Speaker #0Bonjour et bienvenue sur le podcast des Bazars de la Santé, le podcast des boîtes à zen et à ressources destinées aux acteurs de santé pour parler de votre santé et de votre vulnérabilité, sans tabou et avec des bonnes ondes. Je suis Candice Delbé-Dupas, je suis chirurgien, coach, formatrice en soft skills en santé, et j'ai envie de vous faire partager sur ce podcast des ressources pratiques et efficaces pour mieux prendre soin de ceux qui aident les autres au quotidien. Belle écoute à tous ! Ma santé d'acteur de santé, comment faire le point ? Pour commencer cet épisode 1 des Bazars de la santé, le podcast, j'ai eu envie de revenir aux bases. Parce qu'avant de parler de tout le reste, des ressources pour prendre soin de vous, il faut se rappeler de quoi on parle quand on parle de santé. C'est l'OMS, l'Organisation Mondiale de la Santé, qui nous en donne la première définition en 1946. Et elle reste toujours d'actualité. Je vous la donne ici. La santé... est un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité. Cela veut donc dire que vivre en bonne santé, c'est vivre pleinement et harmonieusement dans ces trois dimensions, le corps, la tête et les liens sociaux. Et incroyable mais vrai, mais les acteurs de santé eux-mêmes, dans la définition que nous faisons d'eux au bazar de la santé, c'est-à-dire les professionnels du monde de la santé et du médico-social au sens large, Les étudiants de ces secteurs et les aidants, bref, tout être humain qui par sa position ou sa fonction vient en aide à un autre être humain, ont eux-mêmes une santé qui répond à la même définition que tous les êtres humains. Cela semble évident en le disant. Dans les faits, ça ne l'est pourtant pas. Et ce sera donc le thème de cet épisode d'aujourd'hui. Jusqu'en 2020, On avait très peu d'études sur la santé des professionnels de santé. L'HAS, la Haute Autorité de Santé, avait pourtant commencé à travailler sur le sujet dès 2010 par le prisme de la qualité des soins, en prouvant ce qui semble une lapalisade quand on le dit. Il y a un lien entre la qualité de vie au travail et la santé des professionnels de santé d'un côté, et la qualité des soins de l'autre. Même si cela paraît évident, le prouver de manière statistique l'était beaucoup moins, et a demandé de nombreuses études. Et je sens que vous voyez où je veux en venir. La santé, votre santé, notre santé, chers acteurs de santé, n'a pas que des conséquences pour vous-mêmes, mais aussi pour vous, nos patients, et donc pour la société. Plutôt que de tourner cette constatation que certains pourraient prendre pour une injonction de plus à « aller bien pour les autres » si je le mets entre guillemets, voire à en culpabiliser d'autres, moi, nous, avec les bazars de la santé, j'ai surtout envie qu'on en fasse l'inverse. Emparons-nous de ces chiffres, de ces constats. pour activer des leviers et pousser des portes. Que le terrain que nous représentons soit force de propositions et d'innovations pour que notre santé collective devienne un bien commun dans lequel il faut mettre des moyens et des actions concrètes. Une fois posé que les soins que nous prodiguons à d'autres humains sont impactés par notre propre état de santé, je l'ai volontairement dit lentement pour que vous puissiez prendre la mesure de cette information loin d'être anodine, qu'en est-il de notre santé collective ? Nous qui sommes sur le terrain, on le voit bien. Depuis les 15 dernières années, globalement, les hommes et les femmes au cœur du système vont de moins en moins bien. Il y a de plus en plus d'arrêts maladie, de troubles musculosquelétiques. Et puis je vais commencer avec les mots que l'on cache ou ceux dont on n'ose pas parler. Il y a de plus en plus d'épuisement professionnel, d'addiction, d'épisodes de dépression, de suicide, de mort autour de nous. Mais tout ça, ça n'était pas chiffré, il n'y avait pas de données. Et puis, c'est tabou de parler de tout ça, de dire que nos acteurs de santé sont vulnérables, eux qui sont là pour prendre soin de la population. Car oui, ça fait peur. Tant que la population ou les décisionnaires n'y voyaient pas de preuves, on peut tout à fait ne pas croire à cette réalité. Et puis, les acteurs de santé, c'est une population qui ne se plaint pas, qui n'aime pas parler d'elle. Et puis, cadeau, sur un système de santé qui était déjà en train de s'effriter, particulièrement dysfonctionnel, est arrivé le Covid. Et le Covid, pour une fois, a joué ce drôle de rôle. Il a mis en lumière ce que nous, acteurs de santé, savions déjà. Notre propre santé est fragile. Sa dégradation multifactorielle met très en lien avec notre travail. Par le fonctionnement actuel des organisations de travail, la charge et l'intensification de celui-ci, le manque évident de reconnaissance professionnelle et pas uniquement financier, l'augmentation des process, l'informatisation à outrance, l'accélération des tentatives de réformes subies, la financiarisation des soins. Tout cela a aggravé les choses. La qualité de vie et les conditions de travail ont été sacrifiées au profit d'objectifs de rationalisation et d'optimisation des soins. En 2023, sous l'impulsion de la ministre Agnès Firmin-Lebaudot, un rapport national a été commandé à trois rapporteurs. Philippe Denormandie, chirurgien et délégué général de la Fondation MNH, Marine Kresguili, médecin généraliste et cofondatrice de la merveilleuse association Guérir en mer, Alexis Bataille-Amber, infirmier et militaire, est particulièrement engagé sur ce sujet. 50 000 professionnels y ont participé. Le résultat, on le pressentait, sauf que maintenant il est confirmé noir sur blanc. Nous. soignants, acteurs de santé, n'allons pas bien. Et en plus, ce rapport permet de répondre à tous ceux qui disent « Oui, mais en fait, globalement, tout le monde ne va pas bien. Ces bazars de la santé, ça pourrait être pour tout le monde. » Eh bien, figurez-vous que non. Car le fait d'avoir un métier ou une position qui touche à l'humanité, qui fait résonance à notre propre humanité ou à notre propre finitude, je pense d'ailleurs à toutes nos infirmières épuisées qui me disent souvent quand elles sont fatiguées, Mais on n'est pas en train de travailler sur des chaussures ou avec des boîtes de lessive. Bref, tout ça, dans une démographie inadaptée, avec l'explosion de la consommation des soins et le vieillissement de la population, entraîne une dynamique systémique qui dégrade notre santé dans ses trois dimensions, physique, mentale et sociale, de façon plus marquée que dans la population témoin. Ici, ce sont les salariés des autres secteurs. Je ne vais pas vous faire ici la lecture de l'ensemble des résultats de ce rapport. Mais je vous mettrai le lien dans les notes de l'épisode pour que vous puissiez aller le consulter. Et puis j'y reviendrai de toute façon régulièrement dans d'autres épisodes. Comme le dit Alexis Bataille-Amber, ce rapport est loin d'être parfait. Il a surtout le mérite d'avoir été réalisé et d'être la première base de réflexion sociétale sur la santé de toute cette population. Si je prends quelques chiffres pour illustrer mes propos, concernant la santé physique par exemple, 60% des répondants disent souffrir de douleurs chroniques régulières contre seulement 30% de la population générale. 77% déclarent ne pas dormir assez, jusqu'à 81% s'ils sont en poste. Et ils ne sont que 37% à juger avoir un bon état de santé. Et quand on parle de santé mentale, 46% des professionnels de santé travaillent sous pression quotidienne versus 29% des salariés. 60% estiment avoir une charge mentale cognitive trop importante contre 39% des salariés. 49% déclarent avoir une consommation d'alcool régulière. 48% se disent émus tous les jours contre 19% de la population générale, sachant que la santé émotionnelle fait partie intégrante de notre santé mentale. Et un chiffre qui me semble particulièrement parlant, 60% des répondants disent avoir traversé un ou plusieurs épisodes d'épuisement professionnel contre seulement 34% des salariés. Depuis ce rapport, d'autres enquêtes, notamment par l'adresse, ont émergé avec des conclusions inquiétantes. Je vous en donne quelques-uns pour comprendre. Il y a une augmentation de l'incidence des cancers par un moins bon degré de dépistage et des facteurs d'exposition augmentés. 53% de nos acteurs de santé féminines se dépissent régulièrement pour le cancer du sein contre 67% de la population générale, soit 14 points d'écart. Il y a également une augmentation des diabètes gestationnels et des menaces d'accouchement prématuré. Ouf ! L'idée, ce n'est pas de gagner la course des chiffres catastrophiques, mais ce rapport nous donne une base de travail factuelle. peut plus dire et on ne pourra plus dire qu'on ne savait pas. Nous-mêmes, acteurs de santé, savons désormais que le travail ou la position que nous avons choisi ou que nous subissons si nous sommes aidants est un facteur de dégradation de notre propre santé. Je rappelle, accessoirement, qu'un aidant sur trois meurt avant la personne aidée. La population et les politiques ne peuvent plus dire non plus qu'ils n'étaient pas au courant. C'est écrit noir sur blanc porté par le ministère de la Santé lui-même. Et là aussi, je veux qu'il y ait plutôt de l'espoir à la place de chiffres ou de perspectives inquiétantes. Oui, ces chiffres sont alarmants, catastrophiques même. Mais je choisis d'en faire une pirouette cacahuète, expression consacrée que j'adore dire à mes patients. Transformons ce rapport pour nous en emparer, pour l'utiliser à travers ce podcast comme un outil d'aide à la prise de conscience collective, individuelle et sociétale. Car nos santé sont à la fois un bien commun et aussi un problème de santé publique. Alexis, Bataille-Henbert, Marine Kresguili et Philippe Denormandie, les trois. rapporteurs de ce rapport, ont écrit un chapitre dans le livre paru cette année sous la direction d'Alexis sur la santé des professionnels de santé en France. Après le rapport, voici leurs mots. Je les cite. Engager une action pour améliorer et préserver la santé des soignants est une démarche protectrice de l'ensemble du système puisqu'un professionnel de santé qui va bien est un professionnel de santé qui soigne bien. Cela veut dire que négliger la santé de ceux qui prennent soin de nous, c'est compromettre l'avenir de la santé. Ils ont donc osé écrire noir sur blanc qu'il ne fallait pas avoir peur d'une réponse politique ambitieuse avec des solutions urgentes à mettre en œuvre. Ils ont proposé six recommandations que je vous partage car elles sont pour moi porteurs d'espoir. L'axe 1, c'est d'intégrer le sujet de la santé des professionnels de santé comme une priorité de notre système de santé publique à tous les niveaux. Il faut donc valoriser les initiatives de terrain et produire des données fiables, protéger les soignants, mais aussi renforcer l'attractivité des métiers de la santé pour la qualité des soins délivrés et ceux à venir. L'axe 2, c'est de sensibiliser et former les professionnels de santé à veiller à leur propre santé. Cette démarche est quasi absente de notre formation initiale comme continue. L'idée, c'est de créer durablement une nouvelle culture professionnelle, prendre soin de soi comme condition essentielle pour prendre soin des autres. L'axe 3 C'est prévenir les risques professionnels en repensant l'organisation de l'offre de médecine de santé au travail et en sensibilisant l'écosystème. Et on aura le temps de en reparler dans le podcast. La santé est un des secteurs où il y a le plus de facteurs de risque professionnels, à la fois physiques, psychologiques, organisationnels et j'en passe. Cela inclut des problématiques spécifiques, le travail de nuit, le stress, l'alimentation. L'axe 4, c'est d'organiser pour tous les professionnels de santé un accès et une offre de prévention et de soins. Les acteurs de santé doivent... pouvoir prendre soin de leur santé sans se heurter à des contraintes administratives et financières. Donner un accès équitable et adapté aux soins pour tous les professionnels de santé dans une démarche holistique, c'est-à-dire physique, psychique et sociale. L'axe 5, c'est repenser et mieux utiliser l'architecture organisationnelle et financière d'accès à la prévention et aux soins pour les professionnels de santé. Quand je lis cette phrase, j'ai le sourire, car j'ai conscience qu'avec les bazars de la santé et tous les partenaires engagés sur ce sujet, nous sommes en train de faire bouger un dinosaure. Et les dinosaures, ça ne se bouge pas comme ça. Le système de santé est un dinosaure, mais si personne n'essaie de lancer le premier petit mouvement, nous sommes sûrs qu'il ne se passera jamais rien. Et je fais une incartade ici. Est-ce que vous connaissez la réflexion de Schopenhauer sur les idées novatrices ? Je vous la glisse ici, pour tous ceux qui nous prennent pour des illuminés de vouloir faire changer ce système inchangeable. D'abord, l'idée nouvelle, elle est raillée, contredite, moquée. Puis ensuite, l'étape 2, c'est qu'elle est attaquée et finalement, elle est admise comme ayant toujours été une évidence. Ça confirme la nécessité d'opiniâtreté dans le changement. Bref, je ferme ma parente. L'axe 6, c'est assurer un pilotage transversal des actions dédiées à la santé des professionnels de santé via la création d'une instance interministérielle. Et je vais continuer d'être porteuse d'espoir. Ce pilotage et cette instance ont récemment été créés, comme annoncé au colloque de l'association SPS, soit en professionnels de santé, le 28 août dernier. Cette problématique de santé publique, notre propre santé, a enfin été déposée et chiffrée face aux décideurs. Ce que j'aime beaucoup avec ces axes de recommandations qu'ont proposés les rapporteurs, c'est qu'avec les bazars de la santé, nous allons répondre à 4 des 6 axes dans la formation, dans la prévention, la sensibilisation et les moyens de prendre soin de ceux qui soignent. Je ne suis peut-être pas si illuminée que ça. Je reste néanmoins persuadée que c'est du terrain que viendra le changement. Vous verrez, au fur et à mesure de ce podcast, que j'aime les jolis mots et les jolies phrases. Et dans ce livre sur la santé des professionnels de santé, dont je vous mettrai le lien dans les notes de l'épisode, il y en a quelques-uns, quelques-unes, qui font du bien au moral. Quand les trois rapporteurs imaginent par exemple l'avenir 2050, ils écrivent ceci. « Imaginer l'avenir de notre système de santé, sur la base de sa ressource la plus précieuse, n'est pas une utopie. » J'espère que vous comprenez, chers auditeurs, que cette ressource, c'est nous. les hommes et les femmes qui supportons ce système. Il rajoute que ce rapport n'est pas une fin en soi, mais un point de départ. La santé des professionnels de santé doit être placée au cœur des préoccupations de chacun, comme un juste retour de leur engagement. Je complète en disant un peu que c'est une réponse à donner à tous ceux qui nous disent « le peu de fois où on commence à évoquer notre souffrance au travail, oui mais t'as choisi de soigner les autres, arrête de te plaindre » . Moi j'aime cette vision profondément humaniste de la santé, de notre santé. dans cette conclusion du rapport que je trouve chouette. Voici la conclusion d'Alexis dans le livre sur la santé des professionnels de la santé et je vais vous la lire mot pour mot parce qu'elle est belle et juste. Il est des vérités si simples qu'elles semblent évidentes et pourtant elles ont parfois besoin d'être rappelées avec force. Notre système de santé repose avant tout sur des femmes et des hommes, des visages et des mains qui accompagnent la vie dans sa beauté et sa fragilité. Ce sont eux, les soignants, qui par leur... engagement assure la continuité de ce lien humain essentiel entre celui qui souffre et celui qui soigne. Ils sont là où tout s'éteint, et là où tout renaît. Leur présence est la lumière discrète d'une société qui ne renonce pas. Et pourtant, cette lumière vacille. Nous avons construit un système solide, admiré, une référence pour d'autres. Mais dans cette forteresse, une fissure invisible grandit. Ce ne sont pas les murs qui s'écroulent, ce sont ceux qui les portent qui s'essoufflent. La fatigue, le poids des heures sans fin, le silence face aux souffrances qu'il taise, les contradictions du quotidien. Tout cela fragilise ceux qui devraient être inébranlables. Prendre soin de ceux qui soignent n'est pas une faveur, c'est un impératif pour préserver ce que nous avons de plus précieux. Si leur force chancelle, c'est notre humanité qui vacille à leur suite. Ce livre, je vous invite vraiment à y jeter un œil. Par la richesse de ses contributions, il est un appel à un sursaut. C'était une évidence pour moi de faire ce premier épisode de podcast sur la santé des acteurs de santé, en prenant le prisme de ce rapport et de ce livre tout récent. Enfin, Nous avons des chiffres et des mots, M-O-T-S, sur nos mots, M-A-U-X. Enfin, notre souffrance, notre mauvais état de santé est considéré et visualisé. Et peut-être, grâce entre autres à cette petite contribution qu'est ce podcast, le changement plantera sa graine. Maintenant que les choses sont dites, voilà ce que je vous propose. J'avais dit que je terminerais toujours les épisodes avec une ressource. J'ai préparé avec un partenaire qui s'appelle Pulse Life. anciennement 360medics, une plateforme d'aide numérique à la consultation quotidienne pour les médicaux et les paramédicaux, un auto-questionnaire de santé globale. Ce questionnaire reprend les trois dimensions de la santé définies par l'OMS, physique, mentale et sociale. L'objectif ? Pouvoir vous auto-évaluer. Si vous étiez honnête avec vous-même, comment répondriez-vous à chacune de ces questions ? L'idée, c'est surtout pas de juger, mais d'avoir un point de départ, un repère qui servira dans l'accompagnement, les outils et les ressources. que nous allons partager ensemble avec ce podcast. Petit détour nécessaire sur lequel j'aurai l'occasion de revenir dans un autre épisode pour parler de ce questionnaire. Il y a deux ans a été signée une nouvelle certification périodique pour les professionnels de santé soumis à ordre, podologues, kinésithérapeutes, médecins, pharmaciens, sages-femmes, dentistes, infirmiers. Cette certification comporte quatre points pour lesquels il faudra mener deux actions par point sur une période de six ans. Quand je dis ça comme ça, normalement ça ne doit pas vous parler. Pourquoi ? Parce que cette certification est passée dans l'anonymat le plus complet auprès des acteurs de terrain concernés. Dans cette certification, il y a un point qui m'interpelle particulièrement. Le point numéro 4 dit qu'il faut prouver que l'on prend soin de sa santé personnelle. Cela veut dire que, légalement, les sept professions soumises à ordre doivent maintenant démontrer qu'elles mènent des actions pour améliorer leur propre santé. Je vous laisse intégrer cette information qui est quand même assez étonnante et déroutante pour un secteur qui est justement... celui de la santé. C'est bien la preuve que l'état de santé dégradé des soignants était déjà bien identifié politiquement, sinon cela n'aurait pas trouvé sa place dans la loi. Pour un système de santé qui rend malade de l'intérieur, ça m'intrigue un peu de devoir faire porter cette responsabilité individuelle sur les professionnels de santé. Alors si on faisait une fois de plus pirouette cacahuète avec cette certification périodique, si au lieu de voir ça comme une énième injonction ou un process supplémentaire, on se l'appropriait à notre avantage, pour demander plus de moyens, pour changer les organisations de travail devenues particulièrement dysfonctionnelles, pour exiger une meilleure formation sur les compétences psychosociales par exemple, dont je suis convaincue qu'elles sont une piste majeure d'amélioration de notre santé mentale, pour développer la prévention, notamment par exemple pour nos aides soignantes, nos aides à domicile, dont la sinistralité a dépassé celle du BTP en 2025 en matière de troubles musculosquelétiques. Concrètement, l'auto-questionnaire que je vous propose dans le lien de cet épisode peut déjà compter comme une action pour votre certification périodique, puisqu'il vous délivrera une attestation de réalisation si vous vous identifiez. Mais surtout, il peut devenir un point de départ personnel. Dans six mois, on en reparle. Dans six mois, on refait un questionnaire. Et puis on verra si ce rendez-vous hebdomadaire avec les bazars de la santé vous a donné des idées pour enclencher un premier petit pas. Un petit pas pour mieux prendre soin de vous. Réfléchir à votre santé. En discuter avec des pairs. Trouver un médecin traitant si vous n'en avez pas, comme un tiers de nos personnels de santé. Oser parler de votre santé mentale à votre entourage, prendre rendez-vous pour votre dépistage de cancer du sein où vous êtes en retard, ou simplement commencer par une promenade de 5 km. Car dans la dynamique du changement, le plus difficile, c'est toujours le premier petit pas. Et avec les bazars de la santé, nous serons là pour vous accompagner tout au long du chemin. J'en reparlerai bien sûr de cette certification périodique dans d'autres épisodes. Mais je crois que pour aujourd'hui, c'est déjà pas mal. Alors soyons clairs, cet épisode n'est pas un épisode de catastrophe. C'est un épisode d'espoir. Tout ce qu'on taisait, tout ce qu'on n'osait pas dire sur notre vulnérabilité, est enfin chiffré et va maintenant être porté dans les hautes sphères et surtout repris par nous, acteurs de santé, acteurs de terrain, pour enclencher le changement. Et moi, je trouve ça cool. Alors, je vous laisse avec de la lecture, si ça vous intéresse, sur ce rapport ou le livre sur la santé des professionnels de santé. Surtout avec l'auto-questionnaire, qui est la ressource de cet épisode, construit avec le partenaire... Pulse Life, disponible directement aussi sur leur plateforme. Et pour les plus motivés, je mettrai aussi le lien vers le texte officiel de la certification périodique des professionnels soumis à ordre. Je vous souhaite à toutes et à tous un très bon week-end, un bon café si vous m'écoutez avec le café du vendredi, et surtout, je vous dis à très bientôt.