- Speaker #0
Dans la vie qu'on s'imaginait, on a toujours l'impression qu'il n'y a que sur Paris qu'on va pouvoir avoir une vie trop cool, trop stylée, des boulots stylés, etc. Et aujourd'hui, ce n'est peut-être pas forcément ça qui nous anime. Aujourd'hui, ce qui nous anime, c'est peut-être d'avoir un environnement sain, un peu plus lent, un peu plus doux, un peu plus sympa. Et je pense qu'aujourd'hui, c'est ce que les gens recherchent et ce que Brest peut clairement l'apporter. Je pense que ce n'est pas forcément la ville qui a changé. Elle a forcément changé, ça c'est sûr. Je pense que c'est aussi la mentalité des habitants et des gens de l'extérieur qui font que le regard sur la ville a changé, qu'elle correspond aujourd'hui plus à ce que les gens cherchent qu'à l'époque peut-être.
- Speaker #1
Bonjour et bienvenue sur les Femmes de l'Ouest, le podcast qui va à la rencontre de scènes qui font vivre la côte atlantique de Brest à Biarritz. Avant de vous présenter mon invité, j'ai juste un petit message à vous faire passer. Si vous recherchez la communauté avec laquelle vous vous évadez... et notamment surfer pour l'avenir, vous êtes au bon endroit. En 2026, on vous prépare quelques escapades en Bretagne et au-delà pour aller domiter des vagues de rêve avec un groupe de surfeurs passionnés. Alors, si toi aussi tu es motivé, rejoins notre canal Small Wave Surf Club sur le compte Instagram du podcast. Allez, je ne t'en dis pas plus et je te laisse avec ma première invitée du road trip que nous avons fait à la rentrée.
- Speaker #0
Direction Brest, le bout du monde, le bout de la terre, le Finistère. Et si il y fait très souvent gris,
- Speaker #1
c'est pour mieux tromper l'ennemi et préserver ce petit coin de paradis. Brest est aussi belle que généreuse lorsque l'on prend le temps de la connaître et ce n'est pas Alice qui dira le contraire. Alice est finistérienne et après quelques années d'expatriation, elle a, comme beaucoup de bretons, décidé de rentrer à la maison pour y construire son cocon. Alice travaille dans la communication, celle qui met en valeur et réveille des lieux mythiques de sa ville natale et de l'agglomération. Lorsqu'elle n'est pas derrière son bureau, elle partage avec goût ses meilleures adresses locales sur Instagram. On la suit surtout pour les ribines dans lesquelles elle nous entraîne et pour l'amour qu'elle porte à son finistère. Dans cette conversation, Alice nous parle de comment concilier vie pro et vie perso quand on est amené à travailler avec son conjoint, du désir de s'investir et de faire vivre la ville que l'on aime. Elle nous parle aussi de son rapport justement avec les réseaux sociaux en ayant une approche... bien plus slow. Une conversation pour toutes celles et ceux qui se demandent comment tout conjuguer. Indice, cela reste possible, tout est question de temporalité. Bonjour Alice.
- Speaker #0
Bonjour.
- Speaker #1
Je suis ravie de faire cette interview avec toi aujourd'hui et merci pour nous accueillir dans ton super appart à Brest. Il fait... Presque beau, on peut dire. Oui,
- Speaker #0
ça, il ne pleut pas. C'est déjà, on se contente de ça.
- Speaker #1
C'est déjà pas mal.
- Speaker #0
Carrément.
- Speaker #1
Comment vas-tu en cette rentrée de septembre ?
- Speaker #0
Ça va, c'est une rentrée un peu sur les chapeaux de roue. L'été a été très intense avec plein de nouveaux projets. Donc voilà, une nouvelle routine qui démarre en septembre. C'est très chouette.
- Speaker #1
Super, pas mal d'optimisme pour commencer la rentrée ou la reprise. Alice, tu nous accueilles aujourd'hui chez toi à Brest. J'aimerais que tu nous parles un peu de peut-être déjà d'où tu viens. Est-ce que cette ville, c'est la ville qui t'a vu grandir ou c'est une ville que tu as découverte un peu plus tard ? Et ce que tu fais en cette rentrée ?
- Speaker #0
Moi, je suis Brestoise, je suis née à Brest. J'ai grandi à Brest et j'ai bougé pour mes études après comme de nombreuses personnes. En tout cas, à mon époque, il y avait moins d'opportunités ici pour les études. Donc, j'ai quand même commencé ici avec un BTS et après, j'ai eu l'opportunité. c'est de partir à l'étranger. Donc j'ai fait un an au Pays de Galles, qui ressemble un petit peu à la Bretagne, donc on n'était pas trop dépaysés. Et puis j'ai continué mes études avec une école parisienne, qui m'a permis aussi de partir aux Etats-Unis. J'avais cette envie aussi de bouger, d'aller voir ailleurs, de découvrir de nouveaux horizons, etc. Et puis j'ai commencé du coup à travailler. sur Paris parce que j'étais en recherche d'alternance, je travaille dans la communication, il y avait plus de travail là-bas. J'ai fait trois ans et demi à Paris et puis l'envie de revenir à Brest s'est fait sentir. Du coup j'ai décidé de revenir et donc là ça fait depuis 2017 que je suis revenue vivre à Brest, que je travaille à Brest.
- Speaker #1
Comment se passe le retour ? Ou aussi se déclenche le retour ?
- Speaker #0
Le retour il se déclenche parce que j'avais envie de changer de travail et que j'avais... Je ne trouvais pas forcément autre chose sur Paris. Et puis j'ai une copine qui me dit « tu ne veux pas partir voyager ? » Je lui dis « si, dans les faits, pas de soucis, je suis toujours partante. Par contre, je n'ai pas d'argent, je n'ai pas le temps, je bosse. » Et donc je me dis que le seul moyen de pouvoir partir voyager, mettre un peu de sous de côté, c'est de revenir à Brest, retourner chez papa et maman, prendre un boulot, mettre des sous de côté et ensuite pouvoir partir. Un peu comme ça, je commence à regarder les offres d'emploi qu'il y avait sur Brest à ce moment-là et je tombe sur un CDD dans une boîte où j'avais déjà fait un stage quand j'étais en BTS qui correspondait parfaitement au type de poste auquel je pouvais prétendre. Et donc je les appelle, ils me disent « Ouais, on est trop chaud, est-ce que tu reviennes ? Est-ce que tu prennes le CDD pendant le congé mater de notre collègue ? » Et du coup, j'ai un peu fait confiance au destin. Je me suis dit « En fait, tout c'est super bien enchaîné. » Et en un mois, j'avais démissionné, je lâchais mon appart et je revenais habiter à Brest. En vrai, il n'y avait pas trop de doutes dans le sens où je m'étais dit dans tous les cas, même si finalement Brest, je n'y reste pas, ce n'est pas grave, on verra bien. Là, c'est un CDD de cinq ou six mois, on verra où ça me mène ensuite. J'ai toujours un peu fonctionné comme ça. J'avoue que la première fois que j'ai signé un CDI, j'ai complètement paniqué. Et je me suis dit, mince, qu'est-ce qui se passe ? Maintenant, c'est un peu sans fin, alors qu'avant, on a les études, on sait que le BTS c'est deux ans, que le Master c'est un an Et donc je m'étais dit bon bah ça me va très bien de re-signer un CDD et de voir ce que je ferai après. Et puis finalement j'ai pris le CDD, je suis partie voyager 4-5 mois, quelque chose comme ça. Je suis revenue sur Brest, j'ai quand même cherché du boulot à droite à gauche, j'étais pas fermée, Bretagne, même retourner à Nantes ou même à Paris. Et puis en fait, ici tout s'est plutôt bien enchaîné. J'ai fait pareil, confiance un peu au destin, aux rencontres que je faisais. Je n'ai pas forcément trouvé du travail tout de suite, mais du coup j'ai décidé de me mettre en freelance. Et le freelance m'a amenée à rencontrer des gens, etc. Et m'a amenée là où je suis aujourd'hui. Donc le retour, il s'est fait, on va dire, au ressenti que j'avais. J'avoue que quand j'ai postulé des fois sur Nantes et que j'étais presque à ça de déménager, je commençais à paniquer. Donc je me suis dit, bon, c'est peut-être pas ça qu'il me faut, pas ça que j'ai envie. Donc voilà, par contre, c'est vrai qu'avant de rentrer sur Brest, quand j'ai annoncé à Paris que je démissionnais et que je retournais sur Brest, c'est vrai que les commentaires ont été parfois un peu étonnants, on va dire, du type « mais qu'est-ce que tu vas faire sur Brest ? » « Tu vas t'ennuyer, tu trouveras pas de travail, il s'y passe rien, etc. » Et je pense que ça a participé à mener là où je suis aujourd'hui ce type de réflexion.
- Speaker #1
Justement, est-ce que tu peux nous dire un peu là où tu en es aujourd'hui ? Peut-être justement, quelles sont les réflexions qui te traversent et les questions que peut-être tu cherches à répondre par les activités que tu fais, les gens que tu rencontres et tous les projets qui t'entourent ?
- Speaker #0
Moi, j'ai toujours dit, je veux rentrer sur Brest, je veux participer. Je ne veux pas vivre ici et ne pas apporter, entre guillemets, ma pierre à l'édifice. Alors évidemment, à mon humble échelle, mon intention n'est pas du tout de venir maire de Brest ou quoi que ce soit. Mais voilà, j'avais envie aussi. En venant sur Brest, de participer à ce changement qui est en train de vivre Brest, parce qu'il se passe beaucoup de choses, j'avais vraiment envie de pouvoir participer à ça. Ça m'a orientée dans mes recherches d'emploi aussi, de pouvoir être dans des structures qui participent à rendre la ville attractive, à la faire changer. J'ai travaillé pendant un temps pour Océanopolis, qui est quand même un super beau lieu scientifique, culturel, autour de la mer, autour de l'océan. J'étais très contente de pouvoir participer aussi à cette aventure-là. Et donc, ça m'amène aussi au projet que je fais aujourd'hui, notamment avec Ribin Mag. Là, l'idée, elle est venue pendant le confinement. Alors, c'est très cliché parce que tout le monde a eu des super bonnes idées pendant le confinement.
- Speaker #1
Vous avez le temps de... Ouais, c'est ça, je pense.
- Speaker #0
Non mais carrément, des fois, je me dis un petit confinement, là, ça ne me ferait pas de mal. Trois mois de pause pour débrancher un petit peu. J'avoue que je pense que moi, ça m'a fait beaucoup de bien. Et donc, voilà, le fait d'être confinée chez soi. d'avoir un certain nombre de kilomètres à faire autour de chez soi pour bouger, finalement de la contrainte est née Ribin Mag, où je me suis dit qu'on va juste redécouvrir notre territoire. Il n'y a pas besoin d'aller à droite à gauche pour découvrir des nouvelles personnes, pour découvrir des nouveaux endroits. J'ai créé ça parce que j'aime aussi faire de la photo et que pendant nos sorties de confinement, pendant une heure dans notre kilomètre, j'ai ressorti mon appareil photo que j'avais complètement laissé au placard et j'ai repris goût à faire de la photo. Je commençais à poster sur mon compte perso. Ça commençait à prendre un petit peu, mais je ne voulais pas tout mélanger. Je ne voulais pas moi me mettre en avant, etc. Donc, j'ai créé ce compte à part et en fait, ça a vite pris. Donc, j'ai continué. Donc voilà, c'est ça qui m'a amenée à créer ça. J'essaye avec Ribin Mag de montrer une autre facette de Brest et du Finistère aussi, parce que j'essaye quand même de montrer un petit peu autre chose que Brest. Donc voilà, de montrer que c'est une ville, c'est un environnement vivant où il se passe... Donc voilà, ça c'est le premier projet, on va dire le premier bébé. J'ai pu participer aussi au lancement de l'APAM, qui est un tiers-lieu sur Brest, qui réunit des restaurants, une boulangerie, une librairie solidaire, une boutique de produits éthiques et co-responsables, le musée, parce que c'était une ancienne imprimerie qui a été réhabilitée. Donc voilà, ça pareil, j'ai pu participer au lancement de ce projet, en participant notamment à la communication. Et puis là, depuis juillet, on va dire le troisième bébé, il y a eu un vrai bébé entre-temps. Et donc là, on a lancé un commerce avec mon compagnon et trois autres amis. C'est un bar, épicerie, boutique. Tout est orienté par le fait de vouloir faire vivre cette ville, de vouloir lui apporter des choses qu'elle n'a pas encore, sans être complètement disruptif ou vouloir révolutionner les choses, mais la rendre plus sympa et pour les habitants, et au regard aussi des personnes extérieures. Voilà un peu ce qui m'anime, entre guillemets, au quotidien.
- Speaker #1
Est-ce que tu pourrais nous parler peut-être du Brest dans lequel tu as grandi et celui dans lequel tu vis aujourd'hui ? Est-ce que tu vois des différences ? Après, à ton œil, bien évidemment, on grandit, on évolue, on a des expériences qui nous font changer aussi le spectre de la façon dont on voit les choses. Mais toi, est-ce que tu te revois parfois marcher dans certaines rues et te dire « Ah, je passais par ici quand j'étais petite et c'était comme ci, c'était comme ça » ou « J'avais ce sentiment » ?
- Speaker #0
C'est une bonne question, je pense. pas souvent à ça. J'arrête pas de me faire la réflexion à ce moment que j'ai l'impression d'avoir aucun souvenir de mon enfance et qu'il faudrait que je me pose et que je l'écrive sur le papier pour essayer de m'en souvenir. En tout cas, peut-être pas à l'enfance ou même avant de bouger pendant mes études, etc. C'est vrai que c'était considéré ou en tout cas, on le voyait un peu comme une ville un peu ennuyeuse, très grise, etc. Et j'ai l'impression que ça, ça a quand même bien changé. Je trouve que c'est plus lumineux, c'est plus joli, c'est plus... C'est plus vivant, alors c'est encore en cours, si on regarde dehors, c'est en travaux, mais moi j'ai tendance à dire que c'est un mal pour un bien et que toute ville doit passer par là. On va à Nantes, tout le monde trouve Nantes super, ça s'est pas fait du jour au lendemain, il y a sûrement eu des moments où c'était compliqué aussi. Donc voilà, j'ai presque l'impression de le voir plus lumineux, et je pense que c'est peut-être aussi que les gens ont changé de mentalité, les gens ont changé de regard aussi sur ces villes de province. J'ai beaucoup d'amis qui ont aussi vécu sur Paris, qui au début ne voulaient pas du tout rentrer et qui maintenant ont fait leur petit bout de chemin. Ça a évolué dans leur tête et ils se disent qu'en fait, Brest c'est cool pour vivre, ce qui n'était pas forcément l'idée qu'on en avait avant. Et je pense que même dans nos études ou dans la vie qu'on s'imaginait, on a toujours l'impression qu'il n'y a que sur Paris qu'on va pouvoir avoir une vie trop cool, trop stylée, des boulots stylés, etc. Et aujourd'hui, c'est pas ça. peut-être pas forcément ça qui nous anime. Aujourd'hui, ce qui nous anime, c'est peut-être d'avoir un environnement sain, un peu plus lent, un peu plus doux, un peu plus sympa. Et je pense qu'aujourd'hui, c'est ce que les gens recherchent et ce que Brest peut clairement l'apporter. Je vois la qualité de vie ici, ça n'a rien à voir avec Paris. Moi, j'habite au centre-ville, je bosse sur le port de commerce, je vais tous les jours au boulot à pied. Tous les jours, je vois la mer, vous vous baladez dans la ville, vous tournez la tête à gauche, à droite, devant ou derrière, il y a toujours un petit bout de mer. C'est hyper cool, on est je pense beaucoup moins stressé, on peut aller se promener au bord de la mer hyper rapidement, Finistère à une heure, on est dans le sud Finistère, il y a des coins magnifiques partout et ça, je me disais là en reprenant le boulot après les vacances, je me dis ça fait chier, machin tout ça, mais en fait je me dis les gens qui rentrent sur Paris, eux ils sont bloqués, bloqués, je dis nous s'il fait beau, ce soir je peux aller me baigner, ce week-end on va profiter aussi, et du coup il y a J'essaie de prolonger un petit peu les vacances aussi. J'ai toujours un peu l'impression d'être en week-end ou en vacances. Dès qu'il fait beau, ou même pas forcément, même quand c'est la tempête d'hiver, c'est trop chouette d'aller aussi prendre une bonne bouffée d'air frais sur la côte. Il y a plein de fois l'hiver où je dis qu'il faut qu'on aille prendre du vent dans la tronche pour souffler et se rafraîchir un peu les idées. Je pense que c'est... Pas forcément la ville qui a changé, elle a forcément changé ça c'est sûr, mais je pense que c'est aussi la mentalité des habitants et des gens de l'extérieur qui font que le regard sur la ville a changé, qu'elle correspond aujourd'hui plus à ce que les gens cherchent. à l'époque peut-être.
- Speaker #1
Tu as dit tout à l'heure que tu voulais participer justement à cette ville, enfin voilà, prendre part au mouvement. Aujourd'hui, c'est chose faite. Tu prends part au mouvement ? Ouais, on a un bréchel. Mais c'est quand même déjà s'investir dans des projets. Comment tu projettes peut-être ces projets dans la ville et peut-être même par Yvines, par tout ce qu'il y a autour de Brest ?
- Speaker #0
J'avoue que là, tous les projets sont un peu décorrélés les uns des autres. Alors même si je suis dans ces projets par... de mon... Mon métier, mes expertises professionnelles ou sur chacun des projets, que ce soit Ribin, c'est du social media, de la photo, de la vidéo. La PAM, je participe principalement à la communication. Et Ravito, le dernier commerce qu'on a monté, c'est pareil, je suis dedans plus pour le côté DA, communication, marketing. Donc ces trois projets-là, ils sont complètement décorrélés les uns des autres. Comment je les vois, moi, dans l'avenir ? Je les vois vivre en tout cas, chacun séparément, ça c'est sûr, parce qu'ils n'ont aucune connexion, entre guillemets. Mais je les vois évoluer. Ribine, j'ai plein d'idées pour faire évoluer ce compte. Je manque juste cruellement de temps et de retours financiers pour permettre en tout cas de lui accorder plus de temps. La PAM, j'avoue que je participe à la com. Ça vit très bien sans moi. Je pense que là, ça fait trois ans que je suis sur le projet. Je ne suis pas sûre de continuer non plus encore des années. Je pense qu'à un moment donné, il faut aussi laisser la main à d'autres personnes pour que les lieux se renouvellent et qu'on apporte des nouvelles choses. Et Ravito, pour l'instant, c'est tout récent. Mais voilà, dans l'idée, si le concept plaît et qu'il y a d'autres opportunités d'en créer ailleurs, pourquoi pas ? de le faire en tout cas bien vivre ici, évoluer, le faire correspondre à ce que les gens cherchent et attendent.
- Speaker #1
Qu'est-ce qui, toi, peut-être, à des moments donnés de ta vie, t'as fait une forme de déclic ?
- Speaker #0
Je pense que ça participe beaucoup, mon compagnon y participe beaucoup, parce qu'il a toujours voulu entreprendre et qu'il entreprend. Je suis rentrée à la PAM grâce à lui, dans le sens où il a sa boutique à la PAM. Il fait partie aussi du projet Ravito. et donc je pense que tous les deux, on se donne nos idées, on essaye de se challenger chacun l'un et l'autre sur les projets qu'on a, sur les idées qu'on a en tête, etc. Donc je pense que Florent participe beaucoup et a beaucoup participé à tout ce que j'ai pu faire. Parce que comme tous les nanas, je pense que tu vas interviewer pendant dix jours, on a ce foutu syndrome de l'imposteur où du coup, moi, j'ai tendance à trouver que c'est jamais assez bien et donc à rien faire. Là où lui trouve toujours que ce que je fais est super, alors bon, des fois, il a son regard critique, évidemment, et essaye de me pousser à évoluer. Mais je pense qu'il a beaucoup participé aussi, des fois, au fait que je lâche un peu et que je me lance. Donc, je pense que ça, c'est en tout cas une des personnes qui participent le plus à où j'en suis aujourd'hui. Encore une fois, les déclics, je pense qu'ils se sont faits au feeling. Là, tu vois... Ravito, les personnes avec qui on a monté le projet, c'est des gens qu'on a rencontrés via La Grande Maison, quand on a été freelance tous les deux avec Flo, c'est un espace de co-working sur Brest. Et donc on a rencontré Julien, grâce à ça, qui aujourd'hui nous a mis dans le projet de la PAM, avec qui aujourd'hui on a monté Ravito. Voilà, c'est des gens qu'on a rencontrés comme ça sur notre parcours professionnel, avec qui il y a eu un bon feeling, et qui sont entrepreneurs et qui n'ont pas peur, et qui du coup... t'aides toi à dépasser aussi un peu tes peurs et à te dire, en fait, vas-y, on s'en fout, c'est possible. Il y en a d'autres qui l'ont fait, pourquoi pas nous ? Donc, je pense que c'est ces personnes-là qui aident à aller plus loin. Et les autres personnes qui sont associées chez Ravito aujourd'hui, il y en a un qui est entrepreneur aussi, qu'on a rencontré grâce à la grande maison, grâce à la PAM, etc. Et donc, voilà, je pense que ça fonctionne pas mal comme ça, un peu au feeling, se dire, tiens, on ne ferait pas ça. Et puis, si les gens sont chauds, on essaye. Et si ça marche, tant mieux. si ça ne marche pas. Ça ne marche pas, tant pis.
- Speaker #1
Dans tout ce que tu me dis, j'ai vraiment l'impression qu'il y a une forme de fluidité ou de flow et de choses qui se font, entre guillemets, je ne vais pas dire facilement parce que rien n'est facile. Il y a toujours des obstacles et c'est comme ça qu'on apprend aussi. Mais peut-être le fait de vivre dans une ville plus petite.
- Speaker #0
carrément je pense que déjà il y a moins de choses entre guillemets moins de gens qui ont fait des choses et donc du coup il y a Plus de place, il y a plus de choses à créer. C'est vrai que des villes comme Nantes ou Paris, on se dit « ah bah oui, mais bon, ils l'ont déjà fait, donc du coup peut-être qu'on se sent… c'est moins facile de se lancer, ou alors il faut trouver vraiment encore une idée qui soit vraiment encore différenciante, etc. » Donc c'est sûr qu'avec ça, Brest c'est cool, parce qu'il y a encore de la place pour tout le monde, il y a encore plein de choses qui n'existent pas, et les Brestois sont très friands de… De nouveautés, le Brestois adore sortir, bouger, faire des choses. Donc c'est vrai que ça c'est top. Clairement, aujourd'hui, quelqu'un qui veut entreprendre sur Brest, il y a largement la place. Donc c'est clair qu'à cette échelle, ça participe de fou. Et puis on voit qu'il y a beaucoup de passerelles qui peuvent se faire avec les institutions brestoises aussi. Moi, je travaille avec Brest Tourisme, avec Ribin Mag. Donc voilà, ils sont aussi très ouverts. Toutes les institutions brestoises à travailler avec des entrepreneurs, à travailler avec les commerçants, à travailler avec les créateurs de contenu, les influenceurs. Donc voilà, on se sent aussi proche de sa ville, je pense. Là où peut-être que dans des grandes villes, les institutions sont moins atteignables et donc on a moins l'impression aussi de pouvoir participer vraiment pleinement à dynamiser la ville, à participer.
- Speaker #1
Donc un beau terrain de jeu.
- Speaker #0
Carrément, c'est clair. Nous, on a plein d'idées encore. Mais juste là, on est un peu fatigué, on a pu et on n'a pas le temps.
- Speaker #1
Justement, si on parle de cette fumière et des horizons, est-ce que tu peux peut-être nous donner un peu des coins, là où tu aimes te ressourcer ?
- Speaker #0
Dans Brest même, comme on dit, moi, ce que j'adore, c'est le bas de la rue de Siam. Il y a ce pont de recouvrance emblématique qu'on voit sur toutes les affiches et tous les tatouages des Brestois. Et ce spot, il est hyper cool parce qu'on a le soleil jusqu'au bout de la journée. Il est hyper dynamique. Il y a des super bars. L'ambiance est hyper cool. Et ce que j'aime aussi, et ça rejoint un peu la question d'avant, c'est que ce qui rend facile la vie brestoise aussi, c'est que c'est petit et donc on revoit souvent les mêmes personnes. Et c'est ce qui fait aussi, ça rejoint la question d'encore avant, c'est ce qui fait qu'on rencontre des gens aussi facilement. Et voilà, en allant régulièrement dans les mêmes adresses, on se fait des potes facilement, on fait des rencontres qui deviendront aussi peut-être des rencontres professionnelles. Et je trouve que Batsiam, là, c'est toujours un petit peu les mêmes personnes. Et donc, c'est cool comme endroit. Autre spot que j'aime beaucoup, c'est ce qu'on appelle la plage des Sables Rouges. C'est un peu la Calanque brestoise. C'est un petit spot. qui n'était pas trop connu à l'époque, qui commence à être un peu blindé maintenant l'été. Mais en fait, tu te baignes dans la Rade et c'est genre un petit coin de paradis. Tu n'as pas du tout l'impression d'être en ville alors qu'en fait, il y a la route juste au-dessus. Il y a le pont de Pugastel qui passe juste à côté. Et donc, ça, c'est top. Tu as vu Rade, tu as la mer, tu es au calme. Et c'est trop, trop bien. Et après, il y a une balade que j'aime beaucoup. qui part du fort du Porzic et qui va jusqu'à Saint-Anne du Porzic. Je la trouve très belle cette balade. Pareil, c'est vue sur la rade. Ce que j'aime, c'est qu'il y a les bunkers, il y a une ancienne ligne de train, si je ne dis pas de bêtises, un fort. Du coup, on se balade dans Brest. On a son histoire, on a la vue mer, on a la végétation. Je trouve que la balade est super chouette.
- Speaker #1
On se note toutes les petites balades à faire. Quand on veut monter un projet ou tout simplement quand on veut faire quelque chose et qu'on a déjà peut-être un job à côté, par où on commence ? Et si tu as peut-être un ou deux conseils à donner à celles qui, en cette rentrée, se disent « Cette année, je vais le faire » , qu'est-ce que tu pourrais leur dire ?
- Speaker #0
Écoutez, je vous souhaite un bon confinement déjà pour avoir du temps. Non, je rigole. Mais non, déjà, on commence par bosser le soir et le week-end. Honnêtement, moi, sur pas mal de sujets. Je bossais à 100% dans mon boulot. J'ai commencé par bosser le soir quand j'avais le temps, le week-end. Avec Ribin, pour l'instant, je ne gagne pas grand-chose. Des contrats une fois de temps en temps, mais vraiment pas grand-chose. Je m'organisais des week-ends pour aller découvrir des nouvelles adresses que j'avais envie de tester. C'est à prendre sur son temps perso, malheureusement. Après, il faut en avoir envie. Normalement, si c'est une passion, un truc qui nous anime. C'est pas trop un problème, surtout quand tu pourras aller manger dans des restaurants ou dormir dans des trucs cool. Donc voilà, bosser le soir et le week-end, sortir de chez soi, bosser dans un café, dans des espaces de co-working, poser des questions aux gens, même sur Insta, on n'est pas obligé toujours de se rencontrer si on est un peu timide ou que pour l'instant on n'est pas à l'aise. C'est des portes, appeler des gens, sortir de chez soi, ça je dirais que ça peut aider. Et après, moi je suis passée à 80% par exemple. Donc c'est pareil, s'accorder du temps sans prendre des risques, sans se mettre dans une situation compliquée, critique et risquée entre guillemets. Donc voilà, aujourd'hui il existe quand même pas mal de choses. Il y a des congés sabbatiques, justement réduire son temps de travail, se lancer en freelance à côté de son boulot. Mine de rien, je pense qu'il y a pas mal de petites solutions pour en tout cas tester et voir si ça prend. Et puis après, quand ça prend, il ne faut pas hésiter à se lancer. De toute façon, comme je disais tout à l'heure, quand je suis rentrée sur Brest, je me suis dit qu'il n'y a rien de définitif. Si ça ne le fait pas, tant pis, on change. Donc, je pense qu'il faut vraiment le voir comme ça. J'essaye, ça marche tant mieux. Si ça ne marche pas, tant pis. On en connaît tous des gens qui ont essayé, ça n'a pas marché. Ce n'est pas grave, on recommence, on arrête, on refait autrement. Voilà, ce serait ça mes petits conseils. Je suis vraiment mal placée parce que j'ai tendance toujours à me remettre en question.
- Speaker #1
Je pense que ça, c'est aussi un sujet. C'est comment on fait pour dépasser ces remises en question où ce n'est pas assez parfait, comme tu disais tout à l'heure.
- Speaker #0
Comment on fait ? Ces derniers temps, j'étais un peu dans une impasse. je disais Je me disais un peu, j'arrivais plus trop à avoir des idées, avec trop de sujets différents, l'impression que c'était jamais assez bien. Après, je suis beaucoup de monde, je passe beaucoup de temps sur les réseaux, et donc du coup j'ai tendance à suivre des gens qui ont un niveau en photo ou en vidéo bien plus élevé que le mien, parce que c'est leur métier et que c'est pas le mien. Et donc du coup de me dire, bah non, mais moi je voudrais faire ça, et donc du coup c'est pas du tout ce que j'ai fait, donc je le poste pas, etc. D'essayer d'arrêter de se comparer tout le temps. Là, j'ai décidé le soir de laisser mon téléphone dans le salon et d'aller me coucher sans téléphone pour déjà essayer de m'éloigner un petit peu des réseaux sociaux. Et puis de se dire aussi, de décomplexer un peu et de se dire, en fait, toi, tu trouves que c'est nul, mais en fait, ça fait cinq ans que tu as monté le truc et en fait, tout le monde te dit que c'est bien. Donc, à un moment donné, stop. Donc voilà, et puis des fois tu postes des trucs que t'adores et en fait ça marche pas du tout, et après tu postes un truc que t'aimais pas du tout et c'est ça qui marche, donc à un moment donné il faut se dire bon bah en fait tant pis, finalement on va poster quand même. Donc ouais, arrêter de se foutre de la pression et puis essayer de se lancer, essayer d'arrêter de se comparer, d'essayer d'arrêter de regarder ce qui se fait à côté, de se faire confiance quoi. À part ça, franchement je suis un peu nulle sur le sujet, j'y passe beaucoup beaucoup de temps. de temps. J'ai désactivé toutes mes notifications des réseaux sociaux, ça fait déjà longtemps. Mais je l'ai fait aussi des messages, c'est pour ça que vous étiez sur le palier tout à l'heure et que je n'ai pas vu ton message. Parce qu'on a beaucoup, beaucoup de sollicitations. Enfin voilà, moi toute la journée, sinon je regarde les messages que je reçois, etc. Donc moi je me note en ce moment que j'ai beaucoup de problèmes de concentration. Donc j'essaye de cacher mon téléphone, j'ai désactivé les notifications. Je me suis rendu compte que maintenant j'ai un fils aussi qui a un an et demi, qui nous voit beaucoup aussi sur notre téléphone. Je n'ai pas forcément envie de lui montrer ça. Alors je n'ai pas une yatola des écrans. Et ça fera partie de sa vie. Donc je préfère qu'il les voit, entre guillemets, sans le mettre devant des écrans, bien sûr. plutôt que de lui dire attention c'est vraiment pas bien alors qu'en plus nous on est dessus de toute façon. Je me dis plus je vais lui interdire plus il va avoir envie d'y aller. De toute façon c'est comment fonctionnent les enfants. C'est comme nous quand on est au régime et qu'on n'a pas le chocolat, qu'est-ce qu'on a envie de manger ? Du chocolat. Je me suis rendu compte qu'on passait beaucoup de temps dessus. Le premier truc qu'il a fait c'est allo avec tout ce qui lui passait sous la main. J'ai aussi envie de laisser mon téléphone de côté pour reprendre du temps avec lui. Ça demande quand même une sacrée force mentale, de se forcer à le mettre de côté. Et après, dans les choses qu'on suit et qu'on regarde, c'est s'imposer aussi des restrictions, de supprimer des comptes qui ne nous font pas forcément du bien. Par exemple, TikTok, je n'y vais qu'à midi. Je ne sais pas pourquoi, je commençais à la midi pendant que je prenais ma pause déj toute seule à la maison quand je rentre manger et je ne le regarde pas à un autre moment. Et après, moi, j'essaye aussi avec Ribin Mag d'insuffler notre vision des réseaux sociaux, je pense. Dans le sens où je n'ai pas de planning éditorial pour Ibin Mag. Je poste quand j'ai envie de poster. Je poste ce que j'ai envie de poster. Je le fais un peu en mode slow réseau sociaux. Et je publie des choses qui me correspondent. Comme je disais tout à l'heure que si moi je peux me le payer, j'imagine que les autres aussi. Donc je n'essaie pas de vendre du rêve. je n'essaie pas de... Que les gens se disent, ouais, elle a une vie super cool, j'essaie juste de leur montrer des choses que eux peuvent aussi faire, que si moi j'ai le temps, normalement ils ont aussi le temps, et si je peux me le payer, ils peuvent aussi se le payer. Donc voilà, je pense qu'il faut essayer de suivre des choses qui nous font du bien, et à petite dose, quoi.
- Speaker #1
Comme le régime.
- Speaker #0
Comme le régime. Tout est une question de modération. Pas d'excès, voilà.
- Speaker #1
Trop chouette. J'ai une dernière question pour toi, Alice, que je pose à tous mes invités, parce que c'est le dénominateur commun de toutes ces rencontres. Et j'adore cette question. Pour toi, qu'est-ce que représente l'horizon et l'océan Atlantique que vous avez ici, à la maison ?
- Speaker #0
Qu'est-ce que ça représente ? Moi, je trouve que ça représente déjà l'immensité. Du coup, ça me fait penser un peu à ce champ de possibilités. Je trouve que... Ça représente aussi une ouverture, c'est-à-dire qu'on se considère comme étant la fin ou un bout de territoire. Le Finistère, c'est la fin de la Terre, par exemple. Alors qu'au final, moi, je le vois peut-être qu'en fait, on n'arrive pas chez nous, finalement. Tu vois ce que je veux dire ? Bon, maintenant, avec des avions, t'arrives à Paris directement aussi. Mais en tout cas, à une époque, on a sûrement été l'arrivée de certaines choses. Et du coup, je me dis que ça représente aussi... Une ouverture au champ des possibles, et après ça représente quoi ? Ça représente la nature évidemment, une force assez intense. Je trouve que le caractère des Brestois, des Finistériens, il est un peu à l'image de notre environnement, de la côte et de l'océan, assez brut, assez naturel, assez fort, peut-être froid un peu pour certains, alors qu'en vrai on est sympa. Mais voilà, je trouve en tout cas que le caractère des Finistériens et des Brestois est bien représenté par l'environnement et par l'océan et cet horizon.
- Speaker #1
Est-ce que Alice, tu peux juste nous rappeler où est-ce qu'on peut te trouver, les projets dont tu nous as parlé, éventuellement les adresses pour les noter ?
- Speaker #0
Du coup, vous pouvez me retrouver, moi personnellement, sur Ribin Mag, sur Instagram. Vous pouvez suivre aussi la PAM, le tiers-lieu brestois pour lequel je gère la communication des réseaux sociaux. Et depuis le mois de juillet, chez Ravito, qui est situé à Brest, dans le quartier de Saint-Louis. On est ouvert du mardi au samedi, à partir de 10h jusqu'à 23h le week-end.
- Speaker #1
Super, on va noter tout ça.
- Speaker #0
Oui, carrément.
- Speaker #1
Merci beaucoup Alice pour ce moment. Merci Elisabeth. Un grand merci pour avoir pris le temps d'écouter cette conversation avec Alice. J'espère que cela vous aura plu. Si c'est le cas, n'hésitez pas à partager cette conversation autour de vous et peut-être de mettre 5 étoiles au podcast sur votre plateforme d'écoute préférée. Au passage, ce podcast est indépendant, alors si vous êtes arrivé jusqu'ici, un grand merci. Et vous pouvez nous soutenir en faisant un don sur le lien présent dans notre bio Instagram. Cela nous permettra de poursuivre cette belle aventure et de continuer à vous partager. Les aventures de femmes engagées.