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Les gens d'Aix

Saison 2 épisode 4 - Sophie Joissains, Aix en héritage

Saison 2 épisode 4 - Sophie Joissains, Aix en héritage

25min |12/03/2025
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25min |12/03/2025
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Description

Dans cet épisode de Les gens d'Aix, j'ai eu l'honneur de recevoir Sophie Joissains, Maire d'Aix-en-Provence depuis 2021. Nous avons exploré son parcours politique, ses responsabilités quotidiennes et les enjeux qui façonnent l'avenir de cette belle ville.

De sa formation en droit à son immersion dans le monde du cinéma, Sophie Joissains nous partage ses débuts avant d’embrasser une carrière politique marquée par un engagement familial fort. Fille de maires, elle évoque la responsabilité de prendre la relève de ses parents tout en apportant sa propre vision pour la ville.

La gestion d'Aix-en-Provence, ville de culture et de patrimoine, présente de nombreux défis, notamment celui de préserver son art de vivre face à la croissance démographique. Nous avons parlé de la difficulté d’allier développement et préservation, de l’équilibre entre modernité et tradition.

Sophie Joissains revient également sur l’importance capitale de la culture dans le dynamisme de la ville, un domaine qu’elle veille à ne jamais sacrifier malgré les contraintes budgétaires. Entre grands événements culturels, initiatives sportives et projets d’envergure, elle nous livre sa vision d’une Aix-en-Provence en perpétuelle évolution.

Un entretien passionnant sur les dessous de la politique locale, l’engagement personnel et l’amour de sa ville.


Frédéric Paul


Et n'hesitez pas à me suivre lors d'une visite guidée (www.levisibleestinvisible.fr)


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour,

  • Speaker #1

    je suis Frédéric Paul, guide conférencier et créateur des visites le visible est invisible à Aix et en Provence. Vous me connaissez comme guide dans les rues d'Aix ou d'autres villes provençales que j'aime faire découvrir à mes visiteurs afin de leur montrer des détails que l'on croise mais que l'on ne regarde pas. Ce métier me permet de rencontrer des gens de tous horizons et j'ai eu envie de donner la parole à certains d'entre eux. C'est ainsi qu'est née l'idée de ces interviews. Bienvenue dans le podcast Les gens d'Aix, le podcast qui fait parler des Aixois. Ce podcast se veut une galerie de portraits d'Aixois plus ou moins connus, qu'ils soient vivants ou morts, qu'ils soient artistes, entrepreneurs, politiques ou simples citoyens. Ils auront tous une place dans... les gens d'Aix. Et pour ce quatrième épisode de la saison 2, je suis allé à la rencontre de la première Aixoise, la première magistrate de notre ville, Madame le maire Sophie Joissains. Elle m'a reçu dans son bureau pour évoquer son parcours, sa vie de maire et divers sujets autour du patrimoine. Nous avons même parlé de sa filiation sans tabou. Je vous laisse découvrir cet entretien exceptionnel.

  • Speaker #0

    Bonjour Sophie Joissains, merci d'avoir accepté cette interview. Vous êtes maire d'Aix-en-Provence depuis 2021, vous êtes vice-présidente de la région en charge de la culture, conseillère métropolitaine, vice-présidente du parti UDI, ancienne sématrice, vous me dites si je me trompe.

  • Speaker #2

    Non, je suis présidente départementale du parti UDI.

  • Speaker #0

    D'accord, ça fait beaucoup de casquettes. Et du coup, comment je dois vous appeler ?

  • Speaker #2

    Madame le maire.

  • Speaker #0

    Madame le maire, très bien. Avant d'entrer en politique, quel était votre parcours ?

  • Speaker #2

    Avant d'entrer en politique... j'ai été une étudiante en droit de l'université d'Aix-en-Provence, où j'ai eu un DEA de droit pénal et de sciences criminelles. Puis après, j'ai eu une vie de jeune maman, à laquelle je me suis consacrée pleinement jusqu'à ce que ma fille ait 4 ans. Et enfin, j'ai travaillé dans une maison de production cinéma, d'art et d'essai, à l'époque, qui s'appelait Argos Films.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui a fait que vous avez su que l'engagement politique, c'était quelque chose pour vous ?

  • Speaker #2

    Je suis née dedans. La vérité est là aussi. bien sûr, puisque j'avais déjà des grands-parents qui étaient des militants communistes à l'époque, très servants. Et ma grand-mère était une femme qui, pour l'époque, c'était rare, prenait facilement la parole au micro, en public. Enfin, ils étaient vraiment très, très actifs, tous les deux. Et puis ensuite, j'ai eu des parents qui ont fait de la politique eux aussi. Et je crois que j'ai mené une vie d'enfant un peu « saltimbanque » , entre guillemets, avec des parents qui étaient… totalement investie, je dirais, dans les combats politiques, dans les réunions, dans les meetings, sur le fait d'arpenter aussi les rues en essayant de faire en sorte que les gens s'engagent à leur côté. Donc oui, j'ai mené une vie politique dès mon plus jeune âge, on peut dire ça comme ça.

  • Speaker #0

    Et être maire d'une ville comme Aix, c'est gérer à la fois une grande superficie, une grande population et beaucoup d'agents. Quelles sont vos principales responsabilités concrètement ?

  • Speaker #2

    Mes principales responsabilités sont de préserver la ville d'Aix-en-Provence, protéger les Aixois et faire, et pérenniser je dirais, cette collectivité dans une dynamique, qui soit une dynamique enthousiaste justement pour la ville, pour les Aixois, et qui sache aussi réagir aux défis que nous posent les temps.

  • Speaker #0

    Et il y en a beaucoup.

  • Speaker #2

    Et il y en a énormément, notamment un défi énergétique bien sûr. Mais pas que, un défi aussi au niveau de la croissance de la population, que l'État souhaiterait un peu exponentiel au niveau des grandes villes et des métropoles. Aix-en-Provence est une ville de strates moyennes, mais 150 000 habitants, on fait quand même la 22e ville de France, ce qui n'est pas rien. Et moi, mon défi, c'est de préserver le bien-vivre aussi, qui existe ici, une sorte de douceur, d'art de vivre. Et ce n'est pas si simple avec ces injonctions qui sont parfois un petit peu... Contradictoire.

  • Speaker #0

    Oui, c'est une ville où il fait bon vivre, il faut le préserver.

  • Speaker #2

    Oui, bien sûr. Moi je crois que c'est un des défis principaux, c'est préserver la ville, protéger les Aixois, faire en sorte effectivement que cette bulle, on pourrait dire ça comme ça, on le disait tout à l'heure d'ailleurs, cette bulle dure, perdure, et traverse justement ces défis et ces écueils qui sont posés. Donc ça signifie une croissance de la population, certes, mais peut-être pas de manière aussi rapide que ce que l'État le souhaiterait. Quand il s'agit de construire de nouveaux logements, faire en sorte qu'ils ne viennent pas, je dirais, troubler le tissu naturel de la ville et en même temps qu'ils puissent aussi se développer de manière harmonieuse avec des équipements, des commerces, une circulation adaptée. Et si on suit les préconisations pures et dures de l'État, avec 25% de logements sociaux, nous on a limité à 1000 effectivement dans notre PLUI le taux de logement par an. Mais néanmoins, si on écoutait l'État, ce serait beaucoup plus. Donc ça veut dire qu'en fait on ne préserve rien, qu'on n'a pas l'argent non plus pour construire les équipements nécessaires, les voiries nécessaires. Et moi je ne veux pas, je veux préserver mes habitants.

  • Speaker #0

    Sur vos réseaux sociaux, on vous voit un petit peu partout. Vous êtes un jour à Luynes, un jour à Puricard, une inauguration, une gerbe déposée, un ruban coupé, une exposition inaugurée. Est-ce qu'il existe une journée type pour un maire ? Ou est-ce qu'il y a toujours une surprise ? Chaque jour est une surprise.

  • Speaker #2

    Il y a à peu près une dizaine de surprises par jour, bonnes ou mauvaises. Mais au-delà de ça, une journée type d' un maire, c'est je dirais un tiers de temps donné à la collectivité, aux différentes thématiques traitées par les services, aux agents aussi, parce que pour moi, une bonne collectivité, c'est une collectivité où les agents se sentent bien et ont envie de travailler. Et dans le tissu communal, c'est peut-être un peu comme ça, plus particulier qu'ailleurs, puisque je suis aussi à la région, j'ai été sénateur longtemps, c'est encore différent, mais dans les collectivités territoriales telles que je les ai croisées au fur et à mesure de ce parcours, il n'y a que la commune où on sent véritablement un enracinement, un attachement profond, je dirais, à ce que représente la collectivité.

  • Speaker #0

    Et le maire, c'est le premier homme politique que l'on reconnaît. Bien sûr. Mais pour les agents territoriaux, je pense que la commune aussi, c'est quelque chose de très particulier. Parce que c'est le lieu où ils sont, qu'ils identifient pleinement une région. Bien sûr qu'elle est identifiée, que c'est formidable, mais c'est quand même beaucoup plus vaste. Donc le lien d'appartenance se fait aussi, mais peut-être pas au même degré. Donc le bien-être des agents est aussi un paramètre très important. Et puis ensuite, une journée type. En dehors de ce tiers consacré à la collectivité, c'est évidemment en propre, c'est évidemment tous les dossiers qui se posent avec toutes les contraintes. Je ne sais pas, ça peut être effectivement des réunions thématiques sur des transports, même si nous n'avons malheureusement plus la compétence. Néanmoins, on est évidemment concerné par cela. C'est parfois une réunion en sous-préfecture ou en préfecture de région ou avec d'autres maires ou avec des élus de quartier. Avec des C.I.Q. avec les habitants parce que je pense que les habitants ont besoin et nous aussi d'ailleurs pour ne pas être dans une tour d'ivoire d'être en lien en contact permanent avec avec les politiques donc qui sont à la tête je dirais de des désaxes et du chemin que va suivre la ville et je pense qu'on peut pas faire une politique tout seul donc c'est très important d'avoir l'avis de ceux qui vivent là qui sont concernés par les problématiques c'est pas toujours facile Il y a parfois beaucoup de récriminations, de désirs contradictoires aussi qui s'expriment, mais c'est important de les entendre. Je pars du principe qu'on est toujours plus intelligent à plusieurs que seul. Donc voilà, c'est toutes ces interactions, la journée d'un maire, plus évidemment les passages obligés, que ce soit l'inauguration d'une école, d'une plaque, d'une manifestation, et ça aussi. C'est être au carrefour, en fait, de tout ce qui fait sa commune, tout ce qui fait sa ville. Et votre journée commence à quelle heure et se termine à quelle heure ?

  • Speaker #2

    Alors, moi, elle commence vers 8h, mais de chez moi.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #2

    J'arrive ici à 10h, environ, ça peut être 9h parfois, ou 8h, ou voire 11h. Mais généralement, je prends 2h chez moi pour faire les mails et passer des coups de téléphone dont je sais que je n'aurai pas le temps de le faire dans la journée. D'accord. Ça, je crois que c'est incontournable, sinon je me sens débordée. Et je le suis. Et ensuite, c'est là, les paraffers et puis les rendez-vous qui démarrent. Et le soir, ça peut être 20h comme 22h ou 23h. Hier soir, c'était plus de 23h.

  • Speaker #0

    Ça fait des longues journées.

  • Speaker #2

    Oui, ça fait des longues journées. Oui.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #2

    oui, oui. Alors, de temps en temps, le cabinet est sympa. C'est-à-dire qu'hier soir, je suis arrêtée un peu plus tard que 23h, mais ce matin, j'ai démarré à 11h. C'était bien.

  • Speaker #0

    Ils vous ménagent ?

  • Speaker #2

    Ils essayent. Pas toujours, mais ils essayent.

  • Speaker #0

    Dans la ville, quand on se promène, on a des noms de rues qui parlent des maires. Emeric David, Esparia, Salier...

  • Speaker #2

    Mignet.

  • Speaker #0

    Mignet, on a Aude, par exemple. Il y a une famille de maires qui a retenu mon attention, vous ne le savez peut-être pas, mais les Bédarides au XIXe siècle, ce sont deux frères, Jassuda et Salomon. Puis leur neveu, Benjamin Abraham, qui ont été maires. Donc trois maires issue d'une même famille. Vous me voyez arriver.

  • Speaker #2

    Comme quoi, on n'est pas novateurs comme on veut.

  • Speaker #0

    Oui, vous aussi, vous êtes issues d'une famille de maires. On en parlait juste tout à l'heure. Votre père, Alain Joassin, a été maire de 78 à 83. Votre mère, Maryse Joassin-Masini, a été la première femme à occuper la fonction. Et c'est celle qui a eu la plus grande longévité à ce jour à ce poste. Elle a été élue de 2001 à 2021, vous avez pris sa succession. Est-ce que c'est un avantage ou un inconvénient de succéder à ses parents dans cette fonction ?

  • Speaker #2

    Je ne sais pas. Tout dépend des contextes. Je pense que pour certains, ça pourrait être peut-être un peu lourd, pour d'autres, formidable. Pour ma part, je ne dis pas que ça n'accroît pas une exigence, bien sûr, mais est-ce que ce n'est pas au bénéfice de la ville ? de se sentir dans cette exigence, je le crois aussi.

  • Speaker #0

    Si vous me permettez ce bon mot, vous êtes la seule maire qui ait eu pour père et pour mère un maire.

  • Speaker #2

    C'est certain. Avec tout de même, on peut noter une prédominance féminine qui correspond bien à l'époque.

  • Speaker #0

    Avec la douceur de vivre dont on parlait, Aix est devenue une ville très importante. Et la question, ça rejoint un peu ce qu'on disait tout à l'heure, comment rester dynamique et attractif, sans perdre l'âme de la ville ? Il y a le patrimoine, il y a beaucoup de choses en jeu, au-delà du tissu, il y a beaucoup de choses. Comment on fait pour avancer avec cette boussole ?

  • Speaker #2

    Je pense qu'il y a évidemment des tas de règles qui peuvent ne pas en être, parce que tout dépend aussi de la mesure avec laquelle elles sont considérées, appliquées. Mais en tout cas, il y en a une à laquelle je veux m'efforcer de ne jamais déroger, c'est de toujours être dans... ce qu'on appelle l'excellence, en tout cas une qualité, qui puisse être la plus proche de chacun. Et je crois que ça c'est très important, en matière éducative notamment, en matière de sécurité, de propreté, bien sûr, ça ce sont vraiment les deux premiers piliers à partir desquels on commence à regarder ce qui se passe vraiment dans une ville. Parce qu'on en a le loisir, parce que c'est agréable et parce qu'on s'y sent bien. C'est vraiment les deux premiers paramètres. Mais ensuite... Je pense que, par exemple, l'animation de l'espace public avec des événements culturels de grande qualité, mais qui sont dans la capacité de toucher tout un chacun. Ensuite, sur le plan du sport, rendre accessible aussi le sport au plus de partisans possibles. C'est par exemple les 17 micro-sites sportifs qui ont été installés dans la ville, ce qui correspond aussi à du fitness dans tous les stades. demain la pleine nature carcassonne, c'est véritablement cet effort de permettre à chacun, ça rejoint d'ailleurs un principe politique auquel moi je suis très sensible, puisque à l'origine je suis radicale valoisienne, parti radical valoisien, c'est véritablement l'égalité des chances. Il n'y a pas d'égalité de nature, on le sait tous, il y en a qui sont petits, il y en a qui sont grands, il y en a qui sont gros, il y en a qui sont maigres, il n'y a pas d'égalité de nature. Mais en revanche, il y a ce qu'on appelle l'égalité des chances qui... n'est pas parfaite bien sûr, mais en tout cas tendre à cela, c'est un peu tendre à un idéal, de permettre à chacun d'eux bénéficier.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est une idée d'équité ?

  • Speaker #2

    C'est une idée d'équité, mais c'est aussi une idée de générosité, c'est aussi l'idée d'être ensemble, de pouvoir faire corps, quelles que soient les origines des uns, des autres, leurs idées. Avoir des liens, permettre justement des émerveillements collectifs, des efforts collectifs. Et je crois que c'est ça qui fait lien. Et effectivement, une éducation qui soit, parce que ça commence par là, la meilleure pour tous.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, côté culture. Aix accueille des grands événements, vous le disiez, comme on a le festival d'Aix, le festival de Pâques, la Biennale d'art et de culture. Cette année, on a l'année Cézanne 2025 qui démarre en trombe. Et je trouve qu'Aix fait figure d'exception dans le paysage politique actuel, puisque la culture, c'est le premier poste que l'on va couper. que ce soit gouvernementalement,

  • Speaker #2

    au niveau du gouvernement. Moi j'essaye de ne pas la couper.

  • Speaker #0

    On a vu des régions qui ont coupé totalement les budgets. Et pourquoi justement, à Aix, on va mettre cette culture en avant ?

  • Speaker #2

    Parce que je crois qu'elle fait profondément partie de l'identité de la ville, tout simplement. Et qu'aujourd'hui, sur Aix-en-Provence, nous avons une chance incroyable, celle d'accueillir le festival d'art lyrique depuis plus de 75 ans. qui est le premier, je dirais, en tout cas au XXe siècle, à avoir vraiment donné cet éclairage particulier sur la ville. Puis, Anjelin Preljocaj, au Centre National de Chorégraphie, un conservatoire qui a un label régional, qui est reconnu pour sa qualité, un Grand Théâtre de Provence avec un festival de Pâques magnifique, et toutes ces institutions, parce que ce sont devenues des institutions au fil du temps. ont donné naissance, je dirais, à des projets de qualité, des projets exigeants. Parce que c'était des grands arbres qui ont bercé un petit peu ceux qui étaient en train de pousser et qui leur ont donné justement ces ambitions. Donc aujourd'hui, par exemple, on a un festival de l'éloquence qui se développe à merveille et qui a démarré il y a quelques années de manière beaucoup plus modeste et parfois dans la difficulté aussi, mais qui a su s'épanouir. Mais pas que, c'est aussi le Centre international des arts en mouvement, auquel ce territoire a donné une envie formidable de faire quelque chose qui ne ressemblait pas à autre chose ailleurs. Vous voyez, ce désir de se surpasser, je crois qu'il fait vraiment partie aujourd'hui de cette identité de la ville. Et c'est vrai aussi dans le sport, c'est vrai dans de multiples disciplines, pour l'enseignement supérieur aussi.

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'on a de belles équipes de sport.

  • Speaker #2

    Mais oui, très belles, j'espère qu'on va passer en top 14 même si ça risque d'occasionner quelques dépenses pour la ville.

  • Speaker #0

    Alors là, je serais très curieux d'assister à un match contre le RCT, puisque je suis toulonnais de naissance, comme votre mère d'ailleurs.

  • Speaker #2

    Mais oui, bien sûr. Je crois que ce sera une émulation, c'est ça qui est bien.

  • Speaker #0

    Oui, mais oui.

  • Speaker #2

    C'est ça qui est bien.

  • Speaker #0

    Vous êtes très attaché au patrimoine aixois, il y a de quoi, puisqu'on a 156 monuments inscrits ou classés à Aix, ce qui en fait la première ville des Bouches-du-Rhône devant Arles et Marseille. C'est même l'une des seulement 23 villes en France qui ont plus de 100 monuments inscrits. Avec une telle richesse, ça doit être un enjeu majeur quand même en termes de préservation et de budget aussi. Est-ce qu'il y a des actions dont vous êtes particulièrement fière sur ce sujet ?

  • Speaker #2

    Je dirais les deux calades, celle de l'hôtel de ville, celle de la place d'Albertas, même si nous sommes toujours dans l'attente des petites ferronneries. qui ordnent la bordure, mais elles vont arriver. On va rassurer à ce sujet. Sinon, l'hôtel de Châteaurenard. Après, je ne vais pas vous cacher que nous avons une grosse difficulté qui est d'ordre financier pour entretenir l'ensemble de ces monuments historiques sur la ville. Sur Châteaurenard, par exemple, on a très bien refait l'escalier, c'est formidable. Le Grand Saint-Jean, on n'est pas aujourd'hui en capacité de financer l'intégralité de sa restauration. C'est à peu près un peu plus de 10 millions d'euros tout de même. L'hôtel de Châteaurnard au niveau des salles d'apparat, c'est un peu pareil. On a quand même ce type de difficultés que l'on connaît aujourd'hui. Par exemple, on est en train de restaurer totalement la Méjanes, qui est l'ancienne usine des allumettes, qui fait partie aussi de nos monuments remarqués et remarquables, si je puis dire. Mais c'est vrai que là-dessus, il y a tout de même un questionnement à se poser. Parce que l'État n'est pas en situation financière de nous aider suffisamment. sur la restauration du patrimoine, même si son aide est tout de même conséquente. Et aujourd'hui, des questions se posent sur de nombreuses collectivités à ce sujet. Par exemple, l'hôtel de Caumont était l'ancien conservatoire. L'hôtel de Caumont était un très bel hôtel, mais il était extrêmement dégradé tout de même. Même s'il restait fonctionnel, il était très dégradé. Au moment où nous l'avons vendu à Culturespace. Mais quand nous l'avons vendu... Nous l'avons fait avec la certitude que derrière, il serait entièrement réhabilité, restauré et dans le cas d'un très beau projet. Donc je pense que ce type de solution aussi peut exister, mais à condition que le projet soit beau et la réhabilitation sûre. C'est le cas aussi du couvent des Prêcheurs.

  • Speaker #0

    Oui, j'y pensais, j'étais en train de...

  • Speaker #2

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Mais le couvent des Prêcheurs, qu'est-ce qui sera accessible du coup ?

  • Speaker #2

    Alors... d'après les discussions que nous avons aujourd'hui, le cloître pourrait l'être à certaines heures de la journée, peut-être certains week-ends ou lors de certaines manifestations. En revanche, il y a tout de même une sécurité. qui va avec les juridictions, mais nous aurons là un regroupement des juridictions civiles. Si ça avait été des juridictions pénales, je vous aurais dit à mon avis que ce ne sera pas possible. Juridictions civiles, c'est plus aménageable.

  • Speaker #0

    Vous le disiez, il y a des lieux qui sont en danger. On m'interpelle régulièrement sur des dossiers patrimoniaux, par exemple la destruction du couvent des Chartreux qui a eu lieu il y a quelque temps, qui a fait les gros titres, l'ancien lavoir de l'Institut Saint-Thomas-de-Villeneuve qui est laissé à l'abandon, ou encore cette façade de l'hôtel d'Albertas, qui attend une restauration depuis de nombreuses années.

  • Speaker #2

    Mais ça, ce n'est pas notre faute, c'est du privé.

  • Speaker #0

    Justement, quelles sont les marges de manœuvre de la mairie dans ce genre de dossier ? Parce que, effectivement, c'est du privé, mais quelles sont les marges de manœuvre de la mairie ? C'est toujours vous qu'on vient... Ah,

  • Speaker #2

    ben ça, c'est certain. Dans la mesure où c'est intégré dans la commune, on pense que c'est la mairie qui est responsable. Et ça... N'importe quel citoyen vous le dira sans coup-férir, même si ce n'est pas le cas. Donc oui, nous avons parfois la main, l'église de la Madeleine, ça fait des années, des années qu'elle est en restauration, mais d'ici 2028, et il y aura des messes avant bien sûr, nous espérons avoir réhabilité la totalité des chapelles intérieures. Le structurel sera totalement terminé, ce devrait être le cas fin 26, nous aurons normalement une messe de minuit. par exemple pour 25 puis après les offices pourront se tenir mais avec des palissades devant les chapelles en train d'être restaurées. Ça c'est un exemple. Après on ne peut pas tout faire. Il faut être honnête si la ville décidait de réhabiliter l'ensemble de ses MH elle ne pourrait pas le faire comme ça d'un coup de baguette magique bien sûr sur l'espace d'un budget il faut qu'elle l'étale dans le temps donc ça ça va être fait mais ça pourrait s'étaler beaucoup puisque Vous disiez le chiffre tout à l'heure. Nous sommes à près de 160 monuments historiques. Donc c'est difficile. C'est difficile sinon ça signifierait que la ville n'a plus aucun projet en dehors d'eux. Ce qui n'est pas possible non plus.

  • Speaker #0

    Parce qu'il n'y a pas que le patrimoine.

  • Speaker #2

    Non, il n'y a pas que le patrimoine. Mais le patrimoine c'est aussi l'identité de la ville. Et nous y tenons beaucoup. Donc c'est vrai qu'on réfléchit à des solutions qui peuvent être des ventes, mais dans ces cas-là dans un but avec effectivement... des certitudes au niveau des réhabilitations et de l'issue finale, je dirais, du bâtiment, à quoi il sera dédié.

  • Speaker #0

    Merci. J'ai deux dernières questions. La première, c'est une question un petit peu difficile. Quel est le lieu que vous aimez le plus à Aix ? Quel est votre lieu favori ?

  • Speaker #2

    Il y en a quelques-uns quand même.

  • Speaker #0

    Oui, je sais, mais je vous demande un choix. C'est compliqué.

  • Speaker #2

    Il y en a quelques-uns. Instinctivement, je vous dirais... Bibémus parce que j'ai beaucoup beaucoup de souvenirs, je parle pas forcément des carrières, même si elles sont très très belles. Et le pavillon Vendôme. Le pavillon Vendôme que j'aime énormément. C'est vraiment un monument que...

  • Speaker #0

    Avec une belle histoire en plus.

  • Speaker #2

    Oui, très belle histoire, histoire d'amour. Les femmes, elles sont sensibles. Mais au-delà de ça, oui, je trouve que c'est vraiment un lieu très aixois, très beau, où on se sent bien.

  • Speaker #0

    Et si on se projette dans dix ou vingt ans, quel serait votre rêve pour Aix et quelle empreinte vous aimeriez laisser en tant que maire ?

  • Speaker #2

    Alors, j'aimerais restaurer le thermalisme sur Aix. Aix est une ville d'eau et c'est vrai qu'avec les arrêtés de restrictions, que l'on voit arriver maintenant de manière tout à fait régulière annuellement, sur la ville au mois de mai-juin maximum. Je suis un peu triste de voir toutes ces fontaines qui sont en circuit fermé. Ça me peine parce que j'ai le sentiment, alors que notre ville est si profondément vivante et avec une nappe phréatique tout de même assez généreuse, du moins pour le moment, je croise les doigts, j'ai l'impression un petit peu qu'il y a un côté décor de théâtre qui m'ennuie. J'aimerais beaucoup... que notre ville continue effectivement à avoir des fontaines jaillissantes par rapport à ses sources. Et le thermalisme serait une manière de lui redonner justement ces lettres de noblesse.

  • Speaker #0

    On verra ça d'ici 15 ans.

  • Speaker #2

    Voilà, à peu près, si je suis encore là.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup d'avoir accepté cette invitation.

  • Speaker #2

    Merci à vous.

  • Speaker #0

    À très bientôt.

  • Speaker #2

    À très vite.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Et voilà, c'est ainsi que s'achève cet épisode des gens d'Aix, et je remercie Mme Lemaire d'avoir accepté de se prêter au jeu de l'interview dans un format inhabituel. Je reste intéressé par les actions municipales en faveur de la culture et du patrimoine, et je suis excité par la perspective de cette année Cézanne qui se profile. D'ailleurs, je proposerai dans ce cadre une visite spéciale de mai à octobre, "Suivez Cézanne", où Paul Cézanne vous fera visiter sa ville. Une visite à retrouver auprès de l'Office de tourisme d'Aix-en-Provence. Ce podcast est une initiative personnelle, bénévole et indépendante et le meilleur moyen de m'aider à le faire connaître et durer, c'est d'en parler autour de vous. Vous pouvez aussi liker et commenter sur les plateformes Apple Podcasts, Deezer ou Spotify afin de lui donner de la visibilité et le faire connaître au plus grand nombre en remontant dans les propositions. Pour ma part... Je vous remercie d'être toujours plus nombreux à écouter ce podcast et je vous dis à très vite pour un nouvel épisode des Gens d'Aix avec un invité qui, je suis sûr, va faire parler les aixois.

Description

Dans cet épisode de Les gens d'Aix, j'ai eu l'honneur de recevoir Sophie Joissains, Maire d'Aix-en-Provence depuis 2021. Nous avons exploré son parcours politique, ses responsabilités quotidiennes et les enjeux qui façonnent l'avenir de cette belle ville.

De sa formation en droit à son immersion dans le monde du cinéma, Sophie Joissains nous partage ses débuts avant d’embrasser une carrière politique marquée par un engagement familial fort. Fille de maires, elle évoque la responsabilité de prendre la relève de ses parents tout en apportant sa propre vision pour la ville.

La gestion d'Aix-en-Provence, ville de culture et de patrimoine, présente de nombreux défis, notamment celui de préserver son art de vivre face à la croissance démographique. Nous avons parlé de la difficulté d’allier développement et préservation, de l’équilibre entre modernité et tradition.

Sophie Joissains revient également sur l’importance capitale de la culture dans le dynamisme de la ville, un domaine qu’elle veille à ne jamais sacrifier malgré les contraintes budgétaires. Entre grands événements culturels, initiatives sportives et projets d’envergure, elle nous livre sa vision d’une Aix-en-Provence en perpétuelle évolution.

Un entretien passionnant sur les dessous de la politique locale, l’engagement personnel et l’amour de sa ville.


Frédéric Paul


Et n'hesitez pas à me suivre lors d'une visite guidée (www.levisibleestinvisible.fr)


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour,

  • Speaker #1

    je suis Frédéric Paul, guide conférencier et créateur des visites le visible est invisible à Aix et en Provence. Vous me connaissez comme guide dans les rues d'Aix ou d'autres villes provençales que j'aime faire découvrir à mes visiteurs afin de leur montrer des détails que l'on croise mais que l'on ne regarde pas. Ce métier me permet de rencontrer des gens de tous horizons et j'ai eu envie de donner la parole à certains d'entre eux. C'est ainsi qu'est née l'idée de ces interviews. Bienvenue dans le podcast Les gens d'Aix, le podcast qui fait parler des Aixois. Ce podcast se veut une galerie de portraits d'Aixois plus ou moins connus, qu'ils soient vivants ou morts, qu'ils soient artistes, entrepreneurs, politiques ou simples citoyens. Ils auront tous une place dans... les gens d'Aix. Et pour ce quatrième épisode de la saison 2, je suis allé à la rencontre de la première Aixoise, la première magistrate de notre ville, Madame le maire Sophie Joissains. Elle m'a reçu dans son bureau pour évoquer son parcours, sa vie de maire et divers sujets autour du patrimoine. Nous avons même parlé de sa filiation sans tabou. Je vous laisse découvrir cet entretien exceptionnel.

  • Speaker #0

    Bonjour Sophie Joissains, merci d'avoir accepté cette interview. Vous êtes maire d'Aix-en-Provence depuis 2021, vous êtes vice-présidente de la région en charge de la culture, conseillère métropolitaine, vice-présidente du parti UDI, ancienne sématrice, vous me dites si je me trompe.

  • Speaker #2

    Non, je suis présidente départementale du parti UDI.

  • Speaker #0

    D'accord, ça fait beaucoup de casquettes. Et du coup, comment je dois vous appeler ?

  • Speaker #2

    Madame le maire.

  • Speaker #0

    Madame le maire, très bien. Avant d'entrer en politique, quel était votre parcours ?

  • Speaker #2

    Avant d'entrer en politique... j'ai été une étudiante en droit de l'université d'Aix-en-Provence, où j'ai eu un DEA de droit pénal et de sciences criminelles. Puis après, j'ai eu une vie de jeune maman, à laquelle je me suis consacrée pleinement jusqu'à ce que ma fille ait 4 ans. Et enfin, j'ai travaillé dans une maison de production cinéma, d'art et d'essai, à l'époque, qui s'appelait Argos Films.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui a fait que vous avez su que l'engagement politique, c'était quelque chose pour vous ?

  • Speaker #2

    Je suis née dedans. La vérité est là aussi. bien sûr, puisque j'avais déjà des grands-parents qui étaient des militants communistes à l'époque, très servants. Et ma grand-mère était une femme qui, pour l'époque, c'était rare, prenait facilement la parole au micro, en public. Enfin, ils étaient vraiment très, très actifs, tous les deux. Et puis ensuite, j'ai eu des parents qui ont fait de la politique eux aussi. Et je crois que j'ai mené une vie d'enfant un peu « saltimbanque » , entre guillemets, avec des parents qui étaient… totalement investie, je dirais, dans les combats politiques, dans les réunions, dans les meetings, sur le fait d'arpenter aussi les rues en essayant de faire en sorte que les gens s'engagent à leur côté. Donc oui, j'ai mené une vie politique dès mon plus jeune âge, on peut dire ça comme ça.

  • Speaker #0

    Et être maire d'une ville comme Aix, c'est gérer à la fois une grande superficie, une grande population et beaucoup d'agents. Quelles sont vos principales responsabilités concrètement ?

  • Speaker #2

    Mes principales responsabilités sont de préserver la ville d'Aix-en-Provence, protéger les Aixois et faire, et pérenniser je dirais, cette collectivité dans une dynamique, qui soit une dynamique enthousiaste justement pour la ville, pour les Aixois, et qui sache aussi réagir aux défis que nous posent les temps.

  • Speaker #0

    Et il y en a beaucoup.

  • Speaker #2

    Et il y en a énormément, notamment un défi énergétique bien sûr. Mais pas que, un défi aussi au niveau de la croissance de la population, que l'État souhaiterait un peu exponentiel au niveau des grandes villes et des métropoles. Aix-en-Provence est une ville de strates moyennes, mais 150 000 habitants, on fait quand même la 22e ville de France, ce qui n'est pas rien. Et moi, mon défi, c'est de préserver le bien-vivre aussi, qui existe ici, une sorte de douceur, d'art de vivre. Et ce n'est pas si simple avec ces injonctions qui sont parfois un petit peu... Contradictoire.

  • Speaker #0

    Oui, c'est une ville où il fait bon vivre, il faut le préserver.

  • Speaker #2

    Oui, bien sûr. Moi je crois que c'est un des défis principaux, c'est préserver la ville, protéger les Aixois, faire en sorte effectivement que cette bulle, on pourrait dire ça comme ça, on le disait tout à l'heure d'ailleurs, cette bulle dure, perdure, et traverse justement ces défis et ces écueils qui sont posés. Donc ça signifie une croissance de la population, certes, mais peut-être pas de manière aussi rapide que ce que l'État le souhaiterait. Quand il s'agit de construire de nouveaux logements, faire en sorte qu'ils ne viennent pas, je dirais, troubler le tissu naturel de la ville et en même temps qu'ils puissent aussi se développer de manière harmonieuse avec des équipements, des commerces, une circulation adaptée. Et si on suit les préconisations pures et dures de l'État, avec 25% de logements sociaux, nous on a limité à 1000 effectivement dans notre PLUI le taux de logement par an. Mais néanmoins, si on écoutait l'État, ce serait beaucoup plus. Donc ça veut dire qu'en fait on ne préserve rien, qu'on n'a pas l'argent non plus pour construire les équipements nécessaires, les voiries nécessaires. Et moi je ne veux pas, je veux préserver mes habitants.

  • Speaker #0

    Sur vos réseaux sociaux, on vous voit un petit peu partout. Vous êtes un jour à Luynes, un jour à Puricard, une inauguration, une gerbe déposée, un ruban coupé, une exposition inaugurée. Est-ce qu'il existe une journée type pour un maire ? Ou est-ce qu'il y a toujours une surprise ? Chaque jour est une surprise.

  • Speaker #2

    Il y a à peu près une dizaine de surprises par jour, bonnes ou mauvaises. Mais au-delà de ça, une journée type d' un maire, c'est je dirais un tiers de temps donné à la collectivité, aux différentes thématiques traitées par les services, aux agents aussi, parce que pour moi, une bonne collectivité, c'est une collectivité où les agents se sentent bien et ont envie de travailler. Et dans le tissu communal, c'est peut-être un peu comme ça, plus particulier qu'ailleurs, puisque je suis aussi à la région, j'ai été sénateur longtemps, c'est encore différent, mais dans les collectivités territoriales telles que je les ai croisées au fur et à mesure de ce parcours, il n'y a que la commune où on sent véritablement un enracinement, un attachement profond, je dirais, à ce que représente la collectivité.

  • Speaker #0

    Et le maire, c'est le premier homme politique que l'on reconnaît. Bien sûr. Mais pour les agents territoriaux, je pense que la commune aussi, c'est quelque chose de très particulier. Parce que c'est le lieu où ils sont, qu'ils identifient pleinement une région. Bien sûr qu'elle est identifiée, que c'est formidable, mais c'est quand même beaucoup plus vaste. Donc le lien d'appartenance se fait aussi, mais peut-être pas au même degré. Donc le bien-être des agents est aussi un paramètre très important. Et puis ensuite, une journée type. En dehors de ce tiers consacré à la collectivité, c'est évidemment en propre, c'est évidemment tous les dossiers qui se posent avec toutes les contraintes. Je ne sais pas, ça peut être effectivement des réunions thématiques sur des transports, même si nous n'avons malheureusement plus la compétence. Néanmoins, on est évidemment concerné par cela. C'est parfois une réunion en sous-préfecture ou en préfecture de région ou avec d'autres maires ou avec des élus de quartier. Avec des C.I.Q. avec les habitants parce que je pense que les habitants ont besoin et nous aussi d'ailleurs pour ne pas être dans une tour d'ivoire d'être en lien en contact permanent avec avec les politiques donc qui sont à la tête je dirais de des désaxes et du chemin que va suivre la ville et je pense qu'on peut pas faire une politique tout seul donc c'est très important d'avoir l'avis de ceux qui vivent là qui sont concernés par les problématiques c'est pas toujours facile Il y a parfois beaucoup de récriminations, de désirs contradictoires aussi qui s'expriment, mais c'est important de les entendre. Je pars du principe qu'on est toujours plus intelligent à plusieurs que seul. Donc voilà, c'est toutes ces interactions, la journée d'un maire, plus évidemment les passages obligés, que ce soit l'inauguration d'une école, d'une plaque, d'une manifestation, et ça aussi. C'est être au carrefour, en fait, de tout ce qui fait sa commune, tout ce qui fait sa ville. Et votre journée commence à quelle heure et se termine à quelle heure ?

  • Speaker #2

    Alors, moi, elle commence vers 8h, mais de chez moi.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #2

    J'arrive ici à 10h, environ, ça peut être 9h parfois, ou 8h, ou voire 11h. Mais généralement, je prends 2h chez moi pour faire les mails et passer des coups de téléphone dont je sais que je n'aurai pas le temps de le faire dans la journée. D'accord. Ça, je crois que c'est incontournable, sinon je me sens débordée. Et je le suis. Et ensuite, c'est là, les paraffers et puis les rendez-vous qui démarrent. Et le soir, ça peut être 20h comme 22h ou 23h. Hier soir, c'était plus de 23h.

  • Speaker #0

    Ça fait des longues journées.

  • Speaker #2

    Oui, ça fait des longues journées. Oui.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #2

    oui, oui. Alors, de temps en temps, le cabinet est sympa. C'est-à-dire qu'hier soir, je suis arrêtée un peu plus tard que 23h, mais ce matin, j'ai démarré à 11h. C'était bien.

  • Speaker #0

    Ils vous ménagent ?

  • Speaker #2

    Ils essayent. Pas toujours, mais ils essayent.

  • Speaker #0

    Dans la ville, quand on se promène, on a des noms de rues qui parlent des maires. Emeric David, Esparia, Salier...

  • Speaker #2

    Mignet.

  • Speaker #0

    Mignet, on a Aude, par exemple. Il y a une famille de maires qui a retenu mon attention, vous ne le savez peut-être pas, mais les Bédarides au XIXe siècle, ce sont deux frères, Jassuda et Salomon. Puis leur neveu, Benjamin Abraham, qui ont été maires. Donc trois maires issue d'une même famille. Vous me voyez arriver.

  • Speaker #2

    Comme quoi, on n'est pas novateurs comme on veut.

  • Speaker #0

    Oui, vous aussi, vous êtes issues d'une famille de maires. On en parlait juste tout à l'heure. Votre père, Alain Joassin, a été maire de 78 à 83. Votre mère, Maryse Joassin-Masini, a été la première femme à occuper la fonction. Et c'est celle qui a eu la plus grande longévité à ce jour à ce poste. Elle a été élue de 2001 à 2021, vous avez pris sa succession. Est-ce que c'est un avantage ou un inconvénient de succéder à ses parents dans cette fonction ?

  • Speaker #2

    Je ne sais pas. Tout dépend des contextes. Je pense que pour certains, ça pourrait être peut-être un peu lourd, pour d'autres, formidable. Pour ma part, je ne dis pas que ça n'accroît pas une exigence, bien sûr, mais est-ce que ce n'est pas au bénéfice de la ville ? de se sentir dans cette exigence, je le crois aussi.

  • Speaker #0

    Si vous me permettez ce bon mot, vous êtes la seule maire qui ait eu pour père et pour mère un maire.

  • Speaker #2

    C'est certain. Avec tout de même, on peut noter une prédominance féminine qui correspond bien à l'époque.

  • Speaker #0

    Avec la douceur de vivre dont on parlait, Aix est devenue une ville très importante. Et la question, ça rejoint un peu ce qu'on disait tout à l'heure, comment rester dynamique et attractif, sans perdre l'âme de la ville ? Il y a le patrimoine, il y a beaucoup de choses en jeu, au-delà du tissu, il y a beaucoup de choses. Comment on fait pour avancer avec cette boussole ?

  • Speaker #2

    Je pense qu'il y a évidemment des tas de règles qui peuvent ne pas en être, parce que tout dépend aussi de la mesure avec laquelle elles sont considérées, appliquées. Mais en tout cas, il y en a une à laquelle je veux m'efforcer de ne jamais déroger, c'est de toujours être dans... ce qu'on appelle l'excellence, en tout cas une qualité, qui puisse être la plus proche de chacun. Et je crois que ça c'est très important, en matière éducative notamment, en matière de sécurité, de propreté, bien sûr, ça ce sont vraiment les deux premiers piliers à partir desquels on commence à regarder ce qui se passe vraiment dans une ville. Parce qu'on en a le loisir, parce que c'est agréable et parce qu'on s'y sent bien. C'est vraiment les deux premiers paramètres. Mais ensuite... Je pense que, par exemple, l'animation de l'espace public avec des événements culturels de grande qualité, mais qui sont dans la capacité de toucher tout un chacun. Ensuite, sur le plan du sport, rendre accessible aussi le sport au plus de partisans possibles. C'est par exemple les 17 micro-sites sportifs qui ont été installés dans la ville, ce qui correspond aussi à du fitness dans tous les stades. demain la pleine nature carcassonne, c'est véritablement cet effort de permettre à chacun, ça rejoint d'ailleurs un principe politique auquel moi je suis très sensible, puisque à l'origine je suis radicale valoisienne, parti radical valoisien, c'est véritablement l'égalité des chances. Il n'y a pas d'égalité de nature, on le sait tous, il y en a qui sont petits, il y en a qui sont grands, il y en a qui sont gros, il y en a qui sont maigres, il n'y a pas d'égalité de nature. Mais en revanche, il y a ce qu'on appelle l'égalité des chances qui... n'est pas parfaite bien sûr, mais en tout cas tendre à cela, c'est un peu tendre à un idéal, de permettre à chacun d'eux bénéficier.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est une idée d'équité ?

  • Speaker #2

    C'est une idée d'équité, mais c'est aussi une idée de générosité, c'est aussi l'idée d'être ensemble, de pouvoir faire corps, quelles que soient les origines des uns, des autres, leurs idées. Avoir des liens, permettre justement des émerveillements collectifs, des efforts collectifs. Et je crois que c'est ça qui fait lien. Et effectivement, une éducation qui soit, parce que ça commence par là, la meilleure pour tous.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, côté culture. Aix accueille des grands événements, vous le disiez, comme on a le festival d'Aix, le festival de Pâques, la Biennale d'art et de culture. Cette année, on a l'année Cézanne 2025 qui démarre en trombe. Et je trouve qu'Aix fait figure d'exception dans le paysage politique actuel, puisque la culture, c'est le premier poste que l'on va couper. que ce soit gouvernementalement,

  • Speaker #2

    au niveau du gouvernement. Moi j'essaye de ne pas la couper.

  • Speaker #0

    On a vu des régions qui ont coupé totalement les budgets. Et pourquoi justement, à Aix, on va mettre cette culture en avant ?

  • Speaker #2

    Parce que je crois qu'elle fait profondément partie de l'identité de la ville, tout simplement. Et qu'aujourd'hui, sur Aix-en-Provence, nous avons une chance incroyable, celle d'accueillir le festival d'art lyrique depuis plus de 75 ans. qui est le premier, je dirais, en tout cas au XXe siècle, à avoir vraiment donné cet éclairage particulier sur la ville. Puis, Anjelin Preljocaj, au Centre National de Chorégraphie, un conservatoire qui a un label régional, qui est reconnu pour sa qualité, un Grand Théâtre de Provence avec un festival de Pâques magnifique, et toutes ces institutions, parce que ce sont devenues des institutions au fil du temps. ont donné naissance, je dirais, à des projets de qualité, des projets exigeants. Parce que c'était des grands arbres qui ont bercé un petit peu ceux qui étaient en train de pousser et qui leur ont donné justement ces ambitions. Donc aujourd'hui, par exemple, on a un festival de l'éloquence qui se développe à merveille et qui a démarré il y a quelques années de manière beaucoup plus modeste et parfois dans la difficulté aussi, mais qui a su s'épanouir. Mais pas que, c'est aussi le Centre international des arts en mouvement, auquel ce territoire a donné une envie formidable de faire quelque chose qui ne ressemblait pas à autre chose ailleurs. Vous voyez, ce désir de se surpasser, je crois qu'il fait vraiment partie aujourd'hui de cette identité de la ville. Et c'est vrai aussi dans le sport, c'est vrai dans de multiples disciplines, pour l'enseignement supérieur aussi.

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'on a de belles équipes de sport.

  • Speaker #2

    Mais oui, très belles, j'espère qu'on va passer en top 14 même si ça risque d'occasionner quelques dépenses pour la ville.

  • Speaker #0

    Alors là, je serais très curieux d'assister à un match contre le RCT, puisque je suis toulonnais de naissance, comme votre mère d'ailleurs.

  • Speaker #2

    Mais oui, bien sûr. Je crois que ce sera une émulation, c'est ça qui est bien.

  • Speaker #0

    Oui, mais oui.

  • Speaker #2

    C'est ça qui est bien.

  • Speaker #0

    Vous êtes très attaché au patrimoine aixois, il y a de quoi, puisqu'on a 156 monuments inscrits ou classés à Aix, ce qui en fait la première ville des Bouches-du-Rhône devant Arles et Marseille. C'est même l'une des seulement 23 villes en France qui ont plus de 100 monuments inscrits. Avec une telle richesse, ça doit être un enjeu majeur quand même en termes de préservation et de budget aussi. Est-ce qu'il y a des actions dont vous êtes particulièrement fière sur ce sujet ?

  • Speaker #2

    Je dirais les deux calades, celle de l'hôtel de ville, celle de la place d'Albertas, même si nous sommes toujours dans l'attente des petites ferronneries. qui ordnent la bordure, mais elles vont arriver. On va rassurer à ce sujet. Sinon, l'hôtel de Châteaurenard. Après, je ne vais pas vous cacher que nous avons une grosse difficulté qui est d'ordre financier pour entretenir l'ensemble de ces monuments historiques sur la ville. Sur Châteaurenard, par exemple, on a très bien refait l'escalier, c'est formidable. Le Grand Saint-Jean, on n'est pas aujourd'hui en capacité de financer l'intégralité de sa restauration. C'est à peu près un peu plus de 10 millions d'euros tout de même. L'hôtel de Châteaurnard au niveau des salles d'apparat, c'est un peu pareil. On a quand même ce type de difficultés que l'on connaît aujourd'hui. Par exemple, on est en train de restaurer totalement la Méjanes, qui est l'ancienne usine des allumettes, qui fait partie aussi de nos monuments remarqués et remarquables, si je puis dire. Mais c'est vrai que là-dessus, il y a tout de même un questionnement à se poser. Parce que l'État n'est pas en situation financière de nous aider suffisamment. sur la restauration du patrimoine, même si son aide est tout de même conséquente. Et aujourd'hui, des questions se posent sur de nombreuses collectivités à ce sujet. Par exemple, l'hôtel de Caumont était l'ancien conservatoire. L'hôtel de Caumont était un très bel hôtel, mais il était extrêmement dégradé tout de même. Même s'il restait fonctionnel, il était très dégradé. Au moment où nous l'avons vendu à Culturespace. Mais quand nous l'avons vendu... Nous l'avons fait avec la certitude que derrière, il serait entièrement réhabilité, restauré et dans le cas d'un très beau projet. Donc je pense que ce type de solution aussi peut exister, mais à condition que le projet soit beau et la réhabilitation sûre. C'est le cas aussi du couvent des Prêcheurs.

  • Speaker #0

    Oui, j'y pensais, j'étais en train de...

  • Speaker #2

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Mais le couvent des Prêcheurs, qu'est-ce qui sera accessible du coup ?

  • Speaker #2

    Alors... d'après les discussions que nous avons aujourd'hui, le cloître pourrait l'être à certaines heures de la journée, peut-être certains week-ends ou lors de certaines manifestations. En revanche, il y a tout de même une sécurité. qui va avec les juridictions, mais nous aurons là un regroupement des juridictions civiles. Si ça avait été des juridictions pénales, je vous aurais dit à mon avis que ce ne sera pas possible. Juridictions civiles, c'est plus aménageable.

  • Speaker #0

    Vous le disiez, il y a des lieux qui sont en danger. On m'interpelle régulièrement sur des dossiers patrimoniaux, par exemple la destruction du couvent des Chartreux qui a eu lieu il y a quelque temps, qui a fait les gros titres, l'ancien lavoir de l'Institut Saint-Thomas-de-Villeneuve qui est laissé à l'abandon, ou encore cette façade de l'hôtel d'Albertas, qui attend une restauration depuis de nombreuses années.

  • Speaker #2

    Mais ça, ce n'est pas notre faute, c'est du privé.

  • Speaker #0

    Justement, quelles sont les marges de manœuvre de la mairie dans ce genre de dossier ? Parce que, effectivement, c'est du privé, mais quelles sont les marges de manœuvre de la mairie ? C'est toujours vous qu'on vient... Ah,

  • Speaker #2

    ben ça, c'est certain. Dans la mesure où c'est intégré dans la commune, on pense que c'est la mairie qui est responsable. Et ça... N'importe quel citoyen vous le dira sans coup-férir, même si ce n'est pas le cas. Donc oui, nous avons parfois la main, l'église de la Madeleine, ça fait des années, des années qu'elle est en restauration, mais d'ici 2028, et il y aura des messes avant bien sûr, nous espérons avoir réhabilité la totalité des chapelles intérieures. Le structurel sera totalement terminé, ce devrait être le cas fin 26, nous aurons normalement une messe de minuit. par exemple pour 25 puis après les offices pourront se tenir mais avec des palissades devant les chapelles en train d'être restaurées. Ça c'est un exemple. Après on ne peut pas tout faire. Il faut être honnête si la ville décidait de réhabiliter l'ensemble de ses MH elle ne pourrait pas le faire comme ça d'un coup de baguette magique bien sûr sur l'espace d'un budget il faut qu'elle l'étale dans le temps donc ça ça va être fait mais ça pourrait s'étaler beaucoup puisque Vous disiez le chiffre tout à l'heure. Nous sommes à près de 160 monuments historiques. Donc c'est difficile. C'est difficile sinon ça signifierait que la ville n'a plus aucun projet en dehors d'eux. Ce qui n'est pas possible non plus.

  • Speaker #0

    Parce qu'il n'y a pas que le patrimoine.

  • Speaker #2

    Non, il n'y a pas que le patrimoine. Mais le patrimoine c'est aussi l'identité de la ville. Et nous y tenons beaucoup. Donc c'est vrai qu'on réfléchit à des solutions qui peuvent être des ventes, mais dans ces cas-là dans un but avec effectivement... des certitudes au niveau des réhabilitations et de l'issue finale, je dirais, du bâtiment, à quoi il sera dédié.

  • Speaker #0

    Merci. J'ai deux dernières questions. La première, c'est une question un petit peu difficile. Quel est le lieu que vous aimez le plus à Aix ? Quel est votre lieu favori ?

  • Speaker #2

    Il y en a quelques-uns quand même.

  • Speaker #0

    Oui, je sais, mais je vous demande un choix. C'est compliqué.

  • Speaker #2

    Il y en a quelques-uns. Instinctivement, je vous dirais... Bibémus parce que j'ai beaucoup beaucoup de souvenirs, je parle pas forcément des carrières, même si elles sont très très belles. Et le pavillon Vendôme. Le pavillon Vendôme que j'aime énormément. C'est vraiment un monument que...

  • Speaker #0

    Avec une belle histoire en plus.

  • Speaker #2

    Oui, très belle histoire, histoire d'amour. Les femmes, elles sont sensibles. Mais au-delà de ça, oui, je trouve que c'est vraiment un lieu très aixois, très beau, où on se sent bien.

  • Speaker #0

    Et si on se projette dans dix ou vingt ans, quel serait votre rêve pour Aix et quelle empreinte vous aimeriez laisser en tant que maire ?

  • Speaker #2

    Alors, j'aimerais restaurer le thermalisme sur Aix. Aix est une ville d'eau et c'est vrai qu'avec les arrêtés de restrictions, que l'on voit arriver maintenant de manière tout à fait régulière annuellement, sur la ville au mois de mai-juin maximum. Je suis un peu triste de voir toutes ces fontaines qui sont en circuit fermé. Ça me peine parce que j'ai le sentiment, alors que notre ville est si profondément vivante et avec une nappe phréatique tout de même assez généreuse, du moins pour le moment, je croise les doigts, j'ai l'impression un petit peu qu'il y a un côté décor de théâtre qui m'ennuie. J'aimerais beaucoup... que notre ville continue effectivement à avoir des fontaines jaillissantes par rapport à ses sources. Et le thermalisme serait une manière de lui redonner justement ces lettres de noblesse.

  • Speaker #0

    On verra ça d'ici 15 ans.

  • Speaker #2

    Voilà, à peu près, si je suis encore là.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup d'avoir accepté cette invitation.

  • Speaker #2

    Merci à vous.

  • Speaker #0

    À très bientôt.

  • Speaker #2

    À très vite.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Et voilà, c'est ainsi que s'achève cet épisode des gens d'Aix, et je remercie Mme Lemaire d'avoir accepté de se prêter au jeu de l'interview dans un format inhabituel. Je reste intéressé par les actions municipales en faveur de la culture et du patrimoine, et je suis excité par la perspective de cette année Cézanne qui se profile. D'ailleurs, je proposerai dans ce cadre une visite spéciale de mai à octobre, "Suivez Cézanne", où Paul Cézanne vous fera visiter sa ville. Une visite à retrouver auprès de l'Office de tourisme d'Aix-en-Provence. Ce podcast est une initiative personnelle, bénévole et indépendante et le meilleur moyen de m'aider à le faire connaître et durer, c'est d'en parler autour de vous. Vous pouvez aussi liker et commenter sur les plateformes Apple Podcasts, Deezer ou Spotify afin de lui donner de la visibilité et le faire connaître au plus grand nombre en remontant dans les propositions. Pour ma part... Je vous remercie d'être toujours plus nombreux à écouter ce podcast et je vous dis à très vite pour un nouvel épisode des Gens d'Aix avec un invité qui, je suis sûr, va faire parler les aixois.

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Description

Dans cet épisode de Les gens d'Aix, j'ai eu l'honneur de recevoir Sophie Joissains, Maire d'Aix-en-Provence depuis 2021. Nous avons exploré son parcours politique, ses responsabilités quotidiennes et les enjeux qui façonnent l'avenir de cette belle ville.

De sa formation en droit à son immersion dans le monde du cinéma, Sophie Joissains nous partage ses débuts avant d’embrasser une carrière politique marquée par un engagement familial fort. Fille de maires, elle évoque la responsabilité de prendre la relève de ses parents tout en apportant sa propre vision pour la ville.

La gestion d'Aix-en-Provence, ville de culture et de patrimoine, présente de nombreux défis, notamment celui de préserver son art de vivre face à la croissance démographique. Nous avons parlé de la difficulté d’allier développement et préservation, de l’équilibre entre modernité et tradition.

Sophie Joissains revient également sur l’importance capitale de la culture dans le dynamisme de la ville, un domaine qu’elle veille à ne jamais sacrifier malgré les contraintes budgétaires. Entre grands événements culturels, initiatives sportives et projets d’envergure, elle nous livre sa vision d’une Aix-en-Provence en perpétuelle évolution.

Un entretien passionnant sur les dessous de la politique locale, l’engagement personnel et l’amour de sa ville.


Frédéric Paul


Et n'hesitez pas à me suivre lors d'une visite guidée (www.levisibleestinvisible.fr)


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour,

  • Speaker #1

    je suis Frédéric Paul, guide conférencier et créateur des visites le visible est invisible à Aix et en Provence. Vous me connaissez comme guide dans les rues d'Aix ou d'autres villes provençales que j'aime faire découvrir à mes visiteurs afin de leur montrer des détails que l'on croise mais que l'on ne regarde pas. Ce métier me permet de rencontrer des gens de tous horizons et j'ai eu envie de donner la parole à certains d'entre eux. C'est ainsi qu'est née l'idée de ces interviews. Bienvenue dans le podcast Les gens d'Aix, le podcast qui fait parler des Aixois. Ce podcast se veut une galerie de portraits d'Aixois plus ou moins connus, qu'ils soient vivants ou morts, qu'ils soient artistes, entrepreneurs, politiques ou simples citoyens. Ils auront tous une place dans... les gens d'Aix. Et pour ce quatrième épisode de la saison 2, je suis allé à la rencontre de la première Aixoise, la première magistrate de notre ville, Madame le maire Sophie Joissains. Elle m'a reçu dans son bureau pour évoquer son parcours, sa vie de maire et divers sujets autour du patrimoine. Nous avons même parlé de sa filiation sans tabou. Je vous laisse découvrir cet entretien exceptionnel.

  • Speaker #0

    Bonjour Sophie Joissains, merci d'avoir accepté cette interview. Vous êtes maire d'Aix-en-Provence depuis 2021, vous êtes vice-présidente de la région en charge de la culture, conseillère métropolitaine, vice-présidente du parti UDI, ancienne sématrice, vous me dites si je me trompe.

  • Speaker #2

    Non, je suis présidente départementale du parti UDI.

  • Speaker #0

    D'accord, ça fait beaucoup de casquettes. Et du coup, comment je dois vous appeler ?

  • Speaker #2

    Madame le maire.

  • Speaker #0

    Madame le maire, très bien. Avant d'entrer en politique, quel était votre parcours ?

  • Speaker #2

    Avant d'entrer en politique... j'ai été une étudiante en droit de l'université d'Aix-en-Provence, où j'ai eu un DEA de droit pénal et de sciences criminelles. Puis après, j'ai eu une vie de jeune maman, à laquelle je me suis consacrée pleinement jusqu'à ce que ma fille ait 4 ans. Et enfin, j'ai travaillé dans une maison de production cinéma, d'art et d'essai, à l'époque, qui s'appelait Argos Films.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui a fait que vous avez su que l'engagement politique, c'était quelque chose pour vous ?

  • Speaker #2

    Je suis née dedans. La vérité est là aussi. bien sûr, puisque j'avais déjà des grands-parents qui étaient des militants communistes à l'époque, très servants. Et ma grand-mère était une femme qui, pour l'époque, c'était rare, prenait facilement la parole au micro, en public. Enfin, ils étaient vraiment très, très actifs, tous les deux. Et puis ensuite, j'ai eu des parents qui ont fait de la politique eux aussi. Et je crois que j'ai mené une vie d'enfant un peu « saltimbanque » , entre guillemets, avec des parents qui étaient… totalement investie, je dirais, dans les combats politiques, dans les réunions, dans les meetings, sur le fait d'arpenter aussi les rues en essayant de faire en sorte que les gens s'engagent à leur côté. Donc oui, j'ai mené une vie politique dès mon plus jeune âge, on peut dire ça comme ça.

  • Speaker #0

    Et être maire d'une ville comme Aix, c'est gérer à la fois une grande superficie, une grande population et beaucoup d'agents. Quelles sont vos principales responsabilités concrètement ?

  • Speaker #2

    Mes principales responsabilités sont de préserver la ville d'Aix-en-Provence, protéger les Aixois et faire, et pérenniser je dirais, cette collectivité dans une dynamique, qui soit une dynamique enthousiaste justement pour la ville, pour les Aixois, et qui sache aussi réagir aux défis que nous posent les temps.

  • Speaker #0

    Et il y en a beaucoup.

  • Speaker #2

    Et il y en a énormément, notamment un défi énergétique bien sûr. Mais pas que, un défi aussi au niveau de la croissance de la population, que l'État souhaiterait un peu exponentiel au niveau des grandes villes et des métropoles. Aix-en-Provence est une ville de strates moyennes, mais 150 000 habitants, on fait quand même la 22e ville de France, ce qui n'est pas rien. Et moi, mon défi, c'est de préserver le bien-vivre aussi, qui existe ici, une sorte de douceur, d'art de vivre. Et ce n'est pas si simple avec ces injonctions qui sont parfois un petit peu... Contradictoire.

  • Speaker #0

    Oui, c'est une ville où il fait bon vivre, il faut le préserver.

  • Speaker #2

    Oui, bien sûr. Moi je crois que c'est un des défis principaux, c'est préserver la ville, protéger les Aixois, faire en sorte effectivement que cette bulle, on pourrait dire ça comme ça, on le disait tout à l'heure d'ailleurs, cette bulle dure, perdure, et traverse justement ces défis et ces écueils qui sont posés. Donc ça signifie une croissance de la population, certes, mais peut-être pas de manière aussi rapide que ce que l'État le souhaiterait. Quand il s'agit de construire de nouveaux logements, faire en sorte qu'ils ne viennent pas, je dirais, troubler le tissu naturel de la ville et en même temps qu'ils puissent aussi se développer de manière harmonieuse avec des équipements, des commerces, une circulation adaptée. Et si on suit les préconisations pures et dures de l'État, avec 25% de logements sociaux, nous on a limité à 1000 effectivement dans notre PLUI le taux de logement par an. Mais néanmoins, si on écoutait l'État, ce serait beaucoup plus. Donc ça veut dire qu'en fait on ne préserve rien, qu'on n'a pas l'argent non plus pour construire les équipements nécessaires, les voiries nécessaires. Et moi je ne veux pas, je veux préserver mes habitants.

  • Speaker #0

    Sur vos réseaux sociaux, on vous voit un petit peu partout. Vous êtes un jour à Luynes, un jour à Puricard, une inauguration, une gerbe déposée, un ruban coupé, une exposition inaugurée. Est-ce qu'il existe une journée type pour un maire ? Ou est-ce qu'il y a toujours une surprise ? Chaque jour est une surprise.

  • Speaker #2

    Il y a à peu près une dizaine de surprises par jour, bonnes ou mauvaises. Mais au-delà de ça, une journée type d' un maire, c'est je dirais un tiers de temps donné à la collectivité, aux différentes thématiques traitées par les services, aux agents aussi, parce que pour moi, une bonne collectivité, c'est une collectivité où les agents se sentent bien et ont envie de travailler. Et dans le tissu communal, c'est peut-être un peu comme ça, plus particulier qu'ailleurs, puisque je suis aussi à la région, j'ai été sénateur longtemps, c'est encore différent, mais dans les collectivités territoriales telles que je les ai croisées au fur et à mesure de ce parcours, il n'y a que la commune où on sent véritablement un enracinement, un attachement profond, je dirais, à ce que représente la collectivité.

  • Speaker #0

    Et le maire, c'est le premier homme politique que l'on reconnaît. Bien sûr. Mais pour les agents territoriaux, je pense que la commune aussi, c'est quelque chose de très particulier. Parce que c'est le lieu où ils sont, qu'ils identifient pleinement une région. Bien sûr qu'elle est identifiée, que c'est formidable, mais c'est quand même beaucoup plus vaste. Donc le lien d'appartenance se fait aussi, mais peut-être pas au même degré. Donc le bien-être des agents est aussi un paramètre très important. Et puis ensuite, une journée type. En dehors de ce tiers consacré à la collectivité, c'est évidemment en propre, c'est évidemment tous les dossiers qui se posent avec toutes les contraintes. Je ne sais pas, ça peut être effectivement des réunions thématiques sur des transports, même si nous n'avons malheureusement plus la compétence. Néanmoins, on est évidemment concerné par cela. C'est parfois une réunion en sous-préfecture ou en préfecture de région ou avec d'autres maires ou avec des élus de quartier. Avec des C.I.Q. avec les habitants parce que je pense que les habitants ont besoin et nous aussi d'ailleurs pour ne pas être dans une tour d'ivoire d'être en lien en contact permanent avec avec les politiques donc qui sont à la tête je dirais de des désaxes et du chemin que va suivre la ville et je pense qu'on peut pas faire une politique tout seul donc c'est très important d'avoir l'avis de ceux qui vivent là qui sont concernés par les problématiques c'est pas toujours facile Il y a parfois beaucoup de récriminations, de désirs contradictoires aussi qui s'expriment, mais c'est important de les entendre. Je pars du principe qu'on est toujours plus intelligent à plusieurs que seul. Donc voilà, c'est toutes ces interactions, la journée d'un maire, plus évidemment les passages obligés, que ce soit l'inauguration d'une école, d'une plaque, d'une manifestation, et ça aussi. C'est être au carrefour, en fait, de tout ce qui fait sa commune, tout ce qui fait sa ville. Et votre journée commence à quelle heure et se termine à quelle heure ?

  • Speaker #2

    Alors, moi, elle commence vers 8h, mais de chez moi.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #2

    J'arrive ici à 10h, environ, ça peut être 9h parfois, ou 8h, ou voire 11h. Mais généralement, je prends 2h chez moi pour faire les mails et passer des coups de téléphone dont je sais que je n'aurai pas le temps de le faire dans la journée. D'accord. Ça, je crois que c'est incontournable, sinon je me sens débordée. Et je le suis. Et ensuite, c'est là, les paraffers et puis les rendez-vous qui démarrent. Et le soir, ça peut être 20h comme 22h ou 23h. Hier soir, c'était plus de 23h.

  • Speaker #0

    Ça fait des longues journées.

  • Speaker #2

    Oui, ça fait des longues journées. Oui.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #2

    oui, oui. Alors, de temps en temps, le cabinet est sympa. C'est-à-dire qu'hier soir, je suis arrêtée un peu plus tard que 23h, mais ce matin, j'ai démarré à 11h. C'était bien.

  • Speaker #0

    Ils vous ménagent ?

  • Speaker #2

    Ils essayent. Pas toujours, mais ils essayent.

  • Speaker #0

    Dans la ville, quand on se promène, on a des noms de rues qui parlent des maires. Emeric David, Esparia, Salier...

  • Speaker #2

    Mignet.

  • Speaker #0

    Mignet, on a Aude, par exemple. Il y a une famille de maires qui a retenu mon attention, vous ne le savez peut-être pas, mais les Bédarides au XIXe siècle, ce sont deux frères, Jassuda et Salomon. Puis leur neveu, Benjamin Abraham, qui ont été maires. Donc trois maires issue d'une même famille. Vous me voyez arriver.

  • Speaker #2

    Comme quoi, on n'est pas novateurs comme on veut.

  • Speaker #0

    Oui, vous aussi, vous êtes issues d'une famille de maires. On en parlait juste tout à l'heure. Votre père, Alain Joassin, a été maire de 78 à 83. Votre mère, Maryse Joassin-Masini, a été la première femme à occuper la fonction. Et c'est celle qui a eu la plus grande longévité à ce jour à ce poste. Elle a été élue de 2001 à 2021, vous avez pris sa succession. Est-ce que c'est un avantage ou un inconvénient de succéder à ses parents dans cette fonction ?

  • Speaker #2

    Je ne sais pas. Tout dépend des contextes. Je pense que pour certains, ça pourrait être peut-être un peu lourd, pour d'autres, formidable. Pour ma part, je ne dis pas que ça n'accroît pas une exigence, bien sûr, mais est-ce que ce n'est pas au bénéfice de la ville ? de se sentir dans cette exigence, je le crois aussi.

  • Speaker #0

    Si vous me permettez ce bon mot, vous êtes la seule maire qui ait eu pour père et pour mère un maire.

  • Speaker #2

    C'est certain. Avec tout de même, on peut noter une prédominance féminine qui correspond bien à l'époque.

  • Speaker #0

    Avec la douceur de vivre dont on parlait, Aix est devenue une ville très importante. Et la question, ça rejoint un peu ce qu'on disait tout à l'heure, comment rester dynamique et attractif, sans perdre l'âme de la ville ? Il y a le patrimoine, il y a beaucoup de choses en jeu, au-delà du tissu, il y a beaucoup de choses. Comment on fait pour avancer avec cette boussole ?

  • Speaker #2

    Je pense qu'il y a évidemment des tas de règles qui peuvent ne pas en être, parce que tout dépend aussi de la mesure avec laquelle elles sont considérées, appliquées. Mais en tout cas, il y en a une à laquelle je veux m'efforcer de ne jamais déroger, c'est de toujours être dans... ce qu'on appelle l'excellence, en tout cas une qualité, qui puisse être la plus proche de chacun. Et je crois que ça c'est très important, en matière éducative notamment, en matière de sécurité, de propreté, bien sûr, ça ce sont vraiment les deux premiers piliers à partir desquels on commence à regarder ce qui se passe vraiment dans une ville. Parce qu'on en a le loisir, parce que c'est agréable et parce qu'on s'y sent bien. C'est vraiment les deux premiers paramètres. Mais ensuite... Je pense que, par exemple, l'animation de l'espace public avec des événements culturels de grande qualité, mais qui sont dans la capacité de toucher tout un chacun. Ensuite, sur le plan du sport, rendre accessible aussi le sport au plus de partisans possibles. C'est par exemple les 17 micro-sites sportifs qui ont été installés dans la ville, ce qui correspond aussi à du fitness dans tous les stades. demain la pleine nature carcassonne, c'est véritablement cet effort de permettre à chacun, ça rejoint d'ailleurs un principe politique auquel moi je suis très sensible, puisque à l'origine je suis radicale valoisienne, parti radical valoisien, c'est véritablement l'égalité des chances. Il n'y a pas d'égalité de nature, on le sait tous, il y en a qui sont petits, il y en a qui sont grands, il y en a qui sont gros, il y en a qui sont maigres, il n'y a pas d'égalité de nature. Mais en revanche, il y a ce qu'on appelle l'égalité des chances qui... n'est pas parfaite bien sûr, mais en tout cas tendre à cela, c'est un peu tendre à un idéal, de permettre à chacun d'eux bénéficier.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est une idée d'équité ?

  • Speaker #2

    C'est une idée d'équité, mais c'est aussi une idée de générosité, c'est aussi l'idée d'être ensemble, de pouvoir faire corps, quelles que soient les origines des uns, des autres, leurs idées. Avoir des liens, permettre justement des émerveillements collectifs, des efforts collectifs. Et je crois que c'est ça qui fait lien. Et effectivement, une éducation qui soit, parce que ça commence par là, la meilleure pour tous.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, côté culture. Aix accueille des grands événements, vous le disiez, comme on a le festival d'Aix, le festival de Pâques, la Biennale d'art et de culture. Cette année, on a l'année Cézanne 2025 qui démarre en trombe. Et je trouve qu'Aix fait figure d'exception dans le paysage politique actuel, puisque la culture, c'est le premier poste que l'on va couper. que ce soit gouvernementalement,

  • Speaker #2

    au niveau du gouvernement. Moi j'essaye de ne pas la couper.

  • Speaker #0

    On a vu des régions qui ont coupé totalement les budgets. Et pourquoi justement, à Aix, on va mettre cette culture en avant ?

  • Speaker #2

    Parce que je crois qu'elle fait profondément partie de l'identité de la ville, tout simplement. Et qu'aujourd'hui, sur Aix-en-Provence, nous avons une chance incroyable, celle d'accueillir le festival d'art lyrique depuis plus de 75 ans. qui est le premier, je dirais, en tout cas au XXe siècle, à avoir vraiment donné cet éclairage particulier sur la ville. Puis, Anjelin Preljocaj, au Centre National de Chorégraphie, un conservatoire qui a un label régional, qui est reconnu pour sa qualité, un Grand Théâtre de Provence avec un festival de Pâques magnifique, et toutes ces institutions, parce que ce sont devenues des institutions au fil du temps. ont donné naissance, je dirais, à des projets de qualité, des projets exigeants. Parce que c'était des grands arbres qui ont bercé un petit peu ceux qui étaient en train de pousser et qui leur ont donné justement ces ambitions. Donc aujourd'hui, par exemple, on a un festival de l'éloquence qui se développe à merveille et qui a démarré il y a quelques années de manière beaucoup plus modeste et parfois dans la difficulté aussi, mais qui a su s'épanouir. Mais pas que, c'est aussi le Centre international des arts en mouvement, auquel ce territoire a donné une envie formidable de faire quelque chose qui ne ressemblait pas à autre chose ailleurs. Vous voyez, ce désir de se surpasser, je crois qu'il fait vraiment partie aujourd'hui de cette identité de la ville. Et c'est vrai aussi dans le sport, c'est vrai dans de multiples disciplines, pour l'enseignement supérieur aussi.

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'on a de belles équipes de sport.

  • Speaker #2

    Mais oui, très belles, j'espère qu'on va passer en top 14 même si ça risque d'occasionner quelques dépenses pour la ville.

  • Speaker #0

    Alors là, je serais très curieux d'assister à un match contre le RCT, puisque je suis toulonnais de naissance, comme votre mère d'ailleurs.

  • Speaker #2

    Mais oui, bien sûr. Je crois que ce sera une émulation, c'est ça qui est bien.

  • Speaker #0

    Oui, mais oui.

  • Speaker #2

    C'est ça qui est bien.

  • Speaker #0

    Vous êtes très attaché au patrimoine aixois, il y a de quoi, puisqu'on a 156 monuments inscrits ou classés à Aix, ce qui en fait la première ville des Bouches-du-Rhône devant Arles et Marseille. C'est même l'une des seulement 23 villes en France qui ont plus de 100 monuments inscrits. Avec une telle richesse, ça doit être un enjeu majeur quand même en termes de préservation et de budget aussi. Est-ce qu'il y a des actions dont vous êtes particulièrement fière sur ce sujet ?

  • Speaker #2

    Je dirais les deux calades, celle de l'hôtel de ville, celle de la place d'Albertas, même si nous sommes toujours dans l'attente des petites ferronneries. qui ordnent la bordure, mais elles vont arriver. On va rassurer à ce sujet. Sinon, l'hôtel de Châteaurenard. Après, je ne vais pas vous cacher que nous avons une grosse difficulté qui est d'ordre financier pour entretenir l'ensemble de ces monuments historiques sur la ville. Sur Châteaurenard, par exemple, on a très bien refait l'escalier, c'est formidable. Le Grand Saint-Jean, on n'est pas aujourd'hui en capacité de financer l'intégralité de sa restauration. C'est à peu près un peu plus de 10 millions d'euros tout de même. L'hôtel de Châteaurnard au niveau des salles d'apparat, c'est un peu pareil. On a quand même ce type de difficultés que l'on connaît aujourd'hui. Par exemple, on est en train de restaurer totalement la Méjanes, qui est l'ancienne usine des allumettes, qui fait partie aussi de nos monuments remarqués et remarquables, si je puis dire. Mais c'est vrai que là-dessus, il y a tout de même un questionnement à se poser. Parce que l'État n'est pas en situation financière de nous aider suffisamment. sur la restauration du patrimoine, même si son aide est tout de même conséquente. Et aujourd'hui, des questions se posent sur de nombreuses collectivités à ce sujet. Par exemple, l'hôtel de Caumont était l'ancien conservatoire. L'hôtel de Caumont était un très bel hôtel, mais il était extrêmement dégradé tout de même. Même s'il restait fonctionnel, il était très dégradé. Au moment où nous l'avons vendu à Culturespace. Mais quand nous l'avons vendu... Nous l'avons fait avec la certitude que derrière, il serait entièrement réhabilité, restauré et dans le cas d'un très beau projet. Donc je pense que ce type de solution aussi peut exister, mais à condition que le projet soit beau et la réhabilitation sûre. C'est le cas aussi du couvent des Prêcheurs.

  • Speaker #0

    Oui, j'y pensais, j'étais en train de...

  • Speaker #2

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Mais le couvent des Prêcheurs, qu'est-ce qui sera accessible du coup ?

  • Speaker #2

    Alors... d'après les discussions que nous avons aujourd'hui, le cloître pourrait l'être à certaines heures de la journée, peut-être certains week-ends ou lors de certaines manifestations. En revanche, il y a tout de même une sécurité. qui va avec les juridictions, mais nous aurons là un regroupement des juridictions civiles. Si ça avait été des juridictions pénales, je vous aurais dit à mon avis que ce ne sera pas possible. Juridictions civiles, c'est plus aménageable.

  • Speaker #0

    Vous le disiez, il y a des lieux qui sont en danger. On m'interpelle régulièrement sur des dossiers patrimoniaux, par exemple la destruction du couvent des Chartreux qui a eu lieu il y a quelque temps, qui a fait les gros titres, l'ancien lavoir de l'Institut Saint-Thomas-de-Villeneuve qui est laissé à l'abandon, ou encore cette façade de l'hôtel d'Albertas, qui attend une restauration depuis de nombreuses années.

  • Speaker #2

    Mais ça, ce n'est pas notre faute, c'est du privé.

  • Speaker #0

    Justement, quelles sont les marges de manœuvre de la mairie dans ce genre de dossier ? Parce que, effectivement, c'est du privé, mais quelles sont les marges de manœuvre de la mairie ? C'est toujours vous qu'on vient... Ah,

  • Speaker #2

    ben ça, c'est certain. Dans la mesure où c'est intégré dans la commune, on pense que c'est la mairie qui est responsable. Et ça... N'importe quel citoyen vous le dira sans coup-férir, même si ce n'est pas le cas. Donc oui, nous avons parfois la main, l'église de la Madeleine, ça fait des années, des années qu'elle est en restauration, mais d'ici 2028, et il y aura des messes avant bien sûr, nous espérons avoir réhabilité la totalité des chapelles intérieures. Le structurel sera totalement terminé, ce devrait être le cas fin 26, nous aurons normalement une messe de minuit. par exemple pour 25 puis après les offices pourront se tenir mais avec des palissades devant les chapelles en train d'être restaurées. Ça c'est un exemple. Après on ne peut pas tout faire. Il faut être honnête si la ville décidait de réhabiliter l'ensemble de ses MH elle ne pourrait pas le faire comme ça d'un coup de baguette magique bien sûr sur l'espace d'un budget il faut qu'elle l'étale dans le temps donc ça ça va être fait mais ça pourrait s'étaler beaucoup puisque Vous disiez le chiffre tout à l'heure. Nous sommes à près de 160 monuments historiques. Donc c'est difficile. C'est difficile sinon ça signifierait que la ville n'a plus aucun projet en dehors d'eux. Ce qui n'est pas possible non plus.

  • Speaker #0

    Parce qu'il n'y a pas que le patrimoine.

  • Speaker #2

    Non, il n'y a pas que le patrimoine. Mais le patrimoine c'est aussi l'identité de la ville. Et nous y tenons beaucoup. Donc c'est vrai qu'on réfléchit à des solutions qui peuvent être des ventes, mais dans ces cas-là dans un but avec effectivement... des certitudes au niveau des réhabilitations et de l'issue finale, je dirais, du bâtiment, à quoi il sera dédié.

  • Speaker #0

    Merci. J'ai deux dernières questions. La première, c'est une question un petit peu difficile. Quel est le lieu que vous aimez le plus à Aix ? Quel est votre lieu favori ?

  • Speaker #2

    Il y en a quelques-uns quand même.

  • Speaker #0

    Oui, je sais, mais je vous demande un choix. C'est compliqué.

  • Speaker #2

    Il y en a quelques-uns. Instinctivement, je vous dirais... Bibémus parce que j'ai beaucoup beaucoup de souvenirs, je parle pas forcément des carrières, même si elles sont très très belles. Et le pavillon Vendôme. Le pavillon Vendôme que j'aime énormément. C'est vraiment un monument que...

  • Speaker #0

    Avec une belle histoire en plus.

  • Speaker #2

    Oui, très belle histoire, histoire d'amour. Les femmes, elles sont sensibles. Mais au-delà de ça, oui, je trouve que c'est vraiment un lieu très aixois, très beau, où on se sent bien.

  • Speaker #0

    Et si on se projette dans dix ou vingt ans, quel serait votre rêve pour Aix et quelle empreinte vous aimeriez laisser en tant que maire ?

  • Speaker #2

    Alors, j'aimerais restaurer le thermalisme sur Aix. Aix est une ville d'eau et c'est vrai qu'avec les arrêtés de restrictions, que l'on voit arriver maintenant de manière tout à fait régulière annuellement, sur la ville au mois de mai-juin maximum. Je suis un peu triste de voir toutes ces fontaines qui sont en circuit fermé. Ça me peine parce que j'ai le sentiment, alors que notre ville est si profondément vivante et avec une nappe phréatique tout de même assez généreuse, du moins pour le moment, je croise les doigts, j'ai l'impression un petit peu qu'il y a un côté décor de théâtre qui m'ennuie. J'aimerais beaucoup... que notre ville continue effectivement à avoir des fontaines jaillissantes par rapport à ses sources. Et le thermalisme serait une manière de lui redonner justement ces lettres de noblesse.

  • Speaker #0

    On verra ça d'ici 15 ans.

  • Speaker #2

    Voilà, à peu près, si je suis encore là.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup d'avoir accepté cette invitation.

  • Speaker #2

    Merci à vous.

  • Speaker #0

    À très bientôt.

  • Speaker #2

    À très vite.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Et voilà, c'est ainsi que s'achève cet épisode des gens d'Aix, et je remercie Mme Lemaire d'avoir accepté de se prêter au jeu de l'interview dans un format inhabituel. Je reste intéressé par les actions municipales en faveur de la culture et du patrimoine, et je suis excité par la perspective de cette année Cézanne qui se profile. D'ailleurs, je proposerai dans ce cadre une visite spéciale de mai à octobre, "Suivez Cézanne", où Paul Cézanne vous fera visiter sa ville. Une visite à retrouver auprès de l'Office de tourisme d'Aix-en-Provence. Ce podcast est une initiative personnelle, bénévole et indépendante et le meilleur moyen de m'aider à le faire connaître et durer, c'est d'en parler autour de vous. Vous pouvez aussi liker et commenter sur les plateformes Apple Podcasts, Deezer ou Spotify afin de lui donner de la visibilité et le faire connaître au plus grand nombre en remontant dans les propositions. Pour ma part... Je vous remercie d'être toujours plus nombreux à écouter ce podcast et je vous dis à très vite pour un nouvel épisode des Gens d'Aix avec un invité qui, je suis sûr, va faire parler les aixois.

Description

Dans cet épisode de Les gens d'Aix, j'ai eu l'honneur de recevoir Sophie Joissains, Maire d'Aix-en-Provence depuis 2021. Nous avons exploré son parcours politique, ses responsabilités quotidiennes et les enjeux qui façonnent l'avenir de cette belle ville.

De sa formation en droit à son immersion dans le monde du cinéma, Sophie Joissains nous partage ses débuts avant d’embrasser une carrière politique marquée par un engagement familial fort. Fille de maires, elle évoque la responsabilité de prendre la relève de ses parents tout en apportant sa propre vision pour la ville.

La gestion d'Aix-en-Provence, ville de culture et de patrimoine, présente de nombreux défis, notamment celui de préserver son art de vivre face à la croissance démographique. Nous avons parlé de la difficulté d’allier développement et préservation, de l’équilibre entre modernité et tradition.

Sophie Joissains revient également sur l’importance capitale de la culture dans le dynamisme de la ville, un domaine qu’elle veille à ne jamais sacrifier malgré les contraintes budgétaires. Entre grands événements culturels, initiatives sportives et projets d’envergure, elle nous livre sa vision d’une Aix-en-Provence en perpétuelle évolution.

Un entretien passionnant sur les dessous de la politique locale, l’engagement personnel et l’amour de sa ville.


Frédéric Paul


Et n'hesitez pas à me suivre lors d'une visite guidée (www.levisibleestinvisible.fr)


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour,

  • Speaker #1

    je suis Frédéric Paul, guide conférencier et créateur des visites le visible est invisible à Aix et en Provence. Vous me connaissez comme guide dans les rues d'Aix ou d'autres villes provençales que j'aime faire découvrir à mes visiteurs afin de leur montrer des détails que l'on croise mais que l'on ne regarde pas. Ce métier me permet de rencontrer des gens de tous horizons et j'ai eu envie de donner la parole à certains d'entre eux. C'est ainsi qu'est née l'idée de ces interviews. Bienvenue dans le podcast Les gens d'Aix, le podcast qui fait parler des Aixois. Ce podcast se veut une galerie de portraits d'Aixois plus ou moins connus, qu'ils soient vivants ou morts, qu'ils soient artistes, entrepreneurs, politiques ou simples citoyens. Ils auront tous une place dans... les gens d'Aix. Et pour ce quatrième épisode de la saison 2, je suis allé à la rencontre de la première Aixoise, la première magistrate de notre ville, Madame le maire Sophie Joissains. Elle m'a reçu dans son bureau pour évoquer son parcours, sa vie de maire et divers sujets autour du patrimoine. Nous avons même parlé de sa filiation sans tabou. Je vous laisse découvrir cet entretien exceptionnel.

  • Speaker #0

    Bonjour Sophie Joissains, merci d'avoir accepté cette interview. Vous êtes maire d'Aix-en-Provence depuis 2021, vous êtes vice-présidente de la région en charge de la culture, conseillère métropolitaine, vice-présidente du parti UDI, ancienne sématrice, vous me dites si je me trompe.

  • Speaker #2

    Non, je suis présidente départementale du parti UDI.

  • Speaker #0

    D'accord, ça fait beaucoup de casquettes. Et du coup, comment je dois vous appeler ?

  • Speaker #2

    Madame le maire.

  • Speaker #0

    Madame le maire, très bien. Avant d'entrer en politique, quel était votre parcours ?

  • Speaker #2

    Avant d'entrer en politique... j'ai été une étudiante en droit de l'université d'Aix-en-Provence, où j'ai eu un DEA de droit pénal et de sciences criminelles. Puis après, j'ai eu une vie de jeune maman, à laquelle je me suis consacrée pleinement jusqu'à ce que ma fille ait 4 ans. Et enfin, j'ai travaillé dans une maison de production cinéma, d'art et d'essai, à l'époque, qui s'appelait Argos Films.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui a fait que vous avez su que l'engagement politique, c'était quelque chose pour vous ?

  • Speaker #2

    Je suis née dedans. La vérité est là aussi. bien sûr, puisque j'avais déjà des grands-parents qui étaient des militants communistes à l'époque, très servants. Et ma grand-mère était une femme qui, pour l'époque, c'était rare, prenait facilement la parole au micro, en public. Enfin, ils étaient vraiment très, très actifs, tous les deux. Et puis ensuite, j'ai eu des parents qui ont fait de la politique eux aussi. Et je crois que j'ai mené une vie d'enfant un peu « saltimbanque » , entre guillemets, avec des parents qui étaient… totalement investie, je dirais, dans les combats politiques, dans les réunions, dans les meetings, sur le fait d'arpenter aussi les rues en essayant de faire en sorte que les gens s'engagent à leur côté. Donc oui, j'ai mené une vie politique dès mon plus jeune âge, on peut dire ça comme ça.

  • Speaker #0

    Et être maire d'une ville comme Aix, c'est gérer à la fois une grande superficie, une grande population et beaucoup d'agents. Quelles sont vos principales responsabilités concrètement ?

  • Speaker #2

    Mes principales responsabilités sont de préserver la ville d'Aix-en-Provence, protéger les Aixois et faire, et pérenniser je dirais, cette collectivité dans une dynamique, qui soit une dynamique enthousiaste justement pour la ville, pour les Aixois, et qui sache aussi réagir aux défis que nous posent les temps.

  • Speaker #0

    Et il y en a beaucoup.

  • Speaker #2

    Et il y en a énormément, notamment un défi énergétique bien sûr. Mais pas que, un défi aussi au niveau de la croissance de la population, que l'État souhaiterait un peu exponentiel au niveau des grandes villes et des métropoles. Aix-en-Provence est une ville de strates moyennes, mais 150 000 habitants, on fait quand même la 22e ville de France, ce qui n'est pas rien. Et moi, mon défi, c'est de préserver le bien-vivre aussi, qui existe ici, une sorte de douceur, d'art de vivre. Et ce n'est pas si simple avec ces injonctions qui sont parfois un petit peu... Contradictoire.

  • Speaker #0

    Oui, c'est une ville où il fait bon vivre, il faut le préserver.

  • Speaker #2

    Oui, bien sûr. Moi je crois que c'est un des défis principaux, c'est préserver la ville, protéger les Aixois, faire en sorte effectivement que cette bulle, on pourrait dire ça comme ça, on le disait tout à l'heure d'ailleurs, cette bulle dure, perdure, et traverse justement ces défis et ces écueils qui sont posés. Donc ça signifie une croissance de la population, certes, mais peut-être pas de manière aussi rapide que ce que l'État le souhaiterait. Quand il s'agit de construire de nouveaux logements, faire en sorte qu'ils ne viennent pas, je dirais, troubler le tissu naturel de la ville et en même temps qu'ils puissent aussi se développer de manière harmonieuse avec des équipements, des commerces, une circulation adaptée. Et si on suit les préconisations pures et dures de l'État, avec 25% de logements sociaux, nous on a limité à 1000 effectivement dans notre PLUI le taux de logement par an. Mais néanmoins, si on écoutait l'État, ce serait beaucoup plus. Donc ça veut dire qu'en fait on ne préserve rien, qu'on n'a pas l'argent non plus pour construire les équipements nécessaires, les voiries nécessaires. Et moi je ne veux pas, je veux préserver mes habitants.

  • Speaker #0

    Sur vos réseaux sociaux, on vous voit un petit peu partout. Vous êtes un jour à Luynes, un jour à Puricard, une inauguration, une gerbe déposée, un ruban coupé, une exposition inaugurée. Est-ce qu'il existe une journée type pour un maire ? Ou est-ce qu'il y a toujours une surprise ? Chaque jour est une surprise.

  • Speaker #2

    Il y a à peu près une dizaine de surprises par jour, bonnes ou mauvaises. Mais au-delà de ça, une journée type d' un maire, c'est je dirais un tiers de temps donné à la collectivité, aux différentes thématiques traitées par les services, aux agents aussi, parce que pour moi, une bonne collectivité, c'est une collectivité où les agents se sentent bien et ont envie de travailler. Et dans le tissu communal, c'est peut-être un peu comme ça, plus particulier qu'ailleurs, puisque je suis aussi à la région, j'ai été sénateur longtemps, c'est encore différent, mais dans les collectivités territoriales telles que je les ai croisées au fur et à mesure de ce parcours, il n'y a que la commune où on sent véritablement un enracinement, un attachement profond, je dirais, à ce que représente la collectivité.

  • Speaker #0

    Et le maire, c'est le premier homme politique que l'on reconnaît. Bien sûr. Mais pour les agents territoriaux, je pense que la commune aussi, c'est quelque chose de très particulier. Parce que c'est le lieu où ils sont, qu'ils identifient pleinement une région. Bien sûr qu'elle est identifiée, que c'est formidable, mais c'est quand même beaucoup plus vaste. Donc le lien d'appartenance se fait aussi, mais peut-être pas au même degré. Donc le bien-être des agents est aussi un paramètre très important. Et puis ensuite, une journée type. En dehors de ce tiers consacré à la collectivité, c'est évidemment en propre, c'est évidemment tous les dossiers qui se posent avec toutes les contraintes. Je ne sais pas, ça peut être effectivement des réunions thématiques sur des transports, même si nous n'avons malheureusement plus la compétence. Néanmoins, on est évidemment concerné par cela. C'est parfois une réunion en sous-préfecture ou en préfecture de région ou avec d'autres maires ou avec des élus de quartier. Avec des C.I.Q. avec les habitants parce que je pense que les habitants ont besoin et nous aussi d'ailleurs pour ne pas être dans une tour d'ivoire d'être en lien en contact permanent avec avec les politiques donc qui sont à la tête je dirais de des désaxes et du chemin que va suivre la ville et je pense qu'on peut pas faire une politique tout seul donc c'est très important d'avoir l'avis de ceux qui vivent là qui sont concernés par les problématiques c'est pas toujours facile Il y a parfois beaucoup de récriminations, de désirs contradictoires aussi qui s'expriment, mais c'est important de les entendre. Je pars du principe qu'on est toujours plus intelligent à plusieurs que seul. Donc voilà, c'est toutes ces interactions, la journée d'un maire, plus évidemment les passages obligés, que ce soit l'inauguration d'une école, d'une plaque, d'une manifestation, et ça aussi. C'est être au carrefour, en fait, de tout ce qui fait sa commune, tout ce qui fait sa ville. Et votre journée commence à quelle heure et se termine à quelle heure ?

  • Speaker #2

    Alors, moi, elle commence vers 8h, mais de chez moi.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #2

    J'arrive ici à 10h, environ, ça peut être 9h parfois, ou 8h, ou voire 11h. Mais généralement, je prends 2h chez moi pour faire les mails et passer des coups de téléphone dont je sais que je n'aurai pas le temps de le faire dans la journée. D'accord. Ça, je crois que c'est incontournable, sinon je me sens débordée. Et je le suis. Et ensuite, c'est là, les paraffers et puis les rendez-vous qui démarrent. Et le soir, ça peut être 20h comme 22h ou 23h. Hier soir, c'était plus de 23h.

  • Speaker #0

    Ça fait des longues journées.

  • Speaker #2

    Oui, ça fait des longues journées. Oui.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #2

    oui, oui. Alors, de temps en temps, le cabinet est sympa. C'est-à-dire qu'hier soir, je suis arrêtée un peu plus tard que 23h, mais ce matin, j'ai démarré à 11h. C'était bien.

  • Speaker #0

    Ils vous ménagent ?

  • Speaker #2

    Ils essayent. Pas toujours, mais ils essayent.

  • Speaker #0

    Dans la ville, quand on se promène, on a des noms de rues qui parlent des maires. Emeric David, Esparia, Salier...

  • Speaker #2

    Mignet.

  • Speaker #0

    Mignet, on a Aude, par exemple. Il y a une famille de maires qui a retenu mon attention, vous ne le savez peut-être pas, mais les Bédarides au XIXe siècle, ce sont deux frères, Jassuda et Salomon. Puis leur neveu, Benjamin Abraham, qui ont été maires. Donc trois maires issue d'une même famille. Vous me voyez arriver.

  • Speaker #2

    Comme quoi, on n'est pas novateurs comme on veut.

  • Speaker #0

    Oui, vous aussi, vous êtes issues d'une famille de maires. On en parlait juste tout à l'heure. Votre père, Alain Joassin, a été maire de 78 à 83. Votre mère, Maryse Joassin-Masini, a été la première femme à occuper la fonction. Et c'est celle qui a eu la plus grande longévité à ce jour à ce poste. Elle a été élue de 2001 à 2021, vous avez pris sa succession. Est-ce que c'est un avantage ou un inconvénient de succéder à ses parents dans cette fonction ?

  • Speaker #2

    Je ne sais pas. Tout dépend des contextes. Je pense que pour certains, ça pourrait être peut-être un peu lourd, pour d'autres, formidable. Pour ma part, je ne dis pas que ça n'accroît pas une exigence, bien sûr, mais est-ce que ce n'est pas au bénéfice de la ville ? de se sentir dans cette exigence, je le crois aussi.

  • Speaker #0

    Si vous me permettez ce bon mot, vous êtes la seule maire qui ait eu pour père et pour mère un maire.

  • Speaker #2

    C'est certain. Avec tout de même, on peut noter une prédominance féminine qui correspond bien à l'époque.

  • Speaker #0

    Avec la douceur de vivre dont on parlait, Aix est devenue une ville très importante. Et la question, ça rejoint un peu ce qu'on disait tout à l'heure, comment rester dynamique et attractif, sans perdre l'âme de la ville ? Il y a le patrimoine, il y a beaucoup de choses en jeu, au-delà du tissu, il y a beaucoup de choses. Comment on fait pour avancer avec cette boussole ?

  • Speaker #2

    Je pense qu'il y a évidemment des tas de règles qui peuvent ne pas en être, parce que tout dépend aussi de la mesure avec laquelle elles sont considérées, appliquées. Mais en tout cas, il y en a une à laquelle je veux m'efforcer de ne jamais déroger, c'est de toujours être dans... ce qu'on appelle l'excellence, en tout cas une qualité, qui puisse être la plus proche de chacun. Et je crois que ça c'est très important, en matière éducative notamment, en matière de sécurité, de propreté, bien sûr, ça ce sont vraiment les deux premiers piliers à partir desquels on commence à regarder ce qui se passe vraiment dans une ville. Parce qu'on en a le loisir, parce que c'est agréable et parce qu'on s'y sent bien. C'est vraiment les deux premiers paramètres. Mais ensuite... Je pense que, par exemple, l'animation de l'espace public avec des événements culturels de grande qualité, mais qui sont dans la capacité de toucher tout un chacun. Ensuite, sur le plan du sport, rendre accessible aussi le sport au plus de partisans possibles. C'est par exemple les 17 micro-sites sportifs qui ont été installés dans la ville, ce qui correspond aussi à du fitness dans tous les stades. demain la pleine nature carcassonne, c'est véritablement cet effort de permettre à chacun, ça rejoint d'ailleurs un principe politique auquel moi je suis très sensible, puisque à l'origine je suis radicale valoisienne, parti radical valoisien, c'est véritablement l'égalité des chances. Il n'y a pas d'égalité de nature, on le sait tous, il y en a qui sont petits, il y en a qui sont grands, il y en a qui sont gros, il y en a qui sont maigres, il n'y a pas d'égalité de nature. Mais en revanche, il y a ce qu'on appelle l'égalité des chances qui... n'est pas parfaite bien sûr, mais en tout cas tendre à cela, c'est un peu tendre à un idéal, de permettre à chacun d'eux bénéficier.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est une idée d'équité ?

  • Speaker #2

    C'est une idée d'équité, mais c'est aussi une idée de générosité, c'est aussi l'idée d'être ensemble, de pouvoir faire corps, quelles que soient les origines des uns, des autres, leurs idées. Avoir des liens, permettre justement des émerveillements collectifs, des efforts collectifs. Et je crois que c'est ça qui fait lien. Et effectivement, une éducation qui soit, parce que ça commence par là, la meilleure pour tous.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, côté culture. Aix accueille des grands événements, vous le disiez, comme on a le festival d'Aix, le festival de Pâques, la Biennale d'art et de culture. Cette année, on a l'année Cézanne 2025 qui démarre en trombe. Et je trouve qu'Aix fait figure d'exception dans le paysage politique actuel, puisque la culture, c'est le premier poste que l'on va couper. que ce soit gouvernementalement,

  • Speaker #2

    au niveau du gouvernement. Moi j'essaye de ne pas la couper.

  • Speaker #0

    On a vu des régions qui ont coupé totalement les budgets. Et pourquoi justement, à Aix, on va mettre cette culture en avant ?

  • Speaker #2

    Parce que je crois qu'elle fait profondément partie de l'identité de la ville, tout simplement. Et qu'aujourd'hui, sur Aix-en-Provence, nous avons une chance incroyable, celle d'accueillir le festival d'art lyrique depuis plus de 75 ans. qui est le premier, je dirais, en tout cas au XXe siècle, à avoir vraiment donné cet éclairage particulier sur la ville. Puis, Anjelin Preljocaj, au Centre National de Chorégraphie, un conservatoire qui a un label régional, qui est reconnu pour sa qualité, un Grand Théâtre de Provence avec un festival de Pâques magnifique, et toutes ces institutions, parce que ce sont devenues des institutions au fil du temps. ont donné naissance, je dirais, à des projets de qualité, des projets exigeants. Parce que c'était des grands arbres qui ont bercé un petit peu ceux qui étaient en train de pousser et qui leur ont donné justement ces ambitions. Donc aujourd'hui, par exemple, on a un festival de l'éloquence qui se développe à merveille et qui a démarré il y a quelques années de manière beaucoup plus modeste et parfois dans la difficulté aussi, mais qui a su s'épanouir. Mais pas que, c'est aussi le Centre international des arts en mouvement, auquel ce territoire a donné une envie formidable de faire quelque chose qui ne ressemblait pas à autre chose ailleurs. Vous voyez, ce désir de se surpasser, je crois qu'il fait vraiment partie aujourd'hui de cette identité de la ville. Et c'est vrai aussi dans le sport, c'est vrai dans de multiples disciplines, pour l'enseignement supérieur aussi.

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'on a de belles équipes de sport.

  • Speaker #2

    Mais oui, très belles, j'espère qu'on va passer en top 14 même si ça risque d'occasionner quelques dépenses pour la ville.

  • Speaker #0

    Alors là, je serais très curieux d'assister à un match contre le RCT, puisque je suis toulonnais de naissance, comme votre mère d'ailleurs.

  • Speaker #2

    Mais oui, bien sûr. Je crois que ce sera une émulation, c'est ça qui est bien.

  • Speaker #0

    Oui, mais oui.

  • Speaker #2

    C'est ça qui est bien.

  • Speaker #0

    Vous êtes très attaché au patrimoine aixois, il y a de quoi, puisqu'on a 156 monuments inscrits ou classés à Aix, ce qui en fait la première ville des Bouches-du-Rhône devant Arles et Marseille. C'est même l'une des seulement 23 villes en France qui ont plus de 100 monuments inscrits. Avec une telle richesse, ça doit être un enjeu majeur quand même en termes de préservation et de budget aussi. Est-ce qu'il y a des actions dont vous êtes particulièrement fière sur ce sujet ?

  • Speaker #2

    Je dirais les deux calades, celle de l'hôtel de ville, celle de la place d'Albertas, même si nous sommes toujours dans l'attente des petites ferronneries. qui ordnent la bordure, mais elles vont arriver. On va rassurer à ce sujet. Sinon, l'hôtel de Châteaurenard. Après, je ne vais pas vous cacher que nous avons une grosse difficulté qui est d'ordre financier pour entretenir l'ensemble de ces monuments historiques sur la ville. Sur Châteaurenard, par exemple, on a très bien refait l'escalier, c'est formidable. Le Grand Saint-Jean, on n'est pas aujourd'hui en capacité de financer l'intégralité de sa restauration. C'est à peu près un peu plus de 10 millions d'euros tout de même. L'hôtel de Châteaurnard au niveau des salles d'apparat, c'est un peu pareil. On a quand même ce type de difficultés que l'on connaît aujourd'hui. Par exemple, on est en train de restaurer totalement la Méjanes, qui est l'ancienne usine des allumettes, qui fait partie aussi de nos monuments remarqués et remarquables, si je puis dire. Mais c'est vrai que là-dessus, il y a tout de même un questionnement à se poser. Parce que l'État n'est pas en situation financière de nous aider suffisamment. sur la restauration du patrimoine, même si son aide est tout de même conséquente. Et aujourd'hui, des questions se posent sur de nombreuses collectivités à ce sujet. Par exemple, l'hôtel de Caumont était l'ancien conservatoire. L'hôtel de Caumont était un très bel hôtel, mais il était extrêmement dégradé tout de même. Même s'il restait fonctionnel, il était très dégradé. Au moment où nous l'avons vendu à Culturespace. Mais quand nous l'avons vendu... Nous l'avons fait avec la certitude que derrière, il serait entièrement réhabilité, restauré et dans le cas d'un très beau projet. Donc je pense que ce type de solution aussi peut exister, mais à condition que le projet soit beau et la réhabilitation sûre. C'est le cas aussi du couvent des Prêcheurs.

  • Speaker #0

    Oui, j'y pensais, j'étais en train de...

  • Speaker #2

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Mais le couvent des Prêcheurs, qu'est-ce qui sera accessible du coup ?

  • Speaker #2

    Alors... d'après les discussions que nous avons aujourd'hui, le cloître pourrait l'être à certaines heures de la journée, peut-être certains week-ends ou lors de certaines manifestations. En revanche, il y a tout de même une sécurité. qui va avec les juridictions, mais nous aurons là un regroupement des juridictions civiles. Si ça avait été des juridictions pénales, je vous aurais dit à mon avis que ce ne sera pas possible. Juridictions civiles, c'est plus aménageable.

  • Speaker #0

    Vous le disiez, il y a des lieux qui sont en danger. On m'interpelle régulièrement sur des dossiers patrimoniaux, par exemple la destruction du couvent des Chartreux qui a eu lieu il y a quelque temps, qui a fait les gros titres, l'ancien lavoir de l'Institut Saint-Thomas-de-Villeneuve qui est laissé à l'abandon, ou encore cette façade de l'hôtel d'Albertas, qui attend une restauration depuis de nombreuses années.

  • Speaker #2

    Mais ça, ce n'est pas notre faute, c'est du privé.

  • Speaker #0

    Justement, quelles sont les marges de manœuvre de la mairie dans ce genre de dossier ? Parce que, effectivement, c'est du privé, mais quelles sont les marges de manœuvre de la mairie ? C'est toujours vous qu'on vient... Ah,

  • Speaker #2

    ben ça, c'est certain. Dans la mesure où c'est intégré dans la commune, on pense que c'est la mairie qui est responsable. Et ça... N'importe quel citoyen vous le dira sans coup-férir, même si ce n'est pas le cas. Donc oui, nous avons parfois la main, l'église de la Madeleine, ça fait des années, des années qu'elle est en restauration, mais d'ici 2028, et il y aura des messes avant bien sûr, nous espérons avoir réhabilité la totalité des chapelles intérieures. Le structurel sera totalement terminé, ce devrait être le cas fin 26, nous aurons normalement une messe de minuit. par exemple pour 25 puis après les offices pourront se tenir mais avec des palissades devant les chapelles en train d'être restaurées. Ça c'est un exemple. Après on ne peut pas tout faire. Il faut être honnête si la ville décidait de réhabiliter l'ensemble de ses MH elle ne pourrait pas le faire comme ça d'un coup de baguette magique bien sûr sur l'espace d'un budget il faut qu'elle l'étale dans le temps donc ça ça va être fait mais ça pourrait s'étaler beaucoup puisque Vous disiez le chiffre tout à l'heure. Nous sommes à près de 160 monuments historiques. Donc c'est difficile. C'est difficile sinon ça signifierait que la ville n'a plus aucun projet en dehors d'eux. Ce qui n'est pas possible non plus.

  • Speaker #0

    Parce qu'il n'y a pas que le patrimoine.

  • Speaker #2

    Non, il n'y a pas que le patrimoine. Mais le patrimoine c'est aussi l'identité de la ville. Et nous y tenons beaucoup. Donc c'est vrai qu'on réfléchit à des solutions qui peuvent être des ventes, mais dans ces cas-là dans un but avec effectivement... des certitudes au niveau des réhabilitations et de l'issue finale, je dirais, du bâtiment, à quoi il sera dédié.

  • Speaker #0

    Merci. J'ai deux dernières questions. La première, c'est une question un petit peu difficile. Quel est le lieu que vous aimez le plus à Aix ? Quel est votre lieu favori ?

  • Speaker #2

    Il y en a quelques-uns quand même.

  • Speaker #0

    Oui, je sais, mais je vous demande un choix. C'est compliqué.

  • Speaker #2

    Il y en a quelques-uns. Instinctivement, je vous dirais... Bibémus parce que j'ai beaucoup beaucoup de souvenirs, je parle pas forcément des carrières, même si elles sont très très belles. Et le pavillon Vendôme. Le pavillon Vendôme que j'aime énormément. C'est vraiment un monument que...

  • Speaker #0

    Avec une belle histoire en plus.

  • Speaker #2

    Oui, très belle histoire, histoire d'amour. Les femmes, elles sont sensibles. Mais au-delà de ça, oui, je trouve que c'est vraiment un lieu très aixois, très beau, où on se sent bien.

  • Speaker #0

    Et si on se projette dans dix ou vingt ans, quel serait votre rêve pour Aix et quelle empreinte vous aimeriez laisser en tant que maire ?

  • Speaker #2

    Alors, j'aimerais restaurer le thermalisme sur Aix. Aix est une ville d'eau et c'est vrai qu'avec les arrêtés de restrictions, que l'on voit arriver maintenant de manière tout à fait régulière annuellement, sur la ville au mois de mai-juin maximum. Je suis un peu triste de voir toutes ces fontaines qui sont en circuit fermé. Ça me peine parce que j'ai le sentiment, alors que notre ville est si profondément vivante et avec une nappe phréatique tout de même assez généreuse, du moins pour le moment, je croise les doigts, j'ai l'impression un petit peu qu'il y a un côté décor de théâtre qui m'ennuie. J'aimerais beaucoup... que notre ville continue effectivement à avoir des fontaines jaillissantes par rapport à ses sources. Et le thermalisme serait une manière de lui redonner justement ces lettres de noblesse.

  • Speaker #0

    On verra ça d'ici 15 ans.

  • Speaker #2

    Voilà, à peu près, si je suis encore là.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup d'avoir accepté cette invitation.

  • Speaker #2

    Merci à vous.

  • Speaker #0

    À très bientôt.

  • Speaker #2

    À très vite.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Et voilà, c'est ainsi que s'achève cet épisode des gens d'Aix, et je remercie Mme Lemaire d'avoir accepté de se prêter au jeu de l'interview dans un format inhabituel. Je reste intéressé par les actions municipales en faveur de la culture et du patrimoine, et je suis excité par la perspective de cette année Cézanne qui se profile. D'ailleurs, je proposerai dans ce cadre une visite spéciale de mai à octobre, "Suivez Cézanne", où Paul Cézanne vous fera visiter sa ville. Une visite à retrouver auprès de l'Office de tourisme d'Aix-en-Provence. Ce podcast est une initiative personnelle, bénévole et indépendante et le meilleur moyen de m'aider à le faire connaître et durer, c'est d'en parler autour de vous. Vous pouvez aussi liker et commenter sur les plateformes Apple Podcasts, Deezer ou Spotify afin de lui donner de la visibilité et le faire connaître au plus grand nombre en remontant dans les propositions. Pour ma part... Je vous remercie d'être toujours plus nombreux à écouter ce podcast et je vous dis à très vite pour un nouvel épisode des Gens d'Aix avec un invité qui, je suis sûr, va faire parler les aixois.

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