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ADN D'ATHLÈTE, l'esprit sport

Histoire : tour de France à vélo pour raconter les femmes, une histoire de sororité

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28min |08/12/2021|

5209

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Description

Dans le cadre de la réalisation d'un documentaire, Océane et Louise, fondatrices de l'association Un autre cycle, partent pour un tour de France à vélo à la rencontre de quelque 200 femmes qui font, elles aussi, du vélo. L'idée ? Mettre en lumière ces cyclistes et comprendre leur démarche d'inclusion du vélo dans leur quotidien : pour voyager, faire du tourisme, en guise d'outil de transport ou en tant que moyen d'émancipation… Au cours de ce tour de France, véritable périple long de 2 mois et de 3 000 km, Océane et Louise reviennent sur 4 jours qui les ont particulièrement marquées : ceux passés aux côtés de Sarah, la conquérante aux yeux qui pétillent aussi connue pour être la première femme à être entrée dans la Mecque à vélo. Entre Toulouse et Montpellier, sur fond de champs de coquelicots et de flash-back entre le Caire et la Mecque, faites le plein de good vibes. Respect, partage et prise de conscience quant aux multiples places qu'occupent les femmes dans ce monde et à leurs capacités à tracer leurs propres itinéraires, en deux-roues ou non, cet épisode vous transporte. Faire le tour de France à vélo, c’est un grand voyage. Mais surtout le point de départ d'un nouveau mode de vie plus simple, plus authentique, où l'on transporte ses rêves et ses revendications dans son sac à dos et où nos rencontres siègent avec bienveillance sur notre porte-bagages… Et cela, Océane, Louise et Sarah en parlent à merveille ! Belle écoute.


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Les Conseils de sportifs et des sportives, c’est le podcast de DECATHLON qui vous accompagne dans votre pratique sportive, qui vous aide à débuter ou à reprendre le sport. C’est aussi le podcast qui vous prouve que l’activité physique, c’est avant tout du plaisir ! Grâce aux conseils et astuces d'expert•es en la matière et aux partages d'expériences de vie de pratiquant•es, chaque épisode est une nouvelle occasion d'en apprendre un peu plus sur votre (future) passion !


Producteur : Pipo et Lola


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans Conseil de sportif, je m'appelle Olivier et comme chaque mois sur cette chaîne, je vous propose de suivre le récit de sportives, sportifs, ordinaires qui vivent des aventures extraordinaires. Aujourd'hui nous allons écouter l'histoire d'Océane et Louise, deux jeunes femmes qui ont décidé de faire un tour de France à vélo, mais pas que pour la performance sportive, aussi pour mettre en lumière la place des femmes dans le cyclisme. Des efforts, des rencontres, du partage, Océane et Louise, c'est à vous.

  • Speaker #1

    Ce que je retiens de ce grand périple à vélo, c'est que je n'avais pas mesuré avant à quel point le vélo c'est plus qu'un moyen de déplacement ou qu'un moyen de faire du sport.

  • Speaker #2

    Alors je m'appelle Louise, j'ai 30 ans, je vis nulle part en ce moment, ou un peu partout. Je vis pas mal sur le vélo. Je fais du vélo depuis 8 ans maintenant, sous un peu toutes ses formes. Et ça a été le départ de tout le projet.

  • Speaker #1

    Bonjour à tous, je m'appelle Océane, j'ai 32 ans. J'ai créé avec Louise une association qui s'appelle Un Autre Cycle. C'est une association, notre objectif c'est de mettre le plus de monde possible au vélo, de donner envie aux gens de faire du vélo, et en particulier celles et ceux qui en sont le plus éloignés. Le début de l'histoire,

  • Speaker #2

    je pense que c'est mon livre qui s'appelle « À vos cycles » qui visait à rendre visibles un peu les femmes qui jouent un rôle dans le monde du vélo. De trouver des portraits qui étaient hyper différents en termes d'âge, en termes d'origine sociale, en termes d'origine culturelle, en termes de pratique aussi du vélo, pour pouvoir montrer qu'il y a une place pour toutes.

  • Speaker #1

    D'aller les rencontrer elles qui sont dans le livre, mais aussi d'autres femmes dans plein de domaines qui font du vélo, pour en faire un documentaire.

  • Speaker #2

    Et donc on est partis pour un voyage de deux mois d'environ 3000 km autour de France avec des étapes qui ont été construites avec les gens qu'on voulait rencontrer. Alors on est partis le 8 mai de Lille sous la pluie. L'objectif c'était d'arriver sous le soleil le 30 juin à Lille en passant par Montpellier. Donc ça a duré deux mois mais là ce qu'on a choisi de vous raconter c'est la portion entre Toulouse et Montpellier parce que c'était une portion qui était déjà super jolie, c'est une portion où il a fait beau. Et c'était le lendemain de mes 30 ans. Donc c'était un moment un peu important.

  • Speaker #1

    Et puis aussi et surtout parce que pendant ces 4 jours, on a roulé avec une fille qui s'appelle Sarah. Et donc cette fille, elle est extraordinaire parce qu'en fait, déjà, c'est une petite tornade. Elle est hyper pétillante et elle est hyper humble. Et elle a fait le caire, la mecque, à vélo.

  • Speaker #3

    Mais du coup, être à vélo, femme, seule, en plus, aller à la mecque, ville, sacre. et tout, ça allait être trop. Et surtout, en fait, sur le chemin, on ne faisait que de me dire, tu ne vas même pas pouvoir rentrer avec ton vélo en Arabie Saoudite.

  • Speaker #1

    C'est la seule femme et la première femme à avoir fait ça. C'est aussi la première femme à être rentrée dans la Mecque avec un vélo.

  • Speaker #2

    Le départ de Toulouse, on est parti avec ma petite sœur qui vit à Toulouse. Et elle vient de se mettre au vélo. Alors elle avait décidé de nous accompagner sur une étape qui faisait presque 100 bornes quand même. Avec une de ses copines qui se met aussi au vélo. Et donc on est parti super tranquillement sur le canal du Midi. Et en fait Sarah était censée nous rejoindre je crois à 9h30 à Toulouse pour partir ensemble. Et elle nous dit, bon, j'ai pris un bus de nuit, donc je vais arriver un peu en retard. Donc partez sans moi, je vous rejoins. Donc on part tranquillement, on fait une pause café, qui se transforme en pause frites, qui dure un peu et tout, mais bon, on ne voit toujours pas Sarah. Donc on reprend la route, on continue comme ça sur le canal et tout ça. Et en fait, Sarah n'était toujours pas là. Elle nous écrivait en nous disant qu'elle avait plein de galères, qu'elle était... qu'elle s'était retrouvée à travers champ, que son porte-bagages avait pété. Il lui arrivait plein de trucs. Donc nous, on a continué la journée avec ma petite sœur.

  • Speaker #1

    Et puis,

  • Speaker #2

    petit à petit, on a quitté le canal et on s'est retrouvés vraiment là dans... Je ne sais pas si on dit comme ça, mais l'arrière-pays toulousain, qui est hyper joli, qui est un peu vallonné. Là, il y avait des champs de lavande et tout ça, des coquelicots. C'était hyper joli.

  • Speaker #1

    Et on a un peu joué Ausha et à la souris avec Sarah toute la journée parce qu'en fait, elle n'utilisait pas la même application d'itinéraire que nous. On l'a retrouvée le soir dans un petit village où on s'était donné rendez-vous du coup à une église. Ce qui nous a rejointes, c'était tout Sarah en une image. Elle est arrivée avec un sourire géant. Elle est arrivée sur le vélo de son frère qui était trop grand, comme casque. Elle avait un casque de roller. Elle avait un sac à dos. Sur son sac à dos, tu avais des panneaux solaires. Fixé sur les panneaux solaires, tu avais son porte-bagages qui avait cassé pendant la journée et qu'elle avait fixé sur son sac à dos.

  • Speaker #2

    Elle avait essayé de le réparer avec du foin, avec des trucs de... paille qu'elle avait trouvée, elle avait fait une fixation, mais bon ça n'avait pas marché. Et du coup, elle avait fini par le fixer sur son sac à dos et le porter comme ça. Donc ça, ça a été la première rencontre avec Sarah. Sarah, ce qui était super rigolo, c'est que quand elle est arrivée avec son sac énorme et son vélo trop grand, quand elle est descendue du vélo, on s'est rendu compte qu'en fait elle était toute petite et qu'elle avait vraiment un sac qui était hyper volumineux. Donc c'est une petite nana brune qui a la peau bronzée, qui est hyper souriante, qui a les yeux qui pétillent. C'est vraiment quelqu'un que tu sens joyeuse.

  • Speaker #1

    Et du coup, c'était déjà assez tard dans la journée quand on s'est retrouvés, 18h, 18h30, et on s'est dit qu'il faut qu'on trouve un lieu de bivouac. Toutes les trois. Donc on s'est remises en route et à pédaler assez rapidement. Donc on a pédalé toutes les trois pendant une demi-heure et puis on regardait dans les champs et à un moment on a trouvé un lieu qui nous convenait entre deux champs pour planter la tente.

  • Speaker #2

    Un endroit qu'on a cru d'abord hyper tranquille, un peu éloigné, personne ne pouvait nous voir, donc c'était vraiment le spot parfait pour un bivouac. Bon et ça a avéré dans la nuit qu'en fait il y avait une grosse teuf dans la ferme d'à côté et qu'il y avait de l'espèce de techno hyper forte toute la nuit. Mais c'était quand même chouette ce moment-là avec Sarah, parce que du coup, c'est un peu le moment où on commençait à se découvrir. En fait, on écoutait les oiseaux, on avait mis une petite appli sur les téléphones pour reconnaître quels oiseaux chantaient à ce moment-là. Et il y avait un coucher de soleil qui était complètement dingue aussi ce soir-là, avec des gros nuages et des lumières rouges, rouges foncées et tout. C'était super beau. Donc c'était un peu un moment hors du temps comme ça, où on n'était que toutes les trois. Et ouais, on commençait à se rencontrer. Le lendemain matin, on est partis assez tôt, on a replié les tentes et tout ça. Et on avait une étape qui était assez accessible ce jour-là. On allait rejoindre la Passapaïs, qui est une ancienne voie ferrée, qui est un peu en contrebas du plateau du Languedoc. Donc on savait que ça allait être assez cool.

  • Speaker #1

    On allongeait, on papotait, on a parlé un peu toute la journée comme ça. On s'est arrêté manger des magnums, des glaces aussi. C'était assez léger. Et puis la journée s'est terminée un peu par le Graal pour moi, puisque c'était 20 à 30 kilomètres sur cette Passapaïs de descente. Donc... Pendant plus d'une heure, on n'a pas touché les pédales et on a roulé à 25 km heure, les chevaux au vent, juste en profitant. Et ça, c'était vraiment un sentiment de légèreté et de liberté immense.

  • Speaker #2

    C'était trop marrant parce qu'on voyait Sarah, on avait réussi à réparer un peu son porte-bagages, mais on la voyait sur son vélo trop grand avec son casque un peu de travers, son casque de roller. Et puis elle commençait à nous raconter aussi un peu ses voyages et tout ça. C'est pas à ce moment-là qu'on a vraiment entendu l'histoire complète de son Le Caire Lamec, mais elle commençait à nous raconter un peu sa manière de voyager, ce qu'elle faisait à ce moment-là. Sarah, c'est quelqu'un qui travaille autour de la pédagogie Montessori, donc elle avait plein de choses à nous raconter. Et puis elle travaille entre l'Afrique du Sud, le Caire, elle est tout le temps en train de bouger, donc elle a vraiment des chouettes histoires à raconter.

  • Speaker #1

    Et le lendemain, l'équipe du documentaire nous a retrouvés, parce qu'avec lui, ils ont fait un documentaire pendant ces deux mois sur le vélo comme outil d'émancipation des femmes, et puis pour donner envie. Et donc l'histoire de Sarah, c'en est aussi un parfait exemple, de se lancer dans l'aventure, même quand on n'a pas forcément le bon équipement ou le bagage sportif comme elle.

  • Speaker #2

    Et on les rejoint pour le petit déjeuner dans un petit village typique de cette zone-là, avec des bâtiments en pierre blanche. Il faisait super chaud déjà, le matin. Et ils nous attendent avec le petit-déj. Et en fait, on comprend, enfin moi je comprends à ce moment-là qu'ils ont un truc à se faire pardonner. Et en fait... ils décident de nous rajouter un col qu'on n'avait pas prévu. Parce que c'est super joli là-haut, il faut voir les filles, vraiment c'est cool. Le haut plateau du Languedoc et tout, il faut le faire.

  • Speaker #1

    Donc ce matin-là, on commence l'ascension du col du Carabetou. Il y a beaucoup d'appréhension pour moi, un petit peu pour Louise, mais pas tant parce qu'elle, elle a déjà fait pas mal de cols, mais c'est juste que là, elle le fait en vélo-cargo. Donc c'est vélo-cargo chargé. Sur une route plate, c'est déjà pas évident. Alors sur un col, j'imagine pas. Mais moi aussi, de l'appréhension, parce que pour moi, ce sera mon deuxième col. J'en ai déjà monté un l'année d'avant, avec Louise aussi, en Lauser. Et j'avais trouvé ça terrible, quand je l'avais fait l'année d'avant. C'était pas un bon moment. Je me souviens vraiment que j'avais beaucoup... J'avais envie de m'arrêter tout le temps. C'était dur, je n'en voyais pas la fin. J'avais l'impression que ça faisait 8 heures qu'on était dessus. Donc je me suis dit, bon, là, j'espère que ça ne va pas être pareil. Déjà parce que je ne suis pas toute seule avec Louise. Il y a d'autres gens avec nous. Donc déjà, je peux être un peu moins chiante. Il faut que je sois moins chiante. Et puis aussi, parce qu'on nous filme. Je pense qu'il ne faut pas qu'on perde trop de temps non plus.

  • Speaker #2

    Et on prend les petits lacets comme ça, un par un. On y va tranquillement. On y va à notre rythme. mais en fait... En fait, ça marche. En fait, on arrive là-haut, on est super fiers. Ça n'a pas été trop difficile, à part le fait qu'il commençait à faire chaud. Mais ça passait. Et on arrive, du coup, pour le pique-nique. On se pose à côté d'un petit lac. Et là, moi, je commençais à avoir un peu la peau qui brûle un peu, parce qu'il commençait à faire vraiment chaud. Et puis, on avait monté un peu. On était au bord d'un lac. où le soleil se réfléchissait aussi. Donc on avait vraiment super chaud. Et en fait, on ne savait pas à ce moment-là, mais on rentrait dans une période de canicule qui allait durer pour nous jusqu'à 9h. Donc un gros 10 jours après ça, je crois, qui allait se terminer par des gros orages à 9h. D'ailleurs, pas marrant du tout.

  • Speaker #1

    Et donc l'après-midi, on doit continuer à rouler. Et puis l'équipe de tournage souhaite aussi tourner des images. Et on décide de se retrouver tous ensemble, de se donner rendez-vous le soir. un lieu précis de bivouac magnifique mais donc il se trouve que l'après-midi on se retrouve que toutes les deux Louise et moi à rouler ensemble pour rejoindre ce lieu de bivouac et là l'itinéraire qu'on choisit c'est un itinéraire gravel donc c'est que des pistes avec des cailloux c'est presque VTT et c'est génial parce que c'est ce qu'on préfère faire moi c'est ce que je préfère faire à vélo sortir des routes et là on l'avait pas fait depuis le début du voyage parce que le but c'était de rencontrer d'aller de ville en ville donc on roulait beaucoup sur des petites routes de campagne et là vraiment on est en haut du plateau du Languedoc et on roule sur des routes de gravier, on joue quoi, on s'amuse vraiment, on monte, on descend enfin la route monte, descend, c'est des graviers, il faut jouer avec les cailloux, il y a un côté un peu pilotage du vélo aussi on va très vite, enfin c'est vraiment deux trois heures de fun à vélo Je me souviens qu'on rit beaucoup, qu'on se dit plusieurs fois qu'on a trop de chance d'être là, qu'on crie sur les vélos.

  • Speaker #2

    Moi j'adore en plus quand on s'éloigne des routes et de l'asphalte, ça devient encore plus amusant. C'est effectivement plus amusant encore avec le vélo cargo parce que tu dois trouver ton équilibre, tu dois trouver tes repères aussi avec un écart de roue qui n'est pas habituel. et puis avec un poids aussi sur l'avant parce qu'on avait tout toutes nos affaires-là. On avait les affaires pour à la fois filmer, les affaires pour dormir, pour se préparer à manger. On était complètement autonomes, donc ça faisait un peu de poids. Et donc, on déroule sur ces pistes-là, on peut vallonner en plus. C'est vraiment super sympa. Donc, on est là, on est au milieu des pins. Il y a une odeur de forêt comme ça. En plus, une forêt... Enfin, il faisait super chaud, donc je trouve que ça crée une odeur un peu particulière de forêt chaude. Et puis on continue à rouler, ça devient de plus en plus technique parce qu'en fait on s'éloigne de plus en plus des routes, donc il commence à y avoir des grosses pierres un peu partout sur le sol et tout, donc là il faut commencer à jouer un peu. Et puis je pense qu'on fait la dernière portion en poussant les vélos parce que ça devient trop escarpé et puis en montée. Et là on arrive sur ce lieu de bivouac et là c'est vraiment magnifique. En fait, tu as une espèce de mer de montagne comme ça en face de nous. Tu as une étendue avec rien, aucune construction à part cette toute petite chapelle qui est perchée là en haut du plateau. Et puis au loin, on voit la mer. C'est certainement l'un des plus beaux endroits sur lesquels on est roulé sur ce voyage. Et puis c'est tranquille, t'entends juste le vent. En fait, quand on découvre cet endroit-là, avec Ossé, on est un peu prise dans une espèce d'euphorie en déposant le cargo sur cette vue-là, parce qu'on se dit, combien de cargos sont déjà venus ici avant ? Combien de vélos-cargos ont réussi à passer toutes ces pistes, escarper, grimper ce col ? arriver à cet endroit où il n'y a rien. Il n'y a pas de construction, il n'y a pas de route qui arrive ici. C'est limite un chemin de randonnée. Donc ça, ça nous fait beaucoup rire. Et ça nous rend aussi fiers de ce qu'on est en train de faire. Je pense qu'on est en train de se rendre compte aussi à ce moment-là qu'on est sur la bonne voie pour réussir notre objectif de faire ce grand voyage en deux mois. Et du coup, avec Sarah, je pense que quand on la retrouve, elle est en train de lire un livre qu'on lui a prêté, qui s'appelle Les femmes aussi sont du voyage, de Lucie Azéma. Et donc, c'est un livre qui parle de l'émancipation des femmes par le voyage et de comment les femmes ont souvent été oubliées des récits d'aventure et comment elles peuvent se réapproprier cet univers-là. Ça donne plein d'exemples de femmes qui ont voyagé et tout ça. Donc, en fait, les discussions avec Sarah, elles tournent beaucoup autour de ça ce soir-là. On parle de... De ce que procure le fait de voyager seule quand on est une femme, on parle des obstacles aussi au voyage, que ce soit à vélo ou par d'autres modes. On parle aussi de la peur que tous les autres projettent sur nous et qui fait que souvent on ne part pas.

  • Speaker #3

    Avant de partir, je ne l'ai pas dit à beaucoup de monde parce que toutes les personnes à qui je le disais, c'était soit c'est n'importe quoi, soit tu vas aller nulle part en fait.

  • Speaker #1

    Et puis les soirs de bivouac et les soirées passées ensemble, c'est toujours l'occasion pour nous d'échanger avec Sarah, qu'elle nous raconte son voyage, sa vie déjà, son rapport au vélo aussi, et puis son voyage entre le Caire et la Mecque, ses aventures, les personnes qu'elle a rencontrées, les galères qu'elle a pu traverser, comment elle a fait, comment elle s'habillait. Qu'est-ce qu'elle avait prévu comme vêtements pour rouler dans le désert ? Comment on fait quand on n'a jamais roulé dans la montagne et qu'on se retrouve ? Ce que je trouve admirable, en plus, dans le parcours de Sarah, c'est qu'elle l'a fait toute seule. Je pense qu'il faut une sacrée dose de courage pour partir toute seule dans des pays qu'on imagine en plus moins facilement ouverts au vélo en général, déjà. Des pistes désertiques. Et bref, c'est toujours un plaisir de l'entendre raconter ses aventures à Sarah. C'est assez fou quand elle nous raconte comment elle a perdu connaissance dans le désert.

  • Speaker #2

    Ça a marché ? Tu n'as pas eu de problème dans le désert ?

  • Speaker #3

    J'ai eu une insolation. J'ai pris cher et j'ai été sauvée par des gens, en fait. C'était sur la deuxième portion des vertiques. Et du coup, tu as le désert, mais si tu rentres à l'intérieur, c'est vraiment des dunes qu'il faut traverser, et bien tu as des villages. Et il se trouvait qu'à ce moment-là, il y a une panique qui est passée. Ils m'ont trouvé sur le sol, allongée.

  • Speaker #0

    T'es inconsciente ?

  • Speaker #3

    Moi, je disais que je dormais, mais je pense que...

  • Speaker #1

    Du coup, c'est un Soudanais qui est venu l'aider plusieurs fois et qui lui a dit « Bon, maintenant, attends, je t'emmène dans le village. » Et qu'elle, elle lui disait « Non, non, mais c'est bon, je fais juste une sieste. » Et en fait, il a insisté, il l'a sauvée parce qu'elle faisait une déshydratation. Et en fait, elle a géré tout ça avec... Beaucoup de simplicité. Quand elle nous en parle, on n'a pas l'impression qu'elle le faisait comme un combat. C'était juste simplement, elle voyageait à vélo. C'était des épreuves qu'elle a l'air d'avoir traversées avec beaucoup de légèreté. Par exemple, avant de pouvoir prendre un bateau à Port-Soudan, il fallait qu'elle passe quatre jours dans la montagne. Mais quatre jours, c'était ce qu'elle avait prévu. En réalité, elle a passé dix jours dans une montagne désertique qui montait. avec pour seul passage à côté d'elle des camions. Et quand je lui ai demandé si elle avait envisagé un moment de demander à un camion de la redescendre ou de la prendre elle et son vélo pour l'aider, elle m'a dit non, à aucun moment j'ai pensé ça. Et puis en fait, elle a continué sa route. Et puis au bout de dix jours, elle est arrivée. Elle a enfin vu Port-Soudan. Et là, c'était la libération. Elle a pu prendre un bateau et passer en Arabie Saoudite et partir rouler jusqu'à l'Amec.

  • Speaker #2

    En fait, elle nous impressionne parce qu'elle nous raconte quelque chose qui nous paraît hors du commun, assez extraordinaire, quelque chose que nous, on n'imagine pas réaliser un jour. Et elle nous le raconte avec une simplicité, une humilité et une innocence, presque une naïveté. Elle nous raconte ce truc de dingue et elle casse aussi beaucoup de clichés en nous parce qu'on a eu justement des personnes qui venaient. d'Europe et qui nous disaient qu'il y avait des pays où c'était pas possible de faire du vélo où c'était trop dangereux on avait un peu, pas idéalisé mais on avait un peu mis ce truc là de se dire quand on est une femme dans certains pays c'est impossible ou alors il faut être voilée ou alors il faut vraiment connaître et en fait Sarah elle nous montre que pour elle ça a été facile qu'elle a rencontré plein de femmes qui faisaient du vélo qu'elle a rencontré des femmes qui avaient traversé complètement l'Afrique en faisant la traversée de l'Afrique du Nord au Sud à vélo et qui n'avait pas eu de problème. Elle-même, elle nous raconte aussi qu'à aucun moment, elle pense pouvoir rentrer dans la Mecque à vélo. Elle se dit qu'elle va tenter ce voyage et qu'elle ira le plus loin possible. Et que quand elle s'arrêtera, quand elle se fera arrêter, ce sera la fin du voyage, mais que ce n'est pas grave. Et en fait, étape par étape, elle avance et elle y arrive. et en fait elle arrive même à rentrer à vélo. dans la Mecque. C'est la première femme à le faire et c'est extraordinaire. Du coup, elle nous raconte aussi derrière toutes les interviews qu'elle a dû faire un peu partout dans le monde pour raconter cette histoire-là qui est dingue et qui a ouvert la voie à plein d'autres femmes qui se rendront compte. Aussi, j'espère à travers un autre documentaire qu'on peut voyager aussi dans ces pays-là et on peut essayer des trucs sans savoir si ça va marcher. Mais en fait... À la fin, ça marche, souvent.

  • Speaker #3

    Quand je suis arrivée, je pensais juste à tous ces gens que tu t'emmènes un peu avec toi. Toutes ces rencontres que tu fais, tu les emmènes avec toi sur ton vélo.

  • Speaker #1

    On plante les tentes avant la tombe de la nuit. Et puis, quand on se couche, tout le monde rigole un petit peu sur la présence de sangliers qui font très peur à Louise de manière générale. Elle m'en a toujours parlé, que le sanglier, c'est vraiment ce qui l'angoisse dans le voyage à vélo. Et donc, on se couche et Louise s'endort très rapidement. Et je commence à entendre tout autour de la tente des grignements, des couinements.

  • Speaker #2

    Le lendemain matin, on se réveille, on ouvre la tente. Et tout autour de la tente, t'as des espèces d'ornièvres, de boues, de sangliers qui vont tourner autour de la tente une bonne partie de la nuit. Donc en fait, ça a un peu levé une phobie ce jour-là, c'est que les sangliers n'attaquent pas les tentes par plaisir. On nous a toujours dit qu'il faut faire super attention de ne pas dormir à côté de la bouffe parce qu'il y a un vrai risque. Et Sarah a dormi au milieu de la bouffe et elle n'a pas du tout été attaquée. Donc a priori, c'est une autre légende. On peut quand même dormir pas trop loin de la bouffe.

  • Speaker #1

    Donc on repart après ce bivouac de dingue avec cette vue magnifique et on repart le lendemain. Et là, on va rouler en direction du lac du Salagou. que je ne connaissais pas et qui a un lac bleu entouré de montagnes de terre rouge. Je ne savais même pas que ça existait en France, ce genre de paysage. Ça me fait vraiment penser à l'Ouest américain. J'ai l'impression d'être dans un western. J'ai d'autant plus l'impression d'être dans un western qu'on est en semaine, encore une fois, au mois de juin. Ce ne sont pas les vacances. Il se fait très beau et il n'y a pas grand monde autour de ce lac. On est un peu seul au monde. Et là, je me souviens aussi qu'on... On se rapproche de Montpellier, donc à chaque fois qu'on se rapproche d'un objectif, il y a quand même toujours une joie de se dire on a réussi, on a encore roulé un peu plus. Donc on est assez légère, Sarah, Louise et moi. On est hyper contentes de rouler autour de ce lac. Je me souviens qu'il avait plu les jours avant, donc en fait il y a des énormes rivières et il y a des énormes flacs entre les routes et qu'on doit rouler dans l'eau pendant plusieurs mètres et qu'on le fait avec beaucoup de plaisir. On fait tout le tour du lac et on arrive pour pique-niquer et pour bivouaquer, enfin pour dîner le soir au bord du lac. Et il y a des troupeaux de brebis sans chien ni berger qui sont là aussi. On est accompagnés par les cloches des brebis. C'est assez sympa. On hésite à aller se baigner d'ailleurs. Mais on met juste les pieds dans l'eau ce soir-là.

  • Speaker #2

    Et le lendemain matin, on repart et on se dit, bon, on n'est pas très loin de Montpellier, donc ça va aller. On prendra le petit-déj à Montpellier et là, on part comme ça. Et en fait, il ne faut pas partir le ventre vide, même pour 20 kilomètres. Il ne faut pas faire ça, ce n'est pas une bonne idée. Parce que, en fait, quand on arrive sur Montpellier, il y a quand même des côtes. Et qu'on se retrouve très vite sans aucune énergie, quoi. On n'a plus du tout d'énergie.

  • Speaker #1

    Là, on est arrivés à Montpellier fatigués. Et puis Sarah a décidé de prolonger un petit peu de quelques heures. Donc elle décale son départ pour rester encore toute la journée avec nous à Montpellier. Et du coup, on est accueillis à Montpellier et elle reste avec nous. toute la journée. Je me souviens qu'on était allé manger une glace et puis qu'on a roulé un peu dans les belles rues de cette ville. Et puis voilà, l'aventure se termine là avec Sarah qui a repris son quart le soir. Mais en fait, quand on s'est dit au revoir, je crois qu'on savait toutes les trois qu'on allait se revoir assez rapidement.

  • Speaker #2

    On se rend compte que c'est quelqu'un qu'on va garder dans notre vie. On a rencontré à peu près 200 personnes sur ce voyage. On va toutes les garder Salut ! Je pense à l'esprit et les garder dans nos cœurs. Mais évidemment, on ne pourra pas garder 200 personnes au quotidien dans nos vies. Mais Sarah, du fait d'avoir partagé cette petite aventure avec elle, ce bout de chemin avec elle, d'avoir rencontré une toute autre façon de voyager par rapport à nous. Nous, on avait tout préparé, l'équipement, on savait ce qu'il nous fallait, pour quel moment. Et s'il pleut, et s'il fait froid, on était bien chargés et le cargo permettait ça, Sarah elle y est allée un peu plus simplement, un peu plus à l'arrache. Et ça nous fait du bien de voir ça aussi, et de voir que c'est possible.

  • Speaker #1

    Ce que je retiens de ce grand périple à vélo, c'est que je n'avais pas mesuré avant. à quel point le vélo c'est plus qu'un moyen de déplacement ou qu'un moyen de faire du sport ça apporte énormément de choses à énormément de gens, moi j'avais pas mesuré à quel point le vélo c'était primordial dans la vie de plein de gens, il y en a qui en font un moyen de voyager comme Sarah en détruisant pas son environnement en voyageant lentement, en étant plus à l'écoute des sons des paysages, des rencontres Mais le vélo, c'est aussi un outil politique pour se déplacer en ville, pour prendre sa place quand on est une femme, quand on est une fille, que c'est pas facile de rentrer parfois tard le soir chez soi ou même de prendre sa place en ville. Il y a des filles qu'on a rencontrées à Paris qui en font un outil politique et de militantisme joyeux. Il y a le collectif Payette et Cambouis, il y a les Girls on Wheels, c'est des filles qui roulent ensemble à Paris et qui prennent vraiment la place dans l'espace public.

  • Speaker #2

    En fait, quand je suis partie sur ce voyage de deux mois, j'avais l'impression de connaître plein de choses du vélo. Parce que je faisais du vélo depuis 7-8 ans, parce que j'avais créé une association aussi dans le monde du vélo. Donc je faisais plein de trucs et c'était mon quotidien. Et en fait, ce voyage m'a fait découvrir que je ne connaissais rien au vélo. Que j'avais un prisme qui était minuscule, qui était le prisme de mon expérience personnelle. Mais qu'en fait, il y avait plein d'autres manières de faire du vélo. qu'il y avait des personnes, notamment à la Fédération de cyclotourisme, qui voyageaient déjà depuis 40 ou 50 ans et qui ne nous avaient clairement pas attendu, des femmes qui ne nous avaient pas attendu pour se mettre sur des vélos.

  • Speaker #1

    Et ce que je retiens aussi de cette rencontre, en particulier de ces quatre jours avec Sarah, c'est qu'il faut oser, il faut y aller, il faut sortir de chez soi et prendre son vélo et vivre des micro-aventures, que ce soit sur des centaines de kilomètres comme sur dix kilomètres. C'est toujours chouette d'oser et d'y aller. Et si on n'y arrive pas, ce n'est pas grave, juste de tenter.

  • Speaker #0

    Merci Océane et Louise et merci aussi à Sarah de nous avoir partagé votre histoire, votre aventure. Je vous donne rendez-vous le mois prochain pour un autre récit. D'ici là, suivez bien les conseils de sportifs avec Sandrine. A bientôt.

Description

Dans le cadre de la réalisation d'un documentaire, Océane et Louise, fondatrices de l'association Un autre cycle, partent pour un tour de France à vélo à la rencontre de quelque 200 femmes qui font, elles aussi, du vélo. L'idée ? Mettre en lumière ces cyclistes et comprendre leur démarche d'inclusion du vélo dans leur quotidien : pour voyager, faire du tourisme, en guise d'outil de transport ou en tant que moyen d'émancipation… Au cours de ce tour de France, véritable périple long de 2 mois et de 3 000 km, Océane et Louise reviennent sur 4 jours qui les ont particulièrement marquées : ceux passés aux côtés de Sarah, la conquérante aux yeux qui pétillent aussi connue pour être la première femme à être entrée dans la Mecque à vélo. Entre Toulouse et Montpellier, sur fond de champs de coquelicots et de flash-back entre le Caire et la Mecque, faites le plein de good vibes. Respect, partage et prise de conscience quant aux multiples places qu'occupent les femmes dans ce monde et à leurs capacités à tracer leurs propres itinéraires, en deux-roues ou non, cet épisode vous transporte. Faire le tour de France à vélo, c’est un grand voyage. Mais surtout le point de départ d'un nouveau mode de vie plus simple, plus authentique, où l'on transporte ses rêves et ses revendications dans son sac à dos et où nos rencontres siègent avec bienveillance sur notre porte-bagages… Et cela, Océane, Louise et Sarah en parlent à merveille ! Belle écoute.


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Les Conseils de sportifs et des sportives, c’est le podcast de DECATHLON qui vous accompagne dans votre pratique sportive, qui vous aide à débuter ou à reprendre le sport. C’est aussi le podcast qui vous prouve que l’activité physique, c’est avant tout du plaisir ! Grâce aux conseils et astuces d'expert•es en la matière et aux partages d'expériences de vie de pratiquant•es, chaque épisode est une nouvelle occasion d'en apprendre un peu plus sur votre (future) passion !


Producteur : Pipo et Lola


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans Conseil de sportif, je m'appelle Olivier et comme chaque mois sur cette chaîne, je vous propose de suivre le récit de sportives, sportifs, ordinaires qui vivent des aventures extraordinaires. Aujourd'hui nous allons écouter l'histoire d'Océane et Louise, deux jeunes femmes qui ont décidé de faire un tour de France à vélo, mais pas que pour la performance sportive, aussi pour mettre en lumière la place des femmes dans le cyclisme. Des efforts, des rencontres, du partage, Océane et Louise, c'est à vous.

  • Speaker #1

    Ce que je retiens de ce grand périple à vélo, c'est que je n'avais pas mesuré avant à quel point le vélo c'est plus qu'un moyen de déplacement ou qu'un moyen de faire du sport.

  • Speaker #2

    Alors je m'appelle Louise, j'ai 30 ans, je vis nulle part en ce moment, ou un peu partout. Je vis pas mal sur le vélo. Je fais du vélo depuis 8 ans maintenant, sous un peu toutes ses formes. Et ça a été le départ de tout le projet.

  • Speaker #1

    Bonjour à tous, je m'appelle Océane, j'ai 32 ans. J'ai créé avec Louise une association qui s'appelle Un Autre Cycle. C'est une association, notre objectif c'est de mettre le plus de monde possible au vélo, de donner envie aux gens de faire du vélo, et en particulier celles et ceux qui en sont le plus éloignés. Le début de l'histoire,

  • Speaker #2

    je pense que c'est mon livre qui s'appelle « À vos cycles » qui visait à rendre visibles un peu les femmes qui jouent un rôle dans le monde du vélo. De trouver des portraits qui étaient hyper différents en termes d'âge, en termes d'origine sociale, en termes d'origine culturelle, en termes de pratique aussi du vélo, pour pouvoir montrer qu'il y a une place pour toutes.

  • Speaker #1

    D'aller les rencontrer elles qui sont dans le livre, mais aussi d'autres femmes dans plein de domaines qui font du vélo, pour en faire un documentaire.

  • Speaker #2

    Et donc on est partis pour un voyage de deux mois d'environ 3000 km autour de France avec des étapes qui ont été construites avec les gens qu'on voulait rencontrer. Alors on est partis le 8 mai de Lille sous la pluie. L'objectif c'était d'arriver sous le soleil le 30 juin à Lille en passant par Montpellier. Donc ça a duré deux mois mais là ce qu'on a choisi de vous raconter c'est la portion entre Toulouse et Montpellier parce que c'était une portion qui était déjà super jolie, c'est une portion où il a fait beau. Et c'était le lendemain de mes 30 ans. Donc c'était un moment un peu important.

  • Speaker #1

    Et puis aussi et surtout parce que pendant ces 4 jours, on a roulé avec une fille qui s'appelle Sarah. Et donc cette fille, elle est extraordinaire parce qu'en fait, déjà, c'est une petite tornade. Elle est hyper pétillante et elle est hyper humble. Et elle a fait le caire, la mecque, à vélo.

  • Speaker #3

    Mais du coup, être à vélo, femme, seule, en plus, aller à la mecque, ville, sacre. et tout, ça allait être trop. Et surtout, en fait, sur le chemin, on ne faisait que de me dire, tu ne vas même pas pouvoir rentrer avec ton vélo en Arabie Saoudite.

  • Speaker #1

    C'est la seule femme et la première femme à avoir fait ça. C'est aussi la première femme à être rentrée dans la Mecque avec un vélo.

  • Speaker #2

    Le départ de Toulouse, on est parti avec ma petite sœur qui vit à Toulouse. Et elle vient de se mettre au vélo. Alors elle avait décidé de nous accompagner sur une étape qui faisait presque 100 bornes quand même. Avec une de ses copines qui se met aussi au vélo. Et donc on est parti super tranquillement sur le canal du Midi. Et en fait Sarah était censée nous rejoindre je crois à 9h30 à Toulouse pour partir ensemble. Et elle nous dit, bon, j'ai pris un bus de nuit, donc je vais arriver un peu en retard. Donc partez sans moi, je vous rejoins. Donc on part tranquillement, on fait une pause café, qui se transforme en pause frites, qui dure un peu et tout, mais bon, on ne voit toujours pas Sarah. Donc on reprend la route, on continue comme ça sur le canal et tout ça. Et en fait, Sarah n'était toujours pas là. Elle nous écrivait en nous disant qu'elle avait plein de galères, qu'elle était... qu'elle s'était retrouvée à travers champ, que son porte-bagages avait pété. Il lui arrivait plein de trucs. Donc nous, on a continué la journée avec ma petite sœur.

  • Speaker #1

    Et puis,

  • Speaker #2

    petit à petit, on a quitté le canal et on s'est retrouvés vraiment là dans... Je ne sais pas si on dit comme ça, mais l'arrière-pays toulousain, qui est hyper joli, qui est un peu vallonné. Là, il y avait des champs de lavande et tout ça, des coquelicots. C'était hyper joli.

  • Speaker #1

    Et on a un peu joué Ausha et à la souris avec Sarah toute la journée parce qu'en fait, elle n'utilisait pas la même application d'itinéraire que nous. On l'a retrouvée le soir dans un petit village où on s'était donné rendez-vous du coup à une église. Ce qui nous a rejointes, c'était tout Sarah en une image. Elle est arrivée avec un sourire géant. Elle est arrivée sur le vélo de son frère qui était trop grand, comme casque. Elle avait un casque de roller. Elle avait un sac à dos. Sur son sac à dos, tu avais des panneaux solaires. Fixé sur les panneaux solaires, tu avais son porte-bagages qui avait cassé pendant la journée et qu'elle avait fixé sur son sac à dos.

  • Speaker #2

    Elle avait essayé de le réparer avec du foin, avec des trucs de... paille qu'elle avait trouvée, elle avait fait une fixation, mais bon ça n'avait pas marché. Et du coup, elle avait fini par le fixer sur son sac à dos et le porter comme ça. Donc ça, ça a été la première rencontre avec Sarah. Sarah, ce qui était super rigolo, c'est que quand elle est arrivée avec son sac énorme et son vélo trop grand, quand elle est descendue du vélo, on s'est rendu compte qu'en fait elle était toute petite et qu'elle avait vraiment un sac qui était hyper volumineux. Donc c'est une petite nana brune qui a la peau bronzée, qui est hyper souriante, qui a les yeux qui pétillent. C'est vraiment quelqu'un que tu sens joyeuse.

  • Speaker #1

    Et du coup, c'était déjà assez tard dans la journée quand on s'est retrouvés, 18h, 18h30, et on s'est dit qu'il faut qu'on trouve un lieu de bivouac. Toutes les trois. Donc on s'est remises en route et à pédaler assez rapidement. Donc on a pédalé toutes les trois pendant une demi-heure et puis on regardait dans les champs et à un moment on a trouvé un lieu qui nous convenait entre deux champs pour planter la tente.

  • Speaker #2

    Un endroit qu'on a cru d'abord hyper tranquille, un peu éloigné, personne ne pouvait nous voir, donc c'était vraiment le spot parfait pour un bivouac. Bon et ça a avéré dans la nuit qu'en fait il y avait une grosse teuf dans la ferme d'à côté et qu'il y avait de l'espèce de techno hyper forte toute la nuit. Mais c'était quand même chouette ce moment-là avec Sarah, parce que du coup, c'est un peu le moment où on commençait à se découvrir. En fait, on écoutait les oiseaux, on avait mis une petite appli sur les téléphones pour reconnaître quels oiseaux chantaient à ce moment-là. Et il y avait un coucher de soleil qui était complètement dingue aussi ce soir-là, avec des gros nuages et des lumières rouges, rouges foncées et tout. C'était super beau. Donc c'était un peu un moment hors du temps comme ça, où on n'était que toutes les trois. Et ouais, on commençait à se rencontrer. Le lendemain matin, on est partis assez tôt, on a replié les tentes et tout ça. Et on avait une étape qui était assez accessible ce jour-là. On allait rejoindre la Passapaïs, qui est une ancienne voie ferrée, qui est un peu en contrebas du plateau du Languedoc. Donc on savait que ça allait être assez cool.

  • Speaker #1

    On allongeait, on papotait, on a parlé un peu toute la journée comme ça. On s'est arrêté manger des magnums, des glaces aussi. C'était assez léger. Et puis la journée s'est terminée un peu par le Graal pour moi, puisque c'était 20 à 30 kilomètres sur cette Passapaïs de descente. Donc... Pendant plus d'une heure, on n'a pas touché les pédales et on a roulé à 25 km heure, les chevaux au vent, juste en profitant. Et ça, c'était vraiment un sentiment de légèreté et de liberté immense.

  • Speaker #2

    C'était trop marrant parce qu'on voyait Sarah, on avait réussi à réparer un peu son porte-bagages, mais on la voyait sur son vélo trop grand avec son casque un peu de travers, son casque de roller. Et puis elle commençait à nous raconter aussi un peu ses voyages et tout ça. C'est pas à ce moment-là qu'on a vraiment entendu l'histoire complète de son Le Caire Lamec, mais elle commençait à nous raconter un peu sa manière de voyager, ce qu'elle faisait à ce moment-là. Sarah, c'est quelqu'un qui travaille autour de la pédagogie Montessori, donc elle avait plein de choses à nous raconter. Et puis elle travaille entre l'Afrique du Sud, le Caire, elle est tout le temps en train de bouger, donc elle a vraiment des chouettes histoires à raconter.

  • Speaker #1

    Et le lendemain, l'équipe du documentaire nous a retrouvés, parce qu'avec lui, ils ont fait un documentaire pendant ces deux mois sur le vélo comme outil d'émancipation des femmes, et puis pour donner envie. Et donc l'histoire de Sarah, c'en est aussi un parfait exemple, de se lancer dans l'aventure, même quand on n'a pas forcément le bon équipement ou le bagage sportif comme elle.

  • Speaker #2

    Et on les rejoint pour le petit déjeuner dans un petit village typique de cette zone-là, avec des bâtiments en pierre blanche. Il faisait super chaud déjà, le matin. Et ils nous attendent avec le petit-déj. Et en fait, on comprend, enfin moi je comprends à ce moment-là qu'ils ont un truc à se faire pardonner. Et en fait... ils décident de nous rajouter un col qu'on n'avait pas prévu. Parce que c'est super joli là-haut, il faut voir les filles, vraiment c'est cool. Le haut plateau du Languedoc et tout, il faut le faire.

  • Speaker #1

    Donc ce matin-là, on commence l'ascension du col du Carabetou. Il y a beaucoup d'appréhension pour moi, un petit peu pour Louise, mais pas tant parce qu'elle, elle a déjà fait pas mal de cols, mais c'est juste que là, elle le fait en vélo-cargo. Donc c'est vélo-cargo chargé. Sur une route plate, c'est déjà pas évident. Alors sur un col, j'imagine pas. Mais moi aussi, de l'appréhension, parce que pour moi, ce sera mon deuxième col. J'en ai déjà monté un l'année d'avant, avec Louise aussi, en Lauser. Et j'avais trouvé ça terrible, quand je l'avais fait l'année d'avant. C'était pas un bon moment. Je me souviens vraiment que j'avais beaucoup... J'avais envie de m'arrêter tout le temps. C'était dur, je n'en voyais pas la fin. J'avais l'impression que ça faisait 8 heures qu'on était dessus. Donc je me suis dit, bon, là, j'espère que ça ne va pas être pareil. Déjà parce que je ne suis pas toute seule avec Louise. Il y a d'autres gens avec nous. Donc déjà, je peux être un peu moins chiante. Il faut que je sois moins chiante. Et puis aussi, parce qu'on nous filme. Je pense qu'il ne faut pas qu'on perde trop de temps non plus.

  • Speaker #2

    Et on prend les petits lacets comme ça, un par un. On y va tranquillement. On y va à notre rythme. mais en fait... En fait, ça marche. En fait, on arrive là-haut, on est super fiers. Ça n'a pas été trop difficile, à part le fait qu'il commençait à faire chaud. Mais ça passait. Et on arrive, du coup, pour le pique-nique. On se pose à côté d'un petit lac. Et là, moi, je commençais à avoir un peu la peau qui brûle un peu, parce qu'il commençait à faire vraiment chaud. Et puis, on avait monté un peu. On était au bord d'un lac. où le soleil se réfléchissait aussi. Donc on avait vraiment super chaud. Et en fait, on ne savait pas à ce moment-là, mais on rentrait dans une période de canicule qui allait durer pour nous jusqu'à 9h. Donc un gros 10 jours après ça, je crois, qui allait se terminer par des gros orages à 9h. D'ailleurs, pas marrant du tout.

  • Speaker #1

    Et donc l'après-midi, on doit continuer à rouler. Et puis l'équipe de tournage souhaite aussi tourner des images. Et on décide de se retrouver tous ensemble, de se donner rendez-vous le soir. un lieu précis de bivouac magnifique mais donc il se trouve que l'après-midi on se retrouve que toutes les deux Louise et moi à rouler ensemble pour rejoindre ce lieu de bivouac et là l'itinéraire qu'on choisit c'est un itinéraire gravel donc c'est que des pistes avec des cailloux c'est presque VTT et c'est génial parce que c'est ce qu'on préfère faire moi c'est ce que je préfère faire à vélo sortir des routes et là on l'avait pas fait depuis le début du voyage parce que le but c'était de rencontrer d'aller de ville en ville donc on roulait beaucoup sur des petites routes de campagne et là vraiment on est en haut du plateau du Languedoc et on roule sur des routes de gravier, on joue quoi, on s'amuse vraiment, on monte, on descend enfin la route monte, descend, c'est des graviers, il faut jouer avec les cailloux, il y a un côté un peu pilotage du vélo aussi on va très vite, enfin c'est vraiment deux trois heures de fun à vélo Je me souviens qu'on rit beaucoup, qu'on se dit plusieurs fois qu'on a trop de chance d'être là, qu'on crie sur les vélos.

  • Speaker #2

    Moi j'adore en plus quand on s'éloigne des routes et de l'asphalte, ça devient encore plus amusant. C'est effectivement plus amusant encore avec le vélo cargo parce que tu dois trouver ton équilibre, tu dois trouver tes repères aussi avec un écart de roue qui n'est pas habituel. et puis avec un poids aussi sur l'avant parce qu'on avait tout toutes nos affaires-là. On avait les affaires pour à la fois filmer, les affaires pour dormir, pour se préparer à manger. On était complètement autonomes, donc ça faisait un peu de poids. Et donc, on déroule sur ces pistes-là, on peut vallonner en plus. C'est vraiment super sympa. Donc, on est là, on est au milieu des pins. Il y a une odeur de forêt comme ça. En plus, une forêt... Enfin, il faisait super chaud, donc je trouve que ça crée une odeur un peu particulière de forêt chaude. Et puis on continue à rouler, ça devient de plus en plus technique parce qu'en fait on s'éloigne de plus en plus des routes, donc il commence à y avoir des grosses pierres un peu partout sur le sol et tout, donc là il faut commencer à jouer un peu. Et puis je pense qu'on fait la dernière portion en poussant les vélos parce que ça devient trop escarpé et puis en montée. Et là on arrive sur ce lieu de bivouac et là c'est vraiment magnifique. En fait, tu as une espèce de mer de montagne comme ça en face de nous. Tu as une étendue avec rien, aucune construction à part cette toute petite chapelle qui est perchée là en haut du plateau. Et puis au loin, on voit la mer. C'est certainement l'un des plus beaux endroits sur lesquels on est roulé sur ce voyage. Et puis c'est tranquille, t'entends juste le vent. En fait, quand on découvre cet endroit-là, avec Ossé, on est un peu prise dans une espèce d'euphorie en déposant le cargo sur cette vue-là, parce qu'on se dit, combien de cargos sont déjà venus ici avant ? Combien de vélos-cargos ont réussi à passer toutes ces pistes, escarper, grimper ce col ? arriver à cet endroit où il n'y a rien. Il n'y a pas de construction, il n'y a pas de route qui arrive ici. C'est limite un chemin de randonnée. Donc ça, ça nous fait beaucoup rire. Et ça nous rend aussi fiers de ce qu'on est en train de faire. Je pense qu'on est en train de se rendre compte aussi à ce moment-là qu'on est sur la bonne voie pour réussir notre objectif de faire ce grand voyage en deux mois. Et du coup, avec Sarah, je pense que quand on la retrouve, elle est en train de lire un livre qu'on lui a prêté, qui s'appelle Les femmes aussi sont du voyage, de Lucie Azéma. Et donc, c'est un livre qui parle de l'émancipation des femmes par le voyage et de comment les femmes ont souvent été oubliées des récits d'aventure et comment elles peuvent se réapproprier cet univers-là. Ça donne plein d'exemples de femmes qui ont voyagé et tout ça. Donc, en fait, les discussions avec Sarah, elles tournent beaucoup autour de ça ce soir-là. On parle de... De ce que procure le fait de voyager seule quand on est une femme, on parle des obstacles aussi au voyage, que ce soit à vélo ou par d'autres modes. On parle aussi de la peur que tous les autres projettent sur nous et qui fait que souvent on ne part pas.

  • Speaker #3

    Avant de partir, je ne l'ai pas dit à beaucoup de monde parce que toutes les personnes à qui je le disais, c'était soit c'est n'importe quoi, soit tu vas aller nulle part en fait.

  • Speaker #1

    Et puis les soirs de bivouac et les soirées passées ensemble, c'est toujours l'occasion pour nous d'échanger avec Sarah, qu'elle nous raconte son voyage, sa vie déjà, son rapport au vélo aussi, et puis son voyage entre le Caire et la Mecque, ses aventures, les personnes qu'elle a rencontrées, les galères qu'elle a pu traverser, comment elle a fait, comment elle s'habillait. Qu'est-ce qu'elle avait prévu comme vêtements pour rouler dans le désert ? Comment on fait quand on n'a jamais roulé dans la montagne et qu'on se retrouve ? Ce que je trouve admirable, en plus, dans le parcours de Sarah, c'est qu'elle l'a fait toute seule. Je pense qu'il faut une sacrée dose de courage pour partir toute seule dans des pays qu'on imagine en plus moins facilement ouverts au vélo en général, déjà. Des pistes désertiques. Et bref, c'est toujours un plaisir de l'entendre raconter ses aventures à Sarah. C'est assez fou quand elle nous raconte comment elle a perdu connaissance dans le désert.

  • Speaker #2

    Ça a marché ? Tu n'as pas eu de problème dans le désert ?

  • Speaker #3

    J'ai eu une insolation. J'ai pris cher et j'ai été sauvée par des gens, en fait. C'était sur la deuxième portion des vertiques. Et du coup, tu as le désert, mais si tu rentres à l'intérieur, c'est vraiment des dunes qu'il faut traverser, et bien tu as des villages. Et il se trouvait qu'à ce moment-là, il y a une panique qui est passée. Ils m'ont trouvé sur le sol, allongée.

  • Speaker #0

    T'es inconsciente ?

  • Speaker #3

    Moi, je disais que je dormais, mais je pense que...

  • Speaker #1

    Du coup, c'est un Soudanais qui est venu l'aider plusieurs fois et qui lui a dit « Bon, maintenant, attends, je t'emmène dans le village. » Et qu'elle, elle lui disait « Non, non, mais c'est bon, je fais juste une sieste. » Et en fait, il a insisté, il l'a sauvée parce qu'elle faisait une déshydratation. Et en fait, elle a géré tout ça avec... Beaucoup de simplicité. Quand elle nous en parle, on n'a pas l'impression qu'elle le faisait comme un combat. C'était juste simplement, elle voyageait à vélo. C'était des épreuves qu'elle a l'air d'avoir traversées avec beaucoup de légèreté. Par exemple, avant de pouvoir prendre un bateau à Port-Soudan, il fallait qu'elle passe quatre jours dans la montagne. Mais quatre jours, c'était ce qu'elle avait prévu. En réalité, elle a passé dix jours dans une montagne désertique qui montait. avec pour seul passage à côté d'elle des camions. Et quand je lui ai demandé si elle avait envisagé un moment de demander à un camion de la redescendre ou de la prendre elle et son vélo pour l'aider, elle m'a dit non, à aucun moment j'ai pensé ça. Et puis en fait, elle a continué sa route. Et puis au bout de dix jours, elle est arrivée. Elle a enfin vu Port-Soudan. Et là, c'était la libération. Elle a pu prendre un bateau et passer en Arabie Saoudite et partir rouler jusqu'à l'Amec.

  • Speaker #2

    En fait, elle nous impressionne parce qu'elle nous raconte quelque chose qui nous paraît hors du commun, assez extraordinaire, quelque chose que nous, on n'imagine pas réaliser un jour. Et elle nous le raconte avec une simplicité, une humilité et une innocence, presque une naïveté. Elle nous raconte ce truc de dingue et elle casse aussi beaucoup de clichés en nous parce qu'on a eu justement des personnes qui venaient. d'Europe et qui nous disaient qu'il y avait des pays où c'était pas possible de faire du vélo où c'était trop dangereux on avait un peu, pas idéalisé mais on avait un peu mis ce truc là de se dire quand on est une femme dans certains pays c'est impossible ou alors il faut être voilée ou alors il faut vraiment connaître et en fait Sarah elle nous montre que pour elle ça a été facile qu'elle a rencontré plein de femmes qui faisaient du vélo qu'elle a rencontré des femmes qui avaient traversé complètement l'Afrique en faisant la traversée de l'Afrique du Nord au Sud à vélo et qui n'avait pas eu de problème. Elle-même, elle nous raconte aussi qu'à aucun moment, elle pense pouvoir rentrer dans la Mecque à vélo. Elle se dit qu'elle va tenter ce voyage et qu'elle ira le plus loin possible. Et que quand elle s'arrêtera, quand elle se fera arrêter, ce sera la fin du voyage, mais que ce n'est pas grave. Et en fait, étape par étape, elle avance et elle y arrive. et en fait elle arrive même à rentrer à vélo. dans la Mecque. C'est la première femme à le faire et c'est extraordinaire. Du coup, elle nous raconte aussi derrière toutes les interviews qu'elle a dû faire un peu partout dans le monde pour raconter cette histoire-là qui est dingue et qui a ouvert la voie à plein d'autres femmes qui se rendront compte. Aussi, j'espère à travers un autre documentaire qu'on peut voyager aussi dans ces pays-là et on peut essayer des trucs sans savoir si ça va marcher. Mais en fait... À la fin, ça marche, souvent.

  • Speaker #3

    Quand je suis arrivée, je pensais juste à tous ces gens que tu t'emmènes un peu avec toi. Toutes ces rencontres que tu fais, tu les emmènes avec toi sur ton vélo.

  • Speaker #1

    On plante les tentes avant la tombe de la nuit. Et puis, quand on se couche, tout le monde rigole un petit peu sur la présence de sangliers qui font très peur à Louise de manière générale. Elle m'en a toujours parlé, que le sanglier, c'est vraiment ce qui l'angoisse dans le voyage à vélo. Et donc, on se couche et Louise s'endort très rapidement. Et je commence à entendre tout autour de la tente des grignements, des couinements.

  • Speaker #2

    Le lendemain matin, on se réveille, on ouvre la tente. Et tout autour de la tente, t'as des espèces d'ornièvres, de boues, de sangliers qui vont tourner autour de la tente une bonne partie de la nuit. Donc en fait, ça a un peu levé une phobie ce jour-là, c'est que les sangliers n'attaquent pas les tentes par plaisir. On nous a toujours dit qu'il faut faire super attention de ne pas dormir à côté de la bouffe parce qu'il y a un vrai risque. Et Sarah a dormi au milieu de la bouffe et elle n'a pas du tout été attaquée. Donc a priori, c'est une autre légende. On peut quand même dormir pas trop loin de la bouffe.

  • Speaker #1

    Donc on repart après ce bivouac de dingue avec cette vue magnifique et on repart le lendemain. Et là, on va rouler en direction du lac du Salagou. que je ne connaissais pas et qui a un lac bleu entouré de montagnes de terre rouge. Je ne savais même pas que ça existait en France, ce genre de paysage. Ça me fait vraiment penser à l'Ouest américain. J'ai l'impression d'être dans un western. J'ai d'autant plus l'impression d'être dans un western qu'on est en semaine, encore une fois, au mois de juin. Ce ne sont pas les vacances. Il se fait très beau et il n'y a pas grand monde autour de ce lac. On est un peu seul au monde. Et là, je me souviens aussi qu'on... On se rapproche de Montpellier, donc à chaque fois qu'on se rapproche d'un objectif, il y a quand même toujours une joie de se dire on a réussi, on a encore roulé un peu plus. Donc on est assez légère, Sarah, Louise et moi. On est hyper contentes de rouler autour de ce lac. Je me souviens qu'il avait plu les jours avant, donc en fait il y a des énormes rivières et il y a des énormes flacs entre les routes et qu'on doit rouler dans l'eau pendant plusieurs mètres et qu'on le fait avec beaucoup de plaisir. On fait tout le tour du lac et on arrive pour pique-niquer et pour bivouaquer, enfin pour dîner le soir au bord du lac. Et il y a des troupeaux de brebis sans chien ni berger qui sont là aussi. On est accompagnés par les cloches des brebis. C'est assez sympa. On hésite à aller se baigner d'ailleurs. Mais on met juste les pieds dans l'eau ce soir-là.

  • Speaker #2

    Et le lendemain matin, on repart et on se dit, bon, on n'est pas très loin de Montpellier, donc ça va aller. On prendra le petit-déj à Montpellier et là, on part comme ça. Et en fait, il ne faut pas partir le ventre vide, même pour 20 kilomètres. Il ne faut pas faire ça, ce n'est pas une bonne idée. Parce que, en fait, quand on arrive sur Montpellier, il y a quand même des côtes. Et qu'on se retrouve très vite sans aucune énergie, quoi. On n'a plus du tout d'énergie.

  • Speaker #1

    Là, on est arrivés à Montpellier fatigués. Et puis Sarah a décidé de prolonger un petit peu de quelques heures. Donc elle décale son départ pour rester encore toute la journée avec nous à Montpellier. Et du coup, on est accueillis à Montpellier et elle reste avec nous. toute la journée. Je me souviens qu'on était allé manger une glace et puis qu'on a roulé un peu dans les belles rues de cette ville. Et puis voilà, l'aventure se termine là avec Sarah qui a repris son quart le soir. Mais en fait, quand on s'est dit au revoir, je crois qu'on savait toutes les trois qu'on allait se revoir assez rapidement.

  • Speaker #2

    On se rend compte que c'est quelqu'un qu'on va garder dans notre vie. On a rencontré à peu près 200 personnes sur ce voyage. On va toutes les garder Salut ! Je pense à l'esprit et les garder dans nos cœurs. Mais évidemment, on ne pourra pas garder 200 personnes au quotidien dans nos vies. Mais Sarah, du fait d'avoir partagé cette petite aventure avec elle, ce bout de chemin avec elle, d'avoir rencontré une toute autre façon de voyager par rapport à nous. Nous, on avait tout préparé, l'équipement, on savait ce qu'il nous fallait, pour quel moment. Et s'il pleut, et s'il fait froid, on était bien chargés et le cargo permettait ça, Sarah elle y est allée un peu plus simplement, un peu plus à l'arrache. Et ça nous fait du bien de voir ça aussi, et de voir que c'est possible.

  • Speaker #1

    Ce que je retiens de ce grand périple à vélo, c'est que je n'avais pas mesuré avant. à quel point le vélo c'est plus qu'un moyen de déplacement ou qu'un moyen de faire du sport ça apporte énormément de choses à énormément de gens, moi j'avais pas mesuré à quel point le vélo c'était primordial dans la vie de plein de gens, il y en a qui en font un moyen de voyager comme Sarah en détruisant pas son environnement en voyageant lentement, en étant plus à l'écoute des sons des paysages, des rencontres Mais le vélo, c'est aussi un outil politique pour se déplacer en ville, pour prendre sa place quand on est une femme, quand on est une fille, que c'est pas facile de rentrer parfois tard le soir chez soi ou même de prendre sa place en ville. Il y a des filles qu'on a rencontrées à Paris qui en font un outil politique et de militantisme joyeux. Il y a le collectif Payette et Cambouis, il y a les Girls on Wheels, c'est des filles qui roulent ensemble à Paris et qui prennent vraiment la place dans l'espace public.

  • Speaker #2

    En fait, quand je suis partie sur ce voyage de deux mois, j'avais l'impression de connaître plein de choses du vélo. Parce que je faisais du vélo depuis 7-8 ans, parce que j'avais créé une association aussi dans le monde du vélo. Donc je faisais plein de trucs et c'était mon quotidien. Et en fait, ce voyage m'a fait découvrir que je ne connaissais rien au vélo. Que j'avais un prisme qui était minuscule, qui était le prisme de mon expérience personnelle. Mais qu'en fait, il y avait plein d'autres manières de faire du vélo. qu'il y avait des personnes, notamment à la Fédération de cyclotourisme, qui voyageaient déjà depuis 40 ou 50 ans et qui ne nous avaient clairement pas attendu, des femmes qui ne nous avaient pas attendu pour se mettre sur des vélos.

  • Speaker #1

    Et ce que je retiens aussi de cette rencontre, en particulier de ces quatre jours avec Sarah, c'est qu'il faut oser, il faut y aller, il faut sortir de chez soi et prendre son vélo et vivre des micro-aventures, que ce soit sur des centaines de kilomètres comme sur dix kilomètres. C'est toujours chouette d'oser et d'y aller. Et si on n'y arrive pas, ce n'est pas grave, juste de tenter.

  • Speaker #0

    Merci Océane et Louise et merci aussi à Sarah de nous avoir partagé votre histoire, votre aventure. Je vous donne rendez-vous le mois prochain pour un autre récit. D'ici là, suivez bien les conseils de sportifs avec Sandrine. A bientôt.

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Description

Dans le cadre de la réalisation d'un documentaire, Océane et Louise, fondatrices de l'association Un autre cycle, partent pour un tour de France à vélo à la rencontre de quelque 200 femmes qui font, elles aussi, du vélo. L'idée ? Mettre en lumière ces cyclistes et comprendre leur démarche d'inclusion du vélo dans leur quotidien : pour voyager, faire du tourisme, en guise d'outil de transport ou en tant que moyen d'émancipation… Au cours de ce tour de France, véritable périple long de 2 mois et de 3 000 km, Océane et Louise reviennent sur 4 jours qui les ont particulièrement marquées : ceux passés aux côtés de Sarah, la conquérante aux yeux qui pétillent aussi connue pour être la première femme à être entrée dans la Mecque à vélo. Entre Toulouse et Montpellier, sur fond de champs de coquelicots et de flash-back entre le Caire et la Mecque, faites le plein de good vibes. Respect, partage et prise de conscience quant aux multiples places qu'occupent les femmes dans ce monde et à leurs capacités à tracer leurs propres itinéraires, en deux-roues ou non, cet épisode vous transporte. Faire le tour de France à vélo, c’est un grand voyage. Mais surtout le point de départ d'un nouveau mode de vie plus simple, plus authentique, où l'on transporte ses rêves et ses revendications dans son sac à dos et où nos rencontres siègent avec bienveillance sur notre porte-bagages… Et cela, Océane, Louise et Sarah en parlent à merveille ! Belle écoute.


Cette histoire vous a plu ? Pensez à la partager à votre entourage, sur vos réseaux et à nous laisser un commentaire, une note ou des étoiles sur votre plateforme d’écoute préférée (Apple Podcast, Spotify, Deezer…). Je suivrai ça avec attention ! 

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Les Conseils de sportifs et des sportives, c’est le podcast de DECATHLON qui vous accompagne dans votre pratique sportive, qui vous aide à débuter ou à reprendre le sport. C’est aussi le podcast qui vous prouve que l’activité physique, c’est avant tout du plaisir ! Grâce aux conseils et astuces d'expert•es en la matière et aux partages d'expériences de vie de pratiquant•es, chaque épisode est une nouvelle occasion d'en apprendre un peu plus sur votre (future) passion !


Producteur : Pipo et Lola


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans Conseil de sportif, je m'appelle Olivier et comme chaque mois sur cette chaîne, je vous propose de suivre le récit de sportives, sportifs, ordinaires qui vivent des aventures extraordinaires. Aujourd'hui nous allons écouter l'histoire d'Océane et Louise, deux jeunes femmes qui ont décidé de faire un tour de France à vélo, mais pas que pour la performance sportive, aussi pour mettre en lumière la place des femmes dans le cyclisme. Des efforts, des rencontres, du partage, Océane et Louise, c'est à vous.

  • Speaker #1

    Ce que je retiens de ce grand périple à vélo, c'est que je n'avais pas mesuré avant à quel point le vélo c'est plus qu'un moyen de déplacement ou qu'un moyen de faire du sport.

  • Speaker #2

    Alors je m'appelle Louise, j'ai 30 ans, je vis nulle part en ce moment, ou un peu partout. Je vis pas mal sur le vélo. Je fais du vélo depuis 8 ans maintenant, sous un peu toutes ses formes. Et ça a été le départ de tout le projet.

  • Speaker #1

    Bonjour à tous, je m'appelle Océane, j'ai 32 ans. J'ai créé avec Louise une association qui s'appelle Un Autre Cycle. C'est une association, notre objectif c'est de mettre le plus de monde possible au vélo, de donner envie aux gens de faire du vélo, et en particulier celles et ceux qui en sont le plus éloignés. Le début de l'histoire,

  • Speaker #2

    je pense que c'est mon livre qui s'appelle « À vos cycles » qui visait à rendre visibles un peu les femmes qui jouent un rôle dans le monde du vélo. De trouver des portraits qui étaient hyper différents en termes d'âge, en termes d'origine sociale, en termes d'origine culturelle, en termes de pratique aussi du vélo, pour pouvoir montrer qu'il y a une place pour toutes.

  • Speaker #1

    D'aller les rencontrer elles qui sont dans le livre, mais aussi d'autres femmes dans plein de domaines qui font du vélo, pour en faire un documentaire.

  • Speaker #2

    Et donc on est partis pour un voyage de deux mois d'environ 3000 km autour de France avec des étapes qui ont été construites avec les gens qu'on voulait rencontrer. Alors on est partis le 8 mai de Lille sous la pluie. L'objectif c'était d'arriver sous le soleil le 30 juin à Lille en passant par Montpellier. Donc ça a duré deux mois mais là ce qu'on a choisi de vous raconter c'est la portion entre Toulouse et Montpellier parce que c'était une portion qui était déjà super jolie, c'est une portion où il a fait beau. Et c'était le lendemain de mes 30 ans. Donc c'était un moment un peu important.

  • Speaker #1

    Et puis aussi et surtout parce que pendant ces 4 jours, on a roulé avec une fille qui s'appelle Sarah. Et donc cette fille, elle est extraordinaire parce qu'en fait, déjà, c'est une petite tornade. Elle est hyper pétillante et elle est hyper humble. Et elle a fait le caire, la mecque, à vélo.

  • Speaker #3

    Mais du coup, être à vélo, femme, seule, en plus, aller à la mecque, ville, sacre. et tout, ça allait être trop. Et surtout, en fait, sur le chemin, on ne faisait que de me dire, tu ne vas même pas pouvoir rentrer avec ton vélo en Arabie Saoudite.

  • Speaker #1

    C'est la seule femme et la première femme à avoir fait ça. C'est aussi la première femme à être rentrée dans la Mecque avec un vélo.

  • Speaker #2

    Le départ de Toulouse, on est parti avec ma petite sœur qui vit à Toulouse. Et elle vient de se mettre au vélo. Alors elle avait décidé de nous accompagner sur une étape qui faisait presque 100 bornes quand même. Avec une de ses copines qui se met aussi au vélo. Et donc on est parti super tranquillement sur le canal du Midi. Et en fait Sarah était censée nous rejoindre je crois à 9h30 à Toulouse pour partir ensemble. Et elle nous dit, bon, j'ai pris un bus de nuit, donc je vais arriver un peu en retard. Donc partez sans moi, je vous rejoins. Donc on part tranquillement, on fait une pause café, qui se transforme en pause frites, qui dure un peu et tout, mais bon, on ne voit toujours pas Sarah. Donc on reprend la route, on continue comme ça sur le canal et tout ça. Et en fait, Sarah n'était toujours pas là. Elle nous écrivait en nous disant qu'elle avait plein de galères, qu'elle était... qu'elle s'était retrouvée à travers champ, que son porte-bagages avait pété. Il lui arrivait plein de trucs. Donc nous, on a continué la journée avec ma petite sœur.

  • Speaker #1

    Et puis,

  • Speaker #2

    petit à petit, on a quitté le canal et on s'est retrouvés vraiment là dans... Je ne sais pas si on dit comme ça, mais l'arrière-pays toulousain, qui est hyper joli, qui est un peu vallonné. Là, il y avait des champs de lavande et tout ça, des coquelicots. C'était hyper joli.

  • Speaker #1

    Et on a un peu joué Ausha et à la souris avec Sarah toute la journée parce qu'en fait, elle n'utilisait pas la même application d'itinéraire que nous. On l'a retrouvée le soir dans un petit village où on s'était donné rendez-vous du coup à une église. Ce qui nous a rejointes, c'était tout Sarah en une image. Elle est arrivée avec un sourire géant. Elle est arrivée sur le vélo de son frère qui était trop grand, comme casque. Elle avait un casque de roller. Elle avait un sac à dos. Sur son sac à dos, tu avais des panneaux solaires. Fixé sur les panneaux solaires, tu avais son porte-bagages qui avait cassé pendant la journée et qu'elle avait fixé sur son sac à dos.

  • Speaker #2

    Elle avait essayé de le réparer avec du foin, avec des trucs de... paille qu'elle avait trouvée, elle avait fait une fixation, mais bon ça n'avait pas marché. Et du coup, elle avait fini par le fixer sur son sac à dos et le porter comme ça. Donc ça, ça a été la première rencontre avec Sarah. Sarah, ce qui était super rigolo, c'est que quand elle est arrivée avec son sac énorme et son vélo trop grand, quand elle est descendue du vélo, on s'est rendu compte qu'en fait elle était toute petite et qu'elle avait vraiment un sac qui était hyper volumineux. Donc c'est une petite nana brune qui a la peau bronzée, qui est hyper souriante, qui a les yeux qui pétillent. C'est vraiment quelqu'un que tu sens joyeuse.

  • Speaker #1

    Et du coup, c'était déjà assez tard dans la journée quand on s'est retrouvés, 18h, 18h30, et on s'est dit qu'il faut qu'on trouve un lieu de bivouac. Toutes les trois. Donc on s'est remises en route et à pédaler assez rapidement. Donc on a pédalé toutes les trois pendant une demi-heure et puis on regardait dans les champs et à un moment on a trouvé un lieu qui nous convenait entre deux champs pour planter la tente.

  • Speaker #2

    Un endroit qu'on a cru d'abord hyper tranquille, un peu éloigné, personne ne pouvait nous voir, donc c'était vraiment le spot parfait pour un bivouac. Bon et ça a avéré dans la nuit qu'en fait il y avait une grosse teuf dans la ferme d'à côté et qu'il y avait de l'espèce de techno hyper forte toute la nuit. Mais c'était quand même chouette ce moment-là avec Sarah, parce que du coup, c'est un peu le moment où on commençait à se découvrir. En fait, on écoutait les oiseaux, on avait mis une petite appli sur les téléphones pour reconnaître quels oiseaux chantaient à ce moment-là. Et il y avait un coucher de soleil qui était complètement dingue aussi ce soir-là, avec des gros nuages et des lumières rouges, rouges foncées et tout. C'était super beau. Donc c'était un peu un moment hors du temps comme ça, où on n'était que toutes les trois. Et ouais, on commençait à se rencontrer. Le lendemain matin, on est partis assez tôt, on a replié les tentes et tout ça. Et on avait une étape qui était assez accessible ce jour-là. On allait rejoindre la Passapaïs, qui est une ancienne voie ferrée, qui est un peu en contrebas du plateau du Languedoc. Donc on savait que ça allait être assez cool.

  • Speaker #1

    On allongeait, on papotait, on a parlé un peu toute la journée comme ça. On s'est arrêté manger des magnums, des glaces aussi. C'était assez léger. Et puis la journée s'est terminée un peu par le Graal pour moi, puisque c'était 20 à 30 kilomètres sur cette Passapaïs de descente. Donc... Pendant plus d'une heure, on n'a pas touché les pédales et on a roulé à 25 km heure, les chevaux au vent, juste en profitant. Et ça, c'était vraiment un sentiment de légèreté et de liberté immense.

  • Speaker #2

    C'était trop marrant parce qu'on voyait Sarah, on avait réussi à réparer un peu son porte-bagages, mais on la voyait sur son vélo trop grand avec son casque un peu de travers, son casque de roller. Et puis elle commençait à nous raconter aussi un peu ses voyages et tout ça. C'est pas à ce moment-là qu'on a vraiment entendu l'histoire complète de son Le Caire Lamec, mais elle commençait à nous raconter un peu sa manière de voyager, ce qu'elle faisait à ce moment-là. Sarah, c'est quelqu'un qui travaille autour de la pédagogie Montessori, donc elle avait plein de choses à nous raconter. Et puis elle travaille entre l'Afrique du Sud, le Caire, elle est tout le temps en train de bouger, donc elle a vraiment des chouettes histoires à raconter.

  • Speaker #1

    Et le lendemain, l'équipe du documentaire nous a retrouvés, parce qu'avec lui, ils ont fait un documentaire pendant ces deux mois sur le vélo comme outil d'émancipation des femmes, et puis pour donner envie. Et donc l'histoire de Sarah, c'en est aussi un parfait exemple, de se lancer dans l'aventure, même quand on n'a pas forcément le bon équipement ou le bagage sportif comme elle.

  • Speaker #2

    Et on les rejoint pour le petit déjeuner dans un petit village typique de cette zone-là, avec des bâtiments en pierre blanche. Il faisait super chaud déjà, le matin. Et ils nous attendent avec le petit-déj. Et en fait, on comprend, enfin moi je comprends à ce moment-là qu'ils ont un truc à se faire pardonner. Et en fait... ils décident de nous rajouter un col qu'on n'avait pas prévu. Parce que c'est super joli là-haut, il faut voir les filles, vraiment c'est cool. Le haut plateau du Languedoc et tout, il faut le faire.

  • Speaker #1

    Donc ce matin-là, on commence l'ascension du col du Carabetou. Il y a beaucoup d'appréhension pour moi, un petit peu pour Louise, mais pas tant parce qu'elle, elle a déjà fait pas mal de cols, mais c'est juste que là, elle le fait en vélo-cargo. Donc c'est vélo-cargo chargé. Sur une route plate, c'est déjà pas évident. Alors sur un col, j'imagine pas. Mais moi aussi, de l'appréhension, parce que pour moi, ce sera mon deuxième col. J'en ai déjà monté un l'année d'avant, avec Louise aussi, en Lauser. Et j'avais trouvé ça terrible, quand je l'avais fait l'année d'avant. C'était pas un bon moment. Je me souviens vraiment que j'avais beaucoup... J'avais envie de m'arrêter tout le temps. C'était dur, je n'en voyais pas la fin. J'avais l'impression que ça faisait 8 heures qu'on était dessus. Donc je me suis dit, bon, là, j'espère que ça ne va pas être pareil. Déjà parce que je ne suis pas toute seule avec Louise. Il y a d'autres gens avec nous. Donc déjà, je peux être un peu moins chiante. Il faut que je sois moins chiante. Et puis aussi, parce qu'on nous filme. Je pense qu'il ne faut pas qu'on perde trop de temps non plus.

  • Speaker #2

    Et on prend les petits lacets comme ça, un par un. On y va tranquillement. On y va à notre rythme. mais en fait... En fait, ça marche. En fait, on arrive là-haut, on est super fiers. Ça n'a pas été trop difficile, à part le fait qu'il commençait à faire chaud. Mais ça passait. Et on arrive, du coup, pour le pique-nique. On se pose à côté d'un petit lac. Et là, moi, je commençais à avoir un peu la peau qui brûle un peu, parce qu'il commençait à faire vraiment chaud. Et puis, on avait monté un peu. On était au bord d'un lac. où le soleil se réfléchissait aussi. Donc on avait vraiment super chaud. Et en fait, on ne savait pas à ce moment-là, mais on rentrait dans une période de canicule qui allait durer pour nous jusqu'à 9h. Donc un gros 10 jours après ça, je crois, qui allait se terminer par des gros orages à 9h. D'ailleurs, pas marrant du tout.

  • Speaker #1

    Et donc l'après-midi, on doit continuer à rouler. Et puis l'équipe de tournage souhaite aussi tourner des images. Et on décide de se retrouver tous ensemble, de se donner rendez-vous le soir. un lieu précis de bivouac magnifique mais donc il se trouve que l'après-midi on se retrouve que toutes les deux Louise et moi à rouler ensemble pour rejoindre ce lieu de bivouac et là l'itinéraire qu'on choisit c'est un itinéraire gravel donc c'est que des pistes avec des cailloux c'est presque VTT et c'est génial parce que c'est ce qu'on préfère faire moi c'est ce que je préfère faire à vélo sortir des routes et là on l'avait pas fait depuis le début du voyage parce que le but c'était de rencontrer d'aller de ville en ville donc on roulait beaucoup sur des petites routes de campagne et là vraiment on est en haut du plateau du Languedoc et on roule sur des routes de gravier, on joue quoi, on s'amuse vraiment, on monte, on descend enfin la route monte, descend, c'est des graviers, il faut jouer avec les cailloux, il y a un côté un peu pilotage du vélo aussi on va très vite, enfin c'est vraiment deux trois heures de fun à vélo Je me souviens qu'on rit beaucoup, qu'on se dit plusieurs fois qu'on a trop de chance d'être là, qu'on crie sur les vélos.

  • Speaker #2

    Moi j'adore en plus quand on s'éloigne des routes et de l'asphalte, ça devient encore plus amusant. C'est effectivement plus amusant encore avec le vélo cargo parce que tu dois trouver ton équilibre, tu dois trouver tes repères aussi avec un écart de roue qui n'est pas habituel. et puis avec un poids aussi sur l'avant parce qu'on avait tout toutes nos affaires-là. On avait les affaires pour à la fois filmer, les affaires pour dormir, pour se préparer à manger. On était complètement autonomes, donc ça faisait un peu de poids. Et donc, on déroule sur ces pistes-là, on peut vallonner en plus. C'est vraiment super sympa. Donc, on est là, on est au milieu des pins. Il y a une odeur de forêt comme ça. En plus, une forêt... Enfin, il faisait super chaud, donc je trouve que ça crée une odeur un peu particulière de forêt chaude. Et puis on continue à rouler, ça devient de plus en plus technique parce qu'en fait on s'éloigne de plus en plus des routes, donc il commence à y avoir des grosses pierres un peu partout sur le sol et tout, donc là il faut commencer à jouer un peu. Et puis je pense qu'on fait la dernière portion en poussant les vélos parce que ça devient trop escarpé et puis en montée. Et là on arrive sur ce lieu de bivouac et là c'est vraiment magnifique. En fait, tu as une espèce de mer de montagne comme ça en face de nous. Tu as une étendue avec rien, aucune construction à part cette toute petite chapelle qui est perchée là en haut du plateau. Et puis au loin, on voit la mer. C'est certainement l'un des plus beaux endroits sur lesquels on est roulé sur ce voyage. Et puis c'est tranquille, t'entends juste le vent. En fait, quand on découvre cet endroit-là, avec Ossé, on est un peu prise dans une espèce d'euphorie en déposant le cargo sur cette vue-là, parce qu'on se dit, combien de cargos sont déjà venus ici avant ? Combien de vélos-cargos ont réussi à passer toutes ces pistes, escarper, grimper ce col ? arriver à cet endroit où il n'y a rien. Il n'y a pas de construction, il n'y a pas de route qui arrive ici. C'est limite un chemin de randonnée. Donc ça, ça nous fait beaucoup rire. Et ça nous rend aussi fiers de ce qu'on est en train de faire. Je pense qu'on est en train de se rendre compte aussi à ce moment-là qu'on est sur la bonne voie pour réussir notre objectif de faire ce grand voyage en deux mois. Et du coup, avec Sarah, je pense que quand on la retrouve, elle est en train de lire un livre qu'on lui a prêté, qui s'appelle Les femmes aussi sont du voyage, de Lucie Azéma. Et donc, c'est un livre qui parle de l'émancipation des femmes par le voyage et de comment les femmes ont souvent été oubliées des récits d'aventure et comment elles peuvent se réapproprier cet univers-là. Ça donne plein d'exemples de femmes qui ont voyagé et tout ça. Donc, en fait, les discussions avec Sarah, elles tournent beaucoup autour de ça ce soir-là. On parle de... De ce que procure le fait de voyager seule quand on est une femme, on parle des obstacles aussi au voyage, que ce soit à vélo ou par d'autres modes. On parle aussi de la peur que tous les autres projettent sur nous et qui fait que souvent on ne part pas.

  • Speaker #3

    Avant de partir, je ne l'ai pas dit à beaucoup de monde parce que toutes les personnes à qui je le disais, c'était soit c'est n'importe quoi, soit tu vas aller nulle part en fait.

  • Speaker #1

    Et puis les soirs de bivouac et les soirées passées ensemble, c'est toujours l'occasion pour nous d'échanger avec Sarah, qu'elle nous raconte son voyage, sa vie déjà, son rapport au vélo aussi, et puis son voyage entre le Caire et la Mecque, ses aventures, les personnes qu'elle a rencontrées, les galères qu'elle a pu traverser, comment elle a fait, comment elle s'habillait. Qu'est-ce qu'elle avait prévu comme vêtements pour rouler dans le désert ? Comment on fait quand on n'a jamais roulé dans la montagne et qu'on se retrouve ? Ce que je trouve admirable, en plus, dans le parcours de Sarah, c'est qu'elle l'a fait toute seule. Je pense qu'il faut une sacrée dose de courage pour partir toute seule dans des pays qu'on imagine en plus moins facilement ouverts au vélo en général, déjà. Des pistes désertiques. Et bref, c'est toujours un plaisir de l'entendre raconter ses aventures à Sarah. C'est assez fou quand elle nous raconte comment elle a perdu connaissance dans le désert.

  • Speaker #2

    Ça a marché ? Tu n'as pas eu de problème dans le désert ?

  • Speaker #3

    J'ai eu une insolation. J'ai pris cher et j'ai été sauvée par des gens, en fait. C'était sur la deuxième portion des vertiques. Et du coup, tu as le désert, mais si tu rentres à l'intérieur, c'est vraiment des dunes qu'il faut traverser, et bien tu as des villages. Et il se trouvait qu'à ce moment-là, il y a une panique qui est passée. Ils m'ont trouvé sur le sol, allongée.

  • Speaker #0

    T'es inconsciente ?

  • Speaker #3

    Moi, je disais que je dormais, mais je pense que...

  • Speaker #1

    Du coup, c'est un Soudanais qui est venu l'aider plusieurs fois et qui lui a dit « Bon, maintenant, attends, je t'emmène dans le village. » Et qu'elle, elle lui disait « Non, non, mais c'est bon, je fais juste une sieste. » Et en fait, il a insisté, il l'a sauvée parce qu'elle faisait une déshydratation. Et en fait, elle a géré tout ça avec... Beaucoup de simplicité. Quand elle nous en parle, on n'a pas l'impression qu'elle le faisait comme un combat. C'était juste simplement, elle voyageait à vélo. C'était des épreuves qu'elle a l'air d'avoir traversées avec beaucoup de légèreté. Par exemple, avant de pouvoir prendre un bateau à Port-Soudan, il fallait qu'elle passe quatre jours dans la montagne. Mais quatre jours, c'était ce qu'elle avait prévu. En réalité, elle a passé dix jours dans une montagne désertique qui montait. avec pour seul passage à côté d'elle des camions. Et quand je lui ai demandé si elle avait envisagé un moment de demander à un camion de la redescendre ou de la prendre elle et son vélo pour l'aider, elle m'a dit non, à aucun moment j'ai pensé ça. Et puis en fait, elle a continué sa route. Et puis au bout de dix jours, elle est arrivée. Elle a enfin vu Port-Soudan. Et là, c'était la libération. Elle a pu prendre un bateau et passer en Arabie Saoudite et partir rouler jusqu'à l'Amec.

  • Speaker #2

    En fait, elle nous impressionne parce qu'elle nous raconte quelque chose qui nous paraît hors du commun, assez extraordinaire, quelque chose que nous, on n'imagine pas réaliser un jour. Et elle nous le raconte avec une simplicité, une humilité et une innocence, presque une naïveté. Elle nous raconte ce truc de dingue et elle casse aussi beaucoup de clichés en nous parce qu'on a eu justement des personnes qui venaient. d'Europe et qui nous disaient qu'il y avait des pays où c'était pas possible de faire du vélo où c'était trop dangereux on avait un peu, pas idéalisé mais on avait un peu mis ce truc là de se dire quand on est une femme dans certains pays c'est impossible ou alors il faut être voilée ou alors il faut vraiment connaître et en fait Sarah elle nous montre que pour elle ça a été facile qu'elle a rencontré plein de femmes qui faisaient du vélo qu'elle a rencontré des femmes qui avaient traversé complètement l'Afrique en faisant la traversée de l'Afrique du Nord au Sud à vélo et qui n'avait pas eu de problème. Elle-même, elle nous raconte aussi qu'à aucun moment, elle pense pouvoir rentrer dans la Mecque à vélo. Elle se dit qu'elle va tenter ce voyage et qu'elle ira le plus loin possible. Et que quand elle s'arrêtera, quand elle se fera arrêter, ce sera la fin du voyage, mais que ce n'est pas grave. Et en fait, étape par étape, elle avance et elle y arrive. et en fait elle arrive même à rentrer à vélo. dans la Mecque. C'est la première femme à le faire et c'est extraordinaire. Du coup, elle nous raconte aussi derrière toutes les interviews qu'elle a dû faire un peu partout dans le monde pour raconter cette histoire-là qui est dingue et qui a ouvert la voie à plein d'autres femmes qui se rendront compte. Aussi, j'espère à travers un autre documentaire qu'on peut voyager aussi dans ces pays-là et on peut essayer des trucs sans savoir si ça va marcher. Mais en fait... À la fin, ça marche, souvent.

  • Speaker #3

    Quand je suis arrivée, je pensais juste à tous ces gens que tu t'emmènes un peu avec toi. Toutes ces rencontres que tu fais, tu les emmènes avec toi sur ton vélo.

  • Speaker #1

    On plante les tentes avant la tombe de la nuit. Et puis, quand on se couche, tout le monde rigole un petit peu sur la présence de sangliers qui font très peur à Louise de manière générale. Elle m'en a toujours parlé, que le sanglier, c'est vraiment ce qui l'angoisse dans le voyage à vélo. Et donc, on se couche et Louise s'endort très rapidement. Et je commence à entendre tout autour de la tente des grignements, des couinements.

  • Speaker #2

    Le lendemain matin, on se réveille, on ouvre la tente. Et tout autour de la tente, t'as des espèces d'ornièvres, de boues, de sangliers qui vont tourner autour de la tente une bonne partie de la nuit. Donc en fait, ça a un peu levé une phobie ce jour-là, c'est que les sangliers n'attaquent pas les tentes par plaisir. On nous a toujours dit qu'il faut faire super attention de ne pas dormir à côté de la bouffe parce qu'il y a un vrai risque. Et Sarah a dormi au milieu de la bouffe et elle n'a pas du tout été attaquée. Donc a priori, c'est une autre légende. On peut quand même dormir pas trop loin de la bouffe.

  • Speaker #1

    Donc on repart après ce bivouac de dingue avec cette vue magnifique et on repart le lendemain. Et là, on va rouler en direction du lac du Salagou. que je ne connaissais pas et qui a un lac bleu entouré de montagnes de terre rouge. Je ne savais même pas que ça existait en France, ce genre de paysage. Ça me fait vraiment penser à l'Ouest américain. J'ai l'impression d'être dans un western. J'ai d'autant plus l'impression d'être dans un western qu'on est en semaine, encore une fois, au mois de juin. Ce ne sont pas les vacances. Il se fait très beau et il n'y a pas grand monde autour de ce lac. On est un peu seul au monde. Et là, je me souviens aussi qu'on... On se rapproche de Montpellier, donc à chaque fois qu'on se rapproche d'un objectif, il y a quand même toujours une joie de se dire on a réussi, on a encore roulé un peu plus. Donc on est assez légère, Sarah, Louise et moi. On est hyper contentes de rouler autour de ce lac. Je me souviens qu'il avait plu les jours avant, donc en fait il y a des énormes rivières et il y a des énormes flacs entre les routes et qu'on doit rouler dans l'eau pendant plusieurs mètres et qu'on le fait avec beaucoup de plaisir. On fait tout le tour du lac et on arrive pour pique-niquer et pour bivouaquer, enfin pour dîner le soir au bord du lac. Et il y a des troupeaux de brebis sans chien ni berger qui sont là aussi. On est accompagnés par les cloches des brebis. C'est assez sympa. On hésite à aller se baigner d'ailleurs. Mais on met juste les pieds dans l'eau ce soir-là.

  • Speaker #2

    Et le lendemain matin, on repart et on se dit, bon, on n'est pas très loin de Montpellier, donc ça va aller. On prendra le petit-déj à Montpellier et là, on part comme ça. Et en fait, il ne faut pas partir le ventre vide, même pour 20 kilomètres. Il ne faut pas faire ça, ce n'est pas une bonne idée. Parce que, en fait, quand on arrive sur Montpellier, il y a quand même des côtes. Et qu'on se retrouve très vite sans aucune énergie, quoi. On n'a plus du tout d'énergie.

  • Speaker #1

    Là, on est arrivés à Montpellier fatigués. Et puis Sarah a décidé de prolonger un petit peu de quelques heures. Donc elle décale son départ pour rester encore toute la journée avec nous à Montpellier. Et du coup, on est accueillis à Montpellier et elle reste avec nous. toute la journée. Je me souviens qu'on était allé manger une glace et puis qu'on a roulé un peu dans les belles rues de cette ville. Et puis voilà, l'aventure se termine là avec Sarah qui a repris son quart le soir. Mais en fait, quand on s'est dit au revoir, je crois qu'on savait toutes les trois qu'on allait se revoir assez rapidement.

  • Speaker #2

    On se rend compte que c'est quelqu'un qu'on va garder dans notre vie. On a rencontré à peu près 200 personnes sur ce voyage. On va toutes les garder Salut ! Je pense à l'esprit et les garder dans nos cœurs. Mais évidemment, on ne pourra pas garder 200 personnes au quotidien dans nos vies. Mais Sarah, du fait d'avoir partagé cette petite aventure avec elle, ce bout de chemin avec elle, d'avoir rencontré une toute autre façon de voyager par rapport à nous. Nous, on avait tout préparé, l'équipement, on savait ce qu'il nous fallait, pour quel moment. Et s'il pleut, et s'il fait froid, on était bien chargés et le cargo permettait ça, Sarah elle y est allée un peu plus simplement, un peu plus à l'arrache. Et ça nous fait du bien de voir ça aussi, et de voir que c'est possible.

  • Speaker #1

    Ce que je retiens de ce grand périple à vélo, c'est que je n'avais pas mesuré avant. à quel point le vélo c'est plus qu'un moyen de déplacement ou qu'un moyen de faire du sport ça apporte énormément de choses à énormément de gens, moi j'avais pas mesuré à quel point le vélo c'était primordial dans la vie de plein de gens, il y en a qui en font un moyen de voyager comme Sarah en détruisant pas son environnement en voyageant lentement, en étant plus à l'écoute des sons des paysages, des rencontres Mais le vélo, c'est aussi un outil politique pour se déplacer en ville, pour prendre sa place quand on est une femme, quand on est une fille, que c'est pas facile de rentrer parfois tard le soir chez soi ou même de prendre sa place en ville. Il y a des filles qu'on a rencontrées à Paris qui en font un outil politique et de militantisme joyeux. Il y a le collectif Payette et Cambouis, il y a les Girls on Wheels, c'est des filles qui roulent ensemble à Paris et qui prennent vraiment la place dans l'espace public.

  • Speaker #2

    En fait, quand je suis partie sur ce voyage de deux mois, j'avais l'impression de connaître plein de choses du vélo. Parce que je faisais du vélo depuis 7-8 ans, parce que j'avais créé une association aussi dans le monde du vélo. Donc je faisais plein de trucs et c'était mon quotidien. Et en fait, ce voyage m'a fait découvrir que je ne connaissais rien au vélo. Que j'avais un prisme qui était minuscule, qui était le prisme de mon expérience personnelle. Mais qu'en fait, il y avait plein d'autres manières de faire du vélo. qu'il y avait des personnes, notamment à la Fédération de cyclotourisme, qui voyageaient déjà depuis 40 ou 50 ans et qui ne nous avaient clairement pas attendu, des femmes qui ne nous avaient pas attendu pour se mettre sur des vélos.

  • Speaker #1

    Et ce que je retiens aussi de cette rencontre, en particulier de ces quatre jours avec Sarah, c'est qu'il faut oser, il faut y aller, il faut sortir de chez soi et prendre son vélo et vivre des micro-aventures, que ce soit sur des centaines de kilomètres comme sur dix kilomètres. C'est toujours chouette d'oser et d'y aller. Et si on n'y arrive pas, ce n'est pas grave, juste de tenter.

  • Speaker #0

    Merci Océane et Louise et merci aussi à Sarah de nous avoir partagé votre histoire, votre aventure. Je vous donne rendez-vous le mois prochain pour un autre récit. D'ici là, suivez bien les conseils de sportifs avec Sandrine. A bientôt.

Description

Dans le cadre de la réalisation d'un documentaire, Océane et Louise, fondatrices de l'association Un autre cycle, partent pour un tour de France à vélo à la rencontre de quelque 200 femmes qui font, elles aussi, du vélo. L'idée ? Mettre en lumière ces cyclistes et comprendre leur démarche d'inclusion du vélo dans leur quotidien : pour voyager, faire du tourisme, en guise d'outil de transport ou en tant que moyen d'émancipation… Au cours de ce tour de France, véritable périple long de 2 mois et de 3 000 km, Océane et Louise reviennent sur 4 jours qui les ont particulièrement marquées : ceux passés aux côtés de Sarah, la conquérante aux yeux qui pétillent aussi connue pour être la première femme à être entrée dans la Mecque à vélo. Entre Toulouse et Montpellier, sur fond de champs de coquelicots et de flash-back entre le Caire et la Mecque, faites le plein de good vibes. Respect, partage et prise de conscience quant aux multiples places qu'occupent les femmes dans ce monde et à leurs capacités à tracer leurs propres itinéraires, en deux-roues ou non, cet épisode vous transporte. Faire le tour de France à vélo, c’est un grand voyage. Mais surtout le point de départ d'un nouveau mode de vie plus simple, plus authentique, où l'on transporte ses rêves et ses revendications dans son sac à dos et où nos rencontres siègent avec bienveillance sur notre porte-bagages… Et cela, Océane, Louise et Sarah en parlent à merveille ! Belle écoute.


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Les Conseils de sportifs et des sportives, c’est le podcast de DECATHLON qui vous accompagne dans votre pratique sportive, qui vous aide à débuter ou à reprendre le sport. C’est aussi le podcast qui vous prouve que l’activité physique, c’est avant tout du plaisir ! Grâce aux conseils et astuces d'expert•es en la matière et aux partages d'expériences de vie de pratiquant•es, chaque épisode est une nouvelle occasion d'en apprendre un peu plus sur votre (future) passion !


Producteur : Pipo et Lola


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans Conseil de sportif, je m'appelle Olivier et comme chaque mois sur cette chaîne, je vous propose de suivre le récit de sportives, sportifs, ordinaires qui vivent des aventures extraordinaires. Aujourd'hui nous allons écouter l'histoire d'Océane et Louise, deux jeunes femmes qui ont décidé de faire un tour de France à vélo, mais pas que pour la performance sportive, aussi pour mettre en lumière la place des femmes dans le cyclisme. Des efforts, des rencontres, du partage, Océane et Louise, c'est à vous.

  • Speaker #1

    Ce que je retiens de ce grand périple à vélo, c'est que je n'avais pas mesuré avant à quel point le vélo c'est plus qu'un moyen de déplacement ou qu'un moyen de faire du sport.

  • Speaker #2

    Alors je m'appelle Louise, j'ai 30 ans, je vis nulle part en ce moment, ou un peu partout. Je vis pas mal sur le vélo. Je fais du vélo depuis 8 ans maintenant, sous un peu toutes ses formes. Et ça a été le départ de tout le projet.

  • Speaker #1

    Bonjour à tous, je m'appelle Océane, j'ai 32 ans. J'ai créé avec Louise une association qui s'appelle Un Autre Cycle. C'est une association, notre objectif c'est de mettre le plus de monde possible au vélo, de donner envie aux gens de faire du vélo, et en particulier celles et ceux qui en sont le plus éloignés. Le début de l'histoire,

  • Speaker #2

    je pense que c'est mon livre qui s'appelle « À vos cycles » qui visait à rendre visibles un peu les femmes qui jouent un rôle dans le monde du vélo. De trouver des portraits qui étaient hyper différents en termes d'âge, en termes d'origine sociale, en termes d'origine culturelle, en termes de pratique aussi du vélo, pour pouvoir montrer qu'il y a une place pour toutes.

  • Speaker #1

    D'aller les rencontrer elles qui sont dans le livre, mais aussi d'autres femmes dans plein de domaines qui font du vélo, pour en faire un documentaire.

  • Speaker #2

    Et donc on est partis pour un voyage de deux mois d'environ 3000 km autour de France avec des étapes qui ont été construites avec les gens qu'on voulait rencontrer. Alors on est partis le 8 mai de Lille sous la pluie. L'objectif c'était d'arriver sous le soleil le 30 juin à Lille en passant par Montpellier. Donc ça a duré deux mois mais là ce qu'on a choisi de vous raconter c'est la portion entre Toulouse et Montpellier parce que c'était une portion qui était déjà super jolie, c'est une portion où il a fait beau. Et c'était le lendemain de mes 30 ans. Donc c'était un moment un peu important.

  • Speaker #1

    Et puis aussi et surtout parce que pendant ces 4 jours, on a roulé avec une fille qui s'appelle Sarah. Et donc cette fille, elle est extraordinaire parce qu'en fait, déjà, c'est une petite tornade. Elle est hyper pétillante et elle est hyper humble. Et elle a fait le caire, la mecque, à vélo.

  • Speaker #3

    Mais du coup, être à vélo, femme, seule, en plus, aller à la mecque, ville, sacre. et tout, ça allait être trop. Et surtout, en fait, sur le chemin, on ne faisait que de me dire, tu ne vas même pas pouvoir rentrer avec ton vélo en Arabie Saoudite.

  • Speaker #1

    C'est la seule femme et la première femme à avoir fait ça. C'est aussi la première femme à être rentrée dans la Mecque avec un vélo.

  • Speaker #2

    Le départ de Toulouse, on est parti avec ma petite sœur qui vit à Toulouse. Et elle vient de se mettre au vélo. Alors elle avait décidé de nous accompagner sur une étape qui faisait presque 100 bornes quand même. Avec une de ses copines qui se met aussi au vélo. Et donc on est parti super tranquillement sur le canal du Midi. Et en fait Sarah était censée nous rejoindre je crois à 9h30 à Toulouse pour partir ensemble. Et elle nous dit, bon, j'ai pris un bus de nuit, donc je vais arriver un peu en retard. Donc partez sans moi, je vous rejoins. Donc on part tranquillement, on fait une pause café, qui se transforme en pause frites, qui dure un peu et tout, mais bon, on ne voit toujours pas Sarah. Donc on reprend la route, on continue comme ça sur le canal et tout ça. Et en fait, Sarah n'était toujours pas là. Elle nous écrivait en nous disant qu'elle avait plein de galères, qu'elle était... qu'elle s'était retrouvée à travers champ, que son porte-bagages avait pété. Il lui arrivait plein de trucs. Donc nous, on a continué la journée avec ma petite sœur.

  • Speaker #1

    Et puis,

  • Speaker #2

    petit à petit, on a quitté le canal et on s'est retrouvés vraiment là dans... Je ne sais pas si on dit comme ça, mais l'arrière-pays toulousain, qui est hyper joli, qui est un peu vallonné. Là, il y avait des champs de lavande et tout ça, des coquelicots. C'était hyper joli.

  • Speaker #1

    Et on a un peu joué Ausha et à la souris avec Sarah toute la journée parce qu'en fait, elle n'utilisait pas la même application d'itinéraire que nous. On l'a retrouvée le soir dans un petit village où on s'était donné rendez-vous du coup à une église. Ce qui nous a rejointes, c'était tout Sarah en une image. Elle est arrivée avec un sourire géant. Elle est arrivée sur le vélo de son frère qui était trop grand, comme casque. Elle avait un casque de roller. Elle avait un sac à dos. Sur son sac à dos, tu avais des panneaux solaires. Fixé sur les panneaux solaires, tu avais son porte-bagages qui avait cassé pendant la journée et qu'elle avait fixé sur son sac à dos.

  • Speaker #2

    Elle avait essayé de le réparer avec du foin, avec des trucs de... paille qu'elle avait trouvée, elle avait fait une fixation, mais bon ça n'avait pas marché. Et du coup, elle avait fini par le fixer sur son sac à dos et le porter comme ça. Donc ça, ça a été la première rencontre avec Sarah. Sarah, ce qui était super rigolo, c'est que quand elle est arrivée avec son sac énorme et son vélo trop grand, quand elle est descendue du vélo, on s'est rendu compte qu'en fait elle était toute petite et qu'elle avait vraiment un sac qui était hyper volumineux. Donc c'est une petite nana brune qui a la peau bronzée, qui est hyper souriante, qui a les yeux qui pétillent. C'est vraiment quelqu'un que tu sens joyeuse.

  • Speaker #1

    Et du coup, c'était déjà assez tard dans la journée quand on s'est retrouvés, 18h, 18h30, et on s'est dit qu'il faut qu'on trouve un lieu de bivouac. Toutes les trois. Donc on s'est remises en route et à pédaler assez rapidement. Donc on a pédalé toutes les trois pendant une demi-heure et puis on regardait dans les champs et à un moment on a trouvé un lieu qui nous convenait entre deux champs pour planter la tente.

  • Speaker #2

    Un endroit qu'on a cru d'abord hyper tranquille, un peu éloigné, personne ne pouvait nous voir, donc c'était vraiment le spot parfait pour un bivouac. Bon et ça a avéré dans la nuit qu'en fait il y avait une grosse teuf dans la ferme d'à côté et qu'il y avait de l'espèce de techno hyper forte toute la nuit. Mais c'était quand même chouette ce moment-là avec Sarah, parce que du coup, c'est un peu le moment où on commençait à se découvrir. En fait, on écoutait les oiseaux, on avait mis une petite appli sur les téléphones pour reconnaître quels oiseaux chantaient à ce moment-là. Et il y avait un coucher de soleil qui était complètement dingue aussi ce soir-là, avec des gros nuages et des lumières rouges, rouges foncées et tout. C'était super beau. Donc c'était un peu un moment hors du temps comme ça, où on n'était que toutes les trois. Et ouais, on commençait à se rencontrer. Le lendemain matin, on est partis assez tôt, on a replié les tentes et tout ça. Et on avait une étape qui était assez accessible ce jour-là. On allait rejoindre la Passapaïs, qui est une ancienne voie ferrée, qui est un peu en contrebas du plateau du Languedoc. Donc on savait que ça allait être assez cool.

  • Speaker #1

    On allongeait, on papotait, on a parlé un peu toute la journée comme ça. On s'est arrêté manger des magnums, des glaces aussi. C'était assez léger. Et puis la journée s'est terminée un peu par le Graal pour moi, puisque c'était 20 à 30 kilomètres sur cette Passapaïs de descente. Donc... Pendant plus d'une heure, on n'a pas touché les pédales et on a roulé à 25 km heure, les chevaux au vent, juste en profitant. Et ça, c'était vraiment un sentiment de légèreté et de liberté immense.

  • Speaker #2

    C'était trop marrant parce qu'on voyait Sarah, on avait réussi à réparer un peu son porte-bagages, mais on la voyait sur son vélo trop grand avec son casque un peu de travers, son casque de roller. Et puis elle commençait à nous raconter aussi un peu ses voyages et tout ça. C'est pas à ce moment-là qu'on a vraiment entendu l'histoire complète de son Le Caire Lamec, mais elle commençait à nous raconter un peu sa manière de voyager, ce qu'elle faisait à ce moment-là. Sarah, c'est quelqu'un qui travaille autour de la pédagogie Montessori, donc elle avait plein de choses à nous raconter. Et puis elle travaille entre l'Afrique du Sud, le Caire, elle est tout le temps en train de bouger, donc elle a vraiment des chouettes histoires à raconter.

  • Speaker #1

    Et le lendemain, l'équipe du documentaire nous a retrouvés, parce qu'avec lui, ils ont fait un documentaire pendant ces deux mois sur le vélo comme outil d'émancipation des femmes, et puis pour donner envie. Et donc l'histoire de Sarah, c'en est aussi un parfait exemple, de se lancer dans l'aventure, même quand on n'a pas forcément le bon équipement ou le bagage sportif comme elle.

  • Speaker #2

    Et on les rejoint pour le petit déjeuner dans un petit village typique de cette zone-là, avec des bâtiments en pierre blanche. Il faisait super chaud déjà, le matin. Et ils nous attendent avec le petit-déj. Et en fait, on comprend, enfin moi je comprends à ce moment-là qu'ils ont un truc à se faire pardonner. Et en fait... ils décident de nous rajouter un col qu'on n'avait pas prévu. Parce que c'est super joli là-haut, il faut voir les filles, vraiment c'est cool. Le haut plateau du Languedoc et tout, il faut le faire.

  • Speaker #1

    Donc ce matin-là, on commence l'ascension du col du Carabetou. Il y a beaucoup d'appréhension pour moi, un petit peu pour Louise, mais pas tant parce qu'elle, elle a déjà fait pas mal de cols, mais c'est juste que là, elle le fait en vélo-cargo. Donc c'est vélo-cargo chargé. Sur une route plate, c'est déjà pas évident. Alors sur un col, j'imagine pas. Mais moi aussi, de l'appréhension, parce que pour moi, ce sera mon deuxième col. J'en ai déjà monté un l'année d'avant, avec Louise aussi, en Lauser. Et j'avais trouvé ça terrible, quand je l'avais fait l'année d'avant. C'était pas un bon moment. Je me souviens vraiment que j'avais beaucoup... J'avais envie de m'arrêter tout le temps. C'était dur, je n'en voyais pas la fin. J'avais l'impression que ça faisait 8 heures qu'on était dessus. Donc je me suis dit, bon, là, j'espère que ça ne va pas être pareil. Déjà parce que je ne suis pas toute seule avec Louise. Il y a d'autres gens avec nous. Donc déjà, je peux être un peu moins chiante. Il faut que je sois moins chiante. Et puis aussi, parce qu'on nous filme. Je pense qu'il ne faut pas qu'on perde trop de temps non plus.

  • Speaker #2

    Et on prend les petits lacets comme ça, un par un. On y va tranquillement. On y va à notre rythme. mais en fait... En fait, ça marche. En fait, on arrive là-haut, on est super fiers. Ça n'a pas été trop difficile, à part le fait qu'il commençait à faire chaud. Mais ça passait. Et on arrive, du coup, pour le pique-nique. On se pose à côté d'un petit lac. Et là, moi, je commençais à avoir un peu la peau qui brûle un peu, parce qu'il commençait à faire vraiment chaud. Et puis, on avait monté un peu. On était au bord d'un lac. où le soleil se réfléchissait aussi. Donc on avait vraiment super chaud. Et en fait, on ne savait pas à ce moment-là, mais on rentrait dans une période de canicule qui allait durer pour nous jusqu'à 9h. Donc un gros 10 jours après ça, je crois, qui allait se terminer par des gros orages à 9h. D'ailleurs, pas marrant du tout.

  • Speaker #1

    Et donc l'après-midi, on doit continuer à rouler. Et puis l'équipe de tournage souhaite aussi tourner des images. Et on décide de se retrouver tous ensemble, de se donner rendez-vous le soir. un lieu précis de bivouac magnifique mais donc il se trouve que l'après-midi on se retrouve que toutes les deux Louise et moi à rouler ensemble pour rejoindre ce lieu de bivouac et là l'itinéraire qu'on choisit c'est un itinéraire gravel donc c'est que des pistes avec des cailloux c'est presque VTT et c'est génial parce que c'est ce qu'on préfère faire moi c'est ce que je préfère faire à vélo sortir des routes et là on l'avait pas fait depuis le début du voyage parce que le but c'était de rencontrer d'aller de ville en ville donc on roulait beaucoup sur des petites routes de campagne et là vraiment on est en haut du plateau du Languedoc et on roule sur des routes de gravier, on joue quoi, on s'amuse vraiment, on monte, on descend enfin la route monte, descend, c'est des graviers, il faut jouer avec les cailloux, il y a un côté un peu pilotage du vélo aussi on va très vite, enfin c'est vraiment deux trois heures de fun à vélo Je me souviens qu'on rit beaucoup, qu'on se dit plusieurs fois qu'on a trop de chance d'être là, qu'on crie sur les vélos.

  • Speaker #2

    Moi j'adore en plus quand on s'éloigne des routes et de l'asphalte, ça devient encore plus amusant. C'est effectivement plus amusant encore avec le vélo cargo parce que tu dois trouver ton équilibre, tu dois trouver tes repères aussi avec un écart de roue qui n'est pas habituel. et puis avec un poids aussi sur l'avant parce qu'on avait tout toutes nos affaires-là. On avait les affaires pour à la fois filmer, les affaires pour dormir, pour se préparer à manger. On était complètement autonomes, donc ça faisait un peu de poids. Et donc, on déroule sur ces pistes-là, on peut vallonner en plus. C'est vraiment super sympa. Donc, on est là, on est au milieu des pins. Il y a une odeur de forêt comme ça. En plus, une forêt... Enfin, il faisait super chaud, donc je trouve que ça crée une odeur un peu particulière de forêt chaude. Et puis on continue à rouler, ça devient de plus en plus technique parce qu'en fait on s'éloigne de plus en plus des routes, donc il commence à y avoir des grosses pierres un peu partout sur le sol et tout, donc là il faut commencer à jouer un peu. Et puis je pense qu'on fait la dernière portion en poussant les vélos parce que ça devient trop escarpé et puis en montée. Et là on arrive sur ce lieu de bivouac et là c'est vraiment magnifique. En fait, tu as une espèce de mer de montagne comme ça en face de nous. Tu as une étendue avec rien, aucune construction à part cette toute petite chapelle qui est perchée là en haut du plateau. Et puis au loin, on voit la mer. C'est certainement l'un des plus beaux endroits sur lesquels on est roulé sur ce voyage. Et puis c'est tranquille, t'entends juste le vent. En fait, quand on découvre cet endroit-là, avec Ossé, on est un peu prise dans une espèce d'euphorie en déposant le cargo sur cette vue-là, parce qu'on se dit, combien de cargos sont déjà venus ici avant ? Combien de vélos-cargos ont réussi à passer toutes ces pistes, escarper, grimper ce col ? arriver à cet endroit où il n'y a rien. Il n'y a pas de construction, il n'y a pas de route qui arrive ici. C'est limite un chemin de randonnée. Donc ça, ça nous fait beaucoup rire. Et ça nous rend aussi fiers de ce qu'on est en train de faire. Je pense qu'on est en train de se rendre compte aussi à ce moment-là qu'on est sur la bonne voie pour réussir notre objectif de faire ce grand voyage en deux mois. Et du coup, avec Sarah, je pense que quand on la retrouve, elle est en train de lire un livre qu'on lui a prêté, qui s'appelle Les femmes aussi sont du voyage, de Lucie Azéma. Et donc, c'est un livre qui parle de l'émancipation des femmes par le voyage et de comment les femmes ont souvent été oubliées des récits d'aventure et comment elles peuvent se réapproprier cet univers-là. Ça donne plein d'exemples de femmes qui ont voyagé et tout ça. Donc, en fait, les discussions avec Sarah, elles tournent beaucoup autour de ça ce soir-là. On parle de... De ce que procure le fait de voyager seule quand on est une femme, on parle des obstacles aussi au voyage, que ce soit à vélo ou par d'autres modes. On parle aussi de la peur que tous les autres projettent sur nous et qui fait que souvent on ne part pas.

  • Speaker #3

    Avant de partir, je ne l'ai pas dit à beaucoup de monde parce que toutes les personnes à qui je le disais, c'était soit c'est n'importe quoi, soit tu vas aller nulle part en fait.

  • Speaker #1

    Et puis les soirs de bivouac et les soirées passées ensemble, c'est toujours l'occasion pour nous d'échanger avec Sarah, qu'elle nous raconte son voyage, sa vie déjà, son rapport au vélo aussi, et puis son voyage entre le Caire et la Mecque, ses aventures, les personnes qu'elle a rencontrées, les galères qu'elle a pu traverser, comment elle a fait, comment elle s'habillait. Qu'est-ce qu'elle avait prévu comme vêtements pour rouler dans le désert ? Comment on fait quand on n'a jamais roulé dans la montagne et qu'on se retrouve ? Ce que je trouve admirable, en plus, dans le parcours de Sarah, c'est qu'elle l'a fait toute seule. Je pense qu'il faut une sacrée dose de courage pour partir toute seule dans des pays qu'on imagine en plus moins facilement ouverts au vélo en général, déjà. Des pistes désertiques. Et bref, c'est toujours un plaisir de l'entendre raconter ses aventures à Sarah. C'est assez fou quand elle nous raconte comment elle a perdu connaissance dans le désert.

  • Speaker #2

    Ça a marché ? Tu n'as pas eu de problème dans le désert ?

  • Speaker #3

    J'ai eu une insolation. J'ai pris cher et j'ai été sauvée par des gens, en fait. C'était sur la deuxième portion des vertiques. Et du coup, tu as le désert, mais si tu rentres à l'intérieur, c'est vraiment des dunes qu'il faut traverser, et bien tu as des villages. Et il se trouvait qu'à ce moment-là, il y a une panique qui est passée. Ils m'ont trouvé sur le sol, allongée.

  • Speaker #0

    T'es inconsciente ?

  • Speaker #3

    Moi, je disais que je dormais, mais je pense que...

  • Speaker #1

    Du coup, c'est un Soudanais qui est venu l'aider plusieurs fois et qui lui a dit « Bon, maintenant, attends, je t'emmène dans le village. » Et qu'elle, elle lui disait « Non, non, mais c'est bon, je fais juste une sieste. » Et en fait, il a insisté, il l'a sauvée parce qu'elle faisait une déshydratation. Et en fait, elle a géré tout ça avec... Beaucoup de simplicité. Quand elle nous en parle, on n'a pas l'impression qu'elle le faisait comme un combat. C'était juste simplement, elle voyageait à vélo. C'était des épreuves qu'elle a l'air d'avoir traversées avec beaucoup de légèreté. Par exemple, avant de pouvoir prendre un bateau à Port-Soudan, il fallait qu'elle passe quatre jours dans la montagne. Mais quatre jours, c'était ce qu'elle avait prévu. En réalité, elle a passé dix jours dans une montagne désertique qui montait. avec pour seul passage à côté d'elle des camions. Et quand je lui ai demandé si elle avait envisagé un moment de demander à un camion de la redescendre ou de la prendre elle et son vélo pour l'aider, elle m'a dit non, à aucun moment j'ai pensé ça. Et puis en fait, elle a continué sa route. Et puis au bout de dix jours, elle est arrivée. Elle a enfin vu Port-Soudan. Et là, c'était la libération. Elle a pu prendre un bateau et passer en Arabie Saoudite et partir rouler jusqu'à l'Amec.

  • Speaker #2

    En fait, elle nous impressionne parce qu'elle nous raconte quelque chose qui nous paraît hors du commun, assez extraordinaire, quelque chose que nous, on n'imagine pas réaliser un jour. Et elle nous le raconte avec une simplicité, une humilité et une innocence, presque une naïveté. Elle nous raconte ce truc de dingue et elle casse aussi beaucoup de clichés en nous parce qu'on a eu justement des personnes qui venaient. d'Europe et qui nous disaient qu'il y avait des pays où c'était pas possible de faire du vélo où c'était trop dangereux on avait un peu, pas idéalisé mais on avait un peu mis ce truc là de se dire quand on est une femme dans certains pays c'est impossible ou alors il faut être voilée ou alors il faut vraiment connaître et en fait Sarah elle nous montre que pour elle ça a été facile qu'elle a rencontré plein de femmes qui faisaient du vélo qu'elle a rencontré des femmes qui avaient traversé complètement l'Afrique en faisant la traversée de l'Afrique du Nord au Sud à vélo et qui n'avait pas eu de problème. Elle-même, elle nous raconte aussi qu'à aucun moment, elle pense pouvoir rentrer dans la Mecque à vélo. Elle se dit qu'elle va tenter ce voyage et qu'elle ira le plus loin possible. Et que quand elle s'arrêtera, quand elle se fera arrêter, ce sera la fin du voyage, mais que ce n'est pas grave. Et en fait, étape par étape, elle avance et elle y arrive. et en fait elle arrive même à rentrer à vélo. dans la Mecque. C'est la première femme à le faire et c'est extraordinaire. Du coup, elle nous raconte aussi derrière toutes les interviews qu'elle a dû faire un peu partout dans le monde pour raconter cette histoire-là qui est dingue et qui a ouvert la voie à plein d'autres femmes qui se rendront compte. Aussi, j'espère à travers un autre documentaire qu'on peut voyager aussi dans ces pays-là et on peut essayer des trucs sans savoir si ça va marcher. Mais en fait... À la fin, ça marche, souvent.

  • Speaker #3

    Quand je suis arrivée, je pensais juste à tous ces gens que tu t'emmènes un peu avec toi. Toutes ces rencontres que tu fais, tu les emmènes avec toi sur ton vélo.

  • Speaker #1

    On plante les tentes avant la tombe de la nuit. Et puis, quand on se couche, tout le monde rigole un petit peu sur la présence de sangliers qui font très peur à Louise de manière générale. Elle m'en a toujours parlé, que le sanglier, c'est vraiment ce qui l'angoisse dans le voyage à vélo. Et donc, on se couche et Louise s'endort très rapidement. Et je commence à entendre tout autour de la tente des grignements, des couinements.

  • Speaker #2

    Le lendemain matin, on se réveille, on ouvre la tente. Et tout autour de la tente, t'as des espèces d'ornièvres, de boues, de sangliers qui vont tourner autour de la tente une bonne partie de la nuit. Donc en fait, ça a un peu levé une phobie ce jour-là, c'est que les sangliers n'attaquent pas les tentes par plaisir. On nous a toujours dit qu'il faut faire super attention de ne pas dormir à côté de la bouffe parce qu'il y a un vrai risque. Et Sarah a dormi au milieu de la bouffe et elle n'a pas du tout été attaquée. Donc a priori, c'est une autre légende. On peut quand même dormir pas trop loin de la bouffe.

  • Speaker #1

    Donc on repart après ce bivouac de dingue avec cette vue magnifique et on repart le lendemain. Et là, on va rouler en direction du lac du Salagou. que je ne connaissais pas et qui a un lac bleu entouré de montagnes de terre rouge. Je ne savais même pas que ça existait en France, ce genre de paysage. Ça me fait vraiment penser à l'Ouest américain. J'ai l'impression d'être dans un western. J'ai d'autant plus l'impression d'être dans un western qu'on est en semaine, encore une fois, au mois de juin. Ce ne sont pas les vacances. Il se fait très beau et il n'y a pas grand monde autour de ce lac. On est un peu seul au monde. Et là, je me souviens aussi qu'on... On se rapproche de Montpellier, donc à chaque fois qu'on se rapproche d'un objectif, il y a quand même toujours une joie de se dire on a réussi, on a encore roulé un peu plus. Donc on est assez légère, Sarah, Louise et moi. On est hyper contentes de rouler autour de ce lac. Je me souviens qu'il avait plu les jours avant, donc en fait il y a des énormes rivières et il y a des énormes flacs entre les routes et qu'on doit rouler dans l'eau pendant plusieurs mètres et qu'on le fait avec beaucoup de plaisir. On fait tout le tour du lac et on arrive pour pique-niquer et pour bivouaquer, enfin pour dîner le soir au bord du lac. Et il y a des troupeaux de brebis sans chien ni berger qui sont là aussi. On est accompagnés par les cloches des brebis. C'est assez sympa. On hésite à aller se baigner d'ailleurs. Mais on met juste les pieds dans l'eau ce soir-là.

  • Speaker #2

    Et le lendemain matin, on repart et on se dit, bon, on n'est pas très loin de Montpellier, donc ça va aller. On prendra le petit-déj à Montpellier et là, on part comme ça. Et en fait, il ne faut pas partir le ventre vide, même pour 20 kilomètres. Il ne faut pas faire ça, ce n'est pas une bonne idée. Parce que, en fait, quand on arrive sur Montpellier, il y a quand même des côtes. Et qu'on se retrouve très vite sans aucune énergie, quoi. On n'a plus du tout d'énergie.

  • Speaker #1

    Là, on est arrivés à Montpellier fatigués. Et puis Sarah a décidé de prolonger un petit peu de quelques heures. Donc elle décale son départ pour rester encore toute la journée avec nous à Montpellier. Et du coup, on est accueillis à Montpellier et elle reste avec nous. toute la journée. Je me souviens qu'on était allé manger une glace et puis qu'on a roulé un peu dans les belles rues de cette ville. Et puis voilà, l'aventure se termine là avec Sarah qui a repris son quart le soir. Mais en fait, quand on s'est dit au revoir, je crois qu'on savait toutes les trois qu'on allait se revoir assez rapidement.

  • Speaker #2

    On se rend compte que c'est quelqu'un qu'on va garder dans notre vie. On a rencontré à peu près 200 personnes sur ce voyage. On va toutes les garder Salut ! Je pense à l'esprit et les garder dans nos cœurs. Mais évidemment, on ne pourra pas garder 200 personnes au quotidien dans nos vies. Mais Sarah, du fait d'avoir partagé cette petite aventure avec elle, ce bout de chemin avec elle, d'avoir rencontré une toute autre façon de voyager par rapport à nous. Nous, on avait tout préparé, l'équipement, on savait ce qu'il nous fallait, pour quel moment. Et s'il pleut, et s'il fait froid, on était bien chargés et le cargo permettait ça, Sarah elle y est allée un peu plus simplement, un peu plus à l'arrache. Et ça nous fait du bien de voir ça aussi, et de voir que c'est possible.

  • Speaker #1

    Ce que je retiens de ce grand périple à vélo, c'est que je n'avais pas mesuré avant. à quel point le vélo c'est plus qu'un moyen de déplacement ou qu'un moyen de faire du sport ça apporte énormément de choses à énormément de gens, moi j'avais pas mesuré à quel point le vélo c'était primordial dans la vie de plein de gens, il y en a qui en font un moyen de voyager comme Sarah en détruisant pas son environnement en voyageant lentement, en étant plus à l'écoute des sons des paysages, des rencontres Mais le vélo, c'est aussi un outil politique pour se déplacer en ville, pour prendre sa place quand on est une femme, quand on est une fille, que c'est pas facile de rentrer parfois tard le soir chez soi ou même de prendre sa place en ville. Il y a des filles qu'on a rencontrées à Paris qui en font un outil politique et de militantisme joyeux. Il y a le collectif Payette et Cambouis, il y a les Girls on Wheels, c'est des filles qui roulent ensemble à Paris et qui prennent vraiment la place dans l'espace public.

  • Speaker #2

    En fait, quand je suis partie sur ce voyage de deux mois, j'avais l'impression de connaître plein de choses du vélo. Parce que je faisais du vélo depuis 7-8 ans, parce que j'avais créé une association aussi dans le monde du vélo. Donc je faisais plein de trucs et c'était mon quotidien. Et en fait, ce voyage m'a fait découvrir que je ne connaissais rien au vélo. Que j'avais un prisme qui était minuscule, qui était le prisme de mon expérience personnelle. Mais qu'en fait, il y avait plein d'autres manières de faire du vélo. qu'il y avait des personnes, notamment à la Fédération de cyclotourisme, qui voyageaient déjà depuis 40 ou 50 ans et qui ne nous avaient clairement pas attendu, des femmes qui ne nous avaient pas attendu pour se mettre sur des vélos.

  • Speaker #1

    Et ce que je retiens aussi de cette rencontre, en particulier de ces quatre jours avec Sarah, c'est qu'il faut oser, il faut y aller, il faut sortir de chez soi et prendre son vélo et vivre des micro-aventures, que ce soit sur des centaines de kilomètres comme sur dix kilomètres. C'est toujours chouette d'oser et d'y aller. Et si on n'y arrive pas, ce n'est pas grave, juste de tenter.

  • Speaker #0

    Merci Océane et Louise et merci aussi à Sarah de nous avoir partagé votre histoire, votre aventure. Je vous donne rendez-vous le mois prochain pour un autre récit. D'ici là, suivez bien les conseils de sportifs avec Sandrine. A bientôt.

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