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Les Bâtisseurs

#16 [REPOST] Philippe Benquet - Président et fondateur d'Acorus : Éco-Rénovation & Success Story !

#16 [REPOST] Philippe Benquet - Président et fondateur d'Acorus : Éco-Rénovation & Success Story !

1h23 |23/04/2025
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#16 [REPOST] Philippe Benquet - Président et fondateur d'Acorus : Éco-Rénovation & Success Story !

#16 [REPOST] Philippe Benquet - Président et fondateur d'Acorus : Éco-Rénovation & Success Story !

1h23 |23/04/2025
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Description

Dans ce nouvel épisode, nous invitons Philippe Benquet, le président du Groupe Acorus.  

 

Après une formation d’ingénieur et un parcours dans un groupe de service, son envie d’entreprendre émerge. Il reprend alors une entreprise de plomberie, milieu jusqu’à maintenant inconnu pour lui.  

 

Son but: Créer !

 

-> Un service de rénovation  

-> Des emplois 

-> Un service qualitatif avec plusieurs corps d’état  

-> Plus de communication et de prise en compte des exigences clients  

 

Leur valeur: “ Le sourire partagé” :  

Le sourire du collaborateur  

Le sourire du client  

Le sourire de l’entreprise  

Le sourire de la planète 


La mission d'Acorus? Améliorer la vie des gens à travers l'éco-rénovation en optimisant leurs performances énergétiques avec l'éco-conduite et les véhicules électriques, l'isolation et des équipements qui consomment moins, des collaborations vertueuses avec Lowit et Cycle up.

  

Mais comment Acorus a grandi de 80 personnes en 2010 à 1800 en 2023 tout en gardant ces valeurs ?  

 

Philippe Benquet a misé sur du recrutement massif dans plusieurs corps d’états avec une phase organique jusqu'en 2020.  

 

Sa recette pour une acquisition réussie :  

-> Augmenter l’impact sur les clients, la géographie et la technique  

-> Les valeurs, raison d’être et formalisation de la marque  

-> Nounou, autrement dit l’équipe dédié à l’intégration  

-> L’outil numérique développé en interne pour structurer l’organisation en étant collaborative  

 

Son inspiration ?  

Le lean appliqué à la construction de Patrick Dupin et Glenn Ballard, ouvrage mettant en avant le fait de libérer de l’énergie jusqu’alors dites inutile. 


De quoi, redécouvrir leur métier, donner les moyens et la confiance aux collaborateurs. 

 

 

Envie d’en savoir plus, clique sur play !  

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    J'ai assez vite trois parties prises. Le premier, on va faire du service. Ça va consister à dire, on ne sera pas des bâtisseurs, on fera de la rénovation. Le deuxième, c'est qu'on le fera avec du monde, avec des gens. On va faire le pari de la création d'emplois. On va faire le pari que pour offrir un service qualitatif dans la durée, il faut avoir ses équipes. Et le troisième parti pris, c'est au fur et à mesure, on essaiera d'ajouter les autres. corps d'État, on dit, dans le métier nécessaire à l'entretien, à la rénovation de n'importe quel immeuble.

  • Speaker #1

    L'industrie de la construction est en plein bouleversement. Nouvelles normes, utilisation des matériaux, consommation énergétique sont nos enjeux. Je m'appelle Richard Mita, je suis serial entrepreneur et CEO de Synax. Chez Synax, nous digitalisons l'industrie des matériaux de construction. Ma passion ? Le digital appliqué à des secteurs qui ne l'attendaient pas. Dans Les bâtisseurs, j'interview des visionnaires de l'industrie pour vous inspirer dans votre propre transformation environnementale, digitale et managérienne. Bienvenue dans Les bâtisseurs, le podcast de ceux qui bâtissent aujourd'hui pour demain. Bienvenue dans ce nouvel épisode des bâtisseurs. Aujourd'hui je suis avec Philippe Banquet, le président du groupe Acorus. Bonjour Philippe.

  • Speaker #0

    Bonjour Richard.

  • Speaker #1

    Écoute, on est dans une après-midi assez chaude dans Paris. On est début juin. en mi-juin 2023. Je suis ravi de t'avoir avec nous. Je t'avoue que je suis un peu stress quand même. Au vu de ce que tu as construit comme ça, je suis un peu stressé par cette interview, mais après les quelques minutes d'échange que nous avons eues, je sens que ça va très bien se passer.

  • Speaker #0

    J'en doute pas.

  • Speaker #1

    Écoute, ce que je te propose, c'est de te dire un peu les raisons pour lesquelles j'ai voulu t'inviter sur les bâtisseurs. Donc j'ai mes trois hashtags que je fais assez régulièrement. Le premier est hashtag éco-rénovation égale 10 fois moins de CO2. C'est un grand hashtag, mais c'est un sujet dont j'ai vraiment envie de parler avec toi. Je sais que c'est l'une de tes marottes, donc là-dessus, on va en parler. Le deuxième hashtag, c'est service, puisque tu définis beaucoup Acorus comme une entreprise de service. Et le troisième hashtag, c'est 1800. C'est le chiffre que j'ai trouvé sur ton site web, c'est 1800 collaborateurs au sein du groupe Acorus. Peut-être que maintenant c'est plus, mais en tout cas, voilà les trois hashtags qui sont là. J'en ai plein d'autres, de data, de choses que j'ai vues sur toi, mais ce que je te propose en un premier temps, c'est de te présenter.

  • Speaker #0

    Avec plaisir. Moi j'ai 53 ans, je suis marié, j'ai deux enfants, j'ai une formation d'ingénieur, puis un parcours... dans des grands groupes, des groupes de service. Et c'est là qu'on trouve pour la première fois ce fameux mot service. Et puis en 2010, je quitte ce grand groupe, le deuxième, avec l'idée de poursuivre dans une aventure plus entrepreneuriale, plus personnelle, et donc de reprendre une entreprise. Évidemment une entreprise de service, puisque à ce moment-là, je connais un peu que ça. Et puis je me retrouve à reprendre une entreprise de plomberie. Et l'idée, en écoutant le vendeur, c'est finalement ce qu'il me raconte, c'est du service. Il ne met pas forcément ce mot dessus, mais il me raconte quelque chose qui ressemble à du service. Donc, il y a sûrement un truc à faire. On va aller voir. Mais ça, c'est le début.

  • Speaker #1

    Et pourquoi la plomberie ? Ça aurait pu être un autre chose.

  • Speaker #0

    Ça aurait pu être n'importe quoi. Dans cette phase où tu cherches à reprendre une boîte, tu te déplaces beaucoup, notamment dans ces quartiers parisiens, soit pour voir des fonds, soit pour voir des boîtes de M&A. Et si tu pars un peu tôt le matin, si tu prends le périph', si tu traverses, tu vois des camionnettes de plomberie tout le temps, tout le temps, tout le temps. En fait, c'est la boîte de service par excellence. Donc, ce n'était pas absurde au fond. À force, je me disais même, à force de voir des plombiers, pourquoi je ne ferais pas plombier ? Et c'est un peu un hasard d'être tombé sur la reprise d'une entreprise de plombier. Alors, pas une petite. Il faisait déjà partie des... Je crois qu'à l'époque, c'était le dixième plombier. Il y a beaucoup de plombiers en France. Je crois qu'il y en a autant que de communes. Il devait être dans les dixièmes plombiers. C'était 80 personnes. C'est déjà... 21 millions de chiffre d'affaires, enfin voilà, c'est un gros plombier, mais un plombier.

  • Speaker #1

    Et tu reprends pas ça seul à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    Je reprends ça en me faisant accompagner d'un fonds. Dès le début, l'idée c'est que je vais être majoritaire et le fonds va m'aider à reprendre. Je trouve que dans le montage, dans la discussion avec le vendeur, il m'aide aussi à reprendre.

  • Speaker #1

    Ok, donc il te fait un crédit vendeur ? L'équivalent, on va parler dans les détails.

  • Speaker #0

    mais un équivalent. C'était assez sympa, parce que c'était un montage qui ne mettait pas la boîte en danger, finalement la seule personne potentiellement impérative en danger, c'était moi, si ça se passait mal, le fonds convertissait, le vendeur convertissait, mais l'entreprise, elle, elle n'était pas ni sur-endettée, ni...

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc un montage agréable pour...

  • Speaker #1

    Pour tout le monde.

  • Speaker #0

    Pour tout le monde, pour l'entreprise, et puis pour dérouler, quoi.

  • Speaker #1

    Ok. Le fonds, il est encore là, aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Le fonds est encore là, aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Tu peux le nommer ? C'est Nextage. C'est Nextage, d'accord. Ok, ok. Bon, il doit être content.

  • Speaker #0

    Bon, on a fait... Ouais, plusieurs... Voilà, on a fait plusieurs tours, et on...

  • Speaker #1

    Ok, top.

  • Speaker #0

    On le voit les prochains.

  • Speaker #1

    Ok. Et là, on est en 2010 24 millions de CR, c'est ça ? 80 personnes. Et là, comment tu fais ? Parce que tu rentres dans un milieu, alors tu viens d'un milieu de service, donc tu viens de la boîte qui s'appelle Élise, tu arrives dans un milieu que tu connais peut-être pas trop, hormis peut-être les échanges que tu as eus avec des plombiers, toi, dans le passé. Qu'est-ce que tu fais ? Comment tu vois les choses ? Comment tu vois ce milieu à ce moment-là ? Et comment tu avances ? La boîte, c'était basée à Paris, c'est ça, si je ne me trompe pas ? Oui, en banlieue parisienne, d'accord.

  • Speaker #0

    J'ai assez vite trois parties prises. Le premier... On va faire du service, c'est ça que je connais. Comment on traduit ça dans le monde du bâtiment ? Ça va être amusé, ça va consister à dire on ne sera pas des bâtisseurs, on fera de la rénovation. La rénovation, ça se rapproche du service. On apporte un service à des gens qui vivent dans un immeuble. La construction neuve, on est bâtisseur, on vient fabriquer quelque chose, c'est assez différent. On est moins dans le service ou pas dans le service. Ça, c'était le premier parti pris, on fera que ça. Le deuxième, c'est qu'on le fera avec du monde, avec des gens, et pas comme ça se fait assez classiquement dans le bâtiment, en privilégiant la sous-traitance. Donc le deuxième parti pris, c'est ça, c'est on va faire le pari de la création d'emplois, on va faire le pari que pour offrir un service qualitatif dans la durée, identifiable, presque une logique de marque un peu à force, il faut avoir ses équipes et on ne peut pas se reposer que sur des sous-traitants. C'est ce qui nous a amené assez vite à beaucoup recruter. et le troisième parti pris c'est On n'a pas de raison d'être plombier, plus qu'autre chose, donc au fur et à mesure, tranquillement, mais à chaque fois qu'on en aura la possibilité, l'opportunité, l'envie, on essayera d'ajouter les autres corps d'État, on dit, dans le métier nécessaire à l'entretien, à la rénovation de n'importe quel immeuble. L'idée, c'est à force d'être capable de dire à un client, donc à un gestionnaire d'immeuble, ce que vous pouvez faire sur votre immeuble, on peut le faire.

  • Speaker #1

    Mais ça, typiquement, c'est aujourd'hui avec ton recul. Déjà à l'époque, tu avais ces parties pris là ?

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce qui t'avait fait dire tiens, on va aller voir d'autres corps d'État ? Parce que c'est peut-être, toi stratégiquement, ça a complètement son sens, mais sur un milieu qui est quand même assez loin, encore une fois, moi c'est ce que je pense, mais assez loin de toi, vraiment, qu'est-ce que tu as fait ou comment tu es arrivé à ces parties pris là ?

  • Speaker #0

    Ils sont tous issus de mon histoire d'avant en fait. Le service, ça vient d'avant, les hommes, Jusqu'à preuve du contraire, ni chez Veolia où j'étais dans la gestion de déchets, ni chez Élisse où il y avait des sous-traitants derrière les camions poubelle ou au volant des petites camionnettes Élisse. Donc cette logique de « on va faire avec nos hommes et notre culture » , elle vient d'avant. Et puis l'idée du multi-service, elle est très Élisse aussi au fond, mais elle est aussi très inscrite dans les clients qu'on a au départ. C'est-à-dire que c'est un parti pris de départ, mais qui est renforcé par notre clientèle. Notre clientèle de départ, quasiment exclusivement, ce sont des bailleurs sociaux. Les bailleurs sociaux, on y répond au moyen d'appels d'offres. Les appels d'offres sont multiples. On peut répondre à un appel d'offres de plomberie, et la semaine d'après, il y a un appel d'offres de menuiserie. Parfois, il y a les deux en même temps. Il y a des lots de plomberie, des lots de menuiserie, des lots de... Le marché est fait de gens plutôt spécialisés, mais ça vient assez naturellement de se dire que si on nous apprécie en plomberie, on pourrait essayer de répondre en menuiserie ou en maçonnerie, et de voir comment on apporte le même service, mais sur une technique différente. N'ayant pas la technique comme ressort personnel, c'est assez naturel au fond. Les techniciens, je vais les chercher. L'approche de service, on va la reproduire sur tous nos corps d'État finalement.

  • Speaker #1

    Donc là, si je comprends bien, tu te dis, dès le début, je vais orienter ou prendre trois axes sur lesquels je ne vais pas avoir de concession ou je vais vraiment appuyer. Ce côté service, ce côté personne et ce côté multicorps d'État. Et ce qui vient sur la partie corps d'état, c'est plutôt de se dire, tu as un peu une opportunité business, tu te dis, je suis quand même sur des appels d'offres de bailleurs sociaux, je vois d'autres appels d'offres passer, ce serait bien d'y répondre. Je caricature un tout petit peu, mais je me dis même pour... Non, c'est un peu ça,

  • Speaker #0

    avec le côté même pas peur, de toute façon je connais pas la plomberie, donc je vois pas pourquoi je pourrais pas aller faire de la menuiserie. Ok, bah oui. Le plombier de métier va peut-être hésiter un peu plus à faire.

  • Speaker #1

    Complètement. Complètement. Donc ce regard un peu neuf, ou j'ai envie de dire associant, ou peut-être un petit peu... Et puis,

  • Speaker #0

    qui s'est renforcé au fur et à mesure que l'approche service a été identifiée par les clients, plus les clients nous ont... On dit cette approche est différente, il y a plus de com, il y a plus de prise en compte de nos exigences, il y a plus de prise en compte des exigences de nos clients à nous, les occupants des bâtiments, et vous êtes un peu les seuls à le faire comme ça. Finalement, c'est ça qu'on vendait plus que la technique elle-même. Et la technique, elle reposait sur du recrutement de gens qui savaient faire, et du recrutement on en a fait beaucoup et finalement on rejoint le deuxième parti pris. N'étant pas sur de la sous-traitance, on pouvait vraiment dire, en fait on est aussi menuisier. Parce qu'on a commencé à recruter des manuisiers, et on est aussi électricien, parce que finalement, on a plus d'électriciens assez vite. Au bout de trois ans, on avait plus d'électriciens que les grandes entreprises d'électricité qui faisaient des travaux chez les bailleurs sociaux.

  • Speaker #1

    Et donc, tu as fait ça d'abord en organique, c'est-à-dire c'est toi-même, enfin c'est toi-même, au sein de Acorus, donc il se prénommait autre chose et que vous avez renommé au bout de trois ans, si je ne me trompe pas. Et là, au bout de trois, quatre ans, donc 2010 à 2015, vous développez de cette manière-là, c'est-à-dire que vous recrutez... Des électriciens, vous recrutez des menuisiers, vous montez des sortes de mini-entreprises, c'est ça ? A l'époque, c'était comment ?

  • Speaker #0

    Ça ressemblait. On avait bien l'idée qu'il fallait que ce soit des petites équipes. Cette logique de petites équipes, c'est quelque chose qui fonctionne bien, qui est assez proche de ce qui marche aussi dans le monde du bâtiment, la petite entreprise. Ce qu'on a fait évoluer au fil du temps, c'est tout ce qui va autour, comment le patron de la mini-entreprise, c'est un chef d'entreprise maintenant chez nous, c'est quelqu'un qu'on vient accompagner, qu'on essaye de... à qui on essaie de donner la même responsabilité quasiment que s'il était chef d'entreprise. Certains maintenant sont des acquisitions et sont aussi des chefs d'entreprise et des mini-entreprises. Mais à l'époque, oui, c'est par petites équipes, cette logique-là, qu'on fait la croissance, et purement en organique. Le levier numéro un, c'est le recrutement. Je crois que c'est la troisième semaine de la reprise où je dis d'abord aux équipes, on va arrêter de demander de trouver du monde le vendredi pour le lundi, ça on ne saura jamais faire. Donc maintenant, on va recruter toutes les semaines, on va voir des gens toutes les semaines, on va faire des séances de recrutement régulières. Qu'on ait besoin ou pas, on va le faire. De toute façon, on a des visibilités longues sur nos marchés, donc on peut recruter. On n'en aura jamais un de trop. Donc si vous trouvez des bons, on recrute. Et puis, je me suis rapproché aussi très très vite d'un recruteur en externe, à qui j'ai dit, je pense qu'il nous faudra plus d'encadrement, mais je ne veux pas aller... prendre les conducteurs de travaux que Bouygues et Vinci n'ont pas pris. Donc, il faut sortir un peu du cadre. C'est ce qui explique sans doute aujourd'hui qu'on a, parmi nos chefs d'entreprise, plus de 30% de femmes. Parce que, dès le début, on a recruté beaucoup d'encadrants féminins. Donc, ces deux axes de recrutement, aussi bien en technicien qu'en encadrant, ils ont été la clé de la croissance.

  • Speaker #1

    Donc, dès le début, tu te dis, on va recruter.

  • Speaker #0

    Dès le début, on se dit, on va recruter, exactement. Et ça va assez vite.

  • Speaker #1

    excuse-moi Tu prends quelqu'un en externe ? Ouais, on prend quelqu'un en externe. Un recruteur chez Boutard.

  • Speaker #0

    On prend quelqu'un en externe pour l'encadrement. Et en interne, on continue un peu comme font beaucoup, à passer par l'intérim, l'intérim de pré-recrutement, etc. Pendant 2-3 ans. Au bout de 3 ans, ce recruteur externe, je lui dis, ça suffit. Toi, tu changes de cabinet, on te suit. Finalement, pourquoi tu ne viendrais pas monter ton cabinet chez nous ? Et donc, on crée en interne une sorte de... cabinet de recrutement, il se met du coup à recruter aussi des techniciens, toujours des encadrants, plus des techniciens. Aujourd'hui, on a 7 recruteurs, plus lui, qui est en gros le DRH de la boîte.

  • Speaker #1

    Juste pour revenir un peu sur l'histoire, après on parlera de comment tu organises ton groupe. En 2015, c'est Pintisol que vous rachetez. En 2016, c'est Acorus Ingénierie qui voit le jour. C'est une création, donc c'est un peu votre bureau d'études, c'est ça ? Et ensuite... À partir de 2020, j'ai l'impression que ça s'accélère. Je ne sais pas, j'ai l'impression, je vois que ça s'accélère. Je vois Technibat. Et ensuite, il y a ESCI, il y a Acophore, il y a Marteau. Alors, je ne sais pas à quel moment tout ça s'est mis. Et derrière, 2022, là, tu fais quatre acquisitions. Metz, Cloazol, Monselec et les menuiseries Rennes. Explique-nous un petit peu, tu vois, quelque part, tu as une phase où tu as été en organique, en croissance, à travers les trois parties prix que tu as pris. donc ça veut dire 1 Donc, si j'étends ma surface d'action à travers mes clients existants, je vais peut-être chercher de nouveaux types de clients. On a vu, tu m'as parlé de bailleurs sociaux, mais quand on discute avec tes équipes ou quand on voit le groupe Acorus, il n'y a pas que ça. Il y a aussi les aéroports, il y a aussi la rénovation de buildings, de lieux un peu iconiques. Et là, en 2020, tu te dis, tiens, là, on accélère. Donc, suite au Covid, tu dis, non, ce n'est pas possible, il faut que j'accélère. Qu'est-ce qui se passe ?

  • Speaker #0

    Il y a vraiment de... La phase organique, c'est la plus importante. Elle va en effet jusqu'à 2020. L'acquisition de Pintissol, elle est hyper opportuniste. Je connaissais le patron. À un moment donné, il dit je vais vendre.

  • Speaker #1

    Ceci dit, j'achète. Je vendrai qu'à toi, il me dit.

  • Speaker #0

    et elle est opportuniste et d'ailleurs on ne l'intègre pas vraiment elle reste un peu à côté, elle fonctionne très bien c'est une de nos meilleures acquisitions jusque là d'ailleurs mais on reste sur notre logique de croissance organique, elle fait une très forte croissance organique aussi, on la rachète à 14 millions, on en fait 23 ou 4 mais on est vraiment dans cette logique organique en 2019 2018 et début 2019 On a un peu une crise de croissance, parce que cette croissance organique très forte...

  • Speaker #1

    T'es à combien là, en 2018-2019 ? Là t'étais à 24 millions, en plus les 14 de parties sol, tu devais être autour des 37-40, c'est ça peut-être 50 ? Non, on est un peu plus,

  • Speaker #0

    on est autour de 100.

  • Speaker #1

    Ok, ah pardon.

  • Speaker #0

    On est autour de 100, on est 600 personnes, 700 personnes, ça va très vite, donc selon qu'on est 18, 17, etc. Mais on a un peu cette crise de croissance, trop de monde qui rentre, notre culture, on y reviendra, mais ce qui explique cette très forte croissance de 2013 à 2018, c'est beaucoup la culture qu'on a mis en place. Elle suppose beaucoup de délégation, de responsabilisation, d'autonomie, mais il ne faut pas oublier la responsabilité qui va avec, et les gens l'oublient un peu à ce moment-là parce qu'ils rentrent trop vite, on n'a pas le temps de leur dire. donc on a une phase un peu moyenne en 2018 on se retrouve sous les manches en équipe donc c'est finalement assez assez salutaire. Et en 2019, tout repart comme si de rien n'était. Donc on est assez contents et on se fait inséminer en disant, maintenant, on a des outils, on sait affronter des crises ensemble. On peut accélérer un peu sur les secteurs qui nous manquent, les métiers qui nous manquent, aussi par acquisition quand on aura besoin, ce qu'on n'avait pas fait jusque-là. On fait ça un an avant le Covid, donc évidemment, en 2020, on avait un grand plan avec 4 acquises, je crois. Finalement, on n'en fait qu'une, mais on en fait une quand même, assez grosse. Et puis, on continue les années suivantes. Aujourd'hui, ces acquisitions, on peut les analyser comme... Elles ont trois raisons, mais qui vont rester nos raisons générales dans les acquisitions. On ne fait pas du build-up. On ne dit pas, on fait de la plomberie sur des bailleurs sociaux en Ile-de-France. Tout ce qu'on trouve qui fait de la plomberie sur des bailleurs sociaux en Ile-de-France, on va racheter, comme ça, on sera plus gros. Ça, on ne fait pas du tout. Nos acquisitions, elles vègent juste à augmenter l'impact qu'on peut avoir pour nos clients, soit en ajoutant des métiers, soit en ajoutant des types de clientèle, soit en ajoutant des géographies. Les géographies, on l'avait fait en organique, puisqu'on était allé à Bordeaux, à Lyon, à Nantes, juste en croyant en deux pays. Donc c'est en vente.

  • Speaker #1

    En vente, dans des agences, dans des villes, dans des zones.

  • Speaker #0

    Exactement. Et puis en répondant aux appels d'offres et puis en recrutant. Mais pour aller par exemple en CoPro, on s'est dit que c'était quand même plus sympa, plus simple, plus rapide de faire une acquisition, parce que la CoPro, c'est des cycles commerciaux très longs, beaucoup plus longs que l'appel d'offres Bayer Sociaux. pour devenir... un vrai professionnel de l'enveloppe du bâtiment, ce qui nous semblait assez clé dans cette optique éco-rénovation. On s'est dit là aussi que c'était probablement plus sûr, plus rapide, plus efficace de faire de l'acquisition. Et donc, il y a d'autres métiers qui font partie de ces acquisitions, mais en gros, on peut l'analyser comme, il nous manquait l'enveloppe, il nous manquait des éléments clés de l'éco-rénovation qu'on est allé acheter pour être plus vite pertinent là-dessus. C'est ça l'accélération. Et c'est ça qu'on va poursuivre. Mais c'est ça qu'on a fait depuis 2020.

  • Speaker #1

    Et donc là, si on essaye de bien comprendre maintenant le métier d'Acorus, aujourd'hui, on est en 2023, tu commences plombier, tu vas sur d'autres métiers, 100 millions, donc en 2018... avec une partie peinture également, j'imagine d'autres corps d'état déjà à ce moment-là. Aujourd'hui, vous avez racheté des choses dans les lecs, vous avez racheté d'autres types d'entreprises. Qu'est-ce que fait le groupe Acorus aujourd'hui ? Si tu devais le définir...

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, notre raison d'être, c'est d'améliorer la vie des gens dans leurs immeubles par l'éco-rénovation. C'est assez large. Et les immeubles, ça peut être un peu tout. Et la vie des gens, ça peut être la vie au travail ou la vie perso. Donc, on fait... Tout type de rénovation, toute la chaîne de valeur, depuis l'étude avec notre bureau d'études, la conception, l'accompagnement, la MO, la maîtrise d'oeuvre, les travaux, tous les travaux qui peuvent être nécessaires dans un immeuble, et la maintenance, pilotage des installations, des équipements pour gérer l'immeuble. On fait tout ça. Évidemment, on est aujourd'hui plus gros sur les travaux. La partie aval, elle pèse encore que 2-3% du taux d'affaires, pilotage et maintenance, et la partie amont. maîtrise d'oeuvre, études techniques, assistance maîtrise d'ouvrage, elle pèse aussi quelques pourcents de notre chiffre d'affaires. Dans les travaux, on est probablement parmi les seuls à offrir une prestation qui peut être très globale. qui est multispecialiste d'abord, mais tous ces spécialistes, on peut les mettre au service d'une offre complète, donc d'un projet de rénovation complet.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc là, je prends un exemple. On prend Bayer Sociaux parisiens, tu vois, je ne sais plus, à Millier Habitat ou je ne sais plus... Millier Habitat, oui. Millier Habitat ou Inly, par exemple, voilà. D'ailleurs, tiens, une des directrices d'Inly est allée à l'école avec moi. Marie, je sais pas si Marie Lefebvre, je sais pas si ça te parle ou pas, mais en tout cas, Marie, écoute, on la salue. Je suis bailleur social, donc minez une vie Habitat, par exemple. J'ai un immeuble à rénover, je lance un appel d'offres, et là, en fait, t'arrives et tu dis, bougez pas, je vous fais tout. Je la fais simple, mais c'est à peu près ça. Donc je vous fais l'étude, je vous fais les cahiers des charges, derrière, j'amène... tous les corps d'État pour rénover, donc pour le désamianter, par exemple, s'il y a de l'amiante en plus, des choses comme ça. Et à la fin, je vous gère même la maintenance du bâtiment, mais tout ce qui est nettoyage et ainsi de suite des parties communes, ça c'est pas moi.

  • Speaker #0

    Alors c'est un peu caricatural parce que le marché n'est pas organisé comme ça, mais on est capable de faire tout ça. On a probablement des marchés avec Inlim, Il est une vie ou d'autres, de conception, de maîtrise d'œuvre de cette fameuse rénovation dont tu parles. En général, dans ce cas-là, ce n'est pas nous qui faisons les travaux derrière. Aujourd'hui, tel qu'est fait le marché, on a des travaux parfois de mono-cors d'état. On peut venir pour faire juste du désamiantage, juste de l'électricité, ou juste de la plomberie, ou juste du ravalement. Dans certains cas, on va répondre soit à tous les lots, soit ça va être passé en un lot unique, en type entreprise générale, et on va mettre au service du projet. l'ensemble des mini-entreprises nécessaires pour faire le projet. Donc oui, c'est possible de le faire. Et en effet, on pourrait aussi imaginer que derrière, on vient faire la maintenance, j'en sais rien, des chaudières murales, puisqu'on fait de la maintenance de chaudières murales pour des bailleurs sociaux. Dans la pratique, le marché aujourd'hui, il n'est pas fait de vous concevez, vous faites et vous écrivez. Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Mais côté bailleurs sociaux, un projet d'archivé pourrait être un hôtel, un petit paraglant pour faire le pain.

  • Speaker #0

    Il y a des hôtels où on vient concevoir, avec éventuellement leurs propres archives, mais nos études, nos archives, on vient réaliser et on vient exploiter derrière, que ce soit la clim, les ascenseurs, la chaufferie.

  • Speaker #1

    Ok. Alors maintenant, ce qui m'intéresse, c'est de voir, tu parlais de culture d'entreprise, et de voir dans cette partie un peu de croissance organique que vous avez eue, qu'est-ce que tu as mis en place ? Et après, aujourd'hui, peut-être les challenges que tu as là-dessus, puisque intégrer de nouvelles entreprises à cette vitesse-là, comment est-ce que vous faites pour leur transmettre toute la culture ? qui a fait votre succès sur la première partie. Moi, je vois un peu deux phases quand même. Je vois à peu près deux phases. La première phase où, entre guillemets, vous faites votre croissance, vos 20% par an. Et là, c'est j'enquille, entre guillemets. Je recrute des gens, je leur insuffle ce qui va bien en termes des bonnes pratiques qu'on a chez nous. Je les responsabilise avec, j'imagine, un... Une partie responsabilité, liberté, autonomie, slash autonomie, j'imagine que ce sont des choses qui doivent intervenir chez vous. Puis cette seconde partie où tu te retrouves à intégrer massivement, c'est un peu ça, c'est de ces deux parties-là sur la partie culture et people. Et surtout dans une industrie qui, initialement, quand même, dans ces corps d'état-là, c'est très lié au patron, quand même. C'est très, très lié au patron, avec souvent, alors je caricature un chouïa, mais c'est très incarné, quand même, par le patron. ces boîtes-là ?

  • Speaker #0

    Ce qu'on met en place, ça démarre par le lean, en fait. Ça démarre par le constat en fait, je reprends une entreprise, les trois premières années, tu trembles un peu, est-ce que ça va marcher ? Bon, au bout de trois ans, ça avait à peu près marché. On passe à autre chose, on se dit, comment maintenant on en fait mon entreprise ? Donc c'est le moment où on la renomme et c'est aussi le moment où je dis, bon, je connais un peu plus les bâtiments maintenant. Il y a quand même un truc très bizarre dans le bâtiment, c'est qu'on parle tout le temps de délai de qualité mais on est... assez nulle, aussi bien en délai qu'en qualité. On est une des dernières industries où on parle de réserve à la fin, on vient lever des réserves, il n'y a plus d'industrie où on vient lever des défauts en fin de ligne de production, ça n'existe quasiment plus, ça existait, ça n'existe plus, et ce qui est passé par là, sous des formes diverses, c'est les méthodes un peu lean de production, les méthodes où on vient faire les choses au fur et à mesure et pas à la fin. Mon idée à ce moment-là... C'est de se dire, si le Lean, ça a marché dans l'industrie, c'est le besoin qu'on a en fait dans nos métiers. Je trouve qu'une partie de notre activité est liée à ces métiers de flux. On ne l'a pas dit dans la description du métier d'Acorus, mais on fait des gros chantiers, c'est 40% de l'activité, et on fait aussi, pour à peu près 60%, des petites interventions. Ça peut être la remise en état d'un logement, ça peut être un dépannage, ça peut être... une fenêtre qui coince, etc. C'est 60% de notre activité. Donc c'est une gestion de flux, c'est 80 000 interventions chaque année, de massif.

  • Speaker #1

    Moi j'avais 200 000 chantiers en haut global et 80 000 interventions de type je vais te repeindre un mur, je caricature encore, mais c'est pas loin de ça. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. On fait presque 20-25 000 remises en état de logement entre deux locataires, pour les bailleurs sociaux ou pour d'autres. Donc ce côté un peu flux, on sent bien, juste en l'imaginant, que ça aussi ça se prête assez bien aux lignes, le ligne il parle de flux. On part de ça, il se trouve qu'à ce moment-là, il y a très peu de choses sur les lignes appliquées à la construction, et encore moins en France, il y en avait pas mal aux Etats-Unis, un peu en Angleterre, et il y a un type qui sort un livre à ce moment-là, et qui ouvre son cabinet de consulting, pour accompagner en ligne construction. Et je l'appelle, je dis voilà, je viens de lire le livre, enfin l'article peut-être, je crois que le livre n'était pas sorti. Ça m'intéresse. J'étais justement en train de me dire qu'il fallait regarder comment on pouvait mettre du lean dans ce métier. Est-ce qu'on peut se voir ? Est-ce qu'on peut faire un truc ensemble ? On commence à bosser ensemble.

  • Speaker #1

    Comment s'appelle ce...

  • Speaker #0

    Patrick Dupin.

  • Speaker #1

    D'où il sort ? Excuse-moi, je... Il sort de...

  • Speaker #0

    Peut-être qu'est-ce qu'il faisait ? Il avait été directeur de travaux chez un major. Et puis il était en train de faire... Il avait constaté aussi l'ampleur de ce gaspillage qu'on trouve sur les chantiers. Et il avait été à la source en Angleterre. Pour faire une thèse auprès d'un type qui s'appelle Glenn Ballard, qui est un peu l'inventeur du Lean appliqué à la construction. Glenn Ballard raconte tout le temps qu'il a découvert que le Lean pouvait s'appliquer à la construction en allant aux Etats-Unis prendre les 10 meilleures boîtes. Il leur a demandé leurs 10 meilleurs chantiers et il leur a juste demandé à chacun « vous faites quoi la semaine prochaine ? » . Il a fait une liste, donc des 10 meilleures boîtes, 10 meilleurs chantiers, les tâches de la semaine prochaine. Il est retourné voir la semaine d'après et il n'y avait que 30% de ces tâches qui étaient faites. Il a dit un truc quoi. Parce que 70% c'est du gaspillage, on a dû refaire, pas faire, c'est décalé, c'est... Et il est parti de ça pour dire le Lean s'applique à la construction et comment on va faire. J'appelle Patrick Dupin, je lui dis voilà on a des types super bons, conducteurs de travaux, ils courent partout, ils sont hyper impliqués, ils connaissent tout, mais on sent bien quand même qu'ils s'épuisent quoi. On part avec eux et puis on en parle pour savoir c'est quoi le Lean quand on les regarde. Il revient et il dit, le Lean c'est regarder les gaspillages. Et si on trouve des gaspillages, on cherche le plus important parce qu'on est un peu feignant en Lean. on s'attaque au premier et on essaie de le résoudre. Et le premier gaspillage, c'est la posture de manager du conducteur de travaux, cette posture commande-contrôle, très forte dans le bâtiment, pas que dans le bâtiment, mais vraiment incarnée dans le bâtiment. Le chef d'entreprise du bâtiment, il est commande-contrôle, les conducteurs de travaux, commande-contrôle. Tout le monde est en ce mode commande-contrôle, presque à l'excès, et on va même valoriser ceux qui sont les meilleurs là-dedans. C'est-à-dire, c'est le bazar. Ça déconne un peu, mais comme il a tout en tête, il va redresser la barre, il va vite. Donc on a des gars qui passent sur un chantier, qui commandent, qui passent au suivant, qui commandent, qui passent au suivant, qui commandent, puis qui reviennent contrôler le premier, qui se rendent compte que ça ne s'est pas passé comme prévu, ils replanifient, ils recontrôlent, et ils courent. Le stress augmente, ça ne s'améliore pas. Seuls les meilleurs, ceux qui courent suffisamment vite, sont considérés comme des bons conducteurs de travaux. Donc lui, il est avec les meilleurs conducteurs de travaux de la boîte du moment. Et il dit, il y a un truc qui ne va pas. Le premier, j'ai passé la matinée avec lui, et il a été 40 secondes par minute au téléphone, alors qu'on était en visite sur différents chantiers. Et donc il lui dit, soit ça crée de la valeur, dans ce cas, ce n'est pas un gaspillage, sauf que tu n'es pas vraiment conducteur de travaux, tu es standardiste, mais bon, ce n'est pas un problème si ça crée de la valeur. Soit ça n'en crée pas, comment on l'évite ? Il laisse le gars un peu avec ça, et au bout de quelques semaines, dans l'échange avec ce gars-là... Ils se rendent compte que ces appels sont strictement inutiles et sont liés à cette posture un peu de commande contrôle, de « je veux que tout passe par moi » , parce que la grande majorité des appels, c'est le gardien appelle le conducteur de travaux, lui dit « alors, il est 8h, j'attends ton plombier, il n'est pas encore là, comment ça se fait ? » Donc, il prend son téléphone, il appelle le plombier « alors, le gardien t'attend, comment ça se fait que tu n'es pas là ? Je t'avais dit que tu devais être sur ce chantier tel jour. » j'arrive, je suis devant, alors il rappelle le gardien mais le gardien n'est plus là donc il laisse un message il arrive, il est devant le gardien rappelle, bah oui je le vois on est à 5 appels, 6 appels et on n'a rien créé comme valeur et il a 30, 40, 50 chantiers en même temps parce que c'est des petits chantiers là juste pour comprendre,

  • Speaker #1

    parce que ça c'est intéressant la vision qui est là peut-être que j'anticipe un peu la vision c'est de se dire vu que mon conducteur de travaux est en commande et de contrôle, tout le monde l'appelle pour vérifier l'info C'est à peu près ça. Mais est-ce que, à un moment ou à un autre, je suis un peu prudent, mais est-ce que ce n'est pas aussi les gens sur le terrain qui ont été habitués à jamais prendre d'initiative, de se retrouver à systématiquement appeler pour doublement valider ? Et tu vois, je pose ça là. Est-ce que je pense que c'est un peu des deux quand même, non ? C'était quoi un peu votre vision là-dessus ?

  • Speaker #0

    Bien sûr, bien sûr que c'est un PD2. Quand il trouve une solution, il dit « Ouais, en fait, je vois bien ce qu'on pourrait faire. Tout passe par moi. » Alors qu'on pourrait dire au gardien... d'appeler le plombier. Et donc la solution, c'est tout bête, c'est un petit outil, c'est un bout de papier avec je suis un tel, je m'occupe de vos immeubles, et votre plombier s'appelle un tel, voilà son numéro, votre menuisier s'appelle un tel, voilà son numéro, votre peinte s'appelle un tel. Donc vous avez toute mon équipe et vous avez le droit de les appeler. Avant de faire ça, il y a beaucoup d'hésitation. Il y a qu'est-ce qui va se passer si mes équipes sont en lien direct avec le client ? Est-ce que ça va tricher ? Est-ce que ça va copiner ? Est-ce que ça va ? que sais-je, donc j'hésite est-ce que le client va me dire bah non, moi regardez dans l'appel d'offres c'est marqué que j'ai un interlocuteur unique donc est-ce qu'il va accepter d'appeler mes équipes peut-être pas, peut-être même il va me dire j'en veux pas de ton papier, est-ce que mes équipes vont pas me dire, bah à quoi tu sers si c'est nous qui devons prendre ces appels là donc il y a plein de freins avant même l'habitude de, moi mon rôle il est pas là dedans, qui existe aussi mais on pourrait y revenir, ces freins là ils prennent un peu de... de temps, il faut se jeter à l'eau, en disant, allez, faisons confiance ou testons. Moi, j'aime bien l'idée de test and learn. On teste, on affiche, et on voit là, on attend ce qui se passe. En fait, ce qu'on a constaté, c'est que le jour où on a posé dans les loges des gardiens l'équipe, on n'a plus eu d'appel. C'est difficile de savoir exactement pourquoi. Peut-être il y a cette idée que je suis rassuré, maintenant je connais mon équipe, et puis comme je connais mon équipe, je n'ai pas besoin de l'embêter. En général, ils viennent. s'ils sont pas là c'est qu'ils ont été bloqués dans un bouchon c'est rien que je les appelle, il va me dire qu'il est bloqué dans un bouchon donc on a pas remplacé les appels inutiles par d'autres appels inutiles, on les a carrément supprimés et en fait ça c'était le premier effet plus d'appels, mais ça a été mais ça n'a même pas pris une semaine. Ensuite, on a eu... Il est fait, maintenant on se connaît, donc on se fait plus confiance, on fait plus confiance à l'équipe. Et quand je discute avec le conducteur de travaux, quand le client discute avec le conducteur de travaux, il discute pour des vrais sujets qui créent de la valeur. Plus pour dire... T'étais pas là... Ouais, t'étais pas là, où est ton plombier ? J'ai besoin d'un avis là-dessus. Ah bah oui, je vais appeler mon plombier, il va venir vous voir pour vous donner un avis là-dessus. Il y a des choses beaucoup plus directes qui se font. Tout le monde gagne du temps. Et ce temps gagné, c'est un des trucs qu'on découvre... quand on est un peu plongé dans le lean, on crée des capacités à ne plus faire les choses inutiles on crée des capacités de production tout le monde se crée des capacités de production y compris le client d'ailleurs donc les gars se sont créés des capacités de production ils se sont mis même à faire des devis, nos techniciens se sont mis à faire des devis, se sont mis à faire du conseil c'est bien que là où on était là pour des petits dépannages, de temps en temps on se retrouve à faire des gros dépannages parce que le client a plus confiance dans le plombier avec qui il discute tous les jours que dans celui qui voit jamais Oui. Et les conducteurs de travaux se sont mis aussi à avoir des actions à beaucoup plus forte valeur ajoutée. Et ça, ça a généré la croissance. Parce que si j'ai du temps pour faire de la valeur ajoutée, une de valeur ajoutée marrante, c'est d'essayer de grossir. Le même conducteur dont je parlais là, peut-être trois semaines plus tard ou trois mois plus tard, je n'en sais rien, vient et dit « les clients, dans les échanges que j'ai avec eux, me disent que si on avait des maçons, il y aurait sûrement des marchés pour nous intéressants » . compte tenu de la façon dont on les gère. Est-ce que je peux embaucher des maçons ? Vas-y, embauche des maçons. Il a embauché des maçons, et on s'est mis à gagner des marchés de maçonnerie. Mais il n'aurait jamais pu le faire avant, où il était tout le temps en train de courir à répondre sur « Ouais, mon plombier, est-ce qu'il va bientôt arriver ? » Donc ça, c'est vraiment l'explication de cette croissance 2013-2018-2019. Tellement simple.

  • Speaker #1

    Excuse-moi, ça a l'air tellement simple.

  • Speaker #0

    C'est assez magique, le côté « tu libères l'énergie » . Si tu libères l'énergie, en général, les gens s'en servent.

  • Speaker #1

    Et t'as dû te séparer de gens ou pas ? Qui justement avaient du mal à adhérer à ça ?

  • Speaker #0

    Pas tellement Mais j'ai toujours cette question Il y a des gens qui veulent pas Qu'on leur laisse l'autonomie C'est plutôt sur les command and control

  • Speaker #1

    Se dire à quelqu'un Qui avait l'habitude de faire du command and control Tu vois à ce moment là Sur des métiers de ce type là J'ai du mal à voir J'imagine que pour certains ça doit être compliqué

  • Speaker #0

    Oui oui oui De toute façon c'est toujours compliqué Il y a un côté exemplarité ou copiage, c'est le fonctionnement que j'ai adopté à ce moment-là, en me disant, je vous laisse faire. Les trois premiers qui l'ont fait ont dit aux autres, j'ai redécouvert mon métier. D'ailleurs, la plupart, enfin, ces trois-là sont partis monter des boîtes, un peu après. Donc, ils ont vraiment redécouvert leur métier.

  • Speaker #1

    Ils ont monté des boîtes au stade à Coru, dans les boîtes, ok.

  • Speaker #0

    Donc ça, ça a joué. Et puis... Ça a été très bien perçu par les équipes techniques. Les techniciens ont bien aimé ce nouveau mode. Le côté, on vous fait beaucoup plus confiance qu'ailleurs, on vous laisse beaucoup plus faire, on vous donne beaucoup plus les moyens. Aujourd'hui, on dit, on agit en co-responsabilité. Le monde du bâtiment, il est plutôt en parents-enfants, parce que compagnonnage, parce que paternalisme, ça peut très bien marcher d'ailleurs. et nous on dit Ça marche très bien, mais ça freine un peu la croissance. Ce qui permet cette croissance très rapide, c'est un mode plus co-responsable. On est ensemble, on a tous un rôle, toi qui es technicien, toi qui es assistante. On est ensemble et on n'est plus en parent-enfant, on est en adulte-adulte. Ensemble, on a envie de servir nos clients comme on a envie de servir nos clients et qu'on met notre énergie là-dessus. Ça va le faire et ça marche. Après, il y a un côté un peu magique. mais ça marche.

  • Speaker #1

    Je pense que oui, il y a un côté un peu magique quand on t'écoute, mais je pense qu'il y a eu beaucoup de travail de fait derrière, il y a eu beaucoup d'éducation aussi, peut-être de partage. Oui, il y a beaucoup de répétitions,

  • Speaker #0

    c'est comme ça qu'on veut fonctionner. C'est ça qu'on aime, c'est pour ça qu'on est là, c'est pour ça que nos clients nous aiment. Donc plein de petits trucs qui ont petit à petit ancré ça dans la culture, bien sûr.

  • Speaker #1

    Et donc là, par contre, depuis 2020, autre phase un peu différente parce que tu es dans une croissance. externe, là où tu étais en croissance organique, là comment ça se passe un petit peu sur cette partie culture, comment tu fais déjà, ne serait-ce que dans la communication, dans tout ça. Comment tu gères cette phase de là qui est encore en construction, si je peux me permettre, puisqu'on parle d'entreprises qui ont été acquises en 2020 et là en 2022, et on est en juin 2023. Donc il faut aussi, j'imagine que tu es encore en mode, tu as peut-être du test and learn, tu as peut-être certaines certitudes.

  • Speaker #0

    Bien sûr, on est toujours en train d'apprendre. Le premier élément, c'est qu'on a éprouvé le besoin de formaliser encore plus qui on était, donc d'aller plus loin dans c'est quoi la marque Acorus, c'est quoi la culture Acorus, parce que c'était nécessaire à la fois pour les gens qui nous rejoignent, qui viennent d'autres univers, d'autres cultures, et pour les clients qui nous rejoignent. 2020, on est encore pas mal identifié comme, même si on est Un des leaders de la rénovation en hôtellerie en Ile-de-France est encore beaucoup identifié comme un acteur de la rénovation de bailleurs sociaux. Et on va sur la CoPro. Et on entend très souvent, « Non, ils ne vont pas faire de la qualité, ils font des bailleurs sociaux, ce n'est pas le même métier, gna gna gna. » On a besoin de rassurer les gens qu'on va faire ce qu'ils attendent, ce qu'on va apporter, c'est ce côté service, c'est le parcours client. Et le parcours client en CoPro, il n'est pas extraordinaire. c'est d'essayer, comme on l'a fait un peu en bailleur social, de modifier un peu cette façon qu'on a d'interagir avec son prestataire de travaux dans un mode plus service, plus communication, plus information, plus conseil. Donc c'est un des premiers axes. On formalise mieux la marque, c'est pour ça qu'on vient changer. On était très tourné sur nous-mêmes. La petite baseline, c'était sourire partagé. Ça nous a beaucoup servi, ça a beaucoup ancré la culture du sourire. Sourire à partager, pour nous, c'est quatre sourires. C'est des collaborateurs qui sourient parce qu'ils sont contents de bosser et qu'ils sont bien rémunérés, que tout se passe bien, que la vie est belle. C'est des clients qui sont contents, qui ont le sourire parce qu'ils aiment bien bosser avec les collaborateurs qui ont le sourire. C'est une boîte qui a le sourire parce qu'elle assure sa pérennité, elle gagne suffisamment d'argent pour qu'elle ne se pose pas trop de questions sur l'avenir. On n'a pas des marges aberrantes, mais on a suffisamment pour pouvoir dire qu'on est pérenne. Puis c'est le sourire de la planète. C'est l'idée qu'on va aussi faire sourire à la planète parce que notre action est décarbonante presque par nature. C'est ton premier hashtag. Donc on est là-dessus et on vient changer, on vient dire, pour l'extérieur ça parle pas, donc on passe à quand la vie se rénove, on garde ce côté humain, ce côté sourire, ce côté vie, mais on vient remettre quand même l'idée qu'on fait de la rénovation. Et on vient un peu plus décrire pourquoi on est là, on est là, quelle est notre mission, quelle est notre raison d'être, et ça c'est un premier axe. de cette nouvelle ère 2020. Le deuxième, c'est qu'il nous faut des équipes dédiées à l'intégration. Il nous faut des nounous pour les gens qui nous rejoignent, qui passent leur temps à leur dire ce que vous faites est très très bien et ce qu'on fait c'est comme ça et sûrement que les deux on va réussir, ça prendra le temps que ça prendra à les mêler. Le troisième, on n'en a pas du tout parlé, mais notre action s'appuie énormément sur des outils numériques. des outils numériques qu'on a développés en interne et qu'on considère être plutôt pas mal qui vraiment structure autorise finalement l'organisation parce que on doit les utiliser, on est libre mais il faut les utiliser et en les utilisant finalement on a un chemin un peu tracé quand même donc ces outils sont un très bon support pour transmettre le fonctionnement et la culture d'Acorus vous êtes libre mais c'est dans l'outil vous êtes libre mais vous êtes accompagné. Vous êtes libre, mais c'est collaboratif. C'est plein de mots qui viennent par l'utilisation des outils. Par exemple, on a un outil d'achat, il y a 86 000 articles dedans. N'importe qui, n'importe qui, une assistante, un technicien, n'importe qui peut acheter dedans, sans aucune validation. Mais on le voit. Donc s'il a fauché n'importe quoi, à un moment donné, si c'est du vol, probablement qu'on se séparera de lui. Si c'est parce qu'il ne sait pas faire, probablement qu'on viendra le former. En tout cas, il a les moyens d'eux. Mais c'est surtout un immense outil collaboratif, parce que quand l'un a acheté quelque chose, l'article devient disponible pour les autres. Quand l'un a négocié un prix sur cet article, et on a des plombiers qui négocient très très bien au comptoir, le nouveau prix qu'il a réussi à faire, bien meilleur que celui négocié par les achats, il est disponible pour tout le monde, il est visible pour tout le monde ils vont pas forcément l'avoir mais ils savent que donc cette logique de c'est un outil ouvert qui te donne les moyens qui permet qu'on ait du contrôle mais un contrôle très souple, qui pèse pas il y a un vrai contrôle puisque je vois tout mais il pèse pas, et il y a plutôt de la collaboration de la co-construction tu deviens un acheteur alors que t'es un menuisier et tu deviens un acheteur qui aide les autres à acheter, ça c'est les outils Acorus et ils permettent finalement assez bien de passer le message aux boîtes qui nous rejoignent aux entreprises qui nous rejoignent et qu'on rachète.

  • Speaker #1

    Ok. J'entends, et de toute façon, c'est du work in progress, c'est un cadre qui est posé, que ce soit un cadre de valeur ou un cadre d'outils, dans lequel les gens ont une forme de liberté sur l'interprétation peut-être pas, mais au moins sur l'utilisation.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et là, moi, j'avais quand même une petite question, et après on parlera des co-rénovations, parce que je sais que c'est... et j'ai envie de parler de ça, parce que je pense que c'est hyper important. qu'on a là-dessus, mais juste avant d'aller dessus, moi, il y a une chose, j'ai une question qui me taraude un peu, c'est les chantiers sur lesquels vous êtes, c'est quand même des chantiers assez importants, quand on parle de rénovation, alors moi, je parle des 40%. Et tu vois, là, votre façon d'organiser, qui est via des mini-entreprises, si je ne me trompe pas, avec un responsable qui n'a pas forcément toutes les compétences, que vous accompagnez, j'imagine. Comment vous faites sur des chantiers assez importants ? pour que tout le monde travaille ensemble, pour qu'il y ait une forme de coordination si ton organisation est une somme de mini-entreprises.

  • Speaker #0

    Les chantiers aujourd'hui, la plupart des chantiers, et je dirais même quand c'est des chantiers avec une entreprise générale, c'est une somme de petites entreprises.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Même si c'est pas à Corus.

  • Speaker #1

    Mais toi, t'as cette organisation chapeau ? En fait,

  • Speaker #0

    on vient reproduire la façon dont la plupart des chantiers fonctionnent, c'est une somme de mini-entreprises. il y a toujours un plombier, un menuisier, un peintre, il n'y a pas quelqu'un qui a tout. Donc nous on a tout, mais en fait on ne veut pas avoir tout dans le même paquet, on veut bien avoir des spécialistes qui viennent, si besoin, pour un projet complexe, bosser ensemble. On peut supposer que se connaissant bien, ayant des occasions de faire la fête ensemble, de discuter, d'échanger, de... peut-être ayant évolué dans le groupe, les uns ayant pris les mini-entreprises de l'autre. Peut-être qu'il y a une plus grande facilité à bosser ensemble, c'est pas certain. Mais en tout cas, par rapport à une entreprise que j'ai jamais rencontrée, avec laquelle je suis obligé de bosser sur un chantier, c'est possible. Et ensuite, on a créé parmi les mini-entreprises, des mini-entreprises dont le job, c'est de piloter. Le job, c'est de s'assurer que quand on en fait venir plusieurs, et qu'elles vont devoir se coordonner dans un chantier plus complexe, elles ne vont pas perdre leur efficacité parce qu'on est plusieurs, parce que sinon elles préféreront aller sur les chantiers où elles sont toutes seules. Donc leur job, c'est ça. C'est parce qu'on considère que ce job de pilotage, il est malheureusement rarement bien fait aujourd'hui par la maîtrise d'œuvre, parce qu'il n'est pas lean. Il est rarement lean.

  • Speaker #1

    Mais qu'est-ce qui fait que vous, vous faites mieux que les autres ? Qu'est-ce qui fait en sorte que vous, ça marche ?

  • Speaker #0

    Parce que le monde du bâtiment, il a un gros défaut, c'est qu'il est très très peu collaboratif. Il faut aller à une réunion de chantier de ces gros chantiers. C'est un espèce de tour de table interminable où le maître d'oeuvre dit « Là, on est en retard et c'est de ta faute. » Et celui qui est montré du doigt cette semaine-là…

  • Speaker #1

    Non, ce n'est pas moi, c'est lui.

  • Speaker #0

    Parce que la semaine d'après, il changera. Non, ce n'est pas moi, c'est lui. Moi, j'étais prêt, mais lui, il n'a pas fini, donc je n'ai pas pu bosser. Et c'est un peu comme si tout le monde… C'est un peu une réunion de coquins. C'est un peu comme si tout le monde avait prévu le coup. La semaine d'après, ils échangeront. cette fois-ci C'est peut-être moi, mais c'est pas de ma faute, c'est le fournisseur. Et on est un peu dans un dilemme du prisonnier. Personne n'a intérêt à se mettre ensemble et à dire ensemble on va mieux réussir, parce que chacun a envie d'optimiser sa partie à lui, pas d'optimiser le projet. C'est une grande différence. L'optimisation du projet, c'est pas la même chose que l'optimisation de chaque partie. Nous, on essaye de raisonner l'optimisation de chaque partie, évidemment, mais d'abord l'optimisation du projet. On commence par l'optimisation du projet. L'optimisation du projet, finalement, c'est l'optimisation vue du client. Donc c'est ça qu'on cherche à optimiser. Et on vient derrière faire fonctionner chaque partie le mieux possible. Et on commence par l'optimisation du flux, du projet, de ce que le client voit. Et ça, c'est différent. C'est collaboratif, c'est commencer par le flux et pas par l'optimisation des ressources. C'est ne pas penser que si chacun est à son optimum, alors l'ensemble sera à son optimum. Et normalement... Quand tout le monde est dedans, ça marche mieux. Mais bien sûr, parfois ça ne marche pas.

  • Speaker #1

    Oui, oui. J'aimerais bien que tu nous parles un peu d'éco-rénovation, donc c'est un terme, déjà d'où vient ce terme, est-ce qu'il vient de toi ou parce que c'est quand même quelque chose qui arrive de plus en plus, moi c'est quelque chose que j'ai vraiment, qui transpire. Quand on regarde ce que tu écris, quand tu communiques, mais d'où vient ce terme, et comment vous, comment tu le vois, et peut-être commencer par... J'ai compris que tu avais une prise de conscience sur toute la partie écologie il y a quelques années, qu'à la base c'était pas... c'était pas quelque chose sur lequel t'étais plus ou plus l'écologie ou la prise de conscience du changement climatique qui était là depuis le début qu'est-ce qui a fait ça et derrière parle-nous des co-rénovations c'est exactement ça,

  • Speaker #0

    c'est trois ans prise de conscience personnelle vraiment personnelle, c'est la lecture du rapport du GIEC du premier des trois derniers tomes là c'est ah mince j'avais pas compris tout ça je lis d'autres trucs, bon forcément une fois qu'on a pris conscience on se dit tiens et le monde du bâtiment « Oh mince, pas terrible, mais quand même, c'est mieux de faire de la rénovation. » Et finalement, si on lit ceux qui proposent les solutions, qu'on prenne le chiffre project et tous ces plans, qu'on prenne... En fait, maintenant, tout ce qui est écrit quasiment, le bâtiment émet beaucoup, 30% du total des émissions, et une des solutions, c'est faire moins de neuf et plus de rénovation. Un peu par chance, un peu par hasard, on n'est pas si mal placé. On n'est pas obligé de changer de job, on n'est pas obligé de partir faire autre chose. On peut continuer dans notre job parce qu'il est décarbonant. Il a un impact sur les émissions, il permet d'éviter des émissions. Ça, c'est magique, en fait, de se dire, je prends conscience d'un truc clé, Et j'ai sous la main l'entreprise, une entreprise qui permet d'agir. Bon ben profitons-en, on va essayer d'orienter plus les choses là-dessus. Il y a cette prise de conscience perso, ensuite on essaie de la faire passer à tout le monde. Donc la première année c'est quasiment que de la sensibilisation, c'est des fresques du climat. Tout le monde ouais, fresques du climat pour tout le monde.

  • Speaker #1

    Et puis c'est le calcul du bilan carbone aussi un petit peu.

  • Speaker #0

    C'est le calcul du bilan carbone mais en disant on va pas embêter tout le monde. Donc on le fait avec Samy qui est dans ce bureau d'ailleurs, j'ai vu. avec des façons assez simples. L'idée, c'était d'avoir un premier chiffre. Mais ils utilisent beaucoup de ratios, ça va assez vite. On ne ferait pas quelque chose qui prend des plombes. Mais on fait un bilan carbone. Et puis, on fait vraiment envie qu'on ne tombe pas dans la RSE ou le truc de base. un engagement quelconque. On veut faire quelques trucs vrais. Et parmi les trucs vrais, on décide de prendre des participations dans des startups. Comme ça, on va dire, on pourra vraiment dire, voilà, l'éco-rénovation, c'est plein de choses. Mais notamment, regardez, très concrètement, on essaie de pousser ça. Donc, on pourrait revenir, mais on prend une participation dans CycleUp, réemploi des matériaux de bâtiment. On voudrait pousser le réemploi des matériaux de bâtiment. Après coup, on l'a justifié. Notre bilan carbone, il est très simple. 50%, c'est les émissions c'est du scope 3, de ce qu'on installe. 40% c'est les émissions liées aux matériaux, 10% c'est nos déplacements, on a 900 véhicules, on fait 2 fois et demi le tour de la Terre chaque jour, ça fait beaucoup de gasoil. Donc 40% sur les matériaux, une bonne façon, une vraie façon, plus vraie que de dire on fera attention à ce que les matériaux soient verts, s'il vous plaît, et on demandera à nos fournisseurs. Ça c'est ce qu'on met sur les engagements RSE. Une vraie façon c'est de dire il y a un truc qui pourrait être dingue, c'est que l'écosystème balbutiant du réemploi dans le bâtiment deviennent un vrai écosystème. Si on peut y contribuer, on aura fait un vrai truc. Sur la première partie, sur les équipements qu'on installe, il faut qu'on vienne isoler, parce que si on isole, on installera des équipements moins consommateurs. Donc il faut qu'on ait tous les savoir-faire de l'enveloppe. D'où nos acquisitions dans l'enveloppe, dans l'ITE, l'isolation thermique par extérieur, la couverture, les fenêtres avec les menus de gris de nez, l'étanchéité. toute l'enveloppe du bâtiment en 3 ans on a multiplié par 3 nos activités dans l'enveloppe du bâtiment on fait 100 millions en gros dans l'enveloppe, on faisait presque rien et après sur les véhicules on fait dès le début dans cette logique de sensibilisation on vient travailler sur l'éco-conduite, on vient dire il y a une vraie différence entre conduire comme un fou comme si on était sur un circuit et conduire souple, ça émet moins de carbone ça tombe bien, ça fait aussi moins d'accidents ... Donc on va mélanger les deux. Et on est assez pushy depuis assez longtemps sur le parc dont on le pascule à l'électrique. On a aujourd'hui beaucoup de véhicules électriques, on est très au-dessus de ce qui est exigé, y compris pour les techniciens, on a beaucoup de véhicules électriques. C'est ce qu'on fait au début, c'est prendre des positions un peu marquées qui permettent en interne comme en externe de dire, c'est pas juste... un engagement pour 2030, on fait des choses maintenant. C'est comme ça qu'on a voulu y aller. On a dit deux choses. Un, on a de la chance, on est dans une activité qui est capable de diminuer l'impact carbone des bâtiments. Et deux, on va sélectionner en plus des actions qui vont plus loin. C'est l'ensemble de ça qu'on s'autorise à appeler éco-rénovation. On a bien regardé avant, c'était assez peu utilisé finalement. Donc on a dit, bon, éco-rénovation sera nous, on va voir. Il y en a d'autres maintenant, mais voilà. La rénovation, c'est la rénovation qui peut être globale, qui peut être massive, qui peut être efficace parce qu'on fait tout et dans l'ordre, qui intègre aussi la partie études amont. C'est une prise de participation dans une autre startup d'ailleurs qui s'appelle Lowit. Lowit travaille autour du décret tertiaire. Un décret tertiaire, c'est les obligations qui pèsent sur tous les bâtiments de plus de 1000 m² qui doivent... baisser leur consommation énergétique de 40% à 2030, 50% à 2050, 40% d'ici 2030. C'est une loi dont on mesure assez mal, jusqu'à aujourd'hui, l'impact, en fait. Le rapport Pisaniferi, il y a deux semaines, en donne un aperçu assez fou. Il considère que le marché de la rénovation, aujourd'hui, du bâtiment tertiaire, c'est 30 milliards par an, le surplus nécessaire pour respecter les obligations Alors toutes, on va dire, de la stratégie nationale bas carbone, du décret tertiaire, des réglementations déjà existantes du Fit for 55 de l'Union Européenne. Le surplus nécessaire, c'est 27 milliards par an à échéance 2030. Donc c'est doubler le marché. Ça paraît pas facile. Donc, c'est ça.

  • Speaker #1

    Et en plus, l'augmentation de ma prime rénov' qui a été dite hier ou avant-hier, on parlait de ça. Je crois que tu as un avis sur ma prime rénov'. mais... Il y a tout ça aussi. Oui,

  • Speaker #0

    mon principal avis, c'est que ça change tous les 15 jours. Du coup, c'est quand même assez compliqué de construire des stratégies de long terme, des stratégies qui nécessitent d'embaucher, d'investir, de former, avec des choses qui changent tous les 15 jours. Donc à un moment, ça va probablement se stabiliser, on l'espère tous, mais c'est très compliqué de bâtir dans quelque chose qui change tous les 15 jours.

  • Speaker #1

    Si je repositionne un petit peu, grosso modo, tu as transformé ta prise de conscience, enfin transformé, c'est un mot un peu, un chouïa fort, mais quelque part, ta prise de conscience sur l'écologie, tu as permis de te dire, un, ce qu'on fait chez Acorus, on rentre complètement dedans, et donc je vais doubler mes investissements et je vais avancer encore plus vite sur cette partie-là, donc je vais accélérer en disant, tiens, la rénovation, ce n'est pas que l'intérieur, c'est toute la partie enveloppe, c'est tout ce qui est autour, donc J'y vais à fond. Il y a cette partie aussi de se dire, l'éco-rénovation, c'est pas seulement la partie, donc, je rénove, c'est aussi la partie réemploi, donc là, investissement. Et il y a une partie aussi de se dire, comment je vais adresser toutes ces lois et tous ces règlements, toute la partie réglementaire. Là aussi, je m'adresse à ces investissements. Ça peut être aussi vous, vous mettre dans certaines études ou dans certains de ces rapports ou certaines de ces commissions ad hoc.

  • Speaker #0

    J'ai beaucoup de participation dans des startups comme Lowit qui accompagnent le client dans son respect du décret tertiaire en réalisant un jumeau numérique du bâtiment et en étant capable de, et donc on est capable avec eux, de bâtir des scénarios pour respecter les obligations du décret tertiaire. En fait, la clé aujourd'hui, c'est de bâtir les scénarios. Ce n'est plus juste de faire des travaux, c'est de bâtir le scénario dans le bon ordre, dans le bon sens, avec le meilleur retour sur investissement, carbone et argent. si on veut. Donc oui, on va sur tous ces axes-là, oui.

  • Speaker #1

    Sur la partie réemploi, parle-nous peut-être un petit peu de comment vous faites aujourd'hui, parce que quand tu fais de l'éco-rénovation, quand tu fais de la rénovation, t'as une grosse partie réemploi quand même. Quand je dis réemploi, c'est-à-dire que tu vas arriver, t'as soit du déchet, entre guillemets, parce que t'as peut-être du surplus ou des choses comme ça, tu vas arriver, tu vas enlever certaines choses, donc soit des sanitaires, que ce soit même de la clim, ou même du bois, j'imagine. Donc comment aujourd'hui, cette filière-là, vous l'avez développée chez vous ? Parce que sur certaines grandes villes, Bon, il y a des points de collecte, il y a pas mal de choses autour de ça. Maintenant, comment vous faites en région ? Parlez-nous un peu de cette partie-là. Je sais que vous avez fait... Tu parlais de CycleUp, ça ?

  • Speaker #0

    Donc CycleUp, c'est une startup dans laquelle on est monté au capital.

  • Speaker #1

    Mais tu n'as pas plus de 51% là-dessus ? Non, non, pas du tout.

  • Speaker #0

    On est minoritaire, aux côtés d'un tour de table, d'autres. On est rentré chez CycleUp d'abord parce que l'idée d'être acteur de cet écosystème me semblait intéressante. Ensuite, petit à petit, en comprenant, le panorama a changé très vite. On est très aidé par la réglementation qui pousse beaucoup le réemploi. Pour autant, il n'y en a pas beaucoup. Il faut bien en être conscient. Il y a deux ans, enfin un an et demi, quand on est rentré au capital de Saïk Alep, dans les descriptions du marché, on disait on a le matériau de réemploi parce qu'on s'est identifié des très gros chantiers qui vont avoir, au moment de se rénover, des très gros gisements. Donc on a des très gros gisements, mais on n'a pas les clients pour utiliser ces très gros gisements. Nous, on n'a pas vraiment de très gros gisements, donc le sujet ne me semblait pas être exactement le nôtre. En revanche, on a des petits gisements et on a des petites demandes tout le temps, notamment sur ces métiers de flux, de remise en état, etc. Donc nous, on est allé faire l'inverse. On a dit qu'il ne faut pas des très gros gisements dont on ne sait pas quand ils arriveront, qui arriveront tout d'un coup et qu'en effet, il faudrait être capable de placer d'un coup. Il nous faut des gisements au fil du temps. Ces gisements au fil du temps, quand on regarde ce qu'on a aujourd'hui chez CycleUp, ils ne sont pas très qualitatifs. ils sont un peu comme... les débuts de back market, le téléphone un peu pété, si on voulait on l'achetait. Donc l'idée qu'on a poussée, et qu'on partage avec CycleUp complètement, mais qu'on a fait de notre côté pour tester, c'est essayons de faire des ateliers de reconditionnement et de voir si ça change la vision client de ce qu'est le matériau de réemploi. Donc on a pris un chef d'équipe plomberie chez nous, on lui a dit ça n'intéresserait pas de piloter un atelier de reconditionnement de matériel de plomberie sanitaire. Il a dit ouais chouette. On a monté ça dans notre garage, ça fait un peu startup pour le coup, dans un des garages d'Acorus. Et puis dès qu'on a commencé à avoir quelques produits qui sont comme neufs en fait, parce qu'on change le mécanisme, on prend un WC par exemple, on va changer les mécanismes, les joints, on va le détartrer de manière très industrielle, mais avec recyclage de la solution de détartrage. Il est vraiment comme neuf. S'il n'était pas cassé, il est comme neuf. On a commencé à... proposer à des clients de les installer, puis de venir voir en leur disant si ça vous plaît pas, on remettra ce qu'on est censé vous mettre au marché. Ils ont dit, mais oui, bien sûr qu'on veut bien, c'est pareil. Et donc en fait, aujourd'hui, on a plus de clients que de volumes. C'est l'inverse. Par rapport à ce qu'on disait, on a plein de volumes et pas de clients. Maintenant, on a des clients qui disent on en veut. Et il faut continuer de monter des plateformes de reconditionnement parce que la clé, c'est que ce monde du réemploi devienne une vraie filière et pas une filière marrante. Il faut qu'on sorte du côté euh... Free-prix, recyclerie ou antiquité, qui existent. Mais si on veut que ça change quelque chose, si on veut que ça décarbone vraiment le monde du bâtiment, il faut que ce soit une filière massive de matériaux. Pour ça, il faut que le matériau qui sort de la filière, il soit de qualité constante, mesurable, garanti, etc. Et ça, il faut un atelier de reconditionnement.

  • Speaker #1

    Comment on fait pour passer à l'autre échelle là-dessus ? C'est quoi, toi, ta... T'as un recours, mais t'as réflexion autour de ça.

  • Speaker #0

    C'est ça, c'est des ateliers de reconditionnement par filière, et qui derrière deviennent un peu plus gros, qui vont forcément rester assez locaux. Donc nous ce qu'on prône aujourd'hui, c'est qu'on sait organiser un atelier de reconditionnement, donc on peut aider à en organiser d'autres, on n'a pas envie de tous les piloter. Et ça, il n'y a que les maillages. Et donc il faut mailler des ateliers de reconditionnement locaux, qui vont aller chercher du gisement local, et ressortir des produits. de qualité parfaite et disponible. Si on fait ça dans plusieurs filières, ça ne marchera pas sur toutes les filières, on a une bonne chance de transformer un peu le monde de l'approvisionnement de matériaux.

  • Speaker #1

    Sur quelle filière, tu vois, ça marchait ? Tu parlais de plomberie, tu parlais d'autre chose ? La plomberie,

  • Speaker #0

    on pense que ça marche. Là, on est en train de le faire sur les robinetteries, ça va marcher aussi.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est sûr.

  • Speaker #0

    En électricité, il y a quelques difficultés supplémentaires parce que c'est un peu plus dangereux de s'électrocuter que de faire une fuite. Voilà, mais on y arrivera. Et puis, il y a des choses qui marchent déjà très bien, comme les sols techniques, les cloisons mobiles, on pourra faire pas mal de choses probablement, et en menuiserie, on pourra faire pas mal de choses aussi. Les moquettes, c'est déjà le cas. Il y a déjà des filières organisées, finalement. L'idée, c'est comment on met toutes les filières en route.

  • Speaker #1

    T'as des REP dans ces filières-là ? Des responsabilités énergiques du producteur sur ces filières-là ou pas ?

  • Speaker #0

    Les organismes REP s'intéressent au réemploi, évidemment. Donc ça va, ils vont petit à petit, probablement, les appuyer, les aider. Val Delia, typiquement. Oui, oui.

  • Speaker #1

    Ça va être leur rôle, un écomaison, typiquement. Oui, oui. Je pense que c'est ce qu'il a peur.

  • Speaker #0

    C'est censé être dans leur rôle, voilà. Mais à ce stade, c'est un peu tôt. C'est hyper tôt. Voilà.

  • Speaker #1

    Hyper, hyper tôt.

  • Speaker #0

    C'est tôt d'abord parce que l'écosystème est encore en formation, même s'il y a déjà beaucoup de choses. Et puis c'est tôt parce que les filières REP viennent d'arriver, donc elles ont plein de trucs à faire avant de s'intéresser à des filières un peu transformantes.

  • Speaker #1

    Déjà, on pense à tout ce qui est matériaux, que ce soit du béton, du granulat, toute cette partie-là. Moi, je viens de là, forcément.

  • Speaker #0

    Je pense d'abord au recyclage parce qu'on a... plus d'historique dans le recyclage. Enfin, voilà, on a fait plus de choses en recyclage jusque-là qu'en réemploi. Moi, j'ai envie de croire qu'il y a plus d'avenir ou en tout cas qu'il y a un vrai avenir transformant sur les émissions de carbone dans le réemploi, plus que dans le recyclage, même si évidemment, il faut continuer de faire du recyclage.

  • Speaker #1

    Oui, c'est pas l'un ou l'autre, de toute façon. Et j'aimerais revenir sur un point, tu vois, moi, ce que je trouve pas évident, dans le discours, on s'est labellisé numérique responsable. On a fait ça, on s'est dit c'est important, on y va. Moi, je pense que c'est important pour nous. C'est aussi une marque de reconnaissance vis-à-vis des clients, de se dire, tiens, nous aussi, on a ce conseil-là qu'on peut donner, étant entreprise numérique. Mais je trouve qu'il n'est pas évident, c'est comment t'arrives... Alors, on ne parle pas des mêmes choses. Toi, tu es 260 millions de chiffres d'affaires, mais 800 personnes. mais comment t'arrives, tu vois, derrière à... Avoir un impact chez tes clients. Plus. Ce qui est important au final, c'est que tu arrives à transmettre cette vision-là et que tes clients demain te disent, bah oui, je vais utiliser peut-être pas 10%, mais 100% de réemploi. Et on va le faire. Regardons, adhérons-nous ensemble et regardons comment on fait. Ou c'est peut-être se dire, ah bah tiens, là-dessus, je pensais faire ça avec tel type de matériaux, mais quand je vous écoute, on va passer sur tel matériau aussi. Comment vous faites ça ? Il y a une chose de se dire entre nous, j'exagère un tout petit peu, mais comment vous faites pour pousser ça chez vos parties prenantes, que ce soit vos clients, mais aussi vos fournisseurs ? Est-ce qu'il y a une charte pour être fournisseur à Corus que je dois avoir ? Est-ce que vous êtes allé jusqu'à cette partie-là ou pas ?

  • Speaker #0

    Les fournisseurs, c'est un peu un autre sujet, et les chartes sont en cours d'élaboration, de discussion, mais on n'est pas très fort en chartes.

  • Speaker #1

    Oui, mais c'était un exemple. comme ça. Ce qui m'intéresse, c'est comment tu crées ton impact. C'est plutôt ça.

  • Speaker #0

    On le crée un peu en prenant des risques et en perdant de l'argent, au fond. À un moment donné, on y croit et on a envie de vous dire que leur emploi, ça peut tout changer. Et quand le client nous dit que ça nous intéresse, allez-y. On se dit chouette, c'est le début. Et s'il y en a dix qui disent oui, on ne perdra plus d'argent. Et on est assez convaincant. Donc, dans le test and learn, dans venez voir, venez visiter. Et puis, on est quand même bien aidé par les réglementations qui, quand même, font tout bouger. Donc, on ne prêche pas dans un désert. Tous les jours, tout le monde parle de réemploi. Tous les jours, tout le monde parle de carbone. les bailleurs sociaux ont pas mal d'avance en transition environnementale leurs immeubles sont déjà il y a beaucoup moins de passoires thermiques finalement chez les bailleurs sociaux aujourd'hui qu'en copro donc c'est des gens très sensibles au sujet Et on est presque déjà aux étapes d'après, et le réemploi s'inscrit assez bien dedans. C'est en prenant des risques. J'ai en tête, l'année dernière, on s'est rendu compte qu'une robinetterie de classe 3, une robinetterie de classe 3, c'est une robinetterie qui démarre quand on l'ouvre, quand on allume, quand on tourne le robinet, enfin c'est pas un robinet, un mélangeur, on commence sur l'eau froide, alors que normalement on commence au milieu sur de l'eau tiède. Quand on commence sur de la tiède, ça déclenche le système de chauffage, même pour une seconde, même si je veux de l'eau froide. Et donc les classes 3, c'est normé, c'est obligatoire aujourd'hui d'avoir de la classe 3. Je commence sur l'eau froide... donc je consomme beaucoup moins d'énergie. Elles sont plus chères, elles étaient plus chères. On s'est rendu compte qu'il n'y avait plus énormément d'écart. On est allé voir nos fournisseurs, on a dit, faites un dernier petit effort et nous on la poussera. Ils l'ont fait, encore un petit écart mais qui était presque négligeable. On a dit à tous nos clients, maintenant que vous nous demandiez du 2 ou du 3, on vous mettra du 3. Et on l'a dit à tout le monde. Donc on a fait ce travail de... En fait, c'est dommage de continuer à mettre du... La classe 2, la classe 3 est presque au même prix maintenant. Nous, on prend le petit risque là, et en le prenant, ça va finir de faire baisser le prix. Derrière. On a emmené un certain nombre de clients sur maintenant, mais de la classe 3 partout, donc on est un peu plus économe avec nos robinetteries. C'est ce type d'exemple qu'on essaie de faire, de se dire sur chaque métier comment on peut venir convaincre. On est l'un des pionniers de l'association Climate Dividend. On a fait le travail de regarder quelles sont nos émissions évitées, donc en théorie combien de dividendes climat on peut émettre, puisque c'est le principe. je ne vais pas rentrer dans le détail là forcément maintenant, mais sur nos activités de ventilation. On s'est rendu compte qu'on était maintenant capable de dire comment un projet de ventile, en fonction du moteur qu'on choisit, choisie, et décarbonant ou pas, ou moins, et on sait communiquer là-dessus, on sait expliquer ça au client. En fait, c'est assez simple à expliquer, une fois que les modèles sont faits, et ça, je pense que ça peut avoir des gros impacts, en fait.

  • Speaker #1

    Je ne connaissais pas cette association, on va mettre le lien de l'association dans la description de l'épisode. Il y a une autre partie que j'ai à avoir avec toi. Tu nous as parlé de CycleUp. J'ai vu que tu avais un lab. aussi, avec pas mal de projets. Parle-nous un petit peu de ce lab. J'ai compris dans notre discussion, en préparant l'épisode, tu m'as parlé de Nexio, qui était un des projets, un de vos outils, que maintenant vous avez commercialisé à l'extérieur de votre groupe. C'est quoi les autres projets qu'il y a dans le lab, un petit peu ? Et qu'est-ce que tu mets dedans ? Parce que j'imagine que des participations dans des startups ou dans des autres boîtes, il y en a quelques-unes. je suis pas allé je suis pas allé je suis pas allé vers le tour mais j'imagine qu'il y en a d'autres c'est quoi un peu vos axes de réflexion là-dessus et où est-ce que vous allez parce qu'il y a la partie numérique j'entends et tu l'as dit très bien et je pense qu'elle est bien elle est beaucoup plus forte que ce qu'on a parlé jusqu'à présent puisque dans la partie achat de boîte c'est ton troisième levier d'intégration peut-être parlons un peu de ça et du lab de manière générale et après j'aimerais bien qu'on parle de l'avenir d'Acorus. Mais parlons d'abord du Lab.

  • Speaker #0

    Le Lab, c'est un peu comme Il avait deux premiers objectifs. Le premier, être une vigie des startups du monde du bâtiment. Donc on en rencontrait plein, on en rencontre tout le temps plein. Parfois, ça fait juste des gens avec qui on échange, et puis voilà, on se croise de temps en temps. Parfois, ça fait des projets, des projets tests, ou parfois le temps passe, et puis, toc, on se retrouve sur un truc, parce qu'eux aussi sont rentrés sur les barrières sociaux, nous aussi, on connecte Nexio à eux. En tout cas, ce rôle de vigie, d'être présent dans l'écosystème, est un des rôles du Lab. Le premier, ça a été de dire, on développe toujours et on a développé des outils numériques, il faut continuer leur développement. Ce développement, depuis le début, depuis le premier jour, il se fait en mode agile, par sprint régulier d'un mois et demi en gros. Il y en a toujours aujourd'hui sur des logiciels qui sont développés depuis 3-4 ans. Tous les mois, on sort des améliorations. des nouvelles features, etc. en interne et en externe. Et ça, c'est le rôle du Lab qui s'est étoffé pour avoir des product owners, etc. Et à partir de ce premier outil qui est un peu emblématique, parce qu'en effet, on l'a filialisé, on en a fait une startup, on n'a plus que 20% dedans, et il est commercialisé.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    C'est notre outil clé, phare, autour duquel tourne toute notre organisation, mais c'est un outil commercial, alors qu'on l'a développé, et on continue de le développer. On a développé l'outil d'achat dont j'ai parlé, qu'on n'a pas encore commercialisé. Donc c'est aussi le Lab qui a fait ça, pour y mettre un peu la même culture de développement et de la façon de le faire. On est en train de développer un CRM qui sera un peu à notre image, on va dire, pas un CRM qui sert à contrôler les résultats commerciaux. Déjà on a très peu de commerciaux, donc pas besoin de contrôler les résultats commerciaux. Plutôt un CRM pour regarder l'ensemble des bâtiments d'une zone et dire où est-ce qu'il y a Acorus sur ces bâtiments, où est-ce qu'il n'y a pas Acorus, s'il y a déjà Acorus, comment je fais pour... à venir mettre d'autres services. C'est un peu l'idée de ce qu'on est en train de développer. Le lab, c'est ça. Et puis après, c'est les connexions entre tout ça. Et on se rend compte que c'est une très grosse part maintenant de son travail. Connecter les outils qu'on a développés entre eux, bien sûr, mais les connecter aussi aux outils du commerce, aux outils de gestion, aux outils de reporting. On utilise tout quant au co et qui ont déjà beaucoup communiqué sur la façon dont on l'utilisait. parce que... On a un tout quant au co qui vient chercher énormément d'informations dans nos outils et dans nos comptas. Et il redescend tout ça automatiquement au quotidien, au jour le jour, à tous nos chefs d'entreprise. Donc chaque chef d'entreprise a un reporting qui est probablement beaucoup plus précis que ce que beaucoup de chefs d'entreprise, des vrais,

  • Speaker #1

    ont.

  • Speaker #0

    Ça c'est parce qu'on a le lab qui passe son temps à regarder comment on... On connecte tout ça. Dans le lab, on a aussi nos data analystes qui travaillent là-dessus. Ensuite, il y a la veille sur, plus spécifiquement, au-delà d'être juste une vigie, chacun de nos métiers, c'est quoi son avenir dans un monde avec moins de carbone, et donc par quoi il va passer. Je parlais de la ventile. Demain, la ventile, c'est... c'est sans doute pas que mettre un moteur c'est aussi probablement relier le moteur à la qualité de l'air le faire tourner que quand la qualité de l'air est mauvaise soit il y a trop d'humidité soit il y a trop de polluants ne pas le faire tourner quand elle est bonne du coup j'économise de l'énergie le climat

  • Speaker #1

    c'est important non ?

  • Speaker #0

    Après, là, c'est l'autre partie lab. C'est quoi les innovations qui feront que demain, on installera des choses décarbonées ou décarbonantes, donc des pompes à chaleur collectives, par exemple ? Ça, c'est plus le bureau d'études que le lab, puisque c'est nos conceptions. Mais on a installé en Ile-de-France des très grosses pompes à chaleur collectives, principalement sur des bailleurs sociaux. Et ça devient un peu un... un savoir-faire, mais il y en a d'autres qu'on aimerait pousser.

  • Speaker #1

    Je viens un peu par hasard à cette question, mais juste, ta répartition Bayer Sociaux, CoPro et tout, tu peux partager un peu là-dessus ? Oui,

  • Speaker #0

    45% c'est encore de Bayer Sociaux, y compris la province.

  • Speaker #1

    Ah oui, donc cette étiquette de Bayer Sociaux, elle n'a plus trop lieu d'être, puisque c'est moins de 50% de votre chiffre d'affaires.

  • Speaker #0

    Et ensuite, on va dire 30% c'est la CoPro, 25%... Ouais, ça doit être ça maintenant, je suis bon. C'est le tertiaire, principalement du tertiaire d'hébergement, hôtellerie, santé et bureau. Ouais,

  • Speaker #1

    plutôt genre EHPAD, des choses comme ça aussi ? Ouais, aussi, oui.

  • Speaker #0

    Hôtellerie, santé, bureau, puis des choses un peu emblématiques, on vient de gagner la rénovation du Lido, des choses un peu différentes aussi, mais avec toujours cette logique de rénovation, de service, de rénovation en site occupé. Oui. C'est ça qu'il faut la marque de plein de réplicités. Si on est sur une tour à la défense entièrement vide, même si c'est de la rénovation, c'est probablement pas pour nous. Ça ressemble finalement à du neuf et il faut qu'il y ait plein de gens qui aillent le faire. Mais nous, on a l'occupant. On a le besoin de l'occupant au cœur, en tête. Et ça, c'est ce qui fait la force de nos métiers.

  • Speaker #1

    Alors maintenant, si tu regardes un peu le lab, est-ce qu'il y a des innovations aujourd'hui dans le lab que tu peux partager ou des choses où vous vous dites, tiens, autre que la partie un peu connexion d'outils, ou même entre le bureau d'études, est-ce qu'il y a des choses aujourd'hui sur lesquelles vous avez des certitudes sur le changement d'un de vos métiers ou des choses sur lesquelles tu pourrais partager ?

  • Speaker #0

    On a des choses en matière d'intelligence artificielle, par exemple, liées à la saisie des bons de commande, qui ne sont pas propres au bâtiment pour le coup, mais où, à force de s'acharner sur ce thème-là, parce qu'on saisit beaucoup, on fait 10 000 factures par mois, donc c'est beaucoup de commandes saisies chaque mois, et on a besoin que ce process soit très très fluide, on pense qu'on commence à avoir trouvé quelque chose qui a un très très bon taux de succès, et ça fait 10 ans qu'on cherche. Et ça, c'est le lab, vraiment. C'est le lab, c'est beaucoup d'acharnement, ... du test and learn, une intelligence artificielle qui, au début, ne donne pas beaucoup de résultats, et puis on l'alimente avec plus de bons de commandes, plus de bons de commandes, plus de bons de commandes, et puis finalement, ça commence à marcher. Donc ça, c'est un des axes. On travaille assez bien, et c'est indirectement lié au Lab, avec une startup pilotage de chaufferie qui vient optimiser le pilotage des chaufferies en tenant compte de l'inertie thermique du bâtiment. et de la prévision météo à court terme. Et on est capable de faire 20% d'économie rien qu'en pilotant mieux le moment où je démarre et le moment où j'arrête la chaufferie. C'est beaucoup. Et c'est uniquement lié à l'inertie thermique d'un bâtiment. C'est le thermostat. Aujourd'hui, on avait enfin dit que c'est obligatoire d'avoir un thermostat dans les appartements. Le thermostat, c'est un truc qui dit que s'il fait froid, je chauffe, et s'il fait chaud, je ne chauffe plus. Mais si j'ai l'inertie thermique et la prévision météo, je sais qu'il fera beau, je sais que mon immeuble va rester chaud pendant encore trois heures, je peux couper beaucoup plus tôt et allumer plus tard. C'est le principe. C'est aussi bête que ça. On peut faire la même chose sur la ventilation, commencer plus tôt et en fonction de la qualité de l'air. Il y a pas mal de choses autour de ces thèmes de pilotage. qu'on aime beaucoup.

  • Speaker #1

    Et là, on n'est encore qu'au début ? Toi, ton point de vue est un peu extérieur là-dessus, on n'est encore qu'au début de tout ça en France ? Ou est-ce que tu vois d'autres pays où ils sont hyper en avance ?

  • Speaker #0

    Je sais... On n'est qu'au début, c'est quasi une certitude, et je ne sais pas très bien dire sur les autres pays, au fond, mais il y a encore énormément de choses qu'on peut faire, bien sûr.

  • Speaker #1

    On se retrouve dans 5 ans, à cette même table. L'éco-renovation est en pleine marche. Qu'est-ce qu'est devenu le groupe Acorus ? Et sur quoi il est positionné ? Et je suis sûr qu'il a 18 000 personnes. Non, je plaisante, mais...

  • Speaker #0

    Je n'ai jamais fait de pari sur le nombre, donc je ne pourrais pas te les donner. En revanche, sur quoi on pense qu'on se positionnera, et qui sont des choses déjà enclenchées, en fait, donc on n'invente rien, on pense qu'on sera beaucoup plus gros en amont, en conception, en conseil, parce que... Mine de rien, ça devient compliqué de gérer un bâtiment.

  • Speaker #1

    Pourquoi tu dis ?

  • Speaker #0

    Parce que si tu es dans le tertiaire, tu es obligé de prévoir une baisse de 40% d'ici 2030. C'est pas... facile à imaginer. Ce n'est pas juste de faire un appel d'offres avec des gens pour dire c'est plus très beau à l'extérieur, venez me changer les fenêtres. Non, ça, ça ne suffit pas. Ce n'est pas juste éteigner la lumière en sortant, ça ne suffit pas. Mais c'est un peu tout ça et il faut savoir mélanger tout ça. Donc ça devient assez complexe. Si tu es en copro, c'est pareil. C'est un enfer aujourd'hui. Un copropriétaire doit savoir par quoi je commence. Est-ce que je fais tout de suite un très gros projet ? Est-ce que je change d'abord ma chaufferie parce qu'elle est vraiment très vieille ? est-ce que Je fais juste un ravalement, est-ce que je fais de l'ITE ? Non mais je ne peux pas faire de l'ITE parce que... On ne fait pas, comment je finance ?

  • Speaker #1

    Les gars financent...

  • Speaker #0

    J'ai une vraie complexité du scénario de travaux et on pense que... Enfin il y a plein d'autres gens qui pensent ça mais que ça va être un secteur très intéressant. Et où le fait de maîtriser les travaux eux-mêmes nous aidera à donner des conseils plus pertinents. Moi, je trouve que l'obsession qu'on a de créer des conseillers d'éco-rénovation, de prime-rénov' est très bonne. Il faut en effet conseiller, c'est en effet compliqué. Mais des conseillers...

  • Speaker #1

    Vas-y, exprime-toi.

  • Speaker #0

    Je m'en remets un peu vite.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Je ne suis pas sûr que ça solutionne notre problème de... 40 000 à la rénovation globale aujourd'hui, alors qu'il en faudrait 100 000 ou 700. Et on le voit aujourd'hui. On reçoit « Est-ce que vous pouvez participer à cet appel d'offres ? » . Voilà ce que nous a dit le conseiller. Ce qu'a dit le conseiller, il faut recommencer. Mais c'est logique. C'est logique par rapport à ce que sont les conseillers aujourd'hui. Ce monde va évoluer. Il y a de la place pour conseiller. Ça, c'est un des axes. Le deuxième, sur les travaux eux-mêmes... Je pense qu'on sera de plus en plus bas carbone sur les travaux eux-mêmes, sur ce qu'on fera. On sera beaucoup plus dans la connexion réseau de chaleur, on sera probablement plus dans tout ce qui est installation bas carbone, de chauffage, d'électricité, etc. La géothermie, les pompes à chaleur, enfin que sais-je, collectives, parce qu'on ne fait pas de particuliers comme tu l'as bien compris. Et puis, troisième axe, on sera beaucoup plus qu'aujourd'hui, après travaux, dans l'exploitation, la maintenance, le pilotage du bâtiment. Et ce qui me fait croire ça, qu'on grossira sur ces secteurs-là, c'est qu'il y a une vraie cohérence à maîtriser l'ensemble. Je conseille des choses dans un certain ordre, parce que je sais comment ils seront exploités, s'ils ont été faits dans cet ordre, les travaux. Ensuite, je suis capable de faire ces travaux. Ensuite, comme on disait tout à l'heure, ça ne veut pas dire au même endroit et sur le même bâtiment, mais je suis aussi capable de faire les travaux. Comme je suis capable de faire les travaux et capable de conseiller, je suis capable de piloter, d'optimiser le pilotage d'une chaufferie ou le pilotage d'une ventilation. Et cet ensemble répond aux attentes du marché, en fait. Donc, il n'y a pas de raison qu'on n'aille pas là où le marché nous appelle. Et avoir le plus d'impact en décarbonation, c'est probablement être capable de faire ça.

  • Speaker #1

    C'est vraiment de partir de cette conception, on rejoint un peu certaines... Certaines philosophies en termes d'économie, en termes un peu d'écologie, avec une éco-conception, avec derrière la réalisation avec les bonnes pratiques et puis un pilotage en run un peu plus fin. qui nous permet d'être moins énergivores. Je fais un peu le tour, mais c'est un peu ça le principe. Et toute cette partie réemploi, toute cette partie-là, tu l'as... Elle est dans le milieu, quand on dit plus bas carbone,

  • Speaker #0

    c'est les matériaux aussi, les matériaux sont en réemploi, on enlève le 40%. Pour moi, la seule chose qui est vraiment à moyen terme, à court terme, capable de faire baisser d'un coup les 40% d'émissions liées aux matériaux, en rénovation, parce que si on y ajoute le béton, c'est beaucoup plus. C'est l'air-emploi. Le reste, ça prendra plus de temps, bien sûr. Il y aura sûrement d'autres matériaux, etc. Mais ça prendra plus de temps. L'air-emploi, c'est possible. Donc, oui, il est vraiment au cœur, dans cette partie centrale.

  • Speaker #1

    Ok. Donc là, grosso modo, si vous êtes une start-up qui est dans l'air-emploi, appelez vite Philippe Banquet.

  • Speaker #0

    On a déjà ça éculé, on ne va pas prendre toutes les start-ups d'air-emploi, mais par contre, pour échanger, pour construire ensemble, oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Super. Eh bien, écoute, je vois le temps qui passe. Je sais que moi, j'ai encore beaucoup de questions pour toi, mais on va s'arrêter là. Moi, je voulais te poser deux dernières questions pour finir un peu notre interview. Je te les pose ensemble. Après, tu vois comment tu réponds. J'ai commencé avec trois hashtags. J'aimerais bien avoir tes trois hashtags à la fin de cette interview. Qu'est-ce que tu penses de cette interview en trois hashtags de cet épisode qu'on est en train de faire ? Et la deuxième question, c'est est-ce qu'il y a une personne du monde du BTP ou du monde du bâtiment qui t'a inspiré ? Sur lequel, tu vois, qu'il y a un moment ou un autre, tu t'es inspiré de ce qu'il a fait ou tu t'es inspiré de ce qu'ils ont fait ? Parce que ça peut être une entité aussi. Tu vois, voilà, c'est un peu les deux questions que je te pose à la fin.

  • Speaker #0

    Alors les trois hashtags, sans les préparer, c'est plus compliqué que toi, tu les avais préparés, mais super échange, d'abord parce qu'il est très bienveillant, donc ce serait hashtag bienveillance, que j'aime bien. Ensuite, j'aime beaucoup cette envie de comprendre, alors quel est le hashtag devant, mais on ressent vraiment ça dans cet échange, de comprendre toi et de faire comprendre aux auditeurs, et de prendre le temps pour qu'on comprenne, donc hashtag ça devient simple. C'est ça un peu. Et puis, je n'ai pas le troisième. Il y a probablement une personne que j'ai trouvée assez inspirante, c'est Renaud Sornin. Renaud Sornin, c'était le patron de l'attestation légale. Il a été aussi patron de la French Tech à Lyon.

  • Speaker #1

    J'ai fait la même école d'ingé que Renaud. Je suis la félicite à Lyon, si je ne me trompe pas.

  • Speaker #0

    Exactement. Il a créé maintenant un fonds, un start-up studio dédié au numérique et au bâtiment. L'innovation dans le bâtiment, au numérique dans le bâtiment, au SaaS, qui s'appelle Canopée. C'est avec lui qu'on a eu l'idée de filialiser Nexio. Donc il était un peu l'agitateur dans cette idée-là. Je pense qu'il fait partie des gens qui transforment le monde du bâtiment, via le numérique notamment.

  • Speaker #1

    Super. Je te remercie beaucoup, Philippe. C'est pas évident de discuter pendant plus d'une heure comme ça. Moi, je retiens beaucoup de choses de notre entretien. Ce qui est intéressant, moi, je pense que c'est ta trajectoire qui est tellement claire. mais tellement clair tu sais à peu près ce que tu dois faire sur les 10 prochaines années ça a l'air d'être limpide en tout cas dans ta tête moi en tout cas c'est comme ça que je l'ai ressenti j'imagine que tes équipes ressentent pareil mais en tout cas moi c'est comme ça que je l'ai ressenti et ça fait plaisir en tout cas de voir des grands entrepreneurs alors des grands repreneurs entrepreneurs on n'est pas homoprès mais en tout cas ça fait extrêmement plaisir à voir et merci beaucoup pour cette simplicité en tout cas que tu nous dégages Merci à toi

  • Speaker #0

    Merci de cet échange passionnant.

  • Speaker #1

    Merci à tous de nous avoir écoutés jusqu'au bout dans cet épisode des bâtisseurs. Et je vous dis à très vite pour un nouvel épisode des bâtisseurs Le Podcast. Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. S'il vous a plu, n'oubliez pas de le noter et de le commenter sur Apple Podcast ou Spotify et d'en parler autour de vous. C'est ce qui m'aide à le faire connaître et à motiver de nouveaux invités à partager leur vision. Et pour continuer cette conversation, retrouvez-moi sur LinkedIn.

Description

Dans ce nouvel épisode, nous invitons Philippe Benquet, le président du Groupe Acorus.  

 

Après une formation d’ingénieur et un parcours dans un groupe de service, son envie d’entreprendre émerge. Il reprend alors une entreprise de plomberie, milieu jusqu’à maintenant inconnu pour lui.  

 

Son but: Créer !

 

-> Un service de rénovation  

-> Des emplois 

-> Un service qualitatif avec plusieurs corps d’état  

-> Plus de communication et de prise en compte des exigences clients  

 

Leur valeur: “ Le sourire partagé” :  

Le sourire du collaborateur  

Le sourire du client  

Le sourire de l’entreprise  

Le sourire de la planète 


La mission d'Acorus? Améliorer la vie des gens à travers l'éco-rénovation en optimisant leurs performances énergétiques avec l'éco-conduite et les véhicules électriques, l'isolation et des équipements qui consomment moins, des collaborations vertueuses avec Lowit et Cycle up.

  

Mais comment Acorus a grandi de 80 personnes en 2010 à 1800 en 2023 tout en gardant ces valeurs ?  

 

Philippe Benquet a misé sur du recrutement massif dans plusieurs corps d’états avec une phase organique jusqu'en 2020.  

 

Sa recette pour une acquisition réussie :  

-> Augmenter l’impact sur les clients, la géographie et la technique  

-> Les valeurs, raison d’être et formalisation de la marque  

-> Nounou, autrement dit l’équipe dédié à l’intégration  

-> L’outil numérique développé en interne pour structurer l’organisation en étant collaborative  

 

Son inspiration ?  

Le lean appliqué à la construction de Patrick Dupin et Glenn Ballard, ouvrage mettant en avant le fait de libérer de l’énergie jusqu’alors dites inutile. 


De quoi, redécouvrir leur métier, donner les moyens et la confiance aux collaborateurs. 

 

 

Envie d’en savoir plus, clique sur play !  

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Transcription

  • Speaker #0

    J'ai assez vite trois parties prises. Le premier, on va faire du service. Ça va consister à dire, on ne sera pas des bâtisseurs, on fera de la rénovation. Le deuxième, c'est qu'on le fera avec du monde, avec des gens. On va faire le pari de la création d'emplois. On va faire le pari que pour offrir un service qualitatif dans la durée, il faut avoir ses équipes. Et le troisième parti pris, c'est au fur et à mesure, on essaiera d'ajouter les autres. corps d'État, on dit, dans le métier nécessaire à l'entretien, à la rénovation de n'importe quel immeuble.

  • Speaker #1

    L'industrie de la construction est en plein bouleversement. Nouvelles normes, utilisation des matériaux, consommation énergétique sont nos enjeux. Je m'appelle Richard Mita, je suis serial entrepreneur et CEO de Synax. Chez Synax, nous digitalisons l'industrie des matériaux de construction. Ma passion ? Le digital appliqué à des secteurs qui ne l'attendaient pas. Dans Les bâtisseurs, j'interview des visionnaires de l'industrie pour vous inspirer dans votre propre transformation environnementale, digitale et managérienne. Bienvenue dans Les bâtisseurs, le podcast de ceux qui bâtissent aujourd'hui pour demain. Bienvenue dans ce nouvel épisode des bâtisseurs. Aujourd'hui je suis avec Philippe Banquet, le président du groupe Acorus. Bonjour Philippe.

  • Speaker #0

    Bonjour Richard.

  • Speaker #1

    Écoute, on est dans une après-midi assez chaude dans Paris. On est début juin. en mi-juin 2023. Je suis ravi de t'avoir avec nous. Je t'avoue que je suis un peu stress quand même. Au vu de ce que tu as construit comme ça, je suis un peu stressé par cette interview, mais après les quelques minutes d'échange que nous avons eues, je sens que ça va très bien se passer.

  • Speaker #0

    J'en doute pas.

  • Speaker #1

    Écoute, ce que je te propose, c'est de te dire un peu les raisons pour lesquelles j'ai voulu t'inviter sur les bâtisseurs. Donc j'ai mes trois hashtags que je fais assez régulièrement. Le premier est hashtag éco-rénovation égale 10 fois moins de CO2. C'est un grand hashtag, mais c'est un sujet dont j'ai vraiment envie de parler avec toi. Je sais que c'est l'une de tes marottes, donc là-dessus, on va en parler. Le deuxième hashtag, c'est service, puisque tu définis beaucoup Acorus comme une entreprise de service. Et le troisième hashtag, c'est 1800. C'est le chiffre que j'ai trouvé sur ton site web, c'est 1800 collaborateurs au sein du groupe Acorus. Peut-être que maintenant c'est plus, mais en tout cas, voilà les trois hashtags qui sont là. J'en ai plein d'autres, de data, de choses que j'ai vues sur toi, mais ce que je te propose en un premier temps, c'est de te présenter.

  • Speaker #0

    Avec plaisir. Moi j'ai 53 ans, je suis marié, j'ai deux enfants, j'ai une formation d'ingénieur, puis un parcours... dans des grands groupes, des groupes de service. Et c'est là qu'on trouve pour la première fois ce fameux mot service. Et puis en 2010, je quitte ce grand groupe, le deuxième, avec l'idée de poursuivre dans une aventure plus entrepreneuriale, plus personnelle, et donc de reprendre une entreprise. Évidemment une entreprise de service, puisque à ce moment-là, je connais un peu que ça. Et puis je me retrouve à reprendre une entreprise de plomberie. Et l'idée, en écoutant le vendeur, c'est finalement ce qu'il me raconte, c'est du service. Il ne met pas forcément ce mot dessus, mais il me raconte quelque chose qui ressemble à du service. Donc, il y a sûrement un truc à faire. On va aller voir. Mais ça, c'est le début.

  • Speaker #1

    Et pourquoi la plomberie ? Ça aurait pu être un autre chose.

  • Speaker #0

    Ça aurait pu être n'importe quoi. Dans cette phase où tu cherches à reprendre une boîte, tu te déplaces beaucoup, notamment dans ces quartiers parisiens, soit pour voir des fonds, soit pour voir des boîtes de M&A. Et si tu pars un peu tôt le matin, si tu prends le périph', si tu traverses, tu vois des camionnettes de plomberie tout le temps, tout le temps, tout le temps. En fait, c'est la boîte de service par excellence. Donc, ce n'était pas absurde au fond. À force, je me disais même, à force de voir des plombiers, pourquoi je ne ferais pas plombier ? Et c'est un peu un hasard d'être tombé sur la reprise d'une entreprise de plombier. Alors, pas une petite. Il faisait déjà partie des... Je crois qu'à l'époque, c'était le dixième plombier. Il y a beaucoup de plombiers en France. Je crois qu'il y en a autant que de communes. Il devait être dans les dixièmes plombiers. C'était 80 personnes. C'est déjà... 21 millions de chiffre d'affaires, enfin voilà, c'est un gros plombier, mais un plombier.

  • Speaker #1

    Et tu reprends pas ça seul à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    Je reprends ça en me faisant accompagner d'un fonds. Dès le début, l'idée c'est que je vais être majoritaire et le fonds va m'aider à reprendre. Je trouve que dans le montage, dans la discussion avec le vendeur, il m'aide aussi à reprendre.

  • Speaker #1

    Ok, donc il te fait un crédit vendeur ? L'équivalent, on va parler dans les détails.

  • Speaker #0

    mais un équivalent. C'était assez sympa, parce que c'était un montage qui ne mettait pas la boîte en danger, finalement la seule personne potentiellement impérative en danger, c'était moi, si ça se passait mal, le fonds convertissait, le vendeur convertissait, mais l'entreprise, elle, elle n'était pas ni sur-endettée, ni...

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc un montage agréable pour...

  • Speaker #1

    Pour tout le monde.

  • Speaker #0

    Pour tout le monde, pour l'entreprise, et puis pour dérouler, quoi.

  • Speaker #1

    Ok. Le fonds, il est encore là, aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Le fonds est encore là, aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Tu peux le nommer ? C'est Nextage. C'est Nextage, d'accord. Ok, ok. Bon, il doit être content.

  • Speaker #0

    Bon, on a fait... Ouais, plusieurs... Voilà, on a fait plusieurs tours, et on...

  • Speaker #1

    Ok, top.

  • Speaker #0

    On le voit les prochains.

  • Speaker #1

    Ok. Et là, on est en 2010 24 millions de CR, c'est ça ? 80 personnes. Et là, comment tu fais ? Parce que tu rentres dans un milieu, alors tu viens d'un milieu de service, donc tu viens de la boîte qui s'appelle Élise, tu arrives dans un milieu que tu connais peut-être pas trop, hormis peut-être les échanges que tu as eus avec des plombiers, toi, dans le passé. Qu'est-ce que tu fais ? Comment tu vois les choses ? Comment tu vois ce milieu à ce moment-là ? Et comment tu avances ? La boîte, c'était basée à Paris, c'est ça, si je ne me trompe pas ? Oui, en banlieue parisienne, d'accord.

  • Speaker #0

    J'ai assez vite trois parties prises. Le premier... On va faire du service, c'est ça que je connais. Comment on traduit ça dans le monde du bâtiment ? Ça va être amusé, ça va consister à dire on ne sera pas des bâtisseurs, on fera de la rénovation. La rénovation, ça se rapproche du service. On apporte un service à des gens qui vivent dans un immeuble. La construction neuve, on est bâtisseur, on vient fabriquer quelque chose, c'est assez différent. On est moins dans le service ou pas dans le service. Ça, c'était le premier parti pris, on fera que ça. Le deuxième, c'est qu'on le fera avec du monde, avec des gens, et pas comme ça se fait assez classiquement dans le bâtiment, en privilégiant la sous-traitance. Donc le deuxième parti pris, c'est ça, c'est on va faire le pari de la création d'emplois, on va faire le pari que pour offrir un service qualitatif dans la durée, identifiable, presque une logique de marque un peu à force, il faut avoir ses équipes et on ne peut pas se reposer que sur des sous-traitants. C'est ce qui nous a amené assez vite à beaucoup recruter. et le troisième parti pris c'est On n'a pas de raison d'être plombier, plus qu'autre chose, donc au fur et à mesure, tranquillement, mais à chaque fois qu'on en aura la possibilité, l'opportunité, l'envie, on essayera d'ajouter les autres corps d'État, on dit, dans le métier nécessaire à l'entretien, à la rénovation de n'importe quel immeuble. L'idée, c'est à force d'être capable de dire à un client, donc à un gestionnaire d'immeuble, ce que vous pouvez faire sur votre immeuble, on peut le faire.

  • Speaker #1

    Mais ça, typiquement, c'est aujourd'hui avec ton recul. Déjà à l'époque, tu avais ces parties pris là ?

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce qui t'avait fait dire tiens, on va aller voir d'autres corps d'État ? Parce que c'est peut-être, toi stratégiquement, ça a complètement son sens, mais sur un milieu qui est quand même assez loin, encore une fois, moi c'est ce que je pense, mais assez loin de toi, vraiment, qu'est-ce que tu as fait ou comment tu es arrivé à ces parties pris là ?

  • Speaker #0

    Ils sont tous issus de mon histoire d'avant en fait. Le service, ça vient d'avant, les hommes, Jusqu'à preuve du contraire, ni chez Veolia où j'étais dans la gestion de déchets, ni chez Élisse où il y avait des sous-traitants derrière les camions poubelle ou au volant des petites camionnettes Élisse. Donc cette logique de « on va faire avec nos hommes et notre culture » , elle vient d'avant. Et puis l'idée du multi-service, elle est très Élisse aussi au fond, mais elle est aussi très inscrite dans les clients qu'on a au départ. C'est-à-dire que c'est un parti pris de départ, mais qui est renforcé par notre clientèle. Notre clientèle de départ, quasiment exclusivement, ce sont des bailleurs sociaux. Les bailleurs sociaux, on y répond au moyen d'appels d'offres. Les appels d'offres sont multiples. On peut répondre à un appel d'offres de plomberie, et la semaine d'après, il y a un appel d'offres de menuiserie. Parfois, il y a les deux en même temps. Il y a des lots de plomberie, des lots de menuiserie, des lots de... Le marché est fait de gens plutôt spécialisés, mais ça vient assez naturellement de se dire que si on nous apprécie en plomberie, on pourrait essayer de répondre en menuiserie ou en maçonnerie, et de voir comment on apporte le même service, mais sur une technique différente. N'ayant pas la technique comme ressort personnel, c'est assez naturel au fond. Les techniciens, je vais les chercher. L'approche de service, on va la reproduire sur tous nos corps d'État finalement.

  • Speaker #1

    Donc là, si je comprends bien, tu te dis, dès le début, je vais orienter ou prendre trois axes sur lesquels je ne vais pas avoir de concession ou je vais vraiment appuyer. Ce côté service, ce côté personne et ce côté multicorps d'État. Et ce qui vient sur la partie corps d'état, c'est plutôt de se dire, tu as un peu une opportunité business, tu te dis, je suis quand même sur des appels d'offres de bailleurs sociaux, je vois d'autres appels d'offres passer, ce serait bien d'y répondre. Je caricature un tout petit peu, mais je me dis même pour... Non, c'est un peu ça,

  • Speaker #0

    avec le côté même pas peur, de toute façon je connais pas la plomberie, donc je vois pas pourquoi je pourrais pas aller faire de la menuiserie. Ok, bah oui. Le plombier de métier va peut-être hésiter un peu plus à faire.

  • Speaker #1

    Complètement. Complètement. Donc ce regard un peu neuf, ou j'ai envie de dire associant, ou peut-être un petit peu... Et puis,

  • Speaker #0

    qui s'est renforcé au fur et à mesure que l'approche service a été identifiée par les clients, plus les clients nous ont... On dit cette approche est différente, il y a plus de com, il y a plus de prise en compte de nos exigences, il y a plus de prise en compte des exigences de nos clients à nous, les occupants des bâtiments, et vous êtes un peu les seuls à le faire comme ça. Finalement, c'est ça qu'on vendait plus que la technique elle-même. Et la technique, elle reposait sur du recrutement de gens qui savaient faire, et du recrutement on en a fait beaucoup et finalement on rejoint le deuxième parti pris. N'étant pas sur de la sous-traitance, on pouvait vraiment dire, en fait on est aussi menuisier. Parce qu'on a commencé à recruter des manuisiers, et on est aussi électricien, parce que finalement, on a plus d'électriciens assez vite. Au bout de trois ans, on avait plus d'électriciens que les grandes entreprises d'électricité qui faisaient des travaux chez les bailleurs sociaux.

  • Speaker #1

    Et donc, tu as fait ça d'abord en organique, c'est-à-dire c'est toi-même, enfin c'est toi-même, au sein de Acorus, donc il se prénommait autre chose et que vous avez renommé au bout de trois ans, si je ne me trompe pas. Et là, au bout de trois, quatre ans, donc 2010 à 2015, vous développez de cette manière-là, c'est-à-dire que vous recrutez... Des électriciens, vous recrutez des menuisiers, vous montez des sortes de mini-entreprises, c'est ça ? A l'époque, c'était comment ?

  • Speaker #0

    Ça ressemblait. On avait bien l'idée qu'il fallait que ce soit des petites équipes. Cette logique de petites équipes, c'est quelque chose qui fonctionne bien, qui est assez proche de ce qui marche aussi dans le monde du bâtiment, la petite entreprise. Ce qu'on a fait évoluer au fil du temps, c'est tout ce qui va autour, comment le patron de la mini-entreprise, c'est un chef d'entreprise maintenant chez nous, c'est quelqu'un qu'on vient accompagner, qu'on essaye de... à qui on essaie de donner la même responsabilité quasiment que s'il était chef d'entreprise. Certains maintenant sont des acquisitions et sont aussi des chefs d'entreprise et des mini-entreprises. Mais à l'époque, oui, c'est par petites équipes, cette logique-là, qu'on fait la croissance, et purement en organique. Le levier numéro un, c'est le recrutement. Je crois que c'est la troisième semaine de la reprise où je dis d'abord aux équipes, on va arrêter de demander de trouver du monde le vendredi pour le lundi, ça on ne saura jamais faire. Donc maintenant, on va recruter toutes les semaines, on va voir des gens toutes les semaines, on va faire des séances de recrutement régulières. Qu'on ait besoin ou pas, on va le faire. De toute façon, on a des visibilités longues sur nos marchés, donc on peut recruter. On n'en aura jamais un de trop. Donc si vous trouvez des bons, on recrute. Et puis, je me suis rapproché aussi très très vite d'un recruteur en externe, à qui j'ai dit, je pense qu'il nous faudra plus d'encadrement, mais je ne veux pas aller... prendre les conducteurs de travaux que Bouygues et Vinci n'ont pas pris. Donc, il faut sortir un peu du cadre. C'est ce qui explique sans doute aujourd'hui qu'on a, parmi nos chefs d'entreprise, plus de 30% de femmes. Parce que, dès le début, on a recruté beaucoup d'encadrants féminins. Donc, ces deux axes de recrutement, aussi bien en technicien qu'en encadrant, ils ont été la clé de la croissance.

  • Speaker #1

    Donc, dès le début, tu te dis, on va recruter.

  • Speaker #0

    Dès le début, on se dit, on va recruter, exactement. Et ça va assez vite.

  • Speaker #1

    excuse-moi Tu prends quelqu'un en externe ? Ouais, on prend quelqu'un en externe. Un recruteur chez Boutard.

  • Speaker #0

    On prend quelqu'un en externe pour l'encadrement. Et en interne, on continue un peu comme font beaucoup, à passer par l'intérim, l'intérim de pré-recrutement, etc. Pendant 2-3 ans. Au bout de 3 ans, ce recruteur externe, je lui dis, ça suffit. Toi, tu changes de cabinet, on te suit. Finalement, pourquoi tu ne viendrais pas monter ton cabinet chez nous ? Et donc, on crée en interne une sorte de... cabinet de recrutement, il se met du coup à recruter aussi des techniciens, toujours des encadrants, plus des techniciens. Aujourd'hui, on a 7 recruteurs, plus lui, qui est en gros le DRH de la boîte.

  • Speaker #1

    Juste pour revenir un peu sur l'histoire, après on parlera de comment tu organises ton groupe. En 2015, c'est Pintisol que vous rachetez. En 2016, c'est Acorus Ingénierie qui voit le jour. C'est une création, donc c'est un peu votre bureau d'études, c'est ça ? Et ensuite... À partir de 2020, j'ai l'impression que ça s'accélère. Je ne sais pas, j'ai l'impression, je vois que ça s'accélère. Je vois Technibat. Et ensuite, il y a ESCI, il y a Acophore, il y a Marteau. Alors, je ne sais pas à quel moment tout ça s'est mis. Et derrière, 2022, là, tu fais quatre acquisitions. Metz, Cloazol, Monselec et les menuiseries Rennes. Explique-nous un petit peu, tu vois, quelque part, tu as une phase où tu as été en organique, en croissance, à travers les trois parties prix que tu as pris. donc ça veut dire 1 Donc, si j'étends ma surface d'action à travers mes clients existants, je vais peut-être chercher de nouveaux types de clients. On a vu, tu m'as parlé de bailleurs sociaux, mais quand on discute avec tes équipes ou quand on voit le groupe Acorus, il n'y a pas que ça. Il y a aussi les aéroports, il y a aussi la rénovation de buildings, de lieux un peu iconiques. Et là, en 2020, tu te dis, tiens, là, on accélère. Donc, suite au Covid, tu dis, non, ce n'est pas possible, il faut que j'accélère. Qu'est-ce qui se passe ?

  • Speaker #0

    Il y a vraiment de... La phase organique, c'est la plus importante. Elle va en effet jusqu'à 2020. L'acquisition de Pintissol, elle est hyper opportuniste. Je connaissais le patron. À un moment donné, il dit je vais vendre.

  • Speaker #1

    Ceci dit, j'achète. Je vendrai qu'à toi, il me dit.

  • Speaker #0

    et elle est opportuniste et d'ailleurs on ne l'intègre pas vraiment elle reste un peu à côté, elle fonctionne très bien c'est une de nos meilleures acquisitions jusque là d'ailleurs mais on reste sur notre logique de croissance organique, elle fait une très forte croissance organique aussi, on la rachète à 14 millions, on en fait 23 ou 4 mais on est vraiment dans cette logique organique en 2019 2018 et début 2019 On a un peu une crise de croissance, parce que cette croissance organique très forte...

  • Speaker #1

    T'es à combien là, en 2018-2019 ? Là t'étais à 24 millions, en plus les 14 de parties sol, tu devais être autour des 37-40, c'est ça peut-être 50 ? Non, on est un peu plus,

  • Speaker #0

    on est autour de 100.

  • Speaker #1

    Ok, ah pardon.

  • Speaker #0

    On est autour de 100, on est 600 personnes, 700 personnes, ça va très vite, donc selon qu'on est 18, 17, etc. Mais on a un peu cette crise de croissance, trop de monde qui rentre, notre culture, on y reviendra, mais ce qui explique cette très forte croissance de 2013 à 2018, c'est beaucoup la culture qu'on a mis en place. Elle suppose beaucoup de délégation, de responsabilisation, d'autonomie, mais il ne faut pas oublier la responsabilité qui va avec, et les gens l'oublient un peu à ce moment-là parce qu'ils rentrent trop vite, on n'a pas le temps de leur dire. donc on a une phase un peu moyenne en 2018 on se retrouve sous les manches en équipe donc c'est finalement assez assez salutaire. Et en 2019, tout repart comme si de rien n'était. Donc on est assez contents et on se fait inséminer en disant, maintenant, on a des outils, on sait affronter des crises ensemble. On peut accélérer un peu sur les secteurs qui nous manquent, les métiers qui nous manquent, aussi par acquisition quand on aura besoin, ce qu'on n'avait pas fait jusque-là. On fait ça un an avant le Covid, donc évidemment, en 2020, on avait un grand plan avec 4 acquises, je crois. Finalement, on n'en fait qu'une, mais on en fait une quand même, assez grosse. Et puis, on continue les années suivantes. Aujourd'hui, ces acquisitions, on peut les analyser comme... Elles ont trois raisons, mais qui vont rester nos raisons générales dans les acquisitions. On ne fait pas du build-up. On ne dit pas, on fait de la plomberie sur des bailleurs sociaux en Ile-de-France. Tout ce qu'on trouve qui fait de la plomberie sur des bailleurs sociaux en Ile-de-France, on va racheter, comme ça, on sera plus gros. Ça, on ne fait pas du tout. Nos acquisitions, elles vègent juste à augmenter l'impact qu'on peut avoir pour nos clients, soit en ajoutant des métiers, soit en ajoutant des types de clientèle, soit en ajoutant des géographies. Les géographies, on l'avait fait en organique, puisqu'on était allé à Bordeaux, à Lyon, à Nantes, juste en croyant en deux pays. Donc c'est en vente.

  • Speaker #1

    En vente, dans des agences, dans des villes, dans des zones.

  • Speaker #0

    Exactement. Et puis en répondant aux appels d'offres et puis en recrutant. Mais pour aller par exemple en CoPro, on s'est dit que c'était quand même plus sympa, plus simple, plus rapide de faire une acquisition, parce que la CoPro, c'est des cycles commerciaux très longs, beaucoup plus longs que l'appel d'offres Bayer Sociaux. pour devenir... un vrai professionnel de l'enveloppe du bâtiment, ce qui nous semblait assez clé dans cette optique éco-rénovation. On s'est dit là aussi que c'était probablement plus sûr, plus rapide, plus efficace de faire de l'acquisition. Et donc, il y a d'autres métiers qui font partie de ces acquisitions, mais en gros, on peut l'analyser comme, il nous manquait l'enveloppe, il nous manquait des éléments clés de l'éco-rénovation qu'on est allé acheter pour être plus vite pertinent là-dessus. C'est ça l'accélération. Et c'est ça qu'on va poursuivre. Mais c'est ça qu'on a fait depuis 2020.

  • Speaker #1

    Et donc là, si on essaye de bien comprendre maintenant le métier d'Acorus, aujourd'hui, on est en 2023, tu commences plombier, tu vas sur d'autres métiers, 100 millions, donc en 2018... avec une partie peinture également, j'imagine d'autres corps d'état déjà à ce moment-là. Aujourd'hui, vous avez racheté des choses dans les lecs, vous avez racheté d'autres types d'entreprises. Qu'est-ce que fait le groupe Acorus aujourd'hui ? Si tu devais le définir...

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, notre raison d'être, c'est d'améliorer la vie des gens dans leurs immeubles par l'éco-rénovation. C'est assez large. Et les immeubles, ça peut être un peu tout. Et la vie des gens, ça peut être la vie au travail ou la vie perso. Donc, on fait... Tout type de rénovation, toute la chaîne de valeur, depuis l'étude avec notre bureau d'études, la conception, l'accompagnement, la MO, la maîtrise d'oeuvre, les travaux, tous les travaux qui peuvent être nécessaires dans un immeuble, et la maintenance, pilotage des installations, des équipements pour gérer l'immeuble. On fait tout ça. Évidemment, on est aujourd'hui plus gros sur les travaux. La partie aval, elle pèse encore que 2-3% du taux d'affaires, pilotage et maintenance, et la partie amont. maîtrise d'oeuvre, études techniques, assistance maîtrise d'ouvrage, elle pèse aussi quelques pourcents de notre chiffre d'affaires. Dans les travaux, on est probablement parmi les seuls à offrir une prestation qui peut être très globale. qui est multispecialiste d'abord, mais tous ces spécialistes, on peut les mettre au service d'une offre complète, donc d'un projet de rénovation complet.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc là, je prends un exemple. On prend Bayer Sociaux parisiens, tu vois, je ne sais plus, à Millier Habitat ou je ne sais plus... Millier Habitat, oui. Millier Habitat ou Inly, par exemple, voilà. D'ailleurs, tiens, une des directrices d'Inly est allée à l'école avec moi. Marie, je sais pas si Marie Lefebvre, je sais pas si ça te parle ou pas, mais en tout cas, Marie, écoute, on la salue. Je suis bailleur social, donc minez une vie Habitat, par exemple. J'ai un immeuble à rénover, je lance un appel d'offres, et là, en fait, t'arrives et tu dis, bougez pas, je vous fais tout. Je la fais simple, mais c'est à peu près ça. Donc je vous fais l'étude, je vous fais les cahiers des charges, derrière, j'amène... tous les corps d'État pour rénover, donc pour le désamianter, par exemple, s'il y a de l'amiante en plus, des choses comme ça. Et à la fin, je vous gère même la maintenance du bâtiment, mais tout ce qui est nettoyage et ainsi de suite des parties communes, ça c'est pas moi.

  • Speaker #0

    Alors c'est un peu caricatural parce que le marché n'est pas organisé comme ça, mais on est capable de faire tout ça. On a probablement des marchés avec Inlim, Il est une vie ou d'autres, de conception, de maîtrise d'œuvre de cette fameuse rénovation dont tu parles. En général, dans ce cas-là, ce n'est pas nous qui faisons les travaux derrière. Aujourd'hui, tel qu'est fait le marché, on a des travaux parfois de mono-cors d'état. On peut venir pour faire juste du désamiantage, juste de l'électricité, ou juste de la plomberie, ou juste du ravalement. Dans certains cas, on va répondre soit à tous les lots, soit ça va être passé en un lot unique, en type entreprise générale, et on va mettre au service du projet. l'ensemble des mini-entreprises nécessaires pour faire le projet. Donc oui, c'est possible de le faire. Et en effet, on pourrait aussi imaginer que derrière, on vient faire la maintenance, j'en sais rien, des chaudières murales, puisqu'on fait de la maintenance de chaudières murales pour des bailleurs sociaux. Dans la pratique, le marché aujourd'hui, il n'est pas fait de vous concevez, vous faites et vous écrivez. Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Mais côté bailleurs sociaux, un projet d'archivé pourrait être un hôtel, un petit paraglant pour faire le pain.

  • Speaker #0

    Il y a des hôtels où on vient concevoir, avec éventuellement leurs propres archives, mais nos études, nos archives, on vient réaliser et on vient exploiter derrière, que ce soit la clim, les ascenseurs, la chaufferie.

  • Speaker #1

    Ok. Alors maintenant, ce qui m'intéresse, c'est de voir, tu parlais de culture d'entreprise, et de voir dans cette partie un peu de croissance organique que vous avez eue, qu'est-ce que tu as mis en place ? Et après, aujourd'hui, peut-être les challenges que tu as là-dessus, puisque intégrer de nouvelles entreprises à cette vitesse-là, comment est-ce que vous faites pour leur transmettre toute la culture ? qui a fait votre succès sur la première partie. Moi, je vois un peu deux phases quand même. Je vois à peu près deux phases. La première phase où, entre guillemets, vous faites votre croissance, vos 20% par an. Et là, c'est j'enquille, entre guillemets. Je recrute des gens, je leur insuffle ce qui va bien en termes des bonnes pratiques qu'on a chez nous. Je les responsabilise avec, j'imagine, un... Une partie responsabilité, liberté, autonomie, slash autonomie, j'imagine que ce sont des choses qui doivent intervenir chez vous. Puis cette seconde partie où tu te retrouves à intégrer massivement, c'est un peu ça, c'est de ces deux parties-là sur la partie culture et people. Et surtout dans une industrie qui, initialement, quand même, dans ces corps d'état-là, c'est très lié au patron, quand même. C'est très, très lié au patron, avec souvent, alors je caricature un chouïa, mais c'est très incarné, quand même, par le patron. ces boîtes-là ?

  • Speaker #0

    Ce qu'on met en place, ça démarre par le lean, en fait. Ça démarre par le constat en fait, je reprends une entreprise, les trois premières années, tu trembles un peu, est-ce que ça va marcher ? Bon, au bout de trois ans, ça avait à peu près marché. On passe à autre chose, on se dit, comment maintenant on en fait mon entreprise ? Donc c'est le moment où on la renomme et c'est aussi le moment où je dis, bon, je connais un peu plus les bâtiments maintenant. Il y a quand même un truc très bizarre dans le bâtiment, c'est qu'on parle tout le temps de délai de qualité mais on est... assez nulle, aussi bien en délai qu'en qualité. On est une des dernières industries où on parle de réserve à la fin, on vient lever des réserves, il n'y a plus d'industrie où on vient lever des défauts en fin de ligne de production, ça n'existe quasiment plus, ça existait, ça n'existe plus, et ce qui est passé par là, sous des formes diverses, c'est les méthodes un peu lean de production, les méthodes où on vient faire les choses au fur et à mesure et pas à la fin. Mon idée à ce moment-là... C'est de se dire, si le Lean, ça a marché dans l'industrie, c'est le besoin qu'on a en fait dans nos métiers. Je trouve qu'une partie de notre activité est liée à ces métiers de flux. On ne l'a pas dit dans la description du métier d'Acorus, mais on fait des gros chantiers, c'est 40% de l'activité, et on fait aussi, pour à peu près 60%, des petites interventions. Ça peut être la remise en état d'un logement, ça peut être un dépannage, ça peut être... une fenêtre qui coince, etc. C'est 60% de notre activité. Donc c'est une gestion de flux, c'est 80 000 interventions chaque année, de massif.

  • Speaker #1

    Moi j'avais 200 000 chantiers en haut global et 80 000 interventions de type je vais te repeindre un mur, je caricature encore, mais c'est pas loin de ça. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. On fait presque 20-25 000 remises en état de logement entre deux locataires, pour les bailleurs sociaux ou pour d'autres. Donc ce côté un peu flux, on sent bien, juste en l'imaginant, que ça aussi ça se prête assez bien aux lignes, le ligne il parle de flux. On part de ça, il se trouve qu'à ce moment-là, il y a très peu de choses sur les lignes appliquées à la construction, et encore moins en France, il y en avait pas mal aux Etats-Unis, un peu en Angleterre, et il y a un type qui sort un livre à ce moment-là, et qui ouvre son cabinet de consulting, pour accompagner en ligne construction. Et je l'appelle, je dis voilà, je viens de lire le livre, enfin l'article peut-être, je crois que le livre n'était pas sorti. Ça m'intéresse. J'étais justement en train de me dire qu'il fallait regarder comment on pouvait mettre du lean dans ce métier. Est-ce qu'on peut se voir ? Est-ce qu'on peut faire un truc ensemble ? On commence à bosser ensemble.

  • Speaker #1

    Comment s'appelle ce...

  • Speaker #0

    Patrick Dupin.

  • Speaker #1

    D'où il sort ? Excuse-moi, je... Il sort de...

  • Speaker #0

    Peut-être qu'est-ce qu'il faisait ? Il avait été directeur de travaux chez un major. Et puis il était en train de faire... Il avait constaté aussi l'ampleur de ce gaspillage qu'on trouve sur les chantiers. Et il avait été à la source en Angleterre. Pour faire une thèse auprès d'un type qui s'appelle Glenn Ballard, qui est un peu l'inventeur du Lean appliqué à la construction. Glenn Ballard raconte tout le temps qu'il a découvert que le Lean pouvait s'appliquer à la construction en allant aux Etats-Unis prendre les 10 meilleures boîtes. Il leur a demandé leurs 10 meilleurs chantiers et il leur a juste demandé à chacun « vous faites quoi la semaine prochaine ? » . Il a fait une liste, donc des 10 meilleures boîtes, 10 meilleurs chantiers, les tâches de la semaine prochaine. Il est retourné voir la semaine d'après et il n'y avait que 30% de ces tâches qui étaient faites. Il a dit un truc quoi. Parce que 70% c'est du gaspillage, on a dû refaire, pas faire, c'est décalé, c'est... Et il est parti de ça pour dire le Lean s'applique à la construction et comment on va faire. J'appelle Patrick Dupin, je lui dis voilà on a des types super bons, conducteurs de travaux, ils courent partout, ils sont hyper impliqués, ils connaissent tout, mais on sent bien quand même qu'ils s'épuisent quoi. On part avec eux et puis on en parle pour savoir c'est quoi le Lean quand on les regarde. Il revient et il dit, le Lean c'est regarder les gaspillages. Et si on trouve des gaspillages, on cherche le plus important parce qu'on est un peu feignant en Lean. on s'attaque au premier et on essaie de le résoudre. Et le premier gaspillage, c'est la posture de manager du conducteur de travaux, cette posture commande-contrôle, très forte dans le bâtiment, pas que dans le bâtiment, mais vraiment incarnée dans le bâtiment. Le chef d'entreprise du bâtiment, il est commande-contrôle, les conducteurs de travaux, commande-contrôle. Tout le monde est en ce mode commande-contrôle, presque à l'excès, et on va même valoriser ceux qui sont les meilleurs là-dedans. C'est-à-dire, c'est le bazar. Ça déconne un peu, mais comme il a tout en tête, il va redresser la barre, il va vite. Donc on a des gars qui passent sur un chantier, qui commandent, qui passent au suivant, qui commandent, qui passent au suivant, qui commandent, puis qui reviennent contrôler le premier, qui se rendent compte que ça ne s'est pas passé comme prévu, ils replanifient, ils recontrôlent, et ils courent. Le stress augmente, ça ne s'améliore pas. Seuls les meilleurs, ceux qui courent suffisamment vite, sont considérés comme des bons conducteurs de travaux. Donc lui, il est avec les meilleurs conducteurs de travaux de la boîte du moment. Et il dit, il y a un truc qui ne va pas. Le premier, j'ai passé la matinée avec lui, et il a été 40 secondes par minute au téléphone, alors qu'on était en visite sur différents chantiers. Et donc il lui dit, soit ça crée de la valeur, dans ce cas, ce n'est pas un gaspillage, sauf que tu n'es pas vraiment conducteur de travaux, tu es standardiste, mais bon, ce n'est pas un problème si ça crée de la valeur. Soit ça n'en crée pas, comment on l'évite ? Il laisse le gars un peu avec ça, et au bout de quelques semaines, dans l'échange avec ce gars-là... Ils se rendent compte que ces appels sont strictement inutiles et sont liés à cette posture un peu de commande contrôle, de « je veux que tout passe par moi » , parce que la grande majorité des appels, c'est le gardien appelle le conducteur de travaux, lui dit « alors, il est 8h, j'attends ton plombier, il n'est pas encore là, comment ça se fait ? » Donc, il prend son téléphone, il appelle le plombier « alors, le gardien t'attend, comment ça se fait que tu n'es pas là ? Je t'avais dit que tu devais être sur ce chantier tel jour. » j'arrive, je suis devant, alors il rappelle le gardien mais le gardien n'est plus là donc il laisse un message il arrive, il est devant le gardien rappelle, bah oui je le vois on est à 5 appels, 6 appels et on n'a rien créé comme valeur et il a 30, 40, 50 chantiers en même temps parce que c'est des petits chantiers là juste pour comprendre,

  • Speaker #1

    parce que ça c'est intéressant la vision qui est là peut-être que j'anticipe un peu la vision c'est de se dire vu que mon conducteur de travaux est en commande et de contrôle, tout le monde l'appelle pour vérifier l'info C'est à peu près ça. Mais est-ce que, à un moment ou à un autre, je suis un peu prudent, mais est-ce que ce n'est pas aussi les gens sur le terrain qui ont été habitués à jamais prendre d'initiative, de se retrouver à systématiquement appeler pour doublement valider ? Et tu vois, je pose ça là. Est-ce que je pense que c'est un peu des deux quand même, non ? C'était quoi un peu votre vision là-dessus ?

  • Speaker #0

    Bien sûr, bien sûr que c'est un PD2. Quand il trouve une solution, il dit « Ouais, en fait, je vois bien ce qu'on pourrait faire. Tout passe par moi. » Alors qu'on pourrait dire au gardien... d'appeler le plombier. Et donc la solution, c'est tout bête, c'est un petit outil, c'est un bout de papier avec je suis un tel, je m'occupe de vos immeubles, et votre plombier s'appelle un tel, voilà son numéro, votre menuisier s'appelle un tel, voilà son numéro, votre peinte s'appelle un tel. Donc vous avez toute mon équipe et vous avez le droit de les appeler. Avant de faire ça, il y a beaucoup d'hésitation. Il y a qu'est-ce qui va se passer si mes équipes sont en lien direct avec le client ? Est-ce que ça va tricher ? Est-ce que ça va copiner ? Est-ce que ça va ? que sais-je, donc j'hésite est-ce que le client va me dire bah non, moi regardez dans l'appel d'offres c'est marqué que j'ai un interlocuteur unique donc est-ce qu'il va accepter d'appeler mes équipes peut-être pas, peut-être même il va me dire j'en veux pas de ton papier, est-ce que mes équipes vont pas me dire, bah à quoi tu sers si c'est nous qui devons prendre ces appels là donc il y a plein de freins avant même l'habitude de, moi mon rôle il est pas là dedans, qui existe aussi mais on pourrait y revenir, ces freins là ils prennent un peu de... de temps, il faut se jeter à l'eau, en disant, allez, faisons confiance ou testons. Moi, j'aime bien l'idée de test and learn. On teste, on affiche, et on voit là, on attend ce qui se passe. En fait, ce qu'on a constaté, c'est que le jour où on a posé dans les loges des gardiens l'équipe, on n'a plus eu d'appel. C'est difficile de savoir exactement pourquoi. Peut-être il y a cette idée que je suis rassuré, maintenant je connais mon équipe, et puis comme je connais mon équipe, je n'ai pas besoin de l'embêter. En général, ils viennent. s'ils sont pas là c'est qu'ils ont été bloqués dans un bouchon c'est rien que je les appelle, il va me dire qu'il est bloqué dans un bouchon donc on a pas remplacé les appels inutiles par d'autres appels inutiles, on les a carrément supprimés et en fait ça c'était le premier effet plus d'appels, mais ça a été mais ça n'a même pas pris une semaine. Ensuite, on a eu... Il est fait, maintenant on se connaît, donc on se fait plus confiance, on fait plus confiance à l'équipe. Et quand je discute avec le conducteur de travaux, quand le client discute avec le conducteur de travaux, il discute pour des vrais sujets qui créent de la valeur. Plus pour dire... T'étais pas là... Ouais, t'étais pas là, où est ton plombier ? J'ai besoin d'un avis là-dessus. Ah bah oui, je vais appeler mon plombier, il va venir vous voir pour vous donner un avis là-dessus. Il y a des choses beaucoup plus directes qui se font. Tout le monde gagne du temps. Et ce temps gagné, c'est un des trucs qu'on découvre... quand on est un peu plongé dans le lean, on crée des capacités à ne plus faire les choses inutiles on crée des capacités de production tout le monde se crée des capacités de production y compris le client d'ailleurs donc les gars se sont créés des capacités de production ils se sont mis même à faire des devis, nos techniciens se sont mis à faire des devis, se sont mis à faire du conseil c'est bien que là où on était là pour des petits dépannages, de temps en temps on se retrouve à faire des gros dépannages parce que le client a plus confiance dans le plombier avec qui il discute tous les jours que dans celui qui voit jamais Oui. Et les conducteurs de travaux se sont mis aussi à avoir des actions à beaucoup plus forte valeur ajoutée. Et ça, ça a généré la croissance. Parce que si j'ai du temps pour faire de la valeur ajoutée, une de valeur ajoutée marrante, c'est d'essayer de grossir. Le même conducteur dont je parlais là, peut-être trois semaines plus tard ou trois mois plus tard, je n'en sais rien, vient et dit « les clients, dans les échanges que j'ai avec eux, me disent que si on avait des maçons, il y aurait sûrement des marchés pour nous intéressants » . compte tenu de la façon dont on les gère. Est-ce que je peux embaucher des maçons ? Vas-y, embauche des maçons. Il a embauché des maçons, et on s'est mis à gagner des marchés de maçonnerie. Mais il n'aurait jamais pu le faire avant, où il était tout le temps en train de courir à répondre sur « Ouais, mon plombier, est-ce qu'il va bientôt arriver ? » Donc ça, c'est vraiment l'explication de cette croissance 2013-2018-2019. Tellement simple.

  • Speaker #1

    Excuse-moi, ça a l'air tellement simple.

  • Speaker #0

    C'est assez magique, le côté « tu libères l'énergie » . Si tu libères l'énergie, en général, les gens s'en servent.

  • Speaker #1

    Et t'as dû te séparer de gens ou pas ? Qui justement avaient du mal à adhérer à ça ?

  • Speaker #0

    Pas tellement Mais j'ai toujours cette question Il y a des gens qui veulent pas Qu'on leur laisse l'autonomie C'est plutôt sur les command and control

  • Speaker #1

    Se dire à quelqu'un Qui avait l'habitude de faire du command and control Tu vois à ce moment là Sur des métiers de ce type là J'ai du mal à voir J'imagine que pour certains ça doit être compliqué

  • Speaker #0

    Oui oui oui De toute façon c'est toujours compliqué Il y a un côté exemplarité ou copiage, c'est le fonctionnement que j'ai adopté à ce moment-là, en me disant, je vous laisse faire. Les trois premiers qui l'ont fait ont dit aux autres, j'ai redécouvert mon métier. D'ailleurs, la plupart, enfin, ces trois-là sont partis monter des boîtes, un peu après. Donc, ils ont vraiment redécouvert leur métier.

  • Speaker #1

    Ils ont monté des boîtes au stade à Coru, dans les boîtes, ok.

  • Speaker #0

    Donc ça, ça a joué. Et puis... Ça a été très bien perçu par les équipes techniques. Les techniciens ont bien aimé ce nouveau mode. Le côté, on vous fait beaucoup plus confiance qu'ailleurs, on vous laisse beaucoup plus faire, on vous donne beaucoup plus les moyens. Aujourd'hui, on dit, on agit en co-responsabilité. Le monde du bâtiment, il est plutôt en parents-enfants, parce que compagnonnage, parce que paternalisme, ça peut très bien marcher d'ailleurs. et nous on dit Ça marche très bien, mais ça freine un peu la croissance. Ce qui permet cette croissance très rapide, c'est un mode plus co-responsable. On est ensemble, on a tous un rôle, toi qui es technicien, toi qui es assistante. On est ensemble et on n'est plus en parent-enfant, on est en adulte-adulte. Ensemble, on a envie de servir nos clients comme on a envie de servir nos clients et qu'on met notre énergie là-dessus. Ça va le faire et ça marche. Après, il y a un côté un peu magique. mais ça marche.

  • Speaker #1

    Je pense que oui, il y a un côté un peu magique quand on t'écoute, mais je pense qu'il y a eu beaucoup de travail de fait derrière, il y a eu beaucoup d'éducation aussi, peut-être de partage. Oui, il y a beaucoup de répétitions,

  • Speaker #0

    c'est comme ça qu'on veut fonctionner. C'est ça qu'on aime, c'est pour ça qu'on est là, c'est pour ça que nos clients nous aiment. Donc plein de petits trucs qui ont petit à petit ancré ça dans la culture, bien sûr.

  • Speaker #1

    Et donc là, par contre, depuis 2020, autre phase un peu différente parce que tu es dans une croissance. externe, là où tu étais en croissance organique, là comment ça se passe un petit peu sur cette partie culture, comment tu fais déjà, ne serait-ce que dans la communication, dans tout ça. Comment tu gères cette phase de là qui est encore en construction, si je peux me permettre, puisqu'on parle d'entreprises qui ont été acquises en 2020 et là en 2022, et on est en juin 2023. Donc il faut aussi, j'imagine que tu es encore en mode, tu as peut-être du test and learn, tu as peut-être certaines certitudes.

  • Speaker #0

    Bien sûr, on est toujours en train d'apprendre. Le premier élément, c'est qu'on a éprouvé le besoin de formaliser encore plus qui on était, donc d'aller plus loin dans c'est quoi la marque Acorus, c'est quoi la culture Acorus, parce que c'était nécessaire à la fois pour les gens qui nous rejoignent, qui viennent d'autres univers, d'autres cultures, et pour les clients qui nous rejoignent. 2020, on est encore pas mal identifié comme, même si on est Un des leaders de la rénovation en hôtellerie en Ile-de-France est encore beaucoup identifié comme un acteur de la rénovation de bailleurs sociaux. Et on va sur la CoPro. Et on entend très souvent, « Non, ils ne vont pas faire de la qualité, ils font des bailleurs sociaux, ce n'est pas le même métier, gna gna gna. » On a besoin de rassurer les gens qu'on va faire ce qu'ils attendent, ce qu'on va apporter, c'est ce côté service, c'est le parcours client. Et le parcours client en CoPro, il n'est pas extraordinaire. c'est d'essayer, comme on l'a fait un peu en bailleur social, de modifier un peu cette façon qu'on a d'interagir avec son prestataire de travaux dans un mode plus service, plus communication, plus information, plus conseil. Donc c'est un des premiers axes. On formalise mieux la marque, c'est pour ça qu'on vient changer. On était très tourné sur nous-mêmes. La petite baseline, c'était sourire partagé. Ça nous a beaucoup servi, ça a beaucoup ancré la culture du sourire. Sourire à partager, pour nous, c'est quatre sourires. C'est des collaborateurs qui sourient parce qu'ils sont contents de bosser et qu'ils sont bien rémunérés, que tout se passe bien, que la vie est belle. C'est des clients qui sont contents, qui ont le sourire parce qu'ils aiment bien bosser avec les collaborateurs qui ont le sourire. C'est une boîte qui a le sourire parce qu'elle assure sa pérennité, elle gagne suffisamment d'argent pour qu'elle ne se pose pas trop de questions sur l'avenir. On n'a pas des marges aberrantes, mais on a suffisamment pour pouvoir dire qu'on est pérenne. Puis c'est le sourire de la planète. C'est l'idée qu'on va aussi faire sourire à la planète parce que notre action est décarbonante presque par nature. C'est ton premier hashtag. Donc on est là-dessus et on vient changer, on vient dire, pour l'extérieur ça parle pas, donc on passe à quand la vie se rénove, on garde ce côté humain, ce côté sourire, ce côté vie, mais on vient remettre quand même l'idée qu'on fait de la rénovation. Et on vient un peu plus décrire pourquoi on est là, on est là, quelle est notre mission, quelle est notre raison d'être, et ça c'est un premier axe. de cette nouvelle ère 2020. Le deuxième, c'est qu'il nous faut des équipes dédiées à l'intégration. Il nous faut des nounous pour les gens qui nous rejoignent, qui passent leur temps à leur dire ce que vous faites est très très bien et ce qu'on fait c'est comme ça et sûrement que les deux on va réussir, ça prendra le temps que ça prendra à les mêler. Le troisième, on n'en a pas du tout parlé, mais notre action s'appuie énormément sur des outils numériques. des outils numériques qu'on a développés en interne et qu'on considère être plutôt pas mal qui vraiment structure autorise finalement l'organisation parce que on doit les utiliser, on est libre mais il faut les utiliser et en les utilisant finalement on a un chemin un peu tracé quand même donc ces outils sont un très bon support pour transmettre le fonctionnement et la culture d'Acorus vous êtes libre mais c'est dans l'outil vous êtes libre mais vous êtes accompagné. Vous êtes libre, mais c'est collaboratif. C'est plein de mots qui viennent par l'utilisation des outils. Par exemple, on a un outil d'achat, il y a 86 000 articles dedans. N'importe qui, n'importe qui, une assistante, un technicien, n'importe qui peut acheter dedans, sans aucune validation. Mais on le voit. Donc s'il a fauché n'importe quoi, à un moment donné, si c'est du vol, probablement qu'on se séparera de lui. Si c'est parce qu'il ne sait pas faire, probablement qu'on viendra le former. En tout cas, il a les moyens d'eux. Mais c'est surtout un immense outil collaboratif, parce que quand l'un a acheté quelque chose, l'article devient disponible pour les autres. Quand l'un a négocié un prix sur cet article, et on a des plombiers qui négocient très très bien au comptoir, le nouveau prix qu'il a réussi à faire, bien meilleur que celui négocié par les achats, il est disponible pour tout le monde, il est visible pour tout le monde ils vont pas forcément l'avoir mais ils savent que donc cette logique de c'est un outil ouvert qui te donne les moyens qui permet qu'on ait du contrôle mais un contrôle très souple, qui pèse pas il y a un vrai contrôle puisque je vois tout mais il pèse pas, et il y a plutôt de la collaboration de la co-construction tu deviens un acheteur alors que t'es un menuisier et tu deviens un acheteur qui aide les autres à acheter, ça c'est les outils Acorus et ils permettent finalement assez bien de passer le message aux boîtes qui nous rejoignent aux entreprises qui nous rejoignent et qu'on rachète.

  • Speaker #1

    Ok. J'entends, et de toute façon, c'est du work in progress, c'est un cadre qui est posé, que ce soit un cadre de valeur ou un cadre d'outils, dans lequel les gens ont une forme de liberté sur l'interprétation peut-être pas, mais au moins sur l'utilisation.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et là, moi, j'avais quand même une petite question, et après on parlera des co-rénovations, parce que je sais que c'est... et j'ai envie de parler de ça, parce que je pense que c'est hyper important. qu'on a là-dessus, mais juste avant d'aller dessus, moi, il y a une chose, j'ai une question qui me taraude un peu, c'est les chantiers sur lesquels vous êtes, c'est quand même des chantiers assez importants, quand on parle de rénovation, alors moi, je parle des 40%. Et tu vois, là, votre façon d'organiser, qui est via des mini-entreprises, si je ne me trompe pas, avec un responsable qui n'a pas forcément toutes les compétences, que vous accompagnez, j'imagine. Comment vous faites sur des chantiers assez importants ? pour que tout le monde travaille ensemble, pour qu'il y ait une forme de coordination si ton organisation est une somme de mini-entreprises.

  • Speaker #0

    Les chantiers aujourd'hui, la plupart des chantiers, et je dirais même quand c'est des chantiers avec une entreprise générale, c'est une somme de petites entreprises.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Même si c'est pas à Corus.

  • Speaker #1

    Mais toi, t'as cette organisation chapeau ? En fait,

  • Speaker #0

    on vient reproduire la façon dont la plupart des chantiers fonctionnent, c'est une somme de mini-entreprises. il y a toujours un plombier, un menuisier, un peintre, il n'y a pas quelqu'un qui a tout. Donc nous on a tout, mais en fait on ne veut pas avoir tout dans le même paquet, on veut bien avoir des spécialistes qui viennent, si besoin, pour un projet complexe, bosser ensemble. On peut supposer que se connaissant bien, ayant des occasions de faire la fête ensemble, de discuter, d'échanger, de... peut-être ayant évolué dans le groupe, les uns ayant pris les mini-entreprises de l'autre. Peut-être qu'il y a une plus grande facilité à bosser ensemble, c'est pas certain. Mais en tout cas, par rapport à une entreprise que j'ai jamais rencontrée, avec laquelle je suis obligé de bosser sur un chantier, c'est possible. Et ensuite, on a créé parmi les mini-entreprises, des mini-entreprises dont le job, c'est de piloter. Le job, c'est de s'assurer que quand on en fait venir plusieurs, et qu'elles vont devoir se coordonner dans un chantier plus complexe, elles ne vont pas perdre leur efficacité parce qu'on est plusieurs, parce que sinon elles préféreront aller sur les chantiers où elles sont toutes seules. Donc leur job, c'est ça. C'est parce qu'on considère que ce job de pilotage, il est malheureusement rarement bien fait aujourd'hui par la maîtrise d'œuvre, parce qu'il n'est pas lean. Il est rarement lean.

  • Speaker #1

    Mais qu'est-ce qui fait que vous, vous faites mieux que les autres ? Qu'est-ce qui fait en sorte que vous, ça marche ?

  • Speaker #0

    Parce que le monde du bâtiment, il a un gros défaut, c'est qu'il est très très peu collaboratif. Il faut aller à une réunion de chantier de ces gros chantiers. C'est un espèce de tour de table interminable où le maître d'oeuvre dit « Là, on est en retard et c'est de ta faute. » Et celui qui est montré du doigt cette semaine-là…

  • Speaker #1

    Non, ce n'est pas moi, c'est lui.

  • Speaker #0

    Parce que la semaine d'après, il changera. Non, ce n'est pas moi, c'est lui. Moi, j'étais prêt, mais lui, il n'a pas fini, donc je n'ai pas pu bosser. Et c'est un peu comme si tout le monde… C'est un peu une réunion de coquins. C'est un peu comme si tout le monde avait prévu le coup. La semaine d'après, ils échangeront. cette fois-ci C'est peut-être moi, mais c'est pas de ma faute, c'est le fournisseur. Et on est un peu dans un dilemme du prisonnier. Personne n'a intérêt à se mettre ensemble et à dire ensemble on va mieux réussir, parce que chacun a envie d'optimiser sa partie à lui, pas d'optimiser le projet. C'est une grande différence. L'optimisation du projet, c'est pas la même chose que l'optimisation de chaque partie. Nous, on essaye de raisonner l'optimisation de chaque partie, évidemment, mais d'abord l'optimisation du projet. On commence par l'optimisation du projet. L'optimisation du projet, finalement, c'est l'optimisation vue du client. Donc c'est ça qu'on cherche à optimiser. Et on vient derrière faire fonctionner chaque partie le mieux possible. Et on commence par l'optimisation du flux, du projet, de ce que le client voit. Et ça, c'est différent. C'est collaboratif, c'est commencer par le flux et pas par l'optimisation des ressources. C'est ne pas penser que si chacun est à son optimum, alors l'ensemble sera à son optimum. Et normalement... Quand tout le monde est dedans, ça marche mieux. Mais bien sûr, parfois ça ne marche pas.

  • Speaker #1

    Oui, oui. J'aimerais bien que tu nous parles un peu d'éco-rénovation, donc c'est un terme, déjà d'où vient ce terme, est-ce qu'il vient de toi ou parce que c'est quand même quelque chose qui arrive de plus en plus, moi c'est quelque chose que j'ai vraiment, qui transpire. Quand on regarde ce que tu écris, quand tu communiques, mais d'où vient ce terme, et comment vous, comment tu le vois, et peut-être commencer par... J'ai compris que tu avais une prise de conscience sur toute la partie écologie il y a quelques années, qu'à la base c'était pas... c'était pas quelque chose sur lequel t'étais plus ou plus l'écologie ou la prise de conscience du changement climatique qui était là depuis le début qu'est-ce qui a fait ça et derrière parle-nous des co-rénovations c'est exactement ça,

  • Speaker #0

    c'est trois ans prise de conscience personnelle vraiment personnelle, c'est la lecture du rapport du GIEC du premier des trois derniers tomes là c'est ah mince j'avais pas compris tout ça je lis d'autres trucs, bon forcément une fois qu'on a pris conscience on se dit tiens et le monde du bâtiment « Oh mince, pas terrible, mais quand même, c'est mieux de faire de la rénovation. » Et finalement, si on lit ceux qui proposent les solutions, qu'on prenne le chiffre project et tous ces plans, qu'on prenne... En fait, maintenant, tout ce qui est écrit quasiment, le bâtiment émet beaucoup, 30% du total des émissions, et une des solutions, c'est faire moins de neuf et plus de rénovation. Un peu par chance, un peu par hasard, on n'est pas si mal placé. On n'est pas obligé de changer de job, on n'est pas obligé de partir faire autre chose. On peut continuer dans notre job parce qu'il est décarbonant. Il a un impact sur les émissions, il permet d'éviter des émissions. Ça, c'est magique, en fait, de se dire, je prends conscience d'un truc clé, Et j'ai sous la main l'entreprise, une entreprise qui permet d'agir. Bon ben profitons-en, on va essayer d'orienter plus les choses là-dessus. Il y a cette prise de conscience perso, ensuite on essaie de la faire passer à tout le monde. Donc la première année c'est quasiment que de la sensibilisation, c'est des fresques du climat. Tout le monde ouais, fresques du climat pour tout le monde.

  • Speaker #1

    Et puis c'est le calcul du bilan carbone aussi un petit peu.

  • Speaker #0

    C'est le calcul du bilan carbone mais en disant on va pas embêter tout le monde. Donc on le fait avec Samy qui est dans ce bureau d'ailleurs, j'ai vu. avec des façons assez simples. L'idée, c'était d'avoir un premier chiffre. Mais ils utilisent beaucoup de ratios, ça va assez vite. On ne ferait pas quelque chose qui prend des plombes. Mais on fait un bilan carbone. Et puis, on fait vraiment envie qu'on ne tombe pas dans la RSE ou le truc de base. un engagement quelconque. On veut faire quelques trucs vrais. Et parmi les trucs vrais, on décide de prendre des participations dans des startups. Comme ça, on va dire, on pourra vraiment dire, voilà, l'éco-rénovation, c'est plein de choses. Mais notamment, regardez, très concrètement, on essaie de pousser ça. Donc, on pourrait revenir, mais on prend une participation dans CycleUp, réemploi des matériaux de bâtiment. On voudrait pousser le réemploi des matériaux de bâtiment. Après coup, on l'a justifié. Notre bilan carbone, il est très simple. 50%, c'est les émissions c'est du scope 3, de ce qu'on installe. 40% c'est les émissions liées aux matériaux, 10% c'est nos déplacements, on a 900 véhicules, on fait 2 fois et demi le tour de la Terre chaque jour, ça fait beaucoup de gasoil. Donc 40% sur les matériaux, une bonne façon, une vraie façon, plus vraie que de dire on fera attention à ce que les matériaux soient verts, s'il vous plaît, et on demandera à nos fournisseurs. Ça c'est ce qu'on met sur les engagements RSE. Une vraie façon c'est de dire il y a un truc qui pourrait être dingue, c'est que l'écosystème balbutiant du réemploi dans le bâtiment deviennent un vrai écosystème. Si on peut y contribuer, on aura fait un vrai truc. Sur la première partie, sur les équipements qu'on installe, il faut qu'on vienne isoler, parce que si on isole, on installera des équipements moins consommateurs. Donc il faut qu'on ait tous les savoir-faire de l'enveloppe. D'où nos acquisitions dans l'enveloppe, dans l'ITE, l'isolation thermique par extérieur, la couverture, les fenêtres avec les menus de gris de nez, l'étanchéité. toute l'enveloppe du bâtiment en 3 ans on a multiplié par 3 nos activités dans l'enveloppe du bâtiment on fait 100 millions en gros dans l'enveloppe, on faisait presque rien et après sur les véhicules on fait dès le début dans cette logique de sensibilisation on vient travailler sur l'éco-conduite, on vient dire il y a une vraie différence entre conduire comme un fou comme si on était sur un circuit et conduire souple, ça émet moins de carbone ça tombe bien, ça fait aussi moins d'accidents ... Donc on va mélanger les deux. Et on est assez pushy depuis assez longtemps sur le parc dont on le pascule à l'électrique. On a aujourd'hui beaucoup de véhicules électriques, on est très au-dessus de ce qui est exigé, y compris pour les techniciens, on a beaucoup de véhicules électriques. C'est ce qu'on fait au début, c'est prendre des positions un peu marquées qui permettent en interne comme en externe de dire, c'est pas juste... un engagement pour 2030, on fait des choses maintenant. C'est comme ça qu'on a voulu y aller. On a dit deux choses. Un, on a de la chance, on est dans une activité qui est capable de diminuer l'impact carbone des bâtiments. Et deux, on va sélectionner en plus des actions qui vont plus loin. C'est l'ensemble de ça qu'on s'autorise à appeler éco-rénovation. On a bien regardé avant, c'était assez peu utilisé finalement. Donc on a dit, bon, éco-rénovation sera nous, on va voir. Il y en a d'autres maintenant, mais voilà. La rénovation, c'est la rénovation qui peut être globale, qui peut être massive, qui peut être efficace parce qu'on fait tout et dans l'ordre, qui intègre aussi la partie études amont. C'est une prise de participation dans une autre startup d'ailleurs qui s'appelle Lowit. Lowit travaille autour du décret tertiaire. Un décret tertiaire, c'est les obligations qui pèsent sur tous les bâtiments de plus de 1000 m² qui doivent... baisser leur consommation énergétique de 40% à 2030, 50% à 2050, 40% d'ici 2030. C'est une loi dont on mesure assez mal, jusqu'à aujourd'hui, l'impact, en fait. Le rapport Pisaniferi, il y a deux semaines, en donne un aperçu assez fou. Il considère que le marché de la rénovation, aujourd'hui, du bâtiment tertiaire, c'est 30 milliards par an, le surplus nécessaire pour respecter les obligations Alors toutes, on va dire, de la stratégie nationale bas carbone, du décret tertiaire, des réglementations déjà existantes du Fit for 55 de l'Union Européenne. Le surplus nécessaire, c'est 27 milliards par an à échéance 2030. Donc c'est doubler le marché. Ça paraît pas facile. Donc, c'est ça.

  • Speaker #1

    Et en plus, l'augmentation de ma prime rénov' qui a été dite hier ou avant-hier, on parlait de ça. Je crois que tu as un avis sur ma prime rénov'. mais... Il y a tout ça aussi. Oui,

  • Speaker #0

    mon principal avis, c'est que ça change tous les 15 jours. Du coup, c'est quand même assez compliqué de construire des stratégies de long terme, des stratégies qui nécessitent d'embaucher, d'investir, de former, avec des choses qui changent tous les 15 jours. Donc à un moment, ça va probablement se stabiliser, on l'espère tous, mais c'est très compliqué de bâtir dans quelque chose qui change tous les 15 jours.

  • Speaker #1

    Si je repositionne un petit peu, grosso modo, tu as transformé ta prise de conscience, enfin transformé, c'est un mot un peu, un chouïa fort, mais quelque part, ta prise de conscience sur l'écologie, tu as permis de te dire, un, ce qu'on fait chez Acorus, on rentre complètement dedans, et donc je vais doubler mes investissements et je vais avancer encore plus vite sur cette partie-là, donc je vais accélérer en disant, tiens, la rénovation, ce n'est pas que l'intérieur, c'est toute la partie enveloppe, c'est tout ce qui est autour, donc J'y vais à fond. Il y a cette partie aussi de se dire, l'éco-rénovation, c'est pas seulement la partie, donc, je rénove, c'est aussi la partie réemploi, donc là, investissement. Et il y a une partie aussi de se dire, comment je vais adresser toutes ces lois et tous ces règlements, toute la partie réglementaire. Là aussi, je m'adresse à ces investissements. Ça peut être aussi vous, vous mettre dans certaines études ou dans certains de ces rapports ou certaines de ces commissions ad hoc.

  • Speaker #0

    J'ai beaucoup de participation dans des startups comme Lowit qui accompagnent le client dans son respect du décret tertiaire en réalisant un jumeau numérique du bâtiment et en étant capable de, et donc on est capable avec eux, de bâtir des scénarios pour respecter les obligations du décret tertiaire. En fait, la clé aujourd'hui, c'est de bâtir les scénarios. Ce n'est plus juste de faire des travaux, c'est de bâtir le scénario dans le bon ordre, dans le bon sens, avec le meilleur retour sur investissement, carbone et argent. si on veut. Donc oui, on va sur tous ces axes-là, oui.

  • Speaker #1

    Sur la partie réemploi, parle-nous peut-être un petit peu de comment vous faites aujourd'hui, parce que quand tu fais de l'éco-rénovation, quand tu fais de la rénovation, t'as une grosse partie réemploi quand même. Quand je dis réemploi, c'est-à-dire que tu vas arriver, t'as soit du déchet, entre guillemets, parce que t'as peut-être du surplus ou des choses comme ça, tu vas arriver, tu vas enlever certaines choses, donc soit des sanitaires, que ce soit même de la clim, ou même du bois, j'imagine. Donc comment aujourd'hui, cette filière-là, vous l'avez développée chez vous ? Parce que sur certaines grandes villes, Bon, il y a des points de collecte, il y a pas mal de choses autour de ça. Maintenant, comment vous faites en région ? Parlez-nous un peu de cette partie-là. Je sais que vous avez fait... Tu parlais de CycleUp, ça ?

  • Speaker #0

    Donc CycleUp, c'est une startup dans laquelle on est monté au capital.

  • Speaker #1

    Mais tu n'as pas plus de 51% là-dessus ? Non, non, pas du tout.

  • Speaker #0

    On est minoritaire, aux côtés d'un tour de table, d'autres. On est rentré chez CycleUp d'abord parce que l'idée d'être acteur de cet écosystème me semblait intéressante. Ensuite, petit à petit, en comprenant, le panorama a changé très vite. On est très aidé par la réglementation qui pousse beaucoup le réemploi. Pour autant, il n'y en a pas beaucoup. Il faut bien en être conscient. Il y a deux ans, enfin un an et demi, quand on est rentré au capital de Saïk Alep, dans les descriptions du marché, on disait on a le matériau de réemploi parce qu'on s'est identifié des très gros chantiers qui vont avoir, au moment de se rénover, des très gros gisements. Donc on a des très gros gisements, mais on n'a pas les clients pour utiliser ces très gros gisements. Nous, on n'a pas vraiment de très gros gisements, donc le sujet ne me semblait pas être exactement le nôtre. En revanche, on a des petits gisements et on a des petites demandes tout le temps, notamment sur ces métiers de flux, de remise en état, etc. Donc nous, on est allé faire l'inverse. On a dit qu'il ne faut pas des très gros gisements dont on ne sait pas quand ils arriveront, qui arriveront tout d'un coup et qu'en effet, il faudrait être capable de placer d'un coup. Il nous faut des gisements au fil du temps. Ces gisements au fil du temps, quand on regarde ce qu'on a aujourd'hui chez CycleUp, ils ne sont pas très qualitatifs. ils sont un peu comme... les débuts de back market, le téléphone un peu pété, si on voulait on l'achetait. Donc l'idée qu'on a poussée, et qu'on partage avec CycleUp complètement, mais qu'on a fait de notre côté pour tester, c'est essayons de faire des ateliers de reconditionnement et de voir si ça change la vision client de ce qu'est le matériau de réemploi. Donc on a pris un chef d'équipe plomberie chez nous, on lui a dit ça n'intéresserait pas de piloter un atelier de reconditionnement de matériel de plomberie sanitaire. Il a dit ouais chouette. On a monté ça dans notre garage, ça fait un peu startup pour le coup, dans un des garages d'Acorus. Et puis dès qu'on a commencé à avoir quelques produits qui sont comme neufs en fait, parce qu'on change le mécanisme, on prend un WC par exemple, on va changer les mécanismes, les joints, on va le détartrer de manière très industrielle, mais avec recyclage de la solution de détartrage. Il est vraiment comme neuf. S'il n'était pas cassé, il est comme neuf. On a commencé à... proposer à des clients de les installer, puis de venir voir en leur disant si ça vous plaît pas, on remettra ce qu'on est censé vous mettre au marché. Ils ont dit, mais oui, bien sûr qu'on veut bien, c'est pareil. Et donc en fait, aujourd'hui, on a plus de clients que de volumes. C'est l'inverse. Par rapport à ce qu'on disait, on a plein de volumes et pas de clients. Maintenant, on a des clients qui disent on en veut. Et il faut continuer de monter des plateformes de reconditionnement parce que la clé, c'est que ce monde du réemploi devienne une vraie filière et pas une filière marrante. Il faut qu'on sorte du côté euh... Free-prix, recyclerie ou antiquité, qui existent. Mais si on veut que ça change quelque chose, si on veut que ça décarbone vraiment le monde du bâtiment, il faut que ce soit une filière massive de matériaux. Pour ça, il faut que le matériau qui sort de la filière, il soit de qualité constante, mesurable, garanti, etc. Et ça, il faut un atelier de reconditionnement.

  • Speaker #1

    Comment on fait pour passer à l'autre échelle là-dessus ? C'est quoi, toi, ta... T'as un recours, mais t'as réflexion autour de ça.

  • Speaker #0

    C'est ça, c'est des ateliers de reconditionnement par filière, et qui derrière deviennent un peu plus gros, qui vont forcément rester assez locaux. Donc nous ce qu'on prône aujourd'hui, c'est qu'on sait organiser un atelier de reconditionnement, donc on peut aider à en organiser d'autres, on n'a pas envie de tous les piloter. Et ça, il n'y a que les maillages. Et donc il faut mailler des ateliers de reconditionnement locaux, qui vont aller chercher du gisement local, et ressortir des produits. de qualité parfaite et disponible. Si on fait ça dans plusieurs filières, ça ne marchera pas sur toutes les filières, on a une bonne chance de transformer un peu le monde de l'approvisionnement de matériaux.

  • Speaker #1

    Sur quelle filière, tu vois, ça marchait ? Tu parlais de plomberie, tu parlais d'autre chose ? La plomberie,

  • Speaker #0

    on pense que ça marche. Là, on est en train de le faire sur les robinetteries, ça va marcher aussi.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est sûr.

  • Speaker #0

    En électricité, il y a quelques difficultés supplémentaires parce que c'est un peu plus dangereux de s'électrocuter que de faire une fuite. Voilà, mais on y arrivera. Et puis, il y a des choses qui marchent déjà très bien, comme les sols techniques, les cloisons mobiles, on pourra faire pas mal de choses probablement, et en menuiserie, on pourra faire pas mal de choses aussi. Les moquettes, c'est déjà le cas. Il y a déjà des filières organisées, finalement. L'idée, c'est comment on met toutes les filières en route.

  • Speaker #1

    T'as des REP dans ces filières-là ? Des responsabilités énergiques du producteur sur ces filières-là ou pas ?

  • Speaker #0

    Les organismes REP s'intéressent au réemploi, évidemment. Donc ça va, ils vont petit à petit, probablement, les appuyer, les aider. Val Delia, typiquement. Oui, oui.

  • Speaker #1

    Ça va être leur rôle, un écomaison, typiquement. Oui, oui. Je pense que c'est ce qu'il a peur.

  • Speaker #0

    C'est censé être dans leur rôle, voilà. Mais à ce stade, c'est un peu tôt. C'est hyper tôt. Voilà.

  • Speaker #1

    Hyper, hyper tôt.

  • Speaker #0

    C'est tôt d'abord parce que l'écosystème est encore en formation, même s'il y a déjà beaucoup de choses. Et puis c'est tôt parce que les filières REP viennent d'arriver, donc elles ont plein de trucs à faire avant de s'intéresser à des filières un peu transformantes.

  • Speaker #1

    Déjà, on pense à tout ce qui est matériaux, que ce soit du béton, du granulat, toute cette partie-là. Moi, je viens de là, forcément.

  • Speaker #0

    Je pense d'abord au recyclage parce qu'on a... plus d'historique dans le recyclage. Enfin, voilà, on a fait plus de choses en recyclage jusque-là qu'en réemploi. Moi, j'ai envie de croire qu'il y a plus d'avenir ou en tout cas qu'il y a un vrai avenir transformant sur les émissions de carbone dans le réemploi, plus que dans le recyclage, même si évidemment, il faut continuer de faire du recyclage.

  • Speaker #1

    Oui, c'est pas l'un ou l'autre, de toute façon. Et j'aimerais revenir sur un point, tu vois, moi, ce que je trouve pas évident, dans le discours, on s'est labellisé numérique responsable. On a fait ça, on s'est dit c'est important, on y va. Moi, je pense que c'est important pour nous. C'est aussi une marque de reconnaissance vis-à-vis des clients, de se dire, tiens, nous aussi, on a ce conseil-là qu'on peut donner, étant entreprise numérique. Mais je trouve qu'il n'est pas évident, c'est comment t'arrives... Alors, on ne parle pas des mêmes choses. Toi, tu es 260 millions de chiffres d'affaires, mais 800 personnes. mais comment t'arrives, tu vois, derrière à... Avoir un impact chez tes clients. Plus. Ce qui est important au final, c'est que tu arrives à transmettre cette vision-là et que tes clients demain te disent, bah oui, je vais utiliser peut-être pas 10%, mais 100% de réemploi. Et on va le faire. Regardons, adhérons-nous ensemble et regardons comment on fait. Ou c'est peut-être se dire, ah bah tiens, là-dessus, je pensais faire ça avec tel type de matériaux, mais quand je vous écoute, on va passer sur tel matériau aussi. Comment vous faites ça ? Il y a une chose de se dire entre nous, j'exagère un tout petit peu, mais comment vous faites pour pousser ça chez vos parties prenantes, que ce soit vos clients, mais aussi vos fournisseurs ? Est-ce qu'il y a une charte pour être fournisseur à Corus que je dois avoir ? Est-ce que vous êtes allé jusqu'à cette partie-là ou pas ?

  • Speaker #0

    Les fournisseurs, c'est un peu un autre sujet, et les chartes sont en cours d'élaboration, de discussion, mais on n'est pas très fort en chartes.

  • Speaker #1

    Oui, mais c'était un exemple. comme ça. Ce qui m'intéresse, c'est comment tu crées ton impact. C'est plutôt ça.

  • Speaker #0

    On le crée un peu en prenant des risques et en perdant de l'argent, au fond. À un moment donné, on y croit et on a envie de vous dire que leur emploi, ça peut tout changer. Et quand le client nous dit que ça nous intéresse, allez-y. On se dit chouette, c'est le début. Et s'il y en a dix qui disent oui, on ne perdra plus d'argent. Et on est assez convaincant. Donc, dans le test and learn, dans venez voir, venez visiter. Et puis, on est quand même bien aidé par les réglementations qui, quand même, font tout bouger. Donc, on ne prêche pas dans un désert. Tous les jours, tout le monde parle de réemploi. Tous les jours, tout le monde parle de carbone. les bailleurs sociaux ont pas mal d'avance en transition environnementale leurs immeubles sont déjà il y a beaucoup moins de passoires thermiques finalement chez les bailleurs sociaux aujourd'hui qu'en copro donc c'est des gens très sensibles au sujet Et on est presque déjà aux étapes d'après, et le réemploi s'inscrit assez bien dedans. C'est en prenant des risques. J'ai en tête, l'année dernière, on s'est rendu compte qu'une robinetterie de classe 3, une robinetterie de classe 3, c'est une robinetterie qui démarre quand on l'ouvre, quand on allume, quand on tourne le robinet, enfin c'est pas un robinet, un mélangeur, on commence sur l'eau froide, alors que normalement on commence au milieu sur de l'eau tiède. Quand on commence sur de la tiède, ça déclenche le système de chauffage, même pour une seconde, même si je veux de l'eau froide. Et donc les classes 3, c'est normé, c'est obligatoire aujourd'hui d'avoir de la classe 3. Je commence sur l'eau froide... donc je consomme beaucoup moins d'énergie. Elles sont plus chères, elles étaient plus chères. On s'est rendu compte qu'il n'y avait plus énormément d'écart. On est allé voir nos fournisseurs, on a dit, faites un dernier petit effort et nous on la poussera. Ils l'ont fait, encore un petit écart mais qui était presque négligeable. On a dit à tous nos clients, maintenant que vous nous demandiez du 2 ou du 3, on vous mettra du 3. Et on l'a dit à tout le monde. Donc on a fait ce travail de... En fait, c'est dommage de continuer à mettre du... La classe 2, la classe 3 est presque au même prix maintenant. Nous, on prend le petit risque là, et en le prenant, ça va finir de faire baisser le prix. Derrière. On a emmené un certain nombre de clients sur maintenant, mais de la classe 3 partout, donc on est un peu plus économe avec nos robinetteries. C'est ce type d'exemple qu'on essaie de faire, de se dire sur chaque métier comment on peut venir convaincre. On est l'un des pionniers de l'association Climate Dividend. On a fait le travail de regarder quelles sont nos émissions évitées, donc en théorie combien de dividendes climat on peut émettre, puisque c'est le principe. je ne vais pas rentrer dans le détail là forcément maintenant, mais sur nos activités de ventilation. On s'est rendu compte qu'on était maintenant capable de dire comment un projet de ventile, en fonction du moteur qu'on choisit, choisie, et décarbonant ou pas, ou moins, et on sait communiquer là-dessus, on sait expliquer ça au client. En fait, c'est assez simple à expliquer, une fois que les modèles sont faits, et ça, je pense que ça peut avoir des gros impacts, en fait.

  • Speaker #1

    Je ne connaissais pas cette association, on va mettre le lien de l'association dans la description de l'épisode. Il y a une autre partie que j'ai à avoir avec toi. Tu nous as parlé de CycleUp. J'ai vu que tu avais un lab. aussi, avec pas mal de projets. Parle-nous un petit peu de ce lab. J'ai compris dans notre discussion, en préparant l'épisode, tu m'as parlé de Nexio, qui était un des projets, un de vos outils, que maintenant vous avez commercialisé à l'extérieur de votre groupe. C'est quoi les autres projets qu'il y a dans le lab, un petit peu ? Et qu'est-ce que tu mets dedans ? Parce que j'imagine que des participations dans des startups ou dans des autres boîtes, il y en a quelques-unes. je suis pas allé je suis pas allé je suis pas allé vers le tour mais j'imagine qu'il y en a d'autres c'est quoi un peu vos axes de réflexion là-dessus et où est-ce que vous allez parce qu'il y a la partie numérique j'entends et tu l'as dit très bien et je pense qu'elle est bien elle est beaucoup plus forte que ce qu'on a parlé jusqu'à présent puisque dans la partie achat de boîte c'est ton troisième levier d'intégration peut-être parlons un peu de ça et du lab de manière générale et après j'aimerais bien qu'on parle de l'avenir d'Acorus. Mais parlons d'abord du Lab.

  • Speaker #0

    Le Lab, c'est un peu comme Il avait deux premiers objectifs. Le premier, être une vigie des startups du monde du bâtiment. Donc on en rencontrait plein, on en rencontre tout le temps plein. Parfois, ça fait juste des gens avec qui on échange, et puis voilà, on se croise de temps en temps. Parfois, ça fait des projets, des projets tests, ou parfois le temps passe, et puis, toc, on se retrouve sur un truc, parce qu'eux aussi sont rentrés sur les barrières sociaux, nous aussi, on connecte Nexio à eux. En tout cas, ce rôle de vigie, d'être présent dans l'écosystème, est un des rôles du Lab. Le premier, ça a été de dire, on développe toujours et on a développé des outils numériques, il faut continuer leur développement. Ce développement, depuis le début, depuis le premier jour, il se fait en mode agile, par sprint régulier d'un mois et demi en gros. Il y en a toujours aujourd'hui sur des logiciels qui sont développés depuis 3-4 ans. Tous les mois, on sort des améliorations. des nouvelles features, etc. en interne et en externe. Et ça, c'est le rôle du Lab qui s'est étoffé pour avoir des product owners, etc. Et à partir de ce premier outil qui est un peu emblématique, parce qu'en effet, on l'a filialisé, on en a fait une startup, on n'a plus que 20% dedans, et il est commercialisé.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    C'est notre outil clé, phare, autour duquel tourne toute notre organisation, mais c'est un outil commercial, alors qu'on l'a développé, et on continue de le développer. On a développé l'outil d'achat dont j'ai parlé, qu'on n'a pas encore commercialisé. Donc c'est aussi le Lab qui a fait ça, pour y mettre un peu la même culture de développement et de la façon de le faire. On est en train de développer un CRM qui sera un peu à notre image, on va dire, pas un CRM qui sert à contrôler les résultats commerciaux. Déjà on a très peu de commerciaux, donc pas besoin de contrôler les résultats commerciaux. Plutôt un CRM pour regarder l'ensemble des bâtiments d'une zone et dire où est-ce qu'il y a Acorus sur ces bâtiments, où est-ce qu'il n'y a pas Acorus, s'il y a déjà Acorus, comment je fais pour... à venir mettre d'autres services. C'est un peu l'idée de ce qu'on est en train de développer. Le lab, c'est ça. Et puis après, c'est les connexions entre tout ça. Et on se rend compte que c'est une très grosse part maintenant de son travail. Connecter les outils qu'on a développés entre eux, bien sûr, mais les connecter aussi aux outils du commerce, aux outils de gestion, aux outils de reporting. On utilise tout quant au co et qui ont déjà beaucoup communiqué sur la façon dont on l'utilisait. parce que... On a un tout quant au co qui vient chercher énormément d'informations dans nos outils et dans nos comptas. Et il redescend tout ça automatiquement au quotidien, au jour le jour, à tous nos chefs d'entreprise. Donc chaque chef d'entreprise a un reporting qui est probablement beaucoup plus précis que ce que beaucoup de chefs d'entreprise, des vrais,

  • Speaker #1

    ont.

  • Speaker #0

    Ça c'est parce qu'on a le lab qui passe son temps à regarder comment on... On connecte tout ça. Dans le lab, on a aussi nos data analystes qui travaillent là-dessus. Ensuite, il y a la veille sur, plus spécifiquement, au-delà d'être juste une vigie, chacun de nos métiers, c'est quoi son avenir dans un monde avec moins de carbone, et donc par quoi il va passer. Je parlais de la ventile. Demain, la ventile, c'est... c'est sans doute pas que mettre un moteur c'est aussi probablement relier le moteur à la qualité de l'air le faire tourner que quand la qualité de l'air est mauvaise soit il y a trop d'humidité soit il y a trop de polluants ne pas le faire tourner quand elle est bonne du coup j'économise de l'énergie le climat

  • Speaker #1

    c'est important non ?

  • Speaker #0

    Après, là, c'est l'autre partie lab. C'est quoi les innovations qui feront que demain, on installera des choses décarbonées ou décarbonantes, donc des pompes à chaleur collectives, par exemple ? Ça, c'est plus le bureau d'études que le lab, puisque c'est nos conceptions. Mais on a installé en Ile-de-France des très grosses pompes à chaleur collectives, principalement sur des bailleurs sociaux. Et ça devient un peu un... un savoir-faire, mais il y en a d'autres qu'on aimerait pousser.

  • Speaker #1

    Je viens un peu par hasard à cette question, mais juste, ta répartition Bayer Sociaux, CoPro et tout, tu peux partager un peu là-dessus ? Oui,

  • Speaker #0

    45% c'est encore de Bayer Sociaux, y compris la province.

  • Speaker #1

    Ah oui, donc cette étiquette de Bayer Sociaux, elle n'a plus trop lieu d'être, puisque c'est moins de 50% de votre chiffre d'affaires.

  • Speaker #0

    Et ensuite, on va dire 30% c'est la CoPro, 25%... Ouais, ça doit être ça maintenant, je suis bon. C'est le tertiaire, principalement du tertiaire d'hébergement, hôtellerie, santé et bureau. Ouais,

  • Speaker #1

    plutôt genre EHPAD, des choses comme ça aussi ? Ouais, aussi, oui.

  • Speaker #0

    Hôtellerie, santé, bureau, puis des choses un peu emblématiques, on vient de gagner la rénovation du Lido, des choses un peu différentes aussi, mais avec toujours cette logique de rénovation, de service, de rénovation en site occupé. Oui. C'est ça qu'il faut la marque de plein de réplicités. Si on est sur une tour à la défense entièrement vide, même si c'est de la rénovation, c'est probablement pas pour nous. Ça ressemble finalement à du neuf et il faut qu'il y ait plein de gens qui aillent le faire. Mais nous, on a l'occupant. On a le besoin de l'occupant au cœur, en tête. Et ça, c'est ce qui fait la force de nos métiers.

  • Speaker #1

    Alors maintenant, si tu regardes un peu le lab, est-ce qu'il y a des innovations aujourd'hui dans le lab que tu peux partager ou des choses où vous vous dites, tiens, autre que la partie un peu connexion d'outils, ou même entre le bureau d'études, est-ce qu'il y a des choses aujourd'hui sur lesquelles vous avez des certitudes sur le changement d'un de vos métiers ou des choses sur lesquelles tu pourrais partager ?

  • Speaker #0

    On a des choses en matière d'intelligence artificielle, par exemple, liées à la saisie des bons de commande, qui ne sont pas propres au bâtiment pour le coup, mais où, à force de s'acharner sur ce thème-là, parce qu'on saisit beaucoup, on fait 10 000 factures par mois, donc c'est beaucoup de commandes saisies chaque mois, et on a besoin que ce process soit très très fluide, on pense qu'on commence à avoir trouvé quelque chose qui a un très très bon taux de succès, et ça fait 10 ans qu'on cherche. Et ça, c'est le lab, vraiment. C'est le lab, c'est beaucoup d'acharnement, ... du test and learn, une intelligence artificielle qui, au début, ne donne pas beaucoup de résultats, et puis on l'alimente avec plus de bons de commandes, plus de bons de commandes, plus de bons de commandes, et puis finalement, ça commence à marcher. Donc ça, c'est un des axes. On travaille assez bien, et c'est indirectement lié au Lab, avec une startup pilotage de chaufferie qui vient optimiser le pilotage des chaufferies en tenant compte de l'inertie thermique du bâtiment. et de la prévision météo à court terme. Et on est capable de faire 20% d'économie rien qu'en pilotant mieux le moment où je démarre et le moment où j'arrête la chaufferie. C'est beaucoup. Et c'est uniquement lié à l'inertie thermique d'un bâtiment. C'est le thermostat. Aujourd'hui, on avait enfin dit que c'est obligatoire d'avoir un thermostat dans les appartements. Le thermostat, c'est un truc qui dit que s'il fait froid, je chauffe, et s'il fait chaud, je ne chauffe plus. Mais si j'ai l'inertie thermique et la prévision météo, je sais qu'il fera beau, je sais que mon immeuble va rester chaud pendant encore trois heures, je peux couper beaucoup plus tôt et allumer plus tard. C'est le principe. C'est aussi bête que ça. On peut faire la même chose sur la ventilation, commencer plus tôt et en fonction de la qualité de l'air. Il y a pas mal de choses autour de ces thèmes de pilotage. qu'on aime beaucoup.

  • Speaker #1

    Et là, on n'est encore qu'au début ? Toi, ton point de vue est un peu extérieur là-dessus, on n'est encore qu'au début de tout ça en France ? Ou est-ce que tu vois d'autres pays où ils sont hyper en avance ?

  • Speaker #0

    Je sais... On n'est qu'au début, c'est quasi une certitude, et je ne sais pas très bien dire sur les autres pays, au fond, mais il y a encore énormément de choses qu'on peut faire, bien sûr.

  • Speaker #1

    On se retrouve dans 5 ans, à cette même table. L'éco-renovation est en pleine marche. Qu'est-ce qu'est devenu le groupe Acorus ? Et sur quoi il est positionné ? Et je suis sûr qu'il a 18 000 personnes. Non, je plaisante, mais...

  • Speaker #0

    Je n'ai jamais fait de pari sur le nombre, donc je ne pourrais pas te les donner. En revanche, sur quoi on pense qu'on se positionnera, et qui sont des choses déjà enclenchées, en fait, donc on n'invente rien, on pense qu'on sera beaucoup plus gros en amont, en conception, en conseil, parce que... Mine de rien, ça devient compliqué de gérer un bâtiment.

  • Speaker #1

    Pourquoi tu dis ?

  • Speaker #0

    Parce que si tu es dans le tertiaire, tu es obligé de prévoir une baisse de 40% d'ici 2030. C'est pas... facile à imaginer. Ce n'est pas juste de faire un appel d'offres avec des gens pour dire c'est plus très beau à l'extérieur, venez me changer les fenêtres. Non, ça, ça ne suffit pas. Ce n'est pas juste éteigner la lumière en sortant, ça ne suffit pas. Mais c'est un peu tout ça et il faut savoir mélanger tout ça. Donc ça devient assez complexe. Si tu es en copro, c'est pareil. C'est un enfer aujourd'hui. Un copropriétaire doit savoir par quoi je commence. Est-ce que je fais tout de suite un très gros projet ? Est-ce que je change d'abord ma chaufferie parce qu'elle est vraiment très vieille ? est-ce que Je fais juste un ravalement, est-ce que je fais de l'ITE ? Non mais je ne peux pas faire de l'ITE parce que... On ne fait pas, comment je finance ?

  • Speaker #1

    Les gars financent...

  • Speaker #0

    J'ai une vraie complexité du scénario de travaux et on pense que... Enfin il y a plein d'autres gens qui pensent ça mais que ça va être un secteur très intéressant. Et où le fait de maîtriser les travaux eux-mêmes nous aidera à donner des conseils plus pertinents. Moi, je trouve que l'obsession qu'on a de créer des conseillers d'éco-rénovation, de prime-rénov' est très bonne. Il faut en effet conseiller, c'est en effet compliqué. Mais des conseillers...

  • Speaker #1

    Vas-y, exprime-toi.

  • Speaker #0

    Je m'en remets un peu vite.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Je ne suis pas sûr que ça solutionne notre problème de... 40 000 à la rénovation globale aujourd'hui, alors qu'il en faudrait 100 000 ou 700. Et on le voit aujourd'hui. On reçoit « Est-ce que vous pouvez participer à cet appel d'offres ? » . Voilà ce que nous a dit le conseiller. Ce qu'a dit le conseiller, il faut recommencer. Mais c'est logique. C'est logique par rapport à ce que sont les conseillers aujourd'hui. Ce monde va évoluer. Il y a de la place pour conseiller. Ça, c'est un des axes. Le deuxième, sur les travaux eux-mêmes... Je pense qu'on sera de plus en plus bas carbone sur les travaux eux-mêmes, sur ce qu'on fera. On sera beaucoup plus dans la connexion réseau de chaleur, on sera probablement plus dans tout ce qui est installation bas carbone, de chauffage, d'électricité, etc. La géothermie, les pompes à chaleur, enfin que sais-je, collectives, parce qu'on ne fait pas de particuliers comme tu l'as bien compris. Et puis, troisième axe, on sera beaucoup plus qu'aujourd'hui, après travaux, dans l'exploitation, la maintenance, le pilotage du bâtiment. Et ce qui me fait croire ça, qu'on grossira sur ces secteurs-là, c'est qu'il y a une vraie cohérence à maîtriser l'ensemble. Je conseille des choses dans un certain ordre, parce que je sais comment ils seront exploités, s'ils ont été faits dans cet ordre, les travaux. Ensuite, je suis capable de faire ces travaux. Ensuite, comme on disait tout à l'heure, ça ne veut pas dire au même endroit et sur le même bâtiment, mais je suis aussi capable de faire les travaux. Comme je suis capable de faire les travaux et capable de conseiller, je suis capable de piloter, d'optimiser le pilotage d'une chaufferie ou le pilotage d'une ventilation. Et cet ensemble répond aux attentes du marché, en fait. Donc, il n'y a pas de raison qu'on n'aille pas là où le marché nous appelle. Et avoir le plus d'impact en décarbonation, c'est probablement être capable de faire ça.

  • Speaker #1

    C'est vraiment de partir de cette conception, on rejoint un peu certaines... Certaines philosophies en termes d'économie, en termes un peu d'écologie, avec une éco-conception, avec derrière la réalisation avec les bonnes pratiques et puis un pilotage en run un peu plus fin. qui nous permet d'être moins énergivores. Je fais un peu le tour, mais c'est un peu ça le principe. Et toute cette partie réemploi, toute cette partie-là, tu l'as... Elle est dans le milieu, quand on dit plus bas carbone,

  • Speaker #0

    c'est les matériaux aussi, les matériaux sont en réemploi, on enlève le 40%. Pour moi, la seule chose qui est vraiment à moyen terme, à court terme, capable de faire baisser d'un coup les 40% d'émissions liées aux matériaux, en rénovation, parce que si on y ajoute le béton, c'est beaucoup plus. C'est l'air-emploi. Le reste, ça prendra plus de temps, bien sûr. Il y aura sûrement d'autres matériaux, etc. Mais ça prendra plus de temps. L'air-emploi, c'est possible. Donc, oui, il est vraiment au cœur, dans cette partie centrale.

  • Speaker #1

    Ok. Donc là, grosso modo, si vous êtes une start-up qui est dans l'air-emploi, appelez vite Philippe Banquet.

  • Speaker #0

    On a déjà ça éculé, on ne va pas prendre toutes les start-ups d'air-emploi, mais par contre, pour échanger, pour construire ensemble, oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Super. Eh bien, écoute, je vois le temps qui passe. Je sais que moi, j'ai encore beaucoup de questions pour toi, mais on va s'arrêter là. Moi, je voulais te poser deux dernières questions pour finir un peu notre interview. Je te les pose ensemble. Après, tu vois comment tu réponds. J'ai commencé avec trois hashtags. J'aimerais bien avoir tes trois hashtags à la fin de cette interview. Qu'est-ce que tu penses de cette interview en trois hashtags de cet épisode qu'on est en train de faire ? Et la deuxième question, c'est est-ce qu'il y a une personne du monde du BTP ou du monde du bâtiment qui t'a inspiré ? Sur lequel, tu vois, qu'il y a un moment ou un autre, tu t'es inspiré de ce qu'il a fait ou tu t'es inspiré de ce qu'ils ont fait ? Parce que ça peut être une entité aussi. Tu vois, voilà, c'est un peu les deux questions que je te pose à la fin.

  • Speaker #0

    Alors les trois hashtags, sans les préparer, c'est plus compliqué que toi, tu les avais préparés, mais super échange, d'abord parce qu'il est très bienveillant, donc ce serait hashtag bienveillance, que j'aime bien. Ensuite, j'aime beaucoup cette envie de comprendre, alors quel est le hashtag devant, mais on ressent vraiment ça dans cet échange, de comprendre toi et de faire comprendre aux auditeurs, et de prendre le temps pour qu'on comprenne, donc hashtag ça devient simple. C'est ça un peu. Et puis, je n'ai pas le troisième. Il y a probablement une personne que j'ai trouvée assez inspirante, c'est Renaud Sornin. Renaud Sornin, c'était le patron de l'attestation légale. Il a été aussi patron de la French Tech à Lyon.

  • Speaker #1

    J'ai fait la même école d'ingé que Renaud. Je suis la félicite à Lyon, si je ne me trompe pas.

  • Speaker #0

    Exactement. Il a créé maintenant un fonds, un start-up studio dédié au numérique et au bâtiment. L'innovation dans le bâtiment, au numérique dans le bâtiment, au SaaS, qui s'appelle Canopée. C'est avec lui qu'on a eu l'idée de filialiser Nexio. Donc il était un peu l'agitateur dans cette idée-là. Je pense qu'il fait partie des gens qui transforment le monde du bâtiment, via le numérique notamment.

  • Speaker #1

    Super. Je te remercie beaucoup, Philippe. C'est pas évident de discuter pendant plus d'une heure comme ça. Moi, je retiens beaucoup de choses de notre entretien. Ce qui est intéressant, moi, je pense que c'est ta trajectoire qui est tellement claire. mais tellement clair tu sais à peu près ce que tu dois faire sur les 10 prochaines années ça a l'air d'être limpide en tout cas dans ta tête moi en tout cas c'est comme ça que je l'ai ressenti j'imagine que tes équipes ressentent pareil mais en tout cas moi c'est comme ça que je l'ai ressenti et ça fait plaisir en tout cas de voir des grands entrepreneurs alors des grands repreneurs entrepreneurs on n'est pas homoprès mais en tout cas ça fait extrêmement plaisir à voir et merci beaucoup pour cette simplicité en tout cas que tu nous dégages Merci à toi

  • Speaker #0

    Merci de cet échange passionnant.

  • Speaker #1

    Merci à tous de nous avoir écoutés jusqu'au bout dans cet épisode des bâtisseurs. Et je vous dis à très vite pour un nouvel épisode des bâtisseurs Le Podcast. Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. S'il vous a plu, n'oubliez pas de le noter et de le commenter sur Apple Podcast ou Spotify et d'en parler autour de vous. C'est ce qui m'aide à le faire connaître et à motiver de nouveaux invités à partager leur vision. Et pour continuer cette conversation, retrouvez-moi sur LinkedIn.

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Description

Dans ce nouvel épisode, nous invitons Philippe Benquet, le président du Groupe Acorus.  

 

Après une formation d’ingénieur et un parcours dans un groupe de service, son envie d’entreprendre émerge. Il reprend alors une entreprise de plomberie, milieu jusqu’à maintenant inconnu pour lui.  

 

Son but: Créer !

 

-> Un service de rénovation  

-> Des emplois 

-> Un service qualitatif avec plusieurs corps d’état  

-> Plus de communication et de prise en compte des exigences clients  

 

Leur valeur: “ Le sourire partagé” :  

Le sourire du collaborateur  

Le sourire du client  

Le sourire de l’entreprise  

Le sourire de la planète 


La mission d'Acorus? Améliorer la vie des gens à travers l'éco-rénovation en optimisant leurs performances énergétiques avec l'éco-conduite et les véhicules électriques, l'isolation et des équipements qui consomment moins, des collaborations vertueuses avec Lowit et Cycle up.

  

Mais comment Acorus a grandi de 80 personnes en 2010 à 1800 en 2023 tout en gardant ces valeurs ?  

 

Philippe Benquet a misé sur du recrutement massif dans plusieurs corps d’états avec une phase organique jusqu'en 2020.  

 

Sa recette pour une acquisition réussie :  

-> Augmenter l’impact sur les clients, la géographie et la technique  

-> Les valeurs, raison d’être et formalisation de la marque  

-> Nounou, autrement dit l’équipe dédié à l’intégration  

-> L’outil numérique développé en interne pour structurer l’organisation en étant collaborative  

 

Son inspiration ?  

Le lean appliqué à la construction de Patrick Dupin et Glenn Ballard, ouvrage mettant en avant le fait de libérer de l’énergie jusqu’alors dites inutile. 


De quoi, redécouvrir leur métier, donner les moyens et la confiance aux collaborateurs. 

 

 

Envie d’en savoir plus, clique sur play !  

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Transcription

  • Speaker #0

    J'ai assez vite trois parties prises. Le premier, on va faire du service. Ça va consister à dire, on ne sera pas des bâtisseurs, on fera de la rénovation. Le deuxième, c'est qu'on le fera avec du monde, avec des gens. On va faire le pari de la création d'emplois. On va faire le pari que pour offrir un service qualitatif dans la durée, il faut avoir ses équipes. Et le troisième parti pris, c'est au fur et à mesure, on essaiera d'ajouter les autres. corps d'État, on dit, dans le métier nécessaire à l'entretien, à la rénovation de n'importe quel immeuble.

  • Speaker #1

    L'industrie de la construction est en plein bouleversement. Nouvelles normes, utilisation des matériaux, consommation énergétique sont nos enjeux. Je m'appelle Richard Mita, je suis serial entrepreneur et CEO de Synax. Chez Synax, nous digitalisons l'industrie des matériaux de construction. Ma passion ? Le digital appliqué à des secteurs qui ne l'attendaient pas. Dans Les bâtisseurs, j'interview des visionnaires de l'industrie pour vous inspirer dans votre propre transformation environnementale, digitale et managérienne. Bienvenue dans Les bâtisseurs, le podcast de ceux qui bâtissent aujourd'hui pour demain. Bienvenue dans ce nouvel épisode des bâtisseurs. Aujourd'hui je suis avec Philippe Banquet, le président du groupe Acorus. Bonjour Philippe.

  • Speaker #0

    Bonjour Richard.

  • Speaker #1

    Écoute, on est dans une après-midi assez chaude dans Paris. On est début juin. en mi-juin 2023. Je suis ravi de t'avoir avec nous. Je t'avoue que je suis un peu stress quand même. Au vu de ce que tu as construit comme ça, je suis un peu stressé par cette interview, mais après les quelques minutes d'échange que nous avons eues, je sens que ça va très bien se passer.

  • Speaker #0

    J'en doute pas.

  • Speaker #1

    Écoute, ce que je te propose, c'est de te dire un peu les raisons pour lesquelles j'ai voulu t'inviter sur les bâtisseurs. Donc j'ai mes trois hashtags que je fais assez régulièrement. Le premier est hashtag éco-rénovation égale 10 fois moins de CO2. C'est un grand hashtag, mais c'est un sujet dont j'ai vraiment envie de parler avec toi. Je sais que c'est l'une de tes marottes, donc là-dessus, on va en parler. Le deuxième hashtag, c'est service, puisque tu définis beaucoup Acorus comme une entreprise de service. Et le troisième hashtag, c'est 1800. C'est le chiffre que j'ai trouvé sur ton site web, c'est 1800 collaborateurs au sein du groupe Acorus. Peut-être que maintenant c'est plus, mais en tout cas, voilà les trois hashtags qui sont là. J'en ai plein d'autres, de data, de choses que j'ai vues sur toi, mais ce que je te propose en un premier temps, c'est de te présenter.

  • Speaker #0

    Avec plaisir. Moi j'ai 53 ans, je suis marié, j'ai deux enfants, j'ai une formation d'ingénieur, puis un parcours... dans des grands groupes, des groupes de service. Et c'est là qu'on trouve pour la première fois ce fameux mot service. Et puis en 2010, je quitte ce grand groupe, le deuxième, avec l'idée de poursuivre dans une aventure plus entrepreneuriale, plus personnelle, et donc de reprendre une entreprise. Évidemment une entreprise de service, puisque à ce moment-là, je connais un peu que ça. Et puis je me retrouve à reprendre une entreprise de plomberie. Et l'idée, en écoutant le vendeur, c'est finalement ce qu'il me raconte, c'est du service. Il ne met pas forcément ce mot dessus, mais il me raconte quelque chose qui ressemble à du service. Donc, il y a sûrement un truc à faire. On va aller voir. Mais ça, c'est le début.

  • Speaker #1

    Et pourquoi la plomberie ? Ça aurait pu être un autre chose.

  • Speaker #0

    Ça aurait pu être n'importe quoi. Dans cette phase où tu cherches à reprendre une boîte, tu te déplaces beaucoup, notamment dans ces quartiers parisiens, soit pour voir des fonds, soit pour voir des boîtes de M&A. Et si tu pars un peu tôt le matin, si tu prends le périph', si tu traverses, tu vois des camionnettes de plomberie tout le temps, tout le temps, tout le temps. En fait, c'est la boîte de service par excellence. Donc, ce n'était pas absurde au fond. À force, je me disais même, à force de voir des plombiers, pourquoi je ne ferais pas plombier ? Et c'est un peu un hasard d'être tombé sur la reprise d'une entreprise de plombier. Alors, pas une petite. Il faisait déjà partie des... Je crois qu'à l'époque, c'était le dixième plombier. Il y a beaucoup de plombiers en France. Je crois qu'il y en a autant que de communes. Il devait être dans les dixièmes plombiers. C'était 80 personnes. C'est déjà... 21 millions de chiffre d'affaires, enfin voilà, c'est un gros plombier, mais un plombier.

  • Speaker #1

    Et tu reprends pas ça seul à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    Je reprends ça en me faisant accompagner d'un fonds. Dès le début, l'idée c'est que je vais être majoritaire et le fonds va m'aider à reprendre. Je trouve que dans le montage, dans la discussion avec le vendeur, il m'aide aussi à reprendre.

  • Speaker #1

    Ok, donc il te fait un crédit vendeur ? L'équivalent, on va parler dans les détails.

  • Speaker #0

    mais un équivalent. C'était assez sympa, parce que c'était un montage qui ne mettait pas la boîte en danger, finalement la seule personne potentiellement impérative en danger, c'était moi, si ça se passait mal, le fonds convertissait, le vendeur convertissait, mais l'entreprise, elle, elle n'était pas ni sur-endettée, ni...

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc un montage agréable pour...

  • Speaker #1

    Pour tout le monde.

  • Speaker #0

    Pour tout le monde, pour l'entreprise, et puis pour dérouler, quoi.

  • Speaker #1

    Ok. Le fonds, il est encore là, aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Le fonds est encore là, aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Tu peux le nommer ? C'est Nextage. C'est Nextage, d'accord. Ok, ok. Bon, il doit être content.

  • Speaker #0

    Bon, on a fait... Ouais, plusieurs... Voilà, on a fait plusieurs tours, et on...

  • Speaker #1

    Ok, top.

  • Speaker #0

    On le voit les prochains.

  • Speaker #1

    Ok. Et là, on est en 2010 24 millions de CR, c'est ça ? 80 personnes. Et là, comment tu fais ? Parce que tu rentres dans un milieu, alors tu viens d'un milieu de service, donc tu viens de la boîte qui s'appelle Élise, tu arrives dans un milieu que tu connais peut-être pas trop, hormis peut-être les échanges que tu as eus avec des plombiers, toi, dans le passé. Qu'est-ce que tu fais ? Comment tu vois les choses ? Comment tu vois ce milieu à ce moment-là ? Et comment tu avances ? La boîte, c'était basée à Paris, c'est ça, si je ne me trompe pas ? Oui, en banlieue parisienne, d'accord.

  • Speaker #0

    J'ai assez vite trois parties prises. Le premier... On va faire du service, c'est ça que je connais. Comment on traduit ça dans le monde du bâtiment ? Ça va être amusé, ça va consister à dire on ne sera pas des bâtisseurs, on fera de la rénovation. La rénovation, ça se rapproche du service. On apporte un service à des gens qui vivent dans un immeuble. La construction neuve, on est bâtisseur, on vient fabriquer quelque chose, c'est assez différent. On est moins dans le service ou pas dans le service. Ça, c'était le premier parti pris, on fera que ça. Le deuxième, c'est qu'on le fera avec du monde, avec des gens, et pas comme ça se fait assez classiquement dans le bâtiment, en privilégiant la sous-traitance. Donc le deuxième parti pris, c'est ça, c'est on va faire le pari de la création d'emplois, on va faire le pari que pour offrir un service qualitatif dans la durée, identifiable, presque une logique de marque un peu à force, il faut avoir ses équipes et on ne peut pas se reposer que sur des sous-traitants. C'est ce qui nous a amené assez vite à beaucoup recruter. et le troisième parti pris c'est On n'a pas de raison d'être plombier, plus qu'autre chose, donc au fur et à mesure, tranquillement, mais à chaque fois qu'on en aura la possibilité, l'opportunité, l'envie, on essayera d'ajouter les autres corps d'État, on dit, dans le métier nécessaire à l'entretien, à la rénovation de n'importe quel immeuble. L'idée, c'est à force d'être capable de dire à un client, donc à un gestionnaire d'immeuble, ce que vous pouvez faire sur votre immeuble, on peut le faire.

  • Speaker #1

    Mais ça, typiquement, c'est aujourd'hui avec ton recul. Déjà à l'époque, tu avais ces parties pris là ?

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce qui t'avait fait dire tiens, on va aller voir d'autres corps d'État ? Parce que c'est peut-être, toi stratégiquement, ça a complètement son sens, mais sur un milieu qui est quand même assez loin, encore une fois, moi c'est ce que je pense, mais assez loin de toi, vraiment, qu'est-ce que tu as fait ou comment tu es arrivé à ces parties pris là ?

  • Speaker #0

    Ils sont tous issus de mon histoire d'avant en fait. Le service, ça vient d'avant, les hommes, Jusqu'à preuve du contraire, ni chez Veolia où j'étais dans la gestion de déchets, ni chez Élisse où il y avait des sous-traitants derrière les camions poubelle ou au volant des petites camionnettes Élisse. Donc cette logique de « on va faire avec nos hommes et notre culture » , elle vient d'avant. Et puis l'idée du multi-service, elle est très Élisse aussi au fond, mais elle est aussi très inscrite dans les clients qu'on a au départ. C'est-à-dire que c'est un parti pris de départ, mais qui est renforcé par notre clientèle. Notre clientèle de départ, quasiment exclusivement, ce sont des bailleurs sociaux. Les bailleurs sociaux, on y répond au moyen d'appels d'offres. Les appels d'offres sont multiples. On peut répondre à un appel d'offres de plomberie, et la semaine d'après, il y a un appel d'offres de menuiserie. Parfois, il y a les deux en même temps. Il y a des lots de plomberie, des lots de menuiserie, des lots de... Le marché est fait de gens plutôt spécialisés, mais ça vient assez naturellement de se dire que si on nous apprécie en plomberie, on pourrait essayer de répondre en menuiserie ou en maçonnerie, et de voir comment on apporte le même service, mais sur une technique différente. N'ayant pas la technique comme ressort personnel, c'est assez naturel au fond. Les techniciens, je vais les chercher. L'approche de service, on va la reproduire sur tous nos corps d'État finalement.

  • Speaker #1

    Donc là, si je comprends bien, tu te dis, dès le début, je vais orienter ou prendre trois axes sur lesquels je ne vais pas avoir de concession ou je vais vraiment appuyer. Ce côté service, ce côté personne et ce côté multicorps d'État. Et ce qui vient sur la partie corps d'état, c'est plutôt de se dire, tu as un peu une opportunité business, tu te dis, je suis quand même sur des appels d'offres de bailleurs sociaux, je vois d'autres appels d'offres passer, ce serait bien d'y répondre. Je caricature un tout petit peu, mais je me dis même pour... Non, c'est un peu ça,

  • Speaker #0

    avec le côté même pas peur, de toute façon je connais pas la plomberie, donc je vois pas pourquoi je pourrais pas aller faire de la menuiserie. Ok, bah oui. Le plombier de métier va peut-être hésiter un peu plus à faire.

  • Speaker #1

    Complètement. Complètement. Donc ce regard un peu neuf, ou j'ai envie de dire associant, ou peut-être un petit peu... Et puis,

  • Speaker #0

    qui s'est renforcé au fur et à mesure que l'approche service a été identifiée par les clients, plus les clients nous ont... On dit cette approche est différente, il y a plus de com, il y a plus de prise en compte de nos exigences, il y a plus de prise en compte des exigences de nos clients à nous, les occupants des bâtiments, et vous êtes un peu les seuls à le faire comme ça. Finalement, c'est ça qu'on vendait plus que la technique elle-même. Et la technique, elle reposait sur du recrutement de gens qui savaient faire, et du recrutement on en a fait beaucoup et finalement on rejoint le deuxième parti pris. N'étant pas sur de la sous-traitance, on pouvait vraiment dire, en fait on est aussi menuisier. Parce qu'on a commencé à recruter des manuisiers, et on est aussi électricien, parce que finalement, on a plus d'électriciens assez vite. Au bout de trois ans, on avait plus d'électriciens que les grandes entreprises d'électricité qui faisaient des travaux chez les bailleurs sociaux.

  • Speaker #1

    Et donc, tu as fait ça d'abord en organique, c'est-à-dire c'est toi-même, enfin c'est toi-même, au sein de Acorus, donc il se prénommait autre chose et que vous avez renommé au bout de trois ans, si je ne me trompe pas. Et là, au bout de trois, quatre ans, donc 2010 à 2015, vous développez de cette manière-là, c'est-à-dire que vous recrutez... Des électriciens, vous recrutez des menuisiers, vous montez des sortes de mini-entreprises, c'est ça ? A l'époque, c'était comment ?

  • Speaker #0

    Ça ressemblait. On avait bien l'idée qu'il fallait que ce soit des petites équipes. Cette logique de petites équipes, c'est quelque chose qui fonctionne bien, qui est assez proche de ce qui marche aussi dans le monde du bâtiment, la petite entreprise. Ce qu'on a fait évoluer au fil du temps, c'est tout ce qui va autour, comment le patron de la mini-entreprise, c'est un chef d'entreprise maintenant chez nous, c'est quelqu'un qu'on vient accompagner, qu'on essaye de... à qui on essaie de donner la même responsabilité quasiment que s'il était chef d'entreprise. Certains maintenant sont des acquisitions et sont aussi des chefs d'entreprise et des mini-entreprises. Mais à l'époque, oui, c'est par petites équipes, cette logique-là, qu'on fait la croissance, et purement en organique. Le levier numéro un, c'est le recrutement. Je crois que c'est la troisième semaine de la reprise où je dis d'abord aux équipes, on va arrêter de demander de trouver du monde le vendredi pour le lundi, ça on ne saura jamais faire. Donc maintenant, on va recruter toutes les semaines, on va voir des gens toutes les semaines, on va faire des séances de recrutement régulières. Qu'on ait besoin ou pas, on va le faire. De toute façon, on a des visibilités longues sur nos marchés, donc on peut recruter. On n'en aura jamais un de trop. Donc si vous trouvez des bons, on recrute. Et puis, je me suis rapproché aussi très très vite d'un recruteur en externe, à qui j'ai dit, je pense qu'il nous faudra plus d'encadrement, mais je ne veux pas aller... prendre les conducteurs de travaux que Bouygues et Vinci n'ont pas pris. Donc, il faut sortir un peu du cadre. C'est ce qui explique sans doute aujourd'hui qu'on a, parmi nos chefs d'entreprise, plus de 30% de femmes. Parce que, dès le début, on a recruté beaucoup d'encadrants féminins. Donc, ces deux axes de recrutement, aussi bien en technicien qu'en encadrant, ils ont été la clé de la croissance.

  • Speaker #1

    Donc, dès le début, tu te dis, on va recruter.

  • Speaker #0

    Dès le début, on se dit, on va recruter, exactement. Et ça va assez vite.

  • Speaker #1

    excuse-moi Tu prends quelqu'un en externe ? Ouais, on prend quelqu'un en externe. Un recruteur chez Boutard.

  • Speaker #0

    On prend quelqu'un en externe pour l'encadrement. Et en interne, on continue un peu comme font beaucoup, à passer par l'intérim, l'intérim de pré-recrutement, etc. Pendant 2-3 ans. Au bout de 3 ans, ce recruteur externe, je lui dis, ça suffit. Toi, tu changes de cabinet, on te suit. Finalement, pourquoi tu ne viendrais pas monter ton cabinet chez nous ? Et donc, on crée en interne une sorte de... cabinet de recrutement, il se met du coup à recruter aussi des techniciens, toujours des encadrants, plus des techniciens. Aujourd'hui, on a 7 recruteurs, plus lui, qui est en gros le DRH de la boîte.

  • Speaker #1

    Juste pour revenir un peu sur l'histoire, après on parlera de comment tu organises ton groupe. En 2015, c'est Pintisol que vous rachetez. En 2016, c'est Acorus Ingénierie qui voit le jour. C'est une création, donc c'est un peu votre bureau d'études, c'est ça ? Et ensuite... À partir de 2020, j'ai l'impression que ça s'accélère. Je ne sais pas, j'ai l'impression, je vois que ça s'accélère. Je vois Technibat. Et ensuite, il y a ESCI, il y a Acophore, il y a Marteau. Alors, je ne sais pas à quel moment tout ça s'est mis. Et derrière, 2022, là, tu fais quatre acquisitions. Metz, Cloazol, Monselec et les menuiseries Rennes. Explique-nous un petit peu, tu vois, quelque part, tu as une phase où tu as été en organique, en croissance, à travers les trois parties prix que tu as pris. donc ça veut dire 1 Donc, si j'étends ma surface d'action à travers mes clients existants, je vais peut-être chercher de nouveaux types de clients. On a vu, tu m'as parlé de bailleurs sociaux, mais quand on discute avec tes équipes ou quand on voit le groupe Acorus, il n'y a pas que ça. Il y a aussi les aéroports, il y a aussi la rénovation de buildings, de lieux un peu iconiques. Et là, en 2020, tu te dis, tiens, là, on accélère. Donc, suite au Covid, tu dis, non, ce n'est pas possible, il faut que j'accélère. Qu'est-ce qui se passe ?

  • Speaker #0

    Il y a vraiment de... La phase organique, c'est la plus importante. Elle va en effet jusqu'à 2020. L'acquisition de Pintissol, elle est hyper opportuniste. Je connaissais le patron. À un moment donné, il dit je vais vendre.

  • Speaker #1

    Ceci dit, j'achète. Je vendrai qu'à toi, il me dit.

  • Speaker #0

    et elle est opportuniste et d'ailleurs on ne l'intègre pas vraiment elle reste un peu à côté, elle fonctionne très bien c'est une de nos meilleures acquisitions jusque là d'ailleurs mais on reste sur notre logique de croissance organique, elle fait une très forte croissance organique aussi, on la rachète à 14 millions, on en fait 23 ou 4 mais on est vraiment dans cette logique organique en 2019 2018 et début 2019 On a un peu une crise de croissance, parce que cette croissance organique très forte...

  • Speaker #1

    T'es à combien là, en 2018-2019 ? Là t'étais à 24 millions, en plus les 14 de parties sol, tu devais être autour des 37-40, c'est ça peut-être 50 ? Non, on est un peu plus,

  • Speaker #0

    on est autour de 100.

  • Speaker #1

    Ok, ah pardon.

  • Speaker #0

    On est autour de 100, on est 600 personnes, 700 personnes, ça va très vite, donc selon qu'on est 18, 17, etc. Mais on a un peu cette crise de croissance, trop de monde qui rentre, notre culture, on y reviendra, mais ce qui explique cette très forte croissance de 2013 à 2018, c'est beaucoup la culture qu'on a mis en place. Elle suppose beaucoup de délégation, de responsabilisation, d'autonomie, mais il ne faut pas oublier la responsabilité qui va avec, et les gens l'oublient un peu à ce moment-là parce qu'ils rentrent trop vite, on n'a pas le temps de leur dire. donc on a une phase un peu moyenne en 2018 on se retrouve sous les manches en équipe donc c'est finalement assez assez salutaire. Et en 2019, tout repart comme si de rien n'était. Donc on est assez contents et on se fait inséminer en disant, maintenant, on a des outils, on sait affronter des crises ensemble. On peut accélérer un peu sur les secteurs qui nous manquent, les métiers qui nous manquent, aussi par acquisition quand on aura besoin, ce qu'on n'avait pas fait jusque-là. On fait ça un an avant le Covid, donc évidemment, en 2020, on avait un grand plan avec 4 acquises, je crois. Finalement, on n'en fait qu'une, mais on en fait une quand même, assez grosse. Et puis, on continue les années suivantes. Aujourd'hui, ces acquisitions, on peut les analyser comme... Elles ont trois raisons, mais qui vont rester nos raisons générales dans les acquisitions. On ne fait pas du build-up. On ne dit pas, on fait de la plomberie sur des bailleurs sociaux en Ile-de-France. Tout ce qu'on trouve qui fait de la plomberie sur des bailleurs sociaux en Ile-de-France, on va racheter, comme ça, on sera plus gros. Ça, on ne fait pas du tout. Nos acquisitions, elles vègent juste à augmenter l'impact qu'on peut avoir pour nos clients, soit en ajoutant des métiers, soit en ajoutant des types de clientèle, soit en ajoutant des géographies. Les géographies, on l'avait fait en organique, puisqu'on était allé à Bordeaux, à Lyon, à Nantes, juste en croyant en deux pays. Donc c'est en vente.

  • Speaker #1

    En vente, dans des agences, dans des villes, dans des zones.

  • Speaker #0

    Exactement. Et puis en répondant aux appels d'offres et puis en recrutant. Mais pour aller par exemple en CoPro, on s'est dit que c'était quand même plus sympa, plus simple, plus rapide de faire une acquisition, parce que la CoPro, c'est des cycles commerciaux très longs, beaucoup plus longs que l'appel d'offres Bayer Sociaux. pour devenir... un vrai professionnel de l'enveloppe du bâtiment, ce qui nous semblait assez clé dans cette optique éco-rénovation. On s'est dit là aussi que c'était probablement plus sûr, plus rapide, plus efficace de faire de l'acquisition. Et donc, il y a d'autres métiers qui font partie de ces acquisitions, mais en gros, on peut l'analyser comme, il nous manquait l'enveloppe, il nous manquait des éléments clés de l'éco-rénovation qu'on est allé acheter pour être plus vite pertinent là-dessus. C'est ça l'accélération. Et c'est ça qu'on va poursuivre. Mais c'est ça qu'on a fait depuis 2020.

  • Speaker #1

    Et donc là, si on essaye de bien comprendre maintenant le métier d'Acorus, aujourd'hui, on est en 2023, tu commences plombier, tu vas sur d'autres métiers, 100 millions, donc en 2018... avec une partie peinture également, j'imagine d'autres corps d'état déjà à ce moment-là. Aujourd'hui, vous avez racheté des choses dans les lecs, vous avez racheté d'autres types d'entreprises. Qu'est-ce que fait le groupe Acorus aujourd'hui ? Si tu devais le définir...

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, notre raison d'être, c'est d'améliorer la vie des gens dans leurs immeubles par l'éco-rénovation. C'est assez large. Et les immeubles, ça peut être un peu tout. Et la vie des gens, ça peut être la vie au travail ou la vie perso. Donc, on fait... Tout type de rénovation, toute la chaîne de valeur, depuis l'étude avec notre bureau d'études, la conception, l'accompagnement, la MO, la maîtrise d'oeuvre, les travaux, tous les travaux qui peuvent être nécessaires dans un immeuble, et la maintenance, pilotage des installations, des équipements pour gérer l'immeuble. On fait tout ça. Évidemment, on est aujourd'hui plus gros sur les travaux. La partie aval, elle pèse encore que 2-3% du taux d'affaires, pilotage et maintenance, et la partie amont. maîtrise d'oeuvre, études techniques, assistance maîtrise d'ouvrage, elle pèse aussi quelques pourcents de notre chiffre d'affaires. Dans les travaux, on est probablement parmi les seuls à offrir une prestation qui peut être très globale. qui est multispecialiste d'abord, mais tous ces spécialistes, on peut les mettre au service d'une offre complète, donc d'un projet de rénovation complet.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc là, je prends un exemple. On prend Bayer Sociaux parisiens, tu vois, je ne sais plus, à Millier Habitat ou je ne sais plus... Millier Habitat, oui. Millier Habitat ou Inly, par exemple, voilà. D'ailleurs, tiens, une des directrices d'Inly est allée à l'école avec moi. Marie, je sais pas si Marie Lefebvre, je sais pas si ça te parle ou pas, mais en tout cas, Marie, écoute, on la salue. Je suis bailleur social, donc minez une vie Habitat, par exemple. J'ai un immeuble à rénover, je lance un appel d'offres, et là, en fait, t'arrives et tu dis, bougez pas, je vous fais tout. Je la fais simple, mais c'est à peu près ça. Donc je vous fais l'étude, je vous fais les cahiers des charges, derrière, j'amène... tous les corps d'État pour rénover, donc pour le désamianter, par exemple, s'il y a de l'amiante en plus, des choses comme ça. Et à la fin, je vous gère même la maintenance du bâtiment, mais tout ce qui est nettoyage et ainsi de suite des parties communes, ça c'est pas moi.

  • Speaker #0

    Alors c'est un peu caricatural parce que le marché n'est pas organisé comme ça, mais on est capable de faire tout ça. On a probablement des marchés avec Inlim, Il est une vie ou d'autres, de conception, de maîtrise d'œuvre de cette fameuse rénovation dont tu parles. En général, dans ce cas-là, ce n'est pas nous qui faisons les travaux derrière. Aujourd'hui, tel qu'est fait le marché, on a des travaux parfois de mono-cors d'état. On peut venir pour faire juste du désamiantage, juste de l'électricité, ou juste de la plomberie, ou juste du ravalement. Dans certains cas, on va répondre soit à tous les lots, soit ça va être passé en un lot unique, en type entreprise générale, et on va mettre au service du projet. l'ensemble des mini-entreprises nécessaires pour faire le projet. Donc oui, c'est possible de le faire. Et en effet, on pourrait aussi imaginer que derrière, on vient faire la maintenance, j'en sais rien, des chaudières murales, puisqu'on fait de la maintenance de chaudières murales pour des bailleurs sociaux. Dans la pratique, le marché aujourd'hui, il n'est pas fait de vous concevez, vous faites et vous écrivez. Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Mais côté bailleurs sociaux, un projet d'archivé pourrait être un hôtel, un petit paraglant pour faire le pain.

  • Speaker #0

    Il y a des hôtels où on vient concevoir, avec éventuellement leurs propres archives, mais nos études, nos archives, on vient réaliser et on vient exploiter derrière, que ce soit la clim, les ascenseurs, la chaufferie.

  • Speaker #1

    Ok. Alors maintenant, ce qui m'intéresse, c'est de voir, tu parlais de culture d'entreprise, et de voir dans cette partie un peu de croissance organique que vous avez eue, qu'est-ce que tu as mis en place ? Et après, aujourd'hui, peut-être les challenges que tu as là-dessus, puisque intégrer de nouvelles entreprises à cette vitesse-là, comment est-ce que vous faites pour leur transmettre toute la culture ? qui a fait votre succès sur la première partie. Moi, je vois un peu deux phases quand même. Je vois à peu près deux phases. La première phase où, entre guillemets, vous faites votre croissance, vos 20% par an. Et là, c'est j'enquille, entre guillemets. Je recrute des gens, je leur insuffle ce qui va bien en termes des bonnes pratiques qu'on a chez nous. Je les responsabilise avec, j'imagine, un... Une partie responsabilité, liberté, autonomie, slash autonomie, j'imagine que ce sont des choses qui doivent intervenir chez vous. Puis cette seconde partie où tu te retrouves à intégrer massivement, c'est un peu ça, c'est de ces deux parties-là sur la partie culture et people. Et surtout dans une industrie qui, initialement, quand même, dans ces corps d'état-là, c'est très lié au patron, quand même. C'est très, très lié au patron, avec souvent, alors je caricature un chouïa, mais c'est très incarné, quand même, par le patron. ces boîtes-là ?

  • Speaker #0

    Ce qu'on met en place, ça démarre par le lean, en fait. Ça démarre par le constat en fait, je reprends une entreprise, les trois premières années, tu trembles un peu, est-ce que ça va marcher ? Bon, au bout de trois ans, ça avait à peu près marché. On passe à autre chose, on se dit, comment maintenant on en fait mon entreprise ? Donc c'est le moment où on la renomme et c'est aussi le moment où je dis, bon, je connais un peu plus les bâtiments maintenant. Il y a quand même un truc très bizarre dans le bâtiment, c'est qu'on parle tout le temps de délai de qualité mais on est... assez nulle, aussi bien en délai qu'en qualité. On est une des dernières industries où on parle de réserve à la fin, on vient lever des réserves, il n'y a plus d'industrie où on vient lever des défauts en fin de ligne de production, ça n'existe quasiment plus, ça existait, ça n'existe plus, et ce qui est passé par là, sous des formes diverses, c'est les méthodes un peu lean de production, les méthodes où on vient faire les choses au fur et à mesure et pas à la fin. Mon idée à ce moment-là... C'est de se dire, si le Lean, ça a marché dans l'industrie, c'est le besoin qu'on a en fait dans nos métiers. Je trouve qu'une partie de notre activité est liée à ces métiers de flux. On ne l'a pas dit dans la description du métier d'Acorus, mais on fait des gros chantiers, c'est 40% de l'activité, et on fait aussi, pour à peu près 60%, des petites interventions. Ça peut être la remise en état d'un logement, ça peut être un dépannage, ça peut être... une fenêtre qui coince, etc. C'est 60% de notre activité. Donc c'est une gestion de flux, c'est 80 000 interventions chaque année, de massif.

  • Speaker #1

    Moi j'avais 200 000 chantiers en haut global et 80 000 interventions de type je vais te repeindre un mur, je caricature encore, mais c'est pas loin de ça. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. On fait presque 20-25 000 remises en état de logement entre deux locataires, pour les bailleurs sociaux ou pour d'autres. Donc ce côté un peu flux, on sent bien, juste en l'imaginant, que ça aussi ça se prête assez bien aux lignes, le ligne il parle de flux. On part de ça, il se trouve qu'à ce moment-là, il y a très peu de choses sur les lignes appliquées à la construction, et encore moins en France, il y en avait pas mal aux Etats-Unis, un peu en Angleterre, et il y a un type qui sort un livre à ce moment-là, et qui ouvre son cabinet de consulting, pour accompagner en ligne construction. Et je l'appelle, je dis voilà, je viens de lire le livre, enfin l'article peut-être, je crois que le livre n'était pas sorti. Ça m'intéresse. J'étais justement en train de me dire qu'il fallait regarder comment on pouvait mettre du lean dans ce métier. Est-ce qu'on peut se voir ? Est-ce qu'on peut faire un truc ensemble ? On commence à bosser ensemble.

  • Speaker #1

    Comment s'appelle ce...

  • Speaker #0

    Patrick Dupin.

  • Speaker #1

    D'où il sort ? Excuse-moi, je... Il sort de...

  • Speaker #0

    Peut-être qu'est-ce qu'il faisait ? Il avait été directeur de travaux chez un major. Et puis il était en train de faire... Il avait constaté aussi l'ampleur de ce gaspillage qu'on trouve sur les chantiers. Et il avait été à la source en Angleterre. Pour faire une thèse auprès d'un type qui s'appelle Glenn Ballard, qui est un peu l'inventeur du Lean appliqué à la construction. Glenn Ballard raconte tout le temps qu'il a découvert que le Lean pouvait s'appliquer à la construction en allant aux Etats-Unis prendre les 10 meilleures boîtes. Il leur a demandé leurs 10 meilleurs chantiers et il leur a juste demandé à chacun « vous faites quoi la semaine prochaine ? » . Il a fait une liste, donc des 10 meilleures boîtes, 10 meilleurs chantiers, les tâches de la semaine prochaine. Il est retourné voir la semaine d'après et il n'y avait que 30% de ces tâches qui étaient faites. Il a dit un truc quoi. Parce que 70% c'est du gaspillage, on a dû refaire, pas faire, c'est décalé, c'est... Et il est parti de ça pour dire le Lean s'applique à la construction et comment on va faire. J'appelle Patrick Dupin, je lui dis voilà on a des types super bons, conducteurs de travaux, ils courent partout, ils sont hyper impliqués, ils connaissent tout, mais on sent bien quand même qu'ils s'épuisent quoi. On part avec eux et puis on en parle pour savoir c'est quoi le Lean quand on les regarde. Il revient et il dit, le Lean c'est regarder les gaspillages. Et si on trouve des gaspillages, on cherche le plus important parce qu'on est un peu feignant en Lean. on s'attaque au premier et on essaie de le résoudre. Et le premier gaspillage, c'est la posture de manager du conducteur de travaux, cette posture commande-contrôle, très forte dans le bâtiment, pas que dans le bâtiment, mais vraiment incarnée dans le bâtiment. Le chef d'entreprise du bâtiment, il est commande-contrôle, les conducteurs de travaux, commande-contrôle. Tout le monde est en ce mode commande-contrôle, presque à l'excès, et on va même valoriser ceux qui sont les meilleurs là-dedans. C'est-à-dire, c'est le bazar. Ça déconne un peu, mais comme il a tout en tête, il va redresser la barre, il va vite. Donc on a des gars qui passent sur un chantier, qui commandent, qui passent au suivant, qui commandent, qui passent au suivant, qui commandent, puis qui reviennent contrôler le premier, qui se rendent compte que ça ne s'est pas passé comme prévu, ils replanifient, ils recontrôlent, et ils courent. Le stress augmente, ça ne s'améliore pas. Seuls les meilleurs, ceux qui courent suffisamment vite, sont considérés comme des bons conducteurs de travaux. Donc lui, il est avec les meilleurs conducteurs de travaux de la boîte du moment. Et il dit, il y a un truc qui ne va pas. Le premier, j'ai passé la matinée avec lui, et il a été 40 secondes par minute au téléphone, alors qu'on était en visite sur différents chantiers. Et donc il lui dit, soit ça crée de la valeur, dans ce cas, ce n'est pas un gaspillage, sauf que tu n'es pas vraiment conducteur de travaux, tu es standardiste, mais bon, ce n'est pas un problème si ça crée de la valeur. Soit ça n'en crée pas, comment on l'évite ? Il laisse le gars un peu avec ça, et au bout de quelques semaines, dans l'échange avec ce gars-là... Ils se rendent compte que ces appels sont strictement inutiles et sont liés à cette posture un peu de commande contrôle, de « je veux que tout passe par moi » , parce que la grande majorité des appels, c'est le gardien appelle le conducteur de travaux, lui dit « alors, il est 8h, j'attends ton plombier, il n'est pas encore là, comment ça se fait ? » Donc, il prend son téléphone, il appelle le plombier « alors, le gardien t'attend, comment ça se fait que tu n'es pas là ? Je t'avais dit que tu devais être sur ce chantier tel jour. » j'arrive, je suis devant, alors il rappelle le gardien mais le gardien n'est plus là donc il laisse un message il arrive, il est devant le gardien rappelle, bah oui je le vois on est à 5 appels, 6 appels et on n'a rien créé comme valeur et il a 30, 40, 50 chantiers en même temps parce que c'est des petits chantiers là juste pour comprendre,

  • Speaker #1

    parce que ça c'est intéressant la vision qui est là peut-être que j'anticipe un peu la vision c'est de se dire vu que mon conducteur de travaux est en commande et de contrôle, tout le monde l'appelle pour vérifier l'info C'est à peu près ça. Mais est-ce que, à un moment ou à un autre, je suis un peu prudent, mais est-ce que ce n'est pas aussi les gens sur le terrain qui ont été habitués à jamais prendre d'initiative, de se retrouver à systématiquement appeler pour doublement valider ? Et tu vois, je pose ça là. Est-ce que je pense que c'est un peu des deux quand même, non ? C'était quoi un peu votre vision là-dessus ?

  • Speaker #0

    Bien sûr, bien sûr que c'est un PD2. Quand il trouve une solution, il dit « Ouais, en fait, je vois bien ce qu'on pourrait faire. Tout passe par moi. » Alors qu'on pourrait dire au gardien... d'appeler le plombier. Et donc la solution, c'est tout bête, c'est un petit outil, c'est un bout de papier avec je suis un tel, je m'occupe de vos immeubles, et votre plombier s'appelle un tel, voilà son numéro, votre menuisier s'appelle un tel, voilà son numéro, votre peinte s'appelle un tel. Donc vous avez toute mon équipe et vous avez le droit de les appeler. Avant de faire ça, il y a beaucoup d'hésitation. Il y a qu'est-ce qui va se passer si mes équipes sont en lien direct avec le client ? Est-ce que ça va tricher ? Est-ce que ça va copiner ? Est-ce que ça va ? que sais-je, donc j'hésite est-ce que le client va me dire bah non, moi regardez dans l'appel d'offres c'est marqué que j'ai un interlocuteur unique donc est-ce qu'il va accepter d'appeler mes équipes peut-être pas, peut-être même il va me dire j'en veux pas de ton papier, est-ce que mes équipes vont pas me dire, bah à quoi tu sers si c'est nous qui devons prendre ces appels là donc il y a plein de freins avant même l'habitude de, moi mon rôle il est pas là dedans, qui existe aussi mais on pourrait y revenir, ces freins là ils prennent un peu de... de temps, il faut se jeter à l'eau, en disant, allez, faisons confiance ou testons. Moi, j'aime bien l'idée de test and learn. On teste, on affiche, et on voit là, on attend ce qui se passe. En fait, ce qu'on a constaté, c'est que le jour où on a posé dans les loges des gardiens l'équipe, on n'a plus eu d'appel. C'est difficile de savoir exactement pourquoi. Peut-être il y a cette idée que je suis rassuré, maintenant je connais mon équipe, et puis comme je connais mon équipe, je n'ai pas besoin de l'embêter. En général, ils viennent. s'ils sont pas là c'est qu'ils ont été bloqués dans un bouchon c'est rien que je les appelle, il va me dire qu'il est bloqué dans un bouchon donc on a pas remplacé les appels inutiles par d'autres appels inutiles, on les a carrément supprimés et en fait ça c'était le premier effet plus d'appels, mais ça a été mais ça n'a même pas pris une semaine. Ensuite, on a eu... Il est fait, maintenant on se connaît, donc on se fait plus confiance, on fait plus confiance à l'équipe. Et quand je discute avec le conducteur de travaux, quand le client discute avec le conducteur de travaux, il discute pour des vrais sujets qui créent de la valeur. Plus pour dire... T'étais pas là... Ouais, t'étais pas là, où est ton plombier ? J'ai besoin d'un avis là-dessus. Ah bah oui, je vais appeler mon plombier, il va venir vous voir pour vous donner un avis là-dessus. Il y a des choses beaucoup plus directes qui se font. Tout le monde gagne du temps. Et ce temps gagné, c'est un des trucs qu'on découvre... quand on est un peu plongé dans le lean, on crée des capacités à ne plus faire les choses inutiles on crée des capacités de production tout le monde se crée des capacités de production y compris le client d'ailleurs donc les gars se sont créés des capacités de production ils se sont mis même à faire des devis, nos techniciens se sont mis à faire des devis, se sont mis à faire du conseil c'est bien que là où on était là pour des petits dépannages, de temps en temps on se retrouve à faire des gros dépannages parce que le client a plus confiance dans le plombier avec qui il discute tous les jours que dans celui qui voit jamais Oui. Et les conducteurs de travaux se sont mis aussi à avoir des actions à beaucoup plus forte valeur ajoutée. Et ça, ça a généré la croissance. Parce que si j'ai du temps pour faire de la valeur ajoutée, une de valeur ajoutée marrante, c'est d'essayer de grossir. Le même conducteur dont je parlais là, peut-être trois semaines plus tard ou trois mois plus tard, je n'en sais rien, vient et dit « les clients, dans les échanges que j'ai avec eux, me disent que si on avait des maçons, il y aurait sûrement des marchés pour nous intéressants » . compte tenu de la façon dont on les gère. Est-ce que je peux embaucher des maçons ? Vas-y, embauche des maçons. Il a embauché des maçons, et on s'est mis à gagner des marchés de maçonnerie. Mais il n'aurait jamais pu le faire avant, où il était tout le temps en train de courir à répondre sur « Ouais, mon plombier, est-ce qu'il va bientôt arriver ? » Donc ça, c'est vraiment l'explication de cette croissance 2013-2018-2019. Tellement simple.

  • Speaker #1

    Excuse-moi, ça a l'air tellement simple.

  • Speaker #0

    C'est assez magique, le côté « tu libères l'énergie » . Si tu libères l'énergie, en général, les gens s'en servent.

  • Speaker #1

    Et t'as dû te séparer de gens ou pas ? Qui justement avaient du mal à adhérer à ça ?

  • Speaker #0

    Pas tellement Mais j'ai toujours cette question Il y a des gens qui veulent pas Qu'on leur laisse l'autonomie C'est plutôt sur les command and control

  • Speaker #1

    Se dire à quelqu'un Qui avait l'habitude de faire du command and control Tu vois à ce moment là Sur des métiers de ce type là J'ai du mal à voir J'imagine que pour certains ça doit être compliqué

  • Speaker #0

    Oui oui oui De toute façon c'est toujours compliqué Il y a un côté exemplarité ou copiage, c'est le fonctionnement que j'ai adopté à ce moment-là, en me disant, je vous laisse faire. Les trois premiers qui l'ont fait ont dit aux autres, j'ai redécouvert mon métier. D'ailleurs, la plupart, enfin, ces trois-là sont partis monter des boîtes, un peu après. Donc, ils ont vraiment redécouvert leur métier.

  • Speaker #1

    Ils ont monté des boîtes au stade à Coru, dans les boîtes, ok.

  • Speaker #0

    Donc ça, ça a joué. Et puis... Ça a été très bien perçu par les équipes techniques. Les techniciens ont bien aimé ce nouveau mode. Le côté, on vous fait beaucoup plus confiance qu'ailleurs, on vous laisse beaucoup plus faire, on vous donne beaucoup plus les moyens. Aujourd'hui, on dit, on agit en co-responsabilité. Le monde du bâtiment, il est plutôt en parents-enfants, parce que compagnonnage, parce que paternalisme, ça peut très bien marcher d'ailleurs. et nous on dit Ça marche très bien, mais ça freine un peu la croissance. Ce qui permet cette croissance très rapide, c'est un mode plus co-responsable. On est ensemble, on a tous un rôle, toi qui es technicien, toi qui es assistante. On est ensemble et on n'est plus en parent-enfant, on est en adulte-adulte. Ensemble, on a envie de servir nos clients comme on a envie de servir nos clients et qu'on met notre énergie là-dessus. Ça va le faire et ça marche. Après, il y a un côté un peu magique. mais ça marche.

  • Speaker #1

    Je pense que oui, il y a un côté un peu magique quand on t'écoute, mais je pense qu'il y a eu beaucoup de travail de fait derrière, il y a eu beaucoup d'éducation aussi, peut-être de partage. Oui, il y a beaucoup de répétitions,

  • Speaker #0

    c'est comme ça qu'on veut fonctionner. C'est ça qu'on aime, c'est pour ça qu'on est là, c'est pour ça que nos clients nous aiment. Donc plein de petits trucs qui ont petit à petit ancré ça dans la culture, bien sûr.

  • Speaker #1

    Et donc là, par contre, depuis 2020, autre phase un peu différente parce que tu es dans une croissance. externe, là où tu étais en croissance organique, là comment ça se passe un petit peu sur cette partie culture, comment tu fais déjà, ne serait-ce que dans la communication, dans tout ça. Comment tu gères cette phase de là qui est encore en construction, si je peux me permettre, puisqu'on parle d'entreprises qui ont été acquises en 2020 et là en 2022, et on est en juin 2023. Donc il faut aussi, j'imagine que tu es encore en mode, tu as peut-être du test and learn, tu as peut-être certaines certitudes.

  • Speaker #0

    Bien sûr, on est toujours en train d'apprendre. Le premier élément, c'est qu'on a éprouvé le besoin de formaliser encore plus qui on était, donc d'aller plus loin dans c'est quoi la marque Acorus, c'est quoi la culture Acorus, parce que c'était nécessaire à la fois pour les gens qui nous rejoignent, qui viennent d'autres univers, d'autres cultures, et pour les clients qui nous rejoignent. 2020, on est encore pas mal identifié comme, même si on est Un des leaders de la rénovation en hôtellerie en Ile-de-France est encore beaucoup identifié comme un acteur de la rénovation de bailleurs sociaux. Et on va sur la CoPro. Et on entend très souvent, « Non, ils ne vont pas faire de la qualité, ils font des bailleurs sociaux, ce n'est pas le même métier, gna gna gna. » On a besoin de rassurer les gens qu'on va faire ce qu'ils attendent, ce qu'on va apporter, c'est ce côté service, c'est le parcours client. Et le parcours client en CoPro, il n'est pas extraordinaire. c'est d'essayer, comme on l'a fait un peu en bailleur social, de modifier un peu cette façon qu'on a d'interagir avec son prestataire de travaux dans un mode plus service, plus communication, plus information, plus conseil. Donc c'est un des premiers axes. On formalise mieux la marque, c'est pour ça qu'on vient changer. On était très tourné sur nous-mêmes. La petite baseline, c'était sourire partagé. Ça nous a beaucoup servi, ça a beaucoup ancré la culture du sourire. Sourire à partager, pour nous, c'est quatre sourires. C'est des collaborateurs qui sourient parce qu'ils sont contents de bosser et qu'ils sont bien rémunérés, que tout se passe bien, que la vie est belle. C'est des clients qui sont contents, qui ont le sourire parce qu'ils aiment bien bosser avec les collaborateurs qui ont le sourire. C'est une boîte qui a le sourire parce qu'elle assure sa pérennité, elle gagne suffisamment d'argent pour qu'elle ne se pose pas trop de questions sur l'avenir. On n'a pas des marges aberrantes, mais on a suffisamment pour pouvoir dire qu'on est pérenne. Puis c'est le sourire de la planète. C'est l'idée qu'on va aussi faire sourire à la planète parce que notre action est décarbonante presque par nature. C'est ton premier hashtag. Donc on est là-dessus et on vient changer, on vient dire, pour l'extérieur ça parle pas, donc on passe à quand la vie se rénove, on garde ce côté humain, ce côté sourire, ce côté vie, mais on vient remettre quand même l'idée qu'on fait de la rénovation. Et on vient un peu plus décrire pourquoi on est là, on est là, quelle est notre mission, quelle est notre raison d'être, et ça c'est un premier axe. de cette nouvelle ère 2020. Le deuxième, c'est qu'il nous faut des équipes dédiées à l'intégration. Il nous faut des nounous pour les gens qui nous rejoignent, qui passent leur temps à leur dire ce que vous faites est très très bien et ce qu'on fait c'est comme ça et sûrement que les deux on va réussir, ça prendra le temps que ça prendra à les mêler. Le troisième, on n'en a pas du tout parlé, mais notre action s'appuie énormément sur des outils numériques. des outils numériques qu'on a développés en interne et qu'on considère être plutôt pas mal qui vraiment structure autorise finalement l'organisation parce que on doit les utiliser, on est libre mais il faut les utiliser et en les utilisant finalement on a un chemin un peu tracé quand même donc ces outils sont un très bon support pour transmettre le fonctionnement et la culture d'Acorus vous êtes libre mais c'est dans l'outil vous êtes libre mais vous êtes accompagné. Vous êtes libre, mais c'est collaboratif. C'est plein de mots qui viennent par l'utilisation des outils. Par exemple, on a un outil d'achat, il y a 86 000 articles dedans. N'importe qui, n'importe qui, une assistante, un technicien, n'importe qui peut acheter dedans, sans aucune validation. Mais on le voit. Donc s'il a fauché n'importe quoi, à un moment donné, si c'est du vol, probablement qu'on se séparera de lui. Si c'est parce qu'il ne sait pas faire, probablement qu'on viendra le former. En tout cas, il a les moyens d'eux. Mais c'est surtout un immense outil collaboratif, parce que quand l'un a acheté quelque chose, l'article devient disponible pour les autres. Quand l'un a négocié un prix sur cet article, et on a des plombiers qui négocient très très bien au comptoir, le nouveau prix qu'il a réussi à faire, bien meilleur que celui négocié par les achats, il est disponible pour tout le monde, il est visible pour tout le monde ils vont pas forcément l'avoir mais ils savent que donc cette logique de c'est un outil ouvert qui te donne les moyens qui permet qu'on ait du contrôle mais un contrôle très souple, qui pèse pas il y a un vrai contrôle puisque je vois tout mais il pèse pas, et il y a plutôt de la collaboration de la co-construction tu deviens un acheteur alors que t'es un menuisier et tu deviens un acheteur qui aide les autres à acheter, ça c'est les outils Acorus et ils permettent finalement assez bien de passer le message aux boîtes qui nous rejoignent aux entreprises qui nous rejoignent et qu'on rachète.

  • Speaker #1

    Ok. J'entends, et de toute façon, c'est du work in progress, c'est un cadre qui est posé, que ce soit un cadre de valeur ou un cadre d'outils, dans lequel les gens ont une forme de liberté sur l'interprétation peut-être pas, mais au moins sur l'utilisation.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et là, moi, j'avais quand même une petite question, et après on parlera des co-rénovations, parce que je sais que c'est... et j'ai envie de parler de ça, parce que je pense que c'est hyper important. qu'on a là-dessus, mais juste avant d'aller dessus, moi, il y a une chose, j'ai une question qui me taraude un peu, c'est les chantiers sur lesquels vous êtes, c'est quand même des chantiers assez importants, quand on parle de rénovation, alors moi, je parle des 40%. Et tu vois, là, votre façon d'organiser, qui est via des mini-entreprises, si je ne me trompe pas, avec un responsable qui n'a pas forcément toutes les compétences, que vous accompagnez, j'imagine. Comment vous faites sur des chantiers assez importants ? pour que tout le monde travaille ensemble, pour qu'il y ait une forme de coordination si ton organisation est une somme de mini-entreprises.

  • Speaker #0

    Les chantiers aujourd'hui, la plupart des chantiers, et je dirais même quand c'est des chantiers avec une entreprise générale, c'est une somme de petites entreprises.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Même si c'est pas à Corus.

  • Speaker #1

    Mais toi, t'as cette organisation chapeau ? En fait,

  • Speaker #0

    on vient reproduire la façon dont la plupart des chantiers fonctionnent, c'est une somme de mini-entreprises. il y a toujours un plombier, un menuisier, un peintre, il n'y a pas quelqu'un qui a tout. Donc nous on a tout, mais en fait on ne veut pas avoir tout dans le même paquet, on veut bien avoir des spécialistes qui viennent, si besoin, pour un projet complexe, bosser ensemble. On peut supposer que se connaissant bien, ayant des occasions de faire la fête ensemble, de discuter, d'échanger, de... peut-être ayant évolué dans le groupe, les uns ayant pris les mini-entreprises de l'autre. Peut-être qu'il y a une plus grande facilité à bosser ensemble, c'est pas certain. Mais en tout cas, par rapport à une entreprise que j'ai jamais rencontrée, avec laquelle je suis obligé de bosser sur un chantier, c'est possible. Et ensuite, on a créé parmi les mini-entreprises, des mini-entreprises dont le job, c'est de piloter. Le job, c'est de s'assurer que quand on en fait venir plusieurs, et qu'elles vont devoir se coordonner dans un chantier plus complexe, elles ne vont pas perdre leur efficacité parce qu'on est plusieurs, parce que sinon elles préféreront aller sur les chantiers où elles sont toutes seules. Donc leur job, c'est ça. C'est parce qu'on considère que ce job de pilotage, il est malheureusement rarement bien fait aujourd'hui par la maîtrise d'œuvre, parce qu'il n'est pas lean. Il est rarement lean.

  • Speaker #1

    Mais qu'est-ce qui fait que vous, vous faites mieux que les autres ? Qu'est-ce qui fait en sorte que vous, ça marche ?

  • Speaker #0

    Parce que le monde du bâtiment, il a un gros défaut, c'est qu'il est très très peu collaboratif. Il faut aller à une réunion de chantier de ces gros chantiers. C'est un espèce de tour de table interminable où le maître d'oeuvre dit « Là, on est en retard et c'est de ta faute. » Et celui qui est montré du doigt cette semaine-là…

  • Speaker #1

    Non, ce n'est pas moi, c'est lui.

  • Speaker #0

    Parce que la semaine d'après, il changera. Non, ce n'est pas moi, c'est lui. Moi, j'étais prêt, mais lui, il n'a pas fini, donc je n'ai pas pu bosser. Et c'est un peu comme si tout le monde… C'est un peu une réunion de coquins. C'est un peu comme si tout le monde avait prévu le coup. La semaine d'après, ils échangeront. cette fois-ci C'est peut-être moi, mais c'est pas de ma faute, c'est le fournisseur. Et on est un peu dans un dilemme du prisonnier. Personne n'a intérêt à se mettre ensemble et à dire ensemble on va mieux réussir, parce que chacun a envie d'optimiser sa partie à lui, pas d'optimiser le projet. C'est une grande différence. L'optimisation du projet, c'est pas la même chose que l'optimisation de chaque partie. Nous, on essaye de raisonner l'optimisation de chaque partie, évidemment, mais d'abord l'optimisation du projet. On commence par l'optimisation du projet. L'optimisation du projet, finalement, c'est l'optimisation vue du client. Donc c'est ça qu'on cherche à optimiser. Et on vient derrière faire fonctionner chaque partie le mieux possible. Et on commence par l'optimisation du flux, du projet, de ce que le client voit. Et ça, c'est différent. C'est collaboratif, c'est commencer par le flux et pas par l'optimisation des ressources. C'est ne pas penser que si chacun est à son optimum, alors l'ensemble sera à son optimum. Et normalement... Quand tout le monde est dedans, ça marche mieux. Mais bien sûr, parfois ça ne marche pas.

  • Speaker #1

    Oui, oui. J'aimerais bien que tu nous parles un peu d'éco-rénovation, donc c'est un terme, déjà d'où vient ce terme, est-ce qu'il vient de toi ou parce que c'est quand même quelque chose qui arrive de plus en plus, moi c'est quelque chose que j'ai vraiment, qui transpire. Quand on regarde ce que tu écris, quand tu communiques, mais d'où vient ce terme, et comment vous, comment tu le vois, et peut-être commencer par... J'ai compris que tu avais une prise de conscience sur toute la partie écologie il y a quelques années, qu'à la base c'était pas... c'était pas quelque chose sur lequel t'étais plus ou plus l'écologie ou la prise de conscience du changement climatique qui était là depuis le début qu'est-ce qui a fait ça et derrière parle-nous des co-rénovations c'est exactement ça,

  • Speaker #0

    c'est trois ans prise de conscience personnelle vraiment personnelle, c'est la lecture du rapport du GIEC du premier des trois derniers tomes là c'est ah mince j'avais pas compris tout ça je lis d'autres trucs, bon forcément une fois qu'on a pris conscience on se dit tiens et le monde du bâtiment « Oh mince, pas terrible, mais quand même, c'est mieux de faire de la rénovation. » Et finalement, si on lit ceux qui proposent les solutions, qu'on prenne le chiffre project et tous ces plans, qu'on prenne... En fait, maintenant, tout ce qui est écrit quasiment, le bâtiment émet beaucoup, 30% du total des émissions, et une des solutions, c'est faire moins de neuf et plus de rénovation. Un peu par chance, un peu par hasard, on n'est pas si mal placé. On n'est pas obligé de changer de job, on n'est pas obligé de partir faire autre chose. On peut continuer dans notre job parce qu'il est décarbonant. Il a un impact sur les émissions, il permet d'éviter des émissions. Ça, c'est magique, en fait, de se dire, je prends conscience d'un truc clé, Et j'ai sous la main l'entreprise, une entreprise qui permet d'agir. Bon ben profitons-en, on va essayer d'orienter plus les choses là-dessus. Il y a cette prise de conscience perso, ensuite on essaie de la faire passer à tout le monde. Donc la première année c'est quasiment que de la sensibilisation, c'est des fresques du climat. Tout le monde ouais, fresques du climat pour tout le monde.

  • Speaker #1

    Et puis c'est le calcul du bilan carbone aussi un petit peu.

  • Speaker #0

    C'est le calcul du bilan carbone mais en disant on va pas embêter tout le monde. Donc on le fait avec Samy qui est dans ce bureau d'ailleurs, j'ai vu. avec des façons assez simples. L'idée, c'était d'avoir un premier chiffre. Mais ils utilisent beaucoup de ratios, ça va assez vite. On ne ferait pas quelque chose qui prend des plombes. Mais on fait un bilan carbone. Et puis, on fait vraiment envie qu'on ne tombe pas dans la RSE ou le truc de base. un engagement quelconque. On veut faire quelques trucs vrais. Et parmi les trucs vrais, on décide de prendre des participations dans des startups. Comme ça, on va dire, on pourra vraiment dire, voilà, l'éco-rénovation, c'est plein de choses. Mais notamment, regardez, très concrètement, on essaie de pousser ça. Donc, on pourrait revenir, mais on prend une participation dans CycleUp, réemploi des matériaux de bâtiment. On voudrait pousser le réemploi des matériaux de bâtiment. Après coup, on l'a justifié. Notre bilan carbone, il est très simple. 50%, c'est les émissions c'est du scope 3, de ce qu'on installe. 40% c'est les émissions liées aux matériaux, 10% c'est nos déplacements, on a 900 véhicules, on fait 2 fois et demi le tour de la Terre chaque jour, ça fait beaucoup de gasoil. Donc 40% sur les matériaux, une bonne façon, une vraie façon, plus vraie que de dire on fera attention à ce que les matériaux soient verts, s'il vous plaît, et on demandera à nos fournisseurs. Ça c'est ce qu'on met sur les engagements RSE. Une vraie façon c'est de dire il y a un truc qui pourrait être dingue, c'est que l'écosystème balbutiant du réemploi dans le bâtiment deviennent un vrai écosystème. Si on peut y contribuer, on aura fait un vrai truc. Sur la première partie, sur les équipements qu'on installe, il faut qu'on vienne isoler, parce que si on isole, on installera des équipements moins consommateurs. Donc il faut qu'on ait tous les savoir-faire de l'enveloppe. D'où nos acquisitions dans l'enveloppe, dans l'ITE, l'isolation thermique par extérieur, la couverture, les fenêtres avec les menus de gris de nez, l'étanchéité. toute l'enveloppe du bâtiment en 3 ans on a multiplié par 3 nos activités dans l'enveloppe du bâtiment on fait 100 millions en gros dans l'enveloppe, on faisait presque rien et après sur les véhicules on fait dès le début dans cette logique de sensibilisation on vient travailler sur l'éco-conduite, on vient dire il y a une vraie différence entre conduire comme un fou comme si on était sur un circuit et conduire souple, ça émet moins de carbone ça tombe bien, ça fait aussi moins d'accidents ... Donc on va mélanger les deux. Et on est assez pushy depuis assez longtemps sur le parc dont on le pascule à l'électrique. On a aujourd'hui beaucoup de véhicules électriques, on est très au-dessus de ce qui est exigé, y compris pour les techniciens, on a beaucoup de véhicules électriques. C'est ce qu'on fait au début, c'est prendre des positions un peu marquées qui permettent en interne comme en externe de dire, c'est pas juste... un engagement pour 2030, on fait des choses maintenant. C'est comme ça qu'on a voulu y aller. On a dit deux choses. Un, on a de la chance, on est dans une activité qui est capable de diminuer l'impact carbone des bâtiments. Et deux, on va sélectionner en plus des actions qui vont plus loin. C'est l'ensemble de ça qu'on s'autorise à appeler éco-rénovation. On a bien regardé avant, c'était assez peu utilisé finalement. Donc on a dit, bon, éco-rénovation sera nous, on va voir. Il y en a d'autres maintenant, mais voilà. La rénovation, c'est la rénovation qui peut être globale, qui peut être massive, qui peut être efficace parce qu'on fait tout et dans l'ordre, qui intègre aussi la partie études amont. C'est une prise de participation dans une autre startup d'ailleurs qui s'appelle Lowit. Lowit travaille autour du décret tertiaire. Un décret tertiaire, c'est les obligations qui pèsent sur tous les bâtiments de plus de 1000 m² qui doivent... baisser leur consommation énergétique de 40% à 2030, 50% à 2050, 40% d'ici 2030. C'est une loi dont on mesure assez mal, jusqu'à aujourd'hui, l'impact, en fait. Le rapport Pisaniferi, il y a deux semaines, en donne un aperçu assez fou. Il considère que le marché de la rénovation, aujourd'hui, du bâtiment tertiaire, c'est 30 milliards par an, le surplus nécessaire pour respecter les obligations Alors toutes, on va dire, de la stratégie nationale bas carbone, du décret tertiaire, des réglementations déjà existantes du Fit for 55 de l'Union Européenne. Le surplus nécessaire, c'est 27 milliards par an à échéance 2030. Donc c'est doubler le marché. Ça paraît pas facile. Donc, c'est ça.

  • Speaker #1

    Et en plus, l'augmentation de ma prime rénov' qui a été dite hier ou avant-hier, on parlait de ça. Je crois que tu as un avis sur ma prime rénov'. mais... Il y a tout ça aussi. Oui,

  • Speaker #0

    mon principal avis, c'est que ça change tous les 15 jours. Du coup, c'est quand même assez compliqué de construire des stratégies de long terme, des stratégies qui nécessitent d'embaucher, d'investir, de former, avec des choses qui changent tous les 15 jours. Donc à un moment, ça va probablement se stabiliser, on l'espère tous, mais c'est très compliqué de bâtir dans quelque chose qui change tous les 15 jours.

  • Speaker #1

    Si je repositionne un petit peu, grosso modo, tu as transformé ta prise de conscience, enfin transformé, c'est un mot un peu, un chouïa fort, mais quelque part, ta prise de conscience sur l'écologie, tu as permis de te dire, un, ce qu'on fait chez Acorus, on rentre complètement dedans, et donc je vais doubler mes investissements et je vais avancer encore plus vite sur cette partie-là, donc je vais accélérer en disant, tiens, la rénovation, ce n'est pas que l'intérieur, c'est toute la partie enveloppe, c'est tout ce qui est autour, donc J'y vais à fond. Il y a cette partie aussi de se dire, l'éco-rénovation, c'est pas seulement la partie, donc, je rénove, c'est aussi la partie réemploi, donc là, investissement. Et il y a une partie aussi de se dire, comment je vais adresser toutes ces lois et tous ces règlements, toute la partie réglementaire. Là aussi, je m'adresse à ces investissements. Ça peut être aussi vous, vous mettre dans certaines études ou dans certains de ces rapports ou certaines de ces commissions ad hoc.

  • Speaker #0

    J'ai beaucoup de participation dans des startups comme Lowit qui accompagnent le client dans son respect du décret tertiaire en réalisant un jumeau numérique du bâtiment et en étant capable de, et donc on est capable avec eux, de bâtir des scénarios pour respecter les obligations du décret tertiaire. En fait, la clé aujourd'hui, c'est de bâtir les scénarios. Ce n'est plus juste de faire des travaux, c'est de bâtir le scénario dans le bon ordre, dans le bon sens, avec le meilleur retour sur investissement, carbone et argent. si on veut. Donc oui, on va sur tous ces axes-là, oui.

  • Speaker #1

    Sur la partie réemploi, parle-nous peut-être un petit peu de comment vous faites aujourd'hui, parce que quand tu fais de l'éco-rénovation, quand tu fais de la rénovation, t'as une grosse partie réemploi quand même. Quand je dis réemploi, c'est-à-dire que tu vas arriver, t'as soit du déchet, entre guillemets, parce que t'as peut-être du surplus ou des choses comme ça, tu vas arriver, tu vas enlever certaines choses, donc soit des sanitaires, que ce soit même de la clim, ou même du bois, j'imagine. Donc comment aujourd'hui, cette filière-là, vous l'avez développée chez vous ? Parce que sur certaines grandes villes, Bon, il y a des points de collecte, il y a pas mal de choses autour de ça. Maintenant, comment vous faites en région ? Parlez-nous un peu de cette partie-là. Je sais que vous avez fait... Tu parlais de CycleUp, ça ?

  • Speaker #0

    Donc CycleUp, c'est une startup dans laquelle on est monté au capital.

  • Speaker #1

    Mais tu n'as pas plus de 51% là-dessus ? Non, non, pas du tout.

  • Speaker #0

    On est minoritaire, aux côtés d'un tour de table, d'autres. On est rentré chez CycleUp d'abord parce que l'idée d'être acteur de cet écosystème me semblait intéressante. Ensuite, petit à petit, en comprenant, le panorama a changé très vite. On est très aidé par la réglementation qui pousse beaucoup le réemploi. Pour autant, il n'y en a pas beaucoup. Il faut bien en être conscient. Il y a deux ans, enfin un an et demi, quand on est rentré au capital de Saïk Alep, dans les descriptions du marché, on disait on a le matériau de réemploi parce qu'on s'est identifié des très gros chantiers qui vont avoir, au moment de se rénover, des très gros gisements. Donc on a des très gros gisements, mais on n'a pas les clients pour utiliser ces très gros gisements. Nous, on n'a pas vraiment de très gros gisements, donc le sujet ne me semblait pas être exactement le nôtre. En revanche, on a des petits gisements et on a des petites demandes tout le temps, notamment sur ces métiers de flux, de remise en état, etc. Donc nous, on est allé faire l'inverse. On a dit qu'il ne faut pas des très gros gisements dont on ne sait pas quand ils arriveront, qui arriveront tout d'un coup et qu'en effet, il faudrait être capable de placer d'un coup. Il nous faut des gisements au fil du temps. Ces gisements au fil du temps, quand on regarde ce qu'on a aujourd'hui chez CycleUp, ils ne sont pas très qualitatifs. ils sont un peu comme... les débuts de back market, le téléphone un peu pété, si on voulait on l'achetait. Donc l'idée qu'on a poussée, et qu'on partage avec CycleUp complètement, mais qu'on a fait de notre côté pour tester, c'est essayons de faire des ateliers de reconditionnement et de voir si ça change la vision client de ce qu'est le matériau de réemploi. Donc on a pris un chef d'équipe plomberie chez nous, on lui a dit ça n'intéresserait pas de piloter un atelier de reconditionnement de matériel de plomberie sanitaire. Il a dit ouais chouette. On a monté ça dans notre garage, ça fait un peu startup pour le coup, dans un des garages d'Acorus. Et puis dès qu'on a commencé à avoir quelques produits qui sont comme neufs en fait, parce qu'on change le mécanisme, on prend un WC par exemple, on va changer les mécanismes, les joints, on va le détartrer de manière très industrielle, mais avec recyclage de la solution de détartrage. Il est vraiment comme neuf. S'il n'était pas cassé, il est comme neuf. On a commencé à... proposer à des clients de les installer, puis de venir voir en leur disant si ça vous plaît pas, on remettra ce qu'on est censé vous mettre au marché. Ils ont dit, mais oui, bien sûr qu'on veut bien, c'est pareil. Et donc en fait, aujourd'hui, on a plus de clients que de volumes. C'est l'inverse. Par rapport à ce qu'on disait, on a plein de volumes et pas de clients. Maintenant, on a des clients qui disent on en veut. Et il faut continuer de monter des plateformes de reconditionnement parce que la clé, c'est que ce monde du réemploi devienne une vraie filière et pas une filière marrante. Il faut qu'on sorte du côté euh... Free-prix, recyclerie ou antiquité, qui existent. Mais si on veut que ça change quelque chose, si on veut que ça décarbone vraiment le monde du bâtiment, il faut que ce soit une filière massive de matériaux. Pour ça, il faut que le matériau qui sort de la filière, il soit de qualité constante, mesurable, garanti, etc. Et ça, il faut un atelier de reconditionnement.

  • Speaker #1

    Comment on fait pour passer à l'autre échelle là-dessus ? C'est quoi, toi, ta... T'as un recours, mais t'as réflexion autour de ça.

  • Speaker #0

    C'est ça, c'est des ateliers de reconditionnement par filière, et qui derrière deviennent un peu plus gros, qui vont forcément rester assez locaux. Donc nous ce qu'on prône aujourd'hui, c'est qu'on sait organiser un atelier de reconditionnement, donc on peut aider à en organiser d'autres, on n'a pas envie de tous les piloter. Et ça, il n'y a que les maillages. Et donc il faut mailler des ateliers de reconditionnement locaux, qui vont aller chercher du gisement local, et ressortir des produits. de qualité parfaite et disponible. Si on fait ça dans plusieurs filières, ça ne marchera pas sur toutes les filières, on a une bonne chance de transformer un peu le monde de l'approvisionnement de matériaux.

  • Speaker #1

    Sur quelle filière, tu vois, ça marchait ? Tu parlais de plomberie, tu parlais d'autre chose ? La plomberie,

  • Speaker #0

    on pense que ça marche. Là, on est en train de le faire sur les robinetteries, ça va marcher aussi.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est sûr.

  • Speaker #0

    En électricité, il y a quelques difficultés supplémentaires parce que c'est un peu plus dangereux de s'électrocuter que de faire une fuite. Voilà, mais on y arrivera. Et puis, il y a des choses qui marchent déjà très bien, comme les sols techniques, les cloisons mobiles, on pourra faire pas mal de choses probablement, et en menuiserie, on pourra faire pas mal de choses aussi. Les moquettes, c'est déjà le cas. Il y a déjà des filières organisées, finalement. L'idée, c'est comment on met toutes les filières en route.

  • Speaker #1

    T'as des REP dans ces filières-là ? Des responsabilités énergiques du producteur sur ces filières-là ou pas ?

  • Speaker #0

    Les organismes REP s'intéressent au réemploi, évidemment. Donc ça va, ils vont petit à petit, probablement, les appuyer, les aider. Val Delia, typiquement. Oui, oui.

  • Speaker #1

    Ça va être leur rôle, un écomaison, typiquement. Oui, oui. Je pense que c'est ce qu'il a peur.

  • Speaker #0

    C'est censé être dans leur rôle, voilà. Mais à ce stade, c'est un peu tôt. C'est hyper tôt. Voilà.

  • Speaker #1

    Hyper, hyper tôt.

  • Speaker #0

    C'est tôt d'abord parce que l'écosystème est encore en formation, même s'il y a déjà beaucoup de choses. Et puis c'est tôt parce que les filières REP viennent d'arriver, donc elles ont plein de trucs à faire avant de s'intéresser à des filières un peu transformantes.

  • Speaker #1

    Déjà, on pense à tout ce qui est matériaux, que ce soit du béton, du granulat, toute cette partie-là. Moi, je viens de là, forcément.

  • Speaker #0

    Je pense d'abord au recyclage parce qu'on a... plus d'historique dans le recyclage. Enfin, voilà, on a fait plus de choses en recyclage jusque-là qu'en réemploi. Moi, j'ai envie de croire qu'il y a plus d'avenir ou en tout cas qu'il y a un vrai avenir transformant sur les émissions de carbone dans le réemploi, plus que dans le recyclage, même si évidemment, il faut continuer de faire du recyclage.

  • Speaker #1

    Oui, c'est pas l'un ou l'autre, de toute façon. Et j'aimerais revenir sur un point, tu vois, moi, ce que je trouve pas évident, dans le discours, on s'est labellisé numérique responsable. On a fait ça, on s'est dit c'est important, on y va. Moi, je pense que c'est important pour nous. C'est aussi une marque de reconnaissance vis-à-vis des clients, de se dire, tiens, nous aussi, on a ce conseil-là qu'on peut donner, étant entreprise numérique. Mais je trouve qu'il n'est pas évident, c'est comment t'arrives... Alors, on ne parle pas des mêmes choses. Toi, tu es 260 millions de chiffres d'affaires, mais 800 personnes. mais comment t'arrives, tu vois, derrière à... Avoir un impact chez tes clients. Plus. Ce qui est important au final, c'est que tu arrives à transmettre cette vision-là et que tes clients demain te disent, bah oui, je vais utiliser peut-être pas 10%, mais 100% de réemploi. Et on va le faire. Regardons, adhérons-nous ensemble et regardons comment on fait. Ou c'est peut-être se dire, ah bah tiens, là-dessus, je pensais faire ça avec tel type de matériaux, mais quand je vous écoute, on va passer sur tel matériau aussi. Comment vous faites ça ? Il y a une chose de se dire entre nous, j'exagère un tout petit peu, mais comment vous faites pour pousser ça chez vos parties prenantes, que ce soit vos clients, mais aussi vos fournisseurs ? Est-ce qu'il y a une charte pour être fournisseur à Corus que je dois avoir ? Est-ce que vous êtes allé jusqu'à cette partie-là ou pas ?

  • Speaker #0

    Les fournisseurs, c'est un peu un autre sujet, et les chartes sont en cours d'élaboration, de discussion, mais on n'est pas très fort en chartes.

  • Speaker #1

    Oui, mais c'était un exemple. comme ça. Ce qui m'intéresse, c'est comment tu crées ton impact. C'est plutôt ça.

  • Speaker #0

    On le crée un peu en prenant des risques et en perdant de l'argent, au fond. À un moment donné, on y croit et on a envie de vous dire que leur emploi, ça peut tout changer. Et quand le client nous dit que ça nous intéresse, allez-y. On se dit chouette, c'est le début. Et s'il y en a dix qui disent oui, on ne perdra plus d'argent. Et on est assez convaincant. Donc, dans le test and learn, dans venez voir, venez visiter. Et puis, on est quand même bien aidé par les réglementations qui, quand même, font tout bouger. Donc, on ne prêche pas dans un désert. Tous les jours, tout le monde parle de réemploi. Tous les jours, tout le monde parle de carbone. les bailleurs sociaux ont pas mal d'avance en transition environnementale leurs immeubles sont déjà il y a beaucoup moins de passoires thermiques finalement chez les bailleurs sociaux aujourd'hui qu'en copro donc c'est des gens très sensibles au sujet Et on est presque déjà aux étapes d'après, et le réemploi s'inscrit assez bien dedans. C'est en prenant des risques. J'ai en tête, l'année dernière, on s'est rendu compte qu'une robinetterie de classe 3, une robinetterie de classe 3, c'est une robinetterie qui démarre quand on l'ouvre, quand on allume, quand on tourne le robinet, enfin c'est pas un robinet, un mélangeur, on commence sur l'eau froide, alors que normalement on commence au milieu sur de l'eau tiède. Quand on commence sur de la tiède, ça déclenche le système de chauffage, même pour une seconde, même si je veux de l'eau froide. Et donc les classes 3, c'est normé, c'est obligatoire aujourd'hui d'avoir de la classe 3. Je commence sur l'eau froide... donc je consomme beaucoup moins d'énergie. Elles sont plus chères, elles étaient plus chères. On s'est rendu compte qu'il n'y avait plus énormément d'écart. On est allé voir nos fournisseurs, on a dit, faites un dernier petit effort et nous on la poussera. Ils l'ont fait, encore un petit écart mais qui était presque négligeable. On a dit à tous nos clients, maintenant que vous nous demandiez du 2 ou du 3, on vous mettra du 3. Et on l'a dit à tout le monde. Donc on a fait ce travail de... En fait, c'est dommage de continuer à mettre du... La classe 2, la classe 3 est presque au même prix maintenant. Nous, on prend le petit risque là, et en le prenant, ça va finir de faire baisser le prix. Derrière. On a emmené un certain nombre de clients sur maintenant, mais de la classe 3 partout, donc on est un peu plus économe avec nos robinetteries. C'est ce type d'exemple qu'on essaie de faire, de se dire sur chaque métier comment on peut venir convaincre. On est l'un des pionniers de l'association Climate Dividend. On a fait le travail de regarder quelles sont nos émissions évitées, donc en théorie combien de dividendes climat on peut émettre, puisque c'est le principe. je ne vais pas rentrer dans le détail là forcément maintenant, mais sur nos activités de ventilation. On s'est rendu compte qu'on était maintenant capable de dire comment un projet de ventile, en fonction du moteur qu'on choisit, choisie, et décarbonant ou pas, ou moins, et on sait communiquer là-dessus, on sait expliquer ça au client. En fait, c'est assez simple à expliquer, une fois que les modèles sont faits, et ça, je pense que ça peut avoir des gros impacts, en fait.

  • Speaker #1

    Je ne connaissais pas cette association, on va mettre le lien de l'association dans la description de l'épisode. Il y a une autre partie que j'ai à avoir avec toi. Tu nous as parlé de CycleUp. J'ai vu que tu avais un lab. aussi, avec pas mal de projets. Parle-nous un petit peu de ce lab. J'ai compris dans notre discussion, en préparant l'épisode, tu m'as parlé de Nexio, qui était un des projets, un de vos outils, que maintenant vous avez commercialisé à l'extérieur de votre groupe. C'est quoi les autres projets qu'il y a dans le lab, un petit peu ? Et qu'est-ce que tu mets dedans ? Parce que j'imagine que des participations dans des startups ou dans des autres boîtes, il y en a quelques-unes. je suis pas allé je suis pas allé je suis pas allé vers le tour mais j'imagine qu'il y en a d'autres c'est quoi un peu vos axes de réflexion là-dessus et où est-ce que vous allez parce qu'il y a la partie numérique j'entends et tu l'as dit très bien et je pense qu'elle est bien elle est beaucoup plus forte que ce qu'on a parlé jusqu'à présent puisque dans la partie achat de boîte c'est ton troisième levier d'intégration peut-être parlons un peu de ça et du lab de manière générale et après j'aimerais bien qu'on parle de l'avenir d'Acorus. Mais parlons d'abord du Lab.

  • Speaker #0

    Le Lab, c'est un peu comme Il avait deux premiers objectifs. Le premier, être une vigie des startups du monde du bâtiment. Donc on en rencontrait plein, on en rencontre tout le temps plein. Parfois, ça fait juste des gens avec qui on échange, et puis voilà, on se croise de temps en temps. Parfois, ça fait des projets, des projets tests, ou parfois le temps passe, et puis, toc, on se retrouve sur un truc, parce qu'eux aussi sont rentrés sur les barrières sociaux, nous aussi, on connecte Nexio à eux. En tout cas, ce rôle de vigie, d'être présent dans l'écosystème, est un des rôles du Lab. Le premier, ça a été de dire, on développe toujours et on a développé des outils numériques, il faut continuer leur développement. Ce développement, depuis le début, depuis le premier jour, il se fait en mode agile, par sprint régulier d'un mois et demi en gros. Il y en a toujours aujourd'hui sur des logiciels qui sont développés depuis 3-4 ans. Tous les mois, on sort des améliorations. des nouvelles features, etc. en interne et en externe. Et ça, c'est le rôle du Lab qui s'est étoffé pour avoir des product owners, etc. Et à partir de ce premier outil qui est un peu emblématique, parce qu'en effet, on l'a filialisé, on en a fait une startup, on n'a plus que 20% dedans, et il est commercialisé.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    C'est notre outil clé, phare, autour duquel tourne toute notre organisation, mais c'est un outil commercial, alors qu'on l'a développé, et on continue de le développer. On a développé l'outil d'achat dont j'ai parlé, qu'on n'a pas encore commercialisé. Donc c'est aussi le Lab qui a fait ça, pour y mettre un peu la même culture de développement et de la façon de le faire. On est en train de développer un CRM qui sera un peu à notre image, on va dire, pas un CRM qui sert à contrôler les résultats commerciaux. Déjà on a très peu de commerciaux, donc pas besoin de contrôler les résultats commerciaux. Plutôt un CRM pour regarder l'ensemble des bâtiments d'une zone et dire où est-ce qu'il y a Acorus sur ces bâtiments, où est-ce qu'il n'y a pas Acorus, s'il y a déjà Acorus, comment je fais pour... à venir mettre d'autres services. C'est un peu l'idée de ce qu'on est en train de développer. Le lab, c'est ça. Et puis après, c'est les connexions entre tout ça. Et on se rend compte que c'est une très grosse part maintenant de son travail. Connecter les outils qu'on a développés entre eux, bien sûr, mais les connecter aussi aux outils du commerce, aux outils de gestion, aux outils de reporting. On utilise tout quant au co et qui ont déjà beaucoup communiqué sur la façon dont on l'utilisait. parce que... On a un tout quant au co qui vient chercher énormément d'informations dans nos outils et dans nos comptas. Et il redescend tout ça automatiquement au quotidien, au jour le jour, à tous nos chefs d'entreprise. Donc chaque chef d'entreprise a un reporting qui est probablement beaucoup plus précis que ce que beaucoup de chefs d'entreprise, des vrais,

  • Speaker #1

    ont.

  • Speaker #0

    Ça c'est parce qu'on a le lab qui passe son temps à regarder comment on... On connecte tout ça. Dans le lab, on a aussi nos data analystes qui travaillent là-dessus. Ensuite, il y a la veille sur, plus spécifiquement, au-delà d'être juste une vigie, chacun de nos métiers, c'est quoi son avenir dans un monde avec moins de carbone, et donc par quoi il va passer. Je parlais de la ventile. Demain, la ventile, c'est... c'est sans doute pas que mettre un moteur c'est aussi probablement relier le moteur à la qualité de l'air le faire tourner que quand la qualité de l'air est mauvaise soit il y a trop d'humidité soit il y a trop de polluants ne pas le faire tourner quand elle est bonne du coup j'économise de l'énergie le climat

  • Speaker #1

    c'est important non ?

  • Speaker #0

    Après, là, c'est l'autre partie lab. C'est quoi les innovations qui feront que demain, on installera des choses décarbonées ou décarbonantes, donc des pompes à chaleur collectives, par exemple ? Ça, c'est plus le bureau d'études que le lab, puisque c'est nos conceptions. Mais on a installé en Ile-de-France des très grosses pompes à chaleur collectives, principalement sur des bailleurs sociaux. Et ça devient un peu un... un savoir-faire, mais il y en a d'autres qu'on aimerait pousser.

  • Speaker #1

    Je viens un peu par hasard à cette question, mais juste, ta répartition Bayer Sociaux, CoPro et tout, tu peux partager un peu là-dessus ? Oui,

  • Speaker #0

    45% c'est encore de Bayer Sociaux, y compris la province.

  • Speaker #1

    Ah oui, donc cette étiquette de Bayer Sociaux, elle n'a plus trop lieu d'être, puisque c'est moins de 50% de votre chiffre d'affaires.

  • Speaker #0

    Et ensuite, on va dire 30% c'est la CoPro, 25%... Ouais, ça doit être ça maintenant, je suis bon. C'est le tertiaire, principalement du tertiaire d'hébergement, hôtellerie, santé et bureau. Ouais,

  • Speaker #1

    plutôt genre EHPAD, des choses comme ça aussi ? Ouais, aussi, oui.

  • Speaker #0

    Hôtellerie, santé, bureau, puis des choses un peu emblématiques, on vient de gagner la rénovation du Lido, des choses un peu différentes aussi, mais avec toujours cette logique de rénovation, de service, de rénovation en site occupé. Oui. C'est ça qu'il faut la marque de plein de réplicités. Si on est sur une tour à la défense entièrement vide, même si c'est de la rénovation, c'est probablement pas pour nous. Ça ressemble finalement à du neuf et il faut qu'il y ait plein de gens qui aillent le faire. Mais nous, on a l'occupant. On a le besoin de l'occupant au cœur, en tête. Et ça, c'est ce qui fait la force de nos métiers.

  • Speaker #1

    Alors maintenant, si tu regardes un peu le lab, est-ce qu'il y a des innovations aujourd'hui dans le lab que tu peux partager ou des choses où vous vous dites, tiens, autre que la partie un peu connexion d'outils, ou même entre le bureau d'études, est-ce qu'il y a des choses aujourd'hui sur lesquelles vous avez des certitudes sur le changement d'un de vos métiers ou des choses sur lesquelles tu pourrais partager ?

  • Speaker #0

    On a des choses en matière d'intelligence artificielle, par exemple, liées à la saisie des bons de commande, qui ne sont pas propres au bâtiment pour le coup, mais où, à force de s'acharner sur ce thème-là, parce qu'on saisit beaucoup, on fait 10 000 factures par mois, donc c'est beaucoup de commandes saisies chaque mois, et on a besoin que ce process soit très très fluide, on pense qu'on commence à avoir trouvé quelque chose qui a un très très bon taux de succès, et ça fait 10 ans qu'on cherche. Et ça, c'est le lab, vraiment. C'est le lab, c'est beaucoup d'acharnement, ... du test and learn, une intelligence artificielle qui, au début, ne donne pas beaucoup de résultats, et puis on l'alimente avec plus de bons de commandes, plus de bons de commandes, plus de bons de commandes, et puis finalement, ça commence à marcher. Donc ça, c'est un des axes. On travaille assez bien, et c'est indirectement lié au Lab, avec une startup pilotage de chaufferie qui vient optimiser le pilotage des chaufferies en tenant compte de l'inertie thermique du bâtiment. et de la prévision météo à court terme. Et on est capable de faire 20% d'économie rien qu'en pilotant mieux le moment où je démarre et le moment où j'arrête la chaufferie. C'est beaucoup. Et c'est uniquement lié à l'inertie thermique d'un bâtiment. C'est le thermostat. Aujourd'hui, on avait enfin dit que c'est obligatoire d'avoir un thermostat dans les appartements. Le thermostat, c'est un truc qui dit que s'il fait froid, je chauffe, et s'il fait chaud, je ne chauffe plus. Mais si j'ai l'inertie thermique et la prévision météo, je sais qu'il fera beau, je sais que mon immeuble va rester chaud pendant encore trois heures, je peux couper beaucoup plus tôt et allumer plus tard. C'est le principe. C'est aussi bête que ça. On peut faire la même chose sur la ventilation, commencer plus tôt et en fonction de la qualité de l'air. Il y a pas mal de choses autour de ces thèmes de pilotage. qu'on aime beaucoup.

  • Speaker #1

    Et là, on n'est encore qu'au début ? Toi, ton point de vue est un peu extérieur là-dessus, on n'est encore qu'au début de tout ça en France ? Ou est-ce que tu vois d'autres pays où ils sont hyper en avance ?

  • Speaker #0

    Je sais... On n'est qu'au début, c'est quasi une certitude, et je ne sais pas très bien dire sur les autres pays, au fond, mais il y a encore énormément de choses qu'on peut faire, bien sûr.

  • Speaker #1

    On se retrouve dans 5 ans, à cette même table. L'éco-renovation est en pleine marche. Qu'est-ce qu'est devenu le groupe Acorus ? Et sur quoi il est positionné ? Et je suis sûr qu'il a 18 000 personnes. Non, je plaisante, mais...

  • Speaker #0

    Je n'ai jamais fait de pari sur le nombre, donc je ne pourrais pas te les donner. En revanche, sur quoi on pense qu'on se positionnera, et qui sont des choses déjà enclenchées, en fait, donc on n'invente rien, on pense qu'on sera beaucoup plus gros en amont, en conception, en conseil, parce que... Mine de rien, ça devient compliqué de gérer un bâtiment.

  • Speaker #1

    Pourquoi tu dis ?

  • Speaker #0

    Parce que si tu es dans le tertiaire, tu es obligé de prévoir une baisse de 40% d'ici 2030. C'est pas... facile à imaginer. Ce n'est pas juste de faire un appel d'offres avec des gens pour dire c'est plus très beau à l'extérieur, venez me changer les fenêtres. Non, ça, ça ne suffit pas. Ce n'est pas juste éteigner la lumière en sortant, ça ne suffit pas. Mais c'est un peu tout ça et il faut savoir mélanger tout ça. Donc ça devient assez complexe. Si tu es en copro, c'est pareil. C'est un enfer aujourd'hui. Un copropriétaire doit savoir par quoi je commence. Est-ce que je fais tout de suite un très gros projet ? Est-ce que je change d'abord ma chaufferie parce qu'elle est vraiment très vieille ? est-ce que Je fais juste un ravalement, est-ce que je fais de l'ITE ? Non mais je ne peux pas faire de l'ITE parce que... On ne fait pas, comment je finance ?

  • Speaker #1

    Les gars financent...

  • Speaker #0

    J'ai une vraie complexité du scénario de travaux et on pense que... Enfin il y a plein d'autres gens qui pensent ça mais que ça va être un secteur très intéressant. Et où le fait de maîtriser les travaux eux-mêmes nous aidera à donner des conseils plus pertinents. Moi, je trouve que l'obsession qu'on a de créer des conseillers d'éco-rénovation, de prime-rénov' est très bonne. Il faut en effet conseiller, c'est en effet compliqué. Mais des conseillers...

  • Speaker #1

    Vas-y, exprime-toi.

  • Speaker #0

    Je m'en remets un peu vite.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Je ne suis pas sûr que ça solutionne notre problème de... 40 000 à la rénovation globale aujourd'hui, alors qu'il en faudrait 100 000 ou 700. Et on le voit aujourd'hui. On reçoit « Est-ce que vous pouvez participer à cet appel d'offres ? » . Voilà ce que nous a dit le conseiller. Ce qu'a dit le conseiller, il faut recommencer. Mais c'est logique. C'est logique par rapport à ce que sont les conseillers aujourd'hui. Ce monde va évoluer. Il y a de la place pour conseiller. Ça, c'est un des axes. Le deuxième, sur les travaux eux-mêmes... Je pense qu'on sera de plus en plus bas carbone sur les travaux eux-mêmes, sur ce qu'on fera. On sera beaucoup plus dans la connexion réseau de chaleur, on sera probablement plus dans tout ce qui est installation bas carbone, de chauffage, d'électricité, etc. La géothermie, les pompes à chaleur, enfin que sais-je, collectives, parce qu'on ne fait pas de particuliers comme tu l'as bien compris. Et puis, troisième axe, on sera beaucoup plus qu'aujourd'hui, après travaux, dans l'exploitation, la maintenance, le pilotage du bâtiment. Et ce qui me fait croire ça, qu'on grossira sur ces secteurs-là, c'est qu'il y a une vraie cohérence à maîtriser l'ensemble. Je conseille des choses dans un certain ordre, parce que je sais comment ils seront exploités, s'ils ont été faits dans cet ordre, les travaux. Ensuite, je suis capable de faire ces travaux. Ensuite, comme on disait tout à l'heure, ça ne veut pas dire au même endroit et sur le même bâtiment, mais je suis aussi capable de faire les travaux. Comme je suis capable de faire les travaux et capable de conseiller, je suis capable de piloter, d'optimiser le pilotage d'une chaufferie ou le pilotage d'une ventilation. Et cet ensemble répond aux attentes du marché, en fait. Donc, il n'y a pas de raison qu'on n'aille pas là où le marché nous appelle. Et avoir le plus d'impact en décarbonation, c'est probablement être capable de faire ça.

  • Speaker #1

    C'est vraiment de partir de cette conception, on rejoint un peu certaines... Certaines philosophies en termes d'économie, en termes un peu d'écologie, avec une éco-conception, avec derrière la réalisation avec les bonnes pratiques et puis un pilotage en run un peu plus fin. qui nous permet d'être moins énergivores. Je fais un peu le tour, mais c'est un peu ça le principe. Et toute cette partie réemploi, toute cette partie-là, tu l'as... Elle est dans le milieu, quand on dit plus bas carbone,

  • Speaker #0

    c'est les matériaux aussi, les matériaux sont en réemploi, on enlève le 40%. Pour moi, la seule chose qui est vraiment à moyen terme, à court terme, capable de faire baisser d'un coup les 40% d'émissions liées aux matériaux, en rénovation, parce que si on y ajoute le béton, c'est beaucoup plus. C'est l'air-emploi. Le reste, ça prendra plus de temps, bien sûr. Il y aura sûrement d'autres matériaux, etc. Mais ça prendra plus de temps. L'air-emploi, c'est possible. Donc, oui, il est vraiment au cœur, dans cette partie centrale.

  • Speaker #1

    Ok. Donc là, grosso modo, si vous êtes une start-up qui est dans l'air-emploi, appelez vite Philippe Banquet.

  • Speaker #0

    On a déjà ça éculé, on ne va pas prendre toutes les start-ups d'air-emploi, mais par contre, pour échanger, pour construire ensemble, oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Super. Eh bien, écoute, je vois le temps qui passe. Je sais que moi, j'ai encore beaucoup de questions pour toi, mais on va s'arrêter là. Moi, je voulais te poser deux dernières questions pour finir un peu notre interview. Je te les pose ensemble. Après, tu vois comment tu réponds. J'ai commencé avec trois hashtags. J'aimerais bien avoir tes trois hashtags à la fin de cette interview. Qu'est-ce que tu penses de cette interview en trois hashtags de cet épisode qu'on est en train de faire ? Et la deuxième question, c'est est-ce qu'il y a une personne du monde du BTP ou du monde du bâtiment qui t'a inspiré ? Sur lequel, tu vois, qu'il y a un moment ou un autre, tu t'es inspiré de ce qu'il a fait ou tu t'es inspiré de ce qu'ils ont fait ? Parce que ça peut être une entité aussi. Tu vois, voilà, c'est un peu les deux questions que je te pose à la fin.

  • Speaker #0

    Alors les trois hashtags, sans les préparer, c'est plus compliqué que toi, tu les avais préparés, mais super échange, d'abord parce qu'il est très bienveillant, donc ce serait hashtag bienveillance, que j'aime bien. Ensuite, j'aime beaucoup cette envie de comprendre, alors quel est le hashtag devant, mais on ressent vraiment ça dans cet échange, de comprendre toi et de faire comprendre aux auditeurs, et de prendre le temps pour qu'on comprenne, donc hashtag ça devient simple. C'est ça un peu. Et puis, je n'ai pas le troisième. Il y a probablement une personne que j'ai trouvée assez inspirante, c'est Renaud Sornin. Renaud Sornin, c'était le patron de l'attestation légale. Il a été aussi patron de la French Tech à Lyon.

  • Speaker #1

    J'ai fait la même école d'ingé que Renaud. Je suis la félicite à Lyon, si je ne me trompe pas.

  • Speaker #0

    Exactement. Il a créé maintenant un fonds, un start-up studio dédié au numérique et au bâtiment. L'innovation dans le bâtiment, au numérique dans le bâtiment, au SaaS, qui s'appelle Canopée. C'est avec lui qu'on a eu l'idée de filialiser Nexio. Donc il était un peu l'agitateur dans cette idée-là. Je pense qu'il fait partie des gens qui transforment le monde du bâtiment, via le numérique notamment.

  • Speaker #1

    Super. Je te remercie beaucoup, Philippe. C'est pas évident de discuter pendant plus d'une heure comme ça. Moi, je retiens beaucoup de choses de notre entretien. Ce qui est intéressant, moi, je pense que c'est ta trajectoire qui est tellement claire. mais tellement clair tu sais à peu près ce que tu dois faire sur les 10 prochaines années ça a l'air d'être limpide en tout cas dans ta tête moi en tout cas c'est comme ça que je l'ai ressenti j'imagine que tes équipes ressentent pareil mais en tout cas moi c'est comme ça que je l'ai ressenti et ça fait plaisir en tout cas de voir des grands entrepreneurs alors des grands repreneurs entrepreneurs on n'est pas homoprès mais en tout cas ça fait extrêmement plaisir à voir et merci beaucoup pour cette simplicité en tout cas que tu nous dégages Merci à toi

  • Speaker #0

    Merci de cet échange passionnant.

  • Speaker #1

    Merci à tous de nous avoir écoutés jusqu'au bout dans cet épisode des bâtisseurs. Et je vous dis à très vite pour un nouvel épisode des bâtisseurs Le Podcast. Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. S'il vous a plu, n'oubliez pas de le noter et de le commenter sur Apple Podcast ou Spotify et d'en parler autour de vous. C'est ce qui m'aide à le faire connaître et à motiver de nouveaux invités à partager leur vision. Et pour continuer cette conversation, retrouvez-moi sur LinkedIn.

Description

Dans ce nouvel épisode, nous invitons Philippe Benquet, le président du Groupe Acorus.  

 

Après une formation d’ingénieur et un parcours dans un groupe de service, son envie d’entreprendre émerge. Il reprend alors une entreprise de plomberie, milieu jusqu’à maintenant inconnu pour lui.  

 

Son but: Créer !

 

-> Un service de rénovation  

-> Des emplois 

-> Un service qualitatif avec plusieurs corps d’état  

-> Plus de communication et de prise en compte des exigences clients  

 

Leur valeur: “ Le sourire partagé” :  

Le sourire du collaborateur  

Le sourire du client  

Le sourire de l’entreprise  

Le sourire de la planète 


La mission d'Acorus? Améliorer la vie des gens à travers l'éco-rénovation en optimisant leurs performances énergétiques avec l'éco-conduite et les véhicules électriques, l'isolation et des équipements qui consomment moins, des collaborations vertueuses avec Lowit et Cycle up.

  

Mais comment Acorus a grandi de 80 personnes en 2010 à 1800 en 2023 tout en gardant ces valeurs ?  

 

Philippe Benquet a misé sur du recrutement massif dans plusieurs corps d’états avec une phase organique jusqu'en 2020.  

 

Sa recette pour une acquisition réussie :  

-> Augmenter l’impact sur les clients, la géographie et la technique  

-> Les valeurs, raison d’être et formalisation de la marque  

-> Nounou, autrement dit l’équipe dédié à l’intégration  

-> L’outil numérique développé en interne pour structurer l’organisation en étant collaborative  

 

Son inspiration ?  

Le lean appliqué à la construction de Patrick Dupin et Glenn Ballard, ouvrage mettant en avant le fait de libérer de l’énergie jusqu’alors dites inutile. 


De quoi, redécouvrir leur métier, donner les moyens et la confiance aux collaborateurs. 

 

 

Envie d’en savoir plus, clique sur play !  

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    J'ai assez vite trois parties prises. Le premier, on va faire du service. Ça va consister à dire, on ne sera pas des bâtisseurs, on fera de la rénovation. Le deuxième, c'est qu'on le fera avec du monde, avec des gens. On va faire le pari de la création d'emplois. On va faire le pari que pour offrir un service qualitatif dans la durée, il faut avoir ses équipes. Et le troisième parti pris, c'est au fur et à mesure, on essaiera d'ajouter les autres. corps d'État, on dit, dans le métier nécessaire à l'entretien, à la rénovation de n'importe quel immeuble.

  • Speaker #1

    L'industrie de la construction est en plein bouleversement. Nouvelles normes, utilisation des matériaux, consommation énergétique sont nos enjeux. Je m'appelle Richard Mita, je suis serial entrepreneur et CEO de Synax. Chez Synax, nous digitalisons l'industrie des matériaux de construction. Ma passion ? Le digital appliqué à des secteurs qui ne l'attendaient pas. Dans Les bâtisseurs, j'interview des visionnaires de l'industrie pour vous inspirer dans votre propre transformation environnementale, digitale et managérienne. Bienvenue dans Les bâtisseurs, le podcast de ceux qui bâtissent aujourd'hui pour demain. Bienvenue dans ce nouvel épisode des bâtisseurs. Aujourd'hui je suis avec Philippe Banquet, le président du groupe Acorus. Bonjour Philippe.

  • Speaker #0

    Bonjour Richard.

  • Speaker #1

    Écoute, on est dans une après-midi assez chaude dans Paris. On est début juin. en mi-juin 2023. Je suis ravi de t'avoir avec nous. Je t'avoue que je suis un peu stress quand même. Au vu de ce que tu as construit comme ça, je suis un peu stressé par cette interview, mais après les quelques minutes d'échange que nous avons eues, je sens que ça va très bien se passer.

  • Speaker #0

    J'en doute pas.

  • Speaker #1

    Écoute, ce que je te propose, c'est de te dire un peu les raisons pour lesquelles j'ai voulu t'inviter sur les bâtisseurs. Donc j'ai mes trois hashtags que je fais assez régulièrement. Le premier est hashtag éco-rénovation égale 10 fois moins de CO2. C'est un grand hashtag, mais c'est un sujet dont j'ai vraiment envie de parler avec toi. Je sais que c'est l'une de tes marottes, donc là-dessus, on va en parler. Le deuxième hashtag, c'est service, puisque tu définis beaucoup Acorus comme une entreprise de service. Et le troisième hashtag, c'est 1800. C'est le chiffre que j'ai trouvé sur ton site web, c'est 1800 collaborateurs au sein du groupe Acorus. Peut-être que maintenant c'est plus, mais en tout cas, voilà les trois hashtags qui sont là. J'en ai plein d'autres, de data, de choses que j'ai vues sur toi, mais ce que je te propose en un premier temps, c'est de te présenter.

  • Speaker #0

    Avec plaisir. Moi j'ai 53 ans, je suis marié, j'ai deux enfants, j'ai une formation d'ingénieur, puis un parcours... dans des grands groupes, des groupes de service. Et c'est là qu'on trouve pour la première fois ce fameux mot service. Et puis en 2010, je quitte ce grand groupe, le deuxième, avec l'idée de poursuivre dans une aventure plus entrepreneuriale, plus personnelle, et donc de reprendre une entreprise. Évidemment une entreprise de service, puisque à ce moment-là, je connais un peu que ça. Et puis je me retrouve à reprendre une entreprise de plomberie. Et l'idée, en écoutant le vendeur, c'est finalement ce qu'il me raconte, c'est du service. Il ne met pas forcément ce mot dessus, mais il me raconte quelque chose qui ressemble à du service. Donc, il y a sûrement un truc à faire. On va aller voir. Mais ça, c'est le début.

  • Speaker #1

    Et pourquoi la plomberie ? Ça aurait pu être un autre chose.

  • Speaker #0

    Ça aurait pu être n'importe quoi. Dans cette phase où tu cherches à reprendre une boîte, tu te déplaces beaucoup, notamment dans ces quartiers parisiens, soit pour voir des fonds, soit pour voir des boîtes de M&A. Et si tu pars un peu tôt le matin, si tu prends le périph', si tu traverses, tu vois des camionnettes de plomberie tout le temps, tout le temps, tout le temps. En fait, c'est la boîte de service par excellence. Donc, ce n'était pas absurde au fond. À force, je me disais même, à force de voir des plombiers, pourquoi je ne ferais pas plombier ? Et c'est un peu un hasard d'être tombé sur la reprise d'une entreprise de plombier. Alors, pas une petite. Il faisait déjà partie des... Je crois qu'à l'époque, c'était le dixième plombier. Il y a beaucoup de plombiers en France. Je crois qu'il y en a autant que de communes. Il devait être dans les dixièmes plombiers. C'était 80 personnes. C'est déjà... 21 millions de chiffre d'affaires, enfin voilà, c'est un gros plombier, mais un plombier.

  • Speaker #1

    Et tu reprends pas ça seul à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    Je reprends ça en me faisant accompagner d'un fonds. Dès le début, l'idée c'est que je vais être majoritaire et le fonds va m'aider à reprendre. Je trouve que dans le montage, dans la discussion avec le vendeur, il m'aide aussi à reprendre.

  • Speaker #1

    Ok, donc il te fait un crédit vendeur ? L'équivalent, on va parler dans les détails.

  • Speaker #0

    mais un équivalent. C'était assez sympa, parce que c'était un montage qui ne mettait pas la boîte en danger, finalement la seule personne potentiellement impérative en danger, c'était moi, si ça se passait mal, le fonds convertissait, le vendeur convertissait, mais l'entreprise, elle, elle n'était pas ni sur-endettée, ni...

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc un montage agréable pour...

  • Speaker #1

    Pour tout le monde.

  • Speaker #0

    Pour tout le monde, pour l'entreprise, et puis pour dérouler, quoi.

  • Speaker #1

    Ok. Le fonds, il est encore là, aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Le fonds est encore là, aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Tu peux le nommer ? C'est Nextage. C'est Nextage, d'accord. Ok, ok. Bon, il doit être content.

  • Speaker #0

    Bon, on a fait... Ouais, plusieurs... Voilà, on a fait plusieurs tours, et on...

  • Speaker #1

    Ok, top.

  • Speaker #0

    On le voit les prochains.

  • Speaker #1

    Ok. Et là, on est en 2010 24 millions de CR, c'est ça ? 80 personnes. Et là, comment tu fais ? Parce que tu rentres dans un milieu, alors tu viens d'un milieu de service, donc tu viens de la boîte qui s'appelle Élise, tu arrives dans un milieu que tu connais peut-être pas trop, hormis peut-être les échanges que tu as eus avec des plombiers, toi, dans le passé. Qu'est-ce que tu fais ? Comment tu vois les choses ? Comment tu vois ce milieu à ce moment-là ? Et comment tu avances ? La boîte, c'était basée à Paris, c'est ça, si je ne me trompe pas ? Oui, en banlieue parisienne, d'accord.

  • Speaker #0

    J'ai assez vite trois parties prises. Le premier... On va faire du service, c'est ça que je connais. Comment on traduit ça dans le monde du bâtiment ? Ça va être amusé, ça va consister à dire on ne sera pas des bâtisseurs, on fera de la rénovation. La rénovation, ça se rapproche du service. On apporte un service à des gens qui vivent dans un immeuble. La construction neuve, on est bâtisseur, on vient fabriquer quelque chose, c'est assez différent. On est moins dans le service ou pas dans le service. Ça, c'était le premier parti pris, on fera que ça. Le deuxième, c'est qu'on le fera avec du monde, avec des gens, et pas comme ça se fait assez classiquement dans le bâtiment, en privilégiant la sous-traitance. Donc le deuxième parti pris, c'est ça, c'est on va faire le pari de la création d'emplois, on va faire le pari que pour offrir un service qualitatif dans la durée, identifiable, presque une logique de marque un peu à force, il faut avoir ses équipes et on ne peut pas se reposer que sur des sous-traitants. C'est ce qui nous a amené assez vite à beaucoup recruter. et le troisième parti pris c'est On n'a pas de raison d'être plombier, plus qu'autre chose, donc au fur et à mesure, tranquillement, mais à chaque fois qu'on en aura la possibilité, l'opportunité, l'envie, on essayera d'ajouter les autres corps d'État, on dit, dans le métier nécessaire à l'entretien, à la rénovation de n'importe quel immeuble. L'idée, c'est à force d'être capable de dire à un client, donc à un gestionnaire d'immeuble, ce que vous pouvez faire sur votre immeuble, on peut le faire.

  • Speaker #1

    Mais ça, typiquement, c'est aujourd'hui avec ton recul. Déjà à l'époque, tu avais ces parties pris là ?

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce qui t'avait fait dire tiens, on va aller voir d'autres corps d'État ? Parce que c'est peut-être, toi stratégiquement, ça a complètement son sens, mais sur un milieu qui est quand même assez loin, encore une fois, moi c'est ce que je pense, mais assez loin de toi, vraiment, qu'est-ce que tu as fait ou comment tu es arrivé à ces parties pris là ?

  • Speaker #0

    Ils sont tous issus de mon histoire d'avant en fait. Le service, ça vient d'avant, les hommes, Jusqu'à preuve du contraire, ni chez Veolia où j'étais dans la gestion de déchets, ni chez Élisse où il y avait des sous-traitants derrière les camions poubelle ou au volant des petites camionnettes Élisse. Donc cette logique de « on va faire avec nos hommes et notre culture » , elle vient d'avant. Et puis l'idée du multi-service, elle est très Élisse aussi au fond, mais elle est aussi très inscrite dans les clients qu'on a au départ. C'est-à-dire que c'est un parti pris de départ, mais qui est renforcé par notre clientèle. Notre clientèle de départ, quasiment exclusivement, ce sont des bailleurs sociaux. Les bailleurs sociaux, on y répond au moyen d'appels d'offres. Les appels d'offres sont multiples. On peut répondre à un appel d'offres de plomberie, et la semaine d'après, il y a un appel d'offres de menuiserie. Parfois, il y a les deux en même temps. Il y a des lots de plomberie, des lots de menuiserie, des lots de... Le marché est fait de gens plutôt spécialisés, mais ça vient assez naturellement de se dire que si on nous apprécie en plomberie, on pourrait essayer de répondre en menuiserie ou en maçonnerie, et de voir comment on apporte le même service, mais sur une technique différente. N'ayant pas la technique comme ressort personnel, c'est assez naturel au fond. Les techniciens, je vais les chercher. L'approche de service, on va la reproduire sur tous nos corps d'État finalement.

  • Speaker #1

    Donc là, si je comprends bien, tu te dis, dès le début, je vais orienter ou prendre trois axes sur lesquels je ne vais pas avoir de concession ou je vais vraiment appuyer. Ce côté service, ce côté personne et ce côté multicorps d'État. Et ce qui vient sur la partie corps d'état, c'est plutôt de se dire, tu as un peu une opportunité business, tu te dis, je suis quand même sur des appels d'offres de bailleurs sociaux, je vois d'autres appels d'offres passer, ce serait bien d'y répondre. Je caricature un tout petit peu, mais je me dis même pour... Non, c'est un peu ça,

  • Speaker #0

    avec le côté même pas peur, de toute façon je connais pas la plomberie, donc je vois pas pourquoi je pourrais pas aller faire de la menuiserie. Ok, bah oui. Le plombier de métier va peut-être hésiter un peu plus à faire.

  • Speaker #1

    Complètement. Complètement. Donc ce regard un peu neuf, ou j'ai envie de dire associant, ou peut-être un petit peu... Et puis,

  • Speaker #0

    qui s'est renforcé au fur et à mesure que l'approche service a été identifiée par les clients, plus les clients nous ont... On dit cette approche est différente, il y a plus de com, il y a plus de prise en compte de nos exigences, il y a plus de prise en compte des exigences de nos clients à nous, les occupants des bâtiments, et vous êtes un peu les seuls à le faire comme ça. Finalement, c'est ça qu'on vendait plus que la technique elle-même. Et la technique, elle reposait sur du recrutement de gens qui savaient faire, et du recrutement on en a fait beaucoup et finalement on rejoint le deuxième parti pris. N'étant pas sur de la sous-traitance, on pouvait vraiment dire, en fait on est aussi menuisier. Parce qu'on a commencé à recruter des manuisiers, et on est aussi électricien, parce que finalement, on a plus d'électriciens assez vite. Au bout de trois ans, on avait plus d'électriciens que les grandes entreprises d'électricité qui faisaient des travaux chez les bailleurs sociaux.

  • Speaker #1

    Et donc, tu as fait ça d'abord en organique, c'est-à-dire c'est toi-même, enfin c'est toi-même, au sein de Acorus, donc il se prénommait autre chose et que vous avez renommé au bout de trois ans, si je ne me trompe pas. Et là, au bout de trois, quatre ans, donc 2010 à 2015, vous développez de cette manière-là, c'est-à-dire que vous recrutez... Des électriciens, vous recrutez des menuisiers, vous montez des sortes de mini-entreprises, c'est ça ? A l'époque, c'était comment ?

  • Speaker #0

    Ça ressemblait. On avait bien l'idée qu'il fallait que ce soit des petites équipes. Cette logique de petites équipes, c'est quelque chose qui fonctionne bien, qui est assez proche de ce qui marche aussi dans le monde du bâtiment, la petite entreprise. Ce qu'on a fait évoluer au fil du temps, c'est tout ce qui va autour, comment le patron de la mini-entreprise, c'est un chef d'entreprise maintenant chez nous, c'est quelqu'un qu'on vient accompagner, qu'on essaye de... à qui on essaie de donner la même responsabilité quasiment que s'il était chef d'entreprise. Certains maintenant sont des acquisitions et sont aussi des chefs d'entreprise et des mini-entreprises. Mais à l'époque, oui, c'est par petites équipes, cette logique-là, qu'on fait la croissance, et purement en organique. Le levier numéro un, c'est le recrutement. Je crois que c'est la troisième semaine de la reprise où je dis d'abord aux équipes, on va arrêter de demander de trouver du monde le vendredi pour le lundi, ça on ne saura jamais faire. Donc maintenant, on va recruter toutes les semaines, on va voir des gens toutes les semaines, on va faire des séances de recrutement régulières. Qu'on ait besoin ou pas, on va le faire. De toute façon, on a des visibilités longues sur nos marchés, donc on peut recruter. On n'en aura jamais un de trop. Donc si vous trouvez des bons, on recrute. Et puis, je me suis rapproché aussi très très vite d'un recruteur en externe, à qui j'ai dit, je pense qu'il nous faudra plus d'encadrement, mais je ne veux pas aller... prendre les conducteurs de travaux que Bouygues et Vinci n'ont pas pris. Donc, il faut sortir un peu du cadre. C'est ce qui explique sans doute aujourd'hui qu'on a, parmi nos chefs d'entreprise, plus de 30% de femmes. Parce que, dès le début, on a recruté beaucoup d'encadrants féminins. Donc, ces deux axes de recrutement, aussi bien en technicien qu'en encadrant, ils ont été la clé de la croissance.

  • Speaker #1

    Donc, dès le début, tu te dis, on va recruter.

  • Speaker #0

    Dès le début, on se dit, on va recruter, exactement. Et ça va assez vite.

  • Speaker #1

    excuse-moi Tu prends quelqu'un en externe ? Ouais, on prend quelqu'un en externe. Un recruteur chez Boutard.

  • Speaker #0

    On prend quelqu'un en externe pour l'encadrement. Et en interne, on continue un peu comme font beaucoup, à passer par l'intérim, l'intérim de pré-recrutement, etc. Pendant 2-3 ans. Au bout de 3 ans, ce recruteur externe, je lui dis, ça suffit. Toi, tu changes de cabinet, on te suit. Finalement, pourquoi tu ne viendrais pas monter ton cabinet chez nous ? Et donc, on crée en interne une sorte de... cabinet de recrutement, il se met du coup à recruter aussi des techniciens, toujours des encadrants, plus des techniciens. Aujourd'hui, on a 7 recruteurs, plus lui, qui est en gros le DRH de la boîte.

  • Speaker #1

    Juste pour revenir un peu sur l'histoire, après on parlera de comment tu organises ton groupe. En 2015, c'est Pintisol que vous rachetez. En 2016, c'est Acorus Ingénierie qui voit le jour. C'est une création, donc c'est un peu votre bureau d'études, c'est ça ? Et ensuite... À partir de 2020, j'ai l'impression que ça s'accélère. Je ne sais pas, j'ai l'impression, je vois que ça s'accélère. Je vois Technibat. Et ensuite, il y a ESCI, il y a Acophore, il y a Marteau. Alors, je ne sais pas à quel moment tout ça s'est mis. Et derrière, 2022, là, tu fais quatre acquisitions. Metz, Cloazol, Monselec et les menuiseries Rennes. Explique-nous un petit peu, tu vois, quelque part, tu as une phase où tu as été en organique, en croissance, à travers les trois parties prix que tu as pris. donc ça veut dire 1 Donc, si j'étends ma surface d'action à travers mes clients existants, je vais peut-être chercher de nouveaux types de clients. On a vu, tu m'as parlé de bailleurs sociaux, mais quand on discute avec tes équipes ou quand on voit le groupe Acorus, il n'y a pas que ça. Il y a aussi les aéroports, il y a aussi la rénovation de buildings, de lieux un peu iconiques. Et là, en 2020, tu te dis, tiens, là, on accélère. Donc, suite au Covid, tu dis, non, ce n'est pas possible, il faut que j'accélère. Qu'est-ce qui se passe ?

  • Speaker #0

    Il y a vraiment de... La phase organique, c'est la plus importante. Elle va en effet jusqu'à 2020. L'acquisition de Pintissol, elle est hyper opportuniste. Je connaissais le patron. À un moment donné, il dit je vais vendre.

  • Speaker #1

    Ceci dit, j'achète. Je vendrai qu'à toi, il me dit.

  • Speaker #0

    et elle est opportuniste et d'ailleurs on ne l'intègre pas vraiment elle reste un peu à côté, elle fonctionne très bien c'est une de nos meilleures acquisitions jusque là d'ailleurs mais on reste sur notre logique de croissance organique, elle fait une très forte croissance organique aussi, on la rachète à 14 millions, on en fait 23 ou 4 mais on est vraiment dans cette logique organique en 2019 2018 et début 2019 On a un peu une crise de croissance, parce que cette croissance organique très forte...

  • Speaker #1

    T'es à combien là, en 2018-2019 ? Là t'étais à 24 millions, en plus les 14 de parties sol, tu devais être autour des 37-40, c'est ça peut-être 50 ? Non, on est un peu plus,

  • Speaker #0

    on est autour de 100.

  • Speaker #1

    Ok, ah pardon.

  • Speaker #0

    On est autour de 100, on est 600 personnes, 700 personnes, ça va très vite, donc selon qu'on est 18, 17, etc. Mais on a un peu cette crise de croissance, trop de monde qui rentre, notre culture, on y reviendra, mais ce qui explique cette très forte croissance de 2013 à 2018, c'est beaucoup la culture qu'on a mis en place. Elle suppose beaucoup de délégation, de responsabilisation, d'autonomie, mais il ne faut pas oublier la responsabilité qui va avec, et les gens l'oublient un peu à ce moment-là parce qu'ils rentrent trop vite, on n'a pas le temps de leur dire. donc on a une phase un peu moyenne en 2018 on se retrouve sous les manches en équipe donc c'est finalement assez assez salutaire. Et en 2019, tout repart comme si de rien n'était. Donc on est assez contents et on se fait inséminer en disant, maintenant, on a des outils, on sait affronter des crises ensemble. On peut accélérer un peu sur les secteurs qui nous manquent, les métiers qui nous manquent, aussi par acquisition quand on aura besoin, ce qu'on n'avait pas fait jusque-là. On fait ça un an avant le Covid, donc évidemment, en 2020, on avait un grand plan avec 4 acquises, je crois. Finalement, on n'en fait qu'une, mais on en fait une quand même, assez grosse. Et puis, on continue les années suivantes. Aujourd'hui, ces acquisitions, on peut les analyser comme... Elles ont trois raisons, mais qui vont rester nos raisons générales dans les acquisitions. On ne fait pas du build-up. On ne dit pas, on fait de la plomberie sur des bailleurs sociaux en Ile-de-France. Tout ce qu'on trouve qui fait de la plomberie sur des bailleurs sociaux en Ile-de-France, on va racheter, comme ça, on sera plus gros. Ça, on ne fait pas du tout. Nos acquisitions, elles vègent juste à augmenter l'impact qu'on peut avoir pour nos clients, soit en ajoutant des métiers, soit en ajoutant des types de clientèle, soit en ajoutant des géographies. Les géographies, on l'avait fait en organique, puisqu'on était allé à Bordeaux, à Lyon, à Nantes, juste en croyant en deux pays. Donc c'est en vente.

  • Speaker #1

    En vente, dans des agences, dans des villes, dans des zones.

  • Speaker #0

    Exactement. Et puis en répondant aux appels d'offres et puis en recrutant. Mais pour aller par exemple en CoPro, on s'est dit que c'était quand même plus sympa, plus simple, plus rapide de faire une acquisition, parce que la CoPro, c'est des cycles commerciaux très longs, beaucoup plus longs que l'appel d'offres Bayer Sociaux. pour devenir... un vrai professionnel de l'enveloppe du bâtiment, ce qui nous semblait assez clé dans cette optique éco-rénovation. On s'est dit là aussi que c'était probablement plus sûr, plus rapide, plus efficace de faire de l'acquisition. Et donc, il y a d'autres métiers qui font partie de ces acquisitions, mais en gros, on peut l'analyser comme, il nous manquait l'enveloppe, il nous manquait des éléments clés de l'éco-rénovation qu'on est allé acheter pour être plus vite pertinent là-dessus. C'est ça l'accélération. Et c'est ça qu'on va poursuivre. Mais c'est ça qu'on a fait depuis 2020.

  • Speaker #1

    Et donc là, si on essaye de bien comprendre maintenant le métier d'Acorus, aujourd'hui, on est en 2023, tu commences plombier, tu vas sur d'autres métiers, 100 millions, donc en 2018... avec une partie peinture également, j'imagine d'autres corps d'état déjà à ce moment-là. Aujourd'hui, vous avez racheté des choses dans les lecs, vous avez racheté d'autres types d'entreprises. Qu'est-ce que fait le groupe Acorus aujourd'hui ? Si tu devais le définir...

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, notre raison d'être, c'est d'améliorer la vie des gens dans leurs immeubles par l'éco-rénovation. C'est assez large. Et les immeubles, ça peut être un peu tout. Et la vie des gens, ça peut être la vie au travail ou la vie perso. Donc, on fait... Tout type de rénovation, toute la chaîne de valeur, depuis l'étude avec notre bureau d'études, la conception, l'accompagnement, la MO, la maîtrise d'oeuvre, les travaux, tous les travaux qui peuvent être nécessaires dans un immeuble, et la maintenance, pilotage des installations, des équipements pour gérer l'immeuble. On fait tout ça. Évidemment, on est aujourd'hui plus gros sur les travaux. La partie aval, elle pèse encore que 2-3% du taux d'affaires, pilotage et maintenance, et la partie amont. maîtrise d'oeuvre, études techniques, assistance maîtrise d'ouvrage, elle pèse aussi quelques pourcents de notre chiffre d'affaires. Dans les travaux, on est probablement parmi les seuls à offrir une prestation qui peut être très globale. qui est multispecialiste d'abord, mais tous ces spécialistes, on peut les mettre au service d'une offre complète, donc d'un projet de rénovation complet.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc là, je prends un exemple. On prend Bayer Sociaux parisiens, tu vois, je ne sais plus, à Millier Habitat ou je ne sais plus... Millier Habitat, oui. Millier Habitat ou Inly, par exemple, voilà. D'ailleurs, tiens, une des directrices d'Inly est allée à l'école avec moi. Marie, je sais pas si Marie Lefebvre, je sais pas si ça te parle ou pas, mais en tout cas, Marie, écoute, on la salue. Je suis bailleur social, donc minez une vie Habitat, par exemple. J'ai un immeuble à rénover, je lance un appel d'offres, et là, en fait, t'arrives et tu dis, bougez pas, je vous fais tout. Je la fais simple, mais c'est à peu près ça. Donc je vous fais l'étude, je vous fais les cahiers des charges, derrière, j'amène... tous les corps d'État pour rénover, donc pour le désamianter, par exemple, s'il y a de l'amiante en plus, des choses comme ça. Et à la fin, je vous gère même la maintenance du bâtiment, mais tout ce qui est nettoyage et ainsi de suite des parties communes, ça c'est pas moi.

  • Speaker #0

    Alors c'est un peu caricatural parce que le marché n'est pas organisé comme ça, mais on est capable de faire tout ça. On a probablement des marchés avec Inlim, Il est une vie ou d'autres, de conception, de maîtrise d'œuvre de cette fameuse rénovation dont tu parles. En général, dans ce cas-là, ce n'est pas nous qui faisons les travaux derrière. Aujourd'hui, tel qu'est fait le marché, on a des travaux parfois de mono-cors d'état. On peut venir pour faire juste du désamiantage, juste de l'électricité, ou juste de la plomberie, ou juste du ravalement. Dans certains cas, on va répondre soit à tous les lots, soit ça va être passé en un lot unique, en type entreprise générale, et on va mettre au service du projet. l'ensemble des mini-entreprises nécessaires pour faire le projet. Donc oui, c'est possible de le faire. Et en effet, on pourrait aussi imaginer que derrière, on vient faire la maintenance, j'en sais rien, des chaudières murales, puisqu'on fait de la maintenance de chaudières murales pour des bailleurs sociaux. Dans la pratique, le marché aujourd'hui, il n'est pas fait de vous concevez, vous faites et vous écrivez. Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Mais côté bailleurs sociaux, un projet d'archivé pourrait être un hôtel, un petit paraglant pour faire le pain.

  • Speaker #0

    Il y a des hôtels où on vient concevoir, avec éventuellement leurs propres archives, mais nos études, nos archives, on vient réaliser et on vient exploiter derrière, que ce soit la clim, les ascenseurs, la chaufferie.

  • Speaker #1

    Ok. Alors maintenant, ce qui m'intéresse, c'est de voir, tu parlais de culture d'entreprise, et de voir dans cette partie un peu de croissance organique que vous avez eue, qu'est-ce que tu as mis en place ? Et après, aujourd'hui, peut-être les challenges que tu as là-dessus, puisque intégrer de nouvelles entreprises à cette vitesse-là, comment est-ce que vous faites pour leur transmettre toute la culture ? qui a fait votre succès sur la première partie. Moi, je vois un peu deux phases quand même. Je vois à peu près deux phases. La première phase où, entre guillemets, vous faites votre croissance, vos 20% par an. Et là, c'est j'enquille, entre guillemets. Je recrute des gens, je leur insuffle ce qui va bien en termes des bonnes pratiques qu'on a chez nous. Je les responsabilise avec, j'imagine, un... Une partie responsabilité, liberté, autonomie, slash autonomie, j'imagine que ce sont des choses qui doivent intervenir chez vous. Puis cette seconde partie où tu te retrouves à intégrer massivement, c'est un peu ça, c'est de ces deux parties-là sur la partie culture et people. Et surtout dans une industrie qui, initialement, quand même, dans ces corps d'état-là, c'est très lié au patron, quand même. C'est très, très lié au patron, avec souvent, alors je caricature un chouïa, mais c'est très incarné, quand même, par le patron. ces boîtes-là ?

  • Speaker #0

    Ce qu'on met en place, ça démarre par le lean, en fait. Ça démarre par le constat en fait, je reprends une entreprise, les trois premières années, tu trembles un peu, est-ce que ça va marcher ? Bon, au bout de trois ans, ça avait à peu près marché. On passe à autre chose, on se dit, comment maintenant on en fait mon entreprise ? Donc c'est le moment où on la renomme et c'est aussi le moment où je dis, bon, je connais un peu plus les bâtiments maintenant. Il y a quand même un truc très bizarre dans le bâtiment, c'est qu'on parle tout le temps de délai de qualité mais on est... assez nulle, aussi bien en délai qu'en qualité. On est une des dernières industries où on parle de réserve à la fin, on vient lever des réserves, il n'y a plus d'industrie où on vient lever des défauts en fin de ligne de production, ça n'existe quasiment plus, ça existait, ça n'existe plus, et ce qui est passé par là, sous des formes diverses, c'est les méthodes un peu lean de production, les méthodes où on vient faire les choses au fur et à mesure et pas à la fin. Mon idée à ce moment-là... C'est de se dire, si le Lean, ça a marché dans l'industrie, c'est le besoin qu'on a en fait dans nos métiers. Je trouve qu'une partie de notre activité est liée à ces métiers de flux. On ne l'a pas dit dans la description du métier d'Acorus, mais on fait des gros chantiers, c'est 40% de l'activité, et on fait aussi, pour à peu près 60%, des petites interventions. Ça peut être la remise en état d'un logement, ça peut être un dépannage, ça peut être... une fenêtre qui coince, etc. C'est 60% de notre activité. Donc c'est une gestion de flux, c'est 80 000 interventions chaque année, de massif.

  • Speaker #1

    Moi j'avais 200 000 chantiers en haut global et 80 000 interventions de type je vais te repeindre un mur, je caricature encore, mais c'est pas loin de ça. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. On fait presque 20-25 000 remises en état de logement entre deux locataires, pour les bailleurs sociaux ou pour d'autres. Donc ce côté un peu flux, on sent bien, juste en l'imaginant, que ça aussi ça se prête assez bien aux lignes, le ligne il parle de flux. On part de ça, il se trouve qu'à ce moment-là, il y a très peu de choses sur les lignes appliquées à la construction, et encore moins en France, il y en avait pas mal aux Etats-Unis, un peu en Angleterre, et il y a un type qui sort un livre à ce moment-là, et qui ouvre son cabinet de consulting, pour accompagner en ligne construction. Et je l'appelle, je dis voilà, je viens de lire le livre, enfin l'article peut-être, je crois que le livre n'était pas sorti. Ça m'intéresse. J'étais justement en train de me dire qu'il fallait regarder comment on pouvait mettre du lean dans ce métier. Est-ce qu'on peut se voir ? Est-ce qu'on peut faire un truc ensemble ? On commence à bosser ensemble.

  • Speaker #1

    Comment s'appelle ce...

  • Speaker #0

    Patrick Dupin.

  • Speaker #1

    D'où il sort ? Excuse-moi, je... Il sort de...

  • Speaker #0

    Peut-être qu'est-ce qu'il faisait ? Il avait été directeur de travaux chez un major. Et puis il était en train de faire... Il avait constaté aussi l'ampleur de ce gaspillage qu'on trouve sur les chantiers. Et il avait été à la source en Angleterre. Pour faire une thèse auprès d'un type qui s'appelle Glenn Ballard, qui est un peu l'inventeur du Lean appliqué à la construction. Glenn Ballard raconte tout le temps qu'il a découvert que le Lean pouvait s'appliquer à la construction en allant aux Etats-Unis prendre les 10 meilleures boîtes. Il leur a demandé leurs 10 meilleurs chantiers et il leur a juste demandé à chacun « vous faites quoi la semaine prochaine ? » . Il a fait une liste, donc des 10 meilleures boîtes, 10 meilleurs chantiers, les tâches de la semaine prochaine. Il est retourné voir la semaine d'après et il n'y avait que 30% de ces tâches qui étaient faites. Il a dit un truc quoi. Parce que 70% c'est du gaspillage, on a dû refaire, pas faire, c'est décalé, c'est... Et il est parti de ça pour dire le Lean s'applique à la construction et comment on va faire. J'appelle Patrick Dupin, je lui dis voilà on a des types super bons, conducteurs de travaux, ils courent partout, ils sont hyper impliqués, ils connaissent tout, mais on sent bien quand même qu'ils s'épuisent quoi. On part avec eux et puis on en parle pour savoir c'est quoi le Lean quand on les regarde. Il revient et il dit, le Lean c'est regarder les gaspillages. Et si on trouve des gaspillages, on cherche le plus important parce qu'on est un peu feignant en Lean. on s'attaque au premier et on essaie de le résoudre. Et le premier gaspillage, c'est la posture de manager du conducteur de travaux, cette posture commande-contrôle, très forte dans le bâtiment, pas que dans le bâtiment, mais vraiment incarnée dans le bâtiment. Le chef d'entreprise du bâtiment, il est commande-contrôle, les conducteurs de travaux, commande-contrôle. Tout le monde est en ce mode commande-contrôle, presque à l'excès, et on va même valoriser ceux qui sont les meilleurs là-dedans. C'est-à-dire, c'est le bazar. Ça déconne un peu, mais comme il a tout en tête, il va redresser la barre, il va vite. Donc on a des gars qui passent sur un chantier, qui commandent, qui passent au suivant, qui commandent, qui passent au suivant, qui commandent, puis qui reviennent contrôler le premier, qui se rendent compte que ça ne s'est pas passé comme prévu, ils replanifient, ils recontrôlent, et ils courent. Le stress augmente, ça ne s'améliore pas. Seuls les meilleurs, ceux qui courent suffisamment vite, sont considérés comme des bons conducteurs de travaux. Donc lui, il est avec les meilleurs conducteurs de travaux de la boîte du moment. Et il dit, il y a un truc qui ne va pas. Le premier, j'ai passé la matinée avec lui, et il a été 40 secondes par minute au téléphone, alors qu'on était en visite sur différents chantiers. Et donc il lui dit, soit ça crée de la valeur, dans ce cas, ce n'est pas un gaspillage, sauf que tu n'es pas vraiment conducteur de travaux, tu es standardiste, mais bon, ce n'est pas un problème si ça crée de la valeur. Soit ça n'en crée pas, comment on l'évite ? Il laisse le gars un peu avec ça, et au bout de quelques semaines, dans l'échange avec ce gars-là... Ils se rendent compte que ces appels sont strictement inutiles et sont liés à cette posture un peu de commande contrôle, de « je veux que tout passe par moi » , parce que la grande majorité des appels, c'est le gardien appelle le conducteur de travaux, lui dit « alors, il est 8h, j'attends ton plombier, il n'est pas encore là, comment ça se fait ? » Donc, il prend son téléphone, il appelle le plombier « alors, le gardien t'attend, comment ça se fait que tu n'es pas là ? Je t'avais dit que tu devais être sur ce chantier tel jour. » j'arrive, je suis devant, alors il rappelle le gardien mais le gardien n'est plus là donc il laisse un message il arrive, il est devant le gardien rappelle, bah oui je le vois on est à 5 appels, 6 appels et on n'a rien créé comme valeur et il a 30, 40, 50 chantiers en même temps parce que c'est des petits chantiers là juste pour comprendre,

  • Speaker #1

    parce que ça c'est intéressant la vision qui est là peut-être que j'anticipe un peu la vision c'est de se dire vu que mon conducteur de travaux est en commande et de contrôle, tout le monde l'appelle pour vérifier l'info C'est à peu près ça. Mais est-ce que, à un moment ou à un autre, je suis un peu prudent, mais est-ce que ce n'est pas aussi les gens sur le terrain qui ont été habitués à jamais prendre d'initiative, de se retrouver à systématiquement appeler pour doublement valider ? Et tu vois, je pose ça là. Est-ce que je pense que c'est un peu des deux quand même, non ? C'était quoi un peu votre vision là-dessus ?

  • Speaker #0

    Bien sûr, bien sûr que c'est un PD2. Quand il trouve une solution, il dit « Ouais, en fait, je vois bien ce qu'on pourrait faire. Tout passe par moi. » Alors qu'on pourrait dire au gardien... d'appeler le plombier. Et donc la solution, c'est tout bête, c'est un petit outil, c'est un bout de papier avec je suis un tel, je m'occupe de vos immeubles, et votre plombier s'appelle un tel, voilà son numéro, votre menuisier s'appelle un tel, voilà son numéro, votre peinte s'appelle un tel. Donc vous avez toute mon équipe et vous avez le droit de les appeler. Avant de faire ça, il y a beaucoup d'hésitation. Il y a qu'est-ce qui va se passer si mes équipes sont en lien direct avec le client ? Est-ce que ça va tricher ? Est-ce que ça va copiner ? Est-ce que ça va ? que sais-je, donc j'hésite est-ce que le client va me dire bah non, moi regardez dans l'appel d'offres c'est marqué que j'ai un interlocuteur unique donc est-ce qu'il va accepter d'appeler mes équipes peut-être pas, peut-être même il va me dire j'en veux pas de ton papier, est-ce que mes équipes vont pas me dire, bah à quoi tu sers si c'est nous qui devons prendre ces appels là donc il y a plein de freins avant même l'habitude de, moi mon rôle il est pas là dedans, qui existe aussi mais on pourrait y revenir, ces freins là ils prennent un peu de... de temps, il faut se jeter à l'eau, en disant, allez, faisons confiance ou testons. Moi, j'aime bien l'idée de test and learn. On teste, on affiche, et on voit là, on attend ce qui se passe. En fait, ce qu'on a constaté, c'est que le jour où on a posé dans les loges des gardiens l'équipe, on n'a plus eu d'appel. C'est difficile de savoir exactement pourquoi. Peut-être il y a cette idée que je suis rassuré, maintenant je connais mon équipe, et puis comme je connais mon équipe, je n'ai pas besoin de l'embêter. En général, ils viennent. s'ils sont pas là c'est qu'ils ont été bloqués dans un bouchon c'est rien que je les appelle, il va me dire qu'il est bloqué dans un bouchon donc on a pas remplacé les appels inutiles par d'autres appels inutiles, on les a carrément supprimés et en fait ça c'était le premier effet plus d'appels, mais ça a été mais ça n'a même pas pris une semaine. Ensuite, on a eu... Il est fait, maintenant on se connaît, donc on se fait plus confiance, on fait plus confiance à l'équipe. Et quand je discute avec le conducteur de travaux, quand le client discute avec le conducteur de travaux, il discute pour des vrais sujets qui créent de la valeur. Plus pour dire... T'étais pas là... Ouais, t'étais pas là, où est ton plombier ? J'ai besoin d'un avis là-dessus. Ah bah oui, je vais appeler mon plombier, il va venir vous voir pour vous donner un avis là-dessus. Il y a des choses beaucoup plus directes qui se font. Tout le monde gagne du temps. Et ce temps gagné, c'est un des trucs qu'on découvre... quand on est un peu plongé dans le lean, on crée des capacités à ne plus faire les choses inutiles on crée des capacités de production tout le monde se crée des capacités de production y compris le client d'ailleurs donc les gars se sont créés des capacités de production ils se sont mis même à faire des devis, nos techniciens se sont mis à faire des devis, se sont mis à faire du conseil c'est bien que là où on était là pour des petits dépannages, de temps en temps on se retrouve à faire des gros dépannages parce que le client a plus confiance dans le plombier avec qui il discute tous les jours que dans celui qui voit jamais Oui. Et les conducteurs de travaux se sont mis aussi à avoir des actions à beaucoup plus forte valeur ajoutée. Et ça, ça a généré la croissance. Parce que si j'ai du temps pour faire de la valeur ajoutée, une de valeur ajoutée marrante, c'est d'essayer de grossir. Le même conducteur dont je parlais là, peut-être trois semaines plus tard ou trois mois plus tard, je n'en sais rien, vient et dit « les clients, dans les échanges que j'ai avec eux, me disent que si on avait des maçons, il y aurait sûrement des marchés pour nous intéressants » . compte tenu de la façon dont on les gère. Est-ce que je peux embaucher des maçons ? Vas-y, embauche des maçons. Il a embauché des maçons, et on s'est mis à gagner des marchés de maçonnerie. Mais il n'aurait jamais pu le faire avant, où il était tout le temps en train de courir à répondre sur « Ouais, mon plombier, est-ce qu'il va bientôt arriver ? » Donc ça, c'est vraiment l'explication de cette croissance 2013-2018-2019. Tellement simple.

  • Speaker #1

    Excuse-moi, ça a l'air tellement simple.

  • Speaker #0

    C'est assez magique, le côté « tu libères l'énergie » . Si tu libères l'énergie, en général, les gens s'en servent.

  • Speaker #1

    Et t'as dû te séparer de gens ou pas ? Qui justement avaient du mal à adhérer à ça ?

  • Speaker #0

    Pas tellement Mais j'ai toujours cette question Il y a des gens qui veulent pas Qu'on leur laisse l'autonomie C'est plutôt sur les command and control

  • Speaker #1

    Se dire à quelqu'un Qui avait l'habitude de faire du command and control Tu vois à ce moment là Sur des métiers de ce type là J'ai du mal à voir J'imagine que pour certains ça doit être compliqué

  • Speaker #0

    Oui oui oui De toute façon c'est toujours compliqué Il y a un côté exemplarité ou copiage, c'est le fonctionnement que j'ai adopté à ce moment-là, en me disant, je vous laisse faire. Les trois premiers qui l'ont fait ont dit aux autres, j'ai redécouvert mon métier. D'ailleurs, la plupart, enfin, ces trois-là sont partis monter des boîtes, un peu après. Donc, ils ont vraiment redécouvert leur métier.

  • Speaker #1

    Ils ont monté des boîtes au stade à Coru, dans les boîtes, ok.

  • Speaker #0

    Donc ça, ça a joué. Et puis... Ça a été très bien perçu par les équipes techniques. Les techniciens ont bien aimé ce nouveau mode. Le côté, on vous fait beaucoup plus confiance qu'ailleurs, on vous laisse beaucoup plus faire, on vous donne beaucoup plus les moyens. Aujourd'hui, on dit, on agit en co-responsabilité. Le monde du bâtiment, il est plutôt en parents-enfants, parce que compagnonnage, parce que paternalisme, ça peut très bien marcher d'ailleurs. et nous on dit Ça marche très bien, mais ça freine un peu la croissance. Ce qui permet cette croissance très rapide, c'est un mode plus co-responsable. On est ensemble, on a tous un rôle, toi qui es technicien, toi qui es assistante. On est ensemble et on n'est plus en parent-enfant, on est en adulte-adulte. Ensemble, on a envie de servir nos clients comme on a envie de servir nos clients et qu'on met notre énergie là-dessus. Ça va le faire et ça marche. Après, il y a un côté un peu magique. mais ça marche.

  • Speaker #1

    Je pense que oui, il y a un côté un peu magique quand on t'écoute, mais je pense qu'il y a eu beaucoup de travail de fait derrière, il y a eu beaucoup d'éducation aussi, peut-être de partage. Oui, il y a beaucoup de répétitions,

  • Speaker #0

    c'est comme ça qu'on veut fonctionner. C'est ça qu'on aime, c'est pour ça qu'on est là, c'est pour ça que nos clients nous aiment. Donc plein de petits trucs qui ont petit à petit ancré ça dans la culture, bien sûr.

  • Speaker #1

    Et donc là, par contre, depuis 2020, autre phase un peu différente parce que tu es dans une croissance. externe, là où tu étais en croissance organique, là comment ça se passe un petit peu sur cette partie culture, comment tu fais déjà, ne serait-ce que dans la communication, dans tout ça. Comment tu gères cette phase de là qui est encore en construction, si je peux me permettre, puisqu'on parle d'entreprises qui ont été acquises en 2020 et là en 2022, et on est en juin 2023. Donc il faut aussi, j'imagine que tu es encore en mode, tu as peut-être du test and learn, tu as peut-être certaines certitudes.

  • Speaker #0

    Bien sûr, on est toujours en train d'apprendre. Le premier élément, c'est qu'on a éprouvé le besoin de formaliser encore plus qui on était, donc d'aller plus loin dans c'est quoi la marque Acorus, c'est quoi la culture Acorus, parce que c'était nécessaire à la fois pour les gens qui nous rejoignent, qui viennent d'autres univers, d'autres cultures, et pour les clients qui nous rejoignent. 2020, on est encore pas mal identifié comme, même si on est Un des leaders de la rénovation en hôtellerie en Ile-de-France est encore beaucoup identifié comme un acteur de la rénovation de bailleurs sociaux. Et on va sur la CoPro. Et on entend très souvent, « Non, ils ne vont pas faire de la qualité, ils font des bailleurs sociaux, ce n'est pas le même métier, gna gna gna. » On a besoin de rassurer les gens qu'on va faire ce qu'ils attendent, ce qu'on va apporter, c'est ce côté service, c'est le parcours client. Et le parcours client en CoPro, il n'est pas extraordinaire. c'est d'essayer, comme on l'a fait un peu en bailleur social, de modifier un peu cette façon qu'on a d'interagir avec son prestataire de travaux dans un mode plus service, plus communication, plus information, plus conseil. Donc c'est un des premiers axes. On formalise mieux la marque, c'est pour ça qu'on vient changer. On était très tourné sur nous-mêmes. La petite baseline, c'était sourire partagé. Ça nous a beaucoup servi, ça a beaucoup ancré la culture du sourire. Sourire à partager, pour nous, c'est quatre sourires. C'est des collaborateurs qui sourient parce qu'ils sont contents de bosser et qu'ils sont bien rémunérés, que tout se passe bien, que la vie est belle. C'est des clients qui sont contents, qui ont le sourire parce qu'ils aiment bien bosser avec les collaborateurs qui ont le sourire. C'est une boîte qui a le sourire parce qu'elle assure sa pérennité, elle gagne suffisamment d'argent pour qu'elle ne se pose pas trop de questions sur l'avenir. On n'a pas des marges aberrantes, mais on a suffisamment pour pouvoir dire qu'on est pérenne. Puis c'est le sourire de la planète. C'est l'idée qu'on va aussi faire sourire à la planète parce que notre action est décarbonante presque par nature. C'est ton premier hashtag. Donc on est là-dessus et on vient changer, on vient dire, pour l'extérieur ça parle pas, donc on passe à quand la vie se rénove, on garde ce côté humain, ce côté sourire, ce côté vie, mais on vient remettre quand même l'idée qu'on fait de la rénovation. Et on vient un peu plus décrire pourquoi on est là, on est là, quelle est notre mission, quelle est notre raison d'être, et ça c'est un premier axe. de cette nouvelle ère 2020. Le deuxième, c'est qu'il nous faut des équipes dédiées à l'intégration. Il nous faut des nounous pour les gens qui nous rejoignent, qui passent leur temps à leur dire ce que vous faites est très très bien et ce qu'on fait c'est comme ça et sûrement que les deux on va réussir, ça prendra le temps que ça prendra à les mêler. Le troisième, on n'en a pas du tout parlé, mais notre action s'appuie énormément sur des outils numériques. des outils numériques qu'on a développés en interne et qu'on considère être plutôt pas mal qui vraiment structure autorise finalement l'organisation parce que on doit les utiliser, on est libre mais il faut les utiliser et en les utilisant finalement on a un chemin un peu tracé quand même donc ces outils sont un très bon support pour transmettre le fonctionnement et la culture d'Acorus vous êtes libre mais c'est dans l'outil vous êtes libre mais vous êtes accompagné. Vous êtes libre, mais c'est collaboratif. C'est plein de mots qui viennent par l'utilisation des outils. Par exemple, on a un outil d'achat, il y a 86 000 articles dedans. N'importe qui, n'importe qui, une assistante, un technicien, n'importe qui peut acheter dedans, sans aucune validation. Mais on le voit. Donc s'il a fauché n'importe quoi, à un moment donné, si c'est du vol, probablement qu'on se séparera de lui. Si c'est parce qu'il ne sait pas faire, probablement qu'on viendra le former. En tout cas, il a les moyens d'eux. Mais c'est surtout un immense outil collaboratif, parce que quand l'un a acheté quelque chose, l'article devient disponible pour les autres. Quand l'un a négocié un prix sur cet article, et on a des plombiers qui négocient très très bien au comptoir, le nouveau prix qu'il a réussi à faire, bien meilleur que celui négocié par les achats, il est disponible pour tout le monde, il est visible pour tout le monde ils vont pas forcément l'avoir mais ils savent que donc cette logique de c'est un outil ouvert qui te donne les moyens qui permet qu'on ait du contrôle mais un contrôle très souple, qui pèse pas il y a un vrai contrôle puisque je vois tout mais il pèse pas, et il y a plutôt de la collaboration de la co-construction tu deviens un acheteur alors que t'es un menuisier et tu deviens un acheteur qui aide les autres à acheter, ça c'est les outils Acorus et ils permettent finalement assez bien de passer le message aux boîtes qui nous rejoignent aux entreprises qui nous rejoignent et qu'on rachète.

  • Speaker #1

    Ok. J'entends, et de toute façon, c'est du work in progress, c'est un cadre qui est posé, que ce soit un cadre de valeur ou un cadre d'outils, dans lequel les gens ont une forme de liberté sur l'interprétation peut-être pas, mais au moins sur l'utilisation.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et là, moi, j'avais quand même une petite question, et après on parlera des co-rénovations, parce que je sais que c'est... et j'ai envie de parler de ça, parce que je pense que c'est hyper important. qu'on a là-dessus, mais juste avant d'aller dessus, moi, il y a une chose, j'ai une question qui me taraude un peu, c'est les chantiers sur lesquels vous êtes, c'est quand même des chantiers assez importants, quand on parle de rénovation, alors moi, je parle des 40%. Et tu vois, là, votre façon d'organiser, qui est via des mini-entreprises, si je ne me trompe pas, avec un responsable qui n'a pas forcément toutes les compétences, que vous accompagnez, j'imagine. Comment vous faites sur des chantiers assez importants ? pour que tout le monde travaille ensemble, pour qu'il y ait une forme de coordination si ton organisation est une somme de mini-entreprises.

  • Speaker #0

    Les chantiers aujourd'hui, la plupart des chantiers, et je dirais même quand c'est des chantiers avec une entreprise générale, c'est une somme de petites entreprises.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Même si c'est pas à Corus.

  • Speaker #1

    Mais toi, t'as cette organisation chapeau ? En fait,

  • Speaker #0

    on vient reproduire la façon dont la plupart des chantiers fonctionnent, c'est une somme de mini-entreprises. il y a toujours un plombier, un menuisier, un peintre, il n'y a pas quelqu'un qui a tout. Donc nous on a tout, mais en fait on ne veut pas avoir tout dans le même paquet, on veut bien avoir des spécialistes qui viennent, si besoin, pour un projet complexe, bosser ensemble. On peut supposer que se connaissant bien, ayant des occasions de faire la fête ensemble, de discuter, d'échanger, de... peut-être ayant évolué dans le groupe, les uns ayant pris les mini-entreprises de l'autre. Peut-être qu'il y a une plus grande facilité à bosser ensemble, c'est pas certain. Mais en tout cas, par rapport à une entreprise que j'ai jamais rencontrée, avec laquelle je suis obligé de bosser sur un chantier, c'est possible. Et ensuite, on a créé parmi les mini-entreprises, des mini-entreprises dont le job, c'est de piloter. Le job, c'est de s'assurer que quand on en fait venir plusieurs, et qu'elles vont devoir se coordonner dans un chantier plus complexe, elles ne vont pas perdre leur efficacité parce qu'on est plusieurs, parce que sinon elles préféreront aller sur les chantiers où elles sont toutes seules. Donc leur job, c'est ça. C'est parce qu'on considère que ce job de pilotage, il est malheureusement rarement bien fait aujourd'hui par la maîtrise d'œuvre, parce qu'il n'est pas lean. Il est rarement lean.

  • Speaker #1

    Mais qu'est-ce qui fait que vous, vous faites mieux que les autres ? Qu'est-ce qui fait en sorte que vous, ça marche ?

  • Speaker #0

    Parce que le monde du bâtiment, il a un gros défaut, c'est qu'il est très très peu collaboratif. Il faut aller à une réunion de chantier de ces gros chantiers. C'est un espèce de tour de table interminable où le maître d'oeuvre dit « Là, on est en retard et c'est de ta faute. » Et celui qui est montré du doigt cette semaine-là…

  • Speaker #1

    Non, ce n'est pas moi, c'est lui.

  • Speaker #0

    Parce que la semaine d'après, il changera. Non, ce n'est pas moi, c'est lui. Moi, j'étais prêt, mais lui, il n'a pas fini, donc je n'ai pas pu bosser. Et c'est un peu comme si tout le monde… C'est un peu une réunion de coquins. C'est un peu comme si tout le monde avait prévu le coup. La semaine d'après, ils échangeront. cette fois-ci C'est peut-être moi, mais c'est pas de ma faute, c'est le fournisseur. Et on est un peu dans un dilemme du prisonnier. Personne n'a intérêt à se mettre ensemble et à dire ensemble on va mieux réussir, parce que chacun a envie d'optimiser sa partie à lui, pas d'optimiser le projet. C'est une grande différence. L'optimisation du projet, c'est pas la même chose que l'optimisation de chaque partie. Nous, on essaye de raisonner l'optimisation de chaque partie, évidemment, mais d'abord l'optimisation du projet. On commence par l'optimisation du projet. L'optimisation du projet, finalement, c'est l'optimisation vue du client. Donc c'est ça qu'on cherche à optimiser. Et on vient derrière faire fonctionner chaque partie le mieux possible. Et on commence par l'optimisation du flux, du projet, de ce que le client voit. Et ça, c'est différent. C'est collaboratif, c'est commencer par le flux et pas par l'optimisation des ressources. C'est ne pas penser que si chacun est à son optimum, alors l'ensemble sera à son optimum. Et normalement... Quand tout le monde est dedans, ça marche mieux. Mais bien sûr, parfois ça ne marche pas.

  • Speaker #1

    Oui, oui. J'aimerais bien que tu nous parles un peu d'éco-rénovation, donc c'est un terme, déjà d'où vient ce terme, est-ce qu'il vient de toi ou parce que c'est quand même quelque chose qui arrive de plus en plus, moi c'est quelque chose que j'ai vraiment, qui transpire. Quand on regarde ce que tu écris, quand tu communiques, mais d'où vient ce terme, et comment vous, comment tu le vois, et peut-être commencer par... J'ai compris que tu avais une prise de conscience sur toute la partie écologie il y a quelques années, qu'à la base c'était pas... c'était pas quelque chose sur lequel t'étais plus ou plus l'écologie ou la prise de conscience du changement climatique qui était là depuis le début qu'est-ce qui a fait ça et derrière parle-nous des co-rénovations c'est exactement ça,

  • Speaker #0

    c'est trois ans prise de conscience personnelle vraiment personnelle, c'est la lecture du rapport du GIEC du premier des trois derniers tomes là c'est ah mince j'avais pas compris tout ça je lis d'autres trucs, bon forcément une fois qu'on a pris conscience on se dit tiens et le monde du bâtiment « Oh mince, pas terrible, mais quand même, c'est mieux de faire de la rénovation. » Et finalement, si on lit ceux qui proposent les solutions, qu'on prenne le chiffre project et tous ces plans, qu'on prenne... En fait, maintenant, tout ce qui est écrit quasiment, le bâtiment émet beaucoup, 30% du total des émissions, et une des solutions, c'est faire moins de neuf et plus de rénovation. Un peu par chance, un peu par hasard, on n'est pas si mal placé. On n'est pas obligé de changer de job, on n'est pas obligé de partir faire autre chose. On peut continuer dans notre job parce qu'il est décarbonant. Il a un impact sur les émissions, il permet d'éviter des émissions. Ça, c'est magique, en fait, de se dire, je prends conscience d'un truc clé, Et j'ai sous la main l'entreprise, une entreprise qui permet d'agir. Bon ben profitons-en, on va essayer d'orienter plus les choses là-dessus. Il y a cette prise de conscience perso, ensuite on essaie de la faire passer à tout le monde. Donc la première année c'est quasiment que de la sensibilisation, c'est des fresques du climat. Tout le monde ouais, fresques du climat pour tout le monde.

  • Speaker #1

    Et puis c'est le calcul du bilan carbone aussi un petit peu.

  • Speaker #0

    C'est le calcul du bilan carbone mais en disant on va pas embêter tout le monde. Donc on le fait avec Samy qui est dans ce bureau d'ailleurs, j'ai vu. avec des façons assez simples. L'idée, c'était d'avoir un premier chiffre. Mais ils utilisent beaucoup de ratios, ça va assez vite. On ne ferait pas quelque chose qui prend des plombes. Mais on fait un bilan carbone. Et puis, on fait vraiment envie qu'on ne tombe pas dans la RSE ou le truc de base. un engagement quelconque. On veut faire quelques trucs vrais. Et parmi les trucs vrais, on décide de prendre des participations dans des startups. Comme ça, on va dire, on pourra vraiment dire, voilà, l'éco-rénovation, c'est plein de choses. Mais notamment, regardez, très concrètement, on essaie de pousser ça. Donc, on pourrait revenir, mais on prend une participation dans CycleUp, réemploi des matériaux de bâtiment. On voudrait pousser le réemploi des matériaux de bâtiment. Après coup, on l'a justifié. Notre bilan carbone, il est très simple. 50%, c'est les émissions c'est du scope 3, de ce qu'on installe. 40% c'est les émissions liées aux matériaux, 10% c'est nos déplacements, on a 900 véhicules, on fait 2 fois et demi le tour de la Terre chaque jour, ça fait beaucoup de gasoil. Donc 40% sur les matériaux, une bonne façon, une vraie façon, plus vraie que de dire on fera attention à ce que les matériaux soient verts, s'il vous plaît, et on demandera à nos fournisseurs. Ça c'est ce qu'on met sur les engagements RSE. Une vraie façon c'est de dire il y a un truc qui pourrait être dingue, c'est que l'écosystème balbutiant du réemploi dans le bâtiment deviennent un vrai écosystème. Si on peut y contribuer, on aura fait un vrai truc. Sur la première partie, sur les équipements qu'on installe, il faut qu'on vienne isoler, parce que si on isole, on installera des équipements moins consommateurs. Donc il faut qu'on ait tous les savoir-faire de l'enveloppe. D'où nos acquisitions dans l'enveloppe, dans l'ITE, l'isolation thermique par extérieur, la couverture, les fenêtres avec les menus de gris de nez, l'étanchéité. toute l'enveloppe du bâtiment en 3 ans on a multiplié par 3 nos activités dans l'enveloppe du bâtiment on fait 100 millions en gros dans l'enveloppe, on faisait presque rien et après sur les véhicules on fait dès le début dans cette logique de sensibilisation on vient travailler sur l'éco-conduite, on vient dire il y a une vraie différence entre conduire comme un fou comme si on était sur un circuit et conduire souple, ça émet moins de carbone ça tombe bien, ça fait aussi moins d'accidents ... Donc on va mélanger les deux. Et on est assez pushy depuis assez longtemps sur le parc dont on le pascule à l'électrique. On a aujourd'hui beaucoup de véhicules électriques, on est très au-dessus de ce qui est exigé, y compris pour les techniciens, on a beaucoup de véhicules électriques. C'est ce qu'on fait au début, c'est prendre des positions un peu marquées qui permettent en interne comme en externe de dire, c'est pas juste... un engagement pour 2030, on fait des choses maintenant. C'est comme ça qu'on a voulu y aller. On a dit deux choses. Un, on a de la chance, on est dans une activité qui est capable de diminuer l'impact carbone des bâtiments. Et deux, on va sélectionner en plus des actions qui vont plus loin. C'est l'ensemble de ça qu'on s'autorise à appeler éco-rénovation. On a bien regardé avant, c'était assez peu utilisé finalement. Donc on a dit, bon, éco-rénovation sera nous, on va voir. Il y en a d'autres maintenant, mais voilà. La rénovation, c'est la rénovation qui peut être globale, qui peut être massive, qui peut être efficace parce qu'on fait tout et dans l'ordre, qui intègre aussi la partie études amont. C'est une prise de participation dans une autre startup d'ailleurs qui s'appelle Lowit. Lowit travaille autour du décret tertiaire. Un décret tertiaire, c'est les obligations qui pèsent sur tous les bâtiments de plus de 1000 m² qui doivent... baisser leur consommation énergétique de 40% à 2030, 50% à 2050, 40% d'ici 2030. C'est une loi dont on mesure assez mal, jusqu'à aujourd'hui, l'impact, en fait. Le rapport Pisaniferi, il y a deux semaines, en donne un aperçu assez fou. Il considère que le marché de la rénovation, aujourd'hui, du bâtiment tertiaire, c'est 30 milliards par an, le surplus nécessaire pour respecter les obligations Alors toutes, on va dire, de la stratégie nationale bas carbone, du décret tertiaire, des réglementations déjà existantes du Fit for 55 de l'Union Européenne. Le surplus nécessaire, c'est 27 milliards par an à échéance 2030. Donc c'est doubler le marché. Ça paraît pas facile. Donc, c'est ça.

  • Speaker #1

    Et en plus, l'augmentation de ma prime rénov' qui a été dite hier ou avant-hier, on parlait de ça. Je crois que tu as un avis sur ma prime rénov'. mais... Il y a tout ça aussi. Oui,

  • Speaker #0

    mon principal avis, c'est que ça change tous les 15 jours. Du coup, c'est quand même assez compliqué de construire des stratégies de long terme, des stratégies qui nécessitent d'embaucher, d'investir, de former, avec des choses qui changent tous les 15 jours. Donc à un moment, ça va probablement se stabiliser, on l'espère tous, mais c'est très compliqué de bâtir dans quelque chose qui change tous les 15 jours.

  • Speaker #1

    Si je repositionne un petit peu, grosso modo, tu as transformé ta prise de conscience, enfin transformé, c'est un mot un peu, un chouïa fort, mais quelque part, ta prise de conscience sur l'écologie, tu as permis de te dire, un, ce qu'on fait chez Acorus, on rentre complètement dedans, et donc je vais doubler mes investissements et je vais avancer encore plus vite sur cette partie-là, donc je vais accélérer en disant, tiens, la rénovation, ce n'est pas que l'intérieur, c'est toute la partie enveloppe, c'est tout ce qui est autour, donc J'y vais à fond. Il y a cette partie aussi de se dire, l'éco-rénovation, c'est pas seulement la partie, donc, je rénove, c'est aussi la partie réemploi, donc là, investissement. Et il y a une partie aussi de se dire, comment je vais adresser toutes ces lois et tous ces règlements, toute la partie réglementaire. Là aussi, je m'adresse à ces investissements. Ça peut être aussi vous, vous mettre dans certaines études ou dans certains de ces rapports ou certaines de ces commissions ad hoc.

  • Speaker #0

    J'ai beaucoup de participation dans des startups comme Lowit qui accompagnent le client dans son respect du décret tertiaire en réalisant un jumeau numérique du bâtiment et en étant capable de, et donc on est capable avec eux, de bâtir des scénarios pour respecter les obligations du décret tertiaire. En fait, la clé aujourd'hui, c'est de bâtir les scénarios. Ce n'est plus juste de faire des travaux, c'est de bâtir le scénario dans le bon ordre, dans le bon sens, avec le meilleur retour sur investissement, carbone et argent. si on veut. Donc oui, on va sur tous ces axes-là, oui.

  • Speaker #1

    Sur la partie réemploi, parle-nous peut-être un petit peu de comment vous faites aujourd'hui, parce que quand tu fais de l'éco-rénovation, quand tu fais de la rénovation, t'as une grosse partie réemploi quand même. Quand je dis réemploi, c'est-à-dire que tu vas arriver, t'as soit du déchet, entre guillemets, parce que t'as peut-être du surplus ou des choses comme ça, tu vas arriver, tu vas enlever certaines choses, donc soit des sanitaires, que ce soit même de la clim, ou même du bois, j'imagine. Donc comment aujourd'hui, cette filière-là, vous l'avez développée chez vous ? Parce que sur certaines grandes villes, Bon, il y a des points de collecte, il y a pas mal de choses autour de ça. Maintenant, comment vous faites en région ? Parlez-nous un peu de cette partie-là. Je sais que vous avez fait... Tu parlais de CycleUp, ça ?

  • Speaker #0

    Donc CycleUp, c'est une startup dans laquelle on est monté au capital.

  • Speaker #1

    Mais tu n'as pas plus de 51% là-dessus ? Non, non, pas du tout.

  • Speaker #0

    On est minoritaire, aux côtés d'un tour de table, d'autres. On est rentré chez CycleUp d'abord parce que l'idée d'être acteur de cet écosystème me semblait intéressante. Ensuite, petit à petit, en comprenant, le panorama a changé très vite. On est très aidé par la réglementation qui pousse beaucoup le réemploi. Pour autant, il n'y en a pas beaucoup. Il faut bien en être conscient. Il y a deux ans, enfin un an et demi, quand on est rentré au capital de Saïk Alep, dans les descriptions du marché, on disait on a le matériau de réemploi parce qu'on s'est identifié des très gros chantiers qui vont avoir, au moment de se rénover, des très gros gisements. Donc on a des très gros gisements, mais on n'a pas les clients pour utiliser ces très gros gisements. Nous, on n'a pas vraiment de très gros gisements, donc le sujet ne me semblait pas être exactement le nôtre. En revanche, on a des petits gisements et on a des petites demandes tout le temps, notamment sur ces métiers de flux, de remise en état, etc. Donc nous, on est allé faire l'inverse. On a dit qu'il ne faut pas des très gros gisements dont on ne sait pas quand ils arriveront, qui arriveront tout d'un coup et qu'en effet, il faudrait être capable de placer d'un coup. Il nous faut des gisements au fil du temps. Ces gisements au fil du temps, quand on regarde ce qu'on a aujourd'hui chez CycleUp, ils ne sont pas très qualitatifs. ils sont un peu comme... les débuts de back market, le téléphone un peu pété, si on voulait on l'achetait. Donc l'idée qu'on a poussée, et qu'on partage avec CycleUp complètement, mais qu'on a fait de notre côté pour tester, c'est essayons de faire des ateliers de reconditionnement et de voir si ça change la vision client de ce qu'est le matériau de réemploi. Donc on a pris un chef d'équipe plomberie chez nous, on lui a dit ça n'intéresserait pas de piloter un atelier de reconditionnement de matériel de plomberie sanitaire. Il a dit ouais chouette. On a monté ça dans notre garage, ça fait un peu startup pour le coup, dans un des garages d'Acorus. Et puis dès qu'on a commencé à avoir quelques produits qui sont comme neufs en fait, parce qu'on change le mécanisme, on prend un WC par exemple, on va changer les mécanismes, les joints, on va le détartrer de manière très industrielle, mais avec recyclage de la solution de détartrage. Il est vraiment comme neuf. S'il n'était pas cassé, il est comme neuf. On a commencé à... proposer à des clients de les installer, puis de venir voir en leur disant si ça vous plaît pas, on remettra ce qu'on est censé vous mettre au marché. Ils ont dit, mais oui, bien sûr qu'on veut bien, c'est pareil. Et donc en fait, aujourd'hui, on a plus de clients que de volumes. C'est l'inverse. Par rapport à ce qu'on disait, on a plein de volumes et pas de clients. Maintenant, on a des clients qui disent on en veut. Et il faut continuer de monter des plateformes de reconditionnement parce que la clé, c'est que ce monde du réemploi devienne une vraie filière et pas une filière marrante. Il faut qu'on sorte du côté euh... Free-prix, recyclerie ou antiquité, qui existent. Mais si on veut que ça change quelque chose, si on veut que ça décarbone vraiment le monde du bâtiment, il faut que ce soit une filière massive de matériaux. Pour ça, il faut que le matériau qui sort de la filière, il soit de qualité constante, mesurable, garanti, etc. Et ça, il faut un atelier de reconditionnement.

  • Speaker #1

    Comment on fait pour passer à l'autre échelle là-dessus ? C'est quoi, toi, ta... T'as un recours, mais t'as réflexion autour de ça.

  • Speaker #0

    C'est ça, c'est des ateliers de reconditionnement par filière, et qui derrière deviennent un peu plus gros, qui vont forcément rester assez locaux. Donc nous ce qu'on prône aujourd'hui, c'est qu'on sait organiser un atelier de reconditionnement, donc on peut aider à en organiser d'autres, on n'a pas envie de tous les piloter. Et ça, il n'y a que les maillages. Et donc il faut mailler des ateliers de reconditionnement locaux, qui vont aller chercher du gisement local, et ressortir des produits. de qualité parfaite et disponible. Si on fait ça dans plusieurs filières, ça ne marchera pas sur toutes les filières, on a une bonne chance de transformer un peu le monde de l'approvisionnement de matériaux.

  • Speaker #1

    Sur quelle filière, tu vois, ça marchait ? Tu parlais de plomberie, tu parlais d'autre chose ? La plomberie,

  • Speaker #0

    on pense que ça marche. Là, on est en train de le faire sur les robinetteries, ça va marcher aussi.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est sûr.

  • Speaker #0

    En électricité, il y a quelques difficultés supplémentaires parce que c'est un peu plus dangereux de s'électrocuter que de faire une fuite. Voilà, mais on y arrivera. Et puis, il y a des choses qui marchent déjà très bien, comme les sols techniques, les cloisons mobiles, on pourra faire pas mal de choses probablement, et en menuiserie, on pourra faire pas mal de choses aussi. Les moquettes, c'est déjà le cas. Il y a déjà des filières organisées, finalement. L'idée, c'est comment on met toutes les filières en route.

  • Speaker #1

    T'as des REP dans ces filières-là ? Des responsabilités énergiques du producteur sur ces filières-là ou pas ?

  • Speaker #0

    Les organismes REP s'intéressent au réemploi, évidemment. Donc ça va, ils vont petit à petit, probablement, les appuyer, les aider. Val Delia, typiquement. Oui, oui.

  • Speaker #1

    Ça va être leur rôle, un écomaison, typiquement. Oui, oui. Je pense que c'est ce qu'il a peur.

  • Speaker #0

    C'est censé être dans leur rôle, voilà. Mais à ce stade, c'est un peu tôt. C'est hyper tôt. Voilà.

  • Speaker #1

    Hyper, hyper tôt.

  • Speaker #0

    C'est tôt d'abord parce que l'écosystème est encore en formation, même s'il y a déjà beaucoup de choses. Et puis c'est tôt parce que les filières REP viennent d'arriver, donc elles ont plein de trucs à faire avant de s'intéresser à des filières un peu transformantes.

  • Speaker #1

    Déjà, on pense à tout ce qui est matériaux, que ce soit du béton, du granulat, toute cette partie-là. Moi, je viens de là, forcément.

  • Speaker #0

    Je pense d'abord au recyclage parce qu'on a... plus d'historique dans le recyclage. Enfin, voilà, on a fait plus de choses en recyclage jusque-là qu'en réemploi. Moi, j'ai envie de croire qu'il y a plus d'avenir ou en tout cas qu'il y a un vrai avenir transformant sur les émissions de carbone dans le réemploi, plus que dans le recyclage, même si évidemment, il faut continuer de faire du recyclage.

  • Speaker #1

    Oui, c'est pas l'un ou l'autre, de toute façon. Et j'aimerais revenir sur un point, tu vois, moi, ce que je trouve pas évident, dans le discours, on s'est labellisé numérique responsable. On a fait ça, on s'est dit c'est important, on y va. Moi, je pense que c'est important pour nous. C'est aussi une marque de reconnaissance vis-à-vis des clients, de se dire, tiens, nous aussi, on a ce conseil-là qu'on peut donner, étant entreprise numérique. Mais je trouve qu'il n'est pas évident, c'est comment t'arrives... Alors, on ne parle pas des mêmes choses. Toi, tu es 260 millions de chiffres d'affaires, mais 800 personnes. mais comment t'arrives, tu vois, derrière à... Avoir un impact chez tes clients. Plus. Ce qui est important au final, c'est que tu arrives à transmettre cette vision-là et que tes clients demain te disent, bah oui, je vais utiliser peut-être pas 10%, mais 100% de réemploi. Et on va le faire. Regardons, adhérons-nous ensemble et regardons comment on fait. Ou c'est peut-être se dire, ah bah tiens, là-dessus, je pensais faire ça avec tel type de matériaux, mais quand je vous écoute, on va passer sur tel matériau aussi. Comment vous faites ça ? Il y a une chose de se dire entre nous, j'exagère un tout petit peu, mais comment vous faites pour pousser ça chez vos parties prenantes, que ce soit vos clients, mais aussi vos fournisseurs ? Est-ce qu'il y a une charte pour être fournisseur à Corus que je dois avoir ? Est-ce que vous êtes allé jusqu'à cette partie-là ou pas ?

  • Speaker #0

    Les fournisseurs, c'est un peu un autre sujet, et les chartes sont en cours d'élaboration, de discussion, mais on n'est pas très fort en chartes.

  • Speaker #1

    Oui, mais c'était un exemple. comme ça. Ce qui m'intéresse, c'est comment tu crées ton impact. C'est plutôt ça.

  • Speaker #0

    On le crée un peu en prenant des risques et en perdant de l'argent, au fond. À un moment donné, on y croit et on a envie de vous dire que leur emploi, ça peut tout changer. Et quand le client nous dit que ça nous intéresse, allez-y. On se dit chouette, c'est le début. Et s'il y en a dix qui disent oui, on ne perdra plus d'argent. Et on est assez convaincant. Donc, dans le test and learn, dans venez voir, venez visiter. Et puis, on est quand même bien aidé par les réglementations qui, quand même, font tout bouger. Donc, on ne prêche pas dans un désert. Tous les jours, tout le monde parle de réemploi. Tous les jours, tout le monde parle de carbone. les bailleurs sociaux ont pas mal d'avance en transition environnementale leurs immeubles sont déjà il y a beaucoup moins de passoires thermiques finalement chez les bailleurs sociaux aujourd'hui qu'en copro donc c'est des gens très sensibles au sujet Et on est presque déjà aux étapes d'après, et le réemploi s'inscrit assez bien dedans. C'est en prenant des risques. J'ai en tête, l'année dernière, on s'est rendu compte qu'une robinetterie de classe 3, une robinetterie de classe 3, c'est une robinetterie qui démarre quand on l'ouvre, quand on allume, quand on tourne le robinet, enfin c'est pas un robinet, un mélangeur, on commence sur l'eau froide, alors que normalement on commence au milieu sur de l'eau tiède. Quand on commence sur de la tiède, ça déclenche le système de chauffage, même pour une seconde, même si je veux de l'eau froide. Et donc les classes 3, c'est normé, c'est obligatoire aujourd'hui d'avoir de la classe 3. Je commence sur l'eau froide... donc je consomme beaucoup moins d'énergie. Elles sont plus chères, elles étaient plus chères. On s'est rendu compte qu'il n'y avait plus énormément d'écart. On est allé voir nos fournisseurs, on a dit, faites un dernier petit effort et nous on la poussera. Ils l'ont fait, encore un petit écart mais qui était presque négligeable. On a dit à tous nos clients, maintenant que vous nous demandiez du 2 ou du 3, on vous mettra du 3. Et on l'a dit à tout le monde. Donc on a fait ce travail de... En fait, c'est dommage de continuer à mettre du... La classe 2, la classe 3 est presque au même prix maintenant. Nous, on prend le petit risque là, et en le prenant, ça va finir de faire baisser le prix. Derrière. On a emmené un certain nombre de clients sur maintenant, mais de la classe 3 partout, donc on est un peu plus économe avec nos robinetteries. C'est ce type d'exemple qu'on essaie de faire, de se dire sur chaque métier comment on peut venir convaincre. On est l'un des pionniers de l'association Climate Dividend. On a fait le travail de regarder quelles sont nos émissions évitées, donc en théorie combien de dividendes climat on peut émettre, puisque c'est le principe. je ne vais pas rentrer dans le détail là forcément maintenant, mais sur nos activités de ventilation. On s'est rendu compte qu'on était maintenant capable de dire comment un projet de ventile, en fonction du moteur qu'on choisit, choisie, et décarbonant ou pas, ou moins, et on sait communiquer là-dessus, on sait expliquer ça au client. En fait, c'est assez simple à expliquer, une fois que les modèles sont faits, et ça, je pense que ça peut avoir des gros impacts, en fait.

  • Speaker #1

    Je ne connaissais pas cette association, on va mettre le lien de l'association dans la description de l'épisode. Il y a une autre partie que j'ai à avoir avec toi. Tu nous as parlé de CycleUp. J'ai vu que tu avais un lab. aussi, avec pas mal de projets. Parle-nous un petit peu de ce lab. J'ai compris dans notre discussion, en préparant l'épisode, tu m'as parlé de Nexio, qui était un des projets, un de vos outils, que maintenant vous avez commercialisé à l'extérieur de votre groupe. C'est quoi les autres projets qu'il y a dans le lab, un petit peu ? Et qu'est-ce que tu mets dedans ? Parce que j'imagine que des participations dans des startups ou dans des autres boîtes, il y en a quelques-unes. je suis pas allé je suis pas allé je suis pas allé vers le tour mais j'imagine qu'il y en a d'autres c'est quoi un peu vos axes de réflexion là-dessus et où est-ce que vous allez parce qu'il y a la partie numérique j'entends et tu l'as dit très bien et je pense qu'elle est bien elle est beaucoup plus forte que ce qu'on a parlé jusqu'à présent puisque dans la partie achat de boîte c'est ton troisième levier d'intégration peut-être parlons un peu de ça et du lab de manière générale et après j'aimerais bien qu'on parle de l'avenir d'Acorus. Mais parlons d'abord du Lab.

  • Speaker #0

    Le Lab, c'est un peu comme Il avait deux premiers objectifs. Le premier, être une vigie des startups du monde du bâtiment. Donc on en rencontrait plein, on en rencontre tout le temps plein. Parfois, ça fait juste des gens avec qui on échange, et puis voilà, on se croise de temps en temps. Parfois, ça fait des projets, des projets tests, ou parfois le temps passe, et puis, toc, on se retrouve sur un truc, parce qu'eux aussi sont rentrés sur les barrières sociaux, nous aussi, on connecte Nexio à eux. En tout cas, ce rôle de vigie, d'être présent dans l'écosystème, est un des rôles du Lab. Le premier, ça a été de dire, on développe toujours et on a développé des outils numériques, il faut continuer leur développement. Ce développement, depuis le début, depuis le premier jour, il se fait en mode agile, par sprint régulier d'un mois et demi en gros. Il y en a toujours aujourd'hui sur des logiciels qui sont développés depuis 3-4 ans. Tous les mois, on sort des améliorations. des nouvelles features, etc. en interne et en externe. Et ça, c'est le rôle du Lab qui s'est étoffé pour avoir des product owners, etc. Et à partir de ce premier outil qui est un peu emblématique, parce qu'en effet, on l'a filialisé, on en a fait une startup, on n'a plus que 20% dedans, et il est commercialisé.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    C'est notre outil clé, phare, autour duquel tourne toute notre organisation, mais c'est un outil commercial, alors qu'on l'a développé, et on continue de le développer. On a développé l'outil d'achat dont j'ai parlé, qu'on n'a pas encore commercialisé. Donc c'est aussi le Lab qui a fait ça, pour y mettre un peu la même culture de développement et de la façon de le faire. On est en train de développer un CRM qui sera un peu à notre image, on va dire, pas un CRM qui sert à contrôler les résultats commerciaux. Déjà on a très peu de commerciaux, donc pas besoin de contrôler les résultats commerciaux. Plutôt un CRM pour regarder l'ensemble des bâtiments d'une zone et dire où est-ce qu'il y a Acorus sur ces bâtiments, où est-ce qu'il n'y a pas Acorus, s'il y a déjà Acorus, comment je fais pour... à venir mettre d'autres services. C'est un peu l'idée de ce qu'on est en train de développer. Le lab, c'est ça. Et puis après, c'est les connexions entre tout ça. Et on se rend compte que c'est une très grosse part maintenant de son travail. Connecter les outils qu'on a développés entre eux, bien sûr, mais les connecter aussi aux outils du commerce, aux outils de gestion, aux outils de reporting. On utilise tout quant au co et qui ont déjà beaucoup communiqué sur la façon dont on l'utilisait. parce que... On a un tout quant au co qui vient chercher énormément d'informations dans nos outils et dans nos comptas. Et il redescend tout ça automatiquement au quotidien, au jour le jour, à tous nos chefs d'entreprise. Donc chaque chef d'entreprise a un reporting qui est probablement beaucoup plus précis que ce que beaucoup de chefs d'entreprise, des vrais,

  • Speaker #1

    ont.

  • Speaker #0

    Ça c'est parce qu'on a le lab qui passe son temps à regarder comment on... On connecte tout ça. Dans le lab, on a aussi nos data analystes qui travaillent là-dessus. Ensuite, il y a la veille sur, plus spécifiquement, au-delà d'être juste une vigie, chacun de nos métiers, c'est quoi son avenir dans un monde avec moins de carbone, et donc par quoi il va passer. Je parlais de la ventile. Demain, la ventile, c'est... c'est sans doute pas que mettre un moteur c'est aussi probablement relier le moteur à la qualité de l'air le faire tourner que quand la qualité de l'air est mauvaise soit il y a trop d'humidité soit il y a trop de polluants ne pas le faire tourner quand elle est bonne du coup j'économise de l'énergie le climat

  • Speaker #1

    c'est important non ?

  • Speaker #0

    Après, là, c'est l'autre partie lab. C'est quoi les innovations qui feront que demain, on installera des choses décarbonées ou décarbonantes, donc des pompes à chaleur collectives, par exemple ? Ça, c'est plus le bureau d'études que le lab, puisque c'est nos conceptions. Mais on a installé en Ile-de-France des très grosses pompes à chaleur collectives, principalement sur des bailleurs sociaux. Et ça devient un peu un... un savoir-faire, mais il y en a d'autres qu'on aimerait pousser.

  • Speaker #1

    Je viens un peu par hasard à cette question, mais juste, ta répartition Bayer Sociaux, CoPro et tout, tu peux partager un peu là-dessus ? Oui,

  • Speaker #0

    45% c'est encore de Bayer Sociaux, y compris la province.

  • Speaker #1

    Ah oui, donc cette étiquette de Bayer Sociaux, elle n'a plus trop lieu d'être, puisque c'est moins de 50% de votre chiffre d'affaires.

  • Speaker #0

    Et ensuite, on va dire 30% c'est la CoPro, 25%... Ouais, ça doit être ça maintenant, je suis bon. C'est le tertiaire, principalement du tertiaire d'hébergement, hôtellerie, santé et bureau. Ouais,

  • Speaker #1

    plutôt genre EHPAD, des choses comme ça aussi ? Ouais, aussi, oui.

  • Speaker #0

    Hôtellerie, santé, bureau, puis des choses un peu emblématiques, on vient de gagner la rénovation du Lido, des choses un peu différentes aussi, mais avec toujours cette logique de rénovation, de service, de rénovation en site occupé. Oui. C'est ça qu'il faut la marque de plein de réplicités. Si on est sur une tour à la défense entièrement vide, même si c'est de la rénovation, c'est probablement pas pour nous. Ça ressemble finalement à du neuf et il faut qu'il y ait plein de gens qui aillent le faire. Mais nous, on a l'occupant. On a le besoin de l'occupant au cœur, en tête. Et ça, c'est ce qui fait la force de nos métiers.

  • Speaker #1

    Alors maintenant, si tu regardes un peu le lab, est-ce qu'il y a des innovations aujourd'hui dans le lab que tu peux partager ou des choses où vous vous dites, tiens, autre que la partie un peu connexion d'outils, ou même entre le bureau d'études, est-ce qu'il y a des choses aujourd'hui sur lesquelles vous avez des certitudes sur le changement d'un de vos métiers ou des choses sur lesquelles tu pourrais partager ?

  • Speaker #0

    On a des choses en matière d'intelligence artificielle, par exemple, liées à la saisie des bons de commande, qui ne sont pas propres au bâtiment pour le coup, mais où, à force de s'acharner sur ce thème-là, parce qu'on saisit beaucoup, on fait 10 000 factures par mois, donc c'est beaucoup de commandes saisies chaque mois, et on a besoin que ce process soit très très fluide, on pense qu'on commence à avoir trouvé quelque chose qui a un très très bon taux de succès, et ça fait 10 ans qu'on cherche. Et ça, c'est le lab, vraiment. C'est le lab, c'est beaucoup d'acharnement, ... du test and learn, une intelligence artificielle qui, au début, ne donne pas beaucoup de résultats, et puis on l'alimente avec plus de bons de commandes, plus de bons de commandes, plus de bons de commandes, et puis finalement, ça commence à marcher. Donc ça, c'est un des axes. On travaille assez bien, et c'est indirectement lié au Lab, avec une startup pilotage de chaufferie qui vient optimiser le pilotage des chaufferies en tenant compte de l'inertie thermique du bâtiment. et de la prévision météo à court terme. Et on est capable de faire 20% d'économie rien qu'en pilotant mieux le moment où je démarre et le moment où j'arrête la chaufferie. C'est beaucoup. Et c'est uniquement lié à l'inertie thermique d'un bâtiment. C'est le thermostat. Aujourd'hui, on avait enfin dit que c'est obligatoire d'avoir un thermostat dans les appartements. Le thermostat, c'est un truc qui dit que s'il fait froid, je chauffe, et s'il fait chaud, je ne chauffe plus. Mais si j'ai l'inertie thermique et la prévision météo, je sais qu'il fera beau, je sais que mon immeuble va rester chaud pendant encore trois heures, je peux couper beaucoup plus tôt et allumer plus tard. C'est le principe. C'est aussi bête que ça. On peut faire la même chose sur la ventilation, commencer plus tôt et en fonction de la qualité de l'air. Il y a pas mal de choses autour de ces thèmes de pilotage. qu'on aime beaucoup.

  • Speaker #1

    Et là, on n'est encore qu'au début ? Toi, ton point de vue est un peu extérieur là-dessus, on n'est encore qu'au début de tout ça en France ? Ou est-ce que tu vois d'autres pays où ils sont hyper en avance ?

  • Speaker #0

    Je sais... On n'est qu'au début, c'est quasi une certitude, et je ne sais pas très bien dire sur les autres pays, au fond, mais il y a encore énormément de choses qu'on peut faire, bien sûr.

  • Speaker #1

    On se retrouve dans 5 ans, à cette même table. L'éco-renovation est en pleine marche. Qu'est-ce qu'est devenu le groupe Acorus ? Et sur quoi il est positionné ? Et je suis sûr qu'il a 18 000 personnes. Non, je plaisante, mais...

  • Speaker #0

    Je n'ai jamais fait de pari sur le nombre, donc je ne pourrais pas te les donner. En revanche, sur quoi on pense qu'on se positionnera, et qui sont des choses déjà enclenchées, en fait, donc on n'invente rien, on pense qu'on sera beaucoup plus gros en amont, en conception, en conseil, parce que... Mine de rien, ça devient compliqué de gérer un bâtiment.

  • Speaker #1

    Pourquoi tu dis ?

  • Speaker #0

    Parce que si tu es dans le tertiaire, tu es obligé de prévoir une baisse de 40% d'ici 2030. C'est pas... facile à imaginer. Ce n'est pas juste de faire un appel d'offres avec des gens pour dire c'est plus très beau à l'extérieur, venez me changer les fenêtres. Non, ça, ça ne suffit pas. Ce n'est pas juste éteigner la lumière en sortant, ça ne suffit pas. Mais c'est un peu tout ça et il faut savoir mélanger tout ça. Donc ça devient assez complexe. Si tu es en copro, c'est pareil. C'est un enfer aujourd'hui. Un copropriétaire doit savoir par quoi je commence. Est-ce que je fais tout de suite un très gros projet ? Est-ce que je change d'abord ma chaufferie parce qu'elle est vraiment très vieille ? est-ce que Je fais juste un ravalement, est-ce que je fais de l'ITE ? Non mais je ne peux pas faire de l'ITE parce que... On ne fait pas, comment je finance ?

  • Speaker #1

    Les gars financent...

  • Speaker #0

    J'ai une vraie complexité du scénario de travaux et on pense que... Enfin il y a plein d'autres gens qui pensent ça mais que ça va être un secteur très intéressant. Et où le fait de maîtriser les travaux eux-mêmes nous aidera à donner des conseils plus pertinents. Moi, je trouve que l'obsession qu'on a de créer des conseillers d'éco-rénovation, de prime-rénov' est très bonne. Il faut en effet conseiller, c'est en effet compliqué. Mais des conseillers...

  • Speaker #1

    Vas-y, exprime-toi.

  • Speaker #0

    Je m'en remets un peu vite.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Je ne suis pas sûr que ça solutionne notre problème de... 40 000 à la rénovation globale aujourd'hui, alors qu'il en faudrait 100 000 ou 700. Et on le voit aujourd'hui. On reçoit « Est-ce que vous pouvez participer à cet appel d'offres ? » . Voilà ce que nous a dit le conseiller. Ce qu'a dit le conseiller, il faut recommencer. Mais c'est logique. C'est logique par rapport à ce que sont les conseillers aujourd'hui. Ce monde va évoluer. Il y a de la place pour conseiller. Ça, c'est un des axes. Le deuxième, sur les travaux eux-mêmes... Je pense qu'on sera de plus en plus bas carbone sur les travaux eux-mêmes, sur ce qu'on fera. On sera beaucoup plus dans la connexion réseau de chaleur, on sera probablement plus dans tout ce qui est installation bas carbone, de chauffage, d'électricité, etc. La géothermie, les pompes à chaleur, enfin que sais-je, collectives, parce qu'on ne fait pas de particuliers comme tu l'as bien compris. Et puis, troisième axe, on sera beaucoup plus qu'aujourd'hui, après travaux, dans l'exploitation, la maintenance, le pilotage du bâtiment. Et ce qui me fait croire ça, qu'on grossira sur ces secteurs-là, c'est qu'il y a une vraie cohérence à maîtriser l'ensemble. Je conseille des choses dans un certain ordre, parce que je sais comment ils seront exploités, s'ils ont été faits dans cet ordre, les travaux. Ensuite, je suis capable de faire ces travaux. Ensuite, comme on disait tout à l'heure, ça ne veut pas dire au même endroit et sur le même bâtiment, mais je suis aussi capable de faire les travaux. Comme je suis capable de faire les travaux et capable de conseiller, je suis capable de piloter, d'optimiser le pilotage d'une chaufferie ou le pilotage d'une ventilation. Et cet ensemble répond aux attentes du marché, en fait. Donc, il n'y a pas de raison qu'on n'aille pas là où le marché nous appelle. Et avoir le plus d'impact en décarbonation, c'est probablement être capable de faire ça.

  • Speaker #1

    C'est vraiment de partir de cette conception, on rejoint un peu certaines... Certaines philosophies en termes d'économie, en termes un peu d'écologie, avec une éco-conception, avec derrière la réalisation avec les bonnes pratiques et puis un pilotage en run un peu plus fin. qui nous permet d'être moins énergivores. Je fais un peu le tour, mais c'est un peu ça le principe. Et toute cette partie réemploi, toute cette partie-là, tu l'as... Elle est dans le milieu, quand on dit plus bas carbone,

  • Speaker #0

    c'est les matériaux aussi, les matériaux sont en réemploi, on enlève le 40%. Pour moi, la seule chose qui est vraiment à moyen terme, à court terme, capable de faire baisser d'un coup les 40% d'émissions liées aux matériaux, en rénovation, parce que si on y ajoute le béton, c'est beaucoup plus. C'est l'air-emploi. Le reste, ça prendra plus de temps, bien sûr. Il y aura sûrement d'autres matériaux, etc. Mais ça prendra plus de temps. L'air-emploi, c'est possible. Donc, oui, il est vraiment au cœur, dans cette partie centrale.

  • Speaker #1

    Ok. Donc là, grosso modo, si vous êtes une start-up qui est dans l'air-emploi, appelez vite Philippe Banquet.

  • Speaker #0

    On a déjà ça éculé, on ne va pas prendre toutes les start-ups d'air-emploi, mais par contre, pour échanger, pour construire ensemble, oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Super. Eh bien, écoute, je vois le temps qui passe. Je sais que moi, j'ai encore beaucoup de questions pour toi, mais on va s'arrêter là. Moi, je voulais te poser deux dernières questions pour finir un peu notre interview. Je te les pose ensemble. Après, tu vois comment tu réponds. J'ai commencé avec trois hashtags. J'aimerais bien avoir tes trois hashtags à la fin de cette interview. Qu'est-ce que tu penses de cette interview en trois hashtags de cet épisode qu'on est en train de faire ? Et la deuxième question, c'est est-ce qu'il y a une personne du monde du BTP ou du monde du bâtiment qui t'a inspiré ? Sur lequel, tu vois, qu'il y a un moment ou un autre, tu t'es inspiré de ce qu'il a fait ou tu t'es inspiré de ce qu'ils ont fait ? Parce que ça peut être une entité aussi. Tu vois, voilà, c'est un peu les deux questions que je te pose à la fin.

  • Speaker #0

    Alors les trois hashtags, sans les préparer, c'est plus compliqué que toi, tu les avais préparés, mais super échange, d'abord parce qu'il est très bienveillant, donc ce serait hashtag bienveillance, que j'aime bien. Ensuite, j'aime beaucoup cette envie de comprendre, alors quel est le hashtag devant, mais on ressent vraiment ça dans cet échange, de comprendre toi et de faire comprendre aux auditeurs, et de prendre le temps pour qu'on comprenne, donc hashtag ça devient simple. C'est ça un peu. Et puis, je n'ai pas le troisième. Il y a probablement une personne que j'ai trouvée assez inspirante, c'est Renaud Sornin. Renaud Sornin, c'était le patron de l'attestation légale. Il a été aussi patron de la French Tech à Lyon.

  • Speaker #1

    J'ai fait la même école d'ingé que Renaud. Je suis la félicite à Lyon, si je ne me trompe pas.

  • Speaker #0

    Exactement. Il a créé maintenant un fonds, un start-up studio dédié au numérique et au bâtiment. L'innovation dans le bâtiment, au numérique dans le bâtiment, au SaaS, qui s'appelle Canopée. C'est avec lui qu'on a eu l'idée de filialiser Nexio. Donc il était un peu l'agitateur dans cette idée-là. Je pense qu'il fait partie des gens qui transforment le monde du bâtiment, via le numérique notamment.

  • Speaker #1

    Super. Je te remercie beaucoup, Philippe. C'est pas évident de discuter pendant plus d'une heure comme ça. Moi, je retiens beaucoup de choses de notre entretien. Ce qui est intéressant, moi, je pense que c'est ta trajectoire qui est tellement claire. mais tellement clair tu sais à peu près ce que tu dois faire sur les 10 prochaines années ça a l'air d'être limpide en tout cas dans ta tête moi en tout cas c'est comme ça que je l'ai ressenti j'imagine que tes équipes ressentent pareil mais en tout cas moi c'est comme ça que je l'ai ressenti et ça fait plaisir en tout cas de voir des grands entrepreneurs alors des grands repreneurs entrepreneurs on n'est pas homoprès mais en tout cas ça fait extrêmement plaisir à voir et merci beaucoup pour cette simplicité en tout cas que tu nous dégages Merci à toi

  • Speaker #0

    Merci de cet échange passionnant.

  • Speaker #1

    Merci à tous de nous avoir écoutés jusqu'au bout dans cet épisode des bâtisseurs. Et je vous dis à très vite pour un nouvel épisode des bâtisseurs Le Podcast. Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. S'il vous a plu, n'oubliez pas de le noter et de le commenter sur Apple Podcast ou Spotify et d'en parler autour de vous. C'est ce qui m'aide à le faire connaître et à motiver de nouveaux invités à partager leur vision. Et pour continuer cette conversation, retrouvez-moi sur LinkedIn.

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