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Les invisibles

# 2 Les invisibles répondent : parentalité et maladie chronique

# 2 Les invisibles répondent : parentalité et maladie chronique

1h46 |20/01/2025|

330

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# 2 Les invisibles répondent : parentalité et maladie chronique

# 2 Les invisibles répondent : parentalité et maladie chronique

1h46 |20/01/2025|

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Description

Tu veux devenir parent malgré une maladie chronique ?
Tu es déjà parent et tu te demandes comment gérer ton handicap invisible avec ton enfant ?


Voici quelques exemples de questions auxquelles on répond avec @maaik dans ce live dédié à la PARENTALITÉ et à la MALADIE CHRONIQUE.


 Les thématiques abordées :
• Est-ce que devenir maman a été un choix difficile en étant malade ?
• Comment t’occupes-tu de ta fille les jours où les symptômes sont très intenses ?
• Les symptômes étaient-ils plus forts ou identiques durant la grossesse ?
• Comment avez-vous géré la période post-partum ?
• Te sens-tu différente des mamans en bonne santé ?
• Comment fais-tu face à l’épuisement d’être mère ?
• Ton mari est-il souvent à la maison pour te soutenir ?
• La maternité t’a-t-elle donné une nouvelle motivation ?
• Quels conseils donnerais-tu pour envisager la parentalité plus sereinement ?


Un échange sincère et sans filtre. Prends soin de toi et écoute-le dès maintenant sur le podcast Les Invisibles

Disponible sur toutes les plateformes d’écoute !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Chaque jour, lorsque j'ouvre mes messages sur les réseaux sociaux, je suis submergée par autant de questions qui demandent des réponses concrètes que d'interrogations profondes qui traversent la communauté Les Invisibles. Face à l'impossibilité de répondre individuellement à chacune d'elles et pour composer avec ma propre fatigue et les symptômes, j'ai choisi de partager mes réponses et celles d'autres Invisibles en live sur Instagram. pour rendre nos témoignages et nos réflexions accessibles au plus grand nombre. Dorénavant, ces moments de partage ne se limitent plus aux réseaux sociaux. Tu peux désormais les écouter, quand tu le souhaites, où que tu sois, grâce à leur rediffusion sur ce podcast. Bienvenue sur le nouveau format, Les Invisibles Répondent. Bonne écoute ! Hé hé, on est en direct !

  • Speaker #1

    Bonsoir !

  • Speaker #0

    Rien de tel que repasser sur un direct, parce qu'avec Mickaël, on aime bien faire ça, même si on ne l'a fait qu'une fois, mais on a adoré. Et en fait, c'est vraiment un sujet qui nous concerne les deux. Et je trouverais ça quelque peu pas tout à fait juste d'y répondre seule. Parce que je pense que je ne peux pas dire qu'on n'est pas parents seuls, parce qu'il y a des personnes qui font leur parcours seules et c'est tout à fait OK. Mais en tout cas, moi, je ne suis pas parent seule et ça, je peux le dire. Et donc, j'avais besoin de... mon plus grand binôme et partenaire de vie pour répondre à vos questions. Et c'est pour ça qu'on est là les deux ce soir, pour parler de parentalité et de maladie chronique, mais de proches aidances aussi et d'autres conséquences positives et négatives, ou du moins plus ou moins agréables ou désagréables de la parentalité. Et ça de nos deux côtés en réalité, parce que c'est moi qui suis malade chronique, mais vous verrez qu'il y a eu des rebondissements pour Mickaël aussi.

  • Speaker #1

    Super forte pour faire des intros comme ça. On dirait une série Netflix. C'est super, le lancement, le teaser est superbe.

  • Speaker #0

    Alors moi, ce que je vous propose, c'est qu'on a déjà des questions qu'on a reçues en privé, en message privé. Donc, on a de quoi vraiment avancer dans ce live. Après, l'avantage d'un live aussi, et ce qui est chouette, c'est de pouvoir poser vos questions en direct et qu'on puisse y répondre en direct. Donc par rapport à ça, moi je vais laisser Mickaël s'occuper de lire les questions, parce que moi ça va être impossible et complètement dissonant de lire et d'y répondre, je vais me perdre complètement cognitivement. Donc ce sera son temps ce soir en plus de répondre. Et puis l'autre chose c'est que si tout à coup vous voyez que votre question n'a pas été, il n'y a pas de réponse à votre question, n'hésitez pas à relancer, c'est pas qu'on vous ignore, c'est simplement qu'en fait il y a beaucoup d'informations à gérer en même temps. Donc n'hésitez pas.

  • Speaker #1

    Et puis une autre chose aussi, c'est que tout est traité anonymement, c'est-à-dire on ne va pas nommer votre nom, votre provenance et autres par rapport à votre question. Donc l'anonymat a aussi son importance, donc sentez-vous à l'aise pour poser vos questions.

  • Speaker #0

    C'est ça, personne ne vous reconnaîtra et vous-même, vous savez simplement qu'on répond à votre question à ce moment-là. Donc je propose de démarrer, il n'y en a pas une là qui vient de sortir. Et la première question que m'a posée une jeune femme, c'est... C'était est-ce que devenir maman a été un choix difficile en étant malade ? Et alors, je vais dire que j'ai un peu deux réponses à cette question. Il y a une première qui est vraiment plus la réponse intuitive, plus animale, plus biologique, comme on en avait déjà parlé avec Mickaël dans le précédent live ensemble. C'est-à-dire que pour moi, il y a eu vraiment une évidence au moment où j'ai rencontré Mickaël, qui était de faire un bébé. Ça, c'est vraiment quelque chose qui était inscrit dans ma chair. Et je crois que je lui l'ai dit au bout du cinquième rendez-vous. Je lui ai dit, je ne sais pas si j'aurai un enfant, mais si un jour j'ai un enfant, c'est avec toi. Et ça, c'est sûr. Donc, il y avait déjà cette évidence-là. Mais à ce moment-là, je n'étais pas malade. Donc, très sincèrement, on a fait notre petit bonhomme de chemin en tant que couple. Et on a vécu des années merveilleuses en binôme. Et puis à un moment donné, s'est posé la question de faire un enfant. Et là, il y a eu clairement de la crainte de ma part. Parce que... La crainte, elle était liée évidemment à mon état et à ma manière de pouvoir élever mon enfant et l'accompagner, clairement, dans les étapes de la vie et dans l'amour. Mais ce qui était plus compliqué, c'était de réaliser dans quel système je vis, qui est un système qui n'est pas du tout adapté, alors déjà, j'ai envie de dire aux parents, qui n'est pas du tout adapté aux femmes. Et là, on rajoute une donnée en plus qui n'est pas adaptée aux personnes malades. Donc, quand on est dans un monde qui est déjà sexiste, qui est validiste, qui prend peu en considération les parents, donc dans cette globalité qui est au final systémique, je me suis posé la question et c'est là où j'ai eu des craintes. Surtout qu'à cette époque-là, je ne connaissais pas d'outil aussi pour accompagner des enfants quand on est un parent malade. Clairement, on vit avec de la fatigue chronique et ça, je pense que ça touche toutes les personnes qui ont une maladie chronique, la fatigue chronique, des symptômes plus ou moins invalidants. Et justement, face à un système qui ne prend pas en considération ça, un travail qui n'est pas toujours bienveillant par rapport à ça, une famille ou un environnement qui ne l'est pas non plus. Donc, les questions se sont posées à ce niveau-là. Et c'est là... où j'ai écrit mon livre sur la question de... Enfin, le livre dont le titre est Ma maman vit avec une maladie invisible, mais moi je la vois pour que ce soit vraiment un outil qui est accessible pour les enfants. Alors, on dit dès 3 ans mais en réalité, moi je le lis déjà à ma fille. Donc, c'est vraiment comment on peut nommer les choses très tôt avec un enfant quand justement il y a des moments où ça ne va pas bien. Moi, il y a des jours où... Si je suis alitée ou dans des moments de grande fatigue ou de grands symptômes, de pouvoir prendre ma fille avec moi dans le lit ou sur le canapé et lui lire le livre. Et simplement qu'elle soit sensible à ce qui se passe pour moi à ce moment-là. Et le fait que maman a besoin de repos, mais pour autant, elle peut quand même rester à côté d'elle, jouer un peu avec elle comme ça tranquillement et être en présence avec elle, tout en étant aussi dans des parts plus souffrantes. Et je pense que nommer, c'est... l'une des clés, en tout cas pour moi, qui trouve que la communication est une valeur indéniable dans une relation, qu'elle soit de couple, d'amitié ou de parentalité. Donc ça a été un choix, je dirais, il y a eu la théorie, cette théorie-là, où j'ai dû avancer avec moi-même, créer mes propres outils pour pouvoir me projeter dans la maternité, et en même temps, la question, comme je disais, très intuitive, qui était... go, en fait, pour nous, c'est inscrit dans nos tripes qu'on a envie de faire un enfant, alors on se lance. Donc ça, c'est la première question à laquelle je voulais répondre. Je ne sais pas s'il y a des personnes qui ont écrit...

  • Speaker #1

    Là, oui, tout de suite, quelqu'un demande, si ce n'est pas indiscret, savoir quelle est ta maladie.

  • Speaker #0

    Ah oui, ok. Alors, je ne vais pas m'étaler là-dessus hyper longtemps parce qu'on est plus précisément dans la question de la parentalité ici, mais moi, je vis avec un syndrome neurologique rare qui s'appelle le syndrome du mal de débarquement. où on a vraiment cette sensation de tanguer en pleine mer en permanence avec du brouillard cérébral, des troubles cognitifs, de l'épuisement chronique, des nausées, des vomissements, voilà, ça c'est une partie. Et puis j'ai une maladie intestinale qui pour le coup n'est pas du tout rare mais très sous-diagnostiquée qui s'appelle le SIBO, c'est le Small Intestinal Bacterial Overgrowth et en gros il y a une pullulation de bactéries dans l'intestin grêle qui crée des ballonnements, des intolérances alimentaires, des nausées, des vomissements. aussi du brouillard cérébral, ça se rejoint pas mal.

  • Speaker #1

    Voilà, une autre question. Comment tu fais pour t'occuper de Billy ? Donc Billy c'est notre fille. Comment tu fais pour t'occuper de notre fille les jours où tes symptômes sont très très forts ?

  • Speaker #0

    Ça c'est vraiment une très bonne question. On a dû en amont, c'est-à-dire avant que Billy arrive au monde, projeter cette question-là. Donc, on a eu de la chance, on a eu beaucoup de chance parce que j'ai deux amies assistantes sociales qui m'ont proposé de demander un certificat médical à mon médecin et d'accompagner ce certificat médical d'une lettre de motivation à une crèche pour expliquer la situation. Donc, on a eu une place en crèche probablement beaucoup plus rapidement que certaines personnes. De par cette situation. Donc déjà, ce que je peux dire, c'est qu'il y a plein de moments où je suis mal et où Billy est à la crèche. Et ça, pour moi, c'est déjà une énorme sécurité. aussi parce que j'ai besoin d'espaces de pause au long de la journée et ça c'est vraiment quelque chose qui est du coup très important après comment je fais quand elle n'est pas à la crèche et ça reste la question principale je suis persuadée que les enfants ont besoin d'un minimum de choses mais que ces minimums de choses ont besoin d'être de qualité c'est à dire que je lui apporte de la présence je lui apporte de la confiance, je lui apporte de l'amour, de la communication. Même quand je suis extrêmement mal, je peux lui parler. Tout simplement, je n'ai jamais été empêchée de parler. Donc je peux lui dire Maman va très mal aujourd'hui, elle est très fatiguée, elle ne va pas réussir à faire de sortie avec toi ou jouer à tel jeu, mais je te propose une alternative. Et du coup, on peut rester par exemple dans le lit ou dans notre chambre et jouer là autour ou sur le canapé. Ou au contraire, des jours où je vais avoir besoin d'aller marcher, parce que c'est des symptômes qui demandent à être pas mal en mouvement. Donc voilà, aujourd'hui, on va venir sur le dos de maman et marcher pendant une heure, deux heures, vraiment, jusqu'à se vider complètement la tête. Et ça, quelque part, les enfants sont aussi, je ne sais pas ce que tu en dis, mais quelque part, ils apprécient simplement passer des moments avec nous.

  • Speaker #1

    Oui, ça me fait penser. Dernièrement, tu allais à un...... tu es allé à un magasin de jouets qu'on aime bien, surtout toi, et le vendeur a dit jusqu'à un an, ce qui est important pour les bébés, on pourrait lui offrir n'importe quel jouet, le plus important pour lui c'est de passer du temps avec ses parents. Et j'ai l'impression que ça rejoint ça. Il n'y a pas... Il n'y a pas besoin d'être dans la performance, parce que... pleinement présent avec son enfant, ça peut être déjà une performance en soi.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vraiment ça. Quelque part, ça peut faire peur de se dire qu'ils ont besoin de cette présence aussi fortement. Mais quelque part, moi, c'est quelque chose qui me rassure presque plus qu'autre chose. C'est qu'on n'est pas toujours obligé de les stimuler, de les amener dans des activités, de faire mille choses avec eux. Et je pense qu'aujourd'hui, dans nos sociétés hyper rythmées, capitalistes... où le temps passe super vite, on croit qu'il faut faire beaucoup, beaucoup de choses. Et en fait, suffit la présence. Et je pense, et ça c'est ma croyance, mais aussi c'est mon expérience, qu'on peut être alité et en présence avec son enfant. Et on peut vraiment même jouer en étant couché, l'apprendre sur soi. Après, ça dépend évidemment chacun, s'il y a des douleurs ou d'autres choses. Mais chacun peut trouver son alternative pour être un parent qui est présent et dans l'amour à son enfant. sans forcément être tout le temps dans le faire ? Il y a quelqu'un qui...

  • Speaker #1

    Alors, il y a une petite question qui est pour moi. En tant que futur papa et surtout en tant qu'aidant, as-tu eu également des craintes ? Alors, je pense que j'ai besoin un petit peu de me remémorer de cette période parce qu'il y a quelque chose qui est complètement vrai et que je suis en train d'expérimenter, c'est qu'on oublie. On oublie tous les moments de galère, on oublie ces moments de douleur, de difficulté par rapport à l'enfant. Mais si je repense à comment ça s'est passé avant, en fait je disais beaucoup à Tamara, si on réfléchit, ne serait-ce qu'une fraction de seconde, on ne fait pas d'enfant. Il n'y a aucune bonne raison de faire un enfant. Pour moi, pour nous, par rapport à notre crainte de l'avenir, nos situations. Enfin, voilà, vraiment, ce n'était pas imaginable. Mais, comme Tamara l'a dit, en fait, c'était la pulsion animale. On a eu un besoin primaire de se reproduire. Vraiment, on a écouté nos tripes et c'est ce qui a fait, à mon avis, la magie. Après, une fois... Ah mais voilà, je suis en train de comprendre pourquoi la crainte. On a quand même vécu une fausse couche, ce qui fait que la seconde grossesse ne s'est pas passée de la même manière. C'est ça, c'est ça au fait. Comme beaucoup, comme je pense, c'est quoi ?

  • Speaker #0

    5%.

  • Speaker #1

    Voilà, une grossesse sur 4. Apparemment souvent quand c'est la première, si je ne me trompe pas. Je ne sais plus ces chiffres. Mais en gros, c'est assez commun. Mais on a vécu une fausse couche. Donc, on n'avait pas la même énergie. Et moi, je n'avais pas la même énergie à cette première grossesse et lors de la deuxième. Évidemment, la deuxième, j'avais plus de crainte. Et puis, j'étais plutôt... En fait, c'est ça. Je me disais, chaque étape est une victoire. Donc, je ne me disais pas, ouais, quand je serai papa, je serai un tel. J'étais, non, on avance, on va voir. Et puis, une autre chose que je me rappelais, c'est un ami qui est papa, disait, avoir un bébé, avoir un enfant, c'est un révélateur de priorité. Et là, je me disais, j'ai tellement hâte de voir quelles sont mes priorités dans ma vie. J'ai tellement hâte de voir ça.

  • Speaker #0

    Et ça a fonctionné.

  • Speaker #1

    Ouais, ça a assez fonctionné. Et c'est aussi intéressant parce qu'en fait, dès qu'on se pose déjà un peu les questions, ouais, mais j'aurais plus le temps de faire ci, de faire ça, faudrait que j'arrête de ci. En fait, souvent, on est déjà en train de voir les priorités qui sont importantes pour nous dans la vie. Et le choix se fait déjà naturellement et plus facilement. Donc, j'ai envie de dire, personnellement, je n'appréhendais pas. Par contre, ce qui était difficile en tant qu'aidant, c'est justement dans cette grossesse, c'est toutes les inquiétudes que ça menait et surtout comment Tamara les vivait. Donc, par exemple, le basique, c'est genre le bébé est un peu petit. Voilà, c'est un petit bébé qui est en train de grandir, mais dans une petite courbe. Et là, ça inquiétait Tamara à fond et du coup, de devoir rassurer en disant Ça ne veut pas dire qu'il est en retard. Ça ne veut pas dire si. Je devais être très pragmatique et dire que rien n'a été. Le médecin, les professionnels n'ont pas dit que c'était un retard de croissance. Ils ont juste dit que c'était petit. Que peut-être qu'après, si on ne surveillait pas, ça pourrait être un retard de croissance. Et là, en fait, c'est la catastrophe. Des mots comme ça, il ne faut pas les dire. Et là, Tamara...

  • Speaker #0

    Elle a eu mon perdu.

  • Speaker #1

    Voilà. Et Tamara était là, oh, mais retard de croissance. Non, ce n'est pas ce qui a été dit. Donc là, j'étais là, waouh. Ça va être intense. Et là, je me disais aussi, en fait, un enfant, un bébé, c'est potentiellement toujours des inquiétudes. Parce que là, on ne le voit pas, il est facile à gérer, entre guillemets. Il est dans le ventre de la maman, il est nourri, il peut respirer. C'est l'endroit le plus, j'ai l'impression, dans ma croyance, c'est l'endroit le plus safe pour un être. C'est dans le ventre de sa mère. C'est facile, quoi, à ce moment-là. Je dis pas que les grossesses sont faciles par contre. Pour moi, c'était facile parce que je savais où il était, je savais qu'il était en sécurité là-dedans. Donc je me disais forcément, ça va être de plus en plus inquiétant. Et voilà, je pense que j'ai répondu plus ou moins à la question.

  • Speaker #0

    Il semblerait.

  • Speaker #1

    Je pourrais m'emballer des heures, faut que tu me coupes mon amour.

  • Speaker #0

    Il y a quelqu'un qui pose une question, j'ai peut-être raté le début, mais est-ce que tu as eu peur avec la maladie d'échouer, de ne pas toujours être au top, d'avoir peur de ne pas pouvoir t'en occuper ? Oui, tu as peut-être un peu loupé le début. Donc tu pourras revoir dans le replay, mais je pense que c'est des peurs qui sont à la fois liées à la maladie, mais je pense qu'ils sont aussi liés à simplement un parent qui rentre dans un processus de grossesse. Et d'avoir un bébé, c'est un enjeu qui est immense. En fait, notre vie, elle change. Je ne sais pas, je sais qu'il y a des gens qui disent que ça ne change pas la vie, mais moi, je ne suis pas du tout de cette vie-là. Ça la change drastiquement, en tout cas pour moi, mais ça ne veut pas dire négativement, bien au contraire. Donc, ouais, je te laisserai.

  • Speaker #1

    En fait, c'est surtout le terme échouer qui m'interpelle. Mais bon, ça, c'est sûrement le coach qui parle. Que veut dire échouer en tant que parent ? Voilà, je n'ai pas la réponse, mais c'est une question qui m'interpelle. Mais tu reposes, c'est une autre question. Est-ce que tu as eu peur de la maladie en parallèle à la grossesse ?

  • Speaker #0

    Oui. En fait, là où j'ai eu vraiment peur, et c'est ce que Mickaël évoquait tout à l'heure, c'est qu'on a eu une deuxième grossesse suite à la fausse couche qui a créé pas mal d'angoisse. Moi, j'étais complètement anxieuse en réalité parce qu'à chaque fois qu'on faisait une échographie, il y avait un petit problème. Ah, il n'est pas tourné dans la bonne position. Ah, il est trop petit, il est sous la courbe de normalité. Ah, il y avait toujours quelque chose. Ah, j'ai commencé à faire de l'hypothyroïdie. J'avais vraiment des résultats sanguins qui n'étaient pas bons. En fait, chaque processus médical venait pas rassurer toutes ces parts en moi qui étaient complètement anxieuses. Donc, en dehors même de la maladie, j'étais simplement prise d'une anxiété en général. Et c'est pas du tout comme ça que je me projetais dans la grossesse. Moi, j'imaginais que ça allait être vraiment le moment... où, je ne sais pas, j'allais être dans un élan de vie immense, que j'allais me sentir hyper ancrée. Et en fait, j'ai dû vraiment déconstruire cette manière de penser ma grossesse parce que j'ai été très anxieuse tout du long. Et puis même, les manifestations de mon bébé dans le ventre me créaient de l'anxiété parce que Billy était un enfant qui était tout le temps, tout le temps, tout le temps en train de donner des coups. Et d'ailleurs, il s'avère être une enfant très vive actuellement, vraiment elle est à fond tout le temps. Mais moi, ça ne me rassurait pas, alors que la majorité des femmes ne sont pas rassurées quand elles ne sentent pas le bébé bouger. Et je peux comprendre, mais alors moi, je la sentais bouger à 24. Et en fait, je me disais, mais quand est-ce qu'il dort ce bébé ? Et ça me stressait. Moi qui ai vécu avec énormément d'insomnie dans ma vie, je me suis dit, voilà, c'est un enfant qui ne dort pas. Et j'étais très stressée. Donc, ce n'était pas forcément lié tant à la maladie, mais à d'autres angoisses qui ont pris le dessus, en fait, durant cette grossesse. Parce que... Il y a ça aussi, c'est qu'il y a la maladie d'un côté, mais après, il y a son processus de grossesse qui est individuel à chacun et qui peut être à la fois hyper stressant comme très rassurant parce qu'il peut très bien se passer. Et ça, c'est des données qu'on ne contrôle pas du tout. Donc, il y a déjà la maladie qu'on ne contrôle pas et qu'on ne gère pas, mais qu'on essaye d'appréhender au fur et à mesure qu'on évolue avec ça. Mais la grossesse rajoute une donnée supplémentaire avec laquelle on doit composer et qui peut être plus ou moins évidente.

  • Speaker #1

    Il y a eu la question, est-ce qu'on avait eu déjà le projet bébé avant la survenance de la maladie ?

  • Speaker #0

    Donc ça, oui, on l'a évoqué tout à l'heure. Moi, je lui ai dit au cinquième rendez-vous que je ferais un bébé avec lui, entre guillemets. Et ça, c'était en 2019. Et puis je suis tombée malade en 2020. Donc en fait, 11 mois après notre rencontre, la maladie est arrivée. Mais on savait déjà qu'on ferait un enfant ensemble.

  • Speaker #1

    On redemande un peu comment tu gères l'épuisement parmi tous tes symptômes. Et l'épuisement aussi d'être une mère.

  • Speaker #0

    Ouais. Clairement, l'épuisement, c'est le grand thème, je pense. C'est vraiment le grand thème. Et là aussi, sans être malade, beaucoup de femmes nomment l'épuisement en étant maman. Et puis, quand on est déjà en symptôme de fatigue chronique, c'est d'autant plus difficile de sentir qu'on a... On ne récupère pas d'énergie et en plus de ça, on doit être présent à un être qui demande de la présence permanente. Il faut être honnête. Je pense qu'il faut trouver comment s'aménager des espaces de repos. Et là, j'ai envie d'aller plus en précision, c'est-à-dire que les espaces de repos ne sont pas les mêmes pour tout le monde. C'est important pour moi de le nommer ça parce que... Il y a beaucoup de gens qui pensent que se reposer, c'est faire une sieste, par exemple, ou c'est de faire la grasse mat. Moi, pas forcément. Il y a des moments où faire une sieste, ça m'active encore plus le système nerveux parce que, par exemple, j'ai des gros symptômes de tangage. Je suis couché et ça bouge dans tous les sens, comme ça. Et en fait, ça ne me repose pas du tout. Donc, pour moi, faire une sieste, ça ne va pas me reposer. Regarder un film ou une série, ça ne va pas me reposer parce que... en plus des maladies, je vis avec de l'hypersensibilité. Et c'est insupportable. Parce que chaque personnage que je vois à la télé, je me mets dans sa vie, dans sa peau, et ça me prend les tripes. Et en fait, ça ne me repose pas du tout. D'avoir l'impression de vivre la guerre, de perdre un enfant, en fait, toutes ces choses qu'on parle dans les séries et les films. Mais en plus de ça, moi, ça ne m'intéresse pas les trucs comiques. Donc, soit je regarde un truc dur, mais dans ce cas-là, je me mets dans la peau des gens et ça ne me repose pas. Donc, c'est simplement pour expliquer que le repos, il est différent chez chacun. Chez une personne, ça va être lire un livre. Chez une autre, ça va être regarder une série. Une autre, ça va être faire une sieste. Pour d'autres personnes, ça va être, par exemple comme moi, ça peut être d'être dans le mouvement. Ça peut être de faire de la marche, même un petit temps, de faire un peu de yoga ou une méditation. Ou simplement se connecter à l'environnement dans lequel on est. Regarder un papillon voler, en fait. Vraiment, c'est simplement ça. C'est que l'épuisement, il est présent, mais le repos, si on apprend à mieux se connaître dans la maladie et à savoir qu'est-ce qui nous repose réellement, on peut mettre ça en pratique dans un quotidien. Et ça demande aussi de parler avec son partenaire ou sa partenaire et de dire, en fait, moi, par exemple, le matin, j'ai besoin de 30 minutes pour aller marcher. Ou au contraire, le soir, j'ai besoin de 45 minutes pour faire mon bain. Et c'est de nommer ces choses-là. Et je pense qu'on essaye d'être attentifs, l'un et l'autre, au fait qu'il y a des moments où on a besoin de notre bulle de repos et que l'autre prenne la relève, en fait. Et on essaye d'avoir un bon équilibre avec ça, je crois.

  • Speaker #1

    Et du coup, c'est applicable, finalement, même sans vivre avec une maladie, quoi, en fait.

  • Speaker #0

    C'est ça. Mais en tout cas, pour moi, la sine qua non de tout ça, c'est que ça doit venir tous les jours. C'est-à-dire que le repos, c'est pas au moment où on est dans le week-end ou au moment où on est en vacances. Ça ne marche pas comme ça avec les maladies chroniques et peut-être même pour ceux qui n'en souffrent pas. C'est que le repos, c'est tous les jours et je sais qu'aujourd'hui, dans ce monde effréné, c'est compliqué d'avoir ces espaces de repos. Donc c'est comment même dans votre pause de midi, vous allez justement vous procurer une demi-heure de ce qui peut vous reposer. Donc je pense que ça, c'est quelque chose auquel il faut être attentif pour éviter d'arriver à un épuisement. Après, l'épuisement, c'est quelque chose que tu as connu aussi très fort, toi.

  • Speaker #1

    D'accord. Tu ne veux pas qu'on passe à cette question-là. Tu veux lancer le sujet, mais on peut lancer le sujet.

  • Speaker #0

    Alors, passons à la question et puis après, on en lancera le sujet.

  • Speaker #1

    Une question que je vais lire. Si ce n'est pas trop indiscret, est-ce que Mickaël est souvent à la maison ou son travail le fait être souvent absent ? Dans tous les cas, il a vraiment l'air d'être un super aidant. Je voulais la lire jusqu'au bout et je vous remercie. En fait, je... Moi, j'avais le fantasme d'être le père au foyer, genre l'artiste au foyer. Et en fait, pas du tout. C'est fou comme le lieu de vie influence beaucoup. Avant, on habitait dans une petite maison de village. Je pouvais y passer des heures et ça me suffisait. On a dû déménager. On se retrouve dans un appartement en ville. Ça ne me donne pas envie de rester à la maison. Et du coup, voilà, mon activité professionnelle s'est développée et je suis beaucoup, beaucoup, beaucoup au travail, en effet. Donc, c'est quelque chose dans lequel je culpabilise souvent parce que c'est son entamara qui doit garder Billy, assurer ça. Et moi, j'avais l'impression que je pouvais avoir ce Ausha. En plus, je voulais sortir du côté très genré, la maman qui gère l'enfant, les enfants, et puis le papa qui est au travail, qui ramène les sous, je ne voulais pas être là-dedans. Mais bon, en tout cas, je m'épanouis tellement dans mon travail, et puis toi aussi, en fait, on s'éclate bien dans ce qu'on fait. Donc je ne suis pas... pas aussi présent que je le voudrais. Ça, ça fait très formule déjà, faite et entendue. Je ne vais pas... Non, je culpabilise réellement de ne pas être présent et en plus présent calmement. C'est-à-dire que souvent, quand je rentre, j'ai la tête remplie de mille données. Et la petite, c'est sa fin de journée, elle est fatiguée, elle est très exigeante. Et donc, c'est difficile pour moi de donner un instant de qualité à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Et c'est quelque chose dans lequel j'essaie de travailler un maximum. Je ne sais pas ce que tu en penses.

  • Speaker #1

    Alors, je pense que quand on écoute le discours de Mickaël, on a vraiment l'impression que c'est un père assez éloigné de son enfant. Mais alors, je peux vous assurer que ce n'est absolument pas mon ressenti. Alors certes, il n'est pas le père au foyer qu'il imaginait et qui fantasmait. Il en reste que ça reste un père très présent à son enfant, très concerné, qui a su aussi entendre la question de la charge mentale, parce que... Michael est un homme qui fait beaucoup de choses à la maison, notamment tout ce qui est la cuisine et ce genre de choses, il est rodé. Mais il n'avait peut-être pas tout à fait conscience de la charge mentale, c'est-à-dire tout le travail d'anticipation et de logistique en amont autour d'un enfant et toute la projection et l'organisation. Et on en a parlé dernièrement en lisant, on a notre ami qui nous prêtait sa maison cet été et on s'est posé dans son jardin. Et elle avait un livre qui s'appelait Exit, la charge mentale, mais je crois un livre assez vieux en plus, pas tout à fait récent, et qui parlait de cette charge mentale. Et puis alors clairement qu'on n'a rien à voir avec des couples où c'est hyper genré, où la femme porte toute la charge mentale, mais on s'est quand même rendu compte que ça balançait majoritairement de mon côté cette charge mentale. Et on a eu besoin de redéfinir certains points et domaines sur lesquels on avait besoin. Bah voilà, toi tu gères, je sais pas, la voiture. les factures, imaginons, et puis moi, l'anticipation des repas pour la crèche, et puis descendre les poubelles, enfin voilà, c'est pour donner des exemples.

  • Speaker #0

    Mais c'est moi qui cuisine principalement. Non ? Oui. Non, parce que je trouvais encore que c'était très genré et tout ça. Je le vis vraiment très mal.

  • Speaker #1

    Descendre les poubelles, c'est rarement les femmes dans le côté genré cliché.

  • Speaker #0

    Justement, c'est ça.

  • Speaker #1

    Mais j'ai dit que c'est moi qui descendais les poubelles.

  • Speaker #0

    Non, c'est moi qui descendais les poubelles.

  • Speaker #1

    J'ai dit que c'était moi, c'est des exemples.

  • Speaker #0

    Ah d'accord, c'est des exemples. C'est pas facile. Non, c'est pas facile.

  • Speaker #1

    Enfin voilà, c'est un père extraordinaire. Et puis, il sait être là et il est concerné par la question du foyer, vraiment. Mais comme il l'a précisé, on cherche à vivre dans un lieu bien plus inspirant.

  • Speaker #0

    On pose la question, une personne est aussi atteinte de vertige et de tanguages chroniques. Elle a la crainte, c'est d'amener ses enfants seuls à l'école. Est-ce que tu as peur de ça toi aussi ?

  • Speaker #1

    Non, j'ai plus peur de ça. J'ai plus peur de ça parce que j'ai dû apprendre à mon corps, et ça, ça concerne toutes les personnes qui ont des maladies et qui importent le symptôme. J'ai dû apprendre à mon corps à se rassurer, à se réassurer. Et en fait, pour ma part, on m'a dit, les médecins m'ont vraiment dit, vu que vous tanguez tout le temps, en réalité, vous avez un équilibre, mais genre incroyable, c'est-à-dire que vous avez un équilibre aiguisé parce que votre corps est tout le temps en train de se rééquilibrer. Donc en réalité, je n'ai plus peur parce que j'ai appris à me réassurer avec des méditations, des visualisations, de me dire en fait, j'arrive quand même à marcher, à mettre un pied devant l'autre. Non, le sol n'est pas vraiment en train de bouger, de flotter. Alors je sais que c'est dur dans ces moments-là, parce que moi je sens en ce moment que je marche sur du sable mouvant et qu'il y a tout qui tourne autour de moi. Mais j'ai dû apprendre à mon corps que ça, c'est un ressenti et que ce n'est pas la réalité. Et que si je mets un pied devant l'autre, ils vont quand même continuer à avancer l'un après l'autre. Donc, en fait, pour des personnes qui ont vraiment des peurs comme ça par rapport à leurs symptômes, qu'importe lequel c'est, c'est vraiment apprendre à son système nerveux à se réassurer. Donc là, il y a des tonnes d'outils pour ça. Justement, comme je disais, méditation, visualisation, j'en sais rien, yoga, sophrologie, toute respiration. Il faut réassurer son corps. Ok, il y a un symptôme qui est hyper violent et qui fait... extrêmement peur et qui nous fait partir dans des projections, dans des hypothèses, dans des peurs de la mort et tout ça. Et c'est bien normal. Mais comment je lui apporte de la sécurité, de la sécurité, de la sécurité, de la sécurité ? Parce que de la sécurité, vous pouvez vous l'amener sur un biais qui est différent, en fait. Et ça, chacun trouve sa boîte à outils.

  • Speaker #0

    On te pose la question, si t'as des moments où un allègement de tes tanguages, peut-être après la méthode Kertan. Ah, la méthode Kertan. On pourrait... Tu peux expliquer ?

  • Speaker #1

    Favorite méthode ? Bon, je ne suis pas là pour expliquer la méthode Kertan, parce qu'on parle toujours de parentalité et je ne veux pas trop digresser, mais c'est en tout cas, en effet, la méthode aujourd'hui que je peux conseiller à n'importe qui qui vit avec n'importe quel symptôme, sauf des personnes qui sont bornes, je crois. Je ne sais pas si on dit encore ce terme, et d'ailleurs, je suis désolée si c'était complètement... validiste ou quoi que ce soit mais en gros c'est pas accessible aux personnes à qui il manque un oeil parce que c'est un des tests qu'on fait de visuel Donc, par rapport à la question de l'amélioration des tangages, il faut vous dire que moi, dans ma sensation, je vis soit en basse, en haute ou en moyenne mer. Donc, tout qui tourne, tout qui bouge, mais la mer, elle est différente dans son état. Donc, voilà, il y a des moments où je suis en basse mer, donc c'est plus ou moins gérable. Des moments en moyenne, ça devient compliqué et en haute, c'est vraiment extrêmement compliqué. Il faut vous imaginer que vous êtes sur un bateau et vous essayez de cuisiner, de prendre le sel. le poivre, les outils et qu'il y a tout qui bouge dans tous les sens, tout le temps. Et vous essayez de prendre votre enfant, d'embrasser votre mari, il y a tout qui bouge tout le temps. Donc c'est immonde, mais c'est plus ou moins immonde en fait. La méthode Cartan est en train de m'améliorer des symptômes pour lesquels je n'allais même pas à la base. La confiance en moi, le sommeil, les douleurs de règles, vraiment des tas de choses où pour moi, ce n'était même pas tant un handicap. par rapport à tout ce que je peux vivre de hyper handicapant à côté. Mais en fait, ça commence à élaguer déjà toute cette première couche de symptômes qui sont peut-être un peu les moins invalidants et les moins handicapants. Et plus on avance, plus on va éliminer des couches et arriver sur le côté plus neuro, où là, ça va toucher plus au tangage et tout ça. Par contre, je peux quand même déjà dire qu'au niveau de la concentration, il y a de l'amélioration pour le côté neurologique. Au tout départ de... Et du coup, quand je suis tombée malade, je n'avais pas plus de 30 minutes de concentration. Et ça demandait un temps fou de m'en remettre, en fait, après ces 30 minutes. Et ça, il y a clairement du mieux. Donc voilà, mais ça prend son temps.

  • Speaker #0

    Et un épisode de podcast sur le sujet.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. L'épisode 15 avec Bernard, qui est le neuropédagogue qui me suit. Alors, il est un peu bourru. Il a 80 ans. Bourru. Bourru. Il a 80 ans et il ne sait pas forcément. S'exprimer au travers d'un micro comme le ferait peut-être, je ne sais pas, toi, Mickaël. Mais c'est une personne incroyable et qui ne lâche pas l'affaire avec personne et qui a sorti des gens du gouffre. Mais on peut être plusieurs en séance, en réalité. Et en fait, je suis avec des personnes à côté de moi qui ont été toute leur vie sous antidépresseurs, sous anxiolytiques, qui ont vraiment eu une vie gâchée jusqu'alors et qui retrouvent vie. Mais c'est juste... splendide à voir. Donc voilà, n'hésitez pas à aller voir l'épisode. Et moi, je vais sur Annecy si des personnes veulent me rejoindre, des fois en séance. Et puis, il est aussi sur Fribourg. Et il y en a après partout dans d'autres régions.

  • Speaker #0

    Quelqu'un dit, Tamara, je vous suis depuis votre passage sur France 2. Grâce à vous, j'ai pu mettre des mots à mes mots. Et je crois qu'en fait, ça, ça peut te toucher parce que c'était... Ta première motivation ?

  • Speaker #1

    Oui, c'était vraiment ma première motivation, c'était de me dire mais en fait, si je passe sur, ça commence aujourd'hui sur France 2, c'est pour ne serait-ce que toucher une personne qui pourrait être atteinte de cette maladie rare et qui se sent seule et qui a l'impression d'être complètement folle et qui se sent dans un sentiment de solitude, de non-écoute. Enfin voilà, moi je me rappellerai toute ma vie des témoignages sur des forums de... notamment d'un homme qui disait mais moi si je me suscite pas en vivant avec ce syndrome c'est pour que ma femme et mes enfants puissent continuer à toucher leurs allocations et ça m'a bouleversé, bouleversé parce que je savais quelle était sa souffrance parce que je la vis aussi et en même temps voilà c'était tellement poignant et je me suis dit il faut qu'on visibilise en fait c'est obligé c'est ma mission de vie en fait on peut pas laisser des gens dans la solitude et dans la douleur et la détresse. Donc, merci.

  • Speaker #0

    Quelqu'un rebondit sur ce que j'ai dit par rapport à ma présence en tant que père, qui dit que c'est peut-être mieux d'être pas souvent là, mais épanoui, plutôt que toujours présent, mais renfrogné. Je suis assez d'accord. Oui, c'est vrai. Encore une fois, c'est plus la qualité que la quantité, mais ça se questionne avec les enfants, mine de rien, si la quantité... n'est pas plus efficace que la qualité de présence.

  • Speaker #1

    Je pense qu'ils ont besoin de présence, ils ont besoin de sécurité, ils ont besoin qu'on soit là. En tout cas, un adulte bienveillant.

  • Speaker #0

    Totalement, ouais. Voilà, alors, il y a des jolis mots qui passent. Désolé si on n'arrive pas à rebondir à chaque fois. En tout cas, ça fait plaisir de voir que vous êtes toutes et tous actifs. Actif et active. Du coup, quelqu'un pose la question. Du coup, je viens en tant qu'aidant. Est-ce que ça vous a paru difficile de la soutenir lors de la grossesse qu'en temps normal ?

  • Speaker #1

    Plus difficile.

  • Speaker #0

    Plus difficile. Je n'ai pas pris mes lunettes, ce qui est une très mauvaise idée. Plus difficile de la soutenir lors de la grossesse qu'en temps normal ?

  • Speaker #1

    Joker, je pense que ça a été très difficile pour toi de me soutenir dans cette grossesse.

  • Speaker #0

    Surtout la deuxième, ouais.

  • Speaker #1

    Celle qui a amené Billy au monde.

  • Speaker #0

    Ouais, celle qui a amené Billy au monde. C'était dur, en effet, de te soutenir. Je commençais aussi à avoir peur des rendez-vous d'échographie, par exemple. En plus, ce qui avait de bien ou de discutable, c'est qu'on avait... plus d'échographie pour avoir un suivi plus régulier. Mais du coup, il y avait toujours un peu cette peur de est-ce que le bébé va bien et tout. Et puis, généralement, alors que Billy bougeait tout le temps, les veilles ou les matins d'échographie, on ne la sentait pas. Donc, c'était toujours le moment genre, mais qu'est-ce qui se passe ? Bien pour nous. stresser. J'ai eu... Moi, mine de rien, j'ai quand même adoré la grossesse. Et je me rappelle que pendant l'accouchement, j'avais pleuré parce que je faisais le deuil de la grossesse. Et c'était un moment où l'enfant allait arriver, le bébé allait arriver, et que cette grossesse n'allait plus être là, malgré... Voilà. Pour dire... C'était difficile, mais j'étais très triste que ça s'arrête aussi.

  • Speaker #1

    Moi, ça a été tout l'inverse. C'est-à-dire que vraiment, à partir du moment où ma fille est venue au monde, l'angoisse a disparu, en fait. La grossesse, le ventre, c'était vraiment quelque chose de trop conceptuel pour moi et je ne pouvais pas lire sur un visage comment allait mon enfant, en fait. Et une échographie, c'est trop abstrait pour moi et j'avais besoin de concret. Et aujourd'hui... Quand je vois ma fille, je n'angoisse pas, en fait. Elle m'exprime, elle me dit tout ce qu'elle est. Elle me dit si ça ne va pas, si ça va bien, si elle est en forme, si elle est fatiguée, si elle est malade. Elle me l'exprime, en fait. Et d'ailleurs, elle le fait très bien. Et du coup, je n'ai plus d'angoisse parce que je sais là où elle est. Alors que dans le ventre, alors que j'étais censée bien savoir là où elle était, je ne savais pas où elle était, en fait. Et ça, ça a été rude. Donc, il faut simplement se dire qu'il y a des grossesses qui sont difficiles. pour soi, pour le partenaire et que, quelque part, l'avantage, entre guillemets, c'est qu'on sait que ça se termine à un moment donné. Donc ça peut être dur et c'est aussi comment on accueille cette période-là, qui n'est pas simple, et comment on se fait soutenir aussi là-dedans, parce que je pense qu'on est aussi dans un monde qui survalorise ces périodes de grossesse, de postpartum et tout ça, et en réalité, quand on met bien le nez là-dedans, on se rend compte que c'est pas tout juste. Et donc, trouver des communautés de soutien, il y en a... énormément sur Instagram, il y a des applications, il y a plein de podcasts sur la question de la maternité. D'ailleurs, moi, j'ai répondu à une interview sur le podcast Hello Mamas. Donc, voilà. Il y a de la matière à pouvoir aller trouver d'autres discours, d'autres personnes qui vivent des choses similaires. Donc, il ne faut pas hésiter. En fait, comme dans la maladie, la grossesse, on peut trouver des espaces de soutien.

  • Speaker #0

    Et quelqu'un, d'ailleurs, pose... La question, j'ai vu que vous aviez beaucoup de soutien de votre entourage. Tamara, est-ce que tu penses que tu aurais pu gérer ta maternité sans toutes ces aides, dont celle de ton mari ?

  • Speaker #1

    Non, pas du tout. Pas du tout. Et là aussi, en fait, il y a plein de choses qui me font dire, c'est dans la maladie, mais hors de la maladie aussi. Je pense que tout parent a besoin de soutien. pour élever son enfant vraiment, j'y crois, dur comme fer. Je vous recommande le livre Chasseurs, cueilleurs, parents qui est une pépite sur cette question-là et sur la question aussi de sortir de cette famille nucléaire où c'est un papa, une maman, un bébé et en fait où on est seul à gérer et à vivre tout ça. Je pense qu'il faut revenir à quelque chose où la famille de manière plus vaste est impliquée. Donc, ça peut être les grands-parents, les tantes, les oncles, les arrière-grands-parents, même quand ils sont en forme. Donc, voilà, déjà cet aspect famille. Et puis, parfois, la famille, elle n'est pas disponible ou elle n'est pas présente. Et c'est OK. Mais comment est-ce qu'on crée un réseau de soutien ? Plus large encore, ça peut être des amis. Il y a toujours des amis. D'ailleurs, on en remercie une ou deux ici qui sont d'accord de prendre, par exemple, le bébé une fois de temps en temps pour une nuit. Ça peut être, je ne sais pas, nous, on a fait appel à un moment donné à un service. Alors ça, ça existe exclusivement à peut-être Genève, Suisse, je ne sais pas exactement. Mais probablement qu'il y a des services similaires en France. Oui, on avait vu une émission, il y avait des services similaires. Où en fait, il y a... des femmes qui viennent chez vous dormir à domicile pour faire la nuit avec votre bébé. Nous, ça a été extrêmement compliqué les 9 premiers mois de nuit avec Billy parce qu'elle avait du reflux. Et dit comme ça, ça a l'air de ne pas être un truc immense. Ça pourrit la vie d'un système. Le reflux fait qu'un enfant peut se réveiller toutes les demi-heures sur une nuit. Donc c'est immonde, tout simplement. Et du coup, on a fait appel à un service qui s'appelle les Marie Poppins à Genève, où c'est des personnes qui viennent faire la nuit. Donc nous, on est sur place, mais on leur donne toutes les indications, on met les boules qui aissent et on peut dormir. Et ce qui était bien, c'est que c'est des services qui sont, comment on dit, on les paye en fonction de notre budget. Donc de bas, ça a l'air très cher, mais si vous avez un budget qui est moindre, eh bien, c'est fait en fonction de votre budget. Donc on a pu se le payer. Donc ça, ça a été aussi une grande aide à un moment donné. Donc voilà, il y a eu ça, le soutien aussi. Il y a des associations qui apportent ou des personnes apportent des repas à domicile. Donc en postpartum, c'est ce qu'on a fait. On a eu des personnes qui nous ont amené les repas à domicile. On a demandé à toutes les personnes qui venaient nous rendre visite, donc rendre visite à Bibi, à Billy, je suis fatiguée, quand elle est née, de ne pas venir avec des cadeaux, mais de venir avec un repas. Parce que sincèrement, le... énième petit doudou, on s'en fait chier.

  • Speaker #0

    Ah, mais non, il y avait une rime à faire.

  • Speaker #1

    C'est toi qui es le poète entre nous deux.

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est toi qui écris.

  • Speaker #1

    C'est vrai. Mais, on s'en fout complètement des doudous. Merci pour ceux qui le font. Mais en fait, nous, ce qu'on a besoin, c'est de libérer de la charge mentale et de l'espace tout court. On disait aux gens, venez avec un repas. Et puis, on a des merveilles. Et on le partage. Et c'est ça. Et on partageait avec les personnes. Elles nous laissaient toujours plus pour avoir des restes. Donc, En fait, c'est comment aussi, et ça c'est dur pour des personnes qui vivent avec des maladies invisibles, c'est qu'on reste souvent dans l'ombre et qu'on ose de moins en moins demander de l'aide, mais c'est comment on apprend à s'écouter, à s'aimer et à se dire Ok, de quoi j'ai besoin et comment je peux l'exprimer à l'entourage ? Et ça, je pense que c'est un secret, que ce soit parentalité ou pas parentalité, dans la maladie. Vraiment. Donc c'est hyper dur et je le sais, moi je suis... issu d'une enfance complètement traumatisée. Donc, je suis une enfant qui n'a pas appris à dire les choses de base. Au contraire, j'ai toujours tout gardé pour moi. J'ai toujours dit que ça allait bien, machin et tout. Et en fait, la maladie m'a vraiment demandé à complètement passer dans quelque chose de différent par rapport à ça et m'ouvrir à me dire, OK, en fait, si là, je veux me respecter, écouter mes besoins, il faut que je puisse me les formuler à moi-même et ensuite les formuler aux autres. Et malheureusement, ceux qui n'entendent pas, ils peuvent... plus vraiment faire partie de notre vie parce que parce que c'est pas confortable et c'est pas agréable donc c'est comment aussi oser demander gens avec plaisir vous venez visiter notre enfant mais vous ramener par contre un repas voilà un repas tout simplement des biscuits aussi cool avec quelqu'un

  • Speaker #0

    te pose la question si tu as eu l'impression que tes symptômes étaient plus fort pendant ta grossesse où ils étaient identiques identique Tiens, on ne pose pas la question si ils étaient moins forts.

  • Speaker #1

    Parce qu'elle sait, elle sait. C'est une FDDS,

  • Speaker #0

    elle. Il y avait la croyance aussi que forcément, ça serait pire avec une grossesse.

  • Speaker #1

    Non, alors, du coup, tu vois, on a reparlé et j'ai perdu le fil de ce que posait la question. Mais se poser la question, ce que posait la personne. Les symptômes sont restés identiques pendant la grossesse. Donc, c'est-à-dire plus ou moins fort en fonction des jours. Par contre, là où ça a été l'horreur, ma parole. Le retour de couche. Aux 10 mois de Billy. Donc il y a deux mois. Et depuis, je nage pour sortir la tête de l'eau. Autant dans les symptômes physiques que les symptômes psychiques. Donc il y a des jours où ça va et il y a des jours où j'ai juste envie de mourir. Donc voilà, c'est pas simple. Et là, la méthode Kertan, on en parlait tout à l'heure aussi, c'est vraiment... En fait, le travail sur le système nerveux, c'est la chose qui me sort la tête du gouffre, vraiment. Donc je navigue depuis, assez violemment, depuis le retour de couche. Voilà.

  • Speaker #0

    Quelqu'un nous dit que vous avez... Vous avez dans tous les cas, au-delà de la maladie, l'air d'être des parents formidables et sains. Merci beaucoup, c'est très gentil.

  • Speaker #1

    Moi, j'ai une question là, qu'on m'a posée, mais je pense que c'est Mickaël qui pourrait y répondre. La question que la personne m'a posée, c'est, les premiers mois sont décrits comme épuisants. Comment avez-vous géré ?

  • Speaker #0

    Donc, les premiers mois ?

  • Speaker #1

    Les premiers mois dans le postpartum.

  • Speaker #0

    Dans le postpartum. Bah nous notre expérience... Tu veux que j'attaque par quoi ?

  • Speaker #1

    Il va falloir que tu l'évoques à un moment donné, ça fait une heure et quart qu'on est en train de leur parler.

  • Speaker #0

    Exactement. Non, non mais c'est pas ça, c'est pas que je voulais l'éviter.

  • Speaker #1

    Par quel bout commencer ?

  • Speaker #0

    Ouais exactement, c'est que je ne sais pas raconter les histoires et du coup je... Ah bon ?

  • Speaker #1

    Quelle croyance !

  • Speaker #0

    Donc les premiers mois. Je ne sais pas si pour certains et certaines vous étiez présents présentes lors de notre premier live. J'avais dit je sens que je vais faire une dépression postpartum. Je la vois gros comme une maison. Et moi je l'ai faite, mais une belle. Et alors là, la question se pose, c'est est-ce que je l'ai appelé ou est-ce que je me connais assez pour savoir ce qui pouvait m'arriver dans la gueule ? Bon, alors déjà, c'est sûr que je faisais le deuil d'un lieu de vie que j'adorais. On devait déménager un peu dans l'urgence lors de la grossesse avec un changement de... pays, patati, patata, gérer en tant qu'indépendant aussi l'inquiétude du moment de faire mon congé paternité. En plus, je voulais faire un mois de congé pour être présent. Je me suis bien loupé parce que on avait cette croyance qu'on nous dit, oui, le terme, c'est telle date. On avait la croyance que le paquet serait livré à cette date au plus tard.

  • Speaker #1

    C'est ça, le terme c'était le 30 août, Billy est arrivé le 12 septembre.

  • Speaker #0

    Voilà, et moi j'étais à partir du 30 août, je dis que je serai un mois absent de mon activité professionnelle. En effet, j'ai commencé à être absent, mais deux semaines avant l'arrivée de Billy. et deux semaines après l'arrivée de Billy. Donc, le congé paternité était un peu trop court, à mon goût. Et Tamara, en plus, a eu une fracture du sacrum à l'accouchement. On ne le savait pas, en plus. Alors là, on est de nouveau dans un cas très délicieux. C'est l'attente d'un diagnostic. Voilà. Donc, dans cette communauté...

  • Speaker #1

    Une mini-parenthèse, donc j'ai fracturé parce qu'on a appris par la suite que je vivais avec de l'ostéoporose précoce, et que c'est pour ça que j'avais fracturé, parce que j'ai eu un accouchement en vrai qui a été magique, incroyable, j'ai accouché dans l'eau, sans traumatisme, quoi que ce soit, et c'était pas normal de fracturer dans des conditions aussi positives, et c'est ensuite qu'on a fait des examens, qu'on a vu qu'il y avait une fracture au sacrum, c'est un endroit pas facile à consolider, et en plus de ça, donc que j'avais de l'ostéoporose, tout ça. Parenthèse fermée.

  • Speaker #0

    Mais ça, en plus, là, c'est le moment facile. Enfin, on sait ce qui se passe. Là, on est de nouveau dans une attente de diagnostic. Tu as des douleurs monstrueuses. Tu n'arrives plus à marcher. Personne n'arrive à savoir ce que tu as. Donc, on ne sait toujours pas. On attend un diagnostic. On est dans une crainte. On ne sait pas quoi faire. Tu te retrouves en chaise roulante.

  • Speaker #1

    Je ne peux plus porter Billy. Je ne peux plus la changer.

  • Speaker #0

    Elle ne peut plus rien faire.

  • Speaker #1

    Avec un nourrisson.

  • Speaker #0

    Avec un nourrisson. Donc ouais, je me retrouve à gérer bien, bien comme il faut tout ça. On fait, ok, ça se tasse. Enfin, on trouve un peu qu'est-ce qui se passe. Voilà, ça se rassure. Donc là, ouais, c'est quoi, ça a pris presque deux mois, un peu, ouais, deux, deux, trois mois. Et là, Billy commence à avoir ses intolérances et à avoir du reflux. Et donc, ne dort pas. Et là, il y a cette pratique de torture qui se fait dans certaines prisons, dans certains pays, c'est de ne pas laisser dormir les détenus. Et bien, en fait, c'est vraiment une vraie torture. On devient complètement fou, on n'a pas un moment pour reprendre un peu d'énergie et d'esprit. Je me rappelle que je disais Oh purée, j'ai pu dormir deux heures de suite ! Oh, mais ça fait un bien fou !

  • Speaker #1

    C'était une victoire.

  • Speaker #0

    C'était une victoire, dormir deux heures de suite. sans être interrompue. Waouh, c'était déjà énorme.

  • Speaker #1

    On avait fait notre nuit, quoi.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais. Et donc, en fait, ainsi de suite... Voilà, je commence à perdre un peu la patate. Et en fait, en réalité, c'est ça aussi. C'est que quand à l'époque, je disais, ouais, je sens que je vais faire ma dépression postpartum, j'avais peut-être un fantasme.

  • Speaker #1

    La jolie dépression.

  • Speaker #0

    Ouais, un truc un peu romantique. Genre, je vais être là, genre, non, mais je n'en peux plus. Je n'ai plus goût à rien. Je ne sais pas. En fait, je m'attendais à ce que je comprenne vraiment. Genre, ah, je suis dans une dépression, quoi. Mais en fait, non, les maladies invisibles, c'est vraiment invisible. Je ne la voyais pas. Je disais, non, mais ça va, je gère. Non, mais ça va. Je suis irritable. Je n'ai plus goût à rien. Je suis détestable. Et comment ?

  • Speaker #1

    Et on ne pouvait rien planifier, rien projeter. Tout était trop. C'est vraiment le burn-out,

  • Speaker #0

    quoi. Burn-out aussi. Genre, ah, ça dit que ce soir... Non, on ne me parle pas de ce soir. Je ne sais pas si je vais survivre déjà d'ici midi.

  • Speaker #1

    Il y avait vraiment une défensive terrible.

  • Speaker #0

    Je n'en pouvais plus. Et en fait, notre sage-femme avait envoyé à Tamara par mail un questionnaire pour diagnostiquer comment ça se passait pour elle et puis voir si potentiellement elle vivait une dépression postpartum, donc en prévention comme ça.

  • Speaker #1

    C'est ça, ce n'est pas un réel outil de diagnostic. Il faut quand même après que ce soit posé par un professionnel. En tout cas, c'est un questionnaire qui donne déjà des pistes pour savoir si on fait une dépression postpartum ou pas. Parce qu'elle avait un doute me concernant. Et moi, pas du tout. Je ne me suis jamais sentie autant. Alors, j'étais épuisée comme Mickaël. C'était infernal avec le manque de sommeil et tout ça. Mais au contraire, j'avais un élan de vie immense. Bon, avec l'allaitement aussi, toutes ces hormones à fond. Et puis ma fille, quoi, qui m'apportait tellement de joie. Et puis un jour, on mange ensemble avec Mickaël. Je lui dis Tiens, tu ne veux pas faire ce questionnaire toi ? Parce que moi je l'avais fait entre temps et puis en effet je n'étais pas du tout dans la dépression postpartum. Et puis en fait, chaque fois que je lui posais une question, je partais en fou rire parce que je savais déjà ce qu'il allait répondre. Par exemple, la question c'est Est-ce que vous avez pensé dans les trois derniers jours déjà à vous faire du mal ? non jamais, oui tout le temps. Enfin voilà, je donne des réponses un peu basiques comme ça. Et puis évidemment, je ne rigolerais pas de ça dans un autre contexte, mais là c'est aussi notre complicité avec Mickaël et j'ai senti que c'était possible. Mais en fait, on riait à chaque fois parce qu'on était en train de se rendre compte que oui, il était bien dans une dépression postpartum et qu'on mettait le doigt dessus petit à petit grâce à ce questionnaire. Et... Ça a été extraordinaire, quelque part, ce questionnaire, qui de base peut sembler être un truc tout con. Bon, c'est quand même pas un test dans le magazine cosmopolitan, mais ça peut paraître tout bête. Mais en fait, tout d'un coup, il y a quelque chose qui s'est mis en lumière. Et ça, la communauté Les Invisibles, elle le connaît à travers le diagnostic. Il y a vraiment ce côté genre Ah, mais en fait, il y a quelque chose qui n'est pas normal entre guillemets. Et en fait, ce avec quoi je vis, il y a un mot là-dessus. Et c'est cette dépression.

  • Speaker #0

    Oui. Donc en fait, la sage-femme, on a pris un petit rendez-vous téléphonique pour savoir si j'avais besoin d'aide ou pas. J'avais dit non, que je regarde dans un mois, un truc comme ça, voir comment ça se passe. Voilà, je me mentais. Ça donnait l'impression que ça allait mieux. Mais quoi qu'il en soit, c'est qu'en fait, le fait d'avoir mis un mot dessus, un nom dessus, je le disais autour de moi. Comment ça va tout ça ? Et je disais à ma famille, à mes potes, tout ça, apparemment je suis en train de faire une dépression postpartum. Et ouais, c'est surprenant la réaction des gens, parce qu'un homme fasse une dépression postpartum, soit ça fait rire, soit ça alerte.

  • Speaker #1

    D'ailleurs c'est fou, même dans le monde médical. Comme les personnes ne sont pas du tout au courant de ça, même quand on en parle avec des médecins, ils sont là mais comment ça, votre mari a fait une dépression postpartum ? Et en fait, je crois que statistiquement, on est sur 10 à 15% des hommes qui font des dépressions postpartum. Et moi qui en ai parlé avec pas mal de personnes autour de moi, le nombre de femmes qui m'ont dit on n'a jamais diagnostiqué mon mari le mot n'a jamais été posé, mais pour moi c'est sûr qu'il en a fait une. J'ai quand même des hommes aussi qui me l'ont dit. à plusieurs reprises. Donc en fait, de nouveau, une fois que la parole se délie sur un sujet, on se rend compte qu'il est beaucoup plus présent qu'on ne l'imagine. Et en fait, je pense que personne n'est à l'abri d'une dépression postpartum quand on s'occupe de son enfant, tout simplement. En fait, à partir du moment où on est impliqué dans la relation à son enfant, on peut faire une dépression postpartum, parce que ça demande une énergie, une concentration, une présence qui est probante, qui est énorme.

  • Speaker #0

    Hum hum... Moi, j'ai d'autres questions là. Je ne sais pas si toi, il y a quelque chose qui t'a sauté aux yeux là. Mais si jamais, moi, on me demandait, est-ce que je me sens différente des mamans en bonne santé ? C'est une bonne question. C'est une question qui me touche beaucoup parce que je pense que ce que ça vient révéler, c'est que non, je ne me sens pas différente des mamans en bonne santé. je me sens différente des autres, tout simplement, en fait, et pas forcément des mamans en bonne santé. Je me sens différente des femmes de mon âge, j'ai envie de dire, des femmes de 33 ans, entre guillemets, ou dans la trentaine, ou dans cette période-là de la vie. Je me sens extrêmement différente. Je peux donner un exemple, mais par exemple, je ne sais pas, des amis qui se disent Ah, Oh trop génial ! On va se faire un week-end entre amis, on part à Mallorque faire la fête et visiter. Et bien pour beaucoup de personnes ça a l'air d'être un projet incroyable pour des femmes de 30 ans. Et pour moi c'est me proposer un gouffre, vraiment c'est comment ne pas dormir, devoir me déplacer. Mettre mon corps à mal parce que j'ai plein d'attelérences alimentaires, donc me retrouver dans des restos ou des choses comme ça, c'est compliqué. Mettre mon corps en surchauffe parce que visiter une ville, c'est beaucoup de stimulation sensorielle, des nouvelles odeurs, des nouveaux bruits, des nouvelles personnes, des nouvelles rues. Donc ça me demande une concentration énorme. Donc en fait, c'est pour dire qu'un projet qui a l'air incroyable pour des personnes qui pourraient être de mon âge, pour moi, devient quelque chose qui est extrêmement... anxiogène, si je souhaite le faire, mais autant dire que le week-end à Mallorque, c'est impossible pour moi, donc au final, qui est excluant. Donc, pour moi, la difficulté, elle est dans cette différence-là, c'est de sentir que je ne mène pas la même vie que mes consœurs, et que je me sens des fois comme une, je ne sais pas, une femme plus recluse, chaque... sortie ou proposition comme ça est peu évidente pour moi en final dans la projection, dans ce que je peux y faire. Et puis en fait, à chaque fois que je décide de répondre par la positive à une de ces choses-là, eh bien j'en paye quasi tout le temps les conséquences. Donc quelque part, c'est trouver cet équilibre qui n'est pas simple. Donc je dirais que c'est plutôt là-dedans où voilà. où je me sens différente, mais pas des autres mamans en bonne santé, mais des personnes en bonne santé, tout simplement, en fait. Est-ce que la maternité m'a donné un second souffle ou une sorte de motivation ? Ça, c'est une autre question qu'on a eue, et j'ai envie de dire un grand oui, en fait. Je sais que ça reste mon propre témoignage, et tout le long, il faut vraiment l'entendre comme ça. C'est notre propre témoignage, c'est notre expérience personnelle. absolument pas la vérité ou la réponse à tout. Moi, le fait que Billy soit rentré dans ma vie, ça a été... C'est vraiment... Si j'en parle, là, j'en pleure. C'est vraiment la plus belle chose qui m'a été amenée, avec toi, évidemment. Mais pardon, j'en perds mon stylo, tellement ça m'émeut. Oui, ça m'a donné un élan de vie qui était vraiment tassé dans cette période de vie. Ça faisait trois ans. que je vivais avec la maladie. Et il y a vraiment quelque chose de l'ordre de la lourdeur, en fait. Plus le temps passe, plus les années passent, plus les expériences passent et qu'on est toujours là-dedans, il y a de la lourdeur, il y a de la dureté. C'est un monde dur, le monde de la maladie, vraiment. Et le fait de mettre au monde un être qui s'émerveille de tout, qui est vif, qui explore tout. qui ne demande qu'à croquer la vie, mais on ne peut que se placer humblement à côté d'elle et voir les choses avec ses yeux. Et c'est magique, en fait. Pour moi, c'est la plus belle chose qui puisse arriver. Donc oui, elle m'a donné un second souffle de ouf. Et en plus de ça, comme parlait Mickaël tout à l'heure du fait que c'était un révélateur de priorité, ça, ça a été... incroyable j'ai arrêté de brasser de l'air déjà j'ai énormément arrêté de brasser de l'air en tombant malade mais alors en devenant maman vraiment genre le tout ce qui est superficiel pour moi parce que le superficiel il est différent pour chacun mais tout ce qui était superficiel à ma vie superflu n'existe plus tout simplement parce qu'en fait le temps que je peux offrir de qualité à ma fille c'est celui là qui est important Donc voilà. Edelette, il y a des questions ou pas ?

  • Speaker #1

    Non, quelqu'un qui dit justement que sa compagne essaye de tout anticiper et que lui, elle, a tendance à gérer les problèmes quand il lui tombe sous le nez. Après voilà, il y a...

  • Speaker #0

    Avez-vous cette même dynamique ? Pensez-vous que de ne pas anticiper ou me mettre au courant des choses pourrait impacter la grossesse et la naissance ? En gros, est-ce que je devrais me mettre à anticiper ?

  • Speaker #1

    J'ai l'impression que c'est difficile de changer de nature, déjà. En fait, ou plutôt la question, c'est est-ce que vous êtes dans un équilibre ? Est-ce que ça vous équilibre, en fait, ce fonctionnement ? Est-ce qu'il y a besoin que tout le monde soit dans l'anticipation ?

  • Speaker #0

    Il dit ne serait-ce que pour sa charge mentale. C'est vrai que la question de l'anticipation dans la charge mentale, elle est évidente, en fait. Quelque part, si on prend l'exemple, par exemple, notre fille comme moi, elle est intolérante aux produits laitiers et au gluten. Donc quand elle est à la crèche, nous on doit anticiper à chaque fois quel est le menu et lui faire des choses appropriées par rapport à ses intolérances ou pas. Donc ça demande de l'anticipation. Donc quelque part, si toi tu n'anticipes pas et de temps en temps, c'est que moi qui m'y colle de préparer les menus à l'avance, les congeler, les décongeler, les amener à la crèche, mettre les étiquettes. Enfin voilà, en fait, on va dans du tout. du très concret quand on est parent. C'est vraiment pas glamour, mais c'est vraiment ce genre de choses-là. C'est le ménage, la bouffe, voilà. Et donc, je pense qu'il y a des anticipations différentes. Il y a l'anticipation anxiogène, qui n'est pas la même chose, qui est de tout anticiper, d'imaginer tout ce qui pourrait arriver. Je pense, par exemple, peut-être que je rentre dans un détail qui pourrait fâcher certaines personnes, parce que je pense que dans la parentalité, on a des besoins différents. Mais par exemple, il y a des personnes qui achètent des gadgets. Pour protéger leur enfant de tout. Par exemple, ils mettent dans leur lit un truc qui détecte la mort subite du nourrisson, ils lui mettent un AirTag dans le sac à dos pour être sûr qu'il ne se fasse pas kidnapper, un peu toutes ces choses-là, je noircis le trait, mais il y a ce côté où on peut avoir peur de tout avec un enfant. Et surtout dans ce système où tout fait peur, les informations font peur, dès qu'on écoute les gens, ils ne nous racontent que des choses qui font peur, parce que les choses positives, on les raconte moins. Et donc on peut tout anticiper de manière anxiogène. Je pense qu'il y a une différence avec l'anticipation sur le concret et le quotidien, qui ça c'est une anticipation dont on a besoin quand on est parent et aussi quand on est malade. Parce que justement, rien que la question alimentaire, et ça on en avait déjà parlé dans d'autres lives ou autre chose ou un podcast, je ne sais plus, c'est vraiment par exemple, ah bah tiens aujourd'hui, moi je suis un peu plus en forme, donc je vais faire un peu plus de quantité de nourriture pour congeler, pour les jours où ça ne va pas, juste sortir le topo air du frigo et pouvoir quand même manger. même si je n'ai pas la force de cuisiner. Donc, il y a une anticipation qui, je pense, est saine, tant dans la maladie chronique que dans la parentalité. Je ne sais pas ce que tu en penses.

  • Speaker #1

    Oui, je suis tout à fait d'accord. Je n'ai pas d'autres exemples là comme ça. J'essaie plus de se raccrocher sur le fait que des fois, ça reste difficile de se forcer dans quelque chose où on n'est pas naturellement. Par exemple... si moi, dans notre fonctionnement, si moi, je commence à prendre, à anticiper et à prendre un peu plus le lead sur les, on va dire, les décisions de santé de Billy, ça ne va pas te rassurer, ça, par exemple.

  • Speaker #0

    Non,

  • Speaker #1

    en effet. Tu vas être là, non, je préfère moi anticiper et je préfère moi gérer ça parce que tu as besoin de, on va dire, ce contrôle-là, ça te rassure et tout ça. Et moi, ça me va très bien parce que, finalement, ça rassure tout le monde, en fait, pour ça. Après,

  • Speaker #0

    En fait, de ce que tu racontes et qui, je pense, peut être intéressant, en effet, c'est que de diviser certaines tâches et que chacun coordonne des domaines différents, ça peut être pas mal, en fait. C'est qu'on a chacun nos facilités et justement, moi, le réseau médical de Billy, toutes ces questions-là, genre comment la soigner naturellement, je sais gérer ça vraiment. Et donc, j'ai envie que ce soit un pôle sur lequel je gère moi. Ça n'empêche pas à Mickaël de dire tout d'un coup, genre... Là, il y aurait peut-être besoin d'un petit daf à le gant parce qu'elle a l'air d'être dans la douleur. Enfin voilà, on communique quand même. Mais c'est plutôt un domaine que je vais gérer. Les fringues aussi, parce que j'adore ça. Ça fait cliché, je suis désolée, mais j'adore m'occuper de ces fringues. Toi, tu t'occupes de quoi, du coup, concernant Vili ?

  • Speaker #1

    En fait, je m'occupe de son éducation musicale. Je métacommunique beaucoup avec elle. Ouais, non, je suis plus dans le... Non, c'est vrai, je n'anticipe pas grand-chose. Bah oui, une fois j'ai fait une sortie avec elle pour rejoindre un ami, ça m'a pris le triple de temps pour la préparer et préparer ses affaires parce que je ne le fais jamais en fait. Quand je passe du temps avec elle, je reste... tranquille à la maison. Et puis, voilà, je fais des instants calmes avec elle ou de jeux, oui, de musique, d'histoire, de choses comme ça. Mais c'est vrai que je ne fais pas beaucoup de programmes et ce qui fait que, anticiper sur les sorties, par exemple, je suis mauvais à ça. Après, quand on le fait ensemble, j'arrive à être plus efficace parce que je sais ce qu'il faut, entre guillemets, et que... que je te soutiens plus que je l'aide. Ça, c'est sûr.

  • Speaker #0

    Après, il y a, je pense, une donnée qui est importante aussi, et là, je parle pour les personnes qui sont malades, c'est de pouvoir faire confiance à son ou sa partenaire aussi, de justement, si tout à coup, soi-même, on n'arrive pas à gérer certains jours ou certains moments, de se dire, en fait, c'est l'autre qui prend et c'est OK. Et j'ai envie de dire que du coup, c'est quelque chose qui s'y réfléchit bien en amont sur la question de avec qui je fais un enfant, tout simplement. Parce que...

  • Speaker #1

    Non mais... C'est pas sur le moment que...

  • Speaker #0

    Est-ce que je suis avec quelqu'un en qui je peux avoir confiance, sur qui je peux compter ? Et ces données-là, elles sont pour moi essentielles. Et à partir de ce moment-là, voilà, quand certains ont des périodes de crise ou des choses comme ça, c'est de se dire, ok... Ça ne sera pas fait comme je veux que ce soit fait. Il va peut-être l'habiller en rose et je n'aime pas ça. Bon, ça va être un dress, pas ton genre non plus. Et puis, en fait, c'est complètement OK. Parce que ce ne sont pas des choses qui sont importantes, ce ne sont pas des choses qui sont vitales. Tout d'un coup, il va oublier quelque chose et ce n'est pas grave. Et je pense que, là aussi, je pense qu'on doit déconstruire en tant que parent ce qui est important pour un enfant. Et des fois, on met des priorités au mauvais endroit quand on est parent. C'est-à-dire qu'on n'en a rien à fiche de la couleur des fringues ou de ce genre de choses. Par contre, l'enfant a besoin d'être en sécurité, il a besoin d'être consolé quand il pleure, il a besoin d'être porté quand il se fait mal, il a besoin d'être aimé. Les besoins fondamentaux, ils sont là. Et je pense qu'aujourd'hui, c'est des choses qu'on oublie des fois. C'est qu'on essaye tellement de répondre aux besoins de l'enfant, des besoins qui n'existent même pas en réalité. Alors que les vrais besoins, les besoins qui sont primaires, on les oublie. Tout d'un coup, on nous dit, vous portez votre enfant au portage, mais vous ne voulez pas qu'il soit un peu autonome ? Mais en fait, cet enfant est un nourrisson. Il ne sait pas manger tout seul, il ne sait quasi pas dormir tout seul. Oui, il a besoin de sécurité pour devenir autonome. Et aujourd'hui, on a un enfant de presque une année qui mange tout seul, qui explore tout seul. qui croque la vie à pleines dents et qui a peur de rien, parce qu'on a su la sécuriser quand elle était nourrisson. On a su lui apporter cette sécurité. Et c'est pour ça, je veux juste, je fais une digression là, mais simplement, il faut des fois lâcher sur certaines choses et se dire, ok, là, moi je suis en crise, j'ai besoin que mon partenaire ou ma partenaire prenne la relève. Mais en fait, ce que j'ai besoin, c'est de la confiance là-dedans, dans la sécurité, l'amour, mais pas sur des détails qu'on peut se mettre dans le quotidien.

  • Speaker #1

    Voilà, et ça, c'est des moments aussi de... qui ont été assez difficiles aussi dans la communication. C'est, on a besoin que l'autre prenne le relais, mais on veut maîtriser comment l'autre prend le relais aussi. Et ça, ça ne peut pas marcher. Non, mais attends, tu le fais, mais fais-le bien. Enfin, tu ne voudrais pas. Ah oui, les questions.

  • Speaker #0

    Le pire, ça, tu dépasses.

  • Speaker #1

    Ah purée, j'ai mis le doigt dessus. Les questions. Tu es sûr que tu ne voudrais pas plutôt lui mettre une reste ? Alors non, je ne veux pas. Et je me l'occupe moi, donc tu fais confiance à ça. Parce que finalement, on se retrouve de nouveau les deux à s'en occuper. Et à moitié, et en confrontation. Donc apprendre à faire confiance à l'autre, ça peut être très difficile, mais ça peut être très révélateur aussi dans le couple. En fait, je n'arrive pas à faire confiance à mon partenaire par rapport à notre enfant. C'est grave ce que je dis, mais ça peut être intéressant aussi. Si on a besoin de tout contrôler. il y a peut-être un problème de confiance. Et il y a aussi un autre sujet, deux autres. J'ai découvert que quand on faisait un enfant, c'était toute la société qui avait le droit de dire quelque chose sur son enfant. En fait, on ne fait pas un bébé seul, déjà, on fait avec la société. Tout le monde dit quelque chose.

  • Speaker #0

    On devient l'espace public.

  • Speaker #1

    Voilà. Ah, mais vous faites ça comme ça ? Moi, je pense plutôt qu'elle a mal aux dents.

  • Speaker #0

    Il n'est pas un peu chaud, votre enfant ? Je crois qu'il a un peu froid. Il devrait avoir envie de manger là où vous le nourrissez beaucoup trop.

  • Speaker #1

    Mais vous avez vu l'heure qu'il est ? Il n'est pas à la sieste ! Bref, on pourrait en faire plein des comme ça. Et donc, voilà, ça, c'était un exemple déjà très intéressant pour toutes les personnes qui font de la sociologie, vous le verrez. Et eux aussi, l'information. L'information. Maintenant, on a tellement d'informations. On a des livres sur tout. On a des blogs sur tout. On peut tout savoir ou en tout cas avoir un avis ou des modes d'emploi sur tout. Sur le sommeil, sur la nourriture, surtout pour l'enfant. Et du coup, chaque fois qu'on lit quelque chose, on a l'impression qu'il faut appliquer une recette précise et que tout s'explique et tout ça. Ça aussi, ça a été fatigant au bout d'un moment parce qu'en fait, notre instinct, notre intuition n'est plus du tout écoutée. Ah, le bébé, il pleure à telle heure, c'est peut-être le foie qui travaille, on lui a peut-être trop saturé son foie lors du dernier repas. Non. C'est quoi ? Non mais là je sens en fait qu'elle a juste envie d'être rassurée. Point. Ok.

  • Speaker #0

    Voilà. On part beaucoup dans des hypothèses, des interprétations et ce qui est normal parce que l'enfant ne communique pas comme nous par la parole. Mais c'est vrai que des fois, on a juste besoin de se reconnecter à sa base, sentir ses pieds dans le sol et dire ok, là mon enfant il pleure, qu'est-ce que je dois lui amener ? Tout simplement. En fait, il veut être pris dans les bras, être bercé, qu'on lui chante une chanson, qu'on lui dise qu'on l'aime, qu'on le rassure. Et on s'en fout si c'est parce que son foie, il est saturé, si c'est parce qu'il a loupé une sieste cette nuit, si c'est parce qu'il est en insécurité, parce que ça. En fait, on peut partir dans tellement de choses. Et en fait, tout ce qu'il demande, c'est juste d'être pris et rassuré à un moment donné. Mais c'est vrai qu'on devient l'espace public.

  • Speaker #1

    Voilà, voilà. Ça fait déjà une heure et quart.

  • Speaker #0

    Moi, j'ai encore quelques questions qui ont été posées. Comment le couple a vécu cette période ? Je veux bien démarrer parce que j'ai quelque chose en tête à nommer. Et après, n'hésite pas à prendre la parole par rapport à ça. Alors, le couple, ça doit être une team quand on fait un bébé. Mais vraiment une team. Parce qu'on est au service de. Et ça, c'est une réalité qu'il faut prendre en compte, vraiment. Là-dedans, on s'oublie un temps, un peu, parce que c'est quasi impossible de répondre aux besoins d'un nourrisson, de dormir par tranche de deux heures, et encore quand on a de la chance, nous concernant, et puis continuer à être un couple épanoui, aller au restaurant, faire l'amour, se faire des vacances ensemble,

  • Speaker #1

    se faire des cadeaux.

  • Speaker #0

    No way, c'est juste pas possible pendant une certaine période et ça veut pas dire que ça va pas être possible après là la preuve c'est que nous on a fait notre premier week-end en amoureux ce week-end là mais simplement dire qu'il y a un moment où il faut être conscient qu'il y a une parenthèse du couple et ça veut pas dire que c'est négatif parce qu'il y a un trio qui se forme et ce trio là, il est sublime mais le couple duo il est mis dans une il est dans autre chose Il est avec ce nouveau bébé, ce nouvel être sur lequel on se focalise. Et en fait, moi, j'ai souffert un peu de ça au début, parce que je suis, je pense, une personne qui demande à mon partenaire pas mal d'attention. Je le dis sincèrement, j'aime être aimée en fait, tout simplement. J'aime qu'il me caline tous les jours, qu'à chaque fois que je marche à côté de lui, il me fasse un petit coucou sur la hanche, le ventre, le dos, les cheveux. J'aime me connecter à lui, j'aime refaire le monde avec lui, parce que je pense qu'on est assez fort pour ça. Voilà, et toutes ces choses-là... Pendant cette période de postpartum qui dure plus ou moins longtemps. Mais par contre, on sait que ça ne dure pas six semaines, comme certaines personnes disent. Aujourd'hui, sociologiquement, on est plutôt sur trois ans. Mais cette période-là, elle chamboule ce duo, clairement. Donc, c'est comment on peut s'offrir des espaces en étant parent. Et ça, nous, on a mis du temps à arriver là-dedans. Parce qu'au départ, on était en mode survie, comme on l'a répété. On ne dormait pas du tout, donc on était en mode survie. Donc, en fait, il n'y a pas... juste pas d'espace et de temps pour ça, on n'y pense pas. Et le jour où le sommeil a commencé à se remettre en place, et c'était aux 9 mois de Billy, on a pu petit à petit se dire Ah tiens, est-ce qu'on pourrait pas une fois par semaine avoir 3-4 heures ensemble où on fait ce dont on a besoin à ce moment-là ? Et ce qui est génial quand on fait ce dont on a besoin, c'est que si on a besoin de dormir parce qu'on est épuisé, on fait une sieste. Si on a envie de se faire un bon repas où on prend le temps de manger et pas en mode à fond parce qu'il y a un enfant avec nous comme ça. On s'offre ce moment de repas. Et tout ça nous a amené justement à ce que Mickaël finisse par venir avec moi à la méthode Quertan aussi tous les vendredis. Et on a ce trajet en voiture ensemble et il équilibre son système nerveux en même temps que moi-même. Donc ça c'est super. Mais c'est se dire, ok, j'accueille le fait que pendant une période, ce soit compliqué d'être un duo. Je suis ok avec le fait qu'à un moment donné, les choses vont pouvoir se remettre en place pour redevenir un couple. Mais c'est... pas tout de suite et c'est pas qu'on n'est pas un couple mais on est dans autre chose et quelque part je crois que c'est fait aussi de manière à ce que on soit pleinement présent à cet enfant qui lui a vraiment besoin de nous pour juste vivre en fait et là où on a eu un peu ce qu'on peut appeler ces fameux baby clash mais c'est un peu des termes voilà en gros là où ça a été un peu compliqué où on a pu clasher quelques fois avec mikaël quand quand billy est venu au monde c'est la nuit parce que justement on ne dormait pas et que on dormait ensemble par contre on était couché ensemble l'un à côté de l'autre Et puis tout d'un coup, Billy se réveillait pour la quinzième fois de la nuit. Et en fait, à bout l'un et l'autre, on exprimait le fait qu'on était à bout. Donc ça pouvait être simplement par une respiration. Ça pouvait être simplement de rien que ça. Par exemple, Mickaël, il faisait ça. Moi, ça me faisait vriller du casque. Parce que tout d'un coup, je me disais, mon Dieu, est-ce qu'il va lui faire du mal ? Il n'en peut plus. Est-ce qu'il va se faire du mal ? Est-ce qu'il va se barrer ? Qu'est-ce qui va se passer en fait ? Donc je me mettais en état. d'hypervigilance. Donc, mon système nerveux détraquait complètement. J'étais en mode fight or flight. Donc, j'étais complètement en mode combat. Ok, qu'est-ce qu'il faut faire ? Là, il faut se réveiller. Alors que je suis réveillée la 15ème fois de la nuit, je suis complètement déglingue. Mais il faut se réveiller quand même parce que si jamais il fait quelque chose de mal ou un passage à l'acte, ça va être l'horreur. Donc, ça, ça nous mettait dans des états horribles. Par exemple, toi, tu m'entendais, je ne sais pas, me plaindre quand on se réveillait tout d'un coup ?

  • Speaker #1

    Ben, simplement, ouais. La même chose, en fait. Tu travailles, tu te... plein et moi ça me mettait dans une alerte, je me disais ça y est, elle va partir en dépression, ça va être une maladie de plus et ça va être la maladie de trop et elle va mourir et c'est la fin du monde Et en fait on s'en voulait de réagir comme ça Alors qu'on avait juste besoin chacun chacune de juste qu'on se fait réveiller la nuit et puis on est dans notre cerveau reptilien genre Juste exprimer notre fatigue, notre colère. On n'a même pas le temps de réfléchir que c'est sorti. Et bien en fait, ça mettait l'autre en alerte. Ça n'allait pas, ça créait la tension. Et on disait, mais ça... En fait, on disait, c'est moi qui devais me lever pour m'en occuper. Laisse-moi m'en occuper. Ouais, mais je t'entends râler et tout ça, ça me stresse. Ouais, mais du coup, nanana. Et on s'engueulait et tout ça, ça n'allait pas. Et on a eu la solution. En fait, on ne dort pas ensemble et on fait des... un peu des quarts, comme les marins. On fait des quarts, c'est de telle heure à telle heure, c'est moi qui me réveille, et de telle heure à telle heure, c'est toi qui te réveille. Et on ne dort pas ensemble pour, justement, qu'on ait la liberté de se lever en râlant, mais en sachant qu'on va faire le boulot, quoi. Sans que ça empêche l'autre de dormir.

  • Speaker #0

    Quelqu'un dit, on nous a donné un conseil, ne jamais communiquer la nuit, sinon ça part en vrille. Mais c'est vraiment ça.

  • Speaker #1

    Ah bah oui, on ne peut pas.

  • Speaker #0

    On ne peut pas. Et en fait, ça a été la meilleure solution de ne pas dormir ensemble. Et là encore, pour moi, c'était compliqué parce que je suis très fusionnelle avec Mickaël et que je me disais, mais voilà, c'est bon, on en arrive au stade où on ne dort plus ensemble. C'est une débu,

  • Speaker #1

    la fin du couple.

  • Speaker #0

    Et en fait, ça a été vraiment bénéfique parce qu'il y a une coach qui disait, parce qu'on a fait appel à une coach du sommeil, on a été aussi énormément aidés par notre... pédiatre par rapport à la question du reflux et du sommeil d'ailleurs n'hésitez pas à vous entourer on a aussi des bonnes très très bonnes adresses qui consultent en visio donc n'hésitez pas si besoin mais il ya une coach du sommeil qui dit vraiment par rapport au bébé il faudrait quoi qu'il en soit que vous vivez avec votre enfant c'est que vous dormiez au moins des quatre heures d'affilée et ça ça peut être possible avec de l'aide des fois parce que nous on pouvait jamais enchaîner quatre heures d'affilée ça a commencé je sais pas à ses sept huit mois peut-être on a pu faire ça Pas avant. Et en fait, c'est comment on prend la relève. Chacun se dire, OK, moi, je fais jusqu'à minuit, moi, je fais jusqu'à 3h et ensuite, je reprends jusqu'à 6h. Enfin, voilà, se dispatcher et puis sinon, faire appel, comme on vous disait, nous, on a fait appel à cette association Marie Poppins qui vient faire des nuits à la maison. Ou c'est de faire avec, par exemple, les grands-parents ou d'autres personnes qui peuvent être présents ou des amis dans cette période qui est charnière, en fait. Et donc, voilà. Donc c'est pour dire, oui, ça a été difficile au niveau du couple, dans ces périodes de nuit, parce qu'on était en mode survie et à bout. Moi, j'ai eu besoin qu'on retrouve probablement plus vite que toi un espèce d'équilibre de couple avec vraiment des périodes ensemble, parce que pour moi, ça me manquait ce côté fusionnel avec toi, même si j'aime te voir avec notre fille plus que tout au monde. Et donc, voilà, mais égoïstement, j'ai besoin de t'avoir aussi un peu pour moi. Donc voilà, le secret c'est toujours la même chose, on va le rabâcher toute notre vie, mais c'est de communiquer, c'est de parler en jeu, de parler de soi, de dire de quoi on a besoin. Et ça, ça reste essentiel pour nous, je crois.

  • Speaker #1

    Ça c'est clair, ça. Sauf la nuit, en effet. Ne pas parler la nuit, ça c'est clair. Non, il ne faut pas. Mais sinon, continuer à communiquer. Et comme tu l'as dit, les seules fois où on a eu vraiment des engueulades, c'est depuis qu'on est parents et qu'on ne dormait pas. Et aussi par rapport au couple, apparemment il y a des couples qui font un enfant pour sauver le couple. Alors ça, je ne comprends pas. Ce n'est pas possible. Parce que nous, on communique énormément.

  • Speaker #0

    Nous, on allait au top de notre vie de couple. Et ça a été dur.

  • Speaker #1

    Et ça a été vraiment très, très difficile. Le couple, il en a pris un coup à ce moment-là. Ce n'est pas possible. Si le couple, il n'est pas solide avec une confiance. Mais non, non, on ne peut pas faire un enfant pour sauver le couple.

  • Speaker #0

    Mais là, c'est une problématique de nos sociétés aussi, de nouveau, d'idéaliser ce que c'est d'avoir un enfant et une famille, et de ne pas faire prendre conscience aux gens que c'est une charge, clairement, et que c'est un boulot. Donc, ouais, on ne rentrera pas dans les détails par rapport à ça, mais ne faites pas un enfant pour vous rabibocher, et faites un enfant surtout avec quelqu'un en qui vous avez confiance, avec qui il y a de l'amour, il y a du respect, de la sécurité. Ces choses-là, c'est la base, vraiment. parce que c'est des choses dont l'enfant a besoin lui aussi. Donc quelque part, c'est lui inculquer ces valeurs-là, de le faire avec des personnes qui ont ces valeurs-là.

  • Speaker #1

    Oui, alors là, il y a aussi des gens qui veulent faire un enfant tout seul, toute seule. On respecte ça aussi. Totalement. On ne dit pas qu'il faut...

  • Speaker #0

    On est bien d'accord. Là, c'est parce qu'on parlait de couple en termes de notre expérience.

  • Speaker #1

    De couple, voilà.

  • Speaker #0

    On est bien d'accord.

  • Speaker #1

    C'est important.

  • Speaker #0

    On m'a posé la question aussi des conseils. Pour envisager la parentalité plus sereinement, je sais que toi t'es pas quelqu'un qui aime trop les conseils et en même temps je pense que de notre expérience il y a vraiment des points clés qu'on peut amener. Est-ce que t'as des choses qui te viennent en tête là comme ça ? Sinon je démarre moi.

  • Speaker #1

    Démarre-toi justement parce que je suis pas très à l'aise avec les conseils.

  • Speaker #0

    Je pense que justement d'avoir un réseau en qui on fait confiance et je me répète, c'est la deuxième fois du live que je le dis, c'est pas forcément le noyau qu'on imaginerait. Ça peut être la famille, mais ça peut être des amis, ça peut être une association. Ça peut être assez vaste quelque part, mais avoir un réseau en qui on a confiance en cas, par exemple, d'urgence ou si vraiment on est à bout de nerfs et qu'on a besoin de quelqu'un qui prenne notre enfant pour la nuit ou pour la journée ou même pour deux heures ou pour faire la sieste. Simplement des personnes en qui on a confiance. Ça ne veut pas dire qu'ils feront les choses exactement comme nous on le veut. Ça, c'est sûr, chacun fait différemment. Mais c'est se dire, ok, je sais qu'avec cette personne, mon enfant est en sécurité et moi je peux juste récupérer un peu si je suis à bout. Donc je pense que ça c'est un conseil que je vais vraiment donner, c'est de pouvoir anticiper un peu déjà ces questions-là. C'est de dire, ok, je peux poser la question à certains de mes amis, est-ce que toi si jamais tu te sentirais, si à un moment donné ça ne va pas pour moi dans ma maternité, ma parentalité, de prendre mon enfant pour une nuit, une sieste ou quelque chose d'autre. Et la personne, qu'elle vous réponde... en toute honnêteté par rapport à ça, et n'hésitez pas à creuser, parce que des fois, les gens, ils disent oui, oui, et puis quand c'est le moment où ça arrive, ils sont pas là. Donc, vraiment te dire, mais en fait, c'est OK pour moi d'entendre que c'est pas possible pour toi, mais j'ai vraiment envie de savoir, parce que moi, c'est quelque chose qui me rassure de me dire que tu peux être là, vraiment comme piquet, si à un moment donné, ça va pas. Donc, c'est de se créer un réseau de confiance, et ça, c'est quelque chose qui peut être dans nos compétences, même si on n'a pas de réseau de base. On peut se le se le créer à tout moment. Là, il y a quelqu'un qui dit Meilleur conseil pour tous les sujets, faites-en mieux. Ouais, c'est clair. Donc, il y a…

  • Speaker #1

    Ça me rappelle aussi présomption de bien faire aussi. Voilà, se dire aussi en fait, comment a fait la chose notre partenaire.

  • Speaker #0

    Elle l'a fait avec la volonté de bien faire, pour rebondir.

  • Speaker #1

    Donc, la question du réseau, pour moi, elle est essentielle. Les autres conseils pour envisager la parentalité sereinement, c'est de projeter un système de garde. Qu'importe là aussi, que ce soit une nounou, que ce soit la crèche, que ce soit un grand-parent, qu'importe le système de garde, mais projetez un système de garde. Parce que le moment où vous allez vous retrouver à... Soit devoir retourner travailler, soit vous êtes en crise, soit vous savez que vous avez besoin de temps de repos par semaine ou par jour. Voilà, le moment venu, ça va être compliqué de chercher. Et puis dans le stress, trouver quelqu'un qui soit de qualité, en qui vous avez confiance, ça peut être compliqué. Donc peut-être projeter ça un petit peu en amont, je dirais. Donc le système de garde, un réseau de confiance, à accepter d'être un parent approximatif. Mais ça, c'est essentiel dans ce monde où on se dit qu'il faut être un parent parfait, qu'il faut aller acheter ses petits légumes au marché bio dans son petit panier en osier avec son beau rouge à lèvres alors qu'on vient de mettre au monde un nourrisson. Le stimuler, l'éveiller par rapport à ci, ça, ça. En fait, juste soyez ok d'être... Qu'est-ce que j'ai dit ?

  • Speaker #0

    Approximatif.

  • Speaker #1

    Approximatif. Exactement, de ne pas être parfait. C'est-à-dire que simplement déjà être, comme on disait, en présence et sur d'autres choses. Mais vous êtes approximatif et c'est OK, en fait. Il y a des choses sur lesquelles on peut vraiment lâcher aujourd'hui. Et je pense qu'aujourd'hui, le capitalisme a fait de la parentalité des bébés le graal. Il faut tout faire, tout acheter, tout consommer. Mais en fait, juste lâcher un coup. Soyez déjà éco-votre enfant. Et... laissez-vous sentir ce qui se passe, prenez le temps avec lui, et puis il y a des fois où ils mangeront avec un peu moins de qualité, il y a des fois où la sieste, elle sera peut-être un peu écourtée, il y a des fois où, je ne sais pas, ça ne se passera pas forcément au mieux. Là, par exemple, on est un peu culpabilisés parce qu'on a dû mettre Billy en dépannage à la crèche cette semaine, et on a culpabilisé de ça. On s'est dit, c'est pas cool, un jour de plus de crèche pour elle. On la voit que le soir, du coup, on culpabilise un peu. Puis après, on se dit, mais en fait, c'est un endroit où elle est en sécurité. Elle aime y être. OK, on est un peu approximatif en ce moment. C'est comme ça. Donc, lâchez là-dessus. Je ne sais pas si tu as un peu...

  • Speaker #0

    Pour envisager la parentalité sereinement. Purée, je suis tellement mauvais pour les conseils. En fait, j'aurais besoin d'avoir la personne et puis de creuser. Qu'est-ce que représente la parentalité ? Que veut dire être serein ?

  • Speaker #1

    On n'est pas en train de faire une séance de coaching. Oui, je sais,

  • Speaker #0

    mais je lis cette question et je me pose la question de... Pour envisager, le terme envisager...

  • Speaker #1

    Ok, d'accord. Il dit cortique, il fait une analyse. Oui,

  • Speaker #0

    je suis désolé. Je vais reprendre un petit peu. Oui, voilà. Mais je déteste en fait donner des conseils parce que ça me donne l'impression que j'ai trouvé et que je sais. Ça me donne cette impression-là. Et alors que j'en sais rien du tout. Encore une fois... Oui. Donc, en fait, si vous en avez envie, vraiment, si vous le sentez dans vos tripes, ça peut que avoir de bonnes surprises. Et les mauvaises surprises, elles font partie aussi du... Ah voilà, peut-être le conseil. La chose qui est vraie, c'est qu'on oublie vraiment les moments de galère. Vraiment. Moi, l'épisode, justement... de la chaise roulante, du fauteuil roulant où je dois tout gérer, elle peut même pas le porter comme ça mais je l'ai oublié alors que j'en pouvais plus j'étais là mais en fait on est au cinquième étage je sais que c'est pas assez haut pour pas que je me loupe si je veux en finir t'as le droit de dire ça sur Instagram je sais pas mais voilà

  • Speaker #1

    Non mais c'est vrai qu'on oublie et ça...

  • Speaker #0

    Et ça, vous pouvez vous rassurer avec ça.

  • Speaker #1

    On a oublié les neuf mois où on n'a pas dormi.

  • Speaker #0

    C'est impressionnant.

  • Speaker #1

    On les a oubliés alors qu'elle n'a qu'un an, Billy.

  • Speaker #0

    Donc on peut se rassurer avec ça. C'est qu'il y a quand même un truc qui est bien fait. Tout passe. C'est que tout passe et on retient quand même que les belles choses de notre enfant. Et ouais, c'est magique pour ça.

  • Speaker #1

    Moi, je vais plus précisément parler par rapport à la maladie chronique. N'hésitez pas. à vraiment moduler votre environnement par rapport à vos besoins. C'est-à-dire que par exemple, nous on s'est acheté une desserte chez Ikea, désolé pour la pub mais ça coûte rien du tout là-bas, une desserte à trois étages sur roulette, où on a placé toutes les choses importantes. pendant cette période de postpartum, donc les couches, les choses pour le change du bébé, ou les soins, ou les médicaments, et ce genre de choses. Et en fait, moi, ça me permettait, par exemple, de changer Billy sur le canapé si j'avais de la difficulté à me lever, à me déplacer. Donc, en fait, il ne faut pas hésiter à s'alléger le quotidien. Ensuite, par exemple, c'est toujours Mickaël qui a dormi à côté de Billy, et pas moi, alors que moi, je l'allaite, et que, en fait... Chaque fois qu'elle se réveillait, elle venait à mon sein, donc je ne sais même pas que ça ne me réveillait pas. Ça peut paraître être un détail de se lever pour aller chercher l'enfant et le mettre au sein, mais non, la nuit, chaque activité est un effort, surtout quand on ne dort pas du tout. Pour moi, c'était aidant qu'elle dorme en cododo à côté de lui, et qu'il la prenne et qu'il me la passe, et que quand j'ai fini, il la reprenne et qu'il la repose. Et c'est des choses qui peuvent paraître tellement bêtes. tellement simples, mais qui peuvent changer la vie. Donc, c'est vraiment de comment vous vous connaissez dans vos symptômes et qu'est-ce qui vous soulage le quotidien, même si c'est des choses complètement qui ont l'air futiles et basiques, genre j'ai besoin d'une chaise avec un dos relevé pour allaiter, j'ai besoin de pouvoir, je ne sais pas, m'occuper de mon enfant avec des boules-caisses quand il hurle parce que ça me surstimule trop ses pleurs. Voilà, c'est comment je m'offre quand même des outils, précisément par rapport aux symptômes avec lesquels je vis en étant un parent malade. Et je pense que, quelque part, de s'écouter soi, c'est un beau message pour son enfant. C'est lui apprendre, lui aussi, après, à pouvoir mieux se connaître dans la vie, à s'écouter et à faire valoir ses besoins. Donc, si vous le faites vous, en tant que parent, vous offrez un beau message aussi à votre enfant.

  • Speaker #0

    L'enfant est une ressource aussi. L'enfant est une ressource. C'est-à-dire que souvent, on a eu des moments où on ne comprenait plus rien de ce qui se passait avec elle. On était à bout et tout d'un coup, on se dit mais on est à côté de la plaque. Il faut qu'on se reconnecte à elle, il faut qu'on recommunique avec elle, qu'on reprenne du temps et c'est flagrant comme ça change tout à des moments. évidemment, elle n'arrive pas à s'exprimer, à dire clairement les choses, mais en fait, elle arrive quand même, elle est intuitive. Donc là, je parle de notre fille, mais les enfants, les bébés sont intuitifs, quoi. Et se connecter à ça, voilà, se reconnecter à l'intuition, au côté très primitif, franchement, ça aide énormément et c'est assez génial. Donc, autant, voilà, c'est ça qui est un peu un... délicat dans notre société, c'est qu'on a beaucoup d'informations et ça permet de bien comprendre les choses, de voir comment on était peut-être à côté de la plaque à une certaine époque et tout. Mais en même temps aussi, c'est le revers de la médaille, c'est qu'on s'éloigne de l'intuition et c'est un moment en fait d'avoir un enfant, un bébé, c'est un moment génial pour se reconnecter à cette intuition. Donc ça c'est dans les conseils entre guillemets pour envisager la parentalité. sereinement, c'est qu'en fait, le bébé aussi, il est là et évidemment, il a besoin d'aide et tout ça, mais on apprend à communiquer avec et il nous aide aussi. C'est une ressource.

  • Speaker #1

    Oui, et puis, par rapport à ce que tu dis, en fait, la question de revenir dans votre corps, je pense que c'est toujours juste. C'est déjà quelque chose, quand on est malade, qui est difficile de revenir dans son corps, parce que... Son corps, il est dans l'expression et la manifestation de symptômes, donc on a tendance à essayer de sortir de ce corps, à se dissocier, parce que des fois c'est juste intenable. Mais en fait, l'enfant, il nous rappelle qu'on doit y revenir, et qu'on doit revenir dans cette chair, dans cette intuition, et en fait, voilà, on peut avoir un bébé en crise dans sa chambre, qu'on n'arrive pas à coucher... pleure à la mort et puis tout d'un coup, on se rend compte qu'on est complètement tendu, nous aussi. Et en fait, tout d'un coup, c'est Ok, comment je réancre mes pieds au sol ? Comment je me reconnecte à ma respiration ? Je fais des exercices de respiration avec mon bébé contre moi et en fait, mon bébé, ça pèse. Moi, je m'apaise. Tout le monde, ça pèse. Et en fait, c'est, ouais, revenir à quelque chose vraiment qui part du ventre, quoi.

  • Speaker #0

    Une question intéressante. Selon vous, qu'est-ce que la maladie de Tamara va vous permettre d'enseigner, de transmettre à Billy ?

  • Speaker #1

    Oh mon dieu ! Très intéressant ! Ouais, ça c'est sûr !

  • Speaker #0

    Déjà, tu as écrit un livre. Allez, c'est le moment de publicité. Donc déjà, ça, c'est une transmission. Ça,

  • Speaker #1

    ce n'est pas super transmission. Moi, je fais des transmissions comme ça à ma fille.

  • Speaker #0

    Je lui crée des livres.

  • Speaker #1

    Donc, ma maman vit avec une maladie invisible, mais moi, je la vois. Avec des échelles de douleur et d'humeur. Voilà, je passe le moment publicité. Mais, hashtag sponsorisé, il m'est fait un nom. Non, mais tout à fait. Mais je pense qu'en effet, ce livre, c'est une base dans la question d'apprendre, qu'elle puisse apprendre à nommer les choses et ce qu'elle vit soit validé et entendu. Combien de fois on entend des parents dire à leurs enfants, non mais ce que tu racontes, c'est des conneries, c'est des craques, tu exagères, t'en fais trop, il faut arrêter de pleurer, ces trucs d'une violence totale, en tout cas pour... de mon avis. Et en fait, je pense que la maladie, elle m'a permis à moi-même de me rencontrer et de m'apprivoiser, chose qui n'était pas du tout le cas avant. J'ai passé ma vie à côté de moi-même, parce que j'étais dans des mécanismes de défense immenses liés à des traumatismes. Et en fait, donc, cette rencontre que j'ai faite avec moi-même, c'est quelque chose que je transmets à ma fille. C'est-à-dire de ce que tu ressens, il est écouté. Il est validé, il a du sens, il est vrai, il est juste. Et en fait, comment toi, en tant qu'enfant, tu vas pouvoir nommer ces choses-là sur l'extérieur pour pouvoir assurer ton estime de toi, pour pouvoir être en lien avec les autres, mais sans porter des masques, parce que ça c'est terrible aussi les masques qu'on porte aujourd'hui. Et en fait, on se rend compte que les enfants, encore jusqu'à un certain âge, Ils sont nature peinture. Mais à un moment donné, ils mettent leur masque parce qu'on n'a pas arrêté de leur dire ça suffit ça, arrête d'être comme ça, tu ne ressens pas ça, c'est faux, blablabla Et puis pour finir, ils jouent leur petit rôle d'enfant, là, comme ça. Mais en fait, ils sortent de ce qu'ils sont et de leur ressenti. Et je pense que c'est quelque chose que... C'est dans la maladie, mais c'est aussi dans notre hypersensibilité, parce que toi, tu fais partie des personnes hypersensibles aussi.

  • Speaker #0

    Ah bon ?

  • Speaker #1

    J'ai fait mon diagnostic. Et je pense que toi aussi, tu es sensible à ces questions-là, en fait, dans cette transmission.

  • Speaker #0

    Oui, cette communication-là. En fait, quand tu parles, je vois tout, j'ai les images de notre quotidien, où elle n'est pas bien comme ça, on est là, qu'est-ce que tu as besoin ? Et tout ça, on essaie un petit peu de l'apprendre un petit peu à essayer de nous... exprimer quel est le problème et de revenir à son corps, alors que c'est pas évident vu qu'à ce moment-là, elle n'aime pas bien dans son corps. En plus, il faut savoir que les bébés, ils ne situent pas la douleur, en plus. C'est ça qui est affreux. Ils ont mal à l'oreille, ils ne vont pas faire forcément comme ça, se tenir l'oreille. Ils vont se crisper comme ça. Au début, on a l'impression qu'ils ont toujours mal au ventre parce que ça se crispe par là. Et en fait, voilà. Donc, c'est... malgré ça on est toujours en train d'essayer de de la prendre à communiquer et en tout cas on se met dans cet état de calme et d'essayer de comprendre ce qui se passe vraiment pour elle quoi je pense qu'elle va soit elle va être voilà soit elle va être à fond dans la communication ça va être une grande mais

  • Speaker #1

    Métacommunicatrice, parce que toi tu métacommuniques avec elle chaque soir quand tu la couches.

  • Speaker #0

    Ouais, exactement.

  • Speaker #1

    Tu peux donner un exemple de ce que tu lui dis ?

  • Speaker #0

    Ouais, je dis par exemple si je me suis énervé, je lui dis je suis désolé, je me suis énervé aujourd'hui Et je dis pourquoi ? J'ai beaucoup de stress parce qu'il y a des enjeux, mais c'est pas contre toi en réalité, j'ai mal réagi, je t'aime Voilà, par exemple un exemple comme ça. où je me suis dit, je lui apprends déjà à comprendre que les rêves, elle peut aussi en faire ce qu'elle veut. Peut-être qu'elle va pouvoir faire des rêves lucides. Et parce que je me dis, le moment où il y aura les cauchemars, ça va être compliqué aussi. Et lui faire comprendre qu'en fait, les rêves, les cauchemars, en fait, elle peut créer tout ce qu'elle veut avec ça. En fait, j'ai le souhait un peu que son imaginaire se développe un maximum. Voilà, donc je métacommunique beaucoup avec elle la nuit et c'est assez drôle parce qu'elle veut dormir très vite. Et donc je la berce, je lui parle et puis au bout d'un moment, elle me dit Non mais tais-toi papa, couche-moi ! Alors elle ne parle pas, mais elle me pose un peu la main comme ça et elle monte le lit genre C'est bon, tu m'as gavé, je veux dormir. Interprétation que je fais.

  • Speaker #1

    Et puis vraiment aussi l'autre chose qu'on lui transmet dans la maladie et qu'il y a justement dans ce livre que j'ai écrit, c'est avec ces échelles d'humeur et de douleur, c'est qu'en fait, on est pluriel et on est pluriel dans une journée, on est pluriel dans une semaine et c'est pas forcément ça va ou ça va pas, mais c'est qu'il y a des moments, je me sens plutôt bien, je me sens dans la joie, je me sens curieuse et des moments genre... Hum, ben là, je commence à vouloir un petit peu plus être toute seule et jouer dans mon coin et ne pas avoir envie de parler aux gens ou je suis très fatiguée. En fait, c'est la clé de pouvoir parler aujourd'hui, je pense. Et on a tellement appris à garder les choses de manière ankylosée. Et je suis persuadée, en tout cas, qu'aujourd'hui, en allant chercher Billy à la crèche, je lui ai dit Aujourd'hui, maman, elle culpabilise. d'avoir pas passé assez de temps cette semaine avec toi comme j'aurais voulu. Voilà, je sais que t'es bien sur place et que ça te fait plaisir d'y être, mais moi je me sens pas très bien ancrée par rapport à ça dans mon rôle de maman. Et en fait, on lui dit les choses et elle nous le rend bien. Elle nous le rend bien, on sent qu'elle est éveillée à ça, elle est à l'écoute de la communication. Et elle-même, on sait aujourd'hui tout le temps où elle en est quasi. Et c'est ça qui est magique, quoi. faire un an et elle sait nous exprimer où elle en est.

  • Speaker #0

    Et donc, comme vous pouvez le constater, en fait, comme tout parent, on a le meilleur bébé du monde, en fait. Vous avez remarqué ça. Et ça, voilà, pour aborder et anticiper la parentalité de manière sereine, vous allez avoir, de toute manière, le meilleur bébé du monde. C'est clair et net. C'est ça qui est génial.

  • Speaker #1

    Alors, en même temps, vous allez avoir le meilleur bébé du monde. Et en même temps, vous allez vous dire, mais mon Dieu, mais qu'est-ce qu'il a mon bébé ? Il n'est pas comme les autres. Lui, il ne fait pas ses nuits. Il est tout le temps malade. Sur Instagram, quand on regarde les autres familles, ça a l'air incroyable. Ils ont l'air d'être sereins et posés. Donc, vous allez avoir ça aussi. Et vous allez croire que vous êtes vraiment des parents trop nuls et que vous avez loupé quelque chose. Mais en fait, pas du tout. Je peux vous le rassurer. Voilà, je crois qu'on arrive gentiment sur la fin de ce live. Moi, je fatigue bien là.

  • Speaker #0

    Moi, j'en peux plus depuis déjà peut-être une demi-heure. Je te trouve beaucoup plus...

  • Speaker #1

    T'as fait une petite relâche.

  • Speaker #0

    Beaucoup plus...

  • Speaker #1

    J'ai toujours un élan, en fait, quand je fais ces moments-là avec vous. Je ne peux pas l'expliquer. Il y a un élan qui est porteur, vraiment. Parce que je pense que c'est juste pour moi de faire ça. Voilà.

  • Speaker #0

    Et je ne trouve pas mes mots. Donc, c'est vraiment le moment de s'arrêter. D'aller se coucher. Voilà.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup pour votre attention. C'était vraiment beau d'avoir vos questions en live. C'était vraiment magnifique de pouvoir répondre autant à des questions qui étaient posées en amont que celles-ci en live. Et puis de voir à chaque fois votre présence arriver, c'était au top. Et le live sera disponible en replay et on le mettra aussi sur le podcast pour que tout le monde puisse avoir accès sans la vidéo, mais en audio. On vous embrasse bien fort. On voit vos petits messages. beaucoup trop chou. Merci pour tout. On vous embrasse. Belle nuit.

  • Speaker #0

    Et je en profite aussi pour remercier évidemment toutes les personnes qui nous soutiennent en tant que parents, nos familles et notamment les grands-parents de Billy qui sont là aussi ce soir pour nous permettre de faire ce live. Donc, entourez-vous. Je crois que c'est le secret aussi pour avoir une parentalité sereine. Merci en tout cas à toutes les personnes qui nous soutiennent et voilà. Merci mille fois.

  • Speaker #1

    On vous embrasse. Ciao, ciao. Merci de soutenir ce podcast en vous abonnant pour ne manquer aucun épisode et en lui donnant 5 étoiles sur vos plateformes d'écoute préférées. Rencontrez mes invités et découvrez tous les engagements de la communauté Les Invisibles sur le compte Instagram Les Invisibles Podcast. Ensemble, continuons à visibiliser l'invisible.

Description

Tu veux devenir parent malgré une maladie chronique ?
Tu es déjà parent et tu te demandes comment gérer ton handicap invisible avec ton enfant ?


Voici quelques exemples de questions auxquelles on répond avec @maaik dans ce live dédié à la PARENTALITÉ et à la MALADIE CHRONIQUE.


 Les thématiques abordées :
• Est-ce que devenir maman a été un choix difficile en étant malade ?
• Comment t’occupes-tu de ta fille les jours où les symptômes sont très intenses ?
• Les symptômes étaient-ils plus forts ou identiques durant la grossesse ?
• Comment avez-vous géré la période post-partum ?
• Te sens-tu différente des mamans en bonne santé ?
• Comment fais-tu face à l’épuisement d’être mère ?
• Ton mari est-il souvent à la maison pour te soutenir ?
• La maternité t’a-t-elle donné une nouvelle motivation ?
• Quels conseils donnerais-tu pour envisager la parentalité plus sereinement ?


Un échange sincère et sans filtre. Prends soin de toi et écoute-le dès maintenant sur le podcast Les Invisibles

Disponible sur toutes les plateformes d’écoute !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Chaque jour, lorsque j'ouvre mes messages sur les réseaux sociaux, je suis submergée par autant de questions qui demandent des réponses concrètes que d'interrogations profondes qui traversent la communauté Les Invisibles. Face à l'impossibilité de répondre individuellement à chacune d'elles et pour composer avec ma propre fatigue et les symptômes, j'ai choisi de partager mes réponses et celles d'autres Invisibles en live sur Instagram. pour rendre nos témoignages et nos réflexions accessibles au plus grand nombre. Dorénavant, ces moments de partage ne se limitent plus aux réseaux sociaux. Tu peux désormais les écouter, quand tu le souhaites, où que tu sois, grâce à leur rediffusion sur ce podcast. Bienvenue sur le nouveau format, Les Invisibles Répondent. Bonne écoute ! Hé hé, on est en direct !

  • Speaker #1

    Bonsoir !

  • Speaker #0

    Rien de tel que repasser sur un direct, parce qu'avec Mickaël, on aime bien faire ça, même si on ne l'a fait qu'une fois, mais on a adoré. Et en fait, c'est vraiment un sujet qui nous concerne les deux. Et je trouverais ça quelque peu pas tout à fait juste d'y répondre seule. Parce que je pense que je ne peux pas dire qu'on n'est pas parents seuls, parce qu'il y a des personnes qui font leur parcours seules et c'est tout à fait OK. Mais en tout cas, moi, je ne suis pas parent seule et ça, je peux le dire. Et donc, j'avais besoin de... mon plus grand binôme et partenaire de vie pour répondre à vos questions. Et c'est pour ça qu'on est là les deux ce soir, pour parler de parentalité et de maladie chronique, mais de proches aidances aussi et d'autres conséquences positives et négatives, ou du moins plus ou moins agréables ou désagréables de la parentalité. Et ça de nos deux côtés en réalité, parce que c'est moi qui suis malade chronique, mais vous verrez qu'il y a eu des rebondissements pour Mickaël aussi.

  • Speaker #1

    Super forte pour faire des intros comme ça. On dirait une série Netflix. C'est super, le lancement, le teaser est superbe.

  • Speaker #0

    Alors moi, ce que je vous propose, c'est qu'on a déjà des questions qu'on a reçues en privé, en message privé. Donc, on a de quoi vraiment avancer dans ce live. Après, l'avantage d'un live aussi, et ce qui est chouette, c'est de pouvoir poser vos questions en direct et qu'on puisse y répondre en direct. Donc par rapport à ça, moi je vais laisser Mickaël s'occuper de lire les questions, parce que moi ça va être impossible et complètement dissonant de lire et d'y répondre, je vais me perdre complètement cognitivement. Donc ce sera son temps ce soir en plus de répondre. Et puis l'autre chose c'est que si tout à coup vous voyez que votre question n'a pas été, il n'y a pas de réponse à votre question, n'hésitez pas à relancer, c'est pas qu'on vous ignore, c'est simplement qu'en fait il y a beaucoup d'informations à gérer en même temps. Donc n'hésitez pas.

  • Speaker #1

    Et puis une autre chose aussi, c'est que tout est traité anonymement, c'est-à-dire on ne va pas nommer votre nom, votre provenance et autres par rapport à votre question. Donc l'anonymat a aussi son importance, donc sentez-vous à l'aise pour poser vos questions.

  • Speaker #0

    C'est ça, personne ne vous reconnaîtra et vous-même, vous savez simplement qu'on répond à votre question à ce moment-là. Donc je propose de démarrer, il n'y en a pas une là qui vient de sortir. Et la première question que m'a posée une jeune femme, c'est... C'était est-ce que devenir maman a été un choix difficile en étant malade ? Et alors, je vais dire que j'ai un peu deux réponses à cette question. Il y a une première qui est vraiment plus la réponse intuitive, plus animale, plus biologique, comme on en avait déjà parlé avec Mickaël dans le précédent live ensemble. C'est-à-dire que pour moi, il y a eu vraiment une évidence au moment où j'ai rencontré Mickaël, qui était de faire un bébé. Ça, c'est vraiment quelque chose qui était inscrit dans ma chair. Et je crois que je lui l'ai dit au bout du cinquième rendez-vous. Je lui ai dit, je ne sais pas si j'aurai un enfant, mais si un jour j'ai un enfant, c'est avec toi. Et ça, c'est sûr. Donc, il y avait déjà cette évidence-là. Mais à ce moment-là, je n'étais pas malade. Donc, très sincèrement, on a fait notre petit bonhomme de chemin en tant que couple. Et on a vécu des années merveilleuses en binôme. Et puis à un moment donné, s'est posé la question de faire un enfant. Et là, il y a eu clairement de la crainte de ma part. Parce que... La crainte, elle était liée évidemment à mon état et à ma manière de pouvoir élever mon enfant et l'accompagner, clairement, dans les étapes de la vie et dans l'amour. Mais ce qui était plus compliqué, c'était de réaliser dans quel système je vis, qui est un système qui n'est pas du tout adapté, alors déjà, j'ai envie de dire aux parents, qui n'est pas du tout adapté aux femmes. Et là, on rajoute une donnée en plus qui n'est pas adaptée aux personnes malades. Donc, quand on est dans un monde qui est déjà sexiste, qui est validiste, qui prend peu en considération les parents, donc dans cette globalité qui est au final systémique, je me suis posé la question et c'est là où j'ai eu des craintes. Surtout qu'à cette époque-là, je ne connaissais pas d'outil aussi pour accompagner des enfants quand on est un parent malade. Clairement, on vit avec de la fatigue chronique et ça, je pense que ça touche toutes les personnes qui ont une maladie chronique, la fatigue chronique, des symptômes plus ou moins invalidants. Et justement, face à un système qui ne prend pas en considération ça, un travail qui n'est pas toujours bienveillant par rapport à ça, une famille ou un environnement qui ne l'est pas non plus. Donc, les questions se sont posées à ce niveau-là. Et c'est là... où j'ai écrit mon livre sur la question de... Enfin, le livre dont le titre est Ma maman vit avec une maladie invisible, mais moi je la vois pour que ce soit vraiment un outil qui est accessible pour les enfants. Alors, on dit dès 3 ans mais en réalité, moi je le lis déjà à ma fille. Donc, c'est vraiment comment on peut nommer les choses très tôt avec un enfant quand justement il y a des moments où ça ne va pas bien. Moi, il y a des jours où... Si je suis alitée ou dans des moments de grande fatigue ou de grands symptômes, de pouvoir prendre ma fille avec moi dans le lit ou sur le canapé et lui lire le livre. Et simplement qu'elle soit sensible à ce qui se passe pour moi à ce moment-là. Et le fait que maman a besoin de repos, mais pour autant, elle peut quand même rester à côté d'elle, jouer un peu avec elle comme ça tranquillement et être en présence avec elle, tout en étant aussi dans des parts plus souffrantes. Et je pense que nommer, c'est... l'une des clés, en tout cas pour moi, qui trouve que la communication est une valeur indéniable dans une relation, qu'elle soit de couple, d'amitié ou de parentalité. Donc ça a été un choix, je dirais, il y a eu la théorie, cette théorie-là, où j'ai dû avancer avec moi-même, créer mes propres outils pour pouvoir me projeter dans la maternité, et en même temps, la question, comme je disais, très intuitive, qui était... go, en fait, pour nous, c'est inscrit dans nos tripes qu'on a envie de faire un enfant, alors on se lance. Donc ça, c'est la première question à laquelle je voulais répondre. Je ne sais pas s'il y a des personnes qui ont écrit...

  • Speaker #1

    Là, oui, tout de suite, quelqu'un demande, si ce n'est pas indiscret, savoir quelle est ta maladie.

  • Speaker #0

    Ah oui, ok. Alors, je ne vais pas m'étaler là-dessus hyper longtemps parce qu'on est plus précisément dans la question de la parentalité ici, mais moi, je vis avec un syndrome neurologique rare qui s'appelle le syndrome du mal de débarquement. où on a vraiment cette sensation de tanguer en pleine mer en permanence avec du brouillard cérébral, des troubles cognitifs, de l'épuisement chronique, des nausées, des vomissements, voilà, ça c'est une partie. Et puis j'ai une maladie intestinale qui pour le coup n'est pas du tout rare mais très sous-diagnostiquée qui s'appelle le SIBO, c'est le Small Intestinal Bacterial Overgrowth et en gros il y a une pullulation de bactéries dans l'intestin grêle qui crée des ballonnements, des intolérances alimentaires, des nausées, des vomissements. aussi du brouillard cérébral, ça se rejoint pas mal.

  • Speaker #1

    Voilà, une autre question. Comment tu fais pour t'occuper de Billy ? Donc Billy c'est notre fille. Comment tu fais pour t'occuper de notre fille les jours où tes symptômes sont très très forts ?

  • Speaker #0

    Ça c'est vraiment une très bonne question. On a dû en amont, c'est-à-dire avant que Billy arrive au monde, projeter cette question-là. Donc, on a eu de la chance, on a eu beaucoup de chance parce que j'ai deux amies assistantes sociales qui m'ont proposé de demander un certificat médical à mon médecin et d'accompagner ce certificat médical d'une lettre de motivation à une crèche pour expliquer la situation. Donc, on a eu une place en crèche probablement beaucoup plus rapidement que certaines personnes. De par cette situation. Donc déjà, ce que je peux dire, c'est qu'il y a plein de moments où je suis mal et où Billy est à la crèche. Et ça, pour moi, c'est déjà une énorme sécurité. aussi parce que j'ai besoin d'espaces de pause au long de la journée et ça c'est vraiment quelque chose qui est du coup très important après comment je fais quand elle n'est pas à la crèche et ça reste la question principale je suis persuadée que les enfants ont besoin d'un minimum de choses mais que ces minimums de choses ont besoin d'être de qualité c'est à dire que je lui apporte de la présence je lui apporte de la confiance, je lui apporte de l'amour, de la communication. Même quand je suis extrêmement mal, je peux lui parler. Tout simplement, je n'ai jamais été empêchée de parler. Donc je peux lui dire Maman va très mal aujourd'hui, elle est très fatiguée, elle ne va pas réussir à faire de sortie avec toi ou jouer à tel jeu, mais je te propose une alternative. Et du coup, on peut rester par exemple dans le lit ou dans notre chambre et jouer là autour ou sur le canapé. Ou au contraire, des jours où je vais avoir besoin d'aller marcher, parce que c'est des symptômes qui demandent à être pas mal en mouvement. Donc voilà, aujourd'hui, on va venir sur le dos de maman et marcher pendant une heure, deux heures, vraiment, jusqu'à se vider complètement la tête. Et ça, quelque part, les enfants sont aussi, je ne sais pas ce que tu en dis, mais quelque part, ils apprécient simplement passer des moments avec nous.

  • Speaker #1

    Oui, ça me fait penser. Dernièrement, tu allais à un...... tu es allé à un magasin de jouets qu'on aime bien, surtout toi, et le vendeur a dit jusqu'à un an, ce qui est important pour les bébés, on pourrait lui offrir n'importe quel jouet, le plus important pour lui c'est de passer du temps avec ses parents. Et j'ai l'impression que ça rejoint ça. Il n'y a pas... Il n'y a pas besoin d'être dans la performance, parce que... pleinement présent avec son enfant, ça peut être déjà une performance en soi.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vraiment ça. Quelque part, ça peut faire peur de se dire qu'ils ont besoin de cette présence aussi fortement. Mais quelque part, moi, c'est quelque chose qui me rassure presque plus qu'autre chose. C'est qu'on n'est pas toujours obligé de les stimuler, de les amener dans des activités, de faire mille choses avec eux. Et je pense qu'aujourd'hui, dans nos sociétés hyper rythmées, capitalistes... où le temps passe super vite, on croit qu'il faut faire beaucoup, beaucoup de choses. Et en fait, suffit la présence. Et je pense, et ça c'est ma croyance, mais aussi c'est mon expérience, qu'on peut être alité et en présence avec son enfant. Et on peut vraiment même jouer en étant couché, l'apprendre sur soi. Après, ça dépend évidemment chacun, s'il y a des douleurs ou d'autres choses. Mais chacun peut trouver son alternative pour être un parent qui est présent et dans l'amour à son enfant. sans forcément être tout le temps dans le faire ? Il y a quelqu'un qui...

  • Speaker #1

    Alors, il y a une petite question qui est pour moi. En tant que futur papa et surtout en tant qu'aidant, as-tu eu également des craintes ? Alors, je pense que j'ai besoin un petit peu de me remémorer de cette période parce qu'il y a quelque chose qui est complètement vrai et que je suis en train d'expérimenter, c'est qu'on oublie. On oublie tous les moments de galère, on oublie ces moments de douleur, de difficulté par rapport à l'enfant. Mais si je repense à comment ça s'est passé avant, en fait je disais beaucoup à Tamara, si on réfléchit, ne serait-ce qu'une fraction de seconde, on ne fait pas d'enfant. Il n'y a aucune bonne raison de faire un enfant. Pour moi, pour nous, par rapport à notre crainte de l'avenir, nos situations. Enfin, voilà, vraiment, ce n'était pas imaginable. Mais, comme Tamara l'a dit, en fait, c'était la pulsion animale. On a eu un besoin primaire de se reproduire. Vraiment, on a écouté nos tripes et c'est ce qui a fait, à mon avis, la magie. Après, une fois... Ah mais voilà, je suis en train de comprendre pourquoi la crainte. On a quand même vécu une fausse couche, ce qui fait que la seconde grossesse ne s'est pas passée de la même manière. C'est ça, c'est ça au fait. Comme beaucoup, comme je pense, c'est quoi ?

  • Speaker #0

    5%.

  • Speaker #1

    Voilà, une grossesse sur 4. Apparemment souvent quand c'est la première, si je ne me trompe pas. Je ne sais plus ces chiffres. Mais en gros, c'est assez commun. Mais on a vécu une fausse couche. Donc, on n'avait pas la même énergie. Et moi, je n'avais pas la même énergie à cette première grossesse et lors de la deuxième. Évidemment, la deuxième, j'avais plus de crainte. Et puis, j'étais plutôt... En fait, c'est ça. Je me disais, chaque étape est une victoire. Donc, je ne me disais pas, ouais, quand je serai papa, je serai un tel. J'étais, non, on avance, on va voir. Et puis, une autre chose que je me rappelais, c'est un ami qui est papa, disait, avoir un bébé, avoir un enfant, c'est un révélateur de priorité. Et là, je me disais, j'ai tellement hâte de voir quelles sont mes priorités dans ma vie. J'ai tellement hâte de voir ça.

  • Speaker #0

    Et ça a fonctionné.

  • Speaker #1

    Ouais, ça a assez fonctionné. Et c'est aussi intéressant parce qu'en fait, dès qu'on se pose déjà un peu les questions, ouais, mais j'aurais plus le temps de faire ci, de faire ça, faudrait que j'arrête de ci. En fait, souvent, on est déjà en train de voir les priorités qui sont importantes pour nous dans la vie. Et le choix se fait déjà naturellement et plus facilement. Donc, j'ai envie de dire, personnellement, je n'appréhendais pas. Par contre, ce qui était difficile en tant qu'aidant, c'est justement dans cette grossesse, c'est toutes les inquiétudes que ça menait et surtout comment Tamara les vivait. Donc, par exemple, le basique, c'est genre le bébé est un peu petit. Voilà, c'est un petit bébé qui est en train de grandir, mais dans une petite courbe. Et là, ça inquiétait Tamara à fond et du coup, de devoir rassurer en disant Ça ne veut pas dire qu'il est en retard. Ça ne veut pas dire si. Je devais être très pragmatique et dire que rien n'a été. Le médecin, les professionnels n'ont pas dit que c'était un retard de croissance. Ils ont juste dit que c'était petit. Que peut-être qu'après, si on ne surveillait pas, ça pourrait être un retard de croissance. Et là, en fait, c'est la catastrophe. Des mots comme ça, il ne faut pas les dire. Et là, Tamara...

  • Speaker #0

    Elle a eu mon perdu.

  • Speaker #1

    Voilà. Et Tamara était là, oh, mais retard de croissance. Non, ce n'est pas ce qui a été dit. Donc là, j'étais là, waouh. Ça va être intense. Et là, je me disais aussi, en fait, un enfant, un bébé, c'est potentiellement toujours des inquiétudes. Parce que là, on ne le voit pas, il est facile à gérer, entre guillemets. Il est dans le ventre de la maman, il est nourri, il peut respirer. C'est l'endroit le plus, j'ai l'impression, dans ma croyance, c'est l'endroit le plus safe pour un être. C'est dans le ventre de sa mère. C'est facile, quoi, à ce moment-là. Je dis pas que les grossesses sont faciles par contre. Pour moi, c'était facile parce que je savais où il était, je savais qu'il était en sécurité là-dedans. Donc je me disais forcément, ça va être de plus en plus inquiétant. Et voilà, je pense que j'ai répondu plus ou moins à la question.

  • Speaker #0

    Il semblerait.

  • Speaker #1

    Je pourrais m'emballer des heures, faut que tu me coupes mon amour.

  • Speaker #0

    Il y a quelqu'un qui pose une question, j'ai peut-être raté le début, mais est-ce que tu as eu peur avec la maladie d'échouer, de ne pas toujours être au top, d'avoir peur de ne pas pouvoir t'en occuper ? Oui, tu as peut-être un peu loupé le début. Donc tu pourras revoir dans le replay, mais je pense que c'est des peurs qui sont à la fois liées à la maladie, mais je pense qu'ils sont aussi liés à simplement un parent qui rentre dans un processus de grossesse. Et d'avoir un bébé, c'est un enjeu qui est immense. En fait, notre vie, elle change. Je ne sais pas, je sais qu'il y a des gens qui disent que ça ne change pas la vie, mais moi, je ne suis pas du tout de cette vie-là. Ça la change drastiquement, en tout cas pour moi, mais ça ne veut pas dire négativement, bien au contraire. Donc, ouais, je te laisserai.

  • Speaker #1

    En fait, c'est surtout le terme échouer qui m'interpelle. Mais bon, ça, c'est sûrement le coach qui parle. Que veut dire échouer en tant que parent ? Voilà, je n'ai pas la réponse, mais c'est une question qui m'interpelle. Mais tu reposes, c'est une autre question. Est-ce que tu as eu peur de la maladie en parallèle à la grossesse ?

  • Speaker #0

    Oui. En fait, là où j'ai eu vraiment peur, et c'est ce que Mickaël évoquait tout à l'heure, c'est qu'on a eu une deuxième grossesse suite à la fausse couche qui a créé pas mal d'angoisse. Moi, j'étais complètement anxieuse en réalité parce qu'à chaque fois qu'on faisait une échographie, il y avait un petit problème. Ah, il n'est pas tourné dans la bonne position. Ah, il est trop petit, il est sous la courbe de normalité. Ah, il y avait toujours quelque chose. Ah, j'ai commencé à faire de l'hypothyroïdie. J'avais vraiment des résultats sanguins qui n'étaient pas bons. En fait, chaque processus médical venait pas rassurer toutes ces parts en moi qui étaient complètement anxieuses. Donc, en dehors même de la maladie, j'étais simplement prise d'une anxiété en général. Et c'est pas du tout comme ça que je me projetais dans la grossesse. Moi, j'imaginais que ça allait être vraiment le moment... où, je ne sais pas, j'allais être dans un élan de vie immense, que j'allais me sentir hyper ancrée. Et en fait, j'ai dû vraiment déconstruire cette manière de penser ma grossesse parce que j'ai été très anxieuse tout du long. Et puis même, les manifestations de mon bébé dans le ventre me créaient de l'anxiété parce que Billy était un enfant qui était tout le temps, tout le temps, tout le temps en train de donner des coups. Et d'ailleurs, il s'avère être une enfant très vive actuellement, vraiment elle est à fond tout le temps. Mais moi, ça ne me rassurait pas, alors que la majorité des femmes ne sont pas rassurées quand elles ne sentent pas le bébé bouger. Et je peux comprendre, mais alors moi, je la sentais bouger à 24. Et en fait, je me disais, mais quand est-ce qu'il dort ce bébé ? Et ça me stressait. Moi qui ai vécu avec énormément d'insomnie dans ma vie, je me suis dit, voilà, c'est un enfant qui ne dort pas. Et j'étais très stressée. Donc, ce n'était pas forcément lié tant à la maladie, mais à d'autres angoisses qui ont pris le dessus, en fait, durant cette grossesse. Parce que... Il y a ça aussi, c'est qu'il y a la maladie d'un côté, mais après, il y a son processus de grossesse qui est individuel à chacun et qui peut être à la fois hyper stressant comme très rassurant parce qu'il peut très bien se passer. Et ça, c'est des données qu'on ne contrôle pas du tout. Donc, il y a déjà la maladie qu'on ne contrôle pas et qu'on ne gère pas, mais qu'on essaye d'appréhender au fur et à mesure qu'on évolue avec ça. Mais la grossesse rajoute une donnée supplémentaire avec laquelle on doit composer et qui peut être plus ou moins évidente.

  • Speaker #1

    Il y a eu la question, est-ce qu'on avait eu déjà le projet bébé avant la survenance de la maladie ?

  • Speaker #0

    Donc ça, oui, on l'a évoqué tout à l'heure. Moi, je lui ai dit au cinquième rendez-vous que je ferais un bébé avec lui, entre guillemets. Et ça, c'était en 2019. Et puis je suis tombée malade en 2020. Donc en fait, 11 mois après notre rencontre, la maladie est arrivée. Mais on savait déjà qu'on ferait un enfant ensemble.

  • Speaker #1

    On redemande un peu comment tu gères l'épuisement parmi tous tes symptômes. Et l'épuisement aussi d'être une mère.

  • Speaker #0

    Ouais. Clairement, l'épuisement, c'est le grand thème, je pense. C'est vraiment le grand thème. Et là aussi, sans être malade, beaucoup de femmes nomment l'épuisement en étant maman. Et puis, quand on est déjà en symptôme de fatigue chronique, c'est d'autant plus difficile de sentir qu'on a... On ne récupère pas d'énergie et en plus de ça, on doit être présent à un être qui demande de la présence permanente. Il faut être honnête. Je pense qu'il faut trouver comment s'aménager des espaces de repos. Et là, j'ai envie d'aller plus en précision, c'est-à-dire que les espaces de repos ne sont pas les mêmes pour tout le monde. C'est important pour moi de le nommer ça parce que... Il y a beaucoup de gens qui pensent que se reposer, c'est faire une sieste, par exemple, ou c'est de faire la grasse mat. Moi, pas forcément. Il y a des moments où faire une sieste, ça m'active encore plus le système nerveux parce que, par exemple, j'ai des gros symptômes de tangage. Je suis couché et ça bouge dans tous les sens, comme ça. Et en fait, ça ne me repose pas du tout. Donc, pour moi, faire une sieste, ça ne va pas me reposer. Regarder un film ou une série, ça ne va pas me reposer parce que... en plus des maladies, je vis avec de l'hypersensibilité. Et c'est insupportable. Parce que chaque personnage que je vois à la télé, je me mets dans sa vie, dans sa peau, et ça me prend les tripes. Et en fait, ça ne me repose pas du tout. D'avoir l'impression de vivre la guerre, de perdre un enfant, en fait, toutes ces choses qu'on parle dans les séries et les films. Mais en plus de ça, moi, ça ne m'intéresse pas les trucs comiques. Donc, soit je regarde un truc dur, mais dans ce cas-là, je me mets dans la peau des gens et ça ne me repose pas. Donc, c'est simplement pour expliquer que le repos, il est différent chez chacun. Chez une personne, ça va être lire un livre. Chez une autre, ça va être regarder une série. Une autre, ça va être faire une sieste. Pour d'autres personnes, ça va être, par exemple comme moi, ça peut être d'être dans le mouvement. Ça peut être de faire de la marche, même un petit temps, de faire un peu de yoga ou une méditation. Ou simplement se connecter à l'environnement dans lequel on est. Regarder un papillon voler, en fait. Vraiment, c'est simplement ça. C'est que l'épuisement, il est présent, mais le repos, si on apprend à mieux se connaître dans la maladie et à savoir qu'est-ce qui nous repose réellement, on peut mettre ça en pratique dans un quotidien. Et ça demande aussi de parler avec son partenaire ou sa partenaire et de dire, en fait, moi, par exemple, le matin, j'ai besoin de 30 minutes pour aller marcher. Ou au contraire, le soir, j'ai besoin de 45 minutes pour faire mon bain. Et c'est de nommer ces choses-là. Et je pense qu'on essaye d'être attentifs, l'un et l'autre, au fait qu'il y a des moments où on a besoin de notre bulle de repos et que l'autre prenne la relève, en fait. Et on essaye d'avoir un bon équilibre avec ça, je crois.

  • Speaker #1

    Et du coup, c'est applicable, finalement, même sans vivre avec une maladie, quoi, en fait.

  • Speaker #0

    C'est ça. Mais en tout cas, pour moi, la sine qua non de tout ça, c'est que ça doit venir tous les jours. C'est-à-dire que le repos, c'est pas au moment où on est dans le week-end ou au moment où on est en vacances. Ça ne marche pas comme ça avec les maladies chroniques et peut-être même pour ceux qui n'en souffrent pas. C'est que le repos, c'est tous les jours et je sais qu'aujourd'hui, dans ce monde effréné, c'est compliqué d'avoir ces espaces de repos. Donc c'est comment même dans votre pause de midi, vous allez justement vous procurer une demi-heure de ce qui peut vous reposer. Donc je pense que ça, c'est quelque chose auquel il faut être attentif pour éviter d'arriver à un épuisement. Après, l'épuisement, c'est quelque chose que tu as connu aussi très fort, toi.

  • Speaker #1

    D'accord. Tu ne veux pas qu'on passe à cette question-là. Tu veux lancer le sujet, mais on peut lancer le sujet.

  • Speaker #0

    Alors, passons à la question et puis après, on en lancera le sujet.

  • Speaker #1

    Une question que je vais lire. Si ce n'est pas trop indiscret, est-ce que Mickaël est souvent à la maison ou son travail le fait être souvent absent ? Dans tous les cas, il a vraiment l'air d'être un super aidant. Je voulais la lire jusqu'au bout et je vous remercie. En fait, je... Moi, j'avais le fantasme d'être le père au foyer, genre l'artiste au foyer. Et en fait, pas du tout. C'est fou comme le lieu de vie influence beaucoup. Avant, on habitait dans une petite maison de village. Je pouvais y passer des heures et ça me suffisait. On a dû déménager. On se retrouve dans un appartement en ville. Ça ne me donne pas envie de rester à la maison. Et du coup, voilà, mon activité professionnelle s'est développée et je suis beaucoup, beaucoup, beaucoup au travail, en effet. Donc, c'est quelque chose dans lequel je culpabilise souvent parce que c'est son entamara qui doit garder Billy, assurer ça. Et moi, j'avais l'impression que je pouvais avoir ce Ausha. En plus, je voulais sortir du côté très genré, la maman qui gère l'enfant, les enfants, et puis le papa qui est au travail, qui ramène les sous, je ne voulais pas être là-dedans. Mais bon, en tout cas, je m'épanouis tellement dans mon travail, et puis toi aussi, en fait, on s'éclate bien dans ce qu'on fait. Donc je ne suis pas... pas aussi présent que je le voudrais. Ça, ça fait très formule déjà, faite et entendue. Je ne vais pas... Non, je culpabilise réellement de ne pas être présent et en plus présent calmement. C'est-à-dire que souvent, quand je rentre, j'ai la tête remplie de mille données. Et la petite, c'est sa fin de journée, elle est fatiguée, elle est très exigeante. Et donc, c'est difficile pour moi de donner un instant de qualité à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Et c'est quelque chose dans lequel j'essaie de travailler un maximum. Je ne sais pas ce que tu en penses.

  • Speaker #1

    Alors, je pense que quand on écoute le discours de Mickaël, on a vraiment l'impression que c'est un père assez éloigné de son enfant. Mais alors, je peux vous assurer que ce n'est absolument pas mon ressenti. Alors certes, il n'est pas le père au foyer qu'il imaginait et qui fantasmait. Il en reste que ça reste un père très présent à son enfant, très concerné, qui a su aussi entendre la question de la charge mentale, parce que... Michael est un homme qui fait beaucoup de choses à la maison, notamment tout ce qui est la cuisine et ce genre de choses, il est rodé. Mais il n'avait peut-être pas tout à fait conscience de la charge mentale, c'est-à-dire tout le travail d'anticipation et de logistique en amont autour d'un enfant et toute la projection et l'organisation. Et on en a parlé dernièrement en lisant, on a notre ami qui nous prêtait sa maison cet été et on s'est posé dans son jardin. Et elle avait un livre qui s'appelait Exit, la charge mentale, mais je crois un livre assez vieux en plus, pas tout à fait récent, et qui parlait de cette charge mentale. Et puis alors clairement qu'on n'a rien à voir avec des couples où c'est hyper genré, où la femme porte toute la charge mentale, mais on s'est quand même rendu compte que ça balançait majoritairement de mon côté cette charge mentale. Et on a eu besoin de redéfinir certains points et domaines sur lesquels on avait besoin. Bah voilà, toi tu gères, je sais pas, la voiture. les factures, imaginons, et puis moi, l'anticipation des repas pour la crèche, et puis descendre les poubelles, enfin voilà, c'est pour donner des exemples.

  • Speaker #0

    Mais c'est moi qui cuisine principalement. Non ? Oui. Non, parce que je trouvais encore que c'était très genré et tout ça. Je le vis vraiment très mal.

  • Speaker #1

    Descendre les poubelles, c'est rarement les femmes dans le côté genré cliché.

  • Speaker #0

    Justement, c'est ça.

  • Speaker #1

    Mais j'ai dit que c'est moi qui descendais les poubelles.

  • Speaker #0

    Non, c'est moi qui descendais les poubelles.

  • Speaker #1

    J'ai dit que c'était moi, c'est des exemples.

  • Speaker #0

    Ah d'accord, c'est des exemples. C'est pas facile. Non, c'est pas facile.

  • Speaker #1

    Enfin voilà, c'est un père extraordinaire. Et puis, il sait être là et il est concerné par la question du foyer, vraiment. Mais comme il l'a précisé, on cherche à vivre dans un lieu bien plus inspirant.

  • Speaker #0

    On pose la question, une personne est aussi atteinte de vertige et de tanguages chroniques. Elle a la crainte, c'est d'amener ses enfants seuls à l'école. Est-ce que tu as peur de ça toi aussi ?

  • Speaker #1

    Non, j'ai plus peur de ça. J'ai plus peur de ça parce que j'ai dû apprendre à mon corps, et ça, ça concerne toutes les personnes qui ont des maladies et qui importent le symptôme. J'ai dû apprendre à mon corps à se rassurer, à se réassurer. Et en fait, pour ma part, on m'a dit, les médecins m'ont vraiment dit, vu que vous tanguez tout le temps, en réalité, vous avez un équilibre, mais genre incroyable, c'est-à-dire que vous avez un équilibre aiguisé parce que votre corps est tout le temps en train de se rééquilibrer. Donc en réalité, je n'ai plus peur parce que j'ai appris à me réassurer avec des méditations, des visualisations, de me dire en fait, j'arrive quand même à marcher, à mettre un pied devant l'autre. Non, le sol n'est pas vraiment en train de bouger, de flotter. Alors je sais que c'est dur dans ces moments-là, parce que moi je sens en ce moment que je marche sur du sable mouvant et qu'il y a tout qui tourne autour de moi. Mais j'ai dû apprendre à mon corps que ça, c'est un ressenti et que ce n'est pas la réalité. Et que si je mets un pied devant l'autre, ils vont quand même continuer à avancer l'un après l'autre. Donc, en fait, pour des personnes qui ont vraiment des peurs comme ça par rapport à leurs symptômes, qu'importe lequel c'est, c'est vraiment apprendre à son système nerveux à se réassurer. Donc là, il y a des tonnes d'outils pour ça. Justement, comme je disais, méditation, visualisation, j'en sais rien, yoga, sophrologie, toute respiration. Il faut réassurer son corps. Ok, il y a un symptôme qui est hyper violent et qui fait... extrêmement peur et qui nous fait partir dans des projections, dans des hypothèses, dans des peurs de la mort et tout ça. Et c'est bien normal. Mais comment je lui apporte de la sécurité, de la sécurité, de la sécurité, de la sécurité ? Parce que de la sécurité, vous pouvez vous l'amener sur un biais qui est différent, en fait. Et ça, chacun trouve sa boîte à outils.

  • Speaker #0

    On te pose la question, si t'as des moments où un allègement de tes tanguages, peut-être après la méthode Kertan. Ah, la méthode Kertan. On pourrait... Tu peux expliquer ?

  • Speaker #1

    Favorite méthode ? Bon, je ne suis pas là pour expliquer la méthode Kertan, parce qu'on parle toujours de parentalité et je ne veux pas trop digresser, mais c'est en tout cas, en effet, la méthode aujourd'hui que je peux conseiller à n'importe qui qui vit avec n'importe quel symptôme, sauf des personnes qui sont bornes, je crois. Je ne sais pas si on dit encore ce terme, et d'ailleurs, je suis désolée si c'était complètement... validiste ou quoi que ce soit mais en gros c'est pas accessible aux personnes à qui il manque un oeil parce que c'est un des tests qu'on fait de visuel Donc, par rapport à la question de l'amélioration des tangages, il faut vous dire que moi, dans ma sensation, je vis soit en basse, en haute ou en moyenne mer. Donc, tout qui tourne, tout qui bouge, mais la mer, elle est différente dans son état. Donc, voilà, il y a des moments où je suis en basse mer, donc c'est plus ou moins gérable. Des moments en moyenne, ça devient compliqué et en haute, c'est vraiment extrêmement compliqué. Il faut vous imaginer que vous êtes sur un bateau et vous essayez de cuisiner, de prendre le sel. le poivre, les outils et qu'il y a tout qui bouge dans tous les sens, tout le temps. Et vous essayez de prendre votre enfant, d'embrasser votre mari, il y a tout qui bouge tout le temps. Donc c'est immonde, mais c'est plus ou moins immonde en fait. La méthode Cartan est en train de m'améliorer des symptômes pour lesquels je n'allais même pas à la base. La confiance en moi, le sommeil, les douleurs de règles, vraiment des tas de choses où pour moi, ce n'était même pas tant un handicap. par rapport à tout ce que je peux vivre de hyper handicapant à côté. Mais en fait, ça commence à élaguer déjà toute cette première couche de symptômes qui sont peut-être un peu les moins invalidants et les moins handicapants. Et plus on avance, plus on va éliminer des couches et arriver sur le côté plus neuro, où là, ça va toucher plus au tangage et tout ça. Par contre, je peux quand même déjà dire qu'au niveau de la concentration, il y a de l'amélioration pour le côté neurologique. Au tout départ de... Et du coup, quand je suis tombée malade, je n'avais pas plus de 30 minutes de concentration. Et ça demandait un temps fou de m'en remettre, en fait, après ces 30 minutes. Et ça, il y a clairement du mieux. Donc voilà, mais ça prend son temps.

  • Speaker #0

    Et un épisode de podcast sur le sujet.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. L'épisode 15 avec Bernard, qui est le neuropédagogue qui me suit. Alors, il est un peu bourru. Il a 80 ans. Bourru. Bourru. Il a 80 ans et il ne sait pas forcément. S'exprimer au travers d'un micro comme le ferait peut-être, je ne sais pas, toi, Mickaël. Mais c'est une personne incroyable et qui ne lâche pas l'affaire avec personne et qui a sorti des gens du gouffre. Mais on peut être plusieurs en séance, en réalité. Et en fait, je suis avec des personnes à côté de moi qui ont été toute leur vie sous antidépresseurs, sous anxiolytiques, qui ont vraiment eu une vie gâchée jusqu'alors et qui retrouvent vie. Mais c'est juste... splendide à voir. Donc voilà, n'hésitez pas à aller voir l'épisode. Et moi, je vais sur Annecy si des personnes veulent me rejoindre, des fois en séance. Et puis, il est aussi sur Fribourg. Et il y en a après partout dans d'autres régions.

  • Speaker #0

    Quelqu'un dit, Tamara, je vous suis depuis votre passage sur France 2. Grâce à vous, j'ai pu mettre des mots à mes mots. Et je crois qu'en fait, ça, ça peut te toucher parce que c'était... Ta première motivation ?

  • Speaker #1

    Oui, c'était vraiment ma première motivation, c'était de me dire mais en fait, si je passe sur, ça commence aujourd'hui sur France 2, c'est pour ne serait-ce que toucher une personne qui pourrait être atteinte de cette maladie rare et qui se sent seule et qui a l'impression d'être complètement folle et qui se sent dans un sentiment de solitude, de non-écoute. Enfin voilà, moi je me rappellerai toute ma vie des témoignages sur des forums de... notamment d'un homme qui disait mais moi si je me suscite pas en vivant avec ce syndrome c'est pour que ma femme et mes enfants puissent continuer à toucher leurs allocations et ça m'a bouleversé, bouleversé parce que je savais quelle était sa souffrance parce que je la vis aussi et en même temps voilà c'était tellement poignant et je me suis dit il faut qu'on visibilise en fait c'est obligé c'est ma mission de vie en fait on peut pas laisser des gens dans la solitude et dans la douleur et la détresse. Donc, merci.

  • Speaker #0

    Quelqu'un rebondit sur ce que j'ai dit par rapport à ma présence en tant que père, qui dit que c'est peut-être mieux d'être pas souvent là, mais épanoui, plutôt que toujours présent, mais renfrogné. Je suis assez d'accord. Oui, c'est vrai. Encore une fois, c'est plus la qualité que la quantité, mais ça se questionne avec les enfants, mine de rien, si la quantité... n'est pas plus efficace que la qualité de présence.

  • Speaker #1

    Je pense qu'ils ont besoin de présence, ils ont besoin de sécurité, ils ont besoin qu'on soit là. En tout cas, un adulte bienveillant.

  • Speaker #0

    Totalement, ouais. Voilà, alors, il y a des jolis mots qui passent. Désolé si on n'arrive pas à rebondir à chaque fois. En tout cas, ça fait plaisir de voir que vous êtes toutes et tous actifs. Actif et active. Du coup, quelqu'un pose la question. Du coup, je viens en tant qu'aidant. Est-ce que ça vous a paru difficile de la soutenir lors de la grossesse qu'en temps normal ?

  • Speaker #1

    Plus difficile.

  • Speaker #0

    Plus difficile. Je n'ai pas pris mes lunettes, ce qui est une très mauvaise idée. Plus difficile de la soutenir lors de la grossesse qu'en temps normal ?

  • Speaker #1

    Joker, je pense que ça a été très difficile pour toi de me soutenir dans cette grossesse.

  • Speaker #0

    Surtout la deuxième, ouais.

  • Speaker #1

    Celle qui a amené Billy au monde.

  • Speaker #0

    Ouais, celle qui a amené Billy au monde. C'était dur, en effet, de te soutenir. Je commençais aussi à avoir peur des rendez-vous d'échographie, par exemple. En plus, ce qui avait de bien ou de discutable, c'est qu'on avait... plus d'échographie pour avoir un suivi plus régulier. Mais du coup, il y avait toujours un peu cette peur de est-ce que le bébé va bien et tout. Et puis, généralement, alors que Billy bougeait tout le temps, les veilles ou les matins d'échographie, on ne la sentait pas. Donc, c'était toujours le moment genre, mais qu'est-ce qui se passe ? Bien pour nous. stresser. J'ai eu... Moi, mine de rien, j'ai quand même adoré la grossesse. Et je me rappelle que pendant l'accouchement, j'avais pleuré parce que je faisais le deuil de la grossesse. Et c'était un moment où l'enfant allait arriver, le bébé allait arriver, et que cette grossesse n'allait plus être là, malgré... Voilà. Pour dire... C'était difficile, mais j'étais très triste que ça s'arrête aussi.

  • Speaker #1

    Moi, ça a été tout l'inverse. C'est-à-dire que vraiment, à partir du moment où ma fille est venue au monde, l'angoisse a disparu, en fait. La grossesse, le ventre, c'était vraiment quelque chose de trop conceptuel pour moi et je ne pouvais pas lire sur un visage comment allait mon enfant, en fait. Et une échographie, c'est trop abstrait pour moi et j'avais besoin de concret. Et aujourd'hui... Quand je vois ma fille, je n'angoisse pas, en fait. Elle m'exprime, elle me dit tout ce qu'elle est. Elle me dit si ça ne va pas, si ça va bien, si elle est en forme, si elle est fatiguée, si elle est malade. Elle me l'exprime, en fait. Et d'ailleurs, elle le fait très bien. Et du coup, je n'ai plus d'angoisse parce que je sais là où elle est. Alors que dans le ventre, alors que j'étais censée bien savoir là où elle était, je ne savais pas où elle était, en fait. Et ça, ça a été rude. Donc, il faut simplement se dire qu'il y a des grossesses qui sont difficiles. pour soi, pour le partenaire et que, quelque part, l'avantage, entre guillemets, c'est qu'on sait que ça se termine à un moment donné. Donc ça peut être dur et c'est aussi comment on accueille cette période-là, qui n'est pas simple, et comment on se fait soutenir aussi là-dedans, parce que je pense qu'on est aussi dans un monde qui survalorise ces périodes de grossesse, de postpartum et tout ça, et en réalité, quand on met bien le nez là-dedans, on se rend compte que c'est pas tout juste. Et donc, trouver des communautés de soutien, il y en a... énormément sur Instagram, il y a des applications, il y a plein de podcasts sur la question de la maternité. D'ailleurs, moi, j'ai répondu à une interview sur le podcast Hello Mamas. Donc, voilà. Il y a de la matière à pouvoir aller trouver d'autres discours, d'autres personnes qui vivent des choses similaires. Donc, il ne faut pas hésiter. En fait, comme dans la maladie, la grossesse, on peut trouver des espaces de soutien.

  • Speaker #0

    Et quelqu'un, d'ailleurs, pose... La question, j'ai vu que vous aviez beaucoup de soutien de votre entourage. Tamara, est-ce que tu penses que tu aurais pu gérer ta maternité sans toutes ces aides, dont celle de ton mari ?

  • Speaker #1

    Non, pas du tout. Pas du tout. Et là aussi, en fait, il y a plein de choses qui me font dire, c'est dans la maladie, mais hors de la maladie aussi. Je pense que tout parent a besoin de soutien. pour élever son enfant vraiment, j'y crois, dur comme fer. Je vous recommande le livre Chasseurs, cueilleurs, parents qui est une pépite sur cette question-là et sur la question aussi de sortir de cette famille nucléaire où c'est un papa, une maman, un bébé et en fait où on est seul à gérer et à vivre tout ça. Je pense qu'il faut revenir à quelque chose où la famille de manière plus vaste est impliquée. Donc, ça peut être les grands-parents, les tantes, les oncles, les arrière-grands-parents, même quand ils sont en forme. Donc, voilà, déjà cet aspect famille. Et puis, parfois, la famille, elle n'est pas disponible ou elle n'est pas présente. Et c'est OK. Mais comment est-ce qu'on crée un réseau de soutien ? Plus large encore, ça peut être des amis. Il y a toujours des amis. D'ailleurs, on en remercie une ou deux ici qui sont d'accord de prendre, par exemple, le bébé une fois de temps en temps pour une nuit. Ça peut être, je ne sais pas, nous, on a fait appel à un moment donné à un service. Alors ça, ça existe exclusivement à peut-être Genève, Suisse, je ne sais pas exactement. Mais probablement qu'il y a des services similaires en France. Oui, on avait vu une émission, il y avait des services similaires. Où en fait, il y a... des femmes qui viennent chez vous dormir à domicile pour faire la nuit avec votre bébé. Nous, ça a été extrêmement compliqué les 9 premiers mois de nuit avec Billy parce qu'elle avait du reflux. Et dit comme ça, ça a l'air de ne pas être un truc immense. Ça pourrit la vie d'un système. Le reflux fait qu'un enfant peut se réveiller toutes les demi-heures sur une nuit. Donc c'est immonde, tout simplement. Et du coup, on a fait appel à un service qui s'appelle les Marie Poppins à Genève, où c'est des personnes qui viennent faire la nuit. Donc nous, on est sur place, mais on leur donne toutes les indications, on met les boules qui aissent et on peut dormir. Et ce qui était bien, c'est que c'est des services qui sont, comment on dit, on les paye en fonction de notre budget. Donc de bas, ça a l'air très cher, mais si vous avez un budget qui est moindre, eh bien, c'est fait en fonction de votre budget. Donc on a pu se le payer. Donc ça, ça a été aussi une grande aide à un moment donné. Donc voilà, il y a eu ça, le soutien aussi. Il y a des associations qui apportent ou des personnes apportent des repas à domicile. Donc en postpartum, c'est ce qu'on a fait. On a eu des personnes qui nous ont amené les repas à domicile. On a demandé à toutes les personnes qui venaient nous rendre visite, donc rendre visite à Bibi, à Billy, je suis fatiguée, quand elle est née, de ne pas venir avec des cadeaux, mais de venir avec un repas. Parce que sincèrement, le... énième petit doudou, on s'en fait chier.

  • Speaker #0

    Ah, mais non, il y avait une rime à faire.

  • Speaker #1

    C'est toi qui es le poète entre nous deux.

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est toi qui écris.

  • Speaker #1

    C'est vrai. Mais, on s'en fout complètement des doudous. Merci pour ceux qui le font. Mais en fait, nous, ce qu'on a besoin, c'est de libérer de la charge mentale et de l'espace tout court. On disait aux gens, venez avec un repas. Et puis, on a des merveilles. Et on le partage. Et c'est ça. Et on partageait avec les personnes. Elles nous laissaient toujours plus pour avoir des restes. Donc, En fait, c'est comment aussi, et ça c'est dur pour des personnes qui vivent avec des maladies invisibles, c'est qu'on reste souvent dans l'ombre et qu'on ose de moins en moins demander de l'aide, mais c'est comment on apprend à s'écouter, à s'aimer et à se dire Ok, de quoi j'ai besoin et comment je peux l'exprimer à l'entourage ? Et ça, je pense que c'est un secret, que ce soit parentalité ou pas parentalité, dans la maladie. Vraiment. Donc c'est hyper dur et je le sais, moi je suis... issu d'une enfance complètement traumatisée. Donc, je suis une enfant qui n'a pas appris à dire les choses de base. Au contraire, j'ai toujours tout gardé pour moi. J'ai toujours dit que ça allait bien, machin et tout. Et en fait, la maladie m'a vraiment demandé à complètement passer dans quelque chose de différent par rapport à ça et m'ouvrir à me dire, OK, en fait, si là, je veux me respecter, écouter mes besoins, il faut que je puisse me les formuler à moi-même et ensuite les formuler aux autres. Et malheureusement, ceux qui n'entendent pas, ils peuvent... plus vraiment faire partie de notre vie parce que parce que c'est pas confortable et c'est pas agréable donc c'est comment aussi oser demander gens avec plaisir vous venez visiter notre enfant mais vous ramener par contre un repas voilà un repas tout simplement des biscuits aussi cool avec quelqu'un

  • Speaker #0

    te pose la question si tu as eu l'impression que tes symptômes étaient plus fort pendant ta grossesse où ils étaient identiques identique Tiens, on ne pose pas la question si ils étaient moins forts.

  • Speaker #1

    Parce qu'elle sait, elle sait. C'est une FDDS,

  • Speaker #0

    elle. Il y avait la croyance aussi que forcément, ça serait pire avec une grossesse.

  • Speaker #1

    Non, alors, du coup, tu vois, on a reparlé et j'ai perdu le fil de ce que posait la question. Mais se poser la question, ce que posait la personne. Les symptômes sont restés identiques pendant la grossesse. Donc, c'est-à-dire plus ou moins fort en fonction des jours. Par contre, là où ça a été l'horreur, ma parole. Le retour de couche. Aux 10 mois de Billy. Donc il y a deux mois. Et depuis, je nage pour sortir la tête de l'eau. Autant dans les symptômes physiques que les symptômes psychiques. Donc il y a des jours où ça va et il y a des jours où j'ai juste envie de mourir. Donc voilà, c'est pas simple. Et là, la méthode Kertan, on en parlait tout à l'heure aussi, c'est vraiment... En fait, le travail sur le système nerveux, c'est la chose qui me sort la tête du gouffre, vraiment. Donc je navigue depuis, assez violemment, depuis le retour de couche. Voilà.

  • Speaker #0

    Quelqu'un nous dit que vous avez... Vous avez dans tous les cas, au-delà de la maladie, l'air d'être des parents formidables et sains. Merci beaucoup, c'est très gentil.

  • Speaker #1

    Moi, j'ai une question là, qu'on m'a posée, mais je pense que c'est Mickaël qui pourrait y répondre. La question que la personne m'a posée, c'est, les premiers mois sont décrits comme épuisants. Comment avez-vous géré ?

  • Speaker #0

    Donc, les premiers mois ?

  • Speaker #1

    Les premiers mois dans le postpartum.

  • Speaker #0

    Dans le postpartum. Bah nous notre expérience... Tu veux que j'attaque par quoi ?

  • Speaker #1

    Il va falloir que tu l'évoques à un moment donné, ça fait une heure et quart qu'on est en train de leur parler.

  • Speaker #0

    Exactement. Non, non mais c'est pas ça, c'est pas que je voulais l'éviter.

  • Speaker #1

    Par quel bout commencer ?

  • Speaker #0

    Ouais exactement, c'est que je ne sais pas raconter les histoires et du coup je... Ah bon ?

  • Speaker #1

    Quelle croyance !

  • Speaker #0

    Donc les premiers mois. Je ne sais pas si pour certains et certaines vous étiez présents présentes lors de notre premier live. J'avais dit je sens que je vais faire une dépression postpartum. Je la vois gros comme une maison. Et moi je l'ai faite, mais une belle. Et alors là, la question se pose, c'est est-ce que je l'ai appelé ou est-ce que je me connais assez pour savoir ce qui pouvait m'arriver dans la gueule ? Bon, alors déjà, c'est sûr que je faisais le deuil d'un lieu de vie que j'adorais. On devait déménager un peu dans l'urgence lors de la grossesse avec un changement de... pays, patati, patata, gérer en tant qu'indépendant aussi l'inquiétude du moment de faire mon congé paternité. En plus, je voulais faire un mois de congé pour être présent. Je me suis bien loupé parce que on avait cette croyance qu'on nous dit, oui, le terme, c'est telle date. On avait la croyance que le paquet serait livré à cette date au plus tard.

  • Speaker #1

    C'est ça, le terme c'était le 30 août, Billy est arrivé le 12 septembre.

  • Speaker #0

    Voilà, et moi j'étais à partir du 30 août, je dis que je serai un mois absent de mon activité professionnelle. En effet, j'ai commencé à être absent, mais deux semaines avant l'arrivée de Billy. et deux semaines après l'arrivée de Billy. Donc, le congé paternité était un peu trop court, à mon goût. Et Tamara, en plus, a eu une fracture du sacrum à l'accouchement. On ne le savait pas, en plus. Alors là, on est de nouveau dans un cas très délicieux. C'est l'attente d'un diagnostic. Voilà. Donc, dans cette communauté...

  • Speaker #1

    Une mini-parenthèse, donc j'ai fracturé parce qu'on a appris par la suite que je vivais avec de l'ostéoporose précoce, et que c'est pour ça que j'avais fracturé, parce que j'ai eu un accouchement en vrai qui a été magique, incroyable, j'ai accouché dans l'eau, sans traumatisme, quoi que ce soit, et c'était pas normal de fracturer dans des conditions aussi positives, et c'est ensuite qu'on a fait des examens, qu'on a vu qu'il y avait une fracture au sacrum, c'est un endroit pas facile à consolider, et en plus de ça, donc que j'avais de l'ostéoporose, tout ça. Parenthèse fermée.

  • Speaker #0

    Mais ça, en plus, là, c'est le moment facile. Enfin, on sait ce qui se passe. Là, on est de nouveau dans une attente de diagnostic. Tu as des douleurs monstrueuses. Tu n'arrives plus à marcher. Personne n'arrive à savoir ce que tu as. Donc, on ne sait toujours pas. On attend un diagnostic. On est dans une crainte. On ne sait pas quoi faire. Tu te retrouves en chaise roulante.

  • Speaker #1

    Je ne peux plus porter Billy. Je ne peux plus la changer.

  • Speaker #0

    Elle ne peut plus rien faire.

  • Speaker #1

    Avec un nourrisson.

  • Speaker #0

    Avec un nourrisson. Donc ouais, je me retrouve à gérer bien, bien comme il faut tout ça. On fait, ok, ça se tasse. Enfin, on trouve un peu qu'est-ce qui se passe. Voilà, ça se rassure. Donc là, ouais, c'est quoi, ça a pris presque deux mois, un peu, ouais, deux, deux, trois mois. Et là, Billy commence à avoir ses intolérances et à avoir du reflux. Et donc, ne dort pas. Et là, il y a cette pratique de torture qui se fait dans certaines prisons, dans certains pays, c'est de ne pas laisser dormir les détenus. Et bien, en fait, c'est vraiment une vraie torture. On devient complètement fou, on n'a pas un moment pour reprendre un peu d'énergie et d'esprit. Je me rappelle que je disais Oh purée, j'ai pu dormir deux heures de suite ! Oh, mais ça fait un bien fou !

  • Speaker #1

    C'était une victoire.

  • Speaker #0

    C'était une victoire, dormir deux heures de suite. sans être interrompue. Waouh, c'était déjà énorme.

  • Speaker #1

    On avait fait notre nuit, quoi.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais. Et donc, en fait, ainsi de suite... Voilà, je commence à perdre un peu la patate. Et en fait, en réalité, c'est ça aussi. C'est que quand à l'époque, je disais, ouais, je sens que je vais faire ma dépression postpartum, j'avais peut-être un fantasme.

  • Speaker #1

    La jolie dépression.

  • Speaker #0

    Ouais, un truc un peu romantique. Genre, je vais être là, genre, non, mais je n'en peux plus. Je n'ai plus goût à rien. Je ne sais pas. En fait, je m'attendais à ce que je comprenne vraiment. Genre, ah, je suis dans une dépression, quoi. Mais en fait, non, les maladies invisibles, c'est vraiment invisible. Je ne la voyais pas. Je disais, non, mais ça va, je gère. Non, mais ça va. Je suis irritable. Je n'ai plus goût à rien. Je suis détestable. Et comment ?

  • Speaker #1

    Et on ne pouvait rien planifier, rien projeter. Tout était trop. C'est vraiment le burn-out,

  • Speaker #0

    quoi. Burn-out aussi. Genre, ah, ça dit que ce soir... Non, on ne me parle pas de ce soir. Je ne sais pas si je vais survivre déjà d'ici midi.

  • Speaker #1

    Il y avait vraiment une défensive terrible.

  • Speaker #0

    Je n'en pouvais plus. Et en fait, notre sage-femme avait envoyé à Tamara par mail un questionnaire pour diagnostiquer comment ça se passait pour elle et puis voir si potentiellement elle vivait une dépression postpartum, donc en prévention comme ça.

  • Speaker #1

    C'est ça, ce n'est pas un réel outil de diagnostic. Il faut quand même après que ce soit posé par un professionnel. En tout cas, c'est un questionnaire qui donne déjà des pistes pour savoir si on fait une dépression postpartum ou pas. Parce qu'elle avait un doute me concernant. Et moi, pas du tout. Je ne me suis jamais sentie autant. Alors, j'étais épuisée comme Mickaël. C'était infernal avec le manque de sommeil et tout ça. Mais au contraire, j'avais un élan de vie immense. Bon, avec l'allaitement aussi, toutes ces hormones à fond. Et puis ma fille, quoi, qui m'apportait tellement de joie. Et puis un jour, on mange ensemble avec Mickaël. Je lui dis Tiens, tu ne veux pas faire ce questionnaire toi ? Parce que moi je l'avais fait entre temps et puis en effet je n'étais pas du tout dans la dépression postpartum. Et puis en fait, chaque fois que je lui posais une question, je partais en fou rire parce que je savais déjà ce qu'il allait répondre. Par exemple, la question c'est Est-ce que vous avez pensé dans les trois derniers jours déjà à vous faire du mal ? non jamais, oui tout le temps. Enfin voilà, je donne des réponses un peu basiques comme ça. Et puis évidemment, je ne rigolerais pas de ça dans un autre contexte, mais là c'est aussi notre complicité avec Mickaël et j'ai senti que c'était possible. Mais en fait, on riait à chaque fois parce qu'on était en train de se rendre compte que oui, il était bien dans une dépression postpartum et qu'on mettait le doigt dessus petit à petit grâce à ce questionnaire. Et... Ça a été extraordinaire, quelque part, ce questionnaire, qui de base peut sembler être un truc tout con. Bon, c'est quand même pas un test dans le magazine cosmopolitan, mais ça peut paraître tout bête. Mais en fait, tout d'un coup, il y a quelque chose qui s'est mis en lumière. Et ça, la communauté Les Invisibles, elle le connaît à travers le diagnostic. Il y a vraiment ce côté genre Ah, mais en fait, il y a quelque chose qui n'est pas normal entre guillemets. Et en fait, ce avec quoi je vis, il y a un mot là-dessus. Et c'est cette dépression.

  • Speaker #0

    Oui. Donc en fait, la sage-femme, on a pris un petit rendez-vous téléphonique pour savoir si j'avais besoin d'aide ou pas. J'avais dit non, que je regarde dans un mois, un truc comme ça, voir comment ça se passe. Voilà, je me mentais. Ça donnait l'impression que ça allait mieux. Mais quoi qu'il en soit, c'est qu'en fait, le fait d'avoir mis un mot dessus, un nom dessus, je le disais autour de moi. Comment ça va tout ça ? Et je disais à ma famille, à mes potes, tout ça, apparemment je suis en train de faire une dépression postpartum. Et ouais, c'est surprenant la réaction des gens, parce qu'un homme fasse une dépression postpartum, soit ça fait rire, soit ça alerte.

  • Speaker #1

    D'ailleurs c'est fou, même dans le monde médical. Comme les personnes ne sont pas du tout au courant de ça, même quand on en parle avec des médecins, ils sont là mais comment ça, votre mari a fait une dépression postpartum ? Et en fait, je crois que statistiquement, on est sur 10 à 15% des hommes qui font des dépressions postpartum. Et moi qui en ai parlé avec pas mal de personnes autour de moi, le nombre de femmes qui m'ont dit on n'a jamais diagnostiqué mon mari le mot n'a jamais été posé, mais pour moi c'est sûr qu'il en a fait une. J'ai quand même des hommes aussi qui me l'ont dit. à plusieurs reprises. Donc en fait, de nouveau, une fois que la parole se délie sur un sujet, on se rend compte qu'il est beaucoup plus présent qu'on ne l'imagine. Et en fait, je pense que personne n'est à l'abri d'une dépression postpartum quand on s'occupe de son enfant, tout simplement. En fait, à partir du moment où on est impliqué dans la relation à son enfant, on peut faire une dépression postpartum, parce que ça demande une énergie, une concentration, une présence qui est probante, qui est énorme.

  • Speaker #0

    Hum hum... Moi, j'ai d'autres questions là. Je ne sais pas si toi, il y a quelque chose qui t'a sauté aux yeux là. Mais si jamais, moi, on me demandait, est-ce que je me sens différente des mamans en bonne santé ? C'est une bonne question. C'est une question qui me touche beaucoup parce que je pense que ce que ça vient révéler, c'est que non, je ne me sens pas différente des mamans en bonne santé. je me sens différente des autres, tout simplement, en fait, et pas forcément des mamans en bonne santé. Je me sens différente des femmes de mon âge, j'ai envie de dire, des femmes de 33 ans, entre guillemets, ou dans la trentaine, ou dans cette période-là de la vie. Je me sens extrêmement différente. Je peux donner un exemple, mais par exemple, je ne sais pas, des amis qui se disent Ah, Oh trop génial ! On va se faire un week-end entre amis, on part à Mallorque faire la fête et visiter. Et bien pour beaucoup de personnes ça a l'air d'être un projet incroyable pour des femmes de 30 ans. Et pour moi c'est me proposer un gouffre, vraiment c'est comment ne pas dormir, devoir me déplacer. Mettre mon corps à mal parce que j'ai plein d'attelérences alimentaires, donc me retrouver dans des restos ou des choses comme ça, c'est compliqué. Mettre mon corps en surchauffe parce que visiter une ville, c'est beaucoup de stimulation sensorielle, des nouvelles odeurs, des nouveaux bruits, des nouvelles personnes, des nouvelles rues. Donc ça me demande une concentration énorme. Donc en fait, c'est pour dire qu'un projet qui a l'air incroyable pour des personnes qui pourraient être de mon âge, pour moi, devient quelque chose qui est extrêmement... anxiogène, si je souhaite le faire, mais autant dire que le week-end à Mallorque, c'est impossible pour moi, donc au final, qui est excluant. Donc, pour moi, la difficulté, elle est dans cette différence-là, c'est de sentir que je ne mène pas la même vie que mes consœurs, et que je me sens des fois comme une, je ne sais pas, une femme plus recluse, chaque... sortie ou proposition comme ça est peu évidente pour moi en final dans la projection, dans ce que je peux y faire. Et puis en fait, à chaque fois que je décide de répondre par la positive à une de ces choses-là, eh bien j'en paye quasi tout le temps les conséquences. Donc quelque part, c'est trouver cet équilibre qui n'est pas simple. Donc je dirais que c'est plutôt là-dedans où voilà. où je me sens différente, mais pas des autres mamans en bonne santé, mais des personnes en bonne santé, tout simplement, en fait. Est-ce que la maternité m'a donné un second souffle ou une sorte de motivation ? Ça, c'est une autre question qu'on a eue, et j'ai envie de dire un grand oui, en fait. Je sais que ça reste mon propre témoignage, et tout le long, il faut vraiment l'entendre comme ça. C'est notre propre témoignage, c'est notre expérience personnelle. absolument pas la vérité ou la réponse à tout. Moi, le fait que Billy soit rentré dans ma vie, ça a été... C'est vraiment... Si j'en parle, là, j'en pleure. C'est vraiment la plus belle chose qui m'a été amenée, avec toi, évidemment. Mais pardon, j'en perds mon stylo, tellement ça m'émeut. Oui, ça m'a donné un élan de vie qui était vraiment tassé dans cette période de vie. Ça faisait trois ans. que je vivais avec la maladie. Et il y a vraiment quelque chose de l'ordre de la lourdeur, en fait. Plus le temps passe, plus les années passent, plus les expériences passent et qu'on est toujours là-dedans, il y a de la lourdeur, il y a de la dureté. C'est un monde dur, le monde de la maladie, vraiment. Et le fait de mettre au monde un être qui s'émerveille de tout, qui est vif, qui explore tout. qui ne demande qu'à croquer la vie, mais on ne peut que se placer humblement à côté d'elle et voir les choses avec ses yeux. Et c'est magique, en fait. Pour moi, c'est la plus belle chose qui puisse arriver. Donc oui, elle m'a donné un second souffle de ouf. Et en plus de ça, comme parlait Mickaël tout à l'heure du fait que c'était un révélateur de priorité, ça, ça a été... incroyable j'ai arrêté de brasser de l'air déjà j'ai énormément arrêté de brasser de l'air en tombant malade mais alors en devenant maman vraiment genre le tout ce qui est superficiel pour moi parce que le superficiel il est différent pour chacun mais tout ce qui était superficiel à ma vie superflu n'existe plus tout simplement parce qu'en fait le temps que je peux offrir de qualité à ma fille c'est celui là qui est important Donc voilà. Edelette, il y a des questions ou pas ?

  • Speaker #1

    Non, quelqu'un qui dit justement que sa compagne essaye de tout anticiper et que lui, elle, a tendance à gérer les problèmes quand il lui tombe sous le nez. Après voilà, il y a...

  • Speaker #0

    Avez-vous cette même dynamique ? Pensez-vous que de ne pas anticiper ou me mettre au courant des choses pourrait impacter la grossesse et la naissance ? En gros, est-ce que je devrais me mettre à anticiper ?

  • Speaker #1

    J'ai l'impression que c'est difficile de changer de nature, déjà. En fait, ou plutôt la question, c'est est-ce que vous êtes dans un équilibre ? Est-ce que ça vous équilibre, en fait, ce fonctionnement ? Est-ce qu'il y a besoin que tout le monde soit dans l'anticipation ?

  • Speaker #0

    Il dit ne serait-ce que pour sa charge mentale. C'est vrai que la question de l'anticipation dans la charge mentale, elle est évidente, en fait. Quelque part, si on prend l'exemple, par exemple, notre fille comme moi, elle est intolérante aux produits laitiers et au gluten. Donc quand elle est à la crèche, nous on doit anticiper à chaque fois quel est le menu et lui faire des choses appropriées par rapport à ses intolérances ou pas. Donc ça demande de l'anticipation. Donc quelque part, si toi tu n'anticipes pas et de temps en temps, c'est que moi qui m'y colle de préparer les menus à l'avance, les congeler, les décongeler, les amener à la crèche, mettre les étiquettes. Enfin voilà, en fait, on va dans du tout. du très concret quand on est parent. C'est vraiment pas glamour, mais c'est vraiment ce genre de choses-là. C'est le ménage, la bouffe, voilà. Et donc, je pense qu'il y a des anticipations différentes. Il y a l'anticipation anxiogène, qui n'est pas la même chose, qui est de tout anticiper, d'imaginer tout ce qui pourrait arriver. Je pense, par exemple, peut-être que je rentre dans un détail qui pourrait fâcher certaines personnes, parce que je pense que dans la parentalité, on a des besoins différents. Mais par exemple, il y a des personnes qui achètent des gadgets. Pour protéger leur enfant de tout. Par exemple, ils mettent dans leur lit un truc qui détecte la mort subite du nourrisson, ils lui mettent un AirTag dans le sac à dos pour être sûr qu'il ne se fasse pas kidnapper, un peu toutes ces choses-là, je noircis le trait, mais il y a ce côté où on peut avoir peur de tout avec un enfant. Et surtout dans ce système où tout fait peur, les informations font peur, dès qu'on écoute les gens, ils ne nous racontent que des choses qui font peur, parce que les choses positives, on les raconte moins. Et donc on peut tout anticiper de manière anxiogène. Je pense qu'il y a une différence avec l'anticipation sur le concret et le quotidien, qui ça c'est une anticipation dont on a besoin quand on est parent et aussi quand on est malade. Parce que justement, rien que la question alimentaire, et ça on en avait déjà parlé dans d'autres lives ou autre chose ou un podcast, je ne sais plus, c'est vraiment par exemple, ah bah tiens aujourd'hui, moi je suis un peu plus en forme, donc je vais faire un peu plus de quantité de nourriture pour congeler, pour les jours où ça ne va pas, juste sortir le topo air du frigo et pouvoir quand même manger. même si je n'ai pas la force de cuisiner. Donc, il y a une anticipation qui, je pense, est saine, tant dans la maladie chronique que dans la parentalité. Je ne sais pas ce que tu en penses.

  • Speaker #1

    Oui, je suis tout à fait d'accord. Je n'ai pas d'autres exemples là comme ça. J'essaie plus de se raccrocher sur le fait que des fois, ça reste difficile de se forcer dans quelque chose où on n'est pas naturellement. Par exemple... si moi, dans notre fonctionnement, si moi, je commence à prendre, à anticiper et à prendre un peu plus le lead sur les, on va dire, les décisions de santé de Billy, ça ne va pas te rassurer, ça, par exemple.

  • Speaker #0

    Non,

  • Speaker #1

    en effet. Tu vas être là, non, je préfère moi anticiper et je préfère moi gérer ça parce que tu as besoin de, on va dire, ce contrôle-là, ça te rassure et tout ça. Et moi, ça me va très bien parce que, finalement, ça rassure tout le monde, en fait, pour ça. Après,

  • Speaker #0

    En fait, de ce que tu racontes et qui, je pense, peut être intéressant, en effet, c'est que de diviser certaines tâches et que chacun coordonne des domaines différents, ça peut être pas mal, en fait. C'est qu'on a chacun nos facilités et justement, moi, le réseau médical de Billy, toutes ces questions-là, genre comment la soigner naturellement, je sais gérer ça vraiment. Et donc, j'ai envie que ce soit un pôle sur lequel je gère moi. Ça n'empêche pas à Mickaël de dire tout d'un coup, genre... Là, il y aurait peut-être besoin d'un petit daf à le gant parce qu'elle a l'air d'être dans la douleur. Enfin voilà, on communique quand même. Mais c'est plutôt un domaine que je vais gérer. Les fringues aussi, parce que j'adore ça. Ça fait cliché, je suis désolée, mais j'adore m'occuper de ces fringues. Toi, tu t'occupes de quoi, du coup, concernant Vili ?

  • Speaker #1

    En fait, je m'occupe de son éducation musicale. Je métacommunique beaucoup avec elle. Ouais, non, je suis plus dans le... Non, c'est vrai, je n'anticipe pas grand-chose. Bah oui, une fois j'ai fait une sortie avec elle pour rejoindre un ami, ça m'a pris le triple de temps pour la préparer et préparer ses affaires parce que je ne le fais jamais en fait. Quand je passe du temps avec elle, je reste... tranquille à la maison. Et puis, voilà, je fais des instants calmes avec elle ou de jeux, oui, de musique, d'histoire, de choses comme ça. Mais c'est vrai que je ne fais pas beaucoup de programmes et ce qui fait que, anticiper sur les sorties, par exemple, je suis mauvais à ça. Après, quand on le fait ensemble, j'arrive à être plus efficace parce que je sais ce qu'il faut, entre guillemets, et que... que je te soutiens plus que je l'aide. Ça, c'est sûr.

  • Speaker #0

    Après, il y a, je pense, une donnée qui est importante aussi, et là, je parle pour les personnes qui sont malades, c'est de pouvoir faire confiance à son ou sa partenaire aussi, de justement, si tout à coup, soi-même, on n'arrive pas à gérer certains jours ou certains moments, de se dire, en fait, c'est l'autre qui prend et c'est OK. Et j'ai envie de dire que du coup, c'est quelque chose qui s'y réfléchit bien en amont sur la question de avec qui je fais un enfant, tout simplement. Parce que...

  • Speaker #1

    Non mais... C'est pas sur le moment que...

  • Speaker #0

    Est-ce que je suis avec quelqu'un en qui je peux avoir confiance, sur qui je peux compter ? Et ces données-là, elles sont pour moi essentielles. Et à partir de ce moment-là, voilà, quand certains ont des périodes de crise ou des choses comme ça, c'est de se dire, ok... Ça ne sera pas fait comme je veux que ce soit fait. Il va peut-être l'habiller en rose et je n'aime pas ça. Bon, ça va être un dress, pas ton genre non plus. Et puis, en fait, c'est complètement OK. Parce que ce ne sont pas des choses qui sont importantes, ce ne sont pas des choses qui sont vitales. Tout d'un coup, il va oublier quelque chose et ce n'est pas grave. Et je pense que, là aussi, je pense qu'on doit déconstruire en tant que parent ce qui est important pour un enfant. Et des fois, on met des priorités au mauvais endroit quand on est parent. C'est-à-dire qu'on n'en a rien à fiche de la couleur des fringues ou de ce genre de choses. Par contre, l'enfant a besoin d'être en sécurité, il a besoin d'être consolé quand il pleure, il a besoin d'être porté quand il se fait mal, il a besoin d'être aimé. Les besoins fondamentaux, ils sont là. Et je pense qu'aujourd'hui, c'est des choses qu'on oublie des fois. C'est qu'on essaye tellement de répondre aux besoins de l'enfant, des besoins qui n'existent même pas en réalité. Alors que les vrais besoins, les besoins qui sont primaires, on les oublie. Tout d'un coup, on nous dit, vous portez votre enfant au portage, mais vous ne voulez pas qu'il soit un peu autonome ? Mais en fait, cet enfant est un nourrisson. Il ne sait pas manger tout seul, il ne sait quasi pas dormir tout seul. Oui, il a besoin de sécurité pour devenir autonome. Et aujourd'hui, on a un enfant de presque une année qui mange tout seul, qui explore tout seul. qui croque la vie à pleines dents et qui a peur de rien, parce qu'on a su la sécuriser quand elle était nourrisson. On a su lui apporter cette sécurité. Et c'est pour ça, je veux juste, je fais une digression là, mais simplement, il faut des fois lâcher sur certaines choses et se dire, ok, là, moi je suis en crise, j'ai besoin que mon partenaire ou ma partenaire prenne la relève. Mais en fait, ce que j'ai besoin, c'est de la confiance là-dedans, dans la sécurité, l'amour, mais pas sur des détails qu'on peut se mettre dans le quotidien.

  • Speaker #1

    Voilà, et ça, c'est des moments aussi de... qui ont été assez difficiles aussi dans la communication. C'est, on a besoin que l'autre prenne le relais, mais on veut maîtriser comment l'autre prend le relais aussi. Et ça, ça ne peut pas marcher. Non, mais attends, tu le fais, mais fais-le bien. Enfin, tu ne voudrais pas. Ah oui, les questions.

  • Speaker #0

    Le pire, ça, tu dépasses.

  • Speaker #1

    Ah purée, j'ai mis le doigt dessus. Les questions. Tu es sûr que tu ne voudrais pas plutôt lui mettre une reste ? Alors non, je ne veux pas. Et je me l'occupe moi, donc tu fais confiance à ça. Parce que finalement, on se retrouve de nouveau les deux à s'en occuper. Et à moitié, et en confrontation. Donc apprendre à faire confiance à l'autre, ça peut être très difficile, mais ça peut être très révélateur aussi dans le couple. En fait, je n'arrive pas à faire confiance à mon partenaire par rapport à notre enfant. C'est grave ce que je dis, mais ça peut être intéressant aussi. Si on a besoin de tout contrôler. il y a peut-être un problème de confiance. Et il y a aussi un autre sujet, deux autres. J'ai découvert que quand on faisait un enfant, c'était toute la société qui avait le droit de dire quelque chose sur son enfant. En fait, on ne fait pas un bébé seul, déjà, on fait avec la société. Tout le monde dit quelque chose.

  • Speaker #0

    On devient l'espace public.

  • Speaker #1

    Voilà. Ah, mais vous faites ça comme ça ? Moi, je pense plutôt qu'elle a mal aux dents.

  • Speaker #0

    Il n'est pas un peu chaud, votre enfant ? Je crois qu'il a un peu froid. Il devrait avoir envie de manger là où vous le nourrissez beaucoup trop.

  • Speaker #1

    Mais vous avez vu l'heure qu'il est ? Il n'est pas à la sieste ! Bref, on pourrait en faire plein des comme ça. Et donc, voilà, ça, c'était un exemple déjà très intéressant pour toutes les personnes qui font de la sociologie, vous le verrez. Et eux aussi, l'information. L'information. Maintenant, on a tellement d'informations. On a des livres sur tout. On a des blogs sur tout. On peut tout savoir ou en tout cas avoir un avis ou des modes d'emploi sur tout. Sur le sommeil, sur la nourriture, surtout pour l'enfant. Et du coup, chaque fois qu'on lit quelque chose, on a l'impression qu'il faut appliquer une recette précise et que tout s'explique et tout ça. Ça aussi, ça a été fatigant au bout d'un moment parce qu'en fait, notre instinct, notre intuition n'est plus du tout écoutée. Ah, le bébé, il pleure à telle heure, c'est peut-être le foie qui travaille, on lui a peut-être trop saturé son foie lors du dernier repas. Non. C'est quoi ? Non mais là je sens en fait qu'elle a juste envie d'être rassurée. Point. Ok.

  • Speaker #0

    Voilà. On part beaucoup dans des hypothèses, des interprétations et ce qui est normal parce que l'enfant ne communique pas comme nous par la parole. Mais c'est vrai que des fois, on a juste besoin de se reconnecter à sa base, sentir ses pieds dans le sol et dire ok, là mon enfant il pleure, qu'est-ce que je dois lui amener ? Tout simplement. En fait, il veut être pris dans les bras, être bercé, qu'on lui chante une chanson, qu'on lui dise qu'on l'aime, qu'on le rassure. Et on s'en fout si c'est parce que son foie, il est saturé, si c'est parce qu'il a loupé une sieste cette nuit, si c'est parce qu'il est en insécurité, parce que ça. En fait, on peut partir dans tellement de choses. Et en fait, tout ce qu'il demande, c'est juste d'être pris et rassuré à un moment donné. Mais c'est vrai qu'on devient l'espace public.

  • Speaker #1

    Voilà, voilà. Ça fait déjà une heure et quart.

  • Speaker #0

    Moi, j'ai encore quelques questions qui ont été posées. Comment le couple a vécu cette période ? Je veux bien démarrer parce que j'ai quelque chose en tête à nommer. Et après, n'hésite pas à prendre la parole par rapport à ça. Alors, le couple, ça doit être une team quand on fait un bébé. Mais vraiment une team. Parce qu'on est au service de. Et ça, c'est une réalité qu'il faut prendre en compte, vraiment. Là-dedans, on s'oublie un temps, un peu, parce que c'est quasi impossible de répondre aux besoins d'un nourrisson, de dormir par tranche de deux heures, et encore quand on a de la chance, nous concernant, et puis continuer à être un couple épanoui, aller au restaurant, faire l'amour, se faire des vacances ensemble,

  • Speaker #1

    se faire des cadeaux.

  • Speaker #0

    No way, c'est juste pas possible pendant une certaine période et ça veut pas dire que ça va pas être possible après là la preuve c'est que nous on a fait notre premier week-end en amoureux ce week-end là mais simplement dire qu'il y a un moment où il faut être conscient qu'il y a une parenthèse du couple et ça veut pas dire que c'est négatif parce qu'il y a un trio qui se forme et ce trio là, il est sublime mais le couple duo il est mis dans une il est dans autre chose Il est avec ce nouveau bébé, ce nouvel être sur lequel on se focalise. Et en fait, moi, j'ai souffert un peu de ça au début, parce que je suis, je pense, une personne qui demande à mon partenaire pas mal d'attention. Je le dis sincèrement, j'aime être aimée en fait, tout simplement. J'aime qu'il me caline tous les jours, qu'à chaque fois que je marche à côté de lui, il me fasse un petit coucou sur la hanche, le ventre, le dos, les cheveux. J'aime me connecter à lui, j'aime refaire le monde avec lui, parce que je pense qu'on est assez fort pour ça. Voilà, et toutes ces choses-là... Pendant cette période de postpartum qui dure plus ou moins longtemps. Mais par contre, on sait que ça ne dure pas six semaines, comme certaines personnes disent. Aujourd'hui, sociologiquement, on est plutôt sur trois ans. Mais cette période-là, elle chamboule ce duo, clairement. Donc, c'est comment on peut s'offrir des espaces en étant parent. Et ça, nous, on a mis du temps à arriver là-dedans. Parce qu'au départ, on était en mode survie, comme on l'a répété. On ne dormait pas du tout, donc on était en mode survie. Donc, en fait, il n'y a pas... juste pas d'espace et de temps pour ça, on n'y pense pas. Et le jour où le sommeil a commencé à se remettre en place, et c'était aux 9 mois de Billy, on a pu petit à petit se dire Ah tiens, est-ce qu'on pourrait pas une fois par semaine avoir 3-4 heures ensemble où on fait ce dont on a besoin à ce moment-là ? Et ce qui est génial quand on fait ce dont on a besoin, c'est que si on a besoin de dormir parce qu'on est épuisé, on fait une sieste. Si on a envie de se faire un bon repas où on prend le temps de manger et pas en mode à fond parce qu'il y a un enfant avec nous comme ça. On s'offre ce moment de repas. Et tout ça nous a amené justement à ce que Mickaël finisse par venir avec moi à la méthode Quertan aussi tous les vendredis. Et on a ce trajet en voiture ensemble et il équilibre son système nerveux en même temps que moi-même. Donc ça c'est super. Mais c'est se dire, ok, j'accueille le fait que pendant une période, ce soit compliqué d'être un duo. Je suis ok avec le fait qu'à un moment donné, les choses vont pouvoir se remettre en place pour redevenir un couple. Mais c'est... pas tout de suite et c'est pas qu'on n'est pas un couple mais on est dans autre chose et quelque part je crois que c'est fait aussi de manière à ce que on soit pleinement présent à cet enfant qui lui a vraiment besoin de nous pour juste vivre en fait et là où on a eu un peu ce qu'on peut appeler ces fameux baby clash mais c'est un peu des termes voilà en gros là où ça a été un peu compliqué où on a pu clasher quelques fois avec mikaël quand quand billy est venu au monde c'est la nuit parce que justement on ne dormait pas et que on dormait ensemble par contre on était couché ensemble l'un à côté de l'autre Et puis tout d'un coup, Billy se réveillait pour la quinzième fois de la nuit. Et en fait, à bout l'un et l'autre, on exprimait le fait qu'on était à bout. Donc ça pouvait être simplement par une respiration. Ça pouvait être simplement de rien que ça. Par exemple, Mickaël, il faisait ça. Moi, ça me faisait vriller du casque. Parce que tout d'un coup, je me disais, mon Dieu, est-ce qu'il va lui faire du mal ? Il n'en peut plus. Est-ce qu'il va se faire du mal ? Est-ce qu'il va se barrer ? Qu'est-ce qui va se passer en fait ? Donc je me mettais en état. d'hypervigilance. Donc, mon système nerveux détraquait complètement. J'étais en mode fight or flight. Donc, j'étais complètement en mode combat. Ok, qu'est-ce qu'il faut faire ? Là, il faut se réveiller. Alors que je suis réveillée la 15ème fois de la nuit, je suis complètement déglingue. Mais il faut se réveiller quand même parce que si jamais il fait quelque chose de mal ou un passage à l'acte, ça va être l'horreur. Donc, ça, ça nous mettait dans des états horribles. Par exemple, toi, tu m'entendais, je ne sais pas, me plaindre quand on se réveillait tout d'un coup ?

  • Speaker #1

    Ben, simplement, ouais. La même chose, en fait. Tu travailles, tu te... plein et moi ça me mettait dans une alerte, je me disais ça y est, elle va partir en dépression, ça va être une maladie de plus et ça va être la maladie de trop et elle va mourir et c'est la fin du monde Et en fait on s'en voulait de réagir comme ça Alors qu'on avait juste besoin chacun chacune de juste qu'on se fait réveiller la nuit et puis on est dans notre cerveau reptilien genre Juste exprimer notre fatigue, notre colère. On n'a même pas le temps de réfléchir que c'est sorti. Et bien en fait, ça mettait l'autre en alerte. Ça n'allait pas, ça créait la tension. Et on disait, mais ça... En fait, on disait, c'est moi qui devais me lever pour m'en occuper. Laisse-moi m'en occuper. Ouais, mais je t'entends râler et tout ça, ça me stresse. Ouais, mais du coup, nanana. Et on s'engueulait et tout ça, ça n'allait pas. Et on a eu la solution. En fait, on ne dort pas ensemble et on fait des... un peu des quarts, comme les marins. On fait des quarts, c'est de telle heure à telle heure, c'est moi qui me réveille, et de telle heure à telle heure, c'est toi qui te réveille. Et on ne dort pas ensemble pour, justement, qu'on ait la liberté de se lever en râlant, mais en sachant qu'on va faire le boulot, quoi. Sans que ça empêche l'autre de dormir.

  • Speaker #0

    Quelqu'un dit, on nous a donné un conseil, ne jamais communiquer la nuit, sinon ça part en vrille. Mais c'est vraiment ça.

  • Speaker #1

    Ah bah oui, on ne peut pas.

  • Speaker #0

    On ne peut pas. Et en fait, ça a été la meilleure solution de ne pas dormir ensemble. Et là encore, pour moi, c'était compliqué parce que je suis très fusionnelle avec Mickaël et que je me disais, mais voilà, c'est bon, on en arrive au stade où on ne dort plus ensemble. C'est une débu,

  • Speaker #1

    la fin du couple.

  • Speaker #0

    Et en fait, ça a été vraiment bénéfique parce qu'il y a une coach qui disait, parce qu'on a fait appel à une coach du sommeil, on a été aussi énormément aidés par notre... pédiatre par rapport à la question du reflux et du sommeil d'ailleurs n'hésitez pas à vous entourer on a aussi des bonnes très très bonnes adresses qui consultent en visio donc n'hésitez pas si besoin mais il ya une coach du sommeil qui dit vraiment par rapport au bébé il faudrait quoi qu'il en soit que vous vivez avec votre enfant c'est que vous dormiez au moins des quatre heures d'affilée et ça ça peut être possible avec de l'aide des fois parce que nous on pouvait jamais enchaîner quatre heures d'affilée ça a commencé je sais pas à ses sept huit mois peut-être on a pu faire ça Pas avant. Et en fait, c'est comment on prend la relève. Chacun se dire, OK, moi, je fais jusqu'à minuit, moi, je fais jusqu'à 3h et ensuite, je reprends jusqu'à 6h. Enfin, voilà, se dispatcher et puis sinon, faire appel, comme on vous disait, nous, on a fait appel à cette association Marie Poppins qui vient faire des nuits à la maison. Ou c'est de faire avec, par exemple, les grands-parents ou d'autres personnes qui peuvent être présents ou des amis dans cette période qui est charnière, en fait. Et donc, voilà. Donc c'est pour dire, oui, ça a été difficile au niveau du couple, dans ces périodes de nuit, parce qu'on était en mode survie et à bout. Moi, j'ai eu besoin qu'on retrouve probablement plus vite que toi un espèce d'équilibre de couple avec vraiment des périodes ensemble, parce que pour moi, ça me manquait ce côté fusionnel avec toi, même si j'aime te voir avec notre fille plus que tout au monde. Et donc, voilà, mais égoïstement, j'ai besoin de t'avoir aussi un peu pour moi. Donc voilà, le secret c'est toujours la même chose, on va le rabâcher toute notre vie, mais c'est de communiquer, c'est de parler en jeu, de parler de soi, de dire de quoi on a besoin. Et ça, ça reste essentiel pour nous, je crois.

  • Speaker #1

    Ça c'est clair, ça. Sauf la nuit, en effet. Ne pas parler la nuit, ça c'est clair. Non, il ne faut pas. Mais sinon, continuer à communiquer. Et comme tu l'as dit, les seules fois où on a eu vraiment des engueulades, c'est depuis qu'on est parents et qu'on ne dormait pas. Et aussi par rapport au couple, apparemment il y a des couples qui font un enfant pour sauver le couple. Alors ça, je ne comprends pas. Ce n'est pas possible. Parce que nous, on communique énormément.

  • Speaker #0

    Nous, on allait au top de notre vie de couple. Et ça a été dur.

  • Speaker #1

    Et ça a été vraiment très, très difficile. Le couple, il en a pris un coup à ce moment-là. Ce n'est pas possible. Si le couple, il n'est pas solide avec une confiance. Mais non, non, on ne peut pas faire un enfant pour sauver le couple.

  • Speaker #0

    Mais là, c'est une problématique de nos sociétés aussi, de nouveau, d'idéaliser ce que c'est d'avoir un enfant et une famille, et de ne pas faire prendre conscience aux gens que c'est une charge, clairement, et que c'est un boulot. Donc, ouais, on ne rentrera pas dans les détails par rapport à ça, mais ne faites pas un enfant pour vous rabibocher, et faites un enfant surtout avec quelqu'un en qui vous avez confiance, avec qui il y a de l'amour, il y a du respect, de la sécurité. Ces choses-là, c'est la base, vraiment. parce que c'est des choses dont l'enfant a besoin lui aussi. Donc quelque part, c'est lui inculquer ces valeurs-là, de le faire avec des personnes qui ont ces valeurs-là.

  • Speaker #1

    Oui, alors là, il y a aussi des gens qui veulent faire un enfant tout seul, toute seule. On respecte ça aussi. Totalement. On ne dit pas qu'il faut...

  • Speaker #0

    On est bien d'accord. Là, c'est parce qu'on parlait de couple en termes de notre expérience.

  • Speaker #1

    De couple, voilà.

  • Speaker #0

    On est bien d'accord.

  • Speaker #1

    C'est important.

  • Speaker #0

    On m'a posé la question aussi des conseils. Pour envisager la parentalité plus sereinement, je sais que toi t'es pas quelqu'un qui aime trop les conseils et en même temps je pense que de notre expérience il y a vraiment des points clés qu'on peut amener. Est-ce que t'as des choses qui te viennent en tête là comme ça ? Sinon je démarre moi.

  • Speaker #1

    Démarre-toi justement parce que je suis pas très à l'aise avec les conseils.

  • Speaker #0

    Je pense que justement d'avoir un réseau en qui on fait confiance et je me répète, c'est la deuxième fois du live que je le dis, c'est pas forcément le noyau qu'on imaginerait. Ça peut être la famille, mais ça peut être des amis, ça peut être une association. Ça peut être assez vaste quelque part, mais avoir un réseau en qui on a confiance en cas, par exemple, d'urgence ou si vraiment on est à bout de nerfs et qu'on a besoin de quelqu'un qui prenne notre enfant pour la nuit ou pour la journée ou même pour deux heures ou pour faire la sieste. Simplement des personnes en qui on a confiance. Ça ne veut pas dire qu'ils feront les choses exactement comme nous on le veut. Ça, c'est sûr, chacun fait différemment. Mais c'est se dire, ok, je sais qu'avec cette personne, mon enfant est en sécurité et moi je peux juste récupérer un peu si je suis à bout. Donc je pense que ça c'est un conseil que je vais vraiment donner, c'est de pouvoir anticiper un peu déjà ces questions-là. C'est de dire, ok, je peux poser la question à certains de mes amis, est-ce que toi si jamais tu te sentirais, si à un moment donné ça ne va pas pour moi dans ma maternité, ma parentalité, de prendre mon enfant pour une nuit, une sieste ou quelque chose d'autre. Et la personne, qu'elle vous réponde... en toute honnêteté par rapport à ça, et n'hésitez pas à creuser, parce que des fois, les gens, ils disent oui, oui, et puis quand c'est le moment où ça arrive, ils sont pas là. Donc, vraiment te dire, mais en fait, c'est OK pour moi d'entendre que c'est pas possible pour toi, mais j'ai vraiment envie de savoir, parce que moi, c'est quelque chose qui me rassure de me dire que tu peux être là, vraiment comme piquet, si à un moment donné, ça va pas. Donc, c'est de se créer un réseau de confiance, et ça, c'est quelque chose qui peut être dans nos compétences, même si on n'a pas de réseau de base. On peut se le se le créer à tout moment. Là, il y a quelqu'un qui dit Meilleur conseil pour tous les sujets, faites-en mieux. Ouais, c'est clair. Donc, il y a…

  • Speaker #1

    Ça me rappelle aussi présomption de bien faire aussi. Voilà, se dire aussi en fait, comment a fait la chose notre partenaire.

  • Speaker #0

    Elle l'a fait avec la volonté de bien faire, pour rebondir.

  • Speaker #1

    Donc, la question du réseau, pour moi, elle est essentielle. Les autres conseils pour envisager la parentalité sereinement, c'est de projeter un système de garde. Qu'importe là aussi, que ce soit une nounou, que ce soit la crèche, que ce soit un grand-parent, qu'importe le système de garde, mais projetez un système de garde. Parce que le moment où vous allez vous retrouver à... Soit devoir retourner travailler, soit vous êtes en crise, soit vous savez que vous avez besoin de temps de repos par semaine ou par jour. Voilà, le moment venu, ça va être compliqué de chercher. Et puis dans le stress, trouver quelqu'un qui soit de qualité, en qui vous avez confiance, ça peut être compliqué. Donc peut-être projeter ça un petit peu en amont, je dirais. Donc le système de garde, un réseau de confiance, à accepter d'être un parent approximatif. Mais ça, c'est essentiel dans ce monde où on se dit qu'il faut être un parent parfait, qu'il faut aller acheter ses petits légumes au marché bio dans son petit panier en osier avec son beau rouge à lèvres alors qu'on vient de mettre au monde un nourrisson. Le stimuler, l'éveiller par rapport à ci, ça, ça. En fait, juste soyez ok d'être... Qu'est-ce que j'ai dit ?

  • Speaker #0

    Approximatif.

  • Speaker #1

    Approximatif. Exactement, de ne pas être parfait. C'est-à-dire que simplement déjà être, comme on disait, en présence et sur d'autres choses. Mais vous êtes approximatif et c'est OK, en fait. Il y a des choses sur lesquelles on peut vraiment lâcher aujourd'hui. Et je pense qu'aujourd'hui, le capitalisme a fait de la parentalité des bébés le graal. Il faut tout faire, tout acheter, tout consommer. Mais en fait, juste lâcher un coup. Soyez déjà éco-votre enfant. Et... laissez-vous sentir ce qui se passe, prenez le temps avec lui, et puis il y a des fois où ils mangeront avec un peu moins de qualité, il y a des fois où la sieste, elle sera peut-être un peu écourtée, il y a des fois où, je ne sais pas, ça ne se passera pas forcément au mieux. Là, par exemple, on est un peu culpabilisés parce qu'on a dû mettre Billy en dépannage à la crèche cette semaine, et on a culpabilisé de ça. On s'est dit, c'est pas cool, un jour de plus de crèche pour elle. On la voit que le soir, du coup, on culpabilise un peu. Puis après, on se dit, mais en fait, c'est un endroit où elle est en sécurité. Elle aime y être. OK, on est un peu approximatif en ce moment. C'est comme ça. Donc, lâchez là-dessus. Je ne sais pas si tu as un peu...

  • Speaker #0

    Pour envisager la parentalité sereinement. Purée, je suis tellement mauvais pour les conseils. En fait, j'aurais besoin d'avoir la personne et puis de creuser. Qu'est-ce que représente la parentalité ? Que veut dire être serein ?

  • Speaker #1

    On n'est pas en train de faire une séance de coaching. Oui, je sais,

  • Speaker #0

    mais je lis cette question et je me pose la question de... Pour envisager, le terme envisager...

  • Speaker #1

    Ok, d'accord. Il dit cortique, il fait une analyse. Oui,

  • Speaker #0

    je suis désolé. Je vais reprendre un petit peu. Oui, voilà. Mais je déteste en fait donner des conseils parce que ça me donne l'impression que j'ai trouvé et que je sais. Ça me donne cette impression-là. Et alors que j'en sais rien du tout. Encore une fois... Oui. Donc, en fait, si vous en avez envie, vraiment, si vous le sentez dans vos tripes, ça peut que avoir de bonnes surprises. Et les mauvaises surprises, elles font partie aussi du... Ah voilà, peut-être le conseil. La chose qui est vraie, c'est qu'on oublie vraiment les moments de galère. Vraiment. Moi, l'épisode, justement... de la chaise roulante, du fauteuil roulant où je dois tout gérer, elle peut même pas le porter comme ça mais je l'ai oublié alors que j'en pouvais plus j'étais là mais en fait on est au cinquième étage je sais que c'est pas assez haut pour pas que je me loupe si je veux en finir t'as le droit de dire ça sur Instagram je sais pas mais voilà

  • Speaker #1

    Non mais c'est vrai qu'on oublie et ça...

  • Speaker #0

    Et ça, vous pouvez vous rassurer avec ça.

  • Speaker #1

    On a oublié les neuf mois où on n'a pas dormi.

  • Speaker #0

    C'est impressionnant.

  • Speaker #1

    On les a oubliés alors qu'elle n'a qu'un an, Billy.

  • Speaker #0

    Donc on peut se rassurer avec ça. C'est qu'il y a quand même un truc qui est bien fait. Tout passe. C'est que tout passe et on retient quand même que les belles choses de notre enfant. Et ouais, c'est magique pour ça.

  • Speaker #1

    Moi, je vais plus précisément parler par rapport à la maladie chronique. N'hésitez pas. à vraiment moduler votre environnement par rapport à vos besoins. C'est-à-dire que par exemple, nous on s'est acheté une desserte chez Ikea, désolé pour la pub mais ça coûte rien du tout là-bas, une desserte à trois étages sur roulette, où on a placé toutes les choses importantes. pendant cette période de postpartum, donc les couches, les choses pour le change du bébé, ou les soins, ou les médicaments, et ce genre de choses. Et en fait, moi, ça me permettait, par exemple, de changer Billy sur le canapé si j'avais de la difficulté à me lever, à me déplacer. Donc, en fait, il ne faut pas hésiter à s'alléger le quotidien. Ensuite, par exemple, c'est toujours Mickaël qui a dormi à côté de Billy, et pas moi, alors que moi, je l'allaite, et que, en fait... Chaque fois qu'elle se réveillait, elle venait à mon sein, donc je ne sais même pas que ça ne me réveillait pas. Ça peut paraître être un détail de se lever pour aller chercher l'enfant et le mettre au sein, mais non, la nuit, chaque activité est un effort, surtout quand on ne dort pas du tout. Pour moi, c'était aidant qu'elle dorme en cododo à côté de lui, et qu'il la prenne et qu'il me la passe, et que quand j'ai fini, il la reprenne et qu'il la repose. Et c'est des choses qui peuvent paraître tellement bêtes. tellement simples, mais qui peuvent changer la vie. Donc, c'est vraiment de comment vous vous connaissez dans vos symptômes et qu'est-ce qui vous soulage le quotidien, même si c'est des choses complètement qui ont l'air futiles et basiques, genre j'ai besoin d'une chaise avec un dos relevé pour allaiter, j'ai besoin de pouvoir, je ne sais pas, m'occuper de mon enfant avec des boules-caisses quand il hurle parce que ça me surstimule trop ses pleurs. Voilà, c'est comment je m'offre quand même des outils, précisément par rapport aux symptômes avec lesquels je vis en étant un parent malade. Et je pense que, quelque part, de s'écouter soi, c'est un beau message pour son enfant. C'est lui apprendre, lui aussi, après, à pouvoir mieux se connaître dans la vie, à s'écouter et à faire valoir ses besoins. Donc, si vous le faites vous, en tant que parent, vous offrez un beau message aussi à votre enfant.

  • Speaker #0

    L'enfant est une ressource aussi. L'enfant est une ressource. C'est-à-dire que souvent, on a eu des moments où on ne comprenait plus rien de ce qui se passait avec elle. On était à bout et tout d'un coup, on se dit mais on est à côté de la plaque. Il faut qu'on se reconnecte à elle, il faut qu'on recommunique avec elle, qu'on reprenne du temps et c'est flagrant comme ça change tout à des moments. évidemment, elle n'arrive pas à s'exprimer, à dire clairement les choses, mais en fait, elle arrive quand même, elle est intuitive. Donc là, je parle de notre fille, mais les enfants, les bébés sont intuitifs, quoi. Et se connecter à ça, voilà, se reconnecter à l'intuition, au côté très primitif, franchement, ça aide énormément et c'est assez génial. Donc, autant, voilà, c'est ça qui est un peu un... délicat dans notre société, c'est qu'on a beaucoup d'informations et ça permet de bien comprendre les choses, de voir comment on était peut-être à côté de la plaque à une certaine époque et tout. Mais en même temps aussi, c'est le revers de la médaille, c'est qu'on s'éloigne de l'intuition et c'est un moment en fait d'avoir un enfant, un bébé, c'est un moment génial pour se reconnecter à cette intuition. Donc ça c'est dans les conseils entre guillemets pour envisager la parentalité. sereinement, c'est qu'en fait, le bébé aussi, il est là et évidemment, il a besoin d'aide et tout ça, mais on apprend à communiquer avec et il nous aide aussi. C'est une ressource.

  • Speaker #1

    Oui, et puis, par rapport à ce que tu dis, en fait, la question de revenir dans votre corps, je pense que c'est toujours juste. C'est déjà quelque chose, quand on est malade, qui est difficile de revenir dans son corps, parce que... Son corps, il est dans l'expression et la manifestation de symptômes, donc on a tendance à essayer de sortir de ce corps, à se dissocier, parce que des fois c'est juste intenable. Mais en fait, l'enfant, il nous rappelle qu'on doit y revenir, et qu'on doit revenir dans cette chair, dans cette intuition, et en fait, voilà, on peut avoir un bébé en crise dans sa chambre, qu'on n'arrive pas à coucher... pleure à la mort et puis tout d'un coup, on se rend compte qu'on est complètement tendu, nous aussi. Et en fait, tout d'un coup, c'est Ok, comment je réancre mes pieds au sol ? Comment je me reconnecte à ma respiration ? Je fais des exercices de respiration avec mon bébé contre moi et en fait, mon bébé, ça pèse. Moi, je m'apaise. Tout le monde, ça pèse. Et en fait, c'est, ouais, revenir à quelque chose vraiment qui part du ventre, quoi.

  • Speaker #0

    Une question intéressante. Selon vous, qu'est-ce que la maladie de Tamara va vous permettre d'enseigner, de transmettre à Billy ?

  • Speaker #1

    Oh mon dieu ! Très intéressant ! Ouais, ça c'est sûr !

  • Speaker #0

    Déjà, tu as écrit un livre. Allez, c'est le moment de publicité. Donc déjà, ça, c'est une transmission. Ça,

  • Speaker #1

    ce n'est pas super transmission. Moi, je fais des transmissions comme ça à ma fille.

  • Speaker #0

    Je lui crée des livres.

  • Speaker #1

    Donc, ma maman vit avec une maladie invisible, mais moi, je la vois. Avec des échelles de douleur et d'humeur. Voilà, je passe le moment publicité. Mais, hashtag sponsorisé, il m'est fait un nom. Non, mais tout à fait. Mais je pense qu'en effet, ce livre, c'est une base dans la question d'apprendre, qu'elle puisse apprendre à nommer les choses et ce qu'elle vit soit validé et entendu. Combien de fois on entend des parents dire à leurs enfants, non mais ce que tu racontes, c'est des conneries, c'est des craques, tu exagères, t'en fais trop, il faut arrêter de pleurer, ces trucs d'une violence totale, en tout cas pour... de mon avis. Et en fait, je pense que la maladie, elle m'a permis à moi-même de me rencontrer et de m'apprivoiser, chose qui n'était pas du tout le cas avant. J'ai passé ma vie à côté de moi-même, parce que j'étais dans des mécanismes de défense immenses liés à des traumatismes. Et en fait, donc, cette rencontre que j'ai faite avec moi-même, c'est quelque chose que je transmets à ma fille. C'est-à-dire de ce que tu ressens, il est écouté. Il est validé, il a du sens, il est vrai, il est juste. Et en fait, comment toi, en tant qu'enfant, tu vas pouvoir nommer ces choses-là sur l'extérieur pour pouvoir assurer ton estime de toi, pour pouvoir être en lien avec les autres, mais sans porter des masques, parce que ça c'est terrible aussi les masques qu'on porte aujourd'hui. Et en fait, on se rend compte que les enfants, encore jusqu'à un certain âge, Ils sont nature peinture. Mais à un moment donné, ils mettent leur masque parce qu'on n'a pas arrêté de leur dire ça suffit ça, arrête d'être comme ça, tu ne ressens pas ça, c'est faux, blablabla Et puis pour finir, ils jouent leur petit rôle d'enfant, là, comme ça. Mais en fait, ils sortent de ce qu'ils sont et de leur ressenti. Et je pense que c'est quelque chose que... C'est dans la maladie, mais c'est aussi dans notre hypersensibilité, parce que toi, tu fais partie des personnes hypersensibles aussi.

  • Speaker #0

    Ah bon ?

  • Speaker #1

    J'ai fait mon diagnostic. Et je pense que toi aussi, tu es sensible à ces questions-là, en fait, dans cette transmission.

  • Speaker #0

    Oui, cette communication-là. En fait, quand tu parles, je vois tout, j'ai les images de notre quotidien, où elle n'est pas bien comme ça, on est là, qu'est-ce que tu as besoin ? Et tout ça, on essaie un petit peu de l'apprendre un petit peu à essayer de nous... exprimer quel est le problème et de revenir à son corps, alors que c'est pas évident vu qu'à ce moment-là, elle n'aime pas bien dans son corps. En plus, il faut savoir que les bébés, ils ne situent pas la douleur, en plus. C'est ça qui est affreux. Ils ont mal à l'oreille, ils ne vont pas faire forcément comme ça, se tenir l'oreille. Ils vont se crisper comme ça. Au début, on a l'impression qu'ils ont toujours mal au ventre parce que ça se crispe par là. Et en fait, voilà. Donc, c'est... malgré ça on est toujours en train d'essayer de de la prendre à communiquer et en tout cas on se met dans cet état de calme et d'essayer de comprendre ce qui se passe vraiment pour elle quoi je pense qu'elle va soit elle va être voilà soit elle va être à fond dans la communication ça va être une grande mais

  • Speaker #1

    Métacommunicatrice, parce que toi tu métacommuniques avec elle chaque soir quand tu la couches.

  • Speaker #0

    Ouais, exactement.

  • Speaker #1

    Tu peux donner un exemple de ce que tu lui dis ?

  • Speaker #0

    Ouais, je dis par exemple si je me suis énervé, je lui dis je suis désolé, je me suis énervé aujourd'hui Et je dis pourquoi ? J'ai beaucoup de stress parce qu'il y a des enjeux, mais c'est pas contre toi en réalité, j'ai mal réagi, je t'aime Voilà, par exemple un exemple comme ça. où je me suis dit, je lui apprends déjà à comprendre que les rêves, elle peut aussi en faire ce qu'elle veut. Peut-être qu'elle va pouvoir faire des rêves lucides. Et parce que je me dis, le moment où il y aura les cauchemars, ça va être compliqué aussi. Et lui faire comprendre qu'en fait, les rêves, les cauchemars, en fait, elle peut créer tout ce qu'elle veut avec ça. En fait, j'ai le souhait un peu que son imaginaire se développe un maximum. Voilà, donc je métacommunique beaucoup avec elle la nuit et c'est assez drôle parce qu'elle veut dormir très vite. Et donc je la berce, je lui parle et puis au bout d'un moment, elle me dit Non mais tais-toi papa, couche-moi ! Alors elle ne parle pas, mais elle me pose un peu la main comme ça et elle monte le lit genre C'est bon, tu m'as gavé, je veux dormir. Interprétation que je fais.

  • Speaker #1

    Et puis vraiment aussi l'autre chose qu'on lui transmet dans la maladie et qu'il y a justement dans ce livre que j'ai écrit, c'est avec ces échelles d'humeur et de douleur, c'est qu'en fait, on est pluriel et on est pluriel dans une journée, on est pluriel dans une semaine et c'est pas forcément ça va ou ça va pas, mais c'est qu'il y a des moments, je me sens plutôt bien, je me sens dans la joie, je me sens curieuse et des moments genre... Hum, ben là, je commence à vouloir un petit peu plus être toute seule et jouer dans mon coin et ne pas avoir envie de parler aux gens ou je suis très fatiguée. En fait, c'est la clé de pouvoir parler aujourd'hui, je pense. Et on a tellement appris à garder les choses de manière ankylosée. Et je suis persuadée, en tout cas, qu'aujourd'hui, en allant chercher Billy à la crèche, je lui ai dit Aujourd'hui, maman, elle culpabilise. d'avoir pas passé assez de temps cette semaine avec toi comme j'aurais voulu. Voilà, je sais que t'es bien sur place et que ça te fait plaisir d'y être, mais moi je me sens pas très bien ancrée par rapport à ça dans mon rôle de maman. Et en fait, on lui dit les choses et elle nous le rend bien. Elle nous le rend bien, on sent qu'elle est éveillée à ça, elle est à l'écoute de la communication. Et elle-même, on sait aujourd'hui tout le temps où elle en est quasi. Et c'est ça qui est magique, quoi. faire un an et elle sait nous exprimer où elle en est.

  • Speaker #0

    Et donc, comme vous pouvez le constater, en fait, comme tout parent, on a le meilleur bébé du monde, en fait. Vous avez remarqué ça. Et ça, voilà, pour aborder et anticiper la parentalité de manière sereine, vous allez avoir, de toute manière, le meilleur bébé du monde. C'est clair et net. C'est ça qui est génial.

  • Speaker #1

    Alors, en même temps, vous allez avoir le meilleur bébé du monde. Et en même temps, vous allez vous dire, mais mon Dieu, mais qu'est-ce qu'il a mon bébé ? Il n'est pas comme les autres. Lui, il ne fait pas ses nuits. Il est tout le temps malade. Sur Instagram, quand on regarde les autres familles, ça a l'air incroyable. Ils ont l'air d'être sereins et posés. Donc, vous allez avoir ça aussi. Et vous allez croire que vous êtes vraiment des parents trop nuls et que vous avez loupé quelque chose. Mais en fait, pas du tout. Je peux vous le rassurer. Voilà, je crois qu'on arrive gentiment sur la fin de ce live. Moi, je fatigue bien là.

  • Speaker #0

    Moi, j'en peux plus depuis déjà peut-être une demi-heure. Je te trouve beaucoup plus...

  • Speaker #1

    T'as fait une petite relâche.

  • Speaker #0

    Beaucoup plus...

  • Speaker #1

    J'ai toujours un élan, en fait, quand je fais ces moments-là avec vous. Je ne peux pas l'expliquer. Il y a un élan qui est porteur, vraiment. Parce que je pense que c'est juste pour moi de faire ça. Voilà.

  • Speaker #0

    Et je ne trouve pas mes mots. Donc, c'est vraiment le moment de s'arrêter. D'aller se coucher. Voilà.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup pour votre attention. C'était vraiment beau d'avoir vos questions en live. C'était vraiment magnifique de pouvoir répondre autant à des questions qui étaient posées en amont que celles-ci en live. Et puis de voir à chaque fois votre présence arriver, c'était au top. Et le live sera disponible en replay et on le mettra aussi sur le podcast pour que tout le monde puisse avoir accès sans la vidéo, mais en audio. On vous embrasse bien fort. On voit vos petits messages. beaucoup trop chou. Merci pour tout. On vous embrasse. Belle nuit.

  • Speaker #0

    Et je en profite aussi pour remercier évidemment toutes les personnes qui nous soutiennent en tant que parents, nos familles et notamment les grands-parents de Billy qui sont là aussi ce soir pour nous permettre de faire ce live. Donc, entourez-vous. Je crois que c'est le secret aussi pour avoir une parentalité sereine. Merci en tout cas à toutes les personnes qui nous soutiennent et voilà. Merci mille fois.

  • Speaker #1

    On vous embrasse. Ciao, ciao. Merci de soutenir ce podcast en vous abonnant pour ne manquer aucun épisode et en lui donnant 5 étoiles sur vos plateformes d'écoute préférées. Rencontrez mes invités et découvrez tous les engagements de la communauté Les Invisibles sur le compte Instagram Les Invisibles Podcast. Ensemble, continuons à visibiliser l'invisible.

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Description

Tu veux devenir parent malgré une maladie chronique ?
Tu es déjà parent et tu te demandes comment gérer ton handicap invisible avec ton enfant ?


Voici quelques exemples de questions auxquelles on répond avec @maaik dans ce live dédié à la PARENTALITÉ et à la MALADIE CHRONIQUE.


 Les thématiques abordées :
• Est-ce que devenir maman a été un choix difficile en étant malade ?
• Comment t’occupes-tu de ta fille les jours où les symptômes sont très intenses ?
• Les symptômes étaient-ils plus forts ou identiques durant la grossesse ?
• Comment avez-vous géré la période post-partum ?
• Te sens-tu différente des mamans en bonne santé ?
• Comment fais-tu face à l’épuisement d’être mère ?
• Ton mari est-il souvent à la maison pour te soutenir ?
• La maternité t’a-t-elle donné une nouvelle motivation ?
• Quels conseils donnerais-tu pour envisager la parentalité plus sereinement ?


Un échange sincère et sans filtre. Prends soin de toi et écoute-le dès maintenant sur le podcast Les Invisibles

Disponible sur toutes les plateformes d’écoute !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Chaque jour, lorsque j'ouvre mes messages sur les réseaux sociaux, je suis submergée par autant de questions qui demandent des réponses concrètes que d'interrogations profondes qui traversent la communauté Les Invisibles. Face à l'impossibilité de répondre individuellement à chacune d'elles et pour composer avec ma propre fatigue et les symptômes, j'ai choisi de partager mes réponses et celles d'autres Invisibles en live sur Instagram. pour rendre nos témoignages et nos réflexions accessibles au plus grand nombre. Dorénavant, ces moments de partage ne se limitent plus aux réseaux sociaux. Tu peux désormais les écouter, quand tu le souhaites, où que tu sois, grâce à leur rediffusion sur ce podcast. Bienvenue sur le nouveau format, Les Invisibles Répondent. Bonne écoute ! Hé hé, on est en direct !

  • Speaker #1

    Bonsoir !

  • Speaker #0

    Rien de tel que repasser sur un direct, parce qu'avec Mickaël, on aime bien faire ça, même si on ne l'a fait qu'une fois, mais on a adoré. Et en fait, c'est vraiment un sujet qui nous concerne les deux. Et je trouverais ça quelque peu pas tout à fait juste d'y répondre seule. Parce que je pense que je ne peux pas dire qu'on n'est pas parents seuls, parce qu'il y a des personnes qui font leur parcours seules et c'est tout à fait OK. Mais en tout cas, moi, je ne suis pas parent seule et ça, je peux le dire. Et donc, j'avais besoin de... mon plus grand binôme et partenaire de vie pour répondre à vos questions. Et c'est pour ça qu'on est là les deux ce soir, pour parler de parentalité et de maladie chronique, mais de proches aidances aussi et d'autres conséquences positives et négatives, ou du moins plus ou moins agréables ou désagréables de la parentalité. Et ça de nos deux côtés en réalité, parce que c'est moi qui suis malade chronique, mais vous verrez qu'il y a eu des rebondissements pour Mickaël aussi.

  • Speaker #1

    Super forte pour faire des intros comme ça. On dirait une série Netflix. C'est super, le lancement, le teaser est superbe.

  • Speaker #0

    Alors moi, ce que je vous propose, c'est qu'on a déjà des questions qu'on a reçues en privé, en message privé. Donc, on a de quoi vraiment avancer dans ce live. Après, l'avantage d'un live aussi, et ce qui est chouette, c'est de pouvoir poser vos questions en direct et qu'on puisse y répondre en direct. Donc par rapport à ça, moi je vais laisser Mickaël s'occuper de lire les questions, parce que moi ça va être impossible et complètement dissonant de lire et d'y répondre, je vais me perdre complètement cognitivement. Donc ce sera son temps ce soir en plus de répondre. Et puis l'autre chose c'est que si tout à coup vous voyez que votre question n'a pas été, il n'y a pas de réponse à votre question, n'hésitez pas à relancer, c'est pas qu'on vous ignore, c'est simplement qu'en fait il y a beaucoup d'informations à gérer en même temps. Donc n'hésitez pas.

  • Speaker #1

    Et puis une autre chose aussi, c'est que tout est traité anonymement, c'est-à-dire on ne va pas nommer votre nom, votre provenance et autres par rapport à votre question. Donc l'anonymat a aussi son importance, donc sentez-vous à l'aise pour poser vos questions.

  • Speaker #0

    C'est ça, personne ne vous reconnaîtra et vous-même, vous savez simplement qu'on répond à votre question à ce moment-là. Donc je propose de démarrer, il n'y en a pas une là qui vient de sortir. Et la première question que m'a posée une jeune femme, c'est... C'était est-ce que devenir maman a été un choix difficile en étant malade ? Et alors, je vais dire que j'ai un peu deux réponses à cette question. Il y a une première qui est vraiment plus la réponse intuitive, plus animale, plus biologique, comme on en avait déjà parlé avec Mickaël dans le précédent live ensemble. C'est-à-dire que pour moi, il y a eu vraiment une évidence au moment où j'ai rencontré Mickaël, qui était de faire un bébé. Ça, c'est vraiment quelque chose qui était inscrit dans ma chair. Et je crois que je lui l'ai dit au bout du cinquième rendez-vous. Je lui ai dit, je ne sais pas si j'aurai un enfant, mais si un jour j'ai un enfant, c'est avec toi. Et ça, c'est sûr. Donc, il y avait déjà cette évidence-là. Mais à ce moment-là, je n'étais pas malade. Donc, très sincèrement, on a fait notre petit bonhomme de chemin en tant que couple. Et on a vécu des années merveilleuses en binôme. Et puis à un moment donné, s'est posé la question de faire un enfant. Et là, il y a eu clairement de la crainte de ma part. Parce que... La crainte, elle était liée évidemment à mon état et à ma manière de pouvoir élever mon enfant et l'accompagner, clairement, dans les étapes de la vie et dans l'amour. Mais ce qui était plus compliqué, c'était de réaliser dans quel système je vis, qui est un système qui n'est pas du tout adapté, alors déjà, j'ai envie de dire aux parents, qui n'est pas du tout adapté aux femmes. Et là, on rajoute une donnée en plus qui n'est pas adaptée aux personnes malades. Donc, quand on est dans un monde qui est déjà sexiste, qui est validiste, qui prend peu en considération les parents, donc dans cette globalité qui est au final systémique, je me suis posé la question et c'est là où j'ai eu des craintes. Surtout qu'à cette époque-là, je ne connaissais pas d'outil aussi pour accompagner des enfants quand on est un parent malade. Clairement, on vit avec de la fatigue chronique et ça, je pense que ça touche toutes les personnes qui ont une maladie chronique, la fatigue chronique, des symptômes plus ou moins invalidants. Et justement, face à un système qui ne prend pas en considération ça, un travail qui n'est pas toujours bienveillant par rapport à ça, une famille ou un environnement qui ne l'est pas non plus. Donc, les questions se sont posées à ce niveau-là. Et c'est là... où j'ai écrit mon livre sur la question de... Enfin, le livre dont le titre est Ma maman vit avec une maladie invisible, mais moi je la vois pour que ce soit vraiment un outil qui est accessible pour les enfants. Alors, on dit dès 3 ans mais en réalité, moi je le lis déjà à ma fille. Donc, c'est vraiment comment on peut nommer les choses très tôt avec un enfant quand justement il y a des moments où ça ne va pas bien. Moi, il y a des jours où... Si je suis alitée ou dans des moments de grande fatigue ou de grands symptômes, de pouvoir prendre ma fille avec moi dans le lit ou sur le canapé et lui lire le livre. Et simplement qu'elle soit sensible à ce qui se passe pour moi à ce moment-là. Et le fait que maman a besoin de repos, mais pour autant, elle peut quand même rester à côté d'elle, jouer un peu avec elle comme ça tranquillement et être en présence avec elle, tout en étant aussi dans des parts plus souffrantes. Et je pense que nommer, c'est... l'une des clés, en tout cas pour moi, qui trouve que la communication est une valeur indéniable dans une relation, qu'elle soit de couple, d'amitié ou de parentalité. Donc ça a été un choix, je dirais, il y a eu la théorie, cette théorie-là, où j'ai dû avancer avec moi-même, créer mes propres outils pour pouvoir me projeter dans la maternité, et en même temps, la question, comme je disais, très intuitive, qui était... go, en fait, pour nous, c'est inscrit dans nos tripes qu'on a envie de faire un enfant, alors on se lance. Donc ça, c'est la première question à laquelle je voulais répondre. Je ne sais pas s'il y a des personnes qui ont écrit...

  • Speaker #1

    Là, oui, tout de suite, quelqu'un demande, si ce n'est pas indiscret, savoir quelle est ta maladie.

  • Speaker #0

    Ah oui, ok. Alors, je ne vais pas m'étaler là-dessus hyper longtemps parce qu'on est plus précisément dans la question de la parentalité ici, mais moi, je vis avec un syndrome neurologique rare qui s'appelle le syndrome du mal de débarquement. où on a vraiment cette sensation de tanguer en pleine mer en permanence avec du brouillard cérébral, des troubles cognitifs, de l'épuisement chronique, des nausées, des vomissements, voilà, ça c'est une partie. Et puis j'ai une maladie intestinale qui pour le coup n'est pas du tout rare mais très sous-diagnostiquée qui s'appelle le SIBO, c'est le Small Intestinal Bacterial Overgrowth et en gros il y a une pullulation de bactéries dans l'intestin grêle qui crée des ballonnements, des intolérances alimentaires, des nausées, des vomissements. aussi du brouillard cérébral, ça se rejoint pas mal.

  • Speaker #1

    Voilà, une autre question. Comment tu fais pour t'occuper de Billy ? Donc Billy c'est notre fille. Comment tu fais pour t'occuper de notre fille les jours où tes symptômes sont très très forts ?

  • Speaker #0

    Ça c'est vraiment une très bonne question. On a dû en amont, c'est-à-dire avant que Billy arrive au monde, projeter cette question-là. Donc, on a eu de la chance, on a eu beaucoup de chance parce que j'ai deux amies assistantes sociales qui m'ont proposé de demander un certificat médical à mon médecin et d'accompagner ce certificat médical d'une lettre de motivation à une crèche pour expliquer la situation. Donc, on a eu une place en crèche probablement beaucoup plus rapidement que certaines personnes. De par cette situation. Donc déjà, ce que je peux dire, c'est qu'il y a plein de moments où je suis mal et où Billy est à la crèche. Et ça, pour moi, c'est déjà une énorme sécurité. aussi parce que j'ai besoin d'espaces de pause au long de la journée et ça c'est vraiment quelque chose qui est du coup très important après comment je fais quand elle n'est pas à la crèche et ça reste la question principale je suis persuadée que les enfants ont besoin d'un minimum de choses mais que ces minimums de choses ont besoin d'être de qualité c'est à dire que je lui apporte de la présence je lui apporte de la confiance, je lui apporte de l'amour, de la communication. Même quand je suis extrêmement mal, je peux lui parler. Tout simplement, je n'ai jamais été empêchée de parler. Donc je peux lui dire Maman va très mal aujourd'hui, elle est très fatiguée, elle ne va pas réussir à faire de sortie avec toi ou jouer à tel jeu, mais je te propose une alternative. Et du coup, on peut rester par exemple dans le lit ou dans notre chambre et jouer là autour ou sur le canapé. Ou au contraire, des jours où je vais avoir besoin d'aller marcher, parce que c'est des symptômes qui demandent à être pas mal en mouvement. Donc voilà, aujourd'hui, on va venir sur le dos de maman et marcher pendant une heure, deux heures, vraiment, jusqu'à se vider complètement la tête. Et ça, quelque part, les enfants sont aussi, je ne sais pas ce que tu en dis, mais quelque part, ils apprécient simplement passer des moments avec nous.

  • Speaker #1

    Oui, ça me fait penser. Dernièrement, tu allais à un...... tu es allé à un magasin de jouets qu'on aime bien, surtout toi, et le vendeur a dit jusqu'à un an, ce qui est important pour les bébés, on pourrait lui offrir n'importe quel jouet, le plus important pour lui c'est de passer du temps avec ses parents. Et j'ai l'impression que ça rejoint ça. Il n'y a pas... Il n'y a pas besoin d'être dans la performance, parce que... pleinement présent avec son enfant, ça peut être déjà une performance en soi.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vraiment ça. Quelque part, ça peut faire peur de se dire qu'ils ont besoin de cette présence aussi fortement. Mais quelque part, moi, c'est quelque chose qui me rassure presque plus qu'autre chose. C'est qu'on n'est pas toujours obligé de les stimuler, de les amener dans des activités, de faire mille choses avec eux. Et je pense qu'aujourd'hui, dans nos sociétés hyper rythmées, capitalistes... où le temps passe super vite, on croit qu'il faut faire beaucoup, beaucoup de choses. Et en fait, suffit la présence. Et je pense, et ça c'est ma croyance, mais aussi c'est mon expérience, qu'on peut être alité et en présence avec son enfant. Et on peut vraiment même jouer en étant couché, l'apprendre sur soi. Après, ça dépend évidemment chacun, s'il y a des douleurs ou d'autres choses. Mais chacun peut trouver son alternative pour être un parent qui est présent et dans l'amour à son enfant. sans forcément être tout le temps dans le faire ? Il y a quelqu'un qui...

  • Speaker #1

    Alors, il y a une petite question qui est pour moi. En tant que futur papa et surtout en tant qu'aidant, as-tu eu également des craintes ? Alors, je pense que j'ai besoin un petit peu de me remémorer de cette période parce qu'il y a quelque chose qui est complètement vrai et que je suis en train d'expérimenter, c'est qu'on oublie. On oublie tous les moments de galère, on oublie ces moments de douleur, de difficulté par rapport à l'enfant. Mais si je repense à comment ça s'est passé avant, en fait je disais beaucoup à Tamara, si on réfléchit, ne serait-ce qu'une fraction de seconde, on ne fait pas d'enfant. Il n'y a aucune bonne raison de faire un enfant. Pour moi, pour nous, par rapport à notre crainte de l'avenir, nos situations. Enfin, voilà, vraiment, ce n'était pas imaginable. Mais, comme Tamara l'a dit, en fait, c'était la pulsion animale. On a eu un besoin primaire de se reproduire. Vraiment, on a écouté nos tripes et c'est ce qui a fait, à mon avis, la magie. Après, une fois... Ah mais voilà, je suis en train de comprendre pourquoi la crainte. On a quand même vécu une fausse couche, ce qui fait que la seconde grossesse ne s'est pas passée de la même manière. C'est ça, c'est ça au fait. Comme beaucoup, comme je pense, c'est quoi ?

  • Speaker #0

    5%.

  • Speaker #1

    Voilà, une grossesse sur 4. Apparemment souvent quand c'est la première, si je ne me trompe pas. Je ne sais plus ces chiffres. Mais en gros, c'est assez commun. Mais on a vécu une fausse couche. Donc, on n'avait pas la même énergie. Et moi, je n'avais pas la même énergie à cette première grossesse et lors de la deuxième. Évidemment, la deuxième, j'avais plus de crainte. Et puis, j'étais plutôt... En fait, c'est ça. Je me disais, chaque étape est une victoire. Donc, je ne me disais pas, ouais, quand je serai papa, je serai un tel. J'étais, non, on avance, on va voir. Et puis, une autre chose que je me rappelais, c'est un ami qui est papa, disait, avoir un bébé, avoir un enfant, c'est un révélateur de priorité. Et là, je me disais, j'ai tellement hâte de voir quelles sont mes priorités dans ma vie. J'ai tellement hâte de voir ça.

  • Speaker #0

    Et ça a fonctionné.

  • Speaker #1

    Ouais, ça a assez fonctionné. Et c'est aussi intéressant parce qu'en fait, dès qu'on se pose déjà un peu les questions, ouais, mais j'aurais plus le temps de faire ci, de faire ça, faudrait que j'arrête de ci. En fait, souvent, on est déjà en train de voir les priorités qui sont importantes pour nous dans la vie. Et le choix se fait déjà naturellement et plus facilement. Donc, j'ai envie de dire, personnellement, je n'appréhendais pas. Par contre, ce qui était difficile en tant qu'aidant, c'est justement dans cette grossesse, c'est toutes les inquiétudes que ça menait et surtout comment Tamara les vivait. Donc, par exemple, le basique, c'est genre le bébé est un peu petit. Voilà, c'est un petit bébé qui est en train de grandir, mais dans une petite courbe. Et là, ça inquiétait Tamara à fond et du coup, de devoir rassurer en disant Ça ne veut pas dire qu'il est en retard. Ça ne veut pas dire si. Je devais être très pragmatique et dire que rien n'a été. Le médecin, les professionnels n'ont pas dit que c'était un retard de croissance. Ils ont juste dit que c'était petit. Que peut-être qu'après, si on ne surveillait pas, ça pourrait être un retard de croissance. Et là, en fait, c'est la catastrophe. Des mots comme ça, il ne faut pas les dire. Et là, Tamara...

  • Speaker #0

    Elle a eu mon perdu.

  • Speaker #1

    Voilà. Et Tamara était là, oh, mais retard de croissance. Non, ce n'est pas ce qui a été dit. Donc là, j'étais là, waouh. Ça va être intense. Et là, je me disais aussi, en fait, un enfant, un bébé, c'est potentiellement toujours des inquiétudes. Parce que là, on ne le voit pas, il est facile à gérer, entre guillemets. Il est dans le ventre de la maman, il est nourri, il peut respirer. C'est l'endroit le plus, j'ai l'impression, dans ma croyance, c'est l'endroit le plus safe pour un être. C'est dans le ventre de sa mère. C'est facile, quoi, à ce moment-là. Je dis pas que les grossesses sont faciles par contre. Pour moi, c'était facile parce que je savais où il était, je savais qu'il était en sécurité là-dedans. Donc je me disais forcément, ça va être de plus en plus inquiétant. Et voilà, je pense que j'ai répondu plus ou moins à la question.

  • Speaker #0

    Il semblerait.

  • Speaker #1

    Je pourrais m'emballer des heures, faut que tu me coupes mon amour.

  • Speaker #0

    Il y a quelqu'un qui pose une question, j'ai peut-être raté le début, mais est-ce que tu as eu peur avec la maladie d'échouer, de ne pas toujours être au top, d'avoir peur de ne pas pouvoir t'en occuper ? Oui, tu as peut-être un peu loupé le début. Donc tu pourras revoir dans le replay, mais je pense que c'est des peurs qui sont à la fois liées à la maladie, mais je pense qu'ils sont aussi liés à simplement un parent qui rentre dans un processus de grossesse. Et d'avoir un bébé, c'est un enjeu qui est immense. En fait, notre vie, elle change. Je ne sais pas, je sais qu'il y a des gens qui disent que ça ne change pas la vie, mais moi, je ne suis pas du tout de cette vie-là. Ça la change drastiquement, en tout cas pour moi, mais ça ne veut pas dire négativement, bien au contraire. Donc, ouais, je te laisserai.

  • Speaker #1

    En fait, c'est surtout le terme échouer qui m'interpelle. Mais bon, ça, c'est sûrement le coach qui parle. Que veut dire échouer en tant que parent ? Voilà, je n'ai pas la réponse, mais c'est une question qui m'interpelle. Mais tu reposes, c'est une autre question. Est-ce que tu as eu peur de la maladie en parallèle à la grossesse ?

  • Speaker #0

    Oui. En fait, là où j'ai eu vraiment peur, et c'est ce que Mickaël évoquait tout à l'heure, c'est qu'on a eu une deuxième grossesse suite à la fausse couche qui a créé pas mal d'angoisse. Moi, j'étais complètement anxieuse en réalité parce qu'à chaque fois qu'on faisait une échographie, il y avait un petit problème. Ah, il n'est pas tourné dans la bonne position. Ah, il est trop petit, il est sous la courbe de normalité. Ah, il y avait toujours quelque chose. Ah, j'ai commencé à faire de l'hypothyroïdie. J'avais vraiment des résultats sanguins qui n'étaient pas bons. En fait, chaque processus médical venait pas rassurer toutes ces parts en moi qui étaient complètement anxieuses. Donc, en dehors même de la maladie, j'étais simplement prise d'une anxiété en général. Et c'est pas du tout comme ça que je me projetais dans la grossesse. Moi, j'imaginais que ça allait être vraiment le moment... où, je ne sais pas, j'allais être dans un élan de vie immense, que j'allais me sentir hyper ancrée. Et en fait, j'ai dû vraiment déconstruire cette manière de penser ma grossesse parce que j'ai été très anxieuse tout du long. Et puis même, les manifestations de mon bébé dans le ventre me créaient de l'anxiété parce que Billy était un enfant qui était tout le temps, tout le temps, tout le temps en train de donner des coups. Et d'ailleurs, il s'avère être une enfant très vive actuellement, vraiment elle est à fond tout le temps. Mais moi, ça ne me rassurait pas, alors que la majorité des femmes ne sont pas rassurées quand elles ne sentent pas le bébé bouger. Et je peux comprendre, mais alors moi, je la sentais bouger à 24. Et en fait, je me disais, mais quand est-ce qu'il dort ce bébé ? Et ça me stressait. Moi qui ai vécu avec énormément d'insomnie dans ma vie, je me suis dit, voilà, c'est un enfant qui ne dort pas. Et j'étais très stressée. Donc, ce n'était pas forcément lié tant à la maladie, mais à d'autres angoisses qui ont pris le dessus, en fait, durant cette grossesse. Parce que... Il y a ça aussi, c'est qu'il y a la maladie d'un côté, mais après, il y a son processus de grossesse qui est individuel à chacun et qui peut être à la fois hyper stressant comme très rassurant parce qu'il peut très bien se passer. Et ça, c'est des données qu'on ne contrôle pas du tout. Donc, il y a déjà la maladie qu'on ne contrôle pas et qu'on ne gère pas, mais qu'on essaye d'appréhender au fur et à mesure qu'on évolue avec ça. Mais la grossesse rajoute une donnée supplémentaire avec laquelle on doit composer et qui peut être plus ou moins évidente.

  • Speaker #1

    Il y a eu la question, est-ce qu'on avait eu déjà le projet bébé avant la survenance de la maladie ?

  • Speaker #0

    Donc ça, oui, on l'a évoqué tout à l'heure. Moi, je lui ai dit au cinquième rendez-vous que je ferais un bébé avec lui, entre guillemets. Et ça, c'était en 2019. Et puis je suis tombée malade en 2020. Donc en fait, 11 mois après notre rencontre, la maladie est arrivée. Mais on savait déjà qu'on ferait un enfant ensemble.

  • Speaker #1

    On redemande un peu comment tu gères l'épuisement parmi tous tes symptômes. Et l'épuisement aussi d'être une mère.

  • Speaker #0

    Ouais. Clairement, l'épuisement, c'est le grand thème, je pense. C'est vraiment le grand thème. Et là aussi, sans être malade, beaucoup de femmes nomment l'épuisement en étant maman. Et puis, quand on est déjà en symptôme de fatigue chronique, c'est d'autant plus difficile de sentir qu'on a... On ne récupère pas d'énergie et en plus de ça, on doit être présent à un être qui demande de la présence permanente. Il faut être honnête. Je pense qu'il faut trouver comment s'aménager des espaces de repos. Et là, j'ai envie d'aller plus en précision, c'est-à-dire que les espaces de repos ne sont pas les mêmes pour tout le monde. C'est important pour moi de le nommer ça parce que... Il y a beaucoup de gens qui pensent que se reposer, c'est faire une sieste, par exemple, ou c'est de faire la grasse mat. Moi, pas forcément. Il y a des moments où faire une sieste, ça m'active encore plus le système nerveux parce que, par exemple, j'ai des gros symptômes de tangage. Je suis couché et ça bouge dans tous les sens, comme ça. Et en fait, ça ne me repose pas du tout. Donc, pour moi, faire une sieste, ça ne va pas me reposer. Regarder un film ou une série, ça ne va pas me reposer parce que... en plus des maladies, je vis avec de l'hypersensibilité. Et c'est insupportable. Parce que chaque personnage que je vois à la télé, je me mets dans sa vie, dans sa peau, et ça me prend les tripes. Et en fait, ça ne me repose pas du tout. D'avoir l'impression de vivre la guerre, de perdre un enfant, en fait, toutes ces choses qu'on parle dans les séries et les films. Mais en plus de ça, moi, ça ne m'intéresse pas les trucs comiques. Donc, soit je regarde un truc dur, mais dans ce cas-là, je me mets dans la peau des gens et ça ne me repose pas. Donc, c'est simplement pour expliquer que le repos, il est différent chez chacun. Chez une personne, ça va être lire un livre. Chez une autre, ça va être regarder une série. Une autre, ça va être faire une sieste. Pour d'autres personnes, ça va être, par exemple comme moi, ça peut être d'être dans le mouvement. Ça peut être de faire de la marche, même un petit temps, de faire un peu de yoga ou une méditation. Ou simplement se connecter à l'environnement dans lequel on est. Regarder un papillon voler, en fait. Vraiment, c'est simplement ça. C'est que l'épuisement, il est présent, mais le repos, si on apprend à mieux se connaître dans la maladie et à savoir qu'est-ce qui nous repose réellement, on peut mettre ça en pratique dans un quotidien. Et ça demande aussi de parler avec son partenaire ou sa partenaire et de dire, en fait, moi, par exemple, le matin, j'ai besoin de 30 minutes pour aller marcher. Ou au contraire, le soir, j'ai besoin de 45 minutes pour faire mon bain. Et c'est de nommer ces choses-là. Et je pense qu'on essaye d'être attentifs, l'un et l'autre, au fait qu'il y a des moments où on a besoin de notre bulle de repos et que l'autre prenne la relève, en fait. Et on essaye d'avoir un bon équilibre avec ça, je crois.

  • Speaker #1

    Et du coup, c'est applicable, finalement, même sans vivre avec une maladie, quoi, en fait.

  • Speaker #0

    C'est ça. Mais en tout cas, pour moi, la sine qua non de tout ça, c'est que ça doit venir tous les jours. C'est-à-dire que le repos, c'est pas au moment où on est dans le week-end ou au moment où on est en vacances. Ça ne marche pas comme ça avec les maladies chroniques et peut-être même pour ceux qui n'en souffrent pas. C'est que le repos, c'est tous les jours et je sais qu'aujourd'hui, dans ce monde effréné, c'est compliqué d'avoir ces espaces de repos. Donc c'est comment même dans votre pause de midi, vous allez justement vous procurer une demi-heure de ce qui peut vous reposer. Donc je pense que ça, c'est quelque chose auquel il faut être attentif pour éviter d'arriver à un épuisement. Après, l'épuisement, c'est quelque chose que tu as connu aussi très fort, toi.

  • Speaker #1

    D'accord. Tu ne veux pas qu'on passe à cette question-là. Tu veux lancer le sujet, mais on peut lancer le sujet.

  • Speaker #0

    Alors, passons à la question et puis après, on en lancera le sujet.

  • Speaker #1

    Une question que je vais lire. Si ce n'est pas trop indiscret, est-ce que Mickaël est souvent à la maison ou son travail le fait être souvent absent ? Dans tous les cas, il a vraiment l'air d'être un super aidant. Je voulais la lire jusqu'au bout et je vous remercie. En fait, je... Moi, j'avais le fantasme d'être le père au foyer, genre l'artiste au foyer. Et en fait, pas du tout. C'est fou comme le lieu de vie influence beaucoup. Avant, on habitait dans une petite maison de village. Je pouvais y passer des heures et ça me suffisait. On a dû déménager. On se retrouve dans un appartement en ville. Ça ne me donne pas envie de rester à la maison. Et du coup, voilà, mon activité professionnelle s'est développée et je suis beaucoup, beaucoup, beaucoup au travail, en effet. Donc, c'est quelque chose dans lequel je culpabilise souvent parce que c'est son entamara qui doit garder Billy, assurer ça. Et moi, j'avais l'impression que je pouvais avoir ce Ausha. En plus, je voulais sortir du côté très genré, la maman qui gère l'enfant, les enfants, et puis le papa qui est au travail, qui ramène les sous, je ne voulais pas être là-dedans. Mais bon, en tout cas, je m'épanouis tellement dans mon travail, et puis toi aussi, en fait, on s'éclate bien dans ce qu'on fait. Donc je ne suis pas... pas aussi présent que je le voudrais. Ça, ça fait très formule déjà, faite et entendue. Je ne vais pas... Non, je culpabilise réellement de ne pas être présent et en plus présent calmement. C'est-à-dire que souvent, quand je rentre, j'ai la tête remplie de mille données. Et la petite, c'est sa fin de journée, elle est fatiguée, elle est très exigeante. Et donc, c'est difficile pour moi de donner un instant de qualité à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Et c'est quelque chose dans lequel j'essaie de travailler un maximum. Je ne sais pas ce que tu en penses.

  • Speaker #1

    Alors, je pense que quand on écoute le discours de Mickaël, on a vraiment l'impression que c'est un père assez éloigné de son enfant. Mais alors, je peux vous assurer que ce n'est absolument pas mon ressenti. Alors certes, il n'est pas le père au foyer qu'il imaginait et qui fantasmait. Il en reste que ça reste un père très présent à son enfant, très concerné, qui a su aussi entendre la question de la charge mentale, parce que... Michael est un homme qui fait beaucoup de choses à la maison, notamment tout ce qui est la cuisine et ce genre de choses, il est rodé. Mais il n'avait peut-être pas tout à fait conscience de la charge mentale, c'est-à-dire tout le travail d'anticipation et de logistique en amont autour d'un enfant et toute la projection et l'organisation. Et on en a parlé dernièrement en lisant, on a notre ami qui nous prêtait sa maison cet été et on s'est posé dans son jardin. Et elle avait un livre qui s'appelait Exit, la charge mentale, mais je crois un livre assez vieux en plus, pas tout à fait récent, et qui parlait de cette charge mentale. Et puis alors clairement qu'on n'a rien à voir avec des couples où c'est hyper genré, où la femme porte toute la charge mentale, mais on s'est quand même rendu compte que ça balançait majoritairement de mon côté cette charge mentale. Et on a eu besoin de redéfinir certains points et domaines sur lesquels on avait besoin. Bah voilà, toi tu gères, je sais pas, la voiture. les factures, imaginons, et puis moi, l'anticipation des repas pour la crèche, et puis descendre les poubelles, enfin voilà, c'est pour donner des exemples.

  • Speaker #0

    Mais c'est moi qui cuisine principalement. Non ? Oui. Non, parce que je trouvais encore que c'était très genré et tout ça. Je le vis vraiment très mal.

  • Speaker #1

    Descendre les poubelles, c'est rarement les femmes dans le côté genré cliché.

  • Speaker #0

    Justement, c'est ça.

  • Speaker #1

    Mais j'ai dit que c'est moi qui descendais les poubelles.

  • Speaker #0

    Non, c'est moi qui descendais les poubelles.

  • Speaker #1

    J'ai dit que c'était moi, c'est des exemples.

  • Speaker #0

    Ah d'accord, c'est des exemples. C'est pas facile. Non, c'est pas facile.

  • Speaker #1

    Enfin voilà, c'est un père extraordinaire. Et puis, il sait être là et il est concerné par la question du foyer, vraiment. Mais comme il l'a précisé, on cherche à vivre dans un lieu bien plus inspirant.

  • Speaker #0

    On pose la question, une personne est aussi atteinte de vertige et de tanguages chroniques. Elle a la crainte, c'est d'amener ses enfants seuls à l'école. Est-ce que tu as peur de ça toi aussi ?

  • Speaker #1

    Non, j'ai plus peur de ça. J'ai plus peur de ça parce que j'ai dû apprendre à mon corps, et ça, ça concerne toutes les personnes qui ont des maladies et qui importent le symptôme. J'ai dû apprendre à mon corps à se rassurer, à se réassurer. Et en fait, pour ma part, on m'a dit, les médecins m'ont vraiment dit, vu que vous tanguez tout le temps, en réalité, vous avez un équilibre, mais genre incroyable, c'est-à-dire que vous avez un équilibre aiguisé parce que votre corps est tout le temps en train de se rééquilibrer. Donc en réalité, je n'ai plus peur parce que j'ai appris à me réassurer avec des méditations, des visualisations, de me dire en fait, j'arrive quand même à marcher, à mettre un pied devant l'autre. Non, le sol n'est pas vraiment en train de bouger, de flotter. Alors je sais que c'est dur dans ces moments-là, parce que moi je sens en ce moment que je marche sur du sable mouvant et qu'il y a tout qui tourne autour de moi. Mais j'ai dû apprendre à mon corps que ça, c'est un ressenti et que ce n'est pas la réalité. Et que si je mets un pied devant l'autre, ils vont quand même continuer à avancer l'un après l'autre. Donc, en fait, pour des personnes qui ont vraiment des peurs comme ça par rapport à leurs symptômes, qu'importe lequel c'est, c'est vraiment apprendre à son système nerveux à se réassurer. Donc là, il y a des tonnes d'outils pour ça. Justement, comme je disais, méditation, visualisation, j'en sais rien, yoga, sophrologie, toute respiration. Il faut réassurer son corps. Ok, il y a un symptôme qui est hyper violent et qui fait... extrêmement peur et qui nous fait partir dans des projections, dans des hypothèses, dans des peurs de la mort et tout ça. Et c'est bien normal. Mais comment je lui apporte de la sécurité, de la sécurité, de la sécurité, de la sécurité ? Parce que de la sécurité, vous pouvez vous l'amener sur un biais qui est différent, en fait. Et ça, chacun trouve sa boîte à outils.

  • Speaker #0

    On te pose la question, si t'as des moments où un allègement de tes tanguages, peut-être après la méthode Kertan. Ah, la méthode Kertan. On pourrait... Tu peux expliquer ?

  • Speaker #1

    Favorite méthode ? Bon, je ne suis pas là pour expliquer la méthode Kertan, parce qu'on parle toujours de parentalité et je ne veux pas trop digresser, mais c'est en tout cas, en effet, la méthode aujourd'hui que je peux conseiller à n'importe qui qui vit avec n'importe quel symptôme, sauf des personnes qui sont bornes, je crois. Je ne sais pas si on dit encore ce terme, et d'ailleurs, je suis désolée si c'était complètement... validiste ou quoi que ce soit mais en gros c'est pas accessible aux personnes à qui il manque un oeil parce que c'est un des tests qu'on fait de visuel Donc, par rapport à la question de l'amélioration des tangages, il faut vous dire que moi, dans ma sensation, je vis soit en basse, en haute ou en moyenne mer. Donc, tout qui tourne, tout qui bouge, mais la mer, elle est différente dans son état. Donc, voilà, il y a des moments où je suis en basse mer, donc c'est plus ou moins gérable. Des moments en moyenne, ça devient compliqué et en haute, c'est vraiment extrêmement compliqué. Il faut vous imaginer que vous êtes sur un bateau et vous essayez de cuisiner, de prendre le sel. le poivre, les outils et qu'il y a tout qui bouge dans tous les sens, tout le temps. Et vous essayez de prendre votre enfant, d'embrasser votre mari, il y a tout qui bouge tout le temps. Donc c'est immonde, mais c'est plus ou moins immonde en fait. La méthode Cartan est en train de m'améliorer des symptômes pour lesquels je n'allais même pas à la base. La confiance en moi, le sommeil, les douleurs de règles, vraiment des tas de choses où pour moi, ce n'était même pas tant un handicap. par rapport à tout ce que je peux vivre de hyper handicapant à côté. Mais en fait, ça commence à élaguer déjà toute cette première couche de symptômes qui sont peut-être un peu les moins invalidants et les moins handicapants. Et plus on avance, plus on va éliminer des couches et arriver sur le côté plus neuro, où là, ça va toucher plus au tangage et tout ça. Par contre, je peux quand même déjà dire qu'au niveau de la concentration, il y a de l'amélioration pour le côté neurologique. Au tout départ de... Et du coup, quand je suis tombée malade, je n'avais pas plus de 30 minutes de concentration. Et ça demandait un temps fou de m'en remettre, en fait, après ces 30 minutes. Et ça, il y a clairement du mieux. Donc voilà, mais ça prend son temps.

  • Speaker #0

    Et un épisode de podcast sur le sujet.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. L'épisode 15 avec Bernard, qui est le neuropédagogue qui me suit. Alors, il est un peu bourru. Il a 80 ans. Bourru. Bourru. Il a 80 ans et il ne sait pas forcément. S'exprimer au travers d'un micro comme le ferait peut-être, je ne sais pas, toi, Mickaël. Mais c'est une personne incroyable et qui ne lâche pas l'affaire avec personne et qui a sorti des gens du gouffre. Mais on peut être plusieurs en séance, en réalité. Et en fait, je suis avec des personnes à côté de moi qui ont été toute leur vie sous antidépresseurs, sous anxiolytiques, qui ont vraiment eu une vie gâchée jusqu'alors et qui retrouvent vie. Mais c'est juste... splendide à voir. Donc voilà, n'hésitez pas à aller voir l'épisode. Et moi, je vais sur Annecy si des personnes veulent me rejoindre, des fois en séance. Et puis, il est aussi sur Fribourg. Et il y en a après partout dans d'autres régions.

  • Speaker #0

    Quelqu'un dit, Tamara, je vous suis depuis votre passage sur France 2. Grâce à vous, j'ai pu mettre des mots à mes mots. Et je crois qu'en fait, ça, ça peut te toucher parce que c'était... Ta première motivation ?

  • Speaker #1

    Oui, c'était vraiment ma première motivation, c'était de me dire mais en fait, si je passe sur, ça commence aujourd'hui sur France 2, c'est pour ne serait-ce que toucher une personne qui pourrait être atteinte de cette maladie rare et qui se sent seule et qui a l'impression d'être complètement folle et qui se sent dans un sentiment de solitude, de non-écoute. Enfin voilà, moi je me rappellerai toute ma vie des témoignages sur des forums de... notamment d'un homme qui disait mais moi si je me suscite pas en vivant avec ce syndrome c'est pour que ma femme et mes enfants puissent continuer à toucher leurs allocations et ça m'a bouleversé, bouleversé parce que je savais quelle était sa souffrance parce que je la vis aussi et en même temps voilà c'était tellement poignant et je me suis dit il faut qu'on visibilise en fait c'est obligé c'est ma mission de vie en fait on peut pas laisser des gens dans la solitude et dans la douleur et la détresse. Donc, merci.

  • Speaker #0

    Quelqu'un rebondit sur ce que j'ai dit par rapport à ma présence en tant que père, qui dit que c'est peut-être mieux d'être pas souvent là, mais épanoui, plutôt que toujours présent, mais renfrogné. Je suis assez d'accord. Oui, c'est vrai. Encore une fois, c'est plus la qualité que la quantité, mais ça se questionne avec les enfants, mine de rien, si la quantité... n'est pas plus efficace que la qualité de présence.

  • Speaker #1

    Je pense qu'ils ont besoin de présence, ils ont besoin de sécurité, ils ont besoin qu'on soit là. En tout cas, un adulte bienveillant.

  • Speaker #0

    Totalement, ouais. Voilà, alors, il y a des jolis mots qui passent. Désolé si on n'arrive pas à rebondir à chaque fois. En tout cas, ça fait plaisir de voir que vous êtes toutes et tous actifs. Actif et active. Du coup, quelqu'un pose la question. Du coup, je viens en tant qu'aidant. Est-ce que ça vous a paru difficile de la soutenir lors de la grossesse qu'en temps normal ?

  • Speaker #1

    Plus difficile.

  • Speaker #0

    Plus difficile. Je n'ai pas pris mes lunettes, ce qui est une très mauvaise idée. Plus difficile de la soutenir lors de la grossesse qu'en temps normal ?

  • Speaker #1

    Joker, je pense que ça a été très difficile pour toi de me soutenir dans cette grossesse.

  • Speaker #0

    Surtout la deuxième, ouais.

  • Speaker #1

    Celle qui a amené Billy au monde.

  • Speaker #0

    Ouais, celle qui a amené Billy au monde. C'était dur, en effet, de te soutenir. Je commençais aussi à avoir peur des rendez-vous d'échographie, par exemple. En plus, ce qui avait de bien ou de discutable, c'est qu'on avait... plus d'échographie pour avoir un suivi plus régulier. Mais du coup, il y avait toujours un peu cette peur de est-ce que le bébé va bien et tout. Et puis, généralement, alors que Billy bougeait tout le temps, les veilles ou les matins d'échographie, on ne la sentait pas. Donc, c'était toujours le moment genre, mais qu'est-ce qui se passe ? Bien pour nous. stresser. J'ai eu... Moi, mine de rien, j'ai quand même adoré la grossesse. Et je me rappelle que pendant l'accouchement, j'avais pleuré parce que je faisais le deuil de la grossesse. Et c'était un moment où l'enfant allait arriver, le bébé allait arriver, et que cette grossesse n'allait plus être là, malgré... Voilà. Pour dire... C'était difficile, mais j'étais très triste que ça s'arrête aussi.

  • Speaker #1

    Moi, ça a été tout l'inverse. C'est-à-dire que vraiment, à partir du moment où ma fille est venue au monde, l'angoisse a disparu, en fait. La grossesse, le ventre, c'était vraiment quelque chose de trop conceptuel pour moi et je ne pouvais pas lire sur un visage comment allait mon enfant, en fait. Et une échographie, c'est trop abstrait pour moi et j'avais besoin de concret. Et aujourd'hui... Quand je vois ma fille, je n'angoisse pas, en fait. Elle m'exprime, elle me dit tout ce qu'elle est. Elle me dit si ça ne va pas, si ça va bien, si elle est en forme, si elle est fatiguée, si elle est malade. Elle me l'exprime, en fait. Et d'ailleurs, elle le fait très bien. Et du coup, je n'ai plus d'angoisse parce que je sais là où elle est. Alors que dans le ventre, alors que j'étais censée bien savoir là où elle était, je ne savais pas où elle était, en fait. Et ça, ça a été rude. Donc, il faut simplement se dire qu'il y a des grossesses qui sont difficiles. pour soi, pour le partenaire et que, quelque part, l'avantage, entre guillemets, c'est qu'on sait que ça se termine à un moment donné. Donc ça peut être dur et c'est aussi comment on accueille cette période-là, qui n'est pas simple, et comment on se fait soutenir aussi là-dedans, parce que je pense qu'on est aussi dans un monde qui survalorise ces périodes de grossesse, de postpartum et tout ça, et en réalité, quand on met bien le nez là-dedans, on se rend compte que c'est pas tout juste. Et donc, trouver des communautés de soutien, il y en a... énormément sur Instagram, il y a des applications, il y a plein de podcasts sur la question de la maternité. D'ailleurs, moi, j'ai répondu à une interview sur le podcast Hello Mamas. Donc, voilà. Il y a de la matière à pouvoir aller trouver d'autres discours, d'autres personnes qui vivent des choses similaires. Donc, il ne faut pas hésiter. En fait, comme dans la maladie, la grossesse, on peut trouver des espaces de soutien.

  • Speaker #0

    Et quelqu'un, d'ailleurs, pose... La question, j'ai vu que vous aviez beaucoup de soutien de votre entourage. Tamara, est-ce que tu penses que tu aurais pu gérer ta maternité sans toutes ces aides, dont celle de ton mari ?

  • Speaker #1

    Non, pas du tout. Pas du tout. Et là aussi, en fait, il y a plein de choses qui me font dire, c'est dans la maladie, mais hors de la maladie aussi. Je pense que tout parent a besoin de soutien. pour élever son enfant vraiment, j'y crois, dur comme fer. Je vous recommande le livre Chasseurs, cueilleurs, parents qui est une pépite sur cette question-là et sur la question aussi de sortir de cette famille nucléaire où c'est un papa, une maman, un bébé et en fait où on est seul à gérer et à vivre tout ça. Je pense qu'il faut revenir à quelque chose où la famille de manière plus vaste est impliquée. Donc, ça peut être les grands-parents, les tantes, les oncles, les arrière-grands-parents, même quand ils sont en forme. Donc, voilà, déjà cet aspect famille. Et puis, parfois, la famille, elle n'est pas disponible ou elle n'est pas présente. Et c'est OK. Mais comment est-ce qu'on crée un réseau de soutien ? Plus large encore, ça peut être des amis. Il y a toujours des amis. D'ailleurs, on en remercie une ou deux ici qui sont d'accord de prendre, par exemple, le bébé une fois de temps en temps pour une nuit. Ça peut être, je ne sais pas, nous, on a fait appel à un moment donné à un service. Alors ça, ça existe exclusivement à peut-être Genève, Suisse, je ne sais pas exactement. Mais probablement qu'il y a des services similaires en France. Oui, on avait vu une émission, il y avait des services similaires. Où en fait, il y a... des femmes qui viennent chez vous dormir à domicile pour faire la nuit avec votre bébé. Nous, ça a été extrêmement compliqué les 9 premiers mois de nuit avec Billy parce qu'elle avait du reflux. Et dit comme ça, ça a l'air de ne pas être un truc immense. Ça pourrit la vie d'un système. Le reflux fait qu'un enfant peut se réveiller toutes les demi-heures sur une nuit. Donc c'est immonde, tout simplement. Et du coup, on a fait appel à un service qui s'appelle les Marie Poppins à Genève, où c'est des personnes qui viennent faire la nuit. Donc nous, on est sur place, mais on leur donne toutes les indications, on met les boules qui aissent et on peut dormir. Et ce qui était bien, c'est que c'est des services qui sont, comment on dit, on les paye en fonction de notre budget. Donc de bas, ça a l'air très cher, mais si vous avez un budget qui est moindre, eh bien, c'est fait en fonction de votre budget. Donc on a pu se le payer. Donc ça, ça a été aussi une grande aide à un moment donné. Donc voilà, il y a eu ça, le soutien aussi. Il y a des associations qui apportent ou des personnes apportent des repas à domicile. Donc en postpartum, c'est ce qu'on a fait. On a eu des personnes qui nous ont amené les repas à domicile. On a demandé à toutes les personnes qui venaient nous rendre visite, donc rendre visite à Bibi, à Billy, je suis fatiguée, quand elle est née, de ne pas venir avec des cadeaux, mais de venir avec un repas. Parce que sincèrement, le... énième petit doudou, on s'en fait chier.

  • Speaker #0

    Ah, mais non, il y avait une rime à faire.

  • Speaker #1

    C'est toi qui es le poète entre nous deux.

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est toi qui écris.

  • Speaker #1

    C'est vrai. Mais, on s'en fout complètement des doudous. Merci pour ceux qui le font. Mais en fait, nous, ce qu'on a besoin, c'est de libérer de la charge mentale et de l'espace tout court. On disait aux gens, venez avec un repas. Et puis, on a des merveilles. Et on le partage. Et c'est ça. Et on partageait avec les personnes. Elles nous laissaient toujours plus pour avoir des restes. Donc, En fait, c'est comment aussi, et ça c'est dur pour des personnes qui vivent avec des maladies invisibles, c'est qu'on reste souvent dans l'ombre et qu'on ose de moins en moins demander de l'aide, mais c'est comment on apprend à s'écouter, à s'aimer et à se dire Ok, de quoi j'ai besoin et comment je peux l'exprimer à l'entourage ? Et ça, je pense que c'est un secret, que ce soit parentalité ou pas parentalité, dans la maladie. Vraiment. Donc c'est hyper dur et je le sais, moi je suis... issu d'une enfance complètement traumatisée. Donc, je suis une enfant qui n'a pas appris à dire les choses de base. Au contraire, j'ai toujours tout gardé pour moi. J'ai toujours dit que ça allait bien, machin et tout. Et en fait, la maladie m'a vraiment demandé à complètement passer dans quelque chose de différent par rapport à ça et m'ouvrir à me dire, OK, en fait, si là, je veux me respecter, écouter mes besoins, il faut que je puisse me les formuler à moi-même et ensuite les formuler aux autres. Et malheureusement, ceux qui n'entendent pas, ils peuvent... plus vraiment faire partie de notre vie parce que parce que c'est pas confortable et c'est pas agréable donc c'est comment aussi oser demander gens avec plaisir vous venez visiter notre enfant mais vous ramener par contre un repas voilà un repas tout simplement des biscuits aussi cool avec quelqu'un

  • Speaker #0

    te pose la question si tu as eu l'impression que tes symptômes étaient plus fort pendant ta grossesse où ils étaient identiques identique Tiens, on ne pose pas la question si ils étaient moins forts.

  • Speaker #1

    Parce qu'elle sait, elle sait. C'est une FDDS,

  • Speaker #0

    elle. Il y avait la croyance aussi que forcément, ça serait pire avec une grossesse.

  • Speaker #1

    Non, alors, du coup, tu vois, on a reparlé et j'ai perdu le fil de ce que posait la question. Mais se poser la question, ce que posait la personne. Les symptômes sont restés identiques pendant la grossesse. Donc, c'est-à-dire plus ou moins fort en fonction des jours. Par contre, là où ça a été l'horreur, ma parole. Le retour de couche. Aux 10 mois de Billy. Donc il y a deux mois. Et depuis, je nage pour sortir la tête de l'eau. Autant dans les symptômes physiques que les symptômes psychiques. Donc il y a des jours où ça va et il y a des jours où j'ai juste envie de mourir. Donc voilà, c'est pas simple. Et là, la méthode Kertan, on en parlait tout à l'heure aussi, c'est vraiment... En fait, le travail sur le système nerveux, c'est la chose qui me sort la tête du gouffre, vraiment. Donc je navigue depuis, assez violemment, depuis le retour de couche. Voilà.

  • Speaker #0

    Quelqu'un nous dit que vous avez... Vous avez dans tous les cas, au-delà de la maladie, l'air d'être des parents formidables et sains. Merci beaucoup, c'est très gentil.

  • Speaker #1

    Moi, j'ai une question là, qu'on m'a posée, mais je pense que c'est Mickaël qui pourrait y répondre. La question que la personne m'a posée, c'est, les premiers mois sont décrits comme épuisants. Comment avez-vous géré ?

  • Speaker #0

    Donc, les premiers mois ?

  • Speaker #1

    Les premiers mois dans le postpartum.

  • Speaker #0

    Dans le postpartum. Bah nous notre expérience... Tu veux que j'attaque par quoi ?

  • Speaker #1

    Il va falloir que tu l'évoques à un moment donné, ça fait une heure et quart qu'on est en train de leur parler.

  • Speaker #0

    Exactement. Non, non mais c'est pas ça, c'est pas que je voulais l'éviter.

  • Speaker #1

    Par quel bout commencer ?

  • Speaker #0

    Ouais exactement, c'est que je ne sais pas raconter les histoires et du coup je... Ah bon ?

  • Speaker #1

    Quelle croyance !

  • Speaker #0

    Donc les premiers mois. Je ne sais pas si pour certains et certaines vous étiez présents présentes lors de notre premier live. J'avais dit je sens que je vais faire une dépression postpartum. Je la vois gros comme une maison. Et moi je l'ai faite, mais une belle. Et alors là, la question se pose, c'est est-ce que je l'ai appelé ou est-ce que je me connais assez pour savoir ce qui pouvait m'arriver dans la gueule ? Bon, alors déjà, c'est sûr que je faisais le deuil d'un lieu de vie que j'adorais. On devait déménager un peu dans l'urgence lors de la grossesse avec un changement de... pays, patati, patata, gérer en tant qu'indépendant aussi l'inquiétude du moment de faire mon congé paternité. En plus, je voulais faire un mois de congé pour être présent. Je me suis bien loupé parce que on avait cette croyance qu'on nous dit, oui, le terme, c'est telle date. On avait la croyance que le paquet serait livré à cette date au plus tard.

  • Speaker #1

    C'est ça, le terme c'était le 30 août, Billy est arrivé le 12 septembre.

  • Speaker #0

    Voilà, et moi j'étais à partir du 30 août, je dis que je serai un mois absent de mon activité professionnelle. En effet, j'ai commencé à être absent, mais deux semaines avant l'arrivée de Billy. et deux semaines après l'arrivée de Billy. Donc, le congé paternité était un peu trop court, à mon goût. Et Tamara, en plus, a eu une fracture du sacrum à l'accouchement. On ne le savait pas, en plus. Alors là, on est de nouveau dans un cas très délicieux. C'est l'attente d'un diagnostic. Voilà. Donc, dans cette communauté...

  • Speaker #1

    Une mini-parenthèse, donc j'ai fracturé parce qu'on a appris par la suite que je vivais avec de l'ostéoporose précoce, et que c'est pour ça que j'avais fracturé, parce que j'ai eu un accouchement en vrai qui a été magique, incroyable, j'ai accouché dans l'eau, sans traumatisme, quoi que ce soit, et c'était pas normal de fracturer dans des conditions aussi positives, et c'est ensuite qu'on a fait des examens, qu'on a vu qu'il y avait une fracture au sacrum, c'est un endroit pas facile à consolider, et en plus de ça, donc que j'avais de l'ostéoporose, tout ça. Parenthèse fermée.

  • Speaker #0

    Mais ça, en plus, là, c'est le moment facile. Enfin, on sait ce qui se passe. Là, on est de nouveau dans une attente de diagnostic. Tu as des douleurs monstrueuses. Tu n'arrives plus à marcher. Personne n'arrive à savoir ce que tu as. Donc, on ne sait toujours pas. On attend un diagnostic. On est dans une crainte. On ne sait pas quoi faire. Tu te retrouves en chaise roulante.

  • Speaker #1

    Je ne peux plus porter Billy. Je ne peux plus la changer.

  • Speaker #0

    Elle ne peut plus rien faire.

  • Speaker #1

    Avec un nourrisson.

  • Speaker #0

    Avec un nourrisson. Donc ouais, je me retrouve à gérer bien, bien comme il faut tout ça. On fait, ok, ça se tasse. Enfin, on trouve un peu qu'est-ce qui se passe. Voilà, ça se rassure. Donc là, ouais, c'est quoi, ça a pris presque deux mois, un peu, ouais, deux, deux, trois mois. Et là, Billy commence à avoir ses intolérances et à avoir du reflux. Et donc, ne dort pas. Et là, il y a cette pratique de torture qui se fait dans certaines prisons, dans certains pays, c'est de ne pas laisser dormir les détenus. Et bien, en fait, c'est vraiment une vraie torture. On devient complètement fou, on n'a pas un moment pour reprendre un peu d'énergie et d'esprit. Je me rappelle que je disais Oh purée, j'ai pu dormir deux heures de suite ! Oh, mais ça fait un bien fou !

  • Speaker #1

    C'était une victoire.

  • Speaker #0

    C'était une victoire, dormir deux heures de suite. sans être interrompue. Waouh, c'était déjà énorme.

  • Speaker #1

    On avait fait notre nuit, quoi.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais. Et donc, en fait, ainsi de suite... Voilà, je commence à perdre un peu la patate. Et en fait, en réalité, c'est ça aussi. C'est que quand à l'époque, je disais, ouais, je sens que je vais faire ma dépression postpartum, j'avais peut-être un fantasme.

  • Speaker #1

    La jolie dépression.

  • Speaker #0

    Ouais, un truc un peu romantique. Genre, je vais être là, genre, non, mais je n'en peux plus. Je n'ai plus goût à rien. Je ne sais pas. En fait, je m'attendais à ce que je comprenne vraiment. Genre, ah, je suis dans une dépression, quoi. Mais en fait, non, les maladies invisibles, c'est vraiment invisible. Je ne la voyais pas. Je disais, non, mais ça va, je gère. Non, mais ça va. Je suis irritable. Je n'ai plus goût à rien. Je suis détestable. Et comment ?

  • Speaker #1

    Et on ne pouvait rien planifier, rien projeter. Tout était trop. C'est vraiment le burn-out,

  • Speaker #0

    quoi. Burn-out aussi. Genre, ah, ça dit que ce soir... Non, on ne me parle pas de ce soir. Je ne sais pas si je vais survivre déjà d'ici midi.

  • Speaker #1

    Il y avait vraiment une défensive terrible.

  • Speaker #0

    Je n'en pouvais plus. Et en fait, notre sage-femme avait envoyé à Tamara par mail un questionnaire pour diagnostiquer comment ça se passait pour elle et puis voir si potentiellement elle vivait une dépression postpartum, donc en prévention comme ça.

  • Speaker #1

    C'est ça, ce n'est pas un réel outil de diagnostic. Il faut quand même après que ce soit posé par un professionnel. En tout cas, c'est un questionnaire qui donne déjà des pistes pour savoir si on fait une dépression postpartum ou pas. Parce qu'elle avait un doute me concernant. Et moi, pas du tout. Je ne me suis jamais sentie autant. Alors, j'étais épuisée comme Mickaël. C'était infernal avec le manque de sommeil et tout ça. Mais au contraire, j'avais un élan de vie immense. Bon, avec l'allaitement aussi, toutes ces hormones à fond. Et puis ma fille, quoi, qui m'apportait tellement de joie. Et puis un jour, on mange ensemble avec Mickaël. Je lui dis Tiens, tu ne veux pas faire ce questionnaire toi ? Parce que moi je l'avais fait entre temps et puis en effet je n'étais pas du tout dans la dépression postpartum. Et puis en fait, chaque fois que je lui posais une question, je partais en fou rire parce que je savais déjà ce qu'il allait répondre. Par exemple, la question c'est Est-ce que vous avez pensé dans les trois derniers jours déjà à vous faire du mal ? non jamais, oui tout le temps. Enfin voilà, je donne des réponses un peu basiques comme ça. Et puis évidemment, je ne rigolerais pas de ça dans un autre contexte, mais là c'est aussi notre complicité avec Mickaël et j'ai senti que c'était possible. Mais en fait, on riait à chaque fois parce qu'on était en train de se rendre compte que oui, il était bien dans une dépression postpartum et qu'on mettait le doigt dessus petit à petit grâce à ce questionnaire. Et... Ça a été extraordinaire, quelque part, ce questionnaire, qui de base peut sembler être un truc tout con. Bon, c'est quand même pas un test dans le magazine cosmopolitan, mais ça peut paraître tout bête. Mais en fait, tout d'un coup, il y a quelque chose qui s'est mis en lumière. Et ça, la communauté Les Invisibles, elle le connaît à travers le diagnostic. Il y a vraiment ce côté genre Ah, mais en fait, il y a quelque chose qui n'est pas normal entre guillemets. Et en fait, ce avec quoi je vis, il y a un mot là-dessus. Et c'est cette dépression.

  • Speaker #0

    Oui. Donc en fait, la sage-femme, on a pris un petit rendez-vous téléphonique pour savoir si j'avais besoin d'aide ou pas. J'avais dit non, que je regarde dans un mois, un truc comme ça, voir comment ça se passe. Voilà, je me mentais. Ça donnait l'impression que ça allait mieux. Mais quoi qu'il en soit, c'est qu'en fait, le fait d'avoir mis un mot dessus, un nom dessus, je le disais autour de moi. Comment ça va tout ça ? Et je disais à ma famille, à mes potes, tout ça, apparemment je suis en train de faire une dépression postpartum. Et ouais, c'est surprenant la réaction des gens, parce qu'un homme fasse une dépression postpartum, soit ça fait rire, soit ça alerte.

  • Speaker #1

    D'ailleurs c'est fou, même dans le monde médical. Comme les personnes ne sont pas du tout au courant de ça, même quand on en parle avec des médecins, ils sont là mais comment ça, votre mari a fait une dépression postpartum ? Et en fait, je crois que statistiquement, on est sur 10 à 15% des hommes qui font des dépressions postpartum. Et moi qui en ai parlé avec pas mal de personnes autour de moi, le nombre de femmes qui m'ont dit on n'a jamais diagnostiqué mon mari le mot n'a jamais été posé, mais pour moi c'est sûr qu'il en a fait une. J'ai quand même des hommes aussi qui me l'ont dit. à plusieurs reprises. Donc en fait, de nouveau, une fois que la parole se délie sur un sujet, on se rend compte qu'il est beaucoup plus présent qu'on ne l'imagine. Et en fait, je pense que personne n'est à l'abri d'une dépression postpartum quand on s'occupe de son enfant, tout simplement. En fait, à partir du moment où on est impliqué dans la relation à son enfant, on peut faire une dépression postpartum, parce que ça demande une énergie, une concentration, une présence qui est probante, qui est énorme.

  • Speaker #0

    Hum hum... Moi, j'ai d'autres questions là. Je ne sais pas si toi, il y a quelque chose qui t'a sauté aux yeux là. Mais si jamais, moi, on me demandait, est-ce que je me sens différente des mamans en bonne santé ? C'est une bonne question. C'est une question qui me touche beaucoup parce que je pense que ce que ça vient révéler, c'est que non, je ne me sens pas différente des mamans en bonne santé. je me sens différente des autres, tout simplement, en fait, et pas forcément des mamans en bonne santé. Je me sens différente des femmes de mon âge, j'ai envie de dire, des femmes de 33 ans, entre guillemets, ou dans la trentaine, ou dans cette période-là de la vie. Je me sens extrêmement différente. Je peux donner un exemple, mais par exemple, je ne sais pas, des amis qui se disent Ah, Oh trop génial ! On va se faire un week-end entre amis, on part à Mallorque faire la fête et visiter. Et bien pour beaucoup de personnes ça a l'air d'être un projet incroyable pour des femmes de 30 ans. Et pour moi c'est me proposer un gouffre, vraiment c'est comment ne pas dormir, devoir me déplacer. Mettre mon corps à mal parce que j'ai plein d'attelérences alimentaires, donc me retrouver dans des restos ou des choses comme ça, c'est compliqué. Mettre mon corps en surchauffe parce que visiter une ville, c'est beaucoup de stimulation sensorielle, des nouvelles odeurs, des nouveaux bruits, des nouvelles personnes, des nouvelles rues. Donc ça me demande une concentration énorme. Donc en fait, c'est pour dire qu'un projet qui a l'air incroyable pour des personnes qui pourraient être de mon âge, pour moi, devient quelque chose qui est extrêmement... anxiogène, si je souhaite le faire, mais autant dire que le week-end à Mallorque, c'est impossible pour moi, donc au final, qui est excluant. Donc, pour moi, la difficulté, elle est dans cette différence-là, c'est de sentir que je ne mène pas la même vie que mes consœurs, et que je me sens des fois comme une, je ne sais pas, une femme plus recluse, chaque... sortie ou proposition comme ça est peu évidente pour moi en final dans la projection, dans ce que je peux y faire. Et puis en fait, à chaque fois que je décide de répondre par la positive à une de ces choses-là, eh bien j'en paye quasi tout le temps les conséquences. Donc quelque part, c'est trouver cet équilibre qui n'est pas simple. Donc je dirais que c'est plutôt là-dedans où voilà. où je me sens différente, mais pas des autres mamans en bonne santé, mais des personnes en bonne santé, tout simplement, en fait. Est-ce que la maternité m'a donné un second souffle ou une sorte de motivation ? Ça, c'est une autre question qu'on a eue, et j'ai envie de dire un grand oui, en fait. Je sais que ça reste mon propre témoignage, et tout le long, il faut vraiment l'entendre comme ça. C'est notre propre témoignage, c'est notre expérience personnelle. absolument pas la vérité ou la réponse à tout. Moi, le fait que Billy soit rentré dans ma vie, ça a été... C'est vraiment... Si j'en parle, là, j'en pleure. C'est vraiment la plus belle chose qui m'a été amenée, avec toi, évidemment. Mais pardon, j'en perds mon stylo, tellement ça m'émeut. Oui, ça m'a donné un élan de vie qui était vraiment tassé dans cette période de vie. Ça faisait trois ans. que je vivais avec la maladie. Et il y a vraiment quelque chose de l'ordre de la lourdeur, en fait. Plus le temps passe, plus les années passent, plus les expériences passent et qu'on est toujours là-dedans, il y a de la lourdeur, il y a de la dureté. C'est un monde dur, le monde de la maladie, vraiment. Et le fait de mettre au monde un être qui s'émerveille de tout, qui est vif, qui explore tout. qui ne demande qu'à croquer la vie, mais on ne peut que se placer humblement à côté d'elle et voir les choses avec ses yeux. Et c'est magique, en fait. Pour moi, c'est la plus belle chose qui puisse arriver. Donc oui, elle m'a donné un second souffle de ouf. Et en plus de ça, comme parlait Mickaël tout à l'heure du fait que c'était un révélateur de priorité, ça, ça a été... incroyable j'ai arrêté de brasser de l'air déjà j'ai énormément arrêté de brasser de l'air en tombant malade mais alors en devenant maman vraiment genre le tout ce qui est superficiel pour moi parce que le superficiel il est différent pour chacun mais tout ce qui était superficiel à ma vie superflu n'existe plus tout simplement parce qu'en fait le temps que je peux offrir de qualité à ma fille c'est celui là qui est important Donc voilà. Edelette, il y a des questions ou pas ?

  • Speaker #1

    Non, quelqu'un qui dit justement que sa compagne essaye de tout anticiper et que lui, elle, a tendance à gérer les problèmes quand il lui tombe sous le nez. Après voilà, il y a...

  • Speaker #0

    Avez-vous cette même dynamique ? Pensez-vous que de ne pas anticiper ou me mettre au courant des choses pourrait impacter la grossesse et la naissance ? En gros, est-ce que je devrais me mettre à anticiper ?

  • Speaker #1

    J'ai l'impression que c'est difficile de changer de nature, déjà. En fait, ou plutôt la question, c'est est-ce que vous êtes dans un équilibre ? Est-ce que ça vous équilibre, en fait, ce fonctionnement ? Est-ce qu'il y a besoin que tout le monde soit dans l'anticipation ?

  • Speaker #0

    Il dit ne serait-ce que pour sa charge mentale. C'est vrai que la question de l'anticipation dans la charge mentale, elle est évidente, en fait. Quelque part, si on prend l'exemple, par exemple, notre fille comme moi, elle est intolérante aux produits laitiers et au gluten. Donc quand elle est à la crèche, nous on doit anticiper à chaque fois quel est le menu et lui faire des choses appropriées par rapport à ses intolérances ou pas. Donc ça demande de l'anticipation. Donc quelque part, si toi tu n'anticipes pas et de temps en temps, c'est que moi qui m'y colle de préparer les menus à l'avance, les congeler, les décongeler, les amener à la crèche, mettre les étiquettes. Enfin voilà, en fait, on va dans du tout. du très concret quand on est parent. C'est vraiment pas glamour, mais c'est vraiment ce genre de choses-là. C'est le ménage, la bouffe, voilà. Et donc, je pense qu'il y a des anticipations différentes. Il y a l'anticipation anxiogène, qui n'est pas la même chose, qui est de tout anticiper, d'imaginer tout ce qui pourrait arriver. Je pense, par exemple, peut-être que je rentre dans un détail qui pourrait fâcher certaines personnes, parce que je pense que dans la parentalité, on a des besoins différents. Mais par exemple, il y a des personnes qui achètent des gadgets. Pour protéger leur enfant de tout. Par exemple, ils mettent dans leur lit un truc qui détecte la mort subite du nourrisson, ils lui mettent un AirTag dans le sac à dos pour être sûr qu'il ne se fasse pas kidnapper, un peu toutes ces choses-là, je noircis le trait, mais il y a ce côté où on peut avoir peur de tout avec un enfant. Et surtout dans ce système où tout fait peur, les informations font peur, dès qu'on écoute les gens, ils ne nous racontent que des choses qui font peur, parce que les choses positives, on les raconte moins. Et donc on peut tout anticiper de manière anxiogène. Je pense qu'il y a une différence avec l'anticipation sur le concret et le quotidien, qui ça c'est une anticipation dont on a besoin quand on est parent et aussi quand on est malade. Parce que justement, rien que la question alimentaire, et ça on en avait déjà parlé dans d'autres lives ou autre chose ou un podcast, je ne sais plus, c'est vraiment par exemple, ah bah tiens aujourd'hui, moi je suis un peu plus en forme, donc je vais faire un peu plus de quantité de nourriture pour congeler, pour les jours où ça ne va pas, juste sortir le topo air du frigo et pouvoir quand même manger. même si je n'ai pas la force de cuisiner. Donc, il y a une anticipation qui, je pense, est saine, tant dans la maladie chronique que dans la parentalité. Je ne sais pas ce que tu en penses.

  • Speaker #1

    Oui, je suis tout à fait d'accord. Je n'ai pas d'autres exemples là comme ça. J'essaie plus de se raccrocher sur le fait que des fois, ça reste difficile de se forcer dans quelque chose où on n'est pas naturellement. Par exemple... si moi, dans notre fonctionnement, si moi, je commence à prendre, à anticiper et à prendre un peu plus le lead sur les, on va dire, les décisions de santé de Billy, ça ne va pas te rassurer, ça, par exemple.

  • Speaker #0

    Non,

  • Speaker #1

    en effet. Tu vas être là, non, je préfère moi anticiper et je préfère moi gérer ça parce que tu as besoin de, on va dire, ce contrôle-là, ça te rassure et tout ça. Et moi, ça me va très bien parce que, finalement, ça rassure tout le monde, en fait, pour ça. Après,

  • Speaker #0

    En fait, de ce que tu racontes et qui, je pense, peut être intéressant, en effet, c'est que de diviser certaines tâches et que chacun coordonne des domaines différents, ça peut être pas mal, en fait. C'est qu'on a chacun nos facilités et justement, moi, le réseau médical de Billy, toutes ces questions-là, genre comment la soigner naturellement, je sais gérer ça vraiment. Et donc, j'ai envie que ce soit un pôle sur lequel je gère moi. Ça n'empêche pas à Mickaël de dire tout d'un coup, genre... Là, il y aurait peut-être besoin d'un petit daf à le gant parce qu'elle a l'air d'être dans la douleur. Enfin voilà, on communique quand même. Mais c'est plutôt un domaine que je vais gérer. Les fringues aussi, parce que j'adore ça. Ça fait cliché, je suis désolée, mais j'adore m'occuper de ces fringues. Toi, tu t'occupes de quoi, du coup, concernant Vili ?

  • Speaker #1

    En fait, je m'occupe de son éducation musicale. Je métacommunique beaucoup avec elle. Ouais, non, je suis plus dans le... Non, c'est vrai, je n'anticipe pas grand-chose. Bah oui, une fois j'ai fait une sortie avec elle pour rejoindre un ami, ça m'a pris le triple de temps pour la préparer et préparer ses affaires parce que je ne le fais jamais en fait. Quand je passe du temps avec elle, je reste... tranquille à la maison. Et puis, voilà, je fais des instants calmes avec elle ou de jeux, oui, de musique, d'histoire, de choses comme ça. Mais c'est vrai que je ne fais pas beaucoup de programmes et ce qui fait que, anticiper sur les sorties, par exemple, je suis mauvais à ça. Après, quand on le fait ensemble, j'arrive à être plus efficace parce que je sais ce qu'il faut, entre guillemets, et que... que je te soutiens plus que je l'aide. Ça, c'est sûr.

  • Speaker #0

    Après, il y a, je pense, une donnée qui est importante aussi, et là, je parle pour les personnes qui sont malades, c'est de pouvoir faire confiance à son ou sa partenaire aussi, de justement, si tout à coup, soi-même, on n'arrive pas à gérer certains jours ou certains moments, de se dire, en fait, c'est l'autre qui prend et c'est OK. Et j'ai envie de dire que du coup, c'est quelque chose qui s'y réfléchit bien en amont sur la question de avec qui je fais un enfant, tout simplement. Parce que...

  • Speaker #1

    Non mais... C'est pas sur le moment que...

  • Speaker #0

    Est-ce que je suis avec quelqu'un en qui je peux avoir confiance, sur qui je peux compter ? Et ces données-là, elles sont pour moi essentielles. Et à partir de ce moment-là, voilà, quand certains ont des périodes de crise ou des choses comme ça, c'est de se dire, ok... Ça ne sera pas fait comme je veux que ce soit fait. Il va peut-être l'habiller en rose et je n'aime pas ça. Bon, ça va être un dress, pas ton genre non plus. Et puis, en fait, c'est complètement OK. Parce que ce ne sont pas des choses qui sont importantes, ce ne sont pas des choses qui sont vitales. Tout d'un coup, il va oublier quelque chose et ce n'est pas grave. Et je pense que, là aussi, je pense qu'on doit déconstruire en tant que parent ce qui est important pour un enfant. Et des fois, on met des priorités au mauvais endroit quand on est parent. C'est-à-dire qu'on n'en a rien à fiche de la couleur des fringues ou de ce genre de choses. Par contre, l'enfant a besoin d'être en sécurité, il a besoin d'être consolé quand il pleure, il a besoin d'être porté quand il se fait mal, il a besoin d'être aimé. Les besoins fondamentaux, ils sont là. Et je pense qu'aujourd'hui, c'est des choses qu'on oublie des fois. C'est qu'on essaye tellement de répondre aux besoins de l'enfant, des besoins qui n'existent même pas en réalité. Alors que les vrais besoins, les besoins qui sont primaires, on les oublie. Tout d'un coup, on nous dit, vous portez votre enfant au portage, mais vous ne voulez pas qu'il soit un peu autonome ? Mais en fait, cet enfant est un nourrisson. Il ne sait pas manger tout seul, il ne sait quasi pas dormir tout seul. Oui, il a besoin de sécurité pour devenir autonome. Et aujourd'hui, on a un enfant de presque une année qui mange tout seul, qui explore tout seul. qui croque la vie à pleines dents et qui a peur de rien, parce qu'on a su la sécuriser quand elle était nourrisson. On a su lui apporter cette sécurité. Et c'est pour ça, je veux juste, je fais une digression là, mais simplement, il faut des fois lâcher sur certaines choses et se dire, ok, là, moi je suis en crise, j'ai besoin que mon partenaire ou ma partenaire prenne la relève. Mais en fait, ce que j'ai besoin, c'est de la confiance là-dedans, dans la sécurité, l'amour, mais pas sur des détails qu'on peut se mettre dans le quotidien.

  • Speaker #1

    Voilà, et ça, c'est des moments aussi de... qui ont été assez difficiles aussi dans la communication. C'est, on a besoin que l'autre prenne le relais, mais on veut maîtriser comment l'autre prend le relais aussi. Et ça, ça ne peut pas marcher. Non, mais attends, tu le fais, mais fais-le bien. Enfin, tu ne voudrais pas. Ah oui, les questions.

  • Speaker #0

    Le pire, ça, tu dépasses.

  • Speaker #1

    Ah purée, j'ai mis le doigt dessus. Les questions. Tu es sûr que tu ne voudrais pas plutôt lui mettre une reste ? Alors non, je ne veux pas. Et je me l'occupe moi, donc tu fais confiance à ça. Parce que finalement, on se retrouve de nouveau les deux à s'en occuper. Et à moitié, et en confrontation. Donc apprendre à faire confiance à l'autre, ça peut être très difficile, mais ça peut être très révélateur aussi dans le couple. En fait, je n'arrive pas à faire confiance à mon partenaire par rapport à notre enfant. C'est grave ce que je dis, mais ça peut être intéressant aussi. Si on a besoin de tout contrôler. il y a peut-être un problème de confiance. Et il y a aussi un autre sujet, deux autres. J'ai découvert que quand on faisait un enfant, c'était toute la société qui avait le droit de dire quelque chose sur son enfant. En fait, on ne fait pas un bébé seul, déjà, on fait avec la société. Tout le monde dit quelque chose.

  • Speaker #0

    On devient l'espace public.

  • Speaker #1

    Voilà. Ah, mais vous faites ça comme ça ? Moi, je pense plutôt qu'elle a mal aux dents.

  • Speaker #0

    Il n'est pas un peu chaud, votre enfant ? Je crois qu'il a un peu froid. Il devrait avoir envie de manger là où vous le nourrissez beaucoup trop.

  • Speaker #1

    Mais vous avez vu l'heure qu'il est ? Il n'est pas à la sieste ! Bref, on pourrait en faire plein des comme ça. Et donc, voilà, ça, c'était un exemple déjà très intéressant pour toutes les personnes qui font de la sociologie, vous le verrez. Et eux aussi, l'information. L'information. Maintenant, on a tellement d'informations. On a des livres sur tout. On a des blogs sur tout. On peut tout savoir ou en tout cas avoir un avis ou des modes d'emploi sur tout. Sur le sommeil, sur la nourriture, surtout pour l'enfant. Et du coup, chaque fois qu'on lit quelque chose, on a l'impression qu'il faut appliquer une recette précise et que tout s'explique et tout ça. Ça aussi, ça a été fatigant au bout d'un moment parce qu'en fait, notre instinct, notre intuition n'est plus du tout écoutée. Ah, le bébé, il pleure à telle heure, c'est peut-être le foie qui travaille, on lui a peut-être trop saturé son foie lors du dernier repas. Non. C'est quoi ? Non mais là je sens en fait qu'elle a juste envie d'être rassurée. Point. Ok.

  • Speaker #0

    Voilà. On part beaucoup dans des hypothèses, des interprétations et ce qui est normal parce que l'enfant ne communique pas comme nous par la parole. Mais c'est vrai que des fois, on a juste besoin de se reconnecter à sa base, sentir ses pieds dans le sol et dire ok, là mon enfant il pleure, qu'est-ce que je dois lui amener ? Tout simplement. En fait, il veut être pris dans les bras, être bercé, qu'on lui chante une chanson, qu'on lui dise qu'on l'aime, qu'on le rassure. Et on s'en fout si c'est parce que son foie, il est saturé, si c'est parce qu'il a loupé une sieste cette nuit, si c'est parce qu'il est en insécurité, parce que ça. En fait, on peut partir dans tellement de choses. Et en fait, tout ce qu'il demande, c'est juste d'être pris et rassuré à un moment donné. Mais c'est vrai qu'on devient l'espace public.

  • Speaker #1

    Voilà, voilà. Ça fait déjà une heure et quart.

  • Speaker #0

    Moi, j'ai encore quelques questions qui ont été posées. Comment le couple a vécu cette période ? Je veux bien démarrer parce que j'ai quelque chose en tête à nommer. Et après, n'hésite pas à prendre la parole par rapport à ça. Alors, le couple, ça doit être une team quand on fait un bébé. Mais vraiment une team. Parce qu'on est au service de. Et ça, c'est une réalité qu'il faut prendre en compte, vraiment. Là-dedans, on s'oublie un temps, un peu, parce que c'est quasi impossible de répondre aux besoins d'un nourrisson, de dormir par tranche de deux heures, et encore quand on a de la chance, nous concernant, et puis continuer à être un couple épanoui, aller au restaurant, faire l'amour, se faire des vacances ensemble,

  • Speaker #1

    se faire des cadeaux.

  • Speaker #0

    No way, c'est juste pas possible pendant une certaine période et ça veut pas dire que ça va pas être possible après là la preuve c'est que nous on a fait notre premier week-end en amoureux ce week-end là mais simplement dire qu'il y a un moment où il faut être conscient qu'il y a une parenthèse du couple et ça veut pas dire que c'est négatif parce qu'il y a un trio qui se forme et ce trio là, il est sublime mais le couple duo il est mis dans une il est dans autre chose Il est avec ce nouveau bébé, ce nouvel être sur lequel on se focalise. Et en fait, moi, j'ai souffert un peu de ça au début, parce que je suis, je pense, une personne qui demande à mon partenaire pas mal d'attention. Je le dis sincèrement, j'aime être aimée en fait, tout simplement. J'aime qu'il me caline tous les jours, qu'à chaque fois que je marche à côté de lui, il me fasse un petit coucou sur la hanche, le ventre, le dos, les cheveux. J'aime me connecter à lui, j'aime refaire le monde avec lui, parce que je pense qu'on est assez fort pour ça. Voilà, et toutes ces choses-là... Pendant cette période de postpartum qui dure plus ou moins longtemps. Mais par contre, on sait que ça ne dure pas six semaines, comme certaines personnes disent. Aujourd'hui, sociologiquement, on est plutôt sur trois ans. Mais cette période-là, elle chamboule ce duo, clairement. Donc, c'est comment on peut s'offrir des espaces en étant parent. Et ça, nous, on a mis du temps à arriver là-dedans. Parce qu'au départ, on était en mode survie, comme on l'a répété. On ne dormait pas du tout, donc on était en mode survie. Donc, en fait, il n'y a pas... juste pas d'espace et de temps pour ça, on n'y pense pas. Et le jour où le sommeil a commencé à se remettre en place, et c'était aux 9 mois de Billy, on a pu petit à petit se dire Ah tiens, est-ce qu'on pourrait pas une fois par semaine avoir 3-4 heures ensemble où on fait ce dont on a besoin à ce moment-là ? Et ce qui est génial quand on fait ce dont on a besoin, c'est que si on a besoin de dormir parce qu'on est épuisé, on fait une sieste. Si on a envie de se faire un bon repas où on prend le temps de manger et pas en mode à fond parce qu'il y a un enfant avec nous comme ça. On s'offre ce moment de repas. Et tout ça nous a amené justement à ce que Mickaël finisse par venir avec moi à la méthode Quertan aussi tous les vendredis. Et on a ce trajet en voiture ensemble et il équilibre son système nerveux en même temps que moi-même. Donc ça c'est super. Mais c'est se dire, ok, j'accueille le fait que pendant une période, ce soit compliqué d'être un duo. Je suis ok avec le fait qu'à un moment donné, les choses vont pouvoir se remettre en place pour redevenir un couple. Mais c'est... pas tout de suite et c'est pas qu'on n'est pas un couple mais on est dans autre chose et quelque part je crois que c'est fait aussi de manière à ce que on soit pleinement présent à cet enfant qui lui a vraiment besoin de nous pour juste vivre en fait et là où on a eu un peu ce qu'on peut appeler ces fameux baby clash mais c'est un peu des termes voilà en gros là où ça a été un peu compliqué où on a pu clasher quelques fois avec mikaël quand quand billy est venu au monde c'est la nuit parce que justement on ne dormait pas et que on dormait ensemble par contre on était couché ensemble l'un à côté de l'autre Et puis tout d'un coup, Billy se réveillait pour la quinzième fois de la nuit. Et en fait, à bout l'un et l'autre, on exprimait le fait qu'on était à bout. Donc ça pouvait être simplement par une respiration. Ça pouvait être simplement de rien que ça. Par exemple, Mickaël, il faisait ça. Moi, ça me faisait vriller du casque. Parce que tout d'un coup, je me disais, mon Dieu, est-ce qu'il va lui faire du mal ? Il n'en peut plus. Est-ce qu'il va se faire du mal ? Est-ce qu'il va se barrer ? Qu'est-ce qui va se passer en fait ? Donc je me mettais en état. d'hypervigilance. Donc, mon système nerveux détraquait complètement. J'étais en mode fight or flight. Donc, j'étais complètement en mode combat. Ok, qu'est-ce qu'il faut faire ? Là, il faut se réveiller. Alors que je suis réveillée la 15ème fois de la nuit, je suis complètement déglingue. Mais il faut se réveiller quand même parce que si jamais il fait quelque chose de mal ou un passage à l'acte, ça va être l'horreur. Donc, ça, ça nous mettait dans des états horribles. Par exemple, toi, tu m'entendais, je ne sais pas, me plaindre quand on se réveillait tout d'un coup ?

  • Speaker #1

    Ben, simplement, ouais. La même chose, en fait. Tu travailles, tu te... plein et moi ça me mettait dans une alerte, je me disais ça y est, elle va partir en dépression, ça va être une maladie de plus et ça va être la maladie de trop et elle va mourir et c'est la fin du monde Et en fait on s'en voulait de réagir comme ça Alors qu'on avait juste besoin chacun chacune de juste qu'on se fait réveiller la nuit et puis on est dans notre cerveau reptilien genre Juste exprimer notre fatigue, notre colère. On n'a même pas le temps de réfléchir que c'est sorti. Et bien en fait, ça mettait l'autre en alerte. Ça n'allait pas, ça créait la tension. Et on disait, mais ça... En fait, on disait, c'est moi qui devais me lever pour m'en occuper. Laisse-moi m'en occuper. Ouais, mais je t'entends râler et tout ça, ça me stresse. Ouais, mais du coup, nanana. Et on s'engueulait et tout ça, ça n'allait pas. Et on a eu la solution. En fait, on ne dort pas ensemble et on fait des... un peu des quarts, comme les marins. On fait des quarts, c'est de telle heure à telle heure, c'est moi qui me réveille, et de telle heure à telle heure, c'est toi qui te réveille. Et on ne dort pas ensemble pour, justement, qu'on ait la liberté de se lever en râlant, mais en sachant qu'on va faire le boulot, quoi. Sans que ça empêche l'autre de dormir.

  • Speaker #0

    Quelqu'un dit, on nous a donné un conseil, ne jamais communiquer la nuit, sinon ça part en vrille. Mais c'est vraiment ça.

  • Speaker #1

    Ah bah oui, on ne peut pas.

  • Speaker #0

    On ne peut pas. Et en fait, ça a été la meilleure solution de ne pas dormir ensemble. Et là encore, pour moi, c'était compliqué parce que je suis très fusionnelle avec Mickaël et que je me disais, mais voilà, c'est bon, on en arrive au stade où on ne dort plus ensemble. C'est une débu,

  • Speaker #1

    la fin du couple.

  • Speaker #0

    Et en fait, ça a été vraiment bénéfique parce qu'il y a une coach qui disait, parce qu'on a fait appel à une coach du sommeil, on a été aussi énormément aidés par notre... pédiatre par rapport à la question du reflux et du sommeil d'ailleurs n'hésitez pas à vous entourer on a aussi des bonnes très très bonnes adresses qui consultent en visio donc n'hésitez pas si besoin mais il ya une coach du sommeil qui dit vraiment par rapport au bébé il faudrait quoi qu'il en soit que vous vivez avec votre enfant c'est que vous dormiez au moins des quatre heures d'affilée et ça ça peut être possible avec de l'aide des fois parce que nous on pouvait jamais enchaîner quatre heures d'affilée ça a commencé je sais pas à ses sept huit mois peut-être on a pu faire ça Pas avant. Et en fait, c'est comment on prend la relève. Chacun se dire, OK, moi, je fais jusqu'à minuit, moi, je fais jusqu'à 3h et ensuite, je reprends jusqu'à 6h. Enfin, voilà, se dispatcher et puis sinon, faire appel, comme on vous disait, nous, on a fait appel à cette association Marie Poppins qui vient faire des nuits à la maison. Ou c'est de faire avec, par exemple, les grands-parents ou d'autres personnes qui peuvent être présents ou des amis dans cette période qui est charnière, en fait. Et donc, voilà. Donc c'est pour dire, oui, ça a été difficile au niveau du couple, dans ces périodes de nuit, parce qu'on était en mode survie et à bout. Moi, j'ai eu besoin qu'on retrouve probablement plus vite que toi un espèce d'équilibre de couple avec vraiment des périodes ensemble, parce que pour moi, ça me manquait ce côté fusionnel avec toi, même si j'aime te voir avec notre fille plus que tout au monde. Et donc, voilà, mais égoïstement, j'ai besoin de t'avoir aussi un peu pour moi. Donc voilà, le secret c'est toujours la même chose, on va le rabâcher toute notre vie, mais c'est de communiquer, c'est de parler en jeu, de parler de soi, de dire de quoi on a besoin. Et ça, ça reste essentiel pour nous, je crois.

  • Speaker #1

    Ça c'est clair, ça. Sauf la nuit, en effet. Ne pas parler la nuit, ça c'est clair. Non, il ne faut pas. Mais sinon, continuer à communiquer. Et comme tu l'as dit, les seules fois où on a eu vraiment des engueulades, c'est depuis qu'on est parents et qu'on ne dormait pas. Et aussi par rapport au couple, apparemment il y a des couples qui font un enfant pour sauver le couple. Alors ça, je ne comprends pas. Ce n'est pas possible. Parce que nous, on communique énormément.

  • Speaker #0

    Nous, on allait au top de notre vie de couple. Et ça a été dur.

  • Speaker #1

    Et ça a été vraiment très, très difficile. Le couple, il en a pris un coup à ce moment-là. Ce n'est pas possible. Si le couple, il n'est pas solide avec une confiance. Mais non, non, on ne peut pas faire un enfant pour sauver le couple.

  • Speaker #0

    Mais là, c'est une problématique de nos sociétés aussi, de nouveau, d'idéaliser ce que c'est d'avoir un enfant et une famille, et de ne pas faire prendre conscience aux gens que c'est une charge, clairement, et que c'est un boulot. Donc, ouais, on ne rentrera pas dans les détails par rapport à ça, mais ne faites pas un enfant pour vous rabibocher, et faites un enfant surtout avec quelqu'un en qui vous avez confiance, avec qui il y a de l'amour, il y a du respect, de la sécurité. Ces choses-là, c'est la base, vraiment. parce que c'est des choses dont l'enfant a besoin lui aussi. Donc quelque part, c'est lui inculquer ces valeurs-là, de le faire avec des personnes qui ont ces valeurs-là.

  • Speaker #1

    Oui, alors là, il y a aussi des gens qui veulent faire un enfant tout seul, toute seule. On respecte ça aussi. Totalement. On ne dit pas qu'il faut...

  • Speaker #0

    On est bien d'accord. Là, c'est parce qu'on parlait de couple en termes de notre expérience.

  • Speaker #1

    De couple, voilà.

  • Speaker #0

    On est bien d'accord.

  • Speaker #1

    C'est important.

  • Speaker #0

    On m'a posé la question aussi des conseils. Pour envisager la parentalité plus sereinement, je sais que toi t'es pas quelqu'un qui aime trop les conseils et en même temps je pense que de notre expérience il y a vraiment des points clés qu'on peut amener. Est-ce que t'as des choses qui te viennent en tête là comme ça ? Sinon je démarre moi.

  • Speaker #1

    Démarre-toi justement parce que je suis pas très à l'aise avec les conseils.

  • Speaker #0

    Je pense que justement d'avoir un réseau en qui on fait confiance et je me répète, c'est la deuxième fois du live que je le dis, c'est pas forcément le noyau qu'on imaginerait. Ça peut être la famille, mais ça peut être des amis, ça peut être une association. Ça peut être assez vaste quelque part, mais avoir un réseau en qui on a confiance en cas, par exemple, d'urgence ou si vraiment on est à bout de nerfs et qu'on a besoin de quelqu'un qui prenne notre enfant pour la nuit ou pour la journée ou même pour deux heures ou pour faire la sieste. Simplement des personnes en qui on a confiance. Ça ne veut pas dire qu'ils feront les choses exactement comme nous on le veut. Ça, c'est sûr, chacun fait différemment. Mais c'est se dire, ok, je sais qu'avec cette personne, mon enfant est en sécurité et moi je peux juste récupérer un peu si je suis à bout. Donc je pense que ça c'est un conseil que je vais vraiment donner, c'est de pouvoir anticiper un peu déjà ces questions-là. C'est de dire, ok, je peux poser la question à certains de mes amis, est-ce que toi si jamais tu te sentirais, si à un moment donné ça ne va pas pour moi dans ma maternité, ma parentalité, de prendre mon enfant pour une nuit, une sieste ou quelque chose d'autre. Et la personne, qu'elle vous réponde... en toute honnêteté par rapport à ça, et n'hésitez pas à creuser, parce que des fois, les gens, ils disent oui, oui, et puis quand c'est le moment où ça arrive, ils sont pas là. Donc, vraiment te dire, mais en fait, c'est OK pour moi d'entendre que c'est pas possible pour toi, mais j'ai vraiment envie de savoir, parce que moi, c'est quelque chose qui me rassure de me dire que tu peux être là, vraiment comme piquet, si à un moment donné, ça va pas. Donc, c'est de se créer un réseau de confiance, et ça, c'est quelque chose qui peut être dans nos compétences, même si on n'a pas de réseau de base. On peut se le se le créer à tout moment. Là, il y a quelqu'un qui dit Meilleur conseil pour tous les sujets, faites-en mieux. Ouais, c'est clair. Donc, il y a…

  • Speaker #1

    Ça me rappelle aussi présomption de bien faire aussi. Voilà, se dire aussi en fait, comment a fait la chose notre partenaire.

  • Speaker #0

    Elle l'a fait avec la volonté de bien faire, pour rebondir.

  • Speaker #1

    Donc, la question du réseau, pour moi, elle est essentielle. Les autres conseils pour envisager la parentalité sereinement, c'est de projeter un système de garde. Qu'importe là aussi, que ce soit une nounou, que ce soit la crèche, que ce soit un grand-parent, qu'importe le système de garde, mais projetez un système de garde. Parce que le moment où vous allez vous retrouver à... Soit devoir retourner travailler, soit vous êtes en crise, soit vous savez que vous avez besoin de temps de repos par semaine ou par jour. Voilà, le moment venu, ça va être compliqué de chercher. Et puis dans le stress, trouver quelqu'un qui soit de qualité, en qui vous avez confiance, ça peut être compliqué. Donc peut-être projeter ça un petit peu en amont, je dirais. Donc le système de garde, un réseau de confiance, à accepter d'être un parent approximatif. Mais ça, c'est essentiel dans ce monde où on se dit qu'il faut être un parent parfait, qu'il faut aller acheter ses petits légumes au marché bio dans son petit panier en osier avec son beau rouge à lèvres alors qu'on vient de mettre au monde un nourrisson. Le stimuler, l'éveiller par rapport à ci, ça, ça. En fait, juste soyez ok d'être... Qu'est-ce que j'ai dit ?

  • Speaker #0

    Approximatif.

  • Speaker #1

    Approximatif. Exactement, de ne pas être parfait. C'est-à-dire que simplement déjà être, comme on disait, en présence et sur d'autres choses. Mais vous êtes approximatif et c'est OK, en fait. Il y a des choses sur lesquelles on peut vraiment lâcher aujourd'hui. Et je pense qu'aujourd'hui, le capitalisme a fait de la parentalité des bébés le graal. Il faut tout faire, tout acheter, tout consommer. Mais en fait, juste lâcher un coup. Soyez déjà éco-votre enfant. Et... laissez-vous sentir ce qui se passe, prenez le temps avec lui, et puis il y a des fois où ils mangeront avec un peu moins de qualité, il y a des fois où la sieste, elle sera peut-être un peu écourtée, il y a des fois où, je ne sais pas, ça ne se passera pas forcément au mieux. Là, par exemple, on est un peu culpabilisés parce qu'on a dû mettre Billy en dépannage à la crèche cette semaine, et on a culpabilisé de ça. On s'est dit, c'est pas cool, un jour de plus de crèche pour elle. On la voit que le soir, du coup, on culpabilise un peu. Puis après, on se dit, mais en fait, c'est un endroit où elle est en sécurité. Elle aime y être. OK, on est un peu approximatif en ce moment. C'est comme ça. Donc, lâchez là-dessus. Je ne sais pas si tu as un peu...

  • Speaker #0

    Pour envisager la parentalité sereinement. Purée, je suis tellement mauvais pour les conseils. En fait, j'aurais besoin d'avoir la personne et puis de creuser. Qu'est-ce que représente la parentalité ? Que veut dire être serein ?

  • Speaker #1

    On n'est pas en train de faire une séance de coaching. Oui, je sais,

  • Speaker #0

    mais je lis cette question et je me pose la question de... Pour envisager, le terme envisager...

  • Speaker #1

    Ok, d'accord. Il dit cortique, il fait une analyse. Oui,

  • Speaker #0

    je suis désolé. Je vais reprendre un petit peu. Oui, voilà. Mais je déteste en fait donner des conseils parce que ça me donne l'impression que j'ai trouvé et que je sais. Ça me donne cette impression-là. Et alors que j'en sais rien du tout. Encore une fois... Oui. Donc, en fait, si vous en avez envie, vraiment, si vous le sentez dans vos tripes, ça peut que avoir de bonnes surprises. Et les mauvaises surprises, elles font partie aussi du... Ah voilà, peut-être le conseil. La chose qui est vraie, c'est qu'on oublie vraiment les moments de galère. Vraiment. Moi, l'épisode, justement... de la chaise roulante, du fauteuil roulant où je dois tout gérer, elle peut même pas le porter comme ça mais je l'ai oublié alors que j'en pouvais plus j'étais là mais en fait on est au cinquième étage je sais que c'est pas assez haut pour pas que je me loupe si je veux en finir t'as le droit de dire ça sur Instagram je sais pas mais voilà

  • Speaker #1

    Non mais c'est vrai qu'on oublie et ça...

  • Speaker #0

    Et ça, vous pouvez vous rassurer avec ça.

  • Speaker #1

    On a oublié les neuf mois où on n'a pas dormi.

  • Speaker #0

    C'est impressionnant.

  • Speaker #1

    On les a oubliés alors qu'elle n'a qu'un an, Billy.

  • Speaker #0

    Donc on peut se rassurer avec ça. C'est qu'il y a quand même un truc qui est bien fait. Tout passe. C'est que tout passe et on retient quand même que les belles choses de notre enfant. Et ouais, c'est magique pour ça.

  • Speaker #1

    Moi, je vais plus précisément parler par rapport à la maladie chronique. N'hésitez pas. à vraiment moduler votre environnement par rapport à vos besoins. C'est-à-dire que par exemple, nous on s'est acheté une desserte chez Ikea, désolé pour la pub mais ça coûte rien du tout là-bas, une desserte à trois étages sur roulette, où on a placé toutes les choses importantes. pendant cette période de postpartum, donc les couches, les choses pour le change du bébé, ou les soins, ou les médicaments, et ce genre de choses. Et en fait, moi, ça me permettait, par exemple, de changer Billy sur le canapé si j'avais de la difficulté à me lever, à me déplacer. Donc, en fait, il ne faut pas hésiter à s'alléger le quotidien. Ensuite, par exemple, c'est toujours Mickaël qui a dormi à côté de Billy, et pas moi, alors que moi, je l'allaite, et que, en fait... Chaque fois qu'elle se réveillait, elle venait à mon sein, donc je ne sais même pas que ça ne me réveillait pas. Ça peut paraître être un détail de se lever pour aller chercher l'enfant et le mettre au sein, mais non, la nuit, chaque activité est un effort, surtout quand on ne dort pas du tout. Pour moi, c'était aidant qu'elle dorme en cododo à côté de lui, et qu'il la prenne et qu'il me la passe, et que quand j'ai fini, il la reprenne et qu'il la repose. Et c'est des choses qui peuvent paraître tellement bêtes. tellement simples, mais qui peuvent changer la vie. Donc, c'est vraiment de comment vous vous connaissez dans vos symptômes et qu'est-ce qui vous soulage le quotidien, même si c'est des choses complètement qui ont l'air futiles et basiques, genre j'ai besoin d'une chaise avec un dos relevé pour allaiter, j'ai besoin de pouvoir, je ne sais pas, m'occuper de mon enfant avec des boules-caisses quand il hurle parce que ça me surstimule trop ses pleurs. Voilà, c'est comment je m'offre quand même des outils, précisément par rapport aux symptômes avec lesquels je vis en étant un parent malade. Et je pense que, quelque part, de s'écouter soi, c'est un beau message pour son enfant. C'est lui apprendre, lui aussi, après, à pouvoir mieux se connaître dans la vie, à s'écouter et à faire valoir ses besoins. Donc, si vous le faites vous, en tant que parent, vous offrez un beau message aussi à votre enfant.

  • Speaker #0

    L'enfant est une ressource aussi. L'enfant est une ressource. C'est-à-dire que souvent, on a eu des moments où on ne comprenait plus rien de ce qui se passait avec elle. On était à bout et tout d'un coup, on se dit mais on est à côté de la plaque. Il faut qu'on se reconnecte à elle, il faut qu'on recommunique avec elle, qu'on reprenne du temps et c'est flagrant comme ça change tout à des moments. évidemment, elle n'arrive pas à s'exprimer, à dire clairement les choses, mais en fait, elle arrive quand même, elle est intuitive. Donc là, je parle de notre fille, mais les enfants, les bébés sont intuitifs, quoi. Et se connecter à ça, voilà, se reconnecter à l'intuition, au côté très primitif, franchement, ça aide énormément et c'est assez génial. Donc, autant, voilà, c'est ça qui est un peu un... délicat dans notre société, c'est qu'on a beaucoup d'informations et ça permet de bien comprendre les choses, de voir comment on était peut-être à côté de la plaque à une certaine époque et tout. Mais en même temps aussi, c'est le revers de la médaille, c'est qu'on s'éloigne de l'intuition et c'est un moment en fait d'avoir un enfant, un bébé, c'est un moment génial pour se reconnecter à cette intuition. Donc ça c'est dans les conseils entre guillemets pour envisager la parentalité. sereinement, c'est qu'en fait, le bébé aussi, il est là et évidemment, il a besoin d'aide et tout ça, mais on apprend à communiquer avec et il nous aide aussi. C'est une ressource.

  • Speaker #1

    Oui, et puis, par rapport à ce que tu dis, en fait, la question de revenir dans votre corps, je pense que c'est toujours juste. C'est déjà quelque chose, quand on est malade, qui est difficile de revenir dans son corps, parce que... Son corps, il est dans l'expression et la manifestation de symptômes, donc on a tendance à essayer de sortir de ce corps, à se dissocier, parce que des fois c'est juste intenable. Mais en fait, l'enfant, il nous rappelle qu'on doit y revenir, et qu'on doit revenir dans cette chair, dans cette intuition, et en fait, voilà, on peut avoir un bébé en crise dans sa chambre, qu'on n'arrive pas à coucher... pleure à la mort et puis tout d'un coup, on se rend compte qu'on est complètement tendu, nous aussi. Et en fait, tout d'un coup, c'est Ok, comment je réancre mes pieds au sol ? Comment je me reconnecte à ma respiration ? Je fais des exercices de respiration avec mon bébé contre moi et en fait, mon bébé, ça pèse. Moi, je m'apaise. Tout le monde, ça pèse. Et en fait, c'est, ouais, revenir à quelque chose vraiment qui part du ventre, quoi.

  • Speaker #0

    Une question intéressante. Selon vous, qu'est-ce que la maladie de Tamara va vous permettre d'enseigner, de transmettre à Billy ?

  • Speaker #1

    Oh mon dieu ! Très intéressant ! Ouais, ça c'est sûr !

  • Speaker #0

    Déjà, tu as écrit un livre. Allez, c'est le moment de publicité. Donc déjà, ça, c'est une transmission. Ça,

  • Speaker #1

    ce n'est pas super transmission. Moi, je fais des transmissions comme ça à ma fille.

  • Speaker #0

    Je lui crée des livres.

  • Speaker #1

    Donc, ma maman vit avec une maladie invisible, mais moi, je la vois. Avec des échelles de douleur et d'humeur. Voilà, je passe le moment publicité. Mais, hashtag sponsorisé, il m'est fait un nom. Non, mais tout à fait. Mais je pense qu'en effet, ce livre, c'est une base dans la question d'apprendre, qu'elle puisse apprendre à nommer les choses et ce qu'elle vit soit validé et entendu. Combien de fois on entend des parents dire à leurs enfants, non mais ce que tu racontes, c'est des conneries, c'est des craques, tu exagères, t'en fais trop, il faut arrêter de pleurer, ces trucs d'une violence totale, en tout cas pour... de mon avis. Et en fait, je pense que la maladie, elle m'a permis à moi-même de me rencontrer et de m'apprivoiser, chose qui n'était pas du tout le cas avant. J'ai passé ma vie à côté de moi-même, parce que j'étais dans des mécanismes de défense immenses liés à des traumatismes. Et en fait, donc, cette rencontre que j'ai faite avec moi-même, c'est quelque chose que je transmets à ma fille. C'est-à-dire de ce que tu ressens, il est écouté. Il est validé, il a du sens, il est vrai, il est juste. Et en fait, comment toi, en tant qu'enfant, tu vas pouvoir nommer ces choses-là sur l'extérieur pour pouvoir assurer ton estime de toi, pour pouvoir être en lien avec les autres, mais sans porter des masques, parce que ça c'est terrible aussi les masques qu'on porte aujourd'hui. Et en fait, on se rend compte que les enfants, encore jusqu'à un certain âge, Ils sont nature peinture. Mais à un moment donné, ils mettent leur masque parce qu'on n'a pas arrêté de leur dire ça suffit ça, arrête d'être comme ça, tu ne ressens pas ça, c'est faux, blablabla Et puis pour finir, ils jouent leur petit rôle d'enfant, là, comme ça. Mais en fait, ils sortent de ce qu'ils sont et de leur ressenti. Et je pense que c'est quelque chose que... C'est dans la maladie, mais c'est aussi dans notre hypersensibilité, parce que toi, tu fais partie des personnes hypersensibles aussi.

  • Speaker #0

    Ah bon ?

  • Speaker #1

    J'ai fait mon diagnostic. Et je pense que toi aussi, tu es sensible à ces questions-là, en fait, dans cette transmission.

  • Speaker #0

    Oui, cette communication-là. En fait, quand tu parles, je vois tout, j'ai les images de notre quotidien, où elle n'est pas bien comme ça, on est là, qu'est-ce que tu as besoin ? Et tout ça, on essaie un petit peu de l'apprendre un petit peu à essayer de nous... exprimer quel est le problème et de revenir à son corps, alors que c'est pas évident vu qu'à ce moment-là, elle n'aime pas bien dans son corps. En plus, il faut savoir que les bébés, ils ne situent pas la douleur, en plus. C'est ça qui est affreux. Ils ont mal à l'oreille, ils ne vont pas faire forcément comme ça, se tenir l'oreille. Ils vont se crisper comme ça. Au début, on a l'impression qu'ils ont toujours mal au ventre parce que ça se crispe par là. Et en fait, voilà. Donc, c'est... malgré ça on est toujours en train d'essayer de de la prendre à communiquer et en tout cas on se met dans cet état de calme et d'essayer de comprendre ce qui se passe vraiment pour elle quoi je pense qu'elle va soit elle va être voilà soit elle va être à fond dans la communication ça va être une grande mais

  • Speaker #1

    Métacommunicatrice, parce que toi tu métacommuniques avec elle chaque soir quand tu la couches.

  • Speaker #0

    Ouais, exactement.

  • Speaker #1

    Tu peux donner un exemple de ce que tu lui dis ?

  • Speaker #0

    Ouais, je dis par exemple si je me suis énervé, je lui dis je suis désolé, je me suis énervé aujourd'hui Et je dis pourquoi ? J'ai beaucoup de stress parce qu'il y a des enjeux, mais c'est pas contre toi en réalité, j'ai mal réagi, je t'aime Voilà, par exemple un exemple comme ça. où je me suis dit, je lui apprends déjà à comprendre que les rêves, elle peut aussi en faire ce qu'elle veut. Peut-être qu'elle va pouvoir faire des rêves lucides. Et parce que je me dis, le moment où il y aura les cauchemars, ça va être compliqué aussi. Et lui faire comprendre qu'en fait, les rêves, les cauchemars, en fait, elle peut créer tout ce qu'elle veut avec ça. En fait, j'ai le souhait un peu que son imaginaire se développe un maximum. Voilà, donc je métacommunique beaucoup avec elle la nuit et c'est assez drôle parce qu'elle veut dormir très vite. Et donc je la berce, je lui parle et puis au bout d'un moment, elle me dit Non mais tais-toi papa, couche-moi ! Alors elle ne parle pas, mais elle me pose un peu la main comme ça et elle monte le lit genre C'est bon, tu m'as gavé, je veux dormir. Interprétation que je fais.

  • Speaker #1

    Et puis vraiment aussi l'autre chose qu'on lui transmet dans la maladie et qu'il y a justement dans ce livre que j'ai écrit, c'est avec ces échelles d'humeur et de douleur, c'est qu'en fait, on est pluriel et on est pluriel dans une journée, on est pluriel dans une semaine et c'est pas forcément ça va ou ça va pas, mais c'est qu'il y a des moments, je me sens plutôt bien, je me sens dans la joie, je me sens curieuse et des moments genre... Hum, ben là, je commence à vouloir un petit peu plus être toute seule et jouer dans mon coin et ne pas avoir envie de parler aux gens ou je suis très fatiguée. En fait, c'est la clé de pouvoir parler aujourd'hui, je pense. Et on a tellement appris à garder les choses de manière ankylosée. Et je suis persuadée, en tout cas, qu'aujourd'hui, en allant chercher Billy à la crèche, je lui ai dit Aujourd'hui, maman, elle culpabilise. d'avoir pas passé assez de temps cette semaine avec toi comme j'aurais voulu. Voilà, je sais que t'es bien sur place et que ça te fait plaisir d'y être, mais moi je me sens pas très bien ancrée par rapport à ça dans mon rôle de maman. Et en fait, on lui dit les choses et elle nous le rend bien. Elle nous le rend bien, on sent qu'elle est éveillée à ça, elle est à l'écoute de la communication. Et elle-même, on sait aujourd'hui tout le temps où elle en est quasi. Et c'est ça qui est magique, quoi. faire un an et elle sait nous exprimer où elle en est.

  • Speaker #0

    Et donc, comme vous pouvez le constater, en fait, comme tout parent, on a le meilleur bébé du monde, en fait. Vous avez remarqué ça. Et ça, voilà, pour aborder et anticiper la parentalité de manière sereine, vous allez avoir, de toute manière, le meilleur bébé du monde. C'est clair et net. C'est ça qui est génial.

  • Speaker #1

    Alors, en même temps, vous allez avoir le meilleur bébé du monde. Et en même temps, vous allez vous dire, mais mon Dieu, mais qu'est-ce qu'il a mon bébé ? Il n'est pas comme les autres. Lui, il ne fait pas ses nuits. Il est tout le temps malade. Sur Instagram, quand on regarde les autres familles, ça a l'air incroyable. Ils ont l'air d'être sereins et posés. Donc, vous allez avoir ça aussi. Et vous allez croire que vous êtes vraiment des parents trop nuls et que vous avez loupé quelque chose. Mais en fait, pas du tout. Je peux vous le rassurer. Voilà, je crois qu'on arrive gentiment sur la fin de ce live. Moi, je fatigue bien là.

  • Speaker #0

    Moi, j'en peux plus depuis déjà peut-être une demi-heure. Je te trouve beaucoup plus...

  • Speaker #1

    T'as fait une petite relâche.

  • Speaker #0

    Beaucoup plus...

  • Speaker #1

    J'ai toujours un élan, en fait, quand je fais ces moments-là avec vous. Je ne peux pas l'expliquer. Il y a un élan qui est porteur, vraiment. Parce que je pense que c'est juste pour moi de faire ça. Voilà.

  • Speaker #0

    Et je ne trouve pas mes mots. Donc, c'est vraiment le moment de s'arrêter. D'aller se coucher. Voilà.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup pour votre attention. C'était vraiment beau d'avoir vos questions en live. C'était vraiment magnifique de pouvoir répondre autant à des questions qui étaient posées en amont que celles-ci en live. Et puis de voir à chaque fois votre présence arriver, c'était au top. Et le live sera disponible en replay et on le mettra aussi sur le podcast pour que tout le monde puisse avoir accès sans la vidéo, mais en audio. On vous embrasse bien fort. On voit vos petits messages. beaucoup trop chou. Merci pour tout. On vous embrasse. Belle nuit.

  • Speaker #0

    Et je en profite aussi pour remercier évidemment toutes les personnes qui nous soutiennent en tant que parents, nos familles et notamment les grands-parents de Billy qui sont là aussi ce soir pour nous permettre de faire ce live. Donc, entourez-vous. Je crois que c'est le secret aussi pour avoir une parentalité sereine. Merci en tout cas à toutes les personnes qui nous soutiennent et voilà. Merci mille fois.

  • Speaker #1

    On vous embrasse. Ciao, ciao. Merci de soutenir ce podcast en vous abonnant pour ne manquer aucun épisode et en lui donnant 5 étoiles sur vos plateformes d'écoute préférées. Rencontrez mes invités et découvrez tous les engagements de la communauté Les Invisibles sur le compte Instagram Les Invisibles Podcast. Ensemble, continuons à visibiliser l'invisible.

Description

Tu veux devenir parent malgré une maladie chronique ?
Tu es déjà parent et tu te demandes comment gérer ton handicap invisible avec ton enfant ?


Voici quelques exemples de questions auxquelles on répond avec @maaik dans ce live dédié à la PARENTALITÉ et à la MALADIE CHRONIQUE.


 Les thématiques abordées :
• Est-ce que devenir maman a été un choix difficile en étant malade ?
• Comment t’occupes-tu de ta fille les jours où les symptômes sont très intenses ?
• Les symptômes étaient-ils plus forts ou identiques durant la grossesse ?
• Comment avez-vous géré la période post-partum ?
• Te sens-tu différente des mamans en bonne santé ?
• Comment fais-tu face à l’épuisement d’être mère ?
• Ton mari est-il souvent à la maison pour te soutenir ?
• La maternité t’a-t-elle donné une nouvelle motivation ?
• Quels conseils donnerais-tu pour envisager la parentalité plus sereinement ?


Un échange sincère et sans filtre. Prends soin de toi et écoute-le dès maintenant sur le podcast Les Invisibles

Disponible sur toutes les plateformes d’écoute !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Chaque jour, lorsque j'ouvre mes messages sur les réseaux sociaux, je suis submergée par autant de questions qui demandent des réponses concrètes que d'interrogations profondes qui traversent la communauté Les Invisibles. Face à l'impossibilité de répondre individuellement à chacune d'elles et pour composer avec ma propre fatigue et les symptômes, j'ai choisi de partager mes réponses et celles d'autres Invisibles en live sur Instagram. pour rendre nos témoignages et nos réflexions accessibles au plus grand nombre. Dorénavant, ces moments de partage ne se limitent plus aux réseaux sociaux. Tu peux désormais les écouter, quand tu le souhaites, où que tu sois, grâce à leur rediffusion sur ce podcast. Bienvenue sur le nouveau format, Les Invisibles Répondent. Bonne écoute ! Hé hé, on est en direct !

  • Speaker #1

    Bonsoir !

  • Speaker #0

    Rien de tel que repasser sur un direct, parce qu'avec Mickaël, on aime bien faire ça, même si on ne l'a fait qu'une fois, mais on a adoré. Et en fait, c'est vraiment un sujet qui nous concerne les deux. Et je trouverais ça quelque peu pas tout à fait juste d'y répondre seule. Parce que je pense que je ne peux pas dire qu'on n'est pas parents seuls, parce qu'il y a des personnes qui font leur parcours seules et c'est tout à fait OK. Mais en tout cas, moi, je ne suis pas parent seule et ça, je peux le dire. Et donc, j'avais besoin de... mon plus grand binôme et partenaire de vie pour répondre à vos questions. Et c'est pour ça qu'on est là les deux ce soir, pour parler de parentalité et de maladie chronique, mais de proches aidances aussi et d'autres conséquences positives et négatives, ou du moins plus ou moins agréables ou désagréables de la parentalité. Et ça de nos deux côtés en réalité, parce que c'est moi qui suis malade chronique, mais vous verrez qu'il y a eu des rebondissements pour Mickaël aussi.

  • Speaker #1

    Super forte pour faire des intros comme ça. On dirait une série Netflix. C'est super, le lancement, le teaser est superbe.

  • Speaker #0

    Alors moi, ce que je vous propose, c'est qu'on a déjà des questions qu'on a reçues en privé, en message privé. Donc, on a de quoi vraiment avancer dans ce live. Après, l'avantage d'un live aussi, et ce qui est chouette, c'est de pouvoir poser vos questions en direct et qu'on puisse y répondre en direct. Donc par rapport à ça, moi je vais laisser Mickaël s'occuper de lire les questions, parce que moi ça va être impossible et complètement dissonant de lire et d'y répondre, je vais me perdre complètement cognitivement. Donc ce sera son temps ce soir en plus de répondre. Et puis l'autre chose c'est que si tout à coup vous voyez que votre question n'a pas été, il n'y a pas de réponse à votre question, n'hésitez pas à relancer, c'est pas qu'on vous ignore, c'est simplement qu'en fait il y a beaucoup d'informations à gérer en même temps. Donc n'hésitez pas.

  • Speaker #1

    Et puis une autre chose aussi, c'est que tout est traité anonymement, c'est-à-dire on ne va pas nommer votre nom, votre provenance et autres par rapport à votre question. Donc l'anonymat a aussi son importance, donc sentez-vous à l'aise pour poser vos questions.

  • Speaker #0

    C'est ça, personne ne vous reconnaîtra et vous-même, vous savez simplement qu'on répond à votre question à ce moment-là. Donc je propose de démarrer, il n'y en a pas une là qui vient de sortir. Et la première question que m'a posée une jeune femme, c'est... C'était est-ce que devenir maman a été un choix difficile en étant malade ? Et alors, je vais dire que j'ai un peu deux réponses à cette question. Il y a une première qui est vraiment plus la réponse intuitive, plus animale, plus biologique, comme on en avait déjà parlé avec Mickaël dans le précédent live ensemble. C'est-à-dire que pour moi, il y a eu vraiment une évidence au moment où j'ai rencontré Mickaël, qui était de faire un bébé. Ça, c'est vraiment quelque chose qui était inscrit dans ma chair. Et je crois que je lui l'ai dit au bout du cinquième rendez-vous. Je lui ai dit, je ne sais pas si j'aurai un enfant, mais si un jour j'ai un enfant, c'est avec toi. Et ça, c'est sûr. Donc, il y avait déjà cette évidence-là. Mais à ce moment-là, je n'étais pas malade. Donc, très sincèrement, on a fait notre petit bonhomme de chemin en tant que couple. Et on a vécu des années merveilleuses en binôme. Et puis à un moment donné, s'est posé la question de faire un enfant. Et là, il y a eu clairement de la crainte de ma part. Parce que... La crainte, elle était liée évidemment à mon état et à ma manière de pouvoir élever mon enfant et l'accompagner, clairement, dans les étapes de la vie et dans l'amour. Mais ce qui était plus compliqué, c'était de réaliser dans quel système je vis, qui est un système qui n'est pas du tout adapté, alors déjà, j'ai envie de dire aux parents, qui n'est pas du tout adapté aux femmes. Et là, on rajoute une donnée en plus qui n'est pas adaptée aux personnes malades. Donc, quand on est dans un monde qui est déjà sexiste, qui est validiste, qui prend peu en considération les parents, donc dans cette globalité qui est au final systémique, je me suis posé la question et c'est là où j'ai eu des craintes. Surtout qu'à cette époque-là, je ne connaissais pas d'outil aussi pour accompagner des enfants quand on est un parent malade. Clairement, on vit avec de la fatigue chronique et ça, je pense que ça touche toutes les personnes qui ont une maladie chronique, la fatigue chronique, des symptômes plus ou moins invalidants. Et justement, face à un système qui ne prend pas en considération ça, un travail qui n'est pas toujours bienveillant par rapport à ça, une famille ou un environnement qui ne l'est pas non plus. Donc, les questions se sont posées à ce niveau-là. Et c'est là... où j'ai écrit mon livre sur la question de... Enfin, le livre dont le titre est Ma maman vit avec une maladie invisible, mais moi je la vois pour que ce soit vraiment un outil qui est accessible pour les enfants. Alors, on dit dès 3 ans mais en réalité, moi je le lis déjà à ma fille. Donc, c'est vraiment comment on peut nommer les choses très tôt avec un enfant quand justement il y a des moments où ça ne va pas bien. Moi, il y a des jours où... Si je suis alitée ou dans des moments de grande fatigue ou de grands symptômes, de pouvoir prendre ma fille avec moi dans le lit ou sur le canapé et lui lire le livre. Et simplement qu'elle soit sensible à ce qui se passe pour moi à ce moment-là. Et le fait que maman a besoin de repos, mais pour autant, elle peut quand même rester à côté d'elle, jouer un peu avec elle comme ça tranquillement et être en présence avec elle, tout en étant aussi dans des parts plus souffrantes. Et je pense que nommer, c'est... l'une des clés, en tout cas pour moi, qui trouve que la communication est une valeur indéniable dans une relation, qu'elle soit de couple, d'amitié ou de parentalité. Donc ça a été un choix, je dirais, il y a eu la théorie, cette théorie-là, où j'ai dû avancer avec moi-même, créer mes propres outils pour pouvoir me projeter dans la maternité, et en même temps, la question, comme je disais, très intuitive, qui était... go, en fait, pour nous, c'est inscrit dans nos tripes qu'on a envie de faire un enfant, alors on se lance. Donc ça, c'est la première question à laquelle je voulais répondre. Je ne sais pas s'il y a des personnes qui ont écrit...

  • Speaker #1

    Là, oui, tout de suite, quelqu'un demande, si ce n'est pas indiscret, savoir quelle est ta maladie.

  • Speaker #0

    Ah oui, ok. Alors, je ne vais pas m'étaler là-dessus hyper longtemps parce qu'on est plus précisément dans la question de la parentalité ici, mais moi, je vis avec un syndrome neurologique rare qui s'appelle le syndrome du mal de débarquement. où on a vraiment cette sensation de tanguer en pleine mer en permanence avec du brouillard cérébral, des troubles cognitifs, de l'épuisement chronique, des nausées, des vomissements, voilà, ça c'est une partie. Et puis j'ai une maladie intestinale qui pour le coup n'est pas du tout rare mais très sous-diagnostiquée qui s'appelle le SIBO, c'est le Small Intestinal Bacterial Overgrowth et en gros il y a une pullulation de bactéries dans l'intestin grêle qui crée des ballonnements, des intolérances alimentaires, des nausées, des vomissements. aussi du brouillard cérébral, ça se rejoint pas mal.

  • Speaker #1

    Voilà, une autre question. Comment tu fais pour t'occuper de Billy ? Donc Billy c'est notre fille. Comment tu fais pour t'occuper de notre fille les jours où tes symptômes sont très très forts ?

  • Speaker #0

    Ça c'est vraiment une très bonne question. On a dû en amont, c'est-à-dire avant que Billy arrive au monde, projeter cette question-là. Donc, on a eu de la chance, on a eu beaucoup de chance parce que j'ai deux amies assistantes sociales qui m'ont proposé de demander un certificat médical à mon médecin et d'accompagner ce certificat médical d'une lettre de motivation à une crèche pour expliquer la situation. Donc, on a eu une place en crèche probablement beaucoup plus rapidement que certaines personnes. De par cette situation. Donc déjà, ce que je peux dire, c'est qu'il y a plein de moments où je suis mal et où Billy est à la crèche. Et ça, pour moi, c'est déjà une énorme sécurité. aussi parce que j'ai besoin d'espaces de pause au long de la journée et ça c'est vraiment quelque chose qui est du coup très important après comment je fais quand elle n'est pas à la crèche et ça reste la question principale je suis persuadée que les enfants ont besoin d'un minimum de choses mais que ces minimums de choses ont besoin d'être de qualité c'est à dire que je lui apporte de la présence je lui apporte de la confiance, je lui apporte de l'amour, de la communication. Même quand je suis extrêmement mal, je peux lui parler. Tout simplement, je n'ai jamais été empêchée de parler. Donc je peux lui dire Maman va très mal aujourd'hui, elle est très fatiguée, elle ne va pas réussir à faire de sortie avec toi ou jouer à tel jeu, mais je te propose une alternative. Et du coup, on peut rester par exemple dans le lit ou dans notre chambre et jouer là autour ou sur le canapé. Ou au contraire, des jours où je vais avoir besoin d'aller marcher, parce que c'est des symptômes qui demandent à être pas mal en mouvement. Donc voilà, aujourd'hui, on va venir sur le dos de maman et marcher pendant une heure, deux heures, vraiment, jusqu'à se vider complètement la tête. Et ça, quelque part, les enfants sont aussi, je ne sais pas ce que tu en dis, mais quelque part, ils apprécient simplement passer des moments avec nous.

  • Speaker #1

    Oui, ça me fait penser. Dernièrement, tu allais à un...... tu es allé à un magasin de jouets qu'on aime bien, surtout toi, et le vendeur a dit jusqu'à un an, ce qui est important pour les bébés, on pourrait lui offrir n'importe quel jouet, le plus important pour lui c'est de passer du temps avec ses parents. Et j'ai l'impression que ça rejoint ça. Il n'y a pas... Il n'y a pas besoin d'être dans la performance, parce que... pleinement présent avec son enfant, ça peut être déjà une performance en soi.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vraiment ça. Quelque part, ça peut faire peur de se dire qu'ils ont besoin de cette présence aussi fortement. Mais quelque part, moi, c'est quelque chose qui me rassure presque plus qu'autre chose. C'est qu'on n'est pas toujours obligé de les stimuler, de les amener dans des activités, de faire mille choses avec eux. Et je pense qu'aujourd'hui, dans nos sociétés hyper rythmées, capitalistes... où le temps passe super vite, on croit qu'il faut faire beaucoup, beaucoup de choses. Et en fait, suffit la présence. Et je pense, et ça c'est ma croyance, mais aussi c'est mon expérience, qu'on peut être alité et en présence avec son enfant. Et on peut vraiment même jouer en étant couché, l'apprendre sur soi. Après, ça dépend évidemment chacun, s'il y a des douleurs ou d'autres choses. Mais chacun peut trouver son alternative pour être un parent qui est présent et dans l'amour à son enfant. sans forcément être tout le temps dans le faire ? Il y a quelqu'un qui...

  • Speaker #1

    Alors, il y a une petite question qui est pour moi. En tant que futur papa et surtout en tant qu'aidant, as-tu eu également des craintes ? Alors, je pense que j'ai besoin un petit peu de me remémorer de cette période parce qu'il y a quelque chose qui est complètement vrai et que je suis en train d'expérimenter, c'est qu'on oublie. On oublie tous les moments de galère, on oublie ces moments de douleur, de difficulté par rapport à l'enfant. Mais si je repense à comment ça s'est passé avant, en fait je disais beaucoup à Tamara, si on réfléchit, ne serait-ce qu'une fraction de seconde, on ne fait pas d'enfant. Il n'y a aucune bonne raison de faire un enfant. Pour moi, pour nous, par rapport à notre crainte de l'avenir, nos situations. Enfin, voilà, vraiment, ce n'était pas imaginable. Mais, comme Tamara l'a dit, en fait, c'était la pulsion animale. On a eu un besoin primaire de se reproduire. Vraiment, on a écouté nos tripes et c'est ce qui a fait, à mon avis, la magie. Après, une fois... Ah mais voilà, je suis en train de comprendre pourquoi la crainte. On a quand même vécu une fausse couche, ce qui fait que la seconde grossesse ne s'est pas passée de la même manière. C'est ça, c'est ça au fait. Comme beaucoup, comme je pense, c'est quoi ?

  • Speaker #0

    5%.

  • Speaker #1

    Voilà, une grossesse sur 4. Apparemment souvent quand c'est la première, si je ne me trompe pas. Je ne sais plus ces chiffres. Mais en gros, c'est assez commun. Mais on a vécu une fausse couche. Donc, on n'avait pas la même énergie. Et moi, je n'avais pas la même énergie à cette première grossesse et lors de la deuxième. Évidemment, la deuxième, j'avais plus de crainte. Et puis, j'étais plutôt... En fait, c'est ça. Je me disais, chaque étape est une victoire. Donc, je ne me disais pas, ouais, quand je serai papa, je serai un tel. J'étais, non, on avance, on va voir. Et puis, une autre chose que je me rappelais, c'est un ami qui est papa, disait, avoir un bébé, avoir un enfant, c'est un révélateur de priorité. Et là, je me disais, j'ai tellement hâte de voir quelles sont mes priorités dans ma vie. J'ai tellement hâte de voir ça.

  • Speaker #0

    Et ça a fonctionné.

  • Speaker #1

    Ouais, ça a assez fonctionné. Et c'est aussi intéressant parce qu'en fait, dès qu'on se pose déjà un peu les questions, ouais, mais j'aurais plus le temps de faire ci, de faire ça, faudrait que j'arrête de ci. En fait, souvent, on est déjà en train de voir les priorités qui sont importantes pour nous dans la vie. Et le choix se fait déjà naturellement et plus facilement. Donc, j'ai envie de dire, personnellement, je n'appréhendais pas. Par contre, ce qui était difficile en tant qu'aidant, c'est justement dans cette grossesse, c'est toutes les inquiétudes que ça menait et surtout comment Tamara les vivait. Donc, par exemple, le basique, c'est genre le bébé est un peu petit. Voilà, c'est un petit bébé qui est en train de grandir, mais dans une petite courbe. Et là, ça inquiétait Tamara à fond et du coup, de devoir rassurer en disant Ça ne veut pas dire qu'il est en retard. Ça ne veut pas dire si. Je devais être très pragmatique et dire que rien n'a été. Le médecin, les professionnels n'ont pas dit que c'était un retard de croissance. Ils ont juste dit que c'était petit. Que peut-être qu'après, si on ne surveillait pas, ça pourrait être un retard de croissance. Et là, en fait, c'est la catastrophe. Des mots comme ça, il ne faut pas les dire. Et là, Tamara...

  • Speaker #0

    Elle a eu mon perdu.

  • Speaker #1

    Voilà. Et Tamara était là, oh, mais retard de croissance. Non, ce n'est pas ce qui a été dit. Donc là, j'étais là, waouh. Ça va être intense. Et là, je me disais aussi, en fait, un enfant, un bébé, c'est potentiellement toujours des inquiétudes. Parce que là, on ne le voit pas, il est facile à gérer, entre guillemets. Il est dans le ventre de la maman, il est nourri, il peut respirer. C'est l'endroit le plus, j'ai l'impression, dans ma croyance, c'est l'endroit le plus safe pour un être. C'est dans le ventre de sa mère. C'est facile, quoi, à ce moment-là. Je dis pas que les grossesses sont faciles par contre. Pour moi, c'était facile parce que je savais où il était, je savais qu'il était en sécurité là-dedans. Donc je me disais forcément, ça va être de plus en plus inquiétant. Et voilà, je pense que j'ai répondu plus ou moins à la question.

  • Speaker #0

    Il semblerait.

  • Speaker #1

    Je pourrais m'emballer des heures, faut que tu me coupes mon amour.

  • Speaker #0

    Il y a quelqu'un qui pose une question, j'ai peut-être raté le début, mais est-ce que tu as eu peur avec la maladie d'échouer, de ne pas toujours être au top, d'avoir peur de ne pas pouvoir t'en occuper ? Oui, tu as peut-être un peu loupé le début. Donc tu pourras revoir dans le replay, mais je pense que c'est des peurs qui sont à la fois liées à la maladie, mais je pense qu'ils sont aussi liés à simplement un parent qui rentre dans un processus de grossesse. Et d'avoir un bébé, c'est un enjeu qui est immense. En fait, notre vie, elle change. Je ne sais pas, je sais qu'il y a des gens qui disent que ça ne change pas la vie, mais moi, je ne suis pas du tout de cette vie-là. Ça la change drastiquement, en tout cas pour moi, mais ça ne veut pas dire négativement, bien au contraire. Donc, ouais, je te laisserai.

  • Speaker #1

    En fait, c'est surtout le terme échouer qui m'interpelle. Mais bon, ça, c'est sûrement le coach qui parle. Que veut dire échouer en tant que parent ? Voilà, je n'ai pas la réponse, mais c'est une question qui m'interpelle. Mais tu reposes, c'est une autre question. Est-ce que tu as eu peur de la maladie en parallèle à la grossesse ?

  • Speaker #0

    Oui. En fait, là où j'ai eu vraiment peur, et c'est ce que Mickaël évoquait tout à l'heure, c'est qu'on a eu une deuxième grossesse suite à la fausse couche qui a créé pas mal d'angoisse. Moi, j'étais complètement anxieuse en réalité parce qu'à chaque fois qu'on faisait une échographie, il y avait un petit problème. Ah, il n'est pas tourné dans la bonne position. Ah, il est trop petit, il est sous la courbe de normalité. Ah, il y avait toujours quelque chose. Ah, j'ai commencé à faire de l'hypothyroïdie. J'avais vraiment des résultats sanguins qui n'étaient pas bons. En fait, chaque processus médical venait pas rassurer toutes ces parts en moi qui étaient complètement anxieuses. Donc, en dehors même de la maladie, j'étais simplement prise d'une anxiété en général. Et c'est pas du tout comme ça que je me projetais dans la grossesse. Moi, j'imaginais que ça allait être vraiment le moment... où, je ne sais pas, j'allais être dans un élan de vie immense, que j'allais me sentir hyper ancrée. Et en fait, j'ai dû vraiment déconstruire cette manière de penser ma grossesse parce que j'ai été très anxieuse tout du long. Et puis même, les manifestations de mon bébé dans le ventre me créaient de l'anxiété parce que Billy était un enfant qui était tout le temps, tout le temps, tout le temps en train de donner des coups. Et d'ailleurs, il s'avère être une enfant très vive actuellement, vraiment elle est à fond tout le temps. Mais moi, ça ne me rassurait pas, alors que la majorité des femmes ne sont pas rassurées quand elles ne sentent pas le bébé bouger. Et je peux comprendre, mais alors moi, je la sentais bouger à 24. Et en fait, je me disais, mais quand est-ce qu'il dort ce bébé ? Et ça me stressait. Moi qui ai vécu avec énormément d'insomnie dans ma vie, je me suis dit, voilà, c'est un enfant qui ne dort pas. Et j'étais très stressée. Donc, ce n'était pas forcément lié tant à la maladie, mais à d'autres angoisses qui ont pris le dessus, en fait, durant cette grossesse. Parce que... Il y a ça aussi, c'est qu'il y a la maladie d'un côté, mais après, il y a son processus de grossesse qui est individuel à chacun et qui peut être à la fois hyper stressant comme très rassurant parce qu'il peut très bien se passer. Et ça, c'est des données qu'on ne contrôle pas du tout. Donc, il y a déjà la maladie qu'on ne contrôle pas et qu'on ne gère pas, mais qu'on essaye d'appréhender au fur et à mesure qu'on évolue avec ça. Mais la grossesse rajoute une donnée supplémentaire avec laquelle on doit composer et qui peut être plus ou moins évidente.

  • Speaker #1

    Il y a eu la question, est-ce qu'on avait eu déjà le projet bébé avant la survenance de la maladie ?

  • Speaker #0

    Donc ça, oui, on l'a évoqué tout à l'heure. Moi, je lui ai dit au cinquième rendez-vous que je ferais un bébé avec lui, entre guillemets. Et ça, c'était en 2019. Et puis je suis tombée malade en 2020. Donc en fait, 11 mois après notre rencontre, la maladie est arrivée. Mais on savait déjà qu'on ferait un enfant ensemble.

  • Speaker #1

    On redemande un peu comment tu gères l'épuisement parmi tous tes symptômes. Et l'épuisement aussi d'être une mère.

  • Speaker #0

    Ouais. Clairement, l'épuisement, c'est le grand thème, je pense. C'est vraiment le grand thème. Et là aussi, sans être malade, beaucoup de femmes nomment l'épuisement en étant maman. Et puis, quand on est déjà en symptôme de fatigue chronique, c'est d'autant plus difficile de sentir qu'on a... On ne récupère pas d'énergie et en plus de ça, on doit être présent à un être qui demande de la présence permanente. Il faut être honnête. Je pense qu'il faut trouver comment s'aménager des espaces de repos. Et là, j'ai envie d'aller plus en précision, c'est-à-dire que les espaces de repos ne sont pas les mêmes pour tout le monde. C'est important pour moi de le nommer ça parce que... Il y a beaucoup de gens qui pensent que se reposer, c'est faire une sieste, par exemple, ou c'est de faire la grasse mat. Moi, pas forcément. Il y a des moments où faire une sieste, ça m'active encore plus le système nerveux parce que, par exemple, j'ai des gros symptômes de tangage. Je suis couché et ça bouge dans tous les sens, comme ça. Et en fait, ça ne me repose pas du tout. Donc, pour moi, faire une sieste, ça ne va pas me reposer. Regarder un film ou une série, ça ne va pas me reposer parce que... en plus des maladies, je vis avec de l'hypersensibilité. Et c'est insupportable. Parce que chaque personnage que je vois à la télé, je me mets dans sa vie, dans sa peau, et ça me prend les tripes. Et en fait, ça ne me repose pas du tout. D'avoir l'impression de vivre la guerre, de perdre un enfant, en fait, toutes ces choses qu'on parle dans les séries et les films. Mais en plus de ça, moi, ça ne m'intéresse pas les trucs comiques. Donc, soit je regarde un truc dur, mais dans ce cas-là, je me mets dans la peau des gens et ça ne me repose pas. Donc, c'est simplement pour expliquer que le repos, il est différent chez chacun. Chez une personne, ça va être lire un livre. Chez une autre, ça va être regarder une série. Une autre, ça va être faire une sieste. Pour d'autres personnes, ça va être, par exemple comme moi, ça peut être d'être dans le mouvement. Ça peut être de faire de la marche, même un petit temps, de faire un peu de yoga ou une méditation. Ou simplement se connecter à l'environnement dans lequel on est. Regarder un papillon voler, en fait. Vraiment, c'est simplement ça. C'est que l'épuisement, il est présent, mais le repos, si on apprend à mieux se connaître dans la maladie et à savoir qu'est-ce qui nous repose réellement, on peut mettre ça en pratique dans un quotidien. Et ça demande aussi de parler avec son partenaire ou sa partenaire et de dire, en fait, moi, par exemple, le matin, j'ai besoin de 30 minutes pour aller marcher. Ou au contraire, le soir, j'ai besoin de 45 minutes pour faire mon bain. Et c'est de nommer ces choses-là. Et je pense qu'on essaye d'être attentifs, l'un et l'autre, au fait qu'il y a des moments où on a besoin de notre bulle de repos et que l'autre prenne la relève, en fait. Et on essaye d'avoir un bon équilibre avec ça, je crois.

  • Speaker #1

    Et du coup, c'est applicable, finalement, même sans vivre avec une maladie, quoi, en fait.

  • Speaker #0

    C'est ça. Mais en tout cas, pour moi, la sine qua non de tout ça, c'est que ça doit venir tous les jours. C'est-à-dire que le repos, c'est pas au moment où on est dans le week-end ou au moment où on est en vacances. Ça ne marche pas comme ça avec les maladies chroniques et peut-être même pour ceux qui n'en souffrent pas. C'est que le repos, c'est tous les jours et je sais qu'aujourd'hui, dans ce monde effréné, c'est compliqué d'avoir ces espaces de repos. Donc c'est comment même dans votre pause de midi, vous allez justement vous procurer une demi-heure de ce qui peut vous reposer. Donc je pense que ça, c'est quelque chose auquel il faut être attentif pour éviter d'arriver à un épuisement. Après, l'épuisement, c'est quelque chose que tu as connu aussi très fort, toi.

  • Speaker #1

    D'accord. Tu ne veux pas qu'on passe à cette question-là. Tu veux lancer le sujet, mais on peut lancer le sujet.

  • Speaker #0

    Alors, passons à la question et puis après, on en lancera le sujet.

  • Speaker #1

    Une question que je vais lire. Si ce n'est pas trop indiscret, est-ce que Mickaël est souvent à la maison ou son travail le fait être souvent absent ? Dans tous les cas, il a vraiment l'air d'être un super aidant. Je voulais la lire jusqu'au bout et je vous remercie. En fait, je... Moi, j'avais le fantasme d'être le père au foyer, genre l'artiste au foyer. Et en fait, pas du tout. C'est fou comme le lieu de vie influence beaucoup. Avant, on habitait dans une petite maison de village. Je pouvais y passer des heures et ça me suffisait. On a dû déménager. On se retrouve dans un appartement en ville. Ça ne me donne pas envie de rester à la maison. Et du coup, voilà, mon activité professionnelle s'est développée et je suis beaucoup, beaucoup, beaucoup au travail, en effet. Donc, c'est quelque chose dans lequel je culpabilise souvent parce que c'est son entamara qui doit garder Billy, assurer ça. Et moi, j'avais l'impression que je pouvais avoir ce Ausha. En plus, je voulais sortir du côté très genré, la maman qui gère l'enfant, les enfants, et puis le papa qui est au travail, qui ramène les sous, je ne voulais pas être là-dedans. Mais bon, en tout cas, je m'épanouis tellement dans mon travail, et puis toi aussi, en fait, on s'éclate bien dans ce qu'on fait. Donc je ne suis pas... pas aussi présent que je le voudrais. Ça, ça fait très formule déjà, faite et entendue. Je ne vais pas... Non, je culpabilise réellement de ne pas être présent et en plus présent calmement. C'est-à-dire que souvent, quand je rentre, j'ai la tête remplie de mille données. Et la petite, c'est sa fin de journée, elle est fatiguée, elle est très exigeante. Et donc, c'est difficile pour moi de donner un instant de qualité à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Et c'est quelque chose dans lequel j'essaie de travailler un maximum. Je ne sais pas ce que tu en penses.

  • Speaker #1

    Alors, je pense que quand on écoute le discours de Mickaël, on a vraiment l'impression que c'est un père assez éloigné de son enfant. Mais alors, je peux vous assurer que ce n'est absolument pas mon ressenti. Alors certes, il n'est pas le père au foyer qu'il imaginait et qui fantasmait. Il en reste que ça reste un père très présent à son enfant, très concerné, qui a su aussi entendre la question de la charge mentale, parce que... Michael est un homme qui fait beaucoup de choses à la maison, notamment tout ce qui est la cuisine et ce genre de choses, il est rodé. Mais il n'avait peut-être pas tout à fait conscience de la charge mentale, c'est-à-dire tout le travail d'anticipation et de logistique en amont autour d'un enfant et toute la projection et l'organisation. Et on en a parlé dernièrement en lisant, on a notre ami qui nous prêtait sa maison cet été et on s'est posé dans son jardin. Et elle avait un livre qui s'appelait Exit, la charge mentale, mais je crois un livre assez vieux en plus, pas tout à fait récent, et qui parlait de cette charge mentale. Et puis alors clairement qu'on n'a rien à voir avec des couples où c'est hyper genré, où la femme porte toute la charge mentale, mais on s'est quand même rendu compte que ça balançait majoritairement de mon côté cette charge mentale. Et on a eu besoin de redéfinir certains points et domaines sur lesquels on avait besoin. Bah voilà, toi tu gères, je sais pas, la voiture. les factures, imaginons, et puis moi, l'anticipation des repas pour la crèche, et puis descendre les poubelles, enfin voilà, c'est pour donner des exemples.

  • Speaker #0

    Mais c'est moi qui cuisine principalement. Non ? Oui. Non, parce que je trouvais encore que c'était très genré et tout ça. Je le vis vraiment très mal.

  • Speaker #1

    Descendre les poubelles, c'est rarement les femmes dans le côté genré cliché.

  • Speaker #0

    Justement, c'est ça.

  • Speaker #1

    Mais j'ai dit que c'est moi qui descendais les poubelles.

  • Speaker #0

    Non, c'est moi qui descendais les poubelles.

  • Speaker #1

    J'ai dit que c'était moi, c'est des exemples.

  • Speaker #0

    Ah d'accord, c'est des exemples. C'est pas facile. Non, c'est pas facile.

  • Speaker #1

    Enfin voilà, c'est un père extraordinaire. Et puis, il sait être là et il est concerné par la question du foyer, vraiment. Mais comme il l'a précisé, on cherche à vivre dans un lieu bien plus inspirant.

  • Speaker #0

    On pose la question, une personne est aussi atteinte de vertige et de tanguages chroniques. Elle a la crainte, c'est d'amener ses enfants seuls à l'école. Est-ce que tu as peur de ça toi aussi ?

  • Speaker #1

    Non, j'ai plus peur de ça. J'ai plus peur de ça parce que j'ai dû apprendre à mon corps, et ça, ça concerne toutes les personnes qui ont des maladies et qui importent le symptôme. J'ai dû apprendre à mon corps à se rassurer, à se réassurer. Et en fait, pour ma part, on m'a dit, les médecins m'ont vraiment dit, vu que vous tanguez tout le temps, en réalité, vous avez un équilibre, mais genre incroyable, c'est-à-dire que vous avez un équilibre aiguisé parce que votre corps est tout le temps en train de se rééquilibrer. Donc en réalité, je n'ai plus peur parce que j'ai appris à me réassurer avec des méditations, des visualisations, de me dire en fait, j'arrive quand même à marcher, à mettre un pied devant l'autre. Non, le sol n'est pas vraiment en train de bouger, de flotter. Alors je sais que c'est dur dans ces moments-là, parce que moi je sens en ce moment que je marche sur du sable mouvant et qu'il y a tout qui tourne autour de moi. Mais j'ai dû apprendre à mon corps que ça, c'est un ressenti et que ce n'est pas la réalité. Et que si je mets un pied devant l'autre, ils vont quand même continuer à avancer l'un après l'autre. Donc, en fait, pour des personnes qui ont vraiment des peurs comme ça par rapport à leurs symptômes, qu'importe lequel c'est, c'est vraiment apprendre à son système nerveux à se réassurer. Donc là, il y a des tonnes d'outils pour ça. Justement, comme je disais, méditation, visualisation, j'en sais rien, yoga, sophrologie, toute respiration. Il faut réassurer son corps. Ok, il y a un symptôme qui est hyper violent et qui fait... extrêmement peur et qui nous fait partir dans des projections, dans des hypothèses, dans des peurs de la mort et tout ça. Et c'est bien normal. Mais comment je lui apporte de la sécurité, de la sécurité, de la sécurité, de la sécurité ? Parce que de la sécurité, vous pouvez vous l'amener sur un biais qui est différent, en fait. Et ça, chacun trouve sa boîte à outils.

  • Speaker #0

    On te pose la question, si t'as des moments où un allègement de tes tanguages, peut-être après la méthode Kertan. Ah, la méthode Kertan. On pourrait... Tu peux expliquer ?

  • Speaker #1

    Favorite méthode ? Bon, je ne suis pas là pour expliquer la méthode Kertan, parce qu'on parle toujours de parentalité et je ne veux pas trop digresser, mais c'est en tout cas, en effet, la méthode aujourd'hui que je peux conseiller à n'importe qui qui vit avec n'importe quel symptôme, sauf des personnes qui sont bornes, je crois. Je ne sais pas si on dit encore ce terme, et d'ailleurs, je suis désolée si c'était complètement... validiste ou quoi que ce soit mais en gros c'est pas accessible aux personnes à qui il manque un oeil parce que c'est un des tests qu'on fait de visuel Donc, par rapport à la question de l'amélioration des tangages, il faut vous dire que moi, dans ma sensation, je vis soit en basse, en haute ou en moyenne mer. Donc, tout qui tourne, tout qui bouge, mais la mer, elle est différente dans son état. Donc, voilà, il y a des moments où je suis en basse mer, donc c'est plus ou moins gérable. Des moments en moyenne, ça devient compliqué et en haute, c'est vraiment extrêmement compliqué. Il faut vous imaginer que vous êtes sur un bateau et vous essayez de cuisiner, de prendre le sel. le poivre, les outils et qu'il y a tout qui bouge dans tous les sens, tout le temps. Et vous essayez de prendre votre enfant, d'embrasser votre mari, il y a tout qui bouge tout le temps. Donc c'est immonde, mais c'est plus ou moins immonde en fait. La méthode Cartan est en train de m'améliorer des symptômes pour lesquels je n'allais même pas à la base. La confiance en moi, le sommeil, les douleurs de règles, vraiment des tas de choses où pour moi, ce n'était même pas tant un handicap. par rapport à tout ce que je peux vivre de hyper handicapant à côté. Mais en fait, ça commence à élaguer déjà toute cette première couche de symptômes qui sont peut-être un peu les moins invalidants et les moins handicapants. Et plus on avance, plus on va éliminer des couches et arriver sur le côté plus neuro, où là, ça va toucher plus au tangage et tout ça. Par contre, je peux quand même déjà dire qu'au niveau de la concentration, il y a de l'amélioration pour le côté neurologique. Au tout départ de... Et du coup, quand je suis tombée malade, je n'avais pas plus de 30 minutes de concentration. Et ça demandait un temps fou de m'en remettre, en fait, après ces 30 minutes. Et ça, il y a clairement du mieux. Donc voilà, mais ça prend son temps.

  • Speaker #0

    Et un épisode de podcast sur le sujet.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. L'épisode 15 avec Bernard, qui est le neuropédagogue qui me suit. Alors, il est un peu bourru. Il a 80 ans. Bourru. Bourru. Il a 80 ans et il ne sait pas forcément. S'exprimer au travers d'un micro comme le ferait peut-être, je ne sais pas, toi, Mickaël. Mais c'est une personne incroyable et qui ne lâche pas l'affaire avec personne et qui a sorti des gens du gouffre. Mais on peut être plusieurs en séance, en réalité. Et en fait, je suis avec des personnes à côté de moi qui ont été toute leur vie sous antidépresseurs, sous anxiolytiques, qui ont vraiment eu une vie gâchée jusqu'alors et qui retrouvent vie. Mais c'est juste... splendide à voir. Donc voilà, n'hésitez pas à aller voir l'épisode. Et moi, je vais sur Annecy si des personnes veulent me rejoindre, des fois en séance. Et puis, il est aussi sur Fribourg. Et il y en a après partout dans d'autres régions.

  • Speaker #0

    Quelqu'un dit, Tamara, je vous suis depuis votre passage sur France 2. Grâce à vous, j'ai pu mettre des mots à mes mots. Et je crois qu'en fait, ça, ça peut te toucher parce que c'était... Ta première motivation ?

  • Speaker #1

    Oui, c'était vraiment ma première motivation, c'était de me dire mais en fait, si je passe sur, ça commence aujourd'hui sur France 2, c'est pour ne serait-ce que toucher une personne qui pourrait être atteinte de cette maladie rare et qui se sent seule et qui a l'impression d'être complètement folle et qui se sent dans un sentiment de solitude, de non-écoute. Enfin voilà, moi je me rappellerai toute ma vie des témoignages sur des forums de... notamment d'un homme qui disait mais moi si je me suscite pas en vivant avec ce syndrome c'est pour que ma femme et mes enfants puissent continuer à toucher leurs allocations et ça m'a bouleversé, bouleversé parce que je savais quelle était sa souffrance parce que je la vis aussi et en même temps voilà c'était tellement poignant et je me suis dit il faut qu'on visibilise en fait c'est obligé c'est ma mission de vie en fait on peut pas laisser des gens dans la solitude et dans la douleur et la détresse. Donc, merci.

  • Speaker #0

    Quelqu'un rebondit sur ce que j'ai dit par rapport à ma présence en tant que père, qui dit que c'est peut-être mieux d'être pas souvent là, mais épanoui, plutôt que toujours présent, mais renfrogné. Je suis assez d'accord. Oui, c'est vrai. Encore une fois, c'est plus la qualité que la quantité, mais ça se questionne avec les enfants, mine de rien, si la quantité... n'est pas plus efficace que la qualité de présence.

  • Speaker #1

    Je pense qu'ils ont besoin de présence, ils ont besoin de sécurité, ils ont besoin qu'on soit là. En tout cas, un adulte bienveillant.

  • Speaker #0

    Totalement, ouais. Voilà, alors, il y a des jolis mots qui passent. Désolé si on n'arrive pas à rebondir à chaque fois. En tout cas, ça fait plaisir de voir que vous êtes toutes et tous actifs. Actif et active. Du coup, quelqu'un pose la question. Du coup, je viens en tant qu'aidant. Est-ce que ça vous a paru difficile de la soutenir lors de la grossesse qu'en temps normal ?

  • Speaker #1

    Plus difficile.

  • Speaker #0

    Plus difficile. Je n'ai pas pris mes lunettes, ce qui est une très mauvaise idée. Plus difficile de la soutenir lors de la grossesse qu'en temps normal ?

  • Speaker #1

    Joker, je pense que ça a été très difficile pour toi de me soutenir dans cette grossesse.

  • Speaker #0

    Surtout la deuxième, ouais.

  • Speaker #1

    Celle qui a amené Billy au monde.

  • Speaker #0

    Ouais, celle qui a amené Billy au monde. C'était dur, en effet, de te soutenir. Je commençais aussi à avoir peur des rendez-vous d'échographie, par exemple. En plus, ce qui avait de bien ou de discutable, c'est qu'on avait... plus d'échographie pour avoir un suivi plus régulier. Mais du coup, il y avait toujours un peu cette peur de est-ce que le bébé va bien et tout. Et puis, généralement, alors que Billy bougeait tout le temps, les veilles ou les matins d'échographie, on ne la sentait pas. Donc, c'était toujours le moment genre, mais qu'est-ce qui se passe ? Bien pour nous. stresser. J'ai eu... Moi, mine de rien, j'ai quand même adoré la grossesse. Et je me rappelle que pendant l'accouchement, j'avais pleuré parce que je faisais le deuil de la grossesse. Et c'était un moment où l'enfant allait arriver, le bébé allait arriver, et que cette grossesse n'allait plus être là, malgré... Voilà. Pour dire... C'était difficile, mais j'étais très triste que ça s'arrête aussi.

  • Speaker #1

    Moi, ça a été tout l'inverse. C'est-à-dire que vraiment, à partir du moment où ma fille est venue au monde, l'angoisse a disparu, en fait. La grossesse, le ventre, c'était vraiment quelque chose de trop conceptuel pour moi et je ne pouvais pas lire sur un visage comment allait mon enfant, en fait. Et une échographie, c'est trop abstrait pour moi et j'avais besoin de concret. Et aujourd'hui... Quand je vois ma fille, je n'angoisse pas, en fait. Elle m'exprime, elle me dit tout ce qu'elle est. Elle me dit si ça ne va pas, si ça va bien, si elle est en forme, si elle est fatiguée, si elle est malade. Elle me l'exprime, en fait. Et d'ailleurs, elle le fait très bien. Et du coup, je n'ai plus d'angoisse parce que je sais là où elle est. Alors que dans le ventre, alors que j'étais censée bien savoir là où elle était, je ne savais pas où elle était, en fait. Et ça, ça a été rude. Donc, il faut simplement se dire qu'il y a des grossesses qui sont difficiles. pour soi, pour le partenaire et que, quelque part, l'avantage, entre guillemets, c'est qu'on sait que ça se termine à un moment donné. Donc ça peut être dur et c'est aussi comment on accueille cette période-là, qui n'est pas simple, et comment on se fait soutenir aussi là-dedans, parce que je pense qu'on est aussi dans un monde qui survalorise ces périodes de grossesse, de postpartum et tout ça, et en réalité, quand on met bien le nez là-dedans, on se rend compte que c'est pas tout juste. Et donc, trouver des communautés de soutien, il y en a... énormément sur Instagram, il y a des applications, il y a plein de podcasts sur la question de la maternité. D'ailleurs, moi, j'ai répondu à une interview sur le podcast Hello Mamas. Donc, voilà. Il y a de la matière à pouvoir aller trouver d'autres discours, d'autres personnes qui vivent des choses similaires. Donc, il ne faut pas hésiter. En fait, comme dans la maladie, la grossesse, on peut trouver des espaces de soutien.

  • Speaker #0

    Et quelqu'un, d'ailleurs, pose... La question, j'ai vu que vous aviez beaucoup de soutien de votre entourage. Tamara, est-ce que tu penses que tu aurais pu gérer ta maternité sans toutes ces aides, dont celle de ton mari ?

  • Speaker #1

    Non, pas du tout. Pas du tout. Et là aussi, en fait, il y a plein de choses qui me font dire, c'est dans la maladie, mais hors de la maladie aussi. Je pense que tout parent a besoin de soutien. pour élever son enfant vraiment, j'y crois, dur comme fer. Je vous recommande le livre Chasseurs, cueilleurs, parents qui est une pépite sur cette question-là et sur la question aussi de sortir de cette famille nucléaire où c'est un papa, une maman, un bébé et en fait où on est seul à gérer et à vivre tout ça. Je pense qu'il faut revenir à quelque chose où la famille de manière plus vaste est impliquée. Donc, ça peut être les grands-parents, les tantes, les oncles, les arrière-grands-parents, même quand ils sont en forme. Donc, voilà, déjà cet aspect famille. Et puis, parfois, la famille, elle n'est pas disponible ou elle n'est pas présente. Et c'est OK. Mais comment est-ce qu'on crée un réseau de soutien ? Plus large encore, ça peut être des amis. Il y a toujours des amis. D'ailleurs, on en remercie une ou deux ici qui sont d'accord de prendre, par exemple, le bébé une fois de temps en temps pour une nuit. Ça peut être, je ne sais pas, nous, on a fait appel à un moment donné à un service. Alors ça, ça existe exclusivement à peut-être Genève, Suisse, je ne sais pas exactement. Mais probablement qu'il y a des services similaires en France. Oui, on avait vu une émission, il y avait des services similaires. Où en fait, il y a... des femmes qui viennent chez vous dormir à domicile pour faire la nuit avec votre bébé. Nous, ça a été extrêmement compliqué les 9 premiers mois de nuit avec Billy parce qu'elle avait du reflux. Et dit comme ça, ça a l'air de ne pas être un truc immense. Ça pourrit la vie d'un système. Le reflux fait qu'un enfant peut se réveiller toutes les demi-heures sur une nuit. Donc c'est immonde, tout simplement. Et du coup, on a fait appel à un service qui s'appelle les Marie Poppins à Genève, où c'est des personnes qui viennent faire la nuit. Donc nous, on est sur place, mais on leur donne toutes les indications, on met les boules qui aissent et on peut dormir. Et ce qui était bien, c'est que c'est des services qui sont, comment on dit, on les paye en fonction de notre budget. Donc de bas, ça a l'air très cher, mais si vous avez un budget qui est moindre, eh bien, c'est fait en fonction de votre budget. Donc on a pu se le payer. Donc ça, ça a été aussi une grande aide à un moment donné. Donc voilà, il y a eu ça, le soutien aussi. Il y a des associations qui apportent ou des personnes apportent des repas à domicile. Donc en postpartum, c'est ce qu'on a fait. On a eu des personnes qui nous ont amené les repas à domicile. On a demandé à toutes les personnes qui venaient nous rendre visite, donc rendre visite à Bibi, à Billy, je suis fatiguée, quand elle est née, de ne pas venir avec des cadeaux, mais de venir avec un repas. Parce que sincèrement, le... énième petit doudou, on s'en fait chier.

  • Speaker #0

    Ah, mais non, il y avait une rime à faire.

  • Speaker #1

    C'est toi qui es le poète entre nous deux.

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est toi qui écris.

  • Speaker #1

    C'est vrai. Mais, on s'en fout complètement des doudous. Merci pour ceux qui le font. Mais en fait, nous, ce qu'on a besoin, c'est de libérer de la charge mentale et de l'espace tout court. On disait aux gens, venez avec un repas. Et puis, on a des merveilles. Et on le partage. Et c'est ça. Et on partageait avec les personnes. Elles nous laissaient toujours plus pour avoir des restes. Donc, En fait, c'est comment aussi, et ça c'est dur pour des personnes qui vivent avec des maladies invisibles, c'est qu'on reste souvent dans l'ombre et qu'on ose de moins en moins demander de l'aide, mais c'est comment on apprend à s'écouter, à s'aimer et à se dire Ok, de quoi j'ai besoin et comment je peux l'exprimer à l'entourage ? Et ça, je pense que c'est un secret, que ce soit parentalité ou pas parentalité, dans la maladie. Vraiment. Donc c'est hyper dur et je le sais, moi je suis... issu d'une enfance complètement traumatisée. Donc, je suis une enfant qui n'a pas appris à dire les choses de base. Au contraire, j'ai toujours tout gardé pour moi. J'ai toujours dit que ça allait bien, machin et tout. Et en fait, la maladie m'a vraiment demandé à complètement passer dans quelque chose de différent par rapport à ça et m'ouvrir à me dire, OK, en fait, si là, je veux me respecter, écouter mes besoins, il faut que je puisse me les formuler à moi-même et ensuite les formuler aux autres. Et malheureusement, ceux qui n'entendent pas, ils peuvent... plus vraiment faire partie de notre vie parce que parce que c'est pas confortable et c'est pas agréable donc c'est comment aussi oser demander gens avec plaisir vous venez visiter notre enfant mais vous ramener par contre un repas voilà un repas tout simplement des biscuits aussi cool avec quelqu'un

  • Speaker #0

    te pose la question si tu as eu l'impression que tes symptômes étaient plus fort pendant ta grossesse où ils étaient identiques identique Tiens, on ne pose pas la question si ils étaient moins forts.

  • Speaker #1

    Parce qu'elle sait, elle sait. C'est une FDDS,

  • Speaker #0

    elle. Il y avait la croyance aussi que forcément, ça serait pire avec une grossesse.

  • Speaker #1

    Non, alors, du coup, tu vois, on a reparlé et j'ai perdu le fil de ce que posait la question. Mais se poser la question, ce que posait la personne. Les symptômes sont restés identiques pendant la grossesse. Donc, c'est-à-dire plus ou moins fort en fonction des jours. Par contre, là où ça a été l'horreur, ma parole. Le retour de couche. Aux 10 mois de Billy. Donc il y a deux mois. Et depuis, je nage pour sortir la tête de l'eau. Autant dans les symptômes physiques que les symptômes psychiques. Donc il y a des jours où ça va et il y a des jours où j'ai juste envie de mourir. Donc voilà, c'est pas simple. Et là, la méthode Kertan, on en parlait tout à l'heure aussi, c'est vraiment... En fait, le travail sur le système nerveux, c'est la chose qui me sort la tête du gouffre, vraiment. Donc je navigue depuis, assez violemment, depuis le retour de couche. Voilà.

  • Speaker #0

    Quelqu'un nous dit que vous avez... Vous avez dans tous les cas, au-delà de la maladie, l'air d'être des parents formidables et sains. Merci beaucoup, c'est très gentil.

  • Speaker #1

    Moi, j'ai une question là, qu'on m'a posée, mais je pense que c'est Mickaël qui pourrait y répondre. La question que la personne m'a posée, c'est, les premiers mois sont décrits comme épuisants. Comment avez-vous géré ?

  • Speaker #0

    Donc, les premiers mois ?

  • Speaker #1

    Les premiers mois dans le postpartum.

  • Speaker #0

    Dans le postpartum. Bah nous notre expérience... Tu veux que j'attaque par quoi ?

  • Speaker #1

    Il va falloir que tu l'évoques à un moment donné, ça fait une heure et quart qu'on est en train de leur parler.

  • Speaker #0

    Exactement. Non, non mais c'est pas ça, c'est pas que je voulais l'éviter.

  • Speaker #1

    Par quel bout commencer ?

  • Speaker #0

    Ouais exactement, c'est que je ne sais pas raconter les histoires et du coup je... Ah bon ?

  • Speaker #1

    Quelle croyance !

  • Speaker #0

    Donc les premiers mois. Je ne sais pas si pour certains et certaines vous étiez présents présentes lors de notre premier live. J'avais dit je sens que je vais faire une dépression postpartum. Je la vois gros comme une maison. Et moi je l'ai faite, mais une belle. Et alors là, la question se pose, c'est est-ce que je l'ai appelé ou est-ce que je me connais assez pour savoir ce qui pouvait m'arriver dans la gueule ? Bon, alors déjà, c'est sûr que je faisais le deuil d'un lieu de vie que j'adorais. On devait déménager un peu dans l'urgence lors de la grossesse avec un changement de... pays, patati, patata, gérer en tant qu'indépendant aussi l'inquiétude du moment de faire mon congé paternité. En plus, je voulais faire un mois de congé pour être présent. Je me suis bien loupé parce que on avait cette croyance qu'on nous dit, oui, le terme, c'est telle date. On avait la croyance que le paquet serait livré à cette date au plus tard.

  • Speaker #1

    C'est ça, le terme c'était le 30 août, Billy est arrivé le 12 septembre.

  • Speaker #0

    Voilà, et moi j'étais à partir du 30 août, je dis que je serai un mois absent de mon activité professionnelle. En effet, j'ai commencé à être absent, mais deux semaines avant l'arrivée de Billy. et deux semaines après l'arrivée de Billy. Donc, le congé paternité était un peu trop court, à mon goût. Et Tamara, en plus, a eu une fracture du sacrum à l'accouchement. On ne le savait pas, en plus. Alors là, on est de nouveau dans un cas très délicieux. C'est l'attente d'un diagnostic. Voilà. Donc, dans cette communauté...

  • Speaker #1

    Une mini-parenthèse, donc j'ai fracturé parce qu'on a appris par la suite que je vivais avec de l'ostéoporose précoce, et que c'est pour ça que j'avais fracturé, parce que j'ai eu un accouchement en vrai qui a été magique, incroyable, j'ai accouché dans l'eau, sans traumatisme, quoi que ce soit, et c'était pas normal de fracturer dans des conditions aussi positives, et c'est ensuite qu'on a fait des examens, qu'on a vu qu'il y avait une fracture au sacrum, c'est un endroit pas facile à consolider, et en plus de ça, donc que j'avais de l'ostéoporose, tout ça. Parenthèse fermée.

  • Speaker #0

    Mais ça, en plus, là, c'est le moment facile. Enfin, on sait ce qui se passe. Là, on est de nouveau dans une attente de diagnostic. Tu as des douleurs monstrueuses. Tu n'arrives plus à marcher. Personne n'arrive à savoir ce que tu as. Donc, on ne sait toujours pas. On attend un diagnostic. On est dans une crainte. On ne sait pas quoi faire. Tu te retrouves en chaise roulante.

  • Speaker #1

    Je ne peux plus porter Billy. Je ne peux plus la changer.

  • Speaker #0

    Elle ne peut plus rien faire.

  • Speaker #1

    Avec un nourrisson.

  • Speaker #0

    Avec un nourrisson. Donc ouais, je me retrouve à gérer bien, bien comme il faut tout ça. On fait, ok, ça se tasse. Enfin, on trouve un peu qu'est-ce qui se passe. Voilà, ça se rassure. Donc là, ouais, c'est quoi, ça a pris presque deux mois, un peu, ouais, deux, deux, trois mois. Et là, Billy commence à avoir ses intolérances et à avoir du reflux. Et donc, ne dort pas. Et là, il y a cette pratique de torture qui se fait dans certaines prisons, dans certains pays, c'est de ne pas laisser dormir les détenus. Et bien, en fait, c'est vraiment une vraie torture. On devient complètement fou, on n'a pas un moment pour reprendre un peu d'énergie et d'esprit. Je me rappelle que je disais Oh purée, j'ai pu dormir deux heures de suite ! Oh, mais ça fait un bien fou !

  • Speaker #1

    C'était une victoire.

  • Speaker #0

    C'était une victoire, dormir deux heures de suite. sans être interrompue. Waouh, c'était déjà énorme.

  • Speaker #1

    On avait fait notre nuit, quoi.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais. Et donc, en fait, ainsi de suite... Voilà, je commence à perdre un peu la patate. Et en fait, en réalité, c'est ça aussi. C'est que quand à l'époque, je disais, ouais, je sens que je vais faire ma dépression postpartum, j'avais peut-être un fantasme.

  • Speaker #1

    La jolie dépression.

  • Speaker #0

    Ouais, un truc un peu romantique. Genre, je vais être là, genre, non, mais je n'en peux plus. Je n'ai plus goût à rien. Je ne sais pas. En fait, je m'attendais à ce que je comprenne vraiment. Genre, ah, je suis dans une dépression, quoi. Mais en fait, non, les maladies invisibles, c'est vraiment invisible. Je ne la voyais pas. Je disais, non, mais ça va, je gère. Non, mais ça va. Je suis irritable. Je n'ai plus goût à rien. Je suis détestable. Et comment ?

  • Speaker #1

    Et on ne pouvait rien planifier, rien projeter. Tout était trop. C'est vraiment le burn-out,

  • Speaker #0

    quoi. Burn-out aussi. Genre, ah, ça dit que ce soir... Non, on ne me parle pas de ce soir. Je ne sais pas si je vais survivre déjà d'ici midi.

  • Speaker #1

    Il y avait vraiment une défensive terrible.

  • Speaker #0

    Je n'en pouvais plus. Et en fait, notre sage-femme avait envoyé à Tamara par mail un questionnaire pour diagnostiquer comment ça se passait pour elle et puis voir si potentiellement elle vivait une dépression postpartum, donc en prévention comme ça.

  • Speaker #1

    C'est ça, ce n'est pas un réel outil de diagnostic. Il faut quand même après que ce soit posé par un professionnel. En tout cas, c'est un questionnaire qui donne déjà des pistes pour savoir si on fait une dépression postpartum ou pas. Parce qu'elle avait un doute me concernant. Et moi, pas du tout. Je ne me suis jamais sentie autant. Alors, j'étais épuisée comme Mickaël. C'était infernal avec le manque de sommeil et tout ça. Mais au contraire, j'avais un élan de vie immense. Bon, avec l'allaitement aussi, toutes ces hormones à fond. Et puis ma fille, quoi, qui m'apportait tellement de joie. Et puis un jour, on mange ensemble avec Mickaël. Je lui dis Tiens, tu ne veux pas faire ce questionnaire toi ? Parce que moi je l'avais fait entre temps et puis en effet je n'étais pas du tout dans la dépression postpartum. Et puis en fait, chaque fois que je lui posais une question, je partais en fou rire parce que je savais déjà ce qu'il allait répondre. Par exemple, la question c'est Est-ce que vous avez pensé dans les trois derniers jours déjà à vous faire du mal ? non jamais, oui tout le temps. Enfin voilà, je donne des réponses un peu basiques comme ça. Et puis évidemment, je ne rigolerais pas de ça dans un autre contexte, mais là c'est aussi notre complicité avec Mickaël et j'ai senti que c'était possible. Mais en fait, on riait à chaque fois parce qu'on était en train de se rendre compte que oui, il était bien dans une dépression postpartum et qu'on mettait le doigt dessus petit à petit grâce à ce questionnaire. Et... Ça a été extraordinaire, quelque part, ce questionnaire, qui de base peut sembler être un truc tout con. Bon, c'est quand même pas un test dans le magazine cosmopolitan, mais ça peut paraître tout bête. Mais en fait, tout d'un coup, il y a quelque chose qui s'est mis en lumière. Et ça, la communauté Les Invisibles, elle le connaît à travers le diagnostic. Il y a vraiment ce côté genre Ah, mais en fait, il y a quelque chose qui n'est pas normal entre guillemets. Et en fait, ce avec quoi je vis, il y a un mot là-dessus. Et c'est cette dépression.

  • Speaker #0

    Oui. Donc en fait, la sage-femme, on a pris un petit rendez-vous téléphonique pour savoir si j'avais besoin d'aide ou pas. J'avais dit non, que je regarde dans un mois, un truc comme ça, voir comment ça se passe. Voilà, je me mentais. Ça donnait l'impression que ça allait mieux. Mais quoi qu'il en soit, c'est qu'en fait, le fait d'avoir mis un mot dessus, un nom dessus, je le disais autour de moi. Comment ça va tout ça ? Et je disais à ma famille, à mes potes, tout ça, apparemment je suis en train de faire une dépression postpartum. Et ouais, c'est surprenant la réaction des gens, parce qu'un homme fasse une dépression postpartum, soit ça fait rire, soit ça alerte.

  • Speaker #1

    D'ailleurs c'est fou, même dans le monde médical. Comme les personnes ne sont pas du tout au courant de ça, même quand on en parle avec des médecins, ils sont là mais comment ça, votre mari a fait une dépression postpartum ? Et en fait, je crois que statistiquement, on est sur 10 à 15% des hommes qui font des dépressions postpartum. Et moi qui en ai parlé avec pas mal de personnes autour de moi, le nombre de femmes qui m'ont dit on n'a jamais diagnostiqué mon mari le mot n'a jamais été posé, mais pour moi c'est sûr qu'il en a fait une. J'ai quand même des hommes aussi qui me l'ont dit. à plusieurs reprises. Donc en fait, de nouveau, une fois que la parole se délie sur un sujet, on se rend compte qu'il est beaucoup plus présent qu'on ne l'imagine. Et en fait, je pense que personne n'est à l'abri d'une dépression postpartum quand on s'occupe de son enfant, tout simplement. En fait, à partir du moment où on est impliqué dans la relation à son enfant, on peut faire une dépression postpartum, parce que ça demande une énergie, une concentration, une présence qui est probante, qui est énorme.

  • Speaker #0

    Hum hum... Moi, j'ai d'autres questions là. Je ne sais pas si toi, il y a quelque chose qui t'a sauté aux yeux là. Mais si jamais, moi, on me demandait, est-ce que je me sens différente des mamans en bonne santé ? C'est une bonne question. C'est une question qui me touche beaucoup parce que je pense que ce que ça vient révéler, c'est que non, je ne me sens pas différente des mamans en bonne santé. je me sens différente des autres, tout simplement, en fait, et pas forcément des mamans en bonne santé. Je me sens différente des femmes de mon âge, j'ai envie de dire, des femmes de 33 ans, entre guillemets, ou dans la trentaine, ou dans cette période-là de la vie. Je me sens extrêmement différente. Je peux donner un exemple, mais par exemple, je ne sais pas, des amis qui se disent Ah, Oh trop génial ! On va se faire un week-end entre amis, on part à Mallorque faire la fête et visiter. Et bien pour beaucoup de personnes ça a l'air d'être un projet incroyable pour des femmes de 30 ans. Et pour moi c'est me proposer un gouffre, vraiment c'est comment ne pas dormir, devoir me déplacer. Mettre mon corps à mal parce que j'ai plein d'attelérences alimentaires, donc me retrouver dans des restos ou des choses comme ça, c'est compliqué. Mettre mon corps en surchauffe parce que visiter une ville, c'est beaucoup de stimulation sensorielle, des nouvelles odeurs, des nouveaux bruits, des nouvelles personnes, des nouvelles rues. Donc ça me demande une concentration énorme. Donc en fait, c'est pour dire qu'un projet qui a l'air incroyable pour des personnes qui pourraient être de mon âge, pour moi, devient quelque chose qui est extrêmement... anxiogène, si je souhaite le faire, mais autant dire que le week-end à Mallorque, c'est impossible pour moi, donc au final, qui est excluant. Donc, pour moi, la difficulté, elle est dans cette différence-là, c'est de sentir que je ne mène pas la même vie que mes consœurs, et que je me sens des fois comme une, je ne sais pas, une femme plus recluse, chaque... sortie ou proposition comme ça est peu évidente pour moi en final dans la projection, dans ce que je peux y faire. Et puis en fait, à chaque fois que je décide de répondre par la positive à une de ces choses-là, eh bien j'en paye quasi tout le temps les conséquences. Donc quelque part, c'est trouver cet équilibre qui n'est pas simple. Donc je dirais que c'est plutôt là-dedans où voilà. où je me sens différente, mais pas des autres mamans en bonne santé, mais des personnes en bonne santé, tout simplement, en fait. Est-ce que la maternité m'a donné un second souffle ou une sorte de motivation ? Ça, c'est une autre question qu'on a eue, et j'ai envie de dire un grand oui, en fait. Je sais que ça reste mon propre témoignage, et tout le long, il faut vraiment l'entendre comme ça. C'est notre propre témoignage, c'est notre expérience personnelle. absolument pas la vérité ou la réponse à tout. Moi, le fait que Billy soit rentré dans ma vie, ça a été... C'est vraiment... Si j'en parle, là, j'en pleure. C'est vraiment la plus belle chose qui m'a été amenée, avec toi, évidemment. Mais pardon, j'en perds mon stylo, tellement ça m'émeut. Oui, ça m'a donné un élan de vie qui était vraiment tassé dans cette période de vie. Ça faisait trois ans. que je vivais avec la maladie. Et il y a vraiment quelque chose de l'ordre de la lourdeur, en fait. Plus le temps passe, plus les années passent, plus les expériences passent et qu'on est toujours là-dedans, il y a de la lourdeur, il y a de la dureté. C'est un monde dur, le monde de la maladie, vraiment. Et le fait de mettre au monde un être qui s'émerveille de tout, qui est vif, qui explore tout. qui ne demande qu'à croquer la vie, mais on ne peut que se placer humblement à côté d'elle et voir les choses avec ses yeux. Et c'est magique, en fait. Pour moi, c'est la plus belle chose qui puisse arriver. Donc oui, elle m'a donné un second souffle de ouf. Et en plus de ça, comme parlait Mickaël tout à l'heure du fait que c'était un révélateur de priorité, ça, ça a été... incroyable j'ai arrêté de brasser de l'air déjà j'ai énormément arrêté de brasser de l'air en tombant malade mais alors en devenant maman vraiment genre le tout ce qui est superficiel pour moi parce que le superficiel il est différent pour chacun mais tout ce qui était superficiel à ma vie superflu n'existe plus tout simplement parce qu'en fait le temps que je peux offrir de qualité à ma fille c'est celui là qui est important Donc voilà. Edelette, il y a des questions ou pas ?

  • Speaker #1

    Non, quelqu'un qui dit justement que sa compagne essaye de tout anticiper et que lui, elle, a tendance à gérer les problèmes quand il lui tombe sous le nez. Après voilà, il y a...

  • Speaker #0

    Avez-vous cette même dynamique ? Pensez-vous que de ne pas anticiper ou me mettre au courant des choses pourrait impacter la grossesse et la naissance ? En gros, est-ce que je devrais me mettre à anticiper ?

  • Speaker #1

    J'ai l'impression que c'est difficile de changer de nature, déjà. En fait, ou plutôt la question, c'est est-ce que vous êtes dans un équilibre ? Est-ce que ça vous équilibre, en fait, ce fonctionnement ? Est-ce qu'il y a besoin que tout le monde soit dans l'anticipation ?

  • Speaker #0

    Il dit ne serait-ce que pour sa charge mentale. C'est vrai que la question de l'anticipation dans la charge mentale, elle est évidente, en fait. Quelque part, si on prend l'exemple, par exemple, notre fille comme moi, elle est intolérante aux produits laitiers et au gluten. Donc quand elle est à la crèche, nous on doit anticiper à chaque fois quel est le menu et lui faire des choses appropriées par rapport à ses intolérances ou pas. Donc ça demande de l'anticipation. Donc quelque part, si toi tu n'anticipes pas et de temps en temps, c'est que moi qui m'y colle de préparer les menus à l'avance, les congeler, les décongeler, les amener à la crèche, mettre les étiquettes. Enfin voilà, en fait, on va dans du tout. du très concret quand on est parent. C'est vraiment pas glamour, mais c'est vraiment ce genre de choses-là. C'est le ménage, la bouffe, voilà. Et donc, je pense qu'il y a des anticipations différentes. Il y a l'anticipation anxiogène, qui n'est pas la même chose, qui est de tout anticiper, d'imaginer tout ce qui pourrait arriver. Je pense, par exemple, peut-être que je rentre dans un détail qui pourrait fâcher certaines personnes, parce que je pense que dans la parentalité, on a des besoins différents. Mais par exemple, il y a des personnes qui achètent des gadgets. Pour protéger leur enfant de tout. Par exemple, ils mettent dans leur lit un truc qui détecte la mort subite du nourrisson, ils lui mettent un AirTag dans le sac à dos pour être sûr qu'il ne se fasse pas kidnapper, un peu toutes ces choses-là, je noircis le trait, mais il y a ce côté où on peut avoir peur de tout avec un enfant. Et surtout dans ce système où tout fait peur, les informations font peur, dès qu'on écoute les gens, ils ne nous racontent que des choses qui font peur, parce que les choses positives, on les raconte moins. Et donc on peut tout anticiper de manière anxiogène. Je pense qu'il y a une différence avec l'anticipation sur le concret et le quotidien, qui ça c'est une anticipation dont on a besoin quand on est parent et aussi quand on est malade. Parce que justement, rien que la question alimentaire, et ça on en avait déjà parlé dans d'autres lives ou autre chose ou un podcast, je ne sais plus, c'est vraiment par exemple, ah bah tiens aujourd'hui, moi je suis un peu plus en forme, donc je vais faire un peu plus de quantité de nourriture pour congeler, pour les jours où ça ne va pas, juste sortir le topo air du frigo et pouvoir quand même manger. même si je n'ai pas la force de cuisiner. Donc, il y a une anticipation qui, je pense, est saine, tant dans la maladie chronique que dans la parentalité. Je ne sais pas ce que tu en penses.

  • Speaker #1

    Oui, je suis tout à fait d'accord. Je n'ai pas d'autres exemples là comme ça. J'essaie plus de se raccrocher sur le fait que des fois, ça reste difficile de se forcer dans quelque chose où on n'est pas naturellement. Par exemple... si moi, dans notre fonctionnement, si moi, je commence à prendre, à anticiper et à prendre un peu plus le lead sur les, on va dire, les décisions de santé de Billy, ça ne va pas te rassurer, ça, par exemple.

  • Speaker #0

    Non,

  • Speaker #1

    en effet. Tu vas être là, non, je préfère moi anticiper et je préfère moi gérer ça parce que tu as besoin de, on va dire, ce contrôle-là, ça te rassure et tout ça. Et moi, ça me va très bien parce que, finalement, ça rassure tout le monde, en fait, pour ça. Après,

  • Speaker #0

    En fait, de ce que tu racontes et qui, je pense, peut être intéressant, en effet, c'est que de diviser certaines tâches et que chacun coordonne des domaines différents, ça peut être pas mal, en fait. C'est qu'on a chacun nos facilités et justement, moi, le réseau médical de Billy, toutes ces questions-là, genre comment la soigner naturellement, je sais gérer ça vraiment. Et donc, j'ai envie que ce soit un pôle sur lequel je gère moi. Ça n'empêche pas à Mickaël de dire tout d'un coup, genre... Là, il y aurait peut-être besoin d'un petit daf à le gant parce qu'elle a l'air d'être dans la douleur. Enfin voilà, on communique quand même. Mais c'est plutôt un domaine que je vais gérer. Les fringues aussi, parce que j'adore ça. Ça fait cliché, je suis désolée, mais j'adore m'occuper de ces fringues. Toi, tu t'occupes de quoi, du coup, concernant Vili ?

  • Speaker #1

    En fait, je m'occupe de son éducation musicale. Je métacommunique beaucoup avec elle. Ouais, non, je suis plus dans le... Non, c'est vrai, je n'anticipe pas grand-chose. Bah oui, une fois j'ai fait une sortie avec elle pour rejoindre un ami, ça m'a pris le triple de temps pour la préparer et préparer ses affaires parce que je ne le fais jamais en fait. Quand je passe du temps avec elle, je reste... tranquille à la maison. Et puis, voilà, je fais des instants calmes avec elle ou de jeux, oui, de musique, d'histoire, de choses comme ça. Mais c'est vrai que je ne fais pas beaucoup de programmes et ce qui fait que, anticiper sur les sorties, par exemple, je suis mauvais à ça. Après, quand on le fait ensemble, j'arrive à être plus efficace parce que je sais ce qu'il faut, entre guillemets, et que... que je te soutiens plus que je l'aide. Ça, c'est sûr.

  • Speaker #0

    Après, il y a, je pense, une donnée qui est importante aussi, et là, je parle pour les personnes qui sont malades, c'est de pouvoir faire confiance à son ou sa partenaire aussi, de justement, si tout à coup, soi-même, on n'arrive pas à gérer certains jours ou certains moments, de se dire, en fait, c'est l'autre qui prend et c'est OK. Et j'ai envie de dire que du coup, c'est quelque chose qui s'y réfléchit bien en amont sur la question de avec qui je fais un enfant, tout simplement. Parce que...

  • Speaker #1

    Non mais... C'est pas sur le moment que...

  • Speaker #0

    Est-ce que je suis avec quelqu'un en qui je peux avoir confiance, sur qui je peux compter ? Et ces données-là, elles sont pour moi essentielles. Et à partir de ce moment-là, voilà, quand certains ont des périodes de crise ou des choses comme ça, c'est de se dire, ok... Ça ne sera pas fait comme je veux que ce soit fait. Il va peut-être l'habiller en rose et je n'aime pas ça. Bon, ça va être un dress, pas ton genre non plus. Et puis, en fait, c'est complètement OK. Parce que ce ne sont pas des choses qui sont importantes, ce ne sont pas des choses qui sont vitales. Tout d'un coup, il va oublier quelque chose et ce n'est pas grave. Et je pense que, là aussi, je pense qu'on doit déconstruire en tant que parent ce qui est important pour un enfant. Et des fois, on met des priorités au mauvais endroit quand on est parent. C'est-à-dire qu'on n'en a rien à fiche de la couleur des fringues ou de ce genre de choses. Par contre, l'enfant a besoin d'être en sécurité, il a besoin d'être consolé quand il pleure, il a besoin d'être porté quand il se fait mal, il a besoin d'être aimé. Les besoins fondamentaux, ils sont là. Et je pense qu'aujourd'hui, c'est des choses qu'on oublie des fois. C'est qu'on essaye tellement de répondre aux besoins de l'enfant, des besoins qui n'existent même pas en réalité. Alors que les vrais besoins, les besoins qui sont primaires, on les oublie. Tout d'un coup, on nous dit, vous portez votre enfant au portage, mais vous ne voulez pas qu'il soit un peu autonome ? Mais en fait, cet enfant est un nourrisson. Il ne sait pas manger tout seul, il ne sait quasi pas dormir tout seul. Oui, il a besoin de sécurité pour devenir autonome. Et aujourd'hui, on a un enfant de presque une année qui mange tout seul, qui explore tout seul. qui croque la vie à pleines dents et qui a peur de rien, parce qu'on a su la sécuriser quand elle était nourrisson. On a su lui apporter cette sécurité. Et c'est pour ça, je veux juste, je fais une digression là, mais simplement, il faut des fois lâcher sur certaines choses et se dire, ok, là, moi je suis en crise, j'ai besoin que mon partenaire ou ma partenaire prenne la relève. Mais en fait, ce que j'ai besoin, c'est de la confiance là-dedans, dans la sécurité, l'amour, mais pas sur des détails qu'on peut se mettre dans le quotidien.

  • Speaker #1

    Voilà, et ça, c'est des moments aussi de... qui ont été assez difficiles aussi dans la communication. C'est, on a besoin que l'autre prenne le relais, mais on veut maîtriser comment l'autre prend le relais aussi. Et ça, ça ne peut pas marcher. Non, mais attends, tu le fais, mais fais-le bien. Enfin, tu ne voudrais pas. Ah oui, les questions.

  • Speaker #0

    Le pire, ça, tu dépasses.

  • Speaker #1

    Ah purée, j'ai mis le doigt dessus. Les questions. Tu es sûr que tu ne voudrais pas plutôt lui mettre une reste ? Alors non, je ne veux pas. Et je me l'occupe moi, donc tu fais confiance à ça. Parce que finalement, on se retrouve de nouveau les deux à s'en occuper. Et à moitié, et en confrontation. Donc apprendre à faire confiance à l'autre, ça peut être très difficile, mais ça peut être très révélateur aussi dans le couple. En fait, je n'arrive pas à faire confiance à mon partenaire par rapport à notre enfant. C'est grave ce que je dis, mais ça peut être intéressant aussi. Si on a besoin de tout contrôler. il y a peut-être un problème de confiance. Et il y a aussi un autre sujet, deux autres. J'ai découvert que quand on faisait un enfant, c'était toute la société qui avait le droit de dire quelque chose sur son enfant. En fait, on ne fait pas un bébé seul, déjà, on fait avec la société. Tout le monde dit quelque chose.

  • Speaker #0

    On devient l'espace public.

  • Speaker #1

    Voilà. Ah, mais vous faites ça comme ça ? Moi, je pense plutôt qu'elle a mal aux dents.

  • Speaker #0

    Il n'est pas un peu chaud, votre enfant ? Je crois qu'il a un peu froid. Il devrait avoir envie de manger là où vous le nourrissez beaucoup trop.

  • Speaker #1

    Mais vous avez vu l'heure qu'il est ? Il n'est pas à la sieste ! Bref, on pourrait en faire plein des comme ça. Et donc, voilà, ça, c'était un exemple déjà très intéressant pour toutes les personnes qui font de la sociologie, vous le verrez. Et eux aussi, l'information. L'information. Maintenant, on a tellement d'informations. On a des livres sur tout. On a des blogs sur tout. On peut tout savoir ou en tout cas avoir un avis ou des modes d'emploi sur tout. Sur le sommeil, sur la nourriture, surtout pour l'enfant. Et du coup, chaque fois qu'on lit quelque chose, on a l'impression qu'il faut appliquer une recette précise et que tout s'explique et tout ça. Ça aussi, ça a été fatigant au bout d'un moment parce qu'en fait, notre instinct, notre intuition n'est plus du tout écoutée. Ah, le bébé, il pleure à telle heure, c'est peut-être le foie qui travaille, on lui a peut-être trop saturé son foie lors du dernier repas. Non. C'est quoi ? Non mais là je sens en fait qu'elle a juste envie d'être rassurée. Point. Ok.

  • Speaker #0

    Voilà. On part beaucoup dans des hypothèses, des interprétations et ce qui est normal parce que l'enfant ne communique pas comme nous par la parole. Mais c'est vrai que des fois, on a juste besoin de se reconnecter à sa base, sentir ses pieds dans le sol et dire ok, là mon enfant il pleure, qu'est-ce que je dois lui amener ? Tout simplement. En fait, il veut être pris dans les bras, être bercé, qu'on lui chante une chanson, qu'on lui dise qu'on l'aime, qu'on le rassure. Et on s'en fout si c'est parce que son foie, il est saturé, si c'est parce qu'il a loupé une sieste cette nuit, si c'est parce qu'il est en insécurité, parce que ça. En fait, on peut partir dans tellement de choses. Et en fait, tout ce qu'il demande, c'est juste d'être pris et rassuré à un moment donné. Mais c'est vrai qu'on devient l'espace public.

  • Speaker #1

    Voilà, voilà. Ça fait déjà une heure et quart.

  • Speaker #0

    Moi, j'ai encore quelques questions qui ont été posées. Comment le couple a vécu cette période ? Je veux bien démarrer parce que j'ai quelque chose en tête à nommer. Et après, n'hésite pas à prendre la parole par rapport à ça. Alors, le couple, ça doit être une team quand on fait un bébé. Mais vraiment une team. Parce qu'on est au service de. Et ça, c'est une réalité qu'il faut prendre en compte, vraiment. Là-dedans, on s'oublie un temps, un peu, parce que c'est quasi impossible de répondre aux besoins d'un nourrisson, de dormir par tranche de deux heures, et encore quand on a de la chance, nous concernant, et puis continuer à être un couple épanoui, aller au restaurant, faire l'amour, se faire des vacances ensemble,

  • Speaker #1

    se faire des cadeaux.

  • Speaker #0

    No way, c'est juste pas possible pendant une certaine période et ça veut pas dire que ça va pas être possible après là la preuve c'est que nous on a fait notre premier week-end en amoureux ce week-end là mais simplement dire qu'il y a un moment où il faut être conscient qu'il y a une parenthèse du couple et ça veut pas dire que c'est négatif parce qu'il y a un trio qui se forme et ce trio là, il est sublime mais le couple duo il est mis dans une il est dans autre chose Il est avec ce nouveau bébé, ce nouvel être sur lequel on se focalise. Et en fait, moi, j'ai souffert un peu de ça au début, parce que je suis, je pense, une personne qui demande à mon partenaire pas mal d'attention. Je le dis sincèrement, j'aime être aimée en fait, tout simplement. J'aime qu'il me caline tous les jours, qu'à chaque fois que je marche à côté de lui, il me fasse un petit coucou sur la hanche, le ventre, le dos, les cheveux. J'aime me connecter à lui, j'aime refaire le monde avec lui, parce que je pense qu'on est assez fort pour ça. Voilà, et toutes ces choses-là... Pendant cette période de postpartum qui dure plus ou moins longtemps. Mais par contre, on sait que ça ne dure pas six semaines, comme certaines personnes disent. Aujourd'hui, sociologiquement, on est plutôt sur trois ans. Mais cette période-là, elle chamboule ce duo, clairement. Donc, c'est comment on peut s'offrir des espaces en étant parent. Et ça, nous, on a mis du temps à arriver là-dedans. Parce qu'au départ, on était en mode survie, comme on l'a répété. On ne dormait pas du tout, donc on était en mode survie. Donc, en fait, il n'y a pas... juste pas d'espace et de temps pour ça, on n'y pense pas. Et le jour où le sommeil a commencé à se remettre en place, et c'était aux 9 mois de Billy, on a pu petit à petit se dire Ah tiens, est-ce qu'on pourrait pas une fois par semaine avoir 3-4 heures ensemble où on fait ce dont on a besoin à ce moment-là ? Et ce qui est génial quand on fait ce dont on a besoin, c'est que si on a besoin de dormir parce qu'on est épuisé, on fait une sieste. Si on a envie de se faire un bon repas où on prend le temps de manger et pas en mode à fond parce qu'il y a un enfant avec nous comme ça. On s'offre ce moment de repas. Et tout ça nous a amené justement à ce que Mickaël finisse par venir avec moi à la méthode Quertan aussi tous les vendredis. Et on a ce trajet en voiture ensemble et il équilibre son système nerveux en même temps que moi-même. Donc ça c'est super. Mais c'est se dire, ok, j'accueille le fait que pendant une période, ce soit compliqué d'être un duo. Je suis ok avec le fait qu'à un moment donné, les choses vont pouvoir se remettre en place pour redevenir un couple. Mais c'est... pas tout de suite et c'est pas qu'on n'est pas un couple mais on est dans autre chose et quelque part je crois que c'est fait aussi de manière à ce que on soit pleinement présent à cet enfant qui lui a vraiment besoin de nous pour juste vivre en fait et là où on a eu un peu ce qu'on peut appeler ces fameux baby clash mais c'est un peu des termes voilà en gros là où ça a été un peu compliqué où on a pu clasher quelques fois avec mikaël quand quand billy est venu au monde c'est la nuit parce que justement on ne dormait pas et que on dormait ensemble par contre on était couché ensemble l'un à côté de l'autre Et puis tout d'un coup, Billy se réveillait pour la quinzième fois de la nuit. Et en fait, à bout l'un et l'autre, on exprimait le fait qu'on était à bout. Donc ça pouvait être simplement par une respiration. Ça pouvait être simplement de rien que ça. Par exemple, Mickaël, il faisait ça. Moi, ça me faisait vriller du casque. Parce que tout d'un coup, je me disais, mon Dieu, est-ce qu'il va lui faire du mal ? Il n'en peut plus. Est-ce qu'il va se faire du mal ? Est-ce qu'il va se barrer ? Qu'est-ce qui va se passer en fait ? Donc je me mettais en état. d'hypervigilance. Donc, mon système nerveux détraquait complètement. J'étais en mode fight or flight. Donc, j'étais complètement en mode combat. Ok, qu'est-ce qu'il faut faire ? Là, il faut se réveiller. Alors que je suis réveillée la 15ème fois de la nuit, je suis complètement déglingue. Mais il faut se réveiller quand même parce que si jamais il fait quelque chose de mal ou un passage à l'acte, ça va être l'horreur. Donc, ça, ça nous mettait dans des états horribles. Par exemple, toi, tu m'entendais, je ne sais pas, me plaindre quand on se réveillait tout d'un coup ?

  • Speaker #1

    Ben, simplement, ouais. La même chose, en fait. Tu travailles, tu te... plein et moi ça me mettait dans une alerte, je me disais ça y est, elle va partir en dépression, ça va être une maladie de plus et ça va être la maladie de trop et elle va mourir et c'est la fin du monde Et en fait on s'en voulait de réagir comme ça Alors qu'on avait juste besoin chacun chacune de juste qu'on se fait réveiller la nuit et puis on est dans notre cerveau reptilien genre Juste exprimer notre fatigue, notre colère. On n'a même pas le temps de réfléchir que c'est sorti. Et bien en fait, ça mettait l'autre en alerte. Ça n'allait pas, ça créait la tension. Et on disait, mais ça... En fait, on disait, c'est moi qui devais me lever pour m'en occuper. Laisse-moi m'en occuper. Ouais, mais je t'entends râler et tout ça, ça me stresse. Ouais, mais du coup, nanana. Et on s'engueulait et tout ça, ça n'allait pas. Et on a eu la solution. En fait, on ne dort pas ensemble et on fait des... un peu des quarts, comme les marins. On fait des quarts, c'est de telle heure à telle heure, c'est moi qui me réveille, et de telle heure à telle heure, c'est toi qui te réveille. Et on ne dort pas ensemble pour, justement, qu'on ait la liberté de se lever en râlant, mais en sachant qu'on va faire le boulot, quoi. Sans que ça empêche l'autre de dormir.

  • Speaker #0

    Quelqu'un dit, on nous a donné un conseil, ne jamais communiquer la nuit, sinon ça part en vrille. Mais c'est vraiment ça.

  • Speaker #1

    Ah bah oui, on ne peut pas.

  • Speaker #0

    On ne peut pas. Et en fait, ça a été la meilleure solution de ne pas dormir ensemble. Et là encore, pour moi, c'était compliqué parce que je suis très fusionnelle avec Mickaël et que je me disais, mais voilà, c'est bon, on en arrive au stade où on ne dort plus ensemble. C'est une débu,

  • Speaker #1

    la fin du couple.

  • Speaker #0

    Et en fait, ça a été vraiment bénéfique parce qu'il y a une coach qui disait, parce qu'on a fait appel à une coach du sommeil, on a été aussi énormément aidés par notre... pédiatre par rapport à la question du reflux et du sommeil d'ailleurs n'hésitez pas à vous entourer on a aussi des bonnes très très bonnes adresses qui consultent en visio donc n'hésitez pas si besoin mais il ya une coach du sommeil qui dit vraiment par rapport au bébé il faudrait quoi qu'il en soit que vous vivez avec votre enfant c'est que vous dormiez au moins des quatre heures d'affilée et ça ça peut être possible avec de l'aide des fois parce que nous on pouvait jamais enchaîner quatre heures d'affilée ça a commencé je sais pas à ses sept huit mois peut-être on a pu faire ça Pas avant. Et en fait, c'est comment on prend la relève. Chacun se dire, OK, moi, je fais jusqu'à minuit, moi, je fais jusqu'à 3h et ensuite, je reprends jusqu'à 6h. Enfin, voilà, se dispatcher et puis sinon, faire appel, comme on vous disait, nous, on a fait appel à cette association Marie Poppins qui vient faire des nuits à la maison. Ou c'est de faire avec, par exemple, les grands-parents ou d'autres personnes qui peuvent être présents ou des amis dans cette période qui est charnière, en fait. Et donc, voilà. Donc c'est pour dire, oui, ça a été difficile au niveau du couple, dans ces périodes de nuit, parce qu'on était en mode survie et à bout. Moi, j'ai eu besoin qu'on retrouve probablement plus vite que toi un espèce d'équilibre de couple avec vraiment des périodes ensemble, parce que pour moi, ça me manquait ce côté fusionnel avec toi, même si j'aime te voir avec notre fille plus que tout au monde. Et donc, voilà, mais égoïstement, j'ai besoin de t'avoir aussi un peu pour moi. Donc voilà, le secret c'est toujours la même chose, on va le rabâcher toute notre vie, mais c'est de communiquer, c'est de parler en jeu, de parler de soi, de dire de quoi on a besoin. Et ça, ça reste essentiel pour nous, je crois.

  • Speaker #1

    Ça c'est clair, ça. Sauf la nuit, en effet. Ne pas parler la nuit, ça c'est clair. Non, il ne faut pas. Mais sinon, continuer à communiquer. Et comme tu l'as dit, les seules fois où on a eu vraiment des engueulades, c'est depuis qu'on est parents et qu'on ne dormait pas. Et aussi par rapport au couple, apparemment il y a des couples qui font un enfant pour sauver le couple. Alors ça, je ne comprends pas. Ce n'est pas possible. Parce que nous, on communique énormément.

  • Speaker #0

    Nous, on allait au top de notre vie de couple. Et ça a été dur.

  • Speaker #1

    Et ça a été vraiment très, très difficile. Le couple, il en a pris un coup à ce moment-là. Ce n'est pas possible. Si le couple, il n'est pas solide avec une confiance. Mais non, non, on ne peut pas faire un enfant pour sauver le couple.

  • Speaker #0

    Mais là, c'est une problématique de nos sociétés aussi, de nouveau, d'idéaliser ce que c'est d'avoir un enfant et une famille, et de ne pas faire prendre conscience aux gens que c'est une charge, clairement, et que c'est un boulot. Donc, ouais, on ne rentrera pas dans les détails par rapport à ça, mais ne faites pas un enfant pour vous rabibocher, et faites un enfant surtout avec quelqu'un en qui vous avez confiance, avec qui il y a de l'amour, il y a du respect, de la sécurité. Ces choses-là, c'est la base, vraiment. parce que c'est des choses dont l'enfant a besoin lui aussi. Donc quelque part, c'est lui inculquer ces valeurs-là, de le faire avec des personnes qui ont ces valeurs-là.

  • Speaker #1

    Oui, alors là, il y a aussi des gens qui veulent faire un enfant tout seul, toute seule. On respecte ça aussi. Totalement. On ne dit pas qu'il faut...

  • Speaker #0

    On est bien d'accord. Là, c'est parce qu'on parlait de couple en termes de notre expérience.

  • Speaker #1

    De couple, voilà.

  • Speaker #0

    On est bien d'accord.

  • Speaker #1

    C'est important.

  • Speaker #0

    On m'a posé la question aussi des conseils. Pour envisager la parentalité plus sereinement, je sais que toi t'es pas quelqu'un qui aime trop les conseils et en même temps je pense que de notre expérience il y a vraiment des points clés qu'on peut amener. Est-ce que t'as des choses qui te viennent en tête là comme ça ? Sinon je démarre moi.

  • Speaker #1

    Démarre-toi justement parce que je suis pas très à l'aise avec les conseils.

  • Speaker #0

    Je pense que justement d'avoir un réseau en qui on fait confiance et je me répète, c'est la deuxième fois du live que je le dis, c'est pas forcément le noyau qu'on imaginerait. Ça peut être la famille, mais ça peut être des amis, ça peut être une association. Ça peut être assez vaste quelque part, mais avoir un réseau en qui on a confiance en cas, par exemple, d'urgence ou si vraiment on est à bout de nerfs et qu'on a besoin de quelqu'un qui prenne notre enfant pour la nuit ou pour la journée ou même pour deux heures ou pour faire la sieste. Simplement des personnes en qui on a confiance. Ça ne veut pas dire qu'ils feront les choses exactement comme nous on le veut. Ça, c'est sûr, chacun fait différemment. Mais c'est se dire, ok, je sais qu'avec cette personne, mon enfant est en sécurité et moi je peux juste récupérer un peu si je suis à bout. Donc je pense que ça c'est un conseil que je vais vraiment donner, c'est de pouvoir anticiper un peu déjà ces questions-là. C'est de dire, ok, je peux poser la question à certains de mes amis, est-ce que toi si jamais tu te sentirais, si à un moment donné ça ne va pas pour moi dans ma maternité, ma parentalité, de prendre mon enfant pour une nuit, une sieste ou quelque chose d'autre. Et la personne, qu'elle vous réponde... en toute honnêteté par rapport à ça, et n'hésitez pas à creuser, parce que des fois, les gens, ils disent oui, oui, et puis quand c'est le moment où ça arrive, ils sont pas là. Donc, vraiment te dire, mais en fait, c'est OK pour moi d'entendre que c'est pas possible pour toi, mais j'ai vraiment envie de savoir, parce que moi, c'est quelque chose qui me rassure de me dire que tu peux être là, vraiment comme piquet, si à un moment donné, ça va pas. Donc, c'est de se créer un réseau de confiance, et ça, c'est quelque chose qui peut être dans nos compétences, même si on n'a pas de réseau de base. On peut se le se le créer à tout moment. Là, il y a quelqu'un qui dit Meilleur conseil pour tous les sujets, faites-en mieux. Ouais, c'est clair. Donc, il y a…

  • Speaker #1

    Ça me rappelle aussi présomption de bien faire aussi. Voilà, se dire aussi en fait, comment a fait la chose notre partenaire.

  • Speaker #0

    Elle l'a fait avec la volonté de bien faire, pour rebondir.

  • Speaker #1

    Donc, la question du réseau, pour moi, elle est essentielle. Les autres conseils pour envisager la parentalité sereinement, c'est de projeter un système de garde. Qu'importe là aussi, que ce soit une nounou, que ce soit la crèche, que ce soit un grand-parent, qu'importe le système de garde, mais projetez un système de garde. Parce que le moment où vous allez vous retrouver à... Soit devoir retourner travailler, soit vous êtes en crise, soit vous savez que vous avez besoin de temps de repos par semaine ou par jour. Voilà, le moment venu, ça va être compliqué de chercher. Et puis dans le stress, trouver quelqu'un qui soit de qualité, en qui vous avez confiance, ça peut être compliqué. Donc peut-être projeter ça un petit peu en amont, je dirais. Donc le système de garde, un réseau de confiance, à accepter d'être un parent approximatif. Mais ça, c'est essentiel dans ce monde où on se dit qu'il faut être un parent parfait, qu'il faut aller acheter ses petits légumes au marché bio dans son petit panier en osier avec son beau rouge à lèvres alors qu'on vient de mettre au monde un nourrisson. Le stimuler, l'éveiller par rapport à ci, ça, ça. En fait, juste soyez ok d'être... Qu'est-ce que j'ai dit ?

  • Speaker #0

    Approximatif.

  • Speaker #1

    Approximatif. Exactement, de ne pas être parfait. C'est-à-dire que simplement déjà être, comme on disait, en présence et sur d'autres choses. Mais vous êtes approximatif et c'est OK, en fait. Il y a des choses sur lesquelles on peut vraiment lâcher aujourd'hui. Et je pense qu'aujourd'hui, le capitalisme a fait de la parentalité des bébés le graal. Il faut tout faire, tout acheter, tout consommer. Mais en fait, juste lâcher un coup. Soyez déjà éco-votre enfant. Et... laissez-vous sentir ce qui se passe, prenez le temps avec lui, et puis il y a des fois où ils mangeront avec un peu moins de qualité, il y a des fois où la sieste, elle sera peut-être un peu écourtée, il y a des fois où, je ne sais pas, ça ne se passera pas forcément au mieux. Là, par exemple, on est un peu culpabilisés parce qu'on a dû mettre Billy en dépannage à la crèche cette semaine, et on a culpabilisé de ça. On s'est dit, c'est pas cool, un jour de plus de crèche pour elle. On la voit que le soir, du coup, on culpabilise un peu. Puis après, on se dit, mais en fait, c'est un endroit où elle est en sécurité. Elle aime y être. OK, on est un peu approximatif en ce moment. C'est comme ça. Donc, lâchez là-dessus. Je ne sais pas si tu as un peu...

  • Speaker #0

    Pour envisager la parentalité sereinement. Purée, je suis tellement mauvais pour les conseils. En fait, j'aurais besoin d'avoir la personne et puis de creuser. Qu'est-ce que représente la parentalité ? Que veut dire être serein ?

  • Speaker #1

    On n'est pas en train de faire une séance de coaching. Oui, je sais,

  • Speaker #0

    mais je lis cette question et je me pose la question de... Pour envisager, le terme envisager...

  • Speaker #1

    Ok, d'accord. Il dit cortique, il fait une analyse. Oui,

  • Speaker #0

    je suis désolé. Je vais reprendre un petit peu. Oui, voilà. Mais je déteste en fait donner des conseils parce que ça me donne l'impression que j'ai trouvé et que je sais. Ça me donne cette impression-là. Et alors que j'en sais rien du tout. Encore une fois... Oui. Donc, en fait, si vous en avez envie, vraiment, si vous le sentez dans vos tripes, ça peut que avoir de bonnes surprises. Et les mauvaises surprises, elles font partie aussi du... Ah voilà, peut-être le conseil. La chose qui est vraie, c'est qu'on oublie vraiment les moments de galère. Vraiment. Moi, l'épisode, justement... de la chaise roulante, du fauteuil roulant où je dois tout gérer, elle peut même pas le porter comme ça mais je l'ai oublié alors que j'en pouvais plus j'étais là mais en fait on est au cinquième étage je sais que c'est pas assez haut pour pas que je me loupe si je veux en finir t'as le droit de dire ça sur Instagram je sais pas mais voilà

  • Speaker #1

    Non mais c'est vrai qu'on oublie et ça...

  • Speaker #0

    Et ça, vous pouvez vous rassurer avec ça.

  • Speaker #1

    On a oublié les neuf mois où on n'a pas dormi.

  • Speaker #0

    C'est impressionnant.

  • Speaker #1

    On les a oubliés alors qu'elle n'a qu'un an, Billy.

  • Speaker #0

    Donc on peut se rassurer avec ça. C'est qu'il y a quand même un truc qui est bien fait. Tout passe. C'est que tout passe et on retient quand même que les belles choses de notre enfant. Et ouais, c'est magique pour ça.

  • Speaker #1

    Moi, je vais plus précisément parler par rapport à la maladie chronique. N'hésitez pas. à vraiment moduler votre environnement par rapport à vos besoins. C'est-à-dire que par exemple, nous on s'est acheté une desserte chez Ikea, désolé pour la pub mais ça coûte rien du tout là-bas, une desserte à trois étages sur roulette, où on a placé toutes les choses importantes. pendant cette période de postpartum, donc les couches, les choses pour le change du bébé, ou les soins, ou les médicaments, et ce genre de choses. Et en fait, moi, ça me permettait, par exemple, de changer Billy sur le canapé si j'avais de la difficulté à me lever, à me déplacer. Donc, en fait, il ne faut pas hésiter à s'alléger le quotidien. Ensuite, par exemple, c'est toujours Mickaël qui a dormi à côté de Billy, et pas moi, alors que moi, je l'allaite, et que, en fait... Chaque fois qu'elle se réveillait, elle venait à mon sein, donc je ne sais même pas que ça ne me réveillait pas. Ça peut paraître être un détail de se lever pour aller chercher l'enfant et le mettre au sein, mais non, la nuit, chaque activité est un effort, surtout quand on ne dort pas du tout. Pour moi, c'était aidant qu'elle dorme en cododo à côté de lui, et qu'il la prenne et qu'il me la passe, et que quand j'ai fini, il la reprenne et qu'il la repose. Et c'est des choses qui peuvent paraître tellement bêtes. tellement simples, mais qui peuvent changer la vie. Donc, c'est vraiment de comment vous vous connaissez dans vos symptômes et qu'est-ce qui vous soulage le quotidien, même si c'est des choses complètement qui ont l'air futiles et basiques, genre j'ai besoin d'une chaise avec un dos relevé pour allaiter, j'ai besoin de pouvoir, je ne sais pas, m'occuper de mon enfant avec des boules-caisses quand il hurle parce que ça me surstimule trop ses pleurs. Voilà, c'est comment je m'offre quand même des outils, précisément par rapport aux symptômes avec lesquels je vis en étant un parent malade. Et je pense que, quelque part, de s'écouter soi, c'est un beau message pour son enfant. C'est lui apprendre, lui aussi, après, à pouvoir mieux se connaître dans la vie, à s'écouter et à faire valoir ses besoins. Donc, si vous le faites vous, en tant que parent, vous offrez un beau message aussi à votre enfant.

  • Speaker #0

    L'enfant est une ressource aussi. L'enfant est une ressource. C'est-à-dire que souvent, on a eu des moments où on ne comprenait plus rien de ce qui se passait avec elle. On était à bout et tout d'un coup, on se dit mais on est à côté de la plaque. Il faut qu'on se reconnecte à elle, il faut qu'on recommunique avec elle, qu'on reprenne du temps et c'est flagrant comme ça change tout à des moments. évidemment, elle n'arrive pas à s'exprimer, à dire clairement les choses, mais en fait, elle arrive quand même, elle est intuitive. Donc là, je parle de notre fille, mais les enfants, les bébés sont intuitifs, quoi. Et se connecter à ça, voilà, se reconnecter à l'intuition, au côté très primitif, franchement, ça aide énormément et c'est assez génial. Donc, autant, voilà, c'est ça qui est un peu un... délicat dans notre société, c'est qu'on a beaucoup d'informations et ça permet de bien comprendre les choses, de voir comment on était peut-être à côté de la plaque à une certaine époque et tout. Mais en même temps aussi, c'est le revers de la médaille, c'est qu'on s'éloigne de l'intuition et c'est un moment en fait d'avoir un enfant, un bébé, c'est un moment génial pour se reconnecter à cette intuition. Donc ça c'est dans les conseils entre guillemets pour envisager la parentalité. sereinement, c'est qu'en fait, le bébé aussi, il est là et évidemment, il a besoin d'aide et tout ça, mais on apprend à communiquer avec et il nous aide aussi. C'est une ressource.

  • Speaker #1

    Oui, et puis, par rapport à ce que tu dis, en fait, la question de revenir dans votre corps, je pense que c'est toujours juste. C'est déjà quelque chose, quand on est malade, qui est difficile de revenir dans son corps, parce que... Son corps, il est dans l'expression et la manifestation de symptômes, donc on a tendance à essayer de sortir de ce corps, à se dissocier, parce que des fois c'est juste intenable. Mais en fait, l'enfant, il nous rappelle qu'on doit y revenir, et qu'on doit revenir dans cette chair, dans cette intuition, et en fait, voilà, on peut avoir un bébé en crise dans sa chambre, qu'on n'arrive pas à coucher... pleure à la mort et puis tout d'un coup, on se rend compte qu'on est complètement tendu, nous aussi. Et en fait, tout d'un coup, c'est Ok, comment je réancre mes pieds au sol ? Comment je me reconnecte à ma respiration ? Je fais des exercices de respiration avec mon bébé contre moi et en fait, mon bébé, ça pèse. Moi, je m'apaise. Tout le monde, ça pèse. Et en fait, c'est, ouais, revenir à quelque chose vraiment qui part du ventre, quoi.

  • Speaker #0

    Une question intéressante. Selon vous, qu'est-ce que la maladie de Tamara va vous permettre d'enseigner, de transmettre à Billy ?

  • Speaker #1

    Oh mon dieu ! Très intéressant ! Ouais, ça c'est sûr !

  • Speaker #0

    Déjà, tu as écrit un livre. Allez, c'est le moment de publicité. Donc déjà, ça, c'est une transmission. Ça,

  • Speaker #1

    ce n'est pas super transmission. Moi, je fais des transmissions comme ça à ma fille.

  • Speaker #0

    Je lui crée des livres.

  • Speaker #1

    Donc, ma maman vit avec une maladie invisible, mais moi, je la vois. Avec des échelles de douleur et d'humeur. Voilà, je passe le moment publicité. Mais, hashtag sponsorisé, il m'est fait un nom. Non, mais tout à fait. Mais je pense qu'en effet, ce livre, c'est une base dans la question d'apprendre, qu'elle puisse apprendre à nommer les choses et ce qu'elle vit soit validé et entendu. Combien de fois on entend des parents dire à leurs enfants, non mais ce que tu racontes, c'est des conneries, c'est des craques, tu exagères, t'en fais trop, il faut arrêter de pleurer, ces trucs d'une violence totale, en tout cas pour... de mon avis. Et en fait, je pense que la maladie, elle m'a permis à moi-même de me rencontrer et de m'apprivoiser, chose qui n'était pas du tout le cas avant. J'ai passé ma vie à côté de moi-même, parce que j'étais dans des mécanismes de défense immenses liés à des traumatismes. Et en fait, donc, cette rencontre que j'ai faite avec moi-même, c'est quelque chose que je transmets à ma fille. C'est-à-dire de ce que tu ressens, il est écouté. Il est validé, il a du sens, il est vrai, il est juste. Et en fait, comment toi, en tant qu'enfant, tu vas pouvoir nommer ces choses-là sur l'extérieur pour pouvoir assurer ton estime de toi, pour pouvoir être en lien avec les autres, mais sans porter des masques, parce que ça c'est terrible aussi les masques qu'on porte aujourd'hui. Et en fait, on se rend compte que les enfants, encore jusqu'à un certain âge, Ils sont nature peinture. Mais à un moment donné, ils mettent leur masque parce qu'on n'a pas arrêté de leur dire ça suffit ça, arrête d'être comme ça, tu ne ressens pas ça, c'est faux, blablabla Et puis pour finir, ils jouent leur petit rôle d'enfant, là, comme ça. Mais en fait, ils sortent de ce qu'ils sont et de leur ressenti. Et je pense que c'est quelque chose que... C'est dans la maladie, mais c'est aussi dans notre hypersensibilité, parce que toi, tu fais partie des personnes hypersensibles aussi.

  • Speaker #0

    Ah bon ?

  • Speaker #1

    J'ai fait mon diagnostic. Et je pense que toi aussi, tu es sensible à ces questions-là, en fait, dans cette transmission.

  • Speaker #0

    Oui, cette communication-là. En fait, quand tu parles, je vois tout, j'ai les images de notre quotidien, où elle n'est pas bien comme ça, on est là, qu'est-ce que tu as besoin ? Et tout ça, on essaie un petit peu de l'apprendre un petit peu à essayer de nous... exprimer quel est le problème et de revenir à son corps, alors que c'est pas évident vu qu'à ce moment-là, elle n'aime pas bien dans son corps. En plus, il faut savoir que les bébés, ils ne situent pas la douleur, en plus. C'est ça qui est affreux. Ils ont mal à l'oreille, ils ne vont pas faire forcément comme ça, se tenir l'oreille. Ils vont se crisper comme ça. Au début, on a l'impression qu'ils ont toujours mal au ventre parce que ça se crispe par là. Et en fait, voilà. Donc, c'est... malgré ça on est toujours en train d'essayer de de la prendre à communiquer et en tout cas on se met dans cet état de calme et d'essayer de comprendre ce qui se passe vraiment pour elle quoi je pense qu'elle va soit elle va être voilà soit elle va être à fond dans la communication ça va être une grande mais

  • Speaker #1

    Métacommunicatrice, parce que toi tu métacommuniques avec elle chaque soir quand tu la couches.

  • Speaker #0

    Ouais, exactement.

  • Speaker #1

    Tu peux donner un exemple de ce que tu lui dis ?

  • Speaker #0

    Ouais, je dis par exemple si je me suis énervé, je lui dis je suis désolé, je me suis énervé aujourd'hui Et je dis pourquoi ? J'ai beaucoup de stress parce qu'il y a des enjeux, mais c'est pas contre toi en réalité, j'ai mal réagi, je t'aime Voilà, par exemple un exemple comme ça. où je me suis dit, je lui apprends déjà à comprendre que les rêves, elle peut aussi en faire ce qu'elle veut. Peut-être qu'elle va pouvoir faire des rêves lucides. Et parce que je me dis, le moment où il y aura les cauchemars, ça va être compliqué aussi. Et lui faire comprendre qu'en fait, les rêves, les cauchemars, en fait, elle peut créer tout ce qu'elle veut avec ça. En fait, j'ai le souhait un peu que son imaginaire se développe un maximum. Voilà, donc je métacommunique beaucoup avec elle la nuit et c'est assez drôle parce qu'elle veut dormir très vite. Et donc je la berce, je lui parle et puis au bout d'un moment, elle me dit Non mais tais-toi papa, couche-moi ! Alors elle ne parle pas, mais elle me pose un peu la main comme ça et elle monte le lit genre C'est bon, tu m'as gavé, je veux dormir. Interprétation que je fais.

  • Speaker #1

    Et puis vraiment aussi l'autre chose qu'on lui transmet dans la maladie et qu'il y a justement dans ce livre que j'ai écrit, c'est avec ces échelles d'humeur et de douleur, c'est qu'en fait, on est pluriel et on est pluriel dans une journée, on est pluriel dans une semaine et c'est pas forcément ça va ou ça va pas, mais c'est qu'il y a des moments, je me sens plutôt bien, je me sens dans la joie, je me sens curieuse et des moments genre... Hum, ben là, je commence à vouloir un petit peu plus être toute seule et jouer dans mon coin et ne pas avoir envie de parler aux gens ou je suis très fatiguée. En fait, c'est la clé de pouvoir parler aujourd'hui, je pense. Et on a tellement appris à garder les choses de manière ankylosée. Et je suis persuadée, en tout cas, qu'aujourd'hui, en allant chercher Billy à la crèche, je lui ai dit Aujourd'hui, maman, elle culpabilise. d'avoir pas passé assez de temps cette semaine avec toi comme j'aurais voulu. Voilà, je sais que t'es bien sur place et que ça te fait plaisir d'y être, mais moi je me sens pas très bien ancrée par rapport à ça dans mon rôle de maman. Et en fait, on lui dit les choses et elle nous le rend bien. Elle nous le rend bien, on sent qu'elle est éveillée à ça, elle est à l'écoute de la communication. Et elle-même, on sait aujourd'hui tout le temps où elle en est quasi. Et c'est ça qui est magique, quoi. faire un an et elle sait nous exprimer où elle en est.

  • Speaker #0

    Et donc, comme vous pouvez le constater, en fait, comme tout parent, on a le meilleur bébé du monde, en fait. Vous avez remarqué ça. Et ça, voilà, pour aborder et anticiper la parentalité de manière sereine, vous allez avoir, de toute manière, le meilleur bébé du monde. C'est clair et net. C'est ça qui est génial.

  • Speaker #1

    Alors, en même temps, vous allez avoir le meilleur bébé du monde. Et en même temps, vous allez vous dire, mais mon Dieu, mais qu'est-ce qu'il a mon bébé ? Il n'est pas comme les autres. Lui, il ne fait pas ses nuits. Il est tout le temps malade. Sur Instagram, quand on regarde les autres familles, ça a l'air incroyable. Ils ont l'air d'être sereins et posés. Donc, vous allez avoir ça aussi. Et vous allez croire que vous êtes vraiment des parents trop nuls et que vous avez loupé quelque chose. Mais en fait, pas du tout. Je peux vous le rassurer. Voilà, je crois qu'on arrive gentiment sur la fin de ce live. Moi, je fatigue bien là.

  • Speaker #0

    Moi, j'en peux plus depuis déjà peut-être une demi-heure. Je te trouve beaucoup plus...

  • Speaker #1

    T'as fait une petite relâche.

  • Speaker #0

    Beaucoup plus...

  • Speaker #1

    J'ai toujours un élan, en fait, quand je fais ces moments-là avec vous. Je ne peux pas l'expliquer. Il y a un élan qui est porteur, vraiment. Parce que je pense que c'est juste pour moi de faire ça. Voilà.

  • Speaker #0

    Et je ne trouve pas mes mots. Donc, c'est vraiment le moment de s'arrêter. D'aller se coucher. Voilà.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup pour votre attention. C'était vraiment beau d'avoir vos questions en live. C'était vraiment magnifique de pouvoir répondre autant à des questions qui étaient posées en amont que celles-ci en live. Et puis de voir à chaque fois votre présence arriver, c'était au top. Et le live sera disponible en replay et on le mettra aussi sur le podcast pour que tout le monde puisse avoir accès sans la vidéo, mais en audio. On vous embrasse bien fort. On voit vos petits messages. beaucoup trop chou. Merci pour tout. On vous embrasse. Belle nuit.

  • Speaker #0

    Et je en profite aussi pour remercier évidemment toutes les personnes qui nous soutiennent en tant que parents, nos familles et notamment les grands-parents de Billy qui sont là aussi ce soir pour nous permettre de faire ce live. Donc, entourez-vous. Je crois que c'est le secret aussi pour avoir une parentalité sereine. Merci en tout cas à toutes les personnes qui nous soutiennent et voilà. Merci mille fois.

  • Speaker #1

    On vous embrasse. Ciao, ciao. Merci de soutenir ce podcast en vous abonnant pour ne manquer aucun épisode et en lui donnant 5 étoiles sur vos plateformes d'écoute préférées. Rencontrez mes invités et découvrez tous les engagements de la communauté Les Invisibles sur le compte Instagram Les Invisibles Podcast. Ensemble, continuons à visibiliser l'invisible.

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