- Speaker #0
Bienvenue pour cette exploration. Aujourd'hui, on se penche sur un examen d'imagerie assez fascinant en ophtalmologie, l'angiographie. L'idée de pouvoir cartographier la circulation du sang au fond de l'œil, c'est assez incroyable, non ?
- Speaker #1
Absolument, et c'est exactement ça, l'angiographie oculaire. En gros, on injecte un colorant fluorescent, soit de la fluorescéine, ça c'est pour voir les vaisseaux de la rétine, soit du verre d'indocyanine, l'ICG, pour la choroïde. qui est juste en dessous, plus profonde. Et puis, hop, on prend des photos rapides du fond d'œil.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Et l'intérêt principal, c'est vraiment de voir la dynamique, comment ça circule. Et surtout, de repérer s'il y a des fuites dans les vaisseaux. Ça, un examen normal ou même un OCT classique, ça ne montre pas. Ah oui,
- Speaker #0
les fameuses fuites. Et pourquoi c'est si important de les voir ?
- Speaker #1
Parce que souvent, c'est le signe qu'il y a une maladie active. Comme dans la DMLA humide ou... La rétinopathie diabétique.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Voir où ça fuit et comment, ça aide à comprendre la maladie et puis à cibler un traitement. Par exemple, pour un traitement au laser, c'est vrai que l'OCT, cette technique qui fait des coupes de la rétine.
- Speaker #0
Oui, on en entend beaucoup parler.
- Speaker #1
Elle est très utilisée maintenant, mais pour cette vision dynamique, pour voir les fuites, l'angiographie reste irremplaçable. Souvent d'ailleurs, les deux sont complémentaires.
- Speaker #0
Je vois, je vois, c'est plus clair. Et concrètement, pour la personne qui passe l'examen ? Ça se passe comment ? Ça a l'air un peu technique, tout ça ?
- Speaker #1
Alors, c'est moins impressionnant que ça en a l'air. Ça se fait en consultation, tranquillement. D'abord, bon, il faut dilater la pupille avec des gouttes. Exactement.
- Speaker #0
Vision floue quelques heures, donc important, pas de conduite en sortant.
- Speaker #1
Ensuite, petite injection rapide du colorant dans une veine du bras. Ça peut donner une sensation de chaleur, un goût un peu bizarre dans la bouche, mais ça ne dure pas.
- Speaker #0
OK.
- Speaker #1
Et juste après, on s'installe devant l'appareil et là, c'est... une série de photos avec des flashs. Bon, des flashs assez vifs, c'est vrai.
- Speaker #0
Le paparazzi de la rétine, comme on disait.
- Speaker #1
C'est un peu ça, oui. Pour la durée, avec la fluoroceïne, c'est rapide, genre 5-10 minutes, ça suffit. Ah oui,
- Speaker #0
quand même !
- Speaker #1
Si on utilise l'autre colorant, l'ICG, là, ça peut être un peu plus long, jusqu'à 30-45 minutes parfois. Le colorant circule différemment. Et après, juste une petite surveillance, une demi-heure, par sécurité. Mais franchement, les incidents sont très rares.
- Speaker #0
Bon, à part la gêne des flashs et la pupille dilatée, c'est pas douloureux alors ?
- Speaker #1
Non, non, pas douloureux.
- Speaker #0
Ok, donc si je résume, on fait cet examen surtout quand on pense qu'il y a un problème de vaisseau, qui fuit ou qui sont pas normaux, c'est ça ? Est-ce que ça arrive que ça change vraiment le diagnostic ?
- Speaker #1
Ah oui, tout à fait. C'est même essentiel pour confirmer certains diagnostics qui sont parfois difficiles. Les documents qu'on a vus donnaient un exemple. où l'angiographie a permis de distinguer une inflammation des vaisseaux, une vasculite, d'une DMLA.
- Speaker #0
Ah oui, c'est pas du tout la même chose ?
- Speaker #1
Pas du tout. Et donc, traitement complètement différent. Ça montre bien que ça révèle des détails qu'on ne verrait pas autrement, comme les micro-anévrismes, vous savez, ces petites poches sur les capillaires, ou l'étendue d'une zone qui manque d'oxygène, l'ischémie. Donc oui, crucial pour la DMLA humide, le diabète, les occlusions de veines ou d'artères.
- Speaker #0
C'est clair. Mais bon... injecter un produit comme ça, même si c'est rare, il doit y avoir quelques petits risques, non ?
- Speaker #1
Oui, il faut en parler. Il y a des effets bénins qui sont assez fréquents. Avec la fluorescéine, la peau devient un peu jaune, les urines très fluo pendant quelques heures.
- Speaker #0
Ah d'accord.
- Speaker #1
Ou des nausées. Ça arrive chez à peu près une personne sur dix. C'est passager sans gravité. Le risque qui est vraiment très rare, c'est la réaction allergique sévère. On parle de moins d'un cas sur plusieurs milliers. C'est pour ça qu'on pose toujours des questions avant sur les allergies et qu'on surveille après.
- Speaker #0
Logique. Et par rapport à cette côte technique, l'OCT en géographie, l'OCTA, comment ça se situe ?
- Speaker #1
Excellente question. L'OCTA, c'est une super avancée parce que ça permet de voir les vaisseaux, le flux sanguin sans aucune injection. C'est non-invasif.
- Speaker #0
C'est l'avantage principal, j'imagine.
- Speaker #1
Oui, c'est le gros avantage. Par contre, il y a des limites. L'OCTA ne visualise pas les fuites. Ça, ça reste vraiment le domaine de l'angiographie classique. Et souvent, le champ de vision est un peu plus petit aussi. Donc, l'angiographie traditionnelle, elle garde sa place pour l'étude dynamique, large, et surtout pour traquer ces fameuses fuites. Ni l'échographie, ni l'IRM donnent ce type d'infos vasculaires aussi précisément à ce niveau.
- Speaker #0
On voit bien la complémentarité en fait. Et l'avenir alors ? Pour l'angiographie, on va vers moins d'injections, vous pensez ?
- Speaker #1
Oui, clairement. La tendance est de développer le non-invasif. L'OCTA prend de plus en plus de place, surtout pour le suivi des patients. On voit aussi arriver l'imagerie dite « ultra grand champ » pour voir loin sur les côtés en périphérie. Et puis l'intelligence artificielle qui aide de plus en plus à analyser toutes ces images. La recherche continue aussi sur de nouveaux colorants, peut-être plus sûrs encore. Mais je pense que pour les cas complexes ou quand on a vraiment besoin de voir les fuites pour le diagnostic ou décider du traitement, l'angiographie classique avec injection, elle gardera sa place. Elle reste indispensable dans certaines situations.
- Speaker #0
Donc, pour conclure cette analyse, l'angiographie oculaire, ça reste une technique d'imagerie puissante, éprouvée. Malgré l'arrivée de nouveautés comme l'OCTA, sa capacité unique à montrer la dynamique du sang et surtout les fuites, ça la rend encore essentielle pour pas mal de maladies de l'œil.
- Speaker #1
C'est exactement ça.
- Speaker #0
Et ça nous laisse peut-être avec une réflexion pour finir. Comment va évoluer cet équilibre entre, d'un côté, Le besoin de certitude diagnostique que l'angiographie classique apporte parfois de manière unique. Et de l'autre, la priorité qu'on donne de plus en plus au confort du patient à minimiser les risques, ce qui favorise le non-invasif. C'est une question intéressante pour l'avenir de l'ophtalmo.