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Conseil Sport, le podcast bien-être, santé et nutrition de DECATHLON

Histoire : le jour où j'ai mis mon couple à l'épreuve

Histoire : le jour où j'ai mis mon couple à l'épreuve

26min |15/03/2023|

2580

Play
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26min |15/03/2023|

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Description

Fuir le bitume et lui préférer les sentiers, courir en pleine nature pour s’évader, s’émerveiller, trouver une certaine liberté et se retrouver… C’est le défi que se sont lancés Erwan et Caroline en s’inscrivant à leur premier trail. L’objectif : 19 km de course et 1000 mètres de dénivelé, en duo dans la neige❄️. Derrière ces quelques chiffres se cachent surtout une véritable aventure humaine : celle de se dépasser individuellement et d'avancer en tant que couple, en vivant l’effort et en partageant des émotions, ces mêmes émotions qui les animent depuis leur rencontre et qui se sont évanouies avec la charge du quotidien. “Quoi de mieux qu’un défi sportif pour resserrer les liens ?” se demande Caroline. Mais, seront-ils à la hauteur des obstacles que les montages d’Isola 2000 leur ont réservés ce jour-là ?❄️🌬️☃️


➡️SNOW DUO TRAIL®  



🎧⭐ Cet épisode vous a plu ? Partagez-le à votre entourage et sur vos réseaux. Vous pouvez aussi nous laisser un commentaire sur Apple Podcast et des étoiles sur Spotify, on suivra ça avec attention.


 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Là, à ce moment-là, je commençais quand même à me dire, ok, là, le dépassement, l'effort, on est en plein dedans.

  • Speaker #1

    Plus on montait, plus il y avait de neige, plus il y avait de vent, jusqu'à arriver à un endroit, je me rappelle, on ne voyait même plus les balisages.

  • Speaker #2

    Bienvenue dans Conseil de sportif et de sportive. Je suis Céciliane et mon objectif est de vous emmener à l'aventure à travers des récits sportifs contés par des passionnés. Dans cet épisode... Partez à la rencontre de Caroline et Erwann, jeunes parents qui se sont lancés le défi fou de faire leur premier trail en duo et dans la neige. C'est au Snow Duo Trail à Isola 2000 qu'ils vous donnent rendez-vous pour vivre cette aventure immersive à leur côté. Leur aventure. Mettez-vous bien au chaud et plongez avec eux dans ce paysage immaculé.

  • Speaker #1

    Je m'appelle Erwan, j'ai deux enfants, je suis en couple et j'habite à Lyon.

  • Speaker #0

    Bonjour, moi je suis Caroline, j'ai 32 ans, je suis en couple avec Erwan. Ensemble on a deux enfants, deux très jeunes enfants. Comme beaucoup de parents, on a eu quelques petites difficultés quand on s'est retrouvés avec nos deux enfants. Ça nous a pris beaucoup beaucoup de temps, on avait peu de temps en fait à s'accorder pour notre couple, à vraiment partager du temps ensemble avec Erwan. On en a un petit peu souffert d'ailleurs et c'est pour ça qu'en fait au début de l'année dernière, j'ai décidé de nous inscrire à un trail concours en fait à deux, en duo.

  • Speaker #1

    Pour le coup, c'était le premier trail. J'étais content du cadeau parce que ça allait nous permettre de nous retrouver au travers de la préparation notamment et puis de l'événement. Et après, je l'ai pris quand même comme un challenge parce que c'était le premier trail que je faisais, qu'on faisait à deux. Pour corser le tout, c'était un trail de 19 kilomètres. Le 3 décembre, à Isola 2000, avec un dénivelé assez conséquent, donc 1000 mètres, potentiellement dans la neige. À l'époque, on ne le savait pas, mais effectivement, ça a été le cas.

  • Speaker #0

    Pour moi, c'était un défi, déjà d'un point de vue organisationnel pour la préparation, mais aussi pour le jour J, parce que physiquement, ça me demandait quand même beaucoup d'efforts physiques. pour Erwan la difficulté c'était D'après moi, surtout ses genoux, ses appuis, c'est quelqu'un qui a eu beaucoup d'entorses aux chevilles, les deux chevilles, et puis des blessures aux genoux. Et l'autre difficulté pour Erwan, c'était aussi de courir ensemble, de courir avec moi. C'était aussi une difficulté pour moi d'ailleurs. Donc le fait de courir à deux et du coup d'être dépendant du rythme aussi de l'autre, d'écouter comment se sent l'autre, etc. C'était un vrai challenge. Mais c'était vraiment ça qu'on était partis chercher pour se retrouver, pour retrouver du temps pour nous.

  • Speaker #1

    On était plutôt en harmonie, aussi bien dans la préparation, même si on n'a pas pu courir tout le temps ensemble. Mais on se sentait déjà content d'être là et aligné sur le challenge.

  • Speaker #0

    On avait un objectif commun qui était vraiment juste de prendre du plaisir, de savourer, de vivre en fait un moment partagé. Donc l'objectif, il était clair, c'était on part ensemble, on arrive ensemble, on se soutient, coûte que coûte, et on prend du plaisir.

  • Speaker #1

    Donc on arrive à Isola 2000, toutes nos familles nous attendaient, donc les parents de Caroline, sa sœur, son copain, mes parents, et donc on arrive avec nos deux enfants. Alors on avait regardé les prévisions météo, on savait qu'il y avait de gros risques de chute de neige. et il y avait déjà de la neige quand on arrivait. C'est-à-dire un peu de stress, mais plutôt de l'amusement à se dire qu'on va vraiment galérer.

  • Speaker #0

    On a dormi avec nos deux enfants, dont la petite qui ne fait pas du tout ses nuits. La nuit a pour moi été très hachée et Erwan commençait à être un peu malade. Honnêtement, il a quand même passé un bon moment de sa nuit à se moucher.

  • Speaker #1

    Le lendemain matin, je me réveille avec un mal de crâne comme je n'ai jamais eu, en n'ayant pas beaucoup dormi. On s'équipe, on s'habille. Là, il y a un peu d'émulation vis-à-vis de la course. Donc, pour le coup, on se motive, ce qui fait un peu oublier le mal de tête. On descend pour aller profiter d'une petite déjeuner. Donc, moi, pour ça, le petit déjeuner, je pense que j'ai pris deux Doliprane pour être en forme, plus ou moins. Du coup, on se prépare. On confie les enfants à la sœur de Caro, qui dorme encore. Et puis, du coup, direction le départ. Caro ? Merci.

  • Speaker #0

    Merci. Allez, c'est bientôt le départ,

  • Speaker #1

    hein ?

  • Speaker #0

    Yeah ! Je hurle depuis tout à l'heure !

  • Speaker #1

    Direction le départ. On a pu y aller un peu en avance, donc il nous a permis de rencontrer des gens, d'échanger avec eux, ambiance super sympa. Là, pour le coup, le sentiment qu'on a eu, c'est un peu de panique, parce qu'au final, en parlant aux différentes personnes, on s'aperçoit que je pense qu'on était les moins, moins expérimentés, et les gens nous demandaient souvent, mais pourquoi vous... Vous faites ça comme premier trail. Voilà, donc on se dirige vers le départ. Départ du 19 km en premier.

  • Speaker #0

    L'organisation nous dit qu'il va y avoir un tout petit peu de retard parce qu'il y en a qui sont bloqués, ils doivent mettre les chaînes. Les conditions météo ne sont pas terribles pour la monter jusqu'à la station. Il y a aussi beaucoup d'abandons. Il y en a beaucoup qui ne viennent pas à cause des conditions météo. Et l'organisateur parlait au micro et donc il nous donnait un peu les instructions du circuit. Vous allez passer par là, ensuite vous allez tourner là, il va y avoir une montée. Bon voilà, et nous on écoutait. Ah oui, oui, oui, bon peu importe, on était dans notre excitation. C'est un petit pilarité,

  • Speaker #1

    je suis total,

  • Speaker #0

    c'est sympa,

  • Speaker #1

    c'est chiant pour ceux qui connaissent,

  • Speaker #0

    mais on en est pas. et là c'est parti et en fait moi j'avais jamais couru dans la neige mais c'est une sensation vraiment très t'as l'impression de voler en fait t'es en apesanteur, c'est très agréable mais comme tout départ de course les gens partent mais vraiment à une vitesse et Erwan je le sentais mais chaud mais vraiment Erwan a tendance à à suivre ceux qui sont devant lui. Il ne va pas forcément tenir son allure, et puis il a une capacité à pouvoir être rapide. Et moi, je galérais, en fait, parce que ça glissait, et puis je ne cours pas aussi vite. Quand j'étais à Erwann, Erwann ! Attends-moi, là, ça va trop vite pour moi ! Il me dit, ah oui, oui, pardon ! Il était dans l'élan, en fait, et c'est vrai qu'on est emporté par la vague, en fait. Et ouais, on croisait pas mal de skieurs qui nous encourageaient. Ah Léo, c'est génial ! Et puis tout le monde sautillait, tout le monde, voilà, c'était le départ, tout le monde était vraiment dans la joie.

  • Speaker #1

    Au début, il n'y a pas de dénivelé, les deux premiers kilomètres, il n'y a absolument pas de dénivelé, c'est plutôt descendant d'ailleurs, ce qui fait qu'on va encore plus vite d'ailleurs. On commence même en descente à bien sentir que l'effort n'est pas le même dans la neige. En bas de station, il y avait environ 10 à 20 cm de neige, donc tu les sens quand même. On fait les deux premiers kilomètres quasiment à plat. Le peloton est plutôt rassemblé et commence à s'étirer au fur et à mesure, parce que pour le coup, il y a un chemin qui est plus long. qui est tracé et donc on suit naturellement celui qui est devant donc là d'un peloton rassemblés on passe à une grande ligne qui était au début continue le paysage est assez fou pour le coup il neige tout est blanc au plus ça va au plus on s'éloigne de la station et au plus on est tout seul quoi du coup donc on entend les souffles de tout le monde des personnes qui commencent à être déjà y compris nous à essouffler Et puis au bout du deuxième kilomètre à peu près, là on entame la première montée.

  • Speaker #0

    Pour ceux qui connaissent la montagne, ils doivent un peu imaginer le paysage. On est en dessous des remontées mécaniques dans des petits arbustes avec pas mal de neige. Cette montée elle est longue. On s'attend, enfin moi je m'attendais en tout cas, à ce que cette montée dure un petit peu. Mais qu'après il y a un plat où on puisse reprendre une course, un pas un petit peu plus rapide. En fait pas du tout vraiment cette montée a été très longue je pense que ça a dû bien durer une heure en fait.

  • Speaker #1

    Tam l'a monté donc raide, très raide. Niveau chaussures on s'était équipé, on a des bonnes chaussures avec des crampons intégrés quoi du coup donc ça va niveau chaussures. Niveau température on commence à sentir le froid mais bon on est encore chaud de la course de 2 km qui nous a bien chauffé donc on ressent pas forcément le froid. Caro au début était derrière moi. Mais rapidement et au début de l'ascension, elle commence à déjà me rattraper et puis à passer devant.

  • Speaker #0

    Erwan, je sens qu'il se retrouve vite à bout de souffle. À ce moment-là, on sentait qu'il respirait très mal. Je me suis mise devant lui à ce moment-là. L'idée était pour moi de le faire avancer, qu'il ne se laisse pas trop endormir par le rythme et qu'il soit toujours quand même dans l'effort. de mon côté je me sentais super en forme. Vraiment, j'avais aucun blocage physique, même au niveau du souffle je me sentais bien. Je n'avais pas froid à ce moment-là, je me sentais vraiment bien. Donc en fait, on avance, on avance et rapidement, on ne se parle plus. Ça a quand même duré bien une heure cette montée. Donc on est juste concentrés chacun dans notre petite bulle. Petit à petit, l'écart se faisait entre Erwan et moi. Je sentais qu'Erwan avait du mal à tenir le rythme. Et moi, je suivais la personne de devant parce que c'était beaucoup plus confortable et facile. Je me disais, bon bah dès qu'on arrivera sur un plat où j'attendrai Erwan, on continuera ensemble, etc. Donc après cette grande, grande montée. On se retrouve en fait à retrouver le premier plateau de la montagne. Donc on retrouve tous les skieurs. Et là, il y avait beaucoup d'animation. Il y avait de la musique. Et donc voilà. Donc en fait, ce premier ravitaillement, il nous a fait beaucoup de bien. Parce qu'enfin, on revoyait des gens. On a eu des petits encouragements. Ça va ? Il y a eu de la musique, ça nous a redonné un petit boost. Et puis du coup, on s'est retrouvés ensemble avec Erwan. Donc là, c'était un petit moment où on a dansé, on a écouté les encouragements. On a fait une petite pause pour prendre un petit film, on a bu un peu d'eau. Et puis voilà, il fallait continuer. Et là, on se retrouvait du coup sur un endroit qui était un petit peu plus plat. Donc moi je me dis, on est sur un trail quand même, on s'est entraîné à courir, allez on court ! Donc moi j'étais à fond, je voulais courir. Erwann, lui, il n'avait pas envie de courir en fait, il n'était pas en forme vraiment. Et ça me surprenait de le voir comme ça, donc j'essayais de l'entraîner. Parce qu'Erwann, il a déjà couru des semis ou parce qu'il ne se sentait pas très bien. Et bien il avait envie d'abandonner. Donc je ne voulais pas qu'il soit dans cet état d'esprit. Donc j'essayais de le stimuler un petit peu. Dire allez viens. J'avais du mal à comprendre en fait si Erwan avait envie. Mais il était freiné par son manque de souffle et son mal de tête. Ou s'il n'avait plus envie en fait. Et que là il subissait le truc. Et ça j'avais parfois un peu du mal à comprendre. Mais à chaque fois, il me rassurait. Non, non, mais c'est génial. C'est super. Et puis, voilà, il courait un petit peu. Puis rapidement, quand même, il marchait. Et donc, du coup, on se réadaptait comme ça. Oui.

  • Speaker #1

    Et donc là commence l'ascension du 11ème kilomètre jusqu'au 16ème, donc 5 kilomètres pour arriver au sommet, donc au 1000 mètres de dénivelé. Et donc là on reprend de l'altitude, Caro toujours super en forme, et donc plus on montait... Plus il y avait de neige, plus il y avait de vent, jusqu'à arriver à un endroit, je me rappelle, donc c'était une portion où on ne savait même plus tellement il y avait de vent et de neige, on ne voyait même plus les balisages. Là pour le coup on avait été rejoint par deux autres coureuses, donc un autre duo, mais pendant bien 600 mètres on ne voyait pas de balise et on était à flanc de montagne dans la neige avec... avec la neige à peu près jusqu'aux genoux, vu le vent qui soufflait en rafale. On a fait ça pendant 600 à 1 km, jusqu'à revoir une balise qui sortait juste de la neige. Du coup, ça nous a rassurés quand même, parce qu'on était à flanc de montagne, et puis c'était assez pentu quand même. Et on était, contrairement au début de la course, complètement seul au monde. Physiquement, là, on commence vraiment à sentir le froid, le froid qu'on n'avait pas trop senti jusqu'au ravito au final. Là on a un froid qui commence à être vraiment saisissant. Je n'arrivais même plus à sortir la GoPro de ma poche parce que je n'arrivais pas à ouvrir ma poche. Mais bon j'ai quand même pris des vidéos. Ça me tenait à coeur de garder une preuve de la folie de ce trail.

  • Speaker #0

    Là à ce moment là je commençais quand même à me dire ok là le dépassement, l'effort, on est en plein dedans. C'était... à la fois physique et à la fois mental, beaucoup plus mental que physique, mais il y avait quand même les deux, parce qu'on avait de la neige jusqu'au-dessus des genoux, et voilà, il fallait avancer, et là je me disais, honnêtement, il faut qu'on avance, il ne faut pas qu'on perde de temps, parce que je sentais que les conditions météo étaient en train de se dégrader fortement, et qu'on était seul au monde, il n'y avait personne, et moi ça me faisait un petit peu peur ce côté de s'il nous arrive quelque chose, il n'y a personne, on est tout seul, tout seul.

  • Speaker #1

    donc on continue donc on voit quand même l'objectif du du sommet arrivé ce qui motive mais pour le coup on avait quand même la sensation moi en tout cas personnellement que ça c'était interminable et que ça n'arrêtait plus de grimper et donc on arrive sur la dernière montée et je pense que c'est la dernière montée la plus horrible quand on a monté de la course parce que donc déjà c'était une pente qui était assez raide Et vu qu'on arrivait en sommet, on avait un vent en rafale, mais qui était glaçant, hyper fort, et qui limite nous déstabilisait. Tant dire qu'on ne sentait à peu près plus rien de nos pieds et de nos mains. En haut de cette dernière montée, donc on arrive au sommet, quand même une satisfaction, on l'a fait, on est monté, on a fait les 1000 mètres de dénivelé, il ne reste plus que 3 km de descente. Vu le froid glacial, on décide quand même de s'arrêter. Il y avait une petite cabane où il y avait un organisateur qui était là pour nous pointer, pour bien confirmer qu'on était arrivé en haut. Et donc là, on décide quand même, vu le froid qui balayait, de s'arrêter.

  • Speaker #0

    On est les seuls, les premières,

  • Speaker #1

    les premières, les meilleurs.

  • Speaker #0

    On mérite le podium. Donc là, je revoyais vraiment notre préparation, je revoyais Erwann qui était en galère le matin, qui s'était lui aussi donné à fond. Et vraiment, je me suis dit en montant cette côte que là, tous nos objectifs étaient atteints en fait. Ça y est, on est au bout. J'ai envie de pleurer en racontant. C'est horrible. Mais on était au bout en fait, on avait tout fait. Je m'attendais pas à ce que ça me passait. On avait tout fait, on a réussi à à la fois et prendre du plaisir, à la fois aller vraiment au bout de ce qu'on était capable de donner. Et pourtant j'en ai fait du sport dans ma vie, mais vraiment j'avais une sensation vraiment de fierté. À ce moment-là je me disais mais... Nos parents, nos enfants, ils vont être fiers de nous aussi. C'est génial, en fait, ce qu'on est en train de vivre là. Ça nous marque des souvenirs à vie.

  • Speaker #1

    On se dit, bon ben, enfin... Tant qu'à faire, on va s'arrêter deux minutes pour boire et pour manger. On avait des pommes potes dans les sacs. On s'assoit, on se ravitaille pour le coup. On boit, on mange un peu. Et donc là, on se dit, il ne va pas le falloir trop. trop traîner pour repartir parce que sinon on ne va plus jamais avoir envie de repartir. Et c'est à peu près à ce moment-là que Caro commence à trembler. C'est un peu la panique, elle panique, nous aussi, moi et l'organisateur. Et donc Caro tremble de plus en plus et continue de plus en plus à paniquer, à me dire je ne sens plus mes pieds, je ne sens plus mes jambes, là je vais tomber dans les pommes. Là, je panique bien. Je panique intérieurement parce que du coup, il faut que je reste à côté d'elle pour la rassurer. À ce moment-là, je sors la couverture de survie pour mettre au-dessus des couvertures qu'on avait pu rassembler. On allonge Caro. Là, on comprend que Caro fait une crise d'hypothermie. Ça dure à peu près 5-10 minutes. l'état de carreau s'améliore. Et donc à ce moment-là, se pose quand même la question de est-ce qu'on repart ? Parce que Caro était surmotivée malgré cet épisode.

  • Speaker #0

    C'est pas mieux, pardon. Non. Je suis sûre que ça va mieux.

  • Speaker #1

    Caro,

  • Speaker #0

    on arrête. J'ai plus les tournées que je... Je pense que j'étais un peu inconsciente, je ne me rendais pas compte. Après coup, maintenant, je me dis ça. Mais vraiment, je n'arrêtais pas de leur dire, non, non, mais je vous assure, là, ça va mieux. On est reparti, il ne reste plus que la descente. C'est rien. Et puis, le gars de l'organisation disait, ben oui, mais on ne sait jamais, en fait. Là, vous êtes quand même très affaibli. Et moi, en fait, c'est simple, je ne vous laisse pas repartir, en fait.

  • Speaker #1

    Donc voilà, la décision est prise après la crise d'arrêter.

  • Speaker #0

    Et donc le gars de l'organisation nous dit, bon, les secours vont venir. Par contre, ce n'est pas facile d'accès. Ils vont venir avec des motoneiges. Et moi, je disais honnêtement, là, j'ai juste froid. Je n'ai qu'une envie, c'est de me mettre au chaud. Laissez-moi descendre à pied. J'ai besoin de bouger. J'ai besoin de me réchauffer. J'ai envie juste d'aller voir mes enfants et de me mettre au chaud. Et donc, du coup, il me dit, ben non, je suis désolée, mais là, c'est pas possible, en fait. Enfin, voilà, prenez votre mail en patience et les secours vont arriver.

  • Speaker #1

    Redescendu en motoneige. Donc c'était une autre expérience, ça a été bien plus rapide pour le coup. Ça nous a pas forcément très réchauffé, parce que la motoneige, le vent et autres, mais bon c'était sympa. Et en bas, ils nous attendaient... Un vieux 4x4 tout rouillé, mais avec le moteur allumé et avec 25 degrés à l'intérieur. Donc il nous attendait avec ce 4x4-là pour nous réchauffer. Et donc ce 4x4, les pisteurs nous ont amenés en bas de station, donc au point de départ. Et donc nous, on avait comme volonté de passer quand même la ligne d'arrivée avec une couverture de survie, mais passer la ligne d'arrivée. Et donc c'est là où ils nous ont lâché pas très loin et du coup on a couru ce qu'on pouvait pour aller passer cette ligne d'arrivée ensemble.

  • Speaker #0

    Et donc du coup, on se dirige vers l'hôtel. De là, on retrouve toute notre famille. Donc Erwan me dit, Caro, viens, on va faire un petit débrief. On se met là-bas. Je ne comprends pas qu'il y avait quelque chose d'urgent à faire un débrief. Mais bon, je le suis, je sentais que ça lui tenait quand même vraiment à cœur. Puis donc Erwan me dit, écoute, c'est vraiment une idée folle que tu as eue de nous inscrire à ce trail. C'est vraiment ce qui me plaît chez toi, cette folie. Et donc, je lui dis, moi, ce qui me plaît, c'est que je puisse me permettre de ces folies-là parce que tu m'accompagnes, parce qu'on le vit ensemble. Et puis, au bout d'un moment, je sens qu'il bafouille un peu, qu'il cherchait ses mots. Il était un peu ému. Et je sentais qu'il se passait quelque chose, qu'il y avait beaucoup d'émotions. Et là, en fait, il met sa main dans sa... poche et là j'ai tout de suite compris qu'il allait sortir une baille et me faire sa demande en fait.

  • Speaker #1

    C'était quelque chose que je préparais depuis un certain temps, que j'avais en tête. Je trouvais que l'événement nous correspondait bien et c'était un plus avec toute la famille. J'ai trouvé ça le bon moment pour faire ma demande et elle a dit oui.

  • Speaker #0

    C'était parfait en fait. Il n'aurait pas pu imaginer meilleur moment que ce moment-là. Moi ce que je retiens c'est d'avoir vécu tellement d'émotions pendant toute cette course, de plaisir, d'amour, de dépassement de soi, de partage, et enfin voilà, c'est incroyable.

  • Speaker #1

    Je retiens qu'on a... C'est vraiment un effort qu'on a partagé à deux avec plein d'émotions, difficiles, hyper difficiles, mais c'est quelque chose qu'on a partagé à deux. Le fait que ça soit fini comme ça, c'est fini, ça ne rend pas triste cette course, mais à l'inverse, c'est des émotions et des souvenirs qui resteront autant que si on avait descendu et passé la ligne d'arrivée. C'est un peu la vie avec les difficultés qu'on a pu surmonter tous les deux. Et puis, quelque chose qu'on a partagé et qu'on gardera le plus longtemps possible.

  • Speaker #0

    On a tout coché. On en a pris plein les yeux. On a pris énormément de plaisir. On a galéré. On s'est soutenus. On a été dans la difficulté. On a été dans l'effort. Enfin, vraiment, on a eu le soulagement d'arriver. Et même, en fait, la crise d'hypothermie, ça faisait partie de l'aventure. Ça nous a amené le petit stress, le petit... Enfin, je ne sais pas, tout était parfait en fait. Si on refaisait, je voudrais que ça se passe exactement pareil. C'est très étrange, mais voilà, on ne retient vraiment que le positif de ça.

  • Speaker #2

    Merci à Caroline et Erwan de nous avoir permis de vivre cette aventure si particulière pour eux. Si vous avez aimé cet épisode, s'il vous a inspiré, n'hésitez pas à le partager, à le commenter et à mettre des étoiles sur Spotify et Apple Podcast. Quant à nous, on se retrouve la semaine prochaine pour un nouveau conseil sportif. A très vite !

Description

Fuir le bitume et lui préférer les sentiers, courir en pleine nature pour s’évader, s’émerveiller, trouver une certaine liberté et se retrouver… C’est le défi que se sont lancés Erwan et Caroline en s’inscrivant à leur premier trail. L’objectif : 19 km de course et 1000 mètres de dénivelé, en duo dans la neige❄️. Derrière ces quelques chiffres se cachent surtout une véritable aventure humaine : celle de se dépasser individuellement et d'avancer en tant que couple, en vivant l’effort et en partageant des émotions, ces mêmes émotions qui les animent depuis leur rencontre et qui se sont évanouies avec la charge du quotidien. “Quoi de mieux qu’un défi sportif pour resserrer les liens ?” se demande Caroline. Mais, seront-ils à la hauteur des obstacles que les montages d’Isola 2000 leur ont réservés ce jour-là ?❄️🌬️☃️


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Transcription

  • Speaker #0

    Là, à ce moment-là, je commençais quand même à me dire, ok, là, le dépassement, l'effort, on est en plein dedans.

  • Speaker #1

    Plus on montait, plus il y avait de neige, plus il y avait de vent, jusqu'à arriver à un endroit, je me rappelle, on ne voyait même plus les balisages.

  • Speaker #2

    Bienvenue dans Conseil de sportif et de sportive. Je suis Céciliane et mon objectif est de vous emmener à l'aventure à travers des récits sportifs contés par des passionnés. Dans cet épisode... Partez à la rencontre de Caroline et Erwann, jeunes parents qui se sont lancés le défi fou de faire leur premier trail en duo et dans la neige. C'est au Snow Duo Trail à Isola 2000 qu'ils vous donnent rendez-vous pour vivre cette aventure immersive à leur côté. Leur aventure. Mettez-vous bien au chaud et plongez avec eux dans ce paysage immaculé.

  • Speaker #1

    Je m'appelle Erwan, j'ai deux enfants, je suis en couple et j'habite à Lyon.

  • Speaker #0

    Bonjour, moi je suis Caroline, j'ai 32 ans, je suis en couple avec Erwan. Ensemble on a deux enfants, deux très jeunes enfants. Comme beaucoup de parents, on a eu quelques petites difficultés quand on s'est retrouvés avec nos deux enfants. Ça nous a pris beaucoup beaucoup de temps, on avait peu de temps en fait à s'accorder pour notre couple, à vraiment partager du temps ensemble avec Erwan. On en a un petit peu souffert d'ailleurs et c'est pour ça qu'en fait au début de l'année dernière, j'ai décidé de nous inscrire à un trail concours en fait à deux, en duo.

  • Speaker #1

    Pour le coup, c'était le premier trail. J'étais content du cadeau parce que ça allait nous permettre de nous retrouver au travers de la préparation notamment et puis de l'événement. Et après, je l'ai pris quand même comme un challenge parce que c'était le premier trail que je faisais, qu'on faisait à deux. Pour corser le tout, c'était un trail de 19 kilomètres. Le 3 décembre, à Isola 2000, avec un dénivelé assez conséquent, donc 1000 mètres, potentiellement dans la neige. À l'époque, on ne le savait pas, mais effectivement, ça a été le cas.

  • Speaker #0

    Pour moi, c'était un défi, déjà d'un point de vue organisationnel pour la préparation, mais aussi pour le jour J, parce que physiquement, ça me demandait quand même beaucoup d'efforts physiques. pour Erwan la difficulté c'était D'après moi, surtout ses genoux, ses appuis, c'est quelqu'un qui a eu beaucoup d'entorses aux chevilles, les deux chevilles, et puis des blessures aux genoux. Et l'autre difficulté pour Erwan, c'était aussi de courir ensemble, de courir avec moi. C'était aussi une difficulté pour moi d'ailleurs. Donc le fait de courir à deux et du coup d'être dépendant du rythme aussi de l'autre, d'écouter comment se sent l'autre, etc. C'était un vrai challenge. Mais c'était vraiment ça qu'on était partis chercher pour se retrouver, pour retrouver du temps pour nous.

  • Speaker #1

    On était plutôt en harmonie, aussi bien dans la préparation, même si on n'a pas pu courir tout le temps ensemble. Mais on se sentait déjà content d'être là et aligné sur le challenge.

  • Speaker #0

    On avait un objectif commun qui était vraiment juste de prendre du plaisir, de savourer, de vivre en fait un moment partagé. Donc l'objectif, il était clair, c'était on part ensemble, on arrive ensemble, on se soutient, coûte que coûte, et on prend du plaisir.

  • Speaker #1

    Donc on arrive à Isola 2000, toutes nos familles nous attendaient, donc les parents de Caroline, sa sœur, son copain, mes parents, et donc on arrive avec nos deux enfants. Alors on avait regardé les prévisions météo, on savait qu'il y avait de gros risques de chute de neige. et il y avait déjà de la neige quand on arrivait. C'est-à-dire un peu de stress, mais plutôt de l'amusement à se dire qu'on va vraiment galérer.

  • Speaker #0

    On a dormi avec nos deux enfants, dont la petite qui ne fait pas du tout ses nuits. La nuit a pour moi été très hachée et Erwan commençait à être un peu malade. Honnêtement, il a quand même passé un bon moment de sa nuit à se moucher.

  • Speaker #1

    Le lendemain matin, je me réveille avec un mal de crâne comme je n'ai jamais eu, en n'ayant pas beaucoup dormi. On s'équipe, on s'habille. Là, il y a un peu d'émulation vis-à-vis de la course. Donc, pour le coup, on se motive, ce qui fait un peu oublier le mal de tête. On descend pour aller profiter d'une petite déjeuner. Donc, moi, pour ça, le petit déjeuner, je pense que j'ai pris deux Doliprane pour être en forme, plus ou moins. Du coup, on se prépare. On confie les enfants à la sœur de Caro, qui dorme encore. Et puis, du coup, direction le départ. Caro ? Merci.

  • Speaker #0

    Merci. Allez, c'est bientôt le départ,

  • Speaker #1

    hein ?

  • Speaker #0

    Yeah ! Je hurle depuis tout à l'heure !

  • Speaker #1

    Direction le départ. On a pu y aller un peu en avance, donc il nous a permis de rencontrer des gens, d'échanger avec eux, ambiance super sympa. Là, pour le coup, le sentiment qu'on a eu, c'est un peu de panique, parce qu'au final, en parlant aux différentes personnes, on s'aperçoit que je pense qu'on était les moins, moins expérimentés, et les gens nous demandaient souvent, mais pourquoi vous... Vous faites ça comme premier trail. Voilà, donc on se dirige vers le départ. Départ du 19 km en premier.

  • Speaker #0

    L'organisation nous dit qu'il va y avoir un tout petit peu de retard parce qu'il y en a qui sont bloqués, ils doivent mettre les chaînes. Les conditions météo ne sont pas terribles pour la monter jusqu'à la station. Il y a aussi beaucoup d'abandons. Il y en a beaucoup qui ne viennent pas à cause des conditions météo. Et l'organisateur parlait au micro et donc il nous donnait un peu les instructions du circuit. Vous allez passer par là, ensuite vous allez tourner là, il va y avoir une montée. Bon voilà, et nous on écoutait. Ah oui, oui, oui, bon peu importe, on était dans notre excitation. C'est un petit pilarité,

  • Speaker #1

    je suis total,

  • Speaker #0

    c'est sympa,

  • Speaker #1

    c'est chiant pour ceux qui connaissent,

  • Speaker #0

    mais on en est pas. et là c'est parti et en fait moi j'avais jamais couru dans la neige mais c'est une sensation vraiment très t'as l'impression de voler en fait t'es en apesanteur, c'est très agréable mais comme tout départ de course les gens partent mais vraiment à une vitesse et Erwan je le sentais mais chaud mais vraiment Erwan a tendance à à suivre ceux qui sont devant lui. Il ne va pas forcément tenir son allure, et puis il a une capacité à pouvoir être rapide. Et moi, je galérais, en fait, parce que ça glissait, et puis je ne cours pas aussi vite. Quand j'étais à Erwann, Erwann ! Attends-moi, là, ça va trop vite pour moi ! Il me dit, ah oui, oui, pardon ! Il était dans l'élan, en fait, et c'est vrai qu'on est emporté par la vague, en fait. Et ouais, on croisait pas mal de skieurs qui nous encourageaient. Ah Léo, c'est génial ! Et puis tout le monde sautillait, tout le monde, voilà, c'était le départ, tout le monde était vraiment dans la joie.

  • Speaker #1

    Au début, il n'y a pas de dénivelé, les deux premiers kilomètres, il n'y a absolument pas de dénivelé, c'est plutôt descendant d'ailleurs, ce qui fait qu'on va encore plus vite d'ailleurs. On commence même en descente à bien sentir que l'effort n'est pas le même dans la neige. En bas de station, il y avait environ 10 à 20 cm de neige, donc tu les sens quand même. On fait les deux premiers kilomètres quasiment à plat. Le peloton est plutôt rassemblé et commence à s'étirer au fur et à mesure, parce que pour le coup, il y a un chemin qui est plus long. qui est tracé et donc on suit naturellement celui qui est devant donc là d'un peloton rassemblés on passe à une grande ligne qui était au début continue le paysage est assez fou pour le coup il neige tout est blanc au plus ça va au plus on s'éloigne de la station et au plus on est tout seul quoi du coup donc on entend les souffles de tout le monde des personnes qui commencent à être déjà y compris nous à essouffler Et puis au bout du deuxième kilomètre à peu près, là on entame la première montée.

  • Speaker #0

    Pour ceux qui connaissent la montagne, ils doivent un peu imaginer le paysage. On est en dessous des remontées mécaniques dans des petits arbustes avec pas mal de neige. Cette montée elle est longue. On s'attend, enfin moi je m'attendais en tout cas, à ce que cette montée dure un petit peu. Mais qu'après il y a un plat où on puisse reprendre une course, un pas un petit peu plus rapide. En fait pas du tout vraiment cette montée a été très longue je pense que ça a dû bien durer une heure en fait.

  • Speaker #1

    Tam l'a monté donc raide, très raide. Niveau chaussures on s'était équipé, on a des bonnes chaussures avec des crampons intégrés quoi du coup donc ça va niveau chaussures. Niveau température on commence à sentir le froid mais bon on est encore chaud de la course de 2 km qui nous a bien chauffé donc on ressent pas forcément le froid. Caro au début était derrière moi. Mais rapidement et au début de l'ascension, elle commence à déjà me rattraper et puis à passer devant.

  • Speaker #0

    Erwan, je sens qu'il se retrouve vite à bout de souffle. À ce moment-là, on sentait qu'il respirait très mal. Je me suis mise devant lui à ce moment-là. L'idée était pour moi de le faire avancer, qu'il ne se laisse pas trop endormir par le rythme et qu'il soit toujours quand même dans l'effort. de mon côté je me sentais super en forme. Vraiment, j'avais aucun blocage physique, même au niveau du souffle je me sentais bien. Je n'avais pas froid à ce moment-là, je me sentais vraiment bien. Donc en fait, on avance, on avance et rapidement, on ne se parle plus. Ça a quand même duré bien une heure cette montée. Donc on est juste concentrés chacun dans notre petite bulle. Petit à petit, l'écart se faisait entre Erwan et moi. Je sentais qu'Erwan avait du mal à tenir le rythme. Et moi, je suivais la personne de devant parce que c'était beaucoup plus confortable et facile. Je me disais, bon bah dès qu'on arrivera sur un plat où j'attendrai Erwan, on continuera ensemble, etc. Donc après cette grande, grande montée. On se retrouve en fait à retrouver le premier plateau de la montagne. Donc on retrouve tous les skieurs. Et là, il y avait beaucoup d'animation. Il y avait de la musique. Et donc voilà. Donc en fait, ce premier ravitaillement, il nous a fait beaucoup de bien. Parce qu'enfin, on revoyait des gens. On a eu des petits encouragements. Ça va ? Il y a eu de la musique, ça nous a redonné un petit boost. Et puis du coup, on s'est retrouvés ensemble avec Erwan. Donc là, c'était un petit moment où on a dansé, on a écouté les encouragements. On a fait une petite pause pour prendre un petit film, on a bu un peu d'eau. Et puis voilà, il fallait continuer. Et là, on se retrouvait du coup sur un endroit qui était un petit peu plus plat. Donc moi je me dis, on est sur un trail quand même, on s'est entraîné à courir, allez on court ! Donc moi j'étais à fond, je voulais courir. Erwann, lui, il n'avait pas envie de courir en fait, il n'était pas en forme vraiment. Et ça me surprenait de le voir comme ça, donc j'essayais de l'entraîner. Parce qu'Erwann, il a déjà couru des semis ou parce qu'il ne se sentait pas très bien. Et bien il avait envie d'abandonner. Donc je ne voulais pas qu'il soit dans cet état d'esprit. Donc j'essayais de le stimuler un petit peu. Dire allez viens. J'avais du mal à comprendre en fait si Erwan avait envie. Mais il était freiné par son manque de souffle et son mal de tête. Ou s'il n'avait plus envie en fait. Et que là il subissait le truc. Et ça j'avais parfois un peu du mal à comprendre. Mais à chaque fois, il me rassurait. Non, non, mais c'est génial. C'est super. Et puis, voilà, il courait un petit peu. Puis rapidement, quand même, il marchait. Et donc, du coup, on se réadaptait comme ça. Oui.

  • Speaker #1

    Et donc là commence l'ascension du 11ème kilomètre jusqu'au 16ème, donc 5 kilomètres pour arriver au sommet, donc au 1000 mètres de dénivelé. Et donc là on reprend de l'altitude, Caro toujours super en forme, et donc plus on montait... Plus il y avait de neige, plus il y avait de vent, jusqu'à arriver à un endroit, je me rappelle, donc c'était une portion où on ne savait même plus tellement il y avait de vent et de neige, on ne voyait même plus les balisages. Là pour le coup on avait été rejoint par deux autres coureuses, donc un autre duo, mais pendant bien 600 mètres on ne voyait pas de balise et on était à flanc de montagne dans la neige avec... avec la neige à peu près jusqu'aux genoux, vu le vent qui soufflait en rafale. On a fait ça pendant 600 à 1 km, jusqu'à revoir une balise qui sortait juste de la neige. Du coup, ça nous a rassurés quand même, parce qu'on était à flanc de montagne, et puis c'était assez pentu quand même. Et on était, contrairement au début de la course, complètement seul au monde. Physiquement, là, on commence vraiment à sentir le froid, le froid qu'on n'avait pas trop senti jusqu'au ravito au final. Là on a un froid qui commence à être vraiment saisissant. Je n'arrivais même plus à sortir la GoPro de ma poche parce que je n'arrivais pas à ouvrir ma poche. Mais bon j'ai quand même pris des vidéos. Ça me tenait à coeur de garder une preuve de la folie de ce trail.

  • Speaker #0

    Là à ce moment là je commençais quand même à me dire ok là le dépassement, l'effort, on est en plein dedans. C'était... à la fois physique et à la fois mental, beaucoup plus mental que physique, mais il y avait quand même les deux, parce qu'on avait de la neige jusqu'au-dessus des genoux, et voilà, il fallait avancer, et là je me disais, honnêtement, il faut qu'on avance, il ne faut pas qu'on perde de temps, parce que je sentais que les conditions météo étaient en train de se dégrader fortement, et qu'on était seul au monde, il n'y avait personne, et moi ça me faisait un petit peu peur ce côté de s'il nous arrive quelque chose, il n'y a personne, on est tout seul, tout seul.

  • Speaker #1

    donc on continue donc on voit quand même l'objectif du du sommet arrivé ce qui motive mais pour le coup on avait quand même la sensation moi en tout cas personnellement que ça c'était interminable et que ça n'arrêtait plus de grimper et donc on arrive sur la dernière montée et je pense que c'est la dernière montée la plus horrible quand on a monté de la course parce que donc déjà c'était une pente qui était assez raide Et vu qu'on arrivait en sommet, on avait un vent en rafale, mais qui était glaçant, hyper fort, et qui limite nous déstabilisait. Tant dire qu'on ne sentait à peu près plus rien de nos pieds et de nos mains. En haut de cette dernière montée, donc on arrive au sommet, quand même une satisfaction, on l'a fait, on est monté, on a fait les 1000 mètres de dénivelé, il ne reste plus que 3 km de descente. Vu le froid glacial, on décide quand même de s'arrêter. Il y avait une petite cabane où il y avait un organisateur qui était là pour nous pointer, pour bien confirmer qu'on était arrivé en haut. Et donc là, on décide quand même, vu le froid qui balayait, de s'arrêter.

  • Speaker #0

    On est les seuls, les premières,

  • Speaker #1

    les premières, les meilleurs.

  • Speaker #0

    On mérite le podium. Donc là, je revoyais vraiment notre préparation, je revoyais Erwann qui était en galère le matin, qui s'était lui aussi donné à fond. Et vraiment, je me suis dit en montant cette côte que là, tous nos objectifs étaient atteints en fait. Ça y est, on est au bout. J'ai envie de pleurer en racontant. C'est horrible. Mais on était au bout en fait, on avait tout fait. Je m'attendais pas à ce que ça me passait. On avait tout fait, on a réussi à à la fois et prendre du plaisir, à la fois aller vraiment au bout de ce qu'on était capable de donner. Et pourtant j'en ai fait du sport dans ma vie, mais vraiment j'avais une sensation vraiment de fierté. À ce moment-là je me disais mais... Nos parents, nos enfants, ils vont être fiers de nous aussi. C'est génial, en fait, ce qu'on est en train de vivre là. Ça nous marque des souvenirs à vie.

  • Speaker #1

    On se dit, bon ben, enfin... Tant qu'à faire, on va s'arrêter deux minutes pour boire et pour manger. On avait des pommes potes dans les sacs. On s'assoit, on se ravitaille pour le coup. On boit, on mange un peu. Et donc là, on se dit, il ne va pas le falloir trop. trop traîner pour repartir parce que sinon on ne va plus jamais avoir envie de repartir. Et c'est à peu près à ce moment-là que Caro commence à trembler. C'est un peu la panique, elle panique, nous aussi, moi et l'organisateur. Et donc Caro tremble de plus en plus et continue de plus en plus à paniquer, à me dire je ne sens plus mes pieds, je ne sens plus mes jambes, là je vais tomber dans les pommes. Là, je panique bien. Je panique intérieurement parce que du coup, il faut que je reste à côté d'elle pour la rassurer. À ce moment-là, je sors la couverture de survie pour mettre au-dessus des couvertures qu'on avait pu rassembler. On allonge Caro. Là, on comprend que Caro fait une crise d'hypothermie. Ça dure à peu près 5-10 minutes. l'état de carreau s'améliore. Et donc à ce moment-là, se pose quand même la question de est-ce qu'on repart ? Parce que Caro était surmotivée malgré cet épisode.

  • Speaker #0

    C'est pas mieux, pardon. Non. Je suis sûre que ça va mieux.

  • Speaker #1

    Caro,

  • Speaker #0

    on arrête. J'ai plus les tournées que je... Je pense que j'étais un peu inconsciente, je ne me rendais pas compte. Après coup, maintenant, je me dis ça. Mais vraiment, je n'arrêtais pas de leur dire, non, non, mais je vous assure, là, ça va mieux. On est reparti, il ne reste plus que la descente. C'est rien. Et puis, le gars de l'organisation disait, ben oui, mais on ne sait jamais, en fait. Là, vous êtes quand même très affaibli. Et moi, en fait, c'est simple, je ne vous laisse pas repartir, en fait.

  • Speaker #1

    Donc voilà, la décision est prise après la crise d'arrêter.

  • Speaker #0

    Et donc le gars de l'organisation nous dit, bon, les secours vont venir. Par contre, ce n'est pas facile d'accès. Ils vont venir avec des motoneiges. Et moi, je disais honnêtement, là, j'ai juste froid. Je n'ai qu'une envie, c'est de me mettre au chaud. Laissez-moi descendre à pied. J'ai besoin de bouger. J'ai besoin de me réchauffer. J'ai envie juste d'aller voir mes enfants et de me mettre au chaud. Et donc, du coup, il me dit, ben non, je suis désolée, mais là, c'est pas possible, en fait. Enfin, voilà, prenez votre mail en patience et les secours vont arriver.

  • Speaker #1

    Redescendu en motoneige. Donc c'était une autre expérience, ça a été bien plus rapide pour le coup. Ça nous a pas forcément très réchauffé, parce que la motoneige, le vent et autres, mais bon c'était sympa. Et en bas, ils nous attendaient... Un vieux 4x4 tout rouillé, mais avec le moteur allumé et avec 25 degrés à l'intérieur. Donc il nous attendait avec ce 4x4-là pour nous réchauffer. Et donc ce 4x4, les pisteurs nous ont amenés en bas de station, donc au point de départ. Et donc nous, on avait comme volonté de passer quand même la ligne d'arrivée avec une couverture de survie, mais passer la ligne d'arrivée. Et donc c'est là où ils nous ont lâché pas très loin et du coup on a couru ce qu'on pouvait pour aller passer cette ligne d'arrivée ensemble.

  • Speaker #0

    Et donc du coup, on se dirige vers l'hôtel. De là, on retrouve toute notre famille. Donc Erwan me dit, Caro, viens, on va faire un petit débrief. On se met là-bas. Je ne comprends pas qu'il y avait quelque chose d'urgent à faire un débrief. Mais bon, je le suis, je sentais que ça lui tenait quand même vraiment à cœur. Puis donc Erwan me dit, écoute, c'est vraiment une idée folle que tu as eue de nous inscrire à ce trail. C'est vraiment ce qui me plaît chez toi, cette folie. Et donc, je lui dis, moi, ce qui me plaît, c'est que je puisse me permettre de ces folies-là parce que tu m'accompagnes, parce qu'on le vit ensemble. Et puis, au bout d'un moment, je sens qu'il bafouille un peu, qu'il cherchait ses mots. Il était un peu ému. Et je sentais qu'il se passait quelque chose, qu'il y avait beaucoup d'émotions. Et là, en fait, il met sa main dans sa... poche et là j'ai tout de suite compris qu'il allait sortir une baille et me faire sa demande en fait.

  • Speaker #1

    C'était quelque chose que je préparais depuis un certain temps, que j'avais en tête. Je trouvais que l'événement nous correspondait bien et c'était un plus avec toute la famille. J'ai trouvé ça le bon moment pour faire ma demande et elle a dit oui.

  • Speaker #0

    C'était parfait en fait. Il n'aurait pas pu imaginer meilleur moment que ce moment-là. Moi ce que je retiens c'est d'avoir vécu tellement d'émotions pendant toute cette course, de plaisir, d'amour, de dépassement de soi, de partage, et enfin voilà, c'est incroyable.

  • Speaker #1

    Je retiens qu'on a... C'est vraiment un effort qu'on a partagé à deux avec plein d'émotions, difficiles, hyper difficiles, mais c'est quelque chose qu'on a partagé à deux. Le fait que ça soit fini comme ça, c'est fini, ça ne rend pas triste cette course, mais à l'inverse, c'est des émotions et des souvenirs qui resteront autant que si on avait descendu et passé la ligne d'arrivée. C'est un peu la vie avec les difficultés qu'on a pu surmonter tous les deux. Et puis, quelque chose qu'on a partagé et qu'on gardera le plus longtemps possible.

  • Speaker #0

    On a tout coché. On en a pris plein les yeux. On a pris énormément de plaisir. On a galéré. On s'est soutenus. On a été dans la difficulté. On a été dans l'effort. Enfin, vraiment, on a eu le soulagement d'arriver. Et même, en fait, la crise d'hypothermie, ça faisait partie de l'aventure. Ça nous a amené le petit stress, le petit... Enfin, je ne sais pas, tout était parfait en fait. Si on refaisait, je voudrais que ça se passe exactement pareil. C'est très étrange, mais voilà, on ne retient vraiment que le positif de ça.

  • Speaker #2

    Merci à Caroline et Erwan de nous avoir permis de vivre cette aventure si particulière pour eux. Si vous avez aimé cet épisode, s'il vous a inspiré, n'hésitez pas à le partager, à le commenter et à mettre des étoiles sur Spotify et Apple Podcast. Quant à nous, on se retrouve la semaine prochaine pour un nouveau conseil sportif. A très vite !

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Description

Fuir le bitume et lui préférer les sentiers, courir en pleine nature pour s’évader, s’émerveiller, trouver une certaine liberté et se retrouver… C’est le défi que se sont lancés Erwan et Caroline en s’inscrivant à leur premier trail. L’objectif : 19 km de course et 1000 mètres de dénivelé, en duo dans la neige❄️. Derrière ces quelques chiffres se cachent surtout une véritable aventure humaine : celle de se dépasser individuellement et d'avancer en tant que couple, en vivant l’effort et en partageant des émotions, ces mêmes émotions qui les animent depuis leur rencontre et qui se sont évanouies avec la charge du quotidien. “Quoi de mieux qu’un défi sportif pour resserrer les liens ?” se demande Caroline. Mais, seront-ils à la hauteur des obstacles que les montages d’Isola 2000 leur ont réservés ce jour-là ?❄️🌬️☃️


➡️SNOW DUO TRAIL®  



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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Là, à ce moment-là, je commençais quand même à me dire, ok, là, le dépassement, l'effort, on est en plein dedans.

  • Speaker #1

    Plus on montait, plus il y avait de neige, plus il y avait de vent, jusqu'à arriver à un endroit, je me rappelle, on ne voyait même plus les balisages.

  • Speaker #2

    Bienvenue dans Conseil de sportif et de sportive. Je suis Céciliane et mon objectif est de vous emmener à l'aventure à travers des récits sportifs contés par des passionnés. Dans cet épisode... Partez à la rencontre de Caroline et Erwann, jeunes parents qui se sont lancés le défi fou de faire leur premier trail en duo et dans la neige. C'est au Snow Duo Trail à Isola 2000 qu'ils vous donnent rendez-vous pour vivre cette aventure immersive à leur côté. Leur aventure. Mettez-vous bien au chaud et plongez avec eux dans ce paysage immaculé.

  • Speaker #1

    Je m'appelle Erwan, j'ai deux enfants, je suis en couple et j'habite à Lyon.

  • Speaker #0

    Bonjour, moi je suis Caroline, j'ai 32 ans, je suis en couple avec Erwan. Ensemble on a deux enfants, deux très jeunes enfants. Comme beaucoup de parents, on a eu quelques petites difficultés quand on s'est retrouvés avec nos deux enfants. Ça nous a pris beaucoup beaucoup de temps, on avait peu de temps en fait à s'accorder pour notre couple, à vraiment partager du temps ensemble avec Erwan. On en a un petit peu souffert d'ailleurs et c'est pour ça qu'en fait au début de l'année dernière, j'ai décidé de nous inscrire à un trail concours en fait à deux, en duo.

  • Speaker #1

    Pour le coup, c'était le premier trail. J'étais content du cadeau parce que ça allait nous permettre de nous retrouver au travers de la préparation notamment et puis de l'événement. Et après, je l'ai pris quand même comme un challenge parce que c'était le premier trail que je faisais, qu'on faisait à deux. Pour corser le tout, c'était un trail de 19 kilomètres. Le 3 décembre, à Isola 2000, avec un dénivelé assez conséquent, donc 1000 mètres, potentiellement dans la neige. À l'époque, on ne le savait pas, mais effectivement, ça a été le cas.

  • Speaker #0

    Pour moi, c'était un défi, déjà d'un point de vue organisationnel pour la préparation, mais aussi pour le jour J, parce que physiquement, ça me demandait quand même beaucoup d'efforts physiques. pour Erwan la difficulté c'était D'après moi, surtout ses genoux, ses appuis, c'est quelqu'un qui a eu beaucoup d'entorses aux chevilles, les deux chevilles, et puis des blessures aux genoux. Et l'autre difficulté pour Erwan, c'était aussi de courir ensemble, de courir avec moi. C'était aussi une difficulté pour moi d'ailleurs. Donc le fait de courir à deux et du coup d'être dépendant du rythme aussi de l'autre, d'écouter comment se sent l'autre, etc. C'était un vrai challenge. Mais c'était vraiment ça qu'on était partis chercher pour se retrouver, pour retrouver du temps pour nous.

  • Speaker #1

    On était plutôt en harmonie, aussi bien dans la préparation, même si on n'a pas pu courir tout le temps ensemble. Mais on se sentait déjà content d'être là et aligné sur le challenge.

  • Speaker #0

    On avait un objectif commun qui était vraiment juste de prendre du plaisir, de savourer, de vivre en fait un moment partagé. Donc l'objectif, il était clair, c'était on part ensemble, on arrive ensemble, on se soutient, coûte que coûte, et on prend du plaisir.

  • Speaker #1

    Donc on arrive à Isola 2000, toutes nos familles nous attendaient, donc les parents de Caroline, sa sœur, son copain, mes parents, et donc on arrive avec nos deux enfants. Alors on avait regardé les prévisions météo, on savait qu'il y avait de gros risques de chute de neige. et il y avait déjà de la neige quand on arrivait. C'est-à-dire un peu de stress, mais plutôt de l'amusement à se dire qu'on va vraiment galérer.

  • Speaker #0

    On a dormi avec nos deux enfants, dont la petite qui ne fait pas du tout ses nuits. La nuit a pour moi été très hachée et Erwan commençait à être un peu malade. Honnêtement, il a quand même passé un bon moment de sa nuit à se moucher.

  • Speaker #1

    Le lendemain matin, je me réveille avec un mal de crâne comme je n'ai jamais eu, en n'ayant pas beaucoup dormi. On s'équipe, on s'habille. Là, il y a un peu d'émulation vis-à-vis de la course. Donc, pour le coup, on se motive, ce qui fait un peu oublier le mal de tête. On descend pour aller profiter d'une petite déjeuner. Donc, moi, pour ça, le petit déjeuner, je pense que j'ai pris deux Doliprane pour être en forme, plus ou moins. Du coup, on se prépare. On confie les enfants à la sœur de Caro, qui dorme encore. Et puis, du coup, direction le départ. Caro ? Merci.

  • Speaker #0

    Merci. Allez, c'est bientôt le départ,

  • Speaker #1

    hein ?

  • Speaker #0

    Yeah ! Je hurle depuis tout à l'heure !

  • Speaker #1

    Direction le départ. On a pu y aller un peu en avance, donc il nous a permis de rencontrer des gens, d'échanger avec eux, ambiance super sympa. Là, pour le coup, le sentiment qu'on a eu, c'est un peu de panique, parce qu'au final, en parlant aux différentes personnes, on s'aperçoit que je pense qu'on était les moins, moins expérimentés, et les gens nous demandaient souvent, mais pourquoi vous... Vous faites ça comme premier trail. Voilà, donc on se dirige vers le départ. Départ du 19 km en premier.

  • Speaker #0

    L'organisation nous dit qu'il va y avoir un tout petit peu de retard parce qu'il y en a qui sont bloqués, ils doivent mettre les chaînes. Les conditions météo ne sont pas terribles pour la monter jusqu'à la station. Il y a aussi beaucoup d'abandons. Il y en a beaucoup qui ne viennent pas à cause des conditions météo. Et l'organisateur parlait au micro et donc il nous donnait un peu les instructions du circuit. Vous allez passer par là, ensuite vous allez tourner là, il va y avoir une montée. Bon voilà, et nous on écoutait. Ah oui, oui, oui, bon peu importe, on était dans notre excitation. C'est un petit pilarité,

  • Speaker #1

    je suis total,

  • Speaker #0

    c'est sympa,

  • Speaker #1

    c'est chiant pour ceux qui connaissent,

  • Speaker #0

    mais on en est pas. et là c'est parti et en fait moi j'avais jamais couru dans la neige mais c'est une sensation vraiment très t'as l'impression de voler en fait t'es en apesanteur, c'est très agréable mais comme tout départ de course les gens partent mais vraiment à une vitesse et Erwan je le sentais mais chaud mais vraiment Erwan a tendance à à suivre ceux qui sont devant lui. Il ne va pas forcément tenir son allure, et puis il a une capacité à pouvoir être rapide. Et moi, je galérais, en fait, parce que ça glissait, et puis je ne cours pas aussi vite. Quand j'étais à Erwann, Erwann ! Attends-moi, là, ça va trop vite pour moi ! Il me dit, ah oui, oui, pardon ! Il était dans l'élan, en fait, et c'est vrai qu'on est emporté par la vague, en fait. Et ouais, on croisait pas mal de skieurs qui nous encourageaient. Ah Léo, c'est génial ! Et puis tout le monde sautillait, tout le monde, voilà, c'était le départ, tout le monde était vraiment dans la joie.

  • Speaker #1

    Au début, il n'y a pas de dénivelé, les deux premiers kilomètres, il n'y a absolument pas de dénivelé, c'est plutôt descendant d'ailleurs, ce qui fait qu'on va encore plus vite d'ailleurs. On commence même en descente à bien sentir que l'effort n'est pas le même dans la neige. En bas de station, il y avait environ 10 à 20 cm de neige, donc tu les sens quand même. On fait les deux premiers kilomètres quasiment à plat. Le peloton est plutôt rassemblé et commence à s'étirer au fur et à mesure, parce que pour le coup, il y a un chemin qui est plus long. qui est tracé et donc on suit naturellement celui qui est devant donc là d'un peloton rassemblés on passe à une grande ligne qui était au début continue le paysage est assez fou pour le coup il neige tout est blanc au plus ça va au plus on s'éloigne de la station et au plus on est tout seul quoi du coup donc on entend les souffles de tout le monde des personnes qui commencent à être déjà y compris nous à essouffler Et puis au bout du deuxième kilomètre à peu près, là on entame la première montée.

  • Speaker #0

    Pour ceux qui connaissent la montagne, ils doivent un peu imaginer le paysage. On est en dessous des remontées mécaniques dans des petits arbustes avec pas mal de neige. Cette montée elle est longue. On s'attend, enfin moi je m'attendais en tout cas, à ce que cette montée dure un petit peu. Mais qu'après il y a un plat où on puisse reprendre une course, un pas un petit peu plus rapide. En fait pas du tout vraiment cette montée a été très longue je pense que ça a dû bien durer une heure en fait.

  • Speaker #1

    Tam l'a monté donc raide, très raide. Niveau chaussures on s'était équipé, on a des bonnes chaussures avec des crampons intégrés quoi du coup donc ça va niveau chaussures. Niveau température on commence à sentir le froid mais bon on est encore chaud de la course de 2 km qui nous a bien chauffé donc on ressent pas forcément le froid. Caro au début était derrière moi. Mais rapidement et au début de l'ascension, elle commence à déjà me rattraper et puis à passer devant.

  • Speaker #0

    Erwan, je sens qu'il se retrouve vite à bout de souffle. À ce moment-là, on sentait qu'il respirait très mal. Je me suis mise devant lui à ce moment-là. L'idée était pour moi de le faire avancer, qu'il ne se laisse pas trop endormir par le rythme et qu'il soit toujours quand même dans l'effort. de mon côté je me sentais super en forme. Vraiment, j'avais aucun blocage physique, même au niveau du souffle je me sentais bien. Je n'avais pas froid à ce moment-là, je me sentais vraiment bien. Donc en fait, on avance, on avance et rapidement, on ne se parle plus. Ça a quand même duré bien une heure cette montée. Donc on est juste concentrés chacun dans notre petite bulle. Petit à petit, l'écart se faisait entre Erwan et moi. Je sentais qu'Erwan avait du mal à tenir le rythme. Et moi, je suivais la personne de devant parce que c'était beaucoup plus confortable et facile. Je me disais, bon bah dès qu'on arrivera sur un plat où j'attendrai Erwan, on continuera ensemble, etc. Donc après cette grande, grande montée. On se retrouve en fait à retrouver le premier plateau de la montagne. Donc on retrouve tous les skieurs. Et là, il y avait beaucoup d'animation. Il y avait de la musique. Et donc voilà. Donc en fait, ce premier ravitaillement, il nous a fait beaucoup de bien. Parce qu'enfin, on revoyait des gens. On a eu des petits encouragements. Ça va ? Il y a eu de la musique, ça nous a redonné un petit boost. Et puis du coup, on s'est retrouvés ensemble avec Erwan. Donc là, c'était un petit moment où on a dansé, on a écouté les encouragements. On a fait une petite pause pour prendre un petit film, on a bu un peu d'eau. Et puis voilà, il fallait continuer. Et là, on se retrouvait du coup sur un endroit qui était un petit peu plus plat. Donc moi je me dis, on est sur un trail quand même, on s'est entraîné à courir, allez on court ! Donc moi j'étais à fond, je voulais courir. Erwann, lui, il n'avait pas envie de courir en fait, il n'était pas en forme vraiment. Et ça me surprenait de le voir comme ça, donc j'essayais de l'entraîner. Parce qu'Erwann, il a déjà couru des semis ou parce qu'il ne se sentait pas très bien. Et bien il avait envie d'abandonner. Donc je ne voulais pas qu'il soit dans cet état d'esprit. Donc j'essayais de le stimuler un petit peu. Dire allez viens. J'avais du mal à comprendre en fait si Erwan avait envie. Mais il était freiné par son manque de souffle et son mal de tête. Ou s'il n'avait plus envie en fait. Et que là il subissait le truc. Et ça j'avais parfois un peu du mal à comprendre. Mais à chaque fois, il me rassurait. Non, non, mais c'est génial. C'est super. Et puis, voilà, il courait un petit peu. Puis rapidement, quand même, il marchait. Et donc, du coup, on se réadaptait comme ça. Oui.

  • Speaker #1

    Et donc là commence l'ascension du 11ème kilomètre jusqu'au 16ème, donc 5 kilomètres pour arriver au sommet, donc au 1000 mètres de dénivelé. Et donc là on reprend de l'altitude, Caro toujours super en forme, et donc plus on montait... Plus il y avait de neige, plus il y avait de vent, jusqu'à arriver à un endroit, je me rappelle, donc c'était une portion où on ne savait même plus tellement il y avait de vent et de neige, on ne voyait même plus les balisages. Là pour le coup on avait été rejoint par deux autres coureuses, donc un autre duo, mais pendant bien 600 mètres on ne voyait pas de balise et on était à flanc de montagne dans la neige avec... avec la neige à peu près jusqu'aux genoux, vu le vent qui soufflait en rafale. On a fait ça pendant 600 à 1 km, jusqu'à revoir une balise qui sortait juste de la neige. Du coup, ça nous a rassurés quand même, parce qu'on était à flanc de montagne, et puis c'était assez pentu quand même. Et on était, contrairement au début de la course, complètement seul au monde. Physiquement, là, on commence vraiment à sentir le froid, le froid qu'on n'avait pas trop senti jusqu'au ravito au final. Là on a un froid qui commence à être vraiment saisissant. Je n'arrivais même plus à sortir la GoPro de ma poche parce que je n'arrivais pas à ouvrir ma poche. Mais bon j'ai quand même pris des vidéos. Ça me tenait à coeur de garder une preuve de la folie de ce trail.

  • Speaker #0

    Là à ce moment là je commençais quand même à me dire ok là le dépassement, l'effort, on est en plein dedans. C'était... à la fois physique et à la fois mental, beaucoup plus mental que physique, mais il y avait quand même les deux, parce qu'on avait de la neige jusqu'au-dessus des genoux, et voilà, il fallait avancer, et là je me disais, honnêtement, il faut qu'on avance, il ne faut pas qu'on perde de temps, parce que je sentais que les conditions météo étaient en train de se dégrader fortement, et qu'on était seul au monde, il n'y avait personne, et moi ça me faisait un petit peu peur ce côté de s'il nous arrive quelque chose, il n'y a personne, on est tout seul, tout seul.

  • Speaker #1

    donc on continue donc on voit quand même l'objectif du du sommet arrivé ce qui motive mais pour le coup on avait quand même la sensation moi en tout cas personnellement que ça c'était interminable et que ça n'arrêtait plus de grimper et donc on arrive sur la dernière montée et je pense que c'est la dernière montée la plus horrible quand on a monté de la course parce que donc déjà c'était une pente qui était assez raide Et vu qu'on arrivait en sommet, on avait un vent en rafale, mais qui était glaçant, hyper fort, et qui limite nous déstabilisait. Tant dire qu'on ne sentait à peu près plus rien de nos pieds et de nos mains. En haut de cette dernière montée, donc on arrive au sommet, quand même une satisfaction, on l'a fait, on est monté, on a fait les 1000 mètres de dénivelé, il ne reste plus que 3 km de descente. Vu le froid glacial, on décide quand même de s'arrêter. Il y avait une petite cabane où il y avait un organisateur qui était là pour nous pointer, pour bien confirmer qu'on était arrivé en haut. Et donc là, on décide quand même, vu le froid qui balayait, de s'arrêter.

  • Speaker #0

    On est les seuls, les premières,

  • Speaker #1

    les premières, les meilleurs.

  • Speaker #0

    On mérite le podium. Donc là, je revoyais vraiment notre préparation, je revoyais Erwann qui était en galère le matin, qui s'était lui aussi donné à fond. Et vraiment, je me suis dit en montant cette côte que là, tous nos objectifs étaient atteints en fait. Ça y est, on est au bout. J'ai envie de pleurer en racontant. C'est horrible. Mais on était au bout en fait, on avait tout fait. Je m'attendais pas à ce que ça me passait. On avait tout fait, on a réussi à à la fois et prendre du plaisir, à la fois aller vraiment au bout de ce qu'on était capable de donner. Et pourtant j'en ai fait du sport dans ma vie, mais vraiment j'avais une sensation vraiment de fierté. À ce moment-là je me disais mais... Nos parents, nos enfants, ils vont être fiers de nous aussi. C'est génial, en fait, ce qu'on est en train de vivre là. Ça nous marque des souvenirs à vie.

  • Speaker #1

    On se dit, bon ben, enfin... Tant qu'à faire, on va s'arrêter deux minutes pour boire et pour manger. On avait des pommes potes dans les sacs. On s'assoit, on se ravitaille pour le coup. On boit, on mange un peu. Et donc là, on se dit, il ne va pas le falloir trop. trop traîner pour repartir parce que sinon on ne va plus jamais avoir envie de repartir. Et c'est à peu près à ce moment-là que Caro commence à trembler. C'est un peu la panique, elle panique, nous aussi, moi et l'organisateur. Et donc Caro tremble de plus en plus et continue de plus en plus à paniquer, à me dire je ne sens plus mes pieds, je ne sens plus mes jambes, là je vais tomber dans les pommes. Là, je panique bien. Je panique intérieurement parce que du coup, il faut que je reste à côté d'elle pour la rassurer. À ce moment-là, je sors la couverture de survie pour mettre au-dessus des couvertures qu'on avait pu rassembler. On allonge Caro. Là, on comprend que Caro fait une crise d'hypothermie. Ça dure à peu près 5-10 minutes. l'état de carreau s'améliore. Et donc à ce moment-là, se pose quand même la question de est-ce qu'on repart ? Parce que Caro était surmotivée malgré cet épisode.

  • Speaker #0

    C'est pas mieux, pardon. Non. Je suis sûre que ça va mieux.

  • Speaker #1

    Caro,

  • Speaker #0

    on arrête. J'ai plus les tournées que je... Je pense que j'étais un peu inconsciente, je ne me rendais pas compte. Après coup, maintenant, je me dis ça. Mais vraiment, je n'arrêtais pas de leur dire, non, non, mais je vous assure, là, ça va mieux. On est reparti, il ne reste plus que la descente. C'est rien. Et puis, le gars de l'organisation disait, ben oui, mais on ne sait jamais, en fait. Là, vous êtes quand même très affaibli. Et moi, en fait, c'est simple, je ne vous laisse pas repartir, en fait.

  • Speaker #1

    Donc voilà, la décision est prise après la crise d'arrêter.

  • Speaker #0

    Et donc le gars de l'organisation nous dit, bon, les secours vont venir. Par contre, ce n'est pas facile d'accès. Ils vont venir avec des motoneiges. Et moi, je disais honnêtement, là, j'ai juste froid. Je n'ai qu'une envie, c'est de me mettre au chaud. Laissez-moi descendre à pied. J'ai besoin de bouger. J'ai besoin de me réchauffer. J'ai envie juste d'aller voir mes enfants et de me mettre au chaud. Et donc, du coup, il me dit, ben non, je suis désolée, mais là, c'est pas possible, en fait. Enfin, voilà, prenez votre mail en patience et les secours vont arriver.

  • Speaker #1

    Redescendu en motoneige. Donc c'était une autre expérience, ça a été bien plus rapide pour le coup. Ça nous a pas forcément très réchauffé, parce que la motoneige, le vent et autres, mais bon c'était sympa. Et en bas, ils nous attendaient... Un vieux 4x4 tout rouillé, mais avec le moteur allumé et avec 25 degrés à l'intérieur. Donc il nous attendait avec ce 4x4-là pour nous réchauffer. Et donc ce 4x4, les pisteurs nous ont amenés en bas de station, donc au point de départ. Et donc nous, on avait comme volonté de passer quand même la ligne d'arrivée avec une couverture de survie, mais passer la ligne d'arrivée. Et donc c'est là où ils nous ont lâché pas très loin et du coup on a couru ce qu'on pouvait pour aller passer cette ligne d'arrivée ensemble.

  • Speaker #0

    Et donc du coup, on se dirige vers l'hôtel. De là, on retrouve toute notre famille. Donc Erwan me dit, Caro, viens, on va faire un petit débrief. On se met là-bas. Je ne comprends pas qu'il y avait quelque chose d'urgent à faire un débrief. Mais bon, je le suis, je sentais que ça lui tenait quand même vraiment à cœur. Puis donc Erwan me dit, écoute, c'est vraiment une idée folle que tu as eue de nous inscrire à ce trail. C'est vraiment ce qui me plaît chez toi, cette folie. Et donc, je lui dis, moi, ce qui me plaît, c'est que je puisse me permettre de ces folies-là parce que tu m'accompagnes, parce qu'on le vit ensemble. Et puis, au bout d'un moment, je sens qu'il bafouille un peu, qu'il cherchait ses mots. Il était un peu ému. Et je sentais qu'il se passait quelque chose, qu'il y avait beaucoup d'émotions. Et là, en fait, il met sa main dans sa... poche et là j'ai tout de suite compris qu'il allait sortir une baille et me faire sa demande en fait.

  • Speaker #1

    C'était quelque chose que je préparais depuis un certain temps, que j'avais en tête. Je trouvais que l'événement nous correspondait bien et c'était un plus avec toute la famille. J'ai trouvé ça le bon moment pour faire ma demande et elle a dit oui.

  • Speaker #0

    C'était parfait en fait. Il n'aurait pas pu imaginer meilleur moment que ce moment-là. Moi ce que je retiens c'est d'avoir vécu tellement d'émotions pendant toute cette course, de plaisir, d'amour, de dépassement de soi, de partage, et enfin voilà, c'est incroyable.

  • Speaker #1

    Je retiens qu'on a... C'est vraiment un effort qu'on a partagé à deux avec plein d'émotions, difficiles, hyper difficiles, mais c'est quelque chose qu'on a partagé à deux. Le fait que ça soit fini comme ça, c'est fini, ça ne rend pas triste cette course, mais à l'inverse, c'est des émotions et des souvenirs qui resteront autant que si on avait descendu et passé la ligne d'arrivée. C'est un peu la vie avec les difficultés qu'on a pu surmonter tous les deux. Et puis, quelque chose qu'on a partagé et qu'on gardera le plus longtemps possible.

  • Speaker #0

    On a tout coché. On en a pris plein les yeux. On a pris énormément de plaisir. On a galéré. On s'est soutenus. On a été dans la difficulté. On a été dans l'effort. Enfin, vraiment, on a eu le soulagement d'arriver. Et même, en fait, la crise d'hypothermie, ça faisait partie de l'aventure. Ça nous a amené le petit stress, le petit... Enfin, je ne sais pas, tout était parfait en fait. Si on refaisait, je voudrais que ça se passe exactement pareil. C'est très étrange, mais voilà, on ne retient vraiment que le positif de ça.

  • Speaker #2

    Merci à Caroline et Erwan de nous avoir permis de vivre cette aventure si particulière pour eux. Si vous avez aimé cet épisode, s'il vous a inspiré, n'hésitez pas à le partager, à le commenter et à mettre des étoiles sur Spotify et Apple Podcast. Quant à nous, on se retrouve la semaine prochaine pour un nouveau conseil sportif. A très vite !

Description

Fuir le bitume et lui préférer les sentiers, courir en pleine nature pour s’évader, s’émerveiller, trouver une certaine liberté et se retrouver… C’est le défi que se sont lancés Erwan et Caroline en s’inscrivant à leur premier trail. L’objectif : 19 km de course et 1000 mètres de dénivelé, en duo dans la neige❄️. Derrière ces quelques chiffres se cachent surtout une véritable aventure humaine : celle de se dépasser individuellement et d'avancer en tant que couple, en vivant l’effort et en partageant des émotions, ces mêmes émotions qui les animent depuis leur rencontre et qui se sont évanouies avec la charge du quotidien. “Quoi de mieux qu’un défi sportif pour resserrer les liens ?” se demande Caroline. Mais, seront-ils à la hauteur des obstacles que les montages d’Isola 2000 leur ont réservés ce jour-là ?❄️🌬️☃️


➡️SNOW DUO TRAIL®  



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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Là, à ce moment-là, je commençais quand même à me dire, ok, là, le dépassement, l'effort, on est en plein dedans.

  • Speaker #1

    Plus on montait, plus il y avait de neige, plus il y avait de vent, jusqu'à arriver à un endroit, je me rappelle, on ne voyait même plus les balisages.

  • Speaker #2

    Bienvenue dans Conseil de sportif et de sportive. Je suis Céciliane et mon objectif est de vous emmener à l'aventure à travers des récits sportifs contés par des passionnés. Dans cet épisode... Partez à la rencontre de Caroline et Erwann, jeunes parents qui se sont lancés le défi fou de faire leur premier trail en duo et dans la neige. C'est au Snow Duo Trail à Isola 2000 qu'ils vous donnent rendez-vous pour vivre cette aventure immersive à leur côté. Leur aventure. Mettez-vous bien au chaud et plongez avec eux dans ce paysage immaculé.

  • Speaker #1

    Je m'appelle Erwan, j'ai deux enfants, je suis en couple et j'habite à Lyon.

  • Speaker #0

    Bonjour, moi je suis Caroline, j'ai 32 ans, je suis en couple avec Erwan. Ensemble on a deux enfants, deux très jeunes enfants. Comme beaucoup de parents, on a eu quelques petites difficultés quand on s'est retrouvés avec nos deux enfants. Ça nous a pris beaucoup beaucoup de temps, on avait peu de temps en fait à s'accorder pour notre couple, à vraiment partager du temps ensemble avec Erwan. On en a un petit peu souffert d'ailleurs et c'est pour ça qu'en fait au début de l'année dernière, j'ai décidé de nous inscrire à un trail concours en fait à deux, en duo.

  • Speaker #1

    Pour le coup, c'était le premier trail. J'étais content du cadeau parce que ça allait nous permettre de nous retrouver au travers de la préparation notamment et puis de l'événement. Et après, je l'ai pris quand même comme un challenge parce que c'était le premier trail que je faisais, qu'on faisait à deux. Pour corser le tout, c'était un trail de 19 kilomètres. Le 3 décembre, à Isola 2000, avec un dénivelé assez conséquent, donc 1000 mètres, potentiellement dans la neige. À l'époque, on ne le savait pas, mais effectivement, ça a été le cas.

  • Speaker #0

    Pour moi, c'était un défi, déjà d'un point de vue organisationnel pour la préparation, mais aussi pour le jour J, parce que physiquement, ça me demandait quand même beaucoup d'efforts physiques. pour Erwan la difficulté c'était D'après moi, surtout ses genoux, ses appuis, c'est quelqu'un qui a eu beaucoup d'entorses aux chevilles, les deux chevilles, et puis des blessures aux genoux. Et l'autre difficulté pour Erwan, c'était aussi de courir ensemble, de courir avec moi. C'était aussi une difficulté pour moi d'ailleurs. Donc le fait de courir à deux et du coup d'être dépendant du rythme aussi de l'autre, d'écouter comment se sent l'autre, etc. C'était un vrai challenge. Mais c'était vraiment ça qu'on était partis chercher pour se retrouver, pour retrouver du temps pour nous.

  • Speaker #1

    On était plutôt en harmonie, aussi bien dans la préparation, même si on n'a pas pu courir tout le temps ensemble. Mais on se sentait déjà content d'être là et aligné sur le challenge.

  • Speaker #0

    On avait un objectif commun qui était vraiment juste de prendre du plaisir, de savourer, de vivre en fait un moment partagé. Donc l'objectif, il était clair, c'était on part ensemble, on arrive ensemble, on se soutient, coûte que coûte, et on prend du plaisir.

  • Speaker #1

    Donc on arrive à Isola 2000, toutes nos familles nous attendaient, donc les parents de Caroline, sa sœur, son copain, mes parents, et donc on arrive avec nos deux enfants. Alors on avait regardé les prévisions météo, on savait qu'il y avait de gros risques de chute de neige. et il y avait déjà de la neige quand on arrivait. C'est-à-dire un peu de stress, mais plutôt de l'amusement à se dire qu'on va vraiment galérer.

  • Speaker #0

    On a dormi avec nos deux enfants, dont la petite qui ne fait pas du tout ses nuits. La nuit a pour moi été très hachée et Erwan commençait à être un peu malade. Honnêtement, il a quand même passé un bon moment de sa nuit à se moucher.

  • Speaker #1

    Le lendemain matin, je me réveille avec un mal de crâne comme je n'ai jamais eu, en n'ayant pas beaucoup dormi. On s'équipe, on s'habille. Là, il y a un peu d'émulation vis-à-vis de la course. Donc, pour le coup, on se motive, ce qui fait un peu oublier le mal de tête. On descend pour aller profiter d'une petite déjeuner. Donc, moi, pour ça, le petit déjeuner, je pense que j'ai pris deux Doliprane pour être en forme, plus ou moins. Du coup, on se prépare. On confie les enfants à la sœur de Caro, qui dorme encore. Et puis, du coup, direction le départ. Caro ? Merci.

  • Speaker #0

    Merci. Allez, c'est bientôt le départ,

  • Speaker #1

    hein ?

  • Speaker #0

    Yeah ! Je hurle depuis tout à l'heure !

  • Speaker #1

    Direction le départ. On a pu y aller un peu en avance, donc il nous a permis de rencontrer des gens, d'échanger avec eux, ambiance super sympa. Là, pour le coup, le sentiment qu'on a eu, c'est un peu de panique, parce qu'au final, en parlant aux différentes personnes, on s'aperçoit que je pense qu'on était les moins, moins expérimentés, et les gens nous demandaient souvent, mais pourquoi vous... Vous faites ça comme premier trail. Voilà, donc on se dirige vers le départ. Départ du 19 km en premier.

  • Speaker #0

    L'organisation nous dit qu'il va y avoir un tout petit peu de retard parce qu'il y en a qui sont bloqués, ils doivent mettre les chaînes. Les conditions météo ne sont pas terribles pour la monter jusqu'à la station. Il y a aussi beaucoup d'abandons. Il y en a beaucoup qui ne viennent pas à cause des conditions météo. Et l'organisateur parlait au micro et donc il nous donnait un peu les instructions du circuit. Vous allez passer par là, ensuite vous allez tourner là, il va y avoir une montée. Bon voilà, et nous on écoutait. Ah oui, oui, oui, bon peu importe, on était dans notre excitation. C'est un petit pilarité,

  • Speaker #1

    je suis total,

  • Speaker #0

    c'est sympa,

  • Speaker #1

    c'est chiant pour ceux qui connaissent,

  • Speaker #0

    mais on en est pas. et là c'est parti et en fait moi j'avais jamais couru dans la neige mais c'est une sensation vraiment très t'as l'impression de voler en fait t'es en apesanteur, c'est très agréable mais comme tout départ de course les gens partent mais vraiment à une vitesse et Erwan je le sentais mais chaud mais vraiment Erwan a tendance à à suivre ceux qui sont devant lui. Il ne va pas forcément tenir son allure, et puis il a une capacité à pouvoir être rapide. Et moi, je galérais, en fait, parce que ça glissait, et puis je ne cours pas aussi vite. Quand j'étais à Erwann, Erwann ! Attends-moi, là, ça va trop vite pour moi ! Il me dit, ah oui, oui, pardon ! Il était dans l'élan, en fait, et c'est vrai qu'on est emporté par la vague, en fait. Et ouais, on croisait pas mal de skieurs qui nous encourageaient. Ah Léo, c'est génial ! Et puis tout le monde sautillait, tout le monde, voilà, c'était le départ, tout le monde était vraiment dans la joie.

  • Speaker #1

    Au début, il n'y a pas de dénivelé, les deux premiers kilomètres, il n'y a absolument pas de dénivelé, c'est plutôt descendant d'ailleurs, ce qui fait qu'on va encore plus vite d'ailleurs. On commence même en descente à bien sentir que l'effort n'est pas le même dans la neige. En bas de station, il y avait environ 10 à 20 cm de neige, donc tu les sens quand même. On fait les deux premiers kilomètres quasiment à plat. Le peloton est plutôt rassemblé et commence à s'étirer au fur et à mesure, parce que pour le coup, il y a un chemin qui est plus long. qui est tracé et donc on suit naturellement celui qui est devant donc là d'un peloton rassemblés on passe à une grande ligne qui était au début continue le paysage est assez fou pour le coup il neige tout est blanc au plus ça va au plus on s'éloigne de la station et au plus on est tout seul quoi du coup donc on entend les souffles de tout le monde des personnes qui commencent à être déjà y compris nous à essouffler Et puis au bout du deuxième kilomètre à peu près, là on entame la première montée.

  • Speaker #0

    Pour ceux qui connaissent la montagne, ils doivent un peu imaginer le paysage. On est en dessous des remontées mécaniques dans des petits arbustes avec pas mal de neige. Cette montée elle est longue. On s'attend, enfin moi je m'attendais en tout cas, à ce que cette montée dure un petit peu. Mais qu'après il y a un plat où on puisse reprendre une course, un pas un petit peu plus rapide. En fait pas du tout vraiment cette montée a été très longue je pense que ça a dû bien durer une heure en fait.

  • Speaker #1

    Tam l'a monté donc raide, très raide. Niveau chaussures on s'était équipé, on a des bonnes chaussures avec des crampons intégrés quoi du coup donc ça va niveau chaussures. Niveau température on commence à sentir le froid mais bon on est encore chaud de la course de 2 km qui nous a bien chauffé donc on ressent pas forcément le froid. Caro au début était derrière moi. Mais rapidement et au début de l'ascension, elle commence à déjà me rattraper et puis à passer devant.

  • Speaker #0

    Erwan, je sens qu'il se retrouve vite à bout de souffle. À ce moment-là, on sentait qu'il respirait très mal. Je me suis mise devant lui à ce moment-là. L'idée était pour moi de le faire avancer, qu'il ne se laisse pas trop endormir par le rythme et qu'il soit toujours quand même dans l'effort. de mon côté je me sentais super en forme. Vraiment, j'avais aucun blocage physique, même au niveau du souffle je me sentais bien. Je n'avais pas froid à ce moment-là, je me sentais vraiment bien. Donc en fait, on avance, on avance et rapidement, on ne se parle plus. Ça a quand même duré bien une heure cette montée. Donc on est juste concentrés chacun dans notre petite bulle. Petit à petit, l'écart se faisait entre Erwan et moi. Je sentais qu'Erwan avait du mal à tenir le rythme. Et moi, je suivais la personne de devant parce que c'était beaucoup plus confortable et facile. Je me disais, bon bah dès qu'on arrivera sur un plat où j'attendrai Erwan, on continuera ensemble, etc. Donc après cette grande, grande montée. On se retrouve en fait à retrouver le premier plateau de la montagne. Donc on retrouve tous les skieurs. Et là, il y avait beaucoup d'animation. Il y avait de la musique. Et donc voilà. Donc en fait, ce premier ravitaillement, il nous a fait beaucoup de bien. Parce qu'enfin, on revoyait des gens. On a eu des petits encouragements. Ça va ? Il y a eu de la musique, ça nous a redonné un petit boost. Et puis du coup, on s'est retrouvés ensemble avec Erwan. Donc là, c'était un petit moment où on a dansé, on a écouté les encouragements. On a fait une petite pause pour prendre un petit film, on a bu un peu d'eau. Et puis voilà, il fallait continuer. Et là, on se retrouvait du coup sur un endroit qui était un petit peu plus plat. Donc moi je me dis, on est sur un trail quand même, on s'est entraîné à courir, allez on court ! Donc moi j'étais à fond, je voulais courir. Erwann, lui, il n'avait pas envie de courir en fait, il n'était pas en forme vraiment. Et ça me surprenait de le voir comme ça, donc j'essayais de l'entraîner. Parce qu'Erwann, il a déjà couru des semis ou parce qu'il ne se sentait pas très bien. Et bien il avait envie d'abandonner. Donc je ne voulais pas qu'il soit dans cet état d'esprit. Donc j'essayais de le stimuler un petit peu. Dire allez viens. J'avais du mal à comprendre en fait si Erwan avait envie. Mais il était freiné par son manque de souffle et son mal de tête. Ou s'il n'avait plus envie en fait. Et que là il subissait le truc. Et ça j'avais parfois un peu du mal à comprendre. Mais à chaque fois, il me rassurait. Non, non, mais c'est génial. C'est super. Et puis, voilà, il courait un petit peu. Puis rapidement, quand même, il marchait. Et donc, du coup, on se réadaptait comme ça. Oui.

  • Speaker #1

    Et donc là commence l'ascension du 11ème kilomètre jusqu'au 16ème, donc 5 kilomètres pour arriver au sommet, donc au 1000 mètres de dénivelé. Et donc là on reprend de l'altitude, Caro toujours super en forme, et donc plus on montait... Plus il y avait de neige, plus il y avait de vent, jusqu'à arriver à un endroit, je me rappelle, donc c'était une portion où on ne savait même plus tellement il y avait de vent et de neige, on ne voyait même plus les balisages. Là pour le coup on avait été rejoint par deux autres coureuses, donc un autre duo, mais pendant bien 600 mètres on ne voyait pas de balise et on était à flanc de montagne dans la neige avec... avec la neige à peu près jusqu'aux genoux, vu le vent qui soufflait en rafale. On a fait ça pendant 600 à 1 km, jusqu'à revoir une balise qui sortait juste de la neige. Du coup, ça nous a rassurés quand même, parce qu'on était à flanc de montagne, et puis c'était assez pentu quand même. Et on était, contrairement au début de la course, complètement seul au monde. Physiquement, là, on commence vraiment à sentir le froid, le froid qu'on n'avait pas trop senti jusqu'au ravito au final. Là on a un froid qui commence à être vraiment saisissant. Je n'arrivais même plus à sortir la GoPro de ma poche parce que je n'arrivais pas à ouvrir ma poche. Mais bon j'ai quand même pris des vidéos. Ça me tenait à coeur de garder une preuve de la folie de ce trail.

  • Speaker #0

    Là à ce moment là je commençais quand même à me dire ok là le dépassement, l'effort, on est en plein dedans. C'était... à la fois physique et à la fois mental, beaucoup plus mental que physique, mais il y avait quand même les deux, parce qu'on avait de la neige jusqu'au-dessus des genoux, et voilà, il fallait avancer, et là je me disais, honnêtement, il faut qu'on avance, il ne faut pas qu'on perde de temps, parce que je sentais que les conditions météo étaient en train de se dégrader fortement, et qu'on était seul au monde, il n'y avait personne, et moi ça me faisait un petit peu peur ce côté de s'il nous arrive quelque chose, il n'y a personne, on est tout seul, tout seul.

  • Speaker #1

    donc on continue donc on voit quand même l'objectif du du sommet arrivé ce qui motive mais pour le coup on avait quand même la sensation moi en tout cas personnellement que ça c'était interminable et que ça n'arrêtait plus de grimper et donc on arrive sur la dernière montée et je pense que c'est la dernière montée la plus horrible quand on a monté de la course parce que donc déjà c'était une pente qui était assez raide Et vu qu'on arrivait en sommet, on avait un vent en rafale, mais qui était glaçant, hyper fort, et qui limite nous déstabilisait. Tant dire qu'on ne sentait à peu près plus rien de nos pieds et de nos mains. En haut de cette dernière montée, donc on arrive au sommet, quand même une satisfaction, on l'a fait, on est monté, on a fait les 1000 mètres de dénivelé, il ne reste plus que 3 km de descente. Vu le froid glacial, on décide quand même de s'arrêter. Il y avait une petite cabane où il y avait un organisateur qui était là pour nous pointer, pour bien confirmer qu'on était arrivé en haut. Et donc là, on décide quand même, vu le froid qui balayait, de s'arrêter.

  • Speaker #0

    On est les seuls, les premières,

  • Speaker #1

    les premières, les meilleurs.

  • Speaker #0

    On mérite le podium. Donc là, je revoyais vraiment notre préparation, je revoyais Erwann qui était en galère le matin, qui s'était lui aussi donné à fond. Et vraiment, je me suis dit en montant cette côte que là, tous nos objectifs étaient atteints en fait. Ça y est, on est au bout. J'ai envie de pleurer en racontant. C'est horrible. Mais on était au bout en fait, on avait tout fait. Je m'attendais pas à ce que ça me passait. On avait tout fait, on a réussi à à la fois et prendre du plaisir, à la fois aller vraiment au bout de ce qu'on était capable de donner. Et pourtant j'en ai fait du sport dans ma vie, mais vraiment j'avais une sensation vraiment de fierté. À ce moment-là je me disais mais... Nos parents, nos enfants, ils vont être fiers de nous aussi. C'est génial, en fait, ce qu'on est en train de vivre là. Ça nous marque des souvenirs à vie.

  • Speaker #1

    On se dit, bon ben, enfin... Tant qu'à faire, on va s'arrêter deux minutes pour boire et pour manger. On avait des pommes potes dans les sacs. On s'assoit, on se ravitaille pour le coup. On boit, on mange un peu. Et donc là, on se dit, il ne va pas le falloir trop. trop traîner pour repartir parce que sinon on ne va plus jamais avoir envie de repartir. Et c'est à peu près à ce moment-là que Caro commence à trembler. C'est un peu la panique, elle panique, nous aussi, moi et l'organisateur. Et donc Caro tremble de plus en plus et continue de plus en plus à paniquer, à me dire je ne sens plus mes pieds, je ne sens plus mes jambes, là je vais tomber dans les pommes. Là, je panique bien. Je panique intérieurement parce que du coup, il faut que je reste à côté d'elle pour la rassurer. À ce moment-là, je sors la couverture de survie pour mettre au-dessus des couvertures qu'on avait pu rassembler. On allonge Caro. Là, on comprend que Caro fait une crise d'hypothermie. Ça dure à peu près 5-10 minutes. l'état de carreau s'améliore. Et donc à ce moment-là, se pose quand même la question de est-ce qu'on repart ? Parce que Caro était surmotivée malgré cet épisode.

  • Speaker #0

    C'est pas mieux, pardon. Non. Je suis sûre que ça va mieux.

  • Speaker #1

    Caro,

  • Speaker #0

    on arrête. J'ai plus les tournées que je... Je pense que j'étais un peu inconsciente, je ne me rendais pas compte. Après coup, maintenant, je me dis ça. Mais vraiment, je n'arrêtais pas de leur dire, non, non, mais je vous assure, là, ça va mieux. On est reparti, il ne reste plus que la descente. C'est rien. Et puis, le gars de l'organisation disait, ben oui, mais on ne sait jamais, en fait. Là, vous êtes quand même très affaibli. Et moi, en fait, c'est simple, je ne vous laisse pas repartir, en fait.

  • Speaker #1

    Donc voilà, la décision est prise après la crise d'arrêter.

  • Speaker #0

    Et donc le gars de l'organisation nous dit, bon, les secours vont venir. Par contre, ce n'est pas facile d'accès. Ils vont venir avec des motoneiges. Et moi, je disais honnêtement, là, j'ai juste froid. Je n'ai qu'une envie, c'est de me mettre au chaud. Laissez-moi descendre à pied. J'ai besoin de bouger. J'ai besoin de me réchauffer. J'ai envie juste d'aller voir mes enfants et de me mettre au chaud. Et donc, du coup, il me dit, ben non, je suis désolée, mais là, c'est pas possible, en fait. Enfin, voilà, prenez votre mail en patience et les secours vont arriver.

  • Speaker #1

    Redescendu en motoneige. Donc c'était une autre expérience, ça a été bien plus rapide pour le coup. Ça nous a pas forcément très réchauffé, parce que la motoneige, le vent et autres, mais bon c'était sympa. Et en bas, ils nous attendaient... Un vieux 4x4 tout rouillé, mais avec le moteur allumé et avec 25 degrés à l'intérieur. Donc il nous attendait avec ce 4x4-là pour nous réchauffer. Et donc ce 4x4, les pisteurs nous ont amenés en bas de station, donc au point de départ. Et donc nous, on avait comme volonté de passer quand même la ligne d'arrivée avec une couverture de survie, mais passer la ligne d'arrivée. Et donc c'est là où ils nous ont lâché pas très loin et du coup on a couru ce qu'on pouvait pour aller passer cette ligne d'arrivée ensemble.

  • Speaker #0

    Et donc du coup, on se dirige vers l'hôtel. De là, on retrouve toute notre famille. Donc Erwan me dit, Caro, viens, on va faire un petit débrief. On se met là-bas. Je ne comprends pas qu'il y avait quelque chose d'urgent à faire un débrief. Mais bon, je le suis, je sentais que ça lui tenait quand même vraiment à cœur. Puis donc Erwan me dit, écoute, c'est vraiment une idée folle que tu as eue de nous inscrire à ce trail. C'est vraiment ce qui me plaît chez toi, cette folie. Et donc, je lui dis, moi, ce qui me plaît, c'est que je puisse me permettre de ces folies-là parce que tu m'accompagnes, parce qu'on le vit ensemble. Et puis, au bout d'un moment, je sens qu'il bafouille un peu, qu'il cherchait ses mots. Il était un peu ému. Et je sentais qu'il se passait quelque chose, qu'il y avait beaucoup d'émotions. Et là, en fait, il met sa main dans sa... poche et là j'ai tout de suite compris qu'il allait sortir une baille et me faire sa demande en fait.

  • Speaker #1

    C'était quelque chose que je préparais depuis un certain temps, que j'avais en tête. Je trouvais que l'événement nous correspondait bien et c'était un plus avec toute la famille. J'ai trouvé ça le bon moment pour faire ma demande et elle a dit oui.

  • Speaker #0

    C'était parfait en fait. Il n'aurait pas pu imaginer meilleur moment que ce moment-là. Moi ce que je retiens c'est d'avoir vécu tellement d'émotions pendant toute cette course, de plaisir, d'amour, de dépassement de soi, de partage, et enfin voilà, c'est incroyable.

  • Speaker #1

    Je retiens qu'on a... C'est vraiment un effort qu'on a partagé à deux avec plein d'émotions, difficiles, hyper difficiles, mais c'est quelque chose qu'on a partagé à deux. Le fait que ça soit fini comme ça, c'est fini, ça ne rend pas triste cette course, mais à l'inverse, c'est des émotions et des souvenirs qui resteront autant que si on avait descendu et passé la ligne d'arrivée. C'est un peu la vie avec les difficultés qu'on a pu surmonter tous les deux. Et puis, quelque chose qu'on a partagé et qu'on gardera le plus longtemps possible.

  • Speaker #0

    On a tout coché. On en a pris plein les yeux. On a pris énormément de plaisir. On a galéré. On s'est soutenus. On a été dans la difficulté. On a été dans l'effort. Enfin, vraiment, on a eu le soulagement d'arriver. Et même, en fait, la crise d'hypothermie, ça faisait partie de l'aventure. Ça nous a amené le petit stress, le petit... Enfin, je ne sais pas, tout était parfait en fait. Si on refaisait, je voudrais que ça se passe exactement pareil. C'est très étrange, mais voilà, on ne retient vraiment que le positif de ça.

  • Speaker #2

    Merci à Caroline et Erwan de nous avoir permis de vivre cette aventure si particulière pour eux. Si vous avez aimé cet épisode, s'il vous a inspiré, n'hésitez pas à le partager, à le commenter et à mettre des étoiles sur Spotify et Apple Podcast. Quant à nous, on se retrouve la semaine prochaine pour un nouveau conseil sportif. A très vite !

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