- Speaker #0
Bonjour et bienvenue dans Histoire de Sportif, je m'appelle Olivier et comme vous le savez peut-être, je vous emmène le plus régulièrement possible à la rencontre de sportives et de sportifs pour partager leur quotidien ou leurs aventures. Aujourd'hui, c'est un hors-série qui va nous transporter en Islande sur le glacier Vatnajökull que deux aventuriers ont décidé de traverser. Ils s'appellent Jean et Nicolas et vous les connaissez peut-être déjà puisqu'ils ont participé à l'émission Ninja Warrior. Jean notre compteur du jour et d'ailleurs l'unique vainqueur français de l'émission. Et je vous propose de chausser les skis d'Ando, la doudoune, le bonnet, les gants et on y va pour cette belle aventure.
- Speaker #1
En fait, moi ce que je retiens c'est surtout la peur de l'inconnu parce que le pire c'était avant d'y aller où on se disait mais dans quoi on s'embarque ? On ne sait rien de ce qui va se passer et en fait c'est ça qui est drôle.
- Speaker #2
Donc salut,
- Speaker #1
moi c'est Jean Tezna, je suis ingénieur produit chez Decathlon. Je fais la conception des tentes de trek et des matelas de trek depuis maintenant 4 ans. Et en fait je suis là pour vous raconter une sortie qu'on a fait, on va dire plus un raid qu'une sortie, avec un de mes super potes qui s'appelle Nico. Pour résumer un peu la base du truc, déjà Nico on s'est rencontré sur une émission qui s'appelle Ninja Warrior. On ne se connaissait pas du tout. Lui, il était athlète pro en parcours. Moi, je n'étais personne. Je faisais de l'escalade pour le plaisir. Et donc, en fait, on est devenus potes comme ça parce qu'il était intéressé par la montagne. Moi, je faisais de la montagne. Et voilà, ça faisait quelques années maintenant, 4 ans qu'on était amis. Et lui ne participait plus à l'émission à ce moment-là. Et moi, je participe à la saison 4. saison 4 que je remporte sauf que lui le savait mais personne d'autre le savait donc on se tenait au courant pendant l'émission et moi à la fin de l'émission j'étais rincé j'avais plus trop envie de me donner j'avais m'étais beaucoup entraîné pour l'émission et je devais soldé tous mes rtt enfin toutes mes vacances avant la fin mai comme c'est le cas dans beaucoup d'entreprises et donc on a commencé à se poser la question tous les deux si on pouvait faire quelque chose ensemble Et on commence à discuter des différentes choses qui pourraient être sympas. Et on s'était dit, on veut faire une expédition. Et là, Nico, il avait un plan depuis quelques années. Il voulait traverser l'Islande en ski de rando. Il me parle de son plan. Et là, on se dit que dans le temps imparti, de toute façon, ce n'est pas possible. En mai, c'est un peu tard dans la saison. En revanche, on repère le plus gros glacier d'Europe, qui s'appelle le Vatnajökull, qui est assez énorme. énorme. Et là... on se dit bah on le traverse avec nico on va se préparer et là on commence à rechercher déjà quelque chose qui est pas très courant est pas très utilisé sous nos latitudes c'est une poule cas en fait une poule casse et c'est comme une grosse luge qui fait dans les deux mètres de long par par peut-être 50 cm de large et qu'on accroche derrière soi avec une corde et qui permet de tirer beaucoup de matos parce qu'on est sur de la neige et on peut emporter, les gens qui emportent beaucoup de poids emportent jusqu'à 200 kg mais du coup c'est un peu compliqué à tirer et nous on avait prévu de la charger à 40 kg à peu près et donc on remplit les deux poules K de matos et on monte dans l'avion et on démarre
- Speaker #3
Enfin ! Bon allez, on charge tout ça !
- Speaker #1
Dans l'avion, moi j'en menais pas large parce que j'avais jamais fait ce genre d'expédition, Nico non plus d'ailleurs. Et on se disait sur quoi on va tomber, on est quand même super pas organisé, on est complètement à la ramasse. J'espère que ça va faire. Et puis on ne savait pas du tout à quoi ressemblait ce type de glacier, si c'était très crevassé, pas très crevassé. On y allait vraiment en mode la fleur au fusil. Et donc on arrive à l'aéroport. Là il y a Flo, le contact de Nico, qui vient nous récupérer avec son 4x4. On charge les pulcas sur le toit de la voiture et on démarre. là on avait Déjà il pleut un petit peu, on se dit ça commence bien, mais bon on est parti. Et là il nous fait les 4-5 heures de route jusqu'à la hutte qui est sur le bord. du glacier et là nous on espérait trouver la hutte sous la neige. On espérait qu'il y aurait de la neige comme ça ça nous aurait permis de faire l'approche avec les poules cas derrière nous à tirer les poules cas. Et en fait on arrive et là pas un pète de neige au niveau de la hutte et donc on se dit bon bah là on est mal. Et là Flo nous explique qu'en fait aux abords du glacier il y a ce qu'on appelle des rivières glaciaires c'est la fonte du glacier qui crée une rivière c'est des rivières qui font jusqu'à nous il y en avait une qui faisait 7 mètres de large sur 1,50 mètre de haut d'eau glaciale avec un gros débit donc en fait il nous dit bah en fait c'est pas sûr que vous réussissiez à passer donc je vous laisse à la hutte et puis bonne chance et en fait comme il n'y avait pas de neige et qu'il y avait une rivière on savait absolument pas comment on allait pouvoir passer En fait, on n'était pas du tout équipés pour porter les pulkas. Et il y avait 10 km jusqu'au glacier. Enfin, on se dit, bon, là, on est mal. Et en fait, on arrive à la hutte. Et là, on tombe sur des touristes, enfin, des touristes, des Islandais d'ailleurs, mais qui sont avec leurs gros 4x4, avec des roues de 1,50 m de haut et qui passaient la nuit à la hutte parce qu'en fait, il y a des personnes qui... qui prennent des 4x4 et qui vont sur le glacier en 4x4. Et nous, ce qu'on allait faire, rejoindre la hutte au milieu du glacier en plusieurs jours, eux, en fait, ils le font en une heure. Donc, on parle avec eux, on passe la soirée avec eux, et on leur dit, est-ce que par hasard, vous pourriez nous prendre en stop pour nous amener au pied du glacier, parce qu'on n'a aucune logistique. Et là, les gars, super sympas, ils sont adorables, les Islandais, ils nous disent, bah ouais, bien sûr, allez-y. Ils nous chargent dans la voiture nos poulkas. Et puis, on part avec eux. Donc là, ça a été un moment extraordinaire où on discutait avec la personne qui était dans la voiture, qui conduisait pour nous. Et il nous dit « Ah, écoutez, vous êtes un peu taré de faire ça. Je trouve ça trop cool d'y aller sans aucune agence de votre côté. »
- Speaker #3
On a trouvé un mec trop sympa qui s'appelle Siggy. On est dans son 4x4, il va nous déposer en bas du glacier parce que vous allez voir, il y a une rivière de ouf à traverser et franchement, je ne me sentirais pas trop de la passer à poil, celle-ci, vu le vent et le froid hivernal qu'il fait. En tout cas, son 4x4, il est immense, il l'a appelé Big Toy, c'est trop stylé. Donc allez, on va y aller et on se retrouve au pied du glacier.
- Speaker #1
Et donc, il nous pose, dès qu'on arrive sur le glacier, déjà, on passe la rivière glaciaire et on se dit, heureusement qu'ils nous ont pris en stop, parce qu'honnêtement, la rivière glaciaire, je ne sais pas comment on aurait pu la passer sans se faire emporter dans de l'eau glaciale, avec les poules 440 kg en plus. Et il nous fait passer la rivière, il nous amène au pied du glacier, et là, il nous pose.
- Speaker #3
C'est trop beau ! Je verrais mieux tout ça.
- Speaker #1
Nous, on a une petite réflexion quand même, c'est... deux choses un, il n'y a plus moyen de faire demi-tour parce qu'on n'a plus l'appui de aucune voiture de rien et la rivière glaciaire on ne peut pas la passer donc en fait maintenant on n'a plus qu'une manière de sortir c'est d'aller au bout du trip et espérons qu'il n'y ait pas de rivière glaciaire de l'autre côté parce que là je ne sais pas comment on s'en sort Et donc, on attaque. On ne s'était absolument jamais entraîné. On ne s'était jamais attaché avec la poule car on n'avait absolument pas eu le temps. On l'avait récupéré juste avant. On commence à avancer. Nico, qui à l'époque vivait à Paris, ne faisait absolument aucun sport d'endurance, était dans le mal total. Et dès le premier jour, ça nous a mis dans le bain. Parce qu'en fait, on a dû faire 500 mètres. Et puis, une fois qu'on ne voit plus le glacier qui est derrière, on regarde ce qu'il y a devant nous. Et là, c'est une étendue de glace blanche. plate avec aucun repère. Il n'y a rien. C'est juste du blanc à perte de vue. Et ce qui est impressionnant, c'est qu'on ne sait jamais où on en est. On ne sait pas si on a beaucoup avancé, pas beaucoup avancé, on n'en sait rien. Et ce qui est assez spécifique sur ce genre de glacier un peu interminable et tout plat, c'est qu'en fait, quand on fait une randonnée en montagne, quand on fait de l'alpi, on cherche un spot. On cherche un endroit où il y a un petit tap-là, on cherche un endroit où il y a une petite rivière, un truc sympa pour se poser, qui soit un peu mieux que le reste. Là, ce qui est assez marrant, c'est qu'il n'y a rien. C'est du plat. Donc en fait, c'est assez perturbant. Ça m'a beaucoup perturbé parce qu'en fait, on a dit « Allez, on s'arrête là. » On a posé les sacs par terre. Et puis en fait, il n'y avait rien de différent ailleurs. Donc on s'est juste posé à l'endroit où on était. On a monté la tente. Et là, on commence à faire de l'eau. Et on fait chauffer, on fait chauffer, on fait chauffer, on fait chauffer. Et en fait, on avait prévu trois bouteilles de 400 grammes de gaz pour faire notre nourriture et notre eau pendant... le voyage, le raid. Et en fait, on a quasiment vidé une bouteille dès la première nuit. Donc là, on a un peu paniqué. On a fait notre nuit, on s'est posé, et puis on a discuté. Et là, moi, j'ai dit à Nico, écoute, Nico, là, ça va être compliqué. Le plan de base, on avait prévu de faire dans les 20 km par jour. en tirant des poules K de 40 kg chacun environ. Et en fait, au vu de ce qu'on avait consommé, je dis, là Nico, on a prévu la bouffe pour 10 jours et le gaz pour 10 jours aussi. Mais avec ce qu'on a consommé comme gaz, j'ai vraiment peur, vraiment, qu'on n'ait pas assez de gaz. Et donc, il faut qu'on trace. Il faut qu'on aille vite, sinon on va manquer de gaz. Et donc là on discute et on se prend un peu la tête, on dit bon, si on veut être à la hutte demain soir, il faut doubler une étape, ça veut dire 33 km et je crois 1000 mètres de dénivelé avec les poules K à la journée.
- Speaker #3
C'est le campement numéro 1, et là on a une journée de 30 km, donc on finit de démonter tout ça et c'est parti.
- Speaker #1
Donc le lendemain, on lève la tente. Ce qui est assez marrant, c'est qu'en fait, le soleil ne se couchait quasiment jamais. Donc il y avait trois heures d'obscurité, on va dire, mais plutôt très claire par jour. Et sinon, il faisait bien jour toute la journée. Donc on se lève, on se lève à, je ne sais plus, 6 ou 7 heures du matin, et on part. Et donc là, voilà, on avance, on avance. C'était vraiment compliqué sur la fin. Et à la fin, on arrive, du coup, on voit le volcan. ça change vachement parce qu'on a fait du plat du plat du plat montant après quelques petites montées et là on arrive à un truc où ça fait un trou où il ya des fumeroles qui sortent et en fait c'est assez marrant et on a enfin moi c'est à ce moment là que j'ai compris pourquoi on appelait l'islande la terre de glace et de feu je crois c'est qu'en fait c'est un endroit où on est dans la glace et tout d'un coup on va trouver un endroit brûlant et des fumeroles avec un volcan d'activité et donc en fait on arrive sur cette hutte qui est sur un Et donc on rejoint la hutte et là super sympa, on arrive, on se pose enfin au chaud avec du gaz pour faire cuire la nourriture, enfin tout était bien, il y a un sauna, donc le truc extraordinaire et on se rend compte qu'on a des ampoules au pied monstrueuses. Et là, Nico, il a été extraordinaire parce qu'il avait prévu un truc auquel j'aurais jamais pensé. Il avait pris un paquet de compides. Et en fait, on avait les pieds, mais vraiment arrachés sur 5 cm de diamètre. Et du coup, on se dit, bon, on ne pourra pas repartir, ça fait trop mal. En fait, on est reparti le lendemain grâce aux compides. Là, c'était assez sympa parce que c'était un peu une pente descendante et on voyait au loin l'objectif qui est le point culminant de l'Islande. Donc on voit l'objectif et on se dit « cool » . Et on sait qu'on a, je ne sais plus, on avait 70 kilomètres ou quelque chose comme ça pour rejoindre l'objectif. On descend, on descend, on descend. Et ce qui est assez drôle, c'est que de temps en temps, il y avait des pentes un peu plus marquées. Et du coup, la pulka, c'est ingérable sur les pentes un peu plus marquées. Et du coup, on se faisait embarquer par la pulka, on est tombé, on a glissé des pentes entières, arraché par la pulka. Et du coup, on finit par trouver une technique qui n'est pas trop mal, c'est qu'en fait, on s'assoit sur la pulka, on enlève les skis et puis on descend en faisant la luge. La première journée, en quittant le refuge, était extraordinaire. Grand beau temps, pas un pet de vent, il faisait chaud, on était en t-shirt, on était trop bien, on n'avait pas trop mal parce qu'on avait les compites qui nous protégeaient des ampoules. Et en revanche, petit truc, on avait les nez... On est complètement brûlés, mais cramés de chez cramés. Et du coup, heureusement, on avait pris une petite trousse avec du duct tape. Et en fait, on a fabriqué des protège-nez qui étaient horribles, tellement moches, qu'on a collés à nos lunettes de soleil. Et en fait, qui nous protégeaient le nez et les joues. Et puis, il faisait tellement de réverbérations avec le soleil qu'on se mettait un masque qui était formé des lunettes et des buffs. qui venait vraiment frôler les lunettes, on n'avait plus que le bout du nez qui sortait, et puis on se protégeait du soleil à fond. Cette journée, c'était le bonheur, on n'était pas pressé, on se disait « allez, on est bien » , petite inquiétude sur le gaz, mais on se disait que comme on avait doublé une étape, ça serait bon. Et donc on fait une première journée extraordinaire, on fait pas mal de plans drone, pas mal de photos, ça se voit sur les vidéos YouTube de Nico. Le plan drone, on voit l'immensité du truc et honnêtement c'est assez hallucinant de voir ça. On est vraiment paumé et il y a 100 km quasiment partout autour et il n'y a rien. Donc c'est vraiment pas très viable pour l'être humain, en tout cas pendant longtemps. On s'arrête pour un premier bivouac, ça se passe bien, Nico filme un peu pour faire une vidéo sur comment faire un bivouac sur un glacier, donc c'était assez drôle à faire, on expliquait un peu tout ce qu'on vivait. Du coup là, la chose la plus importante, en fait, quand une fois on est un peu installé, c'est préparer l'eau, parce que l'eau c'est hyper long, c'est hyper laborieux, je vais vous montrer comment ça se passe. On a un réchaud, hop ! Et ce soir-là, on a bien protégé le réchaud du vent, et en fait on a très peu consommé de gaz. pour faire fondre de l'eau, c'est assez long. Parce qu'en fait, l'eau, la neige, elle perd du volume à chaque fois qu'elle se transforme en eau. Donc on remplissait notre popote 4 personnes de Quechua avec, je pense qu'il y avait peut-être 3 litres de neige qui devenait 500 millilitres d'eau. Donc il fallait remettre de la neige, remettre de la neige, remettre de la neige, c'est assez long. Et puis voilà, on passe notre soirée à ça, généralement au bivouac. et puis Et puis on se couche. Il y a eu pas mal de vent cette nuit-là et moi je me suis fait réveiller par le froid et le vent. C'était vraiment pas une nuit très agréable.
- Speaker #2
Bon il est 3h du mat, ça souffle depuis 5h. C'est assez fort quand même, donc c'est un peu inquiétant. J'espère vraiment que ça va se calmer.
- Speaker #1
Le lendemain on repart. Le départ se passe super bien, on a eu une chance folle sur la météo. Pour l'instant on est au quatrième jour avec 4 jours de beau. donc ça se passe super bien et en fait ça se dégrade petit à petit la météo et là on arrive devant une face qui monte et on voit qu'il y a une montée mais comme ça se dégrade on sait pas trop par où passer pour attaquer la face parce qu'il commence à faire bien gris ça se bâche le vent se lève, ça commence à être moyen Donc on regarde sur le GPS l'endroit qui nous paraît le mieux pour attaquer la dernière langue glaciaire de notre aide. Et puis on se fait le bivouac et on se couche avec pas mal de vent. Donc là on met beaucoup de neige sur les toiles à pourrir, on essaie vraiment de se protéger. On refait une nuit comme ça et on se lève le lendemain en espérant que ça irait mieux. Et en fait la tente est recouverte de neige. Pour sortir de la tente, on a dû se mettre à deux et pousser de toutes nos forces sur la porte parce qu'il y avait un mètre de neige qui avait affaissé toute la structure de la tente. Sous le tarp, c'était rempli de neige, les poules cas étaient remplis de neige et il avait neigé toute la nuit.
- Speaker #3
À la réveille du jour 5, on vient de se rendre compte que la tempête était tellement violente qu'on s'est fait ensevelir sous le glace pour essayer de casser ce mur de glace pour sortir. On ne sait pas du tout combien il y a de centimètres.
- Speaker #1
Donc voyons voir ensemble ! Alors ! Vas-y, pousse !
- Speaker #3
voilà on pousse ensemble avec nos pieds non non on pousse ensemble avec nos pieds je crois que ça arrive et si on ferme là pour pas que ça nous tombe dans la tronche 1, 2,
- Speaker #1
3 1,
- Speaker #3
2, 1,
- Speaker #4
2 nickel putain mec va falloir qu'on creuse que tout est les poules calmes donc on nettoie tout ça,
- Speaker #1
on prépare le bivouac et on commence à marcher dans le brouillard total on voyait rien du tout Et là, ça a été la journée, je pense, une des journées les plus angoissantes que j'ai pu vivre, notamment sur ce raid. Parce qu'en fait, ce qui s'est passé, c'est qu'en fait, il s'est mis à faire tellement brouillard qu'on voyait à 10 mètres devant nous. Et qu'en fait, on arrivait sur une langue glaciaire qui était très crevassée, avec des crevasses qui pouvaient faire jusqu'à 200 mètres de profondeur. Donc autant dire que la chute dans la crevasse est mortelle, quasiment certainement. Et on n'avait aucune idée de où se plaçaient les crevasses, parce que c'est la définition d'une crevasse, ça bouge. Donc on savait qu'en restant à peu près au milieu de la langue glaciaire, il y en avait moins. Et en fait, on a commencé à avancer au milieu des crevasses. On ne savait pas du tout où on était avec nos portables comme seul GPS pour nous guider. On n'avait que nos portables. Donc, on commence à avancer. Au début, c'était encore... Ça neigeait, ça faisait gris, mais ça neigeait. Donc, ce n'était pas trop gênant. En fait, avec l'après-midi, la neige se transforme en pluie. Et là, c'était un calvaire. On était trempés jusqu'aux eaux dans cette... Lui, proche de 0°, donc le genre de choses qui est ultra désagréable. Et on avance au jugé. On avait trouvé une technique. Celui de devant se mettait 10 mètres devant celui qui était derrière en quinconce. Et celui de derrière, comme ça, il voyait si la trace tournait. Et on pouvait dire à l'autre, attention tu dérives à gauche, attention tu dérives à droite, pour essayer de garder un cap à peu près droit. On avance comme ça dans le brouillard total pendant plusieurs heures. Et au bout d'un moment... On recroise des traces. Et là, on se dit, ah, trop bien, il y a des traces et tout. Ça doit être des gens qui sont passés là. On était comme des dingues. D'autres traces de poules car on se dit qu'on est sur la bonne route et tout. Et puis là, je regarde la forme de la trace. Et puis je me retourne et je regarde la forme de ma trace. Et en fait, je compare. Et en fait, c'était nos traces. En analysant, on se rend compte qu'on tourne en rond. Et là, c'était vraiment la déprime. On ne savait pas du tout où on allait. On prend un gros coup de flippe en se disant, mais on est au milieu des crevasses. Si on décale de 500 mètres à droite, on peut tomber dans une crevasse et on est en train de tourner en rond. On ne sait même pas aller tout droit. Donc là, on a dit, OK, on suit les GPS, même si on pense qu'ils disent n'importe quoi. Et donc, on a suivi la flèche du GPS, on a avancé. Sur cette journée-là, on a fait 10 km en 10 heures. On s'est dû 1 km heure, c'était déprimant. Et on arrive au bout de la journée, trempé jusqu'aux oeufs, avec un vent de la p... C'était une horreur. Et on dit, bon, on arrête là, ça sert à rien. Il est bientôt 21h, il pleut, on avance, on ne sait pas où on va. Donc on s'arrête, ça devient dangereux. Et là, on pose la tente. Nico construit un mur devant la tente. Je ne saurais jamais s'il a vraiment été utile pour couper le vent. Mais en tout cas, il a passé une demi-heure à creuser un mur et à se cailler pour creuser le mur et à prendre la flotte comme pas possible. Et moi, pendant ce temps, je lui gonfle son matelas, je gonfle mon matelas, j'installe les sacs de couchage. Voilà, on se répartissait un peu les tâches, je continuais à faire fondre de l'eau. Et là, on arrive dans la tente et heureusement qu'on avait les sacs de couchage en ouate parce que le sac de couchage de Nico était pas mal trempé et surtout ses fringues étaient trempées. Le sac de couchage, ça l'est encore, mais les fringues de Nico étaient trempées. Et je ne sais pas pourquoi. Il n'a pas voulu se changer, donc il est resté mouillé. Et il s'est couché mouillé dans le sac de couchage. Moi, je me change, je me fous à poil. Et là, du coup, on se couche. Et on a surtout une grosse conversation avant de se coucher. Et on discutait de ce qu'on faisait le lendemain. Et en fait, là, on était dans un truc vraiment dangereux potentiellement parce qu'on était en pleine tempête. On n'arrivait même pas à avancer tout droit. On tournait en rond, c'était n'importe quoi. On savait qu'on n'était plus très loin, parce que sur les GPS, on voyait qu'on n'était plus très loin de où on voulait aller. Et en fait, on a eu une grosse conversation, parce que moi, habitué de la montagne, je disais à Nico, « Non mais Nico, là, vu le grain qu'on se prend, et vu ce qu'il nous reste en nourriture et en gaz, notamment en nourriture surtout, si il y a un créneau de beau demain, mais que ça se redégrade, moi, j'appelle l'hélico direct, et on se fait héliporter, quoi. » Et Nico disait « Non, non, non, non, on finit, même si c'est pourri, t'inquiète pas, ça risque rien. » Et on n'avait pas le même niveau d'engagement, parce que clairement, moi, je ne voulais pas y rester. Et vu comme c'était engagé, je le sentais mal esté. Et je pense que le seul moment dans l'expédition où on s'est un peu pris la tête, parce qu'on était vraiment pas d'accord sur la marche à suivre, on s'était arrêté là parce qu'étonnamment, on avait Internet et du réseau. Et du coup, on a pu appeler... On a pu appeler les secours et leur dire, les prévenir de où on était, leur donner notre point GPS et leur dire, si on vous rappelle, c'est qu'on a un problème, vous savez où on est aujourd'hui, vous savez à peu près vers où on va. On appelle aussi la météo, il y a un copain qui nous fait un check météo qui nous dit, normalement ça s'ouvre demain. Donc on se dit, ok, bon, ça peut faire, mais on ne se couche pas très tranquille. On se réveille le matin. Moi je me souviens très bien de m'être fait la réflexion d'être allé pisser avant d'aller me coucher parce que ça faisait tempête et de m'être dit il faut surtout pas que j'ai envie de repisser donc de pas avoir trop bu la nuit avant de me coucher en me disant il faut surtout pas que j'ai à nouveau envie d'aller pisser parce que si je fais ça je vais être trempé en une seconde en sortant de la tente et ça va être un calvaire toute la nuit donc j'ai fait super gaffe de pas avoir envie d'aller pisser la nuit Et du coup, le matin, on se lève, et là, on voit un voile nuageux, et au bout d'un quart d'heure, on se rend compte qu'il a plutôt tendance à s'éloigner, et on se dit, oh là là, grand bleu de vent. Et là, on se dit, on est sauvés, quoi. Et là, on commence à regarder la tente, et en fait, la tente, il avait fait tellement froid qu'elle était recouverte d'une couche de 5 mm de glace, mais de vraie glace, et en fait, on avait planté la tente, on la faisait tenir avec les skis qui étaient plantés dans la neige. Et donc, en fait... les skis, avec le vent et le froid, et l'humidité ambiante, parce qu'il n'y avait plus avant, ça avait fait des stalactiques horizontales de 5-10 cm de long, qu'on a cassés au piolet, ça c'est assez drôle à voir sur la vidéo YouTube, on nous voit péter au piolet les stalactiques qui sont sur le ski, et gratter la toile de la tente pour enlever toute la glace qu'il y avait dessus, et on entend le rrrrrr sur la toile de la tente.
- Speaker #3
Vous l'avez vu ça ?
- Speaker #1
Donc ouais, les condys étaient vraiment pas évidentes. C'est là que je me suis rendu compte que le matos faisait vraiment la différence. Parce que finalement, on l'a plutôt bien vécu, même si on a eu un peu froid, surtout Nico. Mais c'était des condys, c'était pas survivable sans tente. Et puis du coup, on repart, on fait 400 mètres, 500 mètres. Et au bout de 500 mètres, on tombe sur une énorme crevasse. avec une bonne pente juste devant, et on a quand même dû enlever les skis, et mettre les crampons, et traverser au-dessus de la crevasse en mode pas serein, en tenant la pulka pour pas qu'elle nous emmène dans la crevasse, et là on s'est dit mais heureusement qu'on s'est arrêté là, parce qu'on faisait 400 mètres de plus dans le brouillard, potentiellement, bah en fait on n'aurait pas vu la crevasse, on aurait essayé de traverser en ski tranquille, sans se rendre compte qu'on était sur une pente avec une crevasse en dessous, et si par malheur il y en avait un qui partait, bah... C'était la correctionnelle, quoi, la crevasse de 200 mètres, là on le retrouvait en morceaux si on le retrouvait, quoi. Et donc on traverse, et sur le coup on s'était dit, bon, on fera pas ce qu'on avait prévu de faire, parce que le plan de base c'était de faire ouest, milieu du glacier, sud, sortir par la langue de glace où il y a le point culminant d'Islande, et de grimper le point culminant d'Islande, puis de redescendre. Et on s'était dit, on le fera pas. On a vu les condits, vu qu'il fait moche, on va juste traverser et on redescend au plus vite histoire d'éviter de s'en reprendre une. Et puis en fait, on commençait à être très limite au niveau de la nourriture. Et en fait, notre plan, c'était on mangeait un lioeuf le matin, on déjeunait en prenant du saucisson ou de la tomme un petit peu la journée et du chocolat. Et puis le soir, on remangeait un lioeuf et on reprenait du chocolat. Et en fait, il s'est avéré qu'avec le froid, on consommait beaucoup plus que ce qu'on avait prévu de consommer. Et finalement, on mangeait un liofe le matin et deux liofes le soir, tous les jours. Et on mangeait aussi le double de chocolat, le double de saucisson, le double de tomme. En fait, tout ce qu'on avait prévu de manger, on mangeait quasiment le double à chaque fois. Donc on avait sous-estimé la consommation d'énergie qu'on ferait avec le froid. et donc on arrive au bout de sous la montagne, et là on se regarde, on voit la météo qui était au grand bleu, qui avait pas l'air de bouger, on dit bon, est-ce qu'on l'attente ? Parce que si on l'attente pas, faut qu'on revienne dans 3 jours et on sait pas si la météo sera bonne, parce qu'on s'est dit qu'on voulait faire le sommet quoi qu'il arrive. Et là on prend la décision d'y aller. Et donc on laisse les poules-cars, on prend juste les skis, on prend la corde qu'on avait prévue parce que pour pouvoir s'encorder, pour monter au sommet, on savait qu'il risquait d'y avoir des crevasses. Et puis on monte. Et là, incroyable, ça faisait 5 jours, 6 jours Qu'on avait pas fait 1m quasiment sur nos pulcas
- Speaker #3
Ouais ça fait très bizarre de faire voir les pulcas, regardez On laisse vraiment tous nos matos qu'on est en train de tracter depuis 6 jours
- Speaker #1
Et franchement je me sens léger quoi Et on s'est sentis mais léger, on s'est sentis ultra léger Et hop on est monté en mode tranquille Et puis là on a traversé 2-3 crevasses Le sommet, il a une proéminence, je pense, de 300 mètres ou 400 mètres. Donc c'était vite fait. On arrive au sommet, ça signe un peu la réussite de l'expédition. Trop content.
- Speaker #3
Ça y est les gens, on est au sommet. Maintenant, on n'a plus qu'à redescendre sans se tuer. On rejoint nos pulcailles, on descend du glacier. C'est pas beau ça ?
- Speaker #1
On redescend dans la glace avec les crampons. On arrive à un endroit où on se dit, ok, là ça peut... ça peut ça peut descendre en ski nico il skiait à l'époque extrêmement mal maintenant il mais à l'époque c'était vraiment à faire à cheval. Moi je savais un skier, ça faisait une saison que j'avais commencé le ski de rando, et donc je dis bon allez on met les skis et puis on descend. Donc Nico je lui fais passer la dernière crevasse, et puis comme ça il peut descendre tranquille et skier. Et puis moi je mets les skis au-dessus de la crevasse, je me désencorde et puis je saute plus ou moins, enfin je passe au-dessus de la crevasse qui faisait un petit trou, hop ! en ski et puis je descends et là les seuls virages en ski de tout le raid j'ai fait peut-être 5 virages sur 100 mètres c'était incroyable, j'avais l'impression de revivre et puis hop je prends de la vitesse j'arrive sur les pulcas qui étaient 100 mètres plus loin nickel, je me pose Et là, j'ai attendu Nico pendant 30 minutes, qui était tombé 5 fois, qui pestait, qui disait « C'est la merde, le ski ! » Et puis voilà, c'était bonne ambiance. On se rééquipe, et là, on part pour la descente. Le début de la descente, il a été assez calvaire, parce qu'en fait, il y avait pas mal de crevasses, donc on s'était pas encordé, mais on faisait quand même attention de pas trop passer sur des crevasses dangereuses. Et puis, et puis, on se fait... on descendait en tenant la pulka qui encore une fois nous entraînait. Mais là, on n'osait pas se mettre en mode luge parce qu'il y avait trop de pentes. Et au bout d'un moment, on finit par arriver sur un truc où c'est un petit peu moins raide. On se dit, là, on va passer en mode luge. Et là, il nous restait, je crois, environ 10 km jusqu'à atteindre le bas du glacier. Et donc, on se met en mode luge et on part. Je crois qu'on a fait, je ne sais pas, il restait 3 km. On venait de faire 2 km en 1h30-2h, enfin un truc vraiment lent, en descente. Et là, en luge, on a fait les 3 km restants en 10 minutes. Donc ça, c'était trop fort. On trace, on se marrait, on se regardait, on se filmait, on se marrait, on se poussait. Enfin, c'était trop cool. Nico, bah, chope son ski. Je sais pas trop comment. Il y avait une pente ou je sais pas quoi. Il a fait tomber le ski. En tout cas, il a le ski qui a tapé la spatule. Il pète son ski en deux. Donc on se dit, j'espère qu'on aura plus besoin des skis, heureusement qu'on est sur la descente parce qu'il vient d'éclater son ski. Nico vient de péter son ski et là on arrive sur une partie où il faut un peu se démerder avec les poules K, donc on fait comme on peut. Et puis on descend et on arrive à un moment où il n'y a plus de neige.
- Speaker #3
Il ne nous reste que des cailloux et de la lave à traverser. C'est pas fini.
- Speaker #1
Et ça on n'avait pas prévu. On savait qu'on avait aucune logistique, normalement les gens se font récupérer en 4x4, et ça on n'avait absolument pas prévu le côté, on arrive à un moment sans neige, et là il nous restait 5 km et 800 m de dénivelé négatif pour atteindre le bas du glacier et la route qui est en bas du glacier. Et là on se dit merde comment on fait, est-ce qu'on laisse les poules cas et puis on va venir aller chercher ? Non ça c'est trop long, c'est trop compliqué, machin. Moi, j'avais un sac à dos plutôt costaud, donc je prends le sac à dos assez costaud et je sangle le sac à dos sur la pulka. Et je dis, bon, on va porter la pulka comme un sac à dos. Et pour Nico, en fait, on avait des sangles d'escalade en dynéma de 10 mm de large. Le truc qui explose les épaules. Et puis, on lui équipe sa pulka comme ça. Le premier lever de pulka. J'ai essayé de lever la poule K, on l'avait un peu vidée parce qu'on avait mangé tout ça, mais l'air de rien, finalement on avait enlevé que l'héliof et un peu de gaz, donc on était encore à 35 kilos chacun je pense.
- Speaker #3
1, 2,
- Speaker #1
vas-y, vas-y,
- Speaker #3
vas-y, allez-y, 1, 2, 1,
- Speaker #1
c'est bon ! Et en plus c'est haut une poule K, ça fait 2 mètres de haut, donc en fait j'essaie de me lever, j'y arrive pas, il a fallu que Nico m'aide, j'ai galéré à lever, j'ai dit mais on va jamais y arriver, je finis par réussir à me lever, je dis bon bah ok on va faire comme ça. Et en fait, on pouvait faire des tout petits pas parce qu'on avait la poule K qui tapait derrière les mollets vu qu'elle était super basse. Donc c'était une horreur. On ne pouvait pas la mettre plus haut, sinon elle basculait au-dessus de nous, elle nous emportait. Et puis Nico met sa poule K aussi sur les épaules avec les sangles. Et là, on commence à descendre. On fait 100 mètres. On est obligé de s'arrêter. Puis on repart. On refait 100 mètres. On est obligé de s'arrêter. puis ça a duré comme ça pendant 5 km Au bout d'un moment, Nico, il n'en pouvait plus, donc je prends sa pulka avec les sangles qui éclatent les épaules. Je fais quelques centaines de mètres et puis on se rend compte qu'on ne va pas y arriver comme ça parce que ça fait beaucoup trop mal, on est en train de se découper. Et on prend son petit sac Simon, qui est un sac de 200 grammes, qui est fait pour l'escalade de grande voie et absolument pas censé être résistant. Et on se dit bon, tant pis, si on l'explose, on essaie. Et on attache le sac à la poulka. Et en fait, le sac, il l'utilise toujours. Son sac, ça fait deux ans. Et il a porté la poulka de 35 kilos. Donc je pense qu'au niveau de la résistance, on est bien. On est large. Au niveau de la résistance du sac.
- Speaker #2
Parce qu'il y a encore un peu de kilomètres.
- Speaker #1
On a mis cinq heures à descendre cinq kilomètres. Un truc qui normalement aurait dû se faire en une demi-heure, je pense. Et à la fin, on arrive sur la route. Les cent derniers mecs. on n'en pouvait plus et on gueulait et on était comme des fous. Et là, on se dit bon, il faut faire du stop. Alors, on faisait du stop sur un bord de route où il y avait une voiture tous les 20 minutes qui passait avec deux poules K de 35 kilos chacune. On se dit bon, nos chances de réussir à faire du stop sont faibles, mais on est en bas du glacier, donc on s'en fout. Et là, on a eu... trop de chance parce qu'on est tombé sur une fille qui était guide pour emmener des gens sur les glaciers, qui avait un gros 4x4. Et encore une fois, les Islandais sont incroyablement gentils parce qu'elle nous a pris, elle nous a amené à un endroit où il y avait une petite guest house. Et la guest house était pleine. Et en fait, elle a fait demi-tour, elle a fait 15 km dans l'autre sens pour nous ramener sur la guest house suivante. Donc ça, c'était vraiment trop sympa. Et on arrive à la guest house. Et on se dit, bon, bah, ok, allez, on mange. Et en fait, On regarde ce qu'on avait dans les poules K, il nous restait un lieuf chacun. On n'avait plus de barres, on n'avait plus de tomes, on n'avait plus de saucissons. Tout ce qu'on avait emporté comme bouffe, il ne restait plus rien, il nous restait un lieuf chacun. Donc finalement, au début c'était le gaz qui nous faisait peur, et en fait finalement c'était au niveau de la réserve de nourriture qu'on était hyper limite, et heureusement qu'on ne s'est pas fait prendre longtemps dans la tempête. parce qu'on aurait pu y rester, mais le problème, c'est qu'au niveau de la nourriture, je pense qu'on aurait pu faire deux ou trois jours de jeûne, mais si ça avait duré plus longtemps, ça aurait été vraiment chaud avec le froid. Et voilà, on est arrivé en bas et puis on a pris le bus avec les poules K jusqu'à la guest house. On a essayé de faire du stop, mais personne ne nous prenait. On est allé là où la première personne qui nous a pris en stop sur le glacier nous a dit... « Allez, vas-y, je vous invite. » Et on arrive et il nous a accueillis super chaleureusement. Il nous a dit « Allez, pas de problème, je vous file une chambre. » Et il nous a invités pendant trois jours. C'est là qu'on a vraiment, sur les Islandais, c'est vraiment des gens adorables. Voilà, on a vécu, je pense, une belle aventure. Ce qui est marrant, c'est qu'au final, une fois qu'on l'a vécu, on se dit que ce n'était pas si dur parce que... Bon, à part la tempête qu'on s'est pris, où on s'est un peu mis en danger, finalement, voilà, c'était long, mais on a eu suffisamment à manger, on a eu suffisamment à boire, on n'a pas trop souffert physiquement, c'était dur, mais sans plus. Mais en fait, moi, ce que je retiens, c'est surtout la peur de l'inconnu, parce que le pire, c'était avant d'y aller, où on se disait, mais dans quoi on s'embarque ? On n'a rien, on n'a pas de soutien, on ne sait pas comment on arrive sur le glacier, on ne sait pas comment on redescend du glacier, on ne sait pas s'il y a des crevasses, on sait rien de ce qui va se passer et en fait c'est ça qui est drôle c'est de se dire Le moment le plus flippant finalement, c'est avant. Et puis une fois qu'on est dessus, on fait notre vie. Et en fait, quand on regarde en arrière, c'est souvent juste des bons souvenirs. Et même les moments durs, ça devient des bons souvenirs. Mais on se dit que ce n'était pas si dur. Après, parce que ça s'est bien passé, mais voilà.
- Speaker #3
On l'a fait !
- Speaker #0
Merci beaucoup Jean pour le partage et merci Nico qui a participé à cette aventure et qui nous a permis d'utiliser tous les sons de ces vidéos pour designer ce podcast. Merci à vous de l'avoir suivi. N'hésitez pas à le partager s'il vous a plu et à mettre des étoiles sur Apple Podcast. Et puis on se donne rendez-vous très vite pour une autre aventure ou un autre quotidien de sportif. A bientôt !