vadrouillé aux quatre coins de la France comme apprenti. Un jour enfin, il avait monté son affaire et n'était plus jamais reparti. Quand je passais devant sa boulangerie le matin, l'odeur des viennoiseries chatouillait ma truffe. Je voyais les belles villois qui s'y pressaient en fine indienne, bien disciplinées, attendant sagement leur tour. Quelques mètres plus loin, Madame Lebrun m'adressait souvent un mot gentil tandis qu'elle installait sa farandole de fleurs colorées sur la devanture de son magasin. Son visage dépassait à peine derrière la montagne de bouquets qu'elle arrangeait avec soin. Il y avait aussi le boucher M. Speck dans cette même rue principale que l'on appelait boulevard central. Ses épais sourcils foncés alourdissaient les contours de son visage rondouillard et lui donnaient un air injustement sévère. Chaque matin, l'opticienne rigolote Mme Le Yad ne manquait pas de le saluer chaleureusement. Fraîche et pétillante comme un fond à citron, elle lui souhaitait une bonne journée avec un sourire charmant. Et cela suffisait à le mettre en joie pour le reste de la journée. Je crois bien qu'il en pincait pour elle. Une boutique d'assurance, deux bars-restaurants, une pizzeria et un bureau de poste achevaient de faire battre le cœur tendre de cette bourgade de campagne active et dynamique. Annie et Franck Maloré, les parents de Caroline et Samuel, coulaient ainsi aussi des jours heureux à Belleville, au milieu de ces gens tellement gentils et si bien élevés. Ils habitaient dans un quartier résidentiel à deux pas du centre-ville. Ce qu'ils aimaient par-dessus tout, c'était les choses simples. Mais ne vous y trompez pas, faire simple, ce n'est pas donné à tout le monde. Regardez autour de vous, combien de personnes achètent vraiment une voiture pour aller d'un endroit à un autre ? Ou bien une paire de chaussures simplement pour marcher ? Les gens ne réfléchissaient plus ainsi. Ils voulaient tous le téléviseur dernier cri et des vacances au soleil pour les fêtes de Noël. Pas les malheureux. Eux, ils étaient différents. Dans cette famille, on roulait en monospace. Le jardin avait sa propre personnalité et tout le monde portait des baskets à scratch. Les boissons pétillantes et les sirops étaient réservés pour les jours d'anniversaire. On buvait de l'eau à table et on jouait au ballon avec des cages en bois, fabrication maison. Eh oui, aussi curieux que cela puisse paraître. Samuel et Caroline aimaient mieux construire des cabanes dans les arbres que de jouer aux jeux vidéo. Le soir, il tombait de fatigue et plongeait dans une mer pleine de rêves étoilés. Même les marmottes ne dormaient pas aussi profondément, croyez-moi. Bien sûr, l'adaptation ne fut pas facile, je dus faire quelques concessions. La première, et non la moindre, concerna le difficile choix de mon prénom. Merci.

Chapters

  • L'adoption de Moustache et ses débuts

    00:14

  • La vie paisible de Moustache à Belleville

    00:40

  • Découverte du quartier et de ses habitants

    03:35

  • La vie simple de la famille Maloré

    06:18

Description

Êtes-vous prêt à plonger dans l'univers fascinant de Moustache Malloré, ce chaton au destin exceptionnel ? Dans cet épisode des Aventures de Moustache Malloré, Mademoiselle M nous entraîne dans une histoire touchante qui va réchauffer vos cœurs et éveiller votre imagination. Moustache, un adorable chaton né sous la pluie, rêve d’une vie meilleure. Après une naissance tumultueuse, il trouve refuge et amour dans la famille Malloré, qui lui offre un foyer chaleureux et bienveillant.


À travers les yeux de Moustache, nous découvrons la vie quotidienne dans le centre-ville de Belleville. Ce charmant endroit est peuplé de voisins attachants comme le boulanger Michelon, toujours prêt à partager une histoire drôle, et la fleuriste Madame Lebrun, qui embellit le quotidien avec ses bouquets colorés. Les aventures de Moustache sont ponctuées de moments de rire et de tendresse, où l'humour se mêle à la douceur des relations humaines.


Ce podcast pour enfants, riche en histoires de chats et en leçons de vie, aborde des thèmes universels tels que l’adoption, la famille et l’amitié. Moustache nous rappelle que la beauté se cache dans les petites choses, et que le bonheur se trouve souvent dans les moments simples passés avec ceux qu'on aime. Les jeunes auditeurs seront captivés par les réflexions de Moustache sur la simplicité de la vie familiale et l'importance de la bienveillance.


Dans cet épisode, les enfants découvriront également des éléments d’enquête et d’aventure, avec un Moustache qui se transforme en détective à ses heures. Ce podcast éducatif est idéal pour les familles qui souhaitent partager des histoires drôles pour enfants tout en explorant des valeurs essentielles. C'est une véritable invitation à la lecture pour enfants, où chaque chapitre devient une aventure inoubliable.


Ne manquez pas cet épisode captivant des Aventures de Moustache Malloré, où l’humour et la tendresse se rejoignent pour offrir une expérience d'écoute enrichissante et divertissante. Que vous soyez amateur de littérature jeunesse ou simplement à la recherche d'histoires d'animaux touchantes, cet épisode saura vous séduire et vous faire sourire. Rejoignez-nous pour découvrir la magie de la vie à Belleville et laissez-vous emporter par les mésaventures de notre héros à moustaches !



Cette série de romans jeunesse compte actuellement trois tomes.


Les deux premiers, L'Esprit de famille et Un manoir en héritage, ont été tous deux édités aux éditions Mercileslivres en 2021 et 2022. Cependant, victimes de leur succès, ils sont actuellement épuisés...


Le troisième volet de la saga, intitulé Le Secret de Belleville, a fait l'objet d'une édition en auto-édition sur la plate-forme L'Ecritoire.


Pour toute proposition littéraire honorable, n'hésitez pas à contacter l'autrice : la-charte. fr/repertoire/mademoiselle-m/">mademoisellemautrice@gmail. com



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Les aventures de Moustache Malauré, tome 1. L'esprit de famille, chapitre 1, l'adoption. Je suis un chat. Oh, je vous vois venir. Aujourd'hui, c'est vrai, je coule des jours paisibles. Mais cela n'a pas toujours été le cas. Le jour de ma naissance, par exemple, il pleuvait à verse. De gros nuages noirs obscurcissaient le ciel et des gouttes d'eau, épaisses comme le poing, frappaient le sol avec un bruit de martèlement continu. Évidemment, je ne me le rappelle pas, c'est ma mère qui me l'a raconté. Au beau milieu de ce délire, cette sublime minette rousse désespérée de réussir à me mettre au monde. Allongée là, sur une couche de foin sommaire à l'abri de la pluie, elle venait déjà de donner naissance à trois chatons et elle était très éprouvée. Moi de mon côté, j'attendais sagement mon tour, bien blottie au creux de son ventre. Je commençais à même. patienter quand, soudain, la pluie cessa comme par magie. Un rayon de soleil se posa sur le bout de son museau et l'instant d'après, le ventre de ma mère fut alors traversé par une violente secousse qu'elle accompagna des maigres forces qui lui restaient. Et c'est ainsi que je glissais parmi vous, fripé et chiffonné comme une chaussette tout droit sortie de la machine à laver. J'étais né sous le soleil, au beau milieu d'un jour de pluie. avec pour bonne fée un arc-en-ciel au-dessus de mon berceau. Enfin ça, c'est ce que raconte ma mère à qui veut l'entendre. Il ne manquait plus qu'une icorne magique ne passe par là et ne danse le flamenco. La famille adoptive de ma mère passa ensuite des annonces dans la gazette du village, donnant au chaton contre bon soin. Peu de temps après, des gens du nom de Maloré s'honnèrent à leur porte. La concurrence n'était pas rude entre mes deux frères qui ne pensaient qu'à vider les mamelles de lait de ma mère et ma sœur qui leur montrait effrontément son derrière. Bien décidée à vivre ma propre vie, j'adressais à nos visiteurs un regard mielleux d'une tendresse redoutable. Puis je leur tendis une patte, adorable, ouvertement suppliante, qui disait « Pitié, emmenez-moi avec vous » . J'achevais ma prestation en miaulant d'une tendre petite voix éraillée en direction des enfants. Impossible de résister. Tout le temps que dura le trajet vers ma nouvelle vie, les deux enfants n'eurent Dieu que pour moi. Malheureusement, c'est aussi ce jour-là que je découvris que j'étais malade en voiture. Je vomis l'essentiel de mon petit déjeuner dans la caisse de transport. Une chance qu'il ne m'ait pas ramené aussi sec. Je n'avais... Aucune envie de passer le reste de ma vie dans une vieille ferme délabrée, condamnée à contourner les bousses de vaches durant mes promenades. La famille qui m'adopta était installée depuis plusieurs années dans un lotissement calme et sans prétention, au numéro 27 rue des Lilas à Belleville. Une piste cyclable bordée des rues propres, bien entretenue par la municipalité, ombragée toute l'année par de grands tilleuls. et des acacias densément fournis. J'aimais beaucoup me promener dans le quartier. Comme la plupart des habitants qui circulaient en voiture, nos voisins retraités, monsieur et madame Marshall, veillaient à ne jamais accéder à la vitesse autorisée, limitée à seulement 30 km à l'heure. Je pouvais traverser en toute sécurité. Ils ralentissaient à l'approche d'un dodane, freinaient pour laisser traverser les enfants qui rejoignaient l'arrêt de bus et contournaient prudemment. en anticipant le clignotant longtemps à l'avance les camions de livraison qui déchargeaient leurs gros cartons le matin. Mais c'était toujours M. Michelon que je croisais en premier, un gentil boulanger grassouillier qui ouvrait le rideau de sa boutique en sifflotant. À cause de son métier, il se levait très tôt, et au fil des années, il était devenu un peu insomniaque. Tout le monde le connaissait dans le quartier, il avait lui-même grandi à Belleville. Il avait ensuite vadrouillé aux quatre coins de la France comme apprenti. Un jour enfin, il avait monté son affaire et n'était plus jamais reparti. Quand je passais devant sa boulangerie le matin, l'odeur des viennoiseries chatouillait ma truffe. Je voyais les belles villois qui s'y pressaient en fine indienne, bien disciplinées, attendant sagement leur tour. Quelques mètres plus loin, Madame Lebrun m'adressait souvent un mot gentil tandis qu'elle installait sa farandole de fleurs colorées sur la devanture de son magasin. Son visage dépassait à peine derrière la montagne de bouquets qu'elle arrangeait avec soin. Il y avait aussi le boucher M. Speck dans cette même rue principale que l'on appelait boulevard central. Ses épais sourcils foncés alourdissaient les contours de son visage rondouillard et lui donnaient un air injustement sévère. Chaque matin, l'opticienne rigolote Mme Le Yad ne manquait pas de le saluer chaleureusement. Fraîche et pétillante comme un fond à citron, elle lui souhaitait une bonne journée avec un sourire charmant. Et cela suffisait à le mettre en joie pour le reste de la journée. Je crois bien qu'il en pincait pour elle. Une boutique d'assurance, deux bars-restaurants, une pizzeria et un bureau de poste achevaient de faire battre le cœur tendre de cette bourgade de campagne active et dynamique. Annie et Franck Maloré, les parents de Caroline et Samuel, coulaient ainsi aussi des jours heureux à Belleville, au milieu de ces gens tellement gentils et si bien élevés. Ils habitaient dans un quartier résidentiel à deux pas du centre-ville. Ce qu'ils aimaient par-dessus tout, c'était les choses simples. Mais ne vous y trompez pas, faire simple, ce n'est pas donné à tout le monde. Regardez autour de vous, combien de personnes achètent vraiment une voiture pour aller d'un endroit à un autre ? Ou bien une paire de chaussures simplement pour marcher ? Les gens ne réfléchissaient plus ainsi. Ils voulaient tous le téléviseur dernier cri et des vacances au soleil pour les fêtes de Noël. Pas les malheureux. Eux, ils étaient différents. Dans cette famille, on roulait en monospace. Le jardin avait sa propre personnalité et tout le monde portait des baskets à scratch. Les boissons pétillantes et les sirops étaient réservés pour les jours d'anniversaire. On buvait de l'eau à table et on jouait au ballon avec des cages en bois, fabrication maison. Eh oui, aussi curieux que cela puisse paraître. Samuel et Caroline aimaient mieux construire des cabanes dans les arbres que de jouer aux jeux vidéo. Le soir, il tombait de fatigue et plongeait dans une mer pleine de rêves étoilés. Même les marmottes ne dormaient pas aussi profondément, croyez-moi. Bien sûr, l'adaptation ne fut pas facile, je dus faire quelques concessions. La première, et non la moindre, concerna le difficile choix de mon prénom. Merci.

Chapters

  • L'adoption de Moustache et ses débuts

    00:14

  • La vie paisible de Moustache à Belleville

    00:40

  • Découverte du quartier et de ses habitants

    03:35

  • La vie simple de la famille Maloré

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Êtes-vous prêt à plonger dans l'univers fascinant de Moustache Malloré, ce chaton au destin exceptionnel ? Dans cet épisode des Aventures de Moustache Malloré, Mademoiselle M nous entraîne dans une histoire touchante qui va réchauffer vos cœurs et éveiller votre imagination. Moustache, un adorable chaton né sous la pluie, rêve d’une vie meilleure. Après une naissance tumultueuse, il trouve refuge et amour dans la famille Malloré, qui lui offre un foyer chaleureux et bienveillant.


À travers les yeux de Moustache, nous découvrons la vie quotidienne dans le centre-ville de Belleville. Ce charmant endroit est peuplé de voisins attachants comme le boulanger Michelon, toujours prêt à partager une histoire drôle, et la fleuriste Madame Lebrun, qui embellit le quotidien avec ses bouquets colorés. Les aventures de Moustache sont ponctuées de moments de rire et de tendresse, où l'humour se mêle à la douceur des relations humaines.


Ce podcast pour enfants, riche en histoires de chats et en leçons de vie, aborde des thèmes universels tels que l’adoption, la famille et l’amitié. Moustache nous rappelle que la beauté se cache dans les petites choses, et que le bonheur se trouve souvent dans les moments simples passés avec ceux qu'on aime. Les jeunes auditeurs seront captivés par les réflexions de Moustache sur la simplicité de la vie familiale et l'importance de la bienveillance.


Dans cet épisode, les enfants découvriront également des éléments d’enquête et d’aventure, avec un Moustache qui se transforme en détective à ses heures. Ce podcast éducatif est idéal pour les familles qui souhaitent partager des histoires drôles pour enfants tout en explorant des valeurs essentielles. C'est une véritable invitation à la lecture pour enfants, où chaque chapitre devient une aventure inoubliable.


Ne manquez pas cet épisode captivant des Aventures de Moustache Malloré, où l’humour et la tendresse se rejoignent pour offrir une expérience d'écoute enrichissante et divertissante. Que vous soyez amateur de littérature jeunesse ou simplement à la recherche d'histoires d'animaux touchantes, cet épisode saura vous séduire et vous faire sourire. Rejoignez-nous pour découvrir la magie de la vie à Belleville et laissez-vous emporter par les mésaventures de notre héros à moustaches !



Cette série de romans jeunesse compte actuellement trois tomes.


Les deux premiers, L'Esprit de famille et Un manoir en héritage, ont été tous deux édités aux éditions Mercileslivres en 2021 et 2022. Cependant, victimes de leur succès, ils sont actuellement épuisés...


Le troisième volet de la saga, intitulé Le Secret de Belleville, a fait l'objet d'une édition en auto-édition sur la plate-forme L'Ecritoire.


Pour toute proposition littéraire honorable, n'hésitez pas à contacter l'autrice : la-charte. fr/repertoire/mademoiselle-m/">mademoisellemautrice@gmail. com



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Les aventures de Moustache Malauré, tome 1. L'esprit de famille, chapitre 1, l'adoption. Je suis un chat. Oh, je vous vois venir. Aujourd'hui, c'est vrai, je coule des jours paisibles. Mais cela n'a pas toujours été le cas. Le jour de ma naissance, par exemple, il pleuvait à verse. De gros nuages noirs obscurcissaient le ciel et des gouttes d'eau, épaisses comme le poing, frappaient le sol avec un bruit de martèlement continu. Évidemment, je ne me le rappelle pas, c'est ma mère qui me l'a raconté. Au beau milieu de ce délire, cette sublime minette rousse désespérée de réussir à me mettre au monde. Allongée là, sur une couche de foin sommaire à l'abri de la pluie, elle venait déjà de donner naissance à trois chatons et elle était très éprouvée. Moi de mon côté, j'attendais sagement mon tour, bien blottie au creux de son ventre. Je commençais à même. patienter quand, soudain, la pluie cessa comme par magie. Un rayon de soleil se posa sur le bout de son museau et l'instant d'après, le ventre de ma mère fut alors traversé par une violente secousse qu'elle accompagna des maigres forces qui lui restaient. Et c'est ainsi que je glissais parmi vous, fripé et chiffonné comme une chaussette tout droit sortie de la machine à laver. J'étais né sous le soleil, au beau milieu d'un jour de pluie. avec pour bonne fée un arc-en-ciel au-dessus de mon berceau. Enfin ça, c'est ce que raconte ma mère à qui veut l'entendre. Il ne manquait plus qu'une icorne magique ne passe par là et ne danse le flamenco. La famille adoptive de ma mère passa ensuite des annonces dans la gazette du village, donnant au chaton contre bon soin. Peu de temps après, des gens du nom de Maloré s'honnèrent à leur porte. La concurrence n'était pas rude entre mes deux frères qui ne pensaient qu'à vider les mamelles de lait de ma mère et ma sœur qui leur montrait effrontément son derrière. Bien décidée à vivre ma propre vie, j'adressais à nos visiteurs un regard mielleux d'une tendresse redoutable. Puis je leur tendis une patte, adorable, ouvertement suppliante, qui disait « Pitié, emmenez-moi avec vous » . J'achevais ma prestation en miaulant d'une tendre petite voix éraillée en direction des enfants. Impossible de résister. Tout le temps que dura le trajet vers ma nouvelle vie, les deux enfants n'eurent Dieu que pour moi. Malheureusement, c'est aussi ce jour-là que je découvris que j'étais malade en voiture. Je vomis l'essentiel de mon petit déjeuner dans la caisse de transport. Une chance qu'il ne m'ait pas ramené aussi sec. Je n'avais... Aucune envie de passer le reste de ma vie dans une vieille ferme délabrée, condamnée à contourner les bousses de vaches durant mes promenades. La famille qui m'adopta était installée depuis plusieurs années dans un lotissement calme et sans prétention, au numéro 27 rue des Lilas à Belleville. Une piste cyclable bordée des rues propres, bien entretenue par la municipalité, ombragée toute l'année par de grands tilleuls. et des acacias densément fournis. J'aimais beaucoup me promener dans le quartier. Comme la plupart des habitants qui circulaient en voiture, nos voisins retraités, monsieur et madame Marshall, veillaient à ne jamais accéder à la vitesse autorisée, limitée à seulement 30 km à l'heure. Je pouvais traverser en toute sécurité. Ils ralentissaient à l'approche d'un dodane, freinaient pour laisser traverser les enfants qui rejoignaient l'arrêt de bus et contournaient prudemment. en anticipant le clignotant longtemps à l'avance les camions de livraison qui déchargeaient leurs gros cartons le matin. Mais c'était toujours M. Michelon que je croisais en premier, un gentil boulanger grassouillier qui ouvrait le rideau de sa boutique en sifflotant. À cause de son métier, il se levait très tôt, et au fil des années, il était devenu un peu insomniaque. Tout le monde le connaissait dans le quartier, il avait lui-même grandi à Belleville. Il avait ensuite vadrouillé aux quatre coins de la France comme apprenti. Un jour enfin, il avait monté son affaire et n'était plus jamais reparti. Quand je passais devant sa boulangerie le matin, l'odeur des viennoiseries chatouillait ma truffe. Je voyais les belles villois qui s'y pressaient en fine indienne, bien disciplinées, attendant sagement leur tour. Quelques mètres plus loin, Madame Lebrun m'adressait souvent un mot gentil tandis qu'elle installait sa farandole de fleurs colorées sur la devanture de son magasin. Son visage dépassait à peine derrière la montagne de bouquets qu'elle arrangeait avec soin. Il y avait aussi le boucher M. Speck dans cette même rue principale que l'on appelait boulevard central. Ses épais sourcils foncés alourdissaient les contours de son visage rondouillard et lui donnaient un air injustement sévère. Chaque matin, l'opticienne rigolote Mme Le Yad ne manquait pas de le saluer chaleureusement. Fraîche et pétillante comme un fond à citron, elle lui souhaitait une bonne journée avec un sourire charmant. Et cela suffisait à le mettre en joie pour le reste de la journée. Je crois bien qu'il en pincait pour elle. Une boutique d'assurance, deux bars-restaurants, une pizzeria et un bureau de poste achevaient de faire battre le cœur tendre de cette bourgade de campagne active et dynamique. Annie et Franck Maloré, les parents de Caroline et Samuel, coulaient ainsi aussi des jours heureux à Belleville, au milieu de ces gens tellement gentils et si bien élevés. Ils habitaient dans un quartier résidentiel à deux pas du centre-ville. Ce qu'ils aimaient par-dessus tout, c'était les choses simples. Mais ne vous y trompez pas, faire simple, ce n'est pas donné à tout le monde. Regardez autour de vous, combien de personnes achètent vraiment une voiture pour aller d'un endroit à un autre ? Ou bien une paire de chaussures simplement pour marcher ? Les gens ne réfléchissaient plus ainsi. Ils voulaient tous le téléviseur dernier cri et des vacances au soleil pour les fêtes de Noël. Pas les malheureux. Eux, ils étaient différents. Dans cette famille, on roulait en monospace. Le jardin avait sa propre personnalité et tout le monde portait des baskets à scratch. Les boissons pétillantes et les sirops étaient réservés pour les jours d'anniversaire. On buvait de l'eau à table et on jouait au ballon avec des cages en bois, fabrication maison. Eh oui, aussi curieux que cela puisse paraître. Samuel et Caroline aimaient mieux construire des cabanes dans les arbres que de jouer aux jeux vidéo. Le soir, il tombait de fatigue et plongeait dans une mer pleine de rêves étoilés. Même les marmottes ne dormaient pas aussi profondément, croyez-moi. Bien sûr, l'adaptation ne fut pas facile, je dus faire quelques concessions. La première, et non la moindre, concerna le difficile choix de mon prénom. Merci.

Chapters

  • L'adoption de Moustache et ses débuts

    00:14

  • La vie paisible de Moustache à Belleville

    00:40

  • Découverte du quartier et de ses habitants

    03:35

  • La vie simple de la famille Maloré

    06:18

Description

Êtes-vous prêt à plonger dans l'univers fascinant de Moustache Malloré, ce chaton au destin exceptionnel ? Dans cet épisode des Aventures de Moustache Malloré, Mademoiselle M nous entraîne dans une histoire touchante qui va réchauffer vos cœurs et éveiller votre imagination. Moustache, un adorable chaton né sous la pluie, rêve d’une vie meilleure. Après une naissance tumultueuse, il trouve refuge et amour dans la famille Malloré, qui lui offre un foyer chaleureux et bienveillant.


À travers les yeux de Moustache, nous découvrons la vie quotidienne dans le centre-ville de Belleville. Ce charmant endroit est peuplé de voisins attachants comme le boulanger Michelon, toujours prêt à partager une histoire drôle, et la fleuriste Madame Lebrun, qui embellit le quotidien avec ses bouquets colorés. Les aventures de Moustache sont ponctuées de moments de rire et de tendresse, où l'humour se mêle à la douceur des relations humaines.


Ce podcast pour enfants, riche en histoires de chats et en leçons de vie, aborde des thèmes universels tels que l’adoption, la famille et l’amitié. Moustache nous rappelle que la beauté se cache dans les petites choses, et que le bonheur se trouve souvent dans les moments simples passés avec ceux qu'on aime. Les jeunes auditeurs seront captivés par les réflexions de Moustache sur la simplicité de la vie familiale et l'importance de la bienveillance.


Dans cet épisode, les enfants découvriront également des éléments d’enquête et d’aventure, avec un Moustache qui se transforme en détective à ses heures. Ce podcast éducatif est idéal pour les familles qui souhaitent partager des histoires drôles pour enfants tout en explorant des valeurs essentielles. C'est une véritable invitation à la lecture pour enfants, où chaque chapitre devient une aventure inoubliable.


Ne manquez pas cet épisode captivant des Aventures de Moustache Malloré, où l’humour et la tendresse se rejoignent pour offrir une expérience d'écoute enrichissante et divertissante. Que vous soyez amateur de littérature jeunesse ou simplement à la recherche d'histoires d'animaux touchantes, cet épisode saura vous séduire et vous faire sourire. Rejoignez-nous pour découvrir la magie de la vie à Belleville et laissez-vous emporter par les mésaventures de notre héros à moustaches !



Cette série de romans jeunesse compte actuellement trois tomes.


Les deux premiers, L'Esprit de famille et Un manoir en héritage, ont été tous deux édités aux éditions Mercileslivres en 2021 et 2022. Cependant, victimes de leur succès, ils sont actuellement épuisés...


Le troisième volet de la saga, intitulé Le Secret de Belleville, a fait l'objet d'une édition en auto-édition sur la plate-forme L'Ecritoire.


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Transcription

  • Speaker #0

    Les aventures de Moustache Malauré, tome 1. L'esprit de famille, chapitre 1, l'adoption. Je suis un chat. Oh, je vous vois venir. Aujourd'hui, c'est vrai, je coule des jours paisibles. Mais cela n'a pas toujours été le cas. Le jour de ma naissance, par exemple, il pleuvait à verse. De gros nuages noirs obscurcissaient le ciel et des gouttes d'eau, épaisses comme le poing, frappaient le sol avec un bruit de martèlement continu. Évidemment, je ne me le rappelle pas, c'est ma mère qui me l'a raconté. Au beau milieu de ce délire, cette sublime minette rousse désespérée de réussir à me mettre au monde. Allongée là, sur une couche de foin sommaire à l'abri de la pluie, elle venait déjà de donner naissance à trois chatons et elle était très éprouvée. Moi de mon côté, j'attendais sagement mon tour, bien blottie au creux de son ventre. Je commençais à même. patienter quand, soudain, la pluie cessa comme par magie. Un rayon de soleil se posa sur le bout de son museau et l'instant d'après, le ventre de ma mère fut alors traversé par une violente secousse qu'elle accompagna des maigres forces qui lui restaient. Et c'est ainsi que je glissais parmi vous, fripé et chiffonné comme une chaussette tout droit sortie de la machine à laver. J'étais né sous le soleil, au beau milieu d'un jour de pluie. avec pour bonne fée un arc-en-ciel au-dessus de mon berceau. Enfin ça, c'est ce que raconte ma mère à qui veut l'entendre. Il ne manquait plus qu'une icorne magique ne passe par là et ne danse le flamenco. La famille adoptive de ma mère passa ensuite des annonces dans la gazette du village, donnant au chaton contre bon soin. Peu de temps après, des gens du nom de Maloré s'honnèrent à leur porte. La concurrence n'était pas rude entre mes deux frères qui ne pensaient qu'à vider les mamelles de lait de ma mère et ma sœur qui leur montrait effrontément son derrière. Bien décidée à vivre ma propre vie, j'adressais à nos visiteurs un regard mielleux d'une tendresse redoutable. Puis je leur tendis une patte, adorable, ouvertement suppliante, qui disait « Pitié, emmenez-moi avec vous » . J'achevais ma prestation en miaulant d'une tendre petite voix éraillée en direction des enfants. Impossible de résister. Tout le temps que dura le trajet vers ma nouvelle vie, les deux enfants n'eurent Dieu que pour moi. Malheureusement, c'est aussi ce jour-là que je découvris que j'étais malade en voiture. Je vomis l'essentiel de mon petit déjeuner dans la caisse de transport. Une chance qu'il ne m'ait pas ramené aussi sec. Je n'avais... Aucune envie de passer le reste de ma vie dans une vieille ferme délabrée, condamnée à contourner les bousses de vaches durant mes promenades. La famille qui m'adopta était installée depuis plusieurs années dans un lotissement calme et sans prétention, au numéro 27 rue des Lilas à Belleville. Une piste cyclable bordée des rues propres, bien entretenue par la municipalité, ombragée toute l'année par de grands tilleuls. et des acacias densément fournis. J'aimais beaucoup me promener dans le quartier. Comme la plupart des habitants qui circulaient en voiture, nos voisins retraités, monsieur et madame Marshall, veillaient à ne jamais accéder à la vitesse autorisée, limitée à seulement 30 km à l'heure. Je pouvais traverser en toute sécurité. Ils ralentissaient à l'approche d'un dodane, freinaient pour laisser traverser les enfants qui rejoignaient l'arrêt de bus et contournaient prudemment. en anticipant le clignotant longtemps à l'avance les camions de livraison qui déchargeaient leurs gros cartons le matin. Mais c'était toujours M. Michelon que je croisais en premier, un gentil boulanger grassouillier qui ouvrait le rideau de sa boutique en sifflotant. À cause de son métier, il se levait très tôt, et au fil des années, il était devenu un peu insomniaque. Tout le monde le connaissait dans le quartier, il avait lui-même grandi à Belleville. Il avait ensuite vadrouillé aux quatre coins de la France comme apprenti. Un jour enfin, il avait monté son affaire et n'était plus jamais reparti. Quand je passais devant sa boulangerie le matin, l'odeur des viennoiseries chatouillait ma truffe. Je voyais les belles villois qui s'y pressaient en fine indienne, bien disciplinées, attendant sagement leur tour. Quelques mètres plus loin, Madame Lebrun m'adressait souvent un mot gentil tandis qu'elle installait sa farandole de fleurs colorées sur la devanture de son magasin. Son visage dépassait à peine derrière la montagne de bouquets qu'elle arrangeait avec soin. Il y avait aussi le boucher M. Speck dans cette même rue principale que l'on appelait boulevard central. Ses épais sourcils foncés alourdissaient les contours de son visage rondouillard et lui donnaient un air injustement sévère. Chaque matin, l'opticienne rigolote Mme Le Yad ne manquait pas de le saluer chaleureusement. Fraîche et pétillante comme un fond à citron, elle lui souhaitait une bonne journée avec un sourire charmant. Et cela suffisait à le mettre en joie pour le reste de la journée. Je crois bien qu'il en pincait pour elle. Une boutique d'assurance, deux bars-restaurants, une pizzeria et un bureau de poste achevaient de faire battre le cœur tendre de cette bourgade de campagne active et dynamique. Annie et Franck Maloré, les parents de Caroline et Samuel, coulaient ainsi aussi des jours heureux à Belleville, au milieu de ces gens tellement gentils et si bien élevés. Ils habitaient dans un quartier résidentiel à deux pas du centre-ville. Ce qu'ils aimaient par-dessus tout, c'était les choses simples. Mais ne vous y trompez pas, faire simple, ce n'est pas donné à tout le monde. Regardez autour de vous, combien de personnes achètent vraiment une voiture pour aller d'un endroit à un autre ? Ou bien une paire de chaussures simplement pour marcher ? Les gens ne réfléchissaient plus ainsi. Ils voulaient tous le téléviseur dernier cri et des vacances au soleil pour les fêtes de Noël. Pas les malheureux. Eux, ils étaient différents. Dans cette famille, on roulait en monospace. Le jardin avait sa propre personnalité et tout le monde portait des baskets à scratch. Les boissons pétillantes et les sirops étaient réservés pour les jours d'anniversaire. On buvait de l'eau à table et on jouait au ballon avec des cages en bois, fabrication maison. Eh oui, aussi curieux que cela puisse paraître. Samuel et Caroline aimaient mieux construire des cabanes dans les arbres que de jouer aux jeux vidéo. Le soir, il tombait de fatigue et plongeait dans une mer pleine de rêves étoilés. Même les marmottes ne dormaient pas aussi profondément, croyez-moi. Bien sûr, l'adaptation ne fut pas facile, je dus faire quelques concessions. La première, et non la moindre, concerna le difficile choix de mon prénom. Merci.

Chapters

  • L'adoption de Moustache et ses débuts

    00:14

  • La vie paisible de Moustache à Belleville

    00:40

  • Découverte du quartier et de ses habitants

    03:35

  • La vie simple de la famille Maloré

    06:18

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