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Les classiques de l'antispécisme, dans le désordre

Créature de Tchernobyl

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13min |23/04/2025
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Créature de Tchernobyl

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13min |23/04/2025
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Description

Aujourd'hui je vais vous présenter un livre, « Créature de tchernobyl », écrit par Hugh Raffles, mais qui est une présentation de l'art de Cornelia Hesse-Honegger. Cornelia Hesse-Honegger a entrepris un important travail artistique et scientifique, en partant à la recherche d'insectes dans les environs de sites où il y a eu des accidents nucléaires.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Aujourd'hui je vais vous présenter un livre, Creature de Tchernobyl, écrit par Hugues Ralf, mais qui est une présentation de l'art de Cornelia S. Honegger. Cornelia S. Honegger a entrepris un important travail artistique et scientifique en partant à la recherche d'insectes dans les environs de sites où il y a eu des accidents nucléaires. Son travail est un peu spécial, c'est une illustratrice scientifique, c'est-à-dire que son travail est de collecter puis de dessiner les insectes morts de la manière la plus précise et la plus correcte scientifiquement. C'est une discipline assez ancienne évidemment, qui date d'avant la photographie, Mais c'est encore utile aujourd'hui parce que les illustrations permettent de montrer ce qu'il y a à voir d'important là où une photo ne fait que renvoyer l'image. C'est donc pas un métier facile, il faut évidemment avoir d'importantes capacités en dessin figuratif, mais il faut aussi avoir des connaissances scientifiques importantes dans la discipline que l'on dessine. En soi c'est un très beau métier, mais c'est vrai que je suis quand même hyper mal à l'aise à l'idée que Cornelia S. Henniger passe ses journées à ramasser les insectes vivants, les tuer, et dédier plusieurs années à faire ça dans le but sincère de dénoncer les méfaits des radiations nucléaires sur les insectes qu'elle aime. A la fin de son ouvrage, elle explique elle-même qu'elle est fatiguée de chasser des insectes pour les tuer et tu m'étonnes. Ça sert à rien de s'apesantir plus longtemps sur cette incohérence, ce qui n'est qu'une autre manifestation de la dissonance cognitive qu'ont la plupart des gens qui travaillent avec les animaux. Le sujet du nucléaire est assez compliqué, donc j'ai complété cette lecture de trois brochures. Nuclear Power and Armed Animal, Wild and Domestic, mais aussi Les Animaux d'États-Unis Claire et vice-versa, et aussi Tchernobyl n'est pas une réserve naturelle. J'ai aussi regardé le film Halloween in the Zone qui raconte le parcours de Naoto Matsumura, un éleveur japonais qui est retourné dans la zone irradiée 48 heures après l'explosion de la centrale de Fukushima pour nourrir ses vaches, et qui est resté pour s'occuper d'elles. Il y a encore aujourd'hui, autant que j'en sache, même si les médecins estiment qu'il va mourir de vieillesse avant de mourir de l'explosion ou de radiation, c'est un comportement qu'on peut qualifier d'héroïque. Les éleveurs sont nombreux à prétendre aimer leurs animaux comme leurs enfants, mais ce que ce film prouve, c'est que Naoto Matsumura est plus l'exception que la règle. Je vous conseille vraiment de le voir, il est sur Youtube, mais il est très dur à regarder, je dois vous préciser. Ces brochures, le livre et le film sont parfois redondants, mais c'est nécessaire. pour moi pour bien appréhender le sujet, qui compte des dizaines d'événements historiques marquants, des dizaines d'acronymes gouvernementaux partout dans le monde, et un nombre incalculable de subtilités chimiques sur lesquelles je ne connais pas grand chose ayant une formation de sciences humaines. Je vais d'ailleurs entrer directement dans le vif du sujet vis-à-vis de cette question. Comme je vous disais, j'ai une formation de sciences humaines, c'est-à-dire que je ne sais pas toujours reconnaître un atome, mais que je sais reconnaître de la propagande. Et la manière dont le sujet du nucléaire, les armes ou la production d'énergie est confisqué au grand public au prétexte qu'il n'y comprendrait rien, c'est un exemple typique de propagande. Vous voyez, on pourrait classer les scientifiques en deux sortes. Ceux qui ont besoin que tu les crois, et ceux qui ont besoin que tu leur fous de la paix. Les scientifiques qui veulent que tu te fasses vacciner ont besoin que tu les crois, que tu bouges tes fesses jusqu'au centre de vaccination, que tu lèves ta manche et qu'ils simplifient la tâche des infirmiers. Ces gens-là ont besoin d'un sens de communication importante pour expliquer, simplifier, informer, bref, faire en sorte que chaque personne individuellement ait suffisamment le sentiment d'avoir compris pour être un participant compliant et enthousiaste. J'utilise l'exemple du vaccin parce que c'est le plus récent. Disclaimer important, je suis très pro-vaccin Et je considère que le retour des idéologies parascientifiques et anti-vaccination Est en grande partie de la faute de la communication gouvernementale désastreuse Et du mépris de classe, du racisme et de la misogynie de la plupart des médecins Néanmoins, je suis pro-vaccin Et pour ce que ça vaut, j'estime que le gouvernement aurait pu gérer cette affaire de vaccin Covid beaucoup mieux que ça Ce type d'instinct scientifique peut mentir aussi Ce type d'instinct scientifique ment souvent d'ailleurs Et ce n'est pas être complotiste que de dire ça Tous les scandales de stérilisation forcée dans le colonisme sont des histoires de mensonges On a encouragé les femmes à prendre une contraception, en montant sur l'aspect définitif du processus, et en montant encore plus sur l'aspect eugéniste du projet. Bref, ce type de scientifique, avec de mauvaises ou de bonnes raisons, a besoin que tu le crois, que tu lui fasses confiance. L'existence de ce genre d'instances de communication prouve quelque chose. Quand on veut expliquer quelque chose de scientifiquement complexe au grand public, on peut trouver les outils et les mots pour le faire. Il n'y a rien que le grand public soit totalement incapable d'appréhender. Il y a une autre sorte de scientifique donc. C'est ceux qui veulent que tu leur foutes la paix et que tu ne les regardes pas. et idéalement que tu ignores leur existence pendant qu'ils vivent sur l'argent public. Les expérimentations sur les animaux entrent dans cette catégorie. Bien sûr, il y a de la propagande du style, c'est nécessaire, on ne peut pas faire autrement. Elle ressemble pas mal à celle du nucléaire d'ailleurs, on y reviendra. Mais elle ne ressort que quand l'instinct scientifique est acculé et obligé de s'expliquer. La plupart de la communication est l'équivalent de « tu ne comprendrais pas, laisse-moi gérer » . Et là, soudain, le grand public est incapable de comprendre quoi que ce soit. Il semble être redevenu un enfant de deux ans qui ne sait pas qu'il est fatigué et que ce n'est même pas la peine de l'expliquer, il faut juste le rassurer et l'envoyer au lit. Et cet argument reviendra à chaque fois qu'une personne qualifiée ou non sur la chose nucléaire viendra mettre à mal la version officielle. C'est trop compliqué pour toi, tu n'y comprendrais visiblement rien, laisse les grands gérer ma... Clairement, j'ai le sentiment que c'est par un manque de volonté qu'ils ne font pas circuler quelques informations d'utilité publique sur le nucléaire, autre que « t'inquiète pas, on gère » . Je veux dire, les centrales nucléaires sont supposées être totalement sûres, mais pourtant, il y a plus d'un accident par décennie. Ça mériterait une ou deux explications peut-être. Après tout, moi comme d'autres, on ne demande pas mieux que d'être convaincu qu'il n'y a aucun problème. J'adore personnellement quand il y a... aucun problème. Alors pourquoi personne ne prend cette peine ? Ma réponse, parce qu'ils savent qu'ils mentent et qu'ils sont le deuxième type de scientifique, celui qui a besoin de discrétion et de secret. Passons rapidement sur le nucléaire pour éviter que ça dure un million d'années, enfin ça va durer un million d'années évidemment, mais je parle du podcast. Les animaux sont donc affectés par le nucléaire dans deux cas, quand tout va bien et quand tout va mal. Commençons par les cas d'accident. dont on peut encore espérer que ce soit les derniers, puis on abordera tout le mal que le nucléaire fait actuellement aux animaux quand tout marche comme sur des roulettes. Dans les zones accidentées, les prédateurs sont particulièrement touchés par la surmortalité. En se nourrissant directement des proies irradiées, ils accumulent de fortes doses d'éléments irradiés. Aussi, les prédateurs sont plus nombreux à avoir une stratégie de reproduction qui implique d'avoir peu de bébés mais d'en prendre soin. Le résultat, c'est qu'une espèce de prédateur dans un écosystème donné est plus fragile et disparaît plus facilement. Le résultat direct d'une disparition de prédateur, c'est qu'on voit la population d'animaux qui lui servaient auparavant de proies exploser. Et je comprends pourquoi voir une photo ou une vidéo vide d'humains mais débordant d'oiseaux et de petits mammifères peut donner un sentiment de nature sauvage, libre et en bonne santé. Mais on ne peut pas se focaliser sur le nombre d'individus pour estimer la santé générale d'une population. Ce qu'on constate dans les zones les plus rapprochées, c'est-à-dire à une centaine de kilomètres autour des accidents nucléaires, c'est que les animaux en dehors de leur surnombre, montrent tous les signes d'une mauvaise santé. Malformation, espérance de vie réduite, un taux de stérilité qui atteint les 40% chez les oiseaux, beaucoup, beaucoup d'animaux retrouvés morts sans explication, et un afflux permanent de nouveaux animaux venus prendre la place déniée et abandonnée par les animaux morts. Qu'est-ce qui motive une hirondelle raisonnable à venir s'installer dans un endroit aussi toxique, me direz-vous ? Eh ben, tous les endroits non toxiques ou faiblement toxiques sont remplis d'humains. Les hirondelles ne s'installent pas à côté de Fukushima parce que c'est cool et qu'on y fait bon vivre. Les Irondelles s'installent à côté de Fukushima parce qu'on ne les laisse pas vivre ailleurs, et là-bas, elles y meurent. Une chose intéressante soulignée par les travaux de Cornelia et S.E. Hanegger, c'est que les animaux sont infectés par des petites doses de radiation nucléaire. Après avoir étudié les insectes dans les zones saines, dans les zones proches et dans les zones extrêmement irradiées, elle a trouvé sensiblement les mêmes malformations dans toutes les zones qui contenaient au moins un peu de radiation. Les échelles de grandeur qui reviennent souvent, c'est que jusqu'à 300 km des accidents nucléaires, on trouve des malformations pendant des durées qu'on ne peut pas encore connaître aujourd'hui, puisqu'elles ne sont pas terminées. Les zones condamnées par les gouvernements, elles, ne font jamais cette taille, mais plutôt une centaine de kilomètres. Les cas d'animaux, les insectes encore transportés en dehors des zones irradiées et étudiés ont conservé des anomalies génétiques pendant une vingtaine de générations avant de voir leur ADN se stabiliser. J'insiste sur ce point. Ces animaux ont été soustraits aux radiations pour pouvoir se stabiliser en 20 générations. 20 générations d'humains, ça fait au moins 500 ans, et plus avec l'âge moyen du premier enfant qui augmente. Sur les zones irradiées, mais non pendant l'année, des gens sont restés habités et ont continué à produire de la nourriture, à élever les animaux. On trouve donc en particulier chez les poissons, des poissons prévus pour la consommation humaine, des taux de radiation supérieurs à la normale, et des taux de malformations inquiétantes aussi. Évidemment, il y a plus de malformations dans les zones les plus irradiées, mais il faut s'éloigner vraiment beaucoup pour ne pas faire mettre d'animaux malformés. Aussi, toutes ces zones de danger s'agrandissent artificiellement, à cause des animaux sauvages. Il suffit qu'un animal passe par une zone irradiée pour ramener du pollen, de la nourriture et éventuellement des descendants. Les animaux bougent, c'est la définition d'un animal, et fermer une zone de déambulation des animaux sauvages, peu importe le lieu, le contexte, la motivation ou les moyens déployés a toujours été un échec. de total. Mais admettons que tous les accidents soient dans le passé et que plus rien de grave n'arrivera, parce que non seulement aujourd'hui toutes les technologies sont ultra perfectionnées, mais en plus une attention toute particulière est portée à la sécurité. On dirait un peu le truc que ton gars toxique te dit après t'avoir trompé pour la 4ème fois, mais admettons tout se diffère aujourd'hui, il ne se produira que ce qui était prévu et ceci jusqu'à la fin des temps. Dans ce qui est préautorisé donc, voyons ce qui pose problème aux animaux. Les centrales nucléaires produisent évidemment beaucoup chaleur. Tout ce qui produit l'énergie produit la chaleur, parfois même c'est utilisé directement comme source d'énergie comme les machines à vape. On refroidit les centrales nucléaires en faisant circuler autour des réacteurs de grandes quantités d'eau, soit issues du fleuve, soit issues de la mer. L'eau est un très bon conducteur de chaleur donc c'est très efficace. Seulement voilà, il en faut beaucoup. Et l'eau se réchauffe, évidemment, c'est l'idée, avant de retourner là d'où elle vient, créer un courant artificiel d'eau chaude. L'idée générale, c'est qu'il s'agit d'une petite quantité d'eau par rapport à la... taille de la mer ou des fleuves concernés. Et vraiment j'aurais raisonnablement pu croire à cette théorie mais elle s'est révélée fausse. La mer est froide en fait. Et la mer est aussi globalement stable en température. Et les animaux et les plantes marines sont très sensibles au changement de température. Et une augmentation de température cause diverses perturbations. Certaines espèces meurent, certaines espèces puent, certaines espèces oublient de migrer parce qu'elles se basent non pas sur le calendrier mais sur la température. C'est le genre d'exemple qui là aussi à première vue peut sembler avoir des effets positifs. Après tout, si certains animaux aiment plus l'eau chaude et viennent remplacer ce qu'ils n'aiment pas, bon, c'était pas prévu, mais pourquoi pas. Sauf que la température de nos centrales nucléaires n'est pas stable. Les réacteurs ont parfois besoin d'être refroidis, parfois non, dépendant de variables aussi peu naturelles que le jour de Noël, la coupe du monde et l'ouverture des soldes. Et quand la production baisse en intensité, la température de l'eau jusque la accueillante peut chuter pendant plusieurs jours, condamnant à mort toutes les créatures à qui il avait semblé. pertinent de ne pas migrer parce que l'endroit où elles étaient, était accueillant. Un courant d'eau chaude artificielle est littéralement un appât qui encourage les animaux sauvages à s'installer avant de les tuer. Il y a un deuxième problème, la centrale n'est pas sous l'eau comme vous vous en doutez. L'eau est aspirée avant de être rejetée à un rythme plus ou moins rapide. Il est prouvé que plus l'eau est aspirée vite, plus le nombre d'animaux mourants dans les tuyaux du simple fait du choc est élevé. En fait, aujourd'hui, beaucoup de pays mettent en place des limitations sur le débit lors de la construction d'une nouvelle centrale, histoire de limiter les pertes animales, et des filtres en amont, histoire de limiter la quantité de gros animaux aspirés. certains pays, mais pas la France. Aucun des projets de nouvelles centrales n'est prévu pour correspondre aux normes qui améliorent le bien-être animal, alors que la France est à la pointe de la technologie nucléaire et prévoit d'augmenter encore sa production dans les prochaines années. Évidemment, même avec les meilleures normes, Il n'y a aucun moyen d'aspirer des zones d'eau sans tuer les animaux. animaux de manière relativement indifférenciée à la façon de chalutier en eau profonde. Les centrales nucléaires ont donc quelque chose qu'on adore toujours voir en tant qu'antispécistes, une autorisation d'exception aux lois sur la protection animale. Les centrales doivent analyser les déchets animaux extraits de leurs extractions d'eau et comptabiliser les individus ou le poids de chaque espèce protégée qu'ils trouvent chaque année. Ils ne doivent pas dépasser certains quotas qui sont mais proprement délirants, puisqu'ils vont de plusieurs centaines de kilos à plusieurs tonnes pour des animaux qui sont considérés comme tellement en danger qu'on n'est pas sûr de les voir encore dans 10 ans. Vous pourrez trouver la liste exacte dans la brochure « Les animaux détestent le nucléaire » , mais laissez-moi juste vous raconter un exemple que je trouve particulièrement sordide en Floride. Comme les autres centrales, la centrale de Sainte-Lucie a évidemment le droit d'aspirer un certain nombre de tortues marines, espèces protégées évidemment, environ 1300 par an et le nombre augmente chaque année. Comme souvent quand on commence à faire ce genre d'exceptions, c'est difficile de s'arrêter. Mais plutôt que de faire profil bas, Sainte-Lucie a choisi d'ouvrir juste à côté de sa centrale un hôpital pour tortues et de faire payer les visiteurs. pour regarder les quelques survivantes de leurs tuyaux se faire soigner. Ils en font maintenant un axe majeur de leur communication. Regardez les centrales nucléaires, c'est formidable, ça sauve des tortues. Je trouve ça tellement, mais tellement crade, j'ai à peine les mots. Évidemment, d'autres choses ont le droit d'être rejetées dans l'eau selon les mêmes modalités. Côté augmenter chaque année, bien diluer, donc c'est pas grave. Bon, et s'il y a bien un truc que montrent les travaux de Cornelia et Senniger, c'est que la dilution ne marche pas si bien que ça. Mais là aussi, ils ont des droits. Et malgré l'augmentation du nombre de maladies dans la faune locale dans un rayon de plusieurs centaines de kilomètres. Toutes les centrales ont le droit de rejeter non pas de kilos mais des tonnes de nitrates, de cuivres, de tritium et de plein d'autres substances cancérigènes pour les humains. Parlons donc des alternatives parce que c'est un sujet amusant. Je m'amuse un peu parce que je me suis fait avoir comme tout le monde. Voyez, on m'avait dit, sans le nucléaire, on n'aura plus assez d'électricité pour maintenir notre type de vie. Et moi j'étais un peu en mode, honnêtement je m'en tape. Coupe l'électricité si tu veux et on verra après. Mais en fait, ça aussi c'était faux. Et pour ça, je vais prendre l'exemple de l'Allemagne. L'Allemagne a investi massivement dans les énergies renouvelables et fait une transition vers une production sans nucléaire et sans chanvre à la charbon. Et c'est amusant parce que quand on entend les politiciens parler de la production d'électricité allemande, ils les accusent souvent d'agir par opportunisme électoral, c'est-à-dire de mettre en place sur plus de 20 ans des politiques publiques qui plaisent aux gens qui les ont élus. Le mot que vous cherchez c'est démocratie, et c'est supposé être votre travail et votre vocation la démocratie. Mais apparemment ça peut aussi être utilisé comme une insulte quand les conclusions ne leur conviennent pas. L'Allemagne est donc en train de réduire progressivement ses productions d'énergie fossile nucléaire et d'augmenter progressivement ses énergies solaires et éoliennes. Bien sûr, il y a un problème lié aux animaux aussi dans la surproduction énergétique solaire et éolienne, mais le point central est celui-là. L'Allemagne, un pays pas très différent de nous culturellement et économiquement, réussit à produire son électricité en réduisant progressivement la part de charbon et en supprimant la part de nucléaire. Et le mot-clé, c'est bien progressivement. Évidemment, tu ne peux pas juste éteindre demain toutes les centrales nucléaires et aller allumer ton éolienne géante. Évidemment, un champ d'éoliennes, ça se construit. L'autoproduction domestique chez les particuliers, ça s'installe petit à petit. Et les lobbies du nucléaire font comme si le choix était binaire, comme si on devait choisir entre fermer les yeux sur le nucléaire et leur faire entièrement confiance malgré les accidents, les mensonges, et tout ça pour toujours, ou tout simplement renoncer à l'électricité et au monde moderne. Là aussi, c'est pas vrai, c'est de la propagande. Et l'Allemagne le prouve. Sans vouloir tomber non plus dans la glorification verte et du capitalisme écolo, la transition énergétique, c'est possible. Et ce serait déjà une réduction très intéressante des dégâts causés par le capitalisme sur le monde. Et la transition énergétique, c'est comme le reste, si on ne commence jamais, on finira jamais.

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Aujourd'hui je vais vous présenter un livre, « Créature de tchernobyl », écrit par Hugh Raffles, mais qui est une présentation de l'art de Cornelia Hesse-Honegger. Cornelia Hesse-Honegger a entrepris un important travail artistique et scientifique, en partant à la recherche d'insectes dans les environs de sites où il y a eu des accidents nucléaires.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Aujourd'hui je vais vous présenter un livre, Creature de Tchernobyl, écrit par Hugues Ralf, mais qui est une présentation de l'art de Cornelia S. Honegger. Cornelia S. Honegger a entrepris un important travail artistique et scientifique en partant à la recherche d'insectes dans les environs de sites où il y a eu des accidents nucléaires. Son travail est un peu spécial, c'est une illustratrice scientifique, c'est-à-dire que son travail est de collecter puis de dessiner les insectes morts de la manière la plus précise et la plus correcte scientifiquement. C'est une discipline assez ancienne évidemment, qui date d'avant la photographie, Mais c'est encore utile aujourd'hui parce que les illustrations permettent de montrer ce qu'il y a à voir d'important là où une photo ne fait que renvoyer l'image. C'est donc pas un métier facile, il faut évidemment avoir d'importantes capacités en dessin figuratif, mais il faut aussi avoir des connaissances scientifiques importantes dans la discipline que l'on dessine. En soi c'est un très beau métier, mais c'est vrai que je suis quand même hyper mal à l'aise à l'idée que Cornelia S. Henniger passe ses journées à ramasser les insectes vivants, les tuer, et dédier plusieurs années à faire ça dans le but sincère de dénoncer les méfaits des radiations nucléaires sur les insectes qu'elle aime. A la fin de son ouvrage, elle explique elle-même qu'elle est fatiguée de chasser des insectes pour les tuer et tu m'étonnes. Ça sert à rien de s'apesantir plus longtemps sur cette incohérence, ce qui n'est qu'une autre manifestation de la dissonance cognitive qu'ont la plupart des gens qui travaillent avec les animaux. Le sujet du nucléaire est assez compliqué, donc j'ai complété cette lecture de trois brochures. Nuclear Power and Armed Animal, Wild and Domestic, mais aussi Les Animaux d'États-Unis Claire et vice-versa, et aussi Tchernobyl n'est pas une réserve naturelle. J'ai aussi regardé le film Halloween in the Zone qui raconte le parcours de Naoto Matsumura, un éleveur japonais qui est retourné dans la zone irradiée 48 heures après l'explosion de la centrale de Fukushima pour nourrir ses vaches, et qui est resté pour s'occuper d'elles. Il y a encore aujourd'hui, autant que j'en sache, même si les médecins estiment qu'il va mourir de vieillesse avant de mourir de l'explosion ou de radiation, c'est un comportement qu'on peut qualifier d'héroïque. Les éleveurs sont nombreux à prétendre aimer leurs animaux comme leurs enfants, mais ce que ce film prouve, c'est que Naoto Matsumura est plus l'exception que la règle. Je vous conseille vraiment de le voir, il est sur Youtube, mais il est très dur à regarder, je dois vous préciser. Ces brochures, le livre et le film sont parfois redondants, mais c'est nécessaire. pour moi pour bien appréhender le sujet, qui compte des dizaines d'événements historiques marquants, des dizaines d'acronymes gouvernementaux partout dans le monde, et un nombre incalculable de subtilités chimiques sur lesquelles je ne connais pas grand chose ayant une formation de sciences humaines. Je vais d'ailleurs entrer directement dans le vif du sujet vis-à-vis de cette question. Comme je vous disais, j'ai une formation de sciences humaines, c'est-à-dire que je ne sais pas toujours reconnaître un atome, mais que je sais reconnaître de la propagande. Et la manière dont le sujet du nucléaire, les armes ou la production d'énergie est confisqué au grand public au prétexte qu'il n'y comprendrait rien, c'est un exemple typique de propagande. Vous voyez, on pourrait classer les scientifiques en deux sortes. Ceux qui ont besoin que tu les crois, et ceux qui ont besoin que tu leur fous de la paix. Les scientifiques qui veulent que tu te fasses vacciner ont besoin que tu les crois, que tu bouges tes fesses jusqu'au centre de vaccination, que tu lèves ta manche et qu'ils simplifient la tâche des infirmiers. Ces gens-là ont besoin d'un sens de communication importante pour expliquer, simplifier, informer, bref, faire en sorte que chaque personne individuellement ait suffisamment le sentiment d'avoir compris pour être un participant compliant et enthousiaste. J'utilise l'exemple du vaccin parce que c'est le plus récent. Disclaimer important, je suis très pro-vaccin Et je considère que le retour des idéologies parascientifiques et anti-vaccination Est en grande partie de la faute de la communication gouvernementale désastreuse Et du mépris de classe, du racisme et de la misogynie de la plupart des médecins Néanmoins, je suis pro-vaccin Et pour ce que ça vaut, j'estime que le gouvernement aurait pu gérer cette affaire de vaccin Covid beaucoup mieux que ça Ce type d'instinct scientifique peut mentir aussi Ce type d'instinct scientifique ment souvent d'ailleurs Et ce n'est pas être complotiste que de dire ça Tous les scandales de stérilisation forcée dans le colonisme sont des histoires de mensonges On a encouragé les femmes à prendre une contraception, en montant sur l'aspect définitif du processus, et en montant encore plus sur l'aspect eugéniste du projet. Bref, ce type de scientifique, avec de mauvaises ou de bonnes raisons, a besoin que tu le crois, que tu lui fasses confiance. L'existence de ce genre d'instances de communication prouve quelque chose. Quand on veut expliquer quelque chose de scientifiquement complexe au grand public, on peut trouver les outils et les mots pour le faire. Il n'y a rien que le grand public soit totalement incapable d'appréhender. Il y a une autre sorte de scientifique donc. C'est ceux qui veulent que tu leur foutes la paix et que tu ne les regardes pas. et idéalement que tu ignores leur existence pendant qu'ils vivent sur l'argent public. Les expérimentations sur les animaux entrent dans cette catégorie. Bien sûr, il y a de la propagande du style, c'est nécessaire, on ne peut pas faire autrement. Elle ressemble pas mal à celle du nucléaire d'ailleurs, on y reviendra. Mais elle ne ressort que quand l'instinct scientifique est acculé et obligé de s'expliquer. La plupart de la communication est l'équivalent de « tu ne comprendrais pas, laisse-moi gérer » . Et là, soudain, le grand public est incapable de comprendre quoi que ce soit. Il semble être redevenu un enfant de deux ans qui ne sait pas qu'il est fatigué et que ce n'est même pas la peine de l'expliquer, il faut juste le rassurer et l'envoyer au lit. Et cet argument reviendra à chaque fois qu'une personne qualifiée ou non sur la chose nucléaire viendra mettre à mal la version officielle. C'est trop compliqué pour toi, tu n'y comprendrais visiblement rien, laisse les grands gérer ma... Clairement, j'ai le sentiment que c'est par un manque de volonté qu'ils ne font pas circuler quelques informations d'utilité publique sur le nucléaire, autre que « t'inquiète pas, on gère » . Je veux dire, les centrales nucléaires sont supposées être totalement sûres, mais pourtant, il y a plus d'un accident par décennie. Ça mériterait une ou deux explications peut-être. Après tout, moi comme d'autres, on ne demande pas mieux que d'être convaincu qu'il n'y a aucun problème. J'adore personnellement quand il y a... aucun problème. Alors pourquoi personne ne prend cette peine ? Ma réponse, parce qu'ils savent qu'ils mentent et qu'ils sont le deuxième type de scientifique, celui qui a besoin de discrétion et de secret. Passons rapidement sur le nucléaire pour éviter que ça dure un million d'années, enfin ça va durer un million d'années évidemment, mais je parle du podcast. Les animaux sont donc affectés par le nucléaire dans deux cas, quand tout va bien et quand tout va mal. Commençons par les cas d'accident. dont on peut encore espérer que ce soit les derniers, puis on abordera tout le mal que le nucléaire fait actuellement aux animaux quand tout marche comme sur des roulettes. Dans les zones accidentées, les prédateurs sont particulièrement touchés par la surmortalité. En se nourrissant directement des proies irradiées, ils accumulent de fortes doses d'éléments irradiés. Aussi, les prédateurs sont plus nombreux à avoir une stratégie de reproduction qui implique d'avoir peu de bébés mais d'en prendre soin. Le résultat, c'est qu'une espèce de prédateur dans un écosystème donné est plus fragile et disparaît plus facilement. Le résultat direct d'une disparition de prédateur, c'est qu'on voit la population d'animaux qui lui servaient auparavant de proies exploser. Et je comprends pourquoi voir une photo ou une vidéo vide d'humains mais débordant d'oiseaux et de petits mammifères peut donner un sentiment de nature sauvage, libre et en bonne santé. Mais on ne peut pas se focaliser sur le nombre d'individus pour estimer la santé générale d'une population. Ce qu'on constate dans les zones les plus rapprochées, c'est-à-dire à une centaine de kilomètres autour des accidents nucléaires, c'est que les animaux en dehors de leur surnombre, montrent tous les signes d'une mauvaise santé. Malformation, espérance de vie réduite, un taux de stérilité qui atteint les 40% chez les oiseaux, beaucoup, beaucoup d'animaux retrouvés morts sans explication, et un afflux permanent de nouveaux animaux venus prendre la place déniée et abandonnée par les animaux morts. Qu'est-ce qui motive une hirondelle raisonnable à venir s'installer dans un endroit aussi toxique, me direz-vous ? Eh ben, tous les endroits non toxiques ou faiblement toxiques sont remplis d'humains. Les hirondelles ne s'installent pas à côté de Fukushima parce que c'est cool et qu'on y fait bon vivre. Les Irondelles s'installent à côté de Fukushima parce qu'on ne les laisse pas vivre ailleurs, et là-bas, elles y meurent. Une chose intéressante soulignée par les travaux de Cornelia et S.E. Hanegger, c'est que les animaux sont infectés par des petites doses de radiation nucléaire. Après avoir étudié les insectes dans les zones saines, dans les zones proches et dans les zones extrêmement irradiées, elle a trouvé sensiblement les mêmes malformations dans toutes les zones qui contenaient au moins un peu de radiation. Les échelles de grandeur qui reviennent souvent, c'est que jusqu'à 300 km des accidents nucléaires, on trouve des malformations pendant des durées qu'on ne peut pas encore connaître aujourd'hui, puisqu'elles ne sont pas terminées. Les zones condamnées par les gouvernements, elles, ne font jamais cette taille, mais plutôt une centaine de kilomètres. Les cas d'animaux, les insectes encore transportés en dehors des zones irradiées et étudiés ont conservé des anomalies génétiques pendant une vingtaine de générations avant de voir leur ADN se stabiliser. J'insiste sur ce point. Ces animaux ont été soustraits aux radiations pour pouvoir se stabiliser en 20 générations. 20 générations d'humains, ça fait au moins 500 ans, et plus avec l'âge moyen du premier enfant qui augmente. Sur les zones irradiées, mais non pendant l'année, des gens sont restés habités et ont continué à produire de la nourriture, à élever les animaux. On trouve donc en particulier chez les poissons, des poissons prévus pour la consommation humaine, des taux de radiation supérieurs à la normale, et des taux de malformations inquiétantes aussi. Évidemment, il y a plus de malformations dans les zones les plus irradiées, mais il faut s'éloigner vraiment beaucoup pour ne pas faire mettre d'animaux malformés. Aussi, toutes ces zones de danger s'agrandissent artificiellement, à cause des animaux sauvages. Il suffit qu'un animal passe par une zone irradiée pour ramener du pollen, de la nourriture et éventuellement des descendants. Les animaux bougent, c'est la définition d'un animal, et fermer une zone de déambulation des animaux sauvages, peu importe le lieu, le contexte, la motivation ou les moyens déployés a toujours été un échec. de total. Mais admettons que tous les accidents soient dans le passé et que plus rien de grave n'arrivera, parce que non seulement aujourd'hui toutes les technologies sont ultra perfectionnées, mais en plus une attention toute particulière est portée à la sécurité. On dirait un peu le truc que ton gars toxique te dit après t'avoir trompé pour la 4ème fois, mais admettons tout se diffère aujourd'hui, il ne se produira que ce qui était prévu et ceci jusqu'à la fin des temps. Dans ce qui est préautorisé donc, voyons ce qui pose problème aux animaux. Les centrales nucléaires produisent évidemment beaucoup chaleur. Tout ce qui produit l'énergie produit la chaleur, parfois même c'est utilisé directement comme source d'énergie comme les machines à vape. On refroidit les centrales nucléaires en faisant circuler autour des réacteurs de grandes quantités d'eau, soit issues du fleuve, soit issues de la mer. L'eau est un très bon conducteur de chaleur donc c'est très efficace. Seulement voilà, il en faut beaucoup. Et l'eau se réchauffe, évidemment, c'est l'idée, avant de retourner là d'où elle vient, créer un courant artificiel d'eau chaude. L'idée générale, c'est qu'il s'agit d'une petite quantité d'eau par rapport à la... taille de la mer ou des fleuves concernés. Et vraiment j'aurais raisonnablement pu croire à cette théorie mais elle s'est révélée fausse. La mer est froide en fait. Et la mer est aussi globalement stable en température. Et les animaux et les plantes marines sont très sensibles au changement de température. Et une augmentation de température cause diverses perturbations. Certaines espèces meurent, certaines espèces puent, certaines espèces oublient de migrer parce qu'elles se basent non pas sur le calendrier mais sur la température. C'est le genre d'exemple qui là aussi à première vue peut sembler avoir des effets positifs. Après tout, si certains animaux aiment plus l'eau chaude et viennent remplacer ce qu'ils n'aiment pas, bon, c'était pas prévu, mais pourquoi pas. Sauf que la température de nos centrales nucléaires n'est pas stable. Les réacteurs ont parfois besoin d'être refroidis, parfois non, dépendant de variables aussi peu naturelles que le jour de Noël, la coupe du monde et l'ouverture des soldes. Et quand la production baisse en intensité, la température de l'eau jusque la accueillante peut chuter pendant plusieurs jours, condamnant à mort toutes les créatures à qui il avait semblé. pertinent de ne pas migrer parce que l'endroit où elles étaient, était accueillant. Un courant d'eau chaude artificielle est littéralement un appât qui encourage les animaux sauvages à s'installer avant de les tuer. Il y a un deuxième problème, la centrale n'est pas sous l'eau comme vous vous en doutez. L'eau est aspirée avant de être rejetée à un rythme plus ou moins rapide. Il est prouvé que plus l'eau est aspirée vite, plus le nombre d'animaux mourants dans les tuyaux du simple fait du choc est élevé. En fait, aujourd'hui, beaucoup de pays mettent en place des limitations sur le débit lors de la construction d'une nouvelle centrale, histoire de limiter les pertes animales, et des filtres en amont, histoire de limiter la quantité de gros animaux aspirés. certains pays, mais pas la France. Aucun des projets de nouvelles centrales n'est prévu pour correspondre aux normes qui améliorent le bien-être animal, alors que la France est à la pointe de la technologie nucléaire et prévoit d'augmenter encore sa production dans les prochaines années. Évidemment, même avec les meilleures normes, Il n'y a aucun moyen d'aspirer des zones d'eau sans tuer les animaux. animaux de manière relativement indifférenciée à la façon de chalutier en eau profonde. Les centrales nucléaires ont donc quelque chose qu'on adore toujours voir en tant qu'antispécistes, une autorisation d'exception aux lois sur la protection animale. Les centrales doivent analyser les déchets animaux extraits de leurs extractions d'eau et comptabiliser les individus ou le poids de chaque espèce protégée qu'ils trouvent chaque année. Ils ne doivent pas dépasser certains quotas qui sont mais proprement délirants, puisqu'ils vont de plusieurs centaines de kilos à plusieurs tonnes pour des animaux qui sont considérés comme tellement en danger qu'on n'est pas sûr de les voir encore dans 10 ans. Vous pourrez trouver la liste exacte dans la brochure « Les animaux détestent le nucléaire » , mais laissez-moi juste vous raconter un exemple que je trouve particulièrement sordide en Floride. Comme les autres centrales, la centrale de Sainte-Lucie a évidemment le droit d'aspirer un certain nombre de tortues marines, espèces protégées évidemment, environ 1300 par an et le nombre augmente chaque année. Comme souvent quand on commence à faire ce genre d'exceptions, c'est difficile de s'arrêter. Mais plutôt que de faire profil bas, Sainte-Lucie a choisi d'ouvrir juste à côté de sa centrale un hôpital pour tortues et de faire payer les visiteurs. pour regarder les quelques survivantes de leurs tuyaux se faire soigner. Ils en font maintenant un axe majeur de leur communication. Regardez les centrales nucléaires, c'est formidable, ça sauve des tortues. Je trouve ça tellement, mais tellement crade, j'ai à peine les mots. Évidemment, d'autres choses ont le droit d'être rejetées dans l'eau selon les mêmes modalités. Côté augmenter chaque année, bien diluer, donc c'est pas grave. Bon, et s'il y a bien un truc que montrent les travaux de Cornelia et Senniger, c'est que la dilution ne marche pas si bien que ça. Mais là aussi, ils ont des droits. Et malgré l'augmentation du nombre de maladies dans la faune locale dans un rayon de plusieurs centaines de kilomètres. Toutes les centrales ont le droit de rejeter non pas de kilos mais des tonnes de nitrates, de cuivres, de tritium et de plein d'autres substances cancérigènes pour les humains. Parlons donc des alternatives parce que c'est un sujet amusant. Je m'amuse un peu parce que je me suis fait avoir comme tout le monde. Voyez, on m'avait dit, sans le nucléaire, on n'aura plus assez d'électricité pour maintenir notre type de vie. Et moi j'étais un peu en mode, honnêtement je m'en tape. Coupe l'électricité si tu veux et on verra après. Mais en fait, ça aussi c'était faux. Et pour ça, je vais prendre l'exemple de l'Allemagne. L'Allemagne a investi massivement dans les énergies renouvelables et fait une transition vers une production sans nucléaire et sans chanvre à la charbon. Et c'est amusant parce que quand on entend les politiciens parler de la production d'électricité allemande, ils les accusent souvent d'agir par opportunisme électoral, c'est-à-dire de mettre en place sur plus de 20 ans des politiques publiques qui plaisent aux gens qui les ont élus. Le mot que vous cherchez c'est démocratie, et c'est supposé être votre travail et votre vocation la démocratie. Mais apparemment ça peut aussi être utilisé comme une insulte quand les conclusions ne leur conviennent pas. L'Allemagne est donc en train de réduire progressivement ses productions d'énergie fossile nucléaire et d'augmenter progressivement ses énergies solaires et éoliennes. Bien sûr, il y a un problème lié aux animaux aussi dans la surproduction énergétique solaire et éolienne, mais le point central est celui-là. L'Allemagne, un pays pas très différent de nous culturellement et économiquement, réussit à produire son électricité en réduisant progressivement la part de charbon et en supprimant la part de nucléaire. Et le mot-clé, c'est bien progressivement. Évidemment, tu ne peux pas juste éteindre demain toutes les centrales nucléaires et aller allumer ton éolienne géante. Évidemment, un champ d'éoliennes, ça se construit. L'autoproduction domestique chez les particuliers, ça s'installe petit à petit. Et les lobbies du nucléaire font comme si le choix était binaire, comme si on devait choisir entre fermer les yeux sur le nucléaire et leur faire entièrement confiance malgré les accidents, les mensonges, et tout ça pour toujours, ou tout simplement renoncer à l'électricité et au monde moderne. Là aussi, c'est pas vrai, c'est de la propagande. Et l'Allemagne le prouve. Sans vouloir tomber non plus dans la glorification verte et du capitalisme écolo, la transition énergétique, c'est possible. Et ce serait déjà une réduction très intéressante des dégâts causés par le capitalisme sur le monde. Et la transition énergétique, c'est comme le reste, si on ne commence jamais, on finira jamais.

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Description

Aujourd'hui je vais vous présenter un livre, « Créature de tchernobyl », écrit par Hugh Raffles, mais qui est une présentation de l'art de Cornelia Hesse-Honegger. Cornelia Hesse-Honegger a entrepris un important travail artistique et scientifique, en partant à la recherche d'insectes dans les environs de sites où il y a eu des accidents nucléaires.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Aujourd'hui je vais vous présenter un livre, Creature de Tchernobyl, écrit par Hugues Ralf, mais qui est une présentation de l'art de Cornelia S. Honegger. Cornelia S. Honegger a entrepris un important travail artistique et scientifique en partant à la recherche d'insectes dans les environs de sites où il y a eu des accidents nucléaires. Son travail est un peu spécial, c'est une illustratrice scientifique, c'est-à-dire que son travail est de collecter puis de dessiner les insectes morts de la manière la plus précise et la plus correcte scientifiquement. C'est une discipline assez ancienne évidemment, qui date d'avant la photographie, Mais c'est encore utile aujourd'hui parce que les illustrations permettent de montrer ce qu'il y a à voir d'important là où une photo ne fait que renvoyer l'image. C'est donc pas un métier facile, il faut évidemment avoir d'importantes capacités en dessin figuratif, mais il faut aussi avoir des connaissances scientifiques importantes dans la discipline que l'on dessine. En soi c'est un très beau métier, mais c'est vrai que je suis quand même hyper mal à l'aise à l'idée que Cornelia S. Henniger passe ses journées à ramasser les insectes vivants, les tuer, et dédier plusieurs années à faire ça dans le but sincère de dénoncer les méfaits des radiations nucléaires sur les insectes qu'elle aime. A la fin de son ouvrage, elle explique elle-même qu'elle est fatiguée de chasser des insectes pour les tuer et tu m'étonnes. Ça sert à rien de s'apesantir plus longtemps sur cette incohérence, ce qui n'est qu'une autre manifestation de la dissonance cognitive qu'ont la plupart des gens qui travaillent avec les animaux. Le sujet du nucléaire est assez compliqué, donc j'ai complété cette lecture de trois brochures. Nuclear Power and Armed Animal, Wild and Domestic, mais aussi Les Animaux d'États-Unis Claire et vice-versa, et aussi Tchernobyl n'est pas une réserve naturelle. J'ai aussi regardé le film Halloween in the Zone qui raconte le parcours de Naoto Matsumura, un éleveur japonais qui est retourné dans la zone irradiée 48 heures après l'explosion de la centrale de Fukushima pour nourrir ses vaches, et qui est resté pour s'occuper d'elles. Il y a encore aujourd'hui, autant que j'en sache, même si les médecins estiment qu'il va mourir de vieillesse avant de mourir de l'explosion ou de radiation, c'est un comportement qu'on peut qualifier d'héroïque. Les éleveurs sont nombreux à prétendre aimer leurs animaux comme leurs enfants, mais ce que ce film prouve, c'est que Naoto Matsumura est plus l'exception que la règle. Je vous conseille vraiment de le voir, il est sur Youtube, mais il est très dur à regarder, je dois vous préciser. Ces brochures, le livre et le film sont parfois redondants, mais c'est nécessaire. pour moi pour bien appréhender le sujet, qui compte des dizaines d'événements historiques marquants, des dizaines d'acronymes gouvernementaux partout dans le monde, et un nombre incalculable de subtilités chimiques sur lesquelles je ne connais pas grand chose ayant une formation de sciences humaines. Je vais d'ailleurs entrer directement dans le vif du sujet vis-à-vis de cette question. Comme je vous disais, j'ai une formation de sciences humaines, c'est-à-dire que je ne sais pas toujours reconnaître un atome, mais que je sais reconnaître de la propagande. Et la manière dont le sujet du nucléaire, les armes ou la production d'énergie est confisqué au grand public au prétexte qu'il n'y comprendrait rien, c'est un exemple typique de propagande. Vous voyez, on pourrait classer les scientifiques en deux sortes. Ceux qui ont besoin que tu les crois, et ceux qui ont besoin que tu leur fous de la paix. Les scientifiques qui veulent que tu te fasses vacciner ont besoin que tu les crois, que tu bouges tes fesses jusqu'au centre de vaccination, que tu lèves ta manche et qu'ils simplifient la tâche des infirmiers. Ces gens-là ont besoin d'un sens de communication importante pour expliquer, simplifier, informer, bref, faire en sorte que chaque personne individuellement ait suffisamment le sentiment d'avoir compris pour être un participant compliant et enthousiaste. J'utilise l'exemple du vaccin parce que c'est le plus récent. Disclaimer important, je suis très pro-vaccin Et je considère que le retour des idéologies parascientifiques et anti-vaccination Est en grande partie de la faute de la communication gouvernementale désastreuse Et du mépris de classe, du racisme et de la misogynie de la plupart des médecins Néanmoins, je suis pro-vaccin Et pour ce que ça vaut, j'estime que le gouvernement aurait pu gérer cette affaire de vaccin Covid beaucoup mieux que ça Ce type d'instinct scientifique peut mentir aussi Ce type d'instinct scientifique ment souvent d'ailleurs Et ce n'est pas être complotiste que de dire ça Tous les scandales de stérilisation forcée dans le colonisme sont des histoires de mensonges On a encouragé les femmes à prendre une contraception, en montant sur l'aspect définitif du processus, et en montant encore plus sur l'aspect eugéniste du projet. Bref, ce type de scientifique, avec de mauvaises ou de bonnes raisons, a besoin que tu le crois, que tu lui fasses confiance. L'existence de ce genre d'instances de communication prouve quelque chose. Quand on veut expliquer quelque chose de scientifiquement complexe au grand public, on peut trouver les outils et les mots pour le faire. Il n'y a rien que le grand public soit totalement incapable d'appréhender. Il y a une autre sorte de scientifique donc. C'est ceux qui veulent que tu leur foutes la paix et que tu ne les regardes pas. et idéalement que tu ignores leur existence pendant qu'ils vivent sur l'argent public. Les expérimentations sur les animaux entrent dans cette catégorie. Bien sûr, il y a de la propagande du style, c'est nécessaire, on ne peut pas faire autrement. Elle ressemble pas mal à celle du nucléaire d'ailleurs, on y reviendra. Mais elle ne ressort que quand l'instinct scientifique est acculé et obligé de s'expliquer. La plupart de la communication est l'équivalent de « tu ne comprendrais pas, laisse-moi gérer » . Et là, soudain, le grand public est incapable de comprendre quoi que ce soit. Il semble être redevenu un enfant de deux ans qui ne sait pas qu'il est fatigué et que ce n'est même pas la peine de l'expliquer, il faut juste le rassurer et l'envoyer au lit. Et cet argument reviendra à chaque fois qu'une personne qualifiée ou non sur la chose nucléaire viendra mettre à mal la version officielle. C'est trop compliqué pour toi, tu n'y comprendrais visiblement rien, laisse les grands gérer ma... Clairement, j'ai le sentiment que c'est par un manque de volonté qu'ils ne font pas circuler quelques informations d'utilité publique sur le nucléaire, autre que « t'inquiète pas, on gère » . Je veux dire, les centrales nucléaires sont supposées être totalement sûres, mais pourtant, il y a plus d'un accident par décennie. Ça mériterait une ou deux explications peut-être. Après tout, moi comme d'autres, on ne demande pas mieux que d'être convaincu qu'il n'y a aucun problème. J'adore personnellement quand il y a... aucun problème. Alors pourquoi personne ne prend cette peine ? Ma réponse, parce qu'ils savent qu'ils mentent et qu'ils sont le deuxième type de scientifique, celui qui a besoin de discrétion et de secret. Passons rapidement sur le nucléaire pour éviter que ça dure un million d'années, enfin ça va durer un million d'années évidemment, mais je parle du podcast. Les animaux sont donc affectés par le nucléaire dans deux cas, quand tout va bien et quand tout va mal. Commençons par les cas d'accident. dont on peut encore espérer que ce soit les derniers, puis on abordera tout le mal que le nucléaire fait actuellement aux animaux quand tout marche comme sur des roulettes. Dans les zones accidentées, les prédateurs sont particulièrement touchés par la surmortalité. En se nourrissant directement des proies irradiées, ils accumulent de fortes doses d'éléments irradiés. Aussi, les prédateurs sont plus nombreux à avoir une stratégie de reproduction qui implique d'avoir peu de bébés mais d'en prendre soin. Le résultat, c'est qu'une espèce de prédateur dans un écosystème donné est plus fragile et disparaît plus facilement. Le résultat direct d'une disparition de prédateur, c'est qu'on voit la population d'animaux qui lui servaient auparavant de proies exploser. Et je comprends pourquoi voir une photo ou une vidéo vide d'humains mais débordant d'oiseaux et de petits mammifères peut donner un sentiment de nature sauvage, libre et en bonne santé. Mais on ne peut pas se focaliser sur le nombre d'individus pour estimer la santé générale d'une population. Ce qu'on constate dans les zones les plus rapprochées, c'est-à-dire à une centaine de kilomètres autour des accidents nucléaires, c'est que les animaux en dehors de leur surnombre, montrent tous les signes d'une mauvaise santé. Malformation, espérance de vie réduite, un taux de stérilité qui atteint les 40% chez les oiseaux, beaucoup, beaucoup d'animaux retrouvés morts sans explication, et un afflux permanent de nouveaux animaux venus prendre la place déniée et abandonnée par les animaux morts. Qu'est-ce qui motive une hirondelle raisonnable à venir s'installer dans un endroit aussi toxique, me direz-vous ? Eh ben, tous les endroits non toxiques ou faiblement toxiques sont remplis d'humains. Les hirondelles ne s'installent pas à côté de Fukushima parce que c'est cool et qu'on y fait bon vivre. Les Irondelles s'installent à côté de Fukushima parce qu'on ne les laisse pas vivre ailleurs, et là-bas, elles y meurent. Une chose intéressante soulignée par les travaux de Cornelia et S.E. Hanegger, c'est que les animaux sont infectés par des petites doses de radiation nucléaire. Après avoir étudié les insectes dans les zones saines, dans les zones proches et dans les zones extrêmement irradiées, elle a trouvé sensiblement les mêmes malformations dans toutes les zones qui contenaient au moins un peu de radiation. Les échelles de grandeur qui reviennent souvent, c'est que jusqu'à 300 km des accidents nucléaires, on trouve des malformations pendant des durées qu'on ne peut pas encore connaître aujourd'hui, puisqu'elles ne sont pas terminées. Les zones condamnées par les gouvernements, elles, ne font jamais cette taille, mais plutôt une centaine de kilomètres. Les cas d'animaux, les insectes encore transportés en dehors des zones irradiées et étudiés ont conservé des anomalies génétiques pendant une vingtaine de générations avant de voir leur ADN se stabiliser. J'insiste sur ce point. Ces animaux ont été soustraits aux radiations pour pouvoir se stabiliser en 20 générations. 20 générations d'humains, ça fait au moins 500 ans, et plus avec l'âge moyen du premier enfant qui augmente. Sur les zones irradiées, mais non pendant l'année, des gens sont restés habités et ont continué à produire de la nourriture, à élever les animaux. On trouve donc en particulier chez les poissons, des poissons prévus pour la consommation humaine, des taux de radiation supérieurs à la normale, et des taux de malformations inquiétantes aussi. Évidemment, il y a plus de malformations dans les zones les plus irradiées, mais il faut s'éloigner vraiment beaucoup pour ne pas faire mettre d'animaux malformés. Aussi, toutes ces zones de danger s'agrandissent artificiellement, à cause des animaux sauvages. Il suffit qu'un animal passe par une zone irradiée pour ramener du pollen, de la nourriture et éventuellement des descendants. Les animaux bougent, c'est la définition d'un animal, et fermer une zone de déambulation des animaux sauvages, peu importe le lieu, le contexte, la motivation ou les moyens déployés a toujours été un échec. de total. Mais admettons que tous les accidents soient dans le passé et que plus rien de grave n'arrivera, parce que non seulement aujourd'hui toutes les technologies sont ultra perfectionnées, mais en plus une attention toute particulière est portée à la sécurité. On dirait un peu le truc que ton gars toxique te dit après t'avoir trompé pour la 4ème fois, mais admettons tout se diffère aujourd'hui, il ne se produira que ce qui était prévu et ceci jusqu'à la fin des temps. Dans ce qui est préautorisé donc, voyons ce qui pose problème aux animaux. Les centrales nucléaires produisent évidemment beaucoup chaleur. Tout ce qui produit l'énergie produit la chaleur, parfois même c'est utilisé directement comme source d'énergie comme les machines à vape. On refroidit les centrales nucléaires en faisant circuler autour des réacteurs de grandes quantités d'eau, soit issues du fleuve, soit issues de la mer. L'eau est un très bon conducteur de chaleur donc c'est très efficace. Seulement voilà, il en faut beaucoup. Et l'eau se réchauffe, évidemment, c'est l'idée, avant de retourner là d'où elle vient, créer un courant artificiel d'eau chaude. L'idée générale, c'est qu'il s'agit d'une petite quantité d'eau par rapport à la... taille de la mer ou des fleuves concernés. Et vraiment j'aurais raisonnablement pu croire à cette théorie mais elle s'est révélée fausse. La mer est froide en fait. Et la mer est aussi globalement stable en température. Et les animaux et les plantes marines sont très sensibles au changement de température. Et une augmentation de température cause diverses perturbations. Certaines espèces meurent, certaines espèces puent, certaines espèces oublient de migrer parce qu'elles se basent non pas sur le calendrier mais sur la température. C'est le genre d'exemple qui là aussi à première vue peut sembler avoir des effets positifs. Après tout, si certains animaux aiment plus l'eau chaude et viennent remplacer ce qu'ils n'aiment pas, bon, c'était pas prévu, mais pourquoi pas. Sauf que la température de nos centrales nucléaires n'est pas stable. Les réacteurs ont parfois besoin d'être refroidis, parfois non, dépendant de variables aussi peu naturelles que le jour de Noël, la coupe du monde et l'ouverture des soldes. Et quand la production baisse en intensité, la température de l'eau jusque la accueillante peut chuter pendant plusieurs jours, condamnant à mort toutes les créatures à qui il avait semblé. pertinent de ne pas migrer parce que l'endroit où elles étaient, était accueillant. Un courant d'eau chaude artificielle est littéralement un appât qui encourage les animaux sauvages à s'installer avant de les tuer. Il y a un deuxième problème, la centrale n'est pas sous l'eau comme vous vous en doutez. L'eau est aspirée avant de être rejetée à un rythme plus ou moins rapide. Il est prouvé que plus l'eau est aspirée vite, plus le nombre d'animaux mourants dans les tuyaux du simple fait du choc est élevé. En fait, aujourd'hui, beaucoup de pays mettent en place des limitations sur le débit lors de la construction d'une nouvelle centrale, histoire de limiter les pertes animales, et des filtres en amont, histoire de limiter la quantité de gros animaux aspirés. certains pays, mais pas la France. Aucun des projets de nouvelles centrales n'est prévu pour correspondre aux normes qui améliorent le bien-être animal, alors que la France est à la pointe de la technologie nucléaire et prévoit d'augmenter encore sa production dans les prochaines années. Évidemment, même avec les meilleures normes, Il n'y a aucun moyen d'aspirer des zones d'eau sans tuer les animaux. animaux de manière relativement indifférenciée à la façon de chalutier en eau profonde. Les centrales nucléaires ont donc quelque chose qu'on adore toujours voir en tant qu'antispécistes, une autorisation d'exception aux lois sur la protection animale. Les centrales doivent analyser les déchets animaux extraits de leurs extractions d'eau et comptabiliser les individus ou le poids de chaque espèce protégée qu'ils trouvent chaque année. Ils ne doivent pas dépasser certains quotas qui sont mais proprement délirants, puisqu'ils vont de plusieurs centaines de kilos à plusieurs tonnes pour des animaux qui sont considérés comme tellement en danger qu'on n'est pas sûr de les voir encore dans 10 ans. Vous pourrez trouver la liste exacte dans la brochure « Les animaux détestent le nucléaire » , mais laissez-moi juste vous raconter un exemple que je trouve particulièrement sordide en Floride. Comme les autres centrales, la centrale de Sainte-Lucie a évidemment le droit d'aspirer un certain nombre de tortues marines, espèces protégées évidemment, environ 1300 par an et le nombre augmente chaque année. Comme souvent quand on commence à faire ce genre d'exceptions, c'est difficile de s'arrêter. Mais plutôt que de faire profil bas, Sainte-Lucie a choisi d'ouvrir juste à côté de sa centrale un hôpital pour tortues et de faire payer les visiteurs. pour regarder les quelques survivantes de leurs tuyaux se faire soigner. Ils en font maintenant un axe majeur de leur communication. Regardez les centrales nucléaires, c'est formidable, ça sauve des tortues. Je trouve ça tellement, mais tellement crade, j'ai à peine les mots. Évidemment, d'autres choses ont le droit d'être rejetées dans l'eau selon les mêmes modalités. Côté augmenter chaque année, bien diluer, donc c'est pas grave. Bon, et s'il y a bien un truc que montrent les travaux de Cornelia et Senniger, c'est que la dilution ne marche pas si bien que ça. Mais là aussi, ils ont des droits. Et malgré l'augmentation du nombre de maladies dans la faune locale dans un rayon de plusieurs centaines de kilomètres. Toutes les centrales ont le droit de rejeter non pas de kilos mais des tonnes de nitrates, de cuivres, de tritium et de plein d'autres substances cancérigènes pour les humains. Parlons donc des alternatives parce que c'est un sujet amusant. Je m'amuse un peu parce que je me suis fait avoir comme tout le monde. Voyez, on m'avait dit, sans le nucléaire, on n'aura plus assez d'électricité pour maintenir notre type de vie. Et moi j'étais un peu en mode, honnêtement je m'en tape. Coupe l'électricité si tu veux et on verra après. Mais en fait, ça aussi c'était faux. Et pour ça, je vais prendre l'exemple de l'Allemagne. L'Allemagne a investi massivement dans les énergies renouvelables et fait une transition vers une production sans nucléaire et sans chanvre à la charbon. Et c'est amusant parce que quand on entend les politiciens parler de la production d'électricité allemande, ils les accusent souvent d'agir par opportunisme électoral, c'est-à-dire de mettre en place sur plus de 20 ans des politiques publiques qui plaisent aux gens qui les ont élus. Le mot que vous cherchez c'est démocratie, et c'est supposé être votre travail et votre vocation la démocratie. Mais apparemment ça peut aussi être utilisé comme une insulte quand les conclusions ne leur conviennent pas. L'Allemagne est donc en train de réduire progressivement ses productions d'énergie fossile nucléaire et d'augmenter progressivement ses énergies solaires et éoliennes. Bien sûr, il y a un problème lié aux animaux aussi dans la surproduction énergétique solaire et éolienne, mais le point central est celui-là. L'Allemagne, un pays pas très différent de nous culturellement et économiquement, réussit à produire son électricité en réduisant progressivement la part de charbon et en supprimant la part de nucléaire. Et le mot-clé, c'est bien progressivement. Évidemment, tu ne peux pas juste éteindre demain toutes les centrales nucléaires et aller allumer ton éolienne géante. Évidemment, un champ d'éoliennes, ça se construit. L'autoproduction domestique chez les particuliers, ça s'installe petit à petit. Et les lobbies du nucléaire font comme si le choix était binaire, comme si on devait choisir entre fermer les yeux sur le nucléaire et leur faire entièrement confiance malgré les accidents, les mensonges, et tout ça pour toujours, ou tout simplement renoncer à l'électricité et au monde moderne. Là aussi, c'est pas vrai, c'est de la propagande. Et l'Allemagne le prouve. Sans vouloir tomber non plus dans la glorification verte et du capitalisme écolo, la transition énergétique, c'est possible. Et ce serait déjà une réduction très intéressante des dégâts causés par le capitalisme sur le monde. Et la transition énergétique, c'est comme le reste, si on ne commence jamais, on finira jamais.

Description

Aujourd'hui je vais vous présenter un livre, « Créature de tchernobyl », écrit par Hugh Raffles, mais qui est une présentation de l'art de Cornelia Hesse-Honegger. Cornelia Hesse-Honegger a entrepris un important travail artistique et scientifique, en partant à la recherche d'insectes dans les environs de sites où il y a eu des accidents nucléaires.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Speaker #0

    Aujourd'hui je vais vous présenter un livre, Creature de Tchernobyl, écrit par Hugues Ralf, mais qui est une présentation de l'art de Cornelia S. Honegger. Cornelia S. Honegger a entrepris un important travail artistique et scientifique en partant à la recherche d'insectes dans les environs de sites où il y a eu des accidents nucléaires. Son travail est un peu spécial, c'est une illustratrice scientifique, c'est-à-dire que son travail est de collecter puis de dessiner les insectes morts de la manière la plus précise et la plus correcte scientifiquement. C'est une discipline assez ancienne évidemment, qui date d'avant la photographie, Mais c'est encore utile aujourd'hui parce que les illustrations permettent de montrer ce qu'il y a à voir d'important là où une photo ne fait que renvoyer l'image. C'est donc pas un métier facile, il faut évidemment avoir d'importantes capacités en dessin figuratif, mais il faut aussi avoir des connaissances scientifiques importantes dans la discipline que l'on dessine. En soi c'est un très beau métier, mais c'est vrai que je suis quand même hyper mal à l'aise à l'idée que Cornelia S. Henniger passe ses journées à ramasser les insectes vivants, les tuer, et dédier plusieurs années à faire ça dans le but sincère de dénoncer les méfaits des radiations nucléaires sur les insectes qu'elle aime. A la fin de son ouvrage, elle explique elle-même qu'elle est fatiguée de chasser des insectes pour les tuer et tu m'étonnes. Ça sert à rien de s'apesantir plus longtemps sur cette incohérence, ce qui n'est qu'une autre manifestation de la dissonance cognitive qu'ont la plupart des gens qui travaillent avec les animaux. Le sujet du nucléaire est assez compliqué, donc j'ai complété cette lecture de trois brochures. Nuclear Power and Armed Animal, Wild and Domestic, mais aussi Les Animaux d'États-Unis Claire et vice-versa, et aussi Tchernobyl n'est pas une réserve naturelle. J'ai aussi regardé le film Halloween in the Zone qui raconte le parcours de Naoto Matsumura, un éleveur japonais qui est retourné dans la zone irradiée 48 heures après l'explosion de la centrale de Fukushima pour nourrir ses vaches, et qui est resté pour s'occuper d'elles. Il y a encore aujourd'hui, autant que j'en sache, même si les médecins estiment qu'il va mourir de vieillesse avant de mourir de l'explosion ou de radiation, c'est un comportement qu'on peut qualifier d'héroïque. Les éleveurs sont nombreux à prétendre aimer leurs animaux comme leurs enfants, mais ce que ce film prouve, c'est que Naoto Matsumura est plus l'exception que la règle. Je vous conseille vraiment de le voir, il est sur Youtube, mais il est très dur à regarder, je dois vous préciser. Ces brochures, le livre et le film sont parfois redondants, mais c'est nécessaire. pour moi pour bien appréhender le sujet, qui compte des dizaines d'événements historiques marquants, des dizaines d'acronymes gouvernementaux partout dans le monde, et un nombre incalculable de subtilités chimiques sur lesquelles je ne connais pas grand chose ayant une formation de sciences humaines. Je vais d'ailleurs entrer directement dans le vif du sujet vis-à-vis de cette question. Comme je vous disais, j'ai une formation de sciences humaines, c'est-à-dire que je ne sais pas toujours reconnaître un atome, mais que je sais reconnaître de la propagande. Et la manière dont le sujet du nucléaire, les armes ou la production d'énergie est confisqué au grand public au prétexte qu'il n'y comprendrait rien, c'est un exemple typique de propagande. Vous voyez, on pourrait classer les scientifiques en deux sortes. Ceux qui ont besoin que tu les crois, et ceux qui ont besoin que tu leur fous de la paix. Les scientifiques qui veulent que tu te fasses vacciner ont besoin que tu les crois, que tu bouges tes fesses jusqu'au centre de vaccination, que tu lèves ta manche et qu'ils simplifient la tâche des infirmiers. Ces gens-là ont besoin d'un sens de communication importante pour expliquer, simplifier, informer, bref, faire en sorte que chaque personne individuellement ait suffisamment le sentiment d'avoir compris pour être un participant compliant et enthousiaste. J'utilise l'exemple du vaccin parce que c'est le plus récent. Disclaimer important, je suis très pro-vaccin Et je considère que le retour des idéologies parascientifiques et anti-vaccination Est en grande partie de la faute de la communication gouvernementale désastreuse Et du mépris de classe, du racisme et de la misogynie de la plupart des médecins Néanmoins, je suis pro-vaccin Et pour ce que ça vaut, j'estime que le gouvernement aurait pu gérer cette affaire de vaccin Covid beaucoup mieux que ça Ce type d'instinct scientifique peut mentir aussi Ce type d'instinct scientifique ment souvent d'ailleurs Et ce n'est pas être complotiste que de dire ça Tous les scandales de stérilisation forcée dans le colonisme sont des histoires de mensonges On a encouragé les femmes à prendre une contraception, en montant sur l'aspect définitif du processus, et en montant encore plus sur l'aspect eugéniste du projet. Bref, ce type de scientifique, avec de mauvaises ou de bonnes raisons, a besoin que tu le crois, que tu lui fasses confiance. L'existence de ce genre d'instances de communication prouve quelque chose. Quand on veut expliquer quelque chose de scientifiquement complexe au grand public, on peut trouver les outils et les mots pour le faire. Il n'y a rien que le grand public soit totalement incapable d'appréhender. Il y a une autre sorte de scientifique donc. C'est ceux qui veulent que tu leur foutes la paix et que tu ne les regardes pas. et idéalement que tu ignores leur existence pendant qu'ils vivent sur l'argent public. Les expérimentations sur les animaux entrent dans cette catégorie. Bien sûr, il y a de la propagande du style, c'est nécessaire, on ne peut pas faire autrement. Elle ressemble pas mal à celle du nucléaire d'ailleurs, on y reviendra. Mais elle ne ressort que quand l'instinct scientifique est acculé et obligé de s'expliquer. La plupart de la communication est l'équivalent de « tu ne comprendrais pas, laisse-moi gérer » . Et là, soudain, le grand public est incapable de comprendre quoi que ce soit. Il semble être redevenu un enfant de deux ans qui ne sait pas qu'il est fatigué et que ce n'est même pas la peine de l'expliquer, il faut juste le rassurer et l'envoyer au lit. Et cet argument reviendra à chaque fois qu'une personne qualifiée ou non sur la chose nucléaire viendra mettre à mal la version officielle. C'est trop compliqué pour toi, tu n'y comprendrais visiblement rien, laisse les grands gérer ma... Clairement, j'ai le sentiment que c'est par un manque de volonté qu'ils ne font pas circuler quelques informations d'utilité publique sur le nucléaire, autre que « t'inquiète pas, on gère » . Je veux dire, les centrales nucléaires sont supposées être totalement sûres, mais pourtant, il y a plus d'un accident par décennie. Ça mériterait une ou deux explications peut-être. Après tout, moi comme d'autres, on ne demande pas mieux que d'être convaincu qu'il n'y a aucun problème. J'adore personnellement quand il y a... aucun problème. Alors pourquoi personne ne prend cette peine ? Ma réponse, parce qu'ils savent qu'ils mentent et qu'ils sont le deuxième type de scientifique, celui qui a besoin de discrétion et de secret. Passons rapidement sur le nucléaire pour éviter que ça dure un million d'années, enfin ça va durer un million d'années évidemment, mais je parle du podcast. Les animaux sont donc affectés par le nucléaire dans deux cas, quand tout va bien et quand tout va mal. Commençons par les cas d'accident. dont on peut encore espérer que ce soit les derniers, puis on abordera tout le mal que le nucléaire fait actuellement aux animaux quand tout marche comme sur des roulettes. Dans les zones accidentées, les prédateurs sont particulièrement touchés par la surmortalité. En se nourrissant directement des proies irradiées, ils accumulent de fortes doses d'éléments irradiés. Aussi, les prédateurs sont plus nombreux à avoir une stratégie de reproduction qui implique d'avoir peu de bébés mais d'en prendre soin. Le résultat, c'est qu'une espèce de prédateur dans un écosystème donné est plus fragile et disparaît plus facilement. Le résultat direct d'une disparition de prédateur, c'est qu'on voit la population d'animaux qui lui servaient auparavant de proies exploser. Et je comprends pourquoi voir une photo ou une vidéo vide d'humains mais débordant d'oiseaux et de petits mammifères peut donner un sentiment de nature sauvage, libre et en bonne santé. Mais on ne peut pas se focaliser sur le nombre d'individus pour estimer la santé générale d'une population. Ce qu'on constate dans les zones les plus rapprochées, c'est-à-dire à une centaine de kilomètres autour des accidents nucléaires, c'est que les animaux en dehors de leur surnombre, montrent tous les signes d'une mauvaise santé. Malformation, espérance de vie réduite, un taux de stérilité qui atteint les 40% chez les oiseaux, beaucoup, beaucoup d'animaux retrouvés morts sans explication, et un afflux permanent de nouveaux animaux venus prendre la place déniée et abandonnée par les animaux morts. Qu'est-ce qui motive une hirondelle raisonnable à venir s'installer dans un endroit aussi toxique, me direz-vous ? Eh ben, tous les endroits non toxiques ou faiblement toxiques sont remplis d'humains. Les hirondelles ne s'installent pas à côté de Fukushima parce que c'est cool et qu'on y fait bon vivre. Les Irondelles s'installent à côté de Fukushima parce qu'on ne les laisse pas vivre ailleurs, et là-bas, elles y meurent. Une chose intéressante soulignée par les travaux de Cornelia et S.E. Hanegger, c'est que les animaux sont infectés par des petites doses de radiation nucléaire. Après avoir étudié les insectes dans les zones saines, dans les zones proches et dans les zones extrêmement irradiées, elle a trouvé sensiblement les mêmes malformations dans toutes les zones qui contenaient au moins un peu de radiation. Les échelles de grandeur qui reviennent souvent, c'est que jusqu'à 300 km des accidents nucléaires, on trouve des malformations pendant des durées qu'on ne peut pas encore connaître aujourd'hui, puisqu'elles ne sont pas terminées. Les zones condamnées par les gouvernements, elles, ne font jamais cette taille, mais plutôt une centaine de kilomètres. Les cas d'animaux, les insectes encore transportés en dehors des zones irradiées et étudiés ont conservé des anomalies génétiques pendant une vingtaine de générations avant de voir leur ADN se stabiliser. J'insiste sur ce point. Ces animaux ont été soustraits aux radiations pour pouvoir se stabiliser en 20 générations. 20 générations d'humains, ça fait au moins 500 ans, et plus avec l'âge moyen du premier enfant qui augmente. Sur les zones irradiées, mais non pendant l'année, des gens sont restés habités et ont continué à produire de la nourriture, à élever les animaux. On trouve donc en particulier chez les poissons, des poissons prévus pour la consommation humaine, des taux de radiation supérieurs à la normale, et des taux de malformations inquiétantes aussi. Évidemment, il y a plus de malformations dans les zones les plus irradiées, mais il faut s'éloigner vraiment beaucoup pour ne pas faire mettre d'animaux malformés. Aussi, toutes ces zones de danger s'agrandissent artificiellement, à cause des animaux sauvages. Il suffit qu'un animal passe par une zone irradiée pour ramener du pollen, de la nourriture et éventuellement des descendants. Les animaux bougent, c'est la définition d'un animal, et fermer une zone de déambulation des animaux sauvages, peu importe le lieu, le contexte, la motivation ou les moyens déployés a toujours été un échec. de total. Mais admettons que tous les accidents soient dans le passé et que plus rien de grave n'arrivera, parce que non seulement aujourd'hui toutes les technologies sont ultra perfectionnées, mais en plus une attention toute particulière est portée à la sécurité. On dirait un peu le truc que ton gars toxique te dit après t'avoir trompé pour la 4ème fois, mais admettons tout se diffère aujourd'hui, il ne se produira que ce qui était prévu et ceci jusqu'à la fin des temps. Dans ce qui est préautorisé donc, voyons ce qui pose problème aux animaux. Les centrales nucléaires produisent évidemment beaucoup chaleur. Tout ce qui produit l'énergie produit la chaleur, parfois même c'est utilisé directement comme source d'énergie comme les machines à vape. On refroidit les centrales nucléaires en faisant circuler autour des réacteurs de grandes quantités d'eau, soit issues du fleuve, soit issues de la mer. L'eau est un très bon conducteur de chaleur donc c'est très efficace. Seulement voilà, il en faut beaucoup. Et l'eau se réchauffe, évidemment, c'est l'idée, avant de retourner là d'où elle vient, créer un courant artificiel d'eau chaude. L'idée générale, c'est qu'il s'agit d'une petite quantité d'eau par rapport à la... taille de la mer ou des fleuves concernés. Et vraiment j'aurais raisonnablement pu croire à cette théorie mais elle s'est révélée fausse. La mer est froide en fait. Et la mer est aussi globalement stable en température. Et les animaux et les plantes marines sont très sensibles au changement de température. Et une augmentation de température cause diverses perturbations. Certaines espèces meurent, certaines espèces puent, certaines espèces oublient de migrer parce qu'elles se basent non pas sur le calendrier mais sur la température. C'est le genre d'exemple qui là aussi à première vue peut sembler avoir des effets positifs. Après tout, si certains animaux aiment plus l'eau chaude et viennent remplacer ce qu'ils n'aiment pas, bon, c'était pas prévu, mais pourquoi pas. Sauf que la température de nos centrales nucléaires n'est pas stable. Les réacteurs ont parfois besoin d'être refroidis, parfois non, dépendant de variables aussi peu naturelles que le jour de Noël, la coupe du monde et l'ouverture des soldes. Et quand la production baisse en intensité, la température de l'eau jusque la accueillante peut chuter pendant plusieurs jours, condamnant à mort toutes les créatures à qui il avait semblé. pertinent de ne pas migrer parce que l'endroit où elles étaient, était accueillant. Un courant d'eau chaude artificielle est littéralement un appât qui encourage les animaux sauvages à s'installer avant de les tuer. Il y a un deuxième problème, la centrale n'est pas sous l'eau comme vous vous en doutez. L'eau est aspirée avant de être rejetée à un rythme plus ou moins rapide. Il est prouvé que plus l'eau est aspirée vite, plus le nombre d'animaux mourants dans les tuyaux du simple fait du choc est élevé. En fait, aujourd'hui, beaucoup de pays mettent en place des limitations sur le débit lors de la construction d'une nouvelle centrale, histoire de limiter les pertes animales, et des filtres en amont, histoire de limiter la quantité de gros animaux aspirés. certains pays, mais pas la France. Aucun des projets de nouvelles centrales n'est prévu pour correspondre aux normes qui améliorent le bien-être animal, alors que la France est à la pointe de la technologie nucléaire et prévoit d'augmenter encore sa production dans les prochaines années. Évidemment, même avec les meilleures normes, Il n'y a aucun moyen d'aspirer des zones d'eau sans tuer les animaux. animaux de manière relativement indifférenciée à la façon de chalutier en eau profonde. Les centrales nucléaires ont donc quelque chose qu'on adore toujours voir en tant qu'antispécistes, une autorisation d'exception aux lois sur la protection animale. Les centrales doivent analyser les déchets animaux extraits de leurs extractions d'eau et comptabiliser les individus ou le poids de chaque espèce protégée qu'ils trouvent chaque année. Ils ne doivent pas dépasser certains quotas qui sont mais proprement délirants, puisqu'ils vont de plusieurs centaines de kilos à plusieurs tonnes pour des animaux qui sont considérés comme tellement en danger qu'on n'est pas sûr de les voir encore dans 10 ans. Vous pourrez trouver la liste exacte dans la brochure « Les animaux détestent le nucléaire » , mais laissez-moi juste vous raconter un exemple que je trouve particulièrement sordide en Floride. Comme les autres centrales, la centrale de Sainte-Lucie a évidemment le droit d'aspirer un certain nombre de tortues marines, espèces protégées évidemment, environ 1300 par an et le nombre augmente chaque année. Comme souvent quand on commence à faire ce genre d'exceptions, c'est difficile de s'arrêter. Mais plutôt que de faire profil bas, Sainte-Lucie a choisi d'ouvrir juste à côté de sa centrale un hôpital pour tortues et de faire payer les visiteurs. pour regarder les quelques survivantes de leurs tuyaux se faire soigner. Ils en font maintenant un axe majeur de leur communication. Regardez les centrales nucléaires, c'est formidable, ça sauve des tortues. Je trouve ça tellement, mais tellement crade, j'ai à peine les mots. Évidemment, d'autres choses ont le droit d'être rejetées dans l'eau selon les mêmes modalités. Côté augmenter chaque année, bien diluer, donc c'est pas grave. Bon, et s'il y a bien un truc que montrent les travaux de Cornelia et Senniger, c'est que la dilution ne marche pas si bien que ça. Mais là aussi, ils ont des droits. Et malgré l'augmentation du nombre de maladies dans la faune locale dans un rayon de plusieurs centaines de kilomètres. Toutes les centrales ont le droit de rejeter non pas de kilos mais des tonnes de nitrates, de cuivres, de tritium et de plein d'autres substances cancérigènes pour les humains. Parlons donc des alternatives parce que c'est un sujet amusant. Je m'amuse un peu parce que je me suis fait avoir comme tout le monde. Voyez, on m'avait dit, sans le nucléaire, on n'aura plus assez d'électricité pour maintenir notre type de vie. Et moi j'étais un peu en mode, honnêtement je m'en tape. Coupe l'électricité si tu veux et on verra après. Mais en fait, ça aussi c'était faux. Et pour ça, je vais prendre l'exemple de l'Allemagne. L'Allemagne a investi massivement dans les énergies renouvelables et fait une transition vers une production sans nucléaire et sans chanvre à la charbon. Et c'est amusant parce que quand on entend les politiciens parler de la production d'électricité allemande, ils les accusent souvent d'agir par opportunisme électoral, c'est-à-dire de mettre en place sur plus de 20 ans des politiques publiques qui plaisent aux gens qui les ont élus. Le mot que vous cherchez c'est démocratie, et c'est supposé être votre travail et votre vocation la démocratie. Mais apparemment ça peut aussi être utilisé comme une insulte quand les conclusions ne leur conviennent pas. L'Allemagne est donc en train de réduire progressivement ses productions d'énergie fossile nucléaire et d'augmenter progressivement ses énergies solaires et éoliennes. Bien sûr, il y a un problème lié aux animaux aussi dans la surproduction énergétique solaire et éolienne, mais le point central est celui-là. L'Allemagne, un pays pas très différent de nous culturellement et économiquement, réussit à produire son électricité en réduisant progressivement la part de charbon et en supprimant la part de nucléaire. Et le mot-clé, c'est bien progressivement. Évidemment, tu ne peux pas juste éteindre demain toutes les centrales nucléaires et aller allumer ton éolienne géante. Évidemment, un champ d'éoliennes, ça se construit. L'autoproduction domestique chez les particuliers, ça s'installe petit à petit. Et les lobbies du nucléaire font comme si le choix était binaire, comme si on devait choisir entre fermer les yeux sur le nucléaire et leur faire entièrement confiance malgré les accidents, les mensonges, et tout ça pour toujours, ou tout simplement renoncer à l'électricité et au monde moderne. Là aussi, c'est pas vrai, c'est de la propagande. Et l'Allemagne le prouve. Sans vouloir tomber non plus dans la glorification verte et du capitalisme écolo, la transition énergétique, c'est possible. Et ce serait déjà une réduction très intéressante des dégâts causés par le capitalisme sur le monde. Et la transition énergétique, c'est comme le reste, si on ne commence jamais, on finira jamais.

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