Manuele Fior Auteur, Illustrateur de BD, en Exposition à Bordeaux jusqu'au 23 octobre cover
Manuele Fior Auteur, Illustrateur de BD, en Exposition à Bordeaux jusqu'au 23 octobre cover
Les balades d'Isa

Manuele Fior Auteur, Illustrateur de BD, en Exposition à Bordeaux jusqu'au 23 octobre

Manuele Fior Auteur, Illustrateur de BD, en Exposition à Bordeaux jusqu'au 23 octobre

29min |15/09/2024|

27

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Manuele Fior Auteur, Illustrateur de BD, en Exposition à Bordeaux jusqu'au 23 octobre cover
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Les balades d'Isa

Manuele Fior Auteur, Illustrateur de BD, en Exposition à Bordeaux jusqu'au 23 octobre

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29min |15/09/2024|

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Description

Ancien architecte, l’auteur italien Manuele Fior transforme notre réel en images alchimiques et sensibles, pour tisser depuis 20 ans une œuvre fascinante et majeure en bande dessinée. A l'occasion du Festival Gribouillis, son art s'expose à la Bibilothèque Mériadeck Bordeaux jusqu'au 23 octobre. Allez voir cette succession de planches, elles racontent le talent de cet homme discret, voyageur, et amateur de cinéma. Je vous invite à déambuler avec nous pendant une demie heure dans cet espace d'exposition. Ce fut un réel plaisir, une bulle où les récits dansaient autour des dessins. Merci pour cette belle rencontre enrichissante.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Manuel Fjord.

  • Speaker #1

    Fjord.

  • Speaker #0

    C'est la bonne prononciation ?

  • Speaker #1

    Oui, j'espère.

  • Speaker #0

    Donc vous étiez ancien architecte et depuis 20 ans maintenant vous êtes dans la BD. Et pourquoi ?

  • Speaker #1

    Parce que la BD c'était ma toute première passion. Oui. Et comme on peut voir, j'ai commencé très très vite à être malade.

  • Speaker #0

    Malade c'est-à-dire ?

  • Speaker #1

    Malade de cette forme d'art et de la bande dessinée. C'est une maladie qu'on attrape tout petit. Mais mes parents n'étaient pas d'accord. J'avais une famille assez mauvaise, j'étais pilote de chasse, militaire, comme ça. Je n'ai jamais fait mes études d'art. Et l'architecture, c'était pour eux un compromis assez raisonnable pour moi pour faire une carrière comme ça. Mais dès que je me suis diplômé, j'ai travaillé un petit peu. peu et puis je suis presque spontanément revenu à la bande dessinée.

  • Speaker #0

    Et ça c'est vous tout ça ?

  • Speaker #1

    C'est des cahiers oui c'est moi. J'ai rempli des cahiers comme ça de maths, de histoire.

  • Speaker #0

    Oui mais vous aviez quel âge quand vous avez dessiné ?

  • Speaker #1

    J'avais 7-8 ans je pense.

  • Speaker #0

    Je crois reconnaître Goldorak ?

  • Speaker #1

    Ouais ouais c'était à l'époque l'invasion des animés japonais même en Italie. D'ailleurs, ils étaient achetés à la France. La France avait acheté Goldorare et nous on a acheté à la France. Du coup, on partage le même, comment dire, univers.

  • Speaker #0

    Oui. Donc ça, c'était quand vous étiez gamin et vous êtes quand même devenu architecte. Parce que les parents ne voulaient pas que vous alliez dans ce monde.

  • Speaker #1

    Non, ça c'était pas l'art chez moi. C'était pas quelque chose d'envisageable. Il y avait des personnes de la famille et puis voilà, j'avais une vision un peu carrée, disons. Mais c'est vrai que ça m'a toujours resté une grande passion pour la bande dessinée, pour le dessin libre. Et dès que dans les années 2000, en 1998, je suis parti de l'Italie, je suis allé vivre à Berlin, d'un côté Berlin, et je recommençais à faire de la bande dessinée. C'était aussi l'époque, les années 2000, où ça reprenait en Italie. pour un discours sur le roman graphique. Même en France, on avait fait pas mal d'expériences avec l'association de romans graphiques qui avait un esprit un peu nouveau pour moi. Et du coup, ça m'a donné un vivre vraiment de vie plongée. Et là, mon tout premier livre, ça s'appelle, je crois, c'est l'histoire d'un Italien qui vit son dernière nuit à Berlin avant de venir en Italie. C'est l'architecte. Du coup, j'ai mélangé des choses un peu autobiographiques. Après, j'ai vraiment... quitter l'automographie mais je recommençais un peu comme ça à travers de moi. Donc là,

  • Speaker #0

    ce sont des planches en noir et blanc ? Oui. Il n'y a pas de couleur du tout dans ce… Non,

  • Speaker #1

    non, non, non.

  • Speaker #0

    Ceci là en fait. D'accord. Et pourquoi le noir et blanc au début comme ça ?

  • Speaker #1

    Parce que c'est un peu l'ABC de la bande dessinée, je voulais… en recommençant à faire la bande dessinée professionnellement, je recommençais de la base, j'ajoutais une couleur après… Le rouge. Le rouge et puis je… Comme pour moi la couleur c'est assez fondamental, mais en façon de raconter les histoires, je me suis dit que j'allais quand même introduire la couleur d'une façon assez structurelle.

  • Speaker #0

    Le rouge c'est une grande signification quand même.

  • Speaker #1

    C'est un espace qui mélangeait aussi une histoire mythologique de Icarus. Du coup le rouge noir et blanc c'était aussi, vous voyez, à Knossos il y avait... des fresques qui étaient avec le rouge, le noir et le blanc, ça rappelait un peu ça.

  • Speaker #0

    Donc là vous étiez plus du tout architecte ou vous étiez encore dans la fabrication ?

  • Speaker #1

    Là à l'époque je faisais encore quelques boulots, c'était les premières années 2000, mais dès que je suis arrivé en 2007, j'ai complètement quitté, je n'ai pas essayé intégralement.

  • Speaker #0

    Et cette zone, mademoiselle Else ?

  • Speaker #1

    Ça donne mal ma zèle, c'est parce que c'est... Oui, oui, c'était un livre que j'ai fait avec... Au début avec Delco, qui m'avait demandé une adaptation. Moi, j'ai pris pas mal de temps pour chercher quelque chose que j'étais convaincu. Et finalement, j'ai lu ce petit livre de Schnitzer, qui est monologue d'intérieur magnifique, et je me suis dit, ah, c'est lui. Et d'ailleurs, ce livre, ça m'a impliqué tellement que je... Les thématiques qui sont traitées dans cette histoire-là, il revient... de temps en temps dans les livres. Quelles sont-elles ? Cet univers du début du siècle, la psychanalyse, la télépathie, même cette histoire de grand chantage sexuel qui finalement est contemporaine, même si c'est de 1923, il y a 5 ans. Il y a des choses qui me sont restées attachées. C'est une espèce aussi de... Tout le livre se tourne autour du corps de cette héroïne.

  • Speaker #0

    Et là on a vraiment des couleurs très pastelles et un peu violines. Là c'est un peu comme une photo je trouve.

  • Speaker #1

    Ouais ouais c'est une photo de l'époque un peu... Mais le livre commence avec un chromatisme très fort et peu à peu les couleurs... J'enlève un peu de couleur jusqu'à la fin, parce que finalement c'est une tragédie le livre, tout ce qui est resté, la dernière page vous voyez un peu là, presque à toutes les nuances. C'est comme si on avait une idée à chaque fois en couleur à la fois.

  • Speaker #0

    Mais vous faites tout, vous faites le dessin et l'adaptation de l'histoire.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui. Là l'histoire était de Schnitzler et je fais la scénarisation, l'adaptation.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui vous plaît dans cette façon de travailler ? Vous partez de l'adaptation, de la scénarisation du récit pour trouver ensuite vos dessins ou est-ce que vous imaginez tout de suite en lisant le récit ce que ça peut donner visuellement ?

  • Speaker #1

    Disons que là, j'imaginais tout de suite les atmosphères. Mais après, imaginer, ce n'est pas dessiner. Imaginer, c'est comme d'avoir un mirage. on dit ah j'ai vu, j'ai compris. Mais après pour traduire le mirage sur le papier il faut du temps et des expériences. Et là j'ai commencé deux ou trois fois par exemple avec la clé pour l'ouvrir. C'était aussi une clé très connotée à cette période de la fin du siècle. J'ai regardé Kim, Tchile, Popoche, tous ces dessinateurs qui avaient une grammaire très... défini et qui m'ont aidé. C'était la seule adaptation que j'ai faite de ce que je mange.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc après on arrive à votre période justement de création absolue avec vos propres histoires. Qu'est-ce qui vous a inspiré ensuite ? Et où étiez-vous ? À Paris encore ?

  • Speaker #1

    Oui, à Paris. Je commençais cette livre qui s'appelle Sont-ils qui me mettent au passé bronze ? qui est un livre faussement autobiographique, c'est-à-dire qui met en place toutes les villes où j'ai habité, travaillé, jusqu'à ce moment-là. C'est-à-dire l'Italie, la Norvège, avant d'arriver en France j'ai vécu en Norvège.

  • Speaker #0

    Venise,

  • Speaker #1

    sinon ? Venise après.

  • Speaker #0

    Après, ok, partons.

  • Speaker #1

    Et l'Afrique, l'Égypte. J'étais assistant à Pierre Parchelot dans l'Égypte. Et du coup, au lieu de raconter ma propre vie, j'ai pris trois personnages qui ont fait trois choses différentes, des choix différents. C'est dans mon rapport, ce que je fais. Pour faire une espèce d'expérience chimique, qu'est-ce que ça aurait passé si j'avais fait ça ? Alors, à l'une, je lui donne ça, à l'autre, je lui donne... Et les trois personnages sont devenus trois vies possibles que j'aurais pu faire. Et finalement, c'est une histoire de... deux garçons et une fille, jouent le gym.

  • Speaker #0

    Le cinéaste français,

  • Speaker #1

    ce que vous comptez là,

  • Speaker #0

    un peu,

  • Speaker #1

    non ? Le livre prend les moments clés de plus ou moins 30 ans, quand ils sont très très jeunes, et après, ils prennent des autres moments, parce qu'ils vont dans des parcours différents, et après, ils le reprennent 30 ans après, quand ils se rencontrent dans un bizarre rendez-vous et... voilà 30 ans après et où toutes les dynamiques finalement deviennent claires de ce triangle amoureux d'où vous me citez Truffaut oui ok je comprends mieux mais

  • Speaker #0

    alors vous êtes où dans ce scénario dans ces trois personnages je suis dans tous les trois ah bon mais c'était aussi une expérience pour moi dans les moments où on a peur

  • Speaker #1

    ta propre vie balance dans une direction, on jette cette peur sur un personnage. Et on lui fait faire des choses peut-être que tu n'aurais jamais fait. Au contraire, on le fait encore plus timide que toi, encore plus renfermé que toi. Tu vois, comme les trois choses différentes, c'est vraiment un jeu de rôle presque psychologique. Tu mets une partie de toi, un petit goutte de toi dans chaque personnage. Mais après, si un personnage est une femme, peut-être la réaction est différente.

  • Speaker #0

    Je vois que ce sont des planches, donc c'est vraiment les planches de travail avant que l'ouvrage ne paraisse. Oui, oui. Donc, c'est quoi comme technique ? Parce que c'est de l'aquarelle ?

  • Speaker #1

    Là, c'est de l'acrylique liquide.

  • Speaker #0

    De l'acrylique liquide, ok.

  • Speaker #1

    C'est un peu comme l'aquarelle, mais c'est un peu plus résistant. D'accord. Mais j'ai changé pas mal, surtout dans les premières années de technique. Oui. Ces pages-là, elles sont assez... Le dessin est assez grossière, mais à mesure que l'idée est un peu plus fine, le dessin est toujours un reflet des périodes de la vie. Il y a des moments de la vie où tu es fine, et il y a des périodes de la vie où on détruit des choses, et le dessin, je trouve, quand on le fait tout le temps, chaque jour, c'est comme un sismographe, c'est comme un bon...

  • Speaker #0

    c'est le prolongement de ce qu'on est. Oui. Donc forcément, ça peut changer.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    oui. Avec l'humeur.

  • Speaker #1

    C'est un bon témoignage de ce qu'on est. Ça. Et c'est correct toujours. Oui. Le voir.

  • Speaker #0

    Il y a combien de tomes sur cette histoire à trois ?

  • Speaker #1

    Il y a combien de ?

  • Speaker #0

    De tomes ? Il y a juste un tome. Il y a juste un tome pour raconter tout ça ? Oui. C'est foisonnant. Ensuite, c'est quoi la période ? On quitte Berlin, on quitte... l'Egypte, tout ça.

  • Speaker #1

    Comme je vous ai expliqué, il n'y a pas vraiment de chronologie. Il y a comme des chapitres. Là, j'ai illustré la littérature parce qu'entre-temps, j'ai fait beaucoup d'illustrations à côté de la bande dessinée. Et j'ai eu la chance d'illustrer aussi des... Là, c'est Romain Garry, La vie devant soi, par exemple, qui a été proposé par Egalimain ou encore Dickens, ou Hulman. Et c'est du coup... coup plusieurs regards sur mon travail. Après l'illustration, c'est toujours, comment dire, quelque chose pour affiner des techniques qui seront mises dans la bande dessinée par exemple. Toutes ces choses sont entremêlées, c'est pour ça aussi qu'on voulait faire une expo pas, comment dire, pas trop didactique, chronologique, mais montrer comme tout ça. L'esprit passe entre les travaux et les choses.

  • Speaker #0

    Alors le dessin, il est accessible. Ça s'adresse à qui en principe ? Ça s'adresse plus aux adultes ?

  • Speaker #1

    Moi je ne pense jamais à qui s'adresse le dessin. J'essaie de faire des beaux dessins. Moi-même quand j'étais enfant, je regardais des livres qui n'étaient pas faits pour les enfants, avec de la violence, de la danse, ça me plaisait beaucoup. Mais tu vois que... Je n'ai jamais pensé... J'aime bien aussi terrifier les enfants, pourquoi pas ? Avec le chant de Noël, c'est bien de faire des choses qui ne font pas peur. Moi, j'avais une peur incroyable depuis l'an, par exemple. J'avais une édition illustrée, ça me faisait très, très peur. Ça m'a beaucoup marqué.

  • Speaker #0

    Et pourquoi ?

  • Speaker #1

    Parce que c'était une poupée de bois qui roule les yeux. Ça me faisait très, très peur.

  • Speaker #0

    c'est comme un clown en fait c'est Pinocchio pour vous c'est un espèce d'objet inanimé qui parle et là on est plus sur des dessins qui font peur justement parce que là on ne peut pas dire que ce soit très réjouissant c'est toujours le chant de Noël ça ?

  • Speaker #1

    ça c'est le chant de Noël c'est juste le papa puis on revient à la bande dessinée Le livre Célestia qui est un livre de science-fiction sur l'hélicoptère. L'entrevue, qui est un autre livre qui est paru dans Célestia Et les deux livres, ils ont noir et blanc. Oui,

  • Speaker #0

    on revient au noir et blanc, on revient vraiment au paradoxe. On a l'obscurité totale et on a des planches où on a l'impression qu'il fait très très chaud et que le soleil est à son firmement.

  • Speaker #1

    les livres ils partagent le même personnage héroïne féminin qui est Dora avec un nez ici ouais c'est un personnage qui est Je ne m'avais pas prévenu mais qui est sorti de nulle part et qui m'a beaucoup intrigué. C'est une gamine un peu folle et du coup on les a mis ensemble et là il y a plusieurs dessins.

  • Speaker #0

    Alors lesquels par exemple ? Alors là, ça me fait plus penser, moi, à une actrice de Pedro Almodovar.

  • Speaker #1

    Oui, peut-être.

  • Speaker #0

    Dora ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    On pourrait la croiser dans la vraie vie ?

  • Speaker #1

    Je l'ai croisée plusieurs fois. Ah oui ? Oui, oui. Je croise toujours les personnages que je dessine. Ah bon ? Oui, oui, oui.

  • Speaker #0

    Mais c'est-à-dire que c'est après que tu les dessines ou après ?

  • Speaker #1

    Après, après. C'est ça la magie. On ne s'inspire pas un personnage existant. Je le dessine et après je le rencontre. incroyable mais c'est toujours comme ça mais c'est un métier magique c'est un métier vraiment de magicien je suis convaincu de plus en plus j'ai rencontré ma copine on va dessiner avant ah bon il faut faire attention à ce qu'on dessine parce

  • Speaker #0

    qu'après ça devient réalité donc tous les célibataires qui écoutent ce podcast vont tenter de faire la même chose, dessiner une personne et peut-être que...

  • Speaker #1

    Il faut dessiner beaucoup.

  • Speaker #0

    Voilà, beaucoup ? Beaucoup.

  • Speaker #1

    Ah oui. Pas juste une fois. D'accord. Il faut dessiner toujours et alors la magie arrive.

  • Speaker #0

    Incroyable. Alors là, tout ce qu'on voit, c'est juste magnifique. Il faut vraiment prendre son temps pour voir les couleurs à chaque fois. C'est beau. Tous vos personnages, je pense que ce sont nos voisins. Oui.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Qu'on pourrait rencontrer. dans une ville, dans toutes les villes finalement.

  • Speaker #1

    Le dernier dessin que j'avais fait de Dora, j'étais fasciné par cette nez qui était grosse mais qui était très élégante. Et du coup, j'ai essayé de le suivre, de le dessiner de plusieurs points de vue. Et lui aussi, je ne sais pas, c'est un autre personnage, il s'appelle Raniero, il fait partie de l'histoire et on fait plusieurs essais et puis on arrive à un petit portrait. qui normalement nous regardent, ou bien même la position de l'épaule dans un... Ouais. Et j'ai l'impression de le connaître, même si je ne le connais pas. J'ai l'impression de l'avoir connu, de savoir comment il parle, de entendre le ton de sa voix, même les mouvements de ses mains aussi, il a les pantalons trop grands, je ne sais pas. Il y a un déclic qui me fait penser que ce personnage-là peut devenir un personnage... Réel. Réel, enfin réel dans la bande.

  • Speaker #0

    Sur le papier et puis ensuite...

  • Speaker #1

    Qui peut avoir un rôle, qui peut dire des choses intéressantes, faire des choses qui m'intéressent.

  • Speaker #0

    Mais alors il y a un mot qui est arrivé comme ça tout de suite au début de notre conversation, c'est le scénario. Est-ce que ce serait vraiment chouette pour vous que quelque chose apparaisse sur grand écran ? Parce que visiblement le cinéma c'est quand même une sorte d'aspiration.

  • Speaker #1

    l'histoire là il y a eu plusieurs essais de faire un film le dernier c'était assez abouti mais finalement il y avait le réalisateur comme ça et c'est finalement une histoire filmique mais après le projet s'est écoulé c'est la grosse D'abord une production italienne et après une production américaine. Mais je préfère après qu'il n'y ait pas de film si le film doit être pas abouti. Parce que c'est des histoires qui me sont très chères et des personnages aussi que j'ai envie de respecter.

  • Speaker #0

    Donc ce serait compliqué de trouver quelqu'un qui...

  • Speaker #1

    Ce serait possible. Je serais possible. les deux on l'avait déjà trouvé dans la production italienne et ils étaient d'ailleurs oui oui d'ailleurs oui c'était un acteur français c'était jean d'arroussin jean d'arroussin ah oui jean d'arroussin qui avait un peu ce visage moi il me fait penser à louis chédid le

  • Speaker #0

    chanteur ok il a un peu ce look là elle était une autre

  • Speaker #1

    une autrice italienne qui s'appelle Alba Rovacher. Mais voilà, après, c'est rien, c'est bien comme ça.

  • Speaker #0

    Un Italien à Paris, est-ce qu'un Italien qui se balade dans le monde, et je sais, de temps en temps à Bordeaux, pourrait finalement trouver un scénario ici ? dans cette vieille pierre, dans cette ville au bord de la Garonne, est-ce que c'est inspirant ou pas ?

  • Speaker #1

    Oui, mais moi je trouve qu'il faut vraiment connaître bien les choses pour faire naître une histoire. Souvent ça ne me suffit pas, genre une visite comme ça. C'est pour ça que Paris, là j'ai vécu 14 ans à Paris, et je n'avais jamais fait des histoires sur Paris, toujours des choses lointaines. Et puis là, c'était... pour un magasin italien, j'ai dû faire une espèce de reportage sur Paris. Alors, je racontais, au lieu de faire un reportage, une vieille histoire, un vieil souvenir que j'ai eu, genre un voyage scolaire que j'avais fait pendant le lycée avec cette enseignante de philosophie absolument détestable qui nous avait presque gâché la vacances. Et un peu en revanche, je lui fais faire une fin qui n'est pas très drôle mais ça m'a beaucoup plu faire ça parce que j'ai montré d'un côté toute cette partie, moi j'habitais longtemps à Paris à côté de Marché le plus dans le 18ème, c'est un quartier très populaire et j'aimais bien montrer cette éconger

  • Speaker #0

    Cette animation permanente.

  • Speaker #1

    Cette arrivée avec tous les clichés qu'on peut avoir sur la ville de Paris, cette clash en arrivant de cette école dans un quartier comme celui-là. Il y a un quartier un peu plus sale, non ? Oui,

  • Speaker #0

    oui. Avec les sex toys, oui. C'est sur l'image, je précise. Je ne le sors pas comme ça.

  • Speaker #1

    C'est une espèce de contradiction entre ce que les gens... et ce qui est ce qu'il donne et après ça moi je trouve qu'il ya un côté de paris que même même avec tous les contradictions il ya un côté de paris un camp corps qui en fascination pour les gens même pour ceux qui ont créé mon métier d'artiste qui est très attirante du coup j'avais envie de faire cette histoire mais voilà donc bordeaux pour la collaboration avec le musée d'orsay qui m'avait laissé les portes vertes même les portes derrière les salles ouvertes et là aussi j'ai inventé une histoire pour la vie de certains peintres qui ont qui sont affichés au musée, notamment des gars liés aux enfants. Et qui a mis dans les pages, pour la première fois, la technique de la gouache, comme je disais dans les autres pages, une technique de peinture, vu que je devais dessiner la peinture. D'accord.

  • Speaker #0

    Incroyable. 20 ans de bande dessinée. Là, on a des couleurs très flashy sur les planches suivantes qui font... quasiment la finalité de cette exposition. Déjà, ça passe très vite.

  • Speaker #1

    Il y a un truc à merveilleux dans le ciné qui s'appelle Hypericone. C'est une histoire qui se joue entre la Berlin des années 90 et l'Égypte, des endroits où j'ai vécu et où j'ai travaillé. Elle raconte l'histoire d'une fille qui, dans la Berlin des années 90, doit travailler en exposition. sur la découverte de la tombe de Tutankhamen. Il y a des allers-retours entre cette époque, l'époque il y a 100 ans quand la tombe a été découverte, le passé très très longtemps quand la tombe a été renfermée, une espèce de voyage dans le temps qui est finalement un peu, comment dire, peut-être la représentation de tout mon travail au sud de cet expo, un voyage des allers-retours dans le temps continuel.

  • Speaker #0

    J'ai plein de nuits, pourquoi il est décembre ?

  • Speaker #1

    C'est Sarah qui les a appelés comme ça parce que c'est des dessins que j'ai faits normalement quand j'étais terminé de dessiner. C'est-à-dire quand j'étais terminé de faire ma planche, parce que notre métier d'auteur de dessin est assez... comment dire... réglo quoi. C'est carré. Et du coup on a un planning assez respecté. Et parfois quand j'étais terminé de dessiner sur ma planche, je me mets sur des petits dessins comme ça. complètement impacté, comme une descente mais là on ne sait pas qu'est-ce qui sort, il sort des choses autant, je ne sais pas ça dépend du coup mais il y a des images récurrentes parfois et je me dis que peut-être ça c'est le début d'une nouvelle histoire.

  • Speaker #0

    D'une nouvelle histoire ? Et alors vous les gardez ?

  • Speaker #1

    Je les garde comme ça,

  • Speaker #0

    des paquets comme ça. Et est-ce que ça a déjà été le début d'une histoire ?

  • Speaker #1

    Ça commence.

  • Speaker #0

    Ah ! Bonjour madame. C'est l'écrivain ?

  • Speaker #1

    Oui, le dessinateur, oui. Oui,

  • Speaker #0

    c'est très bien, enchantée parce que tout à l'heure je suis venue et vous êtes aussi occupé, mais le poti il ne me laisse pas là juste pour vous dire merci beaucoup. parce que je vais revenir pour bien lire. Merci. J'ai trop aimé.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    On a la chance de vous connaître et d'être ici, parce que c'est la première fois qu'ils font une exposition. Je vous vois, voilà.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, c'est gentil.

  • Speaker #0

    Vous avez fait ça ou vous avez fait d'autres choses ?

  • Speaker #1

    Là, il y a une grande partie de ce que j'ai fait.

  • Speaker #0

    Ah,

  • Speaker #1

    ça a fait beaucoup de défauts. C'est une grande partie. Après, c'est des petites parties de tout le livre, parce que c'est quelques planches.

  • Speaker #0

    Parce que toujours, je ne suis pas écrivain, mais j'adore, toujours il y avait l'écrivain, il a deux sens, sens propre pour lui-même et pour les autres. Est-ce que ça vous paraît, vous dites au public que ça c'est normal, mais votre...

  • Speaker #1

    Je ne sais pas, on commence en faisant les choses pour soi-même, mais après on fait des livres, du coup il doit être lu, et on s'affiche un peu de plus en plus à ça. Super. Merci.

  • Speaker #0

    Alors, est-ce qu'il y a des enfants dans vos histoires ? Parce que là, c'est une personne qui adore votre travail. Est-ce qu'il y a des enfants parfois dans les histoires ? Parce que je n'en ai pas eu beaucoup.

  • Speaker #1

    Il y a des enfants, pas dans cette histoire-là. Il y a un enfant, il y a un enfant de l'autre côté, ouais. Il n'y a pas tant que ça. Pas tant que ça. Pas juste dans le chalest, il y a un enfant qui a un rôle assez clé de guide. Il y a comme des enfants qui prend le relais des adultes. comme on imagine au futur, où il y a beaucoup d'adultes qui n'arrivent plus à comprendre ce qui s'est passé, où ils sont. Il y a comme une espèce de communauté d'enfants qui semble être plus lucide sur tout ce qui est en train de se passer.

  • Speaker #0

    On était juste en train de dire qu'il y a une histoire qui est peut-être en train de s'être, des petites images de ces dessins de nuit.

  • Speaker #1

    Peut-être, mais comme là je suis... Maintenant, on travaille sur mon prochain livre. C'est l'adaptation d'un livre français dont je ne peux pas encore vous donner le nom.

  • Speaker #0

    Ah, dommage.

  • Speaker #1

    Mais en même temps, voilà, ça c'est une activité comme de dessin automatique pour ressortir des choses, des ambiances.

  • Speaker #0

    Oui, c'est votre esprit qui se libère aussi de ce qu'il n'a pas pu mettre sur les planches peut-être.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. quand même quand on fait notre métier après c'est comme ça que chaque dessin ça doit être en fonction des œuvres publiées ou dans un livre et finalement je ne retrouve pas beaucoup de temps et de dessins qui sont vraiment libres juste pour être fait comme ça mais j'aime bien garder cet espace Avec tous ces voyages,

  • Speaker #0

    si on part par exemple dans la gastronomie, ce serait quoi le plat ? Gastronomie ? Oui.

  • Speaker #1

    À Venise, il y a un restaurant japonais qui ne semble pas du tout japonais, mais qui cuisine avec l'ancienne cuisine vénétienne. Et on fait ça en mélange. Et peut-être c'est ça mon truc préféré, le mélange total.

  • Speaker #0

    C'est curieux comme question. Mais souvent quand on voyage, on a comme ça des repères aussi. Et puis ce qu'il y a dans l'assiette, ça nous marque aussi finalement. Merci beaucoup Manuel Fior. Manuel et Fior. Manuel.

  • Speaker #1

    Merci à vous.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

Description

Ancien architecte, l’auteur italien Manuele Fior transforme notre réel en images alchimiques et sensibles, pour tisser depuis 20 ans une œuvre fascinante et majeure en bande dessinée. A l'occasion du Festival Gribouillis, son art s'expose à la Bibilothèque Mériadeck Bordeaux jusqu'au 23 octobre. Allez voir cette succession de planches, elles racontent le talent de cet homme discret, voyageur, et amateur de cinéma. Je vous invite à déambuler avec nous pendant une demie heure dans cet espace d'exposition. Ce fut un réel plaisir, une bulle où les récits dansaient autour des dessins. Merci pour cette belle rencontre enrichissante.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Manuel Fjord.

  • Speaker #1

    Fjord.

  • Speaker #0

    C'est la bonne prononciation ?

  • Speaker #1

    Oui, j'espère.

  • Speaker #0

    Donc vous étiez ancien architecte et depuis 20 ans maintenant vous êtes dans la BD. Et pourquoi ?

  • Speaker #1

    Parce que la BD c'était ma toute première passion. Oui. Et comme on peut voir, j'ai commencé très très vite à être malade.

  • Speaker #0

    Malade c'est-à-dire ?

  • Speaker #1

    Malade de cette forme d'art et de la bande dessinée. C'est une maladie qu'on attrape tout petit. Mais mes parents n'étaient pas d'accord. J'avais une famille assez mauvaise, j'étais pilote de chasse, militaire, comme ça. Je n'ai jamais fait mes études d'art. Et l'architecture, c'était pour eux un compromis assez raisonnable pour moi pour faire une carrière comme ça. Mais dès que je me suis diplômé, j'ai travaillé un petit peu. peu et puis je suis presque spontanément revenu à la bande dessinée.

  • Speaker #0

    Et ça c'est vous tout ça ?

  • Speaker #1

    C'est des cahiers oui c'est moi. J'ai rempli des cahiers comme ça de maths, de histoire.

  • Speaker #0

    Oui mais vous aviez quel âge quand vous avez dessiné ?

  • Speaker #1

    J'avais 7-8 ans je pense.

  • Speaker #0

    Je crois reconnaître Goldorak ?

  • Speaker #1

    Ouais ouais c'était à l'époque l'invasion des animés japonais même en Italie. D'ailleurs, ils étaient achetés à la France. La France avait acheté Goldorare et nous on a acheté à la France. Du coup, on partage le même, comment dire, univers.

  • Speaker #0

    Oui. Donc ça, c'était quand vous étiez gamin et vous êtes quand même devenu architecte. Parce que les parents ne voulaient pas que vous alliez dans ce monde.

  • Speaker #1

    Non, ça c'était pas l'art chez moi. C'était pas quelque chose d'envisageable. Il y avait des personnes de la famille et puis voilà, j'avais une vision un peu carrée, disons. Mais c'est vrai que ça m'a toujours resté une grande passion pour la bande dessinée, pour le dessin libre. Et dès que dans les années 2000, en 1998, je suis parti de l'Italie, je suis allé vivre à Berlin, d'un côté Berlin, et je recommençais à faire de la bande dessinée. C'était aussi l'époque, les années 2000, où ça reprenait en Italie. pour un discours sur le roman graphique. Même en France, on avait fait pas mal d'expériences avec l'association de romans graphiques qui avait un esprit un peu nouveau pour moi. Et du coup, ça m'a donné un vivre vraiment de vie plongée. Et là, mon tout premier livre, ça s'appelle, je crois, c'est l'histoire d'un Italien qui vit son dernière nuit à Berlin avant de venir en Italie. C'est l'architecte. Du coup, j'ai mélangé des choses un peu autobiographiques. Après, j'ai vraiment... quitter l'automographie mais je recommençais un peu comme ça à travers de moi. Donc là,

  • Speaker #0

    ce sont des planches en noir et blanc ? Oui. Il n'y a pas de couleur du tout dans ce… Non,

  • Speaker #1

    non, non, non.

  • Speaker #0

    Ceci là en fait. D'accord. Et pourquoi le noir et blanc au début comme ça ?

  • Speaker #1

    Parce que c'est un peu l'ABC de la bande dessinée, je voulais… en recommençant à faire la bande dessinée professionnellement, je recommençais de la base, j'ajoutais une couleur après… Le rouge. Le rouge et puis je… Comme pour moi la couleur c'est assez fondamental, mais en façon de raconter les histoires, je me suis dit que j'allais quand même introduire la couleur d'une façon assez structurelle.

  • Speaker #0

    Le rouge c'est une grande signification quand même.

  • Speaker #1

    C'est un espace qui mélangeait aussi une histoire mythologique de Icarus. Du coup le rouge noir et blanc c'était aussi, vous voyez, à Knossos il y avait... des fresques qui étaient avec le rouge, le noir et le blanc, ça rappelait un peu ça.

  • Speaker #0

    Donc là vous étiez plus du tout architecte ou vous étiez encore dans la fabrication ?

  • Speaker #1

    Là à l'époque je faisais encore quelques boulots, c'était les premières années 2000, mais dès que je suis arrivé en 2007, j'ai complètement quitté, je n'ai pas essayé intégralement.

  • Speaker #0

    Et cette zone, mademoiselle Else ?

  • Speaker #1

    Ça donne mal ma zèle, c'est parce que c'est... Oui, oui, c'était un livre que j'ai fait avec... Au début avec Delco, qui m'avait demandé une adaptation. Moi, j'ai pris pas mal de temps pour chercher quelque chose que j'étais convaincu. Et finalement, j'ai lu ce petit livre de Schnitzer, qui est monologue d'intérieur magnifique, et je me suis dit, ah, c'est lui. Et d'ailleurs, ce livre, ça m'a impliqué tellement que je... Les thématiques qui sont traitées dans cette histoire-là, il revient... de temps en temps dans les livres. Quelles sont-elles ? Cet univers du début du siècle, la psychanalyse, la télépathie, même cette histoire de grand chantage sexuel qui finalement est contemporaine, même si c'est de 1923, il y a 5 ans. Il y a des choses qui me sont restées attachées. C'est une espèce aussi de... Tout le livre se tourne autour du corps de cette héroïne.

  • Speaker #0

    Et là on a vraiment des couleurs très pastelles et un peu violines. Là c'est un peu comme une photo je trouve.

  • Speaker #1

    Ouais ouais c'est une photo de l'époque un peu... Mais le livre commence avec un chromatisme très fort et peu à peu les couleurs... J'enlève un peu de couleur jusqu'à la fin, parce que finalement c'est une tragédie le livre, tout ce qui est resté, la dernière page vous voyez un peu là, presque à toutes les nuances. C'est comme si on avait une idée à chaque fois en couleur à la fois.

  • Speaker #0

    Mais vous faites tout, vous faites le dessin et l'adaptation de l'histoire.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui. Là l'histoire était de Schnitzler et je fais la scénarisation, l'adaptation.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui vous plaît dans cette façon de travailler ? Vous partez de l'adaptation, de la scénarisation du récit pour trouver ensuite vos dessins ou est-ce que vous imaginez tout de suite en lisant le récit ce que ça peut donner visuellement ?

  • Speaker #1

    Disons que là, j'imaginais tout de suite les atmosphères. Mais après, imaginer, ce n'est pas dessiner. Imaginer, c'est comme d'avoir un mirage. on dit ah j'ai vu, j'ai compris. Mais après pour traduire le mirage sur le papier il faut du temps et des expériences. Et là j'ai commencé deux ou trois fois par exemple avec la clé pour l'ouvrir. C'était aussi une clé très connotée à cette période de la fin du siècle. J'ai regardé Kim, Tchile, Popoche, tous ces dessinateurs qui avaient une grammaire très... défini et qui m'ont aidé. C'était la seule adaptation que j'ai faite de ce que je mange.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc après on arrive à votre période justement de création absolue avec vos propres histoires. Qu'est-ce qui vous a inspiré ensuite ? Et où étiez-vous ? À Paris encore ?

  • Speaker #1

    Oui, à Paris. Je commençais cette livre qui s'appelle Sont-ils qui me mettent au passé bronze ? qui est un livre faussement autobiographique, c'est-à-dire qui met en place toutes les villes où j'ai habité, travaillé, jusqu'à ce moment-là. C'est-à-dire l'Italie, la Norvège, avant d'arriver en France j'ai vécu en Norvège.

  • Speaker #0

    Venise,

  • Speaker #1

    sinon ? Venise après.

  • Speaker #0

    Après, ok, partons.

  • Speaker #1

    Et l'Afrique, l'Égypte. J'étais assistant à Pierre Parchelot dans l'Égypte. Et du coup, au lieu de raconter ma propre vie, j'ai pris trois personnages qui ont fait trois choses différentes, des choix différents. C'est dans mon rapport, ce que je fais. Pour faire une espèce d'expérience chimique, qu'est-ce que ça aurait passé si j'avais fait ça ? Alors, à l'une, je lui donne ça, à l'autre, je lui donne... Et les trois personnages sont devenus trois vies possibles que j'aurais pu faire. Et finalement, c'est une histoire de... deux garçons et une fille, jouent le gym.

  • Speaker #0

    Le cinéaste français,

  • Speaker #1

    ce que vous comptez là,

  • Speaker #0

    un peu,

  • Speaker #1

    non ? Le livre prend les moments clés de plus ou moins 30 ans, quand ils sont très très jeunes, et après, ils prennent des autres moments, parce qu'ils vont dans des parcours différents, et après, ils le reprennent 30 ans après, quand ils se rencontrent dans un bizarre rendez-vous et... voilà 30 ans après et où toutes les dynamiques finalement deviennent claires de ce triangle amoureux d'où vous me citez Truffaut oui ok je comprends mieux mais

  • Speaker #0

    alors vous êtes où dans ce scénario dans ces trois personnages je suis dans tous les trois ah bon mais c'était aussi une expérience pour moi dans les moments où on a peur

  • Speaker #1

    ta propre vie balance dans une direction, on jette cette peur sur un personnage. Et on lui fait faire des choses peut-être que tu n'aurais jamais fait. Au contraire, on le fait encore plus timide que toi, encore plus renfermé que toi. Tu vois, comme les trois choses différentes, c'est vraiment un jeu de rôle presque psychologique. Tu mets une partie de toi, un petit goutte de toi dans chaque personnage. Mais après, si un personnage est une femme, peut-être la réaction est différente.

  • Speaker #0

    Je vois que ce sont des planches, donc c'est vraiment les planches de travail avant que l'ouvrage ne paraisse. Oui, oui. Donc, c'est quoi comme technique ? Parce que c'est de l'aquarelle ?

  • Speaker #1

    Là, c'est de l'acrylique liquide.

  • Speaker #0

    De l'acrylique liquide, ok.

  • Speaker #1

    C'est un peu comme l'aquarelle, mais c'est un peu plus résistant. D'accord. Mais j'ai changé pas mal, surtout dans les premières années de technique. Oui. Ces pages-là, elles sont assez... Le dessin est assez grossière, mais à mesure que l'idée est un peu plus fine, le dessin est toujours un reflet des périodes de la vie. Il y a des moments de la vie où tu es fine, et il y a des périodes de la vie où on détruit des choses, et le dessin, je trouve, quand on le fait tout le temps, chaque jour, c'est comme un sismographe, c'est comme un bon...

  • Speaker #0

    c'est le prolongement de ce qu'on est. Oui. Donc forcément, ça peut changer.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    oui. Avec l'humeur.

  • Speaker #1

    C'est un bon témoignage de ce qu'on est. Ça. Et c'est correct toujours. Oui. Le voir.

  • Speaker #0

    Il y a combien de tomes sur cette histoire à trois ?

  • Speaker #1

    Il y a combien de ?

  • Speaker #0

    De tomes ? Il y a juste un tome. Il y a juste un tome pour raconter tout ça ? Oui. C'est foisonnant. Ensuite, c'est quoi la période ? On quitte Berlin, on quitte... l'Egypte, tout ça.

  • Speaker #1

    Comme je vous ai expliqué, il n'y a pas vraiment de chronologie. Il y a comme des chapitres. Là, j'ai illustré la littérature parce qu'entre-temps, j'ai fait beaucoup d'illustrations à côté de la bande dessinée. Et j'ai eu la chance d'illustrer aussi des... Là, c'est Romain Garry, La vie devant soi, par exemple, qui a été proposé par Egalimain ou encore Dickens, ou Hulman. Et c'est du coup... coup plusieurs regards sur mon travail. Après l'illustration, c'est toujours, comment dire, quelque chose pour affiner des techniques qui seront mises dans la bande dessinée par exemple. Toutes ces choses sont entremêlées, c'est pour ça aussi qu'on voulait faire une expo pas, comment dire, pas trop didactique, chronologique, mais montrer comme tout ça. L'esprit passe entre les travaux et les choses.

  • Speaker #0

    Alors le dessin, il est accessible. Ça s'adresse à qui en principe ? Ça s'adresse plus aux adultes ?

  • Speaker #1

    Moi je ne pense jamais à qui s'adresse le dessin. J'essaie de faire des beaux dessins. Moi-même quand j'étais enfant, je regardais des livres qui n'étaient pas faits pour les enfants, avec de la violence, de la danse, ça me plaisait beaucoup. Mais tu vois que... Je n'ai jamais pensé... J'aime bien aussi terrifier les enfants, pourquoi pas ? Avec le chant de Noël, c'est bien de faire des choses qui ne font pas peur. Moi, j'avais une peur incroyable depuis l'an, par exemple. J'avais une édition illustrée, ça me faisait très, très peur. Ça m'a beaucoup marqué.

  • Speaker #0

    Et pourquoi ?

  • Speaker #1

    Parce que c'était une poupée de bois qui roule les yeux. Ça me faisait très, très peur.

  • Speaker #0

    c'est comme un clown en fait c'est Pinocchio pour vous c'est un espèce d'objet inanimé qui parle et là on est plus sur des dessins qui font peur justement parce que là on ne peut pas dire que ce soit très réjouissant c'est toujours le chant de Noël ça ?

  • Speaker #1

    ça c'est le chant de Noël c'est juste le papa puis on revient à la bande dessinée Le livre Célestia qui est un livre de science-fiction sur l'hélicoptère. L'entrevue, qui est un autre livre qui est paru dans Célestia Et les deux livres, ils ont noir et blanc. Oui,

  • Speaker #0

    on revient au noir et blanc, on revient vraiment au paradoxe. On a l'obscurité totale et on a des planches où on a l'impression qu'il fait très très chaud et que le soleil est à son firmement.

  • Speaker #1

    les livres ils partagent le même personnage héroïne féminin qui est Dora avec un nez ici ouais c'est un personnage qui est Je ne m'avais pas prévenu mais qui est sorti de nulle part et qui m'a beaucoup intrigué. C'est une gamine un peu folle et du coup on les a mis ensemble et là il y a plusieurs dessins.

  • Speaker #0

    Alors lesquels par exemple ? Alors là, ça me fait plus penser, moi, à une actrice de Pedro Almodovar.

  • Speaker #1

    Oui, peut-être.

  • Speaker #0

    Dora ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    On pourrait la croiser dans la vraie vie ?

  • Speaker #1

    Je l'ai croisée plusieurs fois. Ah oui ? Oui, oui. Je croise toujours les personnages que je dessine. Ah bon ? Oui, oui, oui.

  • Speaker #0

    Mais c'est-à-dire que c'est après que tu les dessines ou après ?

  • Speaker #1

    Après, après. C'est ça la magie. On ne s'inspire pas un personnage existant. Je le dessine et après je le rencontre. incroyable mais c'est toujours comme ça mais c'est un métier magique c'est un métier vraiment de magicien je suis convaincu de plus en plus j'ai rencontré ma copine on va dessiner avant ah bon il faut faire attention à ce qu'on dessine parce

  • Speaker #0

    qu'après ça devient réalité donc tous les célibataires qui écoutent ce podcast vont tenter de faire la même chose, dessiner une personne et peut-être que...

  • Speaker #1

    Il faut dessiner beaucoup.

  • Speaker #0

    Voilà, beaucoup ? Beaucoup.

  • Speaker #1

    Ah oui. Pas juste une fois. D'accord. Il faut dessiner toujours et alors la magie arrive.

  • Speaker #0

    Incroyable. Alors là, tout ce qu'on voit, c'est juste magnifique. Il faut vraiment prendre son temps pour voir les couleurs à chaque fois. C'est beau. Tous vos personnages, je pense que ce sont nos voisins. Oui.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Qu'on pourrait rencontrer. dans une ville, dans toutes les villes finalement.

  • Speaker #1

    Le dernier dessin que j'avais fait de Dora, j'étais fasciné par cette nez qui était grosse mais qui était très élégante. Et du coup, j'ai essayé de le suivre, de le dessiner de plusieurs points de vue. Et lui aussi, je ne sais pas, c'est un autre personnage, il s'appelle Raniero, il fait partie de l'histoire et on fait plusieurs essais et puis on arrive à un petit portrait. qui normalement nous regardent, ou bien même la position de l'épaule dans un... Ouais. Et j'ai l'impression de le connaître, même si je ne le connais pas. J'ai l'impression de l'avoir connu, de savoir comment il parle, de entendre le ton de sa voix, même les mouvements de ses mains aussi, il a les pantalons trop grands, je ne sais pas. Il y a un déclic qui me fait penser que ce personnage-là peut devenir un personnage... Réel. Réel, enfin réel dans la bande.

  • Speaker #0

    Sur le papier et puis ensuite...

  • Speaker #1

    Qui peut avoir un rôle, qui peut dire des choses intéressantes, faire des choses qui m'intéressent.

  • Speaker #0

    Mais alors il y a un mot qui est arrivé comme ça tout de suite au début de notre conversation, c'est le scénario. Est-ce que ce serait vraiment chouette pour vous que quelque chose apparaisse sur grand écran ? Parce que visiblement le cinéma c'est quand même une sorte d'aspiration.

  • Speaker #1

    l'histoire là il y a eu plusieurs essais de faire un film le dernier c'était assez abouti mais finalement il y avait le réalisateur comme ça et c'est finalement une histoire filmique mais après le projet s'est écoulé c'est la grosse D'abord une production italienne et après une production américaine. Mais je préfère après qu'il n'y ait pas de film si le film doit être pas abouti. Parce que c'est des histoires qui me sont très chères et des personnages aussi que j'ai envie de respecter.

  • Speaker #0

    Donc ce serait compliqué de trouver quelqu'un qui...

  • Speaker #1

    Ce serait possible. Je serais possible. les deux on l'avait déjà trouvé dans la production italienne et ils étaient d'ailleurs oui oui d'ailleurs oui c'était un acteur français c'était jean d'arroussin jean d'arroussin ah oui jean d'arroussin qui avait un peu ce visage moi il me fait penser à louis chédid le

  • Speaker #0

    chanteur ok il a un peu ce look là elle était une autre

  • Speaker #1

    une autrice italienne qui s'appelle Alba Rovacher. Mais voilà, après, c'est rien, c'est bien comme ça.

  • Speaker #0

    Un Italien à Paris, est-ce qu'un Italien qui se balade dans le monde, et je sais, de temps en temps à Bordeaux, pourrait finalement trouver un scénario ici ? dans cette vieille pierre, dans cette ville au bord de la Garonne, est-ce que c'est inspirant ou pas ?

  • Speaker #1

    Oui, mais moi je trouve qu'il faut vraiment connaître bien les choses pour faire naître une histoire. Souvent ça ne me suffit pas, genre une visite comme ça. C'est pour ça que Paris, là j'ai vécu 14 ans à Paris, et je n'avais jamais fait des histoires sur Paris, toujours des choses lointaines. Et puis là, c'était... pour un magasin italien, j'ai dû faire une espèce de reportage sur Paris. Alors, je racontais, au lieu de faire un reportage, une vieille histoire, un vieil souvenir que j'ai eu, genre un voyage scolaire que j'avais fait pendant le lycée avec cette enseignante de philosophie absolument détestable qui nous avait presque gâché la vacances. Et un peu en revanche, je lui fais faire une fin qui n'est pas très drôle mais ça m'a beaucoup plu faire ça parce que j'ai montré d'un côté toute cette partie, moi j'habitais longtemps à Paris à côté de Marché le plus dans le 18ème, c'est un quartier très populaire et j'aimais bien montrer cette éconger

  • Speaker #0

    Cette animation permanente.

  • Speaker #1

    Cette arrivée avec tous les clichés qu'on peut avoir sur la ville de Paris, cette clash en arrivant de cette école dans un quartier comme celui-là. Il y a un quartier un peu plus sale, non ? Oui,

  • Speaker #0

    oui. Avec les sex toys, oui. C'est sur l'image, je précise. Je ne le sors pas comme ça.

  • Speaker #1

    C'est une espèce de contradiction entre ce que les gens... et ce qui est ce qu'il donne et après ça moi je trouve qu'il ya un côté de paris que même même avec tous les contradictions il ya un côté de paris un camp corps qui en fascination pour les gens même pour ceux qui ont créé mon métier d'artiste qui est très attirante du coup j'avais envie de faire cette histoire mais voilà donc bordeaux pour la collaboration avec le musée d'orsay qui m'avait laissé les portes vertes même les portes derrière les salles ouvertes et là aussi j'ai inventé une histoire pour la vie de certains peintres qui ont qui sont affichés au musée, notamment des gars liés aux enfants. Et qui a mis dans les pages, pour la première fois, la technique de la gouache, comme je disais dans les autres pages, une technique de peinture, vu que je devais dessiner la peinture. D'accord.

  • Speaker #0

    Incroyable. 20 ans de bande dessinée. Là, on a des couleurs très flashy sur les planches suivantes qui font... quasiment la finalité de cette exposition. Déjà, ça passe très vite.

  • Speaker #1

    Il y a un truc à merveilleux dans le ciné qui s'appelle Hypericone. C'est une histoire qui se joue entre la Berlin des années 90 et l'Égypte, des endroits où j'ai vécu et où j'ai travaillé. Elle raconte l'histoire d'une fille qui, dans la Berlin des années 90, doit travailler en exposition. sur la découverte de la tombe de Tutankhamen. Il y a des allers-retours entre cette époque, l'époque il y a 100 ans quand la tombe a été découverte, le passé très très longtemps quand la tombe a été renfermée, une espèce de voyage dans le temps qui est finalement un peu, comment dire, peut-être la représentation de tout mon travail au sud de cet expo, un voyage des allers-retours dans le temps continuel.

  • Speaker #0

    J'ai plein de nuits, pourquoi il est décembre ?

  • Speaker #1

    C'est Sarah qui les a appelés comme ça parce que c'est des dessins que j'ai faits normalement quand j'étais terminé de dessiner. C'est-à-dire quand j'étais terminé de faire ma planche, parce que notre métier d'auteur de dessin est assez... comment dire... réglo quoi. C'est carré. Et du coup on a un planning assez respecté. Et parfois quand j'étais terminé de dessiner sur ma planche, je me mets sur des petits dessins comme ça. complètement impacté, comme une descente mais là on ne sait pas qu'est-ce qui sort, il sort des choses autant, je ne sais pas ça dépend du coup mais il y a des images récurrentes parfois et je me dis que peut-être ça c'est le début d'une nouvelle histoire.

  • Speaker #0

    D'une nouvelle histoire ? Et alors vous les gardez ?

  • Speaker #1

    Je les garde comme ça,

  • Speaker #0

    des paquets comme ça. Et est-ce que ça a déjà été le début d'une histoire ?

  • Speaker #1

    Ça commence.

  • Speaker #0

    Ah ! Bonjour madame. C'est l'écrivain ?

  • Speaker #1

    Oui, le dessinateur, oui. Oui,

  • Speaker #0

    c'est très bien, enchantée parce que tout à l'heure je suis venue et vous êtes aussi occupé, mais le poti il ne me laisse pas là juste pour vous dire merci beaucoup. parce que je vais revenir pour bien lire. Merci. J'ai trop aimé.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    On a la chance de vous connaître et d'être ici, parce que c'est la première fois qu'ils font une exposition. Je vous vois, voilà.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, c'est gentil.

  • Speaker #0

    Vous avez fait ça ou vous avez fait d'autres choses ?

  • Speaker #1

    Là, il y a une grande partie de ce que j'ai fait.

  • Speaker #0

    Ah,

  • Speaker #1

    ça a fait beaucoup de défauts. C'est une grande partie. Après, c'est des petites parties de tout le livre, parce que c'est quelques planches.

  • Speaker #0

    Parce que toujours, je ne suis pas écrivain, mais j'adore, toujours il y avait l'écrivain, il a deux sens, sens propre pour lui-même et pour les autres. Est-ce que ça vous paraît, vous dites au public que ça c'est normal, mais votre...

  • Speaker #1

    Je ne sais pas, on commence en faisant les choses pour soi-même, mais après on fait des livres, du coup il doit être lu, et on s'affiche un peu de plus en plus à ça. Super. Merci.

  • Speaker #0

    Alors, est-ce qu'il y a des enfants dans vos histoires ? Parce que là, c'est une personne qui adore votre travail. Est-ce qu'il y a des enfants parfois dans les histoires ? Parce que je n'en ai pas eu beaucoup.

  • Speaker #1

    Il y a des enfants, pas dans cette histoire-là. Il y a un enfant, il y a un enfant de l'autre côté, ouais. Il n'y a pas tant que ça. Pas tant que ça. Pas juste dans le chalest, il y a un enfant qui a un rôle assez clé de guide. Il y a comme des enfants qui prend le relais des adultes. comme on imagine au futur, où il y a beaucoup d'adultes qui n'arrivent plus à comprendre ce qui s'est passé, où ils sont. Il y a comme une espèce de communauté d'enfants qui semble être plus lucide sur tout ce qui est en train de se passer.

  • Speaker #0

    On était juste en train de dire qu'il y a une histoire qui est peut-être en train de s'être, des petites images de ces dessins de nuit.

  • Speaker #1

    Peut-être, mais comme là je suis... Maintenant, on travaille sur mon prochain livre. C'est l'adaptation d'un livre français dont je ne peux pas encore vous donner le nom.

  • Speaker #0

    Ah, dommage.

  • Speaker #1

    Mais en même temps, voilà, ça c'est une activité comme de dessin automatique pour ressortir des choses, des ambiances.

  • Speaker #0

    Oui, c'est votre esprit qui se libère aussi de ce qu'il n'a pas pu mettre sur les planches peut-être.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. quand même quand on fait notre métier après c'est comme ça que chaque dessin ça doit être en fonction des œuvres publiées ou dans un livre et finalement je ne retrouve pas beaucoup de temps et de dessins qui sont vraiment libres juste pour être fait comme ça mais j'aime bien garder cet espace Avec tous ces voyages,

  • Speaker #0

    si on part par exemple dans la gastronomie, ce serait quoi le plat ? Gastronomie ? Oui.

  • Speaker #1

    À Venise, il y a un restaurant japonais qui ne semble pas du tout japonais, mais qui cuisine avec l'ancienne cuisine vénétienne. Et on fait ça en mélange. Et peut-être c'est ça mon truc préféré, le mélange total.

  • Speaker #0

    C'est curieux comme question. Mais souvent quand on voyage, on a comme ça des repères aussi. Et puis ce qu'il y a dans l'assiette, ça nous marque aussi finalement. Merci beaucoup Manuel Fior. Manuel et Fior. Manuel.

  • Speaker #1

    Merci à vous.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

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Description

Ancien architecte, l’auteur italien Manuele Fior transforme notre réel en images alchimiques et sensibles, pour tisser depuis 20 ans une œuvre fascinante et majeure en bande dessinée. A l'occasion du Festival Gribouillis, son art s'expose à la Bibilothèque Mériadeck Bordeaux jusqu'au 23 octobre. Allez voir cette succession de planches, elles racontent le talent de cet homme discret, voyageur, et amateur de cinéma. Je vous invite à déambuler avec nous pendant une demie heure dans cet espace d'exposition. Ce fut un réel plaisir, une bulle où les récits dansaient autour des dessins. Merci pour cette belle rencontre enrichissante.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Manuel Fjord.

  • Speaker #1

    Fjord.

  • Speaker #0

    C'est la bonne prononciation ?

  • Speaker #1

    Oui, j'espère.

  • Speaker #0

    Donc vous étiez ancien architecte et depuis 20 ans maintenant vous êtes dans la BD. Et pourquoi ?

  • Speaker #1

    Parce que la BD c'était ma toute première passion. Oui. Et comme on peut voir, j'ai commencé très très vite à être malade.

  • Speaker #0

    Malade c'est-à-dire ?

  • Speaker #1

    Malade de cette forme d'art et de la bande dessinée. C'est une maladie qu'on attrape tout petit. Mais mes parents n'étaient pas d'accord. J'avais une famille assez mauvaise, j'étais pilote de chasse, militaire, comme ça. Je n'ai jamais fait mes études d'art. Et l'architecture, c'était pour eux un compromis assez raisonnable pour moi pour faire une carrière comme ça. Mais dès que je me suis diplômé, j'ai travaillé un petit peu. peu et puis je suis presque spontanément revenu à la bande dessinée.

  • Speaker #0

    Et ça c'est vous tout ça ?

  • Speaker #1

    C'est des cahiers oui c'est moi. J'ai rempli des cahiers comme ça de maths, de histoire.

  • Speaker #0

    Oui mais vous aviez quel âge quand vous avez dessiné ?

  • Speaker #1

    J'avais 7-8 ans je pense.

  • Speaker #0

    Je crois reconnaître Goldorak ?

  • Speaker #1

    Ouais ouais c'était à l'époque l'invasion des animés japonais même en Italie. D'ailleurs, ils étaient achetés à la France. La France avait acheté Goldorare et nous on a acheté à la France. Du coup, on partage le même, comment dire, univers.

  • Speaker #0

    Oui. Donc ça, c'était quand vous étiez gamin et vous êtes quand même devenu architecte. Parce que les parents ne voulaient pas que vous alliez dans ce monde.

  • Speaker #1

    Non, ça c'était pas l'art chez moi. C'était pas quelque chose d'envisageable. Il y avait des personnes de la famille et puis voilà, j'avais une vision un peu carrée, disons. Mais c'est vrai que ça m'a toujours resté une grande passion pour la bande dessinée, pour le dessin libre. Et dès que dans les années 2000, en 1998, je suis parti de l'Italie, je suis allé vivre à Berlin, d'un côté Berlin, et je recommençais à faire de la bande dessinée. C'était aussi l'époque, les années 2000, où ça reprenait en Italie. pour un discours sur le roman graphique. Même en France, on avait fait pas mal d'expériences avec l'association de romans graphiques qui avait un esprit un peu nouveau pour moi. Et du coup, ça m'a donné un vivre vraiment de vie plongée. Et là, mon tout premier livre, ça s'appelle, je crois, c'est l'histoire d'un Italien qui vit son dernière nuit à Berlin avant de venir en Italie. C'est l'architecte. Du coup, j'ai mélangé des choses un peu autobiographiques. Après, j'ai vraiment... quitter l'automographie mais je recommençais un peu comme ça à travers de moi. Donc là,

  • Speaker #0

    ce sont des planches en noir et blanc ? Oui. Il n'y a pas de couleur du tout dans ce… Non,

  • Speaker #1

    non, non, non.

  • Speaker #0

    Ceci là en fait. D'accord. Et pourquoi le noir et blanc au début comme ça ?

  • Speaker #1

    Parce que c'est un peu l'ABC de la bande dessinée, je voulais… en recommençant à faire la bande dessinée professionnellement, je recommençais de la base, j'ajoutais une couleur après… Le rouge. Le rouge et puis je… Comme pour moi la couleur c'est assez fondamental, mais en façon de raconter les histoires, je me suis dit que j'allais quand même introduire la couleur d'une façon assez structurelle.

  • Speaker #0

    Le rouge c'est une grande signification quand même.

  • Speaker #1

    C'est un espace qui mélangeait aussi une histoire mythologique de Icarus. Du coup le rouge noir et blanc c'était aussi, vous voyez, à Knossos il y avait... des fresques qui étaient avec le rouge, le noir et le blanc, ça rappelait un peu ça.

  • Speaker #0

    Donc là vous étiez plus du tout architecte ou vous étiez encore dans la fabrication ?

  • Speaker #1

    Là à l'époque je faisais encore quelques boulots, c'était les premières années 2000, mais dès que je suis arrivé en 2007, j'ai complètement quitté, je n'ai pas essayé intégralement.

  • Speaker #0

    Et cette zone, mademoiselle Else ?

  • Speaker #1

    Ça donne mal ma zèle, c'est parce que c'est... Oui, oui, c'était un livre que j'ai fait avec... Au début avec Delco, qui m'avait demandé une adaptation. Moi, j'ai pris pas mal de temps pour chercher quelque chose que j'étais convaincu. Et finalement, j'ai lu ce petit livre de Schnitzer, qui est monologue d'intérieur magnifique, et je me suis dit, ah, c'est lui. Et d'ailleurs, ce livre, ça m'a impliqué tellement que je... Les thématiques qui sont traitées dans cette histoire-là, il revient... de temps en temps dans les livres. Quelles sont-elles ? Cet univers du début du siècle, la psychanalyse, la télépathie, même cette histoire de grand chantage sexuel qui finalement est contemporaine, même si c'est de 1923, il y a 5 ans. Il y a des choses qui me sont restées attachées. C'est une espèce aussi de... Tout le livre se tourne autour du corps de cette héroïne.

  • Speaker #0

    Et là on a vraiment des couleurs très pastelles et un peu violines. Là c'est un peu comme une photo je trouve.

  • Speaker #1

    Ouais ouais c'est une photo de l'époque un peu... Mais le livre commence avec un chromatisme très fort et peu à peu les couleurs... J'enlève un peu de couleur jusqu'à la fin, parce que finalement c'est une tragédie le livre, tout ce qui est resté, la dernière page vous voyez un peu là, presque à toutes les nuances. C'est comme si on avait une idée à chaque fois en couleur à la fois.

  • Speaker #0

    Mais vous faites tout, vous faites le dessin et l'adaptation de l'histoire.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui. Là l'histoire était de Schnitzler et je fais la scénarisation, l'adaptation.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui vous plaît dans cette façon de travailler ? Vous partez de l'adaptation, de la scénarisation du récit pour trouver ensuite vos dessins ou est-ce que vous imaginez tout de suite en lisant le récit ce que ça peut donner visuellement ?

  • Speaker #1

    Disons que là, j'imaginais tout de suite les atmosphères. Mais après, imaginer, ce n'est pas dessiner. Imaginer, c'est comme d'avoir un mirage. on dit ah j'ai vu, j'ai compris. Mais après pour traduire le mirage sur le papier il faut du temps et des expériences. Et là j'ai commencé deux ou trois fois par exemple avec la clé pour l'ouvrir. C'était aussi une clé très connotée à cette période de la fin du siècle. J'ai regardé Kim, Tchile, Popoche, tous ces dessinateurs qui avaient une grammaire très... défini et qui m'ont aidé. C'était la seule adaptation que j'ai faite de ce que je mange.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc après on arrive à votre période justement de création absolue avec vos propres histoires. Qu'est-ce qui vous a inspiré ensuite ? Et où étiez-vous ? À Paris encore ?

  • Speaker #1

    Oui, à Paris. Je commençais cette livre qui s'appelle Sont-ils qui me mettent au passé bronze ? qui est un livre faussement autobiographique, c'est-à-dire qui met en place toutes les villes où j'ai habité, travaillé, jusqu'à ce moment-là. C'est-à-dire l'Italie, la Norvège, avant d'arriver en France j'ai vécu en Norvège.

  • Speaker #0

    Venise,

  • Speaker #1

    sinon ? Venise après.

  • Speaker #0

    Après, ok, partons.

  • Speaker #1

    Et l'Afrique, l'Égypte. J'étais assistant à Pierre Parchelot dans l'Égypte. Et du coup, au lieu de raconter ma propre vie, j'ai pris trois personnages qui ont fait trois choses différentes, des choix différents. C'est dans mon rapport, ce que je fais. Pour faire une espèce d'expérience chimique, qu'est-ce que ça aurait passé si j'avais fait ça ? Alors, à l'une, je lui donne ça, à l'autre, je lui donne... Et les trois personnages sont devenus trois vies possibles que j'aurais pu faire. Et finalement, c'est une histoire de... deux garçons et une fille, jouent le gym.

  • Speaker #0

    Le cinéaste français,

  • Speaker #1

    ce que vous comptez là,

  • Speaker #0

    un peu,

  • Speaker #1

    non ? Le livre prend les moments clés de plus ou moins 30 ans, quand ils sont très très jeunes, et après, ils prennent des autres moments, parce qu'ils vont dans des parcours différents, et après, ils le reprennent 30 ans après, quand ils se rencontrent dans un bizarre rendez-vous et... voilà 30 ans après et où toutes les dynamiques finalement deviennent claires de ce triangle amoureux d'où vous me citez Truffaut oui ok je comprends mieux mais

  • Speaker #0

    alors vous êtes où dans ce scénario dans ces trois personnages je suis dans tous les trois ah bon mais c'était aussi une expérience pour moi dans les moments où on a peur

  • Speaker #1

    ta propre vie balance dans une direction, on jette cette peur sur un personnage. Et on lui fait faire des choses peut-être que tu n'aurais jamais fait. Au contraire, on le fait encore plus timide que toi, encore plus renfermé que toi. Tu vois, comme les trois choses différentes, c'est vraiment un jeu de rôle presque psychologique. Tu mets une partie de toi, un petit goutte de toi dans chaque personnage. Mais après, si un personnage est une femme, peut-être la réaction est différente.

  • Speaker #0

    Je vois que ce sont des planches, donc c'est vraiment les planches de travail avant que l'ouvrage ne paraisse. Oui, oui. Donc, c'est quoi comme technique ? Parce que c'est de l'aquarelle ?

  • Speaker #1

    Là, c'est de l'acrylique liquide.

  • Speaker #0

    De l'acrylique liquide, ok.

  • Speaker #1

    C'est un peu comme l'aquarelle, mais c'est un peu plus résistant. D'accord. Mais j'ai changé pas mal, surtout dans les premières années de technique. Oui. Ces pages-là, elles sont assez... Le dessin est assez grossière, mais à mesure que l'idée est un peu plus fine, le dessin est toujours un reflet des périodes de la vie. Il y a des moments de la vie où tu es fine, et il y a des périodes de la vie où on détruit des choses, et le dessin, je trouve, quand on le fait tout le temps, chaque jour, c'est comme un sismographe, c'est comme un bon...

  • Speaker #0

    c'est le prolongement de ce qu'on est. Oui. Donc forcément, ça peut changer.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    oui. Avec l'humeur.

  • Speaker #1

    C'est un bon témoignage de ce qu'on est. Ça. Et c'est correct toujours. Oui. Le voir.

  • Speaker #0

    Il y a combien de tomes sur cette histoire à trois ?

  • Speaker #1

    Il y a combien de ?

  • Speaker #0

    De tomes ? Il y a juste un tome. Il y a juste un tome pour raconter tout ça ? Oui. C'est foisonnant. Ensuite, c'est quoi la période ? On quitte Berlin, on quitte... l'Egypte, tout ça.

  • Speaker #1

    Comme je vous ai expliqué, il n'y a pas vraiment de chronologie. Il y a comme des chapitres. Là, j'ai illustré la littérature parce qu'entre-temps, j'ai fait beaucoup d'illustrations à côté de la bande dessinée. Et j'ai eu la chance d'illustrer aussi des... Là, c'est Romain Garry, La vie devant soi, par exemple, qui a été proposé par Egalimain ou encore Dickens, ou Hulman. Et c'est du coup... coup plusieurs regards sur mon travail. Après l'illustration, c'est toujours, comment dire, quelque chose pour affiner des techniques qui seront mises dans la bande dessinée par exemple. Toutes ces choses sont entremêlées, c'est pour ça aussi qu'on voulait faire une expo pas, comment dire, pas trop didactique, chronologique, mais montrer comme tout ça. L'esprit passe entre les travaux et les choses.

  • Speaker #0

    Alors le dessin, il est accessible. Ça s'adresse à qui en principe ? Ça s'adresse plus aux adultes ?

  • Speaker #1

    Moi je ne pense jamais à qui s'adresse le dessin. J'essaie de faire des beaux dessins. Moi-même quand j'étais enfant, je regardais des livres qui n'étaient pas faits pour les enfants, avec de la violence, de la danse, ça me plaisait beaucoup. Mais tu vois que... Je n'ai jamais pensé... J'aime bien aussi terrifier les enfants, pourquoi pas ? Avec le chant de Noël, c'est bien de faire des choses qui ne font pas peur. Moi, j'avais une peur incroyable depuis l'an, par exemple. J'avais une édition illustrée, ça me faisait très, très peur. Ça m'a beaucoup marqué.

  • Speaker #0

    Et pourquoi ?

  • Speaker #1

    Parce que c'était une poupée de bois qui roule les yeux. Ça me faisait très, très peur.

  • Speaker #0

    c'est comme un clown en fait c'est Pinocchio pour vous c'est un espèce d'objet inanimé qui parle et là on est plus sur des dessins qui font peur justement parce que là on ne peut pas dire que ce soit très réjouissant c'est toujours le chant de Noël ça ?

  • Speaker #1

    ça c'est le chant de Noël c'est juste le papa puis on revient à la bande dessinée Le livre Célestia qui est un livre de science-fiction sur l'hélicoptère. L'entrevue, qui est un autre livre qui est paru dans Célestia Et les deux livres, ils ont noir et blanc. Oui,

  • Speaker #0

    on revient au noir et blanc, on revient vraiment au paradoxe. On a l'obscurité totale et on a des planches où on a l'impression qu'il fait très très chaud et que le soleil est à son firmement.

  • Speaker #1

    les livres ils partagent le même personnage héroïne féminin qui est Dora avec un nez ici ouais c'est un personnage qui est Je ne m'avais pas prévenu mais qui est sorti de nulle part et qui m'a beaucoup intrigué. C'est une gamine un peu folle et du coup on les a mis ensemble et là il y a plusieurs dessins.

  • Speaker #0

    Alors lesquels par exemple ? Alors là, ça me fait plus penser, moi, à une actrice de Pedro Almodovar.

  • Speaker #1

    Oui, peut-être.

  • Speaker #0

    Dora ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    On pourrait la croiser dans la vraie vie ?

  • Speaker #1

    Je l'ai croisée plusieurs fois. Ah oui ? Oui, oui. Je croise toujours les personnages que je dessine. Ah bon ? Oui, oui, oui.

  • Speaker #0

    Mais c'est-à-dire que c'est après que tu les dessines ou après ?

  • Speaker #1

    Après, après. C'est ça la magie. On ne s'inspire pas un personnage existant. Je le dessine et après je le rencontre. incroyable mais c'est toujours comme ça mais c'est un métier magique c'est un métier vraiment de magicien je suis convaincu de plus en plus j'ai rencontré ma copine on va dessiner avant ah bon il faut faire attention à ce qu'on dessine parce

  • Speaker #0

    qu'après ça devient réalité donc tous les célibataires qui écoutent ce podcast vont tenter de faire la même chose, dessiner une personne et peut-être que...

  • Speaker #1

    Il faut dessiner beaucoup.

  • Speaker #0

    Voilà, beaucoup ? Beaucoup.

  • Speaker #1

    Ah oui. Pas juste une fois. D'accord. Il faut dessiner toujours et alors la magie arrive.

  • Speaker #0

    Incroyable. Alors là, tout ce qu'on voit, c'est juste magnifique. Il faut vraiment prendre son temps pour voir les couleurs à chaque fois. C'est beau. Tous vos personnages, je pense que ce sont nos voisins. Oui.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Qu'on pourrait rencontrer. dans une ville, dans toutes les villes finalement.

  • Speaker #1

    Le dernier dessin que j'avais fait de Dora, j'étais fasciné par cette nez qui était grosse mais qui était très élégante. Et du coup, j'ai essayé de le suivre, de le dessiner de plusieurs points de vue. Et lui aussi, je ne sais pas, c'est un autre personnage, il s'appelle Raniero, il fait partie de l'histoire et on fait plusieurs essais et puis on arrive à un petit portrait. qui normalement nous regardent, ou bien même la position de l'épaule dans un... Ouais. Et j'ai l'impression de le connaître, même si je ne le connais pas. J'ai l'impression de l'avoir connu, de savoir comment il parle, de entendre le ton de sa voix, même les mouvements de ses mains aussi, il a les pantalons trop grands, je ne sais pas. Il y a un déclic qui me fait penser que ce personnage-là peut devenir un personnage... Réel. Réel, enfin réel dans la bande.

  • Speaker #0

    Sur le papier et puis ensuite...

  • Speaker #1

    Qui peut avoir un rôle, qui peut dire des choses intéressantes, faire des choses qui m'intéressent.

  • Speaker #0

    Mais alors il y a un mot qui est arrivé comme ça tout de suite au début de notre conversation, c'est le scénario. Est-ce que ce serait vraiment chouette pour vous que quelque chose apparaisse sur grand écran ? Parce que visiblement le cinéma c'est quand même une sorte d'aspiration.

  • Speaker #1

    l'histoire là il y a eu plusieurs essais de faire un film le dernier c'était assez abouti mais finalement il y avait le réalisateur comme ça et c'est finalement une histoire filmique mais après le projet s'est écoulé c'est la grosse D'abord une production italienne et après une production américaine. Mais je préfère après qu'il n'y ait pas de film si le film doit être pas abouti. Parce que c'est des histoires qui me sont très chères et des personnages aussi que j'ai envie de respecter.

  • Speaker #0

    Donc ce serait compliqué de trouver quelqu'un qui...

  • Speaker #1

    Ce serait possible. Je serais possible. les deux on l'avait déjà trouvé dans la production italienne et ils étaient d'ailleurs oui oui d'ailleurs oui c'était un acteur français c'était jean d'arroussin jean d'arroussin ah oui jean d'arroussin qui avait un peu ce visage moi il me fait penser à louis chédid le

  • Speaker #0

    chanteur ok il a un peu ce look là elle était une autre

  • Speaker #1

    une autrice italienne qui s'appelle Alba Rovacher. Mais voilà, après, c'est rien, c'est bien comme ça.

  • Speaker #0

    Un Italien à Paris, est-ce qu'un Italien qui se balade dans le monde, et je sais, de temps en temps à Bordeaux, pourrait finalement trouver un scénario ici ? dans cette vieille pierre, dans cette ville au bord de la Garonne, est-ce que c'est inspirant ou pas ?

  • Speaker #1

    Oui, mais moi je trouve qu'il faut vraiment connaître bien les choses pour faire naître une histoire. Souvent ça ne me suffit pas, genre une visite comme ça. C'est pour ça que Paris, là j'ai vécu 14 ans à Paris, et je n'avais jamais fait des histoires sur Paris, toujours des choses lointaines. Et puis là, c'était... pour un magasin italien, j'ai dû faire une espèce de reportage sur Paris. Alors, je racontais, au lieu de faire un reportage, une vieille histoire, un vieil souvenir que j'ai eu, genre un voyage scolaire que j'avais fait pendant le lycée avec cette enseignante de philosophie absolument détestable qui nous avait presque gâché la vacances. Et un peu en revanche, je lui fais faire une fin qui n'est pas très drôle mais ça m'a beaucoup plu faire ça parce que j'ai montré d'un côté toute cette partie, moi j'habitais longtemps à Paris à côté de Marché le plus dans le 18ème, c'est un quartier très populaire et j'aimais bien montrer cette éconger

  • Speaker #0

    Cette animation permanente.

  • Speaker #1

    Cette arrivée avec tous les clichés qu'on peut avoir sur la ville de Paris, cette clash en arrivant de cette école dans un quartier comme celui-là. Il y a un quartier un peu plus sale, non ? Oui,

  • Speaker #0

    oui. Avec les sex toys, oui. C'est sur l'image, je précise. Je ne le sors pas comme ça.

  • Speaker #1

    C'est une espèce de contradiction entre ce que les gens... et ce qui est ce qu'il donne et après ça moi je trouve qu'il ya un côté de paris que même même avec tous les contradictions il ya un côté de paris un camp corps qui en fascination pour les gens même pour ceux qui ont créé mon métier d'artiste qui est très attirante du coup j'avais envie de faire cette histoire mais voilà donc bordeaux pour la collaboration avec le musée d'orsay qui m'avait laissé les portes vertes même les portes derrière les salles ouvertes et là aussi j'ai inventé une histoire pour la vie de certains peintres qui ont qui sont affichés au musée, notamment des gars liés aux enfants. Et qui a mis dans les pages, pour la première fois, la technique de la gouache, comme je disais dans les autres pages, une technique de peinture, vu que je devais dessiner la peinture. D'accord.

  • Speaker #0

    Incroyable. 20 ans de bande dessinée. Là, on a des couleurs très flashy sur les planches suivantes qui font... quasiment la finalité de cette exposition. Déjà, ça passe très vite.

  • Speaker #1

    Il y a un truc à merveilleux dans le ciné qui s'appelle Hypericone. C'est une histoire qui se joue entre la Berlin des années 90 et l'Égypte, des endroits où j'ai vécu et où j'ai travaillé. Elle raconte l'histoire d'une fille qui, dans la Berlin des années 90, doit travailler en exposition. sur la découverte de la tombe de Tutankhamen. Il y a des allers-retours entre cette époque, l'époque il y a 100 ans quand la tombe a été découverte, le passé très très longtemps quand la tombe a été renfermée, une espèce de voyage dans le temps qui est finalement un peu, comment dire, peut-être la représentation de tout mon travail au sud de cet expo, un voyage des allers-retours dans le temps continuel.

  • Speaker #0

    J'ai plein de nuits, pourquoi il est décembre ?

  • Speaker #1

    C'est Sarah qui les a appelés comme ça parce que c'est des dessins que j'ai faits normalement quand j'étais terminé de dessiner. C'est-à-dire quand j'étais terminé de faire ma planche, parce que notre métier d'auteur de dessin est assez... comment dire... réglo quoi. C'est carré. Et du coup on a un planning assez respecté. Et parfois quand j'étais terminé de dessiner sur ma planche, je me mets sur des petits dessins comme ça. complètement impacté, comme une descente mais là on ne sait pas qu'est-ce qui sort, il sort des choses autant, je ne sais pas ça dépend du coup mais il y a des images récurrentes parfois et je me dis que peut-être ça c'est le début d'une nouvelle histoire.

  • Speaker #0

    D'une nouvelle histoire ? Et alors vous les gardez ?

  • Speaker #1

    Je les garde comme ça,

  • Speaker #0

    des paquets comme ça. Et est-ce que ça a déjà été le début d'une histoire ?

  • Speaker #1

    Ça commence.

  • Speaker #0

    Ah ! Bonjour madame. C'est l'écrivain ?

  • Speaker #1

    Oui, le dessinateur, oui. Oui,

  • Speaker #0

    c'est très bien, enchantée parce que tout à l'heure je suis venue et vous êtes aussi occupé, mais le poti il ne me laisse pas là juste pour vous dire merci beaucoup. parce que je vais revenir pour bien lire. Merci. J'ai trop aimé.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    On a la chance de vous connaître et d'être ici, parce que c'est la première fois qu'ils font une exposition. Je vous vois, voilà.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, c'est gentil.

  • Speaker #0

    Vous avez fait ça ou vous avez fait d'autres choses ?

  • Speaker #1

    Là, il y a une grande partie de ce que j'ai fait.

  • Speaker #0

    Ah,

  • Speaker #1

    ça a fait beaucoup de défauts. C'est une grande partie. Après, c'est des petites parties de tout le livre, parce que c'est quelques planches.

  • Speaker #0

    Parce que toujours, je ne suis pas écrivain, mais j'adore, toujours il y avait l'écrivain, il a deux sens, sens propre pour lui-même et pour les autres. Est-ce que ça vous paraît, vous dites au public que ça c'est normal, mais votre...

  • Speaker #1

    Je ne sais pas, on commence en faisant les choses pour soi-même, mais après on fait des livres, du coup il doit être lu, et on s'affiche un peu de plus en plus à ça. Super. Merci.

  • Speaker #0

    Alors, est-ce qu'il y a des enfants dans vos histoires ? Parce que là, c'est une personne qui adore votre travail. Est-ce qu'il y a des enfants parfois dans les histoires ? Parce que je n'en ai pas eu beaucoup.

  • Speaker #1

    Il y a des enfants, pas dans cette histoire-là. Il y a un enfant, il y a un enfant de l'autre côté, ouais. Il n'y a pas tant que ça. Pas tant que ça. Pas juste dans le chalest, il y a un enfant qui a un rôle assez clé de guide. Il y a comme des enfants qui prend le relais des adultes. comme on imagine au futur, où il y a beaucoup d'adultes qui n'arrivent plus à comprendre ce qui s'est passé, où ils sont. Il y a comme une espèce de communauté d'enfants qui semble être plus lucide sur tout ce qui est en train de se passer.

  • Speaker #0

    On était juste en train de dire qu'il y a une histoire qui est peut-être en train de s'être, des petites images de ces dessins de nuit.

  • Speaker #1

    Peut-être, mais comme là je suis... Maintenant, on travaille sur mon prochain livre. C'est l'adaptation d'un livre français dont je ne peux pas encore vous donner le nom.

  • Speaker #0

    Ah, dommage.

  • Speaker #1

    Mais en même temps, voilà, ça c'est une activité comme de dessin automatique pour ressortir des choses, des ambiances.

  • Speaker #0

    Oui, c'est votre esprit qui se libère aussi de ce qu'il n'a pas pu mettre sur les planches peut-être.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. quand même quand on fait notre métier après c'est comme ça que chaque dessin ça doit être en fonction des œuvres publiées ou dans un livre et finalement je ne retrouve pas beaucoup de temps et de dessins qui sont vraiment libres juste pour être fait comme ça mais j'aime bien garder cet espace Avec tous ces voyages,

  • Speaker #0

    si on part par exemple dans la gastronomie, ce serait quoi le plat ? Gastronomie ? Oui.

  • Speaker #1

    À Venise, il y a un restaurant japonais qui ne semble pas du tout japonais, mais qui cuisine avec l'ancienne cuisine vénétienne. Et on fait ça en mélange. Et peut-être c'est ça mon truc préféré, le mélange total.

  • Speaker #0

    C'est curieux comme question. Mais souvent quand on voyage, on a comme ça des repères aussi. Et puis ce qu'il y a dans l'assiette, ça nous marque aussi finalement. Merci beaucoup Manuel Fior. Manuel et Fior. Manuel.

  • Speaker #1

    Merci à vous.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

Description

Ancien architecte, l’auteur italien Manuele Fior transforme notre réel en images alchimiques et sensibles, pour tisser depuis 20 ans une œuvre fascinante et majeure en bande dessinée. A l'occasion du Festival Gribouillis, son art s'expose à la Bibilothèque Mériadeck Bordeaux jusqu'au 23 octobre. Allez voir cette succession de planches, elles racontent le talent de cet homme discret, voyageur, et amateur de cinéma. Je vous invite à déambuler avec nous pendant une demie heure dans cet espace d'exposition. Ce fut un réel plaisir, une bulle où les récits dansaient autour des dessins. Merci pour cette belle rencontre enrichissante.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Manuel Fjord.

  • Speaker #1

    Fjord.

  • Speaker #0

    C'est la bonne prononciation ?

  • Speaker #1

    Oui, j'espère.

  • Speaker #0

    Donc vous étiez ancien architecte et depuis 20 ans maintenant vous êtes dans la BD. Et pourquoi ?

  • Speaker #1

    Parce que la BD c'était ma toute première passion. Oui. Et comme on peut voir, j'ai commencé très très vite à être malade.

  • Speaker #0

    Malade c'est-à-dire ?

  • Speaker #1

    Malade de cette forme d'art et de la bande dessinée. C'est une maladie qu'on attrape tout petit. Mais mes parents n'étaient pas d'accord. J'avais une famille assez mauvaise, j'étais pilote de chasse, militaire, comme ça. Je n'ai jamais fait mes études d'art. Et l'architecture, c'était pour eux un compromis assez raisonnable pour moi pour faire une carrière comme ça. Mais dès que je me suis diplômé, j'ai travaillé un petit peu. peu et puis je suis presque spontanément revenu à la bande dessinée.

  • Speaker #0

    Et ça c'est vous tout ça ?

  • Speaker #1

    C'est des cahiers oui c'est moi. J'ai rempli des cahiers comme ça de maths, de histoire.

  • Speaker #0

    Oui mais vous aviez quel âge quand vous avez dessiné ?

  • Speaker #1

    J'avais 7-8 ans je pense.

  • Speaker #0

    Je crois reconnaître Goldorak ?

  • Speaker #1

    Ouais ouais c'était à l'époque l'invasion des animés japonais même en Italie. D'ailleurs, ils étaient achetés à la France. La France avait acheté Goldorare et nous on a acheté à la France. Du coup, on partage le même, comment dire, univers.

  • Speaker #0

    Oui. Donc ça, c'était quand vous étiez gamin et vous êtes quand même devenu architecte. Parce que les parents ne voulaient pas que vous alliez dans ce monde.

  • Speaker #1

    Non, ça c'était pas l'art chez moi. C'était pas quelque chose d'envisageable. Il y avait des personnes de la famille et puis voilà, j'avais une vision un peu carrée, disons. Mais c'est vrai que ça m'a toujours resté une grande passion pour la bande dessinée, pour le dessin libre. Et dès que dans les années 2000, en 1998, je suis parti de l'Italie, je suis allé vivre à Berlin, d'un côté Berlin, et je recommençais à faire de la bande dessinée. C'était aussi l'époque, les années 2000, où ça reprenait en Italie. pour un discours sur le roman graphique. Même en France, on avait fait pas mal d'expériences avec l'association de romans graphiques qui avait un esprit un peu nouveau pour moi. Et du coup, ça m'a donné un vivre vraiment de vie plongée. Et là, mon tout premier livre, ça s'appelle, je crois, c'est l'histoire d'un Italien qui vit son dernière nuit à Berlin avant de venir en Italie. C'est l'architecte. Du coup, j'ai mélangé des choses un peu autobiographiques. Après, j'ai vraiment... quitter l'automographie mais je recommençais un peu comme ça à travers de moi. Donc là,

  • Speaker #0

    ce sont des planches en noir et blanc ? Oui. Il n'y a pas de couleur du tout dans ce… Non,

  • Speaker #1

    non, non, non.

  • Speaker #0

    Ceci là en fait. D'accord. Et pourquoi le noir et blanc au début comme ça ?

  • Speaker #1

    Parce que c'est un peu l'ABC de la bande dessinée, je voulais… en recommençant à faire la bande dessinée professionnellement, je recommençais de la base, j'ajoutais une couleur après… Le rouge. Le rouge et puis je… Comme pour moi la couleur c'est assez fondamental, mais en façon de raconter les histoires, je me suis dit que j'allais quand même introduire la couleur d'une façon assez structurelle.

  • Speaker #0

    Le rouge c'est une grande signification quand même.

  • Speaker #1

    C'est un espace qui mélangeait aussi une histoire mythologique de Icarus. Du coup le rouge noir et blanc c'était aussi, vous voyez, à Knossos il y avait... des fresques qui étaient avec le rouge, le noir et le blanc, ça rappelait un peu ça.

  • Speaker #0

    Donc là vous étiez plus du tout architecte ou vous étiez encore dans la fabrication ?

  • Speaker #1

    Là à l'époque je faisais encore quelques boulots, c'était les premières années 2000, mais dès que je suis arrivé en 2007, j'ai complètement quitté, je n'ai pas essayé intégralement.

  • Speaker #0

    Et cette zone, mademoiselle Else ?

  • Speaker #1

    Ça donne mal ma zèle, c'est parce que c'est... Oui, oui, c'était un livre que j'ai fait avec... Au début avec Delco, qui m'avait demandé une adaptation. Moi, j'ai pris pas mal de temps pour chercher quelque chose que j'étais convaincu. Et finalement, j'ai lu ce petit livre de Schnitzer, qui est monologue d'intérieur magnifique, et je me suis dit, ah, c'est lui. Et d'ailleurs, ce livre, ça m'a impliqué tellement que je... Les thématiques qui sont traitées dans cette histoire-là, il revient... de temps en temps dans les livres. Quelles sont-elles ? Cet univers du début du siècle, la psychanalyse, la télépathie, même cette histoire de grand chantage sexuel qui finalement est contemporaine, même si c'est de 1923, il y a 5 ans. Il y a des choses qui me sont restées attachées. C'est une espèce aussi de... Tout le livre se tourne autour du corps de cette héroïne.

  • Speaker #0

    Et là on a vraiment des couleurs très pastelles et un peu violines. Là c'est un peu comme une photo je trouve.

  • Speaker #1

    Ouais ouais c'est une photo de l'époque un peu... Mais le livre commence avec un chromatisme très fort et peu à peu les couleurs... J'enlève un peu de couleur jusqu'à la fin, parce que finalement c'est une tragédie le livre, tout ce qui est resté, la dernière page vous voyez un peu là, presque à toutes les nuances. C'est comme si on avait une idée à chaque fois en couleur à la fois.

  • Speaker #0

    Mais vous faites tout, vous faites le dessin et l'adaptation de l'histoire.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui. Là l'histoire était de Schnitzler et je fais la scénarisation, l'adaptation.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui vous plaît dans cette façon de travailler ? Vous partez de l'adaptation, de la scénarisation du récit pour trouver ensuite vos dessins ou est-ce que vous imaginez tout de suite en lisant le récit ce que ça peut donner visuellement ?

  • Speaker #1

    Disons que là, j'imaginais tout de suite les atmosphères. Mais après, imaginer, ce n'est pas dessiner. Imaginer, c'est comme d'avoir un mirage. on dit ah j'ai vu, j'ai compris. Mais après pour traduire le mirage sur le papier il faut du temps et des expériences. Et là j'ai commencé deux ou trois fois par exemple avec la clé pour l'ouvrir. C'était aussi une clé très connotée à cette période de la fin du siècle. J'ai regardé Kim, Tchile, Popoche, tous ces dessinateurs qui avaient une grammaire très... défini et qui m'ont aidé. C'était la seule adaptation que j'ai faite de ce que je mange.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc après on arrive à votre période justement de création absolue avec vos propres histoires. Qu'est-ce qui vous a inspiré ensuite ? Et où étiez-vous ? À Paris encore ?

  • Speaker #1

    Oui, à Paris. Je commençais cette livre qui s'appelle Sont-ils qui me mettent au passé bronze ? qui est un livre faussement autobiographique, c'est-à-dire qui met en place toutes les villes où j'ai habité, travaillé, jusqu'à ce moment-là. C'est-à-dire l'Italie, la Norvège, avant d'arriver en France j'ai vécu en Norvège.

  • Speaker #0

    Venise,

  • Speaker #1

    sinon ? Venise après.

  • Speaker #0

    Après, ok, partons.

  • Speaker #1

    Et l'Afrique, l'Égypte. J'étais assistant à Pierre Parchelot dans l'Égypte. Et du coup, au lieu de raconter ma propre vie, j'ai pris trois personnages qui ont fait trois choses différentes, des choix différents. C'est dans mon rapport, ce que je fais. Pour faire une espèce d'expérience chimique, qu'est-ce que ça aurait passé si j'avais fait ça ? Alors, à l'une, je lui donne ça, à l'autre, je lui donne... Et les trois personnages sont devenus trois vies possibles que j'aurais pu faire. Et finalement, c'est une histoire de... deux garçons et une fille, jouent le gym.

  • Speaker #0

    Le cinéaste français,

  • Speaker #1

    ce que vous comptez là,

  • Speaker #0

    un peu,

  • Speaker #1

    non ? Le livre prend les moments clés de plus ou moins 30 ans, quand ils sont très très jeunes, et après, ils prennent des autres moments, parce qu'ils vont dans des parcours différents, et après, ils le reprennent 30 ans après, quand ils se rencontrent dans un bizarre rendez-vous et... voilà 30 ans après et où toutes les dynamiques finalement deviennent claires de ce triangle amoureux d'où vous me citez Truffaut oui ok je comprends mieux mais

  • Speaker #0

    alors vous êtes où dans ce scénario dans ces trois personnages je suis dans tous les trois ah bon mais c'était aussi une expérience pour moi dans les moments où on a peur

  • Speaker #1

    ta propre vie balance dans une direction, on jette cette peur sur un personnage. Et on lui fait faire des choses peut-être que tu n'aurais jamais fait. Au contraire, on le fait encore plus timide que toi, encore plus renfermé que toi. Tu vois, comme les trois choses différentes, c'est vraiment un jeu de rôle presque psychologique. Tu mets une partie de toi, un petit goutte de toi dans chaque personnage. Mais après, si un personnage est une femme, peut-être la réaction est différente.

  • Speaker #0

    Je vois que ce sont des planches, donc c'est vraiment les planches de travail avant que l'ouvrage ne paraisse. Oui, oui. Donc, c'est quoi comme technique ? Parce que c'est de l'aquarelle ?

  • Speaker #1

    Là, c'est de l'acrylique liquide.

  • Speaker #0

    De l'acrylique liquide, ok.

  • Speaker #1

    C'est un peu comme l'aquarelle, mais c'est un peu plus résistant. D'accord. Mais j'ai changé pas mal, surtout dans les premières années de technique. Oui. Ces pages-là, elles sont assez... Le dessin est assez grossière, mais à mesure que l'idée est un peu plus fine, le dessin est toujours un reflet des périodes de la vie. Il y a des moments de la vie où tu es fine, et il y a des périodes de la vie où on détruit des choses, et le dessin, je trouve, quand on le fait tout le temps, chaque jour, c'est comme un sismographe, c'est comme un bon...

  • Speaker #0

    c'est le prolongement de ce qu'on est. Oui. Donc forcément, ça peut changer.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    oui. Avec l'humeur.

  • Speaker #1

    C'est un bon témoignage de ce qu'on est. Ça. Et c'est correct toujours. Oui. Le voir.

  • Speaker #0

    Il y a combien de tomes sur cette histoire à trois ?

  • Speaker #1

    Il y a combien de ?

  • Speaker #0

    De tomes ? Il y a juste un tome. Il y a juste un tome pour raconter tout ça ? Oui. C'est foisonnant. Ensuite, c'est quoi la période ? On quitte Berlin, on quitte... l'Egypte, tout ça.

  • Speaker #1

    Comme je vous ai expliqué, il n'y a pas vraiment de chronologie. Il y a comme des chapitres. Là, j'ai illustré la littérature parce qu'entre-temps, j'ai fait beaucoup d'illustrations à côté de la bande dessinée. Et j'ai eu la chance d'illustrer aussi des... Là, c'est Romain Garry, La vie devant soi, par exemple, qui a été proposé par Egalimain ou encore Dickens, ou Hulman. Et c'est du coup... coup plusieurs regards sur mon travail. Après l'illustration, c'est toujours, comment dire, quelque chose pour affiner des techniques qui seront mises dans la bande dessinée par exemple. Toutes ces choses sont entremêlées, c'est pour ça aussi qu'on voulait faire une expo pas, comment dire, pas trop didactique, chronologique, mais montrer comme tout ça. L'esprit passe entre les travaux et les choses.

  • Speaker #0

    Alors le dessin, il est accessible. Ça s'adresse à qui en principe ? Ça s'adresse plus aux adultes ?

  • Speaker #1

    Moi je ne pense jamais à qui s'adresse le dessin. J'essaie de faire des beaux dessins. Moi-même quand j'étais enfant, je regardais des livres qui n'étaient pas faits pour les enfants, avec de la violence, de la danse, ça me plaisait beaucoup. Mais tu vois que... Je n'ai jamais pensé... J'aime bien aussi terrifier les enfants, pourquoi pas ? Avec le chant de Noël, c'est bien de faire des choses qui ne font pas peur. Moi, j'avais une peur incroyable depuis l'an, par exemple. J'avais une édition illustrée, ça me faisait très, très peur. Ça m'a beaucoup marqué.

  • Speaker #0

    Et pourquoi ?

  • Speaker #1

    Parce que c'était une poupée de bois qui roule les yeux. Ça me faisait très, très peur.

  • Speaker #0

    c'est comme un clown en fait c'est Pinocchio pour vous c'est un espèce d'objet inanimé qui parle et là on est plus sur des dessins qui font peur justement parce que là on ne peut pas dire que ce soit très réjouissant c'est toujours le chant de Noël ça ?

  • Speaker #1

    ça c'est le chant de Noël c'est juste le papa puis on revient à la bande dessinée Le livre Célestia qui est un livre de science-fiction sur l'hélicoptère. L'entrevue, qui est un autre livre qui est paru dans Célestia Et les deux livres, ils ont noir et blanc. Oui,

  • Speaker #0

    on revient au noir et blanc, on revient vraiment au paradoxe. On a l'obscurité totale et on a des planches où on a l'impression qu'il fait très très chaud et que le soleil est à son firmement.

  • Speaker #1

    les livres ils partagent le même personnage héroïne féminin qui est Dora avec un nez ici ouais c'est un personnage qui est Je ne m'avais pas prévenu mais qui est sorti de nulle part et qui m'a beaucoup intrigué. C'est une gamine un peu folle et du coup on les a mis ensemble et là il y a plusieurs dessins.

  • Speaker #0

    Alors lesquels par exemple ? Alors là, ça me fait plus penser, moi, à une actrice de Pedro Almodovar.

  • Speaker #1

    Oui, peut-être.

  • Speaker #0

    Dora ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    On pourrait la croiser dans la vraie vie ?

  • Speaker #1

    Je l'ai croisée plusieurs fois. Ah oui ? Oui, oui. Je croise toujours les personnages que je dessine. Ah bon ? Oui, oui, oui.

  • Speaker #0

    Mais c'est-à-dire que c'est après que tu les dessines ou après ?

  • Speaker #1

    Après, après. C'est ça la magie. On ne s'inspire pas un personnage existant. Je le dessine et après je le rencontre. incroyable mais c'est toujours comme ça mais c'est un métier magique c'est un métier vraiment de magicien je suis convaincu de plus en plus j'ai rencontré ma copine on va dessiner avant ah bon il faut faire attention à ce qu'on dessine parce

  • Speaker #0

    qu'après ça devient réalité donc tous les célibataires qui écoutent ce podcast vont tenter de faire la même chose, dessiner une personne et peut-être que...

  • Speaker #1

    Il faut dessiner beaucoup.

  • Speaker #0

    Voilà, beaucoup ? Beaucoup.

  • Speaker #1

    Ah oui. Pas juste une fois. D'accord. Il faut dessiner toujours et alors la magie arrive.

  • Speaker #0

    Incroyable. Alors là, tout ce qu'on voit, c'est juste magnifique. Il faut vraiment prendre son temps pour voir les couleurs à chaque fois. C'est beau. Tous vos personnages, je pense que ce sont nos voisins. Oui.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Qu'on pourrait rencontrer. dans une ville, dans toutes les villes finalement.

  • Speaker #1

    Le dernier dessin que j'avais fait de Dora, j'étais fasciné par cette nez qui était grosse mais qui était très élégante. Et du coup, j'ai essayé de le suivre, de le dessiner de plusieurs points de vue. Et lui aussi, je ne sais pas, c'est un autre personnage, il s'appelle Raniero, il fait partie de l'histoire et on fait plusieurs essais et puis on arrive à un petit portrait. qui normalement nous regardent, ou bien même la position de l'épaule dans un... Ouais. Et j'ai l'impression de le connaître, même si je ne le connais pas. J'ai l'impression de l'avoir connu, de savoir comment il parle, de entendre le ton de sa voix, même les mouvements de ses mains aussi, il a les pantalons trop grands, je ne sais pas. Il y a un déclic qui me fait penser que ce personnage-là peut devenir un personnage... Réel. Réel, enfin réel dans la bande.

  • Speaker #0

    Sur le papier et puis ensuite...

  • Speaker #1

    Qui peut avoir un rôle, qui peut dire des choses intéressantes, faire des choses qui m'intéressent.

  • Speaker #0

    Mais alors il y a un mot qui est arrivé comme ça tout de suite au début de notre conversation, c'est le scénario. Est-ce que ce serait vraiment chouette pour vous que quelque chose apparaisse sur grand écran ? Parce que visiblement le cinéma c'est quand même une sorte d'aspiration.

  • Speaker #1

    l'histoire là il y a eu plusieurs essais de faire un film le dernier c'était assez abouti mais finalement il y avait le réalisateur comme ça et c'est finalement une histoire filmique mais après le projet s'est écoulé c'est la grosse D'abord une production italienne et après une production américaine. Mais je préfère après qu'il n'y ait pas de film si le film doit être pas abouti. Parce que c'est des histoires qui me sont très chères et des personnages aussi que j'ai envie de respecter.

  • Speaker #0

    Donc ce serait compliqué de trouver quelqu'un qui...

  • Speaker #1

    Ce serait possible. Je serais possible. les deux on l'avait déjà trouvé dans la production italienne et ils étaient d'ailleurs oui oui d'ailleurs oui c'était un acteur français c'était jean d'arroussin jean d'arroussin ah oui jean d'arroussin qui avait un peu ce visage moi il me fait penser à louis chédid le

  • Speaker #0

    chanteur ok il a un peu ce look là elle était une autre

  • Speaker #1

    une autrice italienne qui s'appelle Alba Rovacher. Mais voilà, après, c'est rien, c'est bien comme ça.

  • Speaker #0

    Un Italien à Paris, est-ce qu'un Italien qui se balade dans le monde, et je sais, de temps en temps à Bordeaux, pourrait finalement trouver un scénario ici ? dans cette vieille pierre, dans cette ville au bord de la Garonne, est-ce que c'est inspirant ou pas ?

  • Speaker #1

    Oui, mais moi je trouve qu'il faut vraiment connaître bien les choses pour faire naître une histoire. Souvent ça ne me suffit pas, genre une visite comme ça. C'est pour ça que Paris, là j'ai vécu 14 ans à Paris, et je n'avais jamais fait des histoires sur Paris, toujours des choses lointaines. Et puis là, c'était... pour un magasin italien, j'ai dû faire une espèce de reportage sur Paris. Alors, je racontais, au lieu de faire un reportage, une vieille histoire, un vieil souvenir que j'ai eu, genre un voyage scolaire que j'avais fait pendant le lycée avec cette enseignante de philosophie absolument détestable qui nous avait presque gâché la vacances. Et un peu en revanche, je lui fais faire une fin qui n'est pas très drôle mais ça m'a beaucoup plu faire ça parce que j'ai montré d'un côté toute cette partie, moi j'habitais longtemps à Paris à côté de Marché le plus dans le 18ème, c'est un quartier très populaire et j'aimais bien montrer cette éconger

  • Speaker #0

    Cette animation permanente.

  • Speaker #1

    Cette arrivée avec tous les clichés qu'on peut avoir sur la ville de Paris, cette clash en arrivant de cette école dans un quartier comme celui-là. Il y a un quartier un peu plus sale, non ? Oui,

  • Speaker #0

    oui. Avec les sex toys, oui. C'est sur l'image, je précise. Je ne le sors pas comme ça.

  • Speaker #1

    C'est une espèce de contradiction entre ce que les gens... et ce qui est ce qu'il donne et après ça moi je trouve qu'il ya un côté de paris que même même avec tous les contradictions il ya un côté de paris un camp corps qui en fascination pour les gens même pour ceux qui ont créé mon métier d'artiste qui est très attirante du coup j'avais envie de faire cette histoire mais voilà donc bordeaux pour la collaboration avec le musée d'orsay qui m'avait laissé les portes vertes même les portes derrière les salles ouvertes et là aussi j'ai inventé une histoire pour la vie de certains peintres qui ont qui sont affichés au musée, notamment des gars liés aux enfants. Et qui a mis dans les pages, pour la première fois, la technique de la gouache, comme je disais dans les autres pages, une technique de peinture, vu que je devais dessiner la peinture. D'accord.

  • Speaker #0

    Incroyable. 20 ans de bande dessinée. Là, on a des couleurs très flashy sur les planches suivantes qui font... quasiment la finalité de cette exposition. Déjà, ça passe très vite.

  • Speaker #1

    Il y a un truc à merveilleux dans le ciné qui s'appelle Hypericone. C'est une histoire qui se joue entre la Berlin des années 90 et l'Égypte, des endroits où j'ai vécu et où j'ai travaillé. Elle raconte l'histoire d'une fille qui, dans la Berlin des années 90, doit travailler en exposition. sur la découverte de la tombe de Tutankhamen. Il y a des allers-retours entre cette époque, l'époque il y a 100 ans quand la tombe a été découverte, le passé très très longtemps quand la tombe a été renfermée, une espèce de voyage dans le temps qui est finalement un peu, comment dire, peut-être la représentation de tout mon travail au sud de cet expo, un voyage des allers-retours dans le temps continuel.

  • Speaker #0

    J'ai plein de nuits, pourquoi il est décembre ?

  • Speaker #1

    C'est Sarah qui les a appelés comme ça parce que c'est des dessins que j'ai faits normalement quand j'étais terminé de dessiner. C'est-à-dire quand j'étais terminé de faire ma planche, parce que notre métier d'auteur de dessin est assez... comment dire... réglo quoi. C'est carré. Et du coup on a un planning assez respecté. Et parfois quand j'étais terminé de dessiner sur ma planche, je me mets sur des petits dessins comme ça. complètement impacté, comme une descente mais là on ne sait pas qu'est-ce qui sort, il sort des choses autant, je ne sais pas ça dépend du coup mais il y a des images récurrentes parfois et je me dis que peut-être ça c'est le début d'une nouvelle histoire.

  • Speaker #0

    D'une nouvelle histoire ? Et alors vous les gardez ?

  • Speaker #1

    Je les garde comme ça,

  • Speaker #0

    des paquets comme ça. Et est-ce que ça a déjà été le début d'une histoire ?

  • Speaker #1

    Ça commence.

  • Speaker #0

    Ah ! Bonjour madame. C'est l'écrivain ?

  • Speaker #1

    Oui, le dessinateur, oui. Oui,

  • Speaker #0

    c'est très bien, enchantée parce que tout à l'heure je suis venue et vous êtes aussi occupé, mais le poti il ne me laisse pas là juste pour vous dire merci beaucoup. parce que je vais revenir pour bien lire. Merci. J'ai trop aimé.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    On a la chance de vous connaître et d'être ici, parce que c'est la première fois qu'ils font une exposition. Je vous vois, voilà.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, c'est gentil.

  • Speaker #0

    Vous avez fait ça ou vous avez fait d'autres choses ?

  • Speaker #1

    Là, il y a une grande partie de ce que j'ai fait.

  • Speaker #0

    Ah,

  • Speaker #1

    ça a fait beaucoup de défauts. C'est une grande partie. Après, c'est des petites parties de tout le livre, parce que c'est quelques planches.

  • Speaker #0

    Parce que toujours, je ne suis pas écrivain, mais j'adore, toujours il y avait l'écrivain, il a deux sens, sens propre pour lui-même et pour les autres. Est-ce que ça vous paraît, vous dites au public que ça c'est normal, mais votre...

  • Speaker #1

    Je ne sais pas, on commence en faisant les choses pour soi-même, mais après on fait des livres, du coup il doit être lu, et on s'affiche un peu de plus en plus à ça. Super. Merci.

  • Speaker #0

    Alors, est-ce qu'il y a des enfants dans vos histoires ? Parce que là, c'est une personne qui adore votre travail. Est-ce qu'il y a des enfants parfois dans les histoires ? Parce que je n'en ai pas eu beaucoup.

  • Speaker #1

    Il y a des enfants, pas dans cette histoire-là. Il y a un enfant, il y a un enfant de l'autre côté, ouais. Il n'y a pas tant que ça. Pas tant que ça. Pas juste dans le chalest, il y a un enfant qui a un rôle assez clé de guide. Il y a comme des enfants qui prend le relais des adultes. comme on imagine au futur, où il y a beaucoup d'adultes qui n'arrivent plus à comprendre ce qui s'est passé, où ils sont. Il y a comme une espèce de communauté d'enfants qui semble être plus lucide sur tout ce qui est en train de se passer.

  • Speaker #0

    On était juste en train de dire qu'il y a une histoire qui est peut-être en train de s'être, des petites images de ces dessins de nuit.

  • Speaker #1

    Peut-être, mais comme là je suis... Maintenant, on travaille sur mon prochain livre. C'est l'adaptation d'un livre français dont je ne peux pas encore vous donner le nom.

  • Speaker #0

    Ah, dommage.

  • Speaker #1

    Mais en même temps, voilà, ça c'est une activité comme de dessin automatique pour ressortir des choses, des ambiances.

  • Speaker #0

    Oui, c'est votre esprit qui se libère aussi de ce qu'il n'a pas pu mettre sur les planches peut-être.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. quand même quand on fait notre métier après c'est comme ça que chaque dessin ça doit être en fonction des œuvres publiées ou dans un livre et finalement je ne retrouve pas beaucoup de temps et de dessins qui sont vraiment libres juste pour être fait comme ça mais j'aime bien garder cet espace Avec tous ces voyages,

  • Speaker #0

    si on part par exemple dans la gastronomie, ce serait quoi le plat ? Gastronomie ? Oui.

  • Speaker #1

    À Venise, il y a un restaurant japonais qui ne semble pas du tout japonais, mais qui cuisine avec l'ancienne cuisine vénétienne. Et on fait ça en mélange. Et peut-être c'est ça mon truc préféré, le mélange total.

  • Speaker #0

    C'est curieux comme question. Mais souvent quand on voyage, on a comme ça des repères aussi. Et puis ce qu'il y a dans l'assiette, ça nous marque aussi finalement. Merci beaucoup Manuel Fior. Manuel et Fior. Manuel.

  • Speaker #1

    Merci à vous.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

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