Speaker #0Bonjour et bienvenue sur le podcast des Bazars de la Santé, le podcast des boîtes à zen et à ressources destinées aux acteurs de santé pour parler de votre santé et de votre vulnérabilité, sans tabou et avec des bonnes ondes. Je suis Candice Delbé-Dupas, je suis chirurgien, coach, formatrice en soft skills en santé, et j'ai envie de vous faire partager sur ce podcast des ressources pratiques et efficaces pour mieux prendre soin de ceux qui aident les autres au quotidien. Belle écoute à tous ! Bonjour et bienvenue dans l'épisode 2 des Bazars de la Santé, le podcast, qui parlera aujourd'hui de SPS, soins professionnels de santé, cette ressource si précieuse pour les soignants. Alors oui, nous sommes samedi et non vendredi. Mais si vous avez suivi ce que j'ai publié récemment, hier, je vous ai remis en ligne l'autocestionnaire réalisé avec notre partenaire Pulse Life, solution d'aide à la décision médicale propulsée par l'intelligence artificielle, et qui sera mis sur notre plateforme. avec 800 000 utilisateurs francophones. Ce questionnaire permet de faire un état des lieux honnête et sincère avec vous-même sur votre santé globale en prenant en compte les trois dimensions de votre santé, mentale, physique et sociale. Maintenant que vous avez pu faire le point si vous le souhaitez, je peux maintenant vous parler de ressources. Quand on est acteur de santé et quand on donne pour les autres, on se pose... assez peu la question de ce qui existe pour prendre soin de nous. Et c'est bien ça l'objet de ce podcast. Il existe énormément maintenant d'associations et de structures qui œuvrent pour améliorer la santé des soignants. Et rien que de le savoir, je suis sûre que cela aide un peu déjà à se sentir moins seul. Ces initiatives sont de plus en plus nombreuses et elles ne vont faire que grandir. Alors oui, dit comme ça, ce n'est peut-être pas toujours très rassurant, mais le fait qu'elles existent, montre déjà que le mouvement est en marche. Au fil des épisodes, j'aurai l'occasion de revenir sur de nombreuses associations et initiatives, puisque c'est l'idée du podcast, et c'est de les partager ici. Aujourd'hui, je vais vous parler de la première initiative en France qui a permis de rassembler globalement tous les autres, SPS. Je ne peux pas faire un podcast sur la santé des soignants sans commencer par suivre ce plan logique. D'abord, vous expliquer à quoi allait servir ce podcast, c'était l'épisode 0. vous montrer ensuite où on en est globalement avec les chiffres sur la santé des professionnels de santé et aussi vous proposer de vous auto-positionner grâce au questionnaire. Et maintenant, vous parlez du premier acteur en France qui s'occupe de la santé des soignants au sens large, ainsi que des étudiants en santé. Il s'agit donc de l'association loi 1901 SPS, soins aux professionnels de santé, dont la raison d'être est simple, réserver la santé des soignants pour améliorer la vie de tous. Comme je l'ai déjà dit dans l'épisode 1, c'est une évidence que de préserver la santé des soignants est un enjeu majeur. Car au-delà de l'échelle individuelle, les soignants sont confrontés à une pression émotionnelle, physique et organisationnelle qui altère leur propre santé. Et prendre soin de ceux qui soignent, c'est garantir un système de santé performant, durable et humain pour l'avenir. SPS, c'est une association qui œuvre depuis 10 ans pour la santé des professionnels de santé. Elle a été créée en 2015 par deux soignants passionnés et engagés, le Dr Catherine Cornibert, pharmacienne, cofondatrice et aujourd'hui directrice générale, communicante essentielle de l'association, et le Dr Eric Henry, médecin généraliste, cofondateur et président de SPS. Leur constat de départ était simple et glaçant. Les professionnels de santé vont mal, ils ont un risque suicidaire plus élevé que la population générale. personne n'avait de chiffres fiables pour en parler. Alors SPS a commencé à créer de la donnée pour alerter les pouvoirs publics et mettre le sujet sur la table. N'oublions pas qu'en 2015, parler de la vulnérabilité des soignants était encore un tabou. Dix ans plus tard, des progrès ont été faits, mais beaucoup reste à accomplir. En 2015, sans chiffres, sans enquêtes, sans structure d'écoute, il fallait de l'audace pour parler de burn-out et de suicide. Ces réalités étaient presque... invisible dans le débat public. Et pourtant, SPS a été la première à dire tout haut « Oui, les soignants souffrent. Oui, ils peuvent s'effondrer. Et oui, nous devons les protéger. » Éric, lui, ne manque jamais d'idées, de propositions et encore moins de voix lorsqu'il s'agit d'améliorer la santé des professionnels de santé. Catherine, elle, est une organisatrice et communiquante hors pair pour faire passer les messages et créer du réseau. Et pour cette... épisode, je vais même m'autoriser à changer l'acronyme des bazars de la santé. Aujourd'hui, à la place des boîtes à zen et à ressources de la santé, ce sera les bonnes ondes à zen et à ressources de la santé. J'espère, Eric, que tu écouteras cet épisode. Toi qui m'as bien expliqué qu'il ne fallait pas faire de catastrophisme pour parler de la santé des soignants, mais bien leur redonner le goût de notre merveilleux métier. J'y reviendrai à la fin de l'épisode. Comment s'est développé SPS ? En 2015 et 2016, ils font de... Première enquête nationale sur la souffrance des soignants. Et en 2016, il lance la première plateforme d'appels, un numéro vert, anonyme, gratuit, ouvert 24h sur 24, 7 jours sur 7, avec des psychologues formés à la souffrance spécifique des soignants. Des milliers d'appels arrivent rapidement. En 2018, il lance un réseau national du risque psychosocial avec d'autres partenaires et déploie une première application mobile de SPS. En 2019, SPS devient association d'intérêt général. Elle intensifie ses formations, ses ateliers, ses enquêtes et surtout crée un développement territorial avec les ARS et les collectivités. En 2021, SPS s'ouvre aux étudiants en santé et lance des journées d'ateliers dynamiques et d'échanges en santé, ce qu'ils appellent les JADE, J-A-D-E, en présentiel et en visio. La même année, il crée la première maison des soignants à Paris, avec l'objectif d'en développer d'autres. La deuxième devrait ouvrir à Metz fin 2025, début 2026. Chaque année. SPS organise un colloque national rassemblant de plus en plus de personnes, jusqu'à parfois 500 participants de tous horizons. Responsable des étudiants, institutionnels, associations, ordres, acteurs de terrain. En 2025, lors du 11e colloque d'août dernier au ministère de la Santé, où ils m'ont permis de participer à une table ronde pour déstigmatiser la santé des soignants, notamment avec des retours d'initiatives pour ouvrir le dialogue et agir, SPS a proposé que la santé des soignants devienne grande cause nationale 2026, impliquant directement les décideurs. Je vous mettrai le lien vers le replay du colloque dans les notes de cet épisode. Où en est SPS en 2025 ? En 2025, c'est un réseau de plus de 400 professionnels de santé, psychiatres, médecins, psychologues et des délégués dans toutes les régions de France. C'est un numéro vert essentiel avec 120 psychologues dédiés Merci. disponible 24h sur 24 et 7j sur 7, avec 100% d'appels décrochés. Et c'est aussi et surtout une plateforme numérique, la Maison des soignants, déployée autour de trois actes, se former, se soigner, se ressourcer. En reprenant l'histoire de SPS, vous comprenez pourquoi c'est un acteur essentiel et le plus fédérateur autour de cette urgence qui est un bien commun, la santé des professionnels de santé et des étudiants en santé. Leurs actions reposent donc sur trois axes. La sensibilisation, des grandes campagnes, des colloques nationaux et régionaux, de la prévention avec des rencontres, des ateliers et une importante bibliothèque de ressources, et de la formation pour mieux comprendre, repérer et agir face à la souffrance des soignants. En 2025, SPS crée la Maison des soignants. Avec cet épisode, j'ai envie de vous montrer tout ce que SPS peut donc vous proposer en 2025, vous qui êtes professionnels du monde de la santé, du médico-social ou étudiants de ces secteurs. Effectivement, cet épisode ne sera pas orienté vers les aidants. C'est pour cela que je parle ici aujourd'hui de soignants et non d'acteurs de santé comme j'en ai l'habitude. Mais chers aidants, rassurez-vous, vous aussi vous pouvez aller faire un petit tour et explorer le site de la Maison des Soignants, car je suis certaine que vous y retrouverez des ressources utiles. L'association vient de mettre en ligne son tout nouveau site internet, lamaisondesoignants.fr, tout attaché, dont vous aurez le lien dans les notes de l'épisode. encore essentiellement numérique, offre une approche globale et personnalisée autour de trois axes. Se soigner, se former, se ressourcer. L'objectif est de faire bénéficier de ces services au plus grand nombre de soignants, entendu au sens large du terme, SPS insistant également pour que les mêmes services soient accessibles aux étudiants en santé, afin de les accompagner dès le début de leur parcours professionnel. Je vais commencer par vous parler du volet « se faire aider » . le volet curatif de SPS, que l'on trouve dès l'accueil du site et vous avez accès à la plateforme d'écoute au 0805 23 23 36, qui est donc un numéro vert, 100% gratuit, anonyme et confidentiel. Derrière ce numéro, un réseau de 120 psychologues formés à la souffrance spécifique des soignants. Depuis sa création, cela correspond à plus de 35 000 appels, dont plus de 7 000 appels rien qu'en 2024 et qu'une hausse croissante chaque année. En complément de l'écoute, Vous pouvez avoir accès à une orientation médico-psychologique grâce au réseau national du risque psychosocial avec 400 professionnels, psychologues, généralistes, psychiatres, partout en France. Deux téléconsultations gratuites avec un psychologue, prises en charge par SPS. Il y a une orientation aussi possible vers des unités spécialisées, en cas de détresse profonde ou de burn-out, réservées exclusivement aux soignants. Pour se faire aider, SPS propose aussi des groupes de parole. Deux heures, animées par un docteur en psychologie clinique et neurosciences, réservées aux professionnels et étudiants en santé, totalement pris en charge par SPS. Ils se déroulent de 17h30 à 19h30. en visioconférence et sur inscription. Les prochaines dates sont le 10 octobre, le 14 novembre et le 12 décembre. Si vous cliquez sur l'onglet « Se ressourcer » , vous aurez accès soit à du ressourcement individuel, soit à du ressourcement en groupe. Pour le ressourcement individuel, vous pouvez avoir accès à des autotests, qui est la suite logique de l'autocestionnaire global présenté la semaine dernière, réalisé avec des partenaires comme le réseau Morphée, la CNAM, le Collège français d'anesthésie et réanimation, avec des thèmes de l'épuisement professionnel, du sommeil, de l'activité physique. Vous pouvez aussi avoir accès à du e-learning ou des serious games sur savoir s'organiser, savoir dire non, gérer le stress et les conflits, apprendre à lâcher prise ou des séances d'hypnose. Vous aurez aussi également accès à de nombreuses fiches pratiques. Ce sont des ressources pour améliorer sa santé physique, mentale et sociale dont je me permettrai facilement de relayer dans les prochains épisodes des podcasts selon les thèmes que je déciderai d'aborder. Vous avez également des propositions de lecture autour de la vulnérabilité et de la santé des acteurs de santé pour inspirer et nourrir les réflexions collectives. Si vous préférez du ressourcement collectif, il y a des ateliers JAD, donc Journées d'ateliers dynamiques et d'échanges en santé, qui se déroulent en visio tous les mardis et jeudis de 19h à 20h. Leurs objectifs ? Déclencher une prise de conscience, adopter des comportements de prévention et surtout découvrir des solutions concrètes proposées par des acteurs de terrain. Les prochains thèmes seront le 23 septembre prochain, communication non violente face à la violence au quotidien, le 25 septembre, mouvement de yoga pour apaiser les tensions, le 30 septembre, l'importance du sport pour la santé au quotidien et le 2 octobre, comment réagir face aux violences sexistes et sexuelles. Il y a également des JAD en présentiel, qui sont des journées complètes d'ateliers organisées grâce à des partenariats avec notamment des ARS et ça se passe plutôt en région. Vous pouvez aussi cliquer sur des parcours thématiques. Cela peut être un parcours d'activité physique, notamment avec la fondation Clariane et Aimé Soigné. Le 25 septembre prochain, visioconférence, il y aura le thème sur la nuque et les épaules. Le 16 octobre, sur le dos. Le 23 octobre, sur les jambes. Vous avez aussi accès à un parcours infirmier avec le partenaire Charlotte K. Avec quatre ateliers d'une heure en visio pour réfléchir notamment à votre équilibre vie pro-vie perso. la redéfinition du sens dans sa carrière, les bilans de compétences ou la confiance en soi. On peut aussi vous proposer un parcours QVCT avec le partenaire INNO, qui a pour objectif de remettre l'humain au centre pour mieux prendre soin. Et puis, tout un accès à des formations certifiées Calliope. Par exemple, le 13 octobre prochain, vous avez une formation sur une journée sur la gestion et la prévention des conflits. Sur le site lamesondessoignants.fr, tout attaché, je le répète, vous avez accès, même sans être adhérent, à une grande partie des ressources. Je vous encourage vivement à aller visiter le site, je vous mettrai le lien dans les notes de l'épisode évidemment. Et pour ceux et celles qui souhaitent adhérer, l'adhésion est annuelle et variable selon la catégorie socio-professionnelle. Les tarifs vont de 10 euros par an pour les étudiants, 30 euros pour les infirmières jusqu'à 70 euros pour les médecins ou pharmaciens. En adhérent, vous avez accès, en plus des ressources gratuites, à... Deux consultations avec un psychologue, des orientations spécialisées vers des unités hospitalières en cas de détresse, des formations certifiques à l'IOPI, des ateliers de ressources en ligne avec des replays, une communauté d'entraide et de rencontres entre pairs. Si je suis au micro aujourd'hui, en tant que chef de projet des Bazars de la Santé, c'est aussi pour vous parler d'une conviction personnelle. Nous avons besoin de lieux physiques pour échanger, pour retrouver ce sentiment d'appartenance qui disparaît peu à peu dans nos métiers. dans notre secteur, avec la fin des temps de transmission pour les infirmières par exemple, des repas de service, des salles de pause partagées. Cette santé sociale où nous avions l'habitude de nous retrouver, si essentielle dans la santé globale, redonne pourtant du sens à nos métiers. Mais nous savons aussi que certains soignants ne souhaitent pas aller dans des centres physiques de peur d'y croiser des collègues. Ils préfèrent parfois rester derrière des écrans avec des ressources numériques, plus discrètes et accessibles. Et c'est là toute la force de SPS, proposer cette multitude de ressources numériques, et bientôt, des maisons des soignants physiques. La première a donc été créée à Paris en 2021, et la seconde ouvrira à Metz. Quand j'ai rencontré Éric et Catherine au colloque SPS de 2023 à Montpellier, j'ai tout de suite su qu'un jour ou l'autre, il y aurait un partenariat entre nous. Le rapport sur la santé des professionnels de santé venait de sortir et le projet des bazars de la santé comme centre de ressources physiques Ausha toutes les cases. Faire de la prévention santé physique par la triade alimentation-sommeil-lutte-contre-la-sédentarité et le tout en soutien par des pairs, c'est ce qu'on appelle la paire aidance. SPS a ce rôle de fédérer les bonnes pratiques pour prendre soin de celles et ceux qui prennent soin. Le projet des bazars de la santé s'inscrit donc dans cette logique. Créer un centre de ressources en prévention primaire pour « armer » les acteurs de santé et leur permettre de mieux comprendre les enjeux de nos métiers et ou de notre position si nous sommes aidants. Des ressources à la carte, comme une école Montessori. Chacun vient épuiser ce dont il a besoin pour mieux vivre sa relation d'aide vis-à-vis d'autrui. J'ai eu beaucoup d'espoir en lisant, dans l'ouvrage Alexis Amberbata et consacré à la santé des soignants, ce paragraphe ambitieux, où SPS dit souhaiter développer des centaines de maisons des soignants partout en France d'ici 2050. Et j'en suis convaincue, les bazars de la santé jouent un rôle à leur côté dans ce projet, car nous partageons une vision holistique de nos santé. SPS, c'est donc tout ça. Des bulles sécurisées pour échanger entre pairs, des solutions numériques, et bientôt des espaces physiques pour toutes celles et ceux qui ont besoin de soutien, parfois loin du regard de leurs collègues. Au début de cet épisode, je l'ai dit, si Eric écoute, je rebaptise aujourd'hui les bazars de la santé, pour cet épisode seulement, en bonnes ondes à ZEN et à ressources de la santé. Pourquoi ? Parce qu'Eric l'a rappelé lors du colloque du 28 août. Le catastrophisme ne met pas en mouvement. En 2022, SPS avait lancé une campagne au choc contre le suicide des soignants, montrant un interne, un médecin et une infirmière se suicidant devant une patiente âgée au décours d'une visite dans un service. La campagne avait presque été censurée, jugée trop violente. Pour ceux et celles qui veulent la voir, je vous la mettrai en lien. Eric a raison, il ne faut pas sombrer dans le catastrophisme. Il faut surtout redonner l'envie d'exercer nos métiers, montrer que le mouvement est en marche. Et c'est ça, les bonnes ondes à ZEN et à Ressources de la Santé. Montrer qu'on peut être vulnérable. et bien accompagner, incarner notre humanité, donner envie aux jeunes générations de rejoindre nos métiers, malgré les difficultés, et surtout, leur montrer qu'ils ne seront pas ou qu'ils ne seront plus seuls. Éric, Catherine, je vous dédie cet épisode, évidemment. Merci pour tout ce chemin parcouru, pour cette prise de conscience collective, pour toutes ces graines que vous semez. Merci pour l'espoir que vous donnez et pour la santé de demain, la santé de nous tous. Pour vous qui écoutez, J'ai mis avec ces trois premiers épisodes les bases de ce podcast. Maintenant que vous savez que nos positions d'aidant vis-à-vis d'un autre être humain est une source de fragilité pour votre santé, pour notre santé, que vous pouvez déjà vous auto-questionner sur votre propre santé et que vous pouvez bénéficier de plein de ressources numériques via le site lamaisondessoignants.fr tout attaché, je poursuivrai ce podcast la semaine prochaine en me focalisant à chaque fois sur un thème précis. Et si on commençait par parler de votre sommeil, par exemple ? Alors moi, je vous dis à vendredi prochain. N'hésitez pas à aller utiliser les ressources de SPS. Et surtout, je vous souhaite une très bonne fin de week-end à tous.