1) De l'enfer à un spectacle : Céline Ripoll conteuse bordelaise cover
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Les balades d'Isa

1) De l'enfer à un spectacle : Céline Ripoll conteuse bordelaise

1) De l'enfer à un spectacle : Céline Ripoll conteuse bordelaise

09min |23/02/2025|

47

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09min |23/02/2025|

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Description

Série : Céline Ripoll, raconte la violence conjugale dans un spectacle (premier épisode)

Rencontre avec une artiste dont le chemin de vie a été longtemps bousculé, avec violence : Céline Ripoll. Céline est conteuse, elle écrit, elle raconte avec ses mots, son corps, sa gestuelle, son regard, toutes les blessures de sa vie. La violence conjugale, pendant treize années, sur l’ile de Pâques. Céline est bordelaise, son chemin est passé par les Landes aussi, j’ai eu envie de connaitre un peu plus son histoire, de vous la partager, car cette souffrance s’est transformée de façon positive, c’est en effet, le point de départ d’un spectacle aujourd’hui : Née le 8 mars 1977

Avant de plonger dans le récit de cet enfer conjugal, Céline Ripoll raconte comment elle est devenue passeuse d’histoires en 2002, après avoir été designer.

Musique libre de droits Amaski Night détective, Luca Francini solitude et glossy de Coma média.

@Isabelle Wagner créatrice et autrice de la collection Podcast "Les balades d'Isa"


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Céline Ripoll

    C'est-à-dire, effectivement, je raconte des histoires, mais ce ne sont pas les miennes. Je viens rapporter ce que l'on m'a rapporté. J'arrive à faire le lien, notamment dans ce que l'on appelle le design. Le design de l'objet, designer un objet, c'est faire en sorte, c'est réfléchir à sa forme, tout en gardant la fonction, c'est réfléchir à, par exemple, quand on fait un design de voiture, réfléchir à ce qu'il n'y a pas de... de préhense avec le vent, etc. Eh bien, les histoires, c'est la même chose. Quand vous avez une histoire qui vous arrive, souvent la personne va la raconter. Elle va dire « Ah oui, mais parce que j'ai oublié de te dire qu'en fait, il y a ci, il y a ça. » Et il vous la raconte dans le désordre. C'est un kit. En tous les cas, dans le Pacifique, c'était souvent comme ça. Et donc, il faut la remonter et lui donner une forme pour qu'elle rentre dans celui qui écoute. Sans qu'à un moment, il se dise Qu'est-ce qu'elle a dit ? J'ai oublié ça. Il faut qu'elle rentre et qu'elle arrive au plus profond de son cœur, de son âme, de son être, pour qu'elle vienne lui apporter une réponse, quelque chose.

  • Isabelle Wagner

    2005, c'est le départ pour la Polynésie.

  • Céline Ripoll

    Oui, c'est mon premier voyage. En 2005, je pars trois mois dans le Pacifique. Je pars à la recherche d'une légende que j'ai entendue, la légende de Nico Rima, le guerrier au visage à moitié tatoué. Je pars collecter cette parole. J'ai un numéro de téléphone, le nom d'une famille. Et quand j'arrive à Tahiti, je les appelle pour pouvoir les interviewer. Sauf que ces gens-là ne connaissent pas cette histoire. Dommage Et on me dit mais qui a dit ça ? Qui t'a dit qu'on connaissait ? J'ai dit mais c'est Jean-Jacques en France qui m'a dit que vous étiez descendant de ce guerrier Ah Jean-Jacques, mais tu l'as cru Et les gens ont raccroché Et j'étais là pour trois mois Donc je pars d'île en île C'est comme ça que je pars sur les îles de la société Puis ensuite à Nuku Hiva, aux Marquises Où là les gens racontent jour et nuit des histoires. Et donc, je ne trouve pas la légende que je cherche, par contre, j'en entends des dizaines d'autres. Et quand je rentre après ces trois mois de collecte dans le Pacifique, je suis complètement bouleversée et ça vient chambouler tout mon être, mais aussi tout mon répertoire. Et je me demande ce que je vais bien pouvoir faire avec toutes ces histoires-là. Et là-dessus, Il va y avoir une autre rencontre qui fait que cette parole va être décisive et je vais raconter les histoires du Pacifique.

  • Isabelle Wagner

    Cette rencontre...

  • Céline Ripoll

    Cette rencontre, c'est avec une femme que j'avais rencontrée aux îles Marquises, qui s'appelle Déborah Kimitete. Son mari, Roho, Lucien Kimitete, a disparu dans un accident. Enfin, on ne sait pas. Il a disparu dans un avion qui a décollé, qui n'a jamais atterri. Deux ans auparavant. Et donc, cette femme, je la rencontre à Nuku Hiva, on parle. Et puis, je rentre en septembre, elle arrive en octobre. 2005, en France, elle me téléphone, elle me dit « Céline, je veux te voir. Je suis à Paris, je veux te voir. » Je prends un RER, je vais la voir, il devait être 9-10h du soir, je monte dans une voiture avec elle, elle me dit « Alors, qu'est-ce que tu fais de toutes les légendes qu'on t'a racontées ? » Je dis « Je ne fais rien, je cherche une histoire, Nikorima, je ne l'ai pas trouvée. » J'ai compris aussi ce que c'était, cette parole de ce peuple. cette colonie qui est la Polynésie. Je n'ai pas envie d'offenser en prenant une parole qui n'est pas celle de ma culture, qui n'est pas la mienne. Je n'ai pas envie d'offenser parce qu'en plus je vais me tromper, ce n'est pas ma culture. Et elle me dit quoi ? Elle me dit, l'offense, ce n'est pas de se tromper. L'offense, c'est de se taire alors que les vieux t'ont parlé. S'ils n'avaient pas voulu que tu saches, ils n'auraient pas ouvert leurs portes. Alors maintenant ? À la compte !

  • Isabelle Wagner

    Et là, la question se pose, comment ?

  • Céline Ripoll

    Exactement. Toujours beaucoup de chance. Je programme un premier spectacle, et au moment où je programme ce spectacle-là, j'avais fait tout ce qu'on fait, c'est-à-dire le travail de la structure, etc. Et je travaille là-dessus, et le matin de ce premier spectacle, Je décroche le téléphone et j'ai un message de ma mère qui est rentrée en urgence à l'hôpital deux jours auparavant, dans un état très critique. En fait, ça fait deux jours et je ne sais pas, là, au moment où je décroche, si elle est vivante ou pas. Donc j'appelle, elle a été opérée d'urgence, mais peu importe ça. J'arrive dans un état, à ce spectacle, j'arrive dans un état où je ne sais plus rien. Plus les noms, plus rien. Mais il faut jouer. Et au moment où je monte sur scène, mon corps se met à danser. Les danses que j'avais vues là-bas, sur place. Et en fait, je décide de suivre mon corps, puisque ces histoires étaient devenues comme des chorégraphies. Et je m'en sors, à peu près. Et je comprends que de raconter les histoires du Pacifique, pour moi, ça va d'abord passer par le corps. Et donc les histoires, je commence à les construire avec les rythmes, les rythmes que j'ai entendus sur place, avec les chants que j'ai appris, que j'ai enregistrés. Et puis je démarre sur des parlers chantés, des mots en langue, énormément. Et je joue et je m'amuse des noms de guerriers. des voyages, des forces, les hakas que l'on connaît, et puis d'autres choses plus douces. Je fais tout un mélange et je deviens effectivement...

  • Isabelle Wagner

    Passeuse d'histoires.

  • Céline Ripoll

    Passeuse de ces histoires-là. Je viens témoigner de ce que j'ai vu et de ce que j'ai senti là-bas.

  • Isabelle Wagner

    Comment vous vous êtes retrouvée à collaborer avec le musée du Quai Branly à Paris ? Comment ça s'est mis en place cette histoire et comment ce sens oratoire s'est donc libéré ?

  • Céline Ripoll

    Quand je reviens en septembre 2005 de ce premier voyage, je dois faire une restitution. Et je fais une restitution dans ma ville. J'habitais Joinville-le-Pont à l'époque, à côté de Paris. Je fais donc une restitution et j'invite deux, trois personnes. que j'avais rencontré, notamment les gens de la maison de Tahiti. Ces gens-là invitent d'autres personnes, qui invitent d'autres personnes, etc. On se retrouve, on est plus de 60, avec quasiment que des Polynésiens, curieux de voir qui est cette petite Française blonde, avec des cheveux jusqu'aux pieds, on finissait à l'époque, qui était partie jusqu'aux marquises, etc. Et dans l'équipe, enfin dans les gens qui étaient là, il y avait quelqu'un qui préparait l'inauguration d'un musée. Et donc il me demande, quelques mois après, si je veux intégrer l'équipe du musée du Quai Branly. Ma fonction sera de faire découvrir les objets exposés à travers des légendes. Et c'est là que je construis toute une manière de raconter et d'intégrer à l'intérieur des histoires les objets qui sont derrière moi dans les vitrines. Et je me nourris, alors là je fais des rencontres extraordinaires, d'ethnologues, mais aussi d'artistes de différentes îles du Pacifique, qui viennent me raconter leur version de tel mythe ou de tel autre, où tu vois cette sculpture, tu vois le coquillage, en fait ça veut dire ça, parce que chez nous, en langue, blablabla. Et j'apprends, et je mixe tout ça dans les histoires, pour que le public puisse avoir un autre regard sur les objets. un autre regard aussi sur les peuples dont on parle. Et le musée du Quai Branly, qui va avoir bientôt 20 ans, initie aussi toute cette révolution où on met en avant les peuples depuis le point de vue du peuple en question.

Description

Série : Céline Ripoll, raconte la violence conjugale dans un spectacle (premier épisode)

Rencontre avec une artiste dont le chemin de vie a été longtemps bousculé, avec violence : Céline Ripoll. Céline est conteuse, elle écrit, elle raconte avec ses mots, son corps, sa gestuelle, son regard, toutes les blessures de sa vie. La violence conjugale, pendant treize années, sur l’ile de Pâques. Céline est bordelaise, son chemin est passé par les Landes aussi, j’ai eu envie de connaitre un peu plus son histoire, de vous la partager, car cette souffrance s’est transformée de façon positive, c’est en effet, le point de départ d’un spectacle aujourd’hui : Née le 8 mars 1977

Avant de plonger dans le récit de cet enfer conjugal, Céline Ripoll raconte comment elle est devenue passeuse d’histoires en 2002, après avoir été designer.

Musique libre de droits Amaski Night détective, Luca Francini solitude et glossy de Coma média.

@Isabelle Wagner créatrice et autrice de la collection Podcast "Les balades d'Isa"


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Céline Ripoll

    C'est-à-dire, effectivement, je raconte des histoires, mais ce ne sont pas les miennes. Je viens rapporter ce que l'on m'a rapporté. J'arrive à faire le lien, notamment dans ce que l'on appelle le design. Le design de l'objet, designer un objet, c'est faire en sorte, c'est réfléchir à sa forme, tout en gardant la fonction, c'est réfléchir à, par exemple, quand on fait un design de voiture, réfléchir à ce qu'il n'y a pas de... de préhense avec le vent, etc. Eh bien, les histoires, c'est la même chose. Quand vous avez une histoire qui vous arrive, souvent la personne va la raconter. Elle va dire « Ah oui, mais parce que j'ai oublié de te dire qu'en fait, il y a ci, il y a ça. » Et il vous la raconte dans le désordre. C'est un kit. En tous les cas, dans le Pacifique, c'était souvent comme ça. Et donc, il faut la remonter et lui donner une forme pour qu'elle rentre dans celui qui écoute. Sans qu'à un moment, il se dise Qu'est-ce qu'elle a dit ? J'ai oublié ça. Il faut qu'elle rentre et qu'elle arrive au plus profond de son cœur, de son âme, de son être, pour qu'elle vienne lui apporter une réponse, quelque chose.

  • Isabelle Wagner

    2005, c'est le départ pour la Polynésie.

  • Céline Ripoll

    Oui, c'est mon premier voyage. En 2005, je pars trois mois dans le Pacifique. Je pars à la recherche d'une légende que j'ai entendue, la légende de Nico Rima, le guerrier au visage à moitié tatoué. Je pars collecter cette parole. J'ai un numéro de téléphone, le nom d'une famille. Et quand j'arrive à Tahiti, je les appelle pour pouvoir les interviewer. Sauf que ces gens-là ne connaissent pas cette histoire. Dommage Et on me dit mais qui a dit ça ? Qui t'a dit qu'on connaissait ? J'ai dit mais c'est Jean-Jacques en France qui m'a dit que vous étiez descendant de ce guerrier Ah Jean-Jacques, mais tu l'as cru Et les gens ont raccroché Et j'étais là pour trois mois Donc je pars d'île en île C'est comme ça que je pars sur les îles de la société Puis ensuite à Nuku Hiva, aux Marquises Où là les gens racontent jour et nuit des histoires. Et donc, je ne trouve pas la légende que je cherche, par contre, j'en entends des dizaines d'autres. Et quand je rentre après ces trois mois de collecte dans le Pacifique, je suis complètement bouleversée et ça vient chambouler tout mon être, mais aussi tout mon répertoire. Et je me demande ce que je vais bien pouvoir faire avec toutes ces histoires-là. Et là-dessus, Il va y avoir une autre rencontre qui fait que cette parole va être décisive et je vais raconter les histoires du Pacifique.

  • Isabelle Wagner

    Cette rencontre...

  • Céline Ripoll

    Cette rencontre, c'est avec une femme que j'avais rencontrée aux îles Marquises, qui s'appelle Déborah Kimitete. Son mari, Roho, Lucien Kimitete, a disparu dans un accident. Enfin, on ne sait pas. Il a disparu dans un avion qui a décollé, qui n'a jamais atterri. Deux ans auparavant. Et donc, cette femme, je la rencontre à Nuku Hiva, on parle. Et puis, je rentre en septembre, elle arrive en octobre. 2005, en France, elle me téléphone, elle me dit « Céline, je veux te voir. Je suis à Paris, je veux te voir. » Je prends un RER, je vais la voir, il devait être 9-10h du soir, je monte dans une voiture avec elle, elle me dit « Alors, qu'est-ce que tu fais de toutes les légendes qu'on t'a racontées ? » Je dis « Je ne fais rien, je cherche une histoire, Nikorima, je ne l'ai pas trouvée. » J'ai compris aussi ce que c'était, cette parole de ce peuple. cette colonie qui est la Polynésie. Je n'ai pas envie d'offenser en prenant une parole qui n'est pas celle de ma culture, qui n'est pas la mienne. Je n'ai pas envie d'offenser parce qu'en plus je vais me tromper, ce n'est pas ma culture. Et elle me dit quoi ? Elle me dit, l'offense, ce n'est pas de se tromper. L'offense, c'est de se taire alors que les vieux t'ont parlé. S'ils n'avaient pas voulu que tu saches, ils n'auraient pas ouvert leurs portes. Alors maintenant ? À la compte !

  • Isabelle Wagner

    Et là, la question se pose, comment ?

  • Céline Ripoll

    Exactement. Toujours beaucoup de chance. Je programme un premier spectacle, et au moment où je programme ce spectacle-là, j'avais fait tout ce qu'on fait, c'est-à-dire le travail de la structure, etc. Et je travaille là-dessus, et le matin de ce premier spectacle, Je décroche le téléphone et j'ai un message de ma mère qui est rentrée en urgence à l'hôpital deux jours auparavant, dans un état très critique. En fait, ça fait deux jours et je ne sais pas, là, au moment où je décroche, si elle est vivante ou pas. Donc j'appelle, elle a été opérée d'urgence, mais peu importe ça. J'arrive dans un état, à ce spectacle, j'arrive dans un état où je ne sais plus rien. Plus les noms, plus rien. Mais il faut jouer. Et au moment où je monte sur scène, mon corps se met à danser. Les danses que j'avais vues là-bas, sur place. Et en fait, je décide de suivre mon corps, puisque ces histoires étaient devenues comme des chorégraphies. Et je m'en sors, à peu près. Et je comprends que de raconter les histoires du Pacifique, pour moi, ça va d'abord passer par le corps. Et donc les histoires, je commence à les construire avec les rythmes, les rythmes que j'ai entendus sur place, avec les chants que j'ai appris, que j'ai enregistrés. Et puis je démarre sur des parlers chantés, des mots en langue, énormément. Et je joue et je m'amuse des noms de guerriers. des voyages, des forces, les hakas que l'on connaît, et puis d'autres choses plus douces. Je fais tout un mélange et je deviens effectivement...

  • Isabelle Wagner

    Passeuse d'histoires.

  • Céline Ripoll

    Passeuse de ces histoires-là. Je viens témoigner de ce que j'ai vu et de ce que j'ai senti là-bas.

  • Isabelle Wagner

    Comment vous vous êtes retrouvée à collaborer avec le musée du Quai Branly à Paris ? Comment ça s'est mis en place cette histoire et comment ce sens oratoire s'est donc libéré ?

  • Céline Ripoll

    Quand je reviens en septembre 2005 de ce premier voyage, je dois faire une restitution. Et je fais une restitution dans ma ville. J'habitais Joinville-le-Pont à l'époque, à côté de Paris. Je fais donc une restitution et j'invite deux, trois personnes. que j'avais rencontré, notamment les gens de la maison de Tahiti. Ces gens-là invitent d'autres personnes, qui invitent d'autres personnes, etc. On se retrouve, on est plus de 60, avec quasiment que des Polynésiens, curieux de voir qui est cette petite Française blonde, avec des cheveux jusqu'aux pieds, on finissait à l'époque, qui était partie jusqu'aux marquises, etc. Et dans l'équipe, enfin dans les gens qui étaient là, il y avait quelqu'un qui préparait l'inauguration d'un musée. Et donc il me demande, quelques mois après, si je veux intégrer l'équipe du musée du Quai Branly. Ma fonction sera de faire découvrir les objets exposés à travers des légendes. Et c'est là que je construis toute une manière de raconter et d'intégrer à l'intérieur des histoires les objets qui sont derrière moi dans les vitrines. Et je me nourris, alors là je fais des rencontres extraordinaires, d'ethnologues, mais aussi d'artistes de différentes îles du Pacifique, qui viennent me raconter leur version de tel mythe ou de tel autre, où tu vois cette sculpture, tu vois le coquillage, en fait ça veut dire ça, parce que chez nous, en langue, blablabla. Et j'apprends, et je mixe tout ça dans les histoires, pour que le public puisse avoir un autre regard sur les objets. un autre regard aussi sur les peuples dont on parle. Et le musée du Quai Branly, qui va avoir bientôt 20 ans, initie aussi toute cette révolution où on met en avant les peuples depuis le point de vue du peuple en question.

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Description

Série : Céline Ripoll, raconte la violence conjugale dans un spectacle (premier épisode)

Rencontre avec une artiste dont le chemin de vie a été longtemps bousculé, avec violence : Céline Ripoll. Céline est conteuse, elle écrit, elle raconte avec ses mots, son corps, sa gestuelle, son regard, toutes les blessures de sa vie. La violence conjugale, pendant treize années, sur l’ile de Pâques. Céline est bordelaise, son chemin est passé par les Landes aussi, j’ai eu envie de connaitre un peu plus son histoire, de vous la partager, car cette souffrance s’est transformée de façon positive, c’est en effet, le point de départ d’un spectacle aujourd’hui : Née le 8 mars 1977

Avant de plonger dans le récit de cet enfer conjugal, Céline Ripoll raconte comment elle est devenue passeuse d’histoires en 2002, après avoir été designer.

Musique libre de droits Amaski Night détective, Luca Francini solitude et glossy de Coma média.

@Isabelle Wagner créatrice et autrice de la collection Podcast "Les balades d'Isa"


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Céline Ripoll

    C'est-à-dire, effectivement, je raconte des histoires, mais ce ne sont pas les miennes. Je viens rapporter ce que l'on m'a rapporté. J'arrive à faire le lien, notamment dans ce que l'on appelle le design. Le design de l'objet, designer un objet, c'est faire en sorte, c'est réfléchir à sa forme, tout en gardant la fonction, c'est réfléchir à, par exemple, quand on fait un design de voiture, réfléchir à ce qu'il n'y a pas de... de préhense avec le vent, etc. Eh bien, les histoires, c'est la même chose. Quand vous avez une histoire qui vous arrive, souvent la personne va la raconter. Elle va dire « Ah oui, mais parce que j'ai oublié de te dire qu'en fait, il y a ci, il y a ça. » Et il vous la raconte dans le désordre. C'est un kit. En tous les cas, dans le Pacifique, c'était souvent comme ça. Et donc, il faut la remonter et lui donner une forme pour qu'elle rentre dans celui qui écoute. Sans qu'à un moment, il se dise Qu'est-ce qu'elle a dit ? J'ai oublié ça. Il faut qu'elle rentre et qu'elle arrive au plus profond de son cœur, de son âme, de son être, pour qu'elle vienne lui apporter une réponse, quelque chose.

  • Isabelle Wagner

    2005, c'est le départ pour la Polynésie.

  • Céline Ripoll

    Oui, c'est mon premier voyage. En 2005, je pars trois mois dans le Pacifique. Je pars à la recherche d'une légende que j'ai entendue, la légende de Nico Rima, le guerrier au visage à moitié tatoué. Je pars collecter cette parole. J'ai un numéro de téléphone, le nom d'une famille. Et quand j'arrive à Tahiti, je les appelle pour pouvoir les interviewer. Sauf que ces gens-là ne connaissent pas cette histoire. Dommage Et on me dit mais qui a dit ça ? Qui t'a dit qu'on connaissait ? J'ai dit mais c'est Jean-Jacques en France qui m'a dit que vous étiez descendant de ce guerrier Ah Jean-Jacques, mais tu l'as cru Et les gens ont raccroché Et j'étais là pour trois mois Donc je pars d'île en île C'est comme ça que je pars sur les îles de la société Puis ensuite à Nuku Hiva, aux Marquises Où là les gens racontent jour et nuit des histoires. Et donc, je ne trouve pas la légende que je cherche, par contre, j'en entends des dizaines d'autres. Et quand je rentre après ces trois mois de collecte dans le Pacifique, je suis complètement bouleversée et ça vient chambouler tout mon être, mais aussi tout mon répertoire. Et je me demande ce que je vais bien pouvoir faire avec toutes ces histoires-là. Et là-dessus, Il va y avoir une autre rencontre qui fait que cette parole va être décisive et je vais raconter les histoires du Pacifique.

  • Isabelle Wagner

    Cette rencontre...

  • Céline Ripoll

    Cette rencontre, c'est avec une femme que j'avais rencontrée aux îles Marquises, qui s'appelle Déborah Kimitete. Son mari, Roho, Lucien Kimitete, a disparu dans un accident. Enfin, on ne sait pas. Il a disparu dans un avion qui a décollé, qui n'a jamais atterri. Deux ans auparavant. Et donc, cette femme, je la rencontre à Nuku Hiva, on parle. Et puis, je rentre en septembre, elle arrive en octobre. 2005, en France, elle me téléphone, elle me dit « Céline, je veux te voir. Je suis à Paris, je veux te voir. » Je prends un RER, je vais la voir, il devait être 9-10h du soir, je monte dans une voiture avec elle, elle me dit « Alors, qu'est-ce que tu fais de toutes les légendes qu'on t'a racontées ? » Je dis « Je ne fais rien, je cherche une histoire, Nikorima, je ne l'ai pas trouvée. » J'ai compris aussi ce que c'était, cette parole de ce peuple. cette colonie qui est la Polynésie. Je n'ai pas envie d'offenser en prenant une parole qui n'est pas celle de ma culture, qui n'est pas la mienne. Je n'ai pas envie d'offenser parce qu'en plus je vais me tromper, ce n'est pas ma culture. Et elle me dit quoi ? Elle me dit, l'offense, ce n'est pas de se tromper. L'offense, c'est de se taire alors que les vieux t'ont parlé. S'ils n'avaient pas voulu que tu saches, ils n'auraient pas ouvert leurs portes. Alors maintenant ? À la compte !

  • Isabelle Wagner

    Et là, la question se pose, comment ?

  • Céline Ripoll

    Exactement. Toujours beaucoup de chance. Je programme un premier spectacle, et au moment où je programme ce spectacle-là, j'avais fait tout ce qu'on fait, c'est-à-dire le travail de la structure, etc. Et je travaille là-dessus, et le matin de ce premier spectacle, Je décroche le téléphone et j'ai un message de ma mère qui est rentrée en urgence à l'hôpital deux jours auparavant, dans un état très critique. En fait, ça fait deux jours et je ne sais pas, là, au moment où je décroche, si elle est vivante ou pas. Donc j'appelle, elle a été opérée d'urgence, mais peu importe ça. J'arrive dans un état, à ce spectacle, j'arrive dans un état où je ne sais plus rien. Plus les noms, plus rien. Mais il faut jouer. Et au moment où je monte sur scène, mon corps se met à danser. Les danses que j'avais vues là-bas, sur place. Et en fait, je décide de suivre mon corps, puisque ces histoires étaient devenues comme des chorégraphies. Et je m'en sors, à peu près. Et je comprends que de raconter les histoires du Pacifique, pour moi, ça va d'abord passer par le corps. Et donc les histoires, je commence à les construire avec les rythmes, les rythmes que j'ai entendus sur place, avec les chants que j'ai appris, que j'ai enregistrés. Et puis je démarre sur des parlers chantés, des mots en langue, énormément. Et je joue et je m'amuse des noms de guerriers. des voyages, des forces, les hakas que l'on connaît, et puis d'autres choses plus douces. Je fais tout un mélange et je deviens effectivement...

  • Isabelle Wagner

    Passeuse d'histoires.

  • Céline Ripoll

    Passeuse de ces histoires-là. Je viens témoigner de ce que j'ai vu et de ce que j'ai senti là-bas.

  • Isabelle Wagner

    Comment vous vous êtes retrouvée à collaborer avec le musée du Quai Branly à Paris ? Comment ça s'est mis en place cette histoire et comment ce sens oratoire s'est donc libéré ?

  • Céline Ripoll

    Quand je reviens en septembre 2005 de ce premier voyage, je dois faire une restitution. Et je fais une restitution dans ma ville. J'habitais Joinville-le-Pont à l'époque, à côté de Paris. Je fais donc une restitution et j'invite deux, trois personnes. que j'avais rencontré, notamment les gens de la maison de Tahiti. Ces gens-là invitent d'autres personnes, qui invitent d'autres personnes, etc. On se retrouve, on est plus de 60, avec quasiment que des Polynésiens, curieux de voir qui est cette petite Française blonde, avec des cheveux jusqu'aux pieds, on finissait à l'époque, qui était partie jusqu'aux marquises, etc. Et dans l'équipe, enfin dans les gens qui étaient là, il y avait quelqu'un qui préparait l'inauguration d'un musée. Et donc il me demande, quelques mois après, si je veux intégrer l'équipe du musée du Quai Branly. Ma fonction sera de faire découvrir les objets exposés à travers des légendes. Et c'est là que je construis toute une manière de raconter et d'intégrer à l'intérieur des histoires les objets qui sont derrière moi dans les vitrines. Et je me nourris, alors là je fais des rencontres extraordinaires, d'ethnologues, mais aussi d'artistes de différentes îles du Pacifique, qui viennent me raconter leur version de tel mythe ou de tel autre, où tu vois cette sculpture, tu vois le coquillage, en fait ça veut dire ça, parce que chez nous, en langue, blablabla. Et j'apprends, et je mixe tout ça dans les histoires, pour que le public puisse avoir un autre regard sur les objets. un autre regard aussi sur les peuples dont on parle. Et le musée du Quai Branly, qui va avoir bientôt 20 ans, initie aussi toute cette révolution où on met en avant les peuples depuis le point de vue du peuple en question.

Description

Série : Céline Ripoll, raconte la violence conjugale dans un spectacle (premier épisode)

Rencontre avec une artiste dont le chemin de vie a été longtemps bousculé, avec violence : Céline Ripoll. Céline est conteuse, elle écrit, elle raconte avec ses mots, son corps, sa gestuelle, son regard, toutes les blessures de sa vie. La violence conjugale, pendant treize années, sur l’ile de Pâques. Céline est bordelaise, son chemin est passé par les Landes aussi, j’ai eu envie de connaitre un peu plus son histoire, de vous la partager, car cette souffrance s’est transformée de façon positive, c’est en effet, le point de départ d’un spectacle aujourd’hui : Née le 8 mars 1977

Avant de plonger dans le récit de cet enfer conjugal, Céline Ripoll raconte comment elle est devenue passeuse d’histoires en 2002, après avoir été designer.

Musique libre de droits Amaski Night détective, Luca Francini solitude et glossy de Coma média.

@Isabelle Wagner créatrice et autrice de la collection Podcast "Les balades d'Isa"


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Céline Ripoll

    C'est-à-dire, effectivement, je raconte des histoires, mais ce ne sont pas les miennes. Je viens rapporter ce que l'on m'a rapporté. J'arrive à faire le lien, notamment dans ce que l'on appelle le design. Le design de l'objet, designer un objet, c'est faire en sorte, c'est réfléchir à sa forme, tout en gardant la fonction, c'est réfléchir à, par exemple, quand on fait un design de voiture, réfléchir à ce qu'il n'y a pas de... de préhense avec le vent, etc. Eh bien, les histoires, c'est la même chose. Quand vous avez une histoire qui vous arrive, souvent la personne va la raconter. Elle va dire « Ah oui, mais parce que j'ai oublié de te dire qu'en fait, il y a ci, il y a ça. » Et il vous la raconte dans le désordre. C'est un kit. En tous les cas, dans le Pacifique, c'était souvent comme ça. Et donc, il faut la remonter et lui donner une forme pour qu'elle rentre dans celui qui écoute. Sans qu'à un moment, il se dise Qu'est-ce qu'elle a dit ? J'ai oublié ça. Il faut qu'elle rentre et qu'elle arrive au plus profond de son cœur, de son âme, de son être, pour qu'elle vienne lui apporter une réponse, quelque chose.

  • Isabelle Wagner

    2005, c'est le départ pour la Polynésie.

  • Céline Ripoll

    Oui, c'est mon premier voyage. En 2005, je pars trois mois dans le Pacifique. Je pars à la recherche d'une légende que j'ai entendue, la légende de Nico Rima, le guerrier au visage à moitié tatoué. Je pars collecter cette parole. J'ai un numéro de téléphone, le nom d'une famille. Et quand j'arrive à Tahiti, je les appelle pour pouvoir les interviewer. Sauf que ces gens-là ne connaissent pas cette histoire. Dommage Et on me dit mais qui a dit ça ? Qui t'a dit qu'on connaissait ? J'ai dit mais c'est Jean-Jacques en France qui m'a dit que vous étiez descendant de ce guerrier Ah Jean-Jacques, mais tu l'as cru Et les gens ont raccroché Et j'étais là pour trois mois Donc je pars d'île en île C'est comme ça que je pars sur les îles de la société Puis ensuite à Nuku Hiva, aux Marquises Où là les gens racontent jour et nuit des histoires. Et donc, je ne trouve pas la légende que je cherche, par contre, j'en entends des dizaines d'autres. Et quand je rentre après ces trois mois de collecte dans le Pacifique, je suis complètement bouleversée et ça vient chambouler tout mon être, mais aussi tout mon répertoire. Et je me demande ce que je vais bien pouvoir faire avec toutes ces histoires-là. Et là-dessus, Il va y avoir une autre rencontre qui fait que cette parole va être décisive et je vais raconter les histoires du Pacifique.

  • Isabelle Wagner

    Cette rencontre...

  • Céline Ripoll

    Cette rencontre, c'est avec une femme que j'avais rencontrée aux îles Marquises, qui s'appelle Déborah Kimitete. Son mari, Roho, Lucien Kimitete, a disparu dans un accident. Enfin, on ne sait pas. Il a disparu dans un avion qui a décollé, qui n'a jamais atterri. Deux ans auparavant. Et donc, cette femme, je la rencontre à Nuku Hiva, on parle. Et puis, je rentre en septembre, elle arrive en octobre. 2005, en France, elle me téléphone, elle me dit « Céline, je veux te voir. Je suis à Paris, je veux te voir. » Je prends un RER, je vais la voir, il devait être 9-10h du soir, je monte dans une voiture avec elle, elle me dit « Alors, qu'est-ce que tu fais de toutes les légendes qu'on t'a racontées ? » Je dis « Je ne fais rien, je cherche une histoire, Nikorima, je ne l'ai pas trouvée. » J'ai compris aussi ce que c'était, cette parole de ce peuple. cette colonie qui est la Polynésie. Je n'ai pas envie d'offenser en prenant une parole qui n'est pas celle de ma culture, qui n'est pas la mienne. Je n'ai pas envie d'offenser parce qu'en plus je vais me tromper, ce n'est pas ma culture. Et elle me dit quoi ? Elle me dit, l'offense, ce n'est pas de se tromper. L'offense, c'est de se taire alors que les vieux t'ont parlé. S'ils n'avaient pas voulu que tu saches, ils n'auraient pas ouvert leurs portes. Alors maintenant ? À la compte !

  • Isabelle Wagner

    Et là, la question se pose, comment ?

  • Céline Ripoll

    Exactement. Toujours beaucoup de chance. Je programme un premier spectacle, et au moment où je programme ce spectacle-là, j'avais fait tout ce qu'on fait, c'est-à-dire le travail de la structure, etc. Et je travaille là-dessus, et le matin de ce premier spectacle, Je décroche le téléphone et j'ai un message de ma mère qui est rentrée en urgence à l'hôpital deux jours auparavant, dans un état très critique. En fait, ça fait deux jours et je ne sais pas, là, au moment où je décroche, si elle est vivante ou pas. Donc j'appelle, elle a été opérée d'urgence, mais peu importe ça. J'arrive dans un état, à ce spectacle, j'arrive dans un état où je ne sais plus rien. Plus les noms, plus rien. Mais il faut jouer. Et au moment où je monte sur scène, mon corps se met à danser. Les danses que j'avais vues là-bas, sur place. Et en fait, je décide de suivre mon corps, puisque ces histoires étaient devenues comme des chorégraphies. Et je m'en sors, à peu près. Et je comprends que de raconter les histoires du Pacifique, pour moi, ça va d'abord passer par le corps. Et donc les histoires, je commence à les construire avec les rythmes, les rythmes que j'ai entendus sur place, avec les chants que j'ai appris, que j'ai enregistrés. Et puis je démarre sur des parlers chantés, des mots en langue, énormément. Et je joue et je m'amuse des noms de guerriers. des voyages, des forces, les hakas que l'on connaît, et puis d'autres choses plus douces. Je fais tout un mélange et je deviens effectivement...

  • Isabelle Wagner

    Passeuse d'histoires.

  • Céline Ripoll

    Passeuse de ces histoires-là. Je viens témoigner de ce que j'ai vu et de ce que j'ai senti là-bas.

  • Isabelle Wagner

    Comment vous vous êtes retrouvée à collaborer avec le musée du Quai Branly à Paris ? Comment ça s'est mis en place cette histoire et comment ce sens oratoire s'est donc libéré ?

  • Céline Ripoll

    Quand je reviens en septembre 2005 de ce premier voyage, je dois faire une restitution. Et je fais une restitution dans ma ville. J'habitais Joinville-le-Pont à l'époque, à côté de Paris. Je fais donc une restitution et j'invite deux, trois personnes. que j'avais rencontré, notamment les gens de la maison de Tahiti. Ces gens-là invitent d'autres personnes, qui invitent d'autres personnes, etc. On se retrouve, on est plus de 60, avec quasiment que des Polynésiens, curieux de voir qui est cette petite Française blonde, avec des cheveux jusqu'aux pieds, on finissait à l'époque, qui était partie jusqu'aux marquises, etc. Et dans l'équipe, enfin dans les gens qui étaient là, il y avait quelqu'un qui préparait l'inauguration d'un musée. Et donc il me demande, quelques mois après, si je veux intégrer l'équipe du musée du Quai Branly. Ma fonction sera de faire découvrir les objets exposés à travers des légendes. Et c'est là que je construis toute une manière de raconter et d'intégrer à l'intérieur des histoires les objets qui sont derrière moi dans les vitrines. Et je me nourris, alors là je fais des rencontres extraordinaires, d'ethnologues, mais aussi d'artistes de différentes îles du Pacifique, qui viennent me raconter leur version de tel mythe ou de tel autre, où tu vois cette sculpture, tu vois le coquillage, en fait ça veut dire ça, parce que chez nous, en langue, blablabla. Et j'apprends, et je mixe tout ça dans les histoires, pour que le public puisse avoir un autre regard sur les objets. un autre regard aussi sur les peuples dont on parle. Et le musée du Quai Branly, qui va avoir bientôt 20 ans, initie aussi toute cette révolution où on met en avant les peuples depuis le point de vue du peuple en question.

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