- Speaker #0
Je ne sais pas si je peux faire ça. Rencontre,
- Speaker #1
rupture,
- Speaker #0
joie, échec, transformation, bonheur. Tout commence par un déclic. Bonjour à toutes et à tous et bienvenue sur ce nouvel épisode. Vous écoutez le déclic de Méline Rollin. Salut Méline, comment tu vas ?
- Speaker #1
Salut, ça va bien et toi ?
- Speaker #0
Super, je suis ravie de te recevoir dans le Déclic aujourd'hui. Je vais commencer par te présenter à nos auditeurs et nos auditrices. Myline, tu as 25 ans, tu es lilloise, ça nous fait déjà deux points communs. Et tu parles de toi comme d'une athlète qui aime les maths. Bon alors là, du coup, je me reconnais moins dans ton propre vie, j'avoue. Tu es athlète de l'équipe de France sur semi-marathon et marathon. Et à côté de cette vie sportive, tu es aussi data analyst chez Decathlon. Tu nous expliqueras plus tard ce que c'est. Et peut-être que d'ailleurs, il y a un lien aussi entre cette quête des chronos, les kilomètres que tu avales et les maths. Tu vas nous dire tout ça. Tu es aussi passionnée de cuisine. Tu as d'ailleurs un compte Instagram qui est dédié. Alors, la première chose que j'ai envie de savoir, c'est dans quel ordre tu classes tes passions ? La cuisine, les maths et la course ?
- Speaker #1
On va dire la course, la cuisine et les maths. Ah,
- Speaker #0
quand même ! Alors justement, la course, l'athlétisme, comment ça a arrivé dans ta vie ? Est-ce que ça a été... un déclic, justement, un peu un coup de foudre. Tu as le droit de me dire si ça s'est fait progressivement, mais comment ça s'est passé pour toi ?
- Speaker #1
Alors, ça a un peu démarré par hasard. En fait, mon père s'était mis à courir l'année précédente et j'avais ma meilleure amie qui aussi avait commencé à courir dans le club de mon village à l'époque où habitent mes parents. Donc, je me suis dit, je vais essayer. Je n'avais pas vraiment de sport pour lequel j'avais un attrait particulier. J'avais essayé quelques trucs, mais voilà, j'ai essayé. et puis... En fait j'ai vite progressé, j'ai commencé à avoir des résultats donc forcément ça aide aussi à aimer ce qu'on fait. Mais j'ai tout de suite accroché avec ce sport-là l'effort, la rigueur. Même si au début on va dire que c'était plutôt pour m'amuser et découvrir un peu toutes les disciplines.
- Speaker #0
Mais c'est quand même ce côté performance qui t'a poussé à persévérer ou tu avais quand même ce côté plaisir ?
- Speaker #1
C'est les deux, je pense, parce que forcément, quand on performe, ça aide. Mais pour moi, c'était vraiment... Je prenais plaisir à m'entraîner, à voir les progrès. Et puis, c'était aussi un moyen, tout au long de ces années, de décompresser et de rentrer chez moi en étant zen. Et ouais, ça me faisait du bien.
- Speaker #0
Alors, comment tu en es arrivée à ce niveau d'athlète ? Est-ce que c'est un truc qui s'est fait, finalement, naturellement ?
- Speaker #1
Je ne me suis jamais trop posé de questions sur mon futur dans l'athlée au début. C'était vraiment pour m'amuser avec les copains. Après, j'ai commencé à avoir quelques petits résultats, à faire les championnats de France. J'étais encore assez jeune. Puis à faire des podiums aux championnats de France, etc. Petit à petit, je me suis pris au jeu. Je progressais, j'avais des bons résultats. J'ai fait mes premières sélections en équipe de France vers 2017. En fait, de fil en aiguille, je me suis de plus en plus pris au jeu du haut niveau. J'ai commencé à m'entraîner un peu plus, à être plus sérieuse aussi. Mais en fait, ça s'est fait naturellement. C'est depuis, on va dire, que je suis arrivée dans le monde du travail, où là, je me suis dit, je vais peut-être essayer de faire quelque chose côté athlée et me professionnaliser un petit peu plus. Mais c'était vraiment très naturel et les études étaient toujours ma priorité tout au long des années.
- Speaker #0
Et du coup, tu as commencé la compétition avec du 800 mètres, puis petit à petit, tu as augmenté ce mini-marathon. Pourquoi cette quête de la distance ?
- Speaker #1
En fait, même quand j'étais jeune, à l'époque, je faisais ce qu'on appelle un triathlon, donc un lancé, un saut et une course. Et déjà là, je faisais du 1000 mètres. Donc le plus long qu'on puisse faire, je ne faisais pas du 100 mètres ou des haies. Donc déjà, je préférais le plus long, même si à l'époque, 1000 mètres, c'était très long pour moi. Maintenant, ça ne me paraît rien du tout. En fait, à chaque fois que je pouvais augmenter en distance dans les catégories, c'était ce que je préférais. C'était là où je performais le plus aussi. Donc forcément, on prend plus de plaisir quand on est performant. Mais c'est là où je préférais l'entraînement et aussi la compétition. Avoir le temps de profiter de l'effort et de bien gérer l'effort, plutôt qu'une course qui dure une ou deux minutes où je prenais moins de plaisir à m'entraîner et à faire les compétitions.
- Speaker #0
En plus de courir le marathon, tu fais des chronos justement. Tu as été vice-championne de France sur 5000 mètres, 18e au championnat du monde du semi-marathon et surtout première française. Récemment, tu as couru aussi le marathon d'Amsterdam et tu as terminé première française également, en chrono de 2h26m55s. Petit à petit, tu t'imposes, on attend de toi des performances aussi. Même toi, j'imagine que tu es de plus en plus exigeante envers toi. Comment tu gères tout ça ?
- Speaker #1
J'avoue que c'est assez récent, on va dire. Ça a peut-être commencé au moment de mon premier marathon à Valence l'année dernière, où j'ai senti qu'il y avait déjà un petit peu plus d'attente des gens envers moi. Après, j'avais le stress de découvrir aussi le marathon vu que c'était mon premier. Et puis, comme j'ai fait un bon chrono, ça s'est un petit peu enchaîné comme ça. Après, j'ai fait des bons chronos sur semi. Là, au championnat du monde, je termine 18e, donc pareil, c'était un bon résultat. Et donc au moment du marathon Amsterdam, j'ai quand même senti beaucoup plus d'attente que depuis que j'ai commencé l'athlée, on va dire. Et même il y a quelques années, ce n'était pas du tout ça. Donc c'est un petit peu stressant quand même, je dirais, même si je suis... Pas du tout quelqu'un de stressé, au contraire je pense que je suis plutôt détendue, mais avoir une attente comme ça des gens qui t'envoient des messages la veille ou même la semaine avant la course en te disant tu vas faire les minimas c'est sûr, on croit en toi et tout, c'est un peu stressant, t'as pas envie de décevoir, mais bon j'arrive quand même à relativiser, je pense que quand même le marathon c'est l'épreuve qui me fait le plus stressée. la nuit avant le marathon c'est pas la meilleure pour l'instant je pense que c'est pour beaucoup de coureurs par exemple les championnats du monde j'étais pas stressée parce que j'y allais sans pression et sans enfin si je voulais faire à mon chrono une belle place mais j'avais pas l'attente d'un résultat précis trop de gens qui attendaient quelque chose de moi que là je voulais viser les minima pour les jeux c'était la première fois que je partais j'avais fait C'est mon deuxième marathon, mais c'est la première fois que je partais sur une allure comme ça. Je ne savais pas du tout si ça allait tenir jusqu'au bout. Je pense que je gère plutôt bien. Après, je pense que ça fait partie du jeu aussi d'avoir ce petit stress. C'est ça aussi qui rend la compétition un peu plus « piquante » . Grisante, oui. Au final, quand on a fini la course, ça nous manque un peu ce sentiment de stress. de ne pas vouloir décevoir. Je le prends dans ce sens-là. Je me dis que dans 24 heures, ça sera déjà fini. Je profite de ces sensations. Je le prends du bon côté, je pense.
- Speaker #0
Est-ce que tu associes ça à une peur de l'échec ? Quelle est ta relation avec l'échec ?
- Speaker #1
On a toujours peur de se louper. Et c'est ça aussi qui fait stresser, surtout sur du marathon où la course, elle est très longue. On a le temps vraiment de se louper et de ne pas être bien et de louper complètement sa course. Après, je me dis toujours que moi, je ne cours pas pour vivre comme dans certains pays où c'est leur façon de gagner leur vie. Moi, j'ai un métier à côté, j'ai une vie. Donc, si je me loupe, je serais déçue. Mais ce n'est pas... En fait, je suis... pas le résultat que je vais faire. J'essaye de relativiser. Après, forcément, je suis quand même stressée et j'envoie des messages la veille de ma course en disant, ça ne va pas le faire. Mais au fond de moi, je reste quand même confiante et le stress ne prend pas le dessus en tout cas.
- Speaker #0
Tu disais, le marathon, c'est long, on a le temps de réfléchir et de cogiter. Toi, qu'est-ce qui te permet de continuer quand tu es dans le dur ?
- Speaker #1
Quand ça devient dur, en fait, je me dis, souvent on a fait le plus gros, donc c'est ce que je me dis, il te reste, je sais pas, un quart de la course, tu peux pas lâcher, en fait, je me dis, tous les sacrifices que t'as faits, parce que bon, même si c'est ma passion, c'est quand même des sacrifices de partir loin de sa famille, loin de son copain, tout ça, donc tu peux pas lâcher, donc c'est comme ça que je me motive, et puis après, je me dis, tu t'es entraînée pour, ça doit le faire. en général si je loupe une course c'est vraiment que mon corps il pouvait pas pas et dans la tête je lâche jamais ça c'est sûr est ce que tu as l'impression que le regard des gens il est plus dur envers toi du fait que tu sois jeune et en plus une femme c'est sûr qu'on m'a déjà dit que j'étais trop jeune pour le marathon que dans quelques années bla bla bla mais je pense qu'il ya un changement depuis quelques années chez les filles qui font du marathon plus jeune qu'avant sur le fait d'être jeune non je pense que c'est tout Plutôt les gens voient ça d'un bon oeil en se disant qu'elle n'a que 25 ans, donc elle a encore plein d'années devant elle pour progresser. Au niveau de l'âge, je ne pense pas que ce soit un problème. Après, le fait d'être une fille, dans certaines courses, je sais que les gars n'aiment pas du tout que je cours avec eux. J'ai déjà eu des cas où ils essayaient plutôt de me gêner que de m'aider sur une course. Mais globalement, je sens toujours de la bienveillance sur les courses de la plupart des coureurs. Alors après, j'avoue qu'en dehors, je ne regarde pas trop sur les réseaux s'il y a des choses qui se disent. Pour moi, ce n'est pas un problème d'être une femme. Après, si les garçons ont quelque chose à me dire, je les écoute. Mais non, moi, je pense que ça ne pose pas de problème. Et en tout cas, sur le marathon, je pense que les femmes, elles ont leur place comme les hommes.
- Speaker #0
Je t'ai posé beaucoup de questions sur la course, sur le marathon. Je ne vais pas mentir, ça m'intéresse parce que je prépare mon premier marathon à Paris. Pas les mêmes chronos.
- Speaker #1
Ce n'est pas le plus facile Paris. Mais c'est un des plus beaux, je crois.
- Speaker #0
Réponse dans un prochain épisode. Mais il y a aussi autre chose qui m'intéresse, c'est de savoir comment tu fais pour concilier ta vie sportive, pro et perso. Parce qu'en plus, tu as dû passer par là. Quand tu es à l'école, tu as des classes aménagées. J'imagine même quand tu as fait tes études, c'est peut-être plus flexible. Dans le monde professionnel, j'imagine que c'est plus compliqué. Comment tu gères tout ça ?
- Speaker #1
Je dirais peut-être que c'est l'inverse parce que j'ai jamais eu d'aménagement pendant mes études. En licence, peut-être la première année, j'avais la possibilité de choisir mes groupes. Donc j'essayais de prendre les groupes qui finissaient le plus tôt. Mais globalement, je n'ai pas eu d'aménagement. D'ailleurs, la plupart de mes profs ne savaient même pas que je courais. Donc c'est sûr que pendant les études, ça a été quand même assez compliqué. Il y a des moments où j'étais fatiguée, où je n'avais pas forcément la motivation. L'hiver, quand tu sors des cours à 18h30 et que tu dois écouter, qu'il pleut, qu'il fait nuit, il y a des fois où tu n'es pas motivée, mais en fait, c'était quand même ma soupape, entre guillemets, ma façon de décompresser de la journée de cours. Donc j'y allais, en fait, c'était beaucoup d'organisation et de rigueur. Ma journée, elle était rythmée entre cours, entraînement. Pendant certaines périodes, c'était compliqué, les partiels, tout ça.
- Speaker #0
C'est aussi parce que tu faisais des études qui n'étaient pas en lien avec le sport, en fait. C'est pour ça que quand tu fais du sport, l'étude s'est aménagée. Mais toi, ce n'était pas forcément le cas. C'est peut-être ça aussi.
- Speaker #1
Par exemple, je sais qu'en STAPS, des choses comme ça, il y avait plus d'aménagements. Moi, en maths, en licence de maths, en master en maths informatique, la plupart ne font pas de sport du tout. Donc non, il n'y avait aucun aménagement. Après, je n'ai jamais poussé non plus jusqu'au bout pour essayer de, par exemple, dédoubler une année, la faire sur deux ans, parce qu'en fait, je voulais finir mes études et commencer à travailler. Donc j'ai fait toute ma scolarité comme ça, en m'entraînant toujours un peu moins que la plupart de mes concurrentes qui soit avaient des horaires aménagés, soit avaient peut-être moins d'heures de cours, je ne sais pas. Mais ça m'allait quand même comme ça. Et quand j'ai fini mes études, c'est là où je me suis dit, je vais essayer de pousser un peu plus côté athlète. Et j'ai cherché, pendant mon stage de fin d'études, j'ai cherché un employeur qui voulait bien m'accompagner dans ce projet. Je ne disais pas trop encore que c'était pour faire les Jeux Olympiques, mais c'était mon projet de haut niveau. Et j'ai été contactée suite à un poste par plusieurs personnes de chez Décathlon. Et c'est comme ça que ça a commencé. Donc au début, c'était un petit peu aménagé entre nous. Je venais un peu plus tard le matin, je repartais un peu plus tôt le soir et ça marchait comme ça. Et là, depuis le début d'année, j'ai une vraie convention entre Décathlon et mon club qui me permet de travailler à mi-temps. Là, vraiment, j'ai vu le changement depuis le début d'année. Sinon, ça restait quand même assez compliqué. J'ai préparé Valence en étant quasi à temps plein. Je courais à 7h, j'allais au travail pour 9h. Le midi, c'était pause kiné. J'essayais de faire des soins. Et je partais du travail à 17h30. J'allais à l'entraînement directement et je rentrais. Il était 20h30, 21h. Donc, c'était ça tous les jours. Et ça a tenu pour Valence, mais je pense que sur du long terme, ça n'aurait pas été viable et je me serais peut-être blessée, peut-être. Mais là, depuis le début de l'année, j'ai eu la chance de travailler moins et de pouvoir m'entraîner plus, du moins plus sereinement et d'avoir plus de temps de récup.
- Speaker #0
Et du coup, tu peux nous expliquer ce que tu fais comme travail ?
- Speaker #1
Donc en fait, je travaille dans une équipe qui s'appelle Data Marketing. On travaille sur la connaissance des clients. On manipule tout un tas de données qu'on peut avoir sur les clients, leurs transactions, leurs... Tous les points de contact qu'ils peuvent avoir avec Decathlon, que ce soit de la location, des avis, tout, on récupère ces données-là. Et moi, mon but, c'est de les analyser, mieux cibler les gens, essayer de faire des plans d'action quand on voit qu'il y a quelque chose qui commence à aller moins bien. C'est vraiment sur la connaissance des clients et savoir mieux s'adresser aux clients.
- Speaker #0
Est-ce que tu fais un lien entre l'athlétisme et ton travail ?
- Speaker #1
L'athlétisme, ça m'a amené quand même une certaine rigueur qu'on retrouve aussi dans les maths et dans mon métier. Donc je pense que, en tout cas, le sport m'a aidée à avoir cette rigueur. Après, je travaille quand même chez Décathlon, une boîte de sport. Donc ça, c'est le lien principal. En tout cas, c'est le lien que les gens font direct du sport. Bah, t'es chez Décathlon. Mais sinon, après... Je calcule beaucoup mes temps de passage et tout ça quand je cours, mais c'est le seul lien, je pense.
- Speaker #0
Est-ce que c'est important pour toi de garder une activité financière ? Non, justement, j'allais dire une activité professionnelle. Est-ce que tu le fais que pour des raisons financières ? Ou c'est aussi parce que c'est important pour toi d'avoir ce côté-là, d'être accomplie aussi dans ta vie pro, en fait ?
- Speaker #1
Je pense que c'est les deux. Ça m'apporte quand même une sérénité. si demain je me fais une grosse blessure ou que... Je me casse une jambe et que je ne peux pas courir pendant très longtemps. J'ai mon travail, j'aurai mon salaire. Parce que l'athlète, ça rapporte un petit peu d'argent, mais ce n'est pas le foot. Donc déjà, je pense que pour en vivre, c'est compliqué. Et puis en plus, c'est quand même un équilibre pour moi. Si ça ne va pas trop côté athlète, que je fais une mauvaise course ou que j'ai une blessure, j'ai mon travail. Et puis inversement, le sport me permet aussi de décompresser après le travail, de penser à autre chose. Donc pour moi, c'est un équilibre après. J'essaye quand même de donner un peu plus de place au sport depuis quelques mois, mais je ne veux pas non plus effacer le côté professionnel qui, pour moi, me permet aussi de vivre sereinement mon sport.
- Speaker #0
C'est quoi pour toi les plus grandes difficultés avec ce mode de vie, justement, où tu as une deux routines finalement ?
- Speaker #1
C'est en fait beaucoup de fatigue, puisque surtout quand je prépare des marathons, c'est beaucoup d'entraînement, deux fois par jour. Certains entraînements, je suis vidée après. Des fois, retourner au travail l'après-midi, c'est un peu plus dur. Mais sinon, je le vis plutôt bien, surtout depuis ce début d'année. J'ai le temps pour les deux. J'ai le temps de courir et de bien récupérer. Mais je garde quand même un pied assez important dans le monde du travail pour pouvoir faire des choses intéressantes. Moi, je vis plutôt bien les deux. Au quotidien, il n'y a pas un ou l'autre qui est empathie. Donc pour l'instant, ça va.
- Speaker #0
Est-ce que tu te vois justement continuer avec ce rythme sur le long terme ou justement ça va parce que tu te dis, tu sais qu'au fond de toi, c'est temporaire ?
- Speaker #1
Là, j'aimerais bien même donner un petit peu plus de place encore au sport, peut-être sur quelques mois ou jusqu'au jeu, si j'ai la chance d'être qualifiée. J'aimerais bien, pourquoi pas, me libérer quelques mois. juste pour l'entraînement parce que je le vois direct par exemple là je suis partie un mois à fond remue en septembre quand j'ai pas le travail je récupère encore mieux que là actuellement mais je sais que déjà ma carrière elle durera pas non plus 30 ans donc je sais qu'après ça je reprendrai une vie classe une vie normale avec des horaires de travail normaux mais pour l'instant je profite Je profite de pouvoir vivre comme ça et avoir plus de temps pour m'entraîner.
- Speaker #0
Et dans tout ça, comment tu définirais ton rapport au sport ?
- Speaker #1
C'est ce qui me rend heureuse d'aller courir, c'est ce que j'aime le plus je pense. Des fois quand je cours, je me dis que je suis vraiment bien dans la nature, donc pour moi c'est vraiment ce qui me donne le plus de plaisir et c'est un équilibre aussi. Au quotidien, c'est un moyen de me sentir bien. Quand je cours, c'est là où je me sens le mieux.
- Speaker #0
Justement, j'allais te demander, tu parlais de te sentir bien, quel rapport t'entretenais avec ton corps aussi ? Parce que c'est ton guide dans tout ça, c'est lui qui te porte.
- Speaker #1
Oui, c'est vrai que dans le haut niveau, on n'est plus... Comme on pousse son corps un peu, pas dans ses retranchements, mais quand même, on s'entraîne deux fois par jour. On peut aller jusqu'à 170-180 km par semaine. On a toujours quand même des petites gênes, des petits bobos, pas très graves, mais du coup j'essaye de vraiment l'écouter, surtout depuis l'année où je m'étais fait deux fractures de fatigue coup sur coup, où je n'avais peut-être pas assez écouté mon corps. Donc maintenant j'écoute, si je ressens qu'il y a quelque chose qui ne va pas, je vais voir le kiné, je ne force jamais sur une douleur, et après je fais attention à bien dormir, à bien manger. Je pense que c'est une bonne partie du travail parce que tu peux t'entraîner comme un fou. Si tu es à côté et que tu ne fais pas attention à ça, tu vas te blesser ou tu ne vas pas progresser. J'essaye d'en prendre soin et de bien nourrir aussi.
- Speaker #0
Justement, j'allais venir, tu parlais de bien manger, de bien se nourrir. Tu as aussi une autre passion, c'est la cuisine, on en a parlé un petit peu. Est-ce que cette passion, tu l'as développée dans le sens où il faut que je prenne soin de mon corps ou c'était aussi la cuisine plaisir ? Comment c'est venu cette passion pour toi ?
- Speaker #1
J'ai toujours aimé un peu cuisiner. Je me souviens quand j'étais quand même plus jeune, déjà avec ma mère, j'aimais bien cuisiner. Elle cuisine pas mal, donc j'aimais bien l'aider. Après, j'ai commencé à faire moi-même. Donc j'ai toujours aimé cuisiner. Et en fait, j'aime faire plaisir en cuisinant. Et après, oui, c'est un moyen aussi de prendre soin de soi. Moi, il y a un peu des deux. Il y a la cuisine pour faire plaisir et la cuisine plaisir, parce que moi aussi, je mange quand je fais des gâteaux. Mais il y a aussi une façon de se sentir bien et de donner les bons nutriments au corps. Puisque après 20 kilomètres, je ne vais pas aller manger un McDo, ça c'est sûr. Sinon, je vais mal récupérer. Donc c'est le plaisir et aussi prendre soin de soi.
- Speaker #0
En fait, c'est une manière de faire du bien à ton corps et aussi à ton esprit. Et justement, je me disais, on a beaucoup parlé de comment tu prends naissance de ton corps. Mais comment tu prends soin aussi de ton mental ? Parce que dans la course, le mental, c'est quand même... Un élément clé, comment est-ce que toi tu l'entraînes d'ailleurs même aussi ton mental ? Est-ce que tu fais des choses particulières sur ça ?
- Speaker #1
Alors j'ai eu... Pas trop de préparateur mental, des choses comme ça. Je pense que c'est plutôt naturel. Ça fait presque dix ans que je m'entraîne toute seule avec mon coach qui est à distance. Le mental, déjà, il se travaille. Dès l'entraînement, quand tu dois te motiver tout seul à aller t'entraîner, qu'il ne fait pas beau, que tu sais que tu as une grosse séance. Le fait de courir tout seul, ça travaille déjà le mental. Et puis après, je sais que même si un entraînement est dur, une course est dure, je ne vais jamais lâcher. Alors je sais que depuis toute petite, je déteste perdre. Donc je pense que ça joue aussi. Je ne veux pas perdre, je veux battre les autres, je veux être devant. Donc ça fait que je ne lâche rien. Et puis même d'un point de vue personnel, j'ai envie d'être fière de moi. Donc je me dis, tu ne vas pas lâcher, tu vas aller jusqu'au bout. Et comme je l'ai dit tout à l'heure, si je n'arrive pas... pas à faire ce que je voulais, à faire le chrono que je voulais, c'est que mon corps ne pouvait pas et il manque quelque chose du côté de l'entraînement. Mais en tout cas, sur le mental, le fait de courir tout seul, c'est vraiment le point le plus important.
- Speaker #0
Tu penses que tu es très exigeante avec toi-même ou peut-être même trop parfois ?
- Speaker #1
Je suis exigeante, c'est assez sûr. En fait, je veux tout bien faire. Je ne louperais pas un entraînement même si je suis toute seule et que, de toute façon, personne ne va rien me dire à part mon coach. Mais oui, j'ai une certaine rigueur dans l'entraînement, dans mon alimentation, dans mon sommeil, etc. Donc, je ne sais pas si je suis trop dure avec moi, mais en tout cas, ça me permet aussi de me dire que je fais les choses bien et d'être plus sereine au moment de la compétition. Ça, c'est sûr.
- Speaker #0
Mais avec ce rythme-là et cette manière dont tu es organisée, est-ce que tu arrives quand même à être un peu dans l'instant présent et à lâcher prise parfois ? que... J'ai l'impression que tout est hyper timé. Est-ce que tu arrives des fois à te dire, je lâche prise ? Un peu le quotidien.
- Speaker #1
Oui, après, j'ai une vie perso, j'ai des amis. De ce côté-là, il n'y a pas de problème. D'ailleurs, c'est là où je lâche certainement prise. C'est quand je sors avec des amis, quand je vais au resto avec mon copain, quand je vais voir ma famille et que je n'ai pas du tout attention à ce que je mange. Je pense que c'est un équilibre. Un équilibre au quotidien, c'est que je suis très sérieuse dans mon entraînement, dans mon organisation quotidienne. Côté alimentation, en tout cas, je ne me frustre jamais en me disant « non, là, tu ne peux pas manger ça » . Si j'ai vraiment envie, je vais le manger. Donc ça va, je pense que je vis plutôt bien.
- Speaker #0
Tu dirais que tu as trouvé ton équilibre aujourd'hui ?
- Speaker #1
Globalement, aujourd'hui, c'est un équilibre où je suis heureuse dans ma vie perso, au côté pro. Et puis dans l'athlée, je fais mes meilleurs résultats depuis que j'ai commencé. Donc on va dire que ça va aussi. Après, j'ai des ambitions. J'espère que j'arriverai à les atteindre. Mais bon, moi, je pense que j'ai un bon équilibre aujourd'hui.
- Speaker #0
Génial, c'est trop cool d'avoir trouvé ça à 25 ans. Franchement, trop bien. On arrive déjà à la fin de cet épisode. Je pense qu'on aurait encore pu parler un petit moment. Mais est-ce que tu peux nous dire, en attendant, est-ce qu'on peut te suivre peut-être ? Je pense à ton compte Instagram et aussi le compte cuisine dont on a parlé.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. Alors, je suis principalement sur Instagram. Et un petit peu sur Facebook aussi, mais sur Instagram. Après, j'ai ma page cuisine, mais que je n'alimente plus trop depuis, on va dire un an, puisque j'ai moins le temps. J'avais commencé ça pendant le Covid et au moment où j'étais vraiment blessée. Donc voilà, mais en tout cas, sur mon compte Instagram perso, je mets quand même des petites photos de cuisine. Et si on me demande la recette, en général, je la donne. Donc vous pouvez me suivre sur Instagram.
- Speaker #0
C'est quoi le nom du coup de tes comptes ?
- Speaker #1
C'est Méline Rollin sur Facebook et sur Instagram. Si vous tapez Méline Rollin, en général, vous me trouvez parce que le arrobas, il est un peu bizarre. C'est Méline avec trois I et trois E à la fin.
- Speaker #0
On mettra tout ça de toute façon dans la description du podcast. Écoute, merci beaucoup Méline pour ton partage et puis on souhaite plein de succès pour la suite.
- Speaker #1
C'est gentil, merci.
- Speaker #0
Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à le partager et à en parler autour de vous. Qui sait, il n'est peut-être pas si loin ce déclic.