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ADN D'ATHLÈTE, l'esprit sport

Histoire : un trek 100% féminin au Maroc, une dune après l'autre en équipe

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40min |15/06/2022|

2885

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Description

Aujourd'hui, je vous donne rendez-vous avec quatre femmes, chacune animée par ses rêves, ses doutes et son lot de charge émotionnelle. Aussi, lorsque Claire propose à Catherine de partir marcher dans le désert Marocain, l'invitation sonne comme une évidence... Cette dernière ne résiste pas au plaisir de convier Adeline et Eugénie à partager ce moment avec elles. Et ne croyez pas que le hasard ait sa place là-dedans, ni que ces retrouvailles soient le fruit d'une heureuse coïncidence dans leurs plannings respectifs ; non, ce trek — le Trek Elles Marchent® - elles en avaient besoin, c’était écrit, le sable et les montagnes les attendaient depuis toujours. Dans leur aventure mystique, le parallèle avec l’Alchimiste de Paulo Coelho est bien trop fort pour ne pas être évoqué, puisque c’est bel et bien avec elles-mêmes qu’elles renouent au cours des 30 km journaliers qu’elles parcourent. Ces quatre femmes découvrent la vie nomade et les décors berbères, l’immensité des plateaux le jour et le spectacle époustouflant du ciel étoilé la nuit, les brossages de dent en plein air et la douceur des soirées de bivouac autour du feu. Préparez-vous donc à recevoir toute la plénitude, la gratitude et la bienveillance de leur récit. De la peur qui fige face au vide, en passant par les pépins physiques non loin de faire basculer l’aventure, Cath’, Claire, Adeline, et Eugénie apprendront finalement à saisir les mains qui leur sont tendues, à marcher dans les pas des autres et à leur ouvrir la voie aussi, parfois. Parce qu’un vallon après l’autre, une dune à la fois, tout est possible et réalisable. Et ensemble, c’est encore mieux.


Pour connaître l'association => https://trekellesmarchent.com/


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Les Conseils de sportifs et des sportives, c’est le podcast de DECATHLON qui vous accompagne dans votre pratique sportive, qui vous aide à débuter ou à reprendre le sport. C’est aussi le podcast qui vous prouve que l’activité physique, c’est avant tout du plaisir ! Grâce aux conseils et astuces d'expert•es en la matière et aux partages d'expériences de vie de pratiquant•es, chaque épisode est une nouvelle occasion d'en apprendre un peu plus sur votre (future) passion !


Producteur : Pipo et Lola


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Moi, ce que ça m'a apporté, c'est de me reconnecter vraiment avec qui j'étais. Évidemment que ça fait bouger des lignes.

  • Speaker #1

    Ce que j'emmène aussi avec moi sur mon quotidien, c'est une chose à la fois. Une d'une à la fois. Je crois que j'ai furieusement envie de réenclencher cette claire aventurière.

  • Speaker #2

    Bonjour et bienvenue dans Conseil de sportif et de sportive. Je m'appelle Céciliane et mon objectif est de vous emmener à l'aventure à travers nos récits sportifs contés par des passionnés. Dans cet épisode... A l'aide de ses trois acolytes, Claire nous raconte le trek Elle marche, quatre jours de marche et d'orientation dans le désert du Maroc. Vous y découvrirez la voie, mais surtout le cheminement, d'Eugénie, Adeline, Catherine et celle de l'initiatrice du défi, Claire. Les filles, je vous laisse la parole.

  • Speaker #1

    Moi c'est Claire, j'ai 38 ans, maman de deux enfants. Je m'étais toujours dit qu'avant mes 40 ans, je ferais un trek au Maroc. Je ne sais pas pourquoi, c'était ancré.

  • Speaker #3

    Moi, c'est Kat. Je suis maman de deux garçons. Je suis mariée depuis 10 ans cette année. Je voulais faire quelque chose d'un peu fort pour mes 40 ans.

  • Speaker #4

    Moi, c'est Adeline. J'ai 40 ans. Je suis mariée. J'ai trois enfants. À la base, je ne suis pas très sportive. J'ai eu l'envie de partir marcher. Je voulais, je pense, me prouver quelque chose à moi-même.

  • Speaker #3

    Eugénie,

  • Speaker #0

    38 ans, mariée, maman de deux enfants. Alors moi j'ai rencontré en fait l'équipe grâce à Catherine, parce qu'elle savait aussi que j'avais depuis un petit moment envie de faire ce type d'expérience.

  • Speaker #1

    Donc l'équipe est constituée, on est arrivés au Maroc, enfin, on est super heureuses et on rejoint l'ensemble de l'organisation et du staffing et des autres trickeuses à l'aéroport d'Erachidia. Là, on se dit toutes, on y est, enfin. On a les larmes aux yeux, c'est un beau moment où on n'était pas sûrs encore un mois auparavant, les frontières du Maroc étaient fermées. Donc on se dit, on y est, ça y est, l'aventure démarre. Ensuite, on prend tous un autobus. Et on arrive en fait à un point de jonction avec des taxis brousses qui nous attendent. Ces taxis brousses qui nous amènent ensuite dans un lieu qui est notre bivouac. La première sensation qui nous vient à l'esprit, c'est qu'on est agréablement surprise parce qu'on s'attendait à être hébergé dans un endroit assez spartiate. Et finalement, c'est assez cossu. Il y a des tapis partout, il y a un grand feu. Il faut s'imaginer une espèce de place centrale avec un grand feu. Une grande tente qui nous accueille pour le déjeuner et puis des tentes de deux personnes pour les logements. Et on se voit attribuer nos cartes pour tracer nos premiers itinéraires. Également, on nous prend nos téléphones portables puisque l'objectif c'est d'être déconnectés et surtout comme c'est une course d'orientation, c'est de ne pas être aidé par nos GPS, par nos téléphones. Donc ne céder uniquement que de nos instruments de navigation, qui sont les règles topographiques, les règles magiques et notre carte bien évidemment. Et notre compas de guidée qui est une espèce de boussole avec laquelle on peut s'orienter et calculer les degrés d'orientation. Donc on trace nos premiers itinéraires. C'est là que nos coachs Adeline et Catherine, qui ont eu la chance de suivre la formation en janvier, nous briefent Eugénie et moi. Et on passe la première soirée toutes ensemble au bivouac. Et on se couche, il est 22h. On se couche toutes en se demandant qu'est-ce qui nous attend ? On a un peu la boule au ventre. On sait qu'il y aura quatre jours de marche, qu'on va être dans le dur, mais on ne sait pas concrètement comment ça va se passer. Et donc, on se réveille. Il est 6 heures au son du muezzin, c'est-à-dire que le chef qui est la personne qui organise tous les tracés. On nous a fait une petite blague, on est réveillés en sursaut à 6h par le son typique local. Donc on est tous réveillés, on prend le petit déjeuner, c'est d'ailleurs le rituel tous les matins, c'est réveil à 6h, petit déjeuner, on se prépare. Et ensuite il y a des vagues de départ, puisque comme c'est un track d'orientation, l'objectif est que les équipes ne se copient pas, donc il y a différents itinéraires selon les vagues de départ. C'est pour ça que c'est bien important, la veille au soir, de bien repérer sa couleur, de bien retracer son itinéraire, parce que tout le monde n'a pas le même itinéraire. Donc, nous voilà enfin prêtes sur la ligne de départ. On nous attribue notre balise, qui est quand même notre moyen d'être repérée au beau milieu du désert. 120 équipes qui partent, il faut quand même les retrouver à tout moment s'il y a quoi que ce soit. On est donc 4 équipes et là, on a notre premier mot de passe puisqu'il y a quand même, au-delà de l'orientation, des petits quiz culturels qui sont proposés à chaque étape, à chaque balise qui doit être bipée. Notre itinéraire a été fait la veille, on a notre cap d'orientation, on démarre et on passe la journée. Donc on a 3 balises à chaque fois à aller chercher. On atteint notre première balise, on est super contentes. On a un grand mur à franchir. Le chef nous attend en haut de ce premier grand mur. On continue les kilomètres, deuxième balise. On est plutôt gais, on chante des chansons. On a plutôt la pêche, c'est le premier jour finalement, on se dit ça va le faire, on a moins l'appréhension. Et puis on arrive à cette balise 3. où là, le groupe connaît son premier grand moment.

  • Speaker #3

    Peu avant la balise 1, on est passés par une montagne dont les pierres étaient cassantes et glissantes. Donc j'ai le pied qui part sur le côté et une pierre qui me roule dessus et qui me tombe sur le haut du pied. Et oui, je ressens une douleur, mais je ne me prends pas la tête outre mesure. De toute façon, je m'attendais à avoir des douleurs dans le corps, dans ce trek. Donc voilà, il y en avait une, elle était là, il fallait l'accueillir. Donc on arrive à cette fameuse balise 3. À la balise 3, on nous donnait accès aux coordonnées du défi. Le défi, chaque jour, il y en avait un et on avait le choix d'y aller ou de ne pas y aller. À savoir que pour celle qui était là pour la gagne, aller au défi, ça donne des points supplémentaires. Donc c'est cool, ça permet de gagner. Bon, on ne s'était pas posé la question, on a pris les coordonnées. Et puis en fait, je marche, mais je me rends compte que je n'arrive pas à marcher. Que faire ? Insister encore, appeler les secours, partir au défi. Et là, en fait, je dis aux filles, je veux bien essayer de marcher jusqu'au bivouac, mais je ne pourrais pas rajouter ça et aller au défi. Et d'une voix commune, les filles me disent, mais bien évidemment, on n'y va pas au défi. Et on va essayer de rentrer et on va déjà essayer de faire ça. Alors au départ, je me sens hyper coupable parce que je les prive. D'un bout d'aventure, d'aller voir le défi. On sait que, de manière générale, le défi, c'est un endroit qui est un petit peu extraordinaire, qui est à aller voir. Et puis aussi, on n'est pas là pour la compète, mais je nous mets un peu hors-jeu par rapport au trek. C'est intéressant de voir comment on peut accueillir l'aide, le soutien. Ce n'est pas naturel chez moi du tout. Je suis quelqu'un qui, dans la vie, ne compte pas sur les autres. Et j'ai ressenti beaucoup de solidarité, beaucoup de soutien. J'avais mal, j'en ai râlé, j'en ai ragé, j'en avais les larmes aux yeux. Et je ne me suis jamais sentie jugée par qui que ce soit. Donc on a fait ces trois derniers kilomètres ensemble. À un moment donné, j'avais tellement mal que je me suis mise dans ma bulle. J'ai découvert que c'était que de passer au-dessus d'une douleur physique. Et je l'ai fait parce que j'avais le soutien et j'avais toutes les conditions qu'il fallait pour y arriver. On arrive enfin au bivouac. Pareil, d'une voix commune, les filles me disent « tu vas te soigner, nous on s'occupe des coordonnées pour demain, on verra si demain on peut partir » , mais il fallait faire comme si. J'ai été prise en charge au niveau des soins et en fait, cette fameuse pierre qui m'est tombée dessus à la première borne m'a déplacé l'articulation de ma cheville. J'ai marché toute la journée sur une cheville déboîtée. On m'a mis un strap en me disant, on ne sait pas si tu pourras repartir demain. Je me souviens m'être réveillée dans la nuit en pleurant, en me disant, mais je suis dégoûtée. Et puis, le lendemain matin, je me suis levée et en fait, j'arrivais à dérouler un peu le pied. Je suis allée voir mon super ostéo kiné magique. Et il m'a dit, écoute, si tu arrives à dérouler le pied et que tu as envie, pourquoi pas tenter une borne à la fois ? Tu vas jusqu'à la première et puis si tu n'y arrives pas, on viendra te chercher. Et puis si tu arrives à franchir la première, tu iras à la deuxième et tu verras comment ça se passe.

  • Speaker #1

    Et puis au final, j'ai fait toutes les bornes jusqu'à la dernière. Donc on démarre. heureuse de franchir cette ligne de départ toutes les quatre, en prenant particulièrement soin de Catherine et de sa cheville, en étant très vigilante, savoir si ça va. Et elle est toujours avec le sourire, elle nous dit ça va, ça va, ça va. Donc on avance, on avance, et là, on a un petit peu moins rigolé. Les kilomètres qui ont suivi, parce que là franchement c'était pas très rigolo, on a fait un vallon, puis un deuxième, puis un troisième. Et là, bon, ok, il y a eu un stage de navigation, ok, il y a eu du debriefing de stage de navigation, mais après on n'est pas des topographes professionnels. Et moi j'étais à peu près confiante, à chaque fois j'ai mis, si les filles, la balise elle est juste derrière, vous inquiétez pas, encore un vallon et ça va. Et en fait, non, il y en a eu au moins six des vallons. Et là, on a toutes pesté.

  • Speaker #0

    C'est vraiment un souvenir, le fait de se dire, Claire a l'air d'y croire, moi si elle y croit, j'y crois, on monte ses vallons. Et puis au bout du troisième, je pense qu'elle ne sait pas vraiment, elle me dit à chaque fois que ça va aller. Et là oui, au bout du troisième, je commence à douter. À un moment donné, dans ma tête, se passe le fait de se dire, mais c'est un peu comme dans la vie. en fait. On gravit à chaque fois des petits monts ou des montagnes. Et puis parfois, ça monte et puis d'un seul coup, ça redescend. Ça remonte, ça redescend. Et je fais le parallèle avec ma vie, tout simplement. Et donc au final, on se dit, de toute façon, moi j'avais une confiance aveugle avec mes coéquipières. Donc je me dis, il faut encore marcher, il faut aller tout droit. Et enfin, effectivement, quand on arrive, on voit cette borne. Et bien c'est un peu comme dans la vie en fait. Ça y est, on a atteint notre objectif.

  • Speaker #1

    Donc on atteint cette fameuse balise 1, non content d'avoir réussi cette première étape. On s'interroge pour Catherine, comment tu vas, comment va ta cheville ? Donc on fait le check-up, elle est bien soignée et il faut vraiment s'imaginer une organisation au petit soin aussi, le personnel. Le staff hyper présent à chaque balise.

  • Speaker #4

    D'ailleurs, ça nous permet de vivre l'aventure sereinement parce qu'on se sent quand même très en confiance. Ça aide à penser que à la marche, que à la journée qui va se dérouler et à ne pas se polluer la tête avec d'autres choses. Et ça, c'est vrai qu'il faut le souligner parce que c'est assez agréable.

  • Speaker #1

    Donc, on quitte cette balise 1 qui est en fond d'oued et on se dirige vers un col. Et arrivé en haut de ce col, on comprend... que la topographie juste après, ça va être encore des montagnes, encore des montagnes, encore des montagnes. Et là, on a fait un peu appel au collectif, on s'est interrogé et on s'est dit, il y a deux options. Soit on retraverse les montagnes qui ont l'air un peu hard et c'est la bonne destination, c'est le bon cap. Soit on décape et regardez les filles, il y a un petit chemin là-bas en fond de vallée qui a l'air très sympa, une petite piste de voiture, ça veut dire que c'est tout plat. Ça peut être sympa de prendre cette option pour ta cheville, Kat, et puis aussi pour nous reprendre des forces aussi au passage. Et là, on ne s'est pas posé la question 36 fois. On a pris cette option 2, qui était un peu plus facile, d'accord. On décapait, donc on perdait des points, mais c'était totalement assumé. Et on l'a plutôt joué à l'économie en se disant, on a quand même un challenge, c'est que Kat, elle finisse sa journée. Donc, on ne voulait pas trop prendre de risques non plus. Donc là, on a vraiment aussi un moment sympa, cette piste qu'on suit, les montagnes à gauche, où on se dit, là, toutes les trequeuses, elles sont dans le dur, elles se tapent des montagnes et des montagnes. Et nous, on est plutôt sur du plat, c'est assez kiffant, assez sympa. Et puis là, on commençait tout à l'heure super fin et on s'est posé au pied d'une grande barrière rocheuse aussi et on a pique-niqué. Pour ma part, là, ça a commencé à devenir un peu moins drôle. J'ai commencé à avoir des symptômes fiévreux. Donc, je me suis un petit peu gavée de l'hyprène. Mais voilà, on a repris des forces toutes les quatre. On a rechargé le podomètre avec la batterie solaire. On a fait notre technique. Et puis, on redémarre. Et là, on sait qu'il y a une très longue distance, 9 km jusqu'à la prochaine balise, sur une topographie assez sympa. C'était du plat, c'était assez sympa, une bonne partie de l'itinéraire. Mais c'était long, en fait. C'était très long. 9 km à Valais, on n'avait jamais une distance aussi forte entre deux balises. On arrive à la troisième balise. Et là, question. Est-ce qu'on le fait ou pas ce défi ? À ce moment-là, on en a vraiment toutes les quatre plein les pattes. On est à deux doigts de ne pas faire le défi. Mais les défis, comme le disait Kat tout à l'heure, c'est des moments sympas qui valent le détour. Qu'est-ce qu'on fait ? Qu'est-ce qu'on fait ? Là, on se dit qu'on y va et on pense, toutes les quatre, que le défi se trouve juste en haut de la dune qui est à côté de nous. On se dit, on y va, c'est facile, c'est faisable, c'est juste là. Encore un dernier gros effort. On arrive en haut de cette dune et pour ma part, grosse déception. je me rends compte qu'elle est tout au bout alors c'était un magnifique cirque c'était sublime, là il y a une luminosité qui est incroyable, un cirque rocheux avec un troupeau, un berbère qui faisait son troupeau en bas et on voit la balise qui est tout au fond de l'oued Bon, on s'est dit qu'on y allait, donc on va y aller. Et pour ma part, j'ai l'état fiévreux qui commence à vraiment prendre le dessus, à prendre le dessus. Et je commence à me décrocher du groupe mentalement. C'est-à-dire qu'on chantait plein de chansons. Ce qui nous caractérisait aussi, c'était un peu chanter tout et n'importe quoi. Et en fait, les derniers kilomètres, moi, j'ai cru que je n'y arriverais pas. J'ai croisé le regard d'Adeline. On s'est sentis en souffrance toutes les deux. Et arriver au pied de cette dune, le sentiment de ne pas y arriver. Et en même temps, on voit Catherine et Eugénie super motivées, super au taquet. Et puis, on nous dit qu'il y a une belle récompense, qu'il y a un petit challenge à faire en haut, etc. Et donc, on arrive en haut de la dune. Il y a une petite danse qui se fait en haut. Moi, je ne sais plus où j'habite. Je regarde les gens danser. Je me mets derrière à danser. Je ne sais même pas ce que je fais là.

  • Speaker #4

    Et je me souviendrai toujours, Kat était déjà arrivée en OUF. Et en fait, on a eu un espèce d'échange de regard. Et là, je me suis dit, c'est cool d'avoir été à ce défi parce que j'avais Kat qui m'accueillait. Et je suis littéralement tombée dans ses bras à ce moment-là. Avec Claire, on a baptisé un peu nos moments d'émotion d'une. Et là, je pense qu'on peut le dire, c'était vraiment la dune A.

  • Speaker #1

    La dune A, la fameuse. On a une très belle récompense et Kate, elle a ramené la récompense ici. C'est une petite fiole en verre avec un petit pompon. Et on se dit que c'est un super beau souvenir à constituer soi-même parce que la fiole est vide. Et il faut la compléter soi-même avec du sable qu'on collecte en haut de la dune. Il a une vraie valeur à nos yeux. Ce n'est pas une fiole de sable qu'on a achetée au souk du coin. C'est quelque chose qu'on a mérité à la sueur de notre front et de nos larmes. On est super fiers, toutes les quatre, de repartir avec cette fiole en haut de cette dune. Donc, on est le troisième jour de marche. J'ai noté dans mon petit carnet qu'on est partis à la bourre. Je crois que c'est un petit peu encore une de nos habitudes.

  • Speaker #0

    C'était notre signature.

  • Speaker #4

    C'était notre signature, notre marque de fabrique.

  • Speaker #1

    On nous a dit qu'il y aurait une sacrée surprise, un défi incroyable. Donc là, on est super contentes et on nous dit aussi, et c'est peut-être pour ça qu'on est assez guirettes, c'est qu'on nous dit que cette journée 3, elle va être un peu plus cool. Le paysage va être sympa et que ça va être un beau moment. La distance est un petit peu moins longue. On a marché, on a franchi un premier passage obligatoire sur une dune qui nous permet de nous retourner et d'avoir une belle vue sur le bivouac dans l'Oued.

  • Speaker #3

    Et sur Uncle Ben's.

  • Speaker #1

    Voilà, il y a une montagne qu'on a baptisée Uncle Ben's, parce que de profil, ça faisait un peu le visage d'Uncle Ben's. Et d'ailleurs, tous les matins, il faut aussi s'imaginer, juste la petite aparté, c'est que quand on se lève, on déshypnotante et tous les matins, on a ce spectacle incroyable avec les lavabos, par exemple, pour se brosser les dents et la vue sur les montagnes au loin. On n'est pas très loin des frontières algériennes, donc c'est les falaises, c'est la frontière avec l'Algérie. On a des montagnes magnifiques et on a cette fameuse montagne. Uncle Ben, ce qui nous a marqués dès le matin, ou Homer Simpson, Ausha.

  • Speaker #3

    Oui, ils se ressemblent tous les deux. On n'avait jamais remarqué avant.

  • Speaker #1

    Aucun lien psychique.

  • Speaker #4

    Et d'ailleurs, c'est vrai que tous ces petits moments aussi, que ce soit... Moi, je me souviens, j'étais en train de me brosser les dents. Voilà, un acte quotidien très banal. Et là, je me dis, mais tu te rends compte de la chance que tu as. Tu es là, dans le désert. Tu as un paysage magnifique devant toi. Enfin, voilà. Merci la vie de me brosser les dents là, de profiter de ce panorama. C'est pareil, le soir, on va se coucher. On a juste un ciel étoilé qui est magnifique. On en prend plein les yeux. On est capable de s'allonger et juste de regarder. Et ça aussi, ça fait partie de l'aventure. Et c'est une vraie déconnexion parce qu'effectivement, on est déconnecté de notre quotidien. D'autant plus, et merci de prendre nos téléphones portables, parce que c'est là qu'on se rend compte que c'est très... ça nous prend beaucoup de temps et donc là on est libérés de tout ça et en fait on est là juste pour vivre l'aventure et en fait c'est peut-être très égoïste mais on pense entre guillemets qu'à nous et l'équipe bien sûr et les gens qui sont là mais c'est très c'est vraiment de ne pas avoir ce téléphone c'est vrai que quand ils nous l'ont annoncé ça m'a un petit peu angoissée je me suis dit j'aurais pas de nouvelles des enfants comment je vais faire et en fait c'est libérateur et ça nous permet de se reconnecter à plein de petites choses qu'on savoure plus, qu'on voit plus dans nos quotidiens qui sont parfois chargées, la tête dans le guidon et on ne prend pas le temps. Et là, ça permet vraiment de se reposer.

  • Speaker #1

    Donc on quitte le Clubens, la montagne dans notre dos, et on a en effet un super itinéraire. On a des champs de fleurs. Il faut s'imaginer qu'il n'y a pas plus depuis 4 ans dans cette région-là, et il venait de pleuvoir les quelques semaines juste avant. On a des vallées avec des fleurs jaunes, des fleurs violettes.

  • Speaker #3

    Et en fait, de loin, on avait l'impression que c'était la roche qui était colorée. Je me revois dire aux filles, mais vous vous rendez compte, il y a des montagnes violettes par ici. Je n'ai jamais vu ça, je ne comprends pas. Et en s'approchant au fur et à mesure, en fait, on se rend compte que c'est la montagne qui est recouverte de fleurs violettes. Et c'est juste, mais c'est à tomber de beauté.

  • Speaker #1

    On déroule cette journée, ça se passe bien pour toutes les quatre. On est plutôt en forme. Tu entends des petites piques de fièvre pour moi, mais globalement, ça se passe bien. Il fait beau, il fait chaud. Donc on arrive à cette balise 3, le pique-nique, on se met sous un arbre, on papote, on rigole, on prend un bon moment. Et là on nous dit, le défi il se passe là-bas. Et donc on tourne la tête toutes les quatre et qu'est-ce qu'on voit ? Au bout d'un grand plateau, une montagne qui ressemble à une tagine. On s'est dit allez on y va, on y va, on avait vraiment envie de faire aussi le défi. Le défi de la veille, comme on l'avait expliqué, il avait été un petit peu difficile pour nous. Celui-ci n'en fut pas moins difficile, mais quand on est arrivé... Plus on se rapprochait de la tagine, plus on se disait, wow, c'est quand même un beau défi qui nous attend.

  • Speaker #0

    Elle n'est pas petite.

  • Speaker #4

    Et en fait, cette tagine, on la voyait depuis quand même deux jours, donc plus ou moins près, plus ou moins loin. Et c'est vrai qu'elle était dans le décor, on va dire. Et puis là, on se rapproche, on se rapproche. Moi, personnellement, quand je suis arrivée en bas, ça a été un gros moment de doute. Et puis, dans la tête, on se dit, bon, quand même, on est venu chercher quelque chose. On est venu chercher le dépassement de soi. On est avec une équipe. Le défi, on le sait, c'est posé dans les règles. C'est à quatre ou rien. C'est toute l'équipe ou personne. Et donc, là, je regarde mes coéquipières. Et là, je suis toute seule dans ma tête, en fait. Je ne leur parle pas. Je ne leur fais pas part de mes doutes. Et puis, je repense à Catherine et sa cheville. Eugénie et ses cloques parce qu'il faut quand même savoir que Eugénie a été pas mal handicapée des pieds et je pense à Claire qui assure depuis une journée et demie à marcher avec la fièvre et là je me dis t'as pas le choix quoi, il faut y aller tu vas pas leur faire ça là sur un petit coup de flip il faut y aller allez on y va, on part et donc je dis rien, je monte et je suis Claire qui part en éclaireuse Merci. Et là, Claire, je ne sais pas si elle l'a ressenti ou pas, mais Claire n'arrête pas de me parler, en fait. Et j'ai compris après qu'elle me parlait pour me dire, pour me faire monter, en fait. Et donc, je pose mes pieds l'un devant l'autre. Et puis, en fait, finalement, je monte. Et là, on arrive sur un dernier petit goulot. Et bon, ça, par contre, je kiffe parce que c'est un peu d'escalade et tout ça, mais j'aime bien. Et donc là, je m'éclate vraiment. Et là, on arrive là-haut. Et là, c'est vraiment une vraie récompense. Et je pense qu'on a toutes vécu cette tagine différemment. selon les personnes. Et c'est une belle réussite. Et c'est vrai qu'on est fiers et on se dit, la devise du trek, c'est qui ose gagner. Et c'est encore une fois le collectif qui fait qu'on arrive à y aller et à se dépasser. Et puis on est quand même venus chercher ça, il faut le dire.

  • Speaker #3

    Arrivé en haut de la Tagide, on nous offre une magnifique croix berbère qu'on a toute mise là aujourd'hui. On a appris à l'issue du trek que la croix, en fait, ça s'utilise pour vraiment réussir à se repérer au milieu du désert. Et en fait, si on met l'étoile polaire dans le trou de la croix, ensuite avec les autres étoiles, on sait où se trouvent l'Est, l'Ouest et le Sud. donc c'est quand même Je trouve un beau symbole qui nous permet de faire le lien entre l'orientation qu'on a cherchée dans le trek et l'orientation que ça va donner aussi à notre vie pour la suite. Moi, arrivant en haut de la tagine, je me suis posée toute seule. J'ai ressenti quelque chose de très fort. C'est que, en fait, j'ai réalisé qu'autour de moi, il y avait toutes ces montagnes. Tout ce sable, je me suis rendue compte que toutes ces montagnes, tout ce sable, ils étaient là depuis toujours. J'ai réalisé que moi, je serais là bien moins longtemps que tous ces éléments. Et puis que j'étais qu'un grain de poussière, en fait, dans cette vie qui passe. Ce que je me suis dit, j'avais déjà entendu cette phrase à plusieurs reprises, mais je ne l'intellectualisais pas autant. c'est qu'en fait Alors attention, il faut prendre ça avec beaucoup de recul, mais il n'y a rien de grave. Dans le sens où on n'est pas grand-chose, on n'est que de passage. Et j'ai ressenti dans mon corps juste le fait qu'il ne faut pas se prendre la tête pour des futilités. C'est vraiment important de réussir à se dire qu'il y a des choses qui arrivent dans la vie, elles sont là et il faut se concentrer sur l'essentiel. Ce que je retire et ce que j'ai ressenti ce jour-là, Ça s'est inscrit dans mon corps et tout est dit.

  • Speaker #1

    On a eu toutes les quatre un grand moment d'émotion de cette tagine, pour chacune des raisons différentes. eu un moment de reconnaissance incroyable d'être là, de s'être toutes fait ce cadeau, d'avoir osé quitter nos familles, notre environnement, nos enfants, notre mari, notre quotidien, pour se consacrer à un moment tourné vers soi. Et on y était, en fait, cette tagine représentait pour nous toutes ce défi qu'on s'était aussi fait, le trek du maire général. Et on a eu vraiment un sentiment d'accomplissement, de joie, de plénitude d'être là. et d'être tellement heureuse. C'est toutes ces émotions-là qui nous ont traversées toutes les quatre. Et il y a un moment, il faut repartir. Donc, on repart vers le bivouac. On a quatre kilomètres encore. On voyait le bivouac d'en haut de la tagine. D'ailleurs, c'était rigolo, tout petit, petit, au loin. Et donc, c'était rigolo d'ailleurs de voir le bivouac depuis la tagine et non pas la tagine depuis le bivouac, d'être dans l'autre sens. Et on a un souvenir aussi incroyable d'être rentrés. Il faisait jour, il faisait chaud. On a pu prendre une douche chaude,

  • Speaker #4

    se laver les cheveux,

  • Speaker #1

    mais ça, ça valait de l'or en fait, c'est à ce moment-là du trek. On a passé encore une bonne soirée, un bon repas avec nos amies luxembourgeoises et on va se coucher en se disant, demain c'est le quatrième et dernier jour déjà. Quatrième jour, Cocorico, on est à peu près à l'heure sur la ligne de départ. On y va. Et alors, pour ma part, ne cessez de m'excuser, de dire désolé, les filles, je vais être le boulet du jour. Je suis désolée. Je vais être longue. Je suis désolée. Et en même temps, une fois de plus, les filles, juste, on clôt le débat en disant mais zen, Claire, on va à ton rythme. Tout va bien. On est là pour découvrir. Et aussi, du coup, de cette contrainte, on en a fait une opportunité. On s'est dit ça va être la journée. On va profiter. On va regarder tout ce qui se passe. on va observer, on va sentir les sensations, on va vraiment s'en mettre plein les yeux et vivre cette dernière journée comme la dernière journée, le dernier beau moment toutes les quatre. Donc cette journée-là, c'est ce qu'on disait à l'instant, c'est une journée où tout a été très long. Cette borne une, elle nous a paru interminable. On s'est dit mais on ne va jamais l'atteindre, ça prend une plombe. Puis plus le temps passait, plus on faisait, mais il y a moins en moins de gens derrière nous. Ouais, on est en train de finir dernière, mais c'est pas grave, c'est ok, on se l'était toutes validées. Et pourquoi pas même arriver en dernier, parce que Merci. Les derniers ont le privilège d'avoir une haie d'honneur. Et on s'était dit, ça pourrait être sympa aussi de vivre ce petit moment. Et donc, on tope quand même la balise une. Je me sentais vraiment de moins en moins bien et de plus en plus fiévreuse. Comme le disait Adeline tout à l'heure, à chaque étape, à chaque balise, il y a le personnel, le staff qui est là, qui prend soin de nous. J'ai un souvenir aussi des filles qui ont été extrêmement bienveillantes. Et on a avalé les kilomètres. On a monté une espèce de montagne, on s'est dit « Allez les filles, on est dingue, on décape pas ce coup-ci, c'est nos derniers kilomètres ! » Et là, on surcape ! Mais de manière complètement déraisonnable, on se retrouve dans des endroits pas possibles, des falaises, on se met à gravir des trucs impossibles. Mais on prend beaucoup de plaisir quand même, malgré tout, à se dire « On est un peu fofolles, c'est notre côté aventurier qu'on avait mis de côté. »

  • Speaker #0

    Et d'ailleurs, il y a cette notion de... Peur aussi. On ne l'a pas encore abordé, mais c'est vrai que là, c'est la première fois où j'ai peur, la peur qui fige. En fait, dans nos vies, je suis plutôt une personne, je n'ai pas peur de grand-chose, en tout cas. Et là, je les vois gravir ces montagnes, un peu en mode transverse, et je trouve que moi, mon pied, en tout cas, il n'adhère pas. Et je les vois continuer. Alors, je vous ai appelé mes petites cabris parce que je me dis, mais comment elles font ? Et moi, là, j'ai peur, en fait. Et on n'ose pas au début de l'exprimer. Et ensuite, on se dit, mais en fait, attendez-moi parce que j'ai peur. J'ai vraiment peur. Et je vois le vide aussi qui est présent. Donc, cette peur qui fige, en tout cas, je ne l'ai plus beaucoup dans ma vie de tous les jours. Et là, je me reprends, je prends conscience de cette peur aussi qui peut être là. Comment je fais ? Je suis obligée d'avancer de toute façon. Et encore une fois, on parle beaucoup de collectif depuis le début. C'est le collectif qui fait, attends, prends ton temps, mets ton pied là, mets ton bâton là, etc. Et au fur et à mesure, comme on parle, on oublie de focus sur cette peur.

  • Speaker #3

    Je ne sais pas si tu te souviens, on se disait aussi beaucoup, marche dans mes pas. Et en fait, on marchait dans les pas l'une de l'autre. On mettait les pieds au même endroit pour réussir à calmer cette peur.

  • Speaker #1

    Exactement. Donc, on a passé cette sacrée grosse montagne. Qui dit grosse montée, qui dit grosse descente. Donc là, on descend toutes les quatre. Et on sait que la balise 3 n'est plus très loin. Sauf que là, on en a vraiment plein les pattes. On en a marre, on est fatigué. On n'a plus qu'une seule envie, c'est de la trouver, cette balise 3. Et là, on arrive au pied de trois vallons qui nous paraissent bien trop hauts pour être vrais. Mais la balise est en haut d'un de ces trois vallons. Alors, lequel ? Il était hors de question de les franchir tous les trois pour avoir la réponse. Donc on a fait un petit peu le mode raccourci en ailant les personnes qui sont en haut des balises. Allez, où est la balise bleue ? On n'en peut plus, aidez-nous. On nous indique la balise bleue qui est bien trop haute, qui nous paraît vraiment trop haute. On monte toutes les quatre et là, franchement, arrivé en haut, on jette nos bâtons, on est fatigué, on en a marre. Et en même temps, on lève le nez et on se retrouve sur un spot vu 360 degrés sur le désert, les montagnes. le soleil qui commence vraiment à décliner donc il y a cette couleur ocre cette chaleur qui nous enveloppe et là en fait la fatigue le ras-le-bol on le met de côté et on décide juste de poser nos fesses de s'asseoir et de profiter mais le temps n'était plus le facteur le vecteur qui nous motivait c'était juste profiter, ralentir et on se disait on est venu chercher ça on est venu chercher la déconnexion et là on a passé une bonne demi-heure je pense en haut de cette borne 3 juste à regarder,

  • Speaker #3

    à profiter on avait besoin besoin. On ne pouvait pas recharger les batteries autrement.

  • Speaker #1

    On a voulu comme suspendre le temps une dernière fois, avant ensuite de remettre la machine en marche. Et donc là... On a deux options qui s'offrent à nous et c'est vrai qu'on avait différentes motivations à cet instant. On voulait toutes les quatre rentrer, profiter oui, mais profiter en ayant la possibilité de faire ce dernier défi. Puisqu'on a appris que le dernier défi ne se faisait pas sur le site pendant la marche à proprement parler, mais au bivouac. Donc ça, ça a vraiment interpellé notre curiosité. et on comprend qu'il y a deux options qui s'offrent à nous pour rejoindre le bivouac, monter un col, donc une dernière grosse montagne qu'on voit au loin, ou contourner cette montagne. Et donc là, on met en avant les opportunités, les contraintes. Tuc, tuc, tuc, tuc, il a fallu quoi ? 30 secondes, une minute, pas plus, pour nos 4 pour se dire, non, on prend l'option challenge, dernier challenge à 4, on sait qu'on ne va pas le regretter. Et là, moi, j'ai un souvenir, on traverse cette dernière plaine avant ce col, pareil, des champs de fleurs. la douceur qui nous enveloppe. On monte cette montagne. Et là, arrivé en haut, le chef, qui est le chef organisateur, nous prend dans ses bras, nous félicite. Et là, on a toutes les quatre un moment hyper... d'accomplissement. Franchement, c'est beau. On est toutes les quatre super fiers. On voit le bivouac, encore une fois, en bas de cette colline. On sait que c'est les derniers kilomètres qui nous rejoignent vers le bivouac, vers la fin presque. Donc on a encore envie de suspendre ce temps. On voit le soleil qui rouge-loi maintenant, puisque le jour décline fortement. Toujours ces falaises rocheuses devant nous qui sont la frontière avec l'Algérie. Et là, on descend toutes les quatre et on se dit, on va arriver la nuit, juste pour la tombée de la nuit, et on va profiter du désert, toutes les quatre. Et là, c'est le silence.

  • Speaker #3

    Le silence. La lumière qui était chaude, réconfortante.

  • Speaker #1

    La joie, parce qu'on savait qu'on allait finir. Une sensation aussi sympa, qu'on a partagée aussi toutes les quatre, c'était le fait d'enclencher notre frontal. Pour les deux derniers kilomètres, c'est d'arriver avec vraiment la pénombre la nuit.

  • Speaker #4

    C'était une atmosphère. Un expert vraiment particulier. Je pense qu'on a toutes ressenti... Je pense qu'il y avait ce côté de... C'est fait, quoi. Il n'y a plus qu'à profiter, en prendre plein les yeux, se remplir la besace pour la suite de la vie et amasser toutes ces petites choses. Là, de vous écouter, les filles, je... Je ressens les choses. C'est incroyable. C'était vraiment un très beau moment.

  • Speaker #3

    Et on arrive.

  • Speaker #1

    On y est. On a franchi cette ligne d'arrivée.

  • Speaker #3

    Les heures en dernière.

  • Speaker #1

    Même pas les dernières. Là, on est dégoûté parce qu'on aurait voulu avoir l'année d'honneur. On l'a mérité. On l'aurait mérité, mais on est driveé par ce souhait de se doucher, manger. C'est vraiment la pyramide de Maslow, base 1, les besoins primaires.

  • Speaker #4

    Se laver les cheveux, toujours et encore.

  • Speaker #1

    Et de faire notre dernier défi. Et donc, quand on passe la ligne d'arrivée, on s'en fiche de ne pas arriver dernière, c'est pas grave. Mais on est juste hyper heureuse de franchir cette ligne d'arrivée.

  • Speaker #3

    Fière, fière.

  • Speaker #1

    On se tombe dans les bras les unes des autres, on pleure, on est émue, on est joyeuse, on est heureuse.

  • Speaker #4

    C'est un moment suspendu, je pense. C'est suspendu.

  • Speaker #1

    On se fait un beau cadeau d'en reparler. Une fois qu'on a été douché, qu'on est propre, qu'on est rassasié et qu'on peut profiter d'une soirée sans avoir à tracer un itinéraire et d'être dans le speed, on nous annonce que le défi va commencer. Et donc là, on nous dit de prendre ses frontales et on nous invite à marcher. Donc on fait à peu près 800 mètres dans les dunes, puisqu'on rappelle le bivouac qui est en plein désert. Et là, on arrive à un endroit sublime. Il y a un grand feu de camp. Il y a plein de berbères qui sont autour, qui nous attendent avec tous leurs instruments de musique. Et là, une musique envoûtante, entraînante, ce feu. Il y a juste à lever les yeux au ciel, c'est la voie lactée, c'est les étoiles qui inondent le ciel. Et en fait, le défi, c'était juste de profiter de ce spectacle berbère. Ils ont lancé un feu d'artifice après, en plein désert, pour nous. On s'est juste dit, mais c'est quoi ce moment de dingue ? Juste là, si ça peut s'arrêter, on serait trop bien. Mais bon, non. Ça a duré le temps que ça a duré, mais c'était juste incroyable. Et après, ils nous ont invités à venir danser avec eux, autour du feu. On est rentrés presque en transe. On a vu vraiment, on a tout lâché. On s'est toutes remémorées. autour de ce feu, les quatre journées qu'on venait de passer, les moments qu'on venait de passer, on n'a pas complètement réalisé non plus. On sait qu'on a fait un truc de fou. On sait qu'on avait qu'une aventure juste extra. Mais on n'en a pas encore tous les contours et on n'en a pas encore le recul. Mais on sait qu'on a fait quelque chose de dingue. Et on décomprise.

  • Speaker #0

    Moi, ce que ça m'a apporté, c'est de me reconnecter On n'est pas obligé d'être tout le temps connecté, d'être tout le temps là aussi pour les autres. Et je pense que Strike, ça m'a vraiment confortée dans ce sens-là.

  • Speaker #4

    Évidemment que ça fait bouger des lignes. Je réalise au fur et à mesure du temps qui passe. Quand des fois j'ai des petits coups de mou, je regarde cette croix du Sud, cette photo, cette fiole de sable. Et je me dis, tu l'as fait, donc tu es capable aussi de faire des choses. Et je pense que les choses arriveront encore. dans l'année qui va s'écouler, et même plus. Je pense que c'est une aventure qui restera ancrée.

  • Speaker #3

    Ce que j'emmène aussi avec moi sur mon quotidien, c'est une chose à la fois, une dune à la fois, une borne à la fois. Et dans la vie, j'y vais plus par étapes. Et ce sont deux très belles croyances positives qui me boostent.

  • Speaker #1

    M'offrir ce trek, c'était aussi m'offrir la possibilité de mettre tout ça, la claire de tous les jours, un peu au placard. et de retrouver la Claire un peu qui s'était oubliée sur le côté aventurier. Et si j'ai bien retenu quelque chose, c'est que je crois que j'ai furieusement envie de réenclencher cette Claire aventurière qui a été un petit peu oubliée ces dernières années pour toutes les bonnes raisons qu'on connaît, ou les raisons qu'on connaît, en tout cas qu'on peut connaître dans nos chemins et dans nos vies à 100 à l'heure. Et j'ai juste une question à vous poser les filles. C'est quand notre prochain défi ?

  • Speaker #2

    Merci à Claire, Catherine, Adeline et Eugénie de nous avoir partagé cette grande expérience de lâcher prise et de dépassement de soi qu'a été ce track de 4 jours. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à le partager ou nous laisser des commentaires sur Apple Podcasts et à mettre des étoiles sur Spotify et Apple Podcasts. On se donne rendez-vous le mois prochain pour un nouveau récit de sport. En attendant, je vous laisse avec Sandrine pour d'autres conseils sportifs. A très bientôt !

Description

Aujourd'hui, je vous donne rendez-vous avec quatre femmes, chacune animée par ses rêves, ses doutes et son lot de charge émotionnelle. Aussi, lorsque Claire propose à Catherine de partir marcher dans le désert Marocain, l'invitation sonne comme une évidence... Cette dernière ne résiste pas au plaisir de convier Adeline et Eugénie à partager ce moment avec elles. Et ne croyez pas que le hasard ait sa place là-dedans, ni que ces retrouvailles soient le fruit d'une heureuse coïncidence dans leurs plannings respectifs ; non, ce trek — le Trek Elles Marchent® - elles en avaient besoin, c’était écrit, le sable et les montagnes les attendaient depuis toujours. Dans leur aventure mystique, le parallèle avec l’Alchimiste de Paulo Coelho est bien trop fort pour ne pas être évoqué, puisque c’est bel et bien avec elles-mêmes qu’elles renouent au cours des 30 km journaliers qu’elles parcourent. Ces quatre femmes découvrent la vie nomade et les décors berbères, l’immensité des plateaux le jour et le spectacle époustouflant du ciel étoilé la nuit, les brossages de dent en plein air et la douceur des soirées de bivouac autour du feu. Préparez-vous donc à recevoir toute la plénitude, la gratitude et la bienveillance de leur récit. De la peur qui fige face au vide, en passant par les pépins physiques non loin de faire basculer l’aventure, Cath’, Claire, Adeline, et Eugénie apprendront finalement à saisir les mains qui leur sont tendues, à marcher dans les pas des autres et à leur ouvrir la voie aussi, parfois. Parce qu’un vallon après l’autre, une dune à la fois, tout est possible et réalisable. Et ensemble, c’est encore mieux.


Pour connaître l'association => https://trekellesmarchent.com/


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Producteur : Pipo et Lola


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Moi, ce que ça m'a apporté, c'est de me reconnecter vraiment avec qui j'étais. Évidemment que ça fait bouger des lignes.

  • Speaker #1

    Ce que j'emmène aussi avec moi sur mon quotidien, c'est une chose à la fois. Une d'une à la fois. Je crois que j'ai furieusement envie de réenclencher cette claire aventurière.

  • Speaker #2

    Bonjour et bienvenue dans Conseil de sportif et de sportive. Je m'appelle Céciliane et mon objectif est de vous emmener à l'aventure à travers nos récits sportifs contés par des passionnés. Dans cet épisode... A l'aide de ses trois acolytes, Claire nous raconte le trek Elle marche, quatre jours de marche et d'orientation dans le désert du Maroc. Vous y découvrirez la voie, mais surtout le cheminement, d'Eugénie, Adeline, Catherine et celle de l'initiatrice du défi, Claire. Les filles, je vous laisse la parole.

  • Speaker #1

    Moi c'est Claire, j'ai 38 ans, maman de deux enfants. Je m'étais toujours dit qu'avant mes 40 ans, je ferais un trek au Maroc. Je ne sais pas pourquoi, c'était ancré.

  • Speaker #3

    Moi, c'est Kat. Je suis maman de deux garçons. Je suis mariée depuis 10 ans cette année. Je voulais faire quelque chose d'un peu fort pour mes 40 ans.

  • Speaker #4

    Moi, c'est Adeline. J'ai 40 ans. Je suis mariée. J'ai trois enfants. À la base, je ne suis pas très sportive. J'ai eu l'envie de partir marcher. Je voulais, je pense, me prouver quelque chose à moi-même.

  • Speaker #3

    Eugénie,

  • Speaker #0

    38 ans, mariée, maman de deux enfants. Alors moi j'ai rencontré en fait l'équipe grâce à Catherine, parce qu'elle savait aussi que j'avais depuis un petit moment envie de faire ce type d'expérience.

  • Speaker #1

    Donc l'équipe est constituée, on est arrivés au Maroc, enfin, on est super heureuses et on rejoint l'ensemble de l'organisation et du staffing et des autres trickeuses à l'aéroport d'Erachidia. Là, on se dit toutes, on y est, enfin. On a les larmes aux yeux, c'est un beau moment où on n'était pas sûrs encore un mois auparavant, les frontières du Maroc étaient fermées. Donc on se dit, on y est, ça y est, l'aventure démarre. Ensuite, on prend tous un autobus. Et on arrive en fait à un point de jonction avec des taxis brousses qui nous attendent. Ces taxis brousses qui nous amènent ensuite dans un lieu qui est notre bivouac. La première sensation qui nous vient à l'esprit, c'est qu'on est agréablement surprise parce qu'on s'attendait à être hébergé dans un endroit assez spartiate. Et finalement, c'est assez cossu. Il y a des tapis partout, il y a un grand feu. Il faut s'imaginer une espèce de place centrale avec un grand feu. Une grande tente qui nous accueille pour le déjeuner et puis des tentes de deux personnes pour les logements. Et on se voit attribuer nos cartes pour tracer nos premiers itinéraires. Également, on nous prend nos téléphones portables puisque l'objectif c'est d'être déconnectés et surtout comme c'est une course d'orientation, c'est de ne pas être aidé par nos GPS, par nos téléphones. Donc ne céder uniquement que de nos instruments de navigation, qui sont les règles topographiques, les règles magiques et notre carte bien évidemment. Et notre compas de guidée qui est une espèce de boussole avec laquelle on peut s'orienter et calculer les degrés d'orientation. Donc on trace nos premiers itinéraires. C'est là que nos coachs Adeline et Catherine, qui ont eu la chance de suivre la formation en janvier, nous briefent Eugénie et moi. Et on passe la première soirée toutes ensemble au bivouac. Et on se couche, il est 22h. On se couche toutes en se demandant qu'est-ce qui nous attend ? On a un peu la boule au ventre. On sait qu'il y aura quatre jours de marche, qu'on va être dans le dur, mais on ne sait pas concrètement comment ça va se passer. Et donc, on se réveille. Il est 6 heures au son du muezzin, c'est-à-dire que le chef qui est la personne qui organise tous les tracés. On nous a fait une petite blague, on est réveillés en sursaut à 6h par le son typique local. Donc on est tous réveillés, on prend le petit déjeuner, c'est d'ailleurs le rituel tous les matins, c'est réveil à 6h, petit déjeuner, on se prépare. Et ensuite il y a des vagues de départ, puisque comme c'est un track d'orientation, l'objectif est que les équipes ne se copient pas, donc il y a différents itinéraires selon les vagues de départ. C'est pour ça que c'est bien important, la veille au soir, de bien repérer sa couleur, de bien retracer son itinéraire, parce que tout le monde n'a pas le même itinéraire. Donc, nous voilà enfin prêtes sur la ligne de départ. On nous attribue notre balise, qui est quand même notre moyen d'être repérée au beau milieu du désert. 120 équipes qui partent, il faut quand même les retrouver à tout moment s'il y a quoi que ce soit. On est donc 4 équipes et là, on a notre premier mot de passe puisqu'il y a quand même, au-delà de l'orientation, des petits quiz culturels qui sont proposés à chaque étape, à chaque balise qui doit être bipée. Notre itinéraire a été fait la veille, on a notre cap d'orientation, on démarre et on passe la journée. Donc on a 3 balises à chaque fois à aller chercher. On atteint notre première balise, on est super contentes. On a un grand mur à franchir. Le chef nous attend en haut de ce premier grand mur. On continue les kilomètres, deuxième balise. On est plutôt gais, on chante des chansons. On a plutôt la pêche, c'est le premier jour finalement, on se dit ça va le faire, on a moins l'appréhension. Et puis on arrive à cette balise 3. où là, le groupe connaît son premier grand moment.

  • Speaker #3

    Peu avant la balise 1, on est passés par une montagne dont les pierres étaient cassantes et glissantes. Donc j'ai le pied qui part sur le côté et une pierre qui me roule dessus et qui me tombe sur le haut du pied. Et oui, je ressens une douleur, mais je ne me prends pas la tête outre mesure. De toute façon, je m'attendais à avoir des douleurs dans le corps, dans ce trek. Donc voilà, il y en avait une, elle était là, il fallait l'accueillir. Donc on arrive à cette fameuse balise 3. À la balise 3, on nous donnait accès aux coordonnées du défi. Le défi, chaque jour, il y en avait un et on avait le choix d'y aller ou de ne pas y aller. À savoir que pour celle qui était là pour la gagne, aller au défi, ça donne des points supplémentaires. Donc c'est cool, ça permet de gagner. Bon, on ne s'était pas posé la question, on a pris les coordonnées. Et puis en fait, je marche, mais je me rends compte que je n'arrive pas à marcher. Que faire ? Insister encore, appeler les secours, partir au défi. Et là, en fait, je dis aux filles, je veux bien essayer de marcher jusqu'au bivouac, mais je ne pourrais pas rajouter ça et aller au défi. Et d'une voix commune, les filles me disent, mais bien évidemment, on n'y va pas au défi. Et on va essayer de rentrer et on va déjà essayer de faire ça. Alors au départ, je me sens hyper coupable parce que je les prive. D'un bout d'aventure, d'aller voir le défi. On sait que, de manière générale, le défi, c'est un endroit qui est un petit peu extraordinaire, qui est à aller voir. Et puis aussi, on n'est pas là pour la compète, mais je nous mets un peu hors-jeu par rapport au trek. C'est intéressant de voir comment on peut accueillir l'aide, le soutien. Ce n'est pas naturel chez moi du tout. Je suis quelqu'un qui, dans la vie, ne compte pas sur les autres. Et j'ai ressenti beaucoup de solidarité, beaucoup de soutien. J'avais mal, j'en ai râlé, j'en ai ragé, j'en avais les larmes aux yeux. Et je ne me suis jamais sentie jugée par qui que ce soit. Donc on a fait ces trois derniers kilomètres ensemble. À un moment donné, j'avais tellement mal que je me suis mise dans ma bulle. J'ai découvert que c'était que de passer au-dessus d'une douleur physique. Et je l'ai fait parce que j'avais le soutien et j'avais toutes les conditions qu'il fallait pour y arriver. On arrive enfin au bivouac. Pareil, d'une voix commune, les filles me disent « tu vas te soigner, nous on s'occupe des coordonnées pour demain, on verra si demain on peut partir » , mais il fallait faire comme si. J'ai été prise en charge au niveau des soins et en fait, cette fameuse pierre qui m'est tombée dessus à la première borne m'a déplacé l'articulation de ma cheville. J'ai marché toute la journée sur une cheville déboîtée. On m'a mis un strap en me disant, on ne sait pas si tu pourras repartir demain. Je me souviens m'être réveillée dans la nuit en pleurant, en me disant, mais je suis dégoûtée. Et puis, le lendemain matin, je me suis levée et en fait, j'arrivais à dérouler un peu le pied. Je suis allée voir mon super ostéo kiné magique. Et il m'a dit, écoute, si tu arrives à dérouler le pied et que tu as envie, pourquoi pas tenter une borne à la fois ? Tu vas jusqu'à la première et puis si tu n'y arrives pas, on viendra te chercher. Et puis si tu arrives à franchir la première, tu iras à la deuxième et tu verras comment ça se passe.

  • Speaker #1

    Et puis au final, j'ai fait toutes les bornes jusqu'à la dernière. Donc on démarre. heureuse de franchir cette ligne de départ toutes les quatre, en prenant particulièrement soin de Catherine et de sa cheville, en étant très vigilante, savoir si ça va. Et elle est toujours avec le sourire, elle nous dit ça va, ça va, ça va. Donc on avance, on avance, et là, on a un petit peu moins rigolé. Les kilomètres qui ont suivi, parce que là franchement c'était pas très rigolo, on a fait un vallon, puis un deuxième, puis un troisième. Et là, bon, ok, il y a eu un stage de navigation, ok, il y a eu du debriefing de stage de navigation, mais après on n'est pas des topographes professionnels. Et moi j'étais à peu près confiante, à chaque fois j'ai mis, si les filles, la balise elle est juste derrière, vous inquiétez pas, encore un vallon et ça va. Et en fait, non, il y en a eu au moins six des vallons. Et là, on a toutes pesté.

  • Speaker #0

    C'est vraiment un souvenir, le fait de se dire, Claire a l'air d'y croire, moi si elle y croit, j'y crois, on monte ses vallons. Et puis au bout du troisième, je pense qu'elle ne sait pas vraiment, elle me dit à chaque fois que ça va aller. Et là oui, au bout du troisième, je commence à douter. À un moment donné, dans ma tête, se passe le fait de se dire, mais c'est un peu comme dans la vie. en fait. On gravit à chaque fois des petits monts ou des montagnes. Et puis parfois, ça monte et puis d'un seul coup, ça redescend. Ça remonte, ça redescend. Et je fais le parallèle avec ma vie, tout simplement. Et donc au final, on se dit, de toute façon, moi j'avais une confiance aveugle avec mes coéquipières. Donc je me dis, il faut encore marcher, il faut aller tout droit. Et enfin, effectivement, quand on arrive, on voit cette borne. Et bien c'est un peu comme dans la vie en fait. Ça y est, on a atteint notre objectif.

  • Speaker #1

    Donc on atteint cette fameuse balise 1, non content d'avoir réussi cette première étape. On s'interroge pour Catherine, comment tu vas, comment va ta cheville ? Donc on fait le check-up, elle est bien soignée et il faut vraiment s'imaginer une organisation au petit soin aussi, le personnel. Le staff hyper présent à chaque balise.

  • Speaker #4

    D'ailleurs, ça nous permet de vivre l'aventure sereinement parce qu'on se sent quand même très en confiance. Ça aide à penser que à la marche, que à la journée qui va se dérouler et à ne pas se polluer la tête avec d'autres choses. Et ça, c'est vrai qu'il faut le souligner parce que c'est assez agréable.

  • Speaker #1

    Donc, on quitte cette balise 1 qui est en fond d'oued et on se dirige vers un col. Et arrivé en haut de ce col, on comprend... que la topographie juste après, ça va être encore des montagnes, encore des montagnes, encore des montagnes. Et là, on a fait un peu appel au collectif, on s'est interrogé et on s'est dit, il y a deux options. Soit on retraverse les montagnes qui ont l'air un peu hard et c'est la bonne destination, c'est le bon cap. Soit on décape et regardez les filles, il y a un petit chemin là-bas en fond de vallée qui a l'air très sympa, une petite piste de voiture, ça veut dire que c'est tout plat. Ça peut être sympa de prendre cette option pour ta cheville, Kat, et puis aussi pour nous reprendre des forces aussi au passage. Et là, on ne s'est pas posé la question 36 fois. On a pris cette option 2, qui était un peu plus facile, d'accord. On décapait, donc on perdait des points, mais c'était totalement assumé. Et on l'a plutôt joué à l'économie en se disant, on a quand même un challenge, c'est que Kat, elle finisse sa journée. Donc, on ne voulait pas trop prendre de risques non plus. Donc là, on a vraiment aussi un moment sympa, cette piste qu'on suit, les montagnes à gauche, où on se dit, là, toutes les trequeuses, elles sont dans le dur, elles se tapent des montagnes et des montagnes. Et nous, on est plutôt sur du plat, c'est assez kiffant, assez sympa. Et puis là, on commençait tout à l'heure super fin et on s'est posé au pied d'une grande barrière rocheuse aussi et on a pique-niqué. Pour ma part, là, ça a commencé à devenir un peu moins drôle. J'ai commencé à avoir des symptômes fiévreux. Donc, je me suis un petit peu gavée de l'hyprène. Mais voilà, on a repris des forces toutes les quatre. On a rechargé le podomètre avec la batterie solaire. On a fait notre technique. Et puis, on redémarre. Et là, on sait qu'il y a une très longue distance, 9 km jusqu'à la prochaine balise, sur une topographie assez sympa. C'était du plat, c'était assez sympa, une bonne partie de l'itinéraire. Mais c'était long, en fait. C'était très long. 9 km à Valais, on n'avait jamais une distance aussi forte entre deux balises. On arrive à la troisième balise. Et là, question. Est-ce qu'on le fait ou pas ce défi ? À ce moment-là, on en a vraiment toutes les quatre plein les pattes. On est à deux doigts de ne pas faire le défi. Mais les défis, comme le disait Kat tout à l'heure, c'est des moments sympas qui valent le détour. Qu'est-ce qu'on fait ? Qu'est-ce qu'on fait ? Là, on se dit qu'on y va et on pense, toutes les quatre, que le défi se trouve juste en haut de la dune qui est à côté de nous. On se dit, on y va, c'est facile, c'est faisable, c'est juste là. Encore un dernier gros effort. On arrive en haut de cette dune et pour ma part, grosse déception. je me rends compte qu'elle est tout au bout alors c'était un magnifique cirque c'était sublime, là il y a une luminosité qui est incroyable, un cirque rocheux avec un troupeau, un berbère qui faisait son troupeau en bas et on voit la balise qui est tout au fond de l'oued Bon, on s'est dit qu'on y allait, donc on va y aller. Et pour ma part, j'ai l'état fiévreux qui commence à vraiment prendre le dessus, à prendre le dessus. Et je commence à me décrocher du groupe mentalement. C'est-à-dire qu'on chantait plein de chansons. Ce qui nous caractérisait aussi, c'était un peu chanter tout et n'importe quoi. Et en fait, les derniers kilomètres, moi, j'ai cru que je n'y arriverais pas. J'ai croisé le regard d'Adeline. On s'est sentis en souffrance toutes les deux. Et arriver au pied de cette dune, le sentiment de ne pas y arriver. Et en même temps, on voit Catherine et Eugénie super motivées, super au taquet. Et puis, on nous dit qu'il y a une belle récompense, qu'il y a un petit challenge à faire en haut, etc. Et donc, on arrive en haut de la dune. Il y a une petite danse qui se fait en haut. Moi, je ne sais plus où j'habite. Je regarde les gens danser. Je me mets derrière à danser. Je ne sais même pas ce que je fais là.

  • Speaker #4

    Et je me souviendrai toujours, Kat était déjà arrivée en OUF. Et en fait, on a eu un espèce d'échange de regard. Et là, je me suis dit, c'est cool d'avoir été à ce défi parce que j'avais Kat qui m'accueillait. Et je suis littéralement tombée dans ses bras à ce moment-là. Avec Claire, on a baptisé un peu nos moments d'émotion d'une. Et là, je pense qu'on peut le dire, c'était vraiment la dune A.

  • Speaker #1

    La dune A, la fameuse. On a une très belle récompense et Kate, elle a ramené la récompense ici. C'est une petite fiole en verre avec un petit pompon. Et on se dit que c'est un super beau souvenir à constituer soi-même parce que la fiole est vide. Et il faut la compléter soi-même avec du sable qu'on collecte en haut de la dune. Il a une vraie valeur à nos yeux. Ce n'est pas une fiole de sable qu'on a achetée au souk du coin. C'est quelque chose qu'on a mérité à la sueur de notre front et de nos larmes. On est super fiers, toutes les quatre, de repartir avec cette fiole en haut de cette dune. Donc, on est le troisième jour de marche. J'ai noté dans mon petit carnet qu'on est partis à la bourre. Je crois que c'est un petit peu encore une de nos habitudes.

  • Speaker #0

    C'était notre signature.

  • Speaker #4

    C'était notre signature, notre marque de fabrique.

  • Speaker #1

    On nous a dit qu'il y aurait une sacrée surprise, un défi incroyable. Donc là, on est super contentes et on nous dit aussi, et c'est peut-être pour ça qu'on est assez guirettes, c'est qu'on nous dit que cette journée 3, elle va être un peu plus cool. Le paysage va être sympa et que ça va être un beau moment. La distance est un petit peu moins longue. On a marché, on a franchi un premier passage obligatoire sur une dune qui nous permet de nous retourner et d'avoir une belle vue sur le bivouac dans l'Oued.

  • Speaker #3

    Et sur Uncle Ben's.

  • Speaker #1

    Voilà, il y a une montagne qu'on a baptisée Uncle Ben's, parce que de profil, ça faisait un peu le visage d'Uncle Ben's. Et d'ailleurs, tous les matins, il faut aussi s'imaginer, juste la petite aparté, c'est que quand on se lève, on déshypnotante et tous les matins, on a ce spectacle incroyable avec les lavabos, par exemple, pour se brosser les dents et la vue sur les montagnes au loin. On n'est pas très loin des frontières algériennes, donc c'est les falaises, c'est la frontière avec l'Algérie. On a des montagnes magnifiques et on a cette fameuse montagne. Uncle Ben, ce qui nous a marqués dès le matin, ou Homer Simpson, Ausha.

  • Speaker #3

    Oui, ils se ressemblent tous les deux. On n'avait jamais remarqué avant.

  • Speaker #1

    Aucun lien psychique.

  • Speaker #4

    Et d'ailleurs, c'est vrai que tous ces petits moments aussi, que ce soit... Moi, je me souviens, j'étais en train de me brosser les dents. Voilà, un acte quotidien très banal. Et là, je me dis, mais tu te rends compte de la chance que tu as. Tu es là, dans le désert. Tu as un paysage magnifique devant toi. Enfin, voilà. Merci la vie de me brosser les dents là, de profiter de ce panorama. C'est pareil, le soir, on va se coucher. On a juste un ciel étoilé qui est magnifique. On en prend plein les yeux. On est capable de s'allonger et juste de regarder. Et ça aussi, ça fait partie de l'aventure. Et c'est une vraie déconnexion parce qu'effectivement, on est déconnecté de notre quotidien. D'autant plus, et merci de prendre nos téléphones portables, parce que c'est là qu'on se rend compte que c'est très... ça nous prend beaucoup de temps et donc là on est libérés de tout ça et en fait on est là juste pour vivre l'aventure et en fait c'est peut-être très égoïste mais on pense entre guillemets qu'à nous et l'équipe bien sûr et les gens qui sont là mais c'est très c'est vraiment de ne pas avoir ce téléphone c'est vrai que quand ils nous l'ont annoncé ça m'a un petit peu angoissée je me suis dit j'aurais pas de nouvelles des enfants comment je vais faire et en fait c'est libérateur et ça nous permet de se reconnecter à plein de petites choses qu'on savoure plus, qu'on voit plus dans nos quotidiens qui sont parfois chargées, la tête dans le guidon et on ne prend pas le temps. Et là, ça permet vraiment de se reposer.

  • Speaker #1

    Donc on quitte le Clubens, la montagne dans notre dos, et on a en effet un super itinéraire. On a des champs de fleurs. Il faut s'imaginer qu'il n'y a pas plus depuis 4 ans dans cette région-là, et il venait de pleuvoir les quelques semaines juste avant. On a des vallées avec des fleurs jaunes, des fleurs violettes.

  • Speaker #3

    Et en fait, de loin, on avait l'impression que c'était la roche qui était colorée. Je me revois dire aux filles, mais vous vous rendez compte, il y a des montagnes violettes par ici. Je n'ai jamais vu ça, je ne comprends pas. Et en s'approchant au fur et à mesure, en fait, on se rend compte que c'est la montagne qui est recouverte de fleurs violettes. Et c'est juste, mais c'est à tomber de beauté.

  • Speaker #1

    On déroule cette journée, ça se passe bien pour toutes les quatre. On est plutôt en forme. Tu entends des petites piques de fièvre pour moi, mais globalement, ça se passe bien. Il fait beau, il fait chaud. Donc on arrive à cette balise 3, le pique-nique, on se met sous un arbre, on papote, on rigole, on prend un bon moment. Et là on nous dit, le défi il se passe là-bas. Et donc on tourne la tête toutes les quatre et qu'est-ce qu'on voit ? Au bout d'un grand plateau, une montagne qui ressemble à une tagine. On s'est dit allez on y va, on y va, on avait vraiment envie de faire aussi le défi. Le défi de la veille, comme on l'avait expliqué, il avait été un petit peu difficile pour nous. Celui-ci n'en fut pas moins difficile, mais quand on est arrivé... Plus on se rapprochait de la tagine, plus on se disait, wow, c'est quand même un beau défi qui nous attend.

  • Speaker #0

    Elle n'est pas petite.

  • Speaker #4

    Et en fait, cette tagine, on la voyait depuis quand même deux jours, donc plus ou moins près, plus ou moins loin. Et c'est vrai qu'elle était dans le décor, on va dire. Et puis là, on se rapproche, on se rapproche. Moi, personnellement, quand je suis arrivée en bas, ça a été un gros moment de doute. Et puis, dans la tête, on se dit, bon, quand même, on est venu chercher quelque chose. On est venu chercher le dépassement de soi. On est avec une équipe. Le défi, on le sait, c'est posé dans les règles. C'est à quatre ou rien. C'est toute l'équipe ou personne. Et donc, là, je regarde mes coéquipières. Et là, je suis toute seule dans ma tête, en fait. Je ne leur parle pas. Je ne leur fais pas part de mes doutes. Et puis, je repense à Catherine et sa cheville. Eugénie et ses cloques parce qu'il faut quand même savoir que Eugénie a été pas mal handicapée des pieds et je pense à Claire qui assure depuis une journée et demie à marcher avec la fièvre et là je me dis t'as pas le choix quoi, il faut y aller tu vas pas leur faire ça là sur un petit coup de flip il faut y aller allez on y va, on part et donc je dis rien, je monte et je suis Claire qui part en éclaireuse Merci. Et là, Claire, je ne sais pas si elle l'a ressenti ou pas, mais Claire n'arrête pas de me parler, en fait. Et j'ai compris après qu'elle me parlait pour me dire, pour me faire monter, en fait. Et donc, je pose mes pieds l'un devant l'autre. Et puis, en fait, finalement, je monte. Et là, on arrive sur un dernier petit goulot. Et bon, ça, par contre, je kiffe parce que c'est un peu d'escalade et tout ça, mais j'aime bien. Et donc là, je m'éclate vraiment. Et là, on arrive là-haut. Et là, c'est vraiment une vraie récompense. Et je pense qu'on a toutes vécu cette tagine différemment. selon les personnes. Et c'est une belle réussite. Et c'est vrai qu'on est fiers et on se dit, la devise du trek, c'est qui ose gagner. Et c'est encore une fois le collectif qui fait qu'on arrive à y aller et à se dépasser. Et puis on est quand même venus chercher ça, il faut le dire.

  • Speaker #3

    Arrivé en haut de la Tagide, on nous offre une magnifique croix berbère qu'on a toute mise là aujourd'hui. On a appris à l'issue du trek que la croix, en fait, ça s'utilise pour vraiment réussir à se repérer au milieu du désert. Et en fait, si on met l'étoile polaire dans le trou de la croix, ensuite avec les autres étoiles, on sait où se trouvent l'Est, l'Ouest et le Sud. donc c'est quand même Je trouve un beau symbole qui nous permet de faire le lien entre l'orientation qu'on a cherchée dans le trek et l'orientation que ça va donner aussi à notre vie pour la suite. Moi, arrivant en haut de la tagine, je me suis posée toute seule. J'ai ressenti quelque chose de très fort. C'est que, en fait, j'ai réalisé qu'autour de moi, il y avait toutes ces montagnes. Tout ce sable, je me suis rendue compte que toutes ces montagnes, tout ce sable, ils étaient là depuis toujours. J'ai réalisé que moi, je serais là bien moins longtemps que tous ces éléments. Et puis que j'étais qu'un grain de poussière, en fait, dans cette vie qui passe. Ce que je me suis dit, j'avais déjà entendu cette phrase à plusieurs reprises, mais je ne l'intellectualisais pas autant. c'est qu'en fait Alors attention, il faut prendre ça avec beaucoup de recul, mais il n'y a rien de grave. Dans le sens où on n'est pas grand-chose, on n'est que de passage. Et j'ai ressenti dans mon corps juste le fait qu'il ne faut pas se prendre la tête pour des futilités. C'est vraiment important de réussir à se dire qu'il y a des choses qui arrivent dans la vie, elles sont là et il faut se concentrer sur l'essentiel. Ce que je retire et ce que j'ai ressenti ce jour-là, Ça s'est inscrit dans mon corps et tout est dit.

  • Speaker #1

    On a eu toutes les quatre un grand moment d'émotion de cette tagine, pour chacune des raisons différentes. eu un moment de reconnaissance incroyable d'être là, de s'être toutes fait ce cadeau, d'avoir osé quitter nos familles, notre environnement, nos enfants, notre mari, notre quotidien, pour se consacrer à un moment tourné vers soi. Et on y était, en fait, cette tagine représentait pour nous toutes ce défi qu'on s'était aussi fait, le trek du maire général. Et on a eu vraiment un sentiment d'accomplissement, de joie, de plénitude d'être là. et d'être tellement heureuse. C'est toutes ces émotions-là qui nous ont traversées toutes les quatre. Et il y a un moment, il faut repartir. Donc, on repart vers le bivouac. On a quatre kilomètres encore. On voyait le bivouac d'en haut de la tagine. D'ailleurs, c'était rigolo, tout petit, petit, au loin. Et donc, c'était rigolo d'ailleurs de voir le bivouac depuis la tagine et non pas la tagine depuis le bivouac, d'être dans l'autre sens. Et on a un souvenir aussi incroyable d'être rentrés. Il faisait jour, il faisait chaud. On a pu prendre une douche chaude,

  • Speaker #4

    se laver les cheveux,

  • Speaker #1

    mais ça, ça valait de l'or en fait, c'est à ce moment-là du trek. On a passé encore une bonne soirée, un bon repas avec nos amies luxembourgeoises et on va se coucher en se disant, demain c'est le quatrième et dernier jour déjà. Quatrième jour, Cocorico, on est à peu près à l'heure sur la ligne de départ. On y va. Et alors, pour ma part, ne cessez de m'excuser, de dire désolé, les filles, je vais être le boulet du jour. Je suis désolée. Je vais être longue. Je suis désolée. Et en même temps, une fois de plus, les filles, juste, on clôt le débat en disant mais zen, Claire, on va à ton rythme. Tout va bien. On est là pour découvrir. Et aussi, du coup, de cette contrainte, on en a fait une opportunité. On s'est dit ça va être la journée. On va profiter. On va regarder tout ce qui se passe. on va observer, on va sentir les sensations, on va vraiment s'en mettre plein les yeux et vivre cette dernière journée comme la dernière journée, le dernier beau moment toutes les quatre. Donc cette journée-là, c'est ce qu'on disait à l'instant, c'est une journée où tout a été très long. Cette borne une, elle nous a paru interminable. On s'est dit mais on ne va jamais l'atteindre, ça prend une plombe. Puis plus le temps passait, plus on faisait, mais il y a moins en moins de gens derrière nous. Ouais, on est en train de finir dernière, mais c'est pas grave, c'est ok, on se l'était toutes validées. Et pourquoi pas même arriver en dernier, parce que Merci. Les derniers ont le privilège d'avoir une haie d'honneur. Et on s'était dit, ça pourrait être sympa aussi de vivre ce petit moment. Et donc, on tope quand même la balise une. Je me sentais vraiment de moins en moins bien et de plus en plus fiévreuse. Comme le disait Adeline tout à l'heure, à chaque étape, à chaque balise, il y a le personnel, le staff qui est là, qui prend soin de nous. J'ai un souvenir aussi des filles qui ont été extrêmement bienveillantes. Et on a avalé les kilomètres. On a monté une espèce de montagne, on s'est dit « Allez les filles, on est dingue, on décape pas ce coup-ci, c'est nos derniers kilomètres ! » Et là, on surcape ! Mais de manière complètement déraisonnable, on se retrouve dans des endroits pas possibles, des falaises, on se met à gravir des trucs impossibles. Mais on prend beaucoup de plaisir quand même, malgré tout, à se dire « On est un peu fofolles, c'est notre côté aventurier qu'on avait mis de côté. »

  • Speaker #0

    Et d'ailleurs, il y a cette notion de... Peur aussi. On ne l'a pas encore abordé, mais c'est vrai que là, c'est la première fois où j'ai peur, la peur qui fige. En fait, dans nos vies, je suis plutôt une personne, je n'ai pas peur de grand-chose, en tout cas. Et là, je les vois gravir ces montagnes, un peu en mode transverse, et je trouve que moi, mon pied, en tout cas, il n'adhère pas. Et je les vois continuer. Alors, je vous ai appelé mes petites cabris parce que je me dis, mais comment elles font ? Et moi, là, j'ai peur, en fait. Et on n'ose pas au début de l'exprimer. Et ensuite, on se dit, mais en fait, attendez-moi parce que j'ai peur. J'ai vraiment peur. Et je vois le vide aussi qui est présent. Donc, cette peur qui fige, en tout cas, je ne l'ai plus beaucoup dans ma vie de tous les jours. Et là, je me reprends, je prends conscience de cette peur aussi qui peut être là. Comment je fais ? Je suis obligée d'avancer de toute façon. Et encore une fois, on parle beaucoup de collectif depuis le début. C'est le collectif qui fait, attends, prends ton temps, mets ton pied là, mets ton bâton là, etc. Et au fur et à mesure, comme on parle, on oublie de focus sur cette peur.

  • Speaker #3

    Je ne sais pas si tu te souviens, on se disait aussi beaucoup, marche dans mes pas. Et en fait, on marchait dans les pas l'une de l'autre. On mettait les pieds au même endroit pour réussir à calmer cette peur.

  • Speaker #1

    Exactement. Donc, on a passé cette sacrée grosse montagne. Qui dit grosse montée, qui dit grosse descente. Donc là, on descend toutes les quatre. Et on sait que la balise 3 n'est plus très loin. Sauf que là, on en a vraiment plein les pattes. On en a marre, on est fatigué. On n'a plus qu'une seule envie, c'est de la trouver, cette balise 3. Et là, on arrive au pied de trois vallons qui nous paraissent bien trop hauts pour être vrais. Mais la balise est en haut d'un de ces trois vallons. Alors, lequel ? Il était hors de question de les franchir tous les trois pour avoir la réponse. Donc on a fait un petit peu le mode raccourci en ailant les personnes qui sont en haut des balises. Allez, où est la balise bleue ? On n'en peut plus, aidez-nous. On nous indique la balise bleue qui est bien trop haute, qui nous paraît vraiment trop haute. On monte toutes les quatre et là, franchement, arrivé en haut, on jette nos bâtons, on est fatigué, on en a marre. Et en même temps, on lève le nez et on se retrouve sur un spot vu 360 degrés sur le désert, les montagnes. le soleil qui commence vraiment à décliner donc il y a cette couleur ocre cette chaleur qui nous enveloppe et là en fait la fatigue le ras-le-bol on le met de côté et on décide juste de poser nos fesses de s'asseoir et de profiter mais le temps n'était plus le facteur le vecteur qui nous motivait c'était juste profiter, ralentir et on se disait on est venu chercher ça on est venu chercher la déconnexion et là on a passé une bonne demi-heure je pense en haut de cette borne 3 juste à regarder,

  • Speaker #3

    à profiter on avait besoin besoin. On ne pouvait pas recharger les batteries autrement.

  • Speaker #1

    On a voulu comme suspendre le temps une dernière fois, avant ensuite de remettre la machine en marche. Et donc là... On a deux options qui s'offrent à nous et c'est vrai qu'on avait différentes motivations à cet instant. On voulait toutes les quatre rentrer, profiter oui, mais profiter en ayant la possibilité de faire ce dernier défi. Puisqu'on a appris que le dernier défi ne se faisait pas sur le site pendant la marche à proprement parler, mais au bivouac. Donc ça, ça a vraiment interpellé notre curiosité. et on comprend qu'il y a deux options qui s'offrent à nous pour rejoindre le bivouac, monter un col, donc une dernière grosse montagne qu'on voit au loin, ou contourner cette montagne. Et donc là, on met en avant les opportunités, les contraintes. Tuc, tuc, tuc, tuc, il a fallu quoi ? 30 secondes, une minute, pas plus, pour nos 4 pour se dire, non, on prend l'option challenge, dernier challenge à 4, on sait qu'on ne va pas le regretter. Et là, moi, j'ai un souvenir, on traverse cette dernière plaine avant ce col, pareil, des champs de fleurs. la douceur qui nous enveloppe. On monte cette montagne. Et là, arrivé en haut, le chef, qui est le chef organisateur, nous prend dans ses bras, nous félicite. Et là, on a toutes les quatre un moment hyper... d'accomplissement. Franchement, c'est beau. On est toutes les quatre super fiers. On voit le bivouac, encore une fois, en bas de cette colline. On sait que c'est les derniers kilomètres qui nous rejoignent vers le bivouac, vers la fin presque. Donc on a encore envie de suspendre ce temps. On voit le soleil qui rouge-loi maintenant, puisque le jour décline fortement. Toujours ces falaises rocheuses devant nous qui sont la frontière avec l'Algérie. Et là, on descend toutes les quatre et on se dit, on va arriver la nuit, juste pour la tombée de la nuit, et on va profiter du désert, toutes les quatre. Et là, c'est le silence.

  • Speaker #3

    Le silence. La lumière qui était chaude, réconfortante.

  • Speaker #1

    La joie, parce qu'on savait qu'on allait finir. Une sensation aussi sympa, qu'on a partagée aussi toutes les quatre, c'était le fait d'enclencher notre frontal. Pour les deux derniers kilomètres, c'est d'arriver avec vraiment la pénombre la nuit.

  • Speaker #4

    C'était une atmosphère. Un expert vraiment particulier. Je pense qu'on a toutes ressenti... Je pense qu'il y avait ce côté de... C'est fait, quoi. Il n'y a plus qu'à profiter, en prendre plein les yeux, se remplir la besace pour la suite de la vie et amasser toutes ces petites choses. Là, de vous écouter, les filles, je... Je ressens les choses. C'est incroyable. C'était vraiment un très beau moment.

  • Speaker #3

    Et on arrive.

  • Speaker #1

    On y est. On a franchi cette ligne d'arrivée.

  • Speaker #3

    Les heures en dernière.

  • Speaker #1

    Même pas les dernières. Là, on est dégoûté parce qu'on aurait voulu avoir l'année d'honneur. On l'a mérité. On l'aurait mérité, mais on est driveé par ce souhait de se doucher, manger. C'est vraiment la pyramide de Maslow, base 1, les besoins primaires.

  • Speaker #4

    Se laver les cheveux, toujours et encore.

  • Speaker #1

    Et de faire notre dernier défi. Et donc, quand on passe la ligne d'arrivée, on s'en fiche de ne pas arriver dernière, c'est pas grave. Mais on est juste hyper heureuse de franchir cette ligne d'arrivée.

  • Speaker #3

    Fière, fière.

  • Speaker #1

    On se tombe dans les bras les unes des autres, on pleure, on est émue, on est joyeuse, on est heureuse.

  • Speaker #4

    C'est un moment suspendu, je pense. C'est suspendu.

  • Speaker #1

    On se fait un beau cadeau d'en reparler. Une fois qu'on a été douché, qu'on est propre, qu'on est rassasié et qu'on peut profiter d'une soirée sans avoir à tracer un itinéraire et d'être dans le speed, on nous annonce que le défi va commencer. Et donc là, on nous dit de prendre ses frontales et on nous invite à marcher. Donc on fait à peu près 800 mètres dans les dunes, puisqu'on rappelle le bivouac qui est en plein désert. Et là, on arrive à un endroit sublime. Il y a un grand feu de camp. Il y a plein de berbères qui sont autour, qui nous attendent avec tous leurs instruments de musique. Et là, une musique envoûtante, entraînante, ce feu. Il y a juste à lever les yeux au ciel, c'est la voie lactée, c'est les étoiles qui inondent le ciel. Et en fait, le défi, c'était juste de profiter de ce spectacle berbère. Ils ont lancé un feu d'artifice après, en plein désert, pour nous. On s'est juste dit, mais c'est quoi ce moment de dingue ? Juste là, si ça peut s'arrêter, on serait trop bien. Mais bon, non. Ça a duré le temps que ça a duré, mais c'était juste incroyable. Et après, ils nous ont invités à venir danser avec eux, autour du feu. On est rentrés presque en transe. On a vu vraiment, on a tout lâché. On s'est toutes remémorées. autour de ce feu, les quatre journées qu'on venait de passer, les moments qu'on venait de passer, on n'a pas complètement réalisé non plus. On sait qu'on a fait un truc de fou. On sait qu'on avait qu'une aventure juste extra. Mais on n'en a pas encore tous les contours et on n'en a pas encore le recul. Mais on sait qu'on a fait quelque chose de dingue. Et on décomprise.

  • Speaker #0

    Moi, ce que ça m'a apporté, c'est de me reconnecter On n'est pas obligé d'être tout le temps connecté, d'être tout le temps là aussi pour les autres. Et je pense que Strike, ça m'a vraiment confortée dans ce sens-là.

  • Speaker #4

    Évidemment que ça fait bouger des lignes. Je réalise au fur et à mesure du temps qui passe. Quand des fois j'ai des petits coups de mou, je regarde cette croix du Sud, cette photo, cette fiole de sable. Et je me dis, tu l'as fait, donc tu es capable aussi de faire des choses. Et je pense que les choses arriveront encore. dans l'année qui va s'écouler, et même plus. Je pense que c'est une aventure qui restera ancrée.

  • Speaker #3

    Ce que j'emmène aussi avec moi sur mon quotidien, c'est une chose à la fois, une dune à la fois, une borne à la fois. Et dans la vie, j'y vais plus par étapes. Et ce sont deux très belles croyances positives qui me boostent.

  • Speaker #1

    M'offrir ce trek, c'était aussi m'offrir la possibilité de mettre tout ça, la claire de tous les jours, un peu au placard. et de retrouver la Claire un peu qui s'était oubliée sur le côté aventurier. Et si j'ai bien retenu quelque chose, c'est que je crois que j'ai furieusement envie de réenclencher cette Claire aventurière qui a été un petit peu oubliée ces dernières années pour toutes les bonnes raisons qu'on connaît, ou les raisons qu'on connaît, en tout cas qu'on peut connaître dans nos chemins et dans nos vies à 100 à l'heure. Et j'ai juste une question à vous poser les filles. C'est quand notre prochain défi ?

  • Speaker #2

    Merci à Claire, Catherine, Adeline et Eugénie de nous avoir partagé cette grande expérience de lâcher prise et de dépassement de soi qu'a été ce track de 4 jours. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à le partager ou nous laisser des commentaires sur Apple Podcasts et à mettre des étoiles sur Spotify et Apple Podcasts. On se donne rendez-vous le mois prochain pour un nouveau récit de sport. En attendant, je vous laisse avec Sandrine pour d'autres conseils sportifs. A très bientôt !

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Aujourd'hui, je vous donne rendez-vous avec quatre femmes, chacune animée par ses rêves, ses doutes et son lot de charge émotionnelle. Aussi, lorsque Claire propose à Catherine de partir marcher dans le désert Marocain, l'invitation sonne comme une évidence... Cette dernière ne résiste pas au plaisir de convier Adeline et Eugénie à partager ce moment avec elles. Et ne croyez pas que le hasard ait sa place là-dedans, ni que ces retrouvailles soient le fruit d'une heureuse coïncidence dans leurs plannings respectifs ; non, ce trek — le Trek Elles Marchent® - elles en avaient besoin, c’était écrit, le sable et les montagnes les attendaient depuis toujours. Dans leur aventure mystique, le parallèle avec l’Alchimiste de Paulo Coelho est bien trop fort pour ne pas être évoqué, puisque c’est bel et bien avec elles-mêmes qu’elles renouent au cours des 30 km journaliers qu’elles parcourent. Ces quatre femmes découvrent la vie nomade et les décors berbères, l’immensité des plateaux le jour et le spectacle époustouflant du ciel étoilé la nuit, les brossages de dent en plein air et la douceur des soirées de bivouac autour du feu. Préparez-vous donc à recevoir toute la plénitude, la gratitude et la bienveillance de leur récit. De la peur qui fige face au vide, en passant par les pépins physiques non loin de faire basculer l’aventure, Cath’, Claire, Adeline, et Eugénie apprendront finalement à saisir les mains qui leur sont tendues, à marcher dans les pas des autres et à leur ouvrir la voie aussi, parfois. Parce qu’un vallon après l’autre, une dune à la fois, tout est possible et réalisable. Et ensemble, c’est encore mieux.


Pour connaître l'association => https://trekellesmarchent.com/


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Producteur : Pipo et Lola


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Moi, ce que ça m'a apporté, c'est de me reconnecter vraiment avec qui j'étais. Évidemment que ça fait bouger des lignes.

  • Speaker #1

    Ce que j'emmène aussi avec moi sur mon quotidien, c'est une chose à la fois. Une d'une à la fois. Je crois que j'ai furieusement envie de réenclencher cette claire aventurière.

  • Speaker #2

    Bonjour et bienvenue dans Conseil de sportif et de sportive. Je m'appelle Céciliane et mon objectif est de vous emmener à l'aventure à travers nos récits sportifs contés par des passionnés. Dans cet épisode... A l'aide de ses trois acolytes, Claire nous raconte le trek Elle marche, quatre jours de marche et d'orientation dans le désert du Maroc. Vous y découvrirez la voie, mais surtout le cheminement, d'Eugénie, Adeline, Catherine et celle de l'initiatrice du défi, Claire. Les filles, je vous laisse la parole.

  • Speaker #1

    Moi c'est Claire, j'ai 38 ans, maman de deux enfants. Je m'étais toujours dit qu'avant mes 40 ans, je ferais un trek au Maroc. Je ne sais pas pourquoi, c'était ancré.

  • Speaker #3

    Moi, c'est Kat. Je suis maman de deux garçons. Je suis mariée depuis 10 ans cette année. Je voulais faire quelque chose d'un peu fort pour mes 40 ans.

  • Speaker #4

    Moi, c'est Adeline. J'ai 40 ans. Je suis mariée. J'ai trois enfants. À la base, je ne suis pas très sportive. J'ai eu l'envie de partir marcher. Je voulais, je pense, me prouver quelque chose à moi-même.

  • Speaker #3

    Eugénie,

  • Speaker #0

    38 ans, mariée, maman de deux enfants. Alors moi j'ai rencontré en fait l'équipe grâce à Catherine, parce qu'elle savait aussi que j'avais depuis un petit moment envie de faire ce type d'expérience.

  • Speaker #1

    Donc l'équipe est constituée, on est arrivés au Maroc, enfin, on est super heureuses et on rejoint l'ensemble de l'organisation et du staffing et des autres trickeuses à l'aéroport d'Erachidia. Là, on se dit toutes, on y est, enfin. On a les larmes aux yeux, c'est un beau moment où on n'était pas sûrs encore un mois auparavant, les frontières du Maroc étaient fermées. Donc on se dit, on y est, ça y est, l'aventure démarre. Ensuite, on prend tous un autobus. Et on arrive en fait à un point de jonction avec des taxis brousses qui nous attendent. Ces taxis brousses qui nous amènent ensuite dans un lieu qui est notre bivouac. La première sensation qui nous vient à l'esprit, c'est qu'on est agréablement surprise parce qu'on s'attendait à être hébergé dans un endroit assez spartiate. Et finalement, c'est assez cossu. Il y a des tapis partout, il y a un grand feu. Il faut s'imaginer une espèce de place centrale avec un grand feu. Une grande tente qui nous accueille pour le déjeuner et puis des tentes de deux personnes pour les logements. Et on se voit attribuer nos cartes pour tracer nos premiers itinéraires. Également, on nous prend nos téléphones portables puisque l'objectif c'est d'être déconnectés et surtout comme c'est une course d'orientation, c'est de ne pas être aidé par nos GPS, par nos téléphones. Donc ne céder uniquement que de nos instruments de navigation, qui sont les règles topographiques, les règles magiques et notre carte bien évidemment. Et notre compas de guidée qui est une espèce de boussole avec laquelle on peut s'orienter et calculer les degrés d'orientation. Donc on trace nos premiers itinéraires. C'est là que nos coachs Adeline et Catherine, qui ont eu la chance de suivre la formation en janvier, nous briefent Eugénie et moi. Et on passe la première soirée toutes ensemble au bivouac. Et on se couche, il est 22h. On se couche toutes en se demandant qu'est-ce qui nous attend ? On a un peu la boule au ventre. On sait qu'il y aura quatre jours de marche, qu'on va être dans le dur, mais on ne sait pas concrètement comment ça va se passer. Et donc, on se réveille. Il est 6 heures au son du muezzin, c'est-à-dire que le chef qui est la personne qui organise tous les tracés. On nous a fait une petite blague, on est réveillés en sursaut à 6h par le son typique local. Donc on est tous réveillés, on prend le petit déjeuner, c'est d'ailleurs le rituel tous les matins, c'est réveil à 6h, petit déjeuner, on se prépare. Et ensuite il y a des vagues de départ, puisque comme c'est un track d'orientation, l'objectif est que les équipes ne se copient pas, donc il y a différents itinéraires selon les vagues de départ. C'est pour ça que c'est bien important, la veille au soir, de bien repérer sa couleur, de bien retracer son itinéraire, parce que tout le monde n'a pas le même itinéraire. Donc, nous voilà enfin prêtes sur la ligne de départ. On nous attribue notre balise, qui est quand même notre moyen d'être repérée au beau milieu du désert. 120 équipes qui partent, il faut quand même les retrouver à tout moment s'il y a quoi que ce soit. On est donc 4 équipes et là, on a notre premier mot de passe puisqu'il y a quand même, au-delà de l'orientation, des petits quiz culturels qui sont proposés à chaque étape, à chaque balise qui doit être bipée. Notre itinéraire a été fait la veille, on a notre cap d'orientation, on démarre et on passe la journée. Donc on a 3 balises à chaque fois à aller chercher. On atteint notre première balise, on est super contentes. On a un grand mur à franchir. Le chef nous attend en haut de ce premier grand mur. On continue les kilomètres, deuxième balise. On est plutôt gais, on chante des chansons. On a plutôt la pêche, c'est le premier jour finalement, on se dit ça va le faire, on a moins l'appréhension. Et puis on arrive à cette balise 3. où là, le groupe connaît son premier grand moment.

  • Speaker #3

    Peu avant la balise 1, on est passés par une montagne dont les pierres étaient cassantes et glissantes. Donc j'ai le pied qui part sur le côté et une pierre qui me roule dessus et qui me tombe sur le haut du pied. Et oui, je ressens une douleur, mais je ne me prends pas la tête outre mesure. De toute façon, je m'attendais à avoir des douleurs dans le corps, dans ce trek. Donc voilà, il y en avait une, elle était là, il fallait l'accueillir. Donc on arrive à cette fameuse balise 3. À la balise 3, on nous donnait accès aux coordonnées du défi. Le défi, chaque jour, il y en avait un et on avait le choix d'y aller ou de ne pas y aller. À savoir que pour celle qui était là pour la gagne, aller au défi, ça donne des points supplémentaires. Donc c'est cool, ça permet de gagner. Bon, on ne s'était pas posé la question, on a pris les coordonnées. Et puis en fait, je marche, mais je me rends compte que je n'arrive pas à marcher. Que faire ? Insister encore, appeler les secours, partir au défi. Et là, en fait, je dis aux filles, je veux bien essayer de marcher jusqu'au bivouac, mais je ne pourrais pas rajouter ça et aller au défi. Et d'une voix commune, les filles me disent, mais bien évidemment, on n'y va pas au défi. Et on va essayer de rentrer et on va déjà essayer de faire ça. Alors au départ, je me sens hyper coupable parce que je les prive. D'un bout d'aventure, d'aller voir le défi. On sait que, de manière générale, le défi, c'est un endroit qui est un petit peu extraordinaire, qui est à aller voir. Et puis aussi, on n'est pas là pour la compète, mais je nous mets un peu hors-jeu par rapport au trek. C'est intéressant de voir comment on peut accueillir l'aide, le soutien. Ce n'est pas naturel chez moi du tout. Je suis quelqu'un qui, dans la vie, ne compte pas sur les autres. Et j'ai ressenti beaucoup de solidarité, beaucoup de soutien. J'avais mal, j'en ai râlé, j'en ai ragé, j'en avais les larmes aux yeux. Et je ne me suis jamais sentie jugée par qui que ce soit. Donc on a fait ces trois derniers kilomètres ensemble. À un moment donné, j'avais tellement mal que je me suis mise dans ma bulle. J'ai découvert que c'était que de passer au-dessus d'une douleur physique. Et je l'ai fait parce que j'avais le soutien et j'avais toutes les conditions qu'il fallait pour y arriver. On arrive enfin au bivouac. Pareil, d'une voix commune, les filles me disent « tu vas te soigner, nous on s'occupe des coordonnées pour demain, on verra si demain on peut partir » , mais il fallait faire comme si. J'ai été prise en charge au niveau des soins et en fait, cette fameuse pierre qui m'est tombée dessus à la première borne m'a déplacé l'articulation de ma cheville. J'ai marché toute la journée sur une cheville déboîtée. On m'a mis un strap en me disant, on ne sait pas si tu pourras repartir demain. Je me souviens m'être réveillée dans la nuit en pleurant, en me disant, mais je suis dégoûtée. Et puis, le lendemain matin, je me suis levée et en fait, j'arrivais à dérouler un peu le pied. Je suis allée voir mon super ostéo kiné magique. Et il m'a dit, écoute, si tu arrives à dérouler le pied et que tu as envie, pourquoi pas tenter une borne à la fois ? Tu vas jusqu'à la première et puis si tu n'y arrives pas, on viendra te chercher. Et puis si tu arrives à franchir la première, tu iras à la deuxième et tu verras comment ça se passe.

  • Speaker #1

    Et puis au final, j'ai fait toutes les bornes jusqu'à la dernière. Donc on démarre. heureuse de franchir cette ligne de départ toutes les quatre, en prenant particulièrement soin de Catherine et de sa cheville, en étant très vigilante, savoir si ça va. Et elle est toujours avec le sourire, elle nous dit ça va, ça va, ça va. Donc on avance, on avance, et là, on a un petit peu moins rigolé. Les kilomètres qui ont suivi, parce que là franchement c'était pas très rigolo, on a fait un vallon, puis un deuxième, puis un troisième. Et là, bon, ok, il y a eu un stage de navigation, ok, il y a eu du debriefing de stage de navigation, mais après on n'est pas des topographes professionnels. Et moi j'étais à peu près confiante, à chaque fois j'ai mis, si les filles, la balise elle est juste derrière, vous inquiétez pas, encore un vallon et ça va. Et en fait, non, il y en a eu au moins six des vallons. Et là, on a toutes pesté.

  • Speaker #0

    C'est vraiment un souvenir, le fait de se dire, Claire a l'air d'y croire, moi si elle y croit, j'y crois, on monte ses vallons. Et puis au bout du troisième, je pense qu'elle ne sait pas vraiment, elle me dit à chaque fois que ça va aller. Et là oui, au bout du troisième, je commence à douter. À un moment donné, dans ma tête, se passe le fait de se dire, mais c'est un peu comme dans la vie. en fait. On gravit à chaque fois des petits monts ou des montagnes. Et puis parfois, ça monte et puis d'un seul coup, ça redescend. Ça remonte, ça redescend. Et je fais le parallèle avec ma vie, tout simplement. Et donc au final, on se dit, de toute façon, moi j'avais une confiance aveugle avec mes coéquipières. Donc je me dis, il faut encore marcher, il faut aller tout droit. Et enfin, effectivement, quand on arrive, on voit cette borne. Et bien c'est un peu comme dans la vie en fait. Ça y est, on a atteint notre objectif.

  • Speaker #1

    Donc on atteint cette fameuse balise 1, non content d'avoir réussi cette première étape. On s'interroge pour Catherine, comment tu vas, comment va ta cheville ? Donc on fait le check-up, elle est bien soignée et il faut vraiment s'imaginer une organisation au petit soin aussi, le personnel. Le staff hyper présent à chaque balise.

  • Speaker #4

    D'ailleurs, ça nous permet de vivre l'aventure sereinement parce qu'on se sent quand même très en confiance. Ça aide à penser que à la marche, que à la journée qui va se dérouler et à ne pas se polluer la tête avec d'autres choses. Et ça, c'est vrai qu'il faut le souligner parce que c'est assez agréable.

  • Speaker #1

    Donc, on quitte cette balise 1 qui est en fond d'oued et on se dirige vers un col. Et arrivé en haut de ce col, on comprend... que la topographie juste après, ça va être encore des montagnes, encore des montagnes, encore des montagnes. Et là, on a fait un peu appel au collectif, on s'est interrogé et on s'est dit, il y a deux options. Soit on retraverse les montagnes qui ont l'air un peu hard et c'est la bonne destination, c'est le bon cap. Soit on décape et regardez les filles, il y a un petit chemin là-bas en fond de vallée qui a l'air très sympa, une petite piste de voiture, ça veut dire que c'est tout plat. Ça peut être sympa de prendre cette option pour ta cheville, Kat, et puis aussi pour nous reprendre des forces aussi au passage. Et là, on ne s'est pas posé la question 36 fois. On a pris cette option 2, qui était un peu plus facile, d'accord. On décapait, donc on perdait des points, mais c'était totalement assumé. Et on l'a plutôt joué à l'économie en se disant, on a quand même un challenge, c'est que Kat, elle finisse sa journée. Donc, on ne voulait pas trop prendre de risques non plus. Donc là, on a vraiment aussi un moment sympa, cette piste qu'on suit, les montagnes à gauche, où on se dit, là, toutes les trequeuses, elles sont dans le dur, elles se tapent des montagnes et des montagnes. Et nous, on est plutôt sur du plat, c'est assez kiffant, assez sympa. Et puis là, on commençait tout à l'heure super fin et on s'est posé au pied d'une grande barrière rocheuse aussi et on a pique-niqué. Pour ma part, là, ça a commencé à devenir un peu moins drôle. J'ai commencé à avoir des symptômes fiévreux. Donc, je me suis un petit peu gavée de l'hyprène. Mais voilà, on a repris des forces toutes les quatre. On a rechargé le podomètre avec la batterie solaire. On a fait notre technique. Et puis, on redémarre. Et là, on sait qu'il y a une très longue distance, 9 km jusqu'à la prochaine balise, sur une topographie assez sympa. C'était du plat, c'était assez sympa, une bonne partie de l'itinéraire. Mais c'était long, en fait. C'était très long. 9 km à Valais, on n'avait jamais une distance aussi forte entre deux balises. On arrive à la troisième balise. Et là, question. Est-ce qu'on le fait ou pas ce défi ? À ce moment-là, on en a vraiment toutes les quatre plein les pattes. On est à deux doigts de ne pas faire le défi. Mais les défis, comme le disait Kat tout à l'heure, c'est des moments sympas qui valent le détour. Qu'est-ce qu'on fait ? Qu'est-ce qu'on fait ? Là, on se dit qu'on y va et on pense, toutes les quatre, que le défi se trouve juste en haut de la dune qui est à côté de nous. On se dit, on y va, c'est facile, c'est faisable, c'est juste là. Encore un dernier gros effort. On arrive en haut de cette dune et pour ma part, grosse déception. je me rends compte qu'elle est tout au bout alors c'était un magnifique cirque c'était sublime, là il y a une luminosité qui est incroyable, un cirque rocheux avec un troupeau, un berbère qui faisait son troupeau en bas et on voit la balise qui est tout au fond de l'oued Bon, on s'est dit qu'on y allait, donc on va y aller. Et pour ma part, j'ai l'état fiévreux qui commence à vraiment prendre le dessus, à prendre le dessus. Et je commence à me décrocher du groupe mentalement. C'est-à-dire qu'on chantait plein de chansons. Ce qui nous caractérisait aussi, c'était un peu chanter tout et n'importe quoi. Et en fait, les derniers kilomètres, moi, j'ai cru que je n'y arriverais pas. J'ai croisé le regard d'Adeline. On s'est sentis en souffrance toutes les deux. Et arriver au pied de cette dune, le sentiment de ne pas y arriver. Et en même temps, on voit Catherine et Eugénie super motivées, super au taquet. Et puis, on nous dit qu'il y a une belle récompense, qu'il y a un petit challenge à faire en haut, etc. Et donc, on arrive en haut de la dune. Il y a une petite danse qui se fait en haut. Moi, je ne sais plus où j'habite. Je regarde les gens danser. Je me mets derrière à danser. Je ne sais même pas ce que je fais là.

  • Speaker #4

    Et je me souviendrai toujours, Kat était déjà arrivée en OUF. Et en fait, on a eu un espèce d'échange de regard. Et là, je me suis dit, c'est cool d'avoir été à ce défi parce que j'avais Kat qui m'accueillait. Et je suis littéralement tombée dans ses bras à ce moment-là. Avec Claire, on a baptisé un peu nos moments d'émotion d'une. Et là, je pense qu'on peut le dire, c'était vraiment la dune A.

  • Speaker #1

    La dune A, la fameuse. On a une très belle récompense et Kate, elle a ramené la récompense ici. C'est une petite fiole en verre avec un petit pompon. Et on se dit que c'est un super beau souvenir à constituer soi-même parce que la fiole est vide. Et il faut la compléter soi-même avec du sable qu'on collecte en haut de la dune. Il a une vraie valeur à nos yeux. Ce n'est pas une fiole de sable qu'on a achetée au souk du coin. C'est quelque chose qu'on a mérité à la sueur de notre front et de nos larmes. On est super fiers, toutes les quatre, de repartir avec cette fiole en haut de cette dune. Donc, on est le troisième jour de marche. J'ai noté dans mon petit carnet qu'on est partis à la bourre. Je crois que c'est un petit peu encore une de nos habitudes.

  • Speaker #0

    C'était notre signature.

  • Speaker #4

    C'était notre signature, notre marque de fabrique.

  • Speaker #1

    On nous a dit qu'il y aurait une sacrée surprise, un défi incroyable. Donc là, on est super contentes et on nous dit aussi, et c'est peut-être pour ça qu'on est assez guirettes, c'est qu'on nous dit que cette journée 3, elle va être un peu plus cool. Le paysage va être sympa et que ça va être un beau moment. La distance est un petit peu moins longue. On a marché, on a franchi un premier passage obligatoire sur une dune qui nous permet de nous retourner et d'avoir une belle vue sur le bivouac dans l'Oued.

  • Speaker #3

    Et sur Uncle Ben's.

  • Speaker #1

    Voilà, il y a une montagne qu'on a baptisée Uncle Ben's, parce que de profil, ça faisait un peu le visage d'Uncle Ben's. Et d'ailleurs, tous les matins, il faut aussi s'imaginer, juste la petite aparté, c'est que quand on se lève, on déshypnotante et tous les matins, on a ce spectacle incroyable avec les lavabos, par exemple, pour se brosser les dents et la vue sur les montagnes au loin. On n'est pas très loin des frontières algériennes, donc c'est les falaises, c'est la frontière avec l'Algérie. On a des montagnes magnifiques et on a cette fameuse montagne. Uncle Ben, ce qui nous a marqués dès le matin, ou Homer Simpson, Ausha.

  • Speaker #3

    Oui, ils se ressemblent tous les deux. On n'avait jamais remarqué avant.

  • Speaker #1

    Aucun lien psychique.

  • Speaker #4

    Et d'ailleurs, c'est vrai que tous ces petits moments aussi, que ce soit... Moi, je me souviens, j'étais en train de me brosser les dents. Voilà, un acte quotidien très banal. Et là, je me dis, mais tu te rends compte de la chance que tu as. Tu es là, dans le désert. Tu as un paysage magnifique devant toi. Enfin, voilà. Merci la vie de me brosser les dents là, de profiter de ce panorama. C'est pareil, le soir, on va se coucher. On a juste un ciel étoilé qui est magnifique. On en prend plein les yeux. On est capable de s'allonger et juste de regarder. Et ça aussi, ça fait partie de l'aventure. Et c'est une vraie déconnexion parce qu'effectivement, on est déconnecté de notre quotidien. D'autant plus, et merci de prendre nos téléphones portables, parce que c'est là qu'on se rend compte que c'est très... ça nous prend beaucoup de temps et donc là on est libérés de tout ça et en fait on est là juste pour vivre l'aventure et en fait c'est peut-être très égoïste mais on pense entre guillemets qu'à nous et l'équipe bien sûr et les gens qui sont là mais c'est très c'est vraiment de ne pas avoir ce téléphone c'est vrai que quand ils nous l'ont annoncé ça m'a un petit peu angoissée je me suis dit j'aurais pas de nouvelles des enfants comment je vais faire et en fait c'est libérateur et ça nous permet de se reconnecter à plein de petites choses qu'on savoure plus, qu'on voit plus dans nos quotidiens qui sont parfois chargées, la tête dans le guidon et on ne prend pas le temps. Et là, ça permet vraiment de se reposer.

  • Speaker #1

    Donc on quitte le Clubens, la montagne dans notre dos, et on a en effet un super itinéraire. On a des champs de fleurs. Il faut s'imaginer qu'il n'y a pas plus depuis 4 ans dans cette région-là, et il venait de pleuvoir les quelques semaines juste avant. On a des vallées avec des fleurs jaunes, des fleurs violettes.

  • Speaker #3

    Et en fait, de loin, on avait l'impression que c'était la roche qui était colorée. Je me revois dire aux filles, mais vous vous rendez compte, il y a des montagnes violettes par ici. Je n'ai jamais vu ça, je ne comprends pas. Et en s'approchant au fur et à mesure, en fait, on se rend compte que c'est la montagne qui est recouverte de fleurs violettes. Et c'est juste, mais c'est à tomber de beauté.

  • Speaker #1

    On déroule cette journée, ça se passe bien pour toutes les quatre. On est plutôt en forme. Tu entends des petites piques de fièvre pour moi, mais globalement, ça se passe bien. Il fait beau, il fait chaud. Donc on arrive à cette balise 3, le pique-nique, on se met sous un arbre, on papote, on rigole, on prend un bon moment. Et là on nous dit, le défi il se passe là-bas. Et donc on tourne la tête toutes les quatre et qu'est-ce qu'on voit ? Au bout d'un grand plateau, une montagne qui ressemble à une tagine. On s'est dit allez on y va, on y va, on avait vraiment envie de faire aussi le défi. Le défi de la veille, comme on l'avait expliqué, il avait été un petit peu difficile pour nous. Celui-ci n'en fut pas moins difficile, mais quand on est arrivé... Plus on se rapprochait de la tagine, plus on se disait, wow, c'est quand même un beau défi qui nous attend.

  • Speaker #0

    Elle n'est pas petite.

  • Speaker #4

    Et en fait, cette tagine, on la voyait depuis quand même deux jours, donc plus ou moins près, plus ou moins loin. Et c'est vrai qu'elle était dans le décor, on va dire. Et puis là, on se rapproche, on se rapproche. Moi, personnellement, quand je suis arrivée en bas, ça a été un gros moment de doute. Et puis, dans la tête, on se dit, bon, quand même, on est venu chercher quelque chose. On est venu chercher le dépassement de soi. On est avec une équipe. Le défi, on le sait, c'est posé dans les règles. C'est à quatre ou rien. C'est toute l'équipe ou personne. Et donc, là, je regarde mes coéquipières. Et là, je suis toute seule dans ma tête, en fait. Je ne leur parle pas. Je ne leur fais pas part de mes doutes. Et puis, je repense à Catherine et sa cheville. Eugénie et ses cloques parce qu'il faut quand même savoir que Eugénie a été pas mal handicapée des pieds et je pense à Claire qui assure depuis une journée et demie à marcher avec la fièvre et là je me dis t'as pas le choix quoi, il faut y aller tu vas pas leur faire ça là sur un petit coup de flip il faut y aller allez on y va, on part et donc je dis rien, je monte et je suis Claire qui part en éclaireuse Merci. Et là, Claire, je ne sais pas si elle l'a ressenti ou pas, mais Claire n'arrête pas de me parler, en fait. Et j'ai compris après qu'elle me parlait pour me dire, pour me faire monter, en fait. Et donc, je pose mes pieds l'un devant l'autre. Et puis, en fait, finalement, je monte. Et là, on arrive sur un dernier petit goulot. Et bon, ça, par contre, je kiffe parce que c'est un peu d'escalade et tout ça, mais j'aime bien. Et donc là, je m'éclate vraiment. Et là, on arrive là-haut. Et là, c'est vraiment une vraie récompense. Et je pense qu'on a toutes vécu cette tagine différemment. selon les personnes. Et c'est une belle réussite. Et c'est vrai qu'on est fiers et on se dit, la devise du trek, c'est qui ose gagner. Et c'est encore une fois le collectif qui fait qu'on arrive à y aller et à se dépasser. Et puis on est quand même venus chercher ça, il faut le dire.

  • Speaker #3

    Arrivé en haut de la Tagide, on nous offre une magnifique croix berbère qu'on a toute mise là aujourd'hui. On a appris à l'issue du trek que la croix, en fait, ça s'utilise pour vraiment réussir à se repérer au milieu du désert. Et en fait, si on met l'étoile polaire dans le trou de la croix, ensuite avec les autres étoiles, on sait où se trouvent l'Est, l'Ouest et le Sud. donc c'est quand même Je trouve un beau symbole qui nous permet de faire le lien entre l'orientation qu'on a cherchée dans le trek et l'orientation que ça va donner aussi à notre vie pour la suite. Moi, arrivant en haut de la tagine, je me suis posée toute seule. J'ai ressenti quelque chose de très fort. C'est que, en fait, j'ai réalisé qu'autour de moi, il y avait toutes ces montagnes. Tout ce sable, je me suis rendue compte que toutes ces montagnes, tout ce sable, ils étaient là depuis toujours. J'ai réalisé que moi, je serais là bien moins longtemps que tous ces éléments. Et puis que j'étais qu'un grain de poussière, en fait, dans cette vie qui passe. Ce que je me suis dit, j'avais déjà entendu cette phrase à plusieurs reprises, mais je ne l'intellectualisais pas autant. c'est qu'en fait Alors attention, il faut prendre ça avec beaucoup de recul, mais il n'y a rien de grave. Dans le sens où on n'est pas grand-chose, on n'est que de passage. Et j'ai ressenti dans mon corps juste le fait qu'il ne faut pas se prendre la tête pour des futilités. C'est vraiment important de réussir à se dire qu'il y a des choses qui arrivent dans la vie, elles sont là et il faut se concentrer sur l'essentiel. Ce que je retire et ce que j'ai ressenti ce jour-là, Ça s'est inscrit dans mon corps et tout est dit.

  • Speaker #1

    On a eu toutes les quatre un grand moment d'émotion de cette tagine, pour chacune des raisons différentes. eu un moment de reconnaissance incroyable d'être là, de s'être toutes fait ce cadeau, d'avoir osé quitter nos familles, notre environnement, nos enfants, notre mari, notre quotidien, pour se consacrer à un moment tourné vers soi. Et on y était, en fait, cette tagine représentait pour nous toutes ce défi qu'on s'était aussi fait, le trek du maire général. Et on a eu vraiment un sentiment d'accomplissement, de joie, de plénitude d'être là. et d'être tellement heureuse. C'est toutes ces émotions-là qui nous ont traversées toutes les quatre. Et il y a un moment, il faut repartir. Donc, on repart vers le bivouac. On a quatre kilomètres encore. On voyait le bivouac d'en haut de la tagine. D'ailleurs, c'était rigolo, tout petit, petit, au loin. Et donc, c'était rigolo d'ailleurs de voir le bivouac depuis la tagine et non pas la tagine depuis le bivouac, d'être dans l'autre sens. Et on a un souvenir aussi incroyable d'être rentrés. Il faisait jour, il faisait chaud. On a pu prendre une douche chaude,

  • Speaker #4

    se laver les cheveux,

  • Speaker #1

    mais ça, ça valait de l'or en fait, c'est à ce moment-là du trek. On a passé encore une bonne soirée, un bon repas avec nos amies luxembourgeoises et on va se coucher en se disant, demain c'est le quatrième et dernier jour déjà. Quatrième jour, Cocorico, on est à peu près à l'heure sur la ligne de départ. On y va. Et alors, pour ma part, ne cessez de m'excuser, de dire désolé, les filles, je vais être le boulet du jour. Je suis désolée. Je vais être longue. Je suis désolée. Et en même temps, une fois de plus, les filles, juste, on clôt le débat en disant mais zen, Claire, on va à ton rythme. Tout va bien. On est là pour découvrir. Et aussi, du coup, de cette contrainte, on en a fait une opportunité. On s'est dit ça va être la journée. On va profiter. On va regarder tout ce qui se passe. on va observer, on va sentir les sensations, on va vraiment s'en mettre plein les yeux et vivre cette dernière journée comme la dernière journée, le dernier beau moment toutes les quatre. Donc cette journée-là, c'est ce qu'on disait à l'instant, c'est une journée où tout a été très long. Cette borne une, elle nous a paru interminable. On s'est dit mais on ne va jamais l'atteindre, ça prend une plombe. Puis plus le temps passait, plus on faisait, mais il y a moins en moins de gens derrière nous. Ouais, on est en train de finir dernière, mais c'est pas grave, c'est ok, on se l'était toutes validées. Et pourquoi pas même arriver en dernier, parce que Merci. Les derniers ont le privilège d'avoir une haie d'honneur. Et on s'était dit, ça pourrait être sympa aussi de vivre ce petit moment. Et donc, on tope quand même la balise une. Je me sentais vraiment de moins en moins bien et de plus en plus fiévreuse. Comme le disait Adeline tout à l'heure, à chaque étape, à chaque balise, il y a le personnel, le staff qui est là, qui prend soin de nous. J'ai un souvenir aussi des filles qui ont été extrêmement bienveillantes. Et on a avalé les kilomètres. On a monté une espèce de montagne, on s'est dit « Allez les filles, on est dingue, on décape pas ce coup-ci, c'est nos derniers kilomètres ! » Et là, on surcape ! Mais de manière complètement déraisonnable, on se retrouve dans des endroits pas possibles, des falaises, on se met à gravir des trucs impossibles. Mais on prend beaucoup de plaisir quand même, malgré tout, à se dire « On est un peu fofolles, c'est notre côté aventurier qu'on avait mis de côté. »

  • Speaker #0

    Et d'ailleurs, il y a cette notion de... Peur aussi. On ne l'a pas encore abordé, mais c'est vrai que là, c'est la première fois où j'ai peur, la peur qui fige. En fait, dans nos vies, je suis plutôt une personne, je n'ai pas peur de grand-chose, en tout cas. Et là, je les vois gravir ces montagnes, un peu en mode transverse, et je trouve que moi, mon pied, en tout cas, il n'adhère pas. Et je les vois continuer. Alors, je vous ai appelé mes petites cabris parce que je me dis, mais comment elles font ? Et moi, là, j'ai peur, en fait. Et on n'ose pas au début de l'exprimer. Et ensuite, on se dit, mais en fait, attendez-moi parce que j'ai peur. J'ai vraiment peur. Et je vois le vide aussi qui est présent. Donc, cette peur qui fige, en tout cas, je ne l'ai plus beaucoup dans ma vie de tous les jours. Et là, je me reprends, je prends conscience de cette peur aussi qui peut être là. Comment je fais ? Je suis obligée d'avancer de toute façon. Et encore une fois, on parle beaucoup de collectif depuis le début. C'est le collectif qui fait, attends, prends ton temps, mets ton pied là, mets ton bâton là, etc. Et au fur et à mesure, comme on parle, on oublie de focus sur cette peur.

  • Speaker #3

    Je ne sais pas si tu te souviens, on se disait aussi beaucoup, marche dans mes pas. Et en fait, on marchait dans les pas l'une de l'autre. On mettait les pieds au même endroit pour réussir à calmer cette peur.

  • Speaker #1

    Exactement. Donc, on a passé cette sacrée grosse montagne. Qui dit grosse montée, qui dit grosse descente. Donc là, on descend toutes les quatre. Et on sait que la balise 3 n'est plus très loin. Sauf que là, on en a vraiment plein les pattes. On en a marre, on est fatigué. On n'a plus qu'une seule envie, c'est de la trouver, cette balise 3. Et là, on arrive au pied de trois vallons qui nous paraissent bien trop hauts pour être vrais. Mais la balise est en haut d'un de ces trois vallons. Alors, lequel ? Il était hors de question de les franchir tous les trois pour avoir la réponse. Donc on a fait un petit peu le mode raccourci en ailant les personnes qui sont en haut des balises. Allez, où est la balise bleue ? On n'en peut plus, aidez-nous. On nous indique la balise bleue qui est bien trop haute, qui nous paraît vraiment trop haute. On monte toutes les quatre et là, franchement, arrivé en haut, on jette nos bâtons, on est fatigué, on en a marre. Et en même temps, on lève le nez et on se retrouve sur un spot vu 360 degrés sur le désert, les montagnes. le soleil qui commence vraiment à décliner donc il y a cette couleur ocre cette chaleur qui nous enveloppe et là en fait la fatigue le ras-le-bol on le met de côté et on décide juste de poser nos fesses de s'asseoir et de profiter mais le temps n'était plus le facteur le vecteur qui nous motivait c'était juste profiter, ralentir et on se disait on est venu chercher ça on est venu chercher la déconnexion et là on a passé une bonne demi-heure je pense en haut de cette borne 3 juste à regarder,

  • Speaker #3

    à profiter on avait besoin besoin. On ne pouvait pas recharger les batteries autrement.

  • Speaker #1

    On a voulu comme suspendre le temps une dernière fois, avant ensuite de remettre la machine en marche. Et donc là... On a deux options qui s'offrent à nous et c'est vrai qu'on avait différentes motivations à cet instant. On voulait toutes les quatre rentrer, profiter oui, mais profiter en ayant la possibilité de faire ce dernier défi. Puisqu'on a appris que le dernier défi ne se faisait pas sur le site pendant la marche à proprement parler, mais au bivouac. Donc ça, ça a vraiment interpellé notre curiosité. et on comprend qu'il y a deux options qui s'offrent à nous pour rejoindre le bivouac, monter un col, donc une dernière grosse montagne qu'on voit au loin, ou contourner cette montagne. Et donc là, on met en avant les opportunités, les contraintes. Tuc, tuc, tuc, tuc, il a fallu quoi ? 30 secondes, une minute, pas plus, pour nos 4 pour se dire, non, on prend l'option challenge, dernier challenge à 4, on sait qu'on ne va pas le regretter. Et là, moi, j'ai un souvenir, on traverse cette dernière plaine avant ce col, pareil, des champs de fleurs. la douceur qui nous enveloppe. On monte cette montagne. Et là, arrivé en haut, le chef, qui est le chef organisateur, nous prend dans ses bras, nous félicite. Et là, on a toutes les quatre un moment hyper... d'accomplissement. Franchement, c'est beau. On est toutes les quatre super fiers. On voit le bivouac, encore une fois, en bas de cette colline. On sait que c'est les derniers kilomètres qui nous rejoignent vers le bivouac, vers la fin presque. Donc on a encore envie de suspendre ce temps. On voit le soleil qui rouge-loi maintenant, puisque le jour décline fortement. Toujours ces falaises rocheuses devant nous qui sont la frontière avec l'Algérie. Et là, on descend toutes les quatre et on se dit, on va arriver la nuit, juste pour la tombée de la nuit, et on va profiter du désert, toutes les quatre. Et là, c'est le silence.

  • Speaker #3

    Le silence. La lumière qui était chaude, réconfortante.

  • Speaker #1

    La joie, parce qu'on savait qu'on allait finir. Une sensation aussi sympa, qu'on a partagée aussi toutes les quatre, c'était le fait d'enclencher notre frontal. Pour les deux derniers kilomètres, c'est d'arriver avec vraiment la pénombre la nuit.

  • Speaker #4

    C'était une atmosphère. Un expert vraiment particulier. Je pense qu'on a toutes ressenti... Je pense qu'il y avait ce côté de... C'est fait, quoi. Il n'y a plus qu'à profiter, en prendre plein les yeux, se remplir la besace pour la suite de la vie et amasser toutes ces petites choses. Là, de vous écouter, les filles, je... Je ressens les choses. C'est incroyable. C'était vraiment un très beau moment.

  • Speaker #3

    Et on arrive.

  • Speaker #1

    On y est. On a franchi cette ligne d'arrivée.

  • Speaker #3

    Les heures en dernière.

  • Speaker #1

    Même pas les dernières. Là, on est dégoûté parce qu'on aurait voulu avoir l'année d'honneur. On l'a mérité. On l'aurait mérité, mais on est driveé par ce souhait de se doucher, manger. C'est vraiment la pyramide de Maslow, base 1, les besoins primaires.

  • Speaker #4

    Se laver les cheveux, toujours et encore.

  • Speaker #1

    Et de faire notre dernier défi. Et donc, quand on passe la ligne d'arrivée, on s'en fiche de ne pas arriver dernière, c'est pas grave. Mais on est juste hyper heureuse de franchir cette ligne d'arrivée.

  • Speaker #3

    Fière, fière.

  • Speaker #1

    On se tombe dans les bras les unes des autres, on pleure, on est émue, on est joyeuse, on est heureuse.

  • Speaker #4

    C'est un moment suspendu, je pense. C'est suspendu.

  • Speaker #1

    On se fait un beau cadeau d'en reparler. Une fois qu'on a été douché, qu'on est propre, qu'on est rassasié et qu'on peut profiter d'une soirée sans avoir à tracer un itinéraire et d'être dans le speed, on nous annonce que le défi va commencer. Et donc là, on nous dit de prendre ses frontales et on nous invite à marcher. Donc on fait à peu près 800 mètres dans les dunes, puisqu'on rappelle le bivouac qui est en plein désert. Et là, on arrive à un endroit sublime. Il y a un grand feu de camp. Il y a plein de berbères qui sont autour, qui nous attendent avec tous leurs instruments de musique. Et là, une musique envoûtante, entraînante, ce feu. Il y a juste à lever les yeux au ciel, c'est la voie lactée, c'est les étoiles qui inondent le ciel. Et en fait, le défi, c'était juste de profiter de ce spectacle berbère. Ils ont lancé un feu d'artifice après, en plein désert, pour nous. On s'est juste dit, mais c'est quoi ce moment de dingue ? Juste là, si ça peut s'arrêter, on serait trop bien. Mais bon, non. Ça a duré le temps que ça a duré, mais c'était juste incroyable. Et après, ils nous ont invités à venir danser avec eux, autour du feu. On est rentrés presque en transe. On a vu vraiment, on a tout lâché. On s'est toutes remémorées. autour de ce feu, les quatre journées qu'on venait de passer, les moments qu'on venait de passer, on n'a pas complètement réalisé non plus. On sait qu'on a fait un truc de fou. On sait qu'on avait qu'une aventure juste extra. Mais on n'en a pas encore tous les contours et on n'en a pas encore le recul. Mais on sait qu'on a fait quelque chose de dingue. Et on décomprise.

  • Speaker #0

    Moi, ce que ça m'a apporté, c'est de me reconnecter On n'est pas obligé d'être tout le temps connecté, d'être tout le temps là aussi pour les autres. Et je pense que Strike, ça m'a vraiment confortée dans ce sens-là.

  • Speaker #4

    Évidemment que ça fait bouger des lignes. Je réalise au fur et à mesure du temps qui passe. Quand des fois j'ai des petits coups de mou, je regarde cette croix du Sud, cette photo, cette fiole de sable. Et je me dis, tu l'as fait, donc tu es capable aussi de faire des choses. Et je pense que les choses arriveront encore. dans l'année qui va s'écouler, et même plus. Je pense que c'est une aventure qui restera ancrée.

  • Speaker #3

    Ce que j'emmène aussi avec moi sur mon quotidien, c'est une chose à la fois, une dune à la fois, une borne à la fois. Et dans la vie, j'y vais plus par étapes. Et ce sont deux très belles croyances positives qui me boostent.

  • Speaker #1

    M'offrir ce trek, c'était aussi m'offrir la possibilité de mettre tout ça, la claire de tous les jours, un peu au placard. et de retrouver la Claire un peu qui s'était oubliée sur le côté aventurier. Et si j'ai bien retenu quelque chose, c'est que je crois que j'ai furieusement envie de réenclencher cette Claire aventurière qui a été un petit peu oubliée ces dernières années pour toutes les bonnes raisons qu'on connaît, ou les raisons qu'on connaît, en tout cas qu'on peut connaître dans nos chemins et dans nos vies à 100 à l'heure. Et j'ai juste une question à vous poser les filles. C'est quand notre prochain défi ?

  • Speaker #2

    Merci à Claire, Catherine, Adeline et Eugénie de nous avoir partagé cette grande expérience de lâcher prise et de dépassement de soi qu'a été ce track de 4 jours. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à le partager ou nous laisser des commentaires sur Apple Podcasts et à mettre des étoiles sur Spotify et Apple Podcasts. On se donne rendez-vous le mois prochain pour un nouveau récit de sport. En attendant, je vous laisse avec Sandrine pour d'autres conseils sportifs. A très bientôt !

Description

Aujourd'hui, je vous donne rendez-vous avec quatre femmes, chacune animée par ses rêves, ses doutes et son lot de charge émotionnelle. Aussi, lorsque Claire propose à Catherine de partir marcher dans le désert Marocain, l'invitation sonne comme une évidence... Cette dernière ne résiste pas au plaisir de convier Adeline et Eugénie à partager ce moment avec elles. Et ne croyez pas que le hasard ait sa place là-dedans, ni que ces retrouvailles soient le fruit d'une heureuse coïncidence dans leurs plannings respectifs ; non, ce trek — le Trek Elles Marchent® - elles en avaient besoin, c’était écrit, le sable et les montagnes les attendaient depuis toujours. Dans leur aventure mystique, le parallèle avec l’Alchimiste de Paulo Coelho est bien trop fort pour ne pas être évoqué, puisque c’est bel et bien avec elles-mêmes qu’elles renouent au cours des 30 km journaliers qu’elles parcourent. Ces quatre femmes découvrent la vie nomade et les décors berbères, l’immensité des plateaux le jour et le spectacle époustouflant du ciel étoilé la nuit, les brossages de dent en plein air et la douceur des soirées de bivouac autour du feu. Préparez-vous donc à recevoir toute la plénitude, la gratitude et la bienveillance de leur récit. De la peur qui fige face au vide, en passant par les pépins physiques non loin de faire basculer l’aventure, Cath’, Claire, Adeline, et Eugénie apprendront finalement à saisir les mains qui leur sont tendues, à marcher dans les pas des autres et à leur ouvrir la voie aussi, parfois. Parce qu’un vallon après l’autre, une dune à la fois, tout est possible et réalisable. Et ensemble, c’est encore mieux.


Pour connaître l'association => https://trekellesmarchent.com/


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Producteur : Pipo et Lola


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Moi, ce que ça m'a apporté, c'est de me reconnecter vraiment avec qui j'étais. Évidemment que ça fait bouger des lignes.

  • Speaker #1

    Ce que j'emmène aussi avec moi sur mon quotidien, c'est une chose à la fois. Une d'une à la fois. Je crois que j'ai furieusement envie de réenclencher cette claire aventurière.

  • Speaker #2

    Bonjour et bienvenue dans Conseil de sportif et de sportive. Je m'appelle Céciliane et mon objectif est de vous emmener à l'aventure à travers nos récits sportifs contés par des passionnés. Dans cet épisode... A l'aide de ses trois acolytes, Claire nous raconte le trek Elle marche, quatre jours de marche et d'orientation dans le désert du Maroc. Vous y découvrirez la voie, mais surtout le cheminement, d'Eugénie, Adeline, Catherine et celle de l'initiatrice du défi, Claire. Les filles, je vous laisse la parole.

  • Speaker #1

    Moi c'est Claire, j'ai 38 ans, maman de deux enfants. Je m'étais toujours dit qu'avant mes 40 ans, je ferais un trek au Maroc. Je ne sais pas pourquoi, c'était ancré.

  • Speaker #3

    Moi, c'est Kat. Je suis maman de deux garçons. Je suis mariée depuis 10 ans cette année. Je voulais faire quelque chose d'un peu fort pour mes 40 ans.

  • Speaker #4

    Moi, c'est Adeline. J'ai 40 ans. Je suis mariée. J'ai trois enfants. À la base, je ne suis pas très sportive. J'ai eu l'envie de partir marcher. Je voulais, je pense, me prouver quelque chose à moi-même.

  • Speaker #3

    Eugénie,

  • Speaker #0

    38 ans, mariée, maman de deux enfants. Alors moi j'ai rencontré en fait l'équipe grâce à Catherine, parce qu'elle savait aussi que j'avais depuis un petit moment envie de faire ce type d'expérience.

  • Speaker #1

    Donc l'équipe est constituée, on est arrivés au Maroc, enfin, on est super heureuses et on rejoint l'ensemble de l'organisation et du staffing et des autres trickeuses à l'aéroport d'Erachidia. Là, on se dit toutes, on y est, enfin. On a les larmes aux yeux, c'est un beau moment où on n'était pas sûrs encore un mois auparavant, les frontières du Maroc étaient fermées. Donc on se dit, on y est, ça y est, l'aventure démarre. Ensuite, on prend tous un autobus. Et on arrive en fait à un point de jonction avec des taxis brousses qui nous attendent. Ces taxis brousses qui nous amènent ensuite dans un lieu qui est notre bivouac. La première sensation qui nous vient à l'esprit, c'est qu'on est agréablement surprise parce qu'on s'attendait à être hébergé dans un endroit assez spartiate. Et finalement, c'est assez cossu. Il y a des tapis partout, il y a un grand feu. Il faut s'imaginer une espèce de place centrale avec un grand feu. Une grande tente qui nous accueille pour le déjeuner et puis des tentes de deux personnes pour les logements. Et on se voit attribuer nos cartes pour tracer nos premiers itinéraires. Également, on nous prend nos téléphones portables puisque l'objectif c'est d'être déconnectés et surtout comme c'est une course d'orientation, c'est de ne pas être aidé par nos GPS, par nos téléphones. Donc ne céder uniquement que de nos instruments de navigation, qui sont les règles topographiques, les règles magiques et notre carte bien évidemment. Et notre compas de guidée qui est une espèce de boussole avec laquelle on peut s'orienter et calculer les degrés d'orientation. Donc on trace nos premiers itinéraires. C'est là que nos coachs Adeline et Catherine, qui ont eu la chance de suivre la formation en janvier, nous briefent Eugénie et moi. Et on passe la première soirée toutes ensemble au bivouac. Et on se couche, il est 22h. On se couche toutes en se demandant qu'est-ce qui nous attend ? On a un peu la boule au ventre. On sait qu'il y aura quatre jours de marche, qu'on va être dans le dur, mais on ne sait pas concrètement comment ça va se passer. Et donc, on se réveille. Il est 6 heures au son du muezzin, c'est-à-dire que le chef qui est la personne qui organise tous les tracés. On nous a fait une petite blague, on est réveillés en sursaut à 6h par le son typique local. Donc on est tous réveillés, on prend le petit déjeuner, c'est d'ailleurs le rituel tous les matins, c'est réveil à 6h, petit déjeuner, on se prépare. Et ensuite il y a des vagues de départ, puisque comme c'est un track d'orientation, l'objectif est que les équipes ne se copient pas, donc il y a différents itinéraires selon les vagues de départ. C'est pour ça que c'est bien important, la veille au soir, de bien repérer sa couleur, de bien retracer son itinéraire, parce que tout le monde n'a pas le même itinéraire. Donc, nous voilà enfin prêtes sur la ligne de départ. On nous attribue notre balise, qui est quand même notre moyen d'être repérée au beau milieu du désert. 120 équipes qui partent, il faut quand même les retrouver à tout moment s'il y a quoi que ce soit. On est donc 4 équipes et là, on a notre premier mot de passe puisqu'il y a quand même, au-delà de l'orientation, des petits quiz culturels qui sont proposés à chaque étape, à chaque balise qui doit être bipée. Notre itinéraire a été fait la veille, on a notre cap d'orientation, on démarre et on passe la journée. Donc on a 3 balises à chaque fois à aller chercher. On atteint notre première balise, on est super contentes. On a un grand mur à franchir. Le chef nous attend en haut de ce premier grand mur. On continue les kilomètres, deuxième balise. On est plutôt gais, on chante des chansons. On a plutôt la pêche, c'est le premier jour finalement, on se dit ça va le faire, on a moins l'appréhension. Et puis on arrive à cette balise 3. où là, le groupe connaît son premier grand moment.

  • Speaker #3

    Peu avant la balise 1, on est passés par une montagne dont les pierres étaient cassantes et glissantes. Donc j'ai le pied qui part sur le côté et une pierre qui me roule dessus et qui me tombe sur le haut du pied. Et oui, je ressens une douleur, mais je ne me prends pas la tête outre mesure. De toute façon, je m'attendais à avoir des douleurs dans le corps, dans ce trek. Donc voilà, il y en avait une, elle était là, il fallait l'accueillir. Donc on arrive à cette fameuse balise 3. À la balise 3, on nous donnait accès aux coordonnées du défi. Le défi, chaque jour, il y en avait un et on avait le choix d'y aller ou de ne pas y aller. À savoir que pour celle qui était là pour la gagne, aller au défi, ça donne des points supplémentaires. Donc c'est cool, ça permet de gagner. Bon, on ne s'était pas posé la question, on a pris les coordonnées. Et puis en fait, je marche, mais je me rends compte que je n'arrive pas à marcher. Que faire ? Insister encore, appeler les secours, partir au défi. Et là, en fait, je dis aux filles, je veux bien essayer de marcher jusqu'au bivouac, mais je ne pourrais pas rajouter ça et aller au défi. Et d'une voix commune, les filles me disent, mais bien évidemment, on n'y va pas au défi. Et on va essayer de rentrer et on va déjà essayer de faire ça. Alors au départ, je me sens hyper coupable parce que je les prive. D'un bout d'aventure, d'aller voir le défi. On sait que, de manière générale, le défi, c'est un endroit qui est un petit peu extraordinaire, qui est à aller voir. Et puis aussi, on n'est pas là pour la compète, mais je nous mets un peu hors-jeu par rapport au trek. C'est intéressant de voir comment on peut accueillir l'aide, le soutien. Ce n'est pas naturel chez moi du tout. Je suis quelqu'un qui, dans la vie, ne compte pas sur les autres. Et j'ai ressenti beaucoup de solidarité, beaucoup de soutien. J'avais mal, j'en ai râlé, j'en ai ragé, j'en avais les larmes aux yeux. Et je ne me suis jamais sentie jugée par qui que ce soit. Donc on a fait ces trois derniers kilomètres ensemble. À un moment donné, j'avais tellement mal que je me suis mise dans ma bulle. J'ai découvert que c'était que de passer au-dessus d'une douleur physique. Et je l'ai fait parce que j'avais le soutien et j'avais toutes les conditions qu'il fallait pour y arriver. On arrive enfin au bivouac. Pareil, d'une voix commune, les filles me disent « tu vas te soigner, nous on s'occupe des coordonnées pour demain, on verra si demain on peut partir » , mais il fallait faire comme si. J'ai été prise en charge au niveau des soins et en fait, cette fameuse pierre qui m'est tombée dessus à la première borne m'a déplacé l'articulation de ma cheville. J'ai marché toute la journée sur une cheville déboîtée. On m'a mis un strap en me disant, on ne sait pas si tu pourras repartir demain. Je me souviens m'être réveillée dans la nuit en pleurant, en me disant, mais je suis dégoûtée. Et puis, le lendemain matin, je me suis levée et en fait, j'arrivais à dérouler un peu le pied. Je suis allée voir mon super ostéo kiné magique. Et il m'a dit, écoute, si tu arrives à dérouler le pied et que tu as envie, pourquoi pas tenter une borne à la fois ? Tu vas jusqu'à la première et puis si tu n'y arrives pas, on viendra te chercher. Et puis si tu arrives à franchir la première, tu iras à la deuxième et tu verras comment ça se passe.

  • Speaker #1

    Et puis au final, j'ai fait toutes les bornes jusqu'à la dernière. Donc on démarre. heureuse de franchir cette ligne de départ toutes les quatre, en prenant particulièrement soin de Catherine et de sa cheville, en étant très vigilante, savoir si ça va. Et elle est toujours avec le sourire, elle nous dit ça va, ça va, ça va. Donc on avance, on avance, et là, on a un petit peu moins rigolé. Les kilomètres qui ont suivi, parce que là franchement c'était pas très rigolo, on a fait un vallon, puis un deuxième, puis un troisième. Et là, bon, ok, il y a eu un stage de navigation, ok, il y a eu du debriefing de stage de navigation, mais après on n'est pas des topographes professionnels. Et moi j'étais à peu près confiante, à chaque fois j'ai mis, si les filles, la balise elle est juste derrière, vous inquiétez pas, encore un vallon et ça va. Et en fait, non, il y en a eu au moins six des vallons. Et là, on a toutes pesté.

  • Speaker #0

    C'est vraiment un souvenir, le fait de se dire, Claire a l'air d'y croire, moi si elle y croit, j'y crois, on monte ses vallons. Et puis au bout du troisième, je pense qu'elle ne sait pas vraiment, elle me dit à chaque fois que ça va aller. Et là oui, au bout du troisième, je commence à douter. À un moment donné, dans ma tête, se passe le fait de se dire, mais c'est un peu comme dans la vie. en fait. On gravit à chaque fois des petits monts ou des montagnes. Et puis parfois, ça monte et puis d'un seul coup, ça redescend. Ça remonte, ça redescend. Et je fais le parallèle avec ma vie, tout simplement. Et donc au final, on se dit, de toute façon, moi j'avais une confiance aveugle avec mes coéquipières. Donc je me dis, il faut encore marcher, il faut aller tout droit. Et enfin, effectivement, quand on arrive, on voit cette borne. Et bien c'est un peu comme dans la vie en fait. Ça y est, on a atteint notre objectif.

  • Speaker #1

    Donc on atteint cette fameuse balise 1, non content d'avoir réussi cette première étape. On s'interroge pour Catherine, comment tu vas, comment va ta cheville ? Donc on fait le check-up, elle est bien soignée et il faut vraiment s'imaginer une organisation au petit soin aussi, le personnel. Le staff hyper présent à chaque balise.

  • Speaker #4

    D'ailleurs, ça nous permet de vivre l'aventure sereinement parce qu'on se sent quand même très en confiance. Ça aide à penser que à la marche, que à la journée qui va se dérouler et à ne pas se polluer la tête avec d'autres choses. Et ça, c'est vrai qu'il faut le souligner parce que c'est assez agréable.

  • Speaker #1

    Donc, on quitte cette balise 1 qui est en fond d'oued et on se dirige vers un col. Et arrivé en haut de ce col, on comprend... que la topographie juste après, ça va être encore des montagnes, encore des montagnes, encore des montagnes. Et là, on a fait un peu appel au collectif, on s'est interrogé et on s'est dit, il y a deux options. Soit on retraverse les montagnes qui ont l'air un peu hard et c'est la bonne destination, c'est le bon cap. Soit on décape et regardez les filles, il y a un petit chemin là-bas en fond de vallée qui a l'air très sympa, une petite piste de voiture, ça veut dire que c'est tout plat. Ça peut être sympa de prendre cette option pour ta cheville, Kat, et puis aussi pour nous reprendre des forces aussi au passage. Et là, on ne s'est pas posé la question 36 fois. On a pris cette option 2, qui était un peu plus facile, d'accord. On décapait, donc on perdait des points, mais c'était totalement assumé. Et on l'a plutôt joué à l'économie en se disant, on a quand même un challenge, c'est que Kat, elle finisse sa journée. Donc, on ne voulait pas trop prendre de risques non plus. Donc là, on a vraiment aussi un moment sympa, cette piste qu'on suit, les montagnes à gauche, où on se dit, là, toutes les trequeuses, elles sont dans le dur, elles se tapent des montagnes et des montagnes. Et nous, on est plutôt sur du plat, c'est assez kiffant, assez sympa. Et puis là, on commençait tout à l'heure super fin et on s'est posé au pied d'une grande barrière rocheuse aussi et on a pique-niqué. Pour ma part, là, ça a commencé à devenir un peu moins drôle. J'ai commencé à avoir des symptômes fiévreux. Donc, je me suis un petit peu gavée de l'hyprène. Mais voilà, on a repris des forces toutes les quatre. On a rechargé le podomètre avec la batterie solaire. On a fait notre technique. Et puis, on redémarre. Et là, on sait qu'il y a une très longue distance, 9 km jusqu'à la prochaine balise, sur une topographie assez sympa. C'était du plat, c'était assez sympa, une bonne partie de l'itinéraire. Mais c'était long, en fait. C'était très long. 9 km à Valais, on n'avait jamais une distance aussi forte entre deux balises. On arrive à la troisième balise. Et là, question. Est-ce qu'on le fait ou pas ce défi ? À ce moment-là, on en a vraiment toutes les quatre plein les pattes. On est à deux doigts de ne pas faire le défi. Mais les défis, comme le disait Kat tout à l'heure, c'est des moments sympas qui valent le détour. Qu'est-ce qu'on fait ? Qu'est-ce qu'on fait ? Là, on se dit qu'on y va et on pense, toutes les quatre, que le défi se trouve juste en haut de la dune qui est à côté de nous. On se dit, on y va, c'est facile, c'est faisable, c'est juste là. Encore un dernier gros effort. On arrive en haut de cette dune et pour ma part, grosse déception. je me rends compte qu'elle est tout au bout alors c'était un magnifique cirque c'était sublime, là il y a une luminosité qui est incroyable, un cirque rocheux avec un troupeau, un berbère qui faisait son troupeau en bas et on voit la balise qui est tout au fond de l'oued Bon, on s'est dit qu'on y allait, donc on va y aller. Et pour ma part, j'ai l'état fiévreux qui commence à vraiment prendre le dessus, à prendre le dessus. Et je commence à me décrocher du groupe mentalement. C'est-à-dire qu'on chantait plein de chansons. Ce qui nous caractérisait aussi, c'était un peu chanter tout et n'importe quoi. Et en fait, les derniers kilomètres, moi, j'ai cru que je n'y arriverais pas. J'ai croisé le regard d'Adeline. On s'est sentis en souffrance toutes les deux. Et arriver au pied de cette dune, le sentiment de ne pas y arriver. Et en même temps, on voit Catherine et Eugénie super motivées, super au taquet. Et puis, on nous dit qu'il y a une belle récompense, qu'il y a un petit challenge à faire en haut, etc. Et donc, on arrive en haut de la dune. Il y a une petite danse qui se fait en haut. Moi, je ne sais plus où j'habite. Je regarde les gens danser. Je me mets derrière à danser. Je ne sais même pas ce que je fais là.

  • Speaker #4

    Et je me souviendrai toujours, Kat était déjà arrivée en OUF. Et en fait, on a eu un espèce d'échange de regard. Et là, je me suis dit, c'est cool d'avoir été à ce défi parce que j'avais Kat qui m'accueillait. Et je suis littéralement tombée dans ses bras à ce moment-là. Avec Claire, on a baptisé un peu nos moments d'émotion d'une. Et là, je pense qu'on peut le dire, c'était vraiment la dune A.

  • Speaker #1

    La dune A, la fameuse. On a une très belle récompense et Kate, elle a ramené la récompense ici. C'est une petite fiole en verre avec un petit pompon. Et on se dit que c'est un super beau souvenir à constituer soi-même parce que la fiole est vide. Et il faut la compléter soi-même avec du sable qu'on collecte en haut de la dune. Il a une vraie valeur à nos yeux. Ce n'est pas une fiole de sable qu'on a achetée au souk du coin. C'est quelque chose qu'on a mérité à la sueur de notre front et de nos larmes. On est super fiers, toutes les quatre, de repartir avec cette fiole en haut de cette dune. Donc, on est le troisième jour de marche. J'ai noté dans mon petit carnet qu'on est partis à la bourre. Je crois que c'est un petit peu encore une de nos habitudes.

  • Speaker #0

    C'était notre signature.

  • Speaker #4

    C'était notre signature, notre marque de fabrique.

  • Speaker #1

    On nous a dit qu'il y aurait une sacrée surprise, un défi incroyable. Donc là, on est super contentes et on nous dit aussi, et c'est peut-être pour ça qu'on est assez guirettes, c'est qu'on nous dit que cette journée 3, elle va être un peu plus cool. Le paysage va être sympa et que ça va être un beau moment. La distance est un petit peu moins longue. On a marché, on a franchi un premier passage obligatoire sur une dune qui nous permet de nous retourner et d'avoir une belle vue sur le bivouac dans l'Oued.

  • Speaker #3

    Et sur Uncle Ben's.

  • Speaker #1

    Voilà, il y a une montagne qu'on a baptisée Uncle Ben's, parce que de profil, ça faisait un peu le visage d'Uncle Ben's. Et d'ailleurs, tous les matins, il faut aussi s'imaginer, juste la petite aparté, c'est que quand on se lève, on déshypnotante et tous les matins, on a ce spectacle incroyable avec les lavabos, par exemple, pour se brosser les dents et la vue sur les montagnes au loin. On n'est pas très loin des frontières algériennes, donc c'est les falaises, c'est la frontière avec l'Algérie. On a des montagnes magnifiques et on a cette fameuse montagne. Uncle Ben, ce qui nous a marqués dès le matin, ou Homer Simpson, Ausha.

  • Speaker #3

    Oui, ils se ressemblent tous les deux. On n'avait jamais remarqué avant.

  • Speaker #1

    Aucun lien psychique.

  • Speaker #4

    Et d'ailleurs, c'est vrai que tous ces petits moments aussi, que ce soit... Moi, je me souviens, j'étais en train de me brosser les dents. Voilà, un acte quotidien très banal. Et là, je me dis, mais tu te rends compte de la chance que tu as. Tu es là, dans le désert. Tu as un paysage magnifique devant toi. Enfin, voilà. Merci la vie de me brosser les dents là, de profiter de ce panorama. C'est pareil, le soir, on va se coucher. On a juste un ciel étoilé qui est magnifique. On en prend plein les yeux. On est capable de s'allonger et juste de regarder. Et ça aussi, ça fait partie de l'aventure. Et c'est une vraie déconnexion parce qu'effectivement, on est déconnecté de notre quotidien. D'autant plus, et merci de prendre nos téléphones portables, parce que c'est là qu'on se rend compte que c'est très... ça nous prend beaucoup de temps et donc là on est libérés de tout ça et en fait on est là juste pour vivre l'aventure et en fait c'est peut-être très égoïste mais on pense entre guillemets qu'à nous et l'équipe bien sûr et les gens qui sont là mais c'est très c'est vraiment de ne pas avoir ce téléphone c'est vrai que quand ils nous l'ont annoncé ça m'a un petit peu angoissée je me suis dit j'aurais pas de nouvelles des enfants comment je vais faire et en fait c'est libérateur et ça nous permet de se reconnecter à plein de petites choses qu'on savoure plus, qu'on voit plus dans nos quotidiens qui sont parfois chargées, la tête dans le guidon et on ne prend pas le temps. Et là, ça permet vraiment de se reposer.

  • Speaker #1

    Donc on quitte le Clubens, la montagne dans notre dos, et on a en effet un super itinéraire. On a des champs de fleurs. Il faut s'imaginer qu'il n'y a pas plus depuis 4 ans dans cette région-là, et il venait de pleuvoir les quelques semaines juste avant. On a des vallées avec des fleurs jaunes, des fleurs violettes.

  • Speaker #3

    Et en fait, de loin, on avait l'impression que c'était la roche qui était colorée. Je me revois dire aux filles, mais vous vous rendez compte, il y a des montagnes violettes par ici. Je n'ai jamais vu ça, je ne comprends pas. Et en s'approchant au fur et à mesure, en fait, on se rend compte que c'est la montagne qui est recouverte de fleurs violettes. Et c'est juste, mais c'est à tomber de beauté.

  • Speaker #1

    On déroule cette journée, ça se passe bien pour toutes les quatre. On est plutôt en forme. Tu entends des petites piques de fièvre pour moi, mais globalement, ça se passe bien. Il fait beau, il fait chaud. Donc on arrive à cette balise 3, le pique-nique, on se met sous un arbre, on papote, on rigole, on prend un bon moment. Et là on nous dit, le défi il se passe là-bas. Et donc on tourne la tête toutes les quatre et qu'est-ce qu'on voit ? Au bout d'un grand plateau, une montagne qui ressemble à une tagine. On s'est dit allez on y va, on y va, on avait vraiment envie de faire aussi le défi. Le défi de la veille, comme on l'avait expliqué, il avait été un petit peu difficile pour nous. Celui-ci n'en fut pas moins difficile, mais quand on est arrivé... Plus on se rapprochait de la tagine, plus on se disait, wow, c'est quand même un beau défi qui nous attend.

  • Speaker #0

    Elle n'est pas petite.

  • Speaker #4

    Et en fait, cette tagine, on la voyait depuis quand même deux jours, donc plus ou moins près, plus ou moins loin. Et c'est vrai qu'elle était dans le décor, on va dire. Et puis là, on se rapproche, on se rapproche. Moi, personnellement, quand je suis arrivée en bas, ça a été un gros moment de doute. Et puis, dans la tête, on se dit, bon, quand même, on est venu chercher quelque chose. On est venu chercher le dépassement de soi. On est avec une équipe. Le défi, on le sait, c'est posé dans les règles. C'est à quatre ou rien. C'est toute l'équipe ou personne. Et donc, là, je regarde mes coéquipières. Et là, je suis toute seule dans ma tête, en fait. Je ne leur parle pas. Je ne leur fais pas part de mes doutes. Et puis, je repense à Catherine et sa cheville. Eugénie et ses cloques parce qu'il faut quand même savoir que Eugénie a été pas mal handicapée des pieds et je pense à Claire qui assure depuis une journée et demie à marcher avec la fièvre et là je me dis t'as pas le choix quoi, il faut y aller tu vas pas leur faire ça là sur un petit coup de flip il faut y aller allez on y va, on part et donc je dis rien, je monte et je suis Claire qui part en éclaireuse Merci. Et là, Claire, je ne sais pas si elle l'a ressenti ou pas, mais Claire n'arrête pas de me parler, en fait. Et j'ai compris après qu'elle me parlait pour me dire, pour me faire monter, en fait. Et donc, je pose mes pieds l'un devant l'autre. Et puis, en fait, finalement, je monte. Et là, on arrive sur un dernier petit goulot. Et bon, ça, par contre, je kiffe parce que c'est un peu d'escalade et tout ça, mais j'aime bien. Et donc là, je m'éclate vraiment. Et là, on arrive là-haut. Et là, c'est vraiment une vraie récompense. Et je pense qu'on a toutes vécu cette tagine différemment. selon les personnes. Et c'est une belle réussite. Et c'est vrai qu'on est fiers et on se dit, la devise du trek, c'est qui ose gagner. Et c'est encore une fois le collectif qui fait qu'on arrive à y aller et à se dépasser. Et puis on est quand même venus chercher ça, il faut le dire.

  • Speaker #3

    Arrivé en haut de la Tagide, on nous offre une magnifique croix berbère qu'on a toute mise là aujourd'hui. On a appris à l'issue du trek que la croix, en fait, ça s'utilise pour vraiment réussir à se repérer au milieu du désert. Et en fait, si on met l'étoile polaire dans le trou de la croix, ensuite avec les autres étoiles, on sait où se trouvent l'Est, l'Ouest et le Sud. donc c'est quand même Je trouve un beau symbole qui nous permet de faire le lien entre l'orientation qu'on a cherchée dans le trek et l'orientation que ça va donner aussi à notre vie pour la suite. Moi, arrivant en haut de la tagine, je me suis posée toute seule. J'ai ressenti quelque chose de très fort. C'est que, en fait, j'ai réalisé qu'autour de moi, il y avait toutes ces montagnes. Tout ce sable, je me suis rendue compte que toutes ces montagnes, tout ce sable, ils étaient là depuis toujours. J'ai réalisé que moi, je serais là bien moins longtemps que tous ces éléments. Et puis que j'étais qu'un grain de poussière, en fait, dans cette vie qui passe. Ce que je me suis dit, j'avais déjà entendu cette phrase à plusieurs reprises, mais je ne l'intellectualisais pas autant. c'est qu'en fait Alors attention, il faut prendre ça avec beaucoup de recul, mais il n'y a rien de grave. Dans le sens où on n'est pas grand-chose, on n'est que de passage. Et j'ai ressenti dans mon corps juste le fait qu'il ne faut pas se prendre la tête pour des futilités. C'est vraiment important de réussir à se dire qu'il y a des choses qui arrivent dans la vie, elles sont là et il faut se concentrer sur l'essentiel. Ce que je retire et ce que j'ai ressenti ce jour-là, Ça s'est inscrit dans mon corps et tout est dit.

  • Speaker #1

    On a eu toutes les quatre un grand moment d'émotion de cette tagine, pour chacune des raisons différentes. eu un moment de reconnaissance incroyable d'être là, de s'être toutes fait ce cadeau, d'avoir osé quitter nos familles, notre environnement, nos enfants, notre mari, notre quotidien, pour se consacrer à un moment tourné vers soi. Et on y était, en fait, cette tagine représentait pour nous toutes ce défi qu'on s'était aussi fait, le trek du maire général. Et on a eu vraiment un sentiment d'accomplissement, de joie, de plénitude d'être là. et d'être tellement heureuse. C'est toutes ces émotions-là qui nous ont traversées toutes les quatre. Et il y a un moment, il faut repartir. Donc, on repart vers le bivouac. On a quatre kilomètres encore. On voyait le bivouac d'en haut de la tagine. D'ailleurs, c'était rigolo, tout petit, petit, au loin. Et donc, c'était rigolo d'ailleurs de voir le bivouac depuis la tagine et non pas la tagine depuis le bivouac, d'être dans l'autre sens. Et on a un souvenir aussi incroyable d'être rentrés. Il faisait jour, il faisait chaud. On a pu prendre une douche chaude,

  • Speaker #4

    se laver les cheveux,

  • Speaker #1

    mais ça, ça valait de l'or en fait, c'est à ce moment-là du trek. On a passé encore une bonne soirée, un bon repas avec nos amies luxembourgeoises et on va se coucher en se disant, demain c'est le quatrième et dernier jour déjà. Quatrième jour, Cocorico, on est à peu près à l'heure sur la ligne de départ. On y va. Et alors, pour ma part, ne cessez de m'excuser, de dire désolé, les filles, je vais être le boulet du jour. Je suis désolée. Je vais être longue. Je suis désolée. Et en même temps, une fois de plus, les filles, juste, on clôt le débat en disant mais zen, Claire, on va à ton rythme. Tout va bien. On est là pour découvrir. Et aussi, du coup, de cette contrainte, on en a fait une opportunité. On s'est dit ça va être la journée. On va profiter. On va regarder tout ce qui se passe. on va observer, on va sentir les sensations, on va vraiment s'en mettre plein les yeux et vivre cette dernière journée comme la dernière journée, le dernier beau moment toutes les quatre. Donc cette journée-là, c'est ce qu'on disait à l'instant, c'est une journée où tout a été très long. Cette borne une, elle nous a paru interminable. On s'est dit mais on ne va jamais l'atteindre, ça prend une plombe. Puis plus le temps passait, plus on faisait, mais il y a moins en moins de gens derrière nous. Ouais, on est en train de finir dernière, mais c'est pas grave, c'est ok, on se l'était toutes validées. Et pourquoi pas même arriver en dernier, parce que Merci. Les derniers ont le privilège d'avoir une haie d'honneur. Et on s'était dit, ça pourrait être sympa aussi de vivre ce petit moment. Et donc, on tope quand même la balise une. Je me sentais vraiment de moins en moins bien et de plus en plus fiévreuse. Comme le disait Adeline tout à l'heure, à chaque étape, à chaque balise, il y a le personnel, le staff qui est là, qui prend soin de nous. J'ai un souvenir aussi des filles qui ont été extrêmement bienveillantes. Et on a avalé les kilomètres. On a monté une espèce de montagne, on s'est dit « Allez les filles, on est dingue, on décape pas ce coup-ci, c'est nos derniers kilomètres ! » Et là, on surcape ! Mais de manière complètement déraisonnable, on se retrouve dans des endroits pas possibles, des falaises, on se met à gravir des trucs impossibles. Mais on prend beaucoup de plaisir quand même, malgré tout, à se dire « On est un peu fofolles, c'est notre côté aventurier qu'on avait mis de côté. »

  • Speaker #0

    Et d'ailleurs, il y a cette notion de... Peur aussi. On ne l'a pas encore abordé, mais c'est vrai que là, c'est la première fois où j'ai peur, la peur qui fige. En fait, dans nos vies, je suis plutôt une personne, je n'ai pas peur de grand-chose, en tout cas. Et là, je les vois gravir ces montagnes, un peu en mode transverse, et je trouve que moi, mon pied, en tout cas, il n'adhère pas. Et je les vois continuer. Alors, je vous ai appelé mes petites cabris parce que je me dis, mais comment elles font ? Et moi, là, j'ai peur, en fait. Et on n'ose pas au début de l'exprimer. Et ensuite, on se dit, mais en fait, attendez-moi parce que j'ai peur. J'ai vraiment peur. Et je vois le vide aussi qui est présent. Donc, cette peur qui fige, en tout cas, je ne l'ai plus beaucoup dans ma vie de tous les jours. Et là, je me reprends, je prends conscience de cette peur aussi qui peut être là. Comment je fais ? Je suis obligée d'avancer de toute façon. Et encore une fois, on parle beaucoup de collectif depuis le début. C'est le collectif qui fait, attends, prends ton temps, mets ton pied là, mets ton bâton là, etc. Et au fur et à mesure, comme on parle, on oublie de focus sur cette peur.

  • Speaker #3

    Je ne sais pas si tu te souviens, on se disait aussi beaucoup, marche dans mes pas. Et en fait, on marchait dans les pas l'une de l'autre. On mettait les pieds au même endroit pour réussir à calmer cette peur.

  • Speaker #1

    Exactement. Donc, on a passé cette sacrée grosse montagne. Qui dit grosse montée, qui dit grosse descente. Donc là, on descend toutes les quatre. Et on sait que la balise 3 n'est plus très loin. Sauf que là, on en a vraiment plein les pattes. On en a marre, on est fatigué. On n'a plus qu'une seule envie, c'est de la trouver, cette balise 3. Et là, on arrive au pied de trois vallons qui nous paraissent bien trop hauts pour être vrais. Mais la balise est en haut d'un de ces trois vallons. Alors, lequel ? Il était hors de question de les franchir tous les trois pour avoir la réponse. Donc on a fait un petit peu le mode raccourci en ailant les personnes qui sont en haut des balises. Allez, où est la balise bleue ? On n'en peut plus, aidez-nous. On nous indique la balise bleue qui est bien trop haute, qui nous paraît vraiment trop haute. On monte toutes les quatre et là, franchement, arrivé en haut, on jette nos bâtons, on est fatigué, on en a marre. Et en même temps, on lève le nez et on se retrouve sur un spot vu 360 degrés sur le désert, les montagnes. le soleil qui commence vraiment à décliner donc il y a cette couleur ocre cette chaleur qui nous enveloppe et là en fait la fatigue le ras-le-bol on le met de côté et on décide juste de poser nos fesses de s'asseoir et de profiter mais le temps n'était plus le facteur le vecteur qui nous motivait c'était juste profiter, ralentir et on se disait on est venu chercher ça on est venu chercher la déconnexion et là on a passé une bonne demi-heure je pense en haut de cette borne 3 juste à regarder,

  • Speaker #3

    à profiter on avait besoin besoin. On ne pouvait pas recharger les batteries autrement.

  • Speaker #1

    On a voulu comme suspendre le temps une dernière fois, avant ensuite de remettre la machine en marche. Et donc là... On a deux options qui s'offrent à nous et c'est vrai qu'on avait différentes motivations à cet instant. On voulait toutes les quatre rentrer, profiter oui, mais profiter en ayant la possibilité de faire ce dernier défi. Puisqu'on a appris que le dernier défi ne se faisait pas sur le site pendant la marche à proprement parler, mais au bivouac. Donc ça, ça a vraiment interpellé notre curiosité. et on comprend qu'il y a deux options qui s'offrent à nous pour rejoindre le bivouac, monter un col, donc une dernière grosse montagne qu'on voit au loin, ou contourner cette montagne. Et donc là, on met en avant les opportunités, les contraintes. Tuc, tuc, tuc, tuc, il a fallu quoi ? 30 secondes, une minute, pas plus, pour nos 4 pour se dire, non, on prend l'option challenge, dernier challenge à 4, on sait qu'on ne va pas le regretter. Et là, moi, j'ai un souvenir, on traverse cette dernière plaine avant ce col, pareil, des champs de fleurs. la douceur qui nous enveloppe. On monte cette montagne. Et là, arrivé en haut, le chef, qui est le chef organisateur, nous prend dans ses bras, nous félicite. Et là, on a toutes les quatre un moment hyper... d'accomplissement. Franchement, c'est beau. On est toutes les quatre super fiers. On voit le bivouac, encore une fois, en bas de cette colline. On sait que c'est les derniers kilomètres qui nous rejoignent vers le bivouac, vers la fin presque. Donc on a encore envie de suspendre ce temps. On voit le soleil qui rouge-loi maintenant, puisque le jour décline fortement. Toujours ces falaises rocheuses devant nous qui sont la frontière avec l'Algérie. Et là, on descend toutes les quatre et on se dit, on va arriver la nuit, juste pour la tombée de la nuit, et on va profiter du désert, toutes les quatre. Et là, c'est le silence.

  • Speaker #3

    Le silence. La lumière qui était chaude, réconfortante.

  • Speaker #1

    La joie, parce qu'on savait qu'on allait finir. Une sensation aussi sympa, qu'on a partagée aussi toutes les quatre, c'était le fait d'enclencher notre frontal. Pour les deux derniers kilomètres, c'est d'arriver avec vraiment la pénombre la nuit.

  • Speaker #4

    C'était une atmosphère. Un expert vraiment particulier. Je pense qu'on a toutes ressenti... Je pense qu'il y avait ce côté de... C'est fait, quoi. Il n'y a plus qu'à profiter, en prendre plein les yeux, se remplir la besace pour la suite de la vie et amasser toutes ces petites choses. Là, de vous écouter, les filles, je... Je ressens les choses. C'est incroyable. C'était vraiment un très beau moment.

  • Speaker #3

    Et on arrive.

  • Speaker #1

    On y est. On a franchi cette ligne d'arrivée.

  • Speaker #3

    Les heures en dernière.

  • Speaker #1

    Même pas les dernières. Là, on est dégoûté parce qu'on aurait voulu avoir l'année d'honneur. On l'a mérité. On l'aurait mérité, mais on est driveé par ce souhait de se doucher, manger. C'est vraiment la pyramide de Maslow, base 1, les besoins primaires.

  • Speaker #4

    Se laver les cheveux, toujours et encore.

  • Speaker #1

    Et de faire notre dernier défi. Et donc, quand on passe la ligne d'arrivée, on s'en fiche de ne pas arriver dernière, c'est pas grave. Mais on est juste hyper heureuse de franchir cette ligne d'arrivée.

  • Speaker #3

    Fière, fière.

  • Speaker #1

    On se tombe dans les bras les unes des autres, on pleure, on est émue, on est joyeuse, on est heureuse.

  • Speaker #4

    C'est un moment suspendu, je pense. C'est suspendu.

  • Speaker #1

    On se fait un beau cadeau d'en reparler. Une fois qu'on a été douché, qu'on est propre, qu'on est rassasié et qu'on peut profiter d'une soirée sans avoir à tracer un itinéraire et d'être dans le speed, on nous annonce que le défi va commencer. Et donc là, on nous dit de prendre ses frontales et on nous invite à marcher. Donc on fait à peu près 800 mètres dans les dunes, puisqu'on rappelle le bivouac qui est en plein désert. Et là, on arrive à un endroit sublime. Il y a un grand feu de camp. Il y a plein de berbères qui sont autour, qui nous attendent avec tous leurs instruments de musique. Et là, une musique envoûtante, entraînante, ce feu. Il y a juste à lever les yeux au ciel, c'est la voie lactée, c'est les étoiles qui inondent le ciel. Et en fait, le défi, c'était juste de profiter de ce spectacle berbère. Ils ont lancé un feu d'artifice après, en plein désert, pour nous. On s'est juste dit, mais c'est quoi ce moment de dingue ? Juste là, si ça peut s'arrêter, on serait trop bien. Mais bon, non. Ça a duré le temps que ça a duré, mais c'était juste incroyable. Et après, ils nous ont invités à venir danser avec eux, autour du feu. On est rentrés presque en transe. On a vu vraiment, on a tout lâché. On s'est toutes remémorées. autour de ce feu, les quatre journées qu'on venait de passer, les moments qu'on venait de passer, on n'a pas complètement réalisé non plus. On sait qu'on a fait un truc de fou. On sait qu'on avait qu'une aventure juste extra. Mais on n'en a pas encore tous les contours et on n'en a pas encore le recul. Mais on sait qu'on a fait quelque chose de dingue. Et on décomprise.

  • Speaker #0

    Moi, ce que ça m'a apporté, c'est de me reconnecter On n'est pas obligé d'être tout le temps connecté, d'être tout le temps là aussi pour les autres. Et je pense que Strike, ça m'a vraiment confortée dans ce sens-là.

  • Speaker #4

    Évidemment que ça fait bouger des lignes. Je réalise au fur et à mesure du temps qui passe. Quand des fois j'ai des petits coups de mou, je regarde cette croix du Sud, cette photo, cette fiole de sable. Et je me dis, tu l'as fait, donc tu es capable aussi de faire des choses. Et je pense que les choses arriveront encore. dans l'année qui va s'écouler, et même plus. Je pense que c'est une aventure qui restera ancrée.

  • Speaker #3

    Ce que j'emmène aussi avec moi sur mon quotidien, c'est une chose à la fois, une dune à la fois, une borne à la fois. Et dans la vie, j'y vais plus par étapes. Et ce sont deux très belles croyances positives qui me boostent.

  • Speaker #1

    M'offrir ce trek, c'était aussi m'offrir la possibilité de mettre tout ça, la claire de tous les jours, un peu au placard. et de retrouver la Claire un peu qui s'était oubliée sur le côté aventurier. Et si j'ai bien retenu quelque chose, c'est que je crois que j'ai furieusement envie de réenclencher cette Claire aventurière qui a été un petit peu oubliée ces dernières années pour toutes les bonnes raisons qu'on connaît, ou les raisons qu'on connaît, en tout cas qu'on peut connaître dans nos chemins et dans nos vies à 100 à l'heure. Et j'ai juste une question à vous poser les filles. C'est quand notre prochain défi ?

  • Speaker #2

    Merci à Claire, Catherine, Adeline et Eugénie de nous avoir partagé cette grande expérience de lâcher prise et de dépassement de soi qu'a été ce track de 4 jours. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à le partager ou nous laisser des commentaires sur Apple Podcasts et à mettre des étoiles sur Spotify et Apple Podcasts. On se donne rendez-vous le mois prochain pour un nouveau récit de sport. En attendant, je vous laisse avec Sandrine pour d'autres conseils sportifs. A très bientôt !

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