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ADN D'ATHLÈTE, l'esprit sport

L’aventure : le jour où j’ai combattu sur un Ring de Muay Thaï en Thaïlande

L’aventure : le jour où j’ai combattu sur un Ring de Muay Thaï en Thaïlande

42min |11/09/2024|

2029

Play
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L’aventure : le jour où j’ai combattu sur un Ring de Muay Thaï en Thaïlande

42min |11/09/2024|

2029

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Description

Nous sommes en 2023. Accompagné de son meilleur ami Yvan, Ulysse Lubin part en direction de la Thaïlande. 


Leur objectif ? Combattre et devenir des champions de muay thai, la traditionnelle boxe thaïlandaise. 

Ils ont alors 30 jours pour se préparer, s’entraîner : se transformer. 


Ulysse redescendra-t-il victorieux du ring ?


Réponse dans cet épisode !


💡☝️✨ L'aventure est une série du podcast Conseil Sport de DECATHLON. Un récit sportif immersif qui va à la rencontre de personnes inspirantes toujours prêtes à partager leurs émotions. Ce format vous est proposé par Céciliane et Manon, journalistes, sportives et passionnées d'histoires de vie.


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Conseil Sport, c’est le podcast bien-être, santé et nutrition made by DECATHLON pour prendre soin de vous, garder la forme et bien manger. On y parle sport, connaissance de soi, épanouissement, voyage... L’objectif ? S’informer, s’évader, se trouver de nouvelles manières de s’épanouir et de performer par le sport et le mouvement.


Chaque mercredi, Céciliane et Manon, sportives passionnées et journalistes chez Decathlon, vous proposent un nouvel épisode.


Retrouvez : “La réponse” (des interviews d’experte·s du sport et de la santé sur des sujets ciblés et d’actualité), “Le déclic” (des interviews de personnalités et influenceur·ses sur un déclic sportif, un événement qui a transformé leur vie) et “L’aventure” (le récit immersif d’une aventure sportive extraordinaire).


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Le podcast Conseil Sport peut plaire à toutes celles et ceux qui veulent prendre soin d’eux, de leur corps, leur santé, leur bien être mental et physique, celles et ceux qui cherchent des conseils pour un lifestyle healthy, se remettre au sport, entretenir leur santé, que ce soit à travers la course à pied, le yoga, cyclisme, ou tout autre sport, ou encore mettre en place de bonnes habitudes d’alimentation, nutrition, ou enfin celles et ceux qui cherchent de l’inspiration à travers des récits d’aventures extraordinaires de personnes ordinaires, ou passer un bon moment en découvrant une nouvelle facette de leurs athlètes et créateur•ices de contenus préférés.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Un voyage, une course, un défi, vivez des aventures sportives comme si vous y étiez.

  • Speaker #1

    Beaucoup de gens pensaient qu'on était des inconscients, que c'était dangereux. Un combat de Muay Thai, un camp en Thaïlande, c'est pas un endroit très rigolo. C'est l'un de mes plus beaux souvenirs aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Dans ce nouvel épisode de l'aventure, partez à la rencontre d'Ulysse Lubin. Il y a plusieurs années, après quelques difficultés personnelles et professionnelles traversées, il se lance un défi. ou plutôt sans défi, qu'il souhaite relever à travers le monde. L'un d'eux le marquera tout particulièrement. Nous sommes alors en 2023. Accompagné de son meilleur ami Ivan, Ulysse part en direction de la Thaïlande. Leur objectif, combattre et devenir des champions de Muay Thai, la traditionnelle boxe thaïlandaise. Ils ont 30 jours pour se préparer, s'entraîner, se transformer. Alors Ulysse redescendra-t-il victorieux du ring ? Dans cet épisode, il nous partage son histoire. Ses doutes et ses ressentis pendant sa préparation de 30 jours jusqu'à l'issue de son combat. Ulysse, c'est à toi.

  • Speaker #1

    Je m'appelle Ulysse Lubin, j'ai 30 ans et en 2020 j'ai tout quitté. J'ai quitté mon job, j'ai quitté mon appartement, j'ai quitté la plupart de mes affaires. J'ai ouvert un sac à dos, j'ai mis 75 objets, j'ai donné tout le reste et puis je suis parti relever 100 challenges à travers le monde. Et donc ça va faire 4 ans maintenant que je fais ça et en chemin je documente toutes mes aventures sur Youtube, mon blog, les réseaux sociaux. Et depuis peu aussi dans un livre, 1000 jours en quête de sens, qui est paru récemment chez Albain Michel. Avant d'arriver en Thaïlande, fin 2022, j'avais déjà relevé une bonne quarantaine de défis. Comme d'aller sur une semaine dans la jungle au Costa Rica avec des autochtones, de traverser le Sahara avec des nomades en Mauritanie. J'avais fait de la plongée en apnée jusqu'à 35 mètres, des chiffrines anciennes, c'était le Maya au Mexique, plein de choses comme ça. Et puis un jour, je donnais un petit entretien pour un magazine. Et à la fin de l'échange, la personne me dit, tiens, moi aussi, j'ai relevé des défis dans ma jeunesse, etc. Je lui dis, raconte. Et le gars m'explique qu'il est allé en Thaïlande il y a 10 ans. pour aller faire un camp de Muay Thai, donc c'est de la boxe thaïlandaise, et puis qu'après il avait fait des combats là-bas. Alors j'ai été fasciné, je me suis dit, dis-moi en plus. Et il m'a expliqué que là-bas il avait rencontré quelqu'un qui s'appelait Jojo, et que cette personne-là, lui, il était resté, il en avait fait son métier, il était devenu boxeur. Et que là, suite à la pandémie, il avait ouvert son propre camp sur une petite île qui s'appelle Koh Phangan dans le sud-est de la Thaïlande. Et du coup je lui ai dit, est-ce que tu pourrais me donner son numéro ? Et c'est comme ça que je me suis retrouvé au téléphone avec Jojo. Et là il m'a dit, alors Ulysse, comme ça tu veux venir en Thaïlande pour faire un fight ? Et je lui ai dit, je sais pas, c'est possible. Il m'a dit, tout est possible, ça dépend de ta détermination. Je lui ai dit, ok, bouge pas, j'arrive. Alors l'idée c'était de passer 30 jours dans ce camp, de vivre vraiment avec les entraîneurs, de vivre à la taille, de manger taille, de dormir sur place et de s'entraîner, donc deux entraînements par jour, ça fait un total de 5 heures d'efforts physiques tous les jours, c'est assez intense. Et puis au terme de ces 30 jours, d'aller faire un combat professionnel, c'est-à-dire vraiment sur un vrai stadium, sans protection, compte des tailles. Et puis pour cette aventure, je n'étais pas tout seul, cette fois-ci j'ai embarqué mon meilleur ami avec moi, j'avais envie d'un petit peu plus partager ce genre de défi. Oui. Et j'ai aussi emmené Armand, qui était mon filmmaker, qui lui était en charge de réaliser un documentaire sur toute cette folie. Entre le moment où on a l'idée et le moment où on arrive, il se passe juste quelques mois. C'est très rapide, on n'était pas très préparés. J'ai juste proposé à Ivan, je proposais à Armand, ils m'ont dit « Ok, vas-y, on y va, on te suit dans ta folie, on te fait confiance. » Et je pense que personne n'était vraiment conscient de ce qui nous attendait. C'est une aventure très très spontanée, mais moi j'avais quand même envie de mettre plus d'intensité dans ma vie. J'étais dans une phase où j'avais de plus en plus de notoriété, de plus en plus d'argent, j'étais moins dans la galère de mes débuts, et où je commençais à vivre un peu plus confortablement. Je me suis dit, tiens, ça fait longtemps que je ne suis pas allé me frotter à l'inconfort, donc le Muay Thai c'était une bonne excuse pour aller faire ça. Avant le départ on est excité, on n'a pas vraiment d'a priori, on se demande un peu à quelle sauce on va être mangé. Je pense qu'on ne se rend pas trop compte, vraiment on est juste content de faire ça entre nous. Forcément on avait un petit peu peur, parce que c'est l'inconnu, mais c'était une peur qui nous excitait. C'était une bonne peur, c'est le genre de peur qui te donne envie, qui te montre qu'il y a un enjeu. D'ailleurs cette peur a grandi de jour en jour après, parce que plus on avançait dans le camp, plus on se rapprochait du combat. plus les enjeux augmentent. Je ne suis pas parti de France, j'étais en Indonésie avant, et du coup on s'est tous rejoints à Bangkok. Et là-bas, on a dû passer une ou deux nuits, et ensuite on a pris un train de nuit, jusque dans le sud de la Thaïlande, vers Krabi, je crois. Ensuite de là, on a pris un bateau vers Koh Phangan, et on est arrivé sur cette petite île aux aires de Jurassic Park. Et puis Jojo est venu. venu nous chercher au port et nous a ramenés jusqu'au camp. Mes premières impressions c'est un petit peu la surprise parce qu'on se rend compte que le camp il est vraiment au milieu. milieu de la nature, il est dans la jungle, on entend les oiseaux, à côté il y a une petite rizière, on est vraiment très très excentré, on se croirait un peu dans un film, tu sais, où tu pars en retraite, un peu loin, avec un vieux sage qui va t'entraîner, un peu comme dans Kill Bill, et bien c'est un peu ça le premier feeling, en mode ah ouais, là on est loin de tout, et on n'a plus que ça à faire quoi. Ah ça fait plaisir d'être là ! Ça c'est Pec, il s'est arrivé de votre entraîneur avec moi, salut Pec ! Le premier soir, on arrive et là dans le camp, il n'y a que Jojo, sa femme Bam et Epet, qui est notre entraîneur Thaï. Donc on fait connaissance, on se dit bonjour et puis on se met à la table. Ils nous avaient préparé un repas Thaï, le premier d'une longue série. Et puis on commence à échanger, à discuter. Et Jojo, tout de suite, il s'ouvre à nous, avec beaucoup de sincérité. Il commence à nous raconter son histoire, sur pourquoi il est là en Thaïlande depuis 10 ans. Et c'est une histoire très touchante. Donc lui, il est franco-italien, il s'appelle... Geoffrey Lazaro. Il a eu une enfance un peu difficile. Quand il était petit, ses parents se sont séparés. Il vivait avec sa mère et quand il a eu 7 ans, sa mère s'est tuée en voiture. Avant ça, elle subissait des violences physiques de la part de son beau-père. Je dois toujours demander si elle s'était suicidée ou pas. Ça l'a beaucoup marqué, évidemment. Il a rejoint son père et sa grand-mère, qui ensuite l'a grandi. Au début, il aimait bien les sports de combat. Il avait fait du karaté, je crois, à haut niveau. Et puis finalement, il a commencé à traîner. Il est tombé dans la drogue assez jeune. Il est rentré dans des étapes dépressives. Il a fait plusieurs tentatives de suicide. Un jour, il a regardé une vidéo de Bwakao, qui est un boxeur thaïlandais, qui est une superstar en Thaïlande. Et ce jour-là, il s'est dit, tiens, et si c'était moi ? À l'époque, je regardais des vidéos sur YouTube de Bwakao et je suis tombé assez fan de l'idée de venir en Thaïlande et de faire un fight pour voir ce que ça allait donner. J'ai pris un avion, je suis venu là avec mon meilleur ami. C'est la première fois où il a eu un but, quelque chose, une idée en tête. Il avait la vingtaine et il n'avait pas d'argent, il n'avait pas un seul mot d'anglais. Il a pris un billet, il est parti en Thaïlande. Il a rejoint un camp dans lequel il était l'un des seuls étrangers. Il a commencé à s'entraîner là-bas et à faire ses premiers combats. C'était difficile, puis il a fait quelques défaites, puis il a commencé à gagner quelques-uns. Et puis il s'est pris au jeu et il est devenu de plus en plus fort, de plus en plus résilient. Il s'est fait une carrière de boxeur. C'était un peu un oranger. Il a vraiment creusé son trou. Il est allé jusqu'en finale de gros tournois du max en Thaïlande. Et maintenant il est assez reconnu dans le milieu pour sa ténacité, il se relève toujours, il a la hargne. Quand il s'entraîna à Koh Samui, il a rencontré une femme qui s'appelle Bam, une Thaïlandaise, avec qui il s'est bien entendu, ils se sont pas mal dragués, puis ils ont fini par sortir ensemble. Pendant plusieurs années, c'est elle qui a assuré un peu ses arrières, qui faisait des petits boulots pendant que lui il s'entraînait, parce que la boxe ça paye pas très bien. Donc tous les deux ils ont formé un duo, et puis quand la pandémie est arrivée, se sont mis d'accord avec un autre gars qui s'appelle Pishen qui avait un terrain en Thaïlande Ils ont commencé à construire un camp qui s'appelle M19 Muay Thai. Ils ont commencé à accueillir des gens, des touristes. C'est dans ce contexte qu'on arrive là-bas. Après la pandémie, Jojo a repris les combats. Le camp existe toujours, il ne tourne pas très bien. Et nous, on débarque. Donc la routine sur le camp, nous on dormait dans un petit bungalow à 5 mètres de ring. On avait du mal à dormir, surtout qu'il y a beaucoup de bruit dans la jungle. Et puis on était épuisés quoi. Donc la routine c'est lever à 7h du matin, on met les baskets, on part courir dans la jungle. Il faut savoir que c'est très humide, très chaud, donc c'est pas si simple, surtout quand on vient de France, de s'entraîner dans ces conditions là. A 8h le premier entraînement commence. Il est découpé en plusieurs parties. D'abord, cordes à sauter pendant une dizaine de minutes, non-stop, avec des cordes lestées. Ensuite, on met les bandes autour des mains. Chaque doigt, tu vas protéger tes phalanges en faisant des tours ici. Un petit peu de stretching, et après on fait ce qui s'appelle du shadow boxing. Le shadow boxing, on s'imagine qu'on a un adversaire face à nous, on essaie de visualiser un combat. Après le shadow boxing, on passe aux techniques. donc là c'était Pet, notre entraîneur thaïlandais qui nous montrait des techniques il faisait 2-3 mouvements et après nous on devait les refaire et si jamais on se plantait on devait faire 10 pompes la première partie de la matinée la course, j'aimais pas ça du tout je suis pas un coureur, j'étais vraiment en souffrance et Ivan courait toujours devant moi sur la partie technique c'était plutôt l'inverse moi je m'en sortais un petit peu mieux j'avais fait 6 ans de judo aussi, j'aimais bien cette mécanique du corps et là c'est plus Ivan qui était en difficulté lui il a eu le surnom d'Oten Push-Up parce qu'il se trompait tout le temps il avait des soucis de coordination donc après les techniques on passait au sac on allait faire des séries de coups de poing, de coups de pied, de coups de genoux de coups de coude etc en fait on avait des rounds de 3 minutes avec 1 minute de pause entre chaque round et donc à chaque round soit on était au sac soit on était au pao Les pao, c'est des sortes de boucliers un peu mous, enfin semi-mous, parfois ils sont un peu durs, dans lesquels il faut taper de manière coordonnée, donc l'entraîneur va annoncer une combinaison, droite, gauche, kick, etc. Et puis nous on doit taper dans les pao, aux bons endroits. Une fois, au tout début, je me suis trompé, je devais mettre un coup de pied au niveau des côtes, puis il est parti dans la tête de pète dans le trainer. J'ai cru que j'avais fait une énorme bêtise, je l'ai dit. Il s'est mis à gromler, à arrêter, à baisser les bras, à tourner en rond dans le ring. Je me suis dit, putain, je vais me faire défoncer. Après, il s'est remis en place avec un regard un peu noir, et puis il a commencé à annoncer la prochaine série, encore plus violente que la première. Mais bon, ça fait partie du jeu, ça arrive. Après parfois on enchaîne avec du sparring aussi, une ronde de 3 minutes avec une minute de repos. Il faut savoir qu'à la fin de chaque round on doit faire 10 abdos ou 10 pompes. Et que parfois un entraîneur passe par là pour mettre des gros coups dans le ventre au passage pour entraîner les abdos. L'idée des sparrings c'est de simuler des combats avec d'autres personnes. Parfois on le fait avec les entraîneurs, parfois on le fait entre nous avec Ivan. Parfois de temps en temps il y avait un touriste qui passait et qui avait déjà fait un peu de moritaille donc on pouvait tourner avec eux. Le but c'est pas de se faire mal, c'est plutôt d'être tranquille, de commencer à avoir quelques sensations. Mais bon, parfois, l'ego prend le relais et quand on commence à s'en prendre une ou deux, on peut avoir tendance à muscler un peu son jeu. Donc ça demande beaucoup de contrôle, c'est très difficile. Moi je me souviens qu'une fois, il y a un touriste qui est arrivé, qui avait un peu le sang chaud, et il m'a fait un très gros coup de pied dans les côtes. J'ai dû arrêter l'entraînement parce que je vais très mal. je suis parti à l'hôpital pour vérifier qu'elle n'était pas fêlée Et ça, ça a beaucoup énervé Pet. Pour une fois, il n'était pas énervé contre moi. Il a pris le gars en sparring et il l'a dérouillé. Parce qu'il n'était vraiment pas content que ça se passe comme ça. Parce qu'un sparring, ce n'est pas censé être violent. Et puis à la fin, de temps en temps aussi, on se terminait avec... qu'on appelle du clinching. Dans le Muay Thai, il y a plusieurs composantes. Il y a les coups de poing, il y a les coups de pied, il y a les coups de genoux, il y a les coups de coude. C'est un sport qui est très violent. Il y a aussi le combat au corps à corps où On peut chercher à déstabiliser son adversaire ou à se créer des ouvertures en boxe anglaise. par exemple on a cette image où au bout d'un moment ils se font des câlins et puis l'arbitre les sépare en Muay Thai quand on se fait des câlins c'est le théâtre des coups les plus vicieux une anecdote il y a un soir où Jojo il veut vraiment me tester sur le clinching et donc on commence un round, deux rounds, trois rounds ou trois rounds j'en peux plus et là il me dit allez relève toi, encore un, encore un et à chaque fois il revenait moi j'en pouvais plus et il revenait, il revenait, il revenait et au total on avait fait huit rounds je crois d'affilée et je me suis effondré par terre j'avais plus une once d'énergie et plus tard il m'a avoué que lui aussi il était au bout du rouleau mais que dans le Muay Thai il ne faut rien montrer ça fait partie du jeu il ne faut pas être fort parce que si on montre des signes de faiblesse l'adversaire il en profite donc toujours la tête haute dès qu'un round se termine et qu'on a l'impression d'avoir bien combattu on lève le poing, on essaie de montrer qu'on est dominant c'est un lieu étrange parce qu'il n'y a plus de statut là-bas ton statut tu le gagnes à la sueur de ton front et à ta capacité à te relever on s'en fout que tu aies de l'argent, on s'en fout que tu sois connu on s'en fout de ton job là-bas c'est est-ce que tu prends les... les coups et est-ce que tu acceptes la douleur et si tu te plains t'as pas ta place quoi, on apprenait à paraître fort. Et pour terminer l'entraînement on avait un petit rituel qui était de prendre un des pao donc un des sortes de boucliers et de faire 50 abdos et à chaque abdo on se mettait un grand coup de pao dans le ventre donc d'abord c'était Ivan qui le faisait moi je mettais un coup de pao à chaque abdo et après on inversait les rôles et puis de temps en temps toujours pareil. Il y avait un coach qui pouvait passer pour rajouter sa contribution, généralement moins douce. Et après, on allait sur le point musculation pour faire quelques exercices. Au total, ça nous prenait au moins deux heures à chaque fois, deux heures et demie d'entraînement. On place au repas. Là, généralement, le repas est prêt. On cuisinait souvent du riz, du poulet, des brocolis, des légumes. Parfois des plats, un peu locaux, des curies, des pâtes thaï, ce genre de choses. C'était excellent. Donc ça c'est le premier repas de la journée, c'est vers 10h30. Et ensuite, généralement c'est sieste quoi. On fait la sieste parce qu'on est cuit. Donc on dort une heure, deux heures, des fois plus. Et voilà, moi je prenais un petit moment aussi pour écrire. Et puis je prenais des notes aussi pour le documentaire. Et après la sieste, donc 16h, deuxième entraînement, ça reprend. Même routine, cordes à sauter, shadowboxing, stretching, technique, sac, pao, sparring, clinching. Jusqu'à ce que la nuit tombe et que les moustiques commencent à arriver et nous piquer de partout. Voilà, généralement au sort on est trempé, donc là pareil, petite douche, et puis le repas du soir, pareil. Donc on vivait vraiment sur le camp, de temps en temps même, c'était Pète qui nous lavait, c'est-à-dire on se mettait par terre, il prenait un jet d'eau, il nous mettait du savon et puis il nous massait pour essayer de... de récupérer plus vite et puis vraiment le soir généralement on était vraiment cuit quoi donc on n'avait pas envie de faire grand chose on n'allait pas faire la fête on a d'ailleurs on n'a pas bu d'alcool pendant un mois et juste de temps en temps on s'autorisait d'aller au petit marché à côté pour se prendre un petit smoothie ou pour aller se faire un petit massage des pieds comme il est d'usage en Thaïlande sauf qu'on leur demandait d'y aller pas trop fort parce qu'on avait les tibias dans un état pas possible La transformation a été semaine après semaine. Donc la première semaine, c'était vraiment la semaine de la désillusion. C'est-à-dire qu'on s'est rendu compte qu'il n'y aurait pas de fun du tout pendant un mois. On s'est rendu compte que ça allait être intense. La deuxième semaine, elle était vraiment sous le thème de la douleur. On avait mal, il n'y avait pas un entraînement, on se faisait pas mal quelque part. une fois j'ai eu une bosse qui faisait franchement la taille d'une balle de tennis sur le tibia j'ai un peu paniqué on a mis un peu de glace puis c'est passé c'est juste un oeuf c'est un oui plein ça va partir c'est juste c'est un hématome mais là c'est pas ta cheville c'est juste le tigre ça c'est des pas normal il n'y a pas de ferraille dedans c'est bon ça il y avait des entraînements où on ne pouvait pas par exemple envoyer des kicks d'un côté on tapait que d'une seule jambe parce qu'il fallait la laisser reposer les tailleux ils ont des tibias en acier mais nous on n'était pas on n'était pas encore très très préparé. La troisième semaine, c'était celle du doute, c'est-à-dire que on commençait à avoir vraiment des changements en nous, on prenait confiance parfois. Moi, je commençais à courir de mieux en mieux. Là, on allait faire 10 bornes vraiment tous les matins, alors que les premières semaines, c'était beaucoup moins. Et puis physiquement aussi, on voit qu'on commence à sécher, qu'on commence à être plus fort. Le cardio commence à arriver. Mais pourquoi le doute ? Parce que quand tu fais un sparring qui se passe bien, c'est génial, tu fais le plein de confiance, et puis le lendemain, tu te fais dérouiller, et là, tu te rends compte que t'es pas prêt du tout. Et ça fait peur parce que le combat approche, et plus le combat approche, plus on se dit mais qu'est-ce qu'on fait ? C'est quoi cette folie ? On veut vraiment aller sur le ring contre un Thaï qui a fait plusieurs dizaines de combats. La peur commence à grandir. Et la quatrième des dernières semaines, c'est Lara. Je me souviens une fois... Je sors d'un entraînement, ça se passe mal, je vais dans la douche et vraiment je suis pas bien, je suis à deux doigts de m'effondrer en larmes, mais je tiens, par ego, par adrénaline, et en sortant de cette douche je me dis ok, je réveille l'instinct animal et puis je vais, je vais. C'est lui qui prend le relais jusqu'à la fin. J'avais mal aux pieds, je partais courir plus vite que jamais. J'avais mal à la jambe, c'est pas grave, je renvoyais 50-100 kg dans les pas hauts. C'est vraiment devenu animal à la fin. C'est bon, c'est bon. Sur le régime alimentaire, c'était assez contrôlé. Les premières semaines, ça allait, on pouvait manger un peu ce qu'on voulait, mais globalement, on mangeait sur le camp avec les tailles. J'avais peut-être acheté quelques barres de céréales en plus le matin avant d'aller courir, plus le petit smoothie du soir. sur de rares occasions on se faisait une petite folie avec un petit dessert au marché et puis plus le combat approche plus on a dû faire attention parce qu'avec le promoteur on a on s'est mis d'accord sur un poids cible donc pour Ivan c'était à peu près 76 kilos pour moi c'était Je pensais que c'était 72, en fait on s'était trompé, c'était 71,2 kg. Donc moi on m'annonce 72 kg au départ. Donc moi j'en fais peut-être 73, 74. Ivan aussi il était un peu plus lourd que ça. Et donc à mesure qu'on s'approche du combat, on commence à faire vraiment de plus en plus attention. Donc au début on arrête le sucre, et à la fin on arrête même le sel et toutes les sauces, parce que ça fait de la rétention d'eau. Et donc on mangeait vraiment poulet, riz, brocoli quoi. C'était pas hyper fun. Le poids est devenu un peu une obsession. C'est-à-dire moi je me pesais vraiment à chaque fois que je passais devant la balance, tous les jours pour être certain d'arriver au point. Clairement, le rapport au corps, il a évolué. Je me souviens, une fois avec Ivan, un soir, ça doit être la troisième ou la quatrième semaine, on va au petit marché local, le Panty Market, pour aller chercher notre petit smoothie. Enfin, c'était pas la dernière semaine, parce qu'on était privés de sucre. La dernière semaine, la troisième. Et je me souviens, on marchait côte à côte et on se sentait fort. On se disait, wow, purée là je me sens vraiment plus en sécurité, si quelqu'un venait nous embêter, ce serait pas de chance pour lui. Là on est tous les deux, on est à bloc, et je sais qu'on se tenait plus droit. C'est vraiment un super sport pour prendre confiance en soi, la boxe taille, et je pense les sports de combat de manière plus générale. La semaine avant le combat, ce qui change un petit peu c'est l'intensité des entraînements. On commence à faire un peu plus attention à notre corps, on a très très peur de se blesser. D'ailleurs on arrivera chacun au combat avec des petits bobos, moi j'avais un petit bobo sur le pied. j'avais toujours mal à cette côte que le tourisme avait tapé Ivan il arrive au combat il a un oeil au beurre noir déjà avant que ça commence mais bon c'est pas parti du jeu notre entraîneur Thaï il avait un adage c'était no pain no more Thaï il nous le répétait tout Quand le combat arrive, moi je suis impatient. En fait on a marre du camp, on rêve de s'éclater un dessert. Et on a envie de sucre. Franchement on était en manque de sucre à la fin. On avait hâte que la pesée soit effective, comme ça après on pouvait aller manger une sucrerie. Presque impatient que ça se termine et un peu excité et puis effrayé aussi beaucoup. Surtout Ivan, il avait encore plus peur que moi je pense. Quand on est arrivé sur le camp par exemple, dans les premiers entraînements, il fermait systématiquement les yeux. Ce qui était un gros problème, du coup une fois, il nous a accroché nos deux jambes. Et à tour de rôle, on devait s'attaquer sans que l'autre ne puisse riposter. Il devait juste se défendre. Dès qu'on fermait les yeux, on faisait 10 pompes. Et à force de faire ça, on a fini par accepter la pression, accepter le fait que quelqu'un te rentre dedans. Mais garder les yeux ouverts, c'est le plus important. Dans deux heures on a rendez vous au Pet Buncha mais là on va aller manger c'est le troisième repas de la journée faut reprendre en masse pour que les kikis fassent plus mal C'est rigolo Je suis un peu stressé Bah lui c'est la force tranquille Il est venu du Canada pour nous soutenir. Alors la nuit d'avant, c'est stressant, mais d'un autre côté, on retrouve nos amis qui étaient en train de voyager, donc d'Adonésie et du Canada, qui nous ont rejoints en Thaïlande. Donc ça nous fait du bien, ça nous sort un petit peu. Alors le combat, il a eu lieu à Koh Samui, sur l'île voisine. Donc déjà, on a un petit sas qui nous transporte sur une autre île et pour nous, ça y est, on sort de notre bulle. Quand on arrive sur l'île, tout devient sérieux. On voit un énorme panneau publicitaire, mais gigantesque, avec nos têtes en grand affichées dessus. Là, on se dit, ok, c'est parti loin, cette idée de 100 challenges à travers le monde. Et puis après, la première nuit, on est un peu stressés, mais en tout cas, on a réussi à trouver le sommeil. On était fatigués dans tous les cas. Je pense qu'on a réussi à se conditionner sur le fait que c'était important de dormir. On a réussi à dépasser ça. Moi, j'avais fait beaucoup d'apnées aussi dans le passé. Donc, je faisais quelques exercices de respiration pour réussir à trouver le sommeil. En vrai, je suis très content parce que je pense qu'Ulysse, comme moi, on a très bien dormi. Par contre, gros stress. Tu te réveilles, tu sais que tu as la pesée. Ça fait quatre jours que tu manges vraiment pas beaucoup pour vraiment être au poids. Et donc, tu te réveilles la boule au ventre en mode, il faut que je fasse le bon poids. T'as dormi ? Oui, ça va. On réveille tôt le matin, d'abord pour la peser. Il faut savoir que la veille, on était déjà allé au stadium pour visiter, pour se rendre compte un peu de ce que ça ressemble, et aussi pour monter sur la balance. C'est là où j'ai eu une mauvaise surprise. J'étais pas à 72 kg, mais c'était 157 pounds, je crois, si je ne dis pas de bêtises de mémoire. Je n'ai pas la conversion en tête, mais il me semble que c'est ça. Je crois que ça fait à peu près 71,2 kg. Et moi, je suis pesé à 71,9 kg. J'avais fait tout parfait pour être en 72. Et en fait, je suis trop lourd. Et donc là, petit stress. Et donc la veille, j'ai mangé assez léger. J'ai évité de boire trop d'eau. Au petit matin, quand on va faire la pesée officielle, il y a beaucoup de paperasse, on signe des papiers, on fait ci, on fait ça. On fait un test Covid aussi. Et après, je monte sur la balance. Donc là, je ne me suis pas réhydraté, etc. pour être un peu plus léger. Et là, je suis pesé à 71,1 kg, je crois. Je suis bon, quoi. Je suis soulagé, je suis au poids. 156,3 pour 157, donc on est bon. Première victoire de la journée en fait. Ça paraît rien, mais on saute partout, on est ultra content de faire le poids. C'est notre première victoire de la journée et c'est important de commencer là-dessus. Gros soulagement, Ivan pareil, gros soulagement, il est en dessous. Donc là on se remet à boire, on va se faire un méga brunch. On était très content de remanger un petit peu et l'idée c'est de reprendre un peu du volume pour le combat. La journée progresse, donc on retrouve nos amis, on se repose un petit peu, et puis après quand on débarque au stadium, on se change, on met notre short de muay thai, et ils nous mettent torse nu, et là ils nous embarquent pour une parade à travers la ville, donc ils nous mettent sur un petit camion, et donc on est trimballés un petit peu avec la musique de Rocky, et puis il y a un speaker qui annonce le combat. Au Pet Buncha Stadium, ce soir ! C'est assez marrant, on voit tous les Thaïs qui nous font des petits signes de respect. Pour eux c'est important, ça fait partie de la culture thaïlandaise. Vraiment, ils vivent Muay Thai là-bas. Puis après ils nous ramènent au stadium et entre temps, les gradins ont commencé à se remplir. Je pense qu'il y avait quelques centaines de personnes. Puis là, après, on est dans cette salle réservée aux boxeurs où on se toise tous un petit peu. On essaie de voir c'est qui mon adversaire. C'est lui là-bas. Ils nous font une photo côte à côte. On ne se parle pas trop. Et puis, on voit que chacun se prépare. Il y en a qui font leur bandage tout seul parce que c'est des vieux de la vieille. D'autres qui ont leurs entraîneurs. Puis, les combats commencent. Alors, Ivan est passé sixième combat. Il y en avait sept au total. Et moi, j'étais le septième et dernier. Donc on a eu le temps d'avoir la pression qui augmente. Et donc les premiers combats démarrent et on voit les gars partir et on les voit revenir dans des étapes pas possibles, avec plusieurs points de suture à l'arcade. Un mec qui avait la jambe dans un état et s'était pris trop de low kick, il avait pas trop bloqué et il revient, il peut quasiment plus marcher. C'est très violent. Les cinq premiers combats, je crois, se terminent par chaos. Donc on se dit, waouh, ça va être compliqué. Aucun étranger ne gagne. Donc là, ça annonce un peu la couleur. On se dit, dans quoi est-ce qu'on a mis les pieds ? Moi, je me sens presque un peu coupable aussi d'avoir embarqué Ivan là-dedans. Je vois qu'il a très peur. Je suis un peu inquiet. Mais bon, de toute façon, on y est. C'est trop tard. On ne va pas faire marche arrière. On a trop engagé du temps. On a engagé de l'argent. On a engagé un peu notre honneur aussi. on s'est engagé publiquement sur les réseaux sociaux, il y a des centaines de milliers de personnes qui attendent le résultat. Il y a Armand qui est là avec la caméra, il y a nos coachs qui ont passé un mois à nous entraîner, donc on a envie de les rendre fiers. On commence à se faire préparer, donc ils nous enduisent d'une huile qui s'appelle la naman moaï, qui brûle, qui fait une espèce de chaud-froid très intense. C'est presque un antidouleur naturel, ça permet de masquer les bobos pendant le combat. Ils nous mettent aussi de la vaseline pour que ça glisse plus, pour éviter d'ouvrir les arcades. Et puis on nous met les bandages, et puis les gants, et puis après une cape, et puis un moncton je crois que ça s'appelle, c'est une sorte de couronne en corde que l'on met sur la tête des combattants, un petit brassard et puis c'est parti quoi. Le premier à partir c'est Ivan. Ivan vraiment me paraît vraiment fort. Lui il a un physique, il a les abdos saillants. Son adversaire est un peu plus petit, un peu plus gros. Parce qu'en fait à 76 kg il n'a pas beaucoup de taille. à ce point là je le trouve moins impressionnant mais lui il a l'air d'un calme comme s'il avait fait ça 50 fois je crois que d'ailleurs il l'avait fait pas loin de une quarantaine, une cinquantaine de combats je crois, et donc il se retrouve sur le ring commencent à faire les rituels, on avait appris une petite danse, le Waikru, alors on l'a pas fait en entier, mais on a fait un petit peu, on fait quelques tours de ring, etc., ils annoncent les protagonistes, et puis ça commence, round 1, la cloche sonne, le combat démarre, et moi je vois ça de loin, je vois pas très bien ce qui se passe, mais je me rends compte qu'au début ils s'observent pas mal, Et que finalement, Ivan ne se fait pas marcher dessus. Il est fort, il tient sur ses appuis, il renvoie les coups. Beaucoup de gens pensaient qu'on se prendrait un KO au round 1. La plupart des gens pensaient qu'on était complètement irresponsables de faire ça. Et puis finalement, le premier round se termine et Ivan est encore debout. Il enchaîne, deuxième round, troisième round. Et en fait, plus ça avance et plus il prend même le... l'initiative et il commence à faire mal à son adversaire et en fait il va aller au bout du 5ème round ça va aller jusqu'au bout, ça va aller jusqu'à la décision du jury alors Ivan a fait franchement il avait le dessus à la fin son adversaire était dans la corde, il avait un meilleur cardio en fait donc au début il a un peu souffert et puis il était très stressé aussi donc il a fait quelques erreurs notamment d'envoyer quelques coups de pied dans les parties génitales de son adversaire. Donc il faut savoir qu'on a un protège-dents et une coque sous le caleçon, c'est tout. Donc ça, ça s'est pénalisé aussi un petit peu. Et puis son adversaire, pareil, il a été un petit peu plus juste. Et finalement, à la décision du jury, Ivan est annoncé perdant. Donc c'est son adversaire thaïlandais qui remporte. Mais franchement c'était un très très bon combat et ils auraient pu dire égalité, ça aurait choqué personne vraiment. Mais bon après il est aussi d'usage un peu, il y a des rouages dans ce sport et généralement quand ça va pour égalité, ils ne font pas trop gagner l'étranger. Mais bon dans tous les cas, c'était une énorme performance d'Ivan, j'étais tellement fier. Non seulement il a survécu mais il a failli vaincre, c'était vraiment incroyable. J'avais beaucoup d'émotions. Et lui était très fier, j'avais jamais vu un sourire pareil sur son visage. C'est incroyable, il y avait énormément de respect entre lui et son adopté. J'ai senti que pour lui c'était une énorme victoire ce combat, tout le public aussi, tout le monde l'a encouragé, c'était trop beau. Depuis là pas le temps de me remettre de ces émotions qu'on m'appelle déjà et le drapeau français est agité devant moi par quelqu'un, il ne sait pas. Avec mon adversaire sur le ring, là l'arbitre vient me voir et commence à me dire des trucs que je ne comprends pas trop, en taille je crois, et je fais oui oui de la tête, oui j'ai compris, d'accord, il devait m'expliquer les règles du combat, et à partir de là de là, il y a trois possibilités. Soit je me fais mettre KO, soit je mets KO, soit on va de nouveau à la décision du jury. Donc il y a cinq rounds. La métaphore que je prends, c'est un peu celle du parachutisme. Je ne sais pas si tout le monde a fait ça, mais moi j'aime souvent avoir fait une licence en parachutisme, et la première matinée, on t'explique plein de choses, il y a plein de théories, on te montre des gestes, etc. Et puis quand tu sautes de l'avion, le gars te fait des gestes et ton cerveau déconnecte complètement. C'est-à-dire que tu oublies tout ce que tu as appris, et ton cerveau te dit mais Mais pourquoi tu vas sauter de cet avion à 4000 mètres d'altitude ? Pourquoi tu fais ça ? Et bien là, c'est un peu la même chose. La cloche sonne. Et là, j'oublie tout ce que je dois faire. C'est-à-dire que j'avais appris par cœur quelques enchaînements. Je vois mon adversaire qui fait à peu près ma taille. Il est fit. Il me fait un peu peur. Et il est très calme. Et il a sa garde. Et je me dis, qu'est-ce que je fais là ? Ça me paraît, je ne sais pas quoi faire en fait. Et donc, lui ne se précipite pas. Il ne fait rien. Il m'attend. Et donc je fais ma première erreur, j'avance bêtement vers lui sans trop de plan et il me met un gros front kick dans la côte et je tombe par terre, direct, donc premier échange, je tombe, je me relève tout de suite. Parce que quand on tombe, après on peut se faire compter. Et si on se fait compter plus de 3 fois, je crois, on peut être annoncé TKO. Mais je sens que je me suis fait mal. En fait, je le saurais plus tard, mais il m'avait fait lé la côte. Et j'aurais un énorme bleu pendant quelques temps sur ce truc-là. Donc ça, c'est d'entrer dans les 10 premières secondes. Et ça a deux effets. Le premier effet, c'est que ça me réveille. Et le deuxième, c'est que je me dis, ok, là, si tu n'y vas pas, Franco, tu vas te faire manger tout cru. Puis je commence à reprendre contact un peu avec le ring, avec le monde, avec ce qui se passe. Je me mets dans ma bulle et puis le combat commence vraiment, pour moi. Donc on continue de se regarder un petit peu, mais je commence à bloquer ses kicks, à commencer à moi aussi l'envoyer un ou deux, à commencer à faire les premiers échanges. Et je me rends compte que bon, finalement, ça peut le faire. Le premier kick m'a vraiment surpris, mais si je suis concentré, il peut y avoir un match. Et en fait, je tiens les premières minutes, le premier round. Et ça s'achève, je retourne dans mon coin. Et là, il y a Jojo et Pet qui commencent à me parler. Je ne comprends pas tout ce qu'ils me disent, je suis un peu dans l'adrénaline. Pet me parle beaucoup sur le côté pendant que Jojo masse surtout. Et il me dit plein de trucs. Je me coupe. Moi je comprends pas tout si ce n'est juste avance quoi. Et donc round 2 je commence à avancer et je commence à lui rentrer dedans. Il m'envoie des grands coups de poing, il m'envoie des coups de pied. Enfin il essaie beaucoup de me faire des coups de coude, ça passe vraiment pas loin à plusieurs reprises. Vraiment, une fois ça frôle mon arcade et je me dis oulala si celui-là je me l'étais pris un centimètre plus près, l'arcade elle saute quoi. Donc ouais assez vicieux et c'est violent les chocs tu vois. Dans le documentaire, on entend les jambes qui claquent, c'est assez impressionnant. Mais il y a match, et je sens que petit à petit, le cardio fait son effet, l'entraînement, les trois semaines, lui il a peut-être pris sa préparation un peu moins au sérieux, alors s'il est plus technique, s'il est plus juste, il commence un peu à fatiguer, un peu avant moi, alors moi aussi je suis cramé, mais je sens que j'ai encore un peu de jus à faire valoir. Et du coup j'avance, j'avance, j'avance, et finalement ça continue, round 2, round 3, round 4. C'est moi qui lui avance dessus, parce qu'en fait c'est à moi d'aller chercher cette victoire. Sinon, lui il est posé, il attend, il m'a déjà fait tomber une fois, c'est lui qui gagnera. Et donc on se rend vraiment dedans et ça devient très animal. Et on continue comme ça jusqu'au cinquième round. La sueur vole de partout à chaque impact. J'entends mon nom qui résonne. Le public qui crie. Un moment assez unique quand même. Et d'un coup la cloche retentit et c'est la fin du combat. Et donc pareil, décision du jury. Alors moi j'ai aucune idée de si j'ai gagné ou si j'ai perdu, j'ai l'impression qu'on s'est mis sur le même point. ...dans la gueule pendant 5 rounds et qu'il n'y a pas vraiment de gagnant. Mais en fait, le Muay Thai a ses rouages aussi. Ce qui s'est passé, c'est que mon adversaire était quand même beaucoup plus précis, beaucoup plus joli. C'est aussi une danse, le Muay Thai. Il a mieux dansé que moi. Moi, j'étais très brouillon. même si je l'ai peut-être fait plus mal. Et donc c'est lui qui a été déclaré vainqueur. Moi je suis très mauvais perdant, je déteste perdre, vraiment. Depuis que je suis tout petit, ça a toujours été un problème. Et cette fois, étonnamment, je l'accepte immédiatement. On se met à genoux et on se prend dans les bras, et c'est un moment où on se salue, et c'est très intense, très particulier de se battre contre quelqu'un qu'on respecte, parce que lui aussi il a eu le courage de monter sur le ring. on n'a aucun ressenti vis-à-vis de lui mais d'un autre côté si on se met pas dans la tête qu'il faut le mettre KO c'est l'inverse qui va se produire donc ouais beaucoup de respect je vois Ivan au bord du ring qui a un sourire incroyable, il est fier comme moi j'ai pu être fier de lui juste avant et j'accepte vraiment cette défaite comme si c'était une grande victoire, en tout cas moi je suis très fier de moi j'ai donné tout ce que je pouvais donner, j'aurais pas pu faire plus, on a vraiment passé ce mois là à fond on a mis toute notre énergie, tout ce qu'on pouvait là-dedans Quand on sort, Jojo est rassuré parce qu'il était très stressé, il avait très très peur qu'on se prenne un KO. Bam, elle sourit comme d'habitude. En fait, il est plus réservé, mais pour la première fois, il vient vers nous et il me dit cette phrase, il me dit en gros dans son anglais un peu approximatif, il me dit que quand j'étais arrivé, j'étais un foussard, que j'avais peur. Et que là, c'était ok. Maintenant, il m'a dit, you're ok. You're ok now. Et après, il m'a dit, tu combats avec le cœur. Et en fait, il était très fier. Ça se voyait dans son regard, mais il avait beaucoup de retenue. Et c'était très touchant comme moment. Du coup, après, avec Ivan, on est retournés avec nos amis pour la soirée. Puis à l'hôtel. Et puis le lendemain, on a bien galéré pour monter et descendre les escaliers. On avait mal de partout. Moi, j'avais une énorme trace sur les côtes. Et puis euh... On nous a donné notre paille aussi avant de partir. On a été payé pour ce combat. Et voilà comment ça se termine. La redescente, elle est intense aussi. Parce qu'il y avait beaucoup d'enjeux quand même. Il y a beaucoup d'investissements, le documentaire, la pression du public, nos amis, les réseaux sociaux, tout ça. Le lendemain, je me souviens, on allait faire les interviews dans le ring du Pet Buncha avec Jojo, avec Ivan et tout ça. Et quand on a eu toutes les dernières images dans la boîte, là toute la pression est retournée. Ça y est, le projet est terminé. C'était intense. Le soir on a fait une petite soirée avec Ivan et tout. On a beaucoup rigolé, moi j'avais les larmes aux yeux. Je pense que c'était tout le stress qui était en train de ressortir. C'était un très beau moment de partage. Ce que je retiens de tout ça, c'est que c'est possible. Beaucoup de gens pensaient qu'on était des inconscients, que c'était dangereux. En fait, ils projetaient sur nous leurs propres insécurités, qui sont valables. Parce que oui, ça reste très dangereux. Un combat de Muay Thai, un camp en Thaïlande, ce n'est pas un endroit très rigolo. C'est l'un de mes plus beaux souvenirs aujourd'hui. Puis les rencontres qu'on a faites, Jojo, Bam, Pet, ce sont des gens qui resteront dans mon cœur à tout jamais. D'ailleurs, Jojo, je continue de l'appeler à Noël, au Nouvel An, pour les anniversaires. On est restés très proches. On a montré qu'il n'y a pas besoin d'être un aventurier de l'extrême, d'avoir fait l'armée ou d'être un athlète de haut niveau pour se lancer ce genre de défi. Il suffit juste d'oser. C'est sûr que ça fait peur, mais si ça fait peur, c'est peut-être qu'il y a un enjeu, que c'est quelque chose d'important pour nous. C'est ça la morale que j'en tire. Si on a un projet qui nous donne envie, qui nous fait rêver et qu'on s'empêche de le faire par des croyances limitantes, peut-être que c'est le moment d'essayer. Il y a des belles choses à aller chercher. dans l'inconfort. J'ai trop envie de faire un deuxième combat. J'y repense très souvent, surtout que j'y suis retourné un an après. J'y suis retourné encore avec Ivan, encore avec Armand, et c'est un hasard. On s'est croisés là-bas. J'ai dit je vais en Thaïlande. Il m'a dit toi aussi tu vas en Thaïlande, moi aussi. En fait on avait tous envie d'y retourner. Moi j'étais en train d'écrire mon livre, donc je ne pouvais pas m'entraîner, parce que j'avais des grosses deadlines de mon éditeur. Mais j'allais quand même le matin faire le petit entraînement, je n'allais pas courir avant, je ne faisais pas celui d'après ça me permettait de reconnecter un peu avec le Muay Thai et puis j'adorais Une fois qu'on a fait un premier combat, en fait, on se rend compte, on sait ce que c'est. Et donc, j'étais beaucoup plus à l'aise en sparring et j'avais très, très envie de faire un deuxième fight. Ivan, lui, il s'est chauffé. Il a refait un camp pendant trois semaines et puis il a refait un combat. Et cette fois-ci, il a gagné par KO au premier round. Il est tombé contre un Tai. Bon, là, c'était plus un combat de fête foraine. Cette fois, il n'est pas allé au pet de bonne chat. Mais il a mis quelques low kicks et le gars, il n'arrivait plus à se poser sur sa jambe. du coup il a gagné, il a pris sa revanche lui entre temps il avait passé l'année à s'entraîner Il a adoré ça, Ivan, ça a vraiment créé une vocation chez lui. Donc il est revenu vraiment sacrément fort. Et maintenant on continue de s'entraîner un peu à droite ici et là, c'est trop cool quoi. Et l'autre particularité quand on y est retourné c'est que le camp avait doublé de taille. Quand on y est allé la première fois il était sur le point de fermer, Jojo ils étaient en train de faire faillite. Il m'a dit qu'il lui restait 200 bahts sur son compte, ça devrait être 5 euros quoi. Donc c'était vraiment chaud et... Le camp s'est pas mal développé, BAM a quitté ses petits boulots, elle gère maintenant le management du gym, les check-in, check-out, parce que nous quand on est arrivé il n'y avait qu'un seul bungalow, maintenant il y en a 7 ou 8 je crois. Il y a plusieurs chambres, ils ont créé tout un bâtiment pour accueillir les gens, ils ont recruté plusieurs autres entraîneurs, alors PET est parti entre temps, maintenant il y en a d'autres. Ils ont recruté une cuisinière aussi, qui gère la nourriture du camp pour tout le monde, une femme de ménage, il y a toute une équipe maintenant qui travaille là-bas. On a tous gagné quelque chose là-dedans, tu vois. Et ceux qui y vont maintenant gagnent quelque chose, c'est trop beau. Et moi j'ai vraiment cette ambition de continuer à écrire d'autres histoires comme ça. Et moi ce que j'ai gagné c'est un chez-moi aussi. C'est l'un des rares endroits dans le monde où je me sens à ma place, où je me sens bien. On a une vraie connexion avec Jojo et je sais que c'est un endroit où je peux retourner n'importe quand et je serai accueilli les bras ouverts. Et maintenant on rigole beaucoup parce que notre relation elle a évolué après le combat. c'est-à-dire au début c'était très maître-élève et maintenant c'est presque... Deux frères qui se chamaillent et on se fait des blagues tout le temps et c'est génial. C'est des gens qui sont très chers à mon cœur maintenant et je suis très très content de ce qui leur arrive et de voir que ça se développe et qu'ils peuvent aussi sécuriser leur avenir avec BAM. C'est génial quoi. Ma relation avec Ivan aussi l'a changé, on était très amis avant que ça démarre et je pense qu'on est devenus un peu des frères d'armes. Après le fait de souffrir ensemble, d'être tout le temps là l'un pour l'autre. Quand je n'avais pas envie de me lever pour aller courir, Ivan me tendait mes baskets. Quand lui, il se prenait une raclée en sparring, moi, je le remotivais. On a été là l'un pour l'autre pendant un mois et maintenant, on continue d'être là l'un pour l'autre dans la vie. C'est un lien qui est fraternel maintenant. Ça fait toujours des frissons quand j'en parle. Et puis, c'était un chapitre de ma vie. C'est aussi un chapitre de mon livre, 1000 jours en quête de sens, qui vient de sortir chez Albin Michel.

  • Speaker #0

    Merci Ulysse de nous avoir fait vivre à tes côtés un peu de cette expérience hors norme. Te voilà champion à ta manière. Nous avons hâte de pouvoir te suivre dans tes prochaines aventures et prochains défis. Si vous avez été transporté par cet épisode et par le témoignage d'Ulysse, vous pouvez prolonger l'aventure en le suivant sur les réseaux sociaux, en regardant son documentaire ou en lisant son livre. Et si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à en parler et à le partager autour de vous pour faire vivre encore et encore cette aventure. On compte aussi sur vos étoiles et commentaires depuis Spotify et Apple Podcast. Et pour ne manquer aucun de nos prochains épisodes, abonnez-vous à notre chaîne. Quant à moi, je vous dis à très vite pour une nouvelle aventure ou un nouveau déclic !

Description

Nous sommes en 2023. Accompagné de son meilleur ami Yvan, Ulysse Lubin part en direction de la Thaïlande. 


Leur objectif ? Combattre et devenir des champions de muay thai, la traditionnelle boxe thaïlandaise. 

Ils ont alors 30 jours pour se préparer, s’entraîner : se transformer. 


Ulysse redescendra-t-il victorieux du ring ?


Réponse dans cet épisode !


💡☝️✨ L'aventure est une série du podcast Conseil Sport de DECATHLON. Un récit sportif immersif qui va à la rencontre de personnes inspirantes toujours prêtes à partager leurs émotions. Ce format vous est proposé par Céciliane et Manon, journalistes, sportives et passionnées d'histoires de vie.


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Chaque mercredi, Céciliane et Manon, sportives passionnées et journalistes chez Decathlon, vous proposent un nouvel épisode.


Retrouvez : “La réponse” (des interviews d’experte·s du sport et de la santé sur des sujets ciblés et d’actualité), “Le déclic” (des interviews de personnalités et influenceur·ses sur un déclic sportif, un événement qui a transformé leur vie) et “L’aventure” (le récit immersif d’une aventure sportive extraordinaire).


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Le podcast Conseil Sport peut plaire à toutes celles et ceux qui veulent prendre soin d’eux, de leur corps, leur santé, leur bien être mental et physique, celles et ceux qui cherchent des conseils pour un lifestyle healthy, se remettre au sport, entretenir leur santé, que ce soit à travers la course à pied, le yoga, cyclisme, ou tout autre sport, ou encore mettre en place de bonnes habitudes d’alimentation, nutrition, ou enfin celles et ceux qui cherchent de l’inspiration à travers des récits d’aventures extraordinaires de personnes ordinaires, ou passer un bon moment en découvrant une nouvelle facette de leurs athlètes et créateur•ices de contenus préférés.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Un voyage, une course, un défi, vivez des aventures sportives comme si vous y étiez.

  • Speaker #1

    Beaucoup de gens pensaient qu'on était des inconscients, que c'était dangereux. Un combat de Muay Thai, un camp en Thaïlande, c'est pas un endroit très rigolo. C'est l'un de mes plus beaux souvenirs aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Dans ce nouvel épisode de l'aventure, partez à la rencontre d'Ulysse Lubin. Il y a plusieurs années, après quelques difficultés personnelles et professionnelles traversées, il se lance un défi. ou plutôt sans défi, qu'il souhaite relever à travers le monde. L'un d'eux le marquera tout particulièrement. Nous sommes alors en 2023. Accompagné de son meilleur ami Ivan, Ulysse part en direction de la Thaïlande. Leur objectif, combattre et devenir des champions de Muay Thai, la traditionnelle boxe thaïlandaise. Ils ont 30 jours pour se préparer, s'entraîner, se transformer. Alors Ulysse redescendra-t-il victorieux du ring ? Dans cet épisode, il nous partage son histoire. Ses doutes et ses ressentis pendant sa préparation de 30 jours jusqu'à l'issue de son combat. Ulysse, c'est à toi.

  • Speaker #1

    Je m'appelle Ulysse Lubin, j'ai 30 ans et en 2020 j'ai tout quitté. J'ai quitté mon job, j'ai quitté mon appartement, j'ai quitté la plupart de mes affaires. J'ai ouvert un sac à dos, j'ai mis 75 objets, j'ai donné tout le reste et puis je suis parti relever 100 challenges à travers le monde. Et donc ça va faire 4 ans maintenant que je fais ça et en chemin je documente toutes mes aventures sur Youtube, mon blog, les réseaux sociaux. Et depuis peu aussi dans un livre, 1000 jours en quête de sens, qui est paru récemment chez Albain Michel. Avant d'arriver en Thaïlande, fin 2022, j'avais déjà relevé une bonne quarantaine de défis. Comme d'aller sur une semaine dans la jungle au Costa Rica avec des autochtones, de traverser le Sahara avec des nomades en Mauritanie. J'avais fait de la plongée en apnée jusqu'à 35 mètres, des chiffrines anciennes, c'était le Maya au Mexique, plein de choses comme ça. Et puis un jour, je donnais un petit entretien pour un magazine. Et à la fin de l'échange, la personne me dit, tiens, moi aussi, j'ai relevé des défis dans ma jeunesse, etc. Je lui dis, raconte. Et le gars m'explique qu'il est allé en Thaïlande il y a 10 ans. pour aller faire un camp de Muay Thai, donc c'est de la boxe thaïlandaise, et puis qu'après il avait fait des combats là-bas. Alors j'ai été fasciné, je me suis dit, dis-moi en plus. Et il m'a expliqué que là-bas il avait rencontré quelqu'un qui s'appelait Jojo, et que cette personne-là, lui, il était resté, il en avait fait son métier, il était devenu boxeur. Et que là, suite à la pandémie, il avait ouvert son propre camp sur une petite île qui s'appelle Koh Phangan dans le sud-est de la Thaïlande. Et du coup je lui ai dit, est-ce que tu pourrais me donner son numéro ? Et c'est comme ça que je me suis retrouvé au téléphone avec Jojo. Et là il m'a dit, alors Ulysse, comme ça tu veux venir en Thaïlande pour faire un fight ? Et je lui ai dit, je sais pas, c'est possible. Il m'a dit, tout est possible, ça dépend de ta détermination. Je lui ai dit, ok, bouge pas, j'arrive. Alors l'idée c'était de passer 30 jours dans ce camp, de vivre vraiment avec les entraîneurs, de vivre à la taille, de manger taille, de dormir sur place et de s'entraîner, donc deux entraînements par jour, ça fait un total de 5 heures d'efforts physiques tous les jours, c'est assez intense. Et puis au terme de ces 30 jours, d'aller faire un combat professionnel, c'est-à-dire vraiment sur un vrai stadium, sans protection, compte des tailles. Et puis pour cette aventure, je n'étais pas tout seul, cette fois-ci j'ai embarqué mon meilleur ami avec moi, j'avais envie d'un petit peu plus partager ce genre de défi. Oui. Et j'ai aussi emmené Armand, qui était mon filmmaker, qui lui était en charge de réaliser un documentaire sur toute cette folie. Entre le moment où on a l'idée et le moment où on arrive, il se passe juste quelques mois. C'est très rapide, on n'était pas très préparés. J'ai juste proposé à Ivan, je proposais à Armand, ils m'ont dit « Ok, vas-y, on y va, on te suit dans ta folie, on te fait confiance. » Et je pense que personne n'était vraiment conscient de ce qui nous attendait. C'est une aventure très très spontanée, mais moi j'avais quand même envie de mettre plus d'intensité dans ma vie. J'étais dans une phase où j'avais de plus en plus de notoriété, de plus en plus d'argent, j'étais moins dans la galère de mes débuts, et où je commençais à vivre un peu plus confortablement. Je me suis dit, tiens, ça fait longtemps que je ne suis pas allé me frotter à l'inconfort, donc le Muay Thai c'était une bonne excuse pour aller faire ça. Avant le départ on est excité, on n'a pas vraiment d'a priori, on se demande un peu à quelle sauce on va être mangé. Je pense qu'on ne se rend pas trop compte, vraiment on est juste content de faire ça entre nous. Forcément on avait un petit peu peur, parce que c'est l'inconnu, mais c'était une peur qui nous excitait. C'était une bonne peur, c'est le genre de peur qui te donne envie, qui te montre qu'il y a un enjeu. D'ailleurs cette peur a grandi de jour en jour après, parce que plus on avançait dans le camp, plus on se rapprochait du combat. plus les enjeux augmentent. Je ne suis pas parti de France, j'étais en Indonésie avant, et du coup on s'est tous rejoints à Bangkok. Et là-bas, on a dû passer une ou deux nuits, et ensuite on a pris un train de nuit, jusque dans le sud de la Thaïlande, vers Krabi, je crois. Ensuite de là, on a pris un bateau vers Koh Phangan, et on est arrivé sur cette petite île aux aires de Jurassic Park. Et puis Jojo est venu. venu nous chercher au port et nous a ramenés jusqu'au camp. Mes premières impressions c'est un petit peu la surprise parce qu'on se rend compte que le camp il est vraiment au milieu. milieu de la nature, il est dans la jungle, on entend les oiseaux, à côté il y a une petite rizière, on est vraiment très très excentré, on se croirait un peu dans un film, tu sais, où tu pars en retraite, un peu loin, avec un vieux sage qui va t'entraîner, un peu comme dans Kill Bill, et bien c'est un peu ça le premier feeling, en mode ah ouais, là on est loin de tout, et on n'a plus que ça à faire quoi. Ah ça fait plaisir d'être là ! Ça c'est Pec, il s'est arrivé de votre entraîneur avec moi, salut Pec ! Le premier soir, on arrive et là dans le camp, il n'y a que Jojo, sa femme Bam et Epet, qui est notre entraîneur Thaï. Donc on fait connaissance, on se dit bonjour et puis on se met à la table. Ils nous avaient préparé un repas Thaï, le premier d'une longue série. Et puis on commence à échanger, à discuter. Et Jojo, tout de suite, il s'ouvre à nous, avec beaucoup de sincérité. Il commence à nous raconter son histoire, sur pourquoi il est là en Thaïlande depuis 10 ans. Et c'est une histoire très touchante. Donc lui, il est franco-italien, il s'appelle... Geoffrey Lazaro. Il a eu une enfance un peu difficile. Quand il était petit, ses parents se sont séparés. Il vivait avec sa mère et quand il a eu 7 ans, sa mère s'est tuée en voiture. Avant ça, elle subissait des violences physiques de la part de son beau-père. Je dois toujours demander si elle s'était suicidée ou pas. Ça l'a beaucoup marqué, évidemment. Il a rejoint son père et sa grand-mère, qui ensuite l'a grandi. Au début, il aimait bien les sports de combat. Il avait fait du karaté, je crois, à haut niveau. Et puis finalement, il a commencé à traîner. Il est tombé dans la drogue assez jeune. Il est rentré dans des étapes dépressives. Il a fait plusieurs tentatives de suicide. Un jour, il a regardé une vidéo de Bwakao, qui est un boxeur thaïlandais, qui est une superstar en Thaïlande. Et ce jour-là, il s'est dit, tiens, et si c'était moi ? À l'époque, je regardais des vidéos sur YouTube de Bwakao et je suis tombé assez fan de l'idée de venir en Thaïlande et de faire un fight pour voir ce que ça allait donner. J'ai pris un avion, je suis venu là avec mon meilleur ami. C'est la première fois où il a eu un but, quelque chose, une idée en tête. Il avait la vingtaine et il n'avait pas d'argent, il n'avait pas un seul mot d'anglais. Il a pris un billet, il est parti en Thaïlande. Il a rejoint un camp dans lequel il était l'un des seuls étrangers. Il a commencé à s'entraîner là-bas et à faire ses premiers combats. C'était difficile, puis il a fait quelques défaites, puis il a commencé à gagner quelques-uns. Et puis il s'est pris au jeu et il est devenu de plus en plus fort, de plus en plus résilient. Il s'est fait une carrière de boxeur. C'était un peu un oranger. Il a vraiment creusé son trou. Il est allé jusqu'en finale de gros tournois du max en Thaïlande. Et maintenant il est assez reconnu dans le milieu pour sa ténacité, il se relève toujours, il a la hargne. Quand il s'entraîna à Koh Samui, il a rencontré une femme qui s'appelle Bam, une Thaïlandaise, avec qui il s'est bien entendu, ils se sont pas mal dragués, puis ils ont fini par sortir ensemble. Pendant plusieurs années, c'est elle qui a assuré un peu ses arrières, qui faisait des petits boulots pendant que lui il s'entraînait, parce que la boxe ça paye pas très bien. Donc tous les deux ils ont formé un duo, et puis quand la pandémie est arrivée, se sont mis d'accord avec un autre gars qui s'appelle Pishen qui avait un terrain en Thaïlande Ils ont commencé à construire un camp qui s'appelle M19 Muay Thai. Ils ont commencé à accueillir des gens, des touristes. C'est dans ce contexte qu'on arrive là-bas. Après la pandémie, Jojo a repris les combats. Le camp existe toujours, il ne tourne pas très bien. Et nous, on débarque. Donc la routine sur le camp, nous on dormait dans un petit bungalow à 5 mètres de ring. On avait du mal à dormir, surtout qu'il y a beaucoup de bruit dans la jungle. Et puis on était épuisés quoi. Donc la routine c'est lever à 7h du matin, on met les baskets, on part courir dans la jungle. Il faut savoir que c'est très humide, très chaud, donc c'est pas si simple, surtout quand on vient de France, de s'entraîner dans ces conditions là. A 8h le premier entraînement commence. Il est découpé en plusieurs parties. D'abord, cordes à sauter pendant une dizaine de minutes, non-stop, avec des cordes lestées. Ensuite, on met les bandes autour des mains. Chaque doigt, tu vas protéger tes phalanges en faisant des tours ici. Un petit peu de stretching, et après on fait ce qui s'appelle du shadow boxing. Le shadow boxing, on s'imagine qu'on a un adversaire face à nous, on essaie de visualiser un combat. Après le shadow boxing, on passe aux techniques. donc là c'était Pet, notre entraîneur thaïlandais qui nous montrait des techniques il faisait 2-3 mouvements et après nous on devait les refaire et si jamais on se plantait on devait faire 10 pompes la première partie de la matinée la course, j'aimais pas ça du tout je suis pas un coureur, j'étais vraiment en souffrance et Ivan courait toujours devant moi sur la partie technique c'était plutôt l'inverse moi je m'en sortais un petit peu mieux j'avais fait 6 ans de judo aussi, j'aimais bien cette mécanique du corps et là c'est plus Ivan qui était en difficulté lui il a eu le surnom d'Oten Push-Up parce qu'il se trompait tout le temps il avait des soucis de coordination donc après les techniques on passait au sac on allait faire des séries de coups de poing, de coups de pied, de coups de genoux de coups de coude etc en fait on avait des rounds de 3 minutes avec 1 minute de pause entre chaque round et donc à chaque round soit on était au sac soit on était au pao Les pao, c'est des sortes de boucliers un peu mous, enfin semi-mous, parfois ils sont un peu durs, dans lesquels il faut taper de manière coordonnée, donc l'entraîneur va annoncer une combinaison, droite, gauche, kick, etc. Et puis nous on doit taper dans les pao, aux bons endroits. Une fois, au tout début, je me suis trompé, je devais mettre un coup de pied au niveau des côtes, puis il est parti dans la tête de pète dans le trainer. J'ai cru que j'avais fait une énorme bêtise, je l'ai dit. Il s'est mis à gromler, à arrêter, à baisser les bras, à tourner en rond dans le ring. Je me suis dit, putain, je vais me faire défoncer. Après, il s'est remis en place avec un regard un peu noir, et puis il a commencé à annoncer la prochaine série, encore plus violente que la première. Mais bon, ça fait partie du jeu, ça arrive. Après parfois on enchaîne avec du sparring aussi, une ronde de 3 minutes avec une minute de repos. Il faut savoir qu'à la fin de chaque round on doit faire 10 abdos ou 10 pompes. Et que parfois un entraîneur passe par là pour mettre des gros coups dans le ventre au passage pour entraîner les abdos. L'idée des sparrings c'est de simuler des combats avec d'autres personnes. Parfois on le fait avec les entraîneurs, parfois on le fait entre nous avec Ivan. Parfois de temps en temps il y avait un touriste qui passait et qui avait déjà fait un peu de moritaille donc on pouvait tourner avec eux. Le but c'est pas de se faire mal, c'est plutôt d'être tranquille, de commencer à avoir quelques sensations. Mais bon, parfois, l'ego prend le relais et quand on commence à s'en prendre une ou deux, on peut avoir tendance à muscler un peu son jeu. Donc ça demande beaucoup de contrôle, c'est très difficile. Moi je me souviens qu'une fois, il y a un touriste qui est arrivé, qui avait un peu le sang chaud, et il m'a fait un très gros coup de pied dans les côtes. J'ai dû arrêter l'entraînement parce que je vais très mal. je suis parti à l'hôpital pour vérifier qu'elle n'était pas fêlée Et ça, ça a beaucoup énervé Pet. Pour une fois, il n'était pas énervé contre moi. Il a pris le gars en sparring et il l'a dérouillé. Parce qu'il n'était vraiment pas content que ça se passe comme ça. Parce qu'un sparring, ce n'est pas censé être violent. Et puis à la fin, de temps en temps aussi, on se terminait avec... qu'on appelle du clinching. Dans le Muay Thai, il y a plusieurs composantes. Il y a les coups de poing, il y a les coups de pied, il y a les coups de genoux, il y a les coups de coude. C'est un sport qui est très violent. Il y a aussi le combat au corps à corps où On peut chercher à déstabiliser son adversaire ou à se créer des ouvertures en boxe anglaise. par exemple on a cette image où au bout d'un moment ils se font des câlins et puis l'arbitre les sépare en Muay Thai quand on se fait des câlins c'est le théâtre des coups les plus vicieux une anecdote il y a un soir où Jojo il veut vraiment me tester sur le clinching et donc on commence un round, deux rounds, trois rounds ou trois rounds j'en peux plus et là il me dit allez relève toi, encore un, encore un et à chaque fois il revenait moi j'en pouvais plus et il revenait, il revenait, il revenait et au total on avait fait huit rounds je crois d'affilée et je me suis effondré par terre j'avais plus une once d'énergie et plus tard il m'a avoué que lui aussi il était au bout du rouleau mais que dans le Muay Thai il ne faut rien montrer ça fait partie du jeu il ne faut pas être fort parce que si on montre des signes de faiblesse l'adversaire il en profite donc toujours la tête haute dès qu'un round se termine et qu'on a l'impression d'avoir bien combattu on lève le poing, on essaie de montrer qu'on est dominant c'est un lieu étrange parce qu'il n'y a plus de statut là-bas ton statut tu le gagnes à la sueur de ton front et à ta capacité à te relever on s'en fout que tu aies de l'argent, on s'en fout que tu sois connu on s'en fout de ton job là-bas c'est est-ce que tu prends les... les coups et est-ce que tu acceptes la douleur et si tu te plains t'as pas ta place quoi, on apprenait à paraître fort. Et pour terminer l'entraînement on avait un petit rituel qui était de prendre un des pao donc un des sortes de boucliers et de faire 50 abdos et à chaque abdo on se mettait un grand coup de pao dans le ventre donc d'abord c'était Ivan qui le faisait moi je mettais un coup de pao à chaque abdo et après on inversait les rôles et puis de temps en temps toujours pareil. Il y avait un coach qui pouvait passer pour rajouter sa contribution, généralement moins douce. Et après, on allait sur le point musculation pour faire quelques exercices. Au total, ça nous prenait au moins deux heures à chaque fois, deux heures et demie d'entraînement. On place au repas. Là, généralement, le repas est prêt. On cuisinait souvent du riz, du poulet, des brocolis, des légumes. Parfois des plats, un peu locaux, des curies, des pâtes thaï, ce genre de choses. C'était excellent. Donc ça c'est le premier repas de la journée, c'est vers 10h30. Et ensuite, généralement c'est sieste quoi. On fait la sieste parce qu'on est cuit. Donc on dort une heure, deux heures, des fois plus. Et voilà, moi je prenais un petit moment aussi pour écrire. Et puis je prenais des notes aussi pour le documentaire. Et après la sieste, donc 16h, deuxième entraînement, ça reprend. Même routine, cordes à sauter, shadowboxing, stretching, technique, sac, pao, sparring, clinching. Jusqu'à ce que la nuit tombe et que les moustiques commencent à arriver et nous piquer de partout. Voilà, généralement au sort on est trempé, donc là pareil, petite douche, et puis le repas du soir, pareil. Donc on vivait vraiment sur le camp, de temps en temps même, c'était Pète qui nous lavait, c'est-à-dire on se mettait par terre, il prenait un jet d'eau, il nous mettait du savon et puis il nous massait pour essayer de... de récupérer plus vite et puis vraiment le soir généralement on était vraiment cuit quoi donc on n'avait pas envie de faire grand chose on n'allait pas faire la fête on a d'ailleurs on n'a pas bu d'alcool pendant un mois et juste de temps en temps on s'autorisait d'aller au petit marché à côté pour se prendre un petit smoothie ou pour aller se faire un petit massage des pieds comme il est d'usage en Thaïlande sauf qu'on leur demandait d'y aller pas trop fort parce qu'on avait les tibias dans un état pas possible La transformation a été semaine après semaine. Donc la première semaine, c'était vraiment la semaine de la désillusion. C'est-à-dire qu'on s'est rendu compte qu'il n'y aurait pas de fun du tout pendant un mois. On s'est rendu compte que ça allait être intense. La deuxième semaine, elle était vraiment sous le thème de la douleur. On avait mal, il n'y avait pas un entraînement, on se faisait pas mal quelque part. une fois j'ai eu une bosse qui faisait franchement la taille d'une balle de tennis sur le tibia j'ai un peu paniqué on a mis un peu de glace puis c'est passé c'est juste un oeuf c'est un oui plein ça va partir c'est juste c'est un hématome mais là c'est pas ta cheville c'est juste le tigre ça c'est des pas normal il n'y a pas de ferraille dedans c'est bon ça il y avait des entraînements où on ne pouvait pas par exemple envoyer des kicks d'un côté on tapait que d'une seule jambe parce qu'il fallait la laisser reposer les tailleux ils ont des tibias en acier mais nous on n'était pas on n'était pas encore très très préparé. La troisième semaine, c'était celle du doute, c'est-à-dire que on commençait à avoir vraiment des changements en nous, on prenait confiance parfois. Moi, je commençais à courir de mieux en mieux. Là, on allait faire 10 bornes vraiment tous les matins, alors que les premières semaines, c'était beaucoup moins. Et puis physiquement aussi, on voit qu'on commence à sécher, qu'on commence à être plus fort. Le cardio commence à arriver. Mais pourquoi le doute ? Parce que quand tu fais un sparring qui se passe bien, c'est génial, tu fais le plein de confiance, et puis le lendemain, tu te fais dérouiller, et là, tu te rends compte que t'es pas prêt du tout. Et ça fait peur parce que le combat approche, et plus le combat approche, plus on se dit mais qu'est-ce qu'on fait ? C'est quoi cette folie ? On veut vraiment aller sur le ring contre un Thaï qui a fait plusieurs dizaines de combats. La peur commence à grandir. Et la quatrième des dernières semaines, c'est Lara. Je me souviens une fois... Je sors d'un entraînement, ça se passe mal, je vais dans la douche et vraiment je suis pas bien, je suis à deux doigts de m'effondrer en larmes, mais je tiens, par ego, par adrénaline, et en sortant de cette douche je me dis ok, je réveille l'instinct animal et puis je vais, je vais. C'est lui qui prend le relais jusqu'à la fin. J'avais mal aux pieds, je partais courir plus vite que jamais. J'avais mal à la jambe, c'est pas grave, je renvoyais 50-100 kg dans les pas hauts. C'est vraiment devenu animal à la fin. C'est bon, c'est bon. Sur le régime alimentaire, c'était assez contrôlé. Les premières semaines, ça allait, on pouvait manger un peu ce qu'on voulait, mais globalement, on mangeait sur le camp avec les tailles. J'avais peut-être acheté quelques barres de céréales en plus le matin avant d'aller courir, plus le petit smoothie du soir. sur de rares occasions on se faisait une petite folie avec un petit dessert au marché et puis plus le combat approche plus on a dû faire attention parce qu'avec le promoteur on a on s'est mis d'accord sur un poids cible donc pour Ivan c'était à peu près 76 kilos pour moi c'était Je pensais que c'était 72, en fait on s'était trompé, c'était 71,2 kg. Donc moi on m'annonce 72 kg au départ. Donc moi j'en fais peut-être 73, 74. Ivan aussi il était un peu plus lourd que ça. Et donc à mesure qu'on s'approche du combat, on commence à faire vraiment de plus en plus attention. Donc au début on arrête le sucre, et à la fin on arrête même le sel et toutes les sauces, parce que ça fait de la rétention d'eau. Et donc on mangeait vraiment poulet, riz, brocoli quoi. C'était pas hyper fun. Le poids est devenu un peu une obsession. C'est-à-dire moi je me pesais vraiment à chaque fois que je passais devant la balance, tous les jours pour être certain d'arriver au point. Clairement, le rapport au corps, il a évolué. Je me souviens, une fois avec Ivan, un soir, ça doit être la troisième ou la quatrième semaine, on va au petit marché local, le Panty Market, pour aller chercher notre petit smoothie. Enfin, c'était pas la dernière semaine, parce qu'on était privés de sucre. La dernière semaine, la troisième. Et je me souviens, on marchait côte à côte et on se sentait fort. On se disait, wow, purée là je me sens vraiment plus en sécurité, si quelqu'un venait nous embêter, ce serait pas de chance pour lui. Là on est tous les deux, on est à bloc, et je sais qu'on se tenait plus droit. C'est vraiment un super sport pour prendre confiance en soi, la boxe taille, et je pense les sports de combat de manière plus générale. La semaine avant le combat, ce qui change un petit peu c'est l'intensité des entraînements. On commence à faire un peu plus attention à notre corps, on a très très peur de se blesser. D'ailleurs on arrivera chacun au combat avec des petits bobos, moi j'avais un petit bobo sur le pied. j'avais toujours mal à cette côte que le tourisme avait tapé Ivan il arrive au combat il a un oeil au beurre noir déjà avant que ça commence mais bon c'est pas parti du jeu notre entraîneur Thaï il avait un adage c'était no pain no more Thaï il nous le répétait tout Quand le combat arrive, moi je suis impatient. En fait on a marre du camp, on rêve de s'éclater un dessert. Et on a envie de sucre. Franchement on était en manque de sucre à la fin. On avait hâte que la pesée soit effective, comme ça après on pouvait aller manger une sucrerie. Presque impatient que ça se termine et un peu excité et puis effrayé aussi beaucoup. Surtout Ivan, il avait encore plus peur que moi je pense. Quand on est arrivé sur le camp par exemple, dans les premiers entraînements, il fermait systématiquement les yeux. Ce qui était un gros problème, du coup une fois, il nous a accroché nos deux jambes. Et à tour de rôle, on devait s'attaquer sans que l'autre ne puisse riposter. Il devait juste se défendre. Dès qu'on fermait les yeux, on faisait 10 pompes. Et à force de faire ça, on a fini par accepter la pression, accepter le fait que quelqu'un te rentre dedans. Mais garder les yeux ouverts, c'est le plus important. Dans deux heures on a rendez vous au Pet Buncha mais là on va aller manger c'est le troisième repas de la journée faut reprendre en masse pour que les kikis fassent plus mal C'est rigolo Je suis un peu stressé Bah lui c'est la force tranquille Il est venu du Canada pour nous soutenir. Alors la nuit d'avant, c'est stressant, mais d'un autre côté, on retrouve nos amis qui étaient en train de voyager, donc d'Adonésie et du Canada, qui nous ont rejoints en Thaïlande. Donc ça nous fait du bien, ça nous sort un petit peu. Alors le combat, il a eu lieu à Koh Samui, sur l'île voisine. Donc déjà, on a un petit sas qui nous transporte sur une autre île et pour nous, ça y est, on sort de notre bulle. Quand on arrive sur l'île, tout devient sérieux. On voit un énorme panneau publicitaire, mais gigantesque, avec nos têtes en grand affichées dessus. Là, on se dit, ok, c'est parti loin, cette idée de 100 challenges à travers le monde. Et puis après, la première nuit, on est un peu stressés, mais en tout cas, on a réussi à trouver le sommeil. On était fatigués dans tous les cas. Je pense qu'on a réussi à se conditionner sur le fait que c'était important de dormir. On a réussi à dépasser ça. Moi, j'avais fait beaucoup d'apnées aussi dans le passé. Donc, je faisais quelques exercices de respiration pour réussir à trouver le sommeil. En vrai, je suis très content parce que je pense qu'Ulysse, comme moi, on a très bien dormi. Par contre, gros stress. Tu te réveilles, tu sais que tu as la pesée. Ça fait quatre jours que tu manges vraiment pas beaucoup pour vraiment être au poids. Et donc, tu te réveilles la boule au ventre en mode, il faut que je fasse le bon poids. T'as dormi ? Oui, ça va. On réveille tôt le matin, d'abord pour la peser. Il faut savoir que la veille, on était déjà allé au stadium pour visiter, pour se rendre compte un peu de ce que ça ressemble, et aussi pour monter sur la balance. C'est là où j'ai eu une mauvaise surprise. J'étais pas à 72 kg, mais c'était 157 pounds, je crois, si je ne dis pas de bêtises de mémoire. Je n'ai pas la conversion en tête, mais il me semble que c'est ça. Je crois que ça fait à peu près 71,2 kg. Et moi, je suis pesé à 71,9 kg. J'avais fait tout parfait pour être en 72. Et en fait, je suis trop lourd. Et donc là, petit stress. Et donc la veille, j'ai mangé assez léger. J'ai évité de boire trop d'eau. Au petit matin, quand on va faire la pesée officielle, il y a beaucoup de paperasse, on signe des papiers, on fait ci, on fait ça. On fait un test Covid aussi. Et après, je monte sur la balance. Donc là, je ne me suis pas réhydraté, etc. pour être un peu plus léger. Et là, je suis pesé à 71,1 kg, je crois. Je suis bon, quoi. Je suis soulagé, je suis au poids. 156,3 pour 157, donc on est bon. Première victoire de la journée en fait. Ça paraît rien, mais on saute partout, on est ultra content de faire le poids. C'est notre première victoire de la journée et c'est important de commencer là-dessus. Gros soulagement, Ivan pareil, gros soulagement, il est en dessous. Donc là on se remet à boire, on va se faire un méga brunch. On était très content de remanger un petit peu et l'idée c'est de reprendre un peu du volume pour le combat. La journée progresse, donc on retrouve nos amis, on se repose un petit peu, et puis après quand on débarque au stadium, on se change, on met notre short de muay thai, et ils nous mettent torse nu, et là ils nous embarquent pour une parade à travers la ville, donc ils nous mettent sur un petit camion, et donc on est trimballés un petit peu avec la musique de Rocky, et puis il y a un speaker qui annonce le combat. Au Pet Buncha Stadium, ce soir ! C'est assez marrant, on voit tous les Thaïs qui nous font des petits signes de respect. Pour eux c'est important, ça fait partie de la culture thaïlandaise. Vraiment, ils vivent Muay Thai là-bas. Puis après ils nous ramènent au stadium et entre temps, les gradins ont commencé à se remplir. Je pense qu'il y avait quelques centaines de personnes. Puis là, après, on est dans cette salle réservée aux boxeurs où on se toise tous un petit peu. On essaie de voir c'est qui mon adversaire. C'est lui là-bas. Ils nous font une photo côte à côte. On ne se parle pas trop. Et puis, on voit que chacun se prépare. Il y en a qui font leur bandage tout seul parce que c'est des vieux de la vieille. D'autres qui ont leurs entraîneurs. Puis, les combats commencent. Alors, Ivan est passé sixième combat. Il y en avait sept au total. Et moi, j'étais le septième et dernier. Donc on a eu le temps d'avoir la pression qui augmente. Et donc les premiers combats démarrent et on voit les gars partir et on les voit revenir dans des étapes pas possibles, avec plusieurs points de suture à l'arcade. Un mec qui avait la jambe dans un état et s'était pris trop de low kick, il avait pas trop bloqué et il revient, il peut quasiment plus marcher. C'est très violent. Les cinq premiers combats, je crois, se terminent par chaos. Donc on se dit, waouh, ça va être compliqué. Aucun étranger ne gagne. Donc là, ça annonce un peu la couleur. On se dit, dans quoi est-ce qu'on a mis les pieds ? Moi, je me sens presque un peu coupable aussi d'avoir embarqué Ivan là-dedans. Je vois qu'il a très peur. Je suis un peu inquiet. Mais bon, de toute façon, on y est. C'est trop tard. On ne va pas faire marche arrière. On a trop engagé du temps. On a engagé de l'argent. On a engagé un peu notre honneur aussi. on s'est engagé publiquement sur les réseaux sociaux, il y a des centaines de milliers de personnes qui attendent le résultat. Il y a Armand qui est là avec la caméra, il y a nos coachs qui ont passé un mois à nous entraîner, donc on a envie de les rendre fiers. On commence à se faire préparer, donc ils nous enduisent d'une huile qui s'appelle la naman moaï, qui brûle, qui fait une espèce de chaud-froid très intense. C'est presque un antidouleur naturel, ça permet de masquer les bobos pendant le combat. Ils nous mettent aussi de la vaseline pour que ça glisse plus, pour éviter d'ouvrir les arcades. Et puis on nous met les bandages, et puis les gants, et puis après une cape, et puis un moncton je crois que ça s'appelle, c'est une sorte de couronne en corde que l'on met sur la tête des combattants, un petit brassard et puis c'est parti quoi. Le premier à partir c'est Ivan. Ivan vraiment me paraît vraiment fort. Lui il a un physique, il a les abdos saillants. Son adversaire est un peu plus petit, un peu plus gros. Parce qu'en fait à 76 kg il n'a pas beaucoup de taille. à ce point là je le trouve moins impressionnant mais lui il a l'air d'un calme comme s'il avait fait ça 50 fois je crois que d'ailleurs il l'avait fait pas loin de une quarantaine, une cinquantaine de combats je crois, et donc il se retrouve sur le ring commencent à faire les rituels, on avait appris une petite danse, le Waikru, alors on l'a pas fait en entier, mais on a fait un petit peu, on fait quelques tours de ring, etc., ils annoncent les protagonistes, et puis ça commence, round 1, la cloche sonne, le combat démarre, et moi je vois ça de loin, je vois pas très bien ce qui se passe, mais je me rends compte qu'au début ils s'observent pas mal, Et que finalement, Ivan ne se fait pas marcher dessus. Il est fort, il tient sur ses appuis, il renvoie les coups. Beaucoup de gens pensaient qu'on se prendrait un KO au round 1. La plupart des gens pensaient qu'on était complètement irresponsables de faire ça. Et puis finalement, le premier round se termine et Ivan est encore debout. Il enchaîne, deuxième round, troisième round. Et en fait, plus ça avance et plus il prend même le... l'initiative et il commence à faire mal à son adversaire et en fait il va aller au bout du 5ème round ça va aller jusqu'au bout, ça va aller jusqu'à la décision du jury alors Ivan a fait franchement il avait le dessus à la fin son adversaire était dans la corde, il avait un meilleur cardio en fait donc au début il a un peu souffert et puis il était très stressé aussi donc il a fait quelques erreurs notamment d'envoyer quelques coups de pied dans les parties génitales de son adversaire. Donc il faut savoir qu'on a un protège-dents et une coque sous le caleçon, c'est tout. Donc ça, ça s'est pénalisé aussi un petit peu. Et puis son adversaire, pareil, il a été un petit peu plus juste. Et finalement, à la décision du jury, Ivan est annoncé perdant. Donc c'est son adversaire thaïlandais qui remporte. Mais franchement c'était un très très bon combat et ils auraient pu dire égalité, ça aurait choqué personne vraiment. Mais bon après il est aussi d'usage un peu, il y a des rouages dans ce sport et généralement quand ça va pour égalité, ils ne font pas trop gagner l'étranger. Mais bon dans tous les cas, c'était une énorme performance d'Ivan, j'étais tellement fier. Non seulement il a survécu mais il a failli vaincre, c'était vraiment incroyable. J'avais beaucoup d'émotions. Et lui était très fier, j'avais jamais vu un sourire pareil sur son visage. C'est incroyable, il y avait énormément de respect entre lui et son adopté. J'ai senti que pour lui c'était une énorme victoire ce combat, tout le public aussi, tout le monde l'a encouragé, c'était trop beau. Depuis là pas le temps de me remettre de ces émotions qu'on m'appelle déjà et le drapeau français est agité devant moi par quelqu'un, il ne sait pas. Avec mon adversaire sur le ring, là l'arbitre vient me voir et commence à me dire des trucs que je ne comprends pas trop, en taille je crois, et je fais oui oui de la tête, oui j'ai compris, d'accord, il devait m'expliquer les règles du combat, et à partir de là de là, il y a trois possibilités. Soit je me fais mettre KO, soit je mets KO, soit on va de nouveau à la décision du jury. Donc il y a cinq rounds. La métaphore que je prends, c'est un peu celle du parachutisme. Je ne sais pas si tout le monde a fait ça, mais moi j'aime souvent avoir fait une licence en parachutisme, et la première matinée, on t'explique plein de choses, il y a plein de théories, on te montre des gestes, etc. Et puis quand tu sautes de l'avion, le gars te fait des gestes et ton cerveau déconnecte complètement. C'est-à-dire que tu oublies tout ce que tu as appris, et ton cerveau te dit mais Mais pourquoi tu vas sauter de cet avion à 4000 mètres d'altitude ? Pourquoi tu fais ça ? Et bien là, c'est un peu la même chose. La cloche sonne. Et là, j'oublie tout ce que je dois faire. C'est-à-dire que j'avais appris par cœur quelques enchaînements. Je vois mon adversaire qui fait à peu près ma taille. Il est fit. Il me fait un peu peur. Et il est très calme. Et il a sa garde. Et je me dis, qu'est-ce que je fais là ? Ça me paraît, je ne sais pas quoi faire en fait. Et donc, lui ne se précipite pas. Il ne fait rien. Il m'attend. Et donc je fais ma première erreur, j'avance bêtement vers lui sans trop de plan et il me met un gros front kick dans la côte et je tombe par terre, direct, donc premier échange, je tombe, je me relève tout de suite. Parce que quand on tombe, après on peut se faire compter. Et si on se fait compter plus de 3 fois, je crois, on peut être annoncé TKO. Mais je sens que je me suis fait mal. En fait, je le saurais plus tard, mais il m'avait fait lé la côte. Et j'aurais un énorme bleu pendant quelques temps sur ce truc-là. Donc ça, c'est d'entrer dans les 10 premières secondes. Et ça a deux effets. Le premier effet, c'est que ça me réveille. Et le deuxième, c'est que je me dis, ok, là, si tu n'y vas pas, Franco, tu vas te faire manger tout cru. Puis je commence à reprendre contact un peu avec le ring, avec le monde, avec ce qui se passe. Je me mets dans ma bulle et puis le combat commence vraiment, pour moi. Donc on continue de se regarder un petit peu, mais je commence à bloquer ses kicks, à commencer à moi aussi l'envoyer un ou deux, à commencer à faire les premiers échanges. Et je me rends compte que bon, finalement, ça peut le faire. Le premier kick m'a vraiment surpris, mais si je suis concentré, il peut y avoir un match. Et en fait, je tiens les premières minutes, le premier round. Et ça s'achève, je retourne dans mon coin. Et là, il y a Jojo et Pet qui commencent à me parler. Je ne comprends pas tout ce qu'ils me disent, je suis un peu dans l'adrénaline. Pet me parle beaucoup sur le côté pendant que Jojo masse surtout. Et il me dit plein de trucs. Je me coupe. Moi je comprends pas tout si ce n'est juste avance quoi. Et donc round 2 je commence à avancer et je commence à lui rentrer dedans. Il m'envoie des grands coups de poing, il m'envoie des coups de pied. Enfin il essaie beaucoup de me faire des coups de coude, ça passe vraiment pas loin à plusieurs reprises. Vraiment, une fois ça frôle mon arcade et je me dis oulala si celui-là je me l'étais pris un centimètre plus près, l'arcade elle saute quoi. Donc ouais assez vicieux et c'est violent les chocs tu vois. Dans le documentaire, on entend les jambes qui claquent, c'est assez impressionnant. Mais il y a match, et je sens que petit à petit, le cardio fait son effet, l'entraînement, les trois semaines, lui il a peut-être pris sa préparation un peu moins au sérieux, alors s'il est plus technique, s'il est plus juste, il commence un peu à fatiguer, un peu avant moi, alors moi aussi je suis cramé, mais je sens que j'ai encore un peu de jus à faire valoir. Et du coup j'avance, j'avance, j'avance, et finalement ça continue, round 2, round 3, round 4. C'est moi qui lui avance dessus, parce qu'en fait c'est à moi d'aller chercher cette victoire. Sinon, lui il est posé, il attend, il m'a déjà fait tomber une fois, c'est lui qui gagnera. Et donc on se rend vraiment dedans et ça devient très animal. Et on continue comme ça jusqu'au cinquième round. La sueur vole de partout à chaque impact. J'entends mon nom qui résonne. Le public qui crie. Un moment assez unique quand même. Et d'un coup la cloche retentit et c'est la fin du combat. Et donc pareil, décision du jury. Alors moi j'ai aucune idée de si j'ai gagné ou si j'ai perdu, j'ai l'impression qu'on s'est mis sur le même point. ...dans la gueule pendant 5 rounds et qu'il n'y a pas vraiment de gagnant. Mais en fait, le Muay Thai a ses rouages aussi. Ce qui s'est passé, c'est que mon adversaire était quand même beaucoup plus précis, beaucoup plus joli. C'est aussi une danse, le Muay Thai. Il a mieux dansé que moi. Moi, j'étais très brouillon. même si je l'ai peut-être fait plus mal. Et donc c'est lui qui a été déclaré vainqueur. Moi je suis très mauvais perdant, je déteste perdre, vraiment. Depuis que je suis tout petit, ça a toujours été un problème. Et cette fois, étonnamment, je l'accepte immédiatement. On se met à genoux et on se prend dans les bras, et c'est un moment où on se salue, et c'est très intense, très particulier de se battre contre quelqu'un qu'on respecte, parce que lui aussi il a eu le courage de monter sur le ring. on n'a aucun ressenti vis-à-vis de lui mais d'un autre côté si on se met pas dans la tête qu'il faut le mettre KO c'est l'inverse qui va se produire donc ouais beaucoup de respect je vois Ivan au bord du ring qui a un sourire incroyable, il est fier comme moi j'ai pu être fier de lui juste avant et j'accepte vraiment cette défaite comme si c'était une grande victoire, en tout cas moi je suis très fier de moi j'ai donné tout ce que je pouvais donner, j'aurais pas pu faire plus, on a vraiment passé ce mois là à fond on a mis toute notre énergie, tout ce qu'on pouvait là-dedans Quand on sort, Jojo est rassuré parce qu'il était très stressé, il avait très très peur qu'on se prenne un KO. Bam, elle sourit comme d'habitude. En fait, il est plus réservé, mais pour la première fois, il vient vers nous et il me dit cette phrase, il me dit en gros dans son anglais un peu approximatif, il me dit que quand j'étais arrivé, j'étais un foussard, que j'avais peur. Et que là, c'était ok. Maintenant, il m'a dit, you're ok. You're ok now. Et après, il m'a dit, tu combats avec le cœur. Et en fait, il était très fier. Ça se voyait dans son regard, mais il avait beaucoup de retenue. Et c'était très touchant comme moment. Du coup, après, avec Ivan, on est retournés avec nos amis pour la soirée. Puis à l'hôtel. Et puis le lendemain, on a bien galéré pour monter et descendre les escaliers. On avait mal de partout. Moi, j'avais une énorme trace sur les côtes. Et puis euh... On nous a donné notre paille aussi avant de partir. On a été payé pour ce combat. Et voilà comment ça se termine. La redescente, elle est intense aussi. Parce qu'il y avait beaucoup d'enjeux quand même. Il y a beaucoup d'investissements, le documentaire, la pression du public, nos amis, les réseaux sociaux, tout ça. Le lendemain, je me souviens, on allait faire les interviews dans le ring du Pet Buncha avec Jojo, avec Ivan et tout ça. Et quand on a eu toutes les dernières images dans la boîte, là toute la pression est retournée. Ça y est, le projet est terminé. C'était intense. Le soir on a fait une petite soirée avec Ivan et tout. On a beaucoup rigolé, moi j'avais les larmes aux yeux. Je pense que c'était tout le stress qui était en train de ressortir. C'était un très beau moment de partage. Ce que je retiens de tout ça, c'est que c'est possible. Beaucoup de gens pensaient qu'on était des inconscients, que c'était dangereux. En fait, ils projetaient sur nous leurs propres insécurités, qui sont valables. Parce que oui, ça reste très dangereux. Un combat de Muay Thai, un camp en Thaïlande, ce n'est pas un endroit très rigolo. C'est l'un de mes plus beaux souvenirs aujourd'hui. Puis les rencontres qu'on a faites, Jojo, Bam, Pet, ce sont des gens qui resteront dans mon cœur à tout jamais. D'ailleurs, Jojo, je continue de l'appeler à Noël, au Nouvel An, pour les anniversaires. On est restés très proches. On a montré qu'il n'y a pas besoin d'être un aventurier de l'extrême, d'avoir fait l'armée ou d'être un athlète de haut niveau pour se lancer ce genre de défi. Il suffit juste d'oser. C'est sûr que ça fait peur, mais si ça fait peur, c'est peut-être qu'il y a un enjeu, que c'est quelque chose d'important pour nous. C'est ça la morale que j'en tire. Si on a un projet qui nous donne envie, qui nous fait rêver et qu'on s'empêche de le faire par des croyances limitantes, peut-être que c'est le moment d'essayer. Il y a des belles choses à aller chercher. dans l'inconfort. J'ai trop envie de faire un deuxième combat. J'y repense très souvent, surtout que j'y suis retourné un an après. J'y suis retourné encore avec Ivan, encore avec Armand, et c'est un hasard. On s'est croisés là-bas. J'ai dit je vais en Thaïlande. Il m'a dit toi aussi tu vas en Thaïlande, moi aussi. En fait on avait tous envie d'y retourner. Moi j'étais en train d'écrire mon livre, donc je ne pouvais pas m'entraîner, parce que j'avais des grosses deadlines de mon éditeur. Mais j'allais quand même le matin faire le petit entraînement, je n'allais pas courir avant, je ne faisais pas celui d'après ça me permettait de reconnecter un peu avec le Muay Thai et puis j'adorais Une fois qu'on a fait un premier combat, en fait, on se rend compte, on sait ce que c'est. Et donc, j'étais beaucoup plus à l'aise en sparring et j'avais très, très envie de faire un deuxième fight. Ivan, lui, il s'est chauffé. Il a refait un camp pendant trois semaines et puis il a refait un combat. Et cette fois-ci, il a gagné par KO au premier round. Il est tombé contre un Tai. Bon, là, c'était plus un combat de fête foraine. Cette fois, il n'est pas allé au pet de bonne chat. Mais il a mis quelques low kicks et le gars, il n'arrivait plus à se poser sur sa jambe. du coup il a gagné, il a pris sa revanche lui entre temps il avait passé l'année à s'entraîner Il a adoré ça, Ivan, ça a vraiment créé une vocation chez lui. Donc il est revenu vraiment sacrément fort. Et maintenant on continue de s'entraîner un peu à droite ici et là, c'est trop cool quoi. Et l'autre particularité quand on y est retourné c'est que le camp avait doublé de taille. Quand on y est allé la première fois il était sur le point de fermer, Jojo ils étaient en train de faire faillite. Il m'a dit qu'il lui restait 200 bahts sur son compte, ça devrait être 5 euros quoi. Donc c'était vraiment chaud et... Le camp s'est pas mal développé, BAM a quitté ses petits boulots, elle gère maintenant le management du gym, les check-in, check-out, parce que nous quand on est arrivé il n'y avait qu'un seul bungalow, maintenant il y en a 7 ou 8 je crois. Il y a plusieurs chambres, ils ont créé tout un bâtiment pour accueillir les gens, ils ont recruté plusieurs autres entraîneurs, alors PET est parti entre temps, maintenant il y en a d'autres. Ils ont recruté une cuisinière aussi, qui gère la nourriture du camp pour tout le monde, une femme de ménage, il y a toute une équipe maintenant qui travaille là-bas. On a tous gagné quelque chose là-dedans, tu vois. Et ceux qui y vont maintenant gagnent quelque chose, c'est trop beau. Et moi j'ai vraiment cette ambition de continuer à écrire d'autres histoires comme ça. Et moi ce que j'ai gagné c'est un chez-moi aussi. C'est l'un des rares endroits dans le monde où je me sens à ma place, où je me sens bien. On a une vraie connexion avec Jojo et je sais que c'est un endroit où je peux retourner n'importe quand et je serai accueilli les bras ouverts. Et maintenant on rigole beaucoup parce que notre relation elle a évolué après le combat. c'est-à-dire au début c'était très maître-élève et maintenant c'est presque... Deux frères qui se chamaillent et on se fait des blagues tout le temps et c'est génial. C'est des gens qui sont très chers à mon cœur maintenant et je suis très très content de ce qui leur arrive et de voir que ça se développe et qu'ils peuvent aussi sécuriser leur avenir avec BAM. C'est génial quoi. Ma relation avec Ivan aussi l'a changé, on était très amis avant que ça démarre et je pense qu'on est devenus un peu des frères d'armes. Après le fait de souffrir ensemble, d'être tout le temps là l'un pour l'autre. Quand je n'avais pas envie de me lever pour aller courir, Ivan me tendait mes baskets. Quand lui, il se prenait une raclée en sparring, moi, je le remotivais. On a été là l'un pour l'autre pendant un mois et maintenant, on continue d'être là l'un pour l'autre dans la vie. C'est un lien qui est fraternel maintenant. Ça fait toujours des frissons quand j'en parle. Et puis, c'était un chapitre de ma vie. C'est aussi un chapitre de mon livre, 1000 jours en quête de sens, qui vient de sortir chez Albin Michel.

  • Speaker #0

    Merci Ulysse de nous avoir fait vivre à tes côtés un peu de cette expérience hors norme. Te voilà champion à ta manière. Nous avons hâte de pouvoir te suivre dans tes prochaines aventures et prochains défis. Si vous avez été transporté par cet épisode et par le témoignage d'Ulysse, vous pouvez prolonger l'aventure en le suivant sur les réseaux sociaux, en regardant son documentaire ou en lisant son livre. Et si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à en parler et à le partager autour de vous pour faire vivre encore et encore cette aventure. On compte aussi sur vos étoiles et commentaires depuis Spotify et Apple Podcast. Et pour ne manquer aucun de nos prochains épisodes, abonnez-vous à notre chaîne. Quant à moi, je vous dis à très vite pour une nouvelle aventure ou un nouveau déclic !

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Nous sommes en 2023. Accompagné de son meilleur ami Yvan, Ulysse Lubin part en direction de la Thaïlande. 


Leur objectif ? Combattre et devenir des champions de muay thai, la traditionnelle boxe thaïlandaise. 

Ils ont alors 30 jours pour se préparer, s’entraîner : se transformer. 


Ulysse redescendra-t-il victorieux du ring ?


Réponse dans cet épisode !


💡☝️✨ L'aventure est une série du podcast Conseil Sport de DECATHLON. Un récit sportif immersif qui va à la rencontre de personnes inspirantes toujours prêtes à partager leurs émotions. Ce format vous est proposé par Céciliane et Manon, journalistes, sportives et passionnées d'histoires de vie.


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Transcription

  • Speaker #0

    Un voyage, une course, un défi, vivez des aventures sportives comme si vous y étiez.

  • Speaker #1

    Beaucoup de gens pensaient qu'on était des inconscients, que c'était dangereux. Un combat de Muay Thai, un camp en Thaïlande, c'est pas un endroit très rigolo. C'est l'un de mes plus beaux souvenirs aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Dans ce nouvel épisode de l'aventure, partez à la rencontre d'Ulysse Lubin. Il y a plusieurs années, après quelques difficultés personnelles et professionnelles traversées, il se lance un défi. ou plutôt sans défi, qu'il souhaite relever à travers le monde. L'un d'eux le marquera tout particulièrement. Nous sommes alors en 2023. Accompagné de son meilleur ami Ivan, Ulysse part en direction de la Thaïlande. Leur objectif, combattre et devenir des champions de Muay Thai, la traditionnelle boxe thaïlandaise. Ils ont 30 jours pour se préparer, s'entraîner, se transformer. Alors Ulysse redescendra-t-il victorieux du ring ? Dans cet épisode, il nous partage son histoire. Ses doutes et ses ressentis pendant sa préparation de 30 jours jusqu'à l'issue de son combat. Ulysse, c'est à toi.

  • Speaker #1

    Je m'appelle Ulysse Lubin, j'ai 30 ans et en 2020 j'ai tout quitté. J'ai quitté mon job, j'ai quitté mon appartement, j'ai quitté la plupart de mes affaires. J'ai ouvert un sac à dos, j'ai mis 75 objets, j'ai donné tout le reste et puis je suis parti relever 100 challenges à travers le monde. Et donc ça va faire 4 ans maintenant que je fais ça et en chemin je documente toutes mes aventures sur Youtube, mon blog, les réseaux sociaux. Et depuis peu aussi dans un livre, 1000 jours en quête de sens, qui est paru récemment chez Albain Michel. Avant d'arriver en Thaïlande, fin 2022, j'avais déjà relevé une bonne quarantaine de défis. Comme d'aller sur une semaine dans la jungle au Costa Rica avec des autochtones, de traverser le Sahara avec des nomades en Mauritanie. J'avais fait de la plongée en apnée jusqu'à 35 mètres, des chiffrines anciennes, c'était le Maya au Mexique, plein de choses comme ça. Et puis un jour, je donnais un petit entretien pour un magazine. Et à la fin de l'échange, la personne me dit, tiens, moi aussi, j'ai relevé des défis dans ma jeunesse, etc. Je lui dis, raconte. Et le gars m'explique qu'il est allé en Thaïlande il y a 10 ans. pour aller faire un camp de Muay Thai, donc c'est de la boxe thaïlandaise, et puis qu'après il avait fait des combats là-bas. Alors j'ai été fasciné, je me suis dit, dis-moi en plus. Et il m'a expliqué que là-bas il avait rencontré quelqu'un qui s'appelait Jojo, et que cette personne-là, lui, il était resté, il en avait fait son métier, il était devenu boxeur. Et que là, suite à la pandémie, il avait ouvert son propre camp sur une petite île qui s'appelle Koh Phangan dans le sud-est de la Thaïlande. Et du coup je lui ai dit, est-ce que tu pourrais me donner son numéro ? Et c'est comme ça que je me suis retrouvé au téléphone avec Jojo. Et là il m'a dit, alors Ulysse, comme ça tu veux venir en Thaïlande pour faire un fight ? Et je lui ai dit, je sais pas, c'est possible. Il m'a dit, tout est possible, ça dépend de ta détermination. Je lui ai dit, ok, bouge pas, j'arrive. Alors l'idée c'était de passer 30 jours dans ce camp, de vivre vraiment avec les entraîneurs, de vivre à la taille, de manger taille, de dormir sur place et de s'entraîner, donc deux entraînements par jour, ça fait un total de 5 heures d'efforts physiques tous les jours, c'est assez intense. Et puis au terme de ces 30 jours, d'aller faire un combat professionnel, c'est-à-dire vraiment sur un vrai stadium, sans protection, compte des tailles. Et puis pour cette aventure, je n'étais pas tout seul, cette fois-ci j'ai embarqué mon meilleur ami avec moi, j'avais envie d'un petit peu plus partager ce genre de défi. Oui. Et j'ai aussi emmené Armand, qui était mon filmmaker, qui lui était en charge de réaliser un documentaire sur toute cette folie. Entre le moment où on a l'idée et le moment où on arrive, il se passe juste quelques mois. C'est très rapide, on n'était pas très préparés. J'ai juste proposé à Ivan, je proposais à Armand, ils m'ont dit « Ok, vas-y, on y va, on te suit dans ta folie, on te fait confiance. » Et je pense que personne n'était vraiment conscient de ce qui nous attendait. C'est une aventure très très spontanée, mais moi j'avais quand même envie de mettre plus d'intensité dans ma vie. J'étais dans une phase où j'avais de plus en plus de notoriété, de plus en plus d'argent, j'étais moins dans la galère de mes débuts, et où je commençais à vivre un peu plus confortablement. Je me suis dit, tiens, ça fait longtemps que je ne suis pas allé me frotter à l'inconfort, donc le Muay Thai c'était une bonne excuse pour aller faire ça. Avant le départ on est excité, on n'a pas vraiment d'a priori, on se demande un peu à quelle sauce on va être mangé. Je pense qu'on ne se rend pas trop compte, vraiment on est juste content de faire ça entre nous. Forcément on avait un petit peu peur, parce que c'est l'inconnu, mais c'était une peur qui nous excitait. C'était une bonne peur, c'est le genre de peur qui te donne envie, qui te montre qu'il y a un enjeu. D'ailleurs cette peur a grandi de jour en jour après, parce que plus on avançait dans le camp, plus on se rapprochait du combat. plus les enjeux augmentent. Je ne suis pas parti de France, j'étais en Indonésie avant, et du coup on s'est tous rejoints à Bangkok. Et là-bas, on a dû passer une ou deux nuits, et ensuite on a pris un train de nuit, jusque dans le sud de la Thaïlande, vers Krabi, je crois. Ensuite de là, on a pris un bateau vers Koh Phangan, et on est arrivé sur cette petite île aux aires de Jurassic Park. Et puis Jojo est venu. venu nous chercher au port et nous a ramenés jusqu'au camp. Mes premières impressions c'est un petit peu la surprise parce qu'on se rend compte que le camp il est vraiment au milieu. milieu de la nature, il est dans la jungle, on entend les oiseaux, à côté il y a une petite rizière, on est vraiment très très excentré, on se croirait un peu dans un film, tu sais, où tu pars en retraite, un peu loin, avec un vieux sage qui va t'entraîner, un peu comme dans Kill Bill, et bien c'est un peu ça le premier feeling, en mode ah ouais, là on est loin de tout, et on n'a plus que ça à faire quoi. Ah ça fait plaisir d'être là ! Ça c'est Pec, il s'est arrivé de votre entraîneur avec moi, salut Pec ! Le premier soir, on arrive et là dans le camp, il n'y a que Jojo, sa femme Bam et Epet, qui est notre entraîneur Thaï. Donc on fait connaissance, on se dit bonjour et puis on se met à la table. Ils nous avaient préparé un repas Thaï, le premier d'une longue série. Et puis on commence à échanger, à discuter. Et Jojo, tout de suite, il s'ouvre à nous, avec beaucoup de sincérité. Il commence à nous raconter son histoire, sur pourquoi il est là en Thaïlande depuis 10 ans. Et c'est une histoire très touchante. Donc lui, il est franco-italien, il s'appelle... Geoffrey Lazaro. Il a eu une enfance un peu difficile. Quand il était petit, ses parents se sont séparés. Il vivait avec sa mère et quand il a eu 7 ans, sa mère s'est tuée en voiture. Avant ça, elle subissait des violences physiques de la part de son beau-père. Je dois toujours demander si elle s'était suicidée ou pas. Ça l'a beaucoup marqué, évidemment. Il a rejoint son père et sa grand-mère, qui ensuite l'a grandi. Au début, il aimait bien les sports de combat. Il avait fait du karaté, je crois, à haut niveau. Et puis finalement, il a commencé à traîner. Il est tombé dans la drogue assez jeune. Il est rentré dans des étapes dépressives. Il a fait plusieurs tentatives de suicide. Un jour, il a regardé une vidéo de Bwakao, qui est un boxeur thaïlandais, qui est une superstar en Thaïlande. Et ce jour-là, il s'est dit, tiens, et si c'était moi ? À l'époque, je regardais des vidéos sur YouTube de Bwakao et je suis tombé assez fan de l'idée de venir en Thaïlande et de faire un fight pour voir ce que ça allait donner. J'ai pris un avion, je suis venu là avec mon meilleur ami. C'est la première fois où il a eu un but, quelque chose, une idée en tête. Il avait la vingtaine et il n'avait pas d'argent, il n'avait pas un seul mot d'anglais. Il a pris un billet, il est parti en Thaïlande. Il a rejoint un camp dans lequel il était l'un des seuls étrangers. Il a commencé à s'entraîner là-bas et à faire ses premiers combats. C'était difficile, puis il a fait quelques défaites, puis il a commencé à gagner quelques-uns. Et puis il s'est pris au jeu et il est devenu de plus en plus fort, de plus en plus résilient. Il s'est fait une carrière de boxeur. C'était un peu un oranger. Il a vraiment creusé son trou. Il est allé jusqu'en finale de gros tournois du max en Thaïlande. Et maintenant il est assez reconnu dans le milieu pour sa ténacité, il se relève toujours, il a la hargne. Quand il s'entraîna à Koh Samui, il a rencontré une femme qui s'appelle Bam, une Thaïlandaise, avec qui il s'est bien entendu, ils se sont pas mal dragués, puis ils ont fini par sortir ensemble. Pendant plusieurs années, c'est elle qui a assuré un peu ses arrières, qui faisait des petits boulots pendant que lui il s'entraînait, parce que la boxe ça paye pas très bien. Donc tous les deux ils ont formé un duo, et puis quand la pandémie est arrivée, se sont mis d'accord avec un autre gars qui s'appelle Pishen qui avait un terrain en Thaïlande Ils ont commencé à construire un camp qui s'appelle M19 Muay Thai. Ils ont commencé à accueillir des gens, des touristes. C'est dans ce contexte qu'on arrive là-bas. Après la pandémie, Jojo a repris les combats. Le camp existe toujours, il ne tourne pas très bien. Et nous, on débarque. Donc la routine sur le camp, nous on dormait dans un petit bungalow à 5 mètres de ring. On avait du mal à dormir, surtout qu'il y a beaucoup de bruit dans la jungle. Et puis on était épuisés quoi. Donc la routine c'est lever à 7h du matin, on met les baskets, on part courir dans la jungle. Il faut savoir que c'est très humide, très chaud, donc c'est pas si simple, surtout quand on vient de France, de s'entraîner dans ces conditions là. A 8h le premier entraînement commence. Il est découpé en plusieurs parties. D'abord, cordes à sauter pendant une dizaine de minutes, non-stop, avec des cordes lestées. Ensuite, on met les bandes autour des mains. Chaque doigt, tu vas protéger tes phalanges en faisant des tours ici. Un petit peu de stretching, et après on fait ce qui s'appelle du shadow boxing. Le shadow boxing, on s'imagine qu'on a un adversaire face à nous, on essaie de visualiser un combat. Après le shadow boxing, on passe aux techniques. donc là c'était Pet, notre entraîneur thaïlandais qui nous montrait des techniques il faisait 2-3 mouvements et après nous on devait les refaire et si jamais on se plantait on devait faire 10 pompes la première partie de la matinée la course, j'aimais pas ça du tout je suis pas un coureur, j'étais vraiment en souffrance et Ivan courait toujours devant moi sur la partie technique c'était plutôt l'inverse moi je m'en sortais un petit peu mieux j'avais fait 6 ans de judo aussi, j'aimais bien cette mécanique du corps et là c'est plus Ivan qui était en difficulté lui il a eu le surnom d'Oten Push-Up parce qu'il se trompait tout le temps il avait des soucis de coordination donc après les techniques on passait au sac on allait faire des séries de coups de poing, de coups de pied, de coups de genoux de coups de coude etc en fait on avait des rounds de 3 minutes avec 1 minute de pause entre chaque round et donc à chaque round soit on était au sac soit on était au pao Les pao, c'est des sortes de boucliers un peu mous, enfin semi-mous, parfois ils sont un peu durs, dans lesquels il faut taper de manière coordonnée, donc l'entraîneur va annoncer une combinaison, droite, gauche, kick, etc. Et puis nous on doit taper dans les pao, aux bons endroits. Une fois, au tout début, je me suis trompé, je devais mettre un coup de pied au niveau des côtes, puis il est parti dans la tête de pète dans le trainer. J'ai cru que j'avais fait une énorme bêtise, je l'ai dit. Il s'est mis à gromler, à arrêter, à baisser les bras, à tourner en rond dans le ring. Je me suis dit, putain, je vais me faire défoncer. Après, il s'est remis en place avec un regard un peu noir, et puis il a commencé à annoncer la prochaine série, encore plus violente que la première. Mais bon, ça fait partie du jeu, ça arrive. Après parfois on enchaîne avec du sparring aussi, une ronde de 3 minutes avec une minute de repos. Il faut savoir qu'à la fin de chaque round on doit faire 10 abdos ou 10 pompes. Et que parfois un entraîneur passe par là pour mettre des gros coups dans le ventre au passage pour entraîner les abdos. L'idée des sparrings c'est de simuler des combats avec d'autres personnes. Parfois on le fait avec les entraîneurs, parfois on le fait entre nous avec Ivan. Parfois de temps en temps il y avait un touriste qui passait et qui avait déjà fait un peu de moritaille donc on pouvait tourner avec eux. Le but c'est pas de se faire mal, c'est plutôt d'être tranquille, de commencer à avoir quelques sensations. Mais bon, parfois, l'ego prend le relais et quand on commence à s'en prendre une ou deux, on peut avoir tendance à muscler un peu son jeu. Donc ça demande beaucoup de contrôle, c'est très difficile. Moi je me souviens qu'une fois, il y a un touriste qui est arrivé, qui avait un peu le sang chaud, et il m'a fait un très gros coup de pied dans les côtes. J'ai dû arrêter l'entraînement parce que je vais très mal. je suis parti à l'hôpital pour vérifier qu'elle n'était pas fêlée Et ça, ça a beaucoup énervé Pet. Pour une fois, il n'était pas énervé contre moi. Il a pris le gars en sparring et il l'a dérouillé. Parce qu'il n'était vraiment pas content que ça se passe comme ça. Parce qu'un sparring, ce n'est pas censé être violent. Et puis à la fin, de temps en temps aussi, on se terminait avec... qu'on appelle du clinching. Dans le Muay Thai, il y a plusieurs composantes. Il y a les coups de poing, il y a les coups de pied, il y a les coups de genoux, il y a les coups de coude. C'est un sport qui est très violent. Il y a aussi le combat au corps à corps où On peut chercher à déstabiliser son adversaire ou à se créer des ouvertures en boxe anglaise. par exemple on a cette image où au bout d'un moment ils se font des câlins et puis l'arbitre les sépare en Muay Thai quand on se fait des câlins c'est le théâtre des coups les plus vicieux une anecdote il y a un soir où Jojo il veut vraiment me tester sur le clinching et donc on commence un round, deux rounds, trois rounds ou trois rounds j'en peux plus et là il me dit allez relève toi, encore un, encore un et à chaque fois il revenait moi j'en pouvais plus et il revenait, il revenait, il revenait et au total on avait fait huit rounds je crois d'affilée et je me suis effondré par terre j'avais plus une once d'énergie et plus tard il m'a avoué que lui aussi il était au bout du rouleau mais que dans le Muay Thai il ne faut rien montrer ça fait partie du jeu il ne faut pas être fort parce que si on montre des signes de faiblesse l'adversaire il en profite donc toujours la tête haute dès qu'un round se termine et qu'on a l'impression d'avoir bien combattu on lève le poing, on essaie de montrer qu'on est dominant c'est un lieu étrange parce qu'il n'y a plus de statut là-bas ton statut tu le gagnes à la sueur de ton front et à ta capacité à te relever on s'en fout que tu aies de l'argent, on s'en fout que tu sois connu on s'en fout de ton job là-bas c'est est-ce que tu prends les... les coups et est-ce que tu acceptes la douleur et si tu te plains t'as pas ta place quoi, on apprenait à paraître fort. Et pour terminer l'entraînement on avait un petit rituel qui était de prendre un des pao donc un des sortes de boucliers et de faire 50 abdos et à chaque abdo on se mettait un grand coup de pao dans le ventre donc d'abord c'était Ivan qui le faisait moi je mettais un coup de pao à chaque abdo et après on inversait les rôles et puis de temps en temps toujours pareil. Il y avait un coach qui pouvait passer pour rajouter sa contribution, généralement moins douce. Et après, on allait sur le point musculation pour faire quelques exercices. Au total, ça nous prenait au moins deux heures à chaque fois, deux heures et demie d'entraînement. On place au repas. Là, généralement, le repas est prêt. On cuisinait souvent du riz, du poulet, des brocolis, des légumes. Parfois des plats, un peu locaux, des curies, des pâtes thaï, ce genre de choses. C'était excellent. Donc ça c'est le premier repas de la journée, c'est vers 10h30. Et ensuite, généralement c'est sieste quoi. On fait la sieste parce qu'on est cuit. Donc on dort une heure, deux heures, des fois plus. Et voilà, moi je prenais un petit moment aussi pour écrire. Et puis je prenais des notes aussi pour le documentaire. Et après la sieste, donc 16h, deuxième entraînement, ça reprend. Même routine, cordes à sauter, shadowboxing, stretching, technique, sac, pao, sparring, clinching. Jusqu'à ce que la nuit tombe et que les moustiques commencent à arriver et nous piquer de partout. Voilà, généralement au sort on est trempé, donc là pareil, petite douche, et puis le repas du soir, pareil. Donc on vivait vraiment sur le camp, de temps en temps même, c'était Pète qui nous lavait, c'est-à-dire on se mettait par terre, il prenait un jet d'eau, il nous mettait du savon et puis il nous massait pour essayer de... de récupérer plus vite et puis vraiment le soir généralement on était vraiment cuit quoi donc on n'avait pas envie de faire grand chose on n'allait pas faire la fête on a d'ailleurs on n'a pas bu d'alcool pendant un mois et juste de temps en temps on s'autorisait d'aller au petit marché à côté pour se prendre un petit smoothie ou pour aller se faire un petit massage des pieds comme il est d'usage en Thaïlande sauf qu'on leur demandait d'y aller pas trop fort parce qu'on avait les tibias dans un état pas possible La transformation a été semaine après semaine. Donc la première semaine, c'était vraiment la semaine de la désillusion. C'est-à-dire qu'on s'est rendu compte qu'il n'y aurait pas de fun du tout pendant un mois. On s'est rendu compte que ça allait être intense. La deuxième semaine, elle était vraiment sous le thème de la douleur. On avait mal, il n'y avait pas un entraînement, on se faisait pas mal quelque part. une fois j'ai eu une bosse qui faisait franchement la taille d'une balle de tennis sur le tibia j'ai un peu paniqué on a mis un peu de glace puis c'est passé c'est juste un oeuf c'est un oui plein ça va partir c'est juste c'est un hématome mais là c'est pas ta cheville c'est juste le tigre ça c'est des pas normal il n'y a pas de ferraille dedans c'est bon ça il y avait des entraînements où on ne pouvait pas par exemple envoyer des kicks d'un côté on tapait que d'une seule jambe parce qu'il fallait la laisser reposer les tailleux ils ont des tibias en acier mais nous on n'était pas on n'était pas encore très très préparé. La troisième semaine, c'était celle du doute, c'est-à-dire que on commençait à avoir vraiment des changements en nous, on prenait confiance parfois. Moi, je commençais à courir de mieux en mieux. Là, on allait faire 10 bornes vraiment tous les matins, alors que les premières semaines, c'était beaucoup moins. Et puis physiquement aussi, on voit qu'on commence à sécher, qu'on commence à être plus fort. Le cardio commence à arriver. Mais pourquoi le doute ? Parce que quand tu fais un sparring qui se passe bien, c'est génial, tu fais le plein de confiance, et puis le lendemain, tu te fais dérouiller, et là, tu te rends compte que t'es pas prêt du tout. Et ça fait peur parce que le combat approche, et plus le combat approche, plus on se dit mais qu'est-ce qu'on fait ? C'est quoi cette folie ? On veut vraiment aller sur le ring contre un Thaï qui a fait plusieurs dizaines de combats. La peur commence à grandir. Et la quatrième des dernières semaines, c'est Lara. Je me souviens une fois... Je sors d'un entraînement, ça se passe mal, je vais dans la douche et vraiment je suis pas bien, je suis à deux doigts de m'effondrer en larmes, mais je tiens, par ego, par adrénaline, et en sortant de cette douche je me dis ok, je réveille l'instinct animal et puis je vais, je vais. C'est lui qui prend le relais jusqu'à la fin. J'avais mal aux pieds, je partais courir plus vite que jamais. J'avais mal à la jambe, c'est pas grave, je renvoyais 50-100 kg dans les pas hauts. C'est vraiment devenu animal à la fin. C'est bon, c'est bon. Sur le régime alimentaire, c'était assez contrôlé. Les premières semaines, ça allait, on pouvait manger un peu ce qu'on voulait, mais globalement, on mangeait sur le camp avec les tailles. J'avais peut-être acheté quelques barres de céréales en plus le matin avant d'aller courir, plus le petit smoothie du soir. sur de rares occasions on se faisait une petite folie avec un petit dessert au marché et puis plus le combat approche plus on a dû faire attention parce qu'avec le promoteur on a on s'est mis d'accord sur un poids cible donc pour Ivan c'était à peu près 76 kilos pour moi c'était Je pensais que c'était 72, en fait on s'était trompé, c'était 71,2 kg. Donc moi on m'annonce 72 kg au départ. Donc moi j'en fais peut-être 73, 74. Ivan aussi il était un peu plus lourd que ça. Et donc à mesure qu'on s'approche du combat, on commence à faire vraiment de plus en plus attention. Donc au début on arrête le sucre, et à la fin on arrête même le sel et toutes les sauces, parce que ça fait de la rétention d'eau. Et donc on mangeait vraiment poulet, riz, brocoli quoi. C'était pas hyper fun. Le poids est devenu un peu une obsession. C'est-à-dire moi je me pesais vraiment à chaque fois que je passais devant la balance, tous les jours pour être certain d'arriver au point. Clairement, le rapport au corps, il a évolué. Je me souviens, une fois avec Ivan, un soir, ça doit être la troisième ou la quatrième semaine, on va au petit marché local, le Panty Market, pour aller chercher notre petit smoothie. Enfin, c'était pas la dernière semaine, parce qu'on était privés de sucre. La dernière semaine, la troisième. Et je me souviens, on marchait côte à côte et on se sentait fort. On se disait, wow, purée là je me sens vraiment plus en sécurité, si quelqu'un venait nous embêter, ce serait pas de chance pour lui. Là on est tous les deux, on est à bloc, et je sais qu'on se tenait plus droit. C'est vraiment un super sport pour prendre confiance en soi, la boxe taille, et je pense les sports de combat de manière plus générale. La semaine avant le combat, ce qui change un petit peu c'est l'intensité des entraînements. On commence à faire un peu plus attention à notre corps, on a très très peur de se blesser. D'ailleurs on arrivera chacun au combat avec des petits bobos, moi j'avais un petit bobo sur le pied. j'avais toujours mal à cette côte que le tourisme avait tapé Ivan il arrive au combat il a un oeil au beurre noir déjà avant que ça commence mais bon c'est pas parti du jeu notre entraîneur Thaï il avait un adage c'était no pain no more Thaï il nous le répétait tout Quand le combat arrive, moi je suis impatient. En fait on a marre du camp, on rêve de s'éclater un dessert. Et on a envie de sucre. Franchement on était en manque de sucre à la fin. On avait hâte que la pesée soit effective, comme ça après on pouvait aller manger une sucrerie. Presque impatient que ça se termine et un peu excité et puis effrayé aussi beaucoup. Surtout Ivan, il avait encore plus peur que moi je pense. Quand on est arrivé sur le camp par exemple, dans les premiers entraînements, il fermait systématiquement les yeux. Ce qui était un gros problème, du coup une fois, il nous a accroché nos deux jambes. Et à tour de rôle, on devait s'attaquer sans que l'autre ne puisse riposter. Il devait juste se défendre. Dès qu'on fermait les yeux, on faisait 10 pompes. Et à force de faire ça, on a fini par accepter la pression, accepter le fait que quelqu'un te rentre dedans. Mais garder les yeux ouverts, c'est le plus important. Dans deux heures on a rendez vous au Pet Buncha mais là on va aller manger c'est le troisième repas de la journée faut reprendre en masse pour que les kikis fassent plus mal C'est rigolo Je suis un peu stressé Bah lui c'est la force tranquille Il est venu du Canada pour nous soutenir. Alors la nuit d'avant, c'est stressant, mais d'un autre côté, on retrouve nos amis qui étaient en train de voyager, donc d'Adonésie et du Canada, qui nous ont rejoints en Thaïlande. Donc ça nous fait du bien, ça nous sort un petit peu. Alors le combat, il a eu lieu à Koh Samui, sur l'île voisine. Donc déjà, on a un petit sas qui nous transporte sur une autre île et pour nous, ça y est, on sort de notre bulle. Quand on arrive sur l'île, tout devient sérieux. On voit un énorme panneau publicitaire, mais gigantesque, avec nos têtes en grand affichées dessus. Là, on se dit, ok, c'est parti loin, cette idée de 100 challenges à travers le monde. Et puis après, la première nuit, on est un peu stressés, mais en tout cas, on a réussi à trouver le sommeil. On était fatigués dans tous les cas. Je pense qu'on a réussi à se conditionner sur le fait que c'était important de dormir. On a réussi à dépasser ça. Moi, j'avais fait beaucoup d'apnées aussi dans le passé. Donc, je faisais quelques exercices de respiration pour réussir à trouver le sommeil. En vrai, je suis très content parce que je pense qu'Ulysse, comme moi, on a très bien dormi. Par contre, gros stress. Tu te réveilles, tu sais que tu as la pesée. Ça fait quatre jours que tu manges vraiment pas beaucoup pour vraiment être au poids. Et donc, tu te réveilles la boule au ventre en mode, il faut que je fasse le bon poids. T'as dormi ? Oui, ça va. On réveille tôt le matin, d'abord pour la peser. Il faut savoir que la veille, on était déjà allé au stadium pour visiter, pour se rendre compte un peu de ce que ça ressemble, et aussi pour monter sur la balance. C'est là où j'ai eu une mauvaise surprise. J'étais pas à 72 kg, mais c'était 157 pounds, je crois, si je ne dis pas de bêtises de mémoire. Je n'ai pas la conversion en tête, mais il me semble que c'est ça. Je crois que ça fait à peu près 71,2 kg. Et moi, je suis pesé à 71,9 kg. J'avais fait tout parfait pour être en 72. Et en fait, je suis trop lourd. Et donc là, petit stress. Et donc la veille, j'ai mangé assez léger. J'ai évité de boire trop d'eau. Au petit matin, quand on va faire la pesée officielle, il y a beaucoup de paperasse, on signe des papiers, on fait ci, on fait ça. On fait un test Covid aussi. Et après, je monte sur la balance. Donc là, je ne me suis pas réhydraté, etc. pour être un peu plus léger. Et là, je suis pesé à 71,1 kg, je crois. Je suis bon, quoi. Je suis soulagé, je suis au poids. 156,3 pour 157, donc on est bon. Première victoire de la journée en fait. Ça paraît rien, mais on saute partout, on est ultra content de faire le poids. C'est notre première victoire de la journée et c'est important de commencer là-dessus. Gros soulagement, Ivan pareil, gros soulagement, il est en dessous. Donc là on se remet à boire, on va se faire un méga brunch. On était très content de remanger un petit peu et l'idée c'est de reprendre un peu du volume pour le combat. La journée progresse, donc on retrouve nos amis, on se repose un petit peu, et puis après quand on débarque au stadium, on se change, on met notre short de muay thai, et ils nous mettent torse nu, et là ils nous embarquent pour une parade à travers la ville, donc ils nous mettent sur un petit camion, et donc on est trimballés un petit peu avec la musique de Rocky, et puis il y a un speaker qui annonce le combat. Au Pet Buncha Stadium, ce soir ! C'est assez marrant, on voit tous les Thaïs qui nous font des petits signes de respect. Pour eux c'est important, ça fait partie de la culture thaïlandaise. Vraiment, ils vivent Muay Thai là-bas. Puis après ils nous ramènent au stadium et entre temps, les gradins ont commencé à se remplir. Je pense qu'il y avait quelques centaines de personnes. Puis là, après, on est dans cette salle réservée aux boxeurs où on se toise tous un petit peu. On essaie de voir c'est qui mon adversaire. C'est lui là-bas. Ils nous font une photo côte à côte. On ne se parle pas trop. Et puis, on voit que chacun se prépare. Il y en a qui font leur bandage tout seul parce que c'est des vieux de la vieille. D'autres qui ont leurs entraîneurs. Puis, les combats commencent. Alors, Ivan est passé sixième combat. Il y en avait sept au total. Et moi, j'étais le septième et dernier. Donc on a eu le temps d'avoir la pression qui augmente. Et donc les premiers combats démarrent et on voit les gars partir et on les voit revenir dans des étapes pas possibles, avec plusieurs points de suture à l'arcade. Un mec qui avait la jambe dans un état et s'était pris trop de low kick, il avait pas trop bloqué et il revient, il peut quasiment plus marcher. C'est très violent. Les cinq premiers combats, je crois, se terminent par chaos. Donc on se dit, waouh, ça va être compliqué. Aucun étranger ne gagne. Donc là, ça annonce un peu la couleur. On se dit, dans quoi est-ce qu'on a mis les pieds ? Moi, je me sens presque un peu coupable aussi d'avoir embarqué Ivan là-dedans. Je vois qu'il a très peur. Je suis un peu inquiet. Mais bon, de toute façon, on y est. C'est trop tard. On ne va pas faire marche arrière. On a trop engagé du temps. On a engagé de l'argent. On a engagé un peu notre honneur aussi. on s'est engagé publiquement sur les réseaux sociaux, il y a des centaines de milliers de personnes qui attendent le résultat. Il y a Armand qui est là avec la caméra, il y a nos coachs qui ont passé un mois à nous entraîner, donc on a envie de les rendre fiers. On commence à se faire préparer, donc ils nous enduisent d'une huile qui s'appelle la naman moaï, qui brûle, qui fait une espèce de chaud-froid très intense. C'est presque un antidouleur naturel, ça permet de masquer les bobos pendant le combat. Ils nous mettent aussi de la vaseline pour que ça glisse plus, pour éviter d'ouvrir les arcades. Et puis on nous met les bandages, et puis les gants, et puis après une cape, et puis un moncton je crois que ça s'appelle, c'est une sorte de couronne en corde que l'on met sur la tête des combattants, un petit brassard et puis c'est parti quoi. Le premier à partir c'est Ivan. Ivan vraiment me paraît vraiment fort. Lui il a un physique, il a les abdos saillants. Son adversaire est un peu plus petit, un peu plus gros. Parce qu'en fait à 76 kg il n'a pas beaucoup de taille. à ce point là je le trouve moins impressionnant mais lui il a l'air d'un calme comme s'il avait fait ça 50 fois je crois que d'ailleurs il l'avait fait pas loin de une quarantaine, une cinquantaine de combats je crois, et donc il se retrouve sur le ring commencent à faire les rituels, on avait appris une petite danse, le Waikru, alors on l'a pas fait en entier, mais on a fait un petit peu, on fait quelques tours de ring, etc., ils annoncent les protagonistes, et puis ça commence, round 1, la cloche sonne, le combat démarre, et moi je vois ça de loin, je vois pas très bien ce qui se passe, mais je me rends compte qu'au début ils s'observent pas mal, Et que finalement, Ivan ne se fait pas marcher dessus. Il est fort, il tient sur ses appuis, il renvoie les coups. Beaucoup de gens pensaient qu'on se prendrait un KO au round 1. La plupart des gens pensaient qu'on était complètement irresponsables de faire ça. Et puis finalement, le premier round se termine et Ivan est encore debout. Il enchaîne, deuxième round, troisième round. Et en fait, plus ça avance et plus il prend même le... l'initiative et il commence à faire mal à son adversaire et en fait il va aller au bout du 5ème round ça va aller jusqu'au bout, ça va aller jusqu'à la décision du jury alors Ivan a fait franchement il avait le dessus à la fin son adversaire était dans la corde, il avait un meilleur cardio en fait donc au début il a un peu souffert et puis il était très stressé aussi donc il a fait quelques erreurs notamment d'envoyer quelques coups de pied dans les parties génitales de son adversaire. Donc il faut savoir qu'on a un protège-dents et une coque sous le caleçon, c'est tout. Donc ça, ça s'est pénalisé aussi un petit peu. Et puis son adversaire, pareil, il a été un petit peu plus juste. Et finalement, à la décision du jury, Ivan est annoncé perdant. Donc c'est son adversaire thaïlandais qui remporte. Mais franchement c'était un très très bon combat et ils auraient pu dire égalité, ça aurait choqué personne vraiment. Mais bon après il est aussi d'usage un peu, il y a des rouages dans ce sport et généralement quand ça va pour égalité, ils ne font pas trop gagner l'étranger. Mais bon dans tous les cas, c'était une énorme performance d'Ivan, j'étais tellement fier. Non seulement il a survécu mais il a failli vaincre, c'était vraiment incroyable. J'avais beaucoup d'émotions. Et lui était très fier, j'avais jamais vu un sourire pareil sur son visage. C'est incroyable, il y avait énormément de respect entre lui et son adopté. J'ai senti que pour lui c'était une énorme victoire ce combat, tout le public aussi, tout le monde l'a encouragé, c'était trop beau. Depuis là pas le temps de me remettre de ces émotions qu'on m'appelle déjà et le drapeau français est agité devant moi par quelqu'un, il ne sait pas. Avec mon adversaire sur le ring, là l'arbitre vient me voir et commence à me dire des trucs que je ne comprends pas trop, en taille je crois, et je fais oui oui de la tête, oui j'ai compris, d'accord, il devait m'expliquer les règles du combat, et à partir de là de là, il y a trois possibilités. Soit je me fais mettre KO, soit je mets KO, soit on va de nouveau à la décision du jury. Donc il y a cinq rounds. La métaphore que je prends, c'est un peu celle du parachutisme. Je ne sais pas si tout le monde a fait ça, mais moi j'aime souvent avoir fait une licence en parachutisme, et la première matinée, on t'explique plein de choses, il y a plein de théories, on te montre des gestes, etc. Et puis quand tu sautes de l'avion, le gars te fait des gestes et ton cerveau déconnecte complètement. C'est-à-dire que tu oublies tout ce que tu as appris, et ton cerveau te dit mais Mais pourquoi tu vas sauter de cet avion à 4000 mètres d'altitude ? Pourquoi tu fais ça ? Et bien là, c'est un peu la même chose. La cloche sonne. Et là, j'oublie tout ce que je dois faire. C'est-à-dire que j'avais appris par cœur quelques enchaînements. Je vois mon adversaire qui fait à peu près ma taille. Il est fit. Il me fait un peu peur. Et il est très calme. Et il a sa garde. Et je me dis, qu'est-ce que je fais là ? Ça me paraît, je ne sais pas quoi faire en fait. Et donc, lui ne se précipite pas. Il ne fait rien. Il m'attend. Et donc je fais ma première erreur, j'avance bêtement vers lui sans trop de plan et il me met un gros front kick dans la côte et je tombe par terre, direct, donc premier échange, je tombe, je me relève tout de suite. Parce que quand on tombe, après on peut se faire compter. Et si on se fait compter plus de 3 fois, je crois, on peut être annoncé TKO. Mais je sens que je me suis fait mal. En fait, je le saurais plus tard, mais il m'avait fait lé la côte. Et j'aurais un énorme bleu pendant quelques temps sur ce truc-là. Donc ça, c'est d'entrer dans les 10 premières secondes. Et ça a deux effets. Le premier effet, c'est que ça me réveille. Et le deuxième, c'est que je me dis, ok, là, si tu n'y vas pas, Franco, tu vas te faire manger tout cru. Puis je commence à reprendre contact un peu avec le ring, avec le monde, avec ce qui se passe. Je me mets dans ma bulle et puis le combat commence vraiment, pour moi. Donc on continue de se regarder un petit peu, mais je commence à bloquer ses kicks, à commencer à moi aussi l'envoyer un ou deux, à commencer à faire les premiers échanges. Et je me rends compte que bon, finalement, ça peut le faire. Le premier kick m'a vraiment surpris, mais si je suis concentré, il peut y avoir un match. Et en fait, je tiens les premières minutes, le premier round. Et ça s'achève, je retourne dans mon coin. Et là, il y a Jojo et Pet qui commencent à me parler. Je ne comprends pas tout ce qu'ils me disent, je suis un peu dans l'adrénaline. Pet me parle beaucoup sur le côté pendant que Jojo masse surtout. Et il me dit plein de trucs. Je me coupe. Moi je comprends pas tout si ce n'est juste avance quoi. Et donc round 2 je commence à avancer et je commence à lui rentrer dedans. Il m'envoie des grands coups de poing, il m'envoie des coups de pied. Enfin il essaie beaucoup de me faire des coups de coude, ça passe vraiment pas loin à plusieurs reprises. Vraiment, une fois ça frôle mon arcade et je me dis oulala si celui-là je me l'étais pris un centimètre plus près, l'arcade elle saute quoi. Donc ouais assez vicieux et c'est violent les chocs tu vois. Dans le documentaire, on entend les jambes qui claquent, c'est assez impressionnant. Mais il y a match, et je sens que petit à petit, le cardio fait son effet, l'entraînement, les trois semaines, lui il a peut-être pris sa préparation un peu moins au sérieux, alors s'il est plus technique, s'il est plus juste, il commence un peu à fatiguer, un peu avant moi, alors moi aussi je suis cramé, mais je sens que j'ai encore un peu de jus à faire valoir. Et du coup j'avance, j'avance, j'avance, et finalement ça continue, round 2, round 3, round 4. C'est moi qui lui avance dessus, parce qu'en fait c'est à moi d'aller chercher cette victoire. Sinon, lui il est posé, il attend, il m'a déjà fait tomber une fois, c'est lui qui gagnera. Et donc on se rend vraiment dedans et ça devient très animal. Et on continue comme ça jusqu'au cinquième round. La sueur vole de partout à chaque impact. J'entends mon nom qui résonne. Le public qui crie. Un moment assez unique quand même. Et d'un coup la cloche retentit et c'est la fin du combat. Et donc pareil, décision du jury. Alors moi j'ai aucune idée de si j'ai gagné ou si j'ai perdu, j'ai l'impression qu'on s'est mis sur le même point. ...dans la gueule pendant 5 rounds et qu'il n'y a pas vraiment de gagnant. Mais en fait, le Muay Thai a ses rouages aussi. Ce qui s'est passé, c'est que mon adversaire était quand même beaucoup plus précis, beaucoup plus joli. C'est aussi une danse, le Muay Thai. Il a mieux dansé que moi. Moi, j'étais très brouillon. même si je l'ai peut-être fait plus mal. Et donc c'est lui qui a été déclaré vainqueur. Moi je suis très mauvais perdant, je déteste perdre, vraiment. Depuis que je suis tout petit, ça a toujours été un problème. Et cette fois, étonnamment, je l'accepte immédiatement. On se met à genoux et on se prend dans les bras, et c'est un moment où on se salue, et c'est très intense, très particulier de se battre contre quelqu'un qu'on respecte, parce que lui aussi il a eu le courage de monter sur le ring. on n'a aucun ressenti vis-à-vis de lui mais d'un autre côté si on se met pas dans la tête qu'il faut le mettre KO c'est l'inverse qui va se produire donc ouais beaucoup de respect je vois Ivan au bord du ring qui a un sourire incroyable, il est fier comme moi j'ai pu être fier de lui juste avant et j'accepte vraiment cette défaite comme si c'était une grande victoire, en tout cas moi je suis très fier de moi j'ai donné tout ce que je pouvais donner, j'aurais pas pu faire plus, on a vraiment passé ce mois là à fond on a mis toute notre énergie, tout ce qu'on pouvait là-dedans Quand on sort, Jojo est rassuré parce qu'il était très stressé, il avait très très peur qu'on se prenne un KO. Bam, elle sourit comme d'habitude. En fait, il est plus réservé, mais pour la première fois, il vient vers nous et il me dit cette phrase, il me dit en gros dans son anglais un peu approximatif, il me dit que quand j'étais arrivé, j'étais un foussard, que j'avais peur. Et que là, c'était ok. Maintenant, il m'a dit, you're ok. You're ok now. Et après, il m'a dit, tu combats avec le cœur. Et en fait, il était très fier. Ça se voyait dans son regard, mais il avait beaucoup de retenue. Et c'était très touchant comme moment. Du coup, après, avec Ivan, on est retournés avec nos amis pour la soirée. Puis à l'hôtel. Et puis le lendemain, on a bien galéré pour monter et descendre les escaliers. On avait mal de partout. Moi, j'avais une énorme trace sur les côtes. Et puis euh... On nous a donné notre paille aussi avant de partir. On a été payé pour ce combat. Et voilà comment ça se termine. La redescente, elle est intense aussi. Parce qu'il y avait beaucoup d'enjeux quand même. Il y a beaucoup d'investissements, le documentaire, la pression du public, nos amis, les réseaux sociaux, tout ça. Le lendemain, je me souviens, on allait faire les interviews dans le ring du Pet Buncha avec Jojo, avec Ivan et tout ça. Et quand on a eu toutes les dernières images dans la boîte, là toute la pression est retournée. Ça y est, le projet est terminé. C'était intense. Le soir on a fait une petite soirée avec Ivan et tout. On a beaucoup rigolé, moi j'avais les larmes aux yeux. Je pense que c'était tout le stress qui était en train de ressortir. C'était un très beau moment de partage. Ce que je retiens de tout ça, c'est que c'est possible. Beaucoup de gens pensaient qu'on était des inconscients, que c'était dangereux. En fait, ils projetaient sur nous leurs propres insécurités, qui sont valables. Parce que oui, ça reste très dangereux. Un combat de Muay Thai, un camp en Thaïlande, ce n'est pas un endroit très rigolo. C'est l'un de mes plus beaux souvenirs aujourd'hui. Puis les rencontres qu'on a faites, Jojo, Bam, Pet, ce sont des gens qui resteront dans mon cœur à tout jamais. D'ailleurs, Jojo, je continue de l'appeler à Noël, au Nouvel An, pour les anniversaires. On est restés très proches. On a montré qu'il n'y a pas besoin d'être un aventurier de l'extrême, d'avoir fait l'armée ou d'être un athlète de haut niveau pour se lancer ce genre de défi. Il suffit juste d'oser. C'est sûr que ça fait peur, mais si ça fait peur, c'est peut-être qu'il y a un enjeu, que c'est quelque chose d'important pour nous. C'est ça la morale que j'en tire. Si on a un projet qui nous donne envie, qui nous fait rêver et qu'on s'empêche de le faire par des croyances limitantes, peut-être que c'est le moment d'essayer. Il y a des belles choses à aller chercher. dans l'inconfort. J'ai trop envie de faire un deuxième combat. J'y repense très souvent, surtout que j'y suis retourné un an après. J'y suis retourné encore avec Ivan, encore avec Armand, et c'est un hasard. On s'est croisés là-bas. J'ai dit je vais en Thaïlande. Il m'a dit toi aussi tu vas en Thaïlande, moi aussi. En fait on avait tous envie d'y retourner. Moi j'étais en train d'écrire mon livre, donc je ne pouvais pas m'entraîner, parce que j'avais des grosses deadlines de mon éditeur. Mais j'allais quand même le matin faire le petit entraînement, je n'allais pas courir avant, je ne faisais pas celui d'après ça me permettait de reconnecter un peu avec le Muay Thai et puis j'adorais Une fois qu'on a fait un premier combat, en fait, on se rend compte, on sait ce que c'est. Et donc, j'étais beaucoup plus à l'aise en sparring et j'avais très, très envie de faire un deuxième fight. Ivan, lui, il s'est chauffé. Il a refait un camp pendant trois semaines et puis il a refait un combat. Et cette fois-ci, il a gagné par KO au premier round. Il est tombé contre un Tai. Bon, là, c'était plus un combat de fête foraine. Cette fois, il n'est pas allé au pet de bonne chat. Mais il a mis quelques low kicks et le gars, il n'arrivait plus à se poser sur sa jambe. du coup il a gagné, il a pris sa revanche lui entre temps il avait passé l'année à s'entraîner Il a adoré ça, Ivan, ça a vraiment créé une vocation chez lui. Donc il est revenu vraiment sacrément fort. Et maintenant on continue de s'entraîner un peu à droite ici et là, c'est trop cool quoi. Et l'autre particularité quand on y est retourné c'est que le camp avait doublé de taille. Quand on y est allé la première fois il était sur le point de fermer, Jojo ils étaient en train de faire faillite. Il m'a dit qu'il lui restait 200 bahts sur son compte, ça devrait être 5 euros quoi. Donc c'était vraiment chaud et... Le camp s'est pas mal développé, BAM a quitté ses petits boulots, elle gère maintenant le management du gym, les check-in, check-out, parce que nous quand on est arrivé il n'y avait qu'un seul bungalow, maintenant il y en a 7 ou 8 je crois. Il y a plusieurs chambres, ils ont créé tout un bâtiment pour accueillir les gens, ils ont recruté plusieurs autres entraîneurs, alors PET est parti entre temps, maintenant il y en a d'autres. Ils ont recruté une cuisinière aussi, qui gère la nourriture du camp pour tout le monde, une femme de ménage, il y a toute une équipe maintenant qui travaille là-bas. On a tous gagné quelque chose là-dedans, tu vois. Et ceux qui y vont maintenant gagnent quelque chose, c'est trop beau. Et moi j'ai vraiment cette ambition de continuer à écrire d'autres histoires comme ça. Et moi ce que j'ai gagné c'est un chez-moi aussi. C'est l'un des rares endroits dans le monde où je me sens à ma place, où je me sens bien. On a une vraie connexion avec Jojo et je sais que c'est un endroit où je peux retourner n'importe quand et je serai accueilli les bras ouverts. Et maintenant on rigole beaucoup parce que notre relation elle a évolué après le combat. c'est-à-dire au début c'était très maître-élève et maintenant c'est presque... Deux frères qui se chamaillent et on se fait des blagues tout le temps et c'est génial. C'est des gens qui sont très chers à mon cœur maintenant et je suis très très content de ce qui leur arrive et de voir que ça se développe et qu'ils peuvent aussi sécuriser leur avenir avec BAM. C'est génial quoi. Ma relation avec Ivan aussi l'a changé, on était très amis avant que ça démarre et je pense qu'on est devenus un peu des frères d'armes. Après le fait de souffrir ensemble, d'être tout le temps là l'un pour l'autre. Quand je n'avais pas envie de me lever pour aller courir, Ivan me tendait mes baskets. Quand lui, il se prenait une raclée en sparring, moi, je le remotivais. On a été là l'un pour l'autre pendant un mois et maintenant, on continue d'être là l'un pour l'autre dans la vie. C'est un lien qui est fraternel maintenant. Ça fait toujours des frissons quand j'en parle. Et puis, c'était un chapitre de ma vie. C'est aussi un chapitre de mon livre, 1000 jours en quête de sens, qui vient de sortir chez Albin Michel.

  • Speaker #0

    Merci Ulysse de nous avoir fait vivre à tes côtés un peu de cette expérience hors norme. Te voilà champion à ta manière. Nous avons hâte de pouvoir te suivre dans tes prochaines aventures et prochains défis. Si vous avez été transporté par cet épisode et par le témoignage d'Ulysse, vous pouvez prolonger l'aventure en le suivant sur les réseaux sociaux, en regardant son documentaire ou en lisant son livre. Et si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à en parler et à le partager autour de vous pour faire vivre encore et encore cette aventure. On compte aussi sur vos étoiles et commentaires depuis Spotify et Apple Podcast. Et pour ne manquer aucun de nos prochains épisodes, abonnez-vous à notre chaîne. Quant à moi, je vous dis à très vite pour une nouvelle aventure ou un nouveau déclic !

Description

Nous sommes en 2023. Accompagné de son meilleur ami Yvan, Ulysse Lubin part en direction de la Thaïlande. 


Leur objectif ? Combattre et devenir des champions de muay thai, la traditionnelle boxe thaïlandaise. 

Ils ont alors 30 jours pour se préparer, s’entraîner : se transformer. 


Ulysse redescendra-t-il victorieux du ring ?


Réponse dans cet épisode !


💡☝️✨ L'aventure est une série du podcast Conseil Sport de DECATHLON. Un récit sportif immersif qui va à la rencontre de personnes inspirantes toujours prêtes à partager leurs émotions. Ce format vous est proposé par Céciliane et Manon, journalistes, sportives et passionnées d'histoires de vie.


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Transcription

  • Speaker #0

    Un voyage, une course, un défi, vivez des aventures sportives comme si vous y étiez.

  • Speaker #1

    Beaucoup de gens pensaient qu'on était des inconscients, que c'était dangereux. Un combat de Muay Thai, un camp en Thaïlande, c'est pas un endroit très rigolo. C'est l'un de mes plus beaux souvenirs aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Dans ce nouvel épisode de l'aventure, partez à la rencontre d'Ulysse Lubin. Il y a plusieurs années, après quelques difficultés personnelles et professionnelles traversées, il se lance un défi. ou plutôt sans défi, qu'il souhaite relever à travers le monde. L'un d'eux le marquera tout particulièrement. Nous sommes alors en 2023. Accompagné de son meilleur ami Ivan, Ulysse part en direction de la Thaïlande. Leur objectif, combattre et devenir des champions de Muay Thai, la traditionnelle boxe thaïlandaise. Ils ont 30 jours pour se préparer, s'entraîner, se transformer. Alors Ulysse redescendra-t-il victorieux du ring ? Dans cet épisode, il nous partage son histoire. Ses doutes et ses ressentis pendant sa préparation de 30 jours jusqu'à l'issue de son combat. Ulysse, c'est à toi.

  • Speaker #1

    Je m'appelle Ulysse Lubin, j'ai 30 ans et en 2020 j'ai tout quitté. J'ai quitté mon job, j'ai quitté mon appartement, j'ai quitté la plupart de mes affaires. J'ai ouvert un sac à dos, j'ai mis 75 objets, j'ai donné tout le reste et puis je suis parti relever 100 challenges à travers le monde. Et donc ça va faire 4 ans maintenant que je fais ça et en chemin je documente toutes mes aventures sur Youtube, mon blog, les réseaux sociaux. Et depuis peu aussi dans un livre, 1000 jours en quête de sens, qui est paru récemment chez Albain Michel. Avant d'arriver en Thaïlande, fin 2022, j'avais déjà relevé une bonne quarantaine de défis. Comme d'aller sur une semaine dans la jungle au Costa Rica avec des autochtones, de traverser le Sahara avec des nomades en Mauritanie. J'avais fait de la plongée en apnée jusqu'à 35 mètres, des chiffrines anciennes, c'était le Maya au Mexique, plein de choses comme ça. Et puis un jour, je donnais un petit entretien pour un magazine. Et à la fin de l'échange, la personne me dit, tiens, moi aussi, j'ai relevé des défis dans ma jeunesse, etc. Je lui dis, raconte. Et le gars m'explique qu'il est allé en Thaïlande il y a 10 ans. pour aller faire un camp de Muay Thai, donc c'est de la boxe thaïlandaise, et puis qu'après il avait fait des combats là-bas. Alors j'ai été fasciné, je me suis dit, dis-moi en plus. Et il m'a expliqué que là-bas il avait rencontré quelqu'un qui s'appelait Jojo, et que cette personne-là, lui, il était resté, il en avait fait son métier, il était devenu boxeur. Et que là, suite à la pandémie, il avait ouvert son propre camp sur une petite île qui s'appelle Koh Phangan dans le sud-est de la Thaïlande. Et du coup je lui ai dit, est-ce que tu pourrais me donner son numéro ? Et c'est comme ça que je me suis retrouvé au téléphone avec Jojo. Et là il m'a dit, alors Ulysse, comme ça tu veux venir en Thaïlande pour faire un fight ? Et je lui ai dit, je sais pas, c'est possible. Il m'a dit, tout est possible, ça dépend de ta détermination. Je lui ai dit, ok, bouge pas, j'arrive. Alors l'idée c'était de passer 30 jours dans ce camp, de vivre vraiment avec les entraîneurs, de vivre à la taille, de manger taille, de dormir sur place et de s'entraîner, donc deux entraînements par jour, ça fait un total de 5 heures d'efforts physiques tous les jours, c'est assez intense. Et puis au terme de ces 30 jours, d'aller faire un combat professionnel, c'est-à-dire vraiment sur un vrai stadium, sans protection, compte des tailles. Et puis pour cette aventure, je n'étais pas tout seul, cette fois-ci j'ai embarqué mon meilleur ami avec moi, j'avais envie d'un petit peu plus partager ce genre de défi. Oui. Et j'ai aussi emmené Armand, qui était mon filmmaker, qui lui était en charge de réaliser un documentaire sur toute cette folie. Entre le moment où on a l'idée et le moment où on arrive, il se passe juste quelques mois. C'est très rapide, on n'était pas très préparés. J'ai juste proposé à Ivan, je proposais à Armand, ils m'ont dit « Ok, vas-y, on y va, on te suit dans ta folie, on te fait confiance. » Et je pense que personne n'était vraiment conscient de ce qui nous attendait. C'est une aventure très très spontanée, mais moi j'avais quand même envie de mettre plus d'intensité dans ma vie. J'étais dans une phase où j'avais de plus en plus de notoriété, de plus en plus d'argent, j'étais moins dans la galère de mes débuts, et où je commençais à vivre un peu plus confortablement. Je me suis dit, tiens, ça fait longtemps que je ne suis pas allé me frotter à l'inconfort, donc le Muay Thai c'était une bonne excuse pour aller faire ça. Avant le départ on est excité, on n'a pas vraiment d'a priori, on se demande un peu à quelle sauce on va être mangé. Je pense qu'on ne se rend pas trop compte, vraiment on est juste content de faire ça entre nous. Forcément on avait un petit peu peur, parce que c'est l'inconnu, mais c'était une peur qui nous excitait. C'était une bonne peur, c'est le genre de peur qui te donne envie, qui te montre qu'il y a un enjeu. D'ailleurs cette peur a grandi de jour en jour après, parce que plus on avançait dans le camp, plus on se rapprochait du combat. plus les enjeux augmentent. Je ne suis pas parti de France, j'étais en Indonésie avant, et du coup on s'est tous rejoints à Bangkok. Et là-bas, on a dû passer une ou deux nuits, et ensuite on a pris un train de nuit, jusque dans le sud de la Thaïlande, vers Krabi, je crois. Ensuite de là, on a pris un bateau vers Koh Phangan, et on est arrivé sur cette petite île aux aires de Jurassic Park. Et puis Jojo est venu. venu nous chercher au port et nous a ramenés jusqu'au camp. Mes premières impressions c'est un petit peu la surprise parce qu'on se rend compte que le camp il est vraiment au milieu. milieu de la nature, il est dans la jungle, on entend les oiseaux, à côté il y a une petite rizière, on est vraiment très très excentré, on se croirait un peu dans un film, tu sais, où tu pars en retraite, un peu loin, avec un vieux sage qui va t'entraîner, un peu comme dans Kill Bill, et bien c'est un peu ça le premier feeling, en mode ah ouais, là on est loin de tout, et on n'a plus que ça à faire quoi. Ah ça fait plaisir d'être là ! Ça c'est Pec, il s'est arrivé de votre entraîneur avec moi, salut Pec ! Le premier soir, on arrive et là dans le camp, il n'y a que Jojo, sa femme Bam et Epet, qui est notre entraîneur Thaï. Donc on fait connaissance, on se dit bonjour et puis on se met à la table. Ils nous avaient préparé un repas Thaï, le premier d'une longue série. Et puis on commence à échanger, à discuter. Et Jojo, tout de suite, il s'ouvre à nous, avec beaucoup de sincérité. Il commence à nous raconter son histoire, sur pourquoi il est là en Thaïlande depuis 10 ans. Et c'est une histoire très touchante. Donc lui, il est franco-italien, il s'appelle... Geoffrey Lazaro. Il a eu une enfance un peu difficile. Quand il était petit, ses parents se sont séparés. Il vivait avec sa mère et quand il a eu 7 ans, sa mère s'est tuée en voiture. Avant ça, elle subissait des violences physiques de la part de son beau-père. Je dois toujours demander si elle s'était suicidée ou pas. Ça l'a beaucoup marqué, évidemment. Il a rejoint son père et sa grand-mère, qui ensuite l'a grandi. Au début, il aimait bien les sports de combat. Il avait fait du karaté, je crois, à haut niveau. Et puis finalement, il a commencé à traîner. Il est tombé dans la drogue assez jeune. Il est rentré dans des étapes dépressives. Il a fait plusieurs tentatives de suicide. Un jour, il a regardé une vidéo de Bwakao, qui est un boxeur thaïlandais, qui est une superstar en Thaïlande. Et ce jour-là, il s'est dit, tiens, et si c'était moi ? À l'époque, je regardais des vidéos sur YouTube de Bwakao et je suis tombé assez fan de l'idée de venir en Thaïlande et de faire un fight pour voir ce que ça allait donner. J'ai pris un avion, je suis venu là avec mon meilleur ami. C'est la première fois où il a eu un but, quelque chose, une idée en tête. Il avait la vingtaine et il n'avait pas d'argent, il n'avait pas un seul mot d'anglais. Il a pris un billet, il est parti en Thaïlande. Il a rejoint un camp dans lequel il était l'un des seuls étrangers. Il a commencé à s'entraîner là-bas et à faire ses premiers combats. C'était difficile, puis il a fait quelques défaites, puis il a commencé à gagner quelques-uns. Et puis il s'est pris au jeu et il est devenu de plus en plus fort, de plus en plus résilient. Il s'est fait une carrière de boxeur. C'était un peu un oranger. Il a vraiment creusé son trou. Il est allé jusqu'en finale de gros tournois du max en Thaïlande. Et maintenant il est assez reconnu dans le milieu pour sa ténacité, il se relève toujours, il a la hargne. Quand il s'entraîna à Koh Samui, il a rencontré une femme qui s'appelle Bam, une Thaïlandaise, avec qui il s'est bien entendu, ils se sont pas mal dragués, puis ils ont fini par sortir ensemble. Pendant plusieurs années, c'est elle qui a assuré un peu ses arrières, qui faisait des petits boulots pendant que lui il s'entraînait, parce que la boxe ça paye pas très bien. Donc tous les deux ils ont formé un duo, et puis quand la pandémie est arrivée, se sont mis d'accord avec un autre gars qui s'appelle Pishen qui avait un terrain en Thaïlande Ils ont commencé à construire un camp qui s'appelle M19 Muay Thai. Ils ont commencé à accueillir des gens, des touristes. C'est dans ce contexte qu'on arrive là-bas. Après la pandémie, Jojo a repris les combats. Le camp existe toujours, il ne tourne pas très bien. Et nous, on débarque. Donc la routine sur le camp, nous on dormait dans un petit bungalow à 5 mètres de ring. On avait du mal à dormir, surtout qu'il y a beaucoup de bruit dans la jungle. Et puis on était épuisés quoi. Donc la routine c'est lever à 7h du matin, on met les baskets, on part courir dans la jungle. Il faut savoir que c'est très humide, très chaud, donc c'est pas si simple, surtout quand on vient de France, de s'entraîner dans ces conditions là. A 8h le premier entraînement commence. Il est découpé en plusieurs parties. D'abord, cordes à sauter pendant une dizaine de minutes, non-stop, avec des cordes lestées. Ensuite, on met les bandes autour des mains. Chaque doigt, tu vas protéger tes phalanges en faisant des tours ici. Un petit peu de stretching, et après on fait ce qui s'appelle du shadow boxing. Le shadow boxing, on s'imagine qu'on a un adversaire face à nous, on essaie de visualiser un combat. Après le shadow boxing, on passe aux techniques. donc là c'était Pet, notre entraîneur thaïlandais qui nous montrait des techniques il faisait 2-3 mouvements et après nous on devait les refaire et si jamais on se plantait on devait faire 10 pompes la première partie de la matinée la course, j'aimais pas ça du tout je suis pas un coureur, j'étais vraiment en souffrance et Ivan courait toujours devant moi sur la partie technique c'était plutôt l'inverse moi je m'en sortais un petit peu mieux j'avais fait 6 ans de judo aussi, j'aimais bien cette mécanique du corps et là c'est plus Ivan qui était en difficulté lui il a eu le surnom d'Oten Push-Up parce qu'il se trompait tout le temps il avait des soucis de coordination donc après les techniques on passait au sac on allait faire des séries de coups de poing, de coups de pied, de coups de genoux de coups de coude etc en fait on avait des rounds de 3 minutes avec 1 minute de pause entre chaque round et donc à chaque round soit on était au sac soit on était au pao Les pao, c'est des sortes de boucliers un peu mous, enfin semi-mous, parfois ils sont un peu durs, dans lesquels il faut taper de manière coordonnée, donc l'entraîneur va annoncer une combinaison, droite, gauche, kick, etc. Et puis nous on doit taper dans les pao, aux bons endroits. Une fois, au tout début, je me suis trompé, je devais mettre un coup de pied au niveau des côtes, puis il est parti dans la tête de pète dans le trainer. J'ai cru que j'avais fait une énorme bêtise, je l'ai dit. Il s'est mis à gromler, à arrêter, à baisser les bras, à tourner en rond dans le ring. Je me suis dit, putain, je vais me faire défoncer. Après, il s'est remis en place avec un regard un peu noir, et puis il a commencé à annoncer la prochaine série, encore plus violente que la première. Mais bon, ça fait partie du jeu, ça arrive. Après parfois on enchaîne avec du sparring aussi, une ronde de 3 minutes avec une minute de repos. Il faut savoir qu'à la fin de chaque round on doit faire 10 abdos ou 10 pompes. Et que parfois un entraîneur passe par là pour mettre des gros coups dans le ventre au passage pour entraîner les abdos. L'idée des sparrings c'est de simuler des combats avec d'autres personnes. Parfois on le fait avec les entraîneurs, parfois on le fait entre nous avec Ivan. Parfois de temps en temps il y avait un touriste qui passait et qui avait déjà fait un peu de moritaille donc on pouvait tourner avec eux. Le but c'est pas de se faire mal, c'est plutôt d'être tranquille, de commencer à avoir quelques sensations. Mais bon, parfois, l'ego prend le relais et quand on commence à s'en prendre une ou deux, on peut avoir tendance à muscler un peu son jeu. Donc ça demande beaucoup de contrôle, c'est très difficile. Moi je me souviens qu'une fois, il y a un touriste qui est arrivé, qui avait un peu le sang chaud, et il m'a fait un très gros coup de pied dans les côtes. J'ai dû arrêter l'entraînement parce que je vais très mal. je suis parti à l'hôpital pour vérifier qu'elle n'était pas fêlée Et ça, ça a beaucoup énervé Pet. Pour une fois, il n'était pas énervé contre moi. Il a pris le gars en sparring et il l'a dérouillé. Parce qu'il n'était vraiment pas content que ça se passe comme ça. Parce qu'un sparring, ce n'est pas censé être violent. Et puis à la fin, de temps en temps aussi, on se terminait avec... qu'on appelle du clinching. Dans le Muay Thai, il y a plusieurs composantes. Il y a les coups de poing, il y a les coups de pied, il y a les coups de genoux, il y a les coups de coude. C'est un sport qui est très violent. Il y a aussi le combat au corps à corps où On peut chercher à déstabiliser son adversaire ou à se créer des ouvertures en boxe anglaise. par exemple on a cette image où au bout d'un moment ils se font des câlins et puis l'arbitre les sépare en Muay Thai quand on se fait des câlins c'est le théâtre des coups les plus vicieux une anecdote il y a un soir où Jojo il veut vraiment me tester sur le clinching et donc on commence un round, deux rounds, trois rounds ou trois rounds j'en peux plus et là il me dit allez relève toi, encore un, encore un et à chaque fois il revenait moi j'en pouvais plus et il revenait, il revenait, il revenait et au total on avait fait huit rounds je crois d'affilée et je me suis effondré par terre j'avais plus une once d'énergie et plus tard il m'a avoué que lui aussi il était au bout du rouleau mais que dans le Muay Thai il ne faut rien montrer ça fait partie du jeu il ne faut pas être fort parce que si on montre des signes de faiblesse l'adversaire il en profite donc toujours la tête haute dès qu'un round se termine et qu'on a l'impression d'avoir bien combattu on lève le poing, on essaie de montrer qu'on est dominant c'est un lieu étrange parce qu'il n'y a plus de statut là-bas ton statut tu le gagnes à la sueur de ton front et à ta capacité à te relever on s'en fout que tu aies de l'argent, on s'en fout que tu sois connu on s'en fout de ton job là-bas c'est est-ce que tu prends les... les coups et est-ce que tu acceptes la douleur et si tu te plains t'as pas ta place quoi, on apprenait à paraître fort. Et pour terminer l'entraînement on avait un petit rituel qui était de prendre un des pao donc un des sortes de boucliers et de faire 50 abdos et à chaque abdo on se mettait un grand coup de pao dans le ventre donc d'abord c'était Ivan qui le faisait moi je mettais un coup de pao à chaque abdo et après on inversait les rôles et puis de temps en temps toujours pareil. Il y avait un coach qui pouvait passer pour rajouter sa contribution, généralement moins douce. Et après, on allait sur le point musculation pour faire quelques exercices. Au total, ça nous prenait au moins deux heures à chaque fois, deux heures et demie d'entraînement. On place au repas. Là, généralement, le repas est prêt. On cuisinait souvent du riz, du poulet, des brocolis, des légumes. Parfois des plats, un peu locaux, des curies, des pâtes thaï, ce genre de choses. C'était excellent. Donc ça c'est le premier repas de la journée, c'est vers 10h30. Et ensuite, généralement c'est sieste quoi. On fait la sieste parce qu'on est cuit. Donc on dort une heure, deux heures, des fois plus. Et voilà, moi je prenais un petit moment aussi pour écrire. Et puis je prenais des notes aussi pour le documentaire. Et après la sieste, donc 16h, deuxième entraînement, ça reprend. Même routine, cordes à sauter, shadowboxing, stretching, technique, sac, pao, sparring, clinching. Jusqu'à ce que la nuit tombe et que les moustiques commencent à arriver et nous piquer de partout. Voilà, généralement au sort on est trempé, donc là pareil, petite douche, et puis le repas du soir, pareil. Donc on vivait vraiment sur le camp, de temps en temps même, c'était Pète qui nous lavait, c'est-à-dire on se mettait par terre, il prenait un jet d'eau, il nous mettait du savon et puis il nous massait pour essayer de... de récupérer plus vite et puis vraiment le soir généralement on était vraiment cuit quoi donc on n'avait pas envie de faire grand chose on n'allait pas faire la fête on a d'ailleurs on n'a pas bu d'alcool pendant un mois et juste de temps en temps on s'autorisait d'aller au petit marché à côté pour se prendre un petit smoothie ou pour aller se faire un petit massage des pieds comme il est d'usage en Thaïlande sauf qu'on leur demandait d'y aller pas trop fort parce qu'on avait les tibias dans un état pas possible La transformation a été semaine après semaine. Donc la première semaine, c'était vraiment la semaine de la désillusion. C'est-à-dire qu'on s'est rendu compte qu'il n'y aurait pas de fun du tout pendant un mois. On s'est rendu compte que ça allait être intense. La deuxième semaine, elle était vraiment sous le thème de la douleur. On avait mal, il n'y avait pas un entraînement, on se faisait pas mal quelque part. une fois j'ai eu une bosse qui faisait franchement la taille d'une balle de tennis sur le tibia j'ai un peu paniqué on a mis un peu de glace puis c'est passé c'est juste un oeuf c'est un oui plein ça va partir c'est juste c'est un hématome mais là c'est pas ta cheville c'est juste le tigre ça c'est des pas normal il n'y a pas de ferraille dedans c'est bon ça il y avait des entraînements où on ne pouvait pas par exemple envoyer des kicks d'un côté on tapait que d'une seule jambe parce qu'il fallait la laisser reposer les tailleux ils ont des tibias en acier mais nous on n'était pas on n'était pas encore très très préparé. La troisième semaine, c'était celle du doute, c'est-à-dire que on commençait à avoir vraiment des changements en nous, on prenait confiance parfois. Moi, je commençais à courir de mieux en mieux. Là, on allait faire 10 bornes vraiment tous les matins, alors que les premières semaines, c'était beaucoup moins. Et puis physiquement aussi, on voit qu'on commence à sécher, qu'on commence à être plus fort. Le cardio commence à arriver. Mais pourquoi le doute ? Parce que quand tu fais un sparring qui se passe bien, c'est génial, tu fais le plein de confiance, et puis le lendemain, tu te fais dérouiller, et là, tu te rends compte que t'es pas prêt du tout. Et ça fait peur parce que le combat approche, et plus le combat approche, plus on se dit mais qu'est-ce qu'on fait ? C'est quoi cette folie ? On veut vraiment aller sur le ring contre un Thaï qui a fait plusieurs dizaines de combats. La peur commence à grandir. Et la quatrième des dernières semaines, c'est Lara. Je me souviens une fois... Je sors d'un entraînement, ça se passe mal, je vais dans la douche et vraiment je suis pas bien, je suis à deux doigts de m'effondrer en larmes, mais je tiens, par ego, par adrénaline, et en sortant de cette douche je me dis ok, je réveille l'instinct animal et puis je vais, je vais. C'est lui qui prend le relais jusqu'à la fin. J'avais mal aux pieds, je partais courir plus vite que jamais. J'avais mal à la jambe, c'est pas grave, je renvoyais 50-100 kg dans les pas hauts. C'est vraiment devenu animal à la fin. C'est bon, c'est bon. Sur le régime alimentaire, c'était assez contrôlé. Les premières semaines, ça allait, on pouvait manger un peu ce qu'on voulait, mais globalement, on mangeait sur le camp avec les tailles. J'avais peut-être acheté quelques barres de céréales en plus le matin avant d'aller courir, plus le petit smoothie du soir. sur de rares occasions on se faisait une petite folie avec un petit dessert au marché et puis plus le combat approche plus on a dû faire attention parce qu'avec le promoteur on a on s'est mis d'accord sur un poids cible donc pour Ivan c'était à peu près 76 kilos pour moi c'était Je pensais que c'était 72, en fait on s'était trompé, c'était 71,2 kg. Donc moi on m'annonce 72 kg au départ. Donc moi j'en fais peut-être 73, 74. Ivan aussi il était un peu plus lourd que ça. Et donc à mesure qu'on s'approche du combat, on commence à faire vraiment de plus en plus attention. Donc au début on arrête le sucre, et à la fin on arrête même le sel et toutes les sauces, parce que ça fait de la rétention d'eau. Et donc on mangeait vraiment poulet, riz, brocoli quoi. C'était pas hyper fun. Le poids est devenu un peu une obsession. C'est-à-dire moi je me pesais vraiment à chaque fois que je passais devant la balance, tous les jours pour être certain d'arriver au point. Clairement, le rapport au corps, il a évolué. Je me souviens, une fois avec Ivan, un soir, ça doit être la troisième ou la quatrième semaine, on va au petit marché local, le Panty Market, pour aller chercher notre petit smoothie. Enfin, c'était pas la dernière semaine, parce qu'on était privés de sucre. La dernière semaine, la troisième. Et je me souviens, on marchait côte à côte et on se sentait fort. On se disait, wow, purée là je me sens vraiment plus en sécurité, si quelqu'un venait nous embêter, ce serait pas de chance pour lui. Là on est tous les deux, on est à bloc, et je sais qu'on se tenait plus droit. C'est vraiment un super sport pour prendre confiance en soi, la boxe taille, et je pense les sports de combat de manière plus générale. La semaine avant le combat, ce qui change un petit peu c'est l'intensité des entraînements. On commence à faire un peu plus attention à notre corps, on a très très peur de se blesser. D'ailleurs on arrivera chacun au combat avec des petits bobos, moi j'avais un petit bobo sur le pied. j'avais toujours mal à cette côte que le tourisme avait tapé Ivan il arrive au combat il a un oeil au beurre noir déjà avant que ça commence mais bon c'est pas parti du jeu notre entraîneur Thaï il avait un adage c'était no pain no more Thaï il nous le répétait tout Quand le combat arrive, moi je suis impatient. En fait on a marre du camp, on rêve de s'éclater un dessert. Et on a envie de sucre. Franchement on était en manque de sucre à la fin. On avait hâte que la pesée soit effective, comme ça après on pouvait aller manger une sucrerie. Presque impatient que ça se termine et un peu excité et puis effrayé aussi beaucoup. Surtout Ivan, il avait encore plus peur que moi je pense. Quand on est arrivé sur le camp par exemple, dans les premiers entraînements, il fermait systématiquement les yeux. Ce qui était un gros problème, du coup une fois, il nous a accroché nos deux jambes. Et à tour de rôle, on devait s'attaquer sans que l'autre ne puisse riposter. Il devait juste se défendre. Dès qu'on fermait les yeux, on faisait 10 pompes. Et à force de faire ça, on a fini par accepter la pression, accepter le fait que quelqu'un te rentre dedans. Mais garder les yeux ouverts, c'est le plus important. Dans deux heures on a rendez vous au Pet Buncha mais là on va aller manger c'est le troisième repas de la journée faut reprendre en masse pour que les kikis fassent plus mal C'est rigolo Je suis un peu stressé Bah lui c'est la force tranquille Il est venu du Canada pour nous soutenir. Alors la nuit d'avant, c'est stressant, mais d'un autre côté, on retrouve nos amis qui étaient en train de voyager, donc d'Adonésie et du Canada, qui nous ont rejoints en Thaïlande. Donc ça nous fait du bien, ça nous sort un petit peu. Alors le combat, il a eu lieu à Koh Samui, sur l'île voisine. Donc déjà, on a un petit sas qui nous transporte sur une autre île et pour nous, ça y est, on sort de notre bulle. Quand on arrive sur l'île, tout devient sérieux. On voit un énorme panneau publicitaire, mais gigantesque, avec nos têtes en grand affichées dessus. Là, on se dit, ok, c'est parti loin, cette idée de 100 challenges à travers le monde. Et puis après, la première nuit, on est un peu stressés, mais en tout cas, on a réussi à trouver le sommeil. On était fatigués dans tous les cas. Je pense qu'on a réussi à se conditionner sur le fait que c'était important de dormir. On a réussi à dépasser ça. Moi, j'avais fait beaucoup d'apnées aussi dans le passé. Donc, je faisais quelques exercices de respiration pour réussir à trouver le sommeil. En vrai, je suis très content parce que je pense qu'Ulysse, comme moi, on a très bien dormi. Par contre, gros stress. Tu te réveilles, tu sais que tu as la pesée. Ça fait quatre jours que tu manges vraiment pas beaucoup pour vraiment être au poids. Et donc, tu te réveilles la boule au ventre en mode, il faut que je fasse le bon poids. T'as dormi ? Oui, ça va. On réveille tôt le matin, d'abord pour la peser. Il faut savoir que la veille, on était déjà allé au stadium pour visiter, pour se rendre compte un peu de ce que ça ressemble, et aussi pour monter sur la balance. C'est là où j'ai eu une mauvaise surprise. J'étais pas à 72 kg, mais c'était 157 pounds, je crois, si je ne dis pas de bêtises de mémoire. Je n'ai pas la conversion en tête, mais il me semble que c'est ça. Je crois que ça fait à peu près 71,2 kg. Et moi, je suis pesé à 71,9 kg. J'avais fait tout parfait pour être en 72. Et en fait, je suis trop lourd. Et donc là, petit stress. Et donc la veille, j'ai mangé assez léger. J'ai évité de boire trop d'eau. Au petit matin, quand on va faire la pesée officielle, il y a beaucoup de paperasse, on signe des papiers, on fait ci, on fait ça. On fait un test Covid aussi. Et après, je monte sur la balance. Donc là, je ne me suis pas réhydraté, etc. pour être un peu plus léger. Et là, je suis pesé à 71,1 kg, je crois. Je suis bon, quoi. Je suis soulagé, je suis au poids. 156,3 pour 157, donc on est bon. Première victoire de la journée en fait. Ça paraît rien, mais on saute partout, on est ultra content de faire le poids. C'est notre première victoire de la journée et c'est important de commencer là-dessus. Gros soulagement, Ivan pareil, gros soulagement, il est en dessous. Donc là on se remet à boire, on va se faire un méga brunch. On était très content de remanger un petit peu et l'idée c'est de reprendre un peu du volume pour le combat. La journée progresse, donc on retrouve nos amis, on se repose un petit peu, et puis après quand on débarque au stadium, on se change, on met notre short de muay thai, et ils nous mettent torse nu, et là ils nous embarquent pour une parade à travers la ville, donc ils nous mettent sur un petit camion, et donc on est trimballés un petit peu avec la musique de Rocky, et puis il y a un speaker qui annonce le combat. Au Pet Buncha Stadium, ce soir ! C'est assez marrant, on voit tous les Thaïs qui nous font des petits signes de respect. Pour eux c'est important, ça fait partie de la culture thaïlandaise. Vraiment, ils vivent Muay Thai là-bas. Puis après ils nous ramènent au stadium et entre temps, les gradins ont commencé à se remplir. Je pense qu'il y avait quelques centaines de personnes. Puis là, après, on est dans cette salle réservée aux boxeurs où on se toise tous un petit peu. On essaie de voir c'est qui mon adversaire. C'est lui là-bas. Ils nous font une photo côte à côte. On ne se parle pas trop. Et puis, on voit que chacun se prépare. Il y en a qui font leur bandage tout seul parce que c'est des vieux de la vieille. D'autres qui ont leurs entraîneurs. Puis, les combats commencent. Alors, Ivan est passé sixième combat. Il y en avait sept au total. Et moi, j'étais le septième et dernier. Donc on a eu le temps d'avoir la pression qui augmente. Et donc les premiers combats démarrent et on voit les gars partir et on les voit revenir dans des étapes pas possibles, avec plusieurs points de suture à l'arcade. Un mec qui avait la jambe dans un état et s'était pris trop de low kick, il avait pas trop bloqué et il revient, il peut quasiment plus marcher. C'est très violent. Les cinq premiers combats, je crois, se terminent par chaos. Donc on se dit, waouh, ça va être compliqué. Aucun étranger ne gagne. Donc là, ça annonce un peu la couleur. On se dit, dans quoi est-ce qu'on a mis les pieds ? Moi, je me sens presque un peu coupable aussi d'avoir embarqué Ivan là-dedans. Je vois qu'il a très peur. Je suis un peu inquiet. Mais bon, de toute façon, on y est. C'est trop tard. On ne va pas faire marche arrière. On a trop engagé du temps. On a engagé de l'argent. On a engagé un peu notre honneur aussi. on s'est engagé publiquement sur les réseaux sociaux, il y a des centaines de milliers de personnes qui attendent le résultat. Il y a Armand qui est là avec la caméra, il y a nos coachs qui ont passé un mois à nous entraîner, donc on a envie de les rendre fiers. On commence à se faire préparer, donc ils nous enduisent d'une huile qui s'appelle la naman moaï, qui brûle, qui fait une espèce de chaud-froid très intense. C'est presque un antidouleur naturel, ça permet de masquer les bobos pendant le combat. Ils nous mettent aussi de la vaseline pour que ça glisse plus, pour éviter d'ouvrir les arcades. Et puis on nous met les bandages, et puis les gants, et puis après une cape, et puis un moncton je crois que ça s'appelle, c'est une sorte de couronne en corde que l'on met sur la tête des combattants, un petit brassard et puis c'est parti quoi. Le premier à partir c'est Ivan. Ivan vraiment me paraît vraiment fort. Lui il a un physique, il a les abdos saillants. Son adversaire est un peu plus petit, un peu plus gros. Parce qu'en fait à 76 kg il n'a pas beaucoup de taille. à ce point là je le trouve moins impressionnant mais lui il a l'air d'un calme comme s'il avait fait ça 50 fois je crois que d'ailleurs il l'avait fait pas loin de une quarantaine, une cinquantaine de combats je crois, et donc il se retrouve sur le ring commencent à faire les rituels, on avait appris une petite danse, le Waikru, alors on l'a pas fait en entier, mais on a fait un petit peu, on fait quelques tours de ring, etc., ils annoncent les protagonistes, et puis ça commence, round 1, la cloche sonne, le combat démarre, et moi je vois ça de loin, je vois pas très bien ce qui se passe, mais je me rends compte qu'au début ils s'observent pas mal, Et que finalement, Ivan ne se fait pas marcher dessus. Il est fort, il tient sur ses appuis, il renvoie les coups. Beaucoup de gens pensaient qu'on se prendrait un KO au round 1. La plupart des gens pensaient qu'on était complètement irresponsables de faire ça. Et puis finalement, le premier round se termine et Ivan est encore debout. Il enchaîne, deuxième round, troisième round. Et en fait, plus ça avance et plus il prend même le... l'initiative et il commence à faire mal à son adversaire et en fait il va aller au bout du 5ème round ça va aller jusqu'au bout, ça va aller jusqu'à la décision du jury alors Ivan a fait franchement il avait le dessus à la fin son adversaire était dans la corde, il avait un meilleur cardio en fait donc au début il a un peu souffert et puis il était très stressé aussi donc il a fait quelques erreurs notamment d'envoyer quelques coups de pied dans les parties génitales de son adversaire. Donc il faut savoir qu'on a un protège-dents et une coque sous le caleçon, c'est tout. Donc ça, ça s'est pénalisé aussi un petit peu. Et puis son adversaire, pareil, il a été un petit peu plus juste. Et finalement, à la décision du jury, Ivan est annoncé perdant. Donc c'est son adversaire thaïlandais qui remporte. Mais franchement c'était un très très bon combat et ils auraient pu dire égalité, ça aurait choqué personne vraiment. Mais bon après il est aussi d'usage un peu, il y a des rouages dans ce sport et généralement quand ça va pour égalité, ils ne font pas trop gagner l'étranger. Mais bon dans tous les cas, c'était une énorme performance d'Ivan, j'étais tellement fier. Non seulement il a survécu mais il a failli vaincre, c'était vraiment incroyable. J'avais beaucoup d'émotions. Et lui était très fier, j'avais jamais vu un sourire pareil sur son visage. C'est incroyable, il y avait énormément de respect entre lui et son adopté. J'ai senti que pour lui c'était une énorme victoire ce combat, tout le public aussi, tout le monde l'a encouragé, c'était trop beau. Depuis là pas le temps de me remettre de ces émotions qu'on m'appelle déjà et le drapeau français est agité devant moi par quelqu'un, il ne sait pas. Avec mon adversaire sur le ring, là l'arbitre vient me voir et commence à me dire des trucs que je ne comprends pas trop, en taille je crois, et je fais oui oui de la tête, oui j'ai compris, d'accord, il devait m'expliquer les règles du combat, et à partir de là de là, il y a trois possibilités. Soit je me fais mettre KO, soit je mets KO, soit on va de nouveau à la décision du jury. Donc il y a cinq rounds. La métaphore que je prends, c'est un peu celle du parachutisme. Je ne sais pas si tout le monde a fait ça, mais moi j'aime souvent avoir fait une licence en parachutisme, et la première matinée, on t'explique plein de choses, il y a plein de théories, on te montre des gestes, etc. Et puis quand tu sautes de l'avion, le gars te fait des gestes et ton cerveau déconnecte complètement. C'est-à-dire que tu oublies tout ce que tu as appris, et ton cerveau te dit mais Mais pourquoi tu vas sauter de cet avion à 4000 mètres d'altitude ? Pourquoi tu fais ça ? Et bien là, c'est un peu la même chose. La cloche sonne. Et là, j'oublie tout ce que je dois faire. C'est-à-dire que j'avais appris par cœur quelques enchaînements. Je vois mon adversaire qui fait à peu près ma taille. Il est fit. Il me fait un peu peur. Et il est très calme. Et il a sa garde. Et je me dis, qu'est-ce que je fais là ? Ça me paraît, je ne sais pas quoi faire en fait. Et donc, lui ne se précipite pas. Il ne fait rien. Il m'attend. Et donc je fais ma première erreur, j'avance bêtement vers lui sans trop de plan et il me met un gros front kick dans la côte et je tombe par terre, direct, donc premier échange, je tombe, je me relève tout de suite. Parce que quand on tombe, après on peut se faire compter. Et si on se fait compter plus de 3 fois, je crois, on peut être annoncé TKO. Mais je sens que je me suis fait mal. En fait, je le saurais plus tard, mais il m'avait fait lé la côte. Et j'aurais un énorme bleu pendant quelques temps sur ce truc-là. Donc ça, c'est d'entrer dans les 10 premières secondes. Et ça a deux effets. Le premier effet, c'est que ça me réveille. Et le deuxième, c'est que je me dis, ok, là, si tu n'y vas pas, Franco, tu vas te faire manger tout cru. Puis je commence à reprendre contact un peu avec le ring, avec le monde, avec ce qui se passe. Je me mets dans ma bulle et puis le combat commence vraiment, pour moi. Donc on continue de se regarder un petit peu, mais je commence à bloquer ses kicks, à commencer à moi aussi l'envoyer un ou deux, à commencer à faire les premiers échanges. Et je me rends compte que bon, finalement, ça peut le faire. Le premier kick m'a vraiment surpris, mais si je suis concentré, il peut y avoir un match. Et en fait, je tiens les premières minutes, le premier round. Et ça s'achève, je retourne dans mon coin. Et là, il y a Jojo et Pet qui commencent à me parler. Je ne comprends pas tout ce qu'ils me disent, je suis un peu dans l'adrénaline. Pet me parle beaucoup sur le côté pendant que Jojo masse surtout. Et il me dit plein de trucs. Je me coupe. Moi je comprends pas tout si ce n'est juste avance quoi. Et donc round 2 je commence à avancer et je commence à lui rentrer dedans. Il m'envoie des grands coups de poing, il m'envoie des coups de pied. Enfin il essaie beaucoup de me faire des coups de coude, ça passe vraiment pas loin à plusieurs reprises. Vraiment, une fois ça frôle mon arcade et je me dis oulala si celui-là je me l'étais pris un centimètre plus près, l'arcade elle saute quoi. Donc ouais assez vicieux et c'est violent les chocs tu vois. Dans le documentaire, on entend les jambes qui claquent, c'est assez impressionnant. Mais il y a match, et je sens que petit à petit, le cardio fait son effet, l'entraînement, les trois semaines, lui il a peut-être pris sa préparation un peu moins au sérieux, alors s'il est plus technique, s'il est plus juste, il commence un peu à fatiguer, un peu avant moi, alors moi aussi je suis cramé, mais je sens que j'ai encore un peu de jus à faire valoir. Et du coup j'avance, j'avance, j'avance, et finalement ça continue, round 2, round 3, round 4. C'est moi qui lui avance dessus, parce qu'en fait c'est à moi d'aller chercher cette victoire. Sinon, lui il est posé, il attend, il m'a déjà fait tomber une fois, c'est lui qui gagnera. Et donc on se rend vraiment dedans et ça devient très animal. Et on continue comme ça jusqu'au cinquième round. La sueur vole de partout à chaque impact. J'entends mon nom qui résonne. Le public qui crie. Un moment assez unique quand même. Et d'un coup la cloche retentit et c'est la fin du combat. Et donc pareil, décision du jury. Alors moi j'ai aucune idée de si j'ai gagné ou si j'ai perdu, j'ai l'impression qu'on s'est mis sur le même point. ...dans la gueule pendant 5 rounds et qu'il n'y a pas vraiment de gagnant. Mais en fait, le Muay Thai a ses rouages aussi. Ce qui s'est passé, c'est que mon adversaire était quand même beaucoup plus précis, beaucoup plus joli. C'est aussi une danse, le Muay Thai. Il a mieux dansé que moi. Moi, j'étais très brouillon. même si je l'ai peut-être fait plus mal. Et donc c'est lui qui a été déclaré vainqueur. Moi je suis très mauvais perdant, je déteste perdre, vraiment. Depuis que je suis tout petit, ça a toujours été un problème. Et cette fois, étonnamment, je l'accepte immédiatement. On se met à genoux et on se prend dans les bras, et c'est un moment où on se salue, et c'est très intense, très particulier de se battre contre quelqu'un qu'on respecte, parce que lui aussi il a eu le courage de monter sur le ring. on n'a aucun ressenti vis-à-vis de lui mais d'un autre côté si on se met pas dans la tête qu'il faut le mettre KO c'est l'inverse qui va se produire donc ouais beaucoup de respect je vois Ivan au bord du ring qui a un sourire incroyable, il est fier comme moi j'ai pu être fier de lui juste avant et j'accepte vraiment cette défaite comme si c'était une grande victoire, en tout cas moi je suis très fier de moi j'ai donné tout ce que je pouvais donner, j'aurais pas pu faire plus, on a vraiment passé ce mois là à fond on a mis toute notre énergie, tout ce qu'on pouvait là-dedans Quand on sort, Jojo est rassuré parce qu'il était très stressé, il avait très très peur qu'on se prenne un KO. Bam, elle sourit comme d'habitude. En fait, il est plus réservé, mais pour la première fois, il vient vers nous et il me dit cette phrase, il me dit en gros dans son anglais un peu approximatif, il me dit que quand j'étais arrivé, j'étais un foussard, que j'avais peur. Et que là, c'était ok. Maintenant, il m'a dit, you're ok. You're ok now. Et après, il m'a dit, tu combats avec le cœur. Et en fait, il était très fier. Ça se voyait dans son regard, mais il avait beaucoup de retenue. Et c'était très touchant comme moment. Du coup, après, avec Ivan, on est retournés avec nos amis pour la soirée. Puis à l'hôtel. Et puis le lendemain, on a bien galéré pour monter et descendre les escaliers. On avait mal de partout. Moi, j'avais une énorme trace sur les côtes. Et puis euh... On nous a donné notre paille aussi avant de partir. On a été payé pour ce combat. Et voilà comment ça se termine. La redescente, elle est intense aussi. Parce qu'il y avait beaucoup d'enjeux quand même. Il y a beaucoup d'investissements, le documentaire, la pression du public, nos amis, les réseaux sociaux, tout ça. Le lendemain, je me souviens, on allait faire les interviews dans le ring du Pet Buncha avec Jojo, avec Ivan et tout ça. Et quand on a eu toutes les dernières images dans la boîte, là toute la pression est retournée. Ça y est, le projet est terminé. C'était intense. Le soir on a fait une petite soirée avec Ivan et tout. On a beaucoup rigolé, moi j'avais les larmes aux yeux. Je pense que c'était tout le stress qui était en train de ressortir. C'était un très beau moment de partage. Ce que je retiens de tout ça, c'est que c'est possible. Beaucoup de gens pensaient qu'on était des inconscients, que c'était dangereux. En fait, ils projetaient sur nous leurs propres insécurités, qui sont valables. Parce que oui, ça reste très dangereux. Un combat de Muay Thai, un camp en Thaïlande, ce n'est pas un endroit très rigolo. C'est l'un de mes plus beaux souvenirs aujourd'hui. Puis les rencontres qu'on a faites, Jojo, Bam, Pet, ce sont des gens qui resteront dans mon cœur à tout jamais. D'ailleurs, Jojo, je continue de l'appeler à Noël, au Nouvel An, pour les anniversaires. On est restés très proches. On a montré qu'il n'y a pas besoin d'être un aventurier de l'extrême, d'avoir fait l'armée ou d'être un athlète de haut niveau pour se lancer ce genre de défi. Il suffit juste d'oser. C'est sûr que ça fait peur, mais si ça fait peur, c'est peut-être qu'il y a un enjeu, que c'est quelque chose d'important pour nous. C'est ça la morale que j'en tire. Si on a un projet qui nous donne envie, qui nous fait rêver et qu'on s'empêche de le faire par des croyances limitantes, peut-être que c'est le moment d'essayer. Il y a des belles choses à aller chercher. dans l'inconfort. J'ai trop envie de faire un deuxième combat. J'y repense très souvent, surtout que j'y suis retourné un an après. J'y suis retourné encore avec Ivan, encore avec Armand, et c'est un hasard. On s'est croisés là-bas. J'ai dit je vais en Thaïlande. Il m'a dit toi aussi tu vas en Thaïlande, moi aussi. En fait on avait tous envie d'y retourner. Moi j'étais en train d'écrire mon livre, donc je ne pouvais pas m'entraîner, parce que j'avais des grosses deadlines de mon éditeur. Mais j'allais quand même le matin faire le petit entraînement, je n'allais pas courir avant, je ne faisais pas celui d'après ça me permettait de reconnecter un peu avec le Muay Thai et puis j'adorais Une fois qu'on a fait un premier combat, en fait, on se rend compte, on sait ce que c'est. Et donc, j'étais beaucoup plus à l'aise en sparring et j'avais très, très envie de faire un deuxième fight. Ivan, lui, il s'est chauffé. Il a refait un camp pendant trois semaines et puis il a refait un combat. Et cette fois-ci, il a gagné par KO au premier round. Il est tombé contre un Tai. Bon, là, c'était plus un combat de fête foraine. Cette fois, il n'est pas allé au pet de bonne chat. Mais il a mis quelques low kicks et le gars, il n'arrivait plus à se poser sur sa jambe. du coup il a gagné, il a pris sa revanche lui entre temps il avait passé l'année à s'entraîner Il a adoré ça, Ivan, ça a vraiment créé une vocation chez lui. Donc il est revenu vraiment sacrément fort. Et maintenant on continue de s'entraîner un peu à droite ici et là, c'est trop cool quoi. Et l'autre particularité quand on y est retourné c'est que le camp avait doublé de taille. Quand on y est allé la première fois il était sur le point de fermer, Jojo ils étaient en train de faire faillite. Il m'a dit qu'il lui restait 200 bahts sur son compte, ça devrait être 5 euros quoi. Donc c'était vraiment chaud et... Le camp s'est pas mal développé, BAM a quitté ses petits boulots, elle gère maintenant le management du gym, les check-in, check-out, parce que nous quand on est arrivé il n'y avait qu'un seul bungalow, maintenant il y en a 7 ou 8 je crois. Il y a plusieurs chambres, ils ont créé tout un bâtiment pour accueillir les gens, ils ont recruté plusieurs autres entraîneurs, alors PET est parti entre temps, maintenant il y en a d'autres. Ils ont recruté une cuisinière aussi, qui gère la nourriture du camp pour tout le monde, une femme de ménage, il y a toute une équipe maintenant qui travaille là-bas. On a tous gagné quelque chose là-dedans, tu vois. Et ceux qui y vont maintenant gagnent quelque chose, c'est trop beau. Et moi j'ai vraiment cette ambition de continuer à écrire d'autres histoires comme ça. Et moi ce que j'ai gagné c'est un chez-moi aussi. C'est l'un des rares endroits dans le monde où je me sens à ma place, où je me sens bien. On a une vraie connexion avec Jojo et je sais que c'est un endroit où je peux retourner n'importe quand et je serai accueilli les bras ouverts. Et maintenant on rigole beaucoup parce que notre relation elle a évolué après le combat. c'est-à-dire au début c'était très maître-élève et maintenant c'est presque... Deux frères qui se chamaillent et on se fait des blagues tout le temps et c'est génial. C'est des gens qui sont très chers à mon cœur maintenant et je suis très très content de ce qui leur arrive et de voir que ça se développe et qu'ils peuvent aussi sécuriser leur avenir avec BAM. C'est génial quoi. Ma relation avec Ivan aussi l'a changé, on était très amis avant que ça démarre et je pense qu'on est devenus un peu des frères d'armes. Après le fait de souffrir ensemble, d'être tout le temps là l'un pour l'autre. Quand je n'avais pas envie de me lever pour aller courir, Ivan me tendait mes baskets. Quand lui, il se prenait une raclée en sparring, moi, je le remotivais. On a été là l'un pour l'autre pendant un mois et maintenant, on continue d'être là l'un pour l'autre dans la vie. C'est un lien qui est fraternel maintenant. Ça fait toujours des frissons quand j'en parle. Et puis, c'était un chapitre de ma vie. C'est aussi un chapitre de mon livre, 1000 jours en quête de sens, qui vient de sortir chez Albin Michel.

  • Speaker #0

    Merci Ulysse de nous avoir fait vivre à tes côtés un peu de cette expérience hors norme. Te voilà champion à ta manière. Nous avons hâte de pouvoir te suivre dans tes prochaines aventures et prochains défis. Si vous avez été transporté par cet épisode et par le témoignage d'Ulysse, vous pouvez prolonger l'aventure en le suivant sur les réseaux sociaux, en regardant son documentaire ou en lisant son livre. Et si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à en parler et à le partager autour de vous pour faire vivre encore et encore cette aventure. On compte aussi sur vos étoiles et commentaires depuis Spotify et Apple Podcast. Et pour ne manquer aucun de nos prochains épisodes, abonnez-vous à notre chaîne. Quant à moi, je vous dis à très vite pour une nouvelle aventure ou un nouveau déclic !

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