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Les gens d'Aix

Saison 2 épisode 6 - Andréa Ferréol, une actrice aixoise en son jardin

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36min |19/06/2025
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36min |19/06/2025
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Description

Pour cet épisode, Frédéric Paul reçoit Andréa Ferréol. Actrice, passionnée, femme de culture et de convictions… elle est une figure incontournable du paysage artistique français — et d’Aix-en-Provence.

Dans cet épisode, elle revient sur son parcours hors normes : de La Grande Bouffe de Marco Ferreri à ses engagements pour la culture et le patrimoine. Elle évoque aussi son association Aix-en-Œuvres, à l’origine des Flâneries d’art contemporain, qui transforment chaque année les jardins aixois en galeries à ciel ouvert.

Andréa nous parle aussi de sa famille profondément attachée à Aix, de ses souvenirs d’enfance à ses combats d’aujourd’hui pour faire rayonner la ville à travers l’art et la mémoire.

💬 Une conversation vivante, drôle, émouvante parfois, qui nous rappelle combien l’art, l’engagement et l’ancrage local peuvent nourrir un destin.

🎧 Un épisode à ne pas manquer si vous aimez le cinéma, les femmes libres, et les histoires qui ont du panache.

Bonne écoute !


www.levisibleestinvisible.fr


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je suis Frédéric Paul, guide conférencier et créateur des visites Le Visible est Invisible à Aix et en Provence. Peut-être que vous me connaissez comme guide dans les rues d'Aix ou d'autres villes provençales que j'aime faire découvrir à mes visiteurs. J'aime leur montrer des détails que l'on croise, mais que l'on ne regarde pas. Ce métier de guide me permet de rencontrer des gens de tous horizons, et j'ai eu envie de donner la parole à certains d'entre eux. C'est ainsi qu'est née l'idée de ces interviews. Bienvenue dans le podcast Légendax, le podcast qui fait parler les Aixois. Ce podcast se veut une galerie de portraits d'exois, plus ou moins connus, qu'ils soient vivants ou morts, qu'ils soient artistes, sportifs, entrepreneurs, politiques ou simples citoyens, ils auront tous une place dans les gens d'Aix. Et pour ce septième épisode de la saison 2, j'ai l'honneur de recevoir une grande actrice, Andrea Ferrerolle. Avec plus d'une centaine de films à son actif, dont La Grande Bouffe, Le Dernier Métro ou Les Galettes de Pontavenne, Une carrière exceptionnelle qui n'est pas terminée, car elle continue à jouer devant les caméras comme sur scène. Très attachée à sa ville d'Aix-en-Provence, où on peut la croiser en train de faire ses courses, elle a créé les Flèneries d'art contemporains qui fêtent en cette année 2025 leur 19e édition. Comme chaque année, des jardins privés seront ouverts au public et résonneront de lecture, de musique ou de danse au milieu d'œuvres d'art. Que vous soyez assis sur votre balcon en train de courir ou dans votre voiture, je vous souhaite une bonne écoute de cette interview pleine de sourires et de peps avec la grande Andrea Ferreol. Bonjour Andrea.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup pour votre accueil. Je suis ravi de vous avoir comme invité aujourd'hui parce que vous êtes une grande actrice. Pour ceux qui ne vous connaîtraient pas, vous avez plus d'une centaine de films à votre actif, 80 téléfilms, et on ne compte plus les pièces de théâtre. bien sûr. On vous a vu dans La Grande Bouffe, Le Dernier Métro, Les Galettes de Pontavenne, entre autres. Beaucoup de films européens aussi.

  • Speaker #1

    Oui, beaucoup.

  • Speaker #0

    Et de grands réalisateurs. Lautner, Mocky, Broca, Truffaut. Et de grands partenaires comme Delon, Belmondo, Deneuve, Mireille d'Arc. C'est une belle carrière.

  • Speaker #1

    Oui, très belle carrière. Je suis très contente.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui amène une jeune femme qui est née à devenir une actrice célèbre.

  • Speaker #1

    Les hasards de la vie.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Les hasards de la vie, le courage, la volonté et les chances qui se présentent, qu'il faut savoir attraper naturellement.

  • Speaker #0

    Attraper les opportunités.

  • Speaker #1

    Ben oui, bien sûr. Et provoquer aussi, provoquer les choses un peu.

  • Speaker #0

    Oui, la chance ça se provoque.

  • Speaker #1

    Oui, je pense.

  • Speaker #0

    Parce que si j'ai bien lu, vous avez commencé par les beaux-arts, comme Cézanne. Voilà. Vous auriez pu être Cézanne en femme. C'est...

  • Speaker #1

    C'est ça, sauf que Cézanne avait beaucoup de talent, moi pas du tout. C'est quand même un point important. Moi, devant une feuille blanche, une toile blanche, je ne savais pas très bien par quoi commencer. En fait, j'aurais dû créer un style. J'ai été idiote. J'y pense maintenant. Faire une belle toile blanche, peut-être un petit truc dessus et signer. Et là, c'était moi.

  • Speaker #0

    Peut-être qu'aujourd'hui, ça marcherait.

  • Speaker #1

    J'en suis persuadée. J'en suis bien persuadée. Donc, oui, là, par exemple, j'étais au Beaux-Arts et... Le hasard, la chance, fait qu'une jeune fille de Marseille, qui venait de Marseille au Beaux-Arts avec nous, très jolie fille, me dit un jour « Tu sais qu'il y a un cours de théâtre à Aix-en-Provence ? Si on y allait ? » Je dis « Oui, pourquoi pas ? » Je ne pensais pas faire du théâtre, moi. Pourquoi pas ? Moi, j'ai toujours tout tenté dans ma vie, sauf le sport. Si, j'en ai fait, mais 10 minutes, un quart d'heure chaque fois. J'ai compris que c'était trop fatigant tout de suite. Donc, on y va. C'était un vieux monsieur qui s'appelait Martial Reb, qui avait travaillé avec Copot, Bati, Dulin. Et donc, bon, on y va. Je rentre chez moi le premier soir, je prends une gifle, parce qu'il était 8h15, que je n'avais pas prévenu mes parents que j'allais à un cours de théâtre. Donc, je dis, mais j'étais à un cours de théâtre. Bon, du coup... Ils ont accepté, je suis retournée le soir de 18h à 20h et j'allais au Beaux-Arts. La jeune fille marseillaise, elle, elle est partie. Bon, voilà, je faisais du théâtre, les Beaux-Arts, un peu de théâtre le soir, pourquoi pas. Le hasard de la vie a fait qu'arrive à Aix-en-Provence, au Festival d'art lyrique, Jean-Laurent Cochet qui avait un cours à Paris. Et le cours de Jean Laurent qui était à l'époque un immense cours très prisé. D'où sont sortis Gérard Depardieu, Lucchini, Fabrice, d'où est sorti aussi Jean-Pierre Castaldi. Enfin voilà, c'était un vivier très important de jeunes comédiens en devenir. Et donc on me le présente à Aix, il montait Ariane Anaxos. On sympathise, j'étais jeune, j'étais au cours d'ici. Et il me dit, mais viens à Paris, mais viens à Paris, à mon cours, je te prends. Alors là, il a fallu demander aux parents d'y aller. Oui,

  • Speaker #0

    les convaincre.

  • Speaker #1

    Les convaincre. C'était facile, huit jours de grève de la faim. Au bout de huit jours, ils ont dit oui. Non, non, c'est pour ça que ma vie, c'est que de la volonté, des rencontres, des hasards, attraper le hasard, profiter des rencontres et la volonté. Et encore aujourd'hui, c'est pareil, c'est dans mon ADN complètement. Donc. Je vais au cours de Jean-Laurent Cochet et je suis malade au bout de huit mois. Je reviens ici. Bon, ça, c'est la vie qui, malheureusement, parfois te met des petites entourloupes.

  • Speaker #0

    Pour voir si on a envie d'aller jusqu'au bout.

  • Speaker #1

    Voilà. Et mes parents me disent, tu ne vas plus retourner à Paris puisque là, Antoine Bourseiller s'installe à Aix. Là, rue du 11 novembre. C'était un théâtre à l'époque très, très, très prisé des Aixois. Donc, je vais au cours de Boursayer. Voilà, vous voyez, donc. Un vieux monsieur qui m'a prendu le théâtre, le théâtre plus moderne avec Bourseiller et entre-temps, théâtre classique, mais quand même moderne avec Cochet. Et à la fin de ce parcours avec Antoine, il monte à Avignon, il lance l'arbre remue encore, avec Reggiani et sa femme Chantal Dargé. Et il y avait des figurants. Et il me prend comme figurante. Donc, je suis figurante. Et à la fin d'Avignon, il me dit... Maintenant, toi, ça suffit les cours, hein. T'en as fait assez, ce qui est vrai. Tu dois travailler, tu apprends ton métier sur le tas. C'est un métier qui s'apprend en le faisant, beaucoup. Donc, re-Belote, mes parents me remontent à Paris. Voilà !

  • Speaker #0

    Et du coup, du théâtre.

  • Speaker #1

    Et là, ah non, mais là, ça se fait pas comme ça. Là, il faut faire des rencontres, là, il faut se lever très tôt. Je suis allée taper à tous les théâtres parisiens et j'ai un copain qui est décédé, malheureusement. qui était comédien que j'ai rencontré bien après qui m'a dit c'est normal que tu réussisses tu te lèves toi le matin eux ils se levaient à midi et donc moi j'allais me présenter et me présentant dans les théâtres j'ai un directeur de théâtre qui était formidable s'appelait Jean-Michel Rousière qui me dit oui la petite là viens j'ai une tournée je te prends et en fait j'avais à dire exactement madame est servie quand je suis passé à Aix-en-Provence mes parents ils avaient rameuté tout le monde pensant que j'avais un grand rôle non madame est servie Donc avec Madeleine Robinson et Marc Cassot à l'époque qui étaient des superstars de théâtre. Donc voilà, et c'est comme ça. Et comme il a été très content, il m'a recommandé à quelqu'un d'autre qui m'a fait faire une autre pièce. Et comme ça, tu rencontres du monde, tu rentres dans le métier, tu apprends ton métier.

  • Speaker #0

    C'est en forgeant qu'on devient forgeron.

  • Speaker #1

    Exactement. Voilà, c'est en forgeant qu'on devient forgeron. Et ensuite là, j'ai rencontré des comédiens qui m'ont présenté Jean-Michel Ribes. Donc, j'ai travaillé avec Rib. Voilà, ça s'enchaînait chaleureusement, sympathiquement, amicalement. Voilà. Alors, pour la petite histoire, à 16 ans, pour des raisons de santé, j'ai dû faire une cure d'amaigrissement. Et comme j'étais partie en tournée, de suite, deux tournées de suite, on faisait les grands restaurants avec les copains, ceux qui avaient envie de manger trois étoiles. Alors, tout notre argent y passait, notre petit argent de comédien, mais on mangeait trois étoiles. Et un jour, 20 ans, deuxième cure d'amaigrissement. Et 25 ans, je tombe sur un metteur en scène qui me choisit pour me dire, il faut reprendre 25 kilos pour faire le film La Grande Bouffe. J'ai dit, ok, pas de problème. Voilà, donc si vous voulez, tout ce travail que j'avais fait 16 ans, 20 ans, tout d'un coup, à 25 ans, j'ai repris 25 kilos, que j'ai totalement perdus, je ne les ai plus depuis très longtemps. Donc pourquoi je ne les ai plus ? La volonté ! Oui. Voilà.

  • Speaker #0

    C'est pas facile non plus de grossir.

  • Speaker #1

    Ah là ça c'est la chose absolument la plus abominable. Parce que pour grossir, il faut beaucoup manger. Et j'avais le laps de temps qui était très court. Parce que sur un an tu peux prendre 5-10 kilos sur un an, tu t'en aperçois à peine. Mais là c'était deux mois. On ne pouvait faire aucun costume. On était obligés, ils avaient choisi la couleur de la robe, la couleur du manteau, les tissus et tout. Mais on ne pouvait pas les faire parce que ou je faisais un 42 ou je devais faire un 48. pas le même tissu, c'est pas mal à mon goeur de tissu et j'ai eu la chance extrême là aussi, de rencontrer un monsieur qui était chirurgien chirurgien plasticien qui m'a dit vous êtes complètement folle, mais vous êtes complètement folle je vais vous donner un truc Vous mangez normalement, vous buvez un litre de bière par jour et vous salez au maximum vos aliments. La bière et le sel, ça va gonfler, vous aurez des kilos d'eau.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Ce qui fait que les dix premiers kilos, quand j'ai arrêté le sel et la bière, ils sont partis, je ne les ai jamais vus. Oui. Ils étaient à peine arrivés et ils sont déjà repartis. Et les autres, ça a pris quatre ans, tranquillement. D'ailleurs, si on voit mes films, on voit que je suis un peu ronde, puis un peu moins ronde. On voit l'évolution.

  • Speaker #0

    Et le film pour lequel vous avez dû prendre 25 kilos, c'était La Grande Bouche. C'est un film exceptionnel, mythique aujourd'hui, avec Tonia Tsi,

  • Speaker #1

    Mastroianni, Niki Poli et Moiré, Marco Ferreri, que je ne remercierai jamais assez de m'avoir choisi. Des grands acteurs. Des grands acteurs d'abord, et ensuite parce que ça m'a ouvert les portes du cinéma italien-allemand. belges, suisses, j'ai fait, j'ai plus tourné quasiment en France, j'ai fait 30 films en Italie, j'en ai fait plusieurs en Suisse, en Allemagne, j'en ai fait un en Suisse, j'en ai fait deux ou trois en Belgique avec des belges, puis après les américains sont venus, après les anglais sont venus, voilà, et j'ai fait deux films, un ou deux au Portugal et deux en Espagne, et en Grèce deux, c'est-à-dire que l'Europe m'a fait travailler, voilà, donc quelle carrière ! Mieux que ça, je pouvais rêver. J'ai vu du pays, j'ai travaillé avec des acteurs extraordinaires, des metteurs en scène formidables. J'ai eu de très jolis rôles. Et donc, voilà, voilà. Et j'arrive à mon âge. Et je travaille encore beaucoup et j'ai plein de propositions.

  • Speaker #0

    Mais ce film, La Grande Bouffe, c'est un film qui aujourd'hui est mythique. Pour ceux qui ne le connaissent pas, c'est quatre hommes qui décident de se suicider en mangeant. Et donc, il y a une professeure que vous jouez. Qui vient dans ce quatuor ?

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que je représente la femme, la maîtresse, la sœur, la salope, tu le comprends ça ? Voilà, la femme, la maîtresse, celle qui comprend, la maman, celle qui comprend et qui les accompagne jusqu'à la mort.

  • Speaker #0

    C'est un film qui a eu, aujourd'hui on ne s'en rend pas compte, mais énormément de polémiques à sa sortie.

  • Speaker #1

    Ça a été compliqué. D'abord, ça a été un énorme succès. En France, un million d'entrées à l'époque. Et en Italie aussi, il a été distribué dans tout le monde entier. Les Espagnols, pas. Donc, ils venaient le voir à Perpignan. C'était la folie, les hommes. Parce que c'était interdit à l'époque encore en Espagne. Et il y a eu beaucoup de polémiques, évidemment. Quatre hommes qui se suicident en mangeant et en baisant, disons la vérité. Et en faisant l'amour, c'était pour certains extraordinaire. c'était... une vision de la société de consommation qui se consomme et qui va mourir. Et pour les autres, c'était obscène, c'était affreux, c'était pas possible. Ça les choquait, ça les choquait par-dessus tout. Donc voilà, il y a eu beaucoup de polémiques, beaucoup d'écrits dans Paris Match, Guillaume Manotto qui était pour, Michel Droit qui était contre, il y avait beaucoup de... Voilà, tous les journalistes sont partis à l'assaut, et on dit ce qu'ils avaient à dire par rapport à ce film. Bon, ils sont malheureusement tous partis, moi je suis là, mais je le défends parce que c'est un film mythique et je dirais presque incontournable maintenant. On ne ferait plus jamais ce film, il n'y aurait pas de producteur capable de produire ça, je ne pense pas.

  • Speaker #0

    Je pense qu'aujourd'hui on n'a pas le courage de faire des choses aussi polémiques.

  • Speaker #1

    Voilà, bon bah écoutez, la terre tourne et les choses tournent et les mentalités changent, voilà.

  • Speaker #0

    Et du coup, les films se sont plus que cédés.

  • Speaker #1

    Beaucoup en Italie d'ailleurs.

  • Speaker #0

    J'ai parlé d'Alain Delon.

  • Speaker #1

    Après j'ai fait un Delon, j'ai fait un film avec Belmondo, et puis j'ai fait Peter Gunaway, j'ai fait Werner Fassbinder, enfin bon j'ai fait... J'ai travaillé avec les plus grands acteurs américains de l'époque aussi.

  • Speaker #0

    Oui, c'est exceptionnel.

  • Speaker #1

    C'est formidable, voilà.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas s'il y a d'autres actrices qui peuvent se targuer d'un tel...

  • Speaker #1

    À part, sur un autre niveau, Isabelle Huppert. Isabelle, oui. Catherine, peut-être. Elle a fait plusieurs films quand même ailleurs. Aussi Catherine Deneuve. Mais les autres comédiennes, je ne crois pas. Non. Mais évidemment, ce n'était pas que des rôles principaux. Parfois, j'avais des seconds rôles, mais j'ai eu plein de rôles principaux. Mais je faisais des films très difficiles. Parce que le Peter Greenaway, Zou, A Z and Two Noughts, un Z et deux zéros, c'est un film sur la mort et la décomposition. Donc évidemment... Ce n'est pas des films faciles.

  • Speaker #0

    Quand on reçoit le script, qu'est-ce qu'on se dit ?

  • Speaker #1

    On se dit que ça va être difficile parce qu'au début j'ai une jambe en moins, puis après j'ai deux jambes en moins. C'est quelqu'un qui se dit « oui, on coupe les jambes pour voir comment le corps réagit » . Oui, Peter Greenaway venait de perdre ses parents et il voulait savoir comment les comédiens et le corps réagissaient à la décomposition. Non, ce n'est pas un film gay.

  • Speaker #0

    Oui, je… Voilà,

  • Speaker #1

    ce n'est pas un film… C'est un film très beau. parce que Greenaway a ce talent immense de faire un cadre extraordinaire, des couleurs, de la manière dont il fait son cadre, parce qu'il vient de l'architecture. Donc tout ça est bien pensé, bien fait, mais le thème était très difficile et c'était son deuxième film. Donc voilà.

  • Speaker #0

    D'accord. Je parlais d'Alain Delon tout à l'heure, parce qu'Alain Delon a vécu avec son provoque.

  • Speaker #1

    Oui, Place des quatre dauphins.

  • Speaker #0

    Place des quatre dauphins. Et vous, vous y vivez encore, puisque c'est votre lieu de naissance. Vous êtes très attachée à cette ville et on vous y croise régulièrement.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    En train de faire vos courses ou de faire de la publicité pour les pavés. Mais vous êtes provençale complètement, 100%.

  • Speaker #1

    Je suis attachée à cette terre, je dirais. À ma ville, bien sûr, mais à cette terre. Quand je suis dans la campagne aixoise, tout d'un coup, les oliviers, les cyprès, ça, ça me parle. Un sol pleureur me parle moins. Si, je trouve ça très joli, mais il y a des arbres qui me touchent. Et pour moi, l'olivier, c'est l'arbre emblématique de la Provence. Et le cyprès aussi. Bon, vous allez me dire, il y a les mêmes en Italie, près de Florence.

  • Speaker #0

    Mais ce n'est pas la même chose.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas la même chose.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas le même paysage. Puis,

  • Speaker #1

    c'est la lumière ici, la lumière. La lumière est très différente que celle de Paris ou celle même de Bordeaux où j'étais il y a quelques jours pour travailler. Et puis, il ne faut pas l'oublier non plus, c'est que j'ai eu des parents et des grands-parents qui m'ont inculqué la ville, qui ont beaucoup participé à la ville, à faire rayonner la ville à leur époque. Maman était vice-présidente de la Croix-Rouge, papa était à la mairie et puis de conseil général. Donc, ils savaient ce que c'était que la ville. rendre des services et j'ai ça dans mon ADN. Et donc, cette ville me plaît beaucoup, toujours plus. C'est pour ça que j'y suis revenue, sinon je serais restée à Paris. Et voilà, je suis là et j'essaye de faire à mon petit niveau, à mon petit niveau, des choses pour la ville et pour les exploits.

  • Speaker #0

    Vous avez évoqué votre père, Paul Ferréol, qui était conseiller général, qui était à la mairie, mais qui a aussi été un grand résistant. et qui a une place à son nom juste à côté, ça fait quoi d'avoir cet hommage à son père comme ça ?

  • Speaker #1

    C'est formidable. Moi, je ne voulais pas qu'elle soit là. C'est maman qui voulait qu'elle soit là. Parce que c'est une place où tu n'en es pas une place. Vous comprenez ?

  • Speaker #0

    Oui, en bas du passé, c'est plus.

  • Speaker #1

    C'est pas une place où tu te dis, c'est rond ou c'est carré. Mais bon, il est là, c'est formidable. près où il avait son bureau, près où il a habité. Donc c'est très bien. Je trouve que M. Pichral, qui était maire à l'époque, qui a tenu à faire ça, je l'en ai énormément remercié parce que je trouvais ça très gentil. Parce qu'il a fait six ans de guerre. Avec la deuxième DB, il est allé rejoindre De Gaulle. Après, il est parti avec Leclerc et Massu. Et donc, il a fait toute la campagne d'Afrique jusqu'à Tamandracet et après la libération de Paris, Strasbourg jusqu'au Nid d'Aigle avec les Américains. Voilà. Voilà, donc, et pour la petite histoire amusante, un jour je suis allée avec Madeleine Robinson, donc en mes débuts, début où je faisais Madame est Servie, je suis allée jouer à Baden-Baden. Je le dis à mon père qui me fait, tu vas à Baden-Baden, il y a le général Massu, tu le demandes et tu dis que tu es la fille de Polo. Alors, comme j'ai quand même du culot, je vais à Baden-Baden, on est au théâtre et tout, puis je vais voir les militaires, je fais, oui, il faudrait que je voie le général. C'est de la part de mon papa. Il s'appelle Polo, il a fait la guerre avec le général. On me présente le général. J'ai dit, mais général, il faut venir à la pièce ce soir et tout. Il m'a dit, d'accord, je viens, je vous fais un cocktail après. Et on a été reçus par le général Massu, avec un petit cocktail, Madeleine Robinson, non, venez pas, Marc Asso, non, on n'était pas. On a été reçus, grâce à mon père, par le général Massu à Baden-Baden. C'est pour vous dire que, bon, voilà, je trouve que c'est les choses de la vie, comme ça, qui arrivent, elles sont extraordinaires, elles sont géniales, inattendues. Et ça met du baume au cœur, quoi, c'est des choses extraordinaires. Oui,

  • Speaker #0

    mais il n'y a pas de hasard, en fait, les choses.

  • Speaker #1

    Ben voilà, je vais par hasard jouer à Baden-Baden et crac, ça se fait. Et le docteur des assurances, maintenant à Paris, il est par an avec le général Massu. Donc je suis peut-être une des rares comédiennes, quand je vais le voir, à lui dire, alors le général, qu'est-ce que vous avez comme souvenir ? Je lui raconte plein de choses que mon père a dites. Voilà, c'est drôle.

  • Speaker #0

    Ben oui, c'est un bel échange.

  • Speaker #1

    Oui, voilà, dans la vie, tout se regroupe parfois.

  • Speaker #0

    Quand on parle des ascendants, j'ai aussi lu que vous êtes l'arrière-arrière petite fille de Frédéric Mistral.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Est-ce que c'est ça ? C'était un secret, on ne le savait pas nous. Oui. Quand j'ai eu 40 ans, mon père a dit il faut que je vous parle, il y a un secret de famille. Alors, oui, on était là. Il a dit voilà, je suis, donc il était le petit-fils, oui, le petit-fils de Frédéric Mistral. Alors, on vient de la cuisse gauche, parce que M. Mistral avait une femme, avec laquelle il n'avait jamais eu d'argent, d'enfant, mais il y avait quelqu'un qui rodait, une mademoiselle Féréole, avec qui il a une aventure, et l'enfant est né, il ne l'a pas reconnu, mais il a payé toutes ses études à Mariusque Rielan, et il lui a donné le nom de Féréole, le nom de la dame, et il a payé ses études pour qu'il grandisse. Ce monsieur est devenu maître d'école, professeur et directeur d'école à Aix-en-Provence. Je crois même qu'il était en politique. Ce qui fait que mon père a dû suivre son grand-père, bien évidemment.

  • Speaker #0

    Du coup, c'est ça qui ancre en Provence ?

  • Speaker #1

    Oui et non. Quand on était jeunes, on allait toujours à Maillanne avec les grands-parents. On se demandait pourquoi on allait dans ce petit village. On s'ennuyait, il n'y avait pas d'enfants, il n'y avait que nous avec les grands-parents. Pourquoi on va toujours à Mayanne ? Et en fait, on ne savait pas. C'était ce secret. Et donc, on continue à aller à Maillanne, nous, les grands, maintenant. Et on a des amis à Mayanne. Donc, on y va très volontiers. Et ma sœur, d'ailleurs, est allée, moi, je n'ai pas pu y aller, à l'inauguration du musée Frédéric Mistral, qui s'est agrandi à Mayanne.

  • Speaker #0

    Parce que Maillanne est la ville de naissance de Frédéric Mistral.

  • Speaker #1

    Oui, Maillanne, c'est la ville.

  • Speaker #0

    Pour ceux qui ne connaissent pas.

  • Speaker #1

    Voilà, absolument. Il a son musée.

  • Speaker #0

    Et du coup, cet attachement à Aix, il s'est développé avec l'association Aix-en-Oeuvre.

  • Speaker #1

    Alors, là aussi, un hasard de la vie.

  • Speaker #0

    Mais oui.

  • Speaker #1

    Je suis à Paris en 2002. 2002. Oui. J'ai un interview avec un journal, peut-être le journal, qui faisait une énorme interview sur Aix-en-Provence. Donc, on m'interview et le journaliste me dit, est-ce que vous savez qu'il y a un sculpteur dans la campagne aixoise qui a fait un énorme statut de Cézanne ? Je dis, ah ben non, je ne sais pas. Et il me donne son nom. Je viens à Aix quelques temps après. Je tape à l'atelier Cézanne, je demande le directeur. j'ai dit on m'a dit qu'il y avait un sculpteur, oui je suis au courant, mais pourquoi on peut pas aller le voir, j'aimerais bien voir la statue, je vous accompagne, et nous allons donc chez Gabriel Sterre. Chez Gabriel là, j'ai dit mais qu'est-ce qu'on peut faire ? Et on me dit pour offrir la statue à la ville d'Aix-en-Provence, en 2006, c'est les 100 ans de la mort du pape. J'ai dit d'accord mais comment on fait ? Il faut monter une association. Donc on a monté une association, on m'a dit qu'il fallait que j'en sois présidente, et j'ai dit qu'est-ce qu'il faut faire ? Il faut aller chercher des sons. Alors me voilà partie encore avec mon bâton de pèlerin. à Paris beaucoup, Hermès, LVMH, Johnson & Johnson, Aix, beaucoup d'entreprises aixoises. Et en 2006, Aix-en-Oeuvre a offert la statue à la ville d'Aix-en-Provence, c'est Mme Marie-Joassin qui l'a inaugurée. Ça a été une énorme journée, il y avait des gens qui venaient de Paris, j'avais organisé un cocktail pour tous les Aixois qui étaient là, sur la place publique, un énorme cocktail offert. un déjeuner offert, un dîner offert. Ça a été une inauguration, comme il se doit, d'une grande statue de Cézanne.

  • Speaker #0

    Qui est exceptionnelle, qui aujourd'hui est devenue un incontournable de la ville. Oui, et puis s'il vous plaît,

  • Speaker #1

    beaucoup. Et c'est drôle parce que je suis une coquine. L'autre jour, il y avait des Italiens qui étaient là. Et puis il y avait un monsieur de l'Office du tourisme qui leur expliquait que c'était Cézanne. Et tout, je me suis mise au milieu, j'ai regardé, j'ai écouté ce qu'ils disaient. Voilà, voilà, donc c'est amusant et tous les gens qui se prennent en photo et tout.

  • Speaker #0

    Il restait dix minutes devant la statue et il y a plein de gens qui viennent se prendre en photo. C'est vrai, c'est vrai. Elle est tout le temps, elle doit être partout dans le monde maintenant en photo.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    oui. Autant que les tableaux de Cézanne d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Je pense, oui, oui, oui, c'est vrai, elle doit être partout dans le monde.

  • Speaker #0

    Et oui, et c'est vraiment un très beau cadeau que vous avez fait à la ville.

  • Speaker #1

    Je vais jeter un peu d'argent parce qu'à cette époque-là. Oui. Il y avait beaucoup d'argent en France. Donc, d'abord, les mycènes étaient très généreux. Et puis, c'était facile. Là, maintenant, pour avoir de l'argent, c'est terrible. Et donc, en restant de l'argent, je me suis dit, mais qu'est-ce que je pourrais inventer ? L'argent n'était pas à moi, c'était à une association. Et donc, j'ai eu l'idée d'ouvrir des jardins privés. Et j'ai commencé tout petit, mais après, petit à petit, peinture, sculpture, c'était vraiment des gens de la région. Et petit à petit, la musique, les comédiens, enfin voilà. Tout pour devenir ce que c'est cette année. Une énorme oeuvre. Et l'an prochain, c'est les 20 ans. J'espère que j'arriverai à faire très beau parce que... Eh bien,

  • Speaker #0

    On verra ça l'année prochaine.

  • Speaker #1

    Mais il faut trouver l'argent pour faire très bien.

  • Speaker #0

    Là, il y a cette édition, les flâneries d'art contemporains, qui a lieu tous les mois de juin, un week-end.

  • Speaker #1

    Le 21 et le 22 juin.

  • Speaker #0

    Cette année, c'est le 21 et le 22 juin, le samedi et le dimanche, avec énormément d'artistes qui viennent le produire, que ce soit des musiciens ou des acteurs qui vont faire des lectures. Il y a de l'opéra,

  • Speaker #1

    il y a de la danse, il y a du jazz. Il y a de la musique classique.

  • Speaker #0

    Puis des œuvres d'art qui sont dans les jardins.

  • Speaker #1

    Il y a eu une performance par Michel Fressé sur Cézanne.

  • Speaker #0

    C'est comme ça que j'ouvre. Michel Fressé qui est d'ailleurs l'ancien directeur de l'atelier Cézanne. Et actuel directeur de l'office de tourisme.

  • Speaker #1

    C'est comme ça que j'ouvre le festival. Il y a une jeune pianiste, Gaïenne Garagosian, qui a 14 ans, qui vient aussi faire un petit récitage. Alex Vizorek.

  • Speaker #0

    Ah oui.

  • Speaker #1

    Voilà. On fête cette année aussi les 50 ans de la mort de Pierre Dacq.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et donc, il y a Jacques Pessis, qui est son ligataire universel, qui vient parler de Pierre Dacq. Oui. Et c'est moi qui lis les textes.

  • Speaker #0

    Ça ne doit pas être facile. Non,

  • Speaker #1

    ce n'est pas facile. Mais plus tu les lis, plus je m'amuse.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Alors, si je m'amuse, peut-être qu'ils pourront s'amuser. Je ne sais pas. Il y en a un, d'abord, c'était lui aussi un très grand résistant. Oui. Ce que je ne savais pas.

  • Speaker #0

    Oui, oui.

  • Speaker #1

    Ah oui, oui, oui.

  • Speaker #0

    Il a une grande histoire. Oui. Radio Londres, c'est DAC.

  • Speaker #1

    C'est DAC. Alors, il y en a une. Bon, il y a des choses. Rien que ces deux premières phrases, ça me fait hurler de rire. Le soir tombait. Il tombait bien d'ailleurs. Et juste à pic. Vous remplacez le jour, dont le rapide déclin laissait à penser qu'il ne passerait pas la nuit. Je trouve ça extraordinaire. Et alors, il y a un endroit, mais il faut vraiment, voilà, ça. Ça, ça me fait hurler de rire. C'est incompréhensible. Vous prenez un litre d'eau ordinaire que vous faites soigneusement bouillir. C'est une recette de cuisine, la sauce au capre sans capre. Quand elle est bien bouillie, vous prenez un second litre d'eau que vous faites tiédir au bain-marie. Ceci fait, vous versez goutte à goutte un autre litre d'eau fraîche dans l'eau tiède afin d'obtenir une bonne liaison. Vous laissez légèrement épaissir. sur le coin du feu. Pendant ce temps-là, vous montez en neige un bon litre et demi d'eau et vous incorporez cet appareil dans votre première préparation. Si votre sauce est un peu ferme, vous l'allongez avec un peu d'eau légèrement dégourdie pour éviter que ça attache. Me fait hurler derrière ça ! Vous enfournez à feu vif pendant 40 minutes. Vous démoulez. Et pour clarifier, vous délayez le tout dans 5 litres d'eau. Vous avez alors ce qu'on appelle le concentré de sauce de capre qui, étant donné sa forte force de concentration, ne peut être utilisé tel quel que pour les besoins de la cuisine. Si l'on veut s'en servir, il est indispensable de l'étendre avec de l'eau dans la proportion de gros comme la tête d'un âne sur la pointe d'une épingle d'une épingle pour 10 litres d'eau. Vous obtenez ainsi une sauce au capre très honorable et fort agréable au goût. C'est hallucinant ! Oui,

  • Speaker #0

    c'est exceptionnel. Ça a été criquant, ça.

  • Speaker #1

    Il est mort il y a 50 ans. On fête ses 50 ans cette année.

  • Speaker #0

    C'est quelque chose qui ressemblerait presque à une recette de quelqu'un qui a fait la guerre et qui n'a rien à manger.

  • Speaker #1

    Alors ça aussi, les épanchements de cousines Sinovi. Ça alors... Là, j'ai bien compris à force de travailler. Là, je ne comprends rien. Non, mais c'est vrai. Je suis mariée à un homme qui m'a trompée avec la femme de mon amant. Jusque-là, ça va. Mais comme celle-ci a trompé mon mari en couchant avec le mien, j'en ai été réduite à tromper mon amant avec celui de sa femme, puisque son amant était mon mari. Et tout est comme ça. Voilà.

  • Speaker #0

    C'est pas mal. C'est du surréalisme.

  • Speaker #1

    C'est complètement surréaliste.

  • Speaker #0

    Et donc il va y avoir des lectures pendant les fleurines ?

  • Speaker #1

    Je vais lire ça le samedi je crois.

  • Speaker #0

    Et du coup, ça se passe où les fleurines ?

  • Speaker #1

    Dans trois jardins cette année, un 54 Comirabeau, au cloître des Oblats, un autre 1 rue du 4 septembre, et un autre 10 rue du 4 septembre, c'est écrit sur le papier 10 ou 12, 10 rue du 4 septembre, 1, 10, 1, c'est dans la même rue.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Voilà. Tu vas au cours Mirabeau en premier, tu descends, 1 rue du 4 septembre, 10 rue du 4 septembre, c'est fait. Le quatrième jardin que nous avions, nous ne l'avons plus. Je l'ai enlevé.

  • Speaker #0

    C'est compliqué de faire ouvrir des jardins ?

  • Speaker #1

    C'est la chose la plus compliquée qui existe. Les gens ont peur, je ne sais pas de quoi. Il n'y a jamais eu de vol. On ne détruit rien, donc on laisse tout très propre. Mais c'est la chose sur laquelle je me heurte depuis 19 ans. Donc j'ai quasiment toujours les mêmes jardins parce qu'ils sont habitués. ils savent qu'il n'y aura pas de soucis. Sinon, c'est la galère.

  • Speaker #0

    On fait un appel, justement, s'il y a des jardins qui veulent s'ouvrir. Oui, j'espère. Pour l'année prochaine. Parce que l'année prochaine, c'est les 20 ans.

  • Speaker #1

    Je ne dis pas quelque chose en très grand. Mais bon, avoir un jardin nouveau, un peu, ce serait formidable.

  • Speaker #0

    On va essayer de faire ouvrir un nouveau jardin. Pourquoi pas ? La dernière question, qui est la question rituelle que je pose à mes invités. Laquelle ? C'est s'il fallait choisir un endroit à Aix. quel serait votre endroit préféré ? C'est compliqué, je sais. C'est une question la plus compliquée, certainement. Pour faire quoi ?

  • Speaker #1

    Pour vivre ?

  • Speaker #0

    Le lieu qui vous plaît le plus, Alex.

  • Speaker #1

    Pour être assise sur une chaise ?

  • Speaker #0

    Le lieu dans lequel vous aimez aller.

  • Speaker #1

    Écoutez, moi, c'est simple. C'est le cours Mirabeau.

  • Speaker #0

    Tout simplement. Oui.

  • Speaker #1

    Je trouve que c'est un endroit extraordinaire. Alors, ce n'est pas un endroit très caché. C'est pour tout le monde. Bien sûr. Mais bon, je l'ai arpenté. J'ai même des photos. avec mon grand-père sur le cours Mirabeau, on tenait par la main. Mon père adorait aller sur le cours Mirabeau. Il marchait, il revenait, ça le détendait. Je crois que le cours Mirabeau, c'est un endroit magique, formidable. Je cherche un endroit un peu secret que j'aurais peut-être bien connu et dans lequel j'aimerais bien aller. Mais un peu secret.

  • Speaker #0

    Après, le cours Mirabeau, ça me va, moi.

  • Speaker #1

    Le cours Mirabeau, j'adore.

  • Speaker #0

    Parce que le cours Mirabeau, c'est la vie exoise.

  • Speaker #1

    Oui, puis c'est l'ouverture sur la ville, ça. On rentre en ville. D'un côté, c'est le quartier Mazarin, avec ses belles maisons toutes faites à l'époque de Mazarin. Et puis l'autre, c'est la ville plus accessible. Et après, c'est la ville comptale, c'est-à-dire plus loin. Je cherchais un petit endroit en me disant, là... Mais en fait, tout est beau dans cette ville. La place de la mairie est magnifique, tu peux y aller, tu es heureuse. La place d'Albertas. C'est magnifique, mais il n'y a pas d'arbre, donc tu ne peux pas y rester longtemps. Ces petites places, je pense que moi c'est un ravissement, tu vois, parce que tout d'un coup tu tombes sur une petite place, je ne sais pas comment elle s'appelle, après Albertaz, il y a une petite place avec une fontaine.

  • Speaker #0

    Oui, Place Saint-Honoré.

  • Speaker #1

    Saint-Honoré, et là les gens ils sont assis sur la fontaine, ils mangent, ils boivent un verre, c'est tellement charmant, il y a un arbre, c'est abrité, là les gens sont là. Tout ça, c'est magnifique.

  • Speaker #0

    C'est la douceur de vivre ex-soise.

  • Speaker #1

    Absolument.

  • Speaker #0

    C'est pour ça qu'on y revient dans cette ville.

  • Speaker #1

    Oui, comme disait Cézanne, quand on est ailleurs, on n'a qu'une envie, c'est y revenir. C'est le seul endroit où on peut être bien.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    C'est pour ça un peu que j'y suis et que je vais mourir. D'ailleurs, j'ai mon tombeau à Aix-en-Provence, au cimetière Saint-Pierre. Voilà.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter ? pour ces flâneries d'art et puis le reste.

  • Speaker #1

    Que ce soit un grand succès, que ça se passe bien. Et je pense qu'il ne va pas pleuvoir.

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    Je pense, je dis, je pense.

  • Speaker #0

    Je n'ai pas regardé.

  • Speaker #1

    Mais le regardons tout de suite. Sable du nom 32-32-32. Donc, voilà.

  • Speaker #0

    Il va faire très, très beau. Vous pouvez venir.

  • Speaker #1

    Il va faire très, très chaud.

  • Speaker #0

    Vous pouvez venir vous abriter sous les arbres des jardins.

  • Speaker #1

    Sous les arbres et surtout sous les parasols. et écouter de la musique et être bien.

  • Speaker #0

    Comme on est bien à Aix.

  • Speaker #1

    Voilà, comme nous sommes très bien à Aix.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Andrea, pour ce temps passé ensemble. Et j'espère à très bientôt.

  • Speaker #1

    J'espère à très bientôt, oui, absolument. Et je veux juste dire que je suis très contente. J'ai eu une nouvelle il y a quelques jours. Madame le maire me remet la médaille de la ville dans quelques jours.

  • Speaker #0

    C'est mérité.

  • Speaker #1

    Je suis très contente parce que c'est une reconnaissance, oui, pour moi, oui, mais je pense aussi pour la famille. Ça veut dire que je vais la dédier à mon père et ma mère. Je vais peut-être même pleurer en la disant. Oui, c'est ça le problème. C'est que je vais leur dédier, parce que c'est eux, je crois que c'est eux qui nous ont vraiment appris à aimer cette ville aussi. Tu vois ? À aimer cette ville, à être bien dans cette ville. Et donc, comme ils ont fait beaucoup plus de choses que moi, dans cette ville, je vais aussi leur dédier ma médaille.

  • Speaker #0

    Je pense que vous avez fait beaucoup pour cette ville aussi.

  • Speaker #1

    Oh, oui, enfin...

  • Speaker #0

    Mais si, mais si.

  • Speaker #1

    Non,

  • Speaker #0

    non, je fais les flâneries, c'est tout. C'est déjà beaucoup. Merci beaucoup. Voilà. Vraiment. Voilà, merci à vous. Et félicitations pour cette médaille qui est vraiment méritée.

  • Speaker #2

    Voilà, c'est ainsi que s'achève cet épisode des Jean d'Aix. Et je remercie Andrea Ferreul de sa simplicité et de m'avoir reçu dans son salon. Je vous rappelle que les flâneries d'art contemporain, c'est ce week-end du 21 et 22 juin 2025 et tous les ans à la même période. Je tiens à féliciter Andrea. qui a reçu la médaille de la ville des mains de Mme le maire le 16 juin dernier. C'est une récompense largement méritée. Ce podcast est une initiative personnelle, bénévole et indépendante, et le meilleur moyen de m'aider à la faire connaître et durer, c'est d'en parler autour de vous. Vous pouvez aussi liker ou commenter sur les plateformes Apple Podcasts, Deezer ou Spotify, afin de lui donner de la visibilité. et de le faire connaître au plus grand nombre en remontant dans les propositions. Pour ma part, je vous remercie d'avoir écouté jusqu'ici ce podcast et je vous dis à très vite pour un nouvel épisode des gens d'Aix avec un invité qui, je suis sûr, va faire parler les Aixois.

Description

Pour cet épisode, Frédéric Paul reçoit Andréa Ferréol. Actrice, passionnée, femme de culture et de convictions… elle est une figure incontournable du paysage artistique français — et d’Aix-en-Provence.

Dans cet épisode, elle revient sur son parcours hors normes : de La Grande Bouffe de Marco Ferreri à ses engagements pour la culture et le patrimoine. Elle évoque aussi son association Aix-en-Œuvres, à l’origine des Flâneries d’art contemporain, qui transforment chaque année les jardins aixois en galeries à ciel ouvert.

Andréa nous parle aussi de sa famille profondément attachée à Aix, de ses souvenirs d’enfance à ses combats d’aujourd’hui pour faire rayonner la ville à travers l’art et la mémoire.

💬 Une conversation vivante, drôle, émouvante parfois, qui nous rappelle combien l’art, l’engagement et l’ancrage local peuvent nourrir un destin.

🎧 Un épisode à ne pas manquer si vous aimez le cinéma, les femmes libres, et les histoires qui ont du panache.

Bonne écoute !


www.levisibleestinvisible.fr


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je suis Frédéric Paul, guide conférencier et créateur des visites Le Visible est Invisible à Aix et en Provence. Peut-être que vous me connaissez comme guide dans les rues d'Aix ou d'autres villes provençales que j'aime faire découvrir à mes visiteurs. J'aime leur montrer des détails que l'on croise, mais que l'on ne regarde pas. Ce métier de guide me permet de rencontrer des gens de tous horizons, et j'ai eu envie de donner la parole à certains d'entre eux. C'est ainsi qu'est née l'idée de ces interviews. Bienvenue dans le podcast Légendax, le podcast qui fait parler les Aixois. Ce podcast se veut une galerie de portraits d'exois, plus ou moins connus, qu'ils soient vivants ou morts, qu'ils soient artistes, sportifs, entrepreneurs, politiques ou simples citoyens, ils auront tous une place dans les gens d'Aix. Et pour ce septième épisode de la saison 2, j'ai l'honneur de recevoir une grande actrice, Andrea Ferrerolle. Avec plus d'une centaine de films à son actif, dont La Grande Bouffe, Le Dernier Métro ou Les Galettes de Pontavenne, Une carrière exceptionnelle qui n'est pas terminée, car elle continue à jouer devant les caméras comme sur scène. Très attachée à sa ville d'Aix-en-Provence, où on peut la croiser en train de faire ses courses, elle a créé les Flèneries d'art contemporains qui fêtent en cette année 2025 leur 19e édition. Comme chaque année, des jardins privés seront ouverts au public et résonneront de lecture, de musique ou de danse au milieu d'œuvres d'art. Que vous soyez assis sur votre balcon en train de courir ou dans votre voiture, je vous souhaite une bonne écoute de cette interview pleine de sourires et de peps avec la grande Andrea Ferreol. Bonjour Andrea.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup pour votre accueil. Je suis ravi de vous avoir comme invité aujourd'hui parce que vous êtes une grande actrice. Pour ceux qui ne vous connaîtraient pas, vous avez plus d'une centaine de films à votre actif, 80 téléfilms, et on ne compte plus les pièces de théâtre. bien sûr. On vous a vu dans La Grande Bouffe, Le Dernier Métro, Les Galettes de Pontavenne, entre autres. Beaucoup de films européens aussi.

  • Speaker #1

    Oui, beaucoup.

  • Speaker #0

    Et de grands réalisateurs. Lautner, Mocky, Broca, Truffaut. Et de grands partenaires comme Delon, Belmondo, Deneuve, Mireille d'Arc. C'est une belle carrière.

  • Speaker #1

    Oui, très belle carrière. Je suis très contente.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui amène une jeune femme qui est née à devenir une actrice célèbre.

  • Speaker #1

    Les hasards de la vie.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Les hasards de la vie, le courage, la volonté et les chances qui se présentent, qu'il faut savoir attraper naturellement.

  • Speaker #0

    Attraper les opportunités.

  • Speaker #1

    Ben oui, bien sûr. Et provoquer aussi, provoquer les choses un peu.

  • Speaker #0

    Oui, la chance ça se provoque.

  • Speaker #1

    Oui, je pense.

  • Speaker #0

    Parce que si j'ai bien lu, vous avez commencé par les beaux-arts, comme Cézanne. Voilà. Vous auriez pu être Cézanne en femme. C'est...

  • Speaker #1

    C'est ça, sauf que Cézanne avait beaucoup de talent, moi pas du tout. C'est quand même un point important. Moi, devant une feuille blanche, une toile blanche, je ne savais pas très bien par quoi commencer. En fait, j'aurais dû créer un style. J'ai été idiote. J'y pense maintenant. Faire une belle toile blanche, peut-être un petit truc dessus et signer. Et là, c'était moi.

  • Speaker #0

    Peut-être qu'aujourd'hui, ça marcherait.

  • Speaker #1

    J'en suis persuadée. J'en suis bien persuadée. Donc, oui, là, par exemple, j'étais au Beaux-Arts et... Le hasard, la chance, fait qu'une jeune fille de Marseille, qui venait de Marseille au Beaux-Arts avec nous, très jolie fille, me dit un jour « Tu sais qu'il y a un cours de théâtre à Aix-en-Provence ? Si on y allait ? » Je dis « Oui, pourquoi pas ? » Je ne pensais pas faire du théâtre, moi. Pourquoi pas ? Moi, j'ai toujours tout tenté dans ma vie, sauf le sport. Si, j'en ai fait, mais 10 minutes, un quart d'heure chaque fois. J'ai compris que c'était trop fatigant tout de suite. Donc, on y va. C'était un vieux monsieur qui s'appelait Martial Reb, qui avait travaillé avec Copot, Bati, Dulin. Et donc, bon, on y va. Je rentre chez moi le premier soir, je prends une gifle, parce qu'il était 8h15, que je n'avais pas prévenu mes parents que j'allais à un cours de théâtre. Donc, je dis, mais j'étais à un cours de théâtre. Bon, du coup... Ils ont accepté, je suis retournée le soir de 18h à 20h et j'allais au Beaux-Arts. La jeune fille marseillaise, elle, elle est partie. Bon, voilà, je faisais du théâtre, les Beaux-Arts, un peu de théâtre le soir, pourquoi pas. Le hasard de la vie a fait qu'arrive à Aix-en-Provence, au Festival d'art lyrique, Jean-Laurent Cochet qui avait un cours à Paris. Et le cours de Jean Laurent qui était à l'époque un immense cours très prisé. D'où sont sortis Gérard Depardieu, Lucchini, Fabrice, d'où est sorti aussi Jean-Pierre Castaldi. Enfin voilà, c'était un vivier très important de jeunes comédiens en devenir. Et donc on me le présente à Aix, il montait Ariane Anaxos. On sympathise, j'étais jeune, j'étais au cours d'ici. Et il me dit, mais viens à Paris, mais viens à Paris, à mon cours, je te prends. Alors là, il a fallu demander aux parents d'y aller. Oui,

  • Speaker #0

    les convaincre.

  • Speaker #1

    Les convaincre. C'était facile, huit jours de grève de la faim. Au bout de huit jours, ils ont dit oui. Non, non, c'est pour ça que ma vie, c'est que de la volonté, des rencontres, des hasards, attraper le hasard, profiter des rencontres et la volonté. Et encore aujourd'hui, c'est pareil, c'est dans mon ADN complètement. Donc. Je vais au cours de Jean-Laurent Cochet et je suis malade au bout de huit mois. Je reviens ici. Bon, ça, c'est la vie qui, malheureusement, parfois te met des petites entourloupes.

  • Speaker #0

    Pour voir si on a envie d'aller jusqu'au bout.

  • Speaker #1

    Voilà. Et mes parents me disent, tu ne vas plus retourner à Paris puisque là, Antoine Bourseiller s'installe à Aix. Là, rue du 11 novembre. C'était un théâtre à l'époque très, très, très prisé des Aixois. Donc, je vais au cours de Boursayer. Voilà, vous voyez, donc. Un vieux monsieur qui m'a prendu le théâtre, le théâtre plus moderne avec Bourseiller et entre-temps, théâtre classique, mais quand même moderne avec Cochet. Et à la fin de ce parcours avec Antoine, il monte à Avignon, il lance l'arbre remue encore, avec Reggiani et sa femme Chantal Dargé. Et il y avait des figurants. Et il me prend comme figurante. Donc, je suis figurante. Et à la fin d'Avignon, il me dit... Maintenant, toi, ça suffit les cours, hein. T'en as fait assez, ce qui est vrai. Tu dois travailler, tu apprends ton métier sur le tas. C'est un métier qui s'apprend en le faisant, beaucoup. Donc, re-Belote, mes parents me remontent à Paris. Voilà !

  • Speaker #0

    Et du coup, du théâtre.

  • Speaker #1

    Et là, ah non, mais là, ça se fait pas comme ça. Là, il faut faire des rencontres, là, il faut se lever très tôt. Je suis allée taper à tous les théâtres parisiens et j'ai un copain qui est décédé, malheureusement. qui était comédien que j'ai rencontré bien après qui m'a dit c'est normal que tu réussisses tu te lèves toi le matin eux ils se levaient à midi et donc moi j'allais me présenter et me présentant dans les théâtres j'ai un directeur de théâtre qui était formidable s'appelait Jean-Michel Rousière qui me dit oui la petite là viens j'ai une tournée je te prends et en fait j'avais à dire exactement madame est servie quand je suis passé à Aix-en-Provence mes parents ils avaient rameuté tout le monde pensant que j'avais un grand rôle non madame est servie Donc avec Madeleine Robinson et Marc Cassot à l'époque qui étaient des superstars de théâtre. Donc voilà, et c'est comme ça. Et comme il a été très content, il m'a recommandé à quelqu'un d'autre qui m'a fait faire une autre pièce. Et comme ça, tu rencontres du monde, tu rentres dans le métier, tu apprends ton métier.

  • Speaker #0

    C'est en forgeant qu'on devient forgeron.

  • Speaker #1

    Exactement. Voilà, c'est en forgeant qu'on devient forgeron. Et ensuite là, j'ai rencontré des comédiens qui m'ont présenté Jean-Michel Ribes. Donc, j'ai travaillé avec Rib. Voilà, ça s'enchaînait chaleureusement, sympathiquement, amicalement. Voilà. Alors, pour la petite histoire, à 16 ans, pour des raisons de santé, j'ai dû faire une cure d'amaigrissement. Et comme j'étais partie en tournée, de suite, deux tournées de suite, on faisait les grands restaurants avec les copains, ceux qui avaient envie de manger trois étoiles. Alors, tout notre argent y passait, notre petit argent de comédien, mais on mangeait trois étoiles. Et un jour, 20 ans, deuxième cure d'amaigrissement. Et 25 ans, je tombe sur un metteur en scène qui me choisit pour me dire, il faut reprendre 25 kilos pour faire le film La Grande Bouffe. J'ai dit, ok, pas de problème. Voilà, donc si vous voulez, tout ce travail que j'avais fait 16 ans, 20 ans, tout d'un coup, à 25 ans, j'ai repris 25 kilos, que j'ai totalement perdus, je ne les ai plus depuis très longtemps. Donc pourquoi je ne les ai plus ? La volonté ! Oui. Voilà.

  • Speaker #0

    C'est pas facile non plus de grossir.

  • Speaker #1

    Ah là ça c'est la chose absolument la plus abominable. Parce que pour grossir, il faut beaucoup manger. Et j'avais le laps de temps qui était très court. Parce que sur un an tu peux prendre 5-10 kilos sur un an, tu t'en aperçois à peine. Mais là c'était deux mois. On ne pouvait faire aucun costume. On était obligés, ils avaient choisi la couleur de la robe, la couleur du manteau, les tissus et tout. Mais on ne pouvait pas les faire parce que ou je faisais un 42 ou je devais faire un 48. pas le même tissu, c'est pas mal à mon goeur de tissu et j'ai eu la chance extrême là aussi, de rencontrer un monsieur qui était chirurgien chirurgien plasticien qui m'a dit vous êtes complètement folle, mais vous êtes complètement folle je vais vous donner un truc Vous mangez normalement, vous buvez un litre de bière par jour et vous salez au maximum vos aliments. La bière et le sel, ça va gonfler, vous aurez des kilos d'eau.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Ce qui fait que les dix premiers kilos, quand j'ai arrêté le sel et la bière, ils sont partis, je ne les ai jamais vus. Oui. Ils étaient à peine arrivés et ils sont déjà repartis. Et les autres, ça a pris quatre ans, tranquillement. D'ailleurs, si on voit mes films, on voit que je suis un peu ronde, puis un peu moins ronde. On voit l'évolution.

  • Speaker #0

    Et le film pour lequel vous avez dû prendre 25 kilos, c'était La Grande Bouche. C'est un film exceptionnel, mythique aujourd'hui, avec Tonia Tsi,

  • Speaker #1

    Mastroianni, Niki Poli et Moiré, Marco Ferreri, que je ne remercierai jamais assez de m'avoir choisi. Des grands acteurs. Des grands acteurs d'abord, et ensuite parce que ça m'a ouvert les portes du cinéma italien-allemand. belges, suisses, j'ai fait, j'ai plus tourné quasiment en France, j'ai fait 30 films en Italie, j'en ai fait plusieurs en Suisse, en Allemagne, j'en ai fait un en Suisse, j'en ai fait deux ou trois en Belgique avec des belges, puis après les américains sont venus, après les anglais sont venus, voilà, et j'ai fait deux films, un ou deux au Portugal et deux en Espagne, et en Grèce deux, c'est-à-dire que l'Europe m'a fait travailler, voilà, donc quelle carrière ! Mieux que ça, je pouvais rêver. J'ai vu du pays, j'ai travaillé avec des acteurs extraordinaires, des metteurs en scène formidables. J'ai eu de très jolis rôles. Et donc, voilà, voilà. Et j'arrive à mon âge. Et je travaille encore beaucoup et j'ai plein de propositions.

  • Speaker #0

    Mais ce film, La Grande Bouffe, c'est un film qui aujourd'hui est mythique. Pour ceux qui ne le connaissent pas, c'est quatre hommes qui décident de se suicider en mangeant. Et donc, il y a une professeure que vous jouez. Qui vient dans ce quatuor ?

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que je représente la femme, la maîtresse, la sœur, la salope, tu le comprends ça ? Voilà, la femme, la maîtresse, celle qui comprend, la maman, celle qui comprend et qui les accompagne jusqu'à la mort.

  • Speaker #0

    C'est un film qui a eu, aujourd'hui on ne s'en rend pas compte, mais énormément de polémiques à sa sortie.

  • Speaker #1

    Ça a été compliqué. D'abord, ça a été un énorme succès. En France, un million d'entrées à l'époque. Et en Italie aussi, il a été distribué dans tout le monde entier. Les Espagnols, pas. Donc, ils venaient le voir à Perpignan. C'était la folie, les hommes. Parce que c'était interdit à l'époque encore en Espagne. Et il y a eu beaucoup de polémiques, évidemment. Quatre hommes qui se suicident en mangeant et en baisant, disons la vérité. Et en faisant l'amour, c'était pour certains extraordinaire. c'était... une vision de la société de consommation qui se consomme et qui va mourir. Et pour les autres, c'était obscène, c'était affreux, c'était pas possible. Ça les choquait, ça les choquait par-dessus tout. Donc voilà, il y a eu beaucoup de polémiques, beaucoup d'écrits dans Paris Match, Guillaume Manotto qui était pour, Michel Droit qui était contre, il y avait beaucoup de... Voilà, tous les journalistes sont partis à l'assaut, et on dit ce qu'ils avaient à dire par rapport à ce film. Bon, ils sont malheureusement tous partis, moi je suis là, mais je le défends parce que c'est un film mythique et je dirais presque incontournable maintenant. On ne ferait plus jamais ce film, il n'y aurait pas de producteur capable de produire ça, je ne pense pas.

  • Speaker #0

    Je pense qu'aujourd'hui on n'a pas le courage de faire des choses aussi polémiques.

  • Speaker #1

    Voilà, bon bah écoutez, la terre tourne et les choses tournent et les mentalités changent, voilà.

  • Speaker #0

    Et du coup, les films se sont plus que cédés.

  • Speaker #1

    Beaucoup en Italie d'ailleurs.

  • Speaker #0

    J'ai parlé d'Alain Delon.

  • Speaker #1

    Après j'ai fait un Delon, j'ai fait un film avec Belmondo, et puis j'ai fait Peter Gunaway, j'ai fait Werner Fassbinder, enfin bon j'ai fait... J'ai travaillé avec les plus grands acteurs américains de l'époque aussi.

  • Speaker #0

    Oui, c'est exceptionnel.

  • Speaker #1

    C'est formidable, voilà.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas s'il y a d'autres actrices qui peuvent se targuer d'un tel...

  • Speaker #1

    À part, sur un autre niveau, Isabelle Huppert. Isabelle, oui. Catherine, peut-être. Elle a fait plusieurs films quand même ailleurs. Aussi Catherine Deneuve. Mais les autres comédiennes, je ne crois pas. Non. Mais évidemment, ce n'était pas que des rôles principaux. Parfois, j'avais des seconds rôles, mais j'ai eu plein de rôles principaux. Mais je faisais des films très difficiles. Parce que le Peter Greenaway, Zou, A Z and Two Noughts, un Z et deux zéros, c'est un film sur la mort et la décomposition. Donc évidemment... Ce n'est pas des films faciles.

  • Speaker #0

    Quand on reçoit le script, qu'est-ce qu'on se dit ?

  • Speaker #1

    On se dit que ça va être difficile parce qu'au début j'ai une jambe en moins, puis après j'ai deux jambes en moins. C'est quelqu'un qui se dit « oui, on coupe les jambes pour voir comment le corps réagit » . Oui, Peter Greenaway venait de perdre ses parents et il voulait savoir comment les comédiens et le corps réagissaient à la décomposition. Non, ce n'est pas un film gay.

  • Speaker #0

    Oui, je… Voilà,

  • Speaker #1

    ce n'est pas un film… C'est un film très beau. parce que Greenaway a ce talent immense de faire un cadre extraordinaire, des couleurs, de la manière dont il fait son cadre, parce qu'il vient de l'architecture. Donc tout ça est bien pensé, bien fait, mais le thème était très difficile et c'était son deuxième film. Donc voilà.

  • Speaker #0

    D'accord. Je parlais d'Alain Delon tout à l'heure, parce qu'Alain Delon a vécu avec son provoque.

  • Speaker #1

    Oui, Place des quatre dauphins.

  • Speaker #0

    Place des quatre dauphins. Et vous, vous y vivez encore, puisque c'est votre lieu de naissance. Vous êtes très attachée à cette ville et on vous y croise régulièrement.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    En train de faire vos courses ou de faire de la publicité pour les pavés. Mais vous êtes provençale complètement, 100%.

  • Speaker #1

    Je suis attachée à cette terre, je dirais. À ma ville, bien sûr, mais à cette terre. Quand je suis dans la campagne aixoise, tout d'un coup, les oliviers, les cyprès, ça, ça me parle. Un sol pleureur me parle moins. Si, je trouve ça très joli, mais il y a des arbres qui me touchent. Et pour moi, l'olivier, c'est l'arbre emblématique de la Provence. Et le cyprès aussi. Bon, vous allez me dire, il y a les mêmes en Italie, près de Florence.

  • Speaker #0

    Mais ce n'est pas la même chose.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas la même chose.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas le même paysage. Puis,

  • Speaker #1

    c'est la lumière ici, la lumière. La lumière est très différente que celle de Paris ou celle même de Bordeaux où j'étais il y a quelques jours pour travailler. Et puis, il ne faut pas l'oublier non plus, c'est que j'ai eu des parents et des grands-parents qui m'ont inculqué la ville, qui ont beaucoup participé à la ville, à faire rayonner la ville à leur époque. Maman était vice-présidente de la Croix-Rouge, papa était à la mairie et puis de conseil général. Donc, ils savaient ce que c'était que la ville. rendre des services et j'ai ça dans mon ADN. Et donc, cette ville me plaît beaucoup, toujours plus. C'est pour ça que j'y suis revenue, sinon je serais restée à Paris. Et voilà, je suis là et j'essaye de faire à mon petit niveau, à mon petit niveau, des choses pour la ville et pour les exploits.

  • Speaker #0

    Vous avez évoqué votre père, Paul Ferréol, qui était conseiller général, qui était à la mairie, mais qui a aussi été un grand résistant. et qui a une place à son nom juste à côté, ça fait quoi d'avoir cet hommage à son père comme ça ?

  • Speaker #1

    C'est formidable. Moi, je ne voulais pas qu'elle soit là. C'est maman qui voulait qu'elle soit là. Parce que c'est une place où tu n'en es pas une place. Vous comprenez ?

  • Speaker #0

    Oui, en bas du passé, c'est plus.

  • Speaker #1

    C'est pas une place où tu te dis, c'est rond ou c'est carré. Mais bon, il est là, c'est formidable. près où il avait son bureau, près où il a habité. Donc c'est très bien. Je trouve que M. Pichral, qui était maire à l'époque, qui a tenu à faire ça, je l'en ai énormément remercié parce que je trouvais ça très gentil. Parce qu'il a fait six ans de guerre. Avec la deuxième DB, il est allé rejoindre De Gaulle. Après, il est parti avec Leclerc et Massu. Et donc, il a fait toute la campagne d'Afrique jusqu'à Tamandracet et après la libération de Paris, Strasbourg jusqu'au Nid d'Aigle avec les Américains. Voilà. Voilà, donc, et pour la petite histoire amusante, un jour je suis allée avec Madeleine Robinson, donc en mes débuts, début où je faisais Madame est Servie, je suis allée jouer à Baden-Baden. Je le dis à mon père qui me fait, tu vas à Baden-Baden, il y a le général Massu, tu le demandes et tu dis que tu es la fille de Polo. Alors, comme j'ai quand même du culot, je vais à Baden-Baden, on est au théâtre et tout, puis je vais voir les militaires, je fais, oui, il faudrait que je voie le général. C'est de la part de mon papa. Il s'appelle Polo, il a fait la guerre avec le général. On me présente le général. J'ai dit, mais général, il faut venir à la pièce ce soir et tout. Il m'a dit, d'accord, je viens, je vous fais un cocktail après. Et on a été reçus par le général Massu, avec un petit cocktail, Madeleine Robinson, non, venez pas, Marc Asso, non, on n'était pas. On a été reçus, grâce à mon père, par le général Massu à Baden-Baden. C'est pour vous dire que, bon, voilà, je trouve que c'est les choses de la vie, comme ça, qui arrivent, elles sont extraordinaires, elles sont géniales, inattendues. Et ça met du baume au cœur, quoi, c'est des choses extraordinaires. Oui,

  • Speaker #0

    mais il n'y a pas de hasard, en fait, les choses.

  • Speaker #1

    Ben voilà, je vais par hasard jouer à Baden-Baden et crac, ça se fait. Et le docteur des assurances, maintenant à Paris, il est par an avec le général Massu. Donc je suis peut-être une des rares comédiennes, quand je vais le voir, à lui dire, alors le général, qu'est-ce que vous avez comme souvenir ? Je lui raconte plein de choses que mon père a dites. Voilà, c'est drôle.

  • Speaker #0

    Ben oui, c'est un bel échange.

  • Speaker #1

    Oui, voilà, dans la vie, tout se regroupe parfois.

  • Speaker #0

    Quand on parle des ascendants, j'ai aussi lu que vous êtes l'arrière-arrière petite fille de Frédéric Mistral.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Est-ce que c'est ça ? C'était un secret, on ne le savait pas nous. Oui. Quand j'ai eu 40 ans, mon père a dit il faut que je vous parle, il y a un secret de famille. Alors, oui, on était là. Il a dit voilà, je suis, donc il était le petit-fils, oui, le petit-fils de Frédéric Mistral. Alors, on vient de la cuisse gauche, parce que M. Mistral avait une femme, avec laquelle il n'avait jamais eu d'argent, d'enfant, mais il y avait quelqu'un qui rodait, une mademoiselle Féréole, avec qui il a une aventure, et l'enfant est né, il ne l'a pas reconnu, mais il a payé toutes ses études à Mariusque Rielan, et il lui a donné le nom de Féréole, le nom de la dame, et il a payé ses études pour qu'il grandisse. Ce monsieur est devenu maître d'école, professeur et directeur d'école à Aix-en-Provence. Je crois même qu'il était en politique. Ce qui fait que mon père a dû suivre son grand-père, bien évidemment.

  • Speaker #0

    Du coup, c'est ça qui ancre en Provence ?

  • Speaker #1

    Oui et non. Quand on était jeunes, on allait toujours à Maillanne avec les grands-parents. On se demandait pourquoi on allait dans ce petit village. On s'ennuyait, il n'y avait pas d'enfants, il n'y avait que nous avec les grands-parents. Pourquoi on va toujours à Mayanne ? Et en fait, on ne savait pas. C'était ce secret. Et donc, on continue à aller à Maillanne, nous, les grands, maintenant. Et on a des amis à Mayanne. Donc, on y va très volontiers. Et ma sœur, d'ailleurs, est allée, moi, je n'ai pas pu y aller, à l'inauguration du musée Frédéric Mistral, qui s'est agrandi à Mayanne.

  • Speaker #0

    Parce que Maillanne est la ville de naissance de Frédéric Mistral.

  • Speaker #1

    Oui, Maillanne, c'est la ville.

  • Speaker #0

    Pour ceux qui ne connaissent pas.

  • Speaker #1

    Voilà, absolument. Il a son musée.

  • Speaker #0

    Et du coup, cet attachement à Aix, il s'est développé avec l'association Aix-en-Oeuvre.

  • Speaker #1

    Alors, là aussi, un hasard de la vie.

  • Speaker #0

    Mais oui.

  • Speaker #1

    Je suis à Paris en 2002. 2002. Oui. J'ai un interview avec un journal, peut-être le journal, qui faisait une énorme interview sur Aix-en-Provence. Donc, on m'interview et le journaliste me dit, est-ce que vous savez qu'il y a un sculpteur dans la campagne aixoise qui a fait un énorme statut de Cézanne ? Je dis, ah ben non, je ne sais pas. Et il me donne son nom. Je viens à Aix quelques temps après. Je tape à l'atelier Cézanne, je demande le directeur. j'ai dit on m'a dit qu'il y avait un sculpteur, oui je suis au courant, mais pourquoi on peut pas aller le voir, j'aimerais bien voir la statue, je vous accompagne, et nous allons donc chez Gabriel Sterre. Chez Gabriel là, j'ai dit mais qu'est-ce qu'on peut faire ? Et on me dit pour offrir la statue à la ville d'Aix-en-Provence, en 2006, c'est les 100 ans de la mort du pape. J'ai dit d'accord mais comment on fait ? Il faut monter une association. Donc on a monté une association, on m'a dit qu'il fallait que j'en sois présidente, et j'ai dit qu'est-ce qu'il faut faire ? Il faut aller chercher des sons. Alors me voilà partie encore avec mon bâton de pèlerin. à Paris beaucoup, Hermès, LVMH, Johnson & Johnson, Aix, beaucoup d'entreprises aixoises. Et en 2006, Aix-en-Oeuvre a offert la statue à la ville d'Aix-en-Provence, c'est Mme Marie-Joassin qui l'a inaugurée. Ça a été une énorme journée, il y avait des gens qui venaient de Paris, j'avais organisé un cocktail pour tous les Aixois qui étaient là, sur la place publique, un énorme cocktail offert. un déjeuner offert, un dîner offert. Ça a été une inauguration, comme il se doit, d'une grande statue de Cézanne.

  • Speaker #0

    Qui est exceptionnelle, qui aujourd'hui est devenue un incontournable de la ville. Oui, et puis s'il vous plaît,

  • Speaker #1

    beaucoup. Et c'est drôle parce que je suis une coquine. L'autre jour, il y avait des Italiens qui étaient là. Et puis il y avait un monsieur de l'Office du tourisme qui leur expliquait que c'était Cézanne. Et tout, je me suis mise au milieu, j'ai regardé, j'ai écouté ce qu'ils disaient. Voilà, voilà, donc c'est amusant et tous les gens qui se prennent en photo et tout.

  • Speaker #0

    Il restait dix minutes devant la statue et il y a plein de gens qui viennent se prendre en photo. C'est vrai, c'est vrai. Elle est tout le temps, elle doit être partout dans le monde maintenant en photo.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    oui. Autant que les tableaux de Cézanne d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Je pense, oui, oui, oui, c'est vrai, elle doit être partout dans le monde.

  • Speaker #0

    Et oui, et c'est vraiment un très beau cadeau que vous avez fait à la ville.

  • Speaker #1

    Je vais jeter un peu d'argent parce qu'à cette époque-là. Oui. Il y avait beaucoup d'argent en France. Donc, d'abord, les mycènes étaient très généreux. Et puis, c'était facile. Là, maintenant, pour avoir de l'argent, c'est terrible. Et donc, en restant de l'argent, je me suis dit, mais qu'est-ce que je pourrais inventer ? L'argent n'était pas à moi, c'était à une association. Et donc, j'ai eu l'idée d'ouvrir des jardins privés. Et j'ai commencé tout petit, mais après, petit à petit, peinture, sculpture, c'était vraiment des gens de la région. Et petit à petit, la musique, les comédiens, enfin voilà. Tout pour devenir ce que c'est cette année. Une énorme oeuvre. Et l'an prochain, c'est les 20 ans. J'espère que j'arriverai à faire très beau parce que... Eh bien,

  • Speaker #0

    On verra ça l'année prochaine.

  • Speaker #1

    Mais il faut trouver l'argent pour faire très bien.

  • Speaker #0

    Là, il y a cette édition, les flâneries d'art contemporains, qui a lieu tous les mois de juin, un week-end.

  • Speaker #1

    Le 21 et le 22 juin.

  • Speaker #0

    Cette année, c'est le 21 et le 22 juin, le samedi et le dimanche, avec énormément d'artistes qui viennent le produire, que ce soit des musiciens ou des acteurs qui vont faire des lectures. Il y a de l'opéra,

  • Speaker #1

    il y a de la danse, il y a du jazz. Il y a de la musique classique.

  • Speaker #0

    Puis des œuvres d'art qui sont dans les jardins.

  • Speaker #1

    Il y a eu une performance par Michel Fressé sur Cézanne.

  • Speaker #0

    C'est comme ça que j'ouvre. Michel Fressé qui est d'ailleurs l'ancien directeur de l'atelier Cézanne. Et actuel directeur de l'office de tourisme.

  • Speaker #1

    C'est comme ça que j'ouvre le festival. Il y a une jeune pianiste, Gaïenne Garagosian, qui a 14 ans, qui vient aussi faire un petit récitage. Alex Vizorek.

  • Speaker #0

    Ah oui.

  • Speaker #1

    Voilà. On fête cette année aussi les 50 ans de la mort de Pierre Dacq.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et donc, il y a Jacques Pessis, qui est son ligataire universel, qui vient parler de Pierre Dacq. Oui. Et c'est moi qui lis les textes.

  • Speaker #0

    Ça ne doit pas être facile. Non,

  • Speaker #1

    ce n'est pas facile. Mais plus tu les lis, plus je m'amuse.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Alors, si je m'amuse, peut-être qu'ils pourront s'amuser. Je ne sais pas. Il y en a un, d'abord, c'était lui aussi un très grand résistant. Oui. Ce que je ne savais pas.

  • Speaker #0

    Oui, oui.

  • Speaker #1

    Ah oui, oui, oui.

  • Speaker #0

    Il a une grande histoire. Oui. Radio Londres, c'est DAC.

  • Speaker #1

    C'est DAC. Alors, il y en a une. Bon, il y a des choses. Rien que ces deux premières phrases, ça me fait hurler de rire. Le soir tombait. Il tombait bien d'ailleurs. Et juste à pic. Vous remplacez le jour, dont le rapide déclin laissait à penser qu'il ne passerait pas la nuit. Je trouve ça extraordinaire. Et alors, il y a un endroit, mais il faut vraiment, voilà, ça. Ça, ça me fait hurler de rire. C'est incompréhensible. Vous prenez un litre d'eau ordinaire que vous faites soigneusement bouillir. C'est une recette de cuisine, la sauce au capre sans capre. Quand elle est bien bouillie, vous prenez un second litre d'eau que vous faites tiédir au bain-marie. Ceci fait, vous versez goutte à goutte un autre litre d'eau fraîche dans l'eau tiède afin d'obtenir une bonne liaison. Vous laissez légèrement épaissir. sur le coin du feu. Pendant ce temps-là, vous montez en neige un bon litre et demi d'eau et vous incorporez cet appareil dans votre première préparation. Si votre sauce est un peu ferme, vous l'allongez avec un peu d'eau légèrement dégourdie pour éviter que ça attache. Me fait hurler derrière ça ! Vous enfournez à feu vif pendant 40 minutes. Vous démoulez. Et pour clarifier, vous délayez le tout dans 5 litres d'eau. Vous avez alors ce qu'on appelle le concentré de sauce de capre qui, étant donné sa forte force de concentration, ne peut être utilisé tel quel que pour les besoins de la cuisine. Si l'on veut s'en servir, il est indispensable de l'étendre avec de l'eau dans la proportion de gros comme la tête d'un âne sur la pointe d'une épingle d'une épingle pour 10 litres d'eau. Vous obtenez ainsi une sauce au capre très honorable et fort agréable au goût. C'est hallucinant ! Oui,

  • Speaker #0

    c'est exceptionnel. Ça a été criquant, ça.

  • Speaker #1

    Il est mort il y a 50 ans. On fête ses 50 ans cette année.

  • Speaker #0

    C'est quelque chose qui ressemblerait presque à une recette de quelqu'un qui a fait la guerre et qui n'a rien à manger.

  • Speaker #1

    Alors ça aussi, les épanchements de cousines Sinovi. Ça alors... Là, j'ai bien compris à force de travailler. Là, je ne comprends rien. Non, mais c'est vrai. Je suis mariée à un homme qui m'a trompée avec la femme de mon amant. Jusque-là, ça va. Mais comme celle-ci a trompé mon mari en couchant avec le mien, j'en ai été réduite à tromper mon amant avec celui de sa femme, puisque son amant était mon mari. Et tout est comme ça. Voilà.

  • Speaker #0

    C'est pas mal. C'est du surréalisme.

  • Speaker #1

    C'est complètement surréaliste.

  • Speaker #0

    Et donc il va y avoir des lectures pendant les fleurines ?

  • Speaker #1

    Je vais lire ça le samedi je crois.

  • Speaker #0

    Et du coup, ça se passe où les fleurines ?

  • Speaker #1

    Dans trois jardins cette année, un 54 Comirabeau, au cloître des Oblats, un autre 1 rue du 4 septembre, et un autre 10 rue du 4 septembre, c'est écrit sur le papier 10 ou 12, 10 rue du 4 septembre, 1, 10, 1, c'est dans la même rue.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Voilà. Tu vas au cours Mirabeau en premier, tu descends, 1 rue du 4 septembre, 10 rue du 4 septembre, c'est fait. Le quatrième jardin que nous avions, nous ne l'avons plus. Je l'ai enlevé.

  • Speaker #0

    C'est compliqué de faire ouvrir des jardins ?

  • Speaker #1

    C'est la chose la plus compliquée qui existe. Les gens ont peur, je ne sais pas de quoi. Il n'y a jamais eu de vol. On ne détruit rien, donc on laisse tout très propre. Mais c'est la chose sur laquelle je me heurte depuis 19 ans. Donc j'ai quasiment toujours les mêmes jardins parce qu'ils sont habitués. ils savent qu'il n'y aura pas de soucis. Sinon, c'est la galère.

  • Speaker #0

    On fait un appel, justement, s'il y a des jardins qui veulent s'ouvrir. Oui, j'espère. Pour l'année prochaine. Parce que l'année prochaine, c'est les 20 ans.

  • Speaker #1

    Je ne dis pas quelque chose en très grand. Mais bon, avoir un jardin nouveau, un peu, ce serait formidable.

  • Speaker #0

    On va essayer de faire ouvrir un nouveau jardin. Pourquoi pas ? La dernière question, qui est la question rituelle que je pose à mes invités. Laquelle ? C'est s'il fallait choisir un endroit à Aix. quel serait votre endroit préféré ? C'est compliqué, je sais. C'est une question la plus compliquée, certainement. Pour faire quoi ?

  • Speaker #1

    Pour vivre ?

  • Speaker #0

    Le lieu qui vous plaît le plus, Alex.

  • Speaker #1

    Pour être assise sur une chaise ?

  • Speaker #0

    Le lieu dans lequel vous aimez aller.

  • Speaker #1

    Écoutez, moi, c'est simple. C'est le cours Mirabeau.

  • Speaker #0

    Tout simplement. Oui.

  • Speaker #1

    Je trouve que c'est un endroit extraordinaire. Alors, ce n'est pas un endroit très caché. C'est pour tout le monde. Bien sûr. Mais bon, je l'ai arpenté. J'ai même des photos. avec mon grand-père sur le cours Mirabeau, on tenait par la main. Mon père adorait aller sur le cours Mirabeau. Il marchait, il revenait, ça le détendait. Je crois que le cours Mirabeau, c'est un endroit magique, formidable. Je cherche un endroit un peu secret que j'aurais peut-être bien connu et dans lequel j'aimerais bien aller. Mais un peu secret.

  • Speaker #0

    Après, le cours Mirabeau, ça me va, moi.

  • Speaker #1

    Le cours Mirabeau, j'adore.

  • Speaker #0

    Parce que le cours Mirabeau, c'est la vie exoise.

  • Speaker #1

    Oui, puis c'est l'ouverture sur la ville, ça. On rentre en ville. D'un côté, c'est le quartier Mazarin, avec ses belles maisons toutes faites à l'époque de Mazarin. Et puis l'autre, c'est la ville plus accessible. Et après, c'est la ville comptale, c'est-à-dire plus loin. Je cherchais un petit endroit en me disant, là... Mais en fait, tout est beau dans cette ville. La place de la mairie est magnifique, tu peux y aller, tu es heureuse. La place d'Albertas. C'est magnifique, mais il n'y a pas d'arbre, donc tu ne peux pas y rester longtemps. Ces petites places, je pense que moi c'est un ravissement, tu vois, parce que tout d'un coup tu tombes sur une petite place, je ne sais pas comment elle s'appelle, après Albertaz, il y a une petite place avec une fontaine.

  • Speaker #0

    Oui, Place Saint-Honoré.

  • Speaker #1

    Saint-Honoré, et là les gens ils sont assis sur la fontaine, ils mangent, ils boivent un verre, c'est tellement charmant, il y a un arbre, c'est abrité, là les gens sont là. Tout ça, c'est magnifique.

  • Speaker #0

    C'est la douceur de vivre ex-soise.

  • Speaker #1

    Absolument.

  • Speaker #0

    C'est pour ça qu'on y revient dans cette ville.

  • Speaker #1

    Oui, comme disait Cézanne, quand on est ailleurs, on n'a qu'une envie, c'est y revenir. C'est le seul endroit où on peut être bien.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    C'est pour ça un peu que j'y suis et que je vais mourir. D'ailleurs, j'ai mon tombeau à Aix-en-Provence, au cimetière Saint-Pierre. Voilà.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter ? pour ces flâneries d'art et puis le reste.

  • Speaker #1

    Que ce soit un grand succès, que ça se passe bien. Et je pense qu'il ne va pas pleuvoir.

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    Je pense, je dis, je pense.

  • Speaker #0

    Je n'ai pas regardé.

  • Speaker #1

    Mais le regardons tout de suite. Sable du nom 32-32-32. Donc, voilà.

  • Speaker #0

    Il va faire très, très beau. Vous pouvez venir.

  • Speaker #1

    Il va faire très, très chaud.

  • Speaker #0

    Vous pouvez venir vous abriter sous les arbres des jardins.

  • Speaker #1

    Sous les arbres et surtout sous les parasols. et écouter de la musique et être bien.

  • Speaker #0

    Comme on est bien à Aix.

  • Speaker #1

    Voilà, comme nous sommes très bien à Aix.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Andrea, pour ce temps passé ensemble. Et j'espère à très bientôt.

  • Speaker #1

    J'espère à très bientôt, oui, absolument. Et je veux juste dire que je suis très contente. J'ai eu une nouvelle il y a quelques jours. Madame le maire me remet la médaille de la ville dans quelques jours.

  • Speaker #0

    C'est mérité.

  • Speaker #1

    Je suis très contente parce que c'est une reconnaissance, oui, pour moi, oui, mais je pense aussi pour la famille. Ça veut dire que je vais la dédier à mon père et ma mère. Je vais peut-être même pleurer en la disant. Oui, c'est ça le problème. C'est que je vais leur dédier, parce que c'est eux, je crois que c'est eux qui nous ont vraiment appris à aimer cette ville aussi. Tu vois ? À aimer cette ville, à être bien dans cette ville. Et donc, comme ils ont fait beaucoup plus de choses que moi, dans cette ville, je vais aussi leur dédier ma médaille.

  • Speaker #0

    Je pense que vous avez fait beaucoup pour cette ville aussi.

  • Speaker #1

    Oh, oui, enfin...

  • Speaker #0

    Mais si, mais si.

  • Speaker #1

    Non,

  • Speaker #0

    non, je fais les flâneries, c'est tout. C'est déjà beaucoup. Merci beaucoup. Voilà. Vraiment. Voilà, merci à vous. Et félicitations pour cette médaille qui est vraiment méritée.

  • Speaker #2

    Voilà, c'est ainsi que s'achève cet épisode des Jean d'Aix. Et je remercie Andrea Ferreul de sa simplicité et de m'avoir reçu dans son salon. Je vous rappelle que les flâneries d'art contemporain, c'est ce week-end du 21 et 22 juin 2025 et tous les ans à la même période. Je tiens à féliciter Andrea. qui a reçu la médaille de la ville des mains de Mme le maire le 16 juin dernier. C'est une récompense largement méritée. Ce podcast est une initiative personnelle, bénévole et indépendante, et le meilleur moyen de m'aider à la faire connaître et durer, c'est d'en parler autour de vous. Vous pouvez aussi liker ou commenter sur les plateformes Apple Podcasts, Deezer ou Spotify, afin de lui donner de la visibilité. et de le faire connaître au plus grand nombre en remontant dans les propositions. Pour ma part, je vous remercie d'avoir écouté jusqu'ici ce podcast et je vous dis à très vite pour un nouvel épisode des gens d'Aix avec un invité qui, je suis sûr, va faire parler les Aixois.

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Description

Pour cet épisode, Frédéric Paul reçoit Andréa Ferréol. Actrice, passionnée, femme de culture et de convictions… elle est une figure incontournable du paysage artistique français — et d’Aix-en-Provence.

Dans cet épisode, elle revient sur son parcours hors normes : de La Grande Bouffe de Marco Ferreri à ses engagements pour la culture et le patrimoine. Elle évoque aussi son association Aix-en-Œuvres, à l’origine des Flâneries d’art contemporain, qui transforment chaque année les jardins aixois en galeries à ciel ouvert.

Andréa nous parle aussi de sa famille profondément attachée à Aix, de ses souvenirs d’enfance à ses combats d’aujourd’hui pour faire rayonner la ville à travers l’art et la mémoire.

💬 Une conversation vivante, drôle, émouvante parfois, qui nous rappelle combien l’art, l’engagement et l’ancrage local peuvent nourrir un destin.

🎧 Un épisode à ne pas manquer si vous aimez le cinéma, les femmes libres, et les histoires qui ont du panache.

Bonne écoute !


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je suis Frédéric Paul, guide conférencier et créateur des visites Le Visible est Invisible à Aix et en Provence. Peut-être que vous me connaissez comme guide dans les rues d'Aix ou d'autres villes provençales que j'aime faire découvrir à mes visiteurs. J'aime leur montrer des détails que l'on croise, mais que l'on ne regarde pas. Ce métier de guide me permet de rencontrer des gens de tous horizons, et j'ai eu envie de donner la parole à certains d'entre eux. C'est ainsi qu'est née l'idée de ces interviews. Bienvenue dans le podcast Légendax, le podcast qui fait parler les Aixois. Ce podcast se veut une galerie de portraits d'exois, plus ou moins connus, qu'ils soient vivants ou morts, qu'ils soient artistes, sportifs, entrepreneurs, politiques ou simples citoyens, ils auront tous une place dans les gens d'Aix. Et pour ce septième épisode de la saison 2, j'ai l'honneur de recevoir une grande actrice, Andrea Ferrerolle. Avec plus d'une centaine de films à son actif, dont La Grande Bouffe, Le Dernier Métro ou Les Galettes de Pontavenne, Une carrière exceptionnelle qui n'est pas terminée, car elle continue à jouer devant les caméras comme sur scène. Très attachée à sa ville d'Aix-en-Provence, où on peut la croiser en train de faire ses courses, elle a créé les Flèneries d'art contemporains qui fêtent en cette année 2025 leur 19e édition. Comme chaque année, des jardins privés seront ouverts au public et résonneront de lecture, de musique ou de danse au milieu d'œuvres d'art. Que vous soyez assis sur votre balcon en train de courir ou dans votre voiture, je vous souhaite une bonne écoute de cette interview pleine de sourires et de peps avec la grande Andrea Ferreol. Bonjour Andrea.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup pour votre accueil. Je suis ravi de vous avoir comme invité aujourd'hui parce que vous êtes une grande actrice. Pour ceux qui ne vous connaîtraient pas, vous avez plus d'une centaine de films à votre actif, 80 téléfilms, et on ne compte plus les pièces de théâtre. bien sûr. On vous a vu dans La Grande Bouffe, Le Dernier Métro, Les Galettes de Pontavenne, entre autres. Beaucoup de films européens aussi.

  • Speaker #1

    Oui, beaucoup.

  • Speaker #0

    Et de grands réalisateurs. Lautner, Mocky, Broca, Truffaut. Et de grands partenaires comme Delon, Belmondo, Deneuve, Mireille d'Arc. C'est une belle carrière.

  • Speaker #1

    Oui, très belle carrière. Je suis très contente.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui amène une jeune femme qui est née à devenir une actrice célèbre.

  • Speaker #1

    Les hasards de la vie.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Les hasards de la vie, le courage, la volonté et les chances qui se présentent, qu'il faut savoir attraper naturellement.

  • Speaker #0

    Attraper les opportunités.

  • Speaker #1

    Ben oui, bien sûr. Et provoquer aussi, provoquer les choses un peu.

  • Speaker #0

    Oui, la chance ça se provoque.

  • Speaker #1

    Oui, je pense.

  • Speaker #0

    Parce que si j'ai bien lu, vous avez commencé par les beaux-arts, comme Cézanne. Voilà. Vous auriez pu être Cézanne en femme. C'est...

  • Speaker #1

    C'est ça, sauf que Cézanne avait beaucoup de talent, moi pas du tout. C'est quand même un point important. Moi, devant une feuille blanche, une toile blanche, je ne savais pas très bien par quoi commencer. En fait, j'aurais dû créer un style. J'ai été idiote. J'y pense maintenant. Faire une belle toile blanche, peut-être un petit truc dessus et signer. Et là, c'était moi.

  • Speaker #0

    Peut-être qu'aujourd'hui, ça marcherait.

  • Speaker #1

    J'en suis persuadée. J'en suis bien persuadée. Donc, oui, là, par exemple, j'étais au Beaux-Arts et... Le hasard, la chance, fait qu'une jeune fille de Marseille, qui venait de Marseille au Beaux-Arts avec nous, très jolie fille, me dit un jour « Tu sais qu'il y a un cours de théâtre à Aix-en-Provence ? Si on y allait ? » Je dis « Oui, pourquoi pas ? » Je ne pensais pas faire du théâtre, moi. Pourquoi pas ? Moi, j'ai toujours tout tenté dans ma vie, sauf le sport. Si, j'en ai fait, mais 10 minutes, un quart d'heure chaque fois. J'ai compris que c'était trop fatigant tout de suite. Donc, on y va. C'était un vieux monsieur qui s'appelait Martial Reb, qui avait travaillé avec Copot, Bati, Dulin. Et donc, bon, on y va. Je rentre chez moi le premier soir, je prends une gifle, parce qu'il était 8h15, que je n'avais pas prévenu mes parents que j'allais à un cours de théâtre. Donc, je dis, mais j'étais à un cours de théâtre. Bon, du coup... Ils ont accepté, je suis retournée le soir de 18h à 20h et j'allais au Beaux-Arts. La jeune fille marseillaise, elle, elle est partie. Bon, voilà, je faisais du théâtre, les Beaux-Arts, un peu de théâtre le soir, pourquoi pas. Le hasard de la vie a fait qu'arrive à Aix-en-Provence, au Festival d'art lyrique, Jean-Laurent Cochet qui avait un cours à Paris. Et le cours de Jean Laurent qui était à l'époque un immense cours très prisé. D'où sont sortis Gérard Depardieu, Lucchini, Fabrice, d'où est sorti aussi Jean-Pierre Castaldi. Enfin voilà, c'était un vivier très important de jeunes comédiens en devenir. Et donc on me le présente à Aix, il montait Ariane Anaxos. On sympathise, j'étais jeune, j'étais au cours d'ici. Et il me dit, mais viens à Paris, mais viens à Paris, à mon cours, je te prends. Alors là, il a fallu demander aux parents d'y aller. Oui,

  • Speaker #0

    les convaincre.

  • Speaker #1

    Les convaincre. C'était facile, huit jours de grève de la faim. Au bout de huit jours, ils ont dit oui. Non, non, c'est pour ça que ma vie, c'est que de la volonté, des rencontres, des hasards, attraper le hasard, profiter des rencontres et la volonté. Et encore aujourd'hui, c'est pareil, c'est dans mon ADN complètement. Donc. Je vais au cours de Jean-Laurent Cochet et je suis malade au bout de huit mois. Je reviens ici. Bon, ça, c'est la vie qui, malheureusement, parfois te met des petites entourloupes.

  • Speaker #0

    Pour voir si on a envie d'aller jusqu'au bout.

  • Speaker #1

    Voilà. Et mes parents me disent, tu ne vas plus retourner à Paris puisque là, Antoine Bourseiller s'installe à Aix. Là, rue du 11 novembre. C'était un théâtre à l'époque très, très, très prisé des Aixois. Donc, je vais au cours de Boursayer. Voilà, vous voyez, donc. Un vieux monsieur qui m'a prendu le théâtre, le théâtre plus moderne avec Bourseiller et entre-temps, théâtre classique, mais quand même moderne avec Cochet. Et à la fin de ce parcours avec Antoine, il monte à Avignon, il lance l'arbre remue encore, avec Reggiani et sa femme Chantal Dargé. Et il y avait des figurants. Et il me prend comme figurante. Donc, je suis figurante. Et à la fin d'Avignon, il me dit... Maintenant, toi, ça suffit les cours, hein. T'en as fait assez, ce qui est vrai. Tu dois travailler, tu apprends ton métier sur le tas. C'est un métier qui s'apprend en le faisant, beaucoup. Donc, re-Belote, mes parents me remontent à Paris. Voilà !

  • Speaker #0

    Et du coup, du théâtre.

  • Speaker #1

    Et là, ah non, mais là, ça se fait pas comme ça. Là, il faut faire des rencontres, là, il faut se lever très tôt. Je suis allée taper à tous les théâtres parisiens et j'ai un copain qui est décédé, malheureusement. qui était comédien que j'ai rencontré bien après qui m'a dit c'est normal que tu réussisses tu te lèves toi le matin eux ils se levaient à midi et donc moi j'allais me présenter et me présentant dans les théâtres j'ai un directeur de théâtre qui était formidable s'appelait Jean-Michel Rousière qui me dit oui la petite là viens j'ai une tournée je te prends et en fait j'avais à dire exactement madame est servie quand je suis passé à Aix-en-Provence mes parents ils avaient rameuté tout le monde pensant que j'avais un grand rôle non madame est servie Donc avec Madeleine Robinson et Marc Cassot à l'époque qui étaient des superstars de théâtre. Donc voilà, et c'est comme ça. Et comme il a été très content, il m'a recommandé à quelqu'un d'autre qui m'a fait faire une autre pièce. Et comme ça, tu rencontres du monde, tu rentres dans le métier, tu apprends ton métier.

  • Speaker #0

    C'est en forgeant qu'on devient forgeron.

  • Speaker #1

    Exactement. Voilà, c'est en forgeant qu'on devient forgeron. Et ensuite là, j'ai rencontré des comédiens qui m'ont présenté Jean-Michel Ribes. Donc, j'ai travaillé avec Rib. Voilà, ça s'enchaînait chaleureusement, sympathiquement, amicalement. Voilà. Alors, pour la petite histoire, à 16 ans, pour des raisons de santé, j'ai dû faire une cure d'amaigrissement. Et comme j'étais partie en tournée, de suite, deux tournées de suite, on faisait les grands restaurants avec les copains, ceux qui avaient envie de manger trois étoiles. Alors, tout notre argent y passait, notre petit argent de comédien, mais on mangeait trois étoiles. Et un jour, 20 ans, deuxième cure d'amaigrissement. Et 25 ans, je tombe sur un metteur en scène qui me choisit pour me dire, il faut reprendre 25 kilos pour faire le film La Grande Bouffe. J'ai dit, ok, pas de problème. Voilà, donc si vous voulez, tout ce travail que j'avais fait 16 ans, 20 ans, tout d'un coup, à 25 ans, j'ai repris 25 kilos, que j'ai totalement perdus, je ne les ai plus depuis très longtemps. Donc pourquoi je ne les ai plus ? La volonté ! Oui. Voilà.

  • Speaker #0

    C'est pas facile non plus de grossir.

  • Speaker #1

    Ah là ça c'est la chose absolument la plus abominable. Parce que pour grossir, il faut beaucoup manger. Et j'avais le laps de temps qui était très court. Parce que sur un an tu peux prendre 5-10 kilos sur un an, tu t'en aperçois à peine. Mais là c'était deux mois. On ne pouvait faire aucun costume. On était obligés, ils avaient choisi la couleur de la robe, la couleur du manteau, les tissus et tout. Mais on ne pouvait pas les faire parce que ou je faisais un 42 ou je devais faire un 48. pas le même tissu, c'est pas mal à mon goeur de tissu et j'ai eu la chance extrême là aussi, de rencontrer un monsieur qui était chirurgien chirurgien plasticien qui m'a dit vous êtes complètement folle, mais vous êtes complètement folle je vais vous donner un truc Vous mangez normalement, vous buvez un litre de bière par jour et vous salez au maximum vos aliments. La bière et le sel, ça va gonfler, vous aurez des kilos d'eau.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Ce qui fait que les dix premiers kilos, quand j'ai arrêté le sel et la bière, ils sont partis, je ne les ai jamais vus. Oui. Ils étaient à peine arrivés et ils sont déjà repartis. Et les autres, ça a pris quatre ans, tranquillement. D'ailleurs, si on voit mes films, on voit que je suis un peu ronde, puis un peu moins ronde. On voit l'évolution.

  • Speaker #0

    Et le film pour lequel vous avez dû prendre 25 kilos, c'était La Grande Bouche. C'est un film exceptionnel, mythique aujourd'hui, avec Tonia Tsi,

  • Speaker #1

    Mastroianni, Niki Poli et Moiré, Marco Ferreri, que je ne remercierai jamais assez de m'avoir choisi. Des grands acteurs. Des grands acteurs d'abord, et ensuite parce que ça m'a ouvert les portes du cinéma italien-allemand. belges, suisses, j'ai fait, j'ai plus tourné quasiment en France, j'ai fait 30 films en Italie, j'en ai fait plusieurs en Suisse, en Allemagne, j'en ai fait un en Suisse, j'en ai fait deux ou trois en Belgique avec des belges, puis après les américains sont venus, après les anglais sont venus, voilà, et j'ai fait deux films, un ou deux au Portugal et deux en Espagne, et en Grèce deux, c'est-à-dire que l'Europe m'a fait travailler, voilà, donc quelle carrière ! Mieux que ça, je pouvais rêver. J'ai vu du pays, j'ai travaillé avec des acteurs extraordinaires, des metteurs en scène formidables. J'ai eu de très jolis rôles. Et donc, voilà, voilà. Et j'arrive à mon âge. Et je travaille encore beaucoup et j'ai plein de propositions.

  • Speaker #0

    Mais ce film, La Grande Bouffe, c'est un film qui aujourd'hui est mythique. Pour ceux qui ne le connaissent pas, c'est quatre hommes qui décident de se suicider en mangeant. Et donc, il y a une professeure que vous jouez. Qui vient dans ce quatuor ?

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que je représente la femme, la maîtresse, la sœur, la salope, tu le comprends ça ? Voilà, la femme, la maîtresse, celle qui comprend, la maman, celle qui comprend et qui les accompagne jusqu'à la mort.

  • Speaker #0

    C'est un film qui a eu, aujourd'hui on ne s'en rend pas compte, mais énormément de polémiques à sa sortie.

  • Speaker #1

    Ça a été compliqué. D'abord, ça a été un énorme succès. En France, un million d'entrées à l'époque. Et en Italie aussi, il a été distribué dans tout le monde entier. Les Espagnols, pas. Donc, ils venaient le voir à Perpignan. C'était la folie, les hommes. Parce que c'était interdit à l'époque encore en Espagne. Et il y a eu beaucoup de polémiques, évidemment. Quatre hommes qui se suicident en mangeant et en baisant, disons la vérité. Et en faisant l'amour, c'était pour certains extraordinaire. c'était... une vision de la société de consommation qui se consomme et qui va mourir. Et pour les autres, c'était obscène, c'était affreux, c'était pas possible. Ça les choquait, ça les choquait par-dessus tout. Donc voilà, il y a eu beaucoup de polémiques, beaucoup d'écrits dans Paris Match, Guillaume Manotto qui était pour, Michel Droit qui était contre, il y avait beaucoup de... Voilà, tous les journalistes sont partis à l'assaut, et on dit ce qu'ils avaient à dire par rapport à ce film. Bon, ils sont malheureusement tous partis, moi je suis là, mais je le défends parce que c'est un film mythique et je dirais presque incontournable maintenant. On ne ferait plus jamais ce film, il n'y aurait pas de producteur capable de produire ça, je ne pense pas.

  • Speaker #0

    Je pense qu'aujourd'hui on n'a pas le courage de faire des choses aussi polémiques.

  • Speaker #1

    Voilà, bon bah écoutez, la terre tourne et les choses tournent et les mentalités changent, voilà.

  • Speaker #0

    Et du coup, les films se sont plus que cédés.

  • Speaker #1

    Beaucoup en Italie d'ailleurs.

  • Speaker #0

    J'ai parlé d'Alain Delon.

  • Speaker #1

    Après j'ai fait un Delon, j'ai fait un film avec Belmondo, et puis j'ai fait Peter Gunaway, j'ai fait Werner Fassbinder, enfin bon j'ai fait... J'ai travaillé avec les plus grands acteurs américains de l'époque aussi.

  • Speaker #0

    Oui, c'est exceptionnel.

  • Speaker #1

    C'est formidable, voilà.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas s'il y a d'autres actrices qui peuvent se targuer d'un tel...

  • Speaker #1

    À part, sur un autre niveau, Isabelle Huppert. Isabelle, oui. Catherine, peut-être. Elle a fait plusieurs films quand même ailleurs. Aussi Catherine Deneuve. Mais les autres comédiennes, je ne crois pas. Non. Mais évidemment, ce n'était pas que des rôles principaux. Parfois, j'avais des seconds rôles, mais j'ai eu plein de rôles principaux. Mais je faisais des films très difficiles. Parce que le Peter Greenaway, Zou, A Z and Two Noughts, un Z et deux zéros, c'est un film sur la mort et la décomposition. Donc évidemment... Ce n'est pas des films faciles.

  • Speaker #0

    Quand on reçoit le script, qu'est-ce qu'on se dit ?

  • Speaker #1

    On se dit que ça va être difficile parce qu'au début j'ai une jambe en moins, puis après j'ai deux jambes en moins. C'est quelqu'un qui se dit « oui, on coupe les jambes pour voir comment le corps réagit » . Oui, Peter Greenaway venait de perdre ses parents et il voulait savoir comment les comédiens et le corps réagissaient à la décomposition. Non, ce n'est pas un film gay.

  • Speaker #0

    Oui, je… Voilà,

  • Speaker #1

    ce n'est pas un film… C'est un film très beau. parce que Greenaway a ce talent immense de faire un cadre extraordinaire, des couleurs, de la manière dont il fait son cadre, parce qu'il vient de l'architecture. Donc tout ça est bien pensé, bien fait, mais le thème était très difficile et c'était son deuxième film. Donc voilà.

  • Speaker #0

    D'accord. Je parlais d'Alain Delon tout à l'heure, parce qu'Alain Delon a vécu avec son provoque.

  • Speaker #1

    Oui, Place des quatre dauphins.

  • Speaker #0

    Place des quatre dauphins. Et vous, vous y vivez encore, puisque c'est votre lieu de naissance. Vous êtes très attachée à cette ville et on vous y croise régulièrement.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    En train de faire vos courses ou de faire de la publicité pour les pavés. Mais vous êtes provençale complètement, 100%.

  • Speaker #1

    Je suis attachée à cette terre, je dirais. À ma ville, bien sûr, mais à cette terre. Quand je suis dans la campagne aixoise, tout d'un coup, les oliviers, les cyprès, ça, ça me parle. Un sol pleureur me parle moins. Si, je trouve ça très joli, mais il y a des arbres qui me touchent. Et pour moi, l'olivier, c'est l'arbre emblématique de la Provence. Et le cyprès aussi. Bon, vous allez me dire, il y a les mêmes en Italie, près de Florence.

  • Speaker #0

    Mais ce n'est pas la même chose.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas la même chose.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas le même paysage. Puis,

  • Speaker #1

    c'est la lumière ici, la lumière. La lumière est très différente que celle de Paris ou celle même de Bordeaux où j'étais il y a quelques jours pour travailler. Et puis, il ne faut pas l'oublier non plus, c'est que j'ai eu des parents et des grands-parents qui m'ont inculqué la ville, qui ont beaucoup participé à la ville, à faire rayonner la ville à leur époque. Maman était vice-présidente de la Croix-Rouge, papa était à la mairie et puis de conseil général. Donc, ils savaient ce que c'était que la ville. rendre des services et j'ai ça dans mon ADN. Et donc, cette ville me plaît beaucoup, toujours plus. C'est pour ça que j'y suis revenue, sinon je serais restée à Paris. Et voilà, je suis là et j'essaye de faire à mon petit niveau, à mon petit niveau, des choses pour la ville et pour les exploits.

  • Speaker #0

    Vous avez évoqué votre père, Paul Ferréol, qui était conseiller général, qui était à la mairie, mais qui a aussi été un grand résistant. et qui a une place à son nom juste à côté, ça fait quoi d'avoir cet hommage à son père comme ça ?

  • Speaker #1

    C'est formidable. Moi, je ne voulais pas qu'elle soit là. C'est maman qui voulait qu'elle soit là. Parce que c'est une place où tu n'en es pas une place. Vous comprenez ?

  • Speaker #0

    Oui, en bas du passé, c'est plus.

  • Speaker #1

    C'est pas une place où tu te dis, c'est rond ou c'est carré. Mais bon, il est là, c'est formidable. près où il avait son bureau, près où il a habité. Donc c'est très bien. Je trouve que M. Pichral, qui était maire à l'époque, qui a tenu à faire ça, je l'en ai énormément remercié parce que je trouvais ça très gentil. Parce qu'il a fait six ans de guerre. Avec la deuxième DB, il est allé rejoindre De Gaulle. Après, il est parti avec Leclerc et Massu. Et donc, il a fait toute la campagne d'Afrique jusqu'à Tamandracet et après la libération de Paris, Strasbourg jusqu'au Nid d'Aigle avec les Américains. Voilà. Voilà, donc, et pour la petite histoire amusante, un jour je suis allée avec Madeleine Robinson, donc en mes débuts, début où je faisais Madame est Servie, je suis allée jouer à Baden-Baden. Je le dis à mon père qui me fait, tu vas à Baden-Baden, il y a le général Massu, tu le demandes et tu dis que tu es la fille de Polo. Alors, comme j'ai quand même du culot, je vais à Baden-Baden, on est au théâtre et tout, puis je vais voir les militaires, je fais, oui, il faudrait que je voie le général. C'est de la part de mon papa. Il s'appelle Polo, il a fait la guerre avec le général. On me présente le général. J'ai dit, mais général, il faut venir à la pièce ce soir et tout. Il m'a dit, d'accord, je viens, je vous fais un cocktail après. Et on a été reçus par le général Massu, avec un petit cocktail, Madeleine Robinson, non, venez pas, Marc Asso, non, on n'était pas. On a été reçus, grâce à mon père, par le général Massu à Baden-Baden. C'est pour vous dire que, bon, voilà, je trouve que c'est les choses de la vie, comme ça, qui arrivent, elles sont extraordinaires, elles sont géniales, inattendues. Et ça met du baume au cœur, quoi, c'est des choses extraordinaires. Oui,

  • Speaker #0

    mais il n'y a pas de hasard, en fait, les choses.

  • Speaker #1

    Ben voilà, je vais par hasard jouer à Baden-Baden et crac, ça se fait. Et le docteur des assurances, maintenant à Paris, il est par an avec le général Massu. Donc je suis peut-être une des rares comédiennes, quand je vais le voir, à lui dire, alors le général, qu'est-ce que vous avez comme souvenir ? Je lui raconte plein de choses que mon père a dites. Voilà, c'est drôle.

  • Speaker #0

    Ben oui, c'est un bel échange.

  • Speaker #1

    Oui, voilà, dans la vie, tout se regroupe parfois.

  • Speaker #0

    Quand on parle des ascendants, j'ai aussi lu que vous êtes l'arrière-arrière petite fille de Frédéric Mistral.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Est-ce que c'est ça ? C'était un secret, on ne le savait pas nous. Oui. Quand j'ai eu 40 ans, mon père a dit il faut que je vous parle, il y a un secret de famille. Alors, oui, on était là. Il a dit voilà, je suis, donc il était le petit-fils, oui, le petit-fils de Frédéric Mistral. Alors, on vient de la cuisse gauche, parce que M. Mistral avait une femme, avec laquelle il n'avait jamais eu d'argent, d'enfant, mais il y avait quelqu'un qui rodait, une mademoiselle Féréole, avec qui il a une aventure, et l'enfant est né, il ne l'a pas reconnu, mais il a payé toutes ses études à Mariusque Rielan, et il lui a donné le nom de Féréole, le nom de la dame, et il a payé ses études pour qu'il grandisse. Ce monsieur est devenu maître d'école, professeur et directeur d'école à Aix-en-Provence. Je crois même qu'il était en politique. Ce qui fait que mon père a dû suivre son grand-père, bien évidemment.

  • Speaker #0

    Du coup, c'est ça qui ancre en Provence ?

  • Speaker #1

    Oui et non. Quand on était jeunes, on allait toujours à Maillanne avec les grands-parents. On se demandait pourquoi on allait dans ce petit village. On s'ennuyait, il n'y avait pas d'enfants, il n'y avait que nous avec les grands-parents. Pourquoi on va toujours à Mayanne ? Et en fait, on ne savait pas. C'était ce secret. Et donc, on continue à aller à Maillanne, nous, les grands, maintenant. Et on a des amis à Mayanne. Donc, on y va très volontiers. Et ma sœur, d'ailleurs, est allée, moi, je n'ai pas pu y aller, à l'inauguration du musée Frédéric Mistral, qui s'est agrandi à Mayanne.

  • Speaker #0

    Parce que Maillanne est la ville de naissance de Frédéric Mistral.

  • Speaker #1

    Oui, Maillanne, c'est la ville.

  • Speaker #0

    Pour ceux qui ne connaissent pas.

  • Speaker #1

    Voilà, absolument. Il a son musée.

  • Speaker #0

    Et du coup, cet attachement à Aix, il s'est développé avec l'association Aix-en-Oeuvre.

  • Speaker #1

    Alors, là aussi, un hasard de la vie.

  • Speaker #0

    Mais oui.

  • Speaker #1

    Je suis à Paris en 2002. 2002. Oui. J'ai un interview avec un journal, peut-être le journal, qui faisait une énorme interview sur Aix-en-Provence. Donc, on m'interview et le journaliste me dit, est-ce que vous savez qu'il y a un sculpteur dans la campagne aixoise qui a fait un énorme statut de Cézanne ? Je dis, ah ben non, je ne sais pas. Et il me donne son nom. Je viens à Aix quelques temps après. Je tape à l'atelier Cézanne, je demande le directeur. j'ai dit on m'a dit qu'il y avait un sculpteur, oui je suis au courant, mais pourquoi on peut pas aller le voir, j'aimerais bien voir la statue, je vous accompagne, et nous allons donc chez Gabriel Sterre. Chez Gabriel là, j'ai dit mais qu'est-ce qu'on peut faire ? Et on me dit pour offrir la statue à la ville d'Aix-en-Provence, en 2006, c'est les 100 ans de la mort du pape. J'ai dit d'accord mais comment on fait ? Il faut monter une association. Donc on a monté une association, on m'a dit qu'il fallait que j'en sois présidente, et j'ai dit qu'est-ce qu'il faut faire ? Il faut aller chercher des sons. Alors me voilà partie encore avec mon bâton de pèlerin. à Paris beaucoup, Hermès, LVMH, Johnson & Johnson, Aix, beaucoup d'entreprises aixoises. Et en 2006, Aix-en-Oeuvre a offert la statue à la ville d'Aix-en-Provence, c'est Mme Marie-Joassin qui l'a inaugurée. Ça a été une énorme journée, il y avait des gens qui venaient de Paris, j'avais organisé un cocktail pour tous les Aixois qui étaient là, sur la place publique, un énorme cocktail offert. un déjeuner offert, un dîner offert. Ça a été une inauguration, comme il se doit, d'une grande statue de Cézanne.

  • Speaker #0

    Qui est exceptionnelle, qui aujourd'hui est devenue un incontournable de la ville. Oui, et puis s'il vous plaît,

  • Speaker #1

    beaucoup. Et c'est drôle parce que je suis une coquine. L'autre jour, il y avait des Italiens qui étaient là. Et puis il y avait un monsieur de l'Office du tourisme qui leur expliquait que c'était Cézanne. Et tout, je me suis mise au milieu, j'ai regardé, j'ai écouté ce qu'ils disaient. Voilà, voilà, donc c'est amusant et tous les gens qui se prennent en photo et tout.

  • Speaker #0

    Il restait dix minutes devant la statue et il y a plein de gens qui viennent se prendre en photo. C'est vrai, c'est vrai. Elle est tout le temps, elle doit être partout dans le monde maintenant en photo.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    oui. Autant que les tableaux de Cézanne d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Je pense, oui, oui, oui, c'est vrai, elle doit être partout dans le monde.

  • Speaker #0

    Et oui, et c'est vraiment un très beau cadeau que vous avez fait à la ville.

  • Speaker #1

    Je vais jeter un peu d'argent parce qu'à cette époque-là. Oui. Il y avait beaucoup d'argent en France. Donc, d'abord, les mycènes étaient très généreux. Et puis, c'était facile. Là, maintenant, pour avoir de l'argent, c'est terrible. Et donc, en restant de l'argent, je me suis dit, mais qu'est-ce que je pourrais inventer ? L'argent n'était pas à moi, c'était à une association. Et donc, j'ai eu l'idée d'ouvrir des jardins privés. Et j'ai commencé tout petit, mais après, petit à petit, peinture, sculpture, c'était vraiment des gens de la région. Et petit à petit, la musique, les comédiens, enfin voilà. Tout pour devenir ce que c'est cette année. Une énorme oeuvre. Et l'an prochain, c'est les 20 ans. J'espère que j'arriverai à faire très beau parce que... Eh bien,

  • Speaker #0

    On verra ça l'année prochaine.

  • Speaker #1

    Mais il faut trouver l'argent pour faire très bien.

  • Speaker #0

    Là, il y a cette édition, les flâneries d'art contemporains, qui a lieu tous les mois de juin, un week-end.

  • Speaker #1

    Le 21 et le 22 juin.

  • Speaker #0

    Cette année, c'est le 21 et le 22 juin, le samedi et le dimanche, avec énormément d'artistes qui viennent le produire, que ce soit des musiciens ou des acteurs qui vont faire des lectures. Il y a de l'opéra,

  • Speaker #1

    il y a de la danse, il y a du jazz. Il y a de la musique classique.

  • Speaker #0

    Puis des œuvres d'art qui sont dans les jardins.

  • Speaker #1

    Il y a eu une performance par Michel Fressé sur Cézanne.

  • Speaker #0

    C'est comme ça que j'ouvre. Michel Fressé qui est d'ailleurs l'ancien directeur de l'atelier Cézanne. Et actuel directeur de l'office de tourisme.

  • Speaker #1

    C'est comme ça que j'ouvre le festival. Il y a une jeune pianiste, Gaïenne Garagosian, qui a 14 ans, qui vient aussi faire un petit récitage. Alex Vizorek.

  • Speaker #0

    Ah oui.

  • Speaker #1

    Voilà. On fête cette année aussi les 50 ans de la mort de Pierre Dacq.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et donc, il y a Jacques Pessis, qui est son ligataire universel, qui vient parler de Pierre Dacq. Oui. Et c'est moi qui lis les textes.

  • Speaker #0

    Ça ne doit pas être facile. Non,

  • Speaker #1

    ce n'est pas facile. Mais plus tu les lis, plus je m'amuse.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Alors, si je m'amuse, peut-être qu'ils pourront s'amuser. Je ne sais pas. Il y en a un, d'abord, c'était lui aussi un très grand résistant. Oui. Ce que je ne savais pas.

  • Speaker #0

    Oui, oui.

  • Speaker #1

    Ah oui, oui, oui.

  • Speaker #0

    Il a une grande histoire. Oui. Radio Londres, c'est DAC.

  • Speaker #1

    C'est DAC. Alors, il y en a une. Bon, il y a des choses. Rien que ces deux premières phrases, ça me fait hurler de rire. Le soir tombait. Il tombait bien d'ailleurs. Et juste à pic. Vous remplacez le jour, dont le rapide déclin laissait à penser qu'il ne passerait pas la nuit. Je trouve ça extraordinaire. Et alors, il y a un endroit, mais il faut vraiment, voilà, ça. Ça, ça me fait hurler de rire. C'est incompréhensible. Vous prenez un litre d'eau ordinaire que vous faites soigneusement bouillir. C'est une recette de cuisine, la sauce au capre sans capre. Quand elle est bien bouillie, vous prenez un second litre d'eau que vous faites tiédir au bain-marie. Ceci fait, vous versez goutte à goutte un autre litre d'eau fraîche dans l'eau tiède afin d'obtenir une bonne liaison. Vous laissez légèrement épaissir. sur le coin du feu. Pendant ce temps-là, vous montez en neige un bon litre et demi d'eau et vous incorporez cet appareil dans votre première préparation. Si votre sauce est un peu ferme, vous l'allongez avec un peu d'eau légèrement dégourdie pour éviter que ça attache. Me fait hurler derrière ça ! Vous enfournez à feu vif pendant 40 minutes. Vous démoulez. Et pour clarifier, vous délayez le tout dans 5 litres d'eau. Vous avez alors ce qu'on appelle le concentré de sauce de capre qui, étant donné sa forte force de concentration, ne peut être utilisé tel quel que pour les besoins de la cuisine. Si l'on veut s'en servir, il est indispensable de l'étendre avec de l'eau dans la proportion de gros comme la tête d'un âne sur la pointe d'une épingle d'une épingle pour 10 litres d'eau. Vous obtenez ainsi une sauce au capre très honorable et fort agréable au goût. C'est hallucinant ! Oui,

  • Speaker #0

    c'est exceptionnel. Ça a été criquant, ça.

  • Speaker #1

    Il est mort il y a 50 ans. On fête ses 50 ans cette année.

  • Speaker #0

    C'est quelque chose qui ressemblerait presque à une recette de quelqu'un qui a fait la guerre et qui n'a rien à manger.

  • Speaker #1

    Alors ça aussi, les épanchements de cousines Sinovi. Ça alors... Là, j'ai bien compris à force de travailler. Là, je ne comprends rien. Non, mais c'est vrai. Je suis mariée à un homme qui m'a trompée avec la femme de mon amant. Jusque-là, ça va. Mais comme celle-ci a trompé mon mari en couchant avec le mien, j'en ai été réduite à tromper mon amant avec celui de sa femme, puisque son amant était mon mari. Et tout est comme ça. Voilà.

  • Speaker #0

    C'est pas mal. C'est du surréalisme.

  • Speaker #1

    C'est complètement surréaliste.

  • Speaker #0

    Et donc il va y avoir des lectures pendant les fleurines ?

  • Speaker #1

    Je vais lire ça le samedi je crois.

  • Speaker #0

    Et du coup, ça se passe où les fleurines ?

  • Speaker #1

    Dans trois jardins cette année, un 54 Comirabeau, au cloître des Oblats, un autre 1 rue du 4 septembre, et un autre 10 rue du 4 septembre, c'est écrit sur le papier 10 ou 12, 10 rue du 4 septembre, 1, 10, 1, c'est dans la même rue.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Voilà. Tu vas au cours Mirabeau en premier, tu descends, 1 rue du 4 septembre, 10 rue du 4 septembre, c'est fait. Le quatrième jardin que nous avions, nous ne l'avons plus. Je l'ai enlevé.

  • Speaker #0

    C'est compliqué de faire ouvrir des jardins ?

  • Speaker #1

    C'est la chose la plus compliquée qui existe. Les gens ont peur, je ne sais pas de quoi. Il n'y a jamais eu de vol. On ne détruit rien, donc on laisse tout très propre. Mais c'est la chose sur laquelle je me heurte depuis 19 ans. Donc j'ai quasiment toujours les mêmes jardins parce qu'ils sont habitués. ils savent qu'il n'y aura pas de soucis. Sinon, c'est la galère.

  • Speaker #0

    On fait un appel, justement, s'il y a des jardins qui veulent s'ouvrir. Oui, j'espère. Pour l'année prochaine. Parce que l'année prochaine, c'est les 20 ans.

  • Speaker #1

    Je ne dis pas quelque chose en très grand. Mais bon, avoir un jardin nouveau, un peu, ce serait formidable.

  • Speaker #0

    On va essayer de faire ouvrir un nouveau jardin. Pourquoi pas ? La dernière question, qui est la question rituelle que je pose à mes invités. Laquelle ? C'est s'il fallait choisir un endroit à Aix. quel serait votre endroit préféré ? C'est compliqué, je sais. C'est une question la plus compliquée, certainement. Pour faire quoi ?

  • Speaker #1

    Pour vivre ?

  • Speaker #0

    Le lieu qui vous plaît le plus, Alex.

  • Speaker #1

    Pour être assise sur une chaise ?

  • Speaker #0

    Le lieu dans lequel vous aimez aller.

  • Speaker #1

    Écoutez, moi, c'est simple. C'est le cours Mirabeau.

  • Speaker #0

    Tout simplement. Oui.

  • Speaker #1

    Je trouve que c'est un endroit extraordinaire. Alors, ce n'est pas un endroit très caché. C'est pour tout le monde. Bien sûr. Mais bon, je l'ai arpenté. J'ai même des photos. avec mon grand-père sur le cours Mirabeau, on tenait par la main. Mon père adorait aller sur le cours Mirabeau. Il marchait, il revenait, ça le détendait. Je crois que le cours Mirabeau, c'est un endroit magique, formidable. Je cherche un endroit un peu secret que j'aurais peut-être bien connu et dans lequel j'aimerais bien aller. Mais un peu secret.

  • Speaker #0

    Après, le cours Mirabeau, ça me va, moi.

  • Speaker #1

    Le cours Mirabeau, j'adore.

  • Speaker #0

    Parce que le cours Mirabeau, c'est la vie exoise.

  • Speaker #1

    Oui, puis c'est l'ouverture sur la ville, ça. On rentre en ville. D'un côté, c'est le quartier Mazarin, avec ses belles maisons toutes faites à l'époque de Mazarin. Et puis l'autre, c'est la ville plus accessible. Et après, c'est la ville comptale, c'est-à-dire plus loin. Je cherchais un petit endroit en me disant, là... Mais en fait, tout est beau dans cette ville. La place de la mairie est magnifique, tu peux y aller, tu es heureuse. La place d'Albertas. C'est magnifique, mais il n'y a pas d'arbre, donc tu ne peux pas y rester longtemps. Ces petites places, je pense que moi c'est un ravissement, tu vois, parce que tout d'un coup tu tombes sur une petite place, je ne sais pas comment elle s'appelle, après Albertaz, il y a une petite place avec une fontaine.

  • Speaker #0

    Oui, Place Saint-Honoré.

  • Speaker #1

    Saint-Honoré, et là les gens ils sont assis sur la fontaine, ils mangent, ils boivent un verre, c'est tellement charmant, il y a un arbre, c'est abrité, là les gens sont là. Tout ça, c'est magnifique.

  • Speaker #0

    C'est la douceur de vivre ex-soise.

  • Speaker #1

    Absolument.

  • Speaker #0

    C'est pour ça qu'on y revient dans cette ville.

  • Speaker #1

    Oui, comme disait Cézanne, quand on est ailleurs, on n'a qu'une envie, c'est y revenir. C'est le seul endroit où on peut être bien.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    C'est pour ça un peu que j'y suis et que je vais mourir. D'ailleurs, j'ai mon tombeau à Aix-en-Provence, au cimetière Saint-Pierre. Voilà.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter ? pour ces flâneries d'art et puis le reste.

  • Speaker #1

    Que ce soit un grand succès, que ça se passe bien. Et je pense qu'il ne va pas pleuvoir.

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    Je pense, je dis, je pense.

  • Speaker #0

    Je n'ai pas regardé.

  • Speaker #1

    Mais le regardons tout de suite. Sable du nom 32-32-32. Donc, voilà.

  • Speaker #0

    Il va faire très, très beau. Vous pouvez venir.

  • Speaker #1

    Il va faire très, très chaud.

  • Speaker #0

    Vous pouvez venir vous abriter sous les arbres des jardins.

  • Speaker #1

    Sous les arbres et surtout sous les parasols. et écouter de la musique et être bien.

  • Speaker #0

    Comme on est bien à Aix.

  • Speaker #1

    Voilà, comme nous sommes très bien à Aix.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Andrea, pour ce temps passé ensemble. Et j'espère à très bientôt.

  • Speaker #1

    J'espère à très bientôt, oui, absolument. Et je veux juste dire que je suis très contente. J'ai eu une nouvelle il y a quelques jours. Madame le maire me remet la médaille de la ville dans quelques jours.

  • Speaker #0

    C'est mérité.

  • Speaker #1

    Je suis très contente parce que c'est une reconnaissance, oui, pour moi, oui, mais je pense aussi pour la famille. Ça veut dire que je vais la dédier à mon père et ma mère. Je vais peut-être même pleurer en la disant. Oui, c'est ça le problème. C'est que je vais leur dédier, parce que c'est eux, je crois que c'est eux qui nous ont vraiment appris à aimer cette ville aussi. Tu vois ? À aimer cette ville, à être bien dans cette ville. Et donc, comme ils ont fait beaucoup plus de choses que moi, dans cette ville, je vais aussi leur dédier ma médaille.

  • Speaker #0

    Je pense que vous avez fait beaucoup pour cette ville aussi.

  • Speaker #1

    Oh, oui, enfin...

  • Speaker #0

    Mais si, mais si.

  • Speaker #1

    Non,

  • Speaker #0

    non, je fais les flâneries, c'est tout. C'est déjà beaucoup. Merci beaucoup. Voilà. Vraiment. Voilà, merci à vous. Et félicitations pour cette médaille qui est vraiment méritée.

  • Speaker #2

    Voilà, c'est ainsi que s'achève cet épisode des Jean d'Aix. Et je remercie Andrea Ferreul de sa simplicité et de m'avoir reçu dans son salon. Je vous rappelle que les flâneries d'art contemporain, c'est ce week-end du 21 et 22 juin 2025 et tous les ans à la même période. Je tiens à féliciter Andrea. qui a reçu la médaille de la ville des mains de Mme le maire le 16 juin dernier. C'est une récompense largement méritée. Ce podcast est une initiative personnelle, bénévole et indépendante, et le meilleur moyen de m'aider à la faire connaître et durer, c'est d'en parler autour de vous. Vous pouvez aussi liker ou commenter sur les plateformes Apple Podcasts, Deezer ou Spotify, afin de lui donner de la visibilité. et de le faire connaître au plus grand nombre en remontant dans les propositions. Pour ma part, je vous remercie d'avoir écouté jusqu'ici ce podcast et je vous dis à très vite pour un nouvel épisode des gens d'Aix avec un invité qui, je suis sûr, va faire parler les Aixois.

Description

Pour cet épisode, Frédéric Paul reçoit Andréa Ferréol. Actrice, passionnée, femme de culture et de convictions… elle est une figure incontournable du paysage artistique français — et d’Aix-en-Provence.

Dans cet épisode, elle revient sur son parcours hors normes : de La Grande Bouffe de Marco Ferreri à ses engagements pour la culture et le patrimoine. Elle évoque aussi son association Aix-en-Œuvres, à l’origine des Flâneries d’art contemporain, qui transforment chaque année les jardins aixois en galeries à ciel ouvert.

Andréa nous parle aussi de sa famille profondément attachée à Aix, de ses souvenirs d’enfance à ses combats d’aujourd’hui pour faire rayonner la ville à travers l’art et la mémoire.

💬 Une conversation vivante, drôle, émouvante parfois, qui nous rappelle combien l’art, l’engagement et l’ancrage local peuvent nourrir un destin.

🎧 Un épisode à ne pas manquer si vous aimez le cinéma, les femmes libres, et les histoires qui ont du panache.

Bonne écoute !


www.levisibleestinvisible.fr


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je suis Frédéric Paul, guide conférencier et créateur des visites Le Visible est Invisible à Aix et en Provence. Peut-être que vous me connaissez comme guide dans les rues d'Aix ou d'autres villes provençales que j'aime faire découvrir à mes visiteurs. J'aime leur montrer des détails que l'on croise, mais que l'on ne regarde pas. Ce métier de guide me permet de rencontrer des gens de tous horizons, et j'ai eu envie de donner la parole à certains d'entre eux. C'est ainsi qu'est née l'idée de ces interviews. Bienvenue dans le podcast Légendax, le podcast qui fait parler les Aixois. Ce podcast se veut une galerie de portraits d'exois, plus ou moins connus, qu'ils soient vivants ou morts, qu'ils soient artistes, sportifs, entrepreneurs, politiques ou simples citoyens, ils auront tous une place dans les gens d'Aix. Et pour ce septième épisode de la saison 2, j'ai l'honneur de recevoir une grande actrice, Andrea Ferrerolle. Avec plus d'une centaine de films à son actif, dont La Grande Bouffe, Le Dernier Métro ou Les Galettes de Pontavenne, Une carrière exceptionnelle qui n'est pas terminée, car elle continue à jouer devant les caméras comme sur scène. Très attachée à sa ville d'Aix-en-Provence, où on peut la croiser en train de faire ses courses, elle a créé les Flèneries d'art contemporains qui fêtent en cette année 2025 leur 19e édition. Comme chaque année, des jardins privés seront ouverts au public et résonneront de lecture, de musique ou de danse au milieu d'œuvres d'art. Que vous soyez assis sur votre balcon en train de courir ou dans votre voiture, je vous souhaite une bonne écoute de cette interview pleine de sourires et de peps avec la grande Andrea Ferreol. Bonjour Andrea.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup pour votre accueil. Je suis ravi de vous avoir comme invité aujourd'hui parce que vous êtes une grande actrice. Pour ceux qui ne vous connaîtraient pas, vous avez plus d'une centaine de films à votre actif, 80 téléfilms, et on ne compte plus les pièces de théâtre. bien sûr. On vous a vu dans La Grande Bouffe, Le Dernier Métro, Les Galettes de Pontavenne, entre autres. Beaucoup de films européens aussi.

  • Speaker #1

    Oui, beaucoup.

  • Speaker #0

    Et de grands réalisateurs. Lautner, Mocky, Broca, Truffaut. Et de grands partenaires comme Delon, Belmondo, Deneuve, Mireille d'Arc. C'est une belle carrière.

  • Speaker #1

    Oui, très belle carrière. Je suis très contente.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui amène une jeune femme qui est née à devenir une actrice célèbre.

  • Speaker #1

    Les hasards de la vie.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Les hasards de la vie, le courage, la volonté et les chances qui se présentent, qu'il faut savoir attraper naturellement.

  • Speaker #0

    Attraper les opportunités.

  • Speaker #1

    Ben oui, bien sûr. Et provoquer aussi, provoquer les choses un peu.

  • Speaker #0

    Oui, la chance ça se provoque.

  • Speaker #1

    Oui, je pense.

  • Speaker #0

    Parce que si j'ai bien lu, vous avez commencé par les beaux-arts, comme Cézanne. Voilà. Vous auriez pu être Cézanne en femme. C'est...

  • Speaker #1

    C'est ça, sauf que Cézanne avait beaucoup de talent, moi pas du tout. C'est quand même un point important. Moi, devant une feuille blanche, une toile blanche, je ne savais pas très bien par quoi commencer. En fait, j'aurais dû créer un style. J'ai été idiote. J'y pense maintenant. Faire une belle toile blanche, peut-être un petit truc dessus et signer. Et là, c'était moi.

  • Speaker #0

    Peut-être qu'aujourd'hui, ça marcherait.

  • Speaker #1

    J'en suis persuadée. J'en suis bien persuadée. Donc, oui, là, par exemple, j'étais au Beaux-Arts et... Le hasard, la chance, fait qu'une jeune fille de Marseille, qui venait de Marseille au Beaux-Arts avec nous, très jolie fille, me dit un jour « Tu sais qu'il y a un cours de théâtre à Aix-en-Provence ? Si on y allait ? » Je dis « Oui, pourquoi pas ? » Je ne pensais pas faire du théâtre, moi. Pourquoi pas ? Moi, j'ai toujours tout tenté dans ma vie, sauf le sport. Si, j'en ai fait, mais 10 minutes, un quart d'heure chaque fois. J'ai compris que c'était trop fatigant tout de suite. Donc, on y va. C'était un vieux monsieur qui s'appelait Martial Reb, qui avait travaillé avec Copot, Bati, Dulin. Et donc, bon, on y va. Je rentre chez moi le premier soir, je prends une gifle, parce qu'il était 8h15, que je n'avais pas prévenu mes parents que j'allais à un cours de théâtre. Donc, je dis, mais j'étais à un cours de théâtre. Bon, du coup... Ils ont accepté, je suis retournée le soir de 18h à 20h et j'allais au Beaux-Arts. La jeune fille marseillaise, elle, elle est partie. Bon, voilà, je faisais du théâtre, les Beaux-Arts, un peu de théâtre le soir, pourquoi pas. Le hasard de la vie a fait qu'arrive à Aix-en-Provence, au Festival d'art lyrique, Jean-Laurent Cochet qui avait un cours à Paris. Et le cours de Jean Laurent qui était à l'époque un immense cours très prisé. D'où sont sortis Gérard Depardieu, Lucchini, Fabrice, d'où est sorti aussi Jean-Pierre Castaldi. Enfin voilà, c'était un vivier très important de jeunes comédiens en devenir. Et donc on me le présente à Aix, il montait Ariane Anaxos. On sympathise, j'étais jeune, j'étais au cours d'ici. Et il me dit, mais viens à Paris, mais viens à Paris, à mon cours, je te prends. Alors là, il a fallu demander aux parents d'y aller. Oui,

  • Speaker #0

    les convaincre.

  • Speaker #1

    Les convaincre. C'était facile, huit jours de grève de la faim. Au bout de huit jours, ils ont dit oui. Non, non, c'est pour ça que ma vie, c'est que de la volonté, des rencontres, des hasards, attraper le hasard, profiter des rencontres et la volonté. Et encore aujourd'hui, c'est pareil, c'est dans mon ADN complètement. Donc. Je vais au cours de Jean-Laurent Cochet et je suis malade au bout de huit mois. Je reviens ici. Bon, ça, c'est la vie qui, malheureusement, parfois te met des petites entourloupes.

  • Speaker #0

    Pour voir si on a envie d'aller jusqu'au bout.

  • Speaker #1

    Voilà. Et mes parents me disent, tu ne vas plus retourner à Paris puisque là, Antoine Bourseiller s'installe à Aix. Là, rue du 11 novembre. C'était un théâtre à l'époque très, très, très prisé des Aixois. Donc, je vais au cours de Boursayer. Voilà, vous voyez, donc. Un vieux monsieur qui m'a prendu le théâtre, le théâtre plus moderne avec Bourseiller et entre-temps, théâtre classique, mais quand même moderne avec Cochet. Et à la fin de ce parcours avec Antoine, il monte à Avignon, il lance l'arbre remue encore, avec Reggiani et sa femme Chantal Dargé. Et il y avait des figurants. Et il me prend comme figurante. Donc, je suis figurante. Et à la fin d'Avignon, il me dit... Maintenant, toi, ça suffit les cours, hein. T'en as fait assez, ce qui est vrai. Tu dois travailler, tu apprends ton métier sur le tas. C'est un métier qui s'apprend en le faisant, beaucoup. Donc, re-Belote, mes parents me remontent à Paris. Voilà !

  • Speaker #0

    Et du coup, du théâtre.

  • Speaker #1

    Et là, ah non, mais là, ça se fait pas comme ça. Là, il faut faire des rencontres, là, il faut se lever très tôt. Je suis allée taper à tous les théâtres parisiens et j'ai un copain qui est décédé, malheureusement. qui était comédien que j'ai rencontré bien après qui m'a dit c'est normal que tu réussisses tu te lèves toi le matin eux ils se levaient à midi et donc moi j'allais me présenter et me présentant dans les théâtres j'ai un directeur de théâtre qui était formidable s'appelait Jean-Michel Rousière qui me dit oui la petite là viens j'ai une tournée je te prends et en fait j'avais à dire exactement madame est servie quand je suis passé à Aix-en-Provence mes parents ils avaient rameuté tout le monde pensant que j'avais un grand rôle non madame est servie Donc avec Madeleine Robinson et Marc Cassot à l'époque qui étaient des superstars de théâtre. Donc voilà, et c'est comme ça. Et comme il a été très content, il m'a recommandé à quelqu'un d'autre qui m'a fait faire une autre pièce. Et comme ça, tu rencontres du monde, tu rentres dans le métier, tu apprends ton métier.

  • Speaker #0

    C'est en forgeant qu'on devient forgeron.

  • Speaker #1

    Exactement. Voilà, c'est en forgeant qu'on devient forgeron. Et ensuite là, j'ai rencontré des comédiens qui m'ont présenté Jean-Michel Ribes. Donc, j'ai travaillé avec Rib. Voilà, ça s'enchaînait chaleureusement, sympathiquement, amicalement. Voilà. Alors, pour la petite histoire, à 16 ans, pour des raisons de santé, j'ai dû faire une cure d'amaigrissement. Et comme j'étais partie en tournée, de suite, deux tournées de suite, on faisait les grands restaurants avec les copains, ceux qui avaient envie de manger trois étoiles. Alors, tout notre argent y passait, notre petit argent de comédien, mais on mangeait trois étoiles. Et un jour, 20 ans, deuxième cure d'amaigrissement. Et 25 ans, je tombe sur un metteur en scène qui me choisit pour me dire, il faut reprendre 25 kilos pour faire le film La Grande Bouffe. J'ai dit, ok, pas de problème. Voilà, donc si vous voulez, tout ce travail que j'avais fait 16 ans, 20 ans, tout d'un coup, à 25 ans, j'ai repris 25 kilos, que j'ai totalement perdus, je ne les ai plus depuis très longtemps. Donc pourquoi je ne les ai plus ? La volonté ! Oui. Voilà.

  • Speaker #0

    C'est pas facile non plus de grossir.

  • Speaker #1

    Ah là ça c'est la chose absolument la plus abominable. Parce que pour grossir, il faut beaucoup manger. Et j'avais le laps de temps qui était très court. Parce que sur un an tu peux prendre 5-10 kilos sur un an, tu t'en aperçois à peine. Mais là c'était deux mois. On ne pouvait faire aucun costume. On était obligés, ils avaient choisi la couleur de la robe, la couleur du manteau, les tissus et tout. Mais on ne pouvait pas les faire parce que ou je faisais un 42 ou je devais faire un 48. pas le même tissu, c'est pas mal à mon goeur de tissu et j'ai eu la chance extrême là aussi, de rencontrer un monsieur qui était chirurgien chirurgien plasticien qui m'a dit vous êtes complètement folle, mais vous êtes complètement folle je vais vous donner un truc Vous mangez normalement, vous buvez un litre de bière par jour et vous salez au maximum vos aliments. La bière et le sel, ça va gonfler, vous aurez des kilos d'eau.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Ce qui fait que les dix premiers kilos, quand j'ai arrêté le sel et la bière, ils sont partis, je ne les ai jamais vus. Oui. Ils étaient à peine arrivés et ils sont déjà repartis. Et les autres, ça a pris quatre ans, tranquillement. D'ailleurs, si on voit mes films, on voit que je suis un peu ronde, puis un peu moins ronde. On voit l'évolution.

  • Speaker #0

    Et le film pour lequel vous avez dû prendre 25 kilos, c'était La Grande Bouche. C'est un film exceptionnel, mythique aujourd'hui, avec Tonia Tsi,

  • Speaker #1

    Mastroianni, Niki Poli et Moiré, Marco Ferreri, que je ne remercierai jamais assez de m'avoir choisi. Des grands acteurs. Des grands acteurs d'abord, et ensuite parce que ça m'a ouvert les portes du cinéma italien-allemand. belges, suisses, j'ai fait, j'ai plus tourné quasiment en France, j'ai fait 30 films en Italie, j'en ai fait plusieurs en Suisse, en Allemagne, j'en ai fait un en Suisse, j'en ai fait deux ou trois en Belgique avec des belges, puis après les américains sont venus, après les anglais sont venus, voilà, et j'ai fait deux films, un ou deux au Portugal et deux en Espagne, et en Grèce deux, c'est-à-dire que l'Europe m'a fait travailler, voilà, donc quelle carrière ! Mieux que ça, je pouvais rêver. J'ai vu du pays, j'ai travaillé avec des acteurs extraordinaires, des metteurs en scène formidables. J'ai eu de très jolis rôles. Et donc, voilà, voilà. Et j'arrive à mon âge. Et je travaille encore beaucoup et j'ai plein de propositions.

  • Speaker #0

    Mais ce film, La Grande Bouffe, c'est un film qui aujourd'hui est mythique. Pour ceux qui ne le connaissent pas, c'est quatre hommes qui décident de se suicider en mangeant. Et donc, il y a une professeure que vous jouez. Qui vient dans ce quatuor ?

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que je représente la femme, la maîtresse, la sœur, la salope, tu le comprends ça ? Voilà, la femme, la maîtresse, celle qui comprend, la maman, celle qui comprend et qui les accompagne jusqu'à la mort.

  • Speaker #0

    C'est un film qui a eu, aujourd'hui on ne s'en rend pas compte, mais énormément de polémiques à sa sortie.

  • Speaker #1

    Ça a été compliqué. D'abord, ça a été un énorme succès. En France, un million d'entrées à l'époque. Et en Italie aussi, il a été distribué dans tout le monde entier. Les Espagnols, pas. Donc, ils venaient le voir à Perpignan. C'était la folie, les hommes. Parce que c'était interdit à l'époque encore en Espagne. Et il y a eu beaucoup de polémiques, évidemment. Quatre hommes qui se suicident en mangeant et en baisant, disons la vérité. Et en faisant l'amour, c'était pour certains extraordinaire. c'était... une vision de la société de consommation qui se consomme et qui va mourir. Et pour les autres, c'était obscène, c'était affreux, c'était pas possible. Ça les choquait, ça les choquait par-dessus tout. Donc voilà, il y a eu beaucoup de polémiques, beaucoup d'écrits dans Paris Match, Guillaume Manotto qui était pour, Michel Droit qui était contre, il y avait beaucoup de... Voilà, tous les journalistes sont partis à l'assaut, et on dit ce qu'ils avaient à dire par rapport à ce film. Bon, ils sont malheureusement tous partis, moi je suis là, mais je le défends parce que c'est un film mythique et je dirais presque incontournable maintenant. On ne ferait plus jamais ce film, il n'y aurait pas de producteur capable de produire ça, je ne pense pas.

  • Speaker #0

    Je pense qu'aujourd'hui on n'a pas le courage de faire des choses aussi polémiques.

  • Speaker #1

    Voilà, bon bah écoutez, la terre tourne et les choses tournent et les mentalités changent, voilà.

  • Speaker #0

    Et du coup, les films se sont plus que cédés.

  • Speaker #1

    Beaucoup en Italie d'ailleurs.

  • Speaker #0

    J'ai parlé d'Alain Delon.

  • Speaker #1

    Après j'ai fait un Delon, j'ai fait un film avec Belmondo, et puis j'ai fait Peter Gunaway, j'ai fait Werner Fassbinder, enfin bon j'ai fait... J'ai travaillé avec les plus grands acteurs américains de l'époque aussi.

  • Speaker #0

    Oui, c'est exceptionnel.

  • Speaker #1

    C'est formidable, voilà.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas s'il y a d'autres actrices qui peuvent se targuer d'un tel...

  • Speaker #1

    À part, sur un autre niveau, Isabelle Huppert. Isabelle, oui. Catherine, peut-être. Elle a fait plusieurs films quand même ailleurs. Aussi Catherine Deneuve. Mais les autres comédiennes, je ne crois pas. Non. Mais évidemment, ce n'était pas que des rôles principaux. Parfois, j'avais des seconds rôles, mais j'ai eu plein de rôles principaux. Mais je faisais des films très difficiles. Parce que le Peter Greenaway, Zou, A Z and Two Noughts, un Z et deux zéros, c'est un film sur la mort et la décomposition. Donc évidemment... Ce n'est pas des films faciles.

  • Speaker #0

    Quand on reçoit le script, qu'est-ce qu'on se dit ?

  • Speaker #1

    On se dit que ça va être difficile parce qu'au début j'ai une jambe en moins, puis après j'ai deux jambes en moins. C'est quelqu'un qui se dit « oui, on coupe les jambes pour voir comment le corps réagit » . Oui, Peter Greenaway venait de perdre ses parents et il voulait savoir comment les comédiens et le corps réagissaient à la décomposition. Non, ce n'est pas un film gay.

  • Speaker #0

    Oui, je… Voilà,

  • Speaker #1

    ce n'est pas un film… C'est un film très beau. parce que Greenaway a ce talent immense de faire un cadre extraordinaire, des couleurs, de la manière dont il fait son cadre, parce qu'il vient de l'architecture. Donc tout ça est bien pensé, bien fait, mais le thème était très difficile et c'était son deuxième film. Donc voilà.

  • Speaker #0

    D'accord. Je parlais d'Alain Delon tout à l'heure, parce qu'Alain Delon a vécu avec son provoque.

  • Speaker #1

    Oui, Place des quatre dauphins.

  • Speaker #0

    Place des quatre dauphins. Et vous, vous y vivez encore, puisque c'est votre lieu de naissance. Vous êtes très attachée à cette ville et on vous y croise régulièrement.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    En train de faire vos courses ou de faire de la publicité pour les pavés. Mais vous êtes provençale complètement, 100%.

  • Speaker #1

    Je suis attachée à cette terre, je dirais. À ma ville, bien sûr, mais à cette terre. Quand je suis dans la campagne aixoise, tout d'un coup, les oliviers, les cyprès, ça, ça me parle. Un sol pleureur me parle moins. Si, je trouve ça très joli, mais il y a des arbres qui me touchent. Et pour moi, l'olivier, c'est l'arbre emblématique de la Provence. Et le cyprès aussi. Bon, vous allez me dire, il y a les mêmes en Italie, près de Florence.

  • Speaker #0

    Mais ce n'est pas la même chose.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas la même chose.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas le même paysage. Puis,

  • Speaker #1

    c'est la lumière ici, la lumière. La lumière est très différente que celle de Paris ou celle même de Bordeaux où j'étais il y a quelques jours pour travailler. Et puis, il ne faut pas l'oublier non plus, c'est que j'ai eu des parents et des grands-parents qui m'ont inculqué la ville, qui ont beaucoup participé à la ville, à faire rayonner la ville à leur époque. Maman était vice-présidente de la Croix-Rouge, papa était à la mairie et puis de conseil général. Donc, ils savaient ce que c'était que la ville. rendre des services et j'ai ça dans mon ADN. Et donc, cette ville me plaît beaucoup, toujours plus. C'est pour ça que j'y suis revenue, sinon je serais restée à Paris. Et voilà, je suis là et j'essaye de faire à mon petit niveau, à mon petit niveau, des choses pour la ville et pour les exploits.

  • Speaker #0

    Vous avez évoqué votre père, Paul Ferréol, qui était conseiller général, qui était à la mairie, mais qui a aussi été un grand résistant. et qui a une place à son nom juste à côté, ça fait quoi d'avoir cet hommage à son père comme ça ?

  • Speaker #1

    C'est formidable. Moi, je ne voulais pas qu'elle soit là. C'est maman qui voulait qu'elle soit là. Parce que c'est une place où tu n'en es pas une place. Vous comprenez ?

  • Speaker #0

    Oui, en bas du passé, c'est plus.

  • Speaker #1

    C'est pas une place où tu te dis, c'est rond ou c'est carré. Mais bon, il est là, c'est formidable. près où il avait son bureau, près où il a habité. Donc c'est très bien. Je trouve que M. Pichral, qui était maire à l'époque, qui a tenu à faire ça, je l'en ai énormément remercié parce que je trouvais ça très gentil. Parce qu'il a fait six ans de guerre. Avec la deuxième DB, il est allé rejoindre De Gaulle. Après, il est parti avec Leclerc et Massu. Et donc, il a fait toute la campagne d'Afrique jusqu'à Tamandracet et après la libération de Paris, Strasbourg jusqu'au Nid d'Aigle avec les Américains. Voilà. Voilà, donc, et pour la petite histoire amusante, un jour je suis allée avec Madeleine Robinson, donc en mes débuts, début où je faisais Madame est Servie, je suis allée jouer à Baden-Baden. Je le dis à mon père qui me fait, tu vas à Baden-Baden, il y a le général Massu, tu le demandes et tu dis que tu es la fille de Polo. Alors, comme j'ai quand même du culot, je vais à Baden-Baden, on est au théâtre et tout, puis je vais voir les militaires, je fais, oui, il faudrait que je voie le général. C'est de la part de mon papa. Il s'appelle Polo, il a fait la guerre avec le général. On me présente le général. J'ai dit, mais général, il faut venir à la pièce ce soir et tout. Il m'a dit, d'accord, je viens, je vous fais un cocktail après. Et on a été reçus par le général Massu, avec un petit cocktail, Madeleine Robinson, non, venez pas, Marc Asso, non, on n'était pas. On a été reçus, grâce à mon père, par le général Massu à Baden-Baden. C'est pour vous dire que, bon, voilà, je trouve que c'est les choses de la vie, comme ça, qui arrivent, elles sont extraordinaires, elles sont géniales, inattendues. Et ça met du baume au cœur, quoi, c'est des choses extraordinaires. Oui,

  • Speaker #0

    mais il n'y a pas de hasard, en fait, les choses.

  • Speaker #1

    Ben voilà, je vais par hasard jouer à Baden-Baden et crac, ça se fait. Et le docteur des assurances, maintenant à Paris, il est par an avec le général Massu. Donc je suis peut-être une des rares comédiennes, quand je vais le voir, à lui dire, alors le général, qu'est-ce que vous avez comme souvenir ? Je lui raconte plein de choses que mon père a dites. Voilà, c'est drôle.

  • Speaker #0

    Ben oui, c'est un bel échange.

  • Speaker #1

    Oui, voilà, dans la vie, tout se regroupe parfois.

  • Speaker #0

    Quand on parle des ascendants, j'ai aussi lu que vous êtes l'arrière-arrière petite fille de Frédéric Mistral.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Est-ce que c'est ça ? C'était un secret, on ne le savait pas nous. Oui. Quand j'ai eu 40 ans, mon père a dit il faut que je vous parle, il y a un secret de famille. Alors, oui, on était là. Il a dit voilà, je suis, donc il était le petit-fils, oui, le petit-fils de Frédéric Mistral. Alors, on vient de la cuisse gauche, parce que M. Mistral avait une femme, avec laquelle il n'avait jamais eu d'argent, d'enfant, mais il y avait quelqu'un qui rodait, une mademoiselle Féréole, avec qui il a une aventure, et l'enfant est né, il ne l'a pas reconnu, mais il a payé toutes ses études à Mariusque Rielan, et il lui a donné le nom de Féréole, le nom de la dame, et il a payé ses études pour qu'il grandisse. Ce monsieur est devenu maître d'école, professeur et directeur d'école à Aix-en-Provence. Je crois même qu'il était en politique. Ce qui fait que mon père a dû suivre son grand-père, bien évidemment.

  • Speaker #0

    Du coup, c'est ça qui ancre en Provence ?

  • Speaker #1

    Oui et non. Quand on était jeunes, on allait toujours à Maillanne avec les grands-parents. On se demandait pourquoi on allait dans ce petit village. On s'ennuyait, il n'y avait pas d'enfants, il n'y avait que nous avec les grands-parents. Pourquoi on va toujours à Mayanne ? Et en fait, on ne savait pas. C'était ce secret. Et donc, on continue à aller à Maillanne, nous, les grands, maintenant. Et on a des amis à Mayanne. Donc, on y va très volontiers. Et ma sœur, d'ailleurs, est allée, moi, je n'ai pas pu y aller, à l'inauguration du musée Frédéric Mistral, qui s'est agrandi à Mayanne.

  • Speaker #0

    Parce que Maillanne est la ville de naissance de Frédéric Mistral.

  • Speaker #1

    Oui, Maillanne, c'est la ville.

  • Speaker #0

    Pour ceux qui ne connaissent pas.

  • Speaker #1

    Voilà, absolument. Il a son musée.

  • Speaker #0

    Et du coup, cet attachement à Aix, il s'est développé avec l'association Aix-en-Oeuvre.

  • Speaker #1

    Alors, là aussi, un hasard de la vie.

  • Speaker #0

    Mais oui.

  • Speaker #1

    Je suis à Paris en 2002. 2002. Oui. J'ai un interview avec un journal, peut-être le journal, qui faisait une énorme interview sur Aix-en-Provence. Donc, on m'interview et le journaliste me dit, est-ce que vous savez qu'il y a un sculpteur dans la campagne aixoise qui a fait un énorme statut de Cézanne ? Je dis, ah ben non, je ne sais pas. Et il me donne son nom. Je viens à Aix quelques temps après. Je tape à l'atelier Cézanne, je demande le directeur. j'ai dit on m'a dit qu'il y avait un sculpteur, oui je suis au courant, mais pourquoi on peut pas aller le voir, j'aimerais bien voir la statue, je vous accompagne, et nous allons donc chez Gabriel Sterre. Chez Gabriel là, j'ai dit mais qu'est-ce qu'on peut faire ? Et on me dit pour offrir la statue à la ville d'Aix-en-Provence, en 2006, c'est les 100 ans de la mort du pape. J'ai dit d'accord mais comment on fait ? Il faut monter une association. Donc on a monté une association, on m'a dit qu'il fallait que j'en sois présidente, et j'ai dit qu'est-ce qu'il faut faire ? Il faut aller chercher des sons. Alors me voilà partie encore avec mon bâton de pèlerin. à Paris beaucoup, Hermès, LVMH, Johnson & Johnson, Aix, beaucoup d'entreprises aixoises. Et en 2006, Aix-en-Oeuvre a offert la statue à la ville d'Aix-en-Provence, c'est Mme Marie-Joassin qui l'a inaugurée. Ça a été une énorme journée, il y avait des gens qui venaient de Paris, j'avais organisé un cocktail pour tous les Aixois qui étaient là, sur la place publique, un énorme cocktail offert. un déjeuner offert, un dîner offert. Ça a été une inauguration, comme il se doit, d'une grande statue de Cézanne.

  • Speaker #0

    Qui est exceptionnelle, qui aujourd'hui est devenue un incontournable de la ville. Oui, et puis s'il vous plaît,

  • Speaker #1

    beaucoup. Et c'est drôle parce que je suis une coquine. L'autre jour, il y avait des Italiens qui étaient là. Et puis il y avait un monsieur de l'Office du tourisme qui leur expliquait que c'était Cézanne. Et tout, je me suis mise au milieu, j'ai regardé, j'ai écouté ce qu'ils disaient. Voilà, voilà, donc c'est amusant et tous les gens qui se prennent en photo et tout.

  • Speaker #0

    Il restait dix minutes devant la statue et il y a plein de gens qui viennent se prendre en photo. C'est vrai, c'est vrai. Elle est tout le temps, elle doit être partout dans le monde maintenant en photo.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    oui. Autant que les tableaux de Cézanne d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Je pense, oui, oui, oui, c'est vrai, elle doit être partout dans le monde.

  • Speaker #0

    Et oui, et c'est vraiment un très beau cadeau que vous avez fait à la ville.

  • Speaker #1

    Je vais jeter un peu d'argent parce qu'à cette époque-là. Oui. Il y avait beaucoup d'argent en France. Donc, d'abord, les mycènes étaient très généreux. Et puis, c'était facile. Là, maintenant, pour avoir de l'argent, c'est terrible. Et donc, en restant de l'argent, je me suis dit, mais qu'est-ce que je pourrais inventer ? L'argent n'était pas à moi, c'était à une association. Et donc, j'ai eu l'idée d'ouvrir des jardins privés. Et j'ai commencé tout petit, mais après, petit à petit, peinture, sculpture, c'était vraiment des gens de la région. Et petit à petit, la musique, les comédiens, enfin voilà. Tout pour devenir ce que c'est cette année. Une énorme oeuvre. Et l'an prochain, c'est les 20 ans. J'espère que j'arriverai à faire très beau parce que... Eh bien,

  • Speaker #0

    On verra ça l'année prochaine.

  • Speaker #1

    Mais il faut trouver l'argent pour faire très bien.

  • Speaker #0

    Là, il y a cette édition, les flâneries d'art contemporains, qui a lieu tous les mois de juin, un week-end.

  • Speaker #1

    Le 21 et le 22 juin.

  • Speaker #0

    Cette année, c'est le 21 et le 22 juin, le samedi et le dimanche, avec énormément d'artistes qui viennent le produire, que ce soit des musiciens ou des acteurs qui vont faire des lectures. Il y a de l'opéra,

  • Speaker #1

    il y a de la danse, il y a du jazz. Il y a de la musique classique.

  • Speaker #0

    Puis des œuvres d'art qui sont dans les jardins.

  • Speaker #1

    Il y a eu une performance par Michel Fressé sur Cézanne.

  • Speaker #0

    C'est comme ça que j'ouvre. Michel Fressé qui est d'ailleurs l'ancien directeur de l'atelier Cézanne. Et actuel directeur de l'office de tourisme.

  • Speaker #1

    C'est comme ça que j'ouvre le festival. Il y a une jeune pianiste, Gaïenne Garagosian, qui a 14 ans, qui vient aussi faire un petit récitage. Alex Vizorek.

  • Speaker #0

    Ah oui.

  • Speaker #1

    Voilà. On fête cette année aussi les 50 ans de la mort de Pierre Dacq.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et donc, il y a Jacques Pessis, qui est son ligataire universel, qui vient parler de Pierre Dacq. Oui. Et c'est moi qui lis les textes.

  • Speaker #0

    Ça ne doit pas être facile. Non,

  • Speaker #1

    ce n'est pas facile. Mais plus tu les lis, plus je m'amuse.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Alors, si je m'amuse, peut-être qu'ils pourront s'amuser. Je ne sais pas. Il y en a un, d'abord, c'était lui aussi un très grand résistant. Oui. Ce que je ne savais pas.

  • Speaker #0

    Oui, oui.

  • Speaker #1

    Ah oui, oui, oui.

  • Speaker #0

    Il a une grande histoire. Oui. Radio Londres, c'est DAC.

  • Speaker #1

    C'est DAC. Alors, il y en a une. Bon, il y a des choses. Rien que ces deux premières phrases, ça me fait hurler de rire. Le soir tombait. Il tombait bien d'ailleurs. Et juste à pic. Vous remplacez le jour, dont le rapide déclin laissait à penser qu'il ne passerait pas la nuit. Je trouve ça extraordinaire. Et alors, il y a un endroit, mais il faut vraiment, voilà, ça. Ça, ça me fait hurler de rire. C'est incompréhensible. Vous prenez un litre d'eau ordinaire que vous faites soigneusement bouillir. C'est une recette de cuisine, la sauce au capre sans capre. Quand elle est bien bouillie, vous prenez un second litre d'eau que vous faites tiédir au bain-marie. Ceci fait, vous versez goutte à goutte un autre litre d'eau fraîche dans l'eau tiède afin d'obtenir une bonne liaison. Vous laissez légèrement épaissir. sur le coin du feu. Pendant ce temps-là, vous montez en neige un bon litre et demi d'eau et vous incorporez cet appareil dans votre première préparation. Si votre sauce est un peu ferme, vous l'allongez avec un peu d'eau légèrement dégourdie pour éviter que ça attache. Me fait hurler derrière ça ! Vous enfournez à feu vif pendant 40 minutes. Vous démoulez. Et pour clarifier, vous délayez le tout dans 5 litres d'eau. Vous avez alors ce qu'on appelle le concentré de sauce de capre qui, étant donné sa forte force de concentration, ne peut être utilisé tel quel que pour les besoins de la cuisine. Si l'on veut s'en servir, il est indispensable de l'étendre avec de l'eau dans la proportion de gros comme la tête d'un âne sur la pointe d'une épingle d'une épingle pour 10 litres d'eau. Vous obtenez ainsi une sauce au capre très honorable et fort agréable au goût. C'est hallucinant ! Oui,

  • Speaker #0

    c'est exceptionnel. Ça a été criquant, ça.

  • Speaker #1

    Il est mort il y a 50 ans. On fête ses 50 ans cette année.

  • Speaker #0

    C'est quelque chose qui ressemblerait presque à une recette de quelqu'un qui a fait la guerre et qui n'a rien à manger.

  • Speaker #1

    Alors ça aussi, les épanchements de cousines Sinovi. Ça alors... Là, j'ai bien compris à force de travailler. Là, je ne comprends rien. Non, mais c'est vrai. Je suis mariée à un homme qui m'a trompée avec la femme de mon amant. Jusque-là, ça va. Mais comme celle-ci a trompé mon mari en couchant avec le mien, j'en ai été réduite à tromper mon amant avec celui de sa femme, puisque son amant était mon mari. Et tout est comme ça. Voilà.

  • Speaker #0

    C'est pas mal. C'est du surréalisme.

  • Speaker #1

    C'est complètement surréaliste.

  • Speaker #0

    Et donc il va y avoir des lectures pendant les fleurines ?

  • Speaker #1

    Je vais lire ça le samedi je crois.

  • Speaker #0

    Et du coup, ça se passe où les fleurines ?

  • Speaker #1

    Dans trois jardins cette année, un 54 Comirabeau, au cloître des Oblats, un autre 1 rue du 4 septembre, et un autre 10 rue du 4 septembre, c'est écrit sur le papier 10 ou 12, 10 rue du 4 septembre, 1, 10, 1, c'est dans la même rue.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Voilà. Tu vas au cours Mirabeau en premier, tu descends, 1 rue du 4 septembre, 10 rue du 4 septembre, c'est fait. Le quatrième jardin que nous avions, nous ne l'avons plus. Je l'ai enlevé.

  • Speaker #0

    C'est compliqué de faire ouvrir des jardins ?

  • Speaker #1

    C'est la chose la plus compliquée qui existe. Les gens ont peur, je ne sais pas de quoi. Il n'y a jamais eu de vol. On ne détruit rien, donc on laisse tout très propre. Mais c'est la chose sur laquelle je me heurte depuis 19 ans. Donc j'ai quasiment toujours les mêmes jardins parce qu'ils sont habitués. ils savent qu'il n'y aura pas de soucis. Sinon, c'est la galère.

  • Speaker #0

    On fait un appel, justement, s'il y a des jardins qui veulent s'ouvrir. Oui, j'espère. Pour l'année prochaine. Parce que l'année prochaine, c'est les 20 ans.

  • Speaker #1

    Je ne dis pas quelque chose en très grand. Mais bon, avoir un jardin nouveau, un peu, ce serait formidable.

  • Speaker #0

    On va essayer de faire ouvrir un nouveau jardin. Pourquoi pas ? La dernière question, qui est la question rituelle que je pose à mes invités. Laquelle ? C'est s'il fallait choisir un endroit à Aix. quel serait votre endroit préféré ? C'est compliqué, je sais. C'est une question la plus compliquée, certainement. Pour faire quoi ?

  • Speaker #1

    Pour vivre ?

  • Speaker #0

    Le lieu qui vous plaît le plus, Alex.

  • Speaker #1

    Pour être assise sur une chaise ?

  • Speaker #0

    Le lieu dans lequel vous aimez aller.

  • Speaker #1

    Écoutez, moi, c'est simple. C'est le cours Mirabeau.

  • Speaker #0

    Tout simplement. Oui.

  • Speaker #1

    Je trouve que c'est un endroit extraordinaire. Alors, ce n'est pas un endroit très caché. C'est pour tout le monde. Bien sûr. Mais bon, je l'ai arpenté. J'ai même des photos. avec mon grand-père sur le cours Mirabeau, on tenait par la main. Mon père adorait aller sur le cours Mirabeau. Il marchait, il revenait, ça le détendait. Je crois que le cours Mirabeau, c'est un endroit magique, formidable. Je cherche un endroit un peu secret que j'aurais peut-être bien connu et dans lequel j'aimerais bien aller. Mais un peu secret.

  • Speaker #0

    Après, le cours Mirabeau, ça me va, moi.

  • Speaker #1

    Le cours Mirabeau, j'adore.

  • Speaker #0

    Parce que le cours Mirabeau, c'est la vie exoise.

  • Speaker #1

    Oui, puis c'est l'ouverture sur la ville, ça. On rentre en ville. D'un côté, c'est le quartier Mazarin, avec ses belles maisons toutes faites à l'époque de Mazarin. Et puis l'autre, c'est la ville plus accessible. Et après, c'est la ville comptale, c'est-à-dire plus loin. Je cherchais un petit endroit en me disant, là... Mais en fait, tout est beau dans cette ville. La place de la mairie est magnifique, tu peux y aller, tu es heureuse. La place d'Albertas. C'est magnifique, mais il n'y a pas d'arbre, donc tu ne peux pas y rester longtemps. Ces petites places, je pense que moi c'est un ravissement, tu vois, parce que tout d'un coup tu tombes sur une petite place, je ne sais pas comment elle s'appelle, après Albertaz, il y a une petite place avec une fontaine.

  • Speaker #0

    Oui, Place Saint-Honoré.

  • Speaker #1

    Saint-Honoré, et là les gens ils sont assis sur la fontaine, ils mangent, ils boivent un verre, c'est tellement charmant, il y a un arbre, c'est abrité, là les gens sont là. Tout ça, c'est magnifique.

  • Speaker #0

    C'est la douceur de vivre ex-soise.

  • Speaker #1

    Absolument.

  • Speaker #0

    C'est pour ça qu'on y revient dans cette ville.

  • Speaker #1

    Oui, comme disait Cézanne, quand on est ailleurs, on n'a qu'une envie, c'est y revenir. C'est le seul endroit où on peut être bien.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    C'est pour ça un peu que j'y suis et que je vais mourir. D'ailleurs, j'ai mon tombeau à Aix-en-Provence, au cimetière Saint-Pierre. Voilà.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter ? pour ces flâneries d'art et puis le reste.

  • Speaker #1

    Que ce soit un grand succès, que ça se passe bien. Et je pense qu'il ne va pas pleuvoir.

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    Je pense, je dis, je pense.

  • Speaker #0

    Je n'ai pas regardé.

  • Speaker #1

    Mais le regardons tout de suite. Sable du nom 32-32-32. Donc, voilà.

  • Speaker #0

    Il va faire très, très beau. Vous pouvez venir.

  • Speaker #1

    Il va faire très, très chaud.

  • Speaker #0

    Vous pouvez venir vous abriter sous les arbres des jardins.

  • Speaker #1

    Sous les arbres et surtout sous les parasols. et écouter de la musique et être bien.

  • Speaker #0

    Comme on est bien à Aix.

  • Speaker #1

    Voilà, comme nous sommes très bien à Aix.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Andrea, pour ce temps passé ensemble. Et j'espère à très bientôt.

  • Speaker #1

    J'espère à très bientôt, oui, absolument. Et je veux juste dire que je suis très contente. J'ai eu une nouvelle il y a quelques jours. Madame le maire me remet la médaille de la ville dans quelques jours.

  • Speaker #0

    C'est mérité.

  • Speaker #1

    Je suis très contente parce que c'est une reconnaissance, oui, pour moi, oui, mais je pense aussi pour la famille. Ça veut dire que je vais la dédier à mon père et ma mère. Je vais peut-être même pleurer en la disant. Oui, c'est ça le problème. C'est que je vais leur dédier, parce que c'est eux, je crois que c'est eux qui nous ont vraiment appris à aimer cette ville aussi. Tu vois ? À aimer cette ville, à être bien dans cette ville. Et donc, comme ils ont fait beaucoup plus de choses que moi, dans cette ville, je vais aussi leur dédier ma médaille.

  • Speaker #0

    Je pense que vous avez fait beaucoup pour cette ville aussi.

  • Speaker #1

    Oh, oui, enfin...

  • Speaker #0

    Mais si, mais si.

  • Speaker #1

    Non,

  • Speaker #0

    non, je fais les flâneries, c'est tout. C'est déjà beaucoup. Merci beaucoup. Voilà. Vraiment. Voilà, merci à vous. Et félicitations pour cette médaille qui est vraiment méritée.

  • Speaker #2

    Voilà, c'est ainsi que s'achève cet épisode des Jean d'Aix. Et je remercie Andrea Ferreul de sa simplicité et de m'avoir reçu dans son salon. Je vous rappelle que les flâneries d'art contemporain, c'est ce week-end du 21 et 22 juin 2025 et tous les ans à la même période. Je tiens à féliciter Andrea. qui a reçu la médaille de la ville des mains de Mme le maire le 16 juin dernier. C'est une récompense largement méritée. Ce podcast est une initiative personnelle, bénévole et indépendante, et le meilleur moyen de m'aider à la faire connaître et durer, c'est d'en parler autour de vous. Vous pouvez aussi liker ou commenter sur les plateformes Apple Podcasts, Deezer ou Spotify, afin de lui donner de la visibilité. et de le faire connaître au plus grand nombre en remontant dans les propositions. Pour ma part, je vous remercie d'avoir écouté jusqu'ici ce podcast et je vous dis à très vite pour un nouvel épisode des gens d'Aix avec un invité qui, je suis sûr, va faire parler les Aixois.

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