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Conseil Sport, le podcast bien-être, santé et nutrition de DECATHLON

Le déclic de Claire et Christophe Flipo : le duo père-fille qui a remporté Pékin Express

Le déclic de Claire et Christophe Flipo : le duo père-fille qui a remporté Pékin Express

24min |13/09/2023|

1988

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Description

Et vous, c’est quoi le défi un peu fou que vous n’avez pas encore relevé ? 

Pour Claire et son père, c’était de participer à Pékin Express. Challenge accepté ? Plus encore, car cette aventure, ils l’ont remportée.

Dans ce nouvel épisode du Déclic, ce duo père-fille nous apporte une autre vision de son aventure sportive et humaine. On y parle de l’esprit d’équipe, du dépassement de soi, de la gestion du stress et des rencontres que l’on n'oublie pas.

📲💻 Retrouvez Claire et Christophe sur Instagram ici ou ou sur leur site internet.

💡⚡✨ Le déclic est une série du podcast Conseil Sport de DECATHLON. Un échange avec des invité·es où l’on parle voyages, rencontres, ruptures, joies, échec… En bref, de transformations. Des parcours de vie inspirants qui ont tous commencé par un déclic. Ce format vous est proposé par Manon, journaliste et sportive passionnée.

🎧🗣 Cet épisode vous a plu ? Parlez-en et partagez-le autour de vous ! Qui sait… Vous tomberez peut-être, vous aussi, sur un déclic.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Rencontre, rupture, joie, échec, transformation, bonheur. Tout commence par un déclic. Bonjour à toutes et à tous et bienvenue sur ce nouvel épisode. Vous écoutez le déclic de Claire et Christophe Flippo. Bonjour Claire et Christophe, comment ça va ?

  • Speaker #1

    Bonjour !

  • Speaker #2

    Bonjour Manon !

  • Speaker #1

    Tout va très bien ! Super !

  • Speaker #2

    Oui, on est en pleine forme !

  • Speaker #0

    Bon, top ! On vous connaît comme les grands gagnants de la 14e saison de Pékin Express qui a été diffusée en 2021. Alors pour ceux qui ne connaissent pas, il s'agit d'une émission télévisée où plusieurs équipes s'affrontent à travers plusieurs pays et plusieurs épreuves. Je laisse les curieux et curieuses aller regarder les meilleurs extraits de votre aventure et puis se faire une petite idée de la chose. Alors vous êtes Lillois, ça nous fait déjà un point commun ! Bon Claire, on en a au moins deux autres pour commencer, c'est qu'on travaille chez Decathlon et qu'on aime le sport. Mais sûrement que toi aussi Christophe, tu aimes un peu le sport et on va parler dans cet épisode. Si vous vous êtes inscrit à cette aventure, c'est suite à ton initiative, Claire. Pékin Express, c'est une émission que tu regardais depuis déjà plusieurs années et qu'au fond tu rêvais de faire aussi. Le dépassement de soi, le voyage, la découverte, la rencontre, ce sont des choses qui t'attirent. Christophe, toi tu ne connaissais pas Pékin Express, mais tu as choisi de faire confiance à ta fille. à ce moment là vous aviez respectivement 30 et 61 ans Alors au-delà de ce titre de grand gagnant, vous êtes aussi tout simplement un papa et sa fille. Alors moi j'ai envie de savoir pourquoi s'être lancée dans une telle aventure ensemble, est-ce que ça a été pour vous comme un déclic ?

  • Speaker #1

    Alors c'est vrai que c'était un peu fou de demander à papa de faire Pékin Express. C'est vrai que j'avais demandé l'année d'avant quand même à ma grande sœur de participer avec moi. Ça n'avait pas fonctionné mais je me suis dit tiens avec mon père ça peut faire quelque chose, on est quand même un binôme assez atypique. Et donc un jour je lui ai demandé, papa t'es pas chaud, on fait Pékin Express. Et puis, il m'a dit, c'est quoi ton truc ? C'est quoi cette émission ? J'en parle à ta mère, je te rappelle. Et deux jours après, il me rappelle, maman lui avait dit, vous ne serez jamais pris. Donc, c'est vrai qu'au départ, je me suis dit, tiens, et petit à petit, il m'a fait confiance dans les castings, etc. Et puis, en fait, il a dit, oui, on a été pris. Et donc, il est parti dans la grande aventure avec moi. Alors,

  • Speaker #2

    j'ai accepté parce que Claire a beaucoup menti au début. C'était soi-disant qu'il n'y avait que du stop à faire, qu'elle s'occupait de tout. tout. Et à chaque fois, elle me disait t'inquiète, je m'occupe de tout. J'ai surtout compris qu'à chaque fois qu'elle disait t'inquiète, c'est à ce moment-là qu'il fallait que je m'inquiète, parce qu'il y a eu beaucoup d'épreuves. D'ailleurs, j'ai pu avoir la puce à l'oreille parce qu'elle m'a dit, il va falloir que tu t'entraînes avant de partir. Donc, en m'entraînant, je me suis dit, peut-être des choses physiques quand même.

  • Speaker #0

    Et si t'avais su tout ça, justement, tu te serais quand même lancé ?

  • Speaker #2

    Alors, Non, je n'aurais pas osé partir parce que j'avais peur d'être ridicule. J'étais très flatté que ma fille me demande de le faire. Quand elle a voulu le faire avec sa sœur, le binôme était beaucoup moins bien, il faut reconnaître. Mais donc, j'étais flatté qu'elle me le demande. C'est une grande preuve de confiance. Et moi, je m'étais dit, je vais être ridicule. On va se moquer de moi. Elle va avoir honte de moi. Et donc, j'avais peur. En fait, j'étais très stressé à le faire. Et puis, comme ma femme avait dit, de toute façon, tu n'as aucune chance d'être pris. Bon, on est parti comme ça.

  • Speaker #0

    Alors, quelle était la différence entre toi, en plus, tu ne connaissais pas grand chose, et toi, Claire, qui connaissait bien Pékin Express. Entre la réalité de ce que vous avez vécu, c'était quoi la plus grande différence ?

  • Speaker #1

    Moi je pense que je ne m'attendais pas que ce soit si dur, au global dans l'aventure déjà. On était très stressés et c'était très physique. Donc en fait on sort complètement du cadre, on ne mangeait pas le midi, on dormait très mal, parfois tête bêche à deux sur un matelas. Moi je poussais papa parfois assez fort, il faisait chaud. Et donc c'était quand même très dur physiquement et mentalement, il fallait tenir le coup. Donc je ne m'attendais pas que ce soit si dur.

  • Speaker #2

    Le stress, c'est très simple à résumer. On vous lâche dans un village, il y a huit couples qui courent comme des dératés derrière les bagnoles. Et on nous dit, par exemple, vous êtes à Lille, on dit rendez-vous dans deux jours à Colmar. Donc allez-y à Colmar en stop, sans l'autoroute, depuis un village où il y a très peu de voitures. Donc on est hyper stressé, on se dit on ne va jamais réussir à démarrer, ça va être la galère toute la journée. Donc c'est tout le temps cette pression qu'il a fallu gérer.

  • Speaker #0

    Ça vous a permis aussi, j'imagine, de vous connaître davantage. Qu'est-ce que vous avez découvert l'un sur l'autre ?

  • Speaker #1

    Beaucoup de choses. C'est vrai que moi, j'appréhendais déjà un petit peu de partir uniquement avec mon père. Je suis partie de la maison à 18 ans, donc j'avais eu peu de moments aussi en tête à tête avec lui. Donc finalement, depuis presque 15 ans. Donc c'est vrai que ça me faisait drôle. J'appréhendais ces moments où on se regarde dans le blanc des yeux. Vraiment, on n'a pas de téléphone, on n'a pas de papier, on n'a pas nos amis, on n'a rien. On est vraiment parfois juste là pour l'autre. Donc j'appréhendais ça. et en fait... On a réussi à trouver notre rythme au fil de l'eau, donc en se calant vraiment et en s'apprivoisant, entre guillemets, vraiment à une vie quotidienne de couple presque, mais père-fille. Et du coup, voilà, moi, j'ai appris que papa, finalement, avait un mental de malade. Voyez d'où je tenais ce mental, qu'il a vraiment dépassé ses limites en faisant des trucs de dingue. Donc ça, vraiment, je pense que je ne l'aurais pas su. Et qu'il était aussi profondément gentil auprès des gens qu'on rencontrait. On a été vachement en demande de... tous les jours, de nourriture, du coucher, etc. Et c'est vrai qu'en fait, papa, je l'ai vraiment senti pleinement contemplatif, avec les autres tout le temps dans l'aventure. Et ça, je ne pensais pas que c'était à tel point.

  • Speaker #2

    Alors moi de mon côté, effectivement je savais que Claire avait une énergie de folle, ça c'est reconnu dans la famille. Mais j'ai vraiment découvert que ça allait au-delà de ce que j'imaginais en fait, parce qu'elle était sur toutes les voitures, elle lâchait rien. Elle allait craquer plusieurs fois, alors on a quand même fait des accolades pour se remonter le moral, parce que je me souviens, parfois elle disait « j'en ai marre de quénander » , etc. Mais j'essayais de remontrer ce qui était positif. Parce que si on fait des choses seul, vraiment, c'est une épreuve. Si on la fait seul, on va faire 25 kilomètres par jour. On va arriver au bout du compte, au bout d'un mois, on aura fait 600 kilomètres. Mais là, il faut en faire 6000. Et donc, c'est vraiment à partir des autres qu'on va pouvoir réussir. En fait, c'est marrant, c'est un sport collectif. C'est ça qui est génial, c'est un sport collectif, ça me vient maintenant. Mais où la moitié, où les trois quarts de l'équipe ne savent pas qu'ils font partie de l'équipe encore.

  • Speaker #1

    C'est vrai.

  • Speaker #0

    Et tu avais l'impression d'avoir poussé ton papa. Oui. loin dans ses limites physiques. Comment on gère ça ? Parce que déjà, soi-même, c'est parfois difficile d'être dans la difficulté physique et de l'imposer à l'autre, à son papa. Comment tu l'as vécu, toi ?

  • Speaker #1

    En fait, au début, pas très bien, parce que je me rappelle que le premier jour de course, on est partis, on est arrivés, sortis de l'avion. On a récupéré nos valises, on est partis à fond les ballons, directement dans la course, le stress, le stop. On s'en mangeait très chaud au Uganda, donc on avait vraiment l'acclimatation du pays. à faire, etc. Et papa a failli tomber dans les pommes en fin de journée. On arrivait à Stéphane au bout du rouleau, premier jour, et là, papa a tombé à moitié dans les pommes. Et je me dis, mais oula, mais où est-ce que j'ai emmené papa ? Mon Dieu, je vais tuer papa. Qu'est-ce que j'ai fait ? Et donc, au début, j'ai eu peur. Et en fait, après, on a pris notre rythme, etc. Et donc, j'ai vu qu'il tenait le coup et qu'en fait, finalement, c'était pas un bébé. En fait, c'est ça. En fait, il fallait que je lui fasse confiance aussi là-dedans. Mais au début, j'ai vraiment eu peur. Et donc, petit à petit, en fait, j'ai vu sa force. Et ça a très bien fonctionné.

  • Speaker #2

    En fait, l'émission, le contexte dans lequel on est, nous pousse au-delà de nous-mêmes. On n'a pas envie d'être ridicule de façon générale. Quoique, pour faire cette émission, il faut ne pas faire attention au candidaton, parce que sinon, on est foutus. Moi, je me moque complètement du candidaton. Mais en tout cas, pour les épreuves, on n'est pas là pour plaisanter. Et on est dans les conditions mentales qui font qu'on est prêt à se surpasser. Je me souviens, une épreuve, je devais tenir les bras en croix avec du sel au bout de chaque bras. J'ai tenu 52 minutes, je crois, mais je pense qu'on me demanderait de le faire maintenant. Si je tenais un quart d'heure, ça serait beau. Mais là, on est tellement dans les conditions mentales qu'on se dépasse. On fait des trucs de dingue.

  • Speaker #1

    On se dépasse.

  • Speaker #0

    Et justement, ces conditions mentales, tout ça, ce rapport au sport, à l'activité physique, c'est quelque chose qui était déjà présent dans votre famille. Est-ce que ça a changé depuis ?

  • Speaker #1

    Moi, je l'ai retrouvé parfois dans mes compétitions sportives, parce que je faisais du triathlon. Je sais qu'on fait régulièrement, donc je retrouve cette compétition, ce dépassement de soi lors des triathlons et des quelques courses, etc. J'ai des frères et soeurs aussi très sportifs. Toi, papa, compétition sportive ?

  • Speaker #2

    Moi, je suis resté jeune et beau. Du coup, je fais du sport, je fais du vélo elliptique trois fois par semaine quand même, une heure. Mais c'était un train-train pour garder la forme. Mais après, quand on a su qu'on était pris... Claire elle m'a dit bon maintenant ça passe à la vitesse supérieure.

  • Speaker #1

    J'ai fait un petit entraînement sportif.

  • Speaker #2

    Tous les jours je me levais à 6h du matin pour faire du sport pendant une heure avant d'aller au boulot. Donc du coup pendant trois mois je m'étais quand même bien entraîné. Je faisais 40 pompes, 3 minutes de gainage et une heure de vélo.

  • Speaker #1

    Et le week-end je t'emmenais courir avec un sac à dos.

  • Speaker #2

    Il faut savoir que j'ai les genoux en compote donc que j'arrivais tout juste à trottiner. Donc il a fallu ruser. C'est un peu comme dans le sport. Il a fallu avoir une stratégie comme le vélo. Il faut vraiment réfléchir où on va mettre son effort, ne pas perdre inutilement son temps. Par exemple, si on court derrière les voitures, comme moi je trottine, et qu'il y a sept couples qui sont avec nous, contre nous, ça ne sert à rien de courir derrière. Donc du coup, on trouvait des Russes pour ne pas aller avec eux. Par exemple, on prenait une voiture dans l'autre sens, ou on partait avec la boussole dans une autre direction. On essayait, il faut toujours réfléchir pour ne pas bêtement courir sur son point faible.

  • Speaker #1

    Faire différemment que les autres, c'est clair, c'était notre point fort. parce que si on était que dans les jambes et que t'es pas dans la tête et donc tu penses tu utilises ton corps comme sur une compète etc tu peux aller à fond en sport ça fonctionne pas il faut en effet réfléchir prendre le temps et au départ moi j'avais quand même quand on a commencé j'avais tendance à aller hyper vite foncer tête la première à droite comme tout le monde et en fait papa m'a vite dit attends Claire stop regarde à gauche on réfléchit différemment et on a commencé à être un peu stratège et c'est ça qui a fait notre complementarité et qui nous a amené à la victoire je pense

  • Speaker #0

    Et c'est ça, c'est des enseignements dont tu te sers toujours aujourd'hui dans tes compétitions, parce que tu continues la compétition ?

  • Speaker #1

    C'est vrai que sur un triathlon, on réfléchit, comme tu dis, à optimiser un peu nos forces, les mettre au bon endroit. Je sais les combats que je ne peux pas gagner parce que je suis moins bonne, par exemple, sur une course. Donc, j'essaie d'être plus stratège sur mes transitions ou à la nage. Donc, il y a des choses comme ça que j'utilise. Même après au boulot, je me dis même, il y a des combats que tu ne veux pas me faire dans la vie de tous les jours. Donc, c'est vrai que oui, plus de réflexion, c'est sûr. d'être foncé comme ça, d'être baisé sans réfléchir.

  • Speaker #0

    Donc il y a ce côté compétition qui est très important dans la course. Comment vous faisiez pour faire la part des choses ? Parce qu'en même temps, c'est aussi une expérience humaine. Comment on arrive à profiter de l'aventure sans se laisser submerger par ce stress lié, j'imagine,

  • Speaker #1

    à la compétition ? Grande question.

  • Speaker #2

    Alors, on n'a pas tellement de temps de réfléchir. Les choses arrivent jusqu'à nous et on voit beaucoup de bienveillance. En Afrique, par exemple, c'est très amusant. On rencontre l'homme véritable. C'est celui qui s'intéresse à l'autre, qui vient vers vous. Ce qui fait que quand on fait du stop, par exemple en Afrique, en fond d'Ouganda, il y a une voiture sur quatre qui s'arrête. C'est quand même énorme. Sauf que dans celle qui s'arrête, il y en a les trois quarts, elles sont déjà pleines. En fait, ils s'arrêtent juste pour vous demander où vous allez ou pourquoi vous êtes là. Mais ils n'ont aucune chance de vous prendre. C'est parce qu'ils aiment bien le contact. Et donc, on discute, Paris, machin. Alors nous, on ne veut pas discuter, on veut faire la course. Et eux, ils sont là, ils nous gênent, ils nous empêchent. Mais on est dans le contact avec les gens. C'était des expériences quand même... Très émouvante, on a eu des grands moments. En fait, cette course, c'est un peu l'homme accompli qui le sportive finalement. Il faut de la volonté, on l'a dit, il faut de l'intelligence, une stratégie, et puis il faut une dimension spirituelle. C'est ça qui va nous emmener au-delà de nous-mêmes, c'est ça qui va nous emmener à la rencontre de l'autre. Et c'est grâce à l'autre, qui fait donc partie de la même équipe que nous, même s'il ne le sait pas encore, qu'on va aller très loin, grâce à cette dimension spirituelle. Donc on retrouve les trois dimensions. chez le sportif.

  • Speaker #1

    Et donc nous faire sortir justement de la course, en pensant justement à un moment avec l'autre, en partageant un moment. Finalement, on ne sort pas de la course en disant en fait vas-y, on te parle juste pour que tu fonces, appuie sur le champignon, go go. C'est qu'on partage un moment et du coup, en fait, ça nous emmène plus loin parce qu'il se passe quelque chose avec l'autre. Et donc ça, c'est vraiment avec les gens qu'on rencontre et même après tous les deux, comme notamment le trek qu'on avait fait sur le mont Olympe, on avait donc une vingtaine de kilomètres à faire sur ce... Sur ce mont, avec une petite cloche entre tous les deux qu'on portait, qu'on ne pouvait pas faire sonner. Donc un truc, vous imaginez, horrible. Et en fait, du coup, moi, je partais à fond. Allez, on y va, etc. Et papa me disait, oh, mais regarde où on est, Claire. Pause. On s'arrête une seconde. On est plutôt bien placé. Regarde un coup, etc. Donc en fait, il m'a aussi aidé, moi, à sortir de ça et de pouvoir plus profiter de l'instant présent. Parce que sinon, t'es vite remis dans ton stress. C'est tellement éprouvant que ça peut vite être compliqué.

  • Speaker #0

    Ça a été une des plus grandes difficultés pour vous, le stress, j'ai l'impression.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #2

    Moi ce qui était physiquement le plus dur c'était gravir la météo C'était pas une escalade très compliquée mais moi j'en fais pas Mais déjà il faut passer son corps plus le sac à dos donc 100 kilos Monter les 100 kilos quand je suis arrivé en haut j'étais épuisé Il ne me restait plus que 20 mètres à faire Il y avait Claire qui était là et c'était un terrain plat J'arrivais pas à les faire je ne pouvais plus avancer j'étais épuisé Je n'avais pas réalisé que c'était si fatiguant l'escalade.

  • Speaker #1

    Donc il y a eu le stress, mais il y a eu quelques grands moments forts, comme ça, sportifs, où on s'est dépassés, qui ont été... Moi, il y a eu le saut à l'élastique aussi. Ah oui,

  • Speaker #2

    le saut à l'élastique, tout le monde pleurait, c'était un coup.

  • Speaker #1

    Pareil, physiquement, c'est OK normalement, mais quand on a la peur du vide et qu'il y avait un casque dans les oreilles où il me faisait tourner des héros grecs, il fallait que j'en retienne 6, etc. En même temps, je suis au bord du vide. Et avec le stress, c'est sûr que finalement, il y a eu ces moments-là qui ont été très durs.

  • Speaker #0

    Il y a une autre dimension dans Pékin Express, c'est aussi le fait de demander de l'aide. On est toujours contraint de demander dans l'aventure pour manger, pour dormir, pour avancer, même pour gagner une épreuve. Est-ce que c'est quelque chose dont vous aviez l'habitude avant de demander de l'aide ? Est-ce que ça a changé quelque chose chez vous aussi ? Est-ce que maintenant vous osez dire, bon ben là j'ai besoin d'aide, je me tourne vers l'autre ?

  • Speaker #1

    Quand on rentre de cette aventure-là où on a vécu six semaines rien que grâce à l'autre, ça nous questionne et on se dit, qu'est-ce qu'on peut nous offrir ici ? données, en tout cas... ralentir un peu et puis avoir plus d'échanges aussi avec les autres, c'est sûr qu'on le fait beaucoup plus.

  • Speaker #2

    C'est vrai, quand on est rentré, on a pris immédiatement énormément de recul sur le boulot. Moi, j'étais un peu débordé dans mon travail, il y avait plein de trucs à faire. Bon, on se repose la question, mais qu'est-ce qui est important dans la vie ? C'est obligé. Et en fait, on se rend compte qu'on met en pratique que ce qui est important dans la vie, c'est l'autre. C'est tout. Il n'y a rien à ajouter.

  • Speaker #0

    Et ça, ces enseignements-là, plusieurs années après, vous arrivez à les conserver ? Parce que souvent, quand il nous arrive quelque chose de fort, comme ça, on se dit « bon, maintenant, je ne verrai plus jamais les choses de la même manière » et on a tendance à se faire reprendre par le tourbillon du quotidien. Vous, vous avez réussi quand même à le maintenir, ces enseignements ?

  • Speaker #2

    On a conservé cette sensation parce que, même encore aujourd'hui, il nous arrive plusieurs fois par an, Claire et moi, on se dit « est-ce que tu te rends compte qu'on a gagné Pékin Express ? » On n'a pas encore vraiment intégré. On dit, tu te rends compte, on a été pris, on a fait les 31 jours, 6000 kilomètres et on a gagné. C'est un truc de dingue.

  • Speaker #1

    C'est sûr que ça, on le garde, on n'en réalise pas, donc on est toujours un peu dans ce moule-là. Alors, on ne vit pas au quotidien aussi intensément que quand on venait de rentrer. Le fait d'être complètement décalé avec nos boulots, etc. Moi, j'ai quand même finalement démissionné. Je suis rentrée à Lille, je suis arrivée chez Descartes. Il y a quand même un gros après-Pékin. Mais c'est plus aussi intense dans ce qu'on a ressenti là-bas sur place, mais c'est sûr que moi je me remets des petits moments ou des moments de pause, ce que je ne faisais pas avant, pour pouvoir justement respirer et prendre conscience du moment présent. Et voilà, c'est ce que je faisais vraiment pas avant à Paris, à fond dans les métros, enfin tout le temps, à droite à gauche. Donc c'est ça qu'on essaie de garder en tout cas au quotidien.

  • Speaker #0

    Et en rentrant, il y a aussi la notoriété. Comment est-ce que vous l'avez gérée ? Comment est-ce qu'on gère le fait ? Parce que quand on est gagnant d'une aventure, les gens attendent de nous qu'on soit toujours gagnant, j'imagine, et peut-être même vous, avec vous-même. Comment vous gérez ça ?

  • Speaker #1

    C'est vrai que ça n'a pas été facile, parce que du jour au lendemain, on sort de chez soi, on nous reconnaît, on nous demande des photos, on nous envoie plein de messages, on commence à avoir une communauté sur les réseaux sociaux. Donc tout ça, c'est vrai que c'est quand même impressionnant au début. Donc ça fait bizarre. Moi, à partir du moment où mes amis m'ont dit « on te retrouve à la télé » , c'est bien à la claire qu'on connaît. Donc ça, déjà, ça rassure. Mais en fait, après, ce qu'on a partagé avec les gens dans la rue, par exemple, c'est que de la bienveillance. Les gens, ils sont curieux de savoir ce qu'il y a derrière cette aventure, cette émission. Et donc, en fait, on partage et on s'est toujours dit qu'on l'avait fait aussi pour partager aux autres. Et donc, ça a été toujours un moment sympa qui nous renvoie directement sur place dès qu'on en parle. Donc, c'est que du bonheur, en fait.

  • Speaker #2

    Alors oui, c'est vrai que c'est très amusant. Moi, quand on a un enfant qui nous reconnaît, même encore récemment, puis qu'il m'en autographe une caméra, faire un joyeux anniversaire, que sais-je. Donc c'est amusant, mais il y a en plus, on a représenté la famille en fait. La relation père-fille, alors beaucoup de gens disaient c'est formidable. Moi je trouvais que c'était pas formidable, je trouvais que c'était normal la relation père-fille. C'est normal d'aimer sa fille et que sa fille aime son père. Et donc il y a eu beaucoup de gens qui ont écrit que c'était formidable la famille, et d'autres qui souffrent, qui ont aussi écrit. Et donc on a eu des échanges épistolaires avec des gens qui... partageaient leurs souffrances parce que le père était décédé, parti, puis aussi des horreurs qu'on peut imaginer. Et donc, du coup, c'était aussi une certaine joie pour moi d'essayer de les rassurer, de chercher des choses positives avec eux, dans leur famille, dans leur vie. Donc, c'est toujours un plaisir.

  • Speaker #0

    Je repose cette partie de la question, vous, avec vous-même, est-ce que vous êtes plus exigeant ?

  • Speaker #1

    Je crois que j'ai toujours été moins exigeante. J'essaye parfois, depuis la moitié de moins l'être, Parce qu'en fait, on m'a plusieurs fois dit, c'est incroyable ce que tu as fait. Et du coup, c'est vrai que je me suis rendu compte que je l'étais beaucoup. Et même avec le sport, en fait. Moi, je fais du sport quotidiennement ou quasi. Quand je n'en fais pas, je ne me sens pas bien et je m'en veux ou je ne sais quoi. Et du coup, j'essaye de justement travailler un peu là-dessus. Donc, ce serait plutôt l'inverse de moins l'être. Puis quand je le fais, je le fais intensément et je le suis, exigeante. Mais voilà, en tout cas, plutôt l'inverse.

  • Speaker #2

    Moi, je ne crois pas avoir une exigence particulière plus forte avant qu'après. J'ai une rigueur morale, j'irais, ça c'est certain. Mais non, le reste, je ne pense pas que je sois plus exigeant. On peut toujours faire mieux, c'est vrai, mais je ne vais pas faire une crise pour arriver numéro un dans tout.

  • Speaker #0

    Et du coup, est-ce que vous avez l'impression d'avoir un peu comblé cette soif du défi et de se challenger ? Ou au contraire, ça vous a donné de l'appétit ?

  • Speaker #2

    Moi déjà, je ne m'attendais pas. pas à ce que l'on gagne. Je m'attendais... Alors c'était marrant, quand je suis parti, j'avais posé une semaine de congé, puis j'avais dit, bon, je suis seulement parti une semaine ou deux, maximum, tout va bien se passer. Et en fait, on avait le droit d'appeler la France une fois par semaine, et donc du coup, je disais à ma femme, appelle tel collègue pour dire que je prends une semaine de congé de plus. Parce que je ne m'attendais pas du tout à ce qu'on aille aussi loin. Donc c'est vrai que du coup, j'en tire que tout est possible. Ça, c'est la leçon de cette expérience. Donc pourquoi pas, si j'ai un enfant qui me propose un autre défi impossible, je dirais oui aussi.

  • Speaker #1

    Moi je pense que j'adorais déjà les défis avant, donc ça a plutôt nourri ma soif de défis. Donc j'ai fait plus de triathlons depuis ou en tout cas voilà pourquoi pas repartir sur un Pékin Express All Star ou je ne sais quoi. En tout cas je pense qu'on n'avait pas le même discours le lendemain du retour, on était tellement épuisés. Vraiment tout quoi, émotions, corps, tout. Mais là aujourd'hui, si j'adore ça, ça c'est sûr.

  • Speaker #2

    Moi, je dis que oui, si on nous fait signe, j'y vais. Mais je sais que ce sera dur, ça peut être la différence.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas si vous avez été confrontée depuis à des échecs, des gros échecs, mais je me dis, comment on gère ça quand on a tout gagné, justement, sur une aventure comme ça ? Est-ce que votre rapport à l'échec, il est différent ? C'est plus dur de perdre ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'on est, je ne suis pas mauvaise perdante. Je pense pas, être mauvaise perdante.

  • Speaker #2

    Moi, tout le moment que je gagne,

  • Speaker #1

    ça se passe très bien. Mais non, c'est sûr qu'on a toujours envie de donner le meilleur de nous-mêmes. Voilà, après l'échec, c'est vrai qu'on peut... En fait, je me dis parfois, on a tellement accompli un truc de dingue, que je suis tellement heureuse, j'ai beaucoup de chance dans ce que je fais, je suis en bonne santé, ma famille est en bonne santé, je suis bien entourée, j'ai un boulot super. Donc je me dis, j'arrive à prendre aussi plus de recul sur mes échecs, si tout ne va pas comme il faut à chaque fois, je prends du recul et ça va. Donc peut-être que j'ai réussi à travailler ça.

  • Speaker #2

    Moi, je prends ce que j'en ai tiré, c'est que je suis l'homme le plus heureux de la Terre, je pense. Je fais des concours, d'ailleurs, je gagne toujours. Mais ce que j'ai réalisé, c'est que le bonheur, ça se protège. Donc je fais beaucoup plus attention à mon bonheur, donc indirectement au bonheur des autres, ceux qui m'entourent, parce que tout est là, en fait. Il faut vraiment le protéger. Le bonheur, ce n'est pas quelque chose d'hasardeux. Enfin, on peut avoir de la malchance, être malade, ça, ça existe. Mais après, le reste, dans un contexte normal, il n'y a pas de raison qu'on n'arrive pas à protéger son bonheur. Donc ça, je me suis rendu compte que c'était important. On a vu des familles qui étaient... On a vu beaucoup de gens heureux. Et on a partagé leur joie de la famille. Et puis ce qui m'a frappé aussi, c'est que toutes les familles du monde sont pareilles. Que ce soit en Turquie, en Afrique, etc. Et donc, j'ai réalisé que ces gens... Eux aussi avaient un nid à protéger et que moi, je devais faire pareil.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, où est-ce que vous en êtes ? Est-ce que finalement, Pékin Express, ça vous a permis de vous réaliser peut-être d'une autre manière ?

  • Speaker #1

    Clairement, je pense, comme je te disais, il y a vraiment eu l'après Pékin. Il y avait l'avant pendant après, l'avant à fond à l'heure à Paris, à travailler sur un boulot qui m'apportait moins de sens, etc. Donc, il y a eu le pendant qui m'a complètement chamboulé. Et donc l'après, c'est prise en main, on change de vie. Et donc du coup, beaucoup plus épanouie, accomplie dans le boulot que j'ai fait aujourd'hui. Aussi d'un point de vue perso, je me marie cette année. Enfin voilà, il y a eu plein de déclics aussi après cette aventure. Donc plus accomplie, je pense.

  • Speaker #2

    Ce que j'ai réalisé avec Pékin Express, c'est que je savais que le bonheur dépendait des autres. Mais là, avec Pékin Express, on l'a expérimenté. Donc j'ai vraiment, la démonstration est faite. Que le bonheur passe par l'autre. C'est ça qui a changé la vie. Donc je vais faire plus attention aux autres. Je fais plus attention aux autres.

  • Speaker #0

    Ce podcast, il s'appelle le Déclic. Tu viens d'utiliser en plus le mot. Ça veut dire quoi pour vous un déclic ?

  • Speaker #2

    C'est ce qui nous transforme. C'est une connaissance finalement. Une connaissance, c'est un savoir qui transforme. C'est un peu pareil. On a appris que vraiment, dans une expérience, la valeur de l'autre. Donc c'est un déclic.

  • Speaker #1

    Et souvent un déclic ça chamboule un peu quand même, mais ça amène beaucoup de positif je pense. Quand on a un déclic c'est qu'on réalise quelque chose et ça amène beaucoup de positif pour la suite.

  • Speaker #2

    On appelle ça les crises de bonheur dans la famille. Une crise de bonheur ça fait un peu oxymore, mais en fait une crise parce qu'on est tellement chamboulé, et puis c'est un bonheur tellement grand que ça nous chamboule totalement.

  • Speaker #0

    Bon on va rester sur ça alors, sur les crises de bonheur. Est-ce qu'on peut vous retrouver peut-être sur les réseaux sociaux et puis à votre livre aussi ?

  • Speaker #1

    Oui tout à fait, on a écrit un livre qu'on a sorti l'année dernière. qui s'appelle « Nous avons gagné Pékin Express » et qui raconte l'envers du décor de cette aventure. Donc voilà, comment on s'y est préparé et puis comment on l'a vécu. Un peu tous les petits secrets de la production.

  • Speaker #0

    Et après, vous avez tous les deux des comptes, on peut vous suivre en ligne ?

  • Speaker #1

    Oui, on peut nous suivre sur Instagram notamment. Et puis on a créé un site internet aussi. Oui,

  • Speaker #2

    c'est Christophe-et-clair.fr. Et là, on a mis des anecdotes. On a mis des conseils pour le casting, parce que il y a beaucoup de gens qui veulent le faire, qui nous demandent.

  • Speaker #0

    Bah si, vous m'avez motivé là. J'espère que papa, tu écoutes cet épisode. Super. Eh bien, merci beaucoup à tous les deux. Et puis, je vous souhaite plein de déclics à venir et de crises de bonheur.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à le partager et à en parler autour de vous. Qui sait, il n'est peut-être pas si loin, ce déclic.

Description

Et vous, c’est quoi le défi un peu fou que vous n’avez pas encore relevé ? 

Pour Claire et son père, c’était de participer à Pékin Express. Challenge accepté ? Plus encore, car cette aventure, ils l’ont remportée.

Dans ce nouvel épisode du Déclic, ce duo père-fille nous apporte une autre vision de son aventure sportive et humaine. On y parle de l’esprit d’équipe, du dépassement de soi, de la gestion du stress et des rencontres que l’on n'oublie pas.

📲💻 Retrouvez Claire et Christophe sur Instagram ici ou ou sur leur site internet.

💡⚡✨ Le déclic est une série du podcast Conseil Sport de DECATHLON. Un échange avec des invité·es où l’on parle voyages, rencontres, ruptures, joies, échec… En bref, de transformations. Des parcours de vie inspirants qui ont tous commencé par un déclic. Ce format vous est proposé par Manon, journaliste et sportive passionnée.

🎧🗣 Cet épisode vous a plu ? Parlez-en et partagez-le autour de vous ! Qui sait… Vous tomberez peut-être, vous aussi, sur un déclic.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Rencontre, rupture, joie, échec, transformation, bonheur. Tout commence par un déclic. Bonjour à toutes et à tous et bienvenue sur ce nouvel épisode. Vous écoutez le déclic de Claire et Christophe Flippo. Bonjour Claire et Christophe, comment ça va ?

  • Speaker #1

    Bonjour !

  • Speaker #2

    Bonjour Manon !

  • Speaker #1

    Tout va très bien ! Super !

  • Speaker #2

    Oui, on est en pleine forme !

  • Speaker #0

    Bon, top ! On vous connaît comme les grands gagnants de la 14e saison de Pékin Express qui a été diffusée en 2021. Alors pour ceux qui ne connaissent pas, il s'agit d'une émission télévisée où plusieurs équipes s'affrontent à travers plusieurs pays et plusieurs épreuves. Je laisse les curieux et curieuses aller regarder les meilleurs extraits de votre aventure et puis se faire une petite idée de la chose. Alors vous êtes Lillois, ça nous fait déjà un point commun ! Bon Claire, on en a au moins deux autres pour commencer, c'est qu'on travaille chez Decathlon et qu'on aime le sport. Mais sûrement que toi aussi Christophe, tu aimes un peu le sport et on va parler dans cet épisode. Si vous vous êtes inscrit à cette aventure, c'est suite à ton initiative, Claire. Pékin Express, c'est une émission que tu regardais depuis déjà plusieurs années et qu'au fond tu rêvais de faire aussi. Le dépassement de soi, le voyage, la découverte, la rencontre, ce sont des choses qui t'attirent. Christophe, toi tu ne connaissais pas Pékin Express, mais tu as choisi de faire confiance à ta fille. à ce moment là vous aviez respectivement 30 et 61 ans Alors au-delà de ce titre de grand gagnant, vous êtes aussi tout simplement un papa et sa fille. Alors moi j'ai envie de savoir pourquoi s'être lancée dans une telle aventure ensemble, est-ce que ça a été pour vous comme un déclic ?

  • Speaker #1

    Alors c'est vrai que c'était un peu fou de demander à papa de faire Pékin Express. C'est vrai que j'avais demandé l'année d'avant quand même à ma grande sœur de participer avec moi. Ça n'avait pas fonctionné mais je me suis dit tiens avec mon père ça peut faire quelque chose, on est quand même un binôme assez atypique. Et donc un jour je lui ai demandé, papa t'es pas chaud, on fait Pékin Express. Et puis, il m'a dit, c'est quoi ton truc ? C'est quoi cette émission ? J'en parle à ta mère, je te rappelle. Et deux jours après, il me rappelle, maman lui avait dit, vous ne serez jamais pris. Donc, c'est vrai qu'au départ, je me suis dit, tiens, et petit à petit, il m'a fait confiance dans les castings, etc. Et puis, en fait, il a dit, oui, on a été pris. Et donc, il est parti dans la grande aventure avec moi. Alors,

  • Speaker #2

    j'ai accepté parce que Claire a beaucoup menti au début. C'était soi-disant qu'il n'y avait que du stop à faire, qu'elle s'occupait de tout. tout. Et à chaque fois, elle me disait t'inquiète, je m'occupe de tout. J'ai surtout compris qu'à chaque fois qu'elle disait t'inquiète, c'est à ce moment-là qu'il fallait que je m'inquiète, parce qu'il y a eu beaucoup d'épreuves. D'ailleurs, j'ai pu avoir la puce à l'oreille parce qu'elle m'a dit, il va falloir que tu t'entraînes avant de partir. Donc, en m'entraînant, je me suis dit, peut-être des choses physiques quand même.

  • Speaker #0

    Et si t'avais su tout ça, justement, tu te serais quand même lancé ?

  • Speaker #2

    Alors, Non, je n'aurais pas osé partir parce que j'avais peur d'être ridicule. J'étais très flatté que ma fille me demande de le faire. Quand elle a voulu le faire avec sa sœur, le binôme était beaucoup moins bien, il faut reconnaître. Mais donc, j'étais flatté qu'elle me le demande. C'est une grande preuve de confiance. Et moi, je m'étais dit, je vais être ridicule. On va se moquer de moi. Elle va avoir honte de moi. Et donc, j'avais peur. En fait, j'étais très stressé à le faire. Et puis, comme ma femme avait dit, de toute façon, tu n'as aucune chance d'être pris. Bon, on est parti comme ça.

  • Speaker #0

    Alors, quelle était la différence entre toi, en plus, tu ne connaissais pas grand chose, et toi, Claire, qui connaissait bien Pékin Express. Entre la réalité de ce que vous avez vécu, c'était quoi la plus grande différence ?

  • Speaker #1

    Moi je pense que je ne m'attendais pas que ce soit si dur, au global dans l'aventure déjà. On était très stressés et c'était très physique. Donc en fait on sort complètement du cadre, on ne mangeait pas le midi, on dormait très mal, parfois tête bêche à deux sur un matelas. Moi je poussais papa parfois assez fort, il faisait chaud. Et donc c'était quand même très dur physiquement et mentalement, il fallait tenir le coup. Donc je ne m'attendais pas que ce soit si dur.

  • Speaker #2

    Le stress, c'est très simple à résumer. On vous lâche dans un village, il y a huit couples qui courent comme des dératés derrière les bagnoles. Et on nous dit, par exemple, vous êtes à Lille, on dit rendez-vous dans deux jours à Colmar. Donc allez-y à Colmar en stop, sans l'autoroute, depuis un village où il y a très peu de voitures. Donc on est hyper stressé, on se dit on ne va jamais réussir à démarrer, ça va être la galère toute la journée. Donc c'est tout le temps cette pression qu'il a fallu gérer.

  • Speaker #0

    Ça vous a permis aussi, j'imagine, de vous connaître davantage. Qu'est-ce que vous avez découvert l'un sur l'autre ?

  • Speaker #1

    Beaucoup de choses. C'est vrai que moi, j'appréhendais déjà un petit peu de partir uniquement avec mon père. Je suis partie de la maison à 18 ans, donc j'avais eu peu de moments aussi en tête à tête avec lui. Donc finalement, depuis presque 15 ans. Donc c'est vrai que ça me faisait drôle. J'appréhendais ces moments où on se regarde dans le blanc des yeux. Vraiment, on n'a pas de téléphone, on n'a pas de papier, on n'a pas nos amis, on n'a rien. On est vraiment parfois juste là pour l'autre. Donc j'appréhendais ça. et en fait... On a réussi à trouver notre rythme au fil de l'eau, donc en se calant vraiment et en s'apprivoisant, entre guillemets, vraiment à une vie quotidienne de couple presque, mais père-fille. Et du coup, voilà, moi, j'ai appris que papa, finalement, avait un mental de malade. Voyez d'où je tenais ce mental, qu'il a vraiment dépassé ses limites en faisant des trucs de dingue. Donc ça, vraiment, je pense que je ne l'aurais pas su. Et qu'il était aussi profondément gentil auprès des gens qu'on rencontrait. On a été vachement en demande de... tous les jours, de nourriture, du coucher, etc. Et c'est vrai qu'en fait, papa, je l'ai vraiment senti pleinement contemplatif, avec les autres tout le temps dans l'aventure. Et ça, je ne pensais pas que c'était à tel point.

  • Speaker #2

    Alors moi de mon côté, effectivement je savais que Claire avait une énergie de folle, ça c'est reconnu dans la famille. Mais j'ai vraiment découvert que ça allait au-delà de ce que j'imaginais en fait, parce qu'elle était sur toutes les voitures, elle lâchait rien. Elle allait craquer plusieurs fois, alors on a quand même fait des accolades pour se remonter le moral, parce que je me souviens, parfois elle disait « j'en ai marre de quénander » , etc. Mais j'essayais de remontrer ce qui était positif. Parce que si on fait des choses seul, vraiment, c'est une épreuve. Si on la fait seul, on va faire 25 kilomètres par jour. On va arriver au bout du compte, au bout d'un mois, on aura fait 600 kilomètres. Mais là, il faut en faire 6000. Et donc, c'est vraiment à partir des autres qu'on va pouvoir réussir. En fait, c'est marrant, c'est un sport collectif. C'est ça qui est génial, c'est un sport collectif, ça me vient maintenant. Mais où la moitié, où les trois quarts de l'équipe ne savent pas qu'ils font partie de l'équipe encore.

  • Speaker #1

    C'est vrai.

  • Speaker #0

    Et tu avais l'impression d'avoir poussé ton papa. Oui. loin dans ses limites physiques. Comment on gère ça ? Parce que déjà, soi-même, c'est parfois difficile d'être dans la difficulté physique et de l'imposer à l'autre, à son papa. Comment tu l'as vécu, toi ?

  • Speaker #1

    En fait, au début, pas très bien, parce que je me rappelle que le premier jour de course, on est partis, on est arrivés, sortis de l'avion. On a récupéré nos valises, on est partis à fond les ballons, directement dans la course, le stress, le stop. On s'en mangeait très chaud au Uganda, donc on avait vraiment l'acclimatation du pays. à faire, etc. Et papa a failli tomber dans les pommes en fin de journée. On arrivait à Stéphane au bout du rouleau, premier jour, et là, papa a tombé à moitié dans les pommes. Et je me dis, mais oula, mais où est-ce que j'ai emmené papa ? Mon Dieu, je vais tuer papa. Qu'est-ce que j'ai fait ? Et donc, au début, j'ai eu peur. Et en fait, après, on a pris notre rythme, etc. Et donc, j'ai vu qu'il tenait le coup et qu'en fait, finalement, c'était pas un bébé. En fait, c'est ça. En fait, il fallait que je lui fasse confiance aussi là-dedans. Mais au début, j'ai vraiment eu peur. Et donc, petit à petit, en fait, j'ai vu sa force. Et ça a très bien fonctionné.

  • Speaker #2

    En fait, l'émission, le contexte dans lequel on est, nous pousse au-delà de nous-mêmes. On n'a pas envie d'être ridicule de façon générale. Quoique, pour faire cette émission, il faut ne pas faire attention au candidaton, parce que sinon, on est foutus. Moi, je me moque complètement du candidaton. Mais en tout cas, pour les épreuves, on n'est pas là pour plaisanter. Et on est dans les conditions mentales qui font qu'on est prêt à se surpasser. Je me souviens, une épreuve, je devais tenir les bras en croix avec du sel au bout de chaque bras. J'ai tenu 52 minutes, je crois, mais je pense qu'on me demanderait de le faire maintenant. Si je tenais un quart d'heure, ça serait beau. Mais là, on est tellement dans les conditions mentales qu'on se dépasse. On fait des trucs de dingue.

  • Speaker #1

    On se dépasse.

  • Speaker #0

    Et justement, ces conditions mentales, tout ça, ce rapport au sport, à l'activité physique, c'est quelque chose qui était déjà présent dans votre famille. Est-ce que ça a changé depuis ?

  • Speaker #1

    Moi, je l'ai retrouvé parfois dans mes compétitions sportives, parce que je faisais du triathlon. Je sais qu'on fait régulièrement, donc je retrouve cette compétition, ce dépassement de soi lors des triathlons et des quelques courses, etc. J'ai des frères et soeurs aussi très sportifs. Toi, papa, compétition sportive ?

  • Speaker #2

    Moi, je suis resté jeune et beau. Du coup, je fais du sport, je fais du vélo elliptique trois fois par semaine quand même, une heure. Mais c'était un train-train pour garder la forme. Mais après, quand on a su qu'on était pris... Claire elle m'a dit bon maintenant ça passe à la vitesse supérieure.

  • Speaker #1

    J'ai fait un petit entraînement sportif.

  • Speaker #2

    Tous les jours je me levais à 6h du matin pour faire du sport pendant une heure avant d'aller au boulot. Donc du coup pendant trois mois je m'étais quand même bien entraîné. Je faisais 40 pompes, 3 minutes de gainage et une heure de vélo.

  • Speaker #1

    Et le week-end je t'emmenais courir avec un sac à dos.

  • Speaker #2

    Il faut savoir que j'ai les genoux en compote donc que j'arrivais tout juste à trottiner. Donc il a fallu ruser. C'est un peu comme dans le sport. Il a fallu avoir une stratégie comme le vélo. Il faut vraiment réfléchir où on va mettre son effort, ne pas perdre inutilement son temps. Par exemple, si on court derrière les voitures, comme moi je trottine, et qu'il y a sept couples qui sont avec nous, contre nous, ça ne sert à rien de courir derrière. Donc du coup, on trouvait des Russes pour ne pas aller avec eux. Par exemple, on prenait une voiture dans l'autre sens, ou on partait avec la boussole dans une autre direction. On essayait, il faut toujours réfléchir pour ne pas bêtement courir sur son point faible.

  • Speaker #1

    Faire différemment que les autres, c'est clair, c'était notre point fort. parce que si on était que dans les jambes et que t'es pas dans la tête et donc tu penses tu utilises ton corps comme sur une compète etc tu peux aller à fond en sport ça fonctionne pas il faut en effet réfléchir prendre le temps et au départ moi j'avais quand même quand on a commencé j'avais tendance à aller hyper vite foncer tête la première à droite comme tout le monde et en fait papa m'a vite dit attends Claire stop regarde à gauche on réfléchit différemment et on a commencé à être un peu stratège et c'est ça qui a fait notre complementarité et qui nous a amené à la victoire je pense

  • Speaker #0

    Et c'est ça, c'est des enseignements dont tu te sers toujours aujourd'hui dans tes compétitions, parce que tu continues la compétition ?

  • Speaker #1

    C'est vrai que sur un triathlon, on réfléchit, comme tu dis, à optimiser un peu nos forces, les mettre au bon endroit. Je sais les combats que je ne peux pas gagner parce que je suis moins bonne, par exemple, sur une course. Donc, j'essaie d'être plus stratège sur mes transitions ou à la nage. Donc, il y a des choses comme ça que j'utilise. Même après au boulot, je me dis même, il y a des combats que tu ne veux pas me faire dans la vie de tous les jours. Donc, c'est vrai que oui, plus de réflexion, c'est sûr. d'être foncé comme ça, d'être baisé sans réfléchir.

  • Speaker #0

    Donc il y a ce côté compétition qui est très important dans la course. Comment vous faisiez pour faire la part des choses ? Parce qu'en même temps, c'est aussi une expérience humaine. Comment on arrive à profiter de l'aventure sans se laisser submerger par ce stress lié, j'imagine,

  • Speaker #1

    à la compétition ? Grande question.

  • Speaker #2

    Alors, on n'a pas tellement de temps de réfléchir. Les choses arrivent jusqu'à nous et on voit beaucoup de bienveillance. En Afrique, par exemple, c'est très amusant. On rencontre l'homme véritable. C'est celui qui s'intéresse à l'autre, qui vient vers vous. Ce qui fait que quand on fait du stop, par exemple en Afrique, en fond d'Ouganda, il y a une voiture sur quatre qui s'arrête. C'est quand même énorme. Sauf que dans celle qui s'arrête, il y en a les trois quarts, elles sont déjà pleines. En fait, ils s'arrêtent juste pour vous demander où vous allez ou pourquoi vous êtes là. Mais ils n'ont aucune chance de vous prendre. C'est parce qu'ils aiment bien le contact. Et donc, on discute, Paris, machin. Alors nous, on ne veut pas discuter, on veut faire la course. Et eux, ils sont là, ils nous gênent, ils nous empêchent. Mais on est dans le contact avec les gens. C'était des expériences quand même... Très émouvante, on a eu des grands moments. En fait, cette course, c'est un peu l'homme accompli qui le sportive finalement. Il faut de la volonté, on l'a dit, il faut de l'intelligence, une stratégie, et puis il faut une dimension spirituelle. C'est ça qui va nous emmener au-delà de nous-mêmes, c'est ça qui va nous emmener à la rencontre de l'autre. Et c'est grâce à l'autre, qui fait donc partie de la même équipe que nous, même s'il ne le sait pas encore, qu'on va aller très loin, grâce à cette dimension spirituelle. Donc on retrouve les trois dimensions. chez le sportif.

  • Speaker #1

    Et donc nous faire sortir justement de la course, en pensant justement à un moment avec l'autre, en partageant un moment. Finalement, on ne sort pas de la course en disant en fait vas-y, on te parle juste pour que tu fonces, appuie sur le champignon, go go. C'est qu'on partage un moment et du coup, en fait, ça nous emmène plus loin parce qu'il se passe quelque chose avec l'autre. Et donc ça, c'est vraiment avec les gens qu'on rencontre et même après tous les deux, comme notamment le trek qu'on avait fait sur le mont Olympe, on avait donc une vingtaine de kilomètres à faire sur ce... Sur ce mont, avec une petite cloche entre tous les deux qu'on portait, qu'on ne pouvait pas faire sonner. Donc un truc, vous imaginez, horrible. Et en fait, du coup, moi, je partais à fond. Allez, on y va, etc. Et papa me disait, oh, mais regarde où on est, Claire. Pause. On s'arrête une seconde. On est plutôt bien placé. Regarde un coup, etc. Donc en fait, il m'a aussi aidé, moi, à sortir de ça et de pouvoir plus profiter de l'instant présent. Parce que sinon, t'es vite remis dans ton stress. C'est tellement éprouvant que ça peut vite être compliqué.

  • Speaker #0

    Ça a été une des plus grandes difficultés pour vous, le stress, j'ai l'impression.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #2

    Moi ce qui était physiquement le plus dur c'était gravir la météo C'était pas une escalade très compliquée mais moi j'en fais pas Mais déjà il faut passer son corps plus le sac à dos donc 100 kilos Monter les 100 kilos quand je suis arrivé en haut j'étais épuisé Il ne me restait plus que 20 mètres à faire Il y avait Claire qui était là et c'était un terrain plat J'arrivais pas à les faire je ne pouvais plus avancer j'étais épuisé Je n'avais pas réalisé que c'était si fatiguant l'escalade.

  • Speaker #1

    Donc il y a eu le stress, mais il y a eu quelques grands moments forts, comme ça, sportifs, où on s'est dépassés, qui ont été... Moi, il y a eu le saut à l'élastique aussi. Ah oui,

  • Speaker #2

    le saut à l'élastique, tout le monde pleurait, c'était un coup.

  • Speaker #1

    Pareil, physiquement, c'est OK normalement, mais quand on a la peur du vide et qu'il y avait un casque dans les oreilles où il me faisait tourner des héros grecs, il fallait que j'en retienne 6, etc. En même temps, je suis au bord du vide. Et avec le stress, c'est sûr que finalement, il y a eu ces moments-là qui ont été très durs.

  • Speaker #0

    Il y a une autre dimension dans Pékin Express, c'est aussi le fait de demander de l'aide. On est toujours contraint de demander dans l'aventure pour manger, pour dormir, pour avancer, même pour gagner une épreuve. Est-ce que c'est quelque chose dont vous aviez l'habitude avant de demander de l'aide ? Est-ce que ça a changé quelque chose chez vous aussi ? Est-ce que maintenant vous osez dire, bon ben là j'ai besoin d'aide, je me tourne vers l'autre ?

  • Speaker #1

    Quand on rentre de cette aventure-là où on a vécu six semaines rien que grâce à l'autre, ça nous questionne et on se dit, qu'est-ce qu'on peut nous offrir ici ? données, en tout cas... ralentir un peu et puis avoir plus d'échanges aussi avec les autres, c'est sûr qu'on le fait beaucoup plus.

  • Speaker #2

    C'est vrai, quand on est rentré, on a pris immédiatement énormément de recul sur le boulot. Moi, j'étais un peu débordé dans mon travail, il y avait plein de trucs à faire. Bon, on se repose la question, mais qu'est-ce qui est important dans la vie ? C'est obligé. Et en fait, on se rend compte qu'on met en pratique que ce qui est important dans la vie, c'est l'autre. C'est tout. Il n'y a rien à ajouter.

  • Speaker #0

    Et ça, ces enseignements-là, plusieurs années après, vous arrivez à les conserver ? Parce que souvent, quand il nous arrive quelque chose de fort, comme ça, on se dit « bon, maintenant, je ne verrai plus jamais les choses de la même manière » et on a tendance à se faire reprendre par le tourbillon du quotidien. Vous, vous avez réussi quand même à le maintenir, ces enseignements ?

  • Speaker #2

    On a conservé cette sensation parce que, même encore aujourd'hui, il nous arrive plusieurs fois par an, Claire et moi, on se dit « est-ce que tu te rends compte qu'on a gagné Pékin Express ? » On n'a pas encore vraiment intégré. On dit, tu te rends compte, on a été pris, on a fait les 31 jours, 6000 kilomètres et on a gagné. C'est un truc de dingue.

  • Speaker #1

    C'est sûr que ça, on le garde, on n'en réalise pas, donc on est toujours un peu dans ce moule-là. Alors, on ne vit pas au quotidien aussi intensément que quand on venait de rentrer. Le fait d'être complètement décalé avec nos boulots, etc. Moi, j'ai quand même finalement démissionné. Je suis rentrée à Lille, je suis arrivée chez Descartes. Il y a quand même un gros après-Pékin. Mais c'est plus aussi intense dans ce qu'on a ressenti là-bas sur place, mais c'est sûr que moi je me remets des petits moments ou des moments de pause, ce que je ne faisais pas avant, pour pouvoir justement respirer et prendre conscience du moment présent. Et voilà, c'est ce que je faisais vraiment pas avant à Paris, à fond dans les métros, enfin tout le temps, à droite à gauche. Donc c'est ça qu'on essaie de garder en tout cas au quotidien.

  • Speaker #0

    Et en rentrant, il y a aussi la notoriété. Comment est-ce que vous l'avez gérée ? Comment est-ce qu'on gère le fait ? Parce que quand on est gagnant d'une aventure, les gens attendent de nous qu'on soit toujours gagnant, j'imagine, et peut-être même vous, avec vous-même. Comment vous gérez ça ?

  • Speaker #1

    C'est vrai que ça n'a pas été facile, parce que du jour au lendemain, on sort de chez soi, on nous reconnaît, on nous demande des photos, on nous envoie plein de messages, on commence à avoir une communauté sur les réseaux sociaux. Donc tout ça, c'est vrai que c'est quand même impressionnant au début. Donc ça fait bizarre. Moi, à partir du moment où mes amis m'ont dit « on te retrouve à la télé » , c'est bien à la claire qu'on connaît. Donc ça, déjà, ça rassure. Mais en fait, après, ce qu'on a partagé avec les gens dans la rue, par exemple, c'est que de la bienveillance. Les gens, ils sont curieux de savoir ce qu'il y a derrière cette aventure, cette émission. Et donc, en fait, on partage et on s'est toujours dit qu'on l'avait fait aussi pour partager aux autres. Et donc, ça a été toujours un moment sympa qui nous renvoie directement sur place dès qu'on en parle. Donc, c'est que du bonheur, en fait.

  • Speaker #2

    Alors oui, c'est vrai que c'est très amusant. Moi, quand on a un enfant qui nous reconnaît, même encore récemment, puis qu'il m'en autographe une caméra, faire un joyeux anniversaire, que sais-je. Donc c'est amusant, mais il y a en plus, on a représenté la famille en fait. La relation père-fille, alors beaucoup de gens disaient c'est formidable. Moi je trouvais que c'était pas formidable, je trouvais que c'était normal la relation père-fille. C'est normal d'aimer sa fille et que sa fille aime son père. Et donc il y a eu beaucoup de gens qui ont écrit que c'était formidable la famille, et d'autres qui souffrent, qui ont aussi écrit. Et donc on a eu des échanges épistolaires avec des gens qui... partageaient leurs souffrances parce que le père était décédé, parti, puis aussi des horreurs qu'on peut imaginer. Et donc, du coup, c'était aussi une certaine joie pour moi d'essayer de les rassurer, de chercher des choses positives avec eux, dans leur famille, dans leur vie. Donc, c'est toujours un plaisir.

  • Speaker #0

    Je repose cette partie de la question, vous, avec vous-même, est-ce que vous êtes plus exigeant ?

  • Speaker #1

    Je crois que j'ai toujours été moins exigeante. J'essaye parfois, depuis la moitié de moins l'être, Parce qu'en fait, on m'a plusieurs fois dit, c'est incroyable ce que tu as fait. Et du coup, c'est vrai que je me suis rendu compte que je l'étais beaucoup. Et même avec le sport, en fait. Moi, je fais du sport quotidiennement ou quasi. Quand je n'en fais pas, je ne me sens pas bien et je m'en veux ou je ne sais quoi. Et du coup, j'essaye de justement travailler un peu là-dessus. Donc, ce serait plutôt l'inverse de moins l'être. Puis quand je le fais, je le fais intensément et je le suis, exigeante. Mais voilà, en tout cas, plutôt l'inverse.

  • Speaker #2

    Moi, je ne crois pas avoir une exigence particulière plus forte avant qu'après. J'ai une rigueur morale, j'irais, ça c'est certain. Mais non, le reste, je ne pense pas que je sois plus exigeant. On peut toujours faire mieux, c'est vrai, mais je ne vais pas faire une crise pour arriver numéro un dans tout.

  • Speaker #0

    Et du coup, est-ce que vous avez l'impression d'avoir un peu comblé cette soif du défi et de se challenger ? Ou au contraire, ça vous a donné de l'appétit ?

  • Speaker #2

    Moi déjà, je ne m'attendais pas. pas à ce que l'on gagne. Je m'attendais... Alors c'était marrant, quand je suis parti, j'avais posé une semaine de congé, puis j'avais dit, bon, je suis seulement parti une semaine ou deux, maximum, tout va bien se passer. Et en fait, on avait le droit d'appeler la France une fois par semaine, et donc du coup, je disais à ma femme, appelle tel collègue pour dire que je prends une semaine de congé de plus. Parce que je ne m'attendais pas du tout à ce qu'on aille aussi loin. Donc c'est vrai que du coup, j'en tire que tout est possible. Ça, c'est la leçon de cette expérience. Donc pourquoi pas, si j'ai un enfant qui me propose un autre défi impossible, je dirais oui aussi.

  • Speaker #1

    Moi je pense que j'adorais déjà les défis avant, donc ça a plutôt nourri ma soif de défis. Donc j'ai fait plus de triathlons depuis ou en tout cas voilà pourquoi pas repartir sur un Pékin Express All Star ou je ne sais quoi. En tout cas je pense qu'on n'avait pas le même discours le lendemain du retour, on était tellement épuisés. Vraiment tout quoi, émotions, corps, tout. Mais là aujourd'hui, si j'adore ça, ça c'est sûr.

  • Speaker #2

    Moi, je dis que oui, si on nous fait signe, j'y vais. Mais je sais que ce sera dur, ça peut être la différence.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas si vous avez été confrontée depuis à des échecs, des gros échecs, mais je me dis, comment on gère ça quand on a tout gagné, justement, sur une aventure comme ça ? Est-ce que votre rapport à l'échec, il est différent ? C'est plus dur de perdre ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'on est, je ne suis pas mauvaise perdante. Je pense pas, être mauvaise perdante.

  • Speaker #2

    Moi, tout le moment que je gagne,

  • Speaker #1

    ça se passe très bien. Mais non, c'est sûr qu'on a toujours envie de donner le meilleur de nous-mêmes. Voilà, après l'échec, c'est vrai qu'on peut... En fait, je me dis parfois, on a tellement accompli un truc de dingue, que je suis tellement heureuse, j'ai beaucoup de chance dans ce que je fais, je suis en bonne santé, ma famille est en bonne santé, je suis bien entourée, j'ai un boulot super. Donc je me dis, j'arrive à prendre aussi plus de recul sur mes échecs, si tout ne va pas comme il faut à chaque fois, je prends du recul et ça va. Donc peut-être que j'ai réussi à travailler ça.

  • Speaker #2

    Moi, je prends ce que j'en ai tiré, c'est que je suis l'homme le plus heureux de la Terre, je pense. Je fais des concours, d'ailleurs, je gagne toujours. Mais ce que j'ai réalisé, c'est que le bonheur, ça se protège. Donc je fais beaucoup plus attention à mon bonheur, donc indirectement au bonheur des autres, ceux qui m'entourent, parce que tout est là, en fait. Il faut vraiment le protéger. Le bonheur, ce n'est pas quelque chose d'hasardeux. Enfin, on peut avoir de la malchance, être malade, ça, ça existe. Mais après, le reste, dans un contexte normal, il n'y a pas de raison qu'on n'arrive pas à protéger son bonheur. Donc ça, je me suis rendu compte que c'était important. On a vu des familles qui étaient... On a vu beaucoup de gens heureux. Et on a partagé leur joie de la famille. Et puis ce qui m'a frappé aussi, c'est que toutes les familles du monde sont pareilles. Que ce soit en Turquie, en Afrique, etc. Et donc, j'ai réalisé que ces gens... Eux aussi avaient un nid à protéger et que moi, je devais faire pareil.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, où est-ce que vous en êtes ? Est-ce que finalement, Pékin Express, ça vous a permis de vous réaliser peut-être d'une autre manière ?

  • Speaker #1

    Clairement, je pense, comme je te disais, il y a vraiment eu l'après Pékin. Il y avait l'avant pendant après, l'avant à fond à l'heure à Paris, à travailler sur un boulot qui m'apportait moins de sens, etc. Donc, il y a eu le pendant qui m'a complètement chamboulé. Et donc l'après, c'est prise en main, on change de vie. Et donc du coup, beaucoup plus épanouie, accomplie dans le boulot que j'ai fait aujourd'hui. Aussi d'un point de vue perso, je me marie cette année. Enfin voilà, il y a eu plein de déclics aussi après cette aventure. Donc plus accomplie, je pense.

  • Speaker #2

    Ce que j'ai réalisé avec Pékin Express, c'est que je savais que le bonheur dépendait des autres. Mais là, avec Pékin Express, on l'a expérimenté. Donc j'ai vraiment, la démonstration est faite. Que le bonheur passe par l'autre. C'est ça qui a changé la vie. Donc je vais faire plus attention aux autres. Je fais plus attention aux autres.

  • Speaker #0

    Ce podcast, il s'appelle le Déclic. Tu viens d'utiliser en plus le mot. Ça veut dire quoi pour vous un déclic ?

  • Speaker #2

    C'est ce qui nous transforme. C'est une connaissance finalement. Une connaissance, c'est un savoir qui transforme. C'est un peu pareil. On a appris que vraiment, dans une expérience, la valeur de l'autre. Donc c'est un déclic.

  • Speaker #1

    Et souvent un déclic ça chamboule un peu quand même, mais ça amène beaucoup de positif je pense. Quand on a un déclic c'est qu'on réalise quelque chose et ça amène beaucoup de positif pour la suite.

  • Speaker #2

    On appelle ça les crises de bonheur dans la famille. Une crise de bonheur ça fait un peu oxymore, mais en fait une crise parce qu'on est tellement chamboulé, et puis c'est un bonheur tellement grand que ça nous chamboule totalement.

  • Speaker #0

    Bon on va rester sur ça alors, sur les crises de bonheur. Est-ce qu'on peut vous retrouver peut-être sur les réseaux sociaux et puis à votre livre aussi ?

  • Speaker #1

    Oui tout à fait, on a écrit un livre qu'on a sorti l'année dernière. qui s'appelle « Nous avons gagné Pékin Express » et qui raconte l'envers du décor de cette aventure. Donc voilà, comment on s'y est préparé et puis comment on l'a vécu. Un peu tous les petits secrets de la production.

  • Speaker #0

    Et après, vous avez tous les deux des comptes, on peut vous suivre en ligne ?

  • Speaker #1

    Oui, on peut nous suivre sur Instagram notamment. Et puis on a créé un site internet aussi. Oui,

  • Speaker #2

    c'est Christophe-et-clair.fr. Et là, on a mis des anecdotes. On a mis des conseils pour le casting, parce que il y a beaucoup de gens qui veulent le faire, qui nous demandent.

  • Speaker #0

    Bah si, vous m'avez motivé là. J'espère que papa, tu écoutes cet épisode. Super. Eh bien, merci beaucoup à tous les deux. Et puis, je vous souhaite plein de déclics à venir et de crises de bonheur.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à le partager et à en parler autour de vous. Qui sait, il n'est peut-être pas si loin, ce déclic.

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Description

Et vous, c’est quoi le défi un peu fou que vous n’avez pas encore relevé ? 

Pour Claire et son père, c’était de participer à Pékin Express. Challenge accepté ? Plus encore, car cette aventure, ils l’ont remportée.

Dans ce nouvel épisode du Déclic, ce duo père-fille nous apporte une autre vision de son aventure sportive et humaine. On y parle de l’esprit d’équipe, du dépassement de soi, de la gestion du stress et des rencontres que l’on n'oublie pas.

📲💻 Retrouvez Claire et Christophe sur Instagram ici ou ou sur leur site internet.

💡⚡✨ Le déclic est une série du podcast Conseil Sport de DECATHLON. Un échange avec des invité·es où l’on parle voyages, rencontres, ruptures, joies, échec… En bref, de transformations. Des parcours de vie inspirants qui ont tous commencé par un déclic. Ce format vous est proposé par Manon, journaliste et sportive passionnée.

🎧🗣 Cet épisode vous a plu ? Parlez-en et partagez-le autour de vous ! Qui sait… Vous tomberez peut-être, vous aussi, sur un déclic.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Rencontre, rupture, joie, échec, transformation, bonheur. Tout commence par un déclic. Bonjour à toutes et à tous et bienvenue sur ce nouvel épisode. Vous écoutez le déclic de Claire et Christophe Flippo. Bonjour Claire et Christophe, comment ça va ?

  • Speaker #1

    Bonjour !

  • Speaker #2

    Bonjour Manon !

  • Speaker #1

    Tout va très bien ! Super !

  • Speaker #2

    Oui, on est en pleine forme !

  • Speaker #0

    Bon, top ! On vous connaît comme les grands gagnants de la 14e saison de Pékin Express qui a été diffusée en 2021. Alors pour ceux qui ne connaissent pas, il s'agit d'une émission télévisée où plusieurs équipes s'affrontent à travers plusieurs pays et plusieurs épreuves. Je laisse les curieux et curieuses aller regarder les meilleurs extraits de votre aventure et puis se faire une petite idée de la chose. Alors vous êtes Lillois, ça nous fait déjà un point commun ! Bon Claire, on en a au moins deux autres pour commencer, c'est qu'on travaille chez Decathlon et qu'on aime le sport. Mais sûrement que toi aussi Christophe, tu aimes un peu le sport et on va parler dans cet épisode. Si vous vous êtes inscrit à cette aventure, c'est suite à ton initiative, Claire. Pékin Express, c'est une émission que tu regardais depuis déjà plusieurs années et qu'au fond tu rêvais de faire aussi. Le dépassement de soi, le voyage, la découverte, la rencontre, ce sont des choses qui t'attirent. Christophe, toi tu ne connaissais pas Pékin Express, mais tu as choisi de faire confiance à ta fille. à ce moment là vous aviez respectivement 30 et 61 ans Alors au-delà de ce titre de grand gagnant, vous êtes aussi tout simplement un papa et sa fille. Alors moi j'ai envie de savoir pourquoi s'être lancée dans une telle aventure ensemble, est-ce que ça a été pour vous comme un déclic ?

  • Speaker #1

    Alors c'est vrai que c'était un peu fou de demander à papa de faire Pékin Express. C'est vrai que j'avais demandé l'année d'avant quand même à ma grande sœur de participer avec moi. Ça n'avait pas fonctionné mais je me suis dit tiens avec mon père ça peut faire quelque chose, on est quand même un binôme assez atypique. Et donc un jour je lui ai demandé, papa t'es pas chaud, on fait Pékin Express. Et puis, il m'a dit, c'est quoi ton truc ? C'est quoi cette émission ? J'en parle à ta mère, je te rappelle. Et deux jours après, il me rappelle, maman lui avait dit, vous ne serez jamais pris. Donc, c'est vrai qu'au départ, je me suis dit, tiens, et petit à petit, il m'a fait confiance dans les castings, etc. Et puis, en fait, il a dit, oui, on a été pris. Et donc, il est parti dans la grande aventure avec moi. Alors,

  • Speaker #2

    j'ai accepté parce que Claire a beaucoup menti au début. C'était soi-disant qu'il n'y avait que du stop à faire, qu'elle s'occupait de tout. tout. Et à chaque fois, elle me disait t'inquiète, je m'occupe de tout. J'ai surtout compris qu'à chaque fois qu'elle disait t'inquiète, c'est à ce moment-là qu'il fallait que je m'inquiète, parce qu'il y a eu beaucoup d'épreuves. D'ailleurs, j'ai pu avoir la puce à l'oreille parce qu'elle m'a dit, il va falloir que tu t'entraînes avant de partir. Donc, en m'entraînant, je me suis dit, peut-être des choses physiques quand même.

  • Speaker #0

    Et si t'avais su tout ça, justement, tu te serais quand même lancé ?

  • Speaker #2

    Alors, Non, je n'aurais pas osé partir parce que j'avais peur d'être ridicule. J'étais très flatté que ma fille me demande de le faire. Quand elle a voulu le faire avec sa sœur, le binôme était beaucoup moins bien, il faut reconnaître. Mais donc, j'étais flatté qu'elle me le demande. C'est une grande preuve de confiance. Et moi, je m'étais dit, je vais être ridicule. On va se moquer de moi. Elle va avoir honte de moi. Et donc, j'avais peur. En fait, j'étais très stressé à le faire. Et puis, comme ma femme avait dit, de toute façon, tu n'as aucune chance d'être pris. Bon, on est parti comme ça.

  • Speaker #0

    Alors, quelle était la différence entre toi, en plus, tu ne connaissais pas grand chose, et toi, Claire, qui connaissait bien Pékin Express. Entre la réalité de ce que vous avez vécu, c'était quoi la plus grande différence ?

  • Speaker #1

    Moi je pense que je ne m'attendais pas que ce soit si dur, au global dans l'aventure déjà. On était très stressés et c'était très physique. Donc en fait on sort complètement du cadre, on ne mangeait pas le midi, on dormait très mal, parfois tête bêche à deux sur un matelas. Moi je poussais papa parfois assez fort, il faisait chaud. Et donc c'était quand même très dur physiquement et mentalement, il fallait tenir le coup. Donc je ne m'attendais pas que ce soit si dur.

  • Speaker #2

    Le stress, c'est très simple à résumer. On vous lâche dans un village, il y a huit couples qui courent comme des dératés derrière les bagnoles. Et on nous dit, par exemple, vous êtes à Lille, on dit rendez-vous dans deux jours à Colmar. Donc allez-y à Colmar en stop, sans l'autoroute, depuis un village où il y a très peu de voitures. Donc on est hyper stressé, on se dit on ne va jamais réussir à démarrer, ça va être la galère toute la journée. Donc c'est tout le temps cette pression qu'il a fallu gérer.

  • Speaker #0

    Ça vous a permis aussi, j'imagine, de vous connaître davantage. Qu'est-ce que vous avez découvert l'un sur l'autre ?

  • Speaker #1

    Beaucoup de choses. C'est vrai que moi, j'appréhendais déjà un petit peu de partir uniquement avec mon père. Je suis partie de la maison à 18 ans, donc j'avais eu peu de moments aussi en tête à tête avec lui. Donc finalement, depuis presque 15 ans. Donc c'est vrai que ça me faisait drôle. J'appréhendais ces moments où on se regarde dans le blanc des yeux. Vraiment, on n'a pas de téléphone, on n'a pas de papier, on n'a pas nos amis, on n'a rien. On est vraiment parfois juste là pour l'autre. Donc j'appréhendais ça. et en fait... On a réussi à trouver notre rythme au fil de l'eau, donc en se calant vraiment et en s'apprivoisant, entre guillemets, vraiment à une vie quotidienne de couple presque, mais père-fille. Et du coup, voilà, moi, j'ai appris que papa, finalement, avait un mental de malade. Voyez d'où je tenais ce mental, qu'il a vraiment dépassé ses limites en faisant des trucs de dingue. Donc ça, vraiment, je pense que je ne l'aurais pas su. Et qu'il était aussi profondément gentil auprès des gens qu'on rencontrait. On a été vachement en demande de... tous les jours, de nourriture, du coucher, etc. Et c'est vrai qu'en fait, papa, je l'ai vraiment senti pleinement contemplatif, avec les autres tout le temps dans l'aventure. Et ça, je ne pensais pas que c'était à tel point.

  • Speaker #2

    Alors moi de mon côté, effectivement je savais que Claire avait une énergie de folle, ça c'est reconnu dans la famille. Mais j'ai vraiment découvert que ça allait au-delà de ce que j'imaginais en fait, parce qu'elle était sur toutes les voitures, elle lâchait rien. Elle allait craquer plusieurs fois, alors on a quand même fait des accolades pour se remonter le moral, parce que je me souviens, parfois elle disait « j'en ai marre de quénander » , etc. Mais j'essayais de remontrer ce qui était positif. Parce que si on fait des choses seul, vraiment, c'est une épreuve. Si on la fait seul, on va faire 25 kilomètres par jour. On va arriver au bout du compte, au bout d'un mois, on aura fait 600 kilomètres. Mais là, il faut en faire 6000. Et donc, c'est vraiment à partir des autres qu'on va pouvoir réussir. En fait, c'est marrant, c'est un sport collectif. C'est ça qui est génial, c'est un sport collectif, ça me vient maintenant. Mais où la moitié, où les trois quarts de l'équipe ne savent pas qu'ils font partie de l'équipe encore.

  • Speaker #1

    C'est vrai.

  • Speaker #0

    Et tu avais l'impression d'avoir poussé ton papa. Oui. loin dans ses limites physiques. Comment on gère ça ? Parce que déjà, soi-même, c'est parfois difficile d'être dans la difficulté physique et de l'imposer à l'autre, à son papa. Comment tu l'as vécu, toi ?

  • Speaker #1

    En fait, au début, pas très bien, parce que je me rappelle que le premier jour de course, on est partis, on est arrivés, sortis de l'avion. On a récupéré nos valises, on est partis à fond les ballons, directement dans la course, le stress, le stop. On s'en mangeait très chaud au Uganda, donc on avait vraiment l'acclimatation du pays. à faire, etc. Et papa a failli tomber dans les pommes en fin de journée. On arrivait à Stéphane au bout du rouleau, premier jour, et là, papa a tombé à moitié dans les pommes. Et je me dis, mais oula, mais où est-ce que j'ai emmené papa ? Mon Dieu, je vais tuer papa. Qu'est-ce que j'ai fait ? Et donc, au début, j'ai eu peur. Et en fait, après, on a pris notre rythme, etc. Et donc, j'ai vu qu'il tenait le coup et qu'en fait, finalement, c'était pas un bébé. En fait, c'est ça. En fait, il fallait que je lui fasse confiance aussi là-dedans. Mais au début, j'ai vraiment eu peur. Et donc, petit à petit, en fait, j'ai vu sa force. Et ça a très bien fonctionné.

  • Speaker #2

    En fait, l'émission, le contexte dans lequel on est, nous pousse au-delà de nous-mêmes. On n'a pas envie d'être ridicule de façon générale. Quoique, pour faire cette émission, il faut ne pas faire attention au candidaton, parce que sinon, on est foutus. Moi, je me moque complètement du candidaton. Mais en tout cas, pour les épreuves, on n'est pas là pour plaisanter. Et on est dans les conditions mentales qui font qu'on est prêt à se surpasser. Je me souviens, une épreuve, je devais tenir les bras en croix avec du sel au bout de chaque bras. J'ai tenu 52 minutes, je crois, mais je pense qu'on me demanderait de le faire maintenant. Si je tenais un quart d'heure, ça serait beau. Mais là, on est tellement dans les conditions mentales qu'on se dépasse. On fait des trucs de dingue.

  • Speaker #1

    On se dépasse.

  • Speaker #0

    Et justement, ces conditions mentales, tout ça, ce rapport au sport, à l'activité physique, c'est quelque chose qui était déjà présent dans votre famille. Est-ce que ça a changé depuis ?

  • Speaker #1

    Moi, je l'ai retrouvé parfois dans mes compétitions sportives, parce que je faisais du triathlon. Je sais qu'on fait régulièrement, donc je retrouve cette compétition, ce dépassement de soi lors des triathlons et des quelques courses, etc. J'ai des frères et soeurs aussi très sportifs. Toi, papa, compétition sportive ?

  • Speaker #2

    Moi, je suis resté jeune et beau. Du coup, je fais du sport, je fais du vélo elliptique trois fois par semaine quand même, une heure. Mais c'était un train-train pour garder la forme. Mais après, quand on a su qu'on était pris... Claire elle m'a dit bon maintenant ça passe à la vitesse supérieure.

  • Speaker #1

    J'ai fait un petit entraînement sportif.

  • Speaker #2

    Tous les jours je me levais à 6h du matin pour faire du sport pendant une heure avant d'aller au boulot. Donc du coup pendant trois mois je m'étais quand même bien entraîné. Je faisais 40 pompes, 3 minutes de gainage et une heure de vélo.

  • Speaker #1

    Et le week-end je t'emmenais courir avec un sac à dos.

  • Speaker #2

    Il faut savoir que j'ai les genoux en compote donc que j'arrivais tout juste à trottiner. Donc il a fallu ruser. C'est un peu comme dans le sport. Il a fallu avoir une stratégie comme le vélo. Il faut vraiment réfléchir où on va mettre son effort, ne pas perdre inutilement son temps. Par exemple, si on court derrière les voitures, comme moi je trottine, et qu'il y a sept couples qui sont avec nous, contre nous, ça ne sert à rien de courir derrière. Donc du coup, on trouvait des Russes pour ne pas aller avec eux. Par exemple, on prenait une voiture dans l'autre sens, ou on partait avec la boussole dans une autre direction. On essayait, il faut toujours réfléchir pour ne pas bêtement courir sur son point faible.

  • Speaker #1

    Faire différemment que les autres, c'est clair, c'était notre point fort. parce que si on était que dans les jambes et que t'es pas dans la tête et donc tu penses tu utilises ton corps comme sur une compète etc tu peux aller à fond en sport ça fonctionne pas il faut en effet réfléchir prendre le temps et au départ moi j'avais quand même quand on a commencé j'avais tendance à aller hyper vite foncer tête la première à droite comme tout le monde et en fait papa m'a vite dit attends Claire stop regarde à gauche on réfléchit différemment et on a commencé à être un peu stratège et c'est ça qui a fait notre complementarité et qui nous a amené à la victoire je pense

  • Speaker #0

    Et c'est ça, c'est des enseignements dont tu te sers toujours aujourd'hui dans tes compétitions, parce que tu continues la compétition ?

  • Speaker #1

    C'est vrai que sur un triathlon, on réfléchit, comme tu dis, à optimiser un peu nos forces, les mettre au bon endroit. Je sais les combats que je ne peux pas gagner parce que je suis moins bonne, par exemple, sur une course. Donc, j'essaie d'être plus stratège sur mes transitions ou à la nage. Donc, il y a des choses comme ça que j'utilise. Même après au boulot, je me dis même, il y a des combats que tu ne veux pas me faire dans la vie de tous les jours. Donc, c'est vrai que oui, plus de réflexion, c'est sûr. d'être foncé comme ça, d'être baisé sans réfléchir.

  • Speaker #0

    Donc il y a ce côté compétition qui est très important dans la course. Comment vous faisiez pour faire la part des choses ? Parce qu'en même temps, c'est aussi une expérience humaine. Comment on arrive à profiter de l'aventure sans se laisser submerger par ce stress lié, j'imagine,

  • Speaker #1

    à la compétition ? Grande question.

  • Speaker #2

    Alors, on n'a pas tellement de temps de réfléchir. Les choses arrivent jusqu'à nous et on voit beaucoup de bienveillance. En Afrique, par exemple, c'est très amusant. On rencontre l'homme véritable. C'est celui qui s'intéresse à l'autre, qui vient vers vous. Ce qui fait que quand on fait du stop, par exemple en Afrique, en fond d'Ouganda, il y a une voiture sur quatre qui s'arrête. C'est quand même énorme. Sauf que dans celle qui s'arrête, il y en a les trois quarts, elles sont déjà pleines. En fait, ils s'arrêtent juste pour vous demander où vous allez ou pourquoi vous êtes là. Mais ils n'ont aucune chance de vous prendre. C'est parce qu'ils aiment bien le contact. Et donc, on discute, Paris, machin. Alors nous, on ne veut pas discuter, on veut faire la course. Et eux, ils sont là, ils nous gênent, ils nous empêchent. Mais on est dans le contact avec les gens. C'était des expériences quand même... Très émouvante, on a eu des grands moments. En fait, cette course, c'est un peu l'homme accompli qui le sportive finalement. Il faut de la volonté, on l'a dit, il faut de l'intelligence, une stratégie, et puis il faut une dimension spirituelle. C'est ça qui va nous emmener au-delà de nous-mêmes, c'est ça qui va nous emmener à la rencontre de l'autre. Et c'est grâce à l'autre, qui fait donc partie de la même équipe que nous, même s'il ne le sait pas encore, qu'on va aller très loin, grâce à cette dimension spirituelle. Donc on retrouve les trois dimensions. chez le sportif.

  • Speaker #1

    Et donc nous faire sortir justement de la course, en pensant justement à un moment avec l'autre, en partageant un moment. Finalement, on ne sort pas de la course en disant en fait vas-y, on te parle juste pour que tu fonces, appuie sur le champignon, go go. C'est qu'on partage un moment et du coup, en fait, ça nous emmène plus loin parce qu'il se passe quelque chose avec l'autre. Et donc ça, c'est vraiment avec les gens qu'on rencontre et même après tous les deux, comme notamment le trek qu'on avait fait sur le mont Olympe, on avait donc une vingtaine de kilomètres à faire sur ce... Sur ce mont, avec une petite cloche entre tous les deux qu'on portait, qu'on ne pouvait pas faire sonner. Donc un truc, vous imaginez, horrible. Et en fait, du coup, moi, je partais à fond. Allez, on y va, etc. Et papa me disait, oh, mais regarde où on est, Claire. Pause. On s'arrête une seconde. On est plutôt bien placé. Regarde un coup, etc. Donc en fait, il m'a aussi aidé, moi, à sortir de ça et de pouvoir plus profiter de l'instant présent. Parce que sinon, t'es vite remis dans ton stress. C'est tellement éprouvant que ça peut vite être compliqué.

  • Speaker #0

    Ça a été une des plus grandes difficultés pour vous, le stress, j'ai l'impression.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #2

    Moi ce qui était physiquement le plus dur c'était gravir la météo C'était pas une escalade très compliquée mais moi j'en fais pas Mais déjà il faut passer son corps plus le sac à dos donc 100 kilos Monter les 100 kilos quand je suis arrivé en haut j'étais épuisé Il ne me restait plus que 20 mètres à faire Il y avait Claire qui était là et c'était un terrain plat J'arrivais pas à les faire je ne pouvais plus avancer j'étais épuisé Je n'avais pas réalisé que c'était si fatiguant l'escalade.

  • Speaker #1

    Donc il y a eu le stress, mais il y a eu quelques grands moments forts, comme ça, sportifs, où on s'est dépassés, qui ont été... Moi, il y a eu le saut à l'élastique aussi. Ah oui,

  • Speaker #2

    le saut à l'élastique, tout le monde pleurait, c'était un coup.

  • Speaker #1

    Pareil, physiquement, c'est OK normalement, mais quand on a la peur du vide et qu'il y avait un casque dans les oreilles où il me faisait tourner des héros grecs, il fallait que j'en retienne 6, etc. En même temps, je suis au bord du vide. Et avec le stress, c'est sûr que finalement, il y a eu ces moments-là qui ont été très durs.

  • Speaker #0

    Il y a une autre dimension dans Pékin Express, c'est aussi le fait de demander de l'aide. On est toujours contraint de demander dans l'aventure pour manger, pour dormir, pour avancer, même pour gagner une épreuve. Est-ce que c'est quelque chose dont vous aviez l'habitude avant de demander de l'aide ? Est-ce que ça a changé quelque chose chez vous aussi ? Est-ce que maintenant vous osez dire, bon ben là j'ai besoin d'aide, je me tourne vers l'autre ?

  • Speaker #1

    Quand on rentre de cette aventure-là où on a vécu six semaines rien que grâce à l'autre, ça nous questionne et on se dit, qu'est-ce qu'on peut nous offrir ici ? données, en tout cas... ralentir un peu et puis avoir plus d'échanges aussi avec les autres, c'est sûr qu'on le fait beaucoup plus.

  • Speaker #2

    C'est vrai, quand on est rentré, on a pris immédiatement énormément de recul sur le boulot. Moi, j'étais un peu débordé dans mon travail, il y avait plein de trucs à faire. Bon, on se repose la question, mais qu'est-ce qui est important dans la vie ? C'est obligé. Et en fait, on se rend compte qu'on met en pratique que ce qui est important dans la vie, c'est l'autre. C'est tout. Il n'y a rien à ajouter.

  • Speaker #0

    Et ça, ces enseignements-là, plusieurs années après, vous arrivez à les conserver ? Parce que souvent, quand il nous arrive quelque chose de fort, comme ça, on se dit « bon, maintenant, je ne verrai plus jamais les choses de la même manière » et on a tendance à se faire reprendre par le tourbillon du quotidien. Vous, vous avez réussi quand même à le maintenir, ces enseignements ?

  • Speaker #2

    On a conservé cette sensation parce que, même encore aujourd'hui, il nous arrive plusieurs fois par an, Claire et moi, on se dit « est-ce que tu te rends compte qu'on a gagné Pékin Express ? » On n'a pas encore vraiment intégré. On dit, tu te rends compte, on a été pris, on a fait les 31 jours, 6000 kilomètres et on a gagné. C'est un truc de dingue.

  • Speaker #1

    C'est sûr que ça, on le garde, on n'en réalise pas, donc on est toujours un peu dans ce moule-là. Alors, on ne vit pas au quotidien aussi intensément que quand on venait de rentrer. Le fait d'être complètement décalé avec nos boulots, etc. Moi, j'ai quand même finalement démissionné. Je suis rentrée à Lille, je suis arrivée chez Descartes. Il y a quand même un gros après-Pékin. Mais c'est plus aussi intense dans ce qu'on a ressenti là-bas sur place, mais c'est sûr que moi je me remets des petits moments ou des moments de pause, ce que je ne faisais pas avant, pour pouvoir justement respirer et prendre conscience du moment présent. Et voilà, c'est ce que je faisais vraiment pas avant à Paris, à fond dans les métros, enfin tout le temps, à droite à gauche. Donc c'est ça qu'on essaie de garder en tout cas au quotidien.

  • Speaker #0

    Et en rentrant, il y a aussi la notoriété. Comment est-ce que vous l'avez gérée ? Comment est-ce qu'on gère le fait ? Parce que quand on est gagnant d'une aventure, les gens attendent de nous qu'on soit toujours gagnant, j'imagine, et peut-être même vous, avec vous-même. Comment vous gérez ça ?

  • Speaker #1

    C'est vrai que ça n'a pas été facile, parce que du jour au lendemain, on sort de chez soi, on nous reconnaît, on nous demande des photos, on nous envoie plein de messages, on commence à avoir une communauté sur les réseaux sociaux. Donc tout ça, c'est vrai que c'est quand même impressionnant au début. Donc ça fait bizarre. Moi, à partir du moment où mes amis m'ont dit « on te retrouve à la télé » , c'est bien à la claire qu'on connaît. Donc ça, déjà, ça rassure. Mais en fait, après, ce qu'on a partagé avec les gens dans la rue, par exemple, c'est que de la bienveillance. Les gens, ils sont curieux de savoir ce qu'il y a derrière cette aventure, cette émission. Et donc, en fait, on partage et on s'est toujours dit qu'on l'avait fait aussi pour partager aux autres. Et donc, ça a été toujours un moment sympa qui nous renvoie directement sur place dès qu'on en parle. Donc, c'est que du bonheur, en fait.

  • Speaker #2

    Alors oui, c'est vrai que c'est très amusant. Moi, quand on a un enfant qui nous reconnaît, même encore récemment, puis qu'il m'en autographe une caméra, faire un joyeux anniversaire, que sais-je. Donc c'est amusant, mais il y a en plus, on a représenté la famille en fait. La relation père-fille, alors beaucoup de gens disaient c'est formidable. Moi je trouvais que c'était pas formidable, je trouvais que c'était normal la relation père-fille. C'est normal d'aimer sa fille et que sa fille aime son père. Et donc il y a eu beaucoup de gens qui ont écrit que c'était formidable la famille, et d'autres qui souffrent, qui ont aussi écrit. Et donc on a eu des échanges épistolaires avec des gens qui... partageaient leurs souffrances parce que le père était décédé, parti, puis aussi des horreurs qu'on peut imaginer. Et donc, du coup, c'était aussi une certaine joie pour moi d'essayer de les rassurer, de chercher des choses positives avec eux, dans leur famille, dans leur vie. Donc, c'est toujours un plaisir.

  • Speaker #0

    Je repose cette partie de la question, vous, avec vous-même, est-ce que vous êtes plus exigeant ?

  • Speaker #1

    Je crois que j'ai toujours été moins exigeante. J'essaye parfois, depuis la moitié de moins l'être, Parce qu'en fait, on m'a plusieurs fois dit, c'est incroyable ce que tu as fait. Et du coup, c'est vrai que je me suis rendu compte que je l'étais beaucoup. Et même avec le sport, en fait. Moi, je fais du sport quotidiennement ou quasi. Quand je n'en fais pas, je ne me sens pas bien et je m'en veux ou je ne sais quoi. Et du coup, j'essaye de justement travailler un peu là-dessus. Donc, ce serait plutôt l'inverse de moins l'être. Puis quand je le fais, je le fais intensément et je le suis, exigeante. Mais voilà, en tout cas, plutôt l'inverse.

  • Speaker #2

    Moi, je ne crois pas avoir une exigence particulière plus forte avant qu'après. J'ai une rigueur morale, j'irais, ça c'est certain. Mais non, le reste, je ne pense pas que je sois plus exigeant. On peut toujours faire mieux, c'est vrai, mais je ne vais pas faire une crise pour arriver numéro un dans tout.

  • Speaker #0

    Et du coup, est-ce que vous avez l'impression d'avoir un peu comblé cette soif du défi et de se challenger ? Ou au contraire, ça vous a donné de l'appétit ?

  • Speaker #2

    Moi déjà, je ne m'attendais pas. pas à ce que l'on gagne. Je m'attendais... Alors c'était marrant, quand je suis parti, j'avais posé une semaine de congé, puis j'avais dit, bon, je suis seulement parti une semaine ou deux, maximum, tout va bien se passer. Et en fait, on avait le droit d'appeler la France une fois par semaine, et donc du coup, je disais à ma femme, appelle tel collègue pour dire que je prends une semaine de congé de plus. Parce que je ne m'attendais pas du tout à ce qu'on aille aussi loin. Donc c'est vrai que du coup, j'en tire que tout est possible. Ça, c'est la leçon de cette expérience. Donc pourquoi pas, si j'ai un enfant qui me propose un autre défi impossible, je dirais oui aussi.

  • Speaker #1

    Moi je pense que j'adorais déjà les défis avant, donc ça a plutôt nourri ma soif de défis. Donc j'ai fait plus de triathlons depuis ou en tout cas voilà pourquoi pas repartir sur un Pékin Express All Star ou je ne sais quoi. En tout cas je pense qu'on n'avait pas le même discours le lendemain du retour, on était tellement épuisés. Vraiment tout quoi, émotions, corps, tout. Mais là aujourd'hui, si j'adore ça, ça c'est sûr.

  • Speaker #2

    Moi, je dis que oui, si on nous fait signe, j'y vais. Mais je sais que ce sera dur, ça peut être la différence.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas si vous avez été confrontée depuis à des échecs, des gros échecs, mais je me dis, comment on gère ça quand on a tout gagné, justement, sur une aventure comme ça ? Est-ce que votre rapport à l'échec, il est différent ? C'est plus dur de perdre ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'on est, je ne suis pas mauvaise perdante. Je pense pas, être mauvaise perdante.

  • Speaker #2

    Moi, tout le moment que je gagne,

  • Speaker #1

    ça se passe très bien. Mais non, c'est sûr qu'on a toujours envie de donner le meilleur de nous-mêmes. Voilà, après l'échec, c'est vrai qu'on peut... En fait, je me dis parfois, on a tellement accompli un truc de dingue, que je suis tellement heureuse, j'ai beaucoup de chance dans ce que je fais, je suis en bonne santé, ma famille est en bonne santé, je suis bien entourée, j'ai un boulot super. Donc je me dis, j'arrive à prendre aussi plus de recul sur mes échecs, si tout ne va pas comme il faut à chaque fois, je prends du recul et ça va. Donc peut-être que j'ai réussi à travailler ça.

  • Speaker #2

    Moi, je prends ce que j'en ai tiré, c'est que je suis l'homme le plus heureux de la Terre, je pense. Je fais des concours, d'ailleurs, je gagne toujours. Mais ce que j'ai réalisé, c'est que le bonheur, ça se protège. Donc je fais beaucoup plus attention à mon bonheur, donc indirectement au bonheur des autres, ceux qui m'entourent, parce que tout est là, en fait. Il faut vraiment le protéger. Le bonheur, ce n'est pas quelque chose d'hasardeux. Enfin, on peut avoir de la malchance, être malade, ça, ça existe. Mais après, le reste, dans un contexte normal, il n'y a pas de raison qu'on n'arrive pas à protéger son bonheur. Donc ça, je me suis rendu compte que c'était important. On a vu des familles qui étaient... On a vu beaucoup de gens heureux. Et on a partagé leur joie de la famille. Et puis ce qui m'a frappé aussi, c'est que toutes les familles du monde sont pareilles. Que ce soit en Turquie, en Afrique, etc. Et donc, j'ai réalisé que ces gens... Eux aussi avaient un nid à protéger et que moi, je devais faire pareil.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, où est-ce que vous en êtes ? Est-ce que finalement, Pékin Express, ça vous a permis de vous réaliser peut-être d'une autre manière ?

  • Speaker #1

    Clairement, je pense, comme je te disais, il y a vraiment eu l'après Pékin. Il y avait l'avant pendant après, l'avant à fond à l'heure à Paris, à travailler sur un boulot qui m'apportait moins de sens, etc. Donc, il y a eu le pendant qui m'a complètement chamboulé. Et donc l'après, c'est prise en main, on change de vie. Et donc du coup, beaucoup plus épanouie, accomplie dans le boulot que j'ai fait aujourd'hui. Aussi d'un point de vue perso, je me marie cette année. Enfin voilà, il y a eu plein de déclics aussi après cette aventure. Donc plus accomplie, je pense.

  • Speaker #2

    Ce que j'ai réalisé avec Pékin Express, c'est que je savais que le bonheur dépendait des autres. Mais là, avec Pékin Express, on l'a expérimenté. Donc j'ai vraiment, la démonstration est faite. Que le bonheur passe par l'autre. C'est ça qui a changé la vie. Donc je vais faire plus attention aux autres. Je fais plus attention aux autres.

  • Speaker #0

    Ce podcast, il s'appelle le Déclic. Tu viens d'utiliser en plus le mot. Ça veut dire quoi pour vous un déclic ?

  • Speaker #2

    C'est ce qui nous transforme. C'est une connaissance finalement. Une connaissance, c'est un savoir qui transforme. C'est un peu pareil. On a appris que vraiment, dans une expérience, la valeur de l'autre. Donc c'est un déclic.

  • Speaker #1

    Et souvent un déclic ça chamboule un peu quand même, mais ça amène beaucoup de positif je pense. Quand on a un déclic c'est qu'on réalise quelque chose et ça amène beaucoup de positif pour la suite.

  • Speaker #2

    On appelle ça les crises de bonheur dans la famille. Une crise de bonheur ça fait un peu oxymore, mais en fait une crise parce qu'on est tellement chamboulé, et puis c'est un bonheur tellement grand que ça nous chamboule totalement.

  • Speaker #0

    Bon on va rester sur ça alors, sur les crises de bonheur. Est-ce qu'on peut vous retrouver peut-être sur les réseaux sociaux et puis à votre livre aussi ?

  • Speaker #1

    Oui tout à fait, on a écrit un livre qu'on a sorti l'année dernière. qui s'appelle « Nous avons gagné Pékin Express » et qui raconte l'envers du décor de cette aventure. Donc voilà, comment on s'y est préparé et puis comment on l'a vécu. Un peu tous les petits secrets de la production.

  • Speaker #0

    Et après, vous avez tous les deux des comptes, on peut vous suivre en ligne ?

  • Speaker #1

    Oui, on peut nous suivre sur Instagram notamment. Et puis on a créé un site internet aussi. Oui,

  • Speaker #2

    c'est Christophe-et-clair.fr. Et là, on a mis des anecdotes. On a mis des conseils pour le casting, parce que il y a beaucoup de gens qui veulent le faire, qui nous demandent.

  • Speaker #0

    Bah si, vous m'avez motivé là. J'espère que papa, tu écoutes cet épisode. Super. Eh bien, merci beaucoup à tous les deux. Et puis, je vous souhaite plein de déclics à venir et de crises de bonheur.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à le partager et à en parler autour de vous. Qui sait, il n'est peut-être pas si loin, ce déclic.

Description

Et vous, c’est quoi le défi un peu fou que vous n’avez pas encore relevé ? 

Pour Claire et son père, c’était de participer à Pékin Express. Challenge accepté ? Plus encore, car cette aventure, ils l’ont remportée.

Dans ce nouvel épisode du Déclic, ce duo père-fille nous apporte une autre vision de son aventure sportive et humaine. On y parle de l’esprit d’équipe, du dépassement de soi, de la gestion du stress et des rencontres que l’on n'oublie pas.

📲💻 Retrouvez Claire et Christophe sur Instagram ici ou ou sur leur site internet.

💡⚡✨ Le déclic est une série du podcast Conseil Sport de DECATHLON. Un échange avec des invité·es où l’on parle voyages, rencontres, ruptures, joies, échec… En bref, de transformations. Des parcours de vie inspirants qui ont tous commencé par un déclic. Ce format vous est proposé par Manon, journaliste et sportive passionnée.

🎧🗣 Cet épisode vous a plu ? Parlez-en et partagez-le autour de vous ! Qui sait… Vous tomberez peut-être, vous aussi, sur un déclic.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Rencontre, rupture, joie, échec, transformation, bonheur. Tout commence par un déclic. Bonjour à toutes et à tous et bienvenue sur ce nouvel épisode. Vous écoutez le déclic de Claire et Christophe Flippo. Bonjour Claire et Christophe, comment ça va ?

  • Speaker #1

    Bonjour !

  • Speaker #2

    Bonjour Manon !

  • Speaker #1

    Tout va très bien ! Super !

  • Speaker #2

    Oui, on est en pleine forme !

  • Speaker #0

    Bon, top ! On vous connaît comme les grands gagnants de la 14e saison de Pékin Express qui a été diffusée en 2021. Alors pour ceux qui ne connaissent pas, il s'agit d'une émission télévisée où plusieurs équipes s'affrontent à travers plusieurs pays et plusieurs épreuves. Je laisse les curieux et curieuses aller regarder les meilleurs extraits de votre aventure et puis se faire une petite idée de la chose. Alors vous êtes Lillois, ça nous fait déjà un point commun ! Bon Claire, on en a au moins deux autres pour commencer, c'est qu'on travaille chez Decathlon et qu'on aime le sport. Mais sûrement que toi aussi Christophe, tu aimes un peu le sport et on va parler dans cet épisode. Si vous vous êtes inscrit à cette aventure, c'est suite à ton initiative, Claire. Pékin Express, c'est une émission que tu regardais depuis déjà plusieurs années et qu'au fond tu rêvais de faire aussi. Le dépassement de soi, le voyage, la découverte, la rencontre, ce sont des choses qui t'attirent. Christophe, toi tu ne connaissais pas Pékin Express, mais tu as choisi de faire confiance à ta fille. à ce moment là vous aviez respectivement 30 et 61 ans Alors au-delà de ce titre de grand gagnant, vous êtes aussi tout simplement un papa et sa fille. Alors moi j'ai envie de savoir pourquoi s'être lancée dans une telle aventure ensemble, est-ce que ça a été pour vous comme un déclic ?

  • Speaker #1

    Alors c'est vrai que c'était un peu fou de demander à papa de faire Pékin Express. C'est vrai que j'avais demandé l'année d'avant quand même à ma grande sœur de participer avec moi. Ça n'avait pas fonctionné mais je me suis dit tiens avec mon père ça peut faire quelque chose, on est quand même un binôme assez atypique. Et donc un jour je lui ai demandé, papa t'es pas chaud, on fait Pékin Express. Et puis, il m'a dit, c'est quoi ton truc ? C'est quoi cette émission ? J'en parle à ta mère, je te rappelle. Et deux jours après, il me rappelle, maman lui avait dit, vous ne serez jamais pris. Donc, c'est vrai qu'au départ, je me suis dit, tiens, et petit à petit, il m'a fait confiance dans les castings, etc. Et puis, en fait, il a dit, oui, on a été pris. Et donc, il est parti dans la grande aventure avec moi. Alors,

  • Speaker #2

    j'ai accepté parce que Claire a beaucoup menti au début. C'était soi-disant qu'il n'y avait que du stop à faire, qu'elle s'occupait de tout. tout. Et à chaque fois, elle me disait t'inquiète, je m'occupe de tout. J'ai surtout compris qu'à chaque fois qu'elle disait t'inquiète, c'est à ce moment-là qu'il fallait que je m'inquiète, parce qu'il y a eu beaucoup d'épreuves. D'ailleurs, j'ai pu avoir la puce à l'oreille parce qu'elle m'a dit, il va falloir que tu t'entraînes avant de partir. Donc, en m'entraînant, je me suis dit, peut-être des choses physiques quand même.

  • Speaker #0

    Et si t'avais su tout ça, justement, tu te serais quand même lancé ?

  • Speaker #2

    Alors, Non, je n'aurais pas osé partir parce que j'avais peur d'être ridicule. J'étais très flatté que ma fille me demande de le faire. Quand elle a voulu le faire avec sa sœur, le binôme était beaucoup moins bien, il faut reconnaître. Mais donc, j'étais flatté qu'elle me le demande. C'est une grande preuve de confiance. Et moi, je m'étais dit, je vais être ridicule. On va se moquer de moi. Elle va avoir honte de moi. Et donc, j'avais peur. En fait, j'étais très stressé à le faire. Et puis, comme ma femme avait dit, de toute façon, tu n'as aucune chance d'être pris. Bon, on est parti comme ça.

  • Speaker #0

    Alors, quelle était la différence entre toi, en plus, tu ne connaissais pas grand chose, et toi, Claire, qui connaissait bien Pékin Express. Entre la réalité de ce que vous avez vécu, c'était quoi la plus grande différence ?

  • Speaker #1

    Moi je pense que je ne m'attendais pas que ce soit si dur, au global dans l'aventure déjà. On était très stressés et c'était très physique. Donc en fait on sort complètement du cadre, on ne mangeait pas le midi, on dormait très mal, parfois tête bêche à deux sur un matelas. Moi je poussais papa parfois assez fort, il faisait chaud. Et donc c'était quand même très dur physiquement et mentalement, il fallait tenir le coup. Donc je ne m'attendais pas que ce soit si dur.

  • Speaker #2

    Le stress, c'est très simple à résumer. On vous lâche dans un village, il y a huit couples qui courent comme des dératés derrière les bagnoles. Et on nous dit, par exemple, vous êtes à Lille, on dit rendez-vous dans deux jours à Colmar. Donc allez-y à Colmar en stop, sans l'autoroute, depuis un village où il y a très peu de voitures. Donc on est hyper stressé, on se dit on ne va jamais réussir à démarrer, ça va être la galère toute la journée. Donc c'est tout le temps cette pression qu'il a fallu gérer.

  • Speaker #0

    Ça vous a permis aussi, j'imagine, de vous connaître davantage. Qu'est-ce que vous avez découvert l'un sur l'autre ?

  • Speaker #1

    Beaucoup de choses. C'est vrai que moi, j'appréhendais déjà un petit peu de partir uniquement avec mon père. Je suis partie de la maison à 18 ans, donc j'avais eu peu de moments aussi en tête à tête avec lui. Donc finalement, depuis presque 15 ans. Donc c'est vrai que ça me faisait drôle. J'appréhendais ces moments où on se regarde dans le blanc des yeux. Vraiment, on n'a pas de téléphone, on n'a pas de papier, on n'a pas nos amis, on n'a rien. On est vraiment parfois juste là pour l'autre. Donc j'appréhendais ça. et en fait... On a réussi à trouver notre rythme au fil de l'eau, donc en se calant vraiment et en s'apprivoisant, entre guillemets, vraiment à une vie quotidienne de couple presque, mais père-fille. Et du coup, voilà, moi, j'ai appris que papa, finalement, avait un mental de malade. Voyez d'où je tenais ce mental, qu'il a vraiment dépassé ses limites en faisant des trucs de dingue. Donc ça, vraiment, je pense que je ne l'aurais pas su. Et qu'il était aussi profondément gentil auprès des gens qu'on rencontrait. On a été vachement en demande de... tous les jours, de nourriture, du coucher, etc. Et c'est vrai qu'en fait, papa, je l'ai vraiment senti pleinement contemplatif, avec les autres tout le temps dans l'aventure. Et ça, je ne pensais pas que c'était à tel point.

  • Speaker #2

    Alors moi de mon côté, effectivement je savais que Claire avait une énergie de folle, ça c'est reconnu dans la famille. Mais j'ai vraiment découvert que ça allait au-delà de ce que j'imaginais en fait, parce qu'elle était sur toutes les voitures, elle lâchait rien. Elle allait craquer plusieurs fois, alors on a quand même fait des accolades pour se remonter le moral, parce que je me souviens, parfois elle disait « j'en ai marre de quénander » , etc. Mais j'essayais de remontrer ce qui était positif. Parce que si on fait des choses seul, vraiment, c'est une épreuve. Si on la fait seul, on va faire 25 kilomètres par jour. On va arriver au bout du compte, au bout d'un mois, on aura fait 600 kilomètres. Mais là, il faut en faire 6000. Et donc, c'est vraiment à partir des autres qu'on va pouvoir réussir. En fait, c'est marrant, c'est un sport collectif. C'est ça qui est génial, c'est un sport collectif, ça me vient maintenant. Mais où la moitié, où les trois quarts de l'équipe ne savent pas qu'ils font partie de l'équipe encore.

  • Speaker #1

    C'est vrai.

  • Speaker #0

    Et tu avais l'impression d'avoir poussé ton papa. Oui. loin dans ses limites physiques. Comment on gère ça ? Parce que déjà, soi-même, c'est parfois difficile d'être dans la difficulté physique et de l'imposer à l'autre, à son papa. Comment tu l'as vécu, toi ?

  • Speaker #1

    En fait, au début, pas très bien, parce que je me rappelle que le premier jour de course, on est partis, on est arrivés, sortis de l'avion. On a récupéré nos valises, on est partis à fond les ballons, directement dans la course, le stress, le stop. On s'en mangeait très chaud au Uganda, donc on avait vraiment l'acclimatation du pays. à faire, etc. Et papa a failli tomber dans les pommes en fin de journée. On arrivait à Stéphane au bout du rouleau, premier jour, et là, papa a tombé à moitié dans les pommes. Et je me dis, mais oula, mais où est-ce que j'ai emmené papa ? Mon Dieu, je vais tuer papa. Qu'est-ce que j'ai fait ? Et donc, au début, j'ai eu peur. Et en fait, après, on a pris notre rythme, etc. Et donc, j'ai vu qu'il tenait le coup et qu'en fait, finalement, c'était pas un bébé. En fait, c'est ça. En fait, il fallait que je lui fasse confiance aussi là-dedans. Mais au début, j'ai vraiment eu peur. Et donc, petit à petit, en fait, j'ai vu sa force. Et ça a très bien fonctionné.

  • Speaker #2

    En fait, l'émission, le contexte dans lequel on est, nous pousse au-delà de nous-mêmes. On n'a pas envie d'être ridicule de façon générale. Quoique, pour faire cette émission, il faut ne pas faire attention au candidaton, parce que sinon, on est foutus. Moi, je me moque complètement du candidaton. Mais en tout cas, pour les épreuves, on n'est pas là pour plaisanter. Et on est dans les conditions mentales qui font qu'on est prêt à se surpasser. Je me souviens, une épreuve, je devais tenir les bras en croix avec du sel au bout de chaque bras. J'ai tenu 52 minutes, je crois, mais je pense qu'on me demanderait de le faire maintenant. Si je tenais un quart d'heure, ça serait beau. Mais là, on est tellement dans les conditions mentales qu'on se dépasse. On fait des trucs de dingue.

  • Speaker #1

    On se dépasse.

  • Speaker #0

    Et justement, ces conditions mentales, tout ça, ce rapport au sport, à l'activité physique, c'est quelque chose qui était déjà présent dans votre famille. Est-ce que ça a changé depuis ?

  • Speaker #1

    Moi, je l'ai retrouvé parfois dans mes compétitions sportives, parce que je faisais du triathlon. Je sais qu'on fait régulièrement, donc je retrouve cette compétition, ce dépassement de soi lors des triathlons et des quelques courses, etc. J'ai des frères et soeurs aussi très sportifs. Toi, papa, compétition sportive ?

  • Speaker #2

    Moi, je suis resté jeune et beau. Du coup, je fais du sport, je fais du vélo elliptique trois fois par semaine quand même, une heure. Mais c'était un train-train pour garder la forme. Mais après, quand on a su qu'on était pris... Claire elle m'a dit bon maintenant ça passe à la vitesse supérieure.

  • Speaker #1

    J'ai fait un petit entraînement sportif.

  • Speaker #2

    Tous les jours je me levais à 6h du matin pour faire du sport pendant une heure avant d'aller au boulot. Donc du coup pendant trois mois je m'étais quand même bien entraîné. Je faisais 40 pompes, 3 minutes de gainage et une heure de vélo.

  • Speaker #1

    Et le week-end je t'emmenais courir avec un sac à dos.

  • Speaker #2

    Il faut savoir que j'ai les genoux en compote donc que j'arrivais tout juste à trottiner. Donc il a fallu ruser. C'est un peu comme dans le sport. Il a fallu avoir une stratégie comme le vélo. Il faut vraiment réfléchir où on va mettre son effort, ne pas perdre inutilement son temps. Par exemple, si on court derrière les voitures, comme moi je trottine, et qu'il y a sept couples qui sont avec nous, contre nous, ça ne sert à rien de courir derrière. Donc du coup, on trouvait des Russes pour ne pas aller avec eux. Par exemple, on prenait une voiture dans l'autre sens, ou on partait avec la boussole dans une autre direction. On essayait, il faut toujours réfléchir pour ne pas bêtement courir sur son point faible.

  • Speaker #1

    Faire différemment que les autres, c'est clair, c'était notre point fort. parce que si on était que dans les jambes et que t'es pas dans la tête et donc tu penses tu utilises ton corps comme sur une compète etc tu peux aller à fond en sport ça fonctionne pas il faut en effet réfléchir prendre le temps et au départ moi j'avais quand même quand on a commencé j'avais tendance à aller hyper vite foncer tête la première à droite comme tout le monde et en fait papa m'a vite dit attends Claire stop regarde à gauche on réfléchit différemment et on a commencé à être un peu stratège et c'est ça qui a fait notre complementarité et qui nous a amené à la victoire je pense

  • Speaker #0

    Et c'est ça, c'est des enseignements dont tu te sers toujours aujourd'hui dans tes compétitions, parce que tu continues la compétition ?

  • Speaker #1

    C'est vrai que sur un triathlon, on réfléchit, comme tu dis, à optimiser un peu nos forces, les mettre au bon endroit. Je sais les combats que je ne peux pas gagner parce que je suis moins bonne, par exemple, sur une course. Donc, j'essaie d'être plus stratège sur mes transitions ou à la nage. Donc, il y a des choses comme ça que j'utilise. Même après au boulot, je me dis même, il y a des combats que tu ne veux pas me faire dans la vie de tous les jours. Donc, c'est vrai que oui, plus de réflexion, c'est sûr. d'être foncé comme ça, d'être baisé sans réfléchir.

  • Speaker #0

    Donc il y a ce côté compétition qui est très important dans la course. Comment vous faisiez pour faire la part des choses ? Parce qu'en même temps, c'est aussi une expérience humaine. Comment on arrive à profiter de l'aventure sans se laisser submerger par ce stress lié, j'imagine,

  • Speaker #1

    à la compétition ? Grande question.

  • Speaker #2

    Alors, on n'a pas tellement de temps de réfléchir. Les choses arrivent jusqu'à nous et on voit beaucoup de bienveillance. En Afrique, par exemple, c'est très amusant. On rencontre l'homme véritable. C'est celui qui s'intéresse à l'autre, qui vient vers vous. Ce qui fait que quand on fait du stop, par exemple en Afrique, en fond d'Ouganda, il y a une voiture sur quatre qui s'arrête. C'est quand même énorme. Sauf que dans celle qui s'arrête, il y en a les trois quarts, elles sont déjà pleines. En fait, ils s'arrêtent juste pour vous demander où vous allez ou pourquoi vous êtes là. Mais ils n'ont aucune chance de vous prendre. C'est parce qu'ils aiment bien le contact. Et donc, on discute, Paris, machin. Alors nous, on ne veut pas discuter, on veut faire la course. Et eux, ils sont là, ils nous gênent, ils nous empêchent. Mais on est dans le contact avec les gens. C'était des expériences quand même... Très émouvante, on a eu des grands moments. En fait, cette course, c'est un peu l'homme accompli qui le sportive finalement. Il faut de la volonté, on l'a dit, il faut de l'intelligence, une stratégie, et puis il faut une dimension spirituelle. C'est ça qui va nous emmener au-delà de nous-mêmes, c'est ça qui va nous emmener à la rencontre de l'autre. Et c'est grâce à l'autre, qui fait donc partie de la même équipe que nous, même s'il ne le sait pas encore, qu'on va aller très loin, grâce à cette dimension spirituelle. Donc on retrouve les trois dimensions. chez le sportif.

  • Speaker #1

    Et donc nous faire sortir justement de la course, en pensant justement à un moment avec l'autre, en partageant un moment. Finalement, on ne sort pas de la course en disant en fait vas-y, on te parle juste pour que tu fonces, appuie sur le champignon, go go. C'est qu'on partage un moment et du coup, en fait, ça nous emmène plus loin parce qu'il se passe quelque chose avec l'autre. Et donc ça, c'est vraiment avec les gens qu'on rencontre et même après tous les deux, comme notamment le trek qu'on avait fait sur le mont Olympe, on avait donc une vingtaine de kilomètres à faire sur ce... Sur ce mont, avec une petite cloche entre tous les deux qu'on portait, qu'on ne pouvait pas faire sonner. Donc un truc, vous imaginez, horrible. Et en fait, du coup, moi, je partais à fond. Allez, on y va, etc. Et papa me disait, oh, mais regarde où on est, Claire. Pause. On s'arrête une seconde. On est plutôt bien placé. Regarde un coup, etc. Donc en fait, il m'a aussi aidé, moi, à sortir de ça et de pouvoir plus profiter de l'instant présent. Parce que sinon, t'es vite remis dans ton stress. C'est tellement éprouvant que ça peut vite être compliqué.

  • Speaker #0

    Ça a été une des plus grandes difficultés pour vous, le stress, j'ai l'impression.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #2

    Moi ce qui était physiquement le plus dur c'était gravir la météo C'était pas une escalade très compliquée mais moi j'en fais pas Mais déjà il faut passer son corps plus le sac à dos donc 100 kilos Monter les 100 kilos quand je suis arrivé en haut j'étais épuisé Il ne me restait plus que 20 mètres à faire Il y avait Claire qui était là et c'était un terrain plat J'arrivais pas à les faire je ne pouvais plus avancer j'étais épuisé Je n'avais pas réalisé que c'était si fatiguant l'escalade.

  • Speaker #1

    Donc il y a eu le stress, mais il y a eu quelques grands moments forts, comme ça, sportifs, où on s'est dépassés, qui ont été... Moi, il y a eu le saut à l'élastique aussi. Ah oui,

  • Speaker #2

    le saut à l'élastique, tout le monde pleurait, c'était un coup.

  • Speaker #1

    Pareil, physiquement, c'est OK normalement, mais quand on a la peur du vide et qu'il y avait un casque dans les oreilles où il me faisait tourner des héros grecs, il fallait que j'en retienne 6, etc. En même temps, je suis au bord du vide. Et avec le stress, c'est sûr que finalement, il y a eu ces moments-là qui ont été très durs.

  • Speaker #0

    Il y a une autre dimension dans Pékin Express, c'est aussi le fait de demander de l'aide. On est toujours contraint de demander dans l'aventure pour manger, pour dormir, pour avancer, même pour gagner une épreuve. Est-ce que c'est quelque chose dont vous aviez l'habitude avant de demander de l'aide ? Est-ce que ça a changé quelque chose chez vous aussi ? Est-ce que maintenant vous osez dire, bon ben là j'ai besoin d'aide, je me tourne vers l'autre ?

  • Speaker #1

    Quand on rentre de cette aventure-là où on a vécu six semaines rien que grâce à l'autre, ça nous questionne et on se dit, qu'est-ce qu'on peut nous offrir ici ? données, en tout cas... ralentir un peu et puis avoir plus d'échanges aussi avec les autres, c'est sûr qu'on le fait beaucoup plus.

  • Speaker #2

    C'est vrai, quand on est rentré, on a pris immédiatement énormément de recul sur le boulot. Moi, j'étais un peu débordé dans mon travail, il y avait plein de trucs à faire. Bon, on se repose la question, mais qu'est-ce qui est important dans la vie ? C'est obligé. Et en fait, on se rend compte qu'on met en pratique que ce qui est important dans la vie, c'est l'autre. C'est tout. Il n'y a rien à ajouter.

  • Speaker #0

    Et ça, ces enseignements-là, plusieurs années après, vous arrivez à les conserver ? Parce que souvent, quand il nous arrive quelque chose de fort, comme ça, on se dit « bon, maintenant, je ne verrai plus jamais les choses de la même manière » et on a tendance à se faire reprendre par le tourbillon du quotidien. Vous, vous avez réussi quand même à le maintenir, ces enseignements ?

  • Speaker #2

    On a conservé cette sensation parce que, même encore aujourd'hui, il nous arrive plusieurs fois par an, Claire et moi, on se dit « est-ce que tu te rends compte qu'on a gagné Pékin Express ? » On n'a pas encore vraiment intégré. On dit, tu te rends compte, on a été pris, on a fait les 31 jours, 6000 kilomètres et on a gagné. C'est un truc de dingue.

  • Speaker #1

    C'est sûr que ça, on le garde, on n'en réalise pas, donc on est toujours un peu dans ce moule-là. Alors, on ne vit pas au quotidien aussi intensément que quand on venait de rentrer. Le fait d'être complètement décalé avec nos boulots, etc. Moi, j'ai quand même finalement démissionné. Je suis rentrée à Lille, je suis arrivée chez Descartes. Il y a quand même un gros après-Pékin. Mais c'est plus aussi intense dans ce qu'on a ressenti là-bas sur place, mais c'est sûr que moi je me remets des petits moments ou des moments de pause, ce que je ne faisais pas avant, pour pouvoir justement respirer et prendre conscience du moment présent. Et voilà, c'est ce que je faisais vraiment pas avant à Paris, à fond dans les métros, enfin tout le temps, à droite à gauche. Donc c'est ça qu'on essaie de garder en tout cas au quotidien.

  • Speaker #0

    Et en rentrant, il y a aussi la notoriété. Comment est-ce que vous l'avez gérée ? Comment est-ce qu'on gère le fait ? Parce que quand on est gagnant d'une aventure, les gens attendent de nous qu'on soit toujours gagnant, j'imagine, et peut-être même vous, avec vous-même. Comment vous gérez ça ?

  • Speaker #1

    C'est vrai que ça n'a pas été facile, parce que du jour au lendemain, on sort de chez soi, on nous reconnaît, on nous demande des photos, on nous envoie plein de messages, on commence à avoir une communauté sur les réseaux sociaux. Donc tout ça, c'est vrai que c'est quand même impressionnant au début. Donc ça fait bizarre. Moi, à partir du moment où mes amis m'ont dit « on te retrouve à la télé » , c'est bien à la claire qu'on connaît. Donc ça, déjà, ça rassure. Mais en fait, après, ce qu'on a partagé avec les gens dans la rue, par exemple, c'est que de la bienveillance. Les gens, ils sont curieux de savoir ce qu'il y a derrière cette aventure, cette émission. Et donc, en fait, on partage et on s'est toujours dit qu'on l'avait fait aussi pour partager aux autres. Et donc, ça a été toujours un moment sympa qui nous renvoie directement sur place dès qu'on en parle. Donc, c'est que du bonheur, en fait.

  • Speaker #2

    Alors oui, c'est vrai que c'est très amusant. Moi, quand on a un enfant qui nous reconnaît, même encore récemment, puis qu'il m'en autographe une caméra, faire un joyeux anniversaire, que sais-je. Donc c'est amusant, mais il y a en plus, on a représenté la famille en fait. La relation père-fille, alors beaucoup de gens disaient c'est formidable. Moi je trouvais que c'était pas formidable, je trouvais que c'était normal la relation père-fille. C'est normal d'aimer sa fille et que sa fille aime son père. Et donc il y a eu beaucoup de gens qui ont écrit que c'était formidable la famille, et d'autres qui souffrent, qui ont aussi écrit. Et donc on a eu des échanges épistolaires avec des gens qui... partageaient leurs souffrances parce que le père était décédé, parti, puis aussi des horreurs qu'on peut imaginer. Et donc, du coup, c'était aussi une certaine joie pour moi d'essayer de les rassurer, de chercher des choses positives avec eux, dans leur famille, dans leur vie. Donc, c'est toujours un plaisir.

  • Speaker #0

    Je repose cette partie de la question, vous, avec vous-même, est-ce que vous êtes plus exigeant ?

  • Speaker #1

    Je crois que j'ai toujours été moins exigeante. J'essaye parfois, depuis la moitié de moins l'être, Parce qu'en fait, on m'a plusieurs fois dit, c'est incroyable ce que tu as fait. Et du coup, c'est vrai que je me suis rendu compte que je l'étais beaucoup. Et même avec le sport, en fait. Moi, je fais du sport quotidiennement ou quasi. Quand je n'en fais pas, je ne me sens pas bien et je m'en veux ou je ne sais quoi. Et du coup, j'essaye de justement travailler un peu là-dessus. Donc, ce serait plutôt l'inverse de moins l'être. Puis quand je le fais, je le fais intensément et je le suis, exigeante. Mais voilà, en tout cas, plutôt l'inverse.

  • Speaker #2

    Moi, je ne crois pas avoir une exigence particulière plus forte avant qu'après. J'ai une rigueur morale, j'irais, ça c'est certain. Mais non, le reste, je ne pense pas que je sois plus exigeant. On peut toujours faire mieux, c'est vrai, mais je ne vais pas faire une crise pour arriver numéro un dans tout.

  • Speaker #0

    Et du coup, est-ce que vous avez l'impression d'avoir un peu comblé cette soif du défi et de se challenger ? Ou au contraire, ça vous a donné de l'appétit ?

  • Speaker #2

    Moi déjà, je ne m'attendais pas. pas à ce que l'on gagne. Je m'attendais... Alors c'était marrant, quand je suis parti, j'avais posé une semaine de congé, puis j'avais dit, bon, je suis seulement parti une semaine ou deux, maximum, tout va bien se passer. Et en fait, on avait le droit d'appeler la France une fois par semaine, et donc du coup, je disais à ma femme, appelle tel collègue pour dire que je prends une semaine de congé de plus. Parce que je ne m'attendais pas du tout à ce qu'on aille aussi loin. Donc c'est vrai que du coup, j'en tire que tout est possible. Ça, c'est la leçon de cette expérience. Donc pourquoi pas, si j'ai un enfant qui me propose un autre défi impossible, je dirais oui aussi.

  • Speaker #1

    Moi je pense que j'adorais déjà les défis avant, donc ça a plutôt nourri ma soif de défis. Donc j'ai fait plus de triathlons depuis ou en tout cas voilà pourquoi pas repartir sur un Pékin Express All Star ou je ne sais quoi. En tout cas je pense qu'on n'avait pas le même discours le lendemain du retour, on était tellement épuisés. Vraiment tout quoi, émotions, corps, tout. Mais là aujourd'hui, si j'adore ça, ça c'est sûr.

  • Speaker #2

    Moi, je dis que oui, si on nous fait signe, j'y vais. Mais je sais que ce sera dur, ça peut être la différence.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas si vous avez été confrontée depuis à des échecs, des gros échecs, mais je me dis, comment on gère ça quand on a tout gagné, justement, sur une aventure comme ça ? Est-ce que votre rapport à l'échec, il est différent ? C'est plus dur de perdre ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'on est, je ne suis pas mauvaise perdante. Je pense pas, être mauvaise perdante.

  • Speaker #2

    Moi, tout le moment que je gagne,

  • Speaker #1

    ça se passe très bien. Mais non, c'est sûr qu'on a toujours envie de donner le meilleur de nous-mêmes. Voilà, après l'échec, c'est vrai qu'on peut... En fait, je me dis parfois, on a tellement accompli un truc de dingue, que je suis tellement heureuse, j'ai beaucoup de chance dans ce que je fais, je suis en bonne santé, ma famille est en bonne santé, je suis bien entourée, j'ai un boulot super. Donc je me dis, j'arrive à prendre aussi plus de recul sur mes échecs, si tout ne va pas comme il faut à chaque fois, je prends du recul et ça va. Donc peut-être que j'ai réussi à travailler ça.

  • Speaker #2

    Moi, je prends ce que j'en ai tiré, c'est que je suis l'homme le plus heureux de la Terre, je pense. Je fais des concours, d'ailleurs, je gagne toujours. Mais ce que j'ai réalisé, c'est que le bonheur, ça se protège. Donc je fais beaucoup plus attention à mon bonheur, donc indirectement au bonheur des autres, ceux qui m'entourent, parce que tout est là, en fait. Il faut vraiment le protéger. Le bonheur, ce n'est pas quelque chose d'hasardeux. Enfin, on peut avoir de la malchance, être malade, ça, ça existe. Mais après, le reste, dans un contexte normal, il n'y a pas de raison qu'on n'arrive pas à protéger son bonheur. Donc ça, je me suis rendu compte que c'était important. On a vu des familles qui étaient... On a vu beaucoup de gens heureux. Et on a partagé leur joie de la famille. Et puis ce qui m'a frappé aussi, c'est que toutes les familles du monde sont pareilles. Que ce soit en Turquie, en Afrique, etc. Et donc, j'ai réalisé que ces gens... Eux aussi avaient un nid à protéger et que moi, je devais faire pareil.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, où est-ce que vous en êtes ? Est-ce que finalement, Pékin Express, ça vous a permis de vous réaliser peut-être d'une autre manière ?

  • Speaker #1

    Clairement, je pense, comme je te disais, il y a vraiment eu l'après Pékin. Il y avait l'avant pendant après, l'avant à fond à l'heure à Paris, à travailler sur un boulot qui m'apportait moins de sens, etc. Donc, il y a eu le pendant qui m'a complètement chamboulé. Et donc l'après, c'est prise en main, on change de vie. Et donc du coup, beaucoup plus épanouie, accomplie dans le boulot que j'ai fait aujourd'hui. Aussi d'un point de vue perso, je me marie cette année. Enfin voilà, il y a eu plein de déclics aussi après cette aventure. Donc plus accomplie, je pense.

  • Speaker #2

    Ce que j'ai réalisé avec Pékin Express, c'est que je savais que le bonheur dépendait des autres. Mais là, avec Pékin Express, on l'a expérimenté. Donc j'ai vraiment, la démonstration est faite. Que le bonheur passe par l'autre. C'est ça qui a changé la vie. Donc je vais faire plus attention aux autres. Je fais plus attention aux autres.

  • Speaker #0

    Ce podcast, il s'appelle le Déclic. Tu viens d'utiliser en plus le mot. Ça veut dire quoi pour vous un déclic ?

  • Speaker #2

    C'est ce qui nous transforme. C'est une connaissance finalement. Une connaissance, c'est un savoir qui transforme. C'est un peu pareil. On a appris que vraiment, dans une expérience, la valeur de l'autre. Donc c'est un déclic.

  • Speaker #1

    Et souvent un déclic ça chamboule un peu quand même, mais ça amène beaucoup de positif je pense. Quand on a un déclic c'est qu'on réalise quelque chose et ça amène beaucoup de positif pour la suite.

  • Speaker #2

    On appelle ça les crises de bonheur dans la famille. Une crise de bonheur ça fait un peu oxymore, mais en fait une crise parce qu'on est tellement chamboulé, et puis c'est un bonheur tellement grand que ça nous chamboule totalement.

  • Speaker #0

    Bon on va rester sur ça alors, sur les crises de bonheur. Est-ce qu'on peut vous retrouver peut-être sur les réseaux sociaux et puis à votre livre aussi ?

  • Speaker #1

    Oui tout à fait, on a écrit un livre qu'on a sorti l'année dernière. qui s'appelle « Nous avons gagné Pékin Express » et qui raconte l'envers du décor de cette aventure. Donc voilà, comment on s'y est préparé et puis comment on l'a vécu. Un peu tous les petits secrets de la production.

  • Speaker #0

    Et après, vous avez tous les deux des comptes, on peut vous suivre en ligne ?

  • Speaker #1

    Oui, on peut nous suivre sur Instagram notamment. Et puis on a créé un site internet aussi. Oui,

  • Speaker #2

    c'est Christophe-et-clair.fr. Et là, on a mis des anecdotes. On a mis des conseils pour le casting, parce que il y a beaucoup de gens qui veulent le faire, qui nous demandent.

  • Speaker #0

    Bah si, vous m'avez motivé là. J'espère que papa, tu écoutes cet épisode. Super. Eh bien, merci beaucoup à tous les deux. Et puis, je vous souhaite plein de déclics à venir et de crises de bonheur.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à le partager et à en parler autour de vous. Qui sait, il n'est peut-être pas si loin, ce déclic.

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