- Speaker #0
Rencontre, rupture, joie, échec, transformation, bonheur. Tout commence par un déclic. Bonjour à toutes et à tous et bienvenue sur ce nouvel épisode. Vous écoutez le déclic d'Élise Lubin. Aujourd'hui, je suis à Paris. Mon invité se trouve seulement pour quelques heures, quelques jours. Il revient d'Antarctique. J'avoue que je l'avais profité parce que j'avais envie de le rencontrer et puis qu'il me parle aussi de son éclique. Cet invité, c'est Ulysse Lubin. Salut Ulysse, ça va ?
- Speaker #1
Salut, ça va très bien.
- Speaker #0
Ça va pas trop dur le retour directement à la capitale ?
- Speaker #1
Ça va, ça fait des changements de température à chaque fois entre l'Antarctique où il faisait très froid, Buenos Aires où il faisait très chaud et là, c'est entre les deux.
- Speaker #0
Ouais, c'est bien. Ulysse, tu as 29 ans. Il y a trois ans maintenant, tu t'es lancé le défi de relever 100 challenges à travers le monde, une décision que tu as prise suite à quelques difficultés. perso et pro, tu le confirmeras peut-être dans la suite de l'épisode. Je pense qu'on peut dire que tu étais un peu perdu quant à ton avenir et c'est pas grave, au contraire, on va voir pourquoi aujourd'hui. Ces défis ça vient pas de nulle part, tu dis être passionné depuis ton enfance par les records, les gens qui sortent de l'ordinaire, tu voulais d'ailleurs devenir astronaute et je crois que tu le veux toujours un peu. Depuis ces challenges, tu les relèves et tu les partages sur les réseaux sociaux. Ce sont des défis super variés et avant de choses, j'avais envie que tu me racontes toi un ou plusieurs défis. Merci. qui ont du sens pour toi et qui reflètent l'esprit justement de ce premier déclic, celui de réaliser cette liste et puis de partir.
- Speaker #1
Oui, tu l'as dit, les challenges évoluent pas mal. Par exemple, le premier, c'était de mémoriser 1000 décimales de pi. Et à l'époque, je ne le faisais pas forcément pour les mêmes raisons. Tu vois, parce que c'est un peu une quête qui évolue de challenge en challenge, de voyage en voyage. Quand j'ai mémorisé ces décimales de pi, j'étais dans une quête d'apprentissage. Je voulais comprendre comment mon cerveau fonctionnait. J'essayais d'apprendre à apprendre, en fait. Et d'ailleurs je me suis rendu compte que si l'école nous a longuement dicté quoi apprendre, nous a très mal expliqué comment le faire et qu'on était capable de beaucoup plus. Moi je pensais que ça me prendrait des mois et en fait je l'ai fait en trois jours avec les bonnes méthodes. Et après ça a évolué et j'ai commencé à partir, j'étais toujours intéressé par l'apprentissage etc. Et puis petit à petit ça a drifté vers le fait de chercher à dépasser ses barrières mentales, accepter ses peurs. Je pense qu'un bon challenge qui a été assez pilier dans ce changement, c'était quand je suis parti survivre dans la jungle au Costa Rica, avec un indigène originaire de la tribu Bribri qui s'appelait Cacho, et qui m'a tout appris, c'était trop bien. Il m'a appris à construire un abri, à fabriquer des armes, des pièges, à chasser, à reconnaître la faune, la flore, etc. Donc c'était assez fou. Et après j'ai continué un peu dans cette démarche, je suis allé marcher dans le Sahara avec des nomades aussi. Je me suis mis à plonger à 35 mètres en apnée quand j'étais en Turquie. Récemment je suis allé faire un combat de Muay Thai en Thaïlande. J'ai fait un camp pendant 30 jours très intensif, 5 heures par jour comme un fou furieux avant d'aller combattre dans le plus grand stadium du sud de la Thaïlande, le Pet Bunchas Stadium. Et ça c'était assez fou, 5 rounds assez acharnés. Et maintenant tu vois l'Antarctique, c'est beaucoup plus une quête d'exploration. Et petit à petit en fait je sens que c'est un peu la fin de ma vie de nomade qui a duré 3 ans et que c'est le début de ma vie d'explorateur aujourd'hui.
- Speaker #0
Et pourquoi tu avais ce besoin de relever ces défis ailleurs et pourquoi tu ne pouvais pas le faire par exemple en France ?
- Speaker #1
J'avais une envie de foutre le camp, je pense. J'étais à Paris, dans ma pio, à travailler dans une start-up, etc. Et depuis très longtemps, je voulais voyager. Je m'appelle Ulysse. Mais quand j'avais 18 ans, je suis allé voir ma mère, je lui ai dit « Maman, je vais voyager, je vais écrire des livres » . Elle m'a dit « Oui, oui, on en reparle quand tu seras diplômée » . J'ai dit « Bon, d'accord » . Je n'étais pas suffisamment courageux pour me lancer. Mais là, oui. Après, j'ai fait une école d'ingé, j'ai lancé une start-up, je me suis fait un peu avoir par tous les modèles. Je suivais un peu le flot de ce qui me paraissait normal de faire. Et à un moment donné, je me suis rendu compte que je n'étais pas à ma place. J'avais besoin d'explorer le monde, j'avais besoin d'aller voir ailleurs, de rencontrer d'autres cultures, de changer mon environnement. Et ça m'a inspiré beaucoup de challenges aussi. La plupart de mes challenges, je me les ai... ils sont nés parce que j'ai rencontré une personne qui m'a donné envie de faire telle ou telle chose, qui m'a proposé. Quand j'ai rencontré quelque chose, je me suis dit « Tiens, c'est incroyable ce mec, est-ce que je ne lui demanderais pas qu'il m'emmène avec lui dans la jungle ? » Parce que lui, il est né là-bas. Donc c'est ça, j'avais vraiment envie de voyager.
- Speaker #0
Et alors, tu en es où aujourd'hui de ces défis ? Tu disais que tu évolues un peu sur ça, ça a un peu changé pour toi. Pourquoi et où est-ce que tu en es ?
- Speaker #1
L'Antarctique, c'était le 46ème. Mais tu vois, ils n'ont plus du tout la même connotation. C'est-à-dire, le nombre de défis importe très peu entre mémoriser 1000 décimales de pi et partir combattre en Maitre et en Thaïlande. Ce n'est pas la même limonade. Mon état d'avancement, c'est plus intellectuel. Où est-ce qu'elle en est ma quête ? Où est-ce qu'on est mon identité aussi ? Pendant longtemps, j'étais ce nomade créateur de contenu qui se cherchait à travers tous ces défis. J'essaie de faire grandir ma quête, que ce soit à travers le fait d'accepter mes peurs, le fait d'explorer ma curiosité, le fait d'en savoir plus sur mon identité, le fait de découvrir plus de choses sur la mortalité, pour essayer vraiment de trouver mon chemin. Aujourd'hui, j'ai envie d'aller faire des grandes expéditions, j'ai envie de faire des projets plus ambitieux. J'en suis là. Je viens de sortir un premier documentaire sur le Maritaï, je vais écrire un livre cet été. Et l'année prochaine, j'ai des projets de documentaires, de séries documentaires même. Donc pour aller en immersion, tu vois, chez les Moinshaolin, chez les Inuits, chez les Papous, ce genre de choses.
- Speaker #0
Est-ce que t'as l'impression que tu viens d'avoir un peu un deuxième déclic ?
- Speaker #1
Grave. Ouais. Et l'Antarctique, c'était vachement bien pour ça. 14 jours sans Internet, ça fait du bien. Ça te remet vraiment... En plus, il fait froid, donc ça te met les idées fraîches. quoi. En fait, j'ai jamais vu un peu cette vie de nomade comme étant une finalité. Je savais que j'allais y revenir à un moment donné, et c'était pour moi un outil pour trouver qui j'étais vraiment. Et aujourd'hui, par exemple, je ressens le besoin d'avoir un foyer. Et ça, c'est un déclic que j'ai eu récemment. Je ressens le besoin, parce que si je veux partir explorer, il faut que j'ai un lieu à quitter et un endroit où revenir. Donc ouais, je sens que j'ai besoin d'ancrage maintenant.
- Speaker #0
Comment ça se manifeste chez toi du coup les déclics ? Est-ce que tu as des symptômes ? Je sais pas comment... C'est ton deuxième gros déclic on va dire. Est-ce que tu les sens venir ou c'est quelque chose qui te prend vraiment comme ça ?
- Speaker #1
Non je les sens venir ouais. Je sens qu'il y a quelque chose qui va pas et je mets longtemps à mettre de l'émo dessus. C'est pas qu'il va pas mais il y a une évolution qui se profile. Tu vois quand je me suis lancé au début j'étais à Paris. Avant j'avais une startup donc j'étais entrepreneur. Là j'avais pris un job dans une startup. Après avoir craché la mienne, et très vite j'ai senti que j'étais pas à ma place à Paris. J'adore cette ville, j'adorais venir en tant que touriste, mais plus d'une semaine je commençais à craquer, c'est trop anxiogène comme environnement pour moi. Et tu vois, quand j'ai commencé à bosser, je m'étais un réveil le matin, j'avais travaillé 8h pour le rêve des autres, je me disais il y a quelque chose qui va pas. J'étais censé avoir réussi, j'avais un bon salaire, j'habitais dans le centre, mais... Fondamentalement, je n'étais pas heureux. En tout cas, je sentais que ce n'était pas ma place. Et donc là, ça a commencé à monter, monter, monter, monter. J'ai commencé à entrer en introspection, à me poser beaucoup de questions difficiles. Et puis, je suis allé au Kirghizistan. Et là, en fait, quand j'étais dans ces montagnes, je me suis dit « Ok, quand tu reviens, plus jamais tu te résignes face à ton destin. C'est l'heure de la révolte. Il va falloir que tu fasses quelque chose. » Et quand je suis revenu, j'ai annoncé que je voulais... partir, explorer, nouvelles idées, nouvelles disciplines de nouveaux lieux, partager mes découvertes. J'ai eu cette idée de faire des challenges et je l'ai fait. Et là aussi pareil en fait, à chaque fois, chaque année je me fais une expérience sans internet tu vois. La première c'était la survie dans la jungle, après quand j'étais dans le Sahara, j'ai été coupé du monde. Et en fait ça te fait des longues périodes très introspectives qui sont vachement bien pour faire évoluer, changer de cap on va dire tu vois. Et je pense que c'est ça un explorateur, c'est quelqu'un qui n'a pas de destination mais qui a une direction. Et moi ma direction évolue régulièrement.
- Speaker #0
Tu disais quand je suis partie je me suis dit ouais quand je rentre plus jamais ça et tout et ça c'est des trucs que dans le quotidien on rencontre souvent quand quelqu'un on perd un proche ou quand quelqu'un est malade on se dit non mais je verrai plus jamais les choses de la même manière et je trouve qu'on a quand même tendance à se faire reprendre par le quotidien. Comment toi tu fais pour garder cette ligne de conduite et pas te faire happer à nouveau par cette vie parisienne par exemple ou par un quotidien surtout que t'es quand même dans une... Dans le milieu des créateurs de contenu, donc c'est quand même très citadins, tout ça, comment tu fais pour pas te reprendre dans ce flot-là et te dire, non, moi, ce que je veux, c'est être explorateur et j'ai ma ligne droite et tous mes enseignements, je les garde, quoi.
- Speaker #1
Ouais, c'est pas facile, en fait, t'as vite peur de louper quelque chose. J'ai peur d'aller louper une soirée TikTok ou LinkedIn ou quoi, où je serai invité. En fait, je pense que je suis suffisamment déterminé. Je passe tellement de temps à me poser des questions, quand tu passes 14 jours en Antarctique dans le froid à réfléchir sur la direction que tu vas prendre ta vie dans des paysages somptueux etc tu commences à réfléchir, je suis régné à ton livre tu te dis bah non en fait si je reste à Paris là je suis trop sollicité je vais pas pouvoir l'écrire donc après je prends des décisions, je suis assez impulsif par exemple là j'ai loué un chalet dans la campagne vraiment perdue en France pour aller écrire mon livre et tous les projets que j'ai en cours là je suis en train de rebosser un peu sur mon ordi depuis que je suis revenu là pour essayer de tout clôturer pour arriver là-bas et me dire ok j'ai plus que ça à faire Moi j'ai toujours été assez impulsif et je prends mes décisions en mode je vais faire ça, je vais le faire. Pareil quand je suis parti la première fois, j'ai tout quitté, j'ai quitté mon appart, j'ai quitté mes affaires, j'ai donné tout, j'ai ouvert un sac, j'ai mis 75 objets à l'intérieur, j'ai dit bon ben maintenant t'as plus le choix.
- Speaker #0
T'as intérêt d'avoir un entourage bien accroché parce qu'il faut être prêt à suivre que ce soit en tant qu'amini ou dans la famille. Comment gère ton entourage ça ?
- Speaker #1
Maintenant, ils ont l'habitude, mais au début, ma grand-mère n'a toujours pas l'habitude. Elle est terrifiée à chaque fois. Elle m'a dit, mais qu'est-ce que t'as à faire du Muay Thai ? Je veux bien. Mais pourquoi t'avais besoin de te battre ? Tu fais plus jamais ça. Je disais, oui, je fais plus jamais ça. Et juste après, je repars. Je préfère demander pardon que d'avoir des regrets. Et c'est pas facile aussi, mon entourage a beaucoup changé. Dernièrement parce que je sentais de plus en plus de décalage avec mes potes d'avant parfois on n'a plus les mêmes enjeux, on fait plus les mêmes choses mais ouais les gens ont été très inquiets pour moi au début surtout que tu vois je gagnais pas d'argent j'avais pas de business j'avais rien au début j'étais juste un mec au chômage qui partait sur YouTube, qui allait faire le clown sur YouTube, tu vois dans la tête des gens bon après trois ans après j'ai fini par mettre tout le monde d'accord et maintenant ils trouvent ça génial donc c'est au contraire ils aiment bien que le moment où je reviens avec toutes les histoires que j'ai à raconter ils sont toujours contents Mais c'est pas facile de trouver un équilibre, c'est pour ça que je te disais aussi que j'ai besoin d'ancrage aujourd'hui, et que je ressens la nécessité d'avoir un foyer pour pouvoir construire des choses plus profondes, tisser des relations plus profondes. Ma vie relationnelle est chaotique depuis trois ans.
- Speaker #0
Ouais, en fait, t'as appris à gérer la solitude, mais tu te rends compte que c'est limite aussi, j'imagine.
- Speaker #1
Ouais, en plus je suis un extraverti, mais j'apprécie de plus en plus ces moments seuls, parce que c'est là où je peux avancer sur les vrais sujets de fond. Mais tu sais, j'adore raconter des histoires, donc j'aime bien les partager, j'aime bien... J'aime bien être entouré, donc ouais, tu vois là au Muay Thai, j'ai invité un ami à le faire avec moi. Et c'était génial, on était deux, on a souffert ensemble, on a vécu ça, et ça a rajouté une dimension amicale hyper puissante à ce challenge. Quand tu regardes le documentaire, donc il est dispo sur YouTube, c'est presque pas une histoire sur le Muay Thai, c'est une histoire d'amitié en fait.
- Speaker #0
Tu peux nous revenir un peu sur ce challenge justement pour nos auditeurs qui ne connaissent pas forcément ?
- Speaker #1
C'est quand on est parti faire un camp de 30 jours. J'avais été mis en relation avec un boxeur qui était parti là-bas il y a 10 ans. Il a recruté aussi un autre entraîneur thaïlandais qui avait fait plus de 300 combats, qui a commencé quand il avait genre 8 ans. C'est assez commun là-bas de monter sur le ringto. Le moité c'est perçu comme un potentiel échappatoire à la pauvreté.
- Speaker #0
C'est la boxe en fait, c'est une sorte de boxe.
- Speaker #1
Ouais, c'est la boxe thaïlandaise, ouais. C'est l'une des boxes les plus violentes du monde, c'est... pieds, poings, coups de genoux sans protection je comprends que ta grand-mère soit inquiète en plus j'étais le dernier combat de l'événement donc je les envoyais tous revenir dans des états pas possibles dans la salle des boxeurs et on a fait un bel entraînement, après on s'est préparé après j'étais quand même un débutant, j'avais jamais fait de boxe on a beaucoup travaillé le cardio pour que je puisse survivre et que ensuite je puisse éventuellement marquer des points etc Je ne vous donne pas le résultat, il faudra aller voir le documentaire. Mais c'était l'un des challenges les plus ambitieux que j'ai relevé jusqu'à présent.
- Speaker #0
Ça me fait penser, tu parlais du sport, j'allais y venir. Quel rapport tu entretiens avec le sport, avec ton corps par rapport à tout ça ? Parce que pour faire tous ces défis, il faut quand même avoir une certaine condition physique et mentale. Est-ce que tu avais une certaine condition physique avant ? Comment tu le gères aujourd'hui ? Est-ce que tu as l'impression que ça a changé ton rapport avec ça ?
- Speaker #1
Ouais, carrément. Alors j'ai toujours fait beaucoup de sport quand j'étais petit, mais j'en faisais plus trop quand j'étais à Paris, etc. Et je m'y suis remis, et là, souvent je me mets des challenges physiques, tu vois, pour garder une discipline, une routine. J'essaie de faire du sport quasiment tous les jours, et si je fais pas une séance, tu vois, d'énervé, je vais juste faire de la souplesse ou autre. Par exemple, je me suis entraîné pendant un an à faire des arbres droits sur un seul bras. Ce qui est ridiculement difficile. C'est une idée de merde. Mais je pensais que ça me prendrait 2-3 mois. Et en fait, pas du tout. C'est vraiment, vraiment dur. Et en fait, ça m'a appris à avoir une discipline, à m'entraîner tous les jours. Et en fait, mon corps, c'est l'outil de mes challenges aussi. Donc tu vois, si je vais chez les moines Shaolin pendant 100 jours, j'ai intérêt à m'accrocher, quoi. Donc non, c'est hyper important pour moi d'avoir un bon équilibre et c'est pour ça aussi que j'ai besoin d'un peu plus de routine. Je parlais de mon manque d'ancrage, c'est très difficile de garder une routine claire. Je n'ai pas d'habitude, je ne sais pas où je dors, je n'ai pas de salle de sport ou autre, je fais comme je peux, on va dire. Et ça, ça me manque. Mais oui, hyper important, et pareil sur la clarté d'esprit. Je passe beaucoup de temps à méditer aussi, à réfléchir, je fais beaucoup d'apnée. J'avais fait un challenge de... D'apnée statique au début, j'ai fait 3 minutes, puis 4 minutes, puis 5 minutes. Maintenant je plonge en profondeur, pas très très profonde, mais plus de 30 mètres, ça commence à devenir assez sérieux. Et ça, ça m'a appris aussi à être en pleine conscience, à sentir parfaitement ce qui se passe, à écouter les messages que me renvoie mon corps pour me dire « là, tu vas un peu loin » .
- Speaker #0
Justement, comment tu fais pour ça ? Est-ce que tu es entouré de professionnels de santé, de sportifs ? Comment tu te prépares en fait ? Tu demandes des conseils ? Comment tu fais ?
- Speaker #1
Déjà je suis visible sur les réseaux sociaux, donc quand j'ai des questions, je fais une story Instagram et c'est cool, j'ai des gens qui m' répondent.
- Speaker #0
Ça va plus vite que Doctolib.
- Speaker #1
Mais tous mes challenges, enfin souvent les challenges où ça devient très sérieux, je suis très bien accompagné. Là en Thaïlande, j'étais entouré de deux boxeurs pros. Quand j'ai fait du freediving, j'étais avec l'un des meilleurs entraîneurs du monde, Adnan, en Turquie, qui entraîne des athlètes internationaux. Après, j'ai plongé avec Stéphane Toureau, qui est vice-champion du monde. Donc, en fait, il me donne à chaque fois des super conseils. J'essaie toujours d'aller en immersion à l'endroit le plus fou où je puisse aller pour faire la discipline. Quand je suis allé marcher dans le Sahara, je ne suis pas allé faire un petit trek à côté de Dubaï, enfin, dans le désert. Je suis allé en Mauritanie avec des morts. Donc, tu vois, c'est les peuples nomades là-bas. Je suis allé marcher avec eux pour voir qu'est-ce qui se passait dans leur tête quand eux, ils marchaient. D'ailleurs, c'est fou. Ils sont dans une sorte de journée sans fin. Il n'y a pas de finalité à ça, le but c'est de marcher. Une fois j'ai demandé à Mohamed, mon gué, je lui ai dit qu'est-ce que tu penses ? Tes journées à marcher, il se passe quoi dans ta tête ? Il me dit, oh je réfléchis à la vie.
- Speaker #0
Et justement toi, tu réfléchis à ta vie, comment tu te vois dans, je ne sais pas, les 5 ans disons ?
- Speaker #1
Je me vois... Je me vois bien faire une grande expédition par an et avoir des cycles où je raconte à chaque fois l'histoire de l'année. Je me vois bien être revenu de différents endroits dans le monde, où je pars trois mois par an, et quand je reviens, je me pose, j'écris le livre, j'en fais un film, je raconte cette histoire pendant un an, et après je repars. Dans dix ans, je me vois bien avec une étagère, avec cinq, dix livres de mes expéditions. Et avec des belles histoires racontées de peuples un peu oubliés.
- Speaker #0
J'ai l'impression que ta soif du défi ne sera jamais vraiment assouvie. Est-ce que c'est un truc que tu entretiens ou c'est naturel pour toi, cette envie de défi, de toujours un peu plus, de challenger ?
- Speaker #1
En fait, il prend goût. Plus j'avance dans mes challenges, plus ils sont ambitieux aussi. Mais c'est normal, c'est parce que ma zone de confort s'élargit de plus en plus. J'aime bien aller à la limite. Ce que disent les gourous du développement personnel, j'aime pas trop qu'il faut sortir de sa zone de confort. Je suis pas trop d'accord avec ça, je pense qu'il faut aller à la limite à chaque fois, parce que si tu vas trop loin, après tu vas revenir et tu vas te dire c'est pas fait pour moi, c'était trop dur, ça va te dégoûter, etc. Moi j'aime bien me dire, ok, c'est quoi là ma limite actuelle, vas-y je vais aller faire ça. Tu sais c'est comme le sport, ça peut devenir un peu addictif. Ouais, bah carrément. C'est ma manière de me dépasser tous les jours. c'est ce qui me rend fier aussi ce qui me rend fier c'est de d'aller me dépasser et après, la manière dont je le raconte. J'aime beaucoup les jolis mots, j'adore écrire, etc. Donc je pense que c'est là où je m'épanouis aujourd'hui, tout simplement. Mais ouais, faut que je fasse gaffe, faut que je parte en cacahuète, quoi.
- Speaker #0
Qu'est-ce qu'on peut te souhaiter dans cette prochaine vie d'explorateur, dans ce prochain déclic ?
- Speaker #1
Je sais pas, des belles rencontres, des belles histoires, des beaux défis. Des beaux films, des beaux livres j'espère.
- Speaker #0
Et justement, est-ce que tu peux redonner aussi les endroits où on peut te suivre ? Tu parlais de ton documentaire tout à l'heure.
- Speaker #1
Ouais, c'est Ulysse Lubin sur Youtube, Instagram, TikTok, LinkedIn, ulysselubin.com.
- Speaker #0
Et le documentaire ?
- Speaker #1
Le documentaire sur Moetai, je crois que c'est sur Youtube. Ulysse Lubin, Moetai, ça sortira, mais sinon je crois que c'est 30 jours pour devenir combattant de Moetai.
- Speaker #0
Si tu devais résumer le mot déclic, comment ça résonne chez toi ? qu'est-ce que tu me dirais ? C'est quoi un déclic pour toi ?
- Speaker #1
Puriste, c'est dur. Je sais pas. C'est quoi un déclic pour toi ? Ouais. Toi, c'est quoi un déclic pour toi ?
- Speaker #0
Moi, je me dis que quand on a un déclic, on peut pas revenir en arrière, on peut pas le nier, en fait. Tu vois, quand t'as un déclic, par exemple, sur l'écologie, quand tu prends conscience de la réalité, tu te dis « Je peux pas continuer à vivre comme avant. J'aurais toujours ça qui me revient en tête, tu vois. Et du coup c'est un truc qui arrive dans la vie et qui reste toujours un peu et qui impacte ton quotidien de manière un peu différente. Mais j'ai répondu à ta place là.
- Speaker #1
Je sais pas si j'ai le même avis, j'ai l'impression que beaucoup de gens sont conscients du fait qu'ils sont pas à leur place mais qu'ils manquent de courage pour se lancer. Je pense qu'on peut avoir des déclics mais pas forcément passer à l'action. je pense que tu as le déclic quand tu réalises que t'es pas à ta place et t'as le déclic quand tu dis je prends l'engagement,
- Speaker #0
j'y vais pour de vrai il y a le fait d'avoir un déclic et après c'est ta réaction en face qui change pour moi le déclic c'est le moment où tu te mets en mouvement pour aller accomplir tes rêves
- Speaker #1
Et encore faut-il les connaître.
- Speaker #0
Ouais, c'est ça.
- Speaker #1
Et malheureusement, quand t'es enfermé dans trop de routines parfois, tu t'empêches de rêver. T'as pas le temps de rêver, en fait, tout simplement.
- Speaker #0
Prendre le temps de rêver, je pense que c'est une belle dernière phrase. Voilà,
- Speaker #1
on reste là-dessus, j'avoue.
- Speaker #0
on laisse les dessus. Merci. Merci beaucoup, Ulysse. Et puis, on te souhaite plein de nouvelles rencontres. Du coup, c'est ce que tu as dit. Et puis, on a hâte de lire tes livres sur cette étagère dans 5 ou 10 ans.
- Speaker #1
J'espère. Il faut que j'assure maintenant.
- Speaker #0
Merci beaucoup. À bientôt.
- Speaker #1
Merci. Salut.
- Speaker #0
Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à le partager et à en parler autour de vous. Qui sait, il n'est peut-être pas si loin, ce déclic.