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Les gestes de la vision par OMMA Ophtalmologie Paris

Conjonctivites, kératites & co : l’essentiel sur les infections oculaires

Conjonctivites, kératites & co : l’essentiel sur les infections oculaires

07min |02/06/2025
Play
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Description

Dans cet épisode, on explore les infections oculaires, pour vous aider à mieux comprendre ce qui menace votre santé visuelle… sans jargon inutile. Microbiote de l’œil, conjonctivites chez l’enfant, kératites liées aux lentilles, parasites insoupçonnés, outils de diagnostic comme la PCR : on fait le point sur ce qu’il faut surveiller, comment les médecins posent leur diagnostic et les traitements actuels. Un épisode essentiel pour tous les porteurs de lentilles, les parents, et ceux qui veulent garder un œil... sur leur vision.


🎧 Les gestes de la vision est un podcast proposé par OMMA Ophtalmologie Paris.

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue pour cette exploration un peu spéciale aujourd'hui. On va se pencher sur les infections oculaires en s'appuyant sur un rapport médical assez pointu, le rapport SFO 2024. L'idée c'est de rendre tout ça compréhensible et utile pour tout le monde sans se noyer dans le jargon. Juste ce qu'il faut savoir pour sa santé visuelle. Prêt à décortiquer ça ?

  • Speaker #1

    Tout à fait ! On va essayer de synthétiser les points clés sur les microbes qu'on peut trouver dans l'œil, les infections les plus courantes, comment on les diagnostics et bien sûr comment on les traite On va rester simple mais médicalement juste. Et c'est vrai que c'est un domaine qui a pas mal évolué récemment avec des outils comme la PCR pour les virus ou de nouveaux antiviraux. Ça a changé la donne.

  • Speaker #0

    Alors première surprise peut-être, l'œil n'est pas stérile. J'avoue que je pensais ça. Mais non,

  • Speaker #1

    c'est une idée reçue assez fréquente. En fait, comme la peau ou l'intestin, l'œil a sa propre flore bactérienne. On appelle ça le microbiote oculaire.

  • Speaker #0

    Ah d'accord. Et ça date pas d'hier cette découverte ?

  • Speaker #1

    Non, non. Axen Feld en parlait déjà en 1908. On y trouve des bactéries assez communes, des staphylococques, des streptococques, des corinébacteries, qui vivent là normalement.

  • Speaker #0

    Et ce microbiote, il sert à quoi ? À nous protéger ?

  • Speaker #1

    C'est l'idée, oui. Il pourrait jouer un rôle de barrière en occupant la place. Ça empêche peut-être d'autres microbes plus pathogènes de s'installer trop facilement. Mais c'est un équilibre.

  • Speaker #0

    Un équilibre. Et du coup, quand on fait un prélèvement parce qu'on suspecte une infection, Comment on sait si la bactérie trouvée est normale ou si c'est elle la coupable ?

  • Speaker #1

    C'est là que le contexte est important. Les symptômes du patient, l'examen de l'œil. Et puis, au labo, on ne regarde pas juste le nom de la bactérie, on regarde la quantité, si elle est associée à des signes d'inflammation, comme des globules blancs. Une bactérie normale, isolée, seule, en petite quantité, ce n'est pas pareil qu'un germe qui pullule au milieu d'une grosse inflammation.

  • Speaker #0

    D'accord, c'est plus clair. Alors justement, quand cet équilibre se rompt ? Quelles sont les infections qu'on rencontre le plus ? Les conjonctivites, j'imagine ? Oui,

  • Speaker #1

    exactement, les conjonctivites, c'est très fréquent. On dit qu'environ un enfant sur huit en fait une chaque année. Ça peut être bactérien.

  • Speaker #0

    Causé par quoi, par exemple ?

  • Speaker #1

    Souvent par des bactéries comme le pneumocoque ou hémophilus influenzé. Mais ça peut aussi être viral, très contagieux d'ailleurs, souvent dû aux adénovirus.

  • Speaker #0

    Ah oui, les fameuses épidémies de conjonctivites.

  • Speaker #1

    Voilà, la plupart du temps, c'est bénin, ça passe. Mais il faut quand même consulter si ça traîne, si ça fait très mal ou si la vision baisse parce qu'il y a un risque de complications sur la cornée, la kératite.

  • Speaker #0

    Justement, la kératite, ça sonne plus sérieux, non ? On en parle souvent avec les lentilles de contact.

  • Speaker #1

    Oui, la kératite, c'est l'inflammation de la cornée, la partie transparente devant l'œil. Et là, oui, c'est une urgence potentielle. Le port de lentilles de contact est un facteur de risque majeur.

  • Speaker #0

    Pourquoi ? Qu'est-ce qui augmente le risque avec les lentilles ?

  • Speaker #1

    Plusieurs choses. Dormir avec ses lentilles, c'est vraiment à éviter. Un mauvais nettoyage, bien sûr. Et nager avec ou même juste le contact avec l'eau du robinet pour les rincer ou rincer l'étui.

  • Speaker #0

    Ah oui, l'eau du robinet, c'est le piège !

  • Speaker #1

    Exactement, parce que dans l'eau, on peut trouver des amibes, comme Acanthamoeba, qui sont très dangereuses pour la cornée. Ou des champignons, type Fusarium ou Candida.

  • Speaker #0

    Des champignons ? Sur des lentilles ?

  • Speaker #1

    Oui ! Et ce qui est un peu vicieux avec les champignons, c'est qu'ils peuvent former ce qu'on appelle un biofilm. C'est une sorte de communauté de microbes très organisés, englués dans une matrice protectrice. Ça peut se former sur la lentille ou dans l'étui et ça les rend très difficiles à éliminer, même avec les produits d'entretien.

  • Speaker #0

    D'accord, donc hygiène, hygiène, hygiène avec les lentilles.

  • Speaker #1

    C'est fondamental.

  • Speaker #0

    Et à part la cornée, il y a d'autres zones touchées ? J'avais lu quelque chose sur les paupières, un parasite. Des modex.

  • Speaker #1

    Ah oui, des modex. C'est un tout petit acarien, microscopique, qui vit à la base de nos cils.

  • Speaker #0

    On en a tous ?

  • Speaker #1

    Offensif. Mais parfois, en trop grand nombre, il peut être associé à une inflammation du bord des paupières, ce qu'on appelle une blépharite.

  • Speaker #0

    Et on voit quelque chose ?

  • Speaker #1

    Oui, parfois on peut voir à la base des cils comme des petits manchons cylindriques, un peu blanchâtres. C'est assez caractéristique.

  • Speaker #0

    C'est fou, cette petite bête. Bon, tout ça montre bien qu'il faut consulter pour savoir ce qui se passe. Comment le médecin fait le diagnostic ?

  • Speaker #1

    Alors, si on suspecte une infection, surtout une kératide, le prélèvement oculaire est vraiment la clé. On frotte doucement la conjonctive avec un écouvillon ou on gratte très délicatement la surface de la cornée si elle est atteinte.

  • Speaker #0

    Et ça part au labo ?

  • Speaker #1

    Oui, pour identifier le microbe, bactéries, champignons, amibes. Et pour les virus, comme l'herpès par exemple, on utilise de plus en plus la PCR. C'est une technique moléculaire très sensible, très spécifique et surtout rapide. Ça donne des résultats en quelques heures parfois.

  • Speaker #0

    D'accord. Et une fois qu'on sait ce que c'est, ou même en attendant, on traite comment ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question. Souvent, juste après avoir fait le prélèvement, on commence un traitement dit empirique. C'est-à-dire qu'on donne un traitement à large spectre, qui couvre les causes les plus probables, en attendant les résultats précis du labo.

  • Speaker #0

    Et ensuite, on ajuste.

  • Speaker #1

    Exactement. On adapte en fonction du microbe identifié. On a tout un arsenal. Des antiseptiques, souvent dans les collières d'ailleurs pour la conservation, mais aussi comme traitement. Des antibiotiques, bien sûr, contre les bactéries.

  • Speaker #0

    Il y en a plein des antibiotiques différents.

  • Speaker #1

    Oui, des familles différentes, comme les fluoroquinolones, les macrolides. Le choix dépend de la bactérie qu'on vise, et aussi de la capacité du médicament à bien pénétrer dans l'œil. Contre les virus, on a des antiviraux efficaces, notamment contre l'herpès ou le virus de la varicelle et du zona, comme l'acyclovire ou le ganciclovire. On peut même parfois les utiliser pour prévenir les récidives.

  • Speaker #0

    Et pour les champignons et les amibes ?

  • Speaker #1

    Il y a des antifongiques spécifiques, comme l'amphotéricine B ou le voriconazole. Et pour les amibes, c'est souvent un traitement combiné, assez long et contraignant d'ailleurs. On utilise par exemple le PHMB et la dézomédine. Et parfois, on ajoute aussi des corticoïdes en collyres pour réduire l'inflammation. Mais toujours très prudemment et associé à un traitement anti-infectieux efficace, sinon on risque d'aggraver l'infection.

  • Speaker #0

    Ok, donc si on récapitule un peu tout ça. L'œil à son propre petit monde microbien, son microbiote. Mais parfois, des bactéries, des virus, des champignons ou même des parasites peuvent prendre le dessus et causer des infections.

  • Speaker #1

    C'est ça, des conjonctivites souvent bénignes aux chiratides qui sont, elles, des urgences.

  • Speaker #0

    L'hygiène, surtout avec les lentilles, on retient. Pas d'eau du robinet, c'est vraiment crucial pour maintenir l'équilibre.

  • Speaker #1

    Absolument.

  • Speaker #0

    Et en cas de doute, de rougeur, de douleur, de baisse de vision. Direction l'OF-TALMO pour un diagnostic précis et le bon traitement.

  • Speaker #1

    C'est la bonne démarche. Les traitements existent, ils sont souvent efficaces, mais il faut bien les suivre. L'observance, c'est vraiment la clé du succès. Prendre les gouttes comme prescrit pendant toute la durée prescrite, même si ça va mieux.

  • Speaker #0

    C'est important de le rappeler.

  • Speaker #1

    Oui. Et heureusement, la recherche avance, tant pour les diagnostics plus rapides comme la PCR, que pour les traitements avec de nouvelles molécules. Le rapport SFO mentionne d'ailleurs ces progrès.

  • Speaker #0

    Et justement, Pour finir, une petite question qui ouvre sur l'avenir. Le rapport évoque la révolution des vaccins ARN qu'on a connus récemment. Est-ce qu'on pourrait imaginer un jour des vaccins pour prévenir certaines infections oculaires ? Je pense aux kératites ARPES qui récidivent ou aux épidémies de conjonctivite à adénovirus.

  • Speaker #1

    C'est une perspective intéressante, oui. La vaccination pour des pathologies oculaires infectieuses. Techniquement, ça soulève des défis, mais c'est une piste qui est certainement explorée. Prévenir plutôt que guérir ? Ce serait idéal pour certaines de ces infections qui peuvent être récurrentes ou laisser des séquelles. C'est une bonne question à méditer pour l'avenir de l'ophtalmologie.

Description

Dans cet épisode, on explore les infections oculaires, pour vous aider à mieux comprendre ce qui menace votre santé visuelle… sans jargon inutile. Microbiote de l’œil, conjonctivites chez l’enfant, kératites liées aux lentilles, parasites insoupçonnés, outils de diagnostic comme la PCR : on fait le point sur ce qu’il faut surveiller, comment les médecins posent leur diagnostic et les traitements actuels. Un épisode essentiel pour tous les porteurs de lentilles, les parents, et ceux qui veulent garder un œil... sur leur vision.


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  • Speaker #0

    Bienvenue pour cette exploration un peu spéciale aujourd'hui. On va se pencher sur les infections oculaires en s'appuyant sur un rapport médical assez pointu, le rapport SFO 2024. L'idée c'est de rendre tout ça compréhensible et utile pour tout le monde sans se noyer dans le jargon. Juste ce qu'il faut savoir pour sa santé visuelle. Prêt à décortiquer ça ?

  • Speaker #1

    Tout à fait ! On va essayer de synthétiser les points clés sur les microbes qu'on peut trouver dans l'œil, les infections les plus courantes, comment on les diagnostics et bien sûr comment on les traite On va rester simple mais médicalement juste. Et c'est vrai que c'est un domaine qui a pas mal évolué récemment avec des outils comme la PCR pour les virus ou de nouveaux antiviraux. Ça a changé la donne.

  • Speaker #0

    Alors première surprise peut-être, l'œil n'est pas stérile. J'avoue que je pensais ça. Mais non,

  • Speaker #1

    c'est une idée reçue assez fréquente. En fait, comme la peau ou l'intestin, l'œil a sa propre flore bactérienne. On appelle ça le microbiote oculaire.

  • Speaker #0

    Ah d'accord. Et ça date pas d'hier cette découverte ?

  • Speaker #1

    Non, non. Axen Feld en parlait déjà en 1908. On y trouve des bactéries assez communes, des staphylococques, des streptococques, des corinébacteries, qui vivent là normalement.

  • Speaker #0

    Et ce microbiote, il sert à quoi ? À nous protéger ?

  • Speaker #1

    C'est l'idée, oui. Il pourrait jouer un rôle de barrière en occupant la place. Ça empêche peut-être d'autres microbes plus pathogènes de s'installer trop facilement. Mais c'est un équilibre.

  • Speaker #0

    Un équilibre. Et du coup, quand on fait un prélèvement parce qu'on suspecte une infection, Comment on sait si la bactérie trouvée est normale ou si c'est elle la coupable ?

  • Speaker #1

    C'est là que le contexte est important. Les symptômes du patient, l'examen de l'œil. Et puis, au labo, on ne regarde pas juste le nom de la bactérie, on regarde la quantité, si elle est associée à des signes d'inflammation, comme des globules blancs. Une bactérie normale, isolée, seule, en petite quantité, ce n'est pas pareil qu'un germe qui pullule au milieu d'une grosse inflammation.

  • Speaker #0

    D'accord, c'est plus clair. Alors justement, quand cet équilibre se rompt ? Quelles sont les infections qu'on rencontre le plus ? Les conjonctivites, j'imagine ? Oui,

  • Speaker #1

    exactement, les conjonctivites, c'est très fréquent. On dit qu'environ un enfant sur huit en fait une chaque année. Ça peut être bactérien.

  • Speaker #0

    Causé par quoi, par exemple ?

  • Speaker #1

    Souvent par des bactéries comme le pneumocoque ou hémophilus influenzé. Mais ça peut aussi être viral, très contagieux d'ailleurs, souvent dû aux adénovirus.

  • Speaker #0

    Ah oui, les fameuses épidémies de conjonctivites.

  • Speaker #1

    Voilà, la plupart du temps, c'est bénin, ça passe. Mais il faut quand même consulter si ça traîne, si ça fait très mal ou si la vision baisse parce qu'il y a un risque de complications sur la cornée, la kératite.

  • Speaker #0

    Justement, la kératite, ça sonne plus sérieux, non ? On en parle souvent avec les lentilles de contact.

  • Speaker #1

    Oui, la kératite, c'est l'inflammation de la cornée, la partie transparente devant l'œil. Et là, oui, c'est une urgence potentielle. Le port de lentilles de contact est un facteur de risque majeur.

  • Speaker #0

    Pourquoi ? Qu'est-ce qui augmente le risque avec les lentilles ?

  • Speaker #1

    Plusieurs choses. Dormir avec ses lentilles, c'est vraiment à éviter. Un mauvais nettoyage, bien sûr. Et nager avec ou même juste le contact avec l'eau du robinet pour les rincer ou rincer l'étui.

  • Speaker #0

    Ah oui, l'eau du robinet, c'est le piège !

  • Speaker #1

    Exactement, parce que dans l'eau, on peut trouver des amibes, comme Acanthamoeba, qui sont très dangereuses pour la cornée. Ou des champignons, type Fusarium ou Candida.

  • Speaker #0

    Des champignons ? Sur des lentilles ?

  • Speaker #1

    Oui ! Et ce qui est un peu vicieux avec les champignons, c'est qu'ils peuvent former ce qu'on appelle un biofilm. C'est une sorte de communauté de microbes très organisés, englués dans une matrice protectrice. Ça peut se former sur la lentille ou dans l'étui et ça les rend très difficiles à éliminer, même avec les produits d'entretien.

  • Speaker #0

    D'accord, donc hygiène, hygiène, hygiène avec les lentilles.

  • Speaker #1

    C'est fondamental.

  • Speaker #0

    Et à part la cornée, il y a d'autres zones touchées ? J'avais lu quelque chose sur les paupières, un parasite. Des modex.

  • Speaker #1

    Ah oui, des modex. C'est un tout petit acarien, microscopique, qui vit à la base de nos cils.

  • Speaker #0

    On en a tous ?

  • Speaker #1

    Offensif. Mais parfois, en trop grand nombre, il peut être associé à une inflammation du bord des paupières, ce qu'on appelle une blépharite.

  • Speaker #0

    Et on voit quelque chose ?

  • Speaker #1

    Oui, parfois on peut voir à la base des cils comme des petits manchons cylindriques, un peu blanchâtres. C'est assez caractéristique.

  • Speaker #0

    C'est fou, cette petite bête. Bon, tout ça montre bien qu'il faut consulter pour savoir ce qui se passe. Comment le médecin fait le diagnostic ?

  • Speaker #1

    Alors, si on suspecte une infection, surtout une kératide, le prélèvement oculaire est vraiment la clé. On frotte doucement la conjonctive avec un écouvillon ou on gratte très délicatement la surface de la cornée si elle est atteinte.

  • Speaker #0

    Et ça part au labo ?

  • Speaker #1

    Oui, pour identifier le microbe, bactéries, champignons, amibes. Et pour les virus, comme l'herpès par exemple, on utilise de plus en plus la PCR. C'est une technique moléculaire très sensible, très spécifique et surtout rapide. Ça donne des résultats en quelques heures parfois.

  • Speaker #0

    D'accord. Et une fois qu'on sait ce que c'est, ou même en attendant, on traite comment ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question. Souvent, juste après avoir fait le prélèvement, on commence un traitement dit empirique. C'est-à-dire qu'on donne un traitement à large spectre, qui couvre les causes les plus probables, en attendant les résultats précis du labo.

  • Speaker #0

    Et ensuite, on ajuste.

  • Speaker #1

    Exactement. On adapte en fonction du microbe identifié. On a tout un arsenal. Des antiseptiques, souvent dans les collières d'ailleurs pour la conservation, mais aussi comme traitement. Des antibiotiques, bien sûr, contre les bactéries.

  • Speaker #0

    Il y en a plein des antibiotiques différents.

  • Speaker #1

    Oui, des familles différentes, comme les fluoroquinolones, les macrolides. Le choix dépend de la bactérie qu'on vise, et aussi de la capacité du médicament à bien pénétrer dans l'œil. Contre les virus, on a des antiviraux efficaces, notamment contre l'herpès ou le virus de la varicelle et du zona, comme l'acyclovire ou le ganciclovire. On peut même parfois les utiliser pour prévenir les récidives.

  • Speaker #0

    Et pour les champignons et les amibes ?

  • Speaker #1

    Il y a des antifongiques spécifiques, comme l'amphotéricine B ou le voriconazole. Et pour les amibes, c'est souvent un traitement combiné, assez long et contraignant d'ailleurs. On utilise par exemple le PHMB et la dézomédine. Et parfois, on ajoute aussi des corticoïdes en collyres pour réduire l'inflammation. Mais toujours très prudemment et associé à un traitement anti-infectieux efficace, sinon on risque d'aggraver l'infection.

  • Speaker #0

    Ok, donc si on récapitule un peu tout ça. L'œil à son propre petit monde microbien, son microbiote. Mais parfois, des bactéries, des virus, des champignons ou même des parasites peuvent prendre le dessus et causer des infections.

  • Speaker #1

    C'est ça, des conjonctivites souvent bénignes aux chiratides qui sont, elles, des urgences.

  • Speaker #0

    L'hygiène, surtout avec les lentilles, on retient. Pas d'eau du robinet, c'est vraiment crucial pour maintenir l'équilibre.

  • Speaker #1

    Absolument.

  • Speaker #0

    Et en cas de doute, de rougeur, de douleur, de baisse de vision. Direction l'OF-TALMO pour un diagnostic précis et le bon traitement.

  • Speaker #1

    C'est la bonne démarche. Les traitements existent, ils sont souvent efficaces, mais il faut bien les suivre. L'observance, c'est vraiment la clé du succès. Prendre les gouttes comme prescrit pendant toute la durée prescrite, même si ça va mieux.

  • Speaker #0

    C'est important de le rappeler.

  • Speaker #1

    Oui. Et heureusement, la recherche avance, tant pour les diagnostics plus rapides comme la PCR, que pour les traitements avec de nouvelles molécules. Le rapport SFO mentionne d'ailleurs ces progrès.

  • Speaker #0

    Et justement, Pour finir, une petite question qui ouvre sur l'avenir. Le rapport évoque la révolution des vaccins ARN qu'on a connus récemment. Est-ce qu'on pourrait imaginer un jour des vaccins pour prévenir certaines infections oculaires ? Je pense aux kératites ARPES qui récidivent ou aux épidémies de conjonctivite à adénovirus.

  • Speaker #1

    C'est une perspective intéressante, oui. La vaccination pour des pathologies oculaires infectieuses. Techniquement, ça soulève des défis, mais c'est une piste qui est certainement explorée. Prévenir plutôt que guérir ? Ce serait idéal pour certaines de ces infections qui peuvent être récurrentes ou laisser des séquelles. C'est une bonne question à méditer pour l'avenir de l'ophtalmologie.

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  • Speaker #0

    Bienvenue pour cette exploration un peu spéciale aujourd'hui. On va se pencher sur les infections oculaires en s'appuyant sur un rapport médical assez pointu, le rapport SFO 2024. L'idée c'est de rendre tout ça compréhensible et utile pour tout le monde sans se noyer dans le jargon. Juste ce qu'il faut savoir pour sa santé visuelle. Prêt à décortiquer ça ?

  • Speaker #1

    Tout à fait ! On va essayer de synthétiser les points clés sur les microbes qu'on peut trouver dans l'œil, les infections les plus courantes, comment on les diagnostics et bien sûr comment on les traite On va rester simple mais médicalement juste. Et c'est vrai que c'est un domaine qui a pas mal évolué récemment avec des outils comme la PCR pour les virus ou de nouveaux antiviraux. Ça a changé la donne.

  • Speaker #0

    Alors première surprise peut-être, l'œil n'est pas stérile. J'avoue que je pensais ça. Mais non,

  • Speaker #1

    c'est une idée reçue assez fréquente. En fait, comme la peau ou l'intestin, l'œil a sa propre flore bactérienne. On appelle ça le microbiote oculaire.

  • Speaker #0

    Ah d'accord. Et ça date pas d'hier cette découverte ?

  • Speaker #1

    Non, non. Axen Feld en parlait déjà en 1908. On y trouve des bactéries assez communes, des staphylococques, des streptococques, des corinébacteries, qui vivent là normalement.

  • Speaker #0

    Et ce microbiote, il sert à quoi ? À nous protéger ?

  • Speaker #1

    C'est l'idée, oui. Il pourrait jouer un rôle de barrière en occupant la place. Ça empêche peut-être d'autres microbes plus pathogènes de s'installer trop facilement. Mais c'est un équilibre.

  • Speaker #0

    Un équilibre. Et du coup, quand on fait un prélèvement parce qu'on suspecte une infection, Comment on sait si la bactérie trouvée est normale ou si c'est elle la coupable ?

  • Speaker #1

    C'est là que le contexte est important. Les symptômes du patient, l'examen de l'œil. Et puis, au labo, on ne regarde pas juste le nom de la bactérie, on regarde la quantité, si elle est associée à des signes d'inflammation, comme des globules blancs. Une bactérie normale, isolée, seule, en petite quantité, ce n'est pas pareil qu'un germe qui pullule au milieu d'une grosse inflammation.

  • Speaker #0

    D'accord, c'est plus clair. Alors justement, quand cet équilibre se rompt ? Quelles sont les infections qu'on rencontre le plus ? Les conjonctivites, j'imagine ? Oui,

  • Speaker #1

    exactement, les conjonctivites, c'est très fréquent. On dit qu'environ un enfant sur huit en fait une chaque année. Ça peut être bactérien.

  • Speaker #0

    Causé par quoi, par exemple ?

  • Speaker #1

    Souvent par des bactéries comme le pneumocoque ou hémophilus influenzé. Mais ça peut aussi être viral, très contagieux d'ailleurs, souvent dû aux adénovirus.

  • Speaker #0

    Ah oui, les fameuses épidémies de conjonctivites.

  • Speaker #1

    Voilà, la plupart du temps, c'est bénin, ça passe. Mais il faut quand même consulter si ça traîne, si ça fait très mal ou si la vision baisse parce qu'il y a un risque de complications sur la cornée, la kératite.

  • Speaker #0

    Justement, la kératite, ça sonne plus sérieux, non ? On en parle souvent avec les lentilles de contact.

  • Speaker #1

    Oui, la kératite, c'est l'inflammation de la cornée, la partie transparente devant l'œil. Et là, oui, c'est une urgence potentielle. Le port de lentilles de contact est un facteur de risque majeur.

  • Speaker #0

    Pourquoi ? Qu'est-ce qui augmente le risque avec les lentilles ?

  • Speaker #1

    Plusieurs choses. Dormir avec ses lentilles, c'est vraiment à éviter. Un mauvais nettoyage, bien sûr. Et nager avec ou même juste le contact avec l'eau du robinet pour les rincer ou rincer l'étui.

  • Speaker #0

    Ah oui, l'eau du robinet, c'est le piège !

  • Speaker #1

    Exactement, parce que dans l'eau, on peut trouver des amibes, comme Acanthamoeba, qui sont très dangereuses pour la cornée. Ou des champignons, type Fusarium ou Candida.

  • Speaker #0

    Des champignons ? Sur des lentilles ?

  • Speaker #1

    Oui ! Et ce qui est un peu vicieux avec les champignons, c'est qu'ils peuvent former ce qu'on appelle un biofilm. C'est une sorte de communauté de microbes très organisés, englués dans une matrice protectrice. Ça peut se former sur la lentille ou dans l'étui et ça les rend très difficiles à éliminer, même avec les produits d'entretien.

  • Speaker #0

    D'accord, donc hygiène, hygiène, hygiène avec les lentilles.

  • Speaker #1

    C'est fondamental.

  • Speaker #0

    Et à part la cornée, il y a d'autres zones touchées ? J'avais lu quelque chose sur les paupières, un parasite. Des modex.

  • Speaker #1

    Ah oui, des modex. C'est un tout petit acarien, microscopique, qui vit à la base de nos cils.

  • Speaker #0

    On en a tous ?

  • Speaker #1

    Offensif. Mais parfois, en trop grand nombre, il peut être associé à une inflammation du bord des paupières, ce qu'on appelle une blépharite.

  • Speaker #0

    Et on voit quelque chose ?

  • Speaker #1

    Oui, parfois on peut voir à la base des cils comme des petits manchons cylindriques, un peu blanchâtres. C'est assez caractéristique.

  • Speaker #0

    C'est fou, cette petite bête. Bon, tout ça montre bien qu'il faut consulter pour savoir ce qui se passe. Comment le médecin fait le diagnostic ?

  • Speaker #1

    Alors, si on suspecte une infection, surtout une kératide, le prélèvement oculaire est vraiment la clé. On frotte doucement la conjonctive avec un écouvillon ou on gratte très délicatement la surface de la cornée si elle est atteinte.

  • Speaker #0

    Et ça part au labo ?

  • Speaker #1

    Oui, pour identifier le microbe, bactéries, champignons, amibes. Et pour les virus, comme l'herpès par exemple, on utilise de plus en plus la PCR. C'est une technique moléculaire très sensible, très spécifique et surtout rapide. Ça donne des résultats en quelques heures parfois.

  • Speaker #0

    D'accord. Et une fois qu'on sait ce que c'est, ou même en attendant, on traite comment ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question. Souvent, juste après avoir fait le prélèvement, on commence un traitement dit empirique. C'est-à-dire qu'on donne un traitement à large spectre, qui couvre les causes les plus probables, en attendant les résultats précis du labo.

  • Speaker #0

    Et ensuite, on ajuste.

  • Speaker #1

    Exactement. On adapte en fonction du microbe identifié. On a tout un arsenal. Des antiseptiques, souvent dans les collières d'ailleurs pour la conservation, mais aussi comme traitement. Des antibiotiques, bien sûr, contre les bactéries.

  • Speaker #0

    Il y en a plein des antibiotiques différents.

  • Speaker #1

    Oui, des familles différentes, comme les fluoroquinolones, les macrolides. Le choix dépend de la bactérie qu'on vise, et aussi de la capacité du médicament à bien pénétrer dans l'œil. Contre les virus, on a des antiviraux efficaces, notamment contre l'herpès ou le virus de la varicelle et du zona, comme l'acyclovire ou le ganciclovire. On peut même parfois les utiliser pour prévenir les récidives.

  • Speaker #0

    Et pour les champignons et les amibes ?

  • Speaker #1

    Il y a des antifongiques spécifiques, comme l'amphotéricine B ou le voriconazole. Et pour les amibes, c'est souvent un traitement combiné, assez long et contraignant d'ailleurs. On utilise par exemple le PHMB et la dézomédine. Et parfois, on ajoute aussi des corticoïdes en collyres pour réduire l'inflammation. Mais toujours très prudemment et associé à un traitement anti-infectieux efficace, sinon on risque d'aggraver l'infection.

  • Speaker #0

    Ok, donc si on récapitule un peu tout ça. L'œil à son propre petit monde microbien, son microbiote. Mais parfois, des bactéries, des virus, des champignons ou même des parasites peuvent prendre le dessus et causer des infections.

  • Speaker #1

    C'est ça, des conjonctivites souvent bénignes aux chiratides qui sont, elles, des urgences.

  • Speaker #0

    L'hygiène, surtout avec les lentilles, on retient. Pas d'eau du robinet, c'est vraiment crucial pour maintenir l'équilibre.

  • Speaker #1

    Absolument.

  • Speaker #0

    Et en cas de doute, de rougeur, de douleur, de baisse de vision. Direction l'OF-TALMO pour un diagnostic précis et le bon traitement.

  • Speaker #1

    C'est la bonne démarche. Les traitements existent, ils sont souvent efficaces, mais il faut bien les suivre. L'observance, c'est vraiment la clé du succès. Prendre les gouttes comme prescrit pendant toute la durée prescrite, même si ça va mieux.

  • Speaker #0

    C'est important de le rappeler.

  • Speaker #1

    Oui. Et heureusement, la recherche avance, tant pour les diagnostics plus rapides comme la PCR, que pour les traitements avec de nouvelles molécules. Le rapport SFO mentionne d'ailleurs ces progrès.

  • Speaker #0

    Et justement, Pour finir, une petite question qui ouvre sur l'avenir. Le rapport évoque la révolution des vaccins ARN qu'on a connus récemment. Est-ce qu'on pourrait imaginer un jour des vaccins pour prévenir certaines infections oculaires ? Je pense aux kératites ARPES qui récidivent ou aux épidémies de conjonctivite à adénovirus.

  • Speaker #1

    C'est une perspective intéressante, oui. La vaccination pour des pathologies oculaires infectieuses. Techniquement, ça soulève des défis, mais c'est une piste qui est certainement explorée. Prévenir plutôt que guérir ? Ce serait idéal pour certaines de ces infections qui peuvent être récurrentes ou laisser des séquelles. C'est une bonne question à méditer pour l'avenir de l'ophtalmologie.

Description

Dans cet épisode, on explore les infections oculaires, pour vous aider à mieux comprendre ce qui menace votre santé visuelle… sans jargon inutile. Microbiote de l’œil, conjonctivites chez l’enfant, kératites liées aux lentilles, parasites insoupçonnés, outils de diagnostic comme la PCR : on fait le point sur ce qu’il faut surveiller, comment les médecins posent leur diagnostic et les traitements actuels. Un épisode essentiel pour tous les porteurs de lentilles, les parents, et ceux qui veulent garder un œil... sur leur vision.


🎧 Les gestes de la vision est un podcast proposé par OMMA Ophtalmologie Paris.

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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue pour cette exploration un peu spéciale aujourd'hui. On va se pencher sur les infections oculaires en s'appuyant sur un rapport médical assez pointu, le rapport SFO 2024. L'idée c'est de rendre tout ça compréhensible et utile pour tout le monde sans se noyer dans le jargon. Juste ce qu'il faut savoir pour sa santé visuelle. Prêt à décortiquer ça ?

  • Speaker #1

    Tout à fait ! On va essayer de synthétiser les points clés sur les microbes qu'on peut trouver dans l'œil, les infections les plus courantes, comment on les diagnostics et bien sûr comment on les traite On va rester simple mais médicalement juste. Et c'est vrai que c'est un domaine qui a pas mal évolué récemment avec des outils comme la PCR pour les virus ou de nouveaux antiviraux. Ça a changé la donne.

  • Speaker #0

    Alors première surprise peut-être, l'œil n'est pas stérile. J'avoue que je pensais ça. Mais non,

  • Speaker #1

    c'est une idée reçue assez fréquente. En fait, comme la peau ou l'intestin, l'œil a sa propre flore bactérienne. On appelle ça le microbiote oculaire.

  • Speaker #0

    Ah d'accord. Et ça date pas d'hier cette découverte ?

  • Speaker #1

    Non, non. Axen Feld en parlait déjà en 1908. On y trouve des bactéries assez communes, des staphylococques, des streptococques, des corinébacteries, qui vivent là normalement.

  • Speaker #0

    Et ce microbiote, il sert à quoi ? À nous protéger ?

  • Speaker #1

    C'est l'idée, oui. Il pourrait jouer un rôle de barrière en occupant la place. Ça empêche peut-être d'autres microbes plus pathogènes de s'installer trop facilement. Mais c'est un équilibre.

  • Speaker #0

    Un équilibre. Et du coup, quand on fait un prélèvement parce qu'on suspecte une infection, Comment on sait si la bactérie trouvée est normale ou si c'est elle la coupable ?

  • Speaker #1

    C'est là que le contexte est important. Les symptômes du patient, l'examen de l'œil. Et puis, au labo, on ne regarde pas juste le nom de la bactérie, on regarde la quantité, si elle est associée à des signes d'inflammation, comme des globules blancs. Une bactérie normale, isolée, seule, en petite quantité, ce n'est pas pareil qu'un germe qui pullule au milieu d'une grosse inflammation.

  • Speaker #0

    D'accord, c'est plus clair. Alors justement, quand cet équilibre se rompt ? Quelles sont les infections qu'on rencontre le plus ? Les conjonctivites, j'imagine ? Oui,

  • Speaker #1

    exactement, les conjonctivites, c'est très fréquent. On dit qu'environ un enfant sur huit en fait une chaque année. Ça peut être bactérien.

  • Speaker #0

    Causé par quoi, par exemple ?

  • Speaker #1

    Souvent par des bactéries comme le pneumocoque ou hémophilus influenzé. Mais ça peut aussi être viral, très contagieux d'ailleurs, souvent dû aux adénovirus.

  • Speaker #0

    Ah oui, les fameuses épidémies de conjonctivites.

  • Speaker #1

    Voilà, la plupart du temps, c'est bénin, ça passe. Mais il faut quand même consulter si ça traîne, si ça fait très mal ou si la vision baisse parce qu'il y a un risque de complications sur la cornée, la kératite.

  • Speaker #0

    Justement, la kératite, ça sonne plus sérieux, non ? On en parle souvent avec les lentilles de contact.

  • Speaker #1

    Oui, la kératite, c'est l'inflammation de la cornée, la partie transparente devant l'œil. Et là, oui, c'est une urgence potentielle. Le port de lentilles de contact est un facteur de risque majeur.

  • Speaker #0

    Pourquoi ? Qu'est-ce qui augmente le risque avec les lentilles ?

  • Speaker #1

    Plusieurs choses. Dormir avec ses lentilles, c'est vraiment à éviter. Un mauvais nettoyage, bien sûr. Et nager avec ou même juste le contact avec l'eau du robinet pour les rincer ou rincer l'étui.

  • Speaker #0

    Ah oui, l'eau du robinet, c'est le piège !

  • Speaker #1

    Exactement, parce que dans l'eau, on peut trouver des amibes, comme Acanthamoeba, qui sont très dangereuses pour la cornée. Ou des champignons, type Fusarium ou Candida.

  • Speaker #0

    Des champignons ? Sur des lentilles ?

  • Speaker #1

    Oui ! Et ce qui est un peu vicieux avec les champignons, c'est qu'ils peuvent former ce qu'on appelle un biofilm. C'est une sorte de communauté de microbes très organisés, englués dans une matrice protectrice. Ça peut se former sur la lentille ou dans l'étui et ça les rend très difficiles à éliminer, même avec les produits d'entretien.

  • Speaker #0

    D'accord, donc hygiène, hygiène, hygiène avec les lentilles.

  • Speaker #1

    C'est fondamental.

  • Speaker #0

    Et à part la cornée, il y a d'autres zones touchées ? J'avais lu quelque chose sur les paupières, un parasite. Des modex.

  • Speaker #1

    Ah oui, des modex. C'est un tout petit acarien, microscopique, qui vit à la base de nos cils.

  • Speaker #0

    On en a tous ?

  • Speaker #1

    Offensif. Mais parfois, en trop grand nombre, il peut être associé à une inflammation du bord des paupières, ce qu'on appelle une blépharite.

  • Speaker #0

    Et on voit quelque chose ?

  • Speaker #1

    Oui, parfois on peut voir à la base des cils comme des petits manchons cylindriques, un peu blanchâtres. C'est assez caractéristique.

  • Speaker #0

    C'est fou, cette petite bête. Bon, tout ça montre bien qu'il faut consulter pour savoir ce qui se passe. Comment le médecin fait le diagnostic ?

  • Speaker #1

    Alors, si on suspecte une infection, surtout une kératide, le prélèvement oculaire est vraiment la clé. On frotte doucement la conjonctive avec un écouvillon ou on gratte très délicatement la surface de la cornée si elle est atteinte.

  • Speaker #0

    Et ça part au labo ?

  • Speaker #1

    Oui, pour identifier le microbe, bactéries, champignons, amibes. Et pour les virus, comme l'herpès par exemple, on utilise de plus en plus la PCR. C'est une technique moléculaire très sensible, très spécifique et surtout rapide. Ça donne des résultats en quelques heures parfois.

  • Speaker #0

    D'accord. Et une fois qu'on sait ce que c'est, ou même en attendant, on traite comment ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question. Souvent, juste après avoir fait le prélèvement, on commence un traitement dit empirique. C'est-à-dire qu'on donne un traitement à large spectre, qui couvre les causes les plus probables, en attendant les résultats précis du labo.

  • Speaker #0

    Et ensuite, on ajuste.

  • Speaker #1

    Exactement. On adapte en fonction du microbe identifié. On a tout un arsenal. Des antiseptiques, souvent dans les collières d'ailleurs pour la conservation, mais aussi comme traitement. Des antibiotiques, bien sûr, contre les bactéries.

  • Speaker #0

    Il y en a plein des antibiotiques différents.

  • Speaker #1

    Oui, des familles différentes, comme les fluoroquinolones, les macrolides. Le choix dépend de la bactérie qu'on vise, et aussi de la capacité du médicament à bien pénétrer dans l'œil. Contre les virus, on a des antiviraux efficaces, notamment contre l'herpès ou le virus de la varicelle et du zona, comme l'acyclovire ou le ganciclovire. On peut même parfois les utiliser pour prévenir les récidives.

  • Speaker #0

    Et pour les champignons et les amibes ?

  • Speaker #1

    Il y a des antifongiques spécifiques, comme l'amphotéricine B ou le voriconazole. Et pour les amibes, c'est souvent un traitement combiné, assez long et contraignant d'ailleurs. On utilise par exemple le PHMB et la dézomédine. Et parfois, on ajoute aussi des corticoïdes en collyres pour réduire l'inflammation. Mais toujours très prudemment et associé à un traitement anti-infectieux efficace, sinon on risque d'aggraver l'infection.

  • Speaker #0

    Ok, donc si on récapitule un peu tout ça. L'œil à son propre petit monde microbien, son microbiote. Mais parfois, des bactéries, des virus, des champignons ou même des parasites peuvent prendre le dessus et causer des infections.

  • Speaker #1

    C'est ça, des conjonctivites souvent bénignes aux chiratides qui sont, elles, des urgences.

  • Speaker #0

    L'hygiène, surtout avec les lentilles, on retient. Pas d'eau du robinet, c'est vraiment crucial pour maintenir l'équilibre.

  • Speaker #1

    Absolument.

  • Speaker #0

    Et en cas de doute, de rougeur, de douleur, de baisse de vision. Direction l'OF-TALMO pour un diagnostic précis et le bon traitement.

  • Speaker #1

    C'est la bonne démarche. Les traitements existent, ils sont souvent efficaces, mais il faut bien les suivre. L'observance, c'est vraiment la clé du succès. Prendre les gouttes comme prescrit pendant toute la durée prescrite, même si ça va mieux.

  • Speaker #0

    C'est important de le rappeler.

  • Speaker #1

    Oui. Et heureusement, la recherche avance, tant pour les diagnostics plus rapides comme la PCR, que pour les traitements avec de nouvelles molécules. Le rapport SFO mentionne d'ailleurs ces progrès.

  • Speaker #0

    Et justement, Pour finir, une petite question qui ouvre sur l'avenir. Le rapport évoque la révolution des vaccins ARN qu'on a connus récemment. Est-ce qu'on pourrait imaginer un jour des vaccins pour prévenir certaines infections oculaires ? Je pense aux kératites ARPES qui récidivent ou aux épidémies de conjonctivite à adénovirus.

  • Speaker #1

    C'est une perspective intéressante, oui. La vaccination pour des pathologies oculaires infectieuses. Techniquement, ça soulève des défis, mais c'est une piste qui est certainement explorée. Prévenir plutôt que guérir ? Ce serait idéal pour certaines de ces infections qui peuvent être récurrentes ou laisser des séquelles. C'est une bonne question à méditer pour l'avenir de l'ophtalmologie.

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