- Speaker #0
Rencontre, rupture, joie, échec, transformation, bonheur. Commence par un déclic. Bonjour à tous et à toutes et bienvenue dans ce nouvel épisode. Vous écoutez le déclic de Joseph Garbacio. Et pour la première fois, cet épisode du déclic est à découvrir également en vidéo sur la chaîne YouTube d'Hécatlon France. Bonne écoute, bon visionnage. Salut Joseph, comment ça va ?
- Speaker #1
Ça va bien et toi ?
- Speaker #0
Super, je suis trop contente de te rencontrer. Pour commencer, je vais te présenter une personne qui nous regarde et qui nous écoute. Donc Joseph, tu as 26 ans, tu es skateur professionnel et membre de l'équipe de France. Dans le milieu du skate, tu es reconnu pour ton niveau dans la catégorie street, mais aussi ball. Tu nous expliqueras ce que c'est dans cet épisode, surtout pour les personnes qui, comme moi, ne sont pas des pros de skate. J'espère d'ailleurs que je vais tout bien dire, n'hésite pas à me reprendre si tu veux. T'inquiète. De ton côté, je crois que le skate est rentré dans ta vie alors que tu n'avais encore que 5 ans, aux côtés de ton grand frère que tu as appris tes premières sensations de glisse. Et à côté de ça, tu es aussi YouTuber. On peut suivre tes aventures sur ta chaîne, où tu proposes des vidéos crash test, tu montres tes tricks, tes meilleurs spots, tes entraînements, ta vie autour du skate finalement. Et actuellement, je crois que tu es suivi par plus de 300 000 abonnés sur YouTube et 142 000 personnes sur Instagram. Donc ça fait quand même une belle communauté derrière toi. Des casquettes, tu en as plus d'une, pas que celle que tu as sur la tête en permanence, mais tu es aussi auteur. Tu as publié plusieurs livres, Skate & Progress, je pense qu'on peut dire que c'est une sorte de manuel pour les personnes qui veulent apprendre à skater à différents niveaux. Et tu as été entre autres sacré champion de France 8 fois, et la première fois c'était à 14 ans. Je me demande, est-ce que tu n'as pas l'impression d'avoir directement été propulsé et ce, d'être très jeune dans un monde de grands, dans le monde des adultes ?
- Speaker #1
Quelle description ? Ça fait plaisir, mais un peu. Parce que comme tu le dis, j'ai commencé le skate avec mon grand frère. On a 9 ans d'écart. Et à cet âge-là, t'imagines que j'avais pas le droit d'aller dans la rue tout seul. Et on avait pas de skate park à l'époque. Et du coup, on faisait du skate purement street, sur des spots dans la ville. Et du coup, j'ai très vite traîné avec mon frère et toute sa bande de potes. Donc l'écart d'âge était assez grand. J'y allais pas. À 5 ans, j'en faisais devant chez moi avec mes parents, etc. J'ai très vite été avec la bande et j'ai grandi un peu avec des gens plus vieux que moi. J'ai très vite voyagé, j'ai très vite... je ne sais pas comment dire, tu vois. J'étais moins à l'école que les autres, j'avais moins de potes de mon âge. Et ma vie s'est vraiment construite autour du skate.
- Speaker #0
Et j'ai l'impression que c'est un peu dans le skate, justement, il n'y a pas trop ces limites d'âge. J'ai l'impression que vous traînez un peu tous ensemble, quel que soit l'âge.
- Speaker #1
Ouais, on est réunis autour de la même passion. Et que t'aies 15 ans, 25 ans, il y a des gens de 45 ans qui en font. On s'en fiche de l'âge, tu es fille, garçon. Tant qu'on est réunis autour de la même passion, on partage une session ensemble et c'est trop cool.
- Speaker #0
J'ai lu récemment que tu disais dans une interview que tu étais encore un grand enfant. Passionné de ce qu'il fait et ce qu'il aime, qu'est-ce que ça veut dire pour toi être un grand enfant ?
- Speaker #1
Déjà, tu l'as très bien défini, c'est faire ce que tu aimes dans la vie. Et même s'il y a beaucoup de responsabilités, parce qu'il faut s'encadrer des sociétés, on travaille avec beaucoup de gens, etc. C'est garder ce côté de faire ce que le gamin que j'étais avant aimait et continuer de le faire avec passion. Et dans les vidéos YouTube, continuer à déconner avec mes potes, faire plein de concepts assez drôles, tester des planches farfelues, aller aux quatre coins du monde, et surfer, skater, vraiment vivre de sa passion.
- Speaker #0
Et j'ai l'impression que c'est ce qui rassemble vraiment la communauté skate, et je pense que c'est un peu plus qu'un sport justement pour ça. En quoi c'est important et comment tu définirais toi cette communauté ?
- Speaker #1
Elle est assez soudée, même si... Comme dans tout, il y a des gens, il y a des conflits, des gens qui sont pas d'accord. Mais ça c'est vraiment une minorité, j'aime pas y porter trop d'importance. Mais en général, ouais tout le monde est soudé, t'arrives sur un spot, tout le monde se dit bonjour. Si t'as besoin de conseils et que t'arrives dans une ville, tu vas croiser des skaters, ils peuvent te faire le tour des spots ou t'indiquer où sont les spots. C'est vraiment le truc de partager quelque chose et aiguiller les autres. tu peux donner des conseils, il y a plein de choses et la commu est assez soudée quand même.
- Speaker #0
Est-ce que c'est pas lié aussi au fait que ce soit un sport essentiellement de rue ?
- Speaker #1
Ouais peut-être, on n'est pas un sport comme les autres et il y en a qui n'aiment pas dire que c'est un sport. Et toi tu dirais que c'est un sport ? Il y a une dimension sportive parce que c'est obligé maintenant, on se prépare pour les Jeux Olympiques, il y a de la prépa physique. Le skate est poussé à un tel niveau que si on ne le prend pas un peu au sérieux, quand tu vas sauter 15 marches tu te brises. Il faut être aussi réaliste. Mais c'est plus que ça dans le sens où c'est un mode de vie. Tu te lèves skate, tu manges skate, tu vis skate, tu passes ta journée des fois sur les spots, tu fais des tournées, tu pars avec des potes ou ta team, tu pars en van, tu fais tous les spots de la ville, tous les spots d'un pays. Et c'est vraiment, ça dépasse la dimension de on va s'entraîner le mercredi après-midi au skatepark de 15h à 16h et on recommence le lendemain à la même heure. Il n'y a rien de prévu. Tu skates quand t'as envie, quand il pleut pas.
- Speaker #0
Et du coup, ce côté rue, je me demande, c'est pas un peu difficile. Donc toi, t'as commencé les compètes après. Un jour, t'es au championnat de France et le lendemain, tu te retrouves à nouveau dans la rue. Y a pas un peu une dissonance entre les deux mondes ? Enfin, comment tu le vis, ça ?
- Speaker #1
Non, c'est ça qui est trop bien. Parce que je pense que ce qui était que dans la rue, c'est cool. Mais c'est bien aussi de faire autre chose. J'aime bien toucher à tout. Et c'est pour ça que j'ai toujours fait du street, mais j'ai toujours gardé le bol aussi à côté. Et j'aime bien toucher à tout, avoir un skate polyvalent. Et je n'ai pas envie de m'enfermer dans une seule chose en fait. Je trouve ça bête. Quand on peut faire plein de trucs, il ne faut pas non plus s'éparpiller et essayer de tout faire à moitié. Mais si on a envie de tester plein de choses, il faut le faire quoi.
- Speaker #0
On parlait des compétitions, je me demande parce que tu as l'air hyper détendu tout le temps. Est-ce que tu arrives quand même d'être stressé parfois ? Ouais,
- Speaker #1
je pense que tout le monde est stressé. Tu peux pas ne pas être stressé du moment où il y a de l'enjeu. Mais j'arrive... La question c'est comment tu gères le stress. Plutôt que est-ce que tu vas stresser ou pas. Je pense que si t'es pas stressé, ça veut dire que t'en as rien à faire. Mais ça s'apprend à gérer le stress, la pression. Et faut s'en servir comme énergie positive. Et souvent les meilleurs, c'est ceux qui arrivent à très bien faire ça.
- Speaker #0
Le skate, on le disait, a une mentalité très conviviale. Tout le monde partage un peu ces tips. J'ai l'impression qu'on apprend à skater avec les autres skaters. Est-ce que tu arrives à le conserver, ça, malgré le fait que tu fasses de la compète ? Et justement, entre compétiteurs, comment vous arrivez à garder ce truc un peu de « tu m'apprends un trick, tu en apprends un autre » ? Ouais,
- Speaker #1
au-delà de s'apprendre un trick chacun, on peut apprendre un trick ensemble, tu vois. Ouais. Hyper souvent, dans les sessions avec des potes, on se dit... Vas-y on se donne un trix à apprendre et le premier qui fait il a gagné. Du coup on se pousse vers le haut. Il y en a un qui va replaquer le trix mais pas le mettre. Ça va mettre la motive à l'autre, il va vouloir le mettre plus vite. C'est vraiment se pousser vers le haut de la bonne façon. C'est pas dire, tu vois je l'ai fait avant toi, t'es une merde. C'est vraiment se servir de la compétition positivement pour s'élever vers le haut. Et même je me rappelle au JO en bol, les gars faisaient des runs. Entre pays, les gars venaient se faire des câlins, ils étaient contents que l'adversaire ait fait un bon run. Et dans les autres sports, ils se disaient « mais qu'est-ce qu'ils font ? Pourquoi ils félicitent son pote ? » Le but c'est de ne pas le détruire mais de le battre. Et non, vas-y, tu skates mieux que moi, je ne vais pas te mettre des bâtons dans les roues. Si tu es plus fort que moi aujourd'hui, tu es plus fort que moi. Je ne vais pas rager pour ça. Et c'est hyper bien qu'il y ait cette dimension de se pousser vers le haut et que le meilleur gagne, c'est ça la compétition. plutôt que faire des coups bas et essayer de lancer la planche dans les jambes de l'autre pour le gêner. Mieux de le faire dans ce sens-là, je pense.
- Speaker #0
Tu dis vachement le mot « pote » depuis qu'on a commencé la disc. J'ai l'impression que tout le monde est ton pote au skate. Est-ce que c'est vraiment le cas ? Même avec les gens avec qui tu fais la compète, les gens avec qui tu travailles. À partir du moment où tu skates avec quelqu'un, pour toi, c'est ton pote ?
- Speaker #1
Non, c'est utopiste de dire ça. Et surtout, quand tu travailles avec des gens, c'est mieux que ça se passe bien. Par exemple dans les vidéos, quand j'invite des gens ou que je vais faire des choses avec des gens, j'aime bien les connaître un peu avant et les avoir rencontrés pour qu'il y ait quand même une certaine affinité, pas faire un truc juste parce que ça va marcher. Mais non, même dans le skate, tout le monde n'est pas pote, ce serait hypocrite de dire ça. Et t'as forcément plus d'affinité avec d'autres gens, enfin avec des gens plutôt que d'autres, mais il y a quand même une très très bonne ambiance.
- Speaker #0
Et ce côté naturel, convivial, c'est pas dur à garder, parce qu'on va parler aussi de ta chaîne YouTube, tout ça, c'est pas dur à garder dans tes vidéos. T'es pas trop tenté de lisser ou policer ton discours on va dire ?
- Speaker #1
Bah t'es sur internet donc forcément il y a des choses à pas dire ou pas faire et il y a certaines blagues que je fais avec des potes que je ferais pas sur internet parce que ça peut toujours être mal interprété ou tu vois couper les 10 secondes où j'ai dit un truc mais t'as pas tout le contexte donc forcément ça se fait pas et donc il y a des choses qu'il faut pas dire forcément mais... J'essaye que ce soit le maximum naturel. Et du coup, je tourne toujours souvent avec des caméramans, c'est mes potes, que je connais depuis longtemps. On allume la caméra et il n'y a pas de coupure. C'est au montage que je fais les coupures. Et justement, je fais le montage tout seul pour que ce soit garder la main au maximum sur ce que je fais. Et non, on laisse tourner en général 1h, 1h30. Et on oublie la caméra, tu vois, on se parle entre nous, je regarde rarement la caméra quand je parle. Et du coup, on essaye de l'oublier. Voilà, on passe un bon moment, il y a le concept de base et après, on dérive, on voit où ça nous-mêmes. Mais c'est mieux, ça se ressent, je pense aussi, à travers les images.
- Speaker #0
Et justement, quel rapport tu as avec la critique, enfin même les retours que tu peux recevoir sur les réseaux sociaux ? Comment tu deals avec ça, toi ?
- Speaker #1
Je pense que des fois, ça me touche. Je ne peux pas dire que ça ne touche pas. Mais en fait, déjà, les gens ont le droit de ne pas aimer ce que tu fais. Tu ne peux pas faire l'unanimité, c'est impossible. Quoi que tu fasses. Et du coup, j'accepte que ça ne plaise pas à tout le monde. Et je n'ai pas envie que ça plaise à tout le monde non plus. Et après, tu as la critique constructive qui est là pour te faire avancer. Des fois, tu lis un truc et tu te dis, ouais, c'est vrai. Peut-être que là, j'ai abusé ou peut-être que là, je peux faire mieux. Mais c'est bien. Et tu as la critique juste pour descendre ou le truc. méchant c'est de la merde ou et ça bah je me dis que c'est juste con tu vois la personne et doit pas être bien ou je sais pas mais ça ça ça ça me touche plus les gens parleront quoi que tu fasses dans tous les cas en
- Speaker #0
plus j'ai l'impression que ce que tu fais dans le c'est assez original pour la communauté qu'est ce qu'est ce qu'un notamment le truc des crash test c'est pas forcément des choses qui sont trop sûr ça est ce que les gens te disent enfin tu décris arrive à être décrédibiliser sur ça ?
- Speaker #1
Oui parce qu'il y a, enfin est-ce qu'ils y arrivent je sais pas, mais il y a une partie du skate qui est hyper core, hyper puriste et qui prône la liberté dans le skate mais à l'inverse tu vois ils te mettent plein de barrières dans ce que tu fais donc c'est un peu contradictoire ce qu'ils font. Et le skate j'ai tendance à dire que c'est le sport le plus libre mais avec le plus de règles. Mais c'est pas des règles écrites tu vois, mais c'est des trucs que t'as pas le droit de faire. C'est bête, t'as pas le droit de faire de mol grab, ça veut dire tenir son skate par le truck. T'as pas le droit de pousser avec la jambe avant. Et c'est des trucs, c'est drôle, et même moi j'en rigole beaucoup, tu vois. Mais t'as plein de règles comme ça que t'as pas le droit de faire. Et le skate, des fois on dit que c'est hyper ouvert, mais au final t'as trop de règles, et dès que tu fais un truc, tu vois, on va te pointer du doigt. Et souvent les gars qui critiquent, c'est les gars qui font moins que toi. Donc dans ce sens-là, ça me... Ça ne m'embête pas trop, ils peuvent dire ce qu'ils veulent, mais ça on ne pourra pas me le retirer.
- Speaker #0
On me parle de YouTube depuis tout à l'heure, mais je ne t'ai même pas demandé comment et pourquoi tu t'es lancé sur YouTube.
- Speaker #1
On m'avait proposé, mon agent de l'époque m'avait dit « YouTube, qu'est-ce que tu veux faire sur les réseaux ? Insta, tu y es déjà. » Et YouTube, il n'y a pas grand monde qui le fait. Je lui avais dit « mais t'es malade, personne ne fait ça » . Un peu le discours de base. Je ne sais pas, l'idée, elle a germé dans ma tête et je me suis dit… Pour partager et que les gens te connaissent mieux, YouTube en fait c'est parfait. Tu peux faire des vidéos souvent plus de 10 minutes et Insta c'est souvent des clips de 5 secondes ou un trick. Donc les gens sont au courant de ton niveau, ils voient ce que tu fais, mais t'as le truc aussi de voir 10 000 clips dans la journée. Maintenant t'as la consommation de masse dans les réseaux, donc tu vois 1000 skaters, t'en as vu 3, t'as scrollé 10 minutes, tu les as oubliés déjà. Et YouTube, t'as plus ce côté de montrer l'envers du décor, les gens peuvent apprendre à te connaître. Et c'était le but de promouvoir un peu le skate, de donner de l'accessibilité à des événements ou des choses que les gens peuvent pas voir, on peut pas tous se déplacer à des événements, on peut pas tous voyager et voir des spots aux Etats-Unis. Du coup le but c'était de montrer ça, avec toujours le côté skate.
- Speaker #0
forcément de montrer du skate sur ces spots ou ces événements etc et ouais de partager ma passion juste et du coup est ce que tu te sens proche de ta communauté sur youtube est ce que du coup tu la rencontres aussi lors d'événements ou dans quelle relation tu as avec eux ?
- Speaker #1
ouais carrément Une bonne relation et des fois ça fait bizarre parce qu'il y a quelqu'un que tu n'as jamais vu en face qui vient de voir et tu as l'impression qu'il connaît tout. Tu vois, t'étais là, j'ai vu, t'as fait cette compète, trop marrant, il ressort les expressions que tu dis dans les vidéos et t'as l'impression que t'es son meilleur pote. Et des fois, tu ne l'as jamais vu, tu vois. Et c'est à la fois hyper bizarre, mais hyper cool. Tu vois que les gens suivent, ils adhèrent à ce que tu fais, ils aiment bien, ils viennent te dire que tu les as motivés. Et du coup, c'est trop bien, c'est une trop bonne relation.
- Speaker #0
Du coup, tu dirais que c'est quoi ton métier ? C'est skater, youtubeur, les deux ?
- Speaker #1
Je ne sais pas s'il y a un vrai nom pour ce... Ouais non, je me considère skater quand même. Parce que les trucs de youtubeur, influenceur, je déteste un peu. Et j'espère ne jamais tomber dans ce côté-là. plus tard, mais le but c'est de quand même montrer ce qui me passionne. Et c'est pas de vendre du vent aux gens. Je me considère pas trop youtubeur, même si je suis sur Youtube. Mais sans le skate je serais pas sur Youtube. Le skate ça reste quand même la base de tout ce que je fais et pourquoi je suis là aujourd'hui.
- Speaker #0
Alors on va repartir sur ta casquette skater. Actuellement t'approches des Jeux Olympiques, t'es en train de passer les différentes étapes. C'est un rêve pour toi les JO ou ça s'est plutôt imposé comme la suite logique des choses ?
- Speaker #1
J'ai toujours fait beaucoup de sport en dehors du skate et du coup ça t'amène à regarder les JO. C'est la plus grosse compétition de sport au monde et de l'histoire. Il n'y a jamais eu rien de plus gros. Donc forcément je regarde depuis que je suis tout petit. Et ça fait rêver quand tu vois les gars, Usain Bolt, Teddy Riner, Martin Fourcade. En France, on a beaucoup de très bons sportifs. Et du coup, étant petit, même si je ne faisais pas du sprint ou du judo, du judo, j'en ai fait. Mais si je ne faisais pas tous les sports, ça faisait hyper rêver. Et quand c'est arrivé au skate, on s'est tous dit, OK, ça peut être hyper bien, mais il faut que ce soit bien fait.
- Speaker #0
Mais du coup, pour toi, ce n'était pas un rêve enfant quand tu as commencé le skate de se dire, un jour je ferai le JO. Pas du tout. C'est vraiment parce que c'est arrivé.
- Speaker #1
Non mais oui, ça n'existait pas. Je ne pouvais pas me dire je veux faire les JO. Mais dès que ça arrivait, on s'est dit, on était avec l'équipe de France parce qu'ils ont toujours fait des collectifs juniors depuis qu'on est kids. On faisait les championnats de France. Et du coup, on s'est dit, ça peut être la suite logique. Mais du coup, il y a eu les qualifs à Tokyo. Je ne suis passé pas loin de la qualif. Je crois que j'étais 24e sur 20 qualifiés. Et du coup, je me suis dit, ce n'est pas grave. C'était des faux JO, il y a eu le Covid. Non, j'étais dégoûté. Mais il y a eu le Covid qui est arrivé, donc ça a un peu tout bouleversé. Et là, le fait d'avoir la chance de peut-être les faire à Paris. Je ne sais pas quand le podcast sort. Les qualifs ne sont pas encore terminés, mais du coup, je pars dans deux semaines et demie à Budapest pour la dernière qualif. Pour l'instant, je suis dans le top 20. À voir comment ça se passe à Budapest. Il n'y a rien de joué. Mais le faire à la maison, place de la Concorde. C'est quand même un truc de ouf, on va pas se mentir. N'importe quel sportif voudrait faire ça.
- Speaker #0
Tu as parlé de certains de tes échecs, entre guillemets. Je me demande justement quelle relation tu as avec ça. Est-ce que tu es ok avec le fait d'échouer, de ne pas y arriver ? Comment tu vis ça ?
- Speaker #1
Des fois c'est dur quand même. Mais tu ne peux pas tout réussir dans ta vie. Et c'est comme en skate. Tu ne peux pas prendre un trick du premier coup, t'as oublié de tomber pour y arriver. Et des fois ça prend très très longtemps et ça fait très très mal. Les gens qui regardent les vidéos de moi ou de plein d'autres skaters, on peut croire que c'est hyper facile. Et dès que les gens montent sur le skate, ils se disent « Ah ouais, ok, juste de rouler c'est pas... » Mais du coup, depuis le début que j'ai commencé le skate, ça m'a appris à te relever. C'est un peu le discours que tout le monde fait. Ça t'apprend à te relever et de passer au-dessus de l'échec. Et je pense que si tu t'arrêtes à un échec, tu fais pas grand chose dans ta vie. Du coup, ça fait chier. Tu prends un ou deux jours des fois où tu souffles et tu te dis, putain, j'aurais pu faire mieux, j'aurais pu... Ça, j'aurais dû le faire différemment. Et c'est dur d'avoir le sang froid quand t'es dans la compétition ou t'es dans un projet et le recul pour te dire, là, ok, on va dans le mur. Mais du coup, ouais, tu souffles un peu. Et tu te dis bon ok, je vais me servir de ça, j'ai mal fait ça, je vais le changer pour la suite. Si j'ai une autre opportunité qui ressemble, j'éviterai de faire ça. Tu t'en sers vraiment pour avancer.
- Speaker #0
Et du coup parfois est-ce que tu as des regrets ?
- Speaker #1
Ouais je pense, j'ai eu des regrets sur certaines compètes et dans des projets. Des trucs où t'es pas sûr de toi à la fin de ton run et tu te dis non je vais assurer pour mettre un run, tu changes le trick en plus facile et tu rates le trick. Tu te dis mais putain ça se tombe si j'avais le niveau et j'étais prêt pour faire le vrai trick, si je l'avais fait ça se tombe encore mieux réussi, j'aurais mis le run en entier et j'aurais eu une meilleure place que si j'avais fait le trick plus bas. Des trucs comme ça il y en a des centaines mais ouais c'est dur de pas avoir de regrets.
- Speaker #0
Oui, c'est clair. Je ne vais pas te mentir, pour préparer cette interview, j'ai tapé son nom sur Google et ça m'a fait rire parce que les premiers trucs, c'était Joseph Garbaccio, copine, Joseph Garbaccio, âge, taille. Je me dirais que les gens veulent tout savoir.
- Speaker #1
C'est le plus fort. Ça, c'est quand tu es influenceur.
- Speaker #0
Oui, c'est ça. Mais du coup, comment tu vis cette exposition ? Est-ce que tu fais en sorte de garder quand même une vie privée ? Comment tu vis tout ça ?
- Speaker #1
Oui, des fois, quand je suis en mode skate, les gens, je suis au skatepark, ils ont peur de me gêner. Ils osent pas trop venir me voir et tout mais j'ai ma casquette de skater donc c'est mon métier tu vois c'est trop bien de se rencontrer et même mais au delà de venir me voir et prendre une photo viens on fait une session ensemble tu vois c'est mieux de je comprends parce que j'étais comme ça quand j'étais petit je voyais mon skater préféré je lui demandais une photo ou un truc comme ça mais vas-y viens on skate ensemble et c'est mieux de partager un petit même si c'est dix minutes tu vois un petit bout de vie que d'avoir une photo sur ton téléphone je trouve ça un peu dommage Et je peux pas jeter la pierre parce que je suis le premier à faire ça. Mais c'est trop cool. Et à la fois, quand des fois, t'es pas dans le mood, ou tu vois, il s'est passé un truc dans ta vie, t'as pas envie de voir les gens. Et du coup, tu croises des gens en jogging, tu vas chercher ta baguette le dimanche matin, et ouais, une photo, machin. Là, des fois, c'est un peu plus chiant. Mais je suis pas non plus une superstar, donc ça m'arrive pas. Je pense qu'arriver à un moment, c'est invivable. des gens qui en parlent. C'est pas mon cas, mais je le vis bien. Et c'est aussi le revers de la médaille, tu vois. Si tu fais ça, c'est ces gens-là qui te font vivre aussi d'un côté. Donc, il faut l'accepter, quoi.
- Speaker #0
C'est pas quelque chose qui te fait peur ?
- Speaker #1
Non. Et je suis pas sûr qu'un jour, je serai une superstar, tu vois. Je pense que je resterai dans mon petit truc, à faire ma passion. Même si ça prend de l'ampleur, 300 000 abonnés par exemple sur YouTube, c'est beaucoup. Je ne suis pas sûr qu'un jour j'aurai 10 millions d'abonnés, ou tu aurais une grosse tête comme Squeezie, et ce n'est même pas le but. Si ça arrive, tant mieux, mais je ne fais pas ça pour ça.
- Speaker #0
Est-ce que tu dirais que tu fais attention à prendre soin de toi, que ce soit sur la partie physique, parce que ton métier c'est du sport, et aussi sur la partie mentale pour toute cette partie exposition ? Est-ce que tu prends soin de toi ? Est-ce que tu mets des choses en place ?
- Speaker #1
Oui, déjà pour le skate... C'est pas tout le temps que c'est comme ça tu vois. Mais dès que je mange bien, que tu bois que de l'eau, tu fais de la prépa physique, tu t'étires, tu dors bien. Dès que tu fais ça, tu sens tellement le... C'est con, et il y a très peu de gens qui le font. Je dis pas dans le skate, mais en général. Tu vois, de pas manger des trucs transformés, des trucs comme ça, mais tu sens la différence de ouf. Dans la vie de tous les jours, tu sens pas. Mais quand tu fais un sport poussé à l'extrême, ou que tu essaies de te dépasser, tu le sens tellement. Ouais. Et déjà physiquement sans ça c'est dur de performer et de faire des trucs de ouf. Mais après mentalement ouais t'es obligé d'être dans un bon mood et d'être positif. Si t'arrives à une compétition et que t'as pas envie de skater, ça pose problème quoi. Si tu prends pas de plaisir ça se voit et dans le skate c'est dur de faire un truc bien sans prendre de plaisir. C'est pour ça que les gens qui commencent pour être pro ou faire un truc de ouf, ils commencent en disant... Je peux avoir 3000 euros de salaire, être pro pour des marques dans 5 ans. Ces gens-là, en général, ils vont se casser le poignet. Ils vont dire, non, en fait, peut-être avoir 5000 euros de salaire en faisant un autre métier ou un autre sport. Donc, non, c'est très important quand même de prendre soin de soi.
- Speaker #0
Je reviens sur ce que tu disais au début, la partie bien manger, l'hygiène de vie. Et du coup, je me demande, est-ce que tu pratiques aussi d'autres sports ? Tu en as parlé au début, tu as dit qu'il y avait du judo. Est-ce que tu fais de tous les sports ?
- Speaker #1
Pas en club. Plus en loisirs, je fais du tennis avec un pote. Et c'est pas pour la dimension d'entraînement, c'est plus de me dépenser. Mais en faisant un truc qui me sort de toute cette dimension compétition. Et que même si le skate c'est ma passion, il y a quand même des responsabilités. Et même dans des vidéos, je me dis, j'ai une compétition dans deux semaines, c'est un concept un peu con. Mais il ne faut pas que je pousse le truc à l'extrême, parce que si je me blesse à cause de ça, c'est bête pour moi. Et il y a des gens qui travaillent derrière pour qu'on réussisse. Et c'est aussi chiant pour eux. Parce qu'ils travaillent pour nous. Forcément, quand on réussit, ça fait plaisir pour tout le monde. Et du coup, je fais ça et beaucoup de surf. Le surf, c'est trop, trop cool.
- Speaker #0
C'est hyper lié, j'ai l'impression. La communauté skate et surf, ouais.
- Speaker #1
Et ça se ressemble sans se ressembler. On retrouve les mêmes points d'équilibre. C'est le même principe. Après, tu as toute cette dimension de nature qui est trop cool et tu n'es plus entouré de béton autour de toi. Et ouais, tu surfes. J'ai appris assez vite grâce au skate. Mais il y a cette dimension de la nature. Ce n'est jamais la même vague, ce n'est jamais le même spot. La session, elle va toujours être pareille. Elle est des fois très, très nulle. Et le surf, c'est le sport le plus frustrant du monde. Mais quand tu tombes sur... S'il y a une bonne session parmi dix sessions... où t'es à 3 à l'eau, les vagues sont parfaites, tu vois, petit sunset. Ça peut arriver une fois dans l'année, mais le jour où ça arrive, tu te dis, ok, trop cool. Je fais du surf, c'est pour ça, c'est pour ces moments-là.
- Speaker #0
Tu parlais un petit peu plus tôt de la blessure, quand tu disais que tu faisais pas trop le fou en période de conflit. Est-ce que c'est un truc justement qui te fait peur, la blessure ? Est-ce que t'as déjà envisagé la suite, si jamais la suite blesse ?
- Speaker #1
Ouais, oui et non. Parce qu'on fait un truc dangereux et à la fois tu peux te blesser en tombant dans les escaliers. Et si tu... C'est comme l'échec. Si tu fais rien par rapport à te blesser ou... Si tu gardes que le négatif en tête et tu dis je vais pas faire ça parce qu'il va y avoir du négatif, tu fais rien. Et non, du coup, oui, la blessure peut exister, j'en ai déjà eu. Pas beaucoup, je touche du bois, heureusement. Le but, c'est de minimiser le risque de blessure. Et vas-y, on y va à fond.
- Speaker #0
Et au-delà du côté blessure, les limites physiques de ton corps ? Parce qu'en gros, désolé de te le dire, mais tu vas vieillir. Ça, on a le même âge pour l'instant. Comment tu envisages ça ? Justement de te dire, un jour, mon corps va me limiter et je ne pourrai plus skater ?
- Speaker #1
Je pense que je suis dans le déni.
- Speaker #0
Mais c'est peut-être la solution.
- Speaker #1
En fait, je pense que je pourrais toujours skater. Peut-être pas à 70 ans. Je pourrais toujours skater, mais je ne pourrais pas faire les mêmes choses. Même je vois tous les anciens, ils skatent encore trop bien. Donc je me dis que quand tu es passionné, mais vraiment que tu as ça en toi, je pense que tu skateras jusqu'au jour où tu ne peux plus marcher. Mais c'est sûr qu'arrivé à 60 ans, tu ne vas pas faire des rails de 20 marches. Donc ça va évoluer dans le mauvais sens. Mais pour l'instant je suis encore bien et plus tu prends soin de ton corps, plus tu peux faire ça longtemps. C'est aussi un contrat avec toi-même.
- Speaker #0
Est-ce que tu arrives de te faire peur quand tu skates ? Ouais, du genre.
- Speaker #1
Même sans skater, tu arrives sur un spot et tu te dis « ouais, là ça fait peur » . Tu sais que tu es capable et c'est aussi ça qui est trop bien de passer au-dessus de la peur. Et c'est un petit combat mental surtout sur les parts en street, sur les skateparks. Ça marche, mais tu vois, tout est censé être parfait. C'est fait pour le skate. Et quand tu t'appropries des bouts de rue, des spots de street, t'arrives, c'est pas fait pour le skate, t'arrives sur des trucs énormes, et tu te dis, ouais, là, ça fait peur, je sais que je peux le faire. Et du coup, soit tu pars parce que t'as peur, et tu te dis, je lâche l'affaire.
- Speaker #0
Ça t'arrive ?
- Speaker #1
Rarement. Parce que je vais pas sur les spots où je sais que je suis pas capable. En général, je... Je suis conscient et je me dis si je prends des risques, c'est que je sais que je peux les prendre, je peux me le permettre. Mais du coup, tu as peur et tu rentres dans le combat mental de dire, ok, je vais le faire. Comment je vais avoir le déclic pour le faire ? Et du coup, ça prend des fois plusieurs jours. Le trixodome, le dernier trix de ma part qui est juste là, on ne va pas le voir, qui est accroché au mur en pub, ça m'a pris trois ans dans ma tête. de passer le cap. J'ai été voir le spot plusieurs fois et un jour, j'étais à Paris pour filmer cette fameuse part. J'ai dit à mon pote vas-y, on le fait. Et mon pote derrière la caméra, il me l'a pas dit. Il me l'a dit que après, quand j'ai réussi, il m'a dit je voulais juste que tu y arrives, parce que si tu tombais, tu pouvais te fracasser. Genre ça pouvait être la fin de ta carrière. Mais bon, c'est cool. C'est le but, c'est pour ça qu'on fait ça.
- Speaker #0
Tu sais de quoi ça dirait.
- Speaker #1
Les gens vont me prendre pour un fou, mais c'est ça qui est bien, tu vois. Pousser ses limites, c'est pas fait pour tout le monde, mais pousser ses limites et voir jusqu'où tu peux aller.
- Speaker #0
Et du coup, tu dirais que c'est quoi les valeurs et les qualités, je sais pas, peut-être même état d'esprit essentiels pour devenir un bon skater ? Et je pense qu'en plus, au-delà de ça, ça peut aussi te servir dans la vie de tous les jours.
- Speaker #1
La persévérance, je pense. Je pense que c'est le truc que... Tu peux pas réussir dans le skate ou apprendre des tricks si tu persévères pas. Parce que même les premiers tricks... Les premiers flips, etc., pour la majorité des gens, ça prend 2-3 ans. Donc si tu n'es pas prêt à mettre 2-3 ans pour faire ton premier tricks, après ça se tombe, tu vas y arriver en deux mois, tu ne peux pas savoir. Mais si tu n'es pas prêt à batailler pendant 3 ans pour faire une seule figure, ne fais pas de skate. Je pense que c'est la persévérance le plus gros truc.
- Speaker #0
Est-ce que tu as l'impression que cette persévérance, elle te sert aussi à d'autres choses ? Les qualités que tu as appris, que tu as pu développer avec le skate, avec le sport de manière générale, tu t'en sers aussi dans ta vie quotidienne, perso ?
- Speaker #1
Oui, carrément. Ma vie quotidienne, perso, c'est le skate. C'est vrai ? C'est hyper dur de distancer les deux. Mais bien sûr que oui. Tu es obligé de t'en servir. C'est bête de ne pas s'en servir. Quand tu as des bonnes valeurs, il faut s'en servir, l'appliquer à toute ta vie. C'est bête de se dire, je vais être cool que en skate. Dans ma vie, je vais être une grosse merde. C'est bien d'essayer d'être le... d'être le plus positif et le meilleur partout.
- Speaker #0
Et je me demande comment on s'entraîne en skate, parce que tu vois, moi j'ai parlé de mon sport, c'est la course. quand je prépare une course, j'ai un plan ...définie avec un type de course à faire. Du coup en skate c'est un peu différent, ou alors je me trompe, est-ce que tu construis des routines d'entraînement ? Comment on s'entraîne en fait à skater ?
- Speaker #1
Quand je m'échauffe, j'ai toujours mes petits tricks, mon petit rituel quand je suis à la maison. Je fais toujours les mêmes tricks pour me chauffer. Et après, quand tu arrives sur un nouveau skatepark, t'es avec tes potes, c'est plus session, tu réfléchis pas à ce que tu vas faire, tu fais tout au feeling. Et ensuite il y a les entraînements pour les compètes. C'est des formats assez compliqués maintenant. Tu as deux runs, donc c'est des enchaînements de 45 secondes. Il faut faire la meilleure chorégraphie en vrai si tu veux. Avec les tricks les plus techniques, sur les plus gros modules. Et fait de la meilleure façon. Et tout ça, il faut que ce soit hyper harmonieux. Donc tu en as deux. Tu as deux chances. Ils prennent le meilleur des deux runs. Donc tu as déjà une première note sur 100 et après tu as 5 essais pour faire 5 figures et ils gardent les deux meilleures notes de ces 5 figures. Donc au final tu as 3 notes sur 300 et ils font un classement. Ça c'est hyper chaud, il faut savoir mettre la figure au bon moment et mettre la plus dure possible. Donc c'est assez fou de voir la consistance des gens. Et du coup des fois je me dis, je m'échauffe. et pendant une heure je travaille des runs et pendant une heure je travaille des best tricks parce que tu peux pas avoir cette consistance là si tu y vas au hasard et que tu te dis « Waouh, le trick là j'ai déjà fait deux fois, ça va passer en compét' » Faut faire le trick à ce moment là, le mec il est devant toi il te dit « Attends parce qu'il y a live » Il te dit « Ok » et t'as 5 secondes pour y aller tu vois Donc dans ces 5 secondes là faut réussir à faire le trick le plus dur possible Là la partie mentale elle est énorme j'imagine Bah ouais faut être prêt, mais tout se fait un peu... Si tu es sûr de toi et que tu as bien taffé et que tu as bien le tricks, en général ça va. Mais il y a tellement de paramètres dans le skate, dans la course. Il faut tout prévoir, il faut bien manger, bien dormir et tout. Même si pour prendre soin de soi, je le disais, ça marche. Tu peux manger un burger avant ton contest ou avoir fait la fête avant et bien réussir.
- Speaker #0
Mais ne faites pas ça chez vous quand même.
- Speaker #1
Non, ce n'était pas le but de le faire. Mais c'est possible, tu vois. Et c'est pour ça que le skate, c'est aussi très différent. C'est qu'il y a plus que de la performance, c'est du toucher de planche, c'est un peu... C'est pas du génie, mais c'est vraiment du toucher. Il y a un truc en plus que juste de la performance.
- Speaker #0
Et du coup, est-ce que tu dirais que tu es un athlète ? Tu te définirais comme un athlète ?
- Speaker #1
Je sais pas. Bonne question.
- Speaker #0
C'est quoi déjà pour toi un athlète, en fait ?
- Speaker #1
C'est quelqu'un... Ouais, non, selon ma définition, non, je ne me définirais pas comme un athlète. Mais pour moi, c'est quelqu'un qui va à l'entraînement et qui fait tout, qui donne tout pour une compétition. Donc d'un côté, je le suis, mais d'un autre côté, il y a une autre dimension. Il y a un... Je ne sais pas. Je ne sais pas si c'est prétentieux vis-à-vis du skate de dire ça, mais il y a un truc en plus.
- Speaker #0
Du coup, tu serais un athlète génie, un génie athlète, quoi.
- Speaker #1
Non, c'est pas moi qui le dis, alors. Mais non, mais pas... Pas un truc en plus du côté génie, mais tu vois, il y a le côté mode de vie aussi qui rentre en compte. Je ne sais pas. Oui, on a une part d'athlète, je pense.
- Speaker #0
On a tous une part d'athlète en nous. C'est beau.
- Speaker #1
On est tous des athlètes.
- Speaker #0
Ce podcast, il s'appelle Le Déclic. C'est quoi pour toi un déclic et quel a été ton plus gros déclic ?
- Speaker #1
Oh la question de fou.
- Speaker #0
Déjà, tu peux commencer par nous définir ce que c'est pour toi un déclic.
- Speaker #1
Un déclic c'est quand t'as un blocage et que d'un coup ça switch et tout paraît pas normal mais tu te dis ah mais en fait faire comme ça tu vois. Et je pense le déclic c'est mon déclic. Putain c'est dur.
- Speaker #0
Peut-être qu'il est pas encore arrivé mais...
- Speaker #1
Si. Je pense que c'est avant que je commence Youtube justement.
- Speaker #0
Ok.
- Speaker #1
Et de dire j'étais là après mes études et... Je me suis dit, putain, qu'est-ce que je fais maintenant ? Soit je fais du skate à fond, soit je fais un travail normal, entre guillemets. À ce moment-là, je pense que j'ai eu un déclic et je me suis dit, je ne peux pas, même si je rate, il faut que j'essaye. Parce que sinon, plus tard, ce sera trop tard. Et je me suis dit, si je ne le fais pas maintenant, je ne le ferai jamais. Je pense que là, j'ai eu un déclic. J'ai eu raison, peut-être. Pour l'instant, j'ai eu raison. Je le vis bien J'arrive à en vivre donc je pense que j'ai eu raison d'essayer. Et si ça s'arrête demain, je continuerai à faire du skate et je ferai un autre métier. C'est pas grave.
- Speaker #0
Tu as utilisé le mot déclic quand tu parlais de faire un trick. Tu disais que des fois on a un déclic, donc tu as aussi plein de petits déclics au quotidien.
- Speaker #1
Ouais ! Des fois tu essaies un trick, tu l'essayes des centaines de fois et rien ne marche. Et à un moment tu vas avoir un déclic, tu vas changer ton pied de place et tu vas comprendre le trick. C'est ça aussi qui est important dans le skate, c'est comprendre ce que tu fais. Il y a une part innée. où c'est des ressentis, feeling, etc. Mais il faut aussi, il y a un peu une science dans le skate et il y a une façon de faire les choses et même si chacun a un peu la sienne, et c'est ça qui est trop bien dans le skate, il y a des points communs et il faut étudier les tricks quand même. Il faut comprendre comment ça fonctionne pour le faire le trick.
- Speaker #0
Mais finalement, comprendre, pour moi c'est aussi ça un peu en déclic, c'est à partir du moment, enfin en déclic c'est quand t'as compris le truc, donc ton regard a changé.
- Speaker #1
Oui, clairement.
- Speaker #0
La destination.
- Speaker #1
Clairement. Tu fais mieux le définir que moi.
- Speaker #0
C'est un peu mon podcast. Qu'est-ce qu'on peut te souhaiter pour la suite, Joseph ?
- Speaker #1
Une médaille au jeu, médaille d'or, parce que deux et trois, c'est nul.
- Speaker #0
Non.
- Speaker #1
Ce n'est pas nul. Tu es le premier des perdants. Voilà. Tu fais une compétition. Il y a cette dimension de plaisir que j'ai bien insisté dessus, on l'a eu. Je fais des compétitions pour gagner quand même. Donc, médaille d'or à la Concorde. Et après, continuer le plus longtemps possible, je pense. Être épanoui. Je pense que c'est ça le plus important.
- Speaker #0
Alors, c'est ce qu'on te souhaite. Merci. Et poursuivre justement toutes tes prochaines aventures, est-ce que tu peux nous redire où est-ce qu'on peut te suivre ?
- Speaker #1
Oui, majoritairement, c'est Insta et YouTube. C'est mon nom, Joseph Carbassio.
- Speaker #0
On mettra tout ça, de toute façon,
- Speaker #1
dans la description. Merci.
- Speaker #0
Merci beaucoup, Joseph. Et puis, bonne chance, bon courage. pour la suite.
- Speaker #1
Merci à toi.
- Speaker #0
Salut.
- Speaker #1
Salut.
- Speaker #0
Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à le partager et à en parler autour de vous. Qui sait, il n'est peut-être pas si loin ce déclic.