- Speaker #0
Bonjour et bienvenue dans Conseil de Sportif, je m'appelle Olivier et comme vous le savez, une fois par mois sur cette chaîne de podcast, nous vous partageons le récit de sportives, sportifs, ordinaires qui vivent des aventures extraordinaires. Aujourd'hui, nous allons marcher avec Elisabeth et Manon. Elles ont fait le GR20, le sentier de grande randonnée. Numéro 20, qui traverse la Corse du nord au sud en passant par la chaîne de montagne dans le parc naturel régional de Corse. C'est une véritable étape de montagne, 179 kilomètres qu'elles ont parcouru en seulement 11 jours, sans expérience particulière de la randonnée. Regards croisés sur cette belle aventure du GR20, Elisabeth et Manon, c'est à vous.
- Speaker #1
C'est assez dingue ce qui se passe dans la tête parce que tu dis mais je l'ai fait, mais en même temps tu ne réalises pas. C'est plein de sentiments différents qui se mélangent. mais beaucoup de bonheur. Moi, c'est Manon, j'ai 26 ans. Je suis arrivée chez Decathlon il y a 3 ans sur la communication. Et j'y suis toujours, c'est une super boîte dans laquelle je me plais et dans laquelle je m'épanouis. Le sport fait partie de mon ADN depuis le plus jeune âge. J'ai pratiqué du hand pendant 10 ans en compétition pour découvrir ensuite le crossfit et l'haltérophilie.
- Speaker #2
Bonjour, moi c'est Elisabeth Moreau, j'ai 25 ans. Je suis actuellement à l'école. pour passer mon diplôme de coach sportive, parce que le sport, c'est ma passion. J'ai fait 13 ans d'athlétisme, j'ai fait beaucoup de fitness, musculation, et actuellement, je fais du crossfit et de l'haltérophilie.
- Speaker #1
J'adore les défis. L'année dernière, je me suis mis le challenge de faire un marathon alors que j'ai la hantise de la course à pied. Je devais le faire normalement, une compétition à Amsterdam, le marathon d'Amsterdam qu'on connaît tous, pour finalement qu'il soit annulé avec le confinement, donc je l'ai fait toute seule. C'était le premier challenge personnel et j'ai trouvé ça plutôt cool d'en garder un par an. Suite à ce marathon, j'avais vraiment envie de garder cette habitude de faire un défi par an. Et là, ça a été le GR20 qui m'a tentée. Mais c'était une aventure que je ne voulais pas faire seule, donc j'ai proposé à une amie, qui je sais dit souvent oui, et en effet, elle m'a répondu « feu, go, on y va ! » et nous voilà à préparer cette nouvelle aventure ensemble.
- Speaker #2
Moi, je ne connaissais pas du tout le GR20. Randonnée, je ne connais pas non plus. Et en fait, je me suis dit pourquoi pas. J'avoue, je n'ai pas hésité à lui dire oui sans savoir ce que c'était. Donc voilà, on s'est préparé comme on a pu et on a pris nos sacs à dos. On est parti faire le GR20.
- Speaker #1
Donc on est le 28 août, on arrive à Calvi par l'aéroport dans les alentours de 8h environ. De là, on doit essayer de trouver des stops pour rejoindre Calenzana qui est la ville de départ du GR20. Donc on se retrouve vite à sortir de l'aéroport pour faire du stop. On en trouve au bout de quelques minutes un premier, puis un second qui nous emmène jusqu'à Calenzana où là malheureusement j'y laisse mes bateaux.
- Speaker #2
Nous sommes arrivés à Calvi.
- Speaker #1
Juste avant ça, Ellie avait perdu son chapeau à l'aéroport, sûrement dans les bagages. Et donc là, moi, dans la foulée, je perds mes bâtons et là, on est pas mal emmerdés parce que les bâtons, c'est assez important. C'est même très important pour une randonnée de ce type-là. Pourquoi ? Parce que Ils vont être des supports tout au long de la randonnée pour marcher, donc c'est des appuis, ça va donner des élans. Globalement, ça va aider la marche et aussi, surtout quand il y a des obstacles, ça permet de s'équilibrer. Donc se retrouver d'un seul coup avec plus qu'un bâton, c'est un peu déstabilisant. Un peu paniqué sur le coup, mais finalement, j'ai vite trouvé une solution puisque le spar du village m'en a gentiment donné un qui était un peu amoché, bien abîmé. Je pense que celui-là devait avoir fini le GR20. Mais en tout cas, ça fait l'affaire jusqu'à temps que je trouve d'autres solutions.
- Speaker #2
Donc on a démarré aux alentours de 11h30, il faisait beau.
- Speaker #1
Et nous voilà parties à faire ce début de randonnée. Donc on peut apercevoir la mer au loin qui s'éloigne au fur et à mesure qu'on marche. Et cette première étape, elle monte. Elle monte tranquillement. À des moments, c'est un peu plus escarpé. Et je me souviens que je dis à Ellie, oh punaise Ellie ! Il y a de l'escalade, c'est vraiment chaud. Donc oui, il y avait de l'escalade, c'était vraiment chaud, mais on était très très loin de s'imaginer ce qui allait arriver les prochains jours. En fait, ça paraissait tellement irréel là, ce qu'on voyait, mais la suite allait être pire.
- Speaker #2
Le premier moment qui m'a marquée dans ce GR20, c'était le deuxième jour où il s'est mis à pleuvoir. Et déjà là, première chose dans ma tête, je me suis dit, en fait, je ne sais même pas quoi faire en montagne s'il pleut, s'il y a de l'orage. Qu'est-ce qu'on fait ? Surtout qu'on ne captait pas. Donc finalement, s'il arrive un pépin, on est un peu livré à nous-mêmes. Et là, je me suis dit, OK, j'aurais peut-être dû regarder que faire en cas d'orage dans la montagne avant de partir faire le GR20. Mais bon, du coup, on était là, il pleuvait. Et en fait, ce qui m'a marquée, c'était qu'on était avec deux filles devant nous. Et il y en avait une qui était vraiment en panique à cause de la pluie, parce qu'on escaladait la roche. Et il faut savoir qu'il y a des moments où, quand on escalade, on n'a pas vraiment de prise pour les mains et pour les pieds. En fait, ça monte, mais c'est de la roche qui est lisse. Et donc, du coup, on s'accroche comme on peut avec les crampons de nos chaussures de marche, en gros.
- Speaker #1
Et ça ruisselle, en fait, tout simplement sur cette falaise. Mais il faut qu'on avance, on ne peut pas rester là comme ça, surtout qu'on va commencer à frigorifier et avoir froid. On est équipés, d'accord, certes, mais ça ne peut pas durer longtemps. Donc du coup, ces deux filles-là commencent à avancer. Une première est assez allège, je pense qu'elle a un passif dans l'escalade, donc elle grimpe plutôt facilement. Et sa copine, juste derrière, essaie de la suivre. Et elle panique. Et elle se bloque, en fait, sur la roche, mais elle est peut-être à 2-3 mètres au-dessus de nous. Et elle me dit, c'est pas possible, là, il faut... C'est trop dangereux, on appelle les pompiers qui viennent nous chercher, on est bloqués, on peut pas continuer, c'est vraiment trop dangereux. Et elle me regarde, vraiment, on se sent toutes les deux, on sait pas quoi faire. Donc j'essaie de grimper et poser mon bâton pour faire appui pour cette fille-là, pour qu'elle puisse continuer à avancer. Donc on y arrive comme ça, mais on sent que ça va être compliqué. Et là, je me dis, bah, on est dans la merde, enfin, c'est vraiment trop dangereux, on est quatre nanas, toutes seules dans la montagne, on va... On va mourir. On va y rester, c'est pas possible. Et là, d'un seul coup, il y a un couple qui passe, qui nous rejoint, et l'homme, le monsieur du couple, passe à côté par un autre chemin d'une aisance et passe devant nous. Et en fait, d'un seul coup, on a soufflé et on s'est rendu compte que tout allait bien. On avait juste paniqué pour rien.
- Speaker #2
Et donc du coup, le lendemain matin, on part avec la lampe frontale. Et là, on entame une des plus grosses, des plus dures étapes du GR20. Et là, ça ne pardonne pas ces deux heures, même voire plus. Ça dépend au rythme auquel on va. En fait, c'était, ça c'est mon avis personnel, c'était la plus dure physiquement. Parce que du coup, énormément de montées. Et de monter en mode escalade, et avec le poids du sac derrière, du coup, il faut porter son poids plus le poids du sac.
- Speaker #1
Et cette épreuve-là, elle était assez impressionnante, parce que déjà, elle était vraiment difficile techniquement. Il y avait des gros passages d'escalade, mais surtout quand tu penses arriver au sommet, tu en as un second qui apparaît derrière. Et c'était interminable, en fait. Par contre, une fois que tu arrives au bout, là, c'est incroyable ce qui se passe. Tu as une vue 360 sur toute la Corse. Donc tu peux voir à la fois les montagnes derrière toi et en face la mer. Et sur ta gauche, tu peux voir le Monte Shinto, c'est le col le plus haut de Corse. Il est à 2700 mètres d'altitude à peu près et nous on était à 2006. Et c'est assez fantastique ce qui se passe. Je pense que tu vois dans le regard des gens, tu as une vingtaine de personnes sur le sommet à ce moment donné là. Tu vois vraiment la satisfaction de toutes les personnes qui sont là. Il y en a qui viennent du sud, donc qui sont presque à la fin de leur périple. D'autres qui commencent, mais c'est la même satisfaction finalement dans le regard des gens. Tu sens que tu as mérité ton cadeau qui est justement cette vue après cette longue montée. Donc c'est juste incroyable.
- Speaker #2
Et après, on a entamé la descente. Il faisait super beau en plus ce jour-là. Les descentes, c'est ce qui fait... Franchement, je pense que c'est même plus dur que les montées parce que les genoux prennent très très très cher. et du coup on a vite mal aux genoux et vu qu'on retient en fait notre poids et puis qu'on s'assure de bien mettre le pied au bon endroit pour pas glisser en fait on mettait 1000 ans à descendre et on voyait pas mal de personnes nous doubler en courant
- Speaker #1
On se dit, mais comment ils font ces gars-là pour ne pas tomber ? Et à un moment donné, on en arrête un, on lui dit, waouh, c'est hyper impressionnant ce que tu fais, comment tu fais ça ? Il me fait, mais il faut juste se laisser aller, vous allez voir, ça va soulager vos genoux, vous allez avoir carrément moins mal. On s'est dit, ok, on était un peu dubitatifs par rapport à ce qu'il nous disait, et pas tellement sereines, parce que ça fait vraiment peur. Et en fait, finalement, les autres jours, on a appliqué sa méthode, et ouais, ça fait carrément du bien aux genoux. Et tu vas plus vite en plus de ça.
- Speaker #2
Donc, on se retrouve à la journée numéro 6. Les journées d'avant se sont plutôt bien passées, on va dire. Il faisait beau, on a profité, on a pris du temps et surtout, on a pris du plaisir.
- Speaker #1
Le point le plus important de cette randonnée, c'est justement le lac de Nino. Et on y arrive et en fait, c'est... C'est comme ce que peuvent décrire les magazines, les différents articles qu'on a pu lire. C'est un véritable havre de paix. Et en fait, c'est un lac avec une sorte de pelouse spongieuse que l'on appelle des posines. Et c'est juste irréel. Et autour de ça, tu as des vaches, tu as des chevaux, etc. Et tu as l'impression d'être dans un magazine. C'est irréel ce qu'on est en train de vivre. C'est juste incroyable. Et en fait, cet endroit-là, c'est la source du plus long fleuve de Corse. Donc c'était vraiment... incroyable de pouvoir vivre aussi cette expérience et de passer par cet endroit-là magique perdu dans les montagnes corses. Par contre, c'est vrai qu'on réalise que si on n'avait pas été entraîné comme on avait pu l'être grâce au crossfit, à l'haltérophilie, ça aurait pu être bien plus compliqué que ça parce que finalement, le crossfit et l'haltéro, ça nous a musclés, ça nous a fait une condition, du cardio, etc. Et là, je me dis vraiment que si j'avais... pas eu ça comme passif, ça aurait été très très compliqué.
- Speaker #2
Pour moi, c'était une journée assez particulière parce qu'en fait, j'ai fait une chute. Je me suis bêtement pris mes pieds dans mes bâtons et je suis tombée la tête la première. Je ne me suis pas blessée, pas blessée, mais en fait, j'ai pris peur parce que c'était un moment où j'étais un peu fatiguée, moment d'inattention. En fait, à tout moment, tu peux tomber de la falaise et mourir. Et ça m'a fait peur et du coup, ça m'a gâché ma journée parce que j'ai passé ma journée à avoir peur. Mais dans ma tête, j'avais une petite carotte. C'était des lasagnes qu'on devait retrouver le soir au refuge où on devait arriver.
- Speaker #1
Et en fait, ces lasagnes, elles nous faisaient rêver pour plein de raisons, mais surtout pour une qui est hyper importante, c'est que... Ça fait plusieurs jours qu'on mange des lyophilisés, qu'on mange des barres, qu'on mange des pâtes. Et on brûle tellement de calories par jour. Je ne saurais pas le dire parce qu'on n'a pas une demande qui le calcule, mais je dirais à peu près 4000 voire 6000 calories. On a constamment faim et ces lasagnes, on en rêvait. On les désirait depuis deux jours pour faire le plein d'énergie. Je ne sais pas comment expliquer, mais quand tu manges des lyophilisés tout le temps, un plat comme des lasagnes, ça te paraît être somptueux, digne d'un restaurant gastronomique. Sauf qu'au moment de réserver notre repas du soir, on est arrivés 10 minutes trop tard et il n'y avait plus du tout de place pour le repas. Les lasagnes nous sont passées sous le nez. Et donc du coup ce soir ça sera saucisson pain.
- Speaker #2
Donc là on se retrouve à la journée numéro 8. Donc ça y est, c'était la journée juste après être arrivée à la moitié du GR20, donc arrivée au village de Vizavone. Donc c'était un peu triste parce qu'on a dit au revoir à quelques-uns de nos copains quand c'était fait parce qu'il y en a beaucoup qui font que la moitié du GR20. Il y en a aussi qui se sont arrêtés à cause des orages parce qu'en fait ils prévoyaient de l'orage et potentiellement en montagne ça peut être vite dangereux donc il y a des personnes qui ont préféré s'arrêter. Mais nous, on a continué sans trop se poser de questions. Et en fait, cette journée-là, la journée 8, on s'est pris clairement 3 heures de flotte. Et c'était de la flotte. Moi, je n'avais jamais vu ça. Pour avoir fait l'Australie et la Thaïlande en saison des pluies, je n'ai même pas eu là-bas de la flotte comme on a eu là pendant 3 heures sur le GR20. Ça coulait à grosses gouttes et ça créait... Alors heureusement, on n'était pas en haut de la montagne. On était en train de redescendre dans la forêt. Parce que sur la partie sud du GR20, c'est plus des descenties en forêt, il n'y a pas d'escalade comme il y a dans le GR Nord. Donc là, on était en train de descendre en forêt, mais ça créait un ruisseau sous nos pieds, on ne voyait même plus où on marchait.
- Speaker #1
Moi, je traçais, j'étais devant, Elie, elle était derrière, je me retournais de temps en temps pour voir si elle suivait tout le temps et on avançait, on avançait.
- Speaker #2
Donc 3h, 3h de flotte. Et en fait, on arrive au refuge. On rentre et là, cheminée. Feu de bois. Des gens qui étaient en train de boire des chocolats chauds. Et là, d'un coup, il était 15h30. Nous, on avait l'impression qu'il était 21h. Il était 15h30, on arrive au refuge. On n'a jamais fait une étape aussi vite que ça, tellement on a couru sous la flotte. Je ne sais même pas comment on a fait pour ne pas se casser la gueule, parce que clairement, on ne voyait rien. On voyait rien du tout. Enfin, on marchait dans un ruisseau, quoi. Et là, on arrive et en fait, voir une cheminée, il faisait chaud, des gens qui buvaient des chocolats chauds, des tisanes. Tout de suite, on a tout oublié. On est allé prendre une douche qui était brûlante en plus, ce qui est assez rare sur le GR20. Et là, du coup, on s'est dit... Enfin, moi, je me suis dit, on ne pouvait pas mieux tomber, quoi. Et en plus, le soir, c'était au menu, c'était... côte de porc grillée à la cheminée avec un gratin de courgettes. Certainement les premiers légumes du gervin qu'on mangeait.
- Speaker #1
Non, c'était juste incroyable. Et là, en fait, t'apprécies tous les petits moments que tu peux vivre.
- Speaker #2
Donc là, on... Bah du coup on se réveille le matin, on part pour la journée numéro 9. Donc on avait laissé nos vêtements séchés à l'intérieur devant le feu de bois. Donc moi mon kawa il puait la côte de porc, il a pué la côte de porc après jusqu'à la fin. Mais malheureusement mes chaussures n'ont pas séché, j'avais de grosses grosses ampoules. Donc moi ça a commencé à devenir hyper compliqué, on a pris la route, on a commencé à marcher et on avait une heure et demie de marche avant le premier arrêt de la journée, il y avait un refuge dans lequel on s'était dit bon on s'arrête là boire un café et moi ça a été l'heure et demie la plus longue vraiment pour moi de tout le GR parce qu'en fait j'avais tellement d'ampoules que j'avais l'impression de marcher sur des aiguilles.
- Speaker #1
Donc lors de notre dixième jour, c'est la fin, on est sur la partie sud du GR. Et là, les paysages, ils ont vraiment changé par rapport à celle du nord. Et aujourd'hui, on va passer par le montée Insudin, qui est en fait le plus grand sommet du GR du sud. Donc ça va être le dernier grand sommet qu'on va avoir sur ce GR20, avant de redescendre vers la mer, tout simplement. Avant, sur la partie nord, on était plutôt sur de la roche. C'est très minéral. Et là, on est plutôt sur de la mer et de la forêt. Et cette vue, elle est vraiment, encore une fois, incroyable. Parce que déjà, on sait que ça va être la dernière fois qu'on va avoir une vue panoramique comme celle-ci. Donc, on en profite vraiment énormément. Et surtout, en fait, on a une vue qui embrasse le golfe d'Ajaccio, de la Sardaigne. Et on peut vraiment voir au loin des paysages plus fous les uns que les autres. Avec justement au loin les aiguilles de Bavella, qu'on sait qu'on va devoir passer le lendemain. Donc, c'est assez marrant de se dire, bah tiens, demain, on sera à cet endroit-là. Donc on se lève pour la dernière journée, le dernier jour, et on se lève vraiment très tôt. C'est, je pense, la journée à laquelle on s'est levé le plus tôt, il devait être 4h45. Et on est partis à deux, et finalement cette dernière journée on était sept. Donc c'était plutôt cool, c'était vraiment sympa de vivre ces dernières étapes à plusieurs. Donc on est partis, on avait pour projet de faire les aiguilles de Bavella, donc nous voilà. partie motivée et tout ça. On marche, on marche pendant une heure et demie dans le noir. Et à un moment donné, je dis aux coéquipiers, on n'aurait pas dû voir la variante depuis 20 minutes. Et on se pose, on dit, c'est un peu bizarre. Donc on s'arrête, on petit déjeune et on regarde en même temps le plan et en fait, on s'était vraiment trompé. Ça faisait 20 minutes qu'on marchait et qu'on avait loupé le passage. Donc on a fait demi-tour, mais... En fait, c'est peut-être anecdotique, mais 20 minutes, c'est énorme. Ça veut dire qu'on avait perdu 40 minutes. Et quand tu sais que la journée va être longue, que tu vas doubler, que c'est la fin, on a eu un petit coup moral quand même à ce moment donné-là. Mais en vrai, ça valait le coup. C'est un peu le lieu incontournable de Corse. Tout le monde en parle, etc. Donc, on voulait voir ça de nos propres yeux. Et en effet, c'est assez impressionnant. En fait, c'est des remparts de rocheuse avec des couleurs assez impressionnantes vu que ça tourne du rouge clair. au gris foncé. Et là, tu as un panorama aussi exceptionnel. Et puis surtout, ces formes, ces formes de roches, tu te demandes, mais comment ça est arrivé là ? Comment ça a pu sortir de terre et avoir cette forme-là ? Donc, on en profite aussi pas mal jusqu'à temps de redescendre tranquillement jusqu'à la mer et à la fin de notre GR20. Et d'un seul coup, mais vraiment d'un coup, tu passes du caillou terre à du béton.
- Speaker #2
Et en fait, on n'avait plus du tout l'habitude de marcher sur de la route. Du coup, c'était trop bizarre. On se disait, oula, mais c'est bizarre, il n'y a pas de cailloux. C'était plat. Alors moi, ça m'a défoncé les pieds pour l'arrivée.
- Speaker #1
On fait la fameuse photo du GR20, tant attendu, sous le panneau. Bravo, vous venez de finir votre odyssée. Et directement pour fêter ça, on décide de se poser dans le bar juste à côté pour trinquer. Et donc du coup, on fête ça autour d'une bonne bière.
- Speaker #2
Une bonne bière, même deux ou trois, avec les copains avec qui on était arrivés.
- Speaker #1
Et là, enfin, on sait que c'est terminé. Et notre corps, d'un seul coup, il se relâche et on est tellement heureux. On se regarde, on a tous un air hyper fatigué, mais en même temps, il y a un grand sourire qui se cache derrière. qui se cache derrière et ce moment, il est sacré parce qu'en fait, on vient de finir le GR20 et on vient de rencontrer des personnes incroyables avec qui on est en train de prendre un verre. Donc ce moment, il est juste magique.
- Speaker #2
Je retiens plein de choses de cette expérience. Dans un premier temps, les paysages qui sont magnifiques. Mais ce que je retiens surtout, c'est... On fait des rencontres qui sont magnifiques, des personnes qui sont incroyables. Il y a énormément de solidarité entre les gens. Moi, quand j'avais mes soucis avec mes ampoules, le nombre de personnes à s'être arrêtées sur le chemin, à me demander si j'avais besoin de quelque chose, de pansements ou autre. Il y a même un gars en refuge qui m'a filé sa trousse de secours et qui m'a dit « tu prends tout ce que tu veux dedans, moi j'en ai pas besoin, donc serre-toi » . Clairement, il m'a sauvée parce que j'avais pas assez de pansements. Moi, c'est ça qui m'a marquée, c'est les rencontres qu'on a faites et aussi à quel point le mental peut faire beaucoup sur le corps. Moi, je m'en suis rendue compte avec mes ampoules. Alors, ça peut paraître con, mais j'ai vraiment souffert. Et en fait, mes pieds ont continué d'avancer.
- Speaker #1
C'est vraiment une connexion avec la nature. Tu rencontres plein de gens. Tu fais... Je ne sais pas, tu reprends fort l'humanité. Tu rencontres des gens bienveillants qui sont là pour toi, t'es dans la nature, tu te rends compte de la beauté du monde et de la chance qu'on a d'être ici et j'avais envie que ça continue. Donc j'étais vraiment finalement triste que ça se termine, je voulais continuer. C'est ce que j'ai ressenti je pense. Mais j'étais tellement heureuse d'avoir vécu ça avec Ellie. J'étais heureuse qu'on l'ait fait, qu'on ait réussi ce challenge. Le plus grand bonheur c'était quand même de commencer cette étape à deux et de le finir à sept et d'avoir eu vraiment cette impression de... de te faire des amis et ça c'était vraiment génial.
- Speaker #0
Merci Elisabeth et merci Manon de nous avoir partagé cette aventure. N'hésitez pas à revenir dans Conseil de sportif lors d'un prochain périple en duo ou en solo d'ailleurs. Et puis merci à vous de nous avoir suivi. Si vous avez aimé ce podcast, cette belle histoire, n'hésitez pas à la partager. Et puis n'hésitez pas non plus à nous mettre des étoiles sur Apple Podcast. Vous retrouverez la semaine prochaine Sandrine pour un Conseil de sportif. Et puis nous on se retrouve dans un mois pour une autre belle aventure. A bientôt !