Marine Serre - Un engagement dans l’économie sociale et solidaire cover
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Les Belles Histoires

Marine Serre - Un engagement dans l’économie sociale et solidaire

Marine Serre - Un engagement dans l’économie sociale et solidaire

12min |15/04/2025
Play
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Marine Serre - Un engagement dans l’économie sociale et solidaire

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12min |15/04/2025
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Description

Dans cet épisode des Belles Histoires, Marine Serre, diplômée de l'EM Normandie en 2016, nous raconte son parcours dans l’agroalimentaire et l’impact social. De ses études en marketing des produits alimentaires à son expérience chez Petit Navire et Alter Eco, en passant par un CAP pâtisserie et un engagement dans l’économie sociale et solidaire, Marine partage ses choix, ses doutes et ses aspirations. Son histoire est celle d’une passionnée de la transmission et du bien manger, en quête de sens et d’impact.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, vous écoutez Les Belles Histoires, le podcast de l'UM Normandie. Je suis Marine Serres, diplômée de la promo 2016, et je vais vous raconter ce qui m'a amenée à devenir une professionnelle de l'agroalimentaire et de l'impact social. J'avais quand même une idée précise de là où j'allais, justement grâce à des conseils que des personnes un peu plus âgées m'avaient donnés. En fait, j'avais regardé les masters, les M2 que proposait le M Normandie, et j'avais vu qu'ils proposaient un master en marketing, communication et ingénierie des produits alimentaires. Et donc moi, avant de faire le M Normandie, j'ai fait un DUT TC2A, donc c'est technique de commercialisation avec une orientation agroalimentaire. Et je savais que j'avais envie de continuer dans ce secteur-là. Et donc, j'ai intégré le M2 Normandie parce que j'avais vu qu'ils avaient un master dans ce domaine. Mon grand-père était maraîcher et j'ai deux parents qui sont ingénieurs agronomes. Donc, je pense que j'ai baigné depuis toute petite dans le bien manger, avoir son potager, des produits frais de saison. Et j'adore manger, j'adore cuisiner. Je trouve que c'est un univers où, justement, il y a beaucoup de partage, de rencontres, de créativité aussi. J'ai décidé avant de réaliser mon M2. de faire une année de break où j'ai fait un stage de six mois en tant qu'assistante chef de produit pour la marque Petit Navire. C'était le ton. Effectivement, j'ai pu découvrir par cette première expérience l'univers de l'industrie agroalimentaire. Je pense qu'il y a un gap entre les cours qu'on peut avoir en classe, par exemple en marketing, où on apprend des choses très théoriques, les 4P. Il y a des outils aussi qu'on utilise, le SWOT et la réalité. Et en fait, je pense que ça a été pour moi une première... La première découverte, ça a été le métier de chef de produit et confirmer le fait que j'aimais ça. J'aimais le fait d'être... En fait, le chef de produit, il est un peu le chef d'orchestre. Il est chargé de développer un produit de sa recette, pour moi qui suis en agro, de sa recette jusqu'à sa mise en place sur le marché. Et donc, moi, j'ai aimé le fait d'être chef d'orchestre et de travailler avec tous les services de l'entreprise, que ce soit les achats, la R&D, le commercial. Donc, j'ai aimé ça. Et j'ai aimé aussi les analyses. On travaillait avec des panels, Y, Nielsen, Cantar. J'ai aimé le fait de faire des enquêtes, en fait, chaque mois sur comment nos produits se sont vendus, qu'est-ce qui n'a pas fonctionné, qu'est-ce qui a fonctionné. Le concurrent a fait une promotion. Du coup, ça nous a impactés. J'aimais aussi ça. Donc voilà, ça, c'était une première découverte pour moi. C'était le métier de chef de produit. Et ça m'a confirmé le fait que j'avais envie de me diriger vers ce métier. Et effectivement, l'agro, ça a confirmé le fait que j'aimais travailler sur des produits qui se mangent. Ça m'a confirmé mon souhait de me diriger vers ce Master 2, donc en marketing, communication et ingénierie des produits agroalimentaires. Et donc, j'ai choisi de faire mon stage de fin d'études chez Björk Bonneter & Co. pour la marque Alter Eco. Et là, du coup, j'ai apporté une nouvelle pierre. J'ai ajouté une nouvelle vision à mon métier, qui était le sens. Puisqu'en fait, Alter Eco, c'est une marque de produits bio et équitables. Donc, la marque travaille avec des petites coopératives un petit peu partout dans le monde. Donc, il y a une valeur éthique qui, moi, a donné beaucoup de sens à mon travail. À la fin de mon stage de fin d'études, j'ai décidé de passer mon CAP pâtisserie. C'était un peu compliqué parce que j'avais ma famille d'un côté qui me disait « mais est-ce que t'es sûre ? Là, c'est le moment, faut que tu rentres sur le marché du travail. » Et d'un autre côté, moi j'avais aimé dans ce métier de chef de produit, j'aimais beaucoup la partie R&D, c'est-à-dire fabriquer la recette, voir quel impact pouvait avoir du sel, du sucre sur mon produit final. Et je m'étais dit « ça pourrait être intéressant pour moi justement d'avoir une double casquette, à la fois marketing et à la fois un petit peu plus ingénieur agro, même si je n'allais pas le devenir avec le CAP. Mais en tout cas, j'avais envie de satisfaire à la fois cette curiosité pour l'aspect technique du développement de produits et en même temps assouvir une passion que j'avais depuis petite, qui est la pâtisserie. C'était génial. J'ai réalisé mon CAP au travers d'une formation courte de 4 mois, avec 3 mois à l'école et 1 mois en entreprise. Je l'ai fait à l'école de boulangerie et de pâtisserie de Paris. Je me levais tous les matins à 6h, j'étais super heureuse d'y aller. J'avais ma mallette, ma tenue. J'ai adoré passer des CAP blancs où on a 7h pour faire une production d'entremets, de viennoiseries, de tartes. C'était un plaisir de me lever pour aller apprendre. Et ça, c'est quelque chose que j'ai remarqué. J'adore apprendre. Je trouve que c'est une des clés aujourd'hui, surtout dans une société qui est en mouvement, qui change chaque jour. On découvre de nouvelles choses. Donc je pense qu'apprendre, c'est une des clés aujourd'hui pour avancer. Eh bien, l'entreprise qui m'ouvre ses portes, c'est les Grands Moulins de Paris. Et pour la marque Francine, donc la farine, farine à pain. Et j'étais super contente parce que c'était en lien clairement avec mon CAP. Et puis... Et donc, j'ai travaillé pour cette marque pendant deux ans. Je rentre en CDD, un remplacement de congé mat, et j'y reste en CDI, puisque ça s'était super bien passé. Ravie de découvrir l'univers de la meunerie, de pouvoir visiter des moulins, de travailler en projet avec tous les services de l'entreprise. Ça se passe très bien. En parallèle, je suis bénévole dans une asso d'apiculture urbaine et je suis responsable du pôle école. Ça se passe bien, je suis contente de ce que je fais, de ce que... c'est une belle opportunité pour moi de faire mes armes, mes premières armes, dans une structure avec un produit qui me plaît, qui me passionne. Et en fait, ce qui était intéressant de travailler pour la marque Francine, c'est qu'on était une petite équipe. On était seulement deux chefs de produit. Il y avait une chef de groupe, on avait une alternante. Francine est quand même une grande marque. Moi, je la connais depuis petite. On voit bien ce bandeau rouge sur les paquets de farine. Et donc, voilà, petite équipe, un budget sympa. Et du coup, une grande autonomie, une grande liberté dans les actions qu'on peut entreprendre, dans les propositions qu'on peut avoir. Et donc ça, très belle expérience. Je décide quand même de suivre une formation qui s'appelle Fils Bilan Calmement, avec une structure qui s'appelle Switch Collective, qui est en fait un mix entre un bilan de compétences et du développement personnel. donc ça dure 7 semaines et c'est en collectif donc on est avec une promo de 40 personnes et on travaille beaucoup en buddy donc à deux et donc chaque jour on reçoit des mails avec des exercices et je pense que ça m'a aidée à quelque chose était déjà enclenché je savais que j'allais pas rester dans ce métier de chef de produit parce que j'avais besoin d'avoir plus d'impact ou de voir en fait plus concrètement les résultats de mes actions sur la société ou sur l'humain ou sur l'environnement Et cette formation m'a permis de, je pense, un peu structurer mes besoins et de décider de changer de direction, de faire évoluer mon projet pro. J'ai remis un petit peu tout en question et j'ai décidé d'aller vers le secteur de l'économie sociale et solidaire. Ce qui me plaît, c'est la transmission de savoir, de savoir-faire. Donc je me suis dit, ah bah... Tiens, si j'alliais cet aspect transmission avec la pâtisserie, qu'est-ce que ça donnerait ? Ça donnerait le métier de formatrice en pâtisserie. Je pense que c'est un métier dans lequel j'aurais pu m'épanouir énormément. Donc à ce moment-là, j'ai décidé de faire un petit stage de deux semaines dans un... Pour moi, c'était compliqué de me dire, tiens, je vais être formatrice en pâtisserie sans avoir eu l'expérience pendant 3-4 ans d'être pâtissière. Donc je me suis dit, tiens, je vais aller faire un stage en tant que pâtissière pour voir ce que ça donne. Et en fait, je me rends compte que ce n'est absolument pas pour moi et que si je suis pâtissière pendant... quatre ans, je vais être très malheureuse. Parce qu'en fait, on est dans un laboratoire toute la journée avec les mêmes personnes, on fait les mêmes pâtisseries, à part à chaque changement de saison. Donc je me dis, en fait, non, je ne vais pas faire ça. Donc j'ai « exploré » pour me rendre compte que je n'allais pas aller dans cette direction. Et c'est en échangeant avec une amie qui bossait dans une asso qui s'appelle Télémac. Elle me parlait de son activité, de leur projet. Et en fait, un poste s'est ouvert. Et je me suis dit, ah tiens, je regardais l'émission et je me suis dit, ah... J'aime beaucoup. J'aime beaucoup le projet dans sa globalité. Donc en fait, c'est une asso qui œuvre pour l'égalité des chances dans l'éducation au travers d'un double mentorat école-entreprise. Et donc là, c'était une création de poste sur un poste de chef de projet à l'Uni. Et création de poste veut dire tout à construire, tout à mettre en place. Moi, c'est des choses qui m'animent énormément et j'ai postulé. J'ai quitté la structure et mon poste il y a plus d'un an maintenant parce que j'avais énormément donné dans ce poste. C'était un poste qui était très exigeant en termes de... d'énergie parce que création de poste, créer un programme. Au début, j'étais seule et après, j'ai été rejointe par une stagiaire, une mécénat de compétences et une bénévole. Quand je suis partie de chez Francine, je m'étais dit, je pars. Donc certes, j'ai mon voyage au Mexique, mais après, je reviens et je monte un lieu de vie multi-activité à destination des enfants. Parce qu'il y avait dans ce projet-là l'aspect transmission, impact, social. Et donc, il y a eu cette idée de projet-là. Il y a eu cette idée de me lancer aussi dans les cours de pâtisserie. J'ai toujours eu beaucoup d'idées entrepreneuriales qui ne se sont jamais jusqu'à présent concrétisées. Et là, c'est revenu dans cette période à l'étranger où j'ai remis mon projet pro à plat. Et je me suis dit que la combinaison de mon parcours, qui peut sembler un peu... C'est vrai que j'ai beaucoup exploré, mais au final, pour moi, c'est très cohérent. Et aujourd'hui, j'en arrive à me dire, en fait, mon projet, il est basé sur trois piliers. Le premier pilier, c'est celui qui est présent depuis toujours, c'est l'agroalimentaire, la food, le manger, le bien manger. Ça, c'est le premier pilier. Le deuxième pilier, c'est la transmission. de savoir et de savoir-faire, ce qui m'anime. Et le troisième pilier, qui est super important pour moi, c'est l'impact, impact social, impacter positivement la vie d'autres personnes. Et donc, si je fais la combinaison de ces trois piliers-là, ce qui en ressort comme projet, c'est créer une école de boulangerie-pâtisserie pour les femmes éloignées de l'emploi. Les femmes, qui est un public que j'ai un petit peu découvert dans mon job chez Télémac, puisque j'ai mis en place une bourse à destination des jeunes filles qui sont dans le scientifique. Puisqu'aujourd'hui, dans le scientifique, c'est un secteur très masculin. Et donc, suite à un projet initié par une donatrice, on a mis en place cette bourse. Et j'ai été sensibilisée à ça au fait d'accompagner des femmes. Et donc voilà, aujourd'hui, je suis revenue de l'étranger. Je sais que je vais y retourner un jour ou l'autre. Et j'aimerais idéalement y retourner avec ce projet-là. Donc voilà, ce projet entrepreneurial, c'est ce sur quoi je travaille aujourd'hui. Et l'idée ? à terme serait de le développer ici en France parce que c'est là où j'ai le plus de réseaux, de connaissances, je maîtrise la langue. Et demain, l'idée, ça serait de le reproduire en Amérique latine ou dans un pays à l'étranger. Le conseil que je donnerais serait d'oser tester, d'oser me lancer, ne pas avoir peur d'essayer. Parce que c'est en vivant des expériences, en rencontrant des gens, qu'on se connaît mieux, qu'on comprend mieux nos besoins. et qu'on se dirige naturellement vers quelque chose qui va nous permettre de se panier. Merci d'avoir écouté mon parcours. J'espère qu'il vous aura inspiré. À bientôt !

Description

Dans cet épisode des Belles Histoires, Marine Serre, diplômée de l'EM Normandie en 2016, nous raconte son parcours dans l’agroalimentaire et l’impact social. De ses études en marketing des produits alimentaires à son expérience chez Petit Navire et Alter Eco, en passant par un CAP pâtisserie et un engagement dans l’économie sociale et solidaire, Marine partage ses choix, ses doutes et ses aspirations. Son histoire est celle d’une passionnée de la transmission et du bien manger, en quête de sens et d’impact.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, vous écoutez Les Belles Histoires, le podcast de l'UM Normandie. Je suis Marine Serres, diplômée de la promo 2016, et je vais vous raconter ce qui m'a amenée à devenir une professionnelle de l'agroalimentaire et de l'impact social. J'avais quand même une idée précise de là où j'allais, justement grâce à des conseils que des personnes un peu plus âgées m'avaient donnés. En fait, j'avais regardé les masters, les M2 que proposait le M Normandie, et j'avais vu qu'ils proposaient un master en marketing, communication et ingénierie des produits alimentaires. Et donc moi, avant de faire le M Normandie, j'ai fait un DUT TC2A, donc c'est technique de commercialisation avec une orientation agroalimentaire. Et je savais que j'avais envie de continuer dans ce secteur-là. Et donc, j'ai intégré le M2 Normandie parce que j'avais vu qu'ils avaient un master dans ce domaine. Mon grand-père était maraîcher et j'ai deux parents qui sont ingénieurs agronomes. Donc, je pense que j'ai baigné depuis toute petite dans le bien manger, avoir son potager, des produits frais de saison. Et j'adore manger, j'adore cuisiner. Je trouve que c'est un univers où, justement, il y a beaucoup de partage, de rencontres, de créativité aussi. J'ai décidé avant de réaliser mon M2. de faire une année de break où j'ai fait un stage de six mois en tant qu'assistante chef de produit pour la marque Petit Navire. C'était le ton. Effectivement, j'ai pu découvrir par cette première expérience l'univers de l'industrie agroalimentaire. Je pense qu'il y a un gap entre les cours qu'on peut avoir en classe, par exemple en marketing, où on apprend des choses très théoriques, les 4P. Il y a des outils aussi qu'on utilise, le SWOT et la réalité. Et en fait, je pense que ça a été pour moi une première... La première découverte, ça a été le métier de chef de produit et confirmer le fait que j'aimais ça. J'aimais le fait d'être... En fait, le chef de produit, il est un peu le chef d'orchestre. Il est chargé de développer un produit de sa recette, pour moi qui suis en agro, de sa recette jusqu'à sa mise en place sur le marché. Et donc, moi, j'ai aimé le fait d'être chef d'orchestre et de travailler avec tous les services de l'entreprise, que ce soit les achats, la R&D, le commercial. Donc, j'ai aimé ça. Et j'ai aimé aussi les analyses. On travaillait avec des panels, Y, Nielsen, Cantar. J'ai aimé le fait de faire des enquêtes, en fait, chaque mois sur comment nos produits se sont vendus, qu'est-ce qui n'a pas fonctionné, qu'est-ce qui a fonctionné. Le concurrent a fait une promotion. Du coup, ça nous a impactés. J'aimais aussi ça. Donc voilà, ça, c'était une première découverte pour moi. C'était le métier de chef de produit. Et ça m'a confirmé le fait que j'avais envie de me diriger vers ce métier. Et effectivement, l'agro, ça a confirmé le fait que j'aimais travailler sur des produits qui se mangent. Ça m'a confirmé mon souhait de me diriger vers ce Master 2, donc en marketing, communication et ingénierie des produits agroalimentaires. Et donc, j'ai choisi de faire mon stage de fin d'études chez Björk Bonneter & Co. pour la marque Alter Eco. Et là, du coup, j'ai apporté une nouvelle pierre. J'ai ajouté une nouvelle vision à mon métier, qui était le sens. Puisqu'en fait, Alter Eco, c'est une marque de produits bio et équitables. Donc, la marque travaille avec des petites coopératives un petit peu partout dans le monde. Donc, il y a une valeur éthique qui, moi, a donné beaucoup de sens à mon travail. À la fin de mon stage de fin d'études, j'ai décidé de passer mon CAP pâtisserie. C'était un peu compliqué parce que j'avais ma famille d'un côté qui me disait « mais est-ce que t'es sûre ? Là, c'est le moment, faut que tu rentres sur le marché du travail. » Et d'un autre côté, moi j'avais aimé dans ce métier de chef de produit, j'aimais beaucoup la partie R&D, c'est-à-dire fabriquer la recette, voir quel impact pouvait avoir du sel, du sucre sur mon produit final. Et je m'étais dit « ça pourrait être intéressant pour moi justement d'avoir une double casquette, à la fois marketing et à la fois un petit peu plus ingénieur agro, même si je n'allais pas le devenir avec le CAP. Mais en tout cas, j'avais envie de satisfaire à la fois cette curiosité pour l'aspect technique du développement de produits et en même temps assouvir une passion que j'avais depuis petite, qui est la pâtisserie. C'était génial. J'ai réalisé mon CAP au travers d'une formation courte de 4 mois, avec 3 mois à l'école et 1 mois en entreprise. Je l'ai fait à l'école de boulangerie et de pâtisserie de Paris. Je me levais tous les matins à 6h, j'étais super heureuse d'y aller. J'avais ma mallette, ma tenue. J'ai adoré passer des CAP blancs où on a 7h pour faire une production d'entremets, de viennoiseries, de tartes. C'était un plaisir de me lever pour aller apprendre. Et ça, c'est quelque chose que j'ai remarqué. J'adore apprendre. Je trouve que c'est une des clés aujourd'hui, surtout dans une société qui est en mouvement, qui change chaque jour. On découvre de nouvelles choses. Donc je pense qu'apprendre, c'est une des clés aujourd'hui pour avancer. Eh bien, l'entreprise qui m'ouvre ses portes, c'est les Grands Moulins de Paris. Et pour la marque Francine, donc la farine, farine à pain. Et j'étais super contente parce que c'était en lien clairement avec mon CAP. Et puis... Et donc, j'ai travaillé pour cette marque pendant deux ans. Je rentre en CDD, un remplacement de congé mat, et j'y reste en CDI, puisque ça s'était super bien passé. Ravie de découvrir l'univers de la meunerie, de pouvoir visiter des moulins, de travailler en projet avec tous les services de l'entreprise. Ça se passe très bien. En parallèle, je suis bénévole dans une asso d'apiculture urbaine et je suis responsable du pôle école. Ça se passe bien, je suis contente de ce que je fais, de ce que... c'est une belle opportunité pour moi de faire mes armes, mes premières armes, dans une structure avec un produit qui me plaît, qui me passionne. Et en fait, ce qui était intéressant de travailler pour la marque Francine, c'est qu'on était une petite équipe. On était seulement deux chefs de produit. Il y avait une chef de groupe, on avait une alternante. Francine est quand même une grande marque. Moi, je la connais depuis petite. On voit bien ce bandeau rouge sur les paquets de farine. Et donc, voilà, petite équipe, un budget sympa. Et du coup, une grande autonomie, une grande liberté dans les actions qu'on peut entreprendre, dans les propositions qu'on peut avoir. Et donc ça, très belle expérience. Je décide quand même de suivre une formation qui s'appelle Fils Bilan Calmement, avec une structure qui s'appelle Switch Collective, qui est en fait un mix entre un bilan de compétences et du développement personnel. donc ça dure 7 semaines et c'est en collectif donc on est avec une promo de 40 personnes et on travaille beaucoup en buddy donc à deux et donc chaque jour on reçoit des mails avec des exercices et je pense que ça m'a aidée à quelque chose était déjà enclenché je savais que j'allais pas rester dans ce métier de chef de produit parce que j'avais besoin d'avoir plus d'impact ou de voir en fait plus concrètement les résultats de mes actions sur la société ou sur l'humain ou sur l'environnement Et cette formation m'a permis de, je pense, un peu structurer mes besoins et de décider de changer de direction, de faire évoluer mon projet pro. J'ai remis un petit peu tout en question et j'ai décidé d'aller vers le secteur de l'économie sociale et solidaire. Ce qui me plaît, c'est la transmission de savoir, de savoir-faire. Donc je me suis dit, ah bah... Tiens, si j'alliais cet aspect transmission avec la pâtisserie, qu'est-ce que ça donnerait ? Ça donnerait le métier de formatrice en pâtisserie. Je pense que c'est un métier dans lequel j'aurais pu m'épanouir énormément. Donc à ce moment-là, j'ai décidé de faire un petit stage de deux semaines dans un... Pour moi, c'était compliqué de me dire, tiens, je vais être formatrice en pâtisserie sans avoir eu l'expérience pendant 3-4 ans d'être pâtissière. Donc je me suis dit, tiens, je vais aller faire un stage en tant que pâtissière pour voir ce que ça donne. Et en fait, je me rends compte que ce n'est absolument pas pour moi et que si je suis pâtissière pendant... quatre ans, je vais être très malheureuse. Parce qu'en fait, on est dans un laboratoire toute la journée avec les mêmes personnes, on fait les mêmes pâtisseries, à part à chaque changement de saison. Donc je me dis, en fait, non, je ne vais pas faire ça. Donc j'ai « exploré » pour me rendre compte que je n'allais pas aller dans cette direction. Et c'est en échangeant avec une amie qui bossait dans une asso qui s'appelle Télémac. Elle me parlait de son activité, de leur projet. Et en fait, un poste s'est ouvert. Et je me suis dit, ah tiens, je regardais l'émission et je me suis dit, ah... J'aime beaucoup. J'aime beaucoup le projet dans sa globalité. Donc en fait, c'est une asso qui œuvre pour l'égalité des chances dans l'éducation au travers d'un double mentorat école-entreprise. Et donc là, c'était une création de poste sur un poste de chef de projet à l'Uni. Et création de poste veut dire tout à construire, tout à mettre en place. Moi, c'est des choses qui m'animent énormément et j'ai postulé. J'ai quitté la structure et mon poste il y a plus d'un an maintenant parce que j'avais énormément donné dans ce poste. C'était un poste qui était très exigeant en termes de... d'énergie parce que création de poste, créer un programme. Au début, j'étais seule et après, j'ai été rejointe par une stagiaire, une mécénat de compétences et une bénévole. Quand je suis partie de chez Francine, je m'étais dit, je pars. Donc certes, j'ai mon voyage au Mexique, mais après, je reviens et je monte un lieu de vie multi-activité à destination des enfants. Parce qu'il y avait dans ce projet-là l'aspect transmission, impact, social. Et donc, il y a eu cette idée de projet-là. Il y a eu cette idée de me lancer aussi dans les cours de pâtisserie. J'ai toujours eu beaucoup d'idées entrepreneuriales qui ne se sont jamais jusqu'à présent concrétisées. Et là, c'est revenu dans cette période à l'étranger où j'ai remis mon projet pro à plat. Et je me suis dit que la combinaison de mon parcours, qui peut sembler un peu... C'est vrai que j'ai beaucoup exploré, mais au final, pour moi, c'est très cohérent. Et aujourd'hui, j'en arrive à me dire, en fait, mon projet, il est basé sur trois piliers. Le premier pilier, c'est celui qui est présent depuis toujours, c'est l'agroalimentaire, la food, le manger, le bien manger. Ça, c'est le premier pilier. Le deuxième pilier, c'est la transmission. de savoir et de savoir-faire, ce qui m'anime. Et le troisième pilier, qui est super important pour moi, c'est l'impact, impact social, impacter positivement la vie d'autres personnes. Et donc, si je fais la combinaison de ces trois piliers-là, ce qui en ressort comme projet, c'est créer une école de boulangerie-pâtisserie pour les femmes éloignées de l'emploi. Les femmes, qui est un public que j'ai un petit peu découvert dans mon job chez Télémac, puisque j'ai mis en place une bourse à destination des jeunes filles qui sont dans le scientifique. Puisqu'aujourd'hui, dans le scientifique, c'est un secteur très masculin. Et donc, suite à un projet initié par une donatrice, on a mis en place cette bourse. Et j'ai été sensibilisée à ça au fait d'accompagner des femmes. Et donc voilà, aujourd'hui, je suis revenue de l'étranger. Je sais que je vais y retourner un jour ou l'autre. Et j'aimerais idéalement y retourner avec ce projet-là. Donc voilà, ce projet entrepreneurial, c'est ce sur quoi je travaille aujourd'hui. Et l'idée ? à terme serait de le développer ici en France parce que c'est là où j'ai le plus de réseaux, de connaissances, je maîtrise la langue. Et demain, l'idée, ça serait de le reproduire en Amérique latine ou dans un pays à l'étranger. Le conseil que je donnerais serait d'oser tester, d'oser me lancer, ne pas avoir peur d'essayer. Parce que c'est en vivant des expériences, en rencontrant des gens, qu'on se connaît mieux, qu'on comprend mieux nos besoins. et qu'on se dirige naturellement vers quelque chose qui va nous permettre de se panier. Merci d'avoir écouté mon parcours. J'espère qu'il vous aura inspiré. À bientôt !

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Dans cet épisode des Belles Histoires, Marine Serre, diplômée de l'EM Normandie en 2016, nous raconte son parcours dans l’agroalimentaire et l’impact social. De ses études en marketing des produits alimentaires à son expérience chez Petit Navire et Alter Eco, en passant par un CAP pâtisserie et un engagement dans l’économie sociale et solidaire, Marine partage ses choix, ses doutes et ses aspirations. Son histoire est celle d’une passionnée de la transmission et du bien manger, en quête de sens et d’impact.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Speaker #0

    Bonjour, vous écoutez Les Belles Histoires, le podcast de l'UM Normandie. Je suis Marine Serres, diplômée de la promo 2016, et je vais vous raconter ce qui m'a amenée à devenir une professionnelle de l'agroalimentaire et de l'impact social. J'avais quand même une idée précise de là où j'allais, justement grâce à des conseils que des personnes un peu plus âgées m'avaient donnés. En fait, j'avais regardé les masters, les M2 que proposait le M Normandie, et j'avais vu qu'ils proposaient un master en marketing, communication et ingénierie des produits alimentaires. Et donc moi, avant de faire le M Normandie, j'ai fait un DUT TC2A, donc c'est technique de commercialisation avec une orientation agroalimentaire. Et je savais que j'avais envie de continuer dans ce secteur-là. Et donc, j'ai intégré le M2 Normandie parce que j'avais vu qu'ils avaient un master dans ce domaine. Mon grand-père était maraîcher et j'ai deux parents qui sont ingénieurs agronomes. Donc, je pense que j'ai baigné depuis toute petite dans le bien manger, avoir son potager, des produits frais de saison. Et j'adore manger, j'adore cuisiner. Je trouve que c'est un univers où, justement, il y a beaucoup de partage, de rencontres, de créativité aussi. J'ai décidé avant de réaliser mon M2. de faire une année de break où j'ai fait un stage de six mois en tant qu'assistante chef de produit pour la marque Petit Navire. C'était le ton. Effectivement, j'ai pu découvrir par cette première expérience l'univers de l'industrie agroalimentaire. Je pense qu'il y a un gap entre les cours qu'on peut avoir en classe, par exemple en marketing, où on apprend des choses très théoriques, les 4P. Il y a des outils aussi qu'on utilise, le SWOT et la réalité. Et en fait, je pense que ça a été pour moi une première... La première découverte, ça a été le métier de chef de produit et confirmer le fait que j'aimais ça. J'aimais le fait d'être... En fait, le chef de produit, il est un peu le chef d'orchestre. Il est chargé de développer un produit de sa recette, pour moi qui suis en agro, de sa recette jusqu'à sa mise en place sur le marché. Et donc, moi, j'ai aimé le fait d'être chef d'orchestre et de travailler avec tous les services de l'entreprise, que ce soit les achats, la R&D, le commercial. Donc, j'ai aimé ça. Et j'ai aimé aussi les analyses. On travaillait avec des panels, Y, Nielsen, Cantar. J'ai aimé le fait de faire des enquêtes, en fait, chaque mois sur comment nos produits se sont vendus, qu'est-ce qui n'a pas fonctionné, qu'est-ce qui a fonctionné. Le concurrent a fait une promotion. Du coup, ça nous a impactés. J'aimais aussi ça. Donc voilà, ça, c'était une première découverte pour moi. C'était le métier de chef de produit. Et ça m'a confirmé le fait que j'avais envie de me diriger vers ce métier. Et effectivement, l'agro, ça a confirmé le fait que j'aimais travailler sur des produits qui se mangent. Ça m'a confirmé mon souhait de me diriger vers ce Master 2, donc en marketing, communication et ingénierie des produits agroalimentaires. Et donc, j'ai choisi de faire mon stage de fin d'études chez Björk Bonneter & Co. pour la marque Alter Eco. Et là, du coup, j'ai apporté une nouvelle pierre. J'ai ajouté une nouvelle vision à mon métier, qui était le sens. Puisqu'en fait, Alter Eco, c'est une marque de produits bio et équitables. Donc, la marque travaille avec des petites coopératives un petit peu partout dans le monde. Donc, il y a une valeur éthique qui, moi, a donné beaucoup de sens à mon travail. À la fin de mon stage de fin d'études, j'ai décidé de passer mon CAP pâtisserie. C'était un peu compliqué parce que j'avais ma famille d'un côté qui me disait « mais est-ce que t'es sûre ? Là, c'est le moment, faut que tu rentres sur le marché du travail. » Et d'un autre côté, moi j'avais aimé dans ce métier de chef de produit, j'aimais beaucoup la partie R&D, c'est-à-dire fabriquer la recette, voir quel impact pouvait avoir du sel, du sucre sur mon produit final. Et je m'étais dit « ça pourrait être intéressant pour moi justement d'avoir une double casquette, à la fois marketing et à la fois un petit peu plus ingénieur agro, même si je n'allais pas le devenir avec le CAP. Mais en tout cas, j'avais envie de satisfaire à la fois cette curiosité pour l'aspect technique du développement de produits et en même temps assouvir une passion que j'avais depuis petite, qui est la pâtisserie. C'était génial. J'ai réalisé mon CAP au travers d'une formation courte de 4 mois, avec 3 mois à l'école et 1 mois en entreprise. Je l'ai fait à l'école de boulangerie et de pâtisserie de Paris. Je me levais tous les matins à 6h, j'étais super heureuse d'y aller. J'avais ma mallette, ma tenue. J'ai adoré passer des CAP blancs où on a 7h pour faire une production d'entremets, de viennoiseries, de tartes. C'était un plaisir de me lever pour aller apprendre. Et ça, c'est quelque chose que j'ai remarqué. J'adore apprendre. Je trouve que c'est une des clés aujourd'hui, surtout dans une société qui est en mouvement, qui change chaque jour. On découvre de nouvelles choses. Donc je pense qu'apprendre, c'est une des clés aujourd'hui pour avancer. Eh bien, l'entreprise qui m'ouvre ses portes, c'est les Grands Moulins de Paris. Et pour la marque Francine, donc la farine, farine à pain. Et j'étais super contente parce que c'était en lien clairement avec mon CAP. Et puis... Et donc, j'ai travaillé pour cette marque pendant deux ans. Je rentre en CDD, un remplacement de congé mat, et j'y reste en CDI, puisque ça s'était super bien passé. Ravie de découvrir l'univers de la meunerie, de pouvoir visiter des moulins, de travailler en projet avec tous les services de l'entreprise. Ça se passe très bien. En parallèle, je suis bénévole dans une asso d'apiculture urbaine et je suis responsable du pôle école. Ça se passe bien, je suis contente de ce que je fais, de ce que... c'est une belle opportunité pour moi de faire mes armes, mes premières armes, dans une structure avec un produit qui me plaît, qui me passionne. Et en fait, ce qui était intéressant de travailler pour la marque Francine, c'est qu'on était une petite équipe. On était seulement deux chefs de produit. Il y avait une chef de groupe, on avait une alternante. Francine est quand même une grande marque. Moi, je la connais depuis petite. On voit bien ce bandeau rouge sur les paquets de farine. Et donc, voilà, petite équipe, un budget sympa. Et du coup, une grande autonomie, une grande liberté dans les actions qu'on peut entreprendre, dans les propositions qu'on peut avoir. Et donc ça, très belle expérience. Je décide quand même de suivre une formation qui s'appelle Fils Bilan Calmement, avec une structure qui s'appelle Switch Collective, qui est en fait un mix entre un bilan de compétences et du développement personnel. donc ça dure 7 semaines et c'est en collectif donc on est avec une promo de 40 personnes et on travaille beaucoup en buddy donc à deux et donc chaque jour on reçoit des mails avec des exercices et je pense que ça m'a aidée à quelque chose était déjà enclenché je savais que j'allais pas rester dans ce métier de chef de produit parce que j'avais besoin d'avoir plus d'impact ou de voir en fait plus concrètement les résultats de mes actions sur la société ou sur l'humain ou sur l'environnement Et cette formation m'a permis de, je pense, un peu structurer mes besoins et de décider de changer de direction, de faire évoluer mon projet pro. J'ai remis un petit peu tout en question et j'ai décidé d'aller vers le secteur de l'économie sociale et solidaire. Ce qui me plaît, c'est la transmission de savoir, de savoir-faire. Donc je me suis dit, ah bah... Tiens, si j'alliais cet aspect transmission avec la pâtisserie, qu'est-ce que ça donnerait ? Ça donnerait le métier de formatrice en pâtisserie. Je pense que c'est un métier dans lequel j'aurais pu m'épanouir énormément. Donc à ce moment-là, j'ai décidé de faire un petit stage de deux semaines dans un... Pour moi, c'était compliqué de me dire, tiens, je vais être formatrice en pâtisserie sans avoir eu l'expérience pendant 3-4 ans d'être pâtissière. Donc je me suis dit, tiens, je vais aller faire un stage en tant que pâtissière pour voir ce que ça donne. Et en fait, je me rends compte que ce n'est absolument pas pour moi et que si je suis pâtissière pendant... quatre ans, je vais être très malheureuse. Parce qu'en fait, on est dans un laboratoire toute la journée avec les mêmes personnes, on fait les mêmes pâtisseries, à part à chaque changement de saison. Donc je me dis, en fait, non, je ne vais pas faire ça. Donc j'ai « exploré » pour me rendre compte que je n'allais pas aller dans cette direction. Et c'est en échangeant avec une amie qui bossait dans une asso qui s'appelle Télémac. Elle me parlait de son activité, de leur projet. Et en fait, un poste s'est ouvert. Et je me suis dit, ah tiens, je regardais l'émission et je me suis dit, ah... J'aime beaucoup. J'aime beaucoup le projet dans sa globalité. Donc en fait, c'est une asso qui œuvre pour l'égalité des chances dans l'éducation au travers d'un double mentorat école-entreprise. Et donc là, c'était une création de poste sur un poste de chef de projet à l'Uni. Et création de poste veut dire tout à construire, tout à mettre en place. Moi, c'est des choses qui m'animent énormément et j'ai postulé. J'ai quitté la structure et mon poste il y a plus d'un an maintenant parce que j'avais énormément donné dans ce poste. C'était un poste qui était très exigeant en termes de... d'énergie parce que création de poste, créer un programme. Au début, j'étais seule et après, j'ai été rejointe par une stagiaire, une mécénat de compétences et une bénévole. Quand je suis partie de chez Francine, je m'étais dit, je pars. Donc certes, j'ai mon voyage au Mexique, mais après, je reviens et je monte un lieu de vie multi-activité à destination des enfants. Parce qu'il y avait dans ce projet-là l'aspect transmission, impact, social. Et donc, il y a eu cette idée de projet-là. Il y a eu cette idée de me lancer aussi dans les cours de pâtisserie. J'ai toujours eu beaucoup d'idées entrepreneuriales qui ne se sont jamais jusqu'à présent concrétisées. Et là, c'est revenu dans cette période à l'étranger où j'ai remis mon projet pro à plat. Et je me suis dit que la combinaison de mon parcours, qui peut sembler un peu... C'est vrai que j'ai beaucoup exploré, mais au final, pour moi, c'est très cohérent. Et aujourd'hui, j'en arrive à me dire, en fait, mon projet, il est basé sur trois piliers. Le premier pilier, c'est celui qui est présent depuis toujours, c'est l'agroalimentaire, la food, le manger, le bien manger. Ça, c'est le premier pilier. Le deuxième pilier, c'est la transmission. de savoir et de savoir-faire, ce qui m'anime. Et le troisième pilier, qui est super important pour moi, c'est l'impact, impact social, impacter positivement la vie d'autres personnes. Et donc, si je fais la combinaison de ces trois piliers-là, ce qui en ressort comme projet, c'est créer une école de boulangerie-pâtisserie pour les femmes éloignées de l'emploi. Les femmes, qui est un public que j'ai un petit peu découvert dans mon job chez Télémac, puisque j'ai mis en place une bourse à destination des jeunes filles qui sont dans le scientifique. Puisqu'aujourd'hui, dans le scientifique, c'est un secteur très masculin. Et donc, suite à un projet initié par une donatrice, on a mis en place cette bourse. Et j'ai été sensibilisée à ça au fait d'accompagner des femmes. Et donc voilà, aujourd'hui, je suis revenue de l'étranger. Je sais que je vais y retourner un jour ou l'autre. Et j'aimerais idéalement y retourner avec ce projet-là. Donc voilà, ce projet entrepreneurial, c'est ce sur quoi je travaille aujourd'hui. Et l'idée ? à terme serait de le développer ici en France parce que c'est là où j'ai le plus de réseaux, de connaissances, je maîtrise la langue. Et demain, l'idée, ça serait de le reproduire en Amérique latine ou dans un pays à l'étranger. Le conseil que je donnerais serait d'oser tester, d'oser me lancer, ne pas avoir peur d'essayer. Parce que c'est en vivant des expériences, en rencontrant des gens, qu'on se connaît mieux, qu'on comprend mieux nos besoins. et qu'on se dirige naturellement vers quelque chose qui va nous permettre de se panier. Merci d'avoir écouté mon parcours. J'espère qu'il vous aura inspiré. À bientôt !

Description

Dans cet épisode des Belles Histoires, Marine Serre, diplômée de l'EM Normandie en 2016, nous raconte son parcours dans l’agroalimentaire et l’impact social. De ses études en marketing des produits alimentaires à son expérience chez Petit Navire et Alter Eco, en passant par un CAP pâtisserie et un engagement dans l’économie sociale et solidaire, Marine partage ses choix, ses doutes et ses aspirations. Son histoire est celle d’une passionnée de la transmission et du bien manger, en quête de sens et d’impact.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, vous écoutez Les Belles Histoires, le podcast de l'UM Normandie. Je suis Marine Serres, diplômée de la promo 2016, et je vais vous raconter ce qui m'a amenée à devenir une professionnelle de l'agroalimentaire et de l'impact social. J'avais quand même une idée précise de là où j'allais, justement grâce à des conseils que des personnes un peu plus âgées m'avaient donnés. En fait, j'avais regardé les masters, les M2 que proposait le M Normandie, et j'avais vu qu'ils proposaient un master en marketing, communication et ingénierie des produits alimentaires. Et donc moi, avant de faire le M Normandie, j'ai fait un DUT TC2A, donc c'est technique de commercialisation avec une orientation agroalimentaire. Et je savais que j'avais envie de continuer dans ce secteur-là. Et donc, j'ai intégré le M2 Normandie parce que j'avais vu qu'ils avaient un master dans ce domaine. Mon grand-père était maraîcher et j'ai deux parents qui sont ingénieurs agronomes. Donc, je pense que j'ai baigné depuis toute petite dans le bien manger, avoir son potager, des produits frais de saison. Et j'adore manger, j'adore cuisiner. Je trouve que c'est un univers où, justement, il y a beaucoup de partage, de rencontres, de créativité aussi. J'ai décidé avant de réaliser mon M2. de faire une année de break où j'ai fait un stage de six mois en tant qu'assistante chef de produit pour la marque Petit Navire. C'était le ton. Effectivement, j'ai pu découvrir par cette première expérience l'univers de l'industrie agroalimentaire. Je pense qu'il y a un gap entre les cours qu'on peut avoir en classe, par exemple en marketing, où on apprend des choses très théoriques, les 4P. Il y a des outils aussi qu'on utilise, le SWOT et la réalité. Et en fait, je pense que ça a été pour moi une première... La première découverte, ça a été le métier de chef de produit et confirmer le fait que j'aimais ça. J'aimais le fait d'être... En fait, le chef de produit, il est un peu le chef d'orchestre. Il est chargé de développer un produit de sa recette, pour moi qui suis en agro, de sa recette jusqu'à sa mise en place sur le marché. Et donc, moi, j'ai aimé le fait d'être chef d'orchestre et de travailler avec tous les services de l'entreprise, que ce soit les achats, la R&D, le commercial. Donc, j'ai aimé ça. Et j'ai aimé aussi les analyses. On travaillait avec des panels, Y, Nielsen, Cantar. J'ai aimé le fait de faire des enquêtes, en fait, chaque mois sur comment nos produits se sont vendus, qu'est-ce qui n'a pas fonctionné, qu'est-ce qui a fonctionné. Le concurrent a fait une promotion. Du coup, ça nous a impactés. J'aimais aussi ça. Donc voilà, ça, c'était une première découverte pour moi. C'était le métier de chef de produit. Et ça m'a confirmé le fait que j'avais envie de me diriger vers ce métier. Et effectivement, l'agro, ça a confirmé le fait que j'aimais travailler sur des produits qui se mangent. Ça m'a confirmé mon souhait de me diriger vers ce Master 2, donc en marketing, communication et ingénierie des produits agroalimentaires. Et donc, j'ai choisi de faire mon stage de fin d'études chez Björk Bonneter & Co. pour la marque Alter Eco. Et là, du coup, j'ai apporté une nouvelle pierre. J'ai ajouté une nouvelle vision à mon métier, qui était le sens. Puisqu'en fait, Alter Eco, c'est une marque de produits bio et équitables. Donc, la marque travaille avec des petites coopératives un petit peu partout dans le monde. Donc, il y a une valeur éthique qui, moi, a donné beaucoup de sens à mon travail. À la fin de mon stage de fin d'études, j'ai décidé de passer mon CAP pâtisserie. C'était un peu compliqué parce que j'avais ma famille d'un côté qui me disait « mais est-ce que t'es sûre ? Là, c'est le moment, faut que tu rentres sur le marché du travail. » Et d'un autre côté, moi j'avais aimé dans ce métier de chef de produit, j'aimais beaucoup la partie R&D, c'est-à-dire fabriquer la recette, voir quel impact pouvait avoir du sel, du sucre sur mon produit final. Et je m'étais dit « ça pourrait être intéressant pour moi justement d'avoir une double casquette, à la fois marketing et à la fois un petit peu plus ingénieur agro, même si je n'allais pas le devenir avec le CAP. Mais en tout cas, j'avais envie de satisfaire à la fois cette curiosité pour l'aspect technique du développement de produits et en même temps assouvir une passion que j'avais depuis petite, qui est la pâtisserie. C'était génial. J'ai réalisé mon CAP au travers d'une formation courte de 4 mois, avec 3 mois à l'école et 1 mois en entreprise. Je l'ai fait à l'école de boulangerie et de pâtisserie de Paris. Je me levais tous les matins à 6h, j'étais super heureuse d'y aller. J'avais ma mallette, ma tenue. J'ai adoré passer des CAP blancs où on a 7h pour faire une production d'entremets, de viennoiseries, de tartes. C'était un plaisir de me lever pour aller apprendre. Et ça, c'est quelque chose que j'ai remarqué. J'adore apprendre. Je trouve que c'est une des clés aujourd'hui, surtout dans une société qui est en mouvement, qui change chaque jour. On découvre de nouvelles choses. Donc je pense qu'apprendre, c'est une des clés aujourd'hui pour avancer. Eh bien, l'entreprise qui m'ouvre ses portes, c'est les Grands Moulins de Paris. Et pour la marque Francine, donc la farine, farine à pain. Et j'étais super contente parce que c'était en lien clairement avec mon CAP. Et puis... Et donc, j'ai travaillé pour cette marque pendant deux ans. Je rentre en CDD, un remplacement de congé mat, et j'y reste en CDI, puisque ça s'était super bien passé. Ravie de découvrir l'univers de la meunerie, de pouvoir visiter des moulins, de travailler en projet avec tous les services de l'entreprise. Ça se passe très bien. En parallèle, je suis bénévole dans une asso d'apiculture urbaine et je suis responsable du pôle école. Ça se passe bien, je suis contente de ce que je fais, de ce que... c'est une belle opportunité pour moi de faire mes armes, mes premières armes, dans une structure avec un produit qui me plaît, qui me passionne. Et en fait, ce qui était intéressant de travailler pour la marque Francine, c'est qu'on était une petite équipe. On était seulement deux chefs de produit. Il y avait une chef de groupe, on avait une alternante. Francine est quand même une grande marque. Moi, je la connais depuis petite. On voit bien ce bandeau rouge sur les paquets de farine. Et donc, voilà, petite équipe, un budget sympa. Et du coup, une grande autonomie, une grande liberté dans les actions qu'on peut entreprendre, dans les propositions qu'on peut avoir. Et donc ça, très belle expérience. Je décide quand même de suivre une formation qui s'appelle Fils Bilan Calmement, avec une structure qui s'appelle Switch Collective, qui est en fait un mix entre un bilan de compétences et du développement personnel. donc ça dure 7 semaines et c'est en collectif donc on est avec une promo de 40 personnes et on travaille beaucoup en buddy donc à deux et donc chaque jour on reçoit des mails avec des exercices et je pense que ça m'a aidée à quelque chose était déjà enclenché je savais que j'allais pas rester dans ce métier de chef de produit parce que j'avais besoin d'avoir plus d'impact ou de voir en fait plus concrètement les résultats de mes actions sur la société ou sur l'humain ou sur l'environnement Et cette formation m'a permis de, je pense, un peu structurer mes besoins et de décider de changer de direction, de faire évoluer mon projet pro. J'ai remis un petit peu tout en question et j'ai décidé d'aller vers le secteur de l'économie sociale et solidaire. Ce qui me plaît, c'est la transmission de savoir, de savoir-faire. Donc je me suis dit, ah bah... Tiens, si j'alliais cet aspect transmission avec la pâtisserie, qu'est-ce que ça donnerait ? Ça donnerait le métier de formatrice en pâtisserie. Je pense que c'est un métier dans lequel j'aurais pu m'épanouir énormément. Donc à ce moment-là, j'ai décidé de faire un petit stage de deux semaines dans un... Pour moi, c'était compliqué de me dire, tiens, je vais être formatrice en pâtisserie sans avoir eu l'expérience pendant 3-4 ans d'être pâtissière. Donc je me suis dit, tiens, je vais aller faire un stage en tant que pâtissière pour voir ce que ça donne. Et en fait, je me rends compte que ce n'est absolument pas pour moi et que si je suis pâtissière pendant... quatre ans, je vais être très malheureuse. Parce qu'en fait, on est dans un laboratoire toute la journée avec les mêmes personnes, on fait les mêmes pâtisseries, à part à chaque changement de saison. Donc je me dis, en fait, non, je ne vais pas faire ça. Donc j'ai « exploré » pour me rendre compte que je n'allais pas aller dans cette direction. Et c'est en échangeant avec une amie qui bossait dans une asso qui s'appelle Télémac. Elle me parlait de son activité, de leur projet. Et en fait, un poste s'est ouvert. Et je me suis dit, ah tiens, je regardais l'émission et je me suis dit, ah... J'aime beaucoup. J'aime beaucoup le projet dans sa globalité. Donc en fait, c'est une asso qui œuvre pour l'égalité des chances dans l'éducation au travers d'un double mentorat école-entreprise. Et donc là, c'était une création de poste sur un poste de chef de projet à l'Uni. Et création de poste veut dire tout à construire, tout à mettre en place. Moi, c'est des choses qui m'animent énormément et j'ai postulé. J'ai quitté la structure et mon poste il y a plus d'un an maintenant parce que j'avais énormément donné dans ce poste. C'était un poste qui était très exigeant en termes de... d'énergie parce que création de poste, créer un programme. Au début, j'étais seule et après, j'ai été rejointe par une stagiaire, une mécénat de compétences et une bénévole. Quand je suis partie de chez Francine, je m'étais dit, je pars. Donc certes, j'ai mon voyage au Mexique, mais après, je reviens et je monte un lieu de vie multi-activité à destination des enfants. Parce qu'il y avait dans ce projet-là l'aspect transmission, impact, social. Et donc, il y a eu cette idée de projet-là. Il y a eu cette idée de me lancer aussi dans les cours de pâtisserie. J'ai toujours eu beaucoup d'idées entrepreneuriales qui ne se sont jamais jusqu'à présent concrétisées. Et là, c'est revenu dans cette période à l'étranger où j'ai remis mon projet pro à plat. Et je me suis dit que la combinaison de mon parcours, qui peut sembler un peu... C'est vrai que j'ai beaucoup exploré, mais au final, pour moi, c'est très cohérent. Et aujourd'hui, j'en arrive à me dire, en fait, mon projet, il est basé sur trois piliers. Le premier pilier, c'est celui qui est présent depuis toujours, c'est l'agroalimentaire, la food, le manger, le bien manger. Ça, c'est le premier pilier. Le deuxième pilier, c'est la transmission. de savoir et de savoir-faire, ce qui m'anime. Et le troisième pilier, qui est super important pour moi, c'est l'impact, impact social, impacter positivement la vie d'autres personnes. Et donc, si je fais la combinaison de ces trois piliers-là, ce qui en ressort comme projet, c'est créer une école de boulangerie-pâtisserie pour les femmes éloignées de l'emploi. Les femmes, qui est un public que j'ai un petit peu découvert dans mon job chez Télémac, puisque j'ai mis en place une bourse à destination des jeunes filles qui sont dans le scientifique. Puisqu'aujourd'hui, dans le scientifique, c'est un secteur très masculin. Et donc, suite à un projet initié par une donatrice, on a mis en place cette bourse. Et j'ai été sensibilisée à ça au fait d'accompagner des femmes. Et donc voilà, aujourd'hui, je suis revenue de l'étranger. Je sais que je vais y retourner un jour ou l'autre. Et j'aimerais idéalement y retourner avec ce projet-là. Donc voilà, ce projet entrepreneurial, c'est ce sur quoi je travaille aujourd'hui. Et l'idée ? à terme serait de le développer ici en France parce que c'est là où j'ai le plus de réseaux, de connaissances, je maîtrise la langue. Et demain, l'idée, ça serait de le reproduire en Amérique latine ou dans un pays à l'étranger. Le conseil que je donnerais serait d'oser tester, d'oser me lancer, ne pas avoir peur d'essayer. Parce que c'est en vivant des expériences, en rencontrant des gens, qu'on se connaît mieux, qu'on comprend mieux nos besoins. et qu'on se dirige naturellement vers quelque chose qui va nous permettre de se panier. Merci d'avoir écouté mon parcours. J'espère qu'il vous aura inspiré. À bientôt !

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