Speaker #0Bonjour, vous écoutez Les Belles Histoires, le podcast de l'EM Normandie. Je suis Morgane Ivinek, diplômée de la promo 2013, et je vais vous raconter ce qui m'a amené à devenir responsable RH chez Louis Vuitton. Quand je suis arrivé au sein de l'école, je m'étais dit vivement que j'arrive sur le marché du travail, je ne vais pas m'encombrer d'une année de césure en plus. Je n'étais pas bon en anglais, donc j'étais terrifié à l'idée de partir à l'étranger. Et puis, je n'étais pas forcément hyper courageux non plus de me dire que j'allais devoir m'exposer à des difficultés particulières pendant un temps, loin de ma famille, de mes amis, de mon confort finalement. J'étais aussi persuadé que ma voie était toute tracée, j'étais très fort en marketing, j'aimais beaucoup ça. Je m'étais dit, voilà, mon avenir se situe en marketing ou en événementiel. Et donc j'avais, c'est d'ailleurs pour cette raison que j'avais intégré cette école, pour sa spécialité événementielle. Donc j'étais vraiment très sûr de moi. Et puis le fait d'avoir un panel de cours différents et d'être confronté à des personnalités aussi différentes, aussi bien dans mes camarades qu'au niveau des profs que j'ai eus. Ça m'a aussi permis de pousser un peu la réflexion plus loin. Et donc, c'est là où je me suis dit, finalement, le marketing, l'événementiel, c'est peut-être pas ce que j'aime. Et donc, en parallèle de mes études, j'ai fait beaucoup de jobs étudiants. Je travaille beaucoup pour des agences d'intérim. Et je me suis dit que les ressources humaines, ça pouvait être une belle option. Et donc, je me suis lancé là-dedans et je n'ai jamais regretté. Après mon diplôme, en effet, j'étais sûr. que je voulais faire des ressources humaines. Mais j'étais très orienté recrutement. J'adorais le recrutement. C'était là où j'avais fait mon premier stage de césure. Je me suis dit, je veux absolument continuer là-dedans. Je me voyais travailler recruteur, puis directeur du recrutement à long terme. Et puis, j'ai trouvé mon stage de fin d'études. Alors, je voulais absolument aller dans une grande structure parce que j'étais persuadé que pour commencer dans la vie active, il fallait déjà avoir des beaux noms sur son CV. Donc j'ai eu la chance et la surprise de décrocher mon stage de fin d'études chez L'Oréal en recrutement. Et alors là, c'était une claque. J'ai adoré, j'avais des appréhensions parce que je me dis L'Oréal, hyper corporate, le luxe, l'ambiance du luxe, est-ce que c'est vraiment ce qui va me plaire ? Mais je me suis dit, bon, de toute façon, c'est mon stage de fin d'études, il faut se lancer. Et j'ai adoré. C'est aussi bien une émission très opérationnelle que je réalisais. J'ai eu la chance d'avoir un tuteur exceptionnel et une équipe de management très très forte et visionnaire. Et après ce stage de fin d'études, j'ai eu la chance d'être prolongé en CDD. Et là, je me suis dit, mais Morgan, le recrutement, c'est super, mais il y a un champ des possibles dans le monde RH qui est énorme. Tu peux t'autoriser à réfléchir à autre chose. Et donc, c'est ce que j'ai fait. Et je peux dire que cette première expérience, elle a été extrêmement constructive de mon parcours. Le CDD de L'Oréal se termine, je cherche du travail et j'arrive chez Accenture. Accenture, ce serait mentir que de dire que c'est une société qui me faisait spécialement rêver. Après L'Oréal, j'étais obnubilé par l'idée de retrouver une entreprise avec les mêmes valeurs, la même richesse en termes de produits, le même rayonnement. Et donc le conseil, ça ne m'avait pas spécialement animé. Mais je m'étais dit, je sortais d'une expérience dans une société internationale, mais quand même avec l'ADN très français. Aller dans une société américaine me permettrait de découvrir autre chose. Et on dit toujours que le conseil est assez apprenant. Donc je me suis dit, bon, on ne va pas mourir idiot, on va se lancer. Et donc j'ai commencé chez Accenture en tant que chargé de recrutement en CDD. J'ai rapidement obtenu un CDI, toujours en recrutement. Et là aussi, mon parcours est aussi une question de rencontre, à l'EMN, mais aussi dans les entreprises que j'ai eu la chance d'intégrer. Chez Accenture, j'ai eu beaucoup de mentors qui m'ont fait grandir, aussi bien dans mes collègues que dans les managers que j'ai eus. Et donc, je me souviens toujours de ce moment, c'est un moment très très fort dans ma carrière. C'était en 2017, au recrutement, je recrutais pour toutes les fonctions d'entreprise, mais principalement les fonctions support. Et je travaillais beaucoup avec la DRH pour laquelle je recrutais dans ses équipes. Et un jour, elle est venue me voir, elle m'a dit Morgane, je sais que tu as envie de devenir responsable RH, un peu plus généraliste que faire du recrutement. J'ai un poste qui s'ouvre dans mon équipe. Je pense que tu es prêt, est-ce que ça te dit de me rejoindre ? Alors là, j'étais excité comme une puce. J'avais tenté par trois fois auparavant de devenir responsable RH dans l'entreprise. Et on m'avait toujours dit que... J'avais passé d'expérience et que c'était un peu compliqué. Et là, qu'on me donne ma chance si jeune, j'étais vraiment ravi. Donc, je l'ai rejoint. Et donc là, j'ai commencé sur des rôles de responsable RH. J'ai fait plusieurs périmètres au sein de la société. Et je me suis vraiment éclaté. Je suis resté finalement six ans chez Accenture, là où au départ, je m'étais dit, bon, un an, un an et demi, ce sera très bien. Voilà. Alors, toutes les belles histoires ont une fin. Donc, à un moment donné, au bout de six ans, chez Accenture, j'ai commencé à me poser des questions. De me dire, Morgane, tu es dans ta zone de confort. Peut-être qu'il est temps de se questionner. Puis, le conseil, ça m'a beaucoup plu pendant ces six années, mais j'avais envie de retrouver mes premiers amours. Le milieu de l'industrie, avec une proximité produit plus importante. Et donc, j'ai profité d'une réorganisation de la fonction RH chez Accenture, qui ne me convenait pas, pour m'orienter vers d'autres aventures. Alors, Et donc, j'ai rejoint LG Electronics, après en tant que responsable RH également. J'avais envie de continuer cette découverte d'entreprises culturellement différentes. Donc, je n'avais jamais fait d'entreprise coréenne. Je me suis dit, c'est l'occasion. J'avais eu vraiment un bon feeling avec l'équipe que j'avais rencontrée. Il y avait un projet de transformation d'entreprise qui me semblait intéressant. Donc, je me suis dit, allez, on se lance. Et donc, j'ai rejoint cette aventure. Alors, je ne suis pas resté très longtemps chez LG Electronics, je suis resté un an. Je pense qu'il faut toujours apprendre de ses erreurs et je vais être aussi totalement honnête là-dessus. J'ai pris LG Electronics parce que j'avais très peur d'avoir des difficultés en sortant d'Accenture à trouver autre chose que le conseil. Parce qu'en France, malheureusement ou heureusement, je ne sais pas, je n'ai pas forcément d'avis très tranché sur le sujet, mais on est très catégorisé par rapport au secteur d'activité dans lequel on a évolué. Et j'étais tout le temps contacté par des concurrents d'Accenture, ce qui ne m'intéressait absolument pas. Et donc quand LG m'a contacté, je me suis dit mais c'est génial, le projet est top, l'expérience que je vais en tirer va être top Et je n'ai pas assez creusé, je pense, les retours sur cette entreprise. Je n'ai pas fait appel à mon réseau pour me renseigner davantage sur ce qui se passait vraiment dans cette société. Et là, ça a été une déconvenue, très rapidement. Je me suis rendu compte que ce pour quoi on m'avait embauché, ce n'était pas vraiment l'ambition du président de la filiale. Il y avait des pratiques RH qui ne me... satisfaisait pas du tout. Donc au bout d'un an, je me suis dit, oh là là Morgane, il faut vraiment te prendre en main et partir parce que je suis aussi profondément convaincu que pour être bon dans ce qu'on fait, il faut se plaire dans ce qu'on fait. On passe 80% de notre temps au travail, donc j'estime que même si on s'éclate pas dans toutes les missions que l'on fait au quotidien, il faut quand même y trouver son compte. Et j'y trouvais pas du tout mon compte. Donc je me suis mis en... recherche et en fait mon ancienne DRH d'accenture qui était entre temps passé chez Renault m'a appelé et m'a dit Morgane je sais que tu te plais pas chez LG est ce que tu veux me rejoindre alors c'est une mission temporaire j'ai besoin d'être accompagné pour accompagner justement la transformation de Renault qui justement avec l'arrivée du véhicule électrique va se transformer en profondeur elle m'a dit j'ai pas de CDI mais j'ai un CDD pour rejoindre les équipes ingénierie et driver cette transformation Et donc, je n'ai pas hésité deux secondes pour deux raisons. La première, c'est que je connais cette DRH et que la DRH qui m'a donné ma première chance en tant que responsable RH. Donc, je lui fais extrêmement confiance. Et le projet me semblait déjà de toute manière meilleur que ce que j'étais en train de vivre. Donc, j'ai pris ce pari de quitter un CDI pour un CDD. Et j'ai rejoint Renaud. Et bien Renaud, je me suis vraiment éclaté. Renaud m'a proposé un CDI et il s'avère que Louis-Thon m'a aussi contacté en parallèle. Et les sirènes du luxe, d'une entreprise qui se porte bien et qui me rappelait beaucoup. Ma première expérience chez L'Oréal m'a convaincu de partir de Renault et de rejoindre Louis Vuitton. Déjà, moi, j'avais très peur parce que je me suis dit, oh là là. Le luxe... Et là c'est la mode, c'est même pas le luxe comme j'ai connu chez L'Oréal, c'est la mode, l'univers de la mode, est-ce que c'est comme le diable s'habille en Prada, est-ce qu'il va falloir que je vienne sursaper tous les jours, est-ce qu'il va falloir que du coup que je... que je change en termes de personnalité pour rentrer dans un moule très précis, comment vont être les équipes que je vais accompagner, mes collègues, ma boss. Donc je me posais beaucoup de questions. Et pendant l'entretien de recrutement, pendant tout le process, j'ai eu la chance d'avoir un process rapide pendant lequel je rencontre un nombre de personnes. Et déjà j'ai eu un coup de cœur immédiat pour ma DRH, donc ma boss. Quelqu'un avec des valeurs qui sont similaires aux miennes. On fait DRH pour les mêmes raisons. Et donc ça, c'est extrêmement important pour moi. Donc j'étais très content de quitter une DRH que je trouvais extraordinaire pour en rencontrer une autre avec qui je sentais que ça allait bien fonctionner. Et puis dans ce procès, j'ai rencontré la directrice du développement RH avec qui aussi j'ai eu un excellent contact. Et le directeur de la communication externe qui est la personne que je vais accompagner puisque mon rôle, c'est d'être responsable RH pour les équipes de communication. Et donc c'est important que je rencontre le directeur que j'allais accompagner chez Louis Vuitton. Et là, j'appréhendais, je me suis dit, la com, en plus la com externe, ça va être vraiment une caricature du luxe. Et j'ai rencontré un homme extrêmement visionnaire, qui avait la tête sur les épaules, une vision RH, encore une fois, qui est sensiblement la même que la mienne. On a parlé diversité des talents, on a parlé développement au sein de l'entreprise, développement des carrières, on a parlé... accompagnement de situations difficiles. Ça m'a convaincu de signer. Et donc là, ça fait maintenant un an et demi. Et je n'ai jamais autant bossé de ma vie. Mais alors, le matin, je suis tellement content d'aller travailler. C'est un univers... Alors, jeune à vrai que je suis, j'ai grandi au Havre avec des parents dans le milieu de l'éducation. Je ne m'étais jamais autorisé à rêver déjà de faire mon stage de fin d'études chez L'Oréal, mais alors encore moins. de vivre un métier que j'aime dans une société comme dans une maison de luxe. Et c'est passionnant pour plusieurs raisons. Parce que, un, intellectuellement, les missions que je fais au quotidien, elles sont hyper stimulantes. J'ai affaire à des personnes passionnées. Les équipes que j'accompagne mettent tout leur cœur dans ce qu'elles font. J'ai une équipe, j'ai des collègues avec lesquels je passe des moments... vraiment top. Il y a une vision très forte, à la fois une vision RH, mais aussi une vision business, au sein de cette maison qui est impressionnante. Et on le voit, les résultats sont là pour aussi le démontrer. Donc, non, non, c'est extraordinaire. Je suis vraiment ravi de cette expérience. Alors, si je croisais le moi que j'étais entre 2009 et 2013 dans ce bon vieux campus du Havre, je lui dirais autorise-toi à rêver, n'aie pas peur, sois toi-même. éclate-toi quoi. Voilà, c'est ce que je lui dirais. Et je lui dirais aussi, profite bien de ces belles années d'école parce que c'est vraiment des moments magnifiques. Merci d'avoir écouté mon parcours, j'espère qu'il vous a inspiré. À bientôt !