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ADN D'ATHLÈTE, l'esprit sport

[Best-of] La réponse : comment respecter son bien-être et performer ?

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21min |07/08/2024|

4748

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Description

Retrouvez Yancy Dufour, préparateur mental pour un entretien passionnant autour du bien-être des sportif·ves. Le dialogue interne, la communication non verbale, les routines bien-être sont autant d’outils que vous pouvez mettre en place dans votre quotidien de sportif·ve pour performer tout en vous préservant. Yancy vous en dit plus dans cet épisode…


Bel été !


💡☝️✨ La réponse est une série du podcast Conseil Sport de DECATHLON. Une interview d’expert·es pour prendre soin de soi, garder la forme et bien manger. Ce format vous est proposé par Céciliane, journaliste et coach sportif. 😎 Pour ne rien manquer des conseils, des témoignages et des aventures, abonnez-vous à la chaîne Conseil Sport !



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Vous êtes-vous déjà demandé si les progrès en sport étaient compatibles avec le plaisir ? Eh bien moi, ça me questionne. Sportif amateur ou de haut niveau, on a souvent en tête que pour performer, il est nécessaire de passer par des efforts saupoudrés de douleur. Mais le bien-être est le plaisir dans tout ça. Yancy Dufour, préparateur mentale, nous livre ses outils pour préserver notre bien-être tout en boostant nos capacités physiques. Vous avez une question ? On a la réponse ! Vous écoutez Conseil Sport, le podcast bien-être, santé, nutrition de Décathlon. Bonjour Yancy.

  • Speaker #1

    Bonjour Céciliane.

  • Speaker #0

    Merci d'être venu à moi.

  • Speaker #1

    Avec plaisir.

  • Speaker #0

    Il fait beau aujourd'hui, c'est agréable. J'ai choisi de t'inviter parce que, déjà t'es mon prof, t'es un ancien prof de psycho à la faculté des sports de Lille. C'est encore le cas ?

  • Speaker #1

    C'est encore le cas.

  • Speaker #0

    Et en fait, tu as écrit un livre, Performance et bien-être, 10 outils fondamentaux. Le bien-être et la performance, c'est des sujets qui... me sont chères et j'avais envie de l'aborder avec toi. Tu es également préparateur mental.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Avec des joueurs dans le football, toi.

  • Speaker #1

    Principalement le football.

  • Speaker #0

    Oui. Tu as d'autres sportifs ?

  • Speaker #1

    J'ai longtemps fait tous les sports, sauf le foot. C'était le sport où je pensais ne pas aller. Et j'ai fini avec que des joueurs de foot. Avec des joueurs de Ligue 1 et des joueurs d'équipe de France. Je suis à fond dans le foot. Et là, je suis actuellement au LOSC à temps complet. Avec la cellule préparation mentale du LOSC.

  • Speaker #0

    Super. Pour la formation, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Principalement pour le centre de formation et pour les joueurs pros qui le souhaitent.

  • Speaker #0

    Qui en ont besoin. Toi, tu es un sportif aussi ? Oui. C'est quoi ton sport de prédilection ?

  • Speaker #1

    Au départ, j'étais judoka au niveau national. C'était vraiment mon sport de prédilection à haut niveau. Ensuite, quand j'ai stoppé pour les études, parce que j'étais déjà dans la logique père fait bien-être et je sentais qu'il ne fallait pas... Comme j'avais des capacités scolaires, je m'étais dit qu'il faut un équilibre. J'ai arrêté le judo, je me suis mis au rugby. Finalement j'ai fait de manière intense et je me suis retrouvé dans une bonne division, capitaine de bonne équipe. Donc je me suis dit, il faut que j'arrête ce sport pour en faire un où ça n'ira pas. Et je me suis mis à la course à pied.

  • Speaker #0

    Il faut que je fasse un sport où je suis nul.

  • Speaker #1

    Où je n'ai pas envie d'aller vers le haut niveau. Et je me suis mis à la course à pied, c'était chouette. Et puis finalement, de fil en aiguille, j'ai monté en puissance et j'ai fini par faire des ultra trails. Et je continue et j'en ai une grosse, grosse épreuve bientôt. En perspective.

  • Speaker #0

    Ok. Et ce livre, tu l'as écrit, tu me l'as dit tout à l'heure en off, après avoir fait La Diagonale des Fous. Oui. La naissance, c'est ça ? C'est ça. Tu nous parles de performance, de bien-être, et tu nous livres dix outils. Et pour commencer, j'aimerais que tu me dises, parce que pour moi, ce n'est pas une évidence, mais est-ce que la performance et le bien-être sont compatibles ?

  • Speaker #1

    Alors... Pour nous, à nos yeux, un psychologue du sport, préparateur mentaux, c'est totalement compatible et c'est ce qu'on recherche dans l'accompagnement. Bien évidemment, après, quand on est sollicité par les structures, eux, ils sont que sur la performance. Et nous, quand on va rencontrer les sportifs, les structures, on va aller dans leur sens. On est sur la performance. Donc, on peut performer sans bien-être. C'est plutôt des perfs qui vont être à court terme. nous l'idée c'est que si on veut un athlète qui dure dans le temps Et qui juge bien sa carrière, c'est de faire ce travail de bien-être de manière assez intense, mais peut-être pas en premier quand on va l'aborder, plutôt en second. Et en fait, on se rend compte que plus l'athlète est bien dans ses baskets, plus il performe. Donc nous, à nos yeux, c'est plutôt le facteur numéro un. On ne le vend pas comme facteur numéro un, on le vend comme facteur numéro deux. Mais voilà, c'est pour l'info l'aspect longévité. Et puis aussi bien vivre sa carrière, parce qu'on a des sportifs qui ont fait des longues carrières en n'étant pas épanouis, comme Agassi au tennis, comme Marie-Josée Perrec en athlétisme, qui était souvent dans la souffrance lors des départs.

  • Speaker #0

    C'est assez culturel, j'ai l'impression, quand on veut performer, de se faire mal en fait, de se dire que c'est l'effort qui est récompensé et donc il faut souffrir un minimum.

  • Speaker #1

    Alors ça, c'est une thématique super intéressante sur laquelle je travaille beaucoup.

  • Speaker #0

    Je te rappellerai pour cette thématique en particulier.

  • Speaker #1

    En fait, la souffrance, moi personnellement, je ne vais pas la voir comme un élément de mal-être. C'est-à-dire que si on revient sur, par exemple, l'aspect neurosciences, quelqu'un qui ne va jamais toucher à la souffrance, ou dit autrement, qui est toujours dans le plaisir, par exemple, ça va être principalement de la dopamine, qui est intéressante pour le bien-être. Mais la dopamine a un effet plutôt à court terme et qui se fait d'ailleurs quand il y en a un peu trop au détriment de la sérotonine qui est vraiment l'hormone du bien-être. Et l'hormone du bien-être, la sérotonine, on va plutôt la voir quand on va... On est cherché des objectifs difficiles, qui ont du sens à nos yeux, qui sont importants, mais qui demandent donc un petit peu de souffrance.

  • Speaker #0

    D'effort, de souffrance et d'adaptation en fait.

  • Speaker #1

    Et c'est pour ça que la souffrance, moi, scientifiquement, elle n'est pas incompatible avec le bien-être. Du moment qu'elle est consciente et choisie et qu'il y a du sens derrière ça, l'objectif final, quand il est atteint, après cette souffrance, est quand même très intéressant pour le cerveau.

  • Speaker #0

    Donc c'est une histoire de perception aussi, certainement, de ce moment-là. Intéressant. Dans ton livre, tu nous proposes dix outils. On y retrouve des notions qu'on a déjà pu aborder dans la chaîne, notamment dans les épisodes de préparation mentale ou de la gestion de l'échec, ou encore dernièrement avec Antonin Givre sur l'anxiété de performance, où il nous parle de la respiration. le contrôle de la respiration, toi c'est ton cinquième outil la méditation, on en a parlé aussi ensemble et le dialogue interne on ne va pas tous les faire parce que je pense qu'on mettrait plus de temps mais il y a des outils qui m'ont Intrigué, c'est le huitième outil, la communication non-verbale. En quoi cet outil-là, la communication non-verbale, peut favoriser le bien-être du ou de la sportive ?

  • Speaker #1

    Alors, ce n'est pas l'outil qu'on va travailler le plus dans les dix outils. Cet outil, il est rangé dans l'ouvrage et puis dans la recherche, dans les outils comportementaux. C'est-à-dire qu'on ne passe pas par le physiologique, on ne passe pas par le cognitif. Ce sont nos comportements qui vont... influencer à la fois notre cerveau et l'environnement. Donc là, on est dans une démarche scientifique où, pendant très longtemps, on considérait que notre personnalité, notre façon d'être, agissait de manière descendante sur nos comportements. Donc si je suis timide, introverti, si je n'ai pas confiance en moi, je vais avoir les épaules rentrées, je vais regarder vers le bas, mon regard va être fuyant, etc. Et on s'est rendu compte qu'on pouvait travailler les comportements pour agir sur le cerveau, donc de manière ascendante.

  • Speaker #0

    Ça veut dire faire un mouvement qui va favoriser un comportement.

  • Speaker #1

    Voilà, donc par exemple si je me force à me redresser, à ouvrir le buste et à vraiment avoir un regard posé, indirectement j'influence ma confiance en soi, et donc c'est le comportement qui agit sur le cerveau. Alors qu'on a toujours eu cette représentation que c'est un lien... esprit-corps. Et là, on va montrer vraiment le lien corps-esprit. C'est-à-dire, j'agis sur le corps pour agir sur l'esprit. Donc, pour traduire ça très rapidement sur le terrain, ça va être, on va travailler le langage corporel quand on va rentrer sur le terrain face à l'adversaire. On va aussi s'influencer dans, je crois que dans l'ouvrage, je donne cet exemple-là en course à pied sur le fait de sourire en courant. Et en fait, l'idée, c'est à la fois que je trompe un peu mon esprit.

  • Speaker #0

    J'aime bien cette notion de duper le cerveau.

  • Speaker #1

    Voilà. Mais finalement, je le dupe bien. Je le dupe exactement comme j'y crois. Et donc, cette façon de le duper, c'est mon cerveau se fait avoir, mais je fais aussi avoir mon environnement. Et donc, par exemple, dans un sport individuel, si on est en combat, je peux donc faire croire quelque chose à l'autre. Si on va transférer après la vie tous les jours, je passe un oral. Je peux... faire croire que tout va bien alors qu'intérieurement mon coeur bat très vite, ma respiration est accélérée j'ai besoin de la respiration comme l'entraînement, t'es hyper stressé mais ça se voit pas et donc c'est un contrôle de soi comportemental et en fait dans le fonctionnement du cerveau, plus notre cerveau a cette impression de contrôle, moins il est stressé, donc si là je tends les bras et que ma main ne tremble pas, je suis en train de contrôler mon non-verbal et Merci. C'est un petit élément de la gestion du stress, bien évidemment il y a d'autres choses. Si je ne me sens pas compétent dans le fait d'échanger avec toi, c'est sûr que ça risque d'être une source de stress. Mais si dans l'échange je me sens compétent et qu'en plus corporellement, physiologiquement, enfin si j'additionne tous ces outils-là, il y a de grandes chances que mon cerveau utilise tout va bien.

  • Speaker #0

    C'est tromper son esprit, rassurer son cerveau, tout va bien.

  • Speaker #1

    Tout va bien et puis après c'est démontré scientifiquement. C'est-à-dire que si je reviens sur posture de confiance en soi, quand je prends une posture de forte confiance en soi pour le sportif, parce que là, nous, on cherche la performance, on va augmenter le niveau de testostérone, on va réduire le niveau de cortisol. Testostérone, c'est la confiance en soi. Le cortisol, c'est le stress. Et donc, c'est plutôt des éléments quand même favorables pour la performance.

  • Speaker #0

    J'avais entendu parler de postures comme ça, qui favorisaient la sécrétion de testostérone. Les bras ouverts enlevé vers le ciel pendant cinq minutes. Je me suis retrouvée à faire ça avant un entretien d'embauche dans les toilettes, bras ouverts en me disant c'est une posture d'ouverture de gagnant, de gagnante en fait. Et c'est vrai qu'on voit tous les sportifs qui terminent une course, c'est ça qui arrive, c'est ce genre de... Le mouvement d'ouverture, ils n'arrivent pas à tout fermer, j'ai gagné. Et il y en a d'autres, je pense, des postures d'ouverture ou des postures clés.

  • Speaker #1

    Mais après, moi l'idée c'est que ce n'est pas tant la posture et le comportement qui m'intéressent par rapport à la petite démonstration que je viens de faire scientifique, c'est qu'en fait je me donne un objectif dans ma prestation, qu'elle soit... à l'oral, dans le sport, et je vais être concentré sur cet objectif. Donc si je me suis fixé d'avoir telle posture, finalement à l'instant T dans mon épreuve, je suis focus sur quelque chose que je contrôle, mon comportement, et je ne suis pas focus sur quelque chose que je ne contrôle pas. Et moi c'est plus cet aspect-là qui m'intéresse, que est-ce que scientifiquement, réellement, il y a une grosse élévation de la testostérone, une diminution de cortisol, je ne suis pas... pas certain que ce soit le facteur le plus intéressant. C'est l'idée d'être focus sur quelque chose que je contrôle et qui, à mes yeux, est favorable à la performance.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, dans ton livre, tu parles énormément de l'instant présent, de la pleine conscience. C'est pour ça que tu reviens sur la technique de relaxation, la méditation. Je suppose que le dialogue interne et l'imagerie mentale, ça aide aussi à s'ancrer dans le moment présent. Pourquoi c'est intéressant d'être focus sur le moment présent et pas penser Merci. passé ou à venir, quand on veut performer en sport ?

  • Speaker #1

    Il y a plein d'intérêts à utiliser la méditation, mais là, dans la façon dont il décrit, et c'est celle que je préfère moi, chez les sportifs, c'est vraiment utiliser la méditation pour l'attention. Ce que je venais de dire un peu sur le contrôle des comportements, c'est-à-dire que si je suis vraiment à l'instant T, et que je suis focus sur tous les stimuli que j'ai décidé d'observer, qu'ils soient externes ou internes, je suis focus mais sans jugement. donc je suis en pleine action je suis hyper efficace parce que je vais capter toutes les informations dont j'ai besoin pour réussir ma performance mais comme il n'y a pas de jugement, il n'y a pas d'interprétation je ne peux pas partir dans des pensées négatives, dans des interprétations qui seraient défavorables à ma performance donc ça, ça va être vraiment intéressant c'est vraiment la méditation au service de la concentration c'est le point essentiel après ça n'empêche pas que de temps en temps dans le cadre de la performance, il faut sortir de cette Euh... méditation pour porter un jugement, pour analyser, etc. Mais cette analyse, elle est décidée. Elle n'est pas subie. Et donc, je suis dans le contrôle de ma perf.

  • Speaker #0

    Tout ce livre s'adresse principalement aux sportifs et sportives de haut niveau. Malgré tout, il y a un moment où tu parles de routine, de performance, et tu nous décris ta propre routine, mais quotidienne. Est-ce que... Tous ces outils sont adaptables, transférables à la vie quotidienne ?

  • Speaker #1

    C'est clair que l'outil routine de perf, c'est un outil que j'aime bien développer. Dans tous les suivis en préparation mentale, ça va être un petit peu ma petite touche personnelle, c'est que chaque accompagnateur de performance a une sensibilité qui va plutôt orienter vers tel outil ou tel autre outil. Moi je suis très cognitif, avoir les bonnes représentations, mais aussi très routine de perf et concentration. Et donc la routine de perf, c'est vraiment l'idée de, je reviens sur l'aide focus.

  • Speaker #0

    Maîtriser les choses.

  • Speaker #1

    Maîtriser les choses. Et cette notion-là, elle peut faire peur parce qu'il y a un côté qui peut, par exemple, qui peut paraître militaire, discipline, hyper contrôle. Mais ce n'est pas cette idée-là qu'il faut avoir derrière l'outil. Nous, ce qu'on sait d'un point de vue de la recherche, c'est que notre ADN a besoin de structure. Pour donner un exemple, je vais partir un petit peu sur les rythmes biologiques pour faire le parallèle.

  • Speaker #0

    Parce que les rythmes biologiques c'est le septième outil. Voilà,

  • Speaker #1

    mais ça va un peu de pair. Si on prend quelqu'un qui fait un travail posté, deux fois le matin, deux fois l'après-midi, deux fois le soir, on sait clairement qu'il aura des conséquences physiologiques et psychologiques de ce travail qui est une désynchronisation constante de son rythme biologique. Notre cerveau a besoin d'avoir un fonctionnement régulier qui se répète, sans forcément un cadre rigide. mais qui est une structure. Et il aime bien ça, ça le rassure, ça le met aussi dans une bonne disposition physique et mentale. Et donc, moi, ce que j'ai fait, c'est que quand j'ai découvert l'outil routine de performance dans le monde du sport, je l'ai agrandi au cadre de la journée, au cadre de la semaine, de l'année. J'y suis allé en effet sur des routines parfois hygiéniques, parfois vie pro, vie perso, etc. Et je me suis rendu compte que ça fonctionnait très bien dans l'accompagnement. J'ai eu pas mal d'interventions d'entreprises où on m'avait donné les 250 salariés à suivre pendant plusieurs années. J'avais choisi, lors de cet accompagnement-là, cet outil-là comme outil principal. Et on s'est rendu compte avec le chef d'entreprise que ça avait eu un gros impact en termes de bien-être chez les salariés. Et donc ça m'a encore plus convaincu, c'est-à-dire que c'est à la fois très intéressant pour nous la perfepu. Concentration, être focus sur ce qu'on est en train de faire et qu'on a décidé de faire, mais aussi sur ce côté transférable à la vie de tous les jours, au quotidien. C'est vraiment un outil que moi j'apprécie beaucoup.

  • Speaker #0

    Mais est-ce que c'est pas un peu, quand t'es routinier comme ça, c'est pas te mettre un peu en difficulté lors de changements importants ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est vraiment l'impression qu'on pourrait avoir, et c'est normal ce genre de remarques. Alors, j'ai oublié de dire aussi, j'enseigne cet outil-là dans des boîtes de formation pour psychologues et psychiatres, parce qu'ils ne sont pas habitués à ce genre d'outils. Et souvent, c'est leur premier réflexe. Ça va être, mais elle est où l'originalité ? Et comment on fait pour l'adaptation ?

  • Speaker #0

    C'est pour les vieux ? Voilà.

  • Speaker #1

    Et c'est vraiment ce qui est logique, parce que c'est le mot routine qui a cette connotation-là. moi j'ai mis le mot routine parce que ça vient du termes routine de performance qu'on utilise par exemple quand on tape une pénalité au rugby, etc. Mais c'est pas le mot routine monotonique, pas du tout ce sens-là. C'est avoir un cadre régulier. Je vais prendre un exemple.

  • Speaker #0

    C'est ce que j'allais dire,

  • Speaker #1

    un exemple concret. Par exemple, si là nous on rentre en interaction, quand t'es arrivé, la norme quand on communique, c'est on dit bonjour, là nous on s'est fait la bise. il y a un sourire, on parle de choses et d'autres avant d'aller dans le lieu de sujet. Il y a un cadre qui est commun. Et quelqu'un qui ne connaît pas le cadre, qui sort du cadre, il rate quelque chose dans son interaction et souvent sa communication est ratée. Donc c'est juste un cadre de référence. Et donc nous on sait par exemple pour le cerveau que le matin, il y a des choses qui sont positives et d'autres qui sont néfastes. Par exemple le silence le matin est très intéressant. Le fait d'avoir un temps pour ça le matin est très intéressant. Inversement, comme on parlait d'étirements tout à l'heure, les étirements passifs le soir vont être très intéressants pour le corps, pour récupérer physiquement, mais aussi pour récupérer mentalement. Donc ça, c'est un cadre qu'on pourrait donner, mais qui n'est pas obligatoire. C'est-à-dire, si on ne le fait pas tous les jours, il n'y a pas mort d'homme, mais mine de rien, ce cadre est très intéressant pour la santé physique, mentale. Et donc l'idée, c'est que plus mon cadre est bien construit, plus je le répète, plus je me fais du bien physiquement, plus je me fais du bien mentalement.

  • Speaker #0

    et ainsi de suite donc c'est un cercle vertueux qui est très intéressant ce que j'aime bien dans ton livre aussi c'est que tu évoques le miracle morning et tu reprécises quand même que l'auteur de ce livre a une volonté de productivité

  • Speaker #1

    et toi tu reviens sur le fait que la routine c'est surtout pour le bien-être c'est principalement ça qui est intéressant et puis pour enlever le côté un peu peut-être monotone de la routine si changer sa routine régulièrement. À un moment donné, j'ai mis dans le bouquin peut-être la douche froide, et puis après, quand on a fait 3-4 mois la douche froide, on va changer l'outil. Le fait de changer, le fait de s'amuser aussi avec ses routines, va permettre l'adaptation. Parce que, comme tu disais, on pourra avoir peur du manque d'adaptation. En fait, moi, ce que je constate dans l'accompagnement, c'est que plus les gens sont performeurs, plus ils ont des routines très, très structurées, Merci. Et moins ils sont dépendants de leur routine. C'est-à-dire qu'ils ont tellement bossé leur contrôle du physique et du mental qu'ils vont très bien. Comme ils vont très bien, s'il n'y a pas de routine, il n'y a aucun problème. Parce que leur cerveau sait qu'il a déjà fait plein de choses, il sait faire plein de choses, il sait s'adapter à plein de choses. pour ça que c'est pas antinomique on pourrait vraiment penser il y a une notion on pourrait dire hyper contrôle on va dire bah si il y a de l'hyper contrôle il n'y a pas de lâcher prise non c'est pas incompatible c'est pas incompatible il suffit d'appuyer sur le bouton adaptabilité et lâcher prise qui peut faire partie de la routine j'ai dans mon fonctionnement quotidien des moments de hyper lâcher prise et d'adaptabilité est-ce que on pourrait résumer Merci.

  • Speaker #0

    que s'accorder du temps, c'est ça qu'il faut retenir, s'accorder du temps, ça peut permettre de favoriser notre bien-être et donc de progresser dans n'importe quelle pratique finalement.

  • Speaker #1

    Oui, là je suis entièrement d'accord. Pour revenir sur l'entreprise par exemple, la plupart du temps, moi à l'époque où je faisais entreprise et sport, et dans l'entreprise c'était la montée du burn-out, la clé de la réussite c'était apprendre aux gens à retrouver du temps pour soi. et à partir du moment où il se redonnait du temps pour eux finalement ça allait mieux dans leur cerveau donc ils étaient un peu plus aptes à bien communiquer avec les collègues au travail à gérer des ordres qui se répètent et qui changent tout le temps donc c'est vraiment le temps pour soi le fait de s'occuper de soi qui était des facteurs clés dans une routine moi c'est ça qui m'intéresse c'est à dire que si je me mets en place une routine ça veut dire que volontairement j'ai choisi de me faire plaisir de t'occuper de toi de m'occuper de moi super

  • Speaker #0

    Et bien on pourrait encore parler des heures, de ces notions, on peut vraiment faire le tour de plein d'autres sujets. Je vais inviter les auditeurs et les auditrices d'aller peut-être se procurer ton livre. Où est-ce qu'on peut le retrouver d'ailleurs ?

  • Speaker #1

    Il est un peu partout, sur tous les sites classiques.

  • Speaker #0

    Il s'appelle « Performance et bien-être, 10 outils fondamentaux » . Est-ce qu'on peut te retrouver sur les réseaux sociaux, te suivre un peu, suivre ton actualité ?

  • Speaker #1

    J'ai une structure qui est le CROPS. qui est un centre ressource en optimisation de la performance et en psychologie du sportif. On a un site www.preparationmentale.fr et là on diffuse pas mal d'informations, d'articles. On est toute une bande de préparateurs mentaux psychologues du sport à essayer d'oeuvrer pour le développement de la préparation mentale. Donc je dirais voilà, peut-être que je communique là, mais plus via mes collègues qui communiquent pour moi.

  • Speaker #0

    Il n'y a aucun souci, mais au moins on peut suivre les avancées sur la préparation mentale. Oui. Merci beaucoup Yancy.

  • Speaker #1

    Avec grand plaisir, merci Céciliane.

  • Speaker #0

    A bientôt.

  • Speaker #1

    A bientôt.

  • Speaker #0

    Si cet épisode vous a plu, partagez-le. Ajoutez des étoiles sur Spotify et Apple Podcasts. Et si vous en voulez encore, abonnez-vous et laissez-moi des commentaires, je serai ravie d'y répondre.

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  • Speaker #0

    Vous êtes-vous déjà demandé si les progrès en sport étaient compatibles avec le plaisir ? Eh bien moi, ça me questionne. Sportif amateur ou de haut niveau, on a souvent en tête que pour performer, il est nécessaire de passer par des efforts saupoudrés de douleur. Mais le bien-être est le plaisir dans tout ça. Yancy Dufour, préparateur mentale, nous livre ses outils pour préserver notre bien-être tout en boostant nos capacités physiques. Vous avez une question ? On a la réponse ! Vous écoutez Conseil Sport, le podcast bien-être, santé, nutrition de Décathlon. Bonjour Yancy.

  • Speaker #1

    Bonjour Céciliane.

  • Speaker #0

    Merci d'être venu à moi.

  • Speaker #1

    Avec plaisir.

  • Speaker #0

    Il fait beau aujourd'hui, c'est agréable. J'ai choisi de t'inviter parce que, déjà t'es mon prof, t'es un ancien prof de psycho à la faculté des sports de Lille. C'est encore le cas ?

  • Speaker #1

    C'est encore le cas.

  • Speaker #0

    Et en fait, tu as écrit un livre, Performance et bien-être, 10 outils fondamentaux. Le bien-être et la performance, c'est des sujets qui... me sont chères et j'avais envie de l'aborder avec toi. Tu es également préparateur mental.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Avec des joueurs dans le football, toi.

  • Speaker #1

    Principalement le football.

  • Speaker #0

    Oui. Tu as d'autres sportifs ?

  • Speaker #1

    J'ai longtemps fait tous les sports, sauf le foot. C'était le sport où je pensais ne pas aller. Et j'ai fini avec que des joueurs de foot. Avec des joueurs de Ligue 1 et des joueurs d'équipe de France. Je suis à fond dans le foot. Et là, je suis actuellement au LOSC à temps complet. Avec la cellule préparation mentale du LOSC.

  • Speaker #0

    Super. Pour la formation, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Principalement pour le centre de formation et pour les joueurs pros qui le souhaitent.

  • Speaker #0

    Qui en ont besoin. Toi, tu es un sportif aussi ? Oui. C'est quoi ton sport de prédilection ?

  • Speaker #1

    Au départ, j'étais judoka au niveau national. C'était vraiment mon sport de prédilection à haut niveau. Ensuite, quand j'ai stoppé pour les études, parce que j'étais déjà dans la logique père fait bien-être et je sentais qu'il ne fallait pas... Comme j'avais des capacités scolaires, je m'étais dit qu'il faut un équilibre. J'ai arrêté le judo, je me suis mis au rugby. Finalement j'ai fait de manière intense et je me suis retrouvé dans une bonne division, capitaine de bonne équipe. Donc je me suis dit, il faut que j'arrête ce sport pour en faire un où ça n'ira pas. Et je me suis mis à la course à pied.

  • Speaker #0

    Il faut que je fasse un sport où je suis nul.

  • Speaker #1

    Où je n'ai pas envie d'aller vers le haut niveau. Et je me suis mis à la course à pied, c'était chouette. Et puis finalement, de fil en aiguille, j'ai monté en puissance et j'ai fini par faire des ultra trails. Et je continue et j'en ai une grosse, grosse épreuve bientôt. En perspective.

  • Speaker #0

    Ok. Et ce livre, tu l'as écrit, tu me l'as dit tout à l'heure en off, après avoir fait La Diagonale des Fous. Oui. La naissance, c'est ça ? C'est ça. Tu nous parles de performance, de bien-être, et tu nous livres dix outils. Et pour commencer, j'aimerais que tu me dises, parce que pour moi, ce n'est pas une évidence, mais est-ce que la performance et le bien-être sont compatibles ?

  • Speaker #1

    Alors... Pour nous, à nos yeux, un psychologue du sport, préparateur mentaux, c'est totalement compatible et c'est ce qu'on recherche dans l'accompagnement. Bien évidemment, après, quand on est sollicité par les structures, eux, ils sont que sur la performance. Et nous, quand on va rencontrer les sportifs, les structures, on va aller dans leur sens. On est sur la performance. Donc, on peut performer sans bien-être. C'est plutôt des perfs qui vont être à court terme. nous l'idée c'est que si on veut un athlète qui dure dans le temps Et qui juge bien sa carrière, c'est de faire ce travail de bien-être de manière assez intense, mais peut-être pas en premier quand on va l'aborder, plutôt en second. Et en fait, on se rend compte que plus l'athlète est bien dans ses baskets, plus il performe. Donc nous, à nos yeux, c'est plutôt le facteur numéro un. On ne le vend pas comme facteur numéro un, on le vend comme facteur numéro deux. Mais voilà, c'est pour l'info l'aspect longévité. Et puis aussi bien vivre sa carrière, parce qu'on a des sportifs qui ont fait des longues carrières en n'étant pas épanouis, comme Agassi au tennis, comme Marie-Josée Perrec en athlétisme, qui était souvent dans la souffrance lors des départs.

  • Speaker #0

    C'est assez culturel, j'ai l'impression, quand on veut performer, de se faire mal en fait, de se dire que c'est l'effort qui est récompensé et donc il faut souffrir un minimum.

  • Speaker #1

    Alors ça, c'est une thématique super intéressante sur laquelle je travaille beaucoup.

  • Speaker #0

    Je te rappellerai pour cette thématique en particulier.

  • Speaker #1

    En fait, la souffrance, moi personnellement, je ne vais pas la voir comme un élément de mal-être. C'est-à-dire que si on revient sur, par exemple, l'aspect neurosciences, quelqu'un qui ne va jamais toucher à la souffrance, ou dit autrement, qui est toujours dans le plaisir, par exemple, ça va être principalement de la dopamine, qui est intéressante pour le bien-être. Mais la dopamine a un effet plutôt à court terme et qui se fait d'ailleurs quand il y en a un peu trop au détriment de la sérotonine qui est vraiment l'hormone du bien-être. Et l'hormone du bien-être, la sérotonine, on va plutôt la voir quand on va... On est cherché des objectifs difficiles, qui ont du sens à nos yeux, qui sont importants, mais qui demandent donc un petit peu de souffrance.

  • Speaker #0

    D'effort, de souffrance et d'adaptation en fait.

  • Speaker #1

    Et c'est pour ça que la souffrance, moi, scientifiquement, elle n'est pas incompatible avec le bien-être. Du moment qu'elle est consciente et choisie et qu'il y a du sens derrière ça, l'objectif final, quand il est atteint, après cette souffrance, est quand même très intéressant pour le cerveau.

  • Speaker #0

    Donc c'est une histoire de perception aussi, certainement, de ce moment-là. Intéressant. Dans ton livre, tu nous proposes dix outils. On y retrouve des notions qu'on a déjà pu aborder dans la chaîne, notamment dans les épisodes de préparation mentale ou de la gestion de l'échec, ou encore dernièrement avec Antonin Givre sur l'anxiété de performance, où il nous parle de la respiration. le contrôle de la respiration, toi c'est ton cinquième outil la méditation, on en a parlé aussi ensemble et le dialogue interne on ne va pas tous les faire parce que je pense qu'on mettrait plus de temps mais il y a des outils qui m'ont Intrigué, c'est le huitième outil, la communication non-verbale. En quoi cet outil-là, la communication non-verbale, peut favoriser le bien-être du ou de la sportive ?

  • Speaker #1

    Alors, ce n'est pas l'outil qu'on va travailler le plus dans les dix outils. Cet outil, il est rangé dans l'ouvrage et puis dans la recherche, dans les outils comportementaux. C'est-à-dire qu'on ne passe pas par le physiologique, on ne passe pas par le cognitif. Ce sont nos comportements qui vont... influencer à la fois notre cerveau et l'environnement. Donc là, on est dans une démarche scientifique où, pendant très longtemps, on considérait que notre personnalité, notre façon d'être, agissait de manière descendante sur nos comportements. Donc si je suis timide, introverti, si je n'ai pas confiance en moi, je vais avoir les épaules rentrées, je vais regarder vers le bas, mon regard va être fuyant, etc. Et on s'est rendu compte qu'on pouvait travailler les comportements pour agir sur le cerveau, donc de manière ascendante.

  • Speaker #0

    Ça veut dire faire un mouvement qui va favoriser un comportement.

  • Speaker #1

    Voilà, donc par exemple si je me force à me redresser, à ouvrir le buste et à vraiment avoir un regard posé, indirectement j'influence ma confiance en soi, et donc c'est le comportement qui agit sur le cerveau. Alors qu'on a toujours eu cette représentation que c'est un lien... esprit-corps. Et là, on va montrer vraiment le lien corps-esprit. C'est-à-dire, j'agis sur le corps pour agir sur l'esprit. Donc, pour traduire ça très rapidement sur le terrain, ça va être, on va travailler le langage corporel quand on va rentrer sur le terrain face à l'adversaire. On va aussi s'influencer dans, je crois que dans l'ouvrage, je donne cet exemple-là en course à pied sur le fait de sourire en courant. Et en fait, l'idée, c'est à la fois que je trompe un peu mon esprit.

  • Speaker #0

    J'aime bien cette notion de duper le cerveau.

  • Speaker #1

    Voilà. Mais finalement, je le dupe bien. Je le dupe exactement comme j'y crois. Et donc, cette façon de le duper, c'est mon cerveau se fait avoir, mais je fais aussi avoir mon environnement. Et donc, par exemple, dans un sport individuel, si on est en combat, je peux donc faire croire quelque chose à l'autre. Si on va transférer après la vie tous les jours, je passe un oral. Je peux... faire croire que tout va bien alors qu'intérieurement mon coeur bat très vite, ma respiration est accélérée j'ai besoin de la respiration comme l'entraînement, t'es hyper stressé mais ça se voit pas et donc c'est un contrôle de soi comportemental et en fait dans le fonctionnement du cerveau, plus notre cerveau a cette impression de contrôle, moins il est stressé, donc si là je tends les bras et que ma main ne tremble pas, je suis en train de contrôler mon non-verbal et Merci. C'est un petit élément de la gestion du stress, bien évidemment il y a d'autres choses. Si je ne me sens pas compétent dans le fait d'échanger avec toi, c'est sûr que ça risque d'être une source de stress. Mais si dans l'échange je me sens compétent et qu'en plus corporellement, physiologiquement, enfin si j'additionne tous ces outils-là, il y a de grandes chances que mon cerveau utilise tout va bien.

  • Speaker #0

    C'est tromper son esprit, rassurer son cerveau, tout va bien.

  • Speaker #1

    Tout va bien et puis après c'est démontré scientifiquement. C'est-à-dire que si je reviens sur posture de confiance en soi, quand je prends une posture de forte confiance en soi pour le sportif, parce que là, nous, on cherche la performance, on va augmenter le niveau de testostérone, on va réduire le niveau de cortisol. Testostérone, c'est la confiance en soi. Le cortisol, c'est le stress. Et donc, c'est plutôt des éléments quand même favorables pour la performance.

  • Speaker #0

    J'avais entendu parler de postures comme ça, qui favorisaient la sécrétion de testostérone. Les bras ouverts enlevé vers le ciel pendant cinq minutes. Je me suis retrouvée à faire ça avant un entretien d'embauche dans les toilettes, bras ouverts en me disant c'est une posture d'ouverture de gagnant, de gagnante en fait. Et c'est vrai qu'on voit tous les sportifs qui terminent une course, c'est ça qui arrive, c'est ce genre de... Le mouvement d'ouverture, ils n'arrivent pas à tout fermer, j'ai gagné. Et il y en a d'autres, je pense, des postures d'ouverture ou des postures clés.

  • Speaker #1

    Mais après, moi l'idée c'est que ce n'est pas tant la posture et le comportement qui m'intéressent par rapport à la petite démonstration que je viens de faire scientifique, c'est qu'en fait je me donne un objectif dans ma prestation, qu'elle soit... à l'oral, dans le sport, et je vais être concentré sur cet objectif. Donc si je me suis fixé d'avoir telle posture, finalement à l'instant T dans mon épreuve, je suis focus sur quelque chose que je contrôle, mon comportement, et je ne suis pas focus sur quelque chose que je ne contrôle pas. Et moi c'est plus cet aspect-là qui m'intéresse, que est-ce que scientifiquement, réellement, il y a une grosse élévation de la testostérone, une diminution de cortisol, je ne suis pas... pas certain que ce soit le facteur le plus intéressant. C'est l'idée d'être focus sur quelque chose que je contrôle et qui, à mes yeux, est favorable à la performance.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, dans ton livre, tu parles énormément de l'instant présent, de la pleine conscience. C'est pour ça que tu reviens sur la technique de relaxation, la méditation. Je suppose que le dialogue interne et l'imagerie mentale, ça aide aussi à s'ancrer dans le moment présent. Pourquoi c'est intéressant d'être focus sur le moment présent et pas penser Merci. passé ou à venir, quand on veut performer en sport ?

  • Speaker #1

    Il y a plein d'intérêts à utiliser la méditation, mais là, dans la façon dont il décrit, et c'est celle que je préfère moi, chez les sportifs, c'est vraiment utiliser la méditation pour l'attention. Ce que je venais de dire un peu sur le contrôle des comportements, c'est-à-dire que si je suis vraiment à l'instant T, et que je suis focus sur tous les stimuli que j'ai décidé d'observer, qu'ils soient externes ou internes, je suis focus mais sans jugement. donc je suis en pleine action je suis hyper efficace parce que je vais capter toutes les informations dont j'ai besoin pour réussir ma performance mais comme il n'y a pas de jugement, il n'y a pas d'interprétation je ne peux pas partir dans des pensées négatives, dans des interprétations qui seraient défavorables à ma performance donc ça, ça va être vraiment intéressant c'est vraiment la méditation au service de la concentration c'est le point essentiel après ça n'empêche pas que de temps en temps dans le cadre de la performance, il faut sortir de cette Euh... méditation pour porter un jugement, pour analyser, etc. Mais cette analyse, elle est décidée. Elle n'est pas subie. Et donc, je suis dans le contrôle de ma perf.

  • Speaker #0

    Tout ce livre s'adresse principalement aux sportifs et sportives de haut niveau. Malgré tout, il y a un moment où tu parles de routine, de performance, et tu nous décris ta propre routine, mais quotidienne. Est-ce que... Tous ces outils sont adaptables, transférables à la vie quotidienne ?

  • Speaker #1

    C'est clair que l'outil routine de perf, c'est un outil que j'aime bien développer. Dans tous les suivis en préparation mentale, ça va être un petit peu ma petite touche personnelle, c'est que chaque accompagnateur de performance a une sensibilité qui va plutôt orienter vers tel outil ou tel autre outil. Moi je suis très cognitif, avoir les bonnes représentations, mais aussi très routine de perf et concentration. Et donc la routine de perf, c'est vraiment l'idée de, je reviens sur l'aide focus.

  • Speaker #0

    Maîtriser les choses.

  • Speaker #1

    Maîtriser les choses. Et cette notion-là, elle peut faire peur parce qu'il y a un côté qui peut, par exemple, qui peut paraître militaire, discipline, hyper contrôle. Mais ce n'est pas cette idée-là qu'il faut avoir derrière l'outil. Nous, ce qu'on sait d'un point de vue de la recherche, c'est que notre ADN a besoin de structure. Pour donner un exemple, je vais partir un petit peu sur les rythmes biologiques pour faire le parallèle.

  • Speaker #0

    Parce que les rythmes biologiques c'est le septième outil. Voilà,

  • Speaker #1

    mais ça va un peu de pair. Si on prend quelqu'un qui fait un travail posté, deux fois le matin, deux fois l'après-midi, deux fois le soir, on sait clairement qu'il aura des conséquences physiologiques et psychologiques de ce travail qui est une désynchronisation constante de son rythme biologique. Notre cerveau a besoin d'avoir un fonctionnement régulier qui se répète, sans forcément un cadre rigide. mais qui est une structure. Et il aime bien ça, ça le rassure, ça le met aussi dans une bonne disposition physique et mentale. Et donc, moi, ce que j'ai fait, c'est que quand j'ai découvert l'outil routine de performance dans le monde du sport, je l'ai agrandi au cadre de la journée, au cadre de la semaine, de l'année. J'y suis allé en effet sur des routines parfois hygiéniques, parfois vie pro, vie perso, etc. Et je me suis rendu compte que ça fonctionnait très bien dans l'accompagnement. J'ai eu pas mal d'interventions d'entreprises où on m'avait donné les 250 salariés à suivre pendant plusieurs années. J'avais choisi, lors de cet accompagnement-là, cet outil-là comme outil principal. Et on s'est rendu compte avec le chef d'entreprise que ça avait eu un gros impact en termes de bien-être chez les salariés. Et donc ça m'a encore plus convaincu, c'est-à-dire que c'est à la fois très intéressant pour nous la perfepu. Concentration, être focus sur ce qu'on est en train de faire et qu'on a décidé de faire, mais aussi sur ce côté transférable à la vie de tous les jours, au quotidien. C'est vraiment un outil que moi j'apprécie beaucoup.

  • Speaker #0

    Mais est-ce que c'est pas un peu, quand t'es routinier comme ça, c'est pas te mettre un peu en difficulté lors de changements importants ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est vraiment l'impression qu'on pourrait avoir, et c'est normal ce genre de remarques. Alors, j'ai oublié de dire aussi, j'enseigne cet outil-là dans des boîtes de formation pour psychologues et psychiatres, parce qu'ils ne sont pas habitués à ce genre d'outils. Et souvent, c'est leur premier réflexe. Ça va être, mais elle est où l'originalité ? Et comment on fait pour l'adaptation ?

  • Speaker #0

    C'est pour les vieux ? Voilà.

  • Speaker #1

    Et c'est vraiment ce qui est logique, parce que c'est le mot routine qui a cette connotation-là. moi j'ai mis le mot routine parce que ça vient du termes routine de performance qu'on utilise par exemple quand on tape une pénalité au rugby, etc. Mais c'est pas le mot routine monotonique, pas du tout ce sens-là. C'est avoir un cadre régulier. Je vais prendre un exemple.

  • Speaker #0

    C'est ce que j'allais dire,

  • Speaker #1

    un exemple concret. Par exemple, si là nous on rentre en interaction, quand t'es arrivé, la norme quand on communique, c'est on dit bonjour, là nous on s'est fait la bise. il y a un sourire, on parle de choses et d'autres avant d'aller dans le lieu de sujet. Il y a un cadre qui est commun. Et quelqu'un qui ne connaît pas le cadre, qui sort du cadre, il rate quelque chose dans son interaction et souvent sa communication est ratée. Donc c'est juste un cadre de référence. Et donc nous on sait par exemple pour le cerveau que le matin, il y a des choses qui sont positives et d'autres qui sont néfastes. Par exemple le silence le matin est très intéressant. Le fait d'avoir un temps pour ça le matin est très intéressant. Inversement, comme on parlait d'étirements tout à l'heure, les étirements passifs le soir vont être très intéressants pour le corps, pour récupérer physiquement, mais aussi pour récupérer mentalement. Donc ça, c'est un cadre qu'on pourrait donner, mais qui n'est pas obligatoire. C'est-à-dire, si on ne le fait pas tous les jours, il n'y a pas mort d'homme, mais mine de rien, ce cadre est très intéressant pour la santé physique, mentale. Et donc l'idée, c'est que plus mon cadre est bien construit, plus je le répète, plus je me fais du bien physiquement, plus je me fais du bien mentalement.

  • Speaker #0

    et ainsi de suite donc c'est un cercle vertueux qui est très intéressant ce que j'aime bien dans ton livre aussi c'est que tu évoques le miracle morning et tu reprécises quand même que l'auteur de ce livre a une volonté de productivité

  • Speaker #1

    et toi tu reviens sur le fait que la routine c'est surtout pour le bien-être c'est principalement ça qui est intéressant et puis pour enlever le côté un peu peut-être monotone de la routine si changer sa routine régulièrement. À un moment donné, j'ai mis dans le bouquin peut-être la douche froide, et puis après, quand on a fait 3-4 mois la douche froide, on va changer l'outil. Le fait de changer, le fait de s'amuser aussi avec ses routines, va permettre l'adaptation. Parce que, comme tu disais, on pourra avoir peur du manque d'adaptation. En fait, moi, ce que je constate dans l'accompagnement, c'est que plus les gens sont performeurs, plus ils ont des routines très, très structurées, Merci. Et moins ils sont dépendants de leur routine. C'est-à-dire qu'ils ont tellement bossé leur contrôle du physique et du mental qu'ils vont très bien. Comme ils vont très bien, s'il n'y a pas de routine, il n'y a aucun problème. Parce que leur cerveau sait qu'il a déjà fait plein de choses, il sait faire plein de choses, il sait s'adapter à plein de choses. pour ça que c'est pas antinomique on pourrait vraiment penser il y a une notion on pourrait dire hyper contrôle on va dire bah si il y a de l'hyper contrôle il n'y a pas de lâcher prise non c'est pas incompatible c'est pas incompatible il suffit d'appuyer sur le bouton adaptabilité et lâcher prise qui peut faire partie de la routine j'ai dans mon fonctionnement quotidien des moments de hyper lâcher prise et d'adaptabilité est-ce que on pourrait résumer Merci.

  • Speaker #0

    que s'accorder du temps, c'est ça qu'il faut retenir, s'accorder du temps, ça peut permettre de favoriser notre bien-être et donc de progresser dans n'importe quelle pratique finalement.

  • Speaker #1

    Oui, là je suis entièrement d'accord. Pour revenir sur l'entreprise par exemple, la plupart du temps, moi à l'époque où je faisais entreprise et sport, et dans l'entreprise c'était la montée du burn-out, la clé de la réussite c'était apprendre aux gens à retrouver du temps pour soi. et à partir du moment où il se redonnait du temps pour eux finalement ça allait mieux dans leur cerveau donc ils étaient un peu plus aptes à bien communiquer avec les collègues au travail à gérer des ordres qui se répètent et qui changent tout le temps donc c'est vraiment le temps pour soi le fait de s'occuper de soi qui était des facteurs clés dans une routine moi c'est ça qui m'intéresse c'est à dire que si je me mets en place une routine ça veut dire que volontairement j'ai choisi de me faire plaisir de t'occuper de toi de m'occuper de moi super

  • Speaker #0

    Et bien on pourrait encore parler des heures, de ces notions, on peut vraiment faire le tour de plein d'autres sujets. Je vais inviter les auditeurs et les auditrices d'aller peut-être se procurer ton livre. Où est-ce qu'on peut le retrouver d'ailleurs ?

  • Speaker #1

    Il est un peu partout, sur tous les sites classiques.

  • Speaker #0

    Il s'appelle « Performance et bien-être, 10 outils fondamentaux » . Est-ce qu'on peut te retrouver sur les réseaux sociaux, te suivre un peu, suivre ton actualité ?

  • Speaker #1

    J'ai une structure qui est le CROPS. qui est un centre ressource en optimisation de la performance et en psychologie du sportif. On a un site www.preparationmentale.fr et là on diffuse pas mal d'informations, d'articles. On est toute une bande de préparateurs mentaux psychologues du sport à essayer d'oeuvrer pour le développement de la préparation mentale. Donc je dirais voilà, peut-être que je communique là, mais plus via mes collègues qui communiquent pour moi.

  • Speaker #0

    Il n'y a aucun souci, mais au moins on peut suivre les avancées sur la préparation mentale. Oui. Merci beaucoup Yancy.

  • Speaker #1

    Avec grand plaisir, merci Céciliane.

  • Speaker #0

    A bientôt.

  • Speaker #1

    A bientôt.

  • Speaker #0

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Description

Retrouvez Yancy Dufour, préparateur mental pour un entretien passionnant autour du bien-être des sportif·ves. Le dialogue interne, la communication non verbale, les routines bien-être sont autant d’outils que vous pouvez mettre en place dans votre quotidien de sportif·ve pour performer tout en vous préservant. Yancy vous en dit plus dans cet épisode…


Bel été !


💡☝️✨ La réponse est une série du podcast Conseil Sport de DECATHLON. Une interview d’expert·es pour prendre soin de soi, garder la forme et bien manger. Ce format vous est proposé par Céciliane, journaliste et coach sportif. 😎 Pour ne rien manquer des conseils, des témoignages et des aventures, abonnez-vous à la chaîne Conseil Sport !



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Vous êtes-vous déjà demandé si les progrès en sport étaient compatibles avec le plaisir ? Eh bien moi, ça me questionne. Sportif amateur ou de haut niveau, on a souvent en tête que pour performer, il est nécessaire de passer par des efforts saupoudrés de douleur. Mais le bien-être est le plaisir dans tout ça. Yancy Dufour, préparateur mentale, nous livre ses outils pour préserver notre bien-être tout en boostant nos capacités physiques. Vous avez une question ? On a la réponse ! Vous écoutez Conseil Sport, le podcast bien-être, santé, nutrition de Décathlon. Bonjour Yancy.

  • Speaker #1

    Bonjour Céciliane.

  • Speaker #0

    Merci d'être venu à moi.

  • Speaker #1

    Avec plaisir.

  • Speaker #0

    Il fait beau aujourd'hui, c'est agréable. J'ai choisi de t'inviter parce que, déjà t'es mon prof, t'es un ancien prof de psycho à la faculté des sports de Lille. C'est encore le cas ?

  • Speaker #1

    C'est encore le cas.

  • Speaker #0

    Et en fait, tu as écrit un livre, Performance et bien-être, 10 outils fondamentaux. Le bien-être et la performance, c'est des sujets qui... me sont chères et j'avais envie de l'aborder avec toi. Tu es également préparateur mental.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Avec des joueurs dans le football, toi.

  • Speaker #1

    Principalement le football.

  • Speaker #0

    Oui. Tu as d'autres sportifs ?

  • Speaker #1

    J'ai longtemps fait tous les sports, sauf le foot. C'était le sport où je pensais ne pas aller. Et j'ai fini avec que des joueurs de foot. Avec des joueurs de Ligue 1 et des joueurs d'équipe de France. Je suis à fond dans le foot. Et là, je suis actuellement au LOSC à temps complet. Avec la cellule préparation mentale du LOSC.

  • Speaker #0

    Super. Pour la formation, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Principalement pour le centre de formation et pour les joueurs pros qui le souhaitent.

  • Speaker #0

    Qui en ont besoin. Toi, tu es un sportif aussi ? Oui. C'est quoi ton sport de prédilection ?

  • Speaker #1

    Au départ, j'étais judoka au niveau national. C'était vraiment mon sport de prédilection à haut niveau. Ensuite, quand j'ai stoppé pour les études, parce que j'étais déjà dans la logique père fait bien-être et je sentais qu'il ne fallait pas... Comme j'avais des capacités scolaires, je m'étais dit qu'il faut un équilibre. J'ai arrêté le judo, je me suis mis au rugby. Finalement j'ai fait de manière intense et je me suis retrouvé dans une bonne division, capitaine de bonne équipe. Donc je me suis dit, il faut que j'arrête ce sport pour en faire un où ça n'ira pas. Et je me suis mis à la course à pied.

  • Speaker #0

    Il faut que je fasse un sport où je suis nul.

  • Speaker #1

    Où je n'ai pas envie d'aller vers le haut niveau. Et je me suis mis à la course à pied, c'était chouette. Et puis finalement, de fil en aiguille, j'ai monté en puissance et j'ai fini par faire des ultra trails. Et je continue et j'en ai une grosse, grosse épreuve bientôt. En perspective.

  • Speaker #0

    Ok. Et ce livre, tu l'as écrit, tu me l'as dit tout à l'heure en off, après avoir fait La Diagonale des Fous. Oui. La naissance, c'est ça ? C'est ça. Tu nous parles de performance, de bien-être, et tu nous livres dix outils. Et pour commencer, j'aimerais que tu me dises, parce que pour moi, ce n'est pas une évidence, mais est-ce que la performance et le bien-être sont compatibles ?

  • Speaker #1

    Alors... Pour nous, à nos yeux, un psychologue du sport, préparateur mentaux, c'est totalement compatible et c'est ce qu'on recherche dans l'accompagnement. Bien évidemment, après, quand on est sollicité par les structures, eux, ils sont que sur la performance. Et nous, quand on va rencontrer les sportifs, les structures, on va aller dans leur sens. On est sur la performance. Donc, on peut performer sans bien-être. C'est plutôt des perfs qui vont être à court terme. nous l'idée c'est que si on veut un athlète qui dure dans le temps Et qui juge bien sa carrière, c'est de faire ce travail de bien-être de manière assez intense, mais peut-être pas en premier quand on va l'aborder, plutôt en second. Et en fait, on se rend compte que plus l'athlète est bien dans ses baskets, plus il performe. Donc nous, à nos yeux, c'est plutôt le facteur numéro un. On ne le vend pas comme facteur numéro un, on le vend comme facteur numéro deux. Mais voilà, c'est pour l'info l'aspect longévité. Et puis aussi bien vivre sa carrière, parce qu'on a des sportifs qui ont fait des longues carrières en n'étant pas épanouis, comme Agassi au tennis, comme Marie-Josée Perrec en athlétisme, qui était souvent dans la souffrance lors des départs.

  • Speaker #0

    C'est assez culturel, j'ai l'impression, quand on veut performer, de se faire mal en fait, de se dire que c'est l'effort qui est récompensé et donc il faut souffrir un minimum.

  • Speaker #1

    Alors ça, c'est une thématique super intéressante sur laquelle je travaille beaucoup.

  • Speaker #0

    Je te rappellerai pour cette thématique en particulier.

  • Speaker #1

    En fait, la souffrance, moi personnellement, je ne vais pas la voir comme un élément de mal-être. C'est-à-dire que si on revient sur, par exemple, l'aspect neurosciences, quelqu'un qui ne va jamais toucher à la souffrance, ou dit autrement, qui est toujours dans le plaisir, par exemple, ça va être principalement de la dopamine, qui est intéressante pour le bien-être. Mais la dopamine a un effet plutôt à court terme et qui se fait d'ailleurs quand il y en a un peu trop au détriment de la sérotonine qui est vraiment l'hormone du bien-être. Et l'hormone du bien-être, la sérotonine, on va plutôt la voir quand on va... On est cherché des objectifs difficiles, qui ont du sens à nos yeux, qui sont importants, mais qui demandent donc un petit peu de souffrance.

  • Speaker #0

    D'effort, de souffrance et d'adaptation en fait.

  • Speaker #1

    Et c'est pour ça que la souffrance, moi, scientifiquement, elle n'est pas incompatible avec le bien-être. Du moment qu'elle est consciente et choisie et qu'il y a du sens derrière ça, l'objectif final, quand il est atteint, après cette souffrance, est quand même très intéressant pour le cerveau.

  • Speaker #0

    Donc c'est une histoire de perception aussi, certainement, de ce moment-là. Intéressant. Dans ton livre, tu nous proposes dix outils. On y retrouve des notions qu'on a déjà pu aborder dans la chaîne, notamment dans les épisodes de préparation mentale ou de la gestion de l'échec, ou encore dernièrement avec Antonin Givre sur l'anxiété de performance, où il nous parle de la respiration. le contrôle de la respiration, toi c'est ton cinquième outil la méditation, on en a parlé aussi ensemble et le dialogue interne on ne va pas tous les faire parce que je pense qu'on mettrait plus de temps mais il y a des outils qui m'ont Intrigué, c'est le huitième outil, la communication non-verbale. En quoi cet outil-là, la communication non-verbale, peut favoriser le bien-être du ou de la sportive ?

  • Speaker #1

    Alors, ce n'est pas l'outil qu'on va travailler le plus dans les dix outils. Cet outil, il est rangé dans l'ouvrage et puis dans la recherche, dans les outils comportementaux. C'est-à-dire qu'on ne passe pas par le physiologique, on ne passe pas par le cognitif. Ce sont nos comportements qui vont... influencer à la fois notre cerveau et l'environnement. Donc là, on est dans une démarche scientifique où, pendant très longtemps, on considérait que notre personnalité, notre façon d'être, agissait de manière descendante sur nos comportements. Donc si je suis timide, introverti, si je n'ai pas confiance en moi, je vais avoir les épaules rentrées, je vais regarder vers le bas, mon regard va être fuyant, etc. Et on s'est rendu compte qu'on pouvait travailler les comportements pour agir sur le cerveau, donc de manière ascendante.

  • Speaker #0

    Ça veut dire faire un mouvement qui va favoriser un comportement.

  • Speaker #1

    Voilà, donc par exemple si je me force à me redresser, à ouvrir le buste et à vraiment avoir un regard posé, indirectement j'influence ma confiance en soi, et donc c'est le comportement qui agit sur le cerveau. Alors qu'on a toujours eu cette représentation que c'est un lien... esprit-corps. Et là, on va montrer vraiment le lien corps-esprit. C'est-à-dire, j'agis sur le corps pour agir sur l'esprit. Donc, pour traduire ça très rapidement sur le terrain, ça va être, on va travailler le langage corporel quand on va rentrer sur le terrain face à l'adversaire. On va aussi s'influencer dans, je crois que dans l'ouvrage, je donne cet exemple-là en course à pied sur le fait de sourire en courant. Et en fait, l'idée, c'est à la fois que je trompe un peu mon esprit.

  • Speaker #0

    J'aime bien cette notion de duper le cerveau.

  • Speaker #1

    Voilà. Mais finalement, je le dupe bien. Je le dupe exactement comme j'y crois. Et donc, cette façon de le duper, c'est mon cerveau se fait avoir, mais je fais aussi avoir mon environnement. Et donc, par exemple, dans un sport individuel, si on est en combat, je peux donc faire croire quelque chose à l'autre. Si on va transférer après la vie tous les jours, je passe un oral. Je peux... faire croire que tout va bien alors qu'intérieurement mon coeur bat très vite, ma respiration est accélérée j'ai besoin de la respiration comme l'entraînement, t'es hyper stressé mais ça se voit pas et donc c'est un contrôle de soi comportemental et en fait dans le fonctionnement du cerveau, plus notre cerveau a cette impression de contrôle, moins il est stressé, donc si là je tends les bras et que ma main ne tremble pas, je suis en train de contrôler mon non-verbal et Merci. C'est un petit élément de la gestion du stress, bien évidemment il y a d'autres choses. Si je ne me sens pas compétent dans le fait d'échanger avec toi, c'est sûr que ça risque d'être une source de stress. Mais si dans l'échange je me sens compétent et qu'en plus corporellement, physiologiquement, enfin si j'additionne tous ces outils-là, il y a de grandes chances que mon cerveau utilise tout va bien.

  • Speaker #0

    C'est tromper son esprit, rassurer son cerveau, tout va bien.

  • Speaker #1

    Tout va bien et puis après c'est démontré scientifiquement. C'est-à-dire que si je reviens sur posture de confiance en soi, quand je prends une posture de forte confiance en soi pour le sportif, parce que là, nous, on cherche la performance, on va augmenter le niveau de testostérone, on va réduire le niveau de cortisol. Testostérone, c'est la confiance en soi. Le cortisol, c'est le stress. Et donc, c'est plutôt des éléments quand même favorables pour la performance.

  • Speaker #0

    J'avais entendu parler de postures comme ça, qui favorisaient la sécrétion de testostérone. Les bras ouverts enlevé vers le ciel pendant cinq minutes. Je me suis retrouvée à faire ça avant un entretien d'embauche dans les toilettes, bras ouverts en me disant c'est une posture d'ouverture de gagnant, de gagnante en fait. Et c'est vrai qu'on voit tous les sportifs qui terminent une course, c'est ça qui arrive, c'est ce genre de... Le mouvement d'ouverture, ils n'arrivent pas à tout fermer, j'ai gagné. Et il y en a d'autres, je pense, des postures d'ouverture ou des postures clés.

  • Speaker #1

    Mais après, moi l'idée c'est que ce n'est pas tant la posture et le comportement qui m'intéressent par rapport à la petite démonstration que je viens de faire scientifique, c'est qu'en fait je me donne un objectif dans ma prestation, qu'elle soit... à l'oral, dans le sport, et je vais être concentré sur cet objectif. Donc si je me suis fixé d'avoir telle posture, finalement à l'instant T dans mon épreuve, je suis focus sur quelque chose que je contrôle, mon comportement, et je ne suis pas focus sur quelque chose que je ne contrôle pas. Et moi c'est plus cet aspect-là qui m'intéresse, que est-ce que scientifiquement, réellement, il y a une grosse élévation de la testostérone, une diminution de cortisol, je ne suis pas... pas certain que ce soit le facteur le plus intéressant. C'est l'idée d'être focus sur quelque chose que je contrôle et qui, à mes yeux, est favorable à la performance.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, dans ton livre, tu parles énormément de l'instant présent, de la pleine conscience. C'est pour ça que tu reviens sur la technique de relaxation, la méditation. Je suppose que le dialogue interne et l'imagerie mentale, ça aide aussi à s'ancrer dans le moment présent. Pourquoi c'est intéressant d'être focus sur le moment présent et pas penser Merci. passé ou à venir, quand on veut performer en sport ?

  • Speaker #1

    Il y a plein d'intérêts à utiliser la méditation, mais là, dans la façon dont il décrit, et c'est celle que je préfère moi, chez les sportifs, c'est vraiment utiliser la méditation pour l'attention. Ce que je venais de dire un peu sur le contrôle des comportements, c'est-à-dire que si je suis vraiment à l'instant T, et que je suis focus sur tous les stimuli que j'ai décidé d'observer, qu'ils soient externes ou internes, je suis focus mais sans jugement. donc je suis en pleine action je suis hyper efficace parce que je vais capter toutes les informations dont j'ai besoin pour réussir ma performance mais comme il n'y a pas de jugement, il n'y a pas d'interprétation je ne peux pas partir dans des pensées négatives, dans des interprétations qui seraient défavorables à ma performance donc ça, ça va être vraiment intéressant c'est vraiment la méditation au service de la concentration c'est le point essentiel après ça n'empêche pas que de temps en temps dans le cadre de la performance, il faut sortir de cette Euh... méditation pour porter un jugement, pour analyser, etc. Mais cette analyse, elle est décidée. Elle n'est pas subie. Et donc, je suis dans le contrôle de ma perf.

  • Speaker #0

    Tout ce livre s'adresse principalement aux sportifs et sportives de haut niveau. Malgré tout, il y a un moment où tu parles de routine, de performance, et tu nous décris ta propre routine, mais quotidienne. Est-ce que... Tous ces outils sont adaptables, transférables à la vie quotidienne ?

  • Speaker #1

    C'est clair que l'outil routine de perf, c'est un outil que j'aime bien développer. Dans tous les suivis en préparation mentale, ça va être un petit peu ma petite touche personnelle, c'est que chaque accompagnateur de performance a une sensibilité qui va plutôt orienter vers tel outil ou tel autre outil. Moi je suis très cognitif, avoir les bonnes représentations, mais aussi très routine de perf et concentration. Et donc la routine de perf, c'est vraiment l'idée de, je reviens sur l'aide focus.

  • Speaker #0

    Maîtriser les choses.

  • Speaker #1

    Maîtriser les choses. Et cette notion-là, elle peut faire peur parce qu'il y a un côté qui peut, par exemple, qui peut paraître militaire, discipline, hyper contrôle. Mais ce n'est pas cette idée-là qu'il faut avoir derrière l'outil. Nous, ce qu'on sait d'un point de vue de la recherche, c'est que notre ADN a besoin de structure. Pour donner un exemple, je vais partir un petit peu sur les rythmes biologiques pour faire le parallèle.

  • Speaker #0

    Parce que les rythmes biologiques c'est le septième outil. Voilà,

  • Speaker #1

    mais ça va un peu de pair. Si on prend quelqu'un qui fait un travail posté, deux fois le matin, deux fois l'après-midi, deux fois le soir, on sait clairement qu'il aura des conséquences physiologiques et psychologiques de ce travail qui est une désynchronisation constante de son rythme biologique. Notre cerveau a besoin d'avoir un fonctionnement régulier qui se répète, sans forcément un cadre rigide. mais qui est une structure. Et il aime bien ça, ça le rassure, ça le met aussi dans une bonne disposition physique et mentale. Et donc, moi, ce que j'ai fait, c'est que quand j'ai découvert l'outil routine de performance dans le monde du sport, je l'ai agrandi au cadre de la journée, au cadre de la semaine, de l'année. J'y suis allé en effet sur des routines parfois hygiéniques, parfois vie pro, vie perso, etc. Et je me suis rendu compte que ça fonctionnait très bien dans l'accompagnement. J'ai eu pas mal d'interventions d'entreprises où on m'avait donné les 250 salariés à suivre pendant plusieurs années. J'avais choisi, lors de cet accompagnement-là, cet outil-là comme outil principal. Et on s'est rendu compte avec le chef d'entreprise que ça avait eu un gros impact en termes de bien-être chez les salariés. Et donc ça m'a encore plus convaincu, c'est-à-dire que c'est à la fois très intéressant pour nous la perfepu. Concentration, être focus sur ce qu'on est en train de faire et qu'on a décidé de faire, mais aussi sur ce côté transférable à la vie de tous les jours, au quotidien. C'est vraiment un outil que moi j'apprécie beaucoup.

  • Speaker #0

    Mais est-ce que c'est pas un peu, quand t'es routinier comme ça, c'est pas te mettre un peu en difficulté lors de changements importants ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est vraiment l'impression qu'on pourrait avoir, et c'est normal ce genre de remarques. Alors, j'ai oublié de dire aussi, j'enseigne cet outil-là dans des boîtes de formation pour psychologues et psychiatres, parce qu'ils ne sont pas habitués à ce genre d'outils. Et souvent, c'est leur premier réflexe. Ça va être, mais elle est où l'originalité ? Et comment on fait pour l'adaptation ?

  • Speaker #0

    C'est pour les vieux ? Voilà.

  • Speaker #1

    Et c'est vraiment ce qui est logique, parce que c'est le mot routine qui a cette connotation-là. moi j'ai mis le mot routine parce que ça vient du termes routine de performance qu'on utilise par exemple quand on tape une pénalité au rugby, etc. Mais c'est pas le mot routine monotonique, pas du tout ce sens-là. C'est avoir un cadre régulier. Je vais prendre un exemple.

  • Speaker #0

    C'est ce que j'allais dire,

  • Speaker #1

    un exemple concret. Par exemple, si là nous on rentre en interaction, quand t'es arrivé, la norme quand on communique, c'est on dit bonjour, là nous on s'est fait la bise. il y a un sourire, on parle de choses et d'autres avant d'aller dans le lieu de sujet. Il y a un cadre qui est commun. Et quelqu'un qui ne connaît pas le cadre, qui sort du cadre, il rate quelque chose dans son interaction et souvent sa communication est ratée. Donc c'est juste un cadre de référence. Et donc nous on sait par exemple pour le cerveau que le matin, il y a des choses qui sont positives et d'autres qui sont néfastes. Par exemple le silence le matin est très intéressant. Le fait d'avoir un temps pour ça le matin est très intéressant. Inversement, comme on parlait d'étirements tout à l'heure, les étirements passifs le soir vont être très intéressants pour le corps, pour récupérer physiquement, mais aussi pour récupérer mentalement. Donc ça, c'est un cadre qu'on pourrait donner, mais qui n'est pas obligatoire. C'est-à-dire, si on ne le fait pas tous les jours, il n'y a pas mort d'homme, mais mine de rien, ce cadre est très intéressant pour la santé physique, mentale. Et donc l'idée, c'est que plus mon cadre est bien construit, plus je le répète, plus je me fais du bien physiquement, plus je me fais du bien mentalement.

  • Speaker #0

    et ainsi de suite donc c'est un cercle vertueux qui est très intéressant ce que j'aime bien dans ton livre aussi c'est que tu évoques le miracle morning et tu reprécises quand même que l'auteur de ce livre a une volonté de productivité

  • Speaker #1

    et toi tu reviens sur le fait que la routine c'est surtout pour le bien-être c'est principalement ça qui est intéressant et puis pour enlever le côté un peu peut-être monotone de la routine si changer sa routine régulièrement. À un moment donné, j'ai mis dans le bouquin peut-être la douche froide, et puis après, quand on a fait 3-4 mois la douche froide, on va changer l'outil. Le fait de changer, le fait de s'amuser aussi avec ses routines, va permettre l'adaptation. Parce que, comme tu disais, on pourra avoir peur du manque d'adaptation. En fait, moi, ce que je constate dans l'accompagnement, c'est que plus les gens sont performeurs, plus ils ont des routines très, très structurées, Merci. Et moins ils sont dépendants de leur routine. C'est-à-dire qu'ils ont tellement bossé leur contrôle du physique et du mental qu'ils vont très bien. Comme ils vont très bien, s'il n'y a pas de routine, il n'y a aucun problème. Parce que leur cerveau sait qu'il a déjà fait plein de choses, il sait faire plein de choses, il sait s'adapter à plein de choses. pour ça que c'est pas antinomique on pourrait vraiment penser il y a une notion on pourrait dire hyper contrôle on va dire bah si il y a de l'hyper contrôle il n'y a pas de lâcher prise non c'est pas incompatible c'est pas incompatible il suffit d'appuyer sur le bouton adaptabilité et lâcher prise qui peut faire partie de la routine j'ai dans mon fonctionnement quotidien des moments de hyper lâcher prise et d'adaptabilité est-ce que on pourrait résumer Merci.

  • Speaker #0

    que s'accorder du temps, c'est ça qu'il faut retenir, s'accorder du temps, ça peut permettre de favoriser notre bien-être et donc de progresser dans n'importe quelle pratique finalement.

  • Speaker #1

    Oui, là je suis entièrement d'accord. Pour revenir sur l'entreprise par exemple, la plupart du temps, moi à l'époque où je faisais entreprise et sport, et dans l'entreprise c'était la montée du burn-out, la clé de la réussite c'était apprendre aux gens à retrouver du temps pour soi. et à partir du moment où il se redonnait du temps pour eux finalement ça allait mieux dans leur cerveau donc ils étaient un peu plus aptes à bien communiquer avec les collègues au travail à gérer des ordres qui se répètent et qui changent tout le temps donc c'est vraiment le temps pour soi le fait de s'occuper de soi qui était des facteurs clés dans une routine moi c'est ça qui m'intéresse c'est à dire que si je me mets en place une routine ça veut dire que volontairement j'ai choisi de me faire plaisir de t'occuper de toi de m'occuper de moi super

  • Speaker #0

    Et bien on pourrait encore parler des heures, de ces notions, on peut vraiment faire le tour de plein d'autres sujets. Je vais inviter les auditeurs et les auditrices d'aller peut-être se procurer ton livre. Où est-ce qu'on peut le retrouver d'ailleurs ?

  • Speaker #1

    Il est un peu partout, sur tous les sites classiques.

  • Speaker #0

    Il s'appelle « Performance et bien-être, 10 outils fondamentaux » . Est-ce qu'on peut te retrouver sur les réseaux sociaux, te suivre un peu, suivre ton actualité ?

  • Speaker #1

    J'ai une structure qui est le CROPS. qui est un centre ressource en optimisation de la performance et en psychologie du sportif. On a un site www.preparationmentale.fr et là on diffuse pas mal d'informations, d'articles. On est toute une bande de préparateurs mentaux psychologues du sport à essayer d'oeuvrer pour le développement de la préparation mentale. Donc je dirais voilà, peut-être que je communique là, mais plus via mes collègues qui communiquent pour moi.

  • Speaker #0

    Il n'y a aucun souci, mais au moins on peut suivre les avancées sur la préparation mentale. Oui. Merci beaucoup Yancy.

  • Speaker #1

    Avec grand plaisir, merci Céciliane.

  • Speaker #0

    A bientôt.

  • Speaker #1

    A bientôt.

  • Speaker #0

    Si cet épisode vous a plu, partagez-le. Ajoutez des étoiles sur Spotify et Apple Podcasts. Et si vous en voulez encore, abonnez-vous et laissez-moi des commentaires, je serai ravie d'y répondre.

Description

Retrouvez Yancy Dufour, préparateur mental pour un entretien passionnant autour du bien-être des sportif·ves. Le dialogue interne, la communication non verbale, les routines bien-être sont autant d’outils que vous pouvez mettre en place dans votre quotidien de sportif·ve pour performer tout en vous préservant. Yancy vous en dit plus dans cet épisode…


Bel été !


💡☝️✨ La réponse est une série du podcast Conseil Sport de DECATHLON. Une interview d’expert·es pour prendre soin de soi, garder la forme et bien manger. Ce format vous est proposé par Céciliane, journaliste et coach sportif. 😎 Pour ne rien manquer des conseils, des témoignages et des aventures, abonnez-vous à la chaîne Conseil Sport !



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Vous êtes-vous déjà demandé si les progrès en sport étaient compatibles avec le plaisir ? Eh bien moi, ça me questionne. Sportif amateur ou de haut niveau, on a souvent en tête que pour performer, il est nécessaire de passer par des efforts saupoudrés de douleur. Mais le bien-être est le plaisir dans tout ça. Yancy Dufour, préparateur mentale, nous livre ses outils pour préserver notre bien-être tout en boostant nos capacités physiques. Vous avez une question ? On a la réponse ! Vous écoutez Conseil Sport, le podcast bien-être, santé, nutrition de Décathlon. Bonjour Yancy.

  • Speaker #1

    Bonjour Céciliane.

  • Speaker #0

    Merci d'être venu à moi.

  • Speaker #1

    Avec plaisir.

  • Speaker #0

    Il fait beau aujourd'hui, c'est agréable. J'ai choisi de t'inviter parce que, déjà t'es mon prof, t'es un ancien prof de psycho à la faculté des sports de Lille. C'est encore le cas ?

  • Speaker #1

    C'est encore le cas.

  • Speaker #0

    Et en fait, tu as écrit un livre, Performance et bien-être, 10 outils fondamentaux. Le bien-être et la performance, c'est des sujets qui... me sont chères et j'avais envie de l'aborder avec toi. Tu es également préparateur mental.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Avec des joueurs dans le football, toi.

  • Speaker #1

    Principalement le football.

  • Speaker #0

    Oui. Tu as d'autres sportifs ?

  • Speaker #1

    J'ai longtemps fait tous les sports, sauf le foot. C'était le sport où je pensais ne pas aller. Et j'ai fini avec que des joueurs de foot. Avec des joueurs de Ligue 1 et des joueurs d'équipe de France. Je suis à fond dans le foot. Et là, je suis actuellement au LOSC à temps complet. Avec la cellule préparation mentale du LOSC.

  • Speaker #0

    Super. Pour la formation, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Principalement pour le centre de formation et pour les joueurs pros qui le souhaitent.

  • Speaker #0

    Qui en ont besoin. Toi, tu es un sportif aussi ? Oui. C'est quoi ton sport de prédilection ?

  • Speaker #1

    Au départ, j'étais judoka au niveau national. C'était vraiment mon sport de prédilection à haut niveau. Ensuite, quand j'ai stoppé pour les études, parce que j'étais déjà dans la logique père fait bien-être et je sentais qu'il ne fallait pas... Comme j'avais des capacités scolaires, je m'étais dit qu'il faut un équilibre. J'ai arrêté le judo, je me suis mis au rugby. Finalement j'ai fait de manière intense et je me suis retrouvé dans une bonne division, capitaine de bonne équipe. Donc je me suis dit, il faut que j'arrête ce sport pour en faire un où ça n'ira pas. Et je me suis mis à la course à pied.

  • Speaker #0

    Il faut que je fasse un sport où je suis nul.

  • Speaker #1

    Où je n'ai pas envie d'aller vers le haut niveau. Et je me suis mis à la course à pied, c'était chouette. Et puis finalement, de fil en aiguille, j'ai monté en puissance et j'ai fini par faire des ultra trails. Et je continue et j'en ai une grosse, grosse épreuve bientôt. En perspective.

  • Speaker #0

    Ok. Et ce livre, tu l'as écrit, tu me l'as dit tout à l'heure en off, après avoir fait La Diagonale des Fous. Oui. La naissance, c'est ça ? C'est ça. Tu nous parles de performance, de bien-être, et tu nous livres dix outils. Et pour commencer, j'aimerais que tu me dises, parce que pour moi, ce n'est pas une évidence, mais est-ce que la performance et le bien-être sont compatibles ?

  • Speaker #1

    Alors... Pour nous, à nos yeux, un psychologue du sport, préparateur mentaux, c'est totalement compatible et c'est ce qu'on recherche dans l'accompagnement. Bien évidemment, après, quand on est sollicité par les structures, eux, ils sont que sur la performance. Et nous, quand on va rencontrer les sportifs, les structures, on va aller dans leur sens. On est sur la performance. Donc, on peut performer sans bien-être. C'est plutôt des perfs qui vont être à court terme. nous l'idée c'est que si on veut un athlète qui dure dans le temps Et qui juge bien sa carrière, c'est de faire ce travail de bien-être de manière assez intense, mais peut-être pas en premier quand on va l'aborder, plutôt en second. Et en fait, on se rend compte que plus l'athlète est bien dans ses baskets, plus il performe. Donc nous, à nos yeux, c'est plutôt le facteur numéro un. On ne le vend pas comme facteur numéro un, on le vend comme facteur numéro deux. Mais voilà, c'est pour l'info l'aspect longévité. Et puis aussi bien vivre sa carrière, parce qu'on a des sportifs qui ont fait des longues carrières en n'étant pas épanouis, comme Agassi au tennis, comme Marie-Josée Perrec en athlétisme, qui était souvent dans la souffrance lors des départs.

  • Speaker #0

    C'est assez culturel, j'ai l'impression, quand on veut performer, de se faire mal en fait, de se dire que c'est l'effort qui est récompensé et donc il faut souffrir un minimum.

  • Speaker #1

    Alors ça, c'est une thématique super intéressante sur laquelle je travaille beaucoup.

  • Speaker #0

    Je te rappellerai pour cette thématique en particulier.

  • Speaker #1

    En fait, la souffrance, moi personnellement, je ne vais pas la voir comme un élément de mal-être. C'est-à-dire que si on revient sur, par exemple, l'aspect neurosciences, quelqu'un qui ne va jamais toucher à la souffrance, ou dit autrement, qui est toujours dans le plaisir, par exemple, ça va être principalement de la dopamine, qui est intéressante pour le bien-être. Mais la dopamine a un effet plutôt à court terme et qui se fait d'ailleurs quand il y en a un peu trop au détriment de la sérotonine qui est vraiment l'hormone du bien-être. Et l'hormone du bien-être, la sérotonine, on va plutôt la voir quand on va... On est cherché des objectifs difficiles, qui ont du sens à nos yeux, qui sont importants, mais qui demandent donc un petit peu de souffrance.

  • Speaker #0

    D'effort, de souffrance et d'adaptation en fait.

  • Speaker #1

    Et c'est pour ça que la souffrance, moi, scientifiquement, elle n'est pas incompatible avec le bien-être. Du moment qu'elle est consciente et choisie et qu'il y a du sens derrière ça, l'objectif final, quand il est atteint, après cette souffrance, est quand même très intéressant pour le cerveau.

  • Speaker #0

    Donc c'est une histoire de perception aussi, certainement, de ce moment-là. Intéressant. Dans ton livre, tu nous proposes dix outils. On y retrouve des notions qu'on a déjà pu aborder dans la chaîne, notamment dans les épisodes de préparation mentale ou de la gestion de l'échec, ou encore dernièrement avec Antonin Givre sur l'anxiété de performance, où il nous parle de la respiration. le contrôle de la respiration, toi c'est ton cinquième outil la méditation, on en a parlé aussi ensemble et le dialogue interne on ne va pas tous les faire parce que je pense qu'on mettrait plus de temps mais il y a des outils qui m'ont Intrigué, c'est le huitième outil, la communication non-verbale. En quoi cet outil-là, la communication non-verbale, peut favoriser le bien-être du ou de la sportive ?

  • Speaker #1

    Alors, ce n'est pas l'outil qu'on va travailler le plus dans les dix outils. Cet outil, il est rangé dans l'ouvrage et puis dans la recherche, dans les outils comportementaux. C'est-à-dire qu'on ne passe pas par le physiologique, on ne passe pas par le cognitif. Ce sont nos comportements qui vont... influencer à la fois notre cerveau et l'environnement. Donc là, on est dans une démarche scientifique où, pendant très longtemps, on considérait que notre personnalité, notre façon d'être, agissait de manière descendante sur nos comportements. Donc si je suis timide, introverti, si je n'ai pas confiance en moi, je vais avoir les épaules rentrées, je vais regarder vers le bas, mon regard va être fuyant, etc. Et on s'est rendu compte qu'on pouvait travailler les comportements pour agir sur le cerveau, donc de manière ascendante.

  • Speaker #0

    Ça veut dire faire un mouvement qui va favoriser un comportement.

  • Speaker #1

    Voilà, donc par exemple si je me force à me redresser, à ouvrir le buste et à vraiment avoir un regard posé, indirectement j'influence ma confiance en soi, et donc c'est le comportement qui agit sur le cerveau. Alors qu'on a toujours eu cette représentation que c'est un lien... esprit-corps. Et là, on va montrer vraiment le lien corps-esprit. C'est-à-dire, j'agis sur le corps pour agir sur l'esprit. Donc, pour traduire ça très rapidement sur le terrain, ça va être, on va travailler le langage corporel quand on va rentrer sur le terrain face à l'adversaire. On va aussi s'influencer dans, je crois que dans l'ouvrage, je donne cet exemple-là en course à pied sur le fait de sourire en courant. Et en fait, l'idée, c'est à la fois que je trompe un peu mon esprit.

  • Speaker #0

    J'aime bien cette notion de duper le cerveau.

  • Speaker #1

    Voilà. Mais finalement, je le dupe bien. Je le dupe exactement comme j'y crois. Et donc, cette façon de le duper, c'est mon cerveau se fait avoir, mais je fais aussi avoir mon environnement. Et donc, par exemple, dans un sport individuel, si on est en combat, je peux donc faire croire quelque chose à l'autre. Si on va transférer après la vie tous les jours, je passe un oral. Je peux... faire croire que tout va bien alors qu'intérieurement mon coeur bat très vite, ma respiration est accélérée j'ai besoin de la respiration comme l'entraînement, t'es hyper stressé mais ça se voit pas et donc c'est un contrôle de soi comportemental et en fait dans le fonctionnement du cerveau, plus notre cerveau a cette impression de contrôle, moins il est stressé, donc si là je tends les bras et que ma main ne tremble pas, je suis en train de contrôler mon non-verbal et Merci. C'est un petit élément de la gestion du stress, bien évidemment il y a d'autres choses. Si je ne me sens pas compétent dans le fait d'échanger avec toi, c'est sûr que ça risque d'être une source de stress. Mais si dans l'échange je me sens compétent et qu'en plus corporellement, physiologiquement, enfin si j'additionne tous ces outils-là, il y a de grandes chances que mon cerveau utilise tout va bien.

  • Speaker #0

    C'est tromper son esprit, rassurer son cerveau, tout va bien.

  • Speaker #1

    Tout va bien et puis après c'est démontré scientifiquement. C'est-à-dire que si je reviens sur posture de confiance en soi, quand je prends une posture de forte confiance en soi pour le sportif, parce que là, nous, on cherche la performance, on va augmenter le niveau de testostérone, on va réduire le niveau de cortisol. Testostérone, c'est la confiance en soi. Le cortisol, c'est le stress. Et donc, c'est plutôt des éléments quand même favorables pour la performance.

  • Speaker #0

    J'avais entendu parler de postures comme ça, qui favorisaient la sécrétion de testostérone. Les bras ouverts enlevé vers le ciel pendant cinq minutes. Je me suis retrouvée à faire ça avant un entretien d'embauche dans les toilettes, bras ouverts en me disant c'est une posture d'ouverture de gagnant, de gagnante en fait. Et c'est vrai qu'on voit tous les sportifs qui terminent une course, c'est ça qui arrive, c'est ce genre de... Le mouvement d'ouverture, ils n'arrivent pas à tout fermer, j'ai gagné. Et il y en a d'autres, je pense, des postures d'ouverture ou des postures clés.

  • Speaker #1

    Mais après, moi l'idée c'est que ce n'est pas tant la posture et le comportement qui m'intéressent par rapport à la petite démonstration que je viens de faire scientifique, c'est qu'en fait je me donne un objectif dans ma prestation, qu'elle soit... à l'oral, dans le sport, et je vais être concentré sur cet objectif. Donc si je me suis fixé d'avoir telle posture, finalement à l'instant T dans mon épreuve, je suis focus sur quelque chose que je contrôle, mon comportement, et je ne suis pas focus sur quelque chose que je ne contrôle pas. Et moi c'est plus cet aspect-là qui m'intéresse, que est-ce que scientifiquement, réellement, il y a une grosse élévation de la testostérone, une diminution de cortisol, je ne suis pas... pas certain que ce soit le facteur le plus intéressant. C'est l'idée d'être focus sur quelque chose que je contrôle et qui, à mes yeux, est favorable à la performance.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, dans ton livre, tu parles énormément de l'instant présent, de la pleine conscience. C'est pour ça que tu reviens sur la technique de relaxation, la méditation. Je suppose que le dialogue interne et l'imagerie mentale, ça aide aussi à s'ancrer dans le moment présent. Pourquoi c'est intéressant d'être focus sur le moment présent et pas penser Merci. passé ou à venir, quand on veut performer en sport ?

  • Speaker #1

    Il y a plein d'intérêts à utiliser la méditation, mais là, dans la façon dont il décrit, et c'est celle que je préfère moi, chez les sportifs, c'est vraiment utiliser la méditation pour l'attention. Ce que je venais de dire un peu sur le contrôle des comportements, c'est-à-dire que si je suis vraiment à l'instant T, et que je suis focus sur tous les stimuli que j'ai décidé d'observer, qu'ils soient externes ou internes, je suis focus mais sans jugement. donc je suis en pleine action je suis hyper efficace parce que je vais capter toutes les informations dont j'ai besoin pour réussir ma performance mais comme il n'y a pas de jugement, il n'y a pas d'interprétation je ne peux pas partir dans des pensées négatives, dans des interprétations qui seraient défavorables à ma performance donc ça, ça va être vraiment intéressant c'est vraiment la méditation au service de la concentration c'est le point essentiel après ça n'empêche pas que de temps en temps dans le cadre de la performance, il faut sortir de cette Euh... méditation pour porter un jugement, pour analyser, etc. Mais cette analyse, elle est décidée. Elle n'est pas subie. Et donc, je suis dans le contrôle de ma perf.

  • Speaker #0

    Tout ce livre s'adresse principalement aux sportifs et sportives de haut niveau. Malgré tout, il y a un moment où tu parles de routine, de performance, et tu nous décris ta propre routine, mais quotidienne. Est-ce que... Tous ces outils sont adaptables, transférables à la vie quotidienne ?

  • Speaker #1

    C'est clair que l'outil routine de perf, c'est un outil que j'aime bien développer. Dans tous les suivis en préparation mentale, ça va être un petit peu ma petite touche personnelle, c'est que chaque accompagnateur de performance a une sensibilité qui va plutôt orienter vers tel outil ou tel autre outil. Moi je suis très cognitif, avoir les bonnes représentations, mais aussi très routine de perf et concentration. Et donc la routine de perf, c'est vraiment l'idée de, je reviens sur l'aide focus.

  • Speaker #0

    Maîtriser les choses.

  • Speaker #1

    Maîtriser les choses. Et cette notion-là, elle peut faire peur parce qu'il y a un côté qui peut, par exemple, qui peut paraître militaire, discipline, hyper contrôle. Mais ce n'est pas cette idée-là qu'il faut avoir derrière l'outil. Nous, ce qu'on sait d'un point de vue de la recherche, c'est que notre ADN a besoin de structure. Pour donner un exemple, je vais partir un petit peu sur les rythmes biologiques pour faire le parallèle.

  • Speaker #0

    Parce que les rythmes biologiques c'est le septième outil. Voilà,

  • Speaker #1

    mais ça va un peu de pair. Si on prend quelqu'un qui fait un travail posté, deux fois le matin, deux fois l'après-midi, deux fois le soir, on sait clairement qu'il aura des conséquences physiologiques et psychologiques de ce travail qui est une désynchronisation constante de son rythme biologique. Notre cerveau a besoin d'avoir un fonctionnement régulier qui se répète, sans forcément un cadre rigide. mais qui est une structure. Et il aime bien ça, ça le rassure, ça le met aussi dans une bonne disposition physique et mentale. Et donc, moi, ce que j'ai fait, c'est que quand j'ai découvert l'outil routine de performance dans le monde du sport, je l'ai agrandi au cadre de la journée, au cadre de la semaine, de l'année. J'y suis allé en effet sur des routines parfois hygiéniques, parfois vie pro, vie perso, etc. Et je me suis rendu compte que ça fonctionnait très bien dans l'accompagnement. J'ai eu pas mal d'interventions d'entreprises où on m'avait donné les 250 salariés à suivre pendant plusieurs années. J'avais choisi, lors de cet accompagnement-là, cet outil-là comme outil principal. Et on s'est rendu compte avec le chef d'entreprise que ça avait eu un gros impact en termes de bien-être chez les salariés. Et donc ça m'a encore plus convaincu, c'est-à-dire que c'est à la fois très intéressant pour nous la perfepu. Concentration, être focus sur ce qu'on est en train de faire et qu'on a décidé de faire, mais aussi sur ce côté transférable à la vie de tous les jours, au quotidien. C'est vraiment un outil que moi j'apprécie beaucoup.

  • Speaker #0

    Mais est-ce que c'est pas un peu, quand t'es routinier comme ça, c'est pas te mettre un peu en difficulté lors de changements importants ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est vraiment l'impression qu'on pourrait avoir, et c'est normal ce genre de remarques. Alors, j'ai oublié de dire aussi, j'enseigne cet outil-là dans des boîtes de formation pour psychologues et psychiatres, parce qu'ils ne sont pas habitués à ce genre d'outils. Et souvent, c'est leur premier réflexe. Ça va être, mais elle est où l'originalité ? Et comment on fait pour l'adaptation ?

  • Speaker #0

    C'est pour les vieux ? Voilà.

  • Speaker #1

    Et c'est vraiment ce qui est logique, parce que c'est le mot routine qui a cette connotation-là. moi j'ai mis le mot routine parce que ça vient du termes routine de performance qu'on utilise par exemple quand on tape une pénalité au rugby, etc. Mais c'est pas le mot routine monotonique, pas du tout ce sens-là. C'est avoir un cadre régulier. Je vais prendre un exemple.

  • Speaker #0

    C'est ce que j'allais dire,

  • Speaker #1

    un exemple concret. Par exemple, si là nous on rentre en interaction, quand t'es arrivé, la norme quand on communique, c'est on dit bonjour, là nous on s'est fait la bise. il y a un sourire, on parle de choses et d'autres avant d'aller dans le lieu de sujet. Il y a un cadre qui est commun. Et quelqu'un qui ne connaît pas le cadre, qui sort du cadre, il rate quelque chose dans son interaction et souvent sa communication est ratée. Donc c'est juste un cadre de référence. Et donc nous on sait par exemple pour le cerveau que le matin, il y a des choses qui sont positives et d'autres qui sont néfastes. Par exemple le silence le matin est très intéressant. Le fait d'avoir un temps pour ça le matin est très intéressant. Inversement, comme on parlait d'étirements tout à l'heure, les étirements passifs le soir vont être très intéressants pour le corps, pour récupérer physiquement, mais aussi pour récupérer mentalement. Donc ça, c'est un cadre qu'on pourrait donner, mais qui n'est pas obligatoire. C'est-à-dire, si on ne le fait pas tous les jours, il n'y a pas mort d'homme, mais mine de rien, ce cadre est très intéressant pour la santé physique, mentale. Et donc l'idée, c'est que plus mon cadre est bien construit, plus je le répète, plus je me fais du bien physiquement, plus je me fais du bien mentalement.

  • Speaker #0

    et ainsi de suite donc c'est un cercle vertueux qui est très intéressant ce que j'aime bien dans ton livre aussi c'est que tu évoques le miracle morning et tu reprécises quand même que l'auteur de ce livre a une volonté de productivité

  • Speaker #1

    et toi tu reviens sur le fait que la routine c'est surtout pour le bien-être c'est principalement ça qui est intéressant et puis pour enlever le côté un peu peut-être monotone de la routine si changer sa routine régulièrement. À un moment donné, j'ai mis dans le bouquin peut-être la douche froide, et puis après, quand on a fait 3-4 mois la douche froide, on va changer l'outil. Le fait de changer, le fait de s'amuser aussi avec ses routines, va permettre l'adaptation. Parce que, comme tu disais, on pourra avoir peur du manque d'adaptation. En fait, moi, ce que je constate dans l'accompagnement, c'est que plus les gens sont performeurs, plus ils ont des routines très, très structurées, Merci. Et moins ils sont dépendants de leur routine. C'est-à-dire qu'ils ont tellement bossé leur contrôle du physique et du mental qu'ils vont très bien. Comme ils vont très bien, s'il n'y a pas de routine, il n'y a aucun problème. Parce que leur cerveau sait qu'il a déjà fait plein de choses, il sait faire plein de choses, il sait s'adapter à plein de choses. pour ça que c'est pas antinomique on pourrait vraiment penser il y a une notion on pourrait dire hyper contrôle on va dire bah si il y a de l'hyper contrôle il n'y a pas de lâcher prise non c'est pas incompatible c'est pas incompatible il suffit d'appuyer sur le bouton adaptabilité et lâcher prise qui peut faire partie de la routine j'ai dans mon fonctionnement quotidien des moments de hyper lâcher prise et d'adaptabilité est-ce que on pourrait résumer Merci.

  • Speaker #0

    que s'accorder du temps, c'est ça qu'il faut retenir, s'accorder du temps, ça peut permettre de favoriser notre bien-être et donc de progresser dans n'importe quelle pratique finalement.

  • Speaker #1

    Oui, là je suis entièrement d'accord. Pour revenir sur l'entreprise par exemple, la plupart du temps, moi à l'époque où je faisais entreprise et sport, et dans l'entreprise c'était la montée du burn-out, la clé de la réussite c'était apprendre aux gens à retrouver du temps pour soi. et à partir du moment où il se redonnait du temps pour eux finalement ça allait mieux dans leur cerveau donc ils étaient un peu plus aptes à bien communiquer avec les collègues au travail à gérer des ordres qui se répètent et qui changent tout le temps donc c'est vraiment le temps pour soi le fait de s'occuper de soi qui était des facteurs clés dans une routine moi c'est ça qui m'intéresse c'est à dire que si je me mets en place une routine ça veut dire que volontairement j'ai choisi de me faire plaisir de t'occuper de toi de m'occuper de moi super

  • Speaker #0

    Et bien on pourrait encore parler des heures, de ces notions, on peut vraiment faire le tour de plein d'autres sujets. Je vais inviter les auditeurs et les auditrices d'aller peut-être se procurer ton livre. Où est-ce qu'on peut le retrouver d'ailleurs ?

  • Speaker #1

    Il est un peu partout, sur tous les sites classiques.

  • Speaker #0

    Il s'appelle « Performance et bien-être, 10 outils fondamentaux » . Est-ce qu'on peut te retrouver sur les réseaux sociaux, te suivre un peu, suivre ton actualité ?

  • Speaker #1

    J'ai une structure qui est le CROPS. qui est un centre ressource en optimisation de la performance et en psychologie du sportif. On a un site www.preparationmentale.fr et là on diffuse pas mal d'informations, d'articles. On est toute une bande de préparateurs mentaux psychologues du sport à essayer d'oeuvrer pour le développement de la préparation mentale. Donc je dirais voilà, peut-être que je communique là, mais plus via mes collègues qui communiquent pour moi.

  • Speaker #0

    Il n'y a aucun souci, mais au moins on peut suivre les avancées sur la préparation mentale. Oui. Merci beaucoup Yancy.

  • Speaker #1

    Avec grand plaisir, merci Céciliane.

  • Speaker #0

    A bientôt.

  • Speaker #1

    A bientôt.

  • Speaker #0

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