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ADN D'ATHLÈTE, l'esprit sport

Comment sortir du cercle vicieux des régimes ?

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35min |07/09/2022|

7162

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35min |07/09/2022|

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Description

Aujourd'hui, j'ai choisi de vous parler de régimes alimentaires, non pas, pour en faire l'apogée, mais plutôt pour parler de ses dérives. C'est avec Laurence Haurat, psychologue et nutritionniste, que l'on aborde les effets néfastes sur la santé physique, mais aussi mentale, des régimes. Comment apaiser notre rapport à la balance ? Que disent nos sensations alimentaires de nos besoins émotionnels ? Comment respecter nos envies sans nous sentir coupable ? Laurence a une approche qui permet de déconstruire les idées reçues sur les régimes et de découvrir une nouvelle façon de se nourrir, qui réconcilie le corps et l'esprit. Je vous souhaite une belle écoute.


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Les Conseils de sportifs et des sportives, c’est le podcast de DECATHLON qui vous accompagne dans votre pratique sportive, qui vous aide à débuter ou à reprendre le sport. C’est aussi le podcast qui vous prouve que l’activité physique, c’est avant tout du plaisir ! Grâce aux conseils et astuces d'expert•es en la matière et aux partages d'expériences de vie de pratiquant•es, chaque épisode est une nouvelle occasion d'en apprendre un peu plus sur votre (future) passion !


Découvrez également Conseil Sport, le média dont l'objectif est de vous encourager à vous (re)mettre au sport et de vous aider à progresser dans votre pratique.


On nous le dit assez souvent : pratiquer une activité physique, c'est bon pour la santé. Ce qu'on nous dit moins c'est comment on s'y prend ? Par où on commence ? Plus que de vous voir accomplir un exploit sportif, notre plus grande fierté serait de vous faire aimer le sport, durablement. Parce que c'est ça, le secret de la motivation : trouver l'activité qui vous apporte la dose de joie qu'il vous faut dans votre quotidien.


Producteur : Pipo et Lola


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Alors je m'appelle Laurence Aura, je suis psychologue et diététicienne, psychologue nutritionniste. J'ai cette activité professionnelle depuis une quinzaine d'années, qui est un peu particulière puisqu'elle prend en compte la dimension psychologique des mangeurs modernes. Ce qui veut dire les éléments psycho-affectifs, émotionnels, sociaux, psychosociaux, qui peuvent rentrer en ligne de compte sur le rapport qu'on entretient avec soi, avec son corps et avec son alimentation. Et si je suis là aujourd'hui avec toi, je pense que c'est pour parler de ça, justement.

  • Speaker #1

    Bonjour et bienvenue sur Conseil de sportif et de sportive. Alors ce podcast, je l'espère, en tout cas c'est mon objectif, vous est utile. Il vous accompagne dans la pratique, vous aide à reprendre le sport ou tout simplement répond à des questions. que vous vous posez sur la santé, l'alimentation, le bien-être. Alors aujourd'hui, j'ai une double experte, psychologue et nutritionniste, vous l'avez appris dans sa présentation juste à l'instant, j'ai envie de dire que c'est le Graal. Bonjour Laurence.

  • Speaker #0

    Bonjour Sandrine.

  • Speaker #1

    Alors, l'idée pour cet épisode serait de s'affranchir du cercle vicieux des régimes. Alors en me renseignant un petit peu sur le sujet, il est clairement identifié, et tu peux me couper si ce n'est pas le cas, Clairement, identifier que les régimes ne sont pas bons, ne sont pas forcément très bons pour la santé physique et mentale. Et de surcroît, ça ne fonctionne pas toujours, ou du moins, les résultats ne sont pas durables. Reprise de poids, par exemple. On constate également beaucoup d'effets négatifs sur la femme, sur l'estime de soi, la confiance. Est-ce que c'est exact ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est exact et ça a surtout été bien décrit par... Une grosse étude qu'a menée l'ANSES en 2011, si ma mémoire est bonne, où on observait, après avoir étudié plusieurs régimes, on observait que la plupart des personnes qui faisaient ces régimes, la plupart, c'est-à-dire plus de 95%, reprenaient le poids perdu, voire même avec un bonus dans les, globalement, deux ans qui suivaient leur perte de poids.

  • Speaker #1

    Aussi bien chez les hommes que chez les femmes ?

  • Speaker #0

    Chez les hommes, chez les femmes, le poids est qu'un élément, mais ce qu'on ne sait aussi depuis le temps qu'on fait faire des régimes aux humains, c'est que les pertes de poids et reprises successives abîment le corps finalement. Donc vouloir perdre du poids à tout prix et recommencer systématiquement des régimes pour perdre du poids après en avoir repris, ce n'est pas forcément une très bonne idée. D'abord parce que la courbe devient plutôt ascendante. Et puis d'autre part parce que le corps manifeste une usure, une fatigue à plein de niveaux, articulaires, au niveau des organes, etc. Donc il faut parfois mieux accepter de rester dans un poids qu'on considère comme étant un peu haut mais de manière très durable plutôt que de vouloir absolument perdre du poids quitte à en reprendre derrière.

  • Speaker #1

    Le corps a une mémoire il me semble.

  • Speaker #0

    Oui, le corps a une mémoire et puis la tête aussi a une mémoire et c'est bien le problème de ces régimes, c'est que ça met à mal le corps mais ça met à mal aussi, tu le disais très bien, la tête à travers un processus qu'on va développer ensemble si tu veux bien, mais notamment par une problématique de perte d'estime de soi. Et l'estime de soi, c'est quand même quelque chose qui nous structure, qui nous permet d'aller vers les autres. avec Alain, de nous sentir à l'aise dans ce qu'on fait, d'estimer qu'on a des valeurs qui font de nous un humain, un chouette humain. Et quand on perd l'estime de soi, c'est compliqué d'avoir des interactions sociales, de se sentir bien avec soi-même, d'aborder un nouveau travail aisément. Donc c'est grave et la pratique des régimes affecte l'estime de soi.

  • Speaker #1

    D'accord. Alors, on parle de... tu m'as déjà parlé de ce terme, j'aimerais bien que tu nous l'expliques, de restrictions cognitives et de différentes étapes qui s'y associent. Est-ce que tu peux m'en parler, en tout cas nous en parler ?

  • Speaker #0

    Oui, alors la restriction cognitive déjà, c'est un concept qui a été développé en 1977 par deux psychologues. Je dis la date parce que ça me paraît incroyable que depuis plus de 50 ans, enfin non pas tout à fait plus de 50 ans mais 45 disons, bien tassé, depuis 45 ans, on continue à promouvoir des régimes alors que les psychologues ont signifié que c'était problématique parce que faire un régime par le biais qu'on connaît de privation, d'enlever, d'exclure des aliments, de diaboliser d'autres aliments, d'éviter des situations sociales, tout ça, ça met la personne dans un schéma. qu'on a appelé donc, qu'elles ont appelé ces psychologues, de restrictions cognitives. Restrictions cognitives, c'est manger en vue de maigrir ou de ne pas prendre de poids. Ce qui en soi déjà est un peu problématique puisque manger, c'est incorporer des aliments, c'est fabriquer du corps avec les aliments. Et là,

  • Speaker #1

    on veut perdre.

  • Speaker #0

    Et là, il faut perdre du corps. Donc ce sont deux actions qui sont totalement contradictoires et qui mettent d'ailleurs dans un état très inconfortable au niveau psychique.

  • Speaker #1

    Alors tu m'avais montré un schéma avec différentes étapes. Je m'étais noté donc la première étape, manger pour maigrir. C'est un peu ce que tu viens de m'expliquer là, enfin ce que tu viens de nous expliquer. La frustration ?

  • Speaker #0

    Oui, alors quand on se prive, quand on évite des situations, quand on évite des gens, quand on ne peut pas manger quelque chose qu'on a envie de manger, quand on estime, quand on diabolise des aliments, tout ça, ça crée de la frustration. Quiconque a déjà fait un régime. C'est que, bien sûr, on est souvent emporté par un côté « ouais, ça marche, je perds du poids, c'est génial » , mais néanmoins, il faut beaucoup tirer sur ses freins à soi pour s'empêcher de manger tout ça. Cette frustration-là, qui est l'espèce de première incidence de cette restriction cognitive, cette frustration, elle va rencontrer les frustrations du quotidien. Tu vois, je sais pas, il fait mauvais, il fait beau... Tu t'es frittée avec ton conjoint, ta conjointe, avec ton collègue, tu as un dossier à rendre, tu es angoissée par une situation X ou Y, ou des choses même beaucoup plus graves. Tu as un enfant qui ne va pas bien, un parent auprès duquel tu es aidant. Bref, tout ça, c'est de la frustration aussi. Toutes ces frustrations cumulées, elles vont créer un espèce d'état explosif. Et quand ça explose, c'est ce qu'on appelle la désinhibition, mais que mes patientes appellent « je me suis lâchée » . J'ai craqué.

  • Speaker #1

    Cracage.

  • Speaker #0

    Cracage qu'on connaît bien, qui apporte un plaisir très très très immédiat, très bref, mais qui est très vite, ce plaisir est poussé par la culpabilité, quatrième étape de ce cercle vicieux, culpabilité vis-à-vis de ce qu'elles viennent de faire. Alors je dis elles parce qu'on voit surtout ça chez les femmes.

  • Speaker #1

    Oui, j'allais te demander, c'est plutôt un phénomène féminin ?

  • Speaker #0

    C'est un phénomène féminin parce que ce sont les femmes qui ont été beaucoup soumises au régime, beaucoup soumises à une injonction de perte de poids. Ce sont les femmes aussi qui connaissent les grossesses, ce sont les femmes qui connaissent la ménopause et donc toutes ces périodes pendant lesquelles le corps change et pour lesquelles on a beaucoup moins de sympathie immédiate. C'est drôle, je n'ai jamais entendu parler du petit bidon de la femme ménopausée ou du petit bidou. Mais par contre, j'entends beaucoup parler du petit bidou des hommes de 50-60 ans. en fait tu te rends compte moi j'ai beaucoup de patientes qui me parlent comme ça de leurs parents respectifs et donc elles disent à leur mère oui elle a grossi, puis elle amène aux pauses, elle a pris beaucoup elle a du ventre etc je ne veux surtout pas lui ressembler et votre père est comment ? mon père il a un petit bidon une petite bedaine d'homme de 60 ans c'est marrant c'est sûr plus les injonctions évidemment sociales et sociétales de devoir rester et mince, en bonne santé et comme s'il y avait forcément un lien entre être mince et en bonne santé, ce qui n'est pas toujours le cas, mais on y reviendra peut-être. Donc, quatrième étape, la culpabilité. Cette culpabilité, c'est « je n'aurais pas dû » . « Mais qu'est-ce que j'ai fait ? Mais n'importe quoi, je ne devrais pas, il ne faut pas. »

  • Speaker #1

    « Je suis nulle. »

  • Speaker #0

    Ah, voilà. Alors, le « je suis nulle » , c'est « j'ai mon estime de soi qui dégringole dans les chaussettes » . Je suis nulle, je ne suis pas capable, j'arrive à rien. Et là, on affecte vraiment l'estime de soi. Et je ne dis même pas tout ce que j'entends, qui sont des propos extrêmement dénigrants sur soi-même. Je ne suis qu'une grosse baleine, je me dégoûte. Ça me dégoûte, le corps est objectifié, c'est un ça, ce n'est même plus moi. Et là, la seule solution possible, c'est quoi ? C'est qu'il faut que je m'y recolle, il faut que je réussisse là où je viens d'échouer. Donc demain matin, lundi matin, le mois prochain, je me remets au régime. Et restriction cognitive, etc. Et ça recommence. Et le cercle vicieux, et tu viens de faire un geste comme ça avec tes mains, de cercle qui se ferme. Et c'est exactement ça. Et chacun des mangeurs, des mangeuses qui vivent ça, est comme enfermé, c'est une petite mouche qui est enfermée dans un verre, et qui, tant bien que mal, voudrait sortir. Évidemment, si on lui explique ça comme ça, la première question qu'on me pose, moi, c'est comment on en sort. Et Dieu merci, on peut en sortir, mais c'est surtout comment j'ai fait pour me laisser enfermer là-dedans. Et c'est pas une phrase pour culpabiliser, c'est une phrase pour dire si on peut y rentrer, on peut en sortir.

  • Speaker #1

    Et j'allais te demander comment je me reconnais dans ce schéma-là, tu l'as bien expliqué, mais comment... Oui, comment on peut se reconnaître dans ce schéma ?

  • Speaker #0

    Alors écoute, en règle générale, si je te dis, écoute, imagine, c'est lundi matin, t'as pris la décision que là, vraiment, l'été approche à grands pas, il va vraiment falloir que tu fasses attention, tu prends un petit déj hyper straight, des petites céréales qui vont bien, qui soi-disant sont fitness ou je sais pas quoi, du lait 0%.

  • Speaker #1

    Du lait de soja.

  • Speaker #0

    Ou du lait de soja si tu ne supportes plus le lait. Un petit jus de fruits et là tu pars au travail et tu es super contente. On espère qu'au travail il n'y aura pas un petit déjeuner qui aura été apporté. Admettons qu'il n'y en ait pas, le midi tu vas à la cantine, ou au restaurant d'entreprise, tu prends tout ce qui va bien, le poisson vapeur, les petits haricots, les petites carottes. Tu fais vraiment gaffe, tu évites le pain, tu évites le riz, tu évites les pâtes. Tu prends un fruit en dessert, tu remontes à ton bureau, ça va, tu es à fond. T'es super, et là tu te sens toute puissante.

  • Speaker #1

    On n'est toujours que lundi là par contre. On n'est toujours que lundi, 14h. J'ai l'impression que c'était déjà très très long, mais on n'est toujours que lundi. On n'est que lundi. Je ne me souviens pas qu'il faut penser mardi.

  • Speaker #0

    Mais tu vas voir, même sur le lundi ça peut se boucler le cercle. Donc la journée passe, l'après-midi, tu commences à avoir un peu de mal, il suffit que tu aies un dossier un peu pénible, que tu dois boucler, que tu n'es pas dans les temps. Tu as besoin d'une pause et là, tu te dis, je vais me faire un thé. Déjà, c'est difficile de résister à la barre de chocolat ou à la madeleine de la machine à café ou de la copine qui a rapporté un gâteau de son week-end ou d'un séjour qu'elle a fait quelque part. Quand bien même tu arrives à résister, tu arrives chez toi à 18h, 18h30. Il faut s'occuper des enfants. Il y a plein de trucs à faire, les machines à mettre en route et s'il est ça.

  • Speaker #1

    Le tunnel du soir.

  • Speaker #0

    Le tunnel du soir. Le repas à préparer. Et là, en règle générale, tu te précipites. Manteau sur les épaules, sac encore à l'épaule aussi, tu te précipites sur le frigo et tu manges n'importe quoi à toute vitesse, souvent en cachette. Et là, c'est le premier craquage. Donc tu vois, on a déjà fait la moitié du cercle vicieux. Et à partir du moment où on est...

  • Speaker #1

    Dans une journée.

  • Speaker #0

    Sur une journée. Et l'autre moitié, elle arrive d'emblée. J'ai mangé des bouts de fromage en préparant l'assiette des enfants ou en préparant le repas. J'ai mangé un bout de pain. J'arrive au repas, j'ai plus faim. Je me dis mais qu'est-ce que je fais là ? C'est n'importe quoi. Merci. Ce matin, j'étais pleine d'allant et là, je me retrouve à faire n'importe quoi ce soir. Et si ce n'est pas à ce moment-là, c'est bien souvent après le repas, devant un écran, devant la télé, devant une série, une tablette de chocolat à côté et là, je l'ai bien mérité après cette journée de fou que je viens de me faire. Enfin un moment de détente, enfin un moment de plaisir. Mais qu'est-ce que je fais ? C'est n'importe quoi, je suis nulle. Allez, demain matin, je m'y recolle.

  • Speaker #1

    Tous les jours, c'est une spirale infernale.

  • Speaker #0

    Voilà, et si tu n'as pas le courage de te recoler le mardi, lundi prochain, ce sera le bon moment. Et puis, je ne vais pas le faire là parce que le week-end prochain, j'ai un mariage. Le week-end prochain, on est chez des amis. Le week-end prochain, il y a des amis qui viennent. Le week-end prochain, il y a notre anniversaire de civre. Voilà, et donc, être en restriction cognitive, ce n'est pas forcément réel dans les faits. C'est aussi que dans la tête. Moi, j'ai des patientes qui viennent me voir, elles sont en restriction cognitive depuis des années. Donc, elles se sentent toujours en décalage par rapport à ce qu'elles aimeraient faire. Est-ce qu'elles n'arrivent pas à mettre en place ? Elles ne maigrissent pas du tout, voire même elles ont pris du poids entre temps, mais dans leur tête, elles sont tout le temps au mauvais endroit.

  • Speaker #1

    Au mauvais moment.

  • Speaker #0

    En plus.

  • Speaker #1

    On se reconnaît, mais j'ai envie de te demander comment on fait pour s'en sortir ? Comment on se sort de ce cercle vicieux ?

  • Speaker #0

    En réalité, quand tu as plein de portes d'entrée dans un cercle vicieux, plein d'étapes, tu as autant d'étapes pour en sortir. Alors on va les reprendre une par une si tu veux et puis on va les balayer un peu rapidement.

  • Speaker #1

    Ça marche.

  • Speaker #0

    D'abord, tout ça part de l'idée de se dire il faut que je fasse un régime pour perdre du poids. D'accord ? Donc on peut déjà interroger la question de perdre du poids. Pourquoi je veux perdre du poids ? Quel sens ça a pour moi ? Qu'est-ce que ça va changer à ma vie ? Est-ce que je suis prête à mettre en place des choses comme ça ? Moi j'ai quand même beaucoup de patientes aujourd'hui qui arrivent et qui disent c'est terminé, je ne veux plus faire de régime, je ne suis pas bien dans le point dans lequel je suis mais c'est fini pour moi, les régimes j'en ai trop fait, je ne veux pas me remettre là-dedans dans cette horreur justement de cercle vicieux. Donc ça peut être décider de ne pas faire de régime, décider de ne pas se priver, de ne pas exclure les aliments, de ne pas les diaboliser, c'est-à-dire de prendre l'alimentation de manière beaucoup plus ouverte, sans... accepté d'abandonner ses croyances, ses représentations. Tel type de viande fait grossir, tel type de fromage c'est mal, manger de la charcuterie il ne faut pas. Le sucre,

  • Speaker #1

    le gras, tout est mauvais. Voilà, le sucre, le gras, le sel, le trop.

  • Speaker #0

    Donc, ça veut dire, peut-être, une manière de s'en sortir, c'est se reconnecter à des sensations, donc rééduquer d'abord, observer, expérimenter comment ça fait quand mon point de repère C'est moi, et que c'est j'ai faim comment, je suis rassasiée de quelle manière, j'ai envie, mais pourquoi j'ai envie, qu'est-ce qui se passe, est-ce que c'est une envie gourmande, est-ce que c'est une envie émotionnelle ? Bref, de chercher un peu à se réapproprier les signaux.

  • Speaker #1

    Bien se connaître aussi, non ?

  • Speaker #0

    Ça demande de bien se connaître et de se faire confiance, donc de rétablir une communication et une confiance entre ce que la tête impose ou croit devoir imposer depuis des lustres. Mange moins, bouge, arrête de manger du sucré, du salé, du gras et comme ça tu vas maigrir. Accepter d'abandonner ça pour rebattre les cartes et fonctionner justement avec un autre jeu de cartes. Mais en effet ça passe par de l'observation, peut-être de l'accompagnement. Il y a des bouquins maintenant, il y a quand même pas mal de choses qui nous aident. C'est un peu les principes de l'alimentation intuitive, une partie en tout cas de l'alimentation intuitive. mais ça nécessite en effet de se connaître et d'accepter. d'abandonner ces croyances. Parfois, on déteste les croyances qu'on a, mais c'est encore plus compliqué de les abandonner. Parce que derrière, il y a une sorte de vide. Et puis il y a aussi, quoi ? On est en train de me dire qu'il ne faut peut-être pas faire de régime, alors que moi, je fais ça depuis 30 ans. Est-ce que ça voudrait dire que...

  • Speaker #1

    Il y a une remise en question un petit peu. Ça doit être déstabilisant. C'est violent quand même.

  • Speaker #0

    Carrément. Donc, ça, c'est la première étape. La deuxième sortie possible, c'est sur cette question des frustrations du quotidien. En fait, ce qu'on appelle le stress très globalement. Le stress, il y a plein de manières de le gérer autrement qu'à travers l'alimentation. Le sport fait partie des... Alors, ça ne marche pas pour tout le monde parce qu'il y a des gens qui n'aiment pas le sport. Moi, je fais partie des gens qui n'aiment pas le sport. J'en fais par une forme d'obligation maintenant. où je te l'ai dit tout à l'heure, le sport j'aime... Du loisir, sport loisir. Voilà, sport loisir, mais sport loisir, c'est pas ce qu'on nous dit qu'il faut faire dans le quotidien, de façon régulière, etc. Le sport loisir, tu vois, je fais de la randonnée 5 fois par an, je fais pas de la randonnée tous les jours. Donc, il y a des gens pour qui le sport c'est pas une solution, mais il y en a beaucoup qui découvrent à quel point le sport leur apporte cette décharge d'endorphine dont vous avez déjà dû parler mille fois sur ce podcast. Tout à fait. et à quel point c'est libératoire pour certaines personnes, que ça leur fait du bien. Et en fait, c'est ça l'idée, c'est de chercher ce qui va faire du bien à la personne. Donc, le sport,

  • Speaker #1

    c'est une chose. C'est la recherche d'un sport qui nous fait du bien et qui n'est pas une punition ou une obligation.

  • Speaker #0

    Ni une compensation. Tu sais, genre, j'ai fait n'importe quoi, donc je vais aller me faire des squats pour me punir, compenser et essayer d'éliminer, de gommer ce que je viens de manger.

  • Speaker #1

    Ou déculpabiliser.

  • Speaker #0

    Ouais C'est ça. Un peu ? D'accord. Qui marche moyen-moyen parce que c'est plutôt culpabilisant d'ailleurs. Tu vois, quand c'est mis dans une équation comme ça, l'équation elle est négative. C'est du moins avec du moins, ça peut faire que du moins. Ça marche. En revanche, pour moi, faire du sport ça peut être aussi, je ne sais pas, tu me contrediras peut-être, mais moi c'est quelque chose que je dis, mes patientes quand elles me disent j'aime danser, je t'ai dit moi j'adore danser, mais rien n'empêche, chez soi, on n'est pas obligé d'attendre la grande fête pour danser. Chez soi, on peut se mettre de la musique à fond pendant cinq minutes, même dans un casque quand on habite en appartement. Et puis, bouger son corps dans tous les sens. On voit bien que ça nous fait bouger. On est soufflé, on transpire, on a chaud. Donc, c'est bien une activité physique.

  • Speaker #1

    Ça peut être une activité physique, effectivement. Oui.

  • Speaker #0

    Voilà. Après, il y a des choses plus douces, plus calmes. Ça aussi, ça dépend des gens. Mais pour gérer le stress, il y a tout ce qui est yoga, il y a tout ce qui est méditation. Super importante. Il y en a de plus en plus. Deux chiffres intéressants sur la méditation et sur son bénéfice pour la tête et pour le corps, sur l'agilité qu'a le cerveau qui lui permet de développer de nouvelles connexions et d'aller contre les pertes qu'on a depuis l'âge de 25 ans au niveau neuronal. Donc c'est hyper intéressant et puis c'est quelque chose qui n'est pas... Si on a mal au genou, on peut faire de la méditation. Si on a mal au pied, on peut faire de la méditation. Si on s'est pété la cheville, on peut faire de la méditation. Voilà, ça n'engage pas le corps évidemment, mais c'est un bon moyen de lutter contre le stress. Après, il y a plein d'autres choses. Sensoriellement, faire des choses qui nous font plaisir, comme entendre, écouter du faux de bois qui crépite. Il y a des enregistrements comme ça, des petits oiseaux qui pépillent, de la pluie qui tombe sur une vitre. Il y a plein de choses, écouter un cours d'eau, la mer, tout ça, tout ce qui peut détendre, tout ce qui peut mettre dans un état comme ça de relaxation, c'est déjà du mieux.

  • Speaker #1

    Donc tout ça, c'est ce que tu disais, de permettre de gérer les frustrations, la deuxième étape, deuxième solution.

  • Speaker #0

    Deuxième solution. La troisième, c'est sur cette histoire de désinhibition, tu sais, craquage, lâchage.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    oui. Je t'ai dit tout à l'heure, ça apporte un petit peu de plaisir. Eh bien, ce plaisir, c'est peut-être le cultiver plutôt que de le... Gommer immédiatement et de l'enfouir sous une couche de culpabilité, c'est plutôt se dire, mais ce plaisir, si j'en ai là, allons-y, allons-y pleinement dedans. Parce que ce n'est pas parce que je ne l'aurais pas vraiment dégusté, ce plaisir, et dégusté ce que je mange, que ça aura moins d'incidence sur mon poids.

  • Speaker #1

    Il faut l'assumer pleinement.

  • Speaker #0

    L'assumer pleinement, déguster complètement, vraiment déguster sensoriellement ce qu'on va manger. même si c'est du fromage, s'installer pour le manger, plutôt de le manger à toute vitesse, de manière cachée au fond de la cuisine, le manteau sur l'épaule, en faire un moment qui soit agréable. Et là, il y a des chances de rentrer dans un cercle vertueux, c'est-à-dire que là, on coupe le cercle, il n'y a plus la culpabilité, puisque je l'ai mangé avec plaisir, je comprends quel sens ça a pour moi, c'était nécessaire, c'est une béquille sur laquelle je me suis appuyée, il y en a d'autres, des béquilles, moi c'est celle-là à ce moment-là, et j'ai pas de honte à ressentir d'avoir cette béquille. J'en avais besoin, j'en ai profité pleinement. Voilà, j'ai l'élan de repartir sur autre chose. Tu vois ? Et on quitte le cercle vicieux.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui.

  • Speaker #0

    Et après...

  • Speaker #1

    Droite dans ses bottes.

  • Speaker #0

    Moi, je dis alignée, j'aime bien ce mot, parce que en effet, tout ce travail, il vise à s'aligner avec soi-même, avec ses valeurs, avec ce qui a du sens pour soi. Ça ne marche pas pour tout le monde, ce ne sont pas forcément les mêmes trucs. Ce ne sont pas des tips qui sont universels. Si quelque chose était universel dans ce domaine, on le saurait depuis longtemps. Mais ça permet à chacun d'aller tester, expérimenter des choses et de pouvoir s'aligner en effet. Et puis enfin, la culpabilité. Alors la culpabilité, elle est souvent en lien avec des croyances et une pression sociétale, dont je suis la première à dire qu'il convient de se rebeller et d'être capable de dire merde à la... Pardon pour... les mots, mais à la pression sociale, à la pression familiale, à la pression maternelle, à la pression conjugale. C'est-à-dire qu'à un moment donné, quand les gens vous aiment, ils vous aiment pour tout ce que vous êtes.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    pour un ensemble. Et pas pour le nombre de kilos que vous faites sur une balance ou la taille que vous faites en vêtements. Donc s'il y a des gens qui ont des problèmes avec ça, c'est leur problème et il ne faut pas que ça devienne le vôtre. Super important.

  • Speaker #1

    Bien souvent, ça doit être leur problème d'ailleurs. Je pense que...

  • Speaker #0

    Ah ben oui, tout le temps.

  • Speaker #1

    Le jugement comme ça, c'est un jugement.

  • Speaker #0

    Exactement. C'est un jugement et ça induit évidemment chez la personne qui reçoit ces jugements un jugement aussi, c'est-à-dire que c'est difficile de ne pas s'emparer des jugements de l'autre. On est sans arrêt à peu près dans la vie à essayer de voir où on en est par rapport à la normalité, par rapport au conformisme, par rapport à l'évolution des corps, etc. Bon ben là, c'est à un moment donné se dire je suis un individu. Je suis singulière, je mesure telle taille, telle taille en hauteur, j'ai telle couleur de cheveux, telle couleur d'yeux, telle peau. On est tous avec un jeu de cartes. Parfois, sur le plan physique, corporel, on a tiré une carte qui n'est pas celle qu'on aurait désirée, pas celle qu'on a idéalisée, mais c'est la nôtre. Et pour plein d'autres choses, on fait avec. On fait chacune avec la taille qu'on fait en hauteur. Et on ne passe pas notre vie à se dire qu'il faudrait qu'on soit autrement. Et si on est trop petite, qu'on se trouve trop petite et qu'on met des talons et qu'un jour on a un problème de tendon d'Achille, on ne met plus de talons et on va vivre avec le fait d'être petite. Et on n'aura pas l'impression de subir une pression sociale parce qu'on n'a jamais remis ça en cause. Ce qui nous arrête à une certaine taille en hauteur, ce serait bien d'arrêter de remettre en cause ce qui nous arrête à un certain poids,

  • Speaker #1

    à un certain volume et une morphologie.

  • Speaker #0

    Et tout ça, ça sert l'estime de soi, dernière porte. Ça sert l'estime de soi parce que se sentir plus en phase avec soi, plus aligné, à l'écoute de ce qui nous traverse, plus en compréhension de ce qui nous habite, plus en rébellion, en affranchissement de ces pressions sociales, médicales, familiales, etc. Et bien tout ça, ça gonfle l'estime de soi. Finalement, ça nous permet de nous envisager dans la globalité de ce qu'on est. et pas dans nous résumer à la taille de vêtements qu'on fait.

  • Speaker #1

    Oui, j'avais noté ne pas limiter son estime de soi à l'apparence physique, mais dans son entièreté.

  • Speaker #0

    Oui, parce que l'apparence physique, si on la regarde, c'est un petit peu comme si vous regardiez les pays d'Europe. Si vous mettez votre focus sur la France, vous avez l'impression que la France est énorme, vous mettez une loupe sur la France et que le reste, ça n'existe pas. Alors que là, c'est la même chose. Vous mettez une loupe sur votre apparence physique, le reste n'existe pas. alors que vous êtes fait de... plein d'autres choses qui font ce que vous êtes vous.

  • Speaker #1

    Oui, je suis d'accord avec toi. On en a parlé pas mal avec Karine Weber, qui a fait un podcast avec moi sur le sujet de... La thématique, c'était comment s'accepter en maillot de bain. Mais en fait, derrière ça, on a travaillé... On a échangé sur la partie d'estime de soi et de confiance en soi et c'est exactement ce que tu es en train de nous donner aujourd'hui. Tu as des objections ? Est-ce que tu es patiente ? Est-ce qu'il y a des patientes qui ont des objections dures, difficiles ? Et comment tu gères ça ?

  • Speaker #0

    Oui, la première chose que j'entends en règle générale c'est oui mais si j'arrête de faire des régimes alors je vais grossir. C'est vrai que c'est difficile de répondre à ça d'abord parce que je ne suis pas Madame Irma et que je ne sais pas ce qui va se passer exactement pour la personne. En tout cas, ce que je constate quand elles me racontent leur histoire avec le poids, c'est que ça fait des années qu'elles n'arrêtent pas de grossir, que si je les écoute à 45 ans, elles voudraient faire le poids qu'elles faisaient à 18, mais à 18, elles voulaient faire un autre poids, elles ont fait leur premier régime ou à 12 ou 15, peu importe. Donc finalement, il y a quelque chose qui tourne autour de l'insatisfaction corporelle et l'insatisfaction pondérale. Et c'est tout ça qu'on va travailler, en même temps qu'on va petit à petit travailler sur les croyances et lâcher du lest finalement sur tout ça. Je te donne un exemple, moi j'ai des femmes qui... j'ai des femmes, ça fait bizarre dit comme ça... Je reçois des patientes qui me disent, je mange que du yaourt écrémé, totalement écrémé. Bon, moi la sensation que j'ai dans ma bouche quand je mange du yaourt écrémé, mais c'est très personnel, j'ai l'impression d'avoir... quelque chose de très crayeux, d'avoir du plat, quelque chose qui me dérange en bouche. Bon, l'effort, si c'est un effort, et dans la plupart des cas ça l'est, l'effort qu'elles font pour prendre un yaourt allégé n'a absolument aucun intérêt en termes purement caloriques et d'apport de gras, comparativement à un yaourt demi-écrémé, voire même un yaourt entier. Et si tu veux, on va d'abord nettoyer tout ça ensemble, tu vois. Qu'est-ce qui a vraiment un intérêt ? Sur quoi vous faites beaucoup d'efforts pour ne pas être très productive ? Qui n'en valent pas la peine. Voilà. Voir même, quand vous avez avalé votre soda zéro, est-ce que vous ne vous précipitez pas encore plus sur le sucre ? Donc, on va vraiment essayer. On mène l'enquête, en réalité. On traque tous les petits points sur lesquels la personne s'est organisée, pensant bien faire. Et finalement, ce n'est pas forcément très utile. En revanche, cette connexion avec soi pour comprendre mieux comment le corps fonctionne, ce que la tête dit à travers les envies, comment le corps manifeste la faim, comment il manifeste le rassasiement, ça c'est vraiment des choses qu'on va travailler, et cette reconnexion à soi, elle est extrêmement valorisante pour la personne. Alors ça ne va pas forcément se sanctionner par une perte de poids, mais la charge mentale que ça représente chez des femmes qui sont obsédées par « j'ai mal fait » , « qu'est-ce que je dois faire » , « je devrais faire autrement » , Mais ma copine, elle fait comme si, et moi, je ne sais pas si c'est une bonne idée ou pas. Et plus les réseaux sociaux, et plus les médias, et plus... À un moment donné, c'est horrible. Donc, si tu veux juste de quitter cette obsession de pouvoir se voir manger, remanger des choses qu'on aime sans prendre de poids, déjà, c'est un gain phénoménal. C'est un bénéfice énorme.

  • Speaker #1

    Il y a beaucoup de nutritionnistes aujourd'hui, du coup, qui se... Qui développe le côté psychologique, en tout cas ce que toi tu fais, ça se répand de plus en plus ou pas vraiment ?

  • Speaker #0

    Alors oui un peu quand même, et ça c'est une bonne nouvelle, parce que je t'avoue que moi quand j'ai démarré il y a 15 ans, et quand j'ai dit je suis psychologue, je veux faire un BTS diététique, et puis derrière mettre des ponts entre ces deux champs là, qui me semblait être une évidence de la façon dont on évolue avec notre poids, Pas seulement, tu sais, avec notre éducation, avec la société dans laquelle on vit, avec notre culture alimentaire, enfin avec plein de choses. Je trouvais que pour le coup, il y avait vraiment, il me semblait, des jonctions entre la psychologie et l'alimentation et rien ou presque. À l'époque, c'était le tout début du groupement de réflexion sur l'obésité, le surpoids, le gros, avec des têtes d'affiches dans cette association qui ont écrit des bouquins et tout sur le sujet. Mais c'est tout, quoi, il n'y avait que ça. Et aujourd'hui, quand je vois qu'il y a un DU sur psychologie de l'alimentation, je me dis que c'est super. Il y a depuis longtemps des psychologues qui prennent en charge les troubles du comportement alimentaire, mais là, on n'est même pas en train de parler de troubles du comportement alimentaire, on est en train de parler d'une forme d'obsession alimentaire, d'anxiété alimentaire, qui fait que la personne ne se sent jamais bien dans son corps, jamais là où il faut avec les aliments. en frustration et génère en permanence de la frustration et quand elle génère pas la frustration elle génère de la culpabilité donc tu vois c'est vraiment moi je suis vraiment dans cette partie là réellement de prise en charge et d'aide mais c'est vrai qu'il y a de plus en plus de gens Oui oui c'est rien à voir avec après la

  • Speaker #1

    boulimie ou l'anorexie et tout ça c'est encore autre chose Alors

  • Speaker #0

    C'est encore autre chose, il m'arrive de suivre des patients qui souffrent de ces problèmes-là, mais ça ce sont des troubles du comportement alimentaire.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Tout le reste, c'est plutôt ce qu'on appelle l'alimentation troublée ou l'anxiété alimentaire. Tu vois, c'est pas un vrai trouble, mais c'est suffisamment pénible pour que des patientes viennent, payent de leur poche, parce que c'est pas remboursé, payent de leur poche des consultations qui sont quand même assez chères. Enfin, après, chacun met sa consultation au prix où il veut, mais... c'est te dire quand même qu'il y a de la motivation derrière tout ça donc de la souffrance Laurence,

  • Speaker #1

    en conclusion qu'est-ce que tu aurais envie de nous dire de nous donner comme conseil soit par une grande phrase ou quelques tips,

  • Speaker #0

    astuces ou mots je te laisse le mot de la fin d'ailleurs de la fin F-A-I-M ou de la fin F-I-N bien joué les deux écoute, vraiment ... Ce que j'ai appris en 15 ans en faisant ce métier, je l'ai appris de mes patientes pour la plupart. J'ai appris qu'il n'y avait pas de vérité dans ce domaine, que c'est un vrai sujet personnel, mais éclairé par la société au sens large du terme. Et que finalement, c'est dans la continuité de la construction qu'on a, je pense, tout au long de notre vie. On ne sait pas quelle mère on va être, on ne sait pas quelle personne on va être, on ne sait pas quelle femme on va être ou homme, on ne sait pas quelle mère ou quel père on va être. Et on ne sait pas quel mangeur on est, parce que c'est quelque chose qui se revisite au gré du temps qui passe. Et finalement, j'étais beaucoup plus jeune quand j'ai commencé ce métier. Aujourd'hui, je tourne autour de la cinquantaine. Et je me rends compte qu'à chaque étape de vie, il y a aussi d'autres questions qui se posent. C'est fascinant. Et je pense que si on le regarde comme un grand terrain de jeu et de jeux, J-E, c'est finalement assez motivant, stimulant intellectuellement de se découvrir et de comprendre qu'on reste agile et versatile au fil de sa vie et que donc tout va bien.

  • Speaker #1

    Si on a envie d'aller un petit peu plus loin dans le domaine, en tout cas d'encore mieux comprendre tout ce que tu viens de nous dire aujourd'hui, il y a un ouvrage que tu as écrit. Tu peux m'en parler un peu ?

  • Speaker #0

    Oui, alors je l'aime beaucoup en plus cet ouvrage, ça se voit pas mais ça me fait sourire à chaque fois que j'en parle. J'aime pas son titre, c'est « Et si vous trouviez enfin votre poids idéal ? » C'est aux éditions Erol. Je n'aime pas son titre parce que pour moi il n'est pas du tout le reflet de ce que cet ouvrage apporte. Cet ouvrage apporte le fait d'être pris par la main, ou prise par la main, par moi en l'occurrence, par des exercices, par des réflexions. autour de toutes ces questions-là en 18 clés, en 3 grands chapitres qui se déclinent en 18 clés et chaque clé, c'est comme si tu veux, avec ce livre, tu as un trousseau et tu vas ouvrir les portes que tu peux ouvrir que tu veux ouvrir, il ne se lit pas du tout dans la continuité, c'est un ouvrage tu peux aller du chapitre 18 là, ce dont on a parlé, c'est le chapitre c'est la clé 18 par exemple, c'est la dernière mais j'ai parlé de la fin et du rassasiement qui sont dans les premières clés Merci. Et en fait, ce n'est pas du tout un livre didactique au sens, il faut avoir bien fait le chapitre 1 pour faire le chapitre 2, etc. Là, c'est plutôt, tu vas aller chercher ce qui te parle, ce qui te convient, tu vas peut-être y revenir, tu vas écouter les petits podcasts qui sont dedans, tu vas écrire dessus pour faire les exercices entre guillemets. En fait, tu vas aller à la découverte de toi, guidée par tout ce qui est issu de mes consultations et de mes 15 années d'expérience sur ce sujet.

  • Speaker #1

    C'est un peu un compagnon de travail ?

  • Speaker #0

    C'est tout à fait ça, oui, exactement.

  • Speaker #1

    Je me le procure parce que je suis à la recherche de quoi ? Ou j'ai besoin de quoi ? Ou j'ai envie de quoi ?

  • Speaker #0

    J'ai envie d'arrêter de faire des régimes. J'ai envie de trouver le poids dans lequel je pourrais me sentir enfin apaisée. Ce n'est pas forcément mon poids idéalisé. C'est un poids idéal dans le sens où ce serait celui dans lequel ton corps marche le mieux. Oui,

  • Speaker #1

    qui m'appartient.

  • Speaker #0

    mais qui t'appartient et qui est en lien avec aussi ta génétique, ta transmission corporelle, morphologique, etc. Donc ça t'appartient. Mais voilà, si tu as envie de t'apaiser par rapport à ça, de mettre le calme, de faire taire toutes ces voix-là qui te donnent des injonctions, toutes ces règles que tu essayes d'appliquer avec beaucoup de désespoir, beaucoup de tristesse, beaucoup de contraintes, si tu as envie de te libérer, tu l'achètes.

  • Speaker #1

    C'est le mot de la fin. super autopromo merci Laurence donc si vous avez aimé ce podcast vous l'avez trouvé utile et intéressant et bien on n'hésite pas, on le partage à son entourage, ça veut dire réseau famille amis on s'abonne à la chaîne de podcast afin de recevoir facilement un nouvel épisode chaque mercredi et puis si vous avez envie de nous écrire un commentaire sympathique ça se passe sur Apple Podcast ... et les étoiles, idem Apple Podcasts et Spotify. Vous souhaitez m'écrire pour me partager un sujet, me faire des suggestions, ça se passe sur podcast.décathlon.gmail.com Je vous souhaite un bon mercredi et je vous dis à la semaine prochaine. Merci beaucoup !

Description

Aujourd'hui, j'ai choisi de vous parler de régimes alimentaires, non pas, pour en faire l'apogée, mais plutôt pour parler de ses dérives. C'est avec Laurence Haurat, psychologue et nutritionniste, que l'on aborde les effets néfastes sur la santé physique, mais aussi mentale, des régimes. Comment apaiser notre rapport à la balance ? Que disent nos sensations alimentaires de nos besoins émotionnels ? Comment respecter nos envies sans nous sentir coupable ? Laurence a une approche qui permet de déconstruire les idées reçues sur les régimes et de découvrir une nouvelle façon de se nourrir, qui réconcilie le corps et l'esprit. Je vous souhaite une belle écoute.


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Les Conseils de sportifs et des sportives, c’est le podcast de DECATHLON qui vous accompagne dans votre pratique sportive, qui vous aide à débuter ou à reprendre le sport. C’est aussi le podcast qui vous prouve que l’activité physique, c’est avant tout du plaisir ! Grâce aux conseils et astuces d'expert•es en la matière et aux partages d'expériences de vie de pratiquant•es, chaque épisode est une nouvelle occasion d'en apprendre un peu plus sur votre (future) passion !


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On nous le dit assez souvent : pratiquer une activité physique, c'est bon pour la santé. Ce qu'on nous dit moins c'est comment on s'y prend ? Par où on commence ? Plus que de vous voir accomplir un exploit sportif, notre plus grande fierté serait de vous faire aimer le sport, durablement. Parce que c'est ça, le secret de la motivation : trouver l'activité qui vous apporte la dose de joie qu'il vous faut dans votre quotidien.


Producteur : Pipo et Lola


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Alors je m'appelle Laurence Aura, je suis psychologue et diététicienne, psychologue nutritionniste. J'ai cette activité professionnelle depuis une quinzaine d'années, qui est un peu particulière puisqu'elle prend en compte la dimension psychologique des mangeurs modernes. Ce qui veut dire les éléments psycho-affectifs, émotionnels, sociaux, psychosociaux, qui peuvent rentrer en ligne de compte sur le rapport qu'on entretient avec soi, avec son corps et avec son alimentation. Et si je suis là aujourd'hui avec toi, je pense que c'est pour parler de ça, justement.

  • Speaker #1

    Bonjour et bienvenue sur Conseil de sportif et de sportive. Alors ce podcast, je l'espère, en tout cas c'est mon objectif, vous est utile. Il vous accompagne dans la pratique, vous aide à reprendre le sport ou tout simplement répond à des questions. que vous vous posez sur la santé, l'alimentation, le bien-être. Alors aujourd'hui, j'ai une double experte, psychologue et nutritionniste, vous l'avez appris dans sa présentation juste à l'instant, j'ai envie de dire que c'est le Graal. Bonjour Laurence.

  • Speaker #0

    Bonjour Sandrine.

  • Speaker #1

    Alors, l'idée pour cet épisode serait de s'affranchir du cercle vicieux des régimes. Alors en me renseignant un petit peu sur le sujet, il est clairement identifié, et tu peux me couper si ce n'est pas le cas, Clairement, identifier que les régimes ne sont pas bons, ne sont pas forcément très bons pour la santé physique et mentale. Et de surcroît, ça ne fonctionne pas toujours, ou du moins, les résultats ne sont pas durables. Reprise de poids, par exemple. On constate également beaucoup d'effets négatifs sur la femme, sur l'estime de soi, la confiance. Est-ce que c'est exact ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est exact et ça a surtout été bien décrit par... Une grosse étude qu'a menée l'ANSES en 2011, si ma mémoire est bonne, où on observait, après avoir étudié plusieurs régimes, on observait que la plupart des personnes qui faisaient ces régimes, la plupart, c'est-à-dire plus de 95%, reprenaient le poids perdu, voire même avec un bonus dans les, globalement, deux ans qui suivaient leur perte de poids.

  • Speaker #1

    Aussi bien chez les hommes que chez les femmes ?

  • Speaker #0

    Chez les hommes, chez les femmes, le poids est qu'un élément, mais ce qu'on ne sait aussi depuis le temps qu'on fait faire des régimes aux humains, c'est que les pertes de poids et reprises successives abîment le corps finalement. Donc vouloir perdre du poids à tout prix et recommencer systématiquement des régimes pour perdre du poids après en avoir repris, ce n'est pas forcément une très bonne idée. D'abord parce que la courbe devient plutôt ascendante. Et puis d'autre part parce que le corps manifeste une usure, une fatigue à plein de niveaux, articulaires, au niveau des organes, etc. Donc il faut parfois mieux accepter de rester dans un poids qu'on considère comme étant un peu haut mais de manière très durable plutôt que de vouloir absolument perdre du poids quitte à en reprendre derrière.

  • Speaker #1

    Le corps a une mémoire il me semble.

  • Speaker #0

    Oui, le corps a une mémoire et puis la tête aussi a une mémoire et c'est bien le problème de ces régimes, c'est que ça met à mal le corps mais ça met à mal aussi, tu le disais très bien, la tête à travers un processus qu'on va développer ensemble si tu veux bien, mais notamment par une problématique de perte d'estime de soi. Et l'estime de soi, c'est quand même quelque chose qui nous structure, qui nous permet d'aller vers les autres. avec Alain, de nous sentir à l'aise dans ce qu'on fait, d'estimer qu'on a des valeurs qui font de nous un humain, un chouette humain. Et quand on perd l'estime de soi, c'est compliqué d'avoir des interactions sociales, de se sentir bien avec soi-même, d'aborder un nouveau travail aisément. Donc c'est grave et la pratique des régimes affecte l'estime de soi.

  • Speaker #1

    D'accord. Alors, on parle de... tu m'as déjà parlé de ce terme, j'aimerais bien que tu nous l'expliques, de restrictions cognitives et de différentes étapes qui s'y associent. Est-ce que tu peux m'en parler, en tout cas nous en parler ?

  • Speaker #0

    Oui, alors la restriction cognitive déjà, c'est un concept qui a été développé en 1977 par deux psychologues. Je dis la date parce que ça me paraît incroyable que depuis plus de 50 ans, enfin non pas tout à fait plus de 50 ans mais 45 disons, bien tassé, depuis 45 ans, on continue à promouvoir des régimes alors que les psychologues ont signifié que c'était problématique parce que faire un régime par le biais qu'on connaît de privation, d'enlever, d'exclure des aliments, de diaboliser d'autres aliments, d'éviter des situations sociales, tout ça, ça met la personne dans un schéma. qu'on a appelé donc, qu'elles ont appelé ces psychologues, de restrictions cognitives. Restrictions cognitives, c'est manger en vue de maigrir ou de ne pas prendre de poids. Ce qui en soi déjà est un peu problématique puisque manger, c'est incorporer des aliments, c'est fabriquer du corps avec les aliments. Et là,

  • Speaker #1

    on veut perdre.

  • Speaker #0

    Et là, il faut perdre du corps. Donc ce sont deux actions qui sont totalement contradictoires et qui mettent d'ailleurs dans un état très inconfortable au niveau psychique.

  • Speaker #1

    Alors tu m'avais montré un schéma avec différentes étapes. Je m'étais noté donc la première étape, manger pour maigrir. C'est un peu ce que tu viens de m'expliquer là, enfin ce que tu viens de nous expliquer. La frustration ?

  • Speaker #0

    Oui, alors quand on se prive, quand on évite des situations, quand on évite des gens, quand on ne peut pas manger quelque chose qu'on a envie de manger, quand on estime, quand on diabolise des aliments, tout ça, ça crée de la frustration. Quiconque a déjà fait un régime. C'est que, bien sûr, on est souvent emporté par un côté « ouais, ça marche, je perds du poids, c'est génial » , mais néanmoins, il faut beaucoup tirer sur ses freins à soi pour s'empêcher de manger tout ça. Cette frustration-là, qui est l'espèce de première incidence de cette restriction cognitive, cette frustration, elle va rencontrer les frustrations du quotidien. Tu vois, je sais pas, il fait mauvais, il fait beau... Tu t'es frittée avec ton conjoint, ta conjointe, avec ton collègue, tu as un dossier à rendre, tu es angoissée par une situation X ou Y, ou des choses même beaucoup plus graves. Tu as un enfant qui ne va pas bien, un parent auprès duquel tu es aidant. Bref, tout ça, c'est de la frustration aussi. Toutes ces frustrations cumulées, elles vont créer un espèce d'état explosif. Et quand ça explose, c'est ce qu'on appelle la désinhibition, mais que mes patientes appellent « je me suis lâchée » . J'ai craqué.

  • Speaker #1

    Cracage.

  • Speaker #0

    Cracage qu'on connaît bien, qui apporte un plaisir très très très immédiat, très bref, mais qui est très vite, ce plaisir est poussé par la culpabilité, quatrième étape de ce cercle vicieux, culpabilité vis-à-vis de ce qu'elles viennent de faire. Alors je dis elles parce qu'on voit surtout ça chez les femmes.

  • Speaker #1

    Oui, j'allais te demander, c'est plutôt un phénomène féminin ?

  • Speaker #0

    C'est un phénomène féminin parce que ce sont les femmes qui ont été beaucoup soumises au régime, beaucoup soumises à une injonction de perte de poids. Ce sont les femmes aussi qui connaissent les grossesses, ce sont les femmes qui connaissent la ménopause et donc toutes ces périodes pendant lesquelles le corps change et pour lesquelles on a beaucoup moins de sympathie immédiate. C'est drôle, je n'ai jamais entendu parler du petit bidon de la femme ménopausée ou du petit bidou. Mais par contre, j'entends beaucoup parler du petit bidou des hommes de 50-60 ans. en fait tu te rends compte moi j'ai beaucoup de patientes qui me parlent comme ça de leurs parents respectifs et donc elles disent à leur mère oui elle a grossi, puis elle amène aux pauses, elle a pris beaucoup elle a du ventre etc je ne veux surtout pas lui ressembler et votre père est comment ? mon père il a un petit bidon une petite bedaine d'homme de 60 ans c'est marrant c'est sûr plus les injonctions évidemment sociales et sociétales de devoir rester et mince, en bonne santé et comme s'il y avait forcément un lien entre être mince et en bonne santé, ce qui n'est pas toujours le cas, mais on y reviendra peut-être. Donc, quatrième étape, la culpabilité. Cette culpabilité, c'est « je n'aurais pas dû » . « Mais qu'est-ce que j'ai fait ? Mais n'importe quoi, je ne devrais pas, il ne faut pas. »

  • Speaker #1

    « Je suis nulle. »

  • Speaker #0

    Ah, voilà. Alors, le « je suis nulle » , c'est « j'ai mon estime de soi qui dégringole dans les chaussettes » . Je suis nulle, je ne suis pas capable, j'arrive à rien. Et là, on affecte vraiment l'estime de soi. Et je ne dis même pas tout ce que j'entends, qui sont des propos extrêmement dénigrants sur soi-même. Je ne suis qu'une grosse baleine, je me dégoûte. Ça me dégoûte, le corps est objectifié, c'est un ça, ce n'est même plus moi. Et là, la seule solution possible, c'est quoi ? C'est qu'il faut que je m'y recolle, il faut que je réussisse là où je viens d'échouer. Donc demain matin, lundi matin, le mois prochain, je me remets au régime. Et restriction cognitive, etc. Et ça recommence. Et le cercle vicieux, et tu viens de faire un geste comme ça avec tes mains, de cercle qui se ferme. Et c'est exactement ça. Et chacun des mangeurs, des mangeuses qui vivent ça, est comme enfermé, c'est une petite mouche qui est enfermée dans un verre, et qui, tant bien que mal, voudrait sortir. Évidemment, si on lui explique ça comme ça, la première question qu'on me pose, moi, c'est comment on en sort. Et Dieu merci, on peut en sortir, mais c'est surtout comment j'ai fait pour me laisser enfermer là-dedans. Et c'est pas une phrase pour culpabiliser, c'est une phrase pour dire si on peut y rentrer, on peut en sortir.

  • Speaker #1

    Et j'allais te demander comment je me reconnais dans ce schéma-là, tu l'as bien expliqué, mais comment... Oui, comment on peut se reconnaître dans ce schéma ?

  • Speaker #0

    Alors écoute, en règle générale, si je te dis, écoute, imagine, c'est lundi matin, t'as pris la décision que là, vraiment, l'été approche à grands pas, il va vraiment falloir que tu fasses attention, tu prends un petit déj hyper straight, des petites céréales qui vont bien, qui soi-disant sont fitness ou je sais pas quoi, du lait 0%.

  • Speaker #1

    Du lait de soja.

  • Speaker #0

    Ou du lait de soja si tu ne supportes plus le lait. Un petit jus de fruits et là tu pars au travail et tu es super contente. On espère qu'au travail il n'y aura pas un petit déjeuner qui aura été apporté. Admettons qu'il n'y en ait pas, le midi tu vas à la cantine, ou au restaurant d'entreprise, tu prends tout ce qui va bien, le poisson vapeur, les petits haricots, les petites carottes. Tu fais vraiment gaffe, tu évites le pain, tu évites le riz, tu évites les pâtes. Tu prends un fruit en dessert, tu remontes à ton bureau, ça va, tu es à fond. T'es super, et là tu te sens toute puissante.

  • Speaker #1

    On n'est toujours que lundi là par contre. On n'est toujours que lundi, 14h. J'ai l'impression que c'était déjà très très long, mais on n'est toujours que lundi. On n'est que lundi. Je ne me souviens pas qu'il faut penser mardi.

  • Speaker #0

    Mais tu vas voir, même sur le lundi ça peut se boucler le cercle. Donc la journée passe, l'après-midi, tu commences à avoir un peu de mal, il suffit que tu aies un dossier un peu pénible, que tu dois boucler, que tu n'es pas dans les temps. Tu as besoin d'une pause et là, tu te dis, je vais me faire un thé. Déjà, c'est difficile de résister à la barre de chocolat ou à la madeleine de la machine à café ou de la copine qui a rapporté un gâteau de son week-end ou d'un séjour qu'elle a fait quelque part. Quand bien même tu arrives à résister, tu arrives chez toi à 18h, 18h30. Il faut s'occuper des enfants. Il y a plein de trucs à faire, les machines à mettre en route et s'il est ça.

  • Speaker #1

    Le tunnel du soir.

  • Speaker #0

    Le tunnel du soir. Le repas à préparer. Et là, en règle générale, tu te précipites. Manteau sur les épaules, sac encore à l'épaule aussi, tu te précipites sur le frigo et tu manges n'importe quoi à toute vitesse, souvent en cachette. Et là, c'est le premier craquage. Donc tu vois, on a déjà fait la moitié du cercle vicieux. Et à partir du moment où on est...

  • Speaker #1

    Dans une journée.

  • Speaker #0

    Sur une journée. Et l'autre moitié, elle arrive d'emblée. J'ai mangé des bouts de fromage en préparant l'assiette des enfants ou en préparant le repas. J'ai mangé un bout de pain. J'arrive au repas, j'ai plus faim. Je me dis mais qu'est-ce que je fais là ? C'est n'importe quoi. Merci. Ce matin, j'étais pleine d'allant et là, je me retrouve à faire n'importe quoi ce soir. Et si ce n'est pas à ce moment-là, c'est bien souvent après le repas, devant un écran, devant la télé, devant une série, une tablette de chocolat à côté et là, je l'ai bien mérité après cette journée de fou que je viens de me faire. Enfin un moment de détente, enfin un moment de plaisir. Mais qu'est-ce que je fais ? C'est n'importe quoi, je suis nulle. Allez, demain matin, je m'y recolle.

  • Speaker #1

    Tous les jours, c'est une spirale infernale.

  • Speaker #0

    Voilà, et si tu n'as pas le courage de te recoler le mardi, lundi prochain, ce sera le bon moment. Et puis, je ne vais pas le faire là parce que le week-end prochain, j'ai un mariage. Le week-end prochain, on est chez des amis. Le week-end prochain, il y a des amis qui viennent. Le week-end prochain, il y a notre anniversaire de civre. Voilà, et donc, être en restriction cognitive, ce n'est pas forcément réel dans les faits. C'est aussi que dans la tête. Moi, j'ai des patientes qui viennent me voir, elles sont en restriction cognitive depuis des années. Donc, elles se sentent toujours en décalage par rapport à ce qu'elles aimeraient faire. Est-ce qu'elles n'arrivent pas à mettre en place ? Elles ne maigrissent pas du tout, voire même elles ont pris du poids entre temps, mais dans leur tête, elles sont tout le temps au mauvais endroit.

  • Speaker #1

    Au mauvais moment.

  • Speaker #0

    En plus.

  • Speaker #1

    On se reconnaît, mais j'ai envie de te demander comment on fait pour s'en sortir ? Comment on se sort de ce cercle vicieux ?

  • Speaker #0

    En réalité, quand tu as plein de portes d'entrée dans un cercle vicieux, plein d'étapes, tu as autant d'étapes pour en sortir. Alors on va les reprendre une par une si tu veux et puis on va les balayer un peu rapidement.

  • Speaker #1

    Ça marche.

  • Speaker #0

    D'abord, tout ça part de l'idée de se dire il faut que je fasse un régime pour perdre du poids. D'accord ? Donc on peut déjà interroger la question de perdre du poids. Pourquoi je veux perdre du poids ? Quel sens ça a pour moi ? Qu'est-ce que ça va changer à ma vie ? Est-ce que je suis prête à mettre en place des choses comme ça ? Moi j'ai quand même beaucoup de patientes aujourd'hui qui arrivent et qui disent c'est terminé, je ne veux plus faire de régime, je ne suis pas bien dans le point dans lequel je suis mais c'est fini pour moi, les régimes j'en ai trop fait, je ne veux pas me remettre là-dedans dans cette horreur justement de cercle vicieux. Donc ça peut être décider de ne pas faire de régime, décider de ne pas se priver, de ne pas exclure les aliments, de ne pas les diaboliser, c'est-à-dire de prendre l'alimentation de manière beaucoup plus ouverte, sans... accepté d'abandonner ses croyances, ses représentations. Tel type de viande fait grossir, tel type de fromage c'est mal, manger de la charcuterie il ne faut pas. Le sucre,

  • Speaker #1

    le gras, tout est mauvais. Voilà, le sucre, le gras, le sel, le trop.

  • Speaker #0

    Donc, ça veut dire, peut-être, une manière de s'en sortir, c'est se reconnecter à des sensations, donc rééduquer d'abord, observer, expérimenter comment ça fait quand mon point de repère C'est moi, et que c'est j'ai faim comment, je suis rassasiée de quelle manière, j'ai envie, mais pourquoi j'ai envie, qu'est-ce qui se passe, est-ce que c'est une envie gourmande, est-ce que c'est une envie émotionnelle ? Bref, de chercher un peu à se réapproprier les signaux.

  • Speaker #1

    Bien se connaître aussi, non ?

  • Speaker #0

    Ça demande de bien se connaître et de se faire confiance, donc de rétablir une communication et une confiance entre ce que la tête impose ou croit devoir imposer depuis des lustres. Mange moins, bouge, arrête de manger du sucré, du salé, du gras et comme ça tu vas maigrir. Accepter d'abandonner ça pour rebattre les cartes et fonctionner justement avec un autre jeu de cartes. Mais en effet ça passe par de l'observation, peut-être de l'accompagnement. Il y a des bouquins maintenant, il y a quand même pas mal de choses qui nous aident. C'est un peu les principes de l'alimentation intuitive, une partie en tout cas de l'alimentation intuitive. mais ça nécessite en effet de se connaître et d'accepter. d'abandonner ces croyances. Parfois, on déteste les croyances qu'on a, mais c'est encore plus compliqué de les abandonner. Parce que derrière, il y a une sorte de vide. Et puis il y a aussi, quoi ? On est en train de me dire qu'il ne faut peut-être pas faire de régime, alors que moi, je fais ça depuis 30 ans. Est-ce que ça voudrait dire que...

  • Speaker #1

    Il y a une remise en question un petit peu. Ça doit être déstabilisant. C'est violent quand même.

  • Speaker #0

    Carrément. Donc, ça, c'est la première étape. La deuxième sortie possible, c'est sur cette question des frustrations du quotidien. En fait, ce qu'on appelle le stress très globalement. Le stress, il y a plein de manières de le gérer autrement qu'à travers l'alimentation. Le sport fait partie des... Alors, ça ne marche pas pour tout le monde parce qu'il y a des gens qui n'aiment pas le sport. Moi, je fais partie des gens qui n'aiment pas le sport. J'en fais par une forme d'obligation maintenant. où je te l'ai dit tout à l'heure, le sport j'aime... Du loisir, sport loisir. Voilà, sport loisir, mais sport loisir, c'est pas ce qu'on nous dit qu'il faut faire dans le quotidien, de façon régulière, etc. Le sport loisir, tu vois, je fais de la randonnée 5 fois par an, je fais pas de la randonnée tous les jours. Donc, il y a des gens pour qui le sport c'est pas une solution, mais il y en a beaucoup qui découvrent à quel point le sport leur apporte cette décharge d'endorphine dont vous avez déjà dû parler mille fois sur ce podcast. Tout à fait. et à quel point c'est libératoire pour certaines personnes, que ça leur fait du bien. Et en fait, c'est ça l'idée, c'est de chercher ce qui va faire du bien à la personne. Donc, le sport,

  • Speaker #1

    c'est une chose. C'est la recherche d'un sport qui nous fait du bien et qui n'est pas une punition ou une obligation.

  • Speaker #0

    Ni une compensation. Tu sais, genre, j'ai fait n'importe quoi, donc je vais aller me faire des squats pour me punir, compenser et essayer d'éliminer, de gommer ce que je viens de manger.

  • Speaker #1

    Ou déculpabiliser.

  • Speaker #0

    Ouais C'est ça. Un peu ? D'accord. Qui marche moyen-moyen parce que c'est plutôt culpabilisant d'ailleurs. Tu vois, quand c'est mis dans une équation comme ça, l'équation elle est négative. C'est du moins avec du moins, ça peut faire que du moins. Ça marche. En revanche, pour moi, faire du sport ça peut être aussi, je ne sais pas, tu me contrediras peut-être, mais moi c'est quelque chose que je dis, mes patientes quand elles me disent j'aime danser, je t'ai dit moi j'adore danser, mais rien n'empêche, chez soi, on n'est pas obligé d'attendre la grande fête pour danser. Chez soi, on peut se mettre de la musique à fond pendant cinq minutes, même dans un casque quand on habite en appartement. Et puis, bouger son corps dans tous les sens. On voit bien que ça nous fait bouger. On est soufflé, on transpire, on a chaud. Donc, c'est bien une activité physique.

  • Speaker #1

    Ça peut être une activité physique, effectivement. Oui.

  • Speaker #0

    Voilà. Après, il y a des choses plus douces, plus calmes. Ça aussi, ça dépend des gens. Mais pour gérer le stress, il y a tout ce qui est yoga, il y a tout ce qui est méditation. Super importante. Il y en a de plus en plus. Deux chiffres intéressants sur la méditation et sur son bénéfice pour la tête et pour le corps, sur l'agilité qu'a le cerveau qui lui permet de développer de nouvelles connexions et d'aller contre les pertes qu'on a depuis l'âge de 25 ans au niveau neuronal. Donc c'est hyper intéressant et puis c'est quelque chose qui n'est pas... Si on a mal au genou, on peut faire de la méditation. Si on a mal au pied, on peut faire de la méditation. Si on s'est pété la cheville, on peut faire de la méditation. Voilà, ça n'engage pas le corps évidemment, mais c'est un bon moyen de lutter contre le stress. Après, il y a plein d'autres choses. Sensoriellement, faire des choses qui nous font plaisir, comme entendre, écouter du faux de bois qui crépite. Il y a des enregistrements comme ça, des petits oiseaux qui pépillent, de la pluie qui tombe sur une vitre. Il y a plein de choses, écouter un cours d'eau, la mer, tout ça, tout ce qui peut détendre, tout ce qui peut mettre dans un état comme ça de relaxation, c'est déjà du mieux.

  • Speaker #1

    Donc tout ça, c'est ce que tu disais, de permettre de gérer les frustrations, la deuxième étape, deuxième solution.

  • Speaker #0

    Deuxième solution. La troisième, c'est sur cette histoire de désinhibition, tu sais, craquage, lâchage.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    oui. Je t'ai dit tout à l'heure, ça apporte un petit peu de plaisir. Eh bien, ce plaisir, c'est peut-être le cultiver plutôt que de le... Gommer immédiatement et de l'enfouir sous une couche de culpabilité, c'est plutôt se dire, mais ce plaisir, si j'en ai là, allons-y, allons-y pleinement dedans. Parce que ce n'est pas parce que je ne l'aurais pas vraiment dégusté, ce plaisir, et dégusté ce que je mange, que ça aura moins d'incidence sur mon poids.

  • Speaker #1

    Il faut l'assumer pleinement.

  • Speaker #0

    L'assumer pleinement, déguster complètement, vraiment déguster sensoriellement ce qu'on va manger. même si c'est du fromage, s'installer pour le manger, plutôt de le manger à toute vitesse, de manière cachée au fond de la cuisine, le manteau sur l'épaule, en faire un moment qui soit agréable. Et là, il y a des chances de rentrer dans un cercle vertueux, c'est-à-dire que là, on coupe le cercle, il n'y a plus la culpabilité, puisque je l'ai mangé avec plaisir, je comprends quel sens ça a pour moi, c'était nécessaire, c'est une béquille sur laquelle je me suis appuyée, il y en a d'autres, des béquilles, moi c'est celle-là à ce moment-là, et j'ai pas de honte à ressentir d'avoir cette béquille. J'en avais besoin, j'en ai profité pleinement. Voilà, j'ai l'élan de repartir sur autre chose. Tu vois ? Et on quitte le cercle vicieux.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui.

  • Speaker #0

    Et après...

  • Speaker #1

    Droite dans ses bottes.

  • Speaker #0

    Moi, je dis alignée, j'aime bien ce mot, parce que en effet, tout ce travail, il vise à s'aligner avec soi-même, avec ses valeurs, avec ce qui a du sens pour soi. Ça ne marche pas pour tout le monde, ce ne sont pas forcément les mêmes trucs. Ce ne sont pas des tips qui sont universels. Si quelque chose était universel dans ce domaine, on le saurait depuis longtemps. Mais ça permet à chacun d'aller tester, expérimenter des choses et de pouvoir s'aligner en effet. Et puis enfin, la culpabilité. Alors la culpabilité, elle est souvent en lien avec des croyances et une pression sociétale, dont je suis la première à dire qu'il convient de se rebeller et d'être capable de dire merde à la... Pardon pour... les mots, mais à la pression sociale, à la pression familiale, à la pression maternelle, à la pression conjugale. C'est-à-dire qu'à un moment donné, quand les gens vous aiment, ils vous aiment pour tout ce que vous êtes.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    pour un ensemble. Et pas pour le nombre de kilos que vous faites sur une balance ou la taille que vous faites en vêtements. Donc s'il y a des gens qui ont des problèmes avec ça, c'est leur problème et il ne faut pas que ça devienne le vôtre. Super important.

  • Speaker #1

    Bien souvent, ça doit être leur problème d'ailleurs. Je pense que...

  • Speaker #0

    Ah ben oui, tout le temps.

  • Speaker #1

    Le jugement comme ça, c'est un jugement.

  • Speaker #0

    Exactement. C'est un jugement et ça induit évidemment chez la personne qui reçoit ces jugements un jugement aussi, c'est-à-dire que c'est difficile de ne pas s'emparer des jugements de l'autre. On est sans arrêt à peu près dans la vie à essayer de voir où on en est par rapport à la normalité, par rapport au conformisme, par rapport à l'évolution des corps, etc. Bon ben là, c'est à un moment donné se dire je suis un individu. Je suis singulière, je mesure telle taille, telle taille en hauteur, j'ai telle couleur de cheveux, telle couleur d'yeux, telle peau. On est tous avec un jeu de cartes. Parfois, sur le plan physique, corporel, on a tiré une carte qui n'est pas celle qu'on aurait désirée, pas celle qu'on a idéalisée, mais c'est la nôtre. Et pour plein d'autres choses, on fait avec. On fait chacune avec la taille qu'on fait en hauteur. Et on ne passe pas notre vie à se dire qu'il faudrait qu'on soit autrement. Et si on est trop petite, qu'on se trouve trop petite et qu'on met des talons et qu'un jour on a un problème de tendon d'Achille, on ne met plus de talons et on va vivre avec le fait d'être petite. Et on n'aura pas l'impression de subir une pression sociale parce qu'on n'a jamais remis ça en cause. Ce qui nous arrête à une certaine taille en hauteur, ce serait bien d'arrêter de remettre en cause ce qui nous arrête à un certain poids,

  • Speaker #1

    à un certain volume et une morphologie.

  • Speaker #0

    Et tout ça, ça sert l'estime de soi, dernière porte. Ça sert l'estime de soi parce que se sentir plus en phase avec soi, plus aligné, à l'écoute de ce qui nous traverse, plus en compréhension de ce qui nous habite, plus en rébellion, en affranchissement de ces pressions sociales, médicales, familiales, etc. Et bien tout ça, ça gonfle l'estime de soi. Finalement, ça nous permet de nous envisager dans la globalité de ce qu'on est. et pas dans nous résumer à la taille de vêtements qu'on fait.

  • Speaker #1

    Oui, j'avais noté ne pas limiter son estime de soi à l'apparence physique, mais dans son entièreté.

  • Speaker #0

    Oui, parce que l'apparence physique, si on la regarde, c'est un petit peu comme si vous regardiez les pays d'Europe. Si vous mettez votre focus sur la France, vous avez l'impression que la France est énorme, vous mettez une loupe sur la France et que le reste, ça n'existe pas. Alors que là, c'est la même chose. Vous mettez une loupe sur votre apparence physique, le reste n'existe pas. alors que vous êtes fait de... plein d'autres choses qui font ce que vous êtes vous.

  • Speaker #1

    Oui, je suis d'accord avec toi. On en a parlé pas mal avec Karine Weber, qui a fait un podcast avec moi sur le sujet de... La thématique, c'était comment s'accepter en maillot de bain. Mais en fait, derrière ça, on a travaillé... On a échangé sur la partie d'estime de soi et de confiance en soi et c'est exactement ce que tu es en train de nous donner aujourd'hui. Tu as des objections ? Est-ce que tu es patiente ? Est-ce qu'il y a des patientes qui ont des objections dures, difficiles ? Et comment tu gères ça ?

  • Speaker #0

    Oui, la première chose que j'entends en règle générale c'est oui mais si j'arrête de faire des régimes alors je vais grossir. C'est vrai que c'est difficile de répondre à ça d'abord parce que je ne suis pas Madame Irma et que je ne sais pas ce qui va se passer exactement pour la personne. En tout cas, ce que je constate quand elles me racontent leur histoire avec le poids, c'est que ça fait des années qu'elles n'arrêtent pas de grossir, que si je les écoute à 45 ans, elles voudraient faire le poids qu'elles faisaient à 18, mais à 18, elles voulaient faire un autre poids, elles ont fait leur premier régime ou à 12 ou 15, peu importe. Donc finalement, il y a quelque chose qui tourne autour de l'insatisfaction corporelle et l'insatisfaction pondérale. Et c'est tout ça qu'on va travailler, en même temps qu'on va petit à petit travailler sur les croyances et lâcher du lest finalement sur tout ça. Je te donne un exemple, moi j'ai des femmes qui... j'ai des femmes, ça fait bizarre dit comme ça... Je reçois des patientes qui me disent, je mange que du yaourt écrémé, totalement écrémé. Bon, moi la sensation que j'ai dans ma bouche quand je mange du yaourt écrémé, mais c'est très personnel, j'ai l'impression d'avoir... quelque chose de très crayeux, d'avoir du plat, quelque chose qui me dérange en bouche. Bon, l'effort, si c'est un effort, et dans la plupart des cas ça l'est, l'effort qu'elles font pour prendre un yaourt allégé n'a absolument aucun intérêt en termes purement caloriques et d'apport de gras, comparativement à un yaourt demi-écrémé, voire même un yaourt entier. Et si tu veux, on va d'abord nettoyer tout ça ensemble, tu vois. Qu'est-ce qui a vraiment un intérêt ? Sur quoi vous faites beaucoup d'efforts pour ne pas être très productive ? Qui n'en valent pas la peine. Voilà. Voir même, quand vous avez avalé votre soda zéro, est-ce que vous ne vous précipitez pas encore plus sur le sucre ? Donc, on va vraiment essayer. On mène l'enquête, en réalité. On traque tous les petits points sur lesquels la personne s'est organisée, pensant bien faire. Et finalement, ce n'est pas forcément très utile. En revanche, cette connexion avec soi pour comprendre mieux comment le corps fonctionne, ce que la tête dit à travers les envies, comment le corps manifeste la faim, comment il manifeste le rassasiement, ça c'est vraiment des choses qu'on va travailler, et cette reconnexion à soi, elle est extrêmement valorisante pour la personne. Alors ça ne va pas forcément se sanctionner par une perte de poids, mais la charge mentale que ça représente chez des femmes qui sont obsédées par « j'ai mal fait » , « qu'est-ce que je dois faire » , « je devrais faire autrement » , Mais ma copine, elle fait comme si, et moi, je ne sais pas si c'est une bonne idée ou pas. Et plus les réseaux sociaux, et plus les médias, et plus... À un moment donné, c'est horrible. Donc, si tu veux juste de quitter cette obsession de pouvoir se voir manger, remanger des choses qu'on aime sans prendre de poids, déjà, c'est un gain phénoménal. C'est un bénéfice énorme.

  • Speaker #1

    Il y a beaucoup de nutritionnistes aujourd'hui, du coup, qui se... Qui développe le côté psychologique, en tout cas ce que toi tu fais, ça se répand de plus en plus ou pas vraiment ?

  • Speaker #0

    Alors oui un peu quand même, et ça c'est une bonne nouvelle, parce que je t'avoue que moi quand j'ai démarré il y a 15 ans, et quand j'ai dit je suis psychologue, je veux faire un BTS diététique, et puis derrière mettre des ponts entre ces deux champs là, qui me semblait être une évidence de la façon dont on évolue avec notre poids, Pas seulement, tu sais, avec notre éducation, avec la société dans laquelle on vit, avec notre culture alimentaire, enfin avec plein de choses. Je trouvais que pour le coup, il y avait vraiment, il me semblait, des jonctions entre la psychologie et l'alimentation et rien ou presque. À l'époque, c'était le tout début du groupement de réflexion sur l'obésité, le surpoids, le gros, avec des têtes d'affiches dans cette association qui ont écrit des bouquins et tout sur le sujet. Mais c'est tout, quoi, il n'y avait que ça. Et aujourd'hui, quand je vois qu'il y a un DU sur psychologie de l'alimentation, je me dis que c'est super. Il y a depuis longtemps des psychologues qui prennent en charge les troubles du comportement alimentaire, mais là, on n'est même pas en train de parler de troubles du comportement alimentaire, on est en train de parler d'une forme d'obsession alimentaire, d'anxiété alimentaire, qui fait que la personne ne se sent jamais bien dans son corps, jamais là où il faut avec les aliments. en frustration et génère en permanence de la frustration et quand elle génère pas la frustration elle génère de la culpabilité donc tu vois c'est vraiment moi je suis vraiment dans cette partie là réellement de prise en charge et d'aide mais c'est vrai qu'il y a de plus en plus de gens Oui oui c'est rien à voir avec après la

  • Speaker #1

    boulimie ou l'anorexie et tout ça c'est encore autre chose Alors

  • Speaker #0

    C'est encore autre chose, il m'arrive de suivre des patients qui souffrent de ces problèmes-là, mais ça ce sont des troubles du comportement alimentaire.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Tout le reste, c'est plutôt ce qu'on appelle l'alimentation troublée ou l'anxiété alimentaire. Tu vois, c'est pas un vrai trouble, mais c'est suffisamment pénible pour que des patientes viennent, payent de leur poche, parce que c'est pas remboursé, payent de leur poche des consultations qui sont quand même assez chères. Enfin, après, chacun met sa consultation au prix où il veut, mais... c'est te dire quand même qu'il y a de la motivation derrière tout ça donc de la souffrance Laurence,

  • Speaker #1

    en conclusion qu'est-ce que tu aurais envie de nous dire de nous donner comme conseil soit par une grande phrase ou quelques tips,

  • Speaker #0

    astuces ou mots je te laisse le mot de la fin d'ailleurs de la fin F-A-I-M ou de la fin F-I-N bien joué les deux écoute, vraiment ... Ce que j'ai appris en 15 ans en faisant ce métier, je l'ai appris de mes patientes pour la plupart. J'ai appris qu'il n'y avait pas de vérité dans ce domaine, que c'est un vrai sujet personnel, mais éclairé par la société au sens large du terme. Et que finalement, c'est dans la continuité de la construction qu'on a, je pense, tout au long de notre vie. On ne sait pas quelle mère on va être, on ne sait pas quelle personne on va être, on ne sait pas quelle femme on va être ou homme, on ne sait pas quelle mère ou quel père on va être. Et on ne sait pas quel mangeur on est, parce que c'est quelque chose qui se revisite au gré du temps qui passe. Et finalement, j'étais beaucoup plus jeune quand j'ai commencé ce métier. Aujourd'hui, je tourne autour de la cinquantaine. Et je me rends compte qu'à chaque étape de vie, il y a aussi d'autres questions qui se posent. C'est fascinant. Et je pense que si on le regarde comme un grand terrain de jeu et de jeux, J-E, c'est finalement assez motivant, stimulant intellectuellement de se découvrir et de comprendre qu'on reste agile et versatile au fil de sa vie et que donc tout va bien.

  • Speaker #1

    Si on a envie d'aller un petit peu plus loin dans le domaine, en tout cas d'encore mieux comprendre tout ce que tu viens de nous dire aujourd'hui, il y a un ouvrage que tu as écrit. Tu peux m'en parler un peu ?

  • Speaker #0

    Oui, alors je l'aime beaucoup en plus cet ouvrage, ça se voit pas mais ça me fait sourire à chaque fois que j'en parle. J'aime pas son titre, c'est « Et si vous trouviez enfin votre poids idéal ? » C'est aux éditions Erol. Je n'aime pas son titre parce que pour moi il n'est pas du tout le reflet de ce que cet ouvrage apporte. Cet ouvrage apporte le fait d'être pris par la main, ou prise par la main, par moi en l'occurrence, par des exercices, par des réflexions. autour de toutes ces questions-là en 18 clés, en 3 grands chapitres qui se déclinent en 18 clés et chaque clé, c'est comme si tu veux, avec ce livre, tu as un trousseau et tu vas ouvrir les portes que tu peux ouvrir que tu veux ouvrir, il ne se lit pas du tout dans la continuité, c'est un ouvrage tu peux aller du chapitre 18 là, ce dont on a parlé, c'est le chapitre c'est la clé 18 par exemple, c'est la dernière mais j'ai parlé de la fin et du rassasiement qui sont dans les premières clés Merci. Et en fait, ce n'est pas du tout un livre didactique au sens, il faut avoir bien fait le chapitre 1 pour faire le chapitre 2, etc. Là, c'est plutôt, tu vas aller chercher ce qui te parle, ce qui te convient, tu vas peut-être y revenir, tu vas écouter les petits podcasts qui sont dedans, tu vas écrire dessus pour faire les exercices entre guillemets. En fait, tu vas aller à la découverte de toi, guidée par tout ce qui est issu de mes consultations et de mes 15 années d'expérience sur ce sujet.

  • Speaker #1

    C'est un peu un compagnon de travail ?

  • Speaker #0

    C'est tout à fait ça, oui, exactement.

  • Speaker #1

    Je me le procure parce que je suis à la recherche de quoi ? Ou j'ai besoin de quoi ? Ou j'ai envie de quoi ?

  • Speaker #0

    J'ai envie d'arrêter de faire des régimes. J'ai envie de trouver le poids dans lequel je pourrais me sentir enfin apaisée. Ce n'est pas forcément mon poids idéalisé. C'est un poids idéal dans le sens où ce serait celui dans lequel ton corps marche le mieux. Oui,

  • Speaker #1

    qui m'appartient.

  • Speaker #0

    mais qui t'appartient et qui est en lien avec aussi ta génétique, ta transmission corporelle, morphologique, etc. Donc ça t'appartient. Mais voilà, si tu as envie de t'apaiser par rapport à ça, de mettre le calme, de faire taire toutes ces voix-là qui te donnent des injonctions, toutes ces règles que tu essayes d'appliquer avec beaucoup de désespoir, beaucoup de tristesse, beaucoup de contraintes, si tu as envie de te libérer, tu l'achètes.

  • Speaker #1

    C'est le mot de la fin. super autopromo merci Laurence donc si vous avez aimé ce podcast vous l'avez trouvé utile et intéressant et bien on n'hésite pas, on le partage à son entourage, ça veut dire réseau famille amis on s'abonne à la chaîne de podcast afin de recevoir facilement un nouvel épisode chaque mercredi et puis si vous avez envie de nous écrire un commentaire sympathique ça se passe sur Apple Podcast ... et les étoiles, idem Apple Podcasts et Spotify. Vous souhaitez m'écrire pour me partager un sujet, me faire des suggestions, ça se passe sur podcast.décathlon.gmail.com Je vous souhaite un bon mercredi et je vous dis à la semaine prochaine. Merci beaucoup !

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Description

Aujourd'hui, j'ai choisi de vous parler de régimes alimentaires, non pas, pour en faire l'apogée, mais plutôt pour parler de ses dérives. C'est avec Laurence Haurat, psychologue et nutritionniste, que l'on aborde les effets néfastes sur la santé physique, mais aussi mentale, des régimes. Comment apaiser notre rapport à la balance ? Que disent nos sensations alimentaires de nos besoins émotionnels ? Comment respecter nos envies sans nous sentir coupable ? Laurence a une approche qui permet de déconstruire les idées reçues sur les régimes et de découvrir une nouvelle façon de se nourrir, qui réconcilie le corps et l'esprit. Je vous souhaite une belle écoute.


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Les Conseils de sportifs et des sportives, c’est le podcast de DECATHLON qui vous accompagne dans votre pratique sportive, qui vous aide à débuter ou à reprendre le sport. C’est aussi le podcast qui vous prouve que l’activité physique, c’est avant tout du plaisir ! Grâce aux conseils et astuces d'expert•es en la matière et aux partages d'expériences de vie de pratiquant•es, chaque épisode est une nouvelle occasion d'en apprendre un peu plus sur votre (future) passion !


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On nous le dit assez souvent : pratiquer une activité physique, c'est bon pour la santé. Ce qu'on nous dit moins c'est comment on s'y prend ? Par où on commence ? Plus que de vous voir accomplir un exploit sportif, notre plus grande fierté serait de vous faire aimer le sport, durablement. Parce que c'est ça, le secret de la motivation : trouver l'activité qui vous apporte la dose de joie qu'il vous faut dans votre quotidien.


Producteur : Pipo et Lola


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Alors je m'appelle Laurence Aura, je suis psychologue et diététicienne, psychologue nutritionniste. J'ai cette activité professionnelle depuis une quinzaine d'années, qui est un peu particulière puisqu'elle prend en compte la dimension psychologique des mangeurs modernes. Ce qui veut dire les éléments psycho-affectifs, émotionnels, sociaux, psychosociaux, qui peuvent rentrer en ligne de compte sur le rapport qu'on entretient avec soi, avec son corps et avec son alimentation. Et si je suis là aujourd'hui avec toi, je pense que c'est pour parler de ça, justement.

  • Speaker #1

    Bonjour et bienvenue sur Conseil de sportif et de sportive. Alors ce podcast, je l'espère, en tout cas c'est mon objectif, vous est utile. Il vous accompagne dans la pratique, vous aide à reprendre le sport ou tout simplement répond à des questions. que vous vous posez sur la santé, l'alimentation, le bien-être. Alors aujourd'hui, j'ai une double experte, psychologue et nutritionniste, vous l'avez appris dans sa présentation juste à l'instant, j'ai envie de dire que c'est le Graal. Bonjour Laurence.

  • Speaker #0

    Bonjour Sandrine.

  • Speaker #1

    Alors, l'idée pour cet épisode serait de s'affranchir du cercle vicieux des régimes. Alors en me renseignant un petit peu sur le sujet, il est clairement identifié, et tu peux me couper si ce n'est pas le cas, Clairement, identifier que les régimes ne sont pas bons, ne sont pas forcément très bons pour la santé physique et mentale. Et de surcroît, ça ne fonctionne pas toujours, ou du moins, les résultats ne sont pas durables. Reprise de poids, par exemple. On constate également beaucoup d'effets négatifs sur la femme, sur l'estime de soi, la confiance. Est-ce que c'est exact ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est exact et ça a surtout été bien décrit par... Une grosse étude qu'a menée l'ANSES en 2011, si ma mémoire est bonne, où on observait, après avoir étudié plusieurs régimes, on observait que la plupart des personnes qui faisaient ces régimes, la plupart, c'est-à-dire plus de 95%, reprenaient le poids perdu, voire même avec un bonus dans les, globalement, deux ans qui suivaient leur perte de poids.

  • Speaker #1

    Aussi bien chez les hommes que chez les femmes ?

  • Speaker #0

    Chez les hommes, chez les femmes, le poids est qu'un élément, mais ce qu'on ne sait aussi depuis le temps qu'on fait faire des régimes aux humains, c'est que les pertes de poids et reprises successives abîment le corps finalement. Donc vouloir perdre du poids à tout prix et recommencer systématiquement des régimes pour perdre du poids après en avoir repris, ce n'est pas forcément une très bonne idée. D'abord parce que la courbe devient plutôt ascendante. Et puis d'autre part parce que le corps manifeste une usure, une fatigue à plein de niveaux, articulaires, au niveau des organes, etc. Donc il faut parfois mieux accepter de rester dans un poids qu'on considère comme étant un peu haut mais de manière très durable plutôt que de vouloir absolument perdre du poids quitte à en reprendre derrière.

  • Speaker #1

    Le corps a une mémoire il me semble.

  • Speaker #0

    Oui, le corps a une mémoire et puis la tête aussi a une mémoire et c'est bien le problème de ces régimes, c'est que ça met à mal le corps mais ça met à mal aussi, tu le disais très bien, la tête à travers un processus qu'on va développer ensemble si tu veux bien, mais notamment par une problématique de perte d'estime de soi. Et l'estime de soi, c'est quand même quelque chose qui nous structure, qui nous permet d'aller vers les autres. avec Alain, de nous sentir à l'aise dans ce qu'on fait, d'estimer qu'on a des valeurs qui font de nous un humain, un chouette humain. Et quand on perd l'estime de soi, c'est compliqué d'avoir des interactions sociales, de se sentir bien avec soi-même, d'aborder un nouveau travail aisément. Donc c'est grave et la pratique des régimes affecte l'estime de soi.

  • Speaker #1

    D'accord. Alors, on parle de... tu m'as déjà parlé de ce terme, j'aimerais bien que tu nous l'expliques, de restrictions cognitives et de différentes étapes qui s'y associent. Est-ce que tu peux m'en parler, en tout cas nous en parler ?

  • Speaker #0

    Oui, alors la restriction cognitive déjà, c'est un concept qui a été développé en 1977 par deux psychologues. Je dis la date parce que ça me paraît incroyable que depuis plus de 50 ans, enfin non pas tout à fait plus de 50 ans mais 45 disons, bien tassé, depuis 45 ans, on continue à promouvoir des régimes alors que les psychologues ont signifié que c'était problématique parce que faire un régime par le biais qu'on connaît de privation, d'enlever, d'exclure des aliments, de diaboliser d'autres aliments, d'éviter des situations sociales, tout ça, ça met la personne dans un schéma. qu'on a appelé donc, qu'elles ont appelé ces psychologues, de restrictions cognitives. Restrictions cognitives, c'est manger en vue de maigrir ou de ne pas prendre de poids. Ce qui en soi déjà est un peu problématique puisque manger, c'est incorporer des aliments, c'est fabriquer du corps avec les aliments. Et là,

  • Speaker #1

    on veut perdre.

  • Speaker #0

    Et là, il faut perdre du corps. Donc ce sont deux actions qui sont totalement contradictoires et qui mettent d'ailleurs dans un état très inconfortable au niveau psychique.

  • Speaker #1

    Alors tu m'avais montré un schéma avec différentes étapes. Je m'étais noté donc la première étape, manger pour maigrir. C'est un peu ce que tu viens de m'expliquer là, enfin ce que tu viens de nous expliquer. La frustration ?

  • Speaker #0

    Oui, alors quand on se prive, quand on évite des situations, quand on évite des gens, quand on ne peut pas manger quelque chose qu'on a envie de manger, quand on estime, quand on diabolise des aliments, tout ça, ça crée de la frustration. Quiconque a déjà fait un régime. C'est que, bien sûr, on est souvent emporté par un côté « ouais, ça marche, je perds du poids, c'est génial » , mais néanmoins, il faut beaucoup tirer sur ses freins à soi pour s'empêcher de manger tout ça. Cette frustration-là, qui est l'espèce de première incidence de cette restriction cognitive, cette frustration, elle va rencontrer les frustrations du quotidien. Tu vois, je sais pas, il fait mauvais, il fait beau... Tu t'es frittée avec ton conjoint, ta conjointe, avec ton collègue, tu as un dossier à rendre, tu es angoissée par une situation X ou Y, ou des choses même beaucoup plus graves. Tu as un enfant qui ne va pas bien, un parent auprès duquel tu es aidant. Bref, tout ça, c'est de la frustration aussi. Toutes ces frustrations cumulées, elles vont créer un espèce d'état explosif. Et quand ça explose, c'est ce qu'on appelle la désinhibition, mais que mes patientes appellent « je me suis lâchée » . J'ai craqué.

  • Speaker #1

    Cracage.

  • Speaker #0

    Cracage qu'on connaît bien, qui apporte un plaisir très très très immédiat, très bref, mais qui est très vite, ce plaisir est poussé par la culpabilité, quatrième étape de ce cercle vicieux, culpabilité vis-à-vis de ce qu'elles viennent de faire. Alors je dis elles parce qu'on voit surtout ça chez les femmes.

  • Speaker #1

    Oui, j'allais te demander, c'est plutôt un phénomène féminin ?

  • Speaker #0

    C'est un phénomène féminin parce que ce sont les femmes qui ont été beaucoup soumises au régime, beaucoup soumises à une injonction de perte de poids. Ce sont les femmes aussi qui connaissent les grossesses, ce sont les femmes qui connaissent la ménopause et donc toutes ces périodes pendant lesquelles le corps change et pour lesquelles on a beaucoup moins de sympathie immédiate. C'est drôle, je n'ai jamais entendu parler du petit bidon de la femme ménopausée ou du petit bidou. Mais par contre, j'entends beaucoup parler du petit bidou des hommes de 50-60 ans. en fait tu te rends compte moi j'ai beaucoup de patientes qui me parlent comme ça de leurs parents respectifs et donc elles disent à leur mère oui elle a grossi, puis elle amène aux pauses, elle a pris beaucoup elle a du ventre etc je ne veux surtout pas lui ressembler et votre père est comment ? mon père il a un petit bidon une petite bedaine d'homme de 60 ans c'est marrant c'est sûr plus les injonctions évidemment sociales et sociétales de devoir rester et mince, en bonne santé et comme s'il y avait forcément un lien entre être mince et en bonne santé, ce qui n'est pas toujours le cas, mais on y reviendra peut-être. Donc, quatrième étape, la culpabilité. Cette culpabilité, c'est « je n'aurais pas dû » . « Mais qu'est-ce que j'ai fait ? Mais n'importe quoi, je ne devrais pas, il ne faut pas. »

  • Speaker #1

    « Je suis nulle. »

  • Speaker #0

    Ah, voilà. Alors, le « je suis nulle » , c'est « j'ai mon estime de soi qui dégringole dans les chaussettes » . Je suis nulle, je ne suis pas capable, j'arrive à rien. Et là, on affecte vraiment l'estime de soi. Et je ne dis même pas tout ce que j'entends, qui sont des propos extrêmement dénigrants sur soi-même. Je ne suis qu'une grosse baleine, je me dégoûte. Ça me dégoûte, le corps est objectifié, c'est un ça, ce n'est même plus moi. Et là, la seule solution possible, c'est quoi ? C'est qu'il faut que je m'y recolle, il faut que je réussisse là où je viens d'échouer. Donc demain matin, lundi matin, le mois prochain, je me remets au régime. Et restriction cognitive, etc. Et ça recommence. Et le cercle vicieux, et tu viens de faire un geste comme ça avec tes mains, de cercle qui se ferme. Et c'est exactement ça. Et chacun des mangeurs, des mangeuses qui vivent ça, est comme enfermé, c'est une petite mouche qui est enfermée dans un verre, et qui, tant bien que mal, voudrait sortir. Évidemment, si on lui explique ça comme ça, la première question qu'on me pose, moi, c'est comment on en sort. Et Dieu merci, on peut en sortir, mais c'est surtout comment j'ai fait pour me laisser enfermer là-dedans. Et c'est pas une phrase pour culpabiliser, c'est une phrase pour dire si on peut y rentrer, on peut en sortir.

  • Speaker #1

    Et j'allais te demander comment je me reconnais dans ce schéma-là, tu l'as bien expliqué, mais comment... Oui, comment on peut se reconnaître dans ce schéma ?

  • Speaker #0

    Alors écoute, en règle générale, si je te dis, écoute, imagine, c'est lundi matin, t'as pris la décision que là, vraiment, l'été approche à grands pas, il va vraiment falloir que tu fasses attention, tu prends un petit déj hyper straight, des petites céréales qui vont bien, qui soi-disant sont fitness ou je sais pas quoi, du lait 0%.

  • Speaker #1

    Du lait de soja.

  • Speaker #0

    Ou du lait de soja si tu ne supportes plus le lait. Un petit jus de fruits et là tu pars au travail et tu es super contente. On espère qu'au travail il n'y aura pas un petit déjeuner qui aura été apporté. Admettons qu'il n'y en ait pas, le midi tu vas à la cantine, ou au restaurant d'entreprise, tu prends tout ce qui va bien, le poisson vapeur, les petits haricots, les petites carottes. Tu fais vraiment gaffe, tu évites le pain, tu évites le riz, tu évites les pâtes. Tu prends un fruit en dessert, tu remontes à ton bureau, ça va, tu es à fond. T'es super, et là tu te sens toute puissante.

  • Speaker #1

    On n'est toujours que lundi là par contre. On n'est toujours que lundi, 14h. J'ai l'impression que c'était déjà très très long, mais on n'est toujours que lundi. On n'est que lundi. Je ne me souviens pas qu'il faut penser mardi.

  • Speaker #0

    Mais tu vas voir, même sur le lundi ça peut se boucler le cercle. Donc la journée passe, l'après-midi, tu commences à avoir un peu de mal, il suffit que tu aies un dossier un peu pénible, que tu dois boucler, que tu n'es pas dans les temps. Tu as besoin d'une pause et là, tu te dis, je vais me faire un thé. Déjà, c'est difficile de résister à la barre de chocolat ou à la madeleine de la machine à café ou de la copine qui a rapporté un gâteau de son week-end ou d'un séjour qu'elle a fait quelque part. Quand bien même tu arrives à résister, tu arrives chez toi à 18h, 18h30. Il faut s'occuper des enfants. Il y a plein de trucs à faire, les machines à mettre en route et s'il est ça.

  • Speaker #1

    Le tunnel du soir.

  • Speaker #0

    Le tunnel du soir. Le repas à préparer. Et là, en règle générale, tu te précipites. Manteau sur les épaules, sac encore à l'épaule aussi, tu te précipites sur le frigo et tu manges n'importe quoi à toute vitesse, souvent en cachette. Et là, c'est le premier craquage. Donc tu vois, on a déjà fait la moitié du cercle vicieux. Et à partir du moment où on est...

  • Speaker #1

    Dans une journée.

  • Speaker #0

    Sur une journée. Et l'autre moitié, elle arrive d'emblée. J'ai mangé des bouts de fromage en préparant l'assiette des enfants ou en préparant le repas. J'ai mangé un bout de pain. J'arrive au repas, j'ai plus faim. Je me dis mais qu'est-ce que je fais là ? C'est n'importe quoi. Merci. Ce matin, j'étais pleine d'allant et là, je me retrouve à faire n'importe quoi ce soir. Et si ce n'est pas à ce moment-là, c'est bien souvent après le repas, devant un écran, devant la télé, devant une série, une tablette de chocolat à côté et là, je l'ai bien mérité après cette journée de fou que je viens de me faire. Enfin un moment de détente, enfin un moment de plaisir. Mais qu'est-ce que je fais ? C'est n'importe quoi, je suis nulle. Allez, demain matin, je m'y recolle.

  • Speaker #1

    Tous les jours, c'est une spirale infernale.

  • Speaker #0

    Voilà, et si tu n'as pas le courage de te recoler le mardi, lundi prochain, ce sera le bon moment. Et puis, je ne vais pas le faire là parce que le week-end prochain, j'ai un mariage. Le week-end prochain, on est chez des amis. Le week-end prochain, il y a des amis qui viennent. Le week-end prochain, il y a notre anniversaire de civre. Voilà, et donc, être en restriction cognitive, ce n'est pas forcément réel dans les faits. C'est aussi que dans la tête. Moi, j'ai des patientes qui viennent me voir, elles sont en restriction cognitive depuis des années. Donc, elles se sentent toujours en décalage par rapport à ce qu'elles aimeraient faire. Est-ce qu'elles n'arrivent pas à mettre en place ? Elles ne maigrissent pas du tout, voire même elles ont pris du poids entre temps, mais dans leur tête, elles sont tout le temps au mauvais endroit.

  • Speaker #1

    Au mauvais moment.

  • Speaker #0

    En plus.

  • Speaker #1

    On se reconnaît, mais j'ai envie de te demander comment on fait pour s'en sortir ? Comment on se sort de ce cercle vicieux ?

  • Speaker #0

    En réalité, quand tu as plein de portes d'entrée dans un cercle vicieux, plein d'étapes, tu as autant d'étapes pour en sortir. Alors on va les reprendre une par une si tu veux et puis on va les balayer un peu rapidement.

  • Speaker #1

    Ça marche.

  • Speaker #0

    D'abord, tout ça part de l'idée de se dire il faut que je fasse un régime pour perdre du poids. D'accord ? Donc on peut déjà interroger la question de perdre du poids. Pourquoi je veux perdre du poids ? Quel sens ça a pour moi ? Qu'est-ce que ça va changer à ma vie ? Est-ce que je suis prête à mettre en place des choses comme ça ? Moi j'ai quand même beaucoup de patientes aujourd'hui qui arrivent et qui disent c'est terminé, je ne veux plus faire de régime, je ne suis pas bien dans le point dans lequel je suis mais c'est fini pour moi, les régimes j'en ai trop fait, je ne veux pas me remettre là-dedans dans cette horreur justement de cercle vicieux. Donc ça peut être décider de ne pas faire de régime, décider de ne pas se priver, de ne pas exclure les aliments, de ne pas les diaboliser, c'est-à-dire de prendre l'alimentation de manière beaucoup plus ouverte, sans... accepté d'abandonner ses croyances, ses représentations. Tel type de viande fait grossir, tel type de fromage c'est mal, manger de la charcuterie il ne faut pas. Le sucre,

  • Speaker #1

    le gras, tout est mauvais. Voilà, le sucre, le gras, le sel, le trop.

  • Speaker #0

    Donc, ça veut dire, peut-être, une manière de s'en sortir, c'est se reconnecter à des sensations, donc rééduquer d'abord, observer, expérimenter comment ça fait quand mon point de repère C'est moi, et que c'est j'ai faim comment, je suis rassasiée de quelle manière, j'ai envie, mais pourquoi j'ai envie, qu'est-ce qui se passe, est-ce que c'est une envie gourmande, est-ce que c'est une envie émotionnelle ? Bref, de chercher un peu à se réapproprier les signaux.

  • Speaker #1

    Bien se connaître aussi, non ?

  • Speaker #0

    Ça demande de bien se connaître et de se faire confiance, donc de rétablir une communication et une confiance entre ce que la tête impose ou croit devoir imposer depuis des lustres. Mange moins, bouge, arrête de manger du sucré, du salé, du gras et comme ça tu vas maigrir. Accepter d'abandonner ça pour rebattre les cartes et fonctionner justement avec un autre jeu de cartes. Mais en effet ça passe par de l'observation, peut-être de l'accompagnement. Il y a des bouquins maintenant, il y a quand même pas mal de choses qui nous aident. C'est un peu les principes de l'alimentation intuitive, une partie en tout cas de l'alimentation intuitive. mais ça nécessite en effet de se connaître et d'accepter. d'abandonner ces croyances. Parfois, on déteste les croyances qu'on a, mais c'est encore plus compliqué de les abandonner. Parce que derrière, il y a une sorte de vide. Et puis il y a aussi, quoi ? On est en train de me dire qu'il ne faut peut-être pas faire de régime, alors que moi, je fais ça depuis 30 ans. Est-ce que ça voudrait dire que...

  • Speaker #1

    Il y a une remise en question un petit peu. Ça doit être déstabilisant. C'est violent quand même.

  • Speaker #0

    Carrément. Donc, ça, c'est la première étape. La deuxième sortie possible, c'est sur cette question des frustrations du quotidien. En fait, ce qu'on appelle le stress très globalement. Le stress, il y a plein de manières de le gérer autrement qu'à travers l'alimentation. Le sport fait partie des... Alors, ça ne marche pas pour tout le monde parce qu'il y a des gens qui n'aiment pas le sport. Moi, je fais partie des gens qui n'aiment pas le sport. J'en fais par une forme d'obligation maintenant. où je te l'ai dit tout à l'heure, le sport j'aime... Du loisir, sport loisir. Voilà, sport loisir, mais sport loisir, c'est pas ce qu'on nous dit qu'il faut faire dans le quotidien, de façon régulière, etc. Le sport loisir, tu vois, je fais de la randonnée 5 fois par an, je fais pas de la randonnée tous les jours. Donc, il y a des gens pour qui le sport c'est pas une solution, mais il y en a beaucoup qui découvrent à quel point le sport leur apporte cette décharge d'endorphine dont vous avez déjà dû parler mille fois sur ce podcast. Tout à fait. et à quel point c'est libératoire pour certaines personnes, que ça leur fait du bien. Et en fait, c'est ça l'idée, c'est de chercher ce qui va faire du bien à la personne. Donc, le sport,

  • Speaker #1

    c'est une chose. C'est la recherche d'un sport qui nous fait du bien et qui n'est pas une punition ou une obligation.

  • Speaker #0

    Ni une compensation. Tu sais, genre, j'ai fait n'importe quoi, donc je vais aller me faire des squats pour me punir, compenser et essayer d'éliminer, de gommer ce que je viens de manger.

  • Speaker #1

    Ou déculpabiliser.

  • Speaker #0

    Ouais C'est ça. Un peu ? D'accord. Qui marche moyen-moyen parce que c'est plutôt culpabilisant d'ailleurs. Tu vois, quand c'est mis dans une équation comme ça, l'équation elle est négative. C'est du moins avec du moins, ça peut faire que du moins. Ça marche. En revanche, pour moi, faire du sport ça peut être aussi, je ne sais pas, tu me contrediras peut-être, mais moi c'est quelque chose que je dis, mes patientes quand elles me disent j'aime danser, je t'ai dit moi j'adore danser, mais rien n'empêche, chez soi, on n'est pas obligé d'attendre la grande fête pour danser. Chez soi, on peut se mettre de la musique à fond pendant cinq minutes, même dans un casque quand on habite en appartement. Et puis, bouger son corps dans tous les sens. On voit bien que ça nous fait bouger. On est soufflé, on transpire, on a chaud. Donc, c'est bien une activité physique.

  • Speaker #1

    Ça peut être une activité physique, effectivement. Oui.

  • Speaker #0

    Voilà. Après, il y a des choses plus douces, plus calmes. Ça aussi, ça dépend des gens. Mais pour gérer le stress, il y a tout ce qui est yoga, il y a tout ce qui est méditation. Super importante. Il y en a de plus en plus. Deux chiffres intéressants sur la méditation et sur son bénéfice pour la tête et pour le corps, sur l'agilité qu'a le cerveau qui lui permet de développer de nouvelles connexions et d'aller contre les pertes qu'on a depuis l'âge de 25 ans au niveau neuronal. Donc c'est hyper intéressant et puis c'est quelque chose qui n'est pas... Si on a mal au genou, on peut faire de la méditation. Si on a mal au pied, on peut faire de la méditation. Si on s'est pété la cheville, on peut faire de la méditation. Voilà, ça n'engage pas le corps évidemment, mais c'est un bon moyen de lutter contre le stress. Après, il y a plein d'autres choses. Sensoriellement, faire des choses qui nous font plaisir, comme entendre, écouter du faux de bois qui crépite. Il y a des enregistrements comme ça, des petits oiseaux qui pépillent, de la pluie qui tombe sur une vitre. Il y a plein de choses, écouter un cours d'eau, la mer, tout ça, tout ce qui peut détendre, tout ce qui peut mettre dans un état comme ça de relaxation, c'est déjà du mieux.

  • Speaker #1

    Donc tout ça, c'est ce que tu disais, de permettre de gérer les frustrations, la deuxième étape, deuxième solution.

  • Speaker #0

    Deuxième solution. La troisième, c'est sur cette histoire de désinhibition, tu sais, craquage, lâchage.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    oui. Je t'ai dit tout à l'heure, ça apporte un petit peu de plaisir. Eh bien, ce plaisir, c'est peut-être le cultiver plutôt que de le... Gommer immédiatement et de l'enfouir sous une couche de culpabilité, c'est plutôt se dire, mais ce plaisir, si j'en ai là, allons-y, allons-y pleinement dedans. Parce que ce n'est pas parce que je ne l'aurais pas vraiment dégusté, ce plaisir, et dégusté ce que je mange, que ça aura moins d'incidence sur mon poids.

  • Speaker #1

    Il faut l'assumer pleinement.

  • Speaker #0

    L'assumer pleinement, déguster complètement, vraiment déguster sensoriellement ce qu'on va manger. même si c'est du fromage, s'installer pour le manger, plutôt de le manger à toute vitesse, de manière cachée au fond de la cuisine, le manteau sur l'épaule, en faire un moment qui soit agréable. Et là, il y a des chances de rentrer dans un cercle vertueux, c'est-à-dire que là, on coupe le cercle, il n'y a plus la culpabilité, puisque je l'ai mangé avec plaisir, je comprends quel sens ça a pour moi, c'était nécessaire, c'est une béquille sur laquelle je me suis appuyée, il y en a d'autres, des béquilles, moi c'est celle-là à ce moment-là, et j'ai pas de honte à ressentir d'avoir cette béquille. J'en avais besoin, j'en ai profité pleinement. Voilà, j'ai l'élan de repartir sur autre chose. Tu vois ? Et on quitte le cercle vicieux.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui.

  • Speaker #0

    Et après...

  • Speaker #1

    Droite dans ses bottes.

  • Speaker #0

    Moi, je dis alignée, j'aime bien ce mot, parce que en effet, tout ce travail, il vise à s'aligner avec soi-même, avec ses valeurs, avec ce qui a du sens pour soi. Ça ne marche pas pour tout le monde, ce ne sont pas forcément les mêmes trucs. Ce ne sont pas des tips qui sont universels. Si quelque chose était universel dans ce domaine, on le saurait depuis longtemps. Mais ça permet à chacun d'aller tester, expérimenter des choses et de pouvoir s'aligner en effet. Et puis enfin, la culpabilité. Alors la culpabilité, elle est souvent en lien avec des croyances et une pression sociétale, dont je suis la première à dire qu'il convient de se rebeller et d'être capable de dire merde à la... Pardon pour... les mots, mais à la pression sociale, à la pression familiale, à la pression maternelle, à la pression conjugale. C'est-à-dire qu'à un moment donné, quand les gens vous aiment, ils vous aiment pour tout ce que vous êtes.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    pour un ensemble. Et pas pour le nombre de kilos que vous faites sur une balance ou la taille que vous faites en vêtements. Donc s'il y a des gens qui ont des problèmes avec ça, c'est leur problème et il ne faut pas que ça devienne le vôtre. Super important.

  • Speaker #1

    Bien souvent, ça doit être leur problème d'ailleurs. Je pense que...

  • Speaker #0

    Ah ben oui, tout le temps.

  • Speaker #1

    Le jugement comme ça, c'est un jugement.

  • Speaker #0

    Exactement. C'est un jugement et ça induit évidemment chez la personne qui reçoit ces jugements un jugement aussi, c'est-à-dire que c'est difficile de ne pas s'emparer des jugements de l'autre. On est sans arrêt à peu près dans la vie à essayer de voir où on en est par rapport à la normalité, par rapport au conformisme, par rapport à l'évolution des corps, etc. Bon ben là, c'est à un moment donné se dire je suis un individu. Je suis singulière, je mesure telle taille, telle taille en hauteur, j'ai telle couleur de cheveux, telle couleur d'yeux, telle peau. On est tous avec un jeu de cartes. Parfois, sur le plan physique, corporel, on a tiré une carte qui n'est pas celle qu'on aurait désirée, pas celle qu'on a idéalisée, mais c'est la nôtre. Et pour plein d'autres choses, on fait avec. On fait chacune avec la taille qu'on fait en hauteur. Et on ne passe pas notre vie à se dire qu'il faudrait qu'on soit autrement. Et si on est trop petite, qu'on se trouve trop petite et qu'on met des talons et qu'un jour on a un problème de tendon d'Achille, on ne met plus de talons et on va vivre avec le fait d'être petite. Et on n'aura pas l'impression de subir une pression sociale parce qu'on n'a jamais remis ça en cause. Ce qui nous arrête à une certaine taille en hauteur, ce serait bien d'arrêter de remettre en cause ce qui nous arrête à un certain poids,

  • Speaker #1

    à un certain volume et une morphologie.

  • Speaker #0

    Et tout ça, ça sert l'estime de soi, dernière porte. Ça sert l'estime de soi parce que se sentir plus en phase avec soi, plus aligné, à l'écoute de ce qui nous traverse, plus en compréhension de ce qui nous habite, plus en rébellion, en affranchissement de ces pressions sociales, médicales, familiales, etc. Et bien tout ça, ça gonfle l'estime de soi. Finalement, ça nous permet de nous envisager dans la globalité de ce qu'on est. et pas dans nous résumer à la taille de vêtements qu'on fait.

  • Speaker #1

    Oui, j'avais noté ne pas limiter son estime de soi à l'apparence physique, mais dans son entièreté.

  • Speaker #0

    Oui, parce que l'apparence physique, si on la regarde, c'est un petit peu comme si vous regardiez les pays d'Europe. Si vous mettez votre focus sur la France, vous avez l'impression que la France est énorme, vous mettez une loupe sur la France et que le reste, ça n'existe pas. Alors que là, c'est la même chose. Vous mettez une loupe sur votre apparence physique, le reste n'existe pas. alors que vous êtes fait de... plein d'autres choses qui font ce que vous êtes vous.

  • Speaker #1

    Oui, je suis d'accord avec toi. On en a parlé pas mal avec Karine Weber, qui a fait un podcast avec moi sur le sujet de... La thématique, c'était comment s'accepter en maillot de bain. Mais en fait, derrière ça, on a travaillé... On a échangé sur la partie d'estime de soi et de confiance en soi et c'est exactement ce que tu es en train de nous donner aujourd'hui. Tu as des objections ? Est-ce que tu es patiente ? Est-ce qu'il y a des patientes qui ont des objections dures, difficiles ? Et comment tu gères ça ?

  • Speaker #0

    Oui, la première chose que j'entends en règle générale c'est oui mais si j'arrête de faire des régimes alors je vais grossir. C'est vrai que c'est difficile de répondre à ça d'abord parce que je ne suis pas Madame Irma et que je ne sais pas ce qui va se passer exactement pour la personne. En tout cas, ce que je constate quand elles me racontent leur histoire avec le poids, c'est que ça fait des années qu'elles n'arrêtent pas de grossir, que si je les écoute à 45 ans, elles voudraient faire le poids qu'elles faisaient à 18, mais à 18, elles voulaient faire un autre poids, elles ont fait leur premier régime ou à 12 ou 15, peu importe. Donc finalement, il y a quelque chose qui tourne autour de l'insatisfaction corporelle et l'insatisfaction pondérale. Et c'est tout ça qu'on va travailler, en même temps qu'on va petit à petit travailler sur les croyances et lâcher du lest finalement sur tout ça. Je te donne un exemple, moi j'ai des femmes qui... j'ai des femmes, ça fait bizarre dit comme ça... Je reçois des patientes qui me disent, je mange que du yaourt écrémé, totalement écrémé. Bon, moi la sensation que j'ai dans ma bouche quand je mange du yaourt écrémé, mais c'est très personnel, j'ai l'impression d'avoir... quelque chose de très crayeux, d'avoir du plat, quelque chose qui me dérange en bouche. Bon, l'effort, si c'est un effort, et dans la plupart des cas ça l'est, l'effort qu'elles font pour prendre un yaourt allégé n'a absolument aucun intérêt en termes purement caloriques et d'apport de gras, comparativement à un yaourt demi-écrémé, voire même un yaourt entier. Et si tu veux, on va d'abord nettoyer tout ça ensemble, tu vois. Qu'est-ce qui a vraiment un intérêt ? Sur quoi vous faites beaucoup d'efforts pour ne pas être très productive ? Qui n'en valent pas la peine. Voilà. Voir même, quand vous avez avalé votre soda zéro, est-ce que vous ne vous précipitez pas encore plus sur le sucre ? Donc, on va vraiment essayer. On mène l'enquête, en réalité. On traque tous les petits points sur lesquels la personne s'est organisée, pensant bien faire. Et finalement, ce n'est pas forcément très utile. En revanche, cette connexion avec soi pour comprendre mieux comment le corps fonctionne, ce que la tête dit à travers les envies, comment le corps manifeste la faim, comment il manifeste le rassasiement, ça c'est vraiment des choses qu'on va travailler, et cette reconnexion à soi, elle est extrêmement valorisante pour la personne. Alors ça ne va pas forcément se sanctionner par une perte de poids, mais la charge mentale que ça représente chez des femmes qui sont obsédées par « j'ai mal fait » , « qu'est-ce que je dois faire » , « je devrais faire autrement » , Mais ma copine, elle fait comme si, et moi, je ne sais pas si c'est une bonne idée ou pas. Et plus les réseaux sociaux, et plus les médias, et plus... À un moment donné, c'est horrible. Donc, si tu veux juste de quitter cette obsession de pouvoir se voir manger, remanger des choses qu'on aime sans prendre de poids, déjà, c'est un gain phénoménal. C'est un bénéfice énorme.

  • Speaker #1

    Il y a beaucoup de nutritionnistes aujourd'hui, du coup, qui se... Qui développe le côté psychologique, en tout cas ce que toi tu fais, ça se répand de plus en plus ou pas vraiment ?

  • Speaker #0

    Alors oui un peu quand même, et ça c'est une bonne nouvelle, parce que je t'avoue que moi quand j'ai démarré il y a 15 ans, et quand j'ai dit je suis psychologue, je veux faire un BTS diététique, et puis derrière mettre des ponts entre ces deux champs là, qui me semblait être une évidence de la façon dont on évolue avec notre poids, Pas seulement, tu sais, avec notre éducation, avec la société dans laquelle on vit, avec notre culture alimentaire, enfin avec plein de choses. Je trouvais que pour le coup, il y avait vraiment, il me semblait, des jonctions entre la psychologie et l'alimentation et rien ou presque. À l'époque, c'était le tout début du groupement de réflexion sur l'obésité, le surpoids, le gros, avec des têtes d'affiches dans cette association qui ont écrit des bouquins et tout sur le sujet. Mais c'est tout, quoi, il n'y avait que ça. Et aujourd'hui, quand je vois qu'il y a un DU sur psychologie de l'alimentation, je me dis que c'est super. Il y a depuis longtemps des psychologues qui prennent en charge les troubles du comportement alimentaire, mais là, on n'est même pas en train de parler de troubles du comportement alimentaire, on est en train de parler d'une forme d'obsession alimentaire, d'anxiété alimentaire, qui fait que la personne ne se sent jamais bien dans son corps, jamais là où il faut avec les aliments. en frustration et génère en permanence de la frustration et quand elle génère pas la frustration elle génère de la culpabilité donc tu vois c'est vraiment moi je suis vraiment dans cette partie là réellement de prise en charge et d'aide mais c'est vrai qu'il y a de plus en plus de gens Oui oui c'est rien à voir avec après la

  • Speaker #1

    boulimie ou l'anorexie et tout ça c'est encore autre chose Alors

  • Speaker #0

    C'est encore autre chose, il m'arrive de suivre des patients qui souffrent de ces problèmes-là, mais ça ce sont des troubles du comportement alimentaire.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Tout le reste, c'est plutôt ce qu'on appelle l'alimentation troublée ou l'anxiété alimentaire. Tu vois, c'est pas un vrai trouble, mais c'est suffisamment pénible pour que des patientes viennent, payent de leur poche, parce que c'est pas remboursé, payent de leur poche des consultations qui sont quand même assez chères. Enfin, après, chacun met sa consultation au prix où il veut, mais... c'est te dire quand même qu'il y a de la motivation derrière tout ça donc de la souffrance Laurence,

  • Speaker #1

    en conclusion qu'est-ce que tu aurais envie de nous dire de nous donner comme conseil soit par une grande phrase ou quelques tips,

  • Speaker #0

    astuces ou mots je te laisse le mot de la fin d'ailleurs de la fin F-A-I-M ou de la fin F-I-N bien joué les deux écoute, vraiment ... Ce que j'ai appris en 15 ans en faisant ce métier, je l'ai appris de mes patientes pour la plupart. J'ai appris qu'il n'y avait pas de vérité dans ce domaine, que c'est un vrai sujet personnel, mais éclairé par la société au sens large du terme. Et que finalement, c'est dans la continuité de la construction qu'on a, je pense, tout au long de notre vie. On ne sait pas quelle mère on va être, on ne sait pas quelle personne on va être, on ne sait pas quelle femme on va être ou homme, on ne sait pas quelle mère ou quel père on va être. Et on ne sait pas quel mangeur on est, parce que c'est quelque chose qui se revisite au gré du temps qui passe. Et finalement, j'étais beaucoup plus jeune quand j'ai commencé ce métier. Aujourd'hui, je tourne autour de la cinquantaine. Et je me rends compte qu'à chaque étape de vie, il y a aussi d'autres questions qui se posent. C'est fascinant. Et je pense que si on le regarde comme un grand terrain de jeu et de jeux, J-E, c'est finalement assez motivant, stimulant intellectuellement de se découvrir et de comprendre qu'on reste agile et versatile au fil de sa vie et que donc tout va bien.

  • Speaker #1

    Si on a envie d'aller un petit peu plus loin dans le domaine, en tout cas d'encore mieux comprendre tout ce que tu viens de nous dire aujourd'hui, il y a un ouvrage que tu as écrit. Tu peux m'en parler un peu ?

  • Speaker #0

    Oui, alors je l'aime beaucoup en plus cet ouvrage, ça se voit pas mais ça me fait sourire à chaque fois que j'en parle. J'aime pas son titre, c'est « Et si vous trouviez enfin votre poids idéal ? » C'est aux éditions Erol. Je n'aime pas son titre parce que pour moi il n'est pas du tout le reflet de ce que cet ouvrage apporte. Cet ouvrage apporte le fait d'être pris par la main, ou prise par la main, par moi en l'occurrence, par des exercices, par des réflexions. autour de toutes ces questions-là en 18 clés, en 3 grands chapitres qui se déclinent en 18 clés et chaque clé, c'est comme si tu veux, avec ce livre, tu as un trousseau et tu vas ouvrir les portes que tu peux ouvrir que tu veux ouvrir, il ne se lit pas du tout dans la continuité, c'est un ouvrage tu peux aller du chapitre 18 là, ce dont on a parlé, c'est le chapitre c'est la clé 18 par exemple, c'est la dernière mais j'ai parlé de la fin et du rassasiement qui sont dans les premières clés Merci. Et en fait, ce n'est pas du tout un livre didactique au sens, il faut avoir bien fait le chapitre 1 pour faire le chapitre 2, etc. Là, c'est plutôt, tu vas aller chercher ce qui te parle, ce qui te convient, tu vas peut-être y revenir, tu vas écouter les petits podcasts qui sont dedans, tu vas écrire dessus pour faire les exercices entre guillemets. En fait, tu vas aller à la découverte de toi, guidée par tout ce qui est issu de mes consultations et de mes 15 années d'expérience sur ce sujet.

  • Speaker #1

    C'est un peu un compagnon de travail ?

  • Speaker #0

    C'est tout à fait ça, oui, exactement.

  • Speaker #1

    Je me le procure parce que je suis à la recherche de quoi ? Ou j'ai besoin de quoi ? Ou j'ai envie de quoi ?

  • Speaker #0

    J'ai envie d'arrêter de faire des régimes. J'ai envie de trouver le poids dans lequel je pourrais me sentir enfin apaisée. Ce n'est pas forcément mon poids idéalisé. C'est un poids idéal dans le sens où ce serait celui dans lequel ton corps marche le mieux. Oui,

  • Speaker #1

    qui m'appartient.

  • Speaker #0

    mais qui t'appartient et qui est en lien avec aussi ta génétique, ta transmission corporelle, morphologique, etc. Donc ça t'appartient. Mais voilà, si tu as envie de t'apaiser par rapport à ça, de mettre le calme, de faire taire toutes ces voix-là qui te donnent des injonctions, toutes ces règles que tu essayes d'appliquer avec beaucoup de désespoir, beaucoup de tristesse, beaucoup de contraintes, si tu as envie de te libérer, tu l'achètes.

  • Speaker #1

    C'est le mot de la fin. super autopromo merci Laurence donc si vous avez aimé ce podcast vous l'avez trouvé utile et intéressant et bien on n'hésite pas, on le partage à son entourage, ça veut dire réseau famille amis on s'abonne à la chaîne de podcast afin de recevoir facilement un nouvel épisode chaque mercredi et puis si vous avez envie de nous écrire un commentaire sympathique ça se passe sur Apple Podcast ... et les étoiles, idem Apple Podcasts et Spotify. Vous souhaitez m'écrire pour me partager un sujet, me faire des suggestions, ça se passe sur podcast.décathlon.gmail.com Je vous souhaite un bon mercredi et je vous dis à la semaine prochaine. Merci beaucoup !

Description

Aujourd'hui, j'ai choisi de vous parler de régimes alimentaires, non pas, pour en faire l'apogée, mais plutôt pour parler de ses dérives. C'est avec Laurence Haurat, psychologue et nutritionniste, que l'on aborde les effets néfastes sur la santé physique, mais aussi mentale, des régimes. Comment apaiser notre rapport à la balance ? Que disent nos sensations alimentaires de nos besoins émotionnels ? Comment respecter nos envies sans nous sentir coupable ? Laurence a une approche qui permet de déconstruire les idées reçues sur les régimes et de découvrir une nouvelle façon de se nourrir, qui réconcilie le corps et l'esprit. Je vous souhaite une belle écoute.


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Les Conseils de sportifs et des sportives, c’est le podcast de DECATHLON qui vous accompagne dans votre pratique sportive, qui vous aide à débuter ou à reprendre le sport. C’est aussi le podcast qui vous prouve que l’activité physique, c’est avant tout du plaisir ! Grâce aux conseils et astuces d'expert•es en la matière et aux partages d'expériences de vie de pratiquant•es, chaque épisode est une nouvelle occasion d'en apprendre un peu plus sur votre (future) passion !


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On nous le dit assez souvent : pratiquer une activité physique, c'est bon pour la santé. Ce qu'on nous dit moins c'est comment on s'y prend ? Par où on commence ? Plus que de vous voir accomplir un exploit sportif, notre plus grande fierté serait de vous faire aimer le sport, durablement. Parce que c'est ça, le secret de la motivation : trouver l'activité qui vous apporte la dose de joie qu'il vous faut dans votre quotidien.


Producteur : Pipo et Lola


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Alors je m'appelle Laurence Aura, je suis psychologue et diététicienne, psychologue nutritionniste. J'ai cette activité professionnelle depuis une quinzaine d'années, qui est un peu particulière puisqu'elle prend en compte la dimension psychologique des mangeurs modernes. Ce qui veut dire les éléments psycho-affectifs, émotionnels, sociaux, psychosociaux, qui peuvent rentrer en ligne de compte sur le rapport qu'on entretient avec soi, avec son corps et avec son alimentation. Et si je suis là aujourd'hui avec toi, je pense que c'est pour parler de ça, justement.

  • Speaker #1

    Bonjour et bienvenue sur Conseil de sportif et de sportive. Alors ce podcast, je l'espère, en tout cas c'est mon objectif, vous est utile. Il vous accompagne dans la pratique, vous aide à reprendre le sport ou tout simplement répond à des questions. que vous vous posez sur la santé, l'alimentation, le bien-être. Alors aujourd'hui, j'ai une double experte, psychologue et nutritionniste, vous l'avez appris dans sa présentation juste à l'instant, j'ai envie de dire que c'est le Graal. Bonjour Laurence.

  • Speaker #0

    Bonjour Sandrine.

  • Speaker #1

    Alors, l'idée pour cet épisode serait de s'affranchir du cercle vicieux des régimes. Alors en me renseignant un petit peu sur le sujet, il est clairement identifié, et tu peux me couper si ce n'est pas le cas, Clairement, identifier que les régimes ne sont pas bons, ne sont pas forcément très bons pour la santé physique et mentale. Et de surcroît, ça ne fonctionne pas toujours, ou du moins, les résultats ne sont pas durables. Reprise de poids, par exemple. On constate également beaucoup d'effets négatifs sur la femme, sur l'estime de soi, la confiance. Est-ce que c'est exact ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est exact et ça a surtout été bien décrit par... Une grosse étude qu'a menée l'ANSES en 2011, si ma mémoire est bonne, où on observait, après avoir étudié plusieurs régimes, on observait que la plupart des personnes qui faisaient ces régimes, la plupart, c'est-à-dire plus de 95%, reprenaient le poids perdu, voire même avec un bonus dans les, globalement, deux ans qui suivaient leur perte de poids.

  • Speaker #1

    Aussi bien chez les hommes que chez les femmes ?

  • Speaker #0

    Chez les hommes, chez les femmes, le poids est qu'un élément, mais ce qu'on ne sait aussi depuis le temps qu'on fait faire des régimes aux humains, c'est que les pertes de poids et reprises successives abîment le corps finalement. Donc vouloir perdre du poids à tout prix et recommencer systématiquement des régimes pour perdre du poids après en avoir repris, ce n'est pas forcément une très bonne idée. D'abord parce que la courbe devient plutôt ascendante. Et puis d'autre part parce que le corps manifeste une usure, une fatigue à plein de niveaux, articulaires, au niveau des organes, etc. Donc il faut parfois mieux accepter de rester dans un poids qu'on considère comme étant un peu haut mais de manière très durable plutôt que de vouloir absolument perdre du poids quitte à en reprendre derrière.

  • Speaker #1

    Le corps a une mémoire il me semble.

  • Speaker #0

    Oui, le corps a une mémoire et puis la tête aussi a une mémoire et c'est bien le problème de ces régimes, c'est que ça met à mal le corps mais ça met à mal aussi, tu le disais très bien, la tête à travers un processus qu'on va développer ensemble si tu veux bien, mais notamment par une problématique de perte d'estime de soi. Et l'estime de soi, c'est quand même quelque chose qui nous structure, qui nous permet d'aller vers les autres. avec Alain, de nous sentir à l'aise dans ce qu'on fait, d'estimer qu'on a des valeurs qui font de nous un humain, un chouette humain. Et quand on perd l'estime de soi, c'est compliqué d'avoir des interactions sociales, de se sentir bien avec soi-même, d'aborder un nouveau travail aisément. Donc c'est grave et la pratique des régimes affecte l'estime de soi.

  • Speaker #1

    D'accord. Alors, on parle de... tu m'as déjà parlé de ce terme, j'aimerais bien que tu nous l'expliques, de restrictions cognitives et de différentes étapes qui s'y associent. Est-ce que tu peux m'en parler, en tout cas nous en parler ?

  • Speaker #0

    Oui, alors la restriction cognitive déjà, c'est un concept qui a été développé en 1977 par deux psychologues. Je dis la date parce que ça me paraît incroyable que depuis plus de 50 ans, enfin non pas tout à fait plus de 50 ans mais 45 disons, bien tassé, depuis 45 ans, on continue à promouvoir des régimes alors que les psychologues ont signifié que c'était problématique parce que faire un régime par le biais qu'on connaît de privation, d'enlever, d'exclure des aliments, de diaboliser d'autres aliments, d'éviter des situations sociales, tout ça, ça met la personne dans un schéma. qu'on a appelé donc, qu'elles ont appelé ces psychologues, de restrictions cognitives. Restrictions cognitives, c'est manger en vue de maigrir ou de ne pas prendre de poids. Ce qui en soi déjà est un peu problématique puisque manger, c'est incorporer des aliments, c'est fabriquer du corps avec les aliments. Et là,

  • Speaker #1

    on veut perdre.

  • Speaker #0

    Et là, il faut perdre du corps. Donc ce sont deux actions qui sont totalement contradictoires et qui mettent d'ailleurs dans un état très inconfortable au niveau psychique.

  • Speaker #1

    Alors tu m'avais montré un schéma avec différentes étapes. Je m'étais noté donc la première étape, manger pour maigrir. C'est un peu ce que tu viens de m'expliquer là, enfin ce que tu viens de nous expliquer. La frustration ?

  • Speaker #0

    Oui, alors quand on se prive, quand on évite des situations, quand on évite des gens, quand on ne peut pas manger quelque chose qu'on a envie de manger, quand on estime, quand on diabolise des aliments, tout ça, ça crée de la frustration. Quiconque a déjà fait un régime. C'est que, bien sûr, on est souvent emporté par un côté « ouais, ça marche, je perds du poids, c'est génial » , mais néanmoins, il faut beaucoup tirer sur ses freins à soi pour s'empêcher de manger tout ça. Cette frustration-là, qui est l'espèce de première incidence de cette restriction cognitive, cette frustration, elle va rencontrer les frustrations du quotidien. Tu vois, je sais pas, il fait mauvais, il fait beau... Tu t'es frittée avec ton conjoint, ta conjointe, avec ton collègue, tu as un dossier à rendre, tu es angoissée par une situation X ou Y, ou des choses même beaucoup plus graves. Tu as un enfant qui ne va pas bien, un parent auprès duquel tu es aidant. Bref, tout ça, c'est de la frustration aussi. Toutes ces frustrations cumulées, elles vont créer un espèce d'état explosif. Et quand ça explose, c'est ce qu'on appelle la désinhibition, mais que mes patientes appellent « je me suis lâchée » . J'ai craqué.

  • Speaker #1

    Cracage.

  • Speaker #0

    Cracage qu'on connaît bien, qui apporte un plaisir très très très immédiat, très bref, mais qui est très vite, ce plaisir est poussé par la culpabilité, quatrième étape de ce cercle vicieux, culpabilité vis-à-vis de ce qu'elles viennent de faire. Alors je dis elles parce qu'on voit surtout ça chez les femmes.

  • Speaker #1

    Oui, j'allais te demander, c'est plutôt un phénomène féminin ?

  • Speaker #0

    C'est un phénomène féminin parce que ce sont les femmes qui ont été beaucoup soumises au régime, beaucoup soumises à une injonction de perte de poids. Ce sont les femmes aussi qui connaissent les grossesses, ce sont les femmes qui connaissent la ménopause et donc toutes ces périodes pendant lesquelles le corps change et pour lesquelles on a beaucoup moins de sympathie immédiate. C'est drôle, je n'ai jamais entendu parler du petit bidon de la femme ménopausée ou du petit bidou. Mais par contre, j'entends beaucoup parler du petit bidou des hommes de 50-60 ans. en fait tu te rends compte moi j'ai beaucoup de patientes qui me parlent comme ça de leurs parents respectifs et donc elles disent à leur mère oui elle a grossi, puis elle amène aux pauses, elle a pris beaucoup elle a du ventre etc je ne veux surtout pas lui ressembler et votre père est comment ? mon père il a un petit bidon une petite bedaine d'homme de 60 ans c'est marrant c'est sûr plus les injonctions évidemment sociales et sociétales de devoir rester et mince, en bonne santé et comme s'il y avait forcément un lien entre être mince et en bonne santé, ce qui n'est pas toujours le cas, mais on y reviendra peut-être. Donc, quatrième étape, la culpabilité. Cette culpabilité, c'est « je n'aurais pas dû » . « Mais qu'est-ce que j'ai fait ? Mais n'importe quoi, je ne devrais pas, il ne faut pas. »

  • Speaker #1

    « Je suis nulle. »

  • Speaker #0

    Ah, voilà. Alors, le « je suis nulle » , c'est « j'ai mon estime de soi qui dégringole dans les chaussettes » . Je suis nulle, je ne suis pas capable, j'arrive à rien. Et là, on affecte vraiment l'estime de soi. Et je ne dis même pas tout ce que j'entends, qui sont des propos extrêmement dénigrants sur soi-même. Je ne suis qu'une grosse baleine, je me dégoûte. Ça me dégoûte, le corps est objectifié, c'est un ça, ce n'est même plus moi. Et là, la seule solution possible, c'est quoi ? C'est qu'il faut que je m'y recolle, il faut que je réussisse là où je viens d'échouer. Donc demain matin, lundi matin, le mois prochain, je me remets au régime. Et restriction cognitive, etc. Et ça recommence. Et le cercle vicieux, et tu viens de faire un geste comme ça avec tes mains, de cercle qui se ferme. Et c'est exactement ça. Et chacun des mangeurs, des mangeuses qui vivent ça, est comme enfermé, c'est une petite mouche qui est enfermée dans un verre, et qui, tant bien que mal, voudrait sortir. Évidemment, si on lui explique ça comme ça, la première question qu'on me pose, moi, c'est comment on en sort. Et Dieu merci, on peut en sortir, mais c'est surtout comment j'ai fait pour me laisser enfermer là-dedans. Et c'est pas une phrase pour culpabiliser, c'est une phrase pour dire si on peut y rentrer, on peut en sortir.

  • Speaker #1

    Et j'allais te demander comment je me reconnais dans ce schéma-là, tu l'as bien expliqué, mais comment... Oui, comment on peut se reconnaître dans ce schéma ?

  • Speaker #0

    Alors écoute, en règle générale, si je te dis, écoute, imagine, c'est lundi matin, t'as pris la décision que là, vraiment, l'été approche à grands pas, il va vraiment falloir que tu fasses attention, tu prends un petit déj hyper straight, des petites céréales qui vont bien, qui soi-disant sont fitness ou je sais pas quoi, du lait 0%.

  • Speaker #1

    Du lait de soja.

  • Speaker #0

    Ou du lait de soja si tu ne supportes plus le lait. Un petit jus de fruits et là tu pars au travail et tu es super contente. On espère qu'au travail il n'y aura pas un petit déjeuner qui aura été apporté. Admettons qu'il n'y en ait pas, le midi tu vas à la cantine, ou au restaurant d'entreprise, tu prends tout ce qui va bien, le poisson vapeur, les petits haricots, les petites carottes. Tu fais vraiment gaffe, tu évites le pain, tu évites le riz, tu évites les pâtes. Tu prends un fruit en dessert, tu remontes à ton bureau, ça va, tu es à fond. T'es super, et là tu te sens toute puissante.

  • Speaker #1

    On n'est toujours que lundi là par contre. On n'est toujours que lundi, 14h. J'ai l'impression que c'était déjà très très long, mais on n'est toujours que lundi. On n'est que lundi. Je ne me souviens pas qu'il faut penser mardi.

  • Speaker #0

    Mais tu vas voir, même sur le lundi ça peut se boucler le cercle. Donc la journée passe, l'après-midi, tu commences à avoir un peu de mal, il suffit que tu aies un dossier un peu pénible, que tu dois boucler, que tu n'es pas dans les temps. Tu as besoin d'une pause et là, tu te dis, je vais me faire un thé. Déjà, c'est difficile de résister à la barre de chocolat ou à la madeleine de la machine à café ou de la copine qui a rapporté un gâteau de son week-end ou d'un séjour qu'elle a fait quelque part. Quand bien même tu arrives à résister, tu arrives chez toi à 18h, 18h30. Il faut s'occuper des enfants. Il y a plein de trucs à faire, les machines à mettre en route et s'il est ça.

  • Speaker #1

    Le tunnel du soir.

  • Speaker #0

    Le tunnel du soir. Le repas à préparer. Et là, en règle générale, tu te précipites. Manteau sur les épaules, sac encore à l'épaule aussi, tu te précipites sur le frigo et tu manges n'importe quoi à toute vitesse, souvent en cachette. Et là, c'est le premier craquage. Donc tu vois, on a déjà fait la moitié du cercle vicieux. Et à partir du moment où on est...

  • Speaker #1

    Dans une journée.

  • Speaker #0

    Sur une journée. Et l'autre moitié, elle arrive d'emblée. J'ai mangé des bouts de fromage en préparant l'assiette des enfants ou en préparant le repas. J'ai mangé un bout de pain. J'arrive au repas, j'ai plus faim. Je me dis mais qu'est-ce que je fais là ? C'est n'importe quoi. Merci. Ce matin, j'étais pleine d'allant et là, je me retrouve à faire n'importe quoi ce soir. Et si ce n'est pas à ce moment-là, c'est bien souvent après le repas, devant un écran, devant la télé, devant une série, une tablette de chocolat à côté et là, je l'ai bien mérité après cette journée de fou que je viens de me faire. Enfin un moment de détente, enfin un moment de plaisir. Mais qu'est-ce que je fais ? C'est n'importe quoi, je suis nulle. Allez, demain matin, je m'y recolle.

  • Speaker #1

    Tous les jours, c'est une spirale infernale.

  • Speaker #0

    Voilà, et si tu n'as pas le courage de te recoler le mardi, lundi prochain, ce sera le bon moment. Et puis, je ne vais pas le faire là parce que le week-end prochain, j'ai un mariage. Le week-end prochain, on est chez des amis. Le week-end prochain, il y a des amis qui viennent. Le week-end prochain, il y a notre anniversaire de civre. Voilà, et donc, être en restriction cognitive, ce n'est pas forcément réel dans les faits. C'est aussi que dans la tête. Moi, j'ai des patientes qui viennent me voir, elles sont en restriction cognitive depuis des années. Donc, elles se sentent toujours en décalage par rapport à ce qu'elles aimeraient faire. Est-ce qu'elles n'arrivent pas à mettre en place ? Elles ne maigrissent pas du tout, voire même elles ont pris du poids entre temps, mais dans leur tête, elles sont tout le temps au mauvais endroit.

  • Speaker #1

    Au mauvais moment.

  • Speaker #0

    En plus.

  • Speaker #1

    On se reconnaît, mais j'ai envie de te demander comment on fait pour s'en sortir ? Comment on se sort de ce cercle vicieux ?

  • Speaker #0

    En réalité, quand tu as plein de portes d'entrée dans un cercle vicieux, plein d'étapes, tu as autant d'étapes pour en sortir. Alors on va les reprendre une par une si tu veux et puis on va les balayer un peu rapidement.

  • Speaker #1

    Ça marche.

  • Speaker #0

    D'abord, tout ça part de l'idée de se dire il faut que je fasse un régime pour perdre du poids. D'accord ? Donc on peut déjà interroger la question de perdre du poids. Pourquoi je veux perdre du poids ? Quel sens ça a pour moi ? Qu'est-ce que ça va changer à ma vie ? Est-ce que je suis prête à mettre en place des choses comme ça ? Moi j'ai quand même beaucoup de patientes aujourd'hui qui arrivent et qui disent c'est terminé, je ne veux plus faire de régime, je ne suis pas bien dans le point dans lequel je suis mais c'est fini pour moi, les régimes j'en ai trop fait, je ne veux pas me remettre là-dedans dans cette horreur justement de cercle vicieux. Donc ça peut être décider de ne pas faire de régime, décider de ne pas se priver, de ne pas exclure les aliments, de ne pas les diaboliser, c'est-à-dire de prendre l'alimentation de manière beaucoup plus ouverte, sans... accepté d'abandonner ses croyances, ses représentations. Tel type de viande fait grossir, tel type de fromage c'est mal, manger de la charcuterie il ne faut pas. Le sucre,

  • Speaker #1

    le gras, tout est mauvais. Voilà, le sucre, le gras, le sel, le trop.

  • Speaker #0

    Donc, ça veut dire, peut-être, une manière de s'en sortir, c'est se reconnecter à des sensations, donc rééduquer d'abord, observer, expérimenter comment ça fait quand mon point de repère C'est moi, et que c'est j'ai faim comment, je suis rassasiée de quelle manière, j'ai envie, mais pourquoi j'ai envie, qu'est-ce qui se passe, est-ce que c'est une envie gourmande, est-ce que c'est une envie émotionnelle ? Bref, de chercher un peu à se réapproprier les signaux.

  • Speaker #1

    Bien se connaître aussi, non ?

  • Speaker #0

    Ça demande de bien se connaître et de se faire confiance, donc de rétablir une communication et une confiance entre ce que la tête impose ou croit devoir imposer depuis des lustres. Mange moins, bouge, arrête de manger du sucré, du salé, du gras et comme ça tu vas maigrir. Accepter d'abandonner ça pour rebattre les cartes et fonctionner justement avec un autre jeu de cartes. Mais en effet ça passe par de l'observation, peut-être de l'accompagnement. Il y a des bouquins maintenant, il y a quand même pas mal de choses qui nous aident. C'est un peu les principes de l'alimentation intuitive, une partie en tout cas de l'alimentation intuitive. mais ça nécessite en effet de se connaître et d'accepter. d'abandonner ces croyances. Parfois, on déteste les croyances qu'on a, mais c'est encore plus compliqué de les abandonner. Parce que derrière, il y a une sorte de vide. Et puis il y a aussi, quoi ? On est en train de me dire qu'il ne faut peut-être pas faire de régime, alors que moi, je fais ça depuis 30 ans. Est-ce que ça voudrait dire que...

  • Speaker #1

    Il y a une remise en question un petit peu. Ça doit être déstabilisant. C'est violent quand même.

  • Speaker #0

    Carrément. Donc, ça, c'est la première étape. La deuxième sortie possible, c'est sur cette question des frustrations du quotidien. En fait, ce qu'on appelle le stress très globalement. Le stress, il y a plein de manières de le gérer autrement qu'à travers l'alimentation. Le sport fait partie des... Alors, ça ne marche pas pour tout le monde parce qu'il y a des gens qui n'aiment pas le sport. Moi, je fais partie des gens qui n'aiment pas le sport. J'en fais par une forme d'obligation maintenant. où je te l'ai dit tout à l'heure, le sport j'aime... Du loisir, sport loisir. Voilà, sport loisir, mais sport loisir, c'est pas ce qu'on nous dit qu'il faut faire dans le quotidien, de façon régulière, etc. Le sport loisir, tu vois, je fais de la randonnée 5 fois par an, je fais pas de la randonnée tous les jours. Donc, il y a des gens pour qui le sport c'est pas une solution, mais il y en a beaucoup qui découvrent à quel point le sport leur apporte cette décharge d'endorphine dont vous avez déjà dû parler mille fois sur ce podcast. Tout à fait. et à quel point c'est libératoire pour certaines personnes, que ça leur fait du bien. Et en fait, c'est ça l'idée, c'est de chercher ce qui va faire du bien à la personne. Donc, le sport,

  • Speaker #1

    c'est une chose. C'est la recherche d'un sport qui nous fait du bien et qui n'est pas une punition ou une obligation.

  • Speaker #0

    Ni une compensation. Tu sais, genre, j'ai fait n'importe quoi, donc je vais aller me faire des squats pour me punir, compenser et essayer d'éliminer, de gommer ce que je viens de manger.

  • Speaker #1

    Ou déculpabiliser.

  • Speaker #0

    Ouais C'est ça. Un peu ? D'accord. Qui marche moyen-moyen parce que c'est plutôt culpabilisant d'ailleurs. Tu vois, quand c'est mis dans une équation comme ça, l'équation elle est négative. C'est du moins avec du moins, ça peut faire que du moins. Ça marche. En revanche, pour moi, faire du sport ça peut être aussi, je ne sais pas, tu me contrediras peut-être, mais moi c'est quelque chose que je dis, mes patientes quand elles me disent j'aime danser, je t'ai dit moi j'adore danser, mais rien n'empêche, chez soi, on n'est pas obligé d'attendre la grande fête pour danser. Chez soi, on peut se mettre de la musique à fond pendant cinq minutes, même dans un casque quand on habite en appartement. Et puis, bouger son corps dans tous les sens. On voit bien que ça nous fait bouger. On est soufflé, on transpire, on a chaud. Donc, c'est bien une activité physique.

  • Speaker #1

    Ça peut être une activité physique, effectivement. Oui.

  • Speaker #0

    Voilà. Après, il y a des choses plus douces, plus calmes. Ça aussi, ça dépend des gens. Mais pour gérer le stress, il y a tout ce qui est yoga, il y a tout ce qui est méditation. Super importante. Il y en a de plus en plus. Deux chiffres intéressants sur la méditation et sur son bénéfice pour la tête et pour le corps, sur l'agilité qu'a le cerveau qui lui permet de développer de nouvelles connexions et d'aller contre les pertes qu'on a depuis l'âge de 25 ans au niveau neuronal. Donc c'est hyper intéressant et puis c'est quelque chose qui n'est pas... Si on a mal au genou, on peut faire de la méditation. Si on a mal au pied, on peut faire de la méditation. Si on s'est pété la cheville, on peut faire de la méditation. Voilà, ça n'engage pas le corps évidemment, mais c'est un bon moyen de lutter contre le stress. Après, il y a plein d'autres choses. Sensoriellement, faire des choses qui nous font plaisir, comme entendre, écouter du faux de bois qui crépite. Il y a des enregistrements comme ça, des petits oiseaux qui pépillent, de la pluie qui tombe sur une vitre. Il y a plein de choses, écouter un cours d'eau, la mer, tout ça, tout ce qui peut détendre, tout ce qui peut mettre dans un état comme ça de relaxation, c'est déjà du mieux.

  • Speaker #1

    Donc tout ça, c'est ce que tu disais, de permettre de gérer les frustrations, la deuxième étape, deuxième solution.

  • Speaker #0

    Deuxième solution. La troisième, c'est sur cette histoire de désinhibition, tu sais, craquage, lâchage.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    oui. Je t'ai dit tout à l'heure, ça apporte un petit peu de plaisir. Eh bien, ce plaisir, c'est peut-être le cultiver plutôt que de le... Gommer immédiatement et de l'enfouir sous une couche de culpabilité, c'est plutôt se dire, mais ce plaisir, si j'en ai là, allons-y, allons-y pleinement dedans. Parce que ce n'est pas parce que je ne l'aurais pas vraiment dégusté, ce plaisir, et dégusté ce que je mange, que ça aura moins d'incidence sur mon poids.

  • Speaker #1

    Il faut l'assumer pleinement.

  • Speaker #0

    L'assumer pleinement, déguster complètement, vraiment déguster sensoriellement ce qu'on va manger. même si c'est du fromage, s'installer pour le manger, plutôt de le manger à toute vitesse, de manière cachée au fond de la cuisine, le manteau sur l'épaule, en faire un moment qui soit agréable. Et là, il y a des chances de rentrer dans un cercle vertueux, c'est-à-dire que là, on coupe le cercle, il n'y a plus la culpabilité, puisque je l'ai mangé avec plaisir, je comprends quel sens ça a pour moi, c'était nécessaire, c'est une béquille sur laquelle je me suis appuyée, il y en a d'autres, des béquilles, moi c'est celle-là à ce moment-là, et j'ai pas de honte à ressentir d'avoir cette béquille. J'en avais besoin, j'en ai profité pleinement. Voilà, j'ai l'élan de repartir sur autre chose. Tu vois ? Et on quitte le cercle vicieux.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui.

  • Speaker #0

    Et après...

  • Speaker #1

    Droite dans ses bottes.

  • Speaker #0

    Moi, je dis alignée, j'aime bien ce mot, parce que en effet, tout ce travail, il vise à s'aligner avec soi-même, avec ses valeurs, avec ce qui a du sens pour soi. Ça ne marche pas pour tout le monde, ce ne sont pas forcément les mêmes trucs. Ce ne sont pas des tips qui sont universels. Si quelque chose était universel dans ce domaine, on le saurait depuis longtemps. Mais ça permet à chacun d'aller tester, expérimenter des choses et de pouvoir s'aligner en effet. Et puis enfin, la culpabilité. Alors la culpabilité, elle est souvent en lien avec des croyances et une pression sociétale, dont je suis la première à dire qu'il convient de se rebeller et d'être capable de dire merde à la... Pardon pour... les mots, mais à la pression sociale, à la pression familiale, à la pression maternelle, à la pression conjugale. C'est-à-dire qu'à un moment donné, quand les gens vous aiment, ils vous aiment pour tout ce que vous êtes.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    pour un ensemble. Et pas pour le nombre de kilos que vous faites sur une balance ou la taille que vous faites en vêtements. Donc s'il y a des gens qui ont des problèmes avec ça, c'est leur problème et il ne faut pas que ça devienne le vôtre. Super important.

  • Speaker #1

    Bien souvent, ça doit être leur problème d'ailleurs. Je pense que...

  • Speaker #0

    Ah ben oui, tout le temps.

  • Speaker #1

    Le jugement comme ça, c'est un jugement.

  • Speaker #0

    Exactement. C'est un jugement et ça induit évidemment chez la personne qui reçoit ces jugements un jugement aussi, c'est-à-dire que c'est difficile de ne pas s'emparer des jugements de l'autre. On est sans arrêt à peu près dans la vie à essayer de voir où on en est par rapport à la normalité, par rapport au conformisme, par rapport à l'évolution des corps, etc. Bon ben là, c'est à un moment donné se dire je suis un individu. Je suis singulière, je mesure telle taille, telle taille en hauteur, j'ai telle couleur de cheveux, telle couleur d'yeux, telle peau. On est tous avec un jeu de cartes. Parfois, sur le plan physique, corporel, on a tiré une carte qui n'est pas celle qu'on aurait désirée, pas celle qu'on a idéalisée, mais c'est la nôtre. Et pour plein d'autres choses, on fait avec. On fait chacune avec la taille qu'on fait en hauteur. Et on ne passe pas notre vie à se dire qu'il faudrait qu'on soit autrement. Et si on est trop petite, qu'on se trouve trop petite et qu'on met des talons et qu'un jour on a un problème de tendon d'Achille, on ne met plus de talons et on va vivre avec le fait d'être petite. Et on n'aura pas l'impression de subir une pression sociale parce qu'on n'a jamais remis ça en cause. Ce qui nous arrête à une certaine taille en hauteur, ce serait bien d'arrêter de remettre en cause ce qui nous arrête à un certain poids,

  • Speaker #1

    à un certain volume et une morphologie.

  • Speaker #0

    Et tout ça, ça sert l'estime de soi, dernière porte. Ça sert l'estime de soi parce que se sentir plus en phase avec soi, plus aligné, à l'écoute de ce qui nous traverse, plus en compréhension de ce qui nous habite, plus en rébellion, en affranchissement de ces pressions sociales, médicales, familiales, etc. Et bien tout ça, ça gonfle l'estime de soi. Finalement, ça nous permet de nous envisager dans la globalité de ce qu'on est. et pas dans nous résumer à la taille de vêtements qu'on fait.

  • Speaker #1

    Oui, j'avais noté ne pas limiter son estime de soi à l'apparence physique, mais dans son entièreté.

  • Speaker #0

    Oui, parce que l'apparence physique, si on la regarde, c'est un petit peu comme si vous regardiez les pays d'Europe. Si vous mettez votre focus sur la France, vous avez l'impression que la France est énorme, vous mettez une loupe sur la France et que le reste, ça n'existe pas. Alors que là, c'est la même chose. Vous mettez une loupe sur votre apparence physique, le reste n'existe pas. alors que vous êtes fait de... plein d'autres choses qui font ce que vous êtes vous.

  • Speaker #1

    Oui, je suis d'accord avec toi. On en a parlé pas mal avec Karine Weber, qui a fait un podcast avec moi sur le sujet de... La thématique, c'était comment s'accepter en maillot de bain. Mais en fait, derrière ça, on a travaillé... On a échangé sur la partie d'estime de soi et de confiance en soi et c'est exactement ce que tu es en train de nous donner aujourd'hui. Tu as des objections ? Est-ce que tu es patiente ? Est-ce qu'il y a des patientes qui ont des objections dures, difficiles ? Et comment tu gères ça ?

  • Speaker #0

    Oui, la première chose que j'entends en règle générale c'est oui mais si j'arrête de faire des régimes alors je vais grossir. C'est vrai que c'est difficile de répondre à ça d'abord parce que je ne suis pas Madame Irma et que je ne sais pas ce qui va se passer exactement pour la personne. En tout cas, ce que je constate quand elles me racontent leur histoire avec le poids, c'est que ça fait des années qu'elles n'arrêtent pas de grossir, que si je les écoute à 45 ans, elles voudraient faire le poids qu'elles faisaient à 18, mais à 18, elles voulaient faire un autre poids, elles ont fait leur premier régime ou à 12 ou 15, peu importe. Donc finalement, il y a quelque chose qui tourne autour de l'insatisfaction corporelle et l'insatisfaction pondérale. Et c'est tout ça qu'on va travailler, en même temps qu'on va petit à petit travailler sur les croyances et lâcher du lest finalement sur tout ça. Je te donne un exemple, moi j'ai des femmes qui... j'ai des femmes, ça fait bizarre dit comme ça... Je reçois des patientes qui me disent, je mange que du yaourt écrémé, totalement écrémé. Bon, moi la sensation que j'ai dans ma bouche quand je mange du yaourt écrémé, mais c'est très personnel, j'ai l'impression d'avoir... quelque chose de très crayeux, d'avoir du plat, quelque chose qui me dérange en bouche. Bon, l'effort, si c'est un effort, et dans la plupart des cas ça l'est, l'effort qu'elles font pour prendre un yaourt allégé n'a absolument aucun intérêt en termes purement caloriques et d'apport de gras, comparativement à un yaourt demi-écrémé, voire même un yaourt entier. Et si tu veux, on va d'abord nettoyer tout ça ensemble, tu vois. Qu'est-ce qui a vraiment un intérêt ? Sur quoi vous faites beaucoup d'efforts pour ne pas être très productive ? Qui n'en valent pas la peine. Voilà. Voir même, quand vous avez avalé votre soda zéro, est-ce que vous ne vous précipitez pas encore plus sur le sucre ? Donc, on va vraiment essayer. On mène l'enquête, en réalité. On traque tous les petits points sur lesquels la personne s'est organisée, pensant bien faire. Et finalement, ce n'est pas forcément très utile. En revanche, cette connexion avec soi pour comprendre mieux comment le corps fonctionne, ce que la tête dit à travers les envies, comment le corps manifeste la faim, comment il manifeste le rassasiement, ça c'est vraiment des choses qu'on va travailler, et cette reconnexion à soi, elle est extrêmement valorisante pour la personne. Alors ça ne va pas forcément se sanctionner par une perte de poids, mais la charge mentale que ça représente chez des femmes qui sont obsédées par « j'ai mal fait » , « qu'est-ce que je dois faire » , « je devrais faire autrement » , Mais ma copine, elle fait comme si, et moi, je ne sais pas si c'est une bonne idée ou pas. Et plus les réseaux sociaux, et plus les médias, et plus... À un moment donné, c'est horrible. Donc, si tu veux juste de quitter cette obsession de pouvoir se voir manger, remanger des choses qu'on aime sans prendre de poids, déjà, c'est un gain phénoménal. C'est un bénéfice énorme.

  • Speaker #1

    Il y a beaucoup de nutritionnistes aujourd'hui, du coup, qui se... Qui développe le côté psychologique, en tout cas ce que toi tu fais, ça se répand de plus en plus ou pas vraiment ?

  • Speaker #0

    Alors oui un peu quand même, et ça c'est une bonne nouvelle, parce que je t'avoue que moi quand j'ai démarré il y a 15 ans, et quand j'ai dit je suis psychologue, je veux faire un BTS diététique, et puis derrière mettre des ponts entre ces deux champs là, qui me semblait être une évidence de la façon dont on évolue avec notre poids, Pas seulement, tu sais, avec notre éducation, avec la société dans laquelle on vit, avec notre culture alimentaire, enfin avec plein de choses. Je trouvais que pour le coup, il y avait vraiment, il me semblait, des jonctions entre la psychologie et l'alimentation et rien ou presque. À l'époque, c'était le tout début du groupement de réflexion sur l'obésité, le surpoids, le gros, avec des têtes d'affiches dans cette association qui ont écrit des bouquins et tout sur le sujet. Mais c'est tout, quoi, il n'y avait que ça. Et aujourd'hui, quand je vois qu'il y a un DU sur psychologie de l'alimentation, je me dis que c'est super. Il y a depuis longtemps des psychologues qui prennent en charge les troubles du comportement alimentaire, mais là, on n'est même pas en train de parler de troubles du comportement alimentaire, on est en train de parler d'une forme d'obsession alimentaire, d'anxiété alimentaire, qui fait que la personne ne se sent jamais bien dans son corps, jamais là où il faut avec les aliments. en frustration et génère en permanence de la frustration et quand elle génère pas la frustration elle génère de la culpabilité donc tu vois c'est vraiment moi je suis vraiment dans cette partie là réellement de prise en charge et d'aide mais c'est vrai qu'il y a de plus en plus de gens Oui oui c'est rien à voir avec après la

  • Speaker #1

    boulimie ou l'anorexie et tout ça c'est encore autre chose Alors

  • Speaker #0

    C'est encore autre chose, il m'arrive de suivre des patients qui souffrent de ces problèmes-là, mais ça ce sont des troubles du comportement alimentaire.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Tout le reste, c'est plutôt ce qu'on appelle l'alimentation troublée ou l'anxiété alimentaire. Tu vois, c'est pas un vrai trouble, mais c'est suffisamment pénible pour que des patientes viennent, payent de leur poche, parce que c'est pas remboursé, payent de leur poche des consultations qui sont quand même assez chères. Enfin, après, chacun met sa consultation au prix où il veut, mais... c'est te dire quand même qu'il y a de la motivation derrière tout ça donc de la souffrance Laurence,

  • Speaker #1

    en conclusion qu'est-ce que tu aurais envie de nous dire de nous donner comme conseil soit par une grande phrase ou quelques tips,

  • Speaker #0

    astuces ou mots je te laisse le mot de la fin d'ailleurs de la fin F-A-I-M ou de la fin F-I-N bien joué les deux écoute, vraiment ... Ce que j'ai appris en 15 ans en faisant ce métier, je l'ai appris de mes patientes pour la plupart. J'ai appris qu'il n'y avait pas de vérité dans ce domaine, que c'est un vrai sujet personnel, mais éclairé par la société au sens large du terme. Et que finalement, c'est dans la continuité de la construction qu'on a, je pense, tout au long de notre vie. On ne sait pas quelle mère on va être, on ne sait pas quelle personne on va être, on ne sait pas quelle femme on va être ou homme, on ne sait pas quelle mère ou quel père on va être. Et on ne sait pas quel mangeur on est, parce que c'est quelque chose qui se revisite au gré du temps qui passe. Et finalement, j'étais beaucoup plus jeune quand j'ai commencé ce métier. Aujourd'hui, je tourne autour de la cinquantaine. Et je me rends compte qu'à chaque étape de vie, il y a aussi d'autres questions qui se posent. C'est fascinant. Et je pense que si on le regarde comme un grand terrain de jeu et de jeux, J-E, c'est finalement assez motivant, stimulant intellectuellement de se découvrir et de comprendre qu'on reste agile et versatile au fil de sa vie et que donc tout va bien.

  • Speaker #1

    Si on a envie d'aller un petit peu plus loin dans le domaine, en tout cas d'encore mieux comprendre tout ce que tu viens de nous dire aujourd'hui, il y a un ouvrage que tu as écrit. Tu peux m'en parler un peu ?

  • Speaker #0

    Oui, alors je l'aime beaucoup en plus cet ouvrage, ça se voit pas mais ça me fait sourire à chaque fois que j'en parle. J'aime pas son titre, c'est « Et si vous trouviez enfin votre poids idéal ? » C'est aux éditions Erol. Je n'aime pas son titre parce que pour moi il n'est pas du tout le reflet de ce que cet ouvrage apporte. Cet ouvrage apporte le fait d'être pris par la main, ou prise par la main, par moi en l'occurrence, par des exercices, par des réflexions. autour de toutes ces questions-là en 18 clés, en 3 grands chapitres qui se déclinent en 18 clés et chaque clé, c'est comme si tu veux, avec ce livre, tu as un trousseau et tu vas ouvrir les portes que tu peux ouvrir que tu veux ouvrir, il ne se lit pas du tout dans la continuité, c'est un ouvrage tu peux aller du chapitre 18 là, ce dont on a parlé, c'est le chapitre c'est la clé 18 par exemple, c'est la dernière mais j'ai parlé de la fin et du rassasiement qui sont dans les premières clés Merci. Et en fait, ce n'est pas du tout un livre didactique au sens, il faut avoir bien fait le chapitre 1 pour faire le chapitre 2, etc. Là, c'est plutôt, tu vas aller chercher ce qui te parle, ce qui te convient, tu vas peut-être y revenir, tu vas écouter les petits podcasts qui sont dedans, tu vas écrire dessus pour faire les exercices entre guillemets. En fait, tu vas aller à la découverte de toi, guidée par tout ce qui est issu de mes consultations et de mes 15 années d'expérience sur ce sujet.

  • Speaker #1

    C'est un peu un compagnon de travail ?

  • Speaker #0

    C'est tout à fait ça, oui, exactement.

  • Speaker #1

    Je me le procure parce que je suis à la recherche de quoi ? Ou j'ai besoin de quoi ? Ou j'ai envie de quoi ?

  • Speaker #0

    J'ai envie d'arrêter de faire des régimes. J'ai envie de trouver le poids dans lequel je pourrais me sentir enfin apaisée. Ce n'est pas forcément mon poids idéalisé. C'est un poids idéal dans le sens où ce serait celui dans lequel ton corps marche le mieux. Oui,

  • Speaker #1

    qui m'appartient.

  • Speaker #0

    mais qui t'appartient et qui est en lien avec aussi ta génétique, ta transmission corporelle, morphologique, etc. Donc ça t'appartient. Mais voilà, si tu as envie de t'apaiser par rapport à ça, de mettre le calme, de faire taire toutes ces voix-là qui te donnent des injonctions, toutes ces règles que tu essayes d'appliquer avec beaucoup de désespoir, beaucoup de tristesse, beaucoup de contraintes, si tu as envie de te libérer, tu l'achètes.

  • Speaker #1

    C'est le mot de la fin. super autopromo merci Laurence donc si vous avez aimé ce podcast vous l'avez trouvé utile et intéressant et bien on n'hésite pas, on le partage à son entourage, ça veut dire réseau famille amis on s'abonne à la chaîne de podcast afin de recevoir facilement un nouvel épisode chaque mercredi et puis si vous avez envie de nous écrire un commentaire sympathique ça se passe sur Apple Podcast ... et les étoiles, idem Apple Podcasts et Spotify. Vous souhaitez m'écrire pour me partager un sujet, me faire des suggestions, ça se passe sur podcast.décathlon.gmail.com Je vous souhaite un bon mercredi et je vous dis à la semaine prochaine. Merci beaucoup !

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