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Les Bâtisseurs

#42 Nicolas Foucher - Onepoint : Les métiers du BTP en 2035

#42 Nicolas Foucher - Onepoint : Les métiers du BTP en 2035

48min |03/12/2025
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#42 Nicolas Foucher - Onepoint : Les métiers du BTP en 2035

#42 Nicolas Foucher - Onepoint : Les métiers du BTP en 2035

48min |03/12/2025
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Description

Dans cet épisode des Bâtisseurs, je reçois Nicolas Foucher, Construction & Real Estate Leader chez OnePoint, pour parler d’un sujet que tout le secteur sent arriver… mais que peu ont vraiment structuré : à quoi ressembleront les métiers du BTP en 2035 ?


À partir du livre blanc “Beyond Construction - Les nouveaux métiers du BTP en 2035”, on décortique trois vagues qui arrivent en même temps et qui vont faire bouger tout le monde, des majors aux PME :

  • la pression environnementale et réglementaire (RE2020, décret tertiaire, loi AGEC, REP PMCB…),

  • la transformation digitale accélérée par l’IA (BIM, automatisation, cas d’usage très concrets sur les chantiers),

  • la transformation humaine (pénurie de talents, manque d’ingénieurs, attractivité, féminisation, mobilité interne).


Nicolas partage des exemples très concrets (UTB, Eiffage, La Défense…) où l’IA fait déjà gagner des milliers de minutes sur des tâches de support… avant même d’attaquer le cœur de métier. On parle aussi du compagnon de 2035 — mieux équipé, moins de pénibilité, plus mobile - et du rôle clé des fédérations et des coalitions pour faire passer le secteur à l’échelle.


Un épisode optimiste mais lucide : la transformation du BTP est nécessaire, elle se fera parfois « dans la douleur », mais ceux qui s’y mettent tôt prendront de l’avance.


Le livre blanc "Beyond Construction - Les nouveau métiers du BTP en 2035" est disponible ici 


Vous trouverez également la vidéo complète de cet échange : https://youtu.be/x4dj8xX-l-c


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Transcription

  • Speaker #0

    Générique Nouvelles normes, utilisation des matériaux, consommation énergétique sont nos enjeux. Je m'appelle Richard Mita, je suis serial entrepreneur et CEO de Synax. Chez Synax, nous digitalisons l'industrie des matériaux de construction. Ma passion, le digital appliqué à des secteurs qui ne l'attendaient pas. Dans Les Bâtisseurs, j'interview des visionnaires de l'industrie pour vous inspirer dans votre propre transformation environnementale, digitale et managériale. Bienvenue dans Les Bâtisseurs. Le podcast de ceux qui bâtissent aujourd'hui pour demain.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans ce nouvel épisode des bâtisseurs. Aujourd'hui, je suis avec Nicolas Fouchet, Construction and Real Estate Leader chez le groupe OnePoint. Salut Nicolas.

  • Speaker #2

    Salut Richard.

  • Speaker #1

    Je suis ravi de t'avoir. Déjà, c'est grâce... un client commun que nous sommes là. D'ailleurs, on le salue, c'est Jocelyn Quignon du groupe NGE, qui est directeur innovation là-bas, que j'aurai le plaisir de recevoir bientôt également sur les bâtisseurs. Et derrière, en fait, il m'a parlé de toi et rapidement, je suis tombé sur un livre blanc que vous avez fait qui s'appelle Beyond Construction les nouveaux métiers du BTP en 2035. Et je me suis dit, tiens, ça valait le coup de se rencontrer. Et puis, on a échangé ensemble. Et je me suis rendu compte qu'effectivement, il y avait un lien entre la construction et toi et tout ça autour du groupe OnePoint. Alors, dans un premier temps, ce que je te propose, c'est de te présenter.

  • Speaker #2

    Très bien, merci. Donc, moi, Nicolas Fouché, tu as très bien dit mon poste. Je suis en charge de nos activités construction et mobilier chez OnePoint. Comme toi, j'ai un passé entrepreneurial. On en a un petit peu parlé, mais j'ai beaucoup travaillé dans le milieu des startups, dans le milieu de la mobilité. Et dans ma dernière expérience, j'étais en charge de nos activités BTP. J'étais en direction commerciale d'une startup spécialisée dans le staffing d'ingénieurs, appuyée par le BIA. Et donc, j'ai commencé à staffer des ingénieurs et à m'intéresser à ce secteur qui me passionne depuis. Et donc, j'ai rejoint maintenant, il y a trois ans, OnePoint pour participer au développement de cette activité au sein du cabinet.

  • Speaker #1

    Parle-moi un peu de OnePoint, parce que OnePoint, on connaît tous le nom. On sait tous que c'est des consultants qui sont très bons en transfo digital, mais on les voit pas très bien sur chantier.

  • Speaker #2

    Ah ouais, c'est très vrai.

  • Speaker #1

    On n'a pas cette habitude-là en tout cas.

  • Speaker #2

    C'est très vrai et c'est un vrai sujet pour nous parce qu'il faut faire de l'évangélisation et montrer qu'on est très présent sur le secteur. Donc effectivement, WinePoint d'un point de vue plus global est spécialisé dans la transformation des entreprises. Donc d'un point de vue technologique, environnemental, sociétal, c'est vraiment notre raison d'être. Et en fait, plus spécifiquement, ce qu'on fait sur le secteur, c'est l'extension de ça, c'est on a envie d'avoir de l'impact. et de participer à la construction d'un monde plus durable. Donc, c'est vraiment notre leitmotiv. Et là-dessus, notre particularité, c'est qu'en fait, on intervient à la fois en tant que conseil pour les acteurs, donc dans leur transformation, et d'ailleurs de bout en bout, depuis de la stratégie jusqu'à la mise en œuvre des transformations, digitales et humaines. C'est un élément extrêmement essentiel et je pense qu'on en reparlera. Mais aussi, on participe à la transformation des projets, puisqu'on participe, on répond aux co-traitants, souvent avec des acteurs du secteur. pour construire des ouvrages emblématiques. Là, typiquement, on vient de gagner un projet avec Eiffage sur le CHU de Nantes où on porte tout ce qui est smart building et les usages associés à ce bâtiment de smart hospital. Et après, c'est un peu l'objet qui t'a fait venir autour de Beyond Construction, mais on a l'envie aussi d'aller au-delà et donc de participer à la transformation du secteur plus globalement. Et donc, on porte différents projets transsecteurs, cross-secteurs, peu importe comment on l'appelle. Par exemple, on a travaillé il y a deux ans maintenant avec la Fédération nationale des travaux publics pour monter une école qui s'appelle l'école TP Demain, qui est l'école de la transition écologique du secteur. Donc pour aider concrètement les gens sur le terrain à appréhender les enjeux et à trouver des solutions concrètes. On est en train de monter une coalition autour des matériaux dits durables. Donc là, pour outiller les gens sur le terrain à avoir des matériaux qui puissent s'utiliser, qui sont plus vertueux. Et on mène des études, comme l'étude Beyond Construction, sur les futurs des métiers du BTP à 2035. Et là, l'objectif, c'est vraiment pour nous de projeter les acteurs dans le futur et de se rendre compte des impacts pour eux et pour leur organisation actuellement. Et donc là, on a pris trois prismes principaux, que sont les La transition écologique, qui est absolument nécessaire sur le secteur. La transition digitale et en plus accélérée par l'IA. Et la transition sociétale et organisationnelle que ça génère pour les entreprises du secteur.

  • Speaker #1

    Peut-être juste avant de rentrer dans le livre blanc, tu parlais des différentes initiatives que vous prenez, que vous mettez en place chez OnePoint, notamment cette partie avec les écoles ou ces matériaux durables. Est-ce que vous avez un peu des retours sur cette première promo ? Ces choses-là sur la partie avec la FNTP que vous avez fait ?

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    C'est peut-être un peu tôt pour parler de ça, mais c'est quoi un peu vos premiers échanges là-dessus ?

  • Speaker #2

    Alors, c'est effectivement plus à la FNTP de communiquer dessus, mais pour te donner quelques éléments, l'idée de TP Demain, c'est d'avoir une plateforme, une école qui est figitale. Donc, en fait, la FNTP a déjà une plateforme digitale qui permet de faire de l'in-learning sur plein de cas vraiment très concrets. Et en fait, on a... Nous, on les a aidés à monter tout le module learning plus largement associé à différentes écoles type STP, type Aigleton, appuyé par le réseau de la FNTP en région pour créer un modèle qui permette d'aller un cran plus loin et diffuser à l'ensemble des adhérents. Donc à la fois les grands groupes, mais aussi les plus petites PME via les réseaux des fédérations. Donc c'est vraiment ça l'objectif et les retours sont extrêmement positifs.

  • Speaker #1

    De toute façon, on pourra refaire un épisode en parlant de ces retours-là, bien évidemment, avec les gens de la FNTP. Mais ça, ça fait partie des choses, je pense, qui sont assez intéressantes dans le secteur, qui est cette transformation des métiers et qui doit être accompagnée de toute façon. Et là, ça me fait rentrer dans le livre blanc. Tu as très bien parlé de ces trois transformations que vous avez évoquées, un de d'entre. Moi, la première question, alors vous évoquez ces trois thèmes-là, que ce soit la transformation via la transformation environnementale, la transformation liée au digital et la transformation sociétale. La question que je me pose en premier temps, c'est quel est un peu votre point de vue lié à cette transformation environnementale qui est quand même beaucoup drivée par la réglementation ? Que ce soit les grandes échéances qu'on voit, la RE-2020, la SESRD, le décret tertiaire, la loi AGEC que je connais un peu mieux, puisque comme les auditeurs commencent à connaître un peu, moi je viens un peu plus du milieu du granulat et du béton. toute la partie REP, PMCB, on connaît bien, mais c'est quoi un petit peu les choses que vous avez vues à ce niveau-là et qu'est-ce qui peut être actionnable pour les acteurs ? C'est un premier pavé que je lance comme ça, on rentre un peu dans le débat de Livre Blanc sur cette partie-là.

  • Speaker #2

    C'est un vrai sujet, parce que le secteur du BTP, c'est 18% des émissions. C'est aussi des objectifs, quand on dézoome à environ une baisse de moins de 40% de l'impact à 2030. En tout cas, c'est les drivers que se sont donnés les majors. Et donc, il y a un changement de paradigme qui doit s'opérer. Et donc, indépendamment de telle ou telle réglementation, qui vont s'accélérer et se durcir finalement, et pour le meilleur, je pense. Mais ce qu'on perçoit à la fois au travers de l'analyse et quand on le ramène maintenant en 2025, c'est que Il y a un changement qui va s'opérer et qui va se faire dans la douleur. Dans la douleur. Dans la douleur, oui. Pour moi, ça va être dans la douleur. Je ferai un exemple. C'est un des patrons d'une grande société de BTP que je ne citerai pas, mais qui a dit, moi, dans les trois ans, avec juste l'augmentation prévue de la taxe carbone, du montant de la taxe carbone pour l'achat de mon béton, ça va me bouffer l'ensemble de mon résultat du groupe, juste pour acheter mon béton. Et donc, tous les acteurs que l'on voit en sont là, c'est-à-dire qu'ils n'ont pas réussi à trouver des solutions pour pallier ce problème-là. Donc, on est sur les premiers sujets, scope 1, 2, autour de la mobilité. Ils ont tous envie de construire différemment, mais il y a besoin qu'il y ait un alignement plus global, à la fois des maîtrises d'ouvrage, des maîtrises d'œuvre et des constructeurs, pour changer et atteindre les objectifs qu'ils se sont donnés. Donc je parle dans la douleur parce qu'en fait, le mode de fonctionnement actuel... du BTP est très décentralisé et à la maille du chantier, avec des objectifs d'avoir une marge autour de 3-4%, donc des marges faibles et qui laissent très peu de latitude. Et la pression est souvent posée au niveau des conducteurs de travaux. Alors que le changement qui doit s'opérer autour de ça... doit être beaucoup plus globale. C'est pour ça que l'école TP Demain dont je te parlais, l'idée c'est d'embarquer tout le monde. La coalition autour des matériaux durables qu'on veut mettre en place, c'est exactement ça. C'est qu'en fait, individuellement, les acteurs n'arrivent pas à traiter ce sujet, à passer à l'échelle des matériaux durables, donc réussir à baisser des coûts, à identifier ce que sont les matériaux durables, à assurer leur assurabilité justement. Donc toutes ces problématiques doivent être prises collectivement à une maille plus large. Par contre, c'est difficile à le mettre en œuvre parce que ça demande d'agréger plein de gens qui sont dans des entreprises concurrentes et même au sein des entreprises qui ont des enjeux qui peuvent être différents. Donc, c'est pour ça qu'on pense avoir un rôle extrêmement important dans le lancement de cette dynamique-là et de réussir à craquer ces sujets. Et donc, d'un point de vue très actionnable, pour répondre à ta question, pour moi, il y a un enjeu à la fois des majors qui l'ont pris, du moins les plus gros acteurs ont pris l'enjeu. au niveau de la direction, mais ont du mal à le faire redescendre pour le moment. Ça se fait pas à pas. Et les PME vont subir finalement ça. Et donc, il y a une nécessité de prise en compte et potentiellement aussi de faire évoluer leur positionnement. Je m'explique. Quand tu es une PME, tu dois pouvoir te dire « Ok, le marché, il va vers plus de rénovation. Il va vers moins de neuf, plus de rénovation. On pense beaucoup plus l'ensemble du cycle de vie du bâtiment, donc sur l'entièreté de son cycle de vie. » Donc, il y a un repositionnement à avoir. Et également, pour ceux qui seront le plus en avance, c'est une opportunité parce que ça va nécessiter de se digitaliser, parce qu'il va falloir monitorer son impact, parce que les grands groupes vont demander de te dire, tel PME, OK, c'est quoi ton impact ? Parce que moi, je dois faire mon reporting. Et c'est une manière aussi de valoriser, de dire, moi, je t'apporte ces éléments-là complémentaires, je le valorise dans mon service. Donc, c'est tout ça qu'on voit apparaître actuellement. Et après, si on projette un peu plus loin à 2035, là, c'est une prise en compte qui est généralisée, qui doit être généralisée, et on l'espère en tout cas qu'elle le sera, depuis des compagnons, avec la capacité à comprendre ce que sont des matériaux, par exemple, durables, pouvoir travailler du bois un coup, travailler du béton un autre jour, etc., créer beaucoup plus de flexibilité à toute la maille de l'entreprise. Donc, c'est ça les évolutions que l'on voit.

  • Speaker #1

    Ça, c'est clair. qu'il y a un driver qui est lié vers la réglementation. Dans votre livre blanc, il y a aussi des choses où, quand vous avez interviewé ces différentes entreprises, 100% d'entre elles, c'est ce qui est écrit dans le livre blanc, souhaitent aller vers la plus de mobilité durable, par exemple, souhaitent mettre en place des initiatives pour correspondre un peu à ces réglementations, au final. J'imagine que c'est déclenché également par les gens à l'intérieur, ces entreprises, mais également par la société telle qu'elle est. Moi, la chose sur laquelle je voulais rebondir, c'est... Parce que, tu sais, je suis un peu la voix des PME, moi. J'ai un peu cette voix-là. Je me dis, ça va être quand même encore compliqué. Dire qu'on va subir, tu l'as dit, on va subir. On va se retrouver encore sous le feu des réglementations, avec des grands groupes qui vont nous dicter ce qu'on va devoir faire, accompagnés par des super cabinets, comme les vôtres. Vraiment, tu vois, qu'est-ce qu'on peut faire à nous, en tant que PME ? Pour voir ça, je sais bien que tu n'as pas la réponse à cette question claire, sinon tu me la donnerais directement. Mais de ton point de vue, qu'est-ce qu'on doit voir ? Comment on doit anticiper les choses ? C'est quoi un peu les choses ? Tu parlais de numérique, tu parlais d'autres choses. Dans cette première partie, qu'est-ce que tu vois ?

  • Speaker #2

    C'est une vaste question.

  • Speaker #1

    Je sais bien, je te titille un peu.

  • Speaker #2

    Non, bien sûr, c'est ce que j'évoquais un peu avant. En fait, il y a une tendance du marché, et à un moment, encore si on prend... un cran de recul encore supérieur. Évidemment, on doit construire différemment. C'est une nécessité écologique. Tu as des enfants, quel monde tu veux leur donner ? Et typiquement, dans l'étude, c'est un des éléments qu'on voit. 60% de la génération Z cherche un boulot en cas de sens. Et on est persuadé que, moi c'est ma conviction personnelle, il y a deux éléments essentiels pour les sociétés humaines, l'agriculture et pouvoir se loger. Et si on veut construire un monde durable, ça passe. par le BTP, que le BTP soit capable de construire différemment. C'est obligatoire, on doit y passer. Et c'est au-delà de manifester, de montrer son désaccord concernant l'état du monde et comment ça évolue d'un point de vue écologique, il y aura besoin, et il y a besoin dès maintenant, de construire différemment, d'avoir des infrastructures résilientes, de construire des bâtiments moins énergivores. Et donc, ça passe par toute la chaîne de valeur qui doit s'aligner autour de ça. Donc c'est pour ça, on va y passer, c'est ma conviction personnelle. Après, ceux qui sont les premiers à se mettre, à s'aligner là-dessus... prendront des parts de marché. Ceux qui ne le feront pas subiront effectivement les réglementations, etc. Donc, comment on anticipe ? Et ce que j'évoquais, je pense que d'aller vers plus de rénovation, penser à un cycle de vie différent, travailler avec des matériaux différents. Voilà, ce sont des éléments pour les PME qui sont, je pense, différents.

  • Speaker #1

    Et je pense qu'en fuligrane, il y a aussi une autre chose, c'est le virage de productivité. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, toi, ce que tu nous dis, c'est il y a une volonté des pouvoirs publics, en tout cas, du monde dans lequel on vit, de changer. Il y a une volonté, donc, des gens aussi de pouvoir, en fait, construire différemment. Et derrière, la question qu'il faut qu'on se pose en tant que nous, PME, je me mets dans le côté PME, mais en tant que nous, PME, c'est vraiment de se dire, comment faire ? Donc, il y a une volonté, un, d'anticiper, clairement. Et deuxièmement, moi, j'essaie de voir la chose différemment, de se dire, comment je peux améliorer ma productivité ou comment je peux améliorer ma façon de faire ? pour pouvoir dégager du temps pour travailler sur d'autres choses. Et là, c'est le deuxième aspect un petit peu de votre étude, qui est toute la partie plutôt numérique, technologique, où, et là, ce qui est intéressant, c'est que vous venez avec votre angle, vraiment, qui est l'angle qui est hyper connu de OnePoint, enfin, moi, pour lequel je vous connais très bien, qui est vraiment ce côté transformation. Et là, vous accompagnez des grands groupes. On a des retours dans votre livre blanc de gens de Colas, on a des gens de Razelbeck. On a aussi un peu de Vinci, si je ne me trompe pas. Oui, beaucoup. La question là-dessus, c'est, vous dites dans votre livre blanc que le BIM commence à être très adopté, en partie, que l'IA va être un énorme driver de changement. Parlez-moi un peu de tout ça et de ce que vous avez trouvé à l'intérieur.

  • Speaker #2

    Oui, alors, effectivement, les deux sont interconnectés de manière très très forte. En fait, quand on parle de transition écologique, Je parlais d'être capable de monitorer son impact, ça nécessite de se digitaliser. De la même manière, si on veut construire différemment, on doit baisser notre impact, on va devoir changer nos méthodes constructives de manière profonde. C'est pour ça qu'on parle de transformation profonde, on ne parle pas d'un outil différent qu'on utilise type BIM, on parle d'un outil beaucoup plus transformationnel, donc l'IA est un accélérateur de tout ça. Mais si on veut construire différemment, et c'est ce qu'on montre dans l'étude, on va aller vers beaucoup plus de robotisation, on va aller beaucoup plus vers de micro-mécanisation également. Si tu veux, on en reparlera. Mais pour construire et pour tenir nos objectifs écologiques, il va falloir construire différemment. Et donc, en fait, c'est tout un pan qui va changer, un pan de l'activité, à la fois en termes de digitalisation, mais aussi l'IA qui va accélérer tout ça. Voilà un peu les... les grands éléments que l'on voit.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as des exemples concrets, des choses que vous avez vues avec certains de vos clients là-dessus ?

  • Speaker #2

    Oui, alors si je te prends, on parle beaucoup d'IA, on accompagne beaucoup d'acteurs autour de l'IA. Ce qui est intéressant, c'est qu'on a vu les premiers qui se sont lancés, ce sont les promoteurs immobiliers, il y a deux ans, pour des raisons évidentes liées à la crise immobilière, de se dire, bon, il faut changer, on en profite, on se lance. Il y a eu beaucoup d'expérimentations, plus ou moins réussies, bien évidemment. Et là, on rentre dans une phase qui est beaucoup plus portée sur le passage à l'échelle et c'est l'enjeu qu'il y a en ce moment même sur le secteur. Et en fait, les exemples, si je te prends un peu la chaîne de valeur, je trouve que c'est intéressant. On accompagne par exemple Paris la Défense, la maîtrise d'ouvrage qui gère la Défense comme son nom l'indique. Eux, ils ont développé des cas d'usage pour générer des appels d'offres de manière automatisée et faire évoluer leur PLU grâce à Lien. En contrepartie, tu vas avoir certains grands promoteurs immobiliers qu'on accompagne, je ne peux pas te dire le nom, mais qui ont travaillé, c'est assez bluffant, ils ont mixé de la data qui était interne, de la data aussi externe qu'ils sont allés chercher, et on a appuyé tout ça par le 2LIA, et qui permet d'aller dialoguer beaucoup plus facilement avec des collectivités en ayant des rapports beaucoup plus concrets. Je m'explique, tu vas avoir le bord politique, tu vas avoir quelles sont les grandes orientations passées, actuelle et projetée. Tu vas avoir des notes de synthèse sur les PLU en cours. Et donc, en fait, les développeurs, quand ils vont parler à telle collectivité, ils vont déjà avoir un rapport extrêmement complet de quelle est l'orientation globale de la métropole. Et donc là, tu mixes effectivement des startups, de la data interne, de l'IA. Donc, c'est un peu plus complexe. Et après, une fois que tu as ton appel d'offres, Si je suis côté par exemple constructeur, on voit des cas d'usage extrêmement intéressants. Je pense à Eiffage qui travaille énormément là-dessus sur « je reçois un appel d'offre, automatiquement mon IA me sort un compte rendu, me dit « go, no go » par rapport à nos éléments passés. » me donne des préconisations pour commencer à faire une réponse. Et ensuite, tu as des jeux de ping-pong, c'est-à-dire je fais ma réponse, j'interroge mon IA, ok, est-ce que c'est pertinent par rapport à ce que là-haut a dit ? Pareil, après, pour les devis. On voit, là, il y a une société qui s'appelle UTB, qui est spécialisée dans l'électricité, qui est une PME, mais très, très active, qui, pour le coup, a réussi à passer à l'échelle d'un certain nombre de cas d'usage. Mais eux, ils font ça. C'est que derrière, quand il y a leur fournisseur qui leur envoie des devis, ils interrogent. Ils se disent, OK, l'IA dit, OK, c'est pertinent, pas pertinent. Ça vient enrichir leur propre base de données, leur catalogue de fournisseurs. Et ça génère après des envois de factures ou de banques de commandes. Donc, tu as vraiment tout ce process-là directement lié autour de l'appel d'offres et les phases qui suivent.

  • Speaker #1

    Tu commences à avoir des retours sur les gains, à mesurer ces gains. Je sais que c'est un peu nouveau, que les passages à l'essieu sont en cours. Est-ce que vous avez des idées ou pas encore ?

  • Speaker #2

    Oui, la UTB nous ont dit qu'ils gagnent. Alors, ça dépend de la taille, forcément, des factures, etc. Mais ils arrivent à le monitorer en minutes. Vraiment, minutes gagnées par facture. Et de mémoire, ils en traitent plus de 6 000. Donc, 100 % passent par l'IA, 80 % est géré 100 % par l'IA. Et effectivement, tu as des gains qui sont mesurés. Minute par minute, et même à la seconde près pour certaines tâches, qui sont capables de monitorer et d'améliorer leur...

  • Speaker #1

    On est quoi, sur un gain d'une minute ?

  • Speaker #2

    Alors, on est en gain de 3 minutes par facture, traité sur des factures simples, et ça peut aller jusqu'à 3 heures, en fonction de dossiers plus lourds.

  • Speaker #1

    Donc, on parle de 80% de 6000 factures, c'est ça ce que tu disais ? Donc, on est à peu près sur 4008. On est sur 3 minutes par facture, c'est ça ? Donc, près de... 15 000 minutes de gagné à peu près. Ce qui est énorme. Je ne vais pas faire la conversion de tête en heures, mais c'est quand même assez incroyable. Et ça, juste sur un poste de support. On est même pas encore rentré dans le vrai métier. Derrière, ce que tu me disais sur la partie promoteur, la partie réponse, en plus, c'est assez marrant parce qu'on va devoir avoir des ping-pong entre IA. C'est limite dès le début. Donc, si on regarde cette chaîne-là, On va avoir au début des promoteurs qui vont commencer à intégrer un écosystème un peu plus important. Des gens comme Eiffage, au côté construction, qui vont répondre. Et là, on voit le gain directement. Moi, je l'imagine directement, le gain incroyable. Et ensuite, dans la réalisation, on va aussi avoir des gains. Là, c'est des gains, entre guillemets, très orientés dans les cas d'usage de la LIA qu'on a tous aujourd'hui. Un peu plus écrits, entre guillemets. Et vous avez commencé à le voir ou pas, par exemple, dans les bureaux d'études ou les choses comme ça ? Ou peut-être pas encore, mais ça va être incroyable pour les calculs, pour les structures, pour la mixité des matériaux. Ça va être incroyable.

  • Speaker #2

    Oui, ça fait partie des cas d'usage qu'on voit apparaître. En fait, tu as eu vraiment les cas d'usage un peu simple, bureautique. Tout ce qui est traitement documentaire, ce sont des éléments qui accélèrent fortement. parce qu'on est sur le secteur qui génère le plus de data, le même qui génère le plus de data, mais qui utilise le moins.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #2

    Derrière l'agriculture que je t'évoquais tout à l'heure. Donc, c'est dire. Mais oui, après, quand on rentre un peu plus dans le volet conception, on va avoir et on voit déjà apparaître Autodesk intègre dans ses solutions de plus en plus d'IA qui permettent de modéliser directement, faire une partie de la conception, challenger. Et typiquement, en termes de matériaux, te dire, ok euh Si j'utilise tel matériau, qu'est-ce qui se passe, etc. Donc là, il y a tout un pan qui va être largement accéléré. Mais là, directement plus, je pense, par des solutions marché qui vont intégrer Delia. Et après, tu vas avoir aussi sur le chantier.

  • Speaker #1

    Exactement. J'allais y venir.

  • Speaker #2

    Et là, c'est assez fascinant parce qu'on en voit déjà. Alors, tu vas travailler deux niveaux. L'idée, à terme, c'est ce qu'on voit dans l'étude, c'est d'être capable. Tu es un compagnon, tu es sur ton chantier. On va te dire... Tu as ton téléphone et on va te dire, voilà les tâches qui sont allouées pour toi aujourd'hui, ce qui te permet d'être beaucoup plus flexible aussi, de passer sur un chantier ou un autre. S'il y a un arrêt sur un chantier, tu peux passer sur l'autre. Couplé à de la robotisation, de la mécanisation, les compagnons vont être pilotes de machines semi-autonomes, driveées en partie par l'IA. C'est vraiment ce qu'on voit, ce qui va permettre de baisser la pénibilité et de recréer de l'attractivité. Mais ce qu'on voit actuellement autour de l'IA, On voit des cas d'usage, UTB dont je te parlais, ils sont en train de mettre ça en place. Et je pense que c'est quelque chose qui va se développer largement partout. C'est tout ce qui est remontée d'informations à la voix. Je suis un chef de chantier, il y a du bruit dans mon chantier, parfois je ne parle pas français, parfois je l'écris encore moins bien. En fait, je vais pouvoir, avec mon téléphone, je peux, puisque c'est même au présent, je peux faire un compte rendu complètement diffus, donner plein d'informations. Et en fait, l'IA arrive à recatégoriser les informations, les traduire dans Xlangs s'il y a besoin, les remonter dans mon CRM, Eusion Salesforce par exemple, et après passer des ordres, des commandes en disant, j'en sais rien, il faut commander plus de peintures, etc. Ça peut passer directement commande. via le CRM. Donc, on s'affranchit de tous les comptes rendus et on parlait de l'aspect réglementaire qui est extrêmement chronophage. Donc là, l'idée, c'est justement de s'en affranchir ou en tout cas de le faciliter. Toutes ces tâches un peu rébarbatives vont être accélérées par l'IA. Et de la même manière, Buildos que tu connais, eux avec les caméras sur les casques qui permettent de suivre en temps réel l'avancée d'un chantier basé sur la reconnaissance vidéo. Typiquement, ce sont des choses aussi qu'on voit apparaître et qui sont accélérées par l'IA, par le traitement de la data, et qui viennent alimenter, dans le cas de figure, une maquette et l'enrichir au réel de l'avancement du chantier. Donc ça, ce sont des cas d'usage très concrets qu'on voit apparaître. Et les gains sont énormes parce que, en fait, quand tu travailles ça, ce qui est top, c'est que tu évites au maximum les clashs, puisque tu es vraiment au réel, tu vois. Parce que le problème, c'est que tu as beaucoup d'informations qui sont partagées sur un chantier. Je vais te dire, je t'envoie un mail en disant j'ai un retard ou j'ai telle personne qui doit passer à tel moment, mais une fois sur je ne sais pas combien, l'information ne passe pas. Elle est perdue parmi des montagnes d'informations. Et donc là, ça permet de fluidifier et de baisser les retards. Et si on arrive à baisser les retards et les malfaçons, l'impact écologique dont on parlait déjà va être considérable. Juste sur... sur l'impact qu'on a de construire. Tu vois, typiquement, j'en parlais avec quelqu'un de Bouygues récemment, qui avait eu dans son entourage, qui avait vu un projet qu'ils avaient mené, où ils avaient dû reconstruire trois fois le bâtiment.

  • Speaker #1

    Trois fois le bâtiment ?

  • Speaker #2

    Trois fois le bâtiment à cause de malfaçons.

  • Speaker #1

    C'est beaucoup.

  • Speaker #2

    Effectivement, c'est beaucoup. Et c'est typiquement, on en discutait, parce que c'est ce qu'ils prônent et ce qu'ils veulent mettre en place, ce qu'ils sont en train de mettre en place. Mais d'arriver à digitaliser, mieux monitorer. leur aurait permis d'éviter ce cas de figure-là ?

  • Speaker #1

    C'est clair. Moi, je voulais revenir sur deux sujets. Le premier, ce que je trouve intéressant dans ce que tu dis, c'est qu'il y a déjà beaucoup de choses qui sont en train d'être mises en place. Et tu prends un exemple, en plus d'une belle entreprise, qui n'est pas un grand groupe, qui est plutôt une OTI, ou proche d'être une OTI, le groupe UTB. Ensuite, tu as commencé à esquisser... le métier de compagnon en 2035, c'est-à-dire ce côté de se dire j'ai tout dans le creux de la main, j'ai des engins autonomes que je peux piloter, je peux passer d'un chantier à un autre du jour au lendemain parce que j'ai toutes les informations, parce qu'on me donne les mises à jour et ainsi de suite. Est-ce que tu veux nous parler peut-être d'un autre, par exemple le conducteur ou le chef de chantier, ou tu vois, sa vision en fait ? comment tu vois, comment vous le voyez à travers votre étude de son métier en 2035 ? Parce que côté compagnon, on le voit très bien. Ce côté, j'ai toutes les infos, je peux avoir en temps réel, faire mes remontées d'informations, ça commence aujourd'hui. Gestion des engins autonomes, derrière il y a également tout ce côté compagnonnage, c'est-à-dire transmission. Qu'en est-il du conducteur ?

  • Speaker #2

    Ou du chef de chantier ? On est finalement sur un fonctionnement qui est assez proche. L'idée, c'est l'extension de ce qu'on voit sur le compagnon. Donc, effectivement, de l'information qui remonte beaucoup plus rapidement. Une capacité à piloter via de la data son chantier. Donc, identifier les retards, ce qui est déjà en partie le cas. Mais identifier les retards, identifier les zones où il y a des problèmes d'appro, etc. Passer des commandes de manière automatisée. Ce qu'on perçoit aussi dans l'étude et qui est nécessité, c'est que ça ramène au sujet sociétal. parce que On a un déficit d'ingénieurs en France

  • Speaker #0

    C'est un gros problème. Et en fait, l'IA et la digitalisation, selon notre étude, va permettre d'aller chercher de l'attractivité sur ce faciliter, baisser la pénibilité, aller chercher de l'attractivité pour le marché. Et aussi, en automatisant au maximum un certain nombre de tâches un peu rébarbatives, on va pouvoir créer beaucoup plus de transversalité, de ponts entre les différents secteurs. Parce que là, actuellement, il y a très peu de personnes qui viennent d'en dehors du secteur. Et il y a une difficulté à avoir de la mobilité actuellement, même dans les entreprises elles-mêmes. Il y a très peu de changements. Un chiffre que je connais, par exemple chez Bouygues, sur toutes les entités, alors que ça va de TF1 à Colas, il n'y a que 160 mobilités internes dans tout le groupe, entre les entreprises.

  • Speaker #1

    160 ?

  • Speaker #0

    160.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas beaucoup ? Ce n'est pas beaucoup. Pour un groupe qui fait quand même quelques dizaines de milliers d'employés. Exactement. Mais ils y travaillent,

  • Speaker #0

    ils y travaillent à fond. Ils ont une vraie volonté de le faire. Et ils ont en plus cette culture, parce que la notion de compagnonnage, de Tour de France, c'est vraiment quelque chose qu'ils connaissent. Mais comme tous, en fait, il y a ce problème de la décentralisation et surtout de la maille chantier. C'est-à-dire que je suis en conduction de mon chantier dans mon agence, mon patron d'agence n'a pas forcément envie que je parte. Et en plus que je parte dans une autre entreprise. et à l'inverse il a du mal à faire venir quelqu'un de l'industrie ou faire venir quelqu'un d'ailleurs. Et c'est un gros, gros problème structurel pour le secteur. Et donc, ce qu'on perçoit, c'est que la transformation qui s'opère avec la quête de sens, un secteur qui va permettre la décarbonation et de construire un monde plus durable, la baisse de la pénibilité, le volet le plus tech, et après, tout ce qui fait la force du secteur, c'est qu'il y a des gens vraiment extrêmement intelligents dans tout le secteur, des gens très volontaires. Moi, je suis fasciné de voir des jeunes conduits qui ont 24-25 ans, les responsabilités qu'ils ont, qui entraînent aussi une pression. Mais il y a très peu de secteurs qui peuvent offrir les parcours de carrière qu'ont les gens dans le BTP. Moi, je trouve ça top. Mais par contre, il faut pouvoir simplifier et fluidifier tout ça. Et donc, ça passe par le partage entre pairs. Ça passe par la facilité à pouvoir bouger. d'un secteur à un autre, d'une entreprise à une autre, d'une région à une autre. Et voilà, donc c'est vraiment ces aspects-là qui sont clés qu'on voit apparaître pour les conduits.

  • Speaker #1

    Et là, on va enchaîner sur le dernier volet du livre blanc, qui est vraiment ce côté RH, politique de ressources humaines, attractivité. On a 26 000 emplois vacants. Aujourd'hui, 420 000 départs à la retraite sur les prochaines années. Je sais que c'est un gros sujet sur lequel vous avez accompagné des très grands groupes et vous avez sorti des recommandations. dans votre livre blanc. Dites-nous, partage-nous un petit peu, tu vois, ce que vous avez vu là-dessus, ce que vous voyez, vous, demain, à l'horizon 2035. On en a parlé un petit peu dans notre échange, mais c'est quoi un peu les retours là-dessus ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est un gros sujet, mais c'est un sujet de société. Au-delà d'être un sujet du BTP, mais le BTP empathique. Déjà, comme je disais, on manque d'ingénieurs, on manque de femmes dans le secteur. Ça se passe parce que On ne pousse pas suffisamment les femmes à développer des carrières d'ingénieurs. Ça va déjà au tout début, la genèse, c'est les maths et cette fausse croyance que les femmes sont moins compétentes en maths que les hommes. Après, en école, on a interrogé dans le cadre de l'étude de l'ESTP Arts et Métiers. Ils nous disaient très bien, en fait, là où il y a 15-20 ans, si tu allais au forum ESTP, qui est un peu le forum qui donne les débouchés pour les gens de l'ESTP, les gros stands, c'était Vinci Bouillé-Fache. J'y suis allé dernièrement, t'avais des grosses tentes, c'était 2 watts pour aller faire de l'audit. Et en fait, donc déjà en entrée, on a moins d'ingénieurs. Et en sortie, il y en a de plus en plus qui ne vont pas dans le secteur. Donc ça, ça pose un problème. Et après, ce que j'évoquais, le volet pénibilité. Parce qu'on voit beaucoup de profils qui partent parce qu'à un moment, c'est trop dur. Et qu'ils n'ont pas forcément de perspective vraiment claire, qui sont destinés. Donc des gens qui sortent du secteur. et en plus la difficulté à intégrer les nouvelles personnes. Il y a énormément de volontarisme de la part de l'ensemble des acteurs autour de ce sujet. Je trouve que les équipes RH font un travail formidable, mais par contre ça doit être porté à un niveau plus global sectoriel. Les fédérations, bien sûr, travaillent, mais le prisme en fait, et c'est là un peu l'objet de notre étude, c'est qu'il faut qu'il y ait un changement à la fois des organisations en elles-mêmes, mais on crée un peu ce que j'évoquais pour Bouygues qui travaille sur ces sujets de mobilité, que ça crée de la fluidité dans les entreprises, mais également... il y a une nécessité de transformer, de créer du sens, de travailler cette notion de sens qui, à mon sens et à notre sens, n'est pas assez travaillée par le secteur. J'évoquais, le secteur est nécessaire pour créer les bonnes conditions de la transition écologique. Et pour le coup, le secteur ne travaille pas assez ce discours-là. Si je suis tes enfants, peut-être demain, de se dire, je veux changer le monde, je dois passer par le BTP. Normalement, cette connexion doit arriver, alors qu'elle n'est pas là actuellement. et après bien sûr, factuellement, de changer ses métiers, baisser la pénibilité, porter de l'innovation à l'échelle, pour attirer encore plus d'ingénieurs, de compagnons et créer des vocations.

  • Speaker #1

    Et sur cette partie, vraiment, attractivité, là, moi, je te rejoins sur le fait qu'il y a un vrai travail commun vraiment de tous les acteurs. Parce qu'en fait, la réalité, c'est que si on n'a pas de personnes, on n'arrive pas à livrer, déjà. Et ça, ça devient un vrai problème. Ensuite, Le côté sens, aujourd'hui, je trouve qu'effectivement, on ne le met pas assez en avant. Et qu'au final, c'est quand même un des rares métiers dans lequel tu peux rapidement avoir des responsabilités et rapidement voir l'impact que tu as. Tu ne fais pas... Enfin, je ne vais pas donner d'exemple pour ne pas m'allier d'autres industries, mais c'est vrai que rapidement, tu vois très bien l'impact que tu as au quotidien. Et surtout, tu as ce côté transmission. qui est naturelle, alors tu parlais de Bouygues, bien évidemment, qui ont ça dans leur ADN depuis le début, depuis la fondation, même à côté des compagnons. Et sur la féminisation du secteur, c'est quoi un peu le retour, tu vois, des DRH là-dessus, ou des gens que vous avez interviewés, est-ce que c'est quelque chose qui voit quand même à peu arriver, ou est-ce qu'il y a certaines tendances ou pas ? Moi, je me permets de partager un peu le travail des souterraines, alors pareil, des gens qui sont plutôt du milieu que je connais, qui est la présidente, c'est Lumna. qu'on avait eue dans un épisode un peu particulier à Des Bâtisseurs. On avait fait un panel de femmes dans le BTP. Mais aujourd'hui, c'est quoi un peu le retour des DRH là-dessus ? Sur ça, c'est découvert du secteur, c'est comment on travaille les différentes étapes pour que la carrière des femmes dans ce milieu-là puisse être accompagnée. Moi, un exemple qu'elle donnait tout bête, c'était au début. On avait une femme qui avait un certain nombre d'années d'expérience et qui disait qu'au début, il n'y avait même pas de vestiaire pour les femmes. Quand elle est arrivée, il n'y avait même pas de vestiaire femme.

  • Speaker #0

    Ça a changé,

  • Speaker #1

    ça, bien sûr.

  • Speaker #0

    Non, il y a énormément de volontarisme. Si tu rentres dans les locaux de Vinci à l'archipel, tu vois rapidement des portraits de femmes. Il y a une vraie prise en compte de la part de l'ensemble des acteurs autour de ce sujet. On n'y est pas encore, on est très très loin. Des 50% à 50%, je crois qu'on est à moins de 20%. C'est pas le bon chiffre. C'est un tout petit pourcentage. Mais un petit pourcentage. Et encore, si on met de côté les fonctions support, le chiffre baisse encore. Mais oui, il y a énormément de volontarisme sur ce sujet. Il y a, je pense, des initiatives qui sont portées. Et après, moi, j'ai eu quelques retours aussi de femmes conduites, par exemple. Et c'est marrant parce qu'il y a beaucoup de bienveillance souvent dans leurs équipes. Justement parce que ce sont des femmes.

  • Speaker #1

    C'est vrai.

  • Speaker #0

    au-delà de leurs compétences, bien évidemment, parce que ça fonctionne vraiment en famille. Chaque chantier fonctionne comme une famille et souvent avec des personnes qui sont plus âgées. Et donc, ça marche plutôt très bien. Le problème, c'est plutôt le nombre de femmes qui rentrent sur le marché plus que leur parcours au sein des entreprises. Il y a une vraie volonté de promouvoir des femmes. Après, là, c'est encore un sujet différent, mais si tu regardes les comités de direction, là,

  • Speaker #1

    il y a encore un peu de travail à apporter. Et d'ailleurs, il faut toujours qu'on fasse très attention, nous, on est deux hommes qui parlons de ça, on prend toutes les parcelles du monde pour faire très attention, parce qu'effectivement, on n'est pas non plus experts en la matière. Dis-moi, vous avez fait ce livre blanc, Beyond Construction, les nouveaux métiers du BTP en 2035. C'est quoi un peu votre vision et ta vision, toi, en tant que leader chez OnePoint, sur ce milieu de la construction et de l'immobilier ? Quelle est un peu ta vision, toi, du marché ? Vous avez fait cette étude, vous étiez 3-4 à faire cette étude-là. C'est quoi un peu, toi, ton retour ? Et tu peux nous partager un peu de prospective dessus ? Au-delà de ce que OnePoint veut faire dans ce milieu. Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    On était plus que 3-4, on a interrogé une quarantaine d'ERH, d'EG.

  • Speaker #1

    Je parle de 3-4 qui ont mené cette étude. Alors, vous avez interrogé une quarantaine de personnes.

  • Speaker #0

    Une quarantaine d'ERH, d'EG, Conduc, justement, et un peu tout le monde. mais nous Alors, ce qu'on perçoit, je dis nous, mais c'est aussi une conviction personnelle, mais en interrogeant et en échangeant, alors pas forcément dans le cadre de l'étude, mais on est en contact avec beaucoup de directions de groupes du BTP sur l'ensemble de la chaîne de valeur, on se rend compte qu'il y a une vraie volonté de se transformer et qui a évolué depuis les dix dernières années. Il y a dix ans, on n'était plus dans la logique, ok, on va tester de l'innovation, bon c'est bien, on monte nos pôles d'innovation, ça a permis de tester. Mais là, ils se rendent compte que... L'innovation en elle-même ne suffit pas et qu'il y a besoin d'avoir une vraie transformation. Et je trouve, dès qu'il y a un nouveau sujet, ils sont tout de suite à l'affût, ils s'intéressent, ils se posent les bonnes questions, ils se posent des questions aussi sur le risque de disruption de leur propre activité, sur le positionnement qu'ils peuvent avoir en interne et vis-à-vis de l'externe. Donc moi, je suis très confiant sur la capacité du secteur à se réinventer. Ce qu'on perçoit dans le travers de cette étude et plus largement, c'est qu'il y a une transformation qui va être très profonde, beaucoup plus importante peut-être que certains l'imaginent. Mais il y a cette volonté-là. Donc moi, je suis plutôt optimiste dans la capacité du secteur à se transformer. Par contre, la problématique actuelle, c'est comment on arrive à vraiment porter à l'échelle cette transformation-là dans un environnement, comme je te disais, qui est décentralisé. Et là, il y a très peu d'acteurs pour le moment qui arrivent. J'ai parlé de l'UTB autour de l'IA, c'est assez intéressant. Eiffage est plutôt bien en avance aussi autour de ça, et on les accompagne aussi, mais ça nécessite en fait un alignement qui est un peu nouveau, puisque... Il y a un sponsorship qui doit être porté par la direction générale, bien évidemment, mais aussi inclure les DSI, qui jusqu'à présent étaient dans une logique de fonction support.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Et inclure effectivement les directions RH, puisqu'on parle vraiment de transformation humain. C'est vraiment ça la clé de route de la réussite de cette transformation. Et bien évidemment, avec un appui, un sponsorship fort des métiers. Donc en fait, cet alignement qui n'existait pas jusqu'à présent, il doit être trouvé. pour pouvoir mener à cette transformation nécessaire. Mais moi, je suis plutôt confiant, je suis naturellement optimiste.

  • Speaker #1

    Ce que tu es en train de dire, et je vais paraphraser et en même temps interpréter. Tu nous dis, les 10-15 dernières années, on a eu des initiatives d'innovation dans les grands groupes qui ont marché ou pas marché. La plupart du temps, on n'a pas eu de cas très clairs de succès. Il faut dire ce qui est.

  • Speaker #0

    Fermin.

  • Speaker #1

    Ensuite, là, tu dis qu'en revanche, on pourrait, et je prends le conditionnel, être sur un point de bascule, puisqu'il y a une forme d'alignement des intérêts de chacun. C'est-à-dire aussi bien au niveau managérial qu'au niveau des équipes qu'au niveau des donneurs d'ordre. Et donc là, tu verrais en tout cas, c'est pas comme ça que tu l'as dit, mais tu verrais ce point en tout cas de bascule ou un déclencheur de ça. Et moi, je rajouterais une dernière chose, c'est que vu la crise dans laquelle on est, on enregistre, on est en septembre 2025, On n'a toujours pas de gouvernement. Il y a un an, je faisais un autre épisode là-dessus. On est quand même dans un moment très compliqué, en tout cas sur la France. Et donc tout ça, toi, en tout cas de ce que j'entends, toutes ces contraintes-là et tous ces déclenchants-là vont faire en sorte qu'on va rentrer dans une transformation qui ne peut pas ne pas être, qui est nécessaire en fait.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    C'est ce que tu es en train de nous partager. Je vais un peu plus loin dans ce que tu nous as dit, mais c'est un peu ça ou pas ?

  • Speaker #0

    Non, je pense que le mot nécessaire est particulièrement vrai. et driver. aussi par la contrainte écologique que j'évoquais et sociétale. Tu parles de la crise dans laquelle on est actuellement en France, c'est très vrai. On manque de logements, il faut en construire de nouveau. On doit travailler la résilience de nos infrastructures, construire de nouvelles infrastructures. Avec le changement climatique, c'est un sujet absolument central aussi. Donc, dans tous les cas, il va falloir construire. Donc oui, c'est nécessaire. Il va falloir construire différemment, avec peut-être moins de monde. En tout cas, on a du mal à recruter. Donc comment, avec le même nombre de personnes, On arrive à faire mieux et les gains de productivité sont évidents. On en parlait un petit peu en off, mais on voit ce qui se passe en Chine notamment, avec des projets qui sont en partie automatisés, des routes qui se déroulent toutes seules, si je puis dire. Pour plein de raisons, ce n'est pas forcément applicable chez nous, mais en tout cas, on doit pouvoir faire mieux. J'espère en tout cas qu'on va faire mieux. Je le pense en tout cas.

  • Speaker #1

    Et comment OnePoint, vous nous accompagnez dans tout ça ? Ah, tu vois, là, je prends le nous. Comme quoi, tu vois, ça y est, je suis. Je suis conquis ! Non, blague à part, comment vous accompagnez là-dessus ? Comment vous allez un peu plus loin ? C'est quoi un peu votre vision au niveau groupe ?

  • Speaker #0

    Nous, notre force, et c'est pour ça je pense qu'on a intérêt, c'est qu'en fait, nous aussi on fait des projets de construction, ce que je t'évoquais tout à l'heure. Donc on est à vos côtés, on est un acteur à part entière de la chaîne de valeur. Donc on connaît aussi les contraintes qu'il y a sur le terrain. Et en même temps, on peut et on aide Dans tout le process de transformation de la digitalisation, ce qui me tient aussi à cœur, c'est vraiment tout le volet humain. On a quasiment 200 personnes chez nous qui travaillent sur ce qu'on appelle la conduite du changement. Et là, ça nécessite d'aller sur le terrain, de se dire comment j'arrive à embarquer un chantier, plusieurs chantiers, un ensemble d'une organisation, en se calant au plus proche des process et des fonctionnements. Tu vois, par exemple, on parlait des compagnons. Bon, on sait que les compagnons, si tu veux les faire changer, ce n'est pas en les faisant venir dans des salles comme celle-là. C'est en allant sur le terrain, en comprenant qu'ils n'ont pas d'adresse mail, qu'ils utilisent leur téléphone et WhatsApp, et comment j'adapte ça et je me mets au plus proche pour que l'outil soit un appui. à sa performance à lui. Nous, on est vraiment dans cette logique-là de performance globale et de passage à l'échelle globale. C'est vraiment ça notre... Tu vois, je parlais d'impact au début. Mon but et notre but, ce n'est pas juste de se dire je fais un petit projet dans un coin. C'est vraiment comment j'arrive à massifier. Et pour ça, l'alignement que je t'évoquais, nous, c'est notre force. On parle de bout en bout, notre capacité à accompagner de bout en bout, de l'astrate, des directions, jusqu'à la mise en œuvre technologique et humaine. Voilà. On est en plein dedans. Et en fait, des acteurs qui sont comme les nôtres, c'est-à-dire à la fois spécialisés et qui sont capables de porter de la tech, de l'humain et de la strat, à ma connaissance, il n'y en a pas.

  • Speaker #1

    Il y en a très peu.

  • Speaker #0

    Ou très, très peu. Donc, voilà. Et donc, c'est pour ça qu'on est certain d'avoir un rôle à jouer dans cette transformation. Mais il n'y aura pas trop de bras pour porter tout ça. Il y a de la place.

  • Speaker #1

    Nicolas, est-ce qu'on arrive à... Un peu à la fin de notre interview, est-ce qu'il y a un sujet que tu voulais aborder ou quelque chose que tu voulais partager un petit peu à la fin ou peut-être nous partager un des interviews que vous avez menées avec quelqu'un qui t'a marqué ?

  • Speaker #0

    Oui, déjà je vais te donner, parce que je ne te l'ai pas donné, la version papier de Beyond Construction.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. Voilà.

  • Speaker #0

    Et oui, une interview. Bonne question. En vrai, il y avait des interviews absolument fabuleuses. Beaucoup plus... plus diversifié que ce que je pensais.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Initialement, j'étais assez marqué à la fois par les initiatives qui sont portées un peu par tous. Je parlais des RH tout à l'heure, la prise en compte de la mobilité, des sujets, des gens beaucoup plus pointus que nous, bien évidemment, sur toutes ces thématiques. Mais j'étais marqué aussi par les échanges que j'ai eus avec le STP et Arzemetti, avec la compréhension que je t'évoquais tout à l'heure sur pourquoi on manque d'ingénieurs. Comment on peut faire évoluer ? Tu vois, typiquement, on est en train de travailler, de réfléchir avec le STP aussi pour monter des masters spécialisés autour de la data. D'accord. Le STP pour commencer à intégrer ces notions-là. Et ça, ce sont vraiment des éléments très concrets et qui sont nécessaires pour accélérer cette transformation. Mais non, moi, si je devais dire un mot et ce qui me fascine, c'est vraiment le... l'abnégation, l'intelligence qu'il y a dans le secteur et de tous les gens qu'on a pu interroger. Moi, c'est fascinant. Je suis quelqu'un d'assez curieux. Et comme toi, si tu fais ces podcasts, c'est aussi pour ça. Mais on voit des gens absolument fabuleux à tous les étages. C'est pour ça que je suis confiant sur l'évolution du secteur.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Nicolas, pour ton temps. Tu remercies à tes équipes pour ce livre blanc, en tout cas. On attend d'avoir le prochain sur les métiers du BTP ou le BTP en 2050. Avec grand plaisir, en tout cas, on le lira. On mettra le lien dans la description de l'épisode, en tout cas. Moi, je voulais te remercier et remercier également tous les acteurs qui ont contribué à ce livre blanc, qui nous ont permis aujourd'hui de nous réunir et de partager un peu cette vision-là. Moi, je vais retenir quand même une chose, c'est l'optimisme. Mine de rien, tu transpires cet optimisme-là et de dire, bon, de toute façon, dans le BTP, des crises, on en a eu. Tous les 10-15 ans, de toute façon, il y en a. c'est pas ça qui va nous faire tomber. On peut être là au début d'une nouvelle chose, couplée à différents alignements qu'on voit. Et en fait, non, c'est un plaisir, ça donne envie, en tout cas. Merci en tout cas pour ça. Merci en tout cas, chers auditeurs, si vous nous avez suivis jusque-là. Merci vraiment de nous avoir écoutés. Vous savez, et je vous le redis, le podcast remonte dans les classements si vous le likez et si vous le commentez. Donc s'il vous plaît, likez cet épisode si vous l'avez aimé, commentez-le, partagez-le avec vos collègues ou partagez-le avec votre réseau. Ça nous permettra d'être mieux connus et d'avoir des très bons intervenants, comme Nicolas aujourd'hui, et de pouvoir en fait augmenter notre notoriété et augmenter en fait tout ce qu'on fait pour vous. Nicolas, écoute, merci. À très vite et à un prochain épisode des Bâtisseurs.

  • Speaker #0

    Merci Richard.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. S'il vous a plu, n'oubliez pas de le noter et de le commenter sur Apple Podcasts ou Spotify et d'en parler autour de vous. C'est ce qui m'aide à le faire connaître et à motiver de nouveaux invités à partager leur vision. Et pour continuer cette conversation, retrouvez-moi sur LinkedIn.

Chapters

  • Introduction aux enjeux du BTP et présentation de Richard Mita

    00:05

  • Rencontre avec Nicolas Fouchet et présentation de OnePoint

    01:13

  • Discussion sur le livre blanc 'Beyond Construction'

    01:50

  • Initiatives pour une transition écologique dans le BTP

    02:36

  • Transformation digitale et utilisation de l'IA dans le secteur

    03:18

  • Les défis de la réglementation et de la transition sociétale

    05:50

  • Réflexions sur l'attractivité des métiers du BTP

    07:31

  • Conclusion et perspectives d'avenir pour le secteur

    11:15

Description

Dans cet épisode des Bâtisseurs, je reçois Nicolas Foucher, Construction & Real Estate Leader chez OnePoint, pour parler d’un sujet que tout le secteur sent arriver… mais que peu ont vraiment structuré : à quoi ressembleront les métiers du BTP en 2035 ?


À partir du livre blanc “Beyond Construction - Les nouveaux métiers du BTP en 2035”, on décortique trois vagues qui arrivent en même temps et qui vont faire bouger tout le monde, des majors aux PME :

  • la pression environnementale et réglementaire (RE2020, décret tertiaire, loi AGEC, REP PMCB…),

  • la transformation digitale accélérée par l’IA (BIM, automatisation, cas d’usage très concrets sur les chantiers),

  • la transformation humaine (pénurie de talents, manque d’ingénieurs, attractivité, féminisation, mobilité interne).


Nicolas partage des exemples très concrets (UTB, Eiffage, La Défense…) où l’IA fait déjà gagner des milliers de minutes sur des tâches de support… avant même d’attaquer le cœur de métier. On parle aussi du compagnon de 2035 — mieux équipé, moins de pénibilité, plus mobile - et du rôle clé des fédérations et des coalitions pour faire passer le secteur à l’échelle.


Un épisode optimiste mais lucide : la transformation du BTP est nécessaire, elle se fera parfois « dans la douleur », mais ceux qui s’y mettent tôt prendront de l’avance.


Le livre blanc "Beyond Construction - Les nouveau métiers du BTP en 2035" est disponible ici 


Vous trouverez également la vidéo complète de cet échange : https://youtu.be/x4dj8xX-l-c


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Générique Nouvelles normes, utilisation des matériaux, consommation énergétique sont nos enjeux. Je m'appelle Richard Mita, je suis serial entrepreneur et CEO de Synax. Chez Synax, nous digitalisons l'industrie des matériaux de construction. Ma passion, le digital appliqué à des secteurs qui ne l'attendaient pas. Dans Les Bâtisseurs, j'interview des visionnaires de l'industrie pour vous inspirer dans votre propre transformation environnementale, digitale et managériale. Bienvenue dans Les Bâtisseurs. Le podcast de ceux qui bâtissent aujourd'hui pour demain.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans ce nouvel épisode des bâtisseurs. Aujourd'hui, je suis avec Nicolas Fouchet, Construction and Real Estate Leader chez le groupe OnePoint. Salut Nicolas.

  • Speaker #2

    Salut Richard.

  • Speaker #1

    Je suis ravi de t'avoir. Déjà, c'est grâce... un client commun que nous sommes là. D'ailleurs, on le salue, c'est Jocelyn Quignon du groupe NGE, qui est directeur innovation là-bas, que j'aurai le plaisir de recevoir bientôt également sur les bâtisseurs. Et derrière, en fait, il m'a parlé de toi et rapidement, je suis tombé sur un livre blanc que vous avez fait qui s'appelle Beyond Construction les nouveaux métiers du BTP en 2035. Et je me suis dit, tiens, ça valait le coup de se rencontrer. Et puis, on a échangé ensemble. Et je me suis rendu compte qu'effectivement, il y avait un lien entre la construction et toi et tout ça autour du groupe OnePoint. Alors, dans un premier temps, ce que je te propose, c'est de te présenter.

  • Speaker #2

    Très bien, merci. Donc, moi, Nicolas Fouché, tu as très bien dit mon poste. Je suis en charge de nos activités construction et mobilier chez OnePoint. Comme toi, j'ai un passé entrepreneurial. On en a un petit peu parlé, mais j'ai beaucoup travaillé dans le milieu des startups, dans le milieu de la mobilité. Et dans ma dernière expérience, j'étais en charge de nos activités BTP. J'étais en direction commerciale d'une startup spécialisée dans le staffing d'ingénieurs, appuyée par le BIA. Et donc, j'ai commencé à staffer des ingénieurs et à m'intéresser à ce secteur qui me passionne depuis. Et donc, j'ai rejoint maintenant, il y a trois ans, OnePoint pour participer au développement de cette activité au sein du cabinet.

  • Speaker #1

    Parle-moi un peu de OnePoint, parce que OnePoint, on connaît tous le nom. On sait tous que c'est des consultants qui sont très bons en transfo digital, mais on les voit pas très bien sur chantier.

  • Speaker #2

    Ah ouais, c'est très vrai.

  • Speaker #1

    On n'a pas cette habitude-là en tout cas.

  • Speaker #2

    C'est très vrai et c'est un vrai sujet pour nous parce qu'il faut faire de l'évangélisation et montrer qu'on est très présent sur le secteur. Donc effectivement, WinePoint d'un point de vue plus global est spécialisé dans la transformation des entreprises. Donc d'un point de vue technologique, environnemental, sociétal, c'est vraiment notre raison d'être. Et en fait, plus spécifiquement, ce qu'on fait sur le secteur, c'est l'extension de ça, c'est on a envie d'avoir de l'impact. et de participer à la construction d'un monde plus durable. Donc, c'est vraiment notre leitmotiv. Et là-dessus, notre particularité, c'est qu'en fait, on intervient à la fois en tant que conseil pour les acteurs, donc dans leur transformation, et d'ailleurs de bout en bout, depuis de la stratégie jusqu'à la mise en œuvre des transformations, digitales et humaines. C'est un élément extrêmement essentiel et je pense qu'on en reparlera. Mais aussi, on participe à la transformation des projets, puisqu'on participe, on répond aux co-traitants, souvent avec des acteurs du secteur. pour construire des ouvrages emblématiques. Là, typiquement, on vient de gagner un projet avec Eiffage sur le CHU de Nantes où on porte tout ce qui est smart building et les usages associés à ce bâtiment de smart hospital. Et après, c'est un peu l'objet qui t'a fait venir autour de Beyond Construction, mais on a l'envie aussi d'aller au-delà et donc de participer à la transformation du secteur plus globalement. Et donc, on porte différents projets transsecteurs, cross-secteurs, peu importe comment on l'appelle. Par exemple, on a travaillé il y a deux ans maintenant avec la Fédération nationale des travaux publics pour monter une école qui s'appelle l'école TP Demain, qui est l'école de la transition écologique du secteur. Donc pour aider concrètement les gens sur le terrain à appréhender les enjeux et à trouver des solutions concrètes. On est en train de monter une coalition autour des matériaux dits durables. Donc là, pour outiller les gens sur le terrain à avoir des matériaux qui puissent s'utiliser, qui sont plus vertueux. Et on mène des études, comme l'étude Beyond Construction, sur les futurs des métiers du BTP à 2035. Et là, l'objectif, c'est vraiment pour nous de projeter les acteurs dans le futur et de se rendre compte des impacts pour eux et pour leur organisation actuellement. Et donc là, on a pris trois prismes principaux, que sont les La transition écologique, qui est absolument nécessaire sur le secteur. La transition digitale et en plus accélérée par l'IA. Et la transition sociétale et organisationnelle que ça génère pour les entreprises du secteur.

  • Speaker #1

    Peut-être juste avant de rentrer dans le livre blanc, tu parlais des différentes initiatives que vous prenez, que vous mettez en place chez OnePoint, notamment cette partie avec les écoles ou ces matériaux durables. Est-ce que vous avez un peu des retours sur cette première promo ? Ces choses-là sur la partie avec la FNTP que vous avez fait ?

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    C'est peut-être un peu tôt pour parler de ça, mais c'est quoi un peu vos premiers échanges là-dessus ?

  • Speaker #2

    Alors, c'est effectivement plus à la FNTP de communiquer dessus, mais pour te donner quelques éléments, l'idée de TP Demain, c'est d'avoir une plateforme, une école qui est figitale. Donc, en fait, la FNTP a déjà une plateforme digitale qui permet de faire de l'in-learning sur plein de cas vraiment très concrets. Et en fait, on a... Nous, on les a aidés à monter tout le module learning plus largement associé à différentes écoles type STP, type Aigleton, appuyé par le réseau de la FNTP en région pour créer un modèle qui permette d'aller un cran plus loin et diffuser à l'ensemble des adhérents. Donc à la fois les grands groupes, mais aussi les plus petites PME via les réseaux des fédérations. Donc c'est vraiment ça l'objectif et les retours sont extrêmement positifs.

  • Speaker #1

    De toute façon, on pourra refaire un épisode en parlant de ces retours-là, bien évidemment, avec les gens de la FNTP. Mais ça, ça fait partie des choses, je pense, qui sont assez intéressantes dans le secteur, qui est cette transformation des métiers et qui doit être accompagnée de toute façon. Et là, ça me fait rentrer dans le livre blanc. Tu as très bien parlé de ces trois transformations que vous avez évoquées, un de d'entre. Moi, la première question, alors vous évoquez ces trois thèmes-là, que ce soit la transformation via la transformation environnementale, la transformation liée au digital et la transformation sociétale. La question que je me pose en premier temps, c'est quel est un peu votre point de vue lié à cette transformation environnementale qui est quand même beaucoup drivée par la réglementation ? Que ce soit les grandes échéances qu'on voit, la RE-2020, la SESRD, le décret tertiaire, la loi AGEC que je connais un peu mieux, puisque comme les auditeurs commencent à connaître un peu, moi je viens un peu plus du milieu du granulat et du béton. toute la partie REP, PMCB, on connaît bien, mais c'est quoi un petit peu les choses que vous avez vues à ce niveau-là et qu'est-ce qui peut être actionnable pour les acteurs ? C'est un premier pavé que je lance comme ça, on rentre un peu dans le débat de Livre Blanc sur cette partie-là.

  • Speaker #2

    C'est un vrai sujet, parce que le secteur du BTP, c'est 18% des émissions. C'est aussi des objectifs, quand on dézoome à environ une baisse de moins de 40% de l'impact à 2030. En tout cas, c'est les drivers que se sont donnés les majors. Et donc, il y a un changement de paradigme qui doit s'opérer. Et donc, indépendamment de telle ou telle réglementation, qui vont s'accélérer et se durcir finalement, et pour le meilleur, je pense. Mais ce qu'on perçoit à la fois au travers de l'analyse et quand on le ramène maintenant en 2025, c'est que Il y a un changement qui va s'opérer et qui va se faire dans la douleur. Dans la douleur. Dans la douleur, oui. Pour moi, ça va être dans la douleur. Je ferai un exemple. C'est un des patrons d'une grande société de BTP que je ne citerai pas, mais qui a dit, moi, dans les trois ans, avec juste l'augmentation prévue de la taxe carbone, du montant de la taxe carbone pour l'achat de mon béton, ça va me bouffer l'ensemble de mon résultat du groupe, juste pour acheter mon béton. Et donc, tous les acteurs que l'on voit en sont là, c'est-à-dire qu'ils n'ont pas réussi à trouver des solutions pour pallier ce problème-là. Donc, on est sur les premiers sujets, scope 1, 2, autour de la mobilité. Ils ont tous envie de construire différemment, mais il y a besoin qu'il y ait un alignement plus global, à la fois des maîtrises d'ouvrage, des maîtrises d'œuvre et des constructeurs, pour changer et atteindre les objectifs qu'ils se sont donnés. Donc je parle dans la douleur parce qu'en fait, le mode de fonctionnement actuel... du BTP est très décentralisé et à la maille du chantier, avec des objectifs d'avoir une marge autour de 3-4%, donc des marges faibles et qui laissent très peu de latitude. Et la pression est souvent posée au niveau des conducteurs de travaux. Alors que le changement qui doit s'opérer autour de ça... doit être beaucoup plus globale. C'est pour ça que l'école TP Demain dont je te parlais, l'idée c'est d'embarquer tout le monde. La coalition autour des matériaux durables qu'on veut mettre en place, c'est exactement ça. C'est qu'en fait, individuellement, les acteurs n'arrivent pas à traiter ce sujet, à passer à l'échelle des matériaux durables, donc réussir à baisser des coûts, à identifier ce que sont les matériaux durables, à assurer leur assurabilité justement. Donc toutes ces problématiques doivent être prises collectivement à une maille plus large. Par contre, c'est difficile à le mettre en œuvre parce que ça demande d'agréger plein de gens qui sont dans des entreprises concurrentes et même au sein des entreprises qui ont des enjeux qui peuvent être différents. Donc, c'est pour ça qu'on pense avoir un rôle extrêmement important dans le lancement de cette dynamique-là et de réussir à craquer ces sujets. Et donc, d'un point de vue très actionnable, pour répondre à ta question, pour moi, il y a un enjeu à la fois des majors qui l'ont pris, du moins les plus gros acteurs ont pris l'enjeu. au niveau de la direction, mais ont du mal à le faire redescendre pour le moment. Ça se fait pas à pas. Et les PME vont subir finalement ça. Et donc, il y a une nécessité de prise en compte et potentiellement aussi de faire évoluer leur positionnement. Je m'explique. Quand tu es une PME, tu dois pouvoir te dire « Ok, le marché, il va vers plus de rénovation. Il va vers moins de neuf, plus de rénovation. On pense beaucoup plus l'ensemble du cycle de vie du bâtiment, donc sur l'entièreté de son cycle de vie. » Donc, il y a un repositionnement à avoir. Et également, pour ceux qui seront le plus en avance, c'est une opportunité parce que ça va nécessiter de se digitaliser, parce qu'il va falloir monitorer son impact, parce que les grands groupes vont demander de te dire, tel PME, OK, c'est quoi ton impact ? Parce que moi, je dois faire mon reporting. Et c'est une manière aussi de valoriser, de dire, moi, je t'apporte ces éléments-là complémentaires, je le valorise dans mon service. Donc, c'est tout ça qu'on voit apparaître actuellement. Et après, si on projette un peu plus loin à 2035, là, c'est une prise en compte qui est généralisée, qui doit être généralisée, et on l'espère en tout cas qu'elle le sera, depuis des compagnons, avec la capacité à comprendre ce que sont des matériaux, par exemple, durables, pouvoir travailler du bois un coup, travailler du béton un autre jour, etc., créer beaucoup plus de flexibilité à toute la maille de l'entreprise. Donc, c'est ça les évolutions que l'on voit.

  • Speaker #1

    Ça, c'est clair. qu'il y a un driver qui est lié vers la réglementation. Dans votre livre blanc, il y a aussi des choses où, quand vous avez interviewé ces différentes entreprises, 100% d'entre elles, c'est ce qui est écrit dans le livre blanc, souhaitent aller vers la plus de mobilité durable, par exemple, souhaitent mettre en place des initiatives pour correspondre un peu à ces réglementations, au final. J'imagine que c'est déclenché également par les gens à l'intérieur, ces entreprises, mais également par la société telle qu'elle est. Moi, la chose sur laquelle je voulais rebondir, c'est... Parce que, tu sais, je suis un peu la voix des PME, moi. J'ai un peu cette voix-là. Je me dis, ça va être quand même encore compliqué. Dire qu'on va subir, tu l'as dit, on va subir. On va se retrouver encore sous le feu des réglementations, avec des grands groupes qui vont nous dicter ce qu'on va devoir faire, accompagnés par des super cabinets, comme les vôtres. Vraiment, tu vois, qu'est-ce qu'on peut faire à nous, en tant que PME ? Pour voir ça, je sais bien que tu n'as pas la réponse à cette question claire, sinon tu me la donnerais directement. Mais de ton point de vue, qu'est-ce qu'on doit voir ? Comment on doit anticiper les choses ? C'est quoi un peu les choses ? Tu parlais de numérique, tu parlais d'autres choses. Dans cette première partie, qu'est-ce que tu vois ?

  • Speaker #2

    C'est une vaste question.

  • Speaker #1

    Je sais bien, je te titille un peu.

  • Speaker #2

    Non, bien sûr, c'est ce que j'évoquais un peu avant. En fait, il y a une tendance du marché, et à un moment, encore si on prend... un cran de recul encore supérieur. Évidemment, on doit construire différemment. C'est une nécessité écologique. Tu as des enfants, quel monde tu veux leur donner ? Et typiquement, dans l'étude, c'est un des éléments qu'on voit. 60% de la génération Z cherche un boulot en cas de sens. Et on est persuadé que, moi c'est ma conviction personnelle, il y a deux éléments essentiels pour les sociétés humaines, l'agriculture et pouvoir se loger. Et si on veut construire un monde durable, ça passe. par le BTP, que le BTP soit capable de construire différemment. C'est obligatoire, on doit y passer. Et c'est au-delà de manifester, de montrer son désaccord concernant l'état du monde et comment ça évolue d'un point de vue écologique, il y aura besoin, et il y a besoin dès maintenant, de construire différemment, d'avoir des infrastructures résilientes, de construire des bâtiments moins énergivores. Et donc, ça passe par toute la chaîne de valeur qui doit s'aligner autour de ça. Donc c'est pour ça, on va y passer, c'est ma conviction personnelle. Après, ceux qui sont les premiers à se mettre, à s'aligner là-dessus... prendront des parts de marché. Ceux qui ne le feront pas subiront effectivement les réglementations, etc. Donc, comment on anticipe ? Et ce que j'évoquais, je pense que d'aller vers plus de rénovation, penser à un cycle de vie différent, travailler avec des matériaux différents. Voilà, ce sont des éléments pour les PME qui sont, je pense, différents.

  • Speaker #1

    Et je pense qu'en fuligrane, il y a aussi une autre chose, c'est le virage de productivité. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, toi, ce que tu nous dis, c'est il y a une volonté des pouvoirs publics, en tout cas, du monde dans lequel on vit, de changer. Il y a une volonté, donc, des gens aussi de pouvoir, en fait, construire différemment. Et derrière, la question qu'il faut qu'on se pose en tant que nous, PME, je me mets dans le côté PME, mais en tant que nous, PME, c'est vraiment de se dire, comment faire ? Donc, il y a une volonté, un, d'anticiper, clairement. Et deuxièmement, moi, j'essaie de voir la chose différemment, de se dire, comment je peux améliorer ma productivité ou comment je peux améliorer ma façon de faire ? pour pouvoir dégager du temps pour travailler sur d'autres choses. Et là, c'est le deuxième aspect un petit peu de votre étude, qui est toute la partie plutôt numérique, technologique, où, et là, ce qui est intéressant, c'est que vous venez avec votre angle, vraiment, qui est l'angle qui est hyper connu de OnePoint, enfin, moi, pour lequel je vous connais très bien, qui est vraiment ce côté transformation. Et là, vous accompagnez des grands groupes. On a des retours dans votre livre blanc de gens de Colas, on a des gens de Razelbeck. On a aussi un peu de Vinci, si je ne me trompe pas. Oui, beaucoup. La question là-dessus, c'est, vous dites dans votre livre blanc que le BIM commence à être très adopté, en partie, que l'IA va être un énorme driver de changement. Parlez-moi un peu de tout ça et de ce que vous avez trouvé à l'intérieur.

  • Speaker #2

    Oui, alors, effectivement, les deux sont interconnectés de manière très très forte. En fait, quand on parle de transition écologique, Je parlais d'être capable de monitorer son impact, ça nécessite de se digitaliser. De la même manière, si on veut construire différemment, on doit baisser notre impact, on va devoir changer nos méthodes constructives de manière profonde. C'est pour ça qu'on parle de transformation profonde, on ne parle pas d'un outil différent qu'on utilise type BIM, on parle d'un outil beaucoup plus transformationnel, donc l'IA est un accélérateur de tout ça. Mais si on veut construire différemment, et c'est ce qu'on montre dans l'étude, on va aller vers beaucoup plus de robotisation, on va aller beaucoup plus vers de micro-mécanisation également. Si tu veux, on en reparlera. Mais pour construire et pour tenir nos objectifs écologiques, il va falloir construire différemment. Et donc, en fait, c'est tout un pan qui va changer, un pan de l'activité, à la fois en termes de digitalisation, mais aussi l'IA qui va accélérer tout ça. Voilà un peu les... les grands éléments que l'on voit.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as des exemples concrets, des choses que vous avez vues avec certains de vos clients là-dessus ?

  • Speaker #2

    Oui, alors si je te prends, on parle beaucoup d'IA, on accompagne beaucoup d'acteurs autour de l'IA. Ce qui est intéressant, c'est qu'on a vu les premiers qui se sont lancés, ce sont les promoteurs immobiliers, il y a deux ans, pour des raisons évidentes liées à la crise immobilière, de se dire, bon, il faut changer, on en profite, on se lance. Il y a eu beaucoup d'expérimentations, plus ou moins réussies, bien évidemment. Et là, on rentre dans une phase qui est beaucoup plus portée sur le passage à l'échelle et c'est l'enjeu qu'il y a en ce moment même sur le secteur. Et en fait, les exemples, si je te prends un peu la chaîne de valeur, je trouve que c'est intéressant. On accompagne par exemple Paris la Défense, la maîtrise d'ouvrage qui gère la Défense comme son nom l'indique. Eux, ils ont développé des cas d'usage pour générer des appels d'offres de manière automatisée et faire évoluer leur PLU grâce à Lien. En contrepartie, tu vas avoir certains grands promoteurs immobiliers qu'on accompagne, je ne peux pas te dire le nom, mais qui ont travaillé, c'est assez bluffant, ils ont mixé de la data qui était interne, de la data aussi externe qu'ils sont allés chercher, et on a appuyé tout ça par le 2LIA, et qui permet d'aller dialoguer beaucoup plus facilement avec des collectivités en ayant des rapports beaucoup plus concrets. Je m'explique, tu vas avoir le bord politique, tu vas avoir quelles sont les grandes orientations passées, actuelle et projetée. Tu vas avoir des notes de synthèse sur les PLU en cours. Et donc, en fait, les développeurs, quand ils vont parler à telle collectivité, ils vont déjà avoir un rapport extrêmement complet de quelle est l'orientation globale de la métropole. Et donc là, tu mixes effectivement des startups, de la data interne, de l'IA. Donc, c'est un peu plus complexe. Et après, une fois que tu as ton appel d'offres, Si je suis côté par exemple constructeur, on voit des cas d'usage extrêmement intéressants. Je pense à Eiffage qui travaille énormément là-dessus sur « je reçois un appel d'offre, automatiquement mon IA me sort un compte rendu, me dit « go, no go » par rapport à nos éléments passés. » me donne des préconisations pour commencer à faire une réponse. Et ensuite, tu as des jeux de ping-pong, c'est-à-dire je fais ma réponse, j'interroge mon IA, ok, est-ce que c'est pertinent par rapport à ce que là-haut a dit ? Pareil, après, pour les devis. On voit, là, il y a une société qui s'appelle UTB, qui est spécialisée dans l'électricité, qui est une PME, mais très, très active, qui, pour le coup, a réussi à passer à l'échelle d'un certain nombre de cas d'usage. Mais eux, ils font ça. C'est que derrière, quand il y a leur fournisseur qui leur envoie des devis, ils interrogent. Ils se disent, OK, l'IA dit, OK, c'est pertinent, pas pertinent. Ça vient enrichir leur propre base de données, leur catalogue de fournisseurs. Et ça génère après des envois de factures ou de banques de commandes. Donc, tu as vraiment tout ce process-là directement lié autour de l'appel d'offres et les phases qui suivent.

  • Speaker #1

    Tu commences à avoir des retours sur les gains, à mesurer ces gains. Je sais que c'est un peu nouveau, que les passages à l'essieu sont en cours. Est-ce que vous avez des idées ou pas encore ?

  • Speaker #2

    Oui, la UTB nous ont dit qu'ils gagnent. Alors, ça dépend de la taille, forcément, des factures, etc. Mais ils arrivent à le monitorer en minutes. Vraiment, minutes gagnées par facture. Et de mémoire, ils en traitent plus de 6 000. Donc, 100 % passent par l'IA, 80 % est géré 100 % par l'IA. Et effectivement, tu as des gains qui sont mesurés. Minute par minute, et même à la seconde près pour certaines tâches, qui sont capables de monitorer et d'améliorer leur...

  • Speaker #1

    On est quoi, sur un gain d'une minute ?

  • Speaker #2

    Alors, on est en gain de 3 minutes par facture, traité sur des factures simples, et ça peut aller jusqu'à 3 heures, en fonction de dossiers plus lourds.

  • Speaker #1

    Donc, on parle de 80% de 6000 factures, c'est ça ce que tu disais ? Donc, on est à peu près sur 4008. On est sur 3 minutes par facture, c'est ça ? Donc, près de... 15 000 minutes de gagné à peu près. Ce qui est énorme. Je ne vais pas faire la conversion de tête en heures, mais c'est quand même assez incroyable. Et ça, juste sur un poste de support. On est même pas encore rentré dans le vrai métier. Derrière, ce que tu me disais sur la partie promoteur, la partie réponse, en plus, c'est assez marrant parce qu'on va devoir avoir des ping-pong entre IA. C'est limite dès le début. Donc, si on regarde cette chaîne-là, On va avoir au début des promoteurs qui vont commencer à intégrer un écosystème un peu plus important. Des gens comme Eiffage, au côté construction, qui vont répondre. Et là, on voit le gain directement. Moi, je l'imagine directement, le gain incroyable. Et ensuite, dans la réalisation, on va aussi avoir des gains. Là, c'est des gains, entre guillemets, très orientés dans les cas d'usage de la LIA qu'on a tous aujourd'hui. Un peu plus écrits, entre guillemets. Et vous avez commencé à le voir ou pas, par exemple, dans les bureaux d'études ou les choses comme ça ? Ou peut-être pas encore, mais ça va être incroyable pour les calculs, pour les structures, pour la mixité des matériaux. Ça va être incroyable.

  • Speaker #2

    Oui, ça fait partie des cas d'usage qu'on voit apparaître. En fait, tu as eu vraiment les cas d'usage un peu simple, bureautique. Tout ce qui est traitement documentaire, ce sont des éléments qui accélèrent fortement. parce qu'on est sur le secteur qui génère le plus de data, le même qui génère le plus de data, mais qui utilise le moins.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #2

    Derrière l'agriculture que je t'évoquais tout à l'heure. Donc, c'est dire. Mais oui, après, quand on rentre un peu plus dans le volet conception, on va avoir et on voit déjà apparaître Autodesk intègre dans ses solutions de plus en plus d'IA qui permettent de modéliser directement, faire une partie de la conception, challenger. Et typiquement, en termes de matériaux, te dire, ok euh Si j'utilise tel matériau, qu'est-ce qui se passe, etc. Donc là, il y a tout un pan qui va être largement accéléré. Mais là, directement plus, je pense, par des solutions marché qui vont intégrer Delia. Et après, tu vas avoir aussi sur le chantier.

  • Speaker #1

    Exactement. J'allais y venir.

  • Speaker #2

    Et là, c'est assez fascinant parce qu'on en voit déjà. Alors, tu vas travailler deux niveaux. L'idée, à terme, c'est ce qu'on voit dans l'étude, c'est d'être capable. Tu es un compagnon, tu es sur ton chantier. On va te dire... Tu as ton téléphone et on va te dire, voilà les tâches qui sont allouées pour toi aujourd'hui, ce qui te permet d'être beaucoup plus flexible aussi, de passer sur un chantier ou un autre. S'il y a un arrêt sur un chantier, tu peux passer sur l'autre. Couplé à de la robotisation, de la mécanisation, les compagnons vont être pilotes de machines semi-autonomes, driveées en partie par l'IA. C'est vraiment ce qu'on voit, ce qui va permettre de baisser la pénibilité et de recréer de l'attractivité. Mais ce qu'on voit actuellement autour de l'IA, On voit des cas d'usage, UTB dont je te parlais, ils sont en train de mettre ça en place. Et je pense que c'est quelque chose qui va se développer largement partout. C'est tout ce qui est remontée d'informations à la voix. Je suis un chef de chantier, il y a du bruit dans mon chantier, parfois je ne parle pas français, parfois je l'écris encore moins bien. En fait, je vais pouvoir, avec mon téléphone, je peux, puisque c'est même au présent, je peux faire un compte rendu complètement diffus, donner plein d'informations. Et en fait, l'IA arrive à recatégoriser les informations, les traduire dans Xlangs s'il y a besoin, les remonter dans mon CRM, Eusion Salesforce par exemple, et après passer des ordres, des commandes en disant, j'en sais rien, il faut commander plus de peintures, etc. Ça peut passer directement commande. via le CRM. Donc, on s'affranchit de tous les comptes rendus et on parlait de l'aspect réglementaire qui est extrêmement chronophage. Donc là, l'idée, c'est justement de s'en affranchir ou en tout cas de le faciliter. Toutes ces tâches un peu rébarbatives vont être accélérées par l'IA. Et de la même manière, Buildos que tu connais, eux avec les caméras sur les casques qui permettent de suivre en temps réel l'avancée d'un chantier basé sur la reconnaissance vidéo. Typiquement, ce sont des choses aussi qu'on voit apparaître et qui sont accélérées par l'IA, par le traitement de la data, et qui viennent alimenter, dans le cas de figure, une maquette et l'enrichir au réel de l'avancement du chantier. Donc ça, ce sont des cas d'usage très concrets qu'on voit apparaître. Et les gains sont énormes parce que, en fait, quand tu travailles ça, ce qui est top, c'est que tu évites au maximum les clashs, puisque tu es vraiment au réel, tu vois. Parce que le problème, c'est que tu as beaucoup d'informations qui sont partagées sur un chantier. Je vais te dire, je t'envoie un mail en disant j'ai un retard ou j'ai telle personne qui doit passer à tel moment, mais une fois sur je ne sais pas combien, l'information ne passe pas. Elle est perdue parmi des montagnes d'informations. Et donc là, ça permet de fluidifier et de baisser les retards. Et si on arrive à baisser les retards et les malfaçons, l'impact écologique dont on parlait déjà va être considérable. Juste sur... sur l'impact qu'on a de construire. Tu vois, typiquement, j'en parlais avec quelqu'un de Bouygues récemment, qui avait eu dans son entourage, qui avait vu un projet qu'ils avaient mené, où ils avaient dû reconstruire trois fois le bâtiment.

  • Speaker #1

    Trois fois le bâtiment ?

  • Speaker #2

    Trois fois le bâtiment à cause de malfaçons.

  • Speaker #1

    C'est beaucoup.

  • Speaker #2

    Effectivement, c'est beaucoup. Et c'est typiquement, on en discutait, parce que c'est ce qu'ils prônent et ce qu'ils veulent mettre en place, ce qu'ils sont en train de mettre en place. Mais d'arriver à digitaliser, mieux monitorer. leur aurait permis d'éviter ce cas de figure-là ?

  • Speaker #1

    C'est clair. Moi, je voulais revenir sur deux sujets. Le premier, ce que je trouve intéressant dans ce que tu dis, c'est qu'il y a déjà beaucoup de choses qui sont en train d'être mises en place. Et tu prends un exemple, en plus d'une belle entreprise, qui n'est pas un grand groupe, qui est plutôt une OTI, ou proche d'être une OTI, le groupe UTB. Ensuite, tu as commencé à esquisser... le métier de compagnon en 2035, c'est-à-dire ce côté de se dire j'ai tout dans le creux de la main, j'ai des engins autonomes que je peux piloter, je peux passer d'un chantier à un autre du jour au lendemain parce que j'ai toutes les informations, parce qu'on me donne les mises à jour et ainsi de suite. Est-ce que tu veux nous parler peut-être d'un autre, par exemple le conducteur ou le chef de chantier, ou tu vois, sa vision en fait ? comment tu vois, comment vous le voyez à travers votre étude de son métier en 2035 ? Parce que côté compagnon, on le voit très bien. Ce côté, j'ai toutes les infos, je peux avoir en temps réel, faire mes remontées d'informations, ça commence aujourd'hui. Gestion des engins autonomes, derrière il y a également tout ce côté compagnonnage, c'est-à-dire transmission. Qu'en est-il du conducteur ?

  • Speaker #2

    Ou du chef de chantier ? On est finalement sur un fonctionnement qui est assez proche. L'idée, c'est l'extension de ce qu'on voit sur le compagnon. Donc, effectivement, de l'information qui remonte beaucoup plus rapidement. Une capacité à piloter via de la data son chantier. Donc, identifier les retards, ce qui est déjà en partie le cas. Mais identifier les retards, identifier les zones où il y a des problèmes d'appro, etc. Passer des commandes de manière automatisée. Ce qu'on perçoit aussi dans l'étude et qui est nécessité, c'est que ça ramène au sujet sociétal. parce que On a un déficit d'ingénieurs en France

  • Speaker #0

    C'est un gros problème. Et en fait, l'IA et la digitalisation, selon notre étude, va permettre d'aller chercher de l'attractivité sur ce faciliter, baisser la pénibilité, aller chercher de l'attractivité pour le marché. Et aussi, en automatisant au maximum un certain nombre de tâches un peu rébarbatives, on va pouvoir créer beaucoup plus de transversalité, de ponts entre les différents secteurs. Parce que là, actuellement, il y a très peu de personnes qui viennent d'en dehors du secteur. Et il y a une difficulté à avoir de la mobilité actuellement, même dans les entreprises elles-mêmes. Il y a très peu de changements. Un chiffre que je connais, par exemple chez Bouygues, sur toutes les entités, alors que ça va de TF1 à Colas, il n'y a que 160 mobilités internes dans tout le groupe, entre les entreprises.

  • Speaker #1

    160 ?

  • Speaker #0

    160.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas beaucoup ? Ce n'est pas beaucoup. Pour un groupe qui fait quand même quelques dizaines de milliers d'employés. Exactement. Mais ils y travaillent,

  • Speaker #0

    ils y travaillent à fond. Ils ont une vraie volonté de le faire. Et ils ont en plus cette culture, parce que la notion de compagnonnage, de Tour de France, c'est vraiment quelque chose qu'ils connaissent. Mais comme tous, en fait, il y a ce problème de la décentralisation et surtout de la maille chantier. C'est-à-dire que je suis en conduction de mon chantier dans mon agence, mon patron d'agence n'a pas forcément envie que je parte. Et en plus que je parte dans une autre entreprise. et à l'inverse il a du mal à faire venir quelqu'un de l'industrie ou faire venir quelqu'un d'ailleurs. Et c'est un gros, gros problème structurel pour le secteur. Et donc, ce qu'on perçoit, c'est que la transformation qui s'opère avec la quête de sens, un secteur qui va permettre la décarbonation et de construire un monde plus durable, la baisse de la pénibilité, le volet le plus tech, et après, tout ce qui fait la force du secteur, c'est qu'il y a des gens vraiment extrêmement intelligents dans tout le secteur, des gens très volontaires. Moi, je suis fasciné de voir des jeunes conduits qui ont 24-25 ans, les responsabilités qu'ils ont, qui entraînent aussi une pression. Mais il y a très peu de secteurs qui peuvent offrir les parcours de carrière qu'ont les gens dans le BTP. Moi, je trouve ça top. Mais par contre, il faut pouvoir simplifier et fluidifier tout ça. Et donc, ça passe par le partage entre pairs. Ça passe par la facilité à pouvoir bouger. d'un secteur à un autre, d'une entreprise à une autre, d'une région à une autre. Et voilà, donc c'est vraiment ces aspects-là qui sont clés qu'on voit apparaître pour les conduits.

  • Speaker #1

    Et là, on va enchaîner sur le dernier volet du livre blanc, qui est vraiment ce côté RH, politique de ressources humaines, attractivité. On a 26 000 emplois vacants. Aujourd'hui, 420 000 départs à la retraite sur les prochaines années. Je sais que c'est un gros sujet sur lequel vous avez accompagné des très grands groupes et vous avez sorti des recommandations. dans votre livre blanc. Dites-nous, partage-nous un petit peu, tu vois, ce que vous avez vu là-dessus, ce que vous voyez, vous, demain, à l'horizon 2035. On en a parlé un petit peu dans notre échange, mais c'est quoi un peu les retours là-dessus ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est un gros sujet, mais c'est un sujet de société. Au-delà d'être un sujet du BTP, mais le BTP empathique. Déjà, comme je disais, on manque d'ingénieurs, on manque de femmes dans le secteur. Ça se passe parce que On ne pousse pas suffisamment les femmes à développer des carrières d'ingénieurs. Ça va déjà au tout début, la genèse, c'est les maths et cette fausse croyance que les femmes sont moins compétentes en maths que les hommes. Après, en école, on a interrogé dans le cadre de l'étude de l'ESTP Arts et Métiers. Ils nous disaient très bien, en fait, là où il y a 15-20 ans, si tu allais au forum ESTP, qui est un peu le forum qui donne les débouchés pour les gens de l'ESTP, les gros stands, c'était Vinci Bouillé-Fache. J'y suis allé dernièrement, t'avais des grosses tentes, c'était 2 watts pour aller faire de l'audit. Et en fait, donc déjà en entrée, on a moins d'ingénieurs. Et en sortie, il y en a de plus en plus qui ne vont pas dans le secteur. Donc ça, ça pose un problème. Et après, ce que j'évoquais, le volet pénibilité. Parce qu'on voit beaucoup de profils qui partent parce qu'à un moment, c'est trop dur. Et qu'ils n'ont pas forcément de perspective vraiment claire, qui sont destinés. Donc des gens qui sortent du secteur. et en plus la difficulté à intégrer les nouvelles personnes. Il y a énormément de volontarisme de la part de l'ensemble des acteurs autour de ce sujet. Je trouve que les équipes RH font un travail formidable, mais par contre ça doit être porté à un niveau plus global sectoriel. Les fédérations, bien sûr, travaillent, mais le prisme en fait, et c'est là un peu l'objet de notre étude, c'est qu'il faut qu'il y ait un changement à la fois des organisations en elles-mêmes, mais on crée un peu ce que j'évoquais pour Bouygues qui travaille sur ces sujets de mobilité, que ça crée de la fluidité dans les entreprises, mais également... il y a une nécessité de transformer, de créer du sens, de travailler cette notion de sens qui, à mon sens et à notre sens, n'est pas assez travaillée par le secteur. J'évoquais, le secteur est nécessaire pour créer les bonnes conditions de la transition écologique. Et pour le coup, le secteur ne travaille pas assez ce discours-là. Si je suis tes enfants, peut-être demain, de se dire, je veux changer le monde, je dois passer par le BTP. Normalement, cette connexion doit arriver, alors qu'elle n'est pas là actuellement. et après bien sûr, factuellement, de changer ses métiers, baisser la pénibilité, porter de l'innovation à l'échelle, pour attirer encore plus d'ingénieurs, de compagnons et créer des vocations.

  • Speaker #1

    Et sur cette partie, vraiment, attractivité, là, moi, je te rejoins sur le fait qu'il y a un vrai travail commun vraiment de tous les acteurs. Parce qu'en fait, la réalité, c'est que si on n'a pas de personnes, on n'arrive pas à livrer, déjà. Et ça, ça devient un vrai problème. Ensuite, Le côté sens, aujourd'hui, je trouve qu'effectivement, on ne le met pas assez en avant. Et qu'au final, c'est quand même un des rares métiers dans lequel tu peux rapidement avoir des responsabilités et rapidement voir l'impact que tu as. Tu ne fais pas... Enfin, je ne vais pas donner d'exemple pour ne pas m'allier d'autres industries, mais c'est vrai que rapidement, tu vois très bien l'impact que tu as au quotidien. Et surtout, tu as ce côté transmission. qui est naturelle, alors tu parlais de Bouygues, bien évidemment, qui ont ça dans leur ADN depuis le début, depuis la fondation, même à côté des compagnons. Et sur la féminisation du secteur, c'est quoi un peu le retour, tu vois, des DRH là-dessus, ou des gens que vous avez interviewés, est-ce que c'est quelque chose qui voit quand même à peu arriver, ou est-ce qu'il y a certaines tendances ou pas ? Moi, je me permets de partager un peu le travail des souterraines, alors pareil, des gens qui sont plutôt du milieu que je connais, qui est la présidente, c'est Lumna. qu'on avait eue dans un épisode un peu particulier à Des Bâtisseurs. On avait fait un panel de femmes dans le BTP. Mais aujourd'hui, c'est quoi un peu le retour des DRH là-dessus ? Sur ça, c'est découvert du secteur, c'est comment on travaille les différentes étapes pour que la carrière des femmes dans ce milieu-là puisse être accompagnée. Moi, un exemple qu'elle donnait tout bête, c'était au début. On avait une femme qui avait un certain nombre d'années d'expérience et qui disait qu'au début, il n'y avait même pas de vestiaire pour les femmes. Quand elle est arrivée, il n'y avait même pas de vestiaire femme.

  • Speaker #0

    Ça a changé,

  • Speaker #1

    ça, bien sûr.

  • Speaker #0

    Non, il y a énormément de volontarisme. Si tu rentres dans les locaux de Vinci à l'archipel, tu vois rapidement des portraits de femmes. Il y a une vraie prise en compte de la part de l'ensemble des acteurs autour de ce sujet. On n'y est pas encore, on est très très loin. Des 50% à 50%, je crois qu'on est à moins de 20%. C'est pas le bon chiffre. C'est un tout petit pourcentage. Mais un petit pourcentage. Et encore, si on met de côté les fonctions support, le chiffre baisse encore. Mais oui, il y a énormément de volontarisme sur ce sujet. Il y a, je pense, des initiatives qui sont portées. Et après, moi, j'ai eu quelques retours aussi de femmes conduites, par exemple. Et c'est marrant parce qu'il y a beaucoup de bienveillance souvent dans leurs équipes. Justement parce que ce sont des femmes.

  • Speaker #1

    C'est vrai.

  • Speaker #0

    au-delà de leurs compétences, bien évidemment, parce que ça fonctionne vraiment en famille. Chaque chantier fonctionne comme une famille et souvent avec des personnes qui sont plus âgées. Et donc, ça marche plutôt très bien. Le problème, c'est plutôt le nombre de femmes qui rentrent sur le marché plus que leur parcours au sein des entreprises. Il y a une vraie volonté de promouvoir des femmes. Après, là, c'est encore un sujet différent, mais si tu regardes les comités de direction, là,

  • Speaker #1

    il y a encore un peu de travail à apporter. Et d'ailleurs, il faut toujours qu'on fasse très attention, nous, on est deux hommes qui parlons de ça, on prend toutes les parcelles du monde pour faire très attention, parce qu'effectivement, on n'est pas non plus experts en la matière. Dis-moi, vous avez fait ce livre blanc, Beyond Construction, les nouveaux métiers du BTP en 2035. C'est quoi un peu votre vision et ta vision, toi, en tant que leader chez OnePoint, sur ce milieu de la construction et de l'immobilier ? Quelle est un peu ta vision, toi, du marché ? Vous avez fait cette étude, vous étiez 3-4 à faire cette étude-là. C'est quoi un peu, toi, ton retour ? Et tu peux nous partager un peu de prospective dessus ? Au-delà de ce que OnePoint veut faire dans ce milieu. Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    On était plus que 3-4, on a interrogé une quarantaine d'ERH, d'EG.

  • Speaker #1

    Je parle de 3-4 qui ont mené cette étude. Alors, vous avez interrogé une quarantaine de personnes.

  • Speaker #0

    Une quarantaine d'ERH, d'EG, Conduc, justement, et un peu tout le monde. mais nous Alors, ce qu'on perçoit, je dis nous, mais c'est aussi une conviction personnelle, mais en interrogeant et en échangeant, alors pas forcément dans le cadre de l'étude, mais on est en contact avec beaucoup de directions de groupes du BTP sur l'ensemble de la chaîne de valeur, on se rend compte qu'il y a une vraie volonté de se transformer et qui a évolué depuis les dix dernières années. Il y a dix ans, on n'était plus dans la logique, ok, on va tester de l'innovation, bon c'est bien, on monte nos pôles d'innovation, ça a permis de tester. Mais là, ils se rendent compte que... L'innovation en elle-même ne suffit pas et qu'il y a besoin d'avoir une vraie transformation. Et je trouve, dès qu'il y a un nouveau sujet, ils sont tout de suite à l'affût, ils s'intéressent, ils se posent les bonnes questions, ils se posent des questions aussi sur le risque de disruption de leur propre activité, sur le positionnement qu'ils peuvent avoir en interne et vis-à-vis de l'externe. Donc moi, je suis très confiant sur la capacité du secteur à se réinventer. Ce qu'on perçoit dans le travers de cette étude et plus largement, c'est qu'il y a une transformation qui va être très profonde, beaucoup plus importante peut-être que certains l'imaginent. Mais il y a cette volonté-là. Donc moi, je suis plutôt optimiste dans la capacité du secteur à se transformer. Par contre, la problématique actuelle, c'est comment on arrive à vraiment porter à l'échelle cette transformation-là dans un environnement, comme je te disais, qui est décentralisé. Et là, il y a très peu d'acteurs pour le moment qui arrivent. J'ai parlé de l'UTB autour de l'IA, c'est assez intéressant. Eiffage est plutôt bien en avance aussi autour de ça, et on les accompagne aussi, mais ça nécessite en fait un alignement qui est un peu nouveau, puisque... Il y a un sponsorship qui doit être porté par la direction générale, bien évidemment, mais aussi inclure les DSI, qui jusqu'à présent étaient dans une logique de fonction support.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Et inclure effectivement les directions RH, puisqu'on parle vraiment de transformation humain. C'est vraiment ça la clé de route de la réussite de cette transformation. Et bien évidemment, avec un appui, un sponsorship fort des métiers. Donc en fait, cet alignement qui n'existait pas jusqu'à présent, il doit être trouvé. pour pouvoir mener à cette transformation nécessaire. Mais moi, je suis plutôt confiant, je suis naturellement optimiste.

  • Speaker #1

    Ce que tu es en train de dire, et je vais paraphraser et en même temps interpréter. Tu nous dis, les 10-15 dernières années, on a eu des initiatives d'innovation dans les grands groupes qui ont marché ou pas marché. La plupart du temps, on n'a pas eu de cas très clairs de succès. Il faut dire ce qui est.

  • Speaker #0

    Fermin.

  • Speaker #1

    Ensuite, là, tu dis qu'en revanche, on pourrait, et je prends le conditionnel, être sur un point de bascule, puisqu'il y a une forme d'alignement des intérêts de chacun. C'est-à-dire aussi bien au niveau managérial qu'au niveau des équipes qu'au niveau des donneurs d'ordre. Et donc là, tu verrais en tout cas, c'est pas comme ça que tu l'as dit, mais tu verrais ce point en tout cas de bascule ou un déclencheur de ça. Et moi, je rajouterais une dernière chose, c'est que vu la crise dans laquelle on est, on enregistre, on est en septembre 2025, On n'a toujours pas de gouvernement. Il y a un an, je faisais un autre épisode là-dessus. On est quand même dans un moment très compliqué, en tout cas sur la France. Et donc tout ça, toi, en tout cas de ce que j'entends, toutes ces contraintes-là et tous ces déclenchants-là vont faire en sorte qu'on va rentrer dans une transformation qui ne peut pas ne pas être, qui est nécessaire en fait.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    C'est ce que tu es en train de nous partager. Je vais un peu plus loin dans ce que tu nous as dit, mais c'est un peu ça ou pas ?

  • Speaker #0

    Non, je pense que le mot nécessaire est particulièrement vrai. et driver. aussi par la contrainte écologique que j'évoquais et sociétale. Tu parles de la crise dans laquelle on est actuellement en France, c'est très vrai. On manque de logements, il faut en construire de nouveau. On doit travailler la résilience de nos infrastructures, construire de nouvelles infrastructures. Avec le changement climatique, c'est un sujet absolument central aussi. Donc, dans tous les cas, il va falloir construire. Donc oui, c'est nécessaire. Il va falloir construire différemment, avec peut-être moins de monde. En tout cas, on a du mal à recruter. Donc comment, avec le même nombre de personnes, On arrive à faire mieux et les gains de productivité sont évidents. On en parlait un petit peu en off, mais on voit ce qui se passe en Chine notamment, avec des projets qui sont en partie automatisés, des routes qui se déroulent toutes seules, si je puis dire. Pour plein de raisons, ce n'est pas forcément applicable chez nous, mais en tout cas, on doit pouvoir faire mieux. J'espère en tout cas qu'on va faire mieux. Je le pense en tout cas.

  • Speaker #1

    Et comment OnePoint, vous nous accompagnez dans tout ça ? Ah, tu vois, là, je prends le nous. Comme quoi, tu vois, ça y est, je suis. Je suis conquis ! Non, blague à part, comment vous accompagnez là-dessus ? Comment vous allez un peu plus loin ? C'est quoi un peu votre vision au niveau groupe ?

  • Speaker #0

    Nous, notre force, et c'est pour ça je pense qu'on a intérêt, c'est qu'en fait, nous aussi on fait des projets de construction, ce que je t'évoquais tout à l'heure. Donc on est à vos côtés, on est un acteur à part entière de la chaîne de valeur. Donc on connaît aussi les contraintes qu'il y a sur le terrain. Et en même temps, on peut et on aide Dans tout le process de transformation de la digitalisation, ce qui me tient aussi à cœur, c'est vraiment tout le volet humain. On a quasiment 200 personnes chez nous qui travaillent sur ce qu'on appelle la conduite du changement. Et là, ça nécessite d'aller sur le terrain, de se dire comment j'arrive à embarquer un chantier, plusieurs chantiers, un ensemble d'une organisation, en se calant au plus proche des process et des fonctionnements. Tu vois, par exemple, on parlait des compagnons. Bon, on sait que les compagnons, si tu veux les faire changer, ce n'est pas en les faisant venir dans des salles comme celle-là. C'est en allant sur le terrain, en comprenant qu'ils n'ont pas d'adresse mail, qu'ils utilisent leur téléphone et WhatsApp, et comment j'adapte ça et je me mets au plus proche pour que l'outil soit un appui. à sa performance à lui. Nous, on est vraiment dans cette logique-là de performance globale et de passage à l'échelle globale. C'est vraiment ça notre... Tu vois, je parlais d'impact au début. Mon but et notre but, ce n'est pas juste de se dire je fais un petit projet dans un coin. C'est vraiment comment j'arrive à massifier. Et pour ça, l'alignement que je t'évoquais, nous, c'est notre force. On parle de bout en bout, notre capacité à accompagner de bout en bout, de l'astrate, des directions, jusqu'à la mise en œuvre technologique et humaine. Voilà. On est en plein dedans. Et en fait, des acteurs qui sont comme les nôtres, c'est-à-dire à la fois spécialisés et qui sont capables de porter de la tech, de l'humain et de la strat, à ma connaissance, il n'y en a pas.

  • Speaker #1

    Il y en a très peu.

  • Speaker #0

    Ou très, très peu. Donc, voilà. Et donc, c'est pour ça qu'on est certain d'avoir un rôle à jouer dans cette transformation. Mais il n'y aura pas trop de bras pour porter tout ça. Il y a de la place.

  • Speaker #1

    Nicolas, est-ce qu'on arrive à... Un peu à la fin de notre interview, est-ce qu'il y a un sujet que tu voulais aborder ou quelque chose que tu voulais partager un petit peu à la fin ou peut-être nous partager un des interviews que vous avez menées avec quelqu'un qui t'a marqué ?

  • Speaker #0

    Oui, déjà je vais te donner, parce que je ne te l'ai pas donné, la version papier de Beyond Construction.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. Voilà.

  • Speaker #0

    Et oui, une interview. Bonne question. En vrai, il y avait des interviews absolument fabuleuses. Beaucoup plus... plus diversifié que ce que je pensais.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Initialement, j'étais assez marqué à la fois par les initiatives qui sont portées un peu par tous. Je parlais des RH tout à l'heure, la prise en compte de la mobilité, des sujets, des gens beaucoup plus pointus que nous, bien évidemment, sur toutes ces thématiques. Mais j'étais marqué aussi par les échanges que j'ai eus avec le STP et Arzemetti, avec la compréhension que je t'évoquais tout à l'heure sur pourquoi on manque d'ingénieurs. Comment on peut faire évoluer ? Tu vois, typiquement, on est en train de travailler, de réfléchir avec le STP aussi pour monter des masters spécialisés autour de la data. D'accord. Le STP pour commencer à intégrer ces notions-là. Et ça, ce sont vraiment des éléments très concrets et qui sont nécessaires pour accélérer cette transformation. Mais non, moi, si je devais dire un mot et ce qui me fascine, c'est vraiment le... l'abnégation, l'intelligence qu'il y a dans le secteur et de tous les gens qu'on a pu interroger. Moi, c'est fascinant. Je suis quelqu'un d'assez curieux. Et comme toi, si tu fais ces podcasts, c'est aussi pour ça. Mais on voit des gens absolument fabuleux à tous les étages. C'est pour ça que je suis confiant sur l'évolution du secteur.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Nicolas, pour ton temps. Tu remercies à tes équipes pour ce livre blanc, en tout cas. On attend d'avoir le prochain sur les métiers du BTP ou le BTP en 2050. Avec grand plaisir, en tout cas, on le lira. On mettra le lien dans la description de l'épisode, en tout cas. Moi, je voulais te remercier et remercier également tous les acteurs qui ont contribué à ce livre blanc, qui nous ont permis aujourd'hui de nous réunir et de partager un peu cette vision-là. Moi, je vais retenir quand même une chose, c'est l'optimisme. Mine de rien, tu transpires cet optimisme-là et de dire, bon, de toute façon, dans le BTP, des crises, on en a eu. Tous les 10-15 ans, de toute façon, il y en a. c'est pas ça qui va nous faire tomber. On peut être là au début d'une nouvelle chose, couplée à différents alignements qu'on voit. Et en fait, non, c'est un plaisir, ça donne envie, en tout cas. Merci en tout cas pour ça. Merci en tout cas, chers auditeurs, si vous nous avez suivis jusque-là. Merci vraiment de nous avoir écoutés. Vous savez, et je vous le redis, le podcast remonte dans les classements si vous le likez et si vous le commentez. Donc s'il vous plaît, likez cet épisode si vous l'avez aimé, commentez-le, partagez-le avec vos collègues ou partagez-le avec votre réseau. Ça nous permettra d'être mieux connus et d'avoir des très bons intervenants, comme Nicolas aujourd'hui, et de pouvoir en fait augmenter notre notoriété et augmenter en fait tout ce qu'on fait pour vous. Nicolas, écoute, merci. À très vite et à un prochain épisode des Bâtisseurs.

  • Speaker #0

    Merci Richard.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. S'il vous a plu, n'oubliez pas de le noter et de le commenter sur Apple Podcasts ou Spotify et d'en parler autour de vous. C'est ce qui m'aide à le faire connaître et à motiver de nouveaux invités à partager leur vision. Et pour continuer cette conversation, retrouvez-moi sur LinkedIn.

Chapters

  • Introduction aux enjeux du BTP et présentation de Richard Mita

    00:05

  • Rencontre avec Nicolas Fouchet et présentation de OnePoint

    01:13

  • Discussion sur le livre blanc 'Beyond Construction'

    01:50

  • Initiatives pour une transition écologique dans le BTP

    02:36

  • Transformation digitale et utilisation de l'IA dans le secteur

    03:18

  • Les défis de la réglementation et de la transition sociétale

    05:50

  • Réflexions sur l'attractivité des métiers du BTP

    07:31

  • Conclusion et perspectives d'avenir pour le secteur

    11:15

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Description

Dans cet épisode des Bâtisseurs, je reçois Nicolas Foucher, Construction & Real Estate Leader chez OnePoint, pour parler d’un sujet que tout le secteur sent arriver… mais que peu ont vraiment structuré : à quoi ressembleront les métiers du BTP en 2035 ?


À partir du livre blanc “Beyond Construction - Les nouveaux métiers du BTP en 2035”, on décortique trois vagues qui arrivent en même temps et qui vont faire bouger tout le monde, des majors aux PME :

  • la pression environnementale et réglementaire (RE2020, décret tertiaire, loi AGEC, REP PMCB…),

  • la transformation digitale accélérée par l’IA (BIM, automatisation, cas d’usage très concrets sur les chantiers),

  • la transformation humaine (pénurie de talents, manque d’ingénieurs, attractivité, féminisation, mobilité interne).


Nicolas partage des exemples très concrets (UTB, Eiffage, La Défense…) où l’IA fait déjà gagner des milliers de minutes sur des tâches de support… avant même d’attaquer le cœur de métier. On parle aussi du compagnon de 2035 — mieux équipé, moins de pénibilité, plus mobile - et du rôle clé des fédérations et des coalitions pour faire passer le secteur à l’échelle.


Un épisode optimiste mais lucide : la transformation du BTP est nécessaire, elle se fera parfois « dans la douleur », mais ceux qui s’y mettent tôt prendront de l’avance.


Le livre blanc "Beyond Construction - Les nouveau métiers du BTP en 2035" est disponible ici 


Vous trouverez également la vidéo complète de cet échange : https://youtu.be/x4dj8xX-l-c


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Transcription

  • Speaker #0

    Générique Nouvelles normes, utilisation des matériaux, consommation énergétique sont nos enjeux. Je m'appelle Richard Mita, je suis serial entrepreneur et CEO de Synax. Chez Synax, nous digitalisons l'industrie des matériaux de construction. Ma passion, le digital appliqué à des secteurs qui ne l'attendaient pas. Dans Les Bâtisseurs, j'interview des visionnaires de l'industrie pour vous inspirer dans votre propre transformation environnementale, digitale et managériale. Bienvenue dans Les Bâtisseurs. Le podcast de ceux qui bâtissent aujourd'hui pour demain.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans ce nouvel épisode des bâtisseurs. Aujourd'hui, je suis avec Nicolas Fouchet, Construction and Real Estate Leader chez le groupe OnePoint. Salut Nicolas.

  • Speaker #2

    Salut Richard.

  • Speaker #1

    Je suis ravi de t'avoir. Déjà, c'est grâce... un client commun que nous sommes là. D'ailleurs, on le salue, c'est Jocelyn Quignon du groupe NGE, qui est directeur innovation là-bas, que j'aurai le plaisir de recevoir bientôt également sur les bâtisseurs. Et derrière, en fait, il m'a parlé de toi et rapidement, je suis tombé sur un livre blanc que vous avez fait qui s'appelle Beyond Construction les nouveaux métiers du BTP en 2035. Et je me suis dit, tiens, ça valait le coup de se rencontrer. Et puis, on a échangé ensemble. Et je me suis rendu compte qu'effectivement, il y avait un lien entre la construction et toi et tout ça autour du groupe OnePoint. Alors, dans un premier temps, ce que je te propose, c'est de te présenter.

  • Speaker #2

    Très bien, merci. Donc, moi, Nicolas Fouché, tu as très bien dit mon poste. Je suis en charge de nos activités construction et mobilier chez OnePoint. Comme toi, j'ai un passé entrepreneurial. On en a un petit peu parlé, mais j'ai beaucoup travaillé dans le milieu des startups, dans le milieu de la mobilité. Et dans ma dernière expérience, j'étais en charge de nos activités BTP. J'étais en direction commerciale d'une startup spécialisée dans le staffing d'ingénieurs, appuyée par le BIA. Et donc, j'ai commencé à staffer des ingénieurs et à m'intéresser à ce secteur qui me passionne depuis. Et donc, j'ai rejoint maintenant, il y a trois ans, OnePoint pour participer au développement de cette activité au sein du cabinet.

  • Speaker #1

    Parle-moi un peu de OnePoint, parce que OnePoint, on connaît tous le nom. On sait tous que c'est des consultants qui sont très bons en transfo digital, mais on les voit pas très bien sur chantier.

  • Speaker #2

    Ah ouais, c'est très vrai.

  • Speaker #1

    On n'a pas cette habitude-là en tout cas.

  • Speaker #2

    C'est très vrai et c'est un vrai sujet pour nous parce qu'il faut faire de l'évangélisation et montrer qu'on est très présent sur le secteur. Donc effectivement, WinePoint d'un point de vue plus global est spécialisé dans la transformation des entreprises. Donc d'un point de vue technologique, environnemental, sociétal, c'est vraiment notre raison d'être. Et en fait, plus spécifiquement, ce qu'on fait sur le secteur, c'est l'extension de ça, c'est on a envie d'avoir de l'impact. et de participer à la construction d'un monde plus durable. Donc, c'est vraiment notre leitmotiv. Et là-dessus, notre particularité, c'est qu'en fait, on intervient à la fois en tant que conseil pour les acteurs, donc dans leur transformation, et d'ailleurs de bout en bout, depuis de la stratégie jusqu'à la mise en œuvre des transformations, digitales et humaines. C'est un élément extrêmement essentiel et je pense qu'on en reparlera. Mais aussi, on participe à la transformation des projets, puisqu'on participe, on répond aux co-traitants, souvent avec des acteurs du secteur. pour construire des ouvrages emblématiques. Là, typiquement, on vient de gagner un projet avec Eiffage sur le CHU de Nantes où on porte tout ce qui est smart building et les usages associés à ce bâtiment de smart hospital. Et après, c'est un peu l'objet qui t'a fait venir autour de Beyond Construction, mais on a l'envie aussi d'aller au-delà et donc de participer à la transformation du secteur plus globalement. Et donc, on porte différents projets transsecteurs, cross-secteurs, peu importe comment on l'appelle. Par exemple, on a travaillé il y a deux ans maintenant avec la Fédération nationale des travaux publics pour monter une école qui s'appelle l'école TP Demain, qui est l'école de la transition écologique du secteur. Donc pour aider concrètement les gens sur le terrain à appréhender les enjeux et à trouver des solutions concrètes. On est en train de monter une coalition autour des matériaux dits durables. Donc là, pour outiller les gens sur le terrain à avoir des matériaux qui puissent s'utiliser, qui sont plus vertueux. Et on mène des études, comme l'étude Beyond Construction, sur les futurs des métiers du BTP à 2035. Et là, l'objectif, c'est vraiment pour nous de projeter les acteurs dans le futur et de se rendre compte des impacts pour eux et pour leur organisation actuellement. Et donc là, on a pris trois prismes principaux, que sont les La transition écologique, qui est absolument nécessaire sur le secteur. La transition digitale et en plus accélérée par l'IA. Et la transition sociétale et organisationnelle que ça génère pour les entreprises du secteur.

  • Speaker #1

    Peut-être juste avant de rentrer dans le livre blanc, tu parlais des différentes initiatives que vous prenez, que vous mettez en place chez OnePoint, notamment cette partie avec les écoles ou ces matériaux durables. Est-ce que vous avez un peu des retours sur cette première promo ? Ces choses-là sur la partie avec la FNTP que vous avez fait ?

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    C'est peut-être un peu tôt pour parler de ça, mais c'est quoi un peu vos premiers échanges là-dessus ?

  • Speaker #2

    Alors, c'est effectivement plus à la FNTP de communiquer dessus, mais pour te donner quelques éléments, l'idée de TP Demain, c'est d'avoir une plateforme, une école qui est figitale. Donc, en fait, la FNTP a déjà une plateforme digitale qui permet de faire de l'in-learning sur plein de cas vraiment très concrets. Et en fait, on a... Nous, on les a aidés à monter tout le module learning plus largement associé à différentes écoles type STP, type Aigleton, appuyé par le réseau de la FNTP en région pour créer un modèle qui permette d'aller un cran plus loin et diffuser à l'ensemble des adhérents. Donc à la fois les grands groupes, mais aussi les plus petites PME via les réseaux des fédérations. Donc c'est vraiment ça l'objectif et les retours sont extrêmement positifs.

  • Speaker #1

    De toute façon, on pourra refaire un épisode en parlant de ces retours-là, bien évidemment, avec les gens de la FNTP. Mais ça, ça fait partie des choses, je pense, qui sont assez intéressantes dans le secteur, qui est cette transformation des métiers et qui doit être accompagnée de toute façon. Et là, ça me fait rentrer dans le livre blanc. Tu as très bien parlé de ces trois transformations que vous avez évoquées, un de d'entre. Moi, la première question, alors vous évoquez ces trois thèmes-là, que ce soit la transformation via la transformation environnementale, la transformation liée au digital et la transformation sociétale. La question que je me pose en premier temps, c'est quel est un peu votre point de vue lié à cette transformation environnementale qui est quand même beaucoup drivée par la réglementation ? Que ce soit les grandes échéances qu'on voit, la RE-2020, la SESRD, le décret tertiaire, la loi AGEC que je connais un peu mieux, puisque comme les auditeurs commencent à connaître un peu, moi je viens un peu plus du milieu du granulat et du béton. toute la partie REP, PMCB, on connaît bien, mais c'est quoi un petit peu les choses que vous avez vues à ce niveau-là et qu'est-ce qui peut être actionnable pour les acteurs ? C'est un premier pavé que je lance comme ça, on rentre un peu dans le débat de Livre Blanc sur cette partie-là.

  • Speaker #2

    C'est un vrai sujet, parce que le secteur du BTP, c'est 18% des émissions. C'est aussi des objectifs, quand on dézoome à environ une baisse de moins de 40% de l'impact à 2030. En tout cas, c'est les drivers que se sont donnés les majors. Et donc, il y a un changement de paradigme qui doit s'opérer. Et donc, indépendamment de telle ou telle réglementation, qui vont s'accélérer et se durcir finalement, et pour le meilleur, je pense. Mais ce qu'on perçoit à la fois au travers de l'analyse et quand on le ramène maintenant en 2025, c'est que Il y a un changement qui va s'opérer et qui va se faire dans la douleur. Dans la douleur. Dans la douleur, oui. Pour moi, ça va être dans la douleur. Je ferai un exemple. C'est un des patrons d'une grande société de BTP que je ne citerai pas, mais qui a dit, moi, dans les trois ans, avec juste l'augmentation prévue de la taxe carbone, du montant de la taxe carbone pour l'achat de mon béton, ça va me bouffer l'ensemble de mon résultat du groupe, juste pour acheter mon béton. Et donc, tous les acteurs que l'on voit en sont là, c'est-à-dire qu'ils n'ont pas réussi à trouver des solutions pour pallier ce problème-là. Donc, on est sur les premiers sujets, scope 1, 2, autour de la mobilité. Ils ont tous envie de construire différemment, mais il y a besoin qu'il y ait un alignement plus global, à la fois des maîtrises d'ouvrage, des maîtrises d'œuvre et des constructeurs, pour changer et atteindre les objectifs qu'ils se sont donnés. Donc je parle dans la douleur parce qu'en fait, le mode de fonctionnement actuel... du BTP est très décentralisé et à la maille du chantier, avec des objectifs d'avoir une marge autour de 3-4%, donc des marges faibles et qui laissent très peu de latitude. Et la pression est souvent posée au niveau des conducteurs de travaux. Alors que le changement qui doit s'opérer autour de ça... doit être beaucoup plus globale. C'est pour ça que l'école TP Demain dont je te parlais, l'idée c'est d'embarquer tout le monde. La coalition autour des matériaux durables qu'on veut mettre en place, c'est exactement ça. C'est qu'en fait, individuellement, les acteurs n'arrivent pas à traiter ce sujet, à passer à l'échelle des matériaux durables, donc réussir à baisser des coûts, à identifier ce que sont les matériaux durables, à assurer leur assurabilité justement. Donc toutes ces problématiques doivent être prises collectivement à une maille plus large. Par contre, c'est difficile à le mettre en œuvre parce que ça demande d'agréger plein de gens qui sont dans des entreprises concurrentes et même au sein des entreprises qui ont des enjeux qui peuvent être différents. Donc, c'est pour ça qu'on pense avoir un rôle extrêmement important dans le lancement de cette dynamique-là et de réussir à craquer ces sujets. Et donc, d'un point de vue très actionnable, pour répondre à ta question, pour moi, il y a un enjeu à la fois des majors qui l'ont pris, du moins les plus gros acteurs ont pris l'enjeu. au niveau de la direction, mais ont du mal à le faire redescendre pour le moment. Ça se fait pas à pas. Et les PME vont subir finalement ça. Et donc, il y a une nécessité de prise en compte et potentiellement aussi de faire évoluer leur positionnement. Je m'explique. Quand tu es une PME, tu dois pouvoir te dire « Ok, le marché, il va vers plus de rénovation. Il va vers moins de neuf, plus de rénovation. On pense beaucoup plus l'ensemble du cycle de vie du bâtiment, donc sur l'entièreté de son cycle de vie. » Donc, il y a un repositionnement à avoir. Et également, pour ceux qui seront le plus en avance, c'est une opportunité parce que ça va nécessiter de se digitaliser, parce qu'il va falloir monitorer son impact, parce que les grands groupes vont demander de te dire, tel PME, OK, c'est quoi ton impact ? Parce que moi, je dois faire mon reporting. Et c'est une manière aussi de valoriser, de dire, moi, je t'apporte ces éléments-là complémentaires, je le valorise dans mon service. Donc, c'est tout ça qu'on voit apparaître actuellement. Et après, si on projette un peu plus loin à 2035, là, c'est une prise en compte qui est généralisée, qui doit être généralisée, et on l'espère en tout cas qu'elle le sera, depuis des compagnons, avec la capacité à comprendre ce que sont des matériaux, par exemple, durables, pouvoir travailler du bois un coup, travailler du béton un autre jour, etc., créer beaucoup plus de flexibilité à toute la maille de l'entreprise. Donc, c'est ça les évolutions que l'on voit.

  • Speaker #1

    Ça, c'est clair. qu'il y a un driver qui est lié vers la réglementation. Dans votre livre blanc, il y a aussi des choses où, quand vous avez interviewé ces différentes entreprises, 100% d'entre elles, c'est ce qui est écrit dans le livre blanc, souhaitent aller vers la plus de mobilité durable, par exemple, souhaitent mettre en place des initiatives pour correspondre un peu à ces réglementations, au final. J'imagine que c'est déclenché également par les gens à l'intérieur, ces entreprises, mais également par la société telle qu'elle est. Moi, la chose sur laquelle je voulais rebondir, c'est... Parce que, tu sais, je suis un peu la voix des PME, moi. J'ai un peu cette voix-là. Je me dis, ça va être quand même encore compliqué. Dire qu'on va subir, tu l'as dit, on va subir. On va se retrouver encore sous le feu des réglementations, avec des grands groupes qui vont nous dicter ce qu'on va devoir faire, accompagnés par des super cabinets, comme les vôtres. Vraiment, tu vois, qu'est-ce qu'on peut faire à nous, en tant que PME ? Pour voir ça, je sais bien que tu n'as pas la réponse à cette question claire, sinon tu me la donnerais directement. Mais de ton point de vue, qu'est-ce qu'on doit voir ? Comment on doit anticiper les choses ? C'est quoi un peu les choses ? Tu parlais de numérique, tu parlais d'autres choses. Dans cette première partie, qu'est-ce que tu vois ?

  • Speaker #2

    C'est une vaste question.

  • Speaker #1

    Je sais bien, je te titille un peu.

  • Speaker #2

    Non, bien sûr, c'est ce que j'évoquais un peu avant. En fait, il y a une tendance du marché, et à un moment, encore si on prend... un cran de recul encore supérieur. Évidemment, on doit construire différemment. C'est une nécessité écologique. Tu as des enfants, quel monde tu veux leur donner ? Et typiquement, dans l'étude, c'est un des éléments qu'on voit. 60% de la génération Z cherche un boulot en cas de sens. Et on est persuadé que, moi c'est ma conviction personnelle, il y a deux éléments essentiels pour les sociétés humaines, l'agriculture et pouvoir se loger. Et si on veut construire un monde durable, ça passe. par le BTP, que le BTP soit capable de construire différemment. C'est obligatoire, on doit y passer. Et c'est au-delà de manifester, de montrer son désaccord concernant l'état du monde et comment ça évolue d'un point de vue écologique, il y aura besoin, et il y a besoin dès maintenant, de construire différemment, d'avoir des infrastructures résilientes, de construire des bâtiments moins énergivores. Et donc, ça passe par toute la chaîne de valeur qui doit s'aligner autour de ça. Donc c'est pour ça, on va y passer, c'est ma conviction personnelle. Après, ceux qui sont les premiers à se mettre, à s'aligner là-dessus... prendront des parts de marché. Ceux qui ne le feront pas subiront effectivement les réglementations, etc. Donc, comment on anticipe ? Et ce que j'évoquais, je pense que d'aller vers plus de rénovation, penser à un cycle de vie différent, travailler avec des matériaux différents. Voilà, ce sont des éléments pour les PME qui sont, je pense, différents.

  • Speaker #1

    Et je pense qu'en fuligrane, il y a aussi une autre chose, c'est le virage de productivité. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, toi, ce que tu nous dis, c'est il y a une volonté des pouvoirs publics, en tout cas, du monde dans lequel on vit, de changer. Il y a une volonté, donc, des gens aussi de pouvoir, en fait, construire différemment. Et derrière, la question qu'il faut qu'on se pose en tant que nous, PME, je me mets dans le côté PME, mais en tant que nous, PME, c'est vraiment de se dire, comment faire ? Donc, il y a une volonté, un, d'anticiper, clairement. Et deuxièmement, moi, j'essaie de voir la chose différemment, de se dire, comment je peux améliorer ma productivité ou comment je peux améliorer ma façon de faire ? pour pouvoir dégager du temps pour travailler sur d'autres choses. Et là, c'est le deuxième aspect un petit peu de votre étude, qui est toute la partie plutôt numérique, technologique, où, et là, ce qui est intéressant, c'est que vous venez avec votre angle, vraiment, qui est l'angle qui est hyper connu de OnePoint, enfin, moi, pour lequel je vous connais très bien, qui est vraiment ce côté transformation. Et là, vous accompagnez des grands groupes. On a des retours dans votre livre blanc de gens de Colas, on a des gens de Razelbeck. On a aussi un peu de Vinci, si je ne me trompe pas. Oui, beaucoup. La question là-dessus, c'est, vous dites dans votre livre blanc que le BIM commence à être très adopté, en partie, que l'IA va être un énorme driver de changement. Parlez-moi un peu de tout ça et de ce que vous avez trouvé à l'intérieur.

  • Speaker #2

    Oui, alors, effectivement, les deux sont interconnectés de manière très très forte. En fait, quand on parle de transition écologique, Je parlais d'être capable de monitorer son impact, ça nécessite de se digitaliser. De la même manière, si on veut construire différemment, on doit baisser notre impact, on va devoir changer nos méthodes constructives de manière profonde. C'est pour ça qu'on parle de transformation profonde, on ne parle pas d'un outil différent qu'on utilise type BIM, on parle d'un outil beaucoup plus transformationnel, donc l'IA est un accélérateur de tout ça. Mais si on veut construire différemment, et c'est ce qu'on montre dans l'étude, on va aller vers beaucoup plus de robotisation, on va aller beaucoup plus vers de micro-mécanisation également. Si tu veux, on en reparlera. Mais pour construire et pour tenir nos objectifs écologiques, il va falloir construire différemment. Et donc, en fait, c'est tout un pan qui va changer, un pan de l'activité, à la fois en termes de digitalisation, mais aussi l'IA qui va accélérer tout ça. Voilà un peu les... les grands éléments que l'on voit.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as des exemples concrets, des choses que vous avez vues avec certains de vos clients là-dessus ?

  • Speaker #2

    Oui, alors si je te prends, on parle beaucoup d'IA, on accompagne beaucoup d'acteurs autour de l'IA. Ce qui est intéressant, c'est qu'on a vu les premiers qui se sont lancés, ce sont les promoteurs immobiliers, il y a deux ans, pour des raisons évidentes liées à la crise immobilière, de se dire, bon, il faut changer, on en profite, on se lance. Il y a eu beaucoup d'expérimentations, plus ou moins réussies, bien évidemment. Et là, on rentre dans une phase qui est beaucoup plus portée sur le passage à l'échelle et c'est l'enjeu qu'il y a en ce moment même sur le secteur. Et en fait, les exemples, si je te prends un peu la chaîne de valeur, je trouve que c'est intéressant. On accompagne par exemple Paris la Défense, la maîtrise d'ouvrage qui gère la Défense comme son nom l'indique. Eux, ils ont développé des cas d'usage pour générer des appels d'offres de manière automatisée et faire évoluer leur PLU grâce à Lien. En contrepartie, tu vas avoir certains grands promoteurs immobiliers qu'on accompagne, je ne peux pas te dire le nom, mais qui ont travaillé, c'est assez bluffant, ils ont mixé de la data qui était interne, de la data aussi externe qu'ils sont allés chercher, et on a appuyé tout ça par le 2LIA, et qui permet d'aller dialoguer beaucoup plus facilement avec des collectivités en ayant des rapports beaucoup plus concrets. Je m'explique, tu vas avoir le bord politique, tu vas avoir quelles sont les grandes orientations passées, actuelle et projetée. Tu vas avoir des notes de synthèse sur les PLU en cours. Et donc, en fait, les développeurs, quand ils vont parler à telle collectivité, ils vont déjà avoir un rapport extrêmement complet de quelle est l'orientation globale de la métropole. Et donc là, tu mixes effectivement des startups, de la data interne, de l'IA. Donc, c'est un peu plus complexe. Et après, une fois que tu as ton appel d'offres, Si je suis côté par exemple constructeur, on voit des cas d'usage extrêmement intéressants. Je pense à Eiffage qui travaille énormément là-dessus sur « je reçois un appel d'offre, automatiquement mon IA me sort un compte rendu, me dit « go, no go » par rapport à nos éléments passés. » me donne des préconisations pour commencer à faire une réponse. Et ensuite, tu as des jeux de ping-pong, c'est-à-dire je fais ma réponse, j'interroge mon IA, ok, est-ce que c'est pertinent par rapport à ce que là-haut a dit ? Pareil, après, pour les devis. On voit, là, il y a une société qui s'appelle UTB, qui est spécialisée dans l'électricité, qui est une PME, mais très, très active, qui, pour le coup, a réussi à passer à l'échelle d'un certain nombre de cas d'usage. Mais eux, ils font ça. C'est que derrière, quand il y a leur fournisseur qui leur envoie des devis, ils interrogent. Ils se disent, OK, l'IA dit, OK, c'est pertinent, pas pertinent. Ça vient enrichir leur propre base de données, leur catalogue de fournisseurs. Et ça génère après des envois de factures ou de banques de commandes. Donc, tu as vraiment tout ce process-là directement lié autour de l'appel d'offres et les phases qui suivent.

  • Speaker #1

    Tu commences à avoir des retours sur les gains, à mesurer ces gains. Je sais que c'est un peu nouveau, que les passages à l'essieu sont en cours. Est-ce que vous avez des idées ou pas encore ?

  • Speaker #2

    Oui, la UTB nous ont dit qu'ils gagnent. Alors, ça dépend de la taille, forcément, des factures, etc. Mais ils arrivent à le monitorer en minutes. Vraiment, minutes gagnées par facture. Et de mémoire, ils en traitent plus de 6 000. Donc, 100 % passent par l'IA, 80 % est géré 100 % par l'IA. Et effectivement, tu as des gains qui sont mesurés. Minute par minute, et même à la seconde près pour certaines tâches, qui sont capables de monitorer et d'améliorer leur...

  • Speaker #1

    On est quoi, sur un gain d'une minute ?

  • Speaker #2

    Alors, on est en gain de 3 minutes par facture, traité sur des factures simples, et ça peut aller jusqu'à 3 heures, en fonction de dossiers plus lourds.

  • Speaker #1

    Donc, on parle de 80% de 6000 factures, c'est ça ce que tu disais ? Donc, on est à peu près sur 4008. On est sur 3 minutes par facture, c'est ça ? Donc, près de... 15 000 minutes de gagné à peu près. Ce qui est énorme. Je ne vais pas faire la conversion de tête en heures, mais c'est quand même assez incroyable. Et ça, juste sur un poste de support. On est même pas encore rentré dans le vrai métier. Derrière, ce que tu me disais sur la partie promoteur, la partie réponse, en plus, c'est assez marrant parce qu'on va devoir avoir des ping-pong entre IA. C'est limite dès le début. Donc, si on regarde cette chaîne-là, On va avoir au début des promoteurs qui vont commencer à intégrer un écosystème un peu plus important. Des gens comme Eiffage, au côté construction, qui vont répondre. Et là, on voit le gain directement. Moi, je l'imagine directement, le gain incroyable. Et ensuite, dans la réalisation, on va aussi avoir des gains. Là, c'est des gains, entre guillemets, très orientés dans les cas d'usage de la LIA qu'on a tous aujourd'hui. Un peu plus écrits, entre guillemets. Et vous avez commencé à le voir ou pas, par exemple, dans les bureaux d'études ou les choses comme ça ? Ou peut-être pas encore, mais ça va être incroyable pour les calculs, pour les structures, pour la mixité des matériaux. Ça va être incroyable.

  • Speaker #2

    Oui, ça fait partie des cas d'usage qu'on voit apparaître. En fait, tu as eu vraiment les cas d'usage un peu simple, bureautique. Tout ce qui est traitement documentaire, ce sont des éléments qui accélèrent fortement. parce qu'on est sur le secteur qui génère le plus de data, le même qui génère le plus de data, mais qui utilise le moins.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #2

    Derrière l'agriculture que je t'évoquais tout à l'heure. Donc, c'est dire. Mais oui, après, quand on rentre un peu plus dans le volet conception, on va avoir et on voit déjà apparaître Autodesk intègre dans ses solutions de plus en plus d'IA qui permettent de modéliser directement, faire une partie de la conception, challenger. Et typiquement, en termes de matériaux, te dire, ok euh Si j'utilise tel matériau, qu'est-ce qui se passe, etc. Donc là, il y a tout un pan qui va être largement accéléré. Mais là, directement plus, je pense, par des solutions marché qui vont intégrer Delia. Et après, tu vas avoir aussi sur le chantier.

  • Speaker #1

    Exactement. J'allais y venir.

  • Speaker #2

    Et là, c'est assez fascinant parce qu'on en voit déjà. Alors, tu vas travailler deux niveaux. L'idée, à terme, c'est ce qu'on voit dans l'étude, c'est d'être capable. Tu es un compagnon, tu es sur ton chantier. On va te dire... Tu as ton téléphone et on va te dire, voilà les tâches qui sont allouées pour toi aujourd'hui, ce qui te permet d'être beaucoup plus flexible aussi, de passer sur un chantier ou un autre. S'il y a un arrêt sur un chantier, tu peux passer sur l'autre. Couplé à de la robotisation, de la mécanisation, les compagnons vont être pilotes de machines semi-autonomes, driveées en partie par l'IA. C'est vraiment ce qu'on voit, ce qui va permettre de baisser la pénibilité et de recréer de l'attractivité. Mais ce qu'on voit actuellement autour de l'IA, On voit des cas d'usage, UTB dont je te parlais, ils sont en train de mettre ça en place. Et je pense que c'est quelque chose qui va se développer largement partout. C'est tout ce qui est remontée d'informations à la voix. Je suis un chef de chantier, il y a du bruit dans mon chantier, parfois je ne parle pas français, parfois je l'écris encore moins bien. En fait, je vais pouvoir, avec mon téléphone, je peux, puisque c'est même au présent, je peux faire un compte rendu complètement diffus, donner plein d'informations. Et en fait, l'IA arrive à recatégoriser les informations, les traduire dans Xlangs s'il y a besoin, les remonter dans mon CRM, Eusion Salesforce par exemple, et après passer des ordres, des commandes en disant, j'en sais rien, il faut commander plus de peintures, etc. Ça peut passer directement commande. via le CRM. Donc, on s'affranchit de tous les comptes rendus et on parlait de l'aspect réglementaire qui est extrêmement chronophage. Donc là, l'idée, c'est justement de s'en affranchir ou en tout cas de le faciliter. Toutes ces tâches un peu rébarbatives vont être accélérées par l'IA. Et de la même manière, Buildos que tu connais, eux avec les caméras sur les casques qui permettent de suivre en temps réel l'avancée d'un chantier basé sur la reconnaissance vidéo. Typiquement, ce sont des choses aussi qu'on voit apparaître et qui sont accélérées par l'IA, par le traitement de la data, et qui viennent alimenter, dans le cas de figure, une maquette et l'enrichir au réel de l'avancement du chantier. Donc ça, ce sont des cas d'usage très concrets qu'on voit apparaître. Et les gains sont énormes parce que, en fait, quand tu travailles ça, ce qui est top, c'est que tu évites au maximum les clashs, puisque tu es vraiment au réel, tu vois. Parce que le problème, c'est que tu as beaucoup d'informations qui sont partagées sur un chantier. Je vais te dire, je t'envoie un mail en disant j'ai un retard ou j'ai telle personne qui doit passer à tel moment, mais une fois sur je ne sais pas combien, l'information ne passe pas. Elle est perdue parmi des montagnes d'informations. Et donc là, ça permet de fluidifier et de baisser les retards. Et si on arrive à baisser les retards et les malfaçons, l'impact écologique dont on parlait déjà va être considérable. Juste sur... sur l'impact qu'on a de construire. Tu vois, typiquement, j'en parlais avec quelqu'un de Bouygues récemment, qui avait eu dans son entourage, qui avait vu un projet qu'ils avaient mené, où ils avaient dû reconstruire trois fois le bâtiment.

  • Speaker #1

    Trois fois le bâtiment ?

  • Speaker #2

    Trois fois le bâtiment à cause de malfaçons.

  • Speaker #1

    C'est beaucoup.

  • Speaker #2

    Effectivement, c'est beaucoup. Et c'est typiquement, on en discutait, parce que c'est ce qu'ils prônent et ce qu'ils veulent mettre en place, ce qu'ils sont en train de mettre en place. Mais d'arriver à digitaliser, mieux monitorer. leur aurait permis d'éviter ce cas de figure-là ?

  • Speaker #1

    C'est clair. Moi, je voulais revenir sur deux sujets. Le premier, ce que je trouve intéressant dans ce que tu dis, c'est qu'il y a déjà beaucoup de choses qui sont en train d'être mises en place. Et tu prends un exemple, en plus d'une belle entreprise, qui n'est pas un grand groupe, qui est plutôt une OTI, ou proche d'être une OTI, le groupe UTB. Ensuite, tu as commencé à esquisser... le métier de compagnon en 2035, c'est-à-dire ce côté de se dire j'ai tout dans le creux de la main, j'ai des engins autonomes que je peux piloter, je peux passer d'un chantier à un autre du jour au lendemain parce que j'ai toutes les informations, parce qu'on me donne les mises à jour et ainsi de suite. Est-ce que tu veux nous parler peut-être d'un autre, par exemple le conducteur ou le chef de chantier, ou tu vois, sa vision en fait ? comment tu vois, comment vous le voyez à travers votre étude de son métier en 2035 ? Parce que côté compagnon, on le voit très bien. Ce côté, j'ai toutes les infos, je peux avoir en temps réel, faire mes remontées d'informations, ça commence aujourd'hui. Gestion des engins autonomes, derrière il y a également tout ce côté compagnonnage, c'est-à-dire transmission. Qu'en est-il du conducteur ?

  • Speaker #2

    Ou du chef de chantier ? On est finalement sur un fonctionnement qui est assez proche. L'idée, c'est l'extension de ce qu'on voit sur le compagnon. Donc, effectivement, de l'information qui remonte beaucoup plus rapidement. Une capacité à piloter via de la data son chantier. Donc, identifier les retards, ce qui est déjà en partie le cas. Mais identifier les retards, identifier les zones où il y a des problèmes d'appro, etc. Passer des commandes de manière automatisée. Ce qu'on perçoit aussi dans l'étude et qui est nécessité, c'est que ça ramène au sujet sociétal. parce que On a un déficit d'ingénieurs en France

  • Speaker #0

    C'est un gros problème. Et en fait, l'IA et la digitalisation, selon notre étude, va permettre d'aller chercher de l'attractivité sur ce faciliter, baisser la pénibilité, aller chercher de l'attractivité pour le marché. Et aussi, en automatisant au maximum un certain nombre de tâches un peu rébarbatives, on va pouvoir créer beaucoup plus de transversalité, de ponts entre les différents secteurs. Parce que là, actuellement, il y a très peu de personnes qui viennent d'en dehors du secteur. Et il y a une difficulté à avoir de la mobilité actuellement, même dans les entreprises elles-mêmes. Il y a très peu de changements. Un chiffre que je connais, par exemple chez Bouygues, sur toutes les entités, alors que ça va de TF1 à Colas, il n'y a que 160 mobilités internes dans tout le groupe, entre les entreprises.

  • Speaker #1

    160 ?

  • Speaker #0

    160.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas beaucoup ? Ce n'est pas beaucoup. Pour un groupe qui fait quand même quelques dizaines de milliers d'employés. Exactement. Mais ils y travaillent,

  • Speaker #0

    ils y travaillent à fond. Ils ont une vraie volonté de le faire. Et ils ont en plus cette culture, parce que la notion de compagnonnage, de Tour de France, c'est vraiment quelque chose qu'ils connaissent. Mais comme tous, en fait, il y a ce problème de la décentralisation et surtout de la maille chantier. C'est-à-dire que je suis en conduction de mon chantier dans mon agence, mon patron d'agence n'a pas forcément envie que je parte. Et en plus que je parte dans une autre entreprise. et à l'inverse il a du mal à faire venir quelqu'un de l'industrie ou faire venir quelqu'un d'ailleurs. Et c'est un gros, gros problème structurel pour le secteur. Et donc, ce qu'on perçoit, c'est que la transformation qui s'opère avec la quête de sens, un secteur qui va permettre la décarbonation et de construire un monde plus durable, la baisse de la pénibilité, le volet le plus tech, et après, tout ce qui fait la force du secteur, c'est qu'il y a des gens vraiment extrêmement intelligents dans tout le secteur, des gens très volontaires. Moi, je suis fasciné de voir des jeunes conduits qui ont 24-25 ans, les responsabilités qu'ils ont, qui entraînent aussi une pression. Mais il y a très peu de secteurs qui peuvent offrir les parcours de carrière qu'ont les gens dans le BTP. Moi, je trouve ça top. Mais par contre, il faut pouvoir simplifier et fluidifier tout ça. Et donc, ça passe par le partage entre pairs. Ça passe par la facilité à pouvoir bouger. d'un secteur à un autre, d'une entreprise à une autre, d'une région à une autre. Et voilà, donc c'est vraiment ces aspects-là qui sont clés qu'on voit apparaître pour les conduits.

  • Speaker #1

    Et là, on va enchaîner sur le dernier volet du livre blanc, qui est vraiment ce côté RH, politique de ressources humaines, attractivité. On a 26 000 emplois vacants. Aujourd'hui, 420 000 départs à la retraite sur les prochaines années. Je sais que c'est un gros sujet sur lequel vous avez accompagné des très grands groupes et vous avez sorti des recommandations. dans votre livre blanc. Dites-nous, partage-nous un petit peu, tu vois, ce que vous avez vu là-dessus, ce que vous voyez, vous, demain, à l'horizon 2035. On en a parlé un petit peu dans notre échange, mais c'est quoi un peu les retours là-dessus ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est un gros sujet, mais c'est un sujet de société. Au-delà d'être un sujet du BTP, mais le BTP empathique. Déjà, comme je disais, on manque d'ingénieurs, on manque de femmes dans le secteur. Ça se passe parce que On ne pousse pas suffisamment les femmes à développer des carrières d'ingénieurs. Ça va déjà au tout début, la genèse, c'est les maths et cette fausse croyance que les femmes sont moins compétentes en maths que les hommes. Après, en école, on a interrogé dans le cadre de l'étude de l'ESTP Arts et Métiers. Ils nous disaient très bien, en fait, là où il y a 15-20 ans, si tu allais au forum ESTP, qui est un peu le forum qui donne les débouchés pour les gens de l'ESTP, les gros stands, c'était Vinci Bouillé-Fache. J'y suis allé dernièrement, t'avais des grosses tentes, c'était 2 watts pour aller faire de l'audit. Et en fait, donc déjà en entrée, on a moins d'ingénieurs. Et en sortie, il y en a de plus en plus qui ne vont pas dans le secteur. Donc ça, ça pose un problème. Et après, ce que j'évoquais, le volet pénibilité. Parce qu'on voit beaucoup de profils qui partent parce qu'à un moment, c'est trop dur. Et qu'ils n'ont pas forcément de perspective vraiment claire, qui sont destinés. Donc des gens qui sortent du secteur. et en plus la difficulté à intégrer les nouvelles personnes. Il y a énormément de volontarisme de la part de l'ensemble des acteurs autour de ce sujet. Je trouve que les équipes RH font un travail formidable, mais par contre ça doit être porté à un niveau plus global sectoriel. Les fédérations, bien sûr, travaillent, mais le prisme en fait, et c'est là un peu l'objet de notre étude, c'est qu'il faut qu'il y ait un changement à la fois des organisations en elles-mêmes, mais on crée un peu ce que j'évoquais pour Bouygues qui travaille sur ces sujets de mobilité, que ça crée de la fluidité dans les entreprises, mais également... il y a une nécessité de transformer, de créer du sens, de travailler cette notion de sens qui, à mon sens et à notre sens, n'est pas assez travaillée par le secteur. J'évoquais, le secteur est nécessaire pour créer les bonnes conditions de la transition écologique. Et pour le coup, le secteur ne travaille pas assez ce discours-là. Si je suis tes enfants, peut-être demain, de se dire, je veux changer le monde, je dois passer par le BTP. Normalement, cette connexion doit arriver, alors qu'elle n'est pas là actuellement. et après bien sûr, factuellement, de changer ses métiers, baisser la pénibilité, porter de l'innovation à l'échelle, pour attirer encore plus d'ingénieurs, de compagnons et créer des vocations.

  • Speaker #1

    Et sur cette partie, vraiment, attractivité, là, moi, je te rejoins sur le fait qu'il y a un vrai travail commun vraiment de tous les acteurs. Parce qu'en fait, la réalité, c'est que si on n'a pas de personnes, on n'arrive pas à livrer, déjà. Et ça, ça devient un vrai problème. Ensuite, Le côté sens, aujourd'hui, je trouve qu'effectivement, on ne le met pas assez en avant. Et qu'au final, c'est quand même un des rares métiers dans lequel tu peux rapidement avoir des responsabilités et rapidement voir l'impact que tu as. Tu ne fais pas... Enfin, je ne vais pas donner d'exemple pour ne pas m'allier d'autres industries, mais c'est vrai que rapidement, tu vois très bien l'impact que tu as au quotidien. Et surtout, tu as ce côté transmission. qui est naturelle, alors tu parlais de Bouygues, bien évidemment, qui ont ça dans leur ADN depuis le début, depuis la fondation, même à côté des compagnons. Et sur la féminisation du secteur, c'est quoi un peu le retour, tu vois, des DRH là-dessus, ou des gens que vous avez interviewés, est-ce que c'est quelque chose qui voit quand même à peu arriver, ou est-ce qu'il y a certaines tendances ou pas ? Moi, je me permets de partager un peu le travail des souterraines, alors pareil, des gens qui sont plutôt du milieu que je connais, qui est la présidente, c'est Lumna. qu'on avait eue dans un épisode un peu particulier à Des Bâtisseurs. On avait fait un panel de femmes dans le BTP. Mais aujourd'hui, c'est quoi un peu le retour des DRH là-dessus ? Sur ça, c'est découvert du secteur, c'est comment on travaille les différentes étapes pour que la carrière des femmes dans ce milieu-là puisse être accompagnée. Moi, un exemple qu'elle donnait tout bête, c'était au début. On avait une femme qui avait un certain nombre d'années d'expérience et qui disait qu'au début, il n'y avait même pas de vestiaire pour les femmes. Quand elle est arrivée, il n'y avait même pas de vestiaire femme.

  • Speaker #0

    Ça a changé,

  • Speaker #1

    ça, bien sûr.

  • Speaker #0

    Non, il y a énormément de volontarisme. Si tu rentres dans les locaux de Vinci à l'archipel, tu vois rapidement des portraits de femmes. Il y a une vraie prise en compte de la part de l'ensemble des acteurs autour de ce sujet. On n'y est pas encore, on est très très loin. Des 50% à 50%, je crois qu'on est à moins de 20%. C'est pas le bon chiffre. C'est un tout petit pourcentage. Mais un petit pourcentage. Et encore, si on met de côté les fonctions support, le chiffre baisse encore. Mais oui, il y a énormément de volontarisme sur ce sujet. Il y a, je pense, des initiatives qui sont portées. Et après, moi, j'ai eu quelques retours aussi de femmes conduites, par exemple. Et c'est marrant parce qu'il y a beaucoup de bienveillance souvent dans leurs équipes. Justement parce que ce sont des femmes.

  • Speaker #1

    C'est vrai.

  • Speaker #0

    au-delà de leurs compétences, bien évidemment, parce que ça fonctionne vraiment en famille. Chaque chantier fonctionne comme une famille et souvent avec des personnes qui sont plus âgées. Et donc, ça marche plutôt très bien. Le problème, c'est plutôt le nombre de femmes qui rentrent sur le marché plus que leur parcours au sein des entreprises. Il y a une vraie volonté de promouvoir des femmes. Après, là, c'est encore un sujet différent, mais si tu regardes les comités de direction, là,

  • Speaker #1

    il y a encore un peu de travail à apporter. Et d'ailleurs, il faut toujours qu'on fasse très attention, nous, on est deux hommes qui parlons de ça, on prend toutes les parcelles du monde pour faire très attention, parce qu'effectivement, on n'est pas non plus experts en la matière. Dis-moi, vous avez fait ce livre blanc, Beyond Construction, les nouveaux métiers du BTP en 2035. C'est quoi un peu votre vision et ta vision, toi, en tant que leader chez OnePoint, sur ce milieu de la construction et de l'immobilier ? Quelle est un peu ta vision, toi, du marché ? Vous avez fait cette étude, vous étiez 3-4 à faire cette étude-là. C'est quoi un peu, toi, ton retour ? Et tu peux nous partager un peu de prospective dessus ? Au-delà de ce que OnePoint veut faire dans ce milieu. Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    On était plus que 3-4, on a interrogé une quarantaine d'ERH, d'EG.

  • Speaker #1

    Je parle de 3-4 qui ont mené cette étude. Alors, vous avez interrogé une quarantaine de personnes.

  • Speaker #0

    Une quarantaine d'ERH, d'EG, Conduc, justement, et un peu tout le monde. mais nous Alors, ce qu'on perçoit, je dis nous, mais c'est aussi une conviction personnelle, mais en interrogeant et en échangeant, alors pas forcément dans le cadre de l'étude, mais on est en contact avec beaucoup de directions de groupes du BTP sur l'ensemble de la chaîne de valeur, on se rend compte qu'il y a une vraie volonté de se transformer et qui a évolué depuis les dix dernières années. Il y a dix ans, on n'était plus dans la logique, ok, on va tester de l'innovation, bon c'est bien, on monte nos pôles d'innovation, ça a permis de tester. Mais là, ils se rendent compte que... L'innovation en elle-même ne suffit pas et qu'il y a besoin d'avoir une vraie transformation. Et je trouve, dès qu'il y a un nouveau sujet, ils sont tout de suite à l'affût, ils s'intéressent, ils se posent les bonnes questions, ils se posent des questions aussi sur le risque de disruption de leur propre activité, sur le positionnement qu'ils peuvent avoir en interne et vis-à-vis de l'externe. Donc moi, je suis très confiant sur la capacité du secteur à se réinventer. Ce qu'on perçoit dans le travers de cette étude et plus largement, c'est qu'il y a une transformation qui va être très profonde, beaucoup plus importante peut-être que certains l'imaginent. Mais il y a cette volonté-là. Donc moi, je suis plutôt optimiste dans la capacité du secteur à se transformer. Par contre, la problématique actuelle, c'est comment on arrive à vraiment porter à l'échelle cette transformation-là dans un environnement, comme je te disais, qui est décentralisé. Et là, il y a très peu d'acteurs pour le moment qui arrivent. J'ai parlé de l'UTB autour de l'IA, c'est assez intéressant. Eiffage est plutôt bien en avance aussi autour de ça, et on les accompagne aussi, mais ça nécessite en fait un alignement qui est un peu nouveau, puisque... Il y a un sponsorship qui doit être porté par la direction générale, bien évidemment, mais aussi inclure les DSI, qui jusqu'à présent étaient dans une logique de fonction support.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Et inclure effectivement les directions RH, puisqu'on parle vraiment de transformation humain. C'est vraiment ça la clé de route de la réussite de cette transformation. Et bien évidemment, avec un appui, un sponsorship fort des métiers. Donc en fait, cet alignement qui n'existait pas jusqu'à présent, il doit être trouvé. pour pouvoir mener à cette transformation nécessaire. Mais moi, je suis plutôt confiant, je suis naturellement optimiste.

  • Speaker #1

    Ce que tu es en train de dire, et je vais paraphraser et en même temps interpréter. Tu nous dis, les 10-15 dernières années, on a eu des initiatives d'innovation dans les grands groupes qui ont marché ou pas marché. La plupart du temps, on n'a pas eu de cas très clairs de succès. Il faut dire ce qui est.

  • Speaker #0

    Fermin.

  • Speaker #1

    Ensuite, là, tu dis qu'en revanche, on pourrait, et je prends le conditionnel, être sur un point de bascule, puisqu'il y a une forme d'alignement des intérêts de chacun. C'est-à-dire aussi bien au niveau managérial qu'au niveau des équipes qu'au niveau des donneurs d'ordre. Et donc là, tu verrais en tout cas, c'est pas comme ça que tu l'as dit, mais tu verrais ce point en tout cas de bascule ou un déclencheur de ça. Et moi, je rajouterais une dernière chose, c'est que vu la crise dans laquelle on est, on enregistre, on est en septembre 2025, On n'a toujours pas de gouvernement. Il y a un an, je faisais un autre épisode là-dessus. On est quand même dans un moment très compliqué, en tout cas sur la France. Et donc tout ça, toi, en tout cas de ce que j'entends, toutes ces contraintes-là et tous ces déclenchants-là vont faire en sorte qu'on va rentrer dans une transformation qui ne peut pas ne pas être, qui est nécessaire en fait.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    C'est ce que tu es en train de nous partager. Je vais un peu plus loin dans ce que tu nous as dit, mais c'est un peu ça ou pas ?

  • Speaker #0

    Non, je pense que le mot nécessaire est particulièrement vrai. et driver. aussi par la contrainte écologique que j'évoquais et sociétale. Tu parles de la crise dans laquelle on est actuellement en France, c'est très vrai. On manque de logements, il faut en construire de nouveau. On doit travailler la résilience de nos infrastructures, construire de nouvelles infrastructures. Avec le changement climatique, c'est un sujet absolument central aussi. Donc, dans tous les cas, il va falloir construire. Donc oui, c'est nécessaire. Il va falloir construire différemment, avec peut-être moins de monde. En tout cas, on a du mal à recruter. Donc comment, avec le même nombre de personnes, On arrive à faire mieux et les gains de productivité sont évidents. On en parlait un petit peu en off, mais on voit ce qui se passe en Chine notamment, avec des projets qui sont en partie automatisés, des routes qui se déroulent toutes seules, si je puis dire. Pour plein de raisons, ce n'est pas forcément applicable chez nous, mais en tout cas, on doit pouvoir faire mieux. J'espère en tout cas qu'on va faire mieux. Je le pense en tout cas.

  • Speaker #1

    Et comment OnePoint, vous nous accompagnez dans tout ça ? Ah, tu vois, là, je prends le nous. Comme quoi, tu vois, ça y est, je suis. Je suis conquis ! Non, blague à part, comment vous accompagnez là-dessus ? Comment vous allez un peu plus loin ? C'est quoi un peu votre vision au niveau groupe ?

  • Speaker #0

    Nous, notre force, et c'est pour ça je pense qu'on a intérêt, c'est qu'en fait, nous aussi on fait des projets de construction, ce que je t'évoquais tout à l'heure. Donc on est à vos côtés, on est un acteur à part entière de la chaîne de valeur. Donc on connaît aussi les contraintes qu'il y a sur le terrain. Et en même temps, on peut et on aide Dans tout le process de transformation de la digitalisation, ce qui me tient aussi à cœur, c'est vraiment tout le volet humain. On a quasiment 200 personnes chez nous qui travaillent sur ce qu'on appelle la conduite du changement. Et là, ça nécessite d'aller sur le terrain, de se dire comment j'arrive à embarquer un chantier, plusieurs chantiers, un ensemble d'une organisation, en se calant au plus proche des process et des fonctionnements. Tu vois, par exemple, on parlait des compagnons. Bon, on sait que les compagnons, si tu veux les faire changer, ce n'est pas en les faisant venir dans des salles comme celle-là. C'est en allant sur le terrain, en comprenant qu'ils n'ont pas d'adresse mail, qu'ils utilisent leur téléphone et WhatsApp, et comment j'adapte ça et je me mets au plus proche pour que l'outil soit un appui. à sa performance à lui. Nous, on est vraiment dans cette logique-là de performance globale et de passage à l'échelle globale. C'est vraiment ça notre... Tu vois, je parlais d'impact au début. Mon but et notre but, ce n'est pas juste de se dire je fais un petit projet dans un coin. C'est vraiment comment j'arrive à massifier. Et pour ça, l'alignement que je t'évoquais, nous, c'est notre force. On parle de bout en bout, notre capacité à accompagner de bout en bout, de l'astrate, des directions, jusqu'à la mise en œuvre technologique et humaine. Voilà. On est en plein dedans. Et en fait, des acteurs qui sont comme les nôtres, c'est-à-dire à la fois spécialisés et qui sont capables de porter de la tech, de l'humain et de la strat, à ma connaissance, il n'y en a pas.

  • Speaker #1

    Il y en a très peu.

  • Speaker #0

    Ou très, très peu. Donc, voilà. Et donc, c'est pour ça qu'on est certain d'avoir un rôle à jouer dans cette transformation. Mais il n'y aura pas trop de bras pour porter tout ça. Il y a de la place.

  • Speaker #1

    Nicolas, est-ce qu'on arrive à... Un peu à la fin de notre interview, est-ce qu'il y a un sujet que tu voulais aborder ou quelque chose que tu voulais partager un petit peu à la fin ou peut-être nous partager un des interviews que vous avez menées avec quelqu'un qui t'a marqué ?

  • Speaker #0

    Oui, déjà je vais te donner, parce que je ne te l'ai pas donné, la version papier de Beyond Construction.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. Voilà.

  • Speaker #0

    Et oui, une interview. Bonne question. En vrai, il y avait des interviews absolument fabuleuses. Beaucoup plus... plus diversifié que ce que je pensais.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Initialement, j'étais assez marqué à la fois par les initiatives qui sont portées un peu par tous. Je parlais des RH tout à l'heure, la prise en compte de la mobilité, des sujets, des gens beaucoup plus pointus que nous, bien évidemment, sur toutes ces thématiques. Mais j'étais marqué aussi par les échanges que j'ai eus avec le STP et Arzemetti, avec la compréhension que je t'évoquais tout à l'heure sur pourquoi on manque d'ingénieurs. Comment on peut faire évoluer ? Tu vois, typiquement, on est en train de travailler, de réfléchir avec le STP aussi pour monter des masters spécialisés autour de la data. D'accord. Le STP pour commencer à intégrer ces notions-là. Et ça, ce sont vraiment des éléments très concrets et qui sont nécessaires pour accélérer cette transformation. Mais non, moi, si je devais dire un mot et ce qui me fascine, c'est vraiment le... l'abnégation, l'intelligence qu'il y a dans le secteur et de tous les gens qu'on a pu interroger. Moi, c'est fascinant. Je suis quelqu'un d'assez curieux. Et comme toi, si tu fais ces podcasts, c'est aussi pour ça. Mais on voit des gens absolument fabuleux à tous les étages. C'est pour ça que je suis confiant sur l'évolution du secteur.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Nicolas, pour ton temps. Tu remercies à tes équipes pour ce livre blanc, en tout cas. On attend d'avoir le prochain sur les métiers du BTP ou le BTP en 2050. Avec grand plaisir, en tout cas, on le lira. On mettra le lien dans la description de l'épisode, en tout cas. Moi, je voulais te remercier et remercier également tous les acteurs qui ont contribué à ce livre blanc, qui nous ont permis aujourd'hui de nous réunir et de partager un peu cette vision-là. Moi, je vais retenir quand même une chose, c'est l'optimisme. Mine de rien, tu transpires cet optimisme-là et de dire, bon, de toute façon, dans le BTP, des crises, on en a eu. Tous les 10-15 ans, de toute façon, il y en a. c'est pas ça qui va nous faire tomber. On peut être là au début d'une nouvelle chose, couplée à différents alignements qu'on voit. Et en fait, non, c'est un plaisir, ça donne envie, en tout cas. Merci en tout cas pour ça. Merci en tout cas, chers auditeurs, si vous nous avez suivis jusque-là. Merci vraiment de nous avoir écoutés. Vous savez, et je vous le redis, le podcast remonte dans les classements si vous le likez et si vous le commentez. Donc s'il vous plaît, likez cet épisode si vous l'avez aimé, commentez-le, partagez-le avec vos collègues ou partagez-le avec votre réseau. Ça nous permettra d'être mieux connus et d'avoir des très bons intervenants, comme Nicolas aujourd'hui, et de pouvoir en fait augmenter notre notoriété et augmenter en fait tout ce qu'on fait pour vous. Nicolas, écoute, merci. À très vite et à un prochain épisode des Bâtisseurs.

  • Speaker #0

    Merci Richard.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. S'il vous a plu, n'oubliez pas de le noter et de le commenter sur Apple Podcasts ou Spotify et d'en parler autour de vous. C'est ce qui m'aide à le faire connaître et à motiver de nouveaux invités à partager leur vision. Et pour continuer cette conversation, retrouvez-moi sur LinkedIn.

Chapters

  • Introduction aux enjeux du BTP et présentation de Richard Mita

    00:05

  • Rencontre avec Nicolas Fouchet et présentation de OnePoint

    01:13

  • Discussion sur le livre blanc 'Beyond Construction'

    01:50

  • Initiatives pour une transition écologique dans le BTP

    02:36

  • Transformation digitale et utilisation de l'IA dans le secteur

    03:18

  • Les défis de la réglementation et de la transition sociétale

    05:50

  • Réflexions sur l'attractivité des métiers du BTP

    07:31

  • Conclusion et perspectives d'avenir pour le secteur

    11:15

Description

Dans cet épisode des Bâtisseurs, je reçois Nicolas Foucher, Construction & Real Estate Leader chez OnePoint, pour parler d’un sujet que tout le secteur sent arriver… mais que peu ont vraiment structuré : à quoi ressembleront les métiers du BTP en 2035 ?


À partir du livre blanc “Beyond Construction - Les nouveaux métiers du BTP en 2035”, on décortique trois vagues qui arrivent en même temps et qui vont faire bouger tout le monde, des majors aux PME :

  • la pression environnementale et réglementaire (RE2020, décret tertiaire, loi AGEC, REP PMCB…),

  • la transformation digitale accélérée par l’IA (BIM, automatisation, cas d’usage très concrets sur les chantiers),

  • la transformation humaine (pénurie de talents, manque d’ingénieurs, attractivité, féminisation, mobilité interne).


Nicolas partage des exemples très concrets (UTB, Eiffage, La Défense…) où l’IA fait déjà gagner des milliers de minutes sur des tâches de support… avant même d’attaquer le cœur de métier. On parle aussi du compagnon de 2035 — mieux équipé, moins de pénibilité, plus mobile - et du rôle clé des fédérations et des coalitions pour faire passer le secteur à l’échelle.


Un épisode optimiste mais lucide : la transformation du BTP est nécessaire, elle se fera parfois « dans la douleur », mais ceux qui s’y mettent tôt prendront de l’avance.


Le livre blanc "Beyond Construction - Les nouveau métiers du BTP en 2035" est disponible ici 


Vous trouverez également la vidéo complète de cet échange : https://youtu.be/x4dj8xX-l-c


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Transcription

  • Speaker #0

    Générique Nouvelles normes, utilisation des matériaux, consommation énergétique sont nos enjeux. Je m'appelle Richard Mita, je suis serial entrepreneur et CEO de Synax. Chez Synax, nous digitalisons l'industrie des matériaux de construction. Ma passion, le digital appliqué à des secteurs qui ne l'attendaient pas. Dans Les Bâtisseurs, j'interview des visionnaires de l'industrie pour vous inspirer dans votre propre transformation environnementale, digitale et managériale. Bienvenue dans Les Bâtisseurs. Le podcast de ceux qui bâtissent aujourd'hui pour demain.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans ce nouvel épisode des bâtisseurs. Aujourd'hui, je suis avec Nicolas Fouchet, Construction and Real Estate Leader chez le groupe OnePoint. Salut Nicolas.

  • Speaker #2

    Salut Richard.

  • Speaker #1

    Je suis ravi de t'avoir. Déjà, c'est grâce... un client commun que nous sommes là. D'ailleurs, on le salue, c'est Jocelyn Quignon du groupe NGE, qui est directeur innovation là-bas, que j'aurai le plaisir de recevoir bientôt également sur les bâtisseurs. Et derrière, en fait, il m'a parlé de toi et rapidement, je suis tombé sur un livre blanc que vous avez fait qui s'appelle Beyond Construction les nouveaux métiers du BTP en 2035. Et je me suis dit, tiens, ça valait le coup de se rencontrer. Et puis, on a échangé ensemble. Et je me suis rendu compte qu'effectivement, il y avait un lien entre la construction et toi et tout ça autour du groupe OnePoint. Alors, dans un premier temps, ce que je te propose, c'est de te présenter.

  • Speaker #2

    Très bien, merci. Donc, moi, Nicolas Fouché, tu as très bien dit mon poste. Je suis en charge de nos activités construction et mobilier chez OnePoint. Comme toi, j'ai un passé entrepreneurial. On en a un petit peu parlé, mais j'ai beaucoup travaillé dans le milieu des startups, dans le milieu de la mobilité. Et dans ma dernière expérience, j'étais en charge de nos activités BTP. J'étais en direction commerciale d'une startup spécialisée dans le staffing d'ingénieurs, appuyée par le BIA. Et donc, j'ai commencé à staffer des ingénieurs et à m'intéresser à ce secteur qui me passionne depuis. Et donc, j'ai rejoint maintenant, il y a trois ans, OnePoint pour participer au développement de cette activité au sein du cabinet.

  • Speaker #1

    Parle-moi un peu de OnePoint, parce que OnePoint, on connaît tous le nom. On sait tous que c'est des consultants qui sont très bons en transfo digital, mais on les voit pas très bien sur chantier.

  • Speaker #2

    Ah ouais, c'est très vrai.

  • Speaker #1

    On n'a pas cette habitude-là en tout cas.

  • Speaker #2

    C'est très vrai et c'est un vrai sujet pour nous parce qu'il faut faire de l'évangélisation et montrer qu'on est très présent sur le secteur. Donc effectivement, WinePoint d'un point de vue plus global est spécialisé dans la transformation des entreprises. Donc d'un point de vue technologique, environnemental, sociétal, c'est vraiment notre raison d'être. Et en fait, plus spécifiquement, ce qu'on fait sur le secteur, c'est l'extension de ça, c'est on a envie d'avoir de l'impact. et de participer à la construction d'un monde plus durable. Donc, c'est vraiment notre leitmotiv. Et là-dessus, notre particularité, c'est qu'en fait, on intervient à la fois en tant que conseil pour les acteurs, donc dans leur transformation, et d'ailleurs de bout en bout, depuis de la stratégie jusqu'à la mise en œuvre des transformations, digitales et humaines. C'est un élément extrêmement essentiel et je pense qu'on en reparlera. Mais aussi, on participe à la transformation des projets, puisqu'on participe, on répond aux co-traitants, souvent avec des acteurs du secteur. pour construire des ouvrages emblématiques. Là, typiquement, on vient de gagner un projet avec Eiffage sur le CHU de Nantes où on porte tout ce qui est smart building et les usages associés à ce bâtiment de smart hospital. Et après, c'est un peu l'objet qui t'a fait venir autour de Beyond Construction, mais on a l'envie aussi d'aller au-delà et donc de participer à la transformation du secteur plus globalement. Et donc, on porte différents projets transsecteurs, cross-secteurs, peu importe comment on l'appelle. Par exemple, on a travaillé il y a deux ans maintenant avec la Fédération nationale des travaux publics pour monter une école qui s'appelle l'école TP Demain, qui est l'école de la transition écologique du secteur. Donc pour aider concrètement les gens sur le terrain à appréhender les enjeux et à trouver des solutions concrètes. On est en train de monter une coalition autour des matériaux dits durables. Donc là, pour outiller les gens sur le terrain à avoir des matériaux qui puissent s'utiliser, qui sont plus vertueux. Et on mène des études, comme l'étude Beyond Construction, sur les futurs des métiers du BTP à 2035. Et là, l'objectif, c'est vraiment pour nous de projeter les acteurs dans le futur et de se rendre compte des impacts pour eux et pour leur organisation actuellement. Et donc là, on a pris trois prismes principaux, que sont les La transition écologique, qui est absolument nécessaire sur le secteur. La transition digitale et en plus accélérée par l'IA. Et la transition sociétale et organisationnelle que ça génère pour les entreprises du secteur.

  • Speaker #1

    Peut-être juste avant de rentrer dans le livre blanc, tu parlais des différentes initiatives que vous prenez, que vous mettez en place chez OnePoint, notamment cette partie avec les écoles ou ces matériaux durables. Est-ce que vous avez un peu des retours sur cette première promo ? Ces choses-là sur la partie avec la FNTP que vous avez fait ?

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    C'est peut-être un peu tôt pour parler de ça, mais c'est quoi un peu vos premiers échanges là-dessus ?

  • Speaker #2

    Alors, c'est effectivement plus à la FNTP de communiquer dessus, mais pour te donner quelques éléments, l'idée de TP Demain, c'est d'avoir une plateforme, une école qui est figitale. Donc, en fait, la FNTP a déjà une plateforme digitale qui permet de faire de l'in-learning sur plein de cas vraiment très concrets. Et en fait, on a... Nous, on les a aidés à monter tout le module learning plus largement associé à différentes écoles type STP, type Aigleton, appuyé par le réseau de la FNTP en région pour créer un modèle qui permette d'aller un cran plus loin et diffuser à l'ensemble des adhérents. Donc à la fois les grands groupes, mais aussi les plus petites PME via les réseaux des fédérations. Donc c'est vraiment ça l'objectif et les retours sont extrêmement positifs.

  • Speaker #1

    De toute façon, on pourra refaire un épisode en parlant de ces retours-là, bien évidemment, avec les gens de la FNTP. Mais ça, ça fait partie des choses, je pense, qui sont assez intéressantes dans le secteur, qui est cette transformation des métiers et qui doit être accompagnée de toute façon. Et là, ça me fait rentrer dans le livre blanc. Tu as très bien parlé de ces trois transformations que vous avez évoquées, un de d'entre. Moi, la première question, alors vous évoquez ces trois thèmes-là, que ce soit la transformation via la transformation environnementale, la transformation liée au digital et la transformation sociétale. La question que je me pose en premier temps, c'est quel est un peu votre point de vue lié à cette transformation environnementale qui est quand même beaucoup drivée par la réglementation ? Que ce soit les grandes échéances qu'on voit, la RE-2020, la SESRD, le décret tertiaire, la loi AGEC que je connais un peu mieux, puisque comme les auditeurs commencent à connaître un peu, moi je viens un peu plus du milieu du granulat et du béton. toute la partie REP, PMCB, on connaît bien, mais c'est quoi un petit peu les choses que vous avez vues à ce niveau-là et qu'est-ce qui peut être actionnable pour les acteurs ? C'est un premier pavé que je lance comme ça, on rentre un peu dans le débat de Livre Blanc sur cette partie-là.

  • Speaker #2

    C'est un vrai sujet, parce que le secteur du BTP, c'est 18% des émissions. C'est aussi des objectifs, quand on dézoome à environ une baisse de moins de 40% de l'impact à 2030. En tout cas, c'est les drivers que se sont donnés les majors. Et donc, il y a un changement de paradigme qui doit s'opérer. Et donc, indépendamment de telle ou telle réglementation, qui vont s'accélérer et se durcir finalement, et pour le meilleur, je pense. Mais ce qu'on perçoit à la fois au travers de l'analyse et quand on le ramène maintenant en 2025, c'est que Il y a un changement qui va s'opérer et qui va se faire dans la douleur. Dans la douleur. Dans la douleur, oui. Pour moi, ça va être dans la douleur. Je ferai un exemple. C'est un des patrons d'une grande société de BTP que je ne citerai pas, mais qui a dit, moi, dans les trois ans, avec juste l'augmentation prévue de la taxe carbone, du montant de la taxe carbone pour l'achat de mon béton, ça va me bouffer l'ensemble de mon résultat du groupe, juste pour acheter mon béton. Et donc, tous les acteurs que l'on voit en sont là, c'est-à-dire qu'ils n'ont pas réussi à trouver des solutions pour pallier ce problème-là. Donc, on est sur les premiers sujets, scope 1, 2, autour de la mobilité. Ils ont tous envie de construire différemment, mais il y a besoin qu'il y ait un alignement plus global, à la fois des maîtrises d'ouvrage, des maîtrises d'œuvre et des constructeurs, pour changer et atteindre les objectifs qu'ils se sont donnés. Donc je parle dans la douleur parce qu'en fait, le mode de fonctionnement actuel... du BTP est très décentralisé et à la maille du chantier, avec des objectifs d'avoir une marge autour de 3-4%, donc des marges faibles et qui laissent très peu de latitude. Et la pression est souvent posée au niveau des conducteurs de travaux. Alors que le changement qui doit s'opérer autour de ça... doit être beaucoup plus globale. C'est pour ça que l'école TP Demain dont je te parlais, l'idée c'est d'embarquer tout le monde. La coalition autour des matériaux durables qu'on veut mettre en place, c'est exactement ça. C'est qu'en fait, individuellement, les acteurs n'arrivent pas à traiter ce sujet, à passer à l'échelle des matériaux durables, donc réussir à baisser des coûts, à identifier ce que sont les matériaux durables, à assurer leur assurabilité justement. Donc toutes ces problématiques doivent être prises collectivement à une maille plus large. Par contre, c'est difficile à le mettre en œuvre parce que ça demande d'agréger plein de gens qui sont dans des entreprises concurrentes et même au sein des entreprises qui ont des enjeux qui peuvent être différents. Donc, c'est pour ça qu'on pense avoir un rôle extrêmement important dans le lancement de cette dynamique-là et de réussir à craquer ces sujets. Et donc, d'un point de vue très actionnable, pour répondre à ta question, pour moi, il y a un enjeu à la fois des majors qui l'ont pris, du moins les plus gros acteurs ont pris l'enjeu. au niveau de la direction, mais ont du mal à le faire redescendre pour le moment. Ça se fait pas à pas. Et les PME vont subir finalement ça. Et donc, il y a une nécessité de prise en compte et potentiellement aussi de faire évoluer leur positionnement. Je m'explique. Quand tu es une PME, tu dois pouvoir te dire « Ok, le marché, il va vers plus de rénovation. Il va vers moins de neuf, plus de rénovation. On pense beaucoup plus l'ensemble du cycle de vie du bâtiment, donc sur l'entièreté de son cycle de vie. » Donc, il y a un repositionnement à avoir. Et également, pour ceux qui seront le plus en avance, c'est une opportunité parce que ça va nécessiter de se digitaliser, parce qu'il va falloir monitorer son impact, parce que les grands groupes vont demander de te dire, tel PME, OK, c'est quoi ton impact ? Parce que moi, je dois faire mon reporting. Et c'est une manière aussi de valoriser, de dire, moi, je t'apporte ces éléments-là complémentaires, je le valorise dans mon service. Donc, c'est tout ça qu'on voit apparaître actuellement. Et après, si on projette un peu plus loin à 2035, là, c'est une prise en compte qui est généralisée, qui doit être généralisée, et on l'espère en tout cas qu'elle le sera, depuis des compagnons, avec la capacité à comprendre ce que sont des matériaux, par exemple, durables, pouvoir travailler du bois un coup, travailler du béton un autre jour, etc., créer beaucoup plus de flexibilité à toute la maille de l'entreprise. Donc, c'est ça les évolutions que l'on voit.

  • Speaker #1

    Ça, c'est clair. qu'il y a un driver qui est lié vers la réglementation. Dans votre livre blanc, il y a aussi des choses où, quand vous avez interviewé ces différentes entreprises, 100% d'entre elles, c'est ce qui est écrit dans le livre blanc, souhaitent aller vers la plus de mobilité durable, par exemple, souhaitent mettre en place des initiatives pour correspondre un peu à ces réglementations, au final. J'imagine que c'est déclenché également par les gens à l'intérieur, ces entreprises, mais également par la société telle qu'elle est. Moi, la chose sur laquelle je voulais rebondir, c'est... Parce que, tu sais, je suis un peu la voix des PME, moi. J'ai un peu cette voix-là. Je me dis, ça va être quand même encore compliqué. Dire qu'on va subir, tu l'as dit, on va subir. On va se retrouver encore sous le feu des réglementations, avec des grands groupes qui vont nous dicter ce qu'on va devoir faire, accompagnés par des super cabinets, comme les vôtres. Vraiment, tu vois, qu'est-ce qu'on peut faire à nous, en tant que PME ? Pour voir ça, je sais bien que tu n'as pas la réponse à cette question claire, sinon tu me la donnerais directement. Mais de ton point de vue, qu'est-ce qu'on doit voir ? Comment on doit anticiper les choses ? C'est quoi un peu les choses ? Tu parlais de numérique, tu parlais d'autres choses. Dans cette première partie, qu'est-ce que tu vois ?

  • Speaker #2

    C'est une vaste question.

  • Speaker #1

    Je sais bien, je te titille un peu.

  • Speaker #2

    Non, bien sûr, c'est ce que j'évoquais un peu avant. En fait, il y a une tendance du marché, et à un moment, encore si on prend... un cran de recul encore supérieur. Évidemment, on doit construire différemment. C'est une nécessité écologique. Tu as des enfants, quel monde tu veux leur donner ? Et typiquement, dans l'étude, c'est un des éléments qu'on voit. 60% de la génération Z cherche un boulot en cas de sens. Et on est persuadé que, moi c'est ma conviction personnelle, il y a deux éléments essentiels pour les sociétés humaines, l'agriculture et pouvoir se loger. Et si on veut construire un monde durable, ça passe. par le BTP, que le BTP soit capable de construire différemment. C'est obligatoire, on doit y passer. Et c'est au-delà de manifester, de montrer son désaccord concernant l'état du monde et comment ça évolue d'un point de vue écologique, il y aura besoin, et il y a besoin dès maintenant, de construire différemment, d'avoir des infrastructures résilientes, de construire des bâtiments moins énergivores. Et donc, ça passe par toute la chaîne de valeur qui doit s'aligner autour de ça. Donc c'est pour ça, on va y passer, c'est ma conviction personnelle. Après, ceux qui sont les premiers à se mettre, à s'aligner là-dessus... prendront des parts de marché. Ceux qui ne le feront pas subiront effectivement les réglementations, etc. Donc, comment on anticipe ? Et ce que j'évoquais, je pense que d'aller vers plus de rénovation, penser à un cycle de vie différent, travailler avec des matériaux différents. Voilà, ce sont des éléments pour les PME qui sont, je pense, différents.

  • Speaker #1

    Et je pense qu'en fuligrane, il y a aussi une autre chose, c'est le virage de productivité. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, toi, ce que tu nous dis, c'est il y a une volonté des pouvoirs publics, en tout cas, du monde dans lequel on vit, de changer. Il y a une volonté, donc, des gens aussi de pouvoir, en fait, construire différemment. Et derrière, la question qu'il faut qu'on se pose en tant que nous, PME, je me mets dans le côté PME, mais en tant que nous, PME, c'est vraiment de se dire, comment faire ? Donc, il y a une volonté, un, d'anticiper, clairement. Et deuxièmement, moi, j'essaie de voir la chose différemment, de se dire, comment je peux améliorer ma productivité ou comment je peux améliorer ma façon de faire ? pour pouvoir dégager du temps pour travailler sur d'autres choses. Et là, c'est le deuxième aspect un petit peu de votre étude, qui est toute la partie plutôt numérique, technologique, où, et là, ce qui est intéressant, c'est que vous venez avec votre angle, vraiment, qui est l'angle qui est hyper connu de OnePoint, enfin, moi, pour lequel je vous connais très bien, qui est vraiment ce côté transformation. Et là, vous accompagnez des grands groupes. On a des retours dans votre livre blanc de gens de Colas, on a des gens de Razelbeck. On a aussi un peu de Vinci, si je ne me trompe pas. Oui, beaucoup. La question là-dessus, c'est, vous dites dans votre livre blanc que le BIM commence à être très adopté, en partie, que l'IA va être un énorme driver de changement. Parlez-moi un peu de tout ça et de ce que vous avez trouvé à l'intérieur.

  • Speaker #2

    Oui, alors, effectivement, les deux sont interconnectés de manière très très forte. En fait, quand on parle de transition écologique, Je parlais d'être capable de monitorer son impact, ça nécessite de se digitaliser. De la même manière, si on veut construire différemment, on doit baisser notre impact, on va devoir changer nos méthodes constructives de manière profonde. C'est pour ça qu'on parle de transformation profonde, on ne parle pas d'un outil différent qu'on utilise type BIM, on parle d'un outil beaucoup plus transformationnel, donc l'IA est un accélérateur de tout ça. Mais si on veut construire différemment, et c'est ce qu'on montre dans l'étude, on va aller vers beaucoup plus de robotisation, on va aller beaucoup plus vers de micro-mécanisation également. Si tu veux, on en reparlera. Mais pour construire et pour tenir nos objectifs écologiques, il va falloir construire différemment. Et donc, en fait, c'est tout un pan qui va changer, un pan de l'activité, à la fois en termes de digitalisation, mais aussi l'IA qui va accélérer tout ça. Voilà un peu les... les grands éléments que l'on voit.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as des exemples concrets, des choses que vous avez vues avec certains de vos clients là-dessus ?

  • Speaker #2

    Oui, alors si je te prends, on parle beaucoup d'IA, on accompagne beaucoup d'acteurs autour de l'IA. Ce qui est intéressant, c'est qu'on a vu les premiers qui se sont lancés, ce sont les promoteurs immobiliers, il y a deux ans, pour des raisons évidentes liées à la crise immobilière, de se dire, bon, il faut changer, on en profite, on se lance. Il y a eu beaucoup d'expérimentations, plus ou moins réussies, bien évidemment. Et là, on rentre dans une phase qui est beaucoup plus portée sur le passage à l'échelle et c'est l'enjeu qu'il y a en ce moment même sur le secteur. Et en fait, les exemples, si je te prends un peu la chaîne de valeur, je trouve que c'est intéressant. On accompagne par exemple Paris la Défense, la maîtrise d'ouvrage qui gère la Défense comme son nom l'indique. Eux, ils ont développé des cas d'usage pour générer des appels d'offres de manière automatisée et faire évoluer leur PLU grâce à Lien. En contrepartie, tu vas avoir certains grands promoteurs immobiliers qu'on accompagne, je ne peux pas te dire le nom, mais qui ont travaillé, c'est assez bluffant, ils ont mixé de la data qui était interne, de la data aussi externe qu'ils sont allés chercher, et on a appuyé tout ça par le 2LIA, et qui permet d'aller dialoguer beaucoup plus facilement avec des collectivités en ayant des rapports beaucoup plus concrets. Je m'explique, tu vas avoir le bord politique, tu vas avoir quelles sont les grandes orientations passées, actuelle et projetée. Tu vas avoir des notes de synthèse sur les PLU en cours. Et donc, en fait, les développeurs, quand ils vont parler à telle collectivité, ils vont déjà avoir un rapport extrêmement complet de quelle est l'orientation globale de la métropole. Et donc là, tu mixes effectivement des startups, de la data interne, de l'IA. Donc, c'est un peu plus complexe. Et après, une fois que tu as ton appel d'offres, Si je suis côté par exemple constructeur, on voit des cas d'usage extrêmement intéressants. Je pense à Eiffage qui travaille énormément là-dessus sur « je reçois un appel d'offre, automatiquement mon IA me sort un compte rendu, me dit « go, no go » par rapport à nos éléments passés. » me donne des préconisations pour commencer à faire une réponse. Et ensuite, tu as des jeux de ping-pong, c'est-à-dire je fais ma réponse, j'interroge mon IA, ok, est-ce que c'est pertinent par rapport à ce que là-haut a dit ? Pareil, après, pour les devis. On voit, là, il y a une société qui s'appelle UTB, qui est spécialisée dans l'électricité, qui est une PME, mais très, très active, qui, pour le coup, a réussi à passer à l'échelle d'un certain nombre de cas d'usage. Mais eux, ils font ça. C'est que derrière, quand il y a leur fournisseur qui leur envoie des devis, ils interrogent. Ils se disent, OK, l'IA dit, OK, c'est pertinent, pas pertinent. Ça vient enrichir leur propre base de données, leur catalogue de fournisseurs. Et ça génère après des envois de factures ou de banques de commandes. Donc, tu as vraiment tout ce process-là directement lié autour de l'appel d'offres et les phases qui suivent.

  • Speaker #1

    Tu commences à avoir des retours sur les gains, à mesurer ces gains. Je sais que c'est un peu nouveau, que les passages à l'essieu sont en cours. Est-ce que vous avez des idées ou pas encore ?

  • Speaker #2

    Oui, la UTB nous ont dit qu'ils gagnent. Alors, ça dépend de la taille, forcément, des factures, etc. Mais ils arrivent à le monitorer en minutes. Vraiment, minutes gagnées par facture. Et de mémoire, ils en traitent plus de 6 000. Donc, 100 % passent par l'IA, 80 % est géré 100 % par l'IA. Et effectivement, tu as des gains qui sont mesurés. Minute par minute, et même à la seconde près pour certaines tâches, qui sont capables de monitorer et d'améliorer leur...

  • Speaker #1

    On est quoi, sur un gain d'une minute ?

  • Speaker #2

    Alors, on est en gain de 3 minutes par facture, traité sur des factures simples, et ça peut aller jusqu'à 3 heures, en fonction de dossiers plus lourds.

  • Speaker #1

    Donc, on parle de 80% de 6000 factures, c'est ça ce que tu disais ? Donc, on est à peu près sur 4008. On est sur 3 minutes par facture, c'est ça ? Donc, près de... 15 000 minutes de gagné à peu près. Ce qui est énorme. Je ne vais pas faire la conversion de tête en heures, mais c'est quand même assez incroyable. Et ça, juste sur un poste de support. On est même pas encore rentré dans le vrai métier. Derrière, ce que tu me disais sur la partie promoteur, la partie réponse, en plus, c'est assez marrant parce qu'on va devoir avoir des ping-pong entre IA. C'est limite dès le début. Donc, si on regarde cette chaîne-là, On va avoir au début des promoteurs qui vont commencer à intégrer un écosystème un peu plus important. Des gens comme Eiffage, au côté construction, qui vont répondre. Et là, on voit le gain directement. Moi, je l'imagine directement, le gain incroyable. Et ensuite, dans la réalisation, on va aussi avoir des gains. Là, c'est des gains, entre guillemets, très orientés dans les cas d'usage de la LIA qu'on a tous aujourd'hui. Un peu plus écrits, entre guillemets. Et vous avez commencé à le voir ou pas, par exemple, dans les bureaux d'études ou les choses comme ça ? Ou peut-être pas encore, mais ça va être incroyable pour les calculs, pour les structures, pour la mixité des matériaux. Ça va être incroyable.

  • Speaker #2

    Oui, ça fait partie des cas d'usage qu'on voit apparaître. En fait, tu as eu vraiment les cas d'usage un peu simple, bureautique. Tout ce qui est traitement documentaire, ce sont des éléments qui accélèrent fortement. parce qu'on est sur le secteur qui génère le plus de data, le même qui génère le plus de data, mais qui utilise le moins.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #2

    Derrière l'agriculture que je t'évoquais tout à l'heure. Donc, c'est dire. Mais oui, après, quand on rentre un peu plus dans le volet conception, on va avoir et on voit déjà apparaître Autodesk intègre dans ses solutions de plus en plus d'IA qui permettent de modéliser directement, faire une partie de la conception, challenger. Et typiquement, en termes de matériaux, te dire, ok euh Si j'utilise tel matériau, qu'est-ce qui se passe, etc. Donc là, il y a tout un pan qui va être largement accéléré. Mais là, directement plus, je pense, par des solutions marché qui vont intégrer Delia. Et après, tu vas avoir aussi sur le chantier.

  • Speaker #1

    Exactement. J'allais y venir.

  • Speaker #2

    Et là, c'est assez fascinant parce qu'on en voit déjà. Alors, tu vas travailler deux niveaux. L'idée, à terme, c'est ce qu'on voit dans l'étude, c'est d'être capable. Tu es un compagnon, tu es sur ton chantier. On va te dire... Tu as ton téléphone et on va te dire, voilà les tâches qui sont allouées pour toi aujourd'hui, ce qui te permet d'être beaucoup plus flexible aussi, de passer sur un chantier ou un autre. S'il y a un arrêt sur un chantier, tu peux passer sur l'autre. Couplé à de la robotisation, de la mécanisation, les compagnons vont être pilotes de machines semi-autonomes, driveées en partie par l'IA. C'est vraiment ce qu'on voit, ce qui va permettre de baisser la pénibilité et de recréer de l'attractivité. Mais ce qu'on voit actuellement autour de l'IA, On voit des cas d'usage, UTB dont je te parlais, ils sont en train de mettre ça en place. Et je pense que c'est quelque chose qui va se développer largement partout. C'est tout ce qui est remontée d'informations à la voix. Je suis un chef de chantier, il y a du bruit dans mon chantier, parfois je ne parle pas français, parfois je l'écris encore moins bien. En fait, je vais pouvoir, avec mon téléphone, je peux, puisque c'est même au présent, je peux faire un compte rendu complètement diffus, donner plein d'informations. Et en fait, l'IA arrive à recatégoriser les informations, les traduire dans Xlangs s'il y a besoin, les remonter dans mon CRM, Eusion Salesforce par exemple, et après passer des ordres, des commandes en disant, j'en sais rien, il faut commander plus de peintures, etc. Ça peut passer directement commande. via le CRM. Donc, on s'affranchit de tous les comptes rendus et on parlait de l'aspect réglementaire qui est extrêmement chronophage. Donc là, l'idée, c'est justement de s'en affranchir ou en tout cas de le faciliter. Toutes ces tâches un peu rébarbatives vont être accélérées par l'IA. Et de la même manière, Buildos que tu connais, eux avec les caméras sur les casques qui permettent de suivre en temps réel l'avancée d'un chantier basé sur la reconnaissance vidéo. Typiquement, ce sont des choses aussi qu'on voit apparaître et qui sont accélérées par l'IA, par le traitement de la data, et qui viennent alimenter, dans le cas de figure, une maquette et l'enrichir au réel de l'avancement du chantier. Donc ça, ce sont des cas d'usage très concrets qu'on voit apparaître. Et les gains sont énormes parce que, en fait, quand tu travailles ça, ce qui est top, c'est que tu évites au maximum les clashs, puisque tu es vraiment au réel, tu vois. Parce que le problème, c'est que tu as beaucoup d'informations qui sont partagées sur un chantier. Je vais te dire, je t'envoie un mail en disant j'ai un retard ou j'ai telle personne qui doit passer à tel moment, mais une fois sur je ne sais pas combien, l'information ne passe pas. Elle est perdue parmi des montagnes d'informations. Et donc là, ça permet de fluidifier et de baisser les retards. Et si on arrive à baisser les retards et les malfaçons, l'impact écologique dont on parlait déjà va être considérable. Juste sur... sur l'impact qu'on a de construire. Tu vois, typiquement, j'en parlais avec quelqu'un de Bouygues récemment, qui avait eu dans son entourage, qui avait vu un projet qu'ils avaient mené, où ils avaient dû reconstruire trois fois le bâtiment.

  • Speaker #1

    Trois fois le bâtiment ?

  • Speaker #2

    Trois fois le bâtiment à cause de malfaçons.

  • Speaker #1

    C'est beaucoup.

  • Speaker #2

    Effectivement, c'est beaucoup. Et c'est typiquement, on en discutait, parce que c'est ce qu'ils prônent et ce qu'ils veulent mettre en place, ce qu'ils sont en train de mettre en place. Mais d'arriver à digitaliser, mieux monitorer. leur aurait permis d'éviter ce cas de figure-là ?

  • Speaker #1

    C'est clair. Moi, je voulais revenir sur deux sujets. Le premier, ce que je trouve intéressant dans ce que tu dis, c'est qu'il y a déjà beaucoup de choses qui sont en train d'être mises en place. Et tu prends un exemple, en plus d'une belle entreprise, qui n'est pas un grand groupe, qui est plutôt une OTI, ou proche d'être une OTI, le groupe UTB. Ensuite, tu as commencé à esquisser... le métier de compagnon en 2035, c'est-à-dire ce côté de se dire j'ai tout dans le creux de la main, j'ai des engins autonomes que je peux piloter, je peux passer d'un chantier à un autre du jour au lendemain parce que j'ai toutes les informations, parce qu'on me donne les mises à jour et ainsi de suite. Est-ce que tu veux nous parler peut-être d'un autre, par exemple le conducteur ou le chef de chantier, ou tu vois, sa vision en fait ? comment tu vois, comment vous le voyez à travers votre étude de son métier en 2035 ? Parce que côté compagnon, on le voit très bien. Ce côté, j'ai toutes les infos, je peux avoir en temps réel, faire mes remontées d'informations, ça commence aujourd'hui. Gestion des engins autonomes, derrière il y a également tout ce côté compagnonnage, c'est-à-dire transmission. Qu'en est-il du conducteur ?

  • Speaker #2

    Ou du chef de chantier ? On est finalement sur un fonctionnement qui est assez proche. L'idée, c'est l'extension de ce qu'on voit sur le compagnon. Donc, effectivement, de l'information qui remonte beaucoup plus rapidement. Une capacité à piloter via de la data son chantier. Donc, identifier les retards, ce qui est déjà en partie le cas. Mais identifier les retards, identifier les zones où il y a des problèmes d'appro, etc. Passer des commandes de manière automatisée. Ce qu'on perçoit aussi dans l'étude et qui est nécessité, c'est que ça ramène au sujet sociétal. parce que On a un déficit d'ingénieurs en France

  • Speaker #0

    C'est un gros problème. Et en fait, l'IA et la digitalisation, selon notre étude, va permettre d'aller chercher de l'attractivité sur ce faciliter, baisser la pénibilité, aller chercher de l'attractivité pour le marché. Et aussi, en automatisant au maximum un certain nombre de tâches un peu rébarbatives, on va pouvoir créer beaucoup plus de transversalité, de ponts entre les différents secteurs. Parce que là, actuellement, il y a très peu de personnes qui viennent d'en dehors du secteur. Et il y a une difficulté à avoir de la mobilité actuellement, même dans les entreprises elles-mêmes. Il y a très peu de changements. Un chiffre que je connais, par exemple chez Bouygues, sur toutes les entités, alors que ça va de TF1 à Colas, il n'y a que 160 mobilités internes dans tout le groupe, entre les entreprises.

  • Speaker #1

    160 ?

  • Speaker #0

    160.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas beaucoup ? Ce n'est pas beaucoup. Pour un groupe qui fait quand même quelques dizaines de milliers d'employés. Exactement. Mais ils y travaillent,

  • Speaker #0

    ils y travaillent à fond. Ils ont une vraie volonté de le faire. Et ils ont en plus cette culture, parce que la notion de compagnonnage, de Tour de France, c'est vraiment quelque chose qu'ils connaissent. Mais comme tous, en fait, il y a ce problème de la décentralisation et surtout de la maille chantier. C'est-à-dire que je suis en conduction de mon chantier dans mon agence, mon patron d'agence n'a pas forcément envie que je parte. Et en plus que je parte dans une autre entreprise. et à l'inverse il a du mal à faire venir quelqu'un de l'industrie ou faire venir quelqu'un d'ailleurs. Et c'est un gros, gros problème structurel pour le secteur. Et donc, ce qu'on perçoit, c'est que la transformation qui s'opère avec la quête de sens, un secteur qui va permettre la décarbonation et de construire un monde plus durable, la baisse de la pénibilité, le volet le plus tech, et après, tout ce qui fait la force du secteur, c'est qu'il y a des gens vraiment extrêmement intelligents dans tout le secteur, des gens très volontaires. Moi, je suis fasciné de voir des jeunes conduits qui ont 24-25 ans, les responsabilités qu'ils ont, qui entraînent aussi une pression. Mais il y a très peu de secteurs qui peuvent offrir les parcours de carrière qu'ont les gens dans le BTP. Moi, je trouve ça top. Mais par contre, il faut pouvoir simplifier et fluidifier tout ça. Et donc, ça passe par le partage entre pairs. Ça passe par la facilité à pouvoir bouger. d'un secteur à un autre, d'une entreprise à une autre, d'une région à une autre. Et voilà, donc c'est vraiment ces aspects-là qui sont clés qu'on voit apparaître pour les conduits.

  • Speaker #1

    Et là, on va enchaîner sur le dernier volet du livre blanc, qui est vraiment ce côté RH, politique de ressources humaines, attractivité. On a 26 000 emplois vacants. Aujourd'hui, 420 000 départs à la retraite sur les prochaines années. Je sais que c'est un gros sujet sur lequel vous avez accompagné des très grands groupes et vous avez sorti des recommandations. dans votre livre blanc. Dites-nous, partage-nous un petit peu, tu vois, ce que vous avez vu là-dessus, ce que vous voyez, vous, demain, à l'horizon 2035. On en a parlé un petit peu dans notre échange, mais c'est quoi un peu les retours là-dessus ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est un gros sujet, mais c'est un sujet de société. Au-delà d'être un sujet du BTP, mais le BTP empathique. Déjà, comme je disais, on manque d'ingénieurs, on manque de femmes dans le secteur. Ça se passe parce que On ne pousse pas suffisamment les femmes à développer des carrières d'ingénieurs. Ça va déjà au tout début, la genèse, c'est les maths et cette fausse croyance que les femmes sont moins compétentes en maths que les hommes. Après, en école, on a interrogé dans le cadre de l'étude de l'ESTP Arts et Métiers. Ils nous disaient très bien, en fait, là où il y a 15-20 ans, si tu allais au forum ESTP, qui est un peu le forum qui donne les débouchés pour les gens de l'ESTP, les gros stands, c'était Vinci Bouillé-Fache. J'y suis allé dernièrement, t'avais des grosses tentes, c'était 2 watts pour aller faire de l'audit. Et en fait, donc déjà en entrée, on a moins d'ingénieurs. Et en sortie, il y en a de plus en plus qui ne vont pas dans le secteur. Donc ça, ça pose un problème. Et après, ce que j'évoquais, le volet pénibilité. Parce qu'on voit beaucoup de profils qui partent parce qu'à un moment, c'est trop dur. Et qu'ils n'ont pas forcément de perspective vraiment claire, qui sont destinés. Donc des gens qui sortent du secteur. et en plus la difficulté à intégrer les nouvelles personnes. Il y a énormément de volontarisme de la part de l'ensemble des acteurs autour de ce sujet. Je trouve que les équipes RH font un travail formidable, mais par contre ça doit être porté à un niveau plus global sectoriel. Les fédérations, bien sûr, travaillent, mais le prisme en fait, et c'est là un peu l'objet de notre étude, c'est qu'il faut qu'il y ait un changement à la fois des organisations en elles-mêmes, mais on crée un peu ce que j'évoquais pour Bouygues qui travaille sur ces sujets de mobilité, que ça crée de la fluidité dans les entreprises, mais également... il y a une nécessité de transformer, de créer du sens, de travailler cette notion de sens qui, à mon sens et à notre sens, n'est pas assez travaillée par le secteur. J'évoquais, le secteur est nécessaire pour créer les bonnes conditions de la transition écologique. Et pour le coup, le secteur ne travaille pas assez ce discours-là. Si je suis tes enfants, peut-être demain, de se dire, je veux changer le monde, je dois passer par le BTP. Normalement, cette connexion doit arriver, alors qu'elle n'est pas là actuellement. et après bien sûr, factuellement, de changer ses métiers, baisser la pénibilité, porter de l'innovation à l'échelle, pour attirer encore plus d'ingénieurs, de compagnons et créer des vocations.

  • Speaker #1

    Et sur cette partie, vraiment, attractivité, là, moi, je te rejoins sur le fait qu'il y a un vrai travail commun vraiment de tous les acteurs. Parce qu'en fait, la réalité, c'est que si on n'a pas de personnes, on n'arrive pas à livrer, déjà. Et ça, ça devient un vrai problème. Ensuite, Le côté sens, aujourd'hui, je trouve qu'effectivement, on ne le met pas assez en avant. Et qu'au final, c'est quand même un des rares métiers dans lequel tu peux rapidement avoir des responsabilités et rapidement voir l'impact que tu as. Tu ne fais pas... Enfin, je ne vais pas donner d'exemple pour ne pas m'allier d'autres industries, mais c'est vrai que rapidement, tu vois très bien l'impact que tu as au quotidien. Et surtout, tu as ce côté transmission. qui est naturelle, alors tu parlais de Bouygues, bien évidemment, qui ont ça dans leur ADN depuis le début, depuis la fondation, même à côté des compagnons. Et sur la féminisation du secteur, c'est quoi un peu le retour, tu vois, des DRH là-dessus, ou des gens que vous avez interviewés, est-ce que c'est quelque chose qui voit quand même à peu arriver, ou est-ce qu'il y a certaines tendances ou pas ? Moi, je me permets de partager un peu le travail des souterraines, alors pareil, des gens qui sont plutôt du milieu que je connais, qui est la présidente, c'est Lumna. qu'on avait eue dans un épisode un peu particulier à Des Bâtisseurs. On avait fait un panel de femmes dans le BTP. Mais aujourd'hui, c'est quoi un peu le retour des DRH là-dessus ? Sur ça, c'est découvert du secteur, c'est comment on travaille les différentes étapes pour que la carrière des femmes dans ce milieu-là puisse être accompagnée. Moi, un exemple qu'elle donnait tout bête, c'était au début. On avait une femme qui avait un certain nombre d'années d'expérience et qui disait qu'au début, il n'y avait même pas de vestiaire pour les femmes. Quand elle est arrivée, il n'y avait même pas de vestiaire femme.

  • Speaker #0

    Ça a changé,

  • Speaker #1

    ça, bien sûr.

  • Speaker #0

    Non, il y a énormément de volontarisme. Si tu rentres dans les locaux de Vinci à l'archipel, tu vois rapidement des portraits de femmes. Il y a une vraie prise en compte de la part de l'ensemble des acteurs autour de ce sujet. On n'y est pas encore, on est très très loin. Des 50% à 50%, je crois qu'on est à moins de 20%. C'est pas le bon chiffre. C'est un tout petit pourcentage. Mais un petit pourcentage. Et encore, si on met de côté les fonctions support, le chiffre baisse encore. Mais oui, il y a énormément de volontarisme sur ce sujet. Il y a, je pense, des initiatives qui sont portées. Et après, moi, j'ai eu quelques retours aussi de femmes conduites, par exemple. Et c'est marrant parce qu'il y a beaucoup de bienveillance souvent dans leurs équipes. Justement parce que ce sont des femmes.

  • Speaker #1

    C'est vrai.

  • Speaker #0

    au-delà de leurs compétences, bien évidemment, parce que ça fonctionne vraiment en famille. Chaque chantier fonctionne comme une famille et souvent avec des personnes qui sont plus âgées. Et donc, ça marche plutôt très bien. Le problème, c'est plutôt le nombre de femmes qui rentrent sur le marché plus que leur parcours au sein des entreprises. Il y a une vraie volonté de promouvoir des femmes. Après, là, c'est encore un sujet différent, mais si tu regardes les comités de direction, là,

  • Speaker #1

    il y a encore un peu de travail à apporter. Et d'ailleurs, il faut toujours qu'on fasse très attention, nous, on est deux hommes qui parlons de ça, on prend toutes les parcelles du monde pour faire très attention, parce qu'effectivement, on n'est pas non plus experts en la matière. Dis-moi, vous avez fait ce livre blanc, Beyond Construction, les nouveaux métiers du BTP en 2035. C'est quoi un peu votre vision et ta vision, toi, en tant que leader chez OnePoint, sur ce milieu de la construction et de l'immobilier ? Quelle est un peu ta vision, toi, du marché ? Vous avez fait cette étude, vous étiez 3-4 à faire cette étude-là. C'est quoi un peu, toi, ton retour ? Et tu peux nous partager un peu de prospective dessus ? Au-delà de ce que OnePoint veut faire dans ce milieu. Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    On était plus que 3-4, on a interrogé une quarantaine d'ERH, d'EG.

  • Speaker #1

    Je parle de 3-4 qui ont mené cette étude. Alors, vous avez interrogé une quarantaine de personnes.

  • Speaker #0

    Une quarantaine d'ERH, d'EG, Conduc, justement, et un peu tout le monde. mais nous Alors, ce qu'on perçoit, je dis nous, mais c'est aussi une conviction personnelle, mais en interrogeant et en échangeant, alors pas forcément dans le cadre de l'étude, mais on est en contact avec beaucoup de directions de groupes du BTP sur l'ensemble de la chaîne de valeur, on se rend compte qu'il y a une vraie volonté de se transformer et qui a évolué depuis les dix dernières années. Il y a dix ans, on n'était plus dans la logique, ok, on va tester de l'innovation, bon c'est bien, on monte nos pôles d'innovation, ça a permis de tester. Mais là, ils se rendent compte que... L'innovation en elle-même ne suffit pas et qu'il y a besoin d'avoir une vraie transformation. Et je trouve, dès qu'il y a un nouveau sujet, ils sont tout de suite à l'affût, ils s'intéressent, ils se posent les bonnes questions, ils se posent des questions aussi sur le risque de disruption de leur propre activité, sur le positionnement qu'ils peuvent avoir en interne et vis-à-vis de l'externe. Donc moi, je suis très confiant sur la capacité du secteur à se réinventer. Ce qu'on perçoit dans le travers de cette étude et plus largement, c'est qu'il y a une transformation qui va être très profonde, beaucoup plus importante peut-être que certains l'imaginent. Mais il y a cette volonté-là. Donc moi, je suis plutôt optimiste dans la capacité du secteur à se transformer. Par contre, la problématique actuelle, c'est comment on arrive à vraiment porter à l'échelle cette transformation-là dans un environnement, comme je te disais, qui est décentralisé. Et là, il y a très peu d'acteurs pour le moment qui arrivent. J'ai parlé de l'UTB autour de l'IA, c'est assez intéressant. Eiffage est plutôt bien en avance aussi autour de ça, et on les accompagne aussi, mais ça nécessite en fait un alignement qui est un peu nouveau, puisque... Il y a un sponsorship qui doit être porté par la direction générale, bien évidemment, mais aussi inclure les DSI, qui jusqu'à présent étaient dans une logique de fonction support.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Et inclure effectivement les directions RH, puisqu'on parle vraiment de transformation humain. C'est vraiment ça la clé de route de la réussite de cette transformation. Et bien évidemment, avec un appui, un sponsorship fort des métiers. Donc en fait, cet alignement qui n'existait pas jusqu'à présent, il doit être trouvé. pour pouvoir mener à cette transformation nécessaire. Mais moi, je suis plutôt confiant, je suis naturellement optimiste.

  • Speaker #1

    Ce que tu es en train de dire, et je vais paraphraser et en même temps interpréter. Tu nous dis, les 10-15 dernières années, on a eu des initiatives d'innovation dans les grands groupes qui ont marché ou pas marché. La plupart du temps, on n'a pas eu de cas très clairs de succès. Il faut dire ce qui est.

  • Speaker #0

    Fermin.

  • Speaker #1

    Ensuite, là, tu dis qu'en revanche, on pourrait, et je prends le conditionnel, être sur un point de bascule, puisqu'il y a une forme d'alignement des intérêts de chacun. C'est-à-dire aussi bien au niveau managérial qu'au niveau des équipes qu'au niveau des donneurs d'ordre. Et donc là, tu verrais en tout cas, c'est pas comme ça que tu l'as dit, mais tu verrais ce point en tout cas de bascule ou un déclencheur de ça. Et moi, je rajouterais une dernière chose, c'est que vu la crise dans laquelle on est, on enregistre, on est en septembre 2025, On n'a toujours pas de gouvernement. Il y a un an, je faisais un autre épisode là-dessus. On est quand même dans un moment très compliqué, en tout cas sur la France. Et donc tout ça, toi, en tout cas de ce que j'entends, toutes ces contraintes-là et tous ces déclenchants-là vont faire en sorte qu'on va rentrer dans une transformation qui ne peut pas ne pas être, qui est nécessaire en fait.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    C'est ce que tu es en train de nous partager. Je vais un peu plus loin dans ce que tu nous as dit, mais c'est un peu ça ou pas ?

  • Speaker #0

    Non, je pense que le mot nécessaire est particulièrement vrai. et driver. aussi par la contrainte écologique que j'évoquais et sociétale. Tu parles de la crise dans laquelle on est actuellement en France, c'est très vrai. On manque de logements, il faut en construire de nouveau. On doit travailler la résilience de nos infrastructures, construire de nouvelles infrastructures. Avec le changement climatique, c'est un sujet absolument central aussi. Donc, dans tous les cas, il va falloir construire. Donc oui, c'est nécessaire. Il va falloir construire différemment, avec peut-être moins de monde. En tout cas, on a du mal à recruter. Donc comment, avec le même nombre de personnes, On arrive à faire mieux et les gains de productivité sont évidents. On en parlait un petit peu en off, mais on voit ce qui se passe en Chine notamment, avec des projets qui sont en partie automatisés, des routes qui se déroulent toutes seules, si je puis dire. Pour plein de raisons, ce n'est pas forcément applicable chez nous, mais en tout cas, on doit pouvoir faire mieux. J'espère en tout cas qu'on va faire mieux. Je le pense en tout cas.

  • Speaker #1

    Et comment OnePoint, vous nous accompagnez dans tout ça ? Ah, tu vois, là, je prends le nous. Comme quoi, tu vois, ça y est, je suis. Je suis conquis ! Non, blague à part, comment vous accompagnez là-dessus ? Comment vous allez un peu plus loin ? C'est quoi un peu votre vision au niveau groupe ?

  • Speaker #0

    Nous, notre force, et c'est pour ça je pense qu'on a intérêt, c'est qu'en fait, nous aussi on fait des projets de construction, ce que je t'évoquais tout à l'heure. Donc on est à vos côtés, on est un acteur à part entière de la chaîne de valeur. Donc on connaît aussi les contraintes qu'il y a sur le terrain. Et en même temps, on peut et on aide Dans tout le process de transformation de la digitalisation, ce qui me tient aussi à cœur, c'est vraiment tout le volet humain. On a quasiment 200 personnes chez nous qui travaillent sur ce qu'on appelle la conduite du changement. Et là, ça nécessite d'aller sur le terrain, de se dire comment j'arrive à embarquer un chantier, plusieurs chantiers, un ensemble d'une organisation, en se calant au plus proche des process et des fonctionnements. Tu vois, par exemple, on parlait des compagnons. Bon, on sait que les compagnons, si tu veux les faire changer, ce n'est pas en les faisant venir dans des salles comme celle-là. C'est en allant sur le terrain, en comprenant qu'ils n'ont pas d'adresse mail, qu'ils utilisent leur téléphone et WhatsApp, et comment j'adapte ça et je me mets au plus proche pour que l'outil soit un appui. à sa performance à lui. Nous, on est vraiment dans cette logique-là de performance globale et de passage à l'échelle globale. C'est vraiment ça notre... Tu vois, je parlais d'impact au début. Mon but et notre but, ce n'est pas juste de se dire je fais un petit projet dans un coin. C'est vraiment comment j'arrive à massifier. Et pour ça, l'alignement que je t'évoquais, nous, c'est notre force. On parle de bout en bout, notre capacité à accompagner de bout en bout, de l'astrate, des directions, jusqu'à la mise en œuvre technologique et humaine. Voilà. On est en plein dedans. Et en fait, des acteurs qui sont comme les nôtres, c'est-à-dire à la fois spécialisés et qui sont capables de porter de la tech, de l'humain et de la strat, à ma connaissance, il n'y en a pas.

  • Speaker #1

    Il y en a très peu.

  • Speaker #0

    Ou très, très peu. Donc, voilà. Et donc, c'est pour ça qu'on est certain d'avoir un rôle à jouer dans cette transformation. Mais il n'y aura pas trop de bras pour porter tout ça. Il y a de la place.

  • Speaker #1

    Nicolas, est-ce qu'on arrive à... Un peu à la fin de notre interview, est-ce qu'il y a un sujet que tu voulais aborder ou quelque chose que tu voulais partager un petit peu à la fin ou peut-être nous partager un des interviews que vous avez menées avec quelqu'un qui t'a marqué ?

  • Speaker #0

    Oui, déjà je vais te donner, parce que je ne te l'ai pas donné, la version papier de Beyond Construction.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. Voilà.

  • Speaker #0

    Et oui, une interview. Bonne question. En vrai, il y avait des interviews absolument fabuleuses. Beaucoup plus... plus diversifié que ce que je pensais.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Initialement, j'étais assez marqué à la fois par les initiatives qui sont portées un peu par tous. Je parlais des RH tout à l'heure, la prise en compte de la mobilité, des sujets, des gens beaucoup plus pointus que nous, bien évidemment, sur toutes ces thématiques. Mais j'étais marqué aussi par les échanges que j'ai eus avec le STP et Arzemetti, avec la compréhension que je t'évoquais tout à l'heure sur pourquoi on manque d'ingénieurs. Comment on peut faire évoluer ? Tu vois, typiquement, on est en train de travailler, de réfléchir avec le STP aussi pour monter des masters spécialisés autour de la data. D'accord. Le STP pour commencer à intégrer ces notions-là. Et ça, ce sont vraiment des éléments très concrets et qui sont nécessaires pour accélérer cette transformation. Mais non, moi, si je devais dire un mot et ce qui me fascine, c'est vraiment le... l'abnégation, l'intelligence qu'il y a dans le secteur et de tous les gens qu'on a pu interroger. Moi, c'est fascinant. Je suis quelqu'un d'assez curieux. Et comme toi, si tu fais ces podcasts, c'est aussi pour ça. Mais on voit des gens absolument fabuleux à tous les étages. C'est pour ça que je suis confiant sur l'évolution du secteur.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Nicolas, pour ton temps. Tu remercies à tes équipes pour ce livre blanc, en tout cas. On attend d'avoir le prochain sur les métiers du BTP ou le BTP en 2050. Avec grand plaisir, en tout cas, on le lira. On mettra le lien dans la description de l'épisode, en tout cas. Moi, je voulais te remercier et remercier également tous les acteurs qui ont contribué à ce livre blanc, qui nous ont permis aujourd'hui de nous réunir et de partager un peu cette vision-là. Moi, je vais retenir quand même une chose, c'est l'optimisme. Mine de rien, tu transpires cet optimisme-là et de dire, bon, de toute façon, dans le BTP, des crises, on en a eu. Tous les 10-15 ans, de toute façon, il y en a. c'est pas ça qui va nous faire tomber. On peut être là au début d'une nouvelle chose, couplée à différents alignements qu'on voit. Et en fait, non, c'est un plaisir, ça donne envie, en tout cas. Merci en tout cas pour ça. Merci en tout cas, chers auditeurs, si vous nous avez suivis jusque-là. Merci vraiment de nous avoir écoutés. Vous savez, et je vous le redis, le podcast remonte dans les classements si vous le likez et si vous le commentez. Donc s'il vous plaît, likez cet épisode si vous l'avez aimé, commentez-le, partagez-le avec vos collègues ou partagez-le avec votre réseau. Ça nous permettra d'être mieux connus et d'avoir des très bons intervenants, comme Nicolas aujourd'hui, et de pouvoir en fait augmenter notre notoriété et augmenter en fait tout ce qu'on fait pour vous. Nicolas, écoute, merci. À très vite et à un prochain épisode des Bâtisseurs.

  • Speaker #0

    Merci Richard.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. S'il vous a plu, n'oubliez pas de le noter et de le commenter sur Apple Podcasts ou Spotify et d'en parler autour de vous. C'est ce qui m'aide à le faire connaître et à motiver de nouveaux invités à partager leur vision. Et pour continuer cette conversation, retrouvez-moi sur LinkedIn.

Chapters

  • Introduction aux enjeux du BTP et présentation de Richard Mita

    00:05

  • Rencontre avec Nicolas Fouchet et présentation de OnePoint

    01:13

  • Discussion sur le livre blanc 'Beyond Construction'

    01:50

  • Initiatives pour une transition écologique dans le BTP

    02:36

  • Transformation digitale et utilisation de l'IA dans le secteur

    03:18

  • Les défis de la réglementation et de la transition sociétale

    05:50

  • Réflexions sur l'attractivité des métiers du BTP

    07:31

  • Conclusion et perspectives d'avenir pour le secteur

    11:15

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