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Les Femmes de l'Ouest

Rencontre avec Caroline, fondatrice de Maison Figura : "se mettre au diapason des saisons" commence par l'intérieur.

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46min |03/09/2025
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46min |03/09/2025
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Description

Alors que la rentrée bat son plein et que l'été touche à sa fin, il sera bientôt l'heure de passer un peu plus de temps dans nos intérieurs.

Aujourd'hui je vous invite à écouter Caroline, qui après s'être interrogée sur la façon dont nous nous habillons à la maison. Et le constat qu'elle a identifié nous sommes nombreuses à l'avoir expérimenté : legging / jogging et pulls XXL, c'est l'élégance qui file au placard. Alors pour y remédier Caroline a créé Maison Figura.


Dans cette conversation, on parle bien évidemment d'entrepreneuriat, de comment se lancer dans un secteur en plein basculement, de l'importance de s'écouter et de se mettre au "diapason des saisons".



🌊 Les Femmes de l’Ouest c'est LE podcast qui va à la rencontre de celles qui font vivre la côte atlantique, de Brest à Biarritz.


Chaque épisode met en lumière des parcours de femmes engagées, créatives, sportives, scientifiques, entrepreneures ou artistes, qui incarnent la richesse et la diversité de l’Ouest.


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🎙️ Podcast créé et produit par Elizabeth Madoré


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue sur les Femmes de l'Ouest, le podcast qui va à la rencontre de celles qui font vivre la côte atlantique de Brest à Biarritz. Alors que la rentrée bat son plein, que l'été touche bientôt à sa fin, il sera dans quelques temps l'heure de passer un peu plus de temps dans nos intérieurs. Et aujourd'hui justement, je vous invite à écouter Caroline qui s'est interrogée sur la façon dont nous nous habillons à la maison. Et le constat qu'elle a identifié, nous sommes nombreuses à l'avoir expérimenté. Le combo legging, jogging, pull XXL et café, c'est un peu l'élégance qui file au placard. Alors pour y remédier, Caroline a créé Maison Figura. Dans cette conversation, on parle bien évidemment d'entrepreneuriat, de comment se lancer dans un secteur en plein basculement, de l'importance de s'écouter et comme elle le dit, de se mettre au diapason des saisons.

  • Speaker #1

    Bonjour Caroline. Bonjour Elisabeth.

  • Speaker #0

    Je suis ravie d'enregistrer avec toi cet après-midi cette conversation qu'on va avoir ensemble. Merci de nous accueillir chez toi à Lorient.

  • Speaker #1

    Bienvenue.

  • Speaker #0

    Merci. La question que je pose toujours et par laquelle je débute toutes mes conversations, comment vas-tu en ce début d'été, on peut le dire ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'on peut le dire, même si ce matin ce n'était pas tout à fait un été qui se préparait. Je vais très bien. Merci Elisabeth, je me sens impatiente et assez, je dois dire, excitée de notre conversation et dans une bonne forme générale, même si la fin d'année scolaire est toujours assez intense. Voilà, on peut dire que c'est plutôt météo, beau fixe, soleil. Parfait.

  • Speaker #0

    Caroline, on s'est eues au téléphone à plusieurs reprises, on a échangé via les réseaux et de façon privée. puisque tu peux portes un projet que j'ai découvert grâce à une amie très proche qui a aussi participé d'une certaine façon au développement de ta marque qui est charlène krogeneck qui est photographe à brest est ce que est ce que tu pourrais avant de nous parler de ce projet de ce qui t'a amené à ce projet donc je peux dire le nom de la marque j'imagine on va en parler donc c'est maison figura une marque de mode et de décoration avec une fabrication de 100%

  • Speaker #1

    française et maison figura j'ai eu l'idée pendant mes congés maternité. Donc à l'époque, je travaillais dans la banque, un domaine qui est vraiment aux antipodes de la mode dans laquelle je suis aujourd'hui. Et en fait, j'étais frustrée, en un sens, de ma créativité qui était en berne. Je travaillais beaucoup sur des processus, sur des projets, j'avais beaucoup de rigueur. Et à la fin de mes congés maternités, je me suis rendue compte que j'avais un besoin de créativité qui n'était pas forcément assouvi dans mon travail. Donc ça, ça a été un premier élément. Et le deuxième, c'est que mes congés maternités ont été longs. J'ai eu des grossesses qu'on peut qualifier de pathologiques. Donc, j'ai passé beaucoup de temps chez moi. Et ma petite machine créative tourbillonnait, tourbillonnait. Et c'est vrai que je ne savais pas comment utiliser cette créativité. Et l'évidence s'est apparue pendant que j'étais en congé maternité. Je ne savais pas comment me vêtir avec confort et style en étant à la maison. Donc, c'était des jogging, des pilou-pilou. Je crois que tu vois ce que je veux dire. Un peu. Voilà. Et il m'a semblé inconcevable qu'on mette autant d'énergie pour se vêtir à l'extérieur de chez soi. on s'apprête pour sortir, mais qu'en étant à l'intérieur, chez soi, on soit un peu la pire version de soi-même. Donc soit en version jogging négligée, soit en version legging plus ou moins sympa à porter toute la journée. Et donc j'en ai parlé et autour de moi, ça a résonné avec beaucoup de femmes. Je me suis dit qu'il y avait plus qu'une idée un peu folle-folle, il y avait vraiment un projet derrière. Et à l'époque, j'ai fait un sabbatique au Portugal et ça m'a donné l'idée aussi d'aller visiter des usines de confection. Et j'ai senti que le produit me plaisait. l'environnement me plaisait, qu'il y avait quelque chose à faire pour réinventer aussi la mode de manière plus responsable. Donc à l'époque, on était en 2022 et du coup, je me suis lancée.

  • Speaker #0

    Et donc tu t'es lancée d'abord au Portugal ou dès le début, tu t'étais dit non, je veux vraiment du Made in France. Est-ce qu'il y avait un projet aussi de revenir en France pour ça ?

  • Speaker #1

    Oui, en fait, j'ai eu l'idée quand j'étais en congé maternité. Puis au Portugal, j'ai commencé à développer. le concept donc il n'y avait pas de marque à l'époque, il n'y avait vraiment pas de produit, il y avait juste des idées plus concrètes et ensuite on a déménagé en août 2022 en Bretagne et c'est là où vraiment j'ai commencé à travailler de manière officielle et rigoureuse sur le projet et en fait c'est parti d'un constat très simple, je suis mère de deux jeunes enfants comme tu l'as vu j'ai un chat, un chien, j'avais une logistique à la famille, de famille à la maison et je pouvais pas m'absenter pour partir au Portugal voir des fournisseurs, je me suis dit si je construis premier avion bretagne. c'est pour rester au maximum en Bretagne et vivre le style de vie breton. Donc ça n'a pas beaucoup de sens de faire fabriquer ailleurs qu'en France. Et du coup, la question du made in France, elle s'est assez vite imposée. Je ne parle pas des considérations écologiques qui sont en plus un élément qui m'a décidé. parce que faire des allers-retours depuis la Bretagne, c'est évidemment en avion pour aller au Portugal. Et je me suis dit, là, faire une marque qui promeut des valeurs durables, mais prendre l'avion pour aller voir ses fabricants, ça n'a pas beaucoup de sens. S'installer en Bretagne, mais toujours partie ailleurs pour aller visiter et travailler avec ses fabricants, ça n'a pas de sens non plus. Donc voilà, ça s'est fait comme ça.

  • Speaker #0

    Et justement, à ce moment, je me suis dit, on s'installe en Bretagne. Est-ce que déjà, c'était une région que tu connaissais ? Est-ce que...

  • Speaker #1

    Pas du tout.

  • Speaker #0

    Comment s'est passée cette intégration ?

  • Speaker #1

    Mes amis rigolent et se moquent de moi en disant que j'ai acheté ma maison en FaceTime et que c'était vraiment un saut dans le vide. À l'époque, je ne connaissais pas la Bretagne. J'ai vraiment littéralement acheté ma maison et j'ai fait des choix très structurants à distance. Parce qu'en fait, on a eu le coup de cœur pour s'installer avec mon mari qui est quand même un peu fan de la Bretagne parce qu'il avait fait l'école Laval. Donc, il connaissait plutôt Brest et la presqu'île de Creuson. Et quand on s'est dit on va s'installer quelque part, on a plutôt réfléchi. Comme des consultants, on a dit pas trop loin de grandes zones d'activité au niveau économique, pas trop loin de Paris parce que moi j'ai une partie de ma famille à Paris. On puisse faire du vélo, on puisse être au bord de l'océan. Et en fait, la checklist, elle s'est vite déroulée et Lorient est apparue comme la meilleure option. Alors il se trouve que ma belle famille habite dans le Finistère, donc on est à une heure de chez eux et ça nous rapprochait aussi d'eux. Mais fondamentalement, on connaissait un couple d'amis à Lorient, pas plus. Moi, je n'avais jamais visité la ville et c'est vraiment mon mari qui est parti, parce que moi j'étais en plus à l'époque en postpartum, je ne pouvais pas trop bouger avec les enfants. Et il est parti du Portugal, il est allé visiter l'Orient à peu près aux vacances de Pâques 2022 et en août, on s'est installé. Et tu vois, on avait acheté une maison, inscrit les enfants à l'école, donc c'était un vrai saut dans l'inconnu.

  • Speaker #0

    Double, triple quoi, triple saut au final.

  • Speaker #1

    Je pense qu'on peut le dire, mais je le sentais. Si tu veux, parfois dans la vie, tu le sens. Quand c'est le bon endroit, le bon moment, en fait, je lui ai fait une grande confiance. J'ai dit là, moi, je ne peux pas me déplacer. On ne va pas faire X aller-retour pour aller visiter X fois la ville. Si tu le sens, si tu sens qu'il y a des bonnes ondes, ça a l'air d'être la ville parfaite sur le papier, on y va.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est la ville parfaite ?

  • Speaker #1

    Je suis ravie. Franchement, on est hyper heureux ici. On ne vivrait pour vraiment aucune autre raison au monde ailleurs. Après, c'est un port d'attache pour nous parce qu'on a vécu 8 ans à l'étranger. et en fait on avait surtout envie d'un endroit où planter nos racines et pour les enfants aussi, là tu vois qui ont 6 ans et 4 ans, on s'est dit c'est leur enfance qu'ils vont créer ici, ça veut pas dire qu'on restera toute notre vie à Lorient,

  • Speaker #0

    peut-être qu'on rebougera mais en tout cas ce sera notre port d'attache super et pour revenir justement à Maison Figura alors est-ce que tu peux nous dire ce moment où tu arrives ici à Lorient et comment se déroule ce fil en tout cas ce grand saut professionnel

  • Speaker #1

    oui et Donc le grand saut il s'est fait en deux temps. Donc quand on est arrivé en août, moi j'étais à fond sur mon projet, dans le sens il faut que je développe mon projet, mais on l'a dit c'est un triple saut dans l'inconnu, donc c'était aussi trois jobs en un, découvrir la ville, découvrir l'écosystème entrepreneurial, économique et monter mon projet. Donc la première chose que j'ai faite c'est pas être seule. Donc j'étais à la coloc, avec Sabrina Milien que tu connais, que j'avais déjà rencontrée, avec qui j'avais déjà échangé. Je me suis mise dans ce réseau d'entrepreneurs qu'est la coloc. Et je me suis mise dans un réseau de femmes qui s'appelle Bouge ta boîte, qui a été créé par une bretonne, Marie-Éloi, et je me suis dit plus forte à plusieurs. L'idée c'était de ne pas être isolée. Donc j'ai commencé à travailler sur le projet en phase de conception, donc imaginer des collections, trouver des fournisseurs, dessiner l'identité de la marque, etc. Je me suis aussi entourée de professionnels en local, d'une graphiste en local que j'ai rencontrée via la coloc, qui est Blandine, et que je remercie pour tout ce qu'elle fait. d'une personne aussi qui m'a aidée sur la partie identité visuelle, branding, qui est Morgane Ravalek qui est à l'agence Volal Topo. Donc que des gens en local pour m'ancrer et commencer à comprendre. Et j'ai fait ça pendant un an. Et septembre 2022 jusqu'à septembre 2023, où j'ai lancé la marque officiellement avec la campagne de financement participatif sur Ulule.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu pourrais nous dire Maison Figura ? Pourquoi Maison Figura ? Qu'est-ce que... Juste... Transmet comme message par ce nom de marque et comment est venu ce nom ?

  • Speaker #1

    Ce nom de marque est venu par une amie qui est chère qui s'appelle Lucille que j'ai rencontré via le réseau Bouche ta boîte. Et en fait je brainstormais autour d'un nom, j'avais un premier nom qui s'appelait Goya. Ça me faisait penser aux peintres, ça évoquait pour moi des sonorités latines que j'aimais bien. Et en fait j'ai eu une opposition quand j'ai déposé le nom à l'INPI. Donc ça a été une première déconvenue. Donc j'étais à fond sur Goya et rien d'autre n'existait. En faisant le brainstorming, en arrivant à Lorient avec des amis, je me suis dit qu'il y a quelque chose à faire autour d'une sonorité latine. J'avais envie d'un nom international. C'est cette amie Lucille qui m'a transmis un article de presse parlant de la bella figura. C'est la philosophe Marie Robert, qui a le compte Philosophie Isexi, qui parlait de cette attitude qu'on peut avoir de far bella figura, qui en italien veut dire faire bonne figure. C'est vrai que ça résonnait parfaitement avec le projet Maison Figura, faire bonne figure. à la maison, d'où Maison Figura, donc francisé, je ne dis pas Maison Figura, mais je dis Maison Figura. Et j'ai adoré le clin d'œil de Figura, faire bonne figure, être à l'aise et aussi élégante chez soi. Voilà, donc tout ça, tout ça, c'est parfaitement aligné. Et en plus, le nom était libre. Donc là, les planètes se sont alignées. J'ai opté pour ce nom sans regret avec Goya, qui me semble bien de moi maintenant.

  • Speaker #0

    Et justement, ce nom est arrivé. Il a fallu, comme tu le dis, créer toute l'identité de marque et commencer à travailler sur aussi la recherche de fournisseurs. Est-ce que tu pourrais nous dire quelque chose de cette recherche de fournisseurs ? On sait qu'en France, le secteur du textile est quand même un secteur qui souffre énormément. pour de nombreuses raisons, que le tissu industriel est quand même, malheureusement, de plus en plus... J'ai le terme pauvre qui me vient, mais qui est difficile.

  • Speaker #1

    Il y a une raréfaction des compétences. Alors, c'est vrai que moi, c'est une reconversion, mais on figurera. Donc, comme je te l'ai dit, j'ai travaillé dans la banque. Avant ça, j'étais dans le conseil. Avant ça, dans l'édition de livres. Donc, en fait, j'ai su à chaque fois savoir que je ne savais pas. Donc, le principe, c'était, je ne vais pas faire toute seule, je vais m'entourer de gens qui savent. Et quand en fait j'ai commencé mes enfigurages, j'ai tout de suite été tapée à la porte de Guillaume Gibault, qui est le président du Slip français, qui est aussi un ancien HEC, donc on a fait les mêmes études. Et j'ai été le voir au salon du Made in France, donc en novembre 2022. Je lui ai dit, Guillaume, j'ai besoin de faire fabriquer en France, je ne sais pas à qui je dois m'adresser. Je ne te cache pas que j'avais déjà passé quelques coups de fil, mais personne ne répondait en fait, les usines ne répondaient pas. Et il m'a dit de m'entourer de compétences et donc façon de faire, c'est une organisation qui fait, si tu veux, une mise en relation entre des fabricants et des marques. Et façon de faire m'a aidée en fait. J'ai payé des gens vraiment qui m'ont aidée à trouver mes fabricants. Et oui, tu as raison, le tissu industriel est appauvri d'un point de vue de la confection française. On a perdu énormément d'emplois dans les années 90 avec la délocalisation, notamment au Maghreb et dans les régions limitrophes. Mais aujourd'hui, le paradoxe, c'est qu'il y avait un regain de demande pour la confection française. Parce que post-Covid, toutes les marques qui fabriquaient en Asie se sont mis à questionner le modèle de la fabrication en Asie. on va dire pas pour les marques d'ultra fast fashion mais les marques qui avaient vraiment un modèle économique un peu plus premium elles se sont relocalisées donc notamment au Portugal toutes les marques qui faisaient au Portugal se sont fait un peu chasser du Portugal où on décidait d'être encore plus vertueuse et d'aller vers la France du coup il y a eu un goulet d'étranglement donc moi je me suis retrouvée face à peu d'offres de capacités industrielles mais aussi beaucoup de concurrence et ça j'ai été étonnée moi je pensais qu'il y avait personne qui voulait faire fabriquer en France ça allait être très original mais en fait il y avait un regain de demande pour le made in France L'avantage que j'ai eu, c'est que je travaille sur la maille. Et donc la maille, en fait, tu pars d'une bobine de fil. Donc on rentre un peu dans la technique, mais globalement, tu arrives, tu dis j'ai besoin de capacité pour produire quelques unités. Et là, j'ai trouvé un super atelier à Lyon qui, lui, a pas de problème parce qu'il travaille sur des fils pour d'autres clients. Et ils prennent les mêmes fils et du coup, ils me tricotent en fait. C'est pas on prend un gros rouleau, on doit l'enlever, on doit faire des modèles sur mesure. C'est vraiment, j'ai trouvé une forme de synergie en fait avec ce fabricant. Et c'est plus facile en maille d'avoir des petites quantités, du coup ils peuvent m'intercaler entre les grosses productions. Donc ça c'est fait, ça c'est une coïncidence, mais c'est le type de produit que je demandais, le type aussi de production, de processus de production qui convenait. Et c'est vrai que c'est plus facile de s'intercaler quand on a quelques dizaines de pièces à faire faire que quand on en a des milliers. Donc j'ai pu trouver comme ça des capacités de production de manière assez inespérée.

  • Speaker #0

    D'accord. Est-ce que justement tu pourrais nous parler de ces collections ? de la façon dont tu les as imaginées avant de les dessiner, de ce processus créatif qui peut-être te manquait dans tes précédentes expériences ? Tout à fait.

  • Speaker #1

    Alors, quand j'ai commencé Maison Figura, j'avais cette conviction que je t'ai dit, je sais que je ne sais pas, mais j'avais quand même envie de faire un peu moi-même. Donc, j'ai commencé à dessiner, j'ai commencé à avoir des idées. Donc, on est sur un vestiaire d'intérieur, donc des matières qui sont très douces. Tu as pu observer et toucher les produits. Donc, je partais sur plutôt des tissus assez souples, mais des matières biologiques. Donc, il y avait quand même des contraintes aussi en termes de typologie de produits que tu peux faire. Tu n'es pas sur du jean, tu n'es pas sur des matières qui sont très rigides. Donc, j'ai commencé à réfléchir autour de la maille et du homeware avec ces joggings revisités, ces pantalons un peu fluides, ces pulls assez doudous, tu vois, un peu oversize, avec des volumes assez généreux. et en fait j'ai été sur la plateforme Malt et j'ai contacté trois styliste modéliste pour leur demander d'interpréter ce que j'avais comme idée. Et je me suis dit en matière de création, il ne faut pas forcer le destin. Si la styliste modéliste n'a pas compris mon projet, qu'elle ne l'interprète pas d'une manière qui est adaptée, ça veut dire que ce n'est pas la bonne. Donc j'ai payé, pareil, trois personnes pour faire comme un mini RFP et je suis tombée sur Audrey qui a été la personne qui a le plus compris mon projet ou en tout cas dont la direction artistique correspondait le mieux. Audrey est basée à Nantes et c'est elle qui m'a aidée à dessiner vraiment au sens technique les produits parce que c'est vraiment un métier. C'est très technique. Il y a la partie dessin à plat mais il y a aussi toutes les cotations, évidemment le patronage, le prototypage mais ça, ça arrivait plus en aval avec l'atelier directement. Mais Audrey a été... hyper clés dans le dispositif parce que sinon moi j'aurais juste mes idées, mes concepts, vaguement des notions de coloris que je voulais aborder, mais Audrey a mis sur pied le plan de collection au sens propre.

  • Speaker #0

    Oui donc il y a beaucoup de monde qui gravite autour de Maison Figura. Et aujourd'hui, alors deux ans, trois ans après ?

  • Speaker #1

    Donc trois ans après le début de l'idée, mais deux ans de commercialisation puisque en septembre 2025, ça fera deux ans officiellement que j'ai lancé la marque.

  • Speaker #0

    Le temps file.

  • Speaker #1

    Le temps file. Et à la fois, ça m'a semblé quand même long parce que le chemin parcouru est énorme. Tu vois, tu passes de zéro à un, tu commences avec juste des planches et un PowerPoint et un business plan et après tu arrives avec des clientes qui sont contentes, qui commandent, qui recommandent, plein de projets à venir.

  • Speaker #0

    Et aujourd'hui, justement, tu viens de nous parler de tous ces projets et Maison Figura, c'est plus que du homeware puisque tu as aussi développé toute une collection pour la maison.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu pourrais aussi nous parler peut-être de... Pourquoi la maison, même si on a compris que ça revient de ton expérience de maternité, pourquoi avoir amplifié la collection et qu'est-ce qu'elle représente pour toi ?

  • Speaker #1

    Alors, il y a eu deux facteurs qui ont déclenché le lancement de la gamme maison. Déjà, moi je suis passionnée d'architecture d'intérieur, j'ai voulu être architecte d'intérieur toute ma vie, jusqu'au moment où je me suis dit, bon, c'est maintenant, c'est peut-être l'opportunité unique à travers Maison Figura de toucher au domaine de l'intérieur. Je ne sais pas pourquoi j'ai tourné autour du pot et j'ai commencé par les vêtements, ce qui me semblait le plus logique, mais j'avais très envie d'aller vers de la décoration. Ça, c'était une aspiration personnelle. Très vite, après avoir fait une première collection, je me suis dit que je ne vais pas lancer 20 collections de homeware. Finalement, on a besoin de quelques essentiels. Je préfère avoir peu, mais bien les faire. Je me suis dit qu'une collection capsule, ça va être bien et je reconduirais des modèles avec des couleurs différentes, mais je n'avais pas vocation à faire une marque de prêt-à-porter globale. c'était juste du homoer Donc la maison est arrivée comme un relais de croissance, en se disant si je ne fais pas d'autres vêtements, qu'est-ce que je pourrais faire à des produits aussi textiles ? Et en fait, j'ai commencé à avoir l'idée d'un plaid. Mes clientes me disaient qu'elles avaient froid chez elles, et notamment quand en Bretagne il y a pas mal d'humidité. Et en fait, elles me disaient tu ne veux pas nous faire un poncho, une cape, quelque chose qu'on puisse mettre sur les épaules ? Et donc moi j'ai tout de suite pensé au plaid, qui me semblait être vraiment une pièce à la fois statement déco que tu peux poser sur un bout de canapé ou un bout de lit, mais aussi une pièce quasiment... dans laquelle on s'enveloppe et qui fait un pont entre le textile et la déco. Enfin, le prêt-à-porter et la déco. Et du coup, le plaid est arrivé. Et puis après, le plaid, on découlait les coussins parce qu'on a eu un petit problème de tricotage sur quelques plaids. Et l'atelier m'a appelée terrifiée en me disant on ne peut pas faire ça, on ne peut pas jeter cette matière, c'est magnifique. Qu'est-ce qu'on en fait ? Et là, j'ai dit, on va faire des coussins. On fait comme en pâtisserie, on prend un emporte-pièce, on découpe ce qui me semblait être le plus logique, c'est-à-dire des rectangles et des carrés. et du coup c'est comme ça que les coussins sont nés dans une démarche d'upcycling et j'en suis ravie et ça s'est fait comme une... C'est un peu une tarte à thym stylistique quoi, mais j'avais pas d'idée prédéfinie et ça arrivait assez vite en fait dans l'aventure.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu avais imaginé voir Maison Figura se développer en termes de collection et aussi tu pourrais bien nous parler de l'édition, peut-être que tu y reviens d'une certaine façon, de cette façon ou est-ce que c'est vraiment les rencontres, le chemin qui fait que les choses comme les coussins découlent ?

  • Speaker #1

    naturellement. Il y a beaucoup de travail, mais je pense qu'il y a une envie chevillée au corps d'investir l'univers de la maison. Là, on est chez moi. Je ne sais pas quelles ondes tu ressens, mais je mets beaucoup d'attention à ce qu'on se sente bien à la maison. Aujourd'hui, je travaille depuis la maison, donc c'est un facteur important de bien-être, d'être bien chez soi. En fait, cet univers de la maison, je trouve que c'est un vrai prétexte pour parler de santé mentale, de santé, de bien-être. de manière globale. Donc moi, je dis souvent, la vie commence à l'intérieur, mais c'est au sens physique. Si on n'est pas bien chez soi, si on ne se sent pas à l'aise chez soi, comment est-ce qu'on peut être bien avec les autres en dehors de chez soi ? Donc là, on vire sur des réflexions un peu philosophiques, mais on peut y aller. L'idée, c'est de trouver un prétexte pour proposer de belles choses qui résonnent avec nos valeurs, nos aspirations. Et en fait, Maison Figura, on n'achète pas que des pièces de qualité. Fabriquées en France, on achète un style de vie. Et les anglo-saxons sont très bons dans ce qu'on appelle le lifestyle. Moi j'ai envie de créer une marque lifestyle. Donc ça je le savais depuis le début. N'étant pas spécialiste ni de la mode ni de la décoration, j'ai plutôt envie d'être une marque généraliste, mais pas au sens péjoratif, plutôt une marque globale, holistique. Et l'édition, je pense qu'on y vient, parce que moi j'ai toujours fait beaucoup de créations, je suis, comme je te disais, créative, et j'avais bridé ça, mais du dessin, des collages, beaucoup de production avec mes dix doigts. Et c'est vrai que je ne peux pas produire des vêtements de mes dix doigts. En tout cas, ce ne serait pas la qualité espérée au niveau de la production que je fais. Mais je sais que les affiches, par exemple, j'ai monté un mini studio de création et je fais beaucoup d'affiches et j'en sors une partie pour Maison Figura, mais j'en ai une partie pour moi. Tu vois, je fais des fusains aussi. Il y a beaucoup de choses que je fais et je garde chez moi. Mais je pense que ça donnera lieu à des nouvelles collections dans le futur pour Maison Figura. Mais c'est plutôt comment on canalise sa créativité pour en faire. des produits qui sont appétants pour être commercialisés. Mais sinon, si tu me posais la question, je pourrais passer ma vie à créer. Donc, c'est sûr que je créerais des carnets. J'adore écrire aussi. Il y a plein de choses possibles, mais il faut juste se donner le temps parce que ça prend du temps d'installer une marque.

  • Speaker #0

    Et justement, quand on s'était appelé, c'est une parfaite transition pour évoquer un sujet de la temporalité. On avait évoqué cette temporalité qui est très... différentes que l'on peut avoir sur le littoral et notamment dans des villes comme l'orient ou des régions comme la bretagne avec d'autres régions qui sont peut-être plus denses. Comment toi tu as vécu et peut-être aussi compris cette différence dans la notion de temporalité et de temps à laisser que la marque s'installe et se développe ?

  • Speaker #1

    C'est une excellente question, Elisabeth, parce qu'en fait, quand on s'est installé, je ne pensais pas que ce serait un sujet, la gestion du temps, le rapport au temps. Et en fait, c'était un sujet à deux niveaux. Déjà, parce que quand on s'installe volontairement en Bretagne, on a envie de profiter de la Bretagne. Et je te l'ai dit, on voulait s'installer au bord de l'océan. Donc, je me suis rendue compte qu'il fallait que l'entreprise se mette au diapason de mon rythme. Et non pas que je sois esclave de mon entreprise et que je sois dans une stratégie d'hypercroissance où je fais un burn-out au bout de deux ans parce que... forcément, quand on se met dans beaucoup d'intensité, on a une capacité de résistance qui est limitée. Donc, j'ai tout de suite dit, je vais prendre du temps pour moi, je ne vais pas me précipiter et ne pas voir la Bretagne, ne pas voir le jour, ne pas voir l'océan. Donc ça, c'est mon credo, c'est oui, entreprendre, mais en tout cas, se mettre au diapason de la région dans laquelle je suis et pouvoir en profiter. Donc, je fais du l'ange-côte, je crois qu'on en avait parlé. Je vais chercher mes enfants à l'école. je suis vraiment dans un mode On va dire bonne mère de famille, tu vois, mais pas plan-plan, c'est juste j'ai pas envie de me sacrifier dans la mêlée, quoi. Je monte ma boîte, mais la boîte, si elle doit prendre un an ou deux ans de plus pour se développer, c'est OK et je suis OK avec ça. La deuxième chose que j'avais sous-estimée, c'est que ça prend beaucoup de temps d'implémenter une marque dans la mode et dans la décoration. En fait, que ce soit les clients, donc clients particuliers, que ce soit les clients entreprises, que ce soit les réseaux de distribution, ils font pas confiance du jour au lendemain parce que le marché est tendu, parce qu'il y a beaucoup d'offres. Et en fait, ils ont envie de nous laisser le temps. de faire nos preuves. Donc en fait, cette stratégie du temps long, je ne pensais pas l'avoir par rapport à un besoin de marché, mais je me suis rendu compte que c'était complètement compatible avec le marché en lui-même. Et qu'en fait, ça ne sert à rien de vouloir aller plus vite que la musique. Parce que les magasins, ils ne nous font pas confiance l'année une. Moi, quand j'étais sur le salon Who's Next, où on cherche des distributeurs, c'était en janvier dernier, ils disaient « Vous avez combien d'années d'expérience ? Vous êtes là depuis combien de temps ? » En fait, ils me riaient au nez. il me disait mais attendez mais ça fait à peine un an que vous êtes là, vous êtes une très Très jeune marque ! Donc je crois qu'il y a un proverbe qui dit on ne fait pas mûrir le vin plus vite, ça prend toujours le même temps pour faire mûrir le raisin et puis fabriquer un bon vin. C'est un peu la même chose dans la mode. C'est des secteurs où en fait on a beau vouloir accélérer, l'écosystème veut qu'on soit dans la lenteur parce que l'écosystème ne fait pas confiance aux jeunes pousses. Il y a tellement de taux d'échec en fait et tellement d'offres aussi qu'ils nous laissent le temps de faire nos preuves. Et c'est plutôt, je pense, positif et sain.

  • Speaker #0

    Finalement, ça rejoint aussi cette temporalité que tu t'es mise lorsque tu dis que tu es au diapason de la nature et de l'environnement dans lequel tu es. Finalement, ces deux temporalités se rejoignent.

  • Speaker #1

    Complètement.

  • Speaker #0

    Et sont, j'ai envie de dire, en totale opposition avec une forme de rythme qui nous est imposée par une autre partie de la société ou de l'environnement que l'on peut aussi voir.

  • Speaker #1

    Oui. Oui, et après, je pense que ça dépend aussi personnellement de nos aspirations. Tu vois, je me suis toujours dit, mais dans le sport comme dans la vie, je suis une sprinteuse. Et en fait, l'entrepreneuriat, c'est un marathon. Excuse-moi cette évidence, mais je me suis rendue compte que si je partais à fond les ballons, j'allais me cramer. Donc, c'est aussi moi connaissant mes ressources. Tu as des gens qui sont très bons dans la longue distance. Moi, je me suis dit, là, je lance une entreprise, je suis tout feu, tout flamme, j'ai plein d'idées, j'ai plein d'énergie. mais si je ne... gère pas cette énergie sur le temps long, ça va pas le faire. Donc aussi me freiner, me mettre des, entre guillemets, des bâtons dans les roues que je m'impose moi-même, d'aller plus lentement, de prendre du temps pour moi. Tu vois, chaque année, je fais une retraite avec moi-même où je passe deux ou trois jours toute seule, sans les enfants, sans mon mari, sans les animaux, enfin vraiment solo. Je me fais des retraites de yoga et ça peut paraître antinomique avec le fait de créer sa boîte et d'avoir une jeune boîte, tu vois. À moins de trois ans, moi je connais peu d'entrepreneurs qui s'autorisent le luxe de prendre autant de temps. Mais moi, je le fais parce que c'est indispensable. Sinon, je pense que je pars en burn-out. Donc, c'est aussi savoir se connaître. Et connaître, ça a son seuil de résistance. Et moi, je pense qu'il est assez bas. Donc, je me ménage.

  • Speaker #0

    Beaucoup. Est-ce que justement, tu peux nous dire comment tu prends du temps pour toi, tu fais tes retraites, mais au quotidien, est-ce que tu as peut-être des tips ou est-ce que tu as des... Des choses que tu ressens qui te font dire, là il faut que je fasse un stop, là j'ai besoin de stopper, j'ai besoin de ralentir. Comment tu gères ces moments où tu te rends compte qu'il faut appuyer sur la pause ?

  • Speaker #1

    Alors c'est pas forcément dans le quotidien, à l'échelle d'une journée, c'est plutôt à l'échelle d'une semaine. Donc moi je vais une fois par mois à Paris, je sais très bien que quand je reviens de Paris, donc je prends un shot d'adrénaline, un shot d'accélération pour mes amphiguras, quand je reviens, il ne faut rien me demander. Donc ça, je m'en suis rendu compte, ça fait maintenant un an et demi que je vais régulièrement à Paris. La semaine qui suit mes déplacements, mais que ce soit à Paris ou là, tu vois, j'étais à New York et à Chicago, la semaine qui suit un gros déplacement, même si le déplacement n'a duré qu'une ou deux journées, il faut vraiment que je me laisse une semaine pour absorber, pour digérer. Ça ne veut pas dire ne rien faire, mais ça veut dire ne pas me mettre d'énormes pressions, d'énormes challenges dans la foulée. Donc ça, c'est plutôt ma gestion on-off. donc euh Les gens me disent, t'as une vie à mille à l'heure, tu fais plein de choses. Parce qu'évidemment, quand on a une vie, on va dire, assez calibrée, normée, où on va tous les jours à un endroit pour travailler, c'est pas la même chose que quand on fait une semaine à Paris, dix jours aux Etats-Unis, comme moi. En fait, c'est par à-coups. Mais oui, c'est une vie à cent à l'heure, mais ponctuellement. Parce qu'après, je déconnecte ou je décroche, et je suis plus dans un mode veille, où je digère ou j'ingère ce que j'ai appris. Donc ça, c'est à l'échelle de la semaine, du mois, on va dire. Après l'échelle de la semaine, il y a des moments où je suis beaucoup plus performante. En général, après le longe-côte, ça me remet les idées au clair. J'ai besoin de l'eau froide, de ce choc thermique, de rentrer dans l'eau, de me laver. Ça me lave les idées parce que j'ai tellement d'idées, tellement de pensées que souvent je me noie même. Donc en général, une bonne marche ou un bon longe-côte, ça me fait du bien.

  • Speaker #0

    Et j'essaie de ne pas prendre de décision avant d'avoir fait cette séance de sport. Je le fais deux fois par semaine environ. Et quand j'ai des grosses décisions, je me dis, allez, hop, je la prendrai après le launch code parce que j'aurai les idées plus claires. Et après, au niveau du rythme biologique, j'ai toujours dit que moi, je n'étais pas une morning person. Donc, je me disais, c'est vraiment le soir que je suis au top de ma créativité, top de ma performance. Et en fait, là, j'ai changé mon rapport au sucre. Donc, ça, c'est un mini tips à toutes les personnes qui nous écoutent. l'année dernière en juin j'ai lu le livre de Jessie Ncho Spey qui s'appelle Glucose Goddess donc j'ai complètement arrêté la consommation de sucre Alors, ce n'est pas une alimentation contrôlante. Je ne mets pas le petit verre de cidre avant de boire et tout, mais j'ai vraiment réduit, voire quasiment supprimé le sucre. Et en fait, je me rends compte que je suis beaucoup plus performante le matin. Par contre, le soir, je suis cannée. Je suis vraiment fatiguée d'une bonne fatigue et je dors mieux. Et donc, du coup, j'ai régulé aussi ma glycémie. Et je pense que ça me permet d'être aussi plus efficace plus tôt le matin. Et l'après-midi, c'est plutôt dédié à des tâches, je ne dis pas lobotomisées, mais où j'ai moins besoin de réfléchir et ou des tâches de rencontre. par exemple des rencontres, des rendez-vous d'exploration,

  • Speaker #1

    ça j'aime bien les faire l'après-midi et les tâches de fond le matin tu as une bonne organisation en fait c'est cette idée où tu t'es analysée ou par l'expérience tu as compris quels étaient les meilleurs moments pour toi c'est super intéressant, est-ce que j'ai une question qui me vient et qui me brûle les lèvres mais je sais pas si tu pourras me répondre mais est-ce que tu peux nous parler de ce voyage à New York un petit peu ou est-ce que c'est vraiment très confidentiel non c'est pas très confidentiel je vais pas pouvoir te donner les débouchés parce que eux pour le coup ils sont encore en gestation ...

  • Speaker #0

    Mais l'idée d'aller à New York et à Chicago, c'était une première. Je n'avais jamais été aux Etats-Unis, donc j'ose l'avouer, c'était vraiment à 36 ans une première expérience. D'autre part, j'avais très envie de développer aller international. Moi, j'ai passé 8 ans en Suisse, donc j'avais déjà commencé à toucher du doigt l'export vers la Suisse. Mais les Etats-Unis, le homeware, c'est une religion presque. Et ça me semblait très naturel d'aller là-bas explorer ce qui se fait en homeware. Et puis aussi de voir les vibes au niveau architecture, design, art. J'ai mis un petit résumé sur Instagram et dans ma newsletter, mais j'avais besoin de me plonger dans une autre culture et de sentir les connexions qu'il y avait avec mon univers et le fait d'être appréciée en tant que marque française. Ce qui forcément en France n'est pas toujours vu d'un bon oeil, parce que qui dit made in France dit aussi pouvoir d'achat conséquent pour se payer et s'offrir des pièces made in France. Et aux Etats-Unis, le niveau de vie est quand même très élevé. J'ai trouvé que les prix étaient presque comparables à la Suisse et donc on n'est pas du tout sur les mêmes approches d'un point de vue des paniers moyens. Donc je me suis dit, c'est aussi intéressant d'aller chercher entre guillemets les clients et les clientes, là où elles sont. Et donc cet export à l'international me semble assez inévitable pour mes enfigures à court et moyen terme.

  • Speaker #1

    Et j'imagine que cet export, ou en tout cas ce que toi tu projettes, là aussi tu vas potentiellement aller chercher des personnes dans les différents réseaux dans lesquels tu es impliquée, pour qu'ils te viennent te donner ce petit tips. Oui,

  • Speaker #0

    tout à fait. Moi, je fonctionne beaucoup par le réseau. Tu vois, aujourd'hui, à l'intelligence artificielle, je me faisais une réflexion que tu peux quasiment tout créer avec l'IA, ce qui est à la fois vertigineux, à la fois excitant. Et en fait, ce que tu ne peux pas créer, c'est des connexions authentiques. Et en fait, pour moi, vraiment là, je fais un peu mon oracle, mais pour moi, ce qui va faire la différence dans les années à venir, c'est la capacité à créer des connexions, la capacité à rentrer en réseau. Et pas juste du gros marketing à communiquer avec des gens sur LinkedIn en envoyant des mails automatiques et des séquences de prospection. Pour moi, ce n'est pas ça. C'est vraiment... le contact humain, physique. Et ça, personne ne pourra le remplacer. Donc, je me dis qu'à terme, aller se mettre dans un autre pays, si je veux être présente au sens authentique, il faut que j'ai des relais de confiance là-bas. Moi, j'ai, comme je te dis, deux enfants à bas âge, une vie à l'Orient. Je n'ai pas vocation à passer sept jours sur sept dans les avions à droite à gauche et aller à l'étranger. Oui, bien sûr, il faudrait y aller pour implémenter et diffuser la marque, mais j'ai envie de m'appuyer sur des personnes en local. qui connaissent bien le marché aussi, parce que je sais que je ne sais pas. Donc, tu vois, on revient toujours sur les mêmes principes, en fait.

  • Speaker #1

    C'est ce mindset du débutant en permanence, c'est se remettre en question.

  • Speaker #0

    En permanence, en permanence. Et tu vois, c'est marrant parce que le mindset de débutant, les gens que je rencontre me disent, ouais, t'as l'air vachement assertive, vachement sûre de toi et tout. Je dis, mais comment vous pouvez penser ça ? Parce qu'en fait, je pense que je dois dégager une certaine assurance, mais je suis tellement pétrie de doutes. Je dois te confier que dans mon journal intime, j'avais mis... Je pense pas que je vais réussir à vendre une pièce maison figura. J'étais terrorisée à l'idée que les gens m'achètaient des vêtements. Je me disais, mais je vais jamais y arriver. Donc en fait, il y a une façade entre ce que tu dégages comme assurance et en même temps tes doutes intimes. Et moi, en fait, la manière de répondre à ces doutes, c'est de m'entourer de gens qui savent. Parce que je me dis, au moins, je vais pas essayer de m'improviser experte de tout. Après, t'apprends beaucoup sur le tas aussi en tant qu'entrepreneur. Donc en fait, ce que tu ne savais pas il y a 12 mois, maintenant tu sais, donc toujours plus sachant que quelqu'un mais en tout cas toi tu as une cour d'apprentissage mais tu peux pas être expert en 12 mois le monde est vaste et les opportunités sont tellement nombreuses que... impossible impossible et puis c'est bien de se appuyer en termes de charge mentale c'est bien de s'appuyer sur des gens qui savent parce qu'en fait ça te permet de diminuer ton niveau de stress parce que moi je suis assez contrôlante j'aime bien être un peu au taquet sur tout mais si tu dois te mettre des to do list de malades pour comprendre tout un secteur, tout un pays tout un réseau de distribution c'est impossible

  • Speaker #1

    Et est-ce que tu pourrais nous dire ce qui t'a peut-être marqué dans ce séjour aux Etats-Unis et notamment peut-être à New York ? Une ville personnellement que j'apprécie énormément.

  • Speaker #0

    Oui, alors c'est marrant parce que tu vois j'ai préféré Chicago presque à New York.

  • Speaker #1

    J'en ai été pour ça.

  • Speaker #0

    Ouais, alors moi j'ai un peu le concept de première fois égale coup de cœur. Et en fait, Chicago c'est la première ville dans laquelle j'ai été. Donc peut-être que ce premier contact avec les Etats-Unis, je l'associe maintenant spontanément à Chicago. Et j'ai adoré cette ville, elle m'a fait un peu penser à la Suisse avec, tu vois, la Chicago River et tout. Et c'est très propre, c'était très beau, les perspectives étaient impressionnantes d'un point de vue architectural. J'ai adoré, enfin vraiment j'ai pas d'autres mots, j'ai adoré cette ville. New York m'a semblé plus, mais j'ai peut-être pas passé assez de temps, plus confus, plus busy. Ça m'a plus oppressée, tu vois. Chicago, je me sentis en sérénité, en paix dans cette ville, alors que New York, j'étais plus en mode « Waouh, j'ai le FOMO, il y a plein d'opportunités, il y a plein de choses à faire. » Ça m'a donné plus le tournis, donc j'en suis ressortie. un peu... tourbillonnante, on va dire. Tu vois, moi qui ai plein d'idées, je me suis dit il y a tellement de choses à faire, je ne vais pas m'en sortir. Donc ça m'a donné ça comme impression. Ce que j'ai retenu aussi, c'est que les opportunités sont très nombreuses et j'ai eu la chance d'être invitée à une soirée autour du design. C'était la New York Design Week sur un rooftop incroyable où j'ai croisé Studio Ukronia avec Julien Seban, qui est un designer connu, qui avait fait un superbe lit, le lit Marguerite, avec une entreprise qui s'appelle Treka, qui fait de la literie haut de gamme. Donc ça, c'était absolument incroyable. Tu étais toujours à quelques connexions de ces personnes-là, incroyable, mais les voir en chair et en os lors de ce genre d'événement, ça m'a bluffée. Je me suis dit, tout est possible à New York. Tu arrives, tu es une nobody, personne ne te connaît. Bam, en deux temps, trois mouvements, tu passes une soirée avec des designers super connus qui sont dans la liste à descendre. Et tu vois, ça, c'était le jour de tous les possibles. Donc ça, ça m'a vraiment intriguée. Je me suis dit que c'était des opportunités assez uniques. Et finalement une proximité forte avec des gens qui m'ont parlé comme si j'étais des leurs alors qu'on ne se connaissait pas. Et ce qui m'a vraiment marquée aussi c'est le côté équilibre de vie. Mine de rien les New Yorkais c'est work hard, play hard. Et tu vois le sport, le wellness de manière générale et ça je me suis bien retrouvée aussi. Même si c'est beaucoup plus tourbillonnant à New York qu'à Lorient je dois le dire. Ils ont quand même le sens de prendre soin de soi et avec que ce soit la nourriture ou le style de... d'activité, wellness. Et encore, je n'ai pas tout vu. Mais c'est ça que j'ai retenu au-delà de tout ce que j'ai mis comme killer nicks dans ma newsletter que je vous invite à découvrir.

  • Speaker #1

    Auquel il faut s'abonner.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Et justement, quand on revient ici à Lorient, on reprend un rythme différent. Tout à l'heure, en off, on parlait un peu de tes inspirations. Est-ce que tu pourrais nous en parler, peut-être des inspirations en termes de couleurs, en termes de design aussi, que ce soit pour tes coussins, c'est très géométrique,

  • Speaker #0

    de tes affiches.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui t'inspire au quotidien, dans tes créations et peut-être aussi dans la façon dont tu vis ?

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui. Alors, écoute, sur la partie couleurs, je vais en faire un aparté parce que c'est rigolo. J'ai très spontanément choisi des couleurs automnales. Et j'ai une amie chère qui s'appelle Alice que je salue, qui fait de la colorimétrie. Et elle m'a fait mon test de colorimétrie et je suis effectivement saison automne. Donc comme quoi, tu vois, les couleurs nous appellent. D'ailleurs, tu as une robe d'un très joli vert. Et les couleurs nous appellent malgré nous. Donc au niveau des couleurs Maison Figura, c'était les couleurs qui me plaisaient, les couleurs que je portais. Et après, tu vois, on a commencé avec des couleurs plutôt automnales. Là maintenant, j'ai un bleu marine parce qu'on me l'a beaucoup demandé. je voulais pas faire de noir donc j'ai fait du bleu marine Mais globalement, ça reste un vestiaire automne parce que ce sont les couleurs que je porte, les couleurs qui me vont. Donc c'est très égocentrique, mais j'en mettrais d'autres, mais ce ne sera jamais des couleurs fluo par exemple. En tout cas, ce n'est pas la vocation, ce sont des couleurs assez apaisantes. Ensuite, sur la partie forme, motif. Donc moi, j'ai fait du judo, enfant, adolescente, jusqu'à ma vingtaine. Et j'ai le kimono, si tu veux, c'est une pièce qui me parle. particulièrement. Et donc, tu vois, toute l'inspiration des arts martiaux, de l'art de vivre japonais, même si je n'ai jamais été au Japon, ce sera un prochain voyage, me parle. Donc, les pièces sont minimalistes, d'inspiration japonisante et c'est aussi l'art de bien être chez soi et d'être en paix avec son environnement intérieur qui est très épuré. Donc ça, ça m'inspire beaucoup. Après, d'un point de vue architectural, design, bon, moi j'adore l'art déco. C'est pas forcément très art déco, mais ça m'inspire. J'y suis sensible, j'ai été à Chicago voir la maison de Frank Lloyd Wright. J'adore aussi le Bauhaus. C'est Lisbonne, la chienne qui manifeste peut-être son envie de sortir, je ne sais pas. Mais j'adore le Bauhaus, j'adore des designers comme Charlotte Perriand, j'adore Garance Valley dans les plus contemporaines. Donc je m'inspire aussi de courants architecturaux, de courants de mode. mode. où j'ai envie de véhiculer ce côté élégance assez intemporel. Le côté minimalisme, ce matériel est aussi chez Maison Figura par l'absence de fourniture. Donc, tu n'as pas de ruban, tu n'as pas de fermeture éclair. On reste vraiment du minimalisme à ce niveau-là. Et en fait, c'était aussi l'idée de vêtements qui durent longtemps. Parce que dès que tu as des fermetures éclairs, elles se grippent. dès que tu as des zips, des boutons, pareil, ça peut s'abîmer dans le temps. Donc, je voulais vraiment le plus simple possible. Donc voilà mes inspirations. C'est des vêtements qui soient faciles à vivre et qui ne viennent pas rajouter trop d'infos dans ton intérieur. Trop de motifs, même aujourd'hui c'est que des unis, même si les coussins il y a des motifs, mais pas trop de couleurs, des gammes chromatiques assez apaisantes, qui ne piquent pas les yeux, pas de fluo, pas de... Je ne sais pas si ça répond à ta question. Si,

  • Speaker #1

    ça y répond parfaitement. Et est-ce que, de par ton expérience et de ce que tu as déjà ces dernières années vécu en tant qu'entrepreneur, est-ce que tu pourrais peut-être partager un ou deux conseils ? Chose que tu aurais aimé qu'on te dise avant de te lancer, à peut-être celles et ceux qui nous écoutent et qui sont sur peut-être le même, un projet similaire de création. Oui,

  • Speaker #0

    la première chose, je pense qu'on en a beaucoup parlé, c'est s'entourer. Alors évidemment, ça coûte de l'argent et de l'énergie, et il faut oser aussi demander de l'aide, mais je pense que c'est indispensable parce que tout va très vite. Lever des fonds, c'est le meilleur moment, je trouve, quand on a un business plan, parce qu'après on nous demande des comptes, donc il ne faut pas hésiter à lever de l'argent. Sans forcément se diluer, ça peut être des prêts bancaires. Moi, j'ai fait des prêts bancaires, demandé des subventions, avoir des prêts bancaires, demander de la love money, donc à la famille, des amis, pour en fait avoir la possibilité de payer des gens. Parce qu'en fait, c'est pas qu'un conseil gratuit n'a pas de valeur, mais c'est que je trouve que pour s'entourer des meilleurs, il faut être capable de les rémunérer. Tout travail mérite salaire. Et même quand on est en phase de test, même quand on ne sait pas trop ce que le projet va donner, il vaut mieux investir quelques dizaines, centaines, milliers d'euros dans le projet, plutôt que de penser qu'on va s'en sortir avec des bouts de ficelle. Et tu parlais de Charlène Krogenek, une fantastique photographe avec qui j'ai eu la chance de shooter. En fait, Charlène, c'est la photographe avec qui je rêvais de shooter. Je savais que c'était un petit budget parce que c'est une photographe qui a le vent en poupe. J'ai attendu, donc je n'ai pas fait le premier shoot avec elle, mais j'ai fait le shoot cette année, enfin en fin d'année dernière. Et c'est génial parce que quand tu te payes les services des meilleurs, ça donne tout de suite une autre envergure à ton projet. Moi, je suis très sensible à la direction artistique. Tous les gens qui nous écoutent ne seront pas forcément sur des projets à vocation. À être B2C, ça c'est très important. Le B2B, c'est un peu moins important, l'ADA, mais tu as quand même besoin d'avoir une assise. Et si tu veux vendre des produits qui sont premium, avec une belle image de marque, il faut s'entourer et tu ne peux pas faire avec un couteau suisse. Sauf si tu es directeur artistique ou photographe toi-même, mais fondamentalement, c'est compliqué d'être bon sur tous les terrains et je pense qu'il faut payer de l'aide. Donc, lever de l'argent, se faire entourer et après, aller à son rythme. Et un dernier élément par rapport à ça, on parlait du style de vie. Moi, je te dis vraiment, maman, de deux jeunes enfants, c'est quasiment le job le plus dur. Parce qu'en fait, c'est pas possible d'arrêter le job. Tu l'as, tu l'as choisi, ça va durer des années. Même si c'est compliqué, t'as pas souvent beaucoup de personnes autour de toi qui peuvent t'aider. On a un peu les grands-parents, le plus-un, etc., le conjoint ou la conjointe. Mais fondamentalement, t'es solo in charge. L'entreprise, tu peux avoir des associés, tu peux avoir... En fait, il faut aussi savoir... On va dire être gentil avec soi-même, parce que quand tu as des enfants en bas âge, que tu commences dans un nouveau projet, il faut être vachement gentil avec soi, se ménager. Parce que si tu veux être parfait sur tous les tableaux, ton entreprise peut aller plus vite, mais tes enfants ne t'attendent pas. Après, ils grandissent et c'est trop tard si tu ne les vois pas. Donc, je trouve que c'est savoir se connaître, apprendre à se connaître et aussi s'organiser en fonction de ton moment de vie. et pas vouloir tout avoir tout de suite, instantanément, sans rien sacrifier. Il faut connaître ses priorités. Ça fait beaucoup de conseils.

  • Speaker #1

    On les prend d'un après les autres, en tous les cas. En tous les cas, on les a maintenant, on fait ce qu'on peut.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Et pour revenir à Lorient, est-ce que tu pourrais nous partager peut-être des endroits ou dans la région que tu aimes, peut-être des lieux où tu aimes te ressourcer, que ce soit des promenades, des cafés, des lieux artistiques, créatifs ?

  • Speaker #0

    Alors, moi, ce qui me vient spontanément, bon, j'ai au coin de la rue le café Côte-Zéro, que je vous engage vraiment. L'Orientais, si vous ne connaissez pas, c'est un café qui est zéro déchet, qui est top. Thaïs et toute son équipe, Emeline et tout, sont super et on y boit du très bon café. Donc moi, je carbure au cappuccino de chez Côte-Zéro. Et c'est un cappuccino qui est fait avec du café que je salue, c'est le café d'Orient. Donc voilà, Christophe et toute son équipe qui font d'excellents produits. donc là je me ressource clairement et je prends prend un peu de caféine pour carburer. Après, moi, je fais du yoga chez Sixième Sens. C'est un studio de yoga qui est à Venue-la-Perrière. Donc, pareil, Johanna, son équipe, Alizon, toutes ces profs sont fantastiques. C'est un vrai moment de ressourcement. J'en fais deux fois par semaine. Donc, j'engage aussi toutes celles et ceux qui ne connaissent pas à y aller, même pour découvrir les cours. Et après, sinon, les lieux où je me ressource, alors moi, comme je te dis, je fais des retraites avec moi-même chaque année. Donc, j'ai fait une super retraite à l'hôtellerie de la Pente Saint-Mathieu. qui est vraiment un lieu incroyable. Je me reconvends aussi fortement avec une chef, une femme, Nolwenn, qui fait de la super bonne cuisine. Là, j'ai envie de tester l'hôtel de la Butte. Voilà, à Fluidère. J'ai pas mal d'adresses après de maisons d'hôtes, de Warren, Chloé, Yannick, chez qui j'ai été shootée, Maison Passage, avec Yann, qui est photographe, qui travaille là-bas. Mon idée, c'est plutôt de me ressourcer dans des lieux qui ne sont pas forcément des hôtels, toujours. Mais voilà, c'est les adresses que je pourrais te donner. Et après, sinon, à Lorient, moi, j'adore me balader quai du Péristyle, aller dans ces proximités de l'eau. Voilà, aussi sur la plage. Plage de Toulard, je fais mon ange-côte.

  • Speaker #1

    Dernière question que je pose à tous mes invités, puisque c'est le dénominateur commun de ce podcast et de ce qui nous rassemble toutes. Qu'est-ce que représente pour toi l'océan Atlantique ?

  • Speaker #0

    Pour moi, c'est vraiment la clarté. Moi, l'eau me lave l'esprit. On en a parlé, mais c'est vraiment un moment de reset. Et je trouve qu'à proximité de l'eau, ça te permet déjà de relativiser. Chaque moment dans l'eau est différent. Tu vois, j'ai pas eu une séance de longe-côte qui ressemblait à une autre séance de longe-côte, que ce soit le clapotis des vagues, le vent, le soleil qui joue à cache-cache avec les nuages. C'est vraiment, ça te remet les idées en place. Et l'eau froide aussi. Pour moi, l'océan Atlantique, c'est une eau qui est froide. Tu vois, j'ai passé six mois au Portugal, elle était quasiment à la même température. J'ai été étonnée. Ça dépend pas forcément du fait que ce soit en Europe du Sud. C'était très froid aussi. Et moi, ça me fait du bien l'eau froide. ça me saisit J'ai besoin d'être saisie. Donc la clarté, clarté d'esprit, et puis la poésie aussi, parce que chaque moment dans l'eau est unique.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Caroline. Est-ce que tu peux nous rappeler, là on peut trouver Maison Figura ?

  • Speaker #0

    Oui, sur internet, www.maisoncomunemaison-figura.com C'est la majorité des collections qui s'y trouvent. Après sinon à Lorient, on est chez Un Week-end sur Deux, qui est une jolie boutique de décoration pour de la beauve, pour les plaides. sinon suivez sur le site et sur Instagram maison underscore figura on a plein de pop-up à venir et plein de rencontres éphémères donc voyez où on se trouve pas très loin de là où vous habitez mais sinon c'est internet et pour les Lorientaises et Lorientaises cours de la bouffe pour la partie déco merci

  • Speaker #1

    beaucoup Caroline pour ce moment de partage grande générosité dans tout ce que tu nous as dit merci en fin de compte merci Elisabeth et vraiment

  • Speaker #0

    Si vous pouvez écouter ce podcast et partager, parce que moi j'ai écouté de nombreux épisodes de tes podcasts avec des invités de marque que je salue. Et c'est très inspirant, je trouve, quand on est en phase de réflexion, d'écouter ce que d'autres peuvent avoir eu comme expérience. Et n'hésitez pas à prendre contact aussi en direct avec les porteuses et porteurs de projets, parce qu'on apprend plein de choses et on a toujours du temps à consacrer pour répondre aux questions.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup pour avoir écouté cette conversation avec Caroline. J'espère qu'elle vous aura plu. De notre côté, on se retrouve dans 15 jours pour une nouvelle conversation le long de notre littoral adoré. Et si vous avez aimé cet épisode, n'hésitez pas à le partager autour de vous et de donner quelques étoiles, au moins 5, sur les plateformes d'écoute. A très vite !

Description

Alors que la rentrée bat son plein et que l'été touche à sa fin, il sera bientôt l'heure de passer un peu plus de temps dans nos intérieurs.

Aujourd'hui je vous invite à écouter Caroline, qui après s'être interrogée sur la façon dont nous nous habillons à la maison. Et le constat qu'elle a identifié nous sommes nombreuses à l'avoir expérimenté : legging / jogging et pulls XXL, c'est l'élégance qui file au placard. Alors pour y remédier Caroline a créé Maison Figura.


Dans cette conversation, on parle bien évidemment d'entrepreneuriat, de comment se lancer dans un secteur en plein basculement, de l'importance de s'écouter et de se mettre au "diapason des saisons".



🌊 Les Femmes de l’Ouest c'est LE podcast qui va à la rencontre de celles qui font vivre la côte atlantique, de Brest à Biarritz.


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🎙️ Podcast créé et produit par Elizabeth Madoré


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue sur les Femmes de l'Ouest, le podcast qui va à la rencontre de celles qui font vivre la côte atlantique de Brest à Biarritz. Alors que la rentrée bat son plein, que l'été touche bientôt à sa fin, il sera dans quelques temps l'heure de passer un peu plus de temps dans nos intérieurs. Et aujourd'hui justement, je vous invite à écouter Caroline qui s'est interrogée sur la façon dont nous nous habillons à la maison. Et le constat qu'elle a identifié, nous sommes nombreuses à l'avoir expérimenté. Le combo legging, jogging, pull XXL et café, c'est un peu l'élégance qui file au placard. Alors pour y remédier, Caroline a créé Maison Figura. Dans cette conversation, on parle bien évidemment d'entrepreneuriat, de comment se lancer dans un secteur en plein basculement, de l'importance de s'écouter et comme elle le dit, de se mettre au diapason des saisons.

  • Speaker #1

    Bonjour Caroline. Bonjour Elisabeth.

  • Speaker #0

    Je suis ravie d'enregistrer avec toi cet après-midi cette conversation qu'on va avoir ensemble. Merci de nous accueillir chez toi à Lorient.

  • Speaker #1

    Bienvenue.

  • Speaker #0

    Merci. La question que je pose toujours et par laquelle je débute toutes mes conversations, comment vas-tu en ce début d'été, on peut le dire ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'on peut le dire, même si ce matin ce n'était pas tout à fait un été qui se préparait. Je vais très bien. Merci Elisabeth, je me sens impatiente et assez, je dois dire, excitée de notre conversation et dans une bonne forme générale, même si la fin d'année scolaire est toujours assez intense. Voilà, on peut dire que c'est plutôt météo, beau fixe, soleil. Parfait.

  • Speaker #0

    Caroline, on s'est eues au téléphone à plusieurs reprises, on a échangé via les réseaux et de façon privée. puisque tu peux portes un projet que j'ai découvert grâce à une amie très proche qui a aussi participé d'une certaine façon au développement de ta marque qui est charlène krogeneck qui est photographe à brest est ce que est ce que tu pourrais avant de nous parler de ce projet de ce qui t'a amené à ce projet donc je peux dire le nom de la marque j'imagine on va en parler donc c'est maison figura une marque de mode et de décoration avec une fabrication de 100%

  • Speaker #1

    française et maison figura j'ai eu l'idée pendant mes congés maternité. Donc à l'époque, je travaillais dans la banque, un domaine qui est vraiment aux antipodes de la mode dans laquelle je suis aujourd'hui. Et en fait, j'étais frustrée, en un sens, de ma créativité qui était en berne. Je travaillais beaucoup sur des processus, sur des projets, j'avais beaucoup de rigueur. Et à la fin de mes congés maternités, je me suis rendue compte que j'avais un besoin de créativité qui n'était pas forcément assouvi dans mon travail. Donc ça, ça a été un premier élément. Et le deuxième, c'est que mes congés maternités ont été longs. J'ai eu des grossesses qu'on peut qualifier de pathologiques. Donc, j'ai passé beaucoup de temps chez moi. Et ma petite machine créative tourbillonnait, tourbillonnait. Et c'est vrai que je ne savais pas comment utiliser cette créativité. Et l'évidence s'est apparue pendant que j'étais en congé maternité. Je ne savais pas comment me vêtir avec confort et style en étant à la maison. Donc, c'était des jogging, des pilou-pilou. Je crois que tu vois ce que je veux dire. Un peu. Voilà. Et il m'a semblé inconcevable qu'on mette autant d'énergie pour se vêtir à l'extérieur de chez soi. on s'apprête pour sortir, mais qu'en étant à l'intérieur, chez soi, on soit un peu la pire version de soi-même. Donc soit en version jogging négligée, soit en version legging plus ou moins sympa à porter toute la journée. Et donc j'en ai parlé et autour de moi, ça a résonné avec beaucoup de femmes. Je me suis dit qu'il y avait plus qu'une idée un peu folle-folle, il y avait vraiment un projet derrière. Et à l'époque, j'ai fait un sabbatique au Portugal et ça m'a donné l'idée aussi d'aller visiter des usines de confection. Et j'ai senti que le produit me plaisait. l'environnement me plaisait, qu'il y avait quelque chose à faire pour réinventer aussi la mode de manière plus responsable. Donc à l'époque, on était en 2022 et du coup, je me suis lancée.

  • Speaker #0

    Et donc tu t'es lancée d'abord au Portugal ou dès le début, tu t'étais dit non, je veux vraiment du Made in France. Est-ce qu'il y avait un projet aussi de revenir en France pour ça ?

  • Speaker #1

    Oui, en fait, j'ai eu l'idée quand j'étais en congé maternité. Puis au Portugal, j'ai commencé à développer. le concept donc il n'y avait pas de marque à l'époque, il n'y avait vraiment pas de produit, il y avait juste des idées plus concrètes et ensuite on a déménagé en août 2022 en Bretagne et c'est là où vraiment j'ai commencé à travailler de manière officielle et rigoureuse sur le projet et en fait c'est parti d'un constat très simple, je suis mère de deux jeunes enfants comme tu l'as vu j'ai un chat, un chien, j'avais une logistique à la famille, de famille à la maison et je pouvais pas m'absenter pour partir au Portugal voir des fournisseurs, je me suis dit si je construis premier avion bretagne. c'est pour rester au maximum en Bretagne et vivre le style de vie breton. Donc ça n'a pas beaucoup de sens de faire fabriquer ailleurs qu'en France. Et du coup, la question du made in France, elle s'est assez vite imposée. Je ne parle pas des considérations écologiques qui sont en plus un élément qui m'a décidé. parce que faire des allers-retours depuis la Bretagne, c'est évidemment en avion pour aller au Portugal. Et je me suis dit, là, faire une marque qui promeut des valeurs durables, mais prendre l'avion pour aller voir ses fabricants, ça n'a pas beaucoup de sens. S'installer en Bretagne, mais toujours partie ailleurs pour aller visiter et travailler avec ses fabricants, ça n'a pas de sens non plus. Donc voilà, ça s'est fait comme ça.

  • Speaker #0

    Et justement, à ce moment, je me suis dit, on s'installe en Bretagne. Est-ce que déjà, c'était une région que tu connaissais ? Est-ce que...

  • Speaker #1

    Pas du tout.

  • Speaker #0

    Comment s'est passée cette intégration ?

  • Speaker #1

    Mes amis rigolent et se moquent de moi en disant que j'ai acheté ma maison en FaceTime et que c'était vraiment un saut dans le vide. À l'époque, je ne connaissais pas la Bretagne. J'ai vraiment littéralement acheté ma maison et j'ai fait des choix très structurants à distance. Parce qu'en fait, on a eu le coup de cœur pour s'installer avec mon mari qui est quand même un peu fan de la Bretagne parce qu'il avait fait l'école Laval. Donc, il connaissait plutôt Brest et la presqu'île de Creuson. Et quand on s'est dit on va s'installer quelque part, on a plutôt réfléchi. Comme des consultants, on a dit pas trop loin de grandes zones d'activité au niveau économique, pas trop loin de Paris parce que moi j'ai une partie de ma famille à Paris. On puisse faire du vélo, on puisse être au bord de l'océan. Et en fait, la checklist, elle s'est vite déroulée et Lorient est apparue comme la meilleure option. Alors il se trouve que ma belle famille habite dans le Finistère, donc on est à une heure de chez eux et ça nous rapprochait aussi d'eux. Mais fondamentalement, on connaissait un couple d'amis à Lorient, pas plus. Moi, je n'avais jamais visité la ville et c'est vraiment mon mari qui est parti, parce que moi j'étais en plus à l'époque en postpartum, je ne pouvais pas trop bouger avec les enfants. Et il est parti du Portugal, il est allé visiter l'Orient à peu près aux vacances de Pâques 2022 et en août, on s'est installé. Et tu vois, on avait acheté une maison, inscrit les enfants à l'école, donc c'était un vrai saut dans l'inconnu.

  • Speaker #0

    Double, triple quoi, triple saut au final.

  • Speaker #1

    Je pense qu'on peut le dire, mais je le sentais. Si tu veux, parfois dans la vie, tu le sens. Quand c'est le bon endroit, le bon moment, en fait, je lui ai fait une grande confiance. J'ai dit là, moi, je ne peux pas me déplacer. On ne va pas faire X aller-retour pour aller visiter X fois la ville. Si tu le sens, si tu sens qu'il y a des bonnes ondes, ça a l'air d'être la ville parfaite sur le papier, on y va.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est la ville parfaite ?

  • Speaker #1

    Je suis ravie. Franchement, on est hyper heureux ici. On ne vivrait pour vraiment aucune autre raison au monde ailleurs. Après, c'est un port d'attache pour nous parce qu'on a vécu 8 ans à l'étranger. et en fait on avait surtout envie d'un endroit où planter nos racines et pour les enfants aussi, là tu vois qui ont 6 ans et 4 ans, on s'est dit c'est leur enfance qu'ils vont créer ici, ça veut pas dire qu'on restera toute notre vie à Lorient,

  • Speaker #0

    peut-être qu'on rebougera mais en tout cas ce sera notre port d'attache super et pour revenir justement à Maison Figura alors est-ce que tu peux nous dire ce moment où tu arrives ici à Lorient et comment se déroule ce fil en tout cas ce grand saut professionnel

  • Speaker #1

    oui et Donc le grand saut il s'est fait en deux temps. Donc quand on est arrivé en août, moi j'étais à fond sur mon projet, dans le sens il faut que je développe mon projet, mais on l'a dit c'est un triple saut dans l'inconnu, donc c'était aussi trois jobs en un, découvrir la ville, découvrir l'écosystème entrepreneurial, économique et monter mon projet. Donc la première chose que j'ai faite c'est pas être seule. Donc j'étais à la coloc, avec Sabrina Milien que tu connais, que j'avais déjà rencontrée, avec qui j'avais déjà échangé. Je me suis mise dans ce réseau d'entrepreneurs qu'est la coloc. Et je me suis mise dans un réseau de femmes qui s'appelle Bouge ta boîte, qui a été créé par une bretonne, Marie-Éloi, et je me suis dit plus forte à plusieurs. L'idée c'était de ne pas être isolée. Donc j'ai commencé à travailler sur le projet en phase de conception, donc imaginer des collections, trouver des fournisseurs, dessiner l'identité de la marque, etc. Je me suis aussi entourée de professionnels en local, d'une graphiste en local que j'ai rencontrée via la coloc, qui est Blandine, et que je remercie pour tout ce qu'elle fait. d'une personne aussi qui m'a aidée sur la partie identité visuelle, branding, qui est Morgane Ravalek qui est à l'agence Volal Topo. Donc que des gens en local pour m'ancrer et commencer à comprendre. Et j'ai fait ça pendant un an. Et septembre 2022 jusqu'à septembre 2023, où j'ai lancé la marque officiellement avec la campagne de financement participatif sur Ulule.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu pourrais nous dire Maison Figura ? Pourquoi Maison Figura ? Qu'est-ce que... Juste... Transmet comme message par ce nom de marque et comment est venu ce nom ?

  • Speaker #1

    Ce nom de marque est venu par une amie qui est chère qui s'appelle Lucille que j'ai rencontré via le réseau Bouche ta boîte. Et en fait je brainstormais autour d'un nom, j'avais un premier nom qui s'appelait Goya. Ça me faisait penser aux peintres, ça évoquait pour moi des sonorités latines que j'aimais bien. Et en fait j'ai eu une opposition quand j'ai déposé le nom à l'INPI. Donc ça a été une première déconvenue. Donc j'étais à fond sur Goya et rien d'autre n'existait. En faisant le brainstorming, en arrivant à Lorient avec des amis, je me suis dit qu'il y a quelque chose à faire autour d'une sonorité latine. J'avais envie d'un nom international. C'est cette amie Lucille qui m'a transmis un article de presse parlant de la bella figura. C'est la philosophe Marie Robert, qui a le compte Philosophie Isexi, qui parlait de cette attitude qu'on peut avoir de far bella figura, qui en italien veut dire faire bonne figure. C'est vrai que ça résonnait parfaitement avec le projet Maison Figura, faire bonne figure. à la maison, d'où Maison Figura, donc francisé, je ne dis pas Maison Figura, mais je dis Maison Figura. Et j'ai adoré le clin d'œil de Figura, faire bonne figure, être à l'aise et aussi élégante chez soi. Voilà, donc tout ça, tout ça, c'est parfaitement aligné. Et en plus, le nom était libre. Donc là, les planètes se sont alignées. J'ai opté pour ce nom sans regret avec Goya, qui me semble bien de moi maintenant.

  • Speaker #0

    Et justement, ce nom est arrivé. Il a fallu, comme tu le dis, créer toute l'identité de marque et commencer à travailler sur aussi la recherche de fournisseurs. Est-ce que tu pourrais nous dire quelque chose de cette recherche de fournisseurs ? On sait qu'en France, le secteur du textile est quand même un secteur qui souffre énormément. pour de nombreuses raisons, que le tissu industriel est quand même, malheureusement, de plus en plus... J'ai le terme pauvre qui me vient, mais qui est difficile.

  • Speaker #1

    Il y a une raréfaction des compétences. Alors, c'est vrai que moi, c'est une reconversion, mais on figurera. Donc, comme je te l'ai dit, j'ai travaillé dans la banque. Avant ça, j'étais dans le conseil. Avant ça, dans l'édition de livres. Donc, en fait, j'ai su à chaque fois savoir que je ne savais pas. Donc, le principe, c'était, je ne vais pas faire toute seule, je vais m'entourer de gens qui savent. Et quand en fait j'ai commencé mes enfigurages, j'ai tout de suite été tapée à la porte de Guillaume Gibault, qui est le président du Slip français, qui est aussi un ancien HEC, donc on a fait les mêmes études. Et j'ai été le voir au salon du Made in France, donc en novembre 2022. Je lui ai dit, Guillaume, j'ai besoin de faire fabriquer en France, je ne sais pas à qui je dois m'adresser. Je ne te cache pas que j'avais déjà passé quelques coups de fil, mais personne ne répondait en fait, les usines ne répondaient pas. Et il m'a dit de m'entourer de compétences et donc façon de faire, c'est une organisation qui fait, si tu veux, une mise en relation entre des fabricants et des marques. Et façon de faire m'a aidée en fait. J'ai payé des gens vraiment qui m'ont aidée à trouver mes fabricants. Et oui, tu as raison, le tissu industriel est appauvri d'un point de vue de la confection française. On a perdu énormément d'emplois dans les années 90 avec la délocalisation, notamment au Maghreb et dans les régions limitrophes. Mais aujourd'hui, le paradoxe, c'est qu'il y avait un regain de demande pour la confection française. Parce que post-Covid, toutes les marques qui fabriquaient en Asie se sont mis à questionner le modèle de la fabrication en Asie. on va dire pas pour les marques d'ultra fast fashion mais les marques qui avaient vraiment un modèle économique un peu plus premium elles se sont relocalisées donc notamment au Portugal toutes les marques qui faisaient au Portugal se sont fait un peu chasser du Portugal où on décidait d'être encore plus vertueuse et d'aller vers la France du coup il y a eu un goulet d'étranglement donc moi je me suis retrouvée face à peu d'offres de capacités industrielles mais aussi beaucoup de concurrence et ça j'ai été étonnée moi je pensais qu'il y avait personne qui voulait faire fabriquer en France ça allait être très original mais en fait il y avait un regain de demande pour le made in France L'avantage que j'ai eu, c'est que je travaille sur la maille. Et donc la maille, en fait, tu pars d'une bobine de fil. Donc on rentre un peu dans la technique, mais globalement, tu arrives, tu dis j'ai besoin de capacité pour produire quelques unités. Et là, j'ai trouvé un super atelier à Lyon qui, lui, a pas de problème parce qu'il travaille sur des fils pour d'autres clients. Et ils prennent les mêmes fils et du coup, ils me tricotent en fait. C'est pas on prend un gros rouleau, on doit l'enlever, on doit faire des modèles sur mesure. C'est vraiment, j'ai trouvé une forme de synergie en fait avec ce fabricant. Et c'est plus facile en maille d'avoir des petites quantités, du coup ils peuvent m'intercaler entre les grosses productions. Donc ça c'est fait, ça c'est une coïncidence, mais c'est le type de produit que je demandais, le type aussi de production, de processus de production qui convenait. Et c'est vrai que c'est plus facile de s'intercaler quand on a quelques dizaines de pièces à faire faire que quand on en a des milliers. Donc j'ai pu trouver comme ça des capacités de production de manière assez inespérée.

  • Speaker #0

    D'accord. Est-ce que justement tu pourrais nous parler de ces collections ? de la façon dont tu les as imaginées avant de les dessiner, de ce processus créatif qui peut-être te manquait dans tes précédentes expériences ? Tout à fait.

  • Speaker #1

    Alors, quand j'ai commencé Maison Figura, j'avais cette conviction que je t'ai dit, je sais que je ne sais pas, mais j'avais quand même envie de faire un peu moi-même. Donc, j'ai commencé à dessiner, j'ai commencé à avoir des idées. Donc, on est sur un vestiaire d'intérieur, donc des matières qui sont très douces. Tu as pu observer et toucher les produits. Donc, je partais sur plutôt des tissus assez souples, mais des matières biologiques. Donc, il y avait quand même des contraintes aussi en termes de typologie de produits que tu peux faire. Tu n'es pas sur du jean, tu n'es pas sur des matières qui sont très rigides. Donc, j'ai commencé à réfléchir autour de la maille et du homeware avec ces joggings revisités, ces pantalons un peu fluides, ces pulls assez doudous, tu vois, un peu oversize, avec des volumes assez généreux. et en fait j'ai été sur la plateforme Malt et j'ai contacté trois styliste modéliste pour leur demander d'interpréter ce que j'avais comme idée. Et je me suis dit en matière de création, il ne faut pas forcer le destin. Si la styliste modéliste n'a pas compris mon projet, qu'elle ne l'interprète pas d'une manière qui est adaptée, ça veut dire que ce n'est pas la bonne. Donc j'ai payé, pareil, trois personnes pour faire comme un mini RFP et je suis tombée sur Audrey qui a été la personne qui a le plus compris mon projet ou en tout cas dont la direction artistique correspondait le mieux. Audrey est basée à Nantes et c'est elle qui m'a aidée à dessiner vraiment au sens technique les produits parce que c'est vraiment un métier. C'est très technique. Il y a la partie dessin à plat mais il y a aussi toutes les cotations, évidemment le patronage, le prototypage mais ça, ça arrivait plus en aval avec l'atelier directement. Mais Audrey a été... hyper clés dans le dispositif parce que sinon moi j'aurais juste mes idées, mes concepts, vaguement des notions de coloris que je voulais aborder, mais Audrey a mis sur pied le plan de collection au sens propre.

  • Speaker #0

    Oui donc il y a beaucoup de monde qui gravite autour de Maison Figura. Et aujourd'hui, alors deux ans, trois ans après ?

  • Speaker #1

    Donc trois ans après le début de l'idée, mais deux ans de commercialisation puisque en septembre 2025, ça fera deux ans officiellement que j'ai lancé la marque.

  • Speaker #0

    Le temps file.

  • Speaker #1

    Le temps file. Et à la fois, ça m'a semblé quand même long parce que le chemin parcouru est énorme. Tu vois, tu passes de zéro à un, tu commences avec juste des planches et un PowerPoint et un business plan et après tu arrives avec des clientes qui sont contentes, qui commandent, qui recommandent, plein de projets à venir.

  • Speaker #0

    Et aujourd'hui, justement, tu viens de nous parler de tous ces projets et Maison Figura, c'est plus que du homeware puisque tu as aussi développé toute une collection pour la maison.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu pourrais aussi nous parler peut-être de... Pourquoi la maison, même si on a compris que ça revient de ton expérience de maternité, pourquoi avoir amplifié la collection et qu'est-ce qu'elle représente pour toi ?

  • Speaker #1

    Alors, il y a eu deux facteurs qui ont déclenché le lancement de la gamme maison. Déjà, moi je suis passionnée d'architecture d'intérieur, j'ai voulu être architecte d'intérieur toute ma vie, jusqu'au moment où je me suis dit, bon, c'est maintenant, c'est peut-être l'opportunité unique à travers Maison Figura de toucher au domaine de l'intérieur. Je ne sais pas pourquoi j'ai tourné autour du pot et j'ai commencé par les vêtements, ce qui me semblait le plus logique, mais j'avais très envie d'aller vers de la décoration. Ça, c'était une aspiration personnelle. Très vite, après avoir fait une première collection, je me suis dit que je ne vais pas lancer 20 collections de homeware. Finalement, on a besoin de quelques essentiels. Je préfère avoir peu, mais bien les faire. Je me suis dit qu'une collection capsule, ça va être bien et je reconduirais des modèles avec des couleurs différentes, mais je n'avais pas vocation à faire une marque de prêt-à-porter globale. c'était juste du homoer Donc la maison est arrivée comme un relais de croissance, en se disant si je ne fais pas d'autres vêtements, qu'est-ce que je pourrais faire à des produits aussi textiles ? Et en fait, j'ai commencé à avoir l'idée d'un plaid. Mes clientes me disaient qu'elles avaient froid chez elles, et notamment quand en Bretagne il y a pas mal d'humidité. Et en fait, elles me disaient tu ne veux pas nous faire un poncho, une cape, quelque chose qu'on puisse mettre sur les épaules ? Et donc moi j'ai tout de suite pensé au plaid, qui me semblait être vraiment une pièce à la fois statement déco que tu peux poser sur un bout de canapé ou un bout de lit, mais aussi une pièce quasiment... dans laquelle on s'enveloppe et qui fait un pont entre le textile et la déco. Enfin, le prêt-à-porter et la déco. Et du coup, le plaid est arrivé. Et puis après, le plaid, on découlait les coussins parce qu'on a eu un petit problème de tricotage sur quelques plaids. Et l'atelier m'a appelée terrifiée en me disant on ne peut pas faire ça, on ne peut pas jeter cette matière, c'est magnifique. Qu'est-ce qu'on en fait ? Et là, j'ai dit, on va faire des coussins. On fait comme en pâtisserie, on prend un emporte-pièce, on découpe ce qui me semblait être le plus logique, c'est-à-dire des rectangles et des carrés. et du coup c'est comme ça que les coussins sont nés dans une démarche d'upcycling et j'en suis ravie et ça s'est fait comme une... C'est un peu une tarte à thym stylistique quoi, mais j'avais pas d'idée prédéfinie et ça arrivait assez vite en fait dans l'aventure.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu avais imaginé voir Maison Figura se développer en termes de collection et aussi tu pourrais bien nous parler de l'édition, peut-être que tu y reviens d'une certaine façon, de cette façon ou est-ce que c'est vraiment les rencontres, le chemin qui fait que les choses comme les coussins découlent ?

  • Speaker #1

    naturellement. Il y a beaucoup de travail, mais je pense qu'il y a une envie chevillée au corps d'investir l'univers de la maison. Là, on est chez moi. Je ne sais pas quelles ondes tu ressens, mais je mets beaucoup d'attention à ce qu'on se sente bien à la maison. Aujourd'hui, je travaille depuis la maison, donc c'est un facteur important de bien-être, d'être bien chez soi. En fait, cet univers de la maison, je trouve que c'est un vrai prétexte pour parler de santé mentale, de santé, de bien-être. de manière globale. Donc moi, je dis souvent, la vie commence à l'intérieur, mais c'est au sens physique. Si on n'est pas bien chez soi, si on ne se sent pas à l'aise chez soi, comment est-ce qu'on peut être bien avec les autres en dehors de chez soi ? Donc là, on vire sur des réflexions un peu philosophiques, mais on peut y aller. L'idée, c'est de trouver un prétexte pour proposer de belles choses qui résonnent avec nos valeurs, nos aspirations. Et en fait, Maison Figura, on n'achète pas que des pièces de qualité. Fabriquées en France, on achète un style de vie. Et les anglo-saxons sont très bons dans ce qu'on appelle le lifestyle. Moi j'ai envie de créer une marque lifestyle. Donc ça je le savais depuis le début. N'étant pas spécialiste ni de la mode ni de la décoration, j'ai plutôt envie d'être une marque généraliste, mais pas au sens péjoratif, plutôt une marque globale, holistique. Et l'édition, je pense qu'on y vient, parce que moi j'ai toujours fait beaucoup de créations, je suis, comme je te disais, créative, et j'avais bridé ça, mais du dessin, des collages, beaucoup de production avec mes dix doigts. Et c'est vrai que je ne peux pas produire des vêtements de mes dix doigts. En tout cas, ce ne serait pas la qualité espérée au niveau de la production que je fais. Mais je sais que les affiches, par exemple, j'ai monté un mini studio de création et je fais beaucoup d'affiches et j'en sors une partie pour Maison Figura, mais j'en ai une partie pour moi. Tu vois, je fais des fusains aussi. Il y a beaucoup de choses que je fais et je garde chez moi. Mais je pense que ça donnera lieu à des nouvelles collections dans le futur pour Maison Figura. Mais c'est plutôt comment on canalise sa créativité pour en faire. des produits qui sont appétants pour être commercialisés. Mais sinon, si tu me posais la question, je pourrais passer ma vie à créer. Donc, c'est sûr que je créerais des carnets. J'adore écrire aussi. Il y a plein de choses possibles, mais il faut juste se donner le temps parce que ça prend du temps d'installer une marque.

  • Speaker #0

    Et justement, quand on s'était appelé, c'est une parfaite transition pour évoquer un sujet de la temporalité. On avait évoqué cette temporalité qui est très... différentes que l'on peut avoir sur le littoral et notamment dans des villes comme l'orient ou des régions comme la bretagne avec d'autres régions qui sont peut-être plus denses. Comment toi tu as vécu et peut-être aussi compris cette différence dans la notion de temporalité et de temps à laisser que la marque s'installe et se développe ?

  • Speaker #1

    C'est une excellente question, Elisabeth, parce qu'en fait, quand on s'est installé, je ne pensais pas que ce serait un sujet, la gestion du temps, le rapport au temps. Et en fait, c'était un sujet à deux niveaux. Déjà, parce que quand on s'installe volontairement en Bretagne, on a envie de profiter de la Bretagne. Et je te l'ai dit, on voulait s'installer au bord de l'océan. Donc, je me suis rendue compte qu'il fallait que l'entreprise se mette au diapason de mon rythme. Et non pas que je sois esclave de mon entreprise et que je sois dans une stratégie d'hypercroissance où je fais un burn-out au bout de deux ans parce que... forcément, quand on se met dans beaucoup d'intensité, on a une capacité de résistance qui est limitée. Donc, j'ai tout de suite dit, je vais prendre du temps pour moi, je ne vais pas me précipiter et ne pas voir la Bretagne, ne pas voir le jour, ne pas voir l'océan. Donc ça, c'est mon credo, c'est oui, entreprendre, mais en tout cas, se mettre au diapason de la région dans laquelle je suis et pouvoir en profiter. Donc, je fais du l'ange-côte, je crois qu'on en avait parlé. Je vais chercher mes enfants à l'école. je suis vraiment dans un mode On va dire bonne mère de famille, tu vois, mais pas plan-plan, c'est juste j'ai pas envie de me sacrifier dans la mêlée, quoi. Je monte ma boîte, mais la boîte, si elle doit prendre un an ou deux ans de plus pour se développer, c'est OK et je suis OK avec ça. La deuxième chose que j'avais sous-estimée, c'est que ça prend beaucoup de temps d'implémenter une marque dans la mode et dans la décoration. En fait, que ce soit les clients, donc clients particuliers, que ce soit les clients entreprises, que ce soit les réseaux de distribution, ils font pas confiance du jour au lendemain parce que le marché est tendu, parce qu'il y a beaucoup d'offres. Et en fait, ils ont envie de nous laisser le temps. de faire nos preuves. Donc en fait, cette stratégie du temps long, je ne pensais pas l'avoir par rapport à un besoin de marché, mais je me suis rendu compte que c'était complètement compatible avec le marché en lui-même. Et qu'en fait, ça ne sert à rien de vouloir aller plus vite que la musique. Parce que les magasins, ils ne nous font pas confiance l'année une. Moi, quand j'étais sur le salon Who's Next, où on cherche des distributeurs, c'était en janvier dernier, ils disaient « Vous avez combien d'années d'expérience ? Vous êtes là depuis combien de temps ? » En fait, ils me riaient au nez. il me disait mais attendez mais ça fait à peine un an que vous êtes là, vous êtes une très Très jeune marque ! Donc je crois qu'il y a un proverbe qui dit on ne fait pas mûrir le vin plus vite, ça prend toujours le même temps pour faire mûrir le raisin et puis fabriquer un bon vin. C'est un peu la même chose dans la mode. C'est des secteurs où en fait on a beau vouloir accélérer, l'écosystème veut qu'on soit dans la lenteur parce que l'écosystème ne fait pas confiance aux jeunes pousses. Il y a tellement de taux d'échec en fait et tellement d'offres aussi qu'ils nous laissent le temps de faire nos preuves. Et c'est plutôt, je pense, positif et sain.

  • Speaker #0

    Finalement, ça rejoint aussi cette temporalité que tu t'es mise lorsque tu dis que tu es au diapason de la nature et de l'environnement dans lequel tu es. Finalement, ces deux temporalités se rejoignent.

  • Speaker #1

    Complètement.

  • Speaker #0

    Et sont, j'ai envie de dire, en totale opposition avec une forme de rythme qui nous est imposée par une autre partie de la société ou de l'environnement que l'on peut aussi voir.

  • Speaker #1

    Oui. Oui, et après, je pense que ça dépend aussi personnellement de nos aspirations. Tu vois, je me suis toujours dit, mais dans le sport comme dans la vie, je suis une sprinteuse. Et en fait, l'entrepreneuriat, c'est un marathon. Excuse-moi cette évidence, mais je me suis rendue compte que si je partais à fond les ballons, j'allais me cramer. Donc, c'est aussi moi connaissant mes ressources. Tu as des gens qui sont très bons dans la longue distance. Moi, je me suis dit, là, je lance une entreprise, je suis tout feu, tout flamme, j'ai plein d'idées, j'ai plein d'énergie. mais si je ne... gère pas cette énergie sur le temps long, ça va pas le faire. Donc aussi me freiner, me mettre des, entre guillemets, des bâtons dans les roues que je m'impose moi-même, d'aller plus lentement, de prendre du temps pour moi. Tu vois, chaque année, je fais une retraite avec moi-même où je passe deux ou trois jours toute seule, sans les enfants, sans mon mari, sans les animaux, enfin vraiment solo. Je me fais des retraites de yoga et ça peut paraître antinomique avec le fait de créer sa boîte et d'avoir une jeune boîte, tu vois. À moins de trois ans, moi je connais peu d'entrepreneurs qui s'autorisent le luxe de prendre autant de temps. Mais moi, je le fais parce que c'est indispensable. Sinon, je pense que je pars en burn-out. Donc, c'est aussi savoir se connaître. Et connaître, ça a son seuil de résistance. Et moi, je pense qu'il est assez bas. Donc, je me ménage.

  • Speaker #0

    Beaucoup. Est-ce que justement, tu peux nous dire comment tu prends du temps pour toi, tu fais tes retraites, mais au quotidien, est-ce que tu as peut-être des tips ou est-ce que tu as des... Des choses que tu ressens qui te font dire, là il faut que je fasse un stop, là j'ai besoin de stopper, j'ai besoin de ralentir. Comment tu gères ces moments où tu te rends compte qu'il faut appuyer sur la pause ?

  • Speaker #1

    Alors c'est pas forcément dans le quotidien, à l'échelle d'une journée, c'est plutôt à l'échelle d'une semaine. Donc moi je vais une fois par mois à Paris, je sais très bien que quand je reviens de Paris, donc je prends un shot d'adrénaline, un shot d'accélération pour mes amphiguras, quand je reviens, il ne faut rien me demander. Donc ça, je m'en suis rendu compte, ça fait maintenant un an et demi que je vais régulièrement à Paris. La semaine qui suit mes déplacements, mais que ce soit à Paris ou là, tu vois, j'étais à New York et à Chicago, la semaine qui suit un gros déplacement, même si le déplacement n'a duré qu'une ou deux journées, il faut vraiment que je me laisse une semaine pour absorber, pour digérer. Ça ne veut pas dire ne rien faire, mais ça veut dire ne pas me mettre d'énormes pressions, d'énormes challenges dans la foulée. Donc ça, c'est plutôt ma gestion on-off. donc euh Les gens me disent, t'as une vie à mille à l'heure, tu fais plein de choses. Parce qu'évidemment, quand on a une vie, on va dire, assez calibrée, normée, où on va tous les jours à un endroit pour travailler, c'est pas la même chose que quand on fait une semaine à Paris, dix jours aux Etats-Unis, comme moi. En fait, c'est par à-coups. Mais oui, c'est une vie à cent à l'heure, mais ponctuellement. Parce qu'après, je déconnecte ou je décroche, et je suis plus dans un mode veille, où je digère ou j'ingère ce que j'ai appris. Donc ça, c'est à l'échelle de la semaine, du mois, on va dire. Après l'échelle de la semaine, il y a des moments où je suis beaucoup plus performante. En général, après le longe-côte, ça me remet les idées au clair. J'ai besoin de l'eau froide, de ce choc thermique, de rentrer dans l'eau, de me laver. Ça me lave les idées parce que j'ai tellement d'idées, tellement de pensées que souvent je me noie même. Donc en général, une bonne marche ou un bon longe-côte, ça me fait du bien.

  • Speaker #0

    Et j'essaie de ne pas prendre de décision avant d'avoir fait cette séance de sport. Je le fais deux fois par semaine environ. Et quand j'ai des grosses décisions, je me dis, allez, hop, je la prendrai après le launch code parce que j'aurai les idées plus claires. Et après, au niveau du rythme biologique, j'ai toujours dit que moi, je n'étais pas une morning person. Donc, je me disais, c'est vraiment le soir que je suis au top de ma créativité, top de ma performance. Et en fait, là, j'ai changé mon rapport au sucre. Donc, ça, c'est un mini tips à toutes les personnes qui nous écoutent. l'année dernière en juin j'ai lu le livre de Jessie Ncho Spey qui s'appelle Glucose Goddess donc j'ai complètement arrêté la consommation de sucre Alors, ce n'est pas une alimentation contrôlante. Je ne mets pas le petit verre de cidre avant de boire et tout, mais j'ai vraiment réduit, voire quasiment supprimé le sucre. Et en fait, je me rends compte que je suis beaucoup plus performante le matin. Par contre, le soir, je suis cannée. Je suis vraiment fatiguée d'une bonne fatigue et je dors mieux. Et donc, du coup, j'ai régulé aussi ma glycémie. Et je pense que ça me permet d'être aussi plus efficace plus tôt le matin. Et l'après-midi, c'est plutôt dédié à des tâches, je ne dis pas lobotomisées, mais où j'ai moins besoin de réfléchir et ou des tâches de rencontre. par exemple des rencontres, des rendez-vous d'exploration,

  • Speaker #1

    ça j'aime bien les faire l'après-midi et les tâches de fond le matin tu as une bonne organisation en fait c'est cette idée où tu t'es analysée ou par l'expérience tu as compris quels étaient les meilleurs moments pour toi c'est super intéressant, est-ce que j'ai une question qui me vient et qui me brûle les lèvres mais je sais pas si tu pourras me répondre mais est-ce que tu peux nous parler de ce voyage à New York un petit peu ou est-ce que c'est vraiment très confidentiel non c'est pas très confidentiel je vais pas pouvoir te donner les débouchés parce que eux pour le coup ils sont encore en gestation ...

  • Speaker #0

    Mais l'idée d'aller à New York et à Chicago, c'était une première. Je n'avais jamais été aux Etats-Unis, donc j'ose l'avouer, c'était vraiment à 36 ans une première expérience. D'autre part, j'avais très envie de développer aller international. Moi, j'ai passé 8 ans en Suisse, donc j'avais déjà commencé à toucher du doigt l'export vers la Suisse. Mais les Etats-Unis, le homeware, c'est une religion presque. Et ça me semblait très naturel d'aller là-bas explorer ce qui se fait en homeware. Et puis aussi de voir les vibes au niveau architecture, design, art. J'ai mis un petit résumé sur Instagram et dans ma newsletter, mais j'avais besoin de me plonger dans une autre culture et de sentir les connexions qu'il y avait avec mon univers et le fait d'être appréciée en tant que marque française. Ce qui forcément en France n'est pas toujours vu d'un bon oeil, parce que qui dit made in France dit aussi pouvoir d'achat conséquent pour se payer et s'offrir des pièces made in France. Et aux Etats-Unis, le niveau de vie est quand même très élevé. J'ai trouvé que les prix étaient presque comparables à la Suisse et donc on n'est pas du tout sur les mêmes approches d'un point de vue des paniers moyens. Donc je me suis dit, c'est aussi intéressant d'aller chercher entre guillemets les clients et les clientes, là où elles sont. Et donc cet export à l'international me semble assez inévitable pour mes enfigures à court et moyen terme.

  • Speaker #1

    Et j'imagine que cet export, ou en tout cas ce que toi tu projettes, là aussi tu vas potentiellement aller chercher des personnes dans les différents réseaux dans lesquels tu es impliquée, pour qu'ils te viennent te donner ce petit tips. Oui,

  • Speaker #0

    tout à fait. Moi, je fonctionne beaucoup par le réseau. Tu vois, aujourd'hui, à l'intelligence artificielle, je me faisais une réflexion que tu peux quasiment tout créer avec l'IA, ce qui est à la fois vertigineux, à la fois excitant. Et en fait, ce que tu ne peux pas créer, c'est des connexions authentiques. Et en fait, pour moi, vraiment là, je fais un peu mon oracle, mais pour moi, ce qui va faire la différence dans les années à venir, c'est la capacité à créer des connexions, la capacité à rentrer en réseau. Et pas juste du gros marketing à communiquer avec des gens sur LinkedIn en envoyant des mails automatiques et des séquences de prospection. Pour moi, ce n'est pas ça. C'est vraiment... le contact humain, physique. Et ça, personne ne pourra le remplacer. Donc, je me dis qu'à terme, aller se mettre dans un autre pays, si je veux être présente au sens authentique, il faut que j'ai des relais de confiance là-bas. Moi, j'ai, comme je te dis, deux enfants à bas âge, une vie à l'Orient. Je n'ai pas vocation à passer sept jours sur sept dans les avions à droite à gauche et aller à l'étranger. Oui, bien sûr, il faudrait y aller pour implémenter et diffuser la marque, mais j'ai envie de m'appuyer sur des personnes en local. qui connaissent bien le marché aussi, parce que je sais que je ne sais pas. Donc, tu vois, on revient toujours sur les mêmes principes, en fait.

  • Speaker #1

    C'est ce mindset du débutant en permanence, c'est se remettre en question.

  • Speaker #0

    En permanence, en permanence. Et tu vois, c'est marrant parce que le mindset de débutant, les gens que je rencontre me disent, ouais, t'as l'air vachement assertive, vachement sûre de toi et tout. Je dis, mais comment vous pouvez penser ça ? Parce qu'en fait, je pense que je dois dégager une certaine assurance, mais je suis tellement pétrie de doutes. Je dois te confier que dans mon journal intime, j'avais mis... Je pense pas que je vais réussir à vendre une pièce maison figura. J'étais terrorisée à l'idée que les gens m'achètaient des vêtements. Je me disais, mais je vais jamais y arriver. Donc en fait, il y a une façade entre ce que tu dégages comme assurance et en même temps tes doutes intimes. Et moi, en fait, la manière de répondre à ces doutes, c'est de m'entourer de gens qui savent. Parce que je me dis, au moins, je vais pas essayer de m'improviser experte de tout. Après, t'apprends beaucoup sur le tas aussi en tant qu'entrepreneur. Donc en fait, ce que tu ne savais pas il y a 12 mois, maintenant tu sais, donc toujours plus sachant que quelqu'un mais en tout cas toi tu as une cour d'apprentissage mais tu peux pas être expert en 12 mois le monde est vaste et les opportunités sont tellement nombreuses que... impossible impossible et puis c'est bien de se appuyer en termes de charge mentale c'est bien de s'appuyer sur des gens qui savent parce qu'en fait ça te permet de diminuer ton niveau de stress parce que moi je suis assez contrôlante j'aime bien être un peu au taquet sur tout mais si tu dois te mettre des to do list de malades pour comprendre tout un secteur, tout un pays tout un réseau de distribution c'est impossible

  • Speaker #1

    Et est-ce que tu pourrais nous dire ce qui t'a peut-être marqué dans ce séjour aux Etats-Unis et notamment peut-être à New York ? Une ville personnellement que j'apprécie énormément.

  • Speaker #0

    Oui, alors c'est marrant parce que tu vois j'ai préféré Chicago presque à New York.

  • Speaker #1

    J'en ai été pour ça.

  • Speaker #0

    Ouais, alors moi j'ai un peu le concept de première fois égale coup de cœur. Et en fait, Chicago c'est la première ville dans laquelle j'ai été. Donc peut-être que ce premier contact avec les Etats-Unis, je l'associe maintenant spontanément à Chicago. Et j'ai adoré cette ville, elle m'a fait un peu penser à la Suisse avec, tu vois, la Chicago River et tout. Et c'est très propre, c'était très beau, les perspectives étaient impressionnantes d'un point de vue architectural. J'ai adoré, enfin vraiment j'ai pas d'autres mots, j'ai adoré cette ville. New York m'a semblé plus, mais j'ai peut-être pas passé assez de temps, plus confus, plus busy. Ça m'a plus oppressée, tu vois. Chicago, je me sentis en sérénité, en paix dans cette ville, alors que New York, j'étais plus en mode « Waouh, j'ai le FOMO, il y a plein d'opportunités, il y a plein de choses à faire. » Ça m'a donné plus le tournis, donc j'en suis ressortie. un peu... tourbillonnante, on va dire. Tu vois, moi qui ai plein d'idées, je me suis dit il y a tellement de choses à faire, je ne vais pas m'en sortir. Donc ça m'a donné ça comme impression. Ce que j'ai retenu aussi, c'est que les opportunités sont très nombreuses et j'ai eu la chance d'être invitée à une soirée autour du design. C'était la New York Design Week sur un rooftop incroyable où j'ai croisé Studio Ukronia avec Julien Seban, qui est un designer connu, qui avait fait un superbe lit, le lit Marguerite, avec une entreprise qui s'appelle Treka, qui fait de la literie haut de gamme. Donc ça, c'était absolument incroyable. Tu étais toujours à quelques connexions de ces personnes-là, incroyable, mais les voir en chair et en os lors de ce genre d'événement, ça m'a bluffée. Je me suis dit, tout est possible à New York. Tu arrives, tu es une nobody, personne ne te connaît. Bam, en deux temps, trois mouvements, tu passes une soirée avec des designers super connus qui sont dans la liste à descendre. Et tu vois, ça, c'était le jour de tous les possibles. Donc ça, ça m'a vraiment intriguée. Je me suis dit que c'était des opportunités assez uniques. Et finalement une proximité forte avec des gens qui m'ont parlé comme si j'étais des leurs alors qu'on ne se connaissait pas. Et ce qui m'a vraiment marquée aussi c'est le côté équilibre de vie. Mine de rien les New Yorkais c'est work hard, play hard. Et tu vois le sport, le wellness de manière générale et ça je me suis bien retrouvée aussi. Même si c'est beaucoup plus tourbillonnant à New York qu'à Lorient je dois le dire. Ils ont quand même le sens de prendre soin de soi et avec que ce soit la nourriture ou le style de... d'activité, wellness. Et encore, je n'ai pas tout vu. Mais c'est ça que j'ai retenu au-delà de tout ce que j'ai mis comme killer nicks dans ma newsletter que je vous invite à découvrir.

  • Speaker #1

    Auquel il faut s'abonner.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Et justement, quand on revient ici à Lorient, on reprend un rythme différent. Tout à l'heure, en off, on parlait un peu de tes inspirations. Est-ce que tu pourrais nous en parler, peut-être des inspirations en termes de couleurs, en termes de design aussi, que ce soit pour tes coussins, c'est très géométrique,

  • Speaker #0

    de tes affiches.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui t'inspire au quotidien, dans tes créations et peut-être aussi dans la façon dont tu vis ?

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui. Alors, écoute, sur la partie couleurs, je vais en faire un aparté parce que c'est rigolo. J'ai très spontanément choisi des couleurs automnales. Et j'ai une amie chère qui s'appelle Alice que je salue, qui fait de la colorimétrie. Et elle m'a fait mon test de colorimétrie et je suis effectivement saison automne. Donc comme quoi, tu vois, les couleurs nous appellent. D'ailleurs, tu as une robe d'un très joli vert. Et les couleurs nous appellent malgré nous. Donc au niveau des couleurs Maison Figura, c'était les couleurs qui me plaisaient, les couleurs que je portais. Et après, tu vois, on a commencé avec des couleurs plutôt automnales. Là maintenant, j'ai un bleu marine parce qu'on me l'a beaucoup demandé. je voulais pas faire de noir donc j'ai fait du bleu marine Mais globalement, ça reste un vestiaire automne parce que ce sont les couleurs que je porte, les couleurs qui me vont. Donc c'est très égocentrique, mais j'en mettrais d'autres, mais ce ne sera jamais des couleurs fluo par exemple. En tout cas, ce n'est pas la vocation, ce sont des couleurs assez apaisantes. Ensuite, sur la partie forme, motif. Donc moi, j'ai fait du judo, enfant, adolescente, jusqu'à ma vingtaine. Et j'ai le kimono, si tu veux, c'est une pièce qui me parle. particulièrement. Et donc, tu vois, toute l'inspiration des arts martiaux, de l'art de vivre japonais, même si je n'ai jamais été au Japon, ce sera un prochain voyage, me parle. Donc, les pièces sont minimalistes, d'inspiration japonisante et c'est aussi l'art de bien être chez soi et d'être en paix avec son environnement intérieur qui est très épuré. Donc ça, ça m'inspire beaucoup. Après, d'un point de vue architectural, design, bon, moi j'adore l'art déco. C'est pas forcément très art déco, mais ça m'inspire. J'y suis sensible, j'ai été à Chicago voir la maison de Frank Lloyd Wright. J'adore aussi le Bauhaus. C'est Lisbonne, la chienne qui manifeste peut-être son envie de sortir, je ne sais pas. Mais j'adore le Bauhaus, j'adore des designers comme Charlotte Perriand, j'adore Garance Valley dans les plus contemporaines. Donc je m'inspire aussi de courants architecturaux, de courants de mode. mode. où j'ai envie de véhiculer ce côté élégance assez intemporel. Le côté minimalisme, ce matériel est aussi chez Maison Figura par l'absence de fourniture. Donc, tu n'as pas de ruban, tu n'as pas de fermeture éclair. On reste vraiment du minimalisme à ce niveau-là. Et en fait, c'était aussi l'idée de vêtements qui durent longtemps. Parce que dès que tu as des fermetures éclairs, elles se grippent. dès que tu as des zips, des boutons, pareil, ça peut s'abîmer dans le temps. Donc, je voulais vraiment le plus simple possible. Donc voilà mes inspirations. C'est des vêtements qui soient faciles à vivre et qui ne viennent pas rajouter trop d'infos dans ton intérieur. Trop de motifs, même aujourd'hui c'est que des unis, même si les coussins il y a des motifs, mais pas trop de couleurs, des gammes chromatiques assez apaisantes, qui ne piquent pas les yeux, pas de fluo, pas de... Je ne sais pas si ça répond à ta question. Si,

  • Speaker #1

    ça y répond parfaitement. Et est-ce que, de par ton expérience et de ce que tu as déjà ces dernières années vécu en tant qu'entrepreneur, est-ce que tu pourrais peut-être partager un ou deux conseils ? Chose que tu aurais aimé qu'on te dise avant de te lancer, à peut-être celles et ceux qui nous écoutent et qui sont sur peut-être le même, un projet similaire de création. Oui,

  • Speaker #0

    la première chose, je pense qu'on en a beaucoup parlé, c'est s'entourer. Alors évidemment, ça coûte de l'argent et de l'énergie, et il faut oser aussi demander de l'aide, mais je pense que c'est indispensable parce que tout va très vite. Lever des fonds, c'est le meilleur moment, je trouve, quand on a un business plan, parce qu'après on nous demande des comptes, donc il ne faut pas hésiter à lever de l'argent. Sans forcément se diluer, ça peut être des prêts bancaires. Moi, j'ai fait des prêts bancaires, demandé des subventions, avoir des prêts bancaires, demander de la love money, donc à la famille, des amis, pour en fait avoir la possibilité de payer des gens. Parce qu'en fait, c'est pas qu'un conseil gratuit n'a pas de valeur, mais c'est que je trouve que pour s'entourer des meilleurs, il faut être capable de les rémunérer. Tout travail mérite salaire. Et même quand on est en phase de test, même quand on ne sait pas trop ce que le projet va donner, il vaut mieux investir quelques dizaines, centaines, milliers d'euros dans le projet, plutôt que de penser qu'on va s'en sortir avec des bouts de ficelle. Et tu parlais de Charlène Krogenek, une fantastique photographe avec qui j'ai eu la chance de shooter. En fait, Charlène, c'est la photographe avec qui je rêvais de shooter. Je savais que c'était un petit budget parce que c'est une photographe qui a le vent en poupe. J'ai attendu, donc je n'ai pas fait le premier shoot avec elle, mais j'ai fait le shoot cette année, enfin en fin d'année dernière. Et c'est génial parce que quand tu te payes les services des meilleurs, ça donne tout de suite une autre envergure à ton projet. Moi, je suis très sensible à la direction artistique. Tous les gens qui nous écoutent ne seront pas forcément sur des projets à vocation. À être B2C, ça c'est très important. Le B2B, c'est un peu moins important, l'ADA, mais tu as quand même besoin d'avoir une assise. Et si tu veux vendre des produits qui sont premium, avec une belle image de marque, il faut s'entourer et tu ne peux pas faire avec un couteau suisse. Sauf si tu es directeur artistique ou photographe toi-même, mais fondamentalement, c'est compliqué d'être bon sur tous les terrains et je pense qu'il faut payer de l'aide. Donc, lever de l'argent, se faire entourer et après, aller à son rythme. Et un dernier élément par rapport à ça, on parlait du style de vie. Moi, je te dis vraiment, maman, de deux jeunes enfants, c'est quasiment le job le plus dur. Parce qu'en fait, c'est pas possible d'arrêter le job. Tu l'as, tu l'as choisi, ça va durer des années. Même si c'est compliqué, t'as pas souvent beaucoup de personnes autour de toi qui peuvent t'aider. On a un peu les grands-parents, le plus-un, etc., le conjoint ou la conjointe. Mais fondamentalement, t'es solo in charge. L'entreprise, tu peux avoir des associés, tu peux avoir... En fait, il faut aussi savoir... On va dire être gentil avec soi-même, parce que quand tu as des enfants en bas âge, que tu commences dans un nouveau projet, il faut être vachement gentil avec soi, se ménager. Parce que si tu veux être parfait sur tous les tableaux, ton entreprise peut aller plus vite, mais tes enfants ne t'attendent pas. Après, ils grandissent et c'est trop tard si tu ne les vois pas. Donc, je trouve que c'est savoir se connaître, apprendre à se connaître et aussi s'organiser en fonction de ton moment de vie. et pas vouloir tout avoir tout de suite, instantanément, sans rien sacrifier. Il faut connaître ses priorités. Ça fait beaucoup de conseils.

  • Speaker #1

    On les prend d'un après les autres, en tous les cas. En tous les cas, on les a maintenant, on fait ce qu'on peut.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Et pour revenir à Lorient, est-ce que tu pourrais nous partager peut-être des endroits ou dans la région que tu aimes, peut-être des lieux où tu aimes te ressourcer, que ce soit des promenades, des cafés, des lieux artistiques, créatifs ?

  • Speaker #0

    Alors, moi, ce qui me vient spontanément, bon, j'ai au coin de la rue le café Côte-Zéro, que je vous engage vraiment. L'Orientais, si vous ne connaissez pas, c'est un café qui est zéro déchet, qui est top. Thaïs et toute son équipe, Emeline et tout, sont super et on y boit du très bon café. Donc moi, je carbure au cappuccino de chez Côte-Zéro. Et c'est un cappuccino qui est fait avec du café que je salue, c'est le café d'Orient. Donc voilà, Christophe et toute son équipe qui font d'excellents produits. donc là je me ressource clairement et je prends prend un peu de caféine pour carburer. Après, moi, je fais du yoga chez Sixième Sens. C'est un studio de yoga qui est à Venue-la-Perrière. Donc, pareil, Johanna, son équipe, Alizon, toutes ces profs sont fantastiques. C'est un vrai moment de ressourcement. J'en fais deux fois par semaine. Donc, j'engage aussi toutes celles et ceux qui ne connaissent pas à y aller, même pour découvrir les cours. Et après, sinon, les lieux où je me ressource, alors moi, comme je te dis, je fais des retraites avec moi-même chaque année. Donc, j'ai fait une super retraite à l'hôtellerie de la Pente Saint-Mathieu. qui est vraiment un lieu incroyable. Je me reconvends aussi fortement avec une chef, une femme, Nolwenn, qui fait de la super bonne cuisine. Là, j'ai envie de tester l'hôtel de la Butte. Voilà, à Fluidère. J'ai pas mal d'adresses après de maisons d'hôtes, de Warren, Chloé, Yannick, chez qui j'ai été shootée, Maison Passage, avec Yann, qui est photographe, qui travaille là-bas. Mon idée, c'est plutôt de me ressourcer dans des lieux qui ne sont pas forcément des hôtels, toujours. Mais voilà, c'est les adresses que je pourrais te donner. Et après, sinon, à Lorient, moi, j'adore me balader quai du Péristyle, aller dans ces proximités de l'eau. Voilà, aussi sur la plage. Plage de Toulard, je fais mon ange-côte.

  • Speaker #1

    Dernière question que je pose à tous mes invités, puisque c'est le dénominateur commun de ce podcast et de ce qui nous rassemble toutes. Qu'est-ce que représente pour toi l'océan Atlantique ?

  • Speaker #0

    Pour moi, c'est vraiment la clarté. Moi, l'eau me lave l'esprit. On en a parlé, mais c'est vraiment un moment de reset. Et je trouve qu'à proximité de l'eau, ça te permet déjà de relativiser. Chaque moment dans l'eau est différent. Tu vois, j'ai pas eu une séance de longe-côte qui ressemblait à une autre séance de longe-côte, que ce soit le clapotis des vagues, le vent, le soleil qui joue à cache-cache avec les nuages. C'est vraiment, ça te remet les idées en place. Et l'eau froide aussi. Pour moi, l'océan Atlantique, c'est une eau qui est froide. Tu vois, j'ai passé six mois au Portugal, elle était quasiment à la même température. J'ai été étonnée. Ça dépend pas forcément du fait que ce soit en Europe du Sud. C'était très froid aussi. Et moi, ça me fait du bien l'eau froide. ça me saisit J'ai besoin d'être saisie. Donc la clarté, clarté d'esprit, et puis la poésie aussi, parce que chaque moment dans l'eau est unique.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Caroline. Est-ce que tu peux nous rappeler, là on peut trouver Maison Figura ?

  • Speaker #0

    Oui, sur internet, www.maisoncomunemaison-figura.com C'est la majorité des collections qui s'y trouvent. Après sinon à Lorient, on est chez Un Week-end sur Deux, qui est une jolie boutique de décoration pour de la beauve, pour les plaides. sinon suivez sur le site et sur Instagram maison underscore figura on a plein de pop-up à venir et plein de rencontres éphémères donc voyez où on se trouve pas très loin de là où vous habitez mais sinon c'est internet et pour les Lorientaises et Lorientaises cours de la bouffe pour la partie déco merci

  • Speaker #1

    beaucoup Caroline pour ce moment de partage grande générosité dans tout ce que tu nous as dit merci en fin de compte merci Elisabeth et vraiment

  • Speaker #0

    Si vous pouvez écouter ce podcast et partager, parce que moi j'ai écouté de nombreux épisodes de tes podcasts avec des invités de marque que je salue. Et c'est très inspirant, je trouve, quand on est en phase de réflexion, d'écouter ce que d'autres peuvent avoir eu comme expérience. Et n'hésitez pas à prendre contact aussi en direct avec les porteuses et porteurs de projets, parce qu'on apprend plein de choses et on a toujours du temps à consacrer pour répondre aux questions.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup pour avoir écouté cette conversation avec Caroline. J'espère qu'elle vous aura plu. De notre côté, on se retrouve dans 15 jours pour une nouvelle conversation le long de notre littoral adoré. Et si vous avez aimé cet épisode, n'hésitez pas à le partager autour de vous et de donner quelques étoiles, au moins 5, sur les plateformes d'écoute. A très vite !

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Description

Alors que la rentrée bat son plein et que l'été touche à sa fin, il sera bientôt l'heure de passer un peu plus de temps dans nos intérieurs.

Aujourd'hui je vous invite à écouter Caroline, qui après s'être interrogée sur la façon dont nous nous habillons à la maison. Et le constat qu'elle a identifié nous sommes nombreuses à l'avoir expérimenté : legging / jogging et pulls XXL, c'est l'élégance qui file au placard. Alors pour y remédier Caroline a créé Maison Figura.


Dans cette conversation, on parle bien évidemment d'entrepreneuriat, de comment se lancer dans un secteur en plein basculement, de l'importance de s'écouter et de se mettre au "diapason des saisons".



🌊 Les Femmes de l’Ouest c'est LE podcast qui va à la rencontre de celles qui font vivre la côte atlantique, de Brest à Biarritz.


Chaque épisode met en lumière des parcours de femmes engagées, créatives, sportives, scientifiques, entrepreneures ou artistes, qui incarnent la richesse et la diversité de l’Ouest.


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🎙️ Podcast créé et produit par Elizabeth Madoré


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue sur les Femmes de l'Ouest, le podcast qui va à la rencontre de celles qui font vivre la côte atlantique de Brest à Biarritz. Alors que la rentrée bat son plein, que l'été touche bientôt à sa fin, il sera dans quelques temps l'heure de passer un peu plus de temps dans nos intérieurs. Et aujourd'hui justement, je vous invite à écouter Caroline qui s'est interrogée sur la façon dont nous nous habillons à la maison. Et le constat qu'elle a identifié, nous sommes nombreuses à l'avoir expérimenté. Le combo legging, jogging, pull XXL et café, c'est un peu l'élégance qui file au placard. Alors pour y remédier, Caroline a créé Maison Figura. Dans cette conversation, on parle bien évidemment d'entrepreneuriat, de comment se lancer dans un secteur en plein basculement, de l'importance de s'écouter et comme elle le dit, de se mettre au diapason des saisons.

  • Speaker #1

    Bonjour Caroline. Bonjour Elisabeth.

  • Speaker #0

    Je suis ravie d'enregistrer avec toi cet après-midi cette conversation qu'on va avoir ensemble. Merci de nous accueillir chez toi à Lorient.

  • Speaker #1

    Bienvenue.

  • Speaker #0

    Merci. La question que je pose toujours et par laquelle je débute toutes mes conversations, comment vas-tu en ce début d'été, on peut le dire ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'on peut le dire, même si ce matin ce n'était pas tout à fait un été qui se préparait. Je vais très bien. Merci Elisabeth, je me sens impatiente et assez, je dois dire, excitée de notre conversation et dans une bonne forme générale, même si la fin d'année scolaire est toujours assez intense. Voilà, on peut dire que c'est plutôt météo, beau fixe, soleil. Parfait.

  • Speaker #0

    Caroline, on s'est eues au téléphone à plusieurs reprises, on a échangé via les réseaux et de façon privée. puisque tu peux portes un projet que j'ai découvert grâce à une amie très proche qui a aussi participé d'une certaine façon au développement de ta marque qui est charlène krogeneck qui est photographe à brest est ce que est ce que tu pourrais avant de nous parler de ce projet de ce qui t'a amené à ce projet donc je peux dire le nom de la marque j'imagine on va en parler donc c'est maison figura une marque de mode et de décoration avec une fabrication de 100%

  • Speaker #1

    française et maison figura j'ai eu l'idée pendant mes congés maternité. Donc à l'époque, je travaillais dans la banque, un domaine qui est vraiment aux antipodes de la mode dans laquelle je suis aujourd'hui. Et en fait, j'étais frustrée, en un sens, de ma créativité qui était en berne. Je travaillais beaucoup sur des processus, sur des projets, j'avais beaucoup de rigueur. Et à la fin de mes congés maternités, je me suis rendue compte que j'avais un besoin de créativité qui n'était pas forcément assouvi dans mon travail. Donc ça, ça a été un premier élément. Et le deuxième, c'est que mes congés maternités ont été longs. J'ai eu des grossesses qu'on peut qualifier de pathologiques. Donc, j'ai passé beaucoup de temps chez moi. Et ma petite machine créative tourbillonnait, tourbillonnait. Et c'est vrai que je ne savais pas comment utiliser cette créativité. Et l'évidence s'est apparue pendant que j'étais en congé maternité. Je ne savais pas comment me vêtir avec confort et style en étant à la maison. Donc, c'était des jogging, des pilou-pilou. Je crois que tu vois ce que je veux dire. Un peu. Voilà. Et il m'a semblé inconcevable qu'on mette autant d'énergie pour se vêtir à l'extérieur de chez soi. on s'apprête pour sortir, mais qu'en étant à l'intérieur, chez soi, on soit un peu la pire version de soi-même. Donc soit en version jogging négligée, soit en version legging plus ou moins sympa à porter toute la journée. Et donc j'en ai parlé et autour de moi, ça a résonné avec beaucoup de femmes. Je me suis dit qu'il y avait plus qu'une idée un peu folle-folle, il y avait vraiment un projet derrière. Et à l'époque, j'ai fait un sabbatique au Portugal et ça m'a donné l'idée aussi d'aller visiter des usines de confection. Et j'ai senti que le produit me plaisait. l'environnement me plaisait, qu'il y avait quelque chose à faire pour réinventer aussi la mode de manière plus responsable. Donc à l'époque, on était en 2022 et du coup, je me suis lancée.

  • Speaker #0

    Et donc tu t'es lancée d'abord au Portugal ou dès le début, tu t'étais dit non, je veux vraiment du Made in France. Est-ce qu'il y avait un projet aussi de revenir en France pour ça ?

  • Speaker #1

    Oui, en fait, j'ai eu l'idée quand j'étais en congé maternité. Puis au Portugal, j'ai commencé à développer. le concept donc il n'y avait pas de marque à l'époque, il n'y avait vraiment pas de produit, il y avait juste des idées plus concrètes et ensuite on a déménagé en août 2022 en Bretagne et c'est là où vraiment j'ai commencé à travailler de manière officielle et rigoureuse sur le projet et en fait c'est parti d'un constat très simple, je suis mère de deux jeunes enfants comme tu l'as vu j'ai un chat, un chien, j'avais une logistique à la famille, de famille à la maison et je pouvais pas m'absenter pour partir au Portugal voir des fournisseurs, je me suis dit si je construis premier avion bretagne. c'est pour rester au maximum en Bretagne et vivre le style de vie breton. Donc ça n'a pas beaucoup de sens de faire fabriquer ailleurs qu'en France. Et du coup, la question du made in France, elle s'est assez vite imposée. Je ne parle pas des considérations écologiques qui sont en plus un élément qui m'a décidé. parce que faire des allers-retours depuis la Bretagne, c'est évidemment en avion pour aller au Portugal. Et je me suis dit, là, faire une marque qui promeut des valeurs durables, mais prendre l'avion pour aller voir ses fabricants, ça n'a pas beaucoup de sens. S'installer en Bretagne, mais toujours partie ailleurs pour aller visiter et travailler avec ses fabricants, ça n'a pas de sens non plus. Donc voilà, ça s'est fait comme ça.

  • Speaker #0

    Et justement, à ce moment, je me suis dit, on s'installe en Bretagne. Est-ce que déjà, c'était une région que tu connaissais ? Est-ce que...

  • Speaker #1

    Pas du tout.

  • Speaker #0

    Comment s'est passée cette intégration ?

  • Speaker #1

    Mes amis rigolent et se moquent de moi en disant que j'ai acheté ma maison en FaceTime et que c'était vraiment un saut dans le vide. À l'époque, je ne connaissais pas la Bretagne. J'ai vraiment littéralement acheté ma maison et j'ai fait des choix très structurants à distance. Parce qu'en fait, on a eu le coup de cœur pour s'installer avec mon mari qui est quand même un peu fan de la Bretagne parce qu'il avait fait l'école Laval. Donc, il connaissait plutôt Brest et la presqu'île de Creuson. Et quand on s'est dit on va s'installer quelque part, on a plutôt réfléchi. Comme des consultants, on a dit pas trop loin de grandes zones d'activité au niveau économique, pas trop loin de Paris parce que moi j'ai une partie de ma famille à Paris. On puisse faire du vélo, on puisse être au bord de l'océan. Et en fait, la checklist, elle s'est vite déroulée et Lorient est apparue comme la meilleure option. Alors il se trouve que ma belle famille habite dans le Finistère, donc on est à une heure de chez eux et ça nous rapprochait aussi d'eux. Mais fondamentalement, on connaissait un couple d'amis à Lorient, pas plus. Moi, je n'avais jamais visité la ville et c'est vraiment mon mari qui est parti, parce que moi j'étais en plus à l'époque en postpartum, je ne pouvais pas trop bouger avec les enfants. Et il est parti du Portugal, il est allé visiter l'Orient à peu près aux vacances de Pâques 2022 et en août, on s'est installé. Et tu vois, on avait acheté une maison, inscrit les enfants à l'école, donc c'était un vrai saut dans l'inconnu.

  • Speaker #0

    Double, triple quoi, triple saut au final.

  • Speaker #1

    Je pense qu'on peut le dire, mais je le sentais. Si tu veux, parfois dans la vie, tu le sens. Quand c'est le bon endroit, le bon moment, en fait, je lui ai fait une grande confiance. J'ai dit là, moi, je ne peux pas me déplacer. On ne va pas faire X aller-retour pour aller visiter X fois la ville. Si tu le sens, si tu sens qu'il y a des bonnes ondes, ça a l'air d'être la ville parfaite sur le papier, on y va.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est la ville parfaite ?

  • Speaker #1

    Je suis ravie. Franchement, on est hyper heureux ici. On ne vivrait pour vraiment aucune autre raison au monde ailleurs. Après, c'est un port d'attache pour nous parce qu'on a vécu 8 ans à l'étranger. et en fait on avait surtout envie d'un endroit où planter nos racines et pour les enfants aussi, là tu vois qui ont 6 ans et 4 ans, on s'est dit c'est leur enfance qu'ils vont créer ici, ça veut pas dire qu'on restera toute notre vie à Lorient,

  • Speaker #0

    peut-être qu'on rebougera mais en tout cas ce sera notre port d'attache super et pour revenir justement à Maison Figura alors est-ce que tu peux nous dire ce moment où tu arrives ici à Lorient et comment se déroule ce fil en tout cas ce grand saut professionnel

  • Speaker #1

    oui et Donc le grand saut il s'est fait en deux temps. Donc quand on est arrivé en août, moi j'étais à fond sur mon projet, dans le sens il faut que je développe mon projet, mais on l'a dit c'est un triple saut dans l'inconnu, donc c'était aussi trois jobs en un, découvrir la ville, découvrir l'écosystème entrepreneurial, économique et monter mon projet. Donc la première chose que j'ai faite c'est pas être seule. Donc j'étais à la coloc, avec Sabrina Milien que tu connais, que j'avais déjà rencontrée, avec qui j'avais déjà échangé. Je me suis mise dans ce réseau d'entrepreneurs qu'est la coloc. Et je me suis mise dans un réseau de femmes qui s'appelle Bouge ta boîte, qui a été créé par une bretonne, Marie-Éloi, et je me suis dit plus forte à plusieurs. L'idée c'était de ne pas être isolée. Donc j'ai commencé à travailler sur le projet en phase de conception, donc imaginer des collections, trouver des fournisseurs, dessiner l'identité de la marque, etc. Je me suis aussi entourée de professionnels en local, d'une graphiste en local que j'ai rencontrée via la coloc, qui est Blandine, et que je remercie pour tout ce qu'elle fait. d'une personne aussi qui m'a aidée sur la partie identité visuelle, branding, qui est Morgane Ravalek qui est à l'agence Volal Topo. Donc que des gens en local pour m'ancrer et commencer à comprendre. Et j'ai fait ça pendant un an. Et septembre 2022 jusqu'à septembre 2023, où j'ai lancé la marque officiellement avec la campagne de financement participatif sur Ulule.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu pourrais nous dire Maison Figura ? Pourquoi Maison Figura ? Qu'est-ce que... Juste... Transmet comme message par ce nom de marque et comment est venu ce nom ?

  • Speaker #1

    Ce nom de marque est venu par une amie qui est chère qui s'appelle Lucille que j'ai rencontré via le réseau Bouche ta boîte. Et en fait je brainstormais autour d'un nom, j'avais un premier nom qui s'appelait Goya. Ça me faisait penser aux peintres, ça évoquait pour moi des sonorités latines que j'aimais bien. Et en fait j'ai eu une opposition quand j'ai déposé le nom à l'INPI. Donc ça a été une première déconvenue. Donc j'étais à fond sur Goya et rien d'autre n'existait. En faisant le brainstorming, en arrivant à Lorient avec des amis, je me suis dit qu'il y a quelque chose à faire autour d'une sonorité latine. J'avais envie d'un nom international. C'est cette amie Lucille qui m'a transmis un article de presse parlant de la bella figura. C'est la philosophe Marie Robert, qui a le compte Philosophie Isexi, qui parlait de cette attitude qu'on peut avoir de far bella figura, qui en italien veut dire faire bonne figure. C'est vrai que ça résonnait parfaitement avec le projet Maison Figura, faire bonne figure. à la maison, d'où Maison Figura, donc francisé, je ne dis pas Maison Figura, mais je dis Maison Figura. Et j'ai adoré le clin d'œil de Figura, faire bonne figure, être à l'aise et aussi élégante chez soi. Voilà, donc tout ça, tout ça, c'est parfaitement aligné. Et en plus, le nom était libre. Donc là, les planètes se sont alignées. J'ai opté pour ce nom sans regret avec Goya, qui me semble bien de moi maintenant.

  • Speaker #0

    Et justement, ce nom est arrivé. Il a fallu, comme tu le dis, créer toute l'identité de marque et commencer à travailler sur aussi la recherche de fournisseurs. Est-ce que tu pourrais nous dire quelque chose de cette recherche de fournisseurs ? On sait qu'en France, le secteur du textile est quand même un secteur qui souffre énormément. pour de nombreuses raisons, que le tissu industriel est quand même, malheureusement, de plus en plus... J'ai le terme pauvre qui me vient, mais qui est difficile.

  • Speaker #1

    Il y a une raréfaction des compétences. Alors, c'est vrai que moi, c'est une reconversion, mais on figurera. Donc, comme je te l'ai dit, j'ai travaillé dans la banque. Avant ça, j'étais dans le conseil. Avant ça, dans l'édition de livres. Donc, en fait, j'ai su à chaque fois savoir que je ne savais pas. Donc, le principe, c'était, je ne vais pas faire toute seule, je vais m'entourer de gens qui savent. Et quand en fait j'ai commencé mes enfigurages, j'ai tout de suite été tapée à la porte de Guillaume Gibault, qui est le président du Slip français, qui est aussi un ancien HEC, donc on a fait les mêmes études. Et j'ai été le voir au salon du Made in France, donc en novembre 2022. Je lui ai dit, Guillaume, j'ai besoin de faire fabriquer en France, je ne sais pas à qui je dois m'adresser. Je ne te cache pas que j'avais déjà passé quelques coups de fil, mais personne ne répondait en fait, les usines ne répondaient pas. Et il m'a dit de m'entourer de compétences et donc façon de faire, c'est une organisation qui fait, si tu veux, une mise en relation entre des fabricants et des marques. Et façon de faire m'a aidée en fait. J'ai payé des gens vraiment qui m'ont aidée à trouver mes fabricants. Et oui, tu as raison, le tissu industriel est appauvri d'un point de vue de la confection française. On a perdu énormément d'emplois dans les années 90 avec la délocalisation, notamment au Maghreb et dans les régions limitrophes. Mais aujourd'hui, le paradoxe, c'est qu'il y avait un regain de demande pour la confection française. Parce que post-Covid, toutes les marques qui fabriquaient en Asie se sont mis à questionner le modèle de la fabrication en Asie. on va dire pas pour les marques d'ultra fast fashion mais les marques qui avaient vraiment un modèle économique un peu plus premium elles se sont relocalisées donc notamment au Portugal toutes les marques qui faisaient au Portugal se sont fait un peu chasser du Portugal où on décidait d'être encore plus vertueuse et d'aller vers la France du coup il y a eu un goulet d'étranglement donc moi je me suis retrouvée face à peu d'offres de capacités industrielles mais aussi beaucoup de concurrence et ça j'ai été étonnée moi je pensais qu'il y avait personne qui voulait faire fabriquer en France ça allait être très original mais en fait il y avait un regain de demande pour le made in France L'avantage que j'ai eu, c'est que je travaille sur la maille. Et donc la maille, en fait, tu pars d'une bobine de fil. Donc on rentre un peu dans la technique, mais globalement, tu arrives, tu dis j'ai besoin de capacité pour produire quelques unités. Et là, j'ai trouvé un super atelier à Lyon qui, lui, a pas de problème parce qu'il travaille sur des fils pour d'autres clients. Et ils prennent les mêmes fils et du coup, ils me tricotent en fait. C'est pas on prend un gros rouleau, on doit l'enlever, on doit faire des modèles sur mesure. C'est vraiment, j'ai trouvé une forme de synergie en fait avec ce fabricant. Et c'est plus facile en maille d'avoir des petites quantités, du coup ils peuvent m'intercaler entre les grosses productions. Donc ça c'est fait, ça c'est une coïncidence, mais c'est le type de produit que je demandais, le type aussi de production, de processus de production qui convenait. Et c'est vrai que c'est plus facile de s'intercaler quand on a quelques dizaines de pièces à faire faire que quand on en a des milliers. Donc j'ai pu trouver comme ça des capacités de production de manière assez inespérée.

  • Speaker #0

    D'accord. Est-ce que justement tu pourrais nous parler de ces collections ? de la façon dont tu les as imaginées avant de les dessiner, de ce processus créatif qui peut-être te manquait dans tes précédentes expériences ? Tout à fait.

  • Speaker #1

    Alors, quand j'ai commencé Maison Figura, j'avais cette conviction que je t'ai dit, je sais que je ne sais pas, mais j'avais quand même envie de faire un peu moi-même. Donc, j'ai commencé à dessiner, j'ai commencé à avoir des idées. Donc, on est sur un vestiaire d'intérieur, donc des matières qui sont très douces. Tu as pu observer et toucher les produits. Donc, je partais sur plutôt des tissus assez souples, mais des matières biologiques. Donc, il y avait quand même des contraintes aussi en termes de typologie de produits que tu peux faire. Tu n'es pas sur du jean, tu n'es pas sur des matières qui sont très rigides. Donc, j'ai commencé à réfléchir autour de la maille et du homeware avec ces joggings revisités, ces pantalons un peu fluides, ces pulls assez doudous, tu vois, un peu oversize, avec des volumes assez généreux. et en fait j'ai été sur la plateforme Malt et j'ai contacté trois styliste modéliste pour leur demander d'interpréter ce que j'avais comme idée. Et je me suis dit en matière de création, il ne faut pas forcer le destin. Si la styliste modéliste n'a pas compris mon projet, qu'elle ne l'interprète pas d'une manière qui est adaptée, ça veut dire que ce n'est pas la bonne. Donc j'ai payé, pareil, trois personnes pour faire comme un mini RFP et je suis tombée sur Audrey qui a été la personne qui a le plus compris mon projet ou en tout cas dont la direction artistique correspondait le mieux. Audrey est basée à Nantes et c'est elle qui m'a aidée à dessiner vraiment au sens technique les produits parce que c'est vraiment un métier. C'est très technique. Il y a la partie dessin à plat mais il y a aussi toutes les cotations, évidemment le patronage, le prototypage mais ça, ça arrivait plus en aval avec l'atelier directement. Mais Audrey a été... hyper clés dans le dispositif parce que sinon moi j'aurais juste mes idées, mes concepts, vaguement des notions de coloris que je voulais aborder, mais Audrey a mis sur pied le plan de collection au sens propre.

  • Speaker #0

    Oui donc il y a beaucoup de monde qui gravite autour de Maison Figura. Et aujourd'hui, alors deux ans, trois ans après ?

  • Speaker #1

    Donc trois ans après le début de l'idée, mais deux ans de commercialisation puisque en septembre 2025, ça fera deux ans officiellement que j'ai lancé la marque.

  • Speaker #0

    Le temps file.

  • Speaker #1

    Le temps file. Et à la fois, ça m'a semblé quand même long parce que le chemin parcouru est énorme. Tu vois, tu passes de zéro à un, tu commences avec juste des planches et un PowerPoint et un business plan et après tu arrives avec des clientes qui sont contentes, qui commandent, qui recommandent, plein de projets à venir.

  • Speaker #0

    Et aujourd'hui, justement, tu viens de nous parler de tous ces projets et Maison Figura, c'est plus que du homeware puisque tu as aussi développé toute une collection pour la maison.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu pourrais aussi nous parler peut-être de... Pourquoi la maison, même si on a compris que ça revient de ton expérience de maternité, pourquoi avoir amplifié la collection et qu'est-ce qu'elle représente pour toi ?

  • Speaker #1

    Alors, il y a eu deux facteurs qui ont déclenché le lancement de la gamme maison. Déjà, moi je suis passionnée d'architecture d'intérieur, j'ai voulu être architecte d'intérieur toute ma vie, jusqu'au moment où je me suis dit, bon, c'est maintenant, c'est peut-être l'opportunité unique à travers Maison Figura de toucher au domaine de l'intérieur. Je ne sais pas pourquoi j'ai tourné autour du pot et j'ai commencé par les vêtements, ce qui me semblait le plus logique, mais j'avais très envie d'aller vers de la décoration. Ça, c'était une aspiration personnelle. Très vite, après avoir fait une première collection, je me suis dit que je ne vais pas lancer 20 collections de homeware. Finalement, on a besoin de quelques essentiels. Je préfère avoir peu, mais bien les faire. Je me suis dit qu'une collection capsule, ça va être bien et je reconduirais des modèles avec des couleurs différentes, mais je n'avais pas vocation à faire une marque de prêt-à-porter globale. c'était juste du homoer Donc la maison est arrivée comme un relais de croissance, en se disant si je ne fais pas d'autres vêtements, qu'est-ce que je pourrais faire à des produits aussi textiles ? Et en fait, j'ai commencé à avoir l'idée d'un plaid. Mes clientes me disaient qu'elles avaient froid chez elles, et notamment quand en Bretagne il y a pas mal d'humidité. Et en fait, elles me disaient tu ne veux pas nous faire un poncho, une cape, quelque chose qu'on puisse mettre sur les épaules ? Et donc moi j'ai tout de suite pensé au plaid, qui me semblait être vraiment une pièce à la fois statement déco que tu peux poser sur un bout de canapé ou un bout de lit, mais aussi une pièce quasiment... dans laquelle on s'enveloppe et qui fait un pont entre le textile et la déco. Enfin, le prêt-à-porter et la déco. Et du coup, le plaid est arrivé. Et puis après, le plaid, on découlait les coussins parce qu'on a eu un petit problème de tricotage sur quelques plaids. Et l'atelier m'a appelée terrifiée en me disant on ne peut pas faire ça, on ne peut pas jeter cette matière, c'est magnifique. Qu'est-ce qu'on en fait ? Et là, j'ai dit, on va faire des coussins. On fait comme en pâtisserie, on prend un emporte-pièce, on découpe ce qui me semblait être le plus logique, c'est-à-dire des rectangles et des carrés. et du coup c'est comme ça que les coussins sont nés dans une démarche d'upcycling et j'en suis ravie et ça s'est fait comme une... C'est un peu une tarte à thym stylistique quoi, mais j'avais pas d'idée prédéfinie et ça arrivait assez vite en fait dans l'aventure.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu avais imaginé voir Maison Figura se développer en termes de collection et aussi tu pourrais bien nous parler de l'édition, peut-être que tu y reviens d'une certaine façon, de cette façon ou est-ce que c'est vraiment les rencontres, le chemin qui fait que les choses comme les coussins découlent ?

  • Speaker #1

    naturellement. Il y a beaucoup de travail, mais je pense qu'il y a une envie chevillée au corps d'investir l'univers de la maison. Là, on est chez moi. Je ne sais pas quelles ondes tu ressens, mais je mets beaucoup d'attention à ce qu'on se sente bien à la maison. Aujourd'hui, je travaille depuis la maison, donc c'est un facteur important de bien-être, d'être bien chez soi. En fait, cet univers de la maison, je trouve que c'est un vrai prétexte pour parler de santé mentale, de santé, de bien-être. de manière globale. Donc moi, je dis souvent, la vie commence à l'intérieur, mais c'est au sens physique. Si on n'est pas bien chez soi, si on ne se sent pas à l'aise chez soi, comment est-ce qu'on peut être bien avec les autres en dehors de chez soi ? Donc là, on vire sur des réflexions un peu philosophiques, mais on peut y aller. L'idée, c'est de trouver un prétexte pour proposer de belles choses qui résonnent avec nos valeurs, nos aspirations. Et en fait, Maison Figura, on n'achète pas que des pièces de qualité. Fabriquées en France, on achète un style de vie. Et les anglo-saxons sont très bons dans ce qu'on appelle le lifestyle. Moi j'ai envie de créer une marque lifestyle. Donc ça je le savais depuis le début. N'étant pas spécialiste ni de la mode ni de la décoration, j'ai plutôt envie d'être une marque généraliste, mais pas au sens péjoratif, plutôt une marque globale, holistique. Et l'édition, je pense qu'on y vient, parce que moi j'ai toujours fait beaucoup de créations, je suis, comme je te disais, créative, et j'avais bridé ça, mais du dessin, des collages, beaucoup de production avec mes dix doigts. Et c'est vrai que je ne peux pas produire des vêtements de mes dix doigts. En tout cas, ce ne serait pas la qualité espérée au niveau de la production que je fais. Mais je sais que les affiches, par exemple, j'ai monté un mini studio de création et je fais beaucoup d'affiches et j'en sors une partie pour Maison Figura, mais j'en ai une partie pour moi. Tu vois, je fais des fusains aussi. Il y a beaucoup de choses que je fais et je garde chez moi. Mais je pense que ça donnera lieu à des nouvelles collections dans le futur pour Maison Figura. Mais c'est plutôt comment on canalise sa créativité pour en faire. des produits qui sont appétants pour être commercialisés. Mais sinon, si tu me posais la question, je pourrais passer ma vie à créer. Donc, c'est sûr que je créerais des carnets. J'adore écrire aussi. Il y a plein de choses possibles, mais il faut juste se donner le temps parce que ça prend du temps d'installer une marque.

  • Speaker #0

    Et justement, quand on s'était appelé, c'est une parfaite transition pour évoquer un sujet de la temporalité. On avait évoqué cette temporalité qui est très... différentes que l'on peut avoir sur le littoral et notamment dans des villes comme l'orient ou des régions comme la bretagne avec d'autres régions qui sont peut-être plus denses. Comment toi tu as vécu et peut-être aussi compris cette différence dans la notion de temporalité et de temps à laisser que la marque s'installe et se développe ?

  • Speaker #1

    C'est une excellente question, Elisabeth, parce qu'en fait, quand on s'est installé, je ne pensais pas que ce serait un sujet, la gestion du temps, le rapport au temps. Et en fait, c'était un sujet à deux niveaux. Déjà, parce que quand on s'installe volontairement en Bretagne, on a envie de profiter de la Bretagne. Et je te l'ai dit, on voulait s'installer au bord de l'océan. Donc, je me suis rendue compte qu'il fallait que l'entreprise se mette au diapason de mon rythme. Et non pas que je sois esclave de mon entreprise et que je sois dans une stratégie d'hypercroissance où je fais un burn-out au bout de deux ans parce que... forcément, quand on se met dans beaucoup d'intensité, on a une capacité de résistance qui est limitée. Donc, j'ai tout de suite dit, je vais prendre du temps pour moi, je ne vais pas me précipiter et ne pas voir la Bretagne, ne pas voir le jour, ne pas voir l'océan. Donc ça, c'est mon credo, c'est oui, entreprendre, mais en tout cas, se mettre au diapason de la région dans laquelle je suis et pouvoir en profiter. Donc, je fais du l'ange-côte, je crois qu'on en avait parlé. Je vais chercher mes enfants à l'école. je suis vraiment dans un mode On va dire bonne mère de famille, tu vois, mais pas plan-plan, c'est juste j'ai pas envie de me sacrifier dans la mêlée, quoi. Je monte ma boîte, mais la boîte, si elle doit prendre un an ou deux ans de plus pour se développer, c'est OK et je suis OK avec ça. La deuxième chose que j'avais sous-estimée, c'est que ça prend beaucoup de temps d'implémenter une marque dans la mode et dans la décoration. En fait, que ce soit les clients, donc clients particuliers, que ce soit les clients entreprises, que ce soit les réseaux de distribution, ils font pas confiance du jour au lendemain parce que le marché est tendu, parce qu'il y a beaucoup d'offres. Et en fait, ils ont envie de nous laisser le temps. de faire nos preuves. Donc en fait, cette stratégie du temps long, je ne pensais pas l'avoir par rapport à un besoin de marché, mais je me suis rendu compte que c'était complètement compatible avec le marché en lui-même. Et qu'en fait, ça ne sert à rien de vouloir aller plus vite que la musique. Parce que les magasins, ils ne nous font pas confiance l'année une. Moi, quand j'étais sur le salon Who's Next, où on cherche des distributeurs, c'était en janvier dernier, ils disaient « Vous avez combien d'années d'expérience ? Vous êtes là depuis combien de temps ? » En fait, ils me riaient au nez. il me disait mais attendez mais ça fait à peine un an que vous êtes là, vous êtes une très Très jeune marque ! Donc je crois qu'il y a un proverbe qui dit on ne fait pas mûrir le vin plus vite, ça prend toujours le même temps pour faire mûrir le raisin et puis fabriquer un bon vin. C'est un peu la même chose dans la mode. C'est des secteurs où en fait on a beau vouloir accélérer, l'écosystème veut qu'on soit dans la lenteur parce que l'écosystème ne fait pas confiance aux jeunes pousses. Il y a tellement de taux d'échec en fait et tellement d'offres aussi qu'ils nous laissent le temps de faire nos preuves. Et c'est plutôt, je pense, positif et sain.

  • Speaker #0

    Finalement, ça rejoint aussi cette temporalité que tu t'es mise lorsque tu dis que tu es au diapason de la nature et de l'environnement dans lequel tu es. Finalement, ces deux temporalités se rejoignent.

  • Speaker #1

    Complètement.

  • Speaker #0

    Et sont, j'ai envie de dire, en totale opposition avec une forme de rythme qui nous est imposée par une autre partie de la société ou de l'environnement que l'on peut aussi voir.

  • Speaker #1

    Oui. Oui, et après, je pense que ça dépend aussi personnellement de nos aspirations. Tu vois, je me suis toujours dit, mais dans le sport comme dans la vie, je suis une sprinteuse. Et en fait, l'entrepreneuriat, c'est un marathon. Excuse-moi cette évidence, mais je me suis rendue compte que si je partais à fond les ballons, j'allais me cramer. Donc, c'est aussi moi connaissant mes ressources. Tu as des gens qui sont très bons dans la longue distance. Moi, je me suis dit, là, je lance une entreprise, je suis tout feu, tout flamme, j'ai plein d'idées, j'ai plein d'énergie. mais si je ne... gère pas cette énergie sur le temps long, ça va pas le faire. Donc aussi me freiner, me mettre des, entre guillemets, des bâtons dans les roues que je m'impose moi-même, d'aller plus lentement, de prendre du temps pour moi. Tu vois, chaque année, je fais une retraite avec moi-même où je passe deux ou trois jours toute seule, sans les enfants, sans mon mari, sans les animaux, enfin vraiment solo. Je me fais des retraites de yoga et ça peut paraître antinomique avec le fait de créer sa boîte et d'avoir une jeune boîte, tu vois. À moins de trois ans, moi je connais peu d'entrepreneurs qui s'autorisent le luxe de prendre autant de temps. Mais moi, je le fais parce que c'est indispensable. Sinon, je pense que je pars en burn-out. Donc, c'est aussi savoir se connaître. Et connaître, ça a son seuil de résistance. Et moi, je pense qu'il est assez bas. Donc, je me ménage.

  • Speaker #0

    Beaucoup. Est-ce que justement, tu peux nous dire comment tu prends du temps pour toi, tu fais tes retraites, mais au quotidien, est-ce que tu as peut-être des tips ou est-ce que tu as des... Des choses que tu ressens qui te font dire, là il faut que je fasse un stop, là j'ai besoin de stopper, j'ai besoin de ralentir. Comment tu gères ces moments où tu te rends compte qu'il faut appuyer sur la pause ?

  • Speaker #1

    Alors c'est pas forcément dans le quotidien, à l'échelle d'une journée, c'est plutôt à l'échelle d'une semaine. Donc moi je vais une fois par mois à Paris, je sais très bien que quand je reviens de Paris, donc je prends un shot d'adrénaline, un shot d'accélération pour mes amphiguras, quand je reviens, il ne faut rien me demander. Donc ça, je m'en suis rendu compte, ça fait maintenant un an et demi que je vais régulièrement à Paris. La semaine qui suit mes déplacements, mais que ce soit à Paris ou là, tu vois, j'étais à New York et à Chicago, la semaine qui suit un gros déplacement, même si le déplacement n'a duré qu'une ou deux journées, il faut vraiment que je me laisse une semaine pour absorber, pour digérer. Ça ne veut pas dire ne rien faire, mais ça veut dire ne pas me mettre d'énormes pressions, d'énormes challenges dans la foulée. Donc ça, c'est plutôt ma gestion on-off. donc euh Les gens me disent, t'as une vie à mille à l'heure, tu fais plein de choses. Parce qu'évidemment, quand on a une vie, on va dire, assez calibrée, normée, où on va tous les jours à un endroit pour travailler, c'est pas la même chose que quand on fait une semaine à Paris, dix jours aux Etats-Unis, comme moi. En fait, c'est par à-coups. Mais oui, c'est une vie à cent à l'heure, mais ponctuellement. Parce qu'après, je déconnecte ou je décroche, et je suis plus dans un mode veille, où je digère ou j'ingère ce que j'ai appris. Donc ça, c'est à l'échelle de la semaine, du mois, on va dire. Après l'échelle de la semaine, il y a des moments où je suis beaucoup plus performante. En général, après le longe-côte, ça me remet les idées au clair. J'ai besoin de l'eau froide, de ce choc thermique, de rentrer dans l'eau, de me laver. Ça me lave les idées parce que j'ai tellement d'idées, tellement de pensées que souvent je me noie même. Donc en général, une bonne marche ou un bon longe-côte, ça me fait du bien.

  • Speaker #0

    Et j'essaie de ne pas prendre de décision avant d'avoir fait cette séance de sport. Je le fais deux fois par semaine environ. Et quand j'ai des grosses décisions, je me dis, allez, hop, je la prendrai après le launch code parce que j'aurai les idées plus claires. Et après, au niveau du rythme biologique, j'ai toujours dit que moi, je n'étais pas une morning person. Donc, je me disais, c'est vraiment le soir que je suis au top de ma créativité, top de ma performance. Et en fait, là, j'ai changé mon rapport au sucre. Donc, ça, c'est un mini tips à toutes les personnes qui nous écoutent. l'année dernière en juin j'ai lu le livre de Jessie Ncho Spey qui s'appelle Glucose Goddess donc j'ai complètement arrêté la consommation de sucre Alors, ce n'est pas une alimentation contrôlante. Je ne mets pas le petit verre de cidre avant de boire et tout, mais j'ai vraiment réduit, voire quasiment supprimé le sucre. Et en fait, je me rends compte que je suis beaucoup plus performante le matin. Par contre, le soir, je suis cannée. Je suis vraiment fatiguée d'une bonne fatigue et je dors mieux. Et donc, du coup, j'ai régulé aussi ma glycémie. Et je pense que ça me permet d'être aussi plus efficace plus tôt le matin. Et l'après-midi, c'est plutôt dédié à des tâches, je ne dis pas lobotomisées, mais où j'ai moins besoin de réfléchir et ou des tâches de rencontre. par exemple des rencontres, des rendez-vous d'exploration,

  • Speaker #1

    ça j'aime bien les faire l'après-midi et les tâches de fond le matin tu as une bonne organisation en fait c'est cette idée où tu t'es analysée ou par l'expérience tu as compris quels étaient les meilleurs moments pour toi c'est super intéressant, est-ce que j'ai une question qui me vient et qui me brûle les lèvres mais je sais pas si tu pourras me répondre mais est-ce que tu peux nous parler de ce voyage à New York un petit peu ou est-ce que c'est vraiment très confidentiel non c'est pas très confidentiel je vais pas pouvoir te donner les débouchés parce que eux pour le coup ils sont encore en gestation ...

  • Speaker #0

    Mais l'idée d'aller à New York et à Chicago, c'était une première. Je n'avais jamais été aux Etats-Unis, donc j'ose l'avouer, c'était vraiment à 36 ans une première expérience. D'autre part, j'avais très envie de développer aller international. Moi, j'ai passé 8 ans en Suisse, donc j'avais déjà commencé à toucher du doigt l'export vers la Suisse. Mais les Etats-Unis, le homeware, c'est une religion presque. Et ça me semblait très naturel d'aller là-bas explorer ce qui se fait en homeware. Et puis aussi de voir les vibes au niveau architecture, design, art. J'ai mis un petit résumé sur Instagram et dans ma newsletter, mais j'avais besoin de me plonger dans une autre culture et de sentir les connexions qu'il y avait avec mon univers et le fait d'être appréciée en tant que marque française. Ce qui forcément en France n'est pas toujours vu d'un bon oeil, parce que qui dit made in France dit aussi pouvoir d'achat conséquent pour se payer et s'offrir des pièces made in France. Et aux Etats-Unis, le niveau de vie est quand même très élevé. J'ai trouvé que les prix étaient presque comparables à la Suisse et donc on n'est pas du tout sur les mêmes approches d'un point de vue des paniers moyens. Donc je me suis dit, c'est aussi intéressant d'aller chercher entre guillemets les clients et les clientes, là où elles sont. Et donc cet export à l'international me semble assez inévitable pour mes enfigures à court et moyen terme.

  • Speaker #1

    Et j'imagine que cet export, ou en tout cas ce que toi tu projettes, là aussi tu vas potentiellement aller chercher des personnes dans les différents réseaux dans lesquels tu es impliquée, pour qu'ils te viennent te donner ce petit tips. Oui,

  • Speaker #0

    tout à fait. Moi, je fonctionne beaucoup par le réseau. Tu vois, aujourd'hui, à l'intelligence artificielle, je me faisais une réflexion que tu peux quasiment tout créer avec l'IA, ce qui est à la fois vertigineux, à la fois excitant. Et en fait, ce que tu ne peux pas créer, c'est des connexions authentiques. Et en fait, pour moi, vraiment là, je fais un peu mon oracle, mais pour moi, ce qui va faire la différence dans les années à venir, c'est la capacité à créer des connexions, la capacité à rentrer en réseau. Et pas juste du gros marketing à communiquer avec des gens sur LinkedIn en envoyant des mails automatiques et des séquences de prospection. Pour moi, ce n'est pas ça. C'est vraiment... le contact humain, physique. Et ça, personne ne pourra le remplacer. Donc, je me dis qu'à terme, aller se mettre dans un autre pays, si je veux être présente au sens authentique, il faut que j'ai des relais de confiance là-bas. Moi, j'ai, comme je te dis, deux enfants à bas âge, une vie à l'Orient. Je n'ai pas vocation à passer sept jours sur sept dans les avions à droite à gauche et aller à l'étranger. Oui, bien sûr, il faudrait y aller pour implémenter et diffuser la marque, mais j'ai envie de m'appuyer sur des personnes en local. qui connaissent bien le marché aussi, parce que je sais que je ne sais pas. Donc, tu vois, on revient toujours sur les mêmes principes, en fait.

  • Speaker #1

    C'est ce mindset du débutant en permanence, c'est se remettre en question.

  • Speaker #0

    En permanence, en permanence. Et tu vois, c'est marrant parce que le mindset de débutant, les gens que je rencontre me disent, ouais, t'as l'air vachement assertive, vachement sûre de toi et tout. Je dis, mais comment vous pouvez penser ça ? Parce qu'en fait, je pense que je dois dégager une certaine assurance, mais je suis tellement pétrie de doutes. Je dois te confier que dans mon journal intime, j'avais mis... Je pense pas que je vais réussir à vendre une pièce maison figura. J'étais terrorisée à l'idée que les gens m'achètaient des vêtements. Je me disais, mais je vais jamais y arriver. Donc en fait, il y a une façade entre ce que tu dégages comme assurance et en même temps tes doutes intimes. Et moi, en fait, la manière de répondre à ces doutes, c'est de m'entourer de gens qui savent. Parce que je me dis, au moins, je vais pas essayer de m'improviser experte de tout. Après, t'apprends beaucoup sur le tas aussi en tant qu'entrepreneur. Donc en fait, ce que tu ne savais pas il y a 12 mois, maintenant tu sais, donc toujours plus sachant que quelqu'un mais en tout cas toi tu as une cour d'apprentissage mais tu peux pas être expert en 12 mois le monde est vaste et les opportunités sont tellement nombreuses que... impossible impossible et puis c'est bien de se appuyer en termes de charge mentale c'est bien de s'appuyer sur des gens qui savent parce qu'en fait ça te permet de diminuer ton niveau de stress parce que moi je suis assez contrôlante j'aime bien être un peu au taquet sur tout mais si tu dois te mettre des to do list de malades pour comprendre tout un secteur, tout un pays tout un réseau de distribution c'est impossible

  • Speaker #1

    Et est-ce que tu pourrais nous dire ce qui t'a peut-être marqué dans ce séjour aux Etats-Unis et notamment peut-être à New York ? Une ville personnellement que j'apprécie énormément.

  • Speaker #0

    Oui, alors c'est marrant parce que tu vois j'ai préféré Chicago presque à New York.

  • Speaker #1

    J'en ai été pour ça.

  • Speaker #0

    Ouais, alors moi j'ai un peu le concept de première fois égale coup de cœur. Et en fait, Chicago c'est la première ville dans laquelle j'ai été. Donc peut-être que ce premier contact avec les Etats-Unis, je l'associe maintenant spontanément à Chicago. Et j'ai adoré cette ville, elle m'a fait un peu penser à la Suisse avec, tu vois, la Chicago River et tout. Et c'est très propre, c'était très beau, les perspectives étaient impressionnantes d'un point de vue architectural. J'ai adoré, enfin vraiment j'ai pas d'autres mots, j'ai adoré cette ville. New York m'a semblé plus, mais j'ai peut-être pas passé assez de temps, plus confus, plus busy. Ça m'a plus oppressée, tu vois. Chicago, je me sentis en sérénité, en paix dans cette ville, alors que New York, j'étais plus en mode « Waouh, j'ai le FOMO, il y a plein d'opportunités, il y a plein de choses à faire. » Ça m'a donné plus le tournis, donc j'en suis ressortie. un peu... tourbillonnante, on va dire. Tu vois, moi qui ai plein d'idées, je me suis dit il y a tellement de choses à faire, je ne vais pas m'en sortir. Donc ça m'a donné ça comme impression. Ce que j'ai retenu aussi, c'est que les opportunités sont très nombreuses et j'ai eu la chance d'être invitée à une soirée autour du design. C'était la New York Design Week sur un rooftop incroyable où j'ai croisé Studio Ukronia avec Julien Seban, qui est un designer connu, qui avait fait un superbe lit, le lit Marguerite, avec une entreprise qui s'appelle Treka, qui fait de la literie haut de gamme. Donc ça, c'était absolument incroyable. Tu étais toujours à quelques connexions de ces personnes-là, incroyable, mais les voir en chair et en os lors de ce genre d'événement, ça m'a bluffée. Je me suis dit, tout est possible à New York. Tu arrives, tu es une nobody, personne ne te connaît. Bam, en deux temps, trois mouvements, tu passes une soirée avec des designers super connus qui sont dans la liste à descendre. Et tu vois, ça, c'était le jour de tous les possibles. Donc ça, ça m'a vraiment intriguée. Je me suis dit que c'était des opportunités assez uniques. Et finalement une proximité forte avec des gens qui m'ont parlé comme si j'étais des leurs alors qu'on ne se connaissait pas. Et ce qui m'a vraiment marquée aussi c'est le côté équilibre de vie. Mine de rien les New Yorkais c'est work hard, play hard. Et tu vois le sport, le wellness de manière générale et ça je me suis bien retrouvée aussi. Même si c'est beaucoup plus tourbillonnant à New York qu'à Lorient je dois le dire. Ils ont quand même le sens de prendre soin de soi et avec que ce soit la nourriture ou le style de... d'activité, wellness. Et encore, je n'ai pas tout vu. Mais c'est ça que j'ai retenu au-delà de tout ce que j'ai mis comme killer nicks dans ma newsletter que je vous invite à découvrir.

  • Speaker #1

    Auquel il faut s'abonner.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Et justement, quand on revient ici à Lorient, on reprend un rythme différent. Tout à l'heure, en off, on parlait un peu de tes inspirations. Est-ce que tu pourrais nous en parler, peut-être des inspirations en termes de couleurs, en termes de design aussi, que ce soit pour tes coussins, c'est très géométrique,

  • Speaker #0

    de tes affiches.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui t'inspire au quotidien, dans tes créations et peut-être aussi dans la façon dont tu vis ?

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui. Alors, écoute, sur la partie couleurs, je vais en faire un aparté parce que c'est rigolo. J'ai très spontanément choisi des couleurs automnales. Et j'ai une amie chère qui s'appelle Alice que je salue, qui fait de la colorimétrie. Et elle m'a fait mon test de colorimétrie et je suis effectivement saison automne. Donc comme quoi, tu vois, les couleurs nous appellent. D'ailleurs, tu as une robe d'un très joli vert. Et les couleurs nous appellent malgré nous. Donc au niveau des couleurs Maison Figura, c'était les couleurs qui me plaisaient, les couleurs que je portais. Et après, tu vois, on a commencé avec des couleurs plutôt automnales. Là maintenant, j'ai un bleu marine parce qu'on me l'a beaucoup demandé. je voulais pas faire de noir donc j'ai fait du bleu marine Mais globalement, ça reste un vestiaire automne parce que ce sont les couleurs que je porte, les couleurs qui me vont. Donc c'est très égocentrique, mais j'en mettrais d'autres, mais ce ne sera jamais des couleurs fluo par exemple. En tout cas, ce n'est pas la vocation, ce sont des couleurs assez apaisantes. Ensuite, sur la partie forme, motif. Donc moi, j'ai fait du judo, enfant, adolescente, jusqu'à ma vingtaine. Et j'ai le kimono, si tu veux, c'est une pièce qui me parle. particulièrement. Et donc, tu vois, toute l'inspiration des arts martiaux, de l'art de vivre japonais, même si je n'ai jamais été au Japon, ce sera un prochain voyage, me parle. Donc, les pièces sont minimalistes, d'inspiration japonisante et c'est aussi l'art de bien être chez soi et d'être en paix avec son environnement intérieur qui est très épuré. Donc ça, ça m'inspire beaucoup. Après, d'un point de vue architectural, design, bon, moi j'adore l'art déco. C'est pas forcément très art déco, mais ça m'inspire. J'y suis sensible, j'ai été à Chicago voir la maison de Frank Lloyd Wright. J'adore aussi le Bauhaus. C'est Lisbonne, la chienne qui manifeste peut-être son envie de sortir, je ne sais pas. Mais j'adore le Bauhaus, j'adore des designers comme Charlotte Perriand, j'adore Garance Valley dans les plus contemporaines. Donc je m'inspire aussi de courants architecturaux, de courants de mode. mode. où j'ai envie de véhiculer ce côté élégance assez intemporel. Le côté minimalisme, ce matériel est aussi chez Maison Figura par l'absence de fourniture. Donc, tu n'as pas de ruban, tu n'as pas de fermeture éclair. On reste vraiment du minimalisme à ce niveau-là. Et en fait, c'était aussi l'idée de vêtements qui durent longtemps. Parce que dès que tu as des fermetures éclairs, elles se grippent. dès que tu as des zips, des boutons, pareil, ça peut s'abîmer dans le temps. Donc, je voulais vraiment le plus simple possible. Donc voilà mes inspirations. C'est des vêtements qui soient faciles à vivre et qui ne viennent pas rajouter trop d'infos dans ton intérieur. Trop de motifs, même aujourd'hui c'est que des unis, même si les coussins il y a des motifs, mais pas trop de couleurs, des gammes chromatiques assez apaisantes, qui ne piquent pas les yeux, pas de fluo, pas de... Je ne sais pas si ça répond à ta question. Si,

  • Speaker #1

    ça y répond parfaitement. Et est-ce que, de par ton expérience et de ce que tu as déjà ces dernières années vécu en tant qu'entrepreneur, est-ce que tu pourrais peut-être partager un ou deux conseils ? Chose que tu aurais aimé qu'on te dise avant de te lancer, à peut-être celles et ceux qui nous écoutent et qui sont sur peut-être le même, un projet similaire de création. Oui,

  • Speaker #0

    la première chose, je pense qu'on en a beaucoup parlé, c'est s'entourer. Alors évidemment, ça coûte de l'argent et de l'énergie, et il faut oser aussi demander de l'aide, mais je pense que c'est indispensable parce que tout va très vite. Lever des fonds, c'est le meilleur moment, je trouve, quand on a un business plan, parce qu'après on nous demande des comptes, donc il ne faut pas hésiter à lever de l'argent. Sans forcément se diluer, ça peut être des prêts bancaires. Moi, j'ai fait des prêts bancaires, demandé des subventions, avoir des prêts bancaires, demander de la love money, donc à la famille, des amis, pour en fait avoir la possibilité de payer des gens. Parce qu'en fait, c'est pas qu'un conseil gratuit n'a pas de valeur, mais c'est que je trouve que pour s'entourer des meilleurs, il faut être capable de les rémunérer. Tout travail mérite salaire. Et même quand on est en phase de test, même quand on ne sait pas trop ce que le projet va donner, il vaut mieux investir quelques dizaines, centaines, milliers d'euros dans le projet, plutôt que de penser qu'on va s'en sortir avec des bouts de ficelle. Et tu parlais de Charlène Krogenek, une fantastique photographe avec qui j'ai eu la chance de shooter. En fait, Charlène, c'est la photographe avec qui je rêvais de shooter. Je savais que c'était un petit budget parce que c'est une photographe qui a le vent en poupe. J'ai attendu, donc je n'ai pas fait le premier shoot avec elle, mais j'ai fait le shoot cette année, enfin en fin d'année dernière. Et c'est génial parce que quand tu te payes les services des meilleurs, ça donne tout de suite une autre envergure à ton projet. Moi, je suis très sensible à la direction artistique. Tous les gens qui nous écoutent ne seront pas forcément sur des projets à vocation. À être B2C, ça c'est très important. Le B2B, c'est un peu moins important, l'ADA, mais tu as quand même besoin d'avoir une assise. Et si tu veux vendre des produits qui sont premium, avec une belle image de marque, il faut s'entourer et tu ne peux pas faire avec un couteau suisse. Sauf si tu es directeur artistique ou photographe toi-même, mais fondamentalement, c'est compliqué d'être bon sur tous les terrains et je pense qu'il faut payer de l'aide. Donc, lever de l'argent, se faire entourer et après, aller à son rythme. Et un dernier élément par rapport à ça, on parlait du style de vie. Moi, je te dis vraiment, maman, de deux jeunes enfants, c'est quasiment le job le plus dur. Parce qu'en fait, c'est pas possible d'arrêter le job. Tu l'as, tu l'as choisi, ça va durer des années. Même si c'est compliqué, t'as pas souvent beaucoup de personnes autour de toi qui peuvent t'aider. On a un peu les grands-parents, le plus-un, etc., le conjoint ou la conjointe. Mais fondamentalement, t'es solo in charge. L'entreprise, tu peux avoir des associés, tu peux avoir... En fait, il faut aussi savoir... On va dire être gentil avec soi-même, parce que quand tu as des enfants en bas âge, que tu commences dans un nouveau projet, il faut être vachement gentil avec soi, se ménager. Parce que si tu veux être parfait sur tous les tableaux, ton entreprise peut aller plus vite, mais tes enfants ne t'attendent pas. Après, ils grandissent et c'est trop tard si tu ne les vois pas. Donc, je trouve que c'est savoir se connaître, apprendre à se connaître et aussi s'organiser en fonction de ton moment de vie. et pas vouloir tout avoir tout de suite, instantanément, sans rien sacrifier. Il faut connaître ses priorités. Ça fait beaucoup de conseils.

  • Speaker #1

    On les prend d'un après les autres, en tous les cas. En tous les cas, on les a maintenant, on fait ce qu'on peut.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Et pour revenir à Lorient, est-ce que tu pourrais nous partager peut-être des endroits ou dans la région que tu aimes, peut-être des lieux où tu aimes te ressourcer, que ce soit des promenades, des cafés, des lieux artistiques, créatifs ?

  • Speaker #0

    Alors, moi, ce qui me vient spontanément, bon, j'ai au coin de la rue le café Côte-Zéro, que je vous engage vraiment. L'Orientais, si vous ne connaissez pas, c'est un café qui est zéro déchet, qui est top. Thaïs et toute son équipe, Emeline et tout, sont super et on y boit du très bon café. Donc moi, je carbure au cappuccino de chez Côte-Zéro. Et c'est un cappuccino qui est fait avec du café que je salue, c'est le café d'Orient. Donc voilà, Christophe et toute son équipe qui font d'excellents produits. donc là je me ressource clairement et je prends prend un peu de caféine pour carburer. Après, moi, je fais du yoga chez Sixième Sens. C'est un studio de yoga qui est à Venue-la-Perrière. Donc, pareil, Johanna, son équipe, Alizon, toutes ces profs sont fantastiques. C'est un vrai moment de ressourcement. J'en fais deux fois par semaine. Donc, j'engage aussi toutes celles et ceux qui ne connaissent pas à y aller, même pour découvrir les cours. Et après, sinon, les lieux où je me ressource, alors moi, comme je te dis, je fais des retraites avec moi-même chaque année. Donc, j'ai fait une super retraite à l'hôtellerie de la Pente Saint-Mathieu. qui est vraiment un lieu incroyable. Je me reconvends aussi fortement avec une chef, une femme, Nolwenn, qui fait de la super bonne cuisine. Là, j'ai envie de tester l'hôtel de la Butte. Voilà, à Fluidère. J'ai pas mal d'adresses après de maisons d'hôtes, de Warren, Chloé, Yannick, chez qui j'ai été shootée, Maison Passage, avec Yann, qui est photographe, qui travaille là-bas. Mon idée, c'est plutôt de me ressourcer dans des lieux qui ne sont pas forcément des hôtels, toujours. Mais voilà, c'est les adresses que je pourrais te donner. Et après, sinon, à Lorient, moi, j'adore me balader quai du Péristyle, aller dans ces proximités de l'eau. Voilà, aussi sur la plage. Plage de Toulard, je fais mon ange-côte.

  • Speaker #1

    Dernière question que je pose à tous mes invités, puisque c'est le dénominateur commun de ce podcast et de ce qui nous rassemble toutes. Qu'est-ce que représente pour toi l'océan Atlantique ?

  • Speaker #0

    Pour moi, c'est vraiment la clarté. Moi, l'eau me lave l'esprit. On en a parlé, mais c'est vraiment un moment de reset. Et je trouve qu'à proximité de l'eau, ça te permet déjà de relativiser. Chaque moment dans l'eau est différent. Tu vois, j'ai pas eu une séance de longe-côte qui ressemblait à une autre séance de longe-côte, que ce soit le clapotis des vagues, le vent, le soleil qui joue à cache-cache avec les nuages. C'est vraiment, ça te remet les idées en place. Et l'eau froide aussi. Pour moi, l'océan Atlantique, c'est une eau qui est froide. Tu vois, j'ai passé six mois au Portugal, elle était quasiment à la même température. J'ai été étonnée. Ça dépend pas forcément du fait que ce soit en Europe du Sud. C'était très froid aussi. Et moi, ça me fait du bien l'eau froide. ça me saisit J'ai besoin d'être saisie. Donc la clarté, clarté d'esprit, et puis la poésie aussi, parce que chaque moment dans l'eau est unique.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Caroline. Est-ce que tu peux nous rappeler, là on peut trouver Maison Figura ?

  • Speaker #0

    Oui, sur internet, www.maisoncomunemaison-figura.com C'est la majorité des collections qui s'y trouvent. Après sinon à Lorient, on est chez Un Week-end sur Deux, qui est une jolie boutique de décoration pour de la beauve, pour les plaides. sinon suivez sur le site et sur Instagram maison underscore figura on a plein de pop-up à venir et plein de rencontres éphémères donc voyez où on se trouve pas très loin de là où vous habitez mais sinon c'est internet et pour les Lorientaises et Lorientaises cours de la bouffe pour la partie déco merci

  • Speaker #1

    beaucoup Caroline pour ce moment de partage grande générosité dans tout ce que tu nous as dit merci en fin de compte merci Elisabeth et vraiment

  • Speaker #0

    Si vous pouvez écouter ce podcast et partager, parce que moi j'ai écouté de nombreux épisodes de tes podcasts avec des invités de marque que je salue. Et c'est très inspirant, je trouve, quand on est en phase de réflexion, d'écouter ce que d'autres peuvent avoir eu comme expérience. Et n'hésitez pas à prendre contact aussi en direct avec les porteuses et porteurs de projets, parce qu'on apprend plein de choses et on a toujours du temps à consacrer pour répondre aux questions.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup pour avoir écouté cette conversation avec Caroline. J'espère qu'elle vous aura plu. De notre côté, on se retrouve dans 15 jours pour une nouvelle conversation le long de notre littoral adoré. Et si vous avez aimé cet épisode, n'hésitez pas à le partager autour de vous et de donner quelques étoiles, au moins 5, sur les plateformes d'écoute. A très vite !

Description

Alors que la rentrée bat son plein et que l'été touche à sa fin, il sera bientôt l'heure de passer un peu plus de temps dans nos intérieurs.

Aujourd'hui je vous invite à écouter Caroline, qui après s'être interrogée sur la façon dont nous nous habillons à la maison. Et le constat qu'elle a identifié nous sommes nombreuses à l'avoir expérimenté : legging / jogging et pulls XXL, c'est l'élégance qui file au placard. Alors pour y remédier Caroline a créé Maison Figura.


Dans cette conversation, on parle bien évidemment d'entrepreneuriat, de comment se lancer dans un secteur en plein basculement, de l'importance de s'écouter et de se mettre au "diapason des saisons".



🌊 Les Femmes de l’Ouest c'est LE podcast qui va à la rencontre de celles qui font vivre la côte atlantique, de Brest à Biarritz.


Chaque épisode met en lumière des parcours de femmes engagées, créatives, sportives, scientifiques, entrepreneures ou artistes, qui incarnent la richesse et la diversité de l’Ouest.


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🎙️ Podcast créé et produit par Elizabeth Madoré


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue sur les Femmes de l'Ouest, le podcast qui va à la rencontre de celles qui font vivre la côte atlantique de Brest à Biarritz. Alors que la rentrée bat son plein, que l'été touche bientôt à sa fin, il sera dans quelques temps l'heure de passer un peu plus de temps dans nos intérieurs. Et aujourd'hui justement, je vous invite à écouter Caroline qui s'est interrogée sur la façon dont nous nous habillons à la maison. Et le constat qu'elle a identifié, nous sommes nombreuses à l'avoir expérimenté. Le combo legging, jogging, pull XXL et café, c'est un peu l'élégance qui file au placard. Alors pour y remédier, Caroline a créé Maison Figura. Dans cette conversation, on parle bien évidemment d'entrepreneuriat, de comment se lancer dans un secteur en plein basculement, de l'importance de s'écouter et comme elle le dit, de se mettre au diapason des saisons.

  • Speaker #1

    Bonjour Caroline. Bonjour Elisabeth.

  • Speaker #0

    Je suis ravie d'enregistrer avec toi cet après-midi cette conversation qu'on va avoir ensemble. Merci de nous accueillir chez toi à Lorient.

  • Speaker #1

    Bienvenue.

  • Speaker #0

    Merci. La question que je pose toujours et par laquelle je débute toutes mes conversations, comment vas-tu en ce début d'été, on peut le dire ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'on peut le dire, même si ce matin ce n'était pas tout à fait un été qui se préparait. Je vais très bien. Merci Elisabeth, je me sens impatiente et assez, je dois dire, excitée de notre conversation et dans une bonne forme générale, même si la fin d'année scolaire est toujours assez intense. Voilà, on peut dire que c'est plutôt météo, beau fixe, soleil. Parfait.

  • Speaker #0

    Caroline, on s'est eues au téléphone à plusieurs reprises, on a échangé via les réseaux et de façon privée. puisque tu peux portes un projet que j'ai découvert grâce à une amie très proche qui a aussi participé d'une certaine façon au développement de ta marque qui est charlène krogeneck qui est photographe à brest est ce que est ce que tu pourrais avant de nous parler de ce projet de ce qui t'a amené à ce projet donc je peux dire le nom de la marque j'imagine on va en parler donc c'est maison figura une marque de mode et de décoration avec une fabrication de 100%

  • Speaker #1

    française et maison figura j'ai eu l'idée pendant mes congés maternité. Donc à l'époque, je travaillais dans la banque, un domaine qui est vraiment aux antipodes de la mode dans laquelle je suis aujourd'hui. Et en fait, j'étais frustrée, en un sens, de ma créativité qui était en berne. Je travaillais beaucoup sur des processus, sur des projets, j'avais beaucoup de rigueur. Et à la fin de mes congés maternités, je me suis rendue compte que j'avais un besoin de créativité qui n'était pas forcément assouvi dans mon travail. Donc ça, ça a été un premier élément. Et le deuxième, c'est que mes congés maternités ont été longs. J'ai eu des grossesses qu'on peut qualifier de pathologiques. Donc, j'ai passé beaucoup de temps chez moi. Et ma petite machine créative tourbillonnait, tourbillonnait. Et c'est vrai que je ne savais pas comment utiliser cette créativité. Et l'évidence s'est apparue pendant que j'étais en congé maternité. Je ne savais pas comment me vêtir avec confort et style en étant à la maison. Donc, c'était des jogging, des pilou-pilou. Je crois que tu vois ce que je veux dire. Un peu. Voilà. Et il m'a semblé inconcevable qu'on mette autant d'énergie pour se vêtir à l'extérieur de chez soi. on s'apprête pour sortir, mais qu'en étant à l'intérieur, chez soi, on soit un peu la pire version de soi-même. Donc soit en version jogging négligée, soit en version legging plus ou moins sympa à porter toute la journée. Et donc j'en ai parlé et autour de moi, ça a résonné avec beaucoup de femmes. Je me suis dit qu'il y avait plus qu'une idée un peu folle-folle, il y avait vraiment un projet derrière. Et à l'époque, j'ai fait un sabbatique au Portugal et ça m'a donné l'idée aussi d'aller visiter des usines de confection. Et j'ai senti que le produit me plaisait. l'environnement me plaisait, qu'il y avait quelque chose à faire pour réinventer aussi la mode de manière plus responsable. Donc à l'époque, on était en 2022 et du coup, je me suis lancée.

  • Speaker #0

    Et donc tu t'es lancée d'abord au Portugal ou dès le début, tu t'étais dit non, je veux vraiment du Made in France. Est-ce qu'il y avait un projet aussi de revenir en France pour ça ?

  • Speaker #1

    Oui, en fait, j'ai eu l'idée quand j'étais en congé maternité. Puis au Portugal, j'ai commencé à développer. le concept donc il n'y avait pas de marque à l'époque, il n'y avait vraiment pas de produit, il y avait juste des idées plus concrètes et ensuite on a déménagé en août 2022 en Bretagne et c'est là où vraiment j'ai commencé à travailler de manière officielle et rigoureuse sur le projet et en fait c'est parti d'un constat très simple, je suis mère de deux jeunes enfants comme tu l'as vu j'ai un chat, un chien, j'avais une logistique à la famille, de famille à la maison et je pouvais pas m'absenter pour partir au Portugal voir des fournisseurs, je me suis dit si je construis premier avion bretagne. c'est pour rester au maximum en Bretagne et vivre le style de vie breton. Donc ça n'a pas beaucoup de sens de faire fabriquer ailleurs qu'en France. Et du coup, la question du made in France, elle s'est assez vite imposée. Je ne parle pas des considérations écologiques qui sont en plus un élément qui m'a décidé. parce que faire des allers-retours depuis la Bretagne, c'est évidemment en avion pour aller au Portugal. Et je me suis dit, là, faire une marque qui promeut des valeurs durables, mais prendre l'avion pour aller voir ses fabricants, ça n'a pas beaucoup de sens. S'installer en Bretagne, mais toujours partie ailleurs pour aller visiter et travailler avec ses fabricants, ça n'a pas de sens non plus. Donc voilà, ça s'est fait comme ça.

  • Speaker #0

    Et justement, à ce moment, je me suis dit, on s'installe en Bretagne. Est-ce que déjà, c'était une région que tu connaissais ? Est-ce que...

  • Speaker #1

    Pas du tout.

  • Speaker #0

    Comment s'est passée cette intégration ?

  • Speaker #1

    Mes amis rigolent et se moquent de moi en disant que j'ai acheté ma maison en FaceTime et que c'était vraiment un saut dans le vide. À l'époque, je ne connaissais pas la Bretagne. J'ai vraiment littéralement acheté ma maison et j'ai fait des choix très structurants à distance. Parce qu'en fait, on a eu le coup de cœur pour s'installer avec mon mari qui est quand même un peu fan de la Bretagne parce qu'il avait fait l'école Laval. Donc, il connaissait plutôt Brest et la presqu'île de Creuson. Et quand on s'est dit on va s'installer quelque part, on a plutôt réfléchi. Comme des consultants, on a dit pas trop loin de grandes zones d'activité au niveau économique, pas trop loin de Paris parce que moi j'ai une partie de ma famille à Paris. On puisse faire du vélo, on puisse être au bord de l'océan. Et en fait, la checklist, elle s'est vite déroulée et Lorient est apparue comme la meilleure option. Alors il se trouve que ma belle famille habite dans le Finistère, donc on est à une heure de chez eux et ça nous rapprochait aussi d'eux. Mais fondamentalement, on connaissait un couple d'amis à Lorient, pas plus. Moi, je n'avais jamais visité la ville et c'est vraiment mon mari qui est parti, parce que moi j'étais en plus à l'époque en postpartum, je ne pouvais pas trop bouger avec les enfants. Et il est parti du Portugal, il est allé visiter l'Orient à peu près aux vacances de Pâques 2022 et en août, on s'est installé. Et tu vois, on avait acheté une maison, inscrit les enfants à l'école, donc c'était un vrai saut dans l'inconnu.

  • Speaker #0

    Double, triple quoi, triple saut au final.

  • Speaker #1

    Je pense qu'on peut le dire, mais je le sentais. Si tu veux, parfois dans la vie, tu le sens. Quand c'est le bon endroit, le bon moment, en fait, je lui ai fait une grande confiance. J'ai dit là, moi, je ne peux pas me déplacer. On ne va pas faire X aller-retour pour aller visiter X fois la ville. Si tu le sens, si tu sens qu'il y a des bonnes ondes, ça a l'air d'être la ville parfaite sur le papier, on y va.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est la ville parfaite ?

  • Speaker #1

    Je suis ravie. Franchement, on est hyper heureux ici. On ne vivrait pour vraiment aucune autre raison au monde ailleurs. Après, c'est un port d'attache pour nous parce qu'on a vécu 8 ans à l'étranger. et en fait on avait surtout envie d'un endroit où planter nos racines et pour les enfants aussi, là tu vois qui ont 6 ans et 4 ans, on s'est dit c'est leur enfance qu'ils vont créer ici, ça veut pas dire qu'on restera toute notre vie à Lorient,

  • Speaker #0

    peut-être qu'on rebougera mais en tout cas ce sera notre port d'attache super et pour revenir justement à Maison Figura alors est-ce que tu peux nous dire ce moment où tu arrives ici à Lorient et comment se déroule ce fil en tout cas ce grand saut professionnel

  • Speaker #1

    oui et Donc le grand saut il s'est fait en deux temps. Donc quand on est arrivé en août, moi j'étais à fond sur mon projet, dans le sens il faut que je développe mon projet, mais on l'a dit c'est un triple saut dans l'inconnu, donc c'était aussi trois jobs en un, découvrir la ville, découvrir l'écosystème entrepreneurial, économique et monter mon projet. Donc la première chose que j'ai faite c'est pas être seule. Donc j'étais à la coloc, avec Sabrina Milien que tu connais, que j'avais déjà rencontrée, avec qui j'avais déjà échangé. Je me suis mise dans ce réseau d'entrepreneurs qu'est la coloc. Et je me suis mise dans un réseau de femmes qui s'appelle Bouge ta boîte, qui a été créé par une bretonne, Marie-Éloi, et je me suis dit plus forte à plusieurs. L'idée c'était de ne pas être isolée. Donc j'ai commencé à travailler sur le projet en phase de conception, donc imaginer des collections, trouver des fournisseurs, dessiner l'identité de la marque, etc. Je me suis aussi entourée de professionnels en local, d'une graphiste en local que j'ai rencontrée via la coloc, qui est Blandine, et que je remercie pour tout ce qu'elle fait. d'une personne aussi qui m'a aidée sur la partie identité visuelle, branding, qui est Morgane Ravalek qui est à l'agence Volal Topo. Donc que des gens en local pour m'ancrer et commencer à comprendre. Et j'ai fait ça pendant un an. Et septembre 2022 jusqu'à septembre 2023, où j'ai lancé la marque officiellement avec la campagne de financement participatif sur Ulule.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu pourrais nous dire Maison Figura ? Pourquoi Maison Figura ? Qu'est-ce que... Juste... Transmet comme message par ce nom de marque et comment est venu ce nom ?

  • Speaker #1

    Ce nom de marque est venu par une amie qui est chère qui s'appelle Lucille que j'ai rencontré via le réseau Bouche ta boîte. Et en fait je brainstormais autour d'un nom, j'avais un premier nom qui s'appelait Goya. Ça me faisait penser aux peintres, ça évoquait pour moi des sonorités latines que j'aimais bien. Et en fait j'ai eu une opposition quand j'ai déposé le nom à l'INPI. Donc ça a été une première déconvenue. Donc j'étais à fond sur Goya et rien d'autre n'existait. En faisant le brainstorming, en arrivant à Lorient avec des amis, je me suis dit qu'il y a quelque chose à faire autour d'une sonorité latine. J'avais envie d'un nom international. C'est cette amie Lucille qui m'a transmis un article de presse parlant de la bella figura. C'est la philosophe Marie Robert, qui a le compte Philosophie Isexi, qui parlait de cette attitude qu'on peut avoir de far bella figura, qui en italien veut dire faire bonne figure. C'est vrai que ça résonnait parfaitement avec le projet Maison Figura, faire bonne figure. à la maison, d'où Maison Figura, donc francisé, je ne dis pas Maison Figura, mais je dis Maison Figura. Et j'ai adoré le clin d'œil de Figura, faire bonne figure, être à l'aise et aussi élégante chez soi. Voilà, donc tout ça, tout ça, c'est parfaitement aligné. Et en plus, le nom était libre. Donc là, les planètes se sont alignées. J'ai opté pour ce nom sans regret avec Goya, qui me semble bien de moi maintenant.

  • Speaker #0

    Et justement, ce nom est arrivé. Il a fallu, comme tu le dis, créer toute l'identité de marque et commencer à travailler sur aussi la recherche de fournisseurs. Est-ce que tu pourrais nous dire quelque chose de cette recherche de fournisseurs ? On sait qu'en France, le secteur du textile est quand même un secteur qui souffre énormément. pour de nombreuses raisons, que le tissu industriel est quand même, malheureusement, de plus en plus... J'ai le terme pauvre qui me vient, mais qui est difficile.

  • Speaker #1

    Il y a une raréfaction des compétences. Alors, c'est vrai que moi, c'est une reconversion, mais on figurera. Donc, comme je te l'ai dit, j'ai travaillé dans la banque. Avant ça, j'étais dans le conseil. Avant ça, dans l'édition de livres. Donc, en fait, j'ai su à chaque fois savoir que je ne savais pas. Donc, le principe, c'était, je ne vais pas faire toute seule, je vais m'entourer de gens qui savent. Et quand en fait j'ai commencé mes enfigurages, j'ai tout de suite été tapée à la porte de Guillaume Gibault, qui est le président du Slip français, qui est aussi un ancien HEC, donc on a fait les mêmes études. Et j'ai été le voir au salon du Made in France, donc en novembre 2022. Je lui ai dit, Guillaume, j'ai besoin de faire fabriquer en France, je ne sais pas à qui je dois m'adresser. Je ne te cache pas que j'avais déjà passé quelques coups de fil, mais personne ne répondait en fait, les usines ne répondaient pas. Et il m'a dit de m'entourer de compétences et donc façon de faire, c'est une organisation qui fait, si tu veux, une mise en relation entre des fabricants et des marques. Et façon de faire m'a aidée en fait. J'ai payé des gens vraiment qui m'ont aidée à trouver mes fabricants. Et oui, tu as raison, le tissu industriel est appauvri d'un point de vue de la confection française. On a perdu énormément d'emplois dans les années 90 avec la délocalisation, notamment au Maghreb et dans les régions limitrophes. Mais aujourd'hui, le paradoxe, c'est qu'il y avait un regain de demande pour la confection française. Parce que post-Covid, toutes les marques qui fabriquaient en Asie se sont mis à questionner le modèle de la fabrication en Asie. on va dire pas pour les marques d'ultra fast fashion mais les marques qui avaient vraiment un modèle économique un peu plus premium elles se sont relocalisées donc notamment au Portugal toutes les marques qui faisaient au Portugal se sont fait un peu chasser du Portugal où on décidait d'être encore plus vertueuse et d'aller vers la France du coup il y a eu un goulet d'étranglement donc moi je me suis retrouvée face à peu d'offres de capacités industrielles mais aussi beaucoup de concurrence et ça j'ai été étonnée moi je pensais qu'il y avait personne qui voulait faire fabriquer en France ça allait être très original mais en fait il y avait un regain de demande pour le made in France L'avantage que j'ai eu, c'est que je travaille sur la maille. Et donc la maille, en fait, tu pars d'une bobine de fil. Donc on rentre un peu dans la technique, mais globalement, tu arrives, tu dis j'ai besoin de capacité pour produire quelques unités. Et là, j'ai trouvé un super atelier à Lyon qui, lui, a pas de problème parce qu'il travaille sur des fils pour d'autres clients. Et ils prennent les mêmes fils et du coup, ils me tricotent en fait. C'est pas on prend un gros rouleau, on doit l'enlever, on doit faire des modèles sur mesure. C'est vraiment, j'ai trouvé une forme de synergie en fait avec ce fabricant. Et c'est plus facile en maille d'avoir des petites quantités, du coup ils peuvent m'intercaler entre les grosses productions. Donc ça c'est fait, ça c'est une coïncidence, mais c'est le type de produit que je demandais, le type aussi de production, de processus de production qui convenait. Et c'est vrai que c'est plus facile de s'intercaler quand on a quelques dizaines de pièces à faire faire que quand on en a des milliers. Donc j'ai pu trouver comme ça des capacités de production de manière assez inespérée.

  • Speaker #0

    D'accord. Est-ce que justement tu pourrais nous parler de ces collections ? de la façon dont tu les as imaginées avant de les dessiner, de ce processus créatif qui peut-être te manquait dans tes précédentes expériences ? Tout à fait.

  • Speaker #1

    Alors, quand j'ai commencé Maison Figura, j'avais cette conviction que je t'ai dit, je sais que je ne sais pas, mais j'avais quand même envie de faire un peu moi-même. Donc, j'ai commencé à dessiner, j'ai commencé à avoir des idées. Donc, on est sur un vestiaire d'intérieur, donc des matières qui sont très douces. Tu as pu observer et toucher les produits. Donc, je partais sur plutôt des tissus assez souples, mais des matières biologiques. Donc, il y avait quand même des contraintes aussi en termes de typologie de produits que tu peux faire. Tu n'es pas sur du jean, tu n'es pas sur des matières qui sont très rigides. Donc, j'ai commencé à réfléchir autour de la maille et du homeware avec ces joggings revisités, ces pantalons un peu fluides, ces pulls assez doudous, tu vois, un peu oversize, avec des volumes assez généreux. et en fait j'ai été sur la plateforme Malt et j'ai contacté trois styliste modéliste pour leur demander d'interpréter ce que j'avais comme idée. Et je me suis dit en matière de création, il ne faut pas forcer le destin. Si la styliste modéliste n'a pas compris mon projet, qu'elle ne l'interprète pas d'une manière qui est adaptée, ça veut dire que ce n'est pas la bonne. Donc j'ai payé, pareil, trois personnes pour faire comme un mini RFP et je suis tombée sur Audrey qui a été la personne qui a le plus compris mon projet ou en tout cas dont la direction artistique correspondait le mieux. Audrey est basée à Nantes et c'est elle qui m'a aidée à dessiner vraiment au sens technique les produits parce que c'est vraiment un métier. C'est très technique. Il y a la partie dessin à plat mais il y a aussi toutes les cotations, évidemment le patronage, le prototypage mais ça, ça arrivait plus en aval avec l'atelier directement. Mais Audrey a été... hyper clés dans le dispositif parce que sinon moi j'aurais juste mes idées, mes concepts, vaguement des notions de coloris que je voulais aborder, mais Audrey a mis sur pied le plan de collection au sens propre.

  • Speaker #0

    Oui donc il y a beaucoup de monde qui gravite autour de Maison Figura. Et aujourd'hui, alors deux ans, trois ans après ?

  • Speaker #1

    Donc trois ans après le début de l'idée, mais deux ans de commercialisation puisque en septembre 2025, ça fera deux ans officiellement que j'ai lancé la marque.

  • Speaker #0

    Le temps file.

  • Speaker #1

    Le temps file. Et à la fois, ça m'a semblé quand même long parce que le chemin parcouru est énorme. Tu vois, tu passes de zéro à un, tu commences avec juste des planches et un PowerPoint et un business plan et après tu arrives avec des clientes qui sont contentes, qui commandent, qui recommandent, plein de projets à venir.

  • Speaker #0

    Et aujourd'hui, justement, tu viens de nous parler de tous ces projets et Maison Figura, c'est plus que du homeware puisque tu as aussi développé toute une collection pour la maison.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu pourrais aussi nous parler peut-être de... Pourquoi la maison, même si on a compris que ça revient de ton expérience de maternité, pourquoi avoir amplifié la collection et qu'est-ce qu'elle représente pour toi ?

  • Speaker #1

    Alors, il y a eu deux facteurs qui ont déclenché le lancement de la gamme maison. Déjà, moi je suis passionnée d'architecture d'intérieur, j'ai voulu être architecte d'intérieur toute ma vie, jusqu'au moment où je me suis dit, bon, c'est maintenant, c'est peut-être l'opportunité unique à travers Maison Figura de toucher au domaine de l'intérieur. Je ne sais pas pourquoi j'ai tourné autour du pot et j'ai commencé par les vêtements, ce qui me semblait le plus logique, mais j'avais très envie d'aller vers de la décoration. Ça, c'était une aspiration personnelle. Très vite, après avoir fait une première collection, je me suis dit que je ne vais pas lancer 20 collections de homeware. Finalement, on a besoin de quelques essentiels. Je préfère avoir peu, mais bien les faire. Je me suis dit qu'une collection capsule, ça va être bien et je reconduirais des modèles avec des couleurs différentes, mais je n'avais pas vocation à faire une marque de prêt-à-porter globale. c'était juste du homoer Donc la maison est arrivée comme un relais de croissance, en se disant si je ne fais pas d'autres vêtements, qu'est-ce que je pourrais faire à des produits aussi textiles ? Et en fait, j'ai commencé à avoir l'idée d'un plaid. Mes clientes me disaient qu'elles avaient froid chez elles, et notamment quand en Bretagne il y a pas mal d'humidité. Et en fait, elles me disaient tu ne veux pas nous faire un poncho, une cape, quelque chose qu'on puisse mettre sur les épaules ? Et donc moi j'ai tout de suite pensé au plaid, qui me semblait être vraiment une pièce à la fois statement déco que tu peux poser sur un bout de canapé ou un bout de lit, mais aussi une pièce quasiment... dans laquelle on s'enveloppe et qui fait un pont entre le textile et la déco. Enfin, le prêt-à-porter et la déco. Et du coup, le plaid est arrivé. Et puis après, le plaid, on découlait les coussins parce qu'on a eu un petit problème de tricotage sur quelques plaids. Et l'atelier m'a appelée terrifiée en me disant on ne peut pas faire ça, on ne peut pas jeter cette matière, c'est magnifique. Qu'est-ce qu'on en fait ? Et là, j'ai dit, on va faire des coussins. On fait comme en pâtisserie, on prend un emporte-pièce, on découpe ce qui me semblait être le plus logique, c'est-à-dire des rectangles et des carrés. et du coup c'est comme ça que les coussins sont nés dans une démarche d'upcycling et j'en suis ravie et ça s'est fait comme une... C'est un peu une tarte à thym stylistique quoi, mais j'avais pas d'idée prédéfinie et ça arrivait assez vite en fait dans l'aventure.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu avais imaginé voir Maison Figura se développer en termes de collection et aussi tu pourrais bien nous parler de l'édition, peut-être que tu y reviens d'une certaine façon, de cette façon ou est-ce que c'est vraiment les rencontres, le chemin qui fait que les choses comme les coussins découlent ?

  • Speaker #1

    naturellement. Il y a beaucoup de travail, mais je pense qu'il y a une envie chevillée au corps d'investir l'univers de la maison. Là, on est chez moi. Je ne sais pas quelles ondes tu ressens, mais je mets beaucoup d'attention à ce qu'on se sente bien à la maison. Aujourd'hui, je travaille depuis la maison, donc c'est un facteur important de bien-être, d'être bien chez soi. En fait, cet univers de la maison, je trouve que c'est un vrai prétexte pour parler de santé mentale, de santé, de bien-être. de manière globale. Donc moi, je dis souvent, la vie commence à l'intérieur, mais c'est au sens physique. Si on n'est pas bien chez soi, si on ne se sent pas à l'aise chez soi, comment est-ce qu'on peut être bien avec les autres en dehors de chez soi ? Donc là, on vire sur des réflexions un peu philosophiques, mais on peut y aller. L'idée, c'est de trouver un prétexte pour proposer de belles choses qui résonnent avec nos valeurs, nos aspirations. Et en fait, Maison Figura, on n'achète pas que des pièces de qualité. Fabriquées en France, on achète un style de vie. Et les anglo-saxons sont très bons dans ce qu'on appelle le lifestyle. Moi j'ai envie de créer une marque lifestyle. Donc ça je le savais depuis le début. N'étant pas spécialiste ni de la mode ni de la décoration, j'ai plutôt envie d'être une marque généraliste, mais pas au sens péjoratif, plutôt une marque globale, holistique. Et l'édition, je pense qu'on y vient, parce que moi j'ai toujours fait beaucoup de créations, je suis, comme je te disais, créative, et j'avais bridé ça, mais du dessin, des collages, beaucoup de production avec mes dix doigts. Et c'est vrai que je ne peux pas produire des vêtements de mes dix doigts. En tout cas, ce ne serait pas la qualité espérée au niveau de la production que je fais. Mais je sais que les affiches, par exemple, j'ai monté un mini studio de création et je fais beaucoup d'affiches et j'en sors une partie pour Maison Figura, mais j'en ai une partie pour moi. Tu vois, je fais des fusains aussi. Il y a beaucoup de choses que je fais et je garde chez moi. Mais je pense que ça donnera lieu à des nouvelles collections dans le futur pour Maison Figura. Mais c'est plutôt comment on canalise sa créativité pour en faire. des produits qui sont appétants pour être commercialisés. Mais sinon, si tu me posais la question, je pourrais passer ma vie à créer. Donc, c'est sûr que je créerais des carnets. J'adore écrire aussi. Il y a plein de choses possibles, mais il faut juste se donner le temps parce que ça prend du temps d'installer une marque.

  • Speaker #0

    Et justement, quand on s'était appelé, c'est une parfaite transition pour évoquer un sujet de la temporalité. On avait évoqué cette temporalité qui est très... différentes que l'on peut avoir sur le littoral et notamment dans des villes comme l'orient ou des régions comme la bretagne avec d'autres régions qui sont peut-être plus denses. Comment toi tu as vécu et peut-être aussi compris cette différence dans la notion de temporalité et de temps à laisser que la marque s'installe et se développe ?

  • Speaker #1

    C'est une excellente question, Elisabeth, parce qu'en fait, quand on s'est installé, je ne pensais pas que ce serait un sujet, la gestion du temps, le rapport au temps. Et en fait, c'était un sujet à deux niveaux. Déjà, parce que quand on s'installe volontairement en Bretagne, on a envie de profiter de la Bretagne. Et je te l'ai dit, on voulait s'installer au bord de l'océan. Donc, je me suis rendue compte qu'il fallait que l'entreprise se mette au diapason de mon rythme. Et non pas que je sois esclave de mon entreprise et que je sois dans une stratégie d'hypercroissance où je fais un burn-out au bout de deux ans parce que... forcément, quand on se met dans beaucoup d'intensité, on a une capacité de résistance qui est limitée. Donc, j'ai tout de suite dit, je vais prendre du temps pour moi, je ne vais pas me précipiter et ne pas voir la Bretagne, ne pas voir le jour, ne pas voir l'océan. Donc ça, c'est mon credo, c'est oui, entreprendre, mais en tout cas, se mettre au diapason de la région dans laquelle je suis et pouvoir en profiter. Donc, je fais du l'ange-côte, je crois qu'on en avait parlé. Je vais chercher mes enfants à l'école. je suis vraiment dans un mode On va dire bonne mère de famille, tu vois, mais pas plan-plan, c'est juste j'ai pas envie de me sacrifier dans la mêlée, quoi. Je monte ma boîte, mais la boîte, si elle doit prendre un an ou deux ans de plus pour se développer, c'est OK et je suis OK avec ça. La deuxième chose que j'avais sous-estimée, c'est que ça prend beaucoup de temps d'implémenter une marque dans la mode et dans la décoration. En fait, que ce soit les clients, donc clients particuliers, que ce soit les clients entreprises, que ce soit les réseaux de distribution, ils font pas confiance du jour au lendemain parce que le marché est tendu, parce qu'il y a beaucoup d'offres. Et en fait, ils ont envie de nous laisser le temps. de faire nos preuves. Donc en fait, cette stratégie du temps long, je ne pensais pas l'avoir par rapport à un besoin de marché, mais je me suis rendu compte que c'était complètement compatible avec le marché en lui-même. Et qu'en fait, ça ne sert à rien de vouloir aller plus vite que la musique. Parce que les magasins, ils ne nous font pas confiance l'année une. Moi, quand j'étais sur le salon Who's Next, où on cherche des distributeurs, c'était en janvier dernier, ils disaient « Vous avez combien d'années d'expérience ? Vous êtes là depuis combien de temps ? » En fait, ils me riaient au nez. il me disait mais attendez mais ça fait à peine un an que vous êtes là, vous êtes une très Très jeune marque ! Donc je crois qu'il y a un proverbe qui dit on ne fait pas mûrir le vin plus vite, ça prend toujours le même temps pour faire mûrir le raisin et puis fabriquer un bon vin. C'est un peu la même chose dans la mode. C'est des secteurs où en fait on a beau vouloir accélérer, l'écosystème veut qu'on soit dans la lenteur parce que l'écosystème ne fait pas confiance aux jeunes pousses. Il y a tellement de taux d'échec en fait et tellement d'offres aussi qu'ils nous laissent le temps de faire nos preuves. Et c'est plutôt, je pense, positif et sain.

  • Speaker #0

    Finalement, ça rejoint aussi cette temporalité que tu t'es mise lorsque tu dis que tu es au diapason de la nature et de l'environnement dans lequel tu es. Finalement, ces deux temporalités se rejoignent.

  • Speaker #1

    Complètement.

  • Speaker #0

    Et sont, j'ai envie de dire, en totale opposition avec une forme de rythme qui nous est imposée par une autre partie de la société ou de l'environnement que l'on peut aussi voir.

  • Speaker #1

    Oui. Oui, et après, je pense que ça dépend aussi personnellement de nos aspirations. Tu vois, je me suis toujours dit, mais dans le sport comme dans la vie, je suis une sprinteuse. Et en fait, l'entrepreneuriat, c'est un marathon. Excuse-moi cette évidence, mais je me suis rendue compte que si je partais à fond les ballons, j'allais me cramer. Donc, c'est aussi moi connaissant mes ressources. Tu as des gens qui sont très bons dans la longue distance. Moi, je me suis dit, là, je lance une entreprise, je suis tout feu, tout flamme, j'ai plein d'idées, j'ai plein d'énergie. mais si je ne... gère pas cette énergie sur le temps long, ça va pas le faire. Donc aussi me freiner, me mettre des, entre guillemets, des bâtons dans les roues que je m'impose moi-même, d'aller plus lentement, de prendre du temps pour moi. Tu vois, chaque année, je fais une retraite avec moi-même où je passe deux ou trois jours toute seule, sans les enfants, sans mon mari, sans les animaux, enfin vraiment solo. Je me fais des retraites de yoga et ça peut paraître antinomique avec le fait de créer sa boîte et d'avoir une jeune boîte, tu vois. À moins de trois ans, moi je connais peu d'entrepreneurs qui s'autorisent le luxe de prendre autant de temps. Mais moi, je le fais parce que c'est indispensable. Sinon, je pense que je pars en burn-out. Donc, c'est aussi savoir se connaître. Et connaître, ça a son seuil de résistance. Et moi, je pense qu'il est assez bas. Donc, je me ménage.

  • Speaker #0

    Beaucoup. Est-ce que justement, tu peux nous dire comment tu prends du temps pour toi, tu fais tes retraites, mais au quotidien, est-ce que tu as peut-être des tips ou est-ce que tu as des... Des choses que tu ressens qui te font dire, là il faut que je fasse un stop, là j'ai besoin de stopper, j'ai besoin de ralentir. Comment tu gères ces moments où tu te rends compte qu'il faut appuyer sur la pause ?

  • Speaker #1

    Alors c'est pas forcément dans le quotidien, à l'échelle d'une journée, c'est plutôt à l'échelle d'une semaine. Donc moi je vais une fois par mois à Paris, je sais très bien que quand je reviens de Paris, donc je prends un shot d'adrénaline, un shot d'accélération pour mes amphiguras, quand je reviens, il ne faut rien me demander. Donc ça, je m'en suis rendu compte, ça fait maintenant un an et demi que je vais régulièrement à Paris. La semaine qui suit mes déplacements, mais que ce soit à Paris ou là, tu vois, j'étais à New York et à Chicago, la semaine qui suit un gros déplacement, même si le déplacement n'a duré qu'une ou deux journées, il faut vraiment que je me laisse une semaine pour absorber, pour digérer. Ça ne veut pas dire ne rien faire, mais ça veut dire ne pas me mettre d'énormes pressions, d'énormes challenges dans la foulée. Donc ça, c'est plutôt ma gestion on-off. donc euh Les gens me disent, t'as une vie à mille à l'heure, tu fais plein de choses. Parce qu'évidemment, quand on a une vie, on va dire, assez calibrée, normée, où on va tous les jours à un endroit pour travailler, c'est pas la même chose que quand on fait une semaine à Paris, dix jours aux Etats-Unis, comme moi. En fait, c'est par à-coups. Mais oui, c'est une vie à cent à l'heure, mais ponctuellement. Parce qu'après, je déconnecte ou je décroche, et je suis plus dans un mode veille, où je digère ou j'ingère ce que j'ai appris. Donc ça, c'est à l'échelle de la semaine, du mois, on va dire. Après l'échelle de la semaine, il y a des moments où je suis beaucoup plus performante. En général, après le longe-côte, ça me remet les idées au clair. J'ai besoin de l'eau froide, de ce choc thermique, de rentrer dans l'eau, de me laver. Ça me lave les idées parce que j'ai tellement d'idées, tellement de pensées que souvent je me noie même. Donc en général, une bonne marche ou un bon longe-côte, ça me fait du bien.

  • Speaker #0

    Et j'essaie de ne pas prendre de décision avant d'avoir fait cette séance de sport. Je le fais deux fois par semaine environ. Et quand j'ai des grosses décisions, je me dis, allez, hop, je la prendrai après le launch code parce que j'aurai les idées plus claires. Et après, au niveau du rythme biologique, j'ai toujours dit que moi, je n'étais pas une morning person. Donc, je me disais, c'est vraiment le soir que je suis au top de ma créativité, top de ma performance. Et en fait, là, j'ai changé mon rapport au sucre. Donc, ça, c'est un mini tips à toutes les personnes qui nous écoutent. l'année dernière en juin j'ai lu le livre de Jessie Ncho Spey qui s'appelle Glucose Goddess donc j'ai complètement arrêté la consommation de sucre Alors, ce n'est pas une alimentation contrôlante. Je ne mets pas le petit verre de cidre avant de boire et tout, mais j'ai vraiment réduit, voire quasiment supprimé le sucre. Et en fait, je me rends compte que je suis beaucoup plus performante le matin. Par contre, le soir, je suis cannée. Je suis vraiment fatiguée d'une bonne fatigue et je dors mieux. Et donc, du coup, j'ai régulé aussi ma glycémie. Et je pense que ça me permet d'être aussi plus efficace plus tôt le matin. Et l'après-midi, c'est plutôt dédié à des tâches, je ne dis pas lobotomisées, mais où j'ai moins besoin de réfléchir et ou des tâches de rencontre. par exemple des rencontres, des rendez-vous d'exploration,

  • Speaker #1

    ça j'aime bien les faire l'après-midi et les tâches de fond le matin tu as une bonne organisation en fait c'est cette idée où tu t'es analysée ou par l'expérience tu as compris quels étaient les meilleurs moments pour toi c'est super intéressant, est-ce que j'ai une question qui me vient et qui me brûle les lèvres mais je sais pas si tu pourras me répondre mais est-ce que tu peux nous parler de ce voyage à New York un petit peu ou est-ce que c'est vraiment très confidentiel non c'est pas très confidentiel je vais pas pouvoir te donner les débouchés parce que eux pour le coup ils sont encore en gestation ...

  • Speaker #0

    Mais l'idée d'aller à New York et à Chicago, c'était une première. Je n'avais jamais été aux Etats-Unis, donc j'ose l'avouer, c'était vraiment à 36 ans une première expérience. D'autre part, j'avais très envie de développer aller international. Moi, j'ai passé 8 ans en Suisse, donc j'avais déjà commencé à toucher du doigt l'export vers la Suisse. Mais les Etats-Unis, le homeware, c'est une religion presque. Et ça me semblait très naturel d'aller là-bas explorer ce qui se fait en homeware. Et puis aussi de voir les vibes au niveau architecture, design, art. J'ai mis un petit résumé sur Instagram et dans ma newsletter, mais j'avais besoin de me plonger dans une autre culture et de sentir les connexions qu'il y avait avec mon univers et le fait d'être appréciée en tant que marque française. Ce qui forcément en France n'est pas toujours vu d'un bon oeil, parce que qui dit made in France dit aussi pouvoir d'achat conséquent pour se payer et s'offrir des pièces made in France. Et aux Etats-Unis, le niveau de vie est quand même très élevé. J'ai trouvé que les prix étaient presque comparables à la Suisse et donc on n'est pas du tout sur les mêmes approches d'un point de vue des paniers moyens. Donc je me suis dit, c'est aussi intéressant d'aller chercher entre guillemets les clients et les clientes, là où elles sont. Et donc cet export à l'international me semble assez inévitable pour mes enfigures à court et moyen terme.

  • Speaker #1

    Et j'imagine que cet export, ou en tout cas ce que toi tu projettes, là aussi tu vas potentiellement aller chercher des personnes dans les différents réseaux dans lesquels tu es impliquée, pour qu'ils te viennent te donner ce petit tips. Oui,

  • Speaker #0

    tout à fait. Moi, je fonctionne beaucoup par le réseau. Tu vois, aujourd'hui, à l'intelligence artificielle, je me faisais une réflexion que tu peux quasiment tout créer avec l'IA, ce qui est à la fois vertigineux, à la fois excitant. Et en fait, ce que tu ne peux pas créer, c'est des connexions authentiques. Et en fait, pour moi, vraiment là, je fais un peu mon oracle, mais pour moi, ce qui va faire la différence dans les années à venir, c'est la capacité à créer des connexions, la capacité à rentrer en réseau. Et pas juste du gros marketing à communiquer avec des gens sur LinkedIn en envoyant des mails automatiques et des séquences de prospection. Pour moi, ce n'est pas ça. C'est vraiment... le contact humain, physique. Et ça, personne ne pourra le remplacer. Donc, je me dis qu'à terme, aller se mettre dans un autre pays, si je veux être présente au sens authentique, il faut que j'ai des relais de confiance là-bas. Moi, j'ai, comme je te dis, deux enfants à bas âge, une vie à l'Orient. Je n'ai pas vocation à passer sept jours sur sept dans les avions à droite à gauche et aller à l'étranger. Oui, bien sûr, il faudrait y aller pour implémenter et diffuser la marque, mais j'ai envie de m'appuyer sur des personnes en local. qui connaissent bien le marché aussi, parce que je sais que je ne sais pas. Donc, tu vois, on revient toujours sur les mêmes principes, en fait.

  • Speaker #1

    C'est ce mindset du débutant en permanence, c'est se remettre en question.

  • Speaker #0

    En permanence, en permanence. Et tu vois, c'est marrant parce que le mindset de débutant, les gens que je rencontre me disent, ouais, t'as l'air vachement assertive, vachement sûre de toi et tout. Je dis, mais comment vous pouvez penser ça ? Parce qu'en fait, je pense que je dois dégager une certaine assurance, mais je suis tellement pétrie de doutes. Je dois te confier que dans mon journal intime, j'avais mis... Je pense pas que je vais réussir à vendre une pièce maison figura. J'étais terrorisée à l'idée que les gens m'achètaient des vêtements. Je me disais, mais je vais jamais y arriver. Donc en fait, il y a une façade entre ce que tu dégages comme assurance et en même temps tes doutes intimes. Et moi, en fait, la manière de répondre à ces doutes, c'est de m'entourer de gens qui savent. Parce que je me dis, au moins, je vais pas essayer de m'improviser experte de tout. Après, t'apprends beaucoup sur le tas aussi en tant qu'entrepreneur. Donc en fait, ce que tu ne savais pas il y a 12 mois, maintenant tu sais, donc toujours plus sachant que quelqu'un mais en tout cas toi tu as une cour d'apprentissage mais tu peux pas être expert en 12 mois le monde est vaste et les opportunités sont tellement nombreuses que... impossible impossible et puis c'est bien de se appuyer en termes de charge mentale c'est bien de s'appuyer sur des gens qui savent parce qu'en fait ça te permet de diminuer ton niveau de stress parce que moi je suis assez contrôlante j'aime bien être un peu au taquet sur tout mais si tu dois te mettre des to do list de malades pour comprendre tout un secteur, tout un pays tout un réseau de distribution c'est impossible

  • Speaker #1

    Et est-ce que tu pourrais nous dire ce qui t'a peut-être marqué dans ce séjour aux Etats-Unis et notamment peut-être à New York ? Une ville personnellement que j'apprécie énormément.

  • Speaker #0

    Oui, alors c'est marrant parce que tu vois j'ai préféré Chicago presque à New York.

  • Speaker #1

    J'en ai été pour ça.

  • Speaker #0

    Ouais, alors moi j'ai un peu le concept de première fois égale coup de cœur. Et en fait, Chicago c'est la première ville dans laquelle j'ai été. Donc peut-être que ce premier contact avec les Etats-Unis, je l'associe maintenant spontanément à Chicago. Et j'ai adoré cette ville, elle m'a fait un peu penser à la Suisse avec, tu vois, la Chicago River et tout. Et c'est très propre, c'était très beau, les perspectives étaient impressionnantes d'un point de vue architectural. J'ai adoré, enfin vraiment j'ai pas d'autres mots, j'ai adoré cette ville. New York m'a semblé plus, mais j'ai peut-être pas passé assez de temps, plus confus, plus busy. Ça m'a plus oppressée, tu vois. Chicago, je me sentis en sérénité, en paix dans cette ville, alors que New York, j'étais plus en mode « Waouh, j'ai le FOMO, il y a plein d'opportunités, il y a plein de choses à faire. » Ça m'a donné plus le tournis, donc j'en suis ressortie. un peu... tourbillonnante, on va dire. Tu vois, moi qui ai plein d'idées, je me suis dit il y a tellement de choses à faire, je ne vais pas m'en sortir. Donc ça m'a donné ça comme impression. Ce que j'ai retenu aussi, c'est que les opportunités sont très nombreuses et j'ai eu la chance d'être invitée à une soirée autour du design. C'était la New York Design Week sur un rooftop incroyable où j'ai croisé Studio Ukronia avec Julien Seban, qui est un designer connu, qui avait fait un superbe lit, le lit Marguerite, avec une entreprise qui s'appelle Treka, qui fait de la literie haut de gamme. Donc ça, c'était absolument incroyable. Tu étais toujours à quelques connexions de ces personnes-là, incroyable, mais les voir en chair et en os lors de ce genre d'événement, ça m'a bluffée. Je me suis dit, tout est possible à New York. Tu arrives, tu es une nobody, personne ne te connaît. Bam, en deux temps, trois mouvements, tu passes une soirée avec des designers super connus qui sont dans la liste à descendre. Et tu vois, ça, c'était le jour de tous les possibles. Donc ça, ça m'a vraiment intriguée. Je me suis dit que c'était des opportunités assez uniques. Et finalement une proximité forte avec des gens qui m'ont parlé comme si j'étais des leurs alors qu'on ne se connaissait pas. Et ce qui m'a vraiment marquée aussi c'est le côté équilibre de vie. Mine de rien les New Yorkais c'est work hard, play hard. Et tu vois le sport, le wellness de manière générale et ça je me suis bien retrouvée aussi. Même si c'est beaucoup plus tourbillonnant à New York qu'à Lorient je dois le dire. Ils ont quand même le sens de prendre soin de soi et avec que ce soit la nourriture ou le style de... d'activité, wellness. Et encore, je n'ai pas tout vu. Mais c'est ça que j'ai retenu au-delà de tout ce que j'ai mis comme killer nicks dans ma newsletter que je vous invite à découvrir.

  • Speaker #1

    Auquel il faut s'abonner.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Et justement, quand on revient ici à Lorient, on reprend un rythme différent. Tout à l'heure, en off, on parlait un peu de tes inspirations. Est-ce que tu pourrais nous en parler, peut-être des inspirations en termes de couleurs, en termes de design aussi, que ce soit pour tes coussins, c'est très géométrique,

  • Speaker #0

    de tes affiches.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui t'inspire au quotidien, dans tes créations et peut-être aussi dans la façon dont tu vis ?

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui. Alors, écoute, sur la partie couleurs, je vais en faire un aparté parce que c'est rigolo. J'ai très spontanément choisi des couleurs automnales. Et j'ai une amie chère qui s'appelle Alice que je salue, qui fait de la colorimétrie. Et elle m'a fait mon test de colorimétrie et je suis effectivement saison automne. Donc comme quoi, tu vois, les couleurs nous appellent. D'ailleurs, tu as une robe d'un très joli vert. Et les couleurs nous appellent malgré nous. Donc au niveau des couleurs Maison Figura, c'était les couleurs qui me plaisaient, les couleurs que je portais. Et après, tu vois, on a commencé avec des couleurs plutôt automnales. Là maintenant, j'ai un bleu marine parce qu'on me l'a beaucoup demandé. je voulais pas faire de noir donc j'ai fait du bleu marine Mais globalement, ça reste un vestiaire automne parce que ce sont les couleurs que je porte, les couleurs qui me vont. Donc c'est très égocentrique, mais j'en mettrais d'autres, mais ce ne sera jamais des couleurs fluo par exemple. En tout cas, ce n'est pas la vocation, ce sont des couleurs assez apaisantes. Ensuite, sur la partie forme, motif. Donc moi, j'ai fait du judo, enfant, adolescente, jusqu'à ma vingtaine. Et j'ai le kimono, si tu veux, c'est une pièce qui me parle. particulièrement. Et donc, tu vois, toute l'inspiration des arts martiaux, de l'art de vivre japonais, même si je n'ai jamais été au Japon, ce sera un prochain voyage, me parle. Donc, les pièces sont minimalistes, d'inspiration japonisante et c'est aussi l'art de bien être chez soi et d'être en paix avec son environnement intérieur qui est très épuré. Donc ça, ça m'inspire beaucoup. Après, d'un point de vue architectural, design, bon, moi j'adore l'art déco. C'est pas forcément très art déco, mais ça m'inspire. J'y suis sensible, j'ai été à Chicago voir la maison de Frank Lloyd Wright. J'adore aussi le Bauhaus. C'est Lisbonne, la chienne qui manifeste peut-être son envie de sortir, je ne sais pas. Mais j'adore le Bauhaus, j'adore des designers comme Charlotte Perriand, j'adore Garance Valley dans les plus contemporaines. Donc je m'inspire aussi de courants architecturaux, de courants de mode. mode. où j'ai envie de véhiculer ce côté élégance assez intemporel. Le côté minimalisme, ce matériel est aussi chez Maison Figura par l'absence de fourniture. Donc, tu n'as pas de ruban, tu n'as pas de fermeture éclair. On reste vraiment du minimalisme à ce niveau-là. Et en fait, c'était aussi l'idée de vêtements qui durent longtemps. Parce que dès que tu as des fermetures éclairs, elles se grippent. dès que tu as des zips, des boutons, pareil, ça peut s'abîmer dans le temps. Donc, je voulais vraiment le plus simple possible. Donc voilà mes inspirations. C'est des vêtements qui soient faciles à vivre et qui ne viennent pas rajouter trop d'infos dans ton intérieur. Trop de motifs, même aujourd'hui c'est que des unis, même si les coussins il y a des motifs, mais pas trop de couleurs, des gammes chromatiques assez apaisantes, qui ne piquent pas les yeux, pas de fluo, pas de... Je ne sais pas si ça répond à ta question. Si,

  • Speaker #1

    ça y répond parfaitement. Et est-ce que, de par ton expérience et de ce que tu as déjà ces dernières années vécu en tant qu'entrepreneur, est-ce que tu pourrais peut-être partager un ou deux conseils ? Chose que tu aurais aimé qu'on te dise avant de te lancer, à peut-être celles et ceux qui nous écoutent et qui sont sur peut-être le même, un projet similaire de création. Oui,

  • Speaker #0

    la première chose, je pense qu'on en a beaucoup parlé, c'est s'entourer. Alors évidemment, ça coûte de l'argent et de l'énergie, et il faut oser aussi demander de l'aide, mais je pense que c'est indispensable parce que tout va très vite. Lever des fonds, c'est le meilleur moment, je trouve, quand on a un business plan, parce qu'après on nous demande des comptes, donc il ne faut pas hésiter à lever de l'argent. Sans forcément se diluer, ça peut être des prêts bancaires. Moi, j'ai fait des prêts bancaires, demandé des subventions, avoir des prêts bancaires, demander de la love money, donc à la famille, des amis, pour en fait avoir la possibilité de payer des gens. Parce qu'en fait, c'est pas qu'un conseil gratuit n'a pas de valeur, mais c'est que je trouve que pour s'entourer des meilleurs, il faut être capable de les rémunérer. Tout travail mérite salaire. Et même quand on est en phase de test, même quand on ne sait pas trop ce que le projet va donner, il vaut mieux investir quelques dizaines, centaines, milliers d'euros dans le projet, plutôt que de penser qu'on va s'en sortir avec des bouts de ficelle. Et tu parlais de Charlène Krogenek, une fantastique photographe avec qui j'ai eu la chance de shooter. En fait, Charlène, c'est la photographe avec qui je rêvais de shooter. Je savais que c'était un petit budget parce que c'est une photographe qui a le vent en poupe. J'ai attendu, donc je n'ai pas fait le premier shoot avec elle, mais j'ai fait le shoot cette année, enfin en fin d'année dernière. Et c'est génial parce que quand tu te payes les services des meilleurs, ça donne tout de suite une autre envergure à ton projet. Moi, je suis très sensible à la direction artistique. Tous les gens qui nous écoutent ne seront pas forcément sur des projets à vocation. À être B2C, ça c'est très important. Le B2B, c'est un peu moins important, l'ADA, mais tu as quand même besoin d'avoir une assise. Et si tu veux vendre des produits qui sont premium, avec une belle image de marque, il faut s'entourer et tu ne peux pas faire avec un couteau suisse. Sauf si tu es directeur artistique ou photographe toi-même, mais fondamentalement, c'est compliqué d'être bon sur tous les terrains et je pense qu'il faut payer de l'aide. Donc, lever de l'argent, se faire entourer et après, aller à son rythme. Et un dernier élément par rapport à ça, on parlait du style de vie. Moi, je te dis vraiment, maman, de deux jeunes enfants, c'est quasiment le job le plus dur. Parce qu'en fait, c'est pas possible d'arrêter le job. Tu l'as, tu l'as choisi, ça va durer des années. Même si c'est compliqué, t'as pas souvent beaucoup de personnes autour de toi qui peuvent t'aider. On a un peu les grands-parents, le plus-un, etc., le conjoint ou la conjointe. Mais fondamentalement, t'es solo in charge. L'entreprise, tu peux avoir des associés, tu peux avoir... En fait, il faut aussi savoir... On va dire être gentil avec soi-même, parce que quand tu as des enfants en bas âge, que tu commences dans un nouveau projet, il faut être vachement gentil avec soi, se ménager. Parce que si tu veux être parfait sur tous les tableaux, ton entreprise peut aller plus vite, mais tes enfants ne t'attendent pas. Après, ils grandissent et c'est trop tard si tu ne les vois pas. Donc, je trouve que c'est savoir se connaître, apprendre à se connaître et aussi s'organiser en fonction de ton moment de vie. et pas vouloir tout avoir tout de suite, instantanément, sans rien sacrifier. Il faut connaître ses priorités. Ça fait beaucoup de conseils.

  • Speaker #1

    On les prend d'un après les autres, en tous les cas. En tous les cas, on les a maintenant, on fait ce qu'on peut.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Et pour revenir à Lorient, est-ce que tu pourrais nous partager peut-être des endroits ou dans la région que tu aimes, peut-être des lieux où tu aimes te ressourcer, que ce soit des promenades, des cafés, des lieux artistiques, créatifs ?

  • Speaker #0

    Alors, moi, ce qui me vient spontanément, bon, j'ai au coin de la rue le café Côte-Zéro, que je vous engage vraiment. L'Orientais, si vous ne connaissez pas, c'est un café qui est zéro déchet, qui est top. Thaïs et toute son équipe, Emeline et tout, sont super et on y boit du très bon café. Donc moi, je carbure au cappuccino de chez Côte-Zéro. Et c'est un cappuccino qui est fait avec du café que je salue, c'est le café d'Orient. Donc voilà, Christophe et toute son équipe qui font d'excellents produits. donc là je me ressource clairement et je prends prend un peu de caféine pour carburer. Après, moi, je fais du yoga chez Sixième Sens. C'est un studio de yoga qui est à Venue-la-Perrière. Donc, pareil, Johanna, son équipe, Alizon, toutes ces profs sont fantastiques. C'est un vrai moment de ressourcement. J'en fais deux fois par semaine. Donc, j'engage aussi toutes celles et ceux qui ne connaissent pas à y aller, même pour découvrir les cours. Et après, sinon, les lieux où je me ressource, alors moi, comme je te dis, je fais des retraites avec moi-même chaque année. Donc, j'ai fait une super retraite à l'hôtellerie de la Pente Saint-Mathieu. qui est vraiment un lieu incroyable. Je me reconvends aussi fortement avec une chef, une femme, Nolwenn, qui fait de la super bonne cuisine. Là, j'ai envie de tester l'hôtel de la Butte. Voilà, à Fluidère. J'ai pas mal d'adresses après de maisons d'hôtes, de Warren, Chloé, Yannick, chez qui j'ai été shootée, Maison Passage, avec Yann, qui est photographe, qui travaille là-bas. Mon idée, c'est plutôt de me ressourcer dans des lieux qui ne sont pas forcément des hôtels, toujours. Mais voilà, c'est les adresses que je pourrais te donner. Et après, sinon, à Lorient, moi, j'adore me balader quai du Péristyle, aller dans ces proximités de l'eau. Voilà, aussi sur la plage. Plage de Toulard, je fais mon ange-côte.

  • Speaker #1

    Dernière question que je pose à tous mes invités, puisque c'est le dénominateur commun de ce podcast et de ce qui nous rassemble toutes. Qu'est-ce que représente pour toi l'océan Atlantique ?

  • Speaker #0

    Pour moi, c'est vraiment la clarté. Moi, l'eau me lave l'esprit. On en a parlé, mais c'est vraiment un moment de reset. Et je trouve qu'à proximité de l'eau, ça te permet déjà de relativiser. Chaque moment dans l'eau est différent. Tu vois, j'ai pas eu une séance de longe-côte qui ressemblait à une autre séance de longe-côte, que ce soit le clapotis des vagues, le vent, le soleil qui joue à cache-cache avec les nuages. C'est vraiment, ça te remet les idées en place. Et l'eau froide aussi. Pour moi, l'océan Atlantique, c'est une eau qui est froide. Tu vois, j'ai passé six mois au Portugal, elle était quasiment à la même température. J'ai été étonnée. Ça dépend pas forcément du fait que ce soit en Europe du Sud. C'était très froid aussi. Et moi, ça me fait du bien l'eau froide. ça me saisit J'ai besoin d'être saisie. Donc la clarté, clarté d'esprit, et puis la poésie aussi, parce que chaque moment dans l'eau est unique.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Caroline. Est-ce que tu peux nous rappeler, là on peut trouver Maison Figura ?

  • Speaker #0

    Oui, sur internet, www.maisoncomunemaison-figura.com C'est la majorité des collections qui s'y trouvent. Après sinon à Lorient, on est chez Un Week-end sur Deux, qui est une jolie boutique de décoration pour de la beauve, pour les plaides. sinon suivez sur le site et sur Instagram maison underscore figura on a plein de pop-up à venir et plein de rencontres éphémères donc voyez où on se trouve pas très loin de là où vous habitez mais sinon c'est internet et pour les Lorientaises et Lorientaises cours de la bouffe pour la partie déco merci

  • Speaker #1

    beaucoup Caroline pour ce moment de partage grande générosité dans tout ce que tu nous as dit merci en fin de compte merci Elisabeth et vraiment

  • Speaker #0

    Si vous pouvez écouter ce podcast et partager, parce que moi j'ai écouté de nombreux épisodes de tes podcasts avec des invités de marque que je salue. Et c'est très inspirant, je trouve, quand on est en phase de réflexion, d'écouter ce que d'autres peuvent avoir eu comme expérience. Et n'hésitez pas à prendre contact aussi en direct avec les porteuses et porteurs de projets, parce qu'on apprend plein de choses et on a toujours du temps à consacrer pour répondre aux questions.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup pour avoir écouté cette conversation avec Caroline. J'espère qu'elle vous aura plu. De notre côté, on se retrouve dans 15 jours pour une nouvelle conversation le long de notre littoral adoré. Et si vous avez aimé cet épisode, n'hésitez pas à le partager autour de vous et de donner quelques étoiles, au moins 5, sur les plateformes d'écoute. A très vite !

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