- Speaker #0
Rencontre, rupture, joie, échec, transformation, bonheur. Tout commence par un déclic. Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode. Vous écoutez le déclic de Julie Granger. Salut Julie.
- Speaker #1
Salut.
- Speaker #0
Comment tu vas ?
- Speaker #1
Super, merci beaucoup, je suis heureuse d'être là.
- Speaker #0
Ravie aussi de te rencontrer. Alors Julie, pour te présenter, tu es entre autres danseuse classique, mannequin, coach sportive, professeure certifiée de yoga, de fitness et de barre. Tu as fait tes débuts dans le milieu de la danse classique. C'est vers 11 ans que tu commences à te démarquer, à te passionner vraiment pour ce sport. Et tu l'as découvert auprès de ta maman. Et c'est d'ailleurs elle qui t'a ensuite encouragée à passer des premières auditions. Et un peu, je crois, dans le dos de ton papa qui n'était pas vraiment emballé par le projet. Tu t'es finalement formée en France puis aux Etats-Unis où tu as exercé et vécu pendant près de dix ans. Donc on peut le dire aujourd'hui tu es reconnue à l'international essentiellement en France et aux Etats-Unis. Tu es également la créatrice de The Studio Paris, donc c'est un des premiers lieux ici à proposer du fitness à la New Yorkaise, c'est ça ? C'est ça. Et tu as fondé une plateforme en ligne sur laquelle tu proposes la pratique de tes différentes disciplines. Ça c'était ton portrait de sportive, d'athlète, d'entrepreneuse que je viens de dresser. Mais alors qui est Julie en dehors du sport et de la danse ? On va le découvrir ensemble dans cet épisode. La première chose que j'ai envie de savoir c'est la suivante, qu'est-ce qui te plaît le plus dans la danse ? Est-ce que c'est l'aspect artistique ou plutôt la notion d'effort, de sport ?
- Speaker #1
Alors je pense que ce qui me plaît dans la danse c'est vraiment le mix des deux. C'est que la danse je ne peux pas le catégoriser juste comme un art parce qu'il y a vraiment un effort physique qui en plus je trouve est surhumain. Enfin j'ai fait beaucoup de sport dans ma vie. La danse classique, c'est ce qui reste le plus difficile. Et en même temps, il y a l'aspect artistique et l'aspect d'esthétisme et de beauté, de faire ressentir des choses au public. Donc, il y a un autre aspect. Je pense que ce qui me plaît, c'est cet équilibre parfait des deux entre l'effort qui doit avoir l'air de ne pas en être un. Et c'est ça, c'est aussi une caractéristique très spéciale de la danse classique parce que dans les autres sports, on s'en fiche de à quoi on ressemble. On doit courir vite, on doit... La danse, c'est tellement de choses en même temps. on doit... tout faire, c'est difficile, mais il faut en plus avoir l'air de rien. C'est aussi un peu comme du théâtre en fait, finalement. Donc ouais, il y a vraiment cette dimension art et sport et c'est vraiment l'équilibre des deux qui me plaît vraiment.
- Speaker #0
Quel rapport, du coup, tu dirais que tu as avec l'effort ?
- Speaker #1
Quand je vois ma vie, je pense que j'ai peut-être, sans le savoir inconsciemment, une addiction en fait à l'effort et peut-être que j'aime pas quand les choses sont faciles et c'est vrai que moi, l'effort, c'est pas quelque chose qui me fait peur, j'ai pas ce... Oh là là ! Merci. C'est comme un défi à relever, je trouve ça très positif, je trouve ça beau l'effort, et c'est beau d'arriver à faire quelque chose qui était difficile, on gagne en force et en se disant, bon ben ça j'ai réussi ça, donc je pourrai réussir le prochain.
- Speaker #0
Pour tenir le cap justement face à l'effort, j'imagine qu'il faut être disciplinée, est-ce que toi tu dirais que c'est une des facettes de ta personnalité ?
- Speaker #1
Alors oui, et c'est drôle parce que j'ai fini d'écrire un livre et je parle de ça, parce que souvent on me dit, oui mais toi t'as de la chance, tu es disciplinée. Et je me dis, la chance et la discipline, ça ne doit pas être dans la même phrase, puisque pour moi, la discipline, ce n'est pas on est né avec, ce n'est pas une bonne étoile, je suis disciplinée, c'est justement la définition de la discipline, c'est quelque chose qu'on se crée soi-même et qu'il ne tient qu'à nous-mêmes d'être disciplinés. Ça peut faire peur et on peut se dire, ah oui, mais moi, ce n'est pas de ma faute, je ne suis pas disciplinée. Non, c'est un effort justement à faire au départ, mais qui ensuite donne tellement de... ça aide tellement dans la vie d'être disciplinée. C'est merveilleux, en fait, la discipline. C'est vraiment hyper positif comme mot. Et je pense vraiment que c'est accessible à tout le monde. Mais il faut faire cet effort initial.
- Speaker #0
Et j'imagine que, je ne veux pas casser le mythe, mais que tu n'es pas parfaite non plus. Cette discipline, des fois, c'est une notion d'équilibre. Quels sont les entorses que tu fais à cette discipline ? Qu'est-ce que tu t'autorises ?
- Speaker #1
Alors, plein. C'est pour ça que la discipline, pour moi, ce n'est pas un mot figé, statique, complètement strict et sévère et pincé. Surtout maintenant, j'ai eu une grosse blessure en 2018. qui m'a un petit peu remis les pendules à l'heure. Et maintenant, avec moi-même, je suis beaucoup plus douce. Avant, je faisais du sport vraiment tous les jours. Là, ça m'arrive parfois. Je donne mes cours, mais je peux ne pas faire de séance. Pour moi, je n'ai pas de sentiment de culpabilité où c'est plus quelque chose de... C'est mon corps qui va appeler. Est-ce que j'ai besoin d'aller faire du sport ou non ? Alors qu'avant, je me serais toujours forcée quoi qu'il arrive. Donc oui, je suis loin d'être parfaite. Et en plus... Encore une fois, la discipline, pour moi, ça ne veut pas dire tous les jours, quoi qu'il arrive, qu'il vende, qu'il neige. Ce n'est pas ça, c'est juste arriver quand même à se donner un coup de pouce initial. Mais en effet, moi, ça m'arrive de ne pas être disciplinée dans ce que je fais, dans ce que je mange. Pour moi, la discipline, ce n'est pas non plus 100% du temps. Voilà, j'ai une vie. vision beaucoup plus souple et douce de la discipline, quand même.
- Speaker #0
Tu parlais un peu plus tôt des différentes épreuves, des différents efforts que tu avais dû fournir dans ta vie. Aujourd'hui, quelle a été, tu penses, ta plus grande difficulté ? Pas forcément sur le plan sportif, d'ailleurs. J'imagine que c'est lié, quand même.
- Speaker #1
Si tu veux, mon adolescence de danseuse classique, c'était vraiment dur. C'était une discipline, il fallait que je me lève à 5h du matin, que je prenne le train à 7h, que pour aller à l'école à Paris, parce que j'habitais en banlieue, pour ensuite... Aller à la danse, c'était pas un environnement bienveillant pour des adolescents. On mangeait très peu ou pas. Il fallait continuer quoi qu'il arrive. Et je pense que ça faisait peur à tout le monde, à ma famille. Et les élèves avec toi sont pas forcément sympas. Il y a de la compétition, on est très seul. Je pense que ça, c'est l'un des plus grands, mais c'est une longue période. Puis ensuite, il y a eu, quand j'ai réalisé mon rêve d'ouvrir ce studio, qui était à l'époque, en fait, il n'y avait pas tous ces studios de fitness comme maintenant qui s'ouvrent comme des petits pains. En 2020, on me disait, mais t'es folle, mais t'es folle, mais t'es folle. Et j'avais vraiment cette vision. J'ai vraiment, je suis heureuse d'avoir lancé un petit peu cette mode des studios de fitness vraiment à l'américaine, avec des concepts, des cours en anglais. À l'époque, c'était, mais t'es sûre ? Et il y a eu le Covid. Et là, j'ai, au bout de beaucoup d'efforts, justement, beaucoup d'essayer de trouver des solutions, beaucoup de de panique, beaucoup de... J'ai dû décider de le fermer parce que on n'en voyait pas le bout et on n'avait pas la... On ne savait pas qu'on allait s'en sortir ou quand. Et ça, ça a été dur parce que c'était un rêve pour lequel j'avais beaucoup travaillé, dans lequel j'avais mis énormément d'efforts. J'avais mis de l'argent, j'avais mis du temps, j'avais mis de la passion, j'avais mis mon cœur. Et quand j'ai dû le fermer, ça, ça a été quelque chose de très difficile et parfois, j'y pense encore et j'ai un pincement au cœur quand j'y pense.
- Speaker #0
C'est marrant parce que tu ne parles pas de ton burn-out. Tu dis pas le mot burn-out alors que j'imagine que c'est quand même une grosse difficulté. Je m'attendais à ce que tu me parles de ça.
- Speaker #1
C'est drôle. Tu vois, c'est peut-être moi qui prends les choses un peu pour acquise. T'as raison, j'aurais dû te parler de ça puisque j'ai eu ce burn-out, j'avais 28 ans, donc c'est un peu jeune pour avoir un burn-out. Enfin, il n'y a pas d'âge, mais je travaillais beaucoup trop à New York, je donnais beaucoup de cours. C'était intense, je me levais très tôt, je dormais très peu, je finissais tard. C'était du lundi au dimanche, je courais partout. Puis New York a une énergie. qui te pousse, mais qui te prend énormément en fait. Et elle te donne, elle te prend, elle te donne, elle te prend, et toi t'es dans un tourbillon, et en effet là j'ai mon dos qui m'en a vraiment voulu, il m'a fait un sale coup, j'ai un disque qui a presque explosé dans ma colonne. Et en effet je suis restée sans bouger pendant cinq semaines, et c'est surtout le fait qu'une douleur, alors la douleur, si on te dit t'as mal, mais dans six mois ça passe, c'est pas grave, mais il n'y avait aucune... J'avais pas l'espoir, personne ne pouvait me donner une réponse, mais on m'a dit ta carrière est finie. Il faut que tu fasses autre chose et je m'étais tellement battue pour ne pas avoir une vie sans jugement, mais plus traditionnelle. Moi, je voulais faire les choses à ma manière, j'avais toujours eu cette vision et tout d'un coup, je me disais, donc en fait, tout ça pour revenir à la case départ et c'est vrai, tu as raison et finalement, je m'en suis remise avec beaucoup de travail, heureusement la discipline. Des fois, quand la situation est désespérée, tu n'as pas le choix que d'avoir de la discipline, heureusement. Et je pense qu'en effet, ça a été très dur sur le coup. Et pourquoi je ne te l'ai pas dit, je ne sais pas. Il y a un truc inconscient. Il faut que je cherche.
- Speaker #0
J'ai mis le doigt sur quelque chose. Alors à la base, ce n'était pas une science de psy.
- Speaker #1
Écoute, ça fait double emploi. Merci, tu me donneras ta facture.
- Speaker #0
Est-ce que cette épreuve, ça t'a permis de reprioriser ton bien-être ?
- Speaker #1
Complètement. C'est-à-dire qu'à l'époque, je donnais 30 cours par semaine. Et en fait, quand j'étais sur le dos à regarder mon plafond qui était tout blanc, c'était dur. J'ai un peu demandé à la vie, à Dieu, je ne sais pas, je ne savais plus qui implorer. S'il vous plaît, si je peux redanser un jour et redonner des cours, je ne ferai plus jamais de cette erreur. Et donc, à partir de là, quand je me suis remise, je m'étais limitée à 18 cours par semaine. C'est énorme quand j'y pense, c'est n'importe quoi. Ensuite, plus tard, 12. Maintenant, je refuse de donner plus de 8 cours par semaine, mais j'ai ce luxe maintenant parce que j'ai ma plateforme et que j'ai évolué dans ma carrière. Ça m'a appris à prendre les week-ends et à ne pas forcément devoir absolument aller à la gym. En effet, j'ai réalisé que mon corps, c'était une entité dans laquelle il fallait s'occuper. Il ne fallait pas constamment lui en demander sans lui en donner. C'est comme une relation, tu ne peux pas toujours demander à quelqu'un et jamais lui donner. C'est pareil en fait. Je pense que je lui en demandais trop en le prenant un peu comme si c'était un esclave et qu'il fallait qu'il m'obéisse. Oui, j'ai complètement changé mes priorités là-dessus. Et aussi parce que j'ai senti qu'on m'avait donné une deuxième chance. Et quand on te donne une deuxième chance, tu fais en général plus attention.
- Speaker #0
On parle de bien-être, ça me fait penser à la notion de flot dont tu parles souvent. C'est quelque chose que t'apporte la danse. Est-ce que tu peux nous expliquer ce que c'est finalement ce flot ?
- Speaker #1
Ah, c'est difficile. Le flot pour moi, c'est... Dans le mouvement, pour moi par exemple, j'aime être dans le flot. Dans mes cours, j'essaie de créer une situation où les élèves vont être à un moment hors du temps, par exemple. Ils vont être dedans, ils n'ont pas le temps de penser. C'est pas le temps, il n'y a pas l'attention de penser à sa vie de tous les jours, à ce qui ne va pas. Et c'est arrivé parfois à avoir ces moments où au lieu de s'angoisser, au lieu de stresser, c'est pas facile, je suis quelqu'un aussi d'assez stressée. Mais de juste être là dans le présent et pour moi le mouvement, la musique, l'effort, c'est quelque chose qui aide vraiment à faire ça. Ainsi qu'un sentiment un peu de communauté quand on est tous ensemble à faire une chose en commun. Et donc l'état de flow pour moi c'est plutôt dans le mouvement et c'est ce que j'essaie quand je crée mes cours et mes chorégraphies. C'est ce que j'essaie de créer, de donner aux gens.
- Speaker #0
C'est un peu un sentiment de bien-être. et d'être alignée finalement entre t'es bien dans ton corps,
- Speaker #1
t'es bien dans ta tête c'est exactement ça tu le prends pour les moments, tu peux le prendre dans ta vie c'est un peu d'avoir fait les choix que t'as fait et d'être alignée avec ceci même quand c'est difficile même quand c'est réalisé que t'as pris les bonnes décisions que t'as eu raison d'avoir du courage que t'as eu raison de faire les choses je pense que c'est ça que je cherchais c'est vrai, c'est un alignement en fait t'as raison, c'est ça t'as répondu à ta question rires
- Speaker #0
Je vais revenir sur cet état de bien-être et d'être bien dans son corps notamment, parce que toi, ton corps, c'est quand même ton outil de travail. Est-ce que toi, aujourd'hui, tu dirais que tu te sens bien dans ton corps ? Quel rapport tu as avec ton corps ?
- Speaker #1
Je me sens très bien dans mon corps. J'avais une période plus difficile quand j'étais ado, parce qu'on était les danseuses et on n'est pas connus pour aimer notre corps.
- Speaker #0
C'est pour ça que je te pose la question.
- Speaker #1
Ça a été dur, c'est resté longtemps. Après, toutes les femmes, on a des complexes qui finalement n'ont rien à voir avec notre corps. On a des complexes sur notre corps parce que notre état mental, psychique ne va pas. On peut ressembler exactement à la même chose et puis une année ne pas du tout s'aimer et l'année d'après s'aimer ou le mois d'après. Je suis bien avec mon corps dans la limite où l'être humain peut être bien avec son corps. C'est-à-dire qu'il y a toujours des choses à améliorer. C'est aussi ça l'humain. Je ne suis pas dans cette surperformance. Quand je vois sur Instagram tous ces gens, je ne pense pas qu'on soit là pour ça, sur cette terre, pour ressembler à un idéal qui aurait été en plus déterminé, on ne sait pas par qui. Donc pour moi, le sport, c'est avant tout pour se sentir bien et les résultats physiques s'en ressentent sur le corps. Par exemple, mes concepts, ils sont hyper efficaces sur le corps, mais ce n'est pas ça que je vais mettre en avant. Donc moi, mon corps, j'ai la chance maintenant de ne pas trop me poser la question parce que je me rends compte qu'il a fait beaucoup pour moi et donc il faut qu'il ait comme il est.
- Speaker #0
et je l'en remercie comment on se détache justement selon toi du fait de faire du sport pour avoir un tel ou tel physique surtout dans les disciplines que tu proposes autour du fitness le fitness c'est quand même assez vendu pour ça alors c'est une bonne question parce que je
- Speaker #1
me bats mais c'est dur puisque le marketing veut que je te promette des fessiers en ... trois jours et donc toi tu vas acheter des saps alors qu'en plus pour le coup mes concepts sont vraiment efficaces. Donc c'est ça qui est drôle, c'est que les résultats moi je les ai, j'ai la chance d'avoir des clients dans le monde entier qui sont satisfaits, heureux et qui me le disent. J'ai des messages tout le temps. Je ne veux pas céder à ça en fait parce que pour moi c'est temporaire. Je me marie dans un mois, qu'est-ce qu'il faut que je fasse ? Alors quoi tu vas t'affamer et courir trois heures par jour pendant un mois. C'est pas ni tenable dans le temps ni bon pour toi. Donc oui tu vas arriver à ton résultat. qui est un résultat qui ne tiendra pas. Et moi, ce que j'essaie de faire, c'est parer à ça en créant des choses qui font que tu as envie de faire ton sport, parce que c'est ludique, parce que c'est marrant, parce que tu vois que ça marche, parce que tu te sens mieux, parce qu'il y a une belle communauté, donc tu es content d'y aller, parce que tu ne te sens pas tout seul. Et de là, les résultats physiques arrivent, mais ce qui va te faire tenir dans le temps, c'est comment tu te sens grâce à cette séance. Et après, puisque tu vas continuer à y aller parce que tu te sens bien, les résultats physiques se feront sentir. Sinon, par exemple, si on pensait qu'au physique, tous les sportifs de haut niveau, au bout d'un moment, ils ne feraient plus de sport. Ils ne vont pas au sport pour mincir, sinon ils disparaîtraient au bout d'un moment. Le sport, c'est le bien-être mental que tu ressens qui fait que tu vas continuer et c'est parce que tu vas continuer que tu auras des effets sur le corps. Et donc, on fait un raccourci quand on vend l'aspect que pour le corps parce que ce n'est pas ça qui fait tenir et qui fait aimer quelque chose. C'est un quick fix comme on dit, donc c'est bien, ça marche temporairement, puis après tu vas abandonner. Pour moi, le sport c'est quelque chose à faire de toute sa vie, donc comment trouver quelque chose qu'on peut aimer faire et donc on est content d'y aller et non pas, oh faut que j'aille à la gym. Combien de fois on a entendu des gens, ah non mais là faut que j'aille à la gym. C'est l'angoisse pour moi ça, de se forcer d'aller à la gym. Normalement si t'as fait une bonne séance de sport, tu te sens tellement bien mentalement en fait. Et ta vision de toi change même si... Oui. Même si, tu vois ? c'est à dire que même si t'as pas perdu 3 kilos cette séance là puisque c'est pas possible peut-être que tu te regardes dans le miroir et tout de suite tu te sens mieux parce que c'est mental aussi comment on se sent dans son corps pour moi le sport c'est en numéro 1 mental et tous les résultats physiques se font sentir c'est un peu quand on n'y pense pas si tu te regardes le nombril toute la journée pourquoi j'ai pas le ventre super plat ton ventre il va jamais être plat faut pas y aller pour ça c'est pas une bonne raison
- Speaker #0
Oui, et en plus sur le physique, il y a aussi une dimension. Ce n'est pas que le sport qui fait ton corps, c'est aussi ton alimentation, ton niveau de stress, de sommeil, les hormones, il y a plein de choses aussi.
- Speaker #1
Exactement. D'y aller que pour ça, tu vas te faire une fixation. Il faut y aller pour une autre... Et c'est comme ça souvent dans la vie, quand on te dit, c'est quand tu let go que les choses arrivent à toi. Si tu es content d'y aller parce que c'est trop bien ce cours, je m'amuse, je transpire, je sens que ça brûle de partout et en plus, il y a de la bonne musique. Là, tu vas tenir et ton corps va te remercier en laissant les effets lui arriver. Moi, je vois les choses vraiment comme ça. Mais c'est difficile dans le monde où on est de ne pas vendre en premier, ce qui est le raccourci, les effets physiques. Pour le moment, moi, j'arrive à ne pas le faire. C'est dur. Des fois, il y a la tentation. Ce serait tellement plus vite de montrer les avant-après de mes clientes. Mais ce n'est pas ma mentalité, ce n'est pas ma vision.
- Speaker #0
On parlait un peu plus tôt de l'impact du mode de vie sur le physique. Merci. Je vais revenir sur l'alimentation. On a parlé un petit peu au début, tu disais que ça avait été un souci pour toi plus jeune, notamment en école de danse. Comment t'es passée par les troubles alimentaires, on peut le dire ? Comment tu t'en es sortie ?
- Speaker #1
Je m'en suis sortie grâce à... Je suis tombée amoureuse de quelqu'un, un danseur lui aussi, et j'ai eu beaucoup de chance de croiser son chemin parce que ça a fait un déclic chez moi et qui m'a fait remanger. Mais il n'a rien dit, il n'a rien fait, il n'a rien dit. C'est bizarre, c'était de se sentir qu'il m'aimait quoi qu'il arrive. J'étais jeune, j'avais une vingtaine d'années. Et alors après, ça ne part pas les troubles alimentaires, ça ne part pas en un mois, ça ne part pas en une semaine. Mais disons que ça a été le début. Après, pour toutes celles qui passent par là, ça ne veut pas dire que c'est un homme qui va... Ce n'est pas ça que je dis. Moi, ça a été ça, ça ne veut pas dire que c'est la recette miracle. Mais pour moi, je ne sais pas pourquoi. Ça a fait quelque chose. J'ai eu aussi la chance à l'époque, j'étais aux Etats-Unis, où les physiques de danseuse pouvaient vraiment différer. En France, c'était le plus maigre, le mieux. Aux Etats-Unis, il y avait de tout et c'était moi finalement la plus fine. Et après, pour ce qui vient dans le futur, c'est de penser qu'en fait dans la vie, il y a tellement de choses importantes qui sont incontrôlables et il peut arriver tellement de choses difficiles et il faut qu'au bout d'un moment, et quand j'ai dû me séparer de mon studio, parce que c'était tellement chaotique. J'étais dans une situation qui me paraissait inexplicable. Et en fait, mon cerveau a dû lâcher sur quelque chose. Et mon cerveau, il a lâché sur ça. Et depuis, ça m'a mis... Du coup, c'était plus de 15 ans. Mais voilà. Donc parfois, ce sont des événements de vie. Mais je pense que c'est peut-être aussi souvent un problème de bienveillance envers soi-même. Et c'est ça qui me peine. Parce qu'on m'avait beaucoup écrit justement à ce sujet parce que j'avais fait un podcast où on parlait de ce sujet. oui Beaucoup de personnes m'ont demandé de l'aide et moi aussi. Et je ne pouvais pas vraiment répondre. Je n'ai pas la recette magique, mais je dis toujours, il faut se lâcher la grappe. En fait, il faut être gentil avec les autres et avec ce que vous faites. Toi-même, en fait, c'est pas facile, mais il faut reprendre confiance et c'est ça. Je pense que ça passe vraiment aussi par la gentillesse et la bienveillance.
- Speaker #0
Et le fait de ne pas hésiter à demander de l'aide aussi, parce que tu sais que c'est une personne en particulier qui t'avait fait un déclic. Se faire entourer, que ce soit par des professionnels de santé ou par son entourage, je pense que ça peut avoir un rôle aussi important.
- Speaker #1
Ah bah, c'est sûr. Moi, j'étais très entourée, j'avais de la chance d'avoir. Mais parfois, les gens ne savent pas... Voilà, il ne faut pas y rester seule dans son coin. Alors moi, ce n'était pas le cas, mais ça peut venir d'un... Ouais, si t'as un manque d'amour... Pour toi-même, c'est sûr que c'est mieux d'être entouré de gens qui vont te dire « mais moi je t'aime pas plus si tu fais 3 kilos de moins » et c'est ça en fait, c'est une impression qu'on va que être aimé si on ressemble à X ou Y ou Z ou qu'on va seulement nous remarquer si c'est quelque chose comme ça. Le chemin est long mais pour réaliser qu'en fait les êtres humains on est plein d'imperfections, de belles choses et qu'on est tous comme on est et que c'est bien de s'améliorer, de travailler, d'essayer de... Mais que, tu vois, c'est pour ça que moi, tout ce... artificielle, tout ça, ça me met un peu l'angoisse parce que moi j'aime l'être humain, c'est l'imperfection et gérer les imperfections des autres et de soi-même en fait, et c'est ça qui est beau en fait, et il faut s'entourer en effet, il ne faut jamais rester dans son coin mais il faut commencer peut-être à faire un travail sur soi-même de est-ce que je m'aime moi en fait
- Speaker #0
Et justement toi aujourd'hui, comment tu dirais que tu prends soin de toi ?
- Speaker #1
J'ai vraiment de super amis, une super famille, j'ai de la chance qui sont toujours là Et en fait, c'est à ne pas négliger parce que parfois, on focalise sur d'autres personnes. Et ce sont les gens, par contre, qui sont toujours là, qu'on prend un peu pour acquis. Et en fait, non, on a tous des gens qui nous aiment. Donc moi, je prends soin de moi en étant plus proche, donc en prenant le temps en vacances, d'aller voir ma famille, comme ça. Et aussi, évidemment, après, un peu plus basique, mais les massages, un peu de prendre le temps pour soi et d'essayer de calmer cette... cette petite voix qu'on peut avoir parfois qui nous pense qu'on doit toujours faire plus et faire mieux et de juste commencer à s'accepter un peu comme on est et de voir les choses bien qu'on a faites et non pas toujours focaliser sur les détails qui ne vont pas. Et je pense que c'est ça. S'entourer, c'est hyper important. Mettre son effort sur connecter avec les autres. Et là, j'ai réalisé ça il n'y a pas si longtemps. Et je me suis dit, est-ce que j'investis ? très focus boulot souvent et ce que j'investis aussi dans les autres en fait et ouais pour moi c'est important parce que pour moi la vie c'est les autres, les gens qui t'entourent ta famille, tes amis,
- Speaker #0
on est pas là pour être tout seul c'est marrant ce que je m'attendais à ce que tu me dises comment tu prends soin de toi, est-ce que tu me dises ta routine sportive ou des choses comme ça et finalement je me dis même toi où le sport est central dans ta vie c'est même pas forcément ça qui va t'aider, j'imagine que ça en fait partie Alors non,
- Speaker #1
en fait, je t'explique. J'ai vécu un moment avec quelqu'un où le sport devenait une telle obsession qu'il en oubliait les relations humaines. Et en fait, là, ça m'a fait un déclic, justement, de me dire, moi qui suis passionnée, disciplinée, qui ai fait ça toute ma vie et qui étais une athlète professionnelle, donc là, pour le coup, ce n'est pas un hobby, ce n'est pas un loisir. Je souffre en retour de quelqu'un qui, lui, ne sacrifie... Les relations interpersonnelles, je ne sais pas si on dit interpersonnelles en français, mais les relations avec les autres, pour son besoin de sport. Donc en fait, là, j'ai fait oula. C'est là, moi, où j'ai réalisé, mais en fait, moi, je n'ai pas besoin de ça. Et moi, je suis quelqu'un qui aime les gens. Oui, le sport, en effet, ça va moins peut-être sur le thème du truc, mais c'est parce que j'ai le sport, ça, je l'ai pour moi-même. Mais il ne faut pas non plus se laisser aller dans un tourbillon où tu en oublies le fait qu'on est là pour être entouré, en fait. Donc, mais en effet, moi, je fais du sport tous les jours. Donc, en effet, là, je ne le prends pas acquis. Mais aimer se reconnecter au sport aussi, c'est vrai, se reconnecter. Tu vois, là, demain, je vais reprendre un cours de danse classique pour la première fois depuis super longtemps et je suis trop contente.
- Speaker #0
Bon, on va déjà arriver à la fin de l'épisode. Ce podcast s'appelle Le Déclic.
- Speaker #1
Alors,
- Speaker #0
tu as dit le mot plusieurs fois dans l'épisode. Mais si tu devais revenir sur toi, ton plus gros déclic, qu'est-ce que tu nous dirais ?
- Speaker #1
Alors, j'en ai plein, donc je ne suis pas sûre qu'en réécoutant, je vais peut-être me dire « Ah, j'aurais dû dire lui, j'aurais dû dire lui » . Mais je vais t'en dire un, en tout cas. Quand j'étais danseuse et j'avais mis, j'avais foncé tête baissée pour être danseuse, j'avais tout fait. J'avais travaillé, travaillé, travaillé, cours particulier, tout, tout, tout, tout fait, tête baissée pendant plusieurs années pour arriver à mon but. Et un jour, j'étais chez moi à Chicago, une soirée avec que des danseurs. Et en fait, tout le monde parlait que de danse et c'était un samedi soir. Et j'ai eu un espèce de moment, tout est devenu flou autour de moi, j'entendais plus que du brouhaha autour, et je me suis dit, en fait, c'est pas ça que je veux faire. Et ce déclic, pour moi, il me montre, parce que de là, dès le lendemain, j'ai dit, en fait, je veux aller à l'université, j'ai commencé à faire des dossiers pour aller à l'université à New York, ce que j'ai fini par faire, donc j'ai quitté Chicago, je suis allée à New York. Et c'est que parfois dans la vie, c'est ok de mettre tous ses efforts dans quelque chose, et qu'en fait, de décider autrement. C'est OK d'avoir cru que les choses seraient d'une telle manière et en fait que la vie, elle te dit, non, en fait, c'est pas comme ça. C'est OK que tout change et de pas savoir si on a pris la bonne décision. Et c'est OK de se donner à fond pendant longtemps et puis finalement de changer d'avis. Et c'est ça qui m'aide à être toujours un peu sur mes toes, à être réactive et proactive et à m'adapter, je pense. En fait, le nombre d'efforts que j'ai donnés pour être danseuse et un jour, en fait, avoir ce déclic, c'est incroyable. Quand ils pensent, c'est « mais tout ça pour ça ! » Et puis, en fait, c'est pareil avec le studio, finalement. « Mais tout ça pour ça ! » S'est jamais perdu les efforts. Et je pense que ce déclic-là, il a été hyper important pour moi parce qu'il a changé ma vie. Parce que pendant des années, j'ai cru que j'irais dans une direction. Et en fait, j'en ai pris une toute autre. Et je suis tellement heureuse parce que je suis tellement plus heureuse à faire ce que je fais que quand je dansais et que je me préoccupais d'avoir pris 200 grammes ou d'avoir mal partout. C'est tellement dur la danse et je respecte tellement les danseurs. Personnellement, je suis tellement plus heureuse et tellement plus libre. Donc voilà, ça c'était un déclic qui a été important et j'espère qu'il peut aider. si parfois... Là, tu as des gens qui nous écoutent et qui sont dans une situation à dire « Ah mais oui, mais déjà j'ai fait tout ça et maintenant qu'est-ce que je fais ? Je suis plus heureux, je suis plus… » C'est OK, en fait. Et ça, c'est important, je trouve.
- Speaker #0
Alors que souvent, je pense qu'on va avoir tendance à considérer ça comme un échec, le fait d'investir du temps, de l'énergie, même parfois aussi de l'argent. Et finalement, de ne pas aller au bout de ce qu'on avait imaginé au départ, on va se dire que c'est un échec. Alors que finalement, c'est peut-être juste un…
- Speaker #1
Alors, exact. Ça, c'est marrant, mais c'est pour ça aussi que je suis reconnaissante à la mentalité américaine. Et alors, il n'y a pas d'échec. Tu fais une expérience, tu apprends et tu l'utilises dans ta prochaine expérience. Donc, il n'y a aucune... C'est pour ça que je raconte ça. Tu sais, il y a plein de gens qui ne raconteraient pas leurs échecs, leurs obstacles. Pour moi, ce n'est pas un échec. Donc oui, tu vois, j'ai dû fermer mon studio. Mais je suis tellement fière. Et ce qui est beau, c'est que je l'ai fait. En fait, tu vas au bout. Si quelque chose, soit ne marche pas. moi dans mon cas c'est pas que ça n'a pas marché c'était plein Mais il y a eu le Covid. Bon, mais je l'ai matérialisé, quoi. Et de la satisfaction de... Alors oui, t'as perdu ci, t'as perdu ça, t'as pas fait ci. Mais tu as matérialisé ce que tu voulais. Et ensuite, tu changes d'avis. Mais c'est ça, la vie. C'est de pas se dire, ah, j'aurais dû faire ci. Ah, peut-être que si j'avais fait ça, j'aurais pu faire ci. Ah, peut-être que je serais plus heureuse si... Tu y vas, en fait. Donc, c'est pas parce que tu changes d'avis ou que la vie change tes plans que tu n'es pas allée jusqu'au bout. Pour moi, je suis allée jusqu'au bout de la danse. Pour moi, je suis allée jusqu'à mon bout.
- Speaker #0
C'est beau. Je pense qu'on peut s'arrêter sur cette jolie phrase. Est-ce que tu peux juste nous dire où on peut te suivre, te retrouver ?
- Speaker #1
Oui, avec plaisir. Alors, pardon, c'est en anglais, mais sur Instagram, Julie Granger Official. Donc, c'est comme officiel, mais avec un A. Et après, mon site, c'est thestudioParis.com. T-H-E, thestudioParis.com. Et là, il y a tous mes cours. Et ce qui est bien, c'est qu'il y a un essai gratuit. donc si ça a donné à à des personnes l'envie de tester, vous pouvez tester sans risque et puis après, vous m'en direz des nouvelles.
- Speaker #0
Moi, ça m'a donné envie. Tu vois ? Je t'invite sur la plateforme. Merci beaucoup, Julie.
- Speaker #1
Merci à toi.
- Speaker #0
À très vite.
- Speaker #1
À bientôt.
- Speaker #0
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