- Mariana
Par contre, s'il n'y avait que des hommes, c'est un peu difficile de dire je veux être comme lui, parce que je suis une femme, je ne me projette pas Ce n'est pas que les femmes n'aiment pas le risque, ce n'est pas que les femmes ne sont pas faites pour investissement ou pour les finances, mais c'est juste que parfois il n'y a pas des produits qui sont vraiment adressés à cette cible. Et en même temps, ça ne fait pas longtemps que les femmes ont une autonomie sur l'argent.
- Chloé
Hello, c'est lundi et tu fais bien d'écouter les meneuses pour lancer ta semaine avec une dose d'inspiration. C'est Chloé, ta PMM préférée, et aujourd'hui j'accueille Mariana Mergulhao. Ancienne PMM, elle se lance dans l'entrepreneuriat avec un business sur l'autonomie financière des femmes. On parle ensemble des femmes dans la tech, de finances et de son nouveau projet. Allez, installe-toi confortablement. C'est bon ? Alors c'est parti ! Bonne écoute ! Et si l'épisode te plaît, pense à le partager ! Salut Mariana, merci d'être avec nous aujourd'hui. Comment est-ce que tu vas ?
- Mariana
Très bien, merci. Merci d'avoir invité.
- Chloé
Avec plaisir. On a plein de sujets hyper passionnants au programme, j'ai trop hâte. Mais avant d'entrer dans le vif du sujet, est-ce que tu peux te présenter en quelques mots ?
- Mariana
Oui, bien sûr. Alors du coup, je m'appelle Mariana, j'ai 30 ans, je suis brésilienne, je viens de São Paulo, mais ça fait quelques années que j'habite à Paris. J'ai fait mon master ici en France et moi je suis Product Marketing Manager, donc PMM, dans une boîte SaaS B2B. Peut-être quand vous allez écouter cet épisode, je ne suis plus chez Fabric parce qu'il y aura quelques changements dans les mois à venir de mon côté.
- Chloé
Le teasing de fou. Je crois que tu vas pouvoir nous en parler un petit peu après. Comment est-ce que t'es tombée dans la tech ? Bon, t'es arrivée en France, t'as fait tes études, comment t'as découvert la tech ? Et tu es arrivée aujourd'hui, tu es PMM, et ensuite la suite, on en parle après.
- Mariana
Ouais. En fait, moi, à la base, j'avais fait mes études plutôt en finance, donc pas forcément dans la tech. Et la deuxième année de mon master à HEC, c'était un programme d'entrepreneuriat, donc c'était la majeure entrepreneur. Et on avait... plein de fondateurs des boîtes en tech qui venaient nous parler, notamment sur plein de sujets hyper fascinants, soit loisirs, bonheur, sport, mais aussi santé, médecine, la medtech et la health tech se développent énormément en France. Et plus récemment, la femtech, donc plein de sujets liés aux femmes. Et en fait, pour moi, c'était un déclic de c'est génial la valeur que ça peut apporter à la société avec la technologie. Et voilà, donc c'était un peu le moment de, ok, je veux absolument faire partie de la tech. Donc d'abord, j'avais passé un an et demi dans un cabinet de conseil dans la tech, dans le cloud. Moi, je faisais l'intégration des boîtes qu'on achetait. Donc on achetait plein de cabinets de conseil en Europe. Et moi, je travaillais avec l'équipe M&A, donc l'acquisition de ces boîtes. Et après, j'ai passé un temps que product marketing, donc en fait, ça me manquait, on va dire, le contact avec des clients et aller beaucoup plus proche sur la valeur que ça peut apporter. Parce que quand j'étais dans un cabinet de conseil, c'était tellement haut niveau et stratégique que je ne parlais pas avec des clients. Et c'est justement là que j'ai passé un peu de temps à réfléchir à des différents métiers, on va dire. qu'on peut avoir dans la tech, notamment Product Ops, Product Manager, Product Marketing. Et je me suis dit, en fait, ces Product Marketing, ça peut aligner la valeur apportée au client, la façon de communiquer au client et aussi, on va dire, mes compétences que je peux apporter à ce métier. Donc, c'est là que je suis passée dans une startup qui s'appelle Fabric. C'est un SaaS B2B pour l'industrie. Et ça fait du coup un an et demi que je fais le Product Marketing.
- Chloé
Donc ouais, tu découvres la tech à l'école, notamment avec pas mal d'hommes entrepreneurs. Parce que tu as dit entrepreneur et pas entrepreneuse, je sais que c'était plus des hommes. Donc ça t'a ouvert tes chakras. Derrière, aujourd'hui, tu es super engagée sur la partie autonomie des femmes, développement de leurs ambitions, etc. Notamment, particulièrement dans la tech. Est-ce que ça t'est venu par rapport à cette... Projection, tu avais des entrepreneurs dans la tech qui n'étaient que du masculin et qui manquaient des femmes. Et qu'est-ce qui te motive à être engagée sur cette partie-là ?
- Mariana
C'est vrai que je pense que moi j'étais, on va dire, féministe depuis que je suis petite. Donc moi je viens d'une famille que j'ai pas eu trop de différence en termes d'éducation. Moi j'ai un frère et j'ai pas eu une énorme différence en termes d'éducation, ambition que nos parents nous donnaient. Et du coup, c'est vraiment de la chance. Et en fait quand je faisais notamment la majeure entrepreneur, c'était génial de voir... tous ces entrepreneurs qui venaient nous parler. Et ça donnait vraiment l'ambition de je veux être comme lui, je veux faire ça Par contre, s'il n'y avait que des hommes, c'est un peu difficile de dire je veux être comme lui, parce que je suis une femme Donc en fait, c'était le début de c'est trop cool ce programme, mais je ne me projette pas Et je me rappelle que j'avais parlé au directeur de la majeure à l'époque. Et je lui dis, en fait, j'adore ce programme, c'est hyper bien créé, je suis convaincue de la valeur que ça peut apporter à la sortie. Par contre, je ne me projette pas. Donc, il y a vraiment un problème là. Et est-ce que ça veut dire que des femmes, à la fin, elles ne lancent pas des business, il n'y a pas de femmes dans la tech ? Et en fait, dans ce constat-là, on a commencé avec une autre alumni de la majeure, Margot, on a commencé à parler avec plusieurs femmes entrepreneurs, donc on a trouvé... qu'il y en avait. Donc, la bonne nouvelle, c'est qu'il y en avait, mais c'était un peu difficile de trouver et surtout de voir quels sont les gaps et les freins qui nous bloquent selon c'est quoi. Donc, en fait, c'était à ce moment-là que j'avais créé surtout une formation pour booster plus de femmes à devenir entrepreneurs et surtout avec un focus tech parce qu'en fait, la question de la tech, c'est que ça... portent vraiment de la valeur dans la société, et surtout, c'est des business qui lèvent beaucoup d'argent et qui peuvent vraiment passer à l'échelle. Donc, ce n'est pas un business pour quelques clients, mais c'est un business que très vite, ça passe à l'échelle, donc tu peux arriver à avoir plusieurs clients. Donc, en fait, c'est la valeur à l'échelle aussi. Et c'est ça qui est différent de la tech. Et avec cette formation, on a réfléchi à une méthodologie basée sur quatre piliers. Notamment, trouver nos valeurs, être à l'aise avec le risque et notre voix. Donc être à l'aise à parler en public et un peu advocate for yourself on va dire. Et le quatrième pilier, c'est vraiment l'argent et être à l'aise de parler d'argent et négocier un salaire, négocier avec des clients, négocier avec des employés et voilà.
- Chloé
Le projet est juste incroyable. J'adore cette formation, elle s'appelle BoostHer. Il y avait eu trois éditions. Ça s'adressait à qui ? Qui est-ce que vous avez accompagné ? Quels ont été les résultats derrière ?
- Mariana
C'est marrant parce qu'au début, on avait envie juste de faire quelque chose pour changer la situation actuelle. On ne savait pas trop où on allait. À la base, c'était une conférence d'une journée live. et qu'on a fait dans un studio. Et en fait, c'était un délire parce que c'était un live de 9h de matin jusqu'à 18h. Et je ne savais pas que techniquement, c'était difficile de faire ça. Mais justement, juste l'idée, on a fait parce qu'on ne savait pas à quel point ça demandait de taf. Et plus que ça, donc ça, c'était la première journée qui était destinée à tous les étudiants de la majeure et même les gens hors HEC. Et on a eu... plein de gens qui ont regardé cette conférence avec plusieurs invités. Et après, on a fait justement un bootcamp de quatre jours juste pour les étudiantes de la major entrepreneur. Donc, c'était que aux femmes parce que c'était l'idée de créer, on va dire, un safe space pour que les femmes se sentent vraiment à l'aise de parler des sujets qui parfois sont un peu tabous dans la société. Donc, parler de confiance en soi, parler de prise de risque. Parler d'échecs, on a eu pas mal de témoignages avec les femmes qui ont lancé des business mais qui n'ont pas réussi. Et ça, c'était vraiment des témoignages incroyables. On a eu aussi des témoignages avec des femmes qui ont réussi. Donc, pour vraiment donner de l'inspiration, on a eu des workshops un peu différents et de prise de parole en public avec des chanteuses, par exemple. Donc, c'était l'idée de sortir d'un cadre très corpo, mais vraiment trouver une façon différente de sentir à l'aise de parler en public. Et on a eu des workshops sur la santé à l'aise, parler d'argent et de négociations. mais encore une fois, juste pour les étudiantes, dans les groupes de 10 personnes max. Donc en fait, même des étudiantes ont divisé un casque groupe max. Et c'était vraiment l'idée, un bootcamp très ciblé, on va dire.
- Chloé
Et pourquoi t'as arrêté ? Pourquoi tu n'en fais pas plus ? C'est d'utilité publique, ça ?
- Mariana
C'est vrai. Et en fait, en termes de résultats, je pense que le plus cool... C'était d'abord le fait qu'on a fait trois éditions parce qu'au début, c'était juste je vais faire quelque chose pour ma promo, pour changer ça. Et après, on a fait une deuxième édition, une troisième édition et on n'attendait pas à ça. Mais en termes de résultats, je pense que le plus important, c'était qu'après, je ne sais pas, six mois, un an de la première édition, on a commencé à recevoir des messages des étudiantes qui ont passé par la formation qui disaient en fait, c'est génial parce que j'ai vu... cette expérience qui m'a fait penser à cette session qu'on a eu au centre Bousserer. Moi, j'ai vécu ça pendant la levée de fonds. Donc, en fait, plein de choses qu'on parlait à l'époque, elles ont vécu quelques mois après. Et c'est hyper cool de sentir que le feedback positif, ça prenait un peu le temps, mais ça venait. Et on voyait qu'on a vraiment changé quelque chose parce que cette étudiante, elle a vécu une chose qui, si elle n'avait pas ces informations avant… Peut-être que ça aurait pu se passer un peu différemment parce qu'elle allait prendre que c'était perso ou des situations où elle ne se sentait pas trop à l'aise. Et en fait on a arrêté parce qu'après trois éditions, il y avait un peu une limitation en termes de passer à l'échelle. Et donc comment sortir ça, que ça ne reste pas dans un cadre que HEC, parce qu'à la fin c'était 40 étudiantes par année. Donc on a fait passer plus de 100 étudiantes, mais ça a resté une cible très privilégiée on va dire. Donc c'était un peu de comment sortir ça. Et c'était un peu le point bloquant de... Et ça, c'est pour tous les business de la tech. Et c'est comment tu crées vraiment une startup. C'est un business qui peut passer à l'échelle. Et c'était ça le point bloquant et qui en avait beaucoup dû s'écouter. Et voilà, donc on a décidé d'arrêter, mais pour prendre, on va dire, un pro de récul et décider quelle est la prochaine étape pour faire quelque chose qui a beaucoup plus d'impact.
- Chloé
En tout cas, c'est magnifique d'avoir fait ça parce que je pense que... Chaque petite graine, même si tu touches une personne ou deux, derrière l'impact est énorme parce que comme tu disais, on est face à un manque de représentativité de femmes entrepreneurs, surtout dans la tech mais de manière globale, il faut le dire. Et donc toi, le premier point bloquant et l'impact de ça, ça a été je ne me projette pas et donc je ne sais pas si je peux le faire ou pas Est-ce qu'il y a d'autres impacts selon toi de ce manque de représentativité ? freins et d'autres conséquences ?
- Mariana
En fait, ouais, effectivement, je pense que le premier point, c'est de... je me vois pas. Quand je vais par exemple dans une conférence, il y a que des hommes qui parlent, c'est... et surtout s'il y a aussi beaucoup plus d'hommes dans l'audience, c'est difficile de prendre la parole, donc c'est difficile de poser des questions, et ça on voit souvent dans des événements de networking à Paris ou en France. que c'est beaucoup plus les hommes qui prennent la parole et qui prennent l'initiative. Mais aussi quand je décide, ok, je vais quand même lancer un business, je sais qu'il y a un énorme biais de marché qui réduit un peu les possibilités, moi, de réussir, mais j'y vais quand même. Quand j'ai besoin de lever d'argent, par exemple, je vais être face que aux hommes. Et ça, j'ai plein d'amis qui ont lancé des business et ils disaient, en fait, c'est difficile. de trouver des business angels ou surtout des fonds d'investissement qui ont des femmes. Et comme ça, même quand tu parles de la femme tech, c'est difficile, tu arrives avec un sujet que les hommes ne sont pas très à l'aise et tu dois parler devant que 3-4 mecs. Donc, il y a plein de points bloquants qui difficultent vraiment à avancer les sujets. Donc, il y a un aspect de levée de fonds, d'investissement dans les business créés par des femmes. On regarde les stats. Je sais que Sista publie un rapport chaque année sur l'investissement sur des boîtes créées par des femmes, et en fait c'est moins de 10%, je pense que c'est même moins de 2-5%. Donc il y a plein de statistiques qui montrent que c'est très difficile d'arriver.
- Chloé
Oui, entre ce manque de représentativité, quand tu arrives, tu es face à une majorité d'hommes et du coup, les problématiques que tu viens aborder, elles ne leur parlent pas forcément. Mais du coup, ça met encore plus des freins. Donc, il faudrait aussi, au-delà de pousser la diversité dans la tech, aussi dans la partie fonds d'investissement, il faut qu'on pousse ça. Cette notion de financement, tu en parlais au début et c'est aussi quelque chose qui te tient particulièrement à cœur. Et d'ailleurs, tu as un podcast sur le sujet. Est-ce que tu peux nous en parler un petit peu plus et nous dire pourquoi tu as choisi en particulier ce thème et quel serait le premier conseil que tu donnerais pour commencer de zéro quand on ne s'intéresse pas du tout au sujet ? Quelle est l'action à faire en premier à part écouter ton podcast ?
- Mariana
non effectivement en fait l'idée de podcast donc c'est c'est un podcast qui s'appelle cache confidence que j'ai créé avec et en fait c'est un acte et une amie ça fait longtemps elle m'a contacté parce qu'elle avait envie de créer un podcast donc ce format et et en fait on on a réfléchi un peu au sujet sur lesquels on voudrait s'attaquer et c'est marrant parce que genre Booster il avait 4 euh piliers dans la méthodologie et le quatrième était justement parler d'argent. Donc, sentir à l'aise de parler d'argent, de négocier et démystifier ce sujet qui était un tabou. Et en fait, c'était mon sujet préféré. Et avec Anna, on a beaucoup discuté de ça parce qu'en plus de background, on va dire que j'avais déjà par rapport à l'argent, mais aussi avec Anna et notre deux amis. On a essayé de faire un call pour discuter comment on investit. Et je me rappelle que c'était un call, je ne sais pas, un dimanche 20h. Et on a réfléchi, ok, en fait on commence à travailler, donc on aura notre salaire. Et on aimait bien avoir un peu des tips, qu'est-ce que tu fais, qu'est-ce que moi je fais, un peu de partage d'expérience. Et en fait, après quelques mois, on a reparlé avec ce même groupe d'amis. Et en fait, la moitié du groupe n'a rien fait. Et c'était un peu de réfléchir, mais pourquoi je n'ai pas placé à l'action ? Parce que je parlais à des amis, j'avais des tips, j'avais plein de suggestions. Et il y avait des amis qui n'ont pas passé le cap. Et Ona, notamment, c'était une des deux amies qui n'a pas mis d'argent sur des investissements. Et du coup, on a commencé à parler de ça. On s'est dit, OK, en fait, il faut vraiment croiser le sujet. Parce que... Parler d'un sujet qui est déjà tabou, c'est difficile. Passer à l'action, c'est la deuxième étape qui est encore plus difficile. Et c'est ça que... C'est le but de Cash Confidence, c'est vraiment de parler d'aspects psychologiques et on peut l'étapes avant de passer à l'action pour justement débloquer ces freins. Et en fait, ça vient de plusieurs freins. Ça peut être l'éducation qu'on a. On a justement... Un épisode hors série que j'ai fait avec Anna, qui parle justement de nos éducations. Donc moi, au Brésil, avec un père qui était hyper ouvert pour parler d'argent avec moi, pas forcément avec ma mère, et tous les enjeux de cette relation. Et Anna, qui a vécu quelques années en Russie, avec plein de déménagements avec ses parents, et l'arrivée de ses frères et soeurs. En fait, c'est un épisode qui parle justement des aspects d'éducation et les conséquences de ça à notre rapport à l'argent. Et sinon, il y a plein d'autres choses comme la vulgarisation des sujets d'investissement. Et même, on ne parle pas trop entre filles sur comment on place notre argent. On ne parle parfois pas trop de négociations. Moi, j'ai plein d'amis qui ne négocient pas trop le salaire. Donc, ça commence là. et ça crée un biais dans le marché qu'il y a un gap entre le salaire des hommes et des femmes. Mais après, pas que comme on reçoit le salaire, après comment on gère notre salaire en termes de budget et dépenses. Et à une troisième étape, c'est vraiment comment on vissière ça et faire en sorte que ma source de revenus pendant toute ma vie, ce n'est pas que mon salaire, mais que je peux avoir de l'argent extra passif qui va être ajouté dans mon patrimoine. Et si on ne parle pas de ça, C'est vraiment dommage parce que les conséquences, ça peut être vraiment catastrophique, on va dire, pendant des années.
- Chloé
Oui, clairement. Mais c'est super intéressant de prendre le problème à la racine de pourquoi c'est tabou, pourquoi les nanas... Ça ne me préoccupe pas ou en parle pas. Et je trouve ça très chouette. D'ailleurs, j'avais beaucoup aimé l'épisode sur vos enfances. Tu l'as vécu au Brésil. Moi, ça me fait un peu aussi écho avec mon papa qui gérait un peu les investissements et ma mère qui ne savait pas où était l'argent. Et parce que, pour plein de raisons, je pense que c'est un peu la position. classique des femmes, c'est les hommes qui gèrent l'argent et même si toi tu as ton salaire, tu es indépendante financièrement, on est moins sujette à aller chercher ces sujets d'investissement et je trouve ça vraiment très cool de prendre à la racine.
- Mariana
En fait, le problème, j'entends parfois des femmes qui disent en fait, je ne me sens pas trop à l'aise avec mathématiques, genre les tableaux Excel, moi je n'aime pas trop Et du coup, mon mari, il préfère ça, donc je le laisse gérer. Oui, c'est cool qu'il a des compétences pour ça, mais le problème, c'est que les conséquences, il y a un changement dans la vie par rapport au couple. Il y a vraiment des problèmes aux femmes. Par exemple, un mariage, d'abord, le contrat de mariage, il peut y avoir des différences en termes de qui a des préférences dans un divorce. Et même après un divorce, il y a pas mal d'études qui montrent que les femmes elles ont une réduction de qualité de vie en termes économiques et après un divorce beaucoup plus négatif que par rapport aux hommes. Donc même à la retraite par exemple, donc en fait il y a plein de conséquences dans la vie. Donc on peut se dire en fait c'est pas un problème pour moi, ça me touche pas, je n'aime pas trop traiter ça, je laisse à mon mari. Mais tu peux pas passer à côté de ça. Tu vas vraiment être impacté par ces décisions. qui sont ensemble couple mais qui sont prises justement par une personne et pas par les deux ouais carrément,
- Chloé
est-ce que ça passerait pas par un peu de la simplification et de la vulgarisation de ces sujets là pour aider même les personnes novices ou tu vois comme tu disais qui sont pas fans d'excel des formules etc ce qui est tout à fait mon cas non
- Mariana
c'est clair que quand on voit des ouais des... des newsletters, ou même des plateformes d'investissement, ou même quand on essaie de parler à la banque de comment je peux placer mon argent, c'est difficile parfois de comprendre. C'est marrant parce que j'avais pris un café avec une amie, je pense que ça fait deux semaines, et elle, elle m'a raconté qu'elle a réfléchi, en fait, je commence à travailler, donc j'ai mon salaire, il faudra que je me renseigne un peu sur comment je place mon argent pour réfléchir à un futur un peu plus healthy financièrement. ce qu'elle a fait, elle a essayé de contacter sa banque et elle a essayé de contacter je pense que deux ou trois autres banques pour dire, j'aimerais bien connaître un peu quels sont les produits disponibles que je peux avoir et c'est marrant parce qu'elle a vraiment fait cet exercice et elle a dit d'abord c'était difficile de prendre des rendez-vous parce que je suis allée à la banque et je disais, ah non il faut contacter le service je sais pas quoi pour prendre un rendez-vous qui va vous expliquer d'abord quand elle a fait des rendez-vous Effectivement, elle a dit je ne comprenais rien Et en fait, je ne me sentais pas du tout prête à parler avec la personne en face de moi. Du coup, je me bloquais totalement. Et après, elle a passé par une formation. Donc, c'était cool parce qu'elle n'a même pas arrêté là. Et elle a fait une formation.
- Chloé
Elle s'est plongée. Ouais.
- Mariana
Et elle s'est dit en fait, ça m'a apporté aussi un peu des concepts que je n'avais pas forcément Mais c'est tout un chemin que la plupart des gens ne vont pas faire ça. En fait, dès que tu vois un peu des résistances qui te sont… perdue, tu peux te dire c'est pas pour moi, je vais m'arrêter là. Je trouvais vraiment courageux qu'elle avait vraiment perçu et à la fin, elle a fini par investir sur quelques plateformes. Mais c'est vrai que c'est parfois difficile. C'est pour ça aussi que les startups et la tech arrivent là parce que ça peut vraiment apporter une vulgarisation sur des concepts qui parfois sont très difficiles. Moi, j'aime bien des plateformes d'investissement soit Assurance Vie, soit SPCI, plein de différents types de placements. que quand on voit le site et quand on voit dans les détails de produits, on se dit, en fait, là, je comprends. Parce que c'est une génération que, d'abord, ne passe pas trop de temps à lire des documents trop longs.
- Chloé
C'est clair.
- Mariana
Donc, qui n'ont pas une attention nécessaire à des documents trop longs. Donc, en fait, il faut absolument vulgariser pour des nouvelles générations. mais surtout si on ne se sent pas à l'aise et ça peut nous bloquer. Donc, c'est clair qu'il faut absolument le vulgariser et c'est pour ça que la tech peut apporter énormément de valeur.
- Chloé
Je fais un mini-break dans l'épisode pour te demander ton aide. Si tu apprécies les menaces et que ça t'apporte de la valeur, il y a un moyen super simple de m'aider. C'est laisser une note et un avis sur Apple Podcasts ou Spotify. 5 étoiles et un petit mot pour me dire ce que tu aimes dans le podcast. Ça prendra une minute et ça m'apporte énormément. 1. Pour me motiver et avoir tes retours. Et 2. Pour booster la découvrabilité du podcast et m'aider à ce qu'il soit mieux référencé. Ce projet me tient à cœur mais je réalise tout, toute seule. à côté de mon boulot. Ce sont des heures de travail et toi, tu peux me soutenir gratuitement en laissant une note et un com sur Apple ou sur Spotify. Je te remercie du fond du cœur pour tout ça et on peut repartir sur la suite de l'épisode. Et d'ailleurs, toi, tu as un nouveau projet puisque tu arrêtes le product marketing et tu vas te lancer dans l'entrepreneuriat. Est-ce que si tu peux en parler, ce sera un sujet que tu vas adresser ?
- Mariana
Ouais, c'est... En fait, c'est cool de parler à ce moment parce que d'un côté, oui, l'idée, c'est de lancer un business justement sur l'autonomie financière des femmes. Parce qu'effectivement, après quelques mois que j'étais beaucoup plus à fond sur le sujet, j'avais déjà en tête de lancer un business il y a quelques années. Mais j'attendais un peu de temps, j'attendais un peu de... réfléchir encore plus à ma décision donc peut-être que je trouvais des excuses et là j'ai plus d'excuses mais surtout je sentais que c'était le bon timing de c'est le sujet qui me passionne c'est le sujet qui me tient à coeur mais surtout c'est un sujet que je trouve qu'il est un énorme marché parce que justement les femmes c'est pas que les femmes n'aiment pas le risque c'est pas que les femmes ne sont pas faites pour investissement pour les finances mais c'est juste que parfois il n'a pas des produits qui sont vraiment adressés à cette cible Et en même temps, ça ne fait pas longtemps que les femmes ont une autonomie sur l'argent. Donc, si on réfléchit en France, par exemple, je pense que c'est 1900, je ne me rappelle plus la date, c'est 57, 58, 60, bref. Mais ça ne fait pas 100, 200, 100 ans que les femmes ont une autonomie de pouvoir ouvrir une compte en banque sans l'autorisation du mari. Donc, cette indépendance de décision, de choix, c'est assez récent dans la société française. Et... Et par conséquence, on a de l'autonomie, mais on a aussi une insertion des femmes dans le marché du travail beaucoup plus impactante récemment. Et un troisième point, c'est que le divorce, comme j'avais parlé, ça augmente aussi en France. Donc, les femmes sont dépendantes du mari, c'est absolument nécessaire. Et pouvoir un peu combler ce gap par rapport à l'argent qui est beaucoup concentré sur les hommes. C'est justement là que je pense qu'il y a un énorme marché et justement j'espère créer une solution qui peut adresser à ça et comme conséquence vraiment augmenter l'autonomie financière des femmes. C'est le but final et à voir qu'est-ce que ça va se passer dans les prochains mois.
- Chloé
Tu as trouvé le sujet qui te passionne et quand tu te lances dans l'entrepreneuriat, la passion c'est quand même je pense la clé et je suis très contente de pouvoir t'avoir. Avant que tu te lances, donc avoir les prémices, c'est assez rare de pouvoir rencontrer les gens. Souvent, on a les aventures entrepreneuriales quand on a réussi ou quand on a eu des échecs, etc. Comment est-ce que tu te sens, là aujourd'hui, d'enfin oser passer le cap et arrêter tes excuses, entre guillemets ?
- Mariana
C'est vrai qu'en fait, avant de vraiment prendre la décision et avant de poser ma démission, on va dire, et j'avais peur d'avoir peur. Donc en fait je m'écoutais, c'est vraiment... J'avais ça en tête de c'est sûr qu'après, quand c'est vraiment officiel, genre je dois vraiment faire quelque chose, je vais avoir tellement peur. Et en fait, non. En fait je me sens vraiment bien. Évidemment que parfois je me pose des questions, parfois je me sens oh là là qu'est-ce que je fais, qu'est-ce que je vais faire, j'ai aucune idée de ce que je fais. Mais à la fin c'est pas vrai, je me sens très... très contente, mais surtout très alignée avec mes valeurs et avec mes choix. Mais ça, je pense que ça ne serait pas possible si je n'avais pas aussi des gens autour de moi qui me poussent vers le haut, on va dire. Donc ça, soit dans le côté perso, notamment ma famille, mes parents et mes proches, mais aussi mon entourage professionnel, soit au sein de Fabrique notamment. mais aussi les contacts que j'ai à Paris, notamment des femmes qui ont déjà passé par des expériences similaires. C'est pour ça que... Je suis contente, je suis dans un état très healthy par rapport à ma décision, mais je pense que ce n'est pas une sensation individuelle, mais c'est une sensation un peu collective de mon entourage. Et c'est pour ça que s'il y a des femmes qui nous écoutent, ou même des hommes qui nous écoutent, est-ce que je passe le cap, est-ce que je prends plus de risques ? C'est important de le faire avec un entourage qui peut nous aider. qui peut donner des aides dans ce sens. Et ça, s'il y a des gens qui se disent je ne sais pas comment créer un réseau qui peut m'apporter ça LinkedIn, je pense qu'il faut vraiment pousser à trouver des gens qui peuvent apporter ce caring en langue du jeu. L'entourage, c'est assez clé parce que ça peut être un accélérateur comme aussi un accélérateur de peur ou de frein parce qu'il y a plein de personnes qui ont leurs propres limites ou leurs propres peurs et en fait, il les partage aux personnes qui ont envie de révolutionner le monde, de changer le monde sans faire exprès. Donc, c'est super important cette partie entourage. On s'était dit qu'il y a beaucoup d'entre nous qui suivent. un chemin assez classique, donc n'ose pas aller entreprendre, n'ose pas aller plus loin dans leur carrière. Et souvent, ces personnes, elles ne savent pas comment emprunter des raccourcis. Donc, tu parlais de networking, mais ce n'est pas toujours simple, notamment avec des horaires d'événements ou les personnes qui ont peur d'aller vers les autres, comme moi, typiquement. Donc, c'est pour ça que LinkedIn est un peu mon BFF, ça m'a permis de rencontrer plein de monde. Comment est-ce qu'on peut aider ces personnes-là à avoir... qu'il n'y a pas qu'un seul chemin, qu'il y a aussi plein d'opportunités, et aller trouver ces raccourcis pour soit oser entreprendre, soit oser espérer un poste supérieur à celui qu'on a, ou aller même chercher des augmentations sur la partie financière. Comment est-ce qu'on peut aider ces personnes-là ?
- Chloé
C'est vrai que j'aime bien l'idée des raccourcis qu'on peut trouver dans notre vie pro. Parce que parfois, on a une idée un peu linéaire d'une carrière. Dans le sens, je fais des études, je travaille. Si je travaille bien, mon manager va me proposer une augmentation, une promotion, et ma vie va avancer dans ce sens. Et en fait, la vraie vie professionnelle, ce n'est pas forcément comme ça. Donc, il y a plein d'options, plein de choix. Et ce n'est pas juste A plus B plus C plus D. Et en fait, il faut voir que parfois on peut commencer par A et on peut aller direct à C, direct à F. Et trouver ces raccourcis, ce n'est pas clair, il n'y a pas une recette. Mais il faut chercher des schémas, il faut chercher des opportunités. Donc, il ne faut pas s'attendre et il faut vraiment essayer de pousser sur des différentes possibilités. Moi, je dis que tout est négociable dans la vie et je pense vraiment que c'est vrai. Et ça, ça peut être un salaire, une promotion, mais aussi des jobs qu'on ne savait même pas qu'on pouvait le faire. Mais je pense qu'il faut vraiment parler aux gens. Et c'est vrai que, comme tu disais, moi je suis plutôt timide, comment je vais dans une session de networking ? Donc peut-être qu'un apéro networking, je ne vais pas me sentir à l'aise, mais c'est un peu de se poser des questions et pas aller direct sur un nom. Mais est-ce que je vais me sentir à l'aise si je vais avec quelqu'un ? Donc peut-être que je vais inviter quelqu'un de venir avec moi. Non, je ne vais pas me sentir à l'aise de venir avec quelqu'un. Donc est-ce que je vais me sentir à l'aise si, je ne sais pas, j'apporte ma meilleure amie qui n'aime pas de même métier, mais juste elle vient avec moi. Donc je vais demander à ma meilleure amie. Bref, non, ce n'est pas une option, networking, ce n'est pas pour moi. Ok, donc je vais chercher un webinaire. Je vais participer à un webinaire online. Je vais juste poser une question écrite et la personne va me répondre. Après le webinaire... je vais contacter la personne qui a donné le webinaire, je vais dire merci pour la réponse à ma question, c'était vraiment génial. Est-ce qu'on peut discuter encore plus parce que je suis intéressée par ça et ça et ça ? Donc en fait, c'est de créer des contextes qui vont donner un peu l'excuse de contacter des personnes qui peuvent t'intéresser. Et ça, c'est un peu d'identifier, ouais, quels sont mes points bloquants ? Donc si le point bloquant, c'est d'aller à un espace qu'il y a des gens que je ne connais pas et je ne vais pas me sentir à l'aise, donc comment je peux faire online ? Comment je peux faire pas écrite ? Comment je peux faire ? par mail, si je ne me sens pas à l'aise avec un groupe de personnes et que je dois interrompre quelqu'un pour poser une question, je vais envoyer un mail, je vais essayer de faire un one-on-one avec la personne pour poser mes questions et là, ça se crée un réseau. Donc, c'est vraiment d'essayer d'aller vers les gens qui t'inspirent. Et c'est intéressant parce que je trouve d'une manière générale, évidemment, qu'il y a des gens qui ne sont pas très ouverts partout, mais la majorité des personnes... elles sont vraiment ouvertes à aider et surtout les gens adorent parler de leur parcours. Et c'est pour ça que si je suis intéressée par exemple à un métier, à un produit et je n'ai pas d'expérience produit, peut-être que je peux faire une liste de cinq personnes qui m'inspirent et je vais essayer de les contacter. Et si au moins j'ai un call avec une personne, ça peut déjà m'apporter des tips, des insights, de trouver un job dans ce métier que je n'ai pas forcément d'expérience. Donc c'est vraiment d'essayer toutes les possibilités. Et si le schéma que tu penses que c'est le plus... comment que les gens font, c'est pas pour moi, ok, comment je peux trouver un autre schéma ? Mais c'est juste d'identifier quel est l'objectif, et si le schéma A, c'est pas pour moi... il faut trouver le schéma B, il faut trouver le schéma C. Et je pense qu'un deuxième point, c'est de trouver les points uniques de chacun. Et donc, plus que trouver des raccourcis, c'est comment mes points uniques vont vraiment me permettre de passer par les raccourcis. Et ça, je dis par exemple, moi-même, je ne suis pas française, donc à la base, je ne parlais pas un français à... parfait, je fais des erreurs parfois, j'ai un accent et donc je ne vais pas essayer de passer par une française. Mais j'ai des choses uniques dans mon CV ou même dans mon parcours qui ça c'est différent de plein de gens autour de moi. Et c'est ces uniqueness que je veux mettre en avance. Donc savoir quels sont les points forts de nous-mêmes et mettre ça en avance pour moi c'est vraiment la clé de trouver des recours.
- Mariana
Super important de savoir ses forces. Et pour les personnes, parce qu'il y en a qui n'arrivent pas forcément à identifier leurs points forts, il y a aussi toute une partie de mentoring ou de coaching pour accompagner, qui peuvent être super intéressants, sachant que souvent, c'est des one-to-one. Donc ça aussi, c'est une solution supplémentaire. En tout cas, c'est trop cool d'avoir partagé. tout un tas de solutions pour se dire Non, les networking, ce n'est pas pour moi, donc je me bloque totalement la possibilité d'évoluer ou de penser à autre chose. Donc, c'est très cool. J'avais une petite question. Tu es née au Brésil, tu as grandi au Brésil. Est-ce que tu vois des différences sur tous ces sujets par rapport à ce qu'on a évoqué en France ? Et si oui, lesquels ?
- Chloé
Alors, c'est vrai que... Je pense qu'en France, parfois, il y a d'abord un cadre. Les choses sont plus institutionnalisées, on va dire. Donc, il y a un cadre sur la façon qu'on fait un networking, sur la façon qu'on envoie notre CV, sur plusieurs choses et plein, plein, plein de choses. Je pense qu'au Brésil, les choses sont moins structurées. Mais en même temps, ça peut apporter vraiment une idée de... on peut tout faire et on peut prendre des risques. Donc je pense que parfois ça apporte une aisance avec le risque, que ça facilite que quand je suis en France, je ne sais pas forcément le cadre et du coup je vais tester des choses différentes. Donc ça c'est une première chose. Mais aussi par rapport à justement les questions hommes-femmes que je parle beaucoup, une différence que je vois c'est qu'en France, Les discours de diversité sont parfois un peu très restreints à des hommes-femmes. Donc une question de genre est très liée à homme-femme. Mais ça ne va pas plus loin que ça dans le sens background économique, race et religion par exemple. Donc je sens que parfois en France il y a des politiques de diversité mais qui restent très liées à homme-femme. Et du coup la conséquence c'est que parfois il y a des politiques qui peuvent créer une idée de fausse diversité, mais qu'à la fin ça reste des femmes privilégiées dans les milieux où avant il n'y avait que des hommes privilégiés. Donc ça apporte un peu plus de diversité, mais c'est une diversité un peu limitée par rapport à tout l'ensemble de la société. Et ça je trouvais que le sport au Brésil était un peu plus développé que ça.
- Mariana
Ok, super intéressant, surtout cette partie diversité. En effet, on pense... Trop souvent, hommes, femmes, et même on le voit dans l'entrepreneuriat, on pousse de plus en plus la diversité de genre. Mais souvent, ce qu'on voit, c'est des femmes blanches, aisées, qui entreprennent. Et je trouve ça super important de souligner l'importance d'une diversité autre que de genre. Parce que dans la tech ou dans l'investissement, les choses sont faites par les blancs. il faut le dire, notamment aux États-Unis, à Silicon Valley, où tous les grands produits ont émergé. Et en fait, le souci, c'est que derrière, ça exacerbe toutes les inégalités, par exemple raciales. Donc, tu me dis qu'au Brésil, le discours de diversité, il a différentes perspectives. Comment est-ce que ça se traduit ? Est-ce que tu as plus de personnes qui entreprennent, plus de diversité autre que de genre ?
- Chloé
Oui, c'est vrai que ça permet un entrepreneuriat qui parfois, ça a comme conséquence des mobilités sociaux, on va dire. Donc les gens qui viennent des backgrounds pas forcément privilégiés, mais que par l'entrepreneuriat, ils ont trouvé une façon d'avoir une ascension sociale. Et en France, je sens que le départ vers l'entrepreneuriat, c'est vraiment des gens qui ont fait des grandes écoles, qui ont tous les codes de la Startup Nation. Donc, il n'y a pas trop de mobilité sociale et l'entrepreneuriat, ça ne permet pas trop cette mobilité que parfois on peut avoir au Brésil. Mais en même temps, ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas des initiatives dans ce sens. Donc, je pense qu'il y a pas mal, même à Station F, je sais qu'il y a le Fighters Programme. et c'est l'idée de ramener des gens des milieux moins privilégiés à Station F pour vraiment pousser vers l'entrepreneuriat. Donc c'est cool qu'il y ait cette vision et que justement cette diversité ça peut apporter de la valeur à une ambiance de start-up. Ce que c'est vraiment le cas. Il y a pas mal d'études qui montrent que la diversité ça apporte de la valeur économique. Dans le sens des business qui ont créé par des... l'équipe de fondateurs à mixe, donc hommes, femmes et différentes backgrounds, ça crée plus de valeur. Donc, en fait, ça fait le sens quand on pense, parce que si l'entrepreneuriat part d'un besoin, si on n'écoute que des besoins d'une partie de la société de l'élite, on ne répond qu'à une partie d'une société. Donc, en fait, imagine tous les besoins qu'on n'a pas adressés. C'est absolument génial de penser toutes les opportunités qui ont le cœur de mon marché. Donc il faut absolument pousser plus et plus de gens vers l'entrepreneuriat, plus de femmes, plus de gens des milieux privilégiés, parce que ça va apporter plein de business qui n'existent pas encore, avec des vrais problèmes à adresser. Et ça crée de la valeur pour l'économie française, par exemple.
- Mariana
Beaucoup de produits sont créés par des personnes blanches, et du coup, ça exclut tous les autres. Il y a notamment le sujet de l'IA, est-ce que l'IA est raciste, avec plein de... Plein de dingueries par les personnes noires qui utilisent l'IA ou même les personnes asiatiques. Donc, c'est super important. Et même cette diversité de classes sociales, entre guillemets. Moi, tu vois, dans ma boîte, c'est deux fondateurs qui viennent d'Albi, donc qui viennent de région, qui n'avaient jamais lancé de boîte. Et ça a été super compliqué au début d'aller défendre Eldo, le dossier, parce que ce n'était pas... des parisiens, ils sortaient pas de grandes écoles parisiennes ils étaient pas dans la bulle startup donc c'est important de pouvoir repenser cette diversité plus globalement et pas juste homme-femme selon moi et en tout cas merci pour tous les partages et toutes les anecdotes que tu as données franchement c'est super passionnant pour finir le podcast j'ai trois dernières questions la première c'est quels seraient les trois conseils que tu donnerais à la Marianna d'il y a 10 ans ?
- Chloé
Alors, il y a 10 ans, du coup, j'avais 20 ans. J'étais au Brésil. En fait, de manière générale, j'aime bien ma vie. Donc, je ne dirais pas plein de choses à changer. Mais je pense qu'une première chose, c'est faire du sport. Et ça, il n'y a aucun rapport à la tête. Mais en même temps, je pense que j'ai commencé trop tard. à vraiment faire du sport et prendre en sérieux le fait de bouger mon corps. Et moi, j'étais hyper à fond sur travailler mon cerveau et pas forcément mon corps. Et il y a deux ans, je pense, max, j'ai commencé à faire beaucoup plus de sport. Et c'est marrant parce qu'aujourd'hui, je parle beaucoup avec des amis sur le parallèle qu'on peut faire entre l'entreprenariat et l'habitude de faire du sport. Et je pense que c'est hyper complémentaire. Et c'est pour ça, par exemple, il y a plein de... des sportistes de haut niveau qui passent à l'entrepreneuriat par exemple, parce que c'est des compétences et c'est des façons de voir la vie, de travailler très similaires. Donc moi je regrette un peu de ne pas avoir commencé ça beaucoup plus tôt, donc à Mariana de 20 ans, faire plus de sport et vraiment prendre des habitudes. Je pense qu'une deuxième chose ça serait d'investir en bitcoin, parce qu'en termes d'investissement, j'ai jamais passé trop de temps sur les cryptos et je vois que j'ai raté quelque chose. Je ne serais pas là en train de créer un business, mais plutôt d'investir sur des business que j'avais à faire plein d'agences sur le Bitcoin. Et une troisième chose, c'est vraiment de ne pas se prendre trop en sérieux. Je pense parfois que je passe trop de temps à me poser des questions. Et c'est marrant parce que parfois, j'ai des amis qui me disent tu donnes un peu l'impression que tu as beaucoup de confiance Donc, je pense que parfois, je transmets comme si j'ai beaucoup de confiance en moi. Mais évidemment, je me pose plein de questions. Évidemment, j'ai des doutes. tout le temps, mais c'est justement d'essayer de... Ok, ben, la peur ça m'arrête pas, mais essayer de me prendre moins en sérieuse et juste avancer, quoi.
- Mariana
Ouais, surtout que parfois on se pose des questions auxquelles on ne peut pas avoir de réponse, donc c'est juste la gamberge qui rend les choses un peu plus compliquées. Est-ce que tu peux nous partager une inspiration que tu as envie de partager aux auditeurices ?
- Chloé
Alors, moi j'aime bien cette question, c'est très ouvert, ça peut être un peu n'importe quel type d'inspiration, mais moi je vais partager une chanson que j'adore, c'est une chanson de Nina Simone, que c'est I wish I knew how it would feel to be free Et en fait, c'est une chanson qui est absolument incroyable. Mais ce n'est pas une chanson de Nina Simone, mais il y a une version qu'elle a faite. Et c'est génial. C'est une chanson qui parle beaucoup d'indépendance et vraiment l'idée de be free C'est une sensation unique et que j'espère que tout le monde peut le sentir.
- Mariana
Magnifique. Je mettrai le lien de la chanson dans la description du podcast. Et pour finir, qui est-ce que tu aimerais entendre dans ce podcast ?
- Chloé
Alors moi je pense qu'une personne qui peut être géniale pour le podcast parce que justement elle est géniale, c'est Hayon Park c'est la CPO de Omena c'est une startup sur la ménopause, donc c'est pour accompagner les femmes pendant la ménopause c'est une super startup et Hayon, elle vient de Corée et on a fait des études ensemble HEC, elle a lancé cette boîte avec deux autres collègues de la profession Et en fait, ce que je trouvais absolument génial de Hyeon, c'est la différence de culture entre la Corée et la France. C'est deux pays très différents, deux alphabets très différents. Donc, comment tu peux venir d'une culture qui a toutes les notions de comment se comporter, qui est absolument différente de la France, et adapter ? Je pense que ce mix est absolument génial. Et en plus d'entreprendre ici, c'est top ce qu'elle fait. Donc moi, je la recommande, Raya.
- Mariana
Trop bien. Écoute, je ne la connaissais pas. Je vais la contacter sur LinkedIn juste après. Merci beaucoup. En tout cas, merci beaucoup, Mariana. Je te souhaite plein de bonnes ondes et de vibes pour te lancer. Et j'en suis sûre que tu vas réussir avec toute cette passion et cette énergie. Il n'y a pas de raison. Et merci beaucoup. Et merci encore. d'avoir partagé tout ça avec toutes les personnes qui nous écoutent. Je pense que ça va aider beaucoup de personnes.
- Chloé
Merci beaucoup. Merci pour l'invitation. Et bonne continuation aussi au podcast parce que c'est un sujet vraiment trop, trop nécessaire.
- Mariana
Un grand merci pour ton écoute. On se retrouve lundi dans deux semaines pour la découverte d'une nouvelle meneuse. J'espère que l'épisode t'a plu. Si c'est le cas... Laisse-moi ton avis sur la plateforme que tu utilises. Et s'il te reste encore un peu de temps, partage cet épisode à ton entourage pour faire un gros big up à notre menace du jour. La bise, si tu le veux bien, et toujours plein de loutres dans ta vie. Ciao !